Le Coopérateur agricole juillet - août 2014

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Gracieuseté de la Ferme Benoit Vernier

Bien qu’une récolteuse de maïs pourrait suffire à la tâche, une autre a été acquise afin de prendre la relève dans les temps forts de l’été, ou en cas de bris.

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Le Coopérateur agricole | JUILLET-AOÛT 2014

Durant l’hiver, Benoit Vernier et son fils Philippe peuvent passer la journée à échanger des idées et monter de nouveaux projets pour la ferme.

administration des affaires au cégep John Abbott. « Je me débrouille en anglais, mais puisque plusieurs de nos clients sont anglophones, c’est important de maîtriser cette langue. »

Une équipe du tonnerre Quand les activités journalières ne l’occupent pas, Philippe parcourt le Web à la recherche d’informations pertinentes pour l’entreprise, que ce soit des nouveautés ou des nouvelles du secteur maraîcher d’ici et d’ailleurs. Son père et lui visitent durant l’hiver diverses expositions aux États-Unis et au Canada, telles que la Great Lakes Expo, aux États-Unis, destinée aux producteurs maraîchers, ou encore le Salon international alimentaire du Canada. Leur but est toujours le même : être à l’affût des dernières tendances, tant pour ce qui touche les acteurs en alimentation que les consommateurs. Quant à ses sources de motivation, Philippe dit carburer aux défis inhérents à son travail. Au lieu de le rebuter, cet aspect nourrit sa curiosité naturelle et donne naissance à de nombreuses idées. « J’ai toujours cinq ou six projets en tête », explique le jeune homme, qui n’a pas peur de relever des défis, quitte à se casser le nez. Son travail consiste ensuite à convaincre son père de l’intérêt et de la faisabilité de ses projets, ce qu’il dit réussir la plupart du temps. Et s’il se heurte à un non catégorique, Philippe se plie de bonne grâce aux décisions de son père. « C’est encore lui le boss ! » dit-il. L’harmonie est importante, ajoutet-il, surtout quand on vit encore sous le même toit que son patron et qu’on partage ses repas ! « On s’entend bien et on est sur la même longueur d’onde. On se complète », observe Philippe. Même si la participation de Philippe à l’entreprise est bien intégrée, les détails financiers restent à peaufiner. Pour l’instant, le jeune homme est salarié et ne possède pas de part dans la ferme. Mais aucun des deux intéressés ne semble préoccupé par le sujet. Les décisions seront prises dans les prochaines années avec l’aide de leur comptable, un processus qui sera long, ils en sont conscients. Philippe sait toutefois qu’il a encore beaucoup à apprendre et, à 21 ans, le temps est de son côté.

Photo : Céline Normandin

sur les normes internationales – des standards instaurés dans l’entreprise depuis deux ans. Pour Philippe, le choix de prendre la relève a été fait depuis longtemps. Comme il baigne dans ce milieu depuis son enfance, la ferme a toujours fait partie de son quotidien, en plus de se retrouver parmi les sujets de conversation à l’heure des repas. Le jeune homme s’engage depuis son adolescence dans l’entreprise, où il a mis la main à la pâte à toutes les étapes du travail, même les plus ennuyeuses et répétitives. « Je ne voulais pas qu’on dise que parce que j’étais le fils du patron, je choisissais les jobs les plus faciles. » Éviter la complaisance n’était pas la seule motivation de Philippe : il voulait connaître personnellement tous les rouages de la ferme. Il ne s’est donc pas contenté de passer quelques semaines à chaque tâche, mais y a consacré des étés complets. Dès ses 15 ans, il a travaillé à temps plein durant les vacances d’été, que ce soit à l’emballage, aux champs, dans les bureaux, ou encore à « patenter » une machine pour l’améliorer. Cette approche est venue de sa propre initiative. Son père n’est jamais intervenu pour l’obliger à faire quoi que ce soit. « Je voulais que ça vienne de lui, quand il serait prêt », indique Benoit. Une seule exception à cette règle a concerné l’éducation des deux enfants, puisque Philippe a aussi une sœur cadette, Stéphanie. Leur père a insisté pour qu’ils poursuivent leurs études en anglais après le secondaire. Ainsi, Philippe a terminé il y a deux ans une technique en farm management and technology au Campus Macdonald de l’Université McGill, alors que sa sœur vient d’achever sa 1re année en


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