paperJam management decembre 2012

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Management Business administration ICT human resources Communication

« Notre pays doit pouvoir s’adapter à un environnement de croissance qui n’est plus de 7, 8 ou 9 % » Carlo Reding

• 54 ans • Partner de PKF Luxembourg depuis 2001 • Liquidateur de Herald LUX Fund depuis le 1er avril 2009

vont être d’une aide quasiment indispensable. Nous endosserons le costume de facilitateur. Il faut voir quelle dimension prendra le Luxembourg, car il est évident que certains de ces services doivent être proposés hors de nos frontières. Implémenter Bâle III en Belgique, par exemple, ne doit pas être fondamentalement différent de sa mise en œuvre au Grand-Duché.

Analyse

Au Luxembourg et au-delà La situation économique tendue n’est pas source d’inquiétude pour Carlo Reding, partner de PKF Luxembourg, dès l’instant où le pays et les entreprises qui composent son tissu économique prennent le parti de l’innovation, de l’ouverture et du changement de mentalité. Interview Jean-Marc Streit Photo David Laurent / Wide

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onsieur Reding, peut-on dire que la crise économique a eu un impact sur votre secteur d’activité ? « Cela dépend de l’activité dont on parle. Les secteurs réglementés, comme la révision d’entreprises et l’expertise comptable, n’ont pas été impactés par la crise économique car les besoins restent les mêmes. A contrario, l’activité de conseil est tributaire des budgets des entreprises, d’autant plus en période de crise. Mais encore une fois, cela dépend. Dans le secteur bancaire, par exemple, le grand chantier qu’est Bâle III nécessite l’expertise de partenaires externes. Bien entendu, il existe d’autres projets allant dans ce sens, tout comme la tendance de fond à réaliser les activités on-shore plutôt qu’off-shore génère de nouvelles opportunités. On constate enfin une demande accrue de  — Management — Décembre 2012

services, comme la mise en place de structures dédiées à la gestion (fonds immobiliers et private equity notamment). La crise a donc une influence, mais elle ne met pas sous éteignoir les projets, loin s’en faut. De même, la crise ne conditionne pas les tendances à l’internalisation ou l’externalisation de certaines activités. Le facteur primordial est l’expertise qui, si elle vient à manquer en interne, doit provenir de partenaires extérieurs. Quelles sont les perspectives d’avenir ? « Le secteur financier fait face à des défis énormes. Les contrôles accrus et la prise en main des autorités exigent que les sociétés s’adaptent à de nouvelles exigences. Il y a du pain sur la planche et tout ne se fera pas en quelques semaines. Dans cette situation, les entreprises comme la nôtre

Ceci suppose-t-il des changements dans votre politique RH ? « Non, car les femmes et les hommes de qualité sont toujours difficiles à trouver ! Plus concrètement, les jeunes sans expérience ou avec peu d’expérience sont moins rares qu’il y a quelques années. Par contre, en expertise comptable ou en fiscalité, les bons profils sont et seront toujours recherchés, surtout s’ils maîtrisent l’allemand, l’anglais et le français. Existe-t-il des aspects que vous changeriez ? « Je pense que le Luxembourg doit changer de mentalité. Cela n’a rien de négatif, je considère que notre pays doit pouvoir s’adapter à un environnement de croissance qui n’est plus de 7, 8 ou 9 %. Il faut ainsi faire preuve d’esprit d’innovation, tout comme il faut s’intéresser au monde extérieur et le comprendre. Nous ne pouvons pas continuer à gérer notre économie et nos entreprises de la même manière que ces vingt dernières années. Nous devrons, à l’avenir, montrer que nous sommes capables de jouer nos cartes maîtresses. Le Luxembourg a beaucoup d’atouts, à lui de les utiliser. Cependant, je ne vois pas beaucoup de signes encourageants. Les résistances au changement sont nombreuses. Il y a une peur et un manque de curiosité ! C’est sur ce deuxième aspect qu’il faut travailler : susciter la curiosité. Enfin, le Grand-Duché a la particularité d’être géré par des autorités qui ne reflètent plus les réalités économiques du pays. Attention, cela pourrait créer un décalage. Pourtant, le gouvernement, et c’est de bon augure, est proactif quant à l’économie du pays. »


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