DIPLÔME : PROJET DE FIN D’ÉTUDE LIVRET 2. NOTICE PERSONNELLE _ LUDIVINE OBIEJESI
L’ESCALE :
UN LIEU FÉDÉRATEUR ET DE CO-HABITATION ENTRE LES HOMMES ET LEUR MILIEU
L’ESCALE
ATELIER Florence SARANO, Olivier GAUJARD - ENSEIGNANTS- PARCOURS & EXPÉRIENCES
- L’ATELIER
- LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE
- L’ARCHITECTE ET LE PROJET
NOUVELLES MOBILITÉS & HOSPITALITÉ
- UN PROJET À TROIS ÉCHELLES
- ÉVOLUTION DE LA COMMUNE DE BAUDUEN
- CARTE 1_PROJET À L’ÉCHELLE DU PNR DU VERDON
- CARTE 2_PROJET À L’ÉCHELLE DU LAC
- CARTES 3_ PROJET À L’ÉCHELLE DU VILLAGE
DIAGNOSTIC DU VILLAGE DE BAUDUEN
- UN VILLAGE PRIS EN ÉTAU
- UNE LISIÈRE AUX IDENTITÉS MULTIPLES
- UN RYTHME CALME L’HIVER
- UN RYTHME INTENSE L’ÉTÉ
- BAUDUEN AUJOURD’HUI
DÉCLARATION D’INTENTION
- INTENTION PROGRAMMATIQUE
- L’ESCALE
- UN PROJET DÉCLENCHEUR
- RÉFÉRENCES MOBILITÉ LACUSTRE
- UNE ENTRÉE DE VILLAGE RETROUVÉE
- MATÉRIALITÉS DU VILLAGE
- SITE DE PROJET
- AMBIANCES DU PROJET
CONCLUSION
- L’ESCALE, LIEU FÉDÉRATEUR ET DE CO-HABITATION ENTRE LES HOMMES ET LEUR MILIEU
«La recherche de la qualité environnementale est une attitude ancestrale visant à établir un équilibre harmonieux entre l’homme et la nature qui l’entoure. Pratiquée par nécessité pendant des siècles, en particulier dans l’architecture vernaculaire, elle est tombée en désuétude à une époque où l’homme a cru à son omnipotence et puisé sans mesure dans les ressources de la planète.» Dominique Gauzin-Müller, 2001.
Prendre conscience de la finitude des ressources planétaires et des enjeux environnementaux m’ont amené à réfléchir sur les pratiques architecturales et urbaines d’aujourd’hui et les raisons pour lesquelles celles-ci doivent changer pour s’adapter à une nouvelle manière d’habiter notre monde demain.
J’ai choisi d’intégrer le département H21 «Habiter le monde, penser la décroissance au 21ème siècle» de l’ENSA-Marseille et particulièrement pour cette dernière année de master, l’Atelier des Possibles dirigé par Florence Sarano.
Ce qui a motivé ce choix c’est d’une part : - l’exploration des inter-relations entre les hommes et leur environnement naturel, avec comme terrain d’étude les parcs naturels régionaux : comment y vit-on et pourquoi ce sont des territoires propices au développement de projets inscrits dans la transition écologique. D’autre part :
- le requestionnement du rôle de l’architecte dans ce monde en transition
- la recherche de l’équilibre entre la qualité architecturale, environnementale et humaine
- l’immersion de plusieurs jours sur le site de projet entre rencontres, partages et expériences.
2010-2011.........................................................................................................Baccalauréat Scientifique
2011-2012................................................................................MANAA - Mise À Niveau en Art Appliqués Une année riche et intense, à explorer les différents domaines liés au design et une sensibilité prononcée pour l’architecture.
2012-2014..................................................................................................ENSA-Marseille, licence 1 & 2 Découvrir la théorie et le projet architectural. Se rendre compte que la discipline architecturale est un vaste domaine et qu’être architecte ce n’est pas seulement être constructeur.
2014-2015.........................................................................................................IAU-São Carlos, licence 3 Une année en mobilité au Brésil au sein de l’Institut d’Architecture et d’Urbanisme de São Carlos. J’y ai découvert une nouvelle culture, appris une nouvelle langue (portuguais), habité et voyagé en amérique latine, une expérience de vie, un bouleversement. Ce que j’ai pu voir et rencontrer hors les murs de l’école et hors de ma zone de confort, m’a fait murir dans mes réflexions et ma vision du monde.
2015-2016......................................................................................................................Année de Césure Un choix pour acquérir de l’expérience en agence d’architecture : l’une en France (Marseille), l’autre au Nigéria (Lagos). Découvrir le domaine de l’associatif (AMPIL) et celui de la médiation culturelle (Friche de l’Escalette). Des voyages en Europe (Athènes, Berlin) et en Afrique (road-trip à la découverte du Nigéria). Se remettre en question, réfléchir, faire des choix, poursuivre son cursus en master.
2016-2018...................................................................................................ENSA-Marseille, master 1 & 2 Intégrer le département H21 m’a offert des opportunités tout au long de ces deux années : workshop «construire autrement» à Correns, Formation Terre-Paille à l’ENSA-Marseille (séminaire éco-construire), Formation Enduit-Terre à Cavaillon (association le village), Immersion dans le PNR des Pré-Alpes d’Azur, Immersion dans le PNR du Verdon.
Toujours cette envie et cette curiosité de découvrir de nouvelles cultures, mode de vies,...
L’IMMERSION
Ce qui m’a probablement le plus apporté cette année, et ce qui m’enrichit depuis toujours, c’est l’immersion. S’immerger plusieurs jours, semaines ou mois, ce n’est pas vraiment la durée qui importe mais l’intention avec laquelle nous arrivons, ce que chacun laisse sur place et l’expérience avec laquelle nous repartons.
L’ immersion, au sens figuré, c’est le fait se plonger dans un milieu qui nous est étranger. L’expérience, c’est le fait d’éprouver quelque chose dans sa réalité, mais aussi l’épreuve personnelle et le ressenti retiré. L’un comme l’autre pemettent d’enrichir sa connaissance du monde mais aussi de soi même. L’attitude adoptée face à une personne étrangère, le déplacement de notre corps dans un environnement inconnu, nos actions mises en avant ou retenues. S’immerger c’est aussi l’occasion de rencontrer (de manière fortuite) et se rencontrer (de manière voulue). C’est entrer en relation avec autrui et avec le monde.
Lors de l’immersion de ce semestre -5 jours à Bauduen- nous sommes parti avec l’intention de rencontrer les habitants, les acteurs de la commune, ceux du parc, les professions et productions locales. Nous avons été à l’écoute de leurs témoignages, nous avons partagés nos savoirs. L’expérience que j’en retire est celle d’une commune accueillante, curieuse et alerte des enjeux de la transition écologique.
Les compétences d’un architecte sont pour moi : l’écoute, l’échange (avec autrui et avec soi-même), la créativité, la curiosité, le désir d’expérimenter, l’argumentation, l’autocritique, le désir d’apprentissage et les savoirs.
Les savoirs sont essentiels. Mais il ne suffit pas de «savoir» pour être conscient. Il faut être capable de mettre en pratique ses savoirs pour évoluer en conscience de ce que l’on est et de ce que l’on fait.
Tout au long de mon cursus j’ai découvert et acquis des savoirs aussi multiples que spécifiques: les savoirs fondateurs, généraux, contextuels, théoriques, projectuels, programmatiques, constructifs...
Ces savoirs, liés à l’expérience m’ont permise de développer mon autonomie, exprimer ma sensibilité architecturale, me positionner et argumenter mes choix mais aussi d’évaluer mon travail. Peut être le plus long à acquérir c’est la confiance, en soi, en ses idées, en ses projets et ce à quoi on aspire.
Pour ma part, j’aspire à un monde riche d’entités locales, soutenables et en réseau.
Le terme transition est défini dans le dictionnaire du Larousse comme le passage progressif entre deux états. Elle peut concerner une personne, une idée ou un développement. En ces termes, la transition écologique touche donc à la fois les hommes -animés par une conscience collective- les idées -mises en place par des outils spécifiques- et le développement qui se veut subsidiaire et local.
Rob Hopkins, enseignant britannique en permaculture et précurseur du mouvement des villes en transition définit ce modèle comme «une organisation plus locale de la vie, qui soit plus productive tout en utilisant l’énergie plus efficacement.»
Selon Alberto Magnaghi, architecte-urbaniste fondateur du mouvement territorialiste en Italie, ce n’est pas «Gaïa» en tant que système vivant qui est en danger car la nature s’adaptera toujours, mais il est bien question de la survie de l’espèce humaine face à l’effondrement des écosystèmes.
L’enjeu de notre ère réside dans l’ajustement de nos modes de vies consuméristes afin de tendre vers une co-habitation entre l’homme et son milieu. La transition écologique n’est pas unique. C’est une notion complexe qui englobe les questions liées à l’énergie, à l’agro-alimentaire, l’économie locale, l’éco-construction. Soit, des actions concrètes qui peuvent être initiées à différentes échelles
CE QUI NOURRIT LE PROJET
- compétences et ambition de l’architecte - culture, références projectuelles, textuelles - expériences passés et imagination - savoirs théoriques et contextuels
3-ENJEUX es tce que j e r épondsàlaproblématique?
4-DÉCLARATION D’INTENTION
visualisation engagement
2-DIAGNOSTIC
collecte critique ressources, potentiels, limites,manques, conflits,... problématiser
1-IMMERSION
découverte du site posture vis à vis de ... rencontres et échanges récolte d’informations
DU PROJET
se font en conscience, doivent être argumentée et autoévaluée
prise de position choix argumenté
choix du site programme qu’est-ce que je cherche à faire? de quoi je dispose? comment je peux y arriver?
défini le cadre d’action justesse de la proposition aller-retour production/ critères
7-PRODUCTION
Qu’est-ce que j’ai produit? Comment j’évalue ma production finale?
sur le site hors du site
- ce qu’il (re)questionne - ce qu’il encourage
- ce que laisse l’architecte - comment il rayonne
- appropriation du projet
- évolution et résilience du projet
- réinterprétation du projet
DU PARC NATUREL RÉGIONAL DU VERDON
AU VILLAGE DE BAUDUEN
L’ambition du projet est d’inscrire Bauduen dans une démarche exemplaire de «commune en transition».
Les enjeux définis pour y parvenir sont :
1. à l’échelle du PNR : découvrir et valoriser le territoire grâce à des mobilités soutenables et génératrices de dynamiques sociales.
2. à l’échelle du lac : réinterpréter et révéler la place de l’eau comme vecteur de sociabilités et support de médiation.
3. à l’échelle du village : adapter les usages pour une manière d’habiter contemporaine et soutenable en toutes saisons.
Le projet s’inscrit dans plusieurs échelles, du territoire du Verdon au village de Bauduen. Dans un premier temps, [cartes 1] - proposer de nouvelles formes de mobilités au sein du PNR, bus, co-voiturage, vélos, bateaux, qui répondent aux enjeux de transition énergétique ; Dans un second temps, [carte 2] - requalifier globalement les berges du lac de Bauduen par l’aménagement de parkings-relai en amont du village et une promenade ludique et culturelle le long de la rive ; Dans un troisième temps, [cartes 3] - aménager un lieu fédérateur, propice au développement d’espaces de vie et d’interactions entre le milieu, les habitants et les touristes.
À l’origine, Bauduen est un petit village provençal bâti en arc de cercle, adossé à un pic rocheux au nord et dominant la vallée cultivée au sud. Mais suite à la mise en eau de la vallée en 1974, une partie de la commune de Bauduen se retrouve submergée et ses habitants font soudainement face à un nouveau milieu ainsi qu’à un nouveau mode de vie, passant de rural à lacustre.
Si toutefois le village n’a pas été submergé par le lac, il l’est néanmoins par sa forte attractivité touristique. Un fort déséquilibre saisonnier été/ hiver pose la question d’une nouvelle résilience à trouver sur ce territoire.
Le projet de l’Escale propose une structure d’accueil et de mobilités alternatives qui manquent actuellement au territoire. Habiter les rives du village de Bauduen en toute saison c’est :
1. Découvrir et accéder à la commune autrement, via un réseau de navettes lacustres électro-solaire : gare lacustre
2. Se rencontrer et valoriser les savoirs-faire, les productions agricoles valeur parc et de terroirs: café associatif, épicerie et marché agriculturel
3. Se cultiver, s’exprimer, expérimenter, se divertir : ateliers mis à disposition pour des résidences d’artistes, associations, réunion de village,...
montée du tourisme 1980
mise en eau du lac de Sainte-Croix 1973 à 1974
1962 perte de population
début du XXème siècle
BAUDUEN
TOURISTES
LAC
création du PNR du Verdon 1997
HABITANTS
SITUATION ACTUELLE 2028 RÉSILIENCE & ÉQUILIBRE
1962 À 1980 - UN TERRITOIRE À RÉINVENTER 1980 À 2018 - UN TERRITOIRE SAISONNIER 2018 À 2028 - UN TERRITOIRE EN TRANSITION
La rivière du Verdon posait des problèmes sévères: en hiver les fortes crues dévastaient les cultures tandis qu’en été la sècheresse et le manque d’eau potable se faisait ressentir. En 1962, EDF lance le projet pour un « grand lac » jusqu’à 500m de côte. Les habitants ont dès lors vendu leurs terres et leurs maisons, désertant peu à peu le village de Bauduen voué à la submersion. Finalement épargné après abaissement de la côte à 482m, Bauduen, autrefois territoire agricole devient un territoire touristique très prisé par les campeurs dès les années 1980.
Bien que la mise en eau du lac ai été un traumatisme pour beaucoup de ces habitants, dont la vie et les souvenirs se retrouve submergé, une autre économie, liée au tourisme estival s’est rapidement développée, attirant peu à peu de nouvelles personnes à habiter Bauduen «le port du haut var».
Si une résilience économique a été trouvé, elle reste néanmoins unique et temporaire dans l’année. Les habitants sont confrontés à deux dynamiques : la saison haute estivale, intense et ouverte ; la saison basse hivernale, calme et close.
Le projet de l’Escale tend vers un tourisme plus soutenable autour et sur le lac de SainteCroix, grâce à des structures de mobilités, d’accueil et de médiation. L’objectif est aussi de complémenter l’économie touristique avec une économie agricole et culturelle propre à Bauduen. Valoriser ces identités et les lier à un projet fédérateur c’est pouvoir rayonner au-delà du parc du Verdon et être reconnu dans une démarche exemplaire de commune en transition répondant à des enjeux globaux comme habiter les nouveaux littoraux.
AUJOURD’HUI : UNE MOBILITÉ TERRESTRE, INDIVIDUELLE ET ENGORGÉE
DEMAIN : UNE MOBILITÉ LACUSTRE, COLLECTIVE ET CONNECTÉE AU TERRITOIRE
Le projet propose d’instaurer :
1- des navettes lacustres sur le lac de SainteCroix
2- des parking-relai à des points stratégiques (en amont des villages, gorges et barrage)
3- un réseau de mobilité actives (vélos, piétons) et alternatives (bus et voitures électrico-solaire)
De proche en proche, découvrir le territoire du Verdon se fait de manière plus responsable, plus écologique et plus sociale.
Les distances entre les villages de bord du lac varient selon la mobilité choisie, par le lac (bleu) ou par la route (rouge) :
Bauduen vers Sainte-Croix-du-Verdon : ~3 km / ~14 km
Sainte-Croix-du-Verdon vers les Salles-surVerdon : ~5 km / ~ 37 km
les Salles-sur-Verdon vers Bauduen : ~ 6 km / ~21 km
Le trajet en bateau (entre 3 et 6 km) à une vitesse d’environ 5-6 noeuds, serait de 16 minutes pour la distance la plus courte et de 32 minutes pour la distance la plus longue.
Par la route, le tour du lac se fait en 1 heure et 20 minutes, sans traffic, soit bien plus l’été. Donc, le bateau permet d’une part de désengorger les routes, d’autre part il offre un transport alternatif et agréable à la découverte du lac de Sainte-Croix et des villages alentours.
limite communale de Bauduen
réseau routier
chemins
GR
mobilité terrestre collective
mobilité lacustre
parking-relai
Au sein du coeur du villageois, les mêmes stratégies liées à la mobilité s’appliquent. L’objectif est de désengorger le village des véhicules, en limitant l’accès aux résidents uniquement. Un point-relai de mobilités à l’entrée terrestre du village permettrait d’y faire venir des bus-navettes reliant les parkings des communes aux villages, d’y stationner des véhicules et de découvrir le village à pied ou à vélos jusqu’aux plages. L’entrée lacustre, par les bateaux-navettes, complète le réseau de mobilité collective et suit symboliquement une ancienne voie (connectant Bauduen aux autres villages) submergée aujourd’hui par le lac.
LÉGENDE
ancienne voierie
mobilité terrestre individuelle
mobilité active (piétons, vélos,...) mobilité terrestre collective mobilité lacustre
POINT RELAI MOBILITECOLLECTIVE ARRÊT MOBILITEINDIVIDUELLE
Les berges de la commune de Bauduen se profilent selon un parcours séquencé :
l’ oliveraire, porte d’entrée terrestre du village
Les lieux de rencontre ou de rassemblement se situent au niveau des promenades comme la piste ou les chemins dans l’oliveraie, devant les lieux plus institutionnels comme la mairie, le chateau (salle de reception), l’association joie de vivre, et le terrain de pétanque. Le lac est peu présent dans le quotidien des bauduennois et peu pratiqué en hiver.
LA PISTE UN RYTHME CALME L’HIVER
LÉGENDE L’OLIVERAIE
flux piéton
flux automobile
flux touristique
points de rassemblement
La mise en eau du lac de Sainte-Croix a engendré un déséquilibre saisonnier lié aux activités estivales touritisques qui se sont très vite développées et disséminées autour du lac. L’attractivité soudaine qu’à subit Bauduen met l’accent sur le manque d’organisation et d’infrastrucutres pour accueillir et faire cohabiter une population qui se déculpe en été, passant de 300 résidents à plus de 3 000 habitants. Le territoire du Verdon est alors partagé entre deux types de relations hommesnature : d’un coté, il y a ceux qui habitent le terrioire à l’année, de l’autre, ceux qui le consomment périodiquement.
Le lac de Sainte-Croix est une ressource multiple, dont dépend économiquement le territoire du Verdon, mais également le littoral de PACA pour l’eau potable qu’il distribue et le réseau français dans sa globalité pour l’énergie qu’il produit. Mais cette ressource génère également certains conflits.
La problématique majeure à Bauduen est liée au stationnement invasif en saison estivale, ainsi qu’à la saturation de la voie de desserte, surnommé «la croisette». Cette voie donne accès aux habitations du village, aux restaurants, aux plages et aux activités nautiques mais demeure une impasse. Le lac en revanche offre une possible nouvelle porte à Bauduen, tout en requalifiant l’espace et l’usage des berges.
TERRAIN DE
LA
UN VILLAGE ENCLAVÉ ET ENGORGÉ
un club nautique qui manque de locaux
fin de la route D49 qui devient un parking sauvage l’été
le club nautique
la piste
l’école primaire
le cimetière
restaurants
une promenade piétonne saturée de véhicules l’été
la «croisette»
la mairie
une petite plage à l’abri du vent
une entrée de village à la fois rurale et portuaire
restaurants & commerces office du tourisme
le château
le terrain de pétanque
parking 50 places
le port
route D49
plage du village
UN PROGRAMME ET DES USAGES MIXTES ET INDÉPENDANT DES SAISONS
s’inscrire soutenablement
commerces
DÉFINITION
«Faire escale» c’est l’action de s’arrêter pour ravitaillement, embarquement et débarquement ou pour échapper au mauvais temps. C’est un arrêt momentané dans un parours, un voyage.
Le programme du projet de l’Escale est mixte [voir ci-contre tableau programmatique].
C’est une gare lacustre, un lieu fédérateur et dynamique où les usages sont adaptés en fonction des différentes temporalités. C’est un point de jonction entre la terre et le lac, une nouvelle porte d’entrée, un lieu à la fois de pause et de transition, rythmé par la vie des habitants et par les flux touristiques. L’espace architecturé créé devient un repère pour le village et un signal depuis le lac.
paysages agricoles
ACTIVITÉS
arts et artisanat loisirs
navette lacustre marché agricul turel tnemelliativar
fer
g é n é r e r e t diversi
excursionnistes
résidents permanents
HOMMES résidents temporaires touristes
travailleurs
LECTURE DU DIAGRAMME
les gorges
cafés, commerces
accueillir, réunir, co-habiter
C’est un cercle virtueux où le projet connecte et interagit à la fois avec les hommes, leurs activités et leurs milieux. L’Escale accueille, réunit et fait co-habiter les hommes, qu’il soient installé ou de passage. La rencontre de ces populations permet de générer et diversifier les activités sur le lac. Ces activités ont pour objectif de générer une économie locale à l’année et de s’inscrire soutenablement dans l’environnement. Le milieu, bâti d’un coté, naturel de l’autre, est relié et qualifié par l’architecture paysagère de l’Escale : nouvelle porte d’entrée du village de Bauduen.
bâti forêt lac
nouvel l e e n r eé v galli e ecafetni cal-egallivecirtailicnocer
MILIEUX
r el i e r e t q u a l i f e r p a r
gare lacustre ateliers polyvalents
, lieu fédérateur et de co-habitation entre les hommes et leur milieu
épicerie, marché
UNE ARCHITECTURE ACTIVE
C’est «construire une architecture en tant qu’elle produit des transformations qui vont au delà de l’existence de l’objet construit, une architecture active, agissant comme un déclencheur un transformateur. [...] Le dispositif produit tout à la fois de l’émotion, du sens, de l’action et de l’usage, de l’expérience de soi. »
Alain Guiheux, architecte, professeur, critique
Selon moi, les conditions pour que le projet de «l’Escale» soit une architecture active sont: de répondre à des enjeux locaux et globaux(1) en établissant des connexions territoriales à plusieurs échelles(2) pour générer des systèmes virtueux, résilient et rayonnant.(3)
La requalification des berges du lac de SainteCroix a pour objectif de désengorger certains espaces saturés en été, en proposant une porte lacustre pour ce village actuellement en impasse terrestre.
Développer de l’espace public et appropriable, tout en limitant l’accès automobile au sein du village et favoriser d’autres types de mobilités actives, alternatives et interconnectées.
Le projet implique deux dynamiques à traiter: un temps actif, public et intense (en journée, en saison haute) et un temps plus calme, intime et convivial (en soirée, en saison basse).
Le site se compose de plusieurs milieux : rural, bâti et aquatique. Aujourd’hui ces milieux sont juxtaposés.
L’objectif est de connecter ces milieux afin de diversifier les usages et permettre l’interaction entre les hommes (résidents/touristes).
L’Escale se définit comme un «arrêt momentané dans un parcours». Le projet met en place une porte d’entrée lacustre en complément de l’entrée du village existante. Entre les deux, un parcours se ponctue de connexions transversales reliant physiquement ou symboliquement le village au lac.
L’Escale est une architecture active favorisant l’arrêt et la sociabilité, à la découverte du lac et du village.
Les acteurs sont ceux qui habitent le territoire (résidents), ceux qui le pratiquent (travailleurs saisonniers, touristes) mais aussi ceux qui le protègent (PNR du Verdon) et ceux qui participent à son développement (intercommunauté Alpes-Provence-Verdon).
Aujourd’hui ces acteurs communiquent peu entre eux. Les principaux enjeux pour ce territoire sont l’hospitalité et la co-habitation entre tous ces acteurs.
«L’Escale» est pensée comme un lieu fédérateur qui organise l’espace et favorise une union, une convergence. Amener les résidents et les touristiques à pratiquer un même espace c’est penser la réversibilité de ces activités, selon la saison. C’est aussi offrir un support de communication supplémentaire pour les acteurs du PNR.
FERRY-BOAT À MARSEILLE
Inauguré en février 2010, le ferry-boat est une navette portuaire électro-solaire, construite à Martigues au chantier naval Gatto.
- type de bateau : catamaran amphidrome
- dimensions : longeur 13 m ; largeur 4.70 m
- poids à vide / en charge : 10.5 t. / 14 t.
- capacité de transport : 45 passagers dont 20 places assises et 2 hommes d’équipage ; un espace permettant l’embarquement de 4 fauteuils, poussettes ou vélos
- vitesse du bateau : 3 à 4 nœuds en exploitation ; 7 nœuds à pleine puissance (13 km/h environ)
- 2 moteurs électriques alternatifs triphasés 380 V. ; hélices relevables et orientables à 360 ° ; batteries : 2 parcs de propulsion (64 batteries Nickel-Cadmium)
; 1 parc de service (20 batteries Ni-Cd) ; puissance totale de l’ensemble des batteries ~ 83.5 KWh.
-16 panneaux photovoltaïques puissance
instantanée de 800 W. en hiver à 3000 W. en été - autonomie solaire totale en été ; + de 10 h sans rechargement des batteries (soit environ 270 traversées de 3 minutes maximum) ; consommation par traversée de 400 Wh. à 1400 Wh. selon la charge
AQUABUS À BERLIN
Inauguré en 2009, le «SOLON» est une navette fluviale électro-solaire, spécialement conçu pour le transport lacustre et maritime de passagers pour les exploitations professionnelles et touristiques. Elle navigue en silence et sans pollution.
- type de bateau : catamaran cabiné
- dimensions : longueur hors tout 14m ; largeur hors tout 7m
- tirant d’eau en charge : 1m
- poids à vide / en charge : 12 t. / 16,5 t.
- capacité de transport : 60 à 85 passagers
- vitesse de croisière : ~ 6 à 7 nœuds
- puissance moteur électrique : 2x8 kW
- tension des batteries : 48 V
- surface des panneaux solaires : 50 m²
- autonomie sans soleil à vitesse de croisière : ~ 8h
SEABUBBLE À GENÈVE
La SeaBubble est une embarcation protoype (2017) à mi-chemin entre le bateau, la voiture, et l’avion.
Cette «bulle de mer» exploite une technologie désormais bien connue, mais qui reste révolutionnaire: les foils. Autrement dit, de petites «ailes» immergées et fixées en V sous la coque du navire. Lorsque l’on atteint une certaine vitesse, les foils créent une portance qui fait s’élever l’engin à 50 cm au-dessus de l’eau, générant une faible écume. Leurs foils induisant une réduction du frottement dans l’eau d’environ 40%, les SeaBubbles peuvent fonctionner avec des moteurs électriques à hélices orientables, alimentés par des batteries.
Les Seabubbles se dockeraient alors à des ports flottants bien référencés, qui leur serviraient de base de recharge en électricité, une énergie qui serait elle-même produite par des turbines immergées sous ces ponts d’accostage et par des panneaux solaires. Aujourd’hui, les SeaBubbles ont une autonomie de 3,5 heures.
ENTRÉE DE VILLAGE RETROUVÉE AUTREFOIS : UN VILLAGE TRAVERSÉ ET CONNECTÉ
AUJOURD’HUI : UN VILLAGE ENCLAVÉ ET ENGORGÉ
SCHÉMA ANALYTIQUE DU SITE
ZOOM : UN SITE SYMBOLIQUE ENTRE TERRE ET LAC
RAPPEL DES 3 ÉCHELLES DU PROJET
1. à l’échelle du PNR : proposer de nouvelles formes de mobilités au sein du PNR : bus, covoiturage, vélos, bateaux, qui répondent aux enjeux de transition énergétique ;
2. à l’échelle du lac : requalifier les berges du lac de Bauduen par l’aménagement de parkingsrelai en amont du village et une promenade ludique et culturelle le long de la rive ;
3. à l’échelle du village : aménager un lieu fédérateur, propice au développement d’espaces de vie et d’interactions entre le milieu, les habitants et les touristes.
Je remercie Florence Sarano pour son enseignement, le partage de ses expériences et la confiance qu’elle nous insuffle. Merci à Olivier Gaujard pour ses conseils et son regard attentif porté sur nos projets.
Je remercie également les acteurs du Parc Naturel Régional du Verdon et ceux de la commune de Bauduen, pour cette opportunité de réfléchir à un projet répondant à de réelles problématiques et de véritables enjeux territoriaux et environnementaux.
Merci aux bauduennois(es) pour leur accueil et leur curiosité. Et merci à Marc Verdier, Rémi Beau et Emmanuel Breton pour leurs expériences partagées et conseils durant l’immersion.
Je tiens à remercier les étudiants de l’Atelier des Possibles, un groupe solidaire et dynamique avec lequel j’ai eu plaisir à travailler.
Merci à mes proches, pour leur soutien tout au long de ce dernier semestre.
Enfin, je vous remercie de l’attention que vous porterez à mon projet de fin d’étude.
https://www.instagram.com/atelierdespossibles/
