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QUESTIONS À UN prêtre
Robert Zuber est curé à Fully et à Saxon. Entre la célébration quotidienne des messes, les confessions, les préparations aux baptêmes, mariages et enterrements ainsi que les invitations officielles, il est un homme fort occupé.
1 Comment doit-on appeler un homme d’Église comme vous?
On m’appelle Monsieur le curé, voire Monsieur l’abbé ou Mon Père. Les paroissiens les plus proches m’appellent tout simplement par mon prénom. Vous pourriez m’appeler «Monseigneur» si j’étais évêque et «Votre Sainteté» si j’étais pape. Mais je ne vise pas cette carrière!(Rires)
2 Que faites-vous du lundi au samedi?
Je ne célèbre pas la messe que le dimanche, mais tous les jours.
À cela s’ajoutent les rencontres avec les familles en vue des enterrements, baptêmes et mariages. J’effectue aussi beaucoup de visites à domicile et dans des foyers pour personnes âgées, tout en organisant les journées catéchétiques avec les écoliers durant lesquelles nous abordons des thèmes en lien avec la communion. Enfin, je suis en charge de deux paroisses – ce qui demande deux fois plus de travail administratif – et il y a aussi beaucoup de manifestations officielles que je dois honorer.
3 Les églises se vident, comment vous et vos confrères pouvez-vous motiver les gens à venir à la messe?

À Fully, je suis admiratif de la participation des paroissiens; la diminution des fidèles est moins visible qu’ailleurs. D’une manière générale, je trouve que nous devons montrer la joie de notre engagement et montrer à quel point l’Église peut être accueillante. Pour cela, il nous faut sortir de notre zone de confort et aller vers les gens.
4 Le manque de vocations est-il un vrai problème? Bien sûr, et il est même inquiétant. On nous ajoute toujours plus de paroisses, mais ce n’est pas une solution, car nous devons courir de tous les côtés et avons moins le temps de nous investir et de rencontrer les fidèles. Pour ma part, j’essaie d’être équitable entre mes deux
Bio express
D’aussi loin qu’il s’en souvienne, Robert Zuber, 54 ans, a toujours voulu servir Dieu. Après un passage à l’école d’agriculture – ce natif de Sierre est issu d’une famille de vignerons – Robert Zuber entre finalement au Séminaire diocésain à Givisiez (FR). Après six ans d’études, il devient diacre en 1995, puis est ordonné prêtre en 1996. Il est le curé in solidum des paroisses de Fully et Saxon depuis 2015 paroisses et de faire en sorte que les sacrements des enfants se déroulent aussi bien à Fully qu’à Saxon. C’est parfois un peu frustrant, car on ne peut pas être partout.
Le célibat n’est à mon avis pas un problème. Dans d’autres religions, le mariage est autorisé et le manque de vocations existe aussi. Cela dit, il est vrai qu’après une longue journée, il nous manque parfois une oreille attentive à la maison. J’ai toutefois la chance de connaître beaucoup de familles et d’amis à qui je peux parler. J’ai aussi beaucoup de neveux, nièces et filleuls qui me comblent de joie.
6 Les affaires d’abus sexuels au sein de l’Église vous affectent-elles?
Certains membres de l’Église ont fait souffrir autrui, et moi je souffre pour les victimes et pour l’Église. Je trouve que c’est toutefois une bonne chose que ces scandales sortent. Il y a une purification à faire et une nouvelle Église à mettre en place. Le Christ nous a apporté un message d’espérance et de paix. C’est cela qu’il faut mettre en avant.
7 À quel âge un curé prend-il sa retraite?
À 75 ans officiellement. Certains demandent toutefois à être libérés des tâches administratives d’une paroisse avant. Comme nous sommes éternellement liés à Dieu, nous pouvons célébrer des messes jusqu’à notre mort. Ainsi, des curés à la retraite viennent souvent nous donner des coups de main; c’est très précieux.
8 C’est le début de la Semaine sainte, vous devez mettre les bouchées doubles?
C’est effectivement une semaine chargée avec beaucoup de confessions et des célébrations dès le Jeudi saint. Ce même jour, nous rencontrons aussi l’évêque et renouvelons notre promesse d’engagement durant la messe chrismale. Cette période est surtout un moment de grande joie qui débute dès le dimanche des Rameaux lorsque nous lisons le récit de la Passion du Christ et nous nous rappelons l’amour infini dont Jésus a fait preuve. Cela nous incite à en donner tout autant aux paroissiens. MM