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Littérature
C’est arrivé près de chez vous
Terrasses de Lavaux, chapelle fribourgeoise, plage du Léman: la Suisse romande connaît une recrudescence de crimes. Du moins dans l’imagination d’auteurs de polars toujours plus nombreux à placer l’action de leur roman dans le village ou le quartier de leurs lecteurs.
Texte: Pierre Wuthrich Photos: François Wavre / Lundi 13
Notre sélection de polars romands
En page 14
Le polar romand se porte bien. Très bien, même. Désinhibé par les succès en librairie de Nicolas Feuz et Marc Voltenauer, un grand nombre de femmes et d’hommes des quatre coins de la Suisse romande se lancent dans l’écriture de romans policiers et s’amusent à imaginer des crimes sordides et des enquêtes solides. À ce foisonnement quantitatif s’ajoute une hausse qualitative. «Dans l’ensemble, j’ai l’impression que le niveau s’améliore», remarque Kathleen Malcause, l’une des grandes spécialistes du polar en Suisse qui possède environ 12000 titres dans sa bibliothèque-librairie monothématique Le Crime Parfait. Ainsi, les auteurs font désormais souvent de longues recherches en histoire, en médecine légale ou en informatique par exemple pour donner du corps à leur roman. «Certains écrivains sont également procureur de la République, médecin légiste ou commissaire. Ils apportent leurs expériences à leur récit et font vendre, car le lecteur s’attend à trouver des informations techniques et scientifiques, comme on peut les trouver dans les séries policières à la télévision.»
Autre amélioration narrative: l’action se déroule désormais au coin de la rue. «Michel Bory dans les années 1990 plaçait déjà ses personnages dans le Chablais, mais cela restait marginal. Aujourd’hui, les auteurs utilisent bien plus fréquemment un village ou un bistrot que le lecteur connaît comme décor de leurs enquêtes policières. Cela plaît beaucoup», analyse Kathleen Malcause.
Attention aux embûches Ayant gagné ses lettres de noblesse et tourné le dos au roman de gare, le polar ne reste toutefois pas à l’abri d’un faux pas. «Un premier livre, ce n’est pas forcément bon, avertit Kathleen Malcause. Il faut construire avec soin son récit et éviter les kilos de dialogues qui ne servent à rien. Pour moi, un bon polar, c’est un livre où l’on ressent l’intelligence de l’auteur. C’est aussi un ouvrage où l’on apprend des choses, comme le dernier Voltenauer qui se passe dans les mines de sel à Bex et qui donne un éclairage historique très intéressant.»
Aux jeunes auteurs, Kathleen Malcause donne encore un conseil: «Ne dites pas forcément oui à la première offre d’un éditeur. Il est important de s’assurer que l’on aura son mot à dire sur le titre final et la couverture, qui sont les cartes de visite du livre. S’ils sont ratés, les ventes ne décolleront pas.»
Bibliothèque-librairie Le Crime Parfait, réouverture prévue en fin d’année à Villars. Vente en ligne possible sur www.lecrimeparfait.ch
Laurence Voïta, auteure de polars
Laurence Voïta, Au point 1230, Les Éditions Romann.
Entre chance et malchance
Roman, nouvelle, récit de vie, scénario, pièce de théâtre: Laurence Voïta s’est déjà essayée à de nombreux genres littéraires. «J’aime raconter des histoires. Peu importe la forme, même si j’ai une prédilection pour le roman», résume cette ancienne enseignante de français au gymnase de Burier, à La Tour-dePeilz (VD). L’an dernier, la Vaudoise a même sorti son premier polar – un peu par hasard. «J’avais commencé à écrire un roman sur deux personnages dont l’un a gagné à la loterie, avant que mon mari (ndlr: l’acteur et réalisateur Michel Voïta) m’incite à le transformer en roman policier.» Prête à relever le défi, Laurence Voïta reprend son récit en ajoutant une touche de noirceur. «Ce qui m’intéressait ici, ce n’est pas d’écrire sur un crime mais sur la violence psychologique qui peut amener une personne à en tuer une autre. Je n’ai pas pour autant changé mon écriture. Je me suis simplement efforcée de répondre aux contraintes propres au genre du polar. Ainsi, il faut être très rigoureux sur les dates, sur les lieux. Chaque détail compte.» Au final, son enquête parue l’été dernier tournant autour d’un meurtre sur une plage de la Riviera et d’un gros gagnant à la loterie a séduit aussi bien le public que la critique, qui a décerné à Laurence Voïta le Prix du Polar romand 2021. «Quand on écrit, on ne sait jamais vraiment si cela va plaire. Cette récompense me donne une légitimité professionnelle et m’incite à poursuivre dans cette voie. Je suis d’ailleurs en train de terminer un deuxième polar où l’on retrouve l’inspecteur Bruno Schneider et son équipe. J’avais envie de continuer un bout de chemin avec eux.»
Jamais à court d’idées, Laurence Voïta ne connaît pas le syndrome de la page blanche. «J’ai beaucoup d’imagination et je prends du plaisir à écrire. Ce n’est pas du tout une torture. Si cela le devenait, j’arrêterais aussitôt.» Tous les matins après un café et une promenade avec son chien, l’auteure se met à son bureau. «Je remplis des cahiers A4, toujours avec le même stylo. Et l’après-midi, je jardine ou vais me balader. Cela ressemble beaucoup à une vie idéale.»
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Entre réalité et fiction
Novembre 1996. Des malfrats font stopper un Intercity à Grandvaux (VD) pour dévaliser le fourgon postal censé contenir un fabuleux butin. Ce casse, qui n’est pas sans rappeler la fameuse attaque du Londres-Glasgow, a bel et bien eu lieu et ses auteurs n’ont jamais été retrouvés malgré les efforts des enquêteurs, dont un certain Yves Paudex, inspecteur puis commissaire à la police de sûreté vaudoise durant trente ans. Aujourd’hui à la retraite, ce Lausannois a eu envie de trouver un dénouement à cette affaire et en a fait le sujet de son deuxième polar. «Les auteurs de ce vol sont de grands professionnels. Tout s’est déroulé en à peine six minutes, sans bavure. Quelque part, je les admire et j’avais envie d’imaginer ce qu’ils sont devenus. À part la date de l’action, que j’ai placée à la veille de Noël 1998, et le meurtre du surveillant qui était dans le wagon, le début de livre ne relate que des faits réels. Le reste n’est que fiction.» Habitué à relater des faits, Yves Paudex a passé de nombreuses heures derrière sa machine à écrire ou son ordinateur durant sa carrière. «Nous écrivons beaucoup à la police. Il s’agit de rapports judiciaires, qui sont très factuels et objectifs. Désormais, en tant que romancier, je peux mettre de la chair sur le squelette.» Et donner de la profondeur à ses personnages. Ainsi, le duo d’enquêteurs en charge du dossier, qui n’ont que peu de points communs, se rapproche au fil des pages. Quant aux malfrats, ils dévoilent au fur et à mesure de l’action leurs peurs et leurs faiblesses. «Derrière les flics et les voyous se cachent des hommes et des femmes qui ont des aspirations. J’avais envie de montrer cette face plus secrète de leur caractère.» Écrit durant le premier semi-confinement, le roman ne disposait pas d’un canevas précis. «Les chapitres qui se déroulent au CHUV ou dans la cathédrale de Lausanne sont nés de mon imagination alors que j’étais déjà en pleine écriture. Je travaille à l’envie.» Une envie qui l’emmène aussi du côté de la photographie, son autre passion. Et Yves Paudex de publier bientôt un nouvel ouvrage – cette fois composé de photos prises dans le canton de Vaud.

Yves Paudex, Le train des brumes, Éd. Plaisir de Lire.
Yves Paudex, auteur de polars
Laurent Eltschinger, Le combat des Vierges, Éd. Montsalvens.
«Le fait que l’action se déroule là où je vais boire mon café m’a permis de m’identifier avec les personnages»

Laurent Eltschinger, auteur de roman
Entre science et croyances
Employé de commerce de formation et documentaliste de profession, Laurent Eltschinger n’est pas issu des sphères littéraires mais vient du monde de la paysannerie fribourgeoise. Une facilité à rédiger et à transmettre des émotions l’a toutefois incité à oser devenir auteur. Tout comme certains signes. «Durant une messe de souvenir en l’honneur de mon père dans la chapelle de Posat, je me suis surpris à écrire Le combat des Vierges sur un bout de papier, sans trop savoir pourquoi. Le lendemain, je voyais une annonce pour participer à un concours de rédaction de polar. J’y ai vu une invitation et me suis lancé dans l’écriture de ce qui est devenu mon premier roman.» Ayant vécu les vingt-cinq premières années de sa vie à Posat, Laurent Eltschinger y place naturellement son action. «J’ai lu énormément de romans policiers. Je me souviens d’avoir eu beaucoup de plaisir à lire La morte du lac de Pérolles écrit par Colette Gaillard bien avant que le polar romand ne se développe. Le fait que l’action se déroule dans les tea-rooms où je vais boire mon café par exemple m’a permis de m’identifier avec les personnages.» Et puis, la campagne fribourgeoise est propice à voir naître d’étranges histoires, entre dévotion à des statues que l’on dit miraculeuses et phénomènes ésotériques, qui ne vont pas faciliter la tâche des enquêteurs… «Je me suis inspiré de tous ces faits que l’on n’explique pas et les ai confrontés à la science forensique. Mon livre n’a donc rien à voir avec une enquête façon Les Experts. Ces croyances, qui font partie du terroir, ont toute leur place dans mon polar.» Rédigé en à peine deux mois, Le combat des Vierges a laissé son auteur dans le désarroi une fois le tapuscrit terminé. «J’ai ressenti un manque et de la frustration de ne pas pouvoir développer davantage le caractère de mon héros principal, l’inspecteur Jean-Bernard Brun.» Résultat: Laurent Eltschinger s’est remis aussitôt en selle. «J’ai signé pour quatre nouveaux romans, dont les sorties s’échelonneront jusqu’en 2023.» Ils se dérouleront en terres romandes, des Verrières à Chamoson. «Nous avons de magnifiques paysages ici. Ce sont des décors parfaits pour des livres.»
À placer dans vos bagages
Michel Bory, Les 13 enquêtes du commissaire Perrin,
BSN Press, 2021. L’intégrale des enquêtes du commissaire lausannois.
Pascal Parrone, Backstage,
Éd. Slatkine, 2021. Thriller au Venoge Festival. Jan Länden, Leena,
Éd. Slatkine, 2021. De Genève à New York sur les traces du banditisme international.
Fabio Benoît, L’ivresse des flammes,
Éd. Favre, 2021. Le troisième roman du commissaire neuchâtelois.
Tatjana Malik, Le loup du val de Bagnes,
Éd. 180 degrés, 2020. Cette inspectrice à la brigade de la police scientifique vaudoise a choisi le Valais comme décor de son action. Stéphanie Glassey, L’éventreuse,
Éd. Gore des Alpes, 2020. Le récit d’une faiseuse d’anges au pays des superstitions.
Nicolas Feuz, Restez chez vous,
Éd. Slatkine, 2020. La pandémie vue par le procureur neuchâtelois.
Pascal Houmard, Acrostiches,
Éd. Mon Village, 2020. Des organes humains retrouvés dans tout le canton de Vaud? Une enquête pour la commissaire Crystal.
Tous les ouvrages mentionnés sont en vente sur www.exlibris.ch Corinne Jaquet, L’énigme Jaccoud,
Éd. Slatkine, 2020. Retour sur la mythique affaire qui a secoué Genève.
Marc Voltenauer, Les protégés de sainte Kinga,
Éd. Slatkine, 2020. Au cœur des mines de sel de Bex.
Un classique de la littérature:
Friedrich Dürrenmatt, Le juge et son bourreau,
Éd. LGF/Le Livre de Poche. Un grand classique dans les gorges de Douanne.
De quoi parle-t-on?
Rapide, silencieux, sain, propre et bon marché, le vélo est un des éléments clés de la transition vers une mobilité durable. À condition qu’on dédie à ce mode de transport des infrastructures de qualité améliorant vraiment la sécurité.

Patrick Rérat, la pratique du vélo s’est dégonflée après la Seconde Guerre mondiale. Elle a retrouvé un deuxième souffle aujourd’hui. Pour quelles raisons? Le vélo est de retour en Suisse depuis une quinzaine d’années. Je parle du vélo utilitaire, parce que le vélo sportif et le vélo de loisir ont mieux résisté à l’effondrement de la pratique amorcée après-guerre en raison de la diffusion rapide des voitures et des deux-roues moteur. Plusieurs facteurs expliquent ce retour du vélo comme moyen de transport: sa rapidité, sa flexibilité et son efficacité dans des villes congestionnés, une sensibilité environnementale accrue de la population, les bienfaits pour la santé et une diversification de l’offre grâce à des innovations comme le vélo à assistance électrique, le vélo pliant, le vélo cargo, le vélo en libre-service, etc. Sans oublier un effet de mode, bien entendu.

S’il est positif en termes de mobilité douce, cet essor crée aussi des frictions avec les piétons et les automobilistes! Vu que la proportion de vélos augmente, la cohabitation entre les flux de mobilité pose en effet problème. Pendant la deuxième moitié du XXe siècle, cette cohabitation était gérée d’une manière assez simple: les trottoirs aux piétons et le reste de la voirie aux automobilistes. Les frictions viennent essentiellement du manque d’infrastructures destinées aux cyclistes. Promouvoir le vélo nécessite un nouveau partage de la voirie et donc une rupture par rapport au modèle des septante dernières années.
La bicyclette séduit de plus en plus de gens, mais la part des trajets effectués avec ce mode de transport reste modeste en comparaison de la voiture par exemple… Environ 7% des trajets quotidiens effectués dans notre pays se font à vélo, 15 à 17% dans des villes comme Bâle, Berne ou Winterthour. Oui, ça reste une pratique minoritaire, mais qui a un potentiel important, surtout si l’on sait que 60% des trajets réalisés en Suisse font moins de cinq kilomètres. Et cinq kilomètres, c’est une distance que l’on peut parcourir à vélo et
Pour Patrick Rérat, il existe un lien indéniable entre infrastructures et pratique du vélo.
encore plus facilement à vélo à assistance électrique (VAE). Notre pays reste très loin du peloton de tête formé des PaysBas et du Danemark. Pourquoi? Parce que ce n’est pas une priorité politique dans notre pays? Aux Pays-Bas, 28% des trajets sont effectués à vélo. Au Danemark, 15%. Ces pays mènent une politique cyclable active depuis cinquante ans déjà et ont rendu la pratique du vélo plus sûre qu’ailleurs. Il n’y a pas de miracle: la condition de base pour inciter les personnes à faire du vélo, c’est la sécurité! Et si cette exigence n’est pas respectée, la pratique du vélo reste limitée à une petite partie de la population, plutôt jeune, sportive et masculine. Comment améliorer la sécurité des cyclistes? Il y a deux grands axes. Le premier, c’est la mise en place d’infrastructures dédiées au vélo. Pas juste un trait de peinture sur la chaussée qui ne protège pas physiquement du transport routier, mais de vraies pistes cyclables séparées du trafic. Et le deuxième axe, c’est la réduction de la vitesse du trafic quand il manque de place pour des infrastructures, c’est-à-dire des zones 20 ou 30 qui permettent une cohabitation. La nouvelle loi fédérale sur les voies cyclables, qui devrait entrer en vigueur d’ici à la fin de cette année, semble aller dans le bon sens, non? Oui, cette loi promeut une montée en gamme des infrastructures et aménagements. Avec elle, on passe du modèle de la bande cyclable à celui de la piste cyclable séparée du trafic. Ça va dans le bon sens puisqu’on sait aujourd’hui qu’il existe un lien entre la qualité des infrastructures et la part modale du vélo. La Confédération impose, mais les cantons disposent et auront donc le dernier mot en matière d’aménagement! Est-ce une bonne chose? C’est la principale interrogation qu’il y a par rapport à cette loi. Comme sa mise en œuvre dépendra du bon vouloir, des priorités, des compétences et des capacités

Patrick Rérat pose dans l’atelier de réparation autogéré du Black Office, une association à but non lucratif basée à Neuchâtel.
financières des cantons, ça représente un risque. Les collectivités publiques qui sont déjà actives en la matière vont sans doute continuer à l’être, mais on ignore ce qu’il en sera des autres… En matière de politique vélo, les Romands sont plus frileux que les Alémaniques. Quelle est l’origine de ce röstigraben? Je n’ai pas encore vraiment trouvé de réponse pour expliquer cette différence qui est quand même importante, puisque la part modale du vélo s’élève à 8,7% en Suisse alémanique et à seulement 2,9% en Suisse romande. Je pense que les Alémaniques ont été sensibles plus tôt que les Romands à l’importance d’apaiser les villes, de limiter l’usage de la voiture, de promouvoir les transports publics… C’est sans doute cela qui a permis au vélo de faire sa place. Bon, la Suisse latine commence à se bouger! Les choses bougent clairement. Les Romands ont commencé à rattraper leur retard. On n’est plus dans la même situation qu’il y a cinq ou dix ans. On a vu par exemple qu’à la suite du déconfinement, beaucoup de collectivités dans le monde ont pris des mesures pour favoriser le vélo. Et dans notre pays, ce phénomène s’est cantonné à la Romandie.
Bio express
1977 Naissance le 3 février à Saint-Imier 2001 Licence en géographie 2005 DEA en études urbaines 2008 Chercheur au King’s College de Londres 2009 Doctorat à l’Université de Neuchâtel 2012 Chercheur à la HafenCity Universität de Hambourg 2014 Professeur ordinaire à l’Université de Lausanne 2019 Sortie de l’ouvrage Au travail à vélo… avec G. Giacomel et A. Martin, Éd. Alphil (version anglaise chez Springer) 2020 Lancement de l’Observatoire universitaire du vélo et des mobilités actives (OUVEMA) Genève, en mettant en place des aménagements cyclables provisoires, a même vu son trafic cycliste progresser de… 22%! Ça montre encore une fois qu’une amélioration des infrastructures entraîne une augmentation du trafic cycliste. Ça prouve aussi qu’il existe une demande latente pour se déplacer à vélo, mais en sécurité.
L’an passé, selon Velosuisse, il s’est vendu un demi-million de bicyclettes dans notre pays, dont plus de 170 000 vélos électriques. Cet engouement pour l’e-bike est-il un élément clé de la transition vers une mobilité durable? En moins de vingt ans, la vente de VAE a été multipliée par cent. Ce qui est intéressant avec l’e-bike, c’est qu’il permet de toucher un public plus large que le vélo mécanique, un public plus âgé, plus féminin et plus familial en facilitant le transport d’enfants. Oui, c’est un élément important de la transition vers une mobilité bas carbone, mais encore trop sous-estimé à mon sens.

Trop sous-estimé par rapport à la voiture électrique? La voiture électrique monopolise les débats sur l’e-mobilité, même si le volume de ses ventes reste encore faible. Si c’est aussi un des éléments de la transition vers une mobilité durable, les impacts environnementaux entre VAE et voiture électrique sont sans commune mesure… La batterie d’un vélo électrique, par exemple, pèse 3 ou 4 kilos, celle d’une Tesla 400 à 500 kilos! Il y aurait vraiment tout intérêt à ce que les gens qui possèdent un vélo électrique l’utilisent non

seulement pour la promenade du week-end, mais en fassent aussi un moyen de transport au quotidien. Ce qui est déjà largement le cas dans les villes et les agglomérations, moins dans les zones périurbaines et rurales. Avec les vélos électriques, tout n’est pas rose! Le nombre d’accidents a augmenté, sans parler des e-bikers qui s’invitent sur les sentiers de randonnée et envahissent nos parcs naturels!
Expert en mobilité, le géographe Patrick Rérat radiographie les pratiques cyclistes dans notre pays.
La multiplication du nombre de vélos électriques implique que l’on accompagne cette croissance, qu’on l’organise. Plusieurs stations ont déjà réussi à faire cohabiter les différents modes de déplacement. Notamment en séparant les flux, en incitant les vététistes à emprunter certains itinéraires et pas d’autres. Quant à l’augmentation du nombre d’accidents, il faut la rapporter à l’augmentation du nombre d’utilisateurs. Cela dit, le taux d’accidents par kilomètre est deux fois plus élevé en Suisse qu’aux PaysBas. Et pourtant, là-bas aussi, le VAE a le vent poupe. La différence s’explique une fois encore par la mise en place d’infrastructures bien pensées. On devrait vraiment s’inspirer de ces pays qui sont en avance sur nous. La pandémie a dopé la pratique du vélo. Que faire pour que le soufflé ne retombe pas? L’an passé, avec la pandémie, on a atteint des records de ventes de vélos. Beaucoup de personnes se sont mises ou remises en selle pour éviter les transports publics, d’autres ont trouvé dans le vélo une alternative au sport en club ou en fitness et d’autres enfin ont choisi ce mode de déplacement pour découvrir leur pays durant les vacances. L’enjeu, ce serait que ces trois pratiques – utilitaire, sportive et de loisir – soient davantage perméables ou connectées. Et faire en sorte surtout que toutes ces personnes continuent à faire du vélo.
Vous êtes optimiste? Oui et non. Oui parce qu’il existe toute une série de tendances de fond – question climatique, sensibilité à la qualité de vie en ville, congestion du trafic routier et des transports publics, lutte contre la sédentarité – auxquelles le vélo peut apporter une partie de la solution. Après, où je suis peut-être moins optimiste, c’est que la mise en place d’aménagements prend toujours du temps dans notre pays. Mais je pense que c’est important de surmonter ces écueils, car il y a un intérêt sociétal à promouvoir la pratique du vélo. MM
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Sous le soleil de Mexico
Tostadas au bœuf
Ingrédients pour 4 personnes 1 steak de bavette de flanchet ou 1 entrecôte de bœuf d’env. 250 g Sel, poivre 8 cs d’huile pour la cuisson 1 oignon rouge 1 piment mi-fort 1 boîte de haricots en sauce tomate ou en sauce pimentée 8 tortillas sans gluten ou à la farine de blé 2 citrons verts 1 avocat Un peu de coriandre

Préparation 1. Préchauffer le four à 80 °C. Assaisonner la viande de sel et de poivre, puis la saisir env. 4 min des deux côtés à feu vif dans un peu d’huile. La réserver au chaud sur une grille dans le four. Hacher l’oignon et le piment, puis les faire suer dans la poêle utilisée pour la viande. Ajouter les haricots, faire chauffer, saler et poivrer. Selon les goûts, réduire les haricots en purée ou les garder tels quels. 2. Faire croustiller les tortillas dans le reste de l’huile et les garder au chaud dans le four. Couper les citrons verts en quartiers. Partager l’avocat en deux, retirer le noyau, puis prélever la chair et la travailler en crème. En tartiner les tostadas, puis y répartir les haricots. Trancher la viande, l’ajouter, effeuiller la coriandre par-dessus et servir avec les quartiers de citrons verts. Dans la cuisine mexicaine, les tostadas sont des tortillas croustillantes. Tout comme les tacos et les enchiladas, ces «antojitos» (en-cas) sont parfaits pour les petites fringales.
De la cuisine mexicaine, on ne connaît souvent que le guacamole ou les tortillas. Il est donc grand temps d’élargir son horizon et de goûter aux tostadas, aux enchiladas et au pastel de tres leches, un gâteau composé de trois différentes sortes de lait.
Texte: Dinah Leuenberger Recettes: Philipp Wagner, migusto.ch Photos et stylisme: Claudia Linsi
Typiquement mexicain ou Tex-Mex?
La base de la cuisine mexicaine est souvent constituée d’ingrédients tels que le maïs, les haricots, les piments et les citrons verts, et les plats sont assaisonnés avec beaucoup de coriandre. Selon les régions, on retrouve dans la cuisine mexicaine des influences espagnoles, colombiennes, arabes ou encore des Caraïbes. Le guacamole, les tamales enveloppés dans des feuilles de bananier ou de maïs ou les chiles rellenos, des poivrons farcis et panés, figurent parmi les plats les plus typiques. Les recettes Tex-Mex, quant à elles, contiennent souvent du cheddar ou du cumin. Les plats typiques en sont les nachos ou le chili con carne.
Le pastel de tres leches est un dessert traditionnel au Mexique. Ce gâteau est préparé avec trois différentes sortes de lait.

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Pastel de tres leches
Pour 1 moule à charnière d’env. 22 cm de Ø Beurre et farine pour le moule 4 œufs 100 g de sucre glace 1 cs de pâte de vanille ou les graines d’une gousse de vanille 100 g de beurre liquide 200 g de farine 1 pincée de sel 1 cc de poudre à lever 5 cs de lait 1 dl de lait condensé sucré 1 dl de lait condensé non sucré 1 dl de crème entière
Finition 2,5 dl de crème entière 4 cs de sucre glace 200 g de fruits rouges
Préparation 1. Préchauffer le four à 180 °C. Chemiser le fond du moule de papier sulfurisé, beurrer et fariner le bord. Séparer les blancs d’œuf des jaunes. Battre les jaunes avec le sucre glace et la pâte de vanille jusqu’à ce que la masse ait doublé de volume et présente une consistance ferme de couleur claire. Incorporer le beurre liquide en un fin filet. Monter les blancs d’œuf en neige. Réunir la farine, le sel et la poudre à lever. Incorporer en alternance les blancs en neige, la farine et le lait aux jaunes battus. Verser la pâte dans le moule et lisser la surface. Cuire env. 35 min dans la moitié inférieure du four, puis laisser refroidir dans le moule. 2. Amener les deux laits condensés à ébullition avec la crème et retirer du feu. Piquer le gâteau refroidi avec une brochette en bois. Répartir le mélange crémeux sur le gâteau par cuillerées, puis recouvrir de film alimentaire et mettre au réfrigérateur au moins 4 h, de préférence toute une nuit. 3. Pour la finition, fouetter la crème avec le sucre glace. Répartir sur le gâteau et lisser. Décorer de fruits rouges. MM
À VOUS LES BONNES AFFAIRES!
Migros ne cesse de rendre ses produits meilleur marché et s’engage depuis toujours à offrir le meilleur rapport qualité-prix. Ce mois, c’est notamment au tour des couches-culottes de se faire très légères.

Couches Milette Mini 2, 56 pièces, Fr. 8.50 au lieu de Fr. 8.95 –5% Couches Milette Midi 3, 48 pièces, Fr. 7.40 au lieu de Fr. 7.70 –3,9% Couches Milette Maxi 4, 42 pièces, Fr. 7.20 au lieu de Fr. 7.70 –6,5% Couches Milette Junior 5, 41 pièces, Fr. 7.70 au lieu de Fr. 7.95 –3,1% Couches Milette Pants 5, 29 pièces, Fr. 9.90 au lieu de Fr. 10.40 –4,8% Couches Milette Pants 6, 27 pièces, Fr. 9.90 au lieu de Fr. 10.40 –4,8%
–20,4%
Saumon fumé d’Écosse, 100 g, Fr. 3.90 au lieu de Fr. 4.90
–29,8%
Compresses stériles M-Plast, 10 pièces, Fr. 2.95 au lieu de Fr. 4.20
Pêches blanches plates, Fr. 3.60 le kg au lieu de Fr. 3.95
CONSEIL En tarte, cake ou tiramisù, mais aussi en smoothie, avec un magret de canard ou en salade d’été, les pêches blanches plates s’apprêtent de mille et une manières. On peut bien évidemment aussi les déguster sans chichi à pleines dents.
Tomates cœur de bœuf dentées, Fr. 4.40 le kg au lieu de Fr. 4.95