Le Suricate - Neuvième numéro

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Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

Marc Ysaye fête les 25 ans des Classiques. Ce dimanche 9 décembre dernier, la moyenne d’âge dans les couloirs du Botanique devait tourner autour des 50 ans. Atmosphère un brin soixante-huitarde, bannières violettes sur tous les murs. Marc Ysaye fêtait les 25 ans de son émission culte: Les Classiques, sur Classic 21.

L’ article Au programme, des artistes incontournables et hyper connus comme The Animals, B.J. Scott ou Wishbone Ash, mais aussi quelques artistes moins connus, voire même tout frais sortis de nulle part. Parmi eux, je citerai Sirius Plan, Antoine Goudeseune ou encore Layla Zoe. Bref, un Botanique plein à craquer (la journée était Sold Out depuis quelques semaines déjà), et une affiche pleine de promesses… N’ayant pas pu assister à l’entièreté de l’événement, je m’attarderai surtout sur les deux concerts les plus touchants selon moi.

The Animals (16:00, Orangerie) En fait, il faudrait plutôt dire “Animals & Friends”, puisque le groupe original The Animals a subi moultes changements de line-up, et est aujourd’hui “scindé” en deux : Eric Burdon & The Animals d’un côté (avec le chanteur “d’origine” du groupe Eric Burdon, Eric McFadden, Red Young, Paula O’Rourke et Wally Ingram), et Animals & Friends de l’autre (avec le batteur d’origine John Steel, Pete Barton au chant, Danny Hangley, John Williamson et Mickey Gallagher). Pour cette date-ci, nous avions l’honneur de voir l’excellent claviériste Zoot Money (dans le groupe depuis 1968). Le concert sonnait comme ce que l’on attend d’un concert des Animals : un son rock brut exceptionnel, une ambiance du tonnerre et des musiciens talentueux. Mais ce qui frappe surtout, c’est l’étonnante bonne ambiance qui règne au sein du groupe : le vieux Zoot (70 ans) fait des grimaces au jeune guitariste Danny Hangley, le chanteur se marre

avec le reste de la bande, … Le groupe nous a offert une prestation d’enfer, ponctuant le concert de quelques-uns de ses morceaux cultes (Don’t Let Me Be Misunderstood, We Gotta Get Out of This Place, Boom Boom, …) ainsi que de reprises magnifiquement interprétées (I Put a Spell on You était particulièrement réussie)… Pour terminer avec – évidemment – le tube House of the Rising Sun. Pour la petite histoire, House of the Rising Sun est en fait une chanson traditionnelle américaine dont on ne connait pas vraiment l’origine (comme toutes les chansons traditionnelles, finalement) que le groupe a repris en studio en 1964 et qui lui a permis de rentrer dans les charts et de se positionner comme groupe de rock incontournable aux côtés des Stones et des Beatles à cette époque. Pour en revenir au concert, j’avoue avoir été complètement bluffée par la performance de Pete Barton, chanteur du groupe depuis “seulement” 2001… Sous ses faux airs de Benny Hill, les fesses un peu trop serrées dans son jean et les pieds nus sur la scène, le gaillard est absolument fantastique : une voix parfaite, un charisme indéniable et une puissance délirante. Il faut bien le dire : il est à la hauteur d’Eric Burdon (ça me fait mal de le dire, mais c’est vrai).

Andoine Goudeseune fingerpicking The Beatles (17:15, Witloof Bar) Ok, c’est parce qu’on ne pouvait plus rentrer dans la Rotonde pour le concert de Sirius Plan que je me suis aventurée dans le Witloof Bar… Et je

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ne m’attendais pas à être autant sous le charme ! Tout au bout de la salle plongée dans le noir se tient Antoine Goudeseune, sous une lumière violette. Grand bonhomme barbu, tout seul sur son tabouret, concentré sur sa guitare sèche. Il nous livre une interprétation bien à lui des tubes des Beatles : des arrangements où l’on retrouve non seulement les mélodies des chansons mais aussi les parties chantées et les petits sons indissociables de certains morceaux. Le tout sur une seule et même guitare ! Presqu’aussi fort que Jacques Stotzem (lui aussi présent à cet anniversaire) quand il reprend With or Without You et qu’on a l’impression qu’ils sont 6 sur la scène alors qu’il est tout seul, Antoine Goudeseune nous emmène dans son univers un peu féérique et fait ressortir l’essence même des chansons des Fab Four. Le public est envouté, par moment incapable de se retenir de murmurer les paroles si bien suggérées par le guitariste. Fan des Beatles depuis ses 11 ans, Antoine Goudeseune a concrétisé son projet tout récemment (son album est sorti en octobre 2012) et n’est pas encore signé (à bon entendeur…). Il multiplie les concerts et jongle entre ses multiples activités (il joue dans plusieurs groupes et est ingénieur du son et professeur dans les académies de Morlanwez et de Binche, ainsi qu’au Conservatoire Royal de Mons). Bref, une perle à suivre !

Lise Francotte


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