EN COUVERTURE SAINTE-FOY PATRIMOINE le monde. J’ai de l’affection pour lui. J’ai connu son frère avec lequel j’étais parti aux Etats-Unis quand nous étions gamins. Nos parents se connaissaient. Pierre m’a appelé pendant la campagne municipale de 1989, à laquelle je n’ai pas participé. Il m’a dit que je faisais une grosse connerie en n’acceptant pas la proposition de Michel Noir, avant que je ne le rejoigne finalement. Même si on ne vous voit plus à Lyon, on ressent toujours chez vous cette vision prospective… Lyon est une ville exceptionnelle dans sa « collectivité santé. » Il y a à la fois la santé douce et spirituelle avec la tradition religieuse, mais également la santé médicale, celle de la recherche. Le cœur de Lyon bat autour de la santé. Alors vendre Lyon sur le plan international, ce n’est pas dire au monde : « Ne vous inquiétez pas, il y a de tout, vous trouverez même des caramels. » Ce n’est pas comme cela que l’on vend Lyon. Quid de la politique à Sainte-Foy ? La mairie de Ste-Foy me fait penser à la situation de la France par rapport à l’Europe. Tous les Français pensent que les décisions sont prises en France alors qu’elles sont prises au niveau européen. Ici, c’est la même chose. On pense que la mairie de Ste-Foy dispose d’un pouvoir important. Mais elle a un pouvoir à minima. C’est le Grand Lyon qui décide pour 95% de l’action fidésienne. Quand on essaie d’être maire dans une petite commune comme SteFoy, il faut le voir par rapport au siège que cela donne au Grand Lyon. Michel Chapas ne se représente pas. Qui pourrait faire un bon successeur ? Gilles Assi, le 1er adjoint, est un ami. Il ferait un bon maire d’une petite ville comme Ste-Foy. Le problème de Gilles, c’est qu’il est assez conventionnel. Mais je crois que Ste-Foy est une ville conventionnelle. Je pense que Gilles serait très facilement réélu. Ou élu à la fonction de maire s’il est choisi. Il est très connu. Il connait magnifiquement bien les gens. Il a l’autorité du médecin. Il a également le courage de ses opinions. Ma femme me parle plus d’autre candidats, des femmes en particulier (Véronique Sarselli, adjointe comme Gilles Assi de la majorité municipale - NDLR) dont elle se sent plus proche. On a l’impression que les Boiron n’en ont pas fini avec la politique, à Ste-Foy en particulier… Quand j’ai des choses à dire, je les exprime à Gilles. Je trouve par exemple dommage, donc dommageable, que la colline de Ste-Foy, qui domine tout Lyon, ne fasse pas l’objet d’un meilleur aménagement. Il faut créer un belvédère. Pourquoi ne pas également ouvrir le Fort de Ste-Foy, occupé par la CRS, pour le rendre au monde ?
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Lyonpeople / Juin 2013
Vous pourriez être colistier sur les listes de Gilles Assi, s’il se présente, en 2014 ? Moi, je me consacre à l’entreprise et à moi-même. Vous savez, plus on vieillit et plus on prend conscience de sa mort. J’essaie d’avoir des relations avec mes sept petits-enfants et mes cinq enfants, âgés de 40 à 13 ans. On essaie aussi d’être un peu moins con que l’on a été quand on était plus jeune. Cela ne me laisse pas l’espace nécessaire pour rentrer dans une mission municipale. Je n’ai ni l’envie ni le temps. Ma femme a vingt ans de moins que moi. Je pense qu’il faut avoir de l’enfer dans les veines pour faire de la politique. La volonté d’agir, de changer les choses. Gilles Assi en a d’ailleurs parlé à mon épouse. Mais en politique, les décisions se prennent à la dernière minute. Pourquoi avez-vous choisi Ste-Foy comme lieu de résidence ? Mon installation privée à Sainte-Foy est liée à des questions familiales. Après mon premier divorce, je rencontre dans les années 80 ma deuxième femme, qui habitait Ste-Foy. J’habitais avant à Bellecour. Mais je me préférais ailleurs. Et il se trouve que celle
(rires). J’aime beaucoup le pharmacien de la Grande Rue de Ste-Foy, François Rivier. Je jeûne également une fois par semaine. C’est une garantie de santé de corps et d’esprit. Je marche aussi énormément. C’est une question d’âge. Au début, je faisais du tennis, du ski, de la musculation. Désormais, je marche. Le but n’est pas le plaisir, mais d’entretenir le physique. Je marche à partir de 6h30 le matin, dans les rues de SteFoy. Mon autre basique, c’est le supermarché Casino. Fût un temps, j’ai d’ailleurs failli rejoindre leur conseil d’administration. Fréquentez-vous votre voisin Alain Mérieux ? Alain est un homme que l’on ne fréquente pas. C’est un homme qui a une personnalité, des responsabilités humaines et professionnelles très intenses, parfois très douloureuses. Depuis tout petit, c’est dans sa nature de se protéger. Il doit certainement avoir des amis. Nous nous tutoyons mais nous en restons aux politesses d’usage. C’est inimaginable ce qu’il arrive encore à faire. Quand je sors à Lyon, à peu près une fois tous les trois ans, je le vois. Nous partageons le même avion pour nos déplacements et j’ai de ses nouvelles par notre pilote.
« Sainte-Foy est une ville conventionnelle »
qui deviendra ma deuxième épouse est fidésienne. Nous avons trouvé une maison à louer, qu’ensuite je rachèterais et que j’habite toujours avec Paola, ma troisième femme, qui m’a donné deux enfants magnifiques. J’ai d’ailleurs épousé civilement ma deuxième et ma troisième femme à la mairie de SteFoy. Votre parcours amoureux est dense ! Après mon premier divorce, j’ai fait une psychanalyse, j’ai passé du temps à me poser les bonnes questions. Cela m’a beaucoup fait progresser. Quand vous enlevez un tableau de place, il ne faut surtout pas le remplacer par un autre. Il faut se laisser de temps de ressentir l’absence, d’apprécier ce qu’elle créé. L’absence est aussi importante que la présence. Mais j’arrête, sinon je vais vous emmerder avec le bonheur (rires). Christian et Paola Boiron sont-ils des fidésiens impliqués dans la vie locale ? Ma femme fréquente les différents marchés de SteFoy. A mon âge, je fréquente plus les pharmacies
Christian Boiron n’a donc pas d’amis à SteFoy ? J’ai un ami à Ste-Foy. Il s’appelle Franck Cacérès. Nous sommes voisins et dès que nous avons cinq minutes, nous jouons au ping-pong. Nous marchons également souvent ensemble. C’est rare d’avoir des amis dans la vie. Mon père me disait : « Si tu as des amis, protège-les. » J’ai la chance de l’avoir trouvé il y a quelques années. Je n’ai pas eu beaucoup d’amis. J’ai compris ce que disait papa. Des copains, j’en ai eu énormément. Des amis, ce sont des gens auxquels on téléphone, même quand on a envie de ne voir personne.
Christian Boiron, avez-vous trouvé le bonheur à SteFoy ? J’avais une amie américaine qui, quand elle me visitait à Lyon, avait pour habitude de dire : « Lyon is the best secret of France. » Cela signifie que c’est une merveille inconnue. Pour moi, Ste-Foy est le « best secret of Lyon ». Je me sens bien habitant à Ste-Foy. J’ai habité dans plusieurs lieux, à Lyon, à St-Didier au Mont d’Or. Mais aujourd’hui, je ne changerai pas.
Entretien réalisé à la cantine des laboratoires Boiron en toute simplicité