Paperjam1 novembre 2014

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Entreprises K Kiosk

PARTENAIRES DE PROXIMITÉ De son côté, Valora Retail Luxembourg, toujours sous aile suisse, gère environ 70 points de vente répartis dans tout le pays, sous l’enseigne K Kiosk. Et on n’y trouve pas que des journaux, loin s’en faut : livres, tabacs, confiseries, produits de la Loterie, cartes téléphoniques, etc. Cela n’a rien d’anodin dans la mesure où ce sont bien des entreprises luxembourgeoises qui assurent la fourniture de la plupart de ces produits. Les plus évidentes sont, dans l’ordre d’entrée en scène, Fixmer, du groupe Landewyck (pour les tabacs et articles fumeurs, confiseries, snacks, boissons, etc.), Muller & Wegener (pour toute la papeterie au sens le plus large) ou encore Ernster, qui assure en quelque sorte l’esprit livre… Le choix des partenaires n’est pas neutre. « Il était important pour nous d’avoir des partenaires connaissant bien le terrain luxembourgeois, les besoins de nos clients, multilingues », confirme Myriam Filali, directrice générale de Valora Retail Luxembourg. « Il a parfois fallu convaincre. Certains suggéraient que l’on ait recours à de grandes plateformes, notamment allemandes. Ici, à Luxembourg, nous avons souhaité proposer des contrats à des entreprises, pour leurs compétences spécifiques et leur proximité. Cela a été le cas pour Ernster, que l’on n’a pas vu comme un concurrent puisqu’on vendait déjà des livres, mais comme un partenaire complémentaire. » Pour cette dernière entreprise, le défi est important et intéressant. Sans en faire étalage, Ernster, qui se voulait davantage grossiste, avait repris le fonds des anciennes Messageries du Livre justement. Dans la foulée, la quête de nouvelles opportunités a fait se rencontrer les intérêts de Valora et de son réseau de kiosques, d’une part, et le libraire spécialisé de l’autre. « Nous sommes

convaincus que le potentiel des livres peut être développé dans ces kiosques », témoigne Fernand Ernster, le patron du groupe éponyme. L’extension du réseau de points de vente était d’autant plus intéressante que, à la dimension des librairies traditionnelles – spécialisées dans les produits littéraires ou l’édition « classique », multiculturelles, et avec le conseil afférent de gens de métier –, pouvait s’ajouter le challenge de proposer, à une clientèle différente, peut-être plus volatile ou plus pressée, la sélection de livres (les tops de poche, les best-seller du moment…) susceptible de l’intéresser. Le réseau K Kiosk présente, à cet égard, une intéressante diversité, avec notamment 30 points de vente dans des centres commerciaux (Cactus, Match, Auchan, Cora), une demi-douzaine répartis dans des bâtiments des institutions européennes et une présence dans les grands endroits de passage (parkings, gares de bus, hôpitaux, zones piétonnes…) avec un focus – extrêmement porteur en termes de volumes et de ciblage de clientèle – sur les gares (six points de vente) et deux magasins dans l’aéroport de Luxembourg. Si l’on y ajoute des habitudes de consommation et des demandes différentes, pour certains produits – dont le livre en particulier – d’un point de la carte du pays à l’autre, on mesure l’importance de bien connaître le terrain. Ce qui donne un argument de poids supplémentaire à une approche luxembourgeoise du réseau et de son approvisonnement, dans les contacts et dans le suivi au cœur des points de vente. En plus, des synergies ont pu se mettre en place entre fournisseurs. Par exemple, depuis quelques mois, Ernster a déplacé et réorganisé la gestion centralisée de ses stocks à Strassen et s’appuie sur un partenariat logistique avec un des gros fournisseurs luxembourgeois des kiosques de Valora. Tout le monde y trouve son compte. Au final, il y a, derrière les enseignes au K emblématique, une collaboration commerciale, intelligente et efficace, entre maillons de la chaîne luxembourgeoise de valeur. Et ce n’est sans doute pas fini. Valora Retail, qui fonctionne en PME familiale (23 personnes après intégration d’une partie du pool informatique et logistique de l’ancienne structure) au sein d’un groupe étranger, s’écarte géographiquement de MPK Luxembourg. Valora Retail va vers le cœur de la ville, pour s’installer dans le quartier gare, en ce mois de novembre. Et la société entend se développer. Des projets existent, pour étendre, en 2015, le réseau de distribution, dans le commerce de proximité. Et là encore, dit-on, les partenaires seront bien ancrés dans le tissu luxembourgeois. ◄

MPK et 7Days

Triangle germano-helvéticoluxembourgeois MPK Luxembourg est lié au groupe PVG. Et marche avec l’ex-Valora en Suisse.

PHOTO : JESSICA THEIS (ARCHIVES)

origines de l’histoire, liée à celle des Messageries Paul Kraus, on peut rappeler quelques jalons importants. Comme 1971, année de l’ouverture du premier MPK Shop à Eich, suivi trois ans plus tard par un deuxième, à la Belle Étoile. Ou 1976, année de l’installation des Messageries dans le bâtiment sur la zone de Gasperich, où l’on trouve aujourd’hui l’enseigne discount d’origine belge, Colruyt. Ou encore 2000, année charnière qui voyait la quatrième génération de la famille céder les Messageries Paul Kraus au groupe suisse Valora. Et donc 2014, année de la scission des entités Valora. Tout cela s’est donc morcelé. MPK Luxembourg existe encore (lire aussi l’encadré ci-contre). Plus exactement elle a été remise en route au début de l’année (dans le cadre de la séparation des entités luxembourgeoises de Valora) mais elle ne s’occupe plus que de la fourniture de presse en gros, aux points de vente locaux (les K Kiosk représentent environ 60 % du chiffre d’affaires, le reste étant dans les stations-services, les supermarchés…), et pour le compte de la société allemande PVG donc.

MPK Luxembourg existe toujours. Relancée, la « marque » est liée aux Allemands de PVG. Sur le site web de MPK, on trouve un historique qui, fatalement, croise celui de Valora en remontant aux origines des messageries de la famille Kraus. En revanche, Valora Services, passée aux mains de PVG en mai dernier – avec reprise des actifs et d’une partie des effectifs avec effet rétroactif au 1er janvier 2014 –, s’appelle, depuis l’annonce officielle faite le 26 août par le groupe de Thomas Kirschner, 7Days Media Services. Dans ce même communiqué, Thomas Kirschner précisait que la nouvelle entité 7Days et MPK Luxembourg assurent, ensemble, la fourniture de plus de 5.000 points de vente de presse. L’ambition est, à long terme, de doubler ce volume de détaillants servis. « Nous voulons nous imposer comme un grossiste compétent, fiable et orienté vers les solutions », explique, pour PVG, Thomas Kirschner, insistant sur la logique incluant un leader sur un marché national au sein d’une entité à vocation transnationale. PVG souligne également les synergies qui se mettent en place et se dit convaincu que, « dans le même temps, le portefeuille devrait être étendu en Suisse et au Luxembourg ». « Dans les deux marchés, nous voyons un fort potentiel de croissance », concluait Thomas Kirschner. A. D. ◄

En résumé Les anciennes MPK ont bien changé et l’empire est morcelé. D’un côté, l’ex-Valora Services est passé sous bannière allemande et alimente les comptoirs du pays en presse, via un MPK Luxembourg ressuscité. De l’autre, Valora Retail Luxembourg, toujours aux commandes des 70 K Kiosk, a tissé un réseau de fournisseurs luxembourgeois, comme Ernster, en misant sur les compétences et la proximité.

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