Samedi. Les médias normands.
Pause café.
ROUEN
SPECIAL COUPE
En directe d
2
Vendredi. Les joueurs en route pour Rouen.
Arrivée à Rouen.
Lundi 25 janvier 1999
Sarrebourg
SPECIAL
IAL COUPE SPECCOUPE
la tête haute
Une tragédie dans la patrie de Corneille. Un penalty assassin sifflé à quelques minutes des tirs aux buts. Et un héros, Dariusz Szeja, en état de grâce sur la pelouse du stade Robert-Diochon, qui a, à de nombreuses reprises, retardé l’échéance. Le Football Club de Sarrebourg a rendu les armes samedi soir, à Rouen, après une partie épique. Devant près de 4 000 spectateurs, dont plus de 200 Sarrebourgeois, l’équipe alignée par Olivier Frœmer a livré une partie pleine de courage et de volonté face à une formation d’expérience et de qualité. Mais l’abnégation des Mosellans n’a pas suffi. Les Lorrains sortent de la Coupe de France la tête haute. ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■
LE FILM DU MATCH
Le traditionnel échange de fanions entre les deux capitaines. Hervé Blum pour le FCS et Marc Leduc pour l’OGR. Nous sommes à quelques minutes du coup d’envoi. Le capitaine sarrebourgeois remet à son homologue un ballon en cristal spécialement fabriqué pour le match.
Ça y est, on est dans le vif du sujet. Le stade Robert-Diochon et ses quelque 4 000 spectateurs — dont plus de 200 Sarrebourgeois — mettent une ambiance digne des plus belles heures de la Coupe de France. Les joueurs d’Olivier Frœmer (ici Pascal Jacquel) vont offrir une résistance héroïque à des Rouennais très entreprenants pendant tout le temps réglementaire.
90 minutes n’auront pas suffi aux deux équipes pour se départager. Le score est toujours vierge. M. Launey rappelle les formations pour une petite pause avant les prolongations. Le kinésithérapeute lorrain en profite pour s’occuper des mollets et des cuisses du FCS qui ont été soumis à rude épreuve…
Le rêve du FC Sarrebourg vient de s’envoler avec le penalty sifflé par l’homme en noir à la 117e et transformé par Deletang. Dur, très dur à encaisser… « Momo » Ketlas, Hervé Roche et Roland Gendarme et vont saluer leurs supporters, exemplaires tout au long des 120 minutes, avant de reprendre le chemin des vestiaires. La déception est immense.
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Avec les honneurs
Une « BA » pour la « B » Si l’équipe première est sous les feux des projecteurs, l’équipe B n’en est pas pour autant oubliée par Olivier Frœmer et les dirigeants du FC Sarrebourg. Avant de rejoindre le stade Robert-Diochon à Rouen, les réservistes ont ainsi eu droit à une visite du Stade de France. Avec tous les souvenirs qui s’y rattachent… En plus, le club a décidé de leur remettre un jeu complet de l’équipement de ces 32es de finale de la Coupe de France. Une bonne action en direction des footballeurs de l’équipe B. Mais surtout une beau mouvement collectif.
Textes : Paul-Marie PERNET Photos : Bruno ESTRADE. En collaboration avec Emmanuel UROZ (textes) et Laurent MAMI (photos).
Les joueurs du FC Sarrebourg peuvent être fiers. Face à une équipe de Rouen de niveau « National », leur courage et leur solidarité ont été extraordinaires.
C
’est l’histoire de seize Les Sarrebourgeois repartent mecs qui ont tout donné. donc vaincus, mais avec la tête Tout ce qu’ils avaient haute, n’ayant rien à se reprodans le ventre et dans les cher. Oser plus ? Ils n’en posséjambes. Luttant avec leurs daient pas les moyens. Ressortir armes, le cœur et l’amitié, ils proprement les ballons ? Les ont résisté tant bien que mal anciens pro ne le leur permetaux assauts répétés taient pas. de leurs adverAlors après le saires. Epuisés, ils match et cette fin si couraient pour les Luttant avec leurs cruelle, le coup a copains, pour les armes, le cœur et été dur à encaisser, gens venus les sou- l’amitié, ils ont résisté mais les sourires tenir en dépit du tant bien que mal aux ont vite repris le long trajet, pour les dessus sur les assauts répétés de couleurs de la larmes. Façade leurs adversaires. ville… et pour eux. pour les uns, il est Pour se prouver vrai. Que ce sontqu’ils n’ont pas de ils dit après la balimites quand l’honneur est en taille ? « On a pas besoin de se jeu. Et si, à la fin, leurs genoux parler » lâchait l’entraîneur à touchaient l’herbe, si leurs yeux la sortie des vestiaires. Ils étaient embués, ils ont pu regar- avaient tout dit avant : der leurs vainqueurs droit dans « Soyons des guerriers ! » Ils les yeux, serrer les "paluches" l’ont été, valeureux, vaincus, fièrement. Fiers d’eux, à raison. fiers. Rouen était trop fort, et Si le taureau est tombé, il a en- l’arbitre ne voulait pas décider core ses oreilles pour entendre de quel côté se joueraient les les félicitations de tous. tirs aux buts…
« Un groupe très soudé » • Olivier Frœmer (entraîneur du FCS) : « Ce soir, j’avais des guerriers sur le terrain. C’est dommage d’être éliminé sur une décision d’arbitrage, et difficile à accepter pour les joueurs. On a joué avec nos armes, et avec la chance qu’on avait ce soir, on gagnait aux penaltys… Mes joueurs ont fait un exploit. On possède un groupe très soudé ». • Peter Wagter (défenseur FCS) : « On est triste de perdre à trois minutes de la fin. Sur l’action, le joueur plonge ! On a fait preuve d’agressivité et de combativité. C’est dur ! » • Gérald Weltz (Milieu du FCS) : « Rouen méritait de gagner. On était bien en place, avec un grand Darek (Szeja). A dix pendant les prolongations, on peut repartir la tête haute. Maintenant, c’est le championnat ». • Detauh Guede (Attaquant FCS) : « Je m’attendais à ce type de match. Le milieu de terrain n’a pu me ravitailler car, en face, ils jouaient très bien. Je suis tombé sur un très grand stoppeur ». • Serge Fabien (Défenseur FCS) : « On est passé par toutes les émotions ce soir. C’est
Olivier Frœmer : « J’avais des guerriers sur le terrain. C’est dommage d’être éliminé sur une décision d’arbitrage ». le football ! » • Ludovic Husser (Attaquant FCS) : « Sur l’action du penalty, le joueur se fait luimême le croc-en-jambe et m’embarque avec lui. Il a bien joué le coup. C’est dur de perdre comme ça ».