Coverstory
tion. Comme nous sommes peu nombreux, je dois veiller à optimiser toutes nos ressources. » La CEO incarne également le visage de l’assureur à l’extérieur, surveille les marchés, et analyse les plaintes des clients afin de capitaliser sur leurs feed-backs. Si la diversité est promue à travers le groupe, une grande latitude est laissée aux responsables pays. À chacun de choisir ses combats prioritaires. L’équilibre hommes-femmes en est un parmi d’autres. « La diversité, c’est bien plus qu’un simple rapport de genres. La recherche de parité a parfois tendance à occulter tout le reste. L’équilibre et la transmission entre les générations sont deux sujets qui me tiennent particulièrement à cœur. Bien gérer sa diversité est pour moi un fac teur différenciateur. Il faut pouvoir représenter les profils de ses clients en interne. »
« GÉRER SA DIVERSITÉ EST UN FACTEUR DIFFÉRENCIATEUR »
Opposer les genres, c’est risquer la caricature. « Je ne crois pas en un leadership masculin ou fémi nin, mais à une multitude de styles. Chacun doit compléter son type naturel avec d’autres manières d’encadrer. Il y a certains moments où il faut pou voir être plus directif, d’autres, plus à l’écoute. » Seule femme à siéger au conseil de l’Association des compagnies d’assurances, elle a contribué à en changer la dynamique. « On m’a confié que le ton avait un peu changé depuis mon arrivée. Si cela permet de mieux travailler, tant mieux ! »
LAURENCE RAPHAËL directrice générale de Legitech
Juriste spécialisée en droit public, Laurence Raphaël combine aujourd’hui le poste de directrice générale chez Legitech avec celui de rédactrice en chef du magazine juridique trimestriel Legimag. Après un court passage chez Infotechnique, puis chez Arendt & Medernach, Laurence Raphaël, 41 ans, rejoint le département Consolidation de l’Imprimerie Centrale. En août 2006, elle intègre dès sa création la filiale Legitech,
un éditeur fiscal et juridique. Elle y enchaîne plusieurs fonctions jusqu’à la direction générale en septembre 2013. « J’ai eu la chance de très vite pouvoir mettre mes compétences juri diques à profit dans de nombreux domaines que je ne maîtrisais pas forcément au départ. Il a fallu travailler dur, mais le droit est une arme efficace et qui offre un filet de sécurité. Ce bagage permet de garder la tête froide dans les moments désta bilisants inhérents à tout poste à responsabilité. »
FRANÇOISE REUTER CEO de Concept Factory
« JE MILITE POUR LE TALENT, LE TRAVAIL ET LE MÉRITE »
Elle perçoit aujourd’hui son rôle comme celui d’une collaboratrice au service de l’organisation, de ses actionnaires et salariés. « Ma res ponsabilité est de ne pas faire n’importe quoi, de trouver les bonnes idées et de permettre un avenir (proche ou pas) le plus serein possible. Au final, je dois trancher, prendre la déci sion et assumer le risque. Je ne considère pas pour autant que cela me donne tous les droits, ni toutes les obligations, encore moins l’omni science. Mon rôle pourrait se résumer à pen ser, proposer, écouter et communiquer. » Pragmatique, Laurence Raphaël ne voit pas la diversité comme un objectif en tant que tel. « Elle se constate, mais ne se planifie pas. Je per çois les gens en vertu de ce que j’attends de leur poste. Je milite pour le talent, le travail et le mérite. La diversité est une richesse qui permet de s’ouvrir, de confronter les points vue et de faire ainsi le tour d’un problème. » Quand elle recrute, elle vise une motivation, une curiosité intellectuelle et une capacité d’adaptation. « La religion, l’origine ou l’orientation sexuelle de mon candidat me font autant d'effet que de connaître son type d'abonnement télé. Ceci ne fait aucune différence pour moi. » Dans la même logique, elle réfute tout leadership 100 % féminin. « C’est une question de person nalité, pas de genre. Hommes comme femmes doivent constamment adapter leur management au regard du monde d’aujourd’hui. »
Aux commandes de l’agence de communication Concept Factory, Françoise Reuter y a consolidé, au fil d’un parcours long de 15 ans, son arsenal managérial. François Reuter, 46 ans, débute sa carrière dans la production, à la télévision, à la radio et dans le cinéma. Elle y apprend notamment à développer sa créativité. « Dès le départ, je vou lais trouver un job qui me passionne. On passe tellement de temps au bureau, autant se faire plaisir. J’ai eu la chance de faire mes classes dans un domaine très excitant, ce qui m’a permis de ne pas compter mes heures. Cerise sur le gâteau : c’était un plaisir fou! » Elle complète ensuite son expérience par un détour plus commercial chez IP Luxembourg où elle réalise l’importance du relationnel client. Elle met à profit ses différentes casquettes en rejoignant Concept Factory. Son rôle est aujourd’hui d’inspirer et de bousculer : clients, comme collaborateurs. « Au quotidien, c’est un jeu per manent entre écoute, compréhension, conseil et provocation. J’ai construit mon leadership petit à petit. Ces 15 années m’ont permis de gagner en maturité. Dans ma fonction actuelle, je m’attèle notamment à combiner tous les aspects de la communication : conseil-vente et création-pro duction. »
« LA DIVERSITÉ N’EST PAS UNE FIN EN SOI »
L’équipe de l’agence compte aujourd'hui une vingtaine de collaborateurs. « À mes yeux, il est vital pour tout manager de connaître le rôle précis de chaque talent. C’est cette connaissance qui lui permet d’être crédible et de prendre les bonnes déci sions au bon moment. » Pour Françoise Reuter, le plus important dans une gestion d’équipe est que chacun trouve sa place et que les caractères se complètent bien. « La diversité n’est pas une fin en soi. Elle est essentielle pour l’avancement de l’entre prise et l’éclosion des collaborateurs, mais elle ne se réduit pas à une question binaire homme-femme.
― Avril 2015 ― 025