Kais Saied à La «Majalla» : Il faut chercher les raisons derrière la migration

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- Grâce de Dieu que j’étais proche de lui et que j’insistais pour assister à ses leçons, et honnêtement et franchement j’avoue que lorsque j’ai proposé de présenter sa biographie dans une œuvre dramatique, il a refusé et m’a dit : « Quand je mourrai, faites ce que vous semble». Par conséquent, je n’ai présenté l’histoire de sa vie dans une série qu’après sa mort. * Que pensez-vous de la période qui a suivi la mort de Cheikh Chaâraoui, lorsque les artistes ont enlevé le voile ? Que pensezvous de ce phénomène ? - Je pense que la décision est d’ordre personnel. Lorsque Chams a pris la décision de prendre sa retraite alors qu’elle était au sommet de sa célébrité et de sa beauté. La surprise fût totale. D’autant qu’elle était l’artiste la mieux payée et la plus belle. Pourtant elle était ferme dans sa décision parce qu’elle l’a prise avec conviction et donc personne ne pouvait la dissuader. Ce sont des actions personnelles auxquelles personne ne devrait interférer, ou commenter. Je pense que tout commentaire serait mal-placé, car relève d’une dimension très personnelle. * Et vos enfants ? - J’ai quatre enfants, Dieu merci. L’aînée, Dr Nariman, Mahmoud, diplômé de l’Université américaine, Omar diplômé d’une université suisse, puis le plus jeune Abdullah.

pas un sentiment de remords pour les œuvres que vous avez présentées dans le temps. Des œuvres qui n’auraient pas dû voir le jour ? - Nous n’avons jamais eu du regret.

* Omar était-il le seul à avoir voulu devenir artiste ? - Il a voulu devenir artiste, après avoir été le gérant d’un hôtel flottant entre Assouan et Louxor. Son choix est fruit du hasard quand il a rencontré le producteur Mohammed al-Adl sur lors d’un voyage. Il avait 23 ans à l’époque, et s’est vu offrir un premier rôle.

* Même concernant les films «osés» ? - Non. Nous ne regrettons pas, parce que le passé n’existe plus à nos yeux. Chams a mis fin à sa carrière, en obéissance à Dieu. Donc, plus de place pour aucun regret.

* Sa mère artiste à la retraite n’a-t-elle pas essayé de l’empêcher d’entrer dans le monde de l’art ou avez-vous essayé de le faire ? - Non. Non. Sa mère ne lui a rien dit et ne s’est pas opposée à son travail dans l’art. Quand il m’en a parlé, je lui ai dit que la décision lui revient seul. Il a pris la décision de devenir artiste. Il a quelques films à son actif. Chose qui l’a poussé à démissionner du poste qu’il tenait. Mais avec le recul que connait le secteur, il a stoppé sa carrière. * Vous semblez être une famille démocratique, malgré le coté strict qui apparait ! - Nous sommes une famille très, très démocratique. Existe une idée fausse, à savoir que la religiosité est synonyme de privation. Comme le pense ma femme, la religiosité consiste à éviter les interdits. Notre famille pratique la natation et la marche. Personnellement, je pratique la natation, et bien d’autres sports. * Après cette longue carrière, vous et votre femme n’avez-vous

* Avez-vous reçu des consacrassions, ou vous vous sentez délaissé ? - Je ne pense pas du tout à de telles choses et je me contente des deux honneurs les plus importants de ma vie : la Médaille des sciences et des arts de première classe, que j’ai reçue du président de la République, des mains du conseiller Adly Mansour, le 13 mars 2013, une date que je n’oublie jamais, une médaille reçue avant moi par les plus hauts symboles de l’art, y compris Mohammed Abdulwahab, Um Kulthoum, Magda Al-Sabahi, Fatten Hamama et Samiha Ayoub. Aussi, reçue par Mahmoud Yassin, Ezzat alAlayli et Hani Shenouda. Parmi les scientifiques figurent le Dr Ahmed Zewail et le Dr Farouk al-Baz. Le deuxième honneur, dont je suis très fier, est le Prix du Festival international du film de Damas, le dernier festival avant les événements politiques en Syrie ces dernières années. * Avez-vous reçu un hommage de Hosni Moubarak? - Non. Je n’ai rencontré le président Hosni Moubarak qu’une seule fois dans ma vie, lorsque je suis allé lui rendre visite à l’hôpital. Une visite dénudée de tout intérêt.

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01/07/21

Avec sa femme Chams Baroudi


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