La ferme du Biéreau Louvain-la-Neuve
Implantée au sud-est de Louvain-la-Neuve, sur le plateau de Lauzelle, la ferme du Biéreau est un complexe dont les origines remontent au 16e siècle. Clôturée depuis la seconde moitié du 18e siècle, la ferme, classée au patrimoine wallon, est réaffectée en Centre culturel et musical depuis 2005.
La ferme du Biéreau Louvain-la-Neuve Son histoire La ferme du Biéreau, déjà citée en 1601, était une exploitation agricole qui dépendait de l’ancienne abbaye féminine de Florival (hameau d’Archennes, sur la commune de Grez-Doiceau). La date d’acquisition ou de donation est inconnue mais il est plus que probable que la ferme appartenait au domaine primitif de l’abbaye et qu’elle constitua toujours une grande source de revenus pour les moniales. Il s’agissait d’une grosse exploitation durant l’Ancien Régime. Elle détenait 134 ha de terre dont environ 110 étaient dévolus au labour. La communauté de moniales se dessaisit de la ferme en 1797, au bénéfice d’exploitants privés. La ferme est rachetée par l’U.C.L. en 1969 et cesse définitivement ses activités agricoles en 1972. Elle est classée en 1988, puis l’université projette de la reconvertir en Centre culturel et musical, comme il en a été pour la ferme du Blocry, dévolue au théâtre. Depuis 1994, la commune d’Ottignies-Louvain-la-Neuve est propriétaire des bâtiments, ce qui a permis de mettre sur pied le projet culturel. L’Espace Culturel de la Ferme du Biéreau a été inauguré en 2005 et bénéficie aujourd’hui d’un succès grandissant.
Architecture
Ferme de Mellemont - Thorembais-les-Béguines
Construite en brique chaulée et pierre calcaire et de Gobertange, l’ancienne ferme du Biéreau rassemblait différents bâtiments en ordre serré autour d’une cour presque quadrangulaire : un imposant corps de logis au sud, une aile d’écuries à l’ouest, une autre à l’est, qui abritait notamment les étables et enfin, une volumineuse grange vers le nord. La chronologie et la fonction précise des cellules ne sont pas aisées à repérer du fait d’une série de transformations intervenues durant le 19e et la première moitié du 20e siècle. L’irrégularité du tracé de la ferme rend d’ailleurs bien compte d’une construction qui ne s’est pas réalisée d’un seul mouvement, mais de manière très progressive.
La ferme du Biéreau Louvain-la-Neuve La grange reste le meilleur morceau du complexe. Elle déploie un très grand volume et est frappée au-dessus de sa porte piétonne du millésime « ANNO / 1722 ». Au premier coup d’œil, elle ne se différencie aucunement de la plupart de ses consœurs qui se développent dans la Hesbaye depuis le second tiers du 18e siècle. À l’analyse, elle résulte d’un enveloppement en 1722, en briques et pierres, d’une grange préexistante en colombage du début du 16e siècle (1515-1520 selon une analyse dendrochronologique). Elle englobe cette grange qui faisait à l’origine quatre travées, en l’allongeant d’une autre à chaque extrémité tout en conservant de cette époque, à la bonne place ou sous forme de remplois, des pièces rares et significatives sur les cinq fermes de charpente originelles. La conservation de pièces de charpentes remontant au 16e siècle est particulièrement rare, non seulement pour le Brabant mais aussi pour l’ensemble de la Région.
Le programme de réhabilitation de la grange s’est orienté vers une préservation maximale des éléments en place avec parfois des méthodes de consolidation radicale (injection de résine et boulonnage systématique des pièces de bois) mais obligatoire pour supporter le poids de la nouvelle toiture. Une isolation s’est avérée nécessaire en relevant l’ensemble de la bâtière d’une dizaine de centimètres, et ce sans modifier la physionomie des pignons d’origine.
Mathieu Bertrand