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21.05.2004

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Photo: David Laurent (Blitz)

LUXEMBOURG actualité

Jimmy de Brabant (Ă  g.) et Claude Waringo sont tous deux d’avis que la production nationale ne permet pas d’envisager d’organiser un FilmprĂ€is chaque annĂ©e...: notre chemin personnel luxoluxembourgeois. Ce n'est pas vrai. Nous faisons du cinĂ©ma strictement europĂ©en. Je crois que l'on vit vraiment dans l'Ăšre europĂ©enne et il faut faire des films pour l'Europe, pas seulement pour le Luxembourg, et espĂ©rer qu'ils puissent voyager. Ce qui ne veut pas dire que l'on ne peut pas traiter de sujets luxembourgeois". Un discours que le ministre chargĂ© des Communications, François Biltgen, prĂ©fĂšre tempĂ©rer, estimant que le cinĂ©ma national existe bel et bien, "mĂȘme s’il est rĂ©alisĂ© en coproduction. Ce sont les his-

toires originales issues de la vie et du patrimoine socioculturel national qui font rĂ©ellement dĂ©faut. Ce sont ces projets lĂ  que nous voulons soutenir et nous leurs accordons une attention particuliĂšre comme ce fut le cas avec les 'chĂŽmeurs'. Plusieurs scĂ©narii bien de chez nous sont en cours d’élaboration". Et de citer en exemple Perl oder Pica, de Pol Cruchten, basĂ© sur le roman de Jemp Hoscheit. "NĂ©anmoins, nous ne pouvons financer les productions Ă  100%, regrette le ministre. Pour ce faire, nos budgets devraient ĂȘtre au moins quadruplĂ©s".

Jimmy de Brabant, lui, se pose encore la question de savoir ce qu'est, Ă  proprement parler, un scĂ©nario luxembourgeois ou un scĂ©nario anglais, qui s'attacherait Ă  la culture et la langue du pays. "Je ne sais pas comment je financerais un film en luxembourgeois, notet-il. Pour moi, le Luxembourg, c'est trĂšs international et cela l'a toujours Ă©tĂ©. Peut-on parler de cinĂ©ma luxembourgeois ? Peut-ĂȘtre, parce que il y a des productions. Moi, j'ai deux projets avec deux metteurs en scĂšne luxembourgeois, mais les deux se tourneront en anglais et ce ne sont pas des sujets luxembourgeois".

Si M. de Brabant affiche clairement les raisons qui font qu'il y a peu de films en luxembourgeois, Claude Waringo est convaincu que "cela va venir" et assure que ce n'est pas qu'une question de financement. "C'est aussi un problĂšme de rĂ©alisateurs et de scĂ©naristes. Aujourd'hui, je ne dis pas que c'est gagnĂ© au niveau de la production, mais si on fait encore quelques changements, on pourra simplement dire: voilĂ , on les attend nos jeunes". Le cinĂ©ma "luxembourgeois" se dĂ©marque par sa professionnalisation, ce qui Ă©tait loin d'ĂȘtre le cas il y a

quelques années encore. "Sur le plan 'petite industrie', je trouve qu'il y a une excellente base, d'excellents techniciens, il y a un potentiel ici qui est réel, qui a grandi assez rapidement et qui va rester à peu prÚs ce qu'il est aujourd'hui. Il est à la taille du pays et est déjà plus important que d'autres pays européens. Il y a une vraie situation locale sur le terrain et c'est à nous (l'industrie de production, NDLR) de la maintenir et de la faire vivre", souligne M. de Brabant. Si les compétences techniques existent au GrandDuché, cela ne suffit pas pour

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