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18.04.2005
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entreprises
Arnaque à l’annuaire Une société presque fantôme tente de tromper les entreprises répertoriées dans l’annuaire professionnel d’Editus. Une escroquerie qui leur coûterait au minimum 1.760 euros.
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ne souhaite pas bénéficier de l’offre proposée. En bas du courrier, un paragraphe de 12 lignes, écrites en petits caractères, stipule que l’ordre est réputé valable, dès lors que le formulaire est retourné signé. «Par l’apposition de votre signature, vous confirmez l’exactitude des données susmentionnées ainsi que l’enregistrement des données dans l’annuaire professionnel électronique pour une durée de deux ans, au prix de base de 879 euros montant annuel net pour une inscription de base. L’ensemble des prix est majoré du taux de TVA en vigueur. Avant de passer commande, nous vous invitons à prendre connaissance des prestations de l’annuaire professionnel à l’adresse www.annuaire-professionnel.lu». Sur ce fameux site Internet, on trouve une seule et unique page sur laquelle il est écrit entre autres: «Ici se forme dans les prochaines semaines le grand annuaire d´Internet du Luxembourg. Avec votre inscription dans le grand annuaire du Luxembourg d´Internet nous offrons aux entreprises, commerçants, entrepreneurs libres, ainsi qu´aux services une nouvelle possibilité de marketing. Car le grand annuaire d´Internet vous amène directement les clients». Nous avons volontairement laissé les fautes de français et d’orthographe. Le nom de domaine www.annuaire-pro-
fessionnel.lu a été réservé par Christina Valentic, domiciliée à Konstanz en Allemagne. La société Annuaire – Professionnel est domiciliée au 26, boulevard Royal, à Luxembourg, dans des locaux loués à Regus, spécialiste de la location de bureaux équipés, de salles de réunion et de services à la carte. Elle a été enregistrée au Registre de commerce en date du 27 janvier 2005, par un certain Jasmin Valentic. Nous avons tenté, à moult reprises, de le contacter par téléphone et par
mail, sans succès. Le numéro de téléphone de la société renvoie à un répondeur annonçant que toutes les lignes sont momentanément indisponibles et invite à laisser un message, qui reste sans suite. Alerté par ses clients, Editus a porté plainte pour plagiat, et adressé un mailing d’information à 10.000 entreprises clientes. «Même si la dénomination ‘annuaire professionnel’ n’est pas déposée, on peut très bien prouver que nous commercialisons un annuaire professionnel - les pages jaunes -, et que
nous possédons un site Internet», explique Frédéric Moreau, directeur marketing d’Editus. «Compte tenu du nombre d’appels reçus, on estime que ce courrier a été envoyé à la totalité des entreprises du Luxembourg», ajoute-t-il. En effet, l’appellation «annuaire professionnel» ne peut être protégée car il s’agit d’un nom trop générique. Par ailleurs, la dénomination «pages jaunes» a été déposée, dans tout le Benelux, par une société néerlandaise. Ce qui laisse dire à M. Moreau qu’Editus
Frédéric Moreau: «Le plagiat le plus courant est celui de l’annuaire en général. Le problème, c’est que ces démarches peu scrupuleuses portent préjudice à notre secteur».
Photo: Eric Chenal (Blitz)
CE N’EST PAS LA PREMIÈRE fois qu’Editus Luxembourg, éditeur des annuaires professionnel, téléphonique, B-to-B inter région, et Internet, constate des propositions peu scrupuleuses en direction de ses clients. Mais la dernière en date semble aussi être la plus vicieuse. Une grande partie des sociétés répertoriées dans ses pages jaunes ont reçu, par courrier, une offre d’inscription, qui ressemble fort à une arnaque, provenant d’une entreprise dénommée «Société Annuaire – Professionnel». Il s’agit d’une «demande d’inscription épreuve pour l’enregistrement de données électroniques sur l’Internet, dans notre annuaire professionnel Luxembourg», pour reprendre les termes du courrier qui, comble de l’audace, a également été adressé à Editus. Le destinataire de l’offre a le choix entre une inscription de base dans l’annuaire professionnel, ou mise en relief avec une majoration de 150 euros par an pour la mise en relief, de 199 euros pour le logo et de 45 euros pour le lien vers le site web de l’entreprise. La lettre invite le destinataire à vérifier que ses coordonnées sont exactes. Et, dans tous les courriers qui ont été portés à notre connaissance, le numéro de téléphone a été délesté de son premier chiffre. Une pratique, courante en matière d’arnaque, qui incite le destinataire à renvoyer ses coordonnées exactes même s’il