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"Nous souhaitions une fusée à plusieurs étages: le premier étage lancé par l'ABBL, puis un deuxième par les autres acteurs de la place financière et un troisième par le gouvernement, dans la mesure où cette promotion doit aller au-delà du seul aspect 'Place financière'. Les discussions ont surtout porté sur qui devait se jeter à l'eau en premier". A partir du moment où le nerf de la guerre – l'argent – était touché, on devine que les discussions ont, en effet, du être assez animées. "Il y a eu une certaine réticence de la part des banques à mettre la main à la poche", confirme Claude Marx, Directeur de HSBC Private Bank à Luxembourg. Elles payent des cotisations assez élevées et ne voulaient pas en rajouter davantage, d'autant plus qu'il n'a eu aucun geste concret de la part du gouvernement, si ce n'est la promesse d'une participation ultérieure". L'argument souvent avancé était, connaissant le poids de la place financière dans l'économie du pays, de – légitimement – se poser la question de savoir pourquoi ce secteur, qui a tellement donné depuis tant d'années, devait financer ce plan d'action tout seul... "Surtout que le coût de ce plan est, finalement, ridiculement petit par rapport à la construction d'un centre sportif ou d'un musée, note M. Marx. Cela ne veut évidemment pas dire que le pays ne doit pas investir dans de telles infrastructures, mais vis-à-vis d'un secteur qui a grandement contribué au bien-être et au développement du pays, on est en droit d'en attendre un minimum de soutien".
L'ABBL hors-sujet? Amorcé, la première année, par cette enveloppe de 2,38 millions d'euros, le plan de promotion de la place financière devrait, chaque
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Photo: Eric Chenal (Blitz)
dossier PLACE FINANCIERE
Claude Marx (HSBC Private Bank): "L'heure n'est plus aujourd'hui à se quereller, à se demander pourquoi on n'a pas fait certaines choses plus tôt et qui aurait dû faire quoi... Il faut regarder vers l'avant et y aller".
année, nécessiter un budget de 1,5 million d'euros. "Il a d'abord fallu définir la notion d'image de marque de la place en général, puis dégager des images spécifiques à certains domaines, rappelle Alain Mestat, Directeur à la Banque Privée Edmond de Rothschild et vice-président du Comité de promotion de la place financière. Il convient ensuite de disposer d'une communication efficace via Internet et Extranet, afin que tous aient le même discours au même moment. Enfin, il est néces-
saire d'avoir une action de relations publiques plus proactive, qui ne se limite pas à prendre des positions suite à des articles de presse. Il est important, par exemple, qu'il y ait une communication ciblée de toutes les nouveautés réglementaires et législatives auprès des places financières internationales que cela pourrait concerner". Approuvé aux deux tiers des voix, ce plan de promotion n'a pas vraiment fait l'unanimité et a aussi permis de mettre en lumière quelques
difficultés "internes", propres à l'ABBL. Ne serait ce qu’en raison de l’intervention d’un cabinet de consultant externe, allemand (Grolman, voir aussi paperJam de mars 2004, page 24), alors que d’aucuns auraient estimé plus naturel que ce soit les banques, elles-mêmes, qui entreprennent ce travail de réflexions fondamentales. Bernard Coucke, pour sa part, voit une autre raison d’exprimer un certain agacement: "Notre manque de représentation et d’influence