paperJam economie & finances juillet aout 2009

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Atoz, de A À Z  Le cabinet Atoz vient de recevoir, pour la quatrième année consécutive, le prix du meilleur cabinet de conseil fiscal du Luxembourg, décerné par International Tax Review. Créée il y a cinq ans, en 2004, autour de Norbert Becker, président du conseil d’administration, la société a pris une place de taille dans le paysage économique et financier du pays. Au 1er janvier dernier, son managing partner historique, Alex Sulkowski, a cédé son siège à un des autres associés fondateurs, Keith O’Donnell, unanimement choisi par ses pairs pour diriger le cabinet. Une mission d’autant plus complexe qu’en termes de fiscalité, dans l’environnement législatif et réglementaire international actuel, ingénierie est trop facilement assimilée à fraude…

Keith O’Donnell

Irlandais d’origine, le nouveau managing partner d’Atoz a toujours baigné dans la fiscalité. Cet ancien d’Arthur Andersen et d’Ernst & Young dirige, aujourd’hui, le plus important cabinet de conseil fiscal du Luxembourg. A ses yeux, l’incertitude qui prévaut actuellement dans les milieux économiques et financiers ne doit pas être source de paralysie dans les prises de décision.

«Un Échec dans la certitude n’implique pas la certitude de l’Échec» Jean-Michel Gaudron (interview), Andrés Lejona (photos)

Monsieur O’Donnell, Atoz a été créé à la mi-2004. A quand remonte exactement sa genèse? «Cela date probablement de l’explosion d’Arthur Andersen, en 2002. J’étais, à l’époque, associé international dans cette firme et il y avait déjà eu, à un niveau mondial, une réflexion menée en vue de créer un cabinet spécialisé en fiscalité à l’échelle internationale. En quelque sorte, nous aurions pu faire renaître le Phœnix de ses cendres. Mais cela n’a finalement pas pu se faire de la sorte, pour diverses raisons. Le germe de l’idée était néanmoins planté dans la tête de bon nombre d’associés.

Au Luxembourg, les activités d’Arthur Andersen ont été reprises par Ernst & Young… «Oui, comme dans une soixantaine de pays. Il se trouve d’ailleurs que c’est Norbert Becker qui a piloté les opérations d’intégration pour toutes ces entités. Mais dans le monde post-Arthur Andersen et post-Enron, il y a eu, notamment, la législation Sarbanes-Oxley imposant une séparation des tâches entre les métiers du conseil et de l’audit. En tant que fiscalistes, nous nous sommes sentis progressivement assez mal à l’aise au sein d’un cabinet faisant également de l’audit. Nous cherchions, d’un côté, à mettre en place des stratégies fiscales basées sur le long terme avec nos clients, mais d’un autre côté, nous étions paperjam  | Juillet-Août 2009 | ÉCONOMIE & FINANCE

susceptibles, du jour au lendemain, de devoir abandonner un client dans un pays sous prétexte que nous avions décroché un contrat d’audit pour une autre entité du groupe, ailleurs dans le monde. Il y a eu de longues discussions avec Ernst & Young, aussi bien au Luxembourg qu’à l’international, et nous avons rapidement constaté qu’il n’était pas possible d’envisager de pouvoir faire quelque chose au sein même du réseau. La décision de fonder Atoz a alors été prise… Comment s’est passée la transition? «Aux premiers jours, nous étions à six, tous issus d’Ernst & Young, avec, en exagérant à peine, un ordinateur et deux cartons. Aux côtés de Norbert Becker, }  86


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