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Psychologie

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La paralysie du choix

Parfois, de très nombreuses options s’offrent à nous et il peut devenir compliqué, voire impossible, d’arrêter une décision. Si cet état de paralysie peut avoir des conséquences fâcheuses, il n’est pas une fatalité.

Texte: Thomas Piffaretti

Au restaurant, vous êtes incapable de faire une sélection parmi la vingtaine de pizzas différentes affichées au menu? Au supermarché, vous renoncez à choisir un paquet de biscuits parce que l’assortiment qui se présente à vous est trop généreux?

Quand une multitude de possibilités nous sont proposées, on peut être tenté de trop analyser les options qui se présentent à nous. Dans certains cas extrêmes, l’anxiété s’installe et peut nous plonger dans un état comparable à la paralysie. Pour les petits choix du quotidien, rien de grave. Mais pour des décisions plus importantes, cet état peut représenter un vrai handicap.

Personne n’est immunisé

Tout individu peut être confronté à un moment ou à un autre à une paralysie du choix. Cet état s’observe également au sein de groupes de plusieurs personnes. Les mécanismes sont les mêmes et le problème peut même s’en trouver amplifié. Chaque membre du groupe développe sa propre réflexion, amenant de nouveaux paramètres à prendre en considération avant que le groupe ne s’accorde sur son choix.

La crainte de se tromper

Cette situation est généralement l’expression d’une peur de mal choisir ou d’une ambition de vouloir faire le choix parfait. En procédant à une sélection, on se prive des autres options existantes. Imaginer que l’on pourrait se tromper prend alors le dessus sur tout le reste, empêchant toute décision. Certains facteurs, comme le fait de devoir arrêter son choix rapidement ou l’importance des conséquences qu’il pourrait avoir, peuvent encore compliquer le processus de prise de décision.

Les effets négatifs

Les conséquences d’une paralysie d’analyse sont multiples: •Épuisement Face à l’incapacité de faire un choix, le niveau de stress et d’anxiété a tendance à grimper. Cette situation limite les performances intellectuelles et tend à augmenter la sensation de fatigue. •Perte de confiance Pour certains, ne pas être en mesure de prendre une décision s’apparente à une perte de contrôle. Un état qui favorise une remise en question et une perte de confiance en ses capacités. •Blocage Souvent, le fait de choisir permet de faire avancer une situation, autant sur le plan personnel que professionnel. Ne pas pouvoir prendre une décision nuit ainsi à notre activité. Cela a aussi un impact négatif sur notre créativité.

Le paradoxe de l’âne de Buridan

Cette parabole est régulièrement utilisée pour incarner de manière absurde les conséquences de la paralysie d’analyse. Elle met en scène un âne mourant à la fois de faim et de soif. Face à lui se trouvent un seau rempli d’eau et un autre rempli d’avoine. Ne sachant que choisir entre étancher sa soif ou assouvir sa faim en premier, l’animal finit par succomber.

Contourner la paralysie du choix

Tout le monde étant susceptible d’être affecté par cet état, de nombreux chercheurs se sont penchés sur la question. Afin de ne pas subir cette paralysie, trois conseils sont généralement prodigués:

•S’imposer une limite de temps Dans le processus de prise de décision, le mieux est souvent l’ennemi du bien. Avoir plus de temps devant soi ou davantage d’informations à disposition n’aide pas toujours à franchir le pas. Se donner une date butoir où la sélection doit obligatoirement être faite permet de contourner l’état de paralysie.

•Commencer par prendre une petite décision Faire un choix peut revêtir un caractère anxiogène. Avancer à petits pas permet de dédramatiser le passage à l’acte. Ainsi, se concentrer sur une décision que l’on sait sans risque aide à affronter un choix plus complexe.

•Accepter de prendre une mauvaise décision «Tout le monde peut se tromper.» L’adage est éculé, mais l’erreur fait partie intégrante du processus de décision et permet parfois de mieux avancer au final. D’autant que rares sont les décisions qui ne peuvent être corrigées par la suite. Accepter de se tromper permet également de réduire le stress. MM

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