3 minute read

Quelle est la réputation de votre profession?

Une étude de l’Université de Lausanne montre comment les différents métiers sont perçus au sein de la population. La tendance est claire: plus le revenu et la formation sont élevés, plus la profession est perçue comme prestigieuse.

84 Juge

77 Dentiste

74 Ingénieur(e) en systèmes informatiques, notaire

67 Opticien(ne) (indépendant/e), ingénieur(e) forestier

86 Médecin spécialiste (indépendant/e)

85 Professeur d’université, directeur et directrice de grandes entreprises

80 Physicien(ne), avocat(e) (indépendant/e)

81 Pilote d’avion

Quelles sont les professions qui ont obtenu les meilleurs résultats?

Tout en haut du classement figurent les médecins spécialistes (86 points sur 100), les professeurs d’université (85), les directeurs et directrices de grandes entreprises (85), les juges (84) et les pilotes (81). Les avocat(e)s (80), les physicien(ne)s (80), les dentistes (77), les architectes (73), les commissaires de police (71) et les enseignant(e)s de gymnase (70) sont également bien vus.

73 Architecte (indépendant/e), biologiste, économiste

63 Pompier professionnel, enseignant(e) à l’école primaire, capitaine de bateau, conseiller(ère) fiscal(e) (indépendant/e)

70 Enseignant(e) d’école secondaire, chef(fe) du personnel

53 Assistant(e) médical(e), boulanger(ère) (indépendant/e), sculpteur(trice), imprimeur (indépendant/e), jardinier(ère) (indépendant/e), douanier

Et celles qui ont obtenu les moins bons résultats?

Tout en bas de la liste se trouvent les aides de cuisine (28), les emballeurs (28), les nettoyeurs de bureau (29) et les employé(e)s de blanchisserie (29). Les coursiers à vélo (34), les coiffeurs et coiffeuses (35), les vendeurs et vendeuses (37), les cantonniers (38), les employé(e)s de maison (39), les pêcheurs (39) et les agents Securitas (40) ne sont guère mieux considérés.

51 Électricien (ne), photographe (salarié/e), employé(e) de commerce, agriculteur (trice)

Texte: Ralf Kaminski 100 75 50

52 Boucher(ère) (indépendant/e)

Comment ce classement a-t-il été établi?

L’étude représentative, menée par l’Université de Lausanne et le Centre de compétences suisse en sciences sociales (FORS), se base sur un sondage réalisé en 2019, dans lequel 1675 personnes en Suisse ont été interrogées sur leur appréciation de quelque 130 professions. La moyenne de toutes les évaluations est de 50 points.

Informations: www.migmag.ch/ etude-metiers-reputation

Quels sont les critères déterminants en matière de prestige

du métier?

La formation et le revenu sont déterminants pour la réputation d’une profession, affirme Dominique Joye, sociologue à l’Université de Lausanne, qui a cosigné l’étude. Plus ils sont élevés, mieux c’est. «Toutefois, l’importance de la formation s’est plutôt accrue ces dernières années», relève le sociologue.

L’évaluation en Suisse diffère-t-elle de celle d’autres pays?

Pas beaucoup. Cependant, la société suisse a tendance à mieux considérer les professions techniques et de soins, et moins les professions de services peu qualifiées. Ce phénomène est probablement dû à la position particulière de la formation professionnelle en Suisse, qui continue à jouir d’un grand prestige dans le pays, alors qu’au niveau international, les emplois non académiques sont souvent moins bien valorisés.

Y a-t-il des résultats inattendus?

Le prestige a-t-il un impact sur les aspirations professionnelles des jeunes?

45 Mannequin, maçon, cordonnier, contrôleur(euse) de train, jardinier (ère) (salarié/e), esthéticienne (indépendante)

49 Peintre en bâtiment (indépendant/e), personnel de cabine (avion), représentant(e) de commerce, aide-soignant(e)

37 Concierge, ouvrier(ère) agricole, magasinier(ère), vendeur(euse)

34 Coursier à vélo

50 Menuisier, cuisinier(ère), couturier(ère) (indépendant/e), technicien(ne) dans une station d’épuration, vigneron(ne) (salarié/e)

32 Pompiste

47 Mécanicien(ne) auto (salarié/e), couvreur (euse), chauffagiste (salarié/e), ramoneur (euse) (indépendant/e), fromager(ère), serrurier, secrétaire, ferblantier

Bien que l’industrie de la viande cherche désespérément des collaborateurs, les bouchers et bouchères salarié(e)s sont mieux lotis que de nombreux autres groupes professionnels, avec un score de 43 points. Les journalistes, souvent critiqués, se trouvent dans le tiers supérieur du classement avec 64 points, devant les pasteur(e)s (57), les assistant(e)s sociaux (58), les écrivain(e)s (62), les infirmiers et infirmières (62) ou les pompiers professionnels (63). Ils sont tous nettement mieux considérés que les métiers manuels, comme les serruriers (47), les couvreurs et couvreuses (47), les jardiniers et les jardinières (45) ou les ramoneurs et ramoneuses (44).

35 Coiffeur(euse) (salarié/e)

33 Caissier(ère)

30 Ouvrier(ère)

«Ce sont surtout les jeunes hommes qui souhaitent exercer des professions au statut plus élevé», explique Irene Kriesi, chercheuse à la Haute École fédérale en formation professionnelle (HEFP). En outre, il est frappant de constater que les souhaits professionnels sont assez stéréotypés en fonction du sexe: les filles veulent aider, soigner, éduquer; les garçons, construire ou contrôler. Diverses enquêtes montrent que les métiers de rêve des enfants et des adolescents d’aujourd’hui ne sont pas très différents de ceux de leurs parents: hier comme aujourd’hui, ce sont les médecins, les policiers et policières, les enseignant(e)s et les pilotes qui ont la cote, et non pas les influenceurs et influenceuses ou les concepteurs et conceptrices de jeux vidéo. «Les jeunes s’orientent vers des métiers qu’ils perçoivent comme accessibles et dont les parcours de formation sont reconnaissables pour eux», explique Irene Kriesi. MM

29 Employé(e) de blanchisserie, nettoyeur(euse) de bureau

28 Emballeur(euse), aide de cuisine

Pour certaines professions, une distinction a été faite entre indépendant et salarié, pour d’autres non.

This article is from: