Numéro 63 - Juillet/Septembre 2014

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JUILLET  > SEPTEMBRE 2014

ÉDITO PAGE 3

ACTUALITÉ PAGE 4

ACTIVITÉ PAGE 5

DANSE À BIARRITZ #58 PAGE 8

SENSIBILISATION PAGE 12

EN BREF PAGE 14

FESTIVAL PAGE 15

CALENDRIER

JOURNAL D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL D’AQUITAINE EN PYRÉNÉES ATLANTIQUES MALANDAIN BALLET BIARRITZ

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Irma Hoffren & Arnaud Mahouy, Estro © Olivier Houeix


« La loge de théâtre », Biarritz © Olivier Houeix

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ÉDITO

Tout en félicitant chaleureusement Michel Veunac, nouvellement élu maire de Biarritz, nous adressons nos sentiments de gratitude à Didier Borotra, qui administrait la ville depuis 1991. Homme d’ambition, de conviction et d’action, parmi des réalisations sans nombre, Didier Borotra présida en 1998 à la création du Centre Chorégraphique National de Biarritz, offrant à la danse une vraie place. Pas un strapontin comme parfois, mais dans un pays, le pays basque, où le spectacle originel des vagues océanes dansant jusqu’à l’horizon « berce le cœur pour la vie », un siège dans les premiers rangs. Fait d’exception, une place que la plupart des candidats à sa succession retinrent dans leurs programmes. C’est dire combien la danse, malgré les préjugés est une force qui peut produire des miracles, quand sensible à la sublime mission de l’art, un homme la soutient, l’encourage.

investi, mobilisant les ressources et les énergies, Pierre Durand aura notamment permis de transformer en quatorze ans un bataillon de douze danseurs intermittents du spectacle en un corps de ballet de vingt-deux artistes permanents. Qui dirait mieux « je vous aime » à l’instant où presse la nécessité de refonder de manière juste et équitable le système d’assurancechômage des professionnels du spectacle. Fragile est la danse, mais durable est l’idée que la culture est une promesse, qu’elle enrichit et orne l’esprit, sans parler de son impact dans le champ économique. Ces convictions partagées par Didier Borotra et Pierre Durand, Michel Veunac et Michel Laborde en exprimant leur volonté de contribuer à l’essor du Centre Chorégraphique National entendent à présent les porter. A nous de les mettre en œuvre et de poursuivre nos engagements en tentant, malgré les difficultés de répandre des couleurs sur la noirceur des temps. Des couleurs éclatantes et cette chose volage que les femmes et les hommes chérissent, parce qu’elle rend la vie moins sombre : le plaisir. n Thierry Malandain, juin 2014

Qu’il nous soit permis aussi de saluer Michel Laborde, fraîchement nommé à la présidence du Centre Chorégraphique National et d’honorer par conséquent Pierre Durand son prédécesseur. Un entrepreneur de caractère animé par le désir de construire, dont la droiture, la passion et le dévouement à la cause de la danse, du côté du cœur, à la cause de la compagnie, accompagna son développement. On sait la précarité des métiers de la culture, fortement


ACTUALITÉ

Cendrillon à Biarritz

© Fernando Guerra / Ville de Biarritz

Les jeudis des Jardins de l’Océan à Biarritz

Le Malandain Ballet Biarritz participe au nouveau rendez-vous estival, convivial et gratuit : « Les Jeudis des Jardins de l’Océan » proposé du 10 juillet au 31 août dans les jardins de la Cité de l’Océan à Biarritz. A cette occasion, il présentera Silhouette, La Mort du cygne et Boléro le 17 juillet à 22h, Une Dernière chanson le 31 juillet, également à 22h.

Renseignements Office de tourisme de Biarritz 05 59 22 37 10 www.biarritz.fr

Créé dans des conditions exceptionnelles au Kursaal de San Sebastián, puis à l’Opéra royal du Château de Versailles en juin 2013, Cendrillon rencontre depuis un vif succès auprès du public. Déjà près de 30.000 spectateurs en France et à l’étranger ! Les 7, 9 et 11 août à 21h, Cendrillon sera à l’affiche de la Gare du Midi. Billetterie Office de Tourisme de Biarritz Javalquinto, Square d’Ixelles 64200 Biarritz Tél. 05 59 22 44 66 www.tourisme.biarritz.fr Ticketnet / Auchan – Leclerc Tél. 0 892 390 100 (0,34€/min) www.ticketnet.fr France Billet / Fnac-Carrefour-Géant Tél. 0 892 683 622 (0,34€/min) www.fnac.com Tarifs de 10 € à 35 € Renseignements Malandain Ballet Biarritz 05 59 24 67 19


ACTIVITÉ

LA PRESSE EN PARLE

Cendrillon trouve chaussure à son pied

Cendrillon au Théâtre national de Chaillot

Et tout ça à cause d’une chaussure et d’un pied minuscules ! Les murs de stilettos noirs, qui servent de décor à Cendrillon, chorégraphié par Thierry Malandain, ciblent parfaitement l’objet du désir et du délit : l’escarpin est l’indice qui va permettre au Prince de pister Cendrillon et de trouver chaussure à son pied comme on dit, mais qui va aussi obliger les deux méchantes sœurs à se mutiler pour tenter de réaliser leur rêve. Ainsi va la vie au pays des contes.

Ce contexte affûté oblige à un sansfaute chorégraphique. L’écriture classique contemporaine de Thierry Malandain se révèle ici sans faille. Du point de vue narratif, la danse, et uniquement la danse, mène le jeu et enclenche avec précision les différents virages de l’histoire. Elle habille aussi de sentiments et de sensations fines chacun des protagonistes. L’invention gestuelle, sans jeter de poudre aux yeux, fourmille de détails en conservant la ligne aérée, limpide, de Malandain. La troupe de vingt danseurs tous techniciens et interprètes épatants du Centre chorégraphique Malandain Ballet Biarritz porte haut la stricte sensualité de ce Cendrillon d’une impeccable facture.

n Le Monde, Rosita Boisseau, 11 avril 2014

La pureté de Cendrillon Créée en février dernier au Théâtre Royal de Versailles, la Cendrillon de Thierry Malandain est maintenant proposée aux Parisiens. Gros succès pour un conte qui retrouve toute sa pureté et sa poésie par le seul langage d’une danse merveilleusement fluide, structurée, efficace et sans bavardage. Décor unique, mais d’une belle invention.

Du 9 au 18 avril, à l’invitation de Didier Deschamps, directeur du Théâtre national de Chaillot, le Malandain Ballet Biarritz était à Paris pour neuf représentations de Cendrillon.

Cette scénographie unique donne le ton ajusté de cette version très réussie d’un ballet maintes fois revisité. Econome dans le meilleur sens du terme – à l’exception peut-être de la somptueuse partition de Prokofiev –, Thierry Malandain a opté pour une voie très sobre, presque raide, loin du faste souvent convoqué pour ce scénario d’amour, de jalousie et de méchanceté. Ce qui oblige à beaucoup d’astuce et de stratagèmes. Dans leur foulée, la triplette masculine de Malandain se révèle plus diabolique que burlesque. Crânes rasés, ultra maquillées, méchamment ambivalentes, ces trois méchantes surfilent d’un frisson de peur tout le ballet. La belle-mère en particulier, harnachée de deux béquilles qu’elle brandit comme des armes, galope de façon terriblement agressive. Le travestissement est aussi décliné tout au long du spectacle, en particulier lors des séances d’essayage de la fameuse chaussure. La plus belle des femmes se révèle alors être un homme dissimulé sous une robe. Une torsion supplémentaire dans la quête érotique du Prince qui donne sa touche spécifique à la Cendrillon de Malandain.

Il faut une grande maîtrise d’un langage chorégraphique méthodiquement élaboré au fil des années pour parvenir à raconter cette histoire présente dans toutes les mémoires sans jamais la trahir et en la renouvelant. Sur la partition de Prokofiev, Thierry Malandain a réussi un étonnant travail d’équilibriste, entre figuratif et abstraction, nouveauté et tradition. Son premier choix, excellent a été de s’en tenir à l’essentiel, c’est-à-dire au langage des corps, leur laissant le soin d’exprimer aussi bien le merveilleux que l’émotion, les rapports humains que la féerie, dépouillant le spectacle de tous les fatras décoratifs dont on affuble si souvent les contes. Entre trois murs ponctués de stilettos noirs, comme ceux qui permettront à la jeune fille brimée de devenir princesse, avec quelques jeux de lumière à point nommé, le chorégraphe a lancé ses vingt danseurs en collants, ou sobre costumes, dans une représentation magique où tout est raconté par la seule danse. Qu’elle soit caricaturale, comme pour la marâtre et les deux méchantes sœurs dansées par des hommes, gracieusement physique comme pour le si beau groupe des Elfes en collants chair, technique

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Baptiste Fisson, Jacob Hernandez Martin & Frederik Deberdt, Cendrillon © Olivier Houeix

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comme pour le maître de danse, Cendrillon et le Prince, la danse caractérise les personnages, incarne leurs rapports, leurs sentiments, leurs émotions, ce qu’il veulent montrer d’eux-mêmes et ce qu’ils cherchent à cacher. Suivant fidèlement la partition de Prokofiev, Malandain parvient donc à créer un ensemble d’images nouvelles à tous égards mais qui trouvent en nous un écho, une signification immédiate. On sent qu’il aime tous ces personnages, les méchants comme les autres, mais il ne force jamais le trait. Marâtre et sœurs sont plus ridicules que maléfiques, Cendrillon elle-même ne nous apitoie que discrètement sur ses malheurs et a le triomphe modeste. Tout est fait en élégance, d’un trait fin, rapide, incisif, précis, mais jamais trop appuyé, y compris la danse espagnole et la danse arabe aux humoristiques conclusions. Et cela ne traîne jamais. La construction est d’une totale cohérence, tout s’emboite logiquement, ensembles, pas de deux – il y en a deux vraiment anthologiques – se déroulent et se succèdent avec naturel. Magique, vraiment, sans mièvrerie, mais le charme d’un monde autre, celui des rêves, de l’imaginaire pur. L’excellente compagnie du Ballet Biarritz n’est plus à découvrir. Elle ne comprend que de très bons danseurs, aux physiques homogènes, à la technique brillante. Miyuki Kanei et Daniel Vizcayo forment un couple de héros d’une fraîche jeunesse, sveltes, presque miniatures, subtils, élégants. En Maître de danse, Arnaud Mahouy nous gratifie de quantité de grands jetés superbes. Tous les autres solistes font preuve d’une maîtrise absolue de leur corps et de leur art. Certainement la plus convaincante relecture de conte depuis celle de Maguy Marin.

n Altamusica, Gérard Mannoni, 14 avril 2014

Cendrillon s’épanouit dans la danse de Malandain

Mickaël Conte & Ellyce Daniele, Cendrillon © Olivier Houeix

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ACTIVITÉ Deux cœurs palpitent Nourri de cette humeur rafraîchissante, Malandain excelle toujours sur son terrain de prédilection : l’expression des sentiments. Ses pas de deux aux mouvements amples, au tempo enlevé, disent l’amour qui grandit et s’accomplit peu à peu entre Cendrillon et son prince.

Le parti pris est celui de l’épure car, comme toujours, Malandain laisse avant tout parler la danse – et quelle conteuse ! –, à laquelle il se permet d’ajouter un usage juste de la pantomime. Seul ajout matériel : douze mannequins habillés de robes au vernis scintillant pour une scène de bal particulièrement inventive. Les costumes de la vingtaine de danseurs répondent à une esthétique de la sobriété, à l’exception de la marâtre et des deux cruelles sœurs de Cendrillon, vêtues avec une outrance appuyée. Le chorégraphe a confié ces rôles à des danseurs masculins, grimés tel des pantins et se mouvant selon une gestuelle grotesque. Un plaisir palpable Malandain utilise pour son ballet la musique composée en 1945 par Sergueï Prokofiev. Ses accents narratifs, ponctués d’envolées sentimentales et de mesures espiègles, ont inspiré de célèbres Cendrillon, dont celles de Rudolf Noureev et de Maguy Marin. Le chorégraphe biarrot se l’approprie à son tour sans démériter. Sa danse déploie un mélange d’exigence, de grâce et de virtuosité qui constitue la signature Malandain. Le chœur des fées qui entoure Cendrillon évolue sur des motifs printaniers. La conjugaison des corps dessine des figures florales et les bras s’échappent tels des oiseaux libres. De temps à autre, quelques élans jazzy, comme autant de bulles de fantaisie pétillante, viennent compléter l’harmonie néoclassique ciselée par une écriture subtile. Le plaisir amusé du chorégraphe, autant que celui des danseurs, est palpable.

Les deux solistes, Miyuki Kanei et Daniel Vizcayo, incarnent les protagonistes avec la grâce de la jeunesse. Leurs portées virevoltantes racontent les sentiments absolus, sans concession. Dès que leurs cœurs se touchent, les amants eux-mêmes sont si surpris qu’ils tombent à terre. Les douze coups de minuit Le public vibre lorsque sonnent les douze coups de minuit, scellant la fin du bal. Sur scène, dans une séquence à la tension théâtrale, les secondes s’enfuient une à une, au grand désarroi du prince qui cherche en vain à retenir le temps. Irrévérence, drame et sentiments… Malandain mêle avec bonheur les ingrédients du conte et convoque en chaque spectateur quelque chose de l’esprit d’enfance.

n La Croix, Marie-Valentine Chaudon, 15 avril 2014

A L’ÉTRANGER

Malandain Ballet Biarritz à Madrid A l’invitation d’Albert Boadella, directeur artistique, Cendrillon a été accueilli aux Teatros del Canal de Madrid pour quatre représentations du 3 au 6 avril.

Malandain Ballet Biarritz à Saint-Pétersbourg Le 26 avril, lors de la 13ème édition de l’International Ballet Festival Dance Open, le Malandain Ballet Biarritz a présenté Magifique au Théâtre Alexandrinsky. Le 28 avril, Thierry Malandain figurait dans le jury des Award Dance Open aux côtés des chorégraphes Hans van Manen et Boris Eifman, de Manuel Legris, directeur du Wiener Staatsopernballett, Ted Brandsen du Dutch National Ballet, Vladimir Malakhov du Staatsballett Berlin, Galina Stepanenko du Bolchoï et Youri Fateev du Mariinski.

Il s’empare du conte avec l’élégance qu’on lui connaît et une fantaisie rafraîchissante. Remisées, les pantoufles de vair ! Au XXIe siècle, Cendrillon porte des escarpins vernis à talon aiguille. Thierry Malandain fait de ce soulier le leitmotiv de sa relecture du conte. Dans une scénographie que n’aurait pas reniée Magritte, le soulier, ou plutôt sa répétition obsessionnelle, constitue l’essentiel du décor. Les chaussures suspendues, alignées, forment trois parois à l’élégance millimétrée.

Claire Lonchampt , Cendrillon © Olivier Houeix


ACTIVITÉ

© Thierry Duclos

Malandain Ballet Biarritz en Israël A l’invitation de Yossi Tal-Gan, soutenu par l’Ambassade de France et l’Institut français d’Israël, le Malandain Ballet Biarritz a présenté Cendrillon, les 12 et 13 juin et Roméo et Juliette le 14 juin au Sherover Theater de Jérusalem dans le cadre de la 53ème édition du Festival d’Israël.

Cendrillon Carnet de création Edité par le Centre national de la danse (CND) dans la collection « Parcours d’artistes », Cendrillon - Carnet de création est paru le 24 avril.

LA PRESSE EN PARLE En recevant le livre Cendrillon carnet de création de Thierry Malandain, on aurait pu croire à un énième livre, un peu confidentiel et réservé au milieu chorégraphique sur l’œuvre et la vie d’un chorégraphe, ou bien sur les détails d’un travail, comme il en pousse assez régulièrement au sein de compagnies grandes ou petites, avec force photos et hagiographie obligée. Or il n’en est rien. Thierry Malandain, dont l’écriture littéraire ne le cède en rien à la finesse de son écriture chorégraphique, nous entraîne, de façon surprenante dans l’histoire de la danse (surtout XVIIIe et XIXe siècles) et un peu dans la sienne. Du coup, nous voilà embarqué dans cette histoire qui fourmille d’anecdotes, de citations historiques, de morceaux d’anthologie avec un plaisir sans mélange. On dévore ce Cendrillon qui mériterait vraiment de dépasser le seul milieu de la danse tant il est pertinent et attrayant. Il permettrait à tout un chacun de découvrir un pan de l’histoire d’un art trop méconnu – et ce valant aussi pour les danseurs comme pour les « professionnels de la profession ».

En bonus, un avant-propos de Laurent Brunner, directeur de « Château de Versailles Spectacles », un très joli carnet de création tenu par notre consœur Laurence Liban et surtout, quelques remarques bien pensées de Gabriel Prokofiev, petitfils du compositeur. Et pour les photos, ne craignez rien, le livre comprend 38 belles illustrations en couleurs, visuels du spectacle et des répétitions de Elizabeth Carecchio, Olivier Houeix et Johan Morin ou documents historiques. Bref, un livre à se procurer sans tarder.

n Danser Canal Historique, Agnès Izrine, 6 mai 2014

Cendrillon, le carnet de création de Thierry Malandain

son destin. J’ai senti un grand bonheur et une grande légèreté dans le processus de création de Cendrillon et à la fois, le poids du destin qui entraîne Malandain dans la pente. C’est une impression personnelle. Enfin sont passionnantes les quelques pages consacrées aux moments de création de Cendrillon. A sa lecture, je visualisais le balancier d’une horloge entre impulsion et chorégraphie minutieuse, entre des mouvements de précision et la composition d’ensemble. C’est là que se niche l’essence du processus traditionnel de création d’une certaine forme de spectacle de danse, le ballet est exemplaire. Et pour ne pas bouder son plaisir, le texte est illustré de très belles photographies du spectacle, notamment d’Olivier Houeix.

n Danseaujourdhui.fr, Catherine Zavodska, avril 2014

Comment fait-on un ballet ? C’est la question à laquelle Thierry Malandain répond en prenant exemple sur Cendrillon (2012), une création plébiscitée par les spectateurs de DanseAujourdhui. Sa réponse est dans le livre « Cendrillon, carnet de création », que je vous invite à lire. Par son ton passionné et sa belle écriture, Thierry Malandain est dans le partage. Pourquoi ce livre m’a passionné ? D’abord parce que Thierry Malandain se penche sur la question de la transmission, qui est au cœur du projet de DanseAujourdhui. Il s’interroge sur les raisons qui font qu’un chorégraphe reste dans les mémoires et qu’un autre tombe dans l’oubli, au-delà du génie artistique. Pour Malandain, le passage à l’écriture est fondamental. Il cherche dans le passé exemples et exemplarité avant de donner sa réponse personnelle à comment fait-on un ballet ? Thierry Malandain a à cœur d’inscrire ses créations dans l’histoire du ballet. Prenant pour exemple le processus de création de Cendrillon, il présente le résultat d’heures de recherche dans les archives nationales pour inscrire ce ballet dans l’histoire du ballet en général et des ballets de Cendrillon en particulier. De même avec la musique, composée par Prokofiev pour le ballet Cendrillon, le chorégraphe cherche à être au plus près de la partition musicale. Cerise sur le gâteau, le petit-fils du compositeur, Gabriel Prokofiev accrédite le chorégraphe à la fin du livre. Thierry Malandain conclue son texte avec une citation d’Isadora Duncan : « Le seul moyen de sauver la danse, c’est de lui rendre sa place véritable. Pour connaître la place véritable de la danse, il faut connaître l’histoire ». Ensuite, la lecture est rendue passionnante par ses anecdotes sur le destin et le hasard. Thierry Malandain s’interroge sur ce qui relève de

Cendrillon, carnet de création Editions du Centre national de la danse (CND), collection « Parcours d’artistes » diffusé par Pollen : 24 €, toutes librairies et sur la boutique du Ballet www.malandainballet-boutique.com

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LA DANSE À BIARRITZ # 58

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Adelina Gedda

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Adelina Gedda • photo A. Delabarre,

Victorine Legrain • photo Eugène Disderi, 1862

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parue dans Bruxelles-Théâtre, juillet 1875, Cliché BnF

anseuse et chorégraphe oubliée après avoir obtenu bien des succès, Adelina Gedda naquit le 18 janvier 1852 à Aglié dans le Piémont. A l’âge de huit ans, elle fit son entrée au Conservatoire de Turin, où elle étudia sous l’œil de Victorine Legrain. Enfant de l’Opéra, fêtée à Vienne et considérée en Italie « non pas comme une étoile, mais comme une véritable planète »(1) . Victorine Legrain avait dansé à l’Académie impériale de musique de 1849 à 1857. Légèreté, vigueur et élévation, telles étaient ses principales qualités, mais « l’Opéra ne pouvant faire à la danseuse française une place digne d’elle »(2), les grands théâtres de l’étranger s’en chargèrent, avant qu’elle n’enseigne en Italie. Adelina Gedda avait dix-huit ans, lorsqu’elle sortit de sa classe avec un premier prix et la médaille d’honneur. Engagée au Teatro Regio de Turin, où elle obtint ses premiers succès, elle partit de là pour l’Angleterre. D’ordinaire réservé, le public de Covent Garden et Drury-Lane la déclara « una stella della gamba »(3), mais ne pouvant supporter « le climat spleenétique de Londres », elle signa avec le Théâtre royal de la Monnaie (1874-75).

A Bruxelles, sous la direction de Joseph Hansen (1842-1907), maître de ballet apprécié à Biarritz, Adelina Gedda se fit applaudir dans les ballets du répertoire lyrique en qualité de première danseuse de demi-caractère et lorsque l’on reprit La Perle du Brésil (février 1875) de Félicien David, elle se verra confier le rôle mimé de l’esclave Naouna. C’est à l’expiration de son contrat en Belgique que Martial Senterre, directeur du Grand-Théâtre de Lyon se l’attacha comme première danseuse noble : « une des meilleures que nous ayons eues depuis longtemps » écrit Le Parterre (4), contre La Renaissance (5) qui lui refuse ce titre suprême : « en dépit des affiches et des prospectus, Gedda n’est et ne sera jamais qu’une danseuse de demi-caractère », « une sauteuse » écrit encore l’hebdomadaire (6). La place manque pour ces discussions, toutefois mêlant énergie et grâce, à l’exception de Bruxelles où l’emploi était tenu par Jeanne Lamy, Adelina Gedda sera partout admise comme danseuse noble. Mais, soit dit en confidence, tout porte à croire qu’elle occupait aussi la vedette dans le cœur de Senterre, lequel durant les deux années de son mandat lyonnais fut durement critiqué par la presse locale pour sa politique artistique, voire pour « donner le pas à la chorégraphie » : « de grâce, M. Senterre, montez vos ballets dans votre salon si cela peut vous être agréable, mais ne nous faites pas supporter les conséquences d’une prédilection que nous ne partageons pas ! »(7) note le correspondant du Monde artiste. Et, La Cravache d’ajouter : « Pour ce qui est de Gedda, j’estime que ses pirouettes et entrechats brilleraient d’un vif éclat… à la Rotonde ou au bal des Canadas. D’aucuns prétendent que le talent de cette ballerine gagne beaucoup à être observé de très près. Qu’en pense M. Senterre ? »(8). Quoiqu’il en soit, sous la direction de Théodore Charansonney, premier danseur et maître de ballet, laissant une excellente impression dans Le Trouvère, Hamlet, Robert le diable, Faust, Guillaume Tell, Roland à Roncevaux, Coppélia, « très applaudie » dans Giselle, Adelina Gedda resta deux saisons à Lyon, avant de rejoindre Henri Justamant à Paris. C’est ainsi qu’elle parut dans la fête indienne du Bossu (10 novembre 1877)


LA DANSE À BIARRITZ # 58

Pour revenir à Adelina Gedda, après Toulouse, retrouvant Charansonney comme maître de ballet, elle débuta au Grand-Théâtre de Bordeaux (1885-87) Elle s’y fit remarquer dans La Favorite, Robert le diable, se « surpassa » dans le Pas de la bohémienne du Trouvère et dans Le Cid (16 avril 1887) que dirigea Massenet : « le délicieux ballet est dansé par Mlle Gedda avec un brio et un entrain sans égal : la Madrilène surtout. Cette artiste obtient chaque soir un succès colossal. Les habitués du Grand-Théâtre verraient partir Mlle Gedda avec les plus vifs regrets. »(17) De fait, elle quittera Bordeaux, en témoigne Charles Martel, nom sous lequel se cachait Charles Demestre : « Le Théâtre-Français de Rouen, où se jouent actuellement Les Pilules du diable, possède une étoile, Mlle Gedda, dont le succès prend chaque soir les proportions d’un triomphe. Cela ne nous surprend pas, car Mlle Gedda a laissé des regrets sur toutes les scènes où elle a brillé, notamment à Bordeaux, où une pétition signée par tous les abonnés a essayé de la retenir. »(18) Et, le même de

Ainsi après Le Voyage en Chine, La Fille du régiment, Roméo et Juliette, Le Cid, Hamlet, les 1er et 4 mars 1890, Coppélia fut très bien accueillie en seconde partie de Galathée de Victor Massé. Pépina Tognoli tenant le rôle de Frantz, Adelina Gedda fut alors « charmante et gracieuse au possible »(21) en Swanilda. Mais, sur un

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En 1896, à l’initiative de la compositrice Marthe Ducourau-Petit, et de l’abbé Michel Flément alors vicaire de la paroisse, plus tard aumônier à Biarritz et fondateur en 1913 de la Schola de Saint-Martin (Kantariak) toujours en vie, avait été créée la Schola de Saint-Jean-de-Luz, une filiale de la Schola Cantorum fondée par Charles Bordes en 1894 à Paris dans le but de développer la musique ancienne et religieuse. Dès 1890, Charles Bordes, lequel « pénétra si à fond dans l’intimité du pays basque, qu’il se fit véritablement une âme basque »(14), avait été chargé par le Ministère de l’instruction publique de réunir une collection de chants populaires. En 1909, voulant « prouver qu’il existait en France un pays, le pays basque, où la danse par les hommes était encore vivante et respectée »(15), il fit exécuter le ballet des guerriers Scythes d’Iphigénie par des danseurs souletins, stylés par François Rougier alors maître de ballet à Montpellier. « L’épreuve était audacieuse. Elle réussit pleinement. En quelques jours ces Basques montagnards se transformèrent en Scythes parfaits, sauvages, souples, vigoureux et plastiques » écrit Le Mercure musical (16).

nous informer des débuts de la danseuse comme maîtresse de ballet : « Le ThéâtreCirque du Havre vient de monter avec succès Michel Strogoff. La mise en scène est fort belle et l’on applaudit beaucoup la première danseuse étoile, Mlle Gedda, autant pour le brio de sa danse que pour l’art avec lequel elle a réglé les ballets »(19). Ce succès lui vaudra d’être choisie par Aristide Grandey, directeur de l’Opéra de Monte-Carlo pour diriger la première troupe monégasque. Selon Francis Rosset, dans Ballets à Monte-Carlo (20), Adelina Gedda attaqua par la farandole et la danse provençale de Mireille (8 janvier 1889). L’art chorégraphique étant comme partout subordonné au chant lyrique suivront, Philémon et Baucis, Le Caïd, Les Dragons de Villars, Faust, etc. La danse imposera sa présence la saison suivante.

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réglée par le bordelais à la Porte-SaintMartin, dans Orphée aux enfers (14 janvier 1878) à la Gaîté, puis en province dans Le Tour du monde en 80 jours, se distinguant « dans le Pas des Paniers, qu’elle danse avec une grande légèreté et une grande sûreté de pointes ; que d’énergie, que de grâce elle déploie »(9). Après quoi, elle entra au Théâtre royal d’Anvers (1878-79), où sous la baguette de Charles Gounod en personne, elle dansera entre autre dans le ballet de Polyeucte (17 avril 1879) réglé par Camille Laffont, premier danseur et maître de ballet. « Joignant aux charmes de sa personne, à sa grâce et à son séduisant sourire, un cachet, une distinction native qu’on ne saurait lui contester »(10), elle retrouva ensuite la Monnaie de Bruxelles (1879-83), théâtre de haute réputation où la danse était fort en honneur. Preuve en est qu’elle interprétera Giselle (octobre 1881), « impossible d’être plus gracieuse et plus légère »(11), non pas avec un travesti dans le rôle d’Albert, mais avec le premier danseur et maître de ballet, Oscar Poigny. Reconnaissons toutefois qu’en 1883, sous les traits de Frantz, sa sœur Elvira (1845-1893) lui servira de partenaire dans Coppélia, tandis que Poigny s’acquittera du rôle de Coppélius. « Danseur agréable », né à Bordeaux, celui-ci réglera tous les pas bruxellois d’Adelina Gedda. Citons, Une Nuit de Noël (13 octobre 1880) qui vaudra à la danseuse « une ovation bien méritée » et Les Sorrentines (26 octobre 1882), deux ballets musiqués par Oscar Stoumon, directeur de la Monnaie et compositeur à ses heures. Sans quoi, on retiendra la création d’Hérodiade (19 décembre 1881) de Jules Massenet. Rappels, acclamations, rien ne manqua au triomphe du musicien et à l’heure du banquet, Massenet se mettant au piano, « Mlle Gedda en toilette de ville, dansera un pas d’Hérodiade avec un succès non moins grand qu’au théâtre. »(12) L’été suivant, « la prima ballarina assoluta de la Monnaie » est acclamée au CoventGarden de Londres dans Le Trouvère. Elle paraît à son retour à Bruxelles dans Guillaume Tell, La Muette de Portici, Le Cheval de bronze et d’autres titres, faisant sa dernière apparition dans Faust. En effet, en compagnie de sa sœur, elle va retrouver le Grand-Théâtre de Lyon (1883-84). Elle y débute dans la Juive : « Notre nouvelle première danseuse danse avec beaucoup de goût, écrit Charles Montrochet. J’en dirai autant de sa sœur, première danseuse demi-caractère, qui a également, été reçue à l’unanimité. Quant à l’ensemble des ballets, ils sont réglés en dépit du bon sens par M. Ruby. »(13) Anthelme Ruby, dont

la notoriété de premier danseur comique était assurée à Lyon depuis 1864, signera malgré tout : Le Trouvère, Mignon, Faust, L’Africaine… et Les Noces d’Ivanovna (1er décembre 1883), un ballet d’Alexandre Luigini, futur chef d’orchestre biarrot, dans lequel les sœurs Gedda furent très appréciés. La saison suivante, Elvira restant à Lyon, Adelina entra au Capitole de Toulouse (1884-85) où elle dansa pour François Rougier, lequel pour l’anecdote, collaborera en 1909 à une reprise d’Iphigénie en Tauride (29 août) de Gluck à Saint-Jean-de-Luz.

Adelina Gedda • photo Hélios, Archives et Musée de la littérature - Bruxelles

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... livret d’Armand Silvestre et des paroles d’Aristide Grandey, le clou de la saison sera la création d’un drame lyrique de John Urich : Le Pilote (29 mars 1890) : « la musique du ballet est fort jolie et les danses sont fort entrainantes. Elles sortent de l’ordinaire et sont parfaitement réglées par Mlle Gedda qui y prend part et à qui revient le mérite de ce ballet »(22) note Le Petit Niçois. A la fin de la saison 1889-90, Grandey démissionnant, son successeur M. Bias préférant s’attacher Louise Stichel, qui remplissait les fonctions de maîtresse de ballet au Châtelet, Adelina Gedda rejoignit le Théâtre royal d’Anvers (1891-96). Outre les divertissements habituels, elle crée Au Pays noir (16 novembre 1891), ballet en deux actes d’Armand Lafrique sur des

airs de Justin Clérice : « cette soirée ne fut qu’une longue suite d’ovations pour les auteurs et leur principale interprète, Mlle Gedda, qui a réglé magistralement ce ballet et l’a dansé en grande artiste »(23) rapporte Charles Martel. Il sera ensuite question de reprendre Le Carillon de Massenet, ballet créé à Vienne le 21 février 1892 d’après une légende flamande dramatisée par Camille de Roddaz et le ténor belge Ernest Van Dyk. A preuve ces mots du musicien adressés à Van Dyk, le 17 juillet 1892 : « Je vous annonce que notre Carillon doit être très bien monté à Anvers, au ThéâtreRoyal. J’ai reçu une lettre de Mlle Gedda,

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Partition «Au Pays noir», 1891

le maître de ballet, qui me demande des renseignements sur notre ouvrage. Je la renseigne. » Mais, nulle marque de cette reprise à Anvers, en revanche outre Lakmé, Samson et Dalila, Faust et d’autres titres, Adelina Gedda créera Abeilles et papillons (26 décembre 1892), d’Alfred Fock, dont le livret avait été fourni par Charles-Louis Domergue de la Chaussée. Mais avant de poursuivre, notons qu’en août 1893, plusieurs quotidiens feront part de son décès : « On annonce de Turin la mort de Mlle Gedda, qui fut première danseuse de la Monnaie et l’an dernier encore à Anvers. Mlle Gedda était âgée de quarante-huit ans. » Avant de corriger : « Il y a eu confusion à propos de Mlle Gedda, la danseuse morte il y a quelques jours, à Turin. C’est Mlle Elvira Gedda qui vient de mourir en Italie, et non sa sœur»(24). La défunte était alors maîtresse de ballet à Liège. Après ce triste évènement, Adelina poursuivit son activité en créant, Nymphes des bois (10 février 1893) livret de Domergue de la Chaussée, Les Ondines (14 décembre 1893) livret d’Eugène Landoy, puis sur une partition d’Emile Agniez dont elle avait écrit le libretto, Amour de fée (2 février 1894). « L’œuvre a reçu un accueil enthousiaste, de la part d’un public généralement assez froid. Une ovation a été faite au compositeur et à sa collaboratrice et interprète, Mlle Gedda, l’excellente première danseuse »(25). Suivront, La Fête des fleurs (13 octobre 1894), musique de Théo Charlier, Feu Pierrot (30 octobre 1894), livret de Charles Mouton, musique d’Emile Schwartz. Quittant Anvers à la fin de l’année théâtrale 1895-96, Adelina Gedda fut chargée de la partie chorégraphique de deux théâtres parisiens voués au vaudeville et à l’opérette : les Menus-Plaisirs et les Bouffes-Parisiens. Elle entra ensuite au Théâtre des Arts de Rouen (1897-98). En plus de la trentaine d’opéras joués durant la saison, en présence de Camille SaintSaëns qui vint saluer, elle régla Javotte (5 novembre 1897), redonna Nymphes des bois, La Fête des fleurs, Feu Pierrot, « charmants divertissements que la science très sure et l’imagination heureuse de Mlle Gedda rendirent intéressants »(26) et créa Baïka (28 mars 1898) sur des airs de Gérard Dartillact. C’est alors que les frères Curnier, se proposant de représenter l’opéra et l’opérette au Casino de Boulogne-sur-Mer, l’engagèrent pour former un corps de ballet. Prisant le littoral boulonnais et son « climatothérapeutique », Adelina Gedda fera « les délices des baigneurs » de 1898 à 1906. Il est donc impossible d’énumérer tous les titres qu’elle offrit, d’autant que « sa science sans égale » ne profita pas uniquement aux saisons estivales de la station. En effet, en 1893, appelée à Monte-Carlo par Raoul Gunsbourg, l’artiste retrouva la Côte d’Azur ajoutant à ses activités à Anvers, Paris et Rouen, la direction de la troupe monégasque. Au vrai, à l’exception de Boulogne, « l’admirable maîtresse de ballet »(27) se dédiera entièrement à Monaco de 1898 à 1904. Sans pouvoir rendre compte des dizaines d’œuvres qu’elle porta à la

scène, on retiendra le ballet des roses et des sylphes de La Damnation de Faust (16 février 1893) de Berlioz, « un chef d’œuvre »(28) écrit Le Ménestrel. Sur une musique de Constantino Dall’Argine, Brahma (10 mars 1896), à l’origine un ballet en trois actes du bordelais, Hippolyte Monplaisir (1821-1877), joué à l’Eden-Théâtre en 1886, qu’elle ramena à un acte pour les étoiles Virginia Zucchi et Olga Preobrajenska. La Maladetta (5 mai 1900) ayant été imaginé à Biarritz, on notera qu’elle reprit le ballet de Paul Vidal et Pedro Gailhard avec « ingéniosité et un rare bon goût »(29). Enfin, parce que Georges Saracco œuvra à Biarritz et qu’il lui succèdera à Monaco, on se souviendra, qu’ils réglèrent ensemble à Bruxelles, un ballet inédit du compositeur Emile Agniez, intitulé Zanetta (13 novembre 1903). Laissant ses fonctions à Monte-carlo en 1904, Adelina Gedda fit l’actualité estivale de Boulogne en 1905 et 1906, certains de ses ouvrages furent dansés à Monaco en 1905, mais on ignore ce qui l’occupa pleinement avant l’été 1907, date à laquelle elle signa à Biarritz. Sous la direction de Gaston Coste, premier chef qui conduisait aussi l’orchestre boulonnais, la saison lyrique du Casino municipal débuta avec Le Grand Mongol (15 août 1907), une opérette d’Edmond Audran qui permit d’applaudir les premières danseuses Olympia Sosso, Mina Codolini, Palmyre Garbini et le corps de ballet. Devant « une assistance des plus aristocratiques », ce fut ensuite, L’Enfant prodigue (23 août) une pantomime musiquée par André Wormser. Créée en 1890 avec Félicia Mallet et Biana Duhamel, connue à Biarritz pour avoir été la maîtresse du baron Albert de l’Espée, elle mettra en vedette Emma Sandrini de l’Opéra. Dès le 1er septembre s’enchaineront, Manon, La Bohème, Sapho, Faust, Thaïs, Carmen, Hamlet, Rigoletto, Cavalleria Rusticana, La Navarraise, Werther et Le Jongleur de Notre-Dame. Entre, ces ouvrages dont certains mettaient la danse en valeur, on joua Paillasse complété de Coppélia (13 septembre) et d’un ballet d’Anni Tésorone, Les Diamantines (27 septembre) : « danses réglées avec le goût très sûr de Mme Gedda, tout cela mérite des éloges et il serait regrettable que M. Coste ne trouva pas l’occasion de nous redonner ce joli divertissement »(30) écrit Lord Kestre qui sera entendu, puisque Les Diamantines, créées à Boulogne (29 août 1903) et reprises à Monte-Carlo (20 novembre 1903) seront rejouées à Biarritz (9 octobre 1908). En revanche, le mystère demeure à propos de Fresques pompéiennes, annoncé de la sorte par Le Figaro : « De Biarritz : On répète activement Fresques pompéiennes, ballet d’Alexandre de Beaumont et Alban de Polhès, musique de William Marie. L’excellent chef d’orchestre Gaston Coste et la maîtresse de ballet, Mme Gedda, donnent tous leurs soins à cette intéressante reconstitution de la vie antique. »(31)


LA DANSE À BIARRITZ # 58

L’été suivant son talent fut à nouveau apprécié à Biarritz. Malheureusement, en l’absence de tout document, on sait seulement qu’à la tête d’un escadron de ballerines conduit par Palmyre Garbini, Carlotta Cavini, première danseuse noble et Mlle Brunner, danseuse de demicaractère, Adelina Gedda réglera les ballets dans Les Cloches de Corneville, Véronique, La Jolie parfumeuse. Sans quoi, après Samson et Dalila, Le Barbier de Séville, Mireille, Lakmé, La Bohème, Fortunio, Werther on applaudira encore, Manon, Carmen et Faust qui « fit un plaisir extrême grâce à la virtuosité de notre étoile, Mlle Cavini » écrit Lord Kestre (32). Le même échotier parlant de « ravissement unanime », « d’éloges sans réserve » à propos d’Hérodiade. Tandis que pour Ernest Steiz, rédacteur en chef de La Gazette de Biarritz, Palmyre Garbini « ajoutera par la grâce de sa danse et de ses pointes, à la beauté du 3ème tableau de Louise »(33). Le chefd’œuvre de Gustave Charpentier sera suivi d’un « ballet réglé avec art et avec goût », Les Perles d’or (28 septembre), dont nous ignorons tout. Retrouvant Nice pour une ultime saison, Adelina Gedda fut après engagée au Châtelet où elle succéda à Rita Papurello qui avait dirigé la danse à Biarritz en 1902. Elle y débuta « brillamment en réglant avec un goût très artistique les ravissants ballets de Michel Strogoff » (6 août 1909) (34). Ce fut ensuite La Petite Caporale (28 octobre 1909), pièce à grand spectacle de Victor Darlay et Henry de Gorsse, musique de Marius Baggers et Williams Salabert dont un des clous était une représentation à la Gaîté en 1800 qu’elle monta d’après des documents d’époque. Puis vint, L’Homme à deux têtes (2 février 1910) de Louis Forest, dont William Salabert avait composé les ballets. La troupe partit ensuite en Amérique latine pour jouer Michel Strogoff et Le Tour du Monde en 80 jours, l’accompagna-t-elle ? C’est en

effet à cet instant que son nom disparaît des journaux pour resurgir à l’occasion de la première d’Arsène Lupin contre Herlock Sholmès (28 octobre 1910), une pièce policière d’Henry de Gorsse et Victor Darlay, d’après Maurice Leblanc, musique de Marius Baggers, où « les ballets vinrent de temps en temps reposer nos cerveaux, fatigués par les complications du scénario » (35) écrit Le Figaro. Jouée jusqu’au 30 mars 1911, cette pièce « à spectacle » fera toutefois encaisser des sommes formidables à Alexandre Fontanes, directeur du Châtelet. Suivra une reprise de La Petite Caporale, laissant la place aux fameux Concerts de danse donnés par Natacha Trouhanowa (3 et 9 mai 1911). Parmi les chorégraphes auxquels incomba la tâche d’en régler les pas sur des musiques de Gluck, Weber, Chopin, Grieg et Liszt, la presse cite : Louise Stichel, Mariquita, Georges Saracco, Ivan Clustine et Adelina Gedda, mais les recherches sont restées vaines pour préciser ce qu’elle signa. Enfin, on la signale jouant dans Les Bleus de l’Amour, une comédie de Romain Coolus représentée à l’Olympia de Bruxelles en octobre 1911, puis plus rien. Adelina Gedda était alors âgée de cinquanteL’Orchestre, Charles Banvy, 1er août 1869 Le Dimanche, Emile Solié, 3 janvier 1858 (3) Le Parterre, 3 décembre 1876 (4) Le Parterre, 3 décembre 1876 (5) La Renaissance, 21 janvier 1877 (6) La Renaissance, 8 décembre 1878 (7) Le Monde artiste, 29 avril 1876 (8) La Cravache, 24 septembre 1876 (9) L’Abeille, mai 1878 (10) Le Parterre, 3 décembre 1876 (11) Le Journal de la musique, Armand Couzien, 15 octobre 1881 (12) La Renaissance musicale, 6 mars 1882 (13) L’Europe artiste, 14 octobre 1883 (14) La Tribune de Saint-Gervais, Julien Tiersot, 1914 (15) Journal des débats politiques et littéraires, 4 septembre 1909 (16) Le Mercure musical, 15 octobre 1909 (17) L’Officiel-artiste, 21 avril 1887 (18) La Justice, 5 février 1888 (19) La Justice, 5 avril 1888 (20) Ballets à Monte-Carlo, 2014, Liamar (21) Le Matin, 5 mars 1890 (22) Le Petit Niçois, 31 mars 1890 (23) La Justice, 21 novembre 1891 (24) Le Gaulois, 17 août 1993 (25) La Presse, 7 février 1894 (26) Le Travailleur normand, 10 avril 1898 (27) Le Monde artiste, 11 septembre 1904 (28) Le Ménestrel, 26 février 1893 (29) Le Figaro, 8 mai 1900 (30) La Gazette de Biarritz, 5 octobre 1907 (31) Le Figaro, 1er septembre 1907. (32) La Gazette de Biarritz, 12 septembre 1908 (33) La Gazette de Biarritz, 3 octobre 1908 (34) L’Aurore, 9 août 1909 (35) Le Figaro, 29 octobre 1910

neuf ans. Selon, Laurence Thomas-Gedda que nous remercions pour son aide précieuse, l’artiste termina sa carrière en Belgique auprès d’un banquier, Georges Coenaes, qu’elle avait épousé à Asnières le 29 octobre 1899. Charles Lecocq, le compositeur de La Fille de Madame Angot, dont elle dessina les ballets à Monaco en 1903 était son témoin. Il semblerait qu’elle revint plus tard en France, Francis Rosset écrivant dans Ballets à Monte-Carlo qu’elle se retira à Boulogne-sur-Mer. Et, sans qu’aucun écho ne ravive la séduction de ses talents, c’est vraisemblablement en 1938 que la mort l’enleva.

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Ce ballet dont William Marie acheva la composition à Biarritz en octobre 1904 avait été créé au Palais des Beaux-Arts de Monte-Carlo (7 février 1905) par Joseph Hansen. Il sera repris au Théâtre des Arts de Rouen (6 mars 1907) par la bordelaise, Marguerite Nercy, Adelina le mit elle en scène à Biarritz ? La presse locale, centrée sur l’inauguration du Théâtre de la Mer et sur la foule élégante qui s’y donna rendezvous pour applaudir Phèdre (16 septembre 1907) n’en fait pas écho. Quoiqu’il en soit, elle le montera à Nice. En effet, engagé par Henri Villefranck, dès octobre, Adelina Gedda rejoignit l’Opéra de Nice (190709) pour une saison particulièrement riche puisqu’en plus des ballets d’opéras, elle régla La Korrigane de Charles-Marie Widor, Gretna-Green d’Ernest Guiraud, Le Péage d’Antoine Banès et Le Violon enchanté d’Attilius Brunetti.

Partition «Au Pays noir» «Javotte»

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SENSIBILISATION

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Option art-danse

Le 14 mai, au théâtre du Colisée à Biarritz, l’Option art-danse du Lycée André Malraux de Biarritz encadrée par Gaël Domenger, chorégraphe et responsable de la formation au CCN et du Laboratoire de recherches chorégraphiques et les professeurs, Agnès Baty, Anne Schaller, Agathe North, Gaëlle Ganet Lapix et Carlos Berroy a présenté Bal et Bac. Le spectacle débutait avec Sept humeurs de femmes, en trois temps, chorégraphie de Célia Thomas interprétée par les élèves de terminale. Après un intermède musical de Maïa Dacharry et Anne-Sophie Estruch, ce fut En attendant le bac, un aperçu des créations chorégraphiques des élèves de terminale. Enfin, transmis et adapté par Dominique Cordemans, responsable de la plateforme de sensibilisation au CCN, le programme s’acheva avec la scène du bal tirée de Roméo et Juliette de Thierry Malandain.

Lors de la 3ème édition du Rendez-vous sur le Quai de la Gare, en association avec Biarritz Culture pour les spectacles scolaires, plus de mille enfants ont assisté aux représentations d’Une Dernière Chanson données à la Gare du Midi les 19 et 20 mai. Le 20 mai, avec le soutien de la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique engagée auprès du Malandain Ballet Biarritz pour ses activités de sensibilisation, tandis qu’à travers une sélection de photos, affiches, vidéos, costumes… on pouvait découvrir le quotidien du Ballet à Biarritz et en tournée, réunissant des élèves du Conservatoire Maurice Ravel - Côte Basque et du Centre de Formation professionnelle en Danse de Biarritz, le public a pu assister à une classe donnée par Giuseppe Chiavaro et à une répétition de Dantzaz Konpainia que dirige Adriana Pous Ojeda. Parallèlement, impliquant des enfants, dans le cadre du dispositif Chorépass, des ateliers étaient

© Johan Morin

© Johan Morin

3ème Rendez-vous sur le Quai de la Gare q

Interprètes de seconde, première et terminale : Aymé Loïc, Romane Benoni, Solenne Bindzi, Lola Branger, Margaux Lavie, Amandine Macetti, Romane Provost, Alexandra Souloumiac, Chloé Yssambourg, Axelle Burgues, Baptiste Cazaux, Léhanna Cortez, Maïa Dacharry, Marion Dupreuilh, AnneSophie Estruch, Leonardo Franco, Laureen Horvath, Romane Pé, Yuna Daguerre, Sarah Delahais, Maud Jussaume, Alizée Legoassé, Eloïze Listuzzi et Shana Santamaria. animés par Nathalie Verspecht, Dominique Cordemans et Gaël Domenger. En soirée, moyennant 8 €, un millier de spectateurs ont applaudi le Centre de Formation professionnelle en Danse de Biarritz dans François d’Assise de Thierry Malandain remonté par Carole Philipp et Dominique Cordemans et Shéhérazade, un duo écrit par Gaël Domenger. Le public a également pu apprécier les danseurs du Malandain Ballet Biarritz dans : Une Dernière chanson et découvrir les premiers pas d’Estro.


Les Rencontres Chorégraphiques UPPADanse virent le jour en 2004 à l’initiative de Maryse Raffestin, maître de conférences à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, en collaboration avec le Service culturel de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour et de la Ville de Bayonne. Depuis lors, nombre d’étudiants engagés dans tous les cursus de l’enseignement supérieur (médecine, sciences, droit, lettres, etc.) passionnés par la danse, se rencontrent chaque année au mois d’avril à la Salle Lauga de Bayonne et proposent leurs créations chorégraphiques devant un jury composé d’Anne-Marie Porras, Rudy Brians, Anthony Egéa, Célia Thomas, Christine Hassid, Françoise Dubuc et Dominique Cordemans. Pratiquant le modern-jazz, le contemporain, le classique, le hip hop ou les claquettes, venus de Bayonne, Biarritz, Bordeaux, Pau, Tarbes, Toulouse, Lyon, Tours, Nantes, Angers, Rouen, Rennes, Caen, Lille, Paris et sa région, mais aussi d’Universités étrangères comme celles de San Sebastián, Bucarest, Londres ou Indiana USA. Nombreux ont ensuite trouvé leur voie vers la réussite en devenant éducateurs sportifs, pilotes de ligne, maîtres d’écoles ou même danseurs professionnels.

Ballet de l’Etudiant, L’Amour sorcier © Johan Morin

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10ème Résidence chorégraphique UPPADanse - Malandain Ballet Biarritz, dix ans de partenariat avec l’Université de Pau et des Pays de l’Adour

d’assister à des répétitions publiques, des conférences, des expositions et des spectacles. Ainsi depuis dix ans, sous la direction de Dominique Cordemans, près de cent cinquante étudiants ont interprétés des ballets comme Boléro, Ouverture Cubaine, Sextet, Mozart à 2, Bal Solitude, L’Amour sorcier et Roméo et Juliette. Parallèlement des résidences de création, soutenues par le Service culturel de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, ont accueillies près de deux cents autres étudiants. Elles furent tour à tour animées par Célia Thomas, Christine Hassid, Thierry Martinez, Françoise Poulteau et Sandra Marty. Un an sur deux au mois d’octobre, encadrés par le Malandain Ballet Biarritz, les étudiants se retrouvent pour une tournée dans les villes universitaires d’Aquitaine. Tournée à laquelle participent aussi de jeunes danseurs en formation au Jeune Ballet d’Aquitaine de Bordeaux et au Centre de formation professionnelle en danse de Biarritz. Ainsi, depuis dix ans, sous l’égide du Ballet de l’étudiant, tous se sont produits à La Centrifugeuse de Pau, à la Maison des Arts du Campus Bordeaux 3, au Centre Culturel Le Galet de Pessac, au Colisée de Biarritz et à la Scène Nationale Bayonne Sud Aquitain.

Partenaire de cette manifestation, le Malandain Ballet Biarritz accueille chaque année en septembre la quinzaine des étudiants primés aux Rencontres Chorégraphiques UPPADanse pour une résidence d’une semaine, durant laquelle ils abordent une œuvre de Thierry Malandain, présentée ensuite aux Scènes Ouvertes du Festival Le Temps d’Aimer. C’est aussi pour eux l’occasion de rencontrer les danseurs, les équipes techniques et administratives du Centre Chorégraphique National,

Un documentaire réalisé en 2012 par BoiSakré productions (Caroline de Otero et Catherine Guillaud) et intitulé Le Ballet de l’étudiant, témoigne de ce projet ambitieux et original qui suscitera à nouveaux les passions en septembre prochain. Ainsi du 7 au 14 septembre, le Malandain Ballet Biarritz accueillera les douze lauréats de l’édition 2014 des Rencontres Chorégraphiques UPPADanse pour travailler Une Dernière chanson avec Dominique Cordemans. Avant une

tournée du Ballet de l’étudiant, les 24, 25 et 26 octobre à Bordeaux, Pau et Bayonne, Une Dernière chanson sera présentée dans le cadre des Scènes Ouvertes du Festival Le Temps d’Aimer le 14 septembre à 12h00 sur le Parvis du Casino municipal de Biarritz Renseignements UPPADanse : 05 59 40 70 61 Malandain Ballet Biarritz : 05 59 24 67 19

LE LABO

© Johan Morin

Une répétition publique s’est tenue le 16 juin dans le Grand Studio de la Gare du Midi en présence d’une centaine de personnes. Sous la direction de Gaël Domenger, le Laboratoire de recherche chorégraphique sans frontières a présenté Mikado, pièce proposée par Béa Morino, en hommage au chorégraphe plasticien Oskar Schlemmer. Le CO&CIEDANSE Floorshow constituait la seconde partie de cette répétition, présentée par Deva Macazaga qui tout au long de l’année anime des ateliers hebdomadaires en danse contact-improvisation, ouverts aux valides et handicapés.

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A l’invitation de Manuel Legris, directeur de la danse du Wiener Staatsoper et du Wiener Volksoper, Françoise Dubuc remonte Mozart à 2 (1997) pour les danseurs du Wiener Staatsoper et Don Juan (2006) pour ceux du Wiener Volksoper. Première au Wiener Volksoper le 16 novembre 2014. Cendrillon sur France 2 Réalisée par Sonia Paramo - Les Films Figures Libres, la captation de Cendrillon à l’Opéra royal du Château de Versailles avec l’Orquesta Sinfónica de Euskadi dirigé par Josep Caballé Domenech a été diffusée le 13 juin sur France 2. 6ème Académie Bournonville à Biarritz Le 29 juillet, dans le cadre de la 6ème édition de l’Académie Bournonville à Biarritz, les danseurs du Malandain Ballet Biarritz effectueront une répétition publique pour les participants dans le Grand Studio de la Gare du Midi. Elle sera suivie d’un échange entre les stagiaires et les danseurs. 25ème Stage International de Danse de Biarritz Du 3 au 8 août, dans le cadre du 25ème Stage International de Danse de Biarritz organisé par l’Ecole de Ballet Gillet Lipszyc, qui attire chaque année des danseurs d’horizons les plus variés, grandes écoles françaises et étrangères ou compagnies professionnelles, Dominique Cordemans animera des ateliers de répertoire autour de Cendrillon de Thierry Malandain. Les participants auront également l’occasion de travailler une chorégraphie de Jirí Kylián avec Urtzi Aranburu, répétiteur au Nederlands Dans Theater. Ces deux intervenants travailleront aux côtés d’une équipe pédagogique de prestige : Carole Arbo, Bertrand Belem et Claire-Marie Osta de l’Opéra de Paris, Lienz Chang du Ballet National de Cuba, Isabel Hernandez de l’English National Ballet, Andrey Klemm du Bolchoï et Sophie Sarrote de la Scala de Milan. Une démonstration publique des stagiaires aura lieu le 5 août à 20h30 à la Gare du Midi. Renseignements Mme Forgues : 05 59 03 51 37 Mme Roméo : 06 38 41 04 66 ebgl@orange.fr / www.ebgl.net

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Spectacle de clôture de l’Académie Bournonville à Biarritz Profitant du concours exceptionnel de personnalités attachées à l’œuvre du chorégraphe danois Auguste Bournonville (1805-1879), à l’instar de Dinna Bjorn, directrice du Ballet national de Norvège ou de Frank Andersen, directeur du Ballet royal danois, du 28 juillet au 2 août, en partenariat avec le Malandain Ballet Biarritz se tiendra au Conservatoire Maurice Ravel – Côte Basque la sixième et dernière édition de l’Académie Bournonville à Biarritz. Elle conclura six années durant lesquelles pour la première fois en France à l’initiative d’Éric Viudes, conseiller artistique et de Monik Elgueta, directrice, les classes quotidiennes de Bournonville ont été enseignées à des danseurs venus s’initier du monde entier au style du chorégraphe, commençant par la classe du lundi en 2009, pour finir en 2014 par celle du samedi. Chaque édition mettant à l’honneur un ballet de Bournonville, cette année, l’Académie offrira l’unique opportunité de découvrir son ultime chef-d’œuvre, de la Sibérie à Moscou, dansé pour la dernière fois à Copenhague en 1904 et remonté par les experts de l’Académie pour le Ballet national de Géorgie en 2009. Associant les stagiaires de l’Académie Bournonville à des danseurs venus du Ballet royal danois, du Ballet national de Géorgie et de l’Opéra de Paris, un spectacle de clôture aura lieu le 2 août à 12h00 à la Gare du Midi. Billetterie sur place et tarif unique de 10 € Renseignements Monik Elgueta : 06 33 48 01 79 bournonvilleabiarritz@gmail.com Malandain Ballet Biarritz soutient Aterpean Aterpean est un programme d’artistes en résidence créé par Dantza Hirian, festival transfrontalier de danse en paysages urbains, en collaboration avec Donostia San Sebastián 2016, l’Institut culturel basque et le Malandain Ballet Biarritz. Tout en cherchant à faire découvrir le processus de création à des publics divers, ses

objectifs sont la création, la recherche et la diffusion de la danse contemporaine en paysages urbains. En mai dernier, Dantza Hirian a lancé un appel à candidatures pour la 7ème édition d´Aterpean, accordant une attention particulière aux propositions émanant d’artistes de la région Aquitaine et de la communauté autonome d’Euskadi, il a sélectionné parmi une quinzaine de candidats : Judith Argomaniz - Compagnie Lasala (San Sebastián) et Jordi Vilaseca (Barcelona). En résidence de part et d’autre de la frontière, à Dantzagunea (Errenteria) et à Mendizolan (Hendaye) pour la création de Lauesku et 36,5ºC, Judith Argomaniz et Jordi Vilaseca seront accueillis au CCN du 22 au 25 juillet avant de participer à la prochaine édition de Dantza Hirian (12-29 septembre).

Exposition Lilivandel / Olivier Houeix

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Mozart à 2 et Don Juan à Vienne

© David Amzallag

EN BREF

Sa peinture est un hommage au mouvement, à l’infini, la traduction de ce qu’elle a saisi avant l’ombre noire. Comme possédée par le beau des choses et par la danse, Lilivandel exposera ses œuvres à Biarritz du 6 au 28 septembre à la Crypte Saint-Eugénie. Prises dans le vif des spectacles du Malandain Ballet Biarritz et gardant à tout jamais ce qui nous échappe, des photographies d’Olivier Houeix orneront également les murs de l’exposition. Ouvert tous les jours de 14h00 à 19h00 (sauf le mardi) Entrée libre


FESTIVAL Le Temps d’Aimer la Danse 24ème édition 12 au 21 septembre 2014 Direction artistique: Thierry Malandain Organisation : Biarritz Culture

Laissez-vous aimer ! Inutile de bonimenter, de faire des pitreries et des cabrioles, à grand renfort de grosse caisse d’annoncer la femme-poisson, l’homme-obus et d’autres phénomènes comme devant une baraque foraine, le Temps d’aimer c’est tout simplement le temps d’ouvrir son cœur et ne plus s’occuper qu’à goûter le miel du plaisir. Durant une semaine, des artistes en chair et en os, véritables bienfaiteurs de l’humanité, vont vous offrir du jamais vu, des parcelles de rêves, toutes les merveilles et le privilège de devenir le héros d’une amoureuse aventure, puisque le goût de la danse mène tout droit à l’amour. Alors, pourquoi résister ? Laissez-vous aimer !

n Thierry Malandain

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Ballet royal de Flandre (Belgique) Compagnie Entresols Compagnie Tabea Martin (Suisse) Betula Lenta - Maxence Rey Compagnie Dance development - Anu Sistonen (Luxembourg) Dantaz Konpainia (Espagne) La Coma - Michel Schweizer Compagnie Ex Nihilo Ambra Senatore (Italie) Compagnie Vilcanota – Bruno Pradet Compagnie Sébastien Perrault Mercedes Ruiz (Espagne) Compagnie Iritis - Frédéric Werlé Compagnie Dernière Minute - Pierre Rigal KD Danse - Kirsten Debrock CCN de Nantes – Claude Brumachon - Benjamin Lamarche Compagnie Gilschamber Compagnie MAD - Sylvain Groud Ando Danse Compagnie – Davy Brun Compagnie Nationale Norvégienne de Danse Contemporaine Compagnie Samuel Mathieu Compagnie Maryse Delente Compagnie Lasala - Judith Argomaniz (Espagne) Le Théâtre du Corps - Pietragalla – Derouault Centre de Formation professionnelle en Danse de Biarritz Lauréats du Concours UPPADanse

Renseignements Biarritz Culture - Place des Résistants BP 30185 - 64204 Biarritz Cedex tél : 05 59 22 20 21 e-mail : biarritz-culture@wanadoo.fr Site : www.letempsdaimer.com Réservations Office de Tourisme de Biarritz : Square d’Ixelles 64200 Biarritz Réservations par téléphone tous les jours : Tél. 05 59 22 44 66 Sur internet www.letempsdaimer.com www.biarritz.fr rubrique accès direct : Billetterie en ligne Ticketnet/ Leclerc : www.ticketnet.fr tél. 0892 390 100 (0,34 € /minute) Fnac-Carrefour-Géant www.fnac.com tél. 0892 683 622 (0,34 € /minute)


CALENDRIER

JUILLET > SEPTEMBRE 2014 centre chorégraphique national d’aquitaine en pyrénées atlantiques Gare du Midi 23, avenue Foch • F-64200 Biarritz Tél. : +33 5 59 24 67 19 Fax : +33 5 59 24 75 40 ccn@malandainballet.com Président Michel Laborde Vice-Président Pierre Moutarde Trésorière Solange Dondi Secrétaire Richard Flahaut Président d’honneur Pierre Durand Directeur / Chorégraphe Thierry Malandain Directeur délégué Yves Kordian Maîtres de ballet Richard Coudray, Françoise Dubuc

Cendrillon © Johan Morin

Artistes chorégraphiques Ione Miren Aguirre, Raphaël Canet, Mickaël Conte, Ellyce Daniele, Frederik Deberdt, Baptiste Fisson, Michaël Garcia, Aureline Guillot, Jacob Hernandez Martin, Irma Hoffren, Miyuki Kanei, Mathilde Labé, Hugo Layer, Claire Lonchampt, Fabio Lopez, Nuria López Cortés, Arnaud Mahouy, Patricia Velázquez, Laurine Viel, Daniel Vizcayo, Lucia You Gonzalez Professeurs invités Angélito Lozano, Bruno Cauhapé Pianistes Alberto Ribera, Miyuki Brickle, Jean-François Pailler Sensibilisation des publics et transmission du répertoire Dominique Cordemans Formation et accueil studio Gaël Domenger Administrateur Jacques Jaricot Administrateur adjoint Jean-Paul Lelandais Comptable Arantxa Lagnet Responsable de communication Sabine Lamburu Accueil, logistique, diffusion, secrétariat technique Lise Philippon, Laura Delprat Chargée du développement transfrontalier Carine Aguirregomezcorta

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Cendrillon

Directeur de production / Concepteur lumière Jean-Claude Asquié Régisseur général Oswald Roose Régie lumière Frédéric Eujol, Christian Grossard Régie plateau Chloé Bréneur Technicien plateau Jean Gardera Régie son Jacques Vicassiau, Nicolas Rochais Réalisation costumes Véronique Murat Régie costumes Karine Prins Construction décors & accessoires Frédéric Vadé Techniciens chauffeurs Thierry Crusel, Guy Martial Agent d’entretien Ghita Balouck Mécénat / Partenariat Georges Tran du Phuoc Attaché de presse Yves Mousset  /  MY Communications Consultant en communication Frédéric Néry  /  Yocom Photographe Olivier Houeix Suivi et prévention médicale des danseurs Romuald Bouchbacher, Jean-Baptiste Colombié, Aurélie Juret San Sebastián Centre Chorégraphique Transfrontalier Malandain Ballet Biarritz Yves Kordian directeur délégué Carine Laborde suivi du projet Arantxa Lagnet relations partenaire, traduction basque Teatro Victoria Eugenia Amaia Almirall directrice Norka Chiapuso direction de programmation Maria Jose Irisarri suivi administratif Koldo Domán suivi des actions Numéro Directeur de la publication Thierry Malandain Conception & réalisation graphique Frédéric Néry Imprimeur IBL (Hendaye) ISSN 1293-6693 - juillet 2002

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www.malandainballet.com

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