L'escalier, un lieu, dans l'architecture de Louis Kahn

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L’escalier, un lieu, dans l’architecture de Louis Kahn

Mémoire de Master 1

Les pensées du projet: l’architecture comme discipline

ENSAG

2017



L’escalier, un lieu, dans l’architecture de Louis I. Kahn

Mémoire de Master 1 Studio : Les pensées du projet, L’architecture comme discipline Sous la direction de Guy Depollier

TOURNIER Lorène ENSAG 2017



Sommaire Avant-propos p7 Chapitre 1 : Introduction et présentation du corpus

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Biographie de Louis I. Kahn p9 Définitions p11 La lumière naturelle p13 Présentation du corpus p14 Musée d’Art Moderne de l’université de Yale, 1951-53 p 18 Laboratoires de recherche biologique, Jonas Salk, 1959-65 p 20 Centre des arts de Fort Wayne, théâtre, 1959-73 p 22 Dortoirs du collège féminim de Bryn Mawr, 1960-65 p 24 Institut indien de management, IIMA, 1962-74 p 26 Ensemble gouvernemental de Dahka, 1962-83 p 28 Bibliothéque Philips Exeter, 1965-72 p 30 Musée Kimbell, 1966-72 p 32 Centre des arts et des études britanniques de l’université de Yale, 1969-77 p 34 Centre de planning familial, 1970-74 p 36 Portfolio p 49 Chapitre 2 : Analyse du corpus p 65 Les formes géométriques élémentaires p 66 Le positionnement p 70 La structure p 78 Les dimensions de l’ensemble p 80 Chapitre 3 : Approfondissement des éléments p 83 Type des escaliers p 84 Dimensions p 86 Matériaux p 88 Lumière naturelle p 94 Conclusion p101 Bibliographie p104

Référencement photographique p102 Annexes


« Imaginez un escalier ; imaginez un escalier comme la partie inséparable d’un espace à deux étages. Vous savez que chaque contremarche et chaque marche doivent être mesurées avec une précision millimétrique. Parce que le jeune garçon qui veut grimper les trois étages en moins de deux doit être conduit par le rythme de l’escalier et s’y fier ; ainsi il ne faiblit pas, car il est plein de forces et compte dessus. Ce même escalier doit convenir à l’enfant, au jeune homme et à la personne âgée. L’une des parties de l’escalier, le palier, doit être traité avec un soin tel que ce palier puisse lui-même devenir une pièce, dans laquelle il y aurait une petite étagère avec des livres, une place pour s’asseoir et une fenêtre. Pourquoi ? Parce que le vieillard peut alors monter l’escalier en compagnie d’un enfant et lui dire : ‘‘tu vois, j’ai toujours voulu lire ce livre, alors je crois que je vais faire une petite pause et le regarder.’’ Le jeune homme a grimpé l’escalier aisément tandis que le vieux monsieur n’a jamais vraiment admis qu’il ne pouvait pas tout à fait y arriver. C’est ce genre de sensibilité qu’il faut mettre dans les éléments d’un travail d’Architecture. » Louis I. KAHN, Silence et lumière, choix de conférences et d’entretiens 1955-1974

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De quoi relève l’escalier en architecture ? Cet espace-objet est souvent réduit à sa stricte fonction pratique : relier physiquement deux niveaux, afin de permettre un cheminement entre eux. Pourtant nous traversons quotidiennement des escaliers, et nous y attachons une attention particulière. Pour Louis I. Kahn l’escalier est la partie inséparable d’un espace à deux étages. Il faut accorder une importance particulière aux éléments qui le constituent : les dimensions (structure, marche, contre-marche, hauteur, palier), les matériaux et la lumière naturelle qui le révèle. L’escalier devient alors un lieu construisant l’architecture. Cette attention portée à l’escalier est-elle encore présente pour les architectes contemporains ? Est-elle une réflexion portée seulement lorsque le bâtiment le permet ? Aujourd’hui l’escalier est relégué au second plan, après l’ascenseur utilisé quotidiennement. Cependant l’importance de celui-ci n’est pas moins importante. Ce mémoire présente un ensemble des escaliers de Louis I. Kahn, à travers une analyse par le redessin. Dans un premier temps, le corpus a été redessiné à une même échelle en plan et en coupe pour comprendre et observer ces escaliers. Cette étape s’affinera ensuite par une analyse comparative sur différent thème cher à Louis Kahn : la géométrie, les dimensions, la lumière, et les matériaux. Cette analyse vise à démontrer que les escaliers de Louis Kahn sont pensés pour devenir des lieux construisant l’architecture.

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Architecture d’Aujourd’hui, n°142, numéro spécial Louis I. Kahn, février-mars 1969 photographie de Dawladi. -8-


BIOGRAPHIE Louis Isadore Kahn est né le 20 février 1901, sur l’île estonienne d’Osel (aujourd’hui Saaremaa). A l’âge de quatre ans, avec sa famille, il émigre aux Etats-Unis et s’installe dans un quartier de la périphérie de Philadelphie. Il est naturalisé américain en 1914. Doué pour le dessin et le piano, il obtient une bourse qui lui permet d’intégrer l’Université de Pennsylvanie dans les années 20. Il suit des cours de dessin, tout en jouant du piano dans le cinéma pour gagner sa vie. Il intègre ensuite les cours d’architecte où il découvre et admire Le Corbusier, tout en recevant un enseignement classique dont Auguste Choisy et Julien Guadet étaient la référence. Diplômé en 1924, il voyage alors en Europe pendant un an, dessine beaucoup, puis travaille comme dessinateur dans divers agences de Philadelphie. Il fonde sa propre agence à la fin des années 40, avec sa partenaire Anne Tyng, tout en étant nommé professeur d’architecture à Yale en 1947 où il enseignera jusqu’à 1957, il continuera d’enseigner à l’université de Pennsylvanie jusqu’à sa mort. On retrouve une profusion de matière écrite sur sa pensée, retranscrit sous forme d’entretient et de conférences. Son travail théorique a toujours été accompagné de son enseignement. Le travail de Kahn résulte de l’élaboration méthodique d’une discipline qui est exclusivement et par essence l’architecture. Il ne laisse aucune place à l’arbitraire, ou à l’aliénation des matériaux et des techniques. Mais travaille strictement la qualité de vie, la présence du temps et de la lumière naturelle dans les espaces. Ces édifices n’ont pas d’espaces inutiles, de coins sombres ou oubliés. Ils sont simples, d’une simplicité intérieure qui démontre sa théorie, une simplicité qui autorise l’intelligence des sentiments et l’intelligence de l’action.

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Dessin de Louis Kahn du ponte vecchio à Florence , Hochstim Jan, The paintings and sketches of Louis I. Kahn, édition Rizzoli, NewYork, 1991 - 10 -


DÉFINITIONS Esquisses de définitions tirées du livre Silence et lumière, choix de conférence et d’entretiens 1955-1974, de Louis I. Kahn, traduit de l’américain par Mathilde Bellaiguen et Christian Devilliers, éditions du linteau, mars 1996, Paris. Pièce : elle a sa propre structure, la structure a sa propre lumière. Il propose de séparer théoriquement les pièces pour qu’une pensée préconçue de la totalité n’occulte pas ce que chaque pièce veut être. Il propose aussi que le plan soit considérer comme « société de plan ». form : idéalité formelle en anglais, form ne désigne pas la forme apparente (shape) mais le principe d’organisation d’une chose. Kahn lui donne une valeur particulière proche de l’Idéal-type. realization : idée. servant space : espace servant, lieu complémentaire : stockage, escaliers, ventilation… qui libèrent ainsi l’espaces de ses servitudes. space : espace pour désigner un lieu et non le concept générique et abstrait de l’espace. Matériau : il n’existe que dans la lumière qui reflète et colore ; le matériau est le « non-lumière », le « poché » noir sur le plan. relax of spaces : royaume d’espaces : ensemble de lieux, pièces ou bâtiments qui réunissent, deviennent inséparables forment une nouvelle entité, une idéalité formelle. projet : quête d’un idéal formelle universelle. Connexion, architecture of connexion : connexion, architecture de connexion. Commonness ; commonality : valeurs communes, ce qui est commun à tous, appartenance.

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Kahn Louis I., dessin ÂŤEternity is of two Brothers. The one desire to be to express. The one to be to make. The one light non luminous. The one light luminous.Âť - 12 -


LA LUMIÈRE NATURELLE La lumière du jour tient une place importante dans la définition de notre environnement visuel et notamment en architecture. Sans son intégration volontaire, beaucoup de bâtiments n’auraient pas les qualités qui les caractérisent. Sans la lumière, l’architecture resterait muette. La lumière est donatrice de toutes les présences, elle est, selon Louis Kahn « la créatrice d’un matériau, et le matériau a été créé pour projeter une ombre, et l’ombre appartient à la lumière ». Kahn appréhende la lumière en tant qu’essence d’une discipline architecturale dans laquelle la philosophie, le sentiment, la connaissance, la technique s’épanouissent pleinement. Il interprète cette synthèse sous une lumière très élaborée et une structure telle que tous les éléments de la construction en sont partie intégrante. La lumière donne une existence aux objets en tant que tels et lie l’espace à la forme. Au choix d’une forme, d’une technique de construction correspondent un choix de lumière qui fait vibrer l’espace construit. L’espace architecturé ne vibre vraiment qu’avec la lumière naturelle qui en modifie l’échelle, les proportions et les couleurs, suivant les heures, les jours ou les saisons. L’importance de la lumière naturelle pour Louis Kahn se traduit dans cette phrase : « Même une pièce qui doit être obscure a besoin au moins d’une petite fente pour qu’on se rende compte de son obscurité. Mais les architectes qui aujourd’hui dessinent des pièces ont oublié leur foi en la lumière naturelle. Assujettis à la facilité d’un interrupteur, ils se contentent d’une lumière statique et oublient les qualités infinies de la lumière naturelle grâce à laquelle une pièce est différente à chaque seconde de la journée. » KAHN Louis Isadore

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1950 Musée d’Art Moderne de l’université de Yale, 1951-53

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Laboratoires de recherche biologique, Jonas Salk, 1959-65

Centre des arts de Fort Wayne, théâtre, 1959-73

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1970 Centre de planning familial, 1970-74

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Dortoirs du collège féminim de Bryn Mawr, 1960-65

Institut indien de management, IIMA, 1962-74

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PRÉSENTATION DU CORPUS

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Bibliothéque Philips Exeter, 1965-72

Musée Kimbell, 1966-72 Centre des arts et des études britanniques de l’université de Yale, 1969-77

Ensemble gouvernemental de Dahka, 1962-83

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Salk Institute for Biological Studies, La Jolla, 1959-1965. SchĂŠmas de conception des murs pour le pavillon public, publiĂŠs dans Progressive Architecture, avril 1961


- 17 REPRÉSENTATION EN COUPE ET EN PLAN DES ESCALIERS Musée d’Art Moderne de l’université de Yale, 1951-53 Laboratoires de recherche biologique, Jonas Salk, 1959-65 Centre des arts de Fort Wayne, théâtre, 1959-73 Dortoirs du collège féminim de Bryn Mawr, 1960-65 Institut indien de management, IIMA, 1962-74 Ensemble gouvernemental de Dahka, 1962-83 Bibliothéque Philips Exeter, 1965-72 Musée Kimbell, 1966-72 Centre des arts et des études britanniques de l’université de Yale, 1969-77 Centre de planning familial, 1970-74


MUSÉE D’ART MODERNE DE L’UNIVERSITÉ DE YALE, NEW HAVEN, 1951-1953 Ce bâtiment est la première commission important de Louis Kahn, et est considéré comme son premier chef-d’oeuvre. Il se développe à travers trois grands thèmes, le principe structurel des planchers, l’escalier principal cylindrique et le plan libre. Les espaces sont construits autour d’une forme géométrique élémentaire, le cercle. celui-ci contient l’escalier principale. Il est le noyau du bâtiment et permet l’articulation des différents espaces, cela donne un bâtiment très lisible et structuré. L’escalier principal se développe en trois volées à l’intérieur du cylindre en béton armé. Ouvert au Rez-de-chaussée, il invite le visiteur, clos sur les différents étages, le visiteur est appelé à s’élever vers l’institution, vers le savoir, par la lumière zénithale. Pour Kahn les institutions représente le divin, le spirituel, il y a un effort fait par l’homme pour y accéder. La lumière naturelle est filtrée par un dispositif lumineux particulier au bâtiment. Il se compose d’une enceinte en brique de verre filtrant la lumière, et celle-ci est renvoyée sur les murs périphériques grâce à un élément triangulaire, en béton, suspendu à la toiture. De plus, les volées d’escalier et les paliers sont détachés des parois du cylindre permettant une meilleure diffusion de la lumière à travers les étages. La lumière est ainsi uniforme et diffuse dans l’ensemble du cylindre.

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LABORATOIRES DE RECHERCHE BIOLOGIQUE, JONAS SALK, 1959-65 Le Salk Institute est le fruit d’une collaboration entre Louis I. Kahn et l’ingénieur August Komendant, spécialiste des structures en béton précontraint. Jonas Salk, désirait construire un institut dédié à la recherche médicale, porteur de valeurs humanistes et promouvant le dialogue entre artistes et scientifiques. Le complexe est composé de deux ailes en vis-à-vis séparées par un large jardin minéral. Chaque aile est composée d’un bloc principal se développant sur trois « double-niveaux », dont le premier est encaissé dans le sol. Chaque double niveau est composé d’un niveau inférieur, en plan libre destiné à accueillir un laboratoire et d’un niveau supérieur, accueilliant des dispositifs techniques. Les laboratoires sont partagés en deux blocs, distinguant les lieux d’expérimentation, et les lieux conceptuels destinés à la production intellectuelle. Ces deux blocs sont reliés par un ensemble d’escaliers et de passerelles. L’escalier devient un espace-objet qui se détache du reste du bâtiment, situé dans un entre deux, à l’extérieur mais protégé de l’eau, il fait la connexion entre les deux entités des laboratoires. En façade, la séparation des salle d’études et des laboratoires est marquée par la diagonale crée par l’escalier montant vers les salles d’études. La lumière naturelle est propagée dans les différents étages à travers des puits de lumière juxtaposé aux escaliers d’une dimension de douze mètres par sept mètres. L’escalier est formé d’une enveloppe de béton armé brut, avec une qualité de finition rarement retrouvé dans ses futurs constructions.

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ESCALIER PRINCIPAL, THÉÂTRE DU CENTRE D’ART DE FORT WAYNE, INDE, 1959-1973 Le théâtre de Fort Wayne devait faire partir d’un grand centre des Beaux-Arts que Kahn a été chargé de concevoir dans les années 1959. Malheureusement il sera le seul bâtiment construit. En février 1968, Kahn dessine une nouvelle fois le projet, il envisage la scène et l’auditorium comme un violon (figure1), en tant qu’instrument qui produit une belle musique entourée d’une coque de protection, ici formée d’une enveloppe en bétons pliés. L’auditorium est desservi par un escalier droit constitué de cinq volées, les paliers se trouvent au pied des différentes rangées de sièges des gradins. L’escalier est contenu dans un volume sur toute la hauteur du bâtiment. Et est lui-même enveloppé par une enveloppe en brique, percée à ses extrémités d’ouvertures rectangulaires sur toute la hauteur du bâtiment. Ainsi la lumière naturelle se propage sur l’escalier principal à différents moments de la journée. L’escalier est constitué d’une structure en béton armé plein, très lisse malgré les traces du banchage. Le garde corps est composé d’une main courante en bois et des montants d’aluminium de section circulaire. (figure 3). La finesse du garde corps laisse passer la lumière et celle-ci révèle la paroi de béton plié. L’escalier est recouvert de moquette, nous pouvons supposer que ce matériau a été choisi pour absorber les bruits de pas durant les représentations et ainsi garder une atmosphère tamisée et feutrée.

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ESCALIER DE LA SALLE DE RÉCEPTION, THÉÂTRE DU CENTRE D’ART DE FORT WAYNE, INDE, 1959-1973 La salle de réception est desservie par un escalier a double volée situé dans la continuité du premier. Celui-ci est composé des matériaux que le premier. La lumière naturelle est plus directe et offre des rayons sur les différents matériaux, accentuant les contrastes entre ceux, la lumière révéle les imperfections de la brique, elle sublime le bois et ses veinures, elle marque les reprises du béton. La nature des matériaux est révélée, chaque matériaux possède ses propres particularités et est choisi pour celles-ci. Sa structure est travaillée indépendamment de ce qui l’entoure, elle se détache des murs de briques et est souligné d’une liseré de béton banché qui affine la dalle de l’escalier. Les volées sont soutenues par deux murs parallèles en béton armé. L’interstice formé par les deux murs porteurs accueille les éclairages artificielles remplaçant la lumière naturelle durant les réceptions tardives.

Dessin du centre des arts de Fort Wayne, illustrant le concept de «violon» et «étui à violon», Louis Kahn, février 1968 - 24 -


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DORTOIRS DU COLLÈGE FÉMINIM DE BRYN MAWR, PENNSYLVANIE, 1960-1965 Le dortoir du collège féminin de Bryn Mawr a été conçu comme une grande maison pour environ 150 filles. Le plan est constitué de trois carrés parallèles réunis par les angles. Au coeur de chaque carré se trouve les espaces communs, la salle à manger, le salon, et le hall d’entrée, aux étages les espaces servants se développent autour des atriums éclairants les espaces communs et les accès aux chambres. Les espaces sont formés par juxtaposition des carrés, alignés en leur centre du plus publique au plus privé. Au centre du bâtiment se trouve les deux escaliers principaux, dans un atrium baigné de lumière naturelle. Des «boites à lumière» sont situées sur le toit permettant la diffusion de la lumière. Ils sont enveloppés dans une paroi de béton continue sur les différents niveaux et à hauteur de garde corps au dernier niveau. La paillage est en béton et les marches sont en carrelages noirs. Les gardes corps sont composés d’une main courante en bois sur une structure composée d’une lame de laitons sur des montants du même matériaux. La lumière zénithale fait scintiller le laiton, et diffuse des rayons de lumière sur les marches de l’escalier.

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INSTITUT INDIAN DE MANAGEMENT,

AHMEDABAD, GUJARAT, INDIA, 1962-1974

Alors que Louis Kahn concevait l’édifice de l’Assemblée nationale au Bangladesh en 1962, il a été approché par un architecte indien admiratif, Balkrishna Doshi, pour concevoir le campus de l’Indian Institute of Management. Pour Kahn, la conception de l’institut n’était pas qu’une simple planification spatiale des salles de classe ; L’institut devait être un lieu d’apprentissage pour les étudiants, où chaque lieu pouvait-être un lieu de rencontre et de discussion. La classe est conçu comme étant un cadre formel pour le début de l’apprentissage ; ce sont les couloirs, les escaliers, les places, les arcades qui deviennent de nouveaux centres d’apprentissage. Le réaménagement conceptuel de la pratique éducative a transformé l’école en un institut, où l’éducation est un effort collaboratif et interdisciplinaire qui se produit dans et hors de la salle de classe. De derrière un manguier apparait un escalier blanc qui invite l’usager, ou le visiteur à entrer. Il n’y a pas d’ écritures, d’éléments décoratifs, seulement de l’architecture. Un vide marqué par la présence d’un linteau en béton lisse qui supporte un arc, un arbre et l’escalier en pierres blanches sont les seuls éléments présents. Cet ensemble marque le commencement de l’Institution. L’escalier est monumental par ses dimensions et sa blancheur qui se détache de la brique. Les gardes corps disparaissent dans la masse de la structure. De basse hauteur il libère la vue et accentue la largeur de l’escalier.

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ESCALIERS DE LA BIBLIOTHÈQUE DE L’INSTITUT INDIAN DE MANAGEMENT, AHMEDABAD, GUJARAT, INDIA, 1962-1974 Après avoir franchis une véritable cavité, on découvre un espace ouvert qui rappelle les lieux de spectacle de l’architecture italienne de la Renaissance. La « scène » est au niveau de la bibliothèque sur la structure du parking. La bibliothèque occupe une grande place dans le projet, sa dimension, sa configuration volumétrique, l’effet dramatique du rapport plein/vide exaltent son rapport aux bâtiments et au programme. Les escaliers se trouvent au centre du bâtiment, dans une double peau, avec des ouvertures en renfoncement dans la façade. La volée est demi-circulaire, la structure est en béton, et la lumière vient révéler l’escalier au cours de la journée, c’est un espace moins protégé de la lumière que les salles de lecture. La cage d’escalier est comme un puit de lumière qui diffuse son rayonnement depuis le centre du bâtiment.

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ESCALIER DES DORTOIRS DE L’INSTITUT INDIAN DE MANAGEMENT, AHMEDABAD,

GUJARAT, INDIA, 1962-1974

On retrouve une hierarchisation des espaces du plus public au plus privé dans les dortoirs. Les chambres sont disposées autour d’un escalier et d’une salle de thé, les cuisines et les sanitaires sont renvoyés dans un espace carré, juxtaposé au bâtiment. Ainsi il n’y a pas de couloir dans les dortoirs, et chaque espace est une pièce contribuant ç l’idée centrale du plan et aux espaces résiduels pour l’étude impromptue et le séminaire. L’entrée du salon de thé et la disposition de l’escalier servent à protéger les chambres du soleil et de la forte lumière sans faire obstacle au passage de l’air. Noeud des circulations horizontales et verticales, l’escalier est au centre de la composition. La ligne courbe qui le contient augmente la tension de la distribution, donnant au plan une dynamique. Le bâtiment est composé principalement de briques, et les planchers sont en béton. (En l’absence de photographie, on peut supposer que les escaliers sont construits avec le même système constructif que les escaliers de la bibliothèque, en béton préfabriqué). L’espace central est éclairé par les ouvertures au Rez-de-Chaussée et par une ouverture surélevée dans le toit qui baigne l’escalier de lumière naturelle.

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ESCALIER D’ENTRÉE DE LA MOSQUÉE, ENSEMBLE GOUVERNEMENTAL DE DHAKA, BANGLADESH, 1962-1983 Avec l’ensemble gouvernemental de Dhaka, Kahn vérifie la structure des relations entre histoire et modernité, attribuant à l’architecture un accent symbolique adapté aux nécessités et aux exigences d’une capitale. Modifiant les indications du programme, Kahn insère la mosquée et la Cour suprême dans le Palais de l’Assemblée. La jonction entre la mosquée et la salle d’assemblée est faite par un déambulatoire surmonté d’une structure en poutres béton. Cette structure créée de lignes de lumière tout au long de la journée, elles révèlent le lieu et souligne les matériaux du sol et des murs. L’escalier fait la connexion entre l’étage supérieur de la salle d’Assemblée (balcons des visiteurs et de la presse) et la mosquée. Son enveloppe est en béton et ses marches sont recouvertes de marbre blanc. Une grande ouverture circulaire constituée comme un vitrail projette une forte lumière naturelle. Sa position en hauteur permet de réduire l’éblouissement et de baigner le lieu d’une lumière spirituelle.

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ESCALIERS D’ENTRÉE, ENSEMBLE GOUVERNEMENTAL DE DHAKA, BANGLADESH, 1962-1983 Les escaliers sont enveloppés de murs en béton avec des liserés de marbres espacés de trois mètres. Les volées d’escaliers apparaissent dans les ouvertures circulaires et viennent marquer des diagonales. Le losange créé par l’ensemble forme un jeu de perspective. L’alternance des escaliers dans les enveloppes accentue la profondeur des doubles-peaux. Les emmarchements sont en marbres, il reflètent la lumière naturelle et la diffuse sur les murs de béton.

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ESCALIER DE L’HÔTELLERIE DES MEMBRES DE L’ASSEMBLÉE, ENSEMBLE GOUVERNEMENTAL DE DHAKA, BANGLADESH, 19621983

Le bâtiment de l’hôtellerie des membres de l’assemblée est mis à distance du « Palais ». Son matériau, la brique contraste avec le béton souligné de marbres. Les escaliers se trouvent dans une double peau de briques. Sa structure est en béton, laissée apparente. Les main courantes sont en bois sur des montants d’acier noir. Les différentes ouvertures d’accès de l’escalier son souligné d’un linteau de béton, qui rappelle la matérialité de l’escalier. On remarque que le traitement du lieu est moins « noble » que celui de l’Assemblée.

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BIBLIOTHÉQUE PHILIPS EXETER, EXETER, NEW HAMPSHIRE, 1965-1972 La bibliothèque Exeter a été conçu à partir d’un carré divisé en neuf carrés. Le bâtiment est tourné vers son coeur, créant une enveloppe de béton pour les livres entourée d’une enveloppe de brique pour la lecture. Au centre un bâtiment, un atrium traverse le bâtiment, les paroles de béton qui l’entourent sont percés d’ouvertures circulaires donnant à voir les livres dans les étagères de bois. L’escalier d’entrée est un demi cercle monumental rappelant les escalier de château, il invite le visiteur a s’élever vers la connaissance et les livres. Sa double hauteur sous plafond fait de cet espace, un espace ouvert sur l’extérieur comme sur l’intérieur. L’escalier est en travertin, son enveloppe et en béton recouvert également de travertin, elle joue le role d’enveloppe et de garde corps. A l’étage celui-ci devient une assise et offre un espace de pause et de contemplation sur l’extérieur.

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MUSÉE KIMBELL , FORTH WERTH, TEXAS, 1966-72 Le musée Kimbell est un bâtiment dont la perfection ne réside pas seulement dans l’art lui-même mais dans sa capacité à créer une architecture « sensorielle ». La distribution du plan, la composition architecturale, l’emploi de la lumière, les choix technologiques et les matériaux propulsent le visiteur dans le monde de l’art et de l’architecture. La structure faite de voûtes cycloïdales vient hierarchier les espaces. L’escalier se trouvent dans l’interstice de deux voûtes, le plafond est plus bas et horizontal, la lumière est diffuse et d’une luminosité argentée produites par les diffuseurs de lumière fait de plomb, appelés par Louis Kahn des ‘appareils d’éclairage naturel’. L’escalier est un escalier droit, dit à ‘l’italienne’, en travertin il diffuse la lumière sur ses surfaces. Un attention particulière est attaché aux mains-courantes faites de métal plié. L’escalier relie le rez-de-chaussée à l’étage semi-enterré.

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CENTRE DES ARTS ET DES ÉTUDES BRITANNIQUES DE L’UNIVERSITÉ DE YALE, 1969-77 Ce bâtiment fait parti des dernières réalisation de Louis Kahn, il fait écho à la galerie d’art de Yale, construite vingt ans plus tôt. L’escalier est aussi compris dans un volume cylindrique, cette reprise de la même forme élémentaire démontre sa philosophie vis-à-vis de la connexion entre institution et forme géométrique. Le cylindre contenant l’escalier est construit en béton armé, ce matériau accentue sa masse et son contraste par rapport à l’atrium dans lequel il se place. L’ensemble est indépendant de la structure principale de l’édifice et se détache de la toiture, sans le traverser. Le volume est entièrement inclus dans l’atrium recouvert de panneaux de chêne clair. Il devient alors un point focal du bâtiment par sa dimension, sa matérialité et son emplacement. L’escalier est constitués de trois volées de marches appuyées sur des points du cylindre, elles forment un vide central de forme carrée, le quatrième côté constitue les paliers d’arrivée aux différents étages. L’intérieur de la cage d’escalier est éclairé de manière zénithale à travers une grille de brique de verre carré, qui filtre la lumière. La grille d’ouvertures est une projection des volées de marches. Cette double peau apporte une lumière diffuse et homogène à travers les étages de l’escalier. Les mains courantes ont un dessin baroque et sont en tôle d’acier plié. Elles ne sont pas exactement celles dessinées par Louis I. Kahn en raison d’un problème de normes aux Etats-Unis où celles-ci ne résistaient pas suffisamment. La main courante a été réalisé en acier inoxydable, et a section circulaire et est continue, contrairement aux gardes corps qui sont discontinue, en métal noir.

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CENTRE DE PLANNING FAMILIAL, KATMANDOU, NÉPAL, 1970-1974 Le gouvernement royal du Népal commande à Kahn de concevoir un bâtiment pour l’administration du planning familiale du pays. Kahn propose un bâtiment en forme de deux ailes parfaitement symétriques reliées par un bâtiment central. Le bâtiment est construit en maçonnerie de briques, les fenêtres et le parapets sont reculés de la façade et forme des niches pour créer de l’ombre. De grand piliers dominent la façade, ils contiennent des espaces pour les installations techniques ou les placards. Les escaliers se trouvent aux extrémité du bâtiment dans une double peau de briques.

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Kahn Louis I., Architecture d’Aujourd’hui n°142 numéro spécial, Louis I. Kahn


- 49PORTFOLIO Musée d’Art Moderne de l’université de Yale, 1951-53 Laboratoires de recherche biologique, Jonas Salk, 1959-65 Centre des arts de Fort Wayne, théâtre, 1959-73 Dortoirs du collège féminim de Bryn Mawr, 1960-65 Institut indien de management, IIMA, 1962-74 Ensemble gouvernemental de Dahka, 1962-83 Bibliothéque Philips Exeter, 1965-72 Musée Kimbell, 1966-72 Centre des arts et des études britanniques de l’université de Yale, 1969-77


MUSÉE D’ART MODERNE DE L’UNIVERSITÉ DE YALE, NEW HAVEN, 1951-1953

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LABORATOIRES DE RECHERCHES BIOLOGIQUES, JONAS SALK, 1959-65

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ESCALIER PRINCIPAL, THÉÂTRE DU CENTRE D’ART DE FORT WAYNE, INDE, 1959-1973

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ESCALIER DE LA SALLE DE RÉCEPTION, THÉÂTRE DU CENTRE D’ART DE FORT WAYNE, INDE, 1959-1973

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DORTOIRS DU COLLÈGE FÉMINIM DE BRYN MAWR, PENNSYLVANIE, 1960-1965

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ESCALIER D’ENTRÉE, INSTITUT INDIAN DE MANAGEMENT, AHMEDABAD, GUJARAT, INDIA, 1962-1974

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ESCALIER DE LA BIBLIOTHÈQUE, INSTITUT INDIAN DE MANAGEMENT, AHMEDABAD,

GUJARAT, INDIA, 1962-1974

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ESCALIER DES DORTOIRS INSTITUT INDIAN DE MANAGEMENT, AHMEDABAD,

GUJARAT, INDIA, 1962-1974

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ESCALIER D’ENTRÉE DE LA MOSQUÉE, ENSEMBLE GOUVERNEMENTAL DACCA, BANGLADESH, 1962-1983

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ESCALIERS AUTOUR DE LA SALLE PRINCIPALE, ENSEMBLE GOUVERNEMENTALDHAKA, BANGLADESH, 1962-198

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ESCALIER DE L’HÔTELLERIE DES MEMBRES DE L’ASSEMBLÉE, ENSEMBLE GOUVERNEMENTALDHAKA, BANGLADESH, 1962-1983

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BIBLIOTHÉQUE PHILIPS EXETER, EXETER, NEW HAMPSHIRE, 1965-1972

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MUSÉE KIMBELL , FORTH WERTH, TEXAS, 1966-72

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CENTRE DES ARTS BRITANNIQUES DE L’UNIVERSITÉ DE YALE, NEW HAVEN, 1969-1977

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Kahn Louis I., page d’un carnet de croquis, vers 1969


- 65 ANALYSE PAR REDESSIN EN COUPE ET EN PLAN DES ESCALIERS Les formes géométriques élémentaires Le positionnement La structure Les dimensions de l’ensemble


LES FORMES ÉLÉMENTAIRES

GÉOMÉTRIQUES

La géométrie est un moyen d’expression d’un langage universel d’architecture, représentant l’ordre constituant la base pour tous projets. L’utilisation de formes géométriques élémentaires (cercle, carré, triangle…) et leur potentiel monumentalité caractérisent les projets de Kahn. (figure 1) : Le plan du bâtiment est réalisé par un regroupement d’une même forme géométrique juxtaposée, et hiérarchisée de manière symétrique. Les carrés inclinés à 45° permettent la connexion entre les trois éléments. Les carrés sont juxtaposés de manière hiérarchisé aussi bien par leurs dimensions que par leur fonction, du plus publique au plus privée. (figure 2,3) : Louis Kahn recourt à une juxtaposition d’un type nouveau. Les formes géométriques utilisées sont de nature différente et assemblées de manière non orthogonal. Dans l’Institut Indian les dortoirs sont organisés le long de diagonales, favorisant la circulation du vent. Pour l’assemblée, la rotation à 45° des éléments permet comme au Collège de Bryn Mawr, la connexion entre fonctions et formes. (figure 4,5,6) : La composition est de type Beaux-Arts les bâtiments sont constitués de formes géométriques identiques juxtaposées. L’escalier se détache du plan par sa centralisé et l’utilisation du cercle, qui vient contraster avec les formes orthogonales formant le bâtiment. (figure 7,8) : La composition est un assemblage de rectangle, les escaliers se remarquent par leur position mais sont de même type géométriques que le plan les contenant. (figure 9) : La composition est parfaitement symétrique. Deux ailes se font face avec un bâtiment entre les deux. (figure 10) : La composition est faite de rectangle juxtaposés par alignement les un aux autres. Les escaliers se trouvent dans l’interstice des rectangles. Le travail de Kahn vis à vis de la géométrie peut-être divisé en deux partie, une première de type Beaux-Arts où les modèles géométriques sont repris : la symétrie, la superposition, le carré, le rectangle et le cercle. Et le type de juxtaposition active où les formes géométriques sont de tous types et réunis dans un même édifice. - 66 -


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LE POSITIONNEMENT En analysant les plans des différents bâtiments contenant les escaliers, on remarque que ceux-ci se trouvent sur des axes de construction des bâtiments. (figure 1, 2, 3, 4) : les escalier se situent si un de deux axes de symétrie qui forment le bâtiment. Toujours à proximité du deuxième, l’escalier se décale pour exister, garde à cet emplacement l’escalier bénéficie d’un lien direct avec l’extérieur. 1. L’escalier se trouve sur la périphérie du bâtiment et libère les deux espaces de galeries de son volume. 2. L’escalier se trouve dans l’atrium principale du Centre des Arts Britanniques, il devient un point focal de l’architecture. 3. L’escalier se trouve dans le hall d’entrée du bâtiment et donne à voir l’atrium principal comme l’extérieur. 4. L’escalier se trouve dans l’espace commun donnant sur l’extérieur par de grandes ouvertures circulaires, de plus celui-ci donne sur le ciel grace à son ouverture en toiture. (figure 5) : Les escaliers se trouvent en périphérie des laboratoires, ils sont connecteurs de deux espaces, laboratoires et studios. Leur position est particulière aux autres dispositifs utilisés. (figure 6,7,8) Les escaliers se font face et se dédoublent le long de l’axe de symétrie verticale, de plus ils sont alignés sur l’axe de symétrie horizontale. L’escalier de la bibliothèque de l’Institut Indian répond aussi à ce dispositif mais seulement à l’échelle du bâtiment de la bibliothèque.

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(figure 9, 10) : Les escaliers ne se trouvent pas sur l’axe de symétrie du bâtiment mais se développent en miroir par rapport à celui-ci. 9. Les escaliers se situent contre l’axe verticale de l’aile dans lequel ils sont positionnés et en miroir par rapport à l’axe horizontal. (figure 11) : Le position des escaliers dans l’Assemblée de Dhaka est un cas particulier. Les escaliers sont sur le pourtour du bâtiment. Ils enveloppent la salle de l’Assemblée. Ce système à multiples enveloppes se retrouvent dans le dispositif des multiples escaliers. De plus les escaliers étudiés se trouvent sur l’axe vertical du palais ce qui leur confèrent un caractère important dans l’organisation de celle-ci. Point d’entrée ils symbolisent l’élévation vers le pouvoir.

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LA STRUCTURE Pour Kahn c’est la structure de la construction qui détermine l’espace. L’intention de Kahn est de choisir le type de construction en fonction de l’autonomie de la forme afin d’unir forme, structure et construction, telles des parties inséparables. La structure est dépendante des matériaux, et choisie en fonction de ceux-ci. (figure 1, 2, 3) : Les bâtiments sont construits à l’aide d’un système de poteaux libérant les espaces d’expositions. La structure de l’escalier est une structure indépendante sans lien direct avec la structure du bâtiment. Cette dissociation des deux éléments montre l’importance de l’escalier. 1. système de poteaux, structure de caissons triangulaires en béton pour les planchers. 2. système de poteaux, avec structure en voûtes cycloïdales 3. système de poteaux, structure en caissons rectangulaires en béton.

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LA STRUCTURE (figure 4, 5, 6) : Les bâtiments sont construits par un système d’éléments verticaux en béton et de poutres en béton. 4. Les laboratoires de la journée sont formés d’une structure de poutres Vierendeel, l’escalier est en structure de béton banché, élément indépendant de la structure des bâtiments 5. Le théâtre de Fort Wayne est composé de murs en béton porteurs, l’enveloppe en briques assemblées également porteuse. Les escaliers ont une structure indépendante en béton banché. 6. La bibliothèque Philips Exeter possède une structure en béton armé formant des croix autour de l’atrium centrale. L’enveloppe est en assemblage de briques. Les escaliers possèdent leur propre structure en béton armé également.

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(figure 7) : Les murs sont en béton, il créé des colonnes structurant l’espace et diffusant la lumière naturelle. Les murs enveloppes sont porteurs et le déambulatoire est surmontée d’une structure en poutres de béton détachées des murs qui forment des lignes de lumière dans le bâtiment.

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(figure 8, 9, 10) : La structure est formée de maçonnerie monolithique en briques. Les murs, les piliers, les arches portent des planchers et de linteaux en béton. « Le matériau, la brique, a été utilisé pour construire les murs, les piliers qui portent des planchers en béton ; elle a engendré les arcs et les contreforts quand il a fallu franchir des portées plus grandes. L’introduction du béton est compatible avec l’ordre de la construction en brique. Le béton se combine à la brique pour la construction des arcs plats. Lorsque la dimension n’est pas suffisante pour réaliser un arc complet, des tirants de béton retiennent la poussée des arcs plats. » (1.) De la même manière les escaliers sont en structure béton dans une enveloppe de briques.

(1.) Kahn. Louis I., Remarks, Perspecta, n°9/10, 1965 p303-335 - 78 -


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LES DIMENSIONS De dimensions variés, les bâtiments ont un rapport différent avec les escaliers. (figure 1) : Dans les espaces très monumentaux comme la Bibliothèque Philips Exeter et l’Assemblée de Dhaka, les escaliers sont de type monumental. Ils sont majestueux et portant restent dans une dimension partielle du bâtiment. Hauteur de l’escalier : Philips Exeter 3m, pour un bâtiment de 20m ; Assemblée Dhaka 9m pour un bâtiment de 32m. (figure 2) : Les escaliers traversent la totalité de la hauteur du bâtiment. Les rapports de l’escalier avec les lieux l’environnants sont fait de manière diverses au Rez-de-Chaussée, dans les étages courants et au dernier étage. Hauteur des escaliers : 17,5m pour un bâtiment de 21m (figure 3) : Les escaliers traversent eux aussi la hauteur du bâtiment (Bibliothèque de l’Institut Indian, Dortoir de l’Institut Indian) mais leur rapport à l’enveloppe est différente. Le premier est surmonté d’une coupole reflétant la lumière donnée par la façade et l’autre offre une vue sur le ciel grace à sa lucarne en toiture. Le dernier traverse un tier de la hauteur du bâtiment et marque sa monumentalité. Hauteur de l’escalier : 1. 13m pour un bâtiment de 18m ; 2. 10m pour un bâtiment de 18m ; 3. 6m pour des bâtiments de 20m et 15m. (figure 4) : Les bâtiments ont une échelle plus réduite et les escaliers s’ouvrent sur leur hauteur. L’escalier du centre de planning familiale se développe contre l’entrée toute hauteur du bâtiment. Les escaliers du Dortoirs du Collège Edward Mawr se développe dans un élément remarquable dans un atrium central. Et enfin les escaliers du théâtre de Fort Wayne se développent dans un espace toute hauteur traversant le bâtiment. Hauteur de l’escalier : 4. 10m pour 14m de bâtiment ; 2. 7m pour un bâtiment de 14m ; 3. 6m pour un bâtiment de 15m. (figure 5) : L’escalier du Kimbell Museum se développe dans la totalité de la hauteur du bâtiment, un échelle plus humaine est introduit par son enveloppe à hauteur de garde corps à l’étage. L’escalier de l’hôtellerie des membres de l’Assemblée se développe sur toute la hauteur du bâtiment, il est à une échelle plus domestique que les autres. Hauteur de l’escalier : 5. 5m pour un bâtiment de 13m (hauteur sous plafond : 9m) ; 6. 7,5m pour un bâtiment de 10m. - 80 -


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Kahn Louis I., page d’un carnet de croquis, vers 1969


- 83 APPROFONDISSEMENT DES ESCALIERS, À LA MÊME ÉCHELLE Type des escaliers Dimensions Lumière naturelle Matériaux


LE TYPE ESCALIERS CIRCULAIRES Escalier de type ornemental, élément architectural qui se détachent de l’espace. Ils se développent autour d’un jour (vide central) plus ou moins important. (figure 1) : deux escaliers à bases circulaires forment un ensemble continu. Ils sont autoportés et de type préfabriqué, leur structure en béton est apparente est les rainures du coffrage sont apparentes. (figure 2) L’escalier se développent contre une enveloppe en arc de cercle. (figure 3) Deux escaliers se font faces et donnent accès à un même palier d’arrivée. ESCALIERS DROITS (figure 4) : Escalier adossé, les marches s’appuient sur le mur qui le longe, de plus il comporte de multiples volées. (figure 5,8) : Escaliers à l’italienne, escaliers comportant un ou plusieurs paliers, donc les marches sont encastrées dans les murs qui l’enveloppent. (figure 6,7) : Escaliers à une volée droite, encastrés dans les murs qui l’entourent. ESCALIERS À LA FRANÇAISE Escalier dont les volées se développent le long de trois côtés d’une cage d’escalier dont le quatrième côté est occupé par le pallier, comprenant un vide central. (figure 9) : Les marches sont soutenues par des crémaillères (à l’anglaise) aux extrémités de la volée. (figure 10) : Les marches en marbre sont scellés sur un socle en béton brut. Les marches dépasse le nu du socle. ESCALIERS À DOUBLE VOLÉE Dispositif le plus courant quand la cage d’escalier est aménagée dans un espace de distribution. (figure 11,12,13,14,15) Les escaliers possèdent un pallier intermédiaire permettant de changer de direction à 180°.

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LES DIMENSIONS L’escalier : ouvrage constitué d’une suite régulière de plans horizontaux permettant, dans une construction, de passer à pied d’un étage à un autre. L’enmarchement : largeur utile de l’escalier, mesurée entre murs ou entre limons. La hauteur de marche : distance verticale qui sépare le dessus d’une marche du dessus de la marche suivante. (h) Le giron : distance horizontale mesurée entre le nez de deux marches consécutives. (G) La contremarche : désigne soit la face verticale située entre deux marches consécutives, soit la pièce de bois ou de métal obturant l’espace entre ces deux marches. La marche : surface plane de l’escalier sur laquelle on pose le pied pour monter ou descendre. Par extension, le terme désigne également la pièce de bois ou de métal qui reçoit le pied. Le mot «march » est aussi employé pour nommer l’ensemble formé par la marche et la contremarche notamment dans le cas des escaliers massifs en béton. On distingue deux principaux types de marches : la marche droite, de forme rectangulaire et la marche balancée de forme trapézoïdale. Dans les escaliers balancés, ce type de marche permet le changement de direction. La volée : ensemble des marches d’un escalier, compris entre deux paliers consécutifs. La dénivelée : hauteur totale franchie par un escalier. La dénivelée est aussi appelé hauteur à monter ou hauteur d’escalier. Le palier : plate-forme en béton, en bois ou en métal située en extrémité d’une volée. On distingue plusieurs type de paliers : le palier d’arrivée ou palier d’étage, situé dans le prolongement d’un plancher d’étage ; Le palier intermédiaire ou palier de repos, palier inséré entre deux volées et situé entre deux étages. La cage d’escalier : espace limité par des planchers, des murs et/ou des cloisons à l’intérieur duquel est placé l’escalier L’astragale : Partie saillante de la marche, généralement constituée par une moulure.

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Escalier du dortoir du Collège Edward Mawr

14,5

3,94

0,29 1,39 0,10 1,39

2,88 1,68

0,28

14,5

0,16

0,05 2,90 0,74

30°

2,26

Escalier de la salle de réception du théâtre de Fort Wayne 0,08

4,10

0,29

1,34 0,13 1,34

2,81 2,79

0,17

4,50

32°

1,31

0,06 0,80 0,23 0,27 1,97

Escalier du Salk Institut La jolla

1,58

0,32

6,38 2,54

2,28

0,30 1,00

2,78

0,78

0,17 0,28

1,00 1,05

2,54

1,82

3,60 2,24 0,18 0,90 0,28

0,49 2,28

Escalier de l’hôtellerie de l’Assemblée 3,34

8,12 1,44

3,34

0,30

1,45 3,00

0,30

1,45 3,34

2,08 8,76

3,34

0,15

0,27 0,27

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14,90

2,20 3,40 0,90


Escalier du Kimbell Museum 3,50 8,42

1,42

0,12 0,80

0,32

3,50 0,17

0,28

2,23 2,00

Escalier de la mosquée de l’Assemblée 0,08

0,08

0,86

0,35

6,28 0,13

1,20

22°

Escalier de l’auditorium du théâtre de Fort Wayne

1,77 1,20 1,77 1,20 15,9

1,77

1,60

0,30

0,08 0,86

0,15 0,30

27°

1,20 1,77 1,20 1,77 1,20 1,72

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Escalier d’entrée de l’Institut Indian 7,04

0,48 2,24

4,06

7,52

2,24 0,48 0,48

0,26

0,40 5,86

0,13 0,30

24,3

18°

5,04 16,78

5,86

2,24 0,48

4,06

0,48 2,24

9,50

Escalier principal du Musée d’Art de Yale 0,29 1,34

84° 0,18

0,15

93° 28°

1,34

2,68 3,23 0,18 0,37

Escalier principal du Centre des arts britanniques de yale

0,92

0,10 0,78

0,74

0,82

0,92

0,78 0,10

1,13

2,01

0,82 2,58 3,71

0,88

0,20 0,60

0,28 0,19

1,46 4,32 1,46

37°

0,40 0,20

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LES MATERIAUX L’un des apports majeurs de Louis Kahn est sa recherche de monumentalité et de spiritualité. La massivité des édifices, le choix de matériaux, l’emploi de formes géométriques élémentaires concourent à cela. Les matériaux sont choisis pour dialoguer entre eux et exister à la lumière. Louis Kahn sublime les matériaux et relève leur imperfection : textures irrégulières, marques de décoffrage, assemblage visible de deux matériaux etc… Les contrastes sont faits par des matériaux lisses assemblés avec des matériaux poreux : la brique et le béton ; le béton et le travertin ; le marbre et le béton ; la brique et la pierre, le béton et la pierre. Cette attention particulière aux matériaux se retrouve dans les escaliers. ESCALIERS EN MARBRES (figure 1, 2, 3, 4, 5, 6) : Les escaliers de l’Assemblée sont en structure béton recouvert de marbre. Les murs à proximité sont en béton avec des liserés en pierre qui ramènent une échelle «humaine» au projet. Le garde corps du premier est en acier, la balustrade est formée de montant très resserrés. ESCALIERS BÉTON RECOUVERT DE MOQUETTE (figure 7,8,9,10,11,12) : Les escaliers du Fort Wayne théâtre sont formés d’une structure en béton recouvert de moquette, l’utilisation de ce matériaux peut être analysé comme étant absorbant des bruits de pas permettant de garder une ambiance feutrée dans les circulations. L’escalier est adossé contre le mur de béton et se détache de la paroi de brique. Augmentant ici les jeux de lumière sur celle-ci.

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STRUCTURE EN BÉTON MARCHES EN PIERRE NOIR ET GRISE (figure 1, 2, 3) : L’escalier du Gallery d’Art de l’université de Yale, est formé des structures en crémaillère de béton, et d’un revêtement formé de préfabriqué en granit noir poli. Les paliers sont aussi recouverts de ce matériau. Les garde corps sont en acier, la balustrade est formée d’un maillage orthogonal en métal. (figure 4, 5, 6) : L’escalier des dortoirs du collège Edward Mawr, est formé d’une structure en béton recouvert d’un parement de carrelage noir, les marches se détachent de la structure. La main courante est en bois et les montants sont en acier. (figure 7, 8, 9) : Enfin l’escalier de la bibliothèque de l’Institution Indian est formé d’une structure autoporteuse en béton recouvert d’un parement de couleur gris foncé. Celui-ci se détache aussi de la structure par les nez de marche. Le garde corps est en acier peint. STRUCTURE EN BRIQUES, MARCHES EN PIERRE BLANCHE (figure 10, 11, 12) : L’escalier d’entrée de l’Institut Indian est formée d’une structure en béton et recouvert de pierre blanche massive. De même que les garde-corps qui forment une continuité visuelle.

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STRUCTURE BLANCHE

EN BÉTON MARCHES EN PIERRE

(figure 1, 2, 3) : L’escalier des laboratoires de recherche de la Jolla, est formée d’une structure en béton, les marches sont recouvert de pierre blanche. Et garde corps en acier, la main courante est de section circulaire. (figure 4, 5, 6) : L’escalier de la bibliothèque Philips Exeter est formé d’une structure en béton avec un recouvrement de travertin. Le béton reste apparent est le travertin vient souligner les courbes de l’escalier. (figure 7, 8, 9,) : L’escalier du Kimbell Museum est aussi recouvert de travertin, ses mains courantes sont en aluminium plié. (figure 10, 11, 12) : Enfin l’escalier du Centre des Arts Britanniques est formé d’une structure en béton, avec un recouvrement de travertin. Les marches de travertin se détache de limon en béton. Les garde-corps sont formés de poteaux en inox, d’une main courante continue, et de lisse basse en acier.

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LUMIÈRE NATURELLE La lumière naturelle est un élément qui caractérise les projets de Louis Kahn. Il y accorde une grande importance : « No space is really an architectural space unless it has natural light »(1). C’est la lumière qui donne le caractère à un espace, qui définit l’espace. La lumière joue un rôle considerable dans la forme des bâtiments, chaque bâtiment est en relation avec la lumière et sans elle il serait différent. Pour Kahn, la masse s’analyse comme une question de structure tandis que l’espace se définit par la lumière « La pièce est le commencement de l’architecture. C’est le lieu de l’esprit. Quand on est dans une pièce, avec ses dimensions, sa structure, sa lumière, on réagit à son caractère, à son atmosphère spirituelle, on s’apercoit que tout ce que l’homme propose et réalise devient une existence. La structure de la pièce doit être évidente dans la pièce elle-même. La structure, me semble-t-il est ce qui donne la lumière. » (2) DISPOSITIF DE LUMIÈRE ZÉNITHALE (figure 1, 2, 3) : Louis Kahn met en place des « appareils » de lumière naturelle. Cela permet d’avoir des ouvertures en toiture tout en gardant un luminosité agréable. 1. Le dispositif est un élément triangulaire suspendu qui revoit la lumière naturelle sur les murs périphériques du cylindre. 2. La lumière est filtrée une première fois par la structure des atriums et ensuite dans un maillage de brique de verre disposées en carré dans le cylindre. Cela produit une lumière diffuse, avec des reflets comme sur de l’eau. 3. Les appareils de lumière projettent une lumière argentée dans l’ensemble du bâtiment. Les escaliers se trouvent entre deux travers d’arches ce qui lui permet d’avoir une lumière plus directe. FILTRES DE LUMIÈRE (figure 4) : Le vitrail joue le role de filtre de lumière. Sa structure en métal crée des rayonnement de lumière Sa position haute permet une luminosité forte sans éblouir les usagers. Le volume du déambulatoire de grande dimension permet de diffuser la chaleur. (1) Kahn Isadore Louis et Devillliers Jean-Pierre, Silence et lumière : choix de conférences et d’entretiens 1955-1974, édition du Linteau, Paris, 1996. (2) idem.


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LUCARNES EN TOITURE (figure 5, 6) : Ce dispositif permet un lumière intense, blanche et localisée. 5. La lumière est focalisée au quatre coins des atriums centraux, dans le cas du hall en quinconce avec l’escalier. 6. La lumière est haute et blanche, permettant de ne pas éblouir l’escalier. OUVERTURES LATÉRALES (figure 7, 8, 9) : La localisation des projets permet des ouvertures latérales sans surchauffe du bâtiment. Les ouvertures sont de grandes dimensions dans des parois de briques. La lumière directe crée des zones d’ombres et de lumière sur les différents matériaux. Elle révèle la texture et la surface de ceux-ci. PROTECTION PAR DOUBLE PEAU (figure 10,11,12) : La lumière est filtrée par une première paroi, elle permet la diffusion de la lumière dans les circulations horizontales. Un deuxième filtre est appliqué, permet aux rayons de lumière d’éclairer l’escalier. 10. Les parois sont en béton armé avec des lisserés de marbres 11. 12. Les parois sont en briques


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Kahn Louis I., dessin «the Room»,1971


CONCLUSION Cette analyse permet de déterminer que les escaliers sont des lieux construisant l’architecture dans les bâtiments de Louis Kahn. Les principes de son architecture sont retranscrits dans les escaliers : la forme géométrique, la structure, leur position, les matériaux et la lumière. Chaque escalier est conçut comme étant une entité, un espace. Il y accorde une attention particulière allant de la forme utilisée jusqu’au détail du garde corps. Cette attention portée aux gardecorps en fait une particularité, les architectes ont tendance à dissimuler ces éléments qui peuvent parfois diminuer la finesse de l’escalier, pourtant Louis Kahn, l’utilise et le sublime.


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RÉFÉRENCEMENT PHOTOS PORTFOLIO Musée d’Art Moderne de l’université de Yale, 1951-53 1. http://segundapielarquitectura.blogspot.fr/2013/03/yale-art-gallery-louis-kahn_4.html 2. http://segundapielarquitectura.blogspot.fr/2013/03/yale-art-gallery-louis-kahn_4.html Laboratoires de recherche biologique, Jonas Salk, 1959-65 1. http://lh6.ggpht.com/-OK47krVIm5M/T1O4MGQ6osI/AAAAAAAAEOY/Ugtv45xhCEA/ARCHP_03_thumb. jpg?imgmax=800 Centre des arts de Fort Wayne, théâtre, 1959-73 1.http://68.media.tumblr.com/6a411c4cb6a8abba121c6252792fffb6/tumblr_nrte92wgDO1s9q0d6o1_1280.jpg Dortoirs du collège féminim de Bryn Mawr, 1960-65 1. McCarter Robert, Louis I. Kahn, édition Phaidon, Londres, 2005 2. https://braggsmith4.files.wordpress.com/2014/09/dorms.jpeg Institut indien de management, IIMA, 1962-74 1. http://images.adsttc.com/media/images/58ab/2e60/e58e/cefe/5000/0503/large_jpg/copyright_laurianghinitoiu_ kahn_ahmedabad_(1_of_46).jpg?1487613531 2. Dimick Krysta Mae et Wright Heather Dawn, Contemporary Responses of Indian Architecture, édition College of Architecture + Planning University of Utah, 2011. 3. http://images.adsttc.com/media/images/58ab/2ed0/e58e/cefe/5000/0509/large_jpg/copyright_laurianghinitoiu_ kahn_ahmedabad_(13_of_46).jpg?1487613643 4. http://payload133.cargocollective.com/1/9/306402/4975050/P1010750%20copy.jpg 5. http://google.fr/maps/place/institut+indien+de+management+d’Ahmedabad/ Ensemble gouvernemental de Dahka, 1962-83 1. https://i2.kknews.cc/large/99900029e79dc4e66e7 2. https://www.weltkunst.de/wp-content/uploads/2016/03/National_Assembly_of_Bangladesh_6116559523810x1215.jpg 3. McCarter Robert, Louis I. Kahn, édition Phaidon, Londres, 2005 Bibliothéque Philips Exeter, 1965-72 1. http://bassamfellows.com/content/img/BassamFellowsJournal_Exeter_Library_Stairs.jpg 2. http://fa2016.thedude.oucreate.com/wp-content/uploads/2016/11/Unknown1.jpg Musée Kimbell, 1966-72 1. http://images.adsttc.com/media/images/55e8/a341/6c9d/b502/5700/00d7/slideshow/kimbell-8.jpg?1441309461 Centre des arts britanniques de l’université de Yale 1. http://www.greatbuildings.com/gbc/images/cid_1242408758_Yale_Center_for_British_Art002.jpg 2. https://untappedcities-wpengine.netdna-ssl.com/wp-content/uploads/2011/12/MichelleYoung_08.jpg

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MATERIAUX P91

1. https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/originals/a8/4a/4d/a84a4d110a6f455d5671fec19b9977e5.jpg 2. http://img.mp.sohu.com/upload/20170608/b85404a6216a4c4abb737af4a48b94bd_th.png 3. https://i2.kknews.cc/large/99900029e79dc4e66e7 4. https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/236x/4f/eb/ce/4febce4c5f28866753f505769e3290f5.jpg 5. http://1.bp.blogspot.com/-7ejeLpN1wuY/UweCLYjF3vI/AAAAAAAAGLo/_gOa_1M6UBQ/s1600/1287536265naquib-hossain-1.jpg 6. https://static1.squarespace.com/static/5373fee3e4b078c526a139c7/t/587452b09f7456ef88a54 6b9/1496671308811/stringio.jpg 7. http://farm5.static.flickr.com/4004/4419349121_41e94d246c.jpg 8. https://c1.staticflickr.com/5/4067/4420109790_fce5a02780_z.jpg 9. https://c1.staticflickr.com/5/4040/4408849519_4eca34ed01.jpg 10. http://68.media.tumblr.com/33a20b0295903379c41c9b21bbd2e3cb/tumblr_nrte92wgDO1s9q0d6o5_500.jpg 11. https://c1.staticflickr.com/3/2769/4419342355_9ce1caece9_z.jpg 12. https://c1.staticflickr.com/3/2698/4406711249_db86527bf5.jpg

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1. https://c1.staticflickr.com/4/3439/5713342228_9ccf7df658.jpg 2. https://c1.staticflickr.com/4/3439/5713342228_9ccf7df658.jpg 3. http://intranet.pogmacva.com/uploads/img/9fe955afa6c7eba1bc7bf9c575851eac9426186d.jpg 4. http://repository.brynmawr.edu/erdman_photos/1028/preview.jpg 5. http://repository.brynmawr.edu/erdman_photos/1025/thumbnail.jpg 6. https://braggsmith4.files.wordpress.com/2014/09/dorms.jpeg 7. http://blog.juliehall.net/wp-content/uploads/2010/02/ahmedabad-architecture-1.jpg 8. https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/17/5c/74/175c746f304db1f3f4a66ea5314fbf19.jpg 9. https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/originals/f7/d4/2a/f7d42a5bcb1406181a7f8512fbf5b71f.jpg 10. https://insideiima.files.wordpress.com/2010/02/iima.jpg?w=1400 11. http://blog.juliehall.net/wp-content/uploads/2010/02/ahmedabad-architecture-3.jpg 12. http://images.adsttc.com/media/images/58ab/2e60/e58e/cefe/5000/0503/large_jpg/copyright_laurianghinitoiu_ kahn_ahmedabad_(1_of_46).jpg?1487613531

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1. https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/originals/bd/00/80/bd00805e06f628c20f782fb6e417b6ec.jpg 2. https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/originals/59/f3/da/59f3da0839aac5f9b9e253b1a0ac8a35.jpg 3. https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/originals/bd/00/80/bd00805e06f628c20f782fb6e417b6ec.jpg 4. http://bassamfellows.com/content/img/BassamFellowsJournal_Exeter_Library_Stairs.jpg 5. https://c1.staticflickr.com/3/2644/3768914266_2820107a87_b.jpg 6. https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/55/0b/2d/550b2d26212ef620160e6f5e3c9d09d4.jpg 7. http://images.adsttc.com/media/images/55e8/a341/6c9d/b502/5700/00d7/slideshow/kimbell-8.jpg?1441309461 8. https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/236x/01/6f/81/016f81408b24eca949cc575673dfaa97.jpg 9. https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/ce/65/b0/ce65b08929181f16b8f8268456d4d5d9.jpg 10. https://natchard.files.wordpress.com/2013/06/img_1598.jpg 11. http://4.bp.blogspot.com/-LmT286Vg2GY/TxMXXCNyAMI/AAAAAAAAMIc/WwDs0T2kZ3c/s1600/Yale-2.jpg 12. http://photos.papoosepublishing.com/img/s3/v23/p18361539-5.jpg - 106 -


LUMIERE 1. https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/f1/b4/95/f1b495bbd29d5501c9858ea0640f0689.jpg 2. https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/236x/b1/a2/cb/b1a2cbeb1446bf8caf235dba4862f945.jpg 3. https://farm3.static.flickr.com/2010/5709578138_70be71c4e4_b.jpg 4. https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/236x/01/6f/81/016f81408b24eca949cc575673dfaa97.jpg 5. http://www.archdaily.com/313125/prospective-photo-essay-kimbell-art-museum-modern-art-museum-offort-worth-amit-khanna-akda/kimbell-01 6. https://i2.kknews.cc/large/99900029e79dc4e66e7 7. https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/5d/8c/39/5d8c39f2af56877c59ef2914a97e0bab.jpg 8. https://pbs.twimg.com/media/C409fB_XUAACDGi.jpg 9. https://braggsmith4.files.wordpress.com/2014/09/dorms.jpeg 10. http://google.fr/maps/place/institut+indien+de+management+d’Ahmedabad/ 11.http://google.fr/maps/place/institut+indien+de+management+d’Ahmedabad/ 12. https://c1.staticflickr.com/5/4054/4419350255_ce692230d9_m.jpg 13. http://68.media.tumblr.com/6a411c4cb6a8abba121c6252792fffb6/tumblr_nrte92wgDO1s9q0d6o1_1280.jpg 14. http://blog.juliehall.net/wp-content/uploads/2010/02/ahmedabad-architecture-3.jpg 15. http://fa2016.thedude.oucreate.com/wp-content/uploads/2016/11/Unknown1.jpg 16. https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/55/0b/2d/550b2d26212ef620160e6f5e3c9d09d4.jpg 17. http://intranet.pogmacva.com/uploads/img/8af557c641a5ae92872e1d523ba0fcaa3323eb2e.jpg 18. http://intranet.pogmacva.com/uploads/img/8af557c641a5ae92872e1d523ba0fcaa3323eb2e.jpg 19. McCarter Robert, Louis I. Kahn, édition Phaidon, Londres, 2005

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Photographie de la bibliothèque Philips Exeter, vue des salles de lecture - 108 -


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TOURNIER Lorène


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