LM magazine 190 - septembre 2023

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A RT & C ULTUR E Hauts-de-France / Belgique
N°190 / SEPTEMBRE 2023 / GRATUIT

SAISON 2023-24

Jeanne Added Mohamed El Khatib

Vincent Macaigne

Pomme Thomas & David Enhco

Christophe Honoré

Phia Ménard

Olivier Martin-Salvan

Célimène Daudet David Bobée

Patricia Petibon Alice Ripoll

Milo Rau Zaho de Sagazan

Christos Papadopoulos Adèle Charvet

Samuel Achache

Trajal Harrell

Caroline Guiela Nguyen

Juliette Albin de la Simone

Guillaume Vincent Gisèle Vienne

Quatuor Béla Agnès Limbos

Benjamin Abel Meirhaeghe …

09 71 00 5678 – www.tandem-arrasdouai.eu

NEWS - 10

Roc against the machine

Détour de piste

La chenille redémarre

Coup de pompe

La Pouponnière

SOCIÉTÉ - 12

Benjamin Rondeau

Let’s talk about self

Jérémie Peltier

La société sur un plateau

PORTFOLIO - 22

Maia Flore

Entre deux mondes

RENCONTRE

Miel de Montagne - 32

À fleur de pop

Jaume Plensa - 74

Mons et merveilles

Les Snuls - 98

Blague à part

Redouane Bougheraba - 108

Droit au but

Gérard Davet - 114

Dans les coulisses du pouvoir

ÉVÉNEMENT - 70

Biennale d’art et de culture de Mons

La fête continue

LE MOT DE LA FIN - 130

Anthimos Ntagkas

Jeux de hasard

4 magazine SOMMAIRE LM magazine 190 - septembre 2023
©
© Benjamin Rondeau
©
Maia Flore Biennale de Mons
DR
,
© Les Snuls sont très connus
CFC-Éditions
Spectacle vivant pour les nouvelles générations Scène conventionnée d'intérêt national « Arts, enfance, jeunesse » legrandbleu.com 03 20 09 88 44 36 avenue Marx Dormoy - Lille

MUSIQUE - 32

Miel de Montagne, La Pavane, La Nuit du BAL, Squid, Puma Blue, Daisy the Great, Arlo Parks, Dream Nation, Raismes

Fest, Lys Festival, Nation of Language, Caetano Veloso, The Hives, Benjamin

Clementine, Elvis Costello, Holly

Johnson, Dexys, Public Image Limited, H JeuneCrack, Coline Rio, Lucie Antunes

CHRONIQUES - 58

DISQUES : Róisín Murphy, Teenage

Fanclub, Arno, Romy, Bebel Gilberto

LIVRES : Sylvain Prudhomme, Sylvain Dufraisse, Maria Pourchet, Nina Allan, Matthieu Orléan

ÉCRANS : Le Gang des bois du temple, Infiltrée, Les Feuilles mortes, Déserts

EXPOSITION - 70

Biennale d’art et de culture de Mons, Jaume Plensa, Close Enough, Jacquie Maria Wessels, Étienne Nasreddine

Dinet et l’Algérie, Laurence Dervaux, Mari en Syrie, Panorama 25, Agenda

THÉÂTRE & DANSE - 98

Les Snuls, Laura Felpin, Italie-Brésil 3 à 2, Redouane Bougheraba, " Un président ne devrait pas dire ça... ", Via Injabulo, The Dancing Public, Les Gros patinent bien, Vivantes, Mlle Clairon, la paradoxale, Agenda

6 SOMMAIRE LM magazine 190 - septembre 2023 selection
Miel de montagne © Juliette Valero Un Président… © Eliot Blondet / Abacapress Redouane Bougheraba © Bennis Jaume Plensa © Be Culture
Illustration © 3TTMAN
FÊTES · ART URBAIN · EXPÉRIENCES IMMERSIVES · DANSE · EXPOSITIONS · THÉÂTRE · MUSIQUE 14.09 > 06.10 .2023
BIENNALE D’ART ET DE CULTURE DE MONS

Direction de la publication

Rédaction en chef

Nicolas Pattou nicolas.pattou@lastrolab.com

Rédaction

Julien Damien redaction@lm-magazine.com

Simon Prouvost info@lm-magazine.com

Publicité pub@lm-magazine.com

LM magazine – France & Belgique

28 rue François de Badts

59110 LA MADELEINE - Ftél : +33 (0)3 62 64 80 09

Direction artistique & graphisme

Cécile Fauré cecile.faure@lastrolab.com

Couverture

L’Enchantement va de soi Maia Flore - Agence VU’ maiaflore.com

@maiaflore

Administration

Laurent Desplat laurent.desplat@lastrolab.com

Réseaux sociaux

Sophie Desplat

Impression

Tanghe Printing (Comines)

Diffusion C*RED (France / Belgique) ; BHS.MEDIA (Bruxelles / Hainaut)

Ont collaboré à ce n° : Fatma Alilate, Thibaut Allemand, Rémi Boiteux, Marine Durand, Maia Flore, Grégory Marouzé, Raphaël Nieuwjaer et plus si affinités.

LM magazine France & Belgique est édité par la Sarl L’astrolab* - info@lastrolab.com

L’astrolab* Sarl au capital de 5 000 euros - RCS Lille 538 422 973 Dépôt légal à parution - ISSN : en cours

L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales.

LM magazine est imprimé sur du papier certifié PEFC. Cette certification assure la chaîne de traçabilité de l’origine du papier et garantit qu'il provient de forêts gérées durablement. Ne pas jeter sur la voie publique.

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MAGAZINE
Scannez-moi
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www.institut-photo.com Graphisme : Sébastien Lordez / Photos © DR Lille Église Sainte-Marie-Madeleine

La chenille redémarre

Pose les deux pieds en canard, c'est la chenille qui se prépare... Et pas n'importe laquelle : la plus longue du monde ! Pour cela, il faudra être plus de 3 940, soit le record établi en juin à Rouen. Ce très sérieux événement se tiendra durant la braderie de Lille, sous la supervision de Vincent Piguet, fondateur de la Chenille School Academy, et en présence d'huissiers (mais sans la Bande à Basile). En voiture les voyageurs ! Lille, 02.09, Esplanade du Champ de Mars, 14h, braderie-de-lille.fr

Coup de pompe

Le Dulle Griet, à Gand, a beau compter parmi les meilleurs bars du monde, il n'en reste pas moins chaleureux. Pas question de montrer patte blanche pour déguster l'une des 500 bières proposées ici. Par contre il faudra enlever une de ses chaussures, qui sera suspendue dans un panier. En particulier si vous optez pour la "MAX", servie dans un verre en forme de botte, si joli que les clients ont tendance à l'embarquer. Après votre dernière gorgée, vous récupérez votre soulier ! Sinon, c'est pas le pied. dullegriet.be

La Pouponnière

Inaugurée en 1961 puis fermée en 2014, l'ancienne pouponnière de la rue des Meuniers, à Lille, a trouvé une seconde vie. Ce bâtiment iconique du quartier de Wazemmes devient un lieu de résidence artistique, proposant 7 nouveaux ateliers individuels ou collectifs à la location. Les candidatures sont ouvertes jusqu'au 30 septembre. À bon entendeur.

pouponniere.lille.fr

email : pouponniere@mairie-lille.fr

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© Dulle Griet © Ville de Lille

NUIT DES MUSÉES SPÉCIAL DANSE

Collégiale Sainte-Waudru Anciens Abattoirs Mundaneum Musée du Doudou Mons Memorial Museum Maison Losseau Théâtre Royal MUMONS Artothèque Salle
Illustration © 3TTMAN
Saint-Georges Beffroi
VISITES ORIGINALES · DANSE · ATELIERS · PERFORMANCES · ANIMATIONS POUR ENFANTS 06.10 .2023

BENJAMIN RONDEAU Let’s talk about self

Si la cantine a parfois mauvaise réputation, elle a en tout cas trouvé en Benjamin Rondeau un drôle d’ambassadeur. Durant une année, cet enseignant a photographié les plateauxrepas préparés chaque jour au restaurant scolaire de son collège, en Seine-SaintDenis. Publié en 2018, Self-ser vice, une vie de demi- pensionnaire dresse ainsi le « portrait d’un patrimoine culturel à la fois banal et monstrueux, spécifique et universel », selon l’auteur. Bonne dégustation !

Photos © Benjamin Rondeau
Germanifornia dreaming
socié t é a

Parmi les usagers de la cantine, Benjamin Rondeau se pose là.

« J’ai 30 années de pratique derrière moi », revendique ce professeur de Français, qui fréquente les réfectoires depuis qu’il est élève.

Alors, sortons la calculatrice : à raison de quatre repas par semaine et de 36 semaines par an, l’intéressé aurait avalé au cours de son existence… plus de 4 300 menus issus de la restauration scolaire !

« On peut donc dire que j’ai une connaissance empirique de la chose », s’amuse-t-il. L’expérience aurait pu en rester là, et alimenter l’élaboration d’un honnête record, mais le demi-pensionnaire professionnel a décidé de la sublimer. Durant une année, il a méthodiquement photographié, chaque jour, les plateaux-repas qui lui ont été servis à la cantine du collège Cotton du Blanc-Mesnil, où il enseigne. En résulte un ouvrage de 64 images, toutes cadrées de la même manière, immortalisant un délirant cortège d’assiettes de poisson pané, poulet-purée, omelette aux pâtes, steak haché,

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« Un plateau-repas comporte un aspect très graphique »
Gentrification

haricots verts à la sauce tomate, frites-saucisses et autres betteraves rouges, carottes râpées, yaourts… Mais pourquoi ?

Cuisine et redondance

« J'ai toujours pris des photos de façon sérielle, comme des plaques d'immatriculation, des vélos abandonnés, explique Benjamin Rondeau. Le jour de la rentrée, j'avais mon appareil et j’ai commencé à shooter mon plateau, car je lui trouvais un

aspect très graphique. Il y avait aussi un côté ludique et pop làdedans, malgré la pauvreté de l'ensemble ». Oh, ne voyez aucune ironie dans cette démarche. C’est même tout l’inverse. À bien y regarder, cette redondance de natures mortes culinaires transforme « la quantité en qualité », servant une « célébration de l'ordinaire ». Quelque part entre l’art et le documentaire, Self-service, une vie de demi-pensionnaire se déguste ainsi comme « l’archive d’un héritage commun », dixit l’auteur de cette folie visuelle, qui prend joliment le contrepied des « clichés de bouffe hyper-esthétisés

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« Une célébration de l'ordinaire »
a
Riri, Fifi, Loulou

pullulant sur les réseaux sociaux. Comme si tout pouvait devenir appétissant derrière un filtre ». En l’occurrence, la technique est ici rudimentaire. « Je constitue mon plateau en essayant de disposer les choses de manière à peu près harmonieuse, avec parfois des

tentatives de composition pour raconter de petites blagues avant de le photographier », décrit notre "cantinologue". Le tout sous une lumière brute, et toujours suivant le même cadrage. Loin de lasser, ces images répétitives d’une désarmante sincérité rendent le

banal plus alléchant. En filigrane, elles réhabilitent aussi un espace que Benjamin Rondeau considère comme « l’un des derniers bastions de l'échange humain. Je suis très attaché à ce petit bordel organisé, rythmé par le brouhaha des enfants, et où règne une certaine mixité, dit-il. Ici, chacun se retrouve sur un pied d’égalité, quelle que soit sa classe sociale. Quelque part, la cantine pérennise une vision idéale de la vie en communauté ».

À lire / Self-Service, une vie de demi-pensionnaire, de Benjamin Rondeau (Les Éditions du Motel), 92 p., 15€, leseditionsdumotel.fr

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« L’un des derniers bastions de l'échange humain »
Aguirre
17 Peur du vide Tournoi de sixte
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© Gerhard Seybert , Adobe stock

JÉRÉMIE PELTIER La société sur un plateau

Qui dit rentrée scolaire dit ? Retour à la cantine, pardi ! Synonyme de boucan et de découvertes culinaires, de premiers repas loin des parents et de transformation de cuillère en catapulte à petits pois, ce lieu est bien ancré dans nos rituels alimentaires et nos souvenirs. Et n’est pas si anodin, à bien y regarder. À l’heure du repli sur soi, cet endroit si cher à Carlos n’estil pas aussi l’un des derniers temples du fameux "vivre-ensemble" ?

Co-directeur général de la Fondation Jean-Jaurès, et auteur d’une étude très complète sur le sujet ("Le rôle des cantines dans la France de l’inflation et de l’isolement"), Jérémie Peltier partage son plateaurepas avec nous.

Pourquoi vous êtes-vous intéressé aux cantines ?

D'abord parce que c'est un sujet qui concerne énormément de monde. En France, plus de 7 millions d'enfants et d'adolescents, de la maternelle au lycée, fréquentent la cantine au moins une fois par semaine.

D’ailleurs, la première cantine scolaire du monde serait française, n’est-ce pas ?

C'est donc une sorte de laboratoire grandeur nature de la société. Et puis, à une époque qui s'habitue à la livraison à domicile ou aux fastfoods, il s'agissait aussi de voir si la cantine était considérée comme un lieu obsolète ou d'avenir.

Oui, elle date de 1884. C’est le maire de Lannion, en Bretagne, qui l’avait mise en place afin de lutter contre la pauvreté dans sa commune. Ce qui en fait un sujet très intéressant : il ne s'agit pas seulement de se nourrir, mais aussi de combattre les inégalités. La cantine recouvre dès sa création un rôle très politique, de cohésion sociale. Aujourd’hui, elle reste l’un des rares endroits où l'on peut manger au moins une fois dans la journée un repas équilibré et à moindre coût.

En France, le prix moyen d'un plateau se situe entre 3 et 6 euros. a

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socié t é
« La cantine, lieu obsolète ou d'avenir ? »
© Hannah Assouline

Est-ce aussi un modèle de plus en plus prisé par les entreprises ?

Il faudrait observer l'impact du télétravail au sein des sociétés offrant une restauration collective depuis des années, mais force est de constater que les salariés en bénéficiant en sont plutôt heureux. Parce que c'est un moment qui permet de discuter avec des collègues, de renforcer la cohésion d'une équipe… d'être ensemble, tout simplement.

Pourtant la pause du midi, selon votre étude, ne cesse de se raccourcir...

C’est vrai. Je suis frappé par le peu de temps que les gens ont pour déjeuner, à l'école comme en entreprise d’ailleurs. En semaine, 92% des Français interrogés dans notre enquête disent accorder moins de 50 minutes à la pause

méridienne, et même 36% moins de 30 minutes, alors que nous serions, soi-disant, les champions du monde du temps passé à table... En fait, on se rend compte que même ce moment n'est plus protégé par l'immédiateté, l'urgence inhérente à notre société. Cela rejoint les observations concernant le repas du soir. On vit dans un pays qui voit les minutes du dîner en famille grignotées chaque année, notamment par les écrans.

Contrairement aux idées reçues, la cantine serait aussi le lieu de la découverte et du goût... Clairement, vous le voyez auprès des parents, dont 86% considèrent que la cantine permet l’éducation au goût de leurs enfants. Ils estiment que la cantine est un lieu merveilleux pour découvrir une diversité d'aliments. Et reconnaissent aussi

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« L'apprentissage du goût et l'accès à une diversité d'aliments »
© Unsplash

qu’elle est capable d'offrir ce qu'ils n'ont pas forcément le temps de faire à la maison. En somme, ils délèguent un apprentissage culinaire.

Par contre, la qualité ne serait pas toujours au rendez-vous, en tout cas en ce qui concerne la restauration scolaire... Oui, la moitié des parents seulement indique que leurs enfants sont plutôt satisfaits de la qualité des repas. Il faut aussi reconnaître qu'on demande beaucoup à la cantine : assurer que tout le monde ait un repas équilibré, avec si possible une diversité de produits locaux,

tout cela avec une rapidité d'exécution et un prix défiant toute concurrence. Mais cela reste en effet un axe d'amélioration.

Au-delà

des questions économiques ou culinaires, la cantine recouvre aussi une dimension sociale, n'est-ce pas ?

Bien sûr, dans une société qui a tendance à se recroqueviller, de plus en plus individualiste et où l'on cultive l'entre-soi, la cantine reste un lieu privilégié d'interaction et d'altérité. C’est même l'un des rares endroits où l'on fait encore communauté. Selon notre enquête, c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles les parents envoient leurs enfants à la cantine : parce qu'elle permet aussi l'apprentissage de la vie en société, offrant des instants de brassage et de partage.

Propos recueillis par Julien Damien

À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

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« Un lieu pour lutter contre les inégalités »
© Adobe Stock
Rêvenir

MAIA FLORE

Entre deux mondes

Maia Flore serait-elle dotée de super-pouvoirs ? C'est bien possible. Dans ses images, cette Française établie à Los Angeles est capable de voler, suspendue à un nuage, des ballons ou un gros pissenlit, défiant les lois de la gravité avec une certaine légèreté. Ce n'est pas tout ! Elle peut aussi décrocher (littéralement) la Lune, se fondre dans le décor et remodeler le paysage à sa guise, entremêlant réel et imaginaire. Passée par l'école des Gobelins et le Fresnoy de Tourcoing, membre de la prestigieuse agence VU', cette artiste pluridisciplinaire se met en scène dans des situations soigneusement chorégraphiées et hautement oniriques. Elle y apparaît comme l'héroïne d'un conte de fées, un peu à la manière d'Alice au pays des merveilles. Tantôt drôles, poétiques ou métaphoriques, ses compositions s'apprécient comme des tableaux photographiques, repoussant sans cesse l'horizon des possibles. Maia Flore tombe, lévite, disparaît, se démultiplie, le visage toujours dissimulé, caché derrière un voile, un parasol replié ou tout simplement ses cheveux – qui servent à l'occasion de tapis d'escalier. Qu'on ne s'y trompe pas, ces œuvres n'ont pas grand-chose à voir avec une série d'autoportraits. « Ce qui m’intéresse, c’est expérimenter et appréhender ma place dans l’espace », dit-elle. Quitte à fusionner avec son environnement, au fil des jeux avec les lignes, couleurs et formes qui l'entourent. « Je crée une intimité visuelle avec les paysages en trouvant dans la nature le lien avec les reliefs du corps humain ». Une belle définition de l'harmonie, n'est-ce pas ? Julien Damien

23 portfol i o
visiter
À lire / L'interview de Maia Flore sur lm-magazine.com
À
/ maiaflore.com // c @maiaflore
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Danse endroit
25 Jardin jaune
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Sleep Elevations
VI
27
28 Home
29 Stairs

Louise Attaque

mer. 06 sept. |

Le Zénith - Lille COMPLET

Odezenne

lun. 11 sept. |

mar. 12 sept. |

Le Grand Mix - Tourcoing

Le Grand Mix - Tourcoing COMPLET

Drag Race France Live

Saison 2 mar. 19 sept. |

Th. Sébastopol - Lille COMPLET mar. 20 sept. |

Niska

Th. Sébastopol - Lille

20 & 21 sept. |

DER. PLACES

Piano Cinéma

ven. 29 sept. |

Le Zénith Club - Amiens

Le Splendid - Lille COMPLET ven. 22 sept. |

Thé. Louis Pasteur - Lille

Paloma au PluriElles

sam. 30 sept. |

Joé Dwèt Filè ven. 29 sept. |

Flavien Berger dim. 01 oct. |

GiedRé dim. 01 oct. |

Le Splendid - Lille

Th. Louis Pasteur - Lille DER. PLACES mar. 27 fév. |

Le Splendid - Lille

L’Aéronef - Lille

Théâtre Louis Pasteur - Lille

Caroline Estremo jeu. 05 oct. |

Le Splendid - Lille

Industrial Night #2

Combichrist + Megaherz + Guest ven. 06 oct. |

The Black Lab - Wasquehal

Imany - Voodoo Cello mar. 10 oct. |

Théâtre Sébastopol - Lille

Monsieur Poulpe mar. 10 oct. |

Le Splendid - Lille mer. 11 oct. |

Palais des Congrès - Le Touquet

Le Kursaal - Dunkerque mar. 31 oct. |

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RÉSA:

Lord of the Lost

mer. 11 oct. | The Black Lab - Wasquehal

Shaka Ponk

jeu. 12 oct. | Le Zénith - Amiens DER. PLACES

13 & 14 oct. | Le Zénith - Lille COMPLET

jeu. 21 mars | Sceneo - Longuenesse DER. PLACES

Aymeric Lompret ven. 13 oct. | Le Kursaal - Dunkerque

Luidji ven. 13 oct. | La Condition Publique - Roubaix COMPLET

MPL sam. 14 oct. | Le Splendid - Lille

Kaamelott - 1er volet

ciné concert

dim. 15 oct. | Le Zénith - Lille DER. PLACES

Jonathan Lambert dim. 15 oct. | Théâtre Louis Pasteur - Lille

Skip The Use jeu. 19 oct. | Le Zénith - Lille

Rise of the Northstar ven. 20 oct. | Le Splendid - Lille

Leto sam. 21 oct. | Le Zénith Club - Amiens dim. 22 oct. | L‘Aéronef- Lille

Werenoi sam. 21 oct. | Le Splendid - Lille COMPLET

La Zarra

dim. 22 oct. | Mégacité - Amiens

Nneka jeu. 26 oct. | The Black Lab - Wasquehal

agauchedelalune.tickandyou.com

et dans les points de vente officiels habituels graphisme : marceau truffaut - hypothèse.studio

TIF ven. 27 oct. | Slalom - Lille

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© Juliette Valero

MIEL DE MONTAGNE À fleur de pop

« Pourquoi pas vivre tout nu ? », se demandait Miel de Montagne en 2018, dans un petit chef-d’œuvre de pop sucrée, faussement nonchalante et diablement efficace. Depuis, Milan Kanche (pour l’état civil) a largement confirmé son talent de songwriter avec des ballades saupoudrées de house, toujours enrobées de second degré mais plus mélancoliques et profondes, comme en témoigne Tout autour de nous , son dernier album. De ses premiers pas de clubber jusqu'aux cascades sur matelas gonflable, il nous livre quelques confidences, avant une tournée qui passe par Lille et la Chapelle d'Armentières.

Comment votre passion pour la musique est-elle née ?

J’ai très vite eu accès à des instruments à la maison, avec mon père (ndlr : l'auteur, compositeur et interprète Marcel Kanche). Pour l’anecdote, j’ai commencé à prendre des cours de batterie à l’âge de six ans, après avoir été impressionné par l'un de ses concerts.

Avant Miel de Montagne vous étiez DJ, n'est-ce pas ?

J’ai effectivement été DJ durant quatre ans. Je tournais dans quelques clubs et, sur la fin, ça marchait même plutôt bien.

Comment vous êtes-vous dirigé vers la pop ensuite?

Je ne vais pas mentir, j’étais ruiné et

je suis retourné chez mes parents, à la campagne, pour me refaire. Jouer à 4h du mat' dans des clubs ne collait plus du tout à mes envies. Ce retour au vert, quelques rencontres, notamment Jacques et une furieuse envie de changement m’ont aidé à lancer Miel de Montagne.

Pourquoi ce nom d’ailleurs ?

J’étais bien malade à Paris et mon oncle, qui produisait du miel à l’époque, m’en avait envoyé. Quand il a fallu baptiser le projet, j’ai proposé ça et le label a adoré.

Maintenant les gens m’appellent

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a
m usi q u e
« Maintenant, les gens m'appellent Miel... »

"Miel", je trouve ça cool (rires). J'ai ensuite créé mon logo, j’en voulais un comme tous les groupes de légende, alors j’ai dessiné Mielo. Ce nom renforce aussi le second degré, n'est-ce pas ?

En effet, il y a un petit côté provoc, comme si tout ça n'était pas sérieux. Mais grâce à ce nom j’ai plein d’idées, pour mes visuels notamment. Ça me permet d’éviter de publier des photos de ma tronche pour la promo !

Pouvez-vous aussi nous parler de votre collaboration avec Philippe Katerine sur le morceau

C’est dur ? Vous y faites part du regard des autres…

Oui, j’en avais marre de faire semblant en société. J’ai voulu creuser ce thème dans une chanson, et qui de mieux pour m’accompagner que le maître du "être soi-même", Philippe Katerine ?

Comment définiriez vous votre style ?

C'est de la pop electro en français, et avant tout un appel au soleil et à l’été. J’adore danser, donc cette énergie déteint sur mes compositions, avec une pointe de mélancolie.

Votre deuxième album, Tout autour de nous, semble en effet plus intimiste...

Oui, parce que je me pose davantage de questions. Je voulais produire un album plus assumé en termes de chant, composer des morceaux plus lents. Nous étions en plein Covid à ce moment-là, j’avais donc le temps de contempler la nature. Mais aujourd’hui, j’ai envie de sortir des titres qui tapent.

À

quoi ressemble un concert de Miel de Montagne?

C’est une grosse fête ! À chaque fois que je monte sur scène j’ai envie de plonger dans le public. En tout cas, je fais de la musique en pensant surtout au live.

Il paraît aussi que vous jetez pas mal de choses dans le public.

Qu’allez-vous balancer cette fois ?

Je ne sais pas… mon slip peutêtre ( rires ). C’est toujours un peu aléatoire, je laisse une place à l’improvisation. La dernière fois par exemple, j’ai testé le solo de guitare sur un matelas gonflable, porté par la foule. Les photos étaient superbes, mais le riff de gratte beaucoup moins !

Propos recueillis par Simon Prouvost

La Nuit du Bal : Lille, 22.09, Le Zénith, 20h 36/34€ , bierealille.com (voir p.38)

Festival La Pavane : La Chapelle d’Armentières, 17.09, Cité Ramery, 12h

1 jour : 20/18€ • 2 jours : 35/30€ (grat. -12 ans)

lapavane-festival.fr (voir p. 36)

À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

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« J’ai toujours envie de plonger dans le public »

La Pavane

Connaissiez-vous la Marmite mobile ? Créé il y a pile dix ans, ce camion bleu s’est construit une belle réputation dans les Hauts-deFrance. Il a même fait des petits, pour laisser place à quatre food trucks et un Labo gourmand. Alors, quoi de mieux qu’un festival culinaire et musical pour célébrer son anniversaire ? Durant un week-end, une dizaine de food trucks investit la Chapelle d’Armentières, tandis que deux scènes accueillent un programme tout aussi alléchant. Outre Miel de Montagne, on se languit de la pop solaire de Charlotte Fever. On fera aussi la bringue avec... la Bringue. De Cerrone à The Blaze, ce groupe reprend des tubes taillés pour le dancefloor avec des instruments à cordes et à vent (soubassophone, trompette…). Pour une rentrée en fanfare ? Oui, c’est ça. J.D.

La Chapelle d’Armentières, 16 & 17.09 Cité Ramery, 12h, 1 j. : 20/18€ • 2 j. : 35/30€ (gratuit -12 ans), lapavane-festival.fr

Sélection / 16.09 : You Man, Cimaï & Komi, DJ Masterbafunk, The North Project, Marko de la Rocca, Faraï, Tonique & Man // 17.09 : Miel de Montagne, Charlotte Fever, Clair, La Bringue

La Nuit du BAL

On n’a pas encore trouvé mieux que Bière à Lille pour adoucir l’amertume de la rentrée. Durant une semaine, ce festival convie une centaine de brasseurs des quatre coins de l’Hexagone, voire du monde. La Nuit du BAL fait encore monter la pression, avec une soirée 100% electro française. Derrière les platines, on retrouve ce bon vieux Martin Solveig. L’icône de la french touch étrenne Back to Life, un album bourré de tubes dont il a le secret – house solaire, mélodies imparables... Dans son sillage, on découvre aussi une scène emballante, emmenée par Upsilone et Victor Flash, figures de proue du nouveau label Club Azur (jetez donc une oreille à Dancing in the Dark), et bien sûr l’inénarrable Miel de Montagne – pour une affiche qui a de la gueuze.

Lille, 22.09, Zénith, 20h, 36/34€, bierealille.com (+ Bière à Lille, 17 > 24.09, Lille Grand Palais)

Sélection / Martin Solveig, Miel de Montagne, Upsilone, Victor Flash

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Charlotte Fever © Emma Birski Martin Solveig © DR

HAMZA 19.09 L’Aéronef / Lille COMPLET

VACRA 23.09 Le Splendid / Lille

MAXIME LE FORESTIER 07.10 Le Touquet

POMME 19.10 Théâtre Sébastopol / Lille

ROMAN FRAYSSINET 27.10 Le Touquet

LAURA FELPIN 03.11 Le Zéphyr / Hem

NOVEMBER ULTRA 08.11 Théâtre Sébastopol / Lille

LOMEPAL 07 & 08.11 Zénith / Lille

SAEZ 21.11 Zénith / Lille

ARCHIVE 23.11 L’Aéronef / Lille

RENAUD 01.12 Palais des Congrès / Le Touquet COMPLET

MENTISSA 02.12 Théâtre Sébastopol / Lille

CLAUDIO CAPÉO 14.12 Zénith / Lille

MATMATAH 15.12 Zénith / Lille

PAUL TAYLOR 16.12 Théâtre Sébastopol / Lille

MANU PAYET 27.01 Palais des Congrès / Le Touquet

ZKR 01.02 Zénith / Lille

GRAND CORPS MALADE 16.02 Zénith / Lille

LOUANE 16.03

Palais des Congrès / Le Touquet COMPLET

HOSHI 29.03 Zénith / Lille

VINCENT DEDIENNE 13.04 Le Phénix / Valenciennes

AHMED SYLLA 25.05 Palais des Congrès / Le Touquet

E Q TUMETONNESPRODUCTIONS LICENCES : R-2021-012664 / R-2021-012665CRÉATION GRAPHIQUE L'ASTROLAB*INFO@LASTROLAB.COM AGENDA
& RÉSAS : COMPLET COMPLET COMPLET COMPLET
COMPLET

SQUID Post post-punk

On les devine, les blasés, lever un sourcil sceptique à l’évocation d’un énième groupe post-punk débarqué d’Angleterre. On les comprend. Cependant, il leur faudra réviser leur jugement, car Squid (soit "calamar") incarne peut-être ce que Brighton a produit de mieux depuis un bail. À l’origine, cinq étudiants fraîchement émoulus d’une école de jazz et décidés à se frotter à des couleurs (à peine) plus contemporaines. Nourri au krautrock de Can et Neu!, à l’art-punk de Talking Heads comme au minimalisme de Steve Reich, Squid n’est pas sans évoquer les réussites discopunk du label DFA au début du siècle (LCD Soundsystem, The Rapture…). Mais c’est Dan Carey et la maison Speedy Wunderground (Kae Tempest, Black Country, New Road, Fontaines DC…) qui raflèrent la mise en publiant les deux essais de ce quintette arty mais pas ardu, référencé mais jamais déférent. Sur les planches, nos Britanniques font parler la poudre mais savent (passé jazz oblige) s’accorder quelques libertés. De quoi transformer chaque concert en un moment forcément unique. T.A.

Bruxelles, 07.09, Ancienne Belgique, 19h, 27/26€, abconcerts.be

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© Studio UJ

LA PAVANE

16.17 SEP

MIEL DE MONTAGNE

• CHARLOTTE FEVER • CLAIR • LA BRINGUE

LA CHAPELLE D’ARMENTIÈRES

• YOU MAN • DJ MASTERBAFUNK • DJ CIMAÏ & KOMI

• DJ FARAÏ • THE NORTH PROJECT • DJ MARKO DE LA ROCCA

STREET FOOD, MUSIC & FAMILY FESTIVAL FOOD LA MARMITE MOBILE • LA CHARIOTTE

• GRAINE DE TOAST • FOREST TRAITEUR • LA ROULOTTE NORDIQUE • GIGIPANPAN • OH! CANADA FOODTRUCK Billetterie disponible sur LAPAVANE-FESTIVAL.FR

Puma Blue

À la fin des nineties, un certain Jay-Jay- Johanson tenta, avec succès, une hybridation entre le trip-hop alors en vogue et le jazz vocal. On retrouve peu ou prou la même démarche inspirée chez cet Anglais de 28 ans qui, lui, se réclame de Jeff Buckley. Posé sur des instrumentations mariant electro, jazz et guitares (parfois) shoegaze, son timbre soyeux est celui d’un crooner moderne. On retrouve ici des ambiances ouatées jadis appréciées chez Chet Baker. Ce savant mélange, qui a déjà conquis les ultra-modernes Biig Piig, Lava La Rue ou Loyle Carner, devrait assurer au Londonien un avenir radieux et un beau ciel bleu (à l’âme, forcément). T.A.

Tourcoing, 10.09, Le Grand Mix, 18h, 13/5€ (gratuit abonnés), legrandmix.com Bruxelles, 13.09, Botanique, 19h30, 20,50 > 14,50€, botanique.be

Daisy the Great

Mené par Kelley Nicole Dugan et Mina Walker, ce sextette né à Brooklyn compose une pop folk luxuriante et délicate. Le genre de chansons qui oblige à marcher (voire à danser) sur la pointe des pieds. On y cause d’émois (post) adolescents, de romances insensées, d’amours impossibles et de cœurs brisés. Des histoires vieilles comme le monde, sublimées par un sens de la mélodie certain et une interprétation intimiste et feutrée. T.A.

Lille, 11.09, L'Aéronef, 20h, 6/3€ (gratuit abonnés), aeronef.fr Anvers, 19.09, AMOR, 20h, 12/10€, deroma.be

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© Netti Hurley © Alistair Barrell
Artwork © L’astrolab*Photo © Daniela Beleva, UnsplashLicences 1-001911 / 2-001912 / 3-001913 23
NICK WATERHOUSE + THE LIMBOOS • AURÉLIE SAADA MARIE-FLORE • PATRICE • PARITÉ MON Q ANDRÉ MANOUKIAN • CHERS PARENTS TROIS CAFÉS GOURMANDS • LE SOLDAT ROSE UN CULOT MONSTRE • TRAQUEURS DE NAZIS / OLDELAF & ARNAUD JOYET • LES GOGUETTES • MAX BOUBLIL UNE IDÉE GÉNIALE • MAXIME LE FORESTIER • LOUANE MIOSSEC • THE AMY WINEHOUSE BAND • AVE CÉSAR ! ISLANDS / CAROLYN CARLSON • BENJAMIN TRANIÉ ZAZIE • AHMED SYLLA • BELLES DE NUIT • ARTIMINI THÉÂTRE MUNICIPAL DE BÉTHUNE Boulevard Victor Hugo F - 62400 Béthune Renseignements et réservations 03 21 54 97 40 - theatre-bethune.fr Billetterie : application B-Tick
BETHUNE THEA TRE
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ARLO PARKS Âme

sensible

Par la grâce d’un premier album épatant, Arlo Parks fut frappée d'un succès foudroyant, mais pas surprenant. Depuis, cette ancienne étudiante en littérature fit (presque) le tour du monde, trouva refuge sur les rayons des librairies et reprend le chemin des concerts. Pourtant, ce ne fut pas évident.

Comment passer du mal-être post-adolescent confiné dans sa chambre au statut de superstar en un clin d’œil ? Les réponses divergent. Kurt Cobain régla la question à sa façon. La business woman Billie Eilish s’en sort plutôt pas mal. Arlo Parks n’a pas totalement tenu le coup. L’an passé, sa tournée américaine fut annulée, pour cause de burn-out. Le contraire eût été étonnant, car l’œuvre intégrale de cette Londonienne de 23 ans transpire la fragilité, met les failles en valeur et le questionnement perpétuel en chansons. Ultra contemporaine, sa soul teintée de R&B a séduit une génération de vingtenaires cloîtrés chez eux et, mieux, a su s’adresser à chacun – nul besoin d’être sur les bancs de la fac pour se reconnaître dans ces morceaux. Se situant dans la tradition très britannique (pensez Ray Davies, Jarvis Cocker ou encore Aidan Moffat), l’Anglaise relate des tranches de vie avec une maestria peu commune, comme en témoigne son premier recueil de poèmes (The Magic Border, 2023). Certes, My Soft Machine, son deuxième essai, nous a (un peu) laissés sur notre faim : agréable mais trop propre, moins personnel. N’empêche, sur scène, on retrouve la grâce innée et foudroyante qui habite chacune de ses chansons. Thibaut Allemand

Bruxelles, 15.09, Ancienne Belgique, complet !, abconcerts.be

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© Alexandra Waespi
+ d’info et réservation sur coliseeroubaix.com VENDREDI 29 SEPTEMBRE 20 H Pink Martini SAMEDI 7 OCTOBRE 20 H Florent Peyre Nature Les 7 doigts de la main VEN 13 & SAM 14 OCTOBRE 20 H Goran Bregović DIMANCHE 8 OCTOBRE 18 H Asaf Avidan Ichnology MARDI 10 OCTOBRE 20 H The Opera Locos MERCREDI 18 OCTOBRE 20 H L’AÉRONEF LILLE SEPT. 23 ET PLUS !
11 Sept. DAISY THE GREAT + EN ATTENDANT ANA
15 Sept. GURRIERS + CROCODILES
16 Sept. MUTOID MAN + PSYCHONAUT
JOURNÉE EUROPÉENNE DU PATRIMOINE
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DE STAAT + guest
KEN MODE + FANGE
FAVÉ + ZÉPHIR
24 Sept. PETITE NOIR + AILI
Sept. MARA + CAKES DA KILLA
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DAVID EUGENE EDWARDS Hors Les Murs WWW.AERONEF.FR
14 Sept. DECIUS + MARTINE AU BRUIT L c en c e s -012328 / 2-012329 / 3-012330 — D e si gn e p od u its de ’ép cerie / Lill e
Lu.
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Sa.
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Me. 27 Sept.
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DREAM NATION

La science des raves

C'est un rendez-vous immanquable pour qui apprécie les basses amplifiées, les nappes de synthés hypnotiques et les sets flashés à plus de 160 BPM. Techno, acid, dubstep, trance... Ce festival met un point d'honneur à célébrer toutes les musiques électroniques. Pour fêter ses dix ans, Dream Nation quitte le Bourget pour s’installer au Parc des expositions de Paris-Nord. Au programme ? Plus de 50 artistes répartis sur trois scènes ! Évidemment, de telles agapes ne pouvaient se tenir sans Ellen Allien. Productrice, patronne de label (et marraine du NAME à Roubaix !), la Berlinoise n'en finit plus d'écrire sa légende, entre IDM raffinée et techno abrasive. Dans ce plateau très gourmand, on n'oublie pas non plus Nina Kraviz. La Sibérienne a le chic pour souffler le chaud et le froid sur le dancefloor, cultivant techno rêche et sons plus indus. Enfin, outre les fous furieux de Bagarre ou les dadaïstes de Salut c'est cool, on découvre aussi quelques étoiles montantes, tel l'Espagnol Héctor Oaks, dont les kicks incisifs plongeront sans coup férir l'audience dans une ambiance de rave. J.D.

Villepinte, 15 & 16.09, Parc des expositions de Paris Nord, 20h30 > 6h30

1 jour : 42,90€ • 2 jours : 71,90€, dreamnation.fr

Sélection / 15.09 : Ellen Allien, Nina Kraviz, Salut c'est cool présente Dimension Bonus, Bagarre, Miss K8, Cassie Raptor, Héctor Oaks … // 16.09 : Hilight Tribe, Bliss, Freedom Fighters, Sajanka, Zeds Dead, Virtual Riot, Koven, Spor...

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© Mathis Queraux

Raismes Fest

Ils n'étaient pas nombreux à miser sur le Raismes Fest lors de sa création, voilà un quart de siècle. Porté par des passionnés de hard rock, heavy metal et affiliés, le festival le plus pêchu du Valenciennois s'est depuis fait un nom, recevant quelques légendes comme Chris Slade, l’ex-batteur d’AC/DC, ou encore Glenn Hughes, le bassiste de Deep Purple. D'ailleurs cette année, parmi une horde d'invités hautement recommandables (H.E.A.T, Dizzy Mizz Lizzy) c'est l'ex-préposé aux fûts du groupe violet foncé qui débarque au château de la princesse d’Arenberg : Ian Paice ! Soit l'un des meilleurs batteurs de tous les temps, ni plus, ni moins. J.D.

Raismes, 09 & 10.09, Château de la princesse d’Arenberg, sam & dim : 11h30, 1 j. : 45€ • 2 j. : 79€ (gratuit -12 ans), raismesfest.fr

Sélection / 09.09 : H.E.A.T, Dizzy Mizz Lizzy, Eclipse, Ganafoul, Ray Wilson, The Electric Alley... // 10.09 : Ian Paice Purpendicular, Mike Tramp, Electric Mary, Robert Jon and the Wreck, Treshold, The Mercury Riots...

Lys Festival

Deuxième édition pour ce festival qui a le bon goût de prolonger l'été, à l'heure de la rentrée des classes. Outre Yannick Noah, citons la présence de Kungs. Révélé en 2016 avec le hit electro-soul This Girl, le Toulonnais devrait électrifier la Grand'Place de Comines ! Éclectique, familiale et festive, l'affiche fait aussi la part belle à une emballante scène locale, représentée par, entre autres, les Lillois de Garçonne – toujours plus dans le vent. J.D.

Comines, 09 & 10.09, Grand'Place, 16h sam : 39€ • dim : 29€ • 2 j. : 50€, lelysfestival.fr

Sélection / 09.09 : Jonas Blue, Kungs, Henri PFR, Victor Flash, Jamek Ortega…

10.09 : Yannick Noah, Garçonne, Dedhomiz, Polyphone…

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© DR
© Michel Wieczorek © John MacKay

NATION OF LANGUAGE Au nom du synth-esprit

Depuis 2020, Nation of Language arpente avec brio les arcanes de la synthpop, ou synthwave, ou new wave – appelez ça comme vous voulez. À l’occasion d’un troisième album clôturant un cycle, les trois New-Yorkais aux faux airs d’Hibernatus 80’s remontent sur les planches. Retour vers le futur antérieur.

Constance, régularité, discipline. Tels semblent être les maîtres-mots du travail de composition de Nation of Language, qui a circonscrit son travail aux années 1975 / 1989 – disons, de Neu! à Depeche Mode, en passant par Duran Duran, OMD et New Order. Et signé trois albums qui, d’après le leader à la voix de velours Ian Devaney, forment un triptyque kraftwerkien consacré aux transports : en voiture pour le premier, en train pour le second, à pied pour le dernier. Était-ce réellement pensé ainsi ? Conceptualisé à rebours ? Qu’importe, l’ensemble affiche une unité sonore qui place NOL parmi les fers de lance du renouveau synthpop.

Connexion à haut débit

Sur scène, l’outillage demeure simple : une guitare, une basse, un Moog. La solidité de chansons et le charisme du précité Devaney font le reste. Alors bien sûr, on peut pinailler, accuser le trio de Brooklyn d’un passéisme prudent, lui reprocher d’étaler la panoplie de groupes du temps jadis. En effet, quel lien entre des formations britanniques qui, dans la grisaille du thatchérisme, renouaient avec un glam passé à la moulinette post-punk, et ces trois godelureaux hyperconnectés dans une Grosse Pomme en mutation permanente ? On peut en trouver : crise économique, horizon bouché… On peut aussi voir la synthpop comme une musique "classique", qui s’enseigne et dont chacun peut s’emparer. C’est ce qu’opère Nation of Language, avec un certain talent… et un talent certain. Thibaut Allemand

Bruxelles, 22.09, Botanique, 19h30, 22,50 > 16,50€, botanique.be Tourcoing, 25.09, Le Grand Mix, 20h, 18 >10€, legrandmix.com

À écouter / Strange Disciple (PIAS, sortie le 15.09)

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CAETANO VELOSO Rouge Brésil

Voici un monument que l’on visite fréquemment mais dont on n’a jamais fait le tour. Son œuvre, riche, est de celles qui surprennent plus d’une fois. En six décennies, Caetano Veloso s’est imposé comme l’un des phares de la musique brésilienne contemporaine, à l’instar d’un Paul McCartney en Angleterre – ça tombe bien, ils ont le même âge. L’admirer sur scène est une expérience rare et, surtout, bouleversante.

La dernière fois que l’on vit Caetano Veloso sur les planches, on ne savait pas vraiment à quoi s’attendre. Un best-of innocent ? Un moment réservé aux fans ultras ? Un peu de tout cela, finalement. Il faut dire que l’on ne connaissait pas intimement l’intégralité de l’œuvre du Brésilien. En près de soixante ans de carrière et presque autant d’albums, le natif de Santo Amaro a pu explorer une multitude de genres et de couleurs pop, folk, rock, jazz, avant-garde… On pourrait aligner les étiquettes, en vain. Elles furent toutes réunies au sein d'un mouvement tropicaliste qui, au mitan des sixties, incarna la bande-son de la contre-culture brésilienne. Eh oui, tandis que les étudiants européens et américains manifestaient au son du rock et du jazz, la MPB (musique populaire brésilienne) s’en pre nait à la junte militaire qui régentait le pays. Veloso, militant de gauche, fut souvent censuré et dut s’exiler un temps à Londres. Ce complice précieux d’Os Mutantes, de Gilberto Gil, Tom Zé ou Chico Buarque incarne ainsi la mémoire d’une époque et parvient à demeurer pertinent – il suffit d’écou ter son récent Meu Coco pour s’en convaincre. Thibaut Allemand

Bruxelles, 25.09, Bozar, 20h, 109 > 65€, bozar.be

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Illustration : Louh-Ann AlexandrenneProd. ACT : Lic 3 : PLATESV-R-2022-004880 Soutenu par An 06 29 49 33 40 anolys.proprete@gmail.com INFOS & BILLETTERIE : +33 (0)3 20 76 98 76 - TOURCOING-JAZZ-FESTIVAL.COM

The Hives

À la manière d’AC/DC ou de The Fall, The Hives n’étonnent jamais mais surprennent toujours. Les Suédois, qui fêteront leurs 30 ans de carrière l’an prochain, signent régulièrement des albums ramassés et remplis d’hymnes garage punk hystériques – certains furent même produits par… Timbaland ! Mais c’est évidemment sur les planches que ces brûlots prennent tout leur sens. Il faut avoir vu, une fois dans sa vie, Howlin’ Pelle Almqvist manipuler une foule avec une jouissance communicative pour comprendre le sens du mot charisme. Alors non, ce n’est pas le plus grand groupe de rock en activité, mais le meilleur sur scène, assurément. T.A.

Bruxelles, 27.09, Ancienne Belgique, 19h, complet !, abconcerts.be

Benjamin Clementine

At Least for Now, le premier LP de Benjamin Clementine, aurait pu être le dernier. Heureusement, le Britannique n’avait pas tout dit. Placé sous quelques ombres protectrices (Nina Simone, Gil Scott-Heron), il signait récemment un troisième album éminemment personnel. Un condensé de soul tendue et nerveuse, porté par une voix plurielle, qui carambole les registres au sein d'un même titre. Une fois encore, Clementine nous cueille comme un fruit mûr. T.A.

Bruxelles, 27.09, Cirque royal, 20h, complet !

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© Bisse Bengtsson
Akatre studios

SCÈNE

2 023 LE GRAND MIX legrandmix .com

Puma Blue + Uma (gratuit abos)

Odezenne + guest

Gilla Band + guest

COMPLET

Rebel Grrrl : projection du documentaire « The Punk Singer » + Alien She dj set

Temples + guest

Whores. + Venus Twins

Nation Of Language + guest

Jay-Jay Johanson + Amour Tempête

ascendant vierge + g.

Martine Au Bruit : John Gómez + Seb Le Vinyl + Donov

Lucie Antunes + Lydsten (La Rose Des Vents - Saison Nomade)

2TH + guest

Kalika + Thérèse

Tourcoing Jazz Festival : Foehn Trio

Dekker + guest

Tourcoing Jazz Festival : Abraham Inc. feat David Krakauer, Fred Wesley & Socalled The Murder Capital + guest

Tourcoing Jazz Festival : Chloé & Vassilena Sera mova au Magic Mirrors

Nuit du Rap Français au LaM (Villeneuve d'Ascq) : Rad Cartier + Selug & Senar + Konga + Dirty Berlin

bdrmm + guest

Do Nothing + guest

Gaz Coombes + guest

Lee Fields + guest

A erwork : ATOEM

FACS + Monolithe Noir

design_les produits de l’épicerieL-R-22-4685 / L-R-22-4687 / L-R-22-4689 10/09 11 & 12/09 14/09 17/09 20/09 23/09 25/09 28/09 30/09 1er/10 05/10 06/10 07/10 10/10 12/10 13/10 16/10 14/10 18/10 18/10 20/10 21/10 24/10 27/10 29/10 31/10
Black Country, New Road + guest DE MUSIQUES ACTUELLES TOURCOING
LE GRAND MIX sep →oct

QUOI DE NEUF ?

Si vous pensez qu’un musicien a tout dit dans son premier album, passez votre chemin. Ici, on s’intéresse aux artisans qui, dix mille fois, remettent l’ouvrage sur le métier. Ces quatre noms font partie de notre décor – de celui de nos parents, parfois. Alors, chefs-d’œuvre en péril, baudruches cent fois rafistolées ou monuments incontournables ? Thibaut

Elvis Costello

Il est émouvant, ce Declan MacManus. Touchant dans sa quête éternelle de légitimité. Affublé d’un pseudo en forme de pied de nez au King, cet Anglais apparut en 1977, en pleine vague punk. Il n’en avait cure mais surfa un temps dessus, laissant quelques albums power pop inusables. S’il n’a jamais retrouvé la verve de ses premiers essais, il ne l’a jamais cherchée non plus. Lui se rêvait l’égal d’un McCartney (au bas mot), se lança dans la pop adulte et fricota avec Bill Frisell, The Roots ou les regrettés Burt Bacharach et Allen Toussaint. Ici accompagné du légendaire pianiste Steve Nieve, le presque septuagénaire offre une visite de sa discographie.

Bruxelles, 27.09, Bozar, 20h, 78 > 48€, bozar.be

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Allemand © Mark Seliger

Holly Johnson

Avouons que, de ce côté de la Manche, cet Anglais est moins célèbre que son tube Relax, mantra intime des éjaculateurs précoces. Quarante ans après la sortie de ce hit intemporel, l’ex-leader de Frankie Goes to Hollywood remonte sur scène. L’occasion de se souvenir de cette formation electropop, moins politique que Bronski Beat, certes, mais tout aussi importante dans la culture gay, et dont Johnson reprend volontiers les standards sur scène : The Power of Love, Two Tribes… Bref, Welcome to the Pleasuredome ! Bruxelles, 01.10, Ancienne Belgique, complet !

Dexys

Depuis 1978, l’histoire des Dexys Midnight Runners fut toujours affaire de réinvention au gré des lubies, passions et obsessions (northern soul, folk irlandais…) de son leader fantasque, le flamboyant Kevin Rowland. Sa carrière solo fut hélas un peu décevante et dénuée d’un tube comme l’immense Come On Eileen , sorti en 1982. Alors, après un long hiatus (19862003), la bande reformée a signé des disques pas forcément à la hauteur de ses débuts certes, mais toujours dignes. Anvers, 01.10, De Roma, 20h, 29/27€, deroma.be

Public Image Ltd

Ah, John Lydon ! Voilà un type entré dans le rock par hasard, ou presque. Une fois les Sex Pistols sabordés, ce fils d’immigrés irlandais a posé les bases du post-punk avec PiL. Quelques albums marquants, puis une carrière qui s’étiole, ponctuée par des déclarations fracassantes – notre Jojo a quand même tourné bien réac. Alors, qu’attendre d’un concert de PiL en 2023 ? De la colère surjouée, de la hargne grand-guignol, de la rage sur commande. Après tout, chacun mène sa barque comme il peut – lui n’aura jamais coulé. Gand, 04.10, De Vooruit, 19h30, 40/33€, viernulvier.gent

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© DR
© DR
© Andres Poveda

CRACK

Produit de synthèse

Un œil dans le rétro et l’avenir devant lui. Ainsi avance H JeuneCrack, symbole d’une scène rap française en perpétuelle métamorphose. Révélé en 2022 avec 3ème cycle, ce jeune Toulousain met au placard les clichés violents et sexistes collant au genre pour y apporter de la légèreté, tout en se replongeant dans les années 2000. Son dernier album, Matière première, en est le meilleur témoin, où le clubbing d'Au Max côtoie le boom-bap teinté de house de Comment ça s’passe. Une nostalgie des années MSN que le bonhomme brandit en étendard générationnel –

« J'peux faire l'ancien gros, j'geekais

sur FIFA 07 », clame-t-il de son flow

« cartoonesque » dans Vrai crack. À bien y regarder, H JeuneCrack rappelle les débuts d’un certain Orelsan, tant au niveau du style (vestimentaire et musical) que dans les textes. À l’image du Caennais, il n’est jamais avare d’humour ni d’ironie, le tout mâtiné d’une bonne dose d’ego trip. « C’est vrai il faut des sous, admettons, mais j’pointerais pas aux Assedic, j’suis pas un putain d’téton », balance-t-il dans Chambre 8344 . On valide, comme dirait l’autre. Simon Prouvost

Bruxelles, 28.09, Le Botanique 19h30, 25,50 > 19,50€, botanique.be

Tourcoing, 09.11, Le Grand Mix 20h, 18 > 10€, legrandmix.com

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JEUNE
© Sknkii
NEW !
CESTCENTRAL.BE toute la saison ↓ 25.11 23 LE THÉÂTRE LA LOUVIÈRE Juliette Chansons de là où l’œil se pose CESTCENTRAL.BE toute la saison ↓ 11.01 24 LE THÉÂTRE LA LOUVIÈRE Kery James Le poète noir Acoustique

Coline Rio

On l’avait croisée au sein d’Inüit, formation electropop nantaise qui marqua les Trans Musicales 2015. La voici en solitaire, armée d’un premier essai au titre inquiet : Ce qu'il restera de nous. Affirmation vertigineuse et universelle. Heureusement, ses chansons ne sont pas toutes aussi angoissantes. Légères et ouvragées, elles s'inscrivent dans une certaine tradition bretonne (Dominique A, Françoiz Breut) et pourraient apporter tous les suffrages à leur autrice – il lui restera au moins ça. T.A.

Dunkerque, 21.09, Les 4 Ecluses, 20h, 15/10€, 4ecluses.com Oignies, 22.09, 9-9 Bis (Les Chaufferies), 20h30, 10/7€ (gratuit abonnés), 9-9bis.com

Lucie Antunes

Bardée de diplômes (pléthore de prix de conservatoire, master du CNSMD de Lyon…), cette percussionniste fourmille d’idées et fait feu de tout bois. Batterie, cloches tubulaires, vibraphone, marimba, sifflet et chant sont mis au service de morceaux (évidemment) rythmés et volontiers répétitifs –on pense plus d’une fois aux maîtres minimalistes tels Terry Riley ou Steve Reich. Le tout avec une approche résolument hédoniste. En témoigne Carnaval, deuxième album dont le moteur tient en six lettres : transe. T.A.

Tourcoing, 05.10, Le Grand Mix, 20h, 16 > 8€, legrandmix.com

© Manon Villemonteil
©
Marine Keller

disques

Róisín Murphy

Hit Parade (Ninja Tune)

On avait quitté Róisín Murphy en 2020, sur une Róisín Machine qui revisitait le disco avec tout le sérieux, la joie et la démesure dont ce genre a besoin. Le type d’albums que Madonna devrait écouter plus souvent, pour s’en inspirer… ou arrêter les frais. Car la jeune Irlandaise, 50 ans tout rond, poursuit sa quête de la pop song parfaite avec un sixième disque aux multiples couleurs et dénué de toute faiblesse – ou presque. Enregistré à Hambourg en compagnie de DJ Koze, Hit Parade (vœu pieux ? Ironie pour celle qui les a finalement peu squattés ?) mêle dans un même mouvement une electro inspirée et des envolées soul. Róisín Murphy mélange instrumentations synthétiques et organiques avec une maestria et une inspiration forçant le respect. Trouvailles soniques et déconstructions mélodiques (Hurtz So Bad), electropop épicurienne (You Knew), post-funk dépenaillé (The House), soul moderne (CooCool, Fader), l’ex-Moloko navigue à travers les genres et les écoles pour créer un courant qui n’appartient qu’à elle. Alors, on passera rapidement sur un léger fauxpas ( Can’t Replicate et sa rythmique de fête foraine) pour retenir l'esprit et l’ambition d’une artiste qui sait constamment se renouveler. Chapeau !

Thibaut Allemand

Teenage Fanclub

Nothing Lasts Forever (PeMa / Boogie Drugstore)

Nothing Lasts Forever. Rien n’est éternel, en somme. Et pourtant, on serait tenté d’y croire, à l’écoute de ce dou -

zième album de Teenage Fanclub, en activité depuis 1989. Les Écossais avaient presque décroché la timbale avec Bandwagonesque (1991) et furent encensés par, entre autres, un certain Kurt Cobain. Les Fannies (pour les intimes) n’ont pourtant jamais connu la gloire de, au hasard, Oasis, leurs compagnons du regretté label Creation. Qu’importe, resserrés autour du tandem fondateur Norman Blake et Raymond McGinley, ces adolescents quinquagénaires perpétuent l’art d’une pop gracile. Une musique héritière des Byrds et de Big Star, où les harmonies vocales illuminent un songwriting à l’inspiration inépuisable. Éternelle, quoi. Thibaut Allemand

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Arno Les Duettes (PIAS)

Disparu en 2022, Arno laisse derrière lui 14 albums et une palanquée de classiques, entre blues rocailleux et chanson française débraillée. Connu pour sa voix cassée et son délicieux accent ostendais, le Tom Waits belge fut aussi un musicien hors pair, ouvert à tous les styles. En témoigne cette compilation de 18 duos qui s'ouvre, triste clin d'œil, sur une reprise d'Élisa entonnée avec Jane Birkin... Jamais commandées, guidées par l'instinct, ces chansons le voient frayer avec Stromae pour une version electro de Putain putain, et des interprètes aussi dissemblables que Christophe, Mireille Mathieu, Ray Davies ou... le rappeur flamand Zwangere Guy, pour une relecture de Non, je ne regrette rien ! Un cocktail bien secoué et improbable – à son image.

Julien Damien

Romy Mid Air (Young Recordings)

Après Jamie Smith et Oliver Sim, c'est au tour de Romy Madley Croft de s'émanciper de The xx et sa noirceur électronique. L'Anglaise signe ici une véritable célébration du clubbing, sans se départir d'une certaine nostalgie. Basses lourdes, orgie de synthés et de boîtes à rythmes... Romy ressuscite l'eurodance des années 2000 (Strong, Love Her), appuyant quelques clins d'œil disco (She's On My Mind). L'approche est certes kitsch mais réussie, en tout cas totalement assumée – « j'adore ces bangers pop trance qui frisent parfois le ringard », dit-elle. Produit par Fred Again et Stuart Price, ce premier album évoque par endroit Everything but the Girl voire, dans un autre registre, la force libératrice du Smalltown Boy de Bronski Beat. Oui, rien que ça !

Bebel Gilberto

João (PIAS)

En 2018, Bebel Gilberto perdit sa mère, la chanteuse Miúcha, puis son père João Gilberto, un an plus tard. Un deuil partagé par tout un pays, qui voyait partir deux grandes figures de la musique populaire brésilienne. Un peu à part dans sa discographie, ce neuvième album rend hommage aux chansons de son paternel qui l’ont influencée. On y retrouve assez peu la patte de Bebel (ce mélange entre bossa-nova et sons électroniques), mais des relectures plutôt fidèles – on remarque cependant E preciso Perdoar, paré d’atours modernes. La comparaison étant impossible et vaine, on reste simplement ému par cet hommage d’une fille à son père, dont l’œuvre riche et protéiforme devrait être explorée au moins une fois par tout un chacun. Thibaut Allemand

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Sylvain Prudhomme

L’Enfant dans le taxi (Éditions de Minuit)

Depuis qu’il a obtenu le prix Femina avec Par les routes (à notre sens, le plus beau roman de la rentrée littéraire 2019) chaque livre de Sylvain Prudhomme est attendu. Ce nouvel opus, qui met à nu le secret d’une famille d’aujourd’hui installée dans le midi, ne mérite pas moins d’attention. Dans le clan Malusci, le patriarche vient de mourir. Le jour de ses obsèques, ses enfants, petits-enfants, nièces ou gendres font bloc autour de la veuve. Mais il manque quelqu’un à l’appel, souffle un oncle dans l’oreille de Simon, le narrateur. Un fils, né au sortir de la Seconde Guerre mondiale sur les rives du lac de Constance, en Allemagne. Ne reste qu’à tirer le fil de la pelote, qui se fait « mèche d’une bombe » une fois dans les mains du quadragénaire curieux… L’auteur est chez lui dans ce registre de l’intime, et s’affranchit parfois des règles de ponctuation pour libérer une écriture orale au plus près des émotions. En filigrane, on suit la séparation de Simon et d’A., sa compagne de 20 ans et mère de ses deux ados. Mêlé aux pages "allemandes" et à l’enquête familiale, ce récit d’un amour qui meurt dans la raison, sans amertume, fait éclater l’infinie délicatesse du romancier. 224 p., 20€. Marine Durand

Sylvain Dufraisse

Une Histoire sportive de la guerre froide (Nouveau Monde Éd.)

Parce que la guerre froide (1947-1991) fut un conflit politique, économique mais aussi culturel, le sport y tint évidemment toute sa place. L’historien Sylvain Dufraisse revient sur ce demi-siècle de tensions, ne négligeant aucune discipline, mettant en lumière l’utilisation du sport par les deux blocs et l’influence de cet antagonisme sur ces pratiques. Promotion d’un modèle social et économique, litiges concernant certains états (deux Corées, deux Allemagnes), tremplin pour des firmes (comme Coca ou Pepsi) pour pénétrer des marchés fermés, technicité exacerbée de chaque côté, sont quelques-uns des sujets étudiés par l’auteur. Un excellent ouvrage, à lire avant de revoir, pour la énième fois, Rocky IV. 380 p., 23,90€. Thibaut Allemand

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livres

Maria Pourchet Western (Stock)

On avait laissé Maria Pourchet dans l’incandescence de la passion amoureuse ( Feu , 2021), on la retrouve avec deux êtres au bord du vertige. D’un côté Aurore, mère célibataire, un "bullshit job" à Paris et une liaison déprimante avec un collègue. Le jour où sa mère décède, elle part se terrer dans la maison familiale du Lot. Ici surgit Alexis Zagner, clamant que l’endroit lui appartient. Le célèbre comédien vient lui aussi d’abandonner la capitale et son rôle dans Dom Juan , après avoir dépassé les bornes avec une jeune actrice. On suit dans les pages de la romancière, brillante comme toujours, les dégâts du patriarcat ou la complexité du couple. Mais ses traits d’esprit acides finissent par éclipser ses personnages, guère attachants. Dommage. 304 p., 20,90€. Marine Durand

Nina Allan Conquest (Tristram)

Où est passé Frank, informaticien sensible aux théories complotistes, jamais revenu d’un rendez-vous parisien avec d'autres adeptes de croyances alternatives ?

L’ex-policière Robin est embauchée par la petite amie du jeune homme pour le découvrir... A priori, Nina Allan semble revenir ici sur le territoire de son chef-d’œuvre La Fracture : il y est question de disparition, de deuil et d’une très hypothétique piste extraterrestre. Mais comme toujours chez l’Anglaise, impossible de prévoir où Conquest va nous conduire. Jouant comme à son habitude des échos entre réalité et fiction, elle construit une nouvelle toile polyphonique, nourrie de réflexions sur la musique. Son art de la fugue ne cesse de nous emporter. 330 p., 23,90€.

Rémi

Scrapbooks (Delpire & co)

Publié à l'occasion des Rencontres d’Arles, Scrapbooks met en valeur une pratique souvent secrète. Les cahiers élégamment rassemblés par Matthieu Orléan n'avaient en effet pas vocation à être vus par le public. À l'instar du scénario, dont il peut être le pendant visuel, le scrapbook est un objet transitoire. Comme l'écrit le commissaire d'exposition, il « 'maquettise' l’espoir et l’aspiration, hors de tout cadre, hors de toute transaction financière ». C'est donc avec le sentiment de s'approcher au plus près de la création que l'on feuillette l'ouvrage. Réunissant photos, dessins et autres coupures de presse, celui-ci dévoile les scrapbooks de cinéastes tels Agnès Varda ou Stanley Kubrick. Chaque page s'offre ainsi comme une enquête, une rêverie. 240 p., 49€. Raphaël Nieuwjaer

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© Les Alchimistes Films

LE GANG DES BOIS DU TEMPLE Détournement de fond

Avec Le Gang des bois du temple, Rabah Ameur-Zaïmeche (Wesh wesh, qu’est-ce qui se passe ?, Histoire de Judas, Terminal Sud) creuse toujours plus la veine d’un cinéma politique et engagé. Inspiré de deux faits divers, le film, tendu comme un arc, confirme l’un des réalisateurs les plus talentueux du moment.

Le Gang des bois du temple s’ouvre par un panoramique révélant le lieu de l’action, Clichy-sous-Bois. Un ciel bas et lourd, menaçant, indique au spectateur que Rabah Ameur-Zaïmeche va déployer, dans ce décor, un récit digne d’une tragédie antique. On découvre monsieur Pons (Régis Laroche, impressionnant), militaire à la retraite. L’homme enterre sa mère, alors que dans le quartier des bois du temple, où il vit depuis toujours, une bande de caïds de la cité organise le braquage du convoi d’un prince arabe…

Lutte de casse

Rabah Ameur-Zaïmeche reprend avec brio toute la mythologie des films de casse (préparation, exécution du coup, conséquences), mais pour mieux en détourner les codes et dresser le portrait de "sans-grades". Ainsi, ces anti-héros sont confrontés à un monde dangereux qu’ils ne soupçonnent pas, où l’argent est roi. Inspiré de deux faits divers (l’attaque, en 2014, par un gang de Seine-Saint-Denis d’un prince saoudien et l’assassinat, en 2018, du journaliste Jamal Khashoggi à Istanbul), Le Gang des bois du temple est avant tout une œuvre politique puissante, portant un regard original sur la lutte des classes au xxie siècle. Emmené par des comédiens quasiment inconnus (le spectateur s’identifie d’autant plus), le film de Rabah Ameur-Zaïmeche hante longtemps après la projection. Grégory Marouzé

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De Rabah Ameur-Zaïmeche, avec Régis Laroche, Marie Loustalot, Philippe Petit… Sortie le 06.09

INFILTRÉE Au cœur des ténèbres

Production guatémaltèque réalisée par l’Américain Justin Lerner, ce film nous plonge au cœur d’un dangereux gang, infiltré par une jeune femme à la recherche de sa sœur mystérieusement disparue. Un choc cinématographique et la découverte d’une actrice : Karen Martínez.

Depuis quelques années, grâce à certains festivals, on connaît mieux la production du Guatemala. Jayro Bustamante fut une révélation éclatante, observant son pays en anthropologue à travers des œuvres frayant avec le cinéma de genre ( Ixcanul, Tremblements, La Llorona ). Si Justin Lerner est américain, son film osculte lui aussi les démons du petit pays d’Amérique centrale. L’histoire est aussi classique qu’efficace. La sœur de Sarita n’a pas donné signe de vie au retour d’une soirée. Persuadée qu’Andrés, l’ex-petit ami de cette dernière, est mêlé à cette disparition, elle se lie avec lui et infiltre son gang pour la retrouver. Mais la jeune femme est forcée de s’impliquer dans les actes violents d’une bande sans foi ni loi… À la fois polar, film d’action et fable sociale, Infiltrée nous projette dans un monde d’une noirceur inouïe. Lerner montre la violence frontalement pour mieux la dénoncer. Et si les hommes du gang sont observés sans manichéisme, le cinéaste se garde bien d’en faire des anges, pointant leur machisme et leur brutalité. En définitive, ce récit est le portrait d’une femme forte. Karen Martínez ne joue pas Sarita. Elle est Sarita ! Son regard, sa présence et son humanité sont le plus bel antidote au sexisme. Grégory Marouzé

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De Justin Lerner, avec Karen Martínez, Rudy Rodríguez, Pamela Martínez… En salle © L'Atelier Distribution

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Plus d'infos lacart.fr

© Malla Hukkanen /
Sputnik

LES FEUILLES MORTES Cœurs fidèles

Il y a des prolétaires qui picolent, des amoureux malchanceux, des chiens au regard tendre. Puis Helsinki la nuit, ses tramways qui filent et ses bars à juke-box. Avec Les Feuilles mortes, Aki Kaurismäki continue de creuser son sillon, quelque part entre Ozu et Chaplin. Rien de neuf, et pourtant quelle force !

La viande défile sur le tapis roulant. Des tas et des tas de bidoche sous cellophane, qui suffiraient à dire le dégoût du monde et de ce qu'il fait du vivant. Les Feuilles mortes s'ouvre ainsi, par un gag grinçant. Ansa travaille dans un supermarché, sous l'œil suspicieux du vigile. Bientôt virée pour avoir pris quelques produits avariés, elle croise le chemin de Holappa. Ouvrier porté sur la bouteille, celui-ci a le même air enfantin et triste que James Stewart. Leur amour, évident, nécessaire, empruntera ces chemins de hasard, sur un fil entre le mélodrame et la comédie.

Beauté intérieure

Les Feuilles mortes révèle une certaine mélancolie, mais la tient à bonne distance. D'abord, en affrontant le présent dans ce qu'il a de plus terrible : la précarisation des travailleurs et la guerre en Ukraine, toute proche, qui hante le quotidien à travers les informations radiophoniques. Ensuite en s'attachant à l'irréductible dignité des prolétaires. La violence sociale n'empêche pas la droiture et l'élégance. C'est ce que le cinéma de Kaurismäki souligne admirablement. Les intérieurs soignés de ses personnages ne recherchent pas l'effet vintage , ils sont le lieu d'une affirmation de soi, de la valeur de sa propre existence. Tout comme les cheveux bien peignés et les pudiques élans de solidarité. Et cela continue d'émouvoir. Raphaël Nieuwjaer

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D’ Aki Kaurismäki, avec Alma Pöysti, Jussi Vatanen, Janne Hyytiäinen… Sortie le 20.09

DÉSERTS Grains de folie

Présenté à la Quinzaine des cinéastes lors du dernier Festival de Cannes, Déserts dessine le portrait d'un Maroc désossé par la prédation capitaliste. La violence du constat n'empêche pas l'humour, et Faouzi Bensaïdi s'affirme, avec Elia Suleiman ou Aki Kaurismäki, comme un maître burlesque contemporain.

Doucement soulevée par le vent, la carte ondule. Soudain emportée, elle flotte et roule dans un paysage de pierres. Littéralement déroutés, Mehdi et Hamid n'en essaient pas moins d’accomplir leur besogne. Employés d'une importante société de recouvrement installée à Casablanca, ils sillonnent les régions montagneuses du Maroc dans le but de soutirer quelques traites. Donnant au film son air de road movie, la démarche offre surtout l'occasion de dresser un état des lieux du pays. Contracté en raison d'un mariage, d'une facture de médecin ou d'un passage de l'autre côté de la Méditerranée, chaque crédit est l'indice d'un espoir autant que d'une défaillance sociale. Pour peindre ce tableau, Déserts ne refuse pas la satire. Son registre est toutefois un burlesque lent, porté par un remarquable duo d'acteurs. Œil sombre et mèches tombantes, Abdelhadi Talbi donne corps à une nervosité impuissante, tandis que Fehd Benchemsi se distingue par sa placidité et ses bonnes manières. La mise en scène de Faouzi Bensaïdi hérite de Jacques Tati, jouant des ruses de l'espace pour créer des gags savoureux, parfois teintés de mélancolie. Célébrant les noces de la poussière et du soleil, l’œuvre fait du désert une étendue sublime hors de l'emprise du pouvoir. Raphaël Nieuwjaer

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De Faouzi Bensaïdi, avec Fehd Benchemsi, Abdelhadi Talbi, Rabii Benjhaile… Sortie le 20.09 © Dulac Distribution

Les Belles Sorties

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SEPTEMBRE

⟶Samedi 9 à 17 h - Hantay

4m2 - Par le Ballet du Nord CDCN & Vous

⟶ Samedi 9 à 17 h - Santes

L’oubli - Par le Ballet du Nord CDCN & Vous

⟶Samedi 23 à 15 h & 16 h - Carnin

Ricochets + Arlequin ou la première graine - Par le Grand bleu

OCTOBRE

⟶Vendredi 6 à 20 h - Willems

Le Chant des légendes

Par le Chœur Régional Hauts-de-France

⟶Samedi 7 à 18 h 30 - Tressin

Ah ! Laissez-moi rêver

Par l’Atelier Lyrique de Tourcoing

⟶Samedi 7 à 19 h - Fromelles

4m2 - Par le Ballet du Nord CDCN & Vous

⟶Dimanche 8 à 16 h - Erquinghem-Lys

Ah ! Laissez-moi rêver

Par l’Atelier Lyrique de Tourcoing

⟶Vendredi 13 à 20 h - Erquinghem-le-Sec

Simon la Gadouille - Par le Colisée

⟶Vendredi 13 à 20 h - Lompret

Flâneurs - Par le Prato

⟶Vendredi 13 à 19 h 30

Forest-sur-Marque

On n’a pas pris le temps de se dire au revoir

Par le Vivat

⟶ Samedi 14 à 20 h - Verlinghem

Simon la Gadouille - Par le Colisée

⟶Samedi 14 à 20 h - Toufflers

Voyage sur place - Par le Prato

⟶Samedi 14 à 19 h 30 - Bouvines

On n’a pas pris le temps de se dire au revoir

Par le Vivat

⟶ Dimanche 15 à 16 h - Bauvin

Simon la Gadouille - Par le Colisée

⟶Jeudi 17 à 19 h - Haubourdin

On n’a pas pris le temps de se dire au revoir

Par le Vivat

⟶Mercredi 18 à 20 h - Wavrin

Simon la Gadouille - Par le Colisée

⟶Jeudi 19 à 20 h - Lannoy

Simon la Gadouille - Par le Colisée

⟶Vendredi 20 à 18 h & 19 h - Wicres Ricochets + Arlequin ou la première graine - Par le Grand bleu

⟶Vendredi 20 à 20 h - Bois-Grenier

Mirabon et Dentelle - Par le Prato

⟶Samedi 21 à 15 h 30 - Wattignies

Simon la Gadouille - Par le Colisée

⟶Dimanche 22 à 17 h

Saint-Andrez-lez-Lille

On n’a pas pris le temps de se dire au revoir

Par le Vivat

Retrouvez le programme complet
73 spectacles près de chez vous Avec la MEL, la culture est accessible à tous !
Rouge ! © Je Julez Photography

BIENNALE D'ART ET DE CULTURE DE MONS La fête continue

En 2015, Mons était désignée capitale européenne de la culture, et c'est toute une région qui retrouvait sa fierté. L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais voilà, dans le Borinage, on a de la suite dans les idées. En 2018, la ville wallonne inaugurait ainsi sa première Biennale, afin de pérenniser cet héritage culturel – et festif ! Aujourd'hui, place à la troisième édition d'un rendez-vous ô combien réjouissant, entre expositions, spectacles, musique, arts numériques... et bien d'autres surprises.

Ce n'est un secret pour personne, dans la cité du Doudou on a le sens de la fête, mais aussi du partage. En témoigne cette biennale « plus que jamais participative et citoyenne », promet Dominique Cominotto, président de la Fondation Mons 2025. Durant près d'un mois, la culture prend ses quartiers partout en ville : ici un parcours de fresques signées par des street-artistes du monde entier, là du vidéo-mapping géant et interactif, où le public est intégré à l'œuvre en direct ( Synergies du collectif Scenocosme), ou encore des expositions improvisées dans les vitrines des

commerces du centre. « On tient à montrer l'art où on ne l'attend pas », souligne Émilien Baudelot, le coordinateur de l'événement. Portée par le parcours de sculptures en plein air de l'immense Jaume Plensa (voir pages suivantes), cette troisième édition transforme ainsi Mons en « musée à ciel ouvert ». Mais pas seulement !

Tous en boîte !

Entremêlant danse et cirque, les voltigeurs aériens de la compagnie

Gratte Ciel donnent à la GrandPlace des allures de piste aux étoiles (Rouge !).

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Au programme ? Trapèze, capilotraction, tour derviche, mâts oscillants et même un feu d'artifice de papier. De quoi rêver les yeux ouverts... avant de s'éclater en mini-discothèques ! Entre le karaoké et le méga-dancing de poche, ces petites boîtes de nuit éphémères promettent de grands moments de délire « concentrés en trois minutes chrono ». Y trouvera-ton Jeff Mills ? Et pourquoi pas. Le pionnier

de la techno made in Détroit sera en tout cas au Théâtre royal pour son unique date en Belgique. Accompagné par un claviériste et un percussionniste, l'Américain présente Tomorrow Comes the Harvest, album produit avec le regretté Tony Allen et mariant soul, jazz, funk, afro-beat, electro... Soit une ode à l'improvisation et, surtout, à l'ouverture – pile dans l'esprit de cette biennale. Julien Damien

Mons, 14.09 > 06.10, divers lieux, 1 spectacle : 45€ > gratuit, mons2025.eu

Sélection / 14.09 : Concert de l'ORCW // 14.09 > 11.10 : Vitrines // 16.09 : Cie Gratte Ciel - Rouge !

20 > 24.09 : Semaine des découvertes numériques // 22 & 23.09 : Scenocosme - Synergies

24.09 : Jeff Mills // 25.09 > 06.10 : L'Art habite la ville // 29 & 30.09 : Les Mini-discothèques

06.10 : Nuit des musées spécial danse Jusqu'au 08.10 : Jaume Plensa. La Part du sacré Jusqu'au 29.10 : Thierry Suzan. La Beauté sauvera le monde…

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Mini-discothèques © Pierre Vandamme / Mediafaz
Grand-Place de Mons

JAUME PLENSA

Mons et merveilles

Ses sculptures monumentales sont exposées partout dans le monde, de New York à Rio de Janeiro en passant par Londres ou Bordeaux. Né à Barcelone en 1955, Jaume Plensa s'est révélé avec ses statues de visages allongés ou transparents. L'artiste catalan investit jusqu'en octobre le cœur historique de Mons avec son œuvre humaniste et hautement spirituelle. De la Grand-Place à la collégiale Sainte-Waudru, ce parcours d'une vingtaine de pièces transforme la cité du Doudou en musée à ciel ouvert.

« L'art ne se touche pas, il se caresse », affirme Jaume Plensa, qui n'aime rien tant que voir le public s'asseoir au pied de ses sculptures totémiques, dont les socles ont été élargis à cet effet. « Le musée est parfois considéré comme un château fort, je suis donc heureux d'exposer en dehors ».

une invitation à la contemplation. En témoignent ces trois statues en fonte de fer et hautes de sept mètres qui trônent sur la GrandPlace de Mons, évoquant les mystérieux Moaï de l'île de Pâques.

Beauté intérieure

Puissantes et silencieuses, monumentales et empreintes de légèreté, ces créations représentent des visages de femmes aux yeux clos.

Une manière de connecter ses œuvres avec les gens, le paysage et l'histoire de la ville. Baptisé La Part du sacré , ce parcours empli de spiritualité s'offre ainsi comme

Celles-ci semblent en pleine méditation... « Il y a une beauté extraordinaire en chacun de nous, mais qu'on ne regarde jamais. J'espère que le public appréhendera mon travail comme un miroir », confie le Barcelonais.

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expositi o n
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« L'art ne se touche pas, il se caresse »
76 Grand-Place de Mons
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Salle Saint-Georges Jardin du Mayeur

Surtout, ces têtes affichent une particularité : elles sont étirées, et même aplaties, s'élevant vers le ciel mais bien ancrées sur terre. « II y a une perte de matérialité quand on allonge la forme. Lorsque le spectateur tourne autour de la pièce, le visage disparaît... J'adore cette contradiction entre l'invisibilité et l'opacité de la matière, montrer ce qu'on ne voit pas avec des choses tangibles ». Comme une exploration de l'âme ? Il y a de ça. « Je ne peux accepter l'idée que nous serions seulement un corps formé d'organes, d'os et de liquides. Je crois qu'il y a quelque chose de caché en nous, une énergie qui nous tient en mouvement ».

Et la lumière fut

On retrouve ce même contraste saisissant entre la forme et le fond dans la salle Saint-Georges où sont exposés d'autres visages, cette fois en acier inoxydable, et dont la texture évoque la légèreté d'un nuage. À l'entrée, des œuvres en albâtre laissent les rayons du soleil traverser la pierre, « comme éclairée par une lumière intérieure ». Plus loin, en se dirigeant vers les hauteurs du cœur historique de Mons, surgit la collégiale Sainte-Waudru, magnifique édifice religieux de style gothique, élevé au xve siècle en l'honneur de la

patronne de la ville. À l'intérieur, Jaume Plensa présente ses Invisibles , soit d'immenses visages suspendus, « comme des âmes survolant la pièce ». Cette fois, ces têtes ne sont pas aplaties, mais façonnées avec un maillage

en acier, les rendant totalement transparentes. L'installation s'apprécie alors comme une métaphore de la condition humaine, de notre porosité au monde extérieur, à l'environnement et aux autres. Oui, cette exposition est riche de contrastes, de merveilles... mais en réalité, « elle commencera véritablement lorsqu'elle se terminera, assure notre hôte. Car une fois retirées, les œuvres vont créer un vide dans le paysage ». En attendant, essayons de les admirer au plus près, et même de les caresser.

Mons, jusqu'au 08.10, Grand'Place, salle Saint-Georges, Jardin du Mayeur et collégiale Sainte-Waudru

Salle Saint-Georges : mar > dim : 10h -18h

(6/4€) • Collégiale Sainte-Waudru, tous les jours : 10h-18h (hors offices religieux) bam.mons.be

À lire / La version longue de cet article sur lm-magazine.com

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« J'adore montrer ce qu'on ne voit pas »

SAISON

12.11.23 > 17.03.24

12.11.23 > 17.03.24

21.04 > 22.09.24

21.04 > 22.09.24

mac-s.be

Lionel Estève Jochen Lempert Orla Barry Ariane Loze
2023-24
Lionel Estève, Untitled, 2018. ©Lionel Estève
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What's ours, Beirut, Lebanon, 20 October 2019 © Myriam Boulos, Magnum Photos

CLOSE ENOUGH

Femmes photosensibles

« Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est que vous n’êtes pas assez près ». Devenue culte, la citation de Robert Capa offre son titre à l’exposition Close Enough, qui ouvre ses portes au Hangar de Bruxelles et réunit trois générations de femmes, membres ou ex-membres de l’agence Magnum. Celles-ci dévoilent la richesse de leur processus de création et une diversité d’approches, loin des clichés.

On retient traditionnellement de Magnum, fondée au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les reportages au plus près de la guerre de Robert Capa, et les « instants décisifs » captés dans la rue par Henri Cartier-Bresson. Mais la célèbre agence photo a vu passer en 76 ans plusieurs centaines de photographes qui ont braqué leur objectif sur le monde. En voilà ici réunis douze. Et plus précisément des femmes qui, en miroir de leurs travaux accrochés au Hangar, nous ouvrent les coulisses des images.

« L'exposition est généreuse : elle ne mystifie pas les processus des photographes et s'adresse directement aux praticiens », décrivait l’an dernier Charlotte Cotton, commis-

saire de cet accrochage d’abord présenté au Centre international de la photographie de New York. Si le terme "assez proche" désigne la distance physique entre l’appareil photo et l’événement immortalisé, il souligne aussi la confiance naissante entre le reporter et les protagonistes des clichés. Cette relation est palpable dans les œuvres présentées à Bruxelles.

Chambre à part

Scènes d’émeutes urbaines ou baiser lesbien en gros plan, la jeune Libanaise Myriam Boulos documente toutes les facettes de la révolution qui a embrasé son pays à l’automne 2019, et les traumas nés après l’explosion sur le port de Beyrouth, en août 2020.

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Cristina de Middel développe quant à elle une idée singulière. Pour Gentlemen’s Club, l’Espagnole a recruté des hommes sollicitant régulièrement des travailleurs du sexe, de Bangkok à Rio. L’artiste a choisi de les payer pour une heure, le temps d’un shooting, retournant ainsi les positions du client et des prostitués. À 75 ans, l’Américaine Susan Meiselas revient de son côté sur A Room of Their Own ("une chambre à eux"), série prise dans

un refuge pour femmes et enfants victimes d’abus, au Royaume-Uni. Une telle intimité aurait-elle pu éclore entre les familles et la reporter, si cette dernière avait été un homme ? Close Enough laissera le public décider – et prendre du recul. Marine Durand

Close Enough - 12 women photographers of Magnum Bruxelles, 08.09 > 16.12, Hangar mar > sam : 12h-18h

9>5€ (gratuit -16 ans), hangar.art

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A plane files low over students riding a train at a funfair over the weekend. Istanbul, Turkey, 29 August 2018 © Sabiha Çimen Magnum Photos

exposition

22 SEP. 2023 –7 JAN. 2024

LE FRESNOY Studio national

Vernissage 22 septembre, 18h>minuit

Expo-Brunch 15 octobre, 10h>12h30

Expo-Kids 12 novembre, 14h30>18h

Tous les dimanches entrée gratuite et visites guidées : enfants à 15h30, tout public à 16h, circuit de production à 17h

Ange Lempaszak, Jour de chance , f ilm, 2023Aliha Thalien, Nos îles , f ilm, 2023Design graphique : Les produits de l’épicerie
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Garage Still #04 / 2018 Tokyo, Japan © Jacquie Maria Wessels Garage Still #10 / 2014 Amsterdam, the Netherlands © Jacquie Maria Wessels Garage Still #03 / 2015 Amsterdam, the Netherlands © Jacquie Maria Wessels

JACQUIE MARIA WESSELS Voix de garage

À l'heure où nos voitures sont truffées d'informatique, et où l'ordinateur fait désormais office de clé à molette, que deviennent les garages à l'ancienne ? La photographe Jacquie Maria Wessels rend hommage à ces ateliers de réparation d'un autre siècle, avant qu'ils ne disparaissent.

De son propre aveu, Jacquie Maria Wessels n'y connaît pas grand-chose aux voitures, et encore moins à la mécanique. Tout cela est même « plutôt abstrait » pour elle. Par contre, la photographe néerlandaise est fascinée par les formes et couleurs peuplant les vieux garages. Voués à disparaître à mesure que nos autos s'électrifient, ces lieux tachés de cambouis se parent sous son regard d'une indéniable grâce. Du Maroc au Sri Lanka, de Cuba au Cambodge, l'Amstellodamoise a parcouru la planète pour magnifier ces ateliers emplis d'outils et d'accessoires hétéroclites, de moteurs désossés ou autres carcasses de tacots.

Parallélisme

Dénuées de présence humaine (si ce n'est quelques posters "olé olé"), ces images capturées à l'argentique évoquent les natures mortes de la peinture hollandaise du xviie siècle, et révèlent d'astucieux trompe-l'œil. Ici un empilement de klaxons rappelle un bouquet de fleurs surréaliste, là un fatras de volants suggère une sculpture d'Alexander Calder... À Charleroi, cette exposition réunit d'ailleurs deux séries de l'artiste : Garage Stills et Fringe Nature – soit "nature marginale". En effet, Jacquie Maria Wessels s'est aussi intéressée à la végétation reprenant ses droits autour de ces espaces en voie d'extinction. Le visiteur attentif remarquera alors des concordances entre ces deux mondes que tout semble opposer (entre un bouton de fleur et un écrou, une branche et un levier de vitesse) au fil d'une balade... bien huilée. Julien Damien

Charleroi, jusqu'au 24.09, Musée de la photographie, mar > dim : 10h -18h 8 > 4€ (gratuit -12 ans), museephoto.be

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ÉTIENNE NASREDDINE DINET ET L'ALGÉRIE L’Orient révélé

C'est une figure majeure de la peinture orientaliste… et en même temps une exception dans ce courant né avec le colonialisme. L’œuvre d’Étienne Dinet se situe en effet à rebours des visions exotiques, voire carrément fantasmées, de la plupart de ses contemporains. En 1884, le Parisien est âgé de 23 ans lorsqu'il découvre l'Algérie. Dès son premier voyage, il tombe amoureux du pays : de ses décors, ses paysages, ses habitants surtout… jusqu'à s'installer sur place (dans la maison de son ami Sliman Ben Ibrahim) puis se convertir à l'Islam. En 1913, ce chrétien français d'origine bourgeoise devient ainsi Nasreddine. Issu de l'école du réalisme (pensez à Jean-François Millet), l’artiste saisi avec justesse son quotidien, dans une palette extrêmement riche et contrastée, tout en le magnifiant sous la lumière vibrante du Sahara, comme en témoigne cette expositionla première qui lui est consacrée depuis 1930. Ici des bavardages d’enfants accroupis sur le sol, là des musulmans en pleine prosternation au lever du jour ou encore l'âpreté de la vie des bédouins. Autant de scènes saisies avec un regard humaniste, qui frappent par leur expressivité, et signées par un homme qui n'aura de cesse de tenter d'unir ses deux pays de cœur. J.D.

Tourcoing, 16.09 > 14.01.2024, Institut du monde arabe, mar > dim : 13-18h 5/4€ (gratuit -6 ans), ima-tourcoing.fr

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Sur une terrasse, un jour de fête à Bou-Saâda ,1906 © Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole photographie Frédéric Jaulmes
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LAURENCE DERVAUX

Corps et âme

C'est une œuvre des plus singulières. Depuis 25 ans, Laurence Dervaux puise dans les matières dites pauvres, et parfois même organiques, la substantifique moelle des objets, sculptures et vidéos qu'elle crée. Entre rétrospective et pièces inédites (dont une grande installation immersive), la plasticienne belge se dévoile tout en allégories au BPS22 de Charleroi.

Il y a les artistes qui jouent de l'argile ou de la gouache, façonnent le métal, le bois ou tirent le meilleur parti du plastique. Et puis il y a Laurence Dervaux. La native de Tournai exploite une tout autre palette : du sang, de la mie de pain, une boîte crânienne... Littéralement ou en apparence seulement. Dans l'œuvre protéiforme de l'artiste, tout est question de niveaux de compréhension. Prenons l'une de ses pièces emblématiques, qui avait marqué le public de Charleroi il y a trois ans. Une superposition de 750 récipients de verre emplis de 428 litres de liquide rouge transparent évoquant des images de joyaux, de rivière de rubis. Vient alors le titre : La quantité de sang pompée par le cœur humain en une heure et vingthuit minutes, éclairant ce qui nous fait face d'un jour nouveau. « On trouve dans mon travail des pièces relatives à nos fonctions vitales. Je cherche à montrer la fragilité de notre existence », souligne la plasticienne. Cette exposition, baptisée Nous, huit milliards d'humains, moins vingt-sept, plus septante, le temps de lire ce titre, est le fruit d'un travail poussé sur la lumière, et suggère plus qu'il n'étale l'éphémère beauté de la vie. Marine Durand

Charleroi, 23.09 > 07.01.2024, BPS22, mar > dim : 10h-18h, 6 > 3€ (gratuit -12 ans), bps22.be

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© Leslie Artamonow
Mohamed Bourouissa,
titre , 2022. © Adagp, Paris, 2023 / Mohamed Bourouissa.
de l’artiste et Mennour, Paris. Conception : baldinger•vu-huu. Bourouissa Mohamed LaM Attracteur étrange Exposition 29.09.23 – 21.01.24  musee-lam.fr LaM Mohamed Bourouissa
Sans
Courtesy

Mari en Syrie

Le Musée royal de Mariemont nous convie à un voyage dont il a le secret : à travers l'espace, le temps et les cultures. Après la Chine ou l'Egypte, l'institution belge nous projette 3 000 ans avant notre ère, au Proche-Orient, et plus particulièrement à Mari. Située au bord de l'Euphrate, dans l'actuelle Syrie, cette cité antique fut durant plus d'un millénaire une majestueuse capitale mésopotamienne. Elle fut mise au jour en 1934 lors d'une vingtaine de fouilles archéologiques. Montée en partenariat avec le Louvre, cette exposition dévoile des trésors essentiellement tirés des temples et du grand palais royal comme des céramiques, des tablettes cunéiformes, ou des statuettes… J.D.

Morlanwelz, 16.09 > 07.01.2024

Musée royal de Mariemont, mar > dim : 10h-18h

8 > 3€ (gratuit -18 ans), musee-mariemont.be

Panorama 25

Riche en expérimentations, l’exposition annuelle du studio des arts contemporains de Tourcoing conjugue passé, présent et futur avec maestria. Hautement technologiques, et diablement inspirantes, les œuvres des élèves du Fresnoy marient ainsi réflexion et contemplation. Où l’on croisera des fantômes numériques, des fossiles de météorite, avant de visionner le plus vieux film du monde sur les écailles d’un poisson préhistorique ! J.D.

Tourcoing, 22.09 > 07.01.2024, Le Fresnoy mer > dim : 14h-19h, 4/3€ (gratuit -18 ans), lefresnoy.net

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©
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Julien Damien Figurine de fondation, métal, avant
BC, Mariemont © Mus é e royal de Mariemont
91 MUSÉE DE LA PHOTOGRAPHIE CHARLEROI > 24.9.2023 +32 (0)71 43 58 10 I WWW.MUSEEPHOTO.BE I SUIVEZ-NOUS! © Jaquie Maria Wessels Jacquie Maria WESSELS GARAGE STILLS & FRINGE NATURE avec le soutien de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas en Belgique

Yves Saint Laurent : Transparences

L'œuvre d'Yves Saint Laurent est si vaste qu'on peut l'approcher à travers une infinité d'angles. Jusqu'en mai dernier, le Musée Yves Saint Laurent, à Paris, se plongeait dans ses "ors", tandis que le Centre Pompidou auscultait l'an passé ses inspirations africaines et surréalistes. À Calais, la Cité de la dentelle et de la mode réunit une soixantaine de modèles originaux et se penche sur une notion prégnante dans le travail du couturier, mais jusqu'ici jamais observée : la transparence.

Calais, jusqu'au 12.11, Cité de la dentelle et de la mode tlj sauf mardi : 10h-18h, 7 > 3€ (grat. -5 ans), cite-dentelle.fr

Gaël Turine. Mémoire de rivières

C'était il y a tout juste deux ans. Durant le mois de juillet 2021, le sud de la Belgique subissait de terribles inondations. Au cours des mois qui suivirent, le photographe Gaël Turine a remonté le fil des rivières qui ont débordé pour rendre compte des dégâts, puis de la reconstruction en cours. Un travail mémoriel bouleversant, mais aussi une alerte sur les désastres à venir. Car selon les scientifiques, cette catastrophe inédite dans le pays est la conséquence du changement climatique.

Charleroi, jusqu'au 24.09

Musée de la photographie, mar > dim : 10h -18h 8 > 4€ (gratuit -12 ans), museephoto.be

Benjamin Lacombe et le victorien

Peuplée de monstres et de personnages aux grands yeux, mariant le macabre au merveilleux, son œuvre onirique est désormais connue à travers le monde. Figure de l’illustration contemporaine, Benjamin Lacombe investit le château d’Hardelot, à Condette dans le Pas-de-Calais. D'Alice à Dorian Gray, en passant par les contes d’Edgar Allan Poe, le Parisien ausculte la littérature victorienne à travers ses peintures, dessins ou sculptures, et nous invite à passer de l’autre côté du miroir.

Condette, jusqu’au 05.11, Château d’Hardelot, mar > dim : 10h-12h30 & 13h30-18h 3€ (gratuit -18 ans), chateau-hardelot.fr

Chaleur humaine

En 2019, le Frac Grand Large et le Laac osaient un sacré pari : articuler art et industrie avec une triennale investissant espace public et musées dunkerquois. Après s'être penché sur la notion de "gigantisme", l'événement s'intéresse cette fois à l'énergie, qu’elle soit source de progrès ou de désastre environnemental, créative ou collective. Réunissant quelque 250 œuvres réalisées par près de 130 artistes, cette exposition raconte en huit chapitres une brûlante histoire de l'humanité.

Dunkerque & Hauts-de-France, jusqu'au 14.01.2024, Frac Grand Large, Laac Halle AP2 & divers lieux dans l'espace public, mer > dim : 14h-18h (Frac) • mar > ven : 9h-18h, sam & dim : 11h -18h (Laac) 6/4€ (gratuit Halle AP2), fracgrandlarge-hdf.fr

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haute couture printempsé t é 1996 ©
© Claus Ohm / DR
Robe port
par Karen Mulder. Collection
Yves Saint Laurent

Angel Vergara

Né en 1958, Angel Vergara a fui avec sa famille la répression franquiste pour s'installer en Belgique, en 1964. Il s’est révélé dès les années 1980 avec ses "films peints" réalisés en super 8, puis sous le nom de "Straatman" : caché sous un drap blanc, il dessinait ce qui se passait autour de lui, dans la ville. Sa pratique n’a depuis cessé d’évoluer, entre performance, vidéo, installation... Intitulée Dans l’instant , cette rétrospective dessine le parcours d’un homme capturant le flux de la vie.

Hornu, jusqu'au 08.10, MACS, mar > ven : 10h-18h

10 > 2€ (gratuit -6 ans), mac-s.be

Ordures. L'expo qui fait la tri

Ils sont partout autour de nous, et détruisent peu à peu la planète. Les envahisseurs ? Pire : les détritus ! De la rue aux océans, des forêts aux campagnes, pas un recoin de notre environnement n'est épargné par cette propension de l'Homme à jeter ses saletés un peu partout. À Liège, on fait le tri dans nos ordures, histoire de mieux se débarrasser de nos vilaines habitudes. Rien de plus logique : la patrie de Magritte demeure championne européenne du recyclage des déchets ménagers !

Liège, jusqu'au 31.12, Musée de la Vie wallonne, mar > dim : 9h30-18h

7/5€ (gratuit -3 ans), viewallonne.be

Humain autonome : fossiles mécaniques

La voiture n'a plus le vent en poupe. Autrefois symbole de liberté, de puissance et de domination sur la nature, l'automobile est désormais synonyme de destruction de nos écosystèmes. Résonnant avec la triennale "art et industrie" initiée à Dunkerque, cette exposition réunit les œuvres d'une trentaine d'artistes contemporains – citons Laura Henno, Mohamed Bourouissa. Entre installations ou photographies, Humain autonome interroge avec malice la "civilisation du moteur".

Roubaix, 15.09 > 17.12, La Condition Publique mer & sam : 13h30-19h • jeu, ven & dim : 13h3018h, prix libre, laconditionpublique.com

Portrait d'amis #1 : Isabelle Detournay

Originaire de Tournai, Isabelle Detournay fut assistante sociale avant de devenir photographe, mais son travail focalise toujours sur l'humain. Intitulée Le Travail et la maison, son exposition s’immisce dans les interstices du quotidien, capturant avec délicatesse des existences ordinaires. Au Musée des beaux-arts, ses clichés dialoguent avec les créations du peintre et photographe Louis Pion (1851-1934), tout aussi ancrées dans le réel, pour mieux sublimer notre commune condition. Tournai, jusqu’au 06.11, Musée des beaux-arts tous les jours (sauf mardi) : 9h30-12h30 & 13h30-17h30, 4/3€ (gratuit -6 ans), mba.tournai.be

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Angel Vergara, Dans l'instant, Straatman Acts and Paintings © Sebastian Schutyser

Théâtre

Salvatore Calcagno

Eline Schumacher

Catherine Ringer

Miet Warlop

Compagnie Opus

Compagnie des

26.000 couverts

Compagnie canicule

Danse

Marinette Dozeville

Ayelen Parolin

Amandine Laval

Lila Magnin

Rock / pop

electro

Zaho de Sagazan

Jeff Mills

Catherine Graindorge

Saule

Rodolphe Burger

La Jungle + Spagguetta

orghasmmond

Florent Marchet

Pierre De Maere

Stephan Eicher

Zazie Cali

Musique classique et d’aujourd’hui

Roby Lakatos & Jean-Philippe

Collard-Neven

Jean-Marie Rens & Juicy

Florian Noack

Stéphane Ginsburg

Marie Hallynck

Maya Levy

Soeur Marie Keyrouz

Frank Braley & Augustin Dumay

Rieko Tsuchida

Ensemble Musiques

Nouvelles

Et aussi

Festivals, dimanches en famille, projets citoyens et participatifs…

Programme complet www.surmars.be Mons (Be)
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Y a-t-il un grand film (belge) dans la salle ? Photos extraites du livre Les Snuls sont très connus, CFC-Éditions

LES SNULS Blague à part

Eh bien voilà, les Snuls ont 33 ans. Oui, comme le Christ sur la croix, dans une version plus drôle et moins clouée. Oh, n'attendez pas une résurrection de la bande la plus allumée du Royaume. Par contre, elle n'a pas fini de nous faire marrer. Débarquée en 1989 sur les ondes belges avec son humour trash et potache, la troupe jouit ces temps-ci d'une triple actualité. On attend la sortie d'un documentaire, la publication d'un beau livre rétrospectif et enfin un concert hommage, Santa Belgica ! L'occasion rêvée d'ouvrir la boîte à souvenirs avec un ex-membre mythique : Fred Jannin , bien entendu !

Comment les Snuls sont-ils nés ?

Un peu malgré nous. On n'avait pas rêvé de devenir humoristes. Tout a démarré en 1989. Canal + avait ouvert une succursale en Belgique. La chaîne avait besoin de contenus belges et nous a contactés. On n’était pas du tout des gens de télé ! Juste cinq amis venant de la pub, de la musique... Moi, je travaillais dans la bande dessinée.

un JT, des publicités, un ciné-club, des clips…

Vous n'aviez alors pas de grandes ambitions, n'est-ce pas ?

Ah, c’est certain ! Non seulement on ne voulait pas faire carrière, mais très sincèrement on pensait être virés au bout de deux semaines. C’est d’ailleurs pour ça qu’on a poussé très loin l’irrévérence.

Quitte à se faire éjecter, autant y aller à fond !

Et pourtant le succès fut au rendez-vous...

Mais ça nous disait bien de jouer avec ce support. On a alors lancé

Plus ou moins net, une émission parodique, comme une chaîne dans la chaîne, avec des speakerines,

Eh oui. Pour tout dire, à la fin de la première saison, on avait décidé de tourner une émission en public, un peu comme une fête d’école. On avait réservé une salle et, contre a

99 théât re &d a n s e
« On a poussé très loin l’irrévérence »

toute attente, elle a vite été remplie de gens fanatiques, armés de chicons et qui sortaient des répliques dont on ne se souvenait pas nous-mêmes ! Je pense que le christianisme a commencé comme ça, avant de prendre d'autres proportions.

Pourquoi ce nom, les Snuls ? C’est peut-être notre seule gaffe. Croyant qu’on allait tenir deux semaines on s’était dit : "il y a les Nuls en France, on va faire les Snuls ici, histoire de se moquer d'eux". Le jeu de mots était marrant, car à Bruxelles "snul" signifie "imbécile", "attardé mental"... ça sonnait bien ! On ne se doutait pas qu’un jour, sur la porte du bureau des Nuls, à Paris, serait écrit : "Nous sommes les Snuls français". Ils l'ont bien pris, mais au début ça a été chaud.

Dominique Farrugia s'est même

plaint auprès de Marcel Gottlieb, alors un de mes grands amis, en lui disant : « Tu te rends compte, en Belgique il y a des gens qui nous pompent tout et qui s’appellent les Snuls ! ». Heureusement, Marcel nous a sauvé les miches en lui expliquant que notre humour n’avait rien à voir.

Justement, qu’est-ce qui faisait la particularité de l’humour des Snuls ?

Vaste question, à laquelle je cherche toujours la réponse ! En Belgique, on a un état d’esprit sensiblement différent qu’en France. Pour résumer je dirais : nous, on sait qu’on va mourir, qu’on est peu de choses et pas là

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« On dézingue tout ce qui est sur un piédestal »

pour bien longtemps, alors on ne va pas commencer à se la péter ! On a simplement envie de jouir de notre court temps sur cette planète, et donc de se moquer de tout, à commencer de nous-mêmes, et dézinguer tout ce qui est sur un piédestal.

Oui, vous n’aviez aucune limite, abordant des sujets polémiques comme le port du voile, les désaccords avec les Flamands... On ne voulait épargner personne, c’était dans le cahier des charges. Mais rire de tout n'est pas si facile. Il y a le risque de dépasser certaines bornes... On a mis le doigt

ou cela n’était pas trop belge, bien compréhensible… Il y avait une sorte de grand complexe que les Snuls ont libéré. On se foutait de savoir si les Français nous comprenaient !

D'ailleurs à l'époque, il paraît que Philippe Gildas et Antoine de Caunes n’avaient rien compris à votre humour !

Mes comparses leur avaient effectivement présenté une cassette, Saucisse TV, qui a fini dans un tiroir avant d'être ressortie par Canal + Belgique. Avec le recul, je pense que les Français n'étaient pas encore prêts pour notre humour. C'était bien avant la grande vague de Belgitude, Benoît Poelvoorde, François Damiens et les autres. On est arrivés trop tôt, mais ce n’est pas grave !

sur des choses sensibles, et c'est justement parce que ça fait mal que c'est drôle. Ça n’a rien de malveillant, c'est même plutôt sain.

Vous avez aussi beaucoup joué avec les accents belges...

Oui, avant nous il était exclu de les entendre à la télévision ! Nous, on a joué comme des malades avec ça. Il n’y a rien de plus jubilatoire. Je le compare avec mon travail pour la BD : donner un accent à un personnage c'est comme en dessiner un avec des grand pieds ou un gros nez, ça l'identifie. Dans le milieu de la BD, mes collègues de la génération précédente appelaient leurs potes en France pour savoir si ceci

Quand il s’agit de vous comparer, on évoque parfois les Monty Python. Était-ce une influence ?

À titre personnel oui, et du coup ça a influencé le groupe.

101
a
« Les Français n'étaient pas prêts pour notre humour »
Laurence Bibot

Je suis passionné par leur travail. Ils ont transformé ma vie, changé ma vision du monde. Ils m’ont permis de survivre, de me dire : "on peut devenir adulte mais porter ce regard-là sur l’existence".

Vous avez aussi révélé pas mal de talents, comme un certain Bouli Lanners...

Oui, il était accessoiriste, on ne savait pas que c’était un comédien hors pair. On l’a découvert par hasard. On lui avait demandé d'assurer un playback sur une chanson, et il nous a bluffés. C’était vraiment une époque formidable. On était une bande de copains qui s’amusaient et arrivaient à en vivre. Avoir Laurence Bibot et Bouli Lanners à nos côtés rendait les choses encore plus marrantes. Comme si on assistait à leur éclosion.

À quoi va ressembler Santa Belgica, le concert présenté lors du festival FrancoFaune ?

Précisons d'abord que ce n'est pas un retour des Snuls. Je suis le seul de la bande à vouloir repartager notre aventure et ressentir ce plaisir morbide ! Sur scène, des musiciens vont reprendre quelques-unes de nos chansons, le tout entrecoupé de nos détournements foireux sur grand écran, comme D'Ostende sans Klaus Tomy ou Hazewee à Laeken . Il y aura des invités aussi...

Propos recueillis par Julien Damien

Santa Belgica

La Louvière, 03.10, Théâtre de La Louvière, 20h, 25 > 8€, cestcentral.be Bruxelles, 04.10, La Madeleine, 20h, 33€ la-madeleine.be

Liège, 11.10, Centre culturel de Chénée, 20h, 20€, cheneeculture.be

Festival FrancoFaune

Bruxelles & Wallonie, 03 > 18.10, divers lieux, francofaune.be

À lire / Les Snuls sont très connus, de Frédéric Jannin et Stefan Liberski, postface de Guillermo Guiz (CFC-Éditions), 272p., 35€, editeurssinguliers.be (sortie le 20.10)

À voir / Les Snuls, de toute façon, dans 20 minutes vous aurez tout oublié. Documentaire de Guillermo Guiz et Gilles Dal (diffusion le 06.09 sur BE1 à 20h30)

À visiter / snuls.com

À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

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Fred Jannin interprète le dictateur Ceucescouille Ier.
En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge Du 13 septembre au 8 octobre 2023 Théâtre Royal des Galeries Directeur : David Michels Avec Catherine Marie-SylvieDecrolier Hubot JulietteGauthierManneback Bourgois Denis Carpentier et David Leclercq
en scène : Alexis Goslain Décor : Francesco Deleo Costumes : Sophie Malacord Lumières : Laurent Comiant  www.trg.be02 512 04 07 J’ai envie de toi de Sébastien Castro
Mise

LAURA FELPIN

Le goût des autres

C’est un véritable caméléon, capable de camper des personnages aussi loufoques que réalistes. Révélée sur les réseaux sociaux à l’aube de notre décennie, Laura Felpin s’affirme depuis comme l’une des valeurs sûres de la gaudriole en France. Ça passe, son premier spectacle, lui a même valu le Molière de l’humour.

Elle est partout, Laura Felpin. Entre les chroniques pour Quotidien , les vidéos YouTube avec les collectifs Golden Moustache et Studio Bagel ou ses rôles au cinéma, l’Alsacienne ne tient pas en place. Elle s’est même essayée à la musique pendant un temps, rejoignant un freestyle des rappeurs de la 75e Session, aux côtés du regretté Népal ou de Georgio. Mais c’est bien dans l’art d'observer les autres qu’elle excelle. La native de Mulhouse a le chic pour souligner nos petits travers en enchaînant les personnages. En une mimique ou une intonation de voix, elle glisse de l’influenceuse décérébrée (pléonasme) à la circassienne baba cool en sarouel (inspirée de sa clownesse de mère, paraît-il). Ses incarnations ont percé sur les écrans de nos smartphones. Ils s’invitent désormais sur scène, cette fois sans filtre ni costume. À rebours de la mode du stand-up et des punchlines répétitives, dans les pas de Muriel Robin ou Florence Foresti (son idole), Laura Felpin mêle confidences personnelles et portraits plus vrais que nature. Et il n’est pas impossible qu’on s’y retrouve... Simon Prouvost

Le Touquet, 29.09, Palais des Congrès, 20h30, 39 > 29€, letouquet.com Bruxelles, 19.10, Cirque Royal, complet ! // Liège, 20.10, Le Trocadéro, complet ! Hem, 03.11, Le Zephir, 20h, 39€, zephyrhem.fr // Lille, 12.12, Théâtre Sébastopol, 20h, 39>29€

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© Marine Peixoto
saison 23/24 18/07/2023 Visuel : © Elza LacotteL’Atelier du Zef / Licences : Catégorie 1 n° PLATESV-R-2021-004205, Catégorie 2 n° PLATESV-R-2021-004206, Catégorie 3 n° PLATESV-R-2021-004207 : validité 08 mai 2026 hop, c’est parti ! - ouverture de saison festivegratuit sur réservation : 03 21 14 25 55 / billetterie@culturecommune.fr www.culturecommune.fr vendredi 15 septembre 2023 - 20H fabrique théâtrale - Loos-en-gohelle présentationsurprisesbuffetdécalée FANFARE Avec la cie la ponctuelle, la collective ces filles-là et la fanfare tractopelle

ITALIE-BRÉSIL 3 À

Esprit épique

2

En France, le Mundial de 1982 ravive de bien tristes souvenirs : l'attentat de Schumacher sur Battiston, une élimination par la RFA aux portes de la finale... Mais de l'autre côté des Alpes, c'est une autre histoire, car l'Italie remportait en Espagne sa troisième coupe du monde ! Cette pièce revient sur un match déterminant de son épopée.

5 juillet 1982, stade de Sarrià, à Barcelone. Lors de cette fin d'après-midi moite, l'Italie affronte le Brésil. La Squadra Azzurra ne part pas favorite face à une immense Seleção emmenée par Sócrates. Et pourtant, au bout du suspense, un triplé de Paolo Rossi envoie les Transalpins en demi-finale de la coupe du monde ! À plusieurs centaines de kilomètres de là, à Palerme, Davide Enia, huit ans, sa famille et leurs voisins exultent devant leur télévision. Devenu metteur en scène, le Sicilien livrera de ce match un compte-rendu « épi-comique », du premier but à l’ultime arrêt de Dino Zoff, mais pas seulement... Entre humour et nostalgie, Italie-Brésil 3 à 2 relate aussi l'angoisse et la fierté de tout un peuple, les manies et superstitions de chacun, comme celles de l'oncle Peppe qui s'habille toujours de la même façon pour supporter son équipe... sans jamais laver ses vêtements, « car la chance reste dans la machine ». Fabrice Piazza, qui a adapté (et joue) ce truculent texte, est accompagné sur scène par un guitariste. Et a opté pour l'épure : deux chaises et un carrelage vintage suffisent à évoquer la chaleur d'un foyer populaire, la ferveur faisant le reste. Julien Damien

Liège, 08 & 09.09, À la courte échelle, 20h30, 15/12€, courte-echelle.be Soumagne, 15.09, Centre culturel, 20h, tarif libre, ccsoumagne.be La Louvière, 28 & 29.09, Le Palace, 20h, 16 > 8€, cestcentral.be

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© Mustapha Mezmizi

OUT OF HOME COMMUNICATION

Urban Posting, Display Racks, Visitor Information, Cultural Spots, Hotels, Bars and Restaurants, Universities, Libraries, Bicycle parkings, Bus Stops, Indoor Posting (bars & restaurants), Banners on Street Lamps, Amusement Parks, ...

© Bennis

REDOUANE BOUGHERABA Droit au but

C’est l’un des stand-uppers les plus courus. Pourtant, Redouane Bougheraba n’est pas du genre à épargner son public. Ce Marseillais a érigé la vanne au rang d’art, clashant ses spectateurs sans ménagement… et ils en redemandent ! Repéré dans l’émission Clique de Mouloud Achour, vu au cinéma dans Alibi.com 2 de Philippe Lacheau ou La Vie scolaire de son ami Grand Corps Malade, ce roi de la répartie présente On m’appelle Marseille , son deuxième one-man-show. Il y évoque son enfance, son parcours, ses rêves… et dézingue à tire-larigot ! Rencontre avec un pro de l’impro.

Quel est votre parcours ? Comment êtes-vous venu à la scène ?

J'ai commencé le stand-up assez tard. Avant ça je travaillais, comme tout le monde ! J’ai notamment tenu un Taxiphone à Marseille. Ma rencontre avec Grand Corps Malade a été déterminante. C’est lui qui m’a poussé à monter sur scène, en m'offrant sa première partie. À partir de ce moment, je me suis dit : "allez, j'y vais". Je suis donc monté à Paris, en 2015, et j’ai écumé tous les comedy clubs…

Donc tout n’est pas allé si vite.

Pourquoi avez-vous intitulé votre spectacle On m'appelle Marseille ?

Quand je suis arrivé dans la capitale, personne n'arrivait pas à prononcer mon nom. Apparemment,

c'est plus facile de dire Schwarzenegger que Bougheraba ! Par contre, quand je montais sur scène, tout

« Je ne joue jamais le même spectacle »

le monde se souvenait de mon accent. On m'appelait donc "Marseille". Les gens cherchent toujours la facilité. Regardez Bun Hay Mean : il s'est aussi fait appeler "le Chinois marrant ", et ça a marché !

Vous racontez votre parcours dans ce spectacle, mais ce qui fait votre particularité ce sont vos improvisations, n’est-ce pas ?

Oui c'est ma signature, je ne joue donc jamais le même spectacle. Chaque représentation est unique. a

109 théât re &d a n s e

Plus que des impros, on peut même parler de vannes. Le public vient pour se faire "clasher"… Surtout le premier rang, ce sont d’ailleurs les premières places qui partent. Au marché noir elles se vendent à prix d’or, même moi je ne les achèterais pas ! Il y a un

cousins, leurs parents, leurs enfants pour que je me paye leur tête. Une fois un rugbyman de l’équipe de France m’a demandé de vanner sa femme, sans la prévenir. J’ai été obligé d’accepter, je ne voulais pas me faire plaquer à la sortie du spectacle ! Dans mon show, on est entre le spectacle et l’attraction. C’est une expérience.

petit côté sado-maso ici. Parfois, je croise des gens qui me parlent de mon spectacle comme s'ils avaient fait la guerre du Vietnam ! Ils me sortent le nom des villes concernées avec les vannes précises.

Vous allez très loin parfois…

Oui, mais je reste bienveillant. Les gens viennent quand même pour s’amuser. En fait, je vois jusqu’où je peux aller en regardant les visages, je ne vais pas au-delà de la crispation. Je le remarque très vite. Certaines personnes veulent se faire vanner, et d’autres pas du tout. Ça se voit dans les yeux, comme un lapin pris dans les phares d’une voiture...

D’ailleurs, il paraît que c’est devenu une doléance…

C’est vrai, je reçois des centaines de messages par jour, avec les villes, les noms à cibler. Les gens viennent avec leur mec, leur copine, leurs

Finalement, vous n'auriez même pas besoin d'écrire vos spectacles...

Si, il faut toujours écrire. L'improvisation c'est bien, mais il y a des jours où je ne suis pas en forme et j'ai besoin de me reposer sur le texte, une base solide. C'est comme un pizzaïolo qui cuisinerait sans pâte, ni sauce tomate. Par contre, l’impro ne se travaille pas. C’est inné. Pour citer Rolland Courbis, j’ai été frappé par la grâce !

Propos recueillis par Julien Damien

On m’appelle Marseille

Dunkerque, 21.09, Kursaal, 20h, 39/34€ dunkerquekursaal.com

Amiens, 22.09, Mégacité, 20h, complet !

Lille, 29.09, Zénith, 20h, 44 > 35€ zenithdelille.com

Longuenesse 30.09, Sceneo, 20h, 39/34€ sceneo-spectacle.fr

Liège, 13.10, Le Forum, complet ! leforum.be

À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

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« Mon show, c'est une attraction »

THÉÂTRE DE DOUAI

2023 - 2024

238 e saison

SYLVIE TESTUD

GÉRARD & ARTHUR JUGNOT

CATHERINE FROT

CARTMAN

CHANTAL LADESOU

VÉRINO

FRÉDÉRIC BOURALY

CHRISTELLE REBOUL

ALEXIS DESSEAUX

MARIE-JULIE BAUP

THIERRY LOPEZ

LAËTITIA MILOT

MICHEL FAU

LISON PENNEC

THOMAS GENDRONNEAU ...

T H EATRE DE DO U IA
Retrouvez le programme ici

AURÉLIE SAADA, 1983, KO KO MO, ANNE ROUMANOFF, TAÏRO, BALLET DE KIEV, FAADA FREDDY, PESTACLES!, ROBOT INFIDÈLE, BEAUTIFUL SWAMP BLUES FESTIVAL, ZAZIE, ROMÉO & JULIETTE, MOON HOOCH…

Ouverture de la billetterie en ligne le

Mardi 12 septembre à 10h

Retrouvez l’ensemble de la programmation :

www.spectacle-gtgp.calais.fr

billetterie.calais.fr

© Eliot Blondet, Abacapress

GÉRARD DAVET Jeux de pouvoir

Paru en octobre 2016, "Un président ne devrait pas dire ça..." fit l'effet d'une bombe dans le paysage médiatico-politique français. Signé par deux journalistes d'investigation du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ce livre rassemble une soixantaine d'entretiens avec François Hollande. Et eut des conséquences désastreuses pour le socialiste, participant à sa décision de renoncer à briguer un second mandat. Pour cause, des propos un peu trop francs sur, pêle-mêle, l'Islam, la gauche, la justice, les "sans dents"... L'ouvrage est aujourd'hui adapté au théâtre par ses auteurs. Mise en scène par Charles Templon, incarnée par Thibault de Montalembert ( Dix pour cent ), Scali Delpeyrat ou Lison Daniel, la pièce offre une plongée haletante et souvent drôle dans les coulisses du pouvoir et du contre-pouvoir. Gérard Davet nous en dit plus.

Pourquoi cette adaptation théâtrale ?

Ce livre a "marqué l'histoire", contribuant à empêcher un président de la République à se représenter, ce qui n'était jamais arrivé, comme il n'était jamais arrivé non plus que deux journalistes d'enquête passent autant de temps au cœur du pouvoir.

ont endeuillé la France, des galères personnelles mais aussi professionnelles... Ce bouquin n'a pas été facile à écrire. Il y avait donc ici la matière d'un spectacle racontant ce qui s'est passé de l'intérieur, tout en injectant de la fiction au récit, afin de le rendre dynamique. Que jugiez-vous de particulièrement théâtral dans ce livre ?

Ce fut également une aventure amicale, cinq années absolument insensées, avec des attentats qui

Le rapport de force entre un président sûr de lui, rompu aux arcanes de la politique et des médias, avec deux journalistes d'enquête. Nos entretiens avec François Hollande ressemblaient à une sorte de duel, un jeu du chat et de la souris. a

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« Nos entretiens avec Hollande ressemblaient à une sorte de duel »

Ce fut un moment plein de soubresauts, où chacun prenait le dessus sur l'autre.

Le président n'est jamais nommé ici. Pourquoi ce choix ?

Parce qu'on voulait écrire un spectacle intemporel. Nommer François Hollande, c'était enfermer la pièce dans une histoire politique.

n'est pas un scoop de plus qui va changer notre vie. En revanche, il nous importe de transmettre notre goût du métier et nos valeurs. Comment aviez-vous obtenu les propos du président ?

Par contre, toutes les phrases prononcées par le personnage du président sont réelles, à la virgule près. De la même façon, Fabrice et moi ne sommes jamais nommés. On est deux mâles blanc de 57 ans, comme dirait Macron, et il est parfois compliqué de nous différencier. On a donc conservé un seul personnage de journaliste masculin, auquel on a adjoint une jeune consœur, issue du numérique, qui "challenge" le vieux renard.

Est-ce du théâtre documentaire, du vaudeville ?

C'est du théâtre politique contemporain, avec des moments d'humour mais aussi de tragédie. Il y a notamment un passage assez fort sur les attentats. Il y a également des moments d'amitié, de transmission entre le journaliste expérimenté et la jeune femme. Cet aspect-là nous tenait à cœur. À notre âge, ce

On les a recueillis grâce à des interviewes, un important travail journalistique. Si on laisse le micro ouvert sans intervenir face à quelqu'un de ce niveau-là, il va immanquablement déblatérer, soliloquer, entre phrases creuses et très générales. Si le journaliste n'est pas là pour réorienter, creuser, eh bien on n'enregistre pas grand-chose.

Quelle fut votre méthode, alors ? François Hollande nous a d'abord reçus à l'Élysée, et on s'est vite rendu compte qu'il prenait le dessus, car on était écrasés par l'immensité du lieu, sa charge symbolique. On l'a donc invité à nos domiciles respectifs, posant des questions plus intimes. Et là, au bout de deux heures, la garde se relâchait. Après 61 entretiens, on a obtenu des propos qu'aucun président n'avait jamais tenus. C'est dans ces moments-là qu'il nous a expliqué que le Parti socialiste était voué à l'échec, que l'Islam pouvait être un problème...

Selon vous, avec le recul, comment a-t-il pu être aussi naïf ?

À cette époque on était connus

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« Des propos jamais tenus par un président »

pour nos enquêtes sur les dérives du pouvoir de Nicolas Sarkozy, son meilleur ennemi. Fatalement, il a pensé qu'on serait de son côté. Ensuite, il fréquente depuis 40 ans des journalistes politiques, mais pas d'enquête, c'est une vraie différence. Il imaginait sans doute qu'on censurerait ses propos, comme le font certains de nos confrères. Enfin, il faut bien le dire, il a un complexe de supériorité intellectuelle.

Quelle fut sa réaction à votre égard après la sortie du livre ?

On a évidemment eu des relations distantes durant des mois. Mais quand on s'est revus, il a reconnu qu'on l'avait présenté sous un jour plutôt honnête. Il a surtout détesté

ce que les commentateurs politiques en ont fait, en sortant des petites phrases de leur contexte...

Le bouquin fait tout de même 672 pages ! Si on prend le temps de le lire entièrement, François Hollande garde plutôt une bonne image. On y perçoit ses erreurs, ses faiblesses mais aussi ses forces, son goût de l'autre.

Quelles conséquences cet ouvrage a t-il eu sur votre carrière ?

Ce livre a été un succès d'édition colossal. Il nous a donné une sorte a

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© Eliot Blondet, Abacapress
« Ce livre nous a grillés avec beaucoup de gens »

de notoriété qu'on n'a pas recherchée et nous a grillés avec beaucoup de gens. Pour Emmanuel Macron et ses communicants, il représente le contre-exemple parfait... Pour eux, il ne faut jamais répondre aux journalistes qui posent des questions trop pointues. Des consignes ont été passées en ce sens à notre encontre.

Finalement, François Hollande est-il un bon personnage de théâtre ?

C'est quelqu'un d'extrêmement drôle, spirituel, intelligent et sympathique. Il gagne vraiment à être connu, d'un point de vue privé. Après, chacun aura son opinion sur son rôle en tant que président,

s'il a trahi la gauche ou pas... Ce spectacle et ce livre permettent de relativiser notre jugement sur son action, car tout n'a pas été médiocre. Son mandat a été bousculé par les attentats et il a su être à la hauteur à ce moment-là. Il a essayé de faire son boulot le mieux possible.

Propos recueillis par Julien Damien

Bruxelles, 29.09, Centre culturel d'Uccle, 20h30 56 > 14€, ccu.be

À lire / "Un président ne devrait pas dire ça...", Gérard Davet et Fabrice Lhomme (Stock), 672 p., 24,50€, editions-stock.fr

À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

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Gérard Davet (à gauche) et Fabrice Lhomme © Oscar Chevillard
23 24 soirée d’ouverture de saison + LOWLAND BROTHERS VENDREDI 15 SEPTEMBRE | 19 H Invitation à retirer en billetterie à partir du 1er septembre Place du Gal-de-Gaulle, Dunkerque 03 28 51 40 40 lebateaufeu.com /

VIA INJABULO

Hymne à la joie

Créée en 1992, la compagnie Via Katlehong tire son nom du township où elle est implantée, à l’est de Johannesburg, en Afrique du Sud. Entre tradition et modernité, cette troupe renouvelle le pantsula, danse contestataire née dans les ghettos des années 1970 durant l’apartheid. Sa dernière pièce, Via Injabulo ("vers la joie" en zoulou), est un diptyque endiablé signé par deux chorégraphes inspirés.

Dans førm Inførms, du Portugais Marco da Silva Ferreira, les huit danseuses et danseurs semblent d’abord contraints. Les corps se disloquent et se contorsionnent au ralenti, puis tout s’accélère. Sur une bande-son electro, les interprètes mêlent pantsula (signifiant "déambuler les fesses saillantes") hip-hop et claquettes. Puis se transforment eux-mêmes en tambours vivants, dans la tradition du gumboot héritée des mineurs qui tapaient sur leurs bottes pendant l’apartheid... et ça claque ! Place ensuite à Emaphakathini ("entre-deux") d’Amala Dianor. Le Franco-Sénégalais nous transporte littéralement en Afrique du Sud. Nous découvrons un décor constitué de glacières, une table de mixage et des petits lampions. Le programme est intense, entre danses, chants zoulous et éclats de rire ! Mais la pièce traduit également une réalité plus sombre du pays : la chorégraphie s’arrête subitement, car privée d’électricité. Amala Dianor avait lui-même connu cette situation sur place pendant les répétitions... Cette création s'offre ainsi comme un hymne à cette jeunesse sud-africaine. Elle traduit sa fureur de vivre, malgré un quotidien incertain. Fatma Alilate

Bruxelles, 21 & 22.09, Théâtre National, 20h15, 30 > 7€, theatrenational.be Charleroi, 23 & 24.04.2024, Les Écuries, 20h, 18 > 9€, charleroi-danse.be

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© Franck Couvreur
| Licences PLATESV-R-2021-003066 & PLATESV-R-2021-003067 PIÈCE CHORÉGRAPHIQUE slows CIE AURÉLIA / RITA CIOFFI ME 11.10 20:00 Roubaix - Théâtre de l’Oiseau-Mouche
photo © Marc
Ginot

THE DANCING PUBLIC La Fièvre

The Dancing Public a été écrit durant le confinement, en réaction aux nombreuses restrictions de nos libertés, entre interdiction de se déplacer, de voir du monde ou d’aller en discothèque. Signé Mette Ingvartsen, ce solo présente la danse comme un exutoire, jusqu’à l’épuisement.

Amplement programmée sur les scènes de la région ces dix dernières années, Mette Ingvartsen s’est constitué un vrai réservoir de fans. Il faut dire que chaque proposition de la Danoise questionne avec pertinence nos expériences collectives, qu’elles soient sexuelles (69 Positions, 7 Pleasures) culturelles (Skatepark) ou technologiques (Moving in Concert). Avec The Dancing Public, elle livre une forme hybride, où le spoken word se mêle au solo chorégraphié. À l’aise dans son short et ses baskets, la performeuse nous embarque dans une transe frénétique sur des beats électroniques, et adresse des formules incantatoires à l’assemblée. En réponse à l'enfermement imposé par la pandémie, Mette Ingvartsen insiste sur l’urgence de bouger, de se libérer des carcans. Pour ce spectacle reposant sur la résistance physique, elle puise aussi dans les "frénésies dansantes" du Moyen Âge, lorsque la foule se mettait à taper du pied, à agiter son corps de façon irrépressible dans les rues, pendant des jours et nuits entières. Dans cette performance au titre prophétique, il reste une inconnue : invité par l’artiste, le public bondira-t-il lui aussi de son siège ? Marine Durand

Bruges, 16.09, MaZ, 20h, 18/9€, ccbrugge.be

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© Marc Domage

LES GROS PATINENT BIEN

Carton plein

Vous ne savez plus où mettre vos emballages de colis ? Olivier MartinSalvan et Pierre Guillois, eux, en ont fait la matière première d'un spectacle détonnant. Sur scène, tout ou presque est en carton : les costumes (requin, mouton…), les décors (un écriteau "Fjord" pour figurer un fjord, il suffisait d’y penser) et même les accessoires (quelques coups de marqueur noir et hop ! voici une guitare, quelques traits de plus et voilà un biniou). Quant aux deux dramaturges-interprètes, le petit rond endimanché et le grand maigre à moitié nu, ils déballent, plient et replient leur attirail pour conter un road-movie (de l'Islande jusqu'au sud de l’Espagne), dans un anglais incompréhensible. Révélés par le "mélo burlesque" Bigre en 2015, nos compères s’inscrivent dans la lignée des Monty Python, enchaînant les gags décalés et imitations irrévérencieuses. Récompensés par le Molière du théâtre public en 2022, ils envisagent ainsi le rire tel « un acte poétique ». Comme un clin d’œil aux enfants qui, à partir de rien, inventent tout un monde, ce « cabaret de carton » pousse très loin le curseur de l’imagination et, pour tout dire, nous a totalement emballés !

Marine Durand

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Valenciennes, 03 > 14.10, Le Phénix, 20h (sauf sam & mar 10 : 19h), 25 > 5€, lephenix.fr
© Fabienne Rappeneau

Vivantes

Le vin a toujours occupé une place de choix au théâtre. Ici, le "sang de la terre" sert plutôt de prétexte pour aborder des sujets ô combien actuels. Durant près de deux ans, la compagnie Brumes s'est immergée au cœur des vignes du domaine de la Paonnerie, en Loire-Atlantique. Ces femmes ont observé comment Marie Carroget, vigneronne en biodynamie (une agriculture sans produit de synthèse) travaillait avec le "vivant". En résulte ce spectacle documentaire donné en pleine nature. Entre balade casquée, concert et dégustation, cette performance poétique soulève de vastes questions, sur notre rapport à l'environnement, au temps et aux autres. J.D.

Mlle Clairon, la paradoxale

C’est une illustre inconnue, au sens littéral du terme. Née à Condé-sur-l'Escaut en 1723, Mademoiselle Clairon fut l'une des plus grandes actrices de son temps, avant de sombrer dans la pauvreté puis l’oubli. Le Phénix lui rend un double hommage, via une lecture de ses Mémoires donnée par la comédienne Françoise Gillard et une exposition. L’occasion de découvrir l’influence de celle qui fut un modèle pour les penseurs des Lumières, Diderot en tête. J.D.

Lecture : Valenciennes, 26.09, Le Phénix, 20h, gratuit Expos : Condé, 05 > 30.09 + Valenciennes, 16.09 > 22.12

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Vieux Condé, 23.09, Le Boulon (lieu secret), 19h30, 15/12€ (spectacle & restauration), leboulon.fr
© P. Lorette,
Com é die-Fran ç aise
© Brumes
coll.
La rose des vents L-R-21-14539 / L-R-21-14545 / L-R-21-14546 les produits de l’épicerie / Lille larose.fr lemelies.fr Saison 23/24 Scène nationale Lille Métropole Villeneuve d’Ascq Lucie Antunes Nathalie Béasse Rébecca Chaillon Cirque Aïtal Thierry Collet Mohamed El Khatib Mette Ingvartsen Amir Reza Koohestani Olivier Letellier Mal Pelo Philippe Quesne Tiphaine Raffier. ... +de 40 spectacles Abonnezvous !

Pigments (CirkVost)

Voilà un départ sur les chapeaux de roues ! Pour lancer sa nouvelle saison, le Tandem convie le CirkVost. Perchés à 15 mètres au-dessus de la Grand'Place d'Arras, accrochés à une immense structure métallique, ces trapézistes et voltigeurs effectuent durant 50 minutes un impressionnant ballet aérien. Entre jeux de poulies et rattrapages in extremis, ces douze virtuoses livrent une puissante allégorie de la force du collectif, et font un sacré pied de nez aux lois de la gravité !

Arras, 08.09, Grand'Place, 20h, gratuit, tandem-arrasdouai.eu

J'ai envie de toi

(Sébastien Castro / Alexis Goslain)

Alors qu’il pense adresser un message coquin (« J’ai envie de toi ») à sa nouvelle conquête rencontrée sur le Net, Guillaume se trompe de destinataire et envoie le texto à son ex, qui débarque derechef. Au même moment, le voisin s'invite dans le salon après avoir abattu le mur séparant les deux appartements...

Voici le point de départ de la toute première pièce signée Sébastien Castro, soit un vaudeville moderne digne de Feydeau, sur lequel plane l’ombre de François Pignon.

Bruxelles, 13.09 > 08.10, Théâtre royal des Galeries, 20h15 (matinée : 15h) 28 > 10€, trg.be

Guerrières d'Orient

(Ensemble Agamemnon)

L’Ensemble Agamemnon n'aime rien tant que puiser dans le répertoire de l'Italie du xviie siècle, à la recherche de chefs-d’œuvre oubliés. Ce conte musical nous projette sur les bords fantasmés de la Méditerranée. Ces quatre tableaux narrent les destins d’héroïnes mythiques : Les guerrières d'Orient. En arrière-plan, des peintures orientalistes s’animent tandis que résonnent chants arabes et cantates baroques italiennes. Un voyage à la croisée des genres et des cultures.

Tourcoing, 21.09, Théâtre municipal Raymond Devos, 20h, gratuit atelierlyriquedetourcoing.fr

Norman c'est comme normal, à une lettre près

(Kosmocompany)

C’est l’histoire d’un garçon de sept ans qui aime porter des robes. Un jour, il se rend à l’école habillé de la sorte, mais son trajet est pavé de moqueries… Sur scène, trois interprètes incarnent le garçonnet et sa famille. On rencontre la mère, un peu perdue, la tante dubitative et le père, frondeur, qui enfile à son tour ce bout de tissu associé au féminin pour accompagner son fils ! Tirée d'une histoire vraie, cette pièce évoque avec intelligence l’acceptation de la différence, le tout à hauteur d’enfant.

La Louvière, 24.09, Le Théâtre, 15h, 18 > 8€, cestcentral.be

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©
C é cile Carlotti
3 > 14 oct. Olivier Martin-Salvan & Pierre Guillois Les gros patinent bien AVEC LE PARTENARIAT EXCEPTIONNEL DE LA SOCIÉTÉ IMMOBILIÈRE DU GRAND HAINAUT LE PHÉNIX lephenix.fr 03 27 32 32 32 Molière 2022meilleur spectacle du théâtre public
© Fabienne Rappenneau.
www.lille3000.com Visuel d’après l’œuvre de Mark Handforth, Stardust, 2005 - Courtesy de l’artiste - Vanhaerents Art Collection Au bout de mes rêves EXPO 06 OCT 2023 → 14 JAN 2024 TRIPOSTAL, LILLE (F)
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