Octobre 2021 (Vol.24 - No.9)

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PREMIÈRES NATIONS Loi 79

Demandes pour connaître la vérité Journaliste

Uashat mak Mani-utenamEntré en vigueur le 1er septembre 2021, le Projet de loi n° 79, soit la Loi autorisant la communication de renseignements personnels aux familles d’enfants autochtones disparus ou décédés à la suite d’une admission en établissement, ouvre un nouveau volet Déposé en décembre 2020 par le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière et adopté en juin 2021, le projet de loi 79, même s’il a encore des pas à marcher, commence de plus en plus à faire bouger des choses. Il faut le dire autrement en affirmant que de nombreux Autochtones procèdent pour obtenir des informations détenues par le système gouvernemental.

Soutenue par tous les partis politiques

d’institutions autochtones et des membres des partis d’opposition, a été mis en place.

Reconnue par les politiciens de tous les partis politiques, la loi 79 permettra aux familles autochtones de faire la lumière sur des histoires qui ont été bâclées et laissées en plan. Suite aux découvertes des cadavres de Kamloops, les partis d’opposition ont même demandé à ce que le gouvernement inclue les pensionnats dans ce projet de loi.

Y aura-t-il encore des preuves?

Les demandes peuvent être acceptées C’est donc depuis le 1er septembre que les gens peuvent formuler des demandes de renseignements. Suite aux interventions qui auront été complétées, le gouvernement du Québec a promis de publier un rapport annuel en mars 2022. Aussi, pour activer le processus des demandes et voir au bon suivi des choses, un comité incluant des représentants d’organismes et

leur famille, proviennent de partout au Québec. Plusieurs ont déjà signifié leur désir de savoir ce qui est arrivé. Ils feront tout ce qui est possible pour savoir. Ainsi, pendant le 20e siècle, après avoir laissé l’un des leurs

dans un hôpital du Québec, ils sont restés sans nouvelle et ont perdu toutes traces de l’être aimé. Pas de certificat, pas de corps, très peu d’explications… Il est temps que la vérité, leur vérité, éclate au grand jour !

Certains ont émis des craintes quant à la divulgation des résultats des recherches. C’est le cas de Gregory Kelley, député libéral du Québec, qui s’inquiète que les informations ne se rendent pas aux familles dû aux registres et aux données manquants. « Il ne faudra tolérer aucun camouflage ou volonté de nier le passé, et de ne pas donner de réponses aux familles qui cherchent désespérément ce qui est arrivé à leurs enfants », a pour sa part cité Martin Ouellet, député du Parti québécois.

Photo : Ian Lafrenière - Député de Vachon

Par Chantale Potvin

Tant d’histoires d’horreur Les Autochtones, qui ont perdu des enfants ou des membres de

Ian Lafrenière, ministre responsable des Affaires autochtones

En Bref

Ancien portage rivière à l’eau dorée

La découverte de ce chemin est un hasard explique Danielle Descent. C’est en lisant un livre d’Henry Youle Hind,explorateur britannique et géologue pour le gouvernement canadien. Les récits datant de 1861, alors que le chef Tshishtishenu Dominique de Moisie et d’Ashuanipi traça une carte sur une écorce de bouleau et permit à son fils d’accompagner Hind par un ancien portage entre la Moisie et le lac Nipissis. Au lieu d’emprunter la voie vers l’Est, ils bifurquent vers l’Ouest suivant la Mista-Shipu jusqu,à la rivière à l’Eau Dorée. Or, les portageurs contemporains ont l’habitude de passer par l’Est empruntant le portage Kakatshiat et la rivière Nipissis, pour rejoindre la Moisie au millage 28. William Hind maître en dessins de l’époque accompagne son frère de l’explorateur Henry Houle Hind pour dessiner des paysages. Ses dessins se retrouvent ailleurs et ont été exposés dans des musées.

Ravitaillement L’aventure n’étant pas terminée, Sylvain Putu Vollant a dû ravitailler l’équipe par avion à la troisième semaine. L’équipe tenant absolument à finir ce qu’elle avait entrepris. Lorsque l’on traverse une route inconnue, c’est un imprévu à considérer car un minimum de nourriture est apporté pour éviter un surpoids dans les bagages L’équipe tient à remercier ITUM. Stéphane Vollant, André Michel,Musée Shaputuan,Yoan Jérôme pour les cartes, leurs familles et amis de les avoir supporter à réaliser ce projet.

Citation Quand j’ai vu la vieille carte, j’ai rêvé de voir cette route,il avait laissé des dessins de cette itinéraire .J’ai rassemblé des amis pis avec l’appui du conseil , on est allé voir. J’aime explorer de nouveaux portages que les jeunes de ma communauté pourront à leur tour emprunter et apprendre sur la vie des Ainés. Danielle Descent, organisatrice

La Voix Des Premières Nations • 7

Partie du Lac Vigneault le 17 août dernier, les portageurs terminent leur excursion en terre ancestrale après avoir traversé des lacs, des rivières et des montagnes à la manière des ancêtres. Selon leurs calculs, ils devaient arriver le 31 aout. Ce qui explique le délai de sept jours, il y avait quatorze portages, soit environ 20 kilomètres à déboiser. Souvent, le chemin passe sur le dessus des montages, en altitude. Selon eux, on doit y retourner pour renettoyer à nouveau car la route est sinueuse et à pic. Au fil du temps, la forêt est quasiment redevenue vierge mais on perçoit encore les chemins de portages.

Les membres de cette équipe étaient Jos Fontaine qui en est à son quatrième portage cette année. Son expérience des portages lui a beaucoup servi. Andy Shecanapish, un autre membre est à son deuxième, il a dû couper beaucoup de bois, le défrichage a été ardu par bout dit-il. Pour Kuanutin Vollant, chercher un chemin, d’un lac à l’autre, rebrousser chemin parce que ça ne passait pas était tout un défi. Cependant la majestuosité des arbres en a valu le coup,les sapins étaient parfois tellement hauts on aurait dit des palmiers déclare-t-il. Pour Francis Audet, un portageur expérimenté, les accompagnait et décrit cette expédition comme étant vraiment hors de l’ordinaire.Un paysage jamais vu dans les autres portages.

[ Octobre 2021]

Uashat mak Mani-utenam- Le 7 septembre dernier, cinq portageurs, après 22 jours de portage et de canotage à la découverte d’un ancien chemin de portage Danielle Descent, Jos Fontaine, Andy Shecanapish, Kuanutin Vollant,Francis Audet accostent au débarcadère de la Mishta-Shipu. Il est facile de percevoir de la fatigue sur leur visage et aussi un sentiment de fierté. Arrivée en fin de journée, quelques personnes sont venues les accueillir.


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