Brochure - Politique du personnel

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COMMENT FAIRE ? ÉLABORER UNE POLITIQUE POUR VOTRE PERSONNEL

DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

Le titulaire d'une profession libĂ©rale n’exerce plus uniquement un mĂ©tier spĂ©cifique, il est aussi entrepreneur et, de plus en plus souvent, employeur. Sa mission ne consiste donc plus qu’à exceller dans son domaine, il doit Ă©galement diriger et recruter des collaborateurs, prĂ©server l’attractivitĂ© de son bureau ou cabinet aux yeux des travailleurs potentiels, gĂ©rer son administration RH, etc.

Dans une petite ou moyenne entreprise, l’accueil peut se dĂ©rouler autrement que dans une grande structure. De plus, l’application de la rĂ©glementation en la matiĂšre est plus souple pour les PME de moins de 20 travailleurs. Il n’existe donc pas de procĂ©dure standard Ă  suivre pour gĂ©rer des collaborateurs et organiser le travail en Ă©quipe. Chaque entreprise est diffĂ©rente et chaque travailleur l’est aussi.

C’est pourquoi Liberform vous propose diverses pistes de rĂ©flexion dans cette brochure. Celles-ci vous aideront Ă  instaurer vous-mĂȘme une politique d’accueil qui correspond Ă  votre organisation et qui offre une vĂ©ritable valeur ajoutĂ©e.

Nous avons consacrĂ© le plus grand soin Ă  la composition de cette brochure et aux informations qui y sont reprises. Il se peut nĂ©anmoins qu’elle contienne certaines imprĂ©cisions ou erreurs, dont nous ne pouvons en aucun cas ĂȘtre tenus responsables.

La commission paritaire des professions libérales (CP 336) réunit plus de 8 761 employeurs et prÚs de 36 832 travailleurs salariés (chiffres 2022 - ONSS). Ensemble, ils désirent exceller compte tenu de la réalité spécifique de leur secteur et continuer à développer leurs connaissances en matiÚre de gestion des talents, de renforcement des compétences, de formation et de coaching.

Quelle que soit la taille de votre entreprise, le recrutement et la rĂ©tention des bons talents sont essentiels. Tout commence par une offre d’emploi attractive, par les bons canaux de recrutement, par une politique d’accueil, par un systĂšme de parrainage ou de tutorat sur le terrain, etc. Sans oublier la promotion de la diversitĂ©, la non-discrimination, une organisation du travail adĂ©quate, etc.

Liberform, le centre de formation pour le secteur des professions libĂ©rales, est Ă  cet Ă©gard le partenaire Ă  valeur ajoutĂ©e par excellence, la rĂ©fĂ©rence pour tous les acteurs du secteur. Il inspire, informe, sensibilise, rassemble et facilite l’accĂšs Ă  la formation et l’apprentissage. GrĂące Ă  des exemples concrets, des outils simples Ă  utiliser et une solide dose d’expĂ©rience, Liberform dĂ©sire vous Ă©pauler Ă  chaque Ă©tape de votre parcours !

Suivez-nous via notre lettre d’information, sur www.liberform.be et sur les rĂ©seaux sociaux.

LIBERFORM EST NECESSAIRE PARCE QUE LA FORMATION ELARGIT LA PERSPECTIVE !

NOTRE VISION
« LIBERFORM, PARTENAIRE À VALEUR AJOUTÉE DES PROFESSIONS LIBÉRALES POUR LA FORMATION ET L'APPRENTISSAGE »
.01 Pourquoi
brochure sur la politique
personnel ? 07 .02 La rĂ©glementation en quelques mots 08 .03 À
engagements ? 10 Différentes
collaboration 10 -
10 -
10 -
10 ‱
13 -
14 ‱
14 -
14 -
15 -
15
16 ‱
17 ‱
17 ‱
17
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20
20 TABLE DES MATIÈRES
cette
du
quoi faire attention lors des
formes de
Travailleur (généralités)
Indépendant
Stagiaire via l’apprentissage sur le lieu de travail
Qui cherchez-vous ?
Réfléchissez à la direction que vous voulez prendre ensemble
Tout commence par l’offre d’emploi
Que doit-elle contenir?
Quel canal choisir ?
La procĂ©dure est-elle claire ?
‱ Open hiring: le recrutement ouvert à tous
Formalités administratives requises
Service interne et externe pour la prévention
Rémunération, salaire et charges salariales
‱ Des rĂ©ductions bienvenues
‱ TĂąches RH : secrĂ©tariat social ou service RH
‱ L’art d’attirer les bons talents
.04 Entretien
22 ‱
22 ‱
22 ‱
22 ‱
23 -
23 -
23 .05
25 .06
26 ‱
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-
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33
‱
35 ‱
35
d’embauche et feed-back
La sélection
L’évaluation
Le feed-back
Obligations légales
Obligations de l’employeur
Obligations du candidat
Politique d’accueil : bienvenue !
Comment gĂ©rer votre personnel ?
Une culture du dialogue et du feed-back
Des moments réguliers dédiés au feed-back
Entretien de fonctionnement sous la forme d’un dialogue 26
Entretien d’évaluation : une Ă©valuation claire unidirectionnelle 26
DĂ©veloppement de l’équipe : autonome et diversifiĂ©e
Plusieurs gĂ©nĂ©rations sur le mĂȘme lieu de travail 28
La flexibilité plutÎt que la rigidité
.07 La vie au travail : points d’attention 30
Le lieu de travail 30
La vie privée 30
Le talent individuel est omniprésent 32
Formation 33 - Comment pĂ©renniser les formations ?
- Diriger en coachant 34
Burn-out et bore-out
Réintégration des absents de longue durée
.08 Fin de carriĂšre : quelques points importants 38 ‱ Pension 38 ‱ Rupture du contrat de travail 38 - RĂ©gime normal de congé : indemnitĂ© et dĂ©lai de prĂ©avis 38 - Rupture du contrat d’un commun accord 38 - Licenciement manifestement dĂ©raisonnable 39 - Licenciement d’un travailleur malade 39 - Licenciement pour motif grave 41 ‱ Reclassement professionnel 41 ‱ Offboarding – se quitter sur une note positive 42 ‱ Recrutement boomerang – content de vous revoir ! 42 .09 En rĂ©sumĂ© 43 .10 Annexe 44 .11 Sources 45 Remarque : dans la prĂ©sente brochure, les termes « il » et « ils » dĂ©signent tous les genres.

.01 POURQUOI CETTE BROCHURE SUR LA POLITIQUE DU PERSONNEL ?

Étudier les conditions de travail et les pratiques relatives Ă  la gestion du personnel dans les entreprises pour aider Ă  pourvoir les postes vacants et Ă  remĂ©dier Ă  d’éventuelles pĂ©nuries de compĂ©tences. Telle est la recommandation formulĂ©e en 2019 pour la Flandre dans l’OESO Skills Strategy. L’OCDE entend dĂ©terminer quelles mesures d’incitation peuvent pousser les employeurs Ă  rĂ©former leur lieu de travail et Ă  promouvoir les formations en management, en particulier dans les petites et moyennes entreprises

Votre entreprise a tout intĂ©rĂȘt Ă  ĂȘtre prĂ©parĂ©e au changement, Ă  savoir Ă  un marchĂ© du travail en mutation, Ă  une nouvelle gĂ©nĂ©ration de travailleurs et Ă  une Ă©volution des compĂ©tences requises.

Un secteur en mouvement

Traditionnellement, un titulaire de profession libĂ©rale a un comportement rĂ©actif : c’est le client qui est Ă  l’origine de la collaboration. Ce dernier fera par exemple appel Ă  un expert-comptable pour remplir sa dĂ©claration d’impĂŽt, ou Ă  un avocat s’il doit comparaĂźtre devant un juge. Or, nous constatons souvent que le recours aux services des professions libĂ©rales se fait (trop) tard, et que de nombreux problĂšmes auraient pu ĂȘtre Ă©vitĂ©s si un professionnel avait Ă©tĂ© impliquĂ© plus tĂŽt.

De nos jours, la société en général et les clients plus spécifiquement ont tendance à « vouloir plus en payant moins ».

Les professions libérales cherchent donc des moyens de réduire leurs dépenses. ParallÚlement, le client pensant pouvoir tout trouver sur internet, elles doivent davantage les convaincre de leur valeur ajoutée.

Par ailleurs, les professions libĂ©rales ont longtemps Ă©tĂ© exercĂ©es plus ou moins de la mĂȘme façon. Les choses ont Ă  prĂ©sent changĂ©. Avec l’arrivĂ©e des outils en ligne, par

exemple, le travail est dĂ©sormais rĂ©parti et rĂ©alisĂ© diffĂ©remment. En tĂ©moigne notamment la prĂ©sence de l’assistant juridique ou du gestionnaire de dossier chez le comptable.

L’expĂ©rience pratique d’un titulaire de profession libĂ©rale provient de ses acquis, de ses livres, de ses archives et de ses textes juridiques ou mĂ©dicaux. Mais les connaissances et l’expĂ©rience revĂȘtent de plus en plus souvent une forme Ă©lectronique qui leur permet d’ĂȘtre utilisĂ©es et partagĂ©es autrement. Il existe aussi diffĂ©rentes maniĂšres de communiquer – un domaine au niveau duquel de nombreuses choses ont Ă©galement changĂ©. Les professions libĂ©rales doivent de plus en plus apprendre comment interprĂ©ter et appliquer au mieux les donnĂ©es disponibles. Dans le secteur de la construction, par exemple, les systĂšmes numĂ©riques destinĂ©s Ă  soutenir les processus, comme le BIM (Building Information Modeling), se multiplient.

Exercer une profession libĂ©rale devient de plus en plus un processus. Les missions rĂ©currentes peuvent ĂȘtre standardisĂ©es afin d’ĂȘtre rĂ©alisĂ©es plus vite et plus efficacement. De plus, certaines parties de ce processus peuvent ĂȘtre organisĂ©es diffĂ©remment ou ĂȘtre rĂ©alisĂ©es par des collaborateurs. De nouvelles tĂąches clĂ©s voient le jour, auxquelles les prochaines gĂ©nĂ©rations d’assistants, de collaborateurs administratifs, d’assistants juridiques, de gestionnaires de dossier, d’informaticiens, d’analystes de donnĂ©es, etc. doivent se prĂ©parer.

Quiconque souhaite pouvoir faire face Ă  tous ces changements futurs doit donc s’entourer des bons talents. DĂ©couvrez dans la liste de contrĂŽle reprise dans les annexes de cette brochure quelles formalitĂ©s accomplir pour ces collaborateurs.

LIBERFORM.BE 7 POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

.02 LA RÉGLEMENTATION EN QUELQUES MOTS

Vous trouverez ci-aprĂšs une liste des principaux textes de loi dont vous devez tenir compte dans le cadre de votre politique du personnel.

La loi sur le travail du 16 mars 1971 Ă©numĂšre une sĂ©rie de mesures en matiĂšre de durĂ©e du travail, de rĂ©munĂ©ration, de protection de la maternitĂ©, de temps de repos, etc. Elle s’applique aussi bien aux travailleurs qu’aux employeurs.1

La loi concernant le travail faisable et maniable du 5 mars 2017 promeut des emplois intĂ©ressants, qui offrent des perspectives d’évolution, qui permettent de concilier travail et vie privĂ©e, qui ne provoquent pas un stress excessif et qui ne nuisent pas Ă  la santĂ© des travailleurs. Cette loi dĂ©finit notamment les modalitĂ©s relatives aux horaires flottants, Ă  l’investissement dans les formations et Ă  la maniĂšre de faciliter l’apprentissage tout au long de la vie.

Le travail faisable repose sur 4 piliers :

- L’envie de travailler : santĂ© et de sĂ©curitĂ© au travail, stress et burn-out, pension, occupation de travailleurs de tous les Ăąges, etc. ;

- La gestion des collaborateurs : coaching, communication, délégation, motivation, etc. ;

- La croissance personnelle : développement des compétences, formation, etc. ;

- L’organisation : travail en Ă©quipe, autonomie, Ă©quilibre travail-vie privĂ©e, rĂ©seautage, etc.

La loi du 4 aoĂ»t 1996 relative au bien-ĂȘtre des travailleurs lors de l'exĂ©cution de leur travail est la loi de base dans le domaine de la sĂ©curitĂ© et de la santĂ© au travail, Ă©galement appelĂ©e la « loi bien-ĂȘtre ». La plupart de ces arrĂȘtĂ©s d'exĂ©cution sont rassemblĂ©s dans le Code du bien-ĂȘtre au travail, Ă©laborĂ© selon une philosophie innovatrice par rapport Ă  celle du RĂšglement gĂ©nĂ©ral pour la protection du travail (RGPT), codification antĂ©rieure des prescriptions concernant la sĂ©curitĂ© et la santĂ© au travail. Le bien-ĂȘtre au travail est dĂ©fini comme l'ensemble des facteurs relatifs aux conditions de travail dans lesquelles le travail est exĂ©cuté :

- Sécurité au travail ;

- Protection de la santé au travail ;

- Aspects psychosociaux du travail ;

- Ergonomie ;

- HygiĂšne du travail ;

- Embellissement des lieux de travail.

On citera également la loi établissant les principes généraux de la sécurité sociale des travailleurs salariés.

« La sĂ©curitĂ© sociale des travailleurs comprend l’ensemble des prestations sociales auxquelles ont droit les assurĂ©s sociaux et qui ont pour but de remplacer ou de complĂ©ter le revenu professionnel du travailleur afin de le prĂ©server des consĂ©quences de certains risques du travail, de certaines situations de famille et conditions de vie et des risques sociaux. »

La sécurité sociale englobe :

- les indemnitĂ©s dues en exĂ©cution de l’assurance obligatoire soins de santĂ© et indemnitĂ©s ; - les allocations de chĂŽmage ; - les pensions de retraite et de survie ; - les allocations du chef d’accidents de travail et de maladie professionnelles ; - les prestations de santĂ© dues en exĂ©cution de l’assurance obligatoire soins de santĂ© et indemnitĂ©s ; - les prestations familiales ; - les allocations de vacances annuelles.

Les cotisations de sécurité sociale sont calculées sur base de la rémunération du travailleur.

1 travailleurs : les personnes qui, autrement qu’en vertu d’un contrat de louage de travail, fournissent des prestations de travail sous l’autoritĂ© d’une autre personne / employeurs : les personnes qui occupent les travailleurs / (voir article 1 de la loi du 16 mars 1971 sur le travail)

8 LIBERFORM.BE POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

La loi du 3 juillet 1978 relative aux contrats de travail (LCT). Le contrat de travail d’employĂ© est le contrat par lequel un travailleur, l’employĂ©, s’engage contre rĂ©munĂ©ra-

Art. 17 Le travailleur a l’obligation :

- d’exĂ©cuter son travail avec soin, probitĂ© et conscience, au temps, au lieu et dans les conditions convenus ;

- d’agir conformĂ©ment aux ordres et aux instructions qui lui sont donnĂ©s par l’employeur, ses mandataires ou ses prĂ©posĂ©s, en vue de l’exĂ©cution du contrat ;

- de s’abstenir, tant au cours du contrat qu’aprùs la cessation de celui-ci :

‱ d’obtenir, d’utiliser ou de divulguer de maniĂšre illicite un secret d’affaires dont il peut avoir connaissance dans l’exercice de son activitĂ© professionnelle, ainsi que de divulguer le secret de toute affaire Ă  caractĂšre personnel ou confidentiel dont il aurait eu connaissance dans l’exercice de son activitĂ© professionnelle ;

‱ de se livrer ou de coopĂ©rer Ă  tout acte de concurrence dĂ©loyale ;

- de s’abstenir de tout ce qui pourrait nuire, soit Ă  sa propre sĂ©curitĂ©, soit Ă  celle de ses compagnons, de l’employeur ou de tiers ;

- de restituer en bon Ă©tat Ă  l’employeur les instruments de travail et les matiĂšres premiĂšres restĂ©es sans emploi qui lui ont Ă©tĂ© confiĂ©s.

tion Ă  fournir un travail principalement d’ordre intellectuel sous l’autoritĂ© d’un employeur. Ce contrat de travail fait naĂźtre des obligations pour les deux parties :

Art. 20 L’employeur a l’obligation :

- de faire travailler le travailleur dans les conditions, au temps et au lieu convenus, notamment en mettant Ă  sa disposition, s’il y Ă©chet et sauf stipulation contraire, l’aide, les instruments et les matiĂšres nĂ©cessaires Ă  l’accomplissement du travail ;

- de veiller en bon pĂšre de famille Ă  ce que le travail s’accomplisse dans des conditions convenables au point de vue de la sĂ©curitĂ© et de la santĂ© du travailleur et que les premiers secours soient assurĂ©s Ă  celui-ci en cas d’accident. À cet effet, une boĂźte de secours doit se trouver constamment Ă  la disposition du personnel ;

- de payer la rémunération aux conditions, au temps et au lieu convenus ;

- de donner au travailleur le temps nécessaire pour remplir les devoirs de son culte, ainsi que les obligations civiques résultant de la loi ;

- de consacrer l’attention et les soins nĂ©cessaires Ă  l’accueil des travailleurs et, en particulier, des jeunes travailleurs ;

- de fournir au travailleur un logement convenable ainsi qu'une nourriture saine et suffisante, dans le cas oĂč il s'est engagĂ© Ă  le loger et Ă  le nourrir;

- d’apporter les soins d’un bon pĂšre de famille Ă  la conservation des instruments de travail appartenant au travailleur et des effets personnels que celui-ci doit mettre en dĂ©pĂŽt ; il n’a en aucun cas le droit de retenir ces instruments de travail ou ces effets.

En rĂ©sumĂ©, vous devez, en votre qualitĂ© d’employeur, tenir compte des lois suivantes (liste non exhaustive) :

- Loi sur le travail

- Loi sur le travail faisable et maniable

- Loi sur le bien-ĂȘtre

- Loi sur la sécurité sociale

- Loi sur les contrats de travail

Si vous avez besoin de plus d’informations ou d’aide Ă  ce sujet, n’hĂ©sitez pas Ă  contacter votre secrĂ©tariat social.

LIBERFORM.BE 9 POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

.03 À QUOI FAIRE ATTENTION LORS DES ENGAGEMENTS ?

Avant d’engager un nouveau collaborateur, il est prĂ©fĂ©rable de bien rĂ©flĂ©chir Ă  vos besoins exacts. Quelles tĂąches va-t-il assumer ? NĂ©cessitent-elles un contrat Ă  temps partiel ou Ă  temps plein ? Cette personne doit-elle toujours ĂȘtre prĂ©sente ou peut-elle (aussi) travailler Ă  distance ? Les prochains chapitres vous fourniront quelques pistes de rĂ©flexion

3.1 DIFFÉRENTES FORMES DE COLLABORATION

3.1.1

Travailleur salarié (général)

Un contrat de travail est un accord bilatĂ©ral conclu entre deux parties, l’employeur d’une part, et le travailleur d’autre part, en vertu duquel elles s’engagent l’une envers l’autre et qui fait naĂźtre une sĂ©rie d’obligations respectives. Les travailleurs s’engagent Ă  exĂ©cuter un travail contre rĂ©munĂ©ration et sous l’autoritĂ© de l’employeur. Le paiement de la rĂ©munĂ©ration et la fourniture d’un emploi sont les obligations principales qui incombent Ă  l’employeur. Vous trouverez plus loin dans cette brochure des informations sur les obligations administratives et les frais, ainsi que des conseils pratiques.

3.1.2

Travailleur indépendant

Un travailleur indĂ©pendant exerce une activitĂ© professionnelle qui gĂ©nĂšre un revenu sans relation d’autoritĂ© avec un employeur. Il travaille gĂ©nĂ©ralement sur commande pour atteindre un rĂ©sultat donnĂ© et Ă  un prix dĂ©terminĂ©, sur la base d’un contrat d’entreprise passĂ© avec des commanditaires.

Le statut de freelance est de plus en plus répandu.

Quelle est la différence entre un freelance et un indépendant ?

UNIZO dĂ©finit le freelance comme un entrepreneur sans personnel qui fournit principalement, mais pas exclusivement, des services professionnels dans un contexte business-to-business (B2B), et ce, sur la base de contrats, de missions ou de projets temporaires. Un freelance est donc avant tout un entrepreneur qui exerce une activitĂ© Ă©conomique sans occuper de personnel. La forme juridique de l’affaire, de l’entreprise, du cabinet ou du bureau – une entreprise individuelle ou une sociĂ©tĂ© – n’a ici pas d’importance. Le freelance peut exercer son activitĂ© Ă  titre tant principal que complĂ©mentaire.

La principale différence entre un freelance et un indépendant est donc liée à la destination du service (relation B2B exclusivement).

Quelle est la différence entre un freelance/indépendant et un travailleur salarié ?

Un freelance ou un collaborateur indĂ©pendant ne bĂ©nĂ©ficient pas des dispositions protectrices du droit du travail ou des avantages fixĂ©s par des contrats de travail individuels ou des conventions collectives de travail. Étant donnĂ© que ce dernier doit payer lui-mĂȘme ses cotisations sociales, vous ne devez, en tant que client, pas payer de cotisations sociales sur le prix dont vous avez convenu ensemble pour ses services.

Il est parfois difficile d’effectuer la distinction entre un indĂ©pendant/freelance et un travailleur salariĂ©. Les employeurs doivent donc toujours veiller Ă  ne pas tomber dans le piĂšge de la fausse indĂ©pendance. Il est question de fausse indĂ©pendance lorsque des travailleurs ont le statut d’indĂ©pendant, alors qu’en rĂ©alitĂ©, ils exercent leur activitĂ© professionnelle sous l’autoritĂ© d’un employeur. Le recours aux faux indĂ©pendants est considĂ©rĂ© comme une forme de fraude sociale, car l’employeur Ă©vite ainsi, dĂ©libĂ©rĂ©ment ou non, les cotisations sociales dont il est normalement redevable, et contourne les rĂšgles du droit du travail (loi du 27 dĂ©cembre 2006 sur les relations de travail).

Travail intérimaire

Une entreprise de travail intĂ©rimaire vous permet de confier Ă  quelqu’un la rĂ©alisation d’une mission temporaire. Cette personne a le statut de travailleur intĂ©rimaire. Dans ce cas, l’entreprise de travail intĂ©rimaire agit en tant qu’intermĂ©diaire, et c’est elle qui emploie le travailleur et le met Ă  la disposition de votre entreprise. Si vous faites appel Ă  elle, vous ne devez pas vous charger de l’administration des salaires, par exemple. Elle s’en occupera pour vous moyennant paiement.

Le travail intĂ©rimaire est non seulement intĂ©ressant pour la rĂ©alisation de missions temporaires, mais vous pouvez Ă©galement faire appel Ă  l’entreprise de travail intĂ©rimaire pour le recrutement et la sĂ©lection d’un travailleur. La plupart du temps, ce nouveau travailleur vous fournit ses services pour une pĂ©riode dĂ©terminĂ©e par l’intermĂ©diaire du bureau d’intĂ©rim. Une fois celle-ci terminĂ©e, vous avez la possibilitĂ© de l’engager ou non. Vous Ă©viterez ainsi les indemnitĂ©s ou les dĂ©lais de prĂ©avis si la collaboration ne s’avĂšre pas concluante. De plus, tant que le travailleur est employĂ© par l’entreprise de travail intĂ©rimaire, vous ne devez pas lui payer de salaire garanti en cas de maladie, par exemple. Cette forme de travail peut donc vous aider Ă  rĂ©aliser des Ă©conomies (considĂ©rables).

10 LIBERFORM.BE POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

ATTENTION : le recours à un intérimaire ne peut se faire que dans 6 situations bien précises :

- Remplacement d’un travailleur permanent ;

- Surcroüt temporaire de travail ;

- ExĂ©cution d’un travail exceptionnel ;

- Insertion (en vue d’un engagement permanent) ;

- Occupation dans le cadre d’un trajet de mise au travail approuvĂ© par la rĂ©gion pour des chĂŽmeurs de longue durĂ©e et des bĂ©nĂ©ficiaires d’une assistance financiĂšre sociale.

- Fourniture de prestations artistiques.

Les avocats font toutefois exception Ă  cette rĂšgle : leur Code de dĂ©ontologie interdit Ă  un avocat inscrit au tableau ou sur la liste des stagiaires d’exercer ses activitĂ©s d’avocat dans le cadre d’un lien de subordination. En Belgique, tous les avocats sont des indĂ©pendants, bien que la loi n’impose pas explicitement ce statut. Les rĂšgles du code judiciaire concernant la profession d’avocat Ă©voquent effectivement « l’indĂ©pendance » et Ă  « la dignité » de la profession, et ces termes ont traditionnellement Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©s comme des rĂ©fĂ©rences au statut d’indĂ©pendant. 2

Attention : A partir du 01/01/2020, la loi sur les Accidents du Travail changera pour un ensemble de personnes mises au travail par des conventions de stage, d’apprentissage ou d’expĂ©rience durant leurs formations, parallĂšles aux Ă©tudes, au sein d’une entreprise externe Ă  l’établissement d’enseignement ou du centre de formation professionnelle oĂč elles suivent le reste de leur formation (thĂ©orique et/ou pratique).

Types de groupes cibles et systÚmes :

- Les Ă©lĂšves de l’enseignement secondaire via l’apprentissage en alternance ou un stage Ă  temps plein

- Les étudiants qui font un bachelor professionnalisant ou de transition

- Les étudiants en master

- Les étudiants qui suivent un Brevet d'enseignement supérieur (BES)

- Les demandeurs d'emploi via le Forem

‱ Les Aides Ă  la Promotion de l’Emploi (APE) permettent Ă  l’employeur du secteur non marchand qui vous engage de bĂ©nĂ©ficier Ă©galement d’un subside liĂ© Ă  votre engagement

3.1.3 Stagiaire via l’apprentissage sur le lieu de travail

Trouver du personnel qualifiĂ© n’est pas une mince affaire. Rien ne vous empĂȘche bien entendu de former vousmĂȘmes vos collaborateurs pour qu’ils disposent des compĂ©tences dont a besoin votre entreprise. Il existe pour cela diffĂ©rents systĂšmes, qui vous permettent notamment de faire appel Ă  des demandeurs d’emploi ou Ă  des Ă©tudiants.

L’apprentissage sur le lieu de travail est un terme qui regroupe tous les systĂšmes de formation oĂč les apprenants dĂ©veloppent leurs connaissances Ă  la fois dans un Ă©tablissement d’enseignement et en milieu professionnel.

‱ Le Plan Formation-Insertion (PFI) vous permet de bĂ©nĂ©ficier d’un programme de formation organisĂ© par l’ employeur et adaptĂ© Ă  ses exigences propres, avec un contrat Ă  la clĂ©

3.1.3.1 Apprentissage en alternance

Combiner apprentissage et travail prĂ©sente de nombreux avantages, y compris pour l’employeur. Ce systĂšme vous permet en effet d’engager quelqu’un pour une certaine pĂ©riode Ă  moindres frais. Dans certains cas, vous devez payer Ă  l’étudiant une indemnitĂ©, mais celle-ci ne reprĂ©sente toujours qu’une fraction du coĂ»t salarial d’un travailleur ordinaire. Par ailleurs, l’apprentissage en alternance est le moyen idĂ©al de vous faire une idĂ©e des capacitĂ©s et de la motivation d’un candidat potentiel en vue d’un engagement Ă©ventuel

L’apprenant suit des cours thĂ©oriques un certain nombre

2 Les rĂšgles dĂ©ontologiques auxquelles sont soumis les avocats flamands prĂ©cisent toutefois expressĂ©ment que les avocats doivent ĂȘtre indĂ©pendants et interdisent donc le statut d’employĂ©. L’Ordre des barreaux francophones et germanophone (OBFG) de Belgique ne connaĂźt pas d’obligation dĂ©ontologique comparable, car il ne souhaite pas exclure catĂ©goriquement la possibilitĂ© de recourir Ă  un statut d’employĂ©. Le code de dĂ©ontologie des autres catĂ©gories professionnelles ne contient pas de dispositions similaires, ce qui signifie que leurs collaborations devront ĂȘtre Ă©valuĂ©es sur la base des critĂšres gĂ©nĂ©raux dĂ©finis dans la loi sur les relations de travail.

LIBERFORM.BE 11 POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

de jours par semaine et poursuit sa formation en entreprise le reste du temps. La formation en alternance peut ĂȘtre organisĂ©e via :

- les Centres d'Education et de Formation en Alternance (CEFA). Un CEFA est toujours rattachĂ© Ă  un Ă©tablissement d’enseignement secondaire de plein exercice de la FWB. - l’Espace formation PME (EFP) pour la RĂ©gion bruxelloise - les Centres de formation et de perfectionnement des indĂ©pendants et PME (ZAWM - IFaPME) pour la Wallonie

Plus d’informations sur les contrats et conventions de stage via le site du FOREM, d'Actiris et de l'ADG

Vous souhaitez former un demandeur d’emploi aux besoins de votre entreprise pour ensuite l’engager ? Pensez au Plan Formation-Insertion (PFI) du FOREM !

Le PFI, c’est quoi ? Le Plan Formation-Insertion est un dispositif qui vous permet de former un demandeur d’emploi selon vos besoins spĂ©cifiques et de l’engager pour une durĂ©e au moins Ă©quivalente Ă  la formation .

La formation dure entre 4 et 26 semaines . La durĂ©e de formation est fixĂ©e en fonction du mĂ©tier et du profil du candidat : elle doit permettre au demandeur d’emploi d’acquĂ©rir les compĂ©tences nĂ©cessaires Ă  l’exercice de sa fonction. Elle peut ĂȘtre exclusivement organisĂ©e en entreprise, ou en partie dans un centre de formation .

Vos avantages : vous formez le demandeur d’emploi "sur mesure", selon vos besoins spĂ©cifiques ;

Durant la formation, vous versez au Forem une indemnité forfaitaire calculée en fonction des prestations réellement effectuées par le stagiaire et sur base de la future rémunération du stagiaire ;

AprÚs la formation vous pouvez éventuellement bénéficier d'aides publiques liées à l'engagement du stagiaire (réductions ONSS, Impulsion, SESAM,...) ;

Le Forem intervient dans les frais de dĂ©placement du demandeur d’emploi en stage si ceux-ci excĂšdent 5 km et les frais de garde/garderie d’enfant.

Plus d’info ? www.leforem.be

3.1.3.2 Étudiants-jobistes

Faire appel Ă  des Ă©tudiants peut ĂȘtre une maniĂšre utile et flexible de renforcer votre personnel. Certaines restrictions sont toutefois d’application, tant pour les Ă©tudiants que pour vous en tant qu’employeur.

Ce systĂšme prĂ©sente quoi qu’il en soit un Ă©norme avantage : vous payez des cotisations sociales bien moins Ă©levĂ©es pour l’étudiant que pour vos travailleurs ordinaires. Quant Ă  l’étudiant, sa cotisation est elle aussi minime : sa rĂ©munĂ©ration est uniquement soumise Ă  une cotisation de solidaritĂ© limitĂ©e.

Attention : dĂšs 2023, un Ă©tudiant pourra travailler 600 heures au lieu de 475 heures , tous employeurs confondus. En tant qu’employeur, vous devez prĂ©alablement obtenir une attestation auprĂšs de Student@work pour vous assurer que l’étudiant peut encore ĂȘtre occupĂ© cette annĂ©e-lĂ .

Outre les rĂšgles gĂ©nĂ©rales applicables Ă  tous les travailleurs salariĂ©s, le lĂ©gislateur a prĂ©vu des dispositions spĂ©cifiques pour les Ă©tudiants employĂ©s dans les liens d’un contrat Ă©tudiant. Celui-ci doit ĂȘtre Ă©tabli en double exemplaire pour chaque Ă©tudiant, toujours par Ă©crit, au plus tard au moment de l’entrĂ©e en service. Les 3 premiers jours de travail sont considĂ©rĂ©s de plein droit comme une pĂ©riode d’essai. Aucune disposition particuliĂšre ne doit ĂȘtre prĂ©vue dans le contrat Ă  ce sujet.

Il existe donc différents types de collaborations. Un collaborateur peut renforcer votre entreprise en tant que :

- Travailleur salariĂ© - Travailleur indĂ©pendant ou freelance - Travailleur intĂ©rimaire - Stagiaire via l’apprentissage sur le lieu de travail ou en alternance - Stagiaire via le Forem, Actiris ou ADG - Étudiant-jobiste

Pour plus d’informations et les derniĂšres Ă©volutions lĂ©gales, adressez-vous au Forem, Actiris ou ADG et Ă  votre secrĂ©tariat social. Vous pourrez examiner ensemble les possibilitĂ©s qui s’offrent Ă  vous.

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3.2 QUI CHERCHEZ-VOUS ?

La procĂ©dure de recrutement commence le jour oĂč vous envisagez d’engager un (premier) collaborateur. La premiĂšre question que vous devez vous poser est la suivante : qui cherchez-vous ?

Les Ă©volutions technologiques et socio-dĂ©mographiques et la mondialisation croissante obligent les organisations Ă  revoir leurs modĂšles d’entreprise pour rester compĂ©titives Cela a un impact sur l’organisation du travail, sur les tĂąches et sur les fonctions. Mais plus que le nombre d’emplois, c’est surtout sur le contenu de la fonction qui change. Les progrĂšs technologiques n’entraĂźnent pas tant la disparition complĂšte des emplois que l’automatisation du travail. Elles permettent dĂšs lors d’accomplir des tĂąches supplĂ©mentaires et transforment la nature du travail. Si votre organisation ne parvient pas Ă  transposer ce nouveau besoin en compĂ©tences dans sa politique de recrutement, elle se mettra elle-mĂȘme des bĂątons dans les roues.

Pour les candidats, il est important que les offres d’emploi dĂ©crivent correctement les compĂ©tences qui seront importantes pour la fonction et l’organisation afin d'y ĂȘtre performant et se dĂ©velopper. Lorsqu’elles ne reflĂštent pas suffisamment les besoins rĂ©els ou n’anticipent pas assez les Ă©volutions futures, il y a inĂ©vitablement une inadĂ©quation entre l’offre et la demande.

Au fil des ans, les exigences reprises dans les offres d’emploi sont devenues de plus en plus strictes. La demande en hard skills n’est pas la seule Ă  augmenter ; les soft skills sont Ă©galement de plus en plus recherchĂ©es – pensez Ă  la mondialisation, qui rend la collaboration au sein d’équipes internationales plus cruciale ; ou Ă  la numĂ©risation, qui exige de nouvelles compĂ©tences techniques et augmente l’importance de pouvoir interprĂ©ter les donnĂ©es. Bon nombre

d’emplois requiùrent donc une combinaison de soft et de hard skills

Dans notre enquĂȘte "Jobcapacity" (2021), nous avons examinĂ© 5 tendances :

- Changements techniques et numérisation ; - Nouvelle méthode de travail ; - Spécialisation et coopération ; - Modification des relations avec les clients - CO2 et économie circulaire.

Les compétences les plus importantes qui ont émergé nous ont donné une bonne indication des compétences qui seront nécessaires à l'avenir. Vis-à-vis du client, la communication, l'orientation client, la conviction et le conseil ont été mis en avant.

Envers l'Ă©quipe : communiquer, coopĂ©rer, ĂȘtre flexible, prendre des responsabilitĂ©s et ĂȘtre indĂ©pendant.

En tant que manager : communiquer, encadrer, donner des directives et prendre des responsabilités.

La nouvelle façon de travailler entraßne également des défis pour la politique de recrutement. Les candidats ont des attentes précises quant à leur futur environnement de travail. Par exemple, le télétravail est toujours d'actualité dans certaines entreprises aprÚs le corona.

Le thÚme de la durabilité (RSE - responsabilité sociale des entreprises) occupe une place de plus en plus importante dans l'agenda. Cela entraßne également certaines compétences. Pensez à : l'envie d'apprendre, l'esprit critique, l'empathie, la coopération et un état d'esprit inclusif. (IDG - Inner Development Goals)

LIBERFORM.BE 13 POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

3.2.1 Réfléchissez à la direction que vous voulez prendre ensemble

Si vous envisagez d’engager du personnel, vous devez clairement savoir quelle direction vous souhaitez prendre ensemble. Pour cela, il est important de pouvoir vous appuyer sur un argumentaire solide, dont votre plan d’entreprise ou business plan fait partie.

L’idĂ©e est notamment d’y dĂ©finir les objectifs de votre organisation et la maniĂšre dont vous comptez les atteindre. Un A4 clair suffit. En tant que chef d’entreprise, vous savez en effet mieux que quiconque dans quelle direction vous souhaitez avancer. Rien ne vous empĂȘche d’engager un consultant pour vous aider, mais ce n’est pas indispensable.

‱ L’objectif est une description de la situation dans laquelle vous souhaitez que votre organisation se retrouve Ă  terme, exprimĂ©e en rĂ©sultats concrets et mesurables Ă  l’aide d’indicateurs ou de critĂšres de rĂ©fĂ©rence.

‱ La mission dĂ©finit la raison d’ĂȘtre de votre organisation : pourquoi ĂȘtes-vous là ? Elle repose sur des valeurs et normes communes partagĂ©es de tous et exprime la contribution que les collaborateurs souhaitent apporter Ă  leurs collĂšgues et Ă  la sociĂ©tĂ©. Votre mission n’est pas vague : elle est clairement liĂ©e Ă  vos activitĂ©s quotidiennes. Elle n’est pas facultative : la rĂ©alitĂ© doit correspondre Ă  ce qui figure sur papier.

‱ La vision reflĂšte la direction que veut prendre votre organisation, exprimĂ©e en idĂ©aux, en caractĂ©ristiques uniques et sous la forme de l’image collective que vous voulez lui donner. Elle sert souvent de rĂ©fĂ©rence pour fixer les rĂšgles de conduite, par exemple pour le recrutement ou les discussions internes ou externes.

‱ La stratĂ©gie d’entreprise dĂ©finit la maniĂšre dont la vision sera concrĂ©tisĂ©e, dont l’organisation entend remplir son rĂŽle.

La mission, la vision et la stratĂ©gie sont destinĂ©es Ă  motiver les (nouveaux) collaborateurs, Ă  les orienter et Ă  leur permettre de se faire une idĂ©e claire des activitĂ©s de votre entreprise. Elles doivent bĂ©nĂ©ficier du soutien de toute l’organisation Ce n’est qu’ainsi que vous jetterez les bases solides d’une stratĂ©gie Ă  long terme.

La relation employeur-travailleur évolue. Il faut définir les responsabilités de chacun, et chaque génération préfÚre ou requiert une approche différente. Nous reviendrons plus en détail dans un prochain chapitre.

3.3 TOUT COMMENCE PAR L’OFFRE D’EMPLOI

3.3.1 Quel doit en ĂȘtre le contenu ?

Le plus important est que votre offre d’emploi reflùte correctement la fonction et vos attentes. Une description claire (= profil de fonction) attire plus facilement les bonnes personnes et vous permet d’informer de maniùre objective les candidats qui ne remplissent pas les conditions requises pour le poste.

Avant de rĂ©diger l’offre d’emploi, il est prĂ©fĂ©rable de bien rĂ©flĂ©chir au contenu de la fonction : « Qu’est-ce que j’attends de mon nouveau collaborateur ? » Pour le lui expliquer, vous pouvez par exemple utiliser les questions suivantes :

- Quels sont les défis propres à la fonction ?

- Quels sont les objectifs de la fonction ?

- Le collaborateur peut-il demander de l’aide Ă  des collĂšgues qui exercent la mĂȘme fonction ?

- Dans quel environnement de travail le nouveau collaborateur Ă©voluera-t-il ?

- À qui le collaborateur doit-il rendre compte de son travail ?

- Qui est impliqué dans la procédure de sélection ?

- La fonction offre-t-elle des perspectives d’évolution ?

Ou est-elle horizontale ?

- Les heures de travail sont-elles fixes ou flexibles ?

- Comment les collaborateurs s’interpellent-ils ?

- Quels sont les perspectives/dĂ©fis de l’entreprise ?

-

Les rĂ©ponses aux questions ci-dessus vous permettent dĂ©jĂ  d’établir une description de fonction prĂ©cise. Veillez toutefois Ă  ce qu’elle soit courte et concise et, surtout, Ă  ce que les grandes lignes soient claires.

Les attentes que vous fixez Ă  votre nouvel employĂ©, se reflĂšteront dans les compĂ©tences requises. Une compĂ©tence est une qualitĂ© observable qui prend la forme de connaissances, d’aptitudes et de comportements et qui permet en soi de prĂ©dire si la personne sera Ă  mĂȘme de rĂ©aliser certaines prestations. Il est important que vous rĂ©flĂ©chissiez aux compĂ©tences qu’une personne doit dĂ©jĂ  possĂ©der et Ă  celles qu’elle peut encore acquĂ©rir.

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Mission, vision, stratĂ©gie - rĂ©flĂ©chissez-y bien avant d’embaucher du personnel. Cela vous permettra d’ĂȘtre tous sur la mĂȘme longueur d’onde et d’avoir une base sur laquelle vos collaborateurs et vous pouvez toujours vous appuyer.

Attention ! Vous ne pouvez pas mettre ce que bon vous semble dans une offre d’emploi. Vous devez en effet respecter la loi anti-discrimination. Il est interdit de baser votre sĂ©lection sur certains facteurs, dont voici les plus connus : le genre, l’orientation sexuelle, la couleur de la peau, le handicap, les convictions philosophiques ou politiques et l’ñge... Sauf si vous pouvez le justifier Ă  l’aide d’une raison lĂ©gitime. Il est par exemple interdit d’indiquer que vous recherchez un comptable de 25 Ă  30 ans, car vous faites alors spĂ©cifiquement rĂ©fĂ©rence Ă  l’ñge du candidat. Vous pouvez dĂ©cider de signaler explicitement dans votre offre d’emploi que le recrutement repose sur les compĂ©tences : « Nos collaborateurs sont engagĂ©s sur la base de leurs compĂ©tences et talents, sans aucune discrimination fondĂ©e sur l’ñge, le sexe, l’origine, le handicap... ».

Un responsable du personnel interne est souvent considĂ©rĂ© comme une personne plus impliquĂ©e et plus fiable, qui se soucie davantage des problĂšmes et des besoins des travailleurs. Tout comme un secrĂ©tariat social, il servira de source d’informations. Chacun pourra donc lui adresser ses questions en matiĂšre de droit du travail, de congĂ© maladie, etc.

- Recrutement interne : n’oubliez pas que vous pouvez Ă©galement recruter en interne. Faites le tour de votre personnel et voyez si vous n’y trouvez pas des candidats qualifiĂ©s pour les postes vacants. Le grand avantage est que vous connaissez dĂ©jĂ  la personne et savez quelles compĂ©tences elle possĂšde. Pour votre collaborateur, ce sera l’occasion de relever un nouveau dĂ©fi dans une entreprise qu’il connaĂźt.

Liberform a élaboré des recommandations en matiÚre de non-discrimination. Vous les trouverez en annexe. (=Principes de non-discrimination)

3.3.2 Quel canal choisir ?

Une fois les compétences requises définies, voyez comment trouver votre nouveau travailleur. La recherche et le recrutement de nouveaux talents peuvent se faire de différentes façons. Choisissez le canal le plus approprié en fonction du groupe cible que vous souhaitez atteindre :

- RĂ©seau personnel : il continue Ă  jouer un rĂŽle majeur. Peut-ĂȘtre n’aurez-vous mĂȘme pas besoin de rĂ©diger une offre d’emploi et trouverez-vous le candidat idĂ©al via vos propres contacts.

- Entreprise de travail intĂ©rimaire ou chasseur de tĂȘtes

- VDAB, Forem, Actiris, ADG : chaque service public de l'emploi peut non seulement publier votre offre d’emploi, mais aussi vous fournir des conseils et des services d’accompagnement en matiĂšre de sĂ©lection et de recrutement.

- SecrĂ©tariats sociaux : ils aident les employeurs Ă  trouver le bon travailleur. Ils peuvent vous aider Ă  rĂ©diger l’offre d’emploi, mais aussi Ă  mettre en place une politique d’accueil. Certains sont mĂȘme disposĂ©s Ă  mener les premiers entretiens avec le candidat ou Ă  assurer le suivi en tant que personne de confiance externe.

- Responsable RH : il peut ĂȘtre intĂ©ressant d’envisager d’engager vous-mĂȘme un responsable du personnel. Il pourra non seulement mettre en place une politique du personnel efficace, mais aussi coacher les collaborateurs Ă  plus long terme et les aider Ă  Ă©voluer.

4.3.3 La procĂ©dure est-elle claire ? Expliquez clairement en quoi consiste la procĂ©dure de candidature dans l’offre d’emploi. Sera-t-il par exemple nĂ©cessaire de passer un test en ligne ? La procĂ©dure de sĂ©lection se compose-t-elle de plusieurs Ă©tapes ? N’oubliez pas de prĂ©ciser la date de clĂŽture des candidatures et d’indiquer si les coordonnĂ©es des candidats seront conservĂ©es afin de constituer une rĂ©serve de recrutement.

La dĂ©signation d’une personne de contact permet de garantir le bon dĂ©roulement de la procĂ©dure. Elle peut alors informer les candidats non retenus dans un dĂ©lai raisonnable.

Mieux vaut bien rĂ©flĂ©chir aux besoins de votre entreprise avant de commencer Ă  rĂ©diger la description de fonction. Faites en sorte que l’offre d’emploi soit courte et concise, mais assurez-vous que les attentes soient claires pour les deux parties. Une liste de compĂ©tences trop longue risque de dissuader des candidats qualifiĂ©s.

Durant cette phase importante, assurez-vous de ne pas faire inconsciemment entrave à la diversité et de ne pas passer à cÎté des chances qui se présentent.

Examinez les canaux de recrutement Ă  votre disposition et utilisez celui qui, selon vous, a le plus de chances de vous permettre de trouver le bon profil.

Et veiller à bien informer tous les candidats de la suite que vous avez donnée à leur dossier.

LIBERFORM.BE 15 POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR
La lĂ©gislation anti-discrimination restera d’application tout au long de la procĂ©dure de recrutement et dans le cadre des autres relations de travail Ă©ventuelles.

3.4 OPEN HIRING

Open hiring signifie que ceux qui veulent travailler, vont simplement travailler. Sans entretien d'embauche, sans CV et sans intervention du gouvernement. Tout le monde est le bienvenu, quels que soient leur histoire, leur éducation ou leur expérience. Le job est le grand test !

La seule chose qui compte, c'est le "désir" de travailler. Pour un poste vacant, les candidats s'inscrivent sur une liste d'attente. Chacun a la possibilité de faire ses preuves.

En tant qu'employeur, vous proposez au candidat un contrat temporaire et lui fournissez les conseils appropriés. En effectuant le travail, vous voyez si le candidat est vraiment apte à occuper le poste.

Si vous ĂȘtes satisfait du candidat, vous lui proposez un contrat permanent.

Vous voulez en savoir plus ? openhiring.be

3.5 LES FORMALITÉS ADMINISTRATIVES

L’engagement d’un nouveau collaborateur implique de trĂšs nombreuses dĂ©marches administratives. La lĂ©gislation sociale vous impose en effet une sĂ©rie d’obligations. Vous pouvez vous en charger vous-mĂȘme ou faire appel aux services d’un secrĂ©tariat social

La premiĂšre Ă©tape consiste Ă  vous identifier en qualitĂ© d’employeur auprĂšs de l’ONSS, l’Office national de sĂ©curitĂ© sociale. Vous serez en effet obligĂ© de verser Ă  l’État des cotisations patronales de sĂ©curitĂ© sociale sur la rĂ©munĂ©ration que vous verserez Ă  votre salariĂ©. L’ONSS perçoit ces cotisations et les transfĂšre ensuite Ă  toute une sĂ©rie d’institutions pour le paiement des pensions, des allocations de chĂŽmage, des allocations familiales, etc.

Vous pouvez ensuite remplir la dĂ©claration Dimona – la dĂ©claration immĂ©diate Ă  l’emploi – et la transmettre Ă  l’ONSS.

Cette formalitĂ© est obligatoire pour tous les employeurs, quel que soit leur secteur, et doit ĂȘtre accomplie par voie Ă©lectronique. Enfin, lors du dĂ©but de l’activitĂ© de votre nouveau travailleur, vous devez dĂ©montrer que vous l’embauchez Ă  l’aide d’une dĂ©claration Dimona. De mĂȘme, en cas de dĂ©part, vous avez Ă©galement l’obligation d’en informer l’ONSS Ă  l’aide d’une Dimona, et ce, au plus tard le jour ouvrable suivant la fin du contrat de travail.

La dĂ©claration DmfA (dĂ©claration multifonctionnelle) vous permet de transmettre chaque trimestre les donnĂ©es relatives aux salaires et aux prestations de vos travailleurs, afin que l’ONSS puisse calculer le montant des cotisations sociales dont vous ĂȘtes redevable. Ces donnĂ©es sont ainsi mises Ă  la disposition des institutions chargĂ©es du paiement des indemnitĂ©s de maladie, des pensions, des allocations familiales, etc.

Autre étape importante : la rédaction du contrat de travail et du rÚglement de travail

En tant qu’employeur, vous avez l’obligation d’établir un rĂšglement de travail et d’en remettre une copie Ă  chaque travailleur lors de son entrĂ©e en service. En outre, vos collaborateurs et vous devez Ă  tout moment pouvoir le consulter, quel que soit le lieu d’occupation. Vous devrez notamment y reprendre les horaires, les formalitĂ©s que le travailleur doit remplir en cas de maladie, les modalitĂ©s et la date de versement du salaire, les dĂ©lais de prĂ©avis, les motifs graves qui entraĂźneraient une rupture du contrat de travail dans sans dĂ©lai de prĂ©avis, etc.

Attention : A partir du 01/01/2020, la loi sur les Accidents du Travail changera pour un ensemble de personnes mises au travail par des conventions de stage, d’apprentissage ou d’expĂ©rience durant leurs formations, parallĂšles aux Ă©tudes, au sein d’une entreprise externe Ă  l’établissement d’enseignement ou du centre de formation professionnelle oĂč elles suivent le reste de leur formation (thĂ©orique et/ou pratique).

A partir du 1er janvier 2019, vous ne devrez, en tant qu'employeur, plus ĂȘtre affiliĂ© Ă  une caisse d'allocations familiales. Si vous ĂȘtes un nouvel employeur, vous ne devez donc plus faire mention de la caisse d'allocations familiales Ă  laquelle vous ĂȘtes affiliĂ© dans votre rĂšglement de travail.

En tant qu’employeur, vous ĂȘtes toujours responsable des accidents Ă©ventuels en lien avec l’occupation de vos travailleurs. C’est pourquoi vous ĂȘtes Ă©galement tenu de souscrire une assurance contre les accidents du travail, qui couvre les dommages physiques rĂ©sultant des accidents sur le lieu de travail et sur le chemin du travail.

Que vous assuriez vous-mĂȘme le suivi de l’administration du personnel ou que vous confiez ce travail Ă  un sous-traitant, il est important que tout soit parfaitement en rĂšgle. Non seulement pour des raisons juridiques, mais aussi pour que vos collaborateurs restent satisfaits et motivĂ©s

Faire appel à un secrétariat social ou engager une personne qui se consacrera exclusivement à ces obligations administratives garantiront la qualité de leur suivi.

Vous trouverez en annexe une liste de contrĂŽle pratique pour votre administration du personnel

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Vous employez dĂ©jĂ  du personnel et consacrez plus de temps Ă  son administration qu’à votre propre travail ? Dans ce cas, il est peut-ĂȘtre temps d’engager quelqu’un pour s’en charger.

Cette personne s’occupera alors de toutes les questions relatives au droit du travail à votre place.

3.6 SERVICE INTERNE ET EXTERNE POUR LA PRÉVENTION

Si vous embauchez votre premier collaborateur, Ă  temps plein, Ă  temps partiel ou par l’intermĂ©diaire d’une entreprise de travail intĂ©rimaire, vous ĂȘtes responsable de sa sĂ©curitĂ©, de sa santĂ© et de son bien-ĂȘtre gĂ©nĂ©ral

En tant qu’employeur, vous devez donc respecter un certain nombre de principes gĂ©nĂ©raux en matiĂšre de prĂ©vention ou de gestion des risques. Ces quatre grands principes sont les suivants :

- Ă©viter les risques ;

- Ă©valuer les risques qui ne peuvent pas ĂȘtre Ă©vitĂ©s ; - combattre les risques Ă  la source ; - adapter le travail Ă  l’homme.

Pour mettre cela en pratique, vous devez effectuer (ou faire effectuer) une analyse de risques. Cette tĂąche peut ĂȘtre rĂ©alisĂ©e par un conseiller en prĂ©vention interne ou externe (il peut s’agir du chef d’entreprise lui-mĂȘme).

La loi sur le bien-ĂȘtre dispose que chaque employeur doit mettre en place un service interne de prĂ©vention et de protection au travail (SIPPT), avec au moins un conseiller en prĂ©vention ; dans les entreprises de moins de 20 travailleurs, l’employeur peut assumer lui-mĂȘme une partie des tĂąches. Pour certaines tĂąches, un spĂ©cialiste doit effectuer des observations, par exemple un mĂ©decin (du travail) en cas de maladie.

La prĂ©vention recouvre l’ensemble des dispositions ou des mesures prises ou prĂ©vues Ă  tous les stades de l’activitĂ© de l’entreprise ou de l’institution en vue d’éviter ou de diminuer les risques professionnels.

Le service de prĂ©vention et de protection au travail est avant tout censĂ© assister l’employeur et les travailleurs dans l’application de la rĂ©glementation relative au bien-ĂȘtre des travailleurs. Le service interne est donc notamment chargĂ© des missions suivantes : identifier et Ă©liminer les situations dangereuses et malsaines sur le lieu de travail ; stimuler le bien-ĂȘtre au travail par des mesures dans les domaines de la sĂ©curitĂ© au travail, de l’ergonomie, de l’hygiĂšne du travail, de l’embellissement des lieux de travail, de la prĂ©vention du harcĂšlement moral, etc.

Certains aspects liĂ©s aux bien-ĂȘtre doivent ĂȘtre gĂ©rĂ©s par un spĂ©cialiste. Ainsi, les accidents du travail doivent ĂȘtre traitĂ©s par un expert de la sĂ©curitĂ©, tandis que les questions de

santĂ© doivent ĂȘtre confiĂ©es Ă  un mĂ©decin du travail. Pour les tĂąches qu’un employeur n’a pas le droit ou la possibilitĂ© d’effectuer lui-mĂȘme, il doit faire appel Ă  un service externe de prĂ©vention et de protection au travail. Les services externes agréés sont rĂ©pertoriĂ©s sur le site du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale. Le SPF met Ă©galement Ă  votre disposition des documents-types pour l’élaboration du rapport annuel Ă  ce sujet (voir le site web du SPF).

La sĂ©curitĂ©, la santĂ© et le bien-ĂȘtre de vos travailleurs ont un impact important sur votre entreprise. S’ils ne se sentent pas bien dans leur peau, ils seront moins motivĂ©s et le feront comprendre Ă  tout le monde. Il est donc important, non seulement pour vos collaborateurs, mais aussi pour vous, en tant qu’employeur, de crĂ©er un cadre permettant de mener un dialogue ouvert sur les problĂšmes rencontrĂ©s.

3.7 RÉMUNÉRATION, SALAIRE ET CHARGES SALARIALES

L’une des principales questions à vous poser avant de recruter est la suivante : ai-je les moyens d’engager un nouveau travailleur ?

Une grande partie de ces moyens seront consacrĂ©s Ă  la rĂ©munĂ©ration. Selon la loi belge, on entend par rĂ©munĂ©ration « tout avantage allouĂ© par l’employeur Ă  son travailleur en contrepartie des prestations exĂ©cutĂ©es, auquel le travailleur a droit en raison de son contrat, tant directement qu’indirectement ». La rĂ©munĂ©ration comprend donc les avantages extra-lĂ©gaux (par exemple, ordinateur et smartphone, chĂšques-repas, voiture de sociĂ©tĂ©, bonus salarial, intervention dans les frais de dĂ©placement entre le domicile et le lieu de travail, etc.), les primes (de fin d’annĂ©e), le salaire des jours fĂ©riĂ©s et de vacances, etc.

En outre, un collaborateur gĂ©nĂšre aussi des frais indirects tels que l’assurance accidents du travail, l’organisation d’un service de prĂ©vention et de protection au travail, etc.

S’agissant du salaire de base, le pourcentage maximum d’augmentation des salaires belges est fixĂ© par la norme salariale nationale, une limite revue tous les 2 ans. Le gouvernement se base pour cela sur les augmentations salariales enregistrĂ©es dans les pays voisins, Ă  savoir les Pays-Bas, l’Allemagne et la France, dans le but de maintenir la compĂ©titivitĂ© de la Belgique. La norme salariale vous protĂšge donc contre des revendications salariales dĂ©mesurĂ©es qui ne seraient pas supportables pour votre entreprise.

Informez-vous bien auprÚs de votre secrétariat social ou sur le site de votre fonds sectoriel au sujet des CCT sectorielles qui ont été négociées concernant la norme salariale.

LIBERFORM.BE 17 POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

Composition des coûts salariaux

Le salaire de base Ă©quivaut au salaire brut avant dĂ©duction des charges fiscales et sociales. Les parties – employeur et travailleur – peuvent convenir elles-mĂȘmes de ce salaire, mais en tant qu’employeur actif en Belgique, vous devez respecter certains montants minimums.

Les salaires barémiques fixent le salaire minimum du secteur concerné. Ces salaires sont liés à une certaine fonction et à une certaine expérience et sont réguliÚrement indexés.

S’il n’existe pas de barĂšme spĂ©cifique au sein du secteur ou de l’entreprise, vous devez au moins tenir compte du revenu minimum mensuel moyen garanti (RMMMG) tel qu’il est fixĂ© par le Conseil national du Travail.

Aucun barĂšme n’ayant Ă©tĂ© fixĂ© au sein de la CP 336, il vous faut donc tenir compte du salaire minimum.

Tout collaborateur a droit Ă  des jours de vacances rĂ©munĂ©rĂ©es, dont le nombre dĂ©pend des prestations de l’annĂ©e civile prĂ©cĂ©dente. Une personne ayant travaillĂ© Ă  temps plein pendant toute l’annĂ©e civile prĂ©cĂ©dente a lĂ©galement droit Ă  un minimum de vingt jours de vacances rĂ©munĂ©rĂ©es (dans un rĂ©gime de cinq jours de travail par semaine). Autrement dit, pour chaque mois d’occupation, un employĂ© a droit Ă  deux jours de vacances l’annĂ©e suivante.

La lĂ©gislation relative aux vacances annuelles reste trĂšs floue en ce qui concerne le moment oĂč elles doivent ĂȘtre prises. Bien souvent, c’est au travailleur et Ă  l’employeur de se mettre d’accord Ă  ce sujet.

Les avantages extra-lĂ©gaux sont des avantages que vous pouvez offrir Ă  vos collaborateurs en plus de leur salaire de base. Les cinq avantages extra-lĂ©gaux les plus populaires sont les chĂšques-repas, les Ă©co-chĂšques, l’assurance de groupe, l’assurance hospitalisation et la voiture de sociĂ©tĂ©.

Attention : ces avantages sont eux aussi considĂ©rĂ©s comme des Ă©lĂ©ments de rĂ©munĂ©ration. Ils sont cependant soumis Ă  des rĂšgles diffĂ©rentes en matiĂšre d’imposition et de cotisations de sĂ©curitĂ© sociale, ce qui les rend moins coĂ»teux et donc plus avantageux qu’une augmentation du salaire brut.

‱ Pour l’employeur : les avantages extra-lĂ©gaux ne sont pas pris en compte dans le calcul du pĂ©cule de vacances ou du treiziĂšme mois, sont souvent dĂ©ductibles fiscalement et sont une maniĂšre de faire valoir votre attractivitĂ© sur le marchĂ© du travail.

‱ Pour vos collaborateurs : ils ne doivent pas payer de cotisations de sĂ©curitĂ© sociale ni d’impĂŽts ou doivent en payer moins.

Les avantages extra-légaux sont donc un moyen financiÚrement intéressant de motiver davantage vos travailleurs.

Bien souvent, vous devrez, en tant qu’employeur, Ă©galement intervenir dans les frais qu’engage votre collaborateur lors de ses dĂ©placements domicile-lieu de travail. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les rĂšgles sont presque toujours fixĂ©es au niveau sectoriel. Tenez compte des dispositions de votre CCT sectorielle concernant l’intervention patronale dans ces dĂ©penses.

À partir du 1er juillet 2022, l’indemnitĂ© vĂ©lo est fixĂ©e Ă  20 centimes (au lieu de 10 centimes) par kilomĂštre parcouru jusqu’à un maximum de 8 € par jour ouvrable (maximum 40 km par jour aller-retour) pour les travailleurs qui prennent rĂ©guliĂšrement le vĂ©lo pour leurs trajets entre le travail et le domicile.

18 LIBERFORM.BE POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

Pour connaĂźtre le coĂ»t salarial total, vous devez Ă©galement tenir compte des cotisations de sĂ©curitĂ© sociale Ă  payer sur le salaire brut, que l’on appelle Ă©galement les cotisations patronales

Si vous employez des personnes appartenant Ă  certains groupes cibles, vous pouvez bĂ©nĂ©ficier d’une rĂ©duction sur vos cotisations sociales (rĂ©duction groupe cible). Les autoritĂ©s ont instaurĂ© cette mesure financiĂšre afin d’encourager l’embauche et le maintien au travail des jeunes, des personnes ĂągĂ©es, des personnes avec un handicap Ă  l’emploi, des tuteurs et des demandeurs d’emploi de longue durĂ©e. (Voir chapitre suivant).

À cette cotisation de base s’ajoute un certain nombre de cotisations spĂ©ciales. Celles-ci ne sont pas toujours directement destinĂ©es Ă  la sĂ©curitĂ© sociale et ne sont parfois dues que dans certaines circonstances. Citons par exemple la contribution de solidaritĂ© pour les Ă©tudiants, les cotisations au fonds amiante et la cotisation de solidaritĂ© sur les vĂ©hicules de sociĂ©tĂ©.

Vous trouverez sur le site de la sécurité sociale un aperçu complet des cotisations de sécurité sociale et des cotisations spéciales.

N’oubliez pas non plus qu’en tant qu’employeur, vous ne pouvez pas faire de discrimination entre les hommes et les femmes. Cela signifie notamment que vous devez offrir une rĂ©munĂ©ration Ă©gale aux travailleurs et aux travailleuses.

Pour attirer de nouveaux talents, une rĂ©munĂ©ration conforme au marchĂ© est essentielle. Examinez donc les possibilitĂ©s qui s’offrent Ă  vous et les diffĂ©rentes formes de rĂ©munĂ©ration que vous pouvez proposer. Votre secrĂ©tariat social pourra vous y aider.

3.8 DES RÉDUCTIONS BIENVENUES

Recruter un collaborateur n’est pas gratuit, mais certaines rĂ©ductions peuvent vous permettre de diminuer vos coĂ»ts salariaux : la rĂ©duction structurelle et la rĂ©duction groupecible. Il existe plusieurs rĂ©ductions Ă  diffĂ©rents niveaux :

Niveau fédéral

Ces derniĂšres annĂ©es, de nombreuses mesures ont Ă©tĂ© instaurĂ©es afin de promouvoir l’emploi des personnes plus Ă©loignĂ©es du marchĂ© du travail. Si vous les employez, vous pouvez donc bĂ©nĂ©ficier d’un certain nombre d’avantages.

ATTENTION : en 2019, le législateur a apporté des changements aux réductions groupe-cible jeunes travailleurs et travailleurs ùgés. Ne manquez pas de consulter votre secrétariat social à ce sujet.

La rĂ©duction structurelle – une mesure fĂ©dĂ©rale pour l’emploi – est une rĂ©duction trimestrielle automatique des cotisations patronales. Cette diminution forfaitaire s’applique Ă  tous les employeurs pour autant que les travailleurs soient couverts par les rĂ©gimes de sĂ©curitĂ© sociale.

N’oubliez pas de profiter de la rĂ©duction fĂ©dĂ©rale groupecible « premiers engagements » destinĂ©e aux employeurs

dĂ©butants et de petite taille du secteur privĂ© qui n’emploient que peu ou pas encore de personnel. Vous pouvez Ă©galement profiter de cette rĂ©duction groupe-cible du 2e au 6e engagement. À partir du 7e, vous n’en aurez plus la possibilitĂ©. Vous trouverez de plus amples informations sur le site web de l’ONSS, l’Office national de sĂ©curitĂ© sociale

ATTENTION : les rĂ©ductions sont toujours susceptibles d’ĂȘtre modifiĂ©es. Commencez donc toujours par consulter votre secrĂ©tariat social ou le site www.emploi.belgique.be

Politique flamande en matiĂšre de groupes cibles

Vous engagez quelqu’un de moins de 25 ans et de moyennement qualifié ? Vous engagez une personne de 58 ans ou plus ? Dans ce cas, vous avez alors droit Ă  une rĂ©duction de cotisations sociales pendant un certain temps.

Vous engagez une personne avec un handicap Ă  l’emploi ? Vous pouvez alors bĂ©nĂ©ficier de la prime de soutien flamande. Et si vous devez aussi amĂ©nager le lieu de travail, vous pouvez obtenir le remboursement de ces coĂ»ts.

Vous engagez quelqu’ un qui est inscrit depuis longtemps comme demandeur d’emploi et qui a entre 25 et 54 ans ? Vous pouvez alors bĂ©nĂ©ficier d’une prime de soutien pour les demandeurs d’emploi de longue durĂ©e

ATTENTION : les rĂ©ductions sont toujours susceptibles d’ĂȘtre modifiĂ©es. Commencez donc toujours par consulter votre secrĂ©tariat social ou le site www.vlaanderen.be

Politique wallonne en matiĂšre de groupes cibles

Le gouvernement wallon intervient Ă©galement dans une partie du salaire net par le biais d’une aide Ă  l’emploi. Les mesures d’activation wallonnes s’appliquent Ă  tous les secteurs et visent les demandeurs d’emploi qui se voient proposer un contrat de travail et dont la rĂ©sidence principale est situĂ©e en RĂ©gion wallonne.

LIBERFORM.BE 19 POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

ConcrĂštement, ces aides sont destinĂ©es Ă  favoriser l’emploi des groupes cibles suivants :

- Le dispositif SESAM consiste en l'octroi d'un subside annuel forfaitaire et dégressif (pendant maximum 3 ans).

- Impulsion -25 ans : sous certaines conditions, le travailleur reçoit une allocation de travail pendant 3 ans. L’ employeur dĂ©duit cette allocation du salaire.

- Impulsion 12 mois+ : pour une demandeur d’emploi de longue durĂ©e (n’ayant plus Ă©tĂ© au travail depuis au moins 12 mois). L’employeur peut bĂ©nĂ©ficier, sous conditions, d’une allocation de travail pendant 2 ans maximum.

- SINE : le travailleur a au maximum un diplĂŽme de l’enseignement secondaire infĂ©rieur et est chĂŽmeur complet indemnisĂ©.

- Réductions structurelles

- Réduction groupe-cible premier engagement

- Engagement d’une personne de moins de 25 ans

- Engagement d’une personne de plus de 58 ans

- Engagement d’une personne souffrant d’un handicap Ă  l’emploi - Engagement d’une personne en chĂŽmage de longue durĂ©e

- Impulsion 55+ : l’employeur qui engage le travailleur de 55 ans et plus bĂ©nĂ©ficie de rĂ©ductions de cotisations sociales patronales octroyĂ©es jusqu’à l'Ăąge de la pension.

ATTENTION : les aides sont toujours susceptibles d’ĂȘtre modifiĂ©es. Commencez donc toujours par consulter votre secrĂ©tariat social ou sur les sites :

- leforem.be/entreprises/aides-financieres-emploi.html - actiris.brussels/fr/citoyens/beneficier-d-une-aide-a-lembauche/ - adg.be

- Engager un jeune de moins de 25 ans ;

- Engager un demandeur d'emploi de longue durée ;

- Engager un travailleur de 55 ans et plus ;

- Engager une personne porteuse d'un handicap ;

- Engager un demandeur d'emploi ou un travailleur

Consultez pour cela votre secrétariat social et/ou les sites web correspondants.

3.9 TÂCHES RH : SECRÉTARIAT SOCIAL OU SERVICE RH

Dans un chapitre prĂ©cĂ©dent, nous vous avons prĂ©sentĂ© un aperçu des formalitĂ©s administratives les plus importantes lors d’un engagement. Pourtant, la sĂ©lection et le recrutement des candidats reprĂ©sentent dĂ©jĂ  un travail Ă©norme. Sans oublier que votre entreprise doit bien entendu continuer Ă  tourner. Mieux vaut donc vous affilier Ă  un secrĂ©tariat social. Il s’agit d’un organisme agréé qui se charge de certaines tĂąches administratives et fiscales pour les employeurs et leur fournit des conseils en matiĂšre de droit social. Vous pouvez vous adresser Ă  lui pour l’établissement du contrat et du rĂšglement de travail, le calcul des salaires, les formalitĂ©s administratives relatives aux incapacitĂ©s de travail, l’absentĂ©isme... Un secrĂ©tariat social compte parmi son personnel des spĂ©cialistes du droit du travail et de la sĂ©curitĂ© sociale. Cette affiliation n’est pas obligatoire, mais elle est recommandĂ©e si vous n’avez personne pour s’occuper de tout cela en interne.

Vous pouvez bien sĂ»r aussi engager quelqu’un vous-mĂȘme pour se charger de ce travail, Ă  plein temps, Ă  mi-temps ou mĂȘme en tant que freelance. Un spĂ©cialiste en la matiĂšre sera en mesure de suivre et de rĂ©soudre plus vite et plus effi-

- activa.brussels et activa.brussels « aptitude réduite » (pour raisons médicales);

- Engager un jeune de moins de 30 ans avec maximum un CESS ;

- Engager ou maintenir au travail des personnes de 55 ans et +.

cacement les problĂšmes liĂ©s Ă  la gestion du personnel. Il est en effet souvent plus proche du personnel et peut ainsi rĂ©agir plus rapidement Ă  tout problĂšme Ă©ventuel, faire office de personne de confiance et identifier les goulots d’étranglement Ă  un stade prĂ©coce.

3.10 L’ART D’ATTIRER LES BONS TALENTS

Les travailleurs et les candidats cherchent une culture d’entreprise qui leur correspond. Un salaire de base et des perspectives d’évolution de carriĂšre ne leur suffisent donc plus. L’heure est donc Ă  prĂ©sent Ă  ce que l’on appelle l’employer branding : l'objectif est de faire en sorte que les employĂ©s potentiels aient spontanĂ©ment envie de rejoindre votre entreprise plutĂŽt que d'avoir Ă  les approcher.. Pour y arriver, votre entreprise doit crĂ©er une image de marque de l'employeur forte, une « employee value proposition » (EVP) convaincante. Une EVP reflĂšte la personnalitĂ© et les valeurs de votre organisation. Quelles sont les valeurs que mes collaborateurs apprĂ©cieront ? Qu’est-ce qui fera qu’ils se sentiront chez eux dans l’entreprise ? La nouvelle gĂ©nĂ©ration doit pouvoir s’identifier Ă  l’organisation plus que les prĂ©cĂ©dentes.

20 LIBERFORM.BE POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR
Niveau fédéral Niveau flamand Niveau wallon Niveau Bruxelles

Dans leur ouvrage « Bouwen aan het Nieuwe Employer Brand », Geert-Jan Waasdorp, Martijn Hemminga et Sarah Roest proposent une bonne dĂ©finition gĂ©nĂ©rale de l’employer branding : « La capacitĂ©, pour un employeur, d’obtenir et de conserver une position prĂ©fĂ©rentielle Ă  la fois authentique et distinctive dans l’esprit des collaborateurs (potentiels) et des personnes qui les influencent, dans le but d’attirer et de fidĂ©liser les bons talents ».

On notera que cette dĂ©finition de l’employer branding ne porte pas uniquement sur l’attractivitĂ© de l’entreprise aux yeux des travailleurs, mais aussi sur la rĂ©tention du personnel. Et selon les auteurs, vous avez pour cela besoin de gagner une position prĂ©fĂ©rentielle auprĂšs des deux groupes. En d’autres termes, vous devez faire en sorte qu’ils vous prĂ©fĂšrent Ă  tous vos concurrents. À cette fin, votre entreprise doit ĂȘtre authentique et distinctive. Identifiez donc les raisons qui font de vous l’employeur idĂ©al et informez-en tout le monde autour de vous.

La pĂ©nurie de talents est un problĂšme qui risque vraisemblablement de durer. De nombreuses entreprises ont besoin d'aide pour trouver des travailleurs qualifiĂ©s qui les aideront Ă  pourvoir leurs postes vacants. . DĂ©velopper un employer branding fort vous aidera Ă  trouver plus facilement les perles rares. Un package salarial attrayant, des perspectives de dĂ©veloppement professionnel et une culture d’entreprise sĂ©duisante font tous partie des critĂšres les plus importants aux yeux des candidats. Ils convaincront Ă©galement des spĂ©cialistes qui sont simplement attirĂ©s par le cachet que dĂ©gage votre entreprise, mĂȘme si aucun poste vacant ne correspond peut-ĂȘtre pour le moment Ă  leur profil.

Online employer branding

L’online employer branding devient de plus en plus important dans la guerre des talents. Si vous disposez d’une image forte et attrayante en tant qu’employeur, vous constaterez que des candidats qualifiĂ©s viendront d’eux-mĂȘmes frapper Ă  votre porte, ce qui vous fera gagner Ă©normĂ©ment de temps et d’argent.

De quelle maniĂšre et via quels canaux (en ligne) allez-vous faire dĂ©couvrir votre culture d’entreprise ? Et Ă  quelle frĂ©quence ? Tenez aussi toujours compte du groupe cible que vous souhaitez toucher.

Le site web de votre entreprise est l’endroit idĂ©al pour faire connaĂźtre votre culture d’entreprise. Ne laissez donc pas passer cette chance et publiez-y un article qui explique pourquoi votre entreprise est unique au monde. RĂ©pondez par exemple aux questions suivantes :

- En quoi consistent la mission et la vision de votre entreprise ?

- Comment investissez-vous dans les talents ?

- La durabilitĂ© est-elle importante Ă  vos yeux ?

- Vous impliquez-vous dans la communautĂ© locale ?

- Quelles bonnes causes votre entreprise soutient-elle ? -

Les rĂ©seaux sociaux sont un excellent canal pour toucher un large groupe cible et prĂ©senter votre culture d’entreprise Ă  vos abonnĂ©s. Demandez-vous toujours si l’outil de communication que vous utilisez vous correspond Ă  votre marque employeur, Ă  votre groupe cible et Ă  votre message. Twitter est un bon canal pour entamer directement une conversation avec vos abonnĂ©s et/ou vos clients. Cette plateforme peut aussi ĂȘtre un outil pratique qui vous permettra de suivre l’actualitĂ© dans votre secteur. LinkedIn est souvent utilisĂ© pour les communications plus officielles, par exemple sur les prix que vous avez gagnĂ©s, les nouveautĂ©s au sein de votre domaine, les nouvelles initiatives ou les projets d’avenir.

Investir dans l’employer branding peut faciliter vos recherches et vous aider Ă  trouver les bons collaborateurs. S’ils parviennent Ă  s’identifier Ă  votre entreprise, il y a de fortes chances qu’ils dĂ©sirent Ă©galement le montrer. Ils auront plus envie de se mettre Ă  votre service et postuleront donc aussi plus rapidement.

LIBERFORM.BE 21 POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

.04 ENTRETIEN D’EMBAUCHE ET FEED-BACK

Le but d’un entretien d’embauche est de rĂ©pondre Ă  une question cruciale : « Cette personne pourra-t-elle apporter une valeur ajoutĂ©e si elle exerce cette fonction au sein de cette entreprise ? ».

4.1 LA SÉLECTION

L’arrivĂ©e des premiĂšres candidatures marque le dĂ©but de la phase de sĂ©lection. Veillez Ă  ce que la procĂ©dure de candidature soit claire pour tout le monde. N’oubliez pas de mentionner la date de clĂŽture des candidatures dans votre offre d’emploi. Pour faciliter les choses, vous pouvez donner aux candidats la possibilitĂ© de postuler par e-mail, par tĂ©lĂ©phone ou par courrier.

La premiĂšre sĂ©lection peut se faire sur la base du CV et de la lettre de motivation. Vous pourrez ainsi Ă©liminer certains candidats. MĂȘme si ces candidats n’ont pas grand-chose Ă  vous apporter dans l’immĂ©diat, il est prĂ©fĂ©rable de leur envoyer une rĂ©ponse. Cela montre que vous les respectez et amĂ©liore votre image en tant qu’entreprise et qu’employeur. Rien ne dit en effet qu’ils ne pourront pas un jour vous ĂȘtre utiles.

Une fois que vous avez identifiĂ© les profils qui vous intĂ©ressent, vous pouvez les inviter Ă  un entretien. Gardez Ă  l’esprit – surtout s’il s’est Ă©coulĂ© beaucoup de temps entre la rĂ©daction de l’offre d’emploi et l’invitation Ă  l’entretien – que certaines personnes se seront peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  vu proposer un travail ailleurs et ne sont plus intĂ©ressĂ©es. Ne vous focalisez donc pas trop sur un seul candidat.

Durant l’entretien, vous chercherez Ă  prĂ©dire la maniĂšre dont le candidat pourrait se comporter au sein de votre organisation. Divers Ă©lĂ©ments interviennent ici. La façon dont une personne a agi par le passĂ© est une indication partielle de la maniĂšre dont il se comportera Ă  l’avenir. Son attitude dĂ©pend Ă©galement de sa personnalitĂ©, qu’il est presque impossible de changer. Une personne motivĂ©e agira aussi diffĂ©remment. L’environnement dĂ©termine Ă©galement le comportement d’une personne. Ainsi, certaines personnes travaillent par exemple mieux dans un cadre calme. Et ainsi de suite.

Lors d’un entretien, la mĂ©thode STAR (Situation Travail Action et RĂ©sultat) est souvent utilisĂ©e. L'idĂ©e est de continuer Ă  poser des questions afin d'obtenir une image globale de la personne assise en face de vous. Si cette technique est employĂ©e, c’est parce qu’il est facile pour les candidats d’embellir quelque peu la vĂ©ritĂ©. Elle vous permet donc de vĂ©rifier si leurs affirmations sont exactes en leur demandant d’illustrer certaines compĂ©tences ou certains traits de personnalitĂ© Ă  l’aide d’une situation qu’ils ont vĂ©cue. Le comportement qu’une personne a eu par le passĂ© en dit en effet long sur les attentes que vous pouvez avoir Ă  son Ă©gard. Vous aurez donc vite fait de dĂ©tecter les candidats

qui mentent sur leurs compétences.

Pour la phase finale de la procĂ©dure de sĂ©lection, vous pouvez soumettre les candidats Ă  un test. Le type de test dĂ©pend du profil recherchĂ©. Vous pouvez leur demander de vous suivre sur le terrain, de passer un test pratique, un test d’intelligence ou un test de personnalitĂ©.

4.2 L’ÉVALUATION

AprĂšs chaque sĂ©lection, vous devrez dĂ©cider quels candidats passeront Ă  l’étape suivante. Essayez, aprĂšs chacune d’elles, de formuler objectivement les raisons pour lesquelles une personne a ou non Ă©tĂ© retenue. Les prĂ©jugĂ©s et stĂ©rĂ©otypes peuvent vous amener Ă  mal juger des capacitĂ©s rĂ©elles d’un candidat. Si vous parvenez Ă  mettre de cĂŽtĂ© vos propres idĂ©es reçues, vous serez moins induit en erreur.

Demander des rĂ©fĂ©rences Ă  d’anciens employeurs est une maniĂšre habituelle d’obtenir des informations supplĂ©mentaires dans la derniĂšre ligne droite.

Une fois que vous avez trouvĂ© le bon candidat, un tout nouveau chapitre s’ouvre dans la vie de votre entreprise, surtout s’il s’agit de votre premier collaborateur. Faitesvous Ă©pauler par votre secrĂ©tariat social, afin que tout soit au moins en rĂšgle au niveau administratif.

4.3 FEED-BACK

Donner un feed-back Ă  un candidat ne prĂ©sente que des avantages, pour vous en tant qu’employeur, mais aussi pour le demandeur d’emploi, qui obtiendra un retour honnĂȘte et extrĂȘmement prĂ©cieux. Il apprendra ainsi quels sont ses points forts et ce qu’il peut encore amĂ©liorer.

Les Ă©tapes d’une procĂ©dure de candidature :

- Sélection des candidats : veillez à informer tout le monde en temps utile des décisions éventuelles

- Entretien(s) préliminaire(s) et éventuellement de suivi

- Test éventuel

- Évaluation

- Feed-back, y compris aux candidats non retenus

N’oubliez pas que vous pouvez uniquement demander certains types d’informations aux candidats et que vous ne pouvez pas les conserver comme vous l’entendez - voir le rĂšglement gĂ©nĂ©ral sur la protection des donnĂ©es (RGPD).

22 LIBERFORM.BE POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

Un feed-back aide également les services régionaux de l'emploi (Forem, Actiris, ADG, VDAB) à ne sélectionner que les candidats les plus qualifiés, ce qui augmente vos chances de pourvoir plus rapidement le poste vacant.

4.4 OBLIGATIONS LÉGALES

Au cours de la procĂ©dure de recrutement et de sĂ©lection, l’employeur et le candidat doivent respecter certaines obligations et recommandations Ă©tablies par le Conseil national du Travail. Si vous enfreignez ces obligations, vous risquez de devoir indemniser le candidat lĂ©sĂ©.

4.4.1 Obligations de l’employeur

La premiĂšre obligation importante de l’employeur est de traiter de la mĂȘme maniĂšre tous les candidats. Toute forme de discrimination est donc interdite. Vous ne pouvez par exemple pas imposer une condition d’ñge ou de sexe sans raison valable.

DeuxiĂšmement, tous les coĂ»ts liĂ©s aux examens, tests ou autres organisĂ©s dans le cadre de la procĂ©dure de sĂ©lection sont Ă  la charge de l’employeur.

Troisiùmement, en tant qu’employeur, vous devez fournir au candidat qui le demande une attestation indiquant la date et l’heure de l’entretien d’embauche.

Enfin, vous ne pouvez pas exiger l’original des diplĂŽmes, certificats ou attestations. Vous ĂȘtes toutefois autorisĂ© Ă  en demander une copie

Outre les obligations lĂ©gales, il est conseillĂ© de suivre certaines rĂšgles. Veillez par exemple Ă  fournir des informations suffisantes sur le poste Ă  pourvoir. Essayez toujours de communiquer clairement au sujet de la nature de la fonction, des exigences du poste, du lieu de travail et de la maniĂšre dont les candidatures peuvent ĂȘtre dĂ©posĂ©es.

Respectez la vie privĂ©e du candidat pendant la procĂ©dure. Faites attention aux questions personnelles que vous lui posez et assurez-vous qu’elles aient un lien avec la fonction. Vous ne pouvez par exemple pas l’interroger sur sa grossesse Ă©ventuelle, sauf si le travail en question ne peut en aucun cas ĂȘtre exercĂ© par une travailleuse enceinte.

Toutes les donnĂ©es Ă  caractĂšre personnel doivent ĂȘtre traitĂ©es de maniĂšre confidentielle. Lors d’une procĂ©dure de recrutement, vous recueillez de nombreuses informations sur les diffĂ©rents candidats afin de trouver le meilleur, par exemple grĂące aux lettres de candidature, aux CV et aux notes que vous prenez lors des entretiens. Les rĂ©sultats des assessments et d’un Ă©ventuel examen mĂ©dical en font

Ă©galement partie. Toutes ces donnĂ©es doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des donnĂ©es personnelles et sont soumises au rĂšglement entrĂ© en application le 25 mai 2018), relatif Ă  la protection des personnes physiques Ă  l'Ă©gard du traitement des donnĂ©es Ă  caractĂšre personnel et Ă  la libre circulation de ces donnĂ©es (RGPD). Cela signifie que vous devez expliquer Ă  vos candidats comment votre entreprise traite leurs donnĂ©es personnelles. La meilleure façon de remplir cette obligation est de publier une dĂ©claration de confidentialitĂ© sur votre site web.

La loi sur la protection de la vie privĂ©e signifie Ă©galement que vous ne pouvez consulter des informations sur les rĂ©seaux sociaux que si vous avez une bonne raison de le faire. Par exemple, parce qu’elles sont importantes pour la fonction briguĂ©e. Mieux vaut ne consulter que les rĂ©seaux sociaux comme LinkedIn, que le candidat utilise pour faire connaĂźtre ses compĂ©tences. Il est donc prĂ©fĂ©rable d’indiquer dans votre dĂ©claration de confidentialitĂ© que vous ĂȘtes susceptible de consulter les rĂ©seaux sociaux dans le cadre de la procĂ©dure de candidature.

Sachez Ă©galement que vous ne pouvez garder le CV d’une personne que si vous l’en avez informĂ©e prĂ©alablement, par exemple via votre dĂ©claration de confidentialitĂ©. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, vous ne pouvez pas conserver les donnĂ©es personnelles plus longtemps que nĂ©cessaire. En outre, le candidat peut Ă©galement vous demander de supprimer les informations le concernant.

4.4.2 Obligations du candidat

Un candidat est tenu de rĂ©pondre honnĂȘtement aux questions de son futur employeur pour autant qu’elles soient autorisĂ©es et donc pertinentes pour le poste proposĂ© –mentir au sujet d’un diplĂŽme, par exemple, peut constituer un motif de licenciement suffisant.

Un candidat a le droit de refuser de répondre aux questions injustifiées, qui concernent sa vie privée et sont sans rapport avec la fonction.

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.05 POLITIQUE D’ACCUEIL : BIENVENUE !

Cela peut ne pas sembler important de prime abord, mais selon une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par Urbanbound en 2018, un bon processus d’intĂ©gration augmente de 69 % vos chances de garder un travailleur pendant au moins 3 ans.

Si vous voulez que votre nouveau collaborateur se sente le plus vite possible Ă  l’aise dans votre entreprise et qu’il soit rapidement productif, il est important de bien l’accueillir. Une bonne politique d’accueil commence avant le premier jour de travail et ne s’arrĂȘte pas lĂ . Vous pouvez ĂȘtre sĂ»r que votre nouveau travailleur n’attendra pas son arrivĂ©e dans l’entreprise pour se prĂ©parer Ă  son nouveau poste. Vous pouvez donc l’impliquer plus tĂŽt, par exemple en lui fournissant des informations sur des rĂšgles importantes au sein de l’organisation, par exemple. Cela facilitera certainement le dĂ©but de la collaboration, puisque vous saurez dĂ©jĂ  ce que vous pouvez attendre l’un de l’autre.

Organiser l’accueil des nouveaux collaborateurs est d’ailleurs l’une des obligations que la convention collective de travail n° 22 (CCT 22) impose aux employeurs. Libre Ă  vous de rĂ©partir la tĂąche comme vous l’entendez, mais une personne ou un service devra quoi qu’il en soit coordonner les diffĂ©rents aspects de l’accueil. Ce n’est qu’ainsi que vous garantirez la bonne intĂ©gration de votre travailleur dans l’entreprise. Votre procĂ©dure d’accueil doit Ă©galement permettre de savoir qui sont les personnes impliquĂ©es dans l’accueil et quelles sont leurs responsabilitĂ©s respectives. Demander Ă  un travailleur expĂ©rimentĂ© d’accompagner le nouveau venu ou assigner un parrain ou une marraine Ă  ce dernier peut certainement s’avĂ©rer utile.

Le nouveau collaborateur devra recevoir des informations sur les conditions de travail, les activitĂ©s et la structure de l’entreprise. Vous devrez aborder la question de la fonction, du lieu de travail et des mĂ©thodes de travail de votre organisation. Cela peut se faire par le biais d’une brochure d’accueil ou verbalement, et une partie de ces informations devra figurer dans le rĂšglement de travail.

Une politique d’accueil est comme un scĂ©nario : vous y reprenez tout le parcours d’un nouveau collaborateur. Il est prĂ©fĂ©rable d’annoncer son arrivĂ©e Ă  l’ensemble de votre personnel et au moins Ă  son responsable direct. La rencontre des collĂšgues et du supĂ©rieur hiĂ©rarchique est un moment crucial : la premiĂšre impression peut en effet faire une diffĂ©rence Ă©norme.

La politique d’accueil aborde diffĂ©rents sujets que nous pouvons rĂ©partir en trois catĂ©gories :

- Volet opérationnel : au sujet du matériel et des connaissances nécessaires pour faire le travail correctement ;

- Volet social : au sujet du dĂ©veloppement des relations entre collĂšgues, de l’importance de se sentir le bienvenu au sein de l’organisation ;

- Volet stratĂ©gique : au sujet de la vision, des objectifs, de la structure, de la mission de l’entreprise.

Consacrez une attention suffisante Ă  tous ces sujets durant la pĂ©riode d’accueil ou d’intĂ©gration.

Vous souhaitez approfondir la question de la politique d’accueil ? En savoir plus sur l’élaboration d’une brochure d’accueil ? Sur le systĂšme de parrainage ? Avec une approche pragmatique et des exemples issus du secteur ? Dans ce cas, ne manquez pas de consulter aussi notre brochure sur la politique d’accueil.

LIBERFORM.BE 25 POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

COMMENT GÉRER VOTRE PERSONNEL ?

6.1 UNE CULTURE DU DIALOGUE ET DU FEED-BACK

Le feed-back est important pour tout le monde. C’est une forme d’apprentissage. Vos collaborateurs savent ainsi ce qu’ils font bien et moins bien et comment gĂ©rer les choses diffĂ©remment. Dans une organisation oĂč le feed-back fait partie intĂ©grante de la culture d’entreprise, les collaborateurs sont motivĂ©s et fournissent des services de qualitĂ©

Il est conseillĂ© de prĂ©voir un entretien de fonctionnement et d’évaluation dans les six premiers mois qui suivent l’entrĂ©e en service d’un travailleur. Comme il n’est pas toujours facile de juger des prestations des collaborateurs, et encore moins de celles des nouveaux venus, un feed-back Ă  360° peut ĂȘtre particuliĂšrement utile. Dans ce cas, le (nouveau) collaborateur est Ă©valuĂ© par plusieurs de ses collĂšgues. Ensemble, ces retours permettent d’évaluer avec prĂ©cision tous les aspects du travail quotidien. (Attention : pour porter ses fruits, le feed-back doit ĂȘtre suffisamment bien ancrĂ© dans les habitudes).

6.1.1 Feed-back régulier

Organiser des entretiens rĂ©guliers pour donner et demander du feed-back Ă  vos collaborateurs peut ĂȘtre payant. Non seulement cela augmente leur implication, mais vous leur montrez aussi que vous vous intĂ©ressez Ă  leur parcours et Ă  leurs projets. Cela renforcera leur assurance et leur motivation. De plus, vous pourrez ainsi suivre de prĂšs les problĂšmes personnels ou professionnels et intervenir Ă  un stade prĂ©coce. PrĂ©voir tous les mois un moment pour poser des questions comme « Comment ça va ? », « Tout va bien ? », « Comment se passe le contact avec les collĂšgues ? »... peut ĂȘtre suffisant.

6.1.2 Entretien de fonctionnement sous la forme d’un dialogue

Un bon entretien de fonctionnement est un dialogue bidirectionnel et ouvert entre le supĂ©rieur hiĂ©rarchique et le collaborateur au sujet du fonctionnement de ce dernier. Il est essentiel que les deux interlocuteurs parlent d’égal Ă  Ă©gal. Le collaborateur doit se sentir libre d’exprimer ce qu’il ressent et d’indiquer oĂč se situent les problĂšmes Ă©ventuels et en quoi consistent ses objectifs de dĂ©veloppement.

Le but d’un entretien de fonctionnement est de motiver le collaborateur, d’amĂ©liorer le contenu de la fonction, d’explorer les possibilitĂ©s de dĂ©veloppement, et de favoriser le bien-ĂȘtre au travail et la qualitĂ© de la collaboration. Il n’est donc pas destinĂ© Ă  juger un travailleur.

Lors d’un entretien de fonctionnement, le supĂ©rieur hiĂ©rarchique ou l’employeur et le travailleur examinent ensemble le fonctionnement de ce dernier, Ă  titre individuel et par

rapport à ses collÚgues directs et à son supérieur hiérarchique. Voici quelques exemples de sujets à aborder :

- Changements : Qu’est-ce que le travailleur souhaite changer ? Qu’est-ce que l’employeur dĂ©sire faire autrement ?

- Connaissances et compĂ©tences : Quelles sont les attentes actuelles et futures de l’employeur ? De quelles formations le travailleur a-t-il Ă©ventuellement besoin ?

- AmĂ©liorations : Le travailleur a-t-il des suggestions pour amĂ©liorer les procĂ©dures en place ? Lesquelles ?

- Conditions de travail : Que pensent les deux parties des conditions de travail ?

- Souhaits concernant la carriĂšre : Comment le travailleur voit-il Ă©voluer sa carriĂšre ? Pourra-t-il le faire dans l’entreprise ?

- Le supĂ©rieur hiĂ©rarchique : Qu’attend le travailleur de son supĂ©rieur hiĂ©rarchique ?

Lors d’un entretien de fonctionnement, des accords peuvent ĂȘtre conclus concernant les sujets abordĂ©s.

6.1.3 Entretien d’évaluation : une Ă©valuation claire unidirectionnelle Lors d’un entretien d’évaluation, vous avez la possibilitĂ©, en votre qualitĂ© d’employeur, d’évaluer votre collaborateur. Les Ă©lĂ©ments qui ont Ă©tĂ© discutĂ©s lors de l’entretien de fonctionnement peuvent ĂȘtre Ă©valuĂ©s ici. Le collaborateur ne doit pas ĂȘtre surpris par cette Ă©valuation. Pour l’éviter, il convient de lui donner rĂ©guliĂšrement un feed-back

L’entretien d’évaluation porte principalement sur le passĂ© C’est une apprĂ©ciation unilatĂ©rale rĂ©alisĂ©e par l’employeur. Le collaborateur doit donc la « subir ». Il va de soi qu’il peut y rĂ©agir, mais ce n’est pas Ă  lui de prendre l’initiative. Ici, l’accent est mis sur le rapport d’autoritĂ©. C’est Ă  l’employeur qu’il incombe d’avancer des suggestions et des solutions.

Il est utile de structurer l’entretien pour qu’il soit le plus productif possible. Vous pouvez vous baser sur les conclusions des entretiens prĂ©cĂ©dents et poursuivre la discussion sur ces sujets. Voici quelques exemples de questions Ă  poser lors d’un premier entretien : Qu’est-ce qui vous donne de l’énergie et qu’est-ce qui vous en fait perdre ? Qu’aimez-vous faire ou ne pas faire ?

L’objectif d’un entretien d’évaluation est d’indiquer clairement Ă  votre collaborateur s’il rĂ©pond aux attentes de votre organisation.

26 LIBERFORM.BE POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR
.06

DĂ©roulement possible d’un entretien d’évaluation :

- Les objectifs fixés pour le travailleur sont passés en revue ;

- Le supĂ©rieur hiĂ©rarchique donne son avis pour chaque objectif ;

- Le travailleur peut faire part de son opinion pour chaque avis (reformulation) ;

- Des accords sont fixĂ©s, Ă  l’aide de KPI par exemple. (Key Indicator Performance = indicateurs d'une entreprise qui permettent de mesurer une performance ; appelĂ©s ICP en français, Indicateurs ClĂ©s de Performance)

CONSEIL : Donnez un feed-back tirĂ© d’évĂ©nements prĂ©cis et rĂ©els, qui peuvent ĂȘtre dĂ©crits et qui vous permettent d’illustrer clairement votre point de vue. En donnant un feed-back vague (surtout s’il est nĂ©gatif), vous risquez de miner la confiance de vos collaborateurs en leurs capacitĂ©s. Il est prĂ©fĂ©rable de vĂ©rifier que le travailleur a tout bien compris.

Donner un feed-back est un acte auquel il faut s’exercer. De nombreux organismes proposent des formations destinĂ©es Ă  cette fin, avec ou sans le soutien de Liberform.

par exemple une rémunération flexible

On attend Ă©galement de plus en plus de l’employeur qu’il ait un rĂŽle de coach. Un supĂ©rieur hiĂ©rarchique qui coache ses collaborateurs part du principe que chacun d’eux peut et doit apprendre de nouvelles choses. MĂȘme ceux qui font du bon travail ont besoin d’ĂȘtre accompagnĂ©s. Dans une petite entreprise, tout le monde se connaĂźt, les gens sont plus proches et il est donc plus facile de se parler. Dans les grandes organisations, c’est en revanche plus difficile. Vous avez donc tout intĂ©rĂȘt Ă  insister sur le fait que votre porte est toujours ouverte si vous voulez ĂȘtre un coach accessible.

Les Ă©quipes autonomes offrent diverses possibilitĂ©s en matiĂšre de dĂ©veloppement personnel et d’orientation rĂ©sultats. Au sein d’une telle Ă©quipe, chaque collaborateur assume une responsabilitĂ© – dans les limites de ce qui a Ă©tĂ© convenu, bien sĂ»r. Cela permet aux travailleurs d’atteindre les objectifs fixĂ©s Ă  leur maniĂšre, mais en concertation avec les autres. Les membres des Ă©quipes autonomes peuvent se donner du feed-back direct, de maniĂšre Ă  ce que le travail indispensable soit effectivement fait.

Il existe diffĂ©rentes maniĂšres de nouer un dialogue avec vos collaborateurs, et celui-ci peut prendre diffĂ©rentes formes. Selon la taille de votre entreprise, cela peut se faire de façon formelle ou plutĂŽt informelle, sur une base rĂ©guliĂšre ou annuelle. Votre culture d’entreprise et votre lien avec votre personnel sont des facteurs cruciaux pour trouver une mĂ©thode qui fonctionne pour tout le monde et qui offre suffisamment de possibilitĂ©s.

Le travail d’équipe prĂ©sente de nombreux avantages. Surtout maintenant qu’il existe une grande diversitĂ© sur le lieu de travail et que quatre gĂ©nĂ©rations diffĂ©rentes doivent parfois y unir leurs forces. Surtout maintenant que nous Ă©voluons peu Ă  peu vers une Ă©conomie de la connaissance, dans laquelle le travail collectif, l’apprentissage, le partage, la crĂ©ation et l’innovation jouent un rĂŽle de plus en plus essentiel. Surtout maintenant que la quantitĂ© d’informations gĂ©nĂ©rĂ©es collectivement est telle qu’une personne seule ne peut plus tout savoir.

Les travailleurs ont de plus en plus besoin d’un supĂ©rieur hiĂ©rarchique doublĂ© d’un coach. De quelqu’un qui rĂ©flĂ©chit avec eux aux Ă©tapes suivantes de leur Ă©volution dans l’entreprise et de leur carriĂšre professionnelle.

6.2 DÉVELOPPEMENT DE L’ÉQUIPE : AUTONOME ET DIVERSIFIÉE

Aucun employeur n’aime voir partir des travailleurs engagĂ©s et talentueux. En outre, le marchĂ© du travail souffre d’une grande pĂ©nurie de remplaçants potentiels, ce qui fait du recrutement de nouveaux collaborateurs un dĂ©fi majeur. Mieux vaut donc vous assurer que vos travailleurs actuels sont satisfaits. La satisfaction mĂšne en effet Ă  la loyautĂ©, et un travailleur satisfait ne quittera pas votre entreprise. Mais quel est le secret de cette satisfaction ?

Des perspectives d’évolution, un Ă©quilibre entre vie professionnelle et vie privĂ©e, des avantages financiers adaptĂ©s Ă  la phase de la vie du collaborateur, etc. sont autant de cartes que vous pouvez jouer en tant qu’employeur, en proposant

L’univers des travailleurs est de plus en plus diversifiĂ©, et cette rĂ©alitĂ© crĂ©e de nouvelles opportunitĂ©s.

Pour les organisations, le besoin d’innovation propre Ă  un monde en mutation rapide est une bonne raison de diversifier autant que possible leur capital humain. Selon l’AmĂ©ricain Douglas Merill – spĂ©cialiste des technologies, entrepreneur fintech et CEO de ZestFinance –, des Ă©quipes diversifiĂ©es permettent d’obtenir de bien meilleures rĂ©ponses aux problĂšmes, car elles sont capables de mettre en comparaison diffĂ©rentes perspectives et d’en tirer le meilleur parti. Pensez au potentiel dont vous disposez lorsque vous rĂ©ussissez Ă  faire travailler ensemble des travailleurs trĂšs diffĂ©rents, qui parviennent Ă  de meilleurs rĂ©sultats, solutions et innovations plutĂŽt que de se mettre des bĂątons dans les roues.

LIBERFORM.BE 27 POLITIQUE DU PERSONNEL
A EMPLOYEUR
DE PROFESSION LIBERALE

Les employeurs qui comprennent la valeur ajoutĂ©e de la diversitĂ© ne commettront pas l’erreur de la considĂ©rer comme une simple histoire de personnel, comme un poste de dĂ©penses. Ils saisiront l’importance de la communication interne, de la formation et du dĂ©veloppement, des Ă©valuations, de la redĂ©finition du leadership... et ne feront pas l’erreur de renoncer en premier Ă  ces investissements lorsqu’il faudra faire des Ă©conomies.

6.3 PLUSIEURS GÉNÉRATIONS SUR LE MÊME LIEU DE TRAVAIL

Le marchĂ© du travail a dĂ©sespĂ©rĂ©ment besoin de tous les talents, quel que soit leur Ăąge. Ce n’est pas l’accĂšs au capital, mais leurs talents qui permettront aux entreprises de se distinguer de leurs concurrents.

Les diffĂ©rences entre les gĂ©nĂ©rations sont liĂ©es Ă  l’époque Ă  laquelle elles ont chacune grandi.

La gestion des gĂ©nĂ©rations consiste Ă  concilier les diffĂ©rences intergĂ©nĂ©rationnelles autour d’un objectif commun.

Le lieu de travail est de plus en plus diversifié : plus de gĂ©nĂ©rations, plus de cultures, plus de femmes Ă  tous les postes. À l’heure actuelle, 4 gĂ©nĂ©rations se cĂŽtoient en milieu professionnel.

Elles peuvent ĂȘtre rĂ©sumĂ©es comme suit :

- 1946-1964

- Paix et prospĂ©ritĂ© durant l’aprĂšs-guerre - ÉgalitĂ© - CrĂ©er de l’adhĂ©sion - CrĂ©er de la structure - IdĂ©aliser

- 1965-1979

- Crise économique mondiale

- Individualiste - RĂ©aliste - Flexible - AdaptĂ©e - Accommodante - AxĂ©e sur l’autonomie - Le travail est une façon importante de dĂ©finir son identitĂ© - Peu d’intention de changer d’emploi

Voulez-vous plus d'informations Ă  ce sujet ? Alors n'oubliez pas de consulter le site www.generatiebril.be

6.4 LA FLEXIBILITÉ PLUTÔT QUE LA RIGIDITÉ

Les organisations deviennent de plus en plus horizontales, et les barriĂšres hiĂ©rarchiques perdent elles aussi leur sens initial. Les plateformes et les solutions qui stimulent la coopĂ©ration et le partage des connaissances entre collĂšgues jouent un rĂŽle essentiel dans l’accroissement des synergies entre les gĂ©nĂ©rations qui se cĂŽtoient sur le lieu de travail. Une Ă©volution somme toute nĂ©cessaire face au dĂ©fi monumental auquel nous sommes tous confrontĂ©s, Ă  savoir garantir une collaboration efficace entre quatre gĂ©nĂ©rations qui travaillent, communiquent et gĂšrent le numĂ©rique chacune Ă  sa maniĂšre. Qui plus est, le personnel travaille de maniĂšre flexible et est Ă©galement de moins en moins prĂ©sent physiquement dans les bureaux, ce qui confĂšre Ă  ce dĂ©fi une difficultĂ© supplĂ©mentaire.

Génération Y Génération Z

- 1980-1992 - Reprise de la croissance Ă©conomique : les employeurs cherchent de nombreux travailleurs - IntĂ©gritĂ© et Ă©thique - DĂ©veloppement personnel - Internationalisation - Équilibre vie privĂ©e - vie professionnelle : les loisirs sont plus importants que le travail - Changer d’emploi est parfaitement normal

- aprÚs 1993 - Génération internet - Multiculturelle - Apprendre peut se faire aux cÎtés de tout le monde - Le développement personnel se fait pendant le travail

Nous devons donc parvenir Ă  puiser de la force, de la crĂ©ativitĂ© et de la sagacitĂ© dans la diversitĂ© avant qu’elle ne dĂ©gĂ©nĂšre en conflit, ne fasse perdre de l’énergie aux travailleurs ou ne fasse fuir les jeunes talents.

La distinction entre le travail et l’apprentissage s’estompe. La formation est plus cruciale que jamais. D’autant que les jeunes diplĂŽmĂ©s sont de plus en plus souvent envoyĂ©s sur le terrain sans y ĂȘtre vraiment prĂ©parĂ©s. Une Ă©tude de McKinsey a ainsi montrĂ© qu’au sortir des Ă©tudes, ces derniers ne disposent pas des armes nĂ©cessaires pour se voir confier immĂ©diatement un poste. Seuls 42 % des employeurs dans le monde pensent que les jeunes diplĂŽmĂ©s sont prĂȘts pour le marchĂ© du travail. Une Ă©tude du nĂ©erlandais Integrand et d’Intelligence Group a Ă©galement indiquĂ© que 6 Ă©tudiants sur 10 estiment n’ĂȘtre pas suffisamment prĂ©parĂ©s au marchĂ© du travail.

28 LIBERFORM.BE POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR
La génération babyboom Génération X

Les employeurs ont un rĂŽle important Ă  jouer dans le bien-ĂȘtre de leurs travailleurs - en leur proposant des missions variĂ©es, en respectant l’équilibre entre vie professionnelle et vie privĂ©e, en favorisant une ambiance de travail agrĂ©able. Et ce rĂŽle devient de plus en plus dĂ©cisif dans la guerre des talents.

Notre marchĂ© du travail se transforme ainsi en une Ă©conomie de la connaissance. C’est dans un environnement agrĂ©able oĂč ils aiment travailler, chez eux par exemple, que les travailleurs intellectuels se concentrent le mieux. Lorsqu’ils sont au bureau, ils prĂ©fĂšrent Ă©voluer dans un environnement qui encourage la collaboration et leur permet d’innover aux cĂŽtĂ©s de leurs collĂšgues.

Afin de constituer les Ă©quipes les plus compatibles, il est important que vous Ă©valuiez votre entreprise. Vous composerez ainsi des Ă©quipes dont les membres sont littĂ©ralement faits pour s’entendre. Il est tout aussi important de tenir compte des caractĂ©ristiques et prĂ©fĂ©rences de chaque gĂ©nĂ©ration. Il peut ĂȘtre utile d’attirer l’attention de chacun sur cette rĂ©alitĂ©, afin qu’un membre de la gĂ©nĂ©ration Y sache par exemple pourquoi un baby-boomer ne rĂ©pond que briĂšvement Ă  une question sur sa vie privĂ©e et qu’il ne doit donc pas le prendre personnellement.

Sur un lieu de travail diversifiĂ©, la personnalisation jouera un rĂŽle de plus en plus crucial. À ce niveau, le laissez-faire peut certainement ĂȘtre envisagĂ©. Qui sait en effet mieux que le collaborateur ce qu’il apprĂ©cie le plus ? Le fait de pouvoir mĂȘme choisir ses avantages extra-lĂ©gaux sur une sorte de menu (plan cafĂ©tĂ©ria) en est un bel exemple.

6.4 TÉLÉTRAVAIL

AprĂšs la pĂ©riode du corona, le tĂ©lĂ©travail ou le travail Ă  domicile n'est plus une option dans le paysage du travail. Les nouveaux employĂ©s s'attendent souvent Ă  ce que ce soit une option, mais le bureau actuel doit Ă©galement ĂȘtre attractif.

En matiÚre de travail à domicile ou de télétravail, il existe deux types de législations différentes à prendre en compte :

- le télétravail structurel (ou régulier) comme du télétravail effectué sur une base réguliÚre de maniÚre non occasionnelle (CCT 85) ;

- Le télétravail occasionnel dans le cadre de la Loi Peeters.

Si vous instaurez le travail Ă  domicile, rĂ©flĂ©chissez bien Ă  son objectif. Pourquoi les gens ont-ils besoin de pouvoir travailler Ă  domicile, mais aussi pourquoi ont-ils besoin d'ĂȘtre au bureau ? De quoi ont-ils besoin pour accomplir leurs tĂąches de maniĂšre optimale dans ces deux lieux ?

Du point de vue d'un gestionnaire, cela apporte certainement les dĂ©fis nĂ©cessaires. De nombreuses ambiguĂŻtĂ©s ou discussions peuvent ĂȘtre Ă©vitĂ©es avec une politique sur le travail Ă  domicile. Il est, par exemple, particuliĂšrement important de maintenir une bonne communication avec vos employĂ©s et de veiller Ă  ce que chacun se sente Ă©galement impliquĂ©.

Consultez notre checklist sur le télétravail pour obtenir d'autres conseils et astuces concernant, par exemple, l'ergonomie et la cybersécurité.

LIBERFORM.BE 29 POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

.07 LA VIE AU TRAVAIL : POINTS D’ATTENTION

Toute organisation doit s’évaluer Ă  trois niveaux : bienĂȘtre (les conditions de travail sont-elles bonnes ?), performances (les objectifs sont-ils atteints ?) et motivation (les personnes travaillent-elles avec enthousiasme ?). En accordant l’attention requise Ă  ces aspects, vous crĂ©ez un climat qui accroĂźt la confiance, le respect et l’engagement sur le lieu de travail.

7.1 LE LIEU DE TRAVAIL Bien-ĂȘtre au travail

Le lieu de travail que vous mettez Ă  la disposition des travailleurs doit remplir un certain nombre de conditions. La lĂ©gislation sociale vous impose une sĂ©rie d’obligations

La loi sur la protection sociale couvre les aspects suivants :

- SĂ©curitĂ© au travail  ;

- Protection de la santĂ© du travailleur  ;

- Aspects psychosociaux du travail, notamment le stress, la violence, le harcùlement moral et sexuel au travail  ;

- Ergonomie ;

- HygiĂšne du travail ; - Embellissement des lieux de travail.

Fedris, l’Agence fĂ©dĂ©rale des risques professionnels, intervient dans le cadre de certains programmes, comme celui pour la prĂ©vention des maux de dos. Votre entreprise peut entre autres demander une aide pour une intervention ergonomique sur le lieu de travail. Pour plus d’informations, veuillez contacter les agences rĂ©gionales compĂ©tentes :

- Région flamande : VDAB

- Bruxelles : le service Phare

- RĂ©gion wallonne : l’agence AViQ

S’agissant du bien-ĂȘtre, vous devez Ă©galement tenir compte de la loi sur le travail faisable, qui vise Ă  garantir que le travail du collaborateur :

- soit intĂ©ressant et lui permette de se dĂ©velopper ; - soit en Ă©quilibre avec sa vie privĂ©e  ; - ne soit pas trop stressant  ; - ne provoque pas de maladie.

Pour cela, un employeur doit notamment investir dans la formation, l’épargne carriĂšre, le travail Ă  domicile ou le tĂ©lĂ©travail.

Travail flexible

Pour bon nombre de collaborateurs, le tĂ©lĂ©travail et le travail Ă  domicile sont un moyen d’échapper Ă  des embouteillages de plus en plus longs ou de mieux concilier vie privĂ©e et vie professionnelle.

Le terme « travailleurs Ă  domicile » dĂ©signe les travailleurs qui, sous l’autoritĂ© de l’employeur, fournissent un travail contre rĂ©munĂ©ration, Ă  leur domicile ou Ă  tout autre endroit choisi par eux, sans qu’ils soient sous la surveillance ou le contrĂŽle direct de cet employeur. Le tĂ©lĂ©travail, ou le travail que le collaborateur rĂ©alise en utilisant les technologies de l’information en dehors des locaux de l’employeur, en fait partie.

Le tĂ©lĂ©travail occasionnel est dĂ©fini dans la loi sur le travail faisable comme «  la rĂ©alisation d’un travail en dehors des locaux de l’employeur » (article 23). La loi dĂ©finit Ă©galement les modalitĂ©s rĂ©gissant le tĂ©lĂ©travail occasionnel, par exemple d’un commun accord et si le travail s’y prĂȘte.

MĂȘme si le travail Ă  domicile ne peut ĂȘtre imposĂ©, vous pouvez donner Ă  votre travailleur la possibilitĂ© d’y recourir un ou plusieurs jours par semaine. Il est dans ce cas prĂ©fĂ©rable de fixer des accords clairs Ă  ce sujet dans le rĂšglement de travail. Le RGPD – la nouvelle loi sur la protection de la vie privĂ©e – ne doit pas non plus ĂȘtre oubliĂ© Ă  l’heure oĂč le travail et la vie privĂ©e sont davantage liĂ©s. Nous reviendrons sur une sĂ©rie de points auxquels il convient de faire attention dans le chapitre suivant, dĂ©diĂ© Ă  la vie privĂ©e.

7.2 VIE PRIVÉE Comme nous le verrons plus loin, il est extrĂȘmement difficile de trouver un Ă©quilibre entre le droit de contrĂŽle de l’employeur (autoritĂ© de l’employeur), d’une part, et le respect de la vie privĂ©e du travailleur, d’autre part (Article 8 de la Convention europĂ©enne des droits de l’homme et article 22 de la Constitution).

Le contrat que vous avez conclu avec votre collaborateur vous donne le droit de traiter les donnĂ©es dont vous avez besoin pour remplir vos obligations contractuelles. Mais si vous conservez des donnĂ©es qui ne correspondent pas Ă  cette finalitĂ© et que vos collaborateurs n’en sont pas informĂ©s, vous enfreignez les dispositions du RGPD.

La loi sur la protection de la vie privée autorise le traitement de données à caractÚre personnel pour autant que certaines conditions soient remplies :

- Le contrĂŽle des donnĂ©es par la personne concernĂ©e  ;

- Le respect d’un droit de consultation et de correction des donnĂ©es par la personne concernĂ©e  ;

- La dĂ©claration obligatoire des traitements automatisĂ©s auprĂšs de l’AutoritĂ© de protection des donnĂ©es ;

- Le droit de s’opposer Ă  l’enregistrement des donnĂ©es Ă  caractĂšre personnel dans certains cas.

30 LIBERFORM.BE POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

Un environnement de travail agrĂ©able, propre et sĂ»r est non seulement une obligation lĂ©gale, mais il amĂ©liore aussi la satisfaction et les performances de vos travailleurs. N’hĂ©sitez pas Ă  demander conseil Ă  votre service externe de prĂ©vention et de protection au travail ou Ă  votre secrĂ©tariat social.

Une façon de rĂ©duire le risque de violation de la vie privĂ©e est d’élaborer une politique de protection de la vie privĂ©e De plus, l’utilisation d’un outil RH peut aussi permettre Ă  vos collaborateurs d’avoir accĂšs Ă  leurs donnĂ©es. Ainsi, ils savent Ă  tout moment quelles informations vous avez conservĂ©es Ă  leur sujet et peuvent eux-mĂȘmes consulter, modifier ou supprimer les donnĂ©es personnelles les concernant.

Les travailleurs ont souvent accĂšs Ă  internet, qu’ils utilisent aussi de plus en plus Ă  des fins privĂ©es. Pouvez-vous vĂ©rifier ce que vos travailleurs font sur internet pendant leurs heures de travail et comment ils utilisent le web ? En principe, l’employeur ne peut prendre connaissance ni des donnĂ©es relatives aux tĂ©lĂ©communications ni de leur contenu sans le consentement exprĂšs prĂ©alable de tous les participants Ă  la communication.

Toutefois, en tant qu’employeur, vous avez un droit basĂ© sur votre autoritĂ© et votre droit de donner des instructions. La CCT n° 81 rĂ©glemente la maniĂšre dont ce droit de contrĂŽle peut ĂȘtre exercĂ© et s’applique Ă©galement Ă  la communication par e-mail et aux autres plateformes de communication utilisĂ©es au sein de l’entreprise. La navigation en ligne peut Ă©galement ĂȘtre surveillĂ©e de cette maniĂšre.

- La sĂ©curitĂ© et le bon fonctionnement des systĂšmes informatiques (virus, logiciels malveillants, etc.) ;

- Le respect de bonne foi des principes et rĂšgles d’utilisation des technologies en rĂ©seau fixĂ©s dans l’entreprise (politique IT, etc.).

Le contrĂŽle doit donc avoir une finalitĂ© dĂ©terminĂ©e et ne doit pas ĂȘtre excessif. En outre, le principe de contrĂŽle doit ĂȘtre transparent pour les travailleurs : la politique doit ĂȘtre dĂ©finie dans une politique IT distincte, dans le rĂšglement de travail ou dans le contrat de travail.

Surveillance par caméra

La surveillance par camĂ©ra est une autre question liĂ©e Ă  la protection de la vie privĂ©e sur le lieu de travail. Si vous souhaitez installer des camĂ©ras – pour protĂ©ger votre entreprise contre le vol et le vandalisme, par exemple –, vous devez tenir compte d’un certain nombre de rĂšgles, en particulier lorsque vous filmez des endroits auxquelles ont accĂšs les travailleurs.

Si vous voulez placer des camĂ©ras au sein ou autour de votre entreprise, vous devez en tout cas respecter la loi camĂ©ras. Cette loi, qui s’applique partout oĂč des camĂ©ras de surveillance ont Ă©tĂ© installĂ©es et sont utilisĂ©es, vous oblige Ă  informer les tiers de leur prĂ©sence en apposant un pictogramme Ă  un endroit clairement visible.

CONSEIL : Vous avez le droit de bloquer certains sites web ou applications sur le rĂ©seau de l’entreprise, mais il faut peser le pour et le contre : votre image d’employeur, l’absence de contrĂŽle sur ce que font les travailleurs sur leurs propres appareils, la mise Ă  disposition de certains sites web pour certains collaborateurs (par exemple YouTube pour le marketing).

Vous pouvez surveiller l’utilisation d’internet afin de poursuivre l’une ou plusieurs des finalitĂ©s suivantes :

- La prĂ©vention de faits illicites ou illĂ©gaux (piratage informatique, consultation de sites pornographiques, consultation de sites incitant Ă  la discrimination, etc.) ;

- La protection des intĂ©rĂȘts commerciaux de l’entreprise (la diffusion de fichiers, violation de secrets d’affaires, exercice d’activitĂ©s concurrentielles, etc.) ;

Si vos camĂ©ras filment vos travailleurs, vous devez respecter leur vie privĂ©e et les rĂšgles de la CCT n° 68. Cette CCT n° 68 rejoint la loi sur la vie privĂ©e lorsque les images de la camĂ©ra sont non seulement enregistrĂ©es et immĂ©diatement affichĂ©es, mais aussi sauvegardĂ©es. Elle n’autorise la surveillance par camĂ©ra sur le lieu de travail que lorsque l’une des finalitĂ©s suivantes est poursuivie :

- La sĂ©curitĂ© et la santé ;

- La protection des biens de l’entreprise ;

- Le contrîle du processus de production ;

- Le contrĂŽle du travail du travailleur.

L’employeur doit dĂ©finir clairement et de maniĂšre explicite la finalitĂ© de la surveillance par camĂ©ras.

Vous devez informer le conseil d’entreprise sur tous les aspects de la surveillance par camĂ©ras. À dĂ©faut de conseil d’entreprise, cette information doit ĂȘtre fournie au comitĂ© pour la prĂ©vention et la protection au travail ou, Ă  dĂ©faut d’un tel comitĂ©, Ă  la dĂ©lĂ©gation syndicale ou, Ă  dĂ©faut, directement aux travailleurs (par exemple Ă  l’aide d’une annexe au rĂšglement de travail, que doit signer chaque travailleur).

LIBERFORM.BE 31 POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

L’obligation de dĂ©claration auprĂšs de l’AutoritĂ© de protection des donnĂ©es (l’ancienne Commission Vie privĂ©e) a Ă©tĂ© supprimĂ©e, mais un employeur devra tenir Ă  jour un registre de traitement interne de la surveillance par camĂ©ra sur le lieu de travail. Il existe Ă©galement une obligation d’enregistrement, que vous devez effectuer sur www.declarationcamera.be

pouvez viser des groupes cibles supplĂ©mentaires et plus Ă©tendus Ă  l’heure oĂč les compĂ©tences linguistiques et les connaissances multiculturelles peuvent venir bien Ă  point sur le marchĂ© mondialisĂ© qui est le nĂŽtre.

Veillez donc à ne pas filmer en permanence vos travailleurs à leur insu. Et assurez-vous également que votre surveillance par caméras poursuit un objectif clair et le décrit explicitement.

7.3 LE TALENT INDIVIDUEL EST OMNIPRÉSENT

Le talent est une prĂ©disposition naturelle, une sorte de don, une chose que la personne aime faire et qu’elle fait bien. Autrement dit, le talent dĂ©pend de la personne.

La diffĂ©rence avec les compĂ©tences est la suivante : les compĂ©tences sont un ensemble de connaissances, d’aptitudes et d’attitudes qui permettent Ă  une personne d’exercer efficacement une certaine fonction ou d’assumer un certain rĂŽle. C’est donc un comportement que vous pouvez observer et constater. Les compĂ©tences dĂ©pendent donc de l’organisation et de la fonction spĂ©cifique.

Sur notre marchĂ© du travail en Ă©volution, chacun devra poser le regard vers l’avenir. En tant que chef d’entreprise ou responsable RH, vous devrez ĂȘtre capable de repĂ©rer les talents et les compĂ©tences, y compris celles qui sont cachĂ©es et celles qui peuvent ĂȘtre acquises grĂące Ă  la formation ou la pratique du mĂ©tier

La diversitĂ© peut ici ĂȘtre un atout de taille. En 2018, McKinsey a rĂ©alisĂ© une Ă©tude dĂ©montrant les bĂ©nĂ©fices des politiques de diversitĂ© et d’inclusion : ces recherches rĂ©vĂšlent que les Ă©quipes caractĂ©risĂ©es par une bonne paritĂ© hommes-femmes sont plus performantes (+21 %), et qu’il en va de mĂȘme des Ă©quipes affichant une diversitĂ© ethnique et culturelle (+ 33 % max). Pour connaĂźtre ce degrĂ© de diversitĂ©, il ne suffit pas de compter le nombre de collaborateurs ayant des origines ethniques diffĂ©rentes. La diversitĂ© est un concept trĂšs vaste. Elle reflĂšte effectivement le multiculturalisme sur le lieu de travail, mais aussi les diffĂ©rents groupes d’ñge. N’oubliez jamais ceci : la discrimination est inacceptable, et la diversitĂ© incontournable.

Le secteur des professions libĂ©rales est essentiellement composĂ© de petites entreprises. Les questions liĂ©es Ă  la diversitĂ© ne doivent pas pour autant ĂȘtre nĂ©gligĂ©es. À nouveau, la mise en Ɠuvre d’une politique de diversitĂ© prĂ©sente des avantages : vous

Un collaborateur atteint d’un handicap Ă  l’emploi est une personne prĂ©sentant un trouble – psychologique, physique ou sensoriel – qui constitue un obstacle supplĂ©mentaire Ă  la rĂ©alisation de certaines tĂąches. Par exemple : perte d’audition, problĂšmes de dos...

Dans le contexte des relations de travail, un certain nombre de critĂšres sont strictement protĂ©gĂ©s par la loi anti-discrimination : une distinction directe fondĂ©e, entre autres, sur le handicap n’est par exemple autorisĂ©e que si elle est justifiĂ©e par une « exigence professionnelle essentielle et dĂ©terminante ».

La loi anti-discrimination interdit Ă©galement Ă  un employeur de refuser de mettre en place des amĂ©nagements raisonnables pour une personne atteinte d’un handicap Ă  l’emploi.

Handicap à l’emploi

Il est important de rĂ©flĂ©chir Ă  la direction que vous voulez prendre avec votre organisation, de rĂ©partir les tĂąches entre les diffĂ©rentes fonctions et d’identifier les compĂ©tences requises pour exercer efficacement chacune d’elles. Rien n’empĂȘche peut-ĂȘtre une personne en fauteuil roulant ou de plus de 55 ans de se charger de la rĂ©ception. En tant qu’employeur, vous ferez ainsi la diffĂ©rence dans cette sociĂ©tĂ© si diversifiĂ©e qui est la nĂŽtre.

L’AVIQ : L’agence pour une vie de qualitĂ© est le service public compĂ©tent pour les informations, aides et conseils en matiĂšre d’inclusion des personnes en situation de handicap.

Elle est chargĂ©e de mener Ă  bien la politique wallonne en matiĂšre, notamment, d'intĂ©gration sociale et professionnelle des personnes handicapĂ©es. Elle soutient l’intĂ©gration, la rĂ©intĂ©gration et le maintien Ă  l’emploi de travailleurs en situation de handicap en proposant des aides Ă  l’emploi et Ă  la formation et des conseils en ce qui concerne le poste de travail et l’organisation de la fonction.

Ses interventions viennent en supplĂ©ment des aides Ă  l’emploi classiques :

- Prime d’intĂ©gration : remboursement de 25% du coĂ»t salarial durant un an en cas d’engagement ou

32 LIBERFORM.BE POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

de rĂ©intĂ©gration aprĂšs absence pour maladie d’un travailleur inactif durant 6 mois au cours des 9 mois qui prĂ©cĂšdent.

- Prime de compensation : interventions financiĂšres dans le coĂ»t de l'ajustement des conditions de travail d’un travailleur handicapĂ© avec un maximum de 45%.

- Prime de tutorat : intervention financiĂšre accordĂ©e Ă  l’entreprise qui dĂ©signe un tuteur chargĂ© d’accompagner et de guider un travailleur handicapĂ© nouvellement engagĂ©. L’entreprise peut recevoir deux interventions trimestrielles de 750 €.

- Aménagement du poste de travail : l'intervention couvre les frais réellement exposés et reconnus nécessaires pour l'aménagement.

L’AVIQ agrĂ©e et subventionne Ă©galement des dispositifs adaptĂ©s :

- CFISPA (Centres de Formation et d’Insertion Socioprofessionnel AdaptĂ©s)

- ETA (Entreprise de Travail Adapté)

L’AVIQ intervient aussi pour permettre aux indĂ©pendants en situation de handicap de soutenir et maintenir leur activitĂ©.

- Contrat d’adaptation professionnelle : l'AVIQ contribue Ă  la formation et Ă  l'adaptation Ă  une nouvelle fonction en entreprise. Le contrat d'adaptation professionnelle est une pĂ©riode de formation en situation rĂ©elle de travail afin de prĂ©parer l'intĂ©gration professionnelle.

Vous bĂ©nĂ©ficiez d’autres primes pour le mĂȘme travailleur ? Assurez-vous que le montant des primes soit infĂ©rieur Ă  sa rĂ©munĂ©ration totale afin de ne pas enfreindre la rĂ©glementation europĂ©enne.

Si votre travailleur handicapĂ© est domiciliĂ© en RĂ©gion flamande, vous recevrez une prime de soutien flamande Cette prime compense les coĂ»ts supplĂ©mentaires et/ou la productivitĂ© plus faible qu’entraĂźne Ă©ventuellement le handicap du travailleur. Cette mesure vise Ă©galement les travailleurs souffrant d’un handicap Ă  l’emploi temporaire. Vous bĂ©nĂ©ficierez alors d’une intervention dans les frais d’amĂ©nagement de l’environnement de travail, une intervention dans les frais de dĂ©placement et de sĂ©jour et, si nĂ©cessaire, l’assistance d’un interprĂšte en langue Ă©crite, parlĂ©e ou des signes pour les personnes sourdes ou malentendantes.

ATTENTION : ces informations sont susceptibles de changer. Ne manquez donc pas de consulter le site web : www.vlaanderen.be

Si votre travailleur en situation de handicap est domiciliĂ© en RĂ©gion wallonne, vous recevrez une prime Ă  l’intĂ©gration, une prime au tutorat en entreprise et une intervention dans les frais d’amĂ©nagement du poste de travail.

AviQ : le travailleur est (ou pouvez ĂȘtre) reconnu comme personne en situation de handicap par l’AVIQ (Agence pour une Vie de QualitĂ©). (www.leforem.be/particuliers/ aides-financieres-emploi.html)

ATTENTION : ces informations sont susceptibles de changer. Ne manquez donc pas de consulter le site web : www. wallonie.be et www.aviq.be

L’engagement d’une personne ayant un handicap Ă  l’emploi, d’une personne plus ĂągĂ©e ou plus jeune ou d’une personne issue d’un milieu diffĂ©rent ne vous permet pas uniquement de bĂ©nĂ©ficier d’un soutien financier. Vous aurez ainsi Ă  votre service des collaborateurs motivĂ©s qui auront une influence positive sur l’ensemble de votre Ă©quipe et sur le fonctionnement de votre entreprise.

Si votre travailleur en situation de handicap est domiciliĂ© Ă  Bruxelles, vous recevrez une prime Ă  l’intĂ©gration, une prime de tutorat et une prime de sensibilisation Ă  l’inclusion. Vous pouvez Ă©galement rĂ©cupĂ©rer une partie des coĂ»ts d’amĂ©nagement du lieu de travail.

ATTENTION : ces informations sont susceptibles de changer. Ne manquez donc pas de consulter le site web : phare.irisnet.be

7.4 FORMATION

Investir dans la formation du personnel crĂ©e un sentiment mitigé : d’une part, chaque employeur sait que l’apprentissage est essentiel, mais d’autre part, durant une formation, un collaborateur n’est bien entendu pas prĂ©sent dans l’entreprise.

Mais en fin de compte, avoir des travailleurs bien formĂ©s prĂ©sente bien plus d’avantages que d’inconvĂ©nients :

- GrĂące Ă  la formation, les collaborateurs suivent les derniĂšres Ă©volutions du secteur ;

- GrĂące Ă  la formation, vos travailleurs possĂšdent et conservent les connaissances et compĂ©tences nĂ©cessaires ;

- En offrant au personnel des possibilitĂ©s de formation, vous entretenez sa motivation ;

- GrĂące Ă  la formation, votre entreprise peut continuer Ă  se dĂ©velopper et Ă  s’adapter Ă  l’évolution des besoins du marchĂ©/de la sociĂ©tĂ©.

LIBERFORM.BE 33
POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

7.4.1 Comment pĂ©renniser les formations ?

MĂȘme si vos collaborateurs ont Ă©tĂ© parfaitement formĂ©s et qu’ils possĂšdent tous les diplĂŽmes nĂ©cessaires au moment de leur engagement, mĂȘme s’ils maĂźtrisent leur mĂ©tier jusqu’au bout des doigts, ils devront impĂ©rativement suivre des formations complĂ©mentaires en cours de carriĂšre.

Pour que votre entreprise reste Ă  jour, votre personnel doit Ă©valuer avec vous. Les formations sont parfois coĂ»teuses, mais si elles permettent Ă  votre personnel d’ĂȘtre plus performant, de rester plus motivĂ© et de faire preuve de plus de flexibilitĂ©, vous rĂ©cupĂ©rerez cet investissement en un rien de temps. De plus, une telle dĂ©marche peut Ă©galement amĂ©liorer votre image.

Le prix des formations peut parfois s’envoler. N’oubliez donc pas que la prime Ă  la formation Liberform vous permet de bĂ©nĂ©ficier d’une intervention. Vous pouvez aussi Ă©ventuellement recourir Ă  d’autres mesures de soutien.

En tant qu’employeur, vous pouvez Ă©galement proposer de nombreuses formations sur le lieu de travail, en particulier lorsque vous engagez de nouveaux collaborateurs, par exemple par le biais de la formation professionnelle individuelle ou de l’apprentissage en alternance. Vous pourrez alors compter sur un collaborateur que vous formerez en fonction des besoins de votre entreprise tout en bĂ©nĂ©ficiant d’avantages fiscaux et sociaux intĂ©ressants.

Un expert-comptable ou un architecte tout juste diplĂŽmĂ© se rend compte que son mĂ©tier aura complĂštement changĂ© dans dix ans. Les travailleurs savent donc que pour prĂ©server leur employabilitĂ©, ils devront continuer Ă  se former toute leur vie. Il leur faudra sans cesse Ă©toffer leurs connaissances afin de continuer Ă  utiliser des technologies toujours plus rĂ©centes et de pouvoir assumer de nouvelles tĂąches. Le travailleur a un rĂŽle important Ă  jouer vis-Ă -vis de son propre avenir. Son envie d’apprendre et de continuer Ă  le faire amĂ©liore son attractivitĂ© sur le marchĂ© du travail. S’il veut peaufiner ses compĂ©tences, il peut lui-mĂȘme en prendre l’initiative et s’adresser Ă  son employeur. Il restera ainsi maĂźtre de sa carriĂšre.

Il faut offrir aux talents les bonnes possibilitĂ©s de dĂ©veloppement. Si les employeurs le savent, c’est parce qu’ils tirent eux aussi profit des compĂ©tences des travailleurs. Dans le mĂȘme temps, ils hĂ©sitent Ă  investir dans des travailleurs qui risquent de disparaĂźtre aussi vite qu’ils sont arrivĂ©s. Il s’avĂšre cependant que les entreprises qui investissent dans le dĂ©veloppement de leurs collaborateurs sont prĂ©cisĂ©ment celles qui sont considĂ©rĂ©es comme des employeurs attractifs et qui sont capables de fidĂ©liser les talents

Le travailleur joue lui aussi un rĂŽle majeur Ă  cet Ă©gard. Son envie d’apprendre et de continuer Ă  le faire amĂ©liore son employabilitĂ© sur le marchĂ© du travail. S’il veut peaufiner ses compĂ©tences, il peut s’adresser Ă  son employeur et prendre lui-mĂȘme l’initiative. Il restera ainsi maĂźtre de sa carriĂšre.

7.4.2 Diriger en coachant

En tant qu’employeur, vous devez de plus en plus souvent coacher vos collaborateurs.

En tant que coach, vous aidez les collaborateurs Ă  atteindre un objectif fixĂ© et Ă  poursuivre leur dĂ©veloppement. Un coach aide une autre personne Ă  apprendre, notamment en l’inspirant et en la soutenant, afin qu’elle atteigne son but par elle-mĂȘme. Un coach ne donne pas de rĂ©ponses, il pose des questions pour que la personne coachĂ©e les trouve seule. Lorsque vous dirigez en coachant, vous mettez l’accent sur le collaborateur et l’individu. Votre collaborateur se voit offrir la libertĂ© et le soutien nĂ©cessaires pour se dĂ©velopper, Ă©toffer ses connaissances et contribuer de maniĂšre indĂ©pendante Ă  l’organisation.

Offrir un coaching de qualitĂ© Ă  vos collaborateurs est une stratĂ©gie rentable, qui amĂ©liore la connaissance de soi et la confiance en soi. Votre collaborateur a davantage conscience de ses actes et est donc plus susceptible de s’amĂ©liorer ou d’évoluer. En tant que coach, vous apportez Ă©galement de la structure aux responsabilitĂ©s d’un collaborateur ou d’un collĂšgue.

Pour coacher un collaborateur de maniĂšre optimale, vous devez d’abord savoir qui vous avez en face de vous et quels sont ses points forts. Cela vous permet d’évaluer plus facilement ce qu’il est prĂȘt Ă  faire et les missions qu’il est prĂ©fĂ©rable de lui confier. Cette premiĂšre rĂ©flexion en amĂšne automatiquement une deuxiĂšme : qu’est-ce que ce collaborateur a d’autre Ă  offrir ? Une fois que vous vous ĂȘtes fait une idĂ©e des expĂ©riences, des connaissances, des compĂ©tences et du potentiel d’un collaborateur, vous pouvez les mettre pleinement Ă  profit.

34 LIBERFORM.BE POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

Les souhaits et les capacitĂ©s des collaborateurs varient Ă©normĂ©ment. La derniĂšre gĂ©nĂ©ration a peu d’expĂ©rience et a donc besoin d’un soutien important. Les collaborateurs qui sont entrĂ©s en service il y a plus longtemps peuvent en revanche travailler de maniĂšre plus autonome.

Il n’y a donc pas qu’un seul style de coaching. Le plus important est de dialoguer avec vos collaborateurs. Leur ressenti vous permet en effet d’obtenir des informations extrĂȘmement prĂ©cieuses. Mieux vaut donc leur poser des questions ouvertes qui les incitent Ă  l’autorĂ©flexion. La mĂ©thode STARR est un outil pratique dans ce cadre :

- Situation : qu’a connu votre collaborateur ?

- Travail : comment votre collaborateur perçoit-il son rĂŽle ? Quelles responsabilitĂ©s et tĂąches estime-t-il devoir assumer ?

- Action : qu’a fait jusqu’à prĂ©sent votre collaborateur ?

- RĂ©sultat : qu’ont donnĂ© ses actions ?

- RĂ©flexion : qu’a appris votre collaborateur ? Et quels problĂšmes a-t-il rencontrĂ©s ?

Si vous faites preuve d’intĂ©rĂȘt et de comprĂ©hension, vous pouvez attendre la mĂȘme chose de votre collaborateur. Veillez toutefois Ă  ne pas dĂ©passer certaines limites. En plus d’ĂȘtre un coach, vous restez bien entendu aussi un supĂ©rieur hiĂ©rarchique. Vous avez donc tout intĂ©rĂȘt Ă  garder une certaine distance professionnelle. MĂȘme si le fait de discuter des besoins et problĂšmes personnels du collaborateur peut ĂȘtre bĂ©nĂ©fique, il n’est pas toujours possible d’en tenir compte. En tant que supĂ©rieur hiĂ©rarchique, il est important d’écouter et de fixer des limites claires.

Vous envisagez d’engager quelqu’un pour coacher vos collaborateurs ? Dans ce cas, ne manquez pas de dĂ©couvrir les possibilitĂ©s que vous offre Liberform et d’envoyer toutes vos questions Ă  info@liberform.be

7.5 BURN-OUT ET BORE-OUT

Depuis l’arrivĂ©e des ordinateurs, d’internet et des e-mails, notre vie professionnelle et privĂ©e s’est considĂ©rablement accĂ©lĂ©rĂ©e. Nous sommes Ă  prĂ©sent amenĂ©s Ă  traiter bien plus vite une quantitĂ© d’informations bien plus importante. En moyenne, nous consultons notre GSM 150 fois par jour. Il en faut toujours plus, et tout doit aller plus rapidement : conduire les enfants Ă  gauche et Ă  droite, voir des amis, faire du sport... Les gens – et donc les clients – sont devenus plus exigeants et veulent tout sur le moment mĂȘme.

De plus en plus de spĂ©cialistes s’accordent Ă  dire que nous « faisons un burn-out collectif » (Elke Gerearts – Auteur d’« Authentieke intelligentie »).

Comment reconnaĂźtre un burn-out ? Les symptĂŽmes physiques du burn-out sont les suivants : maux de tĂȘte et de nuque, douleurs dorsales, troubles intestinaux, manque de sommeil et humeur instable.

Un burn-out est un Ă©tat d’épuisement psychique, Ă©motionnel, mental et physique qui s’accompagne d’un stress extrĂȘme. Les personnes qui en souffrent se sentent moins « humaines ». Le burn-out s’accompagne souvent d’une perte de confiance en ses compĂ©tences personnelles. Les victimes d’un burn-out risquent en outre de faire preuve de cynisme et portent un regard nĂ©gatif sur les autres et sur le monde. Elles sont envahies de sentiments de vulnĂ©rabilitĂ©, de morositĂ© et d’hostilitĂ©.

À l’heure actuelle, le burn-out touche principalement les personnes hautement qualifiĂ©es qui effectuent un travail intellectuel. Il semble s’agir de la phase finale d’une longue pĂ©riode de stress.

À l’opposĂ© du burn-out se trouve le bore-out. Alors que le burn-out est provoquĂ© par des situations de stress extrĂȘme, le bore-out peut survenir suite Ă  une situation d’ennui profond. Certaines personnes s’ennuient, ne sont pas assez stimulĂ©es. Leurs capacitĂ©s, hobbies, centres d’intĂ©rĂȘt ou connaissances ne sont pas en adĂ©quation avec ce qui leur est demandĂ©.

Le burn-out et le bore-out ont le mĂȘme effet : ils affectent l’énergie d’une personne (alors que la dĂ©pression est un trouble de l’humeur). De nos jours, beaucoup de gens cherchent Ă  trouver une Ă©nergie nouvelle et Ă  donner un nouveau sens Ă  leur vie.

N’allez pas croire que seul le supĂ©rieur hiĂ©rarchique est responsable d’un burn-out ou d’un bore-out. Chacun est l’architecte de son bonheur. Le travailleur est donc le premier Ă  devoir y veiller en cherchant ce qui a du sens Ă  ses yeux.

Un environnement dans lequel les collaborateurs ne font pas bien leur travail ou ne sont pas motivĂ©s est stressant et est source de frustration et d’agacement. Le stress des autres tire Ă  la baisse la qualitĂ© et la productivitĂ© gĂ©nĂ©rales. La solidaritĂ© est importante dans une entreprise. Si l’ambiance est mauvaise et que les travailleurs ne se serrent pas les coudes, le risque de burn-out / bore-out augmente.

Engagez des travailleurs qui croient en la voie que vous suivez. Si les valeurs de l’organisation ne correspondent pas aux leurs, vous serez confrontĂ© Ă  un problĂšme aussi gĂȘnant qu’éprouvant. Dans le contexte du burn-out et du bore-out, l’employer branding est Ă©galement d’une importante capitale.

LIBERFORM.BE 35 POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION
A
LIBERALE
EMPLOYEUR

Vous souhaitez soutenir vos

Peut-ĂȘtre ont-ils besoin d’une formation sur le coaching du burn-out ou sur la gestion du stress ? Ne manquez donc pas de dĂ©couvrir les possibilitĂ©s que vous offre Liberform et d’envoyer toutes vos questions Ă  info@liberform.be

7.6 RÉINTÉGRATION DES ABSENTS DE LONGUE DURÉE

Les maladies prolongĂ©es ont un coĂ»t Ă©levĂ© pour la sĂ©curitĂ© sociale, l’employeur et la sociĂ©tĂ©, mais aussi pour la personne en incapacitĂ© de travail. Elles entraĂźnent une perte de revenus, crĂ©ent un isolement social et aggravent souvent les problĂšmes de santĂ©.

Une personne est dite en incapacitĂ© de travail lorsqu’elle est (temporairement) incapable de travailler ou de pointer en raison d’une maladie, d’un accident ou d’une grossesse et doit donc cesser toute activitĂ©. Ou pour citer l’article 100 § 1 de la loi coordonnĂ©e du 14 juillet 1994 (loi AMI) :

« Est reconnu incapable de travailler, le travailleur qui a cessĂ© toute activitĂ© en consĂ©quence directe du dĂ©but ou de l’aggravation de lĂ©sions ou de troubles fonctionnels dont il est reconnu qu’ils entraĂźnent une rĂ©duction de sa capacitĂ© de gain, Ă  un taux Ă©gal ou infĂ©rieur au tiers de ce qu’une personne de mĂȘme condition et de mĂȘme formation peut gagner par son travail, dans le groupe de professions dans lesquelles se range l’activitĂ© professionnelle exercĂ©e par l’intĂ©ressĂ© au moment oĂč il est devenu incapable de travailler ou dans les diverses professions qu’il a ou qu’il aurait pu exercer du fait de sa formation professionnelle. »

Pouvez-vous remplacer un collaborateur malade de longue durĂ©e ? Oui, vous pouvez pour cela engager une personne dans le cadre d’un contrat de remplacement qui peut prendre fin le jour du retour du collaborateur. Une autre possibilitĂ© est de recourir au travail intĂ©rimaire (voir le chapitre sur le travail intĂ©rimaire).

Conseil important : en cas d’absence de longue durĂ©e, gardez un contact rĂ©gulier avec le travailleur concernĂ©. De cette façon, il saura comment se passe le travail et ce que font ses collĂšgues, et sa rĂ©intĂ©gration se fera plus facilement par la suite.

Salaire garanti

DĂšs le premier jour d’incapacitĂ© de travail, le contrat de travail du travailleur est suspendu. Cependant, vous devez continuer Ă  lui verser une rĂ©munĂ©ration, que l’on appelle le salaire garanti. Ce salaire est le mĂȘme que le salaire ordinaire, mais il est temporaire. Un employĂ© ne le touchera ainsi que pendant 30 jours calendrier. Si le travailleur tombe malade au travail, vous devrez quand mĂȘme lui verser sa

rémunération ordinaire pour cette journée, comme prévu dans son contrat de travail (article 27 LCT).

Les employĂ©s engagĂ©s pour une durĂ©e indĂ©terminĂ©e, pour une durĂ©e dĂ©terminĂ©e d’au moins 3 mois ou pour un travail nettement dĂ©fini dont l’exĂ©cution nĂ©cessite normalement une occupation d’au moins 3 mois peuvent bĂ©nĂ©ficier d’un salaire garanti.

Un travailleur qui, pour des raisons de santĂ©, n’est plus en mesure de travailler doit :

- Informer immĂ©diatement son employeur de sa situation ;

- Remettre Ă  son employeur un certificat mĂ©dical dans le dĂ©lai prescrit ;

- Si nĂ©cessaire, se soumettre Ă  l’examen d’un mĂ©decincontrĂŽle ;

- En cas d’absence prolongĂ©e, avertir la mutuelle au moyen d’un certificat d’incapacitĂ© de travail – le dĂ©lai est de 14 jours pour les ouvriers, et de 28 jours pour les employĂ©s.

Ensuite, pendant la pĂ©riode d’incapacitĂ© de travail primaire (la premiĂšre annĂ©e), une fois la pĂ©riode du salaire garanti terminĂ©e, le travailleur reçoit une indemnitĂ© de la part de sa mutuelle. La pĂ©riode d’invaliditĂ© commence quant Ă  elle Ă  partir de la deuxiĂšme annĂ©e d’incapacitĂ©, durant laquelle le travailleur continue Ă  recevoir des indemnitĂ©s de la part de sa mutuelle.

RĂ©intĂ©gration Comme tout le monde le sait, l’absentĂ©isme coĂ»te Ă©normĂ©ment d’argent. Mieux vaut donc tout mettre en Ɠuvre pour Ă©viter que les travailleurs ne cessent le travail, et pour encourager les malades Ă  revenir rapidement. Investir dans la reprise du travail d’un collaborateur malade offre en effet des avantages :

- Les connaissances et l’expĂ©rience acquises au cours de la carriĂšre sont conservĂ©es ;

- La continuitĂ© de vos services est garantie ;

- Les frais liés à un nouveau recrutement sont évités.

L’intĂ©rĂȘt dont vous faites preuve Ă  l’égard de vos travailleurs absents renforce Ă©galement l’image de votre entreprise. Vous investissez ainsi dans le dĂ©veloppement durable de votre capital humain et agissez de maniĂšre socialement responsable.

36 LIBERFORM.BE POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR
collaborateurs ?

Si vous souhaitez encourager le maintien et la reprise du travail, vous devez vous intĂ©resser Ă  la capacitĂ© individuelle des travailleurs et vous assurer que les exigences de la fonction correspondent Ă  leurs aptitudes. Vos travailleurs se sentiront ainsi plus impliquĂ©s et valorisĂ©s. À long terme, leur motivation et leur bien-ĂȘtre gĂ©nĂ©ral au travail n’en seront que meilleurs.

En investissant dans la reprise du travail des travailleurs malades, vous investissez dans la sociĂ©tĂ©, puisqu’ils cesseront de dĂ©pendre de notre systĂšme de sĂ©curitĂ© sociale. Ils recevront en effet Ă  nouveau un salaire et n’auront plus donc besoin des indemnitĂ©s de l’INAMI.

La loi sur le bien-ĂȘtre au travail fournit un instrument utile pour encourager la reprise du travail des personnes en incapacitĂ© de travail, que l’on appelle le trajet de rĂ©intĂ©gration. Plus la durĂ©e de l’incapacitĂ© se prolonge, plus il est difficile de reprendre le travail. C’est pourquoi il est important que l’employeur et le travailleur discutent ensemble des possibilitĂ©s Ă  envisager en vue du retour au travail.

Tous les travailleurs qui sont en incapacité de travail depuis au moins 4 semaines ont le droit de consulter le médecin du travail afin de préparer leur reprise du travail.

L’objectif est que ce dernier indique quels amĂ©nagements vous pouvez apporter pour faciliter la rĂ©intĂ©gration :

- Aménagement du temps de travail : par exemple, retour partiel ;

- Adaptation de l’organisation du travail : par exemple, le tĂ©lĂ©travail ;

- Adaptation du lieu de travail : réaménagement.

L’OBJECTIF du trajet de rĂ©intĂ©gration : aider les travailleurs Ă  reprendre un travail qui sont aptes Ă  effectuer, dans les meilleures conditions possible.

En instaurant une politique de réintégration dans votre entreprise, vous vous préparerez à tout et réintégrerez plus rapidement et facilement les travailleurs absents de longue durée.

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POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE
EMPLOYEUR

.08 FIN DE CARRIÈRE : QUELQUES POINTS IMPORTANTS

Tout comme le recrutement de nouveaux collaborateurs, les dĂ©parts sont une rĂ©alitĂ© Ă  laquelle vous devez vous prĂ©parer. Mieux vaut donc ne pas attendre la derniĂšre minute pour trouver un remplaçant Ă  un travailler qui approche l’ñge de la pension. IdĂ©alement, le futur retraitĂ© doit encore transmettre de prĂ©cieuses informations Ă  son successeur. À vous de voir comment assurer le bon dĂ©roulement de cette transition pour vous, vos collaborateurs et votre entreprise.

Il est en revanche plus difficile de se prĂ©parer Ă  une dĂ©mission ou un licenciement soudain, et ses consĂ©quences sont tout aussi inattendues. Pensez quoi qu’il en soit Ă  vous renseigner auprĂšs de votre secrĂ©tariat social, afin d’avoir toutes les informations nĂ©cessaires en cas de rupture du contrat de travail.

8.1 PENSION

Quand un travailleur peut-il prendre sa pension ? Et avezvous des obligations patronales Ă  cet Ă©gard ? Que prĂ©voit la loi sur les pensions complĂ©mentaires ? Devez-vous, en tant qu’employeur, offrir Ă  vos collaborateurs une pension complĂ©mentaire ?

En Belgique, l’ñge de la pension lĂ©gale est (pour l’instant) de 65 ans. Il sera toutefois progressivement portĂ© Ă  66 ans en 2025 et Ă  67 ans en 2030.

Prendre sa pension n’est pas obligatoire. Si votre collaborateur souhaite continuer Ă  travailler, il devra introduire une demande de pension Ă  un moment ultĂ©rieur. Il lui est Ă©galement possible de combiner pension et activitĂ© professionnelle. D’autre part, il peut aussi prendre sa pension anticipĂ©e s’il remplit une sĂ©rie de conditions. En tant qu’employeur, vous n’avez, en principe, aucune obligation lĂ©gale en ce qui concerne le dĂ©part Ă  la retraite d’un collaborateur. Celui-ci peut mettre fin Ă  son contrat de travail Ă  partir du premier jour du mois suivant le mois de son

65e anniversaire. Dans le cadre d’une rupture du contrat de travail pour cause de dĂ©part Ă  la retraite, vous devez en principe suivre les rĂšgles normales pour le calcul du dĂ©lai de prĂ©avis en cas de dĂ©part notifiĂ© par le travailleur. En pratique, l’employeur et le travailleur prennent gĂ©nĂ©ralement une dĂ©cision d’un commun accord

Si vous offrez une pension complĂ©mentaire Ă  vos collaborateurs, vous devez respecter quelques obligations. Une pension complĂ©mentaire (deuxiĂšme pilier) vient complĂ©ter la pension lĂ©gale sous la forme d’un capital unique ou d’un versement pĂ©riodique. En tant qu’employeur, vous n’ĂȘtes pas tenu d’en proposer une. Lorsque vous dĂ©cidez d’offrir un engagement de pension Ă  vos collaborateurs, vous constituez pour eux une pension complĂ©mentaire auprĂšs

d’un organisme de pension auquel vous versez des contributions. De cette façon, vos travailleurs seront certains de ne pas perdre ce capital si votre entreprise venait Ă  cesser ses activitĂ©s.

8.2 RUPTURE DU CONTRAT DE TRAVAIL 8.2.1 Régime normal de congé : indemnité et délai de préavis.

L’employeur et le travailleur peuvent Ă  tout moment rompre le contrat de travail qui les lie. Cet accord Ă©tant mutuel, il peut prendre fin conformĂ©ment aux « modes gĂ©nĂ©raux » (modes prĂ©vus par le droit civil) prĂ©vus par la loi sur les contrats de travail (article 32) :

- par l’expiration du terme ; - par l’achĂšvement du travail en vue duquel le contrat a Ă©tĂ© conclu ; - par la volontĂ© de l’une des parties ; - par la mort du travailleur ; - par la force majeure, Ă  la condition que celle-ci rende effectivement impossible l’exĂ©cution du contrat de travail.

La loi sur les contrats de travail prĂ©voit des rĂšgles permettant de mettre fin au contrat selon les modalitĂ©s arrĂȘtĂ©es par le droit du travail. Celles-ci visent l’acte par lequel une partie informe l’autre qu’elle a dĂ©cidĂ© de mettre fin au contrat de travail. C’est ce que le lĂ©gislateur appelle le prĂ©avis. Le prĂ©avis est la notification de la date Ă  laquelle l’une des parties estime que le contrat de travail doit prendre fin. En cas de congĂ© avec prĂ©avis, le contrat de travail ne prend en principe fin qu’aprĂšs l’expiration du dĂ©lai de prĂ©avis. Pour cela, vous devez tenir compte de l’anciennetĂ© du travailleur, qui est dĂ©terminĂ©e et calculĂ©e Ă  la date de dĂ©but du dĂ©lai de prĂ©avis. Celui-ci commence Ă  courir le lundi suivant la semaine au cours de laquelle le prĂ©avis a Ă©tĂ© donnĂ©.

Vous pouvez Ă©galement choisir de licencier un travailleur en lui versant une indemnitĂ© de prĂ©avis plutĂŽt que de lui faire prester une pĂ©riode de prĂ©avis. Celle-ci est Ă©gale Ă  la rĂ©munĂ©ration en cours correspondant Ă  la durĂ©e du dĂ©lai de prĂ©avis qui aurait dĂ» ĂȘtre appliquĂ©. L’avantage est que vous mettez alors immĂ©diatement fin au contrat de travail. Un employeur peut ainsi Ă©viter d’éventuels problĂšmes avec des travailleurs qui tombent soudainement malades pendant la pĂ©riode de prĂ©avis, ce qui en prolonge le dĂ©lai. L’inconvĂ©nient est que cette indemnitĂ© de prĂ©avis peut rapidement augmenter si le travailleur justifie de nombreuses annĂ©es d’anciennetĂ©.

38 LIBERFORM.BE POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

Pendant la pĂ©riode de prĂ©avis, votre travailleur a le droit de s’absenter du travail afin de chercher un nouvel emploi tout en conservant sa rĂ©munĂ©ration complĂšte, et ce, Ă  concurrence d’un jour ou de deux demi-jours par semaine.

8.2.2

Rupture du contrat d’un commun accord

La rupture du contrat de travail d’un commun accord peut prendre effet immĂ©diatement ou au terme d’un dĂ©lai convenu. Vous ne devez pas suivre de conditions formelles ou procĂ©dures particuliĂšres, mais il est fortement recommandĂ© d’officialiser clairement sur papier ce commun accord, en deux exemplaires, et de le faire signer par les deux parties – votre travailleur et vous-mĂȘme – en y indiquant la mention « lu et approuvé ». Sauf accord contraire, vous ne devrez alors payer aucune indemnitĂ©.

8.2.3 Licenciement manifestement déraisonnable

Comme en dispose la convention collective de travail n° 109 du Conseil national du travail concernant la motivation du licenciement, depuis le 1er avril 2014, tout collaborateur a le droit de connaĂźtre les raisons de son licenciement En cas de licenciement manifestement dĂ©raisonnable, ce texte prĂ©voit Ă©galement une indemnisation que peuvent invoquer tous les travailleurs occupĂ©s dans les liens d’un contrat de travail.

Un licenciement manifestement dĂ©raisonnable est le licenciement d’un travailleur engagĂ© pour une durĂ©e indĂ©terminĂ©e, qui se base sur des motifs qui n’ont aucun lien avec l’aptitude ou la conduite du travailleur ou qui ne sont pas fondĂ©s sur les nĂ©cessitĂ©s du fonctionnement de l’entreprise, de l’établissement ou du service, et qui n’aurait jamais Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© par un employeur normal et raisonnable. Si le licenciement est jugĂ© manifestement dĂ©raisonnable, un collaborateur ayant un contrat de travail Ă  durĂ©e indĂ©terminĂ©e a droit Ă  une indemnisation Ă©gale Ă  3 Ă  17 semaines de rĂ©munĂ©ration.

Si vous ne lui avez pas communiquĂ© les raisons de son licenciement par Ă©crit, votre collaborateur peut les demander par lettre recommandĂ©e dans les 2 mois suivant la rupture du contrat de travail. AprĂšs rĂ©ception de cette lettre recommandĂ©e, vous disposez d’un dĂ©lai maximum de 2 mois pour informer votre collaborateur, par lettre recommandĂ©e, des motifs exacts de son licenciement. Si vous refusez de motiver le licenciement ou si vous ne le faites pas selon les rĂšgles prescrites, vous devrez lui payer une amende correspondant Ă  2 semaines de rĂ©munĂ©ration.

Exceptions Ă  la CCT-CNT n° 109 : Cette CCT-CNT ne s’applique pas aux collaborateurs licenciĂ©s :

- durant les 6 premiers mois d’occupation, Ă©tant entendu que des contrats antĂ©rieurs successifs Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e ou de travail intĂ©rimaire pour une fonction identique auprĂšs du mĂȘme employeur entrent en ligne

de compte pour le calcul de ces 6 premiers mois ; - durant un contrat de travail intĂ©rimaire ou d’occupation d’étudiants ; - en vue d’un rĂ©gime de chĂŽmage avec complĂ©ment d’entreprise (RCC) ou de la pension lĂ©gale ; - en raison de la cessation dĂ©finitive d’activitĂ©, de la fermeture de l’entreprise ou dans le cadre d’un licenciement collectif ; - lorsqu’une procĂ©dure spĂ©ciale de licenciement est fixĂ©e par la loi ou par une convention collective de travail (en cas de protection contre le licenciement, par exemple) ; - lorsqu’il est question d’un licenciement multiple en cas de restructuration, tel que dĂ©fini au niveau sectoriel ; - pour motif grave.

8.2.4 Licenciement d’un travailleur malade De nombreuses lois et conventions collectives interdisent la discrimination. La loi anti-discrimination du 10 mai 2007 fournit une liste objective des motifs de discrimination : toute discrimination fondĂ©e sur l’ñge, l’orientation sexuelle, l’état civil, la naissance, la fortune, la conviction religieuse ou philosophique, la conviction politique, la langue, l’état de santĂ© actuel ou futur, un handicap, une caractĂ©ristique physique ou gĂ©nĂ©tique ou l’origine sociale est interdite.

Il n’existe pas d’interdiction lĂ©gale portant sur le licenciement des personnes malades, mais la question fait dĂ©bat, car d’aucuns se demandent si cela ne constitue pas une forme de discrimination interdite. Dans le contexte des relations de travail, un certain nombre de critĂšres sont protĂ©gĂ©s de maniĂšre encore plus stricte par la loi anti-discrimination : une distinction directe fondĂ©e, entre autres, sur le handicap n’est par exemple autorisĂ©e que si elle est justifiĂ©e par une «  exigence professionnelle essentielle et dĂ©terminante ».

Mais jusqu’à nouvel ordre, vous pouvez licencier un collaborateur malade. S’il s’agit d’un contrat de travail Ă  durĂ©e indĂ©terminĂ©e, les rĂšgles de licenciement ordinaires s’appliquent : vous devez respecter le dĂ©lai de prĂ©avis normal ou payer l’indemnitĂ© de prĂ©avis correspondante. Vous devez Ă©galement informer le collaborateur de la raison de son licenciement, sachant que sa maladie ne constitue pas un motif valable

Si votre collaborateur tombe malade pendant sa pĂ©riode de prĂ©avis, celle-ci sera suspendue et prolongĂ©e proportionnellement. Pour Ă©viter qu’elle ne se poursuive indĂ©finiment, vous pouvez mettre fin au contrat de travail pendant la maladie en versant une indemnitĂ© de rupture au travailleur. Cette indemnitĂ© est calculĂ©e sur la base de la durĂ©e restante du prĂ©avis, et vous pouvez en dĂ©duire le salaire garanti que vous avez dĂ©jĂ  versĂ© si :

- le collaborateur a Ă©tĂ© licenciĂ© avec un dĂ©lai de prĂ©avis ;

LIBERFORM.BE 39 POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR
40 LIBERFORM.BE POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

- le collaborateur est tombĂ© en incapacitĂ© de travail aprĂšs la notification de ce prĂ©avis ; - et vous rompez dĂ©finitivement le contrat pendant l’incapacitĂ© de travail.

Votre collaborateur et vous pouvez bien entendu aussi vous mettre d’accord sur les modalitĂ©s de dĂ©part. Dans ce cas, vous pouvez, d’un commun accord, librement et Ă  tout moment, mettre fin au contrat de travail. Vous ne devez alors respecter aucune formalitĂ©. Afin d’éviter de tout diffĂ©rend ultĂ©rieur, il est nĂ©anmoins judicieux de prĂ©ciser par Ă©crit qu’il s’agit d’une rupture du contrat de travail d’un commun accord et d’en prĂ©ciser les conditions (indemnitĂ© ou non).

8.2.5 Licenciement pour motif grave

En tant qu’employeur, vous pouvez mettre immĂ©diatement fin Ă  une relation de travail, sans dĂ©lai de prĂ©avis ni indemnitĂ© de licenciement, s’il existe un motif grave qui justifie une telle mesure. C’est ce qu’on appelle aussi le licenciement immĂ©diat ou sans prĂ©avis. Un collaborateur peut Ă©galement prĂ©senter sa dĂ©mission pour motif grave (article 35 de la loi du 3 juillet 1978 relative aux contrats de travail), c’est-Ă -dire en cas de «  faute grave qui rend immĂ©diatement et dĂ©finitivement impossible toute collaboration professionnelle entre l’employeur et le travailleur ».

Un motif grave est une faute grave qui rend immĂ©diatement et dĂ©finitivement impossible la poursuite de la collaboration professionnelle entre vous et votre collaborateur. Il peut s’agir d’un vol, d’un dĂ©tournement, de violences, d’insultes graves, d’une violation de secrets d’affaires, du refus de travailler sans raison valable...

Outre les exemples mentionnĂ©s ci-dessus, des fautes persistantes peuvent Ă©galement entraĂźner le licenciement. Vous pouvez envisager d’invoquer un motif grave lorsqu’au cours d’une pĂ©riode dĂ©terminĂ©e, votre collaborateur commet un certain nombre d’erreurs, tient un discours ou commet des actes inappropriĂ©s, etc. Il est important de vous constituer un dossier permettant de dĂ©montrer ces fautes et de prouver que vous en avez informĂ© le collaborateur. Il est prĂ©fĂ©rable de lui envoyer une mise en demeure en temps voulu et d’inclure dans le dossier les comptes rendus de vos Ă©changes. Il arrive souvent que l’employeur qui souhaite invoquer le licenciement pour motif grave en raison de fautes persistantes ne soit pas en mesure de dĂ©montrer que le collaborateur en a suffisamment Ă©tĂ© informĂ© et qu’il a eu suffisamment d’occasions d’y remĂ©dier. Un dossier solide permet d’éviter une telle situation.

Lorsque vous licenciez immédiatement un collaborateur, vous devez suivre une procédure stricte :

- Vous devez rĂ©silier le contrat de travail par Ă©crit dans un dĂ©lai de trois jours ouvrables Ă  compter du jour suivant celui oĂč vous avez constatĂ© les faits ;

- Vous devez informer le collaborateur des faits que vous lui reprochez dans un dĂ©lai de trois jours ouvrables Ă  compter du jour suivant la rupture du contrat ;

- La motivation du licenciement pour un motif urgent doit se faire par écrit. La lettre recommandée est la voie la plus couramment choisie.

Vous pouvez Ă©galement envoyer une lettre ordinaire au collaborateur et lui en faire signer une copie pour rĂ©ception. Ou encore lui faire parvenir la motivation du licenciement par l’intermĂ©diaire d’un huissier de justice. Pour des raisons pratiques, vous pouvez choisir d’informer votre collaborateur de la dĂ©cision de mettre un terme au contrat de travail et des motifs graves du licenciement dans une seule lettre. Vous devez alors envoyer cette lettre dans les trois jours ouvrables suivant le jour oĂč le motif grave a Ă©tĂ© connu avec certitude.

Un collaborateur peut Ă©galement s’opposer Ă  son licenciement pour motif grave et le contester immĂ©diatement devant le tribunal. Il est probable qu’il commence par vous notifier son dĂ©saccord avec les motifs du licenciement par lettre recommandĂ©e et vous rĂ©clame une indemnitĂ© de licenciement.

Un contrat de travail peut se rompre de différentes maniÚres :

- Avec une indemnité de préavis ou un délai de préavis ;

- D’un commun accord ;

- Le problĂšme en cas de licenciement manifestement dĂ©raisonnable ;

- Le licenciement d’un travailleur absent de longue durĂ©e ;

- Le congé pour motif grave.

Mais il n’y est pas obligĂ© et peut directement saisir le tribunal. Le juge Ă©valuera alors si la raison invoquĂ©e est suffisante et justifie le licenciement pour motif grave. Le paiement de l’indemnitĂ© de rupture est la seule et unique sanction imposable. Aucune indemnisation pour licenciement manifestement dĂ©raisonnable n’est due en cas de licenciement pour faute grave.

8.3 RECLASSEMENT PROFESSIONNEL

Le reclassement professionnel – ou outplacement – est un terme qui regroupe un ensemble de services et de formations. Son objectif : aider votre collaborateur licenciĂ© Ă  trouver rapidement un nouvel emploi. Dans certains cas, vous ĂȘtes alors obligĂ©, en tant qu’employeur, de le proposer Ă  vos travailleurs.

LIBERFORM.BE 41 POLITIQUE DU PERSONNEL DE
A
PROFESSION LIBERALE
EMPLOYEUR

Quand ĂȘtes-vous obligĂ© de proposer un reclassement professionnel ?

- Si le dĂ©lai de prĂ©avis lĂ©gal est d’au moins 30 semaines ;

- Si, au moment du licenciement, le travailleur est ĂągĂ© de 45 ans ou plus et a Ă©tĂ© occupĂ© de façon ininterrompue pendant au moins un an ;

- Si une procédure de gestion active des restructurations a été mise en place.

Si le licenciement s’inscrit dans l’un de ces cas de figure, vous devez, en tant qu’employeur, fournir 60 heures de reclassement professionnel, qui seront imputĂ©es sur le congĂ© de sollicitation rĂ©munĂ©rĂ©. En cas de licenciement avec indemnitĂ© de prĂ©avis, le reclassement professionnel doit correspondre Ă  la valeur d’1/12e de la rĂ©munĂ©ration annuelle brute de l’annĂ©e civile prĂ©cĂ©dant le licenciement. La procĂ©dure de reclassement professionnel se dĂ©roule en 4 Ă©tapes :

- Étape 1 : Offre de reclassement professionnel : en tant qu’employeur, vous devez faire une offre par lettre recommandĂ©e dans un dĂ©lai de 15 jours.

- Étape 2 : Acceptation ou refus de l’offre : le travailleur doit accepter ou refuser l’offre par Ă©crit. S’il la refuse sans justification, vous ne devrez plus respecter cette obligation.

- Étape 3 : ExĂ©cution du programme de reclassement professionnel : le travailleur suit 60 heures d’accompagnement, en groupe ou individuellement.

- Étape 4 : DĂ©marrage ou reprise Ă©ventuelle du programme de reclassement professionnel Si le travailleur vous a remis un contre-prĂ©avis ou vous a averti qu’il a trouvĂ© un emploi chez un autre employeur, il peut poursuivre le programme de reclassement professionnel s’il perd cet emploi dans les 3 mois.

Si cette obligation n’est pas respectĂ©e, le travailleur doit demander lui-mĂȘme Ă  bĂ©nĂ©ficier d’une procĂ©dure de reclassement professionnel, et l’ONEM rĂ©clamera Ă  l’employeur une contribution Ă  titre d’indemnisation.

Un travailleur qui refuse de collaborer ou de prendre part Ă  une procĂ©dure de reclassement professionnel organisĂ©e par l’employeur s’expose Ă  une sanction dans le cadre de la rĂ©glementation sur le chĂŽmage. Certo est un organisme de certification pour le secteur du reclassement professionnel.

Procédure de reclassement professionnel : régime particulier

Les collaborateurs ayant un prĂ©avis de moins de trente semaines peuvent tout de mĂȘme bĂ©nĂ©ficier d’une procĂ©dure de reclassement professionnel pour autant que les conditions suivantes soient respectĂ©es :

- ne pas avoir Ă©tĂ© licenciĂ© pour motif grave ; - avoir au moins 45 ans au moment du licenciement ;

- et justifier d’au moins un an de service ininterrompu auprùs de l’employeur.

Comme pour le régime général, vous devez, dans le cadre du régime particulier de reclassement professionnel, faire une offre de reclassement professionnel dans les quinze jours calendrier suivant la rupture du contrat de travail.

8.4 OFFBOARDING – SE QUITTER SUR UNE NOTE POSITIVE

En cas de dĂ©part, il est important de ne pas nĂ©gliger l’offboarding. Vous veillerez ainsi Ă  ce que le travailleur quitte l’entreprise dans de bonnes conditions. En cas de rupture du contrat de travail, un entretien de sortie peut vous permettre d’obtenir de prĂ©cieuses informations, car les collaborateurs ont alors souvent la possibilitĂ© ou le courage de s’exprimer plus librement. De plus, il n’est impossible que vous soyez amenĂ© Ă  travailler Ă  nouveau ensemble plus tard. Les anciens collaborateurs peuvent Ă©galement ĂȘtre des ambassadeurs importants pour l’entreprise et sont souvent considĂ©rĂ©s comme des sources d’informations fiables capables de fournir aux personnes intĂ©ressĂ©es des renseignements sur la culture et l’ambiance de l’organisation qu’ils ont quittĂ©e.

Le reclassement professionnel peut aider vos collaborateurs à retrouver un travail le plus rapidement possible. Un avantage pour eux, mais aussi pour la société et pour votre employer branding.

8.5 RECRUTEMENT

REVOIR !

Lorsqu’ils cherchent des solutions aux pĂ©nuries de maind’Ɠuvre, les responsables RH et les employeurs doivent faire preuve de crĂ©ativitĂ©. Recruter d’anciens collaborateurs peut ĂȘtre une excellente idĂ©e. Ils connaissent en effet dĂ©jĂ  l’entreprise et pourraient mĂȘme avoir un peu l’impression de revenir chez eux. Ils ne mettront donc pas longtemps Ă  s’intĂ©grer et Ă  commencer le travail. De plus, ils pourront partager l’expĂ©rience qu’ils viennent d’acquĂ©rir dans un autre environnement de travail et faire souffler un vent nouveau sur votre organisation. Bref, tout le monde y gagne, aussi bien l’employeur que le travailleur avec qui il renoue une collaboration. C’est ce qu’on appelle dans le jargon un « recrutement boomerang ».

Ne sous-estimez pas l’intĂ©rĂȘt et l’impact d’un entretien de sortie. Cette entrevue peut vous aider lors de vos prochaines embauches, vous donne la possibilitĂ© d’apprendre de vos « erreurs » Ă©ventuelles ou vous permet d’apprendre Ă  reconnaĂźtre les certains signaux. Le recrutement boomerang n’a aujourd’hui plus rien d’exceptionnel.

42 LIBERFORM.BE POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR
BOOMERANG – CONTENT DE VOUS

Passer du statut de titulaire de profession libĂ©rale Ă  celui d’employeur n’est pas un changement anodin.

Engager du personnel nécessite en effet un travail considérable. Nous vous conseillons de contacter un secrétariat social pour vous faire accompagner dans cette démarche.

Dans cette brochure, nous avons essayé de vous proposer des pistes de réflexion pour votre politique du personnel. Non seulement lorsque vous devez encore vous lancer, mais aussi lorsque vous employez déjà du personnel.

Si votre entreprise investit dans ses collaborateurs, ils en deviendront automatiquement les ambassadeurs. Ils seront en effet heureux et le feront comprendre à tout le monde. Cela améliorera votre employer branding, mais vos clients le sentiront également lors de leurs contacts avec votre personnel.

Bien entendu, l’ambiance qui rĂšgne dans une entreprise ne dĂ©pend pas uniquement de l’employeur, les collaborateurs en sont en grande partie responsables. Ils sont maĂźtres de leur carriĂšre et savent mieux que quiconque ce qui les rend heureux. Tout consiste Ă  tenir compte de ce qui est le mieux pour eux et pour l’entreprise. Il n’est pas facile de trouver un juste Ă©quilibre entre les intĂ©rĂȘts de chacun, mais un dialogue entre le travailleur et l’employeur facilite considĂ©rablement les choses.

À cette fin, nous avons Ă©numĂ©rĂ© les aspects les plus importants d’une politique du personnel. Si une culture oĂč chacun se sent bien et est capable d’exploiter au maximum ses

compĂ©tences, si une communication entre les collaborateurs et entre l’employeur et son personnel et si des formations permettent de mettre les talents Ă  profit de maniĂšre optimale, il est Ă©galement souhaitable de pouvoir mener un dialogue ouvert lorsqu’un travailleur quitte l’entreprise.

Nous espĂ©rons que cette brochure vous aura inspirĂ© et qu’elle vous aidera dans la gestion quotidienne de votre entreprise.

Si vous avez des questions ou remarques, n’hĂ©sitez pas Ă  nous contacter. Info@liberform.be

LIBERFORM.BE 43 POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR
.09 EN
RÉSUMÉ

Ces grandes lignes issues de la politique de non-discrimination s’appliquent aux entreprises relevant du secteur des professions libĂ©rales (CP 336). Elles ont pour objectif d’édicter les clauses nĂ©cessaires en vue de combattre la discrimination dans le fonctionnement de ces entreprises. Elles ne visent pas Ă  dĂ©terminer les modalitĂ©s selon lesquelles les entreprises peuvent implĂ©menter cette politique, mais fournissent des conseils et outils susceptibles d’ĂȘtre des sources d’inspiration.

1.

Tous les travailleurs et les employeurs du secteur des professions libĂ©rales relevant de la CP 336 doivent en permanence se traiter mutuellement et traiter les autres de maniĂšre Ă©galitaire et avec le respect qui s’impose, et ce indĂ©pendamment de leur sexe, de leur nationalitĂ©, de leur prĂ©tendue race, de leur couleur de peau, de leur ascendance, de leur origine nationale ou ethnique, de leur Ăąge, de leur orientation sexuelle, de leur Ă©tat civil, de leur naissance, de leur fortune, de leur religion ou conviction philosophique, de leur conviction politique, de leur langue, de leur Ă©tat de santĂ© actuel ou futur, d’un handicap, d’une caractĂ©ristique physique ou gĂ©nĂ©tique, ainsi que de leur origine sociale.

On refuse donc d’admettre toute forme de discrimination, interne comme externe.

2. Les efforts nécessaires sont consentis pour offrir à chacun une neutralité et une égalité des chances dans le cadre du recrutement.

3.

Il faut veiller Ă  une bonne politique d’accueil qui soit accueillante pour les nouveaux collaborateurs et accorde de l’attention Ă  un langage clair et Ă  la diversitĂ©.

4.

Il faut instaurer une bonne politique de formation et une politique d’évolution claire et transparente qui tienne compte de la diversitĂ© et soit ouverte Ă  tous les collaborateurs, indĂ©pendamment de leur Ăąge, sexe...

5.

L’employeur a une responsabilitĂ© de veiller au respect du principe gĂ©nĂ©ral de la non-discrimination et de le faire respecter. L’entreprise entreprend par ailleurs des dĂ©marches actives pour mettre fin Ă  la discrimination.

6.

L’employeur ou les membres du personnel chargĂ©s du recrutement et de la sĂ©lection s’engagent Ă  prendre les mesures qui s’imposent en vue de communiquer les clauses de ce code de non-discrimination Ă  l’ensemble des collaborateurs, en ce compris sa mise Ă  disposition.

7. Des amĂ©nagements raisonnables sont prĂ©vus pour les personnes handicapĂ©es dans le cadre du recrutement et de la sĂ©lection, ainsi que de l’accomplissement du travail.

.10 ANNEXE
44 LIBERFORM.BE POLITIQUE
DU PERSONNEL DE TITULAIRE DE PROFESSION LIBÉRALE À EMPLOYEUR

.11 SOURCES

â€ș Acerta – « 10 % de contrats Ă  durĂ©e indĂ©terminĂ©e rompus de plus en 2018 » – 1er mars 2019

â€ș Acerta acerta.be/fr/blog/employeurs/votre-ancien-collaborateurpourrait-revenir

â€ș Acerta acerta.be/nl/blog/werkgevers/hoe-je-talent-houdt-entevreden-houdt

â€ș acerta.be/fr/employeurs/themes-et-dossiers/bien-etre-et-prevention/ service-interne-pour-la-prevention-et-la-protection-au-travail-sippt

â€ș antenno.com/kennis-en-inspiratie/employer-branding-hoe-ver-sta/

â€ș Arbeidsrecht toegepast – Dirk Heylen et Ivo Verreyt ; Intersentia 2018

â€ș autoriteprotectiondonnees.be

â€ș aviq.be/familles/

â€ș aviq.be/fichiers/Lexique-AVIQ.pdf

â€ș aviq.be/handicap.html

â€ș aviq.be/handicap/documentation/publications/index.html

â€ș belgium.be/fr/emploi/sante_et_bien-etre/prevention

â€ș belgium.be/fr/formation/enseignement/apprentissage

â€ș besafe.be/fr/themes-de-securite/camera

â€ș blog.actiris.be/nl/werkgevers/hoe-diversiteit-op-de-werkvloertot-betere-prestaties-leidt?utm_content=83191917&utm_ medium=social&utm_source=twitter&hss_channel=tw-478458558

â€ș bloovi.be/artikels/marketing/2018/3-fundamentele-problemen-metemployer-branding-en-zo-pak-je-ze-aan

â€ș « Burn-out » – Luc Swinnen

â€ș cnt-nar.be/CCT-COORD/cct-081.pdf autoriteprotectiondonnees.be/ surveillance-electronique-internet-email

â€ș De succesformule voor een optimale onboarding expierence – Speakap Ebook

â€ș Digitalisering van HR binnen Belgische KMO’s (Rapport 2019) - Officient

â€ș Discriminatie op grond van ras en etnische afstamming- Sina Van den Bogaert 2019 Intersentia

â€ș Douglas Merill on hiring and developing good employees – YouTube

â€ș Het belang van welzijn voor meer productiviteit – Bright Link 2019 Peter Lily

â€ș « Iedereen baas: over samenwerken met 4 generaties » – Saskia Van Uffelen (2014)

â€ș jeminforme.be/index.php/travail/job-etudiant/resume-de-la-legislationsur-les-jobs-etudiant

â€ș jeveuxreprendre.be/

â€ș leforem.be/entreprises/aides-financieres-aviq.html

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â€ș leforem.be/particuliers/formations-forem.html

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â€ș Liantis liantis.be/fr/politique-du-personnel/remuneration/pensiontravailleur

â€ș ManpowerGroup – « Les employeurs prĂ©voient d’augmenter ou de maintenir leurs effectifs sous l’effet de la digitalisation » – maart 2019

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â€ș Neutrale vacatureberichten: infofiche: “meer werkzoekenden uit kansengroepen bereiken” – Service Politique de diversitĂ© AutoritĂ© flamande 04/18

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â€ș oecd.org/skills/nationalskillsstrategies/OECD-Skills-Strategy-FlandersExecutive-Summary-Dutch.pdf

â€ș Op samenwerking staat geen leeftijd – vkw beleidsnota

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â€ș PWC- Digitalisering en robotisering vragen om employagilityDe toekomst van de arbeidsmarkt in de zakelijke en financiĂ«le dienstverlening. DĂ©cembre 2015

â€ș randstad.be/fr/workforce360/detail/s/news/fded7a77-ce9a-4aef-a91671b2119f73ed/employer-branding:-7-conseils.

â€ș Ressources humaines et (big) data : pourquoi les responsables RH ne veulent-ils toujours rien savoir sur la mesure des rĂ©sultats ? – Partena Professionals

â€ș robertwalters.be/fr/hiring/hiring-advice/employer-branding-marketingou-rh.html

LIBERFORM.BE 45 POLITIQUE DU PERSONNEL DE PROFESSION LIBERALE A EMPLOYEUR

â€ș SD Worx sdworx.be/fr-be/blog/management-rh/diriger-en-coachantcomment-aider-vos-collaborateurs-a-evoluer

â€ș SD Worx sdworx.be/fr-be/blog/management-rh/generation-z-autravail

â€ș Service fĂ©dĂ©ral des Pensions sfpd.fgov.be/fr

â€ș Service fĂ©dĂ©ral des Pensions sfpd.fgov.be/fr/droit-a-la-pension

â€ș Six PME belges sur dix misent sur la numĂ©risation des RH pour rĂ©duire la charge administrative – SD Worx 25 mars 2019

â€ș Sociaal recht in essentie – Dirk Heylen et Ivo Verreyt ; Intersentia 2019

â€ș socialsecurity.be/citizen/fr/incapacite-de-travail-accident-de-travailet-maladies-professionnelles/accident-du-travail/salaire-garanti-endebut-d-incapacite-de-travail

â€ș socialsecurity.be/citizen/fr/incapacite-de-travail-accident-de-travailet-maladies-professionnelles/incapacite-de-travail-pour-maladie/ salaire-garanti-en-debut-d-incapacite-de-travail

â€ș socialsecurity.belgium.be/fr/decision-relative-au-statut-social-salarieou-independant

â€ș The importance of soft skills development – Oracle netsuite

â€ș Unizo adviesgids « Oog voor talent » 2019

â€ș Unizo adviespocket: aanwerven 2016

â€ș unizo.be/advies/vallen-freelancers-onder-uwarbeidsongevallenverzekering

â€ș Upgrading: werving en selectie: de juiste talenten aantrekken een kunst die u kan leren – Nancy Cantens

â€ș urbanbound.com/blog/onboarding-infographic-statistics

â€ș via.vacature.com/nl-be/tips-tricks/employer-branding/maak-deemployer-brand-waar-binnen-je-organisatie

â€ș vlaanderen.kidslife.be/nl/kinderbijslag-wordt-groeipakket

â€ș Vreemdevragen.be

â€ș wallonie.be/fr/actualites/allocations-familiales-ce-qui-change-au-1erjanvier-2020

â€ș “Wijzigende competentienoden, wijzigende vacatures? Onderzoek naar gevraagde vaardigheden in Vlaamse vacatures”. – prof Dr Ans De Vos et Dr Sara Basiaensens Antwerp Management School 18/1/2018 (Ă©tude Viona)

â€ș

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