Madfred Angling le mag' 6

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Edito Ce numéro 6 du Mad Mag’ a su se faire attendre il est vrai… Mais il parait que plus c’est long plus c’est bon ! Je ne pense pas que ce magazine soit meilleur que les autres, mais il fait partie d’une grande entreprise de partage que mes amis et moi­même tenons à vous faire découvrir, à travers des articles sans prétention et dans lesquels nous souhaitons vous faire réflechir sur votre pêche, votre façon d’aborder les choses, plutôt que de prêcher la bonne parole. En effet, il est beaucoup plus intéressant je pense, d’apprendre soi­même à comprendre un peu la façon dont on doit pêcher plutôt que de mettre en pratique des choses que l’on copie sans les assimiler. Toujours est­il que ce MadMag’ 6 est là, et il est à nouveau le fruit d’une collaboration entre auteurs, pour partager de bien beaux reportages que je qualifierai d’atypiques. Atypiques dans le ton employé, la manière détendue de passer un message, et surtout, dans le contenu car chacun ici est libre de présenter le sujet qu’il veut. David nous faire partager les débuts à la pêche de son fils, moment vraiment émouvant quand on est papa, car on sait tous que la pêche apportera des valeurs aux enfants qu’ils n’apprendront pas sur les consoles de jeux ou leur téléphone portable. A l’heure du multimédia, je ne vais pas cracher dans la soupe mais il est plaisant de voir un gamin au bord de l’eau, rentrer fatigué le soir du grand air. Gareth nous explique un peu sa vision du spécimen hunting et la traque des gros poissons, que Laurent aborde en eaux claires, conditions très difficiles. Mark quant à lui nous livre un article plein de poésie sur son Prince de la Rivière. Et pour ma part, une découverte assez complète du superbe carpodrome de Florange sur lequel j’ai fait une belle pêche, entre amis. Le MadMag’ ralentit certes sa vitesse de parution, mais il doit rester un plaisir pour tout le monde, avant tout pour ses auteurs, et pour vous pêcheurs. Il reste le petit mag bricolé sur un coin de PC mais surtout le fruit du partage de gars qui ont des valeurs identiques aux miennes et qui, si elles n’étaient pas là, ne feraient pas un magazine d’amis. Merci à tous ! Madfred

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pêche, je suis obligé de sortir la logistique des grandes sessions. Madame ne veut surtout pas que ces 2 enfants manquent de nourriture et autres.

© photos David Dauchy

Nous avons donc le droit à des petits plats préparés avec amour, ce qui n'est pas pour me déplaire,, moi l'adepte des bolinos et autres pâtes chinoises! Niveau habillement, c'est la même chose, je vous laisse imaginer le chargement de mon pauvre kangoo. Ne parlons même pas d'une session de 2 jours set une nuit!

Aujourd'hui lorsque j'entends parler de pêche à la carpe, de nombreux termes viennent directement à la bouche. On parle alors de stalking, speed-fishing, spéciment-hunting, pionnering et bien d'autres . Il est alors loin le temps de mes débuts où je suivais mon père partout au bord de l'eau, c'est pourquoi aujourd'hui,je tente de transmettre ma passion de la pêche de la carpe à mes deux fils et ce en toute simplicité et authenticité. Il n'y a rien de mieux que la pêche en famille et surtout les prémices d'une passion naissante. LOGISTIQUE DES GRANDES SESSIONS

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A mes débuts, il y a environ 35 ans, je suivais mon père au bord de l'eau. Je lui posais des

NIVEAU PECHE? tas de questions sur les poissons, les appâts et le matériel. Je devais lui casser les pieds mais jamais il ne m'a boudé et il a toujours répondu à mes interrogations. Je dévorais également toutes les revues de la presse halieutique de l’époque. Bref j'étais passionné! Aujourd'hui, étant père de 2 garçons de 1 2 ans et 8 ans, c'est à mon tout de transmettre cette passion qui me dévore. C'est pourquoi lors des vacances scolaires, je m’efforce d'emmener mes fils au bord de l'eau, le plus souvent possible, redécouvrant ainsi les joies de mon enfance. Mais qui dit enfants à la pêche, dis forcément Maman aux commandes! C'est pourquoi pour une simple journée de

Concernant la pêche, mes 2 petits monstres ont voulu essayer la pêche comme papa. Nous avons alors été pêcher à la batterie comme on disait dans ma jeunesse. Nous avons alors jeté notre dévolu sur un étang de ma région proche de mon domicile et que je connais bien. Car il faut de l'action afin d'occuper les deux aventuriers surtout le plus


Madfred et hop un petit colis de matériel pour le fiston. Qui à la réception se serait cru un certain jour de Décembre! Nous avons alors commencé le montage des lignes. Je me suis donc replongé de nouveau dans mon enfance, une 30 ème d'années en arrière car je n'avais plus monté de ligne et surtout touché un flotteur de quelques grammes!!! ACTION!!!!

petit! Puis au détour d'un question/réponse, ce fût le bipppppppppp..................... L'excitation du départ, du combat, de la mise à l'épuisette. Les questions qui reprennent à la vue du poisson. Je suis aux anges et ressent ce que mon père a du lui aussi ressentir.

C'est pourquoi nous nous sommes dirigés vers une pêche traditionnelle a la grande canne. Enzo me demande alors de pêcher la carpe quand même! Pas grave un carpodrome se situe à environ 20 kilomètres de la maison.

Mais cette forme de pêche n'est pas assez mouvementée afin d'occuper activement les deux piles électriques qui m'accompagnent durant une journée complète. Les chiens ne faisant pas des chats!!!

Nous avons investi dans une canne télescopique de 5/6m spéciale gros poissons, un peu de matériel et c'est parti pour une nouvelle aventure. Quelques mails et échanges téléphoniques avec l’affreux

Nous sommes désormais sur place, le sondage expliqué et effectué, l'attente peut commencer. Personne ne bouge, les yeux fixés sur ce petit bout orange qui affleure la surface du carpodrome. On amorce quelques micro pellets, rien......bizarre ce carpodrome est ultra rempli de carpette!!! On réfléchit, je prépare de la pâte et là mon Enzo au détour d'une énième question, me dit: On a du Mais de salade!!!!......pourquoi pas? C'est parti 1 grain jaune surle numéro 1 2 et hop on agraine régulièrement et là miracle!!! Le petit siganl d'adrénaline orange plonge, 1 er ferrage version, je t'envoie sur la lune.......raté!!! Premières déceptions, on replace, on réagraine, on réexplique la ferrage P..sa replonge, ferrage , pendu!!!!!

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Les étoiles dans les yeux, plus de mots,je sens l'excitation et le virus transpercé sa peau, son cerveau. On est en harmonie pendant le combat et d'un coup le microbe de 8 ans prend l'épuistte , un véritable travail d'équipe! Yes.......In the net!!!! J'essaie de transmettre le respect du poisson, les 1 ères manipulations, le tapis, clic-clac P.....c'est sur la sacro-sainte carte SD. Je vous laisse imaginer la banane que nous avons. On replace et ré-agraine..... Ce n'est pas moins d'une 1 0 ème de carpettes qui sont venues rendre visite à notre tapis de recption. IL est l'heure de rentre, on plie, on range et surtout on nettoie le poste. Brefs les gestes simples d'une journée de pêche.

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Par contre une chose m'attire et me titille le cerveau. Il n'a pas mêler une seule fois de l'après-midi, ni cassé!!! Merde, permettez moi l'expression, j'en ai parlé à mon père qui a bien rigolé car apparemment ce n'était pas mon cas,il y a plus de 30 ans.

En conclusion à l'heure des réseaux sociaux et autres forums de partage, qui n'ont plus de partage que la vocation première!!! J'ai basculé dans un autre monde celui du ''transmettre'' Je ne vois plus la pêche comme avant. J'ai redécouvert des mots comme la joie, l'envie et surtout la simplicité et l'authenticité.

Nous sommes retournés pêcher sur ce carpodrome depuis,et toujours avec la même envie et dextérité de sa part .

Je vous le dis, rien de plus magique que de voir ces fils vous suivre. Prochain objectif, un défi inter-générationnel, à savoir une

rencontre Grand-Père, Père( moi) et les deux monstres pour une partie de pêche!!! Mais cela est une autre histoire et il va falloir attendre..... A la prochaine aventures......

pour

de

nouvelles


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Š Photos Gareth Watkins - Croix Blanches Lakes


Qu’est­ce le ‘Specimen Hunting’ ? On pourrait définir les Specimen Hunters (ou chasseurs de spécimens), comme des pêcheurs qui se sont spécialisés dans la chasse des plus gros poissons (carpe ou silure mais aussi brème, brochet, tanche, barbeau, etc.). Ils cherchent à pêcher ces gros sujets, non pas par accident ni par chance, mais en les ciblant directement avec des techniques et du matériel spécifique et une ténacité hors du commun.

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Le Commencement La notion de ‘Specimen Hunting’ est apparue en Angleterre dans les années 50. L’un des fondateurs de ce type de pêche fut Richard Walker, un écrivain, pêcheur et détenteur du record du Royaume Uni de la carpe pendant plus de 30 ans avec un sujet de 23kg attrapé dans l’étang légendaire de Redmire Pool. Même si Walker fut l’inventeur des détecteurs de touche électronique et des cannes conçues spécialement pour la pêche de la carpe, il fut également un pêcheur qui traquait tous les poissons d’eau douce.Dans son livre « Still Water Angling » (La Pêche en Etang) publié en 1953 il évoque pour la première fois la notion de cibler les gros sujets de chaque espèce. « La plupart des pêcheurs considèrent la prise de poissons trophées – de gros

poissons – comme un phénomène qui ne se produit que rarement. Certains considèrent qu’il s’agit de la chance ou de l’accès aux meilleurs parcours de pêche…… La traque de gros poissons est une branche spécialisée de la pêche et le succès est à la portée de tout le monde. » Walker a eu une influence énorme sur la pêche en Angleterre à l’époque, car non seulement il cherchait les plus gros poissons, mais il concevait et il

fabriquait avec une grande dextérité, des cannes et des articles de pêche pour chaque type de poisson ciblé. Il considérait la pêche comme une série de problèmes à surmonter, mais que pour résoudre ces problèmes il fallait tout d’abord les identifier. Beaucoup de ses innovations font, dans une forme moderne, encore partie du matériel indispensable pour la pêche des gros poissons, les détecteurs de touche par exemple. Suite à la capture de sa carpe géante, toute une nouvelle génération de « Specimen Hunters » a vu le jour, pêcheurs qui ont à leur tour, influencé les générations suivantes. Des pêcheurs comme Jack Hilton, qui a écrit en 1972 « Quest For Carp » (La Quête pour la Carpe) l’un des premiers livres dédié uniquement à une seule espèce. Il était suivi par d’autres géants de la carpe comme Rod Hutchinson et Kevin Maddocks dans les années 80.

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Mais la carpe n’était pas la seule espèce qui a vu l’émergence de groupes d’aficionados, qui les traquaient à l’exclusion de toute autre espèce. De nombreuses sociétés ont vu le jour comme « Les Tenchfishers », le « Barbel Society » et le « Pike Anglers Club », toutes dédiées à la gloire de leur poisson favori. Ces grands pêcheurs qui écrivaient également dans les revues et les journaux halieutiques de l’époque m'ont aussi énormément inspiré. Je dévorais chaque article, chaque astuce. Je collectionnais leurs livres, qui ont fait figure de livre de chevet pendant des années. Je connaissais leurs anecdotes par cœur. Encore à l’école dans les années 70, j’adhérais totalement à leur philosophie de la pêche, moi aussi je voulais être « Specimen Hunter ». C’est ainsi, qu’avec quelques amis qui partageaient la même passion, nous avons formé notre propre groupe de « Chasseurs de Specimens » … le « Chesham & Amersham Specimen Group (CASG) »,d'après les noms des villes de la banlieue londonienne où nous vivions. Nous n’avons jamais connu une quelconque renommée, mais en travaillant ensemble nous avons eu pas mal de succès pour de nombreuses espèces. La pêche de la carpe était encore à ses débuts, et même si nous la pêchions régulièrement, des sessions

pour la tanche, la brème ou le brochet faisaient aussi partie de notre pêche. Mais qu’est­ce qui différencie un chasseur de specimens d'un pêcheur lambda ? C’est très certainement de nombreuses choses réunies. Chaque aspect de sa pêche est passé à la loupe, chaque acessoire considéré, chaque partie de pêche mûrement réfléchie. Voici quelques précisions. Le Matériel :

Chaque article de pêche est revu afin d’être le plus adapté que possible pour la réussite. Heureusement en Angleterre il existe un grand nombre de fabricants de matériel ‘dit’ spécialiste. Des cannes à pêche en passant par des appâts et les accessoires de montages. La notion de Walker de pêcher avec une canne conçue pour l’espèce demeure aujourd’hui’hui, ainsi on voit des modèles élaborés spécifiquement pour le barbeau, la tanche, le brochet, le

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silure et bien sur la carpe. Ces cannes offrent un équilibre et une robustesse nécessaire pour épuiser même le plus gros sujets de l’espèce convoitée. On a vue une évolution des matériaux utilisés dans leur construction. Les premières cannes « Avon » ou « Carpe » furent construites à partir de bambou fendu. Leur puissance plutôt faible comparée au tout carbone d’aujourd’hui’hui. Mais la tradition d’employer le bon utile pour chaque pêche reste. Les moulinets avec de bon freins et du fil de pêche hyper solide et résistant à l’abrasion ont aussi contribué à rendre nos parties de pêche plus rentables et la perte de gros sujets avec ce matériel adapté, nettement moins fréquente. Tout ce matériel hautement technique a permit aux « Specimen Hunter » de repousser de plus en plus les barrières et de pouvoir capturer des poissons trophées de plus en plus impressionnants par leur taille. Nous sommes à présent dans le véritable âge d’or du specimen hunting où tout devient possible.

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Les Appâts : L’autre avancé majeure, qui est venu également du monde de la pêche de la carpe est des appâts. Un pêcheur nommé Fred Wilton a commencé dans les années 70 a confectionner des

appâts d’un haute valeur nutritive, employant des protéines de lait (du caséinate de sodium ) de la levure etc. Il avait pour idée que le poisson, en l’occurrence des carpes, choisiraient un appât hautement protéiné en préférence à des appâts plus pauvres ou même à leur nourriture naturelle. Ses résultats furent spectaculaires. Sa recherche et ses idées ont eu pour résultat le développement des bouillottes qu’utilisent la quasi­totalité

des carpistes de nos jours. Mais les bouillettes ne sont pas efficaces uniquement pour la carpe. Des pêcheurs de barbeaux et de tanches ont vu également un bond spectaculaire de leurs prises en employant ces appâts sur leurs parcours. L’usage des pellets comme appâts a apparu pendant la même période. Destiné à l’origine à l’élevage de salmonidés, les pêcheurs ont vite compris que tous les poissons d’eau

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douce ou presque, les trouvaient à leur goût. Personnellement j’emploie un mélange pellets, bouillettes pour 99% de mes pêches. Leur efficacité est tout simplement remarquable. On peut les broyer pour en faire une amorce, les introduire tels quels.. secs. Les tremper pour en faire une pâte, ou un mix pour feeder. Leur polyvalence est aussi intéressante que leur efficacité. J’irais plus loin, en disant que si je ne pouvais choisir qu’un seul appât de pêche ce serait incontestablement le pellet. Les Techniques et les Montages : Pendant des siècles, un simple nœud pour attacher le fil de pêche à l’hameçon, fut le seul et unique montage disponible aux pêcheurs. Mais à la fin des années 70 une réflexion sur les montages fut menée par un autre groupe de pêcheurs anglais. C’est ainsi que les idées de Lenny Middleton et de Kevin Maddocks ont abouti par le montage qui a tourné l e monde de la pêche de la carpe, et ainsi toutes les autres espèces de gros cyprinidés, sur la tête. Leurs observations de carpeaux dans un aquarium leur laissaient conclure que les poissons étaient effrayés non pas par l’appât lui­même, mais par le fil de pêche. Quand le poisson gobait l’appât il sentait tout de suite le nylon et le

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recrachait sans donner de touche. L’idée de Middleton fut d’attacher l’appât à l’hameçon à l’aide d’un cheveu humain, de la tête de la femme de Maddocks en fait. Tout de suite ils ont vu que le poisson acceptait l’appât plus facilement sans montrer les mêmes signes de méfiance que les expériences précédentes. Des tests furent réalisés en action de pêche et le montage ‘du cheveu’ à vu le jour. Dès le début leurs résultats furent tout simplement extraordinaires. Ils se sont également rendu compte que le fait d’escher une bouillette dure à la place d’une pâte molle, améliorait le nombre de touches. Le poisson devait en fait passer l’appât dans sa gorge pour le broyer, laissant ainsi l’hameçon à l’avant de la bouche où il se faisait

piquer, produisant une fuite et une touche extrêmement franche. L’addition d’un plomb fixe baptisé « montage de fuite » a améliorée d’autant plus l’efficacité de l’ensemble. Lors de la parution en 1980 du premier numéro du magazine « Carp Fisher » de la Carp Society, Lenny Middleton a publié un papier sur sa découverte. L’article a produit l’effet d’une bombe dans le milieu de la carpe. Je peux l’affirmer car je l’ai vécu presque en directe. La première fois qu’on a utilisée ce montage sur nos étangs on a bien vu que l’effet de bombe était bien réel. L’un des plans d’eau où je pêchais régulièrement à l’époque, ne m’a donné qu’une seule carpe l’année précedente. L’usage du cheveu pour la première fois nous voyait faire 5 ou 6 par jour.

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Chaque étang où nous employions ‘la’ technique ce fut la même histoire, à la grande colère des pêcheurs traditionnels qui voyaient débarquer ces jeunes effrontés sur leur étang et qui faisaient des départs en série. C’était une époque formidable. On s’est rendu compte que ca marchait aussi pour les grosses tanches. On pouvait escher une grappe de maïs doux sur un cheveu et que les tanches nous collaient également de jolis départs à la place des petites touches impossibles à ferrer d’avant. Aujourd’hui je ne pouvais pas concevoir de pêcher sans ce montage. Pour le barbeau c’est tout aussi efficace et avec les bouillettes et les pellets j’ai pu toucher des barbeaux sur toutes les rivières que j’ai pêchées depuis trois ans. Ca aide également à éviter les espèces nuisibles, ce qui augmente nettement les chances de toucher l’espèce convoitée. Au­delà du Matériel : Mais au­delà du matériel et des techniques modernes, le Specimen Hunting est un état d’esprit. On ne se contente pas de simplement aller à la pêche et faire le tout­venant. La traque de chaque espèce est murement réfléchie. Il ne suffit pas de pêcher ses parcours habituels en espérant que le gros sujet va mordre.

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La traque commence d’abord avec la recherche. Pendant ma jeunesse les nombreux journaux et revues halieutiques tel que « Angling Times, Anglers Maisl ou encore Coarse Fisherman, et Coarse Angler » furent des sources d’information indispensables. De nombreux pêcheurs qui prenaient de

gros poissons par hasard, car ca peut naturellement arriver, publiaient la photo et souvent le nom du parcours. Si le nom du parcours manquait, une recherche plus poussée nous amenait à le découvrir. Cette recherche fut primordiale, et le reste aujourd’hui. L’internet est un outil fabuleux car le partage est nettement

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plus vaste qu’avant. Les photos des parcours donnent également les indices. Des applications telles que Google Earth et Geoportail, nous donnent également la possibilité de survoler les zones afin de rechercher un étang ou une partie d’une rivière. Des indices comme un pont, ou un bâtiment distinctifs nous permettent de localiser la zone où un gros poisson a été capturé. Il est simple ensuite avec un GPS de rentrer les coordonnées pour se rendre sur les lieux. Et oui … on ne fait pas forcément de gros poissons près de chez soi. Il faut être prêt à voyager. Il m’arrivait l’année dernière de faire une centaine de

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kilomètres pour me rendre sur une zone à gros poissons. L’ouverture de plus de parcours de nuit aide énormément, car une session de 48h et souvent plus rentable et économique. J’ai parlé déjà du matériel, mais l’équilibre et la solidité est également primordiale. C’est pour ca que la pêche fine ne fait pas partie de ma technique. Après avoir fait des centaines de bornes et après avoir passé des centaines d’heures au bord de l’au je ne veux pas que lorsque la touche de gros poisson arrive, qu’une défiance du matériel soit responsable d’une casse ou un décrochage. Une fois qu’un poste potentiel est en vu, il est parfois nécessaire, si la distance de mon domicile le permet de préparer le coup. Si j’ai bien choisi le poste à l’aide de la technique cité ci­dessus, une certaine accoutumance des poissons est parfois nécessaire. Pour les barbeaux dans nos rivières, beaucoup n’auront jamais vu, ou pas souvent vu des bouillettes ou des pellets. Même si je sais qu’ils les acceptent assez facilement dès la première fois, le fait d’introduire un peu sur un poste peut rassembler plus de poissons. Finalement il faut aller à la pêche. Ce n’est pas une petite journée de temps en temps qui nous voit mettre sur le tapis les poissons trophées, mais des pêches régulières. Ce n’est pas le style

qui plait aux pêcheurs qui ne supportent pas le capot. Ca fait partie du jeu. On peut avoir bien fait la recherche et la préparation, mais si les individus ne sont pas présents en nombre l’attente peut être longue. En France le Specimen Hunting se limite pour la plupart à la pêche de la carpe et du silure. J’ai bien vu que sur nos rivières les pêcheurs qui traquent les barbeaux sont presqu’inexistantes. Ca s’explique par la tradition ici par rapport au Royaume Uni. En France les pêcheurs sont soit occasionnels, soit des pêcheurs qui cherchent à faire du poisson pour la table, ou encore des pêcheurs au coup et de concours qui cherche surtout le rendement. La pêche du carnassier a une place importante en France aussi, beaucoup plus qu’en Grande Bretagne. Mais la France a une richesse halieutique énorme et un très gros

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20 ans en France, je trouve que j’ai un terrain de jeu qui aurait été au­delà de toutes mes espérances quand j’étais un jeune lycéen subjugué par les paroles d’auteur comme Rod Hutchinson, Fred J. Taylor ou Jack Hilton. La relève est présente pour inspirer une nouvelle génération ‘Specimen Hunters’. Il y a des gars comme Martin Bowler qui avec ses nombreuses prises époustouflantes de poissons de toutes les espèces avec plusieurs records du pays à son palmarès, figure déjà parmi les grands. Son partage généreux par ses articles et ses vidéos est une grande inspiration pour beaucoup. J’espère que ces quelques lignes vont peut être vous motiver aussi d’endosser ‘l’état d’esprit’ d’un Specimen Hunter. Tight Lines Gareth

potentiel pour les ‘specimens’ en tout genre.. On a bien vu que l’engouement pour la carpe et que le nombre important de carpistes a pu nous montrer que les gros, voire très gros sujets sont bel et bien présents dans l’hexagone. Il semblerait logique que ces poissons records devraient être présents pour de nombreuses espèces. L’intérêt généré

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sur les forums me laisse penser que les mentalités sont en train de changer en France, et tant mieux, car ma recherche pour les gros sujets est nettement plus simple si plus de pêcheurs nous montrent où se trouve les plus beaux poissons. Aujourd’hui tirant sur mon expérience acquise autant en Grande Bretagne pendant ma jeunesse et depuis plus de

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Les beaux poissons en eau claire. C’est joli et ça se peche !! Nous avons coutume de pratiquer la pêche en plombée dans des rivières ou il y a pas mal de fond. Je pense que ca vient du fait que tout le monde crois que les beaux sujets vivent mieux avec 3 m de flotte au dessus des ouïes ! Et puis, s’il n’y a pas de fond, alors l’eau est obligatoirement claire, donc on ne peut pas attraper grand­chose. Oui je sais, c’est une entrée en matière à la « j’te défonce des portes ouvertes », mais force est de constaté qu’il y a très peu de pêcheur en plombée qui tentent leur chance dans des rivières à eaux claires ou par très peu de fond. Et pourtant ! Avec un peut de savoir faire, de discrétion dans l’approche, il est possible de réaliser de beaux cartons. Dans ce papier je vais vous décrire la façon qui est la notre lorsque l’on s’attaque à ce genre de rivière. Nous avons la chance dans nos Ardennes fétiches de posséder une rivière fantastique, tant par la beauté de son décors que par sa richesse halieutique. Celle­ci s’appelle la Semoy (les belges l’écrivent Semois), Sauf coup d’orage ou fortes pluies d’hiver, ce cour d’eau est d’une limpidité à toute épreuve. Le terrain de jeu ideal comme support pour ce billet.

Avant de descendre au bord de l’eau avec le bardas, nous allons passer en revue ce qui va etre utilisé pour l’occasion. Le matos Pour une fois, on va commencer par ce qui va se trouver sur le fond. Sur ce genre de cours d’eau, le courant est toujours présent, voir soutenu. Il est impératif que le montage se positionne des qu’il touche le fond. S’il devait dériver avant de s’immobiliser, il aurait

toutes les chances de se tanker, avec les conséquences que l’on connait tous : montage inopérant et casse assurée au relevage de la ligne. Donc pour éviter ces désagrément, une charge de 4oz mini est recommandée, prévoyez donc de pouvoir aller jusque 6 oz au cas où la rivière charrierait des herbes par ex. La technique de la pêche au feeder est la plus évidente mais vous pouvez sans problème substituer la cage par un clip

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bon compromis. Tout hameçon à pointe fragile est à proscrire, le top du top reste ceux pourvu d’une pointe rentrante, celle­ci étant moins sujette à s’émousser sur les pavés immergés. Oh, quel est donc ce chahut en fond de classe ? Comment ? De la tresse dans le l’eau claire ca vous chagrine ? Et pourtant cela fonctionne. Le plus simple étant le test en parallèle, plomb et un plomb boule ou « spécial rivière ». Il suffit alors de mouler la came autour du plomb, oui oui c’est la bonne vieille pêche à la pelote ! Le bas de ligne va souffrir énormément, inutile donc de finasser. L’environnement ne pardonne pas, le poisson non plus. Oubliez nylon, fluoro et autre bricolage léger, une bonne tresse de 15lbs n’est pas exagérée et pour la longueur, on ne dépasse pas les 50 cm. oui je sais ca fait court ! La raison en est toute simple. La plombée pouvant etre importante, lorsque vous relevé votre ligne pour une recharge par exemple, au decolage du plomb, le bas de ligne va trainé sur le fond, d’autant plus si l’esche est imposante. Plus le bdl sera long et plus ce phénomène va s’amplifier et augmenter les risques de tankages au fond. Une action rapide sur la canne associée à une longueur réduite semble être le

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c’est ce que l’on a réalisé plus d’une fois avec mon pote : la quantité de départ est égale vous pouvez me croire. Bien souvent l’envie de discretion prend le dessus et j’équipe un montage de fuoro en 32/100e. C’est suffisamment résistant sur des poissons calmes, mais la sanction arrive toujours bien trop tôt et c’est en maudissant mes bas instincts que je remonte un bdl en fibre. La quantité de touche reste


égale et les soucis de casse sur le fond disparaissent. Il y a un autre élément important à mon gout : la longueur courte du bdl (~50cm ) n’offre pas suffisamment de souplesse à un gros fluoro alors qu’une tresse sera beaucoup plus « libre » dans le courant. Une meilleur présentation a mon gout. Le corps de ligne dois être en adéquation donc…… on se la joue sur un 35/100e qui tient la route. C’est n’est pas tant la résistance linéaire que je recherche dans ce cas la, mais plutôt de la matière, car à frotter sur le fond, un nylon plus fin sera fragilisé à la moindre occasion. Maintenant que la ligne a été décrite, vous vous rendez bien compte que l’on ne peut pas utiliser le dernier tuteur à

fraisier à la mode !! Il faut du costaud et à ce jeu, une canne estampillée « barbel » est au top. Elle lance du lourd, encaisse sans broncher voila tout ce l’on demande. Vous associez cela à un moulinet dans les séries 4500 à 5000 ou si vous avez la possibilité un bon vieux 8010 de shimano, ca vaux presque rien et il n’a plus rien à prouver. (heu aucune action chez shimano hein ) L’outil est prêt à être utilisé, encore faut il bien le positionner ! Une rivière rapide avec peu de fond et une possibilité de débris dérivant ? Il va falloir camper les cannes ! Cette expression veux simplement dire que l’on va pointer le scion de la canne vers le ciel afin de soustraire le maximum de bannière au courant, mais aussi éviter au fil de reposer sur le fond abrasif ou accrocheur. Mais pour cela il vous faut choisir le bon support. Soit la berge est relativement meuble et un pique de bonne qualité fera l’affaire, un bon vieux bankstick est tout indiqué. soit celle­ ci est dur comme du bouc et vous aller être obliger d’utilisé un rod

pod. Je suis plutôt favorable à ce dernier qui est bien plus modulable et accepte tout les types de terrain. Le seul inconvénient réside dans son encombrement c’est un fait. Les piques individuels quand a eux, offrent la possibilité de placer les cannes sur des

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pochette de matos de rechange.

spots différents (heu ….. dans ce type de pêche, avoir un spot c’est déjà bien !!) et prennent peu de place dans le fourreau de canne. Quoi qu’il en soit, vous devrez vous assuré de la solidité de l’encrage et de la parfaite tenu de la canne avec le scion en l’air quelques soit le dispositif utilisé. Je vous vois déjà ouvrir le coffre du break pour sortir la tonne de matos …… stop !! Vous partez direct à l’échec le

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plus certain. Cette pêche se pratique presque en silence, avec le plus strict nécessaire et une discrétion dans la mise en place empreintée à M. Arsène lupin. Deux cannes représentent un grand max, parfois on ne peut positionner qu’une canne dans une fosse de 10 m de long. Une épuisette costaude, un tapis de réception, un sceau avec la came et une

Oui je sais, ca demange ! alors…. On peche dit ? quand est ce qu’on s’installe ? faut y aller la !! Avec de débarquer comme un bourrin sur la rivière, il convient de faire du repérage . désolé pour les impatients. Dans un premier temps, le repérage se fait en hauteur, je veux dire par la, qu’il faut se tenir au dessus de l’eau pour voir ce qui ce passe en dessous, (encore une porte ouverte !). Se positionner sur un pont est un tres bon observatoire par exemple. C’est de cette manière que nous avons découvert moultes spot juste en aval des piles de pont d’ailleurs ! S’il y a des berges escarpées, ca fonctionne aussi. Le fait de prendre de la hauteur vous permet avec des lunettes polarisantes de cibler les couloirs entre les herbiers (de véritables autoroutes à poisson) et de délimiter les fosses (d’excellentes zones d’alimentation). Le plus important ce n’est pas temps la configuration du fond mais la localisation des poissons. Une belle fosse remplie de …. Rien n’a aucun intérêt. Par contre si vous voyez patrouilles une dizaine de chevesne, quelques barbeaux en aval ou le dos large et sombre d’une carpe, vous pouvez sans trop vous tromper conclure que la zone est à exploiter.


Pour des raisons techniques, privilégiez les spots le plus près de votre berge. Toujours pour éviter que la bannière ne frotte ou se coince dans les herbiers. Comment ? La fosse est au 2/3 en face ? Bin…. Faites le tour, ou installé vous sur la pillasse du pont, il y a toujours une ruse pour se placer correctement. Vous comprendrez que le mode « shadow » doit être activé dans ce cas !

Maintenant que l’on sait comment et où pêcher, il va falloir se décider en ce qui concerne l’amorçage et les esches. Je ne renierai pas ce que j’ai déjà écrit ailleurs n’y ce que j’utilise depuis longtemps. Mon bac doit résister au courant tout en étant capable de marquer la zone en aval. Je le prépare donc à base de deux sortes de pellet de 5mm. Un screttin et un green betaïne à part égale (à la louche hein ! ce n’est pas de la chimie non plus). Le mouillage se fait a l’eau bien sur, mais surtout additivé soit de dip « démon chaud » ou de liquide a base foie. C’est selon l’inspiration du moment. Tant que ca schlingue vous etes dans le vrai ! Une fois les pellets pret, je leur adjoint une bonne boite de miette de thon à l’huile (low cost j’insiste), un généreux krusha de bouillette et de frolic. Le bac est prêt à fonctionner. La consistance est ainsi suffisante pour tenir correctement dans une cage. Un membre de notre équipe nous a apporté une variante l’année dernière… si votre spot est trop accrocheur pour utiliser un feeder, vous pouvez monter un plomb sur un clip et pratiquer une pêche à la « pelote » en moulant le mélange autour du plomb. Mais pour que celui­ci tienne un temps soit peu il vous suffit d’ajouter un ou deux œufs entier dans le mélange. Résultat mécanique garantie

sans aucune perte de rendement sur la pêche. Pour l’eschage, vous l’avez compris, ce n’est pas une peche edf style! On recherche le beau poisson. Donc, à prendre dans la musette : frolic, bouil’ de Ø 10 a 16, pellet percé (plus simple a esché au cheveu) de 10 a 20mm. Pate d’enrobage, rien que du grand classique. A la mise en place des cannes, vous pouvez fronder quelques bouillettes, des pellets histoire de marquer la zone avec de grosses particules. Il semble que cela ai un impact sur le poisson, car les touches se déclenchent souvent après ces rappels. Une explication ? Je n’en ai aucune, mais ca fonctionne. Nous avons bien tenter de créer dans une zone propice, un spot avec de l’amorçage parcimonieux mais régulier. Ca n’a pas été convainquant, si le poisson n’est pas de lui­même présent

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sur la zone, il semble qu’il ne prenne pas la peine de changer ses habitudes pour nos beaux yeux !

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Aller, tout est paré. Vous avez trouvé vos poissons, calculez comment vous installer sans bruit, installé le support, les cannes et tout le toutim ! C’est parti il faut se lâcher.

La je vais être cash !, les indécis, les peu précis, les bourrins vont être à l’amende ! Oui c’est une pêche en plombé, oui c’est un poil grossier comme approche mais il est important de se mettre dans le crane que l’on doit être le plus discret sur la berge comme dans l’eau.

Une canne, un lancer ! Le plomb tombe à l’endroit voulu du 1er coup, il ne doit pas dérivé d’un poil, la tension se fait dans le mouvement et de grâce…… ne vous agiter pas sur la berge. L’indiscrétion est le meilleur moyen de vendanger un spot. Dernière chose, nous avons constaté que dans ces eaux claires, la pêche à la « ratente » n’est pas la meilleure option. Entendez par la que si au bout d’une heure vous n’avez aucun signe d’activité sur vos montages même en présence de poisson sur le poste, il est judicieux de vous déplacer sur le poste suivant. Il est nous arrive de temps en temps de déceler un superbe coup , avec de magnifiques spécimens et d’être obligé d’admettre que même en leur plaçant un montage sur la tète, ils ne daignent pas descendre sur le fond. A quoi bon perdre du temps, un changement de poste s’impose. Voila, tout est dit Il ne vous reste plus qu’à attendre la touche… jamais très loin des cannes, car dans peu d’eau, les départs sont violents. Vous devrez intervenir très vite pour soustraire la bannière canne haute et conduire avec autorité le poisson vers l’épuisette. Et je l’espère, vous aurez autant de joie que nous, face à la beauté des poissons dans ces eaux limpides.


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Des coulées peu profondes dont les fonds sont tapis de gravier, aux pools plus profonds où les accrocs immergés affleurent à peine à la surface des eaux…. Mon esprit me fait nager avec eux, leurs flancs dorés et leur forme fuselée leur offrant une superbe résistance au courant, je me sens perdu par leur puissance brute et leur beauté. Je sors doucement de l’égarement de mes pensées pour revenir lentement à la réalité, observant à présent les scions de mes deux cannes, dans l’espoir qu’un de ces barbeaux de passage pourrait avoir faim et se saisir du morceau de choix que je leur propose en guise d’appât. La rivière, comme tout le monde, a ses propres humeurs uniques et parfois peut devenir dure et confuse, mais en même temps fascinante, et cette nouvelle quête à chaque nouveau poisson nous ouvre, à nous pêcheurs passionnés, une nouvelle porte de la compréhension et avec elle, son nouveau jeu de devinettes. La plupart des pêcheurs préfèrent utiliser le chènévis en amorçage à base de particules tapissant le fond de la rivière . Pour ma part, je

n’ai pas fait cela depuis de nombreuses années, et aujourd'hui, je lui préfère le mélange de graines pour pigeon, à base de graines pour oiseaux. Vous pouvez également acheter le

mélange "graines pour oiseaux sauvages“ de chez Gamm Vert. La raison pour laquelle je préfère ce mélange, c'est parce qu'il contient un mix de diverses graines plus facile à utiliser comparativement au chènevis pur seul.

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La marque particulière dont je me sers est le mélange pour pigeons Haith Red Band, qui comprend également de l’anis vert, que je couvre entièrement avec de l’eau chaude, et que je laisse tremper ainsi toute une nuit, puis que je laisse mijoter ensuite 40 minutes. Un arôme sucré d’anis embaume alors doucement la maison, engendrant quelques remarques par les occupants. Au moment où vous avez fini la cuisson, vous vous retrouvez avec une sauce gluante épaisse, un mélange d'anis et de sucres naturels qui ont été libérés par les graines, que je ne perds jamais . Ce liquide est mélangé directement avec mon mélange d‘amorce ou placé au congélateur ou au réfrigérateur et conservé pour une utilisation ultérieure, car il offre

un superbe rappel olfactif, et un activateur de parfum à mélanger à votre amorce. La plupart du temps sur les petites rivières, j’utilise un agrainage de ce fameux mélange de graines, mais sur les grandes rivières, je mélange mes graines avec du Vitalin, qui est un mélange pour chien à base de muesli, afin de créer des boules d’amorçage plus denses qui pourront également être pressées autour du plomb ou lancées directement. Ce mélange avec du Vitalin permet également de propulser les boules à grande distance, avec une fronde, pour des amorçages lourds. Pour se faire, la seule marque de fronde qui ne m’a jamais laissé tomber est celle de Trev Tomlin’s. Ces frondes "super puissantes“ possèdent un élastique fort et une poche assez grande pour propulser des grosses boules au delà des 60m, ce qui est très utile pour des pêches en grandes rivières comme la Tamise. Bien que j’apprécie énormément utiliser le Lunchon Meat (pâté de viande), comme esche je ne

l’emploie pas en été, à cause de la grosse concentration d’écrevisses sur certaines de mes rivières locales, mais cette esche garde un avantage sûr sur certaines pêches, et peut être modulé de bien des manières différentes, quand le poisson commence à s’en méfier sous sa forme originale, tout droit sorti de la boîte. Il se prête très bien à la coloration et une multitude d’arômes différents peuvent y être ajoutés. Personnellement, j’aime le couper et le placer dans un sac à zip, y ajouter du curry bien rouge, et bien remuer. Ainsi, chaque cube de Lunchon Meat s’imprègne à coeur du colorant et de l’arôme durant le processus de congélation. Pour la plupart de mes pêches de


barbeaux, où un bon équilibre dans l’amorçage sera la clé du succès ou pas.

barbeau, j'ai tendance à utiliser des bouillettes et pâtes maison, auxquels j’ajoute généralement une quantité raisonnable d’huile de saumon et de caviar pour faire bouger le poisson et que je trouve très bon sur des sujets parfois très nomades à cette saison. J'essaie d'adapter ma quantité d’amorçage en fonction de la taille de la rivière en question et n’emploierai jamais trop de bouillettes sur de trop petites rivières . Sur ces dernières, je préfère alors employer des brisures de bouillettes et quelques morceaux de pâte sur les postes convoités, de sortir à créer un beau “sentier“ d’arôme frais, mais en même temps ne pas suralimenter les poissons, car certains de ces petits cours d'eau n’abritent qu’une faible population de gros

J’emploie alors à l’hameçon un gros ver type Lobworm (ver canadien) juste au­dessus de la zone d'amorçage, en utilisant un montage adapté à cet effet, grâce au courant de la rivière, qui fait travailler l’esche au dessus du fond comme il se doit. Cela peut être une très bonne méthode et un barbeau soupçonneux aura moins d’appréhension à gober cette esche, ce qui vous offre souvent un poisson bonus du jour que vous n’auriez pas pris avec d’autres appâts.

Je suis également très heureux de changer de tactique sur des secteurs où les barbeaux sont soumis à une forte pression de pêche. Sur ces postes, je préfère utiliser un lit d’asticots et de casters. J'aime laisser mes asticots à tremper dans de la poudre de krill, ce qui crée une trace lorsqu’ils sont immergés.

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Mes montages demeurent très simples, et je m’en tiens à la règle de ne pas surcharger inutilement un montage, en me concentrant plus sur la localisation du poisson. Ils comprenent de simples montages à faible résistance au coulissement, un tube anti­ emmêleur, et un bas de ligne soit souple (tresse coulante Drennan Sink Braid) ou revêtu (tresse gainée Gardner Sly Skin) en matériau de bas de ligne.

Mon approche sur mes rivières se concentre énormément sur la localisation de la bonne “coulée“. J'essaie de passer autant de temps que possible à sonder avec le plomb, afin de sentir les

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différences de fond mêmes très légères, et donc les chenaux créés par le courant et zones où les barbeaux seraient susceptibles de s’alimenter aisément sur un garde manger naturel. Certaines de mes sorties les plus réussies ont toujours suivies ce type de recherche sur les petites et moyennes rivières. Rien ne ressemble à une touche de barbeau, quand le scion de canne plie à se rompre. La tranquilité ambiante se brise, entrecoupée par les rushs puissants du barbeau, canne cintrée, pêcheur et poisson connectés pour ne faire qu’un, le combat faisant rage, la pointe de canne dictant la musique comme le ferait un chef d’orchestre sur un opéra énergique. La ligne vibre sous les à­coups du monofilament qui fend la surface de l’eau, rappelant à chaque instant au pêcheur que la frontière entre un moment de liesse où le barbeau va rejoindre le tapis de réception ou lorsque la ligne va se briser sous les assauts d’un barbeau en furie, est mince ! Essayant de retenir mentalement le poisson de toutes ses forces, hélas ces pensées ont pénétré l’âme du poisson qui ne

pense qu’à se décrocher, l’ambiance devenant pesante et la bouche du pêcheur muette et sèche, à la recherche d’un second souffle… Puis arrive le moment final ou la perfection rationalisée perce la surface aqueuse, le filet de votre épuisette entourant avec sécurité votre récompense, que vous hissez lentement mais surement hors de l’eau, tout en restant très calme, le poisson faisant fusion avec le pêcheur, l’adrénaline vous exhorte à hurler votre joie, mais vous vous contenez et un simple mais immense sourire envahit votre visage, ne pipant mot, en jetant un regard satisfait et béat, au magnifique poisson doré qui est au fond de votre épuisette. Vous jetez un coup d’oeil vers la rivière, dans l’espoir de croiser les reflets des congénères de votre combattant du jour, reflets des flancs dorés du barbeau, maître des courants petits et grands, mais seule l’image fantôme d’une future prise vient hanter vos pensées, telle une énigme apparait, le vrai Prince des Rivières. Mark Erdwin


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REGLEMENTATION DU CARPODROME - La pêche au coup se pratique en NO KILL -1 seule canne au coup par pêcheur limitée à 1 1 ,50 m - Toutes les pêches au moulinet sont interdites (anglaise, bolognaise et batterie) - Tapis de réception obligatoire, aucun poisson ne doit être posé à même le sol - Les poissons doivent être pris avec une épuisette - Pas de BOURRICHE : remise à l’eau immédiate - Tresse interdite - Amorçage à la farine et pêche au pain INTERDITS - Amorçage et pêche à la graine crue INTERDITS - Sont autorisés : pellets, graines cuites, pâtes et esches animales (fouillis et vers de vase INTERDITS) - Hameçon sans ardillon taille N° 8 maximum

A.A.P.P.M.A. LA ROUSSE FLORANGE : Tel : 06 1 0 76 45 48

de gauche à droite : Bernard ECCLI, secrétaire de la Rousse, André ZANCANELO, responsable de l'Office Municipale des Sports de la Ville de Florange, Madfred, Georges FRANCIOSO, Vice Président de la Rousse et Alain Gabriel RAPP, Président de la Rousse de Florange Feux au sol STRICTEMENT INTERDITS CIRCULATION AUTOMOBILE INTERDITE AUTOUR DE L’ETANG En cas d’absence sortez la ligne de l’eau Respectez le matériel mis à disposition : tables bancs … Laissez la place propre comme vous aimeriez la trouver Toute personne surprise à déposer ou abandonner des déchets sera verbalisée La pêche n’est autorisée qu’une demie heure avant le lever du soleil et une demie heure après le coucher du soleil Baignade, canotage et patinage INTERDITS

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Quelques questions sur le carpodrome à son président Alain Gabriel Rapp Bonjour Alain, Merci avant tout pour l’accueil de l’ensemble des membres de la Rousse de Florange et à vos partenaires pour votre accueil lors de cette magnifique journée que je viens de passer au carpodrome. Je te remercie également d’avoir répondu à quelques questions pour les lecteurs du Mad Mag’ afin de les aider à découvrir ce fantastique carpodrome de Florange. 1 ­Dans un premier temps, veux­tu bien te présenter aux lecteurs ? Je suis Alain RAPP, président de l’association LA ROUSSE à Florange depuis trois années maintenant, après avoir passé une longue période de 23 années à la Carpe Havangeoise. Je suis pêcheur depuis bien longtemps et j’aime partager cette passion avec les autres en donnant de mon temps en tant que Président de cette association dynamique de la Rousse de Florange. 2­ Peux­tu nous présenter un peu l’AAPPMA de Florange, s’il te plait ?

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le Comité est composé de 15 membres. Voici le bureau : Alain RAPP Président Georges FRANCIOSO Vice­ Président et Michel CARRE : Vice­Président

Bernard ECCLI : Secrétaire Anne­Marie FAUVEL : Secrétaire Nous sommes en charge de 5 étangs : SCHARFF, SCHILTZ et CARPODROME à FLORANGE Ainsi qu’à MAIZIERES les METZ (uniquement pour la pêche en barque) et AY sur MOSELLE. Nous sommes également gestionnaires de lots sur la rivière Moselle.

3­ Je pense savoir que le tissu associatif est très présent à Florange, peux tu nous expliquer un peu comment la Municipalité participe à la vie de l’association ? Avez­ vous d’autres partenaires ? Les deux principaux partenaires sont la Ville de Florange et l’Office Municipal des Sports (90%) Ils sont nos partenaires d’un point de vue financier, au travers de la


subvention de fonctionnement, d’une subvention pour l’école de pêche, d’aides financières lors de manifestations (concours de pêche à la truite, pêche au blanc, enduro de carpes,) d’aide financière municipale au niveau de l’implication sur la ville par la structure (présence aux manifestations patriotiques, signaleurs au semi­marathon, participation au Moselle Macadam Jeunesse…) .L’aide municipale est complétée par une mise à disposition à l’association de locaux à Bétange. A noter également comme partenaires institutionnels, La Région Lorraine, Le Conseil Général de la Moselle Nos sponsors : Fleurs d’Emilie, Extrême Pêche, Décathlon, Mairie de Rurange­les­ Thionville, Crédit Mutuel 4­ Quand est venue l’idée d’un carpodrome ? Peux­tu nous présenter ce projet de A à Z pour en arriver là où est le carpodrome actuellement ? L’idée du carpodrome : après la remise en eau de l’Etang Schiltz (étang jouxtant le carpodrome actuel) , la municipalité de Florange représentée par M. André ZANCANELLO, actuel président de l’Office Municipal des Sports (ancien conseiller délégué à l’environnement) en concertation avec l’association La Rousse et son Vice­ Président Georges FRANCIOSO ont souhaité l’extension de cette zone verte pour réaliser un 2e étang d’un ha et tenter ainsi de pouvoir développer la pêche à la carpe d’où

la naissance du carpodrome à Florange. Cette réalisation prisée aujourd’hui est le fruit d’une collaboration étroite entre la Ville de Florange et les bénévoles de La Rousse notamment en matière d’aménagements des abords, de l’entretien du site (tonte, plantation d’arbres, plate­forme de pêche, aménagement parking…) 5­ Présentes nous un peu le carpodrome dans sa forme actuelle….

obligatoire. Pour les pêcheurs avides de sensations, l’association la Rousse a aleviné 2 tonnes de carpes au Carpodrome pour l’année 2013 et 5 tonnes dans les 4 autres étangs. Merci encore pour votre accueil et votre sympathie et à bientôt sur les berges du carpodrome !

Le carpodrome est un plan d’eau soumis à droit de pêche, comme tout carpodrome. Il fait l’objet d’une tarification annuelle de 50€ pour les pêcheurs qui ne possèdent pas la carte des « étangs de la Rousse » ou de 40€ s’ils possèdent cette carte. Sinon, un droit journalier de 8 € est demandé pour pratiquer la pêche au coup sur cet étang. Les principaux points du règlement : remise à l’eau du poisson pêché, hameçon sans ardillon, pas de bourriche (sauf en cas de reportage ou concours), tapis de réception

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