Automation Magazine nr 231 (FR)

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231 MARS - AVRIL - MAI 2023 THE LARGEST PROFESSIONAL COMMUNITY IN INDUSTRIAL AUTOMATION 11.000 SUBSCRIBERS DOSSIER COMMENT ABORDER L’EAU ? Périodique trimestriel de InduMotion asbl –53e année MarsAvrilMai 2023. Distribution Turnhout –P309959 p 24 – TEO : la formation, nouvelle forme de recrutement p 28 – Aquafin-ingénieure Marjolein Weemaes : «  Quand la technologie renforce le réseau d’égouttage pour l’avenir.  » p 38 – Comment la technologie peut-elle aider les travailleurs?

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PAS D’EAU, PAS DE PROSPÉRITÉ !

Un approvisionnement en eau adéquat détermine le rythme de notre économie. Pas d’eau ? Pas de travail ni de prospérité. Une étude récente indique que les 15 secteurs les plus gourmands en eau représentent un emploi sur quatre en Flandre. Ces secteurs à forte consommation d’eau sont largement localisés dans l’industrie manufacturière, qui crée indirectement plus d’emplois. Mais il y a une bonne (petite) nouvelle : en Belgique, le stress hydrique est passé de 73,13 à 54,07 % entre 2010 et 2019.

Un approvisionnement efficace en eau à un prix compétitif est économiquement crucial, notamment pour attirer les investissements internationaux. Le Ministre flamand de l’Economie et de l’Innovation Jo Brouns souligne que l’industrie peut également apporter une contribution dans la lutte contre la sécheresse. « Voilà pourquoi nous avons également investi 10 millions d’euros ces deux dernières années dans le Blue Deal et les mesures d’économies d’eau dans les entreprises. Nous avons également lancé les scans de l’eau que les entreprises peuvent demander pour avoir un meilleur aperçu de leur consommation d’eau et ainsi les sensibiliser à une gestion durable de l’eau dans leurs processus. »

Ce qu’il ressort du dossier central de ce nouveau numéro d’Automation Magazine, c’est la prise de conscience que la consommation d’eau a un impact économique majeur. Le message général est que les eaux de pluie doivent s’évacuer le plus lentement possible vers les grands cours d’eau. De cette manière, elles pourront mieux s’infiltrer dans les couches du sol. Comme vous le lirez, la modernisation du réseau d’eau potable bat son plein dans le pays. La Wallonie fait ici figure de pionnière avec la Société wallonne des eaux qui transforme le réseau en une référence.

L’innovation technologique est également avancée comme solution à nos pénuries d’eau. Des essais ont même lieu pour transformer l’eau de mer en une eau douce/potable par le dessalement. Mais la consommation d’énergie nécessaire freine le développement à grande échelle de telles techniques, tandis que le problème des flux résiduaires doit être mieux abordé. Mais la technologie ne s’arrête pas. Le producteur Farys à Ostende a inauguré une installation qui transforme l’eau saumâtre – un mélange d’eau douce et d’eau de mer – en de l’eau potable. « L’eau devient rare et nous recherchons des manières de diversifier et de renforcer notre approvisionnement en eau potable », dit-on chez Farys.

Une étude sur l’importance socio-économique de l’eau en Flandre montre que le coût total de l’eau pour la livraison et l’épuration auprès des entreprises flamandes s’élevait en

2020 à 934 millions d’eau, soit une augmentation de 18% par rapport à 2010. La chimie, l’agriculture, l’alimentaire/ les boissons, l’énergie et la cokéfaction paient la plus grande partie, soit 381 millions d’euros par an ou 41% de la facture d’eau commune annuelle totale. Les secteurs qui ressentent le plus la hausse du prix de l’eau sont l’extraction minière, la cokéfaction et le métal. Le coût élevé de l’eau a le plus grand impact sur la marge du résultat d’exploitation.

En Belgique, le stress hydrique est passé de 73,13 à 54,07 % entre 2010 et 2019. Le stress hydrique est le rapport entre la quantité d’eau douce utilisée et la quantité disponible. Une région présente un stress hydrique lorsque ce chiffre dépasse 25%. Malgré une utilisation plus efficace de l’eau, le stress hydrique en Belgique reste préoccupant.

En Flandre, le Blue Deal fait de gros efforts pour poursuivre la tendance à la baisse, mais le chiffre élevé montre qu’il faut plus de détermination pour rendre le système d’eau durable. La Flandre aspire à réutiliser autant d’eau que possible d’ici 2040 avec le Plan d’adaptation au climat, afin que l’industrie ne doive compter sur l’eau potable et les eaux souterraines au minimum.

Le secteur flamand de l’eau s’est réuni au sein de Fluid Crew, une initiative commune ouverte à tous ceux qui veulent soutenir l’idée ‘Une goutte ne déplace peut-être pas les montagnes mais sept millions le peuvent’. Elle est notamment soutenue par le Vlaams Kenniscentrum Water (Vlakwa), le Blue Deal flamand, la fédération des entreprises d’eau potable et les gestionnaires d’égouts (AquaFlanders), la fédération du secteur flamand des technologies de l’eau, le VITO WaterKlimaatHub, B-IWA et CAPTURE Resources. Notre économie dépend d’une eau disponible en quantité suffisante et de qualité correcte. Le stress hydrique reste cependant élevé. Via ce numéro, Automation Magazine contribue à la recherche d’une consommation d’eau plus efficiente.

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AUTOMATION MAGAZINE MARS 2023 / 3 PAR HUGUES MAES / PRÉSIDENT INDUMOTION EDITO

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INDUMOTION

InduMotion asbl est l’association professionnelle des entreprises spécialisées dans l’automatisation d’industrie et des systèmes d’entraînement (électriques, hydrauliques, mécaniques, pneumatiques), actives comme fabricant, importateur officiel ou distributeur sur le marché Belge.

Membre du Comité européen CETOP.

asbl InduMotion

Provinciesteenweg 9 – 3150 Haacht

TVA BE0431 258 733

Secrétariat : Gerda Van Keer, tél. +32 471 20 96 73 gerda.vankeer@indumotion.be info@indumotion.be

CONSEIL D’ADMINISTRATION

Hugues Maes (SMC Belgium) : Président

Bart Vanhaverbeke (Voith Turbo) : Vice-Président

Marcel De Winter (Service-Hydro) : Secrétaire général

Guy Mertens (Act in Time) : Trésorier

Vincent De Cooman (WITTENSTEIN): Administrateur

Luc Roelandt (Stromag) : Administrateur

Jean-Marc Orban (Festo) : Administrateur

Pieter Vansichen (Cobotracks): Administrateur

VÉRIFICATEURS AUX COMPTES

Adriaan De Potter (Protec)

Maciej Szygowski (Doedijns Fluid Industry)

P3 EDITO Pas d’eau, pas de prospérité !

P5 CONTENU

P6 DOSSIER Dans quel état est notre réseau d’eau potable?

P23 Nouveau membre InduMotion: Apex Dynamics

P24 TEO : la formation, nouvelle forme de recrutement

P26 Une robe hightech reflète les émotions de la soprano

AUTOMATION MAGAZINE

Automation Magazine est un périodique trimestriel de l’association InduMotion asbl. Le magazine paraît quatre fois par année (mars, juin, septembre et décembre).

RÉDACTION redactie@automation-magazine.be www.automation-magazine.be

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vzw InduMotion Provinciesteenweg 9 – 3150 Haacht info@indumotion.be www.indumotion.be

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© InduMotion 2023

Photo de couverture © txt

P28 INTERVIEW Aquafin-ingénieure Marjolein Weemaes: « Quand la technologie renforce le réseau d’égouttage pour l’avenir. »

P32 BECKHOFF : Automatisation sûre et durable des installations d’hydrogène

P35 Fini les programmations longues avec les cartes de pilotage igus

P36 CestGenial : « À peine 23 % des travailleurs dans l’industrie sont des femmes. »

P38 Comment la technologie peut-elle aider les travailleurs?

P43 Siemens TIA Portal V18, entrez dans le futur de la visualisation

P45 AGORIA Le baromètre de l’industrie technologique toujours stable en janvier

P46 PRODUITS

P48 InduMotion visite une collection d’art chez Katoen Natie

P49 TECHTELEX

P50 CONCLUSION

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2023 / 5
CONTENU

DANS QUEL ÉTAT EST NOTRE RÉSEAU D’EAU POTABLE

?

Boire de l’eau du robinet est un geste naturel. L’eau potable est un besoin vital pour assurer notre survie, tout comme l’oxygène. Toutefois, le maintien d’une eau de qualité et son approvisionnement sont des exploits quotidiens. La technologie veille à ce que la qualité variable et les fluctuations de l’approvisionnement n’affectent pas la livraison du produit fini. Dans ce dossier, nous faisons le point : dans quel état

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est notre réseau d’eau potable ?

Quelles sont les types de filtration que subit l’eau avant de jaillir de notre robinet et quels sont les défis (climatiques) qui nous attendent ?

En Belgique, l’eau potable provient pratiquement de deux sources. Il y a d’une part les eaux de surface qui proviennent des cours d’eau, des sources et des lacs et d’autre part les eaux souterraines. Pour l’eau de surface, la part du lion en Flandre revient au canal Albert qui est alimenté par la Meuse. Les eaux souterraines proviennent essentiellement de l’infiltration des eaux de pluie dans le sol et nous rencontrons de nombreux problèmes depuis quelques années.

La Prof. Dr. Ir. Marijke Huysmans est une autorité dans le domaine de l’hydrologie des eaux souterraines. Elle nous explique où le bât blesse: « La Flandre, en particulier, est une région pauvre en eau si on considère le rapport entre l’eau disponible et la demande des ménages, de l’agriculture et de l’industrie. À l’échelle mondiale, et dans le cas d’une année normale, seuls 22 pays ont un indice de stress hydrique plus élevé. » Il en va autrement en Wallonie car il y a plus de captages et d’infiltrations d’eau, et la région est moins peuplée et moins industrialisée.

« La Flandre est densément peuplée et suite à son haut degré de développement, la demande en eau potable et en eau de processus de l’industrie et de l’agriculture est plus importante. D’autre part, nous n’avons aucune influence sur l’offre en eau provenant des rivières et des précipitations. Comme la Flandre a d’importantes surfaces revêtues, l’eau de pluie a difficile à s’infiltrer et à percoler dans le sol. Le changement climatique est un autre facteur important. La disponibilité de l’eau, déjà faible, va subir une pression plus forte. Les cours d’eau en Flandre sont directement alimentés par l’eau de pluie et indirectement par les eaux souterraines. S’il ne pleut pas pendant une longue période et que les eaux souterraines passent sous le niveau requis, les cours d’eau s’assèchent inévitablement, même si on ne pompe pas d’eau. »

« Le message général est que l’eau de pluie doit s’écouler vers les grands cours d’eau aussi lentement que possible. Par l’élévation structurelle du niveau des eaux souterraines, les cours d’eau pourront retenir l’eau plus longtemps, même en période de sécheresse. En outre, la structure du cours d’eau et du paysage peut être adaptée en plaçant par exemple des barrages. »

Qu’est-ce qui est le plus efficient : pomper moins ou veiller à une meilleure infiltration? Marijke Huysmans: « La Vrije Universiteit Brussel a calculé comment le niveau des eaux souterraines dans le sous-sol peu profond de la province du Limbourg pourrait changer si on pompait plus ou moins ou si plus ou moins d’eau pouvait s’infiltrer pour alimenter les eaux souterraines. L’université a utilisé des modèles d’eaux souterraines à grande échelle. Les résultats sont les suivants : si on pompe 20% en moins, la nappe phréatique dans la province du Limbourg augmenterait de 5 cm en moyenne. Si l’alimentation en eaux souterraines augmenterait de 20% par une meilleure infiltration, le niveau moyen dans les aquifères peu profonds de la province du Limbourg augmenterait de 55 cm, soit onze fois plus qu’avec un pompage de 20%. »

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2023 / 7
DOSSIER
Vue panoramique de la station d'épuration Antwerpen-Zuid.
PAR SAMMY SOETAERT

L’EAU DE MER, UNE SOURCE ALTERNATIVE ?

Près de 97% de l’eau sur terre se trouve dans la mer et les océans et le dessalement semble être une idée séduisante. Mais des obstacles majeurs s’opposent à cette solution.

La consommation d’énergie nécessaire au dessalement est un facteur qui entrave le déploiement de telles techniques à grande échelle, tandis que la problématique des flux résiduels doit être mieux abordée. Mais ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain car la technologie évolue aussi dans ce domaine.

Le producteur Farys à Ostende a ainsi inauguré une installation qui transforme l’eau saumâtre – un mélange d’eau douce et d’eau de mer – en de l’eau potable. « L’eau devient rare et nous recherchons des manières de diversifier l’approvisionnement et de le rendre durable. De plus, la situation géographique est complexe en Flandre. La quasi-totalité de notre production d’eau potable se trouve dans l’est du pays, principalement au canal Albert. Le transport vers le reste de la Flandre est coûteux et jusqu’à récemment, nous n’avions pas d’alternative. Nous voulions trouver un moyen de contourner ce problème », dit-on.

La solution est un développement interne. Farys a combiné et affiné plusieurs techniques existantes. Wim Jacobs, directeur exécutif Production & Transport de Farys, nous explique cela.

L’innovation semble être la clé de la solution : « Nous avons construit une installation de traitement d’eau d’une capacité initiale de 500 m³ à l’heure que nous pourrons augmenter à 1000 m³ à l’heure à terme. Sur une base annuelle, cela représente une capacité de 8 millions de m³. Depuis Ostende, nous soutirons de l’eau dans le canal Bruges-Ostende que nous transformons en une eau potable dans l’heure qui suit. »

« Nous appliquons plusieurs filtrations en série et déployons plusieurs techniques. L’eau du canal passe d’abord par un tamis à racleur de 3 mm. Un double tamisage mécanique a ensuite lieu de respectivement 1 et 0,25 mm, suivi d’une filtration membranaire où la microfiltration retient les particules en suspension et les grandes bactéries. Une osmose inverse est ensuite réalisée pour éliminer les matières dissoutes, les virus et les bactéries résiduelles. À ce stade, nous disposons d’une eau déminéralisée qui n’est pas encore potable. »

« Après une filtration via un charbon actif, le processus de reminéralisation est lancé. Des granulés de chaux sont dissous dans l’eau pour ajouter les minéraux nécessaires. L’eau est amenée au bon pH. Le résultat final est une eau parfaitement potable. »

« En soi, ces techniques de filtration ne sont pas nouvelles mais nous avons réussi à optimiser cette chaîne ‘multi-barrières’ entre le pompage de l’eau dans le canal et la production d’eau potable. Nous en tirons de beaux avantages. Tout d’abord, le

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Le dessalement de l’eau de mer n’est pas la meilleure solution mais l’eau saumâtre offre des opportunités intéressantes.

Au-dessus:

Farys a développé un système innovant en combinant et en optimisant plusieurs techniques.

Droite:

Aperçu de l’installation d’osmose inverse.

processus est rapide : après environ une heure, l’eau du canal est potable. Deuxièmement, la consommation d’énergie est limitée. C’est important pour la rentabilité de l’installation car grâce à ce développement, produire de l’eau potable sur place coûte moins cher qu’un transport sur une longue distance. »

« Enfin, l’installation peut traiter diverses qualités d’eau, ce qui est un grand avantage par rapport à d’autres systèmes. En périodes de fortes précipitations, l’eau est douce, en période de sécheresse, l’eau est saumâtre et lors de calamités, l’eau du canal peut contenir des polluants. L’installation de traitement fournit la même qualité finale malgré les diverses qualités au départ. La seule conséquence est qu’il faut plus d’énergie pour alimenter le processus selon le degré de salinité et de concentration des matières dissoutes dans l’eau. »

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Centrale de production d'eau potable 1. Filtre racleur 8. Stockage 2. Microtamis 7. Désinfection 3. Microfiltration 6. Reminéralisation 4. Osmose inverse
DOSSIER
5. Charbon actif

LE RÉSEAU D’EAU POTABLE DU FUTUR EST EN WALLONIE

Dans le pays, la modernisation du réseau d’eau potable bat son plein. À la SWDE, on modernise le réseau pour en faire une installation exemplaire. Le projet doit être achevé en 2026 et il sera une référence pour les installations d’eau potable dans le monde entier. Les pays voisins sont vivement intéressés par la technologie déployée.

L’Ingénieur Industriel Bernard Daulne travaille depuis 1994 à la SWDE (Société wallonne des eaux). Il nous guide à travers les installations de l’organisation : « Les 1.340 collaborateurs de la SWDE sont responsables de 1,1 million de branchements d’eau qui desservent un peu moins de 2,5 millions d’utilisateurs. Nous couvrons aujourd’hui environ 67% du territoire wallon et nous desservons 207 des 262 communes. Nous disposons d’un propre laboratoire où des dizaines de test de qualité sont réalisés chaque jour afin de répondre à la norme de qualité ISO 17025. »

« Ces dernières années, la SWDE a repris des installations de plusieurs organisations et collectivités locales et nous gérons actuellement environ 1.000 installations. Ce chiffre est énorme et les défis sont nombreux car les emplacements sont souvent éloignés et les sites distants entre eux. Nous gérons par exemple des installations à Comines mais aussi à Arlon à 300 kilomètres de là. Par ailleurs, de nombreuses installations

Bernard Daulne:

« Grâce à ce projet, nous pouvons réagir plus rapidement dans des domaines comme les fuites d’eau et la sécurité. »

étaient vétustes et il y avait des problèmes de maintenance. Ajoutons à cela le fait qu’il y avait peu de standardisation suite à la fragmentation historique des installations entre les communes et les organisations. Cela entraînait des problèmes, notamment au niveau de la communication des valeurs de mesure qui se faisait encore avec des systèmes comme l’ISDN (réseau numérique à intégration de services). Il n’était pas non plus possible de consulter les données en temps réel. Bref, il fallait absolument revoir tout cela. »

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SWDE gère les installations d’eau potable de 207 des 262 communes wallonnes.

Lancement du projet Aveva jusqu’en 2027

« La solution est venue sous la forme d’un système de commande à distance. Nous sommes passés à un système unique et standardisé pour la commande des stations de pompage, les réservoirs et le traitement des eaux. Le système orienté objet Wonderware – connu aujourd’hui sous le nom Aveva - a été déployé. La mise à niveau fait partie d’un projet de dix ans qui s’étend de 2017 à 2027 et représente un investissement d’environ 100 millions. »

« Aujourd’hui, nos installations sont entièrement automatiques et surveillent elles-mêmes les débits, les pressions et les niveaux en permanence. Les systèmes locaux et autonomes analysent et résolvent les alarmes par l’activation ou la désactivation des pompes, l’ouverture des vannes, etc. Outre cette autonomie locale, nous avons prévu une couche supérieure pour piloter le système à distance ou reprendre la main si nécessaire. » « Un élément important de cette approche est la manière standardisée dont les données sont générées. C’est une grande amélioration car la rationalisation des données de mesure permet de mieux définir les paramètres. Il en résulte une disponibilité supérieure, une moindre consommation d’énergie et une meilleure estimation des niveaux. De plus, nous pouvons réagir de manière proactive avec des actions de maintenance préventives. »

Une automatisation standardisée

« Outre la standardisation de la communication, nous voulions simplifier la programmation des installations. Chaque installation a sa propre structure spécifique selon les besoins sur place mais il y a toujours une structure basique identique : le nombre de pompes centrifuges, les capteurs de niveau, les indicateurs de qualité, etc. Standardiser la programmation évite de devoir refaire à chaque fois le même travail. S’il faut activer à Malmédy une pompe au niveau X et faire la même chose à Mouscron mais au niveau Y, il n’est pas nécessaire

d’écrire 2 programmes distincts. Les blocs logiciels sont configurés de telle sorte qu’il suffit d’adapter les variables à la situation sur place. Avec Esco Drives, nous avons conçu une bibliothèque qui rassemble les blocs de programmation. Plus besoin de réinventer l’eau chaude. Cette méthodologie présente de nombreux avantages : il y a moins d’erreurs de programmation et on gagne du temps. »

« Au lieu d’écrire des programmes pour chaque installation pendant des semaines, une heure suffit généralement. Calculez ce que cela représente pour une organisation qui gère 1.000 installations. Nous avons déjà présenté notre système aux Pays-Bas et d’autres régions sont vivement intéressées. »

La SWDE a fait appel à Esco Drives pour aider les collaborateurs à utiliser les installations de façon optimale. L’entreprise a fourni des écrans HMI Exor qui permettent d’accéder facilement au système. François Vin (Esco Drives): « A partir de ces écrans, les collaborateurs peuvent ajuster des paramètres de manière visuelle, consulter des données, entreprendre des actions, etc. La standardisation génère un fonctionnement plus fluide. Nous avons participé à la conception de la bibliothèque avec les éléments constitutifs. Il n’est plus nécessaire de réécrire chaque programme et la bibliothèque est ouverte à d’autres parties qui travaillent avec la SWDE. »

Fuites et enregistreurs de données

Chaque année, dans le pays et ailleurs, des millions de mètres cubes d’eau potable disparaissent dans la nature à cause de fuites. Concrètement, la Wallonie a perdu 66,7 millions de m³ d’eau potable en 2021 et la Flandre 57 millions m³. Ces chiffres semblent édifiants mais il est bon de les replacer dans leur contexte. Ils sont repris dans une comparaison via l’Indice de fuite dans les infrastructures (ILI), un indicateur international qui compare les pertes dues aux fuites d’eau dans plusieurs pays.

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2023 / 11
Suite à la fragmentation historique, il y avait peu de standardisation et la gestion des installations n’était pas optimale. L’organisation travaille aujourd’hui avec une solution standardisée unique pour la commande des stations de pompage, les réservoirs et les installations de traitement d’eau.
DOSSIER

Par rapport à d’autres scores européens, la Belgique ne se porte pas trop mal. En 2021, la moyenne était de 1,1 et l’ILI montre des fluctuations importantes entre les compagnies des eaux (entre 0,34 et 1,50). L’objectif est de parvenir à un ILI moyen de 0,5 d’ici 2025. Les chiffres montrent une tendance à la baisse depuis quelques années et indiquent que les vagues de maintenance et de modernisation portent leurs fruits.

« Les fuites sont un sérieux défi à relever et nous avons également mis un projet spécifique en place », poursuit Bernard Daulne. « Via des enregistreurs de données, nous recevons quotidiennement de l’information sur les pertes,

ce qui nous permet de détecter rapidement des problèmes potentiels et de prendre des mesures ciblées. Nous avons déjà pu économiser plusieurs millions de mètres cubes. »

« Dans le même temps, il faut détecter les nouveaux problèmes de manière proactive car l’une de nos missions est la préservation de nos resources. C’est important dans le cadre de la problématique du climat. Nous sommes pleinement engagés dans la récupération de l’eau, les solutions spécifiques pour l’agriculture, etc. »

Esco Drives a aidé la SWDE à concevoir une bibliothèque avec des blocs d’automatisation qui rend la programmation nettement plus efficiente.

François Vin: « Les écrans HMI permettent d’adapter rapidement certains aspects de manière visuelle, de consulter des données, d’entreprendre des actions, … »

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Chaque installation a la même structure de base, ce qui garantit une méthodologie standardisée.

ET L’EAU INDUSTRIELLE ?

La production et l’épuration d’eau potable nécessitent plusieurs traitements dont la filtration, l’aération, la désinfection, la chloration et le dessalement. Les entreprises sont confrontées à un défi supplémentaire : quid si des processus exigent une autre qualité ou que l’eau de processus doit répondre à des normes de déversement strictes ?

L’entreprise Pantarein de Malines est active dans cette branche. Elle commercialise et loue des installations pour transformer les eaux usées en de l’eau potable ou de l’eau pouvant être déversée dans l’environnement. Les gradations sont nombreuses.

Le co-gérant Wim Mariën nous explique : « Chaque entreprise a une situation propre. Une brasserie, par exemple, possède souvent une pompe à eau souterraine. Elle transforme cette eau pour son processus de brassage avant de la rejeter en respectant la norme. L’eau utilisée qui est rejetée doit être conforme à la norme mais nous pouvons aussi la réutiliser dans des applications comme le nettoyage. Pour la brasserie, l’avantage est double : elle paie moins de redevances sur les rejets et elle peut mieux utiliser son quota maximum de pompage des eaux souterraines. »

« Les normes de rejet peuvent varier d’une région à l’autre, voire d’un cours d’eau à l’autre. De plus, la qualité de l’eau rejetée peut fortement varier. Une entreprise chimique a des besoins de traitement totalement différents qu’une entreprise de transformation de la viande. Et dans une même entreprise, la qualité peut fluctuer selon la production du moment. Voilà pourquoi le traitement des eaux usées est souvent une question de mesure et de techniques adaptées. Je vous donne un aperçu des principales méthodes. »

1 PRÉTRAITEMENT: ÉPURATION PARTIELLE AVEC UN SYSTÈME DAF (DISSOLVED AIR FLOTATION)

Une installation DAF assure un prétraitement physicochimique (coagulation et floculation) pour éliminer l’huile, les graisses, les particules en suspension et une partie des matières dissoutes (les métaux lourds par exemple) présentes dans l’eau usée. À l’étape de la coagulation, les particules colloïdales ou en suspension sont stabilisées par la neutralisation de leur charge via l’ajout d’un coagulant. On peut citer comme exemples de coagulants le FeCl3, le FeSO4, l’AlCl3, le Al2(SO4)3 et le coagulant organique. Typiquement, on ajoute 0,5 – 1,5 l de coagulant/m³ selon le degré de pollution de l’eau usée. Après l’ajout du coagulant (et la stabilisation du mélange en suspension), des flocs se forment. La coagulation est un processus rapide.

Les flocs formés sont submicroniques et ne peuvent augmenter de taille qu’en les agitant doucement pour permettre la floculation. Pour rendre ce processus plus efficient, on ajoute des floculants, c’est-à-dire des polymères à poids moléculaire élevé avec divers groupes fonctionnels. Typiquement, on ajoute 5 – 20 L floculant/m3 (0,2 % polymère)

selon le degré de pollution de l’eau usée. Les particules chargées et/ou les flocs sont attirés par les groupes de charge du polymère, créant des flocs plus grands. La floculation est un processus lent.

2 FLOTTATION

Après les étapes de coagulation et de floculation, l’eau usée est envoyée vers une unité de flottation avec de l’eau saturée en air (eau blanche). Cette eau blanche provient de l’effluent du DAF où de l’air comprimé est ajouté sous haute pression (> 5 bar). Des bulles d’air sont créées qui vont adhérer aux flocs dans l’eau usée et les ramener en surface. Un racleur en surface du DAF retire la boue et la dirige vers un bassin de boues.

Wim Mariën: « Dans les brasseries, il y a peu de graisse dans l’eau et cette étape n’est en principe pas nécessaire mais c’est le cas dans les abattoirs ou les laiteries. Notre expertise nous permet de calculer précisément la structure d’un tel processus. »

3 TRAITEMENT AÉROBIE DES EAUX USÉES

L’eau usée peut être traitée avec un système de boues activées, sauf s’il s’agit de gros volumes. Dans ce cas, il faut d’abord passer par une étape anaérobie où des bactéries déclenchent une fermentation. Le traitement aérobie pourra ensuite avoir lieu. Dans le système des boues activées, un ensemble diversifié de micro-organismes est capable, en fonction de la présence d’oxygène, de décomposer les composés organiques DCO (demande chimique en oxygène), en CO2 et en eau.

Chimiquement, cela se présente comme suit :

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2023 / 13
COD + O2 > CO2 + H2O + énergie
Photo avec à gauche des eaux usées non traitées, au centre: après la coagulation, à droite : après la floculation.
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Possibilité de liaison série

Diagnostic complet avec IO-Link

Catégorie 4 / PL e / SIL3

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4 SÉPARER L’EAU ET LES BOUES: LES TECHNOLOGIES CAS ET SBR (ET MBR)

Après l’épuration de l’eau usée par les boues activées dans le bioréacteur, il faut séparer l’eau épurée de la boue. Comme les boues ont une densité supérieure à l’eau, celles-ci vont décanter si aucune énergie de mélange ou d’aération n’a lieu dans le réacteur. On obtient alors une couche d’eau claire en surface qui peut être déversée. Ce principe est mis en œuvre de deux manières : via le CAS (procédé à boues activées conventionnel) ou le SBR (réacteur biologique séquentiel).

La technologie CAS

Le système CAS se compose de deux cuves, un bioréacteur et un clarificateur secondaire. Le mélange eau-boues s’écoule en continu du bioréacteur vers le clarificateur secondaire où, en l’absence d’énergie de mélange, les boues décantent et la couche d’eau claire supérieure est déversée (décantation dynamique). Les boues décantées sont repompées vers le bioréacteur à l’aide d’une pompe à circulation de boues.

Technologie SBR

Le système SBR (réacteur biologique séquentiel) combine la fonction de bioréacteur (épuration) et de clarificateur secondaire (décantation) dans une cuve. Pour pouvoir réunir ces fonctions dans une seule cuve, il faut les séparer dans le temps, ce qui entraîne une décantation statique. Dans un système SBR, plusieurs phases ont lieu :

• Alimentation : l’eau usée est pompée dans le réacteur tandis que les boues sont mélangées ou aérées. La charge en boues est élevée et la matière organique est adsorbée et partiellement dégradée par les boues.

• Aération : l’alimentation en boues activées est arrêtée. Le mélange et l’aération se poursuivent et les composants biologiques sont éliminés.

• Décantation : l’aération et le mélange sont arrêtés et la boue commence à décanter.

• Décharge : une pompe de décharge flottante évacue l’eau épurée du réacteur biologique.

La force de la technologie SBR réside dans le mode d’alimentation. L’alternance entre l’alimentation et l’aération permet d’obtenir une bonne structure des boues et de bonnes caractéristiques de décantation. Grâce à la bonne décantabilité, le cycle de décantation et de décharge est raccourci et la qualité de l’effluent est meilleure (moins de particules en suspension, de DCO, de N et de P).

Plus le temps d’alimentation est court par rapport au temps d’aération, plus les caractéristiques de décantation sont meilleures. C’est le principe de la régénération par accumulation.

La technologie SBR offre plusieurs avantages :

• une configuration simple par la combinaison de la fonction de bioréacteur et de clarificateur secondaire dans une cuve;

• une grande flexibilité par l’adaptation aisée des volumes traités et des temps de cycle SBR;

• une meilleure décantation des boues par le principe de régénération par accumulation et une décantation statique;

• le fonctionnement de l’installation est indépendant d’une charge hydraulique variable;

• un faible coût d’investissement et de maintenance du fait de la simplicité de l’installation.

Une alternative pour séparer l’eau de la boue : la technologie MBR

Contrairement aux systèmes conventionnels, la séparation eau-boues avec la technologie MBR n’est pas fondée sur une différence de densité. Le système MBR utilise une membrane d’ultrafiltration (UF) ou de microfiltration (MF) pour traiter l’eau du bioréacteur. Les avantages d’un système MBR par rapport à un système CAS ou SBR sont les suivants :

• Il est possible de faire fonctionner le bioréacteur lors de concentrations de boues plus élevées, ce qui permet de réduire le volume du réacteur (encombrement limité);

• La qualité de l’effluent d’un système MBR est meilleure que la qualité de l’effluent d’un système conventionnel compte tenu de l’absence de particules solides en suspension dans l’effluent;

• Il s’agit d’un prétraitement fiable lorsque la réutilisation de l’eau usée est une option (suite notamment à l’absence de particules en suspension).

5 CONCEPT GÉNÉRAL DE L’ULTRAFILTRATION DEAD-END

L’effluent du traitement biologique doit subir une étape de finition avant d’être traité dans une unité d’osmose inverse pour rendre l’eau potable. L’effluent contient encore trop de particules en suspension et pourrait colmater l’unité d’osmose inverse. Une unité UF dead-end élimine les derniers résidus de matières en suspension. La membrane UF les retient et laisse passer les ions et l’eau.

Le fonctionnement optimal de l’installation est contrôlé par une mesure de turbidité à l’alimentation de l’unité UF. En cas de concentrations élevées en particules en suspension (lors de la lixiviation des boues, par exemple), le fonctionnement peut être altéré. La mesure de turbidité permet de réagir rapidement et d’éviter des problèmes plus importants.

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DOSSIER

UF dead-end

Lors de la phase de filtration, l’eau traverse les membranes UF et les vannes V1 et V6 sont ouvertes. La pompe crée une différence de pression et pousse l’eau contre la membrane qui retient les matières en suspension. Pour éviter que les particules solides ne se fixent aux membranes, une pompe de circulation interne est activée (les vannes V4 et V5 sont ouvertes) et envoie de l’eau autour des modules à un faible débit. Comme les matières en suspension retenues ne sont pas évacuées en continu, la concentration augmente lentement dans la boucle de filtration. Un rinçage automatique des membranes est alors effectué à intervalles réguliers selon plusieurs étapes :

•Forward flush: La pompe de circulation interne est arrêtée et les vannes V4 et V5 sont fermées. La vanne de perméat V6 est fermée et la vanne V2 est ouverte tandis que la pompe d’alimentation reste active. Les matières en suspension accumulées sont détachées des modules à membrane et évacuées via la conduite de concentrat.

•Backwash: Lors de la dernière phase du rinçage vers l’avant, la vanne V7 est ouverte et la pompe de rinçage à contrecourant est activée. Les résidus des matières en suspension se détachent de la surface de la membrane et sont évacués via la conduite de concentrat.

•Démarrage de la filtration: A l’issue du rinçage à contrecourant, la pompe backwash est arrêtée, les vannes V7 et V2 sont fermées, la pompe de circulation interne est activée et les vannes V4, V5 et V6 sont ouvertes : le cycle de filtration classique peut reprendre.

Après un certain nombre de cycles de rinçages à contrecourant, les membranes subissent un rinçage chimique standard qui consiste en un rinçage vers l’avant et un rinçage à contre-courant suivi d’un rinçage chimique. Après le rinçage à contre-courant, la pompe d’alimentation est désactivée, la vanne V1 est fermée et les modules à membranes sont remplis

avec la pompe à contre-courant tandis que du NaOCl/NaOH ou H2SO4 est dosé (deux rinçages ont lieu successivement). Après le remplissage, les membranes trempent durant 10 minutes dans la solution puis les modules sont rincés.

Outre la réalisation d’un CEB (chemical enhanced backwash), il est possible d’effectuer un nettoyage chimique plus poussé à l’aide de l’unité CIP (Clean in place) centrale. Ici, une solution de nettoyage circule durant un certain temps parmi les modules de membranes. À l’inverse du CEB où la solution de rinçage est pompée du côté du perméat dans les modules de membranes, la solution de rinçage est introduite par le côté alimentation dans les modules, ce qui permet d’obtenir un meilleur effet sur la surface contaminée des membranes. La solution CIP peut à la fois circuler via le côté concentrat que perméat vers l’unité CIP. Comme un nettoyage CIP poussé n’est pas fréquent, aucune unité UF CIP n’est prévue mais l’unité CIP de l’installation d’osmose inverse est utilisée à cette fin.

Le perméat (liquide qui a été filtré, en passant à travers une membrane) produit est stocké dans la cuve d’alimentation de l’osmose inverse. Une partie du perméat est utilisé pour le nettoyage des membranes UF (rinçage à contre-courant et CEB) mais la plus grande partie peut être traitée ultérieurement dans l’unité d’osmose inverse. Il est conseillé de prévoir une cuve de 10 m³ afin que l’unité d’osmose inverse ne soit pas désactivée pendant le rinçage standard de l’unité UF. Lors d’un rinçage CIP plus poussé, une unité UF restera inactive plus longtemps et l’unité d’osmose inverse ne pourra pas fonctionner.

Pour contrôler le bon fonctionnement de l’unité UF, une mesure de turbidité du perméat est prévue. Si des matières en suspension sont détectées dans le perméat, la mesure de turbidité génère une alarme et des actions appropriées sont déclenchées. L’unité UF est également équipée de mesures de débit et de pression pour suivre le fonctionnement.

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La figure ci-dessous illustre un aperçu schématique de la structure et du fonctionnement de la technologie
à contre-courant Produits chimiques
in Alimentation UF Perméat Retour CIP V9 V10 Concentrat V2 V3 V4 V1 V5 V6 V7 V8
Lavage
CIP

6 OSMOSE INVERSE

L’osmose inverse (RO) est un processus de membranes à pression qui utilise des membranes denses. Tant les molécules organiques que les sels sont (partiellement) retenus, ce qui génère un perméat d’une pureté élevée. La technologie RO repose sur le fait que certaines matières sont retenues par les membranes. Comme elles ne sont pas décomposées, la concentration va augmenter et entraîner un flux concentré.

Ce flux de concentrat doit être évacué de l’unité de filtration et est généralement déversé. Plusieurs précautions permettent de garantir un bon fonctionnement de l’unité de filtration :

• Suite aux concentrations croissantes des matières retenues dans la boucle de circulation, certains sels peuvent précipiter. Pour éviter ces dépôts minéraux sur les membranes, un antiscalant est dosé dans l’alimentation. L’antiscalant est important pour aider les membranes utilisées dans le système RO à ne pas être exposées à la formation de tartre.

• A des intervalles réguliers, un CIP est lancé pour éliminer l’encrassement à la surface de la membrane. En fonction du type de pollution, un CIP acide (encrassement minéral) ou basique (encrassement organique) est appliqué;

• L’installation RO doit être équipée d’une configuration CIP à contre courant. On utilise une pompe CIP qui envoie la solution CIP dans le sens opposé à travers la filtration. Cette méthode de rinçage est appliquée car la plus grande partie de l’encrassement se situe dans la première partie des membranes. Si la solution CIP suit le même sens d’écoulement que le fonctionnement normal de l’unité, l’encrassement passera à travers tous les modules de la membrane avant d’être éliminé. Avec le sens inversé, l’encrassement est immédiatement éliminé des membranes.

Le fonctionnement optimal du RO est suivi par une mesure de conductivité de l’alimentation et du perméat. Une augmentation de la valeur du perméat (sans une augmentation dans l’alimentation) peut être causée par une moindre rétention des sels par les membranes, ce qui peut indiquer une dégradation du fonctionnement des membranes.

Une mesure continue et en ligne de la conductivité est dès lors un outil de surveillance facile et fiable. Le perméat est stocké dans un tampon d’où l’eau est pompée vers une cuve de stockage centrale ou l’application de réutilisation.

7 DÉSHYDRATATION DES BOUES PAR CENTRIFUGATION

Les boues accumulées proviennent des diverses étapes du traitement de l’eau. Une masse de matière sèche trop élevée empêche la décantation de la boue dans un système SBR et freine les performances de la filtration par membranes d’un système MBR. Pour ces raisons, on essaie de maintenir dans chaque système une concentration constante en matière sèche en drainant l’excès de boues. Selon leur nature, les boues sont évacuées contre paiement vers une agriculture, un digesteur, un site de compostage ou un site d’incinération.

La méthode la plus simple est une élimination directe des boues liquides. Celles-ci contiennent en grande partie de l’eau. En augmentant la teneur en matière sèche (par épaississement ou déshydratation), il est possible de réduire le tonnage de boues à éliminer et donc le coût d’évacuation. La flottation des boues biologiques dans une installation DAF (s’il y en a une) permet une épaississement dans une certaine mesure. Mais le coût d’évacuation ne peut être drastiquement réduit que par l’installation d’unité de déshydratation.

Le travail sur mesure nécessite une technologie de qualité. Des moteurs IE3 de Siemens et les terminaux de distributeurs de SMC sont notamment intégrés dans la solution de location de Pantarein.

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DOSSIER

Principe de la centrifugation

Concept d’une centrifugeuse.

Étape 1 : Le mélange boues-eau entre dans la centrifugeuse par une conduite d’entrée (n° 12 dans la figure) puis est introduit dans un répartiteur (n° 16). Le mélange est ensuite envoyé aux chambres de séparation (n°9) dans le tambour.

Étape 2 : Le tambour (n° 6) tourne en continu à une vitesse élevée (4000-4500 tours par minute). Les rotations génèrent une force centrifuge sur le mélange boues-eau. Les particules plus lourdes sont projetées contre la paroi du tambour.

Étape 3 : La vis (n° 7) et le tambour tournent dans le même sens mais à un régime (légèrement) différent. La vis sans fin déplace les particules solides sur la paroi interne du tambour

TOUTES CES ÉTAPES SONT-ELLES NÉCESSAIRES DANS CHAQUE INSTALLATION ?

Wim Mariën (Pantarein): « Non, certainement pas. Cela dépend de plusieurs facteurs : la qualité et la composition de l’eau fournie, la qualité finale souhaitée, l’espace disponible, l’environnement mais aussi l’investissement que l’on souhaite faire. L’élimination des boues coûte cher en évacuation et transport et une centrifugeuse à boues sera rapidement amortie dans certains cas. Il y a peu de travail standard dans notre secteur et c’est la raison pour laquelle nous travaillons avec une équipe de bioingénieurs spécialisés dans le traitement de l’eau et une équipe technique d’ingénieurs en électromécanique. Ce secteur a énormément évolué d’un point de vue technologique. »

vers l’élément conique (la zone de déshumidification A) à l’extrémité gauche du tambour. Les boues déshydratées sont récupérées dans un bac via une vis.

Étape 4 : Le centrat, composé principalement d’eau, est poussé au milieu de l’arbre de la centrifugeuse par la boue (plus lourde). Il quitte la centrifugeuse par les ouvertures du diaphragme à l’extrémité droite de la centrifugeuse. Le disque réglable/diaphragme (n° 10) détermine l’épaisseur de la couche d’eau. Le centrat est recueilli dans un puisard et renvoyé vers la station de traitement à hauteur de l’alimentation de la flottation 1.

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Wim Mariën (Pantarein): « La qualité finale requise détermine les étapes de traitement utiles. »

Particules en suspension

Les particules en suspension dans les eaux usées sont déterminées par la filtration de l’eau et le séchage du filtre (et le matériau filtré) puis le pesage jusqu’à obtenir un poids constant. Les particules en suspension sont des matières non dissoutes (pas uniquement des matières non décantantes).

La présence élevée de particules en suspension peut être une indication de prétraitement de l’eau (tamisage, prédécantation, …).

DCO

La demande chimique en oxygène est une mesure de la quantité de composés organiques dans les eaux usées et est définie comme la quantité d’oxygène (O2) nécessaire à la transformation (oxydation) des composés organiques en CO2 et en eau. La DCO est exprimée en mg O2/l.

Azote

L’azote est un élément nutritif important pour les microorganismes. Les bactéries ont besoin d’azote pour produire (développer) du nouveau matériel cellulaire. Les microorganismes utilisent l’azote pour leur métabolisme cellulaire dans un rapport de 2-3 % N/COD (ou Nf/CODf après filtration) pour un traitement aérobie. S’il y a peu d’azote dans les eaux usées, il faut alors en ajouter pour ne pas perturber le processus de dégradation biologique. À l’inverse, l’excès d’azote est nuisible à l’environnement. Un effluent riche en azote conduit à un enrichissement des eaux de surface (cours d’eau et rivières) et peut entraîner une eutrophisation (croissance excessive d’algues). Dans un tel cas, il faut adapter le traitement de l’eau pour éliminer biologiquement l’azote des eaux usées.

L’azote peut être présent dans l’eau sous différentes formes : comme azote organique, ammonium, nitrate ou nitrite. L’azote organique peut être transformé en ammonium (minéralisation) par une dégradation microbienne. Dans les eaux usées à forte teneur en N (protéines contenant de l’azote), du NH4+-N est libéré, le pH peut augmenter et il faut être attentif à l’inhibition du NH3

L’azote dans un réacteur aérobie

L’ammonium peut être transformé par les bactéries aérobies en nitrite puis en nitrate (nitrification). Des concentrations d’ammonium supérieures à 10 mg/l peuvent inhiber la nitrification. Enfin, la dénitrification est la conversion microbienne du nitrate en azote gazeux. Nous distinguons les paramètres des eaux usées: l’azote ammoniacal (NH4+-N), l’azote nitrite (NO2--N), l’azote nitrique (NO3--N) et l’azote total Kjeldahl (TKN). L’azote total (TN) est la somme de l’azote nitrique, de l’azote nitrite et de l’azote ammoniacal. L’azote total Kjeldahl (TKN) désigne la somme de l’azote ammoniacal et de l’azote organique.

www.aquafin.be

www.dewatergroep.be

www.esco.be

www.farys.be

www.pantarein.be

www.siemens.be

www.smc.be

www.swde.be

Phosphore

Outre l’azote, les bactéries ont besoin de phosphore comme élément nutritif. Les micro-organismes utilisent le phosphore pour leur métabolisme cellulaire dans un rapport de 0,5-0,8 % P/COD (ou Pf/CODf après filtration) pour un traitement aérobie. Un excès de phosphore peut également donner lieu à une eutrophisation des eaux de surfaces et doit être évité. Nous distinguons comme paramètres des eaux usées : l’orthophosphate (PO43-) et le phosphore total (TP). Il s’agit de la somme du phosphore organique et de l’orthophosphate. L’excès de phosphate est généralement éliminé par un dosage de fer en biologie. Le dosage de fer à hauteur de l’installation DAF contribue également à la diminution des phosphates. Par conséquent, la concentration de TP après l’installation DAF est plus basse que la concentration de TPf dans les eaux usées.

Conductivité

La conductivité est une mesure de la quantité d’ions présents dans les eaux usées. Plus il y a d’ions, plus d’énergie il faut pour filtrer l’eau dans une installation RO en vue d’une réutilisation.

Valeur du pH

Le pH est une mesure de l’acidité ou de la concentration d’ions H+ dans l’eau. Un nombre important de H+ signifie une acidité plus élevée et un pH plus bas. Le pendant de H+ est l’OH-. Une multitude de OH- signifie une eau basique et donc un pH élevé (un pH de 12 est par exemple très élevé). H+ et OH- forment ensemble du H2O, de l’eau. Autant de H+ que de OH- donne une eau au pH neutre de 7 (pas acide ni basique). Pour les processus biologiques (tant aérobies qu’anaérobies), la plage de pH optimale se situe entre 6,5 et 7,5. Le pH est également important pour les effluents déversés. Les conditions générales de rejet stipulent par exemple que le pH des eaux usées rejetées doit être compris entre 6,5 et 9.

Le concept combine l’expertise des bioingénieurs et des ingénieurs en électromécanique.

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Quels sont les paramètres importants pour mesurer la qualité de l’eau ?
DOSSIER

LES FOURNISSEURS D’EAU ET D’ÉNERGIE BOOSTENT LEUR EFFI-

Schneider Electric annonce des mises à jour importantes de ses outils jumelés numériques pour les fournisseurs d’eau et d’énergie : EcoStruxure™ Water Cycle AdvisorDistrict Energy (anciennement 'Termis') et EcoStruxure Water Cycle Advisor - Water Simulation (anciennement 'Aquis'). Ces nouvelles versions offrent des avantages aux utilisateurs qui cherchent à maximiser les capacités numériques pour garantir l’efficacité, la qualité et la visibilité sur l’ensemble du cycle de vie de l’eau et de l’énergie.

Grâce à des capacités de données et de formulation avancées, les District Energy et Water Simulation aident les sociétés à atteindre une efficacité maximale. Dans le même temps, Schneider Electric soutient la décarbonisation, réduit les pertes en eau et en énergie, et optimise la gestion du réseau. En outre, Schneider Electric a aussi mis en œuvre une série d'améliorations d'utilisation.

Transformation digitale pour les fournisseurs en eau et en énergie

Les fournisseurs d'eau et d'énergie modernes et numérisés s'appuient sur d'énormes quantités de données pour garantir l'efficacité et la qualité de leurs services. Pour soutenir la transformation numérique de la nouvelle génération tout au long du cycle de vie, District Energy et Water Simulation optimisent leurs performances en matière de gestion des données.

Les nouvelles versions utilisent de nouveaux processus d'insertion asynchrones pour les données des bases de données, en faisant appel au traitement parallèle des données pour garantir leur livraison rapide. De nouveaux algorithmes,

dont un trieur topologique et un processeur de marquage par étapes, accélèrent aussi considérablement le traitement des données et assurent un retraitement efficace des données historiques.

Ces nouvelles mises à jour augmentent non seulement la vitesse et l’efficacité dans le domaine de la gestion des big data, mais l'expérience utilisateur a également été optimisée pour garantir la facilité d'utilisation, quelle que soit l’ampleur des données. Par exemple, l'importation de dizaines de milliers de balises en temps réel destinées à l'optimisation du réseau en ligne est une opération qui peut désormais être réalisée en quelques secondes. Les mêmes améliorations de performance se retrouvent dans les fonctions d'étape, de traitement et de retraitement, faisant chuter le temps de calcul de plusieurs heures à quelques secondes.

En outre, les utilisateurs bénéficient d'une fonctionnalité d'exportation CSV améliorée. Afin d’utiliser de façon optimale les données et les calculs de District Energy et Water Simulation, les utilisateurs peuvent désormais exporter toutes les informations relatives à chaque objet du modèle pour une simulation donnée (ou une partie de celle-ci) dans des fichiers CSV.

Des formules adaptées à l’épreuve du temps

Les utilisateurs de Water Simulation et District Energy bénéficient aussi du nouvel éditeur de formules, Neptune. Outre l'optimisation des fonctions de programmation existantes, les utilisateurs peuvent créer des KPI personnalisés en utilisant l'un des langages de programmation les plus puissants et les plus largement supportés au monde, C#, en plus de Roslyn.

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CACITÉ GRÂCE AUX OUTILS JUMEAUX NUMÉRIQUES AMÉLIORÉS DE SCHNEIDER
ELECTRIC

SCHNEIDER ELECTRIC

Johan Cools, EcoStruxure Plant Marketing, Water, Waste Water & Infra Belgique et Pays-Bas chez Schneider Electric, a déclaré au sujet de la dernière version de ces puissants outils numériques : « Nous mettons tout en œuvre pour que nos clients disposent des capacités numériques les plus puissantes dans le but d’atteindre des objectifs ambitieux en matière de qualité, d'efficacité et de durabilité, un point essentiel dans le contexte actuel de crise climatique et énergétique. »

« La dernière version des outils EcoStruxure Water Cycle Advisor - Water Simulation aidera les utilisateurs à obtenir et à traiter des données externes, ainsi qu'à étendre les capacités du logiciel en créant des KPI personnalisés plus rapidement et de manière plus sécurisée. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires de l’ensemble du secteur pour proposer l'expertise et les solutions de transformation numérique qui permettent de réaliser des progrès en matière de durabilité et d'exploitation », explique Cools.

Dans le monde entier, Schneider Electric compte plus de 100 clients qui utilisent Water Simulation. Nombre de ces clients, tels que VCS Denmark, Kalundborg Forsyning et Olgod Water, bénéficieront de cette nouvelle version.

Schneider Electric continue d'investir dans le développement de solutions jumelles numériques pour les services publics de l'eau et de l'énergie. Les versions ultérieures de l'offre comprennent des modules d'intelligence artificielle pour l'analyse prédictive, l'amélioration de l'expérience utilisateur et des performances, l'intégrabilité avec des systèmes tiers et une série de nouvelles fonctionnalités qui continueront à guider les clients vers les industries du futur.  www.se.com

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NOUVEAU MEMBRE INDUMOTION

DES RÉDUCTEURS, DES CRÉMAILLÈRES ET DES PIGNONS À FAIBLE JEU

Apex Dynamics est un fournisseur de réducteurs, de crémaillères et de pignons. Le programme complet est disponible de stock et les délais de livraison sont courts. Les clients fidèles le savent, les produits sont pratiquement toujours livrés en quelques semaines.

L’assortiment complet est disponible sur le site web www.apexdyna.nl. Vous y trouverez de nombreux documents et fichiers. Vous pouvez télécharger des plans CAO standard ou utiliser le Design Tool pour déterminer la meilleure combinaison réducteur-servomoteur.

De l’information claire sur les réducteurs, les crémaillères et les pignons

Pour de nombreuses personnes, la vidéo est le moyen idéal de faire une première bonne impression. Voilà pourquoi Apex Dynamics réalise chaque année plusieurs vidéos qui détaillent le programme, les applications intéressantes ou des cas pertinents. Nous vous proposons ci-dessous 3 vidéos récentes qui vous seront certainement utiles. Scannez les codes QR. Vous voulez en apprendre davantage? Allez sur notre page spéciale pour découvrir d’autres (courtes) vidéos intéressantes !

Réducteurs à arbre creux

Saviez-vous que les réducteurs à arbre creux sont toujours des réducteurs à angle droit ? Dans cette vidéo, nous abordons les séries AT, ATB, KF et AFH.

Vous souhaitez en savoir davantage sur les produits d’Apex Dynamics ou vous avez des questions sur une application ?

Contactez-nous et nous réfléchirons ensemble : sales@apexdyna.be ou +32 (0)3 808 15 62 et prenez rendez-vous. www.apexdyna.be

Classes de qualité des crémaillères: livrables de la classe 4 à 10 Dans cette vidéo, nous revenons sur les classes de qualité (et l’écart de pas) des crémaillères et nous expliquons pourquoi l’appellation ne suffit pas pour une comparaison.

Le servomoteur délivre un couple élevé à des régimes faibles et élevés

Un servomoteur réalise un positionnement précis et délivre un couple élevé tant à des régimes faibles qu’élevés. À cet égard, un réducteur précis est essentiel.

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hypoöde ouvert
Réducteur
Réducteur
Crémaillère

LA FORMATION, NOUVELLE FORME DE RECRUTEMENT

Vivre, c’est apprendre ! TEO d’Anvers aide les entreprises à découvrir et à développer les talents techniques. La demande en compétences techniques est élevée sur le marché du travail. « Si vous ne trouvez pas de talents ou difficilement, la seule option durable est d’en créer en formant vos collaborateurs pour qu’ils acquièrent les bonnes compétences », déclare Bien Vanderstappen de TEO.

Bien Vanderstappen est la CEO de TEO. Elle connaît bien le monde des ressources humaines car elle a travaillé durant plus de 10 ans chez Manpower en tant que directeur au Benelux. L’inspiration pour TEO - Teaching Each Other – vient de sa grande expérience dans le secteur du recrutement et de ses connaissances du marché du travail. Bien dirige l’entreprise avec son associé Piet Verguts.

« Les pures études mathématiques fournissent trop peu de profils techniques. Les places vides laissées par la génération partie en pension ne sont pas comblées », fait savoir Bien. « Les entreprises digitalisent et automatisent, il y a des nouvelles compétences. Dans le secteur automobile, par exemple, il y a l’évolution vers l’hybride. Les opérateurs ayant une formation mécanique doivent se recycler vers les nouveaux mondes de l’électrique et du digital. De Lijn résume parfaitement cela dans les médias : Nos mécaniciens doivent devenir des électriciens. Il s’agit de s’intéresser au potentiel, à la capacité d’apprentissage et à la motivation des collaborateurs pour les former aux nouvelles tâches. »

Un processus d’apprentissage souple et accessible

« Les entreprises veulent perfectionner et recycler leurs collaborateurs mais ce processus implique de nombreux aspects pratiques qui constituent des obstacles. Supposons que votre effectif travaille en équipes et qu’il faut envoyer des opérateurs suivre une formation externe de cinq jours. Cela aura bien évidemment un impact sur la production. Avec TEO, nous pouvons organiser un écolage individuel et en blocs de quelques heures, en phase avec la réalité opérationnelle de l’entreprise. Via notre méthodologie, nous voulons assouplir le processus d’apprentissage et le rendre accessible dans le segment de la technique. Nous soutenons aussi des grands clients industriels comme Volvo Cars, Niko, TE Connectivity, Volvo Trucks et Pfizer dans la création de leur académie technique. À cet égard, TEO s’appuie sur quatre piliers: la plateforme TEO e-learning, les coffrets de formation TEO, une ligne de production miniature et un accompagnement par des formateurs techniques. »

TEO a développé des coffrets d’apprentissage spécifiques et interactifs pour les entreprises ayant des environnements techniques complexes. « Un coffret typique comprend un panneau électrique ou pneumatique qui est connecté à

notre plateforme. Via cette intégration, l’écran tactile projette des exercices et des missions que l’utilisateur réalise sur le panneau. » Plusieurs types de coffrets sont disponibles : Pneumatique, Electropneumatique, Mécanique (module techniques de montage), Electricité (modules : électricité de base, électricité domestique, capteurs, circuits de commande), Engins hybrides et électriques (HEV) et un coffret sur la technologie des processus (transport de fluides, pompes, …).

TEO travaille notamment avec SMC pour le matériel didactique. Les coffrets de formation permettent aux étudiants de s’exercer n’importe où, même à la maison, et à tout moment. Il suffit d’avoir le wifi et une fiche de contact. « Via le coffret, un contact est possible avec un professeur via un appel vidéo. Grâce à la caméra embarquée, celui-ci peut suivre chaque étape de l’exercice et l’adapter. Par ailleurs, une ligne de production miniature peut être utilisée pour les exercices. Ces exercices sont accompagnés d’instructions audiovisuelles, de tutoriels ou d’animations qui fournissent le support utile. L’approche globale de TEO permet aux entreprises de déployer un centre de formation (mobile) avec souplesse et rapidité. »

Pénurie de formateurs techniques

« Il y a une pénurie de formateurs techniques mais nos coffrets d’apprentissage permettent néanmoins d’atteindre plus de personnes avec moins de professeurs et des

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Bien Vanderstappen avec le coffret TEO électricité.

ressources limitées. Nous rédigeons les trajets et les modules d’apprentissage avec des experts et/ou les entreprises. Nous sommes très engagés dans la co-création afin d’être le plus pertinent possible pour l’industrie (manufacturière). »

TEO a pu compter sur le soutien de VLAIO lors du développement des coffrets. L’entreprise héberge également un groupe de réflexion rassemblant ses grands clients sur le thème Learning & Development. Il s’agit de Volvo Trucks, de Niko, de Pfizer, de Picanol, de PSA/ATS et de TE Connectivity. Coca-Cola et Atlas Copco y participent depuis peu. TEO existe depuis cinq ans et emploie 10 collaborateurs à temps plein et un réseau de freelances. L’entreprise vient d’être doublement couronnée avec le Learning Technologies Silver Award 2022 ‘Best online distance learning programme’ et le Gold Award 2022 ‘Most innovative new learning technologies product’ (International).

Bien Vanderstappen: « Ces distinctions sont importantes à deux niveaux : c’est une reconnaissance pour l’équipe. Vous lancez une idée, des personnes ayant de belles carrières vous rejoignent et les awards récompensent leur travail. Le Royaume-Uni est le pays le plus progressiste en matière d’EdTech et cela confirme tout le potentiel de TEO à l’international. D’autre part, il y a dans la foulée des entreprises qui nous contactent spontanément. Ces awards nous donnent de la visibilité et c’est ce qu’une jeune entreprise a besoin. »

TEO est active sur le marché belge et néerlandais mais elle ambitionne de s’étendre à d’autres pays. « Tellement de choses sont possibles à l’international. Des pourparlers sont notamment en cours avec une organisation au Vietnam pour utiliser des coffrets pour former les personnes sur les bateaux. Volvo Suède utilise une version traduite d’un processus d’apprentissage que TEO a développé avec Volvo Gand. Le développement de notre approche d’apprentissage et de notre didactique est en cours d’affinement et nos comptons nous développer à l’étranger dans l’avenir. »

« Le contenu du matériel pédagogique évoluera mais grâce à nos outils didactiques et à notre structure, nous pourrons réagir rapidement. Actuellement, nous étudions comment intégrer à court terme des applications IA à la plateforme et aux coffrets d’apprentissage. Nous sommes également impliqués en tant que use case dans un projet de recherche de IMEC.ICON et le domaine de la réalité virtuelle. Ici aussi, quand la technologie sera totalement au point, nous serons prêt à l’appliquer dans notre approche de formation », conclut Bien Vanderstappen.

www.teo.training www.smc.be

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2023 / 25
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TEO a développé différentes coffrets avec le soutien de VLAIO, mais aussi de mtech+ et RTC Oost-Vlaanderen.

UNE ROBE HIGHTECH REFLÈTE LES ÉMOTIONS DE LA SOPRANO

Le 12 décembre 2022, l’Opera on Brainwaves était joué en avant-première mondiale à Anvers. Cette initiative de la styliste Jasna Rokegem et de la soprano Elise Caluwaerts allie la mode, la technologie, les sciences et la musique.

Pendant la performance interactive d’Elise Caluwaerts, ses émotions se reflétaient en temps réel sur sa robe, une création technologique unique de Jasna Rok Lab.

Erica Caluwaerts, l’échevine anversoise de l’Economie, a souligné lors de l’événement à quel point cette technologie est révolutionnaire. « C’est fantastique de voir comment Jasna et Elise associent l’innovation, la mode et les sentiments dans cet opéra. J’ai hâte de voir la manière dont cette innovation développée avec le soutien d’Anvers sera déployée dans la société. »

Le Port comme banc d’essai d’innovations

« L'Opera on Brainwaves réunit l’esprit d’entreprise, des startups et les technologies de pointe de la mode et de l’art, deux secteurs dans lesquels Anvers est très fort », a réagi Jacques Vandermeiren, CEO Port of Antwerp-Bruges.

Pour les spectateurs, l’expérience fut spéciale. Ils ont pu assister à cet opéra et voir les émotions de la soprano se décliner dans les couleurs de la robe qu’elle portait. Les émotions d’Elise Caluwaerts étaient visibles pendant la prestation : joie, enthousiasme, peur, tristesse, concentration, amour, …

« L’opéra est une machine à empathie et les émotions sont nombreuses, c’était une expérience idéale », déclare Jasna Rokegem. « Les émotions sont contagieuses et le public les a ressenti pendant la représentation. »

Elise Caluwaerts: « Lors d’une performance, il y a énormément de sentiments que j’apprends à cacher en tant qu’interprète, comme mes faiblesses, mon stress et ma concentration.

L'Opera on Brainwaves montre l’expérience réelle de la performance qui devient alors plus intime et plus personnelle. Le contact avec le public est plus intense. »

Développement d’un microcontrôleur

Le concept futuriste de la robe est le résultat de deux années de travail qui ont permis de repousser de nombreuses limites

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La Maison portuaire d’Anvers a servi de décor à la première mondiale de l'Opera on Brainwaves durant lequel les émotions de la soprano se reflétaient sur sa robe high-tech. © Shruti Mehta

OPERA ON BRAINWAVES

technologiques. « Nous utilisons par exemple une technique d’impression 3D unique et une technologie led pour changer la couleur sur le textile. À cet égard, une carte microcontrôleur a été conçue sur mesure pour piloter l’ensemble. Cette carte est équipée d’un module ESP32 d’Espressif et de minuscules composants pour rendre le tout portable », explique un ingénieur de Jasna Rok Lab.

« Via le microcontrôleur doté de fonctionnalités Wi-Fi et Bluetooth et d’algorithmes propriétaires, il est possible de traiter les données cérébrales du casque EEG monocanal. De nombreuses données sont collectées pour détecter les émotions à partir d’ondes cérébrales. »

Ces données sont alors converties en couleurs. Une ‘boucle de rétroaction neuronale’ est créé et un nouveau langage émotionnel est représenté par le caractère changeant de la robe. « Ce langage émotionnel unique est né de la fusion de plusieurs angles : d’anciennes connaissances chinoises sur les lignes d’énergie, des cartes de chaleur corporelle, la psychologie des couleurs et le langage corporel », poursuit Jasna.

« Sur le plan matériel, la carte devait être la plus compacte possible et il fallait une alimentation DC toute aussi compacte pour l’électronique. Travailler tout cela dans la robe fut un sérieux défi. Côté logiciel, il a fallu travailler par itération pour que le code s’exécute le plus efficacement possible sur le module ESP32 pour collecter les données, les traiter, les afficher sous forme d’animations et les envoyer à un serveur externe pour le stockage. À l’heure actuelle, 630 néopixels sont pilotés pour traduire les émotions par couleurs et animations dans le design interactif de cette robe. »

En 2020, Jasna Rokegem a remporté l’Automation Magazine Award, le prix annuel de l’innovation technologique décerné par le comité de rédaction d’Automation Magazine.

« L’Opera on Brainwaves estompe les frontières entre l’artiste et le public. Il fait réfléchir les intervenants sur le rôle que peut jouer la technologie dans le renforcement d’interactions entre les individus », déclare Jasna Rogekem. Avec Elise, Jasna décrit cela dans un nouveau concept : l’'empathic augmentation.'

« Quelque chose d’abstrait comme les ondes cérébrales et les émotions sont désormais représentées visuellement dans une performance musicale. »

www.antwerpen.be www.jasnarok.com

www.ondernemeninantwerpen.be

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2023 / 27
© Matthias Therry © Shruti Mehta Jasna (gauche) et Elise (droite).

QUAND LA TECHNOLOGIE RENFORCE LE RÉSEAU D’ÉGOUTTAGE POUR L’AVENIR

MARJOLEIN WEEMAES, INGÉNIEURE CIVILE, À PROPOS DE SES FONCTIONS CHEZ AQUAFIN

Lors de la période estivale, l’eau fut au cœur de l’actualité. Il y a eu une longue sécheresse, les agriculteurs se plaignaient, des dispositions ont été prises pour les rivières et les canaux ainsi que le grand public. Aquafin joue un rôle décisif dans le paysage de l’eau en Flandre, plus précisément dans le développement et la maintenance du réseau d’égouttage. L’une des forces motrices dans les coulisses est l’ingénieure civile Marjolein Weemaes. Elle nous a parlé de l’importance de la technologie.

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Marjolein Weemaes souligne l’importance de l’innovation et de la technologie pour les systèmes d’assainissement actuels.

« Mon éventail de tâches est très diversifié », lance Marjolein Weemaes. « En résumé, Aquafin se charge de l’épuration des eaux usées des ménages flamands. Nous gérons l’infrastructure existante comme les stations d’épuration, le réseau d’égouttage et les collecteurs. Nous renouvelons aussi l’infrastructure ou nous la déployons là où c’est utile. De plus, nous travaillons avec des clients privés comme les entreprises et les pouvoirs publics. Les villes et les communes peuvent faire appel à nous pour cartographier leur système d’assainissement, le gérer et le développer davantage. »

« Cette gestion implique de l’innovation et c’est un des domaines de mon département Business Development & Innovation. L’innovation est primordiale, notamment avec les périodes de sécheresse auxquelles nous sommes confrontées. »

« Mais ce n’est pas tout: des nouvelles techniques d’inspection font leur apparition, on veut réutiliser plus d’eau, augmenter la capacité tampon, des nouvelles techniques de contrôle basées sur la digitalisation font leur apparition, il y a la transition énergétique, les nouvelles substances dissoutes dans l’eau comme les PFAS ou des médicaments, bref, la liste des points d’attention et des évolutions est infinie. La R&D est donc un premier pilier important de notre fonctionnement. »

« Le Plan W est le pilier suivant qui rassemble les ingénieurs de terrain, les conseillers GIS et le planificateur des eaux pluviales. Ils connaissent en détail le système d’assainissement local, tant de nos installations que celui des villes et des communes. Ce sont nos antennes locales. Leurs tâches sont très variées: il faut garder les débordements sous contrôle, cartographier le système d’assainissement, détecter les goulots d’étranglement, proposer des optimisations, élaborer une vision pour le traitement local des eaux usées et pluviales, … Environ 70 collaborateurs travaillent dans ce département. Ce sont souvent des ingénieurs agronomes, des ingénieurs civils et industriels, mais il y a aussi des profils de bachelier et master. »

Le vieillissement du système d’assainissement

« Si vous me demandez aujourd’hui quel est le défi numéro un, je vous réponds sans hésitation le vieillissement de notre système d’assainissement. Il faut le cartographier correctement pour prendre les bonnes dispositions. La problématique du climat y est quelque peu lié et c’est un élément important : comment peut-on se préparer aux conséquences du changement, comment peut-on adapter le réseau aux nouveaux besoins. Concrètement, il faut éloigner autant que possible l’eau de pluie du réseau d’assainissement via une filtration, un stockage, un réemploi ou autre. Ce faisant,

« Aquafin représente 0,7% de la consommation énergétique flamande. Nous avons un rôle sociétal important à jouer pour maintenir notre consommation aussi basse que possible. »

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2023 / 29 INTERVIEW PAR SAMMY SOETAERT

Formation: Ingénieure civile en chimie

Marjolein Weemaes :

« J’ai suivi la formation Ingénieur civil en Chimie car cela correspondait à mes centres d’intérêt en secondaire. Mais pendant mes études, j’ai réalisé que la technologie environnementale m’intéressait aussi. Voilà pourquoi j’ai suivi des cours d’options sur la biochimie et la technologie environnementale. L’impact des processus sur l’environnement me fascinait. »

« J’ai réalisé mon doctorat sous les auspices du professeur Verstraete de la Faculté des Sciences agronomiques et biologiques appliquées. Lorsqu’Aquafin m’a fait une

offre pour rejoindre l’équipe Boues, j’ai accepté. J’étais notamment responsable de la recherche sur les nouvelles technologies. »

« Mon état d’esprit a toujours été très axé sur la recherche et cela se reflète dans les postes que j’ai occupé au sein de l’entreprise. Après l’équipe Boues, j’ai été successivement chercheuse, chef de groupe en recherche pilote, responsable du département de recherche et enfin directeur au sein du département Business Development & Innovatie. Au total, cela fait 22 ans que je travaille chez Aquafin. »

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Les normes flamandes sur les stations d’épuration d’eau sont plus strictes, notamment sur la concentration autorisée en azote et phosphore.

nous nous engageons pleinement dans les opportunités offertes par le domaine public : rendre l’eau et la végétalisation visibles dans le paysage urbain permet de garder l’eau de pluie en place mais aussi de créer des espaces pour la détente, le bien-être et des options pour la biodiversité. »

« Aquafin a été fondé à l’époque pour guider la directive européenne sur les eaux usées urbaines. Les normes flamandes relatives aux stations d’épuration d’eau sont devenues plus strictes au cours de cette période, notamment en ce qui concerne les niveaux autorisés en azote et en phosphore. À l’époque, un grand mouvement de rattrapage a été fait par Aquafin pour adapter les stations d’épuration. Les connaissances acquises à l’époque sur les contrôles de l’élimination des nutriments ont été bénéfiques et nous avons pu les développer systématiquement. Ces connaissances accumulées ont également été mises à profit pour le système d’assainissement et les systèmes tampons. »

Des bactéries mangent la saleté

« Ce qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est qu’Aquafin représente 0,7% de la consommation énergétique flamande. Nous avons donc un rôle sociétal important à jouer dans le maintien d’une consommation la plus basse possible. Les pompes ou les vannes de régulation ne sont pas les plus gourmandes. La plupart des stations d’épuration d’eau sont basses, l’eau s’écoule dans le sens de gravité, seules les stations de pompage intermédiaires consomment de l’énergie, mais ce ne sont pas les plus énergivores. Les plus gros consommateurs sont les aérateurs utilisés pour maintenir la biologie pendant l’épuration. L’épuration de l’eau est basée sur des bactéries qui mangent la saleté pour ainsi dire, mais elles ont besoin d’oxygène, ce que les aérateurs leur apportent. »

« Les sécheurs de boues sont également très énergivores. La boue humide et contenant les bactéries excédentaires est ce qu’il reste à l’issue de l’épuration. Elle est finalement incinérée mais avant cela, il faut en extraire l’eau. Certains sécheurs de boues consomment encore de l’énergie fossile mais à l’avenir, le séchage aura lieu avec de la chaleur résiduelle. »

« En principe, nous achetons les pompes et autres composants off-the-shelf. Mais comme nous travaillons pour le gouvernement, il faut donc tenir compte de la loi sur les marchés publics. Nous n’avons donc pas de fournisseurs fixes mais nous travaillons avec des contrats cadres qui s’étalent sur plusieurs années. C’est différent que de travailler dans l’industrie classique. Dernièrement, nous avons été confrontés à des problèmes de livraison mondiaux. Nous avons notamment eu quelques problèmes avec les PLC. Nous avons – littéralement – tout retiré de l’armoire pour arriver à faire tourner nos systèmes. C’est ce qui a conduit à une révision de nos niveaux de stock des pièces critiques. »

www.aquafin.be

Quelques innovations intéressantes d’Aquafin

L’année dernière, Aquafin a construit une installation de biométhanisation. Marjolein Weemaes: « Lors du processus d’épuration, les boues sont digérées avant l’incinération, puis transformées en biogaz (méthane + CO2) sous des conditions anaérobies. Classiquement, le gaz est envoyé dans une installation de cogénération pour produire de l’électricité mais l’efficience était relativement faible. L’année dernière, nous avons placé une installation intégrant une technique innovante qui sépare le CO2 du gaz méthane. Le gaz, après traitement, peut être envoyé au réseau de distribution par Fluvius. Il s’agit là d’une belle avancée, tant en termes d’impact CO2 que de valorisation énergétique. Nous fabriquons du gaz utilisable à partir de déchets, ce qui s’inscrit dans l’approche circulaire si nécessaire aujourd’hui. »

« Un second exemple se trouve plus près de chez nous : notre nouveau bâtiment à Aartselaar est chauffé avec de la chaleur provenant du réseau d’égouttage. L’eau dans l’égouttage local a une température d’environ 10°C en hiver, ce qui est relativement élevé. Via une pompe à chaleur et un échangeur thermique, nous arrivons à chauffer nos locaux en hiver et à les refroidir en été. La technique est en train de devenir très populaire et peut s’avérer intéressante pour les halls de sport, les piscines, les immeubles de bureaux et les immeubles à appartements. Une condition est que l’isolation du bâtiment soit en ordre car il s’agit d’un système à faible émission de chaleur. L’écoulement dans l’égouttage doit aussi être suffisant. Entretemps, nous sommes en train d’étudier de tels systèmes pour nos stations d’épuration d’eau car il y a plus de chaleur. C’est une question de raccordements au réseau de chaleur. »

« Une troisième innovation peut être attribuée à la digitalisation. Les villes et les communes peuvent nous confier la gestion de leur système d’assainissement dans le cadre d’un contrat as-a-service. D’ici 2027, chaque ville et commune doit cartographier son réseau d’égouttage. Nous pouvons nous occuper de tout cela au prix d’un montant annuel fixe. Cela les décharge d’un énorme travail administratif et leur donne une certitude sur le budget. Les éléments constitutifs du système sont plutôt limités, la programmation d’une plateforme utilisateur est le pilier central. »

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2023 / 31

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AUTOMATISATION SÛRE ET DURABLE DES INSTALLATIONS D'HYDROGÈNE

Dans le but de ralentir le changement climatique et les conséquences qui en découlent pour notre environnement, de plus en plus d'études sont menées sur l'utilisation de nouvelles sources d'énergie pour remplacer les combustibles fossiles tels que le pétrole et le gaz.

L'hydrogène peut apporter une contribution significative à la décarbonisation pour les grands émetteurs de carbone tels que les fabricants de béton et d'acier. En plus, l'hydrogène est appelé à jouer un rôle crucial dans les transports, la logistique et la circulation. Dans le secteur de la logistique, l'hydrogène s'avère déjà une solution prometteuse, à tel point que les premiers camions à hydrogène sont utilisés en Suisse et que la Deutsche Bahn met sur les rails les premiers trains à hydrogène. Les avantages les plus évidents de l'hydrogène par rapport aux batteries sont les possibilités de ravitaillement plus simples et les portées beaucoup plus grandes. Pour établir la neutralité climatique et fournir les quantités d'hydrogène nécessaires à l'industrie, la production d'hydrogène vert doit encore être développée.

PC-based control pour stations de ravitaillement en hydrogène respectueuses de l'environnement Les installations d'hydrogène imposent des exigences particulières en matière d'automatisation. En tant que fabricant de techniques d'automatisation, Beckhoff Automation a travaillé ces dernières années en étroite collaboration avec diverses entreprises renommées de l'industrie de l'hydrogène dans le but de relever ces défis. C'est notamment le cas de la société Nel Hydrogen, qui a misé sur Beckhoff en tant que fournisseur de composants doté du savoir-faire nécessaire pour ses stations-service à hydrogène.

Fondée en 1927, Nel Hydrogen est un leader mondial de la technologie de l'hydrogène et le plus grand fournisseur d'électrolyseurs. Nel Hydrogen s'est tournée vers la solution de contrôle-commande ouverte de Beckhoff Automation afin d’assurer son avantage concurrentiel. Les PC industriels hautement évolutifs de Beckhoff peuvent gérer toutes les tâches de commande. Grâce à l'utilisation de composants standard sur des cartes mères spécialement développées, les PC industriels de Beckhoff sont toujours équipés de la dernière technologie de puce. Cela permet non seulement aux utilisateurs d'adapter la commande en fonction des projets, mais ils ont ainsi l'assurance de pouvoir toujours compter sur les dernières technologies.

Les solutions fonctionnent sur des systèmes d'exploitation standard sous la forme de Windows ou de BSD, ce qui facilite

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l'intégration d'outils tels que les systèmes de paiement ou d'autres programmes tiers dans le contrôle-commande existant.

Le logiciel d'automatisation TwinCAT permet également de mettre en œuvre une large gamme de tâches de commande prises en charge par de nombreuses interfaces ouvertes, telles que la connexion à MATLAB®/Simulink®. De plus, l'intégration dans Visual Studio® permet de programmer dans un environnement familier.

Jacob Svendsen, architecte en chef chez Nel Hydrogen : « La programmation est un jeu d'enfant grâce à l'implémentation de l'environnement TwinCAT dans Visual Studio® et la possibilité d'une programmation orientée objet. Les taux d'échantillonnage rapides nous offrent l'avantage d'être mieux à même de contrôler la régulation, les diagnostics, les rapports et les arrêts sûrs en cas de fuite. Dans le même temps, nous pouvons réduire la consommation d'énergie de chaque composant. En fait, nous sommes en mesure d'optimiser à la fois la fonctionnalité et la consommation d'énergie de chaque composant, dans l'intérêt des utilisateurs finaux et de l'environnement. »

Protection contre les explosions et sécurité fonctionnelle : un défi particulier L'hydrogène impose des exigences particulières au système de contrôle-commande en raison du risque élevé d'explosion qu'il représente. La technologie de contrôle-commande sur base PC de Beckhoff peut répondre à ces exigences grâce à un vaste portefeuille de composants certifiés pour les zones dangereuses d'une installation d'hydrogène jusqu'à la zone 0.

Avec les bornes EtherCAT de la gamme ELX, il est possible d'intégrer des capteurs et actionneurs à sécurité intrinsèque de la zone 0 directement dans le contrôle-commande. Cela signifie qu'aucune barrière de sécurité supplémentaire n'est nécessaire pour intégrer la sécurité intrinsèque, ce qui réduit les coûts, les efforts et l'espace. De plus, le système ELX permet d'acquérir jusqu'à huit signaux de sécurité intrinsèque sur seulement 12 mm, ce qui permet de mettre en œuvre un contrôle-commande extrêmement compact. Les bornes ELX peuvent même être combinées avec d'autres E/S sur une base modulaire – par exemple pour des mesures de haute précision ou la sécurité fonctionnelle – afin de mettre en œuvre l'acquisition de signaux pour une large gamme de signaux numériques et analogiques sur une seule plate-forme.

Grâce aux nombreuses certifications de protection contre les explosions pour les PC embarqués ainsi que pour les panneaux de commande et les Panel PC, il est possible d'installer la commande sur le terrain, où les données peuvent

être enregistrées et évaluées directement. En fonction de l'application, cela signifie que différentes architectures de commande peuvent être mises en œuvre dans les zones dangereuses d'une installation d'hydrogène.

Connexion au cloud pour une disponibilité accrue

Un accès à distance dans le monde entier est nécessaire pour l'exploitation de stations-service à hydrogène ou d'installations de production décentralisées, ce que permet la technologie ouverte de contrôle-commande sur base PC de Beckhoff. Avec l'expansion des tâches de commande classiques, des applications telles que le Big Data et l'analyse en lien avec les composants IoT permettent des solutions d'automatisation à l'épreuve du temps.

L’analyse des données basée sur le cloud peut être effectuée par la mise en réseau intersites, ce qui peut augmenter la disponibilité et réduire les temps d'arrêt en lien avec des concepts de maintenance prédictive fiables. À l'avenir, il sera possible non seulement d'automatiser les installations d'hydrogène de manière sûre, efficace et ouverte à l'aide d'un contrôle-commande sur base PC, mais aussi de moderniser les installations existantes.

www.beckhoff.com/hydrogen

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2023 / 33
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Michael Stefan montre la station-service à hydrogène de Nel Hydrogen.
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FINI

LES PROGRAMMATIONS LONGUES AVEC LES CARTES DE PILOTAGE IGUS

La programmation d'une carte de pilotage et son intégration à l'environnement machine prennent souvent plusieurs jours et leur coût atteint rapidement quelques milliers d'euros. Un obstacle que l'entreprise igus Cologne a maintenant levé. Des modèles de programmes de mouvements, gratuits, permettent de mettre en service les cartes de pilotage de la série dryve en quelques minutes et de les connecter à des automates programmables industriels (API) de niveau supérieur. Une nouveauté dont profitent les novices de l'automatisation comme les professionnels.

Le degré d'automatisation augmente rapidement dans de nombreuses entreprises et avec lui la charge de travail des techniciens et ingénieurs chargés de la programmation et de la synchronisation des mouvements automatisés. « C'est pour alléger cette charge de travail que nous mettons à disposition des modèles de programmes à télécharger gratuitement pour nos cartes de pilotage dryve », déclare Aurélien Erson, Responsable Projets drylin chez igus France. Des clients du monde entier font appel à ces cartes de pilotage économiques, généralement pour des tâches d'automatisation relativement simples, par exemple pour contrôler des moteurs DC, EC et pas à pas dans des axes simples, des portiques linéaires 2 axes, des portiques cartésiens 2 et 3 axes ainsi que des robots Delta.

« Grâce aux exemples de codes prêts à l'emploi, les utilisateurs peuvent maintenant intégrer nos cartes de pilotage extrêmement rapidement à des automates programmables industriels (API) de niveau supérieur et à des environnements de machine pour y fixer des suites de mouvements de manière rapide et économique. » Les programmes types sont compatibles avec le fabricant d'API Siemens mais aussi avec des PC industriels, des microcontrôleurs comme ceux d'Arduino et des ordinateurs monocartes comme Raspberry Pi. D'autres codes pour Beckhoff, Wago et Eaton sont en cours de planification.

Une configuration éclair évitant des jours et des jours de programmation

L'accès aux modèles de programmes est libre. Les utilisateurs potentiels trouveront sur le site web igus des vidéos montrant les mouvements d'automatisation les plus fréquents, par exemple ceux d'un chariot rejoignant différentes positions cibles sur un axe linéaire. Quand le programme semble lui convenir, l'utilisateur peut en télécharger le code logiciel et le charger dans la commande maître. Une interface graphique à commande intuitive permet alors de paramétrer les actions du moteur et de les adapter aux besoins. Aucune connaissance en programmation n'est nécessaire pour le réglage de courses, de positions cibles et d'accélérations. L'avantage en est évident. « Les premiers retours de clients confirment

que quelques modèles de programmes cartographiant des séquences de mouvements relativement complexes permettent aux utilisateurs de gagner plusieurs jours de programmation », déclare Aurélien Erson. L'offre regroupe actuellement 19 modèles de programmes qui conviennent à des tâches de positionnement, des appareils de contrôle et d'expérimentation, de la prise et de la dépose, des automates de montage et des équipements d'alimentation. « Une offre qui ne va cesser de s'étoffer avec les cinématiques dont les clients ont le plus souvent besoin. Si un modèle de programme venait à manquer pour une application spéciale ou pour une autre commande maître par exemple, une demande peut être déposée en ce sens sur le site web igus. »

Des vidéos didactiques pour accélérer la mise en service des cartes de pilotage

Dans l'optique d'accélérer encore la mise en service de la carte de pilotage, la société igus propose dryve experience en plus des modèles de programmes. Il s'agit d'un univers en ligne en complément aux médias analogiques classiques. Il permet aux clients de se familiariser avec des cartes de pilotage au moyen de vidéos plutôt que de feuilleter des manuels sur papier. Aurélien Erson à ce propos : « Les vidéos traitent de sujets concernant la majeure partie des questions posées à notre assistance téléphonique, le raccordement d'un frein à une carte de pilotage par exemple. Ces dernières fournissent une aide nouvelle, facile à comprendre et disponible 24 heures sur 24, sept jours sur sept. » Tous les documents numériques importants pour la bonne mise en service des cartes de pilotage sont également en ligne, dont micrologiciel, macros EPLAN et plans en 3D.

www.igus.be

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2023 / 35
IGUS
Grâce à des modèles de programmes gratuits, la mise en service des cartes de pilotage drylin E d'igus ne prend que quelques minutes.

© Inge Wachtelaer

À PEINE 23 POURCENTS DES TRAVAILLEURS DANS L’INDUSTRIE SONT DES FEMMES

Le 11 février était la 8e Journée internationale des femmes et des filles dans la science, une initiative des Nations Unies. Dans notre pays, ce fut l’occasion de plaider pour plus de filles dans les options d’études STEM. #CestGenial, un collectif d’entreprises et d’organisations à but non lucratif, a organisé une table ronde à Bruxelles entre 3 générations de femmes STEM.

L’image stéréotypée des options STEM (Science, Technology, Engineering & Mathematics) réservées aux garçons en bleu de travail et aux mains pleines d’huile est toujours d’actualité. « Voilà pourquoi #CestGenial a été fondée. L’initiative doit promouvoir les STEM chez les jeunes de 10-14 ans et leur donner envie de se lancer dans les techniques en leur montrant ce que les STEM représentent dans leur univers », déclare Cato Léonard de Glassroots. « Cette initiative originale est venue de Johnson&Johnson en 2018 qui avait alors chargé Glassroots de mettre en place un collectif d’organisations à but lucratif et non lucratif pour promouvoir les STEM chez les jeunes. D’autres partenaires nous ont rejoint ces dernières années. Trop peu de jeunes se tournent vers les techniques et pour les filles, le choix n’est pas du tout évident. »

La table ronde a réuni trois générations de filles et de femmes pour un entretien interactif. L’objectif était de partager des expériences et de s’inspirer mutuellement. Les thèmes suivants ont été abordés : Comment inspirer plus de filles et de femmes à suivre les STEM ; comme stimuler les talents STEM chez les enfants quel que soit leur genre ou origine ; quel est le rôle des parents ; quel est l’impact sociétal des femmes qui font le choix des sciences et que peut-on apprendre les unes des autres ?

Les participants étaient diversifiés : 10 modèles féminins, 10 jeunes professionnels STEM et 10 filles bruxelloises de 16 à 20 ont abordé ces questions. Parmi les modèles féminins, il y avait Françoise Chombar (présidente de Melexis), Evelien De Wilde (Country Lead Salesforce) et Rita Verreydt (CEO Uptime). L’invité spécial était Thomas Dermine, Secrétaire d’État chargé de la Politique scientifique. Il a suivi avec attention les échanges puis a expliqué comment, via la politique fédérale, il souhaitait encourager davantage de filles à choisir les STEM. Malgré les améliorations de ces dernières années, l’écart entre le nombre d’hommes et de femmes dans le secteur reste important.

« Un monitoring montre qu’en 2020, près de 6.000 femmes ont obtenu un diplôme dans l’enseignement supérieur dans une option STEM, ce qui ne représente que 27% des étudiants (2020, chiffres EU STEM coalition). Si on se penche sur la vie économique, où l’on ne peut établir de distinction entre les fonctions scientifiques et administratives, 28,7% des travailleurs dans le secteur de la chimie et des sciences de la vie sont des femmes, un chiffre qui n’est que de 23,2% dans l’ensemble de l’industrie (2020, chiffres essenscia). Il y a donc encore beaucoup de travail à faire pour intéresser les jeunes aux STEM », conclut Cato Léonard.

www.dasgeniaal.be www.cestgenial.be www.glassroots.com

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C'EST GENIAL

#CestGenial est un collectif de 20 entreprises et d’organisations à but non lucratif qui veut inspirer les jeunes de 10 à 14 ans à suivre l’option STEM. L’organisation propose des challenges en ligne en rapport avec l’univers des jeunes.

Il est démontré que les STEM s’adressent à tout le monde et pas uniquement aux garçons ayant des aptitudes pour les mathématiques. De plus en plus de filles et d’enfants de groupes vulnérables sont encouragés à s’intéresser aux sciences et à la technologie.

Depuis le lancement en 2018, #CestGenial a réalisé 25 vidéos ludiques avec des influenceurs néerlandophones et francophones qui ont été diffusées via TikTok, Snapchat et Youtube. Plus de 3 millions de vues ont été enregistrées en 2020-2022. D’autres défis sont prévus en 2023 et 10 x 100 jeunes de sixième année pourront participer gratuitement aux Experience Days des STEM à Technopolis et Sparkoh!.

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2023 / 37 ÉDUCATION
© Inge Wachtelaer

COMMENT LA TECHNOLOGIE PEUT-ELLE AIDER LES TRAVAILLEURS

Flanders Make, imec, Sirris et KULeuven ont présenté à Pelt dans le Limbourg leur ‘Technologie de laboratoire vivant pour un travail praticable’. Des technologies comme les cobots, les instructions de travail numériques ou les réalités virtuelle et augmentée peuvent soutenir les travailleurs dans un environnement de production lors de l’apprentissage et de l’exécution de tâches.

Pour atteindre un taux d’activité de 80% et faire face au marché du travail tendu, il faut faire travailler davantage de personnes mais aussi maintenir les collaborateurs actuels au travail. Les technologies innovantes comme les exosquelettes, les instructions de travail numériques, les réalités augmentée et virtuelle ou les cobots peuvent jouer un rôle important dans la praticabilité et le maintien de l’emploi.

‘Technologie de laboratoire vivant pour un travail praticable’ montre des opportunités pour augmenter la praticabilité du travail et aider les entreprises de l’industrie manufacturière à suivre la démarche. Il permet également d’abaisser le seuil d’accès au marché du travail pour les personnes inactives et les sans emplois. Le projet a été présenté à l’atelier de formation par le travail ‘Open Atelier’ à Pelt où les invités ont été accueillis par le directeur Koen Cools.

Sonia Vanderlinden, Core Lab Manager Flanders Make et Ezra Dessers, directeur de recherche à HIVA – KU Leuven, ont détaillé le projet et la relation entre l’individu, l’organisation du travail et la technologie. Avoir un travail praticable est un facteur important pour préserver ou faire travailler les individus durablement. À l’initiative du Ministre flamand du Travail et de l’Innovation, Jo Brouns, des investissements ont été consentis dans des technologies innovantes pour mieux soutenir les travailleurs et les entreprises. D’après l’étude de l’Institut de recherche HIVA, les principaux obstacles de maintien au travail des travailleurs flamands du secteur industriel sont une pression élevée, les contraintes physiques et la monotonie du travail.

Grâce à la technologie, le travail peut devenir plus ‘praticable’ tant physiquement que mentalement. Flanders Make, le centre de recherche stratégique de l’industrie manufacturière, - et ses laboratoires centraux à l’UHasselt (EDM) et à la VUB (R&MM) – a collaboré avec imec-IDLab-UGent, imec-SMITVUB, Sirris et l’Institut de recherche Travail et Société HIVA (KU Leuven) pour développer des démonstrations qui ont conduit à des outils de support pour les besoins mentaux, physiques et organisationnels lors de tâches professionnelles. Certaines démonstrations ont montré un bras robotisé avec un système de tableau de bord qui reconnaît, visualise et suit chaque étape d’un processus en temps réel. Les opérateurs ne peuvent donc plus rater aucune étape du processus. Via une application HoloLens2, le système suit l’opérateur qui reçoit, via les lunettes, les bonnes instructions au bon moment.

L’année dernière, 144 entreprises ont participé aux actions du laboratoire vivant. L’ambition est de toucher environ 800 entreprises d’ici fin 2024. Par ailleurs, 2,4 millions d’euros seront investis via le VLAIO sur une période de 3 ans.

« Il est important que chacun puisse se lancer et travailler de manière sûre et saine. Le travail praticable est crucial pour moi et c’est l’un des quatre piliers du nouvel accord flamand sur l’emploi », a conclu le Ministre flamand du Travail et de l’Innovation. « Avec ce laboratoire vivant, nous montrons que les technologies innovantes peuvent être une solution. Des innovations qui semblent pour beaucoup encore lointaines mais qui sont déjà implémentées en production et utilisées dans l’atelier. C’est ce que nous voulons montrer aux entreprises à travers ce projet. »

www.vlaio.be/industrie40

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Les partenaires du projet: Dirk Torfs (Flanders Make), Herman Derache (Sirris), Koen Cools (Open Atelier), Ezra Dessers (KU Leuven) et Kris Van de Voorde (imec).

La réalité augmentée peut représenter une aide par la coloration de la saleté invisible afin d’établir une différence entre les surfaces propres et sales. Avec l’AR, on peut voir si tous les éléments d’une salle blanche ont été correctement nettoyés. « AR Cleaning permet au technicien de nettoyage en formation de percevoir, via des lunettes spéciales, des repères visuels pour mieux comprendre chaque étape de la procédure de nettoyage », expliquent les chercheurs Jeroen Ceyssens et Steven Palmaers.

Soudage virtuel sans déchets

A l’aide de l’outil XR Welding, il est possible de simuler les procédures de soudage en eXtended Reality (XR) sur des surfaces réelles. L’outil utilise une combinaison de réalités virtuelle et augmentée et simule le cordon de soudure et la réflexion de lumière qui a lieu pendant le soudage. Les résultats (simulés) sont immédiatement visibles. Les actions incorrectes peuvent être détectées et rectifiées. L’objectif est que l’opérateur, à l’issue de la formation, puisse réaliser un produit physique sans erreur. L’exercice se déroule de manière sûre et sans déchets.

Des capteurs analysent la posture de travail ergonomique

La posture de travail du chercheur Jeroen Winderix est projetée sur un écran. Pour éviter une mauvaise posture lors d’un travail physique, Flanders Make a développé un système de capteurs qui analyse le corps et la posture. Le vert équivaut à une posture correcte. Une analyse ergonomique peut être réalisée pour chaque collaborateur afin d’éviter la surcharge physique. Les résultats peuvent ensuite être utilisés pour concevoir des cellules de travail de manière plus ergonomique.

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2023 / 39
TRAVAIL PRATICABLE

HANNOVER MESSE 2023

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HUPICO ACQUIERT GT ROBOTIQUE

HUPICO, par l'intermédiaire de sa société holding IAMTEC, est fier d'annoncer l'acquisition de GT ROBOTIQUE, une société de robotique de premier plan basée à Grenoble, en France.

Cette acquisition est une étape stratégique pour HUPICO, qui souhaite professionnaliser et internationaliser davantage ses activités.

• Reduction of cycle time in transportation

• Flexibility in production line design

• Easy maintenance

• Low operation cost

• Easy system integration

BOSCH RECHERCHE KEY ACCOUNT MANAGER MÉTALLURGIE (M/F – ANDERLECHT)

Vous travaillez dans le domaine des technologies de transmission et des techniques de contrôle des installations industrielles, principalement dans l'industrie métallurgique. En tant que spécialiste de ces applications, vous connaissez à la fois les exigences de ce marché et notre gamme complète de produits hydrauliques, mécaniques et électroniques.

Votre profil :

• Vous êtes idéalement titulaire d'un master en électromécanique / électronique / électricité / automatisation avec, dans le domaine de la technologie de transmission (électro)hydraulique, plusieurs années d'expérience dans un environnement de maintenance ou de vente ou d'ingénierie industrielle.

• Vous avez une mentalité de bon sens, vous êtes créatif et vous pensez en termes de solutions.

• Vous avez de bonnes capacités de communication verbale et écrite.

• Vous parlez couramment le néerlandais, le français et l'anglais.

• Vous maîtrisez MS Office.

• Vous êtes titulaire d'un permis de conduire B.

Contactez :

veerle.demol@be.bosch.com

GT ROBOTIQUE est reconnue pour son expertise en matière de ROBOTIQUE et de vision EPSON. Forte de plus de 25 ans d'expérience dans la ROBOTIQUE, l'entreprise développe des solutions innovantes qui correspondent à l'industrie 4.0. Cela en fait un complément idéal à la stratégie d'HUPICO. Ensemble, les deux sociétés combineront leurs forces et leur expertise pour servir encore mieux les clients.

"Nous sommes ravis d'accueillir GT ROBOTIQUE dans la famille HUPICO", a déclaré Johan Paul, le gérant de HUPICO. "Merci à l'ancien gérant, Maurice Fadous, d'avoir fait de GT ROBOTIQUE un partenaire fiable en ROBOTIQUE et vision et de nous donner l'opportunité de continuer cette évolution. Cette acquisition nous permettra d'étendre nos activités sur le marché international."

www.hupico.be

NOUVELLE POMPE/MOTEUR BUCHER HYDRAULICS AX

Bucher Hydraulics présente la série AX, les pompes et moteurs à pistons industrialisés les plus innovants.

Grâce à une conception en miroir basée sur des pièces rotatives légères, une limite de pression de 500 bar est possible avec une vitesse et une ondulation de pression très faibles. Grâce à une course de piston courte, un petit angle de déplacement et des paliers hydrostatiques, les unités AX sont capables de travailler avec un bruit réduit et de faibles vibrations, même à très basse vitesse (inférieure à 1 tr/min).

Les faibles forces axiales dues à la conception symétrique rendent la série AX très compacte avec une densité de puissance élevée. L'unité AX offre une efficacité exceptionnelle même au démarrage, à tel point que le couple de démarrage est disponible en tant que valeur théorique maximale. La conduite en tandem est également disponible.

Caractéristiques du produit :

• Robuste 500 bars

• Meilleur de sa catégorie 99 %

• Longue durée de vie

• <1 tp/min à 500 bars

• Faible bruit - lisse

• Densité de puissance très élevée

• Température d'huile inférieure

www.vbparts.be

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EXPAND YOUR POSSIBILITIES LCMR200 #DiscoverYamahaRobotics

ENTREZ DANS LE FUTUR DE LA VISUALISATION

Vous voulez continuer à réduire vos délais de commercialisation ? Rester compétitif dans un contexte de pénurie de personnel qualifié ? Donc pouvoir automatiser de manière encore plus efficace et flexible ? C’est exactement ce que permet de faire le duo TIA Portal V18 et WinCC Unified V18.

WinCC Unified V18 est la clé pour une meilleure standardisation, une ingénierie efficace, des données machines et de production transparentes et une intégration simplifiée de l’OT et de l’IT. Bref, une solution indispensable pour réussir la transformation digitale dans l’ingénierie mécanique et la construction d’installations.

Si vous utilisez déjà la version précédente de WinCC Unified, vous connaissez le premier grand avantage de ce logiciel : ce que vous avez créé pour une WinCC Unified Station peut être transféré sans problème sur n’importe quel appareil WinCC Unified, quelle que soit la taille de l’écran.

Mais WinCC Unified V18 va plus loin dans la standardisation des images grâce à des blocs d'affichage hiérarchisés, à l'intégration OT-IT avec échange de données fiable basé sur des interfaces standard et à SIMATIC Energy Suite, qui permet de visualiser la consommation électrique et d’éviter les pics au moyen d’une fonction intégrée d’équilibrage de la charge.

Pour une exploitation optimale des performances de notre système de visualisation, la meilleure option consiste à combiner vos visualisations WinCC Unified V18 avec des SIMATIC HMI Unified Comfort Panels et des systèmes SIMATIC basés sur PC. De plus, vous avez aussi la possibilité d’offrir un accès externe à ces systèmes via des clients web HTML5. Vous bénéficiez ainsi d'un maximum de puissance, de sécurité et de flexibilité.

Intensifiez le travail collaboratif

TIA Portal V18 vous procure encore plus d’efficacité, avec des fonctions optimisées pour l'ingénierie multi-utilisateur. Le travail en équipe sur des projets est facilité par des bibliothèques partagées. Et vous pouvez attribuer les droits d'accès individuellement ou par groupe.

Maximisez la disponibilité grâce à la redondance R1

Le champ d'action de TIA Portal V18 et des contrôleurs SIMATIC est plus large que jamais. Les CPU de la gamme S7-1500  – de S7-1511 à S7-1516 inclus – sont équipées d’un nouveau processeur double cœur garantissant une puissance de calcul et de communication accrue. Associé à la CPU S71500H, le SIMATIC ET200SP vous offre par ailleurs une nouvelle possibilité : la redondance R1, qui élimine les points de défaillance uniques grâce à la configuration de deux IM dans une station ET200SP. Vous disposez ainsi d'une disponibilité

maximale, y compris pour vos tâches d’automatisation futures. Les contrôleurs respectent aussi les normes les plus récentes, garantes d'une sécurité de pointe.

Intégrez l’IT et l’OT : pour développer aussi dans un environnement IT  Nous avons étendu l’écosystème TIA Portal avec des flux de travail orientés IT : SIMATIC Automation Xpansion. En tant que professionnel IT, vous disposez ainsi d’un environnement de développement familier basé sur Visual Studio Code. Vous pouvez actualiser vos projets facilement, à tout moment et en tout lieu, avec SIMATIC Automation Xpansion, disponible sous forme d'abonnement et basé sur le cloud. Vous avez la possibilité de gérer les versions via GitLab, mais aussi de créer des bibliothèques orientées objet en texte structuré (ST) et de les intégrer ensuite dans TIA Portal.

La plateforme d’ingénierie, qui constituait jusqu’ici un outil classique de technologie opérationnelle (OT), peut désormais être utilisée également par des utilisateurs IT, sans qu'ils doivent acquérir de nouvelles connaissances. Avec ce développement, nous faisons non seulement un pas décisif vers l’intégration IT/OT, mais contribuons aussi à lutter contre la pénurie croissante de personnel qualifié dans le monde OT.

Développez des cinématiques 5D/6D, comme les robots, de manière simple et complète Vous l'avez sans doute constaté : les applications de mouvement dans l’automatisation deviennent de plus en plus complexes. C’est pourquoi la nouvelle version de TIA Portal offre une ingénierie simple et complète des cinématiques 5D/6D, c’est-à-dire des fonctions de contrôle de mouvement jusqu’à six axes interpolés.

Les cinématiques complexes comme les robots peuvent désormais être intégrées très facilement dans les processus industriels à l’aide de TIA Portal. Les entreprises peuvent ainsi étendre, convertir ou adapter leurs installations de production sans interférer avec les systèmes en cours de fonctionnement.

www.siemens.be/industrie

Contactez: industrie.be@siemens.com

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2023 / 43 SIEMENS TIA PORTAL V18

HANNOVER MESSE 2023

MAKING THE DIFFERENCE

Changement climatique, pénuries d'énergie et chaînes d'approvisionnement perturbées: les grands défis auxquels le monde est actuellement confronté appellent des solutions innovantes. Ceux qui veulent se faire une idée des dernières tendances et évolutions technologiques pour l'industrie ne peuvent éviter la Hannover Messe (17 - 21 avril 2023).

Hannover Messe est le point focal mondial des tendances et des développements à l'intersection de l'industrie, des technologies innovantes et de la durabilité. C'est le lieu où l'industrie, les décideurs et les journalistes se rencontrent et où, cette année, plus de quatre mille entreprises des secteurs du génie mécanique, du génie électrique, de l'énergie, des logiciels et des technologies de l'information se présentent.

MÉGATENDANCES

Le nombre de développements et de thèmes présentés aux visiteurs est énorme, mais dans l'ensemble, l'organisation identifie un certain nombre de mégatendances globales:

Industrie 4.0

Dans un nombre croissant de secteurs, toutes sortes de nouveaux modèles commerciaux et d'opportunités d'optimisation apparaissent dans le domaine du big data et des technologies telles que l'IA, le cloud computing, l'automatisation/la robotisation des processus et l'IoT. Il n'est pas surprenant que l'industrie 4.0 soit une fois de plus un thème majeur.

Production neutre en CO2

Les entreprises subissent de plus en plus de pressions de la part des gouvernements, des investisseurs et des clients pour devenir plus durables. Dans la lutte contre le changement climatique, la production neutre en CO2 devient de plus en plus la norme. Au salon de Hanovre, les entreprises peuvent s'informer sur les dernières innovations dans ce domaine. Comment rendre votre production beaucoup plus durable, sans sacrifier les performances?

IA et apprentissage automatique

L'intelligence artificielle (IA) et l'apprentissage automatique constituent une mégatendance en soi. L'année dernière, nous avons assisté à la percée des applications de l'IA auprès du grand public (il suffit de penser à des applications comme ChatGPT et DALL-E), mais dans l'industrie aussi, de plus en plus de systèmes et de processus sont contrôlés sur la base de l'intelligence artificielle. Quelles sont les opportunités actuelles en matière de systèmes d'auto-apprentissage? Et : à quoi ressemble l'avenir de l'industrie alors que les machines deviennent de plus en plus intelligentes ?

Hydrogène et piles à combustible

L'hydrogène et les piles à combustible jouent un rôle majeur dans le mix énergétique de nombreuses entreprises industrielles. Dans quelle mesure ces technologies représentent-elles une réelle alternative au gaz, de plus en plus rare et cher? Le salon de Hanovre comprend l'événement "Hydrogen + Fuel Cells EUROPE", qui présente les dernières informations sur l'hydrogène et les piles à combustible.

BILLET D'ENTRÉE GRATUIT HANNOVER MESSE 2023

Ceux qui veulent vraiment se tenir au courant des derniers développements en matière d'innovation industrielle ne peuvent pas manquer une visite à la foire de Hanovre. Téléchargez votre ticket d'entrée gratuit via Global Fairs : www.global-fairs.com/automationmagazine

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LE BAROMÈTRE DE L'INDUSTRIE TECHNOLOGIQUE TOUJOURS STABLE EN JANVIER

En janvier, le baromètre BNB pour les secteurs technologiques est stable. Toutefois, tant au niveau des indicateurs individuels et que des secteurs, on constate des évolutions très divergentes.

En janvier, le baromètre BNB pour les secteurs manifacturiers de l'industrie technologique est à nouveau stable. La courbe brute s’est érodée mais reste proche de ses niveaux des derniers mois. Elle reste également proche de sa moyenne de long terme (-9 points). Toutefois, tant au niveau des indicateurs individuels et que des secteurs, on constate des évolutions très divergentes.

Baromètre de conjoncture de la BNB pour l'industrie technologique (secteurs manufacturiers)

Dans les indicateurs individuels, deux dégradations importantes se dessinent depuis le 3e trimestre 2022. Elles concernent premièrement l’appréciation du niveau des stocks, qui est passé d’une zone favorable à une zone défavorable. Cela montre qu’un nombre croissant d’entreprises perçoivent des difficultés à écouler leur production. La courbe brute des prévisions de la demande s’est elle aussi détériorée. Depuis août de l’année passée, elle est progressivement retombée à un niveau comparable à celui de la période aigüe de Covid en 2020. Nos entreprises apparaissent donc pessimistes quant à l’évolution de leur marché à court terme.

Après une forte chute mi-2022, le carnet de commandes s’est stabilisé depuis cinq mois. En outre, il est toujours un peu audessus de sa moyenne de long terme. La demande actuelle auprès de nos secteurs reste globalement satisfaisante.

Enfin, l’indicateur de prévisions d’emploi confirme son redressement entamé depuis octobre. Il a pratiquement retrouvé sa moyenne de long terme, ce qui indique que les entreprises technologiques sont moins pessimistes qu’il y a quelques mois.

(*) une hausse de la courbe indique une dégradation de l’indicateur

de l’emploi  de la demande

(**) Différence entre le nombre d’entreprises qui anticipent une hausse de leur effectif/ de la demande dans les trois prochains mois et le nombre de celles qui prévoient un recul, en % du total des entreprises dans l’enquête

Au niveau sectoriel, la stabilité du baromètre global en janvier résulte d’évolutions positives pour les produits métalliques, l’électronique et les activités industrielles de l’ICT, mais négatives dans les non-ferreux, la mécanique et l’automobile.

On note également que :

• l’automobile a rejoint les non-ferreux, les produits métalliques la mécanique, les plastiques & caoutchoucs parmi les secteurs manufacturiers où la conjoncture est défavorable (le baromètre y est en-dessous de la moyenne de long terme),

• seuls l’électro et les activités industrielles de l’ICT présentent une situation conjoncturelle favorable,

• enfin, le baromètre de l’IT-solutions s’est éloigné des valeurs planchers de fin 2022, mais reste nettement inférieur à sa moyenne de long terme. Les entreprises de ce secteur sont donc encore pessimistes.

www.agoria.be

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2023 / 45 AGORIA
Appréciation
Appréciation
de produits
du carnet de commandes
des stocks
finis(*)
Prévisions d’évolution pour les trois prochains mois (**)

PRODUITS

HYGIENIC DESIGN :

DES

SOLUTIONS D'ENTRAÎNEMENT POUR DES EXIGENCES HYGIÉNIQUES ÉLEVÉES

La protection contre la corrosion est d'une importance vitale pour une production optimisée en termes de qualité et de maintenance - pour répondre à la demande mondiale croissante en matière de technologie de nettoyage industriel.

Le matériau inoxydable est crucial à cet égard. Les produits résistants à la corrosion et hygiéniques de WITTENSTEIN peuvent être nettoyés rapidement et en toute sécurité, ce qui permet une automatisation hygiénique et stérile à proximité du procédé de production.

WITTENSTEIN offre une gamme complète de solutions d'entraînement hygiéniques, des réducteurs planétaires aux servoactionneurs et servomoteurs, développés conformément aux directives EHEDG. Cela signifie, entre autres, que le boîtier, le matériau choisi et le traitement sont systématiquement orientés vers une solidité et un nettoyage maximale. Comme les produits peuvent être montés de manière ouverte, ils offrent une nouvelle liberté de conception et une sécurité maximale des processus et des produits. Des applications se trouvent par exemple dans les industries alimentaire, cosmétique et pharmaceutique.

Hygienic Design: HDP+, HDV, axenia value

Pour en savoir plus, consultez notre nouvelle brochure : https://www.wittenstein.fr/hygienic-design/

www.wittenstein.biz

LA SÉRIE DE REFROIDISSEURS THERMIQUES HECR DE SMC : CONTRÔLE DE LA TEMPÉRATURE RESPECTUEUX DE L'ENVIRONNEMENT ET SÛR

La série de refroidisseurs thermiques HECR de SMC offre une solution de contrôle de température sûre et respectueuse de l'environnement. La série se compose de contrôleurs de température sans réfrigérant dans les versions refroidies à l'air et à l'eau. La conception de la série HECR est compatible avec une utilisation en rack 19 pouces et est donc très adaptée aux applications laser.

Le thermochiller HECR réalise un contrôle très précis du réfrigérant au moyen d'un élément Peltier refroidi à l'eau. Le refroidissement par eau offre une capacité supérieure, moins de bruit, une consommation d'énergie réduite et moins de poussière et de vibrations par rapport à une version refroidie par air.

Ce refroidisseur thermique garantit un contrôle de température sûr et stable. La précision de la température est de ± 0,01 à 0,03 ºC. La série HECR économise de l'énergie et réduit la quantité de chaleur d'échappement de 90 %, ce qui est bénéfique dans les zones d'installation sensibles à la température.

La série HECR est rapidement opérationnelle : une fois connectée au circuit de refroidissement et à l'alimentation en eau et en électricité, elle est prête à l'emploi. SMC propose des modèles avec différentes puissances frigorifiques, de 200 W à 1,2 kW.

www.smc.be

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WEG LANCE UN OUTIL DE SURVEILLANCE CONNECTÉ

WEG a lancé l'outil de contrôle et de surveillance WEG Motion Fleet Management (WMFM) pour l'exploitation et la maintenance des équipements industriels. Applicable aux parcs de moteurs, variateurs, réducteurs et autres équipements installés, WMFM promet de réduire les arrêts non programmés, d'optimiser la maintenance et d'améliorer le rendement de grandes installations industrielles.

WMFM fait partie d'un éventail croissant de solutions numériques WEG. Cette solution utilise la technologie du cloud et de l'Internet des objets pour surveiller l'état opérationnel de nombreux actifs industriels. En collectant et en traitant les données, WMFM peut générer des informations très utiles en temps réel à partager avec les responsables d'installations et les ingénieurs, ce qui à terme améliore la gestion des équipements.

Le traitement des données de WMFM est géré à la périphérie et dans le cloud, ce qui permet à la fois des réactions rapides au niveau de l'équipement et une analyse complète des données dans le cloud. L'outil comporte en outre des modules spécialisés dotés d'une intelligence artificielle (IA) permettant un diagnostic de défauts automatisé basé sur les rapports et les tendances historiques.

Ces rapports donnent une vision globale de la performance de l'ensemble du parc, permettant aux responsables d'installations de surveiller plusieurs équipements ou même des usines entières dans un seul environnement. Ces données sont présentées sous forme de tableau de bord intuitif comportant des indicateurs, des graphiques et un historique des données mesurées en vue d'une analyse facile à assimiler.

www.weg.net

DISCOVER HOW ROBOTISATION CAN INCREASE YOUR PROFITABILITY AND EFFICIENCY

Nos entreprises de production s’efforcent continuellement d’accroître leur chiffre d'affaires et leur valeur ajoutée, d’innover, de devenir plus efficaces, de réduire les temps d'arrêt de leur production et d’assurer une affectation optimale de leurs collaborateurs afin de rendre leur travail quotidien agréable et intéressant.

L'automatisation du processus de production joue un rôle essentiel à cet égard. Afin d’assister les opérateurs et d’effectuer des tâches de manière flexible, le recours à la robotisation, associée ou non à des technologies de vision (IA), constitue un élément clé de cette automatisation. Le robot industriel est devenu un véritable partenaire aux côtés du travailleur.

En collaboration avec nos entreprises membres actives dans le domaine de la robotisation, qu'il s'agisse de fournisseurs, d'intégrateurs de systèmes ou de fournisseurs d'accessoires, nous vous présenterons, au cours de cette session de sensibilisation à la robotisation, un éventail de domaines d'application possibles, qui vous inspireront dans vos défis futurs.

Date :  Jeudi 23 mars 2022 (de 12h30 à 17h30)

Lieu : Technifutur asbl, Liège Science Park, rue Bois Saint-Jean 15-17, B-4102 Seraing

Plus d'infos : https://www.agoria.be/nl/automation-robotisation/agenda/ discover-how-robotisation-can-increase-your-profitabilityand-efficiency-0

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2023 / 47 PRODUITS

INDUMOTION

INDUMOTION VISITE UNE COLLECTION D’ART CHEZ KATOEN NATIE

Les membres de l’organisation professionnelle InduMotion se sont retrouvés au Singelberg (Katoen Natie) à Kallo/ Beveren pour visiter la collection d’art de Fernand et Karine Huts.

Lors de la réunion automnale des membres d’InduMotion, l’éditeur de ce magazine, deux événements ont été passés en revue, à savoir INE (2 mars 2023) et INDUMATION.BE 2022, ainsi que les activités d’InduMotion en 2023, et les nouveaux membres FANUC et Apex Dynamics ont été présentés.

Administrateur Marcel De Winter a présenté un aperçu économique de l’activité des constructeurs de machines en Europe. D’après les chiffres du CETOP, l’association faîtière européenne de l’hydraulique de puissance, la Chine a moins souffert du covid en 2020 mais le pays n’a pas connu de relance extraordinaire en 2021 comme ce fut le cas aux USA et en Europe. Les chiffres sont aujourd’hui encore plus mauvais, toujours à cause de problèmes liés au covid.

En Europe, les carnets de commande se sont bien remplis en 2021/2022. La Pologne arrive en tête avec une augmentation de 27 pourcents qui est entièrement due au glissement de la production suite à l’éviction de la Russie. Il est à remarquer que les mauvais chiffres en construction mécanique viennent de la Chine (-2 pourcents) et de la Corée du Sud (-4 pourcents). La Chine est devenue trop chère, l’UE importe désormais du Vietnam et non plus de l’Inde. Xi-Jinping suit apparemment l’exemple de l’ancien président des Etats-Unis, Donald Trump, et est devenu ultra-nationaliste.

Patricia Huygelier d’Industrialfairs a présenté une analyse de la dernière édition d’INDUMATION 2022, le plus grand salon de l’industrie au Benelux.

La prochaine édition d’INDUMATION.BE aura lieu les 31 janvier et 1 et 2 février 2024.

En Europe, la principale préoccupation est la pénurie de main d’œuvre. Les défaillances dans l’approvisionnement et les matières premières arrivent en seconde place. Les gros goulots d’étranglement concernent les puces électroniques et le matériel électronique. Le métal est moins préoccupant mais le plastique et le caoutchouc sont des problèmes majeurs. En troisième place du classement, on retrouve le coût élevé de l’énergie.

Les collègues CETOP ont rapporté des chiffres d’affaires à deux chiffres. Le Royaume-Uni possède désormais son propre marquage UKCA. Pour les entreprises européennes qui veulent vendre au Royaume-Uni, l’obtenir exige un travail supplémentaire. La législation utile ne semble pas tout à fait en ordre, ce qui provoque le chaos.

Les membres d’InduMotion ont ensuite eu droit à une visite guidée dans et autour de la base de Katoen Natie où ils ont pris la pose devant l’œuvre d’art 'Fontaine de Kallo' de l’artiste Wim Delvoye. On peut y voir un Brabo étiré, tenant la main dont Anvers, selon la légende, tire son nom, comme plaque tournante du centre du monde et symbole des activités nonstop de Katoen Natie, dont le site portuaire fonctionne jour et nuit.

www.indumotion.be www.industrialfairs.com

Les membres d’InduMotion posent devant l’œuvre d’art de Wim Delvoye.

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DAF investit dans une nouvelle usine d’assemblage de camions électriques à Eindhoven. La production de la nouvelle génération des DAF XD et XF Electric est lancée. La base d’un camion électrique DAF se compose d’un concept glider, un châssis sans chaîne cinématique mais avec une cabine. Les gliders sont fabriqués à l’usine classique de DAF puis, via les nouvelles lignes d’assemblage, intégrés en huit étapes aux camions électriques XD et XF. Les camions électriques ont une autonomie de 500 km. (www.daf.be) Le salon MACHINEERING propose à l’industrie manufacturière, aux constructeurs de machines et aux sous-traitants industriels des réponses et des solutions pour relever les défis dans le domaine de l’innovation, de la digitalisation et de l’automatisation. Les facettes de la technologie de production – conventionnelle, additive et hybride –feront l’objet de démonstrations à MACHINEERING qui aura lieu les 29, 30 et 31 mars 2023 à Brussels Expo. (www.machineering.eu)

Les secteurs industriels d’Agoria Vlaanderen (technologie), d’essenscia vlaanderen (chimie, plastiques et sciences de la vie), de Fedustria Vlaanderen (textiles, bois et meubles) et de Fevia Vlaanderen (alimentation) saluent la décision du gouvernement flamand de mettre en place un groupe de pilotage flamand pour favoriser la collaboration stratégique entre les 5 Regionale Technologische Centra (RTC’s). Cela va accroître la qualité de la formation des talents techniques et mieux l’aligner aux tendances technologiques et besoins du marché du travail. Par la création de ce groupe de pilotage, les partenaires de l’enseignement et les représentants du marché du travail vont pouvoir fixer ensemble des objectifs stratégiques et opérationnels pour les 5 Regionale Technologische Centra établis dans 5 provinces flamandes. Les écoles secondaires pourront mieux utiliser les infrastructures de formation modernes mises à la disposition par les entreprises. Les initiatives de formation sur les STEM (Science, Technology, Engineering & Mathematics), les sciences et les technologies seront implémentées plus efficacement, au-delà des frontières provinciales. Les Regionale Technologische Centra remplissent une fonction de passerelle entre les établissements d’enseignement et les entreprises. (www.agoria.be) D’après le spécialiste de l’automatisation RoboJob de Heist-op-den-Berg, qui conçoit des installations de chargement et de déchargement automatiques pour les machines CNC, la tendance est au ‘reshoring’, les entreprises européennes rapatriant leur production des pays à bas salaires. Helmut De Roovere, CEO de Robojob, remarque que les entreprises ouvrent de nouvelles usines sur leur sol propre. « On le voit aux Etats-Unis mais aussi en Europe. La différence des coûts salariaux n’est plus aussi importante qu’avant. » Par ailleurs, l’augmentation explosive des prix du transport pèse sur le prix du produit et la fiabilité du transport a diminué (à cause notamment de la pandémie). « Les entreprises veulent limiter les risques de la chaîne d’approvisionnement et la raccourcissent tout simplement. » (www.robojob.eu) Mparts et Bibus Romicon forment une nouvelle entreprise depuis le 1er janvier 2023. Sous le nom Bibus, l’entreprise veut devenir d’ici cinq ans un grand fournisseur global pour les secteurs de la construction de machines, l’industrie de l’emballage, le secteur maritime et le monde médical. L’assortiment complet de produits prêts à être livrés compte 45.000 articles: des composants mécaniques et pneumatiques aux composants pour la technique d’entraînement, la mécatronique, la technologie environnementale et la construction de machines. (www.bibus.nl) Depuis 2019, quiconque recherche une solution d’automatisation rentable peut la trouver sur la place de marché en ligne RBTX.com d’igus. Il est possible d’y trouver des pièces de robots à bas prix de plusieurs fabricants. igus a entretemps rafraîchi cette place de marché avec un nouveau design et de nouvelles fonctionnalités. La version RBTX 2.0 est proposée dans neuf pays et rassemble 76 partenaires. Les utilisateurs ont le choix parmi 259 produits: des robots, des systèmes de commande et des moteurs aux capteurs et préhenseurs. (www.igus.be) La start-up anversoise Veton conçoit des bornes de recharge durables et conviviales pour les voitures électriques. Veton a été fondée en 2020 par Jens Téblick et Brend Brentjens, les anciens fondateurs de Lemon Companies, l’entreprise IT spécialisée dans les solutions digitales sur mesure. Pour la technologie de recharge de cette première borne de recharge design de fabrication belge, une collaboration a été signée avec Phoenix Contact. Contrairement à ce que font d’autres fabricants, l’électronique d’une borne Veton est hébergée dans une armoire séparée, ce qui permet de remplacer facilement chaque composant et de protéger l’électronique des conditions météorologiques. (www.veton.be) Le distributeur de chariots élévateurs Motrac va faire fonctionner ses chariots diesel de la marque Linde Material Handling à l’huile végétale hydrotraitée (HVO). Ce carburant non-fossile réduit les émissions de CO2 de 90% et fournit une puissance supérieure au moteur (moins de formation de suie dans les moteurs et le pot d’échappement). Le diesel HVO peut être utilisé de manière autonome ou combiné à du diesel ordinaire. Le carburant HVO veille également à la diminution des émissions de particules fines, d’oxyde de carbone, d’hydrocarbures et de monoxyde de carbone, ce qui impacte positivement l’environnement de travail. (www.motrac.be)

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2023 / 49 TECHTELEX

LES EAUX USÉES: UNE SOURCE D’ÉNERGIE ET DE MATIÈRES PREMIÈRES

Aquafin traite les eaux résiduaires pour obtenir une qualité qui n’est plus une charge pour la nature. En 1990, 30 pourcents des eaux usées flamandes étaient épurées. La directive-cadre européenne sur l’eau stipule que toutes les rivières d’Europe devront être propres d’ici 2027. Nous épurons aujourd’hui 84 pourcents de nos eaux résiduaires.

Le CEO Jan Goossens a d’autres ambitions pour Aquafin. « Nous voulons nous différencier en devenant un fournisseur d’énergie. » Au hall du siège d’Aquafin à Aartselaar, on peut lire le slogan ‘L’avenir de nos eaux usées, source d’énergie et de matières premières.’ « Nous fermentons la biomasse provenant des processus d’épuration de l’eau en biogaz que nous transformons en énergie verte. Nous renvoyons cette énergie verte au réseau et nous fournissons du gaz vert à Fluxys. »

La riothermie a également du potentiel. « Les eaux usées domestiques sont chaudes – elles proviennent de la douche, du lave-vaisselle, … - et nous voulons valoriser cette chaleur. En hiver, cette eau peut être 10 à 15 degrés Celsius plus chaude que la température ambiante. La riothermie consiste à récupérer cette chaleur. Ce n’est pas la grande solution pour répondre au problème énergétique dans le monde mais c’est une source supplémentaire pour vivre plus durablement. Notre nouveau siège et les 500 collaborateurs sont chauffés en hiver et rafraîchis en été par les eaux usées. »

Aquafin perçoit également un avenir dans l’extraction des matières premières présentes dans les eaux usées. « Nous voulons par exemple devenir un fournisseur de phosphore. Les phosphates sont présents dans notre alimentation. La matière première provient principalement du Maroc et de la Russie. Le phosphore est utilisé dans les engrais. Les champs sont en fleurs, les vaches paissent, nous mangeons de la viande et le phosphore finit dans les eaux usées. La forte densité de population en Flandre est un avantage pour le déploiement efficace de ce plan. »

« La Flandre consomme environ 300 millions de mètres cubes d’eau potable par an. Aquafin purifie 800 millions de mètres cubes d’eau. Conclusion : il y a assez d’eau. Le grand public remarque qu’il fait plus sec en raison du réchauffement climatique. Il y a cependant autant d’eau de pluie, sauf qu’elle tombe plus abondamment et le sol sec rend l’infiltration difficile. Jadis, il s’agissait d’évacuer l’eau de pluie dans les égouts et l’eau épurée était déversée dans des bassins et des rivières et puis dans la mer. Aujourd’hui, nous essayons d’éviter cela. »

« Nous conseillons les entreprises sur la manière d’utiliser des grandes surfaces pour collecter et réutiliser l’eau. L’eau de pluie du toit peut ainsi servir aux toilettes. Les entreprises sont sensibles à la réutilisation de l’eau. Elles puisent leur eau de refroidissement dans la rivière ou ont besoin d’eau de processus comme matière première pour la production ou le nettoyage des installations. De nombreuses grandes entreprises industrielles sont aujourd’hui des spécialistes de la réutilisation de l’eau. »

« Notre filiale Aquaplus se consacre aux entreprises, au marché industriel et à l’étranger. Nous construisons des installations d’épuration d’eau pour les entreprises car elles doivent épurer leur eau en Flandre. Les exigences posées à l’épuration des eaux usées industrielles deviennent cependant plus sévères et l’épuration de l’eau devient plus complexe. Les stationsservice de Total le long des autoroutes possèdent leur propre installation d’épuration, généralement gérées par Aquafin. Nous proposons aussi l’épuration de l’eau en tant que service, au mètre cube. L’entreprise n’a plus à s’en soucier. Aquafin a notamment une collaboration avec la société de distribution d’eau potable De Watergroep pour l’épuration de l’eau du groupe Colruyt à Halle. »

www.aquafin.be

Jan Goossens est CEO d’Aquafin, une SA de droit privé responsable du préfinancement, du développement et de la gestion d’infrastructures de traitement d’eau en Flandre. L’épuration des eaux usées domestiques et la gestion des eaux d’égouttage sont les principales tâches d’Aquafin. L’entreprise gère plus de 300 installations d’épuration d’eau et 1.700 stations de pompage et bassins de décantation en Flandre.

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CONCLUSION
SPEAKERS’ CORNER POUR LES EXPERTS EN TECHNIQUE.
Mechanics Motion Control ATB Automation

Technologie d’automatisation flexible pour la logistique d’entrepôt et de distribution

Automatisation sur base-PC : La solution pour les applications intralogistiques de toute taille Intégration et synchronisation de toutes les fonctions de commande sur une seule plateforme matérielle et logicielle Interfaces ouvertes pour une flexibilité maximale dans la conception du système et une connectivité facile en amont/aval

Des choix de systèmes d’exploitation flexibles avec des fonctions évolutives sur des processeurs multi-cœurs

Architecture système qui protège contre l’obsolescence et la réingénierie

Bus de terrain EtherCAT – temps réel pour une communication ultra-rapide entre les process

Outils intégrés d’analyse et de contrôle temps réel offrent des options de maintenance prédictive pour un temps de fonctionnement maximal

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