paperJam mars 2008

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P l ay t i m e · E n t r e t i e n - p a s s i o n S

Fascination pour la beauté, l’aboutissement technique? «Il y a un côté, un volet qui inclut la technique, et plus manifestement dans les armes de guerre. Prenez l’exemple des chars de combat, si vous suivez l’histoire militaire il est impossible de s’en démarquer. C’est intéressant cette relation de l’homme à l’arme et ce que cela a impliqué dans notre évolution. Bien que les armes soient des instruments de mort, elle ont toujours donné, j’ose à peine dire, une évolution civilisatrice. C’est un fait qu’à chaque guerre, la créativité dans les armes apporte un nouveau seuil scientifique. Les exemples sont nombreux. Et la compétition permanente entre l’arme et l’armure? «Le paroxysme de ce que vous venez d’énoncer, ce fut ce qu’on a appelé ‘la guerre froide’ où chaque fois qu’une fusée à charge nucléaire était inventée, la partie adverse concevait une autre fusée pour la détruire. C’était à tel point qu’on avait les moyens de détruire la terre plus de 100.000 fois. Mais les stratèges en sont revenus et on a constaté que pour envahir et contrôler un pays, il n’y a pas de substitut à l’homme. Nombreux sont les exemples, le Vietnam, l’Irak, où les énormes moyens techniques engagés n’ont pas mené à la victoire. Conclusion, l’arme ne remplace pas l’homme? «Certainement pas, si l’homme ne passe pas à l’action. Se retrancher dans un camp fortifié, concept un peu moyennâgeux, est une stratégie qui ne marche pas. Quel genre d’armes collectionnez-vous et quelles sont les lois et réglementations en vigueur? «J’aime les armes blanches, c’est un tout autre sujet et les armes à feu, de poing ou fusils. Précisons bien que la loi permet de les collectionner. En 1992, j’ai failli acheter, dans une foire belge, un canon Bofor à affût quadruple, mais (rires) ma femme a poussé de hauts cris et puis, ça aurait posé un problème… avec les voisins! Si j’étais milliardaire, avec une grande propriété et de vastes hangars, j’aurais même collectionné des chars. On peut acquérir un char Centurion pour 5.000 livres sterling. En état de marche? «Oui mais ‘démilitarisé’. On vous le livre et vous pouvez vous promener avec. Pour en revenir avec la réglementation, j’ai un permis de tir sportif qui me permet d’avoir des armes et de les utiliser dans le club, pas de les porter, sauf de

la maison au club. J’ai un coffre dans lequel j’enferme les armes. Cela fait aussi partie des exigences réglementaires. J’ai cinq fusils et dix armes de poing, des armes modernes avec lesquelles je m’entraîne et des armes de collection, comme ce pistolet Walter P38 dont le numéro de série appartient aux unités qui ont subi le siège de Stalingrad. J’ai aussi un Webley Scott qui a fait la guerre du désert dans l’armée britannique, pas celui de Lawrence d’Arabie, mais de la même époque. Deux catégories pour les armes de poing, les revolvers à barillet et les pistolets qui sont des armes dites automatiques mais qui ne le sont pas en réalité, avec des chargeurs de 10 ou 15 balles. Il y a les fusils militaires et les fusils pour le tir sportif qui peuvent être utilisés pour la chasse. Vous faites un parallèle assez serré entre les armes et l’Histoire! «Absolument, je place ma passion dans ce contexte et je m’identifie profondément à toutes ces périodes. J’essaye de ne jamais oublier. Vous faites partie d’un club de tir? «Oui, celui d’Hesperange. J’ai fait longtemps partie du club d’Audun-le-Tiche et d’Habayla-Neuve. Vous décidez d’aller vous entraîner, prenezvous une ou plusieurs armes? «En général plusieurs, mais je ne tire pas au fusil car on ne peut pas faire les deux en même temps. Il y a des horaires imposés et il faut faire un choix. Dans mon choix, j’inclus toujours mon revolver de prédilection, le Smith & Wesson. Je l’affectionne particulièrement, je l’ai bien en main, une arme puissante. Je prends aussi un pistolet automatique, chaque fois différent et je tire avec les deux, en général

50 balles de chaque. J’éprouve un grand plaisir à entendre la détonation, à sentir l’odeur de la cordite, c’est très physique. Après 100 balles, il faut dire que je suis fatigué. Avez-vous des instructeurs ou des conseillers? «On se donne des conseils entre nous. A ­Hesperange, ce sont des tireurs chevronnés, une communauté très expérimentée. Il y a, pour les jeunes, une formation au tir commençant avec le fusil à plomb qui leur permet d’entrer dans l’équipe nationale et de passer ensuite à des armes plus sérieuses. C’est très encadré et surveillé. On organise aussi des compétitions de tir rapide, de précision. Il y a aussi la catégorie d’armes militaires de la seconde guerre mondiale, certains tirent au Mauser, arme d’une précision admirable. Acheter une arme, comment procéder? «Il faut tout d’abord s’inscrire dans un club, y être accepté. A partir de là, vous faites une demande de permis et une enquête est déclenchée. Un certain nombre de critères est appliqué et si cet examen est réussi, l’accord est donné pour une arme de petit calibre (.22). Vous êtes astreint à vous entraîner pendant une année, vous inscrivant chaque fois sur un registre, selon un processus très contrôlé par la police. S’il est constaté que vous ne tirez pas avec l’arme durant cette période, le permis est retiré. Après cette première année réussie, vous pouvez demander une arme plus puissante. Les armes automatiques sont interdites, sauf celles de la catégorie ‘de collection’, mais avec lesquelles vous ne pouvez ni vous entraîner au tir, ni sortir du domicile». Voilà une conclusion bien rassurante! || Propos recueillis par Jacques Demarque

Quatre «Coups de cœur»

Smith & Wesson .357 Magnum Barillet à sept balles, très puissant. Simplifie la logistique, car les mêmes cartouches peuvent être utilisées dans ma Winchester. Son canon de six pouces permet une bonne précision. Plus le canon est long, plus l’arme est précise. Très lourd, mais bonne prise en mains.

Ruger Marlin .444 La puissance de cette arme est très élevée. Une cartouche pèse 111 g. Arrête un éléphant. On l’utilise, notamment au Canada, pour la chasse à l’ours, augmentant le côté danger de l’aventure, car on doit s’approcher à un maximum de 50 mètres. On ne doit pas rater!

CZ 85 9 mm Affectionnée par la C.I.A. Chargeur de 15 balles. Bonne prise en mains, très précise à 25 m. Pour le tir d’action, offensif. Arme facile à entretenir, robuste, deux qualités appréciées par les agents secrets. J’en possède deux absolument identiques.

Winchester 70A Calibre .308, appelée Varmint par les SWAT américains. Pour le tir de précision. Utilisée par les chasseurs, peut abattre facilement un animal à 300 m. A servi sur plusieurs théâtres d’opérations. Pèse 12,500 kg, d’où le ½ pied. Lunette de visée.

Fouad Edmond Rathle SVP & Branch Manager – GarantiBank 8, place Winston Churchill Tél: 22 33 21 200

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