Paperjam Juin 2020

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#LuxembourgRecovery

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par Jane Ristanovic Fondatrice, Institut Nô Stress

Le don de solidarité Indépendants

La situation est difficile. Nous, les indépendants, vivons dans l’attente d’une aide concrète, cohérente, pérenne et fiscale du gouvernement. Nous sommes à l’affût, au quotidien, de toute information nous renseignant sur notre sort. Mais un sentiment d’abandon nous envahit.

Derrière chaque indépendant, il y a une personne, des sacrifices. Mais qui sont les indépendants ? Qui sont les esthéticiennes du Luxembourg ? Nous sommes celles qui travaillons tous les jours, même les jours fériés, pour répondre à la demande. Nous sommes celles qui travaillons jusqu’à 21h quand un client a besoin d’un traitement de dernière minute. Nous sommes celles qui écoutons quand, après une longue journée de travail, le moral n’est pas au beau fixe. 102 —

­— Juin 2020

Nous sommes celles qui rassurons quand un vilain complexe vient gâcher votre vie. Nous sommes celles qui ne comptons pas nos heures pour rendre joli(e)s nos client(e)s pour les fêtes. Certes, un produit non nécessaire, mais qui apporte sourire et joie à celui qui le reçoit. Nous faisons partie de la vie du Luxembourg, comme un médecin, un coiffeur ou un politicien. Que deviendrait le Luxembourg si nous n’existions plus ? Où iraient nos habitants s’ils ne trouvaient plus leurs artisans de quartier ? En France ? En Allemagne ? Nous sommes là, fidèles au poste. Nous payons nos impôts, nos cotisations sociales (CNS), mais nous n’avons pas le droit d’être malades, nous devons être là, pour nos clients. Nous payons la TVA, des crédits, nos fournisseurs, etc. Nous travaillons cha­ que jour. Nous nous renouvelons perpétuel­ lement pour satisfaire les demandes. Nos problèmes personnels sont laissés à la porte de nos commerces. Nous gardons le sourire, même quand les temps sont difficiles, comme aujourd’hui. Ce qui me fait tenir, ce sont les messages de mes clients. Je me bats pour rester

debout face à cette crise, pour eux. Je vis sur mes économies, chichement, et grâce aux pourboires de mes clients économisés. Cela m’aide à tenir pendant la crise. Mais jusqu’à quand ? Alors non, je ne suis pas qu’une petite esthéticienne, je suis une infime partie des poumons du Luxembourg. Sans ses indépendants, le Luxembourg ne serait pas le Luxembourg. Ne laissez pas les faillites s’installer dans le pays. Aidez-nous ! — Une aide financière non remboursable, qui comblerait le manque à gagner de cha­ que indépendant pendant la crise, calculée sur le CA de 2019. — Une annulation des cotisations (CNS) pendant le confinement. Activité gelée, cotisations à geler. — Les clients pourraient faire des dons à leurs commerces préférés avec la possibilité de les déduire fiscalement, afin d’éviter les faillites, Covid-19 ou pas. Restaurons les liens de confiance entre tous. Entendez notre appel. Créons le don de la solidarité luxembourgeoise. Je crois en la part d’humanité qui existe en chacun de nous.

PHOTO Jane Ristanovic

J

e ne suis pas qu’une esthéticienne. Comme beaucoup, j’ai dû fermer mon institut, situé à Mamer, pendant le confinement. Je travaille seule depuis sept ans. J’ai été dans l’obligation d’annuler tous les rendez-vous de mes clients. Mon chiffre d’affaires du mois de mars n’atteint pas les 30 %. La peur ambiante a eu raison de la prise de rendez-vous. Comme beaucoup, j’ai dû payer mes charges pendant le con­ finement. N’étant pas propriétaire, ni de mon local ni de mon logement personnel, je dois m’acquitter de deux loyers, avec zéro revenu. J’ai perdu deux mois de CA. Une seule aide m’a été attribuée, correspondant seulement à 1/3 de mon chiffre d’affaires.


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