COOPÉRATEUR | OCTOBRE 2017

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OCTOBRE 2017

Jeunes, beaux…

cooperateur.coop

VOTRE VIE, VOS AFFAIRES

et

BIO !

Haricots à l’île d’Orléans Diversifier les cultures et les revenus Web 2.0 Le virage numérique à La Coop fédérée


L’agriculture est un mode de vie, pour vous comme pour nous Rencontrez Jacques Au cours de ses 16 années au service de FAC, Jacques a aidé des centaines de producteurs canadiens à bâtir leurs rêves. À l’image de l’équipe FAC, Jacques connaît votre secteur d’activité et souhaite faire votre connaissance.

1-800-387-3232

fac.ca

Jacques DeBlois Directeur principal des relations d’affaires chez FAC


SOMMAIRE ÉDITION OCTOBRE 2017

VOTRE VIE

VOS AFFAIRES

VIE COOPÉRATIVE 5 6 8 10

AFFAIRES AGRICOLE 16 Ferme laitière Côté-Desmeules :

ENTRE NOUS Ghislain Gervais*

jeunes, beaux et… bio !

MA COOP

21 Bien mesurer l’impact économique

PAUSE PENSÉE Colette Lebel*

de l’alimentation des vaches

La formation en entrepreneuriat, un incontournable en agriculture

24 Bovins sous haute surveillance à la Ferme Anglo Acres

28 Ferme porcine Soden : l e projet de Sophie 32 Résultats technico-économiques en production porcine 34 Haricots à l’île d’Orléans :

VIE AGRICOLE 12 Transfert non familial :

quand les planètes s’alignent!

diversifier les cultures et les revenus

38 Des abreuvoirs infaillibles, même en hiver 39 Vos outils pour le maïs-ensilage 42 OrganicOcean : un peu d’océan dans votre champ ! 44 Saison des sucres : le passé n’est pas garant de l’avenir

AFFAIRES ÉCONOMIQUES 46 La Coop version 2.0, c’est pour maintenant ! 50 ZOOM VOS AFFAIRES

Site Web : www.cooperateur.coop Version virtuelle : www.cooperateur.coop/fr/magazine

* For English version, please visit our website at www.cooperateur.coop/en

BOVINS Transfert

SODEN

SURVEILLANCE

À LA FERME

ANGLO ACRES

NON FAMILIAL quand les planètes s’alignent !

16

FERME PORCINE

SOUS HAUTE

12

HARICOTS

24

LA COOP VERSION 2.0

À L’ÎLE D’ORLÉANS

C’EST POUR MAINTENANT !

LE PROJET DE SOPHIE

28

DIVERSIFIER LES REVENUS ET LES CULTURES

34

46 COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

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À VENIR DANS VOTRE MAGAZINE

Erratum

Dans l’article Le nouveau visage du lapin d’élevage, publié dans l’édition de septembre, une erreur s’est glissée dans le tableau de la page 27. Voici le tableau corrigé. Nos excuses. CYCLE D’UN LOT EN TROIS BANDES JOUR

DOSSIER

LA SITUATION LAITIÈRE EN FRANCE

CHAMBRE A

1

Mise bas no 1 des lapines

11

Insémination des lapines en lactation

35

Sevrage des lapereaux A; Transfert des lapines vers la chambre B

CHAMBRE B

Arrivée des lapines de la chambre A, à 24 jours de gestation

42

Mise bas no 2 des lapines, à 31 jours de gestation

53

Insémination des lapines, à 11 jours de lactation

63-70

77

Vente des lapereaux A; Nettoyage de la chambre Arrivée des lapines de la chambre B, à 24 jours de gestation

Sevrage des lapereaux B; Transfert des lapines vers la chambre A

ABONNEMENT : VERSION PAPIER

FERME FLOROMA

CROISSANCE ET EFFICACITÉ

Complétez le formulaire en ligne : cooperateur.coop/ abonnement-au-magazine

COÛT D’ABONNEMENT

Pour toute question ou pour un changement d’adresse, contactez-nous cooperateur@lacoop.coop 514 858-2385

(défrayé par votre coopérative)

(TAXES INCLUSES)

Membres : 11,29 $ / année Non-membres :

1 an : 30 $ 2 ans : 45 $ 3 ans : 60 $ À l’étranger – 1 an : 90 $

VOLUME 46, NO 7 | OCTOBRE 2017

Directrice et rédactrice en chef Guylaine Gagnon 514 858-2146 (ligne directe) guylaine.gagnon@lacoop.coop Rédacteur en chef adjoint Patrick Dupuis, agronome 514 858-2044 (ligne directe) patrick.dupuis@lacoop.coop Adjointe à l’édition Marie-Hélène Gaudin 514 384-6450, poste 3513 marie-helene.gaudin@lacoop.coop Révision Georges O’Shaughnessy enr. Ont collaboré à ce numéro Raymond Bernier, Ghislain Gervais, Étienne Gosselin, Colette Lebel, Jean-François Lemay, Nicolas Marquis, Jean Tanguay

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COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

Graphistes Bernard Diamant, Simon Fortin Webmestre Ricardo Silva Photographes Martine Doyon, Étienne Gosselin, Patric Nadeau, Studios Drakkar Page couverture Patric Nadeau Impression Interweb Inc. Les photos, illustrations et textes publiés dans le Coopérateur et sur son site Internet ne peuvent être réutilisés sans autorisation.

Publicité Pierre Grinsell | 450 661-8200 info@relationsmedia.ca Correspondance Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à : Coopérateur C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2 Tél. : 514 384-6450  |  Téléc. : 514 858-2025 Courriel : cooperateur@lacoop.coop Site web : www.cooperateur.coop

Poste-publications, convention n° 40628621 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec

PHOTOS : 123RF (FRANCE); ÉTIENNE GOSSELIN (FLOROMA)

Éditeur Jean-François Harel

Conception graphique Service de la création, La Coop fédérée

110349-10-17

Le Coopérateur est publié huit fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’outil d’information de la coopération agricole québécoise.


ENTRE NOUS

LA MISSION DES PRÉSIDENTS GHISLAIN GERVAIS, PRÉSIDENT DE LA COOP FÉDÉRÉE, GHISLAIN.GERVAIS@LACOOP.COOP

PHOTO : MARTINE DOYON

FINALEMENT, la saison végétale n’a pas été aussi catastrophique qu’on aurait pu le croire au cours de l’été. Nous avons profité du retard constaté dans celle-ci pour inviter le conseil d’administration de La Coop fédérée et les présidents des coopératives membres du réseau La Coop à participer à une mission de formation auprès de grandes coopératives françaises et allemandes. Cette mission, qui portait sur l’analyse de la gouvernance et des activités de la vie associative de nos collègues européens, s’inscrit dans le constat selon lequel les premiers dirigeants de nos coopératives se doivent d’être au fait de ce qui se passe dans le monde. La formation et la mise à niveau de nos premiers dirigeants, eux qui ont la responsabilité de nous guider dans le développement de nos outils d’approvisionnement et de mise en marché, ne peuvent que s’avérer rentables à moyen et long terme pour le réseau La Coop. Et ce que nous avons vu a été à la hauteur de nos attentes. On se doit d’abord de souligner l’accueil plus que chaleureux que nous ont réservé les dirigeants de chaque coopérative. La qualité des échanges que nous avons eus avec eux et la transparence dont ils ont fait preuve lors de ces rencontres témoignent non seulement de la sympathie naturelle entre les coopératives agricoles du Québec et celles d’Europe, mais également de l’intérêt de ces dernières pour ce qui se fait chez nous. Plusieurs présidents ont également souligné leur grande reconnaissance pour les échanges et les contacts avec leurs collègues du Québec tout au long du voyage. Quels sont les constats qui ont été effectués par les présidents à la suite de ce voyage ? De l’avis de tous, les enjeux et les défis à relever définis dans le cadre de la réflexion de la Vision 2020 sont partagés par l’ensemble des coopératives rencontrées. La consolidation de notre concurrence tant au niveau national qu’international, l’accroissement de la taille des exploitations de nos membres qui implique des besoins différents, la difficulté de répondre aux enjeux de la numérisation de l’agriculture dans un système à deux paliers et celle de

vous mobiliser pour participer à la gouvernance de nos organisations, toutes ces questions ont été soulevées par l’ensemble des intervenants. Dans un sens, il est rassurant de constater que notre lecture de la situation et des enjeux liés à l’évolution de nos coopératives est la même, et la grande majorité des présidents se sont sentis rassurés quant aux solutions proposées par la Vision 2020 pour y répondre. Un des dirigeants rencontrés a même souligné qu’à son avis le modèle idéal serait une commercialisation à deux paliers, mais avec un seul processus, ce qui correspond exactement à la volonté poursuivie par la mise en place de la Vision 2020. Le réseau La Coop est actuellement engagé dans un processus de consolidation sans précédent, visant à obtenir les masses critiques nécessaires pour répondre à ces enjeux. Il y a là un défi d’exécution, afin que la consolidation de nos entreprises coopératives se fasse harmonieusement et sans inconvénient pour nous. Mais la consolidation seule ne répond pas aux exigences de standardisation, de spécialisation et d’intercoopération nécessaires pour relever les défis de performances définis par les dirigeants du réseau La Coop. C’est pourquoi un fort consensus s’est dégagé entre les présidents présents pour que la mise en place des partenariats avec La Coop fédérée, prévus dans le cadre de la Vision 2020, suive de près la consolidation du réseau La Coop. Le défi de la Vision 2020 réside donc dans la capacité de nos dirigeants de mener la démarche jusqu’au bout, car une réforme inachevée pourrait conduire à un lent déclin de nos organisations. Sur ce, je vous souhaite une bonne récolte !

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UNE ÉDITION DU DÉFI VÉLO LA COOP QUI PASSERA À L’HISTOIRE !

Plus de 140 employés de La Coop fédérée, de ses divisions et de son réseau de coopératives ont roulé, les 12 et 13 août dernier, dans la région de Rimouski, à l’occasion de la quatrième édition du Défi Vélo La Coop. C’est grâce à ces nombreux participants qu’une somme record a été recueillie. C’est en présence de Gaétan Desroches, chef de la direction de La Coop fédérée, et de Marc Parent, maire de Rimouski, que Ghislain Gervais, président de La Coop fédérée, a remis une somme record de 204 600 $ à quatre organismes : l’Association du cancer de l’est du Québec, Centraide Bas-Saint-Laurent, la Ressource d’aide aux personnes handicapées du Bas-Saint-Laurent–Gaspésie–Îles-de-laMadeleine et Au cœur des familles agricoles de la Montérégie. Le président a tenu à remercier tous les partenaires ayant commandité l’évènement, dont Agropur coopérative et le Mouvement Desjardins, qui ont contribué à hauteur de 10 000 $ chacun. Il faut également mentionner que les coopératives Purdel et Saint-Fabien, qui ont organisé cet évènement, y ont injecté plus de 20 000 $ pour en assurer le succès localement (commandites, dons, campagne de financement et dépenses pour les participants). « Fort du succès que le Défi Vélo La Coop a remporté cette année, je peux déjà annoncer que nous en aurons une cinquième édition en 2018, a dit le chef de la direction de La Coop fédérée. Il se tiendra en Montérégie. »

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ANDRÉA RENAUD ÉLUE PRÉSIDENTE DE L’ASSOCIATION DES ÉDUCATEURS COOPÉRATIFS

Du 17 au 21 juillet dernier se tenait à Denver, au Colorado, le congrès annuel de l’Association des éducateurs coopératifs (ACE), sous le thème Transmettre la passion des principes coopératifs. L’évènement a rassemblé quelque 80 participants venant des États-Unis, du Canada et de Porto Rico, dont des professionnels et des chercheurs, mais aussi une grande proportion d’étudiants intéressés par le fait coopératif. Des conférences, des discussions en groupe et des visites de coopératives ont permis à tous ces gens de se ressourcer, tout en découvrant les initiatives entrepreneuriales et collectives de la ville de Denver, qui connaît depuis quelques années une croissance remarquable. L’Association a également tenu son assemblée générale et, par la suite, le conseil d’administration a élu ses dirigeants. La présidence du conseil a été confiée à Andréa Renaud, conseillère aux affaires coopératives à La Coop fédérée. Rappelons que La Coop fédérée commandite depuis plusieurs années le congrès de l’Association et que Colette Lebel, directrice des affaires coopératives, a déjà elle aussi assumé la présidence du conseil. Le conseil d’administration de l’ACE vient donc reconnaître, par l’élection d’Andréa Renaud, le partenariat de longue date et l’expertise en matière d’éducation coopérative que La Coop fédérée a toujours su offrir à l’Association. (Source : Affaires coopératives)


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VOYAGE AU PAYS DU BŒUF

Plus de 50 producteurs ont participé au voyage d’études en production bovine, qui a eu lieu du 18 au 23 juillet 2017 dans la région de Lethbridge, à un peu plus de 200 km au sud de Calgary, en Alberta. Organisé par Merck Santé Animale pour les propriétaires et exploitants de parcs d’engraissement québécois, ce voyage avait pour objectifs, entre autres, de voir les améliorations d’infrastructures apportées au cours des dernières années et de parler des différentes stratégies d’opération et de mise en marché en période de grande volatilité des prix. Au menu des visites bien réparties tout au long du séjour : une installation récente permettant de « floconner » les grains, plusieurs nouveaux bâtiments destinés à la manipulation des animaux, des rénovations d’enclos, des systèmes GrowSafe servant à mesurer en temps réel les consommations individuelles des bouvillons, et certains équipements et logiciels destinés à augmenter la précision de l’alimentation. Tout ça dans cette partie de l’Alberta où les grandes cultures ne semblent possibles qu’avec l’aide des fameux pivots d’irrigation. Au terme du périple, les participants ont pu constater que les vraies améliorations résident souvent dans les détails et dans la qualité d’exécution, et non pas simplement dans les équipements et infrastructures.

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UNE CAMPAGNE TÉLÉ QUI MET DE L’AVANT LES PRODUCTEURS DU RÉSEAU

Depuis le 4 septembre, La Coop fédérée a commencé une campagne télévisuelle intitulée On récolte ce qu’on aime. Ce sont des capsules, que vous pouvez voir aux heures de grande écoute sur cinq chaînes télévisuelles québécoises (TVA, Radio-Canada, RDI, LCN et Télé-Québec), qui mettent de l’avant l’expertise et le dévouement des producteurs agricoles du réseau de La Coop fédérée. L’objectif de cette campagne est de montrer que derrière chaque producteur se cache la même motivation, soit celle d’offrir un produit de très grande qualité aux consommateurs. Vous pouvez visionner les capsules déjà présentées à web.lacoop.coop/ on-recolte-ce-quon-aime.

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OLYMEL INVESTIT 8,1 MILLIONS $ À TROIS-RIVIÈRES

Ce nouvel investissement permettra de doubler la superficie de l’usine La Fernandière, la faisant passer de 2200 m2 (24 000 pi2) à plus de 4200 m2. Elle disposera ainsi de plus d’espace pour les activités de production et l’entreposage. La Fernandière produit et commercialise les saucisses de la marque du même nom, en plus de produire des saucisses fraîches et à déjeuner pour les marques Olymel et Lafleur ainsi que pour des marques privées. L’usine reprendra également la fabrication de pains de viande, un produit qu’elle avait cessé d’offrir, mais qu’on continue de demander. La réalisation de ce projet permettra de consolider plus de 200 emplois, tout en faisant passer la capacité de production annuelle de l’usine de 14 millions de kilos à près de 20 millions. Olymel a acquis l’usine de La Fernandière en juin 2016. Depuis un an, le nombre d’employés est passé de 80 à plus de 200 et les investissements réalisés dans l’entreprise totalisent plus de 10 millions $.

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PAUSE-PENSÉE

LA CHAÎNE HUMAINE

LE 8 JUILLET dernier, tous les membres d’une

En nous rendant plus intelligents, l’acte de coopérer a contribué à la pérennité de notre espèce.

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famille se sont retrouvés emportés loin de la plage floridienne où ils se prélassaient, en tentant d’arracher deux des leurs aux fortes vagues qui les entraînaient vers le large. Spontanément, quelque 80 baigneurs ont décidé de se tenir par la main pour former une longue chaîne humaine jusqu’à eux, afin de les ramener sur la rive sans risquer d’être emportés à leur tour. Cette belle histoire semblait faire écho à la Journée internationale des coopératives, qui avait été célébrée la semaine précédente, sous le thème de l’inclusion. On ne laisse personne de côté, enjoignait-on dans le message principal. Grand bien nous fasse ! Nous vivons dans un monde complexe, de moins en moins prévisible; mieux vaut rester fidèle à son instinct grégaire et appartenir à un groupe, s’entraider, bâtir des solidarités. L’homme est un animal social et, par nature, la coopération fait partie de ses ressources comportementales. D’ailleurs, une étude sérieuse, publiée en 2010 par des chercheurs de l’Université d’Oxford, est venue établir un lien direct entre le développement du cer veau et l’aptitude à coopérer. À partir de l’analyse du cerveau de 500 espèces de mammifères (fossiles et actuelles), les chercheurs ont démontré que le cer veau des animaux sociaux s’est développé davantage que celui des espèces solitaires, ce qui confirme que la coopération, sous quelque forme que ce soit, sollicite plus de ressources cérébrales qu’une existence vécue en solo. Bien sûr. On s’en doutait : la coopération est extrêmement efficace, mais elle présente de nombreux défis. Comment travailler ensemble sans se faire exploiter ? Comment obtenir sa juste part du fruit de l’effort collectif ? Comment conserver l’esprit de groupe malgré les différences ? Pour résoudre ces défis, les animaux sociaux ont dû développer de grandes compétences cognitives, ce qui a sollicité davantage leur cerveau. C’est ainsi que, au fil des générations, les animaux sociaux ont pu se doter d’un

cerveau plus affiné et mieux équipé pour assurer la survie de leur espèce. Voilà donc, dans une perspective évolutive, le fondement scientifique de l’avantage coopératif : en nous rendant plus intelligents, l’acte de coopérer a contribué à la pérennité de notre espèce. Et pourtant… Pourtant, il y a encore des gens qui pensent n’avoir besoin de personne. Ils font cavalier seul et s’en vantent, comme s’il s’agissait là de la meilleure preuve de leur intelligence. Ils ont pour modèle le self-made man, ce battant qui, dit-on, a construit sa propre route, gravi tous les échelons et brillé d’un succès qu’il ne doit qu’à lui seul. Ah oui ? Qu’à lui seul ? Pfff… Avec la génération montante, nous sommes manifestement ailleurs. Nous sommes à l’ère du collaboratif, du collectif, du coopératif. Nous savons bien, désormais, que nous sommes tous connectés et que nul n’est vraiment autonome ni autosuffisant. Pour reprendre les mots d’Isabelle Taubes, journaliste française, il semble dorénavant que « le moi tout gonflé de lui-même s’effondre ». Le philosophe slovène Slavoj Zizek, de son côté, note une nouvelle façon de s’inscrire dans son environnement : « non plus comme un travailleur héroïque qui exprime son potentiel créatif en exploitant ses ressources inépuisables, mais comme un modeste agent qui collabore avec ce qui l’entoure ». Et puis il y a l’économiste nobélisé Joseph E. Stiglitz, qui pourfend, depuis quelque temps déjà, l’individualisme exacerbé qui met à mal nos sociétés. « Il faut retrouver des projets collectifs de long terme. L’occasion est là. Le danger est de ne pas la saisir. » On n’y échappe pas : les autres sont, pour chacun de nous, un besoin essentiel. Nous sommes des animaux sociaux, disais-je. Nous ne sommes qu’une espèce parmi d’autres, toutes liées dans cette aventure terrestre. Forts de cette prise de conscience, il nous faut comprendre la coopération comme une stratégie adaptative de haut niveau. Soyons créatifs. Il y a mille et une façons de coopérer. Il suffit d’un peu de bonne volonté.

PHOTO : MARTINE DOYON

COLETTE LEBEL, AGRONOME ET DIRECTRICE DES AFFAIRES COOPÉRATIVES, LA COOP FÉDÉRÉE COLETTE.LEBEL@LACOOP.COOP


Nous avons discuté «« « Nous Nous avons avons discuté discuté « Nous avons discuté avant pour que tout se avant avant pour pour que que tout tout se se avant pour que tout se passe bien après. » passe passe bien bien après. après. » passe bien après. »»

Que ce soit pour vous ou pour un parent proche, se préparer à la mort n’a rien de facile. Que ce soit soit pour pour vous vous ouou pour pour unun parent parent proche, se toutes se préparer préparer laà mort la mort n’a rien rien dede facile. facile. C’eQue stce pourquoi nous vous accompagnons à proche, travers les àétapes dun’a deuil, en commençant par Que ce soit pour vous ou accompagnons pour un parentàproche, se toutes préparer àétapes la mort n’a rien decommençant facile. C’ e C’ st e pourquoi st pourquoi nous nous vous vous accompagnons travers à travers toutes les les étapes du du deuil, deuil, en en commençant parpar le dépôt de vos volontés funéraires, les documents de planification et les arrangements funéraires C’edépôt pourquoi nous vous accompagnons à traversde toutes les étapesetdu deuil, en commençant par le lestdépôt dede vos vos volontés volontés funéraires, funéraires, lesles documents documents de planification planification et lesles arrangements arrangements funéraires funéraires préalables. Parlons-en maintenant ensemble. le dépôt de vos volontés funéraires, les documents de planification et les arrangements funéraires préalables. préalables. Parlons-en Parlons-en maintenant maintenant ensemble. ensemble. préalables. Parlons-en maintenant ensemble.

P R É S E N T P PR RÉ ÉS SE EN NT T À P CR HÉ A SQ E U N E T À À C CH HA AQ QU UE E I N S T A N T À C H A Q U E I NI NS ST A T AN NT T I N S TA N T


| VIE COOPÉRATIVE

D’experts essentiellement axés sur la technique, les producteurs sont devenus de réels entrepreneurs. Pour qu’ils demeurent au sommet de leur art, leurs compétences doivent être constamment mises à jour. Spécialement conçue pour eux, la Plateforme de formation en entrepreneuriat agricole, mise sur pied par la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval, répond à ce besoin. Lancée en 2015 et reconduite cette année, la formaLe coût est de 7000 $, soit 700 $ par jour de formation; tion est centrée sur le développement individuel des cela comprend le matériel pédagogique, le coaching individualisé et quelques repas. producteurs, afin de les aider à devenir de meilleurs Soulignons que La Coop fédérée, par l’entremise du entrepreneurs et des leaders de leur industrie. Ils apprennent notamment à améliorer le positionnement Fonds coopératif d’aide à la relève agricole, offre une aide stratégique de leur entreprise, à expérimenter leur créafinancière de 3500 $. Renseignez-vous! Pour vous inscrire tivité et à cultiver leurs relations d’affaires. à la formation : www.lacoop.coop/fcara Cette formation, basée sur l’échange d’informations et d’expériences, favorise la camaraderie, avec en trame de fond l’écoute et le respect. En outre, on incite les producteurs à mettre l’accent sur leurs talents plutôt qu’à corriger leurs faiblesses. Tout a été pensé de manière concrète pour qu’ils puissent passer à l’action, et ce, en sortant des sentiers battus. D’une durée de 10 jours, la formation s’échelonne sur cinq mois (soit La formation en entrepreneuriat agricole cinq blocs de 2 jours par mois). Elle est conçue pour les propriétaires s’adresse principalement à la relève, d'entreprise agricole qui souhaitent mais surtout à ceux qui veulent développer des connaissances développer leurs compétences entreen environnement d’affaires. preneuriales. Les candidats doivent avoir un minimum de cinq années • Améliorez le positionnement stratégique d’expérience comme propriétaire ou de votre entreprise; copropriétaire d’une entreprise agri• Expérimentez votre créativité; cole. Aucune formation particulière • Apprenez à mieux saisir les opportunités; n’est requise. • Cultivez votre environnement d’affaires Les cours comprennent des conféet mobilisez votre entourage; rences et témoignages d’entrepreneurs • Évaluez les risques et reconnus, qui racontent leurs bons et adaptez vos solutions. moins bons coups. Des professeurs présentent aussi de la matière. Plusieurs thèmes sont abordés : l’environnement d’affaires et les attentes Crédit photo: Exposimage sociétales, la vision et les valeurs, les Aide financière disponible à votre Centre local d’emploi (CLE) : renseignez-vous ! occasions d’affaires, vivre en entrepreneur, les risques d’entreprise, la prise Début de la prochaine cohorte : 13 décembre 2017 de décision, savoir vendre et savoir plateformeentrepreneuriale.fsaa.ulaval.ca négocier, le mentorat et le réseautage.

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COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017


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Date limite : 20 novembre 2017


| VIE AGRICOLE

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Transfert non Quand les planètes s’alignent ! TEXTE ET PHOTOS DE GUYLAINE GAGNON

« C’était le 31 décembre 2015, et on finissait la traite. Je suis allé le voir et je lui ai donné la main en lui disant : “Mathieu, je te transfère officiellement ma ferme. Je sais qu’elle est entre bonnes mains”. »

Renaud Bergeron et Angèle Charest, de la Ferme Annaud, à Laurierville, ont quatre enfants, mais aucun n’a manifesté d’intérêt pour reprendre l’entreprise. Après quatre générations de Bergeron à vivre sur ce lopin de terre, le couple aurait pu être désemparé ! Mais non, Renaud et Angèle ont compris et sont partis à la recherche d’une relève non familiale.

— Renaud Bergeron

Renaud et Angèle, propriétaires d’une entreprise composée de 50 vaches en lactation, 700 porcs en engraissement et 100 ha (250 acres) de terre, ont d’abord discuté avec leurs enfants de l’idée de vendre la ferme à un étranger. Ces derniers ont

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très bien compris que leurs parents tenaient à ce qu’une jeune relève poursuive les activités de l’entreprise, qu’eux et leurs ascendants ont développée avec passion. Bien que l’histoire du transfert de la Ferme Annaud connaisse une fin heureuse,


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familial il a fallu que le couple soit patient pour trouver le repreneur « parfait ». À deux reprises, il a entamé des démarches avec une relève potentielle mais, pour différentes raisons, le transfert n’a pas eu lieu. Toutefois, le troisième candidat était le bon.

TOUTES LES PLANÈTES S’ALIGNENT Reculons de quelques années. Le jeune Mathieu Paradis – fils d’un éleveur de bovins de boucherie de Lyster, la ville voisine – est alors étudiant en gestion d’entreprises agricoles au cégep de Victoriaville. Il cherche à acquérir une ferme. Il apprend, par une collègue de classe, que la Ferme Annaud est à vendre. Renaud Bergeron connaît bien le père de Mathieu. Il sait que les membres de cette famille sont tous travailleurs. Il a également confiance que, si Mathieu fait l’acquisition de l’entreprise, il sera soutenu par sa famille.

Dès la première rencontre, Renaud lui donne un ordre de grandeur du prix et lui dit : « Si tu es d’accord, nous sommes prêts à aider pour le financement. » Les deux parties s’entendent pour enclencher les démarches. C’était au début de l’année 2015. Pour sa part, Mathieu estime que « le prix était très raisonnable. Je ne pouvais pas m’attendre au même prix qu’un père ferait à son fils. Mais ce qui était intéressant, c’étaient les conditions qu’on m’offrait. C’était généreux. » Outre les arrangements de financement, Mathieu raconte, avec beaucoup de reconnaissance, que Renaud et son fils Francis l’ont aidé à l’étable tous les matins où il avait des cours, et ce, pendant au moins trois mois. Un autre point en faveur de Mathieu est que sa famille avait toute la machinerie nécessaire pour exploiter une entreprise. « J’ai pu garder la mienne, dit Renaud, car j’avais une érablière et je tenais à la conserver. »

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1, 2. Renaud Bergeron et Angèle Charest sont très heureux d’avoir trouvé, en Mathieu Paradis et sa conjointe Marie-Hélène Laroche, une relève non familiale. 3, 4, 5. Les trois enfants de Mathieu et Marie-Hélène: Lucas, 4 ans; Alexia, 3 ans et Ethan, 7 mois

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| VIE AGRICOLE

SAVOIR S’ENTOURER

L’ALIMENTATION DU TROUPEAU ANNAUD PAR CAROLINE TANGUAY, T.P. EXPERTE-CONSEIL EN RUMINANTS VIVACO GROUPE COOPÉRATIF 70 VACHES EN LACTATION n

oyenne de production de M 10 018 kg de lait par vache

n

,12 % de gras 4 et 3,52 % protéine

n

MCR : 217-233-230

VACHES TARIES n

Foin sec

n

Minéral Transilac VT7-3C

Pendant le processus de transfert, Mathieu était étudiant et avait accès à une panoplie d’experts, des gens qui avaient de l’expérience terrain (fiscaliste, comptable, notaire, etc.). « Je savais où je m’en allais et je ne me gênais pas pour poser des questions. » Bien informés, Renaud et Mathieu ont su bénéficier des programmes de La Financière agricole du Québec, tels que l’appui financier à la relève agricole, lié au niveau de formation (voir tableau) et incluant une protection contre la hausse des taux d’intérêt. Il y a aussi la formule vendeur-prêteur, qui présente plusieurs avantages tant pour l’acheteur que pour le vendeur : l’emprunteur obtient notamment de meilleurs taux d’intérêt, et le vendeurprêteur voit son prêt garanti à 100 % par La Financière. (Pour voir tous les avantages : www.fadq.qc.ca/formule-vendeurpreteur/description.) « Dans cette histoire de transfert non familial, le jeune Mathieu était bien préparé, et l’entente entre lui et Renaud Bergeron était très bonne », raconte Michel Beaulac, directeur territorial (Mauricie, Centre-du-Québec, Estrie) à La Financière agricole. Ce dernier se souvient très bien

Renaud Bergeron a vite compris que Mathieu était un bon gestionnaire d’entreprise.

des deux familles, qui étaient conseillées par Nadia Lehoux, du même bureau. « Nous, avec nos programmes, nous avons aidé les parties à sceller leur accord, tout en offrant de la protection tant à l’acheteur qu’au vendeur », poursuit-il. Ainsi, en janvier 2016, Mathieu devenait propriétaire de l’entreprise, à l’exception de deux terres, qu’il louait. Il en rachètera une en janvier 2017, et l’autre sera vendue à un voisin.

PRÉPARATION VÊLAGE n

Balles rondes d’ensilage de foin

n

Ensilage de maïs

n

Aliment Transimil LP

VACHES EN LACTATION

SUBVENTION BONIFIÉE SELON LE NIVEAU DE FORMATION NIVEAU DE FORMATION

NIVEAU 1, EXEMPLES : n Un baccalauréat en sciences agricoles n Un diplôme d’études collégiales en gestion et technologies d’entreprise agricole n Un autre diplôme équivalent

n

Foin sec

n

Ensilage de foin

n

Ensilage de maïs

n

Supplément Synchro 5060

NIVEAU 2, EXEMPLES :

n

upplément couverture S Synchro Startlait LP

n Un baccalauréat en administration ou en biologie,

n

Maïs humide

n

Tourteau de soya

n

Minéral Synchro 18-5T

n

P ierre à chaux

n

Urée alimentaire

ou une autre formation admissible

COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

TEMPS PARTAGÉ SUBVENTION AU DÉMARRAGE

50 000 $

25 000 $

30 000 $

15 000 $

20 000 $

10 000 $

n Un diplôme d’études collégiales en administration n Un autre diplôme équivalent

NIVEAU 3, EXEMPLES : n Un baccalauréat ou un diplôme d’études

collégiales autre qu’en agriculture ou en gestion

n Une attestation d’études collégiales ou un diplôme

d’études professionnelles en agriculture n Un diplôme d’études secondaires ou un diplôme d’études professionnelles autre qu’en agriculture, combiné avec une formation agricole

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TEMPS PLEIN SUBVENTION À L’ÉTABLISSEMENT


UNE RELÈVE COMPÉTENTE ET RESPECTUEUSE Mathieu est un bon gestionnaire, comme Renaud l’a mentionné à plusieurs reprises. Un an et demi après être devenu l’heureux propriétaire, il a déjà trouvé le moyen d’ajouter du quota. « Et tu ne vois pas de gros tracteurs, ici », dit Renaud pour montrer que Mathieu investit là où ça compte. Un autre point qui a plu au retraité, c’est que le jeune homme a toujours été très respectueux lorsqu’il était employé de la Ferme Annaud. « Il n’est jamais arrivé ici en disant : “Moi, je ferais ça de même.” Au contraire, il m’a plutôt demandé conseil », raconte-t-il. Pour Marie-Hélène Laroche, conjointe de Mathieu et mère de leurs trois enfants, c’est une question de valeurs. « Avec lui, il n’y a jamais de problèmes, il n’y a que des solutions. Ils sont tous comme ça, dans la famille Paradis. » Renaud et Angèle, eux, étaient prêts à plusieurs compromis pour que ça marche. Avec pareilles attitudes, il n’a pas été difficile pour les deux parties de s’entendre !

UNE HISTOIRE QUI FINIT BIEN En racontant tout le processus de transfert, qui s’est soldé par un succès, Renaud n’a pas caché ses émotions. Il évoque la dernière soirée passée avec Mathieu à traire les vaches. « C’était le 31 décembre 2015, et on finissait la traite. Je suis allé le voir et je lui ai donné la main en lui disant : “Mathieu, je te transfère officiellement ma ferme. Je sais qu’elle est entre bonnes mains.” » On n’y pense pas toujours, ajoutet-il les larmes aux yeux, mais quand ça fait 39 ans qu’on s’occupe d’une entreprise, ça fait quelque chose de la céder à quelqu’un d’autre. Maintenant installés en ville, dans l’ancien presbytère de Laurierville, réaménagé à leur goût, Renaud et Angèle sont heureux de passer devant la ferme et de voir qu’elle est encore en activité ! « Nous vivons la plus belle partie de notre vie », disent les deux ex-producteurs, qui ont le temps d’en profiter, car ils ont à peine atteint la soixantaine ! COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

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| AFFAIRES AGRICOLES

Jeunes, beaux... et BIO !

Ferme Côté-Desmeules TEXTE DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

TRAVAILLEURS, DÉTERMINÉS ET ANIMÉS D’UNE CONFIANCE SANS BORNES, JEAN-PHILIPPE CÔTÉ ET ÉMILIE BERTHOLD VOIENT L’AVENIR AVEC BEAUCOUP D’OPTIMISME. LES RÉSULTATS OBTENUS JUSQU’À MAINTENANT DANS LEUR PRODUCTION DE LAIT BIOLOGIQUE ROBOTISÉE OUVRENT LA VOIE VERS UN BRILLANT SUCCÈS. au Québec (on en compte 111 au total). Elle se classe même parmi les entreprises dites conventionnelles les plus performantes. Les résultats à ce chapitre sont plus qu’éloquents. Au cours des neuf derniers mois, avec 50 vaches au robot (Lely) à 158 jours en lait, la production

PHOTOS : PATRIC NADEAU

Jean-Philippe et Émilie sont un jeune couple de producteurs établi à Saint-Éloi, dans le Bas-Saint-Laurent. Leur exploitation, la Ferme CôtéDesmeules, certifiée par l’organisme Ecocert, figure en tête du groupe des meilleures entreprises de lait biologique

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AFFAIRES AGRICOLES |

se maintient dans les 33 à 37 kg de lait par vache par jour, montre, à l’écran de l’ordinateur, l’expert-conseil Samuel Pelletier. Chaque vache est traite en moyenne 2,7 fois par jour. La Ferme CôtéDesmeules a livré en moyenne 64,9 kg de gras, pour une production de 1,29 kg de gras par vache. « C’est 30,3 litres de lait vendu », précise Samuel. « Dans le bio, on ne peut pas alimenter les veaux avec du lait en poudre », ajoute Émilie. Efficace et rentable, l’entreprise dégage une marge par kilo de gras – indicateur clé en production laitière (soit les revenus moins les coûts d’alimentation du troupeau) – de 14,89 $ / kg. Voilà des performances qui impressionnent. Jean-Philippe et Émilie cherchent continuellement à s’améliorer et à parfaire leurs connaissances. « Dans le bio, il y a beaucoup d’essais et d’erreurs, dit Émilie. C’est un apprentissage constant. » D’où l’importance d’être bien entouré. « Depuis trois ans, leur entreprise ne cesse de progresser », dit Samuel Pelletier. La Ferme Côté-Desmeules ne produisait, il y a quatre ans, que 43 kg de gras. « On est exigeant envers nous-mêmes et on sort des sentiers battus, dit JeanPhilippe. On veut obtenir le meilleur de nos vaches. » Cela dit, les deux éleveurs ne dénigrent aucunement la façon conventionnelle de produire du lait. Au contraire ! Ils s’inspirent des meilleures pratiques de cette production.

PASSAGE Après le décès de son père, Louis, il y a quatre ans, Jean-Philippe, alors âgé de 23 ans, a repris la ferme en main avec sa mère, Martine Desmeules. Le départ subit de Louis a laissé un grand vide et frappé de plein fouet la famille. Louis avait obtenu la certification biologique en 2008, après une période de transition de trois ans. Pour améliorer la gestion de l’entreprise et lui donner un nouvel élan (les installations étaient désuètes et la production de 7000 kg jugée insatisfaisante), Jean-Philippe et sa mère ont construit, il y a trois ans, une nouvelle étable. En novembre 2014, la production y commence. L’environnement

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n Orge

offert aux vaches est totalement différent : stabulation libre, robot de traite, ainsi que lumière et ventilation à profusion.

n Minéraux

LES DÉFIS ET AVANTAGES DU BIO

Ration RTM n Ensilage de foin

(environ 3,5 kg/vache/jour) (environ 350 g/vache/jour)

Au robot n Maïs moulu

(variable selon la production)

n Tourteau de soya (variable

selon la production pour les vaches à plus de 35 kg de lait)

Génisses (jusqu’à 3 mois) n Aliment laitier S17

Génisses (plus de 3 mois) n Orge n Foin n Minéraux

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COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

La certification biologique exige que les vaches aient accès au pâturage. Elle exige également pour toute nouvelle construction qu’elle soit à stabulation libre (dès 2020, elle sera obligatoire dans toutes les entreprises bios). « C’est pour cette raison qu’on voit de plus en plus de robots être installés en production laitière biologique », indique Samuel Pelletier. En outre, le bio offre une incitation intéressante : environ 20 $ de plus l’hectolitre. Cette prime au bio aide entre autres à couvrir les coûts plus élevés des intrants et ceux qu’entraînent les passages aux

champs plus fréquents, pour le sarclage par exemple. Il faut dire aussi qu’elle a facilité l’obtention de l’emprunt pour la construction du nouveau bâtiment. Dans l’étable, la reproduction et la santé du pis sont les plus grands défis, soutiennent les éleveurs. En production bio, les hormones de synchronisation des chaleurs et les transferts d’embryons sont proscrits. Jean-Philippe fait lui-même toutes les inséminations. Un suivi vétérinaire préventif est effectué toutes les deux semaines – coûteux, oui, mais Jean-Philippe et Émilie conviennent qu’il donne de bons résultats. « Il permet, en favorisant une meilleure gestion d’élevage, de conserver un intervalle court entre les vêlages », soutient Émilie.

PHOTOS : PATRICK DUPUIS

L’ALIMENTATION DU TROUPEAU CÔTÉ-DESMEULES PAR SAMUEL PELLETIER EXPERT-CONSEIL EN RUMINANTS ET PRODUCTION VÉGÉTALE LA COOP AGRISCAR


AFFAIRES AGRICOLES |

On gère également l’entrée de nouveaux sujets dans le troupeau. Avant un an d’âge, il n’est pas nécessaire que l’animal provienne d’un élevage biologique, mais après, oui, précisent les normes. « Pour que son lait soit certifié, une vache doit aussi avoir vécu un an dans un environnement bio », ajoute Émilie. Le jeune couple achète chaque année un ou deux sujets de bonne génétique. « L’objectif, s’accorde-t-il pour dire, c’est d’avoir un troupeau entièrement de race pure, classifié BP et mieux. On veut des vaches de bonne longévité et de haute productivité. » Le traitement des mammites à l’aide de produits conventionnels (antibiotiques, notamment) n’est permis que deux fois par année. Et le lait doit être jeté pendant 30 jours après le traitement, soit le double de la période de retrait prévue par la règlementation. « L’usage d’antibiotiques est limité au strict minimum », dit Jean-Philippe.

« Lorsque la vie d’un animal est menacée, il est cependant prioritaire de lui sauver la vie tant que cela est possible, même si le traitement utilisé entraîne la perte du statut biologique de l’animal », peut-on lire dans les Normes biologiques de référence du Québec (voir l’encadré p.20). « C’est pourquoi, lorsque les méthodes approuvées pour l’élevage biologique n’ont pas donné de résultats, un médicament approprié doit être administré pour que l’animal recouvre sa santé. » Aux champs, c’est la gestion des mauvaises herbes qui demeure le talon d’Achille pour le rendement des cultures.

1. Samuel Pelletier, expert-conseil à La Coop Agriscar, consulte régulièrement le tableau de bord du robot Lely et analyse les multiples données qu’il fournit. 2. La production du troupeau Côté-Desmeules impressionne. Efficace et rentable, l’entreprise dégage une marge par kilo de gras de 14,89 $/kg. 3. Les robots de traite sont fréquemment utilisés en production laitière biologique. 4. Vert d’Or Doorman Mikasa, 1re vache du troupeau à obtenir la classification TB-2 ans. Tarie sur la photo. En préparation au vêlage de son 2e veau.

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La proportion d’exploitations agricoles biologiques au Québec est passée de 3,5 % en 2011 à 4,4 % en 2016, alors que la moyenne nationale est de 2,2 %. (Rapport de recensement 2016)

POUR EN SAVOIR PLUS SUR LES EXIGENCES DE LA PRODUCTION LAITIÈRE BIOLOGIQUE n Un lait biologique de qualité

– Guide des bonnes pratiques (Valacta) www.valacta.com/ FR/services/Documents/ GUIDE%20BIO%20 COMPLET_Final_web.pdf

n Normes biologiques de

référence du Québec (CARTV) ecocertcanada.com/sites/ www.ecocertcanada.com/ files/Norme%20CARTV%20 Mai%202011-FR.pdf

n Résumé des normes

pour la production laitière biologique (Fédération d’agriculture biologique du Québec) www.fabqbio.ca/page6_2.html

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Enfin, on doit vérifier un tas de choses avant de servir un nouvel aliment aux vaches, souligne Émilie. Son contenu doit être conforme aux exigences d’Ecocert (voir l’encadré).

Produire du lait biologique est un mode de vie qui cadre tout à fait avec les aspirations et les valeurs de Jean-Philippe et Émilie, et ce, sans qu’ils aient à rogner sur la productivité et la rentabilité. N’est-ce pas joli, ça ?

ET CE N’EST PAS TOUT ! Autre projet en vue : la construction, dès cette année, d’un bâtiment pour les taures et les vaches taries, afin de rassembler sur le site d’élevage principal tous les sujets du troupeau. Les taures sont actuellement logées dans une étable située sur un autre site, qui appartient aussi aux producteurs. Ils ne peuvent donc les garder à l’œil comme ils le souhaiteraient. « Ça nous permettra de mieux gérer ces sujets », dit Émilie, qui deviendra actionnaire de l’entreprise cet automne, à hauteur de 25 %. Jean-Philippe détiendra 50 % des actions et sa mère 25 %.

Tableau 1 VALEUR DES PRODUITS LAITIERS BIOLOGIQUES VENDUS AU QUÉBEC EN 2012 PRODUITS

VALEUR (MILLIONS $)

LAIT

7,5

YOGOURT

6,8

Taux de pénétration de marché : 1,2 % (Sources : The Nielsen Company, 2013; OTA, 2011, Industry Survey; CARTV, SPLBQ, 2012)

Tableau 2 ÉVOLUTION DU MARCHÉ CANADIEN (TOUS PRODUITS BIOS) – TOTAL ANNÉE

VALEUR (MILLIARDS $ CA)

CROISSANCE ANNUELLE

2006

1,2

20 %

2008

2,0

20 %

2010

2,8

14 %

2012

3,7

12 %

(Source : COTA et AC Nielsen, 2013) www.cetab.org/system/files/publications/cetab_bio_pour_tous_2015._d_dube._les_consommateurs_quebecois_au_ rendez-vous_bio.pdf


PAR NICOLAS MARQUIS, T.P.

PHOTO : ISTOCK

MESURER LA RENTABILITÉ DE PRODUIRE UN HECTOLITRE DE LAIT SEULEMENT PAR CE QU’IL EN COÛTE EN ALIMENTATION NE VOUS DONNE PAS UNE INFORMATION TRÈS PRÉCISE. POURQUOI? PARCE QU’IL MANQUE DEUX DONNÉES IMPORTANTES : LE NOMBRE D’HECTOLITRES PRODUITS ET LES COMPOSANTS DU LAIT. Nos récents constats indiquent que calculer la marge par kilo de gras produit est la façon la plus exacte de mesurer l’impact économique de l’alimentation. En fait, en calculant cette marge, vous obtenez la somme d’argent qu’il vous reste après les déductions de la paie de lait et les frais d’alimentation totaux du troupeau. Cette marge peut aussi être calculée séparément pour les vaches en lactation

seulement (sans tenir compte des frais d’alimentation des génisses). On constate ainsi qu’il est bien de viser les coûts d’alimentation les plus bas possible. Mais il ne faut jamais négliger l’effet des aliments sur les composants du lait ainsi que sur la santé des vaches et leur production. Parce qu’il existe une autre donnée très importante pour la rentabilité : le nombre de vaches nécessaires pour

L’auteur Nicolas Marquis, T.P. Conseiller spécialisé en ruminants La Coop fédérée nicolas.marquis@lacoop.coop COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

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Vos objectifs en matière de résultats techniques et économiques sont importants. Pour les atteindre, il faut bien comprendre les méthodes de calcul, car investir des milliers de dollars en plus ne garantit pas un meilleur revenu.

produire l’entièreté de son quota. Plus vous avez de vaches, plus les coûts liés aux sujets d’élevage réduiront votre marge par kilo de gras. Il faut donc voir la situation de façon globale, et non pas en isolant un critère. Sinon, les résultats s’avèreront incomplets. Bien qu’il y ait très souvent une corrélation entre la production de lait et la marge par vache, cette corrélation peut être un piège si la façon de calculer le bénéfice ne tient pas compte des kilos de gras livrés. Prenons une ferme de 100 vaches, qui a une marge de 1000 $ de plus par vache : on ne peut pas simplement multiplier le nombre de vaches par 1000 $ pour obtenir 100 000 $ de marge totale supplémentaire. Il faut d’abord s’assurer de comparer des fermes où les kilos de gras livrés sont similaires.

MESURER LA MARGE PAR VACHE, EST-CE FIABLE ? Dans le tableau 1, si la Ferme A, qui enregistre 5000 $ de marge par vache, voit sa production et son taux de gras augmenter, sa marge par vache passe alors à 6000 $ (Ferme B). Si l’on multiplie sa marge par le nombre de vaches, on obtient une marge alimentaire supérieure de 100 000 $ à celle de la Ferme A, et ce, malgré une marge par kilo de gras inférieure. Pourquoi ? Parce que nous comparons deux fermes qui livrent des quantités de kilos de gras très différentes ! Pour démontrer l’importance de la marge par kilo de gras, la Ferme B – qui enregistre une marge par vache de 1000 $ supérieure à celle de la Ferme A – obtient des résultats décevants. En fait, avec 2000 kg de lait en plus, contenant 0,25 % plus de gras, elle devrait atteindre une marge beaucoup plus élevée que 6000 $ par vache. Sa marge par kilo, de 74 ¢ inférieure, le confirme.

En fait, pour respecter son quota, cette Ferme B a besoin de 78,4 vaches (le cas de la Ferme C), et non de 100 vaches. La marge alimentaire du troupeau, qui compare des livraisons de gras identiques, est de 29 600 $ inférieure à celle de la Ferme A, malgré une marge par vache de 1000 $ supérieure ! En conséquence, la façon dont est produit ce lait supplémentaire – composition de la ration, coût, groupage, etc. – ainsi que le taux de gras sont des facteurs déterminants de la marge totale du troupeau. Si l’on compare D à A, la Ferme D montre une marge de 1380  $ de plus par vache. Encore une fois, il ne faut pas penser que la différence annuelle est de 138 000  $ (100 x 1380  $), tout simplement parce qu’on n’a pas besoin d’autant de vaches pour produire le même quota – il en faut près de 22 de moins ! Avec une même marge par kilo de gras, la marge alimentaire des vaches en lactation est identique, à 500 000  $. Alors, pourquoi produire plus de lait si la marge par kilo de gras est la même ? Si l’on maximise les places disponibles et qu’on achète du quota, la marge par vache donnera une idée du potentiel à aller chercher en revenu. Par exemple, si l’on veut maximiser le revenu par robot en optimisant les stalles disponibles, la marge par vache prend tout son sens. À quota égal, il faut calculer la marge de tout le troupeau, soit le revenu total de la paie de lait moins les frais d’alimentation totaux du troupeau. Avec 22 vaches de moins, sans compter tous les frais variables en moins liés à ces vaches (litière, main-d’œuvre, insémination, vétérinaire, espace bâtiment, etc.), cette ferme aura également de 15 à 18 génisses de moins pour assurer la relève. Tous les frais variables et d’alimentation en moins auront un impact majeur sur sa rentabilité.

Tableau 1 IMPACT DE LA MARGE PAR VACHE SUR LA MARGE DU TROUPEAU ET LA MARGE PAR KILO DE GRAS FERME

NBRE DE VACHES

MARGE PAR VACHE

MARGE ALIMENTAIRE DES VACHES EN LACTATION

PRODUCTION

% GRAS

KILOS DE GRAS VENDUS PAR JOUR

KILOS DE GRAS VENDUS PAR AN

MARGE PAR KILO DE GRAS VENDU (LACTATION)

A

100

5 000 $

500 000 $

10 000

4,00

109,59

40 000

12,50 $

B

100

6 000 $

600 000 $

12 000

4,25

139,73

51 000

11,76 $

C

78,4

6 000 $

470 400 $

12 000

4,25

109,59

40 000

11,76 $

D

78,4

6 380 $

500 000 $

12 000

4,25

109,59

40 000

12,50 $

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Pour faire ce calcul, le Logiciel économique Coop permettra de bien déterminer l’impact économique, et ce, en fonction de tous les frais variables associés aux vaches et aux génisses en moins dans le troupeau, avec respect du quota ou achat. Vous achetez des matelas, un mélangeur, des trayeuses, des stalles, des additifs, etc. : les vaches vont produire un litre de lait de plus – c’est possible –, peut-être davantage. Mais on ne peut pas multiplier le nombre de vaches par un litre, par 365 jours, par le prix du lait, parce que ce calcul ne tient pas compte du quota. Il faut bien comprendre que si vous produisez déjà tout le lait permis par votre quota, avec une bonne marge par kilo de gras, votre paie de lait ne changera pas. L’économie viendra des sujets en moins pour produire le quota. Vos objectifs en matière de résultats techniques et économiques sont importants. Pour les atteindre, il faut bien comprendre les méthodes de calcul, car investir des milliers de dollars en plus ne garantit pas un meilleur revenu. Bien sûr, vous pouvez acheter du quota ou vendre des vaches pour la production, mais le but ici est de faire des comparaisons sur une même base de quota à produire.

ET LE COÛT DE PRODUCTION PAR KILO DE GRAS DANS TOUT ÇA ? On sait que la marge par kilo de gras est influencée par les coûts d’alimentation, mais aussi par le prix du lait (influencé à

son tour par les composants). Si l’on veut suivre ses coûts d’alimentation de façon précise, c’est le coût par kilo de gras qui indique si on s’améliore ou non. Le calcul est très simple : le coût d’alimentation par jour de tout le troupeau (vaches et génisses) divisé par le nombre de kilos de gras livré. Le tableau 2 prend l’exemple d’une ferme ayant trois groupes de productrices de lait (40, 30 ou 20 kg de lait par jour). Il nous donne un aperçu par groupe des différents coûts pouvant être mesurés, mais surtout celui par kilo de gras. Que l’on regarde le coût par kilo de gras ou la marge par kilo de gras, ce sont presque toujours les vaches qui donnent le plus de lait qui permettent de dégager la plus grande marge par kilo et de maintenir les coûts les plus bas. Les experts-conseils du réseau La Coop possèdent des outils pour faire différents calculs de rentabilité. Ils peuvent, par exemple, analyser avec vous les résultats de votre bulletin mensuel Lactascan (mentionnons que ce dernier permet maintenant de connaître votre coût par kilo de gras). Ils peuvent aussi produire différents scénarios, avec le Logiciel économique Coop, pour mesurer l’impact économique d’un changement sur le plan de l’alimentation, de la production, des composants du lait ou du quota. Alors, n’hésitez pas à parler de vos objectifs avec votre expertconseil; il vous aidera dans le choix des mesures à prendre. Bonne réflexion !

Tableau 2 COÛT PAR HECTOLITRE, COÛT PAR KILO ET MARGE PAR KILO SELON LES GROUPES (40, 30 ET 20 KG DE LAIT) GROUPE 1 (40 KG) COÛT DU CONCENTRÉ PAR VACHE PAR JOUR

GROUPE 2 (30 KG)

GROUPE 3 (20 KG)

MOYENNE

5,06 $

3,79 $

2,52 $

12,64 $

12,62 $

12,59 $

COÛT DES FOURRAGES PAR VACHE PAR JOUR

2,72 $

2,72 $

2,72 $

COÛT DES FOURRAGES PAR HECTOLITRE

6,80 $

9,07 $

13,61 $

COÛT TOTAL PAR HECTOLITRE PAR JOUR

19,44 $

21,69 $

26,20 $

COÛT DU CONCENTRÉ PAR KILO DE GRAS

3,24 $

2,93 $

2,83 $

3,08 $

COÛT DES FOURRAGES PAR KILO DE GRAS

1,74 $

2,11 $

3,06 $

2,03 $

COÛT TOTAL PAR KILO DE GRAS

4,99 $

5,04 $

5,89 $

5,11 $

MARGE PAR KILO DE GRAS

13,45 $

12,82 $

11,90 $

13,04 $

MARGE PAR VACHE PAR JOUR

20,98 $

16,54 $

10,59 $

17,48 $

COÛT DU CONCENTRÉ PAR HECTOLITRE

COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

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TEXTE ET PHOTOS DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

ENTREPRENEURE DANS L’ÂME, JEUNE ET FONCEUSE, CHANTAL AGNEW A PRIS LE TAUREAU PAR LES CORNES POUR AMÉLIORER L’EFFICACITÉ DE SON ENTREPRISE, LA FERME ANGLO ACRES. EN 2012, ELLE INSTALLAIT HUIT CAMÉRAS DE SURVEILLANCE DANS SON EXPLOITATION DE BOVINS DE BOUCHERIE, SITUÉE À SAINT-CHRYSOSTOME, AU SUD DE MONTRÉAL.

Des écrans de surveillance, allumés en tout temps et sur lesquels on peut observer à la fois les prises de vues des huit caméras, ont été installés dans le bureau et la chambre à coucher.

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COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

Parc de vêlage, parc d’engraissement et cours de la ferme sont depuis sous surveillance 24 heures par jour. Certains emplacements sont équipés de plus d’une caméra, ce qui permet de varier l’angle d’observation des animaux et de couvrir une plus vaste superficie des aires d’élevage. La Ferme Anglo Acres, propriété de Chantal et de son conjoint, Frank Boyle, élève 150 têtes, dont 57 vaches Angus croisées (Simmental, Shorthorn, Hereford, Gelbvieh). Chaque année, 57 nouveaux venus s’ajoutent au troupeau, dont l’insémination artificielle est le principal mode de reproduction.

DE PARTOUT ET EN TOUT TEMPS Des écrans de surveillance, allumés en tout temps et sur lesquels on peut observer à la fois les prises de vues des huit caméras, ont été installés dans le bureau et la chambre à coucher. Où qu’elle soit, Chantal peut également avoir l’œil sur son élevage à l’aide de son téléphone intelligent, qui lui retransmet les prises de vues des caméras. « Ç’a complètement amélioré la qualité de vie de notre couple, la surveillance des vêlages et la qualité des élevages et des animaux », fait remarquer Chantal, agronome de formation et mère de deux enfants : Brooke, neuf ans, et Caleb, six ans.


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Avant l’installation de caméras, elle devait, lors des vêlages (qui s’échelonnent de janvier à mars), se lever toutes les deux heures pour vérifier si tout se déroulait sans embûches. « On ne dormait pas beaucoup, dit-elle. La fatigue s’accumulait. » Aujourd’hui, c’est depuis son lit douillet qu’elle peut observer ses vaches mettre bas. « On les voit vêler en direct, souligne Chantal. Auparavant, chaque fois qu’on entrait dans le bâtiment pour jeter un œil sur la vache, elle était distraite par notre présence. Comme nous n’intervenons plus, elle peut paisiblement se concentrer sur son travail et donner naissance à son veau en toute quiétude, et plus rapidement. » Une fois la mise bas terminée, la mère et le nouveau-né sont installés dans un box, à partir d’où on peut les observer, toujours à l’aide des caméras, pour s’assurer de la prise du colostrum. Un à deux jours plus tard, vache et veau retournent au sein du troupeau. Cela dit, les prises de vues des caméras n’éliminent pas les visites en personne que Chantal effectue chaque jour.

suivi régulier à l’écran et être alertée de ce qui se passait. Grâce aux images archivées, elle a facilement pu retrouver l’incident en question, en élucider la cause et apporter les correctifs nécessaires. L’installation des huit caméras a coûté environ 5000 $. « Un investissement relativement faible, compte tenu de tous les avantages qu’il procure à l’entreprise », estime le technologue Jason Brock, conseiller spécialisé Opti Bœuf S.E.N.C. Il faut savoir que Chantal gère presque à elle seule l’exploitation familiale, qu’elle a acquise de ses parents en 2004. Les

30 JOURS D’ARCHIVES Le système de caméras conserve en mémoire les images enregistrées pendant une durée de 30 jours. Il y a un an, Chantal a perdu un veau. En raison de circonstances indépendantes de sa volonté, elle n’avait pas pu alors faire un

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1. La ration du troupeau est essentiellement composée de fourrages (ensilage de foin et de maïs, foin sec). La ferme compte sept ou huit parcelles de pâturages. Des taures, ainsi que des vaches et leurs veaux, pâturent aussi sur les terres d’autres producteurs. 2. Les caméras de surveillance optimisent le temps consacré à l’observation des animaux.

COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

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3 caméras sont donc de véritables alliées, de multiples yeux supplémentaires qui scrutent les lieux d’élevage jour et nuit. Son conjoint, entrepreneur dans le secteur agricole, se spécialise dans la construction d’étables et de bâtiments de ferme. Il donne un bon coup de main lors de la période des foins et des vêlages. De plus, Chantal a mis sur pied son propre commerce de viande bovine à la ferme. La Boutique Bon Bœuf, en activité depuis trois ans, bat son plein durant la belle saison.

MOINS DE VACHES, PLUS DE BOUVILLONS Du total de veaux nés chaque année à la ferme, 25 mâles sont élevés sur les lieux pour l’engraissement et une douzaine prennent le chemin de l’encan. Dix

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femelles de remplacement sont conservées pour reconstituer le troupeau, et une dizaine d’autres sont vendues à un producteur situé à proximité, que Chantal connaît bien. Chaque année, elle achète les mâles nés dans la ferme de ce producteur, afin de les engraisser dans ses propres installations. Chantal souhaite réduire son cheptel à 50 vaches, vendre davantage de femelles de remplacement à son ami producteur pour lui acheter plus de veaux, ce qui lui permettrait d’en élever davantage à la ferme. C’est qu’elle vise à donner un nouvel élan à la Boutique, qu’elle prévoit sous peu agrandir pour offrir plus de produits transformés (tourtières, saucisses, charqui [jerky], smoked meat, etc.), dans un marché de niche (sans OGM, sans antibiotiques


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1. En engraissant ses propres bouvillons, Chantal leur évite le stress lié au transport, au séjour à l’encan et à l’acclimatation à une nouvelle étable. 2. Les vêlages se déroulent de janvier à mars. Les vaches sont inséminées en avril. Fin mai, le troupeau retourne aux pâturages. En septembre, à 7 ou 8 mois d’âge, les veaux sont sevrés. L’abattage se fait entre 18 à 22 mois d’âge. Chantal vise des carcasses de 340 à 385 kg (750 à 850 lb.)

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et sans implant d’hormones). Le site Web (https://www.boutiquebonboeuf.com) donne déjà un excellent coup de pouce pour le marketing et la commercialisation. Les produits de qualité qu’on trouve à la Boutique sont en demande croissante. Le bouche-à-oreille fonctionne très bien. La participation de Chantal au Circuit du Paysan n’est pas étrangère à son succès. Elle adore le contact avec les consommateurs, avides de savoir comment sont produits leurs aliments. Habituée de communiquer et de vulgariser ses connaissances, celle qui a occupé de 2004 à 2008 un poste d’experteconseil en agroenvironnement à La Coop Unifrontières, dont elle est aujourd’hui administratrice, se fait un plaisir de répondre aux interrogations de sa clientèle. Toutes les deux semaines, de mai à décembre, la productrice expédie deux bouvillons à l’abattoir de Saint-Louis-deGonzague – toujours en paire, pour éviter le stress que pourrait entraîner sur un animal le fait de se retrouver seul, loin de ses congénères. Chantal apporte une attention toute particulière à la gestion du stress dans son élevage. Avec toutes les activités qu’elle mène et l’expansion que prendra son entreprise, la productrice voit les caméras de surveillance comme un véritable outil de gestion, presque incontournable dans sa situation, et qui a déjà fait ses preuves.

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3. Souriez, vous êtes filmé !

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COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

27


1

On voulait répondre aux exigences des consommateurs, mais nous n’avons pas pensé qu’au bien-être des animaux : celui des travailleurs était, à nos yeux, tout aussi important. — Sophie Bédard

TEXTE ET PHOTOS DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

C’EST AINSI QUE SON CONJOINT, DENIS RICHARD, LE DÉCRIT – MÊME S’IL EN EST LUI AUSSI PARTIE PRENANTE. « LA VIE EST BONNE AVEC NOUS », DIT SOPHIE BÉDARD, QUI A MIS SUR PIED, IL Y A UN AN, DEUX BÂTIMENTS D’ENGRAISSEMENT D’UNE CAPACITÉ ANNUELLE TOTALE DE 12 000 PORCS. Le 10 août 2016, les porcelets en provenance des Fermes boréales (les maternités collectives de la Filière porcine coopérative) arrivaient à la Ferme Soden, dans de toutes nouvelles installations d’élevage. Aménagés dans le rang du Portage, à Leclercville, les deux bâtiments d’engraissement, de 2995 places chacun, permettent de produire 13  000 porcs par année, soit 1000 de plus que ce qui était initialement prévu. « Nous avions budgété pour 12 000, lance Sophie, copropriétaire de la Ferme Soden.

28

COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

La qualité, la santé, le poids et la performance des porcelets ont joué en notre faveur. » Ils se sont avérés, bien au-delà de l’espérance du couple, de véritables petites bombes de productivité. Il faut le dire, les soins apportés aux animaux par les deux éleveurs ont aussi largement pesé dans la balance. Le bienêtre – « un élément majeur de notre réussite », estime Sophie – a permis aux sujets d’exprimer leur plein potentiel. Sophie et Denis ont été les premiers éleveurs à investir dans la phase 1 des Fermes


AFFAIRES AGRICOLES |

boréales, en y achetant la production de 400 truies. Rappelons que ces maternités collectives, mises sur pied par La Coop fédérée et Olymel, produisent au Témiscamingue des porcelets de haut statut génétique et sanitaire destinés aux éleveurs et coopératives membres de la Filière porcine coopérative.

VISION BIG SKY Il a fallu au couple pas moins de deux ans d’un intense travail pour achever son projet, construit conformément aux normes européennes de bien-être animal. « On visait le meilleur modèle qui soit financièrement viable », dit Sophie. Elle précise : « On voulait répondre aux exigences des consommateurs, mais nous n’avons pas pensé qu’au bien-être des animaux : celui des travailleurs était, à nos yeux, tout aussi important. » Pour s’inspirer avant de bâtir, le couple a visité de nombreuses exploitations au Québec, dans l’Ouest canadien et en Europe. C’est finalement en Saskatchewan, à la ferme porcine Big Sky, propriété d’Olymel, que Sophie a vu ce qu’elle recherchait. « Tout cadrait avec mes attentes et mes valeurs, dit-elle : de l’espace, de la lumière, des animaux confortablement logés et d’excellentes conditions de travail. »

« La production porcine n’est pas “jazzée”, dit-elle. Il a fallu que j’imagine des façons de nous différencier et d’intéresser les travailleurs à notre ferme. Les bâtiments offrent une salle de pause avec cuisine complète, des douches et des lieux bien éclairés par la lumière du jour. Pour attirer les jeunes, on fournit un environnement hautement informatisé et mécanisé, qui répond aussi à leurs valeurs. Le bien-être animal est important pour eux. Ça coûte plus cher d’en donner plus, mais des employés heureux travaillent mieux. Résultat : les porcs performent mieux. » Problème de main-d’œuvre résolu, il fallait tout de même une bonne dose d’optimisme pour se lancer en production

EN OFFRIR PLUS Lorsqu’elle s’est mise à recruter du personnel pour l’épauler à la ferme, Sophie a bien vite constaté, et avec surprise, qu’on ne se bousculait pas pour postuler.

2

1. L’entreprise porcine emploie deux personnes à temps plein (Chloé et Normand) et une à temps partiel. L’entreprise de grandes cultures emploie, elle, une personne à temps partiel (Michel). « C’est une belle équipe multidisciplinaire, où chacun apporte des forces complémentaires », souligne Sophie. 2. En étant partenaire de la Filière porcine coopérative et actionnaire des Fermes boréales, Denis Richard et Sophie Bédard produisent des porcs selon les standards recherchés par Olymel. 3. Le maintien de la bonne santé du troupeau est un des plus grands défis de la production. Sophie et Denis s’en tirent très bien. À 3,5 % de mortalité entre l’entrée et la sortie des porcs, ils figurent dans le peloton de tête.

3 COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

29


| AFFAIRES AGRICOLES

Une plus faible densité d’élevage et un système de ventilation très performant permettent d’éliminer du bâtiment presque toutes les odeurs d’ammoniac. De plus, les abreuvoirs, les nourrisseurs automatiques, la ventilation, la température, etc., tout peut être commandé à distance grâce au système Maximus.

porcine. Malgré leur grande expérience, Sophie et Denis sont animés d’une désinvolture qu’ils qualifient eux-mêmes de naïve. « Nous n’avions aucune idée préconçue », dit Sophie. Marie-Josée Turgeon, coordonnatrice de la qualité et du bien-être animal en production porcine chez Olymel, a fait tomber toutes les barrières. « On s’est mis à penser différemment, indique Sophie. On ne produit plus des porcs, mais des kilos de viande. » La coordonnatrice s’est rendue à la ferme pour donner une formation sur la manipulation des animaux. « Le respect du bien-être fait l’objet d’un contrat d’engagement avec les employés, précise Sophie. On y dicte ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. Tous doivent le signer. Il faut travailler comme si, en tout temps, une caméra nous surveillait. » Des élus de la MRC sont venus visiter la ferme et s’en font maintenant les porteparoles, en toute connaissance de cause. Des portes ouvertes ont aussi été organisées pour les résidants de la municipalité, afin qu’ils comprennent mieux la réalité de la production porcine et qu’ils puissent constater comment et dans quelles conditions les porcs sont élevés.

LES BEAUX ESPRITS SE RENCONTRENT En 2012, après de nombreuses années en production, Sophie mettait un terme aux activités de son entreprise de 200 truies. « Ce n’était pas un modèle d’avenir », explique celle qui fit par la suite un retour à l’université, en ressources humaines, avant de

30

COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

lorgner à nouveau la production. « J’ai été élevé dans ça, dit-elle. Le porc, c’est en moi. » Denis, lui, mijotait depuis un bon moment l’idée de se lancer dans l’élevage porcin, pour valoriser de deux façons ses 405 ha (1000 acres) de grandes cultures : par la production du grain nécessaire à l’alimentation des porcs (du maïs, notamment); et par l’épandage du lisier, riche source de matières fertilisantes. Sophie et Denis tentent alors le coup. Jean Tanguay, coordonateur en évaluation économique en production porcine chez Olymel, jette un œil averti sur leur projet, qui consistait, au début, en un seul bâtiment. Il y avait de la place pour un autre. Était-ce réaliste d’en construire un deuxième? « Oui, leur répondit le spécialiste. Mais le soutien de l’État étant incertain, vous devrez vous maintenir dans le peloton de tête. » Jusqu’à maintenant, Sophie et Denis font mieux que leurs prévisions budgétaires. « En achetant des truies dans les Fermes boréales, on partage les bénéfices, indique Sophie. Et on devient partenaires de l’abattoir, en l’occurrence Olymel. Nous sommes appuyés par une expertise très diversifiée. » Elle ajoute que le modèle des Fermes boréales convient à tous les types de producteurs, forfaitaires ou propriétaires. Qui plus est, les gens de La Coop Parisville et de Desjardins ont soutenu sans réserve le projet depuis le début. « On ne peut gérer seuls une telle entreprise, dit Sophie. Il nous faut du recul, des conseils, de l’expertise externe. Nous sommes toujours en apprentissage… »


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LES COMPARAISONS SE FONT DANS LES CATÉGORIES SUIVANTES : Productivité en maternité Performance en pouponnière n Performance en sevrage vente n Performance en engraissement n Performance globale naisseur-finisseur n n

TECHNICO-ÉCONOMIQUES EN PRODUCTION PORCINE TEXTE DE JEAN TANGUAY, AGRONOME

L’auteur Jean Tanguay, agronome Coordonnateur en évaluation économique, Production porcine Olymel jeantanguay@olymel.com

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COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

Les producteurs ayant réalisé les meilleures performances en 2016 ont été présentés lors de l’assemblée générale de la Filière porcine coopérative, tenue le 31 mars à Saint-Agapit (voir le tableau). En maternité, chaque année amène un nouveau record de performance. Cette année, la moyenne des 25 % supérieurs approche les 29 porcelets sevrés par truie productive par année. Dans les sections pouponnière, sevragevente et engraissement, nous utilisons des indices d’efficacité qui pondèrent les

critères techniques en fonction de leurs valeurs économiques. Ces critères sont la conversion alimentaire, les pertes, le gain moyen quotidien ainsi que la précision d’expédition à l’abattoir. La section naisseur-finisseur regroupe les performances de productivité en maternité avec celles de l’engraissement. Le plus avantageux est de vendre le plus de kilos de porcs par truie par année tout en ayant un coût d’alimentation le plus bas possible. Félicitations à tous ces éleveurs pour la qualité de leur travail !

PHOTO : ISTOCK

CHAQUE ANNÉE, NOUS EFFECTUONS UNE COMPILATION DE TOUS LES RÉSULTATS TECHNICO-ÉCONOMIQUES DES PRODUCTEURS DU RÉSEAU LA COOP. LE BUT EST DE FAIRE VALOIR LES RÉSULTATS TECHNIQUES QUI INFLUENCENT LE PLUS POSITIVEMENT LES PERFORMANCES ÉCONOMIQUES DE L’EXPLOITATION PORCINE.


AFFAIRES AGRICOLES |

POSITION

FERMES MATERNITÉ – PROPRIÉTÉ DE COOPÉRATIVES

TITRE / RÉSULTAT

COOPÉRATIVE

PORCELETS SEVRÉS PAR TRUIE PRODUCTIVE PAR ANNÉE

1

Ferme St-Eugène

29,9

La Coop Purdel

2

S.C.A. Inverness

29,71

VIVACO groupe coopératif

3

Ferme Purporc SENC

29,0

La Coop Purdel

MATERNITÉ – CLIENT À SON COMPTE

PORCELETS SEVRÉS PAR TRUIE PRODUCTIVE PAR ANNÉE

1

Ferme Du Beauporc (2001) inc.

31,49

VIVACO groupe coopératif

2

Ferme Géliporc inc.

30,38

VIVACO groupe coopératif

3

Ferme Clauvie-Porc (2002) inc.

29,51

La Coop Purdel

4

Ferme A-Porc-Ça inc.

29,09

VIVACO groupe coopératif

5

Ferme Porcibel inc.

29,07

VIVACO groupe coopératif

6

Ferme Roland Morneau inc.

28,82

Groupe coopératif Dynaco

POUPONNIÈRE

INDICE D'EFFICACITÉ EN POUPONNIÈRE (IEP)

1

Ferme Claudia enr. (9007-6555 Qc inc.)

139,5

Groupe coopératif Dynaco

2

Ferme Athanase enr.

138,1

Groupe coopératif Dynaco

3

Ferme Arc-en-Ciel SENC

137,0

VIVACO groupe coopératif

4

Pouponnières Sainte-Agathe

136,0

La Coop Seigneurie

5

Ferme Côte de Sable 2000 inc.

135,5

Groupe coopératif Dynaco

ENGRAISSEMENT

INDICE D'EFFICACITÉ EN ENGRAISSEMENT (IEE)

1

Ferme D. Beauchesne inc.

270,4

VIVACO groupe coopératif

2

Ferme Coporc 2000 inc.

266,4

La Coop Seigneurie

3

Ferme Luko inc.

265,0

La Coop Seigneurie

4

Ferme Dosquet inc.

262,8

La Coop Seigneurie

5

Élevages du Rang Gosford

261,2

La Coop Seigneurie

6

Ferme Cogeporc inc.

257,3

La Coop Seigneurie

7

Ferme Dumay inc.

255,6

VIVACO groupe coopératif

8

Ferme JSL enr.

253,6

VIVACO groupe coopératif

9

Ferme Vicain SENC

253,0

La Coop Seigneurie

10

Élevages du Routier

252,8

La Coop Seigneurie

SEVRAGE-VENTE – CLIENT À SON COMPTE ET FERMES COOPÉRATIVES

INDICE D'EFFICACITÉ SEVRAGE-VENTE (IESV)

1

Ferme GDB inc.

235,4

La Coop Unicoop

2

Ferme Lilo Porc inc.

231,9

La Coop Agrivoix

3

Élevages Gosford inc.

230,0

VIVACO groupe coopératif

4

Ferme Roger Gauthier inc.

229,3

La Coop Agrivoix

5

Ferme Louise et Jean Bourdonnais (9007-2372 Qc inc.)

227,9

La Coop Unicoop

NAISSEUR-FINISSEUR

INDICE D'EFFICACITÉ NAISSEUR-FINISSEUR (IENF)

1

Ferme Lilo Porc inc.

312,3

La Coop Agrivoix

2

Ferme Roger Gauthier inc.

311,0

La Coop Agrivoix

3

CDBQ inc.

306,4

Groupe coopératif Dynaco COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

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| AFFAIRES AGRICOLES

TEXTE ET PHOTOS D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

STEAK, BLÉ D’INDE, PATATE, CE N’EST PAS POUR DANIEL BLAIS ET STÉPHANE GOSSELIN ! CES DEUX PRODUCTEURS DE POMMES DE TERRE (EH OUI !) SONT SORTIS DES SENTIERS BATTUS POUR BATTRE CHAQUE ANNÉE QUELQUE 180 HA DE HARICOTS FRAIS SUR LA PLUS AGRICOLE DES ÎLES DU QUÉBEC. PARTONS EN EXCURSION ! 1. Alexis Gosselin et son père, Stéphane, de la Ferme Stéphane Gosselin, posent dans un des nombreux champs cultivés par l’entreprise, qui compte des parcelles dans cinq municipalités de la grande île d’Orléans.

On trouve trois fermes québécoises qui font un volume de haricots assez considérable pour approvisionner les trois grandes chaînes alimentaires (Metro-Super C, IGA-Sobeys et Provigo-Loblaw-Maxi). Daniel Blais et Stéphane Gosselin ont vu grand en 1994, quand ils ont décidé d’investir ce marché, au point de faire partie de ce triumvirat agricole. C’est lors d’un voyage en République dominicaine que l’idée a germé. Dès leur retour à l’île d’Orléans, le

tandem se mettait à la recherche d’une récolteuse mécanique… sans même être certain de pouvoir écouler ses haricots ! La charrue devant les bœufs, oui, mais il faut dire qu’un voisin faisait déjà une vingtaine d’hectares de cette légumineuse sans trop de difficulté. Les deux comparses ont donc mis le cap sur l’État de New York, où ils ont déniché, pour 10 000 $ US, une vieille machine à récolter les haricots jaunes ou verts. Sans plan

1 34

COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017


AFFAIRES AGRICOLES |

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5 6 7

d’affaires aucun, le duo semait, l’année suivante, près de 30 ha de cette légumineuse récoltée fraîche. « Mais même avec cette superficie, on se faisait dire par des clients : “Quoi ? T’as rien que ça aujourd’hui ?” Pour ces clients, nous ne faisions que cultiver un grand jardin », raconte avec franc-parler Daniel Blais. Légalement, l’association entre la Ferme Daniel Blais et la Ferme Stéphane Gosselin n’est pas banale. On pourrait résumer en disant que deux « inc. » se sont mis ensemble pour créer une « SENC », Les Haricots de l’île d’Orléans. Chaque producteur sème la moitié de la superficie totale de l’entreprise, sur des parcelles de dimension variable allant de 0,4 ha (un acre) à plus de 20 ha (50 acres). Le site de lavage, tri, emballage, refroidissement, manutention et expédition des haricots se trouve chez Daniel, à Saint-Jean-de-l’Îled’Orléans. Mais Stéphane s’y sent chez

lui, car les coûteux équipements, dont un trieur optique et une balance automatique, appartiennent aux deux actionnaires. Actionnaires qui, d’ailleurs, ne sont plus seuls : Jérôme et Frédéric, fils de Daniel et de sa conjointe (Francine Noël), sont maintenant de l’aventure, tout comme Alexis, fils de Stéphane et de sa conjointe (MarieClaude Bélanger). Jérôme dirige la petite usine, qui procure du travail à 16 employés sur la chaîne de production; Frédéric est affecté aux activités au champ, en amont de la récolte; et Alexis conduit, lors des deux mois intensifs allant du 20 juillet au 20 septembre, la récolteuse mécanique, qui brosse littéralement la culture pour en détacher les précieuses gousses.

2.Les haricots sont destinés aux grandes chaînes alimentaires, mais les surplus sont vite expédiés aux États-Unis, où l’entreprise maintient sa présence pour diversifier ses débouchés. 3. La société en nom collectif Les Haricots de l’île d’Orléans, association de deux fermes « inc. », produit des haricots sur 180 ha. 4. Daniel Blais, 70 ans, effectue encore les allers-retours entre le champ et l’usine avec les haricots mis en vrac dans la benne de son camion. 5. Frédéric et Jérôme Blais reprennent avec entrain les activités de culture et de commercialisation de haricots frais commencées par leur père, Daniel, en 1994.

HARICOTS MAGIQUES

6. C’est avec une telle récolteuse mécanique qu’il est possible de sortir du champ un volume quotidien de haricots suffisant pour les chaînes.

Facile, la culture du haricot ? Pas tant que cela ! Tout commence par une bonne rotation. Afin d’amoindrir les risques de

7. L’installation d’une trieuse optique a permis, il y a huit ans, de passer de 24 à 16 travailleurs sur le convoyeur d’inspection du produit. COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

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1

sclérotiniose, l’entreprise ne cultive pas de haricots plus d’une fois tous les quatre ans sur une même surface. Pour y arriver, elle utilise les champs des deux fermes associées, mais aussi ceux de fermes voisines, situées dans cinq municipalités de la grande île d’Orléans – qui en compte six au total, et dont le chemin Royal, qui la ceinture, fait tout de même 67 km ! « C’est une culture qui est fragile à tout, explique Frédéric Blais : un excès d’humidité, une sècheresse prolongée ou trop de fraîcheur. Le haricot est une plante tropicale qui aime bien la chaleur pour donner du rendement, à raison d’environ six tonnes par hectare de produit fini. » Le principal défi reste toutefois de jongler avec les dates de semis (début mai à mi-juillet) et avec le nombre de jours avant maturité des différentes variétés, pour être en mesure de récolter un produit frais tous les jours. En effet, la fenêtre de récolte n’est que de 48 à 72 heures quand arrive la maturité, « sans quoi les gousses deviennent fibreuses et les grains trop durs », explique Jérôme Blais. Le calcul des degrés-jours, afin de prévoir les volumes à récolter 60 à 70 jours après le semis, est d’une importance cruciale pour ne pas manquer de haricots ni en laisser au champ. Sitôt récoltés, les légumes sont lavés, triés et mis en caisses trouées. Celles-ci sont ensuite placées dans un tunnel de réfrigération, qui aspire la chaleur des haricots : en une heure, leur température passe de 25-30 °C à 4 °C. Une opération capitale, qui multipliera par deux la durée de vie du

1. Femme de terrain, l’experteconseil Manon Jobin parcourt à pied les champs de ses producteurs pour mieux comprendre leur réalité et mieux les conseiller.

CONSOMMATION DE HARICOTS VERTS ET JAUNES PAR CANADIEN EN KG/AN (ISQ, 2016)

Frais

Surgelés

0,9

En conserve

0,9

0,3

produit. À noter : le tri à l’aide d’une trieuse optique a permis, il y a huit ans, de passer de 24 à 16 travailleurs sur le convoyeur d’inspection. Autre grand défi : s’adapter à la nouvelle façon de mettre en marché les haricots, en soumissionnant, par courriel et au plus tard tous les lundis midi, un volume et un prix pour livraison la semaine prochaine ou, dans le cas des promotions annoncées en première page des prospectus des chaînes, dans… trois semaines ! « C’est un grand exercice de boule de cristal, rigole ou pleure – difficile à dire avec certitude – Stéphane Gosselin. On ne peut pas se tromper souvent, car on soumissionne neuf fois dans l’année, soit pendant la durée de notre saison de récolte. » Cette année, les haricots sont vendus aux chaînes à un prix d’un peu moins d’un dollar la livre. Fait étonnant, chaque marché a ses spécificités, à commencer par la couleur des gousses. « Si c’est moitié-moitié pour la région de Montréal, la région de Québec préfère, à 60 %, les haricots jaunes, alors que 95 % des volumes envoyés aux États-Unis sont des haricots verts », explique Stéphane Gosselin. Mais qu’ils soient jaunes ou verts, tous les haricots sont produits sous certification CanadaGAP depuis 2007, la ferme ayant été l’une des premières à se soumettre à ces normes contraignantes de salubrité alimentaire. Une façon pour elle d’innover, de prouver d’une autre manière qu’en dehors du steak, du blé d’Inde et des patates, il est possible de cultiver autrement un produit frais, savoureux, prêt à manger.

HECTARES ENSEMENCÉS EN HARICOTS (ISQ, 2016) HARICOTS VERTS OU JAUNES DE TRANSFORMATION

36

HARICOTS VERTS OU JAUNES FRAIS

2013

890

2013

2390

2014

860

2014

2170

2015

1170

2015

1930

COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017


Sur le terrain, un excellent rendement débute par un excellent désherbage. C’est pourquoi J’AI RECOURS AU SYSTÈME chez moi.

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TEXTE D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

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38

COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

réservoir et d’empêcher l’eau de geler. L’animal pousse la boule avec son museau, un apprentissage facile même pour les veaux, assure Éric Boyer. Ce mécanisme de fermeture permet de diminuer au minimum la consommation d’énergie, une économie par rapport aux bacs d’abreuvement complètement ouverts, qui nécessitent des éléments de 1000 et même 2000 watts pour empêcher la congélation. Autre stratégie pour prévenir la glace : choisir un abreuvoir adapté au nombre d’animaux. « Un nombre minimal d’animaux doivent s’y abreuver pour garder l’eau liquide », explique Benoit Lavallée, conseiller en produits agricoles à La Coop Comax. On doit aussi installer l’abreuvoir sur une surface bétonnée, à l’abri du vent, en positionnant le tuyau d’amenée d’eau au centre de la plateforme. La surface nivelée permettra de maximiser l’efficacité du joint d’étanchéité en caoutchouc, qui empêche l’air froid d’entrer sous l’abreuvoir. Le béton permettra en outre d’assurer une meilleure salubrité autour du point d’eau. Les produits Miraco offerts par La Coop, dont les prix de détail oscillent entre 380 et 1120 $, sont équipés d’une porte d’accès permettant de régler la valve avec flotteur qui dicte la hauteur de l’eau dans la cuve ou d’installer un fil chauffant pour l’amenée d’eau. Cette porte s’ouvre en un tour de main, contrairement à celles d’autres modèles, qui sont vissées ou, pire, rivetées. De plus, le fond des abreuvoirs est en pente, ce qui facilite le drainage lorsqu’on tire le bouchon pour effectuer un bon nettoyage à la laveuse à pression. Trinquons à ces bonnes idées !   Tous les modèles d’abreuvoirs Miraco sont en vente dans les quincailleries du Groupe BMR (BMR, Unimat, Agrizone). Plusieurs accessoires d’installation y sont également offerts.

1

La publication Sites extérieurs d’abreuvement – Frais d’implantation et d’entretien (AGDEX 570/821c), publiée en 2015 par le CRAAQ, documente les coûts de trois sortes de sites extérieurs d’abreuvement.

2

PHOTO : MIRACO

Directeur de territoire pour le distributeur Gallagher, Éric Boyer offre depuis une dizaine d’années les produits d’abreuvement du bétail de l’entreprise Miraco, active dans ce secteur depuis 1974. Elle est la première à avoir commercialisé un abreuvoir automatique fait de polymère. Que ce soit pour une étable froide ou un site d’abreuvement extérieur réduisant la contamination des cours d’eau, les abreuvoirs Miraco sont offerts en version isolée, avec ou sans élément chauffant. Ces équipements ont été testés et peuvent résister jusqu’à – 40 °C. L’entreprise offre plusieurs modèles, d’une capacité de 4,5 à 500 litres (1 à 110 gal) et d’une longueur de 0,3 à 4,2 m (1 à 14 pi), pour désaltérer vaches, moutons, chèvres, chevaux ou porcs. Les besoins des animaux sont d’ailleurs très grands, surtout dans le cas des bovins. Selon des publications du MAPAQ, le besoin quotidien en eau est de 50 litres chez les vaches gestantes, et il est de deux à trois fois supérieur chez celles en lactation ! En une seule séance d’abreuvement, un bovin prélève généralement entre 15 et 20 litres dans l’abreuvoir. Les réponses aux questions les plus fréquentes ? Oui, les abreuvoirs Miraco sont garantis (5 ans), et des producteurs qui en ont acheté il y a 20 ou 25 ans les utilisent encore. Oui, ils sont résistants aux impacts, car ils ne sont pas faits exclusivement de polyéthylène : le polymère est renforcé avec une fibre durcissante. Évidemment, ces abreuvoirs résistent à la corrosion, car ils ne comportent pas de pièces métalliques. Ils n’ont pas non plus de rebords ni d’arêtes carrées ou tranchantes, pour ne pas blesser les animaux. Certains modèles d’abreuvoir (série Spring) sont complètement ouverts et doivent donc contenir un élément chauffant (75 à 500 watts) pour tempérer l’eau. D’autres modèles (série Fount) sont munis d’une boule qui, flottant sur l’eau, bloque entièrement l’ouverture. Ce dispositif permet de conserver la chaleur du


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POUR LE MAÏS-ENSILAGE TEXTE DE JEAN-FRANÇOIS LEMAY, AGRONOME

VOS MULTIPLES TÂCHES ET FONCTIONS EXIGENT QUE VOUS POSSÉDIEZ UN COFFRE À OUTILS BIEN GARNI. VOIÇI UN INVENTAIRE DE LA SECTION « MAÏS-ENSILAGE ». LA RÉGIE DE CROISSANCE AU CHAMP

mauvaises herbes interférera avec le processus de fermentation du matériel récolté. Enfin, si la pression d’organismes indésirables (champignons, moisissures) est trop importante, l’utilisation d’un fongicide pourrait être un excellent allié dans votre gestion au champ.

LA MATIÈRE SÈCHE Elle dictera le moment de la récolte, et rien d’autre ! Deux facteurs sont intimement liés

ATTENTION À LA DENSITÉ DE VOTRE ENSILAGE ! Un silo-fosse de 9 pi x 20 pi x 120 pi… Du maïs-ensilage à 33 % MS… n

Si la densité est de 17 lb MS/pi3, il contiendra environ 505 tonnes.

n

i la densité est de 14 lb MS/pi3, S il contiendra seulement 415 tonnes.

PHOTOS : 123RF

Pour bien gérer la croissance de vos plants de maïs, choisissez l’hybride correspondant à l’objectif que vous vous êtes fixé. Respectez les taux de semis suggérés pour chacun des hybrides et donnez aux plants des apports suffisants en minéraux, en fonction de la pression de rendement que vous exercerez. Un désherbage hâtif et efficace jusqu’à la récolte est primordial pour maximiser la croissance. Sinon, la présence de

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à l’humidité de la récolte et influenceront les performances animales : la consommation volontaire de matière sèche (CVMS) et la digestibilité de la fibre. Pour maximiser ces facteurs, la meilleure fenêtre de récolte se situe entre 32 et 36 % de matière sèche (MS). Bien évidemment, il faudra tenir compte du type d’entreposage utilisé à la ferme pour déterminer la MS cible.

L’ÉTANCHÉITÉ, VOYEZ-Y ! Ensilage de maïs récolté à 32 % MS Silo-fosse de 60 pi x 198 pi x 6 pi Couverture du silo immédiatement après la fin du chantier, comparativement à 24 heures après

PERTE DE % DE MS APRÈS 90 JOURS D’ENTREPOSAGE Couvert immédiatement

Couvert 24 h après

12,3

15,7

(Source : K. Kutcher et coll., Université polytechnique de Californie, 2015)

LA HAUTEUR DE FAUCHE Cet « outil » essentiel touchera trois points : le rendement, la salubrité de la masse récoltée et sa concentration en amidon.

LA LONGUEUR DE COUPE THÉORIQUE (LCT) Un autre point crucial qui influencera la conservation et les performances animales. La LCT devrait se déterminer en fonction de la quantité d’ensilage servie quotidiennement par animal et du degré de compaction recherché. Prenez la peine de vérifier cet outil de régie avec votre expert-conseil ainsi qu’à l’aide d’un Penn State Particle Separator1.

LE CONDITIONNEMENT Le conditionnement des grains à l’aide des rouleaux craqueurs est un incontournable, et ce, peu importe la LCT et la MS récoltée. Ce travail mécanique sur les grains accroîtra, en toute circonstance, la digestibilité. Un nouvel outil de diagnostic, appelé ICEM (indice de conditionnement de l’ensilage de maïs), est offert par l’entremise de notre laboratoire.

LA VITESSE DU CHANTIER   Outil conçu pour aider à déterminer la longueur optimale des particules de fourrage

1

vitesse ne devrait jamais être dictée par la fourragère ! La capacité du chantier devrait être gérée par l’entrée au silo (vitesse de compaction) du matériel. De cette façon, la porosité ou la densité de votre ensilage sera grandement avantagée (voir l’encadré p. 39). Moins il y aura de pores (espaces d’air, de gaz ou de liquide) dans l’ensilage, moins vous aurez besoin d’espace de stockage pour le même troupeau.

Pièce primordiale du puzzle, celle-ci influencera fortement les résultats de fermentation de votre matériel. Cette

LES INOCULANTS Pour s’assurer d’une fermentation rapide et efficace jusqu’à la reprise, l’ajout d’inoculants est un incontournable. Cependant, il faut choisir le bon inoculant, et avec le bon objectif ! De plus, l’utilisation d’acide propionique pour les zones à faible densité est un excellent moyen d’inhiber les moisissures et les levures, ce qui mènera à des pertes par chauffage beaucoup moins importantes.

L’ÉTANCHÉITÉ L’étanchéité de votre silo est un élément déterminant dans la fermentation de votre matériel. S’il y a présence d’air, il n’y aura pas fermentation, mais compostage ! C’est pourquoi il est impératif de couvrir tout matériel qui ne sera pas servi frais. (voir l’encadré).

LA REPRISE Il faudra bien reprendre cet ensilage un jour ! C’est à ce moment que le taux de reprise jouera un rôle clé dans la perte de MS, comme en témoigne le graphique. En espérant qu’il ne manquait pas trop d’outils dans la section « maïs-ensilage » de votre coffre, je vous souhaite une bonne récolte 2017 !

PERTE DE MATIÈRE SÈCHE D’UN ENSILAGE EN FONCTION DU TAUX DE REPRISE QUOTIDIEN

Perte de MS (%)

20 15 10 5 0 L’auteur

2,5

Jean-François Lemay, agronome Conseiller spécialisé en ruminants La Coop fédérée jean-francois.lemay@lacoop.coop

40

COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

4,5

6,5

8,5

10,5

12,5

Taux de reprise (cm) (Source : Muck et coll., « Postharvest factors affecting ensiling », Silage Science and Technology, 2003, ASA)

14,5


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1

LES JARDINS DU SUROÎT COTEAU-DU-LAC n

P iments : 10 ha

n

Carottes  : 30 ha

n

Choux-fleurs : 60 ha

n

Cultures de rotation : maïsgrain, maïs sucré, haricots et pois de conserverie

Depuis trois ans, Patrick utilise Asco-Root, un produit fertilisant à base d’algues que fabrique OrganicOcean. Il l’ajoute au taux de 6 kg par hectare à toute sa fertilisation de base (N-P-K). « J’ai remarqué, avec Asco-Root, particulièrement dans le piment et la carotte, qu’il y avait beaucoup plus de radicelles sur les racines, ce qui favorise l’absorption des nutriments, et que le système racinaire dans son ensemble était plus développé. Des racines mieux développées ont plus de facilité à pénétrer profondément le sol pour y puiser les nutriments. De façon générale, les plants sont en meilleure santé. » Patrick et son experte-conseil, Marie-Pierre Grimard, de La Coop Unifrontières, ont comparé deux types de fertilisation : avec et sans Asco-Root. Les résultats ont été très concluants. Avec Asco-Root, les carottes, notamment, étaient en meilleure santé, plus grosses et plus belles. Dans les choux-fleurs fertilisés avec Asco-Root, il y avait un nombre nettement plus important de radicelles sur les racines, indique le producteur.

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COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

TEXTE DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

UNE ENTREPRISE DE RIMOUSKI A MIS AU POINT DES BIOSTIMULANTS POUR CULTURES À PARTIR D’EXTRAITS D’ALGUES. LES RÉSULTATS, TRÈS PROMETTEURS, SONT EN TRAIN DE FAIRE DES VAGUES. OrganicOcean, qui a vu le jour en 2009, fabrique des biostimulants pour plantes à l’aide d’algues marines du BasSaint-Laurent. L’entreprise a mis sur pied une chaîne de valeur intégrée, allant de la récolte à la formulation de biostimulants, en passant par la transformation. Son siège social est situé à Rimouski, et elle exploite des usines de transformation à Matane, L’Isle-Verte et Trois-Pistoles. Les algues marines ont depuis des millénaires développé leur capacité à survivre et à proliférer sous des stress climatiques et des conditions difficiles : eau salée, dessiccation à marée basse, régénération à marée haute. « Elles ont acquis des mécanismes d’adaptation au stress, que nous utilisons pour mettre au point des biostimulants », indique Martin Poirier, chimiste de formation, cofondateur et présidentdirecteur général de l’entreprise. « Nous avons développé une expertise dans l’extraction et la formulation de composés actifs provenant des algues, tels que les hormones de croissance et les bétaïnes, au profit des plantes agricoles, ajoute-t-il. Ces composés ont la capacité de stimuler le métabolisme des plantes, la division cellulaire, la photosynthèse et la résistance au stress. »

À titre d’exemple, les bétaïnes contribuent à maintenir la capacité photosynthétique et l’activité des enzymes en période de stress. « De 30 à 40 % du potentiel génétique des plantes ne s’expriment pas, notamment en raison du stress et des maladies », dit Martin Poirier. L’usage de ces produits donne un solide coup de pouce aux cultures, tant sur le plan du rendement que de la qualité, soutient l’entrepreneur. Plusieurs essais dans la pomme de terre, de 2012 à 2016, ont fait état d’un accroissement de rendement de plus de 50 quintaux à l’acre. On utilise également ces produits avec succès dans d’autres productions maraîchères (voir l’encadré). De plus, le rendement de l’investissement est important, assure-t-il. Les produits d’OrganicOcean prennent la forme d’extraits liquides, de poudres solubles et de produits granulaires à libération contrôlée. Ils peuvent être mélangés à d’autres intrants, des engrais notamment. Il n’est donc pas nécessaire de repasser aux champs pour les appliquer. Martin Poirier précise que l’usage des biostimulants ne vient aucunement réduire celui des engrais traditionnels. Ils en favorisent plutôt l’efficacité et l’absorption.

PHOTOS : ORGANICOCEAN

PATRICK BIBEAU


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2 3 La Coop fédérée, par l’entremise de son réseau de coopératives, offre déjà ces produits à ses producteurs membres et clients. « Les résultats avec les biostimulants sont fort intéressants, tant pour ce qui est du rendement que de leur facilité d’utilisation », soutient la technologue Christine Bourbonnais, conseillère en protection des cultures et engrais spécialisés à La Coop fédérée.

1. Pour la fabrication des produits destinés à l’agriculture, OrganicOcean utilise tout particulièrement l’ascophylle noueuse (le varech). 2. Chargement de laminaire frais (Laminaria longicruris). 3. Une équipe de récolteurs sillonne les berges et fauche les algues vivantes à l’aide d’une faucille. Elle peut récolter plusieurs tonnes d’algues par marée.

PRATIQUES ET MÉTHODES Les algues sont récoltées à marée basse, du mois d’août à la fin novembre. Pêches et Océans Canada règlemente la coupe : les récolteurs ne peuvent couper l’algue en deçà de 15 cm à partir du crampon. On ne prélève que 15 à 20 % de la biomasse totale par zone d’exploitation. La rotation des aires de coupe est cruciale pour assurer la régénération des algues et une bonne gestion de la ressource. « À la suite d’une récolte, nous devons attendre trois ans avant de retourner sur le même site », indique Martin Poirier. La plante doit être vivante pour qu’on puisse retirer tout l’avantage de son activité biologique. Les algues échouées (mélangées à diverses matières) ne permettent pas d’extraire des ingrédients actifs de qualité. « En Europe, les bénéfices des biostimulants pour les plantes sont connus depuis longtemps, dit Martin Poirier. On les utilise depuis de nombreuses années. » L’industrie des biostimulants est jeune, mondiale et elle croît de plus de 10 % par année, souligne l’entrepreneur. COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

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Bien que beaucoup de producteurs pensent que le volume de production dépend des conditions météorologiques de la saison de végétation précédente, la réalité est plus complexe.

SAISON DES SUCRES LE PASSÉ N’EST PAS

GARANT DE L’AVENIR TEXTE DE RAYMOND BERNIER, INGÉNIEUR

L’auteur Raymond Bernier, ingénieur Conseiller en acériculture et en agroenvironnement MAPAQ, Outaouais

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COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

Les saisons des sucres de 2016 et 2017 ont permis à la plupart des acériculteurs du Québec d’obtenir des rendements records. Un départ hâtif et la quasi-absence d’épisodes de chaleur ont contribué au caractère exceptionnel de la production. Pour bien des entreprises, le nombre de journées de production a été augmenté d’environ 10 par rapport aux saisons précédentes. De plus, comme les températures

de jour se maintenaient dans la zone de température froide de la coulée (entre 3 et 8 °C), la qualité du sirop a été remarquable, avec des saveurs douces et des couleurs pâles. La saison de végétation actuelle aura-t-elle un impact sur la récolte de 2018? Bien que beaucoup de producteurs pensent que le volume de production dépend des conditions météorologiques de la saison de végétation précédente,

PHOTO : ISTOCK

LA RÉCOLTE DE LA SAISON DES SUCRES EST-ELLE INFLUENCÉE PAR LES CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE LA SAISON DE VÉGÉTATION PRÉCÉDENTE ?


AFFAIRES AGRICOLES |

la réalité est plus complexe. La quantité de sucre récoltée au printemps dépend surtout du temps qu’il fait pendant la saison des sucres. Cette thèse est d’ailleurs confortée par les résultats de la production des printemps 2016 et 2017, de même que par une étude récente de Christian Messier, professeur d’écologie forestière à l’Institut des sciences de la forêt tempérée (ISFORT), situé à Ripon, et à l’Université du Québec à Montréal. Ce dernier a accepté généreusement de communiquer une partie des résultats de son étude aux lecteurs du Coopérateur (voir l’encadré). Cette question a aussi intéressé des chercheurs québécois et allemands, qui ont publié un article dans la prestigieuse revue scientifique New Phytologist en 2015. Ils savaient que le sucre contenu dans l’eau d’érable récoltée au printemps vient des réserves que l’arbre a produites par photosynthèse pendant l’été. Ils savaient aussi que les arbres peuvent accumuler du sucre durant plusieurs années. Mais il restait à savoir si le sucre contenu dans l’eau d’érable était le produit de la photosynthèse effectuée l’année précédente seulement, ou s’il datait de plusieurs années. La question est importante, car cela permettrait de déterminer si le contenu en sucre de l’eau d’érable dépend ou non de la qualité de la dernière saison de croissance.

Les traces laissées dans l’environnement par les essais d’armes nucléaires réalisés dans les années 1970 et 1980 ont permis de déterminer l’âge du sucre contenu dans l’eau d’érable. Comme l’air a été artificiellement enrichi en carbone 14 instable lors de ces essais, les chercheurs se sont servis des traces laissées par ce carbone comme d’un indicateur pour mesurer le temps. En effet, la présence de carbone 14 diminue de façon marquée et régulière depuis les années 1980. En mesurant le taux de carbone fixé par photosynthèse dans le sucre d’érable récolté lors d’une année donnée, les chercheurs ont pu déterminer l’âge moyen du sucre présent dans l’eau d’érable récoltée en 2013. Les chercheurs ont ainsi déterminé, pour deux érablières de la région de la Petite-Nation, en Outaouais, que le sucre dans l’eau d’érable récoltée en 2013 avait entre trois et quatre ans d’âge en moyenne. Cela veut donc dire que le sucre présent dans l’eau d’érable provient probablement des réserves que l’arbre a accumulées au cours des 10 dernières années. Ces résultats sont importants pour les acériculteurs : ils indiquent que le taux de sucre de l’eau d’érable que l’on récolte au printemps est beaucoup moins affecté par les conditions de croissance des années précédentes que ne le laisse penser la croyance populaire.

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POUR EN SAVOIR PLUS n«  Quel âge a le sucre

de l’eau d’érable que l’on récolte au printemps ? » https://uqo.ca/nouvelles/9276-dcr

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| AFFAIRES ÉCONOMIQUES

ESPACE CONNECTÉ 2.0

TEXTE D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

LES RELATIONS TRANSACTIONNELLES ENTRE LES PRODUCTEURS ET LEUR COOPÉRATIVE SONT DES OPÉRATIONS À FAIBLE VALEUR AJOUTÉE. EN NUMÉRISANT CES OPÉRATIONS, ON LAISSE PLUS DE PLACE AUX RELATIONS HUMAINES, QUI ENRICHISSENT VRAIMENT LE DEVENIR DES ENTREPRISES. ZOOM SUR LE VIRAGE NUMÉRIQUE DE LA COOP FÉDÉRÉE, QUI VIENT DE LANCER UN PORTAIL CONNECTÉ À L’INTENTION DES PRODUCTEURS. « Nous avançons dans l’univers numérique en lançant des fonctionnalités qui répondent à des besoins réels, ainsi que des solutions d’affaires innovatrices pour faciliter la performance et la rapidité des relations entre les entrepreneurs et leur

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COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

coopérative », explique Saad Chafki, viceprésident aux technologies et projets agricoles de La Coop. Pour ce petit-fils d’agriculteur marocain qui cultivait des oliviers, pas question de créer des « éléphants blancs » qui ne

PHOTO : ISTOCK

La prochaine phase numérique concernera des applications pour les experts-conseils visant à faciliter leur travail quotidien. On verra alors des « conseillers connectés », dont le bureau sera une tablette et une plateforme numérique. L’économie du partage inspire aussi l’équipe numérique de La Coop, qui pourrait lancer une vitrine en ligne pour qui veut acheter, vendre, échanger ou partager des équipements, des récoltes ou une foule d’autres produits. Quelque chose comme un grand Kijiji 100 % agricole !


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Saad Chafki, vice-président technologies et projets, Division agricole de La Coop fédérée

RÉPONDRE À DES BESOINS Le projet-pilote d’espace connecté a vu le jour avec l’aide de trois coopératives (Dynaco, Unicoop et Univert) et d’une trentaine de producteurs parmi les plus innovateurs, dont : STÉPHANE LECLERC FERME COMARO, PONT-ROUGE « C’est une plateforme utile, conviviale et facile d’utilisation. Je l’ouvre pour consulter mes factures archivées quand je fais de la comptabilité et pour regarder mon tableau économique Lactascan. Mon PAEF est aussi à deux clics, même quand j’épands du fumier en tracteur ! » EMMANUEL DESTRIJKER FERME HELLEBECQ, PLESSISVILLE « J’attends avec fébrilité les prochaines fonctionnalités de commande en ligne de moulée. Il sera alors possible de commander plus facilement, de n’importe où, n’importe quand ! » PASCAL COUTURIER FERME BENLAUR, RIVIÈRE-OUELLE « Ce qui est payant dans ma relation avec mon expertconseil, c’est quand j’obtiens des conseils, pas seulement des documents ou des résultats d’analyse. Le portail regroupe donc l’information en un seul endroit. Je reçois même une notification quand un document y est versé ! »

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COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

feraient qu’embêter les producteurs et leurs conseillers. Des rencontres préalables ont été réalisées pour comprendre les besoins et les défis des entrepreneurs, de même que pour faciliter les relations transactionnelles (achat et vente), qui recèlent peu d’intérêt pour tous, contrairement aux conseils techniques et aux relations humaines. Bref, pas question d’informatiser des processus pour la forme : le numérique n’est pas une fin en soi, mais un moyen.

UN MOYEN TRÈS PUISSANT Derrière la numérisation se cachent des colonnes de chiffres, dont La Coop pourra tirer profit pour mieux servir ses membres et clients. Mais le numérique profitera aussi aux producteurs, qui pourront – et peuvent déjà – tirer parti des outils permettant l’étalonnage – en fait, la comparaison – de leur entreprise par rapport à d’autres exploitations comparables. Dans tous les cas, les outils numériques réduisent les coûts en simplifiant les processus, toujours au bénéfice des producteurs, assure Saad Chafki, spécialiste des mégadonnées et de leur analyse.

DU CONCRET, S’IL VOUS PLAÎT L’espace en ligne personnalisé lancé en juin dernier – il n’a pas encore de nom officiel – regroupe des outils concrets : les applications d’agriculture de précision, le carnet de champs, les tableaux

économiques Lactascan et Aviscan, les états de compte et les factures, le plan agroenvironnemental de fertilisation (PAEF), etc. Plusieurs outils d’aide à la décision, à l’heure où les décisions sont de plus en plus rapides et complexes. On vient d’ajouter un nouveau dispositif de commande d’aliments pour troupeaux laitiers au moyen de courriels et de notifications SMS. Un algorithme permet de prévoir les besoins en moulée. Dans un proche avenir, les silos connectés à Internet permettront le mesurage en temps réel des quantités d’aliments disponibles. « Avoir la bonne stratégie, c’est le bout facile, dit Saad Chafki. On comprend les besoins, on regarde ce qui se fait dans d’autres domaines, et même chez la concurrence. Le diable est dans l’exécution, ce qui fait réussir un projet ou pas. Notre méthode, le produit minimal viable, c’est d’avancer rapidement, avec agilité, en livrant des fonctionnalités par phase et en bonifiant ensuite les outils. » Dorita Ker, conseillère en marketing et projets numériques à La Coop, corrobore : « Il n’y a rien de pire que de mettre des efforts sur un produit qui ne répond plus au besoin des utilisateurs au moment du lancement. Pour réussir un projet numérique, il faut se lancer, puis s’adapter au besoin. » En somme, l’équipe de six ou sept personnes du virage numérique de La Coop a privilégié les outils rentables, capables de créer plus de valeur avec moins de complexité. Une approche qui a plu au conseil d’administration de La Coop, car elle tempère le risque de ne pas accoucher d’une idée, de livrer un outil avec beaucoup de retard ou avec des dépassements de coûts. D’ailleurs, La Coop était-elle en retard quant aux procédés numériques ? « Oui, répond franchement Saad Chaf ki. En retard par rapport aux grandes entreprises de l’industrie agroalimentaire, mais aussi par rapport à nos agriculteurs les plus progressistes. Ce n’est pas un luxe de faire ce qu’on fait. » Les efforts récents permettent non seulement de combler ce retard, mais de ramener La Coop à une position de leader en transformation numérique. De nouveaux projets dans ce domaine sont déjà sous la loupe – ou plutôt dans le logiciel !

PHOTO : MARTINE DOYON

| AFFAIRES ÉCONOMIQUES


LES TRAVAUX DE RECHERCHE DE LA COOP FÉDÉRÉE ENCENSÉS PAR LA COMMUNAUTÉ SCIENTIFIQUE Une étude menée par La Coop fédérée à ses installations de recherche en productions végétales de Saint-Hyacinthe a été publiée cette année dans la prestigieuse revue Agronomy Journal, de l’American Society of Agronomy. Cette étude, portant sur les doses optimales d’azote dans le maïs, témoigne du grand professionnalisme de l’équipe de chercheurs en productions végétales de La Coop fédérée et de la rigueur avec laquelle ses travaux sont effectués. Menée pendant huit ans sur 45 sites en Montérégie, l’étude en est arrivée d’abord à la conclusion que le rendement en grain du maïs, selon différents taux de fertilisation azotée, variait en fonction des sites des essais et des années au cours desquelles ceux-ci ont été réalisés. Les chercheurs ont de plus indiqué que la dose économique d’azote était influencée notamment par la date des semis, la texture du sol et la pluviométrie – des facteurs qui n’avaient pas encore été clairement documentés dans l’une des plus importantes régions productrices de maïs de l’est du Canada. En moyenne, la dose d’azote recommandée par l’étude, compte tenu de ces facteurs, était de 195 kg/ha, soit 25 kg de plus que le taux habituellement préconisé. En somme, ces travaux de recherche démontrent que les recommandations de fertilisation azotée devraient tenir compte de la variabilité de réponse liée à la date des semis, à la texture du sol et à la pluviométrie, pour assurer une productivité et une rentabilité optimales du maïs dans cette région. Soulignons que l’étude de La Coop fédérée a également été sélectionnée par le magazine CSA News, destiné aux membres de la Crop Science Society of America, de la Soil Science Society of America et de l’American Society of Agronomy. Il s’agit du seul article paru dans le numéro 5 du volume 109 de l’Agronomy Journal, dont la promotion sera effectuée par CSA News. Pour lire l’article « Variability in Corn Yield Response to Nitrogen Fertilizer in Eastern Canada », rendez-vous sur le site http://bit.ly/2wWqQll.

ATELIER GRATUIT : GESTION DES TRUIES EN GROUPE Vous gérez une maternité et vous avez des questions concernant la transition de votre troupeau vers une gestion des truies en groupe ? Participez gratuitement à la séance d’information du Centre de développement du porc du Québec qui aura lieu le mardi 10 octobre 2017, de 13 h à 16 h 30, au Centrexpo Cogeco, à Drummondville. L’après-midi sera divisé en trois blocs, portant sur les installations, la conduite du troupeau et les innovations. Venez écouter des témoignages et poser vos questions à un panel de producteurs ayant fait la transition vers le logement des truies en groupe. Ils seront accompagnés d’experts du Prairie Swine Centre et du Centre de développement du porc du Québec. Il s’agit d’une occasion unique pour connaître l’expérience réelle de gens qui ont fait cette transition au Québec. Pour vous inscrire, contactez Marie-Claude Gariépy, au 418 650-2440, poste 4329.

Avis aux producteurs sur l’utilisation responsable des caractères Monsanto Company est membre du groupe Excellence Through StewardshipMD (ETS). Les produits de Monsanto sont commercialisés conformément aux normes de mise en marché responsable de l’ETS et à la politique de Monsanto pour la commercialisation des produits végétaux issus de la biotechnologie dans les cultures de base. L’importation de ces produits a été approuvée dans les principaux marchés d’exportation dotés de systèmes de réglementation compétents. Toute récolte ou matière obtenue à partir de ces produits ne peut être exportée, utilisée, transformée ou vendue que dans les pays où toutes les approbations réglementaires nécessaires ont été accordées. Il est illégal, en vertu des lois nationales et internationales, d’exporter des produits contenant des caractères issus de la biotechnologie dans un pays où l’importation de telles marchandises n’est pas permise. Les producteurs devraient communiquer avec leur négociant en grains ou acheteur de produit pour confirmer la politique de ces derniers relativement à l’achat de ces produits. Excellence Through StewardshipMD est une marque déposée de Excellence Through Stewardship. VEUILLEZ TOUJOURS LIRE ET SUIVRE LES DIRECTIVES DES ÉTIQUETTES DES PESTICIDES. Les variétés de soya Roundup Ready 2 XtendMD possèdent des gènes qui procurent une tolérance au glyphosate et au dicamba. Les herbicides pour usage agricole qui contiennent du glyphosate détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le glyphosate et ceux qui contiennent du dicamba détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le dicamba. Contactez votre détaillant Monsanto ou appelez le support technique de Monsanto au 1-800-667-4944 pour connaître les programmes de désherbage recommandés avec le système de production Roundup ReadyMD Xtend. La technologie Roundup ReadyMD comporte des gènes qui procurent une tolérance au glyphosate, un ingrédient actif des herbicides pour usage agricole de marque RoundupMD. Les herbicides pour usage agricole qui contiennent du glyphosate détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le glyphosate. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, prothioconazole et fluoxystrobine. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, prothioconazole, fluoxystrobine et clothianidine. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le maïs plus PonchoMD/VOTiVOMC (fongicides, insecticide et nématicide) est une combinaison de cinq produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, prothioconazole, fluoxystrobine, clothianidine et la souche Bacillus firmus I-1582. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le mais plus le traitement des semences DuPontMC LumiviaMD est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives metalaxyl, prothioconazole, fluoxastrobin et chlorantraniliprole. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le soya (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine, métalaxyl et imidaclopride. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le soya (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine et métalaxyl. VisivioMC contient les matières actives difénoconazole, métalaxyl (isomères M et S), fludioxonil, thiaméthoxam, sedaxane et sulfoxaflor. AcceleronMD, Cell-TechMD, DEKALB et le logoMD, DEKALBMD, GenuityMD, JumpStartMD, Monsanto BioAg et le logoMD, OptimizeMD, QuickRootsMD, Real Farm Rewards™, Refuge IntégralMD, Roundup Ready 2 XtendMD, Roundup Ready 2 RendementMC, Roundup ReadyMD, Roundup TransorbMD, Roundup WeatherMAXMD, Roundup XtendMD, RoundupMD, SmartStaxMD, TagTeamMD, TransorbMD, VaporGripMD, VT Double PROMD, VT Triple PROMD et XtendiMaxMD sont des marques de commerce de Monsanto Technology LLC. Utilisée sous licence. BlackHawkMD, ConquerMD et GoldWingMD sont des marques deposes de Nufarm Agriculture Inc. ValteraMC est une marque de commerce de Valent U.S.A. Corporation. FortenzaMD et VisivioMC sont des marques de commerce d’une société du groupe Syngenta. DuPontMC et LumiviaMD sont des marques déposées de E.I. du Pont de Nemours et Company. Utilisée sous licence. LibertyLinkMD et le logo de la goutte d’eau sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. HerculexMD est une marque déposée de Dow AgroSciences LLC. Utilisation sous licence. PonchoMD/VOTiVOMC sont des marques de commerce de Bayer. Utilisée sous licence.

COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

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SOLUTION : AMPLIFICATEUR DE SIGNAL CELLULAIRE

Source : FAC, d’après un article d’AgriSuccès écrit par Peter Gredig

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COOPERATEUR.COOP – OCTOBRE 2017

DEMANDE DE PRÊT : TRUCS ET CONSEILS Trois spécialistes de Financement agricole Canada vous donnent des conseils judicieux sur la façon de présenter une demande de prêt à votre institution financière. CRÉEZ DES PROJECTIONS RÉALISTES Montrez que vos calculs sont établis sur la base de trois scénarios : le plus probable, le meilleur et le pire. Si des changements importants sont prévus, dressez un plan d’affaires détaillé. Déterminez les risques et la façon dont vous entendez les gérer. Comprendre le portrait global aide le prêteur à approuver rapidement un prêt bien structuré. — Joanne Prysunka, gestionnaire, Services bancaires aux entreprises, Mountain View Credit Union, Olds (Alberta)

ASSUREZ-VOUS QUE TOUS LES DÉCIDEURS SONT PRÉSENTS Assurez-vous que toutes les personnes qui participent à l’exploitation sont présentes. S’il s’agit d’une société de conjoints, il est suggéré que les deux membres du couple soient présents. S’il y a un plan de relève, que les successeurs soient aussi présents. Chacun joue un rôle particulier. — Aimée Basset, directrice principale des relations d’affaires, FAC, Humboldt (Saskatchewan)

COMMUNIQUEZ VOTRE VISION Assurez-vous que toutes les personnes qui participent à l’exploitation sont présentes. S’il s’agit d’une société de conjoints, il est suggéré que les deux membres du couple soient présents. S’il y a un plan de relève, que les successeurs soient aussi présents. Chacun joue un rôle particulier. — Aimée Basset, directrice principale des relations d’affaires, FAC, Humboldt (Saskatchewan)

ÉTABLISSEZ VOTRE VISION ET VOS OBJECTIFS D’ENSEMBLE Cette étape est fondamentale, parce qu’elle vous permet de déterminer les objectifs et les étapes clés à atteindre au fil du temps pour bâtir l’entreprise de vos rêves. Prenez le temps de discuter de vos plans avec votre directeur des relations d’affaires et de jeter les bases d’une relation de confiance. — Philippe Martel, directeur principal des relations d’affaires, FAC, Drummondville

PHOTO : ISTOCK

La plupart des fonctionnalités qu’offrent les téléphones intelligents sont compromises lorsque le signal est déficient. Les amplificateurs de signal cellulaire peuvent atténuer ce problème. Ces dispositifs ne créent pas de signal là où il n’en existe pas, mais ils permettent d’amplifier un signal existant. Il est facile de se procurer un amplificateur pour votre camion, votre voiture, votre tracteur ou tout autre véhicule. Choisissez un modèle que vous pourrez déplacer d’un véhicule à l’autre. La plupart des modèles sont munis d’une antenne magnétique qui s’installe sur le toit du véhicule. Les amplificateurs de type support sont conçus pour être utilisés avec un dispositif mains libres ou l’option haut-parleur de votre téléphone. L’inconvénient est que seul le téléphone placé sur le support bénéficie du signal amplifié. Il existe aussi des amplificateurs sans fil qui augmentent l’intensité du signal dans la zone environnante, ce qui permet à plusieurs utilisateurs de profiter du signal amplifié. Ces modèles coûtent généralement plus cher. Si vous avez peu d’options en matière d’Internet et de réseau sans fil résidentiel, vous pouvez installer un amplificateur de signal cellulaire dans votre maison, votre atelier, votre grange ou tout autre bâtiment, et ainsi profiter d’une connectivité mobile en permanence. Ces dispositifs sont offerts dans une gamme de prix allant de moins de 200 $ (pour un téléphone unique) à plusieurs milliers de dollars (pour un amplificateur sans fil à usage commercial). Vous pouvez examiner les modèles et les prix dans les magasins d’électronique et de téléphonie cellulaire.


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