33 ICT & innovation
paperJam Business Club
Comment réussir son projet SIRH? Les systèmes d’information ressources humaines (SIRH) se déploient progressivement dans toutes les entreprises. On leur demande, à la fois, de faciliter la gestion des tâches répétitives, mais également d’élargir le panel des services offerts aux collaborateurs de l’entreprise. Quelles sont les spécificités d’un projet SIRH? Quelles personnes doivent être impliquées? Quels sont les services et fonctionnalités disponibles? Toutes les entreprises ont-elles intérêt à mettre en place un tel système? Comment s’assurer de la confidentialité des données personnelles et sensibles? Quelles sont les erreurs à éviter? Quelles sont les meilleures pratiques?
Gilbert Renel (Deloitte Luxembourg): «Les SIRH sont souvent considérés comme des ‘nice to have’ alors que les bénéfices apportés sont en fait indéniables.»
Workshop: 17 mars de 8h30 à 13h. Inscription: www.club.paperjam.lu Intervenant: Gilbert Renel (Deloitte Luxembourg).
Gilbert Renel
«Une plus grande efficience» Les systèmes IT peuvent participer à l’amélioration de la gestion des ressources humaines. En facilitant le travail administratif, mais aussi en améliorant les processus et l’autonomie des collaborateurs.
Vincent Ruck (interview), Olivier Minaire (photo)
Monsieur Renel, quelles sont les difficultés spécifiques aux projets touchant aux systèmes d’information ressources humaines (SIRH)? «Les projets SIRH n’ont pas de difficultés spécifiques, si ce n’est que, contrairement à des systèmes de finance, par exemple, les organisations pensent souvent pouvoir s’en passer, car les difficultés et coûts de mise en œuvre leur semblent souvent trop élevés au regard des bénéfices attendus. Alors que les systèmes comptables sont estimés incontournables, les SIRH sont souvent considérés comme des ‘nice to have’. Alors que les bénéfices apportés sont en fait indéniables. On peut tout de même noter deux aspects bloquant. Le premier concerne la gestion du changement, qui doit débuter bien avant que le projet ne soit lancé. Le second concerne l’intégration dans l’architecture informatique existante, dont l’interfaçage avec les autres systèmes d’information, comme le time management, la gestion des salaires, la comptabilité, voire l’ERP déjà en place. Cette difficulté a empiré avec l’arrivée du web 2.0.
Les services RH sont-ils sensibles à l’intérêt d’un système d’information dédié, ou faut-il encore les convaincre? «Les initiatives pour le lancement d’un SIRH se font souvent par d’autres entités, telles que le senior management, l’informatique, la finance ou les services organisations. Ils recherchent, à travers ces projets, une plus grande efficience des processus, de la structure organisationnelle, de la gestion des coûts ou de la qualité des données, pour des éléments qui, à un moment, les concernent, dans le cadre de projets allant audelà de la sphère RH. Les ressources humaines sont sensibilisées, mais le cheminement consistant à lancer l’initiative, établir un business case, puis définir les besoins des utilisateurs, pour enfin convaincre les autres parties prenantes semble plus difficile parfois pour eux à entreprendre que pour d’autres entités. C’est tout simplement que ces dernières sont plus habituées à initier et à faire accepter de tels projets au sein des entreprises. Comment les SIRH ont-ils évolué ces dernières années? En quoi le ‘web 2.0’ est-il source de difficultés supplémentaires? «Les SIRH avaient pour objectifs principaux, au départ, de rationalipaperjam | Mars 2011 | Management
ser la gestion administrative, d’améliorer la qualité des données RH et d’intégrer dans un seul et unique système tous les processus RH. Depuis l’arrivée du web, tout SIRH qui se respecte propose un volet ‘self-service’, permettant aux employés et aux managers de gérer et d’avoir un accès direct aux données et fonctionnalités pertinentes pour la gestion de leur situation et celle de leurs équipes. L’arrivée du web 2.0 a en fait eu peu d’impact direct en tant que tel, mais plutôt un impact indirect certain: les environnements mis à disposition des utilisateurs se sont démultipliés et complexifiés, ce qui rend plus délicat l’intégration avec les SIRH. Quel est le profil des entreprises ayant le plus grand intérêt à adopter un SIRH? «Notre expérience est qu’un SIRH, tel qu’Educos proposé chez Deloitte Luxembourg, devient intéressant pour une entreprise de 50 à 100 employés. Et l’intérêt est d’autant plus grand lorsqu’il y a des catégories d’employés diversifiées, des éléments de rémunération variés ou des systèmes de gestion des données non connectés. Sur un plan plus stratégique, les employeurs qui souhaitent donner plus d’autonomie aux collaborateurs et améliorer la gestion de leurs talents y ont également un intérêt.»