Le réveil des combattants - Février 2023

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Entendre la colère des Français NON au projet de retraite de Macron

Il

Exigeons un cessez-le-feu immédiat dans l’intérêt des peuples d’Ukraine, d’Europe et du Monde

LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023 1 RÉFORME DES RETRAITES : 93 % DES ACTIFS SONT CONTRE UN REPORT DE L’ÂGE LÉGAL DE DÉPART À LA RETRAITE SANS INTERVENTION POPULAIRE, PAS DE PROGRÈS SOCIAL ET POLITIQUE POSSIBLE ISRAËL : LE GOUVERNEMENT DE TOUS LES DANGERS
Février 2023 N° 888 - 5
Ensemble, défendons les valeurs de la République
faut
Paix
la
en Ukraine

ASSOCIATION RÉPUBLICAINE DES ANCIENS COMBATTANTS, DES COMBATTANTS POUR L'AMITIÉ, LA SOLIDARITÉ, LA MÉMOIRE, L'ANTIFASCISME ET LA PAIX

« IL FAUT FAIRE DE LA RETRAITE NON PLUS L’ANTICHAMBRE

DE LA MORT MAIS UNE NOUVELLE ETAPE DE LA VIE »

(AMBROISE CROIZAT)

Rien ne justifie la réforme des retraites.

NON le système des retraites n’est pas en déficit. Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) l’a confirmé dans son rapport annuel. La caisse est bénéficiaire de 3,2 milliards en 2022. Il n’y a donc pas d’urgence.

Cette réforme va frapper de plein fouet l’ensemble des travailleurs, les jeunes, les plus précaires, dont l’espérance de vie est inférieure au reste de la population, et ceux dont la pénibilité des métiers n’est pas reconnue. Elle va aggraver la précarité de ceux n’étant déjà plus en emploi avant leur retraite, et renforcer les inégalités femmes-hommes.

Le gouvernement a prévu de réformer le système des retraites en 50 jours. La forme retenue par le gouvernement pour imposer sa réforme est d’une brutalité inédite pour notre démocratie : le passage par une loi de finance rectificatrice et non une loi ordinaire. Cet outil permet le recours à l’article 49.3.

Pourquoi tant de précipitation si ce n’est pour répondre aux injonctions de la Commission Européenne qui, année après année, depuis 2013 veut cette réforme.

L’ARAC exprime son indignation devant le comportement autoritaire du gouvernement qui ne fait que tendre la situation politique.

L’ARAC, qui depuis sa création en 1917, s’attaque aux inégalités, aux injustices, ne peut qu’apporter son soutien aux mouvements populaires porteurs de plus de justice sociale.

L’ARAC appelle à une grande mobilisation pour contrer ce projet de régression sociale.

L’ARAC invite ses comités, ses adhérents à participer à tous les rassemblements et manifestations à partir du 19 janvier.

Villejuif, le 16 janvier 2023

Le Secrétariat National

2 - LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023
RÉVEIL ACTUALITÉS
LE
ARAC

Actualités

« Il faut faire de la retraite non plus l’antichambre de la mort mais une nouvelle etape de la vie » (ambroise croizat) - déclaration ARAC ����� 2

« Il n’y a pas de “déclin” de la France, fruit de la fatalité : c’est une destruction planifiée » - - Natacha Polony, Marianne ���������������������� 4

Réforme des retraites : 93 % des actifs sont contre un report de l’âge légal de départ à la retraite - André Chassaigne 5

Réforme des retraites : « Nous demanderons à l’Assemblée nationale d’adopter une motion pour que le peuple puisse s’exprimer par la voie du référendum »

EXIGEONS LA PAIX ET LA JUSTICE SOCIALE

Nous mobiliser, engager l’action sur 2 sujets est décisifs pour la vie de chacun, aujourd’hui et demain.

La question des retraites, ce n’est pas un sujet annexe, quoi que dise le gouvernement. Au moment où les 1 % les plus riches en France s’enrichissent de manière ignoble, où les dividendes atteignent des records, le gouvernement s’attaque à ce qui fait la richesse de la France, son image dans le monde, son système social.

Laisser l’inflation galoper, soumettre la politique de la France aux diktats de l’Europe conduit l’immense majorité de notre peuple à plus de difficulté, à la misère, à la marginalisation d’un grand nombre de Français. Cela fait plusieurs décennies, que morceau par morceau, les gouvernements successifs cassent les fruits des luttes de 1936, du programme du CNR, des avancées sociales de 1968.

Il est normal que la colère s’exprime et cerise sur le gâteau, certains posent la question de revenir sur les 35 heures pour mieux financer les retraites. De qui se moque-t-on ? Mettons fin aux superprofits, taxons les plus riches, mettons fin aux exonérations de charges sur les très grandes entreprises, celles qui versent de supers dividendes aux actionnaires.

Dans le même temps où la crise se développe, en Europe et dans le monde des conflits armés se multiplient. Sur notre continent, qui a déjà connu 2 guerres mondiales se joue une partie d’échec dangereux, pas aux USA.

P 13 DOSSIER

www.le-reveil-des-combattants.fr

LE RÉVEIL DES COMBATTANTS

Fondé en 1931 par Henri Barbusse et Paul Vaillant-Couturier.

Mensuel de l’Association républicaine des combattants pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix. Commission paritaire n° 0723-A06545

ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 reveil-des-combattants@wanadoo.fr

A chaque grande crise économique le capital utilise la guerre et son industrie de guerre pour sortir de l’impasse dans lequel il s’est mis. Il y a un lien entre l’annonce du risque d’une crise financière mondiale par Christine Lagarde et les pousses au crime en Ukraine.

Il est temps de stopper tous les faiseurs de guerre, ceux qui s’enrichissent sur les guerres, ceux qui pratiquent la course aux armements. Nous devons vite et fort nous mobiliser pour la paix avant qu’il ne soit trop tard.

Il faut rappeler que l’aide française à l’armée ukrainienne fait de nous des co-belligérants. La France doit cesser de s’ impliquer dans ce conflit.

Nous devons, pour la souveraineté de la France, exiger la sortie de l’OTAN et demander sa dissolution.

• Tirage : 60 000 exemplaires

• Directeur-gérant : Raphaël Vahé

• Directeur : Patrick Staat

• Rédactrice en chef adjointe : Brigitte Canévêt

• Comité de Rédaction : Hervé Corzani, JeanPierre Delahaye, Laurence Gorain

• Régie Publicitaire : ARAC (Laurence)

Tél. 01 42 11 11 27

• Administratrice : Annick Chevalier

• Conception graphique - Impression : RIVET

PRESSE EDITION - 24, rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

Nous devons convaincre, exiger un cessez-le-feu immédiat en Ukraine, dans l’intérêt du peuple ukrainien, des peuples d ’Europe.

Réussir à imposer la paix en Ukraine reste le plus grands des défis car le risque d’une nouvelle guerre mondiale est grand.

Ces deux sujets graves méritent notre engagement, l’ARAC continuera l’action, avec tous ceux épris de justice et de paix.

Chaque avancée, chaque victoire, ne dépend que de la mobilisation de chacun et donc de la mobilisation du plus grand nombre.

ÉDITO LE RÉVEIL
LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023 - 3
SOMMAIRE
5
à venir 6 L’Ukraine achète d’importantes quantités
russes à la Bulgarie 7 Les États-Unis s'arrachent des
pétroliers raffinés en provenance d'Inde fabriqués à partir de pétrole brut russe ����������������������������������������� 8 Brésil : Fragile démocratie brésilienne �����������������������������������������������������10 Le Pérou à la dérive 11 Israël : Le gouvernement de tous les dangers 11 Hommage Jean-Pierre Delahaye, hommage 21 Vos droits “MORT” ou “MUTATION” De l’Office National du Bleuet de France ? 22 Vie de l’ARAC Souscription nationale spéciale congrès 2023 �������������������������������������� 23 Vie de l’Arac ������������������������������������������������������������������������������������ 24 à 31
International L’Allemagne déploiera des batteries Patriot en Pologne dans les jours
de carburants
produits
Sans intervention populaire, pas de progrès social et politique possible
Ce numéro contient un encart jeté

Face à un monde qui se dérègle, nous payons le démantèlement volontaire, programmé, applaudi, de toutes les protections qui faisaient de la France une grande nation.

Au mois de novembre 2022, une énième étude indiquait qu’une majorité de Français diagnostiquent un déclin de leur pays. Aussitôt, on vit fleurir sur les radios et télévisions les débats sur le « déc linisme », ce déplorable travers entretenu par les populistes de tout poil. Janvier 2023 : changement d’année, mais pas d’ambiance. La thématique serait plutôt « effondrement généralisé ». Bien entendu, on maintient les précautions d’usage : le déclinisme, c’est mal. Mais, dans le détail, il ne doit plus rester beaucoup de Français pour trouver que nous sommes sur la pente ascendante. Résumons : en ce début d’année, on apprend que les tarifs SNCF vont encore augmenter de 5 %. La Poste, quant à elle, supprime le timbre rouge et propose à ses usagers un système ubuesque par lequel l’inconscient qui voudrait encore envoyer un courrier pour le lendemain enverra un courriel qui sera imprimé par le facteur pour être ensuite distribué au destinataire. Autant dire qu’il ne sera plus possible en France d’envoyer une

lettre manuscrite pour qu’elle arrive le lendemain.

De toute façon, le facteur ne passera plus que tous les deux ou trois jours, alors pourquoi s’affoler ? Pas grave, n’est-ce pas ? Il y a l’ordinateur. Le narrateur de la Recherche tremblant à l’idée de reconnaître l’écriture de Gilberte sur une enveloppe et guettant l’arrivée du courrier de l’après-midi, après celui du matin, quelle évocation baroque ! Tout cela s’ajoute à l’explosion des tarifs de l’électricité qui va étrangler un nombre incalculable de TPE et PME. Ah, et puis, si vous avez des enfants, évitez qu’ils n’attrapent une otite : il n’y a plus d’amoxicilline… Et n’allez pas encombrer les urgences, vous attendriez une dizaine d’heures au milieu des brancards. Services publics, grands monopoles d’État, biens essentiels, tout part en capilotade, rien n’est plus assuré. Car tel est bien le sujet : la sécurité minimale qu’un État doit garantir à ses citoyens. La protection qui leur permet, quel que soit leur milieu social, quelles que soient leurs difficultés financières, d’agir, d’investir, de créer, parce qu’ils savent que leurs besoins essentiels sont pris en charge et qu’ils auront accès aux biens de première nécessité.

On leur expliquera, bien sûr, que la guerre en Ukraine a tout déréglé et a provoqué cette inflation en cascade, que c’est « le prix de notre liberté ». En fait, nous comprenons tous que, face à un monde qui se dérègle, nous payons le démantèlement volontaire, programmé, applaudi, de toutes les protections qui faisaient de la France une grande nation. L’énergie, les trains, la poste, il fallait tout libéraliser. Il fallait introduire de la concurrence, même absurde, même artificielle. Concur-

rence pour casser les services publics. Concurrence entre territoires, entre systèmes sociaux, pour faire produire moins cher, donc ailleurs. La puissance française – son industrie, ses grands monopoles, ses services publics – a été sacrifiée pour garantir les intérêts d’une caste que les protections sociales et le pilotage par la puissance publique au nom du bien commun gênaient dans leur entreprise d’accumulation du profit. Ce n’est pas un « déclin », fruit de la fatalité. C’est une destruction planifiée. Face au désastre, beaucoup de Français se disent que leurs dirigeants vont réagir, prendre des mesures. Puisqu’ils se sont trompés sur tout, puisqu’ils ont tout détruit, à défaut de faire amende honorable, ils vont au moins éviter que la situation n’empire. Mais non. Nous resterons dans le tarif européen de l’électricité. Nous avons libéralisé les trains ? Eh bien nous libéraliserons la RATP ! Quitte à retourner aux premiers temps du métropolitain, quand deux compagnies se faisaient concurrence au point de refuser les correspondances entre leurs lignes. Pourquoi ? Parce que s’extraire de cette logique « f ragiliserait l’idée européenne ». Les citoyens des pays européens sont victimes d’une « idée ». Ou plutôt, ils sont victimes de ceux qui ont utilisé cette idée pour mieux imposer leur politique de prédation. Les Espagnols, pour leur part, ont considéré que sauver leurs entreprises en sortant momentanément du marché européen de l’électricité ne valait pas remise en cause de cette idée européenne, mais simplement remise en cause des erreurs des dirigeants européens, ce qui est sensiblement différent. En France, hélas, le Rassemblement national s’est greffé sur la critique, opérée par tant d’autres depuis longtemps, de cette absurdité. Du

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« Il n’y a pas de “déclin” de la France, fruit de la fatalité : c’est une destruction planifiée »
Natacha Polony.

coup, en sortir, ce serait lui donner raison. CQFD. Tant pis pour les Français. À jouer à ce jeu-là, on va droit à la catastrophe. Il fut un temps où, dans ces colonnes, Jean-François Kahn analysait les sujets qui préoccupaient les Français. « Inégalités sociales, pouvoir d’achat, immigration, insécurité. La gauche ne s’intéresse qu’aux deux premiers, disait-il et la droite qu’aux deux suivants. Quel parti couvre le champ et y ajoute le recul des services publics et la

désertification des territoires ? » C’était il y a plus de quinze ans (il y manquait le climat). Avons-nous progressé, au-delà de quelques discours et pétitions de principe ? Au-delà des proclamations hypocrites sur la « souveraineté » et l’« indépendance » ? Avons-nous compris que le rôle d’un État – et d’une entité supranationale comme l’Union européenne – est de protéger ceux qui s’en remettent à lui ? Avons-nous compris que la colère et le désespoir fini-

ront par s’exprimer dans les urnes ou dans la rue ?

Source : Marianne – N. POLONY – 11/01/23

Réforme des retraites : 93 % des actifs sont contre un report de l’âge légal de départ à la retraite

Selon une étude de l’Institut Montaigne, le rejet est quasi unanime contre le passage à 64 ans au sein des personnes qui travaillent (hors retraités). L’âge de 62 ans est déjà considéré comme « excessif » par la moitié des sondés.

L e cœur battant de la population en activité rejette d’emblée toute augmentation de l’âge légal de départ. Dans le détail, le « non » massif au recul

de l’âge ne connaît pas de frontière socioprofessionnelle. Qu’ils soient ouvriers, employés, fonctionnaires, agents des régimes spéciaux, cadres… Bref, tous y sont opposés sans distinction. Avec néanmoins des positionnements plus forts chez les jeunes, les plus hostiles, comparés aux seniors pourtant concernés à court terme par cette réforme.

Réforme des retraites :

Le député André Chassaigne dénonce, dans une tribune au « Monde », l’action du gouvernement, qui a prévu de réformer le système des retraites en 50 jours, au mépris du travail parlementaire et de la vie démocratique.

Les annonces de la première ministre sur le report de l’âge de départ à la retraite, ont été largement commentées. Elles le méritent, tant elles confirment la régression sociale majeure que nous redoutions.

Au-delà des injustices, inégalités et graves reculs portés par cette réforme des retraites, la méthode choisie atteste du profond mépris du gouvernement

pour le Parlement, le peuple et plus largement la démocratie.

Largement passée inaperçue, la forme retenue par le gouvernement pour imposer sa réforme est d’une brutalité inédite pour notre démocratie, quand bien même il a trouvé un subterfuge constitutionnel pour la justifier. Le choix d ’inscrire ses mesures régressives dans un projet de loi de financement de la Sécurité sociale rectificatif est, en effet, le plus attentatoire au débat démocratique qui pouvait être fait.

Aucun autre gouvernement n’avait osé le faire pour réformer notre système de retraite. Cette procédure va tout sim-

plement empêcher les parlementaires de débattre du texte, de procéder à un examen sérieux et réfléchi de la réforme, et de présenter leurs propositions alternatives.

Concrètement, ce véhicule législatif permettra au gouvernement de tirer profit de délais très contraints, prévus par l’article 47.1 de la Constitution, pour l’examen de ce type de texte. Le débat sera bâclé et le texte passera en force. Un temps d’examen de cinquante jours, navettes avec le Sénat incluses, à partir du dépôt du texte sur le bureau de l’Assemblée. Dans les faits, qu’est-ce que cela signifie ?

LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023 - 5 ACTUALITÉS LE RÉVEIL
« Nous demanderons à l’Assemblée nationale d’adopter une motion pour que le peuple puisse s’exprimer par la voie du référendum »

Une fois le texte déposé, l’Assemblée disposera de 20 jours d’examen, pas un de plus. Vingt jours pour prendre connaissance du texte, pour l’analyser, pour rédiger et déposer des amendements, pour les examiner en commission, pour rédiger et déposer des amendements au texte issu de la commission, pour les examiner en séance. Cela rend impossible toute discussion parlementaire.

A l’issue de ces 20 jours, le texte sera transmis au Sénat, même si l’Assemblée n’a pas eu le temps d’aller à son terme. Le Sénat disposera, quant à lui, de 15 jours, et pas un de plus, pour ce même examen.

Ensuite, la navette devra se poursuivre dans les quinze jours qui suivent. Si, à l’issue de ces cinquante jours, l’examen n’est pas achevé, les dispositions régressives de cette réforme pourront être mises en œuvre par voie d’ordonnance. Déjà violentés par les dix 49.3 successifs du début de mandat, les représentants du peuple vont une fois de plus être empêchés d’assurer leur rôle de législateur pour répondre aux besoins et aux attentes de leurs concitoyens. Pouvons-nous imaginer pire scénario pour réformer un des socles de notre modèle social ? Clairement non, sinon venant d’un camp ennemi de la démocratie. Face à ce choix qui est celui de la

peur du débat démocratique, il faut que les 85 % des Françaises et des Français opposés au recul de l’âge de la retraite se mobilisent contre ce passage en force de la réforme. Le peuple a le pouvoir aujourd’hui de faire reculer le gouvernement.

Dès le début des débats, nous demanderons à l’Assemblée d’adopter une motion référendaire pour que le peuple puisse s’exprimer par la voie du référendum. A rebours du gouvernement, qui utilise les outils par lementaires pour étouffer les voix des parlementaires qui s’opposent, comme l’écrasante majorité de nos concitoyens, à cette réforme, nous choisirons ainsi celui qui permettra au peuple de se prononcer directement sur ce choix de société : le référendum.

André Chassaigne est le président du groupe de la Gauche démocrate et républicaine à l’Assemblée nationale

L’Allemagne déploiera des batteries Patriot en Pologne dans les jours à venir

La Bundeswehr (armée allemande) entamera le transfert des systèmes de défense antiaérienne Patriot sur le territoire polonais dans les prochains jours, suite à un accord conclu entre Berlin et Varsovie le mois dernier.

Le déploiement des systèmes Patriot débutera « dans les prochains jours », comme le rapporte l’agence DPA. Les premiers soldats sont partis de Bad Sülze, dans le Mecklembourg–Poméranie-Occidentale, lundi (16 janvier).

« Au total, trois batteries protégeront les infrastructures critiques de l’allié de l’OTAN [la Pologne] dans la région proche de la frontière ukrainienne », rapporte l’agence DPA.

Le Patriot MIM-104 est un système de missiles sol-air utilisé par les ÉtatsUnis et plusieurs autres pays. Mis au point dans les années 1960, il était initialement produit par la société Raytheon. Au fil des ans, le système a été amélioré et les versions actuellement utilisées par les différents pays varient les unes des autres.

La proposition allemande de déployer des systèmes Patriot en Pologne a été faite à la suite de l’explosion d’un missile à Przewodów, près de la frontière entre la Pologne et l’Ukraine. Les premières investigations suggèrent qu’il s’agissait d’une roquette de défense aérienne ukrainienne.

Cette offre a provoqué une crise diplomatique mineure entre Berlin et Varsovie, le gouvernement polonais préférant que les batteries soient déployées en Ukraine. Le ministère allemand de la Défense a rejeté la proposition, indiquant que les armes font partie d’un système de défense aérienne interne de l’OTAN et ne peuvent être utilisées en dehors de l’Alliance.

En outre, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a accusé

son homologue allemande, Christine Lambrecht, de rompre la confidentialité des négociations sur le déploiement des Patriot en informant les médias de l’offre faite par Berlin. En effet, la Pologne avait pourtant demandé à ce que les détails ne soient pas révélés avant que l’accord n’eût été conclu.

Source : Euractiv – A. Krzystoszek – 17/01/23

6 - LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023 LE RÉVEIL ACTUALITÉS
André Chassaigne à l'Assemblée Nationale. Batteries Patriot.

L’OTAN et l’Union Européenne imposent un embargo sur le gaz et le pétrole russe aux pays d’Europe. La France achète du gaz de schiste aux Etats-Unis et les Etats-Unis, pour ses besoins, du pétrole russe via l’Inde et l’Ukraine via la Bulgarie.

De qui se moque-t-on ?

où est la souveraineté politique et économique de la France ?

La France, via Engie, importe du gaz de schiste américain issu du fractionnement de la terre qui pollue les sols. C’est le site d’information financière américain S&P Global qui a le premier révélé l’existence d’une commande du français Engie, citant des sources au ministère américain de l’Energie. Le géant français de l’énergie a conclu en 2021 un accord avec la société texane Chenière qui produit du gaz naturel liquéfié. Le gaz part d’un terminal situé à Corpus Christi, au sud de Houston où il est liquéfié pour être chargé sur des méthaniers. Les navires traversent

l’Atlantique et le gaz est débarqué dans le terminal français de Mon-

toir-de-Bretagne en Loire-Atlantique où il est gazéifié.

L’Ukraine achète d’importantes quantités de carburants russes à la Bulgarie

En 2022, l’Ukraine a acheté à la Bulgarie d’importantes quantités de carburants fabriqués à partir de pétrole russe, selon les données de l’Institut national des statistiques bulgare, communiquées en exclusivité à EURACTIV Bulgarie.

De janvier à novembre 2022, la Bulgarie a exporté pour 700 millions d’euros de carburants vers l’Ukraine, et si la tendance se confirme pour le mois de décembre, la valeur totale annuelle de ces exportations dépassera 825 millions d’euros. Par rapport à la période d’avantguerre, il s’agit d’une multiplication par 1 000, puisque les exportations bulgares de carburants vers l’Ukraine en 2021 ne s’élevaient qu’à 750 000 euros.

Le gazole bulgare est produit dans la seule raffinerie du pays, située dans la ville portuaire de Burgas, qui appartient à la compagnie pétrolière russe Lukoil. Cette dernière fonctionne encore principalement avec du pétrole russe importé par navires-citernes via la mer

Noire, grâce à une dérogation aux sanctions de l’UE.

La raffinerie de Burgas peut donc exporter du carburant à des prix nettement inférieurs, car elle travaille avec des matières premières russes, généralement peu coûteuses. L’année dernière, en raison des sanctions occidentales, les prix du pétrole russe sur les marchés mondiaux étaient en moyenne 20 à 30 dollars moins élevés par baril par rapport aux prix du marché boursier.

« Il est important de souligner que tous les produits exportés vers l’Ukraine sont soit des carburants directement produits en Russie, soit des produits de Lukoil à Burgas », a précisé M. Vladimirov avant d’ajouter que cette situation devrait se poursuivre cette année.

« Cela se poursuivra parce que la Commission européenne a accordé en décembre une dérogation explicite à la Bulgarie lui permettant d’exporter vers l’Ukraine des produits fabriqués à partir de pétrole russe à hauteur des valeurs moyennes des cinq dernières années », a conclu M. Vladimirov.

Source : Euractiv – extraits – 18/01/23

LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023 - 7 ACTUALITÉS LE RÉVEIL
Von Der Leyen. Le gaz de schiste américain livré à la France.

États-Unis s'arrachent des produits pétroliers

ces raffineries est fabriqué à partir de pétrole brut russe. Les États-Unis achètent 200 000 bpj de produits finis, principalement du VGO à Reliance. « Le plus grand pays de destination des produits indiens est étonnamment les États-Unis. Et les plus gros exportateurs aux États-Unis sont Reliance et Nayara », explique Katona.

d’habitants. Dans le même temps, les États-Unis ont du mal à reconstituer leurs réserves stratégiques après qu’elles aient été épuisées par l’interdiction des sanctions russes et les efforts pour empêcher la hausse des prix de l’OPEP d’augmenter les prix aux pompes à essence américaines.

L’Inde a intensifié ses achats de pétrole brut russe en janvier par rapport aux niveaux déjà records du mois précédent. Et, étonnamment, les États-Unis sont devenus le plus gros acheteur de produits raffinés, malgré les supplications de Washington au reste du monde de ne pas acheter de carburant russe. Les achats de pétrole brut russe par l’Inde ont grimpé à 1,7 million de barils par jour (bpj) en janvier, ce qui représente une forte augmentation par rapport à 1,2 million de bpj en décembre 2022 – ce qui était déjà alors un niveau d’achat record.

« L es gens se demandaient où pourrait aller tout le brut russe de l’Oural si l’Europe n’achetait pas. Lorsque l’Inde a pris 1,2 million de bpj en décembre, ils ont dit que l’Inde ne pouvait certainement pas faire plus. Et en janvier, c’est 1,7 million de bpj », explique Viktor Katona, analyste principal du pétrole brut chez Kpler, une société de données et d’analyse. Les États-Unis ont traditionnellement été un gros acheteur d’un produit raffiné russe appelé gasoil vierge (VGO). Maintenant, puisqu’elle ne peut pas acheter de VGO directement à la Russie, elle l’achète à des raffineries indiennes gérées par Reliance Energy et Nayara Energy – et le VGO de

Reliance et Nayara sont les deux plus gros acheteurs de brut russe, mais les grands géants du secteur public comme IndianOil Corporation (IOC), Bharat Petroleum (BP) et Hindustan Petroleum (HP) se sont aussi largement mis au jeu. « Tout le monde achète. C’est devenu un sport national », déclare Katona.

Ce mois-ci, Reliance achète environ 600 000 bpj à la Russie, soit près de la moitié de sa capacité totale de raffinage. La raffinerie de Nayara traite actuellement presque entièrement du brut russe.

Environ 68 pétroliers ont accosté dans des ports indiens ou sont en route ici. On pense que l’Inde bénéficie d’une remise d’environ 10 $ sur le marché. Katona déclare : « Si l’Inde obtient une remise de 10 dollars, les raffineurs pourraient économiser 10 millions de dollars par pétrolier. Les navires débarquent dans tous les grands ports dont Sikka (pour Jamnagar), Paradeep pour IOC, Kochi pour BP. Quelques pétroliers ont également accosté ou se dirigent vers Mumbai, Mangalore, Mundra, Chennai et Visakhapatnam.   Depuis le début de la guerre en Ukraine il y a près d’un an, l’Inde, tout en appelant au dialogue, a ignoré les appels occidentaux à ne pas acheter de pétrole russe, affirmant qu’elle avait besoin de brut russe pour assurer la sécurité énergétique de ses 1,4 milliard

« L es graphiques montrent que les États-Unis sont la destination ou le produit numéro un en décembre. La deuxième place est les Émirats arabes unis et la troisième place est Singapour. Les États-Unis exportent une quantité insensée de VGO », déclare Katona.

« Si vous avez une raffinerie sophistiquée, vous pouvez décomposer le VGO en hydrocarbures plus complexes. C’est un semi-produit idéal pour produire des carburants de transport. Il est remarquablement bon pour les carburants de transport, en particulier pour le diesel », note Katona. « Il peut également être transformé en essence.

L’Inde a une demande mensuelle totale de pétrole brut d’environ 5,4 millions de bpj. Ainsi, environ 30 % de notre pétrole brut provient maintenant de Russie. Un autre 15 à 20 % provient de sources nationales et un autre 50 % d ’autres sources. Nous avons réduit nos achats en Arabie Saoudite.

L’Inde est désormais le deuxième acheteur mondial de pétrole russe après la Chine, mais nous sommes le plus gros acheteur de cargaisons maritimes. La Chine reçoit une grande quantité par pipeline.

En raison des sanctions, l’Europe a presque entièrement cessé d’acheter du brut russe. Seule la Bulgarie bénéficie d’une exemption et est autorisée à acheter des cargaisons de brut russe.

Source : Telegraphindia.com – 15/01/23 – PK Balakrishnan

LE RÉVEIL INTERNATIONAL 8 - LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023
Les
raffinés en provenance d'Inde fabriqués à partir de pétrole brut russe

Appareillage de la frégate russe

Amiral Gorshkov équipée de missiles de croisière hypersoniques Zircon…

Le président russe Vladimir Poutine a envoyé mercredi une frégate vers les océans Atlantique et Indien, armée de nouveaux missiles de croisière hypersoniques Zircon qui, selon lui, sont uniques au monde. Lors d’une vidéoconférence avec le ministre de la Défense Sergueï Choïgou et Igor Krokhmal, commandant de la frégate baptisée Amiral de la flotte de l ’Union soviétique Gorshkov, Poutine a indiqué que le navire était équipé d’armes hypersoniques Zircon. « Cette fois, le navire est équipé du dernier système de missiles hypersoniques, Zircon, qui n’a pas d’analogues » a affirmé Vladimir Poutine, qui est engagé dans un bras de fer avec l’Occident au sujet de sa guerre en Ukraine. « Je voudrais souhaiter à l’équipage du navire de réussir dans son service pour le bien de la patrie ». Choïgou a déclaré que le Gorshkov naviguerait vers les océans Atlantique et Indien et vers la mer Méditerranée. « Ce navire, armé de Zircon, est capable d’effectuer des frappes précises et puissantes contre l’ennemi, en mer et sur terre » a ajouté Choïgou. Choïgou a également précisé que les missiles hypersoniques, connus sous le nom de Zircon, pouvaient déjouer tout système de défense antimissile. Ces missiles volent à neuf fois la vitesse du son et ont une portée de plus de 1000 kilomètres, a poursuivi Choïgou. La Russie, la Chine et les Etats-Unis sont actuellement engagés dans une course aux armes hypersoniques. En raison de leur vitesse – supérieure à cinq fois la vitesse du son – et de leur maniabilité, ces armes sont considérées comme un moyen de prendre l’avantage sur tout adversaire. La cible d’une armée hypersonique est beaucoup plus difficile à calculer que celle des missiles balistiques intercontinentaux. (24News, le 04-01-2023)

Face à la Chine qualifiée de défi stratégique sans précédent, le Japon renforce son partenariat de défense avec les Etats-Unis…

Les Etats-Unis et le Japon ont affiché ce mercredi leur alignement stratégique en matière de défense, qui s’étend jusque dans l’espace, face aux inquiétudes croissantes vis-à-vis de la Chine et des tensions autour de Taïwan et la Corée du Nord. Tout incident dans l’espace pourrait activer l’article 5 du traité de défense entre les deux pays qui stipule qu’une attaque contre l’autre. Le Japon, qui a qualifié la Chine de défi stratégique sans précédent, a approuvé en décembre une révision de sa doctrine de défense qui prévoit une hausse colossale des dépenses militaires sur cinq ans. La question de Taïwan et la Corée du Nord seront également au centre des entretiens au moment où le Japon cherche à renforcer ses capacités de défense pour dissuader tout adversaire potentiel.

(La voix de l’Amérique, le 12-02-2023)

Séoul et Washington préparent une réponse coordonnée à une éventuelle frappe nucléaire nord-coréenne

Les Etats-Unis et la Corée du Sud préparent une réponse coordonnée et concrète à une série de scénarios, y compris l’utilisation de l’arme nucléaire par la Corée du Nord. C’est ce qu’a fait savoir ce mardi un porte-parole a toutefois précisé que la réponse américaine et coréenne ne serait pas des exercices nucléaires conjoints puisque la Corée du Sud n’est pas dotée de l’arme atomique.

(Deutsche Welle, le 04-01-2023)

Des parlementaires européens soupçonnés d’entretenir des liens avec les services de renseignements marocains

Les dernières révélations indiquent que ce réseau de parlementaires européens avait des liens non seulement avec le Qatar mais aussi avec le Maroc. Le ministre belge de la Justice indique que l’enquête de la Sûreté de l’Etat, c’est-àdire les services belges de renseignements, avait démarré sur différents pays. Il évoque la question du culte musulman en Belgique ou la négociation des droits de prêche entre l’Union européenne et le Maroc. Au parlement européen le statut du Sahara occidental est un centre d’intérêt de longue date, ce qui peur aussi avoir suscité l’attention du Maroc.

(Radio Vatican, le 16-12-2022)

Transit d’un destroyer de l’US Navy par le détroit de Taïwan

La VIIe flotte de la marine américaine a annoncé jeudi dans un communiqué que l’USS Chung-Hoon, un destroyer équipé de missiles guidés, a effectué un transit de routine par le détroit de Taïwan. « Ce passage démontre l’engagement des EtatsUnis en faveur d’un Indo-Pacifique libre et ouvert » a précisé la VIIe Flotte. Le commandement du théâtre oriental de l’armée chinoise, qui inclut la mer de Chine orientale, a réagi vendredi en expliquant dans un communiqué qu’il surveillait et suivait tous les mouvements de la flotte américaine. Les responsables américains de la défense sont de plus en plus inquiets des activités chinoises à proximité de Taïwan. Il y a notamment eu un exercice fin décembre qui a mobilisé un grand nombre d’avions de combat. Des avions militaires chinois et américains se sont également frôlés à près de six mètres l’un de l’autre au-dessus de la mer de Chine méridionale le mois dernier, suscitant des craintes d’un accident. Selon les observateurs, la dernière manœuvre de la marine américaine dans le détroit de Taïwan a pour objectif de montrer que la Chine reste sous surveillance.

(Radio Japon international, le 06-01-2023)

LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023 - 9 INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Brésil Fragile démocratie brésilienne

L’ancien président brésilien, Jair Bolsonaro, aujourd’hui réfugié aux Etats-Unis, souvent qualifié de « Trump tropical » a marqué son mandat par la violence, le mépris, la corruption, l’appauvrissement de la population et le favoritisme pour les grandes fortunes. Ses partisans ont voulu répéter, le 8 janvier dernier, l’assaut contre le Capitole à Washington par les fanatiques trumpistes contestant l’élection de Joë Biden. Cette fois, c’est à Brasilia, la capitale fédérale, que plusieurs centaines de fascistes brésiliens ont déferlé sur la place des Trois Pouvoir saccageant le Congrès, le Palais présidentiel et la Cour suprême. Une véritable tentative de coup d’Etat visant le nouveau président Lula - investi le 1er janvier - heureusement déjouée. L’apaisement retrouvé durera-t-il ?

Le sale coup contre la fragile démocratie brésilienne n’a rien de spontané. Depuis l’élection serrée de Lula, les fans de Bolsonaro multiplient les manifestations dans tout le pays, surtout devant les casernes, demandant l’intervention de l’armée acquise à l’extrême droite qui reste

pour l’instant dans l’expectative. Pour combien de temps ?

Q uant à la police également largement gangrénée par l’extrême droite, elle a démontré pendant les événements, devant et dans les principales institutions du pays, une discrétion s’apparentant à une complicité coupable.

Les partisans de Bolsonaro arrivés en car, trains et avions depuis plusieurs régions du pays, installés dans des campements autour de la capitale, étaient assurés non seulement du transports mais d’une logistique allant du ravitaillement, des communications et… d’argent de poche. Les premiers résultats des enquêtes, toujours en cours, confirment une organisation inspirée par le « Trump tropical » et un financement de l’opération assuré par quelques riches proches de l’équipe de l’ancien président.

La présidence de Lula ne sera pas un long fleuve tranquille. Il aura à affronter une large partie de l’opinion lui restant hostile, une hiérarchie militaire prête à sortir des casernes, une police souvent corrompue et violente contre

les plus faibles, une oligarchie effrayée des atteintes à ses privilèges. Quant aux proches de Bolsonaro, comme sa femme et ses enfants, qui ont allègrement puisé dans les caisses publiques et la carte de crédit présidentiel, des poursuites judiciaires s’annoncent contre ces prédateurs. Dès son installation au pouvoir, Lula a pris des décisions allant à contre-courant de la politique de son prédécesseur : limite de l’usage des armes ; renforcement de la protection de l’Amazonie, la déforestation ayant considérablement augmenté ces dernières années ; arrêt du processus engagé de privatisation de 8 compagnies publiques dont la pétrolière Petrobas et la poste brésilienne ; octroi immédiat de 600 réais, soit environ 111 euros, aux familles les plus pauvres ; augmentation du salaire minimum… Pourtant, Lula devra passer, irrémédiablement, par des compromis, la composition de son gouvernement allant de la gauche à une partie de la droite dont certains de ses représentants n’ont pas, comme on dit trivialement, « le cul propre ». Jusqu’où, au risque de décevoir ses partisans ?

Lula pourra-t-il déjouer les plans de déstabilisation ? Il devrait pouvoir compter sur un soutien populaire massif et déterminé. Dès le lendemain de la tentative de coup d’Etat, des centaines de milliers de manifestants soutenant la démocratie brésilienne sont descendus dans les rues. C’est de cette force-là dont Lula a besoin.

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Le Président Lula. Lula élections 2022.

Le Pérou à la dérive

L’espoir d’un renouveau au Pérou martyrisé par des années de dictature et de pouvoirs autoritaires allait-il poindre avec l’installation de Pedro Castillo à la présidence de la République, le 28 juillet 2021 ? Un syndicaliste, fils d’une famille pauvre, instituteur, combattu par la droite et les puissances économiques du pays, victime de campagnes racistes arrivant au pouvoir à Lima ? De quoi s’étrangler du côté des riches et… de Washington.

Pedro Castillo aura tenu 16 mois avant que sa vice-présidente, la traitresse Dina Boluarte, le fasse emprisonner pour mieux le remplacer et déclenche une répression féroce contre les manifestants réclamant son départ et la libération du président élu.

Depuis le premier jour de sa prise de fonction, Pedro Castillo a été empêché de gouverner. Pour le déstabiliser, les députés de la droite fujimoriste étaient à la

manœuvre. Pas seulement. Les forces de gauche qui l’avaient accompagnées pendant la campagne électorale ont rivalisé dans l’art de la division, les oppositions personnelles faisant le reste. Pedro Castillo a cru qu’en passant des compromis, en lâchant amis et excellents collaborateurs (70 ministres remplacés en 16 mois), il pourrait s’en sortir. Isolé, la manœuvre de destitution de Pedro Castillo pouvait s’enclencher au Congrès. Sa famille a pu être accueillie au Mexique et lui croupit toujours en prison.

Loin d’être conjoncturelle, la crise est révélatrice de profonds dysfonctionnements de la société péruvienne. La quasi-totalité des présidents péruviens, ces trente dernières années, ont été mis en examen, emprisonnés ou ont pris la fuite, le social-démocrate Alan Garcia préférant se suicider. Une société inégalitaire, raciste, violente. Un divorce toujours renforcé entre une « élite » sociale et

politique, riche et blanche, et une majorité autochtone et afro-descendante entraînant une instabilité institutionnelle structurelle.

Israël : Le gouvernement de tous les dangers

Par Dominique Vidal, journaliste et historien, auteur de Israël : naissance d’un État (Bibliothèque de l’Iremmo)

L’ancien Premier ministre Ehoud Barak l’a qualifié de « fasciste »  : le nouveau gouvernement n’a en tout cas pas de précédent dans l’histoire de l’État d’Israël.

Jamais ce dernier, depuis sa création en 1948, n’avait été dirigé par une coalition aussi extrémiste.

Dirigée à nouveau par Benyamin Netanyahou, elle s’appuie sur une majorité à la Knesset (64 sièges sur 120) et comprend :

- un parti de droite populiste très radicalisé, le Likoud (32 députés) ;

- deux partis religieux ultra-orthodoxes, le Judaïsme unifié de la Tora ashkénaze et le Shas séfarade (18 députés) ;

- et trois partis suprémacistes juifs, racistes et homophobes (14 députés), la Force juive d’Itamar Ben Gvir, le Parti sioniste religieux de Bezalel Smotrich et Noam d’Avi Maoz.

Ces trois derniers ont obtenu des ministères-clés, notamment la Sécurité nationale pour Ben Gvir, les Finances mais aussi la Cisjordanie pour Smotrich, et l’Identité juive nationale pour Maoz.

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JF
Manifestation des partisans de Pedro Castillo l'ancien Président péruvien destitué et incarcéré. Benyamin Netanyahou.

Quant aux « hommes en noir », ils trustent des portefeuilles importants et rémunérateurs comme l’Intérieur, la Santé, la Construction et le Logement, le Travail et les Affaires sociales, Jérusalem et la Tradition juive…

Bref, l’extrême droite laïque comme religieuse constitue désormais un État dans l’État, plébiscitée par les colons. Que Benyamin Netanyahou ait livré Israël à cette mafia ne surprendra pas ceux qui le savent : il a été élevé dans le sérail révisionniste, cette aile du mouvement sioniste que dirigeait Zeev Jabotinsky avec notamment le soutien politique et matériel de Benito Mussolini…

En Israël comme presque partout où les populistes ont percé, voire triomphé, ils le doivent d’abord à l’absence d’alternative de gauche. « L’électorat préfère l’original à la copie. », dit-on : au lieu du « gouvernement du changement » annoncé, Naftali Bennett, puis Yaïr Lapid ont notamment battu tous les records d’assassinats de Palestiniens depuis 20051, interdit pour « terrorisme » sept ONG de défense des droits humains et décidé de déporter des milliers d’habitants de Masafer Yatta au sud d’Hébron…

La gauche juive a d’ailleurs payé cher la caution qu’elle apporté à cette politique : il ne lui reste que 4 députés (travaillistes), le Meretz ayant disparu de l’Assemblée.

Quant aux partis arabes, leurs divisions leur ont fait perdre les deux tiers des 15 sièges obtenus en 2019… Le discrédit et la désunion de ces forces a accentué la radicalisation à droite de l’électorat populaire sensible depuis l’assassinat d’Itzhak Rabin. Autre facteur de poids : la peur et le racisme2 suscités par le Printemps palestinien de 2021 – moins la guerre de missiles avec le Hamas que la révolte de la jeunesse arabe à Jérusalem et surtout dans les villes dites « mixtes ».

L’avenir s’annonce sombre. Car, malgré l’opposition qui se manifeste, ce nouveau gouvernement constitue un quadruple et grave danger :

- Pour les Palestiniens, car il entend accélérer la colonisation de la Cisjordanie avec l’objectif avoué d’annexer toute la Cisjordanie, dont certains rêvent même de « transférer » la population palestinienne. Les plus extrémistes suggèrent de démanteler l’Autorité palestinienne. En outre, comme le prouve la visite provocatrice de Ben Gvir sur l’Esplanade des Mosquées, c’est le statu quo de 1967 que la coalition entend abroger. Quel meilleur symbole de cette escalade que l’interdiction du drapeau palestinien !

- Pour les Israéliens, car la nouvelle coalition prépare la marginalisation du dernier garde-fou de la démocratie – la Cour suprême. S’y ajoute une surenchère de

propositions d’atteintes aux libertés : Ben Gvir et Smotrich prônent l’interdiction des partis arabes israéliens et le retrait de la citoyenneté aux Israéliens « déloyaux » - et de citer deux députés communistes, l’Arabe Ayman Odeh mais aussi le Juif Ofer Cassif.

- Pour les uns et les autres, le nouveau gouvernement représente un autre péril : l’instauration d’une véritable théocratie, à rebours de l’aspirations des deux tiers des Israéliens3 à une certaine forme de laïcité. Les partis religieux comme suprémacistes entendent renforcer le monopole du judaïsme orthodoxe contre les judaïsmes réformé et conservateur, appliquer strictement le shabbat, rejeter le mariage et le divorce civils, refuser que les écoles religieuses respectent un cursus commun avec les écoles publiques, maintenir l’exemption du service militaire de leurs étudiants, etc. Ils veulent même restreindre la loi du retour des juifs, quitte à réduire l’immigration juive.

- Enfin pour la région et le monde, ces aventuriers menacent de provoquer non seulement une Troisième Intifada, mais un conflit généralisé que pourrait déclencher l’opération militaire qu’ils annoncent contre l’Iran…

C’est dire que l’arrivée au pouvoir de ce gouvernement ne concerne pas que les Israéliens et les Palestiniens : la communauté internationale doit se réveiller. Certes, à l’ONU, seuls quelques rares États défendent encore la politique israélienne. Mais l’heure n’est plus aux belles résolutions et aux discours ronflants. L’impunité alimente l’escalade prévisible. De véritables sanctions pourraient, seules, la bloquer. La France doit en prendre l’initiative.

1. 319 Palestiniens ont été tués en 2021 et 230 en 2022.

2. Lire Nitzan Perelman, « Discours anti-arabe et hypocrisie de la coexistence », Confluences Méditerranée 2021/4, n° 119, « Israël : contradictions d’une société coloniale ».

3. Dominique Vidal, « Une aspiration croissante à la réalité », Confluences Méditerranée, op. cit

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Manifestation contre B Netanyahou en ce début d'année 2023.

N° 888 FÉVRIER 2023

Sans intervention populaire, pas de progrès social et politique possible

Quand la classe ouvrière s’en mêle

Qu’est-ce qui a marqué 1968 dans la conscience du peuple ? C’est d’abord et avant tout le vaste mouvement de grèves et d’occupation des usines, des ateliers, des gares, des ports et docks, des grands magasins. Jusqu’à treize millions de grévistes. Et un patronat et un gouvernement qui, comme en 1936, devant la puissance du mouvement des travailleurs sont obligés de céder sur des revendications fondamentales. Augmentation du salaire minimum, droit syndical dans l’entreprise, augmentation générale des salaires. Comme quoi, quand le peuple descend dans la rue et devient, pour un temps, maître des entreprises, le rapport des forces change.

Durant la dernière élection présidentielle (2022) un candidat a déclaré, pour opposer la police d’hier à celle d’aujourd’hui, que dans ce grand mouvement de contestation sociale il n’y avait qu’un seul mort (allusion au commissaire de police tué à Lyon alors qu’il participait au démantèlement d’une barricade). S’il n’y a pas eu de

morts lors de la répression sauvage et brutale des manifestations étudiantes, on ne saurait oublier et passer sous silence les deux ouvriers de Peugeot tués à Sochaux par les forces de l’ordre au cours d’une manifestation (Pierre Beylot et Henri Blanchet), du jeune militant marxiste-léniniste Gilles Tautin, noyé à Flins lors d’une charge de CRS, comme on ne peut oublier le jeune communiste Marc Lanvin, abattu par des colleurs d’affiches du parti au pouvoir lors des élections de juin.

Quand c’est la classe ouvrière qui occupe les rues et les entreprises, il n’y a pas de cadeau des forces de répression Et les ordres sont donnés au plus haut sommet de l’État

Un an auparavant en Guadeloupe face à un vaste mouvement de révolte contre le racisme et l’État colonial, la police avait ouvert le feu faisant, selon le bilan officiel huit morts. (Mais, selon les organisations de défense des droits de l’homme le nombre de morts serait de 87- jusqu’en 2017 les documents relatifs aux « émeutes » étaient c lassés

secret défense et les archives hospitalières ont été détruites.)

Mai 68 c’est d’abord ce formidable éveil de la jeunesse étudiante et lycéenne, six ans seulement après la fin de la guerre d’Algérie. Face aux revendications étudiantes (mixité, résidences universitaires, participation à la vie des universités, démocratisation) le pouvoir gaulliste répond par une répression très forte essayant ensuite, en montrant à la télévision les images de voitures brûlées dans le Quartier Latin, de dresser la province contre Paris. Cette stratégie sera vouée à l’échec. Dans la nuit du 10 au 11 mai la violence de la répression atteint à Paris son paroxysme. La CGT, dirigée alors par Georges Séguy, décide de réunir les forces syndicales (CGT, Fen, Cfdt, Unef) et propose une grève générale et des manifestations dans tout le pays. Cette grève générale aura lieu le 13 mai. On compte 900 000 manifestants à Paris. Le soir la Sorbonne est occupée. Le lendemain l’usine Sud-Aviation de Bouguenais (Loire-Atlantique) sera la première usine occupée, suivie dans la journée même par Renault-Billancourt et Re-

LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023 - 13 Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél 01 42 11 11 11 LE CAHIER MÉMOIRE
Il y a 55 ans, se déroulaient les grands mouvements de mai-juin 1968 qui débouchèrent sur de grandes avancées sociales.

nault-Cléon. A partir de là le mouvement gréviste et d’occupation fait tache d’huile.

Bien évidemment ce mouvement n’est pas parti de rien. L’année 1967 avait déjà été marquée par un nombre record de grèves et de manifestation. La direction de Dassault-Mérignac décidera 20 jours de lock-out pour tenter de briser une grève. Le 20 février ce sont les ouvriers de Rhodiaceta Besançon qui arrêtent le travail. La grève durera vingt-deux jours. Le 17 mai, des centaines de milliers de personnes font grève et manifestent dans toute la France, dans l’unité syndicale contre les ordonnances prises par le gouvernement contre la Sécurité sociale.

Un autre événement sera marquant en

1967 : c’est l’unité syndicale, la CFDT de l’époque, qui n’est déconfessionnalisée que depuis trois ans, prend un virage à gauche –qui sera abandonné les décennies suivantes- et signe avec la CGT un accord d’unité d’actions.

Mai-juin 1968 a permis de grandes conquêtes sociales, de l’importance de celles de 1936 ; une plus grande liberté dans tous les domaines, notamment dans ce qu’on appelle les faits de sociétés. Mais, paradoxalement le mouvement s’est aussi traduit, dans un premier temps, par une emprise plus forte encore des grands groupes capitalistes sur le devenir de la société française. Politiquement, la droite a renforcé son pouvoir, parce que les forces démocratiques n’ont pas pu imposer, comme le demandaient le CGT et le PCF un gouvernement populaire. En 1968, ce n’est pas le débouché politique qui a permis aux salariés d’engranger les conquêtes, c’est la force du mouvement social et des grèves massives. En 1936, le mouvement de grève avait débuté après la victoire électorale du Front populaire, mais à cette époque aussi les travailleurs n’auraient pas obtenu les congés payés, la semaine de 40 heures s’il n’y avait pas eu ce vaste mouvement de grèves.

Les prémices de Mai-Juin 68

1962

Fin de la guerre d’Algérie. Des manifestations syndicales unitaires contre la guerre réunissant CGT, FEN, UNEF et parfois la CFTC.(1)

1964

La CFTC fondée en 1919 pour contrebalancer l’influence de la CGT), se déconfessionnalise et devient la CFDT. Les minoritaires maintiennent le sigle CFTC.

1966

Pacte d’unité d’action CGT-CFDT. Cet accord met en avant un certain nombre de revendications et surtout appelle à l’unité d’action dans la mise en œuvre de ces revendications. On

comptera plus de 2,5 millions de journées de grèves en 1966.

1967

1er février : journée de grève nationale à l’appel de la CGT, de la CFDT et de la FEN. Grèves à la SNCF. Lock-out décidé par la direction de Dassault-Mérignac, suite aux grèves.

28 février : début de la grève chez Rhodiaceta-Besançon.(2)

5 et 12 mars : les élections législatives, coup de semonce pour le gouvernement Pompidou. Les droites n’obtiennent qu’une voix de majorité. On assiste à une progression en nombre de sièges des communistes et de la FGDS. Le PCF obtient 22,46 % et la FGDS

Les conséquences de mai-juin 1968, c’est aussi le départ du général de Gaulle moins d’un an après et le rapprochement entre les partis de gauche qui a conduit à l’élaboration du programme commun.

L’année 1968 c’est l’amplification partout dans le monde de la lutte contre la guerre américaine au Vietnam et la grande offensive de l’armée et de la guérilla vietnamiennes (l’offensive du Têt) qui changera le cours de cette guerre. Mais c’est aussi la répression sanglante des insurrections étudiantes à Mexico, le Printemps de Prague et l’entrée des troupes soviétiques en Tchécoslovaquie ; la contestation qui gagne plusieurs pays de l’Est européen, notamment la Hongrie et la Pologne. Une année décisive donc, tant sur le plan intérieur et international et qui fait irrésistiblement penser au Printemps des peuples de 1848.

La leçon de mai-juin 68 est toujours valable : sans l’intervention décisive du mouvement populaire, en premier lieu dans les lieux de production, il n’y a pas de progrès social et politique possible.

réalise 18,79 %. Le PSU – fondé en 1960 obtenant 2,26 % des voix.

4 mai : le conseil des ministres demande au Parlement d’autoriser le gouvernement à légiférer par ordonnances pour « réformer » la Sécurité sociale.

17 mai : grève générale à l’appel notamment de la CGT et de la CFDT.

Juin : 36e Congrès de la CGT. Georges Séguy est élu secrétaire général, Benoît Frachon devient président.(5)

1968

23, 24, 25 janvier : action des fédérations CGT et CFDT de la métallurgie sur les salaires, les retraites, la durée du travail et les libertés syndicales.

30 janvier : journée d’action revendi-

LE RÉVEIL DOSSIER 14 - LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023
La jeunesse le 13 mai 68 dans la rue.

cative à l’usine Saviem de Caen. Affrontements avec la police, 18 blessés et 86 interpellations.(6)

11 février : à Bordeaux, manifestationdes ouvriers des usines Dassault avec la participation des étudiants.

11 mars : à l’appel des organisations départementales CGT, CFDT, CFTC,

CGC et FEN, importantes manifestations pour l’emploi et les salaires dans le Nord. Affrontements à l’usine Garnier à Redon.

22 mars : affrontements à la fac de Nanterre. Les cours sont suspendus. Création du Mouvement du 22 mars.

Avril : la CGT comptabilise 50 dé-

L’étincelle Nanterre

L’année 1968 débute avec l’instauration de la TVA, qui touche directement au pouvoir d’achat, mais surtout par des incidents à la Fac de Nanterre où sont “repérés” sur le campus des policiers en civil. Depuis plusieurs mois la société française est en ébullition. La guerre d’Algérie n’est pas si loin et les étudiants ne veulent plus vivre dans une société corsetée où tout ce qui sort des normes est réprimé. Le pouvoir gaulliste, né sur les décombres de la IVe République, empêtrée dans les scandales et les guerres coloniales, est de plus en plus en déphasage avec la société. Les élections de 1967 n’ont donné qu’une voix de majorité au pouvoir en place. En 1967 les grèves et manifestations se sont multipliées. Du côté étudiant, Nanterre devient le pôle de

Les peuples en mouvement

Les évènements de mai-juin surviennent dans un monde en évolution. Celui de 1968 est marqué par la politique dite des “blocs”, l’Ouest, dominé par les États-Unis et l’Europe occidentale, l’Est, qui regroupe l’Union soviétique et les États socialistes d’Europe centrale et orientale et d’Asie. A cela s’ajoute Cuba depuis 1959. Un certain nombre de pays du Tiers-Monde se sont organisés dans le Mouvement des non alignés, dont la préfiguration a été la conférence de Bandung (Indonésie) en 1955. (Dix ans plus tard en 1965 un coup d’État perpétré avec l’aide de la CIA se débarrasse du neutraliste Soe-

brayages depuis le 1er mars dans les ateliers de l’usine Renault Billancourt.

24 avril : 15 000 métallurgistes observent une grève de 24 heures à l’appel de la CGT.

Fin avril : début de la grève perlée chez Sud-Aviation (Cannes-La Bocca)(7)

la contestation, qui culminera le 22 mars avec l’occupation par 150 étudiants de la Tour centrale administrative. Les étudiants demandent également la libération d’un militant du Comité Vietnam national arrêté lors d’une manifestation. D’autres facs avaient, les années précédentes, initié le mouvement comme à Strasbourg où les revendications portaient sur la fin des examens et l’établissement d’un contrôle continu.

A cela s’ajoute le développement de la solidarité avec le peuple vietnamien et les mouvements étudiants de par le monde.

L’étincelle de 1968 est venue de Nanterre, mais le tonneau de poudre avait bien été entassé depuis des années.

karno et massacre un demi-million de communistes ou supposés tel). De nombreux pays, notamment en Afrique, restent sous le joug colonialiste. Les racistes maintiennent leur État totalitaire en Afrique du Sud, Rhodésie, Namibie. Le fascisme est au pouvoir en Espagne, au Portugal et en Grèce. Partout, les peuples s’éveillent. Au Vietnam l’offensive du Têt bouscule l’agenda US et fait prendre conscience à des millions d’Américains qu’il faut cesser cette guerre. Le mouvement étudiant pour la paix gagne en influence. L e pouvoir fait donner à de multiples reprises la garde nationale qui n’hésite

Double assassinat aux États-Unis

Dans ce monde qui sentait la poudre (guerre du Vietnam, peuples maintenus sous dominations coloniales) mai-juin

68 a aussi été une parenthèse de liberté (les travailleurs de Berliet, à Vénissieux, avaient rebaptisé leur usine par un ana-

gramme : Liberté). Les luttes soudent les travailleurs et la population et c’est le meilleur moyen d’intégration sur la base de l’émancipation humaine et du triptyque Liberté Égalité Fraternité. (1)

pas à tirer sur les campus. Au Mexique la grande insurrection étudiante se solde par un massacre épouvantable. En Allemagne, c’est la tentative d’assassinat par un militant d’extrême-droite du leader étudiant Rudi Dutschke qui met le feu aux poudres. Des mouvements étudiants ont également lieu dans les pays socialistes, notamment en Pologne et en Hongrie. En Tchécoslovaquie, c’est le Printemps de Prague où Alexander D ubcek et les communistes essaient de concilier émancipation sociale et démocratie.

Partout la conscience qu’il faut faire bouger ce monde ankylosé progresse.

D’autres peuples, d’autres nations se sont également mis en mouvement cette année-là.

Cependant la poudre a parlé plusieurs fois. Les États-Unis d’Amérique ont

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connu alors deux assassinats politiques spectaculaires. En avril, Martin Luther King Jr, auteur du célèbre discours J’ai fait un rêve, en 1963, au cours de la gigantesque manifestation pour l’emploi et la liberté (contre la ségrégation raciale), Prix Nobel de la Paix en 1964, est assassiné à Memphis. Depuis 1964, King s’était engagé dans la lutte contre la guerre du Vietnam et dans le soutien aux plus pauvres, qu’ils soient Noirs, Latinos ou Blancs pour la justice sociale. La presse nationale

commençait à écrire qu’il préparait une insurrection. Il avait également commencé à dialoguer avec les Black Panthers. Son assassinat déclencha une vague d’émeutes, durement réprimées : la police et la garde nationale tuèrent 46 personnes. (2) (3)

Le deuxième meurtre fut en juin celui de Robert Kennedy, le frère du président John Kennedy, assassiné luimême en 1963 à Dallas. Robert

Kennedy qui avait été le ministre de la Justice sous la présidence de John était plus à gauche que son frère et a notamment lutté avec force contre la ségrégation raciale. Il est assassiné le soir même de sa victoire à la primaire de Californie qui lui ouvrait le chemin de la Maison-Blanche. D’après certains témoignages l’extrême-droite anticastriste n’aurait pas été étrangère à cet assassinat, bien que Bobby ait été l’un des organisateurs du débarquement raté de la Baie des cochons en 1961.

Les ouvriers s’invitent dans le mouvement

Après la marée humaine qui a envahit les rues le 13 mai 1968 (900 000 manifestants à Paris), criant « Dix ans ça

Paroles

suffit », en référence au pouvoir gaulliste, le mouvement s’amplifie. Comme une trainée de poudre les entreprises, dans tous les secteurs industriels et commerciaux se mettent en grève, le plus souvent avec occupation des lieux de travail. La société s’auto-organise. Les grévistes sont ravitaillés par des collectes populaires. Tout s’arrête, plus de train, ni métro, ni bus, plus de production industrielle. Et tout cela entraine une effervescence politique et culturelle. On débat dans les entreprises. Des troupes de théâtres, des comédiens, des chanteurs viennent dans

les usines occupées. Tout le monde mais tout sur la table. A partir du 13 mai, le relais est pris. La classe ouvrière s’empare de la contestation et la mène. On réclame, en plus des revendications sociales, un gouvernement populaire et d’union démocratique.

C’est la force de la classe ouvrière qui oblige le pouvoir gaulliste à ouvrir les négociations qui déboucheront sur le constat de Grenelle. (Constat et non accords parce que la CGT remet aux assemblées générales le soin de décider de la suite des évènements).

Deux réflexions de Jacques Duclos et Benoît Frachon, extraites du film collectif Réflexions sur mai (réalisé en 1969). Ciné Archives

Jacques Duclos

« En 1968, on peut dire qu'il y avait d'une part un grand mécontentement dans la classe ouvrière. Il y avait des aspirations à un changement politique.

Mais on peut dire aussi qu'avant tout le mouvement de grève qui s'est produit et qui a été énorme puisqu'il a entraîné, on a dit, plus de neuf millions de travailleurs, ce mouvement de grève était avant tout revendicatif. En 1936, le processus de déclenchement des grèves avait été dif-

féremment engagé après la victoire du Front populaire. C'est lorsqu'une majorité politique nouvelle fut sortie des urnes en 1936 que les mouvements de grève se débloquèrent partout.

Par conséquent ici il y avait une issue politique, l'issue politique avait en quelque sorte précédé les mouvements de grève tandis que l'issue politique était à chercher dans le mouvement de grève de 1968. Et là c'est une différence extrêmement importante. »

Benoît Frachon

« Ce n'est pas du réformisme (…) que de lutter pour les revendications. Au contraire, Marx a bien précisé que la classe ouvrière, si elle reculait de son combat quotidien pour la défense de ses revendications, elle ne serait jamais apte à faire la révolution. C'est justement dans ces luttes partielles, diverses, y compris notamment pour les revendications qui concernent les syndicats, que nous créons les conditions pour la révolution. »

LE RÉVEIL DOSSIER 16 - LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023
Martin Luther King et Robert Kennedy.
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Nouvelle tactique patronale

Je pense que le patronat, et même l’État-patron, ont également essayé, de leur côté, de tirer les enseignements de Mai 68, et se sont efforcés de prendre des mesures pour prévenir, à l’avenir, des phénomènes de ce genre, des explosions de ce type. Du côté du gouvernement et du ministère de l’Intérieur, on a adapté un peu mieux les forces de police à l’aptitude au combat de rue, à cause des manifestations qui ont eu lieu, à savoir non seulement les affrontements avec les étudiants, mais aussi les grandes manifestations de rue. Quand on a 900 000 personnes dans la rue, comme c’était le cas le 13 mai, ou 700 000 comme le 29 mai, ça pose des problèmes auxquels il faut s’adapter.

Donc, on crée des forces spéciales de police pour faire face à des situations

Marx et Coca Cola

Par-delà la contestation de la société émise notamment par les étudiants, le mouvement reflète de nouvelles aspirations de la jeunesse, y compris dans le monde du travail. La contestation vise notamment la censure qui existe à la télévision et sur la radio nationale, d’où l’émergence des radios privées, notamment les périphériques qui, à l’époque ne peuvent émettre depuis la France et émettent donc depuis le Luxembourg, Monaco et la Sarre. Les travailleurs de l’ORTF mènent en 1968 une lutte déterminée mais qui ne réussira pas à ébranler complètement la mainmise du pouvoir de l’époque sur les principaux moyens d’information. Le philosophe et jésuite Michel de Certeau écrira « En mai dernier, on a pris la parole comme on a pris la Bastille en 1789 (…) La place forte qui a été occupée, c’est un savoir détenu par les dispensateurs de la culture et destiné à maintenir l’intégration ou l’enfermement des travailleurs,

de ce genre. Mais il faut aussi évoquer ce qu’il s’est passé dans les entreprises, où venait d’être conquis, après Mai 68, le droit du fonctionnement légal du syndicat et la reconnaissance légale de la section syndicale d’entreprise. On connaissait déjà les polices intérieures (…), comme c’était le cas chez Simca (…), où le patronat utilisait des nervis organisés pour le compte des besoins de la direction en matière de répression, y compris par l’intimidation violente et physique.

Tout cela a quand même reculé. Mais à ces méthodes de répression et de police intérieure s’est substitué le système de la fiche individuelle cataloguant la plupart de ceux qui étaient suspects d’activités syndicales, et essayant de convaincre les cadres et la maîtrise de les tenir en respect, et en suspicion,

pour éviter que leur aptitude de meneur ne puisse aboutir à des résultats aux conséquences regrettables ou négatives pour la direction de l’entreprise.

Georges Séguy, Ce que la vie m’a appris, co-édition L’Atelier-IHS-CGT, 2017.

étudiants et ouvriers dans un système qui leur fixe un fonctionnement. » Le mouvement de mai-juin 68 a libéré la parole et fait sauter bien des digues. Des films, dont ceux du groupe Medvedkine montreront ces prises de paroles sur les lieux de culture, souvent occupés, comme le théâtre de l’Odéon, ou dans les usines. Dans les entreprises on conteste aussi la forme du travail et son sens, et non plus seulement les conditions de sa réalisation. On réfléchit à de nouvelles formes de consommation et de rapport à la culture et à la nature. Comme le note Jean-Pierre Burdin, qui fut responsable de la commission culture de la CGT : « L’industrie est reconnue comme lieu de culture, non seulement technique et sociologique, mais de construction sociale à libérer. »

Les contradictions restent fortes à l’image de cette formule prémonitoire de 1966 de Jean-Luc Godard : « Nous sommes les enfants de Marx et de Coca-Cola, comprenne qui voudra. »

DOSSIER LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023 - 17
Jacques Duclos et Georges Seguy en 1968. Renault revendications.

Le constat de Grenelle

Des millions de grévistes, des milliers d’usines occupées. Des manifestations rassemblant des centaines de milliers de participants. La France à l’arrêt mais en mouvement. Le gouvernement Pompidou sent que les choses lui échappent. Comme en 1936, avec les accords Matignon, le gouvernement réunit une conférence rue de Grenelle,

rassemblant confédérations syndicales et organisations patronales. Cette négociation tripartite débouchera sur un constat (improprement appelé accords alors qu’aucune organisation ne les a ratifiés, la CGT exigeant que cela soit les assemblées de travailleurs qui décident de la suite du mouvement). Après deux jours de négociations intenses ont abouti, à l’aube du 27 mai à une augmentation de 35% du Smig (qui deviendra le Smic en 1970), une augmentation des salaires de 10%, une diminution du temps de travail (le maximum autorisé par la loi passe de 50 h à 48h, avec l’objectif d’atteindre les 40 heures) et la reconnaissance de la section syndicale d’entreprise et du délégué syndical d’entreprise, et le traitement des jours de grève.

Ce constat est jugé insuffisant par la majorité des assemblées de travailleurs.

La grève continue et s’amplifie même dans certains secteurs.

Un groupe de travail, issu du Grenelle, débouchera sur l’institution de la formation professionnelle continue dans les entreprises de plus de dix salariés.

Dans les faits, l’application des « accords » permet aussi de nombreuses négociations dans les branches professionnelles et la révision des conventions collectives dans un sens plus favorable au monde du travail.

Contrairement à ceux qui, dans le passé, s’opposaient à toute augmentation salariale et à la baisse du temps de travail, les augmentations massives permettent une relance de l’économie et de la croissance.

C’est bien l’action déterminée du mouvement populaire qui a permis ces avancées, quels que soient les aléas de la configuration politique.

Billancourt poursuit le mouvement

Renault-Billancourt 27 mai. 8 heures.

Georges Séguy, accompagné de Benoît Frachon s’adresse aux travailleurs réunis dans le grand hall de l’usine occupée)

« 29 heures durant, nous avons livré bataille pied à pied dans des conditions difficiles face à un adversaire tenace, intran-

sigeant, mais tout de même suffisamment ébranlé par la grève générale pour que nous ayons pu lui imposer des concessions. Il est bien entendu que les résultats, qui ne sont pas des accords d’ailleurs, je tiens à le préciser tout de suite, ne sont pas limitatifs. Nous avons lutté pour obtenir le paiement des jours de grève (applaudissements). C’est une expression que les patrons n’aiment pas, ils préfèrent l’appeler autrement. Aux termes d’une longue discussion, le Conseil national du patronat français a accepté de payer 50 % des salaires pendant la durée de la grève avec une modalité de récupération selon les cas (sifflets), et avec ce qui vient de se passer cela ne sera pas le cas chez Renault. »

Les travailleurs de Renault, avec le soutien des syndicats, continuent la grève et l’occupation et réclament un salaire minimum de 1 000 NF, une augmentation générale de toutes les catégories, une réduction du temps de travail

(retour aux 40 heures payées 48), la retraite à 60 ans, la mensualisation de tout le personnel, l’élargissement des libertés syndicales à l’entreprise et notamment la suppression définitive des clauses restrictives dans le paiement des primes, c’est-à-dire des clauses antigrève et paiement intégral de tous les jours de grève.

À Saint-Nazaire, 10 000 ouvriers des Chantiers et d’autres entreprises manifestent pour la poursuite de la grève.

À Vénissieux, l’assemblée générale (6 000 travailleurs) s’oppose à la reprise u travail tant que rien n’est signé et demande un train de négociation au niveau des branches et une convention collective de l’automobile qui fixe le salaire minimum à 1 000 NF. Le mouvement s’élargit : les syndicats d’Edf et Gdf, par exemple, appellent à un renforcement de la grève et à des coupures de courant.

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L'usine Renault-Billancourt devant l'annonce des résultats des accords de Grenelle. 26 mai 68 le 1er ministre G Pompidou aux accords de Grenelle

Chronologie évènements

condamnés à de la prison ferme. Le Sne-Sup et l’UNEF appellent à la grève générale.

6 mai : violents affrontements au Quartier latin entre policiers et étudiants. 600 jeunes sont blessés par les forces de police.(3)

7 mai : grande manifestation étudiante et lycéenne à paris de Denfert-Rochereau à l’Étoile. Georges Séguy fait part de l’indignation des ouvriers face à la répression du mouvement étudiant.

8 mai : grève générale dans l’Ouest (Bretagne et pays de la Loire), contre le retard économique des régions occidentales (CGT, CFDT, FO, FDSEA, CDJA, UNEF).

grande usine de France, est occupée ainsi que Renault Cléon.

15 mai : Le théâtre de l’Odéon est occupé ; il deviendra un haut lieu de la contestation. Les Beaux-arts de paris sont également occupés et deviennent ateliers populaires. La gauche (FGDS et PCF) dépose une motion de censure contre le gouvernement Pompidou à l’Assemblée nationale.(6)

17 mai : 200 000 grévistes sont comptabilisés. Les États généraux du cinéma f rançais appellent à la grève.

18 mai : De Gaulle rentre d’un long séjour en Roumanie. À midi, la France compte un million de grévistes. Ils sont déjà deux millions en début de soirée. La grève s’étend dans le pays.(7)

Premier mai 1968 : pour la première fois depuis quinze ans, la manifestation du Premier Mai est autorisée à Paris. 100 000 personnes manifestent à l’appel de la seule CGT.(1)

2 mai : les autorités annoncent la fermeture de l’université de Nanterre pour le 6 mai. Huit étudiants, dont Daniel Cohn-Bendit, le leader du Mouvement du 22 mars, sont envoyés devant le conseil de discipline qui doit statuer sur leur exclusion éventuelle. L’UNEF et le Mouvement du 22 mars appellent à une manifestation le 6 mai pour s’opposer à la fermeture de la Sorbonne.(2)

3 mai : rassemblement étudiant devant la Sorbonne, et meeting à l’intérieur, pour soutenir les huit de Nanterre. La police évacue la Sorbonne. Des milliers de manifestants sillonnent le Quartier Latin. Des barricades sont érigées. La répression policière fait des dizaines de blessés. Le secrétaire général du SNeSup, Alain Geismar, appelle à la grève générale dans les universités. Six mineurs sont tués dans une explosion au puits Charles à Roche-la-Molière (Loire). La CGT appelle tous les travailleurs du sous-sol à une grève générale pour le 6 mai.

4 et 5 mai : premières condamnations de manifestants dont certains sont même

9 mai : l’usine Wisco à Givet (Ardennes) qui est occupée par les salariés est dégagée par la police. Rencontre CGT-CFDT puis CGT-CFDTUNEF pour une action commune.

10-11 mai : violents affrontements au Quartier latin. C’est la « nuit des barricades ». CGT, CFDT, FEN, UNEF appellent à une grève générale pour le 14 mai (qui sera avancée d’une journée).(4)

11 mai : de retour d’un voyage officiel en Iran, le premier ministre Georges Pompidou annonce la réouverture de la Sorbonne et la libération des étudiants emprisonnés.

Compte tenu de l’ampleur de la répression pendant la nuit du 10 au 11, la CGT appelle à une riposte et Georges Séguy organise une rencontre unitaire entre les étudiants et les organisations syndicales.

12 mai : le mouvement s’étend dans les facultés parisiennes et à Marseille.(5)

13 mai : grève générale contre la répression policière à l’appel des confédérations syndicales et des organisations étudiantes. 900 000 personnes manifestent à Paris. Plusieurs millions dans toute la France. La Sorbonne est occupée.

14 mai : l’usine Sud-aviation de Bouguenais (Loire-Atlantique) est occupée. Renault Billancourt, la plus

19 mai : interruption du Festival de Cannes à la demande unanime du jury. Appels à la grève du SNES et du SNI. Les trains, métros, et transports sont à l’arrêt. Le Comité inter du livre parisien décide « de laisser paraître la presse dans la mesure où celle-ci accomplira avec objectivité le rôle d’informateur qui est le sien. »

20 mai : la FEN appelle à la grève ; des lycées sont occupées par les Comités d’action lycéens (CAL). (8)

21 mai : La grève continue de s’étendre. Elle culminera avec neuf millions de grévistes.

DOSSIER LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023 - 19

Chronologie évènements (suite)

aux travailleurs en grève, qui seront appelés à prendre eux-mêmes les décisions qui s’imposent. » Grève totale à l’ORTF.

27 mai : un constat de Grenelle est fait. Benoît Frachon : « il est clair que les résultats des négociations (...) ne sont pas suffisants pour amener à une sortie du conflit. » Les travailleurs obtiennent : l’augmentation du SMIG, la légalisation de la section syndicale d’entreprise. Les salariés trouvent que le compte n’y est pas.(3)

L’assemblée générale des grévistes de Renault- Billancourt vote la poursuite de la grève en présence de Georges Séguy et Benoît Frachon. Meeting le soir au stade Charlety, coorganisé par la CFDT, l’UNEF, des fédérations FO et plusieurs organisations politiques de gauche comme le PSU et les clubs (François Mitterrand). Ce dernier demande la formation d’un gouvernement provisoire dirigé par Pierre Mendès France.

Juin 1968

Au fur et à mesure que les salariés obtiennent satisfaction, le travail reprend dans un certain nombre de secteurs. Par contre, le mouvement s’étend dans la métallurgie, principalement dans les secteurs de l’automobile et de l’aéronautique.

7 juin : devant l’usine Renault de Flins, affrontements violents avec la police entre manifestants, ouvriers et étudiants. Gilles Tautin, lycéen, poursuivi par les CRS se noie dans la Seine.(7) Suite à l’occupation par l’armée des émetteurs de l’ORTF, un millier de journalistes manifestent devant la Maison de la radio pour une information libre.

11 juin : à Peugeot Sochaux, les CRS répriment brutalement la manifestation des ouvriers de l’usine. Deux travailleurs sont tués par balles. Affrontements également à Toulouse, Lyon et Saint-Nazaire.

22 mai : la motion de censure n’est pas adoptée. 2 millions de grévistes dans la métallurgie.(1)

24 mai : De Gaulle annonce notamment la tenue d’un référendum (qui ne se tiendra pas).

Manifestation importante à Paris à l’appel de la CGT (400 000 personnes). Affrontements et nuits des barricades le soir. La Bourse de Paris est incendiée. Affrontements à Lyon où un commissaire de police est tué par un camion lancé par des manifestants.

25 mai : début des négociations de Grenelle, dans la salle même où furent signés les accords de 1936 entre les délégations syndicales, patronales et le gouvernement. Henri Krasucki, secrétaire de la CGT, avait déclaré la veille : « ainsi que la CGT n’a cessé de l’affirmer (les négociateurs CGT) rendront compte

28 mai : François Mitterrand annonce sa candidature à la présidence de la République. Le PCF réclame « un gouvernement populaire d’union démocratique » (4)

29 mai : le général De gaulle se rend dans le plus grand secret à Baden Baden, lieu de l’état-major des troupes françaises d’occupation en Allemagne où il s’assure du soutien du général Massu. La CGT organise, seule, avec le soutien du PCF, à Paris une manifestation de l’ampleur du 13 mai en appelant à la formation d’un gouvernement populaire.(5)

30 mai : De Gaulle annonce la dissolution de l’Assemblée nationale. Dans le même temps, Michel Debré et les réseaux gaullistes organisent une grande contre-manifestation sur les Champs-Élysées qui rassemble, elle aussi, des centaines de milliers de personnes.(6)

12 juin : le gouvernement dissous plusieurs organisations d’extrême gauche.

16 juin : évacuation de la Sorbonne.

17 juin : le pouvoir gaulliste amnistie les dirigeants de l’organisation factieuse OAS, dont le général Salan. Sans doute le gage donné par De Gaulle à Massu, lors de la rencontre de Baden Baden.

18 juin : reprise du travail à Renault Billancourt.(8)

23 juin : premier tour des législatives. Défaite de la gauche, majorité parlementaire pour le parti gaulliste UDR.(9)

LE RÉVEIL DOSSIER 20 - LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023
Mai 1968.
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Hommage à Jean-Pierre Delahaye Extraits

Christian Favier, ancien président du Conseil départemental 94

C’est une très longue amitié qui s’achève, beaucoup trop tôt, et nous plonge tous dans une profonde tristesse.

L’image de ta vie : une vie d’engagements, de convictions que tu as mené avec un enthousiasme communicatif. Pour toi l’engagement politique ne se concevait pas dans la morosité mais puisait sa force dans l’humain, la joie de vive, la fraternité.

Comme Président, j’avais à cœur de mieux faire connaître l’action souvent très innovante de notre département et tu en as été un des meilleurs avocats.

Ta convivialité mais aussi ta ténacité à valoriser le Val de Marne t’as permis de construire un large réseau avec le monde de la presse.

Sous ton impulsion on a créé les premiers déjeuners de presse préparés avec minutie. Des dizaines de journalistes étaient ainsi régulièrement réunis. Ce sont tes qualités humaines, ta franchise qui ont nourrit cette profonde amitié qui va tant nous manquer.

Max Staat, ancien journaliste à l’Humanité

1970, nous étions jeunes, nous voulions « changer ce vieux monde », nous voulions des « lendemains qui chantent », nous nous sommes retrouvés dans un engagement commun au sein du mouvement de la Jeunesse Communiste du Val de Marne.

Nous en avons passé des jours, des week-ends, des nuits même, dans l’euphorie de notre engagement, pour discuter, convaincre, rassembler pour la paix au Vietnam, pour la libération d’Angéla Davis, contre l’apartheid et pour la libération de Mandela. C’était un homme de confiance sur qui l’on pouvait compter quoiqu’il advienne.

En 1985, il intègre l’humanité. Pour Jean-Pierre, devenir journaliste à

l’Huma, fut un bonheur immense, un rêve qui se réalise.

En 1993, il intègre le conseil départemental dirigé par Michel Germa puis par Christian Favier.

Journaliste dans l’âme, il accepta bien sûr, une fois à la retraite, la proposition de Patrick Staat, secrétaire général de l’ARAC, d’écrire dans le journal mensuel de l’Association « le Réveil des Combattants » sur les questions internationales.

Il plongeait dans l’actualité, la pressentait. Ainsi dans le numéro paru début novembre, ses articles titrés : « la révolte des femmes en Iran, fera-t-elle tache d’huile » », « la coupe du monde au Qatar, circulez, il n’y a rien à voir » et « Israël, les ultras nationalises aux portes du pouvoir ».

Par conviction, il est resté fidèle aux valeurs d’émancipation humaine qui avaient fondé ses engagements de jeunesse et qui pour lui, faisait toujours sens.

C’était un gourmand aimant ripailler avec des amis au restaurant ou ailleurs, discuter, confronter, s’engueuler, refaire le monde, rire, chanter. Non, il n’avait pas toutes les qualités, il était bougon, râleur, en colère contre les politiciens de tous bord, les faux amis, les abus de pouvoir, les blaireaux comme il disait…

Sa tribu, Il en était le patriarche fier, très fier et elle lui rendait bien. Toi Brigitte, son épouse, si amoureuse, si attentionnée, ses enfants Titi avec Anne, Emilie avec Yann, Nicolas et la petite dernière Léa, ses petits-enfants et toutes celles et ceux, liées par des liens profonds composent cette grande et belle famille multi recomposée. Une telle famille ça compte.

Un haïku, petit poème japonais, interroge « pourquoi aimons-nous tant cette terre où nous venons pour mourir », Jean-Pierre aurait sans doute pu répondre « parce que nous aimons la vie ».

Bruno Peuchamiel, ancien journaliste à l’Humanité

La fraternité dans le combat est aussi un marqueur de ta personnalité, ce sont les liens indéfectibles tissés dès ton engagement dans le mouvement de la jeunesse communiste avec Max et Patrick Staat. Max, que tu qualifiais de frère.

La fraternité c’est aussi à l’Humanité, ce journal de combat où tu as tant œuvré. D’abord au secrétariat de Roland Leroy, le directeur emblématique successeur d’Etienne Fajon, de Marcel Cachin et de Jean Jaurès.

Puis en créateur du service audiovisuel, chargé de fournir illico presto à la rédaction les éditoriaux des radios et télés avec des analyses.

Ce fut ensuite le grand voyage à Hanoï. De retour en France, tu es revenu à la rubrique vie internationale du journal. Cette rubrique était à l’époque dirigée par José Fort, ancien dirigeant de la JC, correspondant de l’Huma à Cuba, fils d’un brigadiste et d’une infirmière tous deux combattant de la guerre d’Espagne.

La rubrique inter, c’était aussi Yves Moreau, François Lescure. C’était et je ne les énumèrerais pas toutes et tous, des personnes que nous côtoyons chaque jour et dont nous apprenions beaucoup. De fortes personnalités, très engagées. De cette période à la rubrique inter de l’Humanité est née une fraternité forte.

D’où la naissance du club des cinq, nous étions six au club des cinq. JeanPierre, José Fort, Yvon Leligeour, Daniel Roussel, Claude Marchand. Nous étions et nous restons une bande d’amis et de camarades.

LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023 - 21 HOMMAGE LE RÉVEIL

“MORT” ou “MUTATION”

De l’Office National du Bleuet de France ?

Suite à la réunion de la commission permanente de l’ONAC en date du 23 novembre 2022 et à celle du conseil d’administration à la même date, cette dernière sous la présidence de madame la Secrétaire d ’Etat aux Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Madame Patricia MIRALLES, fut mis fin à l’Office national du Bleuet de France dont la gestion était alors confiée à l’ONAVG.

Madame PEAUCELLE-DELELIS rappelle la nécessité d’un décret car l’absence d’un statut propre à l’œuvre du Bleuet de France ne lui permet pas de disposer des dispositifs d’accompagnement proposés aux associations, fonds de dotation et fondations, et de développer une politique de mécénat.

Il a été constaté également que le département de communication et Bleuet de France étaient phagocytés par le Bleuet de France.

Le Bleuet de France n’avait pas de personnalité propre ce qui l’empêchait de se développer.

En étant établissement public, l’office (ONACVG) bloquait l’épanouissement du Bleuet. Publié au JO du 5 juillet 2022 l’ONBF a été érigé en fonds de dotation. Le fonds a existé juridiquement depuis cette date, mais il n’est devenu opérationnel qu’à compter du 1er janvier 2023.

Le fonds de dotation est un organisme de droit privé.

L es membres fondateurs sont les représentants de l’ONAVG, du ministère des Armées et des Associations ayant contribué à l’apport de la dota-

tion initiale (union des blessés de la face et de la tête, fédération nationale André MAGINOT, Association des mutilés de guerre des yeux et des oreilles, Union Fédérale).

Une commission d’audition s’est réunie pour la désignation d’un directeur exécutif du Fonds de dotation du Bleuet de France. Quinze candidatures ont été reçues et cinq personnes auditionnées pendant une heure chacune, pour connaitre leur projet et leurs motivations.

La personne choisie par le jury est Monsieur Paul-Emmanuel de LAFORCADE (âgé de moins de 40 ans : bienvenue aux jeunes). Il est issu d’une famille de militaires.

L’équipe actuelle du Bleuet de France met tout en œuvre pour que la prise de fonction du Directeur exécutif se fasse dans les meilleures conditions possibles. Les recettes du Bleuet de France s’élevaient au 18-11-2022 à 900 000 euros.

Le montant des recettes est resté acquis à l’ONACVG jusqu’au 31.12.2022.

Quelques informations sur les recettes du Bleuet de France

Les Forces armées sont parties prenantes des collectes (11 novembre).

L e Puy du Fou, le seul parc d’attractions resté ouvert pendant la fin de l’année, fut une belle vitrine pour le Bleuet de France car durant 15 jours il y fut présenté un spectacle autour et au sujet de Verdun.

L’école de guerre est partie prenante

de la collecte de Bleuet : elle s’est manifestée à l’Assemblée nationale et au congrès des maires de France (pour l’achat de Bleuets).

Partenariat avec la ligue nationale de football professionnel : de nombreux clubs ont vendu le Bleuet et avec des maillots vendus aux enchères jusqu’à fin décembre 2022 une collecte de plus de 60 000 euros a été effectuée : l’an passé le maillot de M’BAPPÉ s’est vendu à 15 000 euros !

Autour des cérémonies des 10 et 11 novembre, un pic de dons est apparu d’environ 25 000 euros.

Depuis 2020 la boutique a encaissé 6 700 commandes de différents produits avec un bénéfice net de 35 000 euros.

D’autres ressources vont sans doute apparaître. Les projets du Bleuet de France

• Contracter des crédits pour l’achat d’équipements médicaux pour l’hôpital BEGIN : 300 000 €

• L e soutien aux blessés financé par le Bleuet « la voile pour se reconstruire »

• Un budget consacré aux étrennes pour les pupilles de la nation

• Financement de projets particuliers des pupilles : exemple : exploits brillants au tennis pour handicapés financement du coach, besoin de thérapie spéciale…

LE RÉVEIL VOS DROITS 22 - LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023

• Aides aux anciens combattants et victimes de guerre :

 Subvention aux associations pour les colis de noël,

 Financement de dépenses exceptionnelles pour les dépenses d’obsèques à l’étranger pour des étrangers

 Pour les soldats blessés, aide au loyer des Invalides pour les pensionnaires

 Prise en charge des frais de transport non pris par l’Office

 Fauteuils spéciaux pour JO des invalides (au moins 50 000 €)

• Après tous ces bouleversements, il convient de préciser que le label « Bleuet de France » demeure la propriété de l’ONACVG. Seul fut cédé un droit d’usage.

Souscription spéciale congrès

L’ARAC entend demeurer optimiste et ne souhaiter que des réussites au « nouveau Bleuet de France » … tout en demeurant très attentive quant aux résultats à venir.

Une surveillance sérieuse demeure impérative.

le 57e CONGRES de L’ARAC en mars 2023 doit être un moment historique

En MARS 2023 (24-25-26) à MALAKOFF dans les HAUTS DE SEINE (92) se tiendra notre 57e Congrès, le 24 sera une soirée hommage à Henri Barbusse, ce combattant de la paix. Comme nous le savons, ce congrès est à plus d’un titre historique, nous avons dépassé nos cent ans d’existence, et nous devons à l’occasion de ce congrès faire en sorte d’assurer la pérennité, et la poursuite du développement de l’ARAC.

Pendant ces mois de préparation nous allons devoir nous attacher dans toutes les sections locales et comités départementaux à cette question que nous portons individuellement et collectivement de la place et du rôle de l’ARAC, d’aujourd’hui, question au cœur de la création de l’ARAC et que se posaient déjà nos fondateurs en 1917.

Notre combat est juste, il est celui de la paix, de l’amitié, de la solidarité, du combat antifasciste, de la défense des valeurs républicaines, il est donc décisif d’œuvrer à sa poursuite, il touche à l’Humain, il est porteur d’universalisme, et nous avons la responsabilité de le poursuivre dans le contexte d’aujourd’hui.

C’est ensemble que nous le réaliserons, pour cela nous avons besoin de vous, car vos dons, votre aide, votre engagement, nous aident dans nos actions et de nos combats.

VOS DROITS LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023 - 23 M ci
Participez à cette souscription, et donnons-nous les moyens de poursuivre nos combats
JTA

Charente (16) Cérémonie de la Braconne le Dimanche 15 janvier

2023 à 15 h

Vertou (44)

Samedi 7 février s’est déroulée l’assemblée générale de l’association républicaine des combattants. Elle a été l’occasion de distinguer Dominique Rabin.

Le bureau a été renouvelé. Claude Le Cloërec reste président.

Fleury-lesAubrais-Saran (45) 17 janvier 2023

Présence 12 porte-drapeaux, dont ceux de l’ARAC.

Autorités présentes : la Préfète Nathalie VALEIX, le Lieutenant-Colonel

CERTAIN et les Maires de RUELLE et de BRIE.

Lecture du message de Monsieur le Maire de Ruelle Jean-Luc VALAN-

TIN à la mémoire des dix Fusillés de la Braconne le 15 janvier 1944.

Dépôts des gerbes, la Marseillaise, les autorités sont allées saluer les porte-drapeaux. Fin de la cérémonie. Nous nous sommes, ensuite, rendus à la Stèle du 515 RT à la mémoire des deux Résistants Maquisards Alcide ROUBIGNE et Adrien DUBREUIL.

Jean-P ierre Colas

n 06 – ALPES-MARITIMES

Une médaille a été remise à Dominique Rabin « Cela faisait plusieurs fois que la proposition avait été lancée à Dominique. Il l’avait toujours refusée par humilité. J’ai voulu la lui offrir quand même car c’est quelqu’un qui répond toujours présent quand on l’appelle », a justifié Claude Le Cloërec.

Le président qui poursuit avec les membres de la section, ce militantisme et participent à toutes les cérémonies commémoratives, aux côtés des autres associations d’anciens qui veulent propager « un désir de paix doublé de revendications sociales ».

Son autre action réside dans les interventions au sein des écoles « afin notamment de parler de leur expérience personnelle ».

Vitry-sur-Seine (94)

Une quinzaine de participants se sont réunis autour des tables, l’occasion de faire le bilan de l’activité de l’année écoulée et des projets pour 2023. Les échanges ont mis l’accent sur notre travail de mémoire, les enjeux de la paix. L’apport créatif de Henri Barbusse, son action a été souligné. La question du rôle de l’arac aujourd’hui ne fut pas ignorer, d’ailleurs la section à enregistrer l’adhésion d’une personne invitée à l’assemblée.  La journée s’est conclue autour d’une galette laïque.

Après plusieurs années de mise en sommeil, la section ARAC reprend des couleurs. Les adhérents se sont réunis ont formés leur bureau avec un président, trésorière. Des premières décisions sont actées.  Plusieurs adhésions dans la dernière période montrent une motivation sur les valeurs de notre ARAC

NOS PEINES FEVRIER 2023

Cagnes-sur-Mer : André FLORES, 90 ans, AC ATM.

Drap : François VALERO, AC ATM.

n 07 – ARDECHE

Aubenas : Gérard HUOT, AC ATM, Ancien secrétaire de Labegude, vice-président d’Aubenas.

V illeneuve-de-Berg : Mme Bernadette JOURET, veuve.

n 13 – BOUCHES-DU-RHONE

Velaux : Michel LAPIDUS, 87 ans, AC ATM.

19 - CORREZE

Lagraullière : Pierre CERON, 90 ans, porte-drapeau

n 30 – GARD

Nimes : Georges BRES, 88 ans, AC ATM, ancien président de la section.

n 31 – HAUTE-GARONNE

Launaguet : Michel GRISEY, 91 ans, AC Indochine.

n 34 - HERAULT

Lodève : Guy ARLES, AC ATM

n 35 – ILLE-ET-VILAINE

Rennes : Jean CHAPLET, 86 ans, AC ATM

n 42 – LOIRE

St Chamond : Léon COPERE, 91 ans, AC ATM. Claudius DUPRÉ, 86 ans, ancien porte-drapeau de la section.

n 44 – LOIRE-ATLANTIQUE

Ste Luce : Gabriel DREAN, 83 ans, AC ATM.

n 58 – NIEVRE

Nevers : Roman LAWRUK, AC ATM.

Varennes-Vauzelles : André FRANC, AC ATM. Bernard ANGILBERT, 88 ans AC ATM. Simone DELAVAULT, 82 ans, veuve. Joël MOREAU, 77 ans. Noël PAPY, 90 ans, AC ATM.

n 59 – NORD

Fenain : Arthur DIVRECHY, AC ATM. Henry DOUAY, AC ATM. Jean-Claude MICHALAK, AC ATM.

n 63 – PUY-DE-DOME

Isolés : Guy CHAUMONT, AC ATM.

n 71 – SAONE-ET-LOIRE

Tournus : Jean LOMBARD, 86 ans, AC ATM, ancien porte-drapeau.

n 72 - SARTHE

Allonnes : René DUGUÉ, 83 ans, AC ATM.

n 73 – SAVOIE

Argentine : Jacky BRUN, 79 ans, AC ATM.

Pierre CLEMENT, 83 ans, AC ATM.

n 91 – ESSONNE

Gif sur Yvette : Pierre FORTIN, 82 ans, AC ATM, porte-drapeau, ORMC Bronze.

Les Ulis : André LALLEMAND, 88 ans, AC ATM.

Morsang sur Orge : Paul NADIRAS, 84 ans.

n 93 – SEINE-ST-DENIS

Bagnolet : Roger LECUYER, 88 ans, AC ATM.

n 94 – VAL-DE-MARNE

Chevilly Larue : Mme Asunta MARIE.

LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC 24 - LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023

19 JANVIER 2023

La France mobilisée, la colère gronde contre la réforme des retraites. A travers le pays, les rassemblements et manifestations d’ampleur marquent la volonté de s’opposer à cette réforme imposée par l’Europe et que le gouvernement Macron veut appliquer à n’importe quel prix.

Nous continuerons à prendre part et à participer à cette lutte. « Il faut faire de la retraite, non plus l’antichambre de la mort mais une nouvelle étape de vie » disait Ambroise Croizat.

Nous devons montrer notre détermination dans la défense de notre République sociale, nos acquis et la satisfaction des besoins sociaux de notre pays. Face à la richesse honteuse de quelques-uns, un seul chemin, la lutte pour plus de partage et d’équité. Ainsi nous ferons renaitre l’espoir.

Information

Le tirage de la tombola de Noël du Réveil où le gagnant recevra, comme chaque année depuis 12 ans, une voiture aura lieu fin février et sera annoncé dans le numéro du Réveil de mars. Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, envoyer rapidement par courrier votre chèque et vos souches du carnet de tombola au Réveil en utilisant l’enveloppe T à votre disposition dans le numéro de décembre.

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023 - 25

Ille et Vilaine (35)

Nos amis du Comité départemental de l’Ille et Vilaine de l’ARAC nous font parvenir un communiqué de leur Bureau Département relatif à la mémoire “salie” de Charles Tillon, et des anciens FTP, que la direction du Réveil estime indispensable de porter des extraits à la connaissance des lecteurs en ces temps troublés que nous vivons, avec notamment la montée des idées d’extrême droite en France et en Europe, avec des tentatives d’effacement de l’Histoire pour ne pas dire plus.

Dans un roman se prétendant historique sur la Libération

Charles Tillon et des organisations de Résistance sont insultés et salis

« L’épuration comme vous ne l’avez jamais lue » C’est avec ce bandeau accrocheur qu’un certain Romain Slocombe a écrit son nouveau roman publié en septembre 2022 : « J'étais le collabo Sadorski ».

Curieusement, l’auteur ajoute à cet ouvrage de pure imagination : des noms connus, des prénoms, les sigles précis de mouvements de résistance, les partis politiques pour visiblement donner l’illusion d’un récit authentique. Tout cela enrobé d’un humour gras et d’une hargne ciblée qui rappellerait l’an-

Saint-Vallier (71)

cienne littérature des collabos pétainistes.

Par pages entières on retrouve entre autres : les F.F.I., l’Honneur de la Police, le M.L.N. et surtout particulièrement visés les F.T.P. Dans les fantasmes de l’auteur, les Résistants deviennent des tueurs, des manipulateurs hypocrites, des hommes du peuple éructant, grossiers, antisémites, violeurs… Avec les personnages de fiction que fait parler Slocomble les FTP/FFI deviennent : « salopards… des dingues… des sadiques… ». Par contre, c’est avec émotion qu’il évoque un « pauvre petit Godard… un blondinet de la LVF… ». La Légion des Volontaires Français combattit aux côtés de l’armée nazie du 3e Reich sur le Front de l’Est. On va donc nous faire oublier que le fascisme et le nazisme furent la cause de la guerre la plus meurtrière de l’humanité : 40 à 52 millions de morts dont 7 millions déportés dans les camps nazis. Slocombe, lui, n’hésite pas à nommer dans ses pages répugnantes le nom, le prénom exacts de véritables dirigeants de la Résistance : Bayet, Benoît Frachon, Fabien, Ouzoulias et sur plusieurs pages Charles Tillon.

Organisateur de la Résistance Charles Tillon sera dirigeant des Francs-Tireurs et Partisans, puis plusieurs fois ministre, notamment à deux reprises avec le Général de Gaulle.

C’est son petit-fils, Fabien Tillon, choqué à juste titre par ces calomnies qui a attiré l’attention de divers soutiens de la Résistance sur l’ouvrage vulgaire et diffamatoire.

A lui-même, à sa famille, à nos amis résistants FTP et d’autres organisations qui heureusement sont encore parmi nous, aux différents mouvements, aux représentants de la Résistance, l’ARAC d’Ille-et-Vilaine apporte son soutien. Nous continuerons d’agir pour que la mémoire sincère puisse être partagée.

Ce qui dérange visiblement les Slocombe d’hier et d’aujourd’hui, c’est que dans l’unité des peuples et des citoyens que la France, le monde furent libérés du joug nazi.

Et, aujourd‘hui, il faudrait laisser mélanger victimes du nazisme et assassins ?

Rennes, le 24 octobre 2022 Le Bureau départemental de l’ARAC d’Ille-et-Vilaine

Arac : le 60e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie

Comités Saint-Vallier - Gueugnon - Montceau-les-Mines

Une exposition : « Algérie 1830-1962 de la colonisation à l’indépendance a donné lieu à une rencontre du 28 novembre au 3 décembre 2022 inclus.

Le samedi 3 décembre, un film a été projeté que René Vautier avait été tourné après l’Indépendance en 1963 avec de jeunes cinéastes algériens : « Peuple en marche ».

Après le film, c’était au tour de Henri Pouillot, accompagné de Liliane Rehby, de venir nous parler de l’Algérie pendant et après la guerre de libération et de nous relater son expérience personnelle.

L’OAS (Organisation de l’armée secrète), organisation fasciste par excel-

lence, joua un rôle détestable en Algérie et essaya par tous les moyens, y compris les plus odieux, d’empêcher le cessez-lefeu et la fin de la guerre.

Le peuple algérien, après cette guerre de libération, aspira à une nouvelle vie.

132 ans de colonialisme était à transformer en espoir et en actions garantissant la liberté et une vie décente pour chacun.

Le public présent a été fortement impressionné et intéressé par Henri Pouillot et le film projeté. Un bel après-midi d ’échanges.

LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC 26 - LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023

57 e congrès, un rappel non négligeable

Le bureau et la commission nationale d’organisation réunis le 14 janvier dernier, ont analysé la situation et fait le point sur les objectifs d’organisation pour une ARAC, de combat et un congrès opérationnel à la hauteur de nos espérances. Voir le bulletin de liaison n° 23.

Il nous revient à tous, direction nationale, départementale, locale, de mettre en œuvre nos statuts et cela sans retard. Il est bien de rappeler que nous avons un atout majeur, de qualité, de référence, à savoir notre indispensable « Réveil des Combattants », collaborateur permanent à toutes nos actions de la vie des comités, de nos ambitions devant une situation nationale des plus préoccupantes, destructrice, fascisante, voir les éditos dans les Réveils.

C’est pourquoi, à tous les niveaux, rappelons nos objectifs :

• Effectuer le bilan des effectifs 2022 (remettre les dernières cartes)

• Dans le même temps, lancer dans toutes nos sections, la remise des cartes 2023.

• En vue du congrès national et du respect de la démocratie collective,

Saint-Germain-desFossés (03)

Lors de l’Assemblée Générale, le Bureau de la section de Saint-Germaindes-Fossés a été renouvelé. Dans le rapport moral, il a été rappelé la présence à diverses cérémonies et commémorations. Pour 2023, la section va tenter d’organiser un voyage d’une journée. L’Assemblée Générale s’est terminée par un convivial repas.

prévoir (si ce n’est déjà fait) les assemblées de sections et dans la foulée, le congrès ou assemblée générale du département avec la mission de mobiliser au maximum d’adhérent(e)s.

• Sans oublier la présentation, la discussion du document préparatoire (projet de résolutions), incontournable à la discussion, à la réflexion collective, démocratique. En veillant au recensement des amendements et leur remontée à la commission nationale du congrès (voir le courrier du 12 décembre de J. Verrier).

• Prévoir les élections de nos directions de sections, de départements, président, secrétaire, trésorier, communication.

• Constituer et organiser la délégation du département, les candidatures au Conseil National. Il est bon de rappeler que l’existence de l’ARAC, sa vitalité, son audience, dépend

précisément pour l’essentiel du militantisme collectif. Responsable, déterminé, d’actes de résistance, de dévouement exemplaire, tel est l’héritage de référence de nos anciens, de notre ARAC, de ses 106 années de combats, d’expérience, d’histoire, de mémoire. Sachons faire preuve de courage, de clairvoyance, ce qui appelle au réflexe, au souci de son renforcement d’adhésions, hommes, femmes, jeunes, étudiants, tant en qualité, qu’en quantité.

Alors combattant(e)s pour l’Amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la Paix, avec nos meilleurs vœux 2023. A bientôt, tous ensemble, pour la réussite de notre 57e congrès, incontournable à l’avenir de l’humanisme et du bonheur. Pour la commission nationale d’organisation

Bouches-du-Rhône (13)

2 jeunes distingués pour leur engagement

L’Assemblée Générale a été l’occasion de mettre à l’honneur par une médaille et un diplôme, Lancelot (10 ans) et Lou (14 ans), deux jeunes très engagés lors des commémorations. Lancelot a reçu la médaille de porte-drapeau, Lou a reçu la médaille de la citoyenneté et de la fraternité. Lou lit le message de l’Arac Nationale à chaque commémoration.

Nous les félicitons et les remercions pour leur engagement.

Vitry-sur-Seine (94)

Une soirée d’Histoire Sociale à l’occasion du centenaire de la création de l’URSS s’est déroulée en présence de : Juliette Denis, historienne ; Valérie Sultan, enseignante et syndicaliste ; Patrick Staat, Secrétaire Général de l’ARAC.

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023 - 27

Raphaël Vahé aux obsèques de Michel Nowak (extraits)

Saint-Quentin, le 14 janvier 2023

Nous présentons à son épouse, ses enfants, à toi cher Patrice, à ses petits-enfants, à toute la famille toutes nos condoléances.

Notre association perd ici, l’une de ses figures dirigeantes marquantes de ces soixante dernières années, Michel. Professeur reconnu, a forgé son expérience dans la spécialité de la chaudronnerie, et a transmis son savoir-faire au lycée professionnel Condorcet de St Quentin pendant près de 29 ans. Il y fut aussi militant syndicaliste SDENCGT.

Elu local apprécié et confirmé, il fut Maire-Adjoint de St Quentin pendant deux mandats.

Comme l’a précisé Madame le Maire de St Quentin, Michel a présidé la CNL et a été un administrateur vigilant de l’OPHLM.

Il fut aussi, vice-président de la Maison des Jeunes et de la Culture, Délégué Départemental de l’Education Nationale, il apporta son attachement profond à l’Ecole de la République et à la laïcité

Mais c’est à l’ARAC, en sa qualité d’Ancien Combattant de la Guerre d’Algérie qu’il choisit de militer jusqu’à la fin de sa vie.

Il fut président de la section ARAC de St Quentin, puis du CD02, fut élu au CN et au BN.

Il a agi avec détermination, avec ses camarades de l’ARAC, de l’ANCAC,

Ivry-sur-Seine (94)

Une soirée débat a été organisée le 1er décembre sur les causes de la guerre en Ukraine, quelles solutions pour la paix et la sécurité internationale des peuples.

Avec :

• Jacques FATH, membre de l’initiative pour le désarmement nucléaire, spécialiste des Relations Internationales,

de la FNACA. D’abord pour la reconnaissance de l’appellation : « GUERRE d ’ALGERIE » puis pour la reconnaissance officielle en 2012, DU 19 MARS 62, qui en a fait, enfin, un moment unique de commémoration historique des Accords d’Evian et du cessez-le-feu de la Guerre d’Algérie ».

Ces accords furent ratifiés par le référendum du 8 avril 62 avec 91 % de « oui. !!

Le Traité d’amitié et de paix pour lequel milite l’ARAC doit venir régulariser les rapports de coopérations d ’intérêts mutuels entre les deux peuples.

Michel fut un militant passionné du travail de mémoire qu’il transmettait par des initiatives de l’ARAC, bien audelà des simples commémorations… j’ai le souvenir de la belle expo sur la guerre 14- 18 qu’il présentait dans les écoles du département.

Il a aussi contribué à faire connaître la Résistance au nazisme et à ses complices pétainistes et à faire connaître le contenu de progrès humain du Programme du Conseil National de la Résistance…

Notre camarade fut un ardent défenseur du droit à réparation imprescriptible parce que droit républicain, insistons-nous à l’ARAC.

Michel fut enfin un combattant pour la Paix, dans la voie ouverte par nos fondateurs Henri Barbusse dont nous allons

fêter le 150e Anniversaire cette année, Vaillant-Couturier, Bruyère, Lefebvre.

Il avait à cœur et à raison, comme éducateur de l’ARAC à la paix, d’expliquer leur cri : « Guerre à la guerre » … c’est-àdire l’explication historique des « causes des guerres », en tout temps en tous lieux !!

La République l’avait reconnu en l’élevant à l’Ordre du Mérite National.

Il était aussi attaché à l’Etoile attribuée par l’Office républicain des Mérites Civiques et Militaires (ORMCM) pour son attachement profond aux valeurs républicaines d’émancipation issues de la Révolution Française, à la souveraineté nationale et des peuples, d’où tous ses combats.

Merci Michel pour tout ce que tu as apporté.

Nous poursuivons ton combat pour l’amitié, la solidarité entre les peuples, pour la souveraineté, pour la mémoire.

• Patrick STAAT, secrétaire général de l’ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants),

• Alain ROUY, Vice-président du Bureau international de la Paix, secrétaire national du Mouvement de la Paix

Un large public présent.

LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC 28 - LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023
Michel Nowak lors de l'assemblée de l'Arac St Quentin le 30-4-2022. Débat sur les causes de la guerre en Ukraine.

Carnoules (83)

150 personnes aux vœux de Carnoules. L’ARAC a pu montrer son exposition sur l’ALGERIE et présenter notre Association depuis sa création. En particulier son engagement pour la PAIX en rappelant les conférences nationales avec d’autres associations, comme le Mouvement de la Paix, ces conférences toujours d’actualité comptetenu du contexte actuel avec la Guerre en UKRAINE.

Intervention vivement applaudie par les présents. Un appel aux adhésions, deux livres vendus et des Réveil du combattant offerts aux visiteurs.

Dévoilement de la plaque pour la commémoration des marins de l’Ile de Sein engagés dans la résistance

Le 29 novembre2022 Liliane Rehby secrétaire nationale représentait l’ARAC au dévoilement de la plaque sur la place de l’ile de Sein dans le 14e arrondissement de Paris, commémorant Le départ des marins senans partis combattre aux côtés du général de Gaulle en Angleterre après son appel du 18 juin 1940. De nombreux élus de communes, Compagnons de la Libération, de Communes titulaires de la Médaille de la Résistance et d’autres, invités par Anne Hidalgo Maire de Paris étaient présents. Parmi eux, Laurence Patrice, adjointe à la mémoire et du monde combattant a introduit la cérémonie, Corinne Petit maire du 14e,

Didier Pouquet maire de l’Ile de Sein (commune Compagnon de la Libération), est intervenu avec beaucoup d’émotion sur cet événement. Corinne Petit maire du 14e était présente ainsi que d’autres personnalités du Vercors et un maire adjoint de Montceau les Mines (ville résistante). Une classe CM2 d’une école du 14e en présence de sa directrice, a présenté un travail très élaboré sur l’évocation du départ de ces marins et leur parcours dans la résistance.

Pujols sur Dordogne (33)

Après l’Assemblée générale de la section en présence de Mme le Maire qui a décidé d ’adhérer à l’Arac. Oui, comme les autres 5 nouveaux adhérents 2023 de la section de Pujols, la guerre, l’extrême-droite, la situation sociale et Républicaine, autant d’éléments de dé-

Villejuif (94)

bats dans l’Ag et qui ont compté dans la décision de rejoindre l’Arac et de participer à ses activités. Du bon grain pour l’action !

Les Ulis (91)

Vendredi 16 décembre 2022 s’est tenu aux Ulis le vernissage de l’exposition suite au 60e anniversaire de la fin de la guerre en Algérie, Tunisie et Maroc. En présence du président départemental Arac91, d’un intervenant M. Henri Pouillot, des élus et des ulissiens. L’occasion de parler de la mémoire, de la paix et du conflit en Algérie, ainsi que des accords d’Evian, entre autres.

Un hommage a été rendu aux 95 otages fusillés le 15 décembre 1941. Parmi eux, Gabriel Péri, député communiste, Lucien Sampaix, secrétaire général de l'Humanité, et quatre camarades du parti communiste de Villejuif, René Thibert, Robert Moussu, Louis Hérisson-Garin et Charles Dehan. Pour Hitler et l'occupant nazi épaulés par le régime de Vichy, pour un soldat allemand abattu, le châtiment convenable est la peine de mort pour 50 à 100 communistes (Décret Keitel du 16 septembre 1941).

Cette terrible directive fut déclinée en France le 28 septembre 1941 par la promulgation du code des otages : faute de pouvoir identifier les

coupables des actes de résistances, les futurs fusillés seront en priorité choisis parmi les communistes et les juifs incarcérés, innocents des faits mais “idéologiquement coupables”.

Avec Jean Darracq, association des fusillés, Gilbert Chastagnac, maire-adjoint pour le maire, Patrick Staat pour l’ARAC.

Etaient présents la députée, la conseillère générale, de nombreux élus ainsi que de très nombreux villejuifois et ami(e)s.

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023 - 29
Cérémonie hommage fusillés du 15 décembre 1941.

Aniane (34) Prise de parole de l’ARAC

Le 12 novembre à Aniane, l’ARAC comme chaque année participe au 24e rassemblement pacifiste pour la réhabilitation des “fusillés” pour l’exemple de la guerre 14-18 organisé par l’Association

Laïque des Ami(e)s des Monuments Pacifistes de l’Hérault.

P lusieurs associations et une centaine de militants pacifistes participaient à cette manifestation en présence de Monsieur

le Maire Philippe Salasc et de Monsieur Manuel Diaz Ancien Maire et ex-Conseiller Général.

Frontignan (34) Expo à Frontignan

Du 14 au 19 novembre L’ARAC 34 a présenté à Frontignan- La Peyrade l’Exposition « Algérie 1830-1962 : « De la colonisation à l’Indépendance ». Vernissage en présence de nombreux élus, Prise de parole de Monsieur Jean-Louis Patry (délégué au devoir de mémoire) représentant de Monsieur le maire excusé). Nous avons noté la présence de Madame Marie-Alice Pelé (Conseillère Régionale). Une centaine de visiteurs avec lesquels

nous avons eu la possibilité d’échanger et de constater une appréciation tés largement positive. Notre exposition était complétée du film « Eternelles migrations » réalisé par notre camarade ARAC André Zech.

Finistère-Sud - Quimper (29)

Ce soldat fusillé pour l’exemple retrouve ses compagnons d’armes

Il fut condamné à mort en 1916 pour étouffer les mutineries de la Grande Guerre. Aujourd’hui, la ville de Quimper a tenu à réhabiliter la mémoire du soldat François-Marie Henaff.

comme des collégiens de SaintJean-Baptiste et de la Tour d’Auvergne.

Les Mees (04)

En ce 11 novembre 2022, nous célébrons la fin de la grande guerre de 14/18 à Dabisse, hameau de la commune de Les Mees. Lecture est faite des 15 morts du petit village en présence de nombreux anciens combattants, des élus, des pompiers et de nombreux villageois. Notons la présence de deux porte-drapeaux (ARAC et ANACR), nous déposerons une gerbe et un bouquet au pied du monument dans le cimetière des Petits loups où s’est déroulée la cérémonie.

Vendredi 25 novembre, dans l’enclos de l’église Kerfeunteun à Quimper Matthieu Stervinou a dévoilé une plaque commémorative érigée à la mémoire de François-Marie Henaff, un soldat quimpérois fusillé par l’armée française le 5 juin 1916, pour avoir désobéi. Avec cette plaque ce poilu, longtemps considéré comme « non mort pour la France » a enfin retrouvé ses compagnons d’armes sur le monument aux Morts pour la France de la guerre 1914-1918.

Lors de cette cérémonie, plusieurs élus, Philippe Broudeur, Bernard Jasserand et Jean-Claude Mushinganthe, conseiller municipal délégué chargé des politiques mémorielles. Des membres de l’association républicaines des anciens combattants (arac) étaient aussi présents tout

Balaruc-les-Bains (34)

«  Adieu mes amis, pour moi, c’est fini, ne suivez pas mes traces, malgré que je n’ai presque rien fait, je monte la butte, fallait des exemples, c’est moi et les copains qui payent. Bonjour et adieu à tous les amis pour moi et les copains (*) », seront ces derniers mots rédigés sur une carte de correspondance militaire, peu de temps avant exécution.

Comme ce soldat quimpérois, en France, plus de 600 poilus ont été fusillés pour avoir simplement désobéi, pour ne pas voir voulu servir de « chair à canon ». Des soldats qui n’ont pendant très longtemps pas eu le droit de figurer sur les monuments de la Grande guerre au titre de Mort pour la France. C’est désormais chose faite pour le Quimpérois.

Extraits du Télégramme – Quimper 28-11-20

Foire aux Associations du 10/09/2022

Présence dans notre stand de Jean-Franck Cappellini qui faisait sa première sortie officielle non seulement en tant que nouveau Président ARAC de la section mais également nouveau Conseiller Départemental. Reprises de contacts et une adhésion.

LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC 30 - LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023
Une plaque commémorative en mémoire de François Marie Henaff.

SOUSCRIPTION SPECIALE CONGRES

(05) DURIEU MICHEL : 80 - (06) VASSOUT DANIEL : 100 – (07) CAYRON RENE : 12 - GOMEZ DE MERCADO MANUEL : 50 – (08) LAMBERT Jean-Pierre : 50 – (17) VIGOUROUX BERNARD : 20 – (18) POURNIN SOLANGE : 30, BETSCH DANIEL : 20 – (22) LE CAM Gérard : 50, ARAC DEPARTEMENTALE DES COTES D’ARMOR : 300 – (24) CALASCENTION JEAN-CLAUDE : 20 – (30) DESCHAMPS BERNARD : 50 – (34) HOINE DENISE : 22, MEYNIER RENE : 50, LUGAGNE PAUL : 100 – (42) CHEVRIER JEANCLAUDE : 30 – (47) ARTIGAUX RAYMOND : 30 – (54) MIMANT Philippe : 200 – (63) DENIER Roger : 10, JACQUESON Bernard : 50, LETHIELLEUX PATRICK : 100 , JOUVION LOUIS : 70 – (64) DELHOUME JEAN-MICHEL : 30 – (66) UBEDA ALBERT : 50 – (68) SCHNEIDER EPHREM : 80, MINOUX DENISE : 30, BESCHLER AUGUSTE : 50, ARAC DEPARTEMENTALE DU 68 : 200 – (69) PILLON Robert : 400 –(71) ARAC DE CHAGNY : 200, ARAC ST VALLIER : 100 – (72) GENTILHOMME MARCEL : 80 – (75) ERMOGENI GERARD : 300 – (78) POUILLOT HENRI : 100, QUANTIN ERIC : 30 – (81) JULIEN SYLVAIN : 10 – (84) ARAC DU VAUCLUSE : 200 – (93) CHABAN HUGUETTE : 10, TURPIN ALBERT : 40

Documentaire

Figures de résistants des Pyrénées-Orientales

L’association des Amis du Travailleur catalan revient en images et restitue les témoignages filmés de quatre acteurs de la période tragique et héroïque du combat contre la barbarie nazie. Que sait-on, de quoi se souvient-on de la Résistance dans les Pyrénées-Orientales ? L’association des Amis du Travailleur catalan, l’hebdomadaire créé en 1936 par des militants de la fédération du PCF, a édité une série de petits films documentaires grâce auxquels la mémoire de cette période est sauvegardée. L’aventure débute en fait en 1994, quand Nicolas Devers-Dreyfus, animateur du PCF dans le département, est sollicité par la station régionale de France 3 pour être le conseiller historique d’un film sur la Résistance. De

Val-de-Marne (94)

nombreuses interviews sont alors réalisées et le documentaire, intitulé 1944 Libertat ! réalisé par Michel Tonelli, est diffusé en 1995. Comme toujours dans la préparation d’un tel document, des séquences enregistrées ne sont pas utilisées. Par chance, elles ont été conservées. Ce sont ces rushs aimablement prêtés par France 3 qui sont à l’origine de Des anges en enfer, titre des trois films ici. Document réalisé avec la complicité de Nicolas Devers-Dreyfus et de Raymonde Pumareda Cathala, mais aussi de l’institut Jean Vigo pour la numérisation des bandes et de Christian Badgley pour le montage. A travers des témoignages à ce jour inédits, quatre personnalités qui ont joué un

Le Comité de l’ARAC du Val de Marne s’est réuni le 12 janvier afin de préparer son congrès départemental qui se tiendra le 11 février 2023 à Vitry-sur-Seine.

Un débat constructif autour du document d’orientation avec des amendements qui seront présentés lors du congrès et des propositions pour le futur comité de direction.

Après ce travail indispensable, le comité s’est autorisé à déguster la galette républicaine.

Vertou (44)

rôle particulier dans la Résistance sont ainsi saluées comme il se doit. Citons Antoine Cayrol, dit Jordi Pere Cerda(1920-2011), Odette Sabaté-Loiseau (1924-2020), Marcel Boher (1925-2008) ou encore Emile Sabatier (1909-1998).

Ces documentaires sont aussi l’occasion, dans les beaux paysages de cette région, de rappeler leur action et celle de tous ceux qui, avec eux, ont œuvré pour la liberté.

A l’initiative de la section ARAC de Vertou, avec le soutien et le partenariat du mouvement de la paix de Nantes une quarantaine de participants ont débattue sur la guerre en Ukraine pour exiger de véritables négociations et la paix. Un succès indéniable.  Georges Ploteau et Jean-Claude Salomon du bureau national de L’ARAC, ainsi que Alain Nivet et Jean-Paul Martel du mouvement de la paix ont animés le débat devant un public réactif et sensibilisé par ce terrible et abominable conflit. La soirée s’est terminée devant un verre de muscadet où chacun se sentit rassuré et conforté sur l’idée d’avoir entrepris cette soirée à laquelle la section s’est mobilisée.

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL LE RÉVEIL - N° 888 - FÉVRIER 2023 - 31
Des anges en enfer. La résistance dans les Pyrénées Orientales.

Monsieur le Président de la République

Palais de l'Élysée

55 rue du Faubourg-Saint-Honoré

75008 Paris, France

Monsieur le Président de la République,

A l’occasion du 150e anniversaire de la naissance d’Henri Barbusse, auteur du livre « Le Feu (prix Goncourt en 1916), nous pensons que cet écrivain combattant qui a œuvré toute sa vie pour la paix, mérite reconnaissance et honneur pour son combat.

Henri Barbusse a créé avec Paul Vaillant-Couturier, Raymond Lefebvre et Georges Bruyère, l’Association Républicaine des Anciens Combattants en 1917.

Face aux défis nationaux et internationaux actuels que notre pays doit relever, nous estimons que nous pouvons prendre appui sur son histoire, ses actions pour éduquer, engager la jeunesse dans la défense des valeurs républicaines, dans l’action pour la paix, le respect des nations, la souveraineté des peuples.

Nombreux sont les villages et les villes de France qui possèdent une rue, une place, une avenue, une école, un collège, un quartier au nom de Barbusse.

Cet homme a marqué l’histoire de notre pays par ses engagements, son témoignage de la Grande Guerre, sa capacité à rassembler, à agir pour la paix et à œuvrer aux liens sociaux. Jusqu’à la fin de sa vie, il œuvra pour la paix, contre le fascisme naissant contre les guerres, suscitant ainsi bien de l’admiration.

Nous pensons que la panthéonisation d’Henri Barbusse, à côté de l’académicien Maurice Genevoix, marquerait un moment fort de la volonté du gouvernement français de son Président, de souligner la nécessité d’œuvrer pour la paix, d’empêcher toute nouvelle guerre mondiale, tout en mettant au cœur de la démarche les valeurs républicaines et la souveraineté nationale si mal menée aujourd’hui.

Henri Barbusse conforta son engagement, sa confiance en l’homme, en écrivant solennellement : « la société humaine doit se retourner totalement et ce sera enfin le monde à l’endroit… ». On ne peut s’empêcher de penser aux martyrs de la Résistance de 39/45 qui ont fait face aux fusils nazis si magnifiquement symbolisés par un poème de Louis Aragon.

En 2023, nous célébrerons le 150e anniversaire de la naissance d’Henri Barbusse (né le 17 mai 1873). C’est le moment opportun pour lui donner sa juste place et la reconnaissance de la Nation à un homme qui par son courage et sa détermination mérite le respect de tous.

En 1910, les droits d’auteur de son roman « L’Enfer » paru en 1908, lui permettent d’acquérir une maison champêtre à Aumont-en-Halatte qu’il avait repérée au cours d’une convalescence chez un ami à Senlis. Il la baptise Villa Sylvie. Cette maison fut vandalisée par l’occupant allemand pendant l’occupation.

L’association « Les amis d’Henri Barbusse » souhaite remettre en état la maison « V illa Sylvie ». La réhabilitation de cette maison est nécessaire pour permettre au public de redécouvrir la vie, l’œuvre d’Henri Barbusse et doit devenir un lieu d’échanges, de débats, d’éducation de paix, ouvert aux jeunes générations.

Henri Barbusse voulait éviter « le triomphe de l’oubli » persuadé que si les hommes savaient se souvenir, alors il n’y aurait plus de guerre. « Il se tournait vers l’avenir, il cherchait la lumière, qui déchirerait enfin la nuit puisque le jour finit toujours par vaincre les ténèbres ».

L’ARAC et « Les Amis d’Henri Barbusse » sollicitent l’attention et l’examen bienveillant pour l’obtention concrète de fonds pour la restauration de la « Villa Sylvie ».

Cette démarche pourrait accompagner la reconnaissance et la demande de panthéonisation d’Henri Barbusse, « l’apôtre de la paix » comme le décrivit le savant Paul Langevin au lendemain de son décès.

Monsieur le Président, nous sommes à votre disposition pour vous rencontrer quand vous le souhaitez. Nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération.

Villejuif, le 9 décembre 2022
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