UN APPEL À CANDIDATURE, QU’EST CE QUE C’EST ? La région, l’état et ses partenaires (Banque des territoires et établissement public foncier de Bretagne) ont alloué 14 millions d’euros pour financer des projets de redynamisation de centre-bourgs. C’est dans ce cadre que la mairie de Bangor répond à cet appel à candidature, pour faire financer des études. Ces études vont permettre d’avoir une analyse des besoins réels et des capacités d’actions de la commune.
ET QUEL A ÉTÉ LE RÔLE DE L’ATELIER COMMUN ? La présence de trois étudiants sur Bangor pendant 5 semaines a permis de faire concorder la vision des élus avec les demandes des habitants. Grâce aux ateliers et à la permanence ouverte au gîte, nous avons pu conseiller les élus sur les études prioritaires sur le centre-bourg et aider à la rédaction de cet appel à candidature. L’atelier Commun nous permet aussi de comprendre le territoire pour imaginer des projets innovants pour Belle-Île, autour de l’autonomité et la proximité. Ces projets seront présentés à Bangor en Juillet 2019... À Bientôt !
INFOS
UN CENTRE-BOURG À DESTINATION DE TOUS LES BELLILOIS Le centre-bourg au sein de 42 villages Bangor est caractérisé par une maillage de villages et hameaux répartis sur le territoire communal. Son centre-bourg en constitue l’entité la plus importante. Historiquement, il s’est créé avec l’installation d’un monastère, choisissant ce lieu pour sa place centrale et dégagée sur l’île. Le village de Kervilahouen est une seconde centralité pour la commune, accueillant un café et une supérette.
Des services communaux et intercommunaux Le bourg concentre de nombreux services communaux et intercommunaux dans un rayon restreint. Le positionnement de la maison de l’enfance (compétence intercommunale) fait du centre-bourg un passage obligé des résidents des 4 communes. L’emplacement a été plébiscité pour la facilité d’accès et la possibilité de stationner, face à l’engorgement de Le Palais, commune principale. Deux commerces de proximité viennent compléter l’offre (supérette et bar / tabac) ainsi que trois commerces saisonniers (un restaurant, une crêperie et un loueur de vélos).
RETOUR SUR L’ACTION DE LA COMMUNE Dans les années 1990, l’attractivité du centre bourg a décliné en raison de la fermeture de l’épicerie (départ à la retraite de la commerçante) et de la baisse des effectifs de l’école. A cette époque les élus ont pris conscience de la nécessité de relancer une activité économique au cœur du bourg et ont décidé de construire des logements sociaux et une épicerie-bar ; Ce projet a été réalisé en 1995. Auparavant, en 1992, un gîte de 16 chambres a été construit à côté de la mairie dans le but d’accueillir une clientèle touristique à revenus modestes. En 1998, la mairie lance l’opération d’aménagement du lotissement Les Baguénères, dans la zone Est du bourg composée de lots individuels, maison en locationaccession et logements sociaux. Depuis cette date, le bourg n’a cessé d’évoluer : • Aménagement de la place de la mairie • Implantation du multi-accueil / maison de l’enfance • Construction de deux classes supplémentaires • Réhabilitation de la mairie • Installation de jeux extérieurs pour enfants • Accueil d’un marché dominical • Installation de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments communaux L’intérêt porté par les élus pour dynamiser le centre bourg est d’aménager les espaces délaissés ou vacants, tout en proposant à la population locale et saisonnière un cadre de vie respectueux de l’environnement qui allie vie économique et vie sociale.
1992-1995
2017 Création dʼune aire de jeu pour enfants à proximité de lʼécole et de la maison de lʼenfance
Création de deux commerces, un bar-tabac et une supérette et de sept logements sociaux Ouverture dʼun espace public par la démolition dʼun mur aveugle
2007
Création de la maison de lʼenfance, structure intercommunale au sein de Bangor
1998-2007 Opération de lotissement avec terrains viabilisés, logements sociaux et location-accession
2016 Installation de panneaux photo-voltaïques sur les équipements communaux (école, mairie, gîte) dans le cadre de TEPCV
COMMENT ANTICIPER LES ENJEUX DE DEMAIN? Baisse des effectifs de l’école L’ouverture de la maison de l’enfance intercommunale en 2007 a créé une dynamique positive pour l’école de Bangor, qui a accueilli jusqu’à 103 élèves. La mairie a d’ailleurs construit deux classe supplémentaires. Aujourd’hui, bien que la commune gagne en habitants, on constate une baisse des effectifs de l’école. Celle-ci a fermé une classe en 2017 et accueille 56 élèves. En cause, le vieillissement de la population et une difficulté pour les jeunes actifs à s’installer sur la commune (constaté sur toute l’île).
Marché du logement inadapté Depuis les années 2000, Belle-Île est soumise à un afflux touristique entraînant la multiplication des résidences secondaires. Couplé aux différentes protections (loi littoral, zones Natura 2000…), le territoire subit une forte spéculation foncière. L’accès au logement devient donc problématique pour certains résidents à l’année. Egalement, il est important de souligner la difficulté des personnes âgées à poursuivre leur parcours résidentiel vers le centre-bourg.
Fragilité de l’activité commerciale L’installation dans le centre-bourg de la supérette et du bar-tabac en 1995 a permis de faire revivre Bangor. La mairie a confié cette gestion à un couple qui s’engage à ouvrir à l’année. Cependant, la charge de l’animation du centre-bourg ne peut être portée par un seul acteur économique.
Problématiques liées à la voirie Le tissu ancien du centre-bourg est caractérisé par des voies étroites, avec des courbes prononcées. L’adaptation des voiries pour le passage de la voiture a laissé peu de places aux modes doux. Aujourd’hui, le retour à ces modes de déplacement est rendu difficile et dangereux. Les habitants craignent de se déplacer à vélo ou à pied et cela nuit surtout à la mobilité des plus jeunes et des plus âgés. Le flexibilité induite par le pic de fréquentation saisonnier du centrebourg impose une réflexion particulière.
MOBILITÉS ET ESPACES PUBLICS : Le centre-bourg, avec son tissu ancien, est confronté à deux problématiques en terme d’espaces publics : • Vétusté des voiries, pensées pour la voiture, qui ne tiennent pas compte des modes doux. L’absence de trottoirs et le manque de visibilité placent les habitants dans un sentiment d’insécurité. • Le manque de définition du jardin communal ne fait pas de cet espace, pourtant central, un lieu incontournable du bourg. L’étude doit permettre, avec les habitants, de renforcer la place des modes de déplacement doux (liaisons piétonnes, chemins communaux, voies vélos) au sein d’un bourg sécurisé (requalification de la place de la voiture, réflexion sur les sens de circulation voire la création d’un sens unique).
LOGEMENTS ABORDABLES AUX JEUNES ACTIFS ET PERSONNES ÂGÉES Sur Belle-Île, le logement est perçu comme le premier frein à l’installation. La spéculation foncière se répercute sur l’activité économique de l’île : sans solution de logement pérenne, les actifs sont contraints de quitter le territoire et les nouveaux arrivants de refuser un emploi. Le marché privé ne répond pas à la demande de logements abordables et décents, d’autres alternatives doivent émerger en dehors du logement uniquement social. Il a été identifié que le problème se situe dans l’offre en logement intermédiaire et l’étude devra répondre à cet enjeu de manière innovante. Sur Bangor, les ateliers avec les habitants ont permis de cibler les populations les plus touchées par ce phénomène : • Les jeunes actifs qui souhaitent s’installer à Bangor pour ses services à l’enfance et son cadre de vie • Les personnes âgées souhaitant se rapprocher du centre-bourg pour profiter la proximité avec les services et lutter contre l’isolement.
COMMERCES ET SERVICES DE PROXIMITÉ Habitants et élus souhaitent développer le commerce et service de proximité à Bangor. La supérette et le bar-tabac remplissent aujourd’hui un rôle essentiel pour la vie du centre-bourg qu’il convient de conforter. La position centrale de Bangor et l’accueil de services intercommunaux font du bourg un point de passage important de l’île. Ce potentiel n’est pas aujourd’hui exploité, faute de locaux adaptés disponibles. Dans cette optique, l’étude doit déterminer les demandes et capacités d’accueil de nouveaux commerces et services dans le centre-bourg. Le développement possible d’un ou plusieurs commerces alimentaires permettra de poursuivre la volonté d’axer sur l’île la consommation en circuits courts. Ce travail est porté par le CPIE à travers le Projet Alimentaire Territoriale (Lauréat du Programme National pour l’Alimentation 2018) qu’il faudra donc associer.
UN CENTRE BOURG INNOVANT ET PERFORMANT ÉCOLOGIQUEMENT Engagée depuis 2016 dans la démarche TEPCV, la mairie souhaite appuyer cette réflexion de manière systématique sur tous les aménagements futurs. La Maison de la Nature sera incarnée dans un bâtiment BEPOS; les élus souhaitent que les futurs projets s’inscrivent dans une réflexion sur un réseau de chaleur commun, connectés à l’ensemble des équipements communaux et intercommunaux. L’installation de bornes de recharges sur l’espace public se poursuit par le soutien apporté par la commune et la CCBI au programme privé de déploiement d’une flotte de véhicules en auto-partage «Flex-Mobile». L’aménagement du centre-bourg intégrera ces modes de déplacements novateurs.
UN PROJET CO-CONSTRUIT AVEC LES BANGORINS La politique menée par la mairie est volontariste quant à la participation de tous les habitants sur les réflexions autour de leur territoire. Début 2019, la mairie s’associe avec trois étudiants architectes afin de recueillir et fédérer les propositions habitantes pour le centre-bourg. “L’Atelier Commun de Bangor” permet d’investir les Bangorins dans le projet de dynamisation du centre-bourg, dès sa première étape. Par la suite, la mairie souhaite engager une réflexion partagée sur le jardin communal en incluant habitants, commerçants, associations et usagers dans la redéfinition des usages pour cet espace. L’étude doit permettre cet investissement citoyen et intégrera une équipe de paysagistes spécialisés dans l’animation et la concertation.
ECOLOGIE
PÉRIMÈTRE D’ACTION POUR L’ÉTUDE La stratégie d’étude embrasse l’ensemble des thématiques soulevées dans le paragraphe précédent sur un périmètre pensé dans la prospective d’un projet global de redynamisation du centre-bourg. C’est pourquoi, malgré des études thématiques ciblées sur le cœur du bourg, le périmètre global prend en compte les futurs projets communaux et la Maison de la Nature. Le périmètre d’étude totalise une surface de 4.6 hectares sur un bourg de 12.6 hectares. Les élus ont repéré trois sites à enjeux (matérialisés en jaune sur la carte) qui devront être pris en compte par l’étude.
DIAGNOSTIC : UN CENTRE-BOURG À DENSIFIER ET SÉCURISER. Le centre-bourg de Bangor dispose d’espaces vacants centraux et non qualifiés. L’ancien restaurant «Le Bangor» est propriété de la mairie depuis 2011. Cependant, la vacance de cet édifice central renvoie une image négative. Autour de celui-ci, un terrain vague sert de parking sauvage lors de la saison estivale et des jours de marché. A l’Ouest de cette parcelle, le jardin communal débouchant sur la place Claude Monet n’est que peu utilisé, hormis lors du marché dominical. Enfin, l’ensemble des voiries du centre-bourg héritent d’une structure ancienne, dédiée aux voitures.
UNE ÉTUDE TRANSVERSALE : MAINTENIR ET ACCUEILLIR DE MANIÈRE DURABLE ET SOUTENABLE UNE DIVERSITÉ D’HABITANTS DANS LE CENTRE-BOURG Au vu de ces cinq axes thématiques, les élus ont déterminé la stratégie d’étude suivante : une étude urbaine globale, menée par:
une équipe mandataire chargée de la définition du projet urbain et prenant en compte les mobilités du bourg; une équipe de concepteurs garante de la participation des habitants et usagers, par un diagnostic partagé de l’espace public mené de manière innovante par une approche opérationnelle imbriquant temps d’action et temps d’analyse au travers d’ateliers; un bureau d’étude spécialisé dans l’analyse du marché pour commerces et services; un bureau d’études spécialisé dans l’analyse de la demande et le montage innovant d’opérations de logements. Cette étude, une fois réalisée, permettra la rédaction de fiches actions engageant une démarche opérationnelle de concours ou appel à idées. En parallèle, le projet de la Maison de la Nature est pensé comme partie prenante du projet de dynamisation de centre-bourg. L’attention sera portée sur la connexion de l’étude urbaine et mobilité avec ce programme novateur.
Initiation
Appel à candidatures Définition du plan dʼaction et de lʼétude
Esquisse sommaire du CAUE
PILOTAGE
2016
aujourdʼhui
COMMUNE DE BANGOR CCBI BRUDED LʼATELIER COMMUN CAUE 56
Etude (dynamisme centre-bourg) Ecriture de fiches actions
janvier 2020
fiche action A
Action(s)
fiche action B fiche action C fiche action D (CHANGEMENT DʼÉQUIPE)
2021
LA MAISON DE LA NATURE
Vue du futur emplacement de la Maison de la Nature Vue sur la quatrième classe inoccupée (dont l’espace sera intégré au projet)
Aujourd’hui, la commune ambitionne d’avancer efficacement pour la dynamisation de son centre-bourg. Souhaitant mettre l’accent sur le caractère rural et innovant, une première pierre à l’édifice a été engagée depuis 2018 : la Maison de la Nature de l’Environnement et de la Ruralité. Il s’agit d’accueillir en cœur de bourg : • trois associations (Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement de BelleÎle, syndicat des éleveurs et l’association de chasse de l’île). • la bibliothèque municipale qui voit son fonds se spécifier vers les questions environnementales, • un espace de sensibilisation et d’exposition autour de la biodiversité, • des locaux associatifs à destination des associations bangorines, • deux à trois logements communaux. Ce bâtiment devra à la fois s’adresser aux habitants Bangorins et Bellilois, touristes et associations communales et ce dans des espaces communs partagés. Ce pôle Nature est pensé comme un tiers-lieu associatif intégrant les enjeux numériques de demain. Dans la continuité de l’engagement pris avec le label TEPCV, la Maison de la Nature est imaginée par les élus comme bâtiment à énergie positive (BEPOS) avec des matériaux biosourcés. La commune s’appuie sur la Maison de la Nature comme tremplin de la dynamisation du centre-bourg.
Localisation (en vert) de la future Maison de la Nature