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place financière

Photo : Luc Deflorenne (archives)

actualité Économie & politique entreprises

entrée en 2009. Sal. Oppenheim, banque privée de Cologne, avait pris la décision en 2007 de transférer son siège d’Allemagne vers le Luxembourg. L’établissement prévoit de se construire un nouveau siège au Kirchberg et achète dans ce but un terrain au Fonds d’urbanisation et d’aménagement du plateau de Kirchberg. La banque paie, en décembre 2007, 31,23 millions d’euros. Trois ans plus tard, empêtrée dans de graves difficultés et après le rachat par Deutsche Bank, la banque revend au Fonds Kirchberg. 27,027 millions d’euros, alors que les prix immobiliers pour le plateau étaient restés haussiers. Sal. Oppenheim perd donc plus de quatre millions d’euros dans l’affaire, alors que l’établissement financier était au bord du gouffre. On notera que le terrain sera remis sur le marché par le Fonds Kirchberg dans des conditions assez énigmatiques : la firme d’audit KPMG, en association avec le promoteur Giorgetti, l’acquerra pour 3.000 euros de plus seulement (27,050 millions d’euros), à l’issue d’un appel à candidatures selon une procédure simplifiée. La transaction fut validée par le gouvernement en conseil. Il ne s’agira pas là de l’unique faveur consentie. L’ancien ministre des Finances Luc Frieden, proche de François Pauly, a soutenu des deux mains les projets de déploiement de la banque privée et son transfert,

de Cologne au Luxembourg. Sur le plan fiscal, l’histoire dira peut-être un jour comment Sal. Oppenheim fut avantageusement traitée, malgré quelques réticences d’ailleurs au sein du ministère des Finances. Cette venue suscita également des réserves sur le volet de la garantie des dépôts, car une éventuelle défaillance d’une banque privée d’une telle importance risquait de rompre l’équilibre du système. Mais l’implantation de Sal. Oppenheim était si prestigieuse en termes d’image pour le Luxembourg que toutes les résistances cédèrent une à une.

L’achat-vente de SGG, avec prise au passage de copieuses plusvalues, dans un petit cercle d’investisseurs, avait quand même de quoi interpeller.

Acheté 40, vendu 100 millions d’euros

Il faut dire encore que le conseil d’administration de l’entité luxembourgeoise de Sal. Oppenheim comprenait du beau monde, notamment Romain Bausch, patron de la SES, ou Paul Mousel, associé influent de l’étude Arendt & Medernach. Romain Bausch siégeait parallèlement dans le conseil d’administration de BIP et il y est encore. Précisons en outre que l’étude d’avocat avait également, bien qu’indirectement, une petite participation dans SGG, ce qui explique la présence de l’avocat Claude Kremer, également associé de Arendt & Medernach, dans le CA. En 2010, les plans ambitieux de Sal. Oppenheim s’écroulent et obligent la Deutsche Bank, sa maison mère, Janvier 2014 —


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