Amandine Dhée à mains nues (La Contre Allée)
En 2017, La Femme brouillon démontait le mythe de la mère parfaite. Amandine Dhée prolonge son entreprise intime et politique de déconstruction des stéréotypes planant sur le corps et la sexualité des femmes. à mains nues poursuit un fil rouge : oser (enfin) être plus désirante que désirable. Les réflexions à la première personne d’une femme en couple avec enfant croisent les souvenirs de ses apprentissages : l’enfance et ses émois indicibles, les limites des flirts adolescents, l'entrée dans l'âge adulte… Et puis les rencontres qui bouleversent nos repères, la découverte du féminisme, cette bouffée d’espoir et de liberté, comme celle des identités multiples. L'autrice décrypte avec empathie toutes ces étapes. Elle dénonce aussi notre adhésion à certaines normes, le sentiment de ne pas être à la hauteur. Mieux, elle défend les tentatives d'émancipation de nos êtres désirants et le pouvoir de transformer ce qui nous est transmis. à mettre entre toutes les mains ! 144 p., 16 €. Sarah Elghazi
Julian Voloj & Søren Mosdal
Pour raconter la vie de Jean-Michel Basquiat, le duo VolojMosdal a démarré par sa fin, le 12 août 1988. Nimbé de bleu, le peintre repose sur un lit poisseux. Endormi, pense-t-on, avant d’apercevoir à ses côtés une éloquente seringue. Un totem d’une noirceur sépulcrale, comme jailli de son œuvre, propose de retracer son parcours. Gamin rebelle de la middle class américaine, Basquiat n’a pas 20 ans lorsqu’il pose ses premiers graffs sur les murs. La suite se dévoile dans un tourbillon de couleurs hallucinées, depuis la rencontre avec Andy Warhol jusqu'au vernissage le révélant au monde. La consommation de speedball, elle, grimpe avec sa popularité… Loin de l’hagiographie, cet album fiévreux figure le génie de l’artiste, et les démons qui finirent par le dévorer. 136 p., 18,95 €. Marine Durand
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Basquiat (Soleil)