Le réveil des combattants 763 juin/juillet 2010

Page 1

Chartres le rassemblement national

Crise, retraites taxer la finance

le réveil Juin-Juillet 2010 - N°763 - 5 e

Hommage à Marie-claude Vaillant-couturier

des combattants

Pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix

u d s n o i s a F e r b m e t p e 07 s

e s n e f é d a l e d e é La journ s r u e l a v s e d t e s t i des dro s e n i a c i l b répu

Le journal des droits de tous les anciens combattants et victimes de guerre


LE RÉVEIL actualité

Été 2010 I Été 1940 Le portrait des premiers résistants dans l’Humanité

Septèmes-les-Vallons

Inauguration du foyer Missak Manouchian

Il y a 70 ans, les armées allemandes envahissaient la France et installaient un régime de collaboration dirigé par le maréchal Petain. Dès les premières semaines de la tragédie, subies par notre pays et son peuple, des citoyens et des citoyennes ont commencé à résister, se sont opposés au fascisme allemand et français. L’Humanité leur rend hommage en exclusivité cet été et fera paraître chaque jour de juillet et d’août des portraits de ces hommes et de ces femmes, connus ou inconnus, qui ont sauvé, au péril de leur vie, l’honneur de la France. L’appel du général De Gaulle, le 18 juin 1940, comme celui cosigné par Jacques Duclos et Maurice Thorez, le 10 juillet 1940, ont été parmi les premiers actes publics de résistance derrière lesquels se sont engagés les premiers combattants, les premières combattantes, qui donneront naissance à la Résistance. Mais il y eut aussi des actes individuels, parfois modestes, mais qui dans le contexte de la terreur nazie étaient des actes de courage. L’Humanité nous racontera ces hommes et ces femmes, communistes, gaullistes, socialistes, chrétiens, qui dès l’été 1940 eurent le courage de dire non. Chaque jour, l’Humanité nous fera découvrir ces portraits de résistants : elle sera, en cet été 2010, un outil de mémoire à nul autre pareil. 2-

LE RÉVEIL - N° 763 - juin-juillet 2010

Patrick Saintenoy, président départemental délégué de l’ARAC lisant la lettre d’Henri Karayan en compagnie du maire, André Molino.

Le maire de Septèmes-les-Vallons, André Molino, a inauguré le foyer socioculturel Missak Manouchian 
devant plusieurs centaines de personnes. Au nom de l’ARAC, Patrick Saintenoy, président départemental délégué a remercié la municipalité et a également lu la lettre de Henri Karayan, l’un des deux derniers survivant du Groupe Manouchian. Ensuite, le maire, dans une intervention, retraça le parcours de ce

groupe des FTP MOI avant de dévoiler les plaques commémoratives et le dépôt de gerbes. Les administrés furent invités à visiter le foyer, regroupant cinq associations, dont la section ARAC de Septèmes, ainsi que le comité départemental des Bouches-du-Rhône, bureaux et salle de réunion neufs et fonctionnels. Un apéritif offert par la municipalité a clôturé cette remarquable matinée.

Assemblée générale en Ardèche L’assemblée générale de l’ARAC de l’Ardèche s’est tenue le 6 mai dernier à Cruas, en présence du maire, de Lucien Larguier, membre du Conseil national de l’ARAC, président de l’ARAC du Vaucluse, Roland Thomas, secrétaire général de l’ARAC du Vaucluse ainsi qu’Evelyne Groult, membre du Conseil national de l’ARAC et directrice administrative de la Mutuelle de l’ARAC. Daniel Roche, président départemental de l’ARAC de l’Ardèche, présenta le compte-rendu du Congrès national tenu à Gennevilliers ainsi que le calendrier des cérémonies du 19 Mars. Albert Laville, secrétaire général, fit un

exposé sur la campagne double et sur l’allocation différentielle de solidarité pour le conjoint survivant. La parole fut ensuite donnée à Evelyne Groult pour son intervention sur la rente mutualiste anciens combattants.


ÉDITO LE RÉVEIL

SOMMAIRE Actualités p. 4 Retraites et crise : taxer la finance.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Europe : les libéraux veulent les pleins pouvoirs.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Traité de non-prolifération nucléaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 International p. 8 Amérique Latine : la démocratie en danger. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Israël : pourquoi tant de haine ?.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 L’Afrique du Sud à la croisée des chemins.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Mémoire p. 21 Aumont : une journée chez Henri Barbusse.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Vos droits p.22 Carte du combatant : une nouvelle commission d’attribution. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Radar privé ?.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Pas d’OAS sur le mémorial national ATM.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Essais nucléaires : indemnisation des irradiés .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 Vie de l’ARAC p. 26 Le rassemblement national de Chartres.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Campagne de bons de soutien 2009.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Magazine p. 31

P. 13 D ossier

Hommage à Marie-Claude Vaillant-Couturier La vie de cette femme exceptionnelle : la résistance, l’internement et la libération

Nos remerciements à la Photothèque du mouvement social : © photos de couverture et P. 4

LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0713-A 06545 Édité par les Éditions du Réveil des Combattants SARL au capital de 45 734,41 - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien, 94807 Villejuif cedex Téléphone : 01 42 11 11 12 Télécopie : 01 42 11 11 10 reveil-des-combattants@wanadoo.fr Gérant-directeur de la publication : Raphaël

VAHÉ • Directeur délégué : Patrick STAAT • Rédacteur en chef : Raphaël VAHÉ • Directeur promotion et publicité : Claude Delevacq • Secrétariat de rédaction, conception graphique : Escalier D Communication • Impression : RIVET P.E. - 24 rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9 Tirage : 60 000 exemplaires Ce numéro du Réveil a été tiré le lundi 12 juillet et remis le jour même à la Poste. Il devrait donc parvenir à chaque abonné le 16 juillet au plus tard. Merci de nous faire part de vos observations.

L’ARAC sera des combats pour la dignité humaine et la défense des valeurs républicaines

M

éthodiquement, avec mépris, le gouvernement et le président Sarkozy continuent la casse des acquis sociaux de notre pays : chômage en hausse, politique d’austérité, attaque de l’école publique, suppression de 100 000 emplois supplémentaires dans les services publics, casse du droit à la retraite à 60 ans. Ce gouvernement est sourd et aveugle aux deux millions de français dans la rue le 24 juin. Alors que 50 % des salariés ont moins de 1 500 euros par mois, comment accepter de donner 30 millions d’euros au titre du bouclier fiscal à la femme la plus riche de France. Cette même femme qui gagne 15 SMIC toutes les 3 minutes soit 175 000 SMIC par an. Quel sens peut encore avoir, pour les tenants du pouvoir, la devise de notre pays « Liberté, égalité, fraternité » ? Cette politique de l’argent roi au détriment du plus grand nombre doit cesser. Face à la république des copains et des coquins, il est temps que se lève le vent de la révolte, le temps des rassemblements, le temps d’une construction commune pour une politique plus équitable au service de tous, un pays où chacun aurait les moyens de vivre décemment, d’élever ses enfants, de se loger, de travailler et de vivre sa retraite. Utopie me direz-vous ? Non ! Car sans espérances, sans rêves, sans espoir, sans liberté, l’Homme ne serait encore qu’un esclave. C’est pour cela que des générations d’hommes et de femmes, d’intellectuels, d’artistes, de jeunes se sont engagés dans la lutte et ont aussi payé de leur vie cet engagement. Notre gouvernement fait honte à ceux qui ont construit la France républicaine et ses valeurs d’aujourd’hui. Nous, militants de l’ARAC, nous avons avec nos sections locales et comités départementaux pris notre part aux manifestations du 24 juin. Depuis bientôt un siècle, notre association aura été de tous les combats émancipateurs. Parfois cela a été dur, parfois nous aurons été à contre courant, tellement était fort le débat d’idées, mais pas une fois, nous avons eu à rougir des choix que nous avons fait, de luttes auxquelles nous avons participé, car à chaque instant, ce qui nous a guidés, a été de nous attaquer aux causes des guerres, de la misère et de l’injustice. Alors oui nous serons présents et visibles à la journée revendicative le 7 septembre pour la défense de tous les droits à travers la France, comme nous prendrons notre place au nom de l’ARAC dans les collectifs qui se mettent en place pour nous opposer aux choix politiques du gouvernement. Patrick Staat JUIN-JUILLET  2010 - N°763 - LE RÉVEIL

-3


LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Retraites et crise Il est impératif de taxer la finance Les développements de la crise qui secoue l’Europe montrent tout l’intérêt qu’il y a, dans le débat sur les retraites, à pointer l’importance d’une taxation des revenus financiers. Les banques et certains de leurs clients, gros patrimoines et grands groupes, les compagnies d’assurances et les fonds d’investissement de l’Hexagone sont parmi les plus importants créanciers de la Grèce et aussi de l’Espagne et du Portugal. Dans l’anonymat des marchés financiers, ils ne sont pas les derniers à engranger intérêts et plus-values somptueux de leurs opérations sur les titres de dette publique. Ils empruntent bon marché et prêtent cher ! En 2008, le

4-

LE RÉVEIL - N° 763 - juin-juillet 2010

total des revenus financiers encaissés par les entreprises non financières et les institutions financières s’est élevé à 260 milliards d’euros, ce qui équivaut à environ 13 % du PIB. C’est considérable, mais en 2009 ils ont fait mieux encore. La taxation des revenus des profiteurs de la crise relève ainsi quasiment de ce que le philosophe allemand Kant appelait un « impératif catégorique ». Ce serait une mesure de justice et bien plus encore.

Cette spéculation est aujourd’hui, pour le capitalisme, comme une drogue dont il ne peut se passer. Il réalise d’énormes profits financiers qu’il accumule et il les accumule pour réaliser des profits financiers encore plus élevés au détriment de la croissance et de l’emploi. Aussi, la taxation de ces revenus à un taux équivalant à celui de la cotisation patronale vieillesse (8 %), qui rapporterait près de 23 milliards d’euros, aurait des vertus purificatrices, elle permettrait un début de désintoxiquation des « accros » à la croissance financière et contribuerait à réorienter l’argent vers les besoins sociaux. En même temps, il est encore plus


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

décisif d’insister sur cet autre impératif que devrait constituer une réforme de l’assiette des cotisations patronales pour la protection sociale. Il s’agirait de faire de ces cotisations davantage qu’un prélèvement sur la richesse créée : un stimulant, un incitateur à créer encore davantage de richesses de manière efficace. Dans ce but, on modulerait le taux de cotisation de telle sorte que les

entreprises qui limitent les salaires et licencient soient assujetties à des taux beaucoup plus lourds. Inversement, les entreprises qui développent les emplois, les salaires, la formation, seraient assujetties à des taux relativement plus bas. Le dernier rapport du COR (Conseil d’orientation des retraites) l’a montré : il n’y a point d’avenir pour nos retrai-

tes si l’on ne relance pas la croissance réelle et cette base pérenne et féconde de financement que constituent l’emploi, les salaires, les qualifications avec les élévations de productivité que celles-ci permettent. Claude Delevacq

Europe

Les libéraux veulent les pleins pouvoirs « Je préfère une dictature libérale à un gouvernement démocratique où le libéralisme serait absent. » Ainsi s’exprimait Friedrich von Hayek, l’un des plus célèbres théoriciens du capitalisme contemporain, devant le général Pinochet en 1981. Avec un cynisme décomplexé, il signifiait au monde que le militaire félon, qui avait renversé le président Salvador Allende huit ans auparavant, était bien de son camp. Ce partisan de l’État minimal, dont les idées ont marqué les programmes politiques de nombreux gouvernements au cours des quatre dernières décennies, préconisait les déréglementations, les privatisations, la réduction des dépenses de Sécurité sociale… et, dans le même mouvement, la limitation de la démocratie. Trente ans plus tard, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui connaît ses classiques, entend appliquer à l’Europe l’enseignement de ses maîtres : la démocratie n’est utile que si les citoyens optent pour des solutions conformes aux vœux des dirigeants. Ainsi, l’Union européenne doit vivre sous un régime de démocratie limitée dans lequel les gouvernements nationaux seraient dans l’obligation de soumettre leurs budgets à l’examen sourcilleux des commissaires européens, avant de les présenter aux parlements. La souveraineté populaire serait piétinée, l’autorité des États réduite à peu près à zéro. Les seuls maîtres à bord du navire européen seraient les commissaires de Bruxelles et le juge suprême siégerait à la Banque centrale européenne, veillant à ce que rien ne vienne « inquiéter les marchés financiers », comme on dit à la radio… Les masques tombent. Que ne nous avaient pas dit les thuriféraires de l’Europe libérale sur l’espace de liberté et de démocratie, avec droit

de pétition s’il vous plaît ! Nous paraissions rabat-joie quand nous mettions en garde contre les méfaits du dogme de la concurrence libre et non faussée et sur la circulation sans entrave des capitaux, sur la contradiction absolument antagonique entre l’affiche démocratique du traité de Lisbonne et l’indépendance de la politique monétaire aux mains d’une BCE à laquelle le pouvoir politique ne peut pas exprimer la moindre exigence. L’accord imposé à la Grèce par le Fonds monétaire international, par exemple, précise toutes les injonctions auxquelles doit répondre, selon un calendrier précis, le pays où est née la démocratie ; ce texte a été entouré d’un silence gêné dans la sphère médiatique. Les commentateurs patentés des affaires européennes restèrent sans voix. Sans doute ce texte avait-il le tord de montrer la réalité de la mise sous tutelle des peuples et des États. Certes, dès lors que vingtsept pays s’unissent dans une structure supranationale, des règles doivent être établies pour empêcher des blocages

injustifiés. Il faut rechercher l’équilibre entre le besoin de politiques communes et le droit pour chaque État de ne pas se voir imposer des décisions contraires aux intérêts de son peuple. Les dirigeants européens, et singulièrement Nicolas Sarkozy, ne s’embarrassent guère de ces principes. Le président français se porte même aux avant-postes pour sabrer le droit des peuples à voter leur budget en toute souveraineté et Christine Lagarde, se voulant rassurante, précise qu’il n’est pas question d’examiner tout dans les détails, mais d’avoir « une indiçation sur les lignes fondamentales »… En d’autres termes, de vérifier si la priorité accordée aux marchés financiers et aux maxi-rémunérations des actionnaires est respectée. Les fauteurs de crise veulent aujourd’hui les pleins pouvoirs pour continuer la même politique. C’est bien plus que les peuples européens n’en peuvent supporter. Claude Delevacq juin-juillet  2010 - N°763 - LE RÉVEIL

-5


LE RÉVEIL actualités

New Yor

Traité de non-pro nucléaire La Commission officielle à New York En ouverture le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon a souligné que cette conférence se devait de « répondre aux attentes de l’humanité, en agissant pour la protéger contre le pouvoir destructeur des armes nucléaires ». A ce sujet, il n’a pas manqué de saluer la récente conclusion du nouvel accord américano-russe Start de réduction des armes nucléaires stratégiques et de leurs vecteurs, tout en invitant les États dotés de l’arme nucléaire à honorer l’engagement « sans équivoque » qu’ils ont pris dans le cadre du TNP d’éliminer complètement leurs arsenaux. « Tout pas en arrière en la matière constituerait un échec grave » a ajouté le secrétaire général. Pour Ban Ki-Moon « la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient permettrait sans nul doute de restaurer la confiance entre les États de la région ». Dans cet esprit, il a appelé les autorités de la République islamiste d’Iran à respecter pleinement les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de coopérer avec l’AIEA. A sa suite une vingtaine de ministres ont réaffirmé l’engagement de leurs pays à l’égard des trois piliers du Traité que sont le désarmement nucléaire, la non-prolifération et le droit à l’utilisation pacifique de l’énergie atomique. Bien évidemment, 6-

LE RÉVEIL - N° 763 - juin-juillet 2010

les approches entre possesseurs et non possesseurs de l’arme nucléaire furent très souvent divergentes. Ainsi comme il était prévisible une passe d’armes s’est déroulée entre le président iranien Mahmoud Ahmedinejad et la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton. Les arguments avancés de part et d’autre sont apparus sujet à caution. Nombre d’intervenants ont soutenu l’idée avancée par Ban Ki-Moon de créer une zone exempte d’armes nucléaires au MoyenOrient. La relation est très partielle car il n’est pas possible, dans la limite de l’espace imparti d’exposer dans le détail ce que fut le débat général. On peut s’informer plus avant sur le site de l’ONU : www.un.org/news/fr-press/docs.

La conférence alternative Avant les débats officiels de l’ONU, les militants pacifistes du monde entier ont fait entendre l’alter conférence de la société civile, dans l’historique église baptiste de Riverside Church, au cours de laquelle, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon est venu déclarer « le désarmement est une nécessité urgente que nous sommes déterminés à régler ». Un défilé regroupant 15 000 personnes a suivi. On rappellera la participation de la délégation française forte de deux cent cinquante membres, émanation de plusieurs organisations. Plusieurs


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

ork

lifération e membres de l’IDRP et de l’ARAC y participaient, notamment Roger Billé, Claude Delevacq, Daniel Durand… La présence de cette délégation fut l’occasion de multiples rencontres avec des mouvements pacifistes. Les syndicalistes se sont rencontrés, ainsi que les élus à l’initiative de l’association Mayord for peace, représentant 4000 villes et 143 pays. On notera également, le 4 mai, la rencontre internationale entre jeunes, le 5 mai l’action symbolique du Mouvement de la paix : ses délégués masqués de blanc se présentant face aux représentants diplomatiques des huit puissances nucléaires et toujours le 5 mai, l’invitation par les pacifistes américains de leurs homologues étrangers, moment de travail, de détente. Le 6 mai ce fut la réception de la délégation française par Sergio Duarte, numéro deux de l’ONU. Beaucoup d’autres initiatives se sont déroulées, contrastant avec la séance officielle de la Commission d’examen. Une semaine bien remplie. Nous aurons l’occasion de revenir sur les enseignements à tirer de cette Commission d’examen. Claude Delevacq

Les jeunes et la paix Message du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon

« Dans 100 jours, le monde célébrera la Journée internationale de la paix, journée durant laquelle les combattants sont censés faire taire leurs armes et appelés à observer un cessez-le-feu, qui sera l’occasion de réaffirmer notre attachement au principe de la non-violence et au règlement pacifique des différends. Cette année, la Journée, qui sera célébrée le 21 septembre, sera consacrée aux jeunes et au développement, et placée sous le thème « la paix, c’est l’avenir ». Les jeunes jouent déjà un rôle déterminant en œuvrant à la promotion de la paix. Mais je sais qu’ils peuvent faire davantage encore. Car cette journée s’accompagne d’un défi lancé aux jeunes du monde entier, qui devront poursuivre sur leur lancée en vue de consolider la paix. Proposez vos plans et vos idées, en faisant preuve de créativité et avec passion. Les problèmes qui se posent dans le monde seront bientôt entre vos mains. Cette année, la Journée internationale de la paix coïncide avec le Sommet que j’ai convoqué en vue d’encourager la réalisation de progrès vers les huit objectifs du Millénaire pour le développement. Il est en effet impératif d’atteindre ces objectifs pour mettre fin aux conflits armés et instaurer une paix durable. J’espère que les voix des jeunes seront entendues lors du Sommet et tout au long de période qui le précède. Au cours des 100 prochains jours, j’engage les jeunes à élaborer des projets qui peuvent contribuer à créer des conditions propices à la paix dans leur société, dans leur école, dans leur pays. Nous avons besoin de votre voix et de votre détermination, et nous entendons faire connaître vos expériences dans le monde. Alors que nous commençons le compte à rebours vers la Journée internationale de la paix, deux vérités s’imposent à nous : les jeunes ne pourront trouver à s’accomplir pleinement que s’ils vivent dans la paix, et les jeunes ont les capacités de commencer à édifier ce monde de paix, dès à présent. » Le 13 juin 2010 juin-juillet  2010 - N°763 - LE RÉVEIL

-7


LE RÉVEIL international

Amérique Latine

La démocratie en danger On tue et on mutile la démocratie dans un silence médiatique assourdissant. Voilà un an, le 28 juin 2009, le président du Honduras était renversé par un coup d’État. Le bilan de ce putsch se dénombre en exactions : 14 000 violations des droits de l’homme dont 61 meurtres. Depuis le 27 janvier 2010, Porfirio Lobo assume la présidence au terme d’une mascarade électorale du 29 novembre menée par les auteurs du putsch. 8-

LE RÉVEIL - N° 763 - juin-juillet 2010

Cet état de fait n’a pas mis fin à la crise sociale, politique et économique que connaît le pays. Au contraire. Si les États-Unis et quelques pays voisins ont décidé de reconnaître les autorités de Tegucigalpa, la reconnaissance internationale fait encore défaut. Mais pour combien de temps encore ? Pendant ce temps, les escadrons de la mort circulent. Il ne se passe pas une semaine sans que des militants des diverses organisations démocratiques regroupées au sein du Front national de résistance populaire (FNRP) ne soient la cible de menaces de mort ou d’assassinats. Les processus politiques de changements, à l'œuvre depuis une décennie

dans la région, sont dans le viseur des forces militaires et oligarques, mais également du département d'État américain sans qui le coup d'État n'aurait pu être réalisé. Le changement de rapports de force, avec la montée en puissance des gouvernements de gauche, a fait céder du terrain à Washington, hier encore grand maître sur le continent. Mais ce mouvement s’est révélé fragile, resté soumis aux intérêts économiques. La preuve par le Honduras. Durant son mandat, Manuel Zelaya, grand propriétaire terrien, membre du Parti libéral, s’atèle à des réformes sociales, timides, mais substantielles, comme d’augmenter le


international LE RÉVEIL

salaire minimum de 60 %. Il met son veto aux privatisations de l'énergie et des télécommunications, et instaure des aides scolaires. Il initie un rapprochement avec les exécutifs socialistes de la région, en adhérant aux organismes de coopération comme l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (ALBA) ou encore Petrocaribe qui a permis au Honduras d'acheter du combustible à des tarifs préférentiels. Enfin, Manuel Zelaya a voulu démocratiser les institutions, particulièrement la constitution. Il a dès lors réveillé les foudres des élites politico-financières et militaires honduriennes et états-uniennes. Car, le Honduras a toujours été l'arrière-cour de Washington : un terrain de manœuvre de la contre insurrection pour anéantir les guérillas de la région depuis la base militaire des États-unis de la Palmerola, mais également un pion économique, soumis aujourd'hui à un traité de libre commerce régional (CAFTA). Après l'avènement au pouvoir des anciens guérilleros au Salvador et au Nicaragua, le risque d'un basculement plus prononcé du Honduras s'apparentait à un danger géostratégique pour Washington. Le coup d'État du

Honduras est un avertissement adressé à tous les présidents de la région et singulièrement à ceux qui aspirent à des changements sociaux et démocratiques. Il y a dix ans que ce cycle politique s'est ouvert avec l'élection d’Hugo Chavez au Venezuela. Elle a été suivie de profonds bouleversements ailleurs : Argentine, Bolivie, Brésil, Équateur, Uruguay, Paraguay, Nicaragua, Salvador… L’arrivée au pouvoir de présidents de gauche ou de centre gauche a été marquée par le recul de l'hégémonisme nord-américain. De la Paz à Caracas s’exprime la quête d’un affranchissement vis-à-vis de la première puissance mondiale : le désir d’une souveraineté retrouvée. Cette décennie marque l’échec de la politique d'isolement de Cuba dictée par les Etats-Unis, mais également le projet stratégique de zone de libre-échange des Amériques voulu par Washington. Les États, conscients de l’importance des leviers économiques mais refusant la logique marchande, mettent en place des mécanismes d’intégration fondés sur la coopération et la complémentarité : l’ALBA, Petrocaribe, ou encore la banque du sud pour se dégager de la domination du dollar dans les échanges.

Le sous-continent s’émancipe de l’institution politique de l’Organisation des États Américains, instrument des ÉtatsUnis, en créant l’Union des nations sud américaines. Révolution citoyenne, révolution culturelle ou encore bolivarienne, socialisme du XXIe siècle, les profils idéologiques et politiques des gouvernements au pouvoir, de leurs partis et de leurs candidats sont divers. Face à cette configuration, l’Amérique d’Obama a édulcoré son discours, mais les visées, elles, restent inchangées. En témoignent les tentatives de déstabilisations orchestrées depuis les États-Unis contre le Venezuela, la Bolivie ou encore le Paraguay. Depuis l’été 2008, la quatrième flotte US patrouille de nouveau dans l’Atlantique sud. Avancées et dangers, ainsi pourrait-on résumer l’actualité américaine. L’autre donnée positive reste le réveil populaire à l’image de la résistance hondurienne qui ne renonce pas à la refondation de leur pays en dépit des fusils braqués. Cathy Ceïbe

Le réveil des Combattants - Bulletin d’abonnement

A retourner au Réveil des Combattants - 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 12 - reveil-des-combattants@wanadoo.fr Individuel

Collectivités (lycées, collèges, centres de documentation, bibliothèques…)

10 numéros - au prix de 28,00 e par an

10 numéros (5 exemplaires par parution) au prix de 100,00 e par an

Nom. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nom (collectivité) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Personne à contacter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

.

..................................................................................................

Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code postal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code postal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Téléphone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Téléphone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . @. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . @. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ci-joint un chèque de 28 e libellé à l’ordre du Réveil des Combattants

Ci-joint un chèque de 100 e libellé à l’ordre du Réveil des Combattants JUIN-juillet  2010 - N°763 - LE RÉVEIL

-9


LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Israël

Pourquoi tant de haine ? Pourquoi ? C’est la première question qui s’est posée après le massacre perpétré par des commandos israéliens contre une flottille qui avait quitté Chypre au mois de mai et entendait livrer 10 000 tonnes d’aide humanitaire aux 1,5 million de Gazaouis, en brisant l’embargo naval mis en place par Israël le long du territoire palestinien.

Déclaration Bureau national de l’ARAC 10 juin 2010 Le Bureau national de l’ARAC, réuni le 10 juin 2010 à Villejuif, dénonce avec la plus grande fermeté l’attaque meurtrière ignoble des forces armées israéliennes contre la flottille humanitaire qui apportait des denrées de première nécessité et du matériel médical aux habitants de Gaza. Venant après son opération baptisée « Plomb durci », de décembre 2008 à janvier 2009, lancée essentiellement contre la population civile de Gaza, qui s’est soldée par 1 300 tués, 5 500 blessés, 5 000 maison détruites et 20 000 familles à la rue, cet acte de piraterie dans les eaux internationales démontre, une fois de plus, le peu de cas que fait l’État d’Israël du droit international et des vies humaines. Il ne doit pas rester impuni. Le Bureau national de l’ARAC appelle ses adhérents et ami(e)s, les citoyennes et citoyens à soutenir les initiatives de solidarité avec le peuple palestinien et à exiger des autorités françaises qu’elles interviennent en faveur : - d’une enquête internationale sous l’égide de l’ONU, - de la levée de l’insupportable blocus de Gaza, - du respect du droit international par Israël, - de la suspension de l’accord d’association Union européenne/Israël.

10 -

LE RÉVEIL - N° 763 - juin-juillet 2010

Des centaines de militants de la paix avaient pris place dans ces bateaux. Pas pour en découdre, pas pour faire la guerre : simplement briser un blocus inhumain imposé par Israël à la bande de Gaza avec la complicité passive des gouvernements du monde entier, pays arabes compris. Près de 20 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées lors de l’abordage de deux des bateaux, qui plus est dans les eaux internationales. Dans ce dernier se trouvaient huit Français. Des affrontements ont eu lieu, les participants résistants à l’assaut israélien. Face à l’émotion internationale, Israël ne cherche pas à se défendre. La meilleure défense s’est l’attaque. Voilà donc le ministre travailliste de la Défense, Ehud Barak, qui renvoie la faute du drame sur les organisateurs de la flottille, coupables, selon lui, d’être soutenus par des « organisations terroristes ». Le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, affirme de son côté que des armes auraient été trouvées à bord des bateaux. Des affirmations gratuites dans la mesure où elles sont invérifiables. Comme à l’habitude, Israël cherche à brouiller les pistes, à semer le doute. De toute manière, Ehud Barak l’a dit et redit, Israël est prêt à accepter les conséquences de ces actions. Évidemment : pour l’instant aucune action n’a jamais été entreprise contre Israël. Pis, les massacres de Gaza ont été récompensés par un rehaussement des relations avec l’Union européenne et une adhésion à l’OCDE qui entérine, de fait, l’apport des colonies à l’économie israélienne. La Maison Blanche s'est d’ailleurs bornée à « regretter » les morts de la flottille. Alors, pourquoi Israël, qui avait déjà bloqué des flottilles de solidarité, s’est


international LE RÉVEIL

cru obligé de tuer ? La réponse tient certainement dans l’isolement dans lequel se plonge Tel Aviv, mois après mois. Les stratèges israéliens voient dans une escalade régionale - le Liban, la Syrie et la bande de Gaza pourraient s’embraser - le moyen d’éviter un retour au processus de paix, à des négociations directes ou indirectes. Alors que le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, décrétait un deuil de trois jours, on voit mal comment des émissaires palestiniens pourraient rencontrer leurs homologues israéliens. Pour parler de quoi ? Pour engager quel type de coopération ? La balle est maintenant plus que jamais dans le camp de la communauté internationale. Soit elle se décide à sanctionner, à punir Israël, économiquement, politiquement et, pourquoi pas, culturellement, jusqu’à ce que ce

pays cesse de se croire au-dessus des lois internationales, soit elle peut s’attendre à de nouvelles guerres dans la région. Or, à cet égard, on ne peut qu’être déçu. Certes, face à l’émotion ressentie dans le monde entier, les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) ont voté une résolution demandant une enquête sur ce qui s’est réellement passé au large des côtes de la bande de Gaza. Mais cette résolution n’a rien de contraignant et ne met pas en place un mécanisme de supervision internationale. En clair, l’ONU demande à Israël de déterminer tout seul s’il est coupable ou non ! Évidemment, la proximité des élections américaines (élections dites de « mi-mandat » qui doivent se tenir en novembre) n’arrange rien. Israël le sait. Il est néanmoins encourageant de constater qu’en Israël

même de plus en plus de voix se font entendre pour exiger une autre politique. Un réveil tardif mais un réveil tout de même. Elias Sanbar, ambassadeur de Palestine auprès de l’UNESCO, fait remarquer qu’aucun Israélien ne pouvait ignorer le programme guerrier et colonial de Benjamin Netanyahu. Seule une supervision internationale, et particulièrement européenne, permettra désormais d’avancer sur la voie de la paix. Avec un seul phare : le droit international et les résolutions de l’ONU pour la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. Pierre Barbancey

JUIN-juillet  2010 - N°763 - LE RÉVEIL

- 11


LE RÉVEIL international

L’Afrique du Sud à la croisée des chemins La coupe du monde de football qui s’est tenue en Afrique du Sud aura certainement fait beaucoup pour le pays ainsi que pour le continent africain. Non pas parce que la Fédération internationale de football (FIFA) serait subitement devenue philanthrope. Ce sport lui-même a aidé à la cohésion de la société sud-africaine, encore rongée par ce mal qu’est l’apartheid, seize ans après les premières élections démocratiques. Plus largement, le fait que cet événement planétaire ait été organisé sur le sol africain pour la première fois, témoigne d’une certaine renaissance et, en tout cas, d’une farouche volonté politique de prendre toute sa place sur la scène mondiale. Un continent lui aussi encore rongé par les stigmates de la traite négrière et de la colonisation. Le chemin est pourtant escarpé. Dès son arrivée au pouvoir, en mai 2009, le président sud-africain, Jacob Zuma, a voulu faire acte de rupture par rapport à son prédécesseur, Tahbo Mbeki. Rupture politique et rupture économique. Il a d’abord annoncé la composition d’un gouvernement profondément remanié. L'objectif est de « parvenir à un développement social et économique visible au cours des cinq années », déclarait-il alors. Une Commission nationale du plan et un organisme d'évaluation et de contrôle sont créés au sein de la présidence, afin de « permettre à la machinerie d'État d'accélérer l'amélioration des services publics », écoles, hôpitaux, transports et logements. « Nous ne tolérerons pas la paresse 12 -

LE RÉVEIL - N° 763 - JUIN-juillet 2010

ni l'incompétence », à tous les échelons de l'État », a-t-il également martelé.

Combattre la pauvreté et les inégalités Combattre la pauvreté et les inégalités, tel est le défi, alors que 43 % des 48 millions de Sud-Africains vivent toujours avec moins de deux dollars par jour. Pour la puissante confédération syndicale COSATU, membre de l’Alliance tripartite qui dirige le pays avec le Congrès national africain (ANC) de Nelson Mandela et le Parti communiste sud-africain (SACP), la situation est inquiétante. « Les emplois continuent à disparaître même si certaines statistiques sur la croissance économique notent quelques améliorations. Pour nous, cela est indicatif de problèmes beaucoup plus fondamentaux de l’économie qui existaient bien avant la récession de l’année dernière », explique Patrick Craven, porte-parole de la Confédération. « En particulier nous avons pointé cette lourde dépendance à l’exportation des matières premières, qui affecte toute l’Afrique, y compris l’Afrique du Sud. Notre or, notre platine, nos fruits sont exportés en Europe ou aux États-Unis. Nous pensons qu’il faut au contraire trouver le chemin adéquat pour tirer des bénéfices de ces matières premières, ici en Afrique du Sud, si nous voulons sortir le pays de sa longue crise structurelle. » De fait, les luttes ne cessent de se développer en Afrique du Sud. Durant la phase de construction des stades en vue de la coupe du monde de football, des grèves ont éclaté sur les chantiers pour réclamer des augmentations de salaire. Quelques semaines avant l’ouverture de la coupe, les salariés des transports, notamment à Transnet, avaient cessé le travail, là encore pour exiger de meilleurs

salaires. Des discussions avaient également lieu entre les syndicats et la direction d’Eskom (la compagnie nationale d’électricité). L’an dernier, les mineurs de Crocodile River, une mine de platine appartenant au canadien Eastplats, située à moins de cent kilomètres au nord-ouest de Johannesburg, ont retenu les contremaîtres pour contraindre leurs employeurs à les embaucher à plein temps. Les manifestations de colère sont de plus en plus nombreuses. En juillet dernier, des émeutes ont dégénéré dans certaines banlieues défavorisées de Johannesburg. Les habitants réclamaient tout simplement des logements décents, un accès à l’eau et aux services de santé, des écoles… Dans un tel contexte, l’arrogance des nouveaux riches noirs, bénéficiaires de la politique du Black économic empowerment (BEE, renforcement du pouvoir économique noir) ne fait qu’exacerber les tensions. De classe et de race. Définitivement sortie de l’euphorie de la chute de l’apartheid et malgré des avancées sociales et politiques non négligeables, l’Afrique du Sud est à la croisée des chemins. Pierre Barbancey Envoyé spécial en Afrique du Sud


LE CAHIER MÉMOIRE

le réveil

N° 763 Juin-juillet 2010

des combattants

Marie-Claude Vaillant-Couturier Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807  Villejuif - Tél. 01 42 11 11 12

Marie-Claude Vaillant-Couturier, jeune militante communiste, épouse de Paul Vaillant-Couturier, dirigeant communiste, rédacteur en chef du journal L’Humanité, député, maire de Villejuif, est entrée très vite en Résistance, dès le début de l’occupation de la France par l’armée nazie. Comme nombre de patriotes, elle a fini par être identifiée par la police de Pétain et l’occupant, et elle fut arrêtée. Emprisonnée, elle se comporta avec courage et lucidité et manifesta toujours une solidarité sans faille avec les autres prisonniers et prisonnières. Son comportement lui valut la déportation à Auschwitz après un court séjour au fort de Romainville. A Auschwitz, Marie-Claude VaillantCouturier rencontre Danielle Casanova et, avec elle, participe à l’organisation de la résistance. Transférée à Ravensbrück, camp de regroupement fournissant des prisonnières comme main-d’œuvre industrielle à travers toute l’Allemagne, elle est maintenue à l’intérieur de ce camp. Elle est contrainte au terrassement, puis à des travaux administratifs dont elle profite pour exercer sa solidarité avec les autres prisonnières, notamment en fournissant des médicaments. Libérée par l’armée soviétique, elle rentre en France le 25 juin 1945 et, après une courte période de soins, elle reprend son activité de militante communiste et particulièrement le combat pour obtenir que justice s’accomplisse à l’égard des bourreaux nazis et que la paix s’installe solidement. Dans une prochaine édition du Cahier de la Mémoire, nous relaterons la suite de sa vie et de son action.

ÉDITO - Par Paul Markidès

Marie-Claude Vaillant-Couturier Collection archives communales de Villejuif

Pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix


LE RÉVEIL DOSSIER

Marie-Claude Vaillant-Cou Une vie au service de l’hu En juin 1983, notre ami, l’historien Claude Willard interviewait longuement Marie-Claude Vaillant-Couturier sur le parcours de sa vie, consacrée entièrement au service de l’humain. Claude Willard nous a confié le texte de cette interview et autorisé à le publier. Nous en présentons de larges extraits dans ce Cahier de la Mémoire. A l’exposé de ce qu’elle a vécu, s’ajoute en fait une galerie de portraits de grands résistants dont les noms s’estompent de nos mémoires et qu’il est bon de rappeler pour montrer la solidarité, devoir premier dans la Résistance.

14 -

LE RÉVEIL - N°763 - juin-juillet  2010

Marie-Claude et Paul VaillantCouturier, dans les Pyrénées, dans les années 1930. Collection Archives communales de Villejuif.

De la résistance à l’internement Claude Willard : Devant la stratégie nouvelle de la lutte armée, avec les premiers attentats (celui de Fabien, 21 août 1941), il y a hésitation, indécision de nombreux communistes. Quelles sont tes propres réactions ? Marie-Claude Vaillant-Couturier : Au premier abord, je suis choquée : les attentats individuels n’entrent nullement dans notre arsenal classique et ont été condamnés comme tels. J’en discute avec Arthur Dallidet (1)


DOSSIER LE RÉVEIL

1 - Arthur Dallidet, après avoir été délégué syndical chez Renault, à l’île Seguin, devient responsable au PCF de « la montée des cadres », puis un des responsables de l’organisation clandestine aux relations internationales. 2 - Mounette Dutilleul, secrétaire de Maurice Tréand, responsable aux cadres du PCF. 3 - Pierre : Pierre Villon, président du Front national pour la libération de la France.

uturier umain qui m’explique : l’existence du front Est permet et exige que nous rendions le sol français brûlant aux Nazis, que la France ne soit pas une « maison de repos » pour la Wehrmacht.... CW : Tu es arrêtée le 9 février 1942. Dans quelles circonstances ? MCVC : Très indépendamment de mes véritables activités. Mounette Dutilleul (2) avait été arrêtée en même temps que Péri, en mai 1941, et condamnée sous le nom de Jeanne Dessard. Nous lui procurons une fausse tante, une vieille femme de 72

4 - Madeleine Laffite, première femme de Jean Laffitte, extéléphoniste à l’Humanité. Elle sert de liaison à son mari.

ans, ancienne militante du syndicat de l’habillement, pour lui porter des colis et servir de boîte à lettre dans sa correspondance avec Dallidet. Or, le 9 février, entre deux rendezvous, j’ai un battement de deux heures, et j’ai une livre de beurre pour Mounette. Je décide de faire un saut chez la vieille fausse tante. Les flics ont tendu une souricière : Je leur déclare être venue faire ravauder un vêtement. Comme je suis maquillée, bien habillée (du mouton doré, une capuche bleu sombre) ils me prennent pour une bonne bourgeoise. Un des policiers me dit « Excusez-nous. Nous avons ordre d’amener à la préfecture de Police toute personne qui se présente chez cette terroriste. Mais c’est une simple vérification d’identité, vous serez aussitôt libre. » Je suis sur le chemin si peu surveillée que je peux me débarrasser de mes tickets d’alimentation portant le tampon de l’épicier proche de mon domicile. A la préfecture de Police, le flic qui m’accompagne arrive en disant : « Ce n’est malheureusement pas encore Clairette ». Or Clairette est bien mon pseudonyme. Très vite, par ma carte d’identité, ils savent qui je suis. Aussitôt, ils m’attachent les bras dans le dos avec des menottes et commencent à m‘interroger. Je refuse de dire où j’habite : je ne veux pas compromettre, dis-je, de vieux amis apolitiques qui m’ont donné l’hospitalité. Mon système de défense est simple et ne varie pas. Je ne connais pas les destinataires des colis que j’envoie en prison par simple humanité. Mes geôliers me laissent sans nourriture. Ils me confrontent à la « vieille tante ». Celle-ci, sous la menace de l’arrestation de ses enfants, me reconnaît comme celle qui lui apporte les colis à envoyer à Jeanne Dessard. Je possède un cabas à double fond que m’a confectionné une amie avec, cachés à l’intérieur, le courrier pour Jacques Duclos (je dois voir Dallidet lorsque je suis arrêtée) et des cartes d’identité. Les flics,

ne découvrent que la livre de beurre, bien apparente. Je fais un foin du diable auprès des deux flics qui se relayent pour me garder : je dois absolument aller me changer aux WC. Ils me détachent les menottes et je malaxe dans l’eau des toilettes tous les papiers cachés dans le cabas. Après la guerre, un des flics me dira qu’il s’est aperçu de mon manège mais qu’il ne m’a point dénoncé. Pour connaître mon adresse, les policiers publient dans la presse ma photo. Mais je sais ainsi que tout le monde est averti. Dallidet prévient Pierre(3). Je n’ai sur moi qu’une adresse en clair, là où j’achète le sucre de maïs en gros. La police perquisitionne et arrête les dits Couturier, clients de cette maison. Je reste une huitaine de jours à la préfecture. Je suis reconnue par un flic qui, dix jours auparavant, avait suivi Madeleine Laffitte (4), nous avions rendez-vous à la Porte de Vincennes. Madeleine me passe des papiers et je dois lui en rapporter d’autres de l’émissaire de Jacques Duclos. Celui-ci, d’une prudence de sioux, emprunte une rue déserte et le policier n’ose pas nous suivre. Lorsque je rebrousse chemin, le flic me reprend en filature. Je remets les documents à Madeleine qui me passe un peu de ravitaillement. Au lieu de me suivre, le flic continue à filer Madeleine Laffitte. Mais son procès-verbal de filature est d’une extrême précision sur mon habillement et il me reconnaît sur la photo. Désormais je suis retirée de l’affaire Mounette Dutilleul, où je me suis trouvée accidentellement mêlée, pour être impliquée dans l’affaire Casanova-Politzer à laquelle j’appartiens réellement. D’ailleurs, le 14 février, arrivent à la préfecture Danielle Casanova et le ménage Politzer. Notre affaire est passée en bloc aux Allemands. Ceux-ci proposent à Georges Politzer de travailler pour eux ; il les envoie aux pelotes.

>> >> >> juin-juillet  2010 - N°763 - LE RÉVEIL

- 15


LE RÉVEIL DOSSIER

De l’emprisonnement à la déportation Après huit jours à la préfecture, je suis envoyée au dépôt pendant six semaines, à la Santé, le 23 mars 1942. Je ne subis qu’un interrogatoire à la Gestapo, rue des Saussaies, le 9 juin. Dallidet m’avait dit de ne pas jouer les héroïnes ; je devais affirmer que je ne m’occupe que de solidarité ; je peux, le cas échéant, signer un document déclarant que j’ai été utilisée par le Parti, que je ne savais pas ce que je faisais. Je refuse net. Je ne veux pas que mon nom puisse être utilisé et je m’en tiens strictement à la version fournie à la préfecture de Police. L’interprète allemand me menace : « On va vous envoyer dans un camp dont on ne revient jamais ». CW : Tu restes à la Santé cinq mois, du 23 mars au 24 août 1942. Ta vie de prisonnière ? MCVC : Je suis au secret, seule dans ma cellule, sans la moindre promenade. En fait, l’isolement n’est point absolu ; nous tapons sur les murs, parlons par le tuyau des cabinets ou par les fenêtres avec ceux du dessus et du dessous. Une atmosphère extraordinaire de solidarité, de fraternité. Avec la foi chevillée au corps qui soulève les montagnes. Avant d’être fusillé, Georges Politzer me dit : « Moi qui n’avais plus le temps d’écrire. J’ai mon prochain livre entièrement dans la tête : je pourrais le rédiger sans une rature ». Et d’ajouter : « C’est quand même malheureux de mourir deux mois avant la victoire ». Arthur Dallidet est dans une cellule juste en face de la mienne. Pour ses derniers jours, on lui donne à lire Jocelyn, poème de Lamartine qu’il trouve fort beau, sans doute parce qu’il sait que c’est le dernier ouvrage qu’il lit. Quand il part pour la mort, il me crie : « Au revoir, ma grande ! ». Ma dernière image de lui, la révolte d’un grand corps contre la mort et le courage. Un couple de Polonais (Marcelle et Marcel), très 16 -

LE RÉVEIL - N°763 - juin-juillet  2010

sympathique raconte à qui peut l’entendre qu’ils n’ont été ni vendus, ni suivis, ni pris en train d’émettre, de façon que cela soit, si possible, transmis dehors. Après la guerre, en lisant l’ouvrage de Gilles Perrault, j’ai appris qu’ils faisaient parti de l’Orchestre rouge… Toutes les fois que sont emmenés, pour être fusillés, des résistants, communistes ou non, nous chantons en chœur la Marseillaise et je dis quelques mots. A mon départ pour Romainville, une catholique assume ce rôle. Juste au-dessus de ma cellule, un gaulliste, Roger Souchère, qui reçoit colis et livres. Avec une ficelle, confectionnée avec les fils d’une couverture, il me passe un peu de nourriture et des bouquins. Je lis ou relis ainsi Rabelais, Montaigne, les Provinciales, Numa Roumestan. Mais un jour la ficelle casse et le livre tombe dans la cour. Un gardien français nous dénonce aux Allemands. Souchère est changé de cellule. Or, pour moi, le pire en prison ce n’est pas d’avoir faim, mais de ne pas pouvoir lire ; j’en suis réduite à calculer des racines carrées sur les murs de la cellule, à faire de la gymnastique, à me remémorer les poèmes que j’ai appris, notamment l’un de Heine qui s’accorde à mon état d’esprit : “ Cœur, mon cœur ”. CW : Tu es transférée à Romainville le 24 août 1942. MCVC : Sortant de l’isolement quasi total de la prison, la joie de pouvoir se retrouver, discuter. Certes, une joie assombrie par les nouvelles de copains fusillés. Et nous souffrons toujours de la faim. Nous sommes 40 dans notre salle et nous pouvons sortir dans la grande cour du Fort une ou deux heures. Les femmes des fusillés, Maï Politzer, Hélène Salomon, sont plus libres encore de leurs mouvements, elles peuvent se promener, écrire, recevoir des colis, des livres. Grâce à elles, nous pouvons faire savoir à nos familles que nous sommes à Romainville et qu‘elles peuvent essayer de nous ap-

porter des colis. Danielle Casanova organise une manifestation au cours de laquelle nous défilons aux cris de « Nous avons faim ! Nous avons faim ! » La route passant le long du Fort, on nous entend de l’extérieur. Le commandant du camp, un Allemand, ne veut pas d’histoire. Il vient vérifier la soupe, il plonge la louche et n’en retire que de l’eau. Il fait distribuer des biscuits qu’apportent les Quakers, et surtout autorise en douce que les colis familiaux puissent nous parvenir. Ces colis servent à l’échange de correspondance : je reçois un jour un paquet de noix que je répartis. Un camarade trouve à l’intérieur d’une noix une lettre de Pierre écrite sur du papier à cigarettes. Grâce surtout au dynamisme de Danielle, nous montons des spectacles. Et nous sortons plusieurs numéros d’un journal, Le Patriote de Romainville, rédigé en grande partie par Danielle, mais recopié, pour qu’on n’identifie pas son écriture, par des jeunes. Ce journal, donne informations et commentaires. Un événement reste dans ma mémoire : l’annonce du sabordage de la Flotte à Toulon, que nous caractérisons, s’agissant de la Marine, comme un acte de Résistance… A Romainville, comme plus tard à Auschwitz, ce sont les femmes de la campagne qui résistent le moins bien. Les intellectuelles ont l’avantage de se réfugier dans la lecture et elles souffrent moins de l’absence d’exercices physiques. Certaines détenues en arrivent à saluer presque joyeusement l’annonce de notre déportation en Allemagne. Danielle de me dire : « Les pauvres, elles ignorent ce qui les attend ! ». Peu avant notre départ, on nous accorde officiellement le droit d’écrire une lettre et de recevoir un colis. CW : Vous faites escale à Compiègne ? MNVC : Les unes y passent une nuit, les autres deux. Un souvenir : nous décidons de dévorer nos provisions de nouilles, mais une des cuisinières


DOSSIER LE RÉVEIL

Procès de Nuremberg (20 novembre 1945/1er octobre 1946) : le témoignage de MarieClaude VaillantCouturier. Collection Carlos Escoda – Chroniques de Villejuif

juin-juillet  2010 - N°763 - LE RÉVEIL

- 17


LE RÉVEIL DOSSIER

met tellement de poivre que je suis incapable d’en manger. Nous partons de Compiègne, chantant et criant, cherchant, mais en vain, à susciter l’intérêt et la sympathie des passants de ce dimanche d’hiver. CW : Puis l’interminable voyage en train « le convoi du 24 janvier » dont Charlotte Delbo fait l’hallucinant récit. MCVC : Son récit est absolument conforme à la réalité. Les courts messages que des cheminots ramassent sur les voies et envoient à nos familles … Nos tentatives d’évasion : nous essayons de limer, mais des femmes, inquiètes pour les leurs, menacent de nous dénoncer. Dans notre wagon, nous sommes entassées et ne pouvons nous étendre. Au centre, une tinette qui, rapidement pleine, déborde… Lors d’un arrêt en gare de Halle, des soldats lorrains, embrigadés dans la Wehrmacht, que nous interrogeons sur notre destination, nous répondent : « Si vous saviez où vous allez, vous ne seriez guère pressées d’y arriver ». Preuve qu’ils savent ou qu’ils devinent qu’il existe des Auschwitz. Le matin du 27 janvier, les wagons s’ouvrent. Le long de la voie, sous les projecteurs, les SS nous font sortir à coups de crosses et avec l’aide de chiens. Nous sommes arrivées à Auschwitz. Traînant nos valises, nous croisons en chemin un convoi de déportées se rendant au travail, véritables cadavres ambulants. Pour nous donner du cœur au ventre, en franchissant la porte d’Auschwitz, nous entonnons la Marseillaise. Les SS sont tellement surpris qu’ils ne réagissent pas. Ce chant soulève dans le camp une vive émotion et nous arrivons couronnées d’une auréole…

De l’internement à la lutte solidaire pour la vie jusqu’à la libération MCVC : Nous sommes parquées dans une salle de douche. Des SS demandent : « Y a-t-il une dentiste ? ». Danielle se détache : elle échappe 18 -

LE RÉVEIL - N°763 - JUIN-JUILLET  2010

Collecte en faveur des mineurs en grève, le 18 mars 1963. Collection Archives communales de Villejuif. 5-R evier : infirmerie.

au « rasage » et travaille dès lors au revier (5), car, pour les statistiques si chères aux Nazis et utilisées pour la Croix Rouge, on plombe les dents à Auschwitz ! Les autres se déshabillent, on nous coupe tous les poils à ras, puis la « désinfection ». Le tout sous une affiche avec un pou démesurément grossi : « Un pou, ta mort ! » Et les poux pullulent à Auschwitz. La soupe, une soupe d’ortie, dans une écuelle en émail brun ; elle sent tellement la tinette que je suis incapable d’en manger. Nous avons vite l’explication : les écuelles servent à tous usages, notamment pour les nombreuses détenues qui ont la diarrhée. Nous sommes d’abord envoyées au block 14. Un froid intense à l’intérieur. Nous sommes couchées à 9 sur un bat-flanc, tête-bêche, nous

emboutant les unes dans les autres. A 2 heures du matin, la blockova (chef de block) nous fait sortir pour l’appel quotidien qui dure des heures par moins 15 degrés. Nous restons là, isolées, (contre le typhus qui n’a nul besoin de nous pour sévir dans le camp), une quinzaine de jours. Nous nous répétons : « Il ne faut surtout pas se laisser aller ». Et, par exemple, pour nous réchauffer, nous faisons la ronde en chantant « Joyeux enfants de la Bourgogne ». Le 12 février, nous sommes transférées au block 26, bondé. Nos soupiraux donnent sur le block 25, l’antichambre de la salle à gaz. Je vais voir la blockova pour lui dire que nous sommes trop serrées pour pouvoir dormir. Et la blockova de répondre : « dans quelques jours, ça ira mieux ». Mes compagnes et moi


DOSSIER LE RÉVEIL

ne comprenons pas sur le coup ce que sous-entend la blockova, mais nous le comprîmes vite. Une nuit, je vois devant le block une morte avec des bottes en bon état. Non sans horreur, je les lui retire : les vivants sont plus importants que les morts et je donne les bottes à une compagne qui souffre horriblement de rester presque pieds nus dans la neige pendant l’appel de nuit. Danielle est en contact avec la résistance du camp. Le chef du revier, la communiste allemande Gerda Schneider et Danielle font entrer au revier nombre de filles qu’elles sauvent ainsi d’une mort rapide. Maï Politzer, qui a été sage-femme, est promue médecin. Le 22 février, je suis recrutée, grâce à mes connaissances de l’allemand comme schreiberin. Je note les entrées, les sorties, les décès. Le gros avantage du revier : on échappe au terrible appel de nuit. Mais le typhus y rôde plus qu’ailleurs. Maï meurt le 6 mars. Ce même jour, je suis atteinte : une dizaine de jours avec une fièvre de cheval (41°), mais mon cœur tient. Je garde le souvenir de deux rêves : je nage pour rejoindre ma mère et, arrivée en Californie, je dévore deux oranges ; un cauchemar, je rentre à Paris, je retrouve Pierre qui, entre temps, s’est remarié et a trois enfants. Une rémission, quand Danielle, début mai, attrape à son tour le typhus. Je vais la voir. Quand elle meurt, le 9 mai, j’ai une rechute et ne puis assister au cortège que les camarades organisent jusqu’à la morgue. Rétablie, si on peut dire, je suis appelée, fin juin, à la politische abteilung (police politique du camp) : un SS me dit que ma famille, par la Croix-Rouge, a demandé de mes nouvelles et que je peux lui écrire séance tenante. Quelques jours plus tard, mes codétenues obtiennent la même permission. Le 3 août 1943, alors que, après 73 jours de camp, nous ne sommes plus que 57 en vie sur les 230 du convoi, la fille de l’administrateur (schreibestube) nous apprend que les 57 survivantes

seront placées en quarantaine, dans des conditions de vie plus supportables, plus d’appel, plus de travail, un quart de litre de lait par jour, le droit d’écrire et de recevoir des colis. L’explication probable : un tract du Front national diffusé en France, révélant, quoique édulcorée, notre situation. CW : Depuis la mort de Danielle Casanova, tu animes la résistance des Françaises et tu assures les liaisons avec les autres résistantes. MCVC : J’ai l’immense avantage de connaître l’allemand, langue internationale du camp. J’ai des contacts avec des résistantes allemandes, yougoslaves, polonaises, la liaison avec un Juif polonais (David) et un Roumain (Alexandre). Qu’est ce que la résistance dans un camp ? D’abord remonter (et se remonter) le moral. Par les hommes qui captent les communiqués allemands, nous suivons les nouvelles du front. Et nous sommes persuadées que nous n’en avons plus pour longtemps, deux mois au plus. Deux mois, sans doute parce que c’est le maximum de ce que nous pensons pouvoir supporter. Ensuite, organiser la solidarité, procurer des médicaments aux malades, un travail moins pénible aux exténuées, adopter les camarades qui ne reçoivent pas de colis. Ceci n’est guère facile quand on meurt littéralement de faim. Bref, le but de la résistance est d’aider matériellement et moralement les détenues à survivre, à rester des êtres humains, des patriotes conscientes en l’avenir. CW : Combien de temps dure votre mise en quarantaine ? MCVC : Une dizaine de mois, jusqu’en juin 1944. Mais c’est alors l’été. Et les Nazis nous font travailler dans un atelier de couture, peu pénible. Les liaisons étant évidemment plus faciles qu’en quarantaine, nous essayons d’organiser une évasion collective, avec l’aide de partisans polonais. Des instruments à couper les fils électriques, des pelles, des pioches

6 - Zonderkommando : les hommes chargés d’évacuer des crématoires les cadavres des victimes gazées par les SS. Leur mutinerie sera réprimée dans le sang. 7 - Nacht und nebel (nuit et brouillard) : désignation nazie pour les internés qui doivent disparaître. 8 - Martha Desrumeaux : Un ouvrage de l’historien Pierre Outterick a été consacré à cette femme militante. L’ouvrage est en vente à l’ARAC.

sont introduites clandestinement dans le camp, ainsi que des explosifs, par les filles qui travaillent à la fabrique de grenades l’Union. Après notre départ d’Auschwitz, 4 jeunes de l’Union seront pendues pour avoir dérobé de la poudre qu’utilisera le « zonderkommando » (6). Mais avant que les partisans ne soient suffisamment prêts, le 2 août 1944, nous sommes transférées à Ravensbrück. A notre départ, nous essayons de chanter la Marseillaise, mais une Marseillaise que la criante rend assez faiblarde. CW : Le 4 août 1944, vous arrivez à Ravensbrück. Quelles différences avec Auschwitz ? MCVC : A Ravensbrück, nous sommes classées NN (7), ce qui implique que nous ne travaillons pas hors du camp et que nous avons le droit, tout théorique, de recevoir lettres et colis. A Ravensbrück, la proportion de détenues politiques est infiniment plus élevée qu’à Auschwitz. D’où une atmosphère de lutte plus consciente, plus générale. Mais, camp uniquement de femmes, il n’existe pas d’organisation para-militaire. La structure de la résistance est plus floue, surtout par contacts personnels ; il existe cependant une sorte de groupe de liaison international dont la responsable française est Martha Desrumeaux (8), arrivée à Ravensbrück dès janvier 1942. Ravensbrück est une plaque tournante fournissant des prisonnières comme main-d’œuvre industrielle à travers toute l’Allemagne. Une de nos préoccupations essentielles est donc de s’opposer de toutes nos forces au travail pour les Nazis, le ralentir, voire le saboter, avec tous les risques que tout ceci implique. CW : Quelle est ta vie à Ravensbrück ? MCVC : J’exerce plusieurs métiers. D’abord, le terrassement : nous entretenons les allées du camp avec du mâchefer arrosé, même les jours de pluie, puis compressé par un rouleau que nous tirons. Grâce à l’orJUIN-JUILLET  2010 - N°763 - LE RÉVEIL

- 19


LE RÉVEIL DOSSIER

ganisation communiste du camp, je suis ensuite nommée schreiberin au block 8, notant entrées, sorties, décès. Ce poste me permet de refiler médicaments et nourriture, car, à ce revier, la mortalité est très élevée et nous avons souvent du rabiot de soupe. Mais, je suis renvoyée car je fais une erreur d’identité entre une Emma et une Anna Schultz : l’une meurt et on avertit la famille de l’autre ! Je retourne donc au block des Françaises et je suis affectée au ratissage du camp. Travail agréable (la joie d’être seule quand on n’est jamais seule) et utile : le râteau à la main, je me déplace aisément dans le camp, pouvant établir des contacts. Je vois ainsi assez souvent Martha Desrumeaux. Une des Allemandes que j’avais connue à Auschwitz me dit que je serai plus utile au revier. De nouveau schreiberin, j’y reste même quand les NN du camp sont envoyées le 2 mars 1945 à Mauthausen pour soigner trois camarades atteintes de la tuberculose. Au milieu de la pagaille qui gagne avec la déroute nazie, nous faisons tout notre possible pour sauver les femmes menacées. Notamment trois jeunes communistes autrichiennes, dont une arrêtée en France pour « démoralisation de l’armée allemande ». Un Allemand, Linchen, cache deux d’entre elles plusieurs jours et les fait envoyer en transport (9). Mais, pour les nourrir, il donne une bague à une détenue de droit commun qui le dénonce. Linchen est exécuté. La troisième autrichienne, Toni, a le typhus ; avec la complicité de la doctoresse polonaise (nullement communiste), nous changeons son matricule ; à la place du chiffre tatoué, un drain, comme si elle avait un abcès au bras. Autre personne que nous arrachons à la mort, une Bretonne, Maryvonne Lebrochet. Nous apprenons qu’elle est destinée à un centre d’extermination. Je vais voir la blockova, une tchèque que je ne connais pas. Je plaide en allemand la cause de Ma20 -

LE RÉVEIL - N°763 - juin-juillet  2010

Marie-Claude Vaillant-Couturier en juin 1966 Collection Archives communales de Villejuif. 9 - Partir en transport : c’est être envoyé dans une usine extérieure pour travailler.

ryvonne, mais en vain. Je me tourne alors vers Maryvonne et lui dis en français : « Tu dois avoir la même attitude que nos camarades qui ont été fusillés. Quand nous combattions, nous savions ce qui nous attendait ». La blockova, qui sans doute a compris au moins le sens

de mes paroles, change le numéro matricule de Maryvonne qui, ainsi, est sauvée. A maintes reprises, et au péril de nos vies, nous nous faufilions à travers les mailles de l’interdit et de l’illégal, intervertissant les nationalités et les identités des détenues.

Dans un deuxième dossier sur Marie-Claude Vaillant-Couturier nous partirons de la libération et tracerons son action de la libération à sa disparition. Elle est restée toute sa vie une combattante de la mémoire, de la paix, une combattante des idéaux républicains chers à son cœur et à toute son action et son engagement. Députe communiste, sa vie a été une vie de combattante de la cause humaine. Marie-Claude Vaillant-Couturier sera grand témoin au procès de Nuremberg.


mémoire LE RÉVEIL

Aumont

150 personnes chez Henri Barbusse Samedi 12 juin 2010, dans le parc de la maison d’Henri Barbusse, à Aumont dans l’Oise, 150 personnes étaient réunies dans une ambiance conviviale pour rendre hommage à l’écrivain. Après la visite de la maison en cours de réhabilitation, Paul Markidès, président exécutif de l’Association des amis d’Henri Barbusse, et Pierre Gilbert, trésorier, exposaient les actions qui depuis 20 ans, ont été menées pour obtenir les moyens de réaliser cette réhabilitation. Ils furent suivis par Bruno Drweski, maître de conférences à l’Institut national des langues et civilisations orientales et membre de la Commission nationale mémoire et citoyenneté de l’ARAC, qui rendit un hommage remarqué à Henri Barbusse. Il rappela d’abord à grand traits les moments les plus notoires de la vie d’Henri Barbusse en insistant particulièrement sur l’apport et les effets de

son roman Le Feu, prix Goncourt 1916. « Ce roman, souligne-t-il, a pu être caractérisé comme une épopée réaliste d’un peuple en guerre. Grandiose par ses aspects visionnaires, prophétiques, où le pacifisme s’alliait avec la révolte sociale, et où Barbusse faisait parler des hommes ordinaires créant une « âme collective ». Avec héros et anti-héros. Cette épopée déboucha sur l’action. En 1917, Henri Barbusse crée l’Association républicaine des anciens combattants, fer de lance de la lutte pour le droit des anciens soldats et pour la paix. Barbusse deviendra un militant internationaliste pour la paix. Il entretiendra des contacts avec des personnages éminents (1) ». Pour Bruno Drweski, Barbusse est un grand homme, un homme universel car « il apporte à notre époque et pour notre société, des réponses cohérentes avec celles qu’il a formulées en son temps. Ce qui fait un grand homme, c’est sa capacité à dépasser le temps et l’espace, à rester donc dans la mémoire des hommes de différents pays. C’est bien entendu le cas d’Henri Barbusse. C’est cela l’universalisme : atteindre les êtres humains au-delà de son temps et de son pays ». Plus avant, il précise : « le fait que, parce qu’il fut un homme de principes fondamentaux, enracinés et indéracinables, il fut aussi un homme d’ouverture et de dialogue. L’un ne pouvant aller sans l’autre en fait, ce qu’on a parfois tendance à oublier à notre époque où le mot “ valeur ”, dans ses diverses significations contradictoires, a tendance à remplacer celui de “ principe” ». Et encore le souci de Barbusse pour « l’homme de base », l’être humain réel, en chair et en os… [sa] sympathie pour l’être vivant . « C’est cet ancrage dans le peuple et pour le et les peuple(s), qui explique sans doute pourquoi Barbusse sut naviguer en eaux troubles et garder, par exemple, une grande ouverture d’esprit envers la

gauche non communiste, « social-traitre », comme on disait à l’époque pas toujours faussement d’ailleurs, mais à une époque où le sectarisme dominait au Kremlin et dans le mouvement communiste international. Barbusse savait distinguer les combines des notables de gauche du fond radical enraciné dans tout militant du socialisme. Etre ferme et rigoureux sur les principes, souple et compréhensif avec les militants. »(2) Avant, puis après l’apéritif et le repas convivial qui compta 134 couverts, les participantes et participants apprécièrent chaleureusement le concert de Mireille Rivat qui livra, outre quelquesunes de ses propres compositions, des chansons de Jean Ferrat revisitées qui passionnèrent le public. A l’appel lancé en début de journée par Paul Markidès pour contribuer au financement de la réhabilitation de la maison d’Henri Barbusse, le public répondit par une collecte qui rassembla 1 450 e. Et tous se quittèrent en se donnant rendez-vous l’an prochain… ou peut être avant. (1) Voir ses liens avec Lénine et Gorki. (2) Le texte de l’intervention de Bruno Drweski sera publié dans son intégralité dans la prochaine édition du Cahier Henri Barbusse.

Pascal, l'animateur du chantier d'Insertion

Une partie des personnalités. Au centre Alain Blanchard, conseiller général JUIN-juillet  2010 - N°763 - LE RÉVEIL

- 21


LE RÉVEIL vOS DROITS

Carte du combattant

Une nouvelle commission nationale d’attribution Révision générale des politiques publiques (RGPP) oblige, la disparition de la DSPRS (Direction des statuts, des pensions et de la réinsertion sociale) du secrétariat d’État aux Anciens Combattants a entraîné la suppression des commissions départementales de l’ONAC, chargées de l’attribution de la carte du combattant, et celle de la commission nationale dont la dernière réunion date du 8 juin 2009. Dans la nouvelle réorganisation, les demandes de cartes continuent d’être reçues et traitées par les services départementaux de l’ONAC qui transmettent ensuite les dossiers au service de Caen… lequel, après centralisation, les présente tous à la nouvelle commission nationale. Autre innovation, les cartes du combattant ne sont plus désormais signées par le secrétaire d’État aux A.C., mais par le préfet-directeur général de l’ONAC… dont les services les acheminent ensuite directement à l’intéressé, écartant, de fait, les services départementaux de l’ONAC du circuit.

Une nouvelle commission nationale Elle a été mise en place le 8 juin dernier au siège de l’ONAC, aux Invalides à Paris, où elle siégera désormais. Ses compétences sont étendues puisque, outre l’examen des recours après rejet, elle aura pour mission de valider ou de refuser tous les dossiers présentés, de se prononcer quant au maintien ou au retrait de cartes du combattant attribuées par erreur administrative et à réfléchir à de nouveaux critères d’attribution qui pourraient faire jurisprudence. Elle est composée de 27 membres (tous titulaires de la carte du combattant) choisis par le gouvernement parmi une liste de noms proposée par les associations 22 -

LE RÉVEIL - N° 763 - juin-juillet 2010

d’ACVG. L’ARAC avait trois candidats et un seul a été retenu : André Fillère. Ils sont désignés pour 5 ans et se répartissent ainsi : 6 militaires (2 par arme : Terre, Air, Mer) et 21 anciens combattants. Parmi eux, 16 étaient déjà membres de l’ancienne commission et 5 sont nouveaux. Parmi ces derniers, 3 OPEX. Les AC y siégeant se répartissent ainsi : 5 AC 39/45, 3 Indochine, 9 ATM et 4 OPEX.

Présidence et groupe spécial de travail A l’unanimité, la commission a élu président Jacques Goujat (ACPG-CATM) et deux vice-présidents : Roger Clapier (3945, Union des aveugles de la Résistance) et Hugues Dalleau (ATM-UNC). Cette présidence est renforcée par trois rapporteurs et forme ainsi le groupe spécial de travail chargé d’examiner, avec le service de Caen, les dossiers avant de les présenter à la commission plénière nationale. Ces trois rapporteurs sont André Fillère (ATM-ARAC), Daniel Wojkowiak (ATM-FNACA) et Derwich Delaye (OPEX-UF). Ce groupe de travail se réunira le 21 juin et le 13 septembre, et la commission nationale plénière le 14 septembre.

Première séance de travail Pour sa première réunion, la commission nationale a eu à examiner 6

recours présentés suite à des rejets de demandes de carte (4 avis favorable et 2 rejets) et 138 nouveaux dossiers (118 avis favorables et 20 rejets) se décomposant comme suit : 103 Algérie-Tunisie-Maroc ; 34 OPEX (8 Yougoslavie, 4 Golfe Persique et Oman, 8 République Centrafricaine, 3 Liban, 5 Afghanistan et 6 Tchad), 1 Indochine. Avec les résultats suivants : - Indochine : 1 avis favorable - OPEX : 19 avis favorables ; 15 rejets - Algérie-Tunisie-Maroc : 98 avis favorables ; 5 rejets Il faut souligner que tant que n’auront pas été enfin définis des critères d’attribution propres aux OPEX, le pourcentage de rejets demeurera élevé puisque, actuellement, ce sont toujours le nombre de jours en unités combattants (81 à 89) - lesquelles ne sont toujours pas définies - les 9 actions de feu ou de combat de l’unité, ou les 5 actions de feu ou de combat personnelles, la citation, la blessure de guerre, le fait d’avoir été prisonnier de guerre ou évacué pour blessure ou maladie contractée en unités combattantes (toujours non définies) qui sont les règles régissant l’avis de la commission nationale. D’où l’urgence du décret et de l’arrêté en Conseil d’État, annoncés de façon imminente par le gouvernement depuis… début 2009, que l’ARAC et le mouvement AC réclament avec force.

20 juillet 2010

Ravivage de la Flamme par l’ACVGI A l’occasion de l’anniversaire des accords de Genève signés par Pierre Mendès-France, mettant fin à la guerre d’Indochine, l’Association nationale des anciens combattants et victimes de la guerre d’Indochine (ACVGI) vous invitent à raviver la Flamme en présence de nombreuses personnalités de l’ARAC, de la FORR et la FSORR, des représen-

tants du président du Sénat et de nombreux animateurs des comités départementaux de l’ARAC de l’Ile-de-France. En présence des drapeaux, chacun soulignera positivement la diversité républicaine représentée pour cette date commémorative d’initiative associative. Répondez à l’appel de l’ACVGI !


Radar privé ? France 2 a informé récemment qu’un radar automatique routier était demeuré hors service pendant trois semaines du côté de Clermont Ferrand. Vandalisé par des automobilistes en colère ? Que nenni. EDF avait simplement coupé le courant pour facture impayée par la société qui gère ce radar. Ce qui signifierait, en clair, que tous les radars routiers ne sont pas gérés par l’État, mais que l’exploitation de certains d’entre eux serait confiée à des sociétés privées ! Or, qui dit « privé » dit aussi « profit ». De là à supposer que ces sociétés « privées » sont « intéressées » proportion-

nellement à la rentabilité des radars qu’elles gèrent… il n’y aurait qu’un pas. Ce qui pourrait signifier qu’une partie de l’argent des amendes pour infractions routières ne rentre pas dans les caisses de l’État… mais dans la poche de ces sociétés privées. Et, en l’occurrence, dans celle du frère du ministre Gilles de Robien… le frérot en question étant PDG de la dite société en dette envers EDF. On dénonçait déjà comme inacceptables les profits des entreprises cotées en bourse au CAC 40, va-t-il falloir maintenant y adjoindre les sociétés spéculant sur la sécurité routière ? Encore une fois, halte aux scandales, dénonçons les abus, et œuvrons à construire une nouvelle République.

Sécurité sociale

Faire combler le déficit par les véritables responsables ! Elle se nomme Evelyne Dubin, elle est secrétaire générale adjointe au directeur général de l’Institut national du développement local à Agen. Et elle exprime sa colère et son indignation sur le net. Elle rappelle tout d’abord que, pour combler le « trou » de la Sécurité sociale, ce sont les assurés qui sont sollicités « encore et encore » : - 1 euro de retenue sur les remboursements par consultation médicale, - 18 euros de notre poche pour tout traitement de plus de 91 euros, - 0,50 de taxe sur certaines boîtes de médoc, etc. Puis elle dénonce les sommes destinées à la Sécurité sociale et qui ne lui sont pas reversées :

- 7,8 milliards d’euros des taxes sur le tabac, - 3,5 milliards des taxes sur l’alcool, - 1,6 milliards des primes d’assurances automobiles, - 1,2 milliards des taxes sur les industries polluantes, - 2 milliards sur la TVA, - 2,1 milliards de paiement à la Sécurité sociale sur les contrats aidés, - 1,9 milliards de retard de paiements des entreprises. Total : 20 milliards d’euros… alors que le trou annoncé serait de 11 milliards ! Faites vous-même le compte, sachant que, ajoute Evelyne Dubin, ces chiffres ne sont pas inventés, qu’ils sont issus du rapport des comptes et qu’ils peuvent être consultés sur le site de la Sécurité sociale.

Commission nationale d’attribution de la carte de combattant

Un arrêté du 3 mai 2010 a officiellement constitué la Commission nationale d’attribution de la carte du combattant. Elle est composée de 21 représentants des anciens combattants (parmi lesquels André Fillère, vice-président national honoraire de l’ARAC) et de six représentants du ministère de la Défense (deux par armes : Terre, Marine, Air). Sa première réunion s’est tenue le 8 juin dernier au siège de l’ONAC, aux Invalides à Paris.

Conseil d’administration de l’ONAC

Un décret du 10 mai 2010 a prorogé d’un an le mandat des membres du conseil d’administration de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre. Ces derniers demeureront donc en exercice jusqu’au 31 mars 2011. Rappelons que siègent parmi eux, Jacqueline Thabeault-Alcandre (pupille de la nation, membre d’honneur du Conseil national de l’ARAC) et André Fillère, vice-président honoraire de notre association.

L’ONAC en bref

vOS DROITS LE RÉVEIL

Décès du préfet Marcel Blanc

Marcel Blanc, préfet, ancien directeur général de l’ONAC de 1986 à 1990, est décédé samedi 29 mai dernier dans sa 86e année. Ancien résistant déporté à Buchenwald, il était également membre fondateur de la Fondation pour la mémoire de la déportation créée en 1992, administrateur de l’ONAC de 1995 à 2001 et président de la commission de réflexion sur le devoir de mémoire depuis 1998. Ses obsèques ont eu lieu le 2 juin dernier en l’église Saint-Symphorien de Versailles. L’ARAC, le Réveil des Combattants et la Mutuelle s’associent à ce deuil et présentent leurs sincères condoléances à Monique Blanc, son épouse, et aux siens. juin-juillet  2010 - N°763 - LE RÉVEIL

- 23


LE RÉVEIL vie de l’arac

Pas d’OAS sur le mémorial national ATM Une proposition de loi des Sénateurs CRC-SPG Notre ami Guy Fischer, vice-président du Sénat, Nicole Borvo Cohen-Sénat et les membres du Groupe communiste, républicain ont déposé une proposition de loi « fixant la destination du Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, et relatif aux hommages publics à l’OAS (Organisation armée secrète) ». Un très important exposé des motifs rappelle tout d’abord que, selon les conditions définies par la Commission officielle, seuls les noms des combattants « Mort pour la France » entre 1952 et 1962 en Algérie, Tunisie et Maroc doivent figurer sur le mémorial. Il dénonce ensuite la manœuvre de M. Falco s’emparant arbitrairement de la colonne centrale du mémorial pour y inscrire les noms des victimes tuées lors de la tragique manifestation du 26 mars 1962, rue d’Isly à Alger, soutenant l’OAS. L’exposé des motifs, tout en réaffirmant le respect dû à l’ensemble des victimes de la guerre d’indépendance de l’Algérie, sans exclusive d’aucune sorte, rappelle qu’existent pour ce faire une stèle latérale au mémorial (inaugurée le 5 décembre 2006) ainsi qu’un monument

dit de la « Butte du chapeau rouge », dans le 19e arrondissement de Paris. Enfin l’exposé des motifs s’inquiète que dans le même temps, et ainsi encouragées par le coup de force de M. Falco, se multiplient les injures publiques faites à la mémoire du général de Gaulle, la glorification des criminels de l’OAS jugés et fusillés pour leurs méfaits et les menaces contre les républicains qui s’y opposent. Les sénateurs auteurs de cette proposition de loi estiment que l’initiative prise par le secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens Combattants constitue à la fois un « détournement de la vocation du Mémorial national du quai Branly (à Paris) et une offense aux “ Morts pour la France ” en Afrique du Nord ». Ils y voient la marque d’une soumission, lourde de conséquences, aux thèses révisionnistes développées par des organisations extrémistes.

Une proposition de loi en trois articles • Article 1er : Le Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie (quai Branly à Paris) accueille sur ses colonnes les noms des seules personnes dont l’acte de décès est revêtu de la mention « Mort pour la France » attribuée à titre militaire. • Article 2 La France reconnaît les souffrances subies par l’ensemble des victimes des

Suppression des DIAC Un arrêté du 31 mai 2010 supprime, à compter du 1er juillet 2010, les directions interdépartementales des ACVG de Dijon et Nantes. Il transfert les compétences de ces DIAC au ministère de la Défense (pensions, contentieux, soins gratuits, appareillage vont à sa direction des ressour24 -

LE RÉVEIL - N° 763 - juin-juillet 2010

ces humaines ou à la Caisse nationale militaire de Sécurité sociale). Il transfert les activités de la DIAC de l’Ile-de-France à la DRH du ministère de la Défense (instruction des pensions militaires d’invalidité) à compter du 1er juillet 2010.

crimes de guerre et attentats commis par l’Organisation armée secrète (OAS) ou en son nom, en Algérie et en France, de 1961 à 1962. Par dérogation aux dispositions du premier alinéa de l’article 34 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, toute injure ou diffamation dirigée contre la mémoire d’une victime de l’OAS expose son auteur à la mise en œuvre des sanctions prévues en application, selon le cas, des articles 31, 32 ou 33 de la loi précitée, que celui-ci ait eu ou non l’intention de porter atteinte à l’honneur ou à la considération des héritiers, époux ou légataires universels vivants. • Article 3 Sont interdits les hommages publics à l’OAS, lorsqu’ils prennent la forme d’inscriptions, images, effigies, plaques, stèles ou monuments dédiés, sur le domaine public, à l’organisation ou, nominativement, à l’un ou l’autre de ses membres, vivants ou décédés. Sont également interdites les cérémonies honorant la mémoire des membres de l’OAS, lorsqu’elles se déroulent devant les monuments aux morts, à l’intérieur ou aux abords de cimetières et en d’autres lieux publics et qu’elles s’accompagnent de prises de parole tendant, soit à ériger les membres de cette organisation en martyrs et héros de l’Algérie française, soit à valoriser les actes dont ils se sont rendus coupables. La sanction applicable à toute personne ayant participé ou prêté son concours à la réalisation d’une infraction aux dispositions du présent article est celle prévue au troisième paragraphe de l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. L’ARAC se félicite du contenu de cette proposition de loi, l’appuie sans réserve et en remercie les auteurs.


vie de l’arac LE RÉVEIL

Indemnisation des irradiés des essais nucléaires

Le compte n’y est pas Le décret n° 2010-653 du 11 juin 2010 concerne la loi dite « Loi Morin » sensée porter indemnisation aux victimes des irradiations des essais nucléaires français. Manifestement, le compte n’y est pas si l’on en juge par la vague de protestations qu’il suscite. Le 28 juin 2010, Hervé Morin, ministre de la Défense, a inauguré à Arcueil (Valde-Marne) le siège du Comité d’indemnisation prévu par la loi de reconnaissance et d’indemnisation des victimes des essais nucléaires. Or, à peine paru, le décret en question a été dénoncé par les intéressés, « aucune des dispositions contestées par les associations Moruroa e tatou et l’AVEN (Association des victimes des essais nucléaires), par les services du Médiateur de la Répu-

blique, par le gouvernement de la Polynésie française, par l’Assemblée de la Polynésie française et par les conseils juridiques des associations, n’ont été prises en compte par ce décret ». Les associations constatent notamment que la liste des 18 cancers retenus est réduite à 14, alors que la demande unanime était la prise en compte de toutes les maladies reconnues comme radio induites par les Nations unies, d’ailleurs indemnisées depuis 1988 par la législation américaine, laquelle prend en compte également les maladies cardiovasculaires et du système génétique qui sont également radio induites. Elles dénoncent aussi la remise en cause du principe de présomption de causalité, pourtant admis dans la loi Morin, le décret précisant que ce principe peut être écarté « si le risque attribuable aux essais peut être considéré comme négligeable ». Les associations s’insurgent quant aux zones géographiques définies, les-

quelles ne couvrent que quelques territoires d’essais les moins peuplés et ne visent qu’à restreindre au maximum le nombre des indemnisés. Enfin, les associations dénoncent avec force la main mise du ministre de la Défense qui, du fait des mesures de ce décret, sera juge et partie en la matière. Ainsi, non seulement le ministre de la Défense présidera les instances installées par ce décret, mais il désignera 5 des 8 membres composant le Comité d’indemnisation, et 13 des 19 membres de la commission consultative de suivi. Elles réclament donc à nouveau que l’État reconnaisse clairement sa responsabilité et celle des organismes chargés de la conduite des essais (armées et CEA) pour le préjudice sanitaire, environnemental, social, économique, culturel causé aux Polynésiens, aux Algériens et à tous les personnels civils et militaires du fait de ses 210 essais nucléaires. Elles ont en cela le soutien plein et entier de l’ARAC.

NOS PEINES Juin/jullet 2010 Le Réveil des Combattants adresse aux familles et aux amis de nos camarades décédés ses sincères condoléances. AISNE (02) Saint-Quentin : Joseph BRZESKI, AC ATM.

RHÔNE (69) Oullins : Jacques EXPOSITO, 72 ans, AC ATM.

ALLIER (03) Saint-Germain des Fossés : Georges ARTIGAUT, AC ATM.

HAUTE-SAVOIE (74) Rumilly : Albert FORAY, 93 ans, AC 39-45. Thonon-les-Bains : Georges FIEU, 86 ans, Résistant. Bernard MEGEVET, 88 ans, AC 39-45.

AUDE (11) Carcassonne : Joseph SOLER, AC 39-45. BOUCHES-DU-RHONE (13) Marseille centre : Roger CASSAR, AC 39-45, président de la section. GIRONDE (33) Bassens : Maurice GERBAUD, 86 ans, Résistant, Officier de l’Ordre National du Mérite. Cauderan : Hubert JOUIN, 90 ans, Résistant. Il fut radio avec Londres, dénoncé et arrêté il fut emprisonné au fort du Hâ dont il s’évada pour rejoindre la clandestinité à Lyon. HERAULT (34) Balaruc-les-Bains : Georges GAUZY, AC 39-45. ISÈRE (38) Bourgoin-Jallieu : Pierre DREYER, 77 ans, AC ATM. Gabriel PELLET, 87 ans, AC 39-45, ancien président de la section.

Nous pulierons dans le numéro d’août l’intégralité de l’hommage de l’ARAC à Georges GAVELLE, décédé.

VAUCLUSE (84) Cavaillon : Vincent MELCHOR, 96 ans, ami. VIENNE (86) Poitiers : Jean-Claude GOBAIN, AC ATM. ESSONNE (91) Vauhallan : Guy GREINER, 51 ans, ami. HAUTS-DE-SEINE (92) Suresnes : Jean STIVE, AC 39-45. VAL-D’OISE (95) Mery-sur-Oise : Mme Jacqueline BREGENT, 83 ans, amie. Isolés : Robert RENARD, AC ATM.

Trappes (78) Gérard Ratier, 82 ans, ami, militant syndicaliste et dirigeant de l’ARAC et de sa mutuelle, époux de Chantal Degraeve, ancienne trésorière nationale. L’ARAC, le Réveil et la Mutuelle, ainsi que de nombreux militants et dirigeants d’Ile-de-France adressent leur profonde sympathie à Chantal et à sa famille.

juin-juillet  2010 - N°763 - LE RÉVEIL

- 25


LE RÉVEIL Vie de l’arac

29 mai 2010

Rassemblement national d

350 participantes et part Accueillis par Jean-Pierre Gorges, député-maire de Chartres (Eureet-Loir), les 350 participantes et participants du Rassemblement national de l’ARAC ont été réunis le 29 mai dernier, dans la salle Marceau de l’hôtel de ville de Chartres, pour rendre hommage à Jean Moulin, le fondateur du Conseil national de la Résistance. Monsieur le Maire exprima d’abord sa satisfaction d’accueillir l’ARAC dans sa ville pour rendre hommage à Jean Moulin. Il exposa ensuite succinctement le travail de mémoire réalisé à Chartres qui, par ailleurs, conserve et entretien de magnifiques bâtiments historiques mis en valeurs par de nombreuses initiatives municipales, la cathédrale en constituant le joyau. Paul Markidès, vice-président national, lui succéda pour présenter l’hommage à Jean Moulin. Il souligna particulièrement sa détermination en citant ces mots rédigés par Moulin en novembre 1940 : « Nous ne devons pas accepter la défaite, il nous faut résister aux Allemands. Entreprendre une action clandestine, mais avec prudence et à bon escient. Il faut d’abord nous compter, nous grouper, pour mieux agir ensuite. » Et Paul Makidès ajouta : « Plus tard, son silence, son courage sous les tortures après son arrestation, qui se terminèrent par son assassinat, témoignent de sa confiance dans la justesse du combat de la Résistance intérieure ». Raphaël Vahé, président national prit ensuite la parole : « L’Eure-et-Loir, Char26 -

LE RÉVEIL - N° 763 - juin-juillet 2010

tres sa capitale, ses environs, eurent à subir la misère, les bombardements meurtriers de l’aviation nazie et aussi les représailles de l’occupant dès son arrivée. Là se plaçait déjà la grande figure de Jean Moulin qui fit face avec courage, esprit de décision aux multiples dangers et difficultés devant lesquels se trouvaient placés la population et les réfugiés. Déjà aussi, face à l’occupant se dressaient les premiers résistants du département qui, de 1940 à 1944 et même après, jusqu’à la victoire du 8 mai 1945, allaient mener le noble et douloureux combat de la Libération. Nombre d’entre eux y firent le sacrifice de leur vie, parmi lesquels, de 1942 à 1944, les neuf fusillés du champ de tir militaire de Chavannes situé sur le territoire de la commune de Lèves, banlieue nord de Chartres … Dans notre hommage, nous n’oublions pas non plus qu’après la Libération, les patriotes FFI de la région formèrent le Bataillon de Marche d’Eure-et-Loir qui participa aux combats et à la libération des poches de La Rochelle-Royan et de la pointe de Graves jusqu’à mai 1945, parmi lesquels le président de l’ARAC de l’Eure-et-Loir, Pierre Parcineau, membre du Comité national… » Après avoir évoqué le rôle et l’action de Jean Moulin, Raphaël Vahé souligna que la création du Conseil national de la Résistance a constitué un événement capital. Il eut à résoudre des problèmes essentiels. Quelle part va prendre la France, grâce à la Résistance, à sa propre libération, condition de la reconquête de son indépendance ? Quelle sera la France qui naîtra de la Libération ? Le programme du CNR apporte à ces questions des réponses sans ambigüité. « … C’est ainsi qu’à côté d’objectifs politi-

ques visant à établir la démocratie la plus large, le programme insiste sur des objectifs économiques et sociaux, tels le retour à la Nation des grands moyens de production monopolisés, la sécurité de l’emploi, un système complet de sécurité sociale, le droit à la retraite, la possibilité d’accéder à la culture la plus développée, la liberté de la presse, c’est dans ces conditions que, libérée par l’insurrection nationale, la France pourra asseoir son propre pouvoir et que, grâce à l’armée nationale née de la Résistance et aux efforts de son peuple, elle pourra poursuivre la guerre et être présente au côté des alliés le jour de la victoire. Manifester notre attachement à cette période de notre histoire qui a vu la défaite totale du nazisme n’est pas exprimer la nostalgie du passé, mais la volonté d’en tirer les enseignements pour le présent et l’avenir. » Et concluant son propos, Raphaël Vahé déclarait : « L’ARAC travaille à la préparation commune de la réappropriation populaire de notre avenir commun. » Prenant la parole en dernier lieu, Madame Lacasagne, sous-préfète de Châteaudun qui représentait le préfet d’Eure-et-Loir salua notre association en ces termes : « Mon salut s’adresse aux membres d’une association qui, au-delà du simple regroupement de ressortissants du monde combattants dans un esprit de solidarité et d’union, cherche à faire vivre le souvenir de nos aînés disparus, en inscrivant sa démarche dans un esprit et à des fins patriotiques, civiques ou humanistes… Nous nous sommes souvenus, il y a quelques jours, lors du 65e anniversaire du 8 Mai 1945, de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants que la folie des hommes a précipité dans un abîme de souffrances, de sacrifices, voire de barbarie…


Vie de l’arac LE RÉVEIL

d e l’ARAC

icipants

Le retour de la paix ne peut faire oublier les souffrances des victimes civiles et militaires. La Nation associe, comme il se doit, à cet hommage solennel les grands héros de la Seconde Guerre mondiale : les Français libres guidés par le général de Gaulle, les Résistants de l’intérieur qui ne cessèrent de harceler l’occupant, les soldats de l’Armée d’Afrique qui poursuivront l’ennemi audelà de nos frontières. En ce 29 mai, c’est aussi la mémoire qui nous rassemble : votre rassemblement se tient à un moment symbolique. Il y a 67 ans, presque jour pour jour, Jean Moulin présidait dans la clandestinité la première réunion du Conseil national de la Résistance. Il agissait en tant que délégué du général De Gaulle, seul en mesure de faire réaliser l’union des mouvements de Résistance entre eux. Jean Moulin, ce 27 mai 1943, rue du Four à Paris, avait d’abord rappelé les buts de la France libre : faire la guerre ; rendre la parole au peuple français ; rétablir les libertés républicaines ; travailler avec les alliés à l’établissement d’une collaboration internationale. Ce jour-là était, en quelque sorte, l’aboutissement, le couronnement de la mission d’unification qui avait été fixée… Un an après, ce même CNR publiait son programme, Les jours heureux, ratifié par tous ses membres. C’est sur sa base que le pays va connaître de nombreuses avancées sociales et les valeurs qui l’inspirèrent méritent aujourd’hui encore de nourrir notre réflexion et notre action. Cet événement scellait “l’unité morale et politique de la France résistante” ». Et Madame la sous-préfète devait poursuivre son propos en évoquant l’action du général de Gaulle. Puis se plaçant dans la situation d’aujourd’hui, elle

Raphaël Vahé, pendant son discours dans la salle Marceau de l’hôtel de ville de Chartres.

L’hommage à Jean Moulin

rappela le rôle de l’ONACVG, particulièrement ses services de proximité départementaux pour les ACVG. Elle termina son intervention en insistant sure le rôle du travail de mémoire qui permet de « défendre demain les valeurs

du monde combattant qui sont les valeurs de la République ».

juin-juillet  2010 - N°763 - LE RÉVEIL

- 27


LE RÉVEIL Vie de l’arac

Résultats Campagne de soutien Le gagnant du voyage est en Seine-et-marne

77- SEINE ET MARNE VOYAGE A MENTON 559 271 grille pain 680654 tensionmètre 681136 bon cadeau (30 €) 681 299 coffret vissage 681 822 01 - AIN machine à pain montre femme bon cadeau (30 €) 02 - AISNE wii bon cadeau (30 €) horloge couverts perceuse blender ouvre-bocal pendule photos mini hachoir grille pain sac week-end bouilloire

500 034 500 139 500 317

501 644 501 712 501 697 501 039 501 252 501 825 689 517 689 855 688 582 702 999 725 016

03 - ALLIER appareil photos 502217 plancha 502951 bon cadeau (30 €) 503069 cafetière 503107 décapeur thermique 503433 horloge couverts 503778 mini hachoir 503826 service mini-cake 502612 grille pain 502144 fauteuil pliant 502097 couteau multi fonction 502725 moulin électrique 502554 service fromage 503598 coffret vissage 503642 portefeuille chevignon 503468 06- ALPES MARITIMES ordi portable 504432 théière électrique 504589 cuiseur vapeur 504612 fourchette thermo 504718 grille pain 505829 tensionmètre 506493 sac pic-nique 506566 coffret vissage 505077 couteaux laguiole 505289 sac trolley isotherme 504804 thalasso pieds 504933 yaourtière 505666 mixeur 505714 balance cuisine 505333 bon cadeau (30 €) 707277

28 -

LE RÉVEIL - N° 763 - JUIN-juillet 2010

montre homme 707484 bon cadeau (30 €) 706593 04 - ALPES HAUTE PROVENCE torche 504065 bon cadeau (30 €) 690416 07 - ARDECHE fauteuil pliant 506642 couteau multi fonction 506723 moulin électrique 506932 couteaux laguiole 507111 fourchettes laguiole 507245 pendule photos 507359 service fromage 507461 bon cadeau (30 €) 506999 bon cadeau (30 e) 507506 09 - ARIEGE grille pain

508688

10 - AUBE moulin électrique

707786

11- AUDE tensionmètre 509099 fauteuil pliant 509181 12- AVEYRON ponceuse 589089 13- BOUCHES DU RHONE télé 510102 thalasso pieds 509432 cuiseur 509768 GPS 509823 sac à dos pic nique 509957 torche 509702 ouvre bocal 509897 fourchette thermo 509913 décapeur 509777 tensionmètre 509910 bon cadeau (30 €) 672262 portefeuille chevignon 672729 mixeur 673605 horloge couverts 665029 mini hachoir 671357 bon cadeau (30 €) 671520 grille pain 671247 fauteuil pliant 671253 set de bain 671096 moulin électrique 673428 bon cadeau (30 €) 674065 couteaux laguiole 669022 service fromage 670365 coffret vissage 666253 désinsectiseur 666233 ponceuse 667909

bouilloire 669555 cafetière 666918 bon cadeau (30 €) 670448 16 -CHARENTE scie sauteuse 511045 maxi pèse personne 511208 cuiseur 511689 décapeur 510910 horloge couverts 700820 17 - CHARENTE MARITIME linge de toilette 511911 grille pain 512001 18- CHER blender 512575 perceuse 512259 bouilloire 512499 cuiseur 512205 fourchette thermo 512723 sac trolley 512603 19- CORREZE plancha 512962 blender 513044 cafetière 513549 ouvre bocal 513266 22 – COTES D’ARMOR MP5 514710 coffret vissage 514854 fauteuil pliant 514987 tensionmètre 515321 décapeur 515856 portefeuille chevignon 516085 bon cadeau (30 €) 516180 torche 589722 21- COTE D OR plancha 514555 ponceuse 514407 maxi pèse personne 514313 sac à dos pic nique 513999 montre homme 514111 24 - DORDOGNE appareil photo 516426 grille pain 516533 peignoir 517743 perceuse 516677 torche 517005 coffret vissage 517252 ouvre bocal 517151 thalasso pieds 516798 sac à dos pic nique 517890 tensionmètre 517613 bon cadeau (30 €) 517922

plancha 518045 yaourtière 700958 26 - DROME coffret vissage service fromage moulin électrique fauteuil pliant

518333 518602 518834 518963 couteau multi fonction 518661 bon cadeau (30 €) 703598

27 EURE ET LOIRE tensionmètre 701356 29 - FINISTERE GPS 519386 coffret vissage 519503 grille pain 519620 horloge couverts 519767 fourchette thermo 519854 torche 519921 thalasso pieds 520014 bon cadeau (30 €) 520175 sèche cheveux 520265 30- GARD dvd portable

520620

cadre photo numérique 520813

linge de toilette 521244 ponceuse 521360 peignoir 521427 bon cadeau (30 €) 521576 cafetière 521602 sac à dos pic nique 521755 ouvre bocal 521840 yaourtière 521901 32-GERS service fromage

523620

31- HAUTE GARONNE camescope 522182 plancha 522334 bouilloire 522831 cafetière 522955 fourchette thermo 523277 tensionmètre 522230 grille pain 522666 sèche cheveux 522754 fauteuil pliant 523211 bon cadeau (30 €) 705333 sac trolley 705888 bon cadeau (30 €) 705991 33 GIRONDE GPS 523701 service fromage 523822 couteau multi fonction 523914


Vie de l’arac LE RÉVEIL

horloge couverts 523966 coffret vissage 524045 décapeur 524113 fourchettes laguiole 524253 bon cadeau (30 €) 524396 set de bain 524482 fauteuil pliant 524555 grille pain 524674 mixeur 524768 fourchette thermo 524923 34- HERAULT mini chaine 525712 pendule photo 525881 grille pain 525950 mini hachoir 525083 mixeur 526387 moulin électrique 695036 décapeur 695568 sac trolley 694817 bon cadeau (30 €) 693875

45- LOIRET moulin électrique

532677

47- LOT ET GARONNE GPS 533025 MP5 533080 set valises 533164 fauteuil massage 533211 cuiseur 533336 montre homme 533403 théière 534045 linge de toilette 718988 torche 718477 bon cadeau (30 €) 718001 bon cadeau (30 e) 719059 50 - MANCHE couteau multi fonction 698422

moulin électrique 51- MARNE set valises

698369 698422 698369

36 - INDRE cadre photo numérique 528262

set valises 528320 fauteuil massage 528461 perceuse 528567 blender 528613 bouilloire 528790 cuiseur 528934 sacoche 529109 désinsectiseur 529226 38- ISERE MP5 529354 Fauteuil massage 529411 blender 529625 cuiseur 529729 yaourtière 530066 mixeur 530192 désinsectiseur 530251 40- LANDES Théière 588918 42- LOIRE machine à pain 531003 fauteuil massage 530370 torche 531231 montre homme 720284 mini hachoir 720666 mini cake 720893 balance cuisine 721788 44- LOIRE ATLANTIQUE scie sauteuse 531420 cadre photo numérique 531513 ponceuse 531655 torche 531884 tensionmètre 531967 sacoche 532005 horloge couverts 708384

54 - MEURTHE ET MOSELLE set valises 699111 thalasso pieds 535171 cafetière 535404 57-MOSELLE cadre photo numérique 535685

sac à dos pic nique ouvre bocal

535833 709195

58 - NIEVRE ordi portable 536406 fourchettes laguiole 536660 mini hachoir 536741 sac week end 536875 horloge couverts 537063 sacoche 537140 coffret vissage 537234 tensionmètre 537443 moulin électrique 537585 décapeur 537861 service fromage 537909 thalasso pieds 538706 bon cadeau (30 €) 539445 set de bain 727593 grille pain 727644 portefeuille chevignon 716818 sac à dos pic nique 716222 blender 715399 bon cadeau (30 €) 728694 fauteuil massage 727946 bon cadeau (30 €) 728075 59 - NORD mini chaine 540683 scie sauteuse 540775 théière 540966 montre femme 541020 mini hachoir 709317 balance cuisine 692458 grille pain 691324

60- OISE sac trolley grill pain fauteuil pliant 62- PAS DE CALAIS linge de toilette

698055 697630 697000

707692

63 - PUY DE DOME télé 543101 MP5 543360 plancha 543477 grille pain 543582 théière 543624 moulin électrique 543713 tensionmètre 543157 blender 543212 coffret vissage 543884 fauteuil massage 543970 horloge couverts 544033 bon cadeau (30 €) 544141 ponceuse 544366 décapeur 544475 thalasso pieds 544522 bouilloire 544610 fauteuil pliant 544784 service fromage 544851 bon cadeau (30 €) 544943 sèche cheveux 704677 bon cadeau (30 €) 704709 couteau multi fonction 734898 sac trolley 741155 bon cadeau (30 €) 733558 montre femme 740594 bon cadeau (30 €) 733876 65- HAUTE PYRENNES

tensionmètre 550434 décapeur 550550 bon cadeau (30 €) 550627 72 - SARTHE MP5 553204 plancha 553423 perceuse 553850 thalasso pieds 553601 ouvre bocal 553306 fourchette thermo 553054 bon cadeau (30 €) 703199 sac à dos pic nique 731577 71 - SAONE ET LOIRE télé 551672 coffret vissage 551731 fourchettes laguiole 551880 fauteuil pliant 551955 balance cuisine 552645 décapeur 552736 couteau multi fonction 552888 tensionmètre 551191 mini chaine 551268 service à fromage 551322 téléphone répondeur 552244 mini hachoir 551430 grille pain 551526 maxi pèse personne 552073 sac week end 552163 bon cadeau (30 €) 552810 mixeur 552943 bon cadeau (30 €) 553005 pendule photos 730400 set de bain 730215 moulin électrique 729449 bouilloire 730256

cadre photo numérique 547060

yaourtière 547211 fourchette thermo 547303 sac trolley 547350 66- P. ORIENTALES machine à pain 547805 bouilloire 692707 décapeur 693602 grille pain 693316 fauteuil pliant 693413 68 - HAUT RHIN mini chaine 548564 cadre photo numérique 548661 blender 548770 cafetière 548823 sac à dos pic nique 548956 yaourtière 549002 69- RHONE machine à pain coffret vissage service fromage moulin électrique

549089 549260 549551 549683 couteau multi fonction 550225 grille pain 550366

74 - HAUTE SAVOIE sac week end

555717

75- PARIS flutes à champagne service de table fauteuil pliant service mug

556601 556834 556993 557217 couteau multi fonction 557360 grille pain 688361 mini hachoir 687505 désinsectiseur 688012 portefeuille 689069 bon cadeau (30 €) 688197

73- SAVOIE DVD portable 554062 téléphone répondeur 554161 cuiseur 554244 plancha 554583 blender 554636 portefeuille 554713 grille pain 554855 fauteuil pliant 554973 couteau multi fonction 555120 bon cadeau (30 €) 555146

JUIN-juillet  2010 - N°763 - LE RÉVEIL

- 29


LE RÉVEIL Vie de l’arac

torche 555343 service fromage 555371 sacoche 555484 montre femme 699643 bon cadeau (30 €) 699989

86 -VIENNE plancha 566932 sèche cheveux 566698 grille pain 683627 fauteuil pliant 684444

76- SEINE MARITIME camescope 558111 moulin électrique 558210 fauteuil pliant 558334 tensionmètre 558543 sac trolley 558846 ouvre bocal 559009 bon cadeau (30 €) 683533 yaourtière 682200

88- VOSGES scie sauteuse 567173 linge de toilette 567280 sèche cheveux 567314 yaourtière 567444

78 - YVELINES flutes à champagne 560586 dvd portable 560777 coffret vissage 560830 service fromage 561171 service mug 561255 couteaux laguiole 561343 moulin électrique 561444 set de bain 561502 fauteuil pliant 685813 grille pain 686106 bon cadeau (30 €) 685644 79- DEUX SEVRES linge de toilette téléphone répondeur

561585 561836

80- SOMME théière électrique 561870 décapeur 562413 mixeur 686788 81- TARN MP5 562675 ponceuse 562730 thalasso pieds 562888 tensionmètre 562911 portefeuille chevignon 563026 82 - TARN ET GARONNE peignoir 684744 83 - VAR couteau multi fonction 564764

set de bain moulin électrique sac week end coffret vissage

726287 726677 726661 685055

84- VAUCLUSE couteau multi fonction 680115

set de bain moulin électrique sac week end coffret vissage

680019 679477 678388 680190

85 - VENDEE couteau multi fonction 566516

30 -

LE RÉVEIL - N° 763 - JUIN-juillet 2010

89 - YONNE téléphone répondeur

567607

91- ESSONNE flutes à champagne 567770 télé 567840 GPS 567923 téléphone répondeur 568071 perceuse 568146 machine à pain 568233 sac trolley 568354 wii 568482 coffret vissage 568537 service de table 568686 MP5 568711 service fromage 568880 fauteuil massage 568955 sac week end 569067 thalasso pieds 569101 moulin électrique 569325 mini chaine 569582 sac à dos pic nique 569624 cadre photo numérique 569791 cafetière 569853 service mug 569915 camescope 570018 bouilloire 570127 linge de toilette 570243 peignoir 570370 dvd portable 570444 bon cadeau (30 €) 570586 blender 570628 maxi pèse personne 570777 sèche cheveux 570830 scie sauteuse 571015 bon cadeau (30 €) 571153 cuiseur vapeur 571260 portefeuille chevignon 571391 cave à vin 571522 décapeur 571666 fauteuil pliant 571788 yaourtière 571832 grille pain 571951 set valises 572060 désinsectiseur 572111 plancha 572213 mixeur 573010 couteau multi fonction 573181 bon cadeau (30 €) 573244 ponceuse 573379 grille pain 573455 appareil photo 573537

horloge couverts 573645 tensionmètre 573869 sacoche 573954 théière électrique 572312 92- HAUTS DE SEINE flutes à champagne 576021 service de table 576152 cave à vin 576273 appareil photo 576340 théière 576461 cafetière 576565 scie sauteuse 576766 tensionmètre 577011 bouilloire 577219 fauteuil massage 576890 moulin électrique 732188 bon cadeau (30 €) 677494 coffret vissage 731922 bon cadeau (30 €) 732777 93 - SEINE SAINT DENIS flutes à champagne 577310 service de table 577441 service mug 577560 télé 577614 théière électrique 577733 torche 577888 fauteuil pliant 577955 set de bain 578038 coffret vissage 578189 appareil photo 578273 couteau multi fonction 578331 décapeur 578450 sèche cheveux 578526 peignoir 578644 perceuse 578775 service fromage 578841 ouvre bocal 578920 cave à vin 579067 grille pain 579203 fourchette thermo 579327 fauteuil massage 579444 scie sauteuse 579629 portefeuille chevignon 579730 tensionmètre 583253 cadre photo numérique 674373 montre homme 674366 moulin électrique 674307 bon cadeau (30 €) 743513 fourchettes laguiole 742755 bon cadeau (30 €) 742675 sac week end 742761 service fromage 744222 mini hachoir 675796 mixeur 675788 bon cadeau (30 €) 743303 mini cake 742302 sac isotherme 676538 94 - VAL DE MARNE scie sauteuse 585325 service de table 585701 MP5 585860

wii 586243 fauteuil massage 586530 théière 586613 service mug 587007 sèche cheveux 587191 cuiseur vapeur 736566 grille pain 736977 moulin électrique 723522 fauteuil pliant 736766 pendule photos 736055 mini cake 723666 bon cadeau (30 €) 735548 mixeur 723888 service fromage 722462 bon cadeau (30 €) 722840 95 VAL D’OISE coffret vissage 587261 grille pain 587885 peignoir 587410 perceuse 587636 cafetière 588067 yaourtière 588130 bon cadeau (30 €) 678010 NATIONAL service fromage 713005 couteaux laguiole 712289 mini cake 712772 balance cuisine 712744 bon cadeau (30 €) 711588 ABONNES fourchette thermo 710788 ouvre bocal 711671 linge de toilette 712959 peignoir 711955 bon cadeau (30 €) 713737 montre femme 714233 décapeur 709816 tensionmètre 712974 portefeuille chevignon 712500

Les lots pour l’Ille et Vilaine (35) ont bien été attribués mais les numéros sont arrivés après la parution du Réveil, c’est pourquoi ils n’apparaissent pas ici.

Rappel Un lot est attribué par tranche de dix carnets vendus. Dans cette liste par départements, figurent tous les billets gagnants : ceux payés par les comités comme ceux payés individuellement, directement à la Trésorerie nationale.


VIEMagazine DE L’ARAC LE RÉVEIL

Lettre aux grandes personnes sur les enfants d’aujourd’hui Philippe Meirien - Éd Rue du monde 19,80 euros Une charade : mon premier est un enfant à grandir. Mon deux est un adulte en quête de son chemin. Mon trois est une famille composée ou recomposée. Mon quatre est une école : pour quoi faire ? Mon cinq est une société marchande qui cible les enfants. Mon six est la Convention internationale des droits de l’enfant. Mon tout : ce livre qui traite de la crise de l’autorité, des enjeux d’internat, du travail scolaire, de l’emprise de la pub, de la délinquance, du langage, etc.

La restitution On a volé la mémoire de mon père Hadrien Laroche - Ed. Flammarion 18 euros Sur fond de Shoa, de Vilnius à Jérusalem, une quête : « Henri Berg n’a pas su qui il était ni d’où il venait. Il ignorait son père et il a ignoré qu’il n’était pas le père de son fils. On a volé sa mémoire comme j’ai été pillé de la mienne… Passez muscade ! Papa a été privé de parole car il était privé de la vérité ». La quête d’un homme orphelin de son humanité.

Ay, Paloma Rosetta Lay - Ed. Payot-rivages 4 euros Août 1943, l’Italie vit des jours tragiques. 8 septembre 1943, écroulement du régime fasciste de Mussolini. Des adolescents rêvent de passion en se baignant dans des lacs. Le drame les rejoints : certains seront dénoncés comme juifs, d’autres partiront au maquis. Les fillettes grandiront brutalement en apprenant la mort de leurs partenaires de tennis. Témoignages d’une certaine inconscience, puis de la violence qui secoua une bourgeoisie italienne déroutée et/ou aveugle devant l’histoire.

Mauvaise fille Justine Lévy Ed. Stock 16,50 euros « Maman est morte, je suis maman, voilà c’est simple, c’est aussi simple que çà ». Et bien non, ce n’est pas si simple, car « vite, si vite, le regard de maman est dans le regard de ma fille, Angèle… Partout, dans mon enfant, ma mère a laissé son empreinte. » Et vivre à trois, la mère, l’enfant et une pierre tombale, ce n’est pas aussi simple que ça.

Un pays à l’aube Denis Lehame - Ed. Rivages/ Thriller 23 euros 1918, les soldats US de retour d’Europe cherchent à retrouver leur emploi. La vie devient de plus en plus difficile pour les classes pauvres, notamment des villes. Luttes syndicales, groupes anarchistes,

premiers mouvements de la cause noire prennent racine sur ce terreau. Luther Laurence est un jeune ouvrier noir de l’Ohio. Danny Goughlin, d’origine irlandaise est policier et chargé d’infiltrer les milieux syndicaux et anars pour repérer les « fauteurs de troubles » et les faire expulser hors des USA. Luther et Danny n’ont rien en commun, sinon d’être tous deux en 1919 à Boston. Dans cette ville traumatisée où la révolte gronde, la grève des forces de police va mettre le feu aux poudres.

Netherland Joseph O’Neil Ed de l’Olivier 22 euros Hans et Rachel vivent à NewYork avec leur fils. Après les attentats du 11 septembre, ils se séparent. Hans se retrouve seul, perdu, dans Manhattan, alors que le monde ne croit plus en rien. Au milieu d’exilés, tous persuadés que l’Amérique reste le pays des possibles, Hans cherche un second souffle.

Le coffre des secrets Elian Khoury - Actes Sud Liban 19 euros Trois histoires croisées dans ce roman, deux hommes et une femme. Et chacun de raconter, selon ses vues, l’histoire des trois et des vingt ou trente personnages secondaires qui ont aussi, pour chacun, leurs petits secrets. Et dès que l’un des trois confond, un autre met en cause ce qu’on vient de lire, avant que le troisième n’apporte une précision historique ou une anecdote littéraire. Le récit reprend donc à zéro à chaque chapitre, s’ouvre sur de nouvelles possibilités, de nouvelles probabilités, révèle des secrets et en suscite d’autres, tandis que le coffre (symbolique du Liban entre deux guerres civiles) demeure bien fermé. JUIN-juillet  2010 - N°763 - LE RÉVEIL

- 31


appel de L’ARAC

L’ARAC en avignon

pour défendre la paix et les valeurs républicaines L’ARAC est présente durant tout le festival d’Avignon avec le Comité de soutien pour le Village de l’Amitié Van-Canh (Vietnam)

Du 8 au 29 juillet 61 avenue Saint Ruff (à côté du bar Le Progrès) Accueil tous les jours de 11h à 19h Films en boucle, vente d’objets, de livres, information sur la mutuelle de l’ARAC L’ARAC, le Réveil et le Comité pour le village de Van Canh seront présents au festival d’Avignon 2010 du 8 au 29 juillet. Le festival d’Avignon (dit le IN) a été crée en 1957 par Jean Vilar homme de théâtre qui professait que « le théâtre devait être considéré comme un service public ». Jean Vilar a œuvré, avec notamment Gérard Philipe, au développement de la conception d’un théâtre populaire. C’est sur cette base que se sont développées des collaborations avec les comites d’entreprises et les associations d’éducation populaire. En 1968 une deuxième branche du festival a vu le jour. Le OFF, initié par André Benedetto, a pris possession des lieux en dehors du festival officiel et est porte par de jeunes compagnies. Le OFF qui ne cesse de se remettre en cause et de renaître de ses cendres chaque année et compte en 2010 environ 1000 spectacle niches dans des lieux les plus divers,écoles, chapelle, lycées, casernes, garages, etc. C’est pour beaucoup de jeunes artistes ou postulants, une aventure nouvelle chaque année en Avignon.

Le festival d’Avignon est actuellement le plus grand festival de théâtre au monde. Dans la vieille ville médiévale, pendant un mois, tous vivent au rythme du théâtre. 1968, 1992, 2003 le festival a vécu avec les soubresauts des luttes ouvrières ou encore des intermittents du spectacle. Pour le Réveil et l’ARAC, il est naturel d’être présent sur ce lieu d’expression et de création artistique. Notre boutique sera le lieu de rendez-vous d’hommes de femmes, de militants qui veulent exprimer leurs refus de la casse des valeurs de notre pays. Mais aussi, à n’en pas douter, un lieu de rendez-vous et de passage des artistes, des troupes présentes en Avignon ainsi que des lecteurs et militants de notre association.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.