COOPÉRATEUR | OCTOBRE 2016

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OCTOBRE 2016

cooperateur.coop

VOTRE VIE, VOS AFFAIRES

Chez les Van Winden

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SOMMAIRE ÉDITION OCTOBRE 2016

VOTRE VIE

VOS AFFAIRES

VIE COOPÉRATIVE 5 6 10 12 14

AFFAIRES AGRICOLES 20 24 27 30 32 33 36 39 40 42

ENTRE NOUS Ghislain Gervais* MA COOP PAUSE PENSÉE Colette Lebel* Sommet des coopératives 2016 Marie-Pier Béliveau, administratrice au parcours impressionnant

VIE AGRICOLE 16 Partenaires 12-18 :

quand les jeunes s’en mêlent

MER

Ferme Léoflora, un ovni dans l’ovin Ferme Top : un robot pour plus de lait, s’il vous plaît ! Planète laitière : Beauté italienne aux traits tirés Alimentation des veaux, boivent-ils assez de lait ? L’EFFET BOEUF Bruno Langlois* Critères de mise à la reproduction des cochettes Pommes de terre : une relève non traditionnelle Soya ELITE 2017 : des champions et des recrues Les hybrides de maïs ELITE 2017 Productions horticoles Van Winden : la laitue est techno

47 Le Centre d’interprétation de la canneberge

AFFAIRES ÉCONOMIQUES 49 ZOOM VOS AFFAIRES 50 BILLET ÉCONOMIQUE Pascal Labranche* Site Web : www.cooperateur.coop Version virtuelle : www.cooperateur.coop/fr/magazine

* For English version, please visit our website at www.cooperateur.coop/en

QUAND LES JEUNES S’EN MÈLENT

FERME LÉOFLORA

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FERME TOP

UN OVNI DANS L’OVIN

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POMMES  DE  TERRE

UNE RELÈVE NON TRADITIONNELLE

LE CENTRE D’INTERPRÉTATION DE LA

UN ROBOT POUR PLUS DE LAIT... 24

CANNEBERGE

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À VENIR DANS VOTRE MAGAZINE

ABONNEMENT (version papier)

Complétez le formulaire en ligne : cooperateur.coop/ abonnement-au-magazine

Coût d’abonnement (taxes incluses) Membres : 11,29 $/année

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ENTRETIEN AVEC HUGO GIRARD

Non-membres : 1 an : 25 $ 2 ans : 40 $

3 ans : 55 $ À l’étranger – 1 an : 90 $

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L’HOMME FORT DE BMR

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L’INDE,

@CooperateurMag

AU PAYS DE LA VACHE SACRÉE

VOLUME 45, NO 8 | OCTOBRE 2016

Adjointe à l’édition Marie-Hélène Gaudin 514 384-6450, poste 3513 marie-helene.gaudin@lacoop.coop Révision Georges O’Shaughnessy enr. Ont collaboré à ce numéro Jérôme Auclair, Ève Cayer, Valérie Chabot, Hélène Cossette, Ghislain Gervais, Étienne Gosselin, Pascal Labranche, Bruno Langlois, Colette Lebel, Pierre Lessard, Céline Normandin, Andréa Renaud, André Roy

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Photographies et illustrations Normand Blouin, Pierre Cadoret, Martine Doyon, Exposimage, Étienne Gosselin, Suzanne Turcot Page couverture Normand Blouin Impression Interweb Inc. Les photos, illustrations et textes publiés dans le Coopérateur et sur le site Internet de La Coop fédérée ne peuvent être réutilisés sans autorisation.

Coopérateur C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2 Tél. : 514 384-6450  |  Téléc. : 514 858-2025 Courriel : cooperateur@lacoop.coop Site web : www.cooperateur.coop

Poste-publications, convention n° 40628621 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec

COOPERATEUR.COOP – SEPTEMBRE 2016

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PHOTO : MARTINE DOYON

Rédacteur en chef adjoint Patrick Dupuis, agronome 514 858-2044 (ligne directe) patrick.dupuis@lacoop.coop

Webmestre Ricardo Silva

Correspondance Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :

L’INDE, NICOLAS MESLY

Directrice et rédactrice en chef Guylaine Gagnon 514 858-2146 (ligne directe) guylaine.gagnon@lacoop.coop

Graphistes Simon Fortin, Suzanne Turcot

Publicité Pierre Grinsell  |  450 661-8200 info@relationsmedia.ca

PHOTOS : HUGO GIRARD, GRACIEUSETÉ DE BMR

Éditeur Jean-François Harel

Conception graphique Service de la création, La Coop fédérée

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Le Coopérateur est publié neuf fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’outil d’information de la coopération agricole québécoise.


ENTRE NOUS

VISION 2020 ET SOMMETS GHISLAIN GERVAIS, PRÉSIDENT DE LA COOP FÉDÉRÉE, GHISLAIN.GERVAIS@LACOOP.COOP

LE PROJET VISION 2020 se poursuit et fait son che-

PHOTO : MARTINE DOYON

PHOTOS : HUGO GIRARD, GRACIEUSETÉ DE BMR

L’INDE, NICOLAS MESLY

min auprès de nos coopératives. Comme je l’avais mentionné dans mon dernier éditorial, l’objectif de ce projet est d’assurer la pérennité de la présence coopérative dans toutes les régions du Québec, tout en permettant de mieux répondre à vos besoins et à vos attentes. Il prendra forme notamment en établissant des partenariats entre des groupes de coopératives d’approvisionnement agricole du réseau La Coop et La Coop fédérée. Ce vaste changement dans notre modèle d’affaires demande réflexion et, surtout, de prendre le temps de bien faire les choses. C’est pourquoi nous fonctionnerons par étapes en respect des préoccupations des coopératives membres. D’ailleurs, nous travaillons de concert avec plusieurs d’entre elles pour mettre sur pied un projet pilote. Toutefois, je tiens à faire une mise au point quant à la prémisse de la Vision 2020 dans mon dernier éditorial disant « La prémisse, c’est qu’il serait souhaitable qu’il n’y ait qu’une seule coopérative agricole au Québec ». J’aurais dû écrire qu’il est probable qu’à long terme il n’y aura qu’une seule coopérative d’approvisionnement agricole au Québec. Quant aux sommets, si ce mot est au pluriel, c’est que La Coop fédérée est invitée à plus d’un sommet. Le premier sommet, c’est celui que nous avons annoncé à la réunion semestrielle des coopératives, à la mi-août. La Coop fédérée devrait enregistrer cette année des résultats records – un sommet dans nos 95 ans d’histoire. Cette bonne performance est principalement attribuable à nos activités de transformation et de commercialisation des viandes de porc et de volaille, qui profitent d’un taux de change favorable, et d’une forte demande sur les marchés d’exportation. Il serait malhonnête de ne pas souligner également l’excellente performance de nos gestionnaires ainsi que les décisions judicieuses prises par le conseil d’administration au cours des dernières années afin de repositionner l’entreprise comme leader dans ses secteurs d’activité. Je vous avoue que, en tant que président nouvellement en exercice, je trouve que ces résultats sont non seulement stimulants, mais également rassurants. Le deuxième sommet n’en est pas vraiment un, mais c’est tout comme. Il s’agit du grand Rendez-vous des décideurs du secteur agroalimentaire, organisé

par le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ), l’Union des producteurs agricoles (UPA) et l’Association des détaillants en alimentation (ADA), qui s’est tenu le 14 septembre dernier. Cette rencontre a servi à amorcer une discussion entre les différents acteurs du secteur bioalimentaire québécois. L’objectif est de jeter les bases des mesures d’amélioration qui pourraient être apportées par le gouvernement dès le prochain budget, et à préparer la réflexion de chacun en vue de la tenue du grand Sommet sur l’alimentation, en 2017. Le troisième sommet aura lieu à Québec du 11 au 13 octobre. Le Sommet international des coopératives devrait attirer près de 3000 participants de quelque 200 pays, qui assisteront aux conférences et ateliers placés sous le thème « Le pouvoir d’agir des coopératives ». Des conférenciers de prestige y sont attendus, tels que Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’économie, reconnu pour son analyse critique de la gestion de la mondialisation par les institutions économiques internationales, et Jeremy Rifkin, un auteur prolifique, spécialiste de la prospective économique et scientifique. Les organisateurs du Sommet ont demandé à La Coop fédérée d’organiser l’atelier sur l’agriculture et l’agroalimentaire. Pour ce faire, elle s’est associée à la coopérative InVivo, sa collègue française. Parmi les faits saillants attendus à cet atelier, mentionnons une conférence de Mary Shelman, directrice du programme de séminaires professionnels d’agroéconomie de l’Université Harvard, et la présentation d’une étude de la société PricewaterhouseCoopers sur le développement des coopératives à l’international. Ces conférences seront suivies d’une table ronde qui regroupera des dirigeants de grandes coopératives ayant des partenariats à l’international et qui portera sur les enjeux des coopératives à cet égard. Bref, un automne chargé en sommets – sans oublier les récoltes, que je vous souhaite bonnes.

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CITADELLE S’ILLUSTRE À L’INTERNATIONAL Citadelle, coopérative de producteurs de sirop d’érable, a remporté le prix Sélection du concours SIAL (Salon international de l’alimentation) Innovation Paris 2016 avec une de ses innovations, les canneberges séchées sucrées entières. Sélectionnées par un jury d’experts indépendants, ces canneberges séchées se sont démarquées dans la catégorie des produits de grande consommation, en raison du caractère innovant du procédé unique de déshydratation employé et de leur texture des plus tendres et des plus juteuses. « C’est avec grand bonheur que nous recevons le prix Sélection cette année ! se réjouit Martin Plante, directeur général de Citadelle. L’innovation est une valeur essentielle chez Citadelle : tous nos membres et employés travaillent fort pour créer de nouveaux produits savoureux et authentiques. Cette reconnaissance sur la scène internationale de l’industrie alimentaire est extrêmement gratifiante pour notre coopérative. » Après avoir remporté quatre prix SIAL

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Canada, Citadelle devient maintenant finaliste du Grand Prix 2016 de SIAL Paris. Avec sa marque Inü, elle tentera de mettre la main sur cette récompense en battant bon nombre de produits innovants venus du monde entier. Citadelle est l’un des trois plus grands transformateurs de canneberges au pays, en plus d’être la seule coopérative de canneberges au Canada.

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UN MARCHAND BMR À SAINT-TITE

La Coop Univert est heureuse d’annoncer que son centre de rénovation de Saint-Tite est maintenant exploité sous l’enseigne BMR. « Nous sommes très heureux de nous associer avec BMR, une enseigne reconnue et solide, dont l’expertise dans le domaine de la quincaillerie et de la rénovation sera assurément bénéfique pour nos membres et notre clientèle de Saint-Tite », a confié le directeur général de La Coop Univert, Dany Côté. Le changement d’enseigne est en vigueur depuis le 23 août 2016. La clientèle a droit au même service personnalisé qu’auparavant, en plus d’avoir accès à un large éventail de

produits et aux activités de promotion de BMR. Tous les avantages d’être membre de La Coop Univert sont également maintenus.

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ANDRÉ MERCURE, MEMBRE HONORAIRE DE FERTILISANTS CANADA

Le 17 août dernier, lors du banquet de clôture de l’assemblée annuelle de l’association Fertilisants Canada, André Mercure (anciennement employé de La Coop fédérée) en a été nommé membre honoraire. Cet honneur est décerné à ceux et celles qui ont contribué de façon exceptionnelle à l’avancement de l’industrie des fertilisants au Canada. André Mercure a siégé pendant plus de 10 ans au conseil d’administration de cette organisation qui représente les fabricants ainsi que les grossistes et détaillants d’engrais à base d’azote, de phosphate, de potasse et de soufre. Il est le premier représentant de La Coop fédérée à recevoir cette distinction. Au sein de La Coop fédérée, André Mercure a notamment occupé les postes de directeur de la phytoprotection, de directeur

des Semences du Québec Seeds (SQS) et, de juin 2006 à décembre 2016, de directeur général du Secteur des productions végétales. Soulignons qu’André Mercure a également siégé pendant plusieurs années au conseil de l’Association professionnelle en nutrition des cultures. Casper Kaastra, directeur général des Productions végétales à La Coop fédérée et André Mercure.

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COVILAC AIDE LES ENFANTS DANS LE BESOIN

Lors de son tournoi de golf, qui a eu lieu le 14 juillet dernier au Club de golf et de curling de Drummondville, La Coop Covilac a remis une somme de 2400 $ à des organismes de la région. Cette somme a été amassée grâce à la collaboration de généreux commanditaires, tels que Lafleur (Olymel), Groupe Symac, Terapro, Agritex

Marc-André Bélisle, contremaître au centre de grains de La Coop Covilac; Jean Simard, directeur d’Ô Chalet Aimé Massue; Éric Graton, directeur du Regroupement Rive Sud Saint-Laurent et Caroline Côté, coordonnatrice du Secteur des ruminants de La Coop Covilac.

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6 et Case IH Nicolet-Yamaska, ainsi qu’aux dons des participants du tournoi et à ceux de la coopérative. Les organisations Ô Chalet Aimé Massue et Capucine, qui travaillent toutes deux auprès des jeunes, se partageront l’argent afin d’acheter du matériel qui servira au développement des enfants qui fréquentent leurs établissements.

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AGRILAIT ACQUIERT ALIMENTS LA BOURGEOISE

La Coop Agrilait a annoncé le 8 août l’acquisition de la totalité des actions du transformateur agroalimentaire Aliments La Bourgeoise, de Lévis. Aliments La Bourgeoise est un fabricant de hors-d’œuvre au fromage produits à partir d’ingrédients sains et selon un savoir-faire rigoureux. « Cette transaction permettra de dégager plusieurs synergies avec la Fromagerie St-Guillaume, propriété de La Coop Agrilait, et cadre avec les ambitions de croissance du secteur principal de notre coopérative, soit la transformation laitière », a affirmé Nathalie Frenette, 8

directrice générale de La Coop Agrilait. Aliments La Bourgeoise continuera de fonctionner comme une entreprise autonome, avec la même équipe de gestion et des opérations. La vision et la qualité du service d’Aliments La Bourgeoise demeureront les mêmes, tout comme le dévouement du personnel envers les clients. Yvon Cyr, président de La Coop Agrilait; Nathalie Frenette, directrice générale de La Coop Agrilait et d’Aliments La Bourgeoise; Jacques Roy, vice-président aux opérations d’Aliments La Bourgeoise et André Labonté, vice-président de La Coop Agrilait.

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FORMATION EN ENTREPRENEURIAT AGRICOLE : UN COUP DE POUCE POUR LA RELÈVE Le Fonds coopératif d’aide à la relève agricole (FCARA) est fier de s’associer, pour une deuxième année consécutive, au programme de formation en entrepreneuriat agricole de l’Université Laval (http://bit. ly/29WfGTH). Cette formation est conçue pour les propriétaires d’entreprises agricoles qui souhaitent se doter d’outils de développement adaptés à leur réalité. Elle permet aux agriculteurs de cultiver leur fibre

entrepreneuriale dans un environnement d’apprentissage propice (style MBA), afin d’accroître leurs compétences de leaders de l’industrie. Le FCARA offre la chance à sept de ses membres actuels ou anciens d’obtenir une aide financière de 3500 $ pour suivre cette formation. Pour vous inscrire : http://bit.ly/2bHsE61. Pour plus d’information sur ce concours, écrivez-nous à releve. agricole@lacoop.coop. Bonne chance !

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LE DÉFI VÉLO LA COOP DISTRIBUE 94 586 $ C’est avec une très grande fierté que Ghislain Gervais, président de La Coop fédérée, et Gaétan Desroches, chef de la direction, ont remis 94 586 $ à Centraide Mauricie, à Moisson Mauricie/Centre-du-Québec et à la Fondation québécoise du cancer, section Mauricie, lors de la clôture de la troisième édition du Défi vélo La Coop, le 29 août dernier. Cette troisième édition, qui s’est tenue du 27 au 29 août dans la région de Trois-Rivières, a rassemblé plus de 150 cyclistes, tous employés ou administrateurs du réseau La Coop. Cette activité annuelle

permet aux participants de relever un défi cycliste, de contribuer à des causes locales et de faire la promotion de la santé et des saines habitudes de vie. « Je suis immensément fier de voir qu’autant d’employés et d’administrateurs de notre réseau ont répondu à l’appel encore une fois cette année, et ce, qu’ils soient des cyclistes débutants ou expérimentés, a souligné le président de La Coop fédérée. Je suis également heureux de constater que nos efforts ont porté fruit, puisqu’un montant record a été remis à des organismes de la région. » « Nous sommes heureux d’annoncer qu’une quatrième édition est déjà prévue, a ajouté le chef de la direction. Nous espérons que l’évènement attirera encore plus de participants l’an prochain. » Depuis quelques années, la promotion des saines habitudes de vie fait partie intégrante de la culture d’entreprise de La Coop fédérée. Avec son programme Santé La Coop, elle sensibilise ses employés aux principaux facteurs de risque en matière de santé et les accompagne dans la poursuite de leurs objectifs personnels.

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rédaction

relecture

D.A.

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PAUSE-PENSÉE

À QUI APPARTIENT LA TERRE ?

LA QUESTION de la propriété des terres a tou-

De plus en plus d’investisseurs pourraient se tourner vers les terres agricoles du Québec, car elles bénéficieront d’un avantage concurrentiel par rapport à celles des pays du Sud.

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jours été épineuse. L’encyclopédie Universalis relate que, en l’an 133 avant Jésus-Christ, le tribun Tiberius Gracchus, désireux de freiner l’accaparement des terres par les riches aristocrates, avait promulgué une loi limitant à 125 ha la superficie qu’un chef de famille pouvait posséder. Une commission devait veiller à l’application de cette loi et à la redistribution de terres aux plus pauvres. L’histoire dit aussi que Gracchus s’est fait massacrer quelques mois plus tard. Aujourd’hui, le problème de l’accaparement des terres est d’ampleur planétaire. Depuis l’an 2000, le site landmatrix.org a recensé plus de 44 millions d’hectares ayant fait l’objet d’acquisitions transnationales de plus de 200 hectares à la fois. À cela s’ajoutent des transactions en cours sur 18 autres millions d’hectares. Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg, étant donné la nature souvent secrète des transactions. Doit-on s’en inquiéter ? Ici, deux visions diamétralement opposées s’affrontent. L’une émerge du courant néolibéral. En période d’incertitude économique, on gère ses risques en investissant dans des actifs stables, appelés à prendre de la valeur – en l’occurrence, la terre. Idéalement, on en cherchera dans les pays du Sud où les droits fonciers sont fragiles et la bénédiction des gouvernements locaux facile à obtenir. On exploite, on génère des emplois, on exporte et on crée de la richesse. L’autre vision, inspirée des cultures autochtones, refuse de soumettre le patrimoine foncier à la logique spéculative. Elle revendique le droit des citoyens à la souveraineté alimentaire et à la justice sociale. La terre, dans cette vision, doit être sous contrôle démocratique, comme toutes les autres ressources naturelles, et être transmise aux générations futures. Reconnaissons que, jusqu’à maintenant, le Canada a été épargné de ce problème d’accaparement des terres par des étrangers. Mais l’an dernier, dans son mémoire déposé à la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles, l’UPA recensait à l’intérieur même du Québec

plus 27 000 ha de terres agricoles passées entre les mains de 15 sociétés d’investissement entre 2010 et 2015. S’inquiétant de la tendance, ce syndicat demandait une intervention gouvernementale. Puis, au cours de l’hiver, une étude de la Fondation David Suzuki relançait la question, cette fois-ci à la lumière des changements climatiques, qui vont bouleverser l’agriculture mondiale. Au Québec, explique cette étude intitulée Climat d’accaparement, notre saison de production se verra allongée par le réchauffement climatique, de sorte que de plus en plus d’investisseurs pourraient se tourner vers nos terres agricoles, qui bénéficieront alors d’un avantage concurrentiel par rapport à celles des pays du Sud. Faisant écho à l’UPA, la Fondation Suzuki presse le gouvernement de mettre en place des mesures favorisant l’acquisition des terres disponibles par des agriculteurs exploitants. Enfin, d’autres proposent une prise en charge directe par les collectivités, au moyen de coopératives couplées de fiducies foncières agricoles. C’était l’objet d’un colloque de l’Alliance de recherche université-communautés sur le développement territorial et la coopération, tenu à Victoriaville en 2011. Cette idée de prise en charge collective rejoint d’ailleurs la réflexion de feue Elinor Ostrom, Prix Nobel d’économie 2009, qui a très bien documenté la capacité des collectivités à gérer des biens communs de manière économiquement optimale. Ses travaux ont clairement démontré que, soutenus par des ententes collectives, la réciprocité et le respect mutuel sont bien plus efficaces, pour la gestion des biens communs, que la privatisation ou la gestion par des pouvoirs publics. Mais nous n’en sommes pas là. Pas encore. Nos terres appartiennent toujours très largement à nos exploitants agricoles. Grâce à la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles et à la Loi sur l’acquisition de terres agricoles par des non-résidents, le Québec se trouve plutôt bien protégé. Soyons vigilants, tout de même. Tout bouge si vite, de nos jours...

PHOTO : MARTINE DOYON

COLETTE LEBEL, AGRONOME ET DIRECTRICE DES AFFAIRES COOPÉRATIVES, LA COOP FÉDÉRÉE COLETTE.LEBEL@LACOOP.COOP

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Que ce soit pour vous ou pour un parent proche, se préparer à la mort n’a rien de facile. C’estce pourquoi nous accompagnons à traverssetoutes les étapes du deuil, en commençant par Que soit vousvous ou pour un parent proche, préparer à la mort n’a rien facile. Que cepour soit pour vous ou pour un parent proche, se préparer à la mort n’a de rien de facile. le dépôt de vos volontés funéraires, les documents de planification et les arrangements funéraires C’est C’ pourquoi nous nous vous vous accompagnons à travers toutestoutes les étapes du deuil, en commençant par par est pourquoi accompagnons à travers les étapes du deuil, en commençant préalables. Parlons-en maintenant ensemble. le dépôt de vos funéraires, les documents de planification et lesetarrangements funéraires le dépôt devolontés vos volontés funéraires, les documents de planification les arrangements funéraires préalables. Parlons-en maintenant ensemble. préalables. Parlons-en maintenant ensemble.

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| VIE COOPÉRATIVE

MARDI 11 OCTOBRE 2016 n 9 h : Joseph Stiglitz, Les inégalités – la situation économique et géopolitique mondiale

Le pouvoir d’agir

des coopératives TEXTE DE COLETTE LEBEL, AGRONOME ET ANDRÉA RENAUD, M. ADM.

Le Sommet international des coopératives est l’évènement mondial de référence pour le développement des affaires dans le milieu coopératif et mutualiste. Ce lieu de rencontre biennal poursuit sur sa lancée depuis sa toute première édition, en 2012. L’équipe des affaires coopératives sera au rendez-vous du 11 au 13 octobre prochains. TROISIÈME SOMMET INTERNATIONAL DES COOPÉRATIVES : UN INCONTOURNABLE !

MARDI 11 OCTOBRE 2016 n 12 h 30 : Jeremy Rifkin, Vers un nouveau modèle économique

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Sous le thème « Le pouvoir d’agir des coopératives », le troisième Sommet international des coopératives propose un programme qui, tout en suscitant la réflexion, invitera les coopérateurs de tous les pays à prendre leur place comme acteurs de changement. Les grandes tendances qui façonneront la prochaine décennie seront examinées sous l’angle des défis qu’elles présenteront et des occasions dont pourraient se prévaloir les coopératives. La nouvelle économie, l’innovation, le numérique et la cohésion sociale sont autant de défis transversaux qui rassembleront les participants, alors que des

ateliers sectoriels permettront de réunir en plus petits groupes les différents secteurs du mouvement coopératif. Des séances plénières sous forme de tables rondes sont également prévues, afin de permettre à divers panélistes des quatre coins du monde de faire part de leur expérience et expertise sur des sujets d’actualité.

DE GRANDS NOMS FIGURENT AU PROGRAMME, NOTAMMENT : n J oseph

Stiglitz, Prix Nobel d’économie (2001) et auteur du livre à succès Le prix de l’inégalité. nM ark Kramer, chercheur principal à la Harvard Kennedy School.

PHOTOS : GRACIEUSETÉ DU SOMMET INTERNATIONAL DES COOPÉRATIVES

MARDI 11 OCTOBRE 2016 n 9 h 30 : Mark Kramer, Contribuer à la fois au progrès social et au succès économique – la valeur partagée

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VIE COOPÉRATIVE |

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Radjou, éminent conseiller en innovation et leadership. n J eremy Rifkin, économiste et conseiller politique de réputation mondiale. Enfin, au chapitre des rencontres sectorielles, soulignons le partenariat de La Coop fédérée avec la coopérative française InVivo, pour offrir une réflexion nourrie d’échanges sur l’intercoopération commerciale : comment établir et renforcer les liens d’affaires internationaux entre les coopératives ? Cette rencontre sera ouverte par le président de La Coop fédérée, Ghislain Gervais, et clôturée par les deux jeunes leaders du réseau La Coop qui ont gagné une participation offerte par La Coop fédérée : Marie-Pier Béliveau, de VIVACO groupe coopératif, et Christian Boucher, de La Coop Seigneurie.

PHOTOS : GRACIEUSETÉ DU SOMMET INTERNATIONAL DES COOPÉRATIVES

LES COOPÉRATIVES ET LES OBJECTIFS DU DÉVELOPPEMENT DURABLE Après l’adoption des 8 Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), en l’an 2000, les États membres des Nations unies ont adopté, le 25 septembre 2015, un nouveau programme de développement comportant 17 Objectifs de développement durable (ODD) à atteindre d’ici 2030. Les progrès réalisés au cours des 15 dernières années sont importants, notamment dans la lutte contre la faim, la sous-alimentation et la non-scolarisation des enfants. En outre, on a réussi à réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté, lequel est passé de 1,9 milliard en 1990 à 836 millions en 2015. Bien qu’elles n’aient pas participé directement à l’élaboration de ces objectifs planétaires, les coopératives ont largement contribué à leur réalisation. En effet, elles jouent un rôle crucial dans la réduction de la pauvreté. Puisqu’elles sont gérées par et pour leurs membres, elles créent des occasions d’affaires favorisant la prise en charge. Elles donnent également accès à des ressources permettant aux membres d’améliorer leur bien-être individuel et collectif. Les coopératives sont présentes dans tous les domaines visés par les ODD, et elles semblent être le type d’entreprise le mieux adapté à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Dans un communiqué de presse de l’Alliance coopérative internationale publié

le 29 juin dernier, sa présidente, Monique Leroux, affirmait que le Sommet international des coopératives « consacrera un jour entier au sujet de la réalisation des ODD tout en rassemblant coopérateurs, agences internationales et experts renommés du monde entier dans le but de résoudre ces problèmes mondiaux ».

LE PROGRAMME JEUNES LEADERS Le Sommet international des coopératives est une occasion privilégiée pour les jeunes passionnés du modèle coopératif, âgés de 20 à 35 ans, de développer leur réseau de contacts professionnels et d’accéder aux résultats d’études multisectorielles inédites réalisées dans le cadre de l’évènement. Plusieurs activités de réseautage, telles que des cocktails, soirées d’animation, rencontres sportives, etc., sont organisées afin de maximiser les moments d’échanges entre les jeunes. Le programme s’adresse aux jeunes leaders de tous les réseaux du Québec et du monde. Il inclut une invitation exclusive aux trois petits-déjeuners-conférences à l’intention particulière des jeunes, de même que les possibilités suivantes : nÊ tre sélectionné comme conférencier. nD evenir membre d’une communauté mondiale de jeunes leaders coopératifs. nA ccéder à l’ensemble des activités du Sommet à moindre coût (rabais de 50 % sur le prix courant). nP articiper aux débats et aux activités de réseautage organisés en marge du Sommet. Quatre employés de La Coop fédérée et deux élus du réseau La Coop seront de cette délégation jeunesse, soit : Marie-Hélène Cliche, directrice des communications corporatives et Web; Yves Ngorbo, analyste aux affaires économiques; Pierre-Philippe Lambert, conseiller au secrétariat corporatif et aux affaires gouvernementales; Andréa Renaud, conseillère aux affaires coopératives et représentante au comité jeunesse pancanadien Coopérateurs émergents du Canada; Marie-Pier Béliveau, administratrice à VIVACO groupe coopératif; et Christian Boucher, administrateur à La Coop Seigneurie. Vous désirez en savoir plus sur le programme Jeunes leaders ? Contactez Lara Emond, conseillère au programme, à l’adresse suivante : lara.emond@sommetinter.coop.

MARDI 11 OCTOBRE 2016 n 14 h 30 : panélistes (gouvernement du Maroc, ANGKASA/Malaisie, NCBA/ États-Unis), Leadership grandissant des femmes dans l’économie MERCREDI 12 OCTOBRE 2016 n 9 h 15 : panélistes (Crédit mutuel /France, Mondragon / Espagne, Nationwide / États-Unis, OIT/Suisse, BCG / ÉtatsUnis), L’avenir du travail dans un monde numérique en constante évolution

MERCREDI 12 OCTOBRE 2016 n 11 h : Navi Radjou, L’innovation frugale : comment faire plus avec moins

MERCREDI 12 OCTOBRE 2016 n 14 h 15 : rencontre sectorielle agriculture et agroalimentaire, Les coopératives agroalimentaires à l’ère des partenariats internationaux

Les auteures Colette Lebel, agronome Directrice des affaires coopératives, La Coop fédérée colette.lebel@lacoop.coop Andréa Renaud, M. adm. Conseillère aux affaires coopératives, La Coop fédérée andrea.renaud@lacoop.coop COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2016

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| VIE COOPÉRATIVE

TEXTE D’HÉLÈNE COSSETTE

Bien qu’impressionnante pour une si jeune agricultrice – elle vient d’avoir 30 ans ! –, son accession à ce poste constitue une suite logique dans son parcours. Encouragée par ses parents, Marie-Pier s’est intéressée très tôt à la coopération, assistant aux assemblées annuelles de Citadelle avec son père et à celles de La Coop fédérée, souvent de sa propre initiative. Elle a aussi été active dans l’Alliance des jeunes coopérateurs du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité, avant d’être élue animatricedéléguée d’Agropur en 2010, puis membre du conseil de La Coop des Appalaches en février 2015. La jeune femme – qui est copropriétaire, en parts égales avec son père, d’une ferme laitière et acéricole à Sainte-Sophie-d’Halifax – succédait ainsi à son voisin, un administrateur de longue date qui la voyait comme sa relève. Dès sa première année en poste, la dirigeante a dû contribuer à un dossier majeur. « Quand je suis arrivée, notre coopérative sortait d’une planification stratégique. Il était prévu d’officialiser certains partages de services avec La Coop des Bois-Francs, mais pas de fusionner. » Or, quelques mois plus tard, Vivaco groupe coopératif voyait le jour. « C’était une grosse décision à prendre dans un si court laps de temps ! »

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Avec un autre jeune administrateur, elle s’occupe aussi d’Action relève coop, un programme qui propose des activités de réseautage et de formation aux agriculteurs en cours d’établissement. Touchant une dizaine de jeunes par année, ce programme est une sorte de prérequis à l’obtention d’une aide du Fonds coopératif d’aide à la relève agricole. Bien qu’il n’y ait que deux femmes parmi les 15 administrateurs qui pilotent la transition, Marie-Pier ne voit pas l’intérêt de créer des postes réservés aux femmes. « On est en 2016 ! lance-t-elle. Je pense que c’est plutôt aux femmes de faire des efforts pour se présenter. Il faut qu’elles se fassent confiance et qu’elles prennent leur place. » Leur contexte personnel doit cependant s’y prêter, concède-t-elle. Car même si elle n’a jamais senti de discrimination de genre dans la sélection des candidats, elle constate que les femmes ont un défi de plus à surmonter que leurs homologues masculins. « On ne se cachera pas que ce sont encore elles qui s’occupent principalement des enfants. » Avec deux bouts de chou de trois et cinq ans et un conjoint qui travaille à l’extérieur, elle n’arriverait pas à concilier travail à la ferme, vie familiale et engagement sans l’aide de ses parents. Partageant avec eux une maison multigénérationnelle, elle peut aussi compter sur une garderie très accommodante et sur des employés fiables, qui lui permettent par ailleurs de partir en randonnéecamping le weekend ou de satisfaire sa passion pour la course en sentier. C’est d’ailleurs grâce à ses parents qu’elle pourra participer, encore cette année, au Sommet international des coopératives. Ne manquez pas d’aller la saluer : elle sera conférencière à la Rencontre sectorielle 1 : agriculture et agroalimentaire, qui se tiendra le 12 octobre.  www.lacoop.coop/cooperateur/articles/2008/01/p50.asp

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www.lacoop.coop/cooperateur/articles/2009/11/p56.asp

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www.lacoop.coop/cooperateur/articles/2014/05/p20.asp

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www.lacoop.coop/cooperateur/articles/2012/02/p18.asp

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PHOTO : EXPOSIMAGE

Marie-Pier Béliveau est une habituée des pages du Coopérateur. On l’y a notamment vue comme relève en acériculture1-2, représentante jeunesse au premier Sommet international des coopératives3, participante au Colloque annuel des coopératrices4 et porte-étendard de la nouvelle image de marque de Citadelle5. Cette fois, c’est à titre d’administratrice à la deuxième coopérative du réseau en importance, Vivaco groupe coopératif, qu’elle revient à l’avant-scène.

www.lacoop.coop/cooperateur/articles/2013/10/p64.asp

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Maëlle Martineau

TEXTE DE CÉLINE NORMANDIN

C’est depuis son sous-sol que Gilles Cayer, directeur général de l’organisme Partenaires 12-18, répond aux questions du Coopérateur. « Partenaires 12-18 n’a pas de locaux en soi, donc pas de frais liés à la location. Comme le dit son nom, sa philosophie est d’exister grâce à la collaboration de partenaires, tels que les municipalités, les écoles et les groupes communautaires. La quasi-totalité des fonds recueillis va donc directement au fonctionnement de l’organisme. »

LES JEUNES À L’AVANT-PLAN Depuis presque 25 ans, Gilles veille sur une population bien particulière : les préados et les adolescents de sa région. Tous les jeunes de 12 à 18 ans de 16 municipalités des MRC de l’Érable et d’Arthabaska sont d’office membres de Partenaires 12-18 dès qu’ils atteignent l’âge minimum. Aucune cotisation n’est demandée et tous sont admissibles aux activités proposées, qu’ils soient d’un village ou de la

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campagne. « Ce sont les jeunes qui choisissent les activités et qui les organisent, précise le directeur général. Ils font aussi les collectes de fonds nécessaires. C’est ça la base de Partenaires 12-18. Les adultes sont là pour donner un coup de pouce selon les besoins. » Le secret du succès de Partenaires 12-18 tient en effet à sa formule. Suivant leurs goûts, les jeunes organisent des sorties et même des voyages. Audrey, Maëlle et Nicolas y participent depuis qu’ils ont 12 ans. « C’est le fun de décrocher, faire des projets et s’occuper de l’organisation. On veut faire quelque chose », explique Audrey, dont les parents ont une porcherie de naisseur-finisseur à Saint-Rémi-de-Tingwick, en plus de tenir un comptoir de produits transformés. Présidente du comité jeunesse de sa municipalité, elle organise depuis trois ans un voyage de ski très couru à Jay Peak. « On doit même refuser du monde », explique l’adolescente de 17 ans.

PHOTOS : EXPOSIMAGE

Si on vous disait qu’un groupe pouvait aider vos enfants à devenir plus responsables, plus autonomes, plus confiants, tout en faisant d’eux de meilleurs citoyens, vous sauteriez sur l’occasion, n’est-ce pas ? C’est ce que Partenaires 12-18 accomplit depuis plus de 20 ans dans la région du Centre-du-Québec, preuves à l’appui.

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VIE AGRICOLE |

parle beaucoup de déresponsabilisation des gens. Partenaires 12-18 montre aux jeunes qu’on peut prendre les choses en main et avoir de l’influence par des actions. » Deux camps sont aussi offerts. Le premier s’adresse aux jeunes âgés de 12 et 13 ans. On les fait sortir de leur zone de confort et stimule leur esprit critique en abordant des sujets typiques de

Pour en savoir plus sur l’organisme Partenaires 12-18, visitez le www.1218.org

L’agriculture est un mode de vie, pour vous comme pour nous Nicolas Vigneault

« Partenaires 12-18, c’est comme une grosse famille, dit Maëlle. On crée des liens et un réseau. C’est comme ça qu’Audrey et moi on s’est rencontrées. »

Rencontrez Jacques Au cours de ses 16 années au service de FAC, Jacques a aidé des centaines de producteurs canadiens à bâtir leurs rêves. À l’image de l’équipe FAC, Jacques connaît votre secteur d’activité et souhaite faire votre connaissance.

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UNE MISSION AMBITIEUSE À L’ARRIÈRE-PLAN Si le groupe Partenaires 12-18 a vu le jour dans le but de désennuyer les jeunes en milieu rural, il s’est aussi doté d’une mission : offrir un accompagnement qui responsabilise les jeunes et leur apporte des outils adaptés, tout en les incitant à participer à leur milieu pour dynamiser la collectivité et développer leur sentiment d’appartenance envers leur région. Au passage, on souhaite aussi stimuler leur leadership et leur esprit d’entreprise. Leur engagement les familiarise en plus avec le processus démocratique, puisque les différents comités sont dirigés par des jeunes élus par leurs pairs. Et ces belles paroles ne sont pas que du vent. Dès 12 ans, les ados reçoivent une formation sur les rouages de la démocratie. Une autre démystifie la notion d’entrepreneuriat afin de les encourager à créer leur emploi d’été ou futur avec le soutien des carrefours jeunesse-emploi. « L’organisme développe la confiance en soi et le sens des responsabilités des jeunes au sein même de leur milieu, témoigne la mère de Nicolas, Manon Marcoux. Chaque année, le conseil municipal donne des prix Méritas, ce qui les met en contact avec cette réalité. On

Jacques DeBlois Directeur principal des relations d’affaires chez FAC

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1. Les jeunes impliqués dans Partenaires 12-18 développent des liens et un réseau. « C’est comme une grosse famille » constate Maëlle (au centre), photographiée aux côtés de Nicolas et Audrey lors du passage de notre collaboratrice Céline Normandin. 2. Audrey Couture

Le défi maintenant est d’étendre ce modèle ailleurs au Québec. Si tout va bien, il devrait s’implanter prochainement dans trois autres MRC de la région du Centre-duQuébec. Il devrait être aussi offert à des communautés autochtones.

l’adolescence. Le second vise à former de jeunes aidants capables d’accompagner leurs amis dans les moments difficiles ou de les aiguiller vers les bonnes personnes, et ce, en utilisant des techniques de relations d’aide apprises auprès d’organismes tel le centre régional de prévention du suicide. Et comme si ce n’était pas assez, des reporteurs en herbe peuvent réaliser des entrevues avec des personnalités de leur choix. Ils ont rencontré des gens du milieu artistique, mais aussi du monde des affaires (comme Guy Laliberté, fondateur du Cirque du Soleil), et même le premier ministre du Québec, Philippe Couillard. Les efforts déployés par Gilles Cayer et quatre éducateurs ont donné des résultats tangibles. Selon une étude réalisée en 2007 avec la collaboration du ministère des Affaires municipales, 93 % des jeunes qui ont vécu l’aventure de Partenaires 12-18 ont développé un sentiment d’appartenance à leur région (une autre étude, menée en 2005 dans le Centre-du-Québec, établissait la proportion à 57 %). En outre, plus des deux tiers d’entre eux continuaient de s’impliquer dans leur milieu à l’âge adulte. L’organisme avait aussi eu une nette influence sur leur taux de participation aux élections (+ 30 %). Partenaires 12-18 organise une centaine de projets chaque année, en plus d’une centaine d’interventions auprès d’adolescents en difficulté.

UN ENGAGEMENT PAYANT L’humoriste Pierre Légaré appuie l’organisme depuis ses débuts. D’après lui, la société se prive d’une ressource de taille en négligeant les jeunes – tout comme,

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trop souvent, les aînés. Les deux groupes sont, en grande partie, « parqués ». Ancien intervenant social, Légaré fait valoir que les jeunes peuvent créer, aider et éduquer dans les villes et villages. « Les jeunes constatent eux-mêmes qu’ils ont du potentiel, qu’ils réussissent ce qu’ils entreprennent. Ils repoussent leurs limites, élargissent leur vision. Ils prennent de l’assurance, croient en eux-mêmes, se sentent reconnus, appréciés, inclus, liés et solidaires de leur milieu. » Gilles Cayer le constate aussi : « Les jeunes ont besoin d’autonomie. On en fait trop pour eux! Tout ce qu’ils veulent, c’est bâtir des choses, se développer et être heureux. » Maëlle et Audrey se rendent compte avec un pincement au cœur qu’elles en sont à leur dernière année à titre de membres. Elles se promettent toutefois de garder un lien grâce aux mentors, qui regroupent des anciens de Partenaires 12-18. « Il y aura aussi moyen de s’impliquer au cégep », ajoute Maëlle avec un sourire. Le défi maintenant est d’étendre ce modèle ailleurs au Québec. Si tout va bien, il devrait s’implanter prochainement dans trois autres MRC de la région du Centredu-Québec. Il devrait être aussi offert à des communautés autochtones. Comme l’indique Gilles Cayer, « les administrateurs de Partenaires 12-18 aimeraient que ces communautés s’inspirent de leur expertise afin de faire participer leurs jeunes à la résolution des difficultés que vivent certains d’entre eux ». Pierre Légaré, qui sait que ce genre de projet demande du temps, lance ce message : « Aux jeunes : vous le pouvez. À leurs parents : le show va commencer. »

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| AFFAIRES AGRICOLES

SUR LES ARGILES FERTILES DE LA MONTÉRÉGIE, DOMINIC SANSOUCY ÉLÈVE, SANS MÉTHODE DE DÉSAISONNEMENT, DES OVINS DE DEUX RACES – DONT UNE, L’OXFORD, EST PEU UTILISÉE AU QUÉBEC. PORTRAIT D’UN MOUTON NOIR DE LA PRODUCTION OVINE ! TEXTE ET PHOTOS D’ÉTIENNE GOSSELIN, M. SC., AGRONOME

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Une belle allée sinueuse plantée d’arbres et bordée de gazon mène à la jolie maison, qui masque en partie la « cathédrale » ovine de la famille Sansoucy. C’est dans l’ancienne étable laitière à ventilation naturelle, construite en 1999 et convertie aux ovins en 2006, que sont élevés les moutons d’exception de la Ferme Léoflora, située à Marieville. On peut d’ailleurs employer quelques superlatifs en parlant du troupeau Léof lora. Les 120 brebis North Country Cheviot de la ferme représentent le plus grand troupeau pur sang au Canada, et les 36 brebis Oxford le plus grand troupeau de cette race au Québec. Loin des centaines de bêtes des troupeaux commerciaux, le nombre restreint de brebis élevées par l’entreprise est compensé par la valeur ajoutée que génère la vente de sujets de haute génétique. La moitié des revenus provient en effet de la vente de sujets reproducteurs, l’autre moitié de la vente d’agneaux pour la viande, notamment à une petite boucherie située à quelques kilomètres de la ferme et qui apprécie les livraisons diligentes d’un ou deux agneaux par semaine.

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Mais pourquoi l’Oxford, cette grande race à la toison abondante ? Dominic Sansoucy a vu en elle une stratégie de différenciation. « C’est une race méconnue qui me permet de me démarquer plus rapidement dans les expositions agricoles que parmi des éleveurs de Suffolk ou de Hampshire. Elle offre un bon gain de poids sous la mère et à la mangeoire. » À propos de mangeoire, les animaux sont alimentés d’une ration bien équilibrée et produite à bas coût. « Alimenter les animaux avec de l’ensilage de maïs permet de gagner des points lors des expositions agricoles, estime Dominic Sansoucy. L’effet de l’ensilage sur le développement est bien visible, en comparaison avec une ration de foin et de céréales. » Mais on jase, là… La rentabilité de la ferme ovine est-elle artificiellement entretenue par l’important afflux de capitaux provenant de la vente du quota laitier en 2006 ? « Non, car nous avons acheté environ 100 ha de terre avec ces fonds », assure l’éleveur « pur sang ». Ne nous leurrons pas : 90 % du chiffre d’affaires de la ferme vient des 300 ha de grandes cultures – maïs-grain, soya et orge. Du foin et du maïs-ensilage

1. Dominic Sansoucy, éleveur « pur sang » de brebis pur sang ! Ancien éleveur laitier pour qui la génétique laitière était un dada, Dominic transpose aujourd’hui sa passion aux ovins. 2. Dominic Sansoucy et son épouse, Anne Gaboury, carburent aux expos agricoles, faisant parader des agnelles, des agneaux, des brebis et des béliers d’un an. Normal : la moitié des revenus proviennent de la vente de génétique ovine, le reste des kilos de viande vendus. 3. L’éleveur aime la génétique ovine et a l’oeil averti du sélectionneur, privilégiant les gros animaux bien conformés. 4. En plus d’élever 150 brebis Oxford et North Country Cheviot, Dominic et son père, Léon, cultivent 300 ha de maïs-grain, maïs-ensilage, soya, orge et plantes fourragères.

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Type d’animal Brebis en entretien

Fourrages

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Brebis en lactation

LA FERME LÉOFLORA EN 140 CARACTÈRES Lieu : Marieville Histoire : ferme de cinquième génération Expositions : Brome, Trois-Rivières et Saint-Hyacinthe Production : laitière jusqu’en 2006, ovine et céréalière ensuite, pour « sauver un dos » et « retrouver une vie »

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Brebis en préparation à l’agnelage

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Agnelles et agneaux de remplacement

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n

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Agneaux naissance-sevrage

2,5 kg d’ensilage de maïs 1,2 kg de balle carrée humide de 3e coupe

,5 kg d’ensilage de maïs 1 0,7 kg de balle carrée humide de 3e coupe ,5 kg d’ensilage de maïs 1 Foin sec à volonté

n

Foin sec à volonté

sont aussi cultivés pour nourrir les bêtes. Les 10 % restants du chiffre d’affaires génèrent toutefois le salaire de Dominic, les grandes cultures permettant de payer les coûts fixes et variables. La ferme mise donc sur la race d’origine écossaise North Country Cheviot, que Dominic Sansoucy considère comme la plus paternelle (ou terminale) des races maternelles. Pas particulièrement prolifique – l’éleveur a tout de même fait passer son nombre moyen d’agneaux sevrés par agnelage de 1,5 à 1,7 depuis 2006 –, la Cheviot se distingue par sa rusticité exceptionnelle. Toujours alertes, voire

0,2 kg de Supplément Ovation VIP n Bloc minéral Ovation 15-5 à libre choix n

,5 kg de Supplément Ovation VIP 0 0,5 kg de maïs sec cassé n Bloc minéral Ovation 15-5 à libre choix n n

,3 kg d’ensilage de maïs 1 0,9 kg de foin sec de 1re coupe

n

n

Agneaux de marché

Concentrés

1,5 kg d’ensilage de maïs re n 1 kg de foin sec de 1 coupe n

n n n n

0,3 kg de Supplément Trans-Ovi Brebis ,2 kg de Supplément Ovation VIP 0 0,2 kg de Supplément Ovation VIP loc minéral Ovation 15-5 à libre choix B

upplément Ovation VIP S Maïs sec cassé n Bloc minéral Ovation 15-5 à libre choix n n

n

Moulée Début-Ovation 19 (à volonté)

nerveuses, les brebis engendrent des agneaux vigoureux, qui croissent rapidement. En prime : Dominic Sansoucy juge que la race est gage d’animaux au système respiratoire résistant.

FANATIQUE DE GÉNÉTIQUE Comment se démarquent les animaux de Léoflora ? Le tondeur de moutons David St-Onge, qui officie à la ferme, voit chaque brebis passer entre ses mains au moins une fois par année. « C’est un troupeau exigeant pour le tondeur, car les animaux sont gros et forts. On ressent bien leur qualité bouchère, car ils sont bien

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AFFAIRES AGRICOLES |

1. L’agronome Mélanie Dubuc, de La Coop des Montérégiennes, concocte les rations de la Ferme Léoflora. « Ici, la ration sur papier, c’est la ration servie, pesée au gramme près ! Les mangeoires sont toujours pleines », s’enthousiasme-t-elle. 2. Reconnaissable à sa tête blanche immaculée, la race North Country Cheviot est réputée pour sa rusticité et ses qualités bouchères. Elle est la plus paternelle des races maternelles, juge Dominic Sansoucy.

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nourris. Leur laine en dit d’ailleurs long sur leur alimentation, car elle est propre et de bonne qualité. » « Dominic, c’est quelqu’un de posé, de réfléchi, estime de son côté Annie Daignault, médecin vétérinaire de la Clinique vétérinaire de Saint-Césaire. Il a un œil toujours critique, dû à son passé en production laitière L’état de chair, la conformation, la santé : ici, rien n’est problématique ! » Il y a deux ans, Kevin Fontaine, des Fermes Keger, à Saint-Liboire, a acheté une quarantaine de sujets Cheviot auprès de Dominic Sansoucy. « C’est une race qui ne demande pas beaucoup d’attention »,

estime Kevin Fontaine, qui a d’autres dossiers à gérer, lui qui élève aussi du bœuf Piémontais, des porcs et des lapins, le tout transformé à la ferme dans une salle de découpe. « J’ai bien aimé acheter un bon volume de brebis pur sang d’un coup, ce qui a grandement facilité mon démarrage », évalue l’éleveur. Vendre plusieurs bêtes à la fois, voilà une pratique qu’affectionne Dominic Sansoucy. « Je trouve ça gratifiant que mes animaux aident d’autres producteurs à démarrer rapidement et facilement en production ovine. » À démarrer rapidement et facilement… et sans souci ! COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2016

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POUR PLUS DE LAIT, S’IL VOUS PLAÎT ! PORTES OUVERTES La Ferme Top tiendra des portes ouvertes le 15 octobre 2016, de 10 h 30 à 16 h. 979, chemin du Lac-Bélisle, Saint-André-Avellin 1. À 162 traites par jour, il ne reste au robot que le temps d’exécuter quotidiennement deux cycles de lavage de 30 minutes ! 2. Maïs-grain, maïs-ensilage, orge et avoine composent l’assolement. 3. Le Roboléo, qui utilise un bras de traite hybride A2-A4 de Lely, s’installe facilement dans les étables « queues à queues ». Il permet de deux à quatre traites quotidiennes. 4. Après l’incendie de leur étable, les frères Blais ont acheté un troupeau ontarien, Dobbendale, qui constitue aujourd’hui l’assise génétique de leurs bonnes performances. 5. Des prix du Club Holstein Papineau et d’innombrables certificats de longue production jalonnent la voie qui mène du bureau à la laiterie, puis à la vacherie.

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TEXTE ET PHOTOS D’ÉTIENNE GOSSELIN, M. SC., AGRONOME

QUE CE SOIT POUR LA FIABILITÉ, L’ADAPTABILITÉ, LA SANTÉ DU TROUPEAU, LA RENTABILITÉ OU LA QUALITÉ DE VIE, LES FRÈRES MARC ET BENOÎT BLAIS APPRÉCIENT LEUR ROBOT DE TRAITE POUR VACHES ATTACHÉES. MAIS LA GRANDE QUESTION : ET SI C’ÉTAIT À REFAIRE ? Leur expert-conseil de La Coop Agrodor, François Jacques, avertit les visiteurs de la Ferme Top : ses propriétaires sont modestes et discrets. Produisant dans une zone de l’Outaouais délaissée par l’élevage laitier, les frères Blais semblent tout faire pour passer inaperçus. On les acclame pourtant pour leur haute génétique (Club Select Synchro 750) et pour la qualité de leur lait (concours Lait’xcellent – Très grande distinction). Voilà qu’on les remarquera maintenant pour leur sens de l’innovation avec leur

nouvel employé, un robot de traite installé en janvier 2016. « Ils avaient l’étable pour », justifie François Jacques. En effet, le grand avantage du Roboléo, de Milkomax, ce système de traite pour vaches en stabulation entravée, est effectivement de pouvoir s’adapter facilement aux étables les plus couramment rencontrées au Québec. Comme l’étable de la Ferme Top avait brûlé en 2003 et que la nouvelle construction convenait encore parfaitement aux Blais, ils n’étaient pas prêts à casser du béton pour garder

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leurs animaux en stabulation libre. De plus, la largeur insuffisante de la bâtisse limitait les possibilités de va-et-vient efficace des vaches et des équipements. La solution pour robotiser la traite était donc évidente : le Roboléo, qui utilise la technologie Lely et est conçu au Québec, est fait pour se déplacer de vache en vache. Sabrer les coûts de main-d’œuvre, pousser plus loin la productivité et s’affranchir

de la traite étaient les trois raisons principales pour lesquelles la Ferme Top voulait s’équiper en grand. La voie de la maind’œuvre étrangère est apparue brièvement, mais les Blais préféraient gérer des automates que des humains. La traite nécessite maintenant une seule personne, ce qui laisse plus de place aux congés. « Nous voulions dépasser nos limites en augmentant la production de tout le

Une qualité de vie à portée de la main

Roboleo de Milkomax, mon bras droit.

• Rentabilité • Efficacité • Productivité

Le premier robot capable d’assurer de façon autonome la traite de vaches en stabulation entravée. Une conception québécoise, unique à l’échelle mondiale, qui a fait ses preuves et qui procure aux producteurs laitiers un bras droit incomparable.

www.milkomax.com pour la main-d’œuvre et un outil de haute performance pour la régie.

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1 1. « Nous pensons hausser la productivité d’environ 1000-1200 kg de lait par vache par année, grâce à 3,5 traites quotidiennes au lieu de 2 », estime Marc Blais.

L’ALIMENTATION DU TROUPEAU François Jacques, T.P., expertconseil, La Coop Agrodor 56 vaches en lactation 44 vaches traites au robot

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GÉNISSES (0-6 MOIS) Lacto 27-16 Goliath 21 Pro Foin sec de graminées

n

GÉNISSES (6-24 MOIS) Goliath Expo Ensilage de foin mélangé Foin sec de graminées

n

TARISSEMENT Minéral Transilac VT7-3C Foin sec de graminées

troupeau, et notamment de nos meilleures productrices », soutient Benoît. « Avec les coûts de main-d’œuvre en moins et la hausse projetée de la productivité d’environ 1000-1200 kg de lait par vache par année grâce à 3,5 traites quotidiennes au lieu de 2, nous pensons rentabiliser notre achat en cinq ou six ans », estime de son côté Marc. Afin de bien calculer l’investissement, le duo a profité de journées portes ouvertes dans différentes fermes pour peser le pour et le contre. Les Blais ont aussi obtenu avant l’achat des conseils de Jocelyne Jourdain, leur agronome en gestion, et après l’achat de Hugues Ménard, conseiller spécialisé en robotique de La Coop fédérée. D’une moyenne de 135 au départ, le robot effectue actuellement 162 traites par jour. Il ne lui reste que le temps d’effectuer quotidiennement deux cycles de lavage de 30 minutes. « Il n’y a pas une machine plus rentable à la ferme ! » juge Benoît. Et en matière de rentabilité de machinerie et d’équipements, les frères Blais en connaissent un rayon. Ils s’enorgueillissent presque de leurs tracteurs les plus récents, deux Fiat 1988 ! Normal, donc, qu’ils fassent partie d’une CUMA

de 49 membres depuis 1999, dont Benoît assure la présidence depuis cinq ans. Et l’adaptation des vaches ? Deux vaches ont dû être vendues – dont une de neuf ans classée Excellente –, soit moins de 5 % du troupeau, ce qui est dans les normes indiquées par l’entreprise Milkomax. Les vaches aux trayons croisés ou trop rapprochés sont traites toutes les 12 ou 14 heures, car le pis plein exerce une pression qui redresse les mamelles. Quant à la dizaine de vaches plus difficiles à traire ou en fin de lactation, elles sont traites à la trayeuse, car on veut profiter pleinement des marges et du lait d’automne. La période de rodage du robot est cruciale. Un technicien de Milkomax a assisté la machine les premiers jours… et les premières nuits. Pendant un mois, Marc et Benoît ont aussi pris quelques heures de leur temps chaque jour pour dresser les vaches à reculer dans le robot de traite, qui demeure dans l’allée. Aujourd’hui, une seule alarme en moyenne retentit toutes les deux semaines, et le problème peut parfois être réglé à distance à l’aide des cinq caméras braquées sur le monstre de mécanique et d’électronique. Les frères Blais soulignent enfin que les producteurs ont avantage à connaître intimement les fonctionnalités de leur robot pour en tirer le meilleur, sinon pour en limiter les frais d’entretien, qu’ils estiment à entre 10 000 et 15 000 $ annuellement. Et si c’était à refaire ? Après avoir vu leur père traire des vaches jusqu’à l’âge vénérable de 75 ans, les Blais sont déjà catégoriques après huit mois d’utilisation : la production laitière, jamais sans leur robot !

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VACHES EN LACTATION Maïs sec moulu Supplément Synchro VIP Synchromix 51 Synchro 4214 Minéral 18-5 T Ensilage de maïs Ensilage de foin mélangé Foin sec de graminées

n

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Depuis janvier 2010, l’entreprise Milkomax commercialise le Roboléo, l’invention de Léo Rousseau, un robot de traite pour vaches attachées qui n’a pas d’équivalent dans le monde. À l’heure actuelle, 61 robots ont été vendus, dont 7 en sol ontarien. Et pour mieux répondre à la demande, Milkomax vient de tripler sa capacité de production à son usine de Sainte-Monique. Car malgré la tendance qui oriente les producteurs laitiers vers la stabulation libre, laquelle leur permet de garder de plus gros troupeaux, le potentiel de croissance du Roboléo demeure excellent, s’il faut en croire le directeur des ventes de Milkomax, l’agronome Marc Fecteau. « À 400 000 $, notre produit présente un coût de revient équivalent à 40 % du coût d’opération et de transformation d’un bâtiment en stabulation libre avec un robot fixe. Par rapport aux robots fixes, en matière de coûts d’achat et d’installation, on parle d’économies d’au moins 600 000 $ pour un troupeau de 55 vaches… cela pour le même volume de lait produit ! » Le Roboléo, qui utilise un bras de traite hybride A2-A4 de Lely, s’installe facilement dans les étables « queues à queues » et permet de deux à quatre traites quotidiennes. L’agroéconomiste, qui a été conseiller en gestion pendant 15 ans, n’en démord pas : pour lui, rien n’égale l’efficacité de la traite automatisée en stabulation entravée pour les troupeaux de moins de 200 kg de quota, tant pour le coût des équipements et des infrastructures que pour le suivi personnalisé des animaux, que permet la stabulation entravée.

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PHOTO : GRACIEUSETÉ DE GIUSEPPE QUAINI

PRÉPARATION AU VÊLAGE Transimil 15 Ensilage de maïs Foin sec de graminées

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LE POINT SUR LE ROBOLÉO


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Giuseppe, son épouse et leurs trois fils.

POURQUOI LE PRIX DU LAIT EST-IL SI BAS?

TEXTE DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

PHOTO : GRACIEUSETÉ DE GIUSEPPE QUAINI

À 30 CENTIMES D’EURO LE LITRE, LE LAIT ITALIEN EST BIEN PEU CHER PAYÉ, ESTIME LE PRODUCTEUR ÉLITE GIUSEPPE QUAINI. LA FIN DES QUOTAS A DONNÉ NAISSANCE À UN MARCHÉ INCONTRÔLABLE, QUE SE SONT APPROPRIÉ LES TRANSFORMATEURS, DIT-IL. MAIS IL A ESPOIR QUE LES CHOSES S’AMÉLIORERONT. SES TROIS FILS SONT À SES CÔTÉS ET VEULENT PRENDRE LA RELÈVE. On connaît les splendeurs de l’Italie : Rome, Florence, Venise. Mais la Lombardie, région du nord de la péninsule, a aussi son éclat. La production laitière y est majoritairement concentrée et on y retrouve les meilleurs troupeaux. Celui de Giuseppe Quaini, dont l’exploitation est située à Castelverde, dans la province de Crémone, est l’un d’eux.

Son entreprise, Castelverde Holstein, a un charme fou. Ses sujets Holstein de haut calibre, issus entre autres de cinq grandes familles canadiennes, trouvent preneur un peu partout dans le monde. Le troupeau de 900 têtes, dont 450 laitières (28 EX, 250 BP, 169 BP et 3 B), produit une impressionnante moyenne de 36 kg

« Le marché mondial des produits laitiers demeure affecté par un effondrement des prix, dit Yves Ngorbo, analyste économique à La Coop fédérée. Après une année record en 2014, ce secteur doit faire face à une chute continue des prix depuis 2015, ce qui exerce une pression à la baisse sur les revenus des producteurs. Cette tendance est liée à une pluralité de facteurs favorisant une offre abondante sur le marché : surproduction à l’échelle mondiale, embargo russe, diminution des importations chinoises. En outre, cette offre excédentaire a été stimulée par la fin des quotas laitiers en Europe et par les importants stocks des dernières années. D’après la Commission européenne, le prix moyen du lait dans l’ensemble de l’Union européenne a chuté de 12,7 % de janvier 2015 à avril 2016. »

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s é juge dan . Quaini a ét nadiennes Guiseppe ca ns io it os p ex rs eu plusi

n3 0 têtes par ferme en moyenne n1 0,6 milliards de litres n1 ,862 million de vaches n5 754 kg de moyenne à

l’échelle du pays

nP rincipale région productrice :

la Lombardie (485 000 têtes, 4,6 milliards de litres, 39 % de la production totale italienne, moyenne par tête de 9547 kg)

(Sources : FranceAgriMer, Eurostat 2014 et 2015)

SPLENDEURS ET LAISSER-ALLER Les produits laitiers italiens, particulièrement les fromages, sont appréciés partout sur la planète. Recherche-développement

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PHOTOS : GRACIEUSETÉ DE GIUSEPPE QUAINI

n6 0 000 fermes

poussée, organisation en filière, technologie de pointe, préservation des terroirs et appellations contrôlées ont donné à ce secteur une réputation plus qu’enviable. Pourtant, malgré le panache de sa gastronomie, l’industrie laitière italienne souffre d’un triste laisser-aller, selon Giuseppe. « Nous ne produisons que 50 % du lait consommé et transformé au pays, dit-il. Le reste est importé au rabais, principalement des pays de l’Est. Résultat : les producteurs ne font pas d’argent et beaucoup mettent la clé sous la porte, alors que les transformateurs engrangent des fortunes. Je ne veux pas être négatif, mais la situation se détériore. » Fin 2015, une dépêche d’AgroAlimentaireNews.com rapportait les propos du président du syndicat agricole Coldiretti, Roberto Moncalvo, qui s’insurgeait contre l’écart – le plus élevé d’Europe (jusqu’à quatre fois plus) – entre le prix payé aux éleveurs et celui payé par les consommateurs. Les marges des transformateurs et de la grande distribution, disait-il, sont beaucoup plus importantes que dans d’autres pays de l’Union européenne (France et Allemagne, entre autres). Fondée en 1900, la coopérative laitière Latteria Soresina, la plus importante au pays, est située à proximité de la ferme de Giuseppe, tout comme de la plupart de ses

PHOTO : ???

LA PRODUCTION LAITIÈRE ITALIENNE

par vache (3,9 % de gras et 3,6 % de protéine). Un salon de traite permet de traire 40 sujets d’un coup. L’entreprise, de loin supérieure à la moyenne nationale, est entre bonnes mains. Paolo et Marco, deux des fils de Giuseppe, sont à pied d’œuvre dès 5 h. Lucas, son troisième fils, étudie la nutrition à l’université. Il compte ensuite rejoindre ses deux frères. On embauche aussi huit travailleurs. Les terres de 200 ha, situées dans le bassin du fleuve Pô, sont riches et produisent la ration du troupeau : foin de luzerne et de graminées, maïs-grain et ensilage. La température y est clémente et favorable aux cultures ainsi qu’à la production laitière. « C’est plus difficile pour mes fils que ça ne l’a été pour moi, indique l’homme de 60 ans, qui gère l’entreprise familiale. L’apprentissage est ardu dans la situation actuelle, mais il leur servira toute leur vie. » En Italie, économie et politique font piètre figure, se désole l’éleveur. Il estime que l’incompétence et la corruption de la classe dirigeante sont responsables de cette situation, qui se répercute sur les prix du lait.

PHOTO GRANA PADANO : WIKIROG (WIKIPÉDIA)

En 1968, l’entreprise des Quaini s’établissait dans son nouveau site de production, à Castelverde, dans le nord de l’Italie, avec des animaux importés du Canada.


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PHOTOS : GRACIEUSETÉ DE GIUSEPPE QUAINI

PHOTO : ???

PHOTO GRANA PADANO : WIKIROG (WIKIPÉDIA)

217 membres. Elle achète leur lait à un prix légèrement supérieur à 30 centimes et le transforme dans ses deux usines. La coopérative fait partie des quelques transformateurs italiens qui refusent d’importer du lait. Outre le lait à boire, elle fabrique le fameux grana padano, fromage sur lequel le prix du lait est en partie basé, mais aussi de la mozzarella, du provolone, du parmesan (parmigiano reggiano), du beurre et une diversité d’autres produits. Cette entreprise de 330 millions d’euros de chiffre d’affaires mise sur la proximité pour favoriser la qualité du lait dont elle s’approvisionne. Pour aider à maintenir le prix des produits, les coopératives ont imposé une limite aux livraisons de lait de leurs membres. « Nous ne pouvons pas produire plus qu’avant la chute des quotas, explique Giuseppe, ce qui garantit un prix minimum. » En revanche, le soutien de l’État est à peu près inexistant, d’après l’éleveur, mis à part les sommes versées aux producteurs qui envoient à l’abattoir des vaches laitières de réforme destinées au marché de la viande. « C’est la mesure la plus stupide que je connaisse », dit-il, irrité par ce manque de vision. Pour ce qui est du syndicalisme agricole, Giuseppe n’en pense guère mieux. « Les deux principaux syndicats [Confagricoltura

et Coldiretti] sont à couteaux tirés, et c’est à savoir qui aura le dessus sur l’autre, dit-il. Pendant ce temps, ils ne font rien. » Ajoutons les multiples normes de qualité auxquelles doivent se soumettre les producteurs – les plus élevées d’Europe, juge l’éleveur –, lesquelles poussent fortement à la hausse leurs coûts de production. « Des normes dont d’autres États, l’Allemagne notamment [premier producteur de l’Union européenne], n’ont pas à tenir compte », lance Giuseppe, qui estime que le prix du lait est insuffisant pour couvrir les dépenses. Pour le moment, pas question pour lui d’investir comme il le faisait chaque année.

SE SERRER LA CEINTURE Comment s’en sortir? « Comme vous, en réduisant les dépenses, dit Giuseppe. Machinerie, grains, etc., je négocie âprement tout ce que j’achète. Pour accroître l’efficacité du troupeau, je mise sur le type, la génétique, le confort et la longévité. » Les hauts et les bas font partie de la production laitière et se vivent partout, croit l’éleveur, qui a été juge dans de grandes expositions canadiennes. « Mais le cycle baissier est particulièrement long, dit-il. Pourtant, nous avons tout ce qu’il faut pour redresser la situation, et je crois qu’elle changera. Je crois aussi dans les capacités de mon pays. Je suis fier d’être italien. »

eprise est La relève de l’entr ns de Giuseppe rço ga s Le . rée assu nés que leur père. on ssi pa sont aussi

trouvent Quelque 46 000 vaches se e Latteria ativ pér coo la de ité à proxim eur mat sfor tran l cipa Soresina, prin son caveau, coopératif au pays. Dans patrimoine la coopérative conserve un : des ros  d’eu s lion mil 130 à estimé illions), 6 m (11 ano pad na meules de gra mesan (9,5). de provolone (4,5) et de par

LA PRODUCTION LAITIÈRE EUROPÉENNE nA llemagne : 21 % nF rance : 17 % nR oyaume-Uni : 10 % nP ays-Bas : 8 % n I talie : 7 %

L’Union européenne à 28 pays occupe la première place au monde, avec 148 millions de tonnes en 2014. Les États-Unis suivent derrière, avec 91 millions de tonnes. (Source : Produits-Laitiers.com)

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TEXTE D’ANDRÉ ROY, M. SC., AGRONOME

Les connaissances sur l’élevage des génisses ont grandement évolué, ce qui permet d’optimiser leur croissance dès les premières semaines.

L’auteur André Roy, M. Sc., agronome Nutritionniste en production laitière La Coop fédérée andre.roy@lacoop.coop

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La réponse est non, car il faut aussi connaître la concentration en solides et en nutriments de chaque litre de lait. Il s’agit d’un nouveau vocabulaire, avec lequel il faudrait se familiariser. Le Dr Mike Van Amburgh, de l’Université Cornell, coauteur de plusieurs articles sur le potentiel de croissance des génisses et sur l’objectif de doubler le poids de naissance avant le sevrage, parle de plus en plus de grammes de protéines et de mégacalories d’énergie requis par jour. L’élevage des génisses a beaucoup évolué dans les 15 dernières années. Laissez-moi vous raconter une petite anecdote : lors de la rencontre annuelle de l’Association américaine des sciences laitières tenue à Guelph, en 1997, le Dr Adri van de Braak, de la société Denkavit (Pays-Bas), avait été

invité à discuter de l’élevage des génisses. En conclusion, il avait qualifié de « régime de survie » la distribution typique de quatre pintes américaines (3,8 litres) de lait par jour (soit 454 g de poudre). Qui était l’organisateur de cette soirée ? Votre humble serviteur. Et qui participait à la rencontre ? Le Dr Van Amburgh, qui a publié ses premiers travaux sur le sujet en 1999. Il a depuis attiré l’attention sur l’importance et les bienfaits d’une alimentation lactée adéquate. Pour comparer un plan d’alimentation qui offre six litres de lait par jour avec un autre qui en offre huit, il faut connaître la concentration en solides (en grammes par litre), de même que la quantité de protéines et d’énergie (matière grasse) contenues dans ces solides.

PHOTO : LA COOP FÉDÉRÉE

« EST-CE QUE JE DEVRAIS DONNER SIX LITRES DE LAIT PAR JOUR À MES VEAUX OU BIEN HUIT ? » VOILÀ UNE QUESTION QUE VOUS NOUS POSEZ SOUVENT. LA CONSOMMATION DES VEAUX SE MESURE TOUJOURS EN LITRES. C’EST PLUS SIMPLE. MAIS EST-CE VRAIMENT UN BON INDICATEUR DES NUTRIMENTS DISPONIBLES POUR LEUR CROISSANCE ?

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À titre d’exemple : six litres à 150 g/litre, comparativement à 130 g/litre, représentent 15 % de plus de consommation de matière sèche (120 g/jour). Pour un veau de 45 kg, cette différence de consommation pourrait représenter une augmentation du gain moyen quotidien (GMQ) de 135 g par jour, soit 17,5 % de plus lorsque le lactoremplaceur fournit un meilleur équilibre entre les protéines et l’énergie. Cet exemple démontre une efficacité accrue de l’utilisation des solides. Mais est-ce la même chose quel que soit le pourcentage en nutriments du lait ? Est-ce qu’on peut s’attendre à la même réponse quelle que soit la température ambiante, par exemple à 0 °C et à 20 °C ? Bien sûr que non, car le veau a besoin d’énergie supplémentaire pour maintenir sa température corporelle lorsqu’il ne fait que 5 °C dans son environnement. Par contre, les performances pourront demeurer assez comparables selon vos objectifs de croissance et selon que vous ajustez vos programmes alimentaires avec votre expert-conseil. Tant pour le veau présevré que pour la vache en lactation, le potentiel de croissance ou de production de lait se calcule en fonction de son poids, de ses conditions environnementales et de sa consommation en nutriments (en grammes par jour). D’où l’importance de connaître la consommation de matière sèche. Ne vous laissez pas influencer par des arguments comme : « Mon lactoremplaceur a plus de protéines et de gras, c’est pour ça qu’on a besoin de moins de grammes au litre. » En 2001, le Conseil national de recherche a mis au point un logiciel qui simule le gain moyen quotidien selon le poids, la température ambiante, la quantité de lait offert (en litres) et la concentration en nutriments. Le logiciel prédit le gain de poids potentiel à partir des protéines et de l’énergie. Le tableau ci-dessous présente le potentiel de gain de poids à partir de l’apport protéique et de l’apport énergétique. Il permet de comprendre pourquoi un lactoremplaceur s’utilise à une concentration recommandée plutôt qu’à une autre. Servi à 150 g/litre comparativement à 125 g/litre, le lactoremplaceur Goliath

XLR 27-16 permet un meilleur équilibre entre le GMQ protéique et le GMQ énergétique (voir cette ligne dans le tableau) : 110 au lieu de 140 dans le cas de 8 litres servis par jour, et 100 au lieu de 110 dans le cas de 10 litres servis par jour. La différence est plus faible dans le dernier cas, mais il faut savoir que la protéine coûte plus cher que l’énergie. Parce qu’il permet un meilleur GMQ protéique, le Goliath XLR devrait davantage être destiné aux animaux issus d’une génétique supérieure. Quant au nouveau Goliath 24-17 Perfo, utilisé à 140 g/ litre, il permet à la génisse de doubler son poids de naissance en moins de deux mois (54 jours), comme suggéré par le Dr Van Amburgh, tout en fournissant légèrement plus de gain énergétique que protéique. Il y aura donc moins d’azote excrété dans l’environnement par nos génisses de type standard, et ce « surplus » énergétique sera très utile en période froide, où les besoins de base augmentent substantiellement. Que ce soit avec 1200 g/j de lactoremplaceur XLR 27-16 ou 1120 g/j de 24-17 Perfo, la génisse recevra les nutriments nécessaires pour exprimer le plein potentiel de sa génétique, et ce, au meilleur coût possible. Les connaissances sur l’élevage des génisses ont grandement évolué, ce qui permet d’optimiser leur croissance dès les premières semaines. Nos recommandations sur l’utilisation des lactoremplaceurs se basent sur les plus récents travaux en la matière, d’où l’intérêt de les respecter. La prochaine étape pour optimiser la croissance consiste en la bonne utilisation des moulées pour veaux et à la mise en place d’une gestion du sevrage qui permet la meilleure transition possible, afin de poursuivre l’excellent gain de poids obtenu avant le sevrage. Un peu comme pour la production de lait, ne parlons pas seulement de litres, mais plutôt de grammes de nutriments par jour. Contactez votre expert-conseil pour vous aider à choisir le lactoremplaceur de notre nouvelle gamme et la stratégie qui vous permettront d’atteindre vos objectifs.

Goliath XLR 27-16

PHOTO : LA COOP FÉDÉRÉE

Litres de lactoremplaceur servis par jour

8

Goliath 24-17 Perfo 10

6

8

Grammes de lactoremplaceur (poudre) par litre de solution

125

150

125

150

125

140

125

140

Consommation (g/j)

1000

1200

1250

1500

750

840

1000

1120

GMQ protéique (g/j)

930

1140

1200

1460

580

660

810

920

GMQ énergétique (g/j)

790

1030

1090

1360

470

590

790

930

Différence entre le GMQ protéique et le GMQ énergétique (g/j)

140

110

110

100

110

70

20

– 10

Jours pour doubler le poids de naissance Efficacité alimentaire

63

48

46

37

106

85

63

54

0,79

0,86

0,87

0,91

0,63

0,70

0,79

0,82

*Pour une génisse de 50 kg, à température ambiante de 15 °C et selon le modèle NRC 2001.

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L’EFFET BOEUF

SIMILITUDES DIFFÉRENTES... UNE MÊME STRATÉGIE

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à chacun de bouvillons en été, afin d’éviter les coups de chaleur. Finalement, ne parlez pas de vêlages d’été à ces éleveurs : les veaux naissants sont peu vigoureux et souffrent rapidement de déshydratation. Ils préfèrent de loin des vêlages en mars. En fait, chacun de ces producteurs du « Angus Land » américain vit les mêmes problèmes que vous – bien qu’ils surviennent à des moments différents – et a adopté une stratégie bien particulière pour y faire face. Pour Jason Holland, une partie de la réussite est associée au fait de saisir les occasions. Pour Bill Martin (nominé Producteur Commercial US Beef Improvement Federation en 2016), performance est synonyme de confort et de tranquillité. Tout est pensé pour ne pas déranger inutilement les bouvillons. Chez Little Windy Hill Farms, l’amélioration génétique et la mesure fréquente des performances constituent les deux assises incontournables. John Weese (chapeau de cowboy, pieds croisés sur le bureau et chique de tabac en bouche) ajoute qu’il faut de bons équipements et être de son temps. À preuve, le drone qu’il utilise maintenant pour la surveillance de ses vêlages au pâturage ! Pour Jerry Yates, gérant de la station d’épreuve de West Virginia State University, la sélection génétique basée sur l’efficacité de transformation des aliments représente sa piste de solution. Finalement, les Bryant appuient leurs succès sur les rotations des pâturages, jumelées à leur fertilisation azotée. Il y a cependant une stratégie qui était commune à tous, sans exception : l’importance des fourrages de qualité utilisés méthodiquement dans le cadre d’un programme alimentaire éprouvé. Similitude ou différence ? Curieusement, c’est en plein là que l’équipe Opti Bœuf La Coop peut vous aider. Bonne réflexion !

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PHOTO : ISTOCK

CURIEUX TITRE, n’est-ce pas ? À la mi-juin avait lieu à Nashville, Tennessee, la rencontre estivale de Cooperative Research Farms (CRF), une session de réseautage bovin par excellence. Malgré la contrainte de temps, j’ai choisi de parcourir la distance par voie terrestre, afin d’ajouter plusieurs visites de fermes bovines le long du parcours, dans une grande région qui compte 3 millions de vaches de boucherie (170 000 au Québec). Elles m’ont permis de découvrir plusieurs similitudes… différentes ! Par exemple… Le défi de fournir aux animaux suffisamment d’eau de qualité en tout temps. Ici, l’hiver, les abreuvoirs et les conduites d’eau gelés vous compliquent la vie. Là-bas, c’est plutôt l’été qui est problématique. Il faisait 36 ºC (47 ºC avec facteur humidex) le 13 juin dans les environs de Nashville. Sous des températures semblables, les vaches ont tendance à se creuser de « belles grandes piscines multifonctions » au bas des pentes de ces régions particulièrement vallonnées. Résultat ? Un taux très élevé de diarrhée chez les veaux au pâturage. Ensuite, pour eux aussi, rien ne semble jamais gagné quand on parle de semis et de récoltes. Sammy Bryant, qui récoltait son blé d’hiver au nord-ouest de Nashville lors de mon passage, me confiait que la première coupe de foin de cette année s’était faite 20 à 30 jours plus tard qu’à l’habitude. Pour sa part, en 2015 dans les montagnes de Virginie, Doug Hugues n’a réussi à semer son maïs que le 20 juin ! De plus, peu importe la région et la température, certaines périodes de l’année présentent des difficultés. Jason Holland, au sud du Kentucky, achète plus de 2000 veaux de 400 lb par année; curieusement, c’est en septembre que les pneumonies menacent le plus ses nouveaux arr ivés. Chez Lovers Lane Farms (Virginie occidentale), on doit allouer 47 pi2 de surface

PHOTO : PIERRE CADORET

BRUNO LANGLOIS, AGRONOME CONSEILLER SPÉCIALISÉ EN PRODUCTION BOVINE, LA COOP FÉDÉRÉE, BRUNO.LANGLOIS@LACOOP.COOP


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TEXTE DE PIERRE LESSARD, M.SC., AGRONOME

LES PROGRÈS RÉALISÉS EN MATIÈRE DE SÉLECTION GÉNÉTIQUE SE SONT TRADUITS PAR UNE AUGMENTATION CONSTANTE DE LA PRODUCTIVITÉ DES TRUIES, PAR DES PORCS À CROISSANCE PLUS RAPIDE ET PAR UNE AMÉLIORATION DE LA CONVERSION ALIMENTAIRE. LES PROGRÈS TOUCHENT ÉGALEMENT LE DÉVELOPPEMENT DE LA COCHETTE, SI BIEN QU’IL EST NÉCESSAIRE DE REVOIR LES CRITÈRES DICTANT LE MOMENT DE SA MISE À LA REPRODUCTION. Les cochettes sont maintenant plus lourdes qu’avant : 140 kg à 200 jours en 2016, comparativement à 134 kg en 2006. Une telle évolution nécessite de revoir périodiquement les critères de leur mise à la reproduction, afin de maximiser la productivité, la longévité et l’efficacité économique des truies dans le troupeau. Le présent article fera état de ces critères optimaux, de même que des outils à notre disposition pour atteindre un maximum d’efficacité technicoéconomique. CRITÈRES PRIMAIRES DE MISE À LA REPRODUCTION DES COCHETTES n Acclimatation à la santé du troupeau complétée (pour le statut sanitaire) n Poids minimum de 135 kg et poids maximum visé de 160 kg n Saillie à la deuxième chaleur ou plus

POIDS VISÉ À LA SAILLIE Des chercheurs ont clairement établi que le plus important critère de décision de mise à la reproduction est le poids au moment de la première saillie. Le poids minimal a été établi à 135 kg, en lien direct avec l’objectif d’atteindre 180 à 200 kg à la mise bas (figure 1). Il faut en effet que la cochette ait suffisamment de réserves corporelles pour supporter une première lactation sans que sa productivité à la portée subséquente soit affectée, afin de réduire au maximum le risque du syndrome de deuxième portée. À l’opposé, il est avisé de considérer un poids maximal visé à la première saillie. Bien que celles saillies lorsqu’elles sont plus lourdes puissent être tout aussi productives à la première parité, il est pertinent de considérer deux éléments ayant un impact sur les coûts de production. Tout d’abord, il a été démontré que lorsque le poids à la première

Figure 1 NOMBRE DE NÉS TOTAUX SUR TROIS PARITÉS EN FONCTION DU POIDS À LA PREMIÈRE SAILLIE

Nés totaux par année

PHOTO : ISTOCK

PHOTO : PIERRE CADORET

34

33,1

33 32

32,8

32,8

135-148

148-159

32,3

31,1

31 30 29 28 < 135

Source : William et coll., 2005

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Poids à la saillie, kg

159-170

>170 COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2016

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> Moyenne de

1,16 dose de semence par truie*

> Taux de fertilité moyen de

95,1 %*

*Informations extraites d’une étude du CDPQ. Voir l’étude complète au : http://www.cdpq.ca/recherche-et-developpement/ projets-de-recherche/projet-210.aspx

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30

29 À LA DEUXIÈME CHALEUR SAILLIE

Pour maximiser la taille de la pre28 mière portée, on devrait attendre < 135 135-148 au minimum à la deuxième chaleur

avant de faire saillir les cochettes. De façon générale, il semble que retarder la saillie jusqu’à la deuxième chaleur augmente la taille de portée de 0,7 porcelet, alors que la retarder jusqu’à la troisième chaleur ne l’augmente que de 0,2 porcelet. La recommandation est donc de saillir les cochettes au minimum à la deuxième chaleur ou à la troisième chaleur seulement si elles n’ont pas atteint le poids cible.

VITESSE DE CROISSANCE DES COCHETTES Plusieurs recherches ont démontré que les cochettes à croissance lente sont moins fertiles. Celles dont le gain de poids depuis la naissance jusqu’à la saillie est inférieur à 0,6 kg/jour (ex. : un poids de 150 kg à 200 jours = un gain de 0,6 kg/jour) ont tendance à avoir plus d’anœstrus et des portées de taille inférieure toute leur vie. Normalement, les sujets à croissance lente devraient 33,1 être repérés et rejetés au moment 32,8 du classement. Chez Sogéporc, les 32,3 cochettes à croissance lente ne sont pas commercialisées. Par ailleurs, celles à croissance rapide sont également à surveiller, parce qu’elles ont tendance à atteindre la puberté à un poids élevé, ce qui augmente le risque de réforme hâtive pour cause de problèmes locomoteurs. 148-159

159-170

>170

Poids à la saillie, kg

Figure 2 IMPACT DE L’ÂGE À L’EXPOSITION AU VERRAT SUR L’ÂGE À LA PUBERTÉ Âge à la puberté

Intervalle exposition au Verrat-Puberté 50

185 Âge à la puberté (jours)

tioN Nouvelle géNéra

saillie dépasse 170 kg, le taux de rétention des truies – donc, la longévité moyenne – dans le troupeau après trois parités diminue (tableau 1 p. 35). Ce taux de rétention plus faible est particulièrement lié au pourcentage plus élevé de truies réformées pour cause de problèmes locomoteurs. D’autre part, retarder la première saillie jusqu’à ce que l’animal ait un poids plus lourd nécessite une plus grande quantité d’aliments. La cochette saillie à 175 kg devra consommer plus de 100 kg de moulée supplémentaire, comparativement à celle saillie à 150 kg. Étant donné la productivité et les coûts de production, il est recommandé de faire saillir un maximum de cochettes en dessous de 160 kg. Pour maximiser la performance à la première lactation et à la portée subséquente, le poids moyen ciblé à la première saillie devrait être d’environ 150 kg. Le34 poids peut être estimé à l’aide 32,8 de la 33 mesure du tour de poitrine à la hauteur du cœur (à l’arrière des 31,1 32 pattes avant). Procurez-vous un ruban31d’estimation de poids auprès de votre expert-conseil.

180

40

175 170

30

165 20

160 155

10

150

0

145 130-134 135-139 140-144 145-149 150-154 155-159 160-164 165-170 Âge à l’exposition au verrat (jours) Adapté de Filha et coll., 2009

34

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GRAS DORSAL Le gras dorsal à la première saillie est un critère vraiment secondaire. Certaines études indiquent une absence de lien entre le gras dorsal et les performances reproductives. Toutefois, d’autres travaux signalent des performances reproductives et laitières inférieures lorsque les cochettes sont saillies à moins de 15 mm de gras dorsal. En conclusion, le programme de développement des cochettes devrait viser la production de sujets ayant de 15 à 17 mm de gras dorsal à la saillie.

ÂGE À LA SAILLIE L’âge n’est pas un critère de décision de la mise à la reproduction. On estime en effet que saillir les cochettes sur la base de l’âge seul est considéré comme étant inapproprié et une référence inadéquate. Toutefois, en tenant d’abord compte du poids cible et de la vitesse de croissance, un maximum de cochettes devrait être sailli entre 200 et 250 jours d’âge.

STIMULATION DE LA PUBERTÉ PAR L’EXPOSITION AU VERRAT L’exposition hâtive au verrat est la méthode la plus efficace pour accélérer l’apparition des signes de la puberté et constitue l’outil le plus important pour parvenir à l’atteinte des critères primaires de mise à la reproduction. L’exposition au verrat permet de détecter rapidement les cochettes fertiles et de réformer celles qui ne cyclent pas. Plus l’exposition au verrat est hâtive, plus les cochettes atteignent

la puberté à un jeune âge (figure 2). Par contre, l’intervalle entre l’exposition au verrat et l’apparition de la puberté augmente plus les cochettes sont exposées à un jeune âge. À cet effet, on recommande donc de commencer l’exposition au verrat vers 160 jours d’âge (entre 140 et 170 jours). Exposez les cochettes quotidiennement, pendant une période de 10 à 15 minutes, à un verrat ayant une bonne libido. De 75 à 85 % des cochettes devraient avoir leur première chaleur après 30 jours d’exposition au verrat. Si on expose rigoureusement les cochettes au verrat de façon hâtive, un plus grand nombre d’entre elles pourront être saillies entre 135 et 160 kg, à la deuxième chaleur ou plus. Commencez l’exposition au verrat dès réception des cochettes matures ou à partir de 160 jours d’âge. Compte tenu de l’importance de réduire les coûts de production et de maximiser la productivité à vie des animaux reproducteurs, il importe d’introduire les cochettes dans le troupeau dans les meilleures conditions possible. Les deux principaux critères à respecter sont le poids à la saillie (135 à 160 kg) et la saillie à la deuxième chaleur. Pour atteindre ces objectifs, la clé du succès passe par l’exposition précoce des cochettes au verrat afin de stimuler la puberté à un plus jeune âge.

L’auteur Pierre Lessard, M.Sc. Agronome Nutritionniste en alimentation porcine Olymel pierrelessard@olymel.com

Tableau 1 TAUX DE RÉTENTION DANS LE TROUPEAU APRÈS TROIS PARITÉS, EN FONCTION DU POIDS À LA PREMIÈRE SAILLIE Poids à la première saillie (kg) 130-150

151-170

171-200

Poids moyen à la première saillie (kg)

143 a*

160 b

177 c

Nombre moyen de nés vivants (sur 3 parités)

31,8 a

31,8 a

32,5 a

Rétention dans le troupeau (après 3 parités) (%)

67,8  ab

68,5  a

61,1  b

Locomotion

6,0  a

10,3  b

15,2  c

Reproduction

12,4  a

10,3  a

12,4  a

Autres

13,8

10,8

11,4  a

Cause de réforme (%)

a

a

* Des lettres différentes sur une même ligne indiquent des données statistiquement différentes. Source : Filha et coll., 2009 COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2016

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1. De gauche à droite : Maxime Doucet, Sandra Fillion, Richard Fillion et Denise Algerson.

TEXTE ET PHOTOS D’ÈVE CAYER, AGRONOME

SANDRA FILLION SOUHAITE REPRENDRE LA FERME FAMILIALE SANS TOUTEFOIS SE SENTIR PRISONNIÈRE. PRENDRE LA RELÈVE, ELLE Y CONSENT, MAIS PAS SEULE. « QUAND J’ÉTAIS PETITE, JE NE VOYAIS PAS SOUVENT MON PÈRE. POUR PASSER DU TEMPS AVEC LUI, JE LE SUIVAIS PARTOUT DANS LA FERME », EXPLIQUE-T-ELLE. Sandra Fillion recherche une qualité de vie, et la relève de la ferme passera par une associat ion avec un ami, Maxime Doucet. En 2002, le père de Sandra, Richard Fillion, a acquis la Ferme J.L. Drapeau 2002. Dans cette ferme située à Sainte-Flavie, en Gaspésie, on cultive de la pomme de terre. Mécanicien de formation, Richard Fillion a changé l’orientation de sa carrière en 1991. Cette année-là, il devient employé à la ferme de Jean-Luc Drapeau.

36

L’année suivante, il occupe le statut d’actionnaire, en plus d’y travailler à temps plein. Puis, 10 ans après son arrivée à la ferme, il en prend possession grâce à l’aide de la Financière agricole. « M. Drapeau avait une relève, mais ça ne s’est pas bien passé. Il était en train de perdre la ferme », souligne Richard. Ainsi, cet ancien mécanicien a repris le flambeau de la Ferme J.L. Drapeau, bien qu’il ne soit pas apparenté au propriétaire – une relève dite non traditionnelle.

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2. Sandra Fillion et son père, Richard, procèdent au semis de la pomme de terre. 3. Maxime Doucet est aux commandes du vibroculteur afin de préparer le sol pour le semis de la pomme de terre.

Dans cette aventure, Richard a une complice : Denise Algerson, sa femme, qui est copropriétaire de la ferme. Leurs rôles dans l’entreprise se complètent. Elle, anciennement caissière et vendeuse, assure la tenue des livres et la comptabilité. Lui coordonne les travaux des champs (en plus d’y participer), la gestion des employés et la mise en marché de la pomme de terre. Aujourd’hui, la Ferme J.L. Drapeau 2002 produit, emballe et livre des pommes de terre cultivées sur une superficie qui a doublé depuis son acquisition par le couple, en 2002. L’exploitation comprend 215 ha (535 acres) en propriété, et cette année, la pomme de terre occupe 75 ha. Le reste est occupé par la culture de céréales, afin d’établir une rotation et d’assurer l’absence de ravageurs, comme le nématode doré. Cette ferme de la Gaspésie est membre de Québec Parmentier. Cet organisme de commercialisation de la pomme de terre de

semence et de consommation donne accès au commerce avec les grandes chaînes d’alimentation. L’entreprise se conforme depuis 10 ans aux exigences de Canada Gap, une certification assurant la traçabilité et l’innocuité des aliments. Autrement, la pomme de terre de la ferme de Richard et Denise s’écoule sur le marché local, soit les hôtels, restaurants, résidences pour personnes âgées et épiceries de la région. La vente sans intermédiaire offre un prix avantageux, dont Richard sait bénéficier. L’augmentation des revenus a permis la modernisation de tous les équipements et des pratiques agricoles de la ferme. Celle-ci compte six employés stables, travaillant à l’année. Durant la période de la récolte, quatre employés se joignent à l’effectif permanent de l’entreprise. Traitée avec considération, la main-d’œuvre bénéficie d’une assurance collective, et lors des périodes de pointe, les COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2016

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employés partagent un repas et un thermos de café chaud préparés par Denise. Richard et Denise ont travaillé dur pour amener la ferme là où ils l’imaginaient. L’an dernier, ils ont achevé le remboursement de l’investissement de départ. Avec fierté, ils transfèreront à leur relève une ferme moderne, en bonne santé financière et dotée d’un personnel stable.

1 2

1. Denise et son frère Richard, employé à la ferme, préparent l’approvisionnement en plantons de pomme de terre pour le planteur. 2. Maxime procède au triage des pommes de terre, vendues, entre autres, sur le marché local.

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Sandra travaille comme agente correctionnelle au centre de détention de Rimouski. Elle a obtenu une attestation d’études collégiales en intervention en milieu carcéral, puis en comptabilité. « Je voulais que Sandra fasse ses expériences de vie avant de penser à reprendre la ferme », soutient son père. Sandra connaît bien l’entreprise, puisqu’elle a figuré sur la liste des employés pendant quelques étés. Elle n’arrivait toutefois pas à s’imaginer la gérer seule. Cette jeune femme aime son travail au centre de détention et souhaitait le combiner avec son travail à la ferme. Or, une pièce manquait afin de compléter la mosaïque. Maxime Doucet, meunier à la meunerie du Bic, de La Coop Purdel, et fils d’un collègue de travail au centre de détention, avait le potentiel de s’imbriquer dans le portrait. Ce jeune homme, titulaire d’un DEP en production laitière, s’intègre à la Ferme J.L. Drapeau 2002 avec sérieux. Il a quitté son emploi, et une maison a été bâtie pour lui à la ferme. Lui et sa jeune famille y prendront racine. Maxime participe aux travaux de l’entreprise depuis le mois d’avril, et Richard Fillion l’emmène dans les rencontres avec les différents intervenants. « Je veux qu’il sache ce qu’est le travail. Il est intelligent, il va devenir une bonne relève », s’enthousiasme-t-il. Entre Sandra et Maxime, les domaines d’intervention de chacun se précisent. Elle prendra la place de Denise à la tenue des livres et à la comptabilité, en plus de veiller à la gestion des employés. Lui s’occupera des travaux aux champs et de la gestion de l’entrepôt. Denise et Richard sollicitent l’aide du Centre régional d’établissement en agriculture du Québec afin de procéder à un transfert sans mésentente, comme ce fut le cas en 2002. D’ici cinq ans, la relève devrait fonctionner en pleine autonomie. Selon Richard, le transfert, c’est comme un contrat de mariage. « Mais nous nous gardons un droit de regard », précise Denise. L’enthousiasme et la fierté du couple à l’égard de leur relève sont palpables. « Le travail va être plus facile quand je n’aurai plus à prendre de décisions », conclut Richard.

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PHOTO : ISTOCK

DE LA PRISON À LA POMME DE TERRE


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TEXTE DE JÉRÔME AUCLAIR, PH. D.

PHOTO : ISTOCK

POUR LA GAMME DES SOYAS ELITE, 2017 SERA UNE ANNÉE EXCEPTIONNELLE, AVEC LE COURONNEMENT DE PLUSIEURS CHAMPIONS ET LA VENUE DE PLUSIEURS RECRUES AUX CARACTÉRISTIQUES NOVATRICES, QUI TENTERONT DE S’IMPOSER. Akras R2 est le nouveau champion canadien de la hauteur de la première gousse. Elle est la troisième variété la plus vendue au Canada lors de son année d’introduction. Le Akras R2 est le champion des zones hâtives et, surtout, le champion de la récolte facile. Avec sa gousse plus haute que les variétés concurrentes, Akras R2 offre un très fort rendement sur le champ, mais surtout un score élevé dans la batteuse, car aucune gousse ne reste dernière. Bref, une offensive parfaite ! L’Hydra R2 est la première variété de l’histoire à avoir atteint un rendement de plus de 5000 kg/ha (+ de 2 t/acre) dans les essais 2500 UTM du RGCQ, et ce, sur trois ans ! On ne parle plus d’une simple victoire, mais du début d’une nouvelle ère de rendement accru pour les régions qui, il n’y a pas si longtemps, étaient limites pour le soya. Doté d’une génétique entièrement mise au point par La Coop, l’Hydra R2 possède toutes les caractéristiques pour devenir une légende et le fondateur d’une longue dynastie de champions. Le Katonda R2 et l’Ajok R2 sont des champions que certains ont déjà pu voir à l’œuvre. Ces deux compagnons continuent leur ascension vers les plus hautes performances agronomiques. Davantage équipiers

que concurrents, ils se lancent à l’attaque des sommets de rendements avec des approches différentes et complémentaires : le Katonda R2 avec une tenue solide et une architecture très efficace; l’Ajok R2 avec une plus grande stature et une santé hors pair. Le Mylitta R2 est une des plus récentes additions au cercle des champions ELITE. Ces deux dernières années, le soya Mylitta R2 s’est installé au sommet des essais du RGCQ grâce à des rendements supérieurs : première position pour les espacements standards (36 cm ou 15 po) et deuxième position au final des essais RGCQ 2800R. Le Mylitta R2 a l’allure d’un champion qui vient d’ailleurs. Sélectionné au Québec, il ressemble aux soyas que l’on peut voir dans le Midwest américain : port très buissonnant, taille impressionnante et potentiel de rendement tout aussi remarquable. La saison 2017 verra aussi l’arrivée d’une escouade complète de recrues. Les quatre qui s’ajoutent à la gamme ELITE seront dotés de la nouvelle technologie de désherbage Xtend, de Monsanto. Champions de l’avenir, les recrues sauront vous impressionner par leur système de désherbage à l’efficacité sans précédent et par des potentiels de rendement qui mettront la pression sur les champions de l’heure.

L’auteur Jérôme Auclair, Ph. D. Sélectionneur en productions végétales La Coop fédérée jerome.auclair@lacoop.coop

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TEXTE DE VALÉRIE CHABOT, M. SC., AGRONOME

Les hybrides Genuity VT Double PROMD possèdent les caractères génétiques Roundup Ready ainsi que la protection contre la pyrale du maïs, le ver de l’épi et la légionnaire d’automne.

1

Les hybrides Genuity SmartStaxMD possèdent les caractères génétiques Roundup Ready et LibertyLink ainsi que la protection contre la pyrale du maïs, la chrysomèle des racines du maïs, le ver de l’épi, la légionnaire d’automne, le ver-gris occidental du haricot et le ver-gris noir.

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Le E48A25 (2250 UTM) est la version conventionnelle (non OGM) de E48A27 R et de E48A29 R, déjà bien connus pour leur stabilité et leur flexibilité. Utilisé tant pour le grain que pour l’ensilage, il est offert avec ou sans traitement de semences. Le E53G52 R (2550 UTM) est un hybride stable avec un rendement exceptionnel. Il est à adopter absolument. Il possède une courbe de séchage rapide, un poids spécifique élevé et une bonne qualité de grain. Il présente une très bonne tenue de tiges et de racines et une excellente vigueur au printemps. Tout cela fait de lui un compagnon de choix pour le E53B22 R. Cet hybride est offert en version Genuity VT Double Pro1.

Le E55G55 (2600 UTM) s’ajoute à la gamme des hybrides conventionnels de haut rendement déjà sur le marché comme le E61C35 (2725 UTM) et le E71T15 (2975 UTM), tous offerts avec ou sans traitement de semences. Il montre une excellente vigueur printanière et un potentiel de rendement très élevé, même dans les conditions difficiles. Cet hybride possède une courbe de séchage rapide et conserve une belle verdeur à l’automne. Le poids spécifique est élevé et la qualité du grain s’avère très bonne. De plus, la hauteur du plant le rend très intéressant pour l’ensilage. Le E63G62 R (2750 UTM) démontre un profil agronomique solide : bonne vigueur

PHOTOS : LA COOP FÉDÉRÉE

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printanière, poids spécifique élevé et bonne tenue. Cet hybride offre un très haut potentiel de rendement et performe bien en conditions de stress. Il est arrivé premier dans les parcelles de sa zone l’an dernier. Le E63G62 R a une très belle verdeur à l’automne et représente un excellent choix tant pour le grain que pour l’ensilage. Il est offert en version Genuity VT Double Pro. Le E65G82 R (2850 UTM) est doté d’un potentiel de rendement exceptionnel avec une bonne tenue. Cet hybride répond très bien aux conditions de régie intensive et fait bonne figure particulièrement dans les sols à haut potentiel. Il vient en version Genuity VT Double Pro. Le E69G92 R (2950 UTM) est un hybride coup de cœur à haut rendement, qui se démarque par sa bonne tolérance aux stress. Il s’adapte bien à tous les types de sols et performe dans tous les environnements de croissance. Il offre une excellente tenue et un très bon poids spécifique. Compagnon idéal de E71Z19 R et de E70G30 LR, il est offert en version Genuity VT Double Pro. Le E70G30 LR (3000 UTM) est un hybride qui était offert en quantité limitée en 2016 et qui le sera plus largement en 2017. Il présente un rendement exceptionnel, spécialement dans les environnements à haut potentiel. En 2015, il a obtenu un indice de rendement de 110 % de la moyenne des sites tardifs du RGCQ et de 108 % de la

moyenne des sites officiels des zones de 2900 à 3100 UTM en Ontario. Cet hybride de haute stature conserve une très belle apparence à l’automne, en plus de montrer une bonne tolérance aux maladies et d’avoir une tige solide. Sa vigueur printanière est particulièrement élevée. Il est offert en Genuity SmartStax2. Le Logan HD-R (2700 à 3000 UTM) est un hybride conçu spécialement pour l’ensilage, doté d’une digestibilité élevée, de type feuillu-farineux et tolérant au glyphosate. Il démontre une excellente vigueur printanière et une floraison tardive. Il a été sélectionné en particulier pour la hauteur de ses plants et le nombre de feuilles situées au-dessus de l’épi, celles qui fournissent la meilleure digestibilité de la NDF comparativement aux feuilles situées en dessous de l’épi. De plus, une partie des grains sont de type farineux, ce qui contribue à une meilleure digestibilité de l’amidon. Cet hybride a une courbe de séchage très longue, ce qui permet d’allonger la période idéale de récolte avant que le maïs ne devienne trop sec. Les épis sont flexibles et on recommande un taux de semis de 28 000 à 32 000 grains à l’acre afin de profiter de ses avantages alimentaires. N’hésitez pas à consulter votre expertconseil La Coop pour obtenir de plus amples renseignements ainsi que des résultats de parcelles.

L’auteure Valérie Chabot, M. Sc., agronome Chercheuse en maïs La Coop fédérée valerie.chabot@lacoop.coop

Avis aux producteurs sur l’utilisation responsable des caractères

PHOTOS : LA COOP FÉDÉRÉE

Monsanto Company est membre du groupe Excellence Through StewardshipMD (ETS). Les produits de Monsanto sont commercialisés conformément aux normes de mise en marché responsable de l’ETS et à la politique de Monsanto pour la commercialisation des produits végétaux issus de la biotechnologie dans les cultures de base. L’importation de ces produits a été approuvée dans les principaux marchés d’exportation dotés de systèmes de réglementation compétents. Toute récolte ou matière obtenue à partir de ces produits ne peut être exportée, utilisée, transformée ou vendue que dans les pays où toutes les approbations réglementaires nécessaires ont été accordées. Il est illégal, en vertu des lois nationales et internationales, d’exporter des produits contenant des caractères issus de la biotechnologie dans un pays où l’importation de telles marchandises n’est pas permise. Les producteurs devraient communiquer avec leur négociant en grains ou acheteur de produit pour confirmer la politique de ces derniers relativement à l’achat de ces produits. Excellence Through StewardshipMD est une marque déposée de Excellence Through Stewardship. VEUILLEZ TOUJOURS LIRE ET SUIVRE LES DIRECTIVES DES ÉTIQUETTES DES PESTICIDES. La technologie Roundup ReadyMD comporte des gènes qui procurent une tolérance au glyphosate, un ingrédient actif des herbicides pour usage agricole de marque RoundupMD. Les variétés de soya Roundup Ready 2 XtendMC possèdent des gènes qui procurent une tolérance au glyphosate et au dicamba. Les herbicides pour usage agricole qui contiennent du glyphosate détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le glyphosate et ceux qui contiennent du dicamba détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le dicamba. Contactez votre détaillant Monsanto ou appelez le support technique de Monsanto au 1-800-667-4944 pour connaître les programmes de désherbage recommandés avec le système de production Roundup Ready MD Xtend. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le canola contient les matières actives difénoconazole, métalaxyl (isomères M et S), fludioxonil et thiaméthoxam. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le canola plus VibranceMD est une combinaison de deux produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives difénoconazole, métalaxyl (isomères M et S), fludioxonil, thiaméthoxam et sedaxane. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine, ipconazole et clothianidine. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine et ipconazole. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le maïs avec PonchoMD/VoTivoMC (fongicides, insecticide et nématicide) est une combinaison de cinq produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine, ipconazole, clothianidine et la souche Bacillus firmus I-1582. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le soya (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine, métalaxyl et imidaclopride. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le soya (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine et métalaxyl. AcceleronMD, Cell-TechMC, DEKALB et le logoMD, DEKALBMD, Genuity et le logoMD, Genuity MD, JumpStartMD, OptimizeMD, Refuge Intégral MD, Roundup Ready 2 Technologie et le logoMC, Roundup Ready 2 XtendMC, Roundup Ready 2 RendementMC, Roundup Ready MD, Roundup TransorbMD, Roundup WeatherMAX MD, RoundupMD, SmartStax MD, TagTeamMD, TransorbMD, VaporGripMD, VT Double PROMD, VT Triple PROMD et XtendiMax MD sont des marques de commerce de Monsanto Technology LLC. Utilisation sous licence. FortenzaMD et VibranceMD sont des marques déposées d’une société du groupe Syngenta. LibertyLink MD et le logo de la goutte d’eau sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. Herculex MD est une marque déposée de Dow AgroSciences LLC. Utilisation sous licence. PonchoMD/VotivoMC sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. ©2016 Monsanto Canada Inc.

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Chez les

Van Winden

la laitue est

techno

TEXTE ET PHOTOS DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME, ET GUYLAINE GAGNON

UN ROBOT SARCLEUR SILLONNE LES TERRES DES PRODUCTIONS HORTICOLES VAN WINDEN. DUR POUR LES MAUVAISES HERBES, DOUX POUR LES CULTURES. La haute technologie s’est infiltrée dans toutes les sphères d’activité de cette entreprise maraîchère : informatisation, traçabilité, mise au point de semences, irrigation de précision et, tout récemment, robotisation.

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Plus de 85 % du sarclage des laitues qu’elle cultive – et qui trouvent preneur, en bonne partie, dans les chaînes de restauration rapide du sud de la frontière – se fait à l’aide d’un robot.

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AFFAIRES AGRICOLES | 2

Branché sur la prise de force d’un tracteur, cet appareil, doté d’un logiciel, d’une caméra HD et d’un système d’éclairage DEL, peut faire la distinction entre une laitue et une mauvaise herbe. Il reconnaît leur forme, leur couleur et leur emplacement. Lorsqu’il détecte une adventice, il active ses couteaux pour la sectionner au ras du sol, laissant les laitues indemnes. « Mais attention ! » prévient Denys Van Winden, propriétaire de l’entreprise de Sherrington, au sud de Montréal. « Avec la robotisation, on ne rentre pas une machine dans les rangs de salades pour la regarder travailler les deux bras croisés. » Le producteur a revu toutes ses façons de faire, et ce, depuis le semis. Comme dans une étable où l’on installe un robot de traite, plus rien n’est pensé comme avant.

DANS LA PÉPINIÈRE Denys a délaissé la production en multicellules (la racine des plants s’abîme lorsqu’on les retire pour les mettre en terre) au profit des transplants en mottes cubiques. La motte cubique, faite de tourbe et de terre noire compressée, soutient le plant et lui donne de la vigueur. « En pépinière, les conditions de culture – eau, température, éléments nutritifs – sont idéales », assure le maraîcher.

Après 15 jours, la laitue en mottes est prête à aller au champ. Le lit de semences aura été préalablement débarrassé des micro-mauvaises herbes à l’aide d’un brûleur à gaz ou de gramoxone; c’est ce qu’on appelle le faux semis. Lorsque le plant de laitue est mis en terre, il y est roi et maître. Les laitues sont récoltées 35 jours plus tard. « Nous avons sensibilisé nos planteurs à l’importance de semer les plants exactement au bon endroit, de façon à faciliter le travail du robot et la récolte », indique Denys. La variabilité est maintenant chose du passé, ou presque. Résultat : les rendements à l’hectare ont augmenté. Dix jours après la plantation, le robot effectue deux passages pour éliminer les repousses de mauvaises herbes. Des ouvriers enlèveront ensuite manuellement, en un seul passage, les quelques mauvaises herbes restantes. « Avant le robot, ils devaient passer trois ou quatre fois », précise Denys.

1. Le robot est branché sur un réseau wifi. Des Pays-Bas, le fabricant peut accéder à l’ordinateur de bord pour effectuer des réglages. Prochaine étape ? Sans doute une caméra intégrée, qui permettra de suivre en direct son fonctionnement. 2. Denys et son fils Marc, en compagnie d’employés et du robot.

Voir la vidéo du robot Steketee à l’œuvre : www.youtube.com/ watch?v=dR9BDyTv-tc

DES ÉCONOMIES Si le maraîcher de Sherrington s’est doté d’un robot, c’est d’abord pour réduire sa masse salariale, qui gonflait d’année en année. « Il y a 25 ans, un ouvrier coûtait 7 $ l’heure, dit-il. Aujourd’hui, c’est 15 $. Quarante travailleurs qui désherbent, c’est 600  $ l’heure. C’est dur sur les revenus. » COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2016

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UN GROUPE TECHNO

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3 1. La motte cubique donne de la vigueur au plant et facilite le semis. 2. Le robot sarcleur couvre huit rangs à la fois, à raison de 1,5 mi/h. La laitue pommée est semée à 25 000 plants à l’acre, la romaine à 30 000 plants. 3. Les conditions de culture en pépinière sont idéales. Eau, température, éléments nutritifs, tout est contrôlé.

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Calculs à l’appui, le robot a fait chuter ses coûts de désherbage manuel de 30 %. C’est au salon Agritechnica, en Allemagne, que Denys Van Winden en a découvert l’existence. L’appareil lui a coûté 250 000 euros (quelque 375 000 $ CA). Acheté en 2014, il a fait l’objet de plusieurs mises au point par le fabricant néerlandais Steketee : poids, nombre de rangs, largeur des pneus, hauteur des couteaux, etc. Denys ne cache pas que la première année d’essai a été difficile. L’an passé, son appareil a même été rapatrié aux PaysBas pour subir d’autres retouches. Outre quelques réglages inévitables lorsqu’il est en fonction, le robot est maintenant bien adapté

Les Productions horticoles Van Winden (200 ha) font partie de Vegpro International, qui compte trois autres entreprises : Delfland (500 ha), les Fermes Hotte et Van Winden (300 ha) et les Maraîchers J.P.L. Guérin & Fils (400 ha). Ensemble, elles possèdent Vert Nature (2000 ha, dont 400 en Floride) et Salade Etcetera ! (usines d’emballage au Québec et en Floride). Une CUMA a été formée pour introduire de nouveaux équipements dans les fermes du groupe. On a acquis deux autres robots sarcleurs. Outre le Steketee, un robot Kilt (marque anglaise) est utilisé aux Fermes Hotte et Van Winden. Chez Delfland, on a opté pour le fabricant américain Robocrop. « Ça nous permet de comparer les performances de chacun », explique Denys. La robotisation poursuivrat-elle sa progression dans l’entreprise ? « Elle est bien implantée dans nos usines de transformation et d’emballage, dit-il. Pour les semis et la récolte, c’est inévitable. » Le dépistage par drone changera aussi les façons de faire, croit le producteur. « Avec des outils technologiques, je peux déléguer des décisions à des employés, ce qui me permet de me concentrer sur le développement de l’entreprise. » Au-delà de la technologie, l’acceptabilité des consommateurs est au cœur des préoccupations du maraîcher. « Il faut leur démontrer nos bonnes pratiques, notre savoir, notre passion et la qualité de nos produits », conclut-il.

au sarclage des laitues. Le producteur compte recouvrer son investissement en six ans. Le robot sarcleur vient aussi donner un nouveau tournant à l’entreprise, en lui faisant faire un pas de plus dans l’agriculture dite intelligente et raisonnée. Il lui permet de faire un usage rationnel des produits de protection des cultures. Le dépistage est au cœur de la stratégie d’intervention de Denys et de son fils Marc, gestionnaire principal de la ferme. Ils travaillent depuis de nombreuses années avec le club d’encadrement technique Prisme. Un dépisteur (employé de la ferme) parcourt les champs et note toute présence

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PHOTO : PRODUCTIONS HORTICOLES VAN WINDEN

d’insectes et de maladies. Ses données permettent à Prisme de suggérer ou non un traitement. La Coop Uniforce est également à leurs côtés, avec l’expertise de l’agronome Jarek Holoszkiewicz. De plus, l’entreprise fait partie d’un pôle d’excellence en lutte intégrée qui rassemble à une même table des producteurs, des sociétés commerciales (semences, engrais, pesticides, machinerie) et des intervenants du monde municipal. On y discute des défis techniques de la lutte intégrée et de nouvelles technologies. « Notre objectif, c’est d’être plus verts, plus rentables et de produire de la façon la plus efficace possible, dit Denys. On fait aussi des essais pour produire bio et favoriser la conservation des terres noires à l’aide de cultures de substitution qui redonnent de la fibre au sol et le décompacte. »

Cette agriculture technologique et soucieuse de son empreinte écologique devrait un jour séduire quelques-uns des 14 petits-enfants de Denys, âgés de 4 à 17 ans. « Il y aura de la place pour eux, assure-t-il. Ressources humaines, ingénierie, informatique, environnement, gestion : le travail ne manquera pas. » D’autant plus que l’avenir dans les légumes s’annonce radieux. Les consommateurs veulent manger sain. De nouvelles variétés gagnent en popularité : chou frisé (kale), chou-rave, etc. Les émissions de cuisine abondent. Denys a participé à six émissions avec Ricardo Larrivée, ainsi que tout récemment à celle qu’anime Francis Reddy, On n’est pas sorti de l’auberge, sur les ondes de Radio-Canada, pour faire la promotion de l’ail, des carottes, des betteraves, des laitues…

1 2 3 1. La famille de Denys Van Winden : 14 petits-enfants, 14 produits cultivés à la ferme. 2. Le robot fait la distinction entre une laitue et une mauvaise herbe. Il reconnaît leur forme, leur couleur et leur emplacement. Lorsqu’il détecte une adventice, il active ses couteaux pour la sectionner au ras du sol, laissant les laitues indemnes.

PHOTOS : EXPOSIMAGE

3. La philosophie de Denys et Marc Van Winden est simple : vivre pour ton sol, pour que ton sol te fasse vivre. Le retrait de la mer de Champlain a laissé des marais (à l’origine du nom « maraîcher ») composés entre autres de bois pétrifié et de matière organique, qui, après plus de 1000 ans, ont constitué les terres noires.

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PROPOS RECUEILLIS PAR PATRICK DUPUIS, AGRONOME

LE CENTRE D’INTERPRÉTATION DE LA CANNEBERGE, SITUÉ À SAINT-LOUISDE-BLANDFORD, EN PLEIN CŒUR DU BASSIN DE PRODUCTION DE CE PETIT FRUIT ROUGE ACIDULÉ, MISE SUR L’ÉDUCATION ET LE PLAISIR POUR EN FAIRE CONNAÎTRE LES VERTUS ET LES FAÇONS DE LE CULTIVER. ENTRETIEN AVEC ISABELLE LE DUC, RESPONSABLE ADMINISTRATIVE DE CE CENTRE. LA CANNEBERGE EN CHIFFRES QUAND LE CENTRE D’INTERPRÉTATION A-T-IL COMMENCÉ SES ACTIVITÉS ÉDUCATIVES ? Cela fait 20 ans que nous sommes ouverts au public de la fin septembre à la mi-octobre, soit pendant trois semaines, lorsque la récolte des canneberges bat son plein. C’est l’évènement Canneberge en fête.

PHOTOS : EXPOSIMAGE

QUELLES ACTIVITÉS PROPOSEZ-VOUS ? Le Centre a conçu une foule d’éléments d’information, qui expliquent notamment aux visiteurs l’histoire de la canneberge et ses méthodes culturales. L’apprentissage se fait aussi à l’aide de jeux et d’une salle de découvertes interactives. Une belle boutique propose en plus une centaine de produits très diversifiés – dont des produits bios – fabriqués par des transformateurs d’ici : canneberges fraîches et séchées, jus, confitures, vinaigrettes, terrines, savons, chandelles, etc. On offre également des dégustations, qui sont très appréciées. Un service de restauration est aussi disponible. L’accès au Centre est gratuit, seules les visites guidées sont payantes.

QUELS TYPES DE VISITES PROPOSEZ-VOUS ? C’est le deuxième volet de notre offre éducative. Un guide accompagne un groupe de visiteurs chez un producteur de canneberges de la région. La visite de la cannebergière dure environ une heure trente et se fait à bord d’une charrette tirée par un tracteur. Durant le parcours, le guide relate l’histoire de la culture du fruit et de la région de SaintLouis-de-Blandford, qui est particulièrement propice à cette culture, en raison des terres sablonneuses et acides qu’on y trouve. Il explique comment on cultive la canneberge, depuis la préparation du sol jusqu’à la récolte – qui est très spectaculaire – en passant par la gestion de l’eau. On y traite aussi de la mise en marché.

n Superficie consacrée à la production de canneberges : 4000 ha n Nombre de cannebergières : 82 (40 en 2005) n Principale région productrice : Centre-du-Québec (65 cannebergières) n Volume récolté annuellement : 95,6 millions de kilos (Source : Association des producteurs de canneberges du Québec, données de 2015)

COMBIEN DE VISITEURS ACCUEILLEZ-VOUS ? L’an passé, pendant les trois semaines où nous étions ouverts, 5400 personnes ont participé aux visites de cannebergières. Il y a des fidèles qui reviennent chaque année et emmènent des amis et des membres de leur famille. COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2016

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LE CENTRE EXISTE DEPUIS 20 ANS. ÉTAIT-CE ALORS LE DÉBUT DE L’ESSOR DE LA CULTURE DE CE FRUIT ? Oui. Le Centre a vu le jour avec l’engouement pour la canneberge. Des études avaient démontré les nombreux bienfaits de ce fruit pour la santé. La demande des consommateurs a alors monté en flèche, et plusieurs producteurs en ont commencé la culture pour y répondre.

EN QUELLE ANNÉE A-T-ON COMMENCÉ LA CULTURE DE LA CANNEBERGE AU QUÉBEC ?

POUR EN SAVOIR PLUS : n Centre d’interprétation de la canneberge canneberge.qc.ca n A ssociation des producteurs de canneberges du Québec notrecanneberge.com

La première cannebergière a été mise sur pied en 1939. Aujourd’hui, on compte plus de 80 producteurs. Le Québec est le troisième producteur au monde, après le Wisconsin et le Massachusetts. La production augmente chaque année.

FAIRE CONNAÎTRE LA CANNEBERGE, C’EST EN PROMOUVOIR LA CONSOMMATION. Absolument. Le Centre est ouvert pendant les récoltes, mais nous travaillons à l’année

pour préparer des projets, de la publicité et répondre aux demandes d’information. Nous sommes soutenus par plusieurs commanditaires, dont Citadelle, Fruit d’Or, Atoka, Lassonde, Ocean Spray et Nutra-Fruit.

QUELS PROJETS MIJOTEZ-VOUS POUR STIMULER LA FRÉQUENTATION DU CENTRE ? À ses débuts, le Centre recevait plus de 10 000 visiteurs chaque année. Une certaine baisse du nombre de visiteurs est normale, car la culture de la canneberge est moins inusitée qu’elle ne l’était. Cela dit, on souhaite relancer la fréquentation en rendant l’évènement encore plus festif, grâce à des activités pour attirer les familles. Nous avons une nouveauté cette année, les visites VIP en petits groupes, qui durent plus longtemps. Les visiteurs se rendent dans les cannebergières en fourgonnette, où ils peuvent circuler à pied et s’approcher des champs en culture pour apprécier encore davantage le travail des producteurs.

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GESTION : DE PETITS DÉTAILS QUI RAPPORTENT BEAUCOUP Les entreprises les plus performantes financièrement ne sont pas très différentes des autres. On remarque toutefois que leurs gestionnaires portent attention aux petits détails qui souvent changent tout. L’exemple des conditions de paiement en est un bon. Pourquoi payer son compte dans les délais standards ? Il existe souvent des programmes de paiement préautorisé qui permettent d’obtenir des remises de 1 à 2 % si vous y adhérez. Pour un délai de 30 jours, 2 % représentent l’équivalent de 24 % d’intérêt par année ! Peu d’actifs dans une ferme génèrent un tel rendement. Alors, pourquoi ne pas profiter de ces programmes ? Vous n’avez pas l’argent dans votre compte ? Sachez que les marges de crédit des institutions financières sont beaucoup plus avantageuses qu’un compte chez votre fournisseur. (Service agroéconomie et développement numérique agricole, La Coop fédérée)

NEUF HABITUDES DES PATRONS BIEN-AIMÉS Une étude américaine, réalisée en 2015 par la société Gallup, indique que l’engagement des employés envers leur entreprise découle à 70 % de la qualité des patrons. Voici neuf comportements que partagent les patrons à succès. 1. ILS COMMUNIQUENT CLAIREMENT.

Ils veulent connaître l’avis de leurs employés et s’assurent de bien comprendre leur réalité. Avec eux, vous savez toujours à quoi vous en tenir. 2. ILS FONT CONFIANCE À LEURS EMPLOYÉS.

Ils embauchent des employés intelligents, intègres, débrouillards et proactifs, et ont confiance que le travail sera fait. 3. ILS FONT PREUVE DE COHÉRENCE.

En toutes circonstances, les employés sont traités équitablement. 4. ILS COMPRENNENT LE TRAVAIL DE LEURS EMPLOYÉS.

Ils savent précisément en quoi consistent le travail de leurs employés et les défis auxquels ceux-ci doivent faire face. 5. ILS RECONNAISSENT QUE LES EMPLOYÉS ONT DROIT À L’ERREUR.

Lorsque les employés savent qu’une erreur n’est pas la fin du monde, un sentiment de confiance s’installe rapidement.

6. ILS SE CONNAISSENT EUX-MÊMES.

Ils sont conscients de leurs forces et de leurs faiblesses, et sont ainsi en mesure de réduire le stress qu’ils pourraient créer au travail. 7. I LS SE PRÉOCCUPENT DU BIENÊTRE DE LEURS EMPLOYÉS.

Ils savent que les employés ont une vie après le travail et ils s’en préoccupent. 8. ILS CROIENT EN LA NÉCESSITÉ DE SE FORMER.

Ils utilisent l’expertise acquise au fil du temps pour aider leurs employés à se développer. 9. ILS APPUIENT LEURS EMPLOYÉS.

Honnêtes et inspirant la confiance, ils offrent un travail qui a du sens et de la valeur, dans un environnement sécuritaire. (Source : Fast Company)

LE CONCEPT POKÉMON GO : POURQUOI PAS EN AGRICULTURE ? Vous faites peut-être partie des 50 millions d’utilisateurs ayant téléchargé l’application Pokémon GO depuis un mois. Cette application se différencie par la popularisation du concept de réalité augmentée (RA). Dans ce jeu, on représente, sur une carte géographique du monde réel, des personnages virtuels avec lesquels il est possible d’interagir. La RA n’est pas une technique nouvelle, mais son utilisation grand public vient changer la donne. Cet engouement est peut-être l’étincelle requise pour que les fournisseurs de logiciels investissent dans l’utilisation de la réalité augmentée. Imaginons quelques applications potentielles dans le domaine agricole. n

À

partir de l’interprétation d’images satellitaires, nous pourrions voir la production réelle de nos champs à l’horizon. Nous aurions visuellement conscience des zones de faible rendement et nous pourrions facilement nous diriger vers ces points précis.

n

Lors

d’un parcours en tracteur, nous pourrions voir en couleur la dénivellation des sols et une représentation des accumulations d’eau potentielles et du ruissellement. Nous pourrions voir en rouge, directement sur les plants, les signes de maladie, les zones problématiques et les interventions requises.

PHOTO : EXPOSIMAGE

n

n

Nous

pourrions faire apparaître sur le parebrise du tracteur les trajets à suivre, le taux d’épandage et le volume de grains récoltés, mais plus encore, superposer ces informations sur le champ même.

la production laitière, en combinant la RA avec des capteurs, nous pourrions voir apparaître, directement sur les vaches, leur température ainsi que des indicateurs de productivité, et ce, tout en marchant dans l’étable. Dans un monde ou de plus en plus de données sont accessibles, en provenance de plus en plus de sources, la RA permet de visualiser la bonne information au bon moment et, surtout, au bon endroit. Maintenant que la technologie est éprouvée et que la tendance est lancée, seriez-vous de ceux qui utiliseraient la RA pour autre chose que pour attraper de petits monstres ? (Service architecture de solutions d’affaires, La Coop fédérée)

n

Dans

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BILLET ÉCONOMIQUE

DU NOUVEAU POUR LA RENTABILITÉ DE VOS FERMES LAITIÈRES

L’ALIMENTATION À titre d’exemple, votre expert-conseil vous recommande 8 kg de concentrés pour satisfaire les besoins de vos vaches et optimiser leur production (ainsi que leur rentabilité), mais vous ne leur en donnez que 7,2 kg. Les vaches n’en mourront pas, mais vous perdez probablement de l’argent. Même constat si vous suralimentez le troupeau : il ne faut pas dépasser l’optimum économique. Faire une comparaison entre les résultats d’une alimentation calculée par votre expert-conseil et ceux de votre alimentation réelle peut grandement vous éclairer.

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PROFITER DES ESCOMPTES Toujours dans le but d’atteindre une meilleure rentabilité, l’analyse de votre comportement d’achat permet de savoir si vous profitez des différents escomptes offerts par les coopératives (escompte sur la quantité, commande hâtive, etc.). À titre d’exemple, une économie de 2 % sur une seule commande peut paraître minime. Mais cette remise, calculée sur une année entière, améliore directement le bénéfice net de l’entreprise. Faites le calcul. Nous, nous l’avons fait ! Il existe un outil permettant d’avoir un « super-expert-conseil virtuel » qui jette un œil sur vos résultats et vous propose des pistes d’amélioration. Cet expert-conseil n’ira pas voir vos vaches et ne remplacera pas votre expert-conseil de tous les jours, mais il fera des analyses de votre situation qui sont complètement irréalisables par un humain. C’est ce qu’on appelle en informatique l’analyse cognitive, dont le rôle est d’indiquer des pistes inédites. Par exemple, aux États-Unis, plusieurs centres d’oncologie l’utilisent et se voient proposer des solutions de traitement pour guérir leurs patients. Et les résultats sont probants. Comme vous pouvez le constater, le calcul vaut le travail. Ces trucs pour améliorer la rentabilité sont indispensables aujourd’hui. Toutefois, ce qui est extraordinaire, c’est qu’il existe maintenant des outils combinant plusieurs fonctions pour vous faciliter la tâche. Le Tableau mensuel laitier est un de ces outils. Grâce aux avancées technologiques, nous l’avons amélioré, tant du point de vue des fonctions que sur le plan visuel, particulièrement pour l’étalonnage (ou benchmarking, une analyse comparative de données qui vous permet de situer vos résultats par rapport à ceux d’autres entreprises comparables). Nous vous offrons maintenant LactaScan, un tableau mensuel deuxième génération, qui sera implanté progressivement dans le réseau cet automne. De plus, plusieurs fonctions sont encore à venir. N’hésitez donc pas à parler de LactaScan avec votre expert-conseil.

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Il existe un outil permettant d’avoir un “super-expertconseil virtuel” qui jette un œil sur vos résultats et vous propose des pistes d’amélioration.

JE L’AI DÉJÀ DIT et je le répète, la rentabilité en production laitière dépend d’un ensemble de petits détails. C’est pour cette raison que nous avons lancé le Tableau mensuel laitier il y a quelques années. Il permet de recueillir un tas de données au sujet de votre entreprise et de faire ressortir les éléments clés de la rentabilité. Mais avant tout, lorsqu’il est question de rentabilité, nous n’insisterons jamais trop, en tant que votre partenaire d’affaires, sur la nécessité de définir la mission de votre entreprise. Il faut se rappeler qu’une mission est un objectif de haut niveau. Par exemple, abaisser votre coût d’alimentation de 2 $/hl n’est pas une mission. Toutefois, faire en sorte que votre entreprise soit en bonne santé financière en vue de son transfert est un objectif de haut niveau, donc une mission. La particularité d’une mission, c’est qu’elle ouvre la porte à plusieurs pistes de solution. Par exemple, vous travaillez à réduire vos dépenses pour que votre entreprise soit en meilleure position financière, d’où votre objectif de dégager la meilleure marge par kilo de gras livré. Mais comme autre piste de solution, vous pourriez élaborer une stratégie pour produire tout le lait permis durant les jours additionnels – stratégie qui est aussi en harmonie avec votre mission. Il est donc important de tenir compte de votre mission dans l’analyse de vos résultats.

PHOTO : SUZANNE TURCOT

PASCAL LABRANCHE, AGRONOME, COORDONNATEUR AGROÉCONOMIE ET DÉVELOPPEMENT NUMÉRIQUE AGRICOLE, LA COOP FÉDÉRÉE PASCAL.LABRANCHE@LACOOP.COOP

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