LE NOUVEAU #23 - SEPTEMBRE 2017 by Benjamin Solly

le Nouveau

#23 | votre magazine mensuel gratuit | septembre 2017

INFOS PHOTOS REPORTAGES

en Beaujolais

Benjamin (avant) Biolay Itinéraire d'un enfant de Villefranche

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INTERVIEW EXCLUSIVE DU MAIRE DE VILLEFRANCHE | VISITE DU MUSÉE COUTY | SALON DE L’ENTREPRISE 2017

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ÉDITO

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Sacha Guitry se plaisait à rapporter cette formule des salons parisiens usitée depuis des lustres voire des siècles : « Quoi de neuf au théâtre cette saison ? – Molière ! » Oui le neuf n’est souvent que revisitation de l’ancien… Quoique… Il y a Le Nouveau, le vrai, celui qui éditorialement est venu bousculer le monde journalistique régional, tout emprunté de la jeunesse fougueuse de Benjamin Solly, d’un concept innovant de publirédactionnel et d’articles de fonds faisant référence… « Quoi de neuf à Villefranche ? – Le Nouveau ! » La capitale du Beaujolais sortie de sa torpeur passée par le baiser du preux et valeureux chevalier a été soudainement reconnue comme un haut lieu de vie, d’une urbanité branchée et l’un des fleurons des nouvelles technologies. On bouge et on se bouge à Villefranche ! Culturellement, politiquement, associativement, sportivement et tout le tissu économique est une preuve vivante constante de ce dynamisme sans cesse renouvelé et réactivé par des apports et des innovations de ce monde Nouveau préfiguré en cette aube du XXIè siècle.

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Octobre & Novembre c’est l’ideal pour planter tous vos vegetaux d’exterieur, Plus de temps a perdre ! Venez prendre conseil & trouver les plantes de vos envies !

Appelé à d’autres fonctions et horizons, Benjamin Solly n’était pas homme à abandonner son « bébé » et pour en asseoir sa croissance il a jugé bon d’en confier la garde à une équipe rédactionnelle et entrepreneuriale aguerrie… Il sait pouvoir nous faire confiance. Avec nos modes de fonctionnement, nos esprits forcément différents nous maintiendrons le flambeau avec une constance éditoriale et une surveillance permanente du maintien de la pérennité de l’affection des lecteurs… Et cependant, « cochon qui s’en dédit » comme aurait dit Bobosse, nous serons plus que jamais Nouveau(x) ! Jacques Bruyas

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Directeur de la publication : Jean-François Gross

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Rédacteur en chef : Jacques Bruyas Rédaction : Jacques Bruyas, Jean-François Gross, François Riche, Benjamin Solly, Aïcha Vesin-Cherif, Mario Enzo Loria Secrétariat commercial : Denise Perez – 09 63 29 04 15 Réalisation : http5000 – contact@http5000.com – Lyon 7 Couverture : photo © Clarisse Canteloube Impression : Lamazière (69) Ne pas jeter sur la voie publique. La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro sont la propriété exclusive du magazine Le Nouveau, une marque des Editions Licorne SARL. RCS Lyon 452 690 167. Elle se réserve tout droit de reproduction dans le monde entier. ISSN 2556-6997.

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le Nouveau | septembre 2017 | 3

S O M M A I R E INFOS

septembre 2017

Dossier central

7è édition du Salon de l’Entreprise �� 6 Nouvelle dimension pour les TIMS Technologies �� 7 Nouveau : visite du Beaujolais à vélo électrique �� 8 Ouverture d’une boutique Bobosse sous le marché Les Halles de Villefranche �� 8 Interview de Thomas Ravier, maire de Villefranche �� 10

BENJAMIN (avant) BIOLAY

Benjamin Biolay, l’histoire d’un garçon �� 13 Benjamin & Chiara �� 19 Marcel Hartmann : « Benjamin, c’est mon frère » �� 20 Les Vendanges Musicales, un grand cru 2017 �� 22

CULTURE

13 23

Et si nous visitions le musée Jean Couty ? �� Programme Médiathèque Pierre Mendès-France �� Programme Théâtre Villefranche �� Notes de lecture du libraire ��

23 26 27 29

COLLECTIONS

Septembre 1968, première rentrée à Quincié en Beaujolais �� 30 Jean Prost, de Pif Gadget à Édouard Herriot �� 32

SANTÉ

La minute paranormale �� 34 La minute thérapeutique �� 34

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7 ÉDITION DU SALON DE L’ENTREPRISE È

L’événement économique incontournable en Beaujolais

C’

est sur la thématique de la liberté d’entreprendre que se tiendra la 7è édition du Salon de l’Entreprise. Entreprendre devient l’un des leit-motivs majeurs de notre société. Nouveaux mondes, nouveaux horizons, nouvelles perspectives... nouveaux métiers ! Les intelligences de tous ordres se croisent et avec la résonance amplificatrice des réseaux sociaux suscitent un tsunami d’initiatives et de vocations. L’innovation en est la plupart du temps, à la fois le carburant et la finalité. Nul doute que ce Salon apportera une mise en lumière de cet avenir proche que nous entrevoyons déjà. C’est à un programme de conférences et tables rondes particulièrement pertinent que nous convie le Salon 2017 de l’Entreprise de Villefranche.

La boutique de demain

PROGRAMME 9h – 10h 10 clés pour Entreprendre – Intervention CCI 10h – 11h30 Table ronde « Jeunes entreprises innovantes, start’up, comment financer ma croissance : levée de fonds, crowfunding ? » – Témoignages d’entrepreneurs 11h30 – 12h Atelier commerce et outils numériques – Intervention CCI 13h – 13h30 Présentation de la 10è Enquête de consommation des ménages : évolution du commerce en Beaujolais – Intervention CCI 14h30 – 16h Escroqueries financières et Cybermenaces, protégez votre entreprise – Intervention de M. Eric Pozzi référent régional à l’Intelligence Economique de la région de gendarmerie d’Auvergne-Rhône-Alpes 16h – 17h30 Table ronde « Industrie du Futur : Découvrez les applications en Beaujolais »Témoignages et expériences croisées en robotique, fabrications additives, objets et process connectés, emballage et logistique intelligentes… 17h30 – 18h Présentation de la 10è Enquête de consommation des ménages : évolution du commerce en Beaujolais – Intervention CCI 17h30 – 18h Synthèse du volet médecine du Travail de la Loi Travail du 8 août 2016 et changements issus des ordonnances « Macron » – Intervention de Mme Laurence Cohen – avocat associé Cabinet Chassany Watrelot Associés

45 m2 de technologies pour découvrir et expérimenter les outils numériques pour mieux s’adapter au comportement d’achat de ses clients et de gagner des ventes ?

La «boutique de demain» sera présentée au Salon de l’Entreprise qui se tient à ParcExpo le 19 octobre prochain.

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NOUVELLE DIMENSION POUR LES TIMS TECHNOLOGIES

pour télécoms, I pour informatique, M pour multimédia, S pour services. Le 6 octobre se tiendra la 8è édition des Tims Technologies. Le rendez-vous est pris le 6 octobre au stade de Gerland pour découvrir les nouveaux exposants. La journée sera ponctuée par des ateliers thématiques et les incontournables autant que précieuses conférences d’experts. Les géants en la matière seront présent et à n’en pas douter, rares seront les questions qui resteront sans réponses. Philippe Montanay animera entre autres prestations de haut vol une table ronde sur les nouveaux usages et les innovations. Le futur ?... c’est maintenant !

PROGRAMME 11h30 - 17h00

14H00 – 16h30

Ouverture du village partenaires

Tims is Business : conférences experts

20 stands qui présentent les innovations liées aux nouveaux usages de l’information et de la communication. Démonstrations, ateliers, échanges en fonction de vos attentes.

Au sein d’un espace dédié, participez aux « mini-conférences » de nos partenaires Gold liées aux enjeux de la transformation numérique. Avaya – Artémis – md:réso – Eona

13h00 – 14h00

16H30 – 18h30

Cocktail déjeunatoire

Bilan de la journée Tirage au sort

Des rencontres, des échanges dans la convivialité autour d’un buffet qui a fait la réputation des précédents Tims Technologies !

De nombreux lots High Tech à gagner.

Cocktail de clôture

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Nouveau : visite du Beaujolais à vélo électrique L’office de tourisme de Villefranche propose à tous de visiter les routes du Beaujolais et ses villages en mode doux, à vélo électrique, histoire de profiter pleinement des paysages, avec trois trajets au choix : • Le premier emprunte la route des Vins du Beaujolais en passant par Saint-Julien-sous-Montmelas avec la visite du musée Claude Bernard, puis à Salles-Arbuissonnas avec uen autre visite, celle du Prieuré qui remonte au Xè siècle, puis un détour à Vaux-en-Beaujolais, alias Clochemerle, où son caveau, ses pissotières et le musée Gabriel Chevallier sont à découvrir. L’occasion d’admirer la vue imprenable sur Saint-Cyr-le-Châtoux et le château de Montmelas dont la construction a débuté au XIIIè siècle. • Le deuxième parcours traverse différents villages des Pierres Dorées, dont Jarnioux avec son imposant château et Cogny avec le manoir d’Epeisses... • Le troisième suit le parcours du semi-marathon du Marathon international du Beaujolais (MIB). Les départs et les locations son orchestrées depuis les offices du tourisme de Villefranche et de Vaux-en-Beaujolais. Il est possible de louer à la demi-journée ou à la journée ces vélos à assistance électrique dont l’autonomie est comprise entre 40 et 60 km.

Infos pratiques Tarifs 8 €/h, 15 €/2h, 20 €/3h et 27 €/jour, compris casque, gilet fluo, porte-bagage et notice de sécurité. Une caution de 100 € est demandée, ainsi qu’une pièce d’identité.

Ouverture d’uNe boutique BOBOSSE sous le marché Les Halles de Villefranche Tous les vendredis, samedis et dimanches de 7h30 à 13h30 les caladois ont depuis ce 1er septembre le bonheur de retrouver tous les produits de la charcuterie BOBOSSE et une qualité assurée pour gourmets et gourmands. Saint Antoine, patron des charcutiers comptait dans son église de drôles de paroissiens et de drôles de curés… car la soutane était sans conteste l’attribut de déguisement préférée de l’ami BOBOSSE. Il y avait sûrement de l’ascète chez René Besson, mais plus encore de l’épicurien et le « pape » des fines gueules qui se promenait à SaintJean d’Ardières avec son âne, comme son illustre prédécesseur d’Avignon avec une mule (à en croire Daudet) a su créer dès 1962 une maison de l’excellence des chairs cuites et des cochonnailles traitées. Fournisseur des plus grandes tables, il sut faire prospérer cette affaire jusqu’à devenir le numéro 1 dans sa spécialité. En 1996 Bernard Juban reprit l’affaire avec respect de l’identité de la maison comme des produits et c’est tellement rare dans la profession pour pouvoir être doublement félicité au-delà de notre bonheur de cette nouvelle installation sur Villefranche après celle des Halles de Lyon (photo ci-contre). 8 | septembre 2017 | le Nouveau

« 35 ans de passion, 30 ans de métier » JOURNÉES PORTES OUVERTES Samedi 30 septembre de 14h à 18h Dimanche 1er et lundi 2 octobre de 10h à 18h AU PROGRAMME Visites des 2 sites de production

Animations culinaires

Séances de dédicaces

Exposition photo

Dégustations

Diffusion du film « A la recherche des femmes chefs », samedi 30 septembre, 20h, au Théâtre de Beaujeu, en présence de la réalisatrice, Vérane Frédiani Les démonstrations culinaires seront réalisées par l’Ecole Tsuji, l’Institut Paul Bocuse et l’Ecole du Grand Chocolat Valrhona Retrouvez tous les détails de cet évènement sur et sur notre site www.huilerie-beaujolaise.fr Site de Beaujeu 29 rue de Echarmeaux, 69430 Beaujeu 04 74 69 28 06 boutique@huilerie-beaujolaise.fr

Site des Ardillats Les Croix 69430 Les Ardillats 04 37 55 08 73 secretariat@huilerie-beaujolaise.fr

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politique

INTERVIEW DE THOMAS RAVIER Maire de Villefranche, Vice-président du Département

10 | septembre 2017 | le Nouveau

N | INFOS Le Nouveau : En ce début d’été vous avez été porté à la magistrature suprême de maire par vos collègues du Conseil municipal, en remplacement de Bernard Perrut, député, devant se mettre en conformité avec la loi sur le noncumul des mandats. Deux mois plus tard comment appréhendez-vous cette tâche ? Thomas Ravier : Le soir de mon élection, j’ai indiqué la manière dont je percevais cette mission et je reste fidèle à cette ligne de conduite : humilité, travail et proximité. Ce sont là des valeurs essentielles à mes yeux pour l’exercice de cette fonction. LN Vous avez conservé d’autres mandats ou délégations ? TR J’ai conservé mon mandat de Viceprésident du Département où j’ai l’honneur d’avoir en charge la délégation aux personnes âgées et aux personnes handicapées. Il s’agit là d’une mission passionnante et ce d’autant plus qu’elle recouvre des problématiques auxquelles nous devons aussi répondre en Calade. Dans ces conditions, si mes différentes fonctions nécessitent un fort investissement personnel, concilier mes responsabilités départementales avec celles de Maire s’impose comme une évidence tant ces mandats sont complémentaires pour agir au plus proche des besoins des Caladois et sur des sujets importants pour notre ville. Ainsi, j’espère pouvoir, ici dans notre ville, impulser de nouveaux projets pour nos aînés, pour les personnes handicapées. Faire une ville inclusive représente un superbe enjeu à relever. J’y mets toute mon énergie et y consacre tout mon temps.

quand je rentre chez moi, c’est de me dire que j’ai fait quelque chose de bien et d’utile dans la journée ! LN Revenons au terrain politique. Notre pays a connu un chambardement sans égal avec l’élection d’un jeune président de la République (pratiquement votre conscrit), et la naissance de LRM qui a bousculé tous les codes des partis. Comment vous situez-vous sur ce nouvel échiquier politique ? TR Ma philosophie politique, c’est celle de la droite et du centre. Je crois aux valeurs fondamentales de la liberté et de la responsabilité, du travail, du mérite, de l’égalité des chances et de l’autorité. Si je demeure fidèle à la droite et au centre – je me suis d’ailleurs inscrit en maire divers droite – je souhaite me consacrer totalement à ma ville, en dehors des appareils politiques. Mon seul parti c’est Villefranche ! LN Vous avez annoncé dans un communiqué vouloir « faciliter le rassemblement de toutes les sensibilités en respectant les équilibres politiques institués par [votre] prédécesseur »… Comment allez-vous vous y prendre ? TR En 2014, nous avons été élus dans le cadre d’un rassemblement de la droite, du centre et de la société civile. Je reste fidèle à ce pacte de confiance avec les Caladois. Le 10 juillet dernier, les membres de la majo-

politique

rité municipale, issus de cette élection de 2014, se sont rassemblés autour de moi, que ce soit dans l’exécutif municipal ou dans le groupe majoritaire : c’est un choix fort et clair de chacun. Ainsi réunis, nous allons nous employer à mener à bien les projets et les engagements pris ensemble devant les Caladois. LN Monsieur le Député vous manifeste depuis longtemps sa confiance. Fera-t-il de vous son dauphin aux législatives de 2022 ? TR Non ! Je vous l’ai dit, mon seul parti, c’est Villefranche. Je suis élu car j’aime cette ville. Je n’ai pas d’autres aspirations que de servir passionnément et sincèrement Villefranche, les Caladois et les Caladoises. LN Lorsqu’on est élu maire, si jeune, envisaget-on de faire une carrière politique à vie ou pensez-vous parfois à une reconversion future, dans une ou deux décennies s’entend ? Quels seront alors vos préférences, centres d’intérêts et orientations ? TR Je crois qu’il n’y aura plus de carrière politique à vie. A titre personnel, de toute façon, cela n’a jamais été mon souhait. Non seulement, j’envisage mon avenir professionnel, mais je le pense et le construit. J’ai des projets et même des idées assez précises de ce que je veux faire. Les choses sont assez claires dans mon esprit.

LN La Mairie de Villefranche va ouvrir ses portes les 22 et 23 septembre pour un point information-accueil sur la maladie d’Alzheimer. Vous êtes à l’écoute des œuvres et associations caritatives et de réconfort… Souhaitez-vous ainsi témoigner que vous êtes le maire de tous les Caladois ? TR Quand on est maire, on est forcément celui de tous les Caladois ! La mission de maire est merveilleuse car elle permet de partager le quotidien des habitants de notre cité, toutes leurs joies et toutes leurs difficultés, à tous les âges, dans toutes les catégories sociales et dans tous les domaines de la vie. J’entends agir pour servir mes concitoyens, faire du mieux possible pour les autres. Ce qui me rend heureux le soir

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politique

C’est pour cela que j’ai toujours été serein vis-à-vis de mon parcours politique. Je ne me sens pas dépendant, je me sens libre. LN Au cours de cet échange, vous avez rappelé l’amour que vous portez à cette ville et votre souci d’agir pour l’intérêt de ses habitants. Quels seront les grands axes de votre action ? TR Je le redis, la Majorité et l’Exécutif resteront fidèles au contrat de confiance passé en 2014 avec les Caladois sur le projet précis que nous avions soumis à leurs suffrages, décliné aujourd’hui autour de cinq politiques publiques représentant la véritable clé de voûte de notre action : renforcer le rayonnement et l’attractivité de la ville ; créer un cadre de vie agréable pour tous et adapté à

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chacun ; favoriser le développement de la citoyenneté et des solidarités ; développer l’éducation, la vie sportive et culturelle pour favoriser l’épanouissement individuel et collectif ; renforcer la tranquillité publique et la sécurité physique, sanitaire et environnementale. Bien sûr, compte tenu du contexte économique et social, nous devrons poursuivre une gestion saine et rigoureuse pour ne pas augmenter les taux d’imposition. Nous repenserons notre organisation, favoriserons la mutualisation et innoverons dans l’action publique locale pour répondre avec toujours plus d’efficacité aux besoins de nos concitoyens autour des deux piliers que constituent la sécurité et la cohésion sociale. Et dans le même temps, Villefranche devra

jouer tout son rôle au sein de notre agglomération et être force de proposition dans tous les domaines, notamment en termes de développement économique et d’aménagement du territoire. Enfin, nous devrons préparer le Villefranche de demain. Il relève de notre responsabilité d’élus d’être exigeants, volontaristes et audacieux pour penser l’avenir. Le monde bouge, nos territoires sont en mouvement, et Villefranche doit préparer son destin, celui de ses enfants, à travers les grands projets qui dessineront une Ville d’avenir, moderne, performante et de qualité. Une ville reconnue dans notre département et dans notre région. Merci Monsieur le Maire.

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BENJAMIN BIOLAY

L’histoire d’un garçon Avant son retour pour la 4è édition des Vendanges Musicales de Charnay (15 et 16 septembre), le Nouveau a parcouru les traces de Benjamin Biolay. Enfance caladoise, adolescence lyonnaise puis Paris, la ville Lumière... Mais qui était Benjamin avant de devenir Biolay ? Portrait.

novembre 2010. Sous son manteau de laine grise, Benjamin Biolay semble chercher un peu de chaleur. Le ciel délavé est typique d’un mois de novembre à Villefranche, le froid en plus. Mais que fait-il donc, seul, au milieu de la rue de la sous-préfecture ? Dans quelques jours, il doit s’envoler pour Mexico et Buenos Aires, pour clore la tournée de son 5è album solo La Superbe. Mais c’est à ParcExpo Villefranche qu’il mettra le point final à son tour de chant, le 11 décembre. La date n’était pas prévue au plan de tournée initial mais qu’importe. Benjamin veut terminer à Villefranche. Cette après-midi passée entre l’école de musique de son enfance et la réception à la mairie par le député-maire Bernard Perrut est un bonbon pour la presse locale, curieuse de gouter le retour du fils prodigue avant le plat de résistance scénique. « Jouer à Villefranche me fout plus les jetons que faire le Casino de Paris, c’est l’endroit le moins neutre pour moi », confiait-il à l’époque. Le stress a du bon. Le concert sera un triomphe.

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N | DOSSIER CENTRAL Près de sept ans après ce retour musical sur ses terres, Benjamin Biolay va retrouver le Beaujolais. Avec Chiara Mastroianni, ils interprèteront leur album duo Home (2004) lors de la 4è édition des Vendanges Musicales de Charnay, le 16 septembre prochain. Un titre qui colle à merveille à l’ambiance du rendez-vous. Car Benjamin est amoureux du Beaujolais. « L’un des plus beaux décors de la terre, s’enthousiasmet-il. Le Beaujolais en automne, c’est un truc de fou. Moi j’aime quand les gens me parlent de ma région, quand ils y sont allés, se sont émerveillés de sa beauté. C’est indissociable de moi. » Pourtant, de mauvais procès en réquisitoires, on aurait voulu faire passer le chanteur pour un bégueule méprisant ses origines. Où l’histoire romancée du jeune provincial obligé de s’arracher à la pesanteur de sa terre natale pour donner vie à son talent ! Cette mythologie de la rupture originelle, servie à grande louche depuis des années, pourrait être drôle si elle n’était pas totalement tronquée.

Violon contre foot ! Car c’est bien à Villefranche que le jeune Benjamin s’est frotté à ses premiers instruments. La musique fait d’ailleurs partie de l’ADN familial. Un arrière-grand-père trompettiste de la Garde Républicaine, un grand père batteur sur le paquebot France, un

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cousin éloigné directeur du Conservatoire de Nantes... La musique est une affaire trop sérieuse pour ne faire que l’écouter ! Chez les Biolay, on l’étudie. La dissèque. Quand son père Jacques, clarinettiste amateur et agent de maitrise à la Mutuelle Nationale des Étudiants de France (MNEF), rentre du boulot, c’est au casque audio qu’il écoute la Septième de Malher. Pas franchement fun. Benjamin partage sa chambre avec ses deux sœurs, Gaëlle et Coralie, dans le pavillon

caladois qu’habitent ses parents. À l’âge de 5 ans, il commence l’apprentissage du violon à l’école de musique de Villefranche. Sans grande conviction. « J’avais négocié avec mon père une licence de foot contre le violon. » Le garçonnet s’imagine plus crampons aux pieds qu’archet en main. La pratique du violon est une concession faite au tropisme familial pour toucher du doigt sa passion d’enfant : le football. Un samedi sur deux, c’est avec son oncle, le Dr Robert Barraud, qu’il file au stade Armand Chouffet pour voir les matchs du Football Club Villefranche Beaujolais (FCVB). Quand il le visite chez lui, Benjamin plonge avec gourmandise dans les piles de Onze Mondial du tonton, le magazine de référence sur la ballon rond, et bâti sa culture footballistique. « Benjamin un authentique passionné comme je peux l’être, explique le photographe Marcel Hartmann, qui sortira le 2 novembre prochain un recueil photographique consacré au chanteur. Je suis né à Cologne, nous sommes de la même génération, alors vous imaginez bien que nous avons refait cent fois le match France-Allemagne de 1982 à Séville ! » Une vilaine blessure au genou poussera Benjamin à raccrocher, malgré un passage du poste d’arrière droit à gardien de but pour moins solliciter l’articulation meurtrie. Le foot remisé à l’infirmerie, il ne reste que la musique.

N | DOSSIER CENTRAL jeune homme se pique également pour les nouvelles technologie des années 1980, comme les magnétophones à cassettes ou les premiers enregistreurs 4-pistes, élargissant sa palette artistique à l’ingénierie du son. Les premiers soubresauts libertaires se renforcent. Scolarisé au collège privé d’enseignement catholique Notre-Dame de Mongré, il goûte peu à l’entre-soi de l’établissement. Choc des cultures. « Bien sûr que Benjamin ne se sentait pas forcément dans son élément à Mongré, concède Paul Solly, qui fut son directeur. Mais je me souviens d’un élève qui avait déjà une vraie présence, une vraie gueule, et qui était plutôt doué en français. » Au pater noster, Benjamin préfère le militantisme qu’il tient d’une tradition familiale ouvrière et républicaine. Son père rocardien, il colle des affiches pour François Mitterrand lors de la campagne présidentielle de 1988. Mais il commence à tourner en rond en Calade. Désœuvrement. On fume pétards entre potes dans les bagnoles au son de Bob Marley pour tuer le temps. Classique. On se shoote à l’adrénaline en tapant des contre-sens en scooter sur l’autoroute pour tromper la mort. Moins conventionnel. Au milieu du gué, englué dans l’adolescence, Benjamin s’ennuie et bouillonne en ce début d’année 1988.

Myrelingues-la-Brumeuse et Hubert Mounier

Haute Résolution Sadique, le tout premier groupe Dans l’orchestre municipal de Villefranche, c’est un autre drame qui se joue. Le tubiste a cassé sa pipe ! Formé au violon, Benjamin s’essaye au tuba. Succès. La fanfare ronronne. Benjamin grandit. L’adolescent s’émancipe. La formation orchestrale est un carcan de plus. La découverte de l’album Aux armes et caetera de Serge Gainsbourg est un électrochoc musical. Les disques de l’enfance d’Henri Salvador, Nat King Cole

et Sinatra laissent progressivement place au punk et au rap US émergent. Son cousin Stéphane Thien, à l’origine de l’aventure H2 Ondes avec quelques « pirates » de la bande FM, fournit les 45 tours en provenance d’Angleterre et des États-Unis. On découvre un certain Morrissey et la poprock pas si simpliste des Smiths. A 14 ans, Benjamin monte avec son cousin Jérémy Thien son premier groupe, baptisé HRS pour Haute Résolution Sadique. Un coup d’essai délirant qui lui permet de s’essayer au piano, à la basse et à la guitare. Le

L’année suivante, il décroche une bourse pour entrer au Conservatoire de Lyon, dans une classe à horaires aménagés. Lyon est encore surnommée « Myrelingues-laBrumeuse ». Le contraste entre les quartiers est saisissant. Dans sa noirceur, le 9è arrondissement est toujours cette porte d’entrée charbonneuse vers la Capitale des Gaules, que franchissait déjà Benjamin, gamin, dans la 4L jaune familiale aux côtés de son père. Au tuba qu’il pratique depuis l’orchestre municipal, Benjamin préfère le trombone. La journée, en cours, le jeune tubiste semble toutefois décliner dans la pratique de son instrument, ce qui surprend ses professeurs. La raison ? Benjamin a déjà commencé à étudier le trombone en douce avec « le meilleur tromboniste du monde », Michel Becquet. Il sortira premier prix du conservatoire au trombone en 1990. A Lyon, Benjamin devient un homme. La musique lui procure ses premiers cachets. Il est autonome. Dans la colocation qu’il le Nouveau | septembre 2017 | 15

N | DOSSIER CENTRAL occupe, il joue du piano la nuit en sourdine et fredonne ses premiers airs. Il pose sa voix. Et ne quitte plus sa guitare classique. Dans l’écosystème musical lyonnais du début des années 90, le trombone n’est pas franchement couru. C’est encore moins un attrape-minette. « Au conservatoire, je vagabondais des cours d’analyse, d’harmonie et d’écriture à ceux de jazz et d’électroacoustique. Je pouvais jouer Le Sacre du printemps à l’auditorium Maurice-Ravel avec l’Orchestre national et, le lendemain, me produire à Nice au milieu d’un groupe de reggae. » Le terreau musical lyonnais est encore fertile avec quelques groupes de funk et d’anciens punk, comme le guitariste de Starshooter. Benjamin se pique pour le grunge naissant et son messie Kurt Cobain. Il travaille ses premières compositions. En 1992, le parolier de Liane Foly l’aide à aboutir sa première maquette mais les maisons de disques font la sourde oreille. C’est donc par la scène qu’il continuera son parcours artistique.

Le coup de bluff du « nouveau Pascal Obispo » En 1996, le chanteur monte à Paris. C’est la boulimie. Le feu sacré. Il compose et tente de décrocher un contrat auprès des maisons de disques. C’est finalement au bluff qu’il décrochera la timbale. Un directeur artistique de chez EMI a la réputation d’être totalement bordélique ? Il s’engouffre dans la brèche et se présente face à lui, dans son bureau, prétextant avoir rendez-vous. Il signe son premier contrat mais l’aventure tient du quiproquo. La mode est au CD deux titres et aux chanteurs à catogan. Pascal Obispo tient le haut de la bande FM. EMI pense avoir décroché son jumeau. En 1997, il sort son premier single, intitulé La Révolution qui sera doublé l’année suivante d’une nouvelle livrée, baptisée Le jour viendra. « Un souvenir épouvantable », confiera Benjamin. La bride artistique courte des maisons de disques ne lui convient pas. La fin des années 90 est à la production industrielle de chanteurs à minettes comme Alan Théo et autres boys band. Benjamin est un musicien. Sa rencontre avec l’artiste Keren Ann dictera la suite.

Après plusieurs essais scéniques au Rio Grande à Villefranche et quelques sifflets

essuyés dans les bars de la Croix-Rousse, Benjamin franchit le Rubicon avec son groupe lyonnais Mateo Gallion. Une captation du live du concert donné au Barbar (Lyon) en octobre 1994 est disponible sur Youtube. Autour d’une dizaine de chansons écrites en français par Benjamin, le groupe tiendra la scène cinq soirs de suite mais l’album live pressé dans la foulée ne rencontre pas le succès. Qu’importe, le déclic est là. Car Benjamin a rencontré, un peu par hasard, son « mentor ». Il s’appelle Hubert Mounier. Le chanteur de l’Affaire Luis Trio ne le lâche pas, l’accule, le pousse à sortir de sa chrysalide. Benjamin se voit confier les arrangements de cordes pour le groupe. Benjamin accompagnera Hubert, rebaptisé Cleet Boris après l’éclatement du groupe, sur ses projets solo comme Le Grand huit (2001), Voyager léger (2005) et La Maison de pain d’épice (2011). Leur amitié durera 20 ans, jusqu’au décès d’Hubert Mounier d’une crise cardiaque, le 2 mai 2016. 53 ans. « Mon ami. Mon grand frère. Mon professeur de chanson. Tu vas me manquer atrocement, génie. Je t’aime », écrivait Benjamin au lendemain de sa disparition.

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éco

N | INFOS

Il découvre Keren Ann lors d’un dîner chez des amis commun. Une rencontre artistique, fusionnelle et prolifique, qui se cristallise tout d’abord à travers le groupe Shelby. composé de trois personnes. Le groupe sort un single, 1+1, écrit par Benjamin Biolay, Keren Ann, Hubert Mounier, sous le pseudonyme de Cleet Boris, et Lionel Gaillardin. Le succès est au rendez-vous mais éphémère, car Keren Ann rejette le corollaire médiatique de sa notoriété récente. Benjamin et Keren continuent pourtant leur collaboration. Le binôme ne tarde pas à se faire un nom dans les milieux autorisés et suscitent la curiosité des grands noms de la scène. Le premier album de Keren, La biographie de Luka Philipsen, écrit à quatre mains avec Benjamin est une confirmation. Contactés par les collaborateurs d’Henri Salvador, les duettistes signent cinq titres de l’album Chambre avec Vue, crépuscule artistique flamboyant du célèbre chanteur français. Le premier single de l’album, Jardin d’Hiver, consacrera l’auteur-compositeur Biolay.

Benjamin devient Biolay L’adoubement vient un soir de 2001. Le 17 février exactement. À l’Olympia, où il triomphera quelques années plus tard en solo. Sous les spots, Henri Salvador tient sous ses deux ailes Benjamin Biolay et Keren Ann. L’album Chambre avec Vue vient de remporter trois Victoires de la Musique, dont celle du single de l’année pour Jardin d’Hiver. Ce n’est pas la seule satisfaction pour Benjamin. Isabelle Boulay, pour qui il a réalisé une majeure partie de son disque Mieux qu’ici-bas, reçoit une Victoire pour l’artiste Découverte, et une autre pour l’Album Découverte. La suite pour Benjamin est comparable à un train lancé à pleine vitesse. Quelques mois plus tard, en mai 2001, son premier album solo Rose Kennedy sort dans les bacs. L’artiste éclot aux yeux du public. En 2002, il rencontre Chiara Mastroianni qu’il épouse quelques mois plus tard. Leur fille Anna nait le 22 avril 2003. La vie peut commencer.

Bio(lay) Express 20 janvier 1973 : Naissance à Villefranche sur Saône. 1978 : Commence le violon à l’école de musique de Villefranche 1988-1989 : Commence le conservatoire de Lyon 1990 : Premier Prix du Conservatoire au trombone 1994 : Sortie de son premier album avec le groupe Mateo Gallion, capté en live à Lyon. 1997 : Premier contrat avec la maison de disque EMI 2001 : Premier album solo Rose Kennedy (victoire de la musique du meilleur album découverte en 2002). 2003 : Sortie de son 2è album solo Négatif et du concept album Home avec Chiara Mastroianni. Naissance de leur fille Anna Biolay-Mastroianni. 2004 : Débute au cinéma dans le film Pourquoi (pas) le Brésil ? de Laetitia Masson. Benjamin est aujourd’hui un comédien reconnu, qui a tourné dans plus de 25 films. 2009 : Sortie de La Superbe, double CD. 2010 : Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres. 2012 : Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres. 2017 : Sortie de son 9è album solo, Volver. le Nouveau | septembre 2017 | 17

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Ce que vous ignoriez sur Benjamin Biolay • Son arrière-arrière-grand-père maternel est Joseph Opinel, fondateur de la célèbre coutellerie. • Son arrière-grand-père paternel possédait une distillerie à Villefranche-sur-Saône. • Son grand-père paternel a flambé l’héritage,en offrant notamment un magasin de fleurs à sa maîtresse. • Quand Benjamin naissait le 20 janvier 1973, le président américain Nixon entamait officiellement son 2è mandat. • Le seul poster qu’avait dans sa chambre le jeune Benjamin était celui du footballeur Bruce Gronbellaar, le célèbre gardien de but des Reds de Liverpool. • Également fan de l’OL, Benjamin n’a jamais donné de concert à Saint-Etienne. • Benjamin a investi dans le Football Club Villefranche Beaujolais. • Sa sœur Gaëlle jouait de la flûte et faisait les chœurs dans son groupe lyonnais Mateo Gallion. • Sa sœur Coralie est également chanteuse sous le pseudonyme de Coralie Clément et Benjamin a participé à la composition de deux de ses albums. • Benjamin a vendu des tee-shirts sur la tournée du groupe Nirvana en France.

• Benjamin a produit le single L’Aventurier, reprise d’Indochine, pour le groupe de rock américain Nada Surf en 2003.

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BENJAMIN & CHIARA À la scène, à l’amour, à la vie

C’est un numéro de duettistes qui n’a pas d’équivalent sur la scène française. Collaboration artistique, mariage, naissance d’Anna, divorce... Si Benjamin et Chiara ont testé toutes les salles de jeu de la vie, c’est bien derrière un micro qu’ils construisent leur relation si particulière. Âmes sœurs.

Le pitch tient du conte de fées. Le jeune musicien provincial venu conquérir Paris épouse la fille de deux icônes du cinéma, Catherine Deneuve et Marcello Mastroianni. Sauf que les protagonistes de l’affaire goûtent peu à ce genre d’emphases. « Je me suis levée une demi-heure avant la mairie. Sur les photos, j’ai les yeux du petit déjeuner », confesse Chiara. « Notre mariage était assez cheap. On a déjeuné chez Lina’s Sandwiches », embraye son ex-mari. Le lâcher de colombes place Saint-Sulpice est l’incipit du livre qu’il écriront à deux pendant sept ans. Leur plus beau chapitre est évidemment la naissance de leur fille Anna le 22 avril 2003. Mais les pages sont également noircies à l’encre de leur collaboration artistique. Chiara pose sa voix sur l’album Négatif (2003), sur un titre un contre-emploi malicieusement intitulé Je ne t’ai pas aimé. Leur album Home, qui sera proposé sur la scène des Vendanges Musicales le 16 septembre, sort le 8 juin 2004 (lire encadré). Leur union civile prend fin en 2009. « On voulait essayer le mariage. Pourtant, je n’y avais jamais pensé, reconnaît Chiara. J’ai été élevée par des parents qui n’étaient pas mariés, mariés avec d’autres mais jamais ensemble. Donc, c’est sûr, chez nous le mariage n’est pas vraiment une institution […] mais le nôtre a

duré. Nous sommes restés sept ans ensemble. » Leur connivence musicale ne s’éteint pas pour autant. En 2017, elle reprend force et vigueur sur la tournée Palermo Hollywood, où Chiara rejoint la bande sur scène pour plusieurs dates. Un préambule à sa participation à l’album Volver, qui sort au mois de mai. Sur le disque, elle partage avec Benjamin le morceau Encore, Encore aux paroles sans équivoque : « Je rentre et je sors ; je t’aime encore. » Interrogé dans l’émission On n’est pas couché au sujet du couplet égrillard, cachant peut être un retour de flamme, Benjamin eut ces mots : « On aime travailler ensemble, je n’ai pas besoin de lui expliquer de quoi ça parle. On n’avait pas souvent fait de chansons « hot » tous les deux. C’était surtout spontané. Même si on n’est plus ensemble, on restera à jamais un couple, un duo. » La vérité et la beauté de leur relation tient dans cette dernière phrase.

Quelques mois après leur premier café, Benjamin et Chiara décident de se marier en 2002.

eur dernière « carte postale » remonte au printemps dernier. Une interview à deux voix dans le magazine les Inrocks. Normal, Chiara vient de poser la sienne sur le dernier opus de Benjamin, Volver. L’occasion de refaire le match de leur relation unique, démarrée seize ans plus tôt. Lorsqu’en 2001, l’actrice se frotte à Benjamin pour la première fois, la rencontre tient plus du speed dating artistique monté de toute pièce par la maison de disque Virgin. L’entremetteur se nomme Michel Duval. « Nous n’étions pas emballés par le projet et avons préféré aller boire un café ensemble* », raconte l’actrice dans les colonnes de Madame Figaro (mai 2017). « Au bout de deux minutes, nous nous sommes dit que c’était cheap toutes ces actrices qui chantaient sur des disques ratés », appuie Benjamin. Ce qui aurait pu n’être qu’un pétard mouillé est un feu d’artifice. Leur première collaboration ne sera pas artistique mais amoureuse.

* Les verbatims illustrant cet article ont été tirés de l’interview de Benjamin Biolay et Chiara Mastroianni donnée à Madame Figaro le 5 mai 2017. le Nouveau | septembre 2017 | 19

MARCEL HARTMANN « Benjamin, c’est mon frère »

Nous avons détaillé la partie immergé de l’iceberg Biolay dans les pages précédentes. C’est à son ami photographe Marcel Hartmann que nous avons confié le soin de nous évoquer le chanteur, devenu star, côté coulisses. Entre simplicité et amitié sincère.

l l’a connu dans la vérité des débuts. En 2001, quand Benjamin mettait les derniers coups de pinceaux à son premier opus solo, Rose Kennedy. « C’est notre première rencontre, enfin je crois, se marre à l’autre bout du fil Marcel Hartmann. Nous nous sommes d’ailleurs souvent posé cette question. De quand date notre première rencontre ? » Peu importe son origine tant leur amitié semble gravée dans un marbre plus solide que le simple hasard. « On m’a appelé pour venir shooter un jeune chanteur qui venait de terminer son enregistrement studio. » La « gueule » de Biolay marque le photographe qui rencontre « un jeune homme de peu de mots, avec un côté mystique et un côté rock star. » Le contact est bon mais il n’y aura aucune suite immédiate à ces premiers échanges. Car Marcel et Benjamin sont dans le tourbillon du début de carrière. Les deux impétrants se croisent bien lors de « pincefesses » sans pour autant jouer aux peoples de service. Ils apprennent leur fonction, avec cette même vision détachée, éloignée des 20 | septembre 2017 | le Nouveau

miroirs aux alouettes. Finalement, ces deuxlà conçoivent leur art dans une approche artisanale. Loin des paillettes. Plus proche du savoir-faire. Même si Marcel est plus proche des grands reporters dans son approche du métier de photographe, les deux partagent la même admiration pour le maître caladois Raymond Depardon. Autant de dénominateurs communs pour cette équation à deux inconnu(e)s.

« Une ambiance de colonie de vacances ! » Près de quinze ans après leur première rencontre, Benjamin et Marcel se retrouvent vraiment. Certes, le photographe avait bien shooté occasionnellement un Benjamin en phase ascendante pour des magazines spécialisés comme Première. Leur statut à désormais changé. Ce sont deux stars. Ils n’en ont que l’étiquette. Les retrouvailles sont simples. « J’étais sur le tournage du film Numéro Une avec Emmanuelle Devos, explique Marcel Hartmann. Benjamin jouait dans le long-métrage, il avait des scènes

avec Richard Berry. Je shoote. Je regarde les photos et je me dis : mais quel beau gosse ! » La deuxième livrée de photos prise lors du tournage de la scène suivante est aussi qualitative. « Benjamin m’interpelle, il me dit qu’il a besoin de photos de lui avec ses guitares et me propose de le rejoindre le week-end suivant à La Rochelle où il répétait la tournée de son album Palermo Hollywood. » Le photographe déboule en Charente-Maritime. Il est adopté par les musiciens et Chiara Mastroianni qui répète avec la bande. « Une ambiance de colonie de vacances ! » Happé par l’atmosphère, il rejoint l’équipe sur la tournée pour plusieurs dates, assure la captation vidéo du concert de Bruxelles. Il devient un maillon du dispositif et ne se l’explique toujours pas. « Ça a collé. Cela devenait une évidence, on se suivait. » Magnétique Biolay ? « Benjamin est difficilement descriptible, c’est un pote, un frère. Ce n’est pas juste un musicien. Il a un énorme cœur. Il écrit merveilleusement bien. » Avant d’ajouter pour conclure : « je ne fais pas sa promo, je parle de mon pote. »

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Entre novembre 2016 et aujourd’hui, le photographe Marcel Hartmann a suivi Benjamin Biolay sur plusieurs dates de ses tournées Palermo Hollywood et Volver. « Le livre n’était pas prévu, c’est Benjamin qui a eu l’idée » jure-t-il. Sous l’œil et la patte du photographe, la tournée s’incarne sur papier glacé. « Il m’a donné carte blanche pour illustrer la façon dont je voyais sa musique. » Une esthétique reconnaissable entre mille, le show off remisé au placard et des photos qui malgré le barnum de la scène renvoient à une profonde sensation d’intimité. Les trois clichés que nous a mis à disposition Marcel Hartmann sont une mise en bouche prometteuse. L’ouvrage ne sera pas exclusivement photographique. En effet, des textes viendront cadencer le voyage visuel. Parmi les plumes qui ont participé à l’élaboration du livre, on retrouve Thierry Planelle, l’acteur et musicien Melvil Poupaud (qui a rejoint Benjamin sur scène à la basse pour certaines dates de la tournée) ou encore Fernando, le batteur de Biolay. « Le livre pourrait s’intituler

Palermo Hollywood-Volver, mais rien n’est encore arrêté », précise Marcel Hartmann. La sortie est prévue pour le début du mois de novembre (Éditions Antoine de Beaupré).

Palermo Hollywood - Volver, un road-trip photographique

Marcel Hartmann, le photographe qu’on s’arrache Publié dans Vanity Fair, Le Monde, Numéro ,GQ, L’Optimum, Première, Glamour, USA Today, Libération, Télérama, Elle... Marcel Hartmann signe des campagnes de publicités, photographie la mode, le sport, la musique et le cinéma. Né à Cologne dans une famille d’artistes peintres, il arrive à Paris au début des années 90. Ancien assistant de Richard Avedon, Irving Penn ou Peter Lindbergh, Marcel Hartmann est attiré par le cinéma. Il sera pendant dix ans, le photographe officiel des Festivals de Deauville et Marrakech. Le Monde lui confie une carte blanche quotidienne pour couvrir le Festival de Cannes. Ses portraits seront exposés lors du 60è anniversaire du Festival. Son amour du cinéma s’illustre également sur les plateaux où il travaille avec des réalisateurs de talent tels que Jacques Audiard, Bernardo Bertolucci, Thomas Vinterberg, Elia Suleiman, ou encore Emir Kusturica. Le monde de la publicité et du luxe se sont emparés de son talent pour réaliser des campagnes mettant en scène acteurs, actrices, sportifs et personnalités. le Nouveau | septembre 2017 | 21

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LES VENDANGES MUSICALES Après Christophe Willem, Murray Head, Les Innocents, Joyce Jonathan, les Vendanges Musicales de Charnay passent cette année la surmultipliée avec un plateau scénique époustouflant ! Le Nouveau a sélectionné trois artistes incontournables, à ne pas manquer sur la scène de Charnay les 15 & 16 septembre prochains. vendredi 15 septembre

Véronique Sanson

samedi 16 septembre

Olivia Ruiz La Comtesse aux pieds nus. C’est la première image qui vient à l’écoute de Mon Corps, Mon Amour, nouveau single d’Olivia Ruiz, annonçant un cinquième album qui sortira en novembre 2016. Les images sont libres, elles n’en font qu’à leur tête. Elles décident pour nous, elles s’imposent sans forcer. Olivia Ruiz n’écrit que comme ça d’ailleurs, sans prose frontale ni plan d’attaque. Elle fait confiance aux émotions de ceux qui la suivent, à leur capacité à s’approprier ses mots pour tracer leur propre chemin. Une artiste à part, entre puissance et fragilité, dont l’éditeur musical a été le caladois Laurent Balandras à la fin des années 2000.

Dignes, Dingues, Donc… La tournée de Véronique Sanson ouvrira la session 2017 des Vendanges Musicales, dans laquelle elle chantera les titres de l’album éponyme sorti le 4 novembre dernier. La chanteuse et son piano sont attendus sur la scène de Charnay vendredi 15 septembre. Véronique Sanson proposera également les classiques de son répertoire, qu’elle offrira comme toujours du fond d’elle-même, avec cette sincérité et cette générosité qui font de ses spectacles des moments rares. Éternelle amoureuse de la musique et des mots, Véronique Sanson est sur scène une délicieuse composition de qualificatifs aussi opposés que complémentaires. À la fois forte et fragile, douce et rebelle, tendre et cruelle, sauvage et raffinée, éclatante et lancinante, électrique et chaleureuse, proche et inaccessible, sensuelle, féline, contrastée, elle nous fait passer du rire aux larmes, d’un feeling à l’autre avec le même bonheur étourdissant. Alors le temps d’un bonheur provisoire, on oublie tout, sauf d’être là, intensément, vivant… live !

Un grand cru 2017

« Home », Benjamin Biolay & Chiara Mastroianni Un road trip en musique ! La genèse de cet objet musical est d’ailleurs très particulière. Nous sommes en 2002. Chiara et Benjamin fendent la route (ou presque). « On s’est fait un trip en voiture, à l’occasion d’un voyage à La Haye. Comme Chiara ne conduit pas vite, on a mis douze heures cinquante »*, explique Benjamin. Dans la bagnole, les duettistes se perfusent aux albums de Kings Of Convenience (Quiet Is The New Loud), Nada Surf (Let Go), Bonnie “Prince” Billy (Ease Down Road), et de Ron Sexsmith (Whereabouts). L’inspiration est partout. Dans le voyage, sur le bitume, dans les paysages de la Haye. « Là-bas, nous séjournions dans un palace très fin de siècle, type XIXè, face à 22 | septembre 2017 | le Nouveau

une plage superbe, mais pourrie par un centre commercial et des parasols Coca-Cola », explique Benjamin. Ce road trip prend forme musicalement à partir de juin 2003 au studio Gang à Paris autour d’une quinzaine de titres. Trois sessions de trois jours chacune, dans un studio parisien, auront suffi à boucler toutes les prises de l’album. La livrée, d’inspiration folk et country, est une harmonieuse invitation au voyage. Chaleureux, mystique, simple, d’un charme suranné, Home s’appréhende de façon empirique et résonne à l’aune de ses propres souvenirs. « Je voulais simplement un nom facile à dire, et intelligible dans le maximum de langues. Et puis, surtout, on l’avait fait à la

samedi 16 septembre maison », rappelle Chiara. L’occasion inespéré de redécouvrir cette pépite sur la scène des Vendanges Musicales de Charnay, le 16 septembre prochain. Avant de s’émerveiller d’une nouvel opus du duo en configuration Home ? Plus que probable. En 2016, Benjamin confiait à l’Express que l’album « Home 2 » était dans les tuyaux, avec déjà 5 ou 6 titres prêts, sur lequel Chiara devrait également chanter en italien. *verbatims issus du magazine Magic Revue Pop Moderne n°81 (2004)

Retrouvez la programmation complète, la billetterie et toutes les infos pratiques sur www.lesvendangesmusicales.fr

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ET SI NOUS VISITIONS LE MUSÉE JEAN COUTY ?

Un pari muséographique osé...

e propre d’un fils serait, à en croire les psychanalystes de tous poils et même leurs prédécesseurs antiques des écrits mythologiques, de « tuer le père ». Œdipe fait mieux encore, lui dont le nom signifie « l’homme aux pieds troués » (allusion à son abandon dans un bois les pieds attachés par un lien traversant la plante des parties distales des membres inférieurs), il « tue son père » et épouse sa mère… ! Mais depuis Rimbaud, l’enfant n’est certes pas plus raisonnable à dix-sept ans qu’il l’était auparavant, mais il s’est libéré de ses liens au propre comme au figuré et est devenu enfin « l’homme aux semelles de vent ». Et le vent vous porte loin lorsque vous n’oubliez pas vos origines et que vous emmagasinez suffisamment d’oxygène et d’audace pour vivre votre vie et honorer vos parents.

C’est ce qu’a fait Charles Couty, ambitieux (à juste titre) patron de médias lyonnais, dont la vibrionnante « Tonic Radio », en se lançant le défi de créer de toutes pièces un musée honorant l’œuvre picturale de son père, l’inestimable peintre Jean Couty. Comme peuvent en attester les photos ci-jointes, les travaux ne furent pas une mince affaire mais le résultat, à quelques mètres de la maison familiale du peintre et de son atelier, témoigne de l’intérêt majeur porté au projet par tous les corps de métiers, de l’architecte aux ouvriers et décorateurs. Toujours Charles et son épouse Myriam (directrice du musée) veillèrent avec une attention des moindres instants à la réussite de ce projet qui petit à petit réjouit le cœur de tous ceux aimant le peintre et l’œuvre, au premier rang, bien sûr, sa veuve Simone, épouse et mère bienveillante.

Une vie, une œuvre… Né le 12 mars 1907, Jean Couty est un enfant d’origines certes modestes paysannes et artisanes de la Creuse, mais il évolue dans un monde plutôt aimant et très pieux. Dès 1918 il fait montre d’un talent réel et se distingue de ses camarades de classe par la sûreté et maîtrise de son dessin. En 1920, il est émerveillé par les créations des peintres lyonnais pour beaucoup regroupés sous le mouvement des « Ziniars » autour des critiques d’art Georges Besson et Marius Mermillon. À quinze ans il fait la connaissance du grand architecte Tony Garnier et cette rencontre est primordiale dans sa vie d’artiste. En 1922 il entre dans la classe d’architecture de Sainte-Marie Perrin (beau-père de Paul Claudel), en 1926, il rejoint en son

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atelier Tony Garnier, qui l’encourage dans la peinture. Après l’école régionale d’architecture de Lyon, puis la classe supérieure d’architecture de Paris, il réalise dans la Creuse de ses ancêtres toute une série d’œuvres sur les églises romanes. En 1933 il obtient son diplôme d’architecte DPLG, rejoint les fameux « Ziniars » puis est des « Nouveaux », avec ses amis : Chartres, Carlotti, Pelloux… Remarqué à Paris, distingué à Lyon, il reçoit le Grand Prix du groupe Paris-Lyon, il fait un passage obligé dans l’infanterie au Fort Lamothe, dessine ensuite pour la Résistance dans « Les Temps Nouveaux » et la guerre terminée explose en 1945 (lors d’une première rétrospective à la galerie Katia Granoff)… Sa vie sera alors celle d’un artiste rigoureux, solitaire, vivant de son œuvre comme vivant son œuvre. Grand Prix de la Critique de Paris, il entreprend de nombreux voyages (Espagne, Afrique du nord et noire, Arménie, Hollande, Liban, Turquie, Sry Lanka…) et ses couleurs extrapolent à souhait ses émotions d’homme de son siècle ! La Légion d’Honneur, la médaille des Arts et Lettres (dont il sera fait Commandeur), des distinctions par dizaines attestent de la reconnaissance de ce talent rare qui nous quittera en 1991. Une école de Lyon 6è, un espace associatif en Lyon 9è, un jardin aquatique à la Confluence, Lyon 2è, portent son nom. Manquait un musée, même si de nombreuses de ses œuvres sont accrochées aux cimaises de plusieurs musées nationaux… c’est chose faite grâce à la ténacité de son fils !

Une œuvre indiscutable Certes, on peut aimer ou pas la peinture de Jean Couty, mais nul ne peut en discuter le fondement et la vérité profonde de cette œuvre autant originale qu’originelle ; et le musée est une entrée en matière sans nulle autre pareille. Bernard Gouttenoire, Alain Vollerin, Lydia Harambourg, entre autres, ont consacré des ouvrages conséquents et faisant date sur l’analyse, l’interprétation, la logique de cette démarche picturale aussi spirituelle que charnelle, mais les 120 toiles exposées, la trentaine d’œuvres « papier », la somme de 24 | septembre 2017 | le Nouveau

New York, huile sur toile, 195x130cm, 1982

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Vue intérieure du musée

documents iconographiques, biographiques venant des fonds de la famille et même l’ensemble des produits dérivés proposés au public témoignent de l’exceptionnelle vitalité créatrice de l’artiste et de l’excellence de son parcours. Dans le cadre demeuré intact du village champêtre de Saint-Rambert l’Ile Barbe, ce musée ne mérite pas le détour mais s’impose comme une nécessité absolue pour tout lyonnais qui se respecte, tout amateur d’art éclairé, ou pas, tout touriste en quête de vérité… bref tout homme en recherche de l’humanisme appliqué ! Jacques Bruyas

Musée Jean Couty Le chantier du métro, huile sur toile, 146x114cm, 1972, Grand Prix des Peintres témoins de leur temps.

1 place Henri Barbusse - 69009 Lyon 04 72 42 20 00 Ouvert du mercredi au dimanche de 11h à 18h Plein tarif : 6 € • Tarif réduit : 4 € le Nouveau | septembre 2017 | 25

N | PROGRAMME

culture

OCT

2017 Sieste littéraire

Le combat des femmes...

Sieste littéraire

Mercredi 20 septembre de 13h à 14h30

Envie d’une pause dans votre journée ? Partez en sieste avec nous ! Confortablement installés dans des transats laissez-vous porter par les musiques et textes.

OCT

2017

Pour chaque rendez-vous, 2 séances de lecture (environ 30 min). Boisson offerte

Ciné-conférence

Spécial Sur la route du Cinéma Mercredi 20 septembre ARencontre 18h30 : Conférence à la Médiathèque

A l’occasion de la manifestation « En Résonance » en lien avec la biennale d’Art Contemporain de Lyon, Eric Vassal, plasticien, nous parlera dialogue intime Jeudidu 5 octobre à 19h qui a existé et qui existe toujours entre l’art contemporain et le cinéma. Retrouvez Eric Vassal à la Galerie Venez parler des livres que vous aimez, en toute simplicité ! le 116 Art, Route de Frans à Villefranche pour son exposition « 24 Un rendez-vous convivial pour partager vos lectures, découvrir images secondes » du 15 septembre au 28 octobre 2017 (vernissage de nouveaux auteurs… le 15 sept à partir de 17 h).

Cercle de lecture

Rencontre

Cercle de lecture

Infos pratiques Venez parler des livres que vous aimez, en toute simplicité ! Jeudi 5 octobre à 19h

Un rendez-vous convivial pour partager vos lectures, découvrir de nouveaux auteurs… Conférence

Le combat des femmes pour la dignité et l’égalité : 1789-1914 Jeudi 12 octobre à 18h30 Intervenant : Jean Large

LeConférence Faucon Maltais (1942) de John Huston.

En introduction au colloque « Les femmes dans les luttes sociales au XXe siècle », nous proposons une étude du combat courageux et déterminé de femmes, qui, au nom de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, refusent le joug séculaire de la domination masculine.

Rencontre

A 20h30 : Le film au cinéma Les 400 Coups

Le combat des femmes pour la dignité et : 1789-1914 Samedi, onl’égalité lit ! Jeudi 12 octobre à 18h30 Samedi 23 septembre à 10h30 Intervenant Largeminutes avec les 3-6 ans et leurs Un rendez-vous: Jean de trente

En introduction auetcolloque « Les femmes dans les luttes parents, en histoires en chansons. sociales XXelasiècle nous proposons une: 12 étude du combat Entrée libreau dans limite»,des places disponibles enfants courageux et déterminé de femmes, qui, au nom de la Rencontre Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, refusent le joug séculaire de la domination masculine.

Apéritif littéraire Jeudi 28 septembre à 19h Rencontre

Rentrée littéraire, une multitude de romans, comment choisir ? La librairie Develay et les bibliothécaires vous invitent à découvrir leur d’un verre. Mercredi 18sélection octobreautour à 18h30

Sur la route du Cinéma

Un rendez-vous pour échanger autour des films qui vous ont émus, marqués, emballés ou pas… avec un focus sur la programmation des Rencontres du cinéma francophone en Beaujolais (6-12 novembre 2017).

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Sur la route du Cinéma

Mercredi 18 octobre à 18h30 Un rendez-vous Horaires : pour échanger autour des films qui vous ont émus, marqués, emballés ou pas… avec un focus sur la programmation Mardi : 10h-13h - 14h-18h des Rencontres du cinéma francophone en Beaujolais (6-12 Mercredi : 10h-18h novembre 2017). Vendredi : 10h-18h Samedi : 10h-13h - 14h-18h • Animations gratuites ouvertes à tous • Sur réservation pour les visites et les ateliers • Programme proposé sous réserve de modifications (intervenants, dates et horaires)

Médiathèque Pierre-Mendès-France 79 rue des Jardiniers - 69400 Villefranche-sur-Saône 04 74 65 56 20 - www.mediatheque-villefranche.com www.facebook.com/MediathequeVillefranche

Horair Mardi Mercr Vendr Samed

• Anim • Sur r • Progr (inter

Média 79 rue 04 74 6 ww

N | PROGRAMME

culture

Saison 2017/18

ThĂŠĂ˘tre de Villefranche www.theatredevillefranche.asso.fr 04 74 68 02 89 Abonnez-vous !

le Nouveau | septembre 2017 | 27

Opéra, théâtre Monteverdi / S. Achache / J. Candel / F. Hubert / La vie brève

MA 17 OCTOBRE – 20H30 Après le succès du spectacle Le Crocodile trompeur / Didon et Enée, le joyeux collectif d’acteurs, chanteurs et musiciens, dirigé de main de maître par Samuel Achache et Jeanne Candel, nous plonge dans l’opéra de Monteverdi revisité librement entre burlesque et poésie.

La c Tin dan de sen dans

Chanson

MA 3 OCTOBRE – 20H30 Le grand retour de l’inégalable chanteuse dans le Beaujolais avec un tout nouveau spectacle tant attendu. On dit tous OUÏ !

Chanson L . Wilson / B. Fontaine / C. Schiaretti

Concert-sandwich Quatuor Wassily (quatuor à cordes)

MA 10 OCTOBRE – 20H30

VE 20 OCTOBRE – 12H15

Lambert Wilson rend un hommage vibrant à Yves Montand en reprenant ses plus belles chansons, arrangées par Bruno Fontaine, dans un récital à la croisée du jazz et du music-hall. Sous la direction de Christian Schiaretti, accompagné par 6 musiciens, il revisite son répertoire avec beaucoup de respect et de délicatesse, sans jamais vouloir l’imiter.

Au bar du théâtre

Jeune public, théâtre S. Lebeau / Marie Levavasseur / Cie Tourneboulé

SA 7 OCTOBRE – 15H Avec l’écriture sobre de Suzanne Lebeau, la manipulation d’objets et les projections vidéo, la compagnie Tourneboulé met en avant la parole de ces enfants soldats ravagés par la guerre pour que résonne avec force et puissance l’espoir de l’enfance retrouvée. À voir en famille dès 9 ans

Théâtre en itinérance, création R. Renucci / N. Stavy / Les Tréteaux de France

Musiques actuelles

LU 13, MA 14, ME 15, JE 16, VE 17, SA 18, DI 19 NOVEMBRE

DU MA 10 AU DI 15 OCTOBRE Robin Renucci, accompagné de l’excellent pianiste Nicolas Stavy, interroge l’enfance des grands auteurs, Romain Gary, Paul Valery, Proust, Arthur Rimbaud. Comment dans cette période s’est dessinée leur vocation et s’est construit leur art ? Un spectacle itinérant créé pour le Festival In d’Avignon 2017.

Humour

SA 21 OCTOBRE – 20H30 Drôle, déjanté, surréaliste, un one man show saisissant dans lequel le jeune prodige de l’humour belge, chroniqueur sur France Inter, vous fait découvrir l’Art avec la folie et l’audace qui le caractérisent. Jubilatoire !

VE 8 DÉCEMBRE – 12H15 Au Musée Paul Dini

Théâtre de Villefranche, théâtre de Gleizé, mairie d’Arnas, salle des fêtes de Limas, centre culturel de Gléteins de Jassans-Riottier, conservatoire de Villefranche, Cultura… 13e édition du festival de la jeune création dans le domaine des musiques actuelles avec, entre autres, Juliette Armanet, Parcels, Agar Agar, Clara Luciani, Eddy de Pretto, Georgio, Coely, Tess, Leila Huissoud, Mamoot...

Concert-sandwich Ensemble Libera me Chant, flûte à bec, viole de gambe, claviers

Concert-sandwich Classes d’accompagnement piano et de chant

créée à nier volet glage. me autant uose entre a chorégraeauté.

zé, mairie culturel de toire de stival de la ues actuelles cels, Agar rgio, Coely, ..

ME 8 NOVEMBRE – 19H30 Cette pièce autant visuelle que sonore, créée à la Biennale de la danse de Lyon est le dernier volet d’une trilogie autour de l’art du jonglage. Sept jongleurs s’emparent des balles comme autant de possibles et forment un dialogue virtuose entre le jonglage et la musique dans un ballet à la chorégraphie étourdissante de poésie et de beauté. À voir en famille dès 8 ans

E 17,

Jonglage Collectif Petit Travers

VE 12 JANVIER – 12H15

Au bar du Théâtre

Cirque (USA) Jamie Adkins Danse tango (Colombie) T. Fernandez / Cie l’Explose

VE 24 NOVEMBRE – 20H30 La compagnie l’Explose dirigée par le chorégraphe Tino Fernandez met le tango argentin à l’honneur dans sa nouvelle création présentée dans le cadre de l’année France-Colombie en 2017. Une danse sensuelle qui jaillit des bas-fonds, menée par six danseurs virtuoses accompagnés de musiciens dans un spectacle joyeux et torride.

Jeune public, théâtre d’objets et de marionnettes E. Flacher / Compagnie Arnica

SA 9 DÉCEMBRE – 15H Un spectacle visuel et poétique conçu par deux marionnettistes, qui met en scène le cheminement d’une petite fille à travers la clairière, pour se rendre à l’école, explorant le passage d’un monde à un autre entre deux âges, de l’intime au social. Un conte initiatique sur l’apprentissage de la vie. À voir en famille dès 7 ans

VE 22 DÉCEMBRE, SA 23 – 20H30 Le retour du clown, jongleur et acrobate Jamie Adkins accueilli en 2012 avec son spectacle à succès Circus Incognitus. Ancien membre du Cirque du Soleil et du Cirque Éloize, il est un des meilleurs circassiens de sa génération et fait naître grâce aux objets qui l’entourent tout un monde de poésie et de tendresse. Le spectacle idéal à voir ou revoir en famille pour les fêtes de fin d’année. À voir en famille dès 6 ans

Jeune public, théâtre, arts visuels (Angleterre) V. Horvat / T. Etchells / Forced Entertainment

SA 20 JANVIER – 15H La plus étonnante des compagnies britanniques vient de créer son premier spectacle pour enfants. Une histoire bricolée en direct à partir d’animations et d’effets visuels qui raconte les pérégrinations nocturnes d’une petite fille tombée d’un livre de mathématiques. Drôle et captivant. A voir en famille dès 5 ans

Théâtre G. Feydeau / G. Lavaudant

VE 1ER DÉCEMBRE, SA 2 – 20H30 Le metteur en scène Georges Lavaudant a eu la bonne idée de réunir dans un assemblage subtil cinq courtes pièces du maître du Vaudeville dans un spectacle aussi réjouissant que féroce sur la petite bourgeoisie, le couple et la famille. Feydeau remis au goût du jour par huit comédiens exceptionnels de drôlerie, emmenés par un André Marcon irrésistible. Que du bonheur !

28 | septembre 2017 | le Nouveau

Jazz (Australie) Quartet

ME 13 DÉCEMBRE – 20H30 C’est la révélation de l’année. La jeune chanteuse et pianiste australienne a très vite conquis le monde du jazz avec sa voix pure, pleine de sensualité et sa grande musicalité. En quartet, accompagnée d’excellents musiciens, elle rend hommage à Paris, la Ville Lumière, sur des ballades élégantes aux arrangements teintés de swing, de blues et de bossa.

Théâtre R. Renucci / N. Stavy / Les Tréteaux de France

MA 9 JANVIER – 20H30, ME 10 – 19H30, JE 11 – 20H30 Après l’itinérance dans le Rhône, le théâtre accueille sur sa scène le spectacle de Robin Renucci, sur l’enfance des grands auteurs.

Danse hip-hop B. Landrille Tchouda / Cie Malka

ME 24 JANVIER – 19H30 Le chorégraphe grenoblois, habitué de notre théâtre, nous livre avec Boomerang la plus hip-hop de ses pièces où huit interprètes se lancent à corps perdu dans la violence du monde avec ce qu’il faut d’énergie et de puissance pour résister.

Le me idée d piè aussi le cou p e

culture

N | PROGRAMME

NOTES DE LECTURE DU LIBRAIRE « Ma Reine » de Jean-Baptiste Andréa

04 72 07 98 58

Le éâtre Musical de Lyon présente Le éâtre Musical de Lyon présente

PAILLASSE PAILLASSE

Editions l’Iconoclaste - 240 pages - 17 €

rencontrant sa « Reine » Viviane qui deviendra un être aguerri, un soldat émérite et tout simplement un homme au plus proche de son humanité ou de son humanisme. Cela se passe au pays de Giono et ce nouveau « Hussard sur le toit » a aussi des accents véristes de la « Gloire du père » à la Pagnol. Un grand livre !

« Encore Vivant » de Pierre Souchon

Opéra de Ruggero Leoncavallo MEDRANO Opéra de Ruggero Leoncavallo

MEDRANO

my ella ier B y am Oliv ll r e a B té p vier sen Olià r 20h30 Lun a pré té p sen Mar 20h30 à 20h30 Lun à pré LicencesLicences :2 - 1 1 4 : 24- 71 11 /434- 71 14 /237- 11 4 2 7 1

Cet auteur publie là son premier ouvrage et c’est une petite musique qui s’immisce chez le lecteur et le laisse en fin des 240 pages heureux de sa découverte d’un style pur, d’un ton nouveau et surtout d’une récurrence nostalgique que ne renieront point les proustiens. C’est l’histoire d’un enfant de douze ans qui est malmené par un camarade, mal aimé par ses parents et qui las de remplir les réservoirs des automobiles s’arrêtant à la station-service familiale, fugue. Un blouson publicitaire sur le dos lui vaudra le surnom de Shell, et c’est ce Shell

20h30 Mar àNOV 13 >14 2017 13 >14 NOV

Mise en scène Fabien Attias Mise en scène Direction musicale Fabien Attias Andreï Chevtchouk Direction musicale Andreï Chevtchouk

2017 au Cirque au Cirque MEDRANO MEDRANO Quai PerracheConfluence 69002 Lyon Quai PerracheConfluence 69002 Lyon

04 72 07 98 58 www.theatre-musical-lyon.com 04 72 07 98 58 Autres points de vente : FNAC & Ticketnet www.theatre-musical-lyon.com

Autres points de vente : FNAC & Ticketnet

www.theatre-musical-lyon.com

Editions du Rouergue - 256 pages - 19,80 €

Avec un tel patronyme l’auteur qui dévoile sa bipolarité et son mal être aurait pu intituler son livre « Allô, maman bobo » ! L’inconfort existentiel de ce journaliste devenu écrivain pourrait vite lasser si la langue, lyrique comme argotique, poétique comme synchronique, ne nous laissait pas pantois et vidé en fin d’ouvrage. Tout y passe, les méfaits de l’altérité dans une société cliniquement aseptisée, les troubles de l’alié-

nation mentale, les doutes d’un milieu paysan en mal de survivance et de ruralité et cette envie constante de crier dans le silence comme on vomirait dans un bidet… Céline est aux portes de cette œuvre essentielle !

Autres points de vente : FNAC & Ticketnet

« Le Dossier M » de Grégoire Bouillier

Editions Flammarion - 880 pages - 24,50 €

Ce livre ressemble à ces boites de secrets qu’on entretenait enfant et en lesquelles on mettait tout et n’importe quoi. Tout et n’importe quoi, ça ne fait pas un livre, sauf quand on a le talent de Grégoire Bouillier. Et alors ce volumineux ouvrage semble aérien tant le style y est, sérieux à ne pas vouloir l’être, drôle à se vouloir tragique et sans cesse sur la corde raide. Cocteau a franchi le miroir, Hemingway a appuyé sur la détente, Nabokov a cédé à ses démons juvéniles, Pompidou fume toujours autant sur son nuage, Zorro ne décolle pas

de France 3 et les femmes à l’image d’Ali MacGraw ne se lassent pas de « love-stories »… Et si jamais le lecteur restait sur sa fin, on lui offre l’opportunité de découvrir sur le site internet ledossierm.fr les pages non retenues en version papier. Une somme, c’est vraiment là, le cas de le dire.

le Nouveau | septembre 2017 | 29

N | COLLECTION

mémorielles

SEPTEMBRE 1968, PREMIÈRE RENTRÉE À QUINCIÉ EN BEAUJOLAIS

e télégramme était arrivé tôt le matin, le jour de la rentrée, un lundi de septembre. Toute jeune inscrite sur la liste des suppléants pour des remplacements d’instituteurs ouverte après les événements de mai 1968, je ne pensais pas être appelée aussi rapidement. Ma deuxième année de droit s’était interrompue dès avril avec les manifestations et je n’avais pas le courage de reprendre mes études pour raisons financières. L’arrivée de ce télégramme bousculait ma vie et m’emplissait d’angoisse, sans aucune formation d’enseignante et sans véhicule pour me déplacer, voici que je devais me rendre l’après-midi même à Quincié en Beaujolais, village qui m’était totalement inconnu. Renseignements pris et quelques effets dans un sac, un cartable empli du strict nécessaire et 70 francs en poche (10,50 €), je me dirigeais vers la gare de Vaise à Lyon 9è pour la direction de Belleville où un autocar me déposa ensuite au bas du village. Le chauffeur m’indiqua la direction à prendre, me souhaitant bon courage. Le milieu de l’après-midi était déjà bien avancé et au téléphone on m’avait signalé de bien arriver avant 16h30. C’est donc sous un soleil de plomb que je remontais les deux kilomètres me séparant de l’école du village qui, selon les dires du directeur, se trouvait à la sortie de Quincié sur la route de Marchampt. Les vendanges battaient leur plein et rapidement un château sur ma gauche se profila, entouré de vignes où une nuée de vendangeurs courbés sur les ceps emplissaient des paniers ou des hottes. Mais je n’avais pas encore le cœur à regarder le paysage. La côte était rude et le goudron fondait sous mes chaussures avec cette odeur caractéristique qui m’emplissait les narines et gênait ma respiration. Mon sac et mon cartable pesaient et la montée me semblait interminable. Je traversais enfin le cœur du village et suivit l’indication « Ecole ». A quelle heure suis-je arrivée, je ne sais plus, mais j’ai réellement le souvenir d’arriver juste à temps car déjà 30 | septembre 2017 | le Nouveau

des enfants commençaient à sortir, curieux de savoir qui j’étais. L’émotion me gagna et je m’aperçus alors que je ne m’étais posé aucune question sur mon logement et que l’on ne m’avait rien indiqué à part cette heure d’arrivée. Le directeur se présenta rapidement et, les enfants éloignés, il me conduisit directement à la mairie pour tamponner mon certificat de prise de poste. Oh ! le chemin ne fut pas long, puisque cette dernière jouxtait l’école ! C’est alors que les choses commencèrent à devenir sérieuses. Je devais remplacer une collègue, future maman, et qui avait dû devancer son congé maternité. Je serais à Quincié pour quelques mois. Le directeur, homme grisonnant et bedonnant dans sa blouse grise, me conduisit dans la classe de la collègue, m’annonçant que j’aurais un double niveau, CE2, CM1. Devant mon inquiétude, il comprit que je n’avais pas encore de formation et me conduisit au bureau où la collègue m’avait laissé ouvrages, cahiers, fiches, tout ce qui pouvait me « dépanner », à mon grand soulagement. Une odeur de cire, un poêle à charbon, des bureaux en bois alignés en deux parties, une petite bibliothèque fermée agrémentée de petits rideaux vichy rouges : je fermais les yeux et me replongeais dans mon enfance et ce milieu scolaire que je n’avais pas encore quitté. Ici, le temps s’était arrêté. Sur un côté, un alignement de plantes apportait une touche verdoyante donnant à ces lieux une ambiance presque familiale. Un arrosoir d’appartement en plastique jaune complétait le décor. Derrière, le tableau était prêt avec la date de la rentrée déjà inscrite et la boîte de craies reposait sur la brosse à tableau, à côté de l’éponge. Le directeur prit enfin la parole et entreprit

de me conduire vers la fenêtre : – Vous aurez une vue imprenable sur le village, les vignes et la forêt et avec cette période de vendange, l’animation ne manquera pas. Et puis votre classe est unique en France car par dérogation elle se trouve au-dessus d’un caveau de Beaujolais. Pour la sportive que j’étais, cela ne m’interpella pas vraiment, mais quelques temps plus tard, j’en découvris tout l’intérêt pour les habitants et la singularité. – Je vais prendre le temps de m’imprégner de l’atmosphère de votre village, répondis-je. – N’ayez crainte, reprit le directeur, tout se passera bien, mais il nous faut rapidement vous installer dans votre logement. Oh ! ce sera quelque peu précaire mais vous pourrez dormir et manger. Nous avons arrangé quelque peu la chambre du directeur de la colonie de vacances d’été au premier étage de l’école. Il a fallu débarrasser les boîtes de conserve restantes de l’été, mais il reste quelques cartons qui ne vous gêneront pas. Pour les repas, ne vous inquiétez pas, à midi vous pourrez manger à la cantine à un prix très avantageux et pour le soir, comme pour aujourd’hui, la cuisinière vous donnera quelques restes. La traversée d’un long couloir où des dessins réchauffaient les murs plutôt tristes et gris et l’alignement des porte-manteaux n’avaient rien d’engageant. – L’eau et les toilettes pour l’école se trouvent

N | COLLECTION

dans la cour, reprit l’homme, mais vous avez l’eau dans votre chambre et les toilettes juste à côté, mais vous n’aurez pas de douche. Un escalier en bois ciré grinçant et craquant nous conduisit à l’étage. – Mon logement est au bout du couloir à droite et pour vous ce sera ce local à gauche. Une odeur de réserve d’épicerie m’accueillit dès la porte ouverte. En effet, quelques cartons étaient encore empilés sur un côté. A droite trônait un lit déjà fait avec une petite table de nuit, le tout datant sans doute de plus d’un siècle. Pour moi, élevée entre une grand-mère et une arrière-grand-mère, j’eus presque un haut le cœur, imaginant que je ne sortirais jamais de cette ambiance vieillotte qui, fort heureusement ici, ne sentait pas l’eau de rose que j’exécrais. A droite de la fenêtre un frigo rudimentaire côtoyait une table surmontée d’une étagère où s’empilaient casseroles et plats. Une plaque de gaz à deux trous posée sur un mini placard comportant, verres, assiettes, couverts et quelques ingrédients laissés par le directeur de la colonie de vacances, à savoir, sucre, sel, poivre, farine, ainsi qu’un évier rudimentaire, apportaient un minimum vital. Le manque de douche ne me gênait pas, ne connaissant pas à cette époque ce confort. Et puis une vue imprenable sur les vignes dans un calme étonnant m’emporta dans un autre monde, totalement abasourdie par cette journée imprévue. – Mon épouse a préparé votre lit, le temps que vous puissiez vous installer. Au village vous trouverez de quoi vous ravitailler. Nous avons un très bon boulanger, un boucher sympathique et une épicière un peu commère, mais qui nous contente. Je vais maintenant vous laisser la clé de la classe si vous souhaitez préparer votre travail pour demain et désormais cette pièce est pour vous, le temps du remplacement de votre collègue, c’est-à-dire au moins pour 6 mois. Si vous avez quelque inquiétude, n’hésitez pas à frapper à la porte. Je vous souhaite bon courage et une bonne soirée. Complètement désemparée, je m’assis sur le lit et regardais autour de moi. Comme

une impression d’être emprisonnée, dans un univers où il me manquait des codes pour avancer. Un sentiment de solitude m’envahit, mais après avoir vérifié que j’aurai bien de quoi souper et prendre mon petit déjeuner, je décidais de ne pas m’appesantir sur mon sort et de filer préparer au moins la journée du lendemain avec les enfants. Ce n’est qu’à la nuit tombée que je remontais dans mon « pigeonnier » avec quelques fiches et deux ou trois livres indiquant les programmes annuels à étudier les jours suivants. Tout se bousculait dans ma tête et c’est avec une montagne de questionnements que je mangeais ma soupe froide, sans avoir le courage de la réchauffer et que je me mis au lit pour m’endormir d’un sommeil de plomb. Les aboiements de chiens proches me sortirent des nimbes bien avant la sonnerie de mon réveil et c’est avec empressement que je déjeunais, fis une toilette rapide et me précipitais au plus vite dans ma classe pour accueillir les élèves dès l’ouverture de l’école. J’ai souvenance d’enfants heureux de m’accueillir et de m’aider à prendre quelques repères. Et c’est sans trop de peine que je débutais un métier qui me plut aussitôt, sans doute par vocation naissante, mais à l’époque, surtout par envie de liberté. Le premier jeudi, jour de congé, je fis un peu le tour du village, en dehors du boulanger déjà visité. Peu de contact avec les habitants, plutôt curieux de savoir qui j’étais, aussi je rentrais préparer mon travail, tout en observant l’activité dans les vignes, me promettant, avec les enfants, d’organiser une sortie « automne ». Puis le vendredi et le samedi matin, une sorte de routine s’installa, mis à part une surprise de taille, qui se renouvela chaque fin de semaine. En effet, certains enfants m’apportèrent, à ma grande surprise, qui un poulet prêt à cuire, qui de la salade, qui des poireaux, ou autres fleurs, etc… Le plus étonnant c’est que je ne savais comment remercier car je trouvais tout cela sous mon bureau à l’entrée des élèves dans la classe. Geste de bienvenue, ou soutien à « l’étrangère », voire tentative d’amadouer la nouvelle institutrice par rapport à leurs

mémorielles

chérubins, je ne trouvai jamais la réponse. Et c’est, munie d’un sac avec mon linge à laver, mêlé de poulet au poireau, de dahlias dépassant la fermeture dudit sac que je pris la route à pied pour rejoindre l’arrêt du bus pour Belleville au bas du village, n’ayant pas eu le courage d’emmener avec moi cartables et cahiers, puisque selon les horaires, le retour aurait lieu le dimanche en fin d’aprèsmidi, me laissant du temps pour mes préparations et corrections. A peine me retrouvais-je au premier virage à la sortie du village que le facteur ayant terminé sa tournée et rentrant chez lui, s’arrêta et m’invita à le rejoindre pour me conduire jusqu’à mon arrêt de bus, m’assurant que désormais chaque samedi, si je l’attendais à la poste, ce serait un plaisir pour lui de m’éviter cette longue descente. Durant trois mois, je m’habituais peu à peu à ma nouvelle vie, même si je ne peux pas dire que je m’intégrais à la vie du village, ou à l’ambiance entre collègues. Mais cette période m’apporta beaucoup sur le plan de mon assurance et de ma nouvelle vie d’enseignante. En fait je vivais par et pour l’école. Puis mon grand-père me proposa de me vendre sa 2 CV « au prix de l’Argus » (pas de cadeau !) payable en 6 mois ! Inutile de dire que mes premiers salaires furent ainsi engloutis, mais néanmoins, je me sentis plus indépendante et finalement ne rentrai pas tous les week-ends, découvrant les alentours et m’associant au groupe des enseignants de Beaujeu. Ma vie, ponctuée par les mariages dans la salle jouxtant ma classe, ou par les nombreuses et bruyantes visites de clients potentiels venus déguster le Beaujolais nouveau ou plus ancien au caveau situé en-dessous, mais aussi par les cadeaux impromptus du samedi s’est imprimée dans ma mémoire et je garde de ces premiers mois d’enseignante un souvenir ému. Un pot de départ fut organisé juste avant les vacances de Pâques, en présence de l’institutrice titulaire du poste avec son bébé dans les bras, dans une joyeuse ambiance et qui se termina, comme de bien entendu, par une tassée de Beaujolais. Par Aïcha Vesin-Cherif le Nouveau | septembre 2017 | 31

N | COLLECTION

JEAN PROST, DE PIF GADGET À ÉDOUARD HERRIOT N

ous devons à Jean Prost la réalisation magistrale de cette Histoire du Beaujolais en bande dessinée. L’auteur vit actuellement à Gleizé. Il fut collaborateur du cultissime Pif Gadget. On lui doit entre autres parutions de son importante bibliographie, l’Histoire de Lyon (Ed. Horwarth), l’Histoire de la Franche-Comté (Ed. Cètre), Histoire de la Bourgogne (Ed. de Trévoux), l’Histoire de la Bourgogne (Ed. du Poutan). Des traductions en anglais et en allemand sont actuellement en cours afin de répondre à la demande des touristes qui affluent chaque été en Beaujolais. Après avoir publié « L’ affaire Plancus » nous préparons avec Jean Prost une biographie d’Edouard Herriot... en bande dessinée cela va de soi.

Jean Prost - Jacques Bruyas

Jean Prost

EDOUARD HERRIOT UN TRIBUN LYONNAIS

EDOUARD HERRIOT, UN TRIBUN LYONNAIS

d’après un scénario de Jacques Bruyas

Si le Beaujolais m’était conté Editions LGO - 14€ LGO

EDITIONS

Edouard Herriot, un Tribun Lyonnais Editions LGO - à paraître

32 | septembre 2017 | le Nouveau

La suite au prochain numéro

— 11 —

le Nouveau | septembre 2017 | 33

N | SANTÉ

psycho

LA MINUTE PARANORMALE Le monde est-il vraiment celui que nous voyons ?

am a 24 ans, sa faiblesse énergétique le rendait vulnérable aux attaques psychiques en tous genres. Il se sentait faible, démuni contre des forces qui le dépassaient. Voire l’obligeaient à prendre des risques pour sa vie... C’est seulement après sa deuxième TS (lisez tentative de suicide), et grâce à un concours de circonstance qui laissait heureusement penser que la synchronicité mettait toujours les bonnes personnes sur notre route, que sa mère, complètement désemparée, faisait appel à moi suite aux recommandations d’une amie rencontrée récemment. J’analyse très rapidement différents taux : • Le taux vibratoire = 1 560 unités bovis (normal entre 7 000 et 8 000) • Le taux de vitalité = 25 % (très bas – normal à 70 %) • Le taux tellurique = 15 % (C’est l’ancrage de la personne, sa capacité à prendre l’énergie venant du sol – Très faible)

• Le taux du mal = 75 % (doit se situer à 0) • Connexion à son âme = 30 % (besoin d’un recouvrement d’âme) Pour Sam, le danger est réel. Les mesures montrent qu’il est vampirisé par plusieurs entités, âmes de défunts qui cherchent à monter vers la vraie Lumière. Il vivait leurs émotions et une envie profonde de donner fin à ses jours. Les suicides sont-ils liés à ses entités qui nous envahissent ? Je travaille en premier lieu l’aspect Taux vibratoire pour le ramener à un seuil aux alentours de 8 300 puis mes capacités de passeur d’âmes l’ont libéré des entités. Dès le lendemain Sam se sentait mieux. Restait à le connecter à son âme et à repositionner ses différents corps... Ce qui est fait depuis. Ce texte est tiré de faits réels. Nous vivons tous des événements que nous ne comprenons pas... La peur nous empêche d’en parler. Je suis d’une oreille très attentive, n’hésitez pas à me consulter si besoin.

LA MINUTE THÉRAPEUTIQUE V

incent a 43 ans. Il est venu me voir pour une allergie au lactose. Il voulait tester la pratique de l’EFT. Cette technique de libération des émotions permet d’aller chercher la cause d’origine de ses peurs. Lors de la séance, le test musculaire a permis, grâce au verrouillage et au déverrouillage du muscle deltoïde de l’épaule par un simple questionnement, de comprendre que son allergie était liée à un choc émotionnel ou à un trauma subi entre 10 et 15 ans. Le seul événement traumatisant pendant cette période fut la séparation de ses parents et la manière dont ils se sont séparés. Émo34 | septembre 2017 | le Nouveau

tionnellement cet événement a déstabilisé profondément Vincent qui finalement s’est protégé avec son allergie et s’en est fait une nouvelle identité. En visualisant cet événement, la peur devenait intense, et s’inscrivait dans son corps au niveau de la gorge qui était nouée, au niveau du cœur qui battait la chamade, et de l’estomac qui était lui aussi noué. La séance dura une bonne heure, la stimulation de certains points d’acupuncture, accompagnés d’un phrasé spécifique, associés à des méridiens énergétiques, eux-mêmes associés à des organes et à des émotions, libéra Vincent de son allergie au

EFT Emotional Freedom Technicals

lactose. Il a pu très rapidement manger de nouveau du fromage et d’autres produits laitiers. Tiré de fait réel

Mario Enzo Loria Médiateur de bien-être Ostéo-Kinésiologie (humains - animaux) Praticien EFT clinique certifié Géobiologue de l’habitat Soins énergétiques - Radiesthésiste

Limas - 06 85 12 75 29

Le éâtre Musical de Lyon présente Le éâtre Musical de Lyon présente

PAILLASSE PAILLASSE Opéra de Ruggero Leoncavallo MEDRANO Opéra de Ruggero Leoncavallo

MEDRANO

LicencesLicences :2 - 1 1 4 : 24- 71 11 /434- 71 14 /237- 11 4 2 7 1

my a l l Be r e i liv my a O l l r Be pa r é e i t liv sen O é r r à 20h30 a p pLun é t sen Mar 20h30 à 20h30 é r Lun à p

20h30 Mar àNOV 13 >14 2017 13 >14 NOV

Mise en scène Fabien Attias Mise en scène Direction musicale Fabien Attias Andreï Chevtchouk Direction musicale Andreï Chevtchouk

2017 au Cirque au Cirque MEDRANO MEDRANO

04 72 07 98 58 www.theatre-musical-lyon.com 04 72 07 98 58 Autres points de vente : FNAC & Ticketnet www.theatre-musical-lyon.com

Quai PerracheConfluence 69002 Lyon Quai PerracheConfluence 69002 Lyon