14 Économie
JEUDI 16 MARS 2017 / LESSENTIEL.LU
«Cactus reste une entreprise Cactus fête en 2017 son cinquantième anniversaire. L'occasion de faire le point avec Laurent Schonckert, son directeur.
«L'essentiel»: 50 ans, c'est l'occasion de revisiter l'histoire de la marque Cactus? Laurent Schonckert: 50 ans, c'est l'ouverture du premier Cactus à Bereldange sur à peine 1 000 m2. La famille Leesch était déjà dans le métier depuis 1900 avec la torréfaction. Mais tout a vraiment décollé dans les années 60. Alors que le pays comptait plus de 1 000 épiceries, Paul Leesch a voulu changer de modèle alors qu'émergeaient aux États-Unis et en France les premiers supermarchés. Cactus Bereldange reste un magasin emblématique. Nous sommes en 1967. Selfservice, caddies, superficie, assortiment, parking… les jalons du commerce «nouvelle génération» sont posés au Luxembourg. Nous avons conservé l'emplacement historique, mais nous avons tout changé. D'où vient ce Cactus? Il y a plusieurs explications. C'est un mot qui se comprend
dans toutes les langues et une plante qui n'a pas besoin de beaucoup pour survivre. C'est aussi une chanson de Jacques Dutronc de février 1967. Et Cactus aujourd'hui? Nous avons su rester une entreprise familiale même si nous comptons plus de 4 000 salariés. Bien entendu, je ne connais pas chacun des employés. Mais nous nous efforçons toujours de les aimer et de les respecter, de les payer comme il faut, de ne pas les traiter comme des machines. Nous avons peu ou pas de départs pour la concurrence. Et une ancienneté moyenne très importante. Cela compte! Vous êtes également là depuis très longtemps. Depuis 33 ans. Je jouais au foot, à l'Union Luxembourg, dont le sponsor était Cactus. J'ai fait des stages dans le cadre de mes études et je m'y suis retrouvé jeune diplômé. Paul Leesch m'a repéré et a cru en moi. Et moi, j'ai cru en Cactus après avoir reçu les premières piqûres. Aujourd'hui, je travaille en duo avec Max Leesch, le fils du fondateur. Quelle est la philosophie générale de Cactus? Nous voulons fournir aux
clients des produits de grande qualité au meilleur prix. Si la société fait partie de la culture du pays et de ses habitants, elle doit en permanence s'adapter à l'évolution du pays et à une population de plus en plus internationale. Nous ne voulons pas seulement vendre, mais offrir le meilleur. Un exemple? Dès 1996, nous avons voulu créer le label «Cactus-Rëndfleesch vum Lëtzebuerger Bauer» reposant sur un cahier des charges très strict qui met l’accent sur la sécurité alimentaire, le respect du bétail et la protection de l’environnement. Que seront les prochaines années de Cactus? Nous continuerons à nous développer, à ouvrir des points de vente. Deux sont prévus en 2017 à Marnach et à Bettembourg. Plus un Cactus Shoppi à Junglinster. Nous travaillons aussi sur deux autres projets: Esch-Lallange et Roodt/Syre. Mais nous ne sommes pas les seuls. Je pense qu'à terme la sursaturation du marché va entraîner des dégâts même si la croissance démographique du pays amène de nouveaux consommateurs. RECUEILLI PAR DENIS BERCHE
Max Leesch, président-administrateur délégué, et Laurent Schonckert, adm
Tout est parti d'une petite épicerie DÉBUT Tout commence en 1900
lorsque Joseph Leesch, grandpère de Paul Leesch, ouvre une petite épicerie dans le quartier de la Gare, à Luxem-
bourg-Ville. En 1928, les fils de Joseph Leesch, Arthur, Aloyse et Jacques, constituent une société en nom collectif, Leesch Frères, et implantent, deux ans
plus tard, la première société de torréfaction de cafés, Leesch, rue de Strasbourg, à Luxembourg. Une activité qui fait encore partie aujourd'hui
La société Leesch Frères s'est d'abord installée rue de Strasbourg, à Luxembourg-Ville. -PHOTO: CACTUS
de l’ADN de Cactus avec les cafés Bruno. L'esprit entrepreneurial se transmet de génération en génération et gagne ensuite les enfants d’Arthur Leesch. Ses fils, Paul et Alfred, s’inspirent alors des supermarchés des États-Unis pour instaurer «le commerce du futur» au Luxembourg: self-service, caddies, superficie, assortiment, parking… Le tout premier Cactus ouvre ses portes à Bereldange le 19 octobre 1967, posant les jalons du commerce «nouvelle génération» dans le pays. Mais les commerçants de l’époque sont dubitatifs et ne croient pas au succès de cette nouvelle forme de distribution. L’avenir va se charger de leur donner tort.
Cactus va combler un
Si Cactus continue de compter sur ses deux hypermarchés, qui sont installés depuis un bon moment à La Belle Étoile et à Bascharage, il mise plutôt sur de plus petites surfaces pour continuer à se développer sur le Luxembourg. En 2017, deux nouveaux supermarchés se- Cactus Bettembour ront ouverts à Marnach et à Bettembourg. «Nous ne voulons pas participer à la course au gigantisme. Nous vou-