Ristretto #Entreprises
«Racheter des structures qui ont nos valeurs» Myriam Filali est la directrice générale de Rockids, gestionnaire de crÚches et de foyers de jour au Luxembourg. Elle fait le point sur les développements du groupe.
Vous avez annoncĂ©, le 20 mai dernier, lâacquisition de six nouvelles structures de la sociĂ©tĂ© La Luciole⊠Oui, nous avons repris six structures sur les douze que possĂšde lâentreprise. La Luciole continue donc Ă exister au sein des six autres structures. Quel impact ce rachat a-t-il en termes de chiffres pour Rockids ? Ces six nouvelles structures reprĂ©sentent huit agrĂ©ments, pour deux foyers de jour et six crĂšches. Cela reprĂ©sente environ 45 personnes en termes de salariĂ©s. Actuellement, nous totalisons 24 structures, crĂšches et foyers de jour, qui peuvent accueillir prĂšs de 900 enfants de 0 Ă 12 ans, et plus de 200 salariĂ©s. Nous devenons le deuxiĂšme acteur privĂ© au Luxembourg dans la gestion de crĂšches et de foyers de jour, et le premier en ce qui concerne les seuls foyers de jour. Vous aviez Ă©galement repris en dĂ©but dâannĂ©e le groupe Mausi ? Oui, cela reprĂ©sentait trois crĂšches et deux foyers de jour. Notre dĂ©marche dâacquisition est assez simple. Aujourdâhui, au Luxembourg, la rĂ©glementation est de plus en plus stricte, donc des petits acteurs devraient investir beaucoup pour se mettre aux normes, alors que nous avons plus de marge de manĆuvre. Sur quels secteurs gĂ©ographiques vous positionnez-vous ? On se concentre essentiellement sur la ville de Luxembourg et sa pĂ©riphĂ©rie comme Strassen ou Fentange, Ă lâouest vers Mamer, et dans le sud du pays. Avec les six structures de La Luciole, nous intĂ©grons Ă©galement le quartier du ÂKirchberg oĂč nous nâĂ©tions pas prĂ©sents jusquâĂ maintenant, avec tout de mĂȘme un agrĂ©ment pour une centaine dâenfants. Quelle est votre stratĂ©gie de rachat ? Notre objectif est de grandir en rachetant des structures qui ont les mĂȘmes valeurs que nous, parce que lorsque lâon fait des intĂ©grations, lâobjectif est de prendre le meilleur de chacun. Rencontrez-vous des difficultĂ©s de recrutement ? Oui, le personnel Ă©voluant dans nos structures est trĂšs demandĂ©. Ă long terme, lâĂtat met en place de plus en plus de formations,
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JUILLET 2022
mais le souci, câest pour le court terme, car nous avons environ 80 % de notre effectif qui est frontalier, de France et de Belgique essentiellement. Nous devons aussi avoir des personnes maĂźtrisant le luxembourgeois niveau C1, et il nâest pas simple de les trouver. Quâavez-vous mis en place au sein de Rockids ? Nous avons lancĂ© une formation en luxembourgeois, dâune durĂ©e minimum de 18 mois, pour nos salariĂ©s qui ont une certaine anciennetĂ©. Lâobjectif est dâatteindre ce niveau C1 qui est celui des natifs. Mais durant la pĂ©riode oĂč ces personnes sont en formation, il faut les remplacer, donc câest un vrai investissement en temps, argent et personnes. Lâun de vos objectifs est la fidĂ©lisation de vos salariĂ©s ? Oui, cela fait partie de notre stratĂ©gie. Câest important pour les parents dâĂ©changer avec les mĂȘmes personnes et que les parents et les enfants aient leurs repĂšres. Comment y parvenir ? Nous avons rĂ©alisĂ© notre premier sĂ©minaire en juin, avec notamment du team building pour les chargĂ©s de direction et les personnes du siĂšge. Par la suite, nous ferons de mĂȘme pour nos salariĂ©s. Nous avons la chance dâappartenir au groupe français La Maison Bleue (qui exploite 2.000 crĂšches en France, en Angleterre, au Luxembourg et en Suisse, ndlr), qui investit et croit dans le pays, donc nous travaillons dans des structures rĂ©novĂ©es, modernes. Vous nâĂȘtes pas issue du secteur de la petite enfance. Pourquoi avez-vous repris la direction gĂ©nĂ©rale de Rockids en mars 2021 ? Jâai toujours Ă©voluĂ© dans le secteur du retail, mais Ă©tant maman, jâĂ©tais forcĂ©ment concernĂ©e et je me suis trĂšs rapidement imprĂ©gnĂ©e de la lĂ©gislation relative Ă la petite enfance, qui est trĂšs intĂ©ressante. Le fonctionnement est le mĂȘme que ce que je faisais avant, nous avons une marque et nous devons dĂ©finir des concepts, et câest ma spĂ©cialitĂ©. « La fidĂ©lisation de nos salariĂ©s fait partie de notre stratĂ©gie », explique Myriam Filali. Interview IOANNA SCHIMIZZI Photo MATIC ZORMAN