Kais Saied à La «Majalla» : Il faut chercher les raisons derrière la migration

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Élisabeth Moreno à la «Majalla»: La libération des femmes passe par leur émancipation économique

Le nouveau Parlement algérien… La femme, la grande perdante

Un magazine politique Mensuel

Issue 1811 - juillet 01/07/2021

Najla Mangoush... La première femme ministre des Affaires étrangères de l’histoire de la Libye Un magazine politique Mensuel

Issue 1811 - juillet 01/07/2021

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La Tunisie à la croisée des chemins 12

L’Occident et le grand pardon» colonial« 16

Hassan Youssef à La «Majalla»: J’ai payé cher ma visite à Moubarak 52 Éditeur en chef

HH Saudi Research and Marketing (UK) Ltd

Secrétaire de Rédaction

10th Floor Building 7 Chiswick Business Park 566 Chiswick High Road London W4 5YG

Ghassan Charbel Un magazine politique Mensuel

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UEFA EURO 2020 : 60 ans et toutes ses dents 60

Mostafa El-Dessouki

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Tel : +44 207 831 8181 - Fax: +44 207 831 2310


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Lavande de Chypre Elena Tsolakis récolte les roses de Damas pour l›extraction d›huile dans le petit village d›Agros, exactement dans les montagnes de Troodos aux parfums de Lavande, de basilic et de roses : les plantes aromatiques définissent Chypre et son histoire, étendent son attrait soleil-mer et rappellent son noble statut qui remonte à l›époque romaine )AFP Photos( 4

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Ouverture du MWC 2021 Un visiteur se promène au Mobile World Congress à la Fira de Barcelone, en Espagne, le 28 juin 2021. Le MWC se tiendra du 28 juin au 01 juillet 2021 Barcelone, Espagne )EPA Photos(

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Encouverture La migration irrégulière, un dossier qui interpelle l’Italie

Kais Saied à La «Majalla» : Il faut chercher les raisons derrière la migration Tunis- La Majalla Selon les statistiques italiennes, plus de 13 350 personnes sont arrivées sur les côtes italiennes depuis janvier 2021. Parmi eux, 15 % sont de nationalité tunisienne. D’où la préoccupation des autorités italiennes de régler ce dossier lors de la visite du Président tunisien en Italie qui s’est déroulée du 16 au 17 juin. «La migration ne peut pas être abordée uniquement en termes de sécurité et dans une perspective européenne». C’est l’un des messages clés que le président tunisien Kais Saied a lancé à Rome lors de sa dernière visite en Italie du 16 au 17 juin dernier. Saied a expliqué à son homologue italien que « les migrants arrivant illégale-

Saied: La migration ne peut pas être abordée uniquement en termes de sécurité et dans une perspective européenne.

ment en Europe en provenance de Tunisie ou d’Afrique du Nord sont encouragés par des réseaux en Europe, qui les exploitent et violent leurs droits fondamentaux », appelant à durcir le contrôle sur ces réseaux de trafiquants. «Qui les reçoit dans le nord ? Quand ils vont aux champs ou dans certaines usines, et travaillent dans le travail dit illégal ou sans papier, qui les exploite et qui en profite? Nous devons combattre les réseaux de traite d’êtres humains au sein de l’Europe tout en donnant à l’homme son droit partout », a-t-il martelé. Dans une déclaration à Majalla, le président KaisSaied, a affirmé qu’il est «nécessaire de rechercher les raisons qui poussent les jeunes à migrer, comme le manque d’opportunités d’emploi dans leur propre pays. Mais il demande aussi que le côté positif de la migration qualifiée soit pris en compte, car l’Europe en bénéficie également». «Il faut aussi parler de la migration régulière avec un certain nombre d’universitaires et de compétences. L’année dernière, près de cinq cents médecins sont partis en Europe. Ce sont des ressources humaines absolument inestimables. Le problème doit être traité dans sa globalité mais pas un seul niveau et de manière unilatérale, ni selon une approche purement sécuritaire qui se limite à la présence d’une série d’immigrés pauvres et misérables qui n’ont pas d’espoir...», a ajouté Kais Saied, président de la Tunisie.

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Le président Tunisien avec le Président Italien

Le président tunisien, Kais Saied, entame aujourd’hui 16 juin une visite officielle de deux jours en Italie, à l’invitation du chef de l’Etat, Sergio Mattarella. Lors de son séjour en Italie, Saied a rencontré non seulement le chef de l’État italien, mais aussi le premier ministre, Mario Draghi. La visite représente «une opportunité renouvelée de continuer à discuter des moyens de développer les mécanismes de coopération et de partenariat entre la Tunisie et l’Italie dans divers secteurs, de renforcer davantage les relations de concertation et de coordination existantes entre les deux pays amis, d’approfondir la discussion et l’échange d’opinions sur divers aspects régionaux et questions internationales d’intérêt commun», explique la présidence tunisienne. «Cette visite est très importante pour nous, car nous considérons l’Italie comme l’un des principaux partenaires de la Tunisie», a déclaré à Majalla Oussama Sghaier, un parlementaire tunisien du parti islamiste Ennahdha. « La Tunisie traverse une période difficile : nous avons le problème de l’économie, celui du terrorisme, la situation sociale. Notre travail au quotidien est d’améliorer la qualité de vie de nos concitoyens, car nous voulons que les Tunisiens se sentent bien dans leur pays, et cela peut aussi contribuer à réduire l’immigration clandestine». «L’Italie - poursuit Sghaier - et les pays de l’UE sont nos premiers partenaires commerciaux» et pourront aider au

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Plus de 350 13 personnes sont arrivées sur les côtes italiennes depuis janvier 2021, parmi eux, 15 % sont de nationalité tunisienne. développement de la Tunisie.

Une grande amitié mais…. La «grande amitié et partenariat de première importance» ont été réitérées par le président de la République italienne, Sergio Mattarella, lors de la visite d’Etat de le président tunisien, une visite qui avait été reportée en raison du Covid en octobre dernier. A son tour, le président Kais Saied a évoqué les «liens historiques et profonds» entre l’Italie et la Tunisie. Au cours de la rencontre au Quirinal, l’accent a été mis sur les relations économiques qui font de l’Italie le deuxième partenaire commercial de la Tunisie après la France dans les pays de l’Union européenne. Les relations cul-


Encouverture

turelles Tuniso-italiennes importantes ont été aussi mis en avant. Le président tunisien à Rome, pour rencontrer son homologue italien Mattarella et le Premier ministre Draghi. La centralité des relations entre la Tunisie et l’Italie dans le contexte méditerranéen, entre l’Afrique du Nord et le Sahel. «Une visite très importante pour nous», explique à Majalla le parlementaire tunisien Oussama Sghaier. Migration Une autre question abordée a été celle du phénomène migratoire, sur laquelle les deux présidents ont convenu qu’il s’agit d’un phénomène d’époque, qui ne peut être résolu qu’avec des politiques sécuritaires, qui sont aussi nécessaires pour vaincre le phénomène odieux de la traite des hommes. Mais«nous devons créer les conditions du développement en Afrique pour éviter que les gens ne soient obligés d’émigrer pour chercher du travail ou échapper à la faim», ont assuré les deux présidents.

Sghaier : Cette visite est très importante pour nous, car nous considérons l’Italie comme l’un des principaux partenaires de la Tunisie.

Le rapatriement Le vrai problème en matière d’immigration clandestine n’est pas de bloquer les débarquements, comme le disent souverainistes et débonnaires pour avaler des voix : il est impensable de laisser des gens se noyer en mer, ce n’est pas non plus possible à cause des lois internationales. Le vrai problème c’est le rapatriement, une énigme à laquelle les différentes classes politiques de tous bords n’ont pas su trouver de solution. L’accord en vigueur avec la Tunisie prévoit que l’Italie envoie deux charters de 40 personnes par semaine face aux milliers d’arrivées, une procédure qui avait été suspendue et reprise à la mi-juillet 2020 à cause de la Covid. Il est à noter que le Maroc ne veut pas de charters et exige que chaque migrant soit accompagné de deux policiers sur des vols réguliers à des coûts exorbitants, puis il y a des accords pour renvoyer les immigrés clandestins d’Egypte, de Gambie et du Niger. Mais sinon il n’y a rien, et celui qui se trouve en situation de clandestinité reçoit tout au plus une invitation à quitter le pays, vouée en quelques minutes à devenir un vieux papier. Il faut dire aussi que les économies faibles voient souvent dans les envois de fonds, c’est-à-dire dans l’argent que les migrants envoient aux familles, une injection de liquidités dans des économies délabrées : en Somalie, elles valent 2 milliards de dollars, soit 40 % du PIB. L’attention se porte désormais sur les Tunisiens qui viennent en permanence avec les «petits bateaux» fuyant la difficile crise économique. La situation s’est exacerbée avec la crise pandémique en Tunisie, en par-

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Saied avec la commu� nauté tunisienne en Italie


Kaies Saied au Conseil Italien

ticulier après que des migrants aient fui les centres de quarantaine, exposant au risque la population italienne, qui a fait de nombreux sacrifices pour le confinement général. La ministre de l’intérieur Luciana Lamorgese qui s’est récemment rendue à Tunis où elle a rencontré le président de la République Kais Saied et le chef du gouvernement Hichem Mechichi, a garanti la collaboration italienne pour soutenir les forces sécuritaires à travers des dons, des moteurs hors-bord, la restructuration de la police des frontières et la formation des agents en échange de davantage de contrôles à la fois sur terre et en mer. En revanche, la côte tunisienne n’est pas infinie. Pour les Italiens, jusqu’à présent, la volonté du gouvernement tunisien d’empêcher les départs a donc semblé faire défaut, même s’il faut dire qu’entre la crise économique et les problèmes internes de la Tunisie celui des départs n’est certainement pas le problème prioritaire, surtout si les partants sont ceux qui cherchent de l’argent facile en se livrant au monde du crime en Italie. Quelques jours après la visite de Lamorgese, sur recommandation du ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio, la Farnesina a convoqué l’ambassadeur tunisien Moez Sinaoui pour lui faire part de la préoccupation du gouvernement italien face aux arrivées continues de citoyens tunisiens irrégulièrement par le biais du débarquement. La pression du gouvernement italien mais aussi de l’Union européenne a abouti à une inspection du président de la République Kais Saied à Mahdia et Sfax, où il a contrôlé les garde-côtes et vérifié la situation, et où il a déclaré aux autorités que « nous devons nous préparer,

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Pour les Italiens, jusqu’à présent, la volonté du gouvernement tunisien d’empêcher les départs a donc semblé faire défaut. nous devons augmenter les contrôles». « Nous devons - a poursuivi Saied - éviter les départs en améliorant la situation économique du pays». L’opinion publique tunisienne est actuellement divisée sur la question, des militants politiques attaquant le gouvernement pour avoir pris de l’argent à l’Italie, ce qui renverra les migrants chez eux, contrairement au droit international. En réalité, le droit international prévoit assistance et asile aux personnes fuyant les guerres ou les persécutions politiques, mais la Tunisie et 12 autres pays figuraient l’an dernier dans la liste des “pays sûrs, et de fait ni le pays n’est en guerre, ni avec la démocratie introduite par le «printemps arabe», on peut parler de persécutions politiques. Ce qui est certain, c’est que pour l’Italie, menant au sud de l’Europe, une arrivée continue de migrants irréguliers est insoutenable, souvent difficile à gérer précisément parce qu’ils sont conscients de leur propre irrégularité et fuient et se livrent à la petite délinquance ou au travail illégal.


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L’insoutenable lourdeur de la situation économique

La Tunisie à la croisée des chemins Par : Nasreddine Ben Hadid

Trop, c’est trop….

Une chose est indiscutable en Tunisie : Le pays est entre deux choix :Trouver une solution, ou du moins annoncer un accord ou une entente, concernant la nécessité de prendre conscience de la gravité de la situation, ou le pire, sombrer dans les abimes d’une décadence que personne n’oserait imaginer….

Qu’il soit sur le plan purement économique, facilement quantifiable, la situation frôle ou presque la catastrophe. Les indicateurs sont au rouge. Qu’il s’agisse de l’inflation galopante, rendant la vie, beaucoup plus chère, surtout pour une frange de la population, qualifiée dans le passé de «couche moyenne»,

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Malades atteints du Covid-19 à l’hôpital de la ville de Kairouan

sombre actuellement dans la pauvreté. Et même la pauvreté extrême. Le chômage concerne plutôt une proportion plus large. Aussi bien la jeunesse qui n’arrive pas à décrocher un premier travail, que les licenciés des usines et autres entreprises qui ferment. Sans oublier les «victimes de la pandémie», qui ne retrouvent plus leurs occupations. Le sous-emploi concerne désormais un nombre incalculable, essentiellement des postes déjà précaires. A l’exemple des garçons de cafés, qui ne travaillent qu’une journée sur deux, et en plus une demi-journée. Un salaire de misère qui se réduit comme une peau de chagrin. Une chose est plus que certaine, personne au pouvoir ne défend une quelconque prouesse économique. Tout au plus, une certaine manière de dire que la situation aurait pu être pire. Colmater les brèches, réduire les dégâts, mais personne,

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Trouver une solution, ou le pire, sombrer dans les abimes d’une décadence que personne n’oserait imaginer vraiment personne n’ose crier victoire.

Un handicap chronique Dans le but de minimiser la gravité de la situation, les tenants du pouvoir, essentiellement le chef du gouvernement, essayent de placer l’équation sous un angle purement quantitatif. A savoir, qu’une «transfusion» en argent frais, peut suffire à endiguer la crise, et en conséquence faire éviter au pays une noyade bien dans les règles. Docteur Ali Abdallah, enseignantchercheur au Centre d›études et de recherches économiques et sociales, de Tunis, dans une déclaration à «Majalla»


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voit le contraire. Il considère que tout apport financier est certes bénéfique mais ne peut «constituer cette bouée de sauvetage pour l’économie tunisienne, qui l’aiderait à s’en sortir». Ce Docteur ajoute que «la crise est certes économique, mais pas uniquement économique», avant d’ajouter que «toute approche purement économique, ne peut constituer ni une approche, ni une solution à ce genre de crise». D’un point de vue populaire, la crise se voit, ou plutôt se sent à travers ses effets directes et même indirectes, sur

Tout apport financier est certes bénéfique mais ne peut «constituer cette bouée de sauvetage pour l’économie tunisienne

la vie courante et quotidienne. Une augmentation de presque %30 du prix du kilogramme du sucre moulu. Un produit dit «subventionné». Les boulangeries viennent de clore une grève de 3 jours, sur fond de conflit avec le ministère des Finances. Les boulangeries réclament des sommes que ce ministère leur doit.

La pandémie étrangle le pays La ville antique de Kairouan r assemble plutôt à une ville du moyen-âge, frappée par la peste. Certains amènent même, un parent ou un voisin, sur une charrette tirée par un mule. Les services de santé sont plus que submergés, les malades ne trouvent plus de lits dans l’hôpital de la ville. Le président vient d’ordonner à l’Armée d’installer un hôpital de campagne. L’acte n’a pas permis de résorber qu’un nombre infime, tant le nombre de malades est tellement grand. Comme cette situation ne peut suffire.

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Docteur Ali Abdallah, enseignant-chercheur au Centre d›études et de recherches économiques et sociales, de Tunis.


Docteur Ali Abdallah, enseignant-chercheur au Centre d›études et de recherches économiques et sociales, de Tunis.

Unr coupure électrique de 17 minutes, a touché, dans la journée du 20 juin dernier toute cette ville, entrainant la mort d’une bonne vingtaine de malades sous oxygène. Ce scénario de ville de désolation, va se copier et surtout se coller dans pas mal d’autres villes du pays. Jendouba (nord-ouest) commence à connaitre ce même parcourt. Avec une absence bien remarquée de l’Etat, ou du moins, une incapacité à anticiper des scénarii qui semblent tel un feu dans la paille sèche, trouver une grande facilité à se propager. Toute cette propagation verticale ou/ et horizontale, s’accompagne d’une campagne de vaccination pas aussi rapide, ou du moins, pas à la rapidité qui peut damner le pion à ce virus. Pour une population de 12 millions d’habitants, uniquement, à la date du 21 juin 2021, le nombre des inscrits est de 2.589.936. Ceux qui ont bénéficié

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Une chose est plus que certaine, personne au pouvoir ne défend une quelconque prouesse économique. de la première dose ne dépassent pas 1.181.714, pour environ 428.016 qui ont pu recevoir la deuxième dose. Des chiffres, loin de constituer «l’arme fatale» contre le virus.

Le peuple aux abois L’absence d’un horizon politique, semble avoir plus d’effets sur une population meurtrie, plus que la situation même. Il semble pour tout visiteur, que la classe politique d’une part, et la population, ne vivent pas sur la même planète. Même deux galaxies séparées par des annéeslumière.


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La France et l’Allemagne, en «éclaireurs«?

L’Occident et le «grand pardon» colonial Par : Nasreddine Ben Hadid Qu’il s’agisse de «pardon», «excuses», «reconnaissance», «regrets», ou encore «désolations», le mot compte peu, du moins au début : L’Allemagne vient de reconnaître «avoir commis «un génocide» en Namibie». Quant à Emmanuel Macron, il annonce : «Je viens reconnaître nos responsabilités » dans le génocide des Tutsi», lors d’une visite dans ce pays. Certes, la comparaison s’arrête à ce niveau de «reconnaissance», mais tout sépare les deux plus importants pays du continent européen. La reconnaissance allemande concerne des «crimes» qui remontent au début du siècle dernier, tant disque les faits dont la France de Macron vient de reconnaitre concernent l’histoire (dite) présente. En 1994, pour plus de précision. Un temps, où le colonialisme, ancien des années du début du

Emmanuel Macron, est allé «reconnaître les responsabilités» de la France dans le génocide de 1994 au Rwanda.

vingtième siècle (entre 1904 et 1908), n’est de mise.

Au bout du compte Le terme «génocide» est employé ici et là, par les deux puissances européennes. L’Allemagne reconnaissent la mise à mort d’environ 60.000 Herero et environ 10.000 Nama, entre 1904 et 1908 pendant la colonisation du territoire namibien. La date du vendredi 28 mai 2021, est à marquer d’une pierre. Enfin, la Namibie, après plus d’un siècle d’oubli et de négation, est surtout de refus, voit (enfin) des officiels Allemands prononcer le mot «génocide» contre les populations des Herero et des Nama pendant l’ère coloniale. Emmanuel Macron, est allé «reconnaître les responsabilités» de la France dans le génocide de 1994 au Rwanda. La France «n’a pas été complice», mais elle a fait «trop longtemps prévaloir le silence sur l’examen de la vérité», avant de reconnaitre que «seuls ceux qui ont traversé la nuit peuvent peut-être pardonner, nous faire le don de nous pardonner». Devant le Mémorial du génocide de Kigali, symbole de l’un des drames les plus meurtriers du XXe siècle, où reposent les restes de 250.000 des plus de 800.000 victimes. Le président français, a (enfin) reconnu «une responsabilité» de

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Emmanuel Macron et Paul Kagame.

son pays. Une responsabilité certes «passive» selon le président français, mais tout de même un «aveu».

Une «reconnaissance», mais

Qu’il s’agisse de «pardon», «excuses», «reconnaissance», «regrets», ou encore «désolations», le mot compte peu.

Même si le communiqué, à travers duquel le ministre des affaires étrangères allemand, Heiko Maas admet : «Nous qualifierons maintenant officiellement ces événements pour ce qu’ils sont du point de vue d’aujourd’hui : un génocide», aussi le pouvoir officiel, que la population. Ausl’Allemagne reste «avare» concernant les «répara- si, des intellectuels de ce pays africain récusent tions». Du moins, ce que pensent les Namibiens, le point de vue allemand, qui insiste concernant la formulation «du point de vue d’aujourd’hui». Chose qui veut dire que l’acte (en son temps) n’était pas commis entant que «génocide». Il l’est devenu d’un point de vue actuel. En conclusion : Les auteurs Allemands des «faits» ne pensaient nullement commettre un «génocide». Uniquement, le terme ne serait qu’une simple «interprétation» des temps présents. Une «simple différence de points de vue», pas plus. Egide Nkuranga, le président d’Ibuka, une des plus importantes associations de soutien aux victimes du génocide des Tutsi, a annoncé avec regret : «On s’attendait à ce qu’il présente clairement des excuses au nom de l’Etat français. Il ne l’a pas fait. Même demander pardon, il ne l’a Egide Nkuranga, .président d’Ibuka pas fait», tout en nuançant que leprésident Macron «a vraiment essayé d’expliquer le génocide, comment ça s’est passé, ce qu’ils n’ont pas fait, leurs responsabilités (…) C’est très important,

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ça montre qu’il nous comprend». Et conclure : «Même s’il n’a pas clairement présenté des excuses, on voit quand même que c’est quelque chose qui peut venir après». «Le chef de l’Etat français a rendez-vous avec l’histoire», selon l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, avant de rappeler à Macron de «présenter des excuses aux victimes du génocide au nom de la France». Simple reconnaissance ou, un geste hautement politique ? La réponse à cette question ne laisse pas beaucoup de choix, si on rappelle que les relations diplomatiques entre Paris et Kigali entre 2006 et 2009, ont été rompues. Pendant ces trois ans, le rôle de la France avant, pendant et après le génocide des Tutsi du Rwanda, a été un sujet brûlant

et de discorde. Il faut bien reconnaitre qu’avant Macron, Nicolas Sarkozy a essayé d’adoucir la pente, sans vraiment rien reconnaitre. Il avait alors reconnu de «graves erreurs» et «une forme d’aveuglement» des autorités françaises ayant eu des conséquences «absolument dramatiques». Mais ces propos n’étaient pas parvenus à normaliser les rela-

Commémoration pour les survivants et leurs familles

Michelle Müntefering, secrétaire d’Etat allemande, aux affaires étrangères

Le terme «génocide» est employé ici et là, par les deux puissances européennes. 18

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Le peuple rwandais en hommage aux victimes

tions entre Paris et Kigali, qui ont connu depuis d’intenses périodes de tensions. Pour la partie allemande, il était clair de préciser, qu’en plus du fait que le terme «génocide» ne peut constituer un qualificatif des faits commis en Namibie, entre 1904 et 1908, la «reconnaissance» ne peut conduire à aucune forme de «dédommagements sur une base juridique», et que cette reconnaissance n’ouvre la voie à aucune «demande légale d’indemnisation». L’apport financier apporté par l’Allemagne à la Namibie, qui va s’étaler sur une période de trente ans, selon des sources proches des négociations, et «doit profiter en priorité aux descendants de ces deux populations». Des ossements de membres des tribus Herero et Nama exterminés, avaient été remis en 2019 à la Namibie, dans une volonté de réconciliation, par la secrétaire d’Etat allemande, aux affaires étrangères, Michelle Müntefering, qui avait alors demandé «pardon du fond du cœur». «Très peu et insuffisant», est un avis unanime en Namibie, surtout pas les descendants des tribus massacrées. Pas moins d’excuses officielles et des réparations conséquentes. L’Allemagne s’y était à plusieurs reprises opposée, invoquant les

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La France de Macron vient de reconnaitre concernent l’histoire (dite) présente. millions d’euros d’aide au développement versés à la Namibie depuis son indépendance, en 1990.

Une «tâche d’huile» ou des exceptions Certains intellectuels aussi bien en Europe qu’en Europe, ont cru voir (ou plutôt entrevoir) une brèche dans une logique colonialiste, qui a même …»«vanté» des «bienfaits du colonialisme En premier, le «grand pardon» tant attendu, se fait toujours attendre, et le sera pour un temps encore inconnu. Deux, ni la France ou l’Allemagne n’ait pas reconnu une «responsabilité, à la fois juridique, morale, ou encore historique» du colonialisme. Uniquement, un constat, à la manière de reconnaitre une catastrophe naturelle, pas plus…


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Le nombre des parlementaires femmes a régressé de 120 à 34 uniquement

Le nouveau Parlement algérien… La femme, la grande perdante Alger : Yassine Boudhane

renversé l’ancien président Abdelaziz Bouteflika et a mis fin à vingt ans de corruption. Pour cela, elle espérait que Après plusieurs années d’expérience au barreau, Maitre «la majorité de sièges au parlement, reviennent au jeunes, Hajira Ben Alai a finalement décidé de tenter une nou- des deux sexes, selon la volonté du Hirak, et celle des velle expérience, aussi bien pour sa carrière que pour sa Algériens, en quête d’un changement souple du régime». vie, en se lançant dans la course des premières élections En préparation aux récentes élections législatives, le législatives, qui se tiennent en Algérie, après le Hirak gouvernement algérien s’est empressé de promulguer un populaire qui a débuté le 22 février 2019, et a renversé nouveau Code électoral, dans le cadre des promesses de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. Cette avocate réforme faites par le président Abdelmadjid Tebboune s’est présentée, en formant une liste, avec un groupe lors de sa campagne présidentielle en novembre 2019. de jeunes, des deux sexes, qui aspirent à provoquer le L’un des changements les plus marquants, consiste en l’abandon du principe des quotas, qui octroie à la genchangement politique souhaité dans leur pays. Dans une déclaration accordée à «Majalla», dans sa per- te féminine le tiers des sièges du parlement, pour laismanence, à Sidi Moussa, ville à l’ouest de la capitale Al- ser place à une parité au sein des listes, à savoir que les ger, pendant les jours de la campagne électorale, Hajira, deux sexes se partagent équitablement la liste, qu’elle soit tout en reconnaissant la difficulté de la mission, étant partisane ou indépendante. Cette nouvelle règle a suscidonné qu’elle entame sa première expérience électorale, té un large débat et une grande controverse, et certains dans une ambiance masculine, qui prend mal toute con- s’attendaient à ce qu’elle ait des répercussions négatives currence de la gente féminine, admet qu’elle est animée sur la présence des femmes dans la chambre basse du Pard’un grand espoir, basé sur un discours officiel, qui veut lement algérien pour plusieurs causes, et plusieurs causes faire de la place à une présence jeune et féminine dans ce interdépendantes. nouveau Parlement. Essentiellement, ceux et celles qui se En effet, à l’annonce des résultats, les craintes se sont avérées bien fondées, puisque le nombre des femmes au parsont présentés à travers des listes indépendante. Elle affirme aussi, que «la plupart des candidats, présents lement, est passé de 120 à seulement 34. Et ce, en vertu sur ces listes émanent du fond du Hirak populaire, qui a du nouveau Code électoral.

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Les élections législatives ont été organisées selon un nouveau Code électoral

Dans une déclaration à «Majalla», l’expert juridique, Muhammad Osman, souligne qu’«il était prévu que ce nouveau Code électoral, allait réduire fortement la présence des femmes au Parlement, et dans d’autres institutions élues en l’avenir», avant d’explique que «bien que le Code électoral ait encouragé fortement la présence des femmes dans les listes électorales à travers l’exigence de la parité, le principe de la liste ouverte, et la liberté de choisir parmi plusieurs listes, l’adoption de la proportionnelle, ainsi que la voix préférentielle, a fait disparaitre la notion du «tête de liste». L’électeur a désormais le choix au sein de la même liste, et entre plusieurs, s’il le désire. Cette nouvelle disposition a mis fin, selon ce même expert, à une série de scandales de «vente des postes de têtes de listes, dévoilée par le député controversé, Bahaa El-Din Taliba, indiquant que l’ancien parti au pouvoir, exigeait environ un demi-million de dollars pour ce poste. Selon Osman, le nouveau Code stipule que «l’électeur, dès qu’il est dans l’isoloir, l’électeur choisit une liste, et vote pour un ou plusieurs candidats de la même liste dans la limite des sièges attribués à la circonscription électorale. L’octroi des sièges se fera à la proportionnelle en premier, en référence aux voix obtenues. Tout en prenant en compte la liste qui dispose du plus grand reste. Chose qui veut dire qu’un candidat en fin de liste, peut obtenir le siège, à condition de recueillir plus de voix que les autres», avant de préciser que «l’abandon du principe du tête de liste, vise à mettre fin à la corruption, comme a été le cas en 2017, essentiellement, le financement politique des élections». Selon ce même expert, «les inconvénients du précédent

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En préparation aux récentes élections législatives, le gouvernement algérien s’est empressé de promulguer un nouveau Code électoral, dans le cadre des promesses de réforme faites par le président Abdelmadjid Tebboune lors de sa campagne présidentielle. Code électoral, qui stipule que les femmes doivent former le tier du parlement, a permis à des femmes, ne disposant d’aucun niveau, de faire partie du pouvoir législatif. Au point qu’on parlait du «Parlement des coiffeuses», car plusieurs de ces femmes exerçait ce métier, et ne disposaient d’aucun bagage intellectuel». De ce fait l’image de la femme a été ternie, à son avis «parmi les milieux populaires, qui refusaient déjà la présence des femmes dans la politique, pour des considérations sociales, culturelles et religieuses». Par conséquent, il souligne que «le nouveau Code électoral, malgré l’égalité préconisée, mérite encore du travail, au niveau des consciences et de la société, quant à l’importance de la participation des femmes dans


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diverses activités politiques, économiques et sociales». Et conclut par considérer que «les problèmes qui entravent la participation des femmes à la vie politique, ne résident pas dans les législations uniquement, mais dabs le comportement public et des valeurs sclérosées». Le chef du mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina, avait mis en garde contre ce qu’il a décrit, lors d’une réunion des femmes cadres du parti, «l’usage commercial des femmes à des fins électoraux», avant d’ajouter que «la parité n’offre pas la victoire à la femme, mais en fait un simple décor», et a appelé à «concrétiser le partenariat entre hommes et femmes, pour réformer le système politique, économique et social dans le cadre du projet «Nouvelle Algérie», en s’orientant vers une bonne sélection de femmes hautement qualifiées qui seraient un véritable

Un expert juridique : Il était prévu que ce nouveau Code électoral, allait réduire fortement la présence des femmes au Parlement, et dans d’autres institutions élues en l’avenir.

modèle pour la représentation de leurs consœurs, dans les conseils élus. Selon Inas Malki, candidate aux élections «le nouveau Code électoral impose la parité des candidatures», et ajoute dans une déclaration à «Majalla» : «Nous ne devons pas omettre que notre société algérienne, est patriarcal, et de ce fait, les femmes ne peuvent disposer des mêmes moyens ou des mêmes compétences que les hommes, aussi bien au niveau matériel que moral. Le nouveau Code électoral, a fait que chaque candidat fasse sa propre campagne, aussi bien les hommes que les femmes. De ce fait la concurrence se passe sans importance de sexe. Ceci ne peut se faire. Mieux était de consacrer 30% des sièges aux femmes. Et la concurrence se jouera entre femmes. Chose qui va induire une concurrence réelle, qui donnera le siège à qui le mérite. Et non une concurrence entre une femme et un groupe d’hommes», chose qui selon elle est «abominable pour toute femme politique ambitieuse. Quant à l’écrivaine et figure médiatique Nisrine Jafar, elle considère sur son compte Facebook, concernant la baisse qu’a connue la présence féminine au parlement que le «le problème n’est pas forcément lié au système des listes ouvertes, pas même aux dispositions transitoires qui permettent le passage des élections listes qui n’ont pas réussi à atteindre la condition de parité, mais à la structure sociale dans de nombreuses régions de la patrie, en particulier à l’intérieur, où l’on considère que la politique n’est pas un domaine approprié pour les femmes», avant d’ajouter que le pari réside à «changer les mentalités et

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Les premières élections législatives après le Hirak populaire


La présence de femmes dans le précédent parlement grâce au système du quota, a suscité de nombreuses critiques

briser l’image stéréotypée des femmes sans regarder la nature des lois qui participent fortement à la définition du rôle que doivent jouer les femmes dans l’arène politique en général». Dans son étude de recherche, la Dr Zahida Rabahi, chercheuse à la Faculté des sciences politiques et des relations internationales de l’Université d’Alger, a recensé plusieurs obstacles qui entravent la représentation réelle et la participation politique effective des femmes algériennes, dans toute activité politique et autres présences dans les institutions élues. Le défi le plus important pour elle, est «la mainmise des coutumes et des traditions qui privilégient les hommes dans la société». Sans oublier que les femmes ne disposent nullement de préparation pour accéder à l’action publique, y compris le domaine politique. Et ce malgré la certitude que la femme puisse porter en elle, quant son efficacité politique, car le regard négatif que porte la femme concernant la qualité des discours avec les hommes, consolide son retard sur la scène politique». Autre exemple que cite notre interlocutrice : «L’absence de toute participation effective de la femme dans la vie politique, ainsi que la restriction de son rôle dans les instances du parti, et aussi au sein des structures syndicales, et autres corporations professionnelles. Sans oublier le clivage existant entre le discours et la réalité. A savoir l’absence de toute stratégie visant à permettre à la femme d’influer dans la prise des décisions au sein des partis politiques». Pour surmonter ce dilemme, la chercheuse propose plusieurs façons, pour impliquer les femmes dans la poli-

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tique. La première consiste à «tenter de changer le mode de pensée de la société qui repose sur des pratiques qui privilégient l’homme au dépend de la femme, tout en essayant de généraliser la culture de l’égalité et de la participation au travail politique», car la chercheuse croit en la nécessité de «réduire la faille entre les législations d’une part, et la vie courante. Tout en suscitant une conscience politique chez tous segments de la société pour comprendre la nature du système politique et analyser la réalité sociale et économique afin d’incarner l’égalité non seulement entre les sexes mais entre tous les citoyens sans distinction d’appartenance politique, ethnique ou de statut social. Aussi ouvrir devant la femmes des horizons autres que la famille, pour parvenir à un stade lui permettant de gérer les affaires publiques». Ceci ne peut voir le jour sans «la mobilisation des acteurs de la société civile pour mener des programmes de sensibilisation et de formation des femmes pour les informer de leurs droits sociaux et politiques», et aussi «mettre en évidence les mécanismes de la pratique de la démocratie en trouvant les moyens d’activer la représentation des femmes au niveau des conseils élus, comme signe d’une prise de conscience politique accrue et d’une meilleure participation des citoyens aux postes de pouvoir». Ceci ne peut voir le jour, selon notre interlocutrice sans «l’existence d’une volonté politique permettant d’élargir les possibilités de participation des femmes au travail politique, et l’application du système de quotas ou d’égalité dans divers domaines de la vie politique, non limités aux élus conseils seulement.


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Au milieu des rapports de nettoyage ethnique et de famine dans la région du Tigré

Les effets des élections éthiopiennes sur la Corne de l’Afrique et la crise du barrage de la Renaissance ? Le Caire : Mohamed Khalil De nombreuses questions ont été soulevées concernant les élections éthiopiennes, qui sont les premières élections générales à se tenir dans le pays depuis la prise de fonction de l’actuel Premier ministre Abi Ahmed en 2018. Elles ont été reportées à deux reprises sous prétexte de la pandémie du Coronavirus. Des élections où environ 36 millions d’électeurs y ont le droit de voter pour choisir 547 députés parmi les 8.000 candidats représentant 46 partis politiques dans 10 régions, à l’exception des régions du Tigré et de la province de la Somalie, en raison de la situation sécuritaire, selon le gouvernement fédéral . Les élections n’ont pas eu lieu dans deux autres régions en raison du manque de bulletins de vote, selon le président du Conseil électoral d’Éthiopie, Burtkan Madigsa, qui a souligné que l’État de Sidama a été privé du vote en raison du manque de bulletins. En conclusion 20% de des 547 circonscriptions, n’ont pas participé au vote. A savoir 106 des 547 sièges du Parlement. Les questions concernant les élections se posent en raison des circonstances dans lesquelles le processus électoral s’est déroulé. L’Éthiopie, qui comprend environ 80 ethnies différentes, connaît des troubles interethniques, et des conflits armés entre l’armée fédérale et le Front de libération du Tigré. Chose qui a entraîné le déplacement de milliers de personnes de la région du Tigré vers le Soudan. Aussi, des massacres ont été commis par l’Armée

fédérale, et les forces érythréennes soutenant le Premier ministre Abi Ahmed. Massacres et génocide contre le peuple du Tigré, et les dirigeants du Front de libération du Tigré, s’élèvent au niveau des crimes de guerre. Dans une ambiance de famines dont les Nations Unies ont mis en garde contre leurs conséquences. En plus du boycott d’un certain nombre de partis d’opposition du processus électoral. Sans oublier les crises que connaît l’Éthiopie dans son environnement régional, avec les pays voisins, notamment le récent conflit militaire frontalier avec le Soudan qui dure depuis plus de 25 ans. Enfin, la crise du barrage de la Renaissance avec le Soudan et l’Égypte, que le gouvernement éthiopien et le Parti de la Prospérité (le parti au pouvoir) tentent d’intensifier, avec intransigeance face à toute tentative de parvenir à un accord juridique contraignant concernant le processus du second remplissage, et la gestion du barrage, dans une tentative de détourner l’attention de l’opinion publique à l’intérieur de l’Éthiopie, où le lien est fait entre le deuxième remplissage du barrage et l’achèvement des élections générales, comme étant le facteur déterminant de l’avenir du pays et de ses habitants en général. Et qu’il devrait être clair pour quiconque que l’Éthiopie n’abandonnera jamais ses intérêts nationaux en raison de la pression diplomatique et d’autres influences imposées par les puissances qui ont des intérêts dans la région. Ces problèmes s’ajoutent aux anciennes tensions avec la Somalie concernant la région somalienne de l’Ogaden.

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Elections 2021 en Ethiopie

Chose qui soulèvent des questions sur l’impact des élections éthiopiennes sur la situation globale dans la Corne de l’Afrique en général, et sur la crise du barrage de la Renaissance en particulier.

Faibles effets sur les pays voisins

L’Éthiopie adopte un système démocratique, et la tenue d’élections renforce la position du Premier ministre Abi Ahmed et du gouvernement éthiopien dans la crise du barrage de la Renaissance, et renforce sa position dans le conflit en cours dans la région du Tigré. Sachant qu’il se présente comme le conservateur de l’intégrité territoriale éthiopienne. Même si certaines parties comme les états Les États-Unis d’Amérique et les Nations Unies enregistrent des abus, au final, ces actes ne représentent pas une grande valeur pour lui. Constat que confirme l’ancien ministre des Affaires étrangères adjoint Egyptien, Dr Abdullah Al-Ashaal à «Majalla» : « Il y a une volonté du gouvernement éthiopien de préserver l’unité du territoire éthiopien, et les élections sont importantes à ce niveau, indépendamment du fait que les élections n’ont pas eu lieu dans certaines zones, mais que leur tenue indique néanmoins que le gouvernement éthiopien, va être renforcé par les résultats des élections, et va poursuivre le choix adopté concernant le barrage de la Renaissance, et l’achèvement du deuxième remplissage, puisqu’il a communiqué dans ce sens. Tout développement dans ce contexte en Éthiopie, va à l’encontre des intérêts égyptiens». Al-Ashaal ajoute que les élections éthiopiennes auront des effets faibles sur les pays voisins et la Corne de l’Afrique, car chacune de ces régions admet une situation différente. Les relations de l’Éthiopie avec l’Érythrée sont instables parce que l’Érythrée faisant partie de l’Éthiopie.

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Al-Ashaal : La tenue des élections en Ethiopie indique que le gouvernement va poursuivre sa politique concernant le barrage de la Renaissance, et achèvera le deuxième remplissage Une guerre civile a éclaté, et a conduit à la sécession de l’Érythrée, qui est devenue un État côtier indépendant, et l’Éthiopie est devenue un État enclavé. La Somalie obéit à des équations différentes, et elle n’est pas en mesure de revendiquer la région de l’Ogaden occupée par l’Éthiopie. Même si la question est évoquée lors des moments de tensions entre les deux pays, et la revendication est remise à jour. L’Ogaden, avec sa grande superficie, a été arraché à la Somalie unie. Actuellement, la Somalie divisée ne peut pas exiger l’unité de ses terres, et donc les événements n’affectent pas beaucoup les pays environnants, car les pays du bassin du Nil ne seront pas affectés par les résultats des élections éthiopiennes. Les relations entre l’Éthiopie et ces pays reposent sur d’autres facteurs. Le Kenya adopte un système démocratique, et des élections démocratiques y sont organisées. Les différents entre l’Éthiopie et les pays des sources du Nil tournent principalement autour des fleuves internationaux partagés entre ces pays. Les élections éthiopiennes en elles-mêmes n’affectent pas les relations avec ces pays. Au final, on


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peut dire que les élections vont renforcer la position du gouvernement éthiopien dans la crise du barrage de la Renaissance.

État d’instabilité

D’un avis contraire, le professeur au Collège des études africaines, le Dr Abbas Sharaki, a déclaré à «Majalla» que «l’Éthiopie est un pays qui porte ses propres facteurs de désintégration. A savoir, un pays pauvre, avec de graves problèmes ethniques, car il y existe 80 groupes ethniques différents. avec des coutumes, des traditions, des langues et des religions, toutes différentes. Sans oublier, les conflits qui surgissent souvent. Au cours des dix dernières années,

Al-Faki Organiser des élections en Éthiopie, avec les tensions que vit la région du Tigré, en plus les complications inhérentes au dossier du barrage de la Renaissance, n’est autre qu’une tentative d’Abi Ahmed et sont gouvernement de fuir en avant.

le projet du barrage de la Renaissance a contribué à rassembler les Éthiopiens, avec un niveau de tension au plus faible entre ces ethniques. Actuellement, sévit une guerre dans la région du Tigré. Les élections ont été reportées dans quatre régions, pour des raisons logistiques et de sécurité, selon le gouvernement éthiopien. Sharaki ajoute que la région de la Corne de l’Afrique connaît un état d’instabilité, qui inquiète les États-Unis d’Amérique et menace leurs intérêts, et les tensions actuelles entre l’Éthiopie et le Soudan se sont accrues en raison de problèmes frontaliers, en plus de la crise du barrage de la Renaissance, et parfois des affrontements armés se produisent entre Éthiopiens et Soudanais dans la région d’Al-Fashqa, qui est occupée et contrôlée par l’Éthiopie depuis plus de 25 ans, ce qui a conduit à une grande injustice envers les Soudanais dans cette région. La région du Tigré vit toujours une crise très grave. En plus de la crise de la région somalienne de l’Ogaden, et les habitants de la région de Benishangul ne sont toujours pas satisfaits, car ils sont toujours persécutés par le gouvernement fédéral éthiopien, ce qui les pousse à retourner au Soudan. Existent aussi des conflits en cours entre les Oromo et les Amhara, les deux plus grands groupes ethniques en Éthiopie. La situation est aggravée par la présence dans la Corne de l’Afrique, tels que les États-Unis, La Russie et la Turquie, qui y ont une présence et des bases militaires. Lrs élections, malgré le renforcement de la position du Premier ministre Abi Ahmed, ne peuvent servir au-delà de cette dimension. Car l’Éthiopie est un pays du tiers-monde, où les élections ne sont ni transparentes ou démocratiques. De ce fait, ne peuvent porter un autre groupe politique avec

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L’Ethiopie vote dans un climat d’inquiétude et de violence


Premier ministre éthiopien

une politique autre. Toujours selon Sharaki «ces élections ont porté la victoire d’Abi Ahmed, et par conséquence aucun changement radical. Par contre, les résultats des élections pourraient affecter la crise du barrage de la Renaissance. Car l’intransigeance éthiopienne lors des négociations, n’était autre qu’un message, faisant partie de la campagne électorale, à savoir le discours concernant le deuxième remplissage du barrage Renaissance, et la création par l’Éthiopie de 100 autres barrages, étaient principalement dirigés vers l’intérieur de l’Éthiopie. Une certaine flexibilité dans la position éthiopienne a été observée, après les élections, concernant la crise du barrage. Il est fort probable que le deuxième remplissage soit à un niveau moins important. Ceci est le fruit d’une pression exercée conjointement par l’Egypte et le Soudan, qui ont pu mobiliser des positions internationales en leur faveur, comme la Ligue arabe, et d’autres, dont la dernière en date a été la soumission d’une plainte officielle par le Soudan au Conseil de sécurité, et la soumission de l’Égypte aux Nations Unies. Des pressions qui poussent déjà le côté éthiopien à faire preuve de souplesse après les élections et parvenir à un accord, qui sera bénéfique et dans l’intérêt de toutes les parties, en particulier l’Éthiopie, car l’augmentation de la tension, va pousser certainement, l’Égypte et le Soudan à recourir à certaines mesures pour préserver leurs droits, notamment l’option militaire, qui n’est pas dans l’intérêt de l’Éthiopie.

La fuite en avant

Organiser des élections en Éthiopie, avec les tensions que

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Sharaki : L’Éthiopie est un pays qui porte ses propres facteurs de désintégration. Un pays pauvre, avec de graves problèmes interethniques, car il y a 80 groupes différents, avec des coutumes, des traditions, des langues et des religions, différeny vit la région du Tigré, en plus les complications inhérentes au dossier du barrage de la Renaissance, n’est autre qu’une tentative d’Abi Ahmed et sont gouvernement de fuir en avant. Tel est l’avis de de l’écrivain et analyste politique Soudanais, Khaled Al-Faki, qui a confirmé dans une déclaration à «Majalla» qu’«Abi Ahmed essaie de capitaliser un maximum de soutien internationale à son gouvernement, suite au constats très négatifs, de la part de la communauté internationale concernant les violations humanitaires dans la région du Tigré, sachant que la tenue de ces élections dans les circonstances actuelles représente une bombe à retardement dont les fragments pourraient s’envoler vers les pays voisins de l’Éthiopie. En premier le Soudan, qui accueille actuellement environ 100.000 réfugiés éthiopiens qui ont fui les combats tribaux et le conflit entre le gouvernement avec le front du Tigré.


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Actions du gouvernement français pour lutter contre les violences faites aux femmes

Élisabeth Moreno à la «Majalla»: La libération des femmes passe par leur émancipation économique PARIS - PAR Khaled Saad Zaghloul Née à Tarrafal au Cap-Vert, la charmante Élisabeth Moreno est nommée depuis le 6 juillet 2020, ministre au gouvernement français chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, par le Président Emmanuel Macron. Diplômée d’une maîtrise en droit des affaires obtenue à l’Université Paris-Est Créteil ainsi que d’un double Executive MBA de l’ESSEC et de la Mannheim Business School en Allemagne, elle complète sa formation à l’École Nationale de la Magistrature afin de devenir juge consulaire. Elle a passé l’essentiel de sa carrière professionnelle en entreprise.

La libération des femmes passera par leur émancipation économique La Majalla : Comment vous avez réussi à être une ministre et devenir une fierté pour les étrangers, alors que vous êtes issue d’une famille pauvre, vos deux parents étaient illettrés et vivaient dans des conditions très difficile. Quel était votre secret ? Élisabeth Moreno : J’ai beaucoup travaillé, mon secret était l’éducation et le travail ; je veux que vous disiez à toute la jeunesse qu’il n’y a pas de fatalité, qu’on peut naitre dans une famille pau-

vre, et que si on étudie et on travaille on peut prendre son destin en main. Si on m’avait dit un jour, de mon petit Cap Vert natal, que j’aurais la situation professionnelle que j’aie aujourd’hui et que j’aurais la chance d’inspirer les autres... je n’y aurais pas cru. J’ai toujours fait de ma différence, un atout. A l’école, j’étais la seule petite fille noire, quand j’ai démarré dans ma vie professionnelle, non seulement j’avais toujours la même couleur de peau, mais j’étais une femme, jeune qui plus est, dans un secteur ultra masculin. Je crois en fait que je ne me suis jamais posée de questions, mon goût du challenge fait que je ne vois pas les obstacles. J’ai conscience des difficultés, mais pour moi, elles n’entravent pas le chemin à parcourir, elles font partie du chemin. Et c’est sans doute cela qui m’anime le plus dans ma vie. Je n’ai jamais eu peur de repartir de zéro. Bien au contraire, j’aime le dépassement. La Majalla : votre poste de ministre l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances n’est pas un cadeau, c’est parmi les plus difficiles ministères car la tâche est grande et très ancienne. - C’est effectivement un poste plein de défis mais aussi plein de satisfactions humaines et pour moi, pour démarrer en politique, il me fallait quelque chose qui m’inspire humainement, comme vous le savez, j’ai passé les 30 dernières années de ma vie dans le monde de l’entreprise, sans jamais penser qu’un jour j’allais

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Plus de 2 millions de femmes dans notre pays souffrent de précarité menstruelle. économiquement n’ont pas échappé à cette crise sanitaire, je pense que nous avons des leçons à tirer de ce qui s’est passé et à remettre l’humain à toute nos préoccupations. Est-ce qu’on doit mettre l’économie de côté ? Non, je ne voulais pas dire cela, mais il faut continuer à développer l’économie, d’ailleurs la relance économique va être au cœur des discussions dans tous les pays mais il ne faut pas oublier l’humain car si vous voyez les nombres des humains qui ont perdu la vie dans cette crise (plus que 4 millions), et bien cela nous ramène à repenser de manière dont nous devons considérer l’humain dans la société.Vous savez que les sociétés, finalement, se définissent à l’aube des combats qu’elles décident de mener ou de ne pas mener.

Élisabeth Moreno, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chance

faire de la politique, mais je ne serais pas rentrée en politique si ce n’était pas ce que je fais actuellement.Vous avez bien compris que les sujets d’égalité entre lesfemmes et hommes et les sujets de diversité et d’égalité des chances sont des sujets éminemment sociétaux à mon avis vont prendre de plus en plus des places dans les années prochaine surtout après cette crise sanitaire très grave pour tout le monde et pour les minorités aussi. La question de la diversité pose beaucoup de sujets. Je pense que votre origine facilite votre mission L’Afrique et la France font partie de mon identité, je suis européenne convaincue. Je suis extrêmement fière de cette double culture, de cette double appartenance. Je sais que mon cas est loin d’être isolé. Nous sommes des millions à vivre chaque jour ce métissage identitaire. Moi, j’ai grandi dans ce pays, il y a 45 ans que je vis en France ; j’y suis arrivée j’avais 7 ans, je connais la valeur de ce pays, mais je connais aussi les sujets qui doivent être traités pour faire en sorte que nous portions à bras le corps nos principes républicains, mais si on ne fait pas vivre la liberté, l’égalité et la fraternité, on aura du mal à faire en sorte que chacun trouve une place dans notre pays. Pourriez-vous partager avec nous des éléments qui sont sous votre responsabilité ? - D’accord, Je commence par la grande cause de quinquennat d’Emmanuel Macron qui est l’égalité entre les femmes et les hommes, parce que je pense que la pandémie met l’humanité à rude épreuve, elle remet l’humain au centre de tous les enjeux sociétaux, on se rend compte que, les pays les plus développés

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La violence contre les femmes est devenue un phénomène mondial, que faites-vous pour lutter contre ces crimes ? - La lutte contre les violences contre les femmes est un pilier de l’égalité entre les femmes et les hommes dans notre gouvernement, vous savez qu’en France tous les 2 ou 3 jours, une femme meurt sous les coups de leurs conjoints ou les ex conjoints. On ne pourra jamais parler d’égalité entre les femmes et les hommes, si on ne commence pas par protéger les femmes dont les lieux où elles se sont censées être (leurs foyers). Donc la lutte conte ces violences est l’une des premières missions dont je me suis saisie lorsque je suis arrivée parce que j’ai constaté que pendant la crise sanitaire, il y a eu une augmentation considérabledes violences faites aux femmes, les violences intrafamiliales ont explosé, on a vu les nombres des plantes augmenter ici de 9% sur l’année 2020, je crois que les femmes en France comme dans le monde, dans le passé avaient peur et honte que la famille ou les amis sachent, elles paniquaient etc, maintenant tout ce tabou est levé, depuis qu’on a mis en place les grenelles des violences conjugales desquelles 46 mesures sont sorties et que nous exécutons depuis qu’elles étaient mis en place, aujourd’hui 67% de ces mesures ont été engagé. Mon objectif est que cela soit 100% réalisé, parmi les mesures, il y a la nécessité d’augmenter le nombre de places d’hébergement en urgence, parce que souvent les femmes ne partent pas parce qu’elles ne savent pas où aller avec leurs enfants, donc nous avons augmenté depuis 2017 de 60% les place d’hébergements sur tous les territoires pour accueillir les femmes et les enfants qui sont victimes de violence. Nous avons également mis en place des centres de prise en charge d’auteurs de violence parce que jusqu’ici on s’est occupé que de sanctionner les auteurs des violences, mais il faut faire aussi de la prévention, d’expliquer à toutes les personnes et cela com-


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mence dès le plus jeune âge à l’école, il faut apprendre aux petits garçons à respecter les filles afin qu’ils puissent comprendre que les femmes ne sont pas des objets, et il faut apprendre aux femme que dès la première gifle, il y a un problème, car un homme qui aime sa femme, ne la frappe pas, ne la trompe pas, ne l’humilie pas ne la méprise pas, ne l’injurie pas et cela, malgré qu’en est en 2021 mais on a des statistiques que certains personne pensent que c’est normal de frapper sa femme quand le plat est trop salé, ou lorsqu’elle porte une jupe très courte etc, donc cette culture d’égalité est essentielle c’est pourquoi je travaille beaucoup avec Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, parce que dès l’école il faut apprendre le respect, mais il faut aussi prendre en charge psychologiquement et mentalement les auteurs des violences parce qu’il y a un rapport aussi entre la violence, la drogue et l’alcool, parce qu’il y a certains hommes qui pensent que les femmes sont leurs objets et qu’ils ont le droit de vie ou de mort sur elles. Avez-vous des statistiques sur le féminicide (le meurtre d’une ou plusieurs femmes pour la raison qu’elles sont des femmes) ? Est-ce qu’elles sont que des étrangères, arabes ou musulmanes précisément ? - Il y a de tout, les deux, alors vous avez des femmes riches, des femmes pauvres, des femmes asiatiques, des femmes musulmanes, des femmes françaises, il y a toutes les catégories là, pour le coup tout le monde est concerné. On observe que le sujet progresse parce qu’on voit l’année 2020, on a eu le moins de féminicide, et même s’il n’y a qu’un seul féminicide cela serait de trop. Mais depuis l’an 2005, date à laquelle nous comptabilisons le nombre de personnes qui sont victimes de violence intrafamiliale, on remarque que 2020 est la première année où il y a eu 102 femmes mortes sous les coups de leurs conjoints alors jusque-là étaient entre 150 et 180 victimes, donc cela prouve qu’on progresse, mais il y a encore un énorme travail à faire sur ce sujet. Il y a que 30% des femmes dans les postes de la direction Pourquoi vous parlez souvent de la question d’émancipation économique des femmes ? -Parce que c’est un sujet important que je connais bien, car j’ai passé 30 ans dans ma vie dans le monde des entreprises, je suis convaincue que la libération des femmes passe par leur émancipation économique. Il y a une proposition de loi qui a été voté à l’unanimité couvre tous les sujet de l’émancipation économ-

En France, tous les 2 ou 3 jours, une femme meurt sous les coups de leurs conjoints ou les ex conjoints.

ique ou pour les femmes qui veulent créer des entreprises qui ont beaucoup plus du mal que les hommes à trouver les financements. Donc c’est une mesure historique qu’on nous avons fait. On a encouragé les entreprises à créer des emplois pour les femmes ; bientôt on trouvera plus des femmes dans les sociétés, dans la technologie, dans la science, les mathématiques et dans les métiers où elles sont trop rares notamment dans les 5 prochaines années, car nous sommes en 2021. Les femmes en France ne sont pas faites que pour éduquer les enfants, elles sont parfaitement formées et capables de porter la responsabilité, c’est pour cela on porte cette loi avec une grande volonté, on doit avoir des femmes responsables dans la direction, il faut aussi que les filles partent sur ce secteur scientifique afin qu’elles ne perdent pas cette opportunité. Ce n’est pas normal qu’en France il y a que 30% des femmes dans les postes de la direction, je suis fière de vous annoncer que la France est le premier pays au monde à se lancer dans cette aventure, la participation des femmes à la vie économique est très importante, ce n’est pas une question de charité, mais plutôt de performance, d’attraction et de talent. C’est une question de contribuer au développement économique du pays après la pandémie.

millions de femmes dans notre 2 Plus de pays souffrent de précarité menstruelle Vous avez voté qu’une loi pour la question d’égalité entre les hommes et les femmes depuis l’arrivée du président Macron ? - Non, en 4 ans, nous avons voté 4 lois pourla question d’égalité entre les femmes et les hommes mais au-delà ces 4 lois, il y a eu beaucoup d’autres diapositives que le gouvernement a mis en place comme. Par exemple, le doublement congé de maternité / paternité, pour que les pères puissent aussi participer à la naissance d’un enfant comme les mères le font, nous pensons que c’est à la fois positif pour les bébés et pour les mamans aussi afin alléger les femmes qui travaillent pour leur permettre de reprendre leurs emplois tranquillement et plus rapidement. Nous avons créé aussi de nouveaux services publics pour les plus de 700 000 familles monoparentales en France aujourd’hui, on a constaté que

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La ministre au gouvernement français avec notre correspondant à paris


85% de ces familles sont portées par les mères, il y a beaucoup d’impayés des pensions alimentaires qui constitue 20% des budgets d’une famille monoparentale. Donc avec tous les problèmes qui sont arrivés on ne pouvait pas mettre cette question de côté, nous avons aussi lutté contre les précarités menstruelles qui là aussi c’était un sujet tabou jusqu’à présent, la France a décidé de se saisir sur cette question, nous avons plus de 2 millions de femmes dans notre pays qui souffrent des précarités menstruelles, c’est plus de 500 millions des femmes dans le monde qui en souffrent. Vous savez que la France est le premier pays au monde à avoir voté une loi d’outrage sexiste, vous savez que les femmes sont souvent harcelées dans la rue et parfois au travail, donc la France a voté une loi pour sanctionner les hommes qui agressent les femmes parce qu’ils sont des hommes et elles des femmes.

Manifestation contre les violences faites aux femmes

Pour la loi qui a été voté en 2018 (l’index égalité professionnel) pour favoriser l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, Est-ce que votre salaire est le même que le salaire des ministres, des affaires étrangères, de l’intérieur ou de la justice - Oui tous les ministres ont payé exactement de la même manière, la loi est une très grande avancée sur la égalité salariale entre les hommes et les femmes cette loi dit que si une femme fait le même métier qu’un homme elle doit être payée de la même manière c’est aussi simple que cela, tous les ans on observe comment les entreprise progressent, on voit qu’il y a des progrès mais on voit aussi qu’il y a encore du travail à faire, par exemple il y a dans 43% des grandes sociétés, il y a une femme seulement dans les 10 plus gros salaires, maintenant la machine est en route mais de manière générale, les femmes gagnent leur vie moins payées que les hommes. Mais vous savez qu’en France, il y a un écart

On ne peut guère tolérer que les femmes soient tuées violées, frappées ou qu’elles gagnent moins parce qu’elles sont des femmes. salarial entre 9 à 25%, même si vous avez les mêmes diplômes, les mêmes expertises, on ne peut expliquer cela. Aujourd’hui, les entreprise qui ne respectent pas la parité salariale risque d’avoir des sanctions, je crois que c’est la meilleure lanière d’avancer sur ce sujet. Acceptez-vous de travailler avec l’Arabie saoudite un pays qui lutte pour les droits des femmes après l’arrivée du prince héritier Mohamed ben Salman MBZ ? - Evidemment on veut travailler avec tous les pays du monde, car nous avons une diplomatie féministe très importante, J’ai un profil international , je pense que le monde est hyper globalisé aujourd’hui et qu’il est interconnecté et que jamais l’expression « le battement d’aile de papillon » n’a eu autant de réalité qu’aujourd’hui, parce que ce qui se passe aux EtatsUnis peut toucher la France et ce qui se passe au proche orient peut toucher l’Europe, ce qui se passe en Afrique de sud peut toucher l’Allemagne . C’est cette interconnexion mondiale que je trouve intéressante, avec ses défauts et ses qualités mais je suis convaincue que nous avons tous des choses à apprendre les uns des autres. mon expérience m’a montré à ma grande surprise que l’inégalitéentre les femmes et les hommes est partout dans le monde est la même, la femme n’a pas sa vraie place dans les 5 continents même aux Etats-Unis, un pays très avancé dans différents domaines, où il n’y a pas ni quota, ni égalité salariale, où énormément des choses manquent, pareil dans beaucoup de pays européens, certainement il y a des pays plus avancés que d’autres en termes d’inégalité. Je parle souvent avec mes homologues espagnole, portugaise et allemande etc. il y a mais de manière générale systématiquement s’apporte sur l’économie, la santé, sur le sexisme donc on voit toujours les mêmes problèmes, c’est pour cela qu’il faut mettre nos forces ensemble pour pouvoir trouver des solutions. Est-ce que vos efforts progressent ? Oui on progresse, vous savez que pendant des très longues années, de longs siècles, personne n’a parlé de la question des femmes, on pensait que c’était normal que la femme se marie très jeune, reste à la maison sans faire des études et se charge seulement de l’éducation des enfants etc, peut-être cela était possible à cette époque, mais ce n’est plus acceptable, la vie a changé, pour habiter à Paris, il faut travailler, on ne peut guère tolérer que les femmes soient tuées violées, frappées ou qu’elles gagnent moins parce qu’elles sont des femmes.

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Issa Diallo: Un fond de reforestation du Sahel doit être mis sur pieds dans les plus brefs délais

Le Sahel, au cœur des enjeux du changement climatique Par : Nasreddine Ben Hadid Le Professeur Issa Diallo est titulaire d’un Doctorat en Sciences Economiques de l›Université Paris X-Nanterre. A enseigné à l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako. Actuellement à la retraite, il s’est engagé dans la société civile. Porte un regard assez critique sur la situation en Afrique en général, et dans la région du Sahel. Sa vision est pessimiste ? Il répond par la négation. Il ne fait que constater. Un regard assez «gris» foncé même, mais laisse toujours la place à une solution réelle et surtout réaliste. D’où l’importance de l’interview qu’il a accordée à «Majalla» : * Une soixantaine d’années ou même plus depuis la vague des indépendances, la situation économique et sociale, certes a évolué, mais pas autant que les espérances des Africains, pourquoi ? - Osons décrire la situation comme elle se présence. Sans trop de pessimisme, car la situation a relativement évolué dans le bon sens, dans certains pays, mais reste à constater que la majorité des Africains, restent prisonniers d’une misère chronique, qui ne semble guère se dégager.

et pourquoi pas capable de faire accéder l’Afrique, ou du moins certains pays, à un stade de développement durable, et surtout irréversible. * Vous être pessimiste à ce point ? - Nuances, je ne fais que constater la réalité. Je ne fais évoquer qu’unefacette de la crise. A savoir les changements climatiques, qui touchent essentiellement la région du Sahel, qui est train de céder de la place à un désert invivable. Au moins 40 millions de personnes sont concernées par ce changement climatique. On va prochainement utiliser une nouvelle notion : «Réfugiés climatiques» : Une population grandissante, va laisser ses terres et par conséquence son pays, non pas parce qu’ils veulent vivre mieux, mais uniquement survivre. Leur terrer ancestrale ne produit plus rien. Partir ou mourir de faim.

* On se pose toujours depuis plus d’un demi-siècle : Que faut-il faire pour casser cette fatalité, dans le sens réel, et pas uniquement en théorie ? - Je pense plus aux initiatives qui peuvent aider à stopper la descente aux enfers, car pour être logique. Nous constatons un recul de la dimension prise par «la classe moyenne», qui dans le temps a fait penser à un développement soutenu,

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Les Africains prisonniers d’une misère chronique


Issa Diallo, Docteur et chercheur Malie

* Avec de graves conséquences en perspectif ? - La zone du Sahel vit déjà de graves problèmes : Le terrorisme, le banditisme, sans oublier des tribus de paysans ou de pasteurs, qui s’arment pour conquérir de l’espace utile, ou ce qui en reste, ou défendre le sien, n’est qu’une conséquence des changements climatiques. * La carte de l’Afrique va changer de frontières ? - On commence à avoir dans certains pays des zones qui ne sont plus sous l’emprise de l’Etat central. Dans les deux sens : La capitale prétend ne pas disposer d’assez de moyens pour subvenir à tous les besoins (infrastructures, enseignement, Santé, et surtout assurer les produits de base à un prix abordable), contre une population délaissée, qui ne voit de l’Etat que son Armée qui vient combattre les terroristes et/ou séparatistes. * Les instances internationales ne sont aussi pessimistes concernant la situation climatique au Sahel, et pensent qu’on peut combattre la désertification. Certes, sur le plan théorique, une reforestation du Sahel est possible. Mais qui peut convaincre un pasteur que son maigre cheptel ne doit pas manger les arbustes nouvellement plantés, ou à une mère qu’elle ne doit pas couper ces arbustes pour en faire du bois, unique combustible dans ces régions. Il faut pour sauver le Sahel, arrêter le temps pendant cinq ans minimums, planter des milliards d’arbustes, les entretenir, et enfin être certain que cette action a fait reculer la désertification. Chose

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impensable même à envisager.\ * Où vont aller ces populations, si leurs terres n’arrivent plus à les nourrir ? - Ce qu’elles font déjà : Partir dans des régions où la vie est plus aisée. Unique bémol, ces terres plus «accueillantes» sont déjà peuplées, par des populations qui ne veulent partager leurs terres et leurs eaux. * Vous voulez dire que ce qu’on constate maintenant, ne constitue que les prémices d’une confrontation à plus grande échelle. - Certainement, l’instinct de survie va primer sur la raison. On va voir ce que l’Homme primitif a toujours fait, pour tracer, défendre, ou même élargir son espace. Unique changement, les flèches et les armes primitives seront remplacées par des kalachnikovs. D’où le nombre élevé de victimes qu’on voit déjà, à l’exemple du Burkina-Faso. * Rien ne peut être fait ? - La réponse revient à l’humanité entière. Les pays du Sahel ne peuvent faute de moyens et d’organisation, et absence de structure, et même d’infrastructures, assumer une telle mission. Un fond international pour la reforestation du Sahel, doit être mis en place dans les plus brefs délais, sans oublier de sensibiliser les habitants de la région, que l’arbuste planté, va être demain l’arbre, et par conséquence la forêt qui va rendre à cette région sa verdure.


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Fouettée par les nouveaux variants, la Tunisie impose des mesures restrictives

Tunisie : Un été au goût du Coronavirus… Par Emna Darwazi Après avoir réussi à contenir le virus lors de la première vague l’année dernière, la Tunisie est aux prises avec une augmentation des contaminations. En effet, la détérioration de la situation épidémiologique dans le pays n’est que le résultat de l’assouplissement des restrictions lors de l’Aïd al Fitr. Développement de la situation sanitaire en Tunisie avec l’émergence de nouveaux variants Alors que les nouveaux cas de contamination se sont multipliés et que les services de soins intensifs sont presque saturés, le ministère tunisien de la Santé annonce, lundi 28 juin 2021, avoir détecté dix-huit infections par la souche indienne mutée ‘’Delta’’, dans plusieurs gouvernorats du pays. D’après le ministère, 89,10% des lits de réanimation et 73,40% des lits d’oxygène dans les établissements publics de santé répartis sur l’ensemble du pays sont occupés, en date du 27 juin. Dans son bulletin quotidien sur la situation sanitaire dans le pays, le ministère de la Santé a fait savoir que 106 décès supplémentaires et 5 251 nouvelles contaminations par le Coronavirus sur 14 122 analyses effectuées ont été recensés le 28 juin. Quant aux campagnes de vaccination, elles avancent à tâtons. Seulement 28.193 personnes ont été vaccinées, le 28 juin 2021, portant le nombre total à 1.793.424 inoculés, depuis le démarrage de la campagne. Selon les autorités sanitaires, 2.837.667 enregistrements ont été recensés sur la plateforme numérique Evax. Depuis quelques jours, experts et citoyens reprochent au gouvernement de ne pas tenir compte des propositions du comité scientifique à un moment où la situation sanitaire se dégrade à un rythme inquiétant. Les appels se multiplient en Tunisie pour dépasser les désaccords politiques et se concentrer sur la lutte contre la pandémie au vu de l’augmentation sans précédent du nombre de cas d’infection et de décès dans toutes les régions du pays.

L’ancien ministre de la Santé Abdellatif Mekki a déclaré qu’’’il est urgent de donner la priorité à la bataille contre la COVID-19 et sauver des vies’’. De son côté, Nissaf Ben Alaya, porte-parole du ministère de la Santé et directrice de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes, a précisé que le comité scientifique de lutte contre le Coronavirus propose un confinement général de six jour, une proposition qui a été refusée par les ministres membres du comité national, en raison de la situation économique et sociale actuelle du pays. Selon Ben Alaya, les ministres ont souligné la difficulté de la situation économique, sociale et psychologique des citoyens empêchant de telles mesures pour une durée de plus de six semaines. Les nouveaux chiffres et statistiques ont incité certains pays dont le Royaume-Uni et la Tchéquie à classer la Tunisie pays ‘’rouge’’. En effet, le ministère tchèque de la Santé a interdit aux citoyens tchèques de se rendre en Russie, en Tunisie et dans

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Les campagnes de vac� cination se poursuivent en Tunisie


La cour de l’hôpital Ibn Jazzar, à Kairouan, en juin 2021. LILIA BLAISE.

d’autres pays en raison de la propagation des variants du Coronavirus dans ces pays. L’interdiction de voyager entrera en vigueur, jeudi, pour la Russie et la semaine prochaine pour la Tunisie. Les deux pays ont enregistré une augmentation de contaminations ces derniers jours. Le ministère a ajouté la Russie, la Tunisie, le Paraguay et la Namibie à une douzaine de pays dont l’Inde et le Brésil où les voyages non essentiels sont interdits, même si la Tunisie est une destination touristique populaire. Mesures d’urgence… Installation d’un hôpital de campagne à Kairouan, la ville la plus touchée par la Covid Le président de la République avait décidé, samedi dernier, d’installer un hôpital militaire de campagne à Kairouan qui connaît une hausse du nombre de contaminations au Coronavirus. L’hôpital militaire de campagne, installé, dimanche, à Kairouan, par les services de la santé militaire, a commencé, à accueillir les Le ministre de la Santé, patients Covid. Cet hôpital de terrain est composé d’une unité de Faouzi Mehdi, à l’hôpital militaire de campagne, tri, une unité de dépistage du Coronavirus, 14 lits de réanimation installé, le 20 juin 2021, à dont 8 installés dans la salle couverte et 8 lits d’oxygène. Kairouan, par les services de L’hôpital de terrain est doté d’une ambulance militaire entièrela santé militaire

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La Tunisie a enregistré des infections par la souche indienne mutée ‘’Delta’’. ment équipée, précise un communiqué du ministère de la Défense nationale. Deux équipes médicales et paramédicales militaires assureront l’accueil des patients Covid-19 à l’hôpital de campagne, dans le cadre du soutien des efforts de la santé publique dans la lutte contre la propagation de la pandémie à Kairouan, une ville sinistrée où le Coronavirus a durement frappé toutes les tranches d’âge. La présidence du gouvernement annonce de nouvelles mesures restrictives Face à cette situation inquiétante, le chef du gouvernement, Hichem Mechichi s’est réuni avec le comité scientifique de lutte contre le Coronavirus, mardi 29 juin 2021, et a décidé d’imposer les mesures suivantes : -Imposer le couvre-feu national dans toutes les régions de 20H00 à 05H00 du matin. -Présenter un test PCR négatif avec un QR Code, datant de moins de 72 heures pour toutes les personnes qui arrivent en Tunisie. - Annuler ou reporter toutes les manifestations et célébrations publiques dans les espaces ouverts ou fermés. -Accorder les congés annuels autant que possible pour les fonctionnaires et les salariés des secteurs public et privé, pour décongestionner les locaux et réduire le nombre des fonctionnaires présents sur les lieux de travail, ainsi que leurs déplacements. -Intensifier les campagnes de vaccination, pour finir de vacciner les personnes de plus de 60 ans. -Appliquer strictement la loi concernant les infractions au port du masque. -Fermer immédiatement tout local qui ne respecte pas le protocole sanitaire. -Accélérer la mise en place de la loi de l’État d’urgence sanitaire.


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La route transsaharienne: Que gagnera l’Algérie de ce grand projet ? Par: Sami Elsalah L’Algérie a dépensé 2,6 milliards de dollars pour sa part de la route transsaharienne qui relie 6 pays répartis sur trois groupes économiques africains. Que va gagner l’Algérie de ce grand projet ? La route transsaharienne est le plus grand projet structuré en Afrique et en raison des conditions politiques et économiques vécues par les pays du groupe, le projet a progressé lentement au cours de 6 décennies complètes, avant qu’il ne bouge fortement de la part de l’Algérie au cours des deux dernières décennies. Alors que l’Algérie a dépensé 2,6 milliards de dollars sur sa part, qui sera doublée par un gazoduc qui permet l’exportation de gaz nigérian à travers les ports algériens vers l’Europe en particulier, et vers le reste du monde en général, en plus de la réalisation d’une fibre- ligne optique la reliant au Nigeria, avec sa reconversion progressive en autoroute. Quant aux tronçons du projet traversant les territoires des cinq autres pays, ils sont longs de 295 km en Tunisie, 1 688 km au Mali, 2 597 km au Niger, 1 299 km au Nigeria et 643 km au Tchad.

la quasi-exploitation du port de Hamdania à Cherchell. Sur l’importance de la route, le président du Conseil national économique, social et environnemental, Rida Ter, a déclaré que «la route transsaharienne est un projet géostratégique qui fera de notre pays la principale porte d’entrée nord du marché africain en l’avenir, notamment après l’achèvement du projet de port géant, qui lancera bientôt les travaux dans la région de Cherchell. L’orateur a décrit la route dans son axe principal entre la capitale algérienne et Lagos, comme un projet de rêve, en vue de réaliser l’intégration régionale et l’intégration

Projet de conversion de la route transsaharienne en corridor économique Les experts s’attendent à ce que la route ouvre de nouveaux horizons au Tchad, au Mali et au Niger pour accéder aux ports tunisiens et algériens à fort potentiel, notamment avec

Kamel Rezig, le ministre algérien du Commerce

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La route transsaharienne est le plus grand projet structuré en Afrique

économique, notamment entre les pays du Maghreb, du Sahel et de la communauté ouest-africaine, à la lumière des défis qui menacent la sécurité et la stabilité de la région. Ter a expliqué que la route sera bientôt reliée à la route de la soie chinoise par le port de Cherchell, qui est l’une des principales gares de l’initiative Belt, ce qui en fera une zone de transit pour les marchandises européennes dirigées vers le marché africain à l’avenir, étant donné que le transport terrestre est moins cher que la mer pour rejoindre l’Afrique sub-saharienne, comme il le dit. Mohamed Hamidouch, expert auprès de la Banque mondiale, a déclaré dans une déclaration au correspondant du magazine Al-Majalla que la route vise à briser l’isolement des pays du Sahel et à promouvoir le commerce entre le nord et le sud du Sahara, car ces six pays représentent 27% du produit intérieur brut du continent africain, avec un total de 25% de sa population. Il a ajouté : «Il restera nécessaire d’établir des systèmes juridiques spécifiques à ces pays, les limitant au droit commercial international, aux taxes et droits de douane, et des systèmes de sécurité pour les voyageurs et leurs marchandises tout au long du parcours, y compris les flux migratoires».

6 milliards de centimes est le coût au kilomètre Le président du Comité des communications transsahariennes, Mohamed Ayadi, a révélé au magazine que le coût d’un kilomètre de route s’élevait à environ 6 milliards de centimes. Lors de sa rencontre avec nous, Ayadi a confirmé que 80% de la route traversant le désert est goudronnée, 10% est en

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La route transsaharienne est le plus grand projet structuré en Afrique. cours d’achèvement, tandis que les 10% restants n’ont pas encore commencé. Le porte-parole a expliqué que la partie de la route transsaharienne reliant l’Etat de Ghardaïa à la Tunisie est prête, notant que cette dernière bénéficiera à tous les pays qu’elle comprend. À cet égard, Ayadi a déclaré que la route transsaharienne contribuerait à réduire les prix des marchandises exportées et importées, appelant à une révision des lois sur l’exportation et l’importation de marchandises. Le ministre des Transports et des Travaux publics Kamel Nasseri a révélé que l’Algérie a alloué 30 mille milliards de centimes pour la route transsaharienne et l’a transformée en autoroute nord-sud pour réduire l’isolement géographique imposé à certains pays. Lundi dernier, Nasseri, dans son intervention lors de la 71e session du Comité de liaison pour la route transsaharienne, a confirmé que l’autorité chargée de la gestion du corridor routier sera mise en place, soulignant que la position stratégique permanente de cette route hâtait sa transformation en une autoroute nord-sud jusqu’à la frontière. Le Ministre des Transports et des Travaux Publics a con-


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firmé que l’achèvement d’une section de celui-ci avec ces spécifications a commencé à une distance de 850 km, dont 507 km ont été achevés, et une deuxième section a été étudiée à une distance de 260 km.

Kamel Nasri, le ministre algérien des Travaux publics et des Transports

Une bonne nouvelle pour les automobilistes Sur l’importance de la route transsaharienne, Nasseri a déclaré qu’elle donnera un accès direct aux principaux ports de la Méditerranée pour stimuler le commerce entre l’Afrique et l’Europe. Il a révélé que la liaison directe de la route transsaharienne à l’autoroute sera enregistrée par le port reliant le port de Jinjin à l’autoroute Est-Ouest à une distance de 110 km, qui est actuellement en construction. Pour sa part, le ministre du Commerce, Kamal Rezik A., a déclaré que la route transsaharienne constituera un axe majeur de redynamisation des échanges hors hydrocarbures et une feuille économique dont dépendra l’Algérie à l’avenir.

Un projet pour transformer la route transsaharienne en corridor économique Le président du Conseil national économique et social, Rida Ter, a confirmé que des travaux sont en cours pour étudier la possibilité de transformer la route transsaharienne dans sa partie algérienne en un corridor économique par excellence. Lorsqu’il est arrivé en tant qu’invité sur la deuxième chaîne de radio, Terre a expliqué que la route transsaharienne est très fiable pour exporter les produits algériens vers les pays africains. Il a souligné la nécessité de réduire les coûts logistiques, notamment ceux liés au transport, ainsi que la mise en place d’un réseau bancaire algérien pour faciliter les transactions. Le même porte-parole a évoqué la coordination existante avec le ministère du Commerce à cet égard pour déterminer les produits qui peuvent être exportés, en particulier les produits agricoles, de transformation, électroniques et électriques en général.

Vers la transformation de la route transdésertique en autoroute Le secrétaire général du ministère des Travaux publics, Salim Jaalal, a annoncé, jeudi 4 mars, que la route transsaharienne sera transformée en autoroute Nord-Sud. C’était lors de l’ouverture de la journée d’étude sur la Route transsaharienne au Palais des Expositions du Pin Maritime, en présence de plusieurs ministres et ambassadeurs des pays concernés. Le représentant du ministre des Travaux publics a souligné le rôle important joué par cet axe, expliquant qu’il s’agit d’un moteur économique, surtout après l’avoir relié au port du centre, qui doit être mis en place prochainement.

Officiellement, la première réunion d›évaluation du projet de route transsaharienne Mercredi dernier, le président du Conseil national économique et social, Rida Ter, a révélé que la première réunion officielle d’évaluation du projet de route transsaharienne sera organisée avec la participation des ministres et ambassadeurs des pays concernés. Tir a confirmé que la réunion se tiendra jeudi prochain pour évaluer le projet d’achèvement de la route du désert, ainsi que pour soumettre des recommandations au président de la République.

Le projet a progressé lentement au cours de 6 décennies complètes, avant qu’il ne bouge fortement de la part de l’Algérie au cours des deux dernières décennies.

Mohamed Hami� douche, Docteur en analyse économique

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Le porte-parole a expliqué que la réunion se déroulera avec la participation du Conseil national économique et social, ainsi que du ministre du Commerce, des Affaires étrangères, des Transports et des Travaux publics, en plus du Secrétaire général du Comité de la liaison routière transsaharienne et les ambassadeurs des six pays concernés. Reda Terre a affirmé que l’Algérie a joué pleinement son rôle en ce qui concerne la route transsaharienne, par laquelle elle cherche à pénétrer le marché africain. Le président du Conseil a appelé à utiliser cette route pour pénétrer le marché africain et récupérer la valeur de l’Algérie, et a exhorté le gouvernement à lever les obstacles et à faciliter le processus d’exportation.

La date de réception de la route reliant l’Algérie et le Nigeria En février dernier, le ministre des Transports par intérim Farouk Shuaili a confirmé que la route du désert reliant l’Algérie à Lagos, au Nigeria, serait prête en juillet prochain. Le ministre a expliqué que la dernière partie de la route transsaharienne sera livrée d’ici juillet Il a ajouté qu’une entreprise algérienne achève la partie restante de la route longue de 4 000 km, soulignant que cette dernière est une priorité en raison de son rôle essentiel dans

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6 milliards de centimes est le coût au kilomètre. le développement national. Shuaili a ajouté que des travaux sont en cours pour convertir les routes du désert en autoroutes, en les reliant à d’autres autoroutes. L’Algérie compte sur ce projet pour percer le marché africain, qui comprend plus de 700 millions de personnes en provenance des pays qui seront reliés par la route, à savoir la Tunisie, le Niger, le Burkina Faso, le Mali, le Nigeria et ses pays voisins. La construction de cette route à travers le Sahara a été lancée en 1960, reliant Alger, la capitale, Lagos, Nigeria, avec plusieurs branches. En raison des difficultés économiques et financières rencontrées par les pays du Sahel, le projet a connu un retard important dans l’achèvement de plusieurs de ses stations africaines. L’Algérie a débloqué près de 3 milliards de dollars pour mener à bien sa part du projet, car elle mise sur cette route pour relier ses ports du nord à la profondeur africaine.


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Tunisie : L’affaire des déchets italiens, bientôt résolue… Tunis - La Majalla

D’autres conteneurs de déchets bloqués

En 2020, la découverte en Tunisie de 282 conteneurs de déchets importés illégalement, a mis le feu aux poudres entre les tunisiens et les italiens. Pour mémoire, le scandale d›exportation illégale de déchets italiens vers la Tunisie, a mené à des poursuites judiciaires contre 26 personnes en Tunisie, y compris des cadres de la douane et l›ancien ministre de l›Environnement, Mustapha Aroui. Huit personnes sont en prison et une autre est en fuite: le gérant de la société importatrice. Ces déchets ménagers, dont l›exportation est interdite par la législation tunisienne et par les conventions internationales, se trouvent toujours, au port de Sousse depuis l›été 2020. Pourtant, les autorités de la province italienne de Campanie ont sommé la société italienne exportatrice de récupérer ses conteneurs dans un délai de quatre-vingt-dix jours à compter du 9 décembre 2020. Un contrat funeste L›histoire a commencé à l›automne 2019 avec la signature d›un contrat entre une entreprise basée à Polla dans la province de Salerne et une entreprise tunisienne pour l›expédition de 120 mille tonnes de déchets «non dangereux» vers la Tunisie. Mais les conteneurs, inspectés par le bureau des douanes de Sousse, ne contiennent pas de déchets plastiques, comme indiqué, mais d›autres déchets de toutes sortes, qui proviendraient, sans aucun traitement préventif, de la collecte sélective domestique. Selon les enquêtes en cours en Tunisie, les déchets en question seraient destinés à l›élimination dans des décharges ou à l›incinération, donc un type non adapté à l›exportation entre les pays de l›UE et les pays tiers, selon la convention de Bâle et Bamako, dont les règles stipulent que les mouvements transfrontaliers ne sont possibles que si les déchets sont effectivement destinés au recyclage. De plus, une entreprise fantôme recevrait les déchets en Tunisie qui, de toute façon, ne pourrait procéder au traitement visant à recycler les matériaux.

Mais voilà que les scandales s’enchainent. Environ 600 conteneurs de déchets destinés à une cimenterie tunisienne pour la production de combustibles alternatifs, ont été bloqués par les autorités italiennes, après la détection «d›aspects graves», à Salerne, port ayant déjà servi à l›acheminement de conteneurs de déchets ménagers vers la Tunisie. «Un préavis de rejet de la demande d›exportation a été communiqué et les faits ont été rapportés aux autorités judiciaires compétentes italienne et tunisienne», assurent les autorités italiennes. Une production La production de déchets a atteint en Italie 154 millions de tonnes. C›est ce qui ressort du rapport spécial déchets 2021 élaboré par l›Institut supérieur de recherche et de protection de l›environnement (Ispra). Sur la production totale, plus de 70 millions de tonnes, soit %45,5, sont constituées de déchets du secteur de la construction et de la démolition. Travaux de recyclage. La matière est récupérée à partir de 69 % des déchets envoyés en gestion ; seulement 7,3 % sont mis en décharge. L›activité - dit Ispra – est «très efficace notamment sur la démolition et la construction, pour lesquelles l›Italie avec %78,1 est au-dessus de l›objectif de relance européen», qui fixe le seuil à %70 d›ici 2020. Les régions du nord où le tissu industriel est le plus développé gérer et produire la plupart des déchets spéciaux en Italie : 88,6 millions de tonnes (57,6 % du total national) sont produites dans cette région du pays, et plus de la moitié des usines de gestion opérationnelles sont situées dans le Nord. Surtout en Lombardie, il y a 180 2 infrastructures, %20,1 du total national. Le défi pour l’industrie italienne est de réduire la quantité de déchets spéciaux grâce à l›optimisation des cycles de production et à l›éco-conception, en appliquant des techniques capables de rendre les produits plus recyclables ou facilement démontables et

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Moez Sinaoui, ambassadeur de Tunisie à Rome

Othman Jerandi, ministre des Affaires étrangères

de les exporter dans des pays tiers. Cependant, les associations environnementales tunisiennes qui ont soulevé ce problème demandent depuis des mois au gouvernement italien de prendre des mesures urgentes pour ramener en Italie les déchets de Campanie transférés en Tunisie, dans l›attente de représailles contre les gestionnaires de trafic suite à l›issue de la procédure judiciaire. Aux vives inquiétudes et demandes des associations tunisiennes s›ajoutent depuis quelque temps les appels de Legambiente, Greenpeace et WWF Italia, et elles demandent à nouveau fermement au gouvernement italien de retirer sans plus tarder les conteneurs du port tunisien, en attendant l›évolution de la procédure judiciaire. Les associations demandent également le respect de la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et leur élimination. Les autorités italiennes dans la province de Campanie, déjà embarrassées par cette affaire, ont détecté «des aspects graves, heureusement découverts à l›avance» dans ce nouveau trafic entre les deux pays, selon une correspondance d›une conseillère régionale de cette province (côte sud-ouest de l›Italie), l›Italie et la Tunisie. Legambiente, Greenpeace, WWF Italie qui demandent le respect de la Convention de Bâle et l›intervention urgente du gouvernement italien pour la collecte des conteneurs en attendant l›issue de la procédure judiciaire, ont sollicité la Commission européenne dont la réponse est arrivée sur le trafic de déchets italiens en Tunisie : elle est au courant de l›affaire et continuera de suivre son évolution avec les autorités italiennes. Bientôt résolue Contacté par Majalla, le ministre des affaires étrangères Othman Jerandi a affirmé que cette affaire « serait bientôt résolue ». Il a indiqué qu’il existe un consensus entre les autorités tunisiennes et italiennes pour trouver une issue définitive à cette affaire. Il a à

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La visite du Chef de l’Etat tunisien en Italie a été une occasion pour trouver une solution à ce problème. cet égard affirmé que «L›affaire des déchets italiens a été parmi les dossiers soulevés lors des entretiens tenus aujourd›hui (mercredi 16 juin 2021, ndlr) par le président de la République, Kais Saied, avec son homologue italien et avec le président du Conseil des ministres, Mario Draghi. Cette affaire est actuellement entre les mains de la justice italienne qui doit se prononcer », précise Jerandi à Majalla, à l›issue de ces rencontres qui s›inscrivent dans le cadre de la visite officielle de deux jours du chef de l›Etat tunisien à Rome. Il n’empêche, pour l’ambassadeur de Tunisie en Italie, Moez Sinaoui « L’affaire des déchets italiens arrive à son terme ». Il a confirmé à Majalla que le dossier des déchets italien est suivi par la présidence de la République et « qu’il y a des efforts acharnés pour renvoyer les conteneurs en Italie ». L’ambassadeur a ajouté que la province de Campanie prendra la garantie de l’État italien de restituer les déchets si l’entreprise contractante italienne revient sur la décision initiale. Sinaoui a ajouté que « la société contractante italienne a déposé une plainte auprès du tribunal administratif au sujet de la décision de la province sans réussir à la modifier ». Il a rappelé dans ce sens que ces déchets se trouvent toujours dans le port de Sousse, et qu’il est obligatoire de déployer tous les efforts pour les renvoyer aux parties italiennes. En effet, les 282 conteneurs chargés de déchets de Campanie, en saisie préventive depuis plus de dix mois (au coût de 26 mille euros par jour), sont toujours dans le port de Sousse.


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RedRuby, un robot conçu par Eya Affes pour accompagner les personnes âgées

La Tunisie à l’ère de la robotique Par Emna Darwazi L’intégration omniprésente des robots dans la vie quotidienne peut signifier que tout le monde pourrait compter sur un robot pour effectuer ses tâches physiques. Au fur et à mesure que les robots passent de notre imagination à nos maisons, bureaux et usines, ils deviennent les meilleurs partenaires capables de nous aider. Qu’il s’agisse de la façon dont nous nous déplaçons, de ce que nous construisons, de l’endroit où nous le faisons ou même des éléments fondamentaux de la création, la robotique ouvrira un monde aux possibilités infinies. Le domaine de la robotique a le potentiel d’améliorer considérablement la qualité de nos vies au travail, à la maison et dans les lieux de divertissement en fournissant aux gens un soutien dans les tâches cognitives et physiques. Pendant des années, les robots ont soutenu l’activité humaine dans des tâches dangereuses, malpropres et ennuyeuses, et ont permis l’exploration de tant d’environnements inaccessibles, et d’océans profonds. Dans un futur proche, des robots plus performants seront capables de s’adapter, d’apprendre et d’interagir avec les humains et d’autres machines à des niveaux cognitifs supérieurs. Les progrès rapides de la technologie au cours de la dernière décennie ont rendu l’informatique indispensable. Ce domaine a transformé notre façon de travailler et de vivre. C’est ainsi que la numérisation et les avancées de la robotique, promettent un avenir où l’accès aux machines de haute technologie est démocratisé et la personnalisation généralisée. Comment la robotique et l’IA peuvent-elles aider à surmonter les défis posés par la nouvelle pandémie ? La robotique et l’IA jouent le rôle d’intermédiaire entre les humains et des tâches spécifiques, et fournissent une entité autonome pour aider à la prise de décision. Avec l’épidémie de Covid-19, des mesures de distanciation sociale ont été mises

en place dans le monde entier. Dans ce contexte de crise sanitaire mondiale, la robotique s’est imposée comme une solution à la distanciation sociale. Les robots peuvent jouer un rôle intermédiaire, nous protégeant d’une éventuelle contamination. En Tunisie, le premier déploiement de robots s’est fait dans le domaine de la sécurité, permettant aux sécuritaires de maintenir l’ordre et de contrôler le confinement sans entrer réellement en contact avec les citoyens. Le robot intelligent de sécurité Pguard qui a été déployé par le ministère de l’Intérieur pour faire respecter le confinement, a été créé par ‘’Enova Robotics’’ qui avait conçu un robot d’accompagnement familial ‘’OGY’’ doté d’une intelligence artificielle lui permettant de s’adapter aux besoins de son propriétaire. En effet, la crise du coronavirus était l’occasion d’or pour que les startups participent à leur manière et avec les moyens dont elles disposent à la lutte contre l’épidémie durant la première vague du virus. Nous verrons, peut-être, la robotique mise en œuvre dans le secteur de la santé en Tunisie. Bon nombre d’hôpitaux souhaitent utiliser des robots de téléprésence pour offrir aux membres de la famille la possibilité de parler avec les patients ou les personnes âgées via un appel vidéo en raison de la politique de visite dans ces établissements. Dans certains cas, c’est le seul moyen pour les patients agonisants de voir leurs proches. De plus, la robotique et l’IA pourraient servir à dépister les patients à l’entrée des hôpitaux. Un chatbot sera utilisé pour poser des questions aux patients et une caméra thermique mesurera leur température. Parmi les projets innovants dans le domaine de technologies révolutionnaires, ‘’RedRuby’’, un robot qui assiste les personnes âgées, conçu par Eya Affes, une étudiante tunisienne, en Maîtrise en Sciences Appliquées et assistante de recherche en robotique industrielle au laboratoire de Robotique, Électronique et Industrie 4.0 (R.E.I. 4.0) à l’Université de Moncton, au Nouveau-Brunswick, Canada. En 2019, Eya a obtenu son diplôme national d’ingénieur en Informatique Industrielle et

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Eya Affes, étudiante tunisienne en Sciences Appliquées.

Automatique de l’Institut National des Sciences Appliquées et de Technologie (I.N.S.A.T.), Tunisie. Durant ses études, elle a effectué des stages professionnels au sein de plusieurs entreprises en Tunisie dans des domaines pluridisciplinaires à savoir la Qualité projet (Valeo DAV, 2018), la Sécurité & Automatismes industriels (Thyna Petroleum Services, 2017), et la Maintenance ferroviaire (Société Nationale des Chemins de Fer, 2017). Grâce au programme Globalink de Mitacs, elle a eu la chance d’achever un stage de recherche au Canada où elle a travaillé sur la conception et la réalisation d’un robot humanoïde, dédié aux personnes âgées durant l’été 2019. Pendant son travail de stage sur l’humanoïde, elle a implémenté sa plateforme d’intelligence artificielle à l’’’Ours Prudent’’, mascotte de la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) afin de le doter d’une capacité sensorielle et de lui permettre d’interagir avec les humains. Elle a été récompensée par un certificat d’appréciation du commandant divisionnaire de la GRC au Nouveau-Brunswick le 13 juin 2019. Elle a obtenu par la suite la bourse ‘’Mitacs Globalink aux

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Le domaine de la robotique a le potentiel d’améliorer considérablement la qualité de nos vies au travail, à la maison et dans les lieux de divertissement. cycles supérieurs’’ pour poursuivre ses études de maîtrise de recherche au Canada. Eya est engagée dans plusieurs activités para-académiques ayant des impacts positifs sur la société notamment à travers sa participation à la promotion des talents féminins en tant qu’ambassadrice de l’édition pilote du programme de développement de carrière ‘’Promouvoir les talents féminins pour


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les entreprises en Tunisie’’ sur mandat du Ministère Fédéral Allemand de la Coopération Économique et du Développement (BMZ). Lors de ce programme, elle a été amenée à prendre des initiatives dans le cadre du projet régional ‘’EconoWin’’ en vue d’assurer l’intégration économique et la promotion de l’emploi des femmes dans la région Mena (Middle East and North Africa). Entre 2017 et 2018, elle a agi comme membre dans les réseaux professionnels ‘’Women In Engineering’’ et ‘’Robotics and Automation Society’’, IEEE INSAT Student Branch. Entre 2016 et 2018, elle a aussi participé à plusieurs compétitions et concours nationaux de robotique en Tunisie dont ENICarthage Robots, EnimRobot, RoboCup, IEEE National Robotics Weekend, et IoT Tunisia Challenge, à l’organisation des journées nationales d’Aéronautique ‘’Tunisia Aeroday 2016’’ et de Robotique ‘’TUNIROBOTS 17’’, et était re-

Le développement de la robotique humanoïde s’avère comme une véritable solution technologique et constitue une alternative pour faire face à la dépendance des vieillissants à une personne de leur entourage.

sponsable de l’équipe de parrainage du Club ‘’AerobotiX INSAT’’, le pôle robotique et aéronautique de l’INSAT. Passionnée par la Gymnastique, Eya s’est impliquée dans le club ‘’Hedi Soussi de Gymnastique’’ et a participé à plusieurs compétitions nationales en Tunisie où elle a été honorée de trois Médailles Académiques de 2008 à 2014. Dès son arrivée au Nouveau-Brunswick, elle s’est impliquée au sein des entités associatives à savoir le Centre d’accueil et d’accompagnement francophone des immigrants (CAFi), l’Association multiculturelle de la région du Grand Moncton (AMGM), et TravailNB à travers le Programme de Rétention des Étudiants Internationaux (PREI). Eya participe actuellement à l’organisation et la coordination d’événements aux seins des entités associatives ‘’CAFi’’ et ‘’Chantiers Jeunesses’’ à travers le programme ‘’Social Entrepreneurship Projects’’ et travaille en tant que Leader d’orientation au sein de l’Association des étudiants internationaux du NouveauBrunswick. Dans une interview accordée à ‘’La Majalla’’, Eya Affes nous révèle les secrets de ce projet innovant et les circonstances dans lesquelles ‘’RedRuby’’ a été conçu. Pourriez-vous nous parler de votre projet et des circonstances dans lesquelles il a vu le jour ? Comme stagiaire de recherche Mitacs Globalink à l’Université de Moncton, j’ai travaillé sur la conception d’une plateforme d’intelligence artificielle que j’ai pu intégrer par la suite dans un prototype d’un humanoïde que j’ai réalisé. L’objectif principal visé par ce travail était la réalisation d’un robot capable d’interagir avec les humains en s’inspirant des assistants intelligents existants comme ‘’Google Assistant’’ et ‘’Alexa’’ d’Amazon. L’idée est d’implémenter une forme d’intelligence

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RedRuby, un robot qui assiste les personnes âgées, .conçu par Eya Affes


Visite de la délégation de la Fondation de l’Innovation du Nouveau-Brunswick au laboratoire Avril 19( 4.0.R.E.I A gauche, le .)2021 président de la FINB, Mr. Jeff White

artificielle à un robot et contrairement à ces assistants, la solution proposée permet au robot d’opérer d’une manière autonome, sans connexion à Internet. La plateforme réalisée est ouverte et permet d’ajouter facilement d’autres applications. Le système d’interactivité implémenté assure la communication de l’humanoïde avec l’utilisateur et repose essentiellement sur la reconnaissance vocale et le traitement automatique du langage naturel, la détection faciale, la synthèse vocale, et les mouvements mécaniques robotisés. Comment vous avez eu l’idée de créer ce robot ? Dans un contexte où la population mondiale est de plus en plus vieillissante, vivre seul présente un des plus gros problèmes des personnes âgées. Le développement de la robotique humanoïde s’avère comme une véritable solution technologique et constitue une alternative pour faire face à la dépendance des vieillissants à une personne de leur entourage. C’est dans ce cadre que s’intègre ce projet qui consiste à développer une solution d’assistance à ces personnes. Il leur permettra de diminuer les effets de solitude et d’isolement qui impactent leur autonomie et leur bien-être. Avez-vous reçu des offres d’investissement ? Ce projet a été réalisé grâce au financement de la Fondation de l’innovation du Nouveau-Brunswick (FINB). Il est prévu que le travail sur le projet reprendra l’été prochain et idéalement, avec un partenaire industriel intéressé par la commercialisation d’un tel produit. Jusqu’à présent, il n’y a aucune offre d’investissement qui nous a été proposée. Y a-t-il des parties, comme des hôpitaux par exemple, qui dé-

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Le robot ‘’RedRuby’’ permettra de diminuer les effets de solitude et d’isolement qui impactent leur autonomie et leur bien-être. sirent utiliser le robot que vous avez conçu ? Au début du projet, l’intention était de présenter un prototype opérationnel à des centres de soin et à des résidences pour personnes âgées. Malheureusement, la pandémie COVID-19 a affecté ces organisations et a beaucoup changé leurs priorités. Nous sommes actuellement à la recherche d’un partenaire intéressé à poursuivre le travail sur un prototype plus avancé et l’amener à une étape de commercialisation. Quels sont vos futurs projets ? En tant qu’assistante de recherche au sein du laboratoire de Robotique, Électronique et Industrie 4.0 (R.E.I. 4.0), je me suis beaucoup intéressée aux projets industriels avec nos entreprises partenaires au Nouveau-Brunswick. Je travaille sur plusieurs applications de robotique industrielle pour l’industrie de Fabrication. Je suis passionnée par l’automatisation des processus industriels, l’innovation dans les procédés de fabrication, et l’intégration de technologies avancées dont la vision machine et l’intelligence artificielle.


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Les enfants atteints de Xerodema pigmentosum, un combat d’espoir...

Les enfants de la lune en Tunisie, quel avenir ?

Par Emna Darwazi Ils vivent dans le noir et craignent la lumière, les détails de leur vie sont différents des détails de la vie de tous les autres. Ils s’abritent derrière l’ombre et les ténèbres. La lune est leur sanctuaire et le soleil leur ennemi. Ce sont les ‘’Enfants de la lune’’, dont le nombre est restreint en Tunisie. Et ils ne demandent qu’à les accepter tels qu’ils sont. Malgré la dangerosité de la maladie, les personnes infectées ont trouvé un fort soutien auprès de l’Association d’Aide aux enfants atteints de Xerodema pigmentosum en Tunisie, qui a été fondée à l’initiative de plusieurs médecins et parents de ces enfants. Qui sont les enfants de la lune ? Les enfants de la Lune, dont le nom scientifique est ‘’dermatite’’ ou ‘’Xeroderma pigmentosum’’, est une maladie génétique rare découverte pour la première fois en 1870 par Dr Moritz Kaposi. En 1882, Kaposi a inventé le terme ‘’Xeroderma pigmentosum’’ pour nommer cette maladie, en référence à la peau sèche et pigmentée caractéristique. Xeroderma pigmentosum est une maladie rare transmise sur un mode autosomique récessif. Elle se caractérise par une photosensibilité, des modifications pigmentaires, un vieillissement cutané prématuré et le développement de tumeurs malignes. Ces manifestations sont dues à une hypersensibilité cellulaire aux rayonnements ultraviolets (UV) résultant d’un défaut de réparation de l’ADN. Les enfants atteints de cette maladie incurable sont contraints de se confiner durant toute leur vie. En effet, les rayons UV solaires les tuent et provoquent des lésions pré-cancereuses, des cancers cutanés et oculaires qui se développent généralement avant l’âge de 10 ans. ‘’Chaque Tunisien est porteur de plusieurs gènes altérés (en moyenne 25 par personne). Ces gènes altérés pourraient être responsables de l’expression de la maladie. En effet, il suffit que

les deux parents soient porteurs du même gène altéré. Ainsi, on peut conclure qu’aucun de nous n’est à l’abri, nous sommes tous susceptibles d’avoir des enfants atteints dans notre progéniture’’, précise l’association. Association tunisienne d’aide aux enfants atteints de Xerodema pigmentosum L’association tunisienne d’aide aux enfants atteints de Xerodema pigmentosum a été fondée en 2008, par Dr Mohamed Zghal, l’élève du Pr Mohamed-Ridha Gharbi. Dr Zghal est le premier Tunisien formé en photobiologie moléculaire à Kyoto. Il a pu identifier les groupes génétiques de 40 patients Tunisiens. Il est, également, le co-fondateur du groupe de recherche sur le XP qui a débuté en 2007 à l’institut Pasteur de Tunis. Cette équipe de chercheurs a détecté la présence de multiples mutations et formes cliniques particulières, en particulier la forme neurologique pure

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Membres du bureau de l’association d’aide aux enfants atteints de xerodema pigmentosum, en Tunisie.


Enfants de la lune, © Alvaro Canovas/Paris Match

sans atteinte cutanée. Selon les membres de l’association, leur objectif est d’améliorer la qualité de la vie des enfants malades handicapés dans les régions marginalisées, de leur garantir une bonne qualité de prise en charge ainsi que leur intégration scolaire et sociale pour assurer l’égalité des chances et de vie décente. L’association d’aide aux enfants atteints d’XP fournit aux malades tous les moyens de photoprotection, en aménageant leurs environnements en espaces sans UV (chez eux, à l’école, ou même dans leurs locaux de loisirs). Voici les objectifs principaux de l’association : - ‘’Rendre la prévention et le traitement accessibles à tous les enfants malades. Assurer l’accès aux moyens de photoprotection pour tous les enfants malades. - Protéger les lieux de vie (les foyers, les écoles...) de tous les enfants de la lune. - Les aider à l’intégration scolaire et sociale. - Assurer la prise en charge psychologique des enfants et de leurs familles. - Assurer l’éducation sanitaire nécessaire.’’ Dans sa stratégie de lutte contre les maladies héréditaires, l’association tunisienne veille à prioriser la prévention, le dépistage, le diagnostic précoce de la maladie, le suivi régulier, ainsi qu’une prise en charge adéquate des malades pour contrôler l’évolution de la maladie. L’enfant de la lune n’a pas besoin de traitement seulement, mais aussi de soutien moral et d’une prise en charge psychologique.

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L’enfant de la lune n’a pas besoin de traitement seulement, mais aussi de soutien moral et d’une prise en charge psychologique. Parmi les priorités de l’organisme, l’intégration scolaire et sociale. ‘’Chaque malade devrait avoir chez lui un espace d’épanouissement sécurisé et climatisé. Devrait pouvoir rejoindre l’école en toute sécurité. Toutes les activités de loisir, de culture et de formation devraient être accessibles pour assurer l’égalité des chances entre tous les enfants’’, explique l’association qui souligne le rôle crucial des ministères de l’Education, des Affaires sociales et de la Santé.

L’espoir ne meurt jamais…

Aujourd’hui, cette maladie génétique a considérablement ralenti. L’espérance de vie de ces malades a bel et bien augmenté. Ces derniers arrivent à réaliser des réussites scolaires et universitaires et ce, dans différents domaines. Des personnes atteintes de Xeroderma pigmentosum ont pu défier cette maladie et aller plus loin dans leurs études comme Lamia Hakim qui prépare un doctorat en génétique moléculaire pour comprendre sa maladie.


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ulture

Un livre américain : Maadi, ascension et chute d’une banlieue du Caire Par: Muhammad Ali Saleh En 2015, l’auteur a publié : « Utopie des banlieues: privilège de classe et création du quartier Maadi et de Garden City dans le Caire des années 1920«, publié dans le périodique « Histoire sociale » édité par l’Université Oxford. L’année suivante, dans le même journal, elle a présenté un livre examiné un livre intitulé « la modernisation du mariage : la famille, l’idéologie et la loi en Egypte entre le XIX é et le XXe siècle« Actuellement, l’auteure est professeur à l’Université Samford de Birmingham (Alabama). Avant cela,

En 2013, elle a terminé sa thèse de doctorat, intitulée : «A Maadi, quartier proche du Caire : Localisation du site historique mondial en Egypte-colonie britannique, 1962-1878».

elle a enseigné à l’Université d’Alabama et au Birmingham Southern College. Elle écrivait tout le temps sur l’histoire comparée, l’impérialisme, l’Égypte ancienne et moderne et le Moyen-Orient moderne. Son dernier livre n’est pas le seul sur l’histoire de Maadi. En 1995, l’Egyptien Samir Raafat a publié un livre : Maadi 1904-1962 : Société et histoire dans une banlieue du Caire. Cependant, il semble clair que le dernier livre d’Annalise J.K DeVries plonge plus sérieusement dans le passé de ce quartier. Selon le livre, au début du vingtième siècle, l’Egyptian Delta Land et Investment Company, a posé la première pierre de Maadi. Il s’agissait d’un nouveau projet de logements, à quelques kilomètres au sud du Caire, sur la rive est du Nil. Il utilisait les récentes techniques urbanistiques de la planification communautaire (développés par un général de l’armée canadienne) tout en conservant le nom d’un ancien village qui s’y trouvait et dont le nom »Maadi« fait référence à la présence de »ferries« qui Livre : Maadi, ascension et chute d’une banlieue du Caire - 1878-1962 Auteur : Annalise J.K DeVries Pages : 264 Prix : Papier : $ 50

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Washington - L’universitaire américaine, Annalise J.K DeVries, qui, dans le cadre de son intérêt pour l’histoire, la société et la culture égyptienne, a étudié et a beaucoup écrit sur la banlieue Cairote, vient de publier son nouveau livre »Maadi : Prestige et décadence d’une banlieue du Caire, 1962-1878«.

transportaient les gens à travers le Nil. D’ailleurs des fouilles récentes dans la région ont mis au jour d’anciens bâtiments et artefacts datant d’environ 3500 av. Pour sa part, le titre du livre de Raafat »Maadi 19041962«, a délibérément choisi cette année parce que c’était l’année où la construction du chemin de fer entre Le Caire et Helwan a été achevée. Au cours des 50 années qui ont suivi, le nom Maadi a été associé à ce que beaucoup de gens pensaient être le meilleur de l’Égypte moderne : des villas spacieuses, des jardins luxuriants, des arènes sportives et, surtout, des entreprises financières. »Maadi est devenu le quartier de riches Égyptiens, y compris des membres de la famille royale, un lieu exubérant hors de la portée des Cairotes.« Selon la thèse de doctorat de l’auteur du livre, « avec le temps, Maadi est devenue le foyer d’un mélange de fonctionnaires, de colonialistes britanniques, d’expatriés et d’investisseurs européens, et d’influents juifs d’origine égyptienne où les Égyptiens de la classe moyenne supérieure ont trouvé leur bonheur ». Pendant la Seconde Guerre mondiale, Maadi a joué un grand rôle dans la défense de l’Égypte. À cette époque, environ 70 000 soldats néo-zélandais ont

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établi une base militaire, en alliance avec les forces britanniques qui se préparaient à contrer l’avancée des forces nazies dirigées par le général allemand Erwin en 1942, à El Alamein, près de la frontière libyenne, où les nazis de Rommel, qui était connu sous le nom de « Renard du désert », ont finalement été vaincus. Mais la révolution de 1952, qui a renversé le roi Farouk et mis fin à sa dynastie séculaire d’origine étrangère, a annulé de nombreux privilèges financiers et sociaux. Ainsi, « Maadi est devenu une ombre qui appartenait au passé ». Et d’ajouter dans le livre que, puisque l’Égypte « a embrassé une idéologie socialiste arabe, Maadi ne pouvait pas perdurer sous sa forme précédente. Avec le changement du style de l’Égypte dans le monde, Maadia été relégué, comme s’il s’agissait des restes d’une ancienne élite qui avait perdu son influence. Cependant, comparé à d’autres parties du Caire, Maadi a toujours une saveur particulière. Il compte de nombreuses ambassades étrangères et les maisons d’expatriés internationaux, d’Arabes riches et d’Égyptiens éminents. En outre, il possède de grandes écoles internationales, des clubs sportifs et des institutions culturelles, dont, par exemple, la Cour constitutionnelle suprême et le Musée géologique égyptien. Maintenant, Maadi a donné naissance à »Nouvelle Maadi«, et trois stations de métro ont été créées, et il y a des clubs de Golfe et le Maadi Sports Club, qui a été fondé par les Britanniques, il y a exactement cent ans.


Un magazine politique Mensuel

Issue 1811 - juillet 01/07/2021

Najla Mangoush... La première femme ministre des Affaires étrangères de l’histoire de la Libye www.majalla.com



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Il nie le retour de sa femme Chams Baroudi à la vie artistique

Hassan Youssef à La «Majalla»: J’ai payé cher ma visite à Moubarak… Et j’en subis encore les conséquences Le Caire : Safaa Azeb L’artiste Hassan Yousef a déclaré qu’il avait payé cher pour avoir rendu visite au président Moubarak, peu avant sa mort. Il confirmé aussi, ne pas regretter la visite, ni le parcours accompli en partenariat avec son épouse. Cependant, il a exprimé son regret quant aux rumeurs prétendant un éventuel retour de sa femme Chams Baroudi à l’art. il nie absolument son retrait et considère que les mauvaises manières des sociétés de production, ainsi que leurs manières d’apprécier son parcourt, expliquent sa longue absence du petit écran. Hassan Youssef a aussi fait la lumière concernant sa relation avec le milieu artistique. Son amitié avec Abdelhalim Hafedh et Souad Hosni, et les souvenirs de sa dernière conversation avec Nadia Lotfi avant qu’elle n’entre dans un coma mortel. Sans oublier ses relations avec les hommes d’affaires égyptiens Ashraf al-Saad., Ahmed al-Rayyan, mais aussi Sheikh Chaâraoui, et le refus de présenter le personnage de son vivant. Hassan Youssef a accédé au sommet de la célébrité artistique, et est resté longtemps, comme un des meilleurs comédiens du box-office, grâce à sa très grande popularité, avec un style propre à lui, celui du garçon fourbe et malicieux, surtout sa manière de varier les rôles, allant du comique au tragique, essentiellement les œuvres qu’il a présentées avec la Cinderella de l’écran Souad Hosni. Les deux ont formé un duo célèbre. Sans oublier, des réussites accomplies avec d’autres Stars, telles que Chadia, Warda Eljazairia, Nadia Lotfi et Hind Roustem, Lobna Abdelaziz, Na-

jet Saghira, Najla Fathi, Mirvat Amin, Nelly et Souhir Ramzi, pour arriver à Chams Baroudi, qu’il a épousé plus tard. Hassan Youssef a pu émerger comme jeune étoile parmi une constellation d’artistes, tels que Ahmed Ramzi, Rochdi Abadha, Omar Sherif, Kamal Chenaoui, Chokri Sarhan et d’autres…. Hassan Youssef appartient à la génération des années 960 et 1970, est âgé de 85 ans actuellement. A commencé sa vie par de petits rôles, puis des rôles bien à lui, aux côtés d’Abdelhalim Hafedh, Omar Cherifet Yahya Chahine. A l’exemple des films comme «LesPéchés», «Un homme dans notre maison», «La porte ouverte», et «Je suis libre», jusqu’à convaincre les producteurs de lui attribuer les premiers rôles. Essentiellement des comédies, à l’instar de «La plage amusante», «Aux hommes, exclusivement», Le Cirque», «Vacances d’été», «Un mariage moderne», etc… Il a aussi travaillé pour la télévision, présentant un ensemble de feuilletons, tels que, «Zeineb et le trône», «Layali Helmia», et «Zahra et ses maris». Sans oublier une série d’œuvres religieuses qui traitaient des biographies des cheikhs et des érudits de l’Islam, pour laquelle Hassan Youssef a repris après avoir annoncé son retrait. Il a, également, présenté des œuvres pour la radio et le théâtre, sans oublier le cinéma et la télévision. L’acteur a été producteur et réalisateur, avec sa célébré société de production. En marge de sa carrière de comédien. Sur le plan personnel, la vie de Hassan Youssef a été toujours sujet de controverses, mais source d’intérêt pour les médias depuis son premier mariage avec l’artiste du spectacle Lobloba, puis son divorce. Ensuite, son mariage avec l’actrice Chams Baroudi, qui a présenté une série d’œuvres osées, avant qu’elle ne fasse la

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Hassan Youssef

grande surprise, en annonçant son retrait, et son port du Niqab pour un certain temps. Sa vie est encore source de polémique, surtout après sa longue absence de l’écran, à travers des tweets, qui lui sont attribués, annonçant son retrait à l’image de sa femme. Aussi, des rumeurs, qui évoquent des malaises au niveau de la santé de sa femme. Au sujet de ces rumeurs, son absence, son parcourt artistique, ainsi que les plus importantes étapes de sa vie, «Majalla» a procédé à cette interview avec Hassan Youssef, qui a commencé par rassurer son public, concernant sa personne mais aussi sa famille. - Dieu merci, ma famille et moi, allons bien et il n’y a rien de vrai, au sujet des rumeurs concernant notre santé : Nous avons pris la première dose du vaccin contre le coronavirus, dans l’attente de la deuxième. Aucun problème n’est apparu et tout est parfait, grâce à Dieu. Toute la famille observe le protocole sanitaire à la lettre, à savoir rester à la maison, selon les instructions médicales. A la fin de la période requise, nous pouvons procéder à quelques déplacements, nous a-t-il confié. * Quelle est la vérité concernant le post publié sur votre compte dans lequel vous et votre femme, Chams Baroudi, annonciez votre retrait du domaine artistique ? - Permettez-moi de dire que celui qui a écrit ce post est «stupide». Tout simplement, car Chams s’est retirée de plein gré en 1982. Cette information comporte sa propre négation, et dénote d’une stupidité extrême. Me concernant, je peux lui trouver des excuses, car je suis loin du petit écran, et ce depuis 3 ans, car je

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n’ai pas reçu d’offre que je peux considérer comme satisfaisante. Même la proposition qui m’a été faite par la réalisatrice Manal Al-Saifi, fille de notre ami, le réalisateur Hassan al-Saifi, et que j’ai bien accueillie, n’a pas été concrétisée, car son producteur Tamer Morsine ne porte pas un jugement équitable des artistes. Existent ceux à qui il donne sans compter, contre ceux avec qui il compte le moindre sou. Ma demande était de 3 millions de livres égyptiennes. Il l’a jugé plus qu’excessive. Lorsque j’ai su la somme qui m’été allouée, je l’ai trouvé dégradante de toute ma carrière, et par conséquence, j’ai refusé, car je ne peux tolérer aucun manque de considération de mon parcourt. En conclusion, je ne me suis pas retiré. Uniquement, en attente du rôle adéquat, avec la contrepartie financière qui respecte ma carrière. A ce niveau, je ne peux faire aucune concession. * Vous avez toujours le même sens de l’humour, qui vous accompagne depuis votre première apparition ? - Dieu merci. Parce que je n’aime pas accorder aux événements plus qu’ils peuvent supporter. Devant de telles circonstances, à savoir des propositions ne portant pas de respect pour ma carrière, je réponds par une excuse et des remercîments, tout en saluant celui qui m’a porté l’offre. * Quel jugement portez-vous aux séries télévisuelles actuelles ? - Je ne vous cache pas que je ne regarde pas la télévision à cause des critiques qui me parviennent concernant ces œuvres. Sans oublier que notre famille adopte un programme autre, tout au long du mois du ramadan. Mais, je peux dire que la faute se


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résume en l’octroi de la responsabilité de ce domaine à une partie unique. Ne sachant pas son identité, mais je peux dire qu’elle octroie les cachets des artistes, sans tenir compte, ni du parcours de chacun, ni de sa dimension. Je souhaite une rectification de ce dérèglement. Je ne peux qu’adresser un salut chaleureux à la décision portée par une des sociétés de production, qui a mis en place un Conseil d’Administration. Chose qui ne peut que rendre meilleures les décisions, et ne monopolise pas les décisions, et fait qu’une personne toute seule ne peut décider du sort de toute la machine productive. * Quelqu’un de la nouvelle génération a-t-il attiré votre attention, et que pouvez considérer comme votre successeur ? - Concernant la nouvelle génération, je ne suis pas leurs œuvres, et par conséquence, je ne peux porter de jugements. Par contre, je peux répondre aux questions concernant le football, car je suis les championnats étrangers. * Selon vous, quelles différences existent entre le climat artistique actuel et celui d’antan ? - Bien sûr, le scénario constitue le secret du succès de ces œuvres, et le jalon essentiel pour toute réussite. Tant l’élaboration de ce texte fondateur revenait à de grands écrivains, le succès était toujours au rendez-vous, à l’instar de «Layali Hilmia» et «Zeineb et le trône ». De même, je suis fier d’avoir présenté une pléiade d’œuvres islamiques, une encyclopédie en quelques sortes. Un grand nombre de dignitaires religieux. Le dernier en date, concerne l’Imam des imams, le Docteur Abdelhalim Mahmoud. Si j’aurais à choisir entre les œuvres historiques que j’ai présentées, cette dernière sera mon choix. Ceci me suffit comme honneur, et me sera d’un grand apport dans l’au-delà. * Avez-vous vraiment pensé à présenter l’imam Mohamed Abduh ? - J’y pensais, mais j’étais exténué par la production, surtout après la lourde perte que j’ai subie, à savoir l’œuvre concernant le Dr Abdelhalim Mahmoud en raison d’aléas liés à la production. Même si je dispose d’un associé, la perte est vertigineuse, car l’œuvre n’a pas été commercialisée dans les normes. Malgré cela, je suis partant pour jouer le rôle de Mohamed Abduh, si on me le propose. J’espère que l’Etat puisse en assumer la charge. Nous avons affaire à un savant et penseur, qui n’a pas eu ce qu’il lui revient de droit. Le président Sissi l’a mentionné lors de son investiture plus d’une fois. * Avec l’essor que connaisse la production des feuilletons en Arabie Saoudite, et plus généralement dans les pays du Golfe, seriez-vous prêt à accepter, si on vous attribuait un rôle qui vous convienne ? - Oui, bien sûr. Je me souviens qu’il y a plusieurs années, j’ai participé à des rôles dans des œuvres syriennes, bien avant l’exode

des comédiens syriens en Égypte. Le Monde Arabe est un. Je me considère toujours comme Arabe égyptien. A savoir que l’Arabité prime. Dans ce sens, j’étais parmi les premiers à rejoindre la Syrie, après la guerre de 1967. De ce fait, je me considère heureux de pouvoir participer à toute œuvre arabe. J’ai participé à une pièce de théâtre au Koweït, avec le metteur-en-scène. Hussein Ali Moufidi, sachant que tous mes collègues étaient koweïtiens. * À travers un parcours de plus d’un demi-siècle, comment avezvous réussi à atteindre la célébrité au cinéma parmi ses grandes Stars de l’époque ? Qui vous a aidé au début de votre carrière ? - Quant à ma carrière, je vais la relater en détail dans un livre que je m’apprête à publier prochainement, qui va traiter des chapitres de ma vie. En ce qui concerne ma célébrité et les premiers rôles que j’ai présentés, c’est une question à laquelle je ne peux répondre qu’en invoquant Dieu tout puissant, grâce à qui j’ai pu réussir. Je pense que cette réussite revient à mon physique, qui n’était pas commun à ce moment, et ma prestation devant la caméra. Celui qui était proche de moi, était Ahmed Ramzi, qui a six ans d’avance sur moi mais il jouissait d’un style différent basé sur la forme de son corps et de ses muscles. Par contre moi, j’étais le jeune homme commun, à l’image de millions de jeunes. J’étais recruté pour cette qualité. J’ai commencé par jouer de petits rôles, jusqu’à jouer les premiers rôles, à côté de grandes Stars. J’ai pu présenter les différents styles, à sa savoir la comédie, la tragédie, et la romance. Beaucoup ne savent pas que j’ai fait mes débuts au Théâtre National. Je dois beaucoup au professeur Hessine Riadh, qui m’a adopté, et m’a aidé à passer du théâtre au cinéma. Ainsi étaient mes débuts, à travers des dizaines de films. Un des plus célèbres, fût «Un homme dans notre maison», avec Omar Chérif et Zoubeida Tharwet. * Comment s’est fait le passage du théâtre à la télévision ? - Tout revient à la célèbre série «Layali Helmia», et au rôle de Taoufik Badri, qui m’ont permis de tenter ma première expérience télévisuelle, car je refusais le monde de la télévision, de peur de perdre mon public du cinéma. Mais en voyant le grand écran perdre de sa notoriété, j’étais contacté par le réalisateur Ismaïl Abelhafedh, et le scénariste Osama Anouar Okacha, pour une éventuelle participation à «Layali Helmia», j’ai accepté. L’œuvre fût grandiose. J’ai participé à une autre œuvre aussi importante, à savoir «Zeineb et le trône», en compagnie d’une pléiade de Stars. Les œuvres se sont succédé. * Vous êtes connu pour des rôles exceptionnels en compagnies de grandes Stars, à l’instar d’Abdelhalim Hafedh, Omar Chérif, et Imad Hamdi. Aviez-vous tissé des amitiés avec ? Comment étaient vos relations ? - Je n’ai pas cherché à être plus proche de l’un plus que les autres. J’ai pu garder le même rapport avec tout le monde. Reste à préciser que depuis le tournage du film «Les Péchés», avec Abdelhalim Hafedh, une grande amitié est née, et qui a perduré

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Avec Abdel Halim Hafez

jusqu’à sa mort. * Quels sont les souvenirs et les situations les plus importants qui vous ont réunis avec Abdelhalim Hafedh à cette époque ? - J’ai consacré un chapitre au complet, dans mon livre à cette question ! * Vous étiez plus à l’aise certainement, avec certains artistes, avec lesquels vous avez travaillé plus qu’avec d’autres. Vous en souvenez ? - Il se peut ma carrière a fait que je sois plus proche de Hind Roustom, de Souad Hosni, jusqu’à l’apparition de Chams dans ma vie, avec qui j’ai eu une relation artistique, puis matrimoniale. * Êtes-vous resté en contact avec ces artistes, ou vous vous êtes éloigné, suite à la transformation qu’a subi votre vie artistique familiale ? - Non bien sûr, notre relation a perduré. J’étais en bonne relation avec Souad Hosni, mais la relation s’est rompue, lorsqu’elle a décidé de s’installer à Londres. Nous sommes restés en contact avec Nadia Lotfi jusqu’à sa mort. Ma femme et moi, nous lui rendions visite à l’hôpital, avant qu’elle ne sombre dans le coma, une semaine avant disparition. * Comment était la relation artistique et personnelle avec Chams Baroudi ? Votre mariage a-t-il constitué une entrave pour vos relations avec vos collègues femmes et vos fans ? - Elle est la reine de ma vie, la plus belle femme, et mon véritable amour qui s’étend et se renforce avec le temps et je prie

toujours Dieu de la bénir, pour sa sincérité, sa loyauté, et son respect, car l’amour est une valeur qu’on ne peut pas vivre en solitaire. Quant à la jalousie, elle n’existe pas. Elle n’est pas jalouse car elle est certaine de mes sentiments, et porte une forte confiance en elle-même. * Comment sa décision prendre sa retraite artistique a-t-elle affecté votre vie artistique et personnelle? - Elle a pris sa retraite au sommet de son succès, de son éclat et de sa jeunesse, et j’ai été très surpris par sa décision et je suis toujours étonné de voir comment elle a pris une telle décision avec tant de force et de courage, et j’admets que si j’étaisà sa place, je n’aurais jamais pu prendre cette décision. Une dimension divine. * Quelle est sa réaction face aux rumeurs de son retour à l’art ? A-t-elle vraiment pensé à revenir sous la pression de ces rumeurs ? - Il est difficile de croire à ces allégations. Si retour y est, il serait peu de temps après son retrait, à savoir qu’elle était en plein jeunesse. Comment peut-elle y songer 40 ans après !! Il est également difficile de revenir dans ce mauvais climat. * Qu’en est-il de votre retrait temporaire, avant un second retour ? - Ce n’était pas un retrait, mais une rectification de trajectoire. * Quels sont les souvenirs de votre relation avec Cheikh Chaâraoui à ces moments ? Est-il vrai qu’il était contre l’idée d’un feuilleton concernant sa vie ?

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- Grâce de Dieu que j’étais proche de lui et que j’insistais pour assister à ses leçons, et honnêtement et franchement j’avoue que lorsque j’ai proposé de présenter sa biographie dans une œuvre dramatique, il a refusé et m’a dit : « Quand je mourrai, faites ce que vous semble». Par conséquent, je n’ai présenté l’histoire de sa vie dans une série qu’après sa mort. * Que pensez-vous de la période qui a suivi la mort de Cheikh Chaâraoui, lorsque les artistes ont enlevé le voile ? Que pensezvous de ce phénomène ? - Je pense que la décision est d’ordre personnel. Lorsque Chams a pris la décision de prendre sa retraite alors qu’elle était au sommet de sa célébrité et de sa beauté. La surprise fût totale. D’autant qu’elle était l’artiste la mieux payée et la plus belle. Pourtant elle était ferme dans sa décision parce qu’elle l’a prise avec conviction et donc personne ne pouvait la dissuader. Ce sont des actions personnelles auxquelles personne ne devrait interférer, ou commenter. Je pense que tout commentaire serait mal-placé, car relève d’une dimension très personnelle. * Et vos enfants ? - J’ai quatre enfants, Dieu merci. L’aînée, Dr Nariman, Mahmoud, diplômé de l’Université américaine, Omar diplômé d’une université suisse, puis le plus jeune Abdullah.

pas un sentiment de remords pour les œuvres que vous avez présentées dans le temps. Des œuvres qui n’auraient pas dû voir le jour ? - Nous n’avons jamais eu du regret.

* Omar était-il le seul à avoir voulu devenir artiste ? - Il a voulu devenir artiste, après avoir été le gérant d’un hôtel flottant entre Assouan et Louxor. Son choix est fruit du hasard quand il a rencontré le producteur Mohammed al-Adl sur lors d’un voyage. Il avait 23 ans à l’époque, et s’est vu offrir un premier rôle.

* Même concernant les films «osés» ? - Non. Nous ne regrettons pas, parce que le passé n’existe plus à nos yeux. Chams a mis fin à sa carrière, en obéissance à Dieu. Donc, plus de place pour aucun regret.

* Sa mère artiste à la retraite n’a-t-elle pas essayé de l’empêcher d’entrer dans le monde de l’art ou avez-vous essayé de le faire ? - Non. Non. Sa mère ne lui a rien dit et ne s’est pas opposée à son travail dans l’art. Quand il m’en a parlé, je lui ai dit que la décision lui revient seul. Il a pris la décision de devenir artiste. Il a quelques films à son actif. Chose qui l’a poussé à démissionner du poste qu’il tenait. Mais avec le recul que connait le secteur, il a stoppé sa carrière. * Vous semblez être une famille démocratique, malgré le coté strict qui apparait ! - Nous sommes une famille très, très démocratique. Existe une idée fausse, à savoir que la religiosité est synonyme de privation. Comme le pense ma femme, la religiosité consiste à éviter les interdits. Notre famille pratique la natation et la marche. Personnellement, je pratique la natation, et bien d’autres sports. * Après cette longue carrière, vous et votre femme n’avez-vous

* Avez-vous reçu des consacrassions, ou vous vous sentez délaissé ? - Je ne pense pas du tout à de telles choses et je me contente des deux honneurs les plus importants de ma vie : la Médaille des sciences et des arts de première classe, que j’ai reçue du président de la République, des mains du conseiller Adly Mansour, le 13 mars 2013, une date que je n’oublie jamais, une médaille reçue avant moi par les plus hauts symboles de l’art, y compris Mohammed Abdulwahab, Um Kulthoum, Magda Al-Sabahi, Fatten Hamama et Samiha Ayoub. Aussi, reçue par Mahmoud Yassin, Ezzat alAlayli et Hani Shenouda. Parmi les scientifiques figurent le Dr Ahmed Zewail et le Dr Farouk al-Baz. Le deuxième honneur, dont je suis très fier, est le Prix du Festival international du film de Damas, le dernier festival avant les événements politiques en Syrie ces dernières années. * Avez-vous reçu un hommage de Hosni Moubarak? - Non. Je n’ai rencontré le président Hosni Moubarak qu’une seule fois dans ma vie, lorsque je suis allé lui rendre visite à l’hôpital. Une visite dénudée de tout intérêt.

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Avec sa femme Chams Baroudi


sa famille a apporté un gâteau spécial pour marquer l’occasion et sa femme Susan était là avec les enfants. * Avez-vous parlé de la révolution égyptienne et de ses conséquences sur sa situation politique ? - Lors de la rencontre, je lui ai demandé : Pourquoi n’avezvous pas quitté l’Égypte ? Je lui ai dit que j’avais entendu dire qu’il y avait trois avions d’Arabie saoudite, du Koweït et des Émirats arabes unis qui l’attendaient à l’aéroport, et ces pays étaient prêts à vousss recevoir, pour y vivre en tant que chef de l’État, alors pourquoi n’êtes -vous pas parti ? Il a répondu: J’ai servi mon pays et je me suis battu pour lui et je l’ai défendu et je ne peux jamais le quitter et je continuerai à y vivre jusqu’au dernier jour de ma vie. * Avez-vous gardé le contact, même par téléphone ? Y a-t-il des contacts actuels avec ses enfants ? - Je ne voulais pas lui demander son numéro de téléphone pour éviter qu’ils ne soient gênés à cause de des circonstances. Il n’y a pas eu de suites.

* N’est-ce pas audacieux de votre part d’aller rendre visite à un président déchu, dans un climat révolutionnaire qui est en colère contre lui ? - Bien sûr, j’ai beaucoup souffert à cause de cette visite. Je suis toujours puni et je * paie le prix. Mais je ne le regrette pas et quand je l’ai fait, c’était seulement pour une raison humanitaire, sans penser à en tirer profit, d’aucune manière. * Qui vous a puni ? - Certains responsables du secteur artistique, qui ont pris une position contre moi. * Comment la visite a-t-elle été organisée ? La famille de Moubarak a-t-elle accepté facilement ? - Je suis un ami de l’avocat Farid El Deeb, qui était chargé de défendre le président Moubarak, et un jour j’étais chez lui, et j’ai appris de lui qu’il avait rendez-vous avec le président Moubarak. En partant, je lui ai demandé de m’emmener avec lui. * Quelle a été votre impression ? Qui y était présent ? - Il était en bonne forme et avait une bonne mémoire en parlant aux gens. Je ne l’ai jamais vu de ma vie. Cette visite fût la première. J’ai regretté de ne pas l’avoir rencontré pendant ses 30 années de pouvoir, ni même pendant qu’il était vice-président de Sadate. La réunion entre nous a duré trois heures, pour une heure de prévue. C’était une personne très polie et un amoureux de la patrie, il parlait de l’Égypte, remercia le directeur de la prison et les responsables pour les soins, et recommandait de suivre les dirigeants politiques. Je me souviens que ce jour a coïncidé avec son anniversaire, et

* On dit que vous étiez un ami de l’homme d’affaires Ashraf alSaad, puis vous vous êtes éloigné. Quelle est la nature de votre relation ? - Nous faisions la prière ensemble, et on se rencontrait en compagnie d’autres amis, à l’instar de cheikh Mohammed Jibril, et je l’ai rencontré à Londres et nous avons prié ensemble le vendredi dans une mosquée, et c’était près de chez lui, alors il m’a invité à prendre une tasse de café. Je peux évoquer une connaissance, pas de l’amitié, et maintenant nous ne nous sommes pas rencontrés depuis longtemps après notre voyage à Londres. * Ahmed al-Rayyan faisait-il partie des amis communs, car il est ami de Saad? - Non. Ahmed al-Rayyan n’était pas présent. * Que pensez-vous de ses changements de positions et opinions politiques ? L’avez-vous rencontré après son retour en Égypte ? - Je ne le suis pas et je ne sais pas ce qu’il a dit, mais je crois que chacun peut changer de pensées et d’attitudes après réflexion. * Que souhaitez-vous réaliser après cette carrière bien remplie ? - Au niveau familial, je souhaite la protection de Dieu et la santé. Telle est la prière de ma femme Chams, la santé aide l’action. La protection contre les mauvais jours. Je ne me suis jamais adressé à Dieu pour avoir de l’argent. Sur le plan professionnel, j’espère que les créateurs des feuilletons, se rendent compte, que nous sommes une société orientale, avec des traditions et des normes propres. Je souhaite à ma personne et ma famille le bonheur. Et que je puisse rendre ma famille heureuse et mener une vie simple, sans entraves.

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Najla Mangoush... La première femme ministre des Affaires étrangères de l’histoire de la Libye

Par «La Majalla»

Londres: Dans une démarche qui est la première du genre en Libye, pays qui souffre de désintégration, de conflits internes et d’une lutte pour le pouvoir depuis près d’une décennie, Najla Mangoush a été nommée ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Elle entre dans l’histoire comme la première femme à occuper ce poste.

Qui est-elle ?

Femme politique et avocate libyenne qui a été chargée du portefeuille des Affaires étrangères du gouvernement d’Abdulhamid Dbeibeh le 15 mars 2021. - A vécu son enfance aux Etats-Unis alors que son père préparait un doctorat, où elle a obtenu la nationalité américaine. Ensuite, elle est revenue avec sa famille à Benghazi, et a terminé ses études secondaires et universitaires dans cette ville. - Les origines de la famille remontent à la ville de Misurata, sise à l’ouest de la Libye. - Elle est la fille du Dr Mohamed Mangoush, hématologue, qui a exercé dans la plupart des hôpitaux de Benghazi, en raison de la rareté de sa spécialité.

Ses études

- Elle a obtenu la bourse Fulbright pour une

maîtrise concernant «La transformation des conflits» du Center for Justice and Peace building (CJP) aux États-Unis d’Amérique. - Une maîtrise en droit pénal de l’Université Garyounis (actuellement Université de Benghazi), dans l’est de la Libye, et une maîtrise en «Gestion des conflits et de la paix» de l’Université Mennonite de l’Est, aux ÉtatsUnis. Elle s’est spécialisée dans «La consolidation de la paix et l’analyse des conflits». - Najla Mangoush a, également, obtenu un doctorat en «Gestion des conflits, de la paix et des crises d’après-guerre» de l’Université George Mason, aux États-Unis.

Ses activités:

- Elle a exercé en droit pénal, et a focalisé ses recherches et travaux sur «Le processus de transition de la guerre à la paix et à la construction de la paix». - La ministre libyenne a travaillé comme fonctionnaire au Conseil national de transition libyen, qui était l’organe politique représentant les révolutionnaires, lorsqu’ont éclaté les manifestations contre le régime de Kadhafi en 2011. - Elle a été représentante locale pour l’Institut américain de la paix. - Pendant des années, Najla Mangoush a exercé dans la justice libyenne avec grade de professeur en droit pénal. - En assumant le poste de ministre des

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Affaires étrangères, elle sera la première femme à occuper ce poste en Libye, et la quatrième dans le Monde Arabe après les Mauritaniennes Al-Nahha bint Meknes, et Fatima Val bint Aswaina, et la Soudanaise Asma Muhammad Abdallah. - Elle n’a jamais exercé dans le domaine gouvernemental ou diplomatique, sauf dans le cadre d’un contrat local à l’ambassade du Qatar à Washington. Chose qui a suscité une large polémique sur la partie qui l’a poussée au poste de ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale dans son pays, bien que son nom n’eût pas été proposé auparavant pour un poste ministériel. - En assumant le portefeuille du ministère libyen des Affaires étrangères, elle porte l’héritage de dix années de chaos politique et d’un certain nombre de défis, au premier rang l’unification du l’action diplomatique dans le pays, ainsi que les relations régionales et internationales libyennes et étrangères. Sans oublier les intérêts étrangers dans son pays. - En plus du refus interne que son investiture a provoqué pour des raisons tribales, car tant de chefs tribaux refusent que le ministre des Affaires étrangères soit une femme, ses déclarations ont déclenché une crise diplomatique avec la Turquie après qu’elle ait exigé la sortie des forces turques de la Libye.


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UEFA EURO 2020 : 60 ans et toutes ses dents Tunis - La Majalla L’UEFA EURO 2020 est l’un des plus grands événements sportifs de l’histoire. Elle se déroule depuis le 11 juin répartis sur les 11 villes hôtes de la compétition accueillant les 51 rencontres. Très rapidement après le début de la crise sanitaire de coronavirus qui a bouleversé le calendrier de la planète football en 2020, l’UEFA a officialisé le report de l’EURO 2020 à l’été 2021 afin de laisser aux championnats nationaux et à la Ligue des champions une chance de s’achever. La première touche à la particularité de cette édition : l’Euro 2020 devait célébrer les 60 ans du tournoi - le premier Euro ayant eu lieu en 1960 - et c’est d’ailleurs pour cela que Michel Platini, ancien président de l’UEFA, avait tenu à l’organiser un peu partout à travers le continent. La compétition ayant été reportée tardivement l’an passé, la quasi-totalité du matériel lié à l’organisation (habillages de stades, panneaux, brochures, publicités...) ou au merchandising (produits dérivés) avait déjà été confectionné... avec le logo Euro 2020. Devoir tout refaire aurait non seulement entraîné la destruction de tous les objets inutilisés, mais cela aurait eu un coût

considérable. Or, même dans le monde du football, où l’argent coule à flots, l’heure est plutôt à l’économie.

La France en route

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Le joueur danois Eriksen victime d’un malaise cardiaque en plein match !

Ils sont donc plusieurs géants du football des années 2010 à risquer de tomber mercredi prochain. A commencer par le champion d’Europe en titre: le Portugal de Cristiano Ronaldo, encore jamais buteur contre les Bleus qu’il affrontera la semaine prochaine. Le moment serait bien choisi pour ouvrir son compteur car une défaite contre la France placerait sa Seleçao au bord du précipice après la déroute face à la Mannschaft (4-2). A la différence de 2016, trois points pourraient nepas suffire aux Lusitaniens pour se qualifier en tant qu’un des quatre desmeilleurs troisièmes. Surtout, ils seraient à la merci d’un faux pas allemand: un succès dans le même temps de la Hongrie face à la Mannschaft et les hommes de FernandoSantos prendraient la porte. En effet, pour le groupe F, la seule certitude est que la France survivra à ce premier chapitre de l’Euro mais rien n’est acquis en face pour le Portugal tenant du titre ni pour l’Allemagne qui affronte la Hongrie. Certes la France est qualifiée et voudra éviter

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L’UEFA EURO 2020 est l’un des plus grands événements sportifs de l’histoire. la casse après le forfait d’Ousmane Dembélé et les chocs à répétition subis par Benjamin Pavard. Mais la première place du groupe F est en jeu côté tricolore et, avec elle, lapromesse d’un tirage plus favorable en huitièmes. Les Bleus doivent aussi repartir après leur nul décevant contre la Hongrie (1-1) et feront corps derrière Karim Benzema, en quête d’un premier butdepuis son retour.

Epilogue ? L’épilogue prématuré guette aussi l’Espagne dans le groupe E où la Roja, délavée après ses deux matches nuls, doit l’emporter contre la Slovaquieà Séville pour écrire la suite de son


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histoire en huitièmes definale. Mieux placée que le Portugal, l’Allemagne doit encore boucler saqualification face aux Magyars. Un match nul lui suffit, dans le pire des cas, pour accéder aux huitièmes de finale en tant que troisième. Mais face à des Hongrois surprenants contre la France, Joachim Low devratrès certainement faire sans Thomas Müller, touché à un genou et absent del’entraînement à la veille du match. L’attaquant du Bayern, quand il n’est pas décisif, est celui qui harangue ses partenaires ou les replace au besoin. Un leader, c’est justement ce qui manque à la jeune équipe d’Espagne de Luis Enrique, orpheline de Sergio Ramos et Gerard Piqué. Contre la Slovaquie pour le dénouement du

L’UEFA a officialisé le report de l›EURO 2020 à l’été 2021 afin de laisser aux championnats nationaux et à la Ligue des champions une chance de s›achever.

groupe E, le retour de Sergio Busquets, indisponible depuis le début de l’Euro pour cause de Covid-19, pourrait luiréinjecter un peu de vice et de caractère. Mais il ne règlera pas un problème de finition récurrent. Lamultiplication des passes ne suffit pas à la Roja pour s’imposer. Elletraîne une sale habitude des matches nuls : entre l’Euro et la Coupe dumonde 2018, l’Espagne ne compte qu’une victoire en six rencontres (1-0contre l’Iran). Et un nouveau partage des points face à la bande de Marek Hamsik ne lui suffira pas si la Pologne de Robert Lewandoswki décroche la victoire dontelle a absolument besoin contre la Suède, déjà qualifiée.

Un arrêt cardiaque Bouleversé par l’arrêt cardiaque de Christian Eriksen, le Danemark doit absolument battre la Russie pour voir les huitièmes de finale de l’Euro, tandis que la surprenante Finlande doit piéger la Belgique pour poursuivre son épopée. Neuf jours après le terrible arrêt cardiaque de leur milieu Christian Eriksen, les Danois (0 pts) ont encore une petite chance d’aller enhuitièmes. La victoire face aux Russes (3 pts) est impérative, et leur position finale (deuxièmes ou can-

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Une première réussite pour l’Angleterre


L’Equipe de France débute son Euro 2021 le 15 juin en affrontant dans le groupe F la redoutable équipe d’Allemagne. FRANCK FIFE / Getty Images

didats au repêchage des meilleurs troisièmes) dépendrait alors du résultat de la Finlande. Avec peut-être de complexescalculs à la clé. Dans le groupe C, l’enjeu est simple: le vainqueur d’Autriche-Ukraine accompagnera les Pays-Bas, déjà qualifiés, en huitièmes. A Bucarest, un nul ne pourrait néanmoins arranger les deux adversaires: les hommes d’Andriy Shevchenko seraient, dans ce cas, deuxièmes du groupe, et les équipiers de David Alaba auraient, avec 4 points, de bonnes chances de passer comme meilleurs troisièmes. Mais avec le risque de tomber contre un ogre (France, Portugal, Espagne...) dès les huitièmes... Les «Oranje», assurés d’être premiers du groupe et de rencontrer en huitièmes un troisième repêché, jouent eux pour l’honneur à Amsterdam contre la Macédoine du Nord, déjà éliminée. Dans le groupe B, où la Belgique est déjà assurée de sa qualification, la question est de savoir quelle équipe du Nord accompagnera les Diables Rouges. Finlande, Russie et Danemark sont encore en lice, avec des chances de voir les huitièmes. Pour sa part, la Finlande (3 pts) affronte les Belges (6 pts) à Saint-Pétersbourg, avec en perspective le meilleur comme le pire : elle peut autant finir première du groupe que se faire éliminer, en fonction de son résultat et de celui de Russie-Danemark, à Copenhague.

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En battant les Tchèques (1-0), grâce à un but rapide de Raheem Sterling, l’Angleterre s’est octroyée mardi soir lapremière place du groupe D de l’Euro et le huitième de finale à Wembley. Au prochain tour, les Three Lions affronteront dans une semaine le 2e dugroupe F, la France, l’Allemagne ou le Portugal, alors que les Tchèques,finalement 3e derrière la Croatie, victorieuse en Ecosse (3-1), devrontencore attendre pour connaître leur adversaire. Outre l’avantage du terrain, l’Angleterre est aussi assurée de pouvoirdisposer pour les huitièmes de Mason Mount et Ben Chilwell ses deux joueurs mis à l’isolement après avoir été identifiés comme cas contacts de l’Ecossais Billy Gilmour, testé positif au Covid lundi dernier. Les trois joueurs, coéquipiers à Chelsea, s’étaient longuement entretenus après le match nul entre leurs deux équipes, vendredi (0-0). Pour le reste, le potentiel réel de cette équipe anglaise et ses chancesd’aller loin restent un mystère, même s’il y a eu du progrès en premièrepériode. Pickford s’est même illustré par une fort belle parade pour empêcher unefrappe lointaine de Tomas Holes de filer dans sa lucarne (28e). Mais avec deux victoires minimalistes (1-0) contre la Croatie et lesTchèques, entrecoupées d’un nul vierge et insipide contre l’Ecosse, les Three Lions doivent encore montrer les dents.


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Israël: la fin d’une ère ? Prétextant la nécessité d’éviter des élections, une alliance disparate allant du centre gauche à l’extrême droite, avec le soutien de la liste arabe de Mansour, a mis fin à 12 ans de règne de Netanyahu. C’est un événement qui s’inscrit parfaitement dans la politique intérieure d’Israël, où la proportionnelle intégrale impose des alliances inimaginables dans les autres démocraties.

Par: Ahmed Charaï

Dans son discours devant la Knesset, Netanyahu a vanté son bilan. Sur le plan économique, c’est un fait. Le chômage a reculé, le niveau de vie a augmenté, le secteur des technologies de pointe s’est développé. Mais les tensions au sein de la société sont très vives. Sur le plan diplomatique, l’arrivée de Biden met à mal le refus affiché du Likoud de « la terre contre la paix ». C’est d’ailleurs sur ce point que le bilan de Netanyahu est peu reluisant. Il a profité des divisions pour fermer toutes les portes et empêcher toute perspective de négociations. C’est une erreur, parce qu’il vaut mieux négocier en position de force.Mais il n’est pas sûr que l’alliance qui lui succède fasse beaucoup mieux. D’abord parce qu’elle a la faiblesse de son hétérogénéité. Seule l’envie de se débarrasser de Netanyahu a réuni tous ses membres. Elle aura à faire face au retour des USA dans l’accord nucléaire iranien, considéré comme vital par l’ensemble des Israéliens, et également à la question des implantations de colonies qui divisent droite et gauche, surtout que les différentes communautés à l’intérieur d’Israël ont chacune des revendications sociales, économiques et politiques très particulières. Cette coalition a aussi une opportunité. Pour la première fois de l’histoire, elle intègre un parti arabe. Les arabes israéliens ont, eux aussi, des revendications propres, sur la sécurité, l’éducation, l’industrialisation de leurs régions, la propriété de leurs terres. Ils sont surtout l’intermédiaire rêvé pour parler aux Palestiniens, à leurs familles dans les territoires. Si le gouvernement Bennett sait se saisir de cette carte, il pourra ouvrir des perspectives d’apaisement réel. La situation, globalement, n’est pas d’une stabilité extraordinaire. Rien ne prédit que cette nouvelle majorité tiendra 4 ans. Netanyahu est un expert dans l’art de défaire les coalitions. Sa faiblesse, ce sont les affaires judiciaires. S’il est condamné, sa carrière est finie, sinon il restera l’homme fort du Likoud, qui demeure le premier parti israélien. Nous sommes à quelques mois d’élections hyper importantes, puisqu’elles concernent à la fois le local, le régional et le national.Les discours des chefs des partis sont réellement décalés. Ils continuent à déclamer leur antienne contre la presse... Cette instabilité politique, si elle devait se confirmer, poserait un vrai problème régional, mais aussi au niveau méditerranéen. Même si, sur les questions stratégiques et sécuritaires, il y a de vrais consensus à l’intérieur de la société israélienne. Il est indéniable que la ou les directions palestiniennes devraient nuancer leurs positions, pour s’engouffrer dans les rares brèches qui s’ouvrent, en perspective de petits pas vers la paix. Souhaitons-le !

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