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2. Une remise en question essentielle
Si 4,2 milliards d’habitants, soit 55% de la population mondiale vit aujourd’hui en ville, pour des raisons de mobilité, de travail, etc.. , 1,4 milliard d’entre eux à voyagé durant l’année 2018. Ce tourisme de masse produit à lui seul 5% des GES et tend à être revu pour un tourisme plus durable. Ce dernier a des effets certains sur la consommation d’espaces naturels à travers le monde.
D’après un sondage réalisé post confinement en France en 2020, on constate que 67% des français on pu ressentir le manque de nature dans leur quotidien, prenant ainsi la décision de se diriger après la crise vers des destinations plus naturelles, à défaut des grandes villes. Ce phénomène s’explique par le besoin évident de nature dans notre vie, chose que de nombreux philosophes comme Rousseau ou Heidegger on tenté d’expliquer. En effet, prendre un bol d’air dans un espace naturel tel que la montagne, la plage ou la forêt peut être source de bien être, qu’il soit physique ou psychologique. Des études ont même montré qu’un environnement naturel était favorable à la réduction du stress et de la dépression. Mais si cet effet est pour beaucoup appréciable sur le lieu de vacances, il est cependant très réducteur de s’en contenter seulement une semaine dans l’année. Un schéma expliquant le principe de dépendance des droits de l’homme sur la nature, et réciproquement (A7) est ici très parlant, et surtout à prendre en considération. En effet, il ne faut pas oublier que nous existons grâce à la nature, et que sans nous, cette dernière peut tout à fait reprendre ses droits, à l’inverse de nous qui sommes entièrement dépendant de celle-ci. Une sensibilisation quand à la gestion de cette dernière et le manque de considération qu’on lui porte est aujourd’hui plus que nécéssaire, et on la retrouve notamment via un concept de tourisme durable aujourd’hui émergent, mais aussi via le développement de villes dites « biophiliques » comme Singapour (A8) qui tente de restaurer le lien vital entre homme et éléments vivants en mettant cette dernière au premier plan.
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En effet, si le tourisme est essentiel d’un point de vue économique pour certains pays, il est important de se rappeler que la nature est considérée comme un bien commun à part entière. Cette qualification à l’apparence non exclusive renvoie avant tout à l’idée de ressources communes, et donc d’intérêt général. Cela suppose dont en premier lieu un caractère patrimonial à conserver. Mais les tentatives d’exclusion ou de privatisation de ces paysages sont très fréquentes. Les espaces et structures touristiques type hôtel, musées ou autre structures d’accueil doivent pouvoir s’inscrire dans une notion de respect vis a vis du paysage qu’ils valorisent.
Si l’on prend l’exemple du temple
Angkor Vat (A9) , ce dernier est connu et apprécié aujourd’hui par la nature environnante qui envahit spectaculairement ce dernier. Mais en plus de cette végétation luxuriante qui menace malheureusement peu à peu le temple en lui même, de nombreux hôtels s’installent stratégiquement près de ce site, dans le but d’y favoriser l’accès aux touristes.
L’érosion que produit ces derniers, qui s’y déplacent librement menace d’autant plus cet édifice inscrit au patrimoine mondial de l’unesco. Mais cette tendance de vouloir consommer d’une certaine manières excessivement ces espaces est également valable à travers l’habitat. En effet, de nombreuses personnes profitent de leur pouvoir financier pour acquérir une maison dite « secondaire » souvent placée à des endroits offrant une vue particulièrement agréable, pour leur bien être personnel. C’est le cas de l’agence « finne architects » de Seattle qui est connue pour réaliser des villas à l’esthétique irréprochable dans des lieux naturels. (A10) Ces différentes maisons de luxe sont disposées comme des blocs posés à même le sol, et supposent souvent le retrait d’arbres présents sur le site avant construction. Sans réelle considération pour le sol et le paysage, elle se concentre sur le bien être de l’habitant et la vue imprenable qui s’offrira à lui.
Dans le même principe, la maison sur la cascade de Franck Lloyd Whright aux états unis (A 11), est construite à même la cascade sur laquelle elle se pose. A priori respectueuse de son site, elle inclus en effet la forme initiale de la roche pour former certains murs de la maison. Mais cette maison devenue aujourd’hui musée, était au paravant centrée uniquement sur le bien être de l’architecte qui y vivait, seul. Elle peut donc être relativement lié à cette mauvaise tendance, de part le message qu’elle peut faire passer, à savoir qu’il est possible de vouloir consommer ce type d’espace de façon exclusive.
(PeterZumthor)
Découle de cette mauvaise vision du monde bâti de nombreuses visions philosophiques qui tentent de changer les tendances. En effet, il est nécessaire aujourd’hui de prendre de recul avec l’époque moderne et la construction massive centrée sur les besoins de l’homme indépendamment de la nature. Si l’on construit les villes dans un concept d’harmonie avec le paysage ici urbain, il va de soit que ce concept doit être réalisé au sein même de la nature. Il n’est pas juste question d’y poser un bloc fonctionnel, mais de comprendre et écouter le lieu sur lequel on prend place.
Pour cela, de nombreux architectes et philosophe ont posé la théorie du « Genius loci » (esprit du lieu), qui présente l’idée que l’habitation ne doit pas être vue comme un simple abris ou encore une « machine à habiter (le Corbusier) », mais plutôt comme un endroit ou la vie se déroule. L’objectif est de designer l’identité, le caractère et l’atmosphère d’un lieu pour créer une relation entre l’individu, l’édifice et l’environnement. Selon eux, l’appropriation de l’espace par l’homme est essentielle pour que ce lieu existe. Peter zumthor, architecte reconnu a ainsi créé de nombreux édifices en ce sens (A12).