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CALUIRE ET CUIRE
L’abbaye de la Rochette vue du ciel en juillet 2018. Sur la gauche, se trouve le nouvel EPHAD construit en 2012.
ABBAYE DE LA ROCHETTE
Une résidence bénie des dieux ? Ancienne maison forte, transformée en abbaye bénédictine puis en maison de retraite, l’Abbaye de la Rochette regorge d’anecdotes. De cette histoire riche en rebondissements, est né un site au charme certain, que se sont empressés d’intégrer les pensionnaires de la toute nouvelle résidence immobilière. Texte : Morgan Couturier - Photos © DR et Fabrice Schiff
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pporter un confort moderne dans un bâtiment ancien, c’était le plus compliqué ». Joséphine Jeannot parle en connaissance de cause, elle qui fait aujourd’hui, la promotion de cette demeure vieille de cinq siècles, mais dont la rénovation colossale, effectuée par la SMCI et les architectes Jean-Louis Morlet et François Benedini, conclut 500 ans d’histoire civile et religieuse. Il faut ainsi redoubler d’imagination, pour envisager qu’en ces lieux, se nichait une maison forte, érigée au XVIe siècle, selon la volonté des chanoines de l’Ile-Barbe. Propriété de JeanBaptiste Dufour, secrétaire de l’Archevêché de Lyon, cette dernière circule entre les mains de diverses familles lyonnaises, avant de charmer en 1824, une sœur du nom de Suzanne de Peloux, chassée de l’abbaye de Vienne à la Révolution. Bien aidée par le Bénédictin Dom Clapisson, la religieuse se laisse tenter par ce havre de paix, entourée de verdure. Un cadre prospère et reposant où la moniale s’installe en compagnie de sept consœurs, avant que de jeunes recrues viennent rapidement garnir les rangs.
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lyon people • juin 2019 • 204 •
1970, L’ABBAYE DEVIENT UNE MAISON DE RETRAITE Une croissance continue, que la disparition de Suzanne de Peloux en 1837, ne vient à peine endiguer. La Rochette en profite pour s’agrandir et acquérir le rang d’Abbaye, où plus de quatre-vingts religieux séjournent encore en 1943. Après-guerre, le modernisme endigue la tranquillité des sœurs, et la construction d’immeubles avoisinants vient perturber leur quiétude. Nombre d’entre elles trouvent leur salut par l’exil en Savoie. En 1970, les Bénédictines quittent définitivement l’Abbaye, dont la gestion est confiée à l’OPAC du Rhône, laquelle décide de convertir les lieux en maison de retraite. Malheureusement, si le temps adoucit tout,
Ultime vestige de la présence monastique, la statue de la vierge…
comme le suggérait Voltaire, celui-ci se rend coupable de bien des ravages. Vieillissant, et à fortiori plus adapté à l’hébergement de quelque 80 personnes âgées, l’EHPAD clôt ses portes à l’automne 2012, pour s’installer de l’autre côté de la rue, dans un immeuble flambant neuf, bâti rue de la Saône. L’Abbaye doit elle, affronter les affres du vide, avant de reprendre vie en 2014, sous la coupe de la SMCI, éditeur immobilier lyonnais, spécialisé dans la rénovation.
DES APPARTEMENTS À 4300€/M2 « Le but était de ne pas dénaturer le bâtiment tout en ayant des appartements qui répondent aux attentes des habitants », décrit Joséphine Jeannot.