let'smotiv bruxelles n°2

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n°02 / nov - Déc 2009 / GRATUIT

Bruxelles Cultures et tendances urbaines




Sommaire Let’smotiv • nov - déc 2009 • n°02

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News

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Portrait

Diego Cortez Salas aka Mr Mönk

16 P ortfolio

Silke Werzinger

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Reportage

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Rencontre

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Design

40 44

Shopping

54 60

L es maisons flottantes aux Pays-Bas Golshifteh Farahani Christian Desile

Mode

Portfolio, Mam’zelle Margalette

évènement

Biennale Charleroi/Danses

Musique

Mayer Hawthorne, Grizzly Bear, Kings of Convenience, Jack Peñate, Soulwaxmas…, chroniques disques

78 Portfolio Herakut

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© Julie Cerise, Laurent Moynat

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Littérature

L'âne qui butine, chroniques livres

Cinéma

Cinéma Nova, Festival du Film d'Arras

92 Théâtre & danse

L'orgie de la Tolérance, John Gabriel Borkman…, agenda

106 E xpositions

Faux semblants, Sexties, George Rousse…, agenda

118 Agenda concerts 128 Clubs guide


Bruxelles • 21/32 Rue Antoine Dansaert • 02 503 0450 Antwerpen • Schuttershofstraat • 03 231 1048 www.girbaud.com



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N°02 •Bruxelles • nov / déc 2009

Let’smotiv Bruxelles 114 rue Barthélemy Delespaul - 59000 Lille Tél : +33 362 64 80 09 - Fax : +33 362 64 80 07 redaction.bruxelles@letsmotiv.com pub.bruxelles@letsmotiv.com

Let’smotiv Nord - Pas de Calais Tél : +33 362 64 80 09 - Fax : +33 362 64 80 07 redaction.nord@letsmotiv.com

Let’smotiv Toulouse Tél : +33 561 14 03 28 - Fax : +33 561 14 25 22 redaction.tlse@letsmotiv.com

Let’smotiv Méditerranée Tél : +33 499 61 51 12 - Fax : +33 467 92 26 43 redaction.med@letsmotiv.com

Let'smotiv Bordeaux Tél : +33 556 52 09 95 - Fax : +33 556 52 12 98 redaction.bordeaux@letsmotiv.com

Let'smotiv Portugal +351 968 604 752

www.letsmotiv.com Couverture par Silke Werzinger www.silkewerzinger.de, www.colagene.com (voir portfolio page 14) Directeur de la Publication : Laurent Buoro ı Directeur du Développement : Loïc Blanc ı Directeur de la Publication Délégué : Nicolas Pattou ı éditeur Délégué : Tacteel, Sarl au capital de 5 000 euros – RCS Lille 501 663 769 ı Rédaction : Judith Oliver, Hakima Lounas ı ont collaboré à ce n° : Thibaut Allemand, Olivia Angulo, François Annycke, Guillemette Bardinet, Faustine Bigeast, Julie Cerise, Audrey Chauveau, Olivier Chauzy, Guy-Pierre Chomette, Benjamin Cordazzo, Léa Daniel, Mathieu Dauchy, Fanny Delporte, Philémon Desmanades, Françoise Gauder, Gabriel Hahn, Éléanore Henry de Frahan, Herakut, Audrey Jeamart, Fabien Kratz, Carole Lafontan, Sophie Malard, Laurent Moynat, Catherine Nerson, Emilie Nguyen, Clément Perrin, Carole Petrigno, Patrick Pulsinger, Marc Simon, Olivia Volpi, Silke Werzinger ı Publicité : +33 362 64 80 09, pub.bruxelles@ letsmotiv.com ı Direction Artistique : Cécile Fauré, Christophe Gentillon, Jean-Marc Beguin - pao@urban-press.com ı Administration : Laetitia Louvet, adm@urban-press.com ı Diffusion : Zoom On Arts, A step forward, FHS ı Impression s: Imprimerie Ménard, 31682 Labège - Papier issu de forêts gérées durablement ı Let'smotiv est une publication d'Urban Press, www.urban-press.com L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales. ı Magazine gratuit. Ne pas jeter sur la voie publique.

Rions de la misère Bonne nouvelle ! L'ASBL Artefix vient de trouver LA solution ultime pour éradiquer la misère. Cette association bruxelloise a décerné, en octobre, le titre de Miss SDF. C’est Thérèse, 58 ans, qui a reçu cette glorieuse reconnaissance, couronnement de sa « beauté intérieure », d’après les organisateurs. Lors du défilé, la charmante édentée a brillamment évincé les 10 autres candidates en lice, raflant au passage la récompense : un an de logement. Pas bête, dans un contexte où les financements publics se réduisent comme peau de chagrin. Il serait bon d’envisager sérieusement une application massive de cette solution. Oui, organisons chaque année un concours national, pourquoi pas télévisé. Chaque soir, on pourrait suivre à l’écran les péripéties des SDF. Le sans-logis le plus méritant, après une série d’épreuves éliminatoires (rester propre, survivre au froid, éviter les agressions) gagnerait à la fois la célébrité et un toit. Pour sauver Jacqueline, tapez 1. Pour lancer un combat à mains nues, appuyez sur étoile. Sérieusement, pensez aux avantages : fini le cœur serré devant les mendiants agenouillés et leurs pancartes. Ils ne seraient plus que des candidats. À charge pour eux d’obtenir la faveur du public. Plutôt que de leur donner de la menue monnaie, envoyons-leur nos SMS de soutien. Avec ces initiatives novatrices, ce serait la fin de la misère. Ou plutôt du concept de misère tel que nous le connaissons. Désormais, c’est un jeu auquel chacun a librement choisi de participer : à quoi bon la solidarité ou la compassion ? Olivia Volpi


En bref…

Musée Royal des Beaux-Arts, Anvers © ADAGP, Paris, 2009

Ensor nous jette un sort « On m'a rangé à tort parmi les impressionnistes » raillait James Ensor. On ne peut que lui donner raison : les 90 dessins et peintures du maître ostendais dénotent au musée d'Orsay. Nul de ses contemporains, présents dans les collections du célèbre musée, n'a dépeint avec autant d'acidité la société de son époque, peuplant ses toiles de visages absurdes ou de détails morbides. La virulence de cet homme torturé croît au long de cette vaste rétrospective, organisée grâce aux musées d'Anvers, d'Ostende, de Bruxelles ou de New York. Les Français peu habitués à ses traits noueux apprécieront-ils la patte de ce pince-sans-rire ? ❥ jusqu'au 4.02, Paris, Musée d'Orsay, +33 140 49 48 14

Mr Oizo © DR

Ils sont fous ces Bretons

Télex

Les nez commencent à peler — nous aussi d'ailleurs —, mais peu importe. Car les Trans Musicales s'apprêtent à faire monter la température à Rennes. Depuis 31 éditions, le festival assène ses recommandations musicales avec une réelle prise de risque. Dans le line-up, quelques groupes connus (the Whitest Boys Alive, Mr Oizo ou Major Lazer) et beaucoup de formations émergentes, comme Cercueil ou Roken is Dodelijk. En parallèle, les Trans investissent les bistrots pour un échange optimal de riffs et de postillons avec les artistes. ❥ www.lestrans.com, www.barsentrans.com

Un nouveau stade, une salle de spectacles, un centre commercial... doucement mais sûrement, les contours du nouveau quartier à Heysel prennent forme. 8 cabinets d'architectes ont été retenus avant la décision finale, en mars 2010. // Les Flamings Lips préparent une complète refonte du légendaire album The Dark Side Of The Moon des Pink Floyd, avec de nombreux guests. À quand la mise en orbite ?


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Ordinateurs à cordes Pour la 11e fois, le festival Images Sonores montre comment les maîtres de la musique classique contemporaine associent les nouvelles technologies à leur art. L'occasion d'observer la transformation du signal sonore en live tout en appréciant le mariage de la musique acoustique et électronique. Initiateur du festival, le Centre de Recherches et de Formation Musicales de Wallonie donne carte blanche au Conservatoire Royal de Liège. 3 jours pour en savoir plus sur lesdites musiques mixtes et découvrir les compositions de Michel Fourgon, de Gilles Gobert ou de Jean-Pol Zanutel. ❥

du 19 au 21.11, www.crfmw.be

Carosse © Florian Kleinefenn

Sharko © DR

Veilhan monte sur le trône

Cheveux longs et hotte de cuir

Un an après la polémique Jeff Koons, c'est à un jeune plasticien lyonnais de s'emparer plus discrètement du château de Versailles. Xavier Veilhan instaure jusqu'au 12 décembre un dialogue serein entre l'histoire classique, la modernité des matières et les formes futuristes. À l'image de ce carrosse stylisé, en métal violet, planté dans la cour d'honneur. Preuve qu'un brin d'humilité n'empêche ni l'esthétisme, ni la réflexion.

Franchement nous, on ne s'est jamais posé la question. Évidemment que le père Noël est un rocker ! Sinon comment expliquer que Sharko, Showstar, Malibu Stacy ou Skarbone 14 travaillent gratos pour lui ? Voilà 8 ans que des dizaines de groupes enfilent à Dour et à Thuillies leurs tenues de lutins pour une série de concerts caritatifs au profit d'enfants démunis. Le prix d'entrée ? Un jouet neuf. ❥ Rendez-vous à Dour,

www.veilhan-versailles.com

Thullies et Silly du 12 au 19 décembre, www.rock-coeur.be

Aucune thématique, aucun format. Seule contrainte : être né, ou résider en Belgique depuis plus d'un an. Vous avez jusqu'au 31.01 pour participer, et gagner l'une des 9 récompenses du 16e Prix National de la Photographie de Charleroi. // Depuis octobre, le design a son lieu. 800 m 2 dans le xiie à Paris pour développer économiquement le secteur. Mieux qu'une galerie ! www.lelieududesign.com


news |

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Cogito ergo sum Quel est le point commun entre Bruxelles et Lille ? En Novembre, ce n'est ni la brique, ni la bière mais plutôt la philosophie qui réunit ces deux villes. Et un thème, Berlin. Dans la capitale belge, les débats se jouent en partie sur les écrans. « Focus 89 », à Flagey, s'organise autour d'une rétrospective de films antérieurs à la chute du Mur. À Lille, on échange, entre autres, avec Claude Lanzmann et Michel Onfray. Car l'excellent Cité Philo remet le couvert du 12 au 29 novembre avec son lot de tables rondes et de rencontres autour de sujets variés (de l'humanitaire à l'Iran). ❥

www.focus89.be, www.citephilo.org

© Sony Music Entertainement

© DR

Mille et un Miles

Ça, c'est du Pippo !

L'ascenseur ne mène pas à l'échafaud. Il nous conduit à l'impressionnante rétrospective Miles Davis. Après une salle bleu nuit consacrée aux années be-bop et acoustiques, la deuxième partie du parcours s'annonce plus psychédélique. Entre 1967 et les 1990', le trompettiste découvre l'électrique, mâtine ses enregistrements d'influences rock, hip-hop. 500 objets insolites, affiches et instruments témoignent de la diversité de ses approches musicales. Tandis que de douillets cocons réservent un confort d'écoute inégalé. Bref, dans le Miles !

On connaît bien les mises en scènes obscures de Pippo Delbono, figure de proue du théâtre italien. Mais on connait moins son travail de cinéaste. Quand il n'est pas sur les tréteaux, Pippo se cale dernière une caméra pour immortaliser ses rencontres. Comme cette entrevue marquante avec Bobo, le célèbre fou de sa pièce Barboni, qu'il décrit dans El Grido. La Cinematek et Bozar présentent l'intégralité de ses films dont trois longs-métrages récents, présentés en avantpremière (El Grido, La Paura et Guerra).

jusqu'au 17.01, www.citedelamusique.fr

Télex

les 28 et 29.11, +32 2 507 82 00 www.bozar.be

Union Match, nouveau label belge attaché au Libertine Supersport devrait servir une house music des plus raffinées. Spirit Catcher, Fabrice Lig, Kolombo, and Ante Perry ont déjà rejoint le producteur Compuphonic. // Le vintage ne se démode pas. Une hérésie dans le monde versatile de la mode ? Il tient en tout cas salon à Paris, les 14 et 15.11. www.salonduvintage.com




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texte ¬ Françoise Gauder photo ¬ Johanne Francotte

Diego Cortez Salas

La fureur de vivre Entre deux cours, Diego Cortez Salas aka Mr Mönk mixe, programme, produit. Quand il n'anime pas son émission radio*. En véritable stakhanoviste, il porte également la casquette de directeur artistique du club des Halles Saint-Géry, lieu-phare de Bruxelles. Rencontre avec ce drôle d'oiseau. Son nom nous évoquait quelqu'un… Corto Maltese ! En le rencontrant tout s'éclaire. Même capacité à entraîner la chance dans son sillage, même aisance nonchalante, même persévérance... Il ne manque que la casquette et l'air ténébreux. Car pour le reste tout y est, même les traits latins qu'il tient

de son père, Péruvien. « Guitariste, il m'a transmis sa passion pour la musique, essentielle chez les LatinosAméricains » raconte le jeune homme. « Ces influences se ressentent bien dans la rythmique de mes morceaux ». Comme sa façon de concevoir les sets jouissifs de ses soirées Dive !, >


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« On est des artisans de la nuit, une petite structure, une famille. » « des fêtes conviviales sans prise de tête, où les gens sourient, lèvent les bras, se laissent aller ».

Une plaque puis deux Devant les portes des Halles, Diego lance « on est des artisans de la nuit, une petite structure, une famille ». Difficile à croire face à la haute pyramide centrale, ex-fontaine des sixties (celles du xviie siècle), ou devant l'écran géant qui sert de joujou aux vj's du week-end. Le jeune étudiant en communication serait-il modeste ? Pourtant, à seulement 21 ans, il a déjà de quoi bomber le torse : « J'ai commencé à sortir vers 16 ans. À 18 ans, je passais derrière la table du son. » D'abord au Wax, bar du centre ville où il est DJ résident. Puis, de fil en aiguille (de platine), Diego pose ses flight-cases au Club des

Halles. « J'ai mis une plaque, puis deux, et je me suis retrouvé directeur artistique » s'amuse-t-il, avant de glisser, plus sérieusement : « Les portes s'ouvrent à Bruxelles si on y croit ». Et si l'on sait se faire conseiller.

Dr Vynil et Mr Mönk L'aiguillon musical de Mr Mönk est un disquaire. « Dr Vynil m'a guidé. Aujourd'hui, sous son label Stromwissel, je produis mon premier disque. De la house émotive. Vivement le live ! ». Diego peut se targuer d'avoir aussi hérité de son flair : il sélectionne pour ses soirées Dive ! du vendredi des invités « en avance sur les standards. Des découvertes, qui passeront ailleurs à Bruxelles dans quelques mois. » Soit des DJ's bruxellois, allemands, irlandais, mexicains… ou français, tels AFFKT (le 27/11), « déjà chauds dans le milieu » confie Diego. Encore un peu et il nous lancerait un clin d'œil... à la Corto. /

* sur Radio Vibration (107.2) le lundi de 20 à 22h.

❥ CLUB DES HALLES

Place Saint-Géry 23, 1000 Bruxelles, +32 2 502 44 24, www.cafedeshalles.be Soirées Dive! ven dès 23h, entrée libre sauf pour les invités internationaux. 5 x 2 entrées gratuites en envoyant un mail à dive.theparty@gmail.com



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Silke

Werzinger Street art // Allemagne // www.silkewerzinger.de représentée par Colagene (www.colagene.com)

À

texte ¬ Carole Lafontan

voir le dessin qui inaugure son site Internet (un vieux gars en peignoir-chaussettes-claquettes avec un masque de Lucha libre sur la tête et une trompe d’éléphant en guise de slip), pas de doute, l’illustratrice allemande Silke Werzinger, en a dans la culotte. Partie étudier le dessin et le design graphique à l’University of Applied Sciences de 2003 à 2008, elle pose en 2005 et pour quelques mois ses valises à Berlin. C’est là qu’elle puise l’inspiration et commence vraiment à dessiner. Depuis, cette jeune femme pleine de charme enchaîne les publications (Wad Magazine, Electronics Arts, Reader’s Digest…) et travaille avec les mastodontes de la pub (Publicis, Bleu Blanc Rouge…). Représentée par Colagene, une « clinique » d’illustration qui « soigne l’image », à Paris et Montréal, elle apparaît dans le tout nouveau livre Illustration Now ! 3 (Taschen), fameux recueil qui recense les talents actuels mondiaux. Surpris d'apprendre que Silke n’a pas encore la trentaine, on ne porte plus du tout le même regard sur nos bons vieux dessins au Bic®, souvenirs sacrés de nos années lycée… Pas vrai ? /


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« J’aime les images […] qui provoquent une réaction, de préférence un sourire. » (op.cit. Illustration Now ! 3, Taschen, 2009)


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1 - Dessin extrait d’un dossier sur les grandes métropoles de la mode pour Maxi Magazin # 02 (2008) 2 - 64 things, a woman should have done in life, dessin réalisé pour le magazine Annabelle (Suisse, déc. 2008) 3 - Double page extraite de la série Pimp my life (février 2008) 4 - Portrait du Professeur Michael ten Hompel, réalisé pour le Siemens Magazin (août 2008) - Agence Publicis 5 - Dessin réalisé pour le Dogs Magazin # 12 (sept. 2008)


Les Pays-Bas déménagent sur l’eau

Particulièrement vulnérables à la montée des eaux, les Pays-Bas commencent à anticiper les changements climatiques. Plutôt que de la combattre, autant apprivoiser cette eau avec laquelle les Néerlandais entretiennent des liens séculaires. Une révolution des mentalités symbolisée par l’apparition des premières maisons flottantes. Rencontre avec la famille Boersma, qui vit sur les flots depuis peu.

texte ¬ Guy-Pierre Chomette photos ¬ Éléonore Henry de Frahan


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D

u fond de la cuisine, Rudmer, 8 ans, prend son élan. Il passe en trombe devant le réfrigérateur, franchit la vaste baie vitrée, déboule sur la terrasse et plonge dans l’eau en éclatant de rire. Sa voisine Janna l’a rejoint en nageant depuis chez elle. Tous deux remontent sur la terrasse par l’échelle de bateau accrochée non loin des canapés du salon. Sous l’œil amusé de ses parents Pétra et Germ, Rudmer replonge aussitôt, jamais lassé par ce jardin d’eau sur lequel flotte leur nouvelle maison. Des résidences flottantes au design d’avant-garde Avec ses 170 m2 et ses trois étages, la maison flottante de la famille Boersma, à Leeuwarden dans le nord des Pays-Bas, n’a plus rien à voir avec les barges, péniches et autres houseboats aménagés en lieux de vie le long des canaux d’Amsterdam, et contraints à une certaine platitude pour des raisons de stabilité. Désormais, la hauteur des bâtiments flottants fait toute la différence. Les

Néerlandais voient fleurir ça et là de véritables villas sur l’eau, et, plus encore, des projets entiers d’urbanisme résidentiel flottant au design avantgardiste. Johan Sijtsma est l’architecte des sept demeures de standing qui composent le quartier flottant où vivent Pétra, Germ et Rudmer. « Avec les nouvelles techniques de flottaison mises au point par les entreprises de construction, la stabilité d’un bâtiment de trois étages est quasiment parfaite, raconte-t-il. Le vent peut souffler jusqu’à force 10 sans que l’on sente la maison bouger ! Seul inconvénient : vous devez vous passer de billard. Si vous ne sentez rien, il est vrai que les boules, quant à elles, vont réagir à la moindre inclinaison… » La technique utilisée est simple : de gros jerricans remplis d’air sertis dans une coque de béton s’enfoncent d’un peu moins d’un mètre sous la surface. Ils offrent à l’architecte un ponton parfaitement équilibré d’environ 100 m2 sur lequel sa créativité peut s’exprimer en s’affranchissant des contraintes des structures flottantes habituelles. Pour rendre l’ensemble encore plus stable, la maison des Boersma n’est pas amarrée à la terre ferme comme une péniche à son quai, mais elle coulisse le long de pilotis profondément enfoncés sous l’eau. En cas d’inondation, elle peut ainsi s’élever de plusieurs mètres sans danger, le ponton qui la relie à la terre restant mobile comme une échelle de coupée. >


Photo page précédente : Construite dans un chantier naval près d’Amsterdam, la maison des Boersma traverse le lac Ijsselmeer avant de rejoindre 25 heures plus tard Leeuwarden, sa destination finale.

Depuis 10 ans, pas moins d'une cinquantaine de projets résidentiels flottants sont à l'étude. Certains regroupent déjà plusieurs maisons, comme celui de la rue Skutesan, à Leeuwarden, où vit la famille Boersma.


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« J’ai toujours rêvé de pouvoir amarrer un bateau à ma maison… »

Le quart des Pays-Bas sont en dessous du niveau de la mer Un sacré argument de vente dans un pays particulièrement vulnérable à l’élévation du niveau de la mer. Les bouleversements climatiques ? « Nous en avons entendu parler, raconte Germ. Mais ce n’est pas cela qui nous a fait venir ici. J’ai besoin de vivre à proximité de l’eau. J’apprécie le calme, la lumière, l’espace. Et j’ai toujours rêvé de pouvoir amarrer un bateau à ma maison… » Pétra renchérit : « Et tant mieux si, en plus de nous offrir cette qua-


lité de vie, notre maison résiste aux inondations ! » Depuis toujours, les Néerlandais entretiennent avec l’eau des rapports complexes. « Dieu a créé la Terre, nous avons créé les Pays-Bas », affirme un vieux dicton de ce peuple du Nord qui a façonné son territoire d’une empreinte sans équivalent dans le monde. Entre terre et mer, le pays se confond avec le delta du Rhin, de la Meuse et de l’Escaut. L’eau est partout : un cinquième de ses 41 526 km2 est occupé par des lacs, des cours d’eau, des bras

de mer. Près du quart du territoire se situe en dessous du niveau de la mer, dont Amsterdam. Protégées par des digues gigantesques, ces régions vulnérables abritent 60 % de la population ! Les Néerlandais sont plus résolus à apprendre à vivre avec l’eau plutôt que la museler toujours plus. « Au lieu de se construire contre la mer, le temps est venu de se construire avec la mer », résume Dennis Meerburg, chargé de promouvoir les logements aquatiques dans une entreprise de travaux publics. >


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Face aux risques liés à l’eau, les mentalités évoluent Depuis qu’ils ont acheté leur maison, Pétra et Germ ont réalisé un album de photos et de coupures de presse qui parlent de leur aventure immobilière. Construite à pied sec sur un chantier naval près d’Amsterdam, leur maison a été mise à l’eau tel un navire, en leur présence. Son transfert à Leeuwarden a duré 25 heures. Quelques heures avant son arrivée à destination, les Boersma sont allés à sa rencontre avec leur bateau. « C’est étrange de voir sa maison traverser la campagne en flottant sur les canaux,

avait murmuré Germ, ému. Les architectes anticipent déjà le jour où il sera possible de déménager d’un bout à l’autre du pays sans changer de murs. Ils planchent aussi sur des projets de villas flottantes pivotantes, qui permettraient d’orienter terrasses et balcons en fonction de l’ensoleillement sans avoir à toucher aux parasols… En attendant ces maisons flottantes de seconde génération qui verront le jour avec d’ambitieux projets résidentiels sur l’eau, Rudmer continuera longtemps à prendre le ponton-terrasse pour un plongeoir olympique.. /


En matière de logements flottants, les Pays-Bas gardent une bonne longueur d'avance : une cinquantaine de projets d'urbanisme aquatique y sont en chantier.


Golshifteh Farahani

met les voiles


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Propos recueillis par ¬ Marc Simon Photos ¬ © DR

Succès surprise du circuit art et essai, À propos d’Elly de l’Iranien Asghar Farhadi, a révélé une actrice, Golshifteh Farahani. Cette belle jeune femme de 26 ans est une star en Iran. Mais elle a choisi l’exil, et vit désormais en France : parce qu’elle a joué tête nue dans Mensonges d’Etat, de Ridley Scott, face à Leonardo Di Caprio, les autorités iraniennes l’ont prise en grippe. Alors qu’elle tourne actuellement sous la direction de Roland Joffé, Golshifteh Faharani s’insurge, et raconte une jeunesse iranienne. Pourquoi avoir quitté l’Iran ? En février 2008, peu après le tournage de Mensonges d’Etat, je devais me rendre à Londres pour des essais, et j’ai été bloquée à l’aéroport. Quand les agents du gouvernement m’ont reconnue, ils étaient presque gênés de m’empêcher de partir. Ils s’excusaient ! Six mois plus tard, la bande-annonce du film de a commencé à circuler sur le Net. La polémique a enflé lorsqu’on a vu que je ne portais pas le voile. Simultanément, la nouvelle que j’avais été retenue en Iran a été rendue publique. À l’automne 2008, j’ai enfin réussi à partir, en profitant d’une faille du système de contrôle !

Vous vous sentiez en danger ? J’aurais sans doute pu rester : on n’emprisonne pas et on ne menace pas physiquement quelqu’un d’aussi connu que moi. Mais je n’aurais plus été autorisée à travailler. Peu avant mes soucis, j’avais représenté mon pays dans une sorte de mini festival célébrant l’anniversaire de la Révolution islamique. D’ambassadrice, j’étais devenue persona non grata… On s’habitue à cet arbitraire ? On n’a pas le choix ! J’ai grandi dans une famille d’artistes et d’intellectuels : mon père est acteur et metteur en scène de théâtre, ma mère a été peintre, elle a étudié les arts plastiques à Strasbourg. >


rencontre |

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« En Iran, tout est illégal, mais tout est faisable à condition de savoir se débrouiller.» Mes parents avaient quitté l’Iran du Shah, et ils sont rentrés lors de la révolution. Mais ils étaient opposants avant la révolution islamique, et ils le sont restés après… Dans ce contexte, on comprend très vite que les choses ne fonctionnent pas normalement. Je ne peux pas dire avoir vécu dans la peur, mais elle était là, comme une chose toujours présente qu’on ne remarque plus : la peur de la police, mais aussi des « bassidji », les milices islamiques. Comment s’en sort-on, alors ? Par l’hypocrisie. On apprend à mentir : afficher sa foi même si l’on n’est pas croyant, cacher les habitudes occidentales prises à la maison. On est obligé de devenir une bonne actrice ! C’est d’autant plus triste que j’aime mon pays : à 12 ans, j’ai voyagé, j’ai détesté les États-Unis, le pays de la surconsommation. J’avais hâte de rentrer. Ces dernières années, l’Iran a évolué… Un peu. En Iran, tout est illégal,

mais tout est faisable à condition de savoir se débrouiller. Vous voulez boire de l’alcool ? Il est facile de trouver le numéro d’un vendeur au noir qui arrivera chez vous, discrètement chargé de toutes les boissons de marque occidentales. Le rock est interdit ? Il existe un réseau de concerts clandestins, etc. Et le port du voile ? Pour ceux ou celles qui, comme moi, ne sont pas croyants, c’est un costume national, pas un emblème religieux. On n’y pense plus, on se débrouille. Cette contrainte-là est minime par rapport à l’impossibilité de s’opposer au régime. Où étiez-vous pendant les élections de juin dernier ? En tournage en Argentine. J’étais sûre que Moussavi allait gagner, mais je ne me faisais pas d’illusions sur l’avenir. Je pensais que son mandat ouvrirait une ère de réformisme léger, suivie d’une période plus dure, selon le mouvement de balancier habituel.


La tournure des événements, et la répression des manifestants m’ont rendue malade. Qu’est-ce que vous pouvez faire, à votre niveau ? Il est très compliqué de s’exprimer quand on est en exil. J’ai un projet musical : enregistrer un album avec l’un des plus célèbres musiciens iraniens, Mohsen Namjoo. Il a lui aussi quitté l’Iran après avoir été menacé de prison à cause du contenu trop réaliste de ses chansons. Je vais chanter pour lui. C’est un geste symbolique fort parce que le chant féminin est interdit en Iran, et parce que nous sommes deux stars : le disque circulera chez nous sous le manteau dès le jour de sa sortie en Occident.

Quel avenir pour l’Iran? Là-bas, la vie continue. Elle a toujours continué : les Iraniens sont des survivants. Le pouvoir a longtemps profité du manque d’éducation du peuple, mais, aujourd’hui, grâce aux nouveaux modes de communication, internet en particulier, la jeunesse a gagné en maturité. Les Iraniens savent ce qu’ils veulent : la liberté de pensée et de parole… Et pour vous ? Mon pays me manque affreusement. Mais si j’y retourne dans les circonstances actuelles, je risque non seulement d’être privée de travail, mais de ne plus pouvoir en sortir. Ma prochaine ambition ? Apprendre le français ! /

There be dragons de Roland Joffé, avec Golshifteh Farahani (sortie en 2010), un biopic consacré à Jose Maria de Balaguer, fondateur de l'Opus Dei.


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Christian Desile

Bel et bien assis texte ¬ Guillemette Bardinet

Christian Desile ne sait pas si son nom prend un accent. Ce qu’il sait, en revanche, c’est que ses trois années de recherche passées sur un prototype de chaise viennent d’être récompensées par deux prix au salon « Maison et objet » : le prix découverte pour la partie design « now » (comprenez « branché ») ainsi que le prix coup de cœur de la presse. Une première qui mérite qu’on se penche sur son dossier.


Chaise Bambou Š Christian desile - Photo : Marc Thill


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« Le travail de Desile est un savant mélange de tradition et de modernité, saupoudré d’un zeste d’humour. »

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’aventure a démarré quelques mois plus tôt. Christian, graphiste, sort des beaux-arts (option art) et expérimente divers médiums sans totalement se fixer. Une incursion réussie dans la photo lui permet d’exposer (à Bordeaux dans la galerie Arrêt sur l’image) ses clichés travaillés d’arcs-en-ciel et de paysages souvent urbains. L’arrivée de deux jumeaux rend les virées photos nocturnes de Christian irréalisables, trop occupé qu'il est, à donner le biberon. Alors qu’il assure les nuits (bébés obligent), son ordi lui offre une fenêtre de sortie, un moyen d’assouvir ce besoin de création qu’il a vissé au corps. Avec le recul, il sait aujourd’hui qu’avec le design, il a trouvé sa voie, sa voix, son savoir-faire…

Reste à faire savoir Nathalie Lamire (de la galerie « Arrêt sur l’image », toujours) et Muriel Biau, promeuvent également de jeunes designers de la région Aquitaine. Elles décident de prendre un stand et de présenter la chaise Desile IN FINE à la biennale internationale du design de Saint-Étienne, la Mecque en la matière. Alain Bodard, directeur de la société d’édition belge Vange, qui ne passait pas du tout là par hasard, proposa à Christian d’éditer sa chaise. Puis arrive le salon « Maison et objet », qui crée un véritable buzz autour de cette chaise en bambou. Déclinable dans plein de matières, elle relève presque de l’évidence. Simplissime dans sa forme et son utilisation, elle s’ouvre dans les deux sens, et peut se ranger à la centaine dans 2m linéaires. Sans parler de sa faible emprise écologique et de son esthétisme impeccable. Les commandes commencent à affluer même si les marges sont faibles. En attendant d’être riche, notre homme a des projets et des prototypes plein ses tiroirs : une chaise longue légère et bien pensée qu’il autoéditerait, des étagères dans un esprit kit, de belles et drôles chaises de jardin. >


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❖ 1 - Mobilier urbain,

Molécules en béton et marbre 2 - Étagère Ell 3 - Tabourets Liéger © Christian Desile


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Desile Mode d’emploi

❖ Chaise Longue Clap et son rangement © Christian Desile

Le travail de Desile est un savant mélange de tradition et de modernité, saupoudré d’un zeste d’humour. Le tout bien digéré. Ses matériaux chouchous sont les bois résistants, le carton (qu’il aimerait mélanger au marbre), le médium, le feutre, le liège. Christian apprécie le travail d’Inga Sempé, Mathieu Lehanneur et Martin Szekely. Pour parler de ses meubles, il utilise un langage très charnel, ses chaises sont « trapues », il aime les rondeurs. La forme naît pourtant avant tout de la contrainte : du mécanisme de fonctionnement découlera une silhouette. Christian bannit l’asymétrie, qui fatigue, lasse, complique. Il privilégie l’ergonomie, la gestuelle qui accompagnent l’utilisation du meuble. Priorité est donnée aux objets qu’il pourrait utiliser, caressant, au fond, le rêve d’avoir un immense atelier pour se fabriquer des meubles à lui. /

à découvrir / Christian Desile : d2iles@free.fr et Vange : www.vange.be



Objets trouvés sélection ¬ Léa Daniel & Benjamin Cordazzo

Pomme d'amour Pour notre plus grand plaisir, Apple actualise ses iMac. Une mise à jour du matériel qui fait de cet ordinateur de maison une véritable machine de guerre écolo, avec son lot de nouveautés. Un écran 16:9 au standard Haute Définition jusqu'à 27", la première souris multi-touch au monde, comme l'iPhone, en fonction des configurations des processeurs dernier cri d'Intel i5 et i7, des cartes graphiques ATI plus performantes, un lecteur SD card, le tout dans une coque en matériaux recyclables sans couture, redessinée pour plus de finesse, livré avec le tout récent OS X Leopard. Le nouvel iMac met plus que jamais la barre très haut. ❥A

partir de 1100€ - store.apple.com/fr

Biohazard

Entre le transcoder Star Trek et le communicator alien, le dernier modèle de montre TokyoFlash tire son nom d'une référence à la saga Resident Evil. Elle est évidemment illisible pour un non initié. Mais pour ceux qui maîtrisent le calcul de l'ADN ou de la date interstellaire, on est preneur. ❥ 130€ - www.tokyoflash.com/fr/


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Terry...ble ! La tendance « Toy » ne s’essouffle jamais, même en pleine vitesse. La preuve, cette petite figurine à l’effigie de Terry Richardson made by Uncleyork. Malgré ses 18 centimètres de vinyle, elle est plus vraie que nature. Et pour une fois que c’est le photographe qui joue à la poupée, on s’incline ! ❥ Ex

exclusivité chez Colette, 213 rue Saint-Honoré, 75001 Paris et sur www.colette.fr

Fred Perry x Vespa S’il est désormais trop vieux pour jouer au tennis, Fred Perry est si renommé qu’à l’occasion de son 100e anniversaire, il peut s’offrir tous les cadeaux qu’il veut ! Comme ce Vespa, couleur crème et petites bandes vertes, édité à seulement... 100 exemplaires. Pour ceux qui l’ont loupé, il reste les polos cuvée spéciale, en série limitée. ❥w ww.fredperry.com/hundredyears, le polo : 100 €

La vie en technicolor « Changer de couleur d’encre sans changer de stylo », telle était la devise de ce stylo imaginé par la société Bic en 1969. Quarante après, le bic 4 couleurs, mâchouillé de préférence, est devenu un classique qui rappelle les années collège et son cortège de copies doubles. Alors, pour croquer à pleines dents cette madeleine de Proust, Bic réédite une série limitée de son stylo « qui fait clic » avec de nouvelles couleurs. Les traditionnels bleu-vert-rouge-noir cèdent, pour un temps, la place au vert anis, au rose patchouli, au violet deep purple et au bleu ciel d’été. Le design, quant à lui, reste le même, on retrouve la petite boule blanche sur le haut du stylo ! ❥ 2,05 €, www.bic.fr


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Ressources Humaines

Bloc party

La dynamo est miniaturisée et la batterie de stockage intégrée dans la structure du fauteuil. Ce dispositif simple permet au mouvement de balancier d’alimenter en électricité la lampe constituée d’un panneau OLED cintré en forme d’abat-jour et habillement placé. Cette idée brillante est arrivée en top list du dernier concours Designboom « Green Life ». Lumineux ! ❥ Murakami Chair par Rochus Jacob

C'est LE ghetto blaster que nous attendions pour notre baladeur mp3. Il balance 200W RMS avec un amplificateur de classe D. Un dock pour ipod qui gère les appels sans interférences, deux entrées AUX pour les potes, un equaliseur 7 bandes et une radio FM, une télécommande, il fonctionne sur secteur ou sur piles (30 heures d'écoutes). 300€ - www.alteclansing.com

Pump Up the Volume ! Reebok fête les 20 ans de la Pump et demande aux 20 plus grands shops de sneakers du monde de revisiter cette chaussure mythique. Le résultat : 20 séries limitées à 30 exemplaires. Sortie mondiale : le 20 novembre. Les amateurs ne pourront pas dire qu’ils ne le savaient pas ! ❥

Télex

www.Pump20.com

LaCie by S+arck est un disque dur de bureau en aluminium évitant les surchauffes. Sa façade réagit au toucher, ce qui permet de lancer une application préalablement choisie. Compatible Mac et PC. 160€ - www.lacie.com/fr // La quatrième et dernière montre de la série Fluro Player de Nixon va sortir le 15.11, sa couleur est encore un secret mais les bénéfices, on le sait, iront en faveur de la recherche contre le cancer du sein. 199 €, http://fr.nixonnow.com



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LĂŠa "L": Pantalon Sessun (mod'in), Gilet American vintage (mod'in), Tshirt American vintage (Mod'in), Collier Adeline Affre (rice and beans) ThĂŠo "E" : Gilet Camo (rice and beans), Pantalon American Vintage (mod'in)


Manon ''T" : Manteau Peoples Market (brock n roll), Robe Taboo (hall bazaar) FĂŠlix "apostrophe" : Tshirt Merc (brock n roll), Gilet April Records (brock n roll), Pantalon Diesel (mod'in)


GrĂŠgoire "S" : Foulard Esprit (hall bazaar), DĂŠbardeur So Charlotte (hall bazaar), Gilet Eleven (mod'in), Pantalon Eleven (mod'in) Laurent "m" : Pull et jeans CarhartT, Veste et foulard Pepe Jeans


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Mathieu "O" : Écharpe American Vintage (mod'in), Pull H&M, Jeans Wrangler (Mod'in), Lunettes Emmaßs Clara "T" : Noeud pap American Apparel, Haut Chipie (hall bazaar), Jupe Esprit, Collants American Apparel


Fiona "i" : Bonnet Le Temps Des Cerises (mod in), Pull Kulte (Core Zone), Pantalon Volcom (core zone) CĂŠcilia "v" : Robe Vivetta (rice and beans)


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Photographie & stylisme ¬ Julie Cerise Assistant photo ¬ Laurent Moynat Maquillage & coiffure ¬ Olivier Chauzy avec les produits M.A.C COSMETICS Assistante maquillage et coiffure ¬ Carole Petrigno Des mercis à studio "A..."


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Qui êtes-vous Mam’zelle Margalette ? texte ¬ Catherine Nerson - Photos ¬ DR

Nom : Audoin. Prénom : Stéphanie. Pseudo : Mam’zelle Margalette. Surnom : « La môme ». Q.G. : Paris, au pied de la Butte Montmartre. Mission : Spécialiste du placement produit à Los Angeles en plus de son métier de styliste. Signe particulier : fait profiter le public, les marques et les stars de son flair vintage. Portrait.


Passionnée, un bagou terrible lorsqu’il s’agit de parler de l’histoire d’un vêtement, atypique aussi… Ainsi se présente Mam’zelle Margalette, tête chercheuse dans l’univers du vintage. « Mon métier ? Disons trieuse ! » Mam’zelle Margalette est modeste. Pourtant, dans le milieu de la mode, sa renommée n’est plus à faire. Lorsqu’il s’agit de trouver LA pièce unique, rédactrices, stylistes, costumières et célébrités ne jurent que par elle. Originaire d’Avignon, elle doit son pseudo à un conte de Marie Colmont* qui l’a marquée enfant, « Marlaguette », et qu’elle n’arrivait pas à prononcer. À 16 ans, elle fait ses classes chez Charlie Boutique,

grand chineur, spécialiste du cuir, du jean et des vêtements de l’armée. « Grâce à lui, j’ai rencontré Jean Elbaz (Chipie) et Guy Azoulay (Chevignon) qui m’ont appris « l’école du tri ». La petite a du talent et apprend vite à reconnaître un millésime en denim ou un Teddy boy des 50’s. Arrivée à Paris et bientôt diplômée du Studio Berçot, Jean et Guy l’envoient à Los Angeles pour acheter des fripes qui serviront de modèles à leurs collections. « J’y suis restée durant trois ans et j’ai créé ma marque, Mam’zelle Margalette. Des blousons Lee, Wrangler et Levi’s chinés sur place et que j’avais customisés. Ça a cartonné. » >


« Le premier défilé vintage qu’elle organise la propulse reine de la fripe.» Des pièces uniques vendues chez Fred Segal, le Colette de L.A. Armée de cette expérience, elle revient à Paris et devient attachée de presse « par accident ». Trieuse éclectique C’est de cette période que date sa rencontre avec Habib Guerrida, directeur de Guerrisol**, friperie parisienne proche du quartier Barbès, fréquentée par les accros du prix imbattable et… les dingues de vintage. Elle lui propose d’y faire un petit vestiaire de pièces triées sur le volet à destination de particuliers et de la presse féminine. « J’ai dû le tanner pendant des mois pour qu’il cède ! ». Le premier défilé vintage qu’elle organise à la Cigale à Paris la propulse reine de la fripe. Les journalistes de Vogue, Elle ou Wad lui demandent de faire des recherches pour la prépa-

ration de leurs sujets. Jean-Paul Gaultier lui achète des t-shirts par dizaines, des costumières de cinéma (pour les films de Kassovitz ou Klapisch) font appel à ses services et très vite la friperie Guerrisol devient aussi connue que la Butte Montmartre. Mais avant d’être une enseigne, Guerrisol est le plus grand acheteur de fripes en Europe et possède deux énormes usines au Maroc. C’est là que Margalette fait son « shopping ». Elle y déniche des perles rares pour des célébrités internationales qui font appel à ses services pour des séances photo, des clips, des soirées privées. « Lorsque je vais à Los Angeles, je ramène des pièces et des marques de créateurs français (Robert Clergerie, Pull-In…) pour Heidi Klum, Rihanna, Scarlett Johansson, Snoop Dogg ou Sofia Coppola ». Audelà des sollicitations, Margalette a des projets plein les cartons : monter des « vintage markets » en Espagne et… devenir prof de yoga, discipline qu’elle pratique depuis l’enfance. Car « Pour avoir du flair, il faut être zen ! », conclut-elle. /

* Auteure, née en 1895 et décédée en 1948. Au Père Castor, elle signe de très nombreux albums, dont les plus célèbres sont sans aucun doute Michka, Perlette goutte d’eau et Marlaguette. ** Guerrisol 17, bd Rochechouart, 75009 Paris, +33 145 26 13 12

à découvrir / www.margalette.com



Charleroi

mène la danse

texte ¬ Judith Oliver

Avec une densité presque égale au prestigieux festival d’Avignon, la biennale organisée par le Centre Chorégraphique de Wallonie prends le pouls de la création contemporaine dansée. Pendant trois semaines, les rues et les lieux emblématiques de Charleroi mais aussi les fleurons culturels de Mons, Liège et Bruxelles sont le théâtre d’une soixantaine de représentations, dont 16 créations mondiales. Analyse.


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Quand Pierre Droulers, Michèle Anne et Thierry De Mey ont rejoint Vincent Thirion à la tête du centre chorégraphique de Charleroi, les critiques ont fusé. La programmation, jugée « fo-folle », faisait montre d’une certaine dispersion. Adossés à des réseaux et à des conceptions de la danse différents, les membres du quatuor de direction ont considérablement élargi la ligne artistique du lieu. Longtemps sujet à réserves, cet éclectisme nous apparaît plutôt comme le signe d’une incontestable ouverture d’esprit. La biennale en est le parfait prolongement. Pour sonder les tendances contemporaines de la création chorégraphique, le collectif ne s’est pas limité, comme on le constate [2] trop souvent, aux esthétiques et aux dé[1] Venus Remix © Jean-Luc Ducourt marches les plus pointues. Gestuelle aca[2] Split Sides / Merce Cunningham Dance Company © Tony Dougherty démique, hip-hop, indienne ou africaine, [3] Neige © Thierry De Mey ballet, recherche sur les états de corps, la [4] Double Points Hell / Emio Greco © Charleroi Danses théâtralité, les dispositifs interactifs… Michèle Anne, Thierry, Pierre et Vincent, démontrent leur attachement au pluriel de Charleroi/ Danses. Avec parfois cinq représentations par soir, ils laissent les spectateurs libres de composer leur menu, selon qu’ils cherchent un moment de pure jouissance scénique (Merce Cunningham, Hiroaki Umeda, Claudio Bernardo, Yasmeen Godder…), une émotion plus cérébrale (Maguy Marin, Virgilio Sieni, Stephan Dreher…) ou une forme plus performative (Vava Stefanescu, Barbara Mavro Thalassitis, Latifa Laâbasi…).

Sur quel pied danser Ne nous méprenons pas pour autant, l’offre de cette biennale est assez structurée. Au cœur de la manifestation, les créations très attendues des grandes compagnies wallonnes se font écho. Neige, une fable onirique signée Michèle Anne De Mey inaugure le festival. Cette audacieuse interprétation de la 7e symphonie de Beethoven précède de quelques jours la première de Demain, émouvant solo de Michèle Noiret sur cette même partition mythique. Difficile aussi de ne pas être frappés par le parallèle fait entre Equi Voci (Thierry De Mey) et Les Corps Magnétiques (Mossoux-Bonté) le 26 novembre, deux recherches très différentes sur l’interaction entre danseurs et musiciens. Dans le premier cas, le montage de séquences filmées dépend des mouvements >


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de l’orchestre philarmonique. Dans l’autre, les variations toutes graphiques des interprètes répondent aux improvisations d’un quintette posté sur la scène. De même, certaines soirées habilement composées, offrent deux appréciations d’un même texte (Maguy Marin et Virgilio Seni sur De la Nature des Choses) ou soulignent des filiations artistiques. Ainsi, le 13 novembre, les deux pièces historiques de Merce Cunningham (Squaregame, 1976 et Split Sides, 2003) sont précédées, entre autres, de The End, un hommage de Joanne Leighton au Texte sur Rien de John Cage, fidèle compagnon du chorégraphe américain.

Tendances urbaines La soirée de clôture résume à elle seule l’ambition de la biennale. Par une succession de formes courtes, La Nuit de la Danse fait dialoguer les esthétiques d’une dizaine de chorégraphes, de Pina Bausch à Thomas Hauert en passant par Anne Teresa de Keersmaeker ou Bruno Beltrão. Avant d’atteindre ce climax au Palais des beaux-arts de Charleroi, le festival s’offre des détours par les vitrines des rues piétonnes, les quais de métro ou la Vigie qui surplombe la ville. Même les plus réticents à l’expérimentation salueront ces étonnantes prestations urbaines, pour peu qu’ils ne boudent pas leur plaisir. Entre un burlesque défilé de majorettes (les Vedettes de Katerine), un bal populaire (Dansez-vous français ?) et un spectacle explosif de pyrotechnie (Gwendoline Robin), on ne sait plus sur quel pied danser. /

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[5] Parallemande / Thomas Hauer © Bart Grietens [6] Eu e meu N°63 / Bruno Beltrão © Charleroi Danses


Infos pratiques BIENNALE CHARLEROI/DANSES

www.charleroi-danses.be Info & réservations: +32 70 66 04 13 Pass complet 150€

LE choix de LET'SMOTIV Neige Michèle Anne De Mey (création)

11.11, 21h et 12.11, 19h, Charleroi, les Ecuries, 15/10€ 17. 11, 19h, Maubeuge, La Luna, 11/8€, +33 3 27 65 65 40

AUTOUR DE LA BIENNALE Les corps magnétiques Mossoux-Bonté [CREATION] 24>27.11, 20h, Mons, Manège, 11/8€, +32 65 39 59 39

Equi Voci Thierry De Mey [CREATION]

Squaregame / Split Sides Merce Cunnigham 12 et 13.11, 21h, Charleroi, PBA

(Précédé de The End Joanne Leigthon, à 18h), 15/10€, +32 71 31 12 12

Demain Michèle Noiret [CREATION] 17.11, 19h, Charleroi, PBA, 15/10€, +32 71 31 12 12

Haptic & Adapting for distortion Hiroaki Umeda 17.11, 21h, Charleroi, Ecuries, 15/10€

Singular Sensation Yasmeen Godder 18 et 18.11, 20h15, Liège, Saint Luc/ B9, de 6 à 16€, +32 70 66 04 13

La Natura delle cose Virgilio Sieni 18.11, 21h, Charleroi, Ecuries, 15/10€

Turba Maguy Marin 20 et 21.11, 21h, Charleroi, Ecuries, 15/10€

26.11, 20h15, Bruxelles, Flagey, 25/12,5€, +32 2 641 10 20 27.11, 21h, Charleroi, Ecuries, 15/10€

NUIT DE LA DANSE : Amor Mas alla de la muerte (extrait) Anne Teresa De Keersmaeker & Thierry De Mey

Parallalemande Thomas Hauert

Erase-e(x) 5 Johanne Saunier

Inventions José Besprosvany

Solo Pina Bausch / Shantala Shivalingappa

Double points : Hell Emio Greco

Voyage d'hiver Emanuel Gat

Eu e meu coreografio n°63 Bruno Beltrão

Lands (extrait) Eleonore Valère-Lachky 28.11, 19h, Charleroi, PBA, de 10 à 35€ , +32 71 31 12 12

Stations Urbaines Installation sonore Maya Bösch du 11 au 14.11, 15h>18h, Charleroi, La Vigie UT

Dancers ! Installation vidéo interactive Bud Blumenthal du 12 au 29.11, 9h >19h, Charleroi, métro Beaux-arts

Dansez-vous Français ? Bal mené par Röze et Pascualino 14.11, 23h, Charleroi, Ecuries (sous chapiteau)

Danse, danse, danse tant que tu peux Performance Lise Duclaux 14.11 puis du 17 au 21.11, 14h>18h, Charleroi, en vitrine, rue Neuve

Défilé des Vedettes Majorettes burlesques 28.11 16h, Charleroi, Ecuries

IDILL Concours de films courts sur la danse Projections de la sélection 2009 : 22.11, 20h30, Charleroi, Ciné Le Parc, 3€, +32 71 31 71 47 et du 23 au 27.11, 19h, Bruxelles, La Raffinerie, entrée libre Soirée de remise de prix: 26.11, 18h, Bruxelles, Flagey, entrée libre, réservation souhaitée.



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texte ¬ Hakima Lounas photo ¬ Doug Coombe

Ne me quitte pas L'histoire de la musique est pétrie de chansons d’amour, de ballades sur fond de rupture sentimentale. Comment donc renouveler le genre ? Comment rompre avec élégance ? Mayer Hawthorne propose sa version avec un Just ain't gonna work out impeccable, guide de la parfaite séparation en 2,35 minutes. Dans son clip, il arbore un sourire radieux et affiche un look tiré à quatre épingles. Stratégie un brin étrange pour se débarrasser de l'être (mal) aimé... Plus encore, Hawthorne imagine la parfaite bande-son : une soul cotonneuse, cuivrée et entêtante, inspirée de Smokey Robinson, Curtis Mayfield, Lamont Dozier ou encore Brian Holland. Pas étonnant que ces artistes soient ses maîtres à penser : Hawthorne a grandi à deux pas de Détroit, berceau de la black music où siégeait le vénéré label Tamla Motown. Oui, sa musique sonne incroyablement vintage. Mais loin de se contenter de singer ses idoles, le prodige de 29 ans offre à l'histoire de la soul une suite inespérée, en insufflant à ses compositions un vent moderne et bienfaiteur. Que ce soit sur Just ain't gonna work out ou Maybe so, Maybe no, il pose son irrésistible voix fluette sur des mélodies simples mais léchées, où batteries, claviers, cuivres et cordes sont flattés par une production contemporaine. En plus d'être musicalement irréprochable, son premier album A Strange Arrangement, déborde de romantisme. Car si Mayer sait rompre en une chanson, il sait aussi emballer en 8 morceaux. Vous doutez ? Deux dates pour le vérifier : les 6 et 7 novembre prochains ! / ❥

MAYER HAWTHORNE 6.11, 20h, Louvain, Het Depot, 13/11€, +32 16 22 06 03 7.11, 21h, Gent, Make-Up, avec DJ Daptunes, DJ Garreth McMullan et Thierry Steady Go! vs Souligan, 13/10€, www.make-up-club.be


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texte ¬ Thibaut Allemand photo ¬ Tom Hines

Réserve protégée C’est officiel : Grizzly Bear est bien parti pour truster les top 10 de fin d’année. Et ce, grâce à Veckatimest, Lp aussi touffu qu’étonnant, paru en mai dernier. Ces New-Yorkais n’en sont pas à leur premier essai. Cinq ans déjà qu’on les suit. Le temps pour eux de peaufiner le répertoire d’un très attendu concert bruxellois. Il paraît que Brooklyn est un quartier de New York. On pencherait plutôt pour un parc naturel : Panda Bear et ses amis d’Animal Collective, Department Of Eagles, Grizzly Bear… Un véritable bestiaire pop. Bien inspiré, notre ours protéiforme (projet solo, duo, ou quatuor) a publié quelques Ep’s fort bien accueillis par la critique avant de publier, coup sur coup, deux grands albums, Yellow House (2006) et Veckatimest (2009). Là, on s’est dit qu’il se passait quelque chose – et pas uniquement parce que ces résidus folk aux voix filtrées et génétiquement modifiées étaient recueillis par la prestigieuse maison Warp. Petit à petit, nous avons cueilli leurs fruits, fait notre miel de leurs chansons über-arrangées qui donnent un bon coup de griffe aux conventions. Lâchés dans l’arène, les animaux hésitent, se raccrochent aux branches et paraissent trop appliqués – la pression, sans doute, et le refus de succomber au premier piège venu. Pas une raison pour bouder notre plaisir : même si elles ne diffèrent que peu de l’album, leurs mélopées tourneboulantes valent la peine d’être écoutées. Et réécoutées. Pour tenter, en vain, de les apprivoiser. / ❥

GRIZZLY BEAR le 8.11, 20h, Bruxelles, Botanique, 21/24€, +32 2 218 37 32




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texte ¬ Mathieu Dauchy photo ¬ Haseholte

Le Jeu de L’Øye À la fin de l’année, dans le bilan musical de 2009, on trouvera peut-être le nom d’Erlend Øye coincé quelque part entre le colon de Johnny et la tragique hécatombe dans les boys band (2B3, les Musclés). Après avoir enflammé notre corps au printemps avec The Whitest Boy Alive, le revoici déjà, immense charmeur, avec Kings Of Convenience. Ceux qui ont savouré le deuxième album prodigieux de The Whitest Boy Alive en début d’année et leurs concerts hédonistes se frottent les mains. Erlend Øye, le geek norvégien, revient accompagné de son « Garfunkel » à lui, Eirik Glambek Bøe. Le duo Kings Of Convenience est la formation grâce à laquelle le phénomène Øye a émergé, en 2001, avec Quiet Is The New Loud, un disque d’une infinie délicatesse. On découvre alors le folk venu du froid, qui regorge mélodies « douillettes », à l’image de Thomas Dybdahl. Deux albums plus tard, Kings Of Convenience n’a rien perdu de son savoir-faire, on a même l’impression que l’expérience The Whitest Boy Alive ajoute au projet une dose d’insouciance. Kings of Quintessence Les chansons de Kings of Convenience, qui trouvent le parfait accord entre les cordes et la voix d’Erlend Øye, visent désormais la quintessence du genre : une belle mélodie, avec juste ce qu’il faut d’arrangements. Mais comment, après des millions de chansons écrites à la guitare depuis que le mi-mineur existe, peut-on encore trouver des combinaisons de notes si parfaites ? Cet Øye-là a forcément pactisé avec le Diable, qui, en échange du registre infini des chansons divines, l’a condamné à bercer les hommes pendant l’automne, puis à les réveiller au printemps. C’est tout le mal qu’on nous souhaite. / ❥

KINGS OF CONVENIENCE le 9.11, 20h, Bruxelles, Botanique, 22/19e, +32 2 218 37 32


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texte ¬ Clément Perrin photo ¬ Sven Väth © t. dilge big

La grande communion Le 21 novembre, Groove City fête ses dix ans. Depuis sa création, ce festival bruxellois célèbre les musiques électroniques au sens large, au-delà des chapelles. Misant peu sur les découvertes, il prêche la bonne vibration techno par le biais de ses icônes les plus marquantes. Tout récemment, le plateau d’une grande chaîne de télévision recevait Laurent Garnier et David Guetta. Contre toute attente, ces deux incarnations de la dance music aux options radicalement différentes ont affiché une certaine complicité. Les organisateurs de Groove City cherchent à cultiver cet état d’esprit. Si la démarche est louable, dans la pratique ça se complique. Ainsi, ne le cachons pas, l’équipe de Let'smotiv évitera soigneusement Bob Sinclar et David Vendetta durant cette édition 2009. En revanche, on s’autorise un petit crochet par le set de Jesse Rose, talentueux producteur anglais qui s'affirme depuis quelques années, notamment au sein du label Dubsided. Sur cette nouvelle affiche, on privilégie les « papys » de la techno (comprendre la grosse quarantaine…) qui n'ont rien perdu de leur superbe. À l'écoute des récentes prestations de l'emblématique boss de Cocoon, Sven Väth, les ptits jeunes n'ont qu'à bien se tenir. Idem avec Jeff Mills qui bouleverse les lois du mix en jonglant avec trois platines. Notons aussi que le nonchalant James Holden revient en force après un petit break. Et puis, suffisamment rare pour le souligner, la drum’n’bass a encore droit de cité ici, complétant ce panorama électronique des plus larges. « United in love & fun » scande la devise de Groove City. Pas forcément tous dans la même salle, mais très proches les uns des autres, assurément. / ❥

GROOVE CITY le 21.11, 20h, Bruxelles, Kart Expo, 24/29€, www.euromillionsgroovecity.be




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texte ¬ Audrey Chauveau photo ¬ DR

Hit the road Jack ! Prenez le bon vieux son pop-rock des 80’s, celui au déhanché déboîté, coiffé d’une mèche rebelle. Coincez-lui les doigts dans une prise d’électro au beau milieu des cariocas de Rio. Boum, vous obtenez une liqueur détonante et unique en son genre, distillée par Jack Peñate. Explications. Londonien pur sucre, Jack Peñate ne cherche pas à cacher ses origines. Son accent « typically british» sautait déjà aux oreilles à l’écoute de son premier album de facture pop-rock, Matinée (2006). Mais il vient de prendre tout le monde à contrepied en donnant un coup de fouet à sa musique. Résolument contemporain, son dernier fait d'armes, le bien nommé Everything is new est une mixture inédite : des ritournelles pop entêtantes régulièrement soutenues par des rythmiques brésiliennes, soulignées par une production électronique impeccable. L’esprit d’équipe Jack a donc posé sa guitare privilégiant la basse et la batterie. Pour ce deuxième album, il a aussi fait appel à Paul Epworth producteur, entre autres, de Bloc Party et de The Rapture. Personne ne s'étonnera donc du succès que rencontrent les titres Be The One (et ses irrésistibles trompettes baléariques), ou encore Tonight's Today (où groove suave, samba enjôleuse et électro fusionnent miraculeusement). Nos confrères du NME n'en reviennent toujours pas : « Jack Peñate sonnait comme le passé, à présent il sonne comme le futur ». Nous sommes bien d’accord. / ❥

JACK PEÑATE 23.11, 20h, Bruxelles, Ancienne Belgique, complet !


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texte ¬ Olivia Angulo photo ¬ DR

Jeunes gens modernes Nouvelle Vague est de retour avec un troisième volet de reprises, intitulé tout simplement « 3 ». Depuis la publication de leur premier album éponyme, cette formation à géométrie variable a largement fait ses preuves. Halte saisonnière pour concert de choix. En 2004, les producteurs et arrangeurs Marc Collin et Olivier Libaux (ex-Objets) ont une idée tout à la fois simple et originale : faire passer des auditions à d’ingénues chanteuses, dont l’irritante Camille, histoire de réinterpréter un florilège des classiques new wave. Rafraîchis aux couleurs de la bossa nova et portés par de sensuelles voix féminines, ces hymnes puisés entre 1978 et 1982 prennent une nouvelle dimension. Si les connaisseurs succombent rapidement à ces reprises suaves, quelques intégristes s’insurgent à l’écoute de ces versions « easy listenning ». Après un second volet, Bande à Part en 2006, quelque peu malmené par la critique pour cause de redite flagrante, le tandem semble avoir mis les bouchées double sur le dernier opus en forme de conclusion d’un possible triptyque. Le répertoire oscille désormais entre valeurs sûres — God save the Queen, Ça plane pour moi —, et tentations pop rock voire country. Entre autres pépites : Parade de Magazine ou encore All my colors de Echo & The Bunnymen qui mêle la voix de Mélanie Pain à celle de Ian McCulloch. Consécration suprême en forme d’adoubement, les auteurs des titres originaux, dont Martin L. Gore et Terry Hall, donnent la réplique aux demoiselles. / ❥

NOUVELLE VAGUE Le 1er.12, 20h, Bruxelles, Botanique, 19/16/13€, +32 2 218 37 32



texte ¬ Thibaut Allemand photo ¬ The Wake © DR

Une nuit à l’usine

A FACTORY NIGHT (and then again) Prog : A Certain Ratio, Section 25, Biting Tongues, The Wake, The Names, Graham Massey, Tom Moderne, Re:Order + expositions Kevin Cummins et Philippe Carly 12.12, 18h, Bruxelles, Plan K / La Raffinerie, 30/25€, afterparty seule 10€, www.lefantastique.net.factory


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On ne compte plus les reformations. Les soirées hommage. Les tributebands. Et ceux qui pompent tout sans citer leurs sources. Mauvaise langue, on pourrait aisément placer les soirées Factory dans ces cases peu attrayantes et quitter l’usine. Mais on a assisté à la première soirée A Factory Night (Once Again), le 15 décembre 2007. Grand souvenir. A Factory Night, sonne différent. Frédéric Cotton, membre de l’ASBL Anthésis, se souvient : « l’histoire de Factory reste incroyable. Ce label a lancé quelques groupes majeurs, à commencer par les fabuleux Joy Division, puis New Order. Un manager visionnaire, Tony Wilson, un graphiste avant-gardiste, Peter Saville et un génie de la production, Martin Hannett, forment un triumvirat magique. Sans les groupes produits par Factory Records, une partie de la scène rock actuelle, d'Interpol à Editors, en passant par White Lies ou Bloc Party n'existerait tout simplement pas. » Sans parler du baggy sound ecstasié… « Madchester, l'Hacienda ou les Happy Mondays, c’est la seconde partie de l’histoire. Elle nous passionne moins, malgré son impact considérable. » Délocalisation Naïf et peu au fait de la saga, on se demande pourquoi Bruxelles rend si souvent hommage à Factory Records, label profondément mancunien. ça tombe sous le sens : « En 1979, Joy Division donna son premier concert européen au Plan K, sis rue de… Manchester. Il y eut ensuite Factory Benelux, division continentale de Factory Records, fondée en 1980 par Michel Duval et Annik Honoré. Enfin, The Names, l'un des rares groupes non britanniques du label, est bruxellois. » Au programme, Section 25 (le groupe fétiche des organisateurs), A Certain Ratio, les revenants The Wake et les régionaux de l’étape (The Names) viendront prouver que leurs hymnes constituent An Ideal For Living*. /

* An Ideal For Living : un idéal de vie, titre du premier Ep de Joy Division, paru en 1978.


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texte ¬ Émilie Nguyen photo ¬ DR

La bûche de Dewaele Vous avez manqué I Love Techno, et vous l'avez mauvaise ? On vous comprend. Mais regardez donc sous le sapin de Noël des 2manydj's : la 4e édition de la désormais mythique Soulwaxmas est là ! Rappel pour les derniers de la classe : en 2006 les frères Dewaele (aka 2manydj's aka Soulwax) organisent une grande fête de Noël à l'ICC de Gand invitant leurs amis DJs à prendre place derrière les platines. C'est au Flanders Expo qu'ils remettent le couvert l'année suivante avec 25 000 personnes et un line-up à faire pâlir d'envie les grands festivals de musique électronique. Quand Live Nation entre dans la danse en 2008, le concept traverse les frontières, pour le plus grand plaisir des Parisiens, des Berlinois ou des Rotterdamois. Autant dire que cette année, l'euphorie est à son comble. Pour embarquer un maximum de kids, le traîneau passe en plus par Londres et Manchester. Cette halte à Anvers, en forme d’arbre de Noël est illuminée par une sacrée guirlande d'artistes, avec Soulwax au sommet (pour un live show + un set de 2manydj's) : Tiga, Erol Alkan, Mixhell et Aeroplane. Toujours les mêmes, bougonnez-vous ? Plutôt des habitués qui renouvellent le genre. Tiga revient avec dans sa hotte un 2e album sorti cet été, Ciao!. L’imprévisible Erol Alkan qui a comblé la foule avec un set improvisé de 4h en 2007, brillera certainement par son éclectisme. Toujours les mêmes, pourvu que ce soient les meilleurs ! Un cadeau qu'on ne peut refuser, pardi ! / ❥

SOULWAXMAS Prog : Soulwax, 2manydjs, Tiga, Erol Alkan, Mixhell, Aeroplane 19.12, 21h, Anvers, Lotto Arena, 35€



chroniques LADY AND BIRD La Ballade De Lady And Bird | Delabel/IMA Réunis sous le nom de Lady And Bird, Kerenn Ann et Bardi Johansson (tête pensante de Bang Gang) avaient surpris leur monde, en 2005, le temps d’un premier album. Un Lp qui suivait les traces de Lee Hazlewood et Nancy Sinatra, couché sur bande en mode lo-fi, à la maison, sans prétention. Ce deuxième album fut enregistré lors du prestigieux festival Reykjavík Arts Festival, avec le concours de l’Orchestre Symphonique d’Islande. Les chansons issues du répertoire de l’elfe hollandaise et de l’échalas islandais prennent alors une autre dimension : majestueuses, déployées en suspension. De belles reprises. Une magnifique surprise. Thibaut Allemand

SOMETHING À LA MODE Salm | Yeel House/Peermusic Something à la mode, sur papier, ça promet d’en jeter un max : un violoniste et un violoncelliste veulent faire de la musique électronique, après s’y être un peu frottés en arrangeant un concert symphonique autour des œuvres de Jeff Mills. D’autant plus que ce premier album porte la caution d’Arnaud Rebotini (Black Strobe), qui l’a mixé. À l’oreille, l'enthousiasme décroît un peu à mesure qu’augmente l’impression de déjà entendu. Si quelques morceaux sont accrocheurs, on aurait pu s’attendre à des compositions plus complexes et travaillées. Au final, un premier album qui donne envie d’attendre le deuxième pour voir ce que ces deuxlà ont dans l’archet. Olivia Volpi

WAVE MACHINES Wave If You’re Really There | Neapolitan Music Ltd Wave Machines veut enregistrer un disque. C’est légitime. Le quatuor de Liverpool s’imagine déjà sur les routes, adulé des foules, porté aux nues par ses idoles de jeunesse. Ça, c’est moins évident. Et l’on risque vite de trouver Wave If You’re Really There dans les bacs à soldes, lâché par des auditeurs sourds aux sirènes de la tendance. La bande ne possède que deux idées et demie, recyclées ad lib, lorgnant parfois vers le groove élastique de Hot Chip - le songwriting en moins. Le temps d’une chanson, cependant, Wave Machines ouvre les yeux : « Where’s my punk spirit when I need it ? ». Bonne question. On se penchera plutôt sur Magic Arm : avec les mêmes outils (mélodies pop et bricolages électro), le Mancunien réalise un album autrement plus ambitieux. Thibaut Allemand


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FUCKPONY

Danton Eeprom

Let The Love Flow | B-Pitch Control

Yes Is More Infiné | Discograph

Natif de Pennsylvanie exilé à Berlin, compagnon de studio de Villallobos, engagé dans une cause humanitaire et ignorant les tendances, Jay Haze dénote sur la scène électronique. Avec Let The Love Flow, il livre le second album de son projet Fuckpony, en solo. L'aspect brouillon de certaines de ses productions est éclipsé au profit de tracks finement ciselés. Soul, funk (I Know it happened) fusionnent dans ce manifeste de musique hybride. Hybride, soit, mais toujours dansante, même quand la mélodie se fait plus poignante (I'm Burning, Always Sunday). Un foisonnement d'idées qui illustre la boulimie musicale de son auteur. On ne peut que suivre avec intérêt la trajectoire de cet artiste porteur d'une « dance-music » résolument atypique et moderne. Clément Perrin

Agoria et Ivan Smagghe ont eu raison de prendre sous leur aile le jeune Danton Eeprom, il y a quelques années. Au fil des maxis et des remixes, le Marseillais de naissance et Londonien d’adoption s’est forgé une solide réputation auprès des mordus de techno sombre et enivrante. Pourtant son album Yes Is More ne se limite pas à ce registre. Il s'en dégage une ambiance rock, à la fois moite et décadente. Danton revisite la new wave synthétique des 80’s non sans un certain humour. Synthèse d’un parcours peu commun, qui l'a successivement amené à être guitariste rock, phénomène electroclash puis dandy minimal. Yes Is More combine harmonieusement toutes ces influences grâce à une production raffinée, riche en détails sonores. Fabien Kratz

HUDSON MOHAWKE Butter | WARP/Discograph Son EP Polyfolk Dance avait affolé les compteurs en début d’année, anticipant les possibilités apparemment illimitées de Hudson, l’une des plus excitantes signatures Warp 2009 avec celle de Bibio. Nul doute qu’à l’écoute de son premier format long, le jeune producteur de Glasgow ne mette définitivement tout le monde à genoux tant Butter brille d’une production luxuriante, hybridant r’n’b et hip hop, nourrie de science funk et résolument pop. Un appétit démesuré évoquant aussi bien Prince que Scott Herren, Outkast que Flying Lotus. 18 morceaux comme autant de symphonies de poche, dignes d’un jeune émule contemporain de Todd Rundgren en pleine splendeur progressive Utopia. Un bel appétit que ce platiniste virtuose affiche néanmoins avec modestie. Ross Birchard est déjà grand. Patrick Pulsinger


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Herakut Street art // Allemagne // http://herakut.de et sur www.maclaim.de

texte ¬ Carole Lafontan

Liaisons graffeuses

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❖ 1. Mur à Turin, septembre 2009 2. Toile Streetdart n°2, 2008

Herakut ou l’alchimie parfaite entre deux street artistes qui ne pouvaient, dans leur travail, être plus différents. La belle Jasmin (comprenez Hera) et le jeune Falk (entendez Akut) se rencontrent en 2004 lors d'un festival des arts de la rue à Séville. À cette époque (comme aujourd'hui d’ailleurs), Akut graffe au sein du fameux crew allemand Maclaim. La qualité technique de ses portraits est époustouflante, proposant une transcription hyper réaliste de visages ou d’animaux (avec une nette tendance à croquer nos amis les chiens). Le style très personnel de ce maître ès détail va se révéler sous les traits un peu cradingues d’étranges créatures, fruits de l’imagination de Hera. De ce mariage singulier, où seul l’outil est identique (des bombes de peinture) naissent d’étonnants contrastes. Alors, l’Allemagne, terre nourricière pour graffeurs surdoués (Daim, Seak…) ? Définitivement : oui !

Bibliographie / Herakut, The Perfect merge (Éd. Publikat, 2008)


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â?– 3. Performance au Carhartt showroom, Francfort, 2005 - 4. Toile Out of the closet, 2008 5. Sur bois, Party dog, 2008 - 6 - Sur bois, What he said, citation de Jeffrey Mc Daniel : "Make each person's nose the size of their ignorance", 2007


texte ¬ Judith Oliver photo ¬ A. Letore & C. Bruneel

Ouvroir

de Livres Potentiels En boule, en fiole ou à suspendre, l’Âne qui butine, maison de microédition transfrontalière, s’est spécialisée dans le livre-objet de création. Son credo ? Une longue gestation, une fabrication artisanale et un assemblage toujours unique.

Ils n’ont pas attendu de se rencontrer – et, accessoirement de tomber amoureux – pour assouvir leur passion du livre et des bons mots. Alors qu’Anne Letoré aiguise sa plume aux côtés de Jacques Abeille, Christoph Bruneel, lui, met ses idées farfelues au service d’une petite association flamande. Pour elle, ce relieur polyvalent élabore des « poèmes sans fin », des coffrets de cartes postales poétiques, et autres « revues

de propagande métastatique ». Bref, d’inclassables publications faites main. Il faut attendre 2000, et un recueil de textes sur Venise – auquel participent Jean-Michel Aubevert, Jacques Abeille ou Lucien Suel – pour qu’ils décident d’unir leurs talents. Bel(le) ouvrage Et ça tombe bien, car ils sont tous deux déterminés à ne rien faire comme leurs


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semblables. Ainsi, pas question de publier un manuscrit qui leur aurait été envoyé. L’Âne qui butine, « éditeur à sens unique », préfère formuler des consignes précises à des écrivains triés sur le volet – une centaine de poètes, nouvellistes et romanciers environ. Partant du principe, très OuLiPien, que « la contrainte stimule la créativité », Anne et Christoph poussent leurs auteurs à sortir de leur registre habituel, quand ils ne leur imposent pas un thème ou un calibrage. Ces instructions s'ados❥

sent à un pré-projet, souvent inspiré par un matériau insolite que Christoph a déniché : des gravures animalières du xviie siècle, un vieux registre des années 30, un stock de tampons d’écoliers... Pour l'Âne qui butine, la qualité du texte compte autant que le plus infime détail de la fabrication. La forme et le fond doivent parfaitement coïncider. Rien d'étonnant, donc, à ce qu'un fils de boucher soit l'auteur de leur dernier bestiaire, « Haro » sur la viande, un livre tout en papiers roses et rouges, droits sortis de la boucherie. /

L'ANE QUI BUTINE Livres uniques de 7 à 450€, en vente à l'espace du dedans, rue de Gand à Lille, aux Lisères de Roubaix, à la librairie du Channel à Calais et sur simple demande à anequibutinefb@yahoo.fr


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chroniques Vincent Van Gogh à Auvers

Trois femmes puissantes

W. van der Veen et P. Knapp | Éd. Hachette, coll. Chêne

Marie NDiaye | Éd. Gallimard

« Difficile d'accepter que ces tableaux ne s'analysent pas avec autant de facilité qu'on peut les apprécier. C'est peut-être ce qui explique les nombreux raccourcis intellectuels […] au sujet de Van Gogh ». L'historien de l'art Wouter van der Veen et le cinéaste photographe Peter Knapp ont abattu un travail titanesque pour rétablir la vérité sur ce célèbre personnage. En résulte ce splendide livre, concentré sur les dernières productions du peintre. Grâce à une savante analyse de sa correspondance, les centaines de reproductions portent une lumière nouvelle sur Van Gogh. Loin de l'image du paria incompris, l'on découvre un homme érudit et entouré, mûrissant longuement ses toiles, les constellant de références. Passionnant ! 304p., 45€. Judith Oliver

Norah, Fanta, Khady Demba sont de celles qui restent debout à l'orée du désastre. Leur puissance ne tient pas tant à leur révolte ou à leur colère qu'à leur capacité à rester humaines malgré tout. Leurs vies de fille, de mère, d'épouse, s'apparentent à une plaie béante, qui ne cicatrise jamais. Dans le pli des mots, cette souffrance affleure. Les trois récits qui composent ce livre tissent entre eux des liens suffisamment lâches pour qu'ils puissent tout de même fonctionner de manière autonome. La narration, assez classique, laisse une place à des fulgurances d'irréels. Entre épopée et huis clos, Marie NDiaye dissèque les relations humaines et les livre à notre réflexion songeuse. 320p.,19€. François Annycke

Les morts à leur place, Journal d'un tournage. G. von Rezzori | Éd. du rocher, coll Le serpent à plumes 1965. Louis Malle entreprend Viva Maria, un « western à l'américaine » porté par un tandem de choc : Brigitte Bardot et Jeanne Moreau. Gregor von Rezzori, l'un des interprètes, a consigné les moindres faits et gestes de l'équipe pendant les cinq mois du tournage (Mexique). En bon satiriste, il dépeint sans ménagement le hors champs, les tensions internes, le fonctionnement des groupes, l'attente et l'ennui. Cette grande plume, reconnaissable à sa langue fleurie, n'épargne pas même son ami Louis Malle. Il pointe ainsi son désaccord avec certains de ses choix, allant jusqu'à s'attirer les foudres du groupe. Le prix à payer pour ce témoignage remarquable, à peine écorné par quelques longueurs. 295p., 19€. Judith Oliver


EXIT LE FANTÔME

BW

Philip Roth | Éd. Gallimard

Lydie Salvayre | Éd. Seuil

Nathan Zuckerman, personnage récurrent de Philip Roth, n’est jamais aussi passionnant que lorsqu’il devient le dépositaire des séismes individuels provoqués par l’Histoire américaine. Mais, dans Exit le fantôme, son principal sujet est luimême. Reclus dans les Berkshires, il se rend à New York afin de subir une intervention qui, l’espère-t-il, lui permettra de pallier l’un des effets de sa prostatectomie. S’il aborde les conséquences psychologiques des attentats de 2001 et de la réélection de Bush fils sur les consciences démocrates de la côte Est, sa condition d’homme sur le déclin le rend indifférent à ce qui l’animait auparavant. Après un début fastidieux, l'auteur ne parvient à retenir le lecteur qu’en interrogeant la fiction. 336 p., 21€. Faustine Bigeast

BW, fondateur des éditions Verticales et compagnon de Lydie Salvayre, perd la vue le 15 mai 2008. Ces trois thèmes se mêlent dans ce roman qui décortique le parcours de l'homme, la vie littéraire, les relations de couple, les engagements politiques et esthétiques. Au fil des pages se dessinent un portrait de l'éditeur autant que de l'édition, dont l'évolution récente est presque aussi dure à vivre pour BW que la cécité : « je lis de moins en moins de livres qui me brûlent ». Phrases courtes, dialogues intégrés directement dans les paragraphes, humour corrosif... on retrouve ici le style caractéristique de la lauréate du prix Novembre 1997, qui jongle sans cesse entre l'anecdotique et l'édifiant. 216 p., 17€. François Annycke

Terre-Neuvas Christophe Chabouté | éd. Vents d’Ouest Christophe Chabouté a un sacré de talent pour embarquer son lecteur vers de lointains rivages : nous voici à bord de la goélette La MarieJeanne, à partager le quotidien pénible de matelots au faciès buriné et au regard vide. Comme souvent chez l’auteur, l’environnement hostile cache une solitude pesante et une violence sourde. En pleine mer, un membre de l’équipage est retrouvé poignardé, ce qui accroît une tension déjà palpable dans des traits n&b saisissants. S’ensuit un thriller haletant. On n'avait pas pris autant de vent dans la gueule depuis Le Voyage (L’Association, 1996), subtile échappée belle du grand Edmond Baudouin. Waouh, ça réveille. 128 p., 17,99€. Carole Lafontan


texte ¬ Gabriel Hahn photo ¬ Le Trou, Jacques Becker © DR

Prisons en question Le cinéma Nova, référence du 7e art et de la culture alternative à Bruxelles propose « Trou de mémoire, regards sur une case noire de notre société : la prison ». Projection de films, rencontres et débats se succèdent pour mieux comprendre l'univers carcéral et définir d'autres voies possibles. « Une région cachée de notre système social, une des cases noires de notre vie ». Cette définition du Groupe d'Information sur les Prisons date des années 1970. Michel Foucault et Gilles Deleuze, ses créateurs, voulaient remettre l'univers carcéral au centre de la société pour mieux l'interroger. C'est en ce sens que s'inscrit la programmation sur les

prisons du Nova. Car si le sujet nourrit depuis toujours le cinéma de fiction et apparaît régulièrement dans l'actualité, la vision qu'on en cultive peut sembler biaisée ou tout au moins partielle. Vers d'autres solutions Pour lancer cette réflexion, l'équipe du Nova a concocté une subtile sélection


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de documentaires et de films de fiction comme les fameux Scum d'Alan Clarke et Le trou de Jacques Becker. Deux films majeurs qui restent cependant assez méconnus. Plusieurs rencontres et des discussions sont également prévues afin d'aller plus loin dans l'approche de la problématique. On croisera le verbe avec le Groupe d'Information sur les Prisons mais aussi avec des struc-

tures qui travaillent le lien entre les détenus et l'extérieur. Abolir un système carcéral dont l'inefficacité a souvent été mise en lumière à travers la récidive et l'absence de réinsertion sera un des axes de pensée. L'ensemble de ces événements permettra de porter un regard moins candide sur les prisons, de questionner avec lucidité cette zone d'ombre de nos sociétés. /

TROU DE MÉMOIRE, REGARDS SUR UNE CASE NOIRE DE NOTRE SOCIÉTÉ : LA PRISON du 19.11 au 13.12, Bruxelles, Cinéma Nova, 5/3,5€, 6 séances 21€, débat 3€, +32 2 511 24 77


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texte ¬ Fanny Delporte photo ¬ Contes de l'âge d'or © Christian Mungiu

L'Europe est dans la (Grand) place Le festival d'Arras a construit sa réputation en défendant le jeune cinéma européen. Depuis maintenant 10 ans, il convie sur les écrans de la capitale artésienne des réalisateurs venus de Pologne, de Finlande ou de Serbie et inaugure une compétition. Arrêt sur image. « Les premières années, cela ressemblait davantage à une rétrospective régionale, tournée vers le passé ». Eric Miot, délégué général, mesure le chemin parcouru. Aujourd'hui, le festival peut se targuer d'attirer des grands noms du monde entier. À l'image des invités d'honneur du festival, Patrice Chéreau et le cinéaste russe Pavel Lounguine, qui présentent leur dernier film en avant-première, Persécution et Le Tsar. Vous l'aurez compris, Arras joue dans la cour des grands... pour mieux se consacrer à la diffusion de productions européennes qui arrivent rarement jusqu'à nos salles obscures. Cette année, le festival cultive la découverte à travers la séquence « inédits du cinéma mondial », inaugurée par Tony Gatlif (Liberté). Et, pour la première fois, une «compétition européenne» récompense quatre longs-métrages, afin de faciliter leur distribution. L'un des prix est d'ailleurs décerné directement par le public, invité à voter lors des projections. Eric Miot confie : « Les spectateurs font preuve d'une immense curiosité. Pour nous qui défendons un cinéma sans frontières, c'est très encourageant ». Nul besoin de ces flatteries. Arras, son festival, son équipe : ceux qui les aiment prendront le train... / ❥

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM D'ARRAS du 6 au 15.11, Arras, divers lieux, pass complet 60€, abonnements de 25 à 40€, www.plan-sequence.asso.fr




texte ¬ Sophie Malard photo ¬ Frederik Heyman

Un pavé dans la mare ! Artiste emblématique de la scène belge contemporaine, Jan Fabre n’a de cesse de perturber les conventions et de susciter la polémique. Avec sa dernière création Orgie de la tolérance, il crée une satire féroce de notre société ultra-capitaliste et brosse un portrait désenchanté de l’humain-consommateur. Que peut-on encore accepter au nom du principe de tolérance, valeur refuge de nos sociétés occidentales, mais aussi génératrice de ses pires dérives ? Pourquoi tolérer le dialogue avec une extrême droite de plus en plus affirmée en Belgique ? Pourquoi tolérer un capitalisme outrancier qui transforme le citoyen en consommateur ? Pour s’attaquer à ces épineuses questions, neuf personnages, obsédés par la jouissance immédiate, vivent une absurde confrontation avec les produits dont ils ont « besoin », transformés en animaux acheteurs. À la frontière du théâtre, de la danse et de la performance, Orgie de la tolérance a été conçu comme une grande farce aux allures de pamphlet : « Le principal était que tout le monde en prenne pour son grade. Il fallait que personne n’y échappe », prévient l’auteur. Humour, sexe et rock’n roll. Ainsi, d’un concours de masturbation, aux trois femmes qui accouchent de biens de consommation sur des caddies, les tableaux s’enchaînent comme dans un grand zapping subversif, allant jusqu’au bout du non-sens, jusqu’à l’orgie. Rien ne vous sera épargné ! Cette caricature tragi-comique du 21e siècle revendique d’ailleurs l’esprit des Monty Python… Et, grâce à une tonitruante scène finale, Jan Fabre échappe au rôle de moralisateur qui stigmatiserait la bêtise humaine. Il valide donc son propos avec humour, en le libérant des lourdeurs qui pourraient l’encombrer. / ❥

ORGIE DE LA TOLéRANCE 26&27.11, 20h15, Courtrai (Next festival), De Kortrijkse Schouwburg, 20/18€, navette gratuite sur résa le 26.11 à 19h15, +33 320 61 96 96, www.nextfestival.eu 9&10.12, 20h30, Bruxelles, Kaaitheater, 20/25€, +32 2 201 59 59, www.kaaitheater.be

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texte ¬ Judith Oliver photo ¬ Brigitte Enguérand

L'Homme sans qualités ?


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En pleine crise financière, la descente aux enfers de John Gabriel Borkman se révèle d'une flagrante contemporanéité. Particulièrement quand l'enfant terrible du théâtre allemand, le jeune Ostermeier, s'empare de ce banquier odieux et pathétique imaginé par le Norvégien Henrik Isben il y a... 113 ans. « Vous ne sauriez mieux servir la société qu'en monneyant le métal dont vous êtes faits. » Tel est le terrible credo de John Gabriel Borkman. Condamné à 5 ans de prison pour faillite frauduleuse, cet ancien banquier n'a pas hésité à sacrifier la réputation et la fortune de son entourage pour parvenir à ses fins. Huit ans plus tard, il vit reclus au premier étage d'un manoir appartenant à son ancienne maîtresse Ella, la jumelle de son épouse. L'arrivée d'Ella après des années d'absence précipite l'affrontement entre le banquier déchu et sa femme Gunhild. Dans leur total désaccord, tous deux caressent l'espoir de récupérer leur rang et les honneurs qui leur sont dûs. Quitte à sacrifier une vieille amitié ou à se servir de leur fils... Choc de titans Henrik Isben était-il visionnaire ? Lucide ? Cynique ? Sa pièce de 1894 offre en tout cas un troublant reflet de nos drames contemporains. D'autant qu'Ostermeier a ici libéré l'intrigue de toutes les allusions trop anecdotiques et convoqué trois monstres sacrés de la scène allemande : Joseph Bierbichler (John Gabriel), Kirsten Diene (Gunhild) et Angela Winckler (Ella). Le décor, minimaliste, blafard, traversé de brumes basses s'éclipse vite devant leur jeu tout en sobriété et en finesse. Cette remarquable interprétation révèle l'épaisseur psychologique et la complexité des personnages. Et sert magnifiquement l'âpre huis-clos d'Isben. Saisissant ! /

JOHN GABRIEL BORKMAN 16 et 17.12, 20h15, Liège, Théâtre de la Place, 16/14/9€, +32 4 342 00 00


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texte ¬ Judith Oliver photo ¬ D. Matvejev

Âmes lestes Depuis le succès, en 2000, de Maître et Marguerite (Boulgakov), à Avignon, les mises en scène du Lituanien Oskaras Korsunovas sont aussi rares qu'attendues. Ses adaptations, synonymes d'images fortes et de partis pris radicaux, s'affranchissent des traditions théâtrales attachées aux grands classiques. Hamlet le prouve une fois de plus. L'audace de la première scène augure de la suite. Le plateau, nu, est barré d'une rangée de miroirs éclairés. Des loges de maquillage. Le théâtre dans le théâtre, cher à Shakespeare, est déjà à l'œuvre. Bien avant la fameuse réplique que Hamlet prononce aux comédiens venus jouer devant Claudius, le meurtrier du Roi : « jouez comme si vous vous trouviez face à un miroir ». Mais si la troupe de Vilnius s'approprie cette injonction et interroge son reflet pendant de longues minutes au début de la pièce, ce n'est pas un simple effet de manche. Cette question de l'identité guide toute la mise en scène, brouillant la frontière entre le réel et le factice, l'acteur et le personnage, voire la vie et le théâtre. Car pour Korsunovas, il ne s'agit pas de « parler de Hamlet en tant que personnage, mais de nous ». Bref, de sonder la part de libre-arbitre qui guide nos choix. Mais le Lituanien a l'intelligence de ne pas forcer outrageusement le message. Le décor, modulable (tantôt cercueil, château, souricière...), en appelle à notre imagination. Quand l'intense jeu des acteurs respecte avec finesse la polysémie shakespearienne. Marquant ! / ❥

HAMLET – OKT Vilnius City Theatre 24 & 25.11, 20h, Douai, Hippodrome 22/16/9€, +33 327 99 66 60 27.11, 20h, 28.11, 19h, Villeneuve d'Ascq, Rose des Vents (Next festival), 20/18€, +33 320 61 96 96 1er & 2.12, 19h, Dunkerque, Bateau Feu, 18/12€, +33 328 51 40 31



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texte ¬ Fanny Delporte photo ¬ Guy Faucant

Critique de la raison pure Sept ans après avoir reçu le « Molière » du meilleur spectacle comique, Théâtre Sans Animaux continue de tourner, et ce bien au-delà de nos contrées. En 2007, il a même été joué en Chine dans une version bilingue. Serait-il porteur d’un message universel ? Quel titre ! Si Jean-Michel Ribes n’en était pas l’auteur, on se poserait des questions. Mais pour quelqu’un qui compte dans son répertoire des pièces telles que Je suis un steak ou La cuisse du steward, Théâtre Sans Animaux paraît presque petit joueur. C’est que notre homme, en maître de l'absurde, se délecte de ce qui est « contraire à la logique, à la raison ». Imaginez, par exemple, une famille qui vit dans la Creuse et qui, un matin, trouve un stylo-bille de trois mètres de haut planté au milieu de son salon. Ou un homme refusant catégoriquement, et ce sans aucune raison, de féliciter sa belle-sœur qui vient de s’illustrer dans Phèdre. Voilà deux scènes droit sorties de l’univers de ce doux-dingue, autant de «petits moments délicieux qui nous disent que le monde n'est pas définitivement prévu ». On est loin de Beckett. Quoique.... Car Théâtre sans Animaux, sous ses allures de petites saynètes inoffensives, pointe un certain nombre de décalages. Ainsi, l'homme s’enorgueillit de sa supériorité sur le monde animal. Mais ces scènes pathétiques de la vie quotidienne rappellent qu'il y a encore du chemin à faire pour en découdre avec notre bestialité. Enfin, avec Jean-Michel Ribes pour éclaireur, ce chemin paraît nettement moins semé d’embûches. / ❥

THéâTRE SANS ANIMAUX Du 16.12 au 3.01, 20h15 sf mar 19h et dim 16h, Bruxelles, Théâtre de la place des Martyrs, de 9 à 16,50e, +32 2 223 32 08



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texte ¬ Fanny Delporte photo ¬ Simon Elst

Ombres et Débrouillards Neuf ans, c’est peut-être l’âge moyen des spectateurs qui assisteront au festival bruxellois Voyage en théâtre d’ombres. Mais c’est surtout le nombre d’années qui se sont écoulées depuis sa dernière édition. Lumière sur ce savoir-faire trop rare… Certes, neuf années ne pèsent pas lourd en regard de l’histoire du théâtre d’ombres, qui puise ses origines dans la Chine ancestrale. Mais pour ceux qui, petits, ont passé des heures à se tordre les doigts en essayant de former un canard sur le mur de leur chambre, c’est déjà beaucoup trop ! Ne nous plaignons pas, car le théâtre d’ombres a bien failli disparaître. Selon Carine Hermans, directrice artistique du théâtre du Tilleul, qui co-produit le festival, « Sans la volonté, depuis 20 ou 30 ans, d'une poignée de compagnies belges, françaises ou italiennes, il n'existerait plus. » En s’en saisissant, cette nouvelle génération a beaucoup fait évoluer cette pratique séculaire. Les nouvelles technologies en font désormais partie intégrante. L’intrépide soldat de plomb ou La Reine des Couleurs utilisent par exemple la vidéo. Débarrassé de ses fins religieuses, le théâtre d’ombres vise simplement aujourd’hui à conter des histoires, comme celle de Louis Braille, aveugle, et inventeur de l’alphabet éponyme, dans Louis l’enfant de la nuit. En revanche, il n’a rien perdu de son caractère populaire. Pour preuve, des ateliers organisés à la fin de chaque spectacle permettent à chacun de mettre la main à la pâte. Pour peu on aurait presque envie, par fierté, de retenter tout seul le coup du canard. / ❥

VOYAGE EN THéâTRE D'OMBRES du 18 au 27.12, Bruxelles, Théâtre de la Balsamine, 7,5€, +32 2 735 64 68, www.balsamine.be



agenda The Rake's progress © Johan Jacobs

Max © DR

The Rake's progress

Max

le 3.11 D'après I. Stravinsky/MeS R. Lepage

le 7.11 Chor. O Naharin/Batsheva Dance Company

Tom Rackewell, gentilhomme honnête et fidèle se transforme a peu à peu en libertin corrompu sous l'égide du diabolique Nick Shadow. Robert Lepage transpose l'œuvre de Stravinsky dans l'Amérique des années 50, empruntant à l'esthétique des films noirs. Cette descente aux enfers s'autorise quelques clins d'œil critiques à l'égard du consumérisme de l'époque. Comme le décor, constitué d'une monumentale pompe à pétrole... ❥ 20h, Bruxelles, Théâtre de la Monnaie,

« Acquérir une connaissance approfondie de soi-même via le mouvement », tel est l'objectif du chorégraphe israélien Ohad Naharin. L'implication totale de ses dix danseurs et la permanente mise en danger des corps transforment chacun de ses spectacles en une expérience particulièrement émouvante. Créé en 2007, Max offre une fresque sur le thème de la solitude. ❥ 20h, Bruges, Concertgebouw ,

de 10 à 104e, +32 2 229 12 00

Loin de Corpus Christi

Poem of Kung Fu les 7 et 8 puis 14.11

de 13 à 26e, +32 7 022 33 02

Liu Zhen

« La poésie est comme le kung fu, elle peut être abstraite et réelle à la fois » affirme Liu Zhen, metteur en scène passé maître de cet art martial. Les prouesses physiques des 27 interprètes (l'un d'eux n'a que 10 ans), s'enchaînent comme autant de poèmes sur la joie, la colère, la tristesse... Tout impressionnante et acrobatique qu'elle soit, la chorégraphie frappe par sa grâce et sa portée mystique. ❥ les 7 et 8.11, 20h, Bree, Expodroom, de 25 à 45e, + 32 7 025 20 20 le 14.11, 20h, Anvers, Stadsschouwburg , de 17 à 44e, + 32 0 900 69 00

du 12 au 18.11 puis du 28.11 au 18.12 De C. Pellet/MeS M.Delaunoy

Loin de Corpus Christi commence à Paris où l'on découvre Anne, une jeune femme frappée par la beauté de l'acteur Richard Hart. À travers ce personnage prêt à tout pour retrouver un comédien tombé dans l'oubli, Christophe Pellet interroge notre fascination pour les images, le pouvoir des icônes et leurs apparences trompeuses... ❥ du 12 au 17.11, 20h15, le 18, 19h, Liège, Théâtre de la Place, de 6 à 16e, +32 4 342 00 00 du 28.11 au 18.12, 20h30 (sf mer 19h30 et dim 15h), Bruxelles, Théâtre Marni, de 8 à 20e, +32 2 507 83 61


théâtre & danse |

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Mort si J'veux © DR

Tous Des Gagnants © Kurt van der Elst

Union Suspecte © KVS

Mort si J'veux

Union Suspecte

du 14 au 28.11 F. Clarinval/MeS J-F. Noville

du 18 au 21.11

Dylan, Juliette, Jasmine et Erika incarnent quatre ados d'aujourd'hui, comprenez Facebook, portable, Twitter. À travers eux, François Clarinval s'empare d'une problématique intrinsèquement liée à cet âge ingrat : l'opposition par principe aux parents, et au monde entier tant qu'on y est. Lancés dans une quête de sensations (trop) fortes, ses personnages poussent sans cesse les limites pour braver l'autorité et les interdits. ❥ 20h30 (sf lun & dim), Bruxelles, Théâtre de poche, de 7,5 à 15e, + 32 2 649 17 27

Journey Home © Pablo Sanchez del Valle

coll. Union Suspecte

Chorales, majorettes, stand up comedy... les spectacles d'Union Suspecte sont à l'image de leur collectif : éclectiques. Composé d'un noyau de metteurs en scène et chorégraphes, la troupe s'entoure au besoin de danseurs et d'acteurs. Ce week-end d'anniversaire (5 ans) prouve une fois de plus l'impertinence de ces Gantois, toujours prêts à s'amuser de sujets brûlants : les tensions des banlieues, le quotidien des musulmans, la crise politico-identitaire de la Belgique… ❥ 20h30, Bruxelles, KVS, de 8 à 16e, + 32 2 210 11 12

Tous Des Gagnants

Journey Home (Working title)

du 17 au 20.11 MeS A. Sierens/Cie Cecilia et Het Paleis

20 et 21.11 Les SlovaKs Dance Collective

Pierre sonne chez Dino pour le remercier de l'avoir sorti du caniveau quelques mois plus tôt. Commence alors le curieux ballet de ces hommes révoltés, reniant leur âge, rejetant les autres. Arne Sierens s'est inspiré du « Hikikomori », une pathologie touchant les adolescents nippons qui restent des mois cloîtrés par peur du monde extérieur. Un enfermement qu'expérimentent les deux personnages, au sens propre comme au figuré. ❥ 20h30, Bruxelles, Théâtre 140, 15e, + 32 2 733 97 08

La compagnie Les SlovaKs propose ici une série de petites pièces narratives, inspirées de la gestuelle des plus grands comiques américains. À la manière des soirées dansantes slovaques, ces gais lurons formés par les plus grands chorégraphes flamands chantent, dansent, s'amusent. Particulièrement expressifs, leurs mouvements se déploient sur la musique, jouée en direct ou enregistrée. L’ensemble donne un spectacle énergique et éclectique. ❥ 20h30, Bruxelles, Kaaitheater, de 12 à 15e, + 32 2 201 59 59


agenda Le Recours aux Forêts © Tristan Jeannevales

Iphigénie © PP. Hoffman

Guerre

Iphigénie

les 21 et 28.11, 5, 9, 10, 11 13.12 D'après R. Goetz/MeS P. Camus

du 1 au 22.12 C.W. Gluck/ MeS P. Audi

« Une fresque historique du 20e siècle allemand » ou « une incision dans le corps malade de l’Allemagne » ? Guerre, trilogie de Rainald Goetz écrite en 1985, semble répondre à ces deux définitions. L'auteur sonde un passé violent, hanté par le IIIe Reich et le terrorisme d'extrême-gauche. En se réappropriant ces traumatismes historiques, il nous place face aux défis de la démocratie contemporaine. ❥ 20h30, sf dim 15h, Bruxelles, Théâtre Océan Nord, de 5 à 10e, + 32 2 216 75 55

Le Recours aux Forêts les 26 et 27.11 d'après M. Onfray /Chor. C.Carlson

Création inédite, Le Recours aux Forêts est un travail à dix mains. Aux côtés de la chorégraphe Carolyn Carlson et du philosophe Michel Onfray, un musicien, un plasticien et un metteur en scène se sont penchés sur cette figure du « Waldgänger », un marginal qui s'isole de tous dans une forêt. Évoluant sur un sol aux couleurs d'automne, Juha Marsalo interprète ce personnage muet et magnifique, qui cherche à se réconcilier avec lui-même et avec le monde. ❥ 20h30, Roubaix, le Colisée, de 8 à 25e, + 33 320 24 07 07

À deux reprises Gluck s'est emparé du personnage d'Iphigénie pour donner un nouveau souffle à la tragédie lyrique française. Ces deux opéras, inspirés du destin bouleversant de l'héroïne troyenne, sont souvent considérés comme un aboutissement dans l'entreprise de rénovation du compositeur allemand. Les volets de ce diptyque sont exceptionnellement réunis grâce à la mise en scène majestueuse et flamboyante de Pierre Audi. ❥ Horaires variables (voir programme), Bruxelles, Théâtre de la Monnaie, de 10 à 104e, +32 2 229 12 00

La Revue 2010 du 2.12 au 31.01 MeS D. Michels & B.Lefrancq

Avec ses 40 sketches hilarants, la Revue du Théâtre Royal des Galeries s'assume comme un « grand spectacle de divertissement ». Sur scène, une dizaine de comédiens abordent l'actualité politique et sociale de la Belgique avec un humour sans concessions. Parodie, dérision, satire : les politiciens, contrairement aux spectateurs, n'en sortent pas indemnes. Mais la réputation de cette revue n'est plus à faire... ❥ 20h15 (et dim 15h) Bruxelles, Théâtre des Galeries, de 10 à 27e, +32 2 512 04 07


théâtre & danse |

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Tang Xianzu's, Zuni Icosaheron Ke Jun © SK

Chaostrilogie © Abbatoir fermé

Les Petites Fêlures © Yann Amstutz

Sway © A. Chaudron

Dream on Dreams - Tang Xianzu's

Les Petites Fêlures

les 5 et 6.12

Du 15 au 19.12 C.Bourgeyx/MeS Y.Mercanton

MeS M. Woo

Le kunqu a été inscrit en 2001 par l'Unesco au patrimoine oral et immatériel de l'humanité. Forme d'opéra chinois riche de 600 ans d'histoire, ce genre repose sur 5 rôles-types (personnages comiques, personnages masculins âgés, etc.), incarnés par des acteurs au visage peint, aux parures et costumes chatoyants. L'œuvre de Tang Xianzu se décompose en quatre « rêveries », autant de saynètes consacrées aux bonnes manières, aux sentiments, au bouddhisme et au taoïsme. ❥ le 5.12, 19h, le 6.12, 18h, Bruxelles, Bozar, 15e, +32 2 507 82 00

Les 16 et 17.12 Cie Abattoir Fermé

« Je déteste les acteurs ! », « personne n'aime le théâtre ! ». Wilfried PateetBorremans, metteur en scène sis à Lalaland, mégalopole « où l'apocalypse a déjà commencé » , serait-il fou ? À moins qu'il soit juste amer. Dans sa Trilogie du chaos, revisitée à l'occasion des 10 ans d'Abattoir Fermé, il dépeint avec une noirceur extrême l'humanité. Mais avec lui, même ce qu'il y a de plus désespérant (le manque de communication, l'absence d'amour) devient drôle. ❥ 19h, Bruxelles, Kaaitheater, 15/12e, + 32 2 201 59 59

à 14e, + 32 2 548 25 80

Sway

Chaostrilogie le 12.12

Écouter un adjudant à la retraite monologuer pendant une heure et demie, a priori ça rebute. Pourtant, face à ce personnage haut en couleurs, nos zygomatiques ne résistent pas. En proie à la solitude et à l'ennui, « il » s’invente une vie et des compagnons, telle sa gouvernante, «Madame Werner». Entre absurde et humour noir, les histoires qu’il nous raconte soulignent les névroses et les peurs de tout un chacun : «il» n’est autre que nous... ❥ 20h30, Bruxelles, Les Riches Claires, de 7,5

Cie Les Mains Sales

Un homme et une femme se rencontrent, se ratent, se confrontent. Sauf que, contrairement aux couples ordinaires, ils sont suspendus par des câbles au-dessus d’une rampe de skateboard. Serge Lazar et Anke Bucher explorent les relations de couple en même temps que celles de porteur et voltigeur. Finalement, peu de mots sont nécessaires pour analyser ces rapports complexes de pouvoir et de dépendance : l’art de la voltige, avec son lot de «ratés» et d’ «emprises», le rend à la perfection. ❥ 20h, Tournai, Maison de la Culture, de 8 à 12e, +32 6 925 30 80



exposition |

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texte ¬ Thibaut Allemand photo ¬ Pravda © Guy Peellaert

Comic strip tease C’est un secret de polichinelle : il s’en passait de belles, au château de Moulinsart. Et à Champignac, Spirou multipliait les conquêtes. Mais dans nos albums, on n’en vit que pouic. C’est que la bande dessinée, format originellement enfantin, est longtemps restée prude. Jusque dans les années 60 où quelques briseurs de tabous ont déshabillé leurs personnages. Si le cinéma, précoce, donna son premier baiser à un an à peine (The Kiss, 1896), les planches bullèrent longtemps avant de s’intéresser à l’érotisme. Il fallut attendre l’intervention de quelques auteurs inspirés dans les sixties pour propulser la bande dessinée dans l’imaginaire adulte (et adolescent, mais c’est une autre histoire). Cuvelier, Crepax, Forest et Peellaert ont chacun à leur manière, couché sur papier leurs fantasmes. Très divers, les fantasmes : Barbarella, du Français Forest, était une femme épanouie et libérée, et Pravda, une furie psychédélique inspirée de François Hardy née sous la plume le Belge Guy Peellaert. En revanche, la pauvre Valentina, était une sorte de flapper flappie, dominée par les outrages fomentés par le transalpin Crepax. Cet obscur objet du désir Initialement destinée à une lecture horizontale, ces planches retrouvent, en grand format et à la verticale, une superbe et un cachet impressionnants. D’autres grands noms, tels Manara ou l’Américain Robert Crumb (Fritz The Cat), n’ont pas été conviés. Trop évidents, sans doute. En attendant, cette exposition démontre que les années 1960 furent une décennie charnière dans la révolution des mœurs et ce, dans tous les domaines. À quand la prochaine ? / ❥

SEXTIES jusqu'au 3.01, Bruxelles, Bozar, mar>dim, 10h>18h (sf jeu 21h), 2,5/4/5€, +32 2 507 82 00



exposition |

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texte ¬ Sophie Malard photo ¬ Balcon II, Philippe Ramette © SABAM, Belgique

La grande illusion L’exposition Faux Semblants, proposée par la maison de la Culture de Namur, explore la question de l’illusion dans l’art contemporain à travers les œuvres de douze artistes. Le spectateur est convié à un passionnant jeu de dupes qui sollicite toute sa vigilance. Avec l’invention de l’anamorphose, de la perspective ou du trompe-l’œil, les plasticiens ont sans cesse cherché à simuler la troisième dimension dans leurs œuvres. Si le simulacre est une constante dans l’histoire de l’art, certains artistes contemporains en ont fait leur marque de fabrique en plaçant la tromperie au cœur de leur processus artistique. À la manière de Magritte, qui révéla en 1929 « la trahison des images », leurs créations explorent le fil ténu qui sépare le réel et l’illusion. Tours de passe-passe Ainsi, les deux immenses photos de Philippe Ramette qui accueillent le spectateur semblent totalement surréalistes. Elles mettent en scène, sans trucage numérique, un personnage dans des positions impossibles : là, il est allongé dans les airs, ici, il scrute l'horizon depuis un balcon... posé à l'horizontale sur la mer. Les photos de Georges Rousse offrent quant à elles un point de vue unique sur des lieux transformés par la magie de l’anamorphose. Avec Jacques Charlier, c’est le dispositif muséal lui-même qui est dupé. Son installation présente quinze « plinthures », avec leur cartouches d'informations fictives, imitant parfaitement la touche des grands maîtres. Drôle, ludique et subversive, cette exposition ne manque pas d’aiguiser notre sens critique. Elle s'avère particulièrement pertinente à une époque où les nouvelles technologies et autres retouches brouillent encore davantage la frontière entre réel et virtuel... / ❥

FAUX-SEMBLANTS ou le simulacre dans l’art contemporain jusqu'au 27.12, 12h>18h, Namur, maison de la culture, 3/1,5€, +32 8 177 67 73


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texte ¬ Audrey Jeamart photo ¬ Vitry, 2007 © G. Rousse, adagp, Paris, 2009

Sculpteur d’espace Le Musée des beaux-arts de Calais accueille une installation de George Rousse. Cette transformation de l'espace et les photos de ses réalisations antérieures révèlent comment ce spécialiste de l'anamorphose se joue de nos sens. Fasciné par la mémoire qui hante certains lieux, Georges Rousse a commencé par photographier des sites désaffectés. Puis, il s’est mis à peindre sur leurs murs, jusqu’à finalement investir les friches dans leur intégralité : « Le lieu abandonné est un territoire qui permet toutes les libertés. J’en ai fait mon atelier », confie l’artiste. Ainsi, un peu partout à travers le monde, ce Français perce les murs, introduit des volumes pour générer de nouvelles perspectives. Le spectateur, dupé par l'illusion d'optique, croit voir des formes suspendues dans les airs. Quand il ne pense pas avoir face à lui une photo retravaillée par ordinateur. Pourtant, il n’est jamais question de photomontages. « La photo est nécessaire pour garder une trace, mais c’est bien l’espace qui me préoccupe, et non un travail sur l’image ». Calais 2009, créée pour cette exposition, est une architecture monumentale en lattes de bois. Elle nous permet de saisir de l'intérieur les procédés de Georges Rousse. Le but du jeu étant de trouver le point de vue qui dévoilera le secret de l’anamorphose, celui qui fera apparaître le carré blanc sur fond noir. / ❥

GEORGES ROUSSE, LE VIDE ET LE PLEIN jusqu’au 24.01, Calais, Musée des beaux-arts, tlj (sauf lun) 10h>12h, 14h>17h, dim, 14h>17h, 4/2€, +33 321 46 48 40



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texte ¬ Judith Oliver photo ¬ Autumn of Tang Dynasty © Peng wei

Place aux femmes ! Pendant quatre mois, la Centrale Électrique se transforme en véritable gynécée. La nouvelle exposition Attitudes, Female Art in China propose en effet de se pencher sur une nouvelle génération d'artistes chinoises. Le regard sensible qu'elles posent sur les transformations de leur pays offre un passionnant contrepoint à l'art féminin occidental. Impossible de s'y tromper. La méticulosité du travail, le choix des matériaux, le sens du détail... la vingtaine d'œuvres du parcours transpirent la féminité. À l'instar de ce monumental tapis de tuiles traditionnelles, que Jiang Jie a emballées une à une dans des petits sacs de soie rose. Ou de ces nuages de satin blanc délicatement suspendus par Liu Liyun pour former un paysage en trois dimensions. Cette rigueur un brin tatillonne relève ici d'un choix assumé. Les douze artistes se jouent de l'image traditionnelle de la femme en mettant en scène ses attributs avec une certaine ironie. Elles recourent ainsi sciemment à la couture, à la peinture sur soie ou à la broderie, auxquelles étaient formées les jeunes filles. Contrairement aux européennes, les plasticiennes chinoises n'abordent pas la question du droit des femmes dans leurs œuvres. Le sujet est tout autre: les effets du capitalisme sur les jeunes (Han Yajuan), la démesure des villes (Yin Xiuzhen), le culte du corps (Xiang Jing)... Quel que soit le médium utilisé (vidéo, peinture, sculpture, installation) elles jouent sur la dualité modernité-tradition et revendiquent leur sensibilité toute féminine. / ❥

ATTITUDES, FEMALE ART IN CHINA jusqu'au 24.01, Bruxelles, Centrale Électrique, mer>dim, 10h30>18h, 5/4/2€, +32 2 279 64 35



agenda Infantization © DR

Le fils du Ciel, Portrait de l'Empereur Qing Kangxia © Palace Museum

Infantization

Le Fils du Ciel

Infantization regroupe une sélection d'œuvres de quelque 60 jeunes artistes chinois surnommés « La Génération Gélatine ». Tous sont issus du même village : le « global village », une communauté qui bannit la contrainte. Leurs dessins colorés brossent le portrait d'une société aseptisée, obsédée par la consommation. Un procès drôle et décalé sous forme de vidéos, graffitis et autres projections digitales. ❥ ANVERS, jusqu'au 10.01, FotoMuseum,

Préserver l'harmonie au sein de l'univers, voilà qui n'est pas une mince affaire. C'est pourtant le rôle qui incombait aux quelque 200 empereurs chinois. Fils du Ciel analyse cette influence impériale et nous plonge dans son histoire à travers 250 joyaux du patrimoine national. Vaisselle, parures, linceuls de jade, portraits, instruments d'astronomie... autant d'objets rares qui n'étaient jamais sortis de l'Empire du Milieu. ❥ BRUXELLES, jusqu'au 24.01, Palais des

mar>dim, 10h>18h, +32 3 242 93 00

Beaux-Arts, mar>dim, 10h>18h, jeu 10h>21h, +32 2 507 82 00

Textiles, l'art et le tissu social Matériau pour les artistes contemporains, signe d'appartenance sociale ou encore support de messages revendicatifs (banderoles), le tissu est ici observé sous toutes les coutures. Aussi déambule-t-on d'installations monumentales (xxe et xxie siècles) en photographies, de sculptures en documents d'archives... sans jamais que le propos semble décousu. L'on se rattache à notre fil d'Ariane, l'histoire du textile dans l'espace social. ❥ ANVERS, jusqu'au 31.01, MuHKa, mar>dim, 10h>17h, +32 3 260 99 99

Du new look à l'exposition 58 Ah, les années 50 ! Règne du polyester, du polyamide et de l’acrylique, ère du glamour hollywoodien et des pin-up voluptueuses ! Le musée du costume et de la dentelle nous replonge dans cette belle époque où fleurissaient robes corolle, jupes crayon, cols Claudine et coupes trapèzes. Le tout agrémenté d’accessoires à faire rêver les adeptes de vintage : petits sacs et gants fins montant jusqu’aux coudes... On s’y croirait ! ❥ BRUXELLES, jusqu'au 31.12, Musée du costume et de la dentelle, lun>ven (sf mer), 10h>12h30, 13h30>17h, sam 14h>17h, +32 2 213 44 50


exposition |

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Du new look à l'exposition 58 © DR

Le Pavillon des Orchidées © National Art Museum of China Beijing

Le Pavillon des Orchidées C'est qu'il revient de loin, ce recueil de poèmes ! Son histoire fascinante (il aurait été retrouvé dans la tombe d'un empereur chinois) et sa beauté magistrale l'ont érigé en fleuron de la calligraphie chinoise. Mais ici, le Pavillon des Orchidées sert surtout de bien joli prétexte pour décrypter l'importance de l'écriture dans la culture chinoise. Une pratique élevée au rang d'art qui ferait passer l'alphabet européen pour un vulgaire brouillon. ❥ BRUXELLES, jusqu'au 31.01, Musée Royaux des beaux-arts de Belgique, mar>dim, 10h>17h, +32 2 508 32 11

Heart-made © Urbanus

Troubles - Des corps et des sentiments © Denis Darzacq, Galerie Vu

Heart-made. Avant-gardes de l’architecture chinoise Les villes chinoises, en plein boom, font l’objet de chantiers particulièrement novateurs et ambitieux, à l'image du stade olympique, le « Nid d'oiseau ». Heart-made se penche sur cette architecture d'avant-garde, caractérisée par un gigantisme stupéfiant. Ce panorama des projets les plus pharamineux et les plus fantasques de ces dernières années pose la question des mutations urbaines de la Chine. ❥ BRUXELLES, jusqu’au 21.2, Espace-Architecture La Cambre, mar>dim, 10h30>18h, + 32 2 642 24 50

Art et Révolution

Troubles - Des corps et des sentiments

Les affiches de propagande produites par le régime communiste chinois sont intéressantes à bien des égards. Elles colportent une vision de la société qui renseigne sur l'esthétique de l'époque et sur le système de valeurs promu. Aujourd'hui encore, le réalisme socialiste irrigue toute la production artistique. Articulée aux autres expositions d'Europalia, Art et révolution montre de quels codes se jouent les plasticiens contemporains. ❥ BRUXELLES, du 7.11 au 14.02, Théâtre Na-

L'art de la photographie peut transmettre à merveille la beauté d'un paysage ou d'un lieu. Mais peut-elle capter nos émotions les plus « troubles » ? C'est en tout cas le postulat de Jean-Christian Bourcard, dont les clichés immortalisent, à leur insu, des inconnus perdus dans leurs pensées. Ou encore de Sabine Koe, qui se met à nu dans l’intimité de sa vie quotidienne. À leurs côtés, trois autres photographes nous placent face à la complexité des sentiments. ❥ BRUXELLES, jusqu'au 19.12, Galerie Pascal

tional, mar>sam, 10h>18h, +32 2 203 53 03

Polar, mar>sam, 14h>19h, +32 2 537 81 36


agenda La photographie … Tunick Spencer Space 2(WTC) © Sylvioperlstein

T-Tris, Liam Gillick, Last day of production, 2007 © coll. Province de hainaut

La photographie n'est pas l'art

Poladroïds

Sylvio Perlstein compte parmi les plus grands collectionneurs belges d’art moderne et contemporain. Parmi ses chefs-d’œuvre, ce bijoutier anversois détient un important florilège de photographies (Manuel Alvarez-Bravo, Henri-Cartier Bresson, Man Ray, Andy Warhol… ). Ces deux cents tirages originaux des avant-gardes (1920) à nos jours sont ici réunis par thématique, pour mettre en lumière les grands axes de la collection. ❥ BRUXELLES, jusqu’au 10.01, Musée d'Ixelles,

Vadim Samoluk est avant tout musicien (l’exposition se clôt d’ailleurs sur un concert). Mais la nuit, il sillonne les environs de Charleroi armé d’un polaroïd. À l’image de ses compositions musicales, Vadim affectionne les atmosphères mélancoliques et mystérieuses. Comme cette usine en friche qu’il a immortalisée, auréolée d’un étrange brouillard. ❥ CHARLEROI, jusqu’au 19.12, Le Vecteur, mer>sam, 14h>18h, jeu>ven, 12h>17h, +32 71 27 86 78

mar>dim, 11h30>17h, +32 2 515 64 21

T-Tris Pour cette exposition, trois conservateurs de musées d’art contemporain (le BPS 22, le MuHKa et le MUDAM) se sont livrés à un petit jeu. Le but ? Introduire tour à tour une oeuvre de sa collection. Tout placement doit être motivé par une filiation artistique, conceptuelle, stylistique ou une opposition avérée avec la précédente. La partie a commencé avec une pièce colorée de Liam Gillick. Le gagnant ? Incontestablement le public, qui profite d’une centaine d'œuvres rivalisant d’originalité. ❥ CHARLEROI, jusqu'au 29.11, BPS 22, mer>dim, 12h>18h, +32 71 27 29 71

Copyright Léo Dohmen Dix ans après sa mort, le musée de la photo de Charleroi rend hommage à cette illustre figure du surréalisme belge. Inculpé pour pornographie dans les années 50, Léo Dohmen s'était amusé à faire de la photographie « un art du scabreux » où les attributs féminins sont rois. En bon surréaliste, notre homme se sert du collage ou du montage pour susciter de sulfureuses associations. Une touche de provocation relevée d’un humour caustique. ❥ CHARLEROI, jusqu’au 17.01, Musée de la Photographie, mar>dim, 10h>18h, +32 71 43 58 10


exposition |

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Poladroïds © DR

Copyright…, Secret Life © Mireille Dohmen 1955

Rétrospective Michel François L'œuvre de Michel François est proprement inclassable. Son travail, essentiellement sculptural, épouse des médiums, des supports et des échelles très différentes (installations, vidéos, photos, affiches...). Le Belge a pourtant développé un vocabulaire caractéristique, que révèle efficacement cette rétrospective. Comme le contraste entre la fragilité des structures et la matière employée, ou l'hybridation du minéral, du végétal et de l'organique... ❥ GAND, jusqu’au 10.01.2010, S.M.A.K,

Michel Francois, Golden Cage © Galeries Gebaver & Hufkens

Coutumes et traditions du nouvel an chinois © DR

Coutumes et traditions du nouvel an chinois Qui n'a jamais été émerveillé par le déploiement de festivités liées au nouvel an chinois ? Cerfs-volants, estampes, lanternes chatoyantes, images de divinités : le Centre de la gravure de La Louvière nous en fait voir de toutes les couleurs ! Cette collection complète et variée témoigne du travail incroyablement consciencieux qu'implique chacune de ces célébrations. ❥ LA LOUVIERE, jusqu’au 14.02, Centre de

mar>dim, 10h>18h, +32 9 240 76 01

la gravure et de l'image Imprimée, mar>dim, 11h>18h, +32 6 427 87 27

Edith Dekyndt

Miro & Tériade, l'aventure d'Ubu

Ne vous méprenez pas, « Les ondes de Love » ne s'attardent en rien sur le sentiment amoureux. L’œuvre fait référence à Love, un mathématicien anglais qui a travaillé sur les ondes invisibles. Quel rapport avec Edith Dekyndt ? Sensible au domaine de la physique, l’artiste se plaît aussi à révéler des phénomènes imperceptibles tels que « les réseaux de l'eau ou les poussières de l'air. » Un travail d'observation minutieux pour une œuvre poétique. ❥ HORNU, du 15.11 au 24.01, MAC's,

Fervent admirateur de l’humour subversif d’Alfred Jarry, Miro voyait dans le personnage d’Ubu l’incarnation de la barbarie du régime franquiste. Dès les années 1950, cette figure grotesque devient récurrente dans le travail du peintre. Encouragé par Tériade, il peuple ses gravures, sculptures et autres livres illustrés de cet Ubu aux couleurs ironiquement flamboyantes : tout le contraire de la réalité politique qu'il reflétait alors. ❥ LE CATEAU CAMBRESIS, jusqu’au 31.01,

10h>18h (sf lun), +32 65 65 21.21

Musée Matisse, 10h>18h (sf mar), + 33 327 84 64 50


concerts dim 01.11 GABRIEL RIOS + JEF NEVE + KOBE PROESMANS Bruges, Cactus Club, 19h, 20/16e, +32 5 033 20 14 JAH CURE Gand, Vooruit, 19h30, 30/26,5e, +32 9 267 28 28 A DAY TO REMEMBER + BRING ME THE HORIZON + AUGUST BURNS RED Bruxelles, Ancienne Belgique, 19h45, 19/16e, +32 2 548 24 24

Bubbles on the Boat : DJ FRANÇOIS MEUNIER Liège, InsideOut, 21h, 4e, +32 4 971 71 43

Café Concert : BANJO OR FREAKOUT Gand, Vooruit, 22h, gratuit, +32 9 267 28 28

mar 03.11

SOULSAVERS + MARK LANEGAN Gand, Vooruit, 22h, 24/21,5e, +32 9 267 28 28

DANAKIL + ROOTZ UNDERGROUND Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 18/15e, +32 2 414 29 07 ARCTIC MONKEYS Anvers, LOTTO ARENA, 20h, 34.5e

DAVIDOV Gand, Decadance, 23h, nc, +32 9 329 00 54

jeu 05.11 ACS Student Party Bruxelles, Fuse Club, 00h, 5/4/2e, +32 2 511 97 89

CUSTOMS + WALDORF Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 12e, +32 2 548 24 24

THE BIG PINK Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 12e, +32 2 548 24 24

MEW Bruxelles, Botanique, 20h, 18/15/12e, +32 2 218 37 32

TOY FIGHT Bruxelles, Botanique, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32

PUGGY + PAPA DADA Bruxelles, Botanique, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32

KRIS DANE + ONE TRICK PO Bruxelles, Riches Claires, 20h, 7.5e, +32 2 548 25 80

SUSANNA & THE MAGICAL ORCHESTRA Courtrai, De Kreun, 20h, 12/7e, +32 5 637 06 44

ABSYNTHE MINDED Leuven, Het Depot, 20h, Complet, +32 1 622 06 03

Sundaylicious by Alio : ALEX PLAY + GAMMICK + MARKO LEKA + DJ SHO Bruxelles, Wax Club, 23h, nc, info@thewaxclubcom

mer 04.11

LUZ CASAL Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 33/30e, +32 2 548 24 24

TMF Coolsweat : DAVIDOV + MYSTIQUE + MAKASI + DAREL COLE Anvers, Café d’Anvers, 00h, nc, +32 3 226 38 70

Rat Records Event # 4 : MOHA! + CHAOS OF THE HAUNTED Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 12e, +32 2 548 24 24

ROBERTO FONSECA Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 19/16e, +32 2 548 24 24

THEMSELVES Bruxelles, Botanique, 20h, 15/12/9e, +32 2 218 37 32

BE MY WEAPON Bruxelles, Botanique, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32

LISSY TRULLIE Bruxelles, Botanique, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32

MYRA MELFORD & TRIO M Gand, Vooruit, 20h, 14/10e, +32 9 267 28 28

ABSYNTHE MINDED Leuven, Het Depot, 20h, Complet, +32 1 622 06 03

OPEN MIC AVOND Leuven, Het Depot, 20h, nc, +32 1 622 06 03

ALPHA BLONDY Roubaix, Condition Publique, 20h30, 30/27e, +33 328 33 48 33

lun 02.11 Miles Davis : Kind of Blue at 50 : BUSTER WILLIAMS + JAVON JACKSON + JIMMY COBB + LARRY WILLIS Bruxelles, Ancienne Belgique, 19h, 38/35e, +32 2 548 24 24 SUSANNA & THE MAGICAL ORCHESTRA + NEW FOUND LAND Bruxelles, Botanique, 20h, 15/12/9e, +32 2 218 37 32 AUTOKRATZ Bruxelles, Botanique, 20h, 16/13/10e, +32 2 218 37 32

FORRO IN THE DARK Bruxelles, Ancienne Belgique, 22h, 12e, +32 2 548 24 24

Les Inrocks : BLACK LIPS + EBONY BONES + AMANDA BLANK Lille, Aéronef, 19h, 22/18e, +33 320 13 50 00 CUSTOMS + TEAM WILLIAM + DE STAAT Gand, Vooruit, 19h30, 16/14,5e, +32 9 267 28 28

MOTÖRHEAD Bruxelles, Forest National,


agenda |

119

20h30, Complet, +32 7 034 41 11 RALF + SEROM & ASFALTE Anvers, Café d’Anvers, 23h, gratuit, +32 3 226 38 70

ven 06.11 Les Inrocks : LA ROUX + LISSY TRULLIE + PASSION PIT + FLORENCE AND THE MACHINE Lille, Aéronef, 19h, 22/18e, +33 320 13 50 00 OCEANSIZE Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 16/13e, +32 2 414 29 07 WILCO + CARLA BOZULICH + EVANGELISTA Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, Complet, +32 2 548 24 24 THEMSELVES + FOREIGN BEGGARS + SHADOWANIMALS DJ Courtrai, De Kreun, 20h, 12/10/7e, +32 5 637 06 44 CAVE SINGERS (THE) + ESPERS Gand, Vooruit, 20h, 17/13e, +32 9 267 28 28 MAYER HAWTHORNE AND THE COUNTY Leuven, Het Depot, 20h, 13/10e, +32 1 622 06 03 Paysages Electroniques : MR CALAGAN + MR ONX + ROBI + FRANCK BRETSCHNEIDER Lille, Palais des Beaux-Arts, 20h, 5e, +33 320 06 78 18 Radio Modern : CHERRY CASINO + LADY LINN + KOMMIL FOO Gand, Vooruit, 21h, 17/16e, +32 9 267 28 28 Escape to Acid Party! : ACID HUNTERS + BLOXYD + RALPH STORM Liège, InsideOut, 22h30, nc, +32 4 971 71 43

GENE FARRIS + LUVS&RUTS + MASSIMO DA COSTA Anvers, Café d’Anvers, 23h, 12/8e, +32 3 226 38 70 label Night : TONYBOY + BICYCLE CORPORATION + RED’OUT + TIMOFEY & BARTOSZ BRENES Bruxelles, Fuse Club, 23h, 12/10e, +32 2 511 97 89 Fight Klub Round #3 : CONGOROCK + TRASH YOURSELF + WAXDOLLS + MASHED PAPER KLUB Bruxelles, K-nal, 23h, 10e, +32 0 324 73 47 Ciel Sonore All Stars! : DJ CLÉMENTINE + SPACEINTRUDER + MENEER CASSONADE Lille, Supermarket, 23h, nc, +33 320 52 86 59 MANO SINISTRA + BEN SHEBANG Bruxelles, Wax Club, 23h, nc, info@thewaxclubcom Laptot is Burning My Paysages Electroniques : DJ GERO + RIOT KID + LAZY FLOW + DIGIKID 84 Roubaix, Cave aux Poètes, 23h, nc, +33 320 27 70 10

sam 07.11 LTDMS + A SECOND OF JUNE Liège, Zone, 00h, nc, +32 0 324 34 10 MIKE LADD + ZUCCHINI DRIVE + NOMAD Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, gratuit, +32 2 414 29 07 La Marmite à la maison : CERCUEIL + DELBI + OSNI + ROKEN IS DODELIJK + TV GLORY Lille, Aéronef, 19h30, gratuit, +33 320 13 50 00 VIVE LA FÊTE Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 25/22e, +32 2 548 24 24

HOPE SANDOVAL AND THE WARM INVENTIONS + DIRT BLUE GENE Bruxelles, Botanique, 20h, Complet, +32 2 218 37 32 MOTORPSYCHO Bruxelles, Botanique, 20h, 22/19/16e, +32 2 218 37 32 PORTUGAL.THE MAN Bruxelles, Botanique, 20h, 11/8/5e, +32 2 218 37 32 EDITORS Bruxelles, Forest National, 20h, 32e, +32 7 034 41 11 Paysages Electroniques : EILE + RAFAËL + MR CALAGAN + MR ONX Lille, Palais des Beaux-Arts, 20h, 5e, +33 320 06 78 18 THOMAS FERSEN Béthune, Théâtre de Béthune, 20h30, 24/20e, +33 321 64 37 37 ORCHESTRE TOUT PUISSANT MARCEL DUCHAMP + LYENN Bruxelles, Ateliers Claus, 21h, 8e, +32 2 478 23 50 MAYER HAWTHORNE AND THE COUNTY Gent, Make Up, 21h, 13/10e, +32 9 329 74 10 HAIRGLOW Bruxelles, Ancienne Belgique, 22h, 12e, +32 2 548 24 24 Track.s : CHRIS HOPE + MONSTER MUSH + GEROME SPORTELLI + STRAVOS CHARONTIS Liège, InsideOut, 22h, 7e, +32 4 971 71 43 International Resident Night : SILICONE SOUL + BARTHOLOMEO + PATRICK SCHMIDT Anvers, Café d’Anvers, 23h, 10e/gratuit, +32 3 226 38 70 MB Elektronics 19 Years Tour : MARCO BAILEY + DANY RODRIGUEZ LIVE Bruxelles, Fuse Club, 23h, 10/5e, +32 2 511 97 89


concerts BXL Warsaw Party : DJ GUIDDO + DJ 4H Bruxelles, Wax Club, 23h, nc, info@thewaxclubcom

KINGS OF CONVENIENCE Bruxelles, Botanique, 20h, 22/19e, +32 2 218 37 32

SMILE : SEYMOUR BITS + ED & KIM + COMMONPHASE + MURDOCK Louvain, Silo, 23h, nc, +32 1 620 34 64

mar 10.11 HAUSCHKA Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 5e, +32 2 414 29 07

dim 08.11

SLIIMY Bruxelles, Botanique, 20h, 20/17/14e, +32 2 218 37 32

KULTUR SHOCK Liège, Zone, 00h, nc, +32 0 324 34 10

MIIKE SNOW Bruxelles, Botanique, 20h, 15/12/9e, +32 2 218 37 32

Bedroom Community : BEN FROST + SAM AMIDON + VALGEIR SIGURDSSON + NICO MUHLY Bruxelles, Ancienne Belgique, 16h, nc, +32 2 548 24 24

BENDER BANJAX Gand, Vooruit, 20h, 12/8e, +32 9 267 28 28

DREKKA Bruxelles, Ateliers Claus, 16h, 5e, +32 2 478 23 50 GROUNDATION Lille, Zénith Arena, 17h30, 27.50e, +33 320 14 15 16 GRIZZLY BEAR + ST VINCENT Bruxelles, Botanique, 20h, 24/21/28e, +32 2 218 37 32 DO MAKE SAY THINK + YEARS + HAPPINESS PROJECT (THE) Courtrai, De Kreun, 20h, 12/7e, +32 5 637 06 44 Sundaylicious by Alio : BORDERLINE + MARKO LEKA + DJ SHO Bruxelles, Wax Club, 23h, nc, info@thewaxclubcom

lun 09.11 SKYLIT DRIVE (A) Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 12e, +32 2 548 24 24 THE FLAMING LIPS Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 31/28e, +32 2 548 24 24

LISA EKDAHL Béthune, Théâtre de Béthune, 20h30, 24/20e, +33 321 64 37 37 BONE THUGS-N-HARMONY + THA DOGG POUND + KEMPI Gand, Vooruit, 20h30, 35/31,5e, +32 9 267 28 28 DISCOBAR GALAXIE Leuven, Het Depot, 21h, 5e, +32 1 622 06 03 RED D + LADY LINN + JEANCEDRIC + BRUNO FROM IBIZA Anvers, Café d’Anvers, 23h, 10e, +32 3 226 38 70 PROHIBIDA (LA) + PATSY + LUDOCAINE Bruxelles, Wax Club, 23h, nc, info@thewaxclubcom SHEER Louvain, Silo, 23h, nc, +32 1 620 34 64

mer 11.11 Paysages Electroniques : GOUTER CHELOU (LE) Lille, Hybride, 09h, nc, +33 320 53 24 84 OORUTAICHI + ANIMAL HOSPITAL

Bruxelles, Ateliers Claus, 16h, 5e, +32 2 478 23 50 BLACKOUT + YOUNG GUNS Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 15/12e, +32 2 414 29 07 A-HA Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, Complet, +32 2 548 24 24 THE HERBALISER Bruxelles, Botanique, 20h, 19/16/13e, +32 2 218 37 32 MOBY Bruxelles, Forest National, 20h, 42e, +32 7 034 41 11 YO LA TENGO Leuven, Het Depot, 20h, 23/18e, +32 1 622 06 03 MORRISSEY Lille, Aéronef, 20h, 33e, +33 320 13 50 00

jeu 12.11 LEKI & THE SWEET MINTS Bruxelles, Ancienne Belgique, 12h30, gratuit, +32 2 548 24 24 SAMIR BARRIS Bruxelles, Botanique, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32 MARIEE SIOUX + MATT BAUER Courtrai, De Kreun, 20h, 12/7e, +32 5 637 06 44 EMILE PARISIEN + DIZZIE GILLESPIE Le Touquet, Palais de l’Europe, 20h, 18/15e GHINZU Leuven, Het Depot, 20h, Complet, +32 1 622 06 03 ABDULLAH IBRAHIM Lille, Zénith Arena, 20h30, 30/25e, +33 320 14 15 16 LAURA GIBSON Gand, Vooruit, 21h30, 13/9e, +32 9 267 28 28


agenda |

121

RALF + SEROM & ASFALTE Anvers, Café d’Anvers, 23h, gratuit, +32 3 226 38 70 ACS Student Party Bruxelles, Fuse Club, 23h, 5/4/2e, +32 2 511 97 89 LOULOU PLAYERS Gand, Decadance, 23h, nc, +32 9 329 00 54

ven 13.11 You Lucky Bitch : PETE HOWL + H.O.S.H + MAXIM LANY Gand, Decadance, 00h, nc, +32 9 329 00 54 FALL OF TROY Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 15/12e, +32 2 414 29 07

Paysages Electroniques : DDAMAGE + DJ DONNA SUMMER + MR OUZO + UNCLE T Lille, Kiosk, 22h, 7e, +33 320 49 75 99

Tourcoing, Grand Mix, 20h, 13/10e, +33 320 70 10 00

Peoples Presents Rejected Label Night : JORIS VOORN + EDWIN OOSTERWAL + TOFKE GUAPERAS + MASSIMO GIRARDI Anvers, Café d’Anvers, 23h, 10e, +32 3 226 38 70

20 Years Café d’Anvers Part II : TIMO MAAS + SMOS & BABY BEE Anvers, Café d’Anvers, 23h, 10e, +32 3 226 38 70

*IV WAX CLUB BIRTHDAY Party* : GEOFFROY + DAVID GARCET + JL LE GUILLOU + GILL Bruxelles, Wax Club, 23h, nc, info@thewaxclubcom

sam 14.11

WE SEEM TO HAVE MISPLACED OUR IGLOO + ANCIENT ONES (THE) + DEAD DISCO DRIVERS Courtrai, De Kreun, 19h59, 5e, +32 5 637 06 44

ROCKET SHIP + SKUDS AND PANIC PEOPLE + DJ’S ROOTS ROCKERS Liège, Zone, 00h, nc, +32 0 324 34 10

MARCEL ET SON ORCHESTRE Bruxelles, Botanique, 20h, 18/15/12e, +32 2 218 37 32

Paysages Electroniques : ROLAND M. DILL + MONOBLOK + PUSSY SELECTOR Lille, Kiosk, 05h, gratuit, +33 320 49 75 99

LIO & PHANTOM Bruxelles, Botanique, 20h, 16/13/10e, +32 2 218 37 32 RODRIGO Y GABRIELA Lille, Aéronef, 20h, 27,70e, +33 320 13 50 00 Opening party Brussels L-week : DJ REEDOO + DJ LUUUK + TUPOLEV SOUND CRASH Bruxelles, Recyclart, 22h, 9/7e, +32 2 289 00 59 Gym Tronic : KRAZY BALDHEAD + GACHETTE OF THE MASTIFF + PARAL-LEL Dunkerque, 4 Ecluses, 22h, 9/6e, +33 328 63 82 40 Back To The Bass Party! : BYTECON + POLADROID + BESHOP + MAGIKBITUM Liège, InsideOut, 22h, 6e, +32 4 971 71 43

JOHN VANDERSLICE + CHOIR OF YOUNG BELIEVERS Bruxelles, Botanique, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32 MORRISSEY Bruxelles, Forest National, 20h, 54/44e, +32 7 034 41 11 WHITEFIELD BORTHERS (THE) Courtrai, De Kreun, 20h, 12/7e, +32 5 637 06 44 RICKIE LEE JONES Leuven, Het Depot, 20h, 21/16e, +32 1 622 06 03 MASSIVE ATTACK Lille, Zénith Arena, 20h, 39,60e, +33 320 14 15 16 Festival la sauce Jack : GENERAL ELEKTRIKS + WOODISH

LES BLAIREAUX Aire-sur-la-Lys, Espace Culturel AREA, 20h15, 12e, +33 321 39 78 78

Yes Is More Album Release Party : DANTON EEPROM + CLÉMENT MEYER Bruxelles, Fuse Club, 23h, 10/5e, +32 2 511 97 89 POLE FOLDER Bruxelles, Wax Club, 23h, nc, info@thewaxclubcom beats of Love : D.I.M + DJEDJOTRONIC + SOUND OF STEREO + SPACID Gand, Vooruit, 23h, 17.50/14.50e, +32 9 267 28 28 FRESH! : SITIOMIO + DRAZZ + MANUEL TUR + JENSEN Gand, Decadance, 23h, nc, +32 9 329 00 54 Paysages Electroniques : ALEX UNDER + PIEMONT + TRIPLE R + MAX COOPER Lille, Aéronef, 23h, 15e, +33 320 13 50 00 Sunnyside Up : OSUNLADE + RAOUL + MASSIMO DA COSTA Louvain, Silo, 23h, nc, +32 1 620 34 64

dim 15.11 Sundaylicious by Alio : YURI KAINE + MARKO LEKA + DJ SHO Bruxelles, Wax Club, 00h, nc, info@thewaxclubcom HOMETOWN GAMBLERS (THE) + DJ GUY BROECKHOVE Gand, Vooruit, 13h30, 5e, +32 9 267 28 28


concerts TANGTYPE + FRÉDÉRIC ALSTADT + MAXIME LÊ HUNG Bruxelles, Ateliers Claus, 16h, 5e, +32 2 478 23 50 MARCELO MONCADA SPACE QUARTET Bruxelles, Beursschouwburg, 20h, 6e, +32 2 550 03 50 PATRICK WATSON AND THE WOODEN ARMS Lille, Aéronef, 20h, 15/10e, +33 320 13 50 00

lun 16.11 HOCKEY Bruxelles, Botanique, 20h, 15/12/9e, +32 2 218 37 32 Jazz Cats : OZFAIR COLLECTIF Etterbeek, Atelier 210, 21h, 2e, +32 2 732 16 39

mar 17.11 ACTION BEAT Liège, Zone, 00h, nc, +32 0 324 34 10 LEM Bruxelles, Botanique, 20h, nc, +32 2 218 37 32 ANDREW BIRD + JESCA HOOP Gand, Vooruit, 20h, 26/22e, +32 9 267 28 28 JASPER ERKENS Leuven, Het Depot, 20h, 15/12e, +32 1 622 06 03 THE DODOS Lille, Aéronef, 20h, 12/9e, +33 320 13 50 00

mer 18.11 DEEP PURPLE Anvers, LOTTO ARENA, 20h, 46.5e PASSION PIT + KISSAWAY TRAIL (THE) Bruxelles, Botanique, 20h, 16/13/10e, +32 2 218 37 32

THE PRODIGY Bruxelles, Forest National, 20h, 37e, +32 7 034 41 11 Rat Event : BLACK NAPKINS (THE) + KNALPOT Gand, Vooruit, 20h, 12/8e, +32 9 267 28 28 ROY HARGROVE Gand, Vooruit, 20h, 18/15e, +32 9 267 28 28 DAVIDOV Gand, Decadance, 23h, nc, +32 9 329 00 54

jeu 19.11 LES COWBOYS FRINGANTS Lille, Zénith Arena, 17h30, 29.80e, +33 320 14 15 16 RENAN LUCE Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, Complet, +32 2 548 24 24 AKRON/FAMILY Bruxelles, Botanique, 20h, 17/14/11e, +32 2 218 37 32 HOCUS POCUS Bruxelles, Botanique, 20h, 18/15/12e, +32 2 218 37 32 SEASICK STEVE Gand, Vooruit, 20h, 30e, +32 9 267 28 28 ZION TRAIN Leuven, Het Depot, 20h, 16/12e, +32 1 622 06 03 PINK MARTINI Roubaix, Colisée, 20h30, 39/8e, +33 320 24 07 07 DAVID BARTHOLOMÉ Etterbeek, Atelier 210, 21h, 10/7e, +32 2 732 16 39

ACS Student PartY Bruxelles, Fuse Club, 23h, 5/4/2e, +32 2 511 97 89

ven 20.11 Push It Club 4 years Birthday : DJ MASON + PRINZ + DEE JAMES + PIRRES Anvers, Café d’Anvers, 00h, 12/8e, +32 3 226 38 70 RAGEOUS GRATOONS Liège, Zone, 00h, nc, +32 0 324 34 10 THE SOUNDS + MATT & KIM Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 15/12e, +32 2 414 29 07 RODRIGO Y GABRIELA Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, Complet, +32 2 548 24 24 PORT O’BRIEN Bruxelles, Botanique, 20h, 15/12/9e, +32 2 218 37 32 GHINZU Lille, Aéronef, 20h, 23,70e, +33 320 13 50 00 Tendances : CARAVAN PALACE Calais, Channel, 20h30, 12/10e, +33 321 46 77 00 MELLINO + SINUS GEORGES Etterbeek, Atelier 210, 21h, 15/12e, +32 2 732 16 39 JASPER ERKENS Gand, Vooruit, 22h, 17/15,5e, +32 9 267 28 28 *KOSTBAR LABEL NIGHT* : BINARY & DURDEN + DAVID GARCET + FADY ONE Bruxelles, Wax Club, 23h, nc, info@thewaxclubcom

LITTLE DEATH Gand, Vooruit, 22h, gratuit, +32 9 267 28 28

MATIC + THOMAS VON PARTY + MAXIM LANY Gand, Decadance, 23h, nc, +32 9 329 00 54

RALF + SEROM & ASFALTE Anvers, Café d’Anvers, 23h, nc, +32 3 226 38 70

JUSTIN ROBERTSON Lille, Supermarket, 23h, nc, +33 320 52 86 59


agenda |

123

sam 21.11 12 years Orange Factory : COLOUR HAZE + LEAF HOUND Leuven, Het Depot, 18h, 16/14e, +32 1 622 06 03 MANDO DIAO Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 16/13e, +32 2 414 29 07 FRANZ FERDINAND Anvers, LOTTO ARENA, 20h, 36.5e LADY LINN Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 21/18e, +32 2 548 24 24 A PLACE TO BURY STRANGERS Bruxelles, Botanique, 20h, 16/13/10e, +32 2 218 37 32 TWILIGHT SAD (THE) Bruxelles, Botanique, 20h, 15/12/9e, +32 2 218 37 32 TORTOISE Courtrai, De Kreun, 20h, 22/18e, +32 5 637 06 44 SUPERBUS Lille, Zénith Arena, 20h30, 34e, +33 320 14 15 16 Julian Burdock Blues Experience : JULIAN BURDOCK Mouscron, Marius Staquet, 20h30, 12/10/8e, +32 5 686 01 60 RAGEOUS GRATOONS + JABUL GORBA + RAKI BALKAN SOUNDSYSTEM Etterbeek, Atelier 210, 21h, 13/10e, +32 2 732 16 39 VITALIC + THE PENELOPES Lille, Aéronef, 22h, 22/18e, +33 320 13 50 00 ELLIOTT MURPHY Lillers, Abattoir, 22h, 15e-10e, +33 321 64 07 65 Classics with Jan Van Biesen : JAN VAN BIESEN + BARTHOLOMEO + PATRICK SCHMIDT

Anvers, Café d’Anvers, 23h, 10e/gratuit, +32 3 226 38 70 *ELECTROCHOC Party* : THE SUNSETTER(S) + MR MÖNK Bruxelles, Wax Club, 23h, nc, info@thewaxclubcom We Play House : SAN SODA + JENSEN + RUSS GABRIEL + RED D Gand, Decadance, 23h, nc, +32 9 329 00 54

mer 25.11 MARVINS REVOLT + OJO Liège, Zone, 00h, nc, +32 0 324 34 10 ARIANE MOFFATT Bruxelles, Botanique, 20h, 19/16/13e, +32 2 218 37 32 BEAST Bruxelles, Botanique, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32

Tilt! : RUBIN STEINER Lille, Supermarket, 23h, nc, +33 320 52 86 59

KORTE METTEN Gand, Vooruit, 20h, 5e, +32 9 267 28 28

dim 22.11

YELLOWMAN Leuven, Het Depot, 20h, 20/15e, +32 1 622 06 03

DEAD PREZ + INVADERZ + DJ ARAL Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 22/19e, +32 2 414 29 07 CORNERSHOP Bruxelles, Botanique, 20h, 16/13/10e, +32 2 218 37 32 Sundaylicious by Alio : BEN SHEBANG + MARKO LEKA + DJ SHO Bruxelles, Wax Club, 23h, nc, info@thewaxclubcom

lun 23.11 EMILIE SIMON Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 28/25e, +32 2 548 24 24 JACK PENATE Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, Complet, +32 2 548 24 24

mar 24.11 MASSIMO PUPILLO + STEPHEN O’MALLEY & OREN AMBARCHI Courtrai, De Kreun, 20h, 12/10/7e, +32 5 637 06 44 AMUTE Gand, Vooruit, 22h, gratuit, +32 9 267 28 28

SOLILLAQUISTS OF SOUND Lille, Maison Folie de Wazemmes, 20h30, 18e, +33 320 78 20 23 SEXUAL EARTHQUAKE IN KOBE + YOLKS (THE) Lille, Biplan, 22h, 7,5/5,5e, +33 320 12 91 11 DAVIDOV Gand, Decadance, 23h, nc, +32 9 329 00 54

jeu 26.11 LES BLÉROTS DE R.A.V.E.L Bruxelles, Botanique, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32 ALBERTA CROSS Bruxelles, Botanique, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32 Cimatics audiovisual festival : SENDAI + FUNCTION OF DONATO DOZZY + SENSU & PETER VAN HOESEN Bruxelles, Recyclart, 20h, nc, +32 2 289 00 59 TEAM WILLIAM + CUSTOMS + DE STAAT Courtrai, De Kreun, 20h, 12/5e, +32 5 637 06 44


concerts FINN Gand, Vooruit, 20h, 16/12e, +32 9 267 28 28 CARAVAN PALACE Lille, Aéronef, 20h30, 23,10e, +33 320 13 50 00 JANE BIRKIN Arras, Théâtre d’Arras, 20h30, 24e, +33 321 71 76 30 RALF + SEROM & ASFALTE Anvers, Café d’Anvers, 23h, nc, +32 3 226 38 70

ven 27.11 CLUTCH + KYLESA + KAMCHATKA Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 16/13e, +32 2 414 29 07 CUSTOMS + SUPERLIJM + THE CURVY CUTIES FANCLUB Bruges, Cactus Club, 20h, 11/8e, +32 5 033 20 14 FUCKED UP Bruxelles, Botanique, 20h, 16/13/10e, +32 2 218 37 32 PATRICK WATSON Leuven, Het Depot, 20h, 19/15e, +32 1 622 06 03 LE KLUB DES 7 Lille, Aéronef, 20h, 15/10e, +33 320 13 50 00 DOMINIQUE A + MONTGOMERY Tourcoing, Grand Mix, 20h, 20/17e, +33 320 70 10 00 ATOMIC GARDEN Bruxelles, Café Dada, 20h30, nc Scala Chante Rapsat : SCALA Mouscron, Marius Staquet, 20h30, 30e, +32 5 686 01 60 OORWERK + ERIC THIELEMANS Bruxelles, Ateliers Claus, 21h, nc, +32 2 478 23 50 BALLROOM QUARTET (THE) Bruxelles, Ancienne Belgique, 22h, 12e, +32 2 548 24 24

Cimatics audiovisual festival : SENDAI + FUNCTION OF DONATO DOZZY + SENSU & PETER VAN HOESEN Bruxelles, Recyclart, 22h, nc, +32 2 289 00 59 RAGGAMUFFIN WHITEMAN + RIDDIM TWINZ + YOUTHMAN Gand, Vooruit, 22h, 25/23,5e, +32 9 267 28 28 Electronation with Michel de Hey : MICHEL DE HEY + BENNY RODRIGUEZ + TERRY TONER Anvers, Café d’Anvers, 23h, 12/8e, +32 3 226 38 70 Fight Klub Round #4 : HUORATRON + SAWGOOD + MASHED PAPER KLUB Bruxelles, K-nal, 23h, 10e, +32 0 324 73 47 *SOUND OF WAX Party* : DAVID GARCET + MANO SINISTRA Bruxelles, Wax Club, 23h, nc, info@thewaxclubcom NATHAN FIX + MAXIM LANY + NEON + DJUICE & DOWP Gand, Decadance, 23h, nc, +32 9 329 00 54 AEROPLANE + PEO WATSON Lille, Supermarket, 23h, nc, +33 320 52 86 59

sam 28.11 GHINZU + SOLDOUT Bruges, Cactus Club, 20h, 16/13e, +32 5 033 20 14 Het Kampioenschap van Brussel : Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 10e, +32 2 548 24 24 Toutpartout 15 years : MICAH P. HINSON + CAVE SINGERS (THE) + SHIT AND SHINE Bruxelles, Botanique, 20h, 23/20/17e, +32 2 218 37 32

Oost-Vlaams rockconcours finale Gand, Vooruit, 20h, nc, +32 9 267 28 28 ABSYNTHE MINDED + LA TOUCHE DU SINGE + THE BILBOCKS Villeneuve d’Ascq, Ferme d’en Haut, 20h30, 5e, +33 320 61 01 46 VINCENT DELERM Béthune, Théâtre de Béthune, 20h30, 24/20e, +33 321 64 37 37 THE ELDERBERRIES + TITAN PARANO Hénin-Beaumont, Escapade, 20h30, 10/8/7e, +33 321 20 06 48 DJ SNEAK + BARTHOLOMEO + PATRICK SCHMIDT + A-STARZ Anvers, Café d’Anvers, 23h, 8e, +32 3 226 38 70 BLUE COOKIE + STEL-R + THEBSIDE Bruxelles, Wax Club, 23h, nc, info@thewaxclubcom THRILLER : DEE JAMES + TOM DAZING + OLIVIER WEITER + GOLS Gand, Decadance, 23h, nc, +32 9 329 00 54

dim 29.11 Toutpartout 15 years : PHOSPHORESCENT + THE BLACK HEART PROCESSION + DEER TICK Bruxelles, Botanique, 20h, 23/20/17e, +32 2 218 37 32 CARAVAN PALACE Lille, Aéronef, 20h, nc, +33 320 13 50 00 Sundaylicious by Alio : TITUS + EDEN + MARKO LEKA + DJ SHO Bruxelles, Wax Club, 23h, nc, info@thewaxclubcom


agenda |

125

STAFF BENDA BILILI Lille, Aéronef, 20h, 15/10e, +33 320 13 50 00

NAOMI SHELTON & THE GOSPEL QUEENS Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 12e, +32 2 548 24 24

lun 30.11

DAAN Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 19,50e, +32 2 548 24 24

TEGAN AND SARA Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 23/20e, +32 2 548 24 24 JULIE DOIRON + DUKE AND THE KING (THE) Bruxelles, Botanique, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32

PUGGY + PAPA DADA Bruxelles, Botanique, 20h, Complet, +32 2 218 37 32 THE FIELD Bruxelles, Botanique, 20h, 15/12/9e, +32 2 218 37 32

mar 01.12

MUM Leuven, Het Depot, 20h, 19/14e, +32 1 622 06 03

NOUVELLE VAGUE Bruxelles, Botanique, 20h, 19/16/13e, +32 2 218 37 32

-M- MATTHIEU CHÉDID Lille, Aéronef, 20h, Complet, +33 320 13 50 00

MY TV IS DEAD + GOUDI Bruxelles, Riches Claires, 20h, 7.5e, +32 2 548 25 80

INDOCHINE Lille, Zénith Arena, 20h30, Complet, +33 320 14 15 16

mer 02.12

ven 04.12

LIVING COLOUR + VERNAL VEINYARD Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 20/17e, +32 2 414 29 07

HEAD WAR Liège, Zone, 00h, nc, +32 0 324 34 10

AXELLE RED Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 33/30e, +32 2 548 24 24 EMILY JANE WHITE Bruxelles, Botanique, 20h, nc, +32 2 218 37 32 OPEN MIC AVOND Leuven, Het Depot, 20h, nc, +32 1 622 06 03 EIFFEL + ACE OUT Roubaix, Cave aux Poètes, 20h, 14/12/10e, +33 320 27 70 10

jeu 03.12 LYNN VERLAYNE Bruxelles, Ancienne Belgique, 12h30, gratuit, +32 2 548 24 24

THE MOON INVADERS Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 12e, +32 2 548 24 24 CHALI 2NA + LEFTO Courtrai, De Kreun, 20h, nc, +32 5 637 06 44 -M- MATTHIEU CHÉDID Lille, Aéronef, 20h, Complet, +33 320 13 50 00 INDOCHINE Lille, Zénith Arena, 20h30, 35e, +33 320 14 15 16 Nightshop : DJ MELLOW + BATIDA + GHISLAIN POIRIER & MC ZULU + SONIDO DEL PRINCIPE Bruxelles, Recyclart, 22h, 15/12e, +32 2 289 00 59

sam 05.12 THE MOON INVADERS

Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 12e, +32 2 548 24 24 Nekkawedstrijd : NEKKA Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 13/10e, +32 2 548 24 24 JULIAN PLENTI Bruxelles, Botanique, 20h, 23/20/17e, +32 2 218 37 32 WILLIAM FITZSIMMONS Bruxelles, Botanique, 20h, 16/13/10e, +32 2 218 37 32 THE DREAMS + ELVIS TRAUMA CENTER LOVES YOU + TG + CHÔMAGE (LE) Bruxelles, MAGASIN 4, 20h, 5e, +32 2 223 34 74 ANTI-POP CONSORTIUM + THAVIUS BECK + DJ AFROJAWS Courtrai, De Kreun, 20h, 14/12/9e, +32 5 637 06 44 ALAIN LEPREST Liévin, Centre Culturel, 20h30, 15/13e, +33 321 44 85 15 5ème Nuit du Blues : BENJAMIN TEHOVAL + CO&CO BLUES BAND + LITTLE WILLIE LITTLEFIELD + MALTED MILK Mouscron, Marius Staquet, 20h30, 17/15/13e, +32 5 686 01 60

dim 06.12 SVARTE GREINER + MONTAUK IN FEBRUARY + GHOST OF WATARI Bruxelles, Ateliers Claus, 16h, 5e, +32 2 478 23 50 That’s all punx : WILHELM SCREAM (A) + RENTOKILL + MAPLE ROOM (THE) Courtrai, De Kreun, 17h, 14/10/7e, +32 5 637 06 44 SET YOUR GOALS + FIREWORKS + BROADWAY CALLS Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 13/10e, +32 2 414 29 07


concerts LOST DEPARTMENT Bruxelles, MAGASIN 4, 20h, nc, +32 2 223 34 74 MARILYN MANSON Lille, Zénith Arena, 20h, 44/38.50e, +33 320 14 15 16

59e, +32 7 034 41 11 HAIRGLOW Leuven, Het Depot, 20h, 14/10e, +32 1 622 06 03

jeu 10.12

THE MARS VOLTA Gand, Vooruit, 20h30, 32/28,5e, +32 9 267 28 28

ZITA SWOON Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 28/25e, +32 2 548 24 24

lun 07.12

NITS Bruxelles, Botanique, 20h, 22/19/16e, +32 2 218 37 32

CASS MCCOMBS Bruxelles, Botanique, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32

mar 08.12 marcus Miller : Tutu Revisited : MARCUS MILLER Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 28/25e, +32 2 548 24 24 PEP’S Bruxelles, Botanique, 20h, 19/16/13e, +32 2 218 37 32 HULKK + SORE LOSERS (THE) Bruxelles, Botanique, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32 SUPERBUS Bruxelles, Forest National, 20h, 35e, +32 7 034 41 11 BRIGHTBLACK MORNING LIGHT + CASS MCCOMBS Gand, Vooruit, 20h, 18/14e, +32 9 267 28 28 MOKER Gand, Vooruit, 20h, 15/12/8e, +32 9 267 28 28

mer 09.12 ZITA SWOON Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, Complet, +32 2 548 24 24 AKON + CARDINAL OFFISHAL + COLBY O DONIS Bruxelles, Forest National, 20h,

Dalton’s Théâtre : PAUL MIQUET + FLORIAN GUIBERT + ALEJANDRO DE LA VEGA + SYLVIE BOUTEILLER Bruxelles, Recyclart, 20h, gratuit, +32 2 289 00 59 MELVINS Courtrai, De Kreun, 20h, 18/16/13e, +32 5 637 06 44

ven 11.12 ANDROMEDA MEGA EXPRESS ORCHESTRA + NODWIST (THE) Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 25/22e, +32 2 548 24 24 PITCHO Bruxelles, Botanique, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32 STAFF BENDA BILILI Bruxelles, Botanique, 20h, 19/16/13e, +32 2 218 37 32 HOOMZ AND THE MOKERSSS BAND + DYNAMIC + DUFF + SOUL FINGER Bruxelles, MAGASIN 4, 20h, nc, +32 2 223 34 74 DAGOBA + SEVEN Calais, Gérard Philipe, 20h30, 5e, +33 321 46 90 00 TRYO Lille, Zénith Arena, 20h30, 35e, +33 320 14 15 16

VINCENT DELERM + DIVING WITH ANDY Roubaix, Colisée, 20h30, 32/8e, +33 320 24 07 07 Fight Klub Round #5 : HADOUKEN! + BIG DOPE + STEREHOES + MASHED PAPER KLUB Bruxelles, K-nal, 23h, 10e, +32 0 324 73 47 Digital Dirt II presents Mr. Oizo! : MR OIZO Leuven, Het Depot, 23h, 16/13e, +32 1 622 06 03 NAIVE NEW BEATERS + BREAKBOT + SOUND OF STEREO + MILK RUN Roubaix, Cave aux Poètes, 23h, 15/12e, +33 320 27 70 10 Tourcoing’s Burning #1 : NAIVE NEW BEATERS + BREAKBOT + SOUND OF STEREO + MILK RUN Tourcoing, Grand Mix, 23h, 15e-12e, +33 320 70 10 00

sam 12.12 EMILIE SIMON Lille, Aéronef, 20h, 22/18e, +33 320 13 50 00 Soirée Cabaret Jazz : FABIAN BÉGUIN + DIDIER LALOY Mouscron, Marius Staquet, 20h30, 12/10/8e, +32 5 686 01 60 Take The Stage Dunkerque, 4 Ecluses, 21h, gratuit, +33 328 63 82 40 NOFLAG + THE RODEO + SUPERSTARS INC. Roubaix, Bar Live, 21h, gratuit, +33 320 28 06 50 THE VIBRATORS + BURNING LADY Lillers, Abattoir, 21h30, 10/5e, +33 321 64 07 65


agenda |

127

dim 13.12 DISTEMPER + SKARBONE 14 Liège, Zone, 00h, nc, +32 0 324 34 10 café dansant : CASABLANCA CARAMBOL COMPANY + DJ GUY BROECKHOVE Gand, Vooruit, 13h30, 5e/ gratuit, +32 9 267 28 28

lun 14.12 BATTANT + KEIKI + CERCUEIL Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 15/12e, +32 2 414 29 07 CHRISTOPHE Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 33/30e, +32 2 548 24 24 SLEEPY SUN Bruxelles, Botanique, 20h, 11/8/5e, +32 2 218 37 32 MARTEAU ROUGE + SALMIGONDIS Bruxelles, MAGASIN 4, 20h, nc, +32 2 223 34 74 Jazz Cats : THOMAS CHAMPAGNE TRIO Etterbeek, Atelier 210, 21h, 2e, +32 2 732 16 39

mar 15.12 PET SHOP BOYS Anvers, LOTTO ARENA, 20h, 42.5e SLAYER Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, Complet, +32 2 548 24 24 YANN TIERSEN Bruxelles, Botanique, 20h, 22/19/16e, +32 2 218 37 32

19h30, 16/13e, +32 2 414 29 07 APSE + DLGZ + DJ LOGUL Courtrai, De Kreun, 20h, 12/10/7e, +32 5 637 06 44 RÊVE D’ELÉPHANT ORCHESTRA Gand, Vooruit, 20h, 12/8e, +32 9 267 28 28 DIAM’S Lille, Aéronef, 20h, nc, +33 320 13 50 00

jeu 17.12 DIAM’S Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 28/25e, +32 2 548 24 24 WAX TAILOR Bruxelles, Botanique, 20h, 18/15/12e, +32 2 218 37 32 KURT VILE Bruxelles, Ateliers Claus, 21h, 8e, +32 2 478 23 50

ven 18.12 HIGH DOLLS (THE) + CRIMEWAVE + NATALIS TERMINUS Liège, Zone, 00h, nc, +32 0 324 34 10 MARILYN MANSON Anvers, LOTTO ARENA, 20h, 42.5e Open Bar Electro Libre : / Beauvais, Ouvre-Boîte, 20h, gratuit, +33 344 10 30 80 -M- MATTHIEU CHÉDID Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, Complet, +32 2 548 24 24

mer 16.12

ADYSSA + ROADSIDE SCENES Courtrai, De Kreun, 20h, 5e, +32 5 637 06 44

BIFFY CLYRO + PEOPLE IN PLANES Bruxelles, VK - De Vaartkapoen,

TARAF DEKALÉ Arras, Théâtre d’Arras, 20h30, gratuit, +33 321 71 76 30

Clubsteppin’ Strictly Dubstep : JAMIE VEX’D + COTTI Bruges, Cactus Club, 22h, 13/10e, +32 5 033 20 14

sam 19.12 TEMPER TRAP (THE) + JOY FORMIDABLE Bruxelles, Botanique, 20h, 15/12/9e, +32 2 218 37 32 ROSE Bruxelles, Botanique, 20h, 27/24/21e, +32 2 218 37 32 UNCOMMONMENFROMMARS + UNDECLINABLES (THE) Bruxelles, MAGASIN 4, 20h, 8e, 22233474 JAY IN SPACE Lille, Aéronef, 20h, nc, +33 320 13 50 00 2 MANY DJ’S + SOULWAX Anvers, LOTTO ARENA, 21h, 39.5e POLADROID Charleroi, Vecteur (Le), 21h, 3e, +33 271 27 86 78 Hiphop décalé : REDBONG + KEMIARGOLA Dunkerque, 4 Ecluses, 21h, 9/6e, +33 328 63 82 40 MIKE GRANT + RED D + WAX’X + NATHAN Gand, Decadance, 23h, nc, +32 9 329 00 54

jeu 24.12 DISCO’09 : / Bruges, Cactus Club, 23h, gratuit, +32 5 033 20 14

sam 26.12 20 Years Café d’Anversthe Final : SVEN VÄTH + BARTHOLOMEO + PATRICK SCHMIDT + A-STARZ Anvers, Café d’Anvers, 23h, 15e, +32 3 226 38 70


© H. Leteneur

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bars & clubs LIBERTINE SUPERSPORT

1, Avenue du Port, Bruxelles (B) info@libertinesupersport.be Ouverture le 10 octobre du nouveau-né de Lorenzo et Renaud, ex-Dirty Dancing ! Après un lifting express du K-nal (intérieur brut mais soigné, aménagement d'une scène...), le tandem inaugure une nouvelle saison de samedis enfiévrés. Les amateurs de disco raffinée trouveront leur bonheur à l'étage (Libertine), tandis que les fans d'électroclash rejoindront la piste enflammée du rezde-chaussée (Supersport).

PETROL

21 d’Herbouvillekaai, Anvers (B) +32 32 26 49 63 www.petrolclub.be Lieu à la programmation éclectique où rock et musiques électroniques, concerts et sets DJ font bon ménage. Les incursions hip-hop, r n’b, acid, funk et punk sont également bienvenues. Horaires variables en fonction des soirées.

CULTURE CLUB

Afrikalaan 174, Gand (B) +32 9 233 09 46 www.cultureclub.be Lancé en 2001, le club le plus hype de Belgique (à l'architecture et au design minimaliste et innovant) brille avant tout par sa tonalité musicale. Depuis le début, il sert un cocktail raffiné et hédoniste -typiquement gantois-, grâce à ses résidents TLP, Davidov (R'n'B) et Neon (Electro). Jeu au sam, 23h.

CAFE D’ANVERS

Verversrui 15, Anvers (B) +32 32 26 38 70 www.cafe-d-anvers.com Lieu mythique de la nuit anversoise, inauguré en 1989 dans le quartier rouge. Un son chaleureux torréfié avec goût, mêlant house, garage et techno minimale. Dj rés. : Tweety, Filliz, Bartolomeo, Smos & Baby B.

FUSE

208 rue Blaes, Bruxelles (B) +32 25 11 97 89, www.fuse.be Sam de 23h à 7h. Temple de la techno de renommée internationale qui accueille les maîtres du genre depuis plus d’une décennie (Derrick May, Laurent Garnier, DJ Hell). Techno, electro, hardtech au rez-de-chaussée et House au premier étage. Dj rés. : Deg et Pierre.

SUPERMARKET

8 bis rue de Wazemmes, Lille +33 631 31 20 34, www.super-market.fr De Justice à Pilooski, des figures internationales de la musique électronique y ont poussé leur caddie. Le Supermarket revendique une programmation audacieuse, mise sur l'exception musicale et cultive un caractère intime. Son résident, Peo Watson, privilégie des sets l'électro-funk bien calibrés.Ven et sam de 22h30 à 7h30 (de 23h à 1h : happy hour).


© H. Leteneur

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WAX CLUB

Decadance

À deux pas de la Bourse, ce club à taille humaine accueille une centaine de noctambules charmés par ses grandes baies vitrées et son ambiance chaleureuse. Le maître des lieux, Fernando, privilégie l'electronica minimale, finement mixée par ses résidents (David Garcet, Mano Sinistra...). Du jeu au dim, 22h30

Lundi au samedi à partir de 22h . Après une importante rénovation, ce mythique lieu gantois rouvre enfin ses portes. Le concept ? Deux salles avec deux ambiances, électro-house dans la Main room, Dancehall et Ragga Muffin au Zanzibar, le tout servi par d’éminents Djs tels que Starski & Tonic, Compuphonic ou encore Babylon Rocker.

MAKE-UP

LE KIOSK

66 Boulevard Anspach Bruxelles (B), +32 27 87 82 26 www.waxclub.com

Ketelvest 518, Gand (B) www.make-up-club.be Ven et Sam, à partir de 23h. Le Make-Up est le lieu idéal pour tout clubber à l’esprit grand ouvert. De la musique sensuelle orientée dancefloor jusqu’à la déco minimale hyper stylisée, tout est conçu pour jerker jusqu’au bout de la nuit. La programmation brille par son éclectisme : des origines de la house-music de Chicago jusqu’aux dernières mutations des musiques électroniques.

Overpoortstraat 76, 9000 Gent (B), +32 9 329 00 54 www.decadance.be

28 r de Wazemmes, Lille +33 320 49 75 99 www.kiosk-club.fr Du mer au sam (et veilles de jours fériés) de 22h à 8h. Premier lieu authentiquement consacré aux musiques électroniques à Lille. Programme éclectique avec une préférence pour l’électrohouse et la techno minimale. Dj résidents + guests.

TIJUANA

Schuurkensstraat 2, Gand (B) www.tijuana.be Situé dans un ancien immeuble art déco, ce Chili Bar offre la possibili té de déguster de savoureux cocktails et autant de tapas. Au sous-sol dans une ambiance plus débridée, les Djs proposent des mixes latino, house et électro. Du jeu au sam de 22h à 7h.

Peek a Boo

92 rue de l’hôpital militaire, Lille, www.myspace.com/ peekaboocafe Du lun au mer de 9h à 23h, jeu de 9h à 00h, ven de 9h à 1h et sam de 15h à 2h. Rouge la nuit et turquoise le jour, voici un espace-temps où les flâneurs se détendent, les mangeurs se régalent et les mélomanes se délectent. Pour un verre ou un concert, voilà un lieu intergénérationnel où il se passe toujours quelque chose !





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