paperJam janvier 2006

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[ 118 >>] ils ont appris beaucoup ces dernières années. Ils prennent régulièrement contact avec l’OAI lorsqu’ils travaillent sur un nouveau règlement», constate M. Weisgerber. Le Luxembourg accuse un retard certain par rapport à l’étranger. «L’Allemagne a commencé, il y a 10-12 ans, à construire des maisons basse énergie», ajoute-t-il. «En Autriche, dans la région située entre l’Allemagne et la Suisse, 60% du volume construit se fait selon le principe de la basse consommation d’énergie», précise M. Schmitz. Au Luxembourg, le premier projet du genre s’est concrétisé fin des années 90, avec le bâtimentvitrine de l’Agence de l’Énergie à Remerschen.

Rapport qualité/prix La différence entre maison passive et basse énergie est très claire, elle est fondée sur la consommation annuelle des maisons. Cependant, le terme «passif» se veut quelque peu trompeur dans la mesure où cette maison nécessite tout de même un chauffage d’appoint pour certaines périodes hivernales et qu’elle consomme 30 kWh au m2 par an. Une maison basse énergie consomme, elle, 60 kWh au m2 par an, alors qu’une habitation traditionnelle en utilise entre 100 et 120 et les anciennes bâtisses entre 180 et 200. Pour l’heure, on trouve très peu de maisons unifamiliales passives, car plus on tente de diminuer la consommation d’énergie et plus l’effort constructif, financier et technique devient important. «Si on veut une vraie maison passive, qui ne consomme rien, on atteindra des coûts de construction énormes. Globalement, pour notre pays, cela a plus de sens de pousser à construire des habitations basse énergie», conseille M. Schmitz. À titre de comparaison, une maison basse consommation d’énergie – comportant un système de ventilation contrôlé, un double vitrage normal avec couche de gaz intégrée et des châssis de fenêtre à double joint –, engendre un surcoût de 15% par rapport à une maison neuve bien construite. Un investissement amorti, en fonction du prix du pétrole, sur une durée de 10 à 15 ans. Quant à la maison passive – qui nécessite un triple vitrage, une isolation des murs qui passe de 15 à 30 cm et des techniques de construction plus complexes et onéreuses –, le surcoût atteint 25 à 30% et son amortissement dépendra du type d’utilisation. Cependant, ces écarts devraient s’amenuiser avec le temps. Le marché réagit très vite aux nouvelles tendances et, si la demande augmente, les prix diminuent. «Le potentiel d’économie est nettement supérieur dans les grands bâtiments que dans les maisons unifamiliales. Il faut que tous participent, autant les privés, qui sont encouragés par les subventions, que les pouvoirs publics ou les entreprises», ajoute-t-il. [>> 122] 120

Les subventions sont financées par le fonds de compensation, qui répartit entre les gestionnaires de réseaux électriques les surcoûts engendrés par la production d'électricité basée sur les énergies renouvelables ou sur la cogénération. Ces coûts sont répercutés sur les consommateurs finaux. La contribution des particuliers a augmenté de 0,82 à 1,26 cent par kWh, alors que celle des professionnels a diminué de 0,82 à 0,46 cent par kWh et que la participation des entreprises grosses consommatrices d’électricité n’est, elle, que de 0,075 cent par kWh, afin de «sauvegarder leur compétitivité au niveau international». En 2004, le rachat de la production d’énergie électrique basée sur les énergies renouvelables ou sur la cogénération a coûté au fonds 17,3 millions d’euros (source ILR), contre un peu moins de 14 millions en 2003 et 8,7 millions en 2001. La part de l’énergie photovoltaïque a été multipliée par 188 entre 2001 et 2004, passant de 3.411 à 646.241 euros. Cependant, 80% des crédits attribués par ce fonds vont jusqu’à présent à la cogénération.

Miser sur l’efficience énergétique «Ce sont surtout les industries qui profitent de la cogénération. Ce serait aux industriels à payer ces contributions». Henri Kox prône la séparation du financement de ces deux technologies, par l’instauration, par exemple, d’un fonds de compensation pour la cogénération, sachant qu’elle est basée sur des énergies fos-

L’avenir passera par les bâtiments à haute efficience énergétique comme cette première école passive, à Kleinbettingen.

siles (huiles, gaz), et du principe du pollueur payeur. Après la diminution de la consommation d’énergie, les subventions constituent une première solution en vue d’atteindre une part de 5,7% d’énergies renouvelables. Le budget du nouveau régime d’aides étatique, qui court jusqu’en 2007, permettra de subventionner 200 habitations individuelles et 300 appartements à efficience énergétique élevée. Leurs subventions cumulées peuvent atteindre 20 à 30.000 euros. «Le précédent règlement grand-ducal avait pour pilier principal la source photovoltaïque, dans le nouveau, il s’agit des énergies thermiques et des maisons basse énergie et passives. À l’avenir, ce sont les collecteurs solaires thermiques et les maisons à haute efficience énergétique qui nous permettront de mieux respecter nos obligations», explique M. Jean Biver, ingénieur 1re classe à l’Administration de l’Environnement. Selon cette administration, il existerait dans le pays environ 60 maisons basse énergie et passives. En ce qui concerne les aides étatiques pour les entreprises qui investissent dans la production d'électricité à partir de sources d'énergies renouvelables, elles ne peuvent dépasser 40% des coûts éligibles de l'investissement. La deuxième solution tendrait à augmenter le recours aux énergies renouvelables. En 2004, la production d’énergie électrique basée sur ces énergies s’est élevée à 190 millions; 198,7 millions provenaient de la cogénération. En 2001, on comptait, dans le pays, 54 installations de cogénération, contre 86 aujourd’hui.

Photo: Luc Deflorenne

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