L'ART-VUES | N°FEVRIER-MARS 2013

’ lArtvues

Couverture réalisée par Laurent Corvaisier pour l’Art-vues

Dans ce numéro : Dossier : « Le vin, patrimoine culturel de la région »

N° du 10 février au 10 avril

Prochain numéro : sortie le 10 avril

En couverture :

Œuvre de Laurent Cor vaisier spécialement réalisée pour l’Art-vues

Expositions :

• Jusqu’au 24 février à la Médiathèque André Malraux à Béziers

• Du 4 avril au 2 mai à la Maison des Savoirs à Agde (voir article page 61)

Edito

Sarl Médi’Art Communication

5, Bd de l’Observatoire 34000 Montpellier

Tél 04 67 12 06 00

Fax : 04 67 60 70 32

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Site : www lartvues com

Directeur de la publication : Stéphane Jurand

Direction commerciale : Philippe Pech

Rédacteur en chef : Luis Armengol

Rédaction :

Marie-Christine Harant, BTN, Michel Pavloff, Romain Dimo, Jacques Moynier, Marie Martinez

Administration, agenda concerts et abonnements : Christine Martinez

Réalisation : Francis Duval

Impression : Rotimpres

Diffusion : BMC Diffusion

Dépôt légal à parution - Magazine gratuit

ISSN : 1164-7531

Edition et régie publicitaire

Société Médi Art (Sarl au capital de 27 000 €)

RCS Montpellier B 384662599

Les manuscrits et documents envoyés ne sont pas rendus En aucun cas le journa n est responsable des documents qu u sont conf és

Toute reproduction même partiel e des artic es et il ustrat ons parus dans ce numéro est interdite, sauf autor sation préalab e et écrite de la direction Les artic es insérés n'engagent que la responsab lité de leurs auteurs

N 02/2013

Art du vin, vin de l’art

« L’Art et le Vin sont les joies supérieures des hommes libres » disait Aristote. Il est vrai que le vin occupe une place importante dans la production artistique depuis la nuit des temps Quelques siècles avant Jésus Christ, Homère cite les crus renommés dans l’Antiquité grecque et donne des conseils sur les façons de boire Plus proche dans le temps et dans l’espace, Colette retrouvait ses souvenirs d’enfance dans le muscat de Frontignan.

Parce qu’il procède à la fois de la nature et de la culture, le vin possède un langage qui fascine les artistes de toutes les disciplines, de la chanson à la littérature, en passant par le cinéma, la photographie et la peinture Pour la chanson, les paroles de Brassens nous abreuvent d’exemples, depuis la bouteille tombée de la soutane d’un curé jusqu’à « ces dieux qui protégeaient les ivrognes/Un tas de génies titubant/ Au nez rouge à la rouge trogne »

Parce que le niveau culturel d’un pays se juge aussi à son rapport avec les produits de la viticulture et les arts de la table, l’Art-vues consacre ce numéro dionysiaque au lien étroit entre culture et vin.

Dans un contexte de mondialisation où les origines des produits se perdent dans la nébuleuse des pays producteurs et sous-traitants, le vin est incontestablement l’un des produits qui incarnent la qualité française et son identité

Une identité qui n’exclut pas les autres mais les invite à la grande table des humains puisque, comme l’écrivait Hemingway, « le vin est la chose du monde la plus civilisée »

• Agenda concerts p. 4-5

• DOSSIER : Le vin, patrimoine culturel de la région p. 7-24

• L’Art-vues a vu p. 27-28

• Les Temps forts p 31-34

• Agenda théâtre .............. p. 35-36

Sommaire !

• Jeune public p. 38-39

• Festivals p. 41-42

• Agenda cirque et danse ........ p. 43

• Musique & lyrique p. 44-47

• Le droit dans l’art p. 49

• Arts plastiques par BTN .. p. 51-57

• Les musées p 59

• Entretien avec AD Galerie p. 61

• Les expos p. 62-65

• Livres par BTN p 66

Luis Armengol Rédacteur en chef

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agenda des concerts

Camille Rock The Ballet

Big Daddy Wilson mercredi 13 février à 21h au Jam à Montpellier

Patrick Fiori jeudi 14 février à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Breakboat jeudi 14 février à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Organik Trio jeudi 14 février à 21h au Jam à Montpellier

999 jeudi 14 février à 20h au Secret Place à St-Jean-de-Védas

Kanka + Jo Welders & Guest vendredi 15 février à 20h30 au Centre Léo Lagrange à Bagnols/Cèze

Batkare vendredi 15 février à 21h au Jam à Montpellier

Eiffel vendredi 15 février à 21h au Chapeau Rouge à Carcassonne

Mardi Graves samedi 16 février à 21h au Jam à Montpellier

Michèle Torr samedi 16 février à 20h30 à l’Espace Vergèze à Vergèze

Noswad samedi 16 février à 20h au Secret Place à St-Jean-de-Védas

Mur du Son samedi 16 février à 21h au Chapeau Rouge à Carcassonne

Michel Sardou mardi 19 février à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Fuenteovejuna Cie Antonio Gadès mardi 19 février à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Patricia Kaas mardi 19 février à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

C2C mercredi 20 février à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Guillaume Perret mercredi 20 février à 21h au Jam à Montpellier

Radio Moscow mercredi 20 février à 20h au Secret Place à St-Jean-de-Védas

Festival à 100 % jeudi 21 février à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Youssoupha + Némir jeudi 21 février à 21h au Chapeau Rouge à Carcassonne

Concert des Elèves du Jam les 21 et 22 février à 21h au Jam à Montpellier

Concert Top Espace Musical vendredi 22 février à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Pro-Pain vendredi 22 février à 20h au Secret Place à St-Jean-de-Védas

Les Tistics "Les Franglaises" samedi 23 février à 21h à la Cigalière à Sérignan

Festival 100 % samedi 23 février à 21h au Jam à Montpellier

Club V2 samedi 23 février à 19h30 à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Yann Armellino samedi 23 février à 20h au Secret Place à St-Jean-de-Védas

UK SUBS dimanche 24 février à 20h au Secret Place à St-Jean-de-Védas

Michael Jackson The Immortal World Tour les 26 et 27 février à 20h à la Park&Suites Arena à Montpellier

Destinity mercredi 27 février à 20h au Secret Place à St-Jean-de-Védas

Carmen "La Danse Mythique" samedi 2 mars à 20h30 au Théâtre de l'Etang à St-Estève

Romain Ughetto samedi 2 mars à 20h au Secret Place à St-Jean-de-Védas

Cooking Disco Party samedi 2 mars à 21h au Chapeau Rouge à Carcassonne

Le Lac des Cygnes St Petersbourg ballet dimanche 3mars à 17h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Voca People mardi 5 mars à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Tango Passion jeudi 7 mars à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Camille jeudi 7 mars à 20h à l'Opéra Comédie à Montpellier

The Hellfreaks vendredi 8 mars à 20h au Secret Place à St-Jean-de-Védas

Karimouche + Trémix vendredi 8 mars à 21h au Chapeau Rouge à Carcassonne

STARS 80 La tournée samedi 9 mars à 20h au Zénith Sud de Montpellier

Grupo Compay Segundo mercredi 13 mars à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

The Lost Fingers mercredi 13 mars à 21h au Jam à Montpellier

Némir jeudi 14 mars à 21h au Chapeau Rouge à Carcassonne

Makou Seck jeudi 14 mars à 21h au Jam à Montpellier

The Australian PinkFloyd Show vendredi 15 mars à 20h au Zénith Sud de Montpellier

Majestad Flamenca vendredi 15 mars à 20h30 au Centre Léo Lagrange à Bagnols/Cèze

Chlorine Free vendredi 15 mars à 21h au Jam à Montpellier

Gospel pour 100 Voix samedi 16 mars à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Fusion vendredi 15 mars à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Les Danseurs de l'Opéra de Paris samedi 16 mars à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Magic Malik samedi 16 mars à 21h au Jam à Montpellier

Claude Barzotti dimanche 17 mars à 18h au Théâtre la Salle Bleue à Palavas

La prima fa dançar – Lo Camèl de Fuoc dimanche 17 mars à 14h à la salle Zinga Zanga à Béziers

La Vérité mercredi 20 mars à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Florilège de la Flûte et de la Harpe jeudi 21 mars à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Sweatshop jeudi 21 mars à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Jenifer jeudi 21 mars à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Scott Hamilton jeudi 21 mars à 21h au Jam à Montpellier

Lynda Lemay vendredi 22 mars à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Les Chœurs de L'Armée Rouge vendredi 22 mars à 15h et 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Serge Lama vendredi 22 mars à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Les Fatals Picards vendredi 22 mars à 21h au Chapeau Rouge à Carcassonne

Treponem Pal vendredi 22 mars à 20h au Secret Place à St-Jean-de-Védas

Oxmo Puccino vendredi 22 mars à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

The Rabeats vendredi 22 mars à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Rock The Ballet samedi 23 mars à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Fatoumata Diawara samedi 23 mars à 21h au Théâtre sortieOuest à Béziers

Knup dimanche 24 mars et lundi 25 mars au Th Jean-Alary à Carcassonne

Soirée Tribute Get On The Scene dimanche 24 mars à 20h au Secret Place à St-Jean-de-Védas

Tryo mardi 26 mars à 20h à la Park&Suites Arena à Montpellier

Voca people Bojan Z

Julian Perretta mercredi 27 mars à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Patrick Fiori jeudi 28 mars à 20h30 à l'Espace Vergèze à Vergèze

Alexis HK jeudi 28 mars à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Yacoub Soubeiga jeudi 28 mars à 21h au Jam à Montpellier

Soy de Cuba vendredi 29 mars à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Alice Russell vendredi 29 mars à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Soirée Get On The Scene vendredi 29 mars à 20h au Secret Place à St-Jean-de-Védas

Cig’ And Soul & Red Beans And Pepper Sauce vendredi 29 mars à 21h à la Cigalière à Sérignan

I Muvrini samedi 30 mars à 20h30 au Corum à Montpellier

Jil is Lucky + Julien Pras samedi 30 mars à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

The Hip Jazz Trio samedi 30 mars à 21h au Jam à Montpellier

Jacques Higelin dimanche 31 mars à 21h à la Cigalière à Serignan

Le Lac des Cygnes St Petersbourg ballet mercredi 3 avril à 20h au Zénith Sud de Montpellier

Erik Truffaz mercredi 3 avril à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

William Sheller & Le Quatuor Stevens jeudi 4 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Iba Ibo Yoruba Specimen jeudi 4 avril à 21h au Jam à Montpellier

William Sheller & Le Quatuor Stevens vendredi 5 avril à 20h30 au Théâtre l’Archipel à Perpignan

Les Sales Majestés vendredi 5 avril à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Flavia Coelho vendredi 5 avril à 21h au Jam à Montpellier

Soy de Cuba vendredi 5 avril à 16h et 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Bojan Z samedi 6 avril à 21h au Théâtre sortieOuest à Béziers

Enrico Macias samedi 6 avril à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Nina Attal samedi 6 avril à 21h au Jam à Montpellier

Boby Boy dimanche 7 avril et lundi 8 avril au Th J Alary à Carcassonne

Le Lac des Cygnes St Petersbourg ballet mercredi 10 avril à 20h au Zénith Sud de Montpellier

Bekar et les Imposteurs jeudi 11 avril à 21h au Jam à Montpellier

BB Brunes vendredi 12 avril à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

L’âge de Glace vendredi 12 avril à 20h30 à la Park&Suites Arena à Montpellier

Craig Handy et Cédric Chauveau Trio vendredi 12 avril à 21h au Théâtre sortieOuest à Béziers

Fredrika Stahl vendredi 12 avril à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Soweto Kinch vendredi 12 avril à 21h au Jam à Montpellier

Melody Gardot samedi 13 avril à 20h30 au Corum à Montpellier

L’âge de Glace samedi 13 avril à la Park&Suites Arena à Montpellier

Dany Brillant samedi 13 avril à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Pascal Obispo samedi 13 avril à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Martha High & The Speedometre samedi 13 avril à 21h au Jam à Montpellier

L’âge de Glace dimanche 14 avril à 14h30 à la Park&Suites Arena à Montpellier

Benjamin Biolay mercredi 17 avril à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Pink Martini jeudi 18 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Fred Wesley jeudi 18 avril à 21h au Jam à Montpellier

Lorie vendredi 19 avril à 20h au Pasino à La Grande-Motte

Chansong vendredi 19 avril à 21h à la salle culturelle de St-Gervais sur Mare

Fest Solid'Airs vendredi 19 avril à 21h15 au Jam à Montpellier

Anthony Joseph & The Spam Band samedi 20 avril à 21h15 au Jam à Montpellier

Keny Arkana samedi 20 avril à 20h à la salle Zinga Zanga à Béziers

Harold et Maude jeudi 2 mai à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Raggasonic + Biga Ranx + Datune vendredi 3 mai à 19h à la salle Zinga Zanga à Béziers

Happy Feet invite Claude Tissandier mardi 14 mai à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Marc Lavoine mercredi 15 mai à 20h au Zénith Sud de Montpellier

Les Enjoliveurs "Spécial Louis Prima" mercredi 15 mai à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Michaël Gregorio jeudi 16 mai à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Big Band Brass jeudi 16 mai à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Elisabeth Kontomanou vendredi 17 mai à 21h au Théâtre sortieOuest à Béziers

M vendredi 17 mai à 20h à la Park&Suites Arena à Montpellier

Manu Katché vendredi 17 mai à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Beyoncé lundi 20 mai à 20h à la Park&Suites Arena à Montpellier

Jacques Higelin vendredi 24 mai à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Pascal Obispo vendredi 31 mai à 20h à la salle Zinga Zanga à Béziers

1789 Les Amants de la Bastille vendredi 31 mai à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Luz Casal vendredi 31 mai à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

1789 Les Amants de la Bastille samedi 1er juin à 15h et 21h au Zénith Sud de Montpellier

1789 Les Amants de la Bastille dimanche 2juin à 15h, 19h et 21h au Zénith Sud de Montpellier Garou samedi 8 juin à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Les Amants d'un Jour jeudi 13 juin à 20h Pasino à La Grande-Motte

Les Gipsy Kings jeudi

L o c a t i o n : F n a c d e M o n t p e l l i e r, N î m e s , P e r p i g n a n e t A v i g n o n , V i r g i n M o n t p e l l i e r, C a r r e f o u r, A u c h a n , L e c l e r c L o c a t i o n p a r i n t e r n e t : w w w c o n t r e m a r q u e c o mw w w t i c k e t s u d c o m

Green Day mercredi 10 juillet à 20h au Arènes de Nîmes

Wax Tailor & The Dusty Rainbow jeudi 11 juillet à 19h au Pont du Gard

Asaf Avidan vendredi 12 juillet à 19h au Pont du Gard

Depeche Mode mardi 16 juillet à 20h30 au Arènes de Nîmes

Neil Young & Crazy Horse + Patti Smith mercredi 17 juillet à 20h au Arènes de Nîmes

Les Gipsy Kings vendredi 19 juillet à 20h30 au Arènes de Béziers

Michel Sardou dimanche 21 juillet à 21h Arènes de Nîmes

Mylene Farmer les 1e et 2 octobre à 20h à la Park&Suites Arena à Montpellier

Kassav jeudi 3 octobre à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

One Night Of Queen dimanche 6 octobre à 18h au Pasino à La Grande-Motte

Oui-Oui et le Grand Carnaval mercredi 6 novembre à 14h et 17h au Zénith Sud de Montpellier

Age Tendre et Têtes de Bois vendredi 8 novembre à 20h15 au Zénith Sud de Montpellier

Le Casse-Noisette jeudi 14 novembre à 20h au Zénith Sud de Montpellier

M vendredi 6 décembre à 20h à la Park&Suites Arena à Montpellier

Robin des Bois samedi 26 avril 2014 à 15h30 et 21h au Zénith Sud de Montpellier

Agenda Humour

Le Clan des divorcées jeudi 14 février à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Eric Antoine samedi 16 février à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Roland Magdane samedi 16 février à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Les Hommes viennent de Mars dimanche 17 février à 18h à l’Espace Vergèze à Vergèze

Les Oignons vendredi 22 février à 21h au Théâtre sortieOuest à Béziers

Jérémy Ferrari jeudi 7 mars à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Hollywood mercredi 13 mars à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Roland Magdane vendredi 15 mars à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Mathieu Madenian samedi 16 mars à 20h30 au Théâtre la Salle Bleue à Palavas

Jean-Marie Bigard mardi 19 mars à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Jean-Marie Bigard jeudi 21 mars à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Cauet "Picard for ever" vendredi 23 mars à 21h à la Cigalière à Serignan

Les Hommes viennent de Mars mercredi 27 mars à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Dernier coup de ciseaux mercredi 27 mars à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Le Comte de Bouderbala vendredi 29 mars à 20h30 au Théâtre de l'Etang à St-Estève

Arnaud Tsamere samedi 30 mars à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Le Comte de Bouderbala samedi 30 mars à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Jérémy Ferrari jeudi 4 avril à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Le Squat vendredi 5 avril à 20h30 au Théâtre la Salle Bleue à Palavas

Max Boublil samedi 6 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Nicole Ferroni samedi 6 avril à 20h30 au Théâtre la Salle Bleue à Palavas

Florent Peyre samdi 6 avril à 20h30 au Théâtre Bassaget à Mauguio

Les Chevaliers du Fiel dimanche 7 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Oceanerosemarie jeudi 11 avril à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Le début de la fin samedi 13 avril à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Nuit blanche chez Francis mardi 16 avril à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Le Comte de Bouderbala mercredi 17 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Palmade & Laroque mercredi 17 avril à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Nicole Ferroni mercredi 17 avril à 20h30 au Palais des Congrès au Cap d'Agde

Vincent Moscato jeudi 18 avril à 20h30 au Palais des Congrès au Cap d'Agde

Les Jolies Loques jeudi 18 avril à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Lamine Lezghad samedi 20 avril au Palais des Congrès au Cap d'Agde

Elisabeth Buffet dimanche 21 avril à 20h30 au Palais des Congrès au Cap d'Agde

Le Duo des Non mercredi 24 avril à 20h30 au Palais des Congrès au Cap d'Agde

Yves Pujol jeudi 25 avril à 20h30 au Palais des Congrès au Cap d'Agde

Patrick Bosso vendredi 26 avril à 20h30 au Palais des Congrès au Cap d'Agde

Mathieu Madenian samedi 27 avril à 20h30 au Palais des Congrès au Cap d'Agde

Noelle Perna dimanche 28 avril à 20h30 au Palais des Congrès au Cap d'Agde

Franck Dubosc mardi 30 avril à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Harold et Maude jeudi 2 mai à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Franck Dubosc lundi 6 mai à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Franck Dubosc mardi 7 mai à 20h30 au Palais des Congrès de Perpignan

Noëlle Perna dimanche 21 juillet à 21h30 aux Arènes de Palavas

Les Chevaliers du Fiel vendredi 2 août à 21h30 aux Arènes de Béziers

Les Chevaliers du Fiel dimanche 4 août à 21h30 aux Arènes de Palavas

Noëlle Perna vendredi 18 octobre à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Messmer "Intemporel" mardi 5 novembre à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Vincent Moscato jeudi 14 novembre à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Les Bodin's vendredi 22 novembre à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Patrick Sébastien samedi 7 décembre à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Claudia Tagbo jeudi 12 décembre à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Marc Lavoine

Beyoncé

Le vin, patrimoine culturel de la région

Que serait le paysage languedocien sans la vigne ? Les villages qui le parsèment auraien même style ? Certainement non. La vigne est cultivée sur plus de 246 000 hectares sur départements y compris la Lozère méridionale et 30 000 vignerons environ y travaillent

Malgré les différentes crises, la vigne joue un rôle de premier plan dans l’économie régio

Elle induit des emplois nombreux qui vont des saisonniers pour les vendanges, aux métie bouche et à la distribution Nous sommes allés vers ceux qui font vivre un patrimoine v plusieurs milliers d’années. Nous vous offrons un florilège de ces suaves rencontres acco de quelques belles citations et textes d’auteurs (couleur “vigne“ dans le dossier).

« Seule, dans le règne végétal, la vigne nous rend intelligible ce qu ’est la véritable saveur de la terre. Quelle fidélité dans la traduction !

Elle ressent, exprime par la grappe les secrets du sol.

Le silex, par elle, nous fait connaître qu’il est vivant, fusible nourricier

La craie, ingrate pleure, en vin, des larmes d’or » Cole tte, Pri sons e t paradi s, 1 93 2

AU SOMMAIRE DE CE DOSSIER :

Vin et patrimoine

Les dynasties de la région

Les nouveaux vignerons

Le vin côté filles

Vin et Label

Vigne et littérature

Vin et peinture

Arts plastiques et vin

Vin et tourisme

Le vin, patrimoine culturel de la région

L’identité de notre région est intimement liée à celle de ses cultures, l’olivier certes, mais d’abord la vigne, introduite par les Grecs qui fondent la colonie d’Agathé dès 580 av J C , la ville devient un important port de commerce Les Grecs ont également inventé le théâtre occidental, à partir des fêtes dédiées à Dionysos : le dieu du vin ! Aujourd’hui, dans cette continuité, bon nombre d’anciens chais abritent des théâtres qui eux-mêmes hébergent des bars à vin : Chai du Terral, Domaine d’O, le théâtre dans les Vignes, Les 13 Vents, La mas d ’ E n C i v a d e , L e c h a i S k a l l i , L e c h a i à Capendu C’est donc dès l’antiquité que le vin et la culture sont liés et qu’ils ont tissé ensemble un patrimoine vivant jusqu’à nos jours. Succédant aux grecs, les Romains ont poursuivi l’implantation de la vigne dans la région, notamment autour de la voie Domitienne Musées archéologiques et sites conser vent cette mémoire

Le musée de l’Ephèbe d’Agde recèle une importante collection d’amphores et de vases g r e c s , t é m o i g n a n t d e l ’ i m p o r t a n c e d e c e s échanges dans l’Antiquité, les navires débarquaient leurs cargaisons sur la rive gauche de l’embouchure du fleuve Hérault Les domaines agricoles se multiplient autour de la cité

Le site d’Enserune, gréco-italo-ibero-celtique, conser ve, lui aussi, des traces du passage de ces grandes civilisations Il domine la plaine agricole et viticole du Biterrois. Il existe aussi le musée du site de Lattara, port de commerce antique, où dolia et amphores témoignent de la conser vation du vin dans la ville Une cave romaine a été découverte sur les terres du Château de Raissac en Biterrois On pourrait multiplier les exemples Puis vient le christianisme

Les moines transforment le jus de la treille en divin nectar pour la messe et pour abreuver leurs hôtes L’un d’eux, en l’abbaye de SaintHilaire, découvre le vin pétillant, la première bulle de Limoux, que Dom Pérignon importe en Champagne. Ceux de Conques introduisent le fer ser vadou Vallemagne et Fontfroide, par exemple, perpétuent cette habitude et parallèlement, accueillent des festivals Il en est de même pour les domaines du Biterrois qui reçoivent le festival Les Nuits de la Terrasse et Del Catet Nous évoquerons des traditions liées au vin : la Danse de la treille, les paillasses de Cournonterral, la SaintVincent, patron des vignerons ou la SaintBourrou à Marcillac

Nous nous sommes rapprochés de ceux et celles qui maintiennent et font vivre leur patrimoine, les plus anciennes familles de vignerons, les vigneronnes de femme en femme et les néo vignerons venus du cinéma : Depardieu, Pierre Richard, Luc Besson, Jean-Louis Trintignant, Julien Seydoux Nous avons aussi regardé du côté de la littérature et trouvé des textes anciens qui célébraient déjà le vin, Jacques Palliès parle de son ouvrage Le vin des Poètes et nous avons sélectionné quelques textes et citations savoureuses

La Région et les Départements, conscients de la richesse de ce patrimoine, encouragent l’œnotourisme et favorisent la commercialisation de ces produits made in Languedoc-Roussillon

A l’Art-vues nous avons décidé de nous pencher sur ce patrimoine et de vous livrer dans ce dossier le fruit de notre recherche

Sur les pas des Romains

Le vin romain d’Hervé Durand

« Il y a davantage de philosophie et de sagesse dans une bouteille de vin que dans tous les livres » Louis Pasteur

Au Mas des Tourelles, près de Beaucaire, dans le Gard rhodanien, Her vé Durand exploite un domaine dans la famille depuis le XVIIIe siècle C’est depuis qu’il a repris la propriété en main qu’il a eu l’idée de faire revivre le site romain connu depuis le XIXe siècle

Les fouilles entreprises sous la conduite d’archéologues ont mis à jour une villa gallo-romaine, des ateliers de fabrication d’amphores enfouis dans les vignes et ont révélé d’intéressants vestiges témoi-

gnant de la présence d’une activité importante de commerce des vins et huiles Parallèlement à la production de vins caractéristiques de leurs terroirs de Costières de Nîmes, de Vin de Pays d’Oc et de Vin de Pays du Gard, Her vé Durand, passionné d’histoire, entreprend de redonner vie à ce patrimoine en se penchant sur les écrits anciens Il reconstitue un vignoble et une cave romaine où il élève des vins selon les recettes de l’époque, des vins archéologiques aux noms qui vont rêver : Mulsum, Turriculae, Carencum. La reconstitution des

l’ar t-vues • page huit • février - mars

vendanges à l’antique se visite le deuxième dimanche de septembre On peut assister au travail effectué à la cave par une équipe en costume d’époque On peut également visiter les vestiges Si Her vé Durand apprécie ses vins historiques, il est également heureux de proposer ses meilleurs millésimes à la Taverne, le caveau de dégustation.

Mas des Tourelles, 4294, route de Saint-Gilles, Beaucaire. Tél. 04 66 59 19 72. www.tourelles.com

Marie-Christine Harant et Romain Dimo

Vue du site d’Enserune

L’abbaye de Vallemagne

Amphores au musée de l’Ephèbe d’Agde

Le foulage du raisin

Reconstitution d’une cave romaine

Le pressoir

Le fer servadou : merci aux moines de Conques !

Ne dites pas aux vignerons de Marcillac que leur cépage est du fer ser vadou, eux disent mansois, mais c’est pareil A l’origine, un cépage introduit en Aveyron par les moines de Conques et qui a bien vite prospéré, enraciné dans la terre rouge, sur les coteaux bien exposés du vallon de Marcillac. Ce vin est devenu AOC depuis Parmi ces sites, Le Mioula, transformation de Mieula, qui veut dire en patois, le milieu Le bien nommé, au cœur des vignes, à mi-chemin entre Salle-lasource et Marcillac

Les hebdomadiers de la cathédrale s’y installent dès le XIIe siècle pour y cultiver ce cépage Bernard Angle a racheté le domaine, dont certaines parcelles qui avaient miraculeusement été épargnées par le phylloxera au début du XXe siècle A cette tradition millénaire, Bernard Angle a ajouté l’innovation : agriculture raisonnée, ven-

D’autres vignerons passionnés, très recommandés

• Jean-Luc Matha, un des personnages incontournables du Vallon qu’on reconnaît à ses belles moustaches, cultive 16 hectares à Bruéjouls, la Mecque des festivités bachiques Domaine Matha, Bruéjouls, Clair vaux www matha vigneron fr

• Philippe Teulier Une de ses cuvées s’appelle Lo sangre del païs, renommée, elle est rapidement en rupture de stock C’est un géant qui exporte dans le monde entier Domaine du Cros, Goutrens www domaine-du-cros com

• Francis Costes. Nettement plus confidentiel que les précédents, les connaisseurs l’adorent et vont le débusquer à l’ombre du Château de Mouret Domaine de La Baronnie, Mouret Tél 05 65 69 83 05

Vin et Lozère

La Saint-Bourrou

danges manuelles, éraflage, effeuillage, foulage aux pieds pour les mansois, car en dehors de ce cépage, il vinifie également chardonnay et muscadelle chenin dont l’assemblage donne un excellent vin blanc Le vin est élevé dans des cuves en inox et fibres dernière génération climatisées à thermorégulation, le tout entouré des plus grands soins de son œnologue Athanase Fakorellis, qui a su résoudre avec compétence et passion, l’équation rusticité-raffinement qui donne ce caractère unique

« Mais c’est aussi et sûrement grâce à une poignée d’hommes qui ont su conjuguer «passion et raison» «travail et amour» pour atteindre l’excellence », conclut Bernard Angle.

Le Mioula à Salles-la-source en Aveyron. www.mioula.com

Depuis l’antiquité, le vin et la vigne ont été célébrés par des fêtes plus ou moins dionysiaques

A Marcillac, pendant le week-end de la Pentecôte, on célèbre la Saint-Bourrou

Il n’est pas répertorié dans le calendrier Mais il existe Bourrou, c’est bourgeon en patois et sa célébration est mentionnée dès 1783

Les vignerons défilent sur des chars jusqu’à la chapelle de Fontcourieu et font bénir les vignes, dans une atmosphère bonne enfant Le coupo santo est repris par tous

Au XIXe siècle la tradition perdure dans une ambiance fête foraine pendant deux jours et les moines procèdent à l’intronisation des amateurs dans la confrérie du marcillac

Elisabeth Noyé et Bertrand Servières, vignerons en Lozère

« Le vin est semblable à l'homme : on ne saura jamais jusqu'à quel point on peut l'estimer et le mépriser, l'aimer et le haïr, ni de combien d'actions sublimes ou de forfaits monstrueux il est capable »

Charles Baudelaire

Le vin, dans les Gorges du Tarn, c’est à dire en Lozère, est présent depuis les Romains. Au Moyen-âge, il était ser vi sur la table des Évêques de Mende et… du pape Urbain V. Depuis plusieurs décennies, la culture de la vigne était quasiment à l’abandon On pense alors à la chanson de Jean Ferrat : « Les vignes ? Elles courent dans la forêt, le vin ne sera plus tiré… mais il faisait des centenaires à ne plus savoir qu’en faire, s’il ne vous tournait pas la tête ».

Depuis qu’un Savoyard, Sylvain Gachet, a montré l’exemple, les vignes s’épanouissent à nouveau autour d’Ispagnac D’autres vignerons ont suivi, tels Élisabeth Boyé et Bertrand Ser vières qui s’installent dans les Gorges du Tarn, dans le cadre du projet de relance de la vigne dans ce site. Ils nettoient le terrain et remontent les murs en pierres sèches. Elisabeth Boyé, répond à nos questions.

Etiez-vous d’une famille de viticulteur ?

Nous ne sommes pas directement issus du milieu viticole. Bertrand est tombé dans la marmite petit, avec un voisin vigneron qui lui a communiqué sa passion. Pour moi, le choix s’est fait un peu par hasard mais je dois dire que j’ai de la famille dans ce milieu-là Nous avons fait nos études viti-vinicoles à Montpellier au lycée agricole pour le B T S et à la fac de pharmacie pour le diplôme d’œnologue

Nous nous sommes expatriés sur Bordeaux durant près de 14 ans, d’abord en tant que salariés sur des exploitations, ensuite Bertrand en a repris une à son propre compte en fermage et moi j’ai été enseignante viti-oeno à mi-temps et je l’aidais pour l’autre mi-temps

Pourquoi les Gorges du Tarn ?

C’est un peu le hasard qui nous a fait revenir dans la région (Bertrand est originaire de la Lozère), puisque nous avons répondu à une annonce qui recherchait un vigneron Nous avons donc démarré notre projet en 2006. Au départ, il émanait du SIVOM grand site des gorges du Tarn de la Jonte et des causses ; l’objectif est de remettre en culture les penchants des Gorges du Tarn, recréer des paysages et apporter une activité économique sur un secteur désertifié La culture de la vigne dans les gorges fait partie du patrimoine ; en effet, jusque dans les années 70, la vigne était cultivée sur tous les penchants et c’était pratiquement la seule culture possible dans ce secteur ; quelques amandiers et cerisiers venaient la compléter La vigne avait donc une importance capitale puisqu’elle assurait les revenus de chaque famille

Les vignes étaient à l’abandon depuis combien de temps ?

La vigne a progressivement été abandonnée pour plusieurs raisons : le déclin s’est amorcé avec la crise phylloxérique, puis les maladies cr yptogamiques, les deux guerres, puis la Lozère a connu des exodes ruraux successifs importants et pour finir, le développement du tourisme a fait que les habitants restants ont préféré se tourner vers une

activité plus facile physiquement et surtout plus lucrative d’autant plus que la consommation de vin ne correspondait plus à la qualité produite

Depuis quand étaient-elles cultivées ?

La vigne dans les Gorges semblerait remonter à l’époque galloromaine ; son âge d’or est, comme dans la plupart des vignobles, le Moyen-âge ; le pape Urbain V, natif de Lozère, a largement contribué à son développement Il existe des restes de ce patrimoine avec notamment les anciennes caves à vin, les cabanes de vigne avec leurs citernes

Le vin de l’endroit était-il réputé ?

Ce n’était pas un fort vin car l’encépagement n’était pas adapté à une

production qualitative (les lozériens descendaient faire les vendanges dans le midi et ramenaient souvent des boutures), et les rendements certainement élevés ne permettaient pas une maturité (altitude 600 m) optimale ; ajouté à cela un manque de connaissance en œnologie (hygiène, malo non maitrisée ) Ce vin acide et peu alcoolisé était toutefois adapté aux besoins, le vin étant une boisson aliment Et aujourd’hui ?

Pour notre projet, il a donc fallu tout défricher et tout replanter, bien sûr avec des cépages plus adaptés : chardonnay, sauvignon, pinot noir, syrah et marselan Notre vignoble s’étend sur 5 Ha et nous produisons 16 000 bouteilles par an, toutes vendues sur la Lozère (nous profitons de la saison touristique) C’est un projet qui n’aurait pas pu voir le jour sans une volonté politique, la mise en place a été longue et incertaine avec quelques réticences Mais aujourd’hui, le paysage est là, les photos en témoignent.

Domaine des Cabridelles - 13, rue de l’Eglise à Ispagnac. Tél 06 50 54 00 13

Bernard Angle, l’actuel propriétaire du domaine Le Mioula

Elisabeth Boyé Bertrand Servières

Le retour de la vigne dans le paysage lozérien

Vin et Patrimoine

Un moine de Saint-Hilaire découvre le vin pétillant et…

Gaillac prétend avoir découvert le vin pétillant, mais en Languedoc on est certain qu’il a été découvert par hasard du côté de Limoux, par un moine de l’abbaye bénédictine de Saint-Hilaire mais les vins blancs de cette région étaient déjà loués par Tite Live à l’époque romaine On a retrouvé la date exacte de la découverte du pétillant dans les vieux grimoires qui en font mention pour la première fois en 1531, ils connaissent immédiatement le succès La blanquette de Limoux est exportée, là encore des écrits l’attestent Lors d’un pèlerinage à l’abbaye, au XVIe siècle, Dom Pérignon découvre cette méthode de vinification qu’il expérimente dès son retour en son abbaye d’Hautvillers en Champagne, avec le succès qu’on connaît Les premiers écrits mentionnent également que la Blanquette était ser vie à la cour du seigneur de la région : le Sieur d’Arques Ce dernier avait pour coutume de lamper des Flascons de Blanquette pour fêter dignement ses victoires. Pas étonnant que, quatre siècles plus tard, se basant sur cette anecdote, les vignerons fondateurs baptisèrent leur cave : Sieur d’Arques.

Nul ne sera surpris que depuis, un des vins porte le nom de Première bulle !

…Arnaud de Villeneuve, le vin doux naturel

Au XIIIe siècle, la faculté de médecine de Montpellier était déjà réputée. Parmi les grands patrons de l’époque, Arnaud de Villeneuve, qui était également chimiste et alchimiste En tant que tel, il découvrit les trois acides, sulfurique, muriatique et nitrique. Il distilla le premier de l’alcool, et s’aperçut qu’il pouvait retenir quelques-uns des principes odorants et sapides des végétaux qui y macèrent Les eaux spiritueuses employées en médecine et en cosmétique lui doivent beaucoup. Il composa les premiers ratafias mais surtout, on lui doit le principe du mutage

Il découvrit qu’en ajoutant de l’eau-de-vie au vin, on stoppait la fermentation, le vin conser vait ses sucres et ne tournait pas au vinaigre Ce principe est codifié dès 1299 à Perpignan par Jacques II Les vins doux naturels sont devenus les plus beaux fleurons de la viticulture roussillonnaise : Maur y, Banyuls et Rivesaltes se partageant l’appellation

Depuis 1909, la cave Arnaud de Villeneuve perpétue la mémoire de ce glorieux inventeur. La cave compte trois cent cinquante vignerons et vigneronnes qui exploitent 2500 hectares de vigne Elle est née de l’union des caves de Salses et Rivesaltes www.arnaudedevilleneuve.com

Le Domaine Piétri-Géraud

C’est à la fin du XIXème siècle que naquit le Domaine P i é t r i - G é r a u d I l e s t e x p l o i t é a u j o u r d ’ h u i p a r Laetitia Piétri-Clara, qui a succ é d é à s a m è r e M a g u y Toujours présente, elle pose un regard tendre et protecteur sur la destinée du Domaine Ainsi, cinq générations de vignerons colliourencs se succèdent « Sur 13 ha avec des rendem e n t s f a i b l e s , j e p r o d u i s 5 c u v é e s d e C o l l i o u r e e t

5 cuvées de Banyuls ; certains pensent que c’est se compliquer l’existence Cela fait maintenant plus de 10 ans que je suis installée au domaine et plus j’avance, plus j’ai des envies mais aussi des doutes et des angoisses », explique la propriétaire « Avoir un domaine de nos jours, ce n’est pas une simple image d’Epinal où l’on se balade nonchalamment dans de magnifiques vignes, où l’on goûte des vins parfaits dans de beaux verres : c’est aussi se confronter à la rudesse du métier, à la généreuse mais parfois injuste Dame Nature, à la complexité de vendre son vin sur un marché parfois cruel, en tout cas extrêmement concurrentiel », poursuit-elle C’est pour cela que Laetitia Piétri-Clara, rejoint les Vinifilles (lire l’article dans la page dédiée aux femmes) « Ensemble, nous pouvons représenter un autre visage de la viticulture mais aussi nous épauler et partager nos difficultés. Ce qui est sûr, c’est que nous sommes toutes des passionnées dans un monde de brute, alors un peu de féminité là-dedans ne peut pas faire de mal »

Les 13 hectares de vignes sont cultivés sur les pentes abruptes de la commune de Collioure, dernier maillon de la chaîne des Pyrénées bordé par la mer Méditerranée, sur lequel s’appuient les terrasses de schistes qui forment l’aire d’appellation Collioure et Banyuls ; terroir rude, emprunt d’une forte identité où tout encore se cultive à la main Ce travail est régulièrement récompensé de médailles et de notes élogieuses de la part des critiques et des professionnels. Comme beaucoup de vignerons du Roussillon, le domaine élabore un muscat de Noël des plus appréciés et parfois, un divin nectar issu de vendanges de raisins trop murs, très confidentiel.

Domaine Piétri-Géraud - 22, rue Pasteur à Collioure. Tél. 04 68 82 07 42. www.domaine-pietri-geraud.com

Toques et clochers

Toques et Clochers est une fête gastronomique qui est aussi un bel acte de sauvegarde du p a t r i m o i n e E n e f f e t , l ’ a r g e n t récolté lors de la vente des vins aux enchères sert à l’entretien du clocher du village organisateur Créée et organisée par les vignerons du Sieur d’Arques afin de promouvoir les différents terroirs d u v i g n o b l e l i m o u x i n , e l l e s e d é ro u l e l o rs d u w e e k - e n d d e s rameaux autour de Limoux et S a i n t - H i l a i r e , c h a q u e a n n é e depuis 1991 Elle consiste à regrouper dans un village de la région, un ensemble de producteurs de vins et un célèbre chef cuisinier pour organiser cette vente de vin. Elle aura lieu cette année les 23 et 24 mars à Gardie et Villebazy, un fait exceptionnel que cette union de deux villages pour accueillir cette 24 e édition, devenu un événement international. Côté gastronomie, le chef Régis Marcon, restaurant Le clos des Cimmes, trois étoiles au Michelin, sera à l’honneur ainsi que le sommelier Andreas Larsson, meilleur sommelier du monde en 2007. Une centaine de lots millésime 2012 seront mis en vente par Sotheby’s, la référence mondiale des enchères Une occasion unique de découvrir ou redécouvrir ces vins mondialement réputés, présents sur les tables 3 étoiles du monde entier, de grands vins blancs Chardonnay, les prestigieux Clochers de Sieur d’Arques et les rouges d’assemblages Baron d’Arques, tous AOC de Limoux

Le week-end se décompose en plusieurs temps forts : l’ouverture au grand public pour permettre de découvrir les vins des villages « clochers » ; la vente aux enchères, réser vée au millier de spécialistes ; la soirée de gala autour du chef honoré avec défilé de fécos venus du carnaval de Limoux, là-aussi réservée, les places sont comptées ; les rencontres d’artistes, pendant lesquelles on découvre des tableaux exposés sur le territoire Toques et clochers, 23 et 24 mars à Gardie et Villebazy. www.sieurdarques.com

« Il s'agit du vin, c'est-à-dire de la partie intellectuelle d'un repas »

Al e xan dre Du mas

Les dynasties de la région

Depuis plusieurs siècles, l’histoire du Languedoc-Roussillon est intimement liée à celle de grandes familles vigneronnes qui perpétuent, aujourd’hui encore, des savoir-faire ancestraux. Véritables dynasties, elles ont su d’adapter aux différentes évolutions du monde viticole, tout en maintenant une réelle tradition et une véritable identité.

Famille Jonquères d’Oriola, 27 générations de père en fils

Coincée entre la Méditerranée et le piémont des montagnes des Pyrénées, la Famille Jonquères d’Oriola élabore depuis 1485 des Grands Vins au sein du Château de Corneilla, bâti a u c o u r s d u X I I ème s i è c l e p a r l e s C h e v a l i e r s Templiers et du Domaine du Paradis Doté d’un cadre exceptionnel et authentique, l’architecture de ce château n’est pas sans rappeler celle du Palais des Rois de Majorque de Perpignan. C’est dans ce cadre féodal que depuis plus d’un demi-siècle, le savoir-faire de la famille Jonquères d’Oriola s’est transmis de génération en génération. Un nom qui a fait la fierté de cette terre catalane, au travers des exploits sportifs de Pierre Jonquères d’Oriola, cavalier français le plus titré aux Jeux Olympiques en saut d’obstacles et Christian d’Oriola, maintes fois champion olympique au fleuret

C’est certainement avec le même esprit de challenge que Philippe Jonquères d’Oriola a refait le vignoble familial, avec pour but d’obtenir des vins de qualité, tout en coordonnant tradition et progrès « Actuellement notre terroir et notre philosophie de travail sont combinés afin d’élaborer des

vins parmi les meilleurs et les plus représentatifs du Roussillon, explique-t-il Cette tradition de perfectionnisme se traduit aujourd’hui par des vins

primés sur les plus grands concours nationaux et internationaux, et une réelle dynamique de porter sans cesse les vins à leur plus haut niveau »

Les grandes familles vigneronnes en Languedoc

• Famille Barsalou :

La famille Barsalou est une grande famille vigneronne, installée depuis le XVIIIème siècle, près de Narbonne sur le terroir de Fontfroide

Ses quatre domaines sont cultivés en totalité en agriculture raisonnée.

www domainesbarsalou com

• Famille de Pennautier / Lorgeril :

L’histoire de la famille Pennautier débute en 1620 lorsque, sous le règne de Louis XIII, Bernard de Pennautier pose la première pierre du château

Le roi y sera reçu et témoignera sa reconnaissance à son hôte en lui offrant son mobilier de voyage, aujourd’hui classé Monument Historique. C’est Pierre Louis de Pennautier, succédant à son père en 1650, qui va entreprendre l’extension du château en la confiant à l’architecte de Versailles :

Le Vau et au paysagiste Le Nôtre Huit générations vont alors se succéder jusqu’à la rénovation complète des vignobles à la fin du XXème siècle www lorgeril com

• Famille Jeanjean :

Depuis 1870 la famille Jeanjean exerce les métiers de vigneron et de négociant, à Saint Félixde-Lodez, au cœur du Languedoc A ses débuts, Maurice-Vincent dit le « Barriquailleur » achetait le vin et le faisait livrer à ses clients installés dans le Massif Central Son successeur, Maurice-François, débuta le commerce de gros, puis Paul Jeanjean, le « Grand Patron » prit la suite Hugues et Bernard, 4ème génération, ont su aujourd’hui développer la société avec leurs compétences respectives www jeanjean fr

• Famille Bruguière :

Niché entre le Pic Saint-Loup et l’Hortus, plusieures générations se sont succédées sur les terres du Mas Bruguière Une histoire d’amour avec la terre amorcée par Pierre Bruguière qui fit reconnaissance de ses biens en 1259 Après de nombreuses expérimentations, Guilhem Bruguière

obtient le statut de vigneron indépendant en 1986 Aujourd’hui, Xavier et son épouse Marjorie perpétuent la tradition familiale et initient la conversion du Domaine à la culture biologique www mas-bruguiere com

• Famille Viennet : Situé aux portes de Béziers, le Château de Raissac, élevé sur les vestiges d’une villa Romaine, figure dans l’histoire à travers son lieu et ses hommes depuis des siècles Aujourd’hui, la sixième génération des Viennet fait vivre le domaine au r ythme de l’art et du vin grâce à Jean Viennet, artiste peintre et à son épouse Christine, céramiste de renommée internationale.

www raissac com

• Famille De Volontat : Vers 859, le lieu dit « In Plumbacio » existait déjà Autour de 1175, ses terres sont cultivées par les religieuses d’un Prieuré Régulier du nom de « Palatio, domus Sanctae Mariae de Palacio » Ce couvent, fondé sous l’invocation de SaintRandolin, dépendant de l’Abbaye de Lagrasse fut abandonné, puis repris par la famille De Volontat en 1820 A cette époque, il reprend son nom de Château Les Palais. Aujourd’hui, Anne et Xavier De Volontat y élèvent les cépages traditionnels des Corbières

• Famille Mandeville : Le Château Vaissière entre dans la famille en 1776 avec son acquisition par Pierre Lignières

Il fut alors transmis de génération en génération et reprit en 1952 par Paul Mandeville, docteur en droit Doté d’un esprit novateur, il fut le premier à planter de la Syrah en Languedoc en 1960 et en 1971 à récolter mécaniquement le raisin avec une machine automotrice importée des Etats-Unis Il transmit sa passion et son savoir faire à son fils Olivier, qui reprend l’exploitation familiale en 1984 www chateauvaissiere fr

• Famille Fabre : Les domaines de la famille Fabre qui composent le vignoble, occupent un terroir de 300 ha dans la région du Languedoc Depuis 1605, quator ze générations de vignerons se sont succédées pour travailler cette terre, pour devenir, aujourd’hui un grand acteur des vins du Languedoc. Les domaines de la famille sont au nombre de quatre : Château de Luc, La Grande Courtade, Château Coulon-Veredus et le Château Fabre-Gasparets www famillefabre com

• Famille de Fourmas : La propriété du Château de Pouzols est dans la famille du Baron de Fournas depuis 1437 Vingt et une générations se sont succédées, et des archives présentes au Château témoignent que depuis toujours, vignes et oliviers ont été les ressources principales de la propriété. www chateau-pouzols com

• Famille Verdier : Le domaine Cazelles-Verdier est dans la famille depuis 1713

Le grand-père de Jean-Paul Verdier le propriétaire actuel, fut à l’origine d’une exploitation poivrière qui lui permit à son retour du Vietnam d’acquérir de nouvelles parcelles pour agrandir l’exploitation familiale

Le domaine compte aujourd’hui 22 hectares sur le causse de Miner ve.

• Famille Bacou : Neuf générations de vignerons précèdent Jacques Bacou, l’actuel propriétaire du Château du Roc

Les terres du château ont été le témoin des batailles que se livraient Simon de Montfort et les cathares Le château se situe sur le petit village de Monbrun qui porte le témoignage d’une longue histoire remontant à l’époque romaine www chateau-roc com

Travaillés en agriculture raisonnable, les vins de la famille sont présents dans plus de quarante restaurants étoilés Michelin, à l’Hôtel Martinez à Cannes et dans de nombreux établissements de renom sur la côte méditerranéenne, ainsi que sur toutes les tables de Roland Garros depuis 2010. « Mon père et moi avons fait un tour du monde, à 40 ans d’inter valle, où nous nous sommes nourris d’expériences différentes en matière de vinifications et surtout de conception du vin Explique William Jonquères d’Oriola, qui représente la 27ème génération de vignerons de la famille Nous nous sommes ainsi enrichi de ce qui se faisait ailleurs et cela nous a permis d’ouvrir nos regards respectifs A mon retour, nous avons d’ailleurs nommés notre première cuvée «Cavalcade» qui traduit notre chevauchée commune et notre volonté de marquer notre premier millésime C’est un vin «nature» où seuls la vigne et le vin s’expriment... C’est notre philosophie »

Château de Corneilla à Corneilla-del-Vercol (Pyrénées-Orientales)

Tél. 04 68 22 73 22. www.jonqueresdoriola.fr

Le bon vin possède une double vertu Il vous monte au cerveau, vous fait l'entendement sagace, vif, inventif Sa seconde vertu est de réchauffer le sang… C'est du vin que vient la vaillance W illiam S hakespeare

Et en Roussillon :

• Famille Nadal :

Le Château Nadal-Hainaut a été bâti au XVIIIème siècle sur le site du prieuré de l’Eüle, édifié au XIIème siècle par les moines cisterciens On peut voir encore aujourd’hui dans les grands bâtiments qui abritent la cave ce qui reste de l’abside de l’anc i e n n e c h a p e l l e C ’ e s t J e a n - M a r i e N a d a l q u i exploite actuellement le vignoble, représentant ainsi la 6ème génération

www chateaunadalhainaut com

• Famille Lafage :

Le Domaine du Dernier Bastion est un des plus anciens du cru puisque Sébastien, fils de JeanLouis Lafage, représente la 8ème génération de vignerons installés sur ce vignoble Il est aussi l’un des tout premiers à avoir diversifié sa production en plantant, sur les coteaux schisteux de ce petit domaine d’une vingtaine d’hectares, de la syrah et du mour vèdre tout à côté de ses grenaches noirs traditionnels

www dernierbastion com

• Famille Passama :

Témoins des immenses propriétés que possédaient autrefois les grandes familles de la région, le Château de Saü appartient à la famille Passama depuis 1846 Her vé Passama qui conduit ce vignoble a su garder quelques vignes centenaires pour le plus grand bonheur de ses cuvées de prestige

www chateaudesau com

Les nouveaux vignerons du monde des affaires ou du cinéma

Certains sont issus de familles vigneronnes depuis des siècles. D’autres peuvent être qualifiés de néo-vignerons. Ils tentent de se faire un place au soleil et sont méticuleux car ils ont quelque chose à prouver On les attend au tournant Comme Julien Seydoux qui, par exemple, a repris le réputé Château des Estanilles dans le Faugérois

Julien Seydoux : « Je savais où je voulais aller, le terroir me l’a rendu »

Pourquoi avez-vous repris le Château des Estanilles ?

Le terroir de Faugère convient bien au vin que je v o u l a i s f a i r e L e s c h i s t e , a s s e z u n i q u e e n Languedoc, donne une fraîcheur supplémentaire au vin, sans compromettre sa qualité Un terroir tout en coteaux, loin de la mer, un terroir d’un milliard d’années au sol profond et cependant un sol pauvre où presque rien ne pousse

Vo u s n ’ a v e z p a s é t é t e n t é p a r l a Bourgogne ou le Bordelais ?

Le Languedoc, c’est un peu comme l’art nouveau, la qualité existe seulement depuis une quarantaine d’années, on peut faire son trou et bousculer la hiérarchie, on peut produire avec la même qualité qu’en Bordelais ou en Bourgogne

Les vins des Estanilles étaient déjà réputés, comment l’avez-vous acquis ?

Ce château était réputé grâce au précédent propriétaire, Michel Louison, un précurseur dans la qualité. Ce vin était une star, il allait être liquidé.

Ce challenge a été une source de motivation J’ai

pu tout refaire, de la taille à la vinification, à l’élevage, aux étiquettes, à la forme de la bouteille

J’ai tout redynamisé, il fallait sublimer Mon premier millésime est à la vente Je savais où je voulais aller, le terroir me l’a rendu

Vous n’êtes pas issu d’une famille de vignerons, mais lié aux affaires et au cinéma ?

Av a n t , j ’ é t a i s g e s t i o n n a i r e d e p o r t e f e u i l l e

« Le vin est le professeur du goût, et, en nous formant à la pratique de l'attention intérieure, il est le libérateur de l'esprit et l'illuminateur de l'intelligence »

Pau l Claud e l

Ma famille est amatrice de bons vins. Le Château de Clausonne, dans le Gard, au milieu des vignes, était surtout une maison de famille. Le raisin partait à la coopérative Je suis autodidacte Le plus important ne s’apprend pas dans les livres Il y a une certaine technique à maitriser, mais c’est la personnalité, la sensibilité qui compte C’est elle qui donne l’âme au vin Le vin, c’est comme la vie, il n’y a pas de retour en arrière possible

Si je vous dis « Art et vin » ?

Nous sommes sensibilisés à l’art dans la famille, mais nous sommes protestants donc discrets Pour moi, ce ne doit pas être un argument de vente. J’aimerais que l’art ne soit pas un élément de marketing. Pour moi, le produit final doit parler de lui-même Je suis là pour la durée Château des Estanilles à Lentheric.

Tél. 04 67 90 29 25. www.chateau-estanilles.com

Trois questions à Pierre Richard

Vous êtes devenu vigneron après un coup de cœur pour la région. Aujourd’hui, diriezvous que votre passion est intacte ?

Plus que jamais Aujourd’hui, le travail porte ses fruits La terre patiemment apprivoisée me donne généreusement sa richesse Je me sens parfaitement adopté par la région et ses habitants, parmi lesquels je compte des amis de longue date J’ai le sentiment d’un amour mutuel profond

Vous avez dit que créer un vin et monter sur scène, était des activités similaires.

Pouvez-vous développer ?

On travaille à créer une heureuse alchimie entre les cépages comme à établir une parfaite complicité avec le public, dans le but d’apporter du plaisir, de la joie Il s’agit toujours d’échange, de partage

Pour vous, une journée sans vin c’est ?

Les épinards sans le beurre La poire sans le fromage Une journée sans vin, c’est long comme un jour sans pain !

Recueillis par MCH

Trinquer au cinéma ne semble pas nuire à la santé

Vins et cinéma font bon ménage, le vin est synonyme de partage, de convivialité, il n’est pas rare de le voir occuper le devant de l’image De James Bond, qui boit du champagne, au Festin de Babette et de Ninotchka à Alexandre le bienheureux, trinquer au cinéma ne semble pas nuire à la santé Il est parfois la vedette principale d’un film, c’est le cas dans Mondovino de J o n a t h a n N o s s i t e r q u i , s u r t r o i s c o n t i n e n t s , retrace les sagas de vignerons avec un focus important sur Aimé Guibert et son Daumas Gassac à Aniane Sting, Zucchero, Bob Dylan, Coppola, Madonna ont leurs noms associés à des propriétés vigneronnes dans le monde et Carole Bouquet vendange en Sicile. Mais le LanguedocRoussillon n’est pas en reste, il attire lui aussi acteurs, metteurs en scène et chanteurs :

Jean-Louis Trintignant a investi dans les Côtes du Rhône, domaine Rouge Garance à Saint-Hilaired’Ozilhan dans le Gard www rougegarance com Jérôme Savar y, le metteur en scène, exploite une propriété viticole à Fitou dans l’Aude, Les Mille vignes Avec une cuvée fameuse, Les Sybarites

Francis Cabrel, le chanteur a créé son vignoble, pas très loin, dans le Brulhois (Lot-et-Garonne)

Luc Besson est copropriétaire des vins suivants : Saint-Chinian, Domaine de Senaux à Mézeilles et Domaine Alquier à Faugères

Pierre Richard, le comédien gère un vin de Corbières, Domaine Château Bel Evêque dans l’Aude Gérard Depardieu a commencé à s’investir dans le vin il y a 30 ans, en Bourgogne Vient ensuite le Château de Tigné, en Anjou en 1989 Après un tour en Bordelais où il achète Château Gadet, il finit par acquérir quelques parcelles à Aniane dans l’Hérault Mais aussi au Maroc, en Espagne et en Argentine

DOSSIER Le vin, patrimoine culturel de la région

Le vin côté filles

Quand les filles s’intéressent au jus de la treille, elles le font avec autant de professionnalisme que les hommes, si ce n’est plus. Qu’elles appartiennent à une dynastie de vigneronnes où qu’elles aient vécu une autre vie avant, les filles occupent le terrain et ce n’est pas pour faire de la figuration. Elles sont inspirées, efficaces, imaginatives. L’œnotourisme et la littérature, elles connaissent, l’élevage du vin n’a pas de secret pour elles. On les retrouve au fil du dossier.

Mas

Thélème, en référence à Rabelais

Fabienne Bruguière a quitté sa Belgique natale par amour. En épousant Alain Bruguière, elle a adopté le métier de vigneron En référence à Rabelais, elle a l’idée d’appeler le domaine mas Thélème Rabelais qui cite le muscat de Mireval dans Pantagruel « puis vint à Montpellier où il trouva fort bons vins de Mirevaulx et joyeuse compagnie » Toujours dans le Ve livre, on trouve le fameux calligramme de la Dive bouteille : « Ô bouteille / Pleine toute / De mystères, / D’une oreille / Je t’écoute ». Fabienne, une des Vinifilles, revient sur les circonstances de l’appellation Thélème : « Rabelais s’est joint à nous tout naturellement alors que nous partagions une bouteille de vin avec des amis Comme le veut l’usage, on se souhaite «A votre santé» Epicuriens, nous avons poursuivi avec Carpe Diem (qui sera notre première cuvée) et avons parlé de la Dive bouteille et donc de François Rabelais Très vite, nous avons parlé du nom des futures cuvées et puis après du nom du domaine Nous ne souhaitions pas y faire apparaître notre nom (déjà pris) mais faire plutôt un clin d’œil Au cours de cette soirée, nous avons longuement parlé de Rabelais et de l’Abbaye de Thélème Ce nom Thélème, et toute son histoire, nous a beaucoup plu Belge, je c o n n a i s s a i s R a b e l a i s m a i s p a s s u f f i s a m m e n t Aussi, j’ai acheté ses livres, me suis régalée et ai été définitivement conquise d’autant que Rabelais a vécu à Montpellier C’était début 2003 et ce n’est qu’en septembre 2003 que la Mas Thélème accueillera sa première vendange Les couleurs de

notre étiquette sont le bleu et le blanc, ce sont également les couleurs de Rabelais. J’ai eu l’impression que tout nous ramenait toujours à Rabelais. Les couleurs de Gargantua étaient, en effet, le blanc et le bleu Son père Grandgousier voulait donner à entendre que son fils lui apportait une joie céleste Car pour lui, le blanc signifiait joie, plaisir, bonheur, liesse, allégresse, délice et réjouissance et le bleu, choses célestes Il y a des citations dans le caveau et parfois sur la porte d’entrée, le texte d’accueil qui figurait sur la porte de l’abbaye et sur mes documents administratifs. »

Mas Thélème, route Cazeneuve à Lauret. Tél. 04 67 59 53 97. www.mas-theleme.com

Château de la Tuilerie

’ ’il est culture et mémoire, inventons le vin chaque jour ! S’il est fait d’amour, d’inquiétude et de soins attentifs, il est d’abord fait de plaisir ! » Ainsi s’exprime Chantal Comte, heureuse propriétaire du Château de la Tuilerie dans lequel elle s’investit depuis 30 ans. Le domaine, situé sur la partie la plus ancienne de l’appellation Costières de Nîmes, produit un vin réputé, régulièrement médaillé Il est cerné à la fois par les contreforts des Cévennes et les étangs Chantal Comte a une passion, les rhums, qu’elle assemble avec autant de soins que ses cépages Côté œnotourisme, elle organise des concerts au château, des dégustations et un marché de Noël raffiné.

Château de la Tuilerie - 571, chemin de la Tuilerie à Nîmes. Tél. 04 66 70 07 52. www.chateautuilerie.com

C’est bien connu, à plusieurs on est plus fort Et lorsqu’on est vigneronne, il faut se serrer les coudes Des vigneronnes d’ici l’ont bien compris, qui se sont regroupées sous un vocable aisé à retenir, Vinifilles, qu’elles définissent ainsi : n.f. pl. créatures de sexe féminin engagées dans la viticulture en Languedoc Roussillon, fédérées en 2009, adeptes du plaisir et de la richesse de leur métier, belles, rebelles, actives, gourmandes, sympas, sociables et dynamiques ! En un mot, faire partager leur savoir-faire et développer une entraide entre vigneronnes Et c’est la réalité Affiliées à l’association nationale Femmes de vin, elles participent à des événements professionnels tels que Vinexpo,

Château de l’Engarran, les ancêtres continués

En c o n t r e b a s d e l’autoroute de Millau, l e C h â t e a u d e l ’ E n g a r r a n e s t u n d e s domaines les plus élégants de la périphérie de Montpellier Le château l u i - m ê m e , u n e p e t i t e f o l i e h a r m o n i e u s e , e s t abrité par une grille finement ciselée, au milieu d’un parc dessiné à la française. Et tout autour s’étendent les vignes de D i a n e L o s f e l t e t Constance Rerolle qui le dirigent Elles élèvent dans le chai une gamme de vins rouge, blanc, rosé qu’elles font découvrir au caveau de dégustation L’été, elles ont imaginé des dégustations originales associant mets et vins Elles ont créé un musée avec outils anciens et costumes d’époque Elles ouvrent leur parc en juin pour les Rendez-vous aux jardins et le troisième week-end de septembre pour les Journées du patrimoine L’idée fondatrice à l’Engarran est de toujours respecter la personnalité du vin, le bois doit se fondre dans le vin pour révéler son potentiel. A l’occasion de la fête de la Vigne et du Vin (fin mai), des visites de la cave à barriques sont organisées ainsi que des dégustations des vins en cours d’élevage Château de l’Engarran à Lavérune.

Tél. 04 67 47 00 02. www.chateau-engarran.com

Château de Fourques par Lise Fons-Vincent

Ch e z l e s v o i s i n e s d e l’Engarran, à Fourques, o n r e t r o u v e c e t t e même passion pour le vin et l e p a t r i m o i n e , e l l e s o n t d’ailleurs un lointain ancêtre commun Le chef d’orc h e s t r e d e l ’ e x p l o i t a t i o n , L i s e F o n s - V i n c e n t , a i m e mettre en valeur l’aventure f é m i n i n e c r é é e p a r s a grand-mère Jeanne

Fourques est marqué par cette empreinte féminine, cette intelligente légèreté

Les vins portent une douceur et une sensibilité qui l e u r f o n t d u b i e n C ô t é caveaux, Lise se fait un plaisir de faire déguster ce qu’elle a élevé avec amour, côté œnotourisme, elle met à la disposition des visiteurs des emplacements pour camping car afin qu’ils profitent d’un environnement bucolique aux portes de Montpellier Régulièrement, sur réser vation, elle organise des balades dans les vignes qui s’achèvent naturellement au caveau

Château de Fourques, route de Lavérune, Juvignac. Tél. 04 67 47 90 87 www chateaudefourques com

« Jamais homme noble ne hait le bon vin » François Rabelais

Vinisud, Millésime bio, pour transmettre la culture du vin, de la convivialité et de la gastronomie en entraînant dans leur mouvement des hommes et des femmes de tous horizons. Du Château de l’Ou en Roussillon au Domaine de Roquemale à Villeveyrac, du Domaine de Flassian à la réser ve d’O à Arboras, elles représentent pratiquement tous les terroirs de la région Elles forment « un bataillon au féminin qui s’engage dans un pied de nez à la morosité ! » Un bataillon très remarqué l’année dernière à Montpellier lors de la deuxième cérémonie des Vincœurs de l’Hérault où elles ont reçu deux prix ce soir-là : le prix Plurielles, qui met à l’honneur l’action des femmes dans la viticulture ainsi que le prix spécial du jur y www.vinifilles.fr

Constance Rerolle et Diane Losfelt

Lise Fons-Vincent, chef d’orchestre de l’exploitation

Chantal Comte

DOSSIER Le vin, patrimoine culturel de la région

Vin et Label

Entretien avec le sommelier Dominique Laporte

Meilleur sommelier et ouvrier de France en 2004, le montpelliérain Dominique Laporte représente l’excellence de la sommellerie tricolore. Après un parcours dans différents restaurants de palaces parisiens, londoniens et en région, comme le Château de Lignan à Béziers puis les Caves Gambetta à Montpellier, il est aujourd’hui à la tête d’une entreprise de conseil en vin et de sa propre Ecole dans la capitale régionale.

Depuis 2008, le sommelier apporte également ses connaissances à la marque Sud de France, lancée il y a 7 ans par la Région L.-R., à travers les différents événements auxquels elle participe. Dans cet entretien, il revient sur son parcours personnel, son action auprès de la marque et ses projets futurs.

Quel est le parcours qui vous a mené à la sommellerie ?

A la base, c’est avant tout ma volonté d’être cuisinier qui m’a attiré vers la restauration Dans tout mon cursus scolaire, je me suis rendu compte de la richesse culturelle offerte par le monde du vin et j’ai alors décidé de m’orienter vers cette discipline.

Vous avez rejoint la marque Sud de France initiée par la Région L.-R., comment s’est réalisée cette collaboration ?

Comment les vins de la marque sont-ils sélectionnés ?

sur les accords mets et vins

tement liée au maitre mot de notre région : la diversité.

Quelles sont les retombées depuis la création de Sud de France dans le monde du vin ?

« En quelques années, Sud de France s’est imposée sur le plan international »

A m o n r e t o u r d ’ u n e expérience parisienne et Londonienne en 2008, j’ai rencontré François Fourrier, le responsable c o m m u n i c a t i o n e t L a u r e n t P a n a y o t y, l e directeur général de la marque Sud de France. Ils m’ont expliqué leur volonté d’en faire une marque forte sur le marché du vin et leurs idées novatrices m’ont séduit. Depuis, j’œuvre pour certaines actions avec eux Cette initiative permet de mettre en avant la richesse de notre région, notre diversité et nos savoir faire

L’adhésion à la marque se fait par la présentation d’un dossier qui est examiné par une commission interne à Sud de France Pour les différents événements, c’est moi qui suis en charge de la sélection des vins et pour cela je m’entoure de professionnels qui r e p r é s e n t e n t l e s d i f f é r e n t e s interprofessions régionales Nous dégustons tous les vins à l’aveugle afin de sélectionner ceux qui sont les plus à même de séduire les acheteurs

« En Chine, le Languedoc-Roussillon est devenu le deuxième opérateur derrière les Bordeaux »

En pratique, comment cela se déroule et sur quels genres d’événements ?

J’ai la responsabilité des sélections lors des événements importants comme Vinisud, mais aussi pour des formations en Chine ou aux USA Nous nous déplaçons dans les grandes villes afin de former les distributeurs et les restaurateurs grâce à des séances orientées sur la connaissance de nos produits, les particularités de notre région, ainsi que

Celles-ci sont multiples En Chine par exemple, le Languedoc-Roussillon est devenu le deuxième opérateur derrière les vins du Bordelais C’est une sacrée performance car nous y s o m m e s p l u s p r é s e n t q u e d e s grandes régions françaises comme le Rhône ou la Bourgogne. Sur le plan mondial, Sud de France est associé à des produits de très bon rapport qualité/prix et véhicule des valeurs de convivialité et de savoir-vivre

Comment expliquez-vous ces bons résultats ?

Très rapidement la marque a été reconnue de tous Les consommateurs privilégient ce label dans leur acte d’achat et une de ses forces est de laisser les vignerons s’exprimer avec leurs propres particularités La valeur de cette marque est direc-

Quels sont vos futurs projets avec Sud de France?

Nous avons plusieurs actions planifiées à Paris et en Chine ces prochains mois afin de mieux former nos vendeurs et continuer à promouvoir les vignerons locaux

Et vos projets personnels ?

Personnellement, je continue mes actions de formation et d’animation mais aussi à travailler sur le projet Wine LR, une application IPad et Iphone qui met en valeur nos paysages, notre patrimoine et nos vins régionaux

Quels sont vos récents vins coup de cœur ? Ils sont nombreux, le fait de goûter les vins à l’aveugle lors de nos sélections me permet à chaque fois de découvrir de nouveaux talents Notre région est en perpétuel mouvement et désormais le choix en terme de qualité est très important

Recueillis par Romain Dimo

Sud de France, la marque de notre territoire

Créée en 2006 par la Région L -R , la marque « Sud de France » à pour vocation de rassembler l’ensemble des produits agroalimentaires et viticoles de notre territoire sous une seule et même bannière

Elle permet ainsi une identification rapide de l’origine des produits, et véhicule, au-delà des frontières régionales, les valeurs essentielles qui constituent l’art de vivre méditerranéen

En regroupant sur la base du volontarisme des entreprises de différents univers économiqueselle fédère aujourd’hui plus de 700 viticulteurs et plus d’un millier de vins blancs, rouges, rosés, effer vescents, et vins doux du Languedoc-Roussillon

L’objectif clairement affiché par Sud de France est d’être un facilitateur de « business », favorisant le partage d’expériences et la mise en réseau des acteurs régionaux par le biais de son support opérationnel : Sud de France Export En agissant collectivement, elle ouvre ainsi aux producteurs des opportunités commerciales supplémentaires grâce à des missions de prospection, dégustations, expositions, présence sur les plus grands salons internationaux, campagnes de promotion ou l’organisation du festival Sud de France De plus, un site internet consacré permet aux producteurs régionaux de faire adhérer gratuitement, et en quelques clics, leurs produits à la marque Sud de France Des fiches personnalisées donnent la possibilité de gagner en visibilité auprès du grand public et des acheteurs, français, mais aussi anglophones, grâce à la version anglaise du site www.sud-de-france.com

« Sud de France met en avant la richesse de notre région, notre diversité et nos savoir faire »

Dominique Laporte

Vin et Label

Entretien avec Florence Barthès, directrice du label Pays d’Oc IGP

Cette année, « « Pays d’Oc IGP » » fête son 25 e millésime, il est présidé par Jacques Gravegeal A sa manière, ce label, leader français dans son domaine, contribue à défendre, sauvegarder et dynamiser le patrimoine viticole languedocien. Florence Barthès, directrice générale de cette dénomination, présente ce label et répond à nos questions.

Que recouvre exactement la dénomination « Pays d’Oc IGP » ?

I l s ’ a g i t d u l a b e l « P a y s d ’ O c I n d i c a t i o n Géographique Protégée ». Le Vignoble du Pays d’Oc s’étend sur plus de 90 000 hectares en L a n g u e d o c - R o u s s i l l o n ( G a r d , H é r a u l t , A u d e , Pyrénées-Orientales et 6 communes de Lozère) Grâce à sa grande superficie, il est caractérisé par une large palette de paysages et de sols et par une diversité climatique La production « Pays d’Oc IGP » regroupe 2 600 structures (caves coopératives, caves particulières et Négoce) autour de 20 000 vignerons L’offre des « « Pays d’Oc IGP » » se déploie sur trois couleurs (60 % de rouges, 21% de blancs et 19% de rosés) De nombreux cépages sont autorisés dans le cahier des charges : Merlot, C a b e r n e t - S a u v i g n o n , C h a r d o n n a y, C i n s a u l t , Sauvignon, Syrah, Viognier, Roussanne, etc. La commercialisation des « « Pays d’Oc IGP » » se répartit pour 92 % de vins mono-cépages et 8 % de vins d’assemblages A lui seul, le millésime 2011 comptabilise 6,3 millions d’hectolitres certifiés qui correspondent à un équivalent de 840 millions de cols de 75 cl « « Pays d’Oc IGP » » est le premier label européen en volume sous signe de qualité La certification des Vins « Pays d’Oc IGP » s’appuie sur un cahier des charges strict et un plan de contrôle rigoureux L’assurance de la qualité se

traduit par des contrôles internes mais aussi e x t e r n e s s o u s l ’ é g i d e d e B u r e a u V é r i t a s Certification France. En effet, 100 % des vins certifiés « Pays d’Oc IGP » sont soumis à un contrôle administratif et un contrôle organoleptique. Une salle de dégustation de 54 postes est entièrement dédiée aux Commissions de Dégustation qui délivrent la certification des vins qui sont préalablement anonymes

Les vins de cépages tiennent une place de choix, cet engouement est-il un effet de mode ou s’inscrit-il dans la durée ?

Les Vins « Pays d’Oc IGP » fêtent cette année leur 25ème millésime Ce sont 25 vendanges qui se commercialisent majoritairement en mono-cépages Il serait réducteur d’associer un quart de siècle à un effet de mode D’autant que l’offre des vins de cépages est antérieure à l’existence même du label Le vignoble californien est à l’origine de l’engouement cépage qui a été par la suite adapté en Languedoc-Roussillon sous ce label, nous ouvrant ainsi les portes du marché mondial du vin Les « Pays d’Oc IGP » ont capacité à s’adapter à tous les moments de consommation et les consommateurs ne s’y sont pas trompés puisque nous sommes présents dans 180 pays

En quoi est-ce une manière d’entretenir le patrimoine viticole de la région ?

Le vignoble en Languedoc-Roussillon est le socle de notre patrimoine viticole Compte tenu de notre climat, si nous n’avions pas ce magnifique écrin vert tout au long de l’été, la région perdrait un de ses principaux atouts touristiques

Vous proposez une grande diversité de conditionnement, est-ce pour répondre à tous les types de clientèle ?

La diversité des conditionnements répond effectivement aux besoins des marchés, des clientèles et des moments de consommation Il faut également noter la prise de conscience de plus en plus importante de l’impact de l’activité vin des entreprises et vignerons « Pays d’Oc IGP » sur l’environnement qui les conduisent vers la réduction de déchets à la source et donc vers des contenants moins polluants et plus économiques en ressources type BIB®, wine pouch ou bouteilles allégées ou PET C’est cette prise de conscience que « Pays d’Oc IGP » a voulu accompagner, ainsi que sa nécessaire responsabilité dans son activité, en signant un partenariat avec l’Afnor qui s’appuie sur la norme ISO 26000 (définit les lignes directrices de la responsabilité sociétale des entreprises)

Quel est pour vous le lien entre art et vin ?

Nous considérons que la production de vins de qualité est un art qui joue sur la subtilité des cépages ou sur l’équilibre des assemblages Et c’est une culture ancrée depuis plus 27 siècles dans notre région Elle a forgé le patrimoine cultural et culturel (Voie Domitienne, Canal du Midi)

Les domaines recèlent de véritables trésors et les caves coopératives - que nous préférons qualifier de cathédrales du vin - ont des architectures qui reflètent les évolutions de l’activité du vin dans la région L’art et le vin s’entremêlent… nombre de domaines organisent des manifestations culturelles en tous genres : festival, expositions de photos et peintures, concerts vous pouvez d’ailleurs retrouver l’agenda des manifestations « Pays d’Oc IGP » sur notre site internet

Recueillis par MCH

INTER OC (Interprofession des vins « Pays d’Oc IGP »), Domaine de Manse à Lattes. www.paysdoc-wines.com

« Le vignoble socle de notre patrimoine »

Florence Barthès

Le vin des poètes de Jacques Palliès « L’Ami Voyage » à Avignon

Jacques Palliès, journ a l i s t e , p o è t e , c h a n t e u r e t a m ateur de bons vins, a créé un spectacle qui tourne avec succès dans la région, Le Cabaret du vin, cent soixante r e p r é s e n t a t i o n s à c e jour Il est l’auteur d’un o u v r a g e r é c e m m e n t p a r u , L e v i n d e s poètes

« A l’origine de ce livre, il y a l’existence du spectacle Le cabaret du Vin pour lequel j’ai accumulé une documentation importante, y compris des calligrammes inspirés par le vin Je me suis demandé si j’allais faire un deuxième cabaret du vin. Et finalement, j’ai décidé de faire ce livre. Son titre s’est imposé vite », déclare l’auteur, heureux de présenter cette œuvre qui a nécessité plusieurs années de travail

Jacques Palliès est tout de même surpris de voir son ouvrage au rayon cuisine et gastronomie, « c’est de la littérature, une sorte d’anthologie de ce que le vin a inspiré aux poètes, aux é c r i v a i n s , a u x a u t e u r s d e c h a n s o n s L e s é c r i v a i n s d u

Un restaurant dans une librairie, à moins que ce ne soit l’inverse. A Avignon, l’Ami Voyage régale les pupilles et les papilles avec ses livres rares et sa cuisine du terroir arrosée des meilleurs crus de la région.

« Boire du vin, c'est boire du génie »

Baudelaire

Languedoc-Roussillon occupent une place importante dans le livre On débute avec des chansons à boire », souligne-t-il Au fil des pages, on passe par Baudelaire, Apollinaire, Valér y pour arriver à Omar Khayam et ses Rubayat On découvre quelques citations savoureuses et des textes issus d’un atelier d’écriture Un tel livre, abondamment illustré et accompagné d’un cd audio, n’aurait pas pu voir le jour sans un éditeur. Acte Chanson, l’association créée par Jacques Palliès, n’aurait pu supporter les frais de cet ouvrage Alors qui ? Un partenaire inattendu « Aucun éditeur n’aurait accepté de publier un livre comme ça. Nous entretenons des relations amicales avec Dominique Boudet, le directeur de TrinqueFougasse, il a décidé de participer à l’aventure » révèle Jacques Palliès.

Au fait, d’où lui vient cette passion du vin ? « J’étais œnologue A La Marseillaise, j’étais spécialisé dans les pages viticoles Je me suis occupé des grandes luttes viticole » De la lutte à la célébration, il n’y a qu’un pas que le journaliste a franchi en chantant

Le vin des poètes, Jacques Palliès, Acte Chanson/Trinque Fougasse, 36 € . www.actechanson.fr et www.trinquefougasse.fr

Et au dessert, vous prendrez bien cet ouvrage sur les peintres russes des années 30 ? A moins que cette édition rare sur la poésie sudaméricaine du 20ème siècle comble davantage votre appétit de lecture ? Nous sommes à l’Ami Voyage à Avignon, restaurant-librairie installé dans les murs de l’ancienne imprimerie Barthélémy, où les nourritures spirituelles côtoient désormais les nourritures terrestres mitonnées par Michèle en cuisine tandis que François et Philippe officient en salle et derrière le comptoir

François confie son attachement aux Côtes du Rhône, aux vins de Provence et du Languedoc dans lesquels il goûte un plaisir simple

« C’est comme dans un rapport amoureux, tout dépend de l’état dans lequel on se trouve, de l’environnement qui rend l’instant unique Ca passe par les pores, par la chair, on est en état de grâce

On pourra goûter le même vin dans d’autres circonstances sans retrouver les mêmes sensations » Ici, les cépages côtoient les pages des livres rares dont les prix vont de quelques euros à plus de mille

« Notre clientèle s e r é p a r t i t s u r t o u t l e p a y s e t q u e l q u e f o i s

Les

paysages biterrois sublimés par Gabriel Vitaux

Atravers plus de 300 p h o t o g r a p h i e s o r i g inales, aériennes et au sol de Gabriel Vitaux, l’ouvrage Paysages de l’Ouest biterrois, de la Méditerranée au piémont des Cévennes (Ed du Mont), constitue un v é r i t a b l e i n v e n t a i r e d u patrimoine paysager et bâti de l’Ouest biterrois Parisien implanté dans le Sud de la France depuis plus de 30 ans, Gabriel Vitaux consacre une partie de son temps à l’écriture de spectacles et à l’inventaire photographique des paysages Dans cet ouvrage, il raconte au fil des images et des saisons, ce pays qui s’étire du littoral méditerranéen aux confins des Cévennes Témoin du patrimoine viticole, de ses domaines et châteaux, ses caves et mazets, la vigne y occupe encore une place majeure.

Cette balade poétique entre terre et mer conte aussi l’histoire des hommes qui le peuplent et de ses nombreuses richesses. Agriculteurs, viticulteurs, vignerons, pêcheurs, ou encore bergers, offrent à l’objectif leurs savoir-faire, héritiers de traditions millénaires Un ouvrage à la fois artistique et documentaire, dont les photographies sont accompagnées de textes d’information, rédigés par Mélanie Sorini, Laetitia Vitaux et Monique Clavel Lévêque

Le livre a bénéficié du soutien de la communauté de communes de La Domitienne. Il est actuellement disponible en librairie.

L’accueil est à l’image de ce qu’on trouve sur la carte : simple, franc et chaleureux, avec un goût pour les produits du terroir et la cuisine familiale On y sert le vin au verre et François Tassan, issu d’une noble lignée de restaurateurs, y éclaire la lanterne des amateurs. « Ma mère était encore enfant quand elle montait ses sandwiches à Gérard Philippe qui répétait dans sa chambre de l’Auberge de France avant de se rendre dans la Cour d’honneur »

L’Auberge de France, lieu-clé de l’histoire avignonnaise, créée par les grands-parents Jeanne et René Struby puis perpétuée par les époux Tassan, parents de François Début des années cinquante, le festival d’Avignon balbutie encore sous la houlette de Jean Vilar qui écrira un jour dans le livre d’or du festival : « Sans l’Auberge de France, le festival d’Avignon n’aurait existé qu’une seule fois » Il faut dire qu’en bons saltimbanques de l’après-guerre, Vilar et les siens étaient plutôt fauchés quand ils tentèrent l’aventure d’Avignon Alors, quand les cigales ont fini de chanter en juillet et que le temps est venu de régler le gîte et le couvert, devant leurs poches vides, la patronne efface l’ardoise en disant à Vilar : « Allez, on verra ça l’année prochaine ! » Plus tard, les petits enfants prennent le relais. Sous l’enseigne Les Domaines, le restaurant familial suit le tournant des années 80, dresse une table plus simple et sert du vin au verre Toute une gamme de nectars, près de 300 référence sélect i o n n é e s p a r l ’ u n d e s t r o i s f r è r e s Ta s s a n , Christophe, meilleur ouvrier de France en sommellerie, aujourd’hui chez Ducasse à las Vegas « C’est lui qui m’a formé, dit François Il m’a emmené chez les vignerons de la région qui m’ont initié à la dégustation »

l’étranger », dit P h i l i p p e B a r t o l i qui a connu son c o p a i n F r a n ç o i s sur les bancs de l’école

Un catalogue distribué à quelques c e n t a i n e s d ’ e xemplaires à une clientèle fidèle laisse clairement apparaître un goût pour le surréalisme, mais pas seulement, et les courants littéraires les plus originaux du 20ème siècle

« Chez nous, les hommes devraient naître plus heureux et joyeux qu'ailleurs, mais je crois que le bonheur vient aux hommes qui naissent là ou se trouvent les bons vins »

L éon ard de Vinci

Nous n’avons pas hésité à leur proposer un petit exercice consistant à assembler artistes et vins Jean Vilar serait ainsi un picpoul de Pinet, pour le côté franc et le cépage unique, Cézanne se rapprocherait des Côtes de Provence pour la lumière de sa peinture, Anselm Kiefer (chouchou de François Tassan) d’un Châteauneuf du Pape ou d’un Gigondas pour l’aspect puissant et expressif, Picasso renvoyant aux vins d’Espagne de la Rioja avec leur dominance sanguine, fantasque et exclusive Quant à la Joconde et son demi-sourire, elle évoquerait plutôt un Bordeaux subtil et fin, de belle bouche Il est vrai qu’au Louvre, ça bouchonne souvent devant ce tableau

Luis Armengol

L’Ami Voyage - 5, rue Prévôt à Avignon Tél. 04 90 87 41 51.

François Tassan et Philippe Bartoli accueillent les gourmets de cuisine et de livres rares

Jacques Palliès

Entretien avec Pascal Fulla du Mas de l’Ecriture à Jonquières

« Lorsque l’on fait du vin, on écrit aussi une histoire »

Le Mas de l’Ecriture situé à Jonquières a été créé en 1998 par Pascal Fulla. Aujourd’hui, le domaine est reconnu comme une des références de l’appellation « Terrasses du Lar zac » et ses vins sont régulièrement notés par la critique nationale et internationale Dans cet entretien, on découvre l’homme passionné et pour lui, faire du vin, c’est écrire une histoire

Comment êtes-vous venu à la vigne ?

Av e z - v o u s d e l a f a m i l l e d a n s c e domaine ? Est-ce un coup de cœur pour la région ou ce terroir des Terrasses du Lar zac ?

Après 20 ans d’activité comme juriste, je suis venu à la vigne naturellement avec enthousiasme et la sensation de renouer avec mes racines D’origine catalane par mon père et lozérienne par ma mère et ayant fait mes études à Montpellier, le choix des Terrasses du Lar zac était, en quelque sorte, celui du juste milieu.

D’où vient le nom Mas de l’Ecriture ? Et les pensées ? Est-ce à dire que littérature et vin font bon ménage ?

« Que ferait, que serait le meilleur ou le plus modeste dégustateur après avoir goûté un vin s’il n’avait des mots pour le dire ? »

Le Mas de l’Ecriture, c’est sans doute parce que lorsque l’on fait du vin, on écrit aussi une histoire, son hist o i r e O n e x p r i m e aussi de façon pacifique ses émotions, ses pensées et sa vision du monde

Et puis que ferait, que serait le meilleur ou le plus modeste dégustateur après avoir goûté un vin s’il n’avait des mots pour le dire ?

Vous insistez sur l’esthétique du vin, pour-

riez-vous nous en parler ?

Faire du vin comme je l’entends, c’est de l’artisanat et c’est cette dimension de proximité de la nature puis de transformation du raisin en vin qui nous relie à une tradition millénaire et nous donne toute notre humanité

Etes-vous confiant en l’avenir pour le Mas en particulier et pour les vignerons de la région en général ?

Pour le Mas de l’Ecriture, on s’inscrit résolument

dans le temps et la durée et je vois l’avenir à travers ma fille Léa qui m’a rejoint il y a trois ans maintenant.

Notre option pour la culture Bio et maintenant biodynamique participe de la même conviction ; le vin est une école de patience

Pour la région, je suis confiant car les fondamentaux sont bons Il y a de grands terroirs dans le Languedoc, un climat approprié pour la vigne, du savoir faire et puis surtout, une tradition millé-

naire c’est à dire un patrimoine, une histoire et une culture étroitement liés au vin

Que faut-il faire d’autre pour asseoir ou améliorer encore leur réputation dans le monde ?

Toujours plus de travail à la vigne et au chai, du marketing et de la patience

Une citation sur le vin qui vous vient à l’esprit ?

« Patience, patience, patience dans l’Azur, chaque atome de silence est la promesse d’un fruit mûr » de Paul Valér y Recueillis par Marie-Christine Harant

Domaine du Mas de l’Ecriture

5, rue de la Font du Loup à Jonquieres. Tél. 04 67 96 13 21. www.masdelecriture.fr

Pascal et Léa Fulla

Pages et cépages

L’Atlas des vins de France

Créé en 1988, L’Atlas des vins de France est une véritable bible pour tous les amateurs de vins. La nouvelle édition, parue en octobre dernier et écrite par Laure Gasparotto, journaliste, historienne et spécialiste du vin, présente, en lien avec la réforme de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO*), la totalité des vignobles français. A travers cet entretien, l’auteur revient sur les grandes lignes qui composent ce livre et pose son regard de spécialiste sur notre territoire.

Avec près de 350 pages exhaustives, richement illustrées et inédites, L’Atlas des vins de France est une mine d’informations sur le monde du vin. A qui destinez-vous cette version nouvelle génération ?

C’est un ouvrage à destination de tous les amateurs de vins Même s’il s’adresse principalement au grand public, plusieurs niveaux de lecture permettent d’aller plus loin, de se plonger dans l’histoire des domaines français et de parcourir l’ensemble des vignobles entre Appellations d’Origine

C o n t r ô l é e ( A O C ) , I n d i c a t i o n s G é o g r a p h i q u e s Protégées (IGP) et Eaux-de-vie de France

Les professionnels sont aussi concernés car tous les nouveaux décrets issus de la réforme par l’INAO de l’organisation de la viticulture ont été réécrits et publiés

Il s’adresse également aux amoureux de la gastronomie, avec de nombreuses recettes adaptées aux vins des différentes régions C’est un véritable manuel qui apporte des informations aux initiés ou non initiés

Ces nouvelles mesures mises en place par l’INAO ont-elles été le fil conducteur de sa réalisation ?

De 2007 à 2011 et à la demande de l’Union Européenne, l’INAO a réécrit les cahiers des charges de toutes les appellations et des IGP Ces décrets, rédigés en étroite collaboration avec les vignerons, ont permis de regrouper toutes les pratiques viticoles et de théoriser pour la première fois le lien entre le goût du vin et son milieu géographique et climatique.

C’est en suivant cette réforme que nous avons décidé de revoir totalement la structure de l’atlas par rapport aux précédentes éditions Tous les échanges que nous avons eus avec l’INAO et ses différents experts nous ont permis de le rendre officiel auprès de l’organisme et de le faire reconnaître par le Ministère de l’Agriculture

Comment réalise-t-on un tel ouvrage ? Quels sont les critères pour être le plus exhaustif ?

Bien sûr, les bases sont celles des anciennes éditions, mais tout a été remis à jour Les cartes, qui à l’époque étaient faites à la main, ont été actualisées et tous les textes ont été intégralement réécrits Le romancier Erik O r s e n n a ( N d l r : m e m b r e d e l’Académie française et de l’Académie du vin de France) nous a fait l’honn e u r d ’ é c r i r e l a p r é f a c e e t a i n s i d’étendre un peu plus la crédibilité de cet ouvrage Avec mon équipe, nous avons également dû tenir compte des changements de mentalité qui se sont opérés depuis la dernière parution Par exemple, dans les années 1980/90, on attendait 10 ans avant d’ouvrir un grand cru et un fromage ne s ’ a c c o m p a g n a i t q u ’ a v e c d u v i n r o u g e

Mon métier de journaliste m’a également beaucoup aidé Je travaille régulièrement pour des guides qui me permettent de voyager et de parcourir les différentes régions françaises

Enfin, la relation étroite avec l’INAO nous a permis d’éviter les erreurs et d’être le plus exhaustif possible Les dernières a c t u a l i t é s s o n t é g a l e m e n t p r i s e s e n compte Le tirage du mois de janvier s’est enrichi du dernier classement 2012 des Grands Crus Saint-Emilion

Malgré l’arrivée sur le marché de nombreux vins étrangers, venus notamment de Chine ou d’Inde, la France reste encore aujourd’hui une référence mondiale. A quoi cela estil dû ?

« Pour le vin, la France reste une référence notamment grâce à son histoire »

C’est assurément grâce à son histoire Elle est unique au monde et les autres pays ont près de 2000 ans de retard Même si des consultants français aident les pays étrangers à se développer, certaines mœurs ne sont pas encore acceptées ou comprises Par exemple, un domaine franco-chinois a été créé à 100 km de Pékin, mais rapidement un problème d’incompréhension est apparu Les partenaires chinois qui ont l’habitude des cultures maraîchères, ne comprenaient p a s q u ’ i l f a l l a i t u n s o l p a u v r e , caillouteux et si possible calcaire pour la culture de la vigne

plus viticole au monde. En tant que spécialiste, quel regard portez-vous sur ce territoire ?

Après les différentes crises qu’ont subi les c é p a g e s d u L a n g u e d o c - R o u s s i l l o n , l e s vignerons ont dû ces dernières années r e v o i r l e u r s m é t h o d e s d e p r o d u c t i o n . Comment en percevez-vous les résultats aujourd’hui ?

Traditionnellement, les vignerons du LanguedocRoussillon portaient leurs récoltes dans les caves coopératives et la quantité primait sur la qualité Mais depuis une trentaine d’années et avec de nouvelles attentes des consommateurs, les vins de cette région se sont très nettement améliorés C’est une région qui émerge, avec des grands vins comme le Fitou ou le Corbières

Cette mutation est apparue en partie grâce à la persévérance de quelques domaines, tel le Mas Jullien en Terrasses du Lar zac Créé en 1985 par Olivier Jullien, il s’agissait d’exploiter au mieux le potentiel des terroirs, avec l’exigence des grands domaines français Depuis, le Mas Jullien est une référence incontournable pour tous les jeunes qui s’installent dans la région

Désormais, les vignerons portent une attention particulière au rendement, à la qualité, et produisent de plus en plus des vins issus de l’agriculture biologique qui reste par ailleurs marginale en France

Selon vous, quel avenir semble se dessiner pour les vins du Languedoc-Roussillon ?

Il est indéniable que le vin fait partie intégrante du patrimoine économique, culturel et historique de la région Vu de l’extérieur, je suis persuadée q u e d a n s l e s p r oc h a i n e s a n n é e s l e Languedoc-Roussillon va produire des vins toujours plus fantastiques

« Un vin à la mode ? Je réponds souvent qu’il faut se tourner vers le LanguedocRoussillon »

Aujourd’hui, on le mange en buvant du vin blanc

Les mœurs se sont actualisées et toutes les structures mentales ont changé vis-à-vis du vin

Ce milieu s’est décomplexé, modernisé

Cette histoire est une force et avec le temps nous avons appris à maîtriser la vigne Elle s’est inscrite dans nos gènes Cette culture du vin tient d’ailleurs une place très importante dans les nouveaux décrets et toutes les recherches que nous avons pu faire entre le lien du cépage et du sol ser vent encore aujourd’hui de modèle

Avec près de 200 000 hectares de vignes, le Languedoc-Roussillon est la région la

La culture de la vigne et du vin est un patrimoine très ancien et très ancré dans cette région Durant l o n g t e m p s , l e s v i n s d u L a n g u e d o c - R o u s s i l l o n étaient considérés comme des vins de moindre qualité, mais depuis les années 1980 et l’arrivée des vins de cépage, elle connaît un très fort regain de popularité auprès des consommateurs Le tourisme du vin prend également une grande ampleur et j’ai pu remarquer que de plus en plus de fêtes autour de la vigne et du vin étaient organisées, comme les « Escapades Vigneronnes » du Mas de l’Oncle, en plein Pic Saint-Loup Avec la démocratisation et le succès ces dernières a n n é e s d e l ’ œ n o t o u r i s m e , l e L a n g u e d o cRoussillon est véritablement en train de se posit i o n n e r p o u r p r o p o s e r u n e o f f r e t o u r i s t i q u e attractive et innovante La notoriété de ses vins s’amplifie bien au delà de ses frontières et ce n’est que le début

L e c o n s o m m a t e u r n’achète plus du vin p o u r c o n s o m m e r, m a i s a e n v i e d e découverte, de surprise C’est une chose que les vignerons de ce territoire ont bien comprise Aujourd’hui, quand on me demande quel est le nouveau vin à la mode, je réponds souvent qu’il faut se tourner vers le Languedoc-Roussillon et surtout vers ses blancs qui sont d’un équilibre surprenant.

Recueillis par Romain Dimo

* L’INAO est un établissement public sous tutelle du ministère de l’Agriculture Il est chargé de la mise en œuvre de la politique française relative aux produits sous signes officiels d’identification de l’origine et de la qual i t é ( A p p e l l a t i o n d ’ O r i g i n e , I G P, L a b e l R o u g e ) Composé de 260 agents environ, ils accompagnent les producteurs dans leurs démarches pour l’obtention d’un signe officiel de l’origine et de la qualité des produits français Après obtention du signe, l’INAO poursuit cet accompagnement, notamment dans le cadre de sa mission de contrôle, tout au long de la vie du produit

« La notoriété du patrimoine viticole en Languedoc-Roussillon s ’amplifie et ce n ’est que le début »

Laure Gasparotto auteur de l’Atlas des vins de France aux Editions de Monza

Arts plastiques et vin par BTN Vin et peinture

Domaines

de

l’art

Depuis La Cène de Léonard de Vinci, la peinture a célébré le vin. On peut citer Les Buveurs, de Vélasquez ; Bacchus de Poussin ; Le verre de vin de Jan Vermeer van Delft ; Les vendanges de Goya… Le peintre Jean Hugo, installé au mas de Fourques, à Lunel, cultivait sa vigne de muscat de Lunel, et élevait son vin mis en bouteille à la propriété, il en avait peint les étiquettes. Un vin particulièrement séduisant et équilibré. Le mas Lacoste, continue à commercialiser son muscat avec les étiquette crées par Jean Hugo.

Puech haut, l’art des barriques

Une, deux, trois, quatre, aujourd’hui une centaine de barriques se sont hissées au niveau d’œuvres d’art, exposées dans le monde entier. Tout a commencé lorsque Gérard Bru, qui a inventé de toutes pièces Le Puech haut, une trentaine d’hectares au nord de Montpellier, y compris le château à partir de pierre de récupération de l’ancienne préfecture de Montpellier, demande à un de ses amis artistes de peindre une de ses barriques En échange, il lui offre le contenu C’était en 2000 Aujourd’hui, la collection atteint une centaine de pièces qui s’exposent dans le Wine & Art Tour Pratiquement tous les artistes régionaux ont peint leur barrique : Gérard Calvet, Bocaj, Yann Dumojet mais aussi des stylistes renommées telles Chantal Thomass, Corinne Cobson ou le pape de la gastronomie, Paul Bocuse Les artistes de tous horizons tiennent à apporter leur contribution Accessibles au grand public, les bibs’art reprennent à l’identique les barriques originales Si Gérard Bru a réussi la médiatisation de ses barriques, parallèlement il a bâti le succès du Puech Haut sur l’excellence des ses cuvées, résultats d’assemblages complexes, déclinées le plus souvent en rouge, blanc et rosé Lorsque Gérard Bru a commencé, l’olivier occupait le terrain L’huile continue à couler au domaine, elle aussi, de première qualité. A découvrir au caveau de dégustation.

Château de Puech Haut - 2250, route de Teyran à Saint-Drézér y. Tél. 04 99 62 27 27. www.chateau-puech-haut.com

Château Perdiguier, la touche féminine

C’est en plein cœur du Languedoc, dans la plaine de l’Orb, que se dresse le Château de Perdiguier Edifié au 14ème siècle, il est avant tout un monument historique témoignant du faste de l’époque féodale, intimement liée à l’histoire des femmes Encore aujourd’hui, il prolonge cette coutume avec les dignes héritières Laure et Pauline Feracci qui s’apprêtent à relever un défi : prendre la suite des activités du Domaine de Perdiguier Ce dernier accueille séminaires, mariages, réceptions, vernissages, expositions ou encore concerts et spectacles Il assure également la production de vins en fûts de chêne, et initie à la dégustation Ce sont autant d’univers qui façonnent et animent l’identité du Château de Perdiguier En 2011, il accueillait l’œuvre de Pierre Cornudet, peintre québécois. En guise de cadeau de remerciement, l’artiste proposait une bouteille de vin personnalisée à la peinture à l’huile. Il n’en faudra pas plus aux héritières pour faire émerger l’habillage de leur dernière cuvée intitulée Les Filles de Perdiguier. « Une légère constance de poivron vert, des arômes frais et subtils de prune, de gelée de framboise et groseille, aiguisés par une agréable acidité, tempérée par les notes d’amandes douces, une texture de gelée prolonge en bouche une sensation juvénile et rafraîchissante », c’est en tout cas ce qu’affirme Jacqueline Bonnet, Maître Sommelier de France Ce premier opus, à la croisée de l’art et du vin, traduit avant tout un brillant hommage, mélangeant tradition et modernité, aux femmes qui osent s’investir dans la viticulture

Château Perdiguier, Domaine de Perdiguier à Maurassan. Tél. 04 67 90 37 44. www domaineperdiguier com

Château Vaissière, l’élégance des bouteilles

Olivier et Françoise Mandeville, les actuels propriétaires du Château de Vaissière ont transmis leurs passions respectives à leurs quatre enfants Olivier leur a donné son intérêt et son savoir faire pour le vin, tandis que Françoise son amour pour l’art, la peinture et la photographie.

C’est pour cela que Virginie, l’une de leurs filles qui a suivie des études de stylisme, allie vin et art en habillant les bouteilles par des tableaux d’artistes. Franck Chludinski, artiste peintre et ami de la famille, a d’ailleurs peint la maison familiale pour l’étiquette du Château Vaissière rouge en 2000 et Zuka, artiste Américaine a, quant à elle, créé le tableau « Les Perdrix aux raisins » pour l’étiquette du Sauvignon blanc Ayant pour loisir la peinture, Virginie a également dessiné l’étiquette du rosé

Afin de proposer de nouveaux vins d’excellence dans d’élégantes bouteilles, la famille Mandeville est toujours à la recherche de nouvelles techniques de culture et de vinification, ainsi que de nouveaux artistes Château Vaissière à Azille (11) Tél 06 18 39 31 22 www.chateauvaissiere.fr

Si intuitivement l’on me demande quelles relations entretiennent l’art et le vin, je ne puis faire autrement que de penser à Nietzsche et à l’art dionysiaque en général. Mais je traiterai le problème sinon de façon plus superficielle, du moins de façon plus concrète, en me souvenant de ce que j’ai pu constater de visu.

D’abord, pas de laisser aller dans les petites choses, considérons l’étiquette. Bon nombre de producteurs ou de marques réputées s’assurent le concours d’artistes de renom, censés joindre au plaisir buccal, celui visuel, intellectuel et culturel, de considérer quelle représentation se fait un artiste de la surface ingrate d’une étiquette, censée vanter les vertus d’un produit, ensuite du divin nectar que Rabelais nommait le sirop vignolat, enfin du cru ou du cépage dont il accepte la requête Je me souviens que le Mas de l ’ é c r i t u r e , d u c ô t é d e J o n q u i è r e s e t d e Montpeyroux, avait par exemple sollicité Claude Viallat (qui d’ailleurs n’en boit pas ; mais après tout il a bien fait conçu les vitraux d’une église, lui dont la foi protestante ne s’est jamais démentie) Dezeuze, Clarbous, Pouperon, Ben (Château de Jau), Lawrence Weiner (Pannetier) se sont adonné à cet exercice.

Plus étonnant Le tonneau, ou la barrique, par son volume aux formes plus ou moins racées, a eu l’heur aussi de solliciter les artistes (lire ci-contre) Parfois le domaine viticole s’est enrichi d’une galerie à la programmation plutôt riche C’est a i n s i q u e D e l e u z e R o c h e t i n , d u c ô t é d’Arpaillargues, dans l’Uzège qui manque de lieux d’art, a pu montrer des œuvres d’Alexandre Hollan ou de Marcel Robelin, de Martine Lafon, Gérard Depralon, Jean-Pierre Loubat Mais surtout, le château de Jau, qui propose depuis plusieurs décennies des expositions estivales de très grande qualité qu’il s’agisse des glorieux anciens tel Saura, des internationaux comme Zakanitch, de régionaux comme Fauchier, des nationaux comme Lavier ou Desgrandchamps, ou encore Ben, et le regretté Mark Willis (une exposition est d’ailleurs proposée chaque année, à ses amis au Mas de Calage, près de Grammont, où il habita et disposa d’un atelier), et des réponses aux sollicitations du Frac (Casanova, Rabelais, Chauffe Marcel ) Un des lieux phares du Roussillon, qui n’en manque pas La cave coopérative est un lieu qui, par sa volumétrie ne manque pas d’intérêt et de l’éphémère initiative conduite à Montolieu, à l’incontournable Lac de Sigean (innombrables expositions de C l a u d e L é v ê q u e , R a c h i d S o u l i m a n , M o r r i s , Spescha, Messagier et P Moget soi-même + les collaborations Frac ou écoles d’art ), qui s’est installé dans la durée, en passant par le Mas

Drevon (Boîte noire de Christian Laune), on a pu voir ses lieux désaffectés acquérir ainsi une seconde vie, vouée à l’art contemporain en général Je me souviens d’une installation in situ du peintre Didier Equer et du sculpteur Yann Liebard dans la cave coopérative de Poussan, sur le thème des 4 éléments, et ce n’est pas tout à fait un hasard si l’atelier Neitzert, aux très bonnes expos estivales, s’est installé du côté de St Chinian Parfois, l’art devient un moyen promotionnel extraordinaire de faire parler d’un vin C’est ce qu’il s ‘est passé plusieurs années du côté de Fortan de France, à Sète, où l’on a pu voir des expositions extraordinaires, non seulement des peintres et sculpteurs sétois de la figuration libre à reconnaissance nationale (Combas, les Di Rosa ) mais aussi des artistes dits conceptuels comme Bernar Venet, Supports Surfaces ou apparentés (Viallat, Degottex ), le nouveau réalisme (Arman) etc Avec de surcroît une production d’objets dérivés, T-shirts, ardoises ou ser vice de table, que l’on a toujours plaisir à exhiber quand on a chez soi comme commensaux des amis connaisseurs

Enfin, les artistes ont souvent accordé une place importante au vin et à la vigne en général, de Caravage et Nicolas Poussin à l’inévitable Picasso qui, de toute façon, ayant tout peint, s’est forcément penché sur le divin nectar, en passant par la section Trinch de la Dégelée Rabelais (Dietman, Le gentil garçon, Mika Pérez, Régis Perray, Combas ) Il faut dire que des figures comme Bacchus, ou les Bacchantes, le malheureux destin de Pasiphaé, l’épisode biblique des enfants de Noé, ont eu de quoi inspirer les artistes, de même que bacchanales ou tout simplement les vendanges Car il y a une communion entre l’effervescence de la fête viticole et l’exaltation qui saisit le peintre en pleine création

On pourrait également étudier la place du vin dans la nature morte, ou dans les déjeuners sur l’herbe les guinguettes chères à la période impressionniste

Art et vin on souvent fait bon ménage D’où le glou glou associé au Miam Miam dans le Musée de l’art modeste. Car de vin divin on devient, disait le chantre de la dive bouteille Et puis, vous connaissez, vous, un vernissage sérieux où le vin ne coule pas à flot ?

1-1-13, au sortir d’une nuit avinée.

Domaine des Deux Ruisseaux, art et vin entremêlés

C’est au début des années 1970, après avoir investi dans une trentaine d’hectares dans la commune de Sérignan, que Gilbert Valer y acquiert de nouvelles terres à Sauvian, sur lesquelles il bâtit le Domaine des Deux Ruisseaux. Situé en plein cœur de l’Hérault et à quelques kilomètres seulement de Béziers, il propose des comptoirs de dégustation ainsi que des visites du vignoble et des caves Par ailleurs, depuis dix ans, le domaine accueille en permanence les expositions de nombreux artistes régionaux au sein de son caveau et de sa galerie d’art, afin de lui donner une connotation artistique On y trouve les travaux de professionnels mais aussi d’amateurs expérimentés en photographie, sculpture, peinture « Nous sommes des créateurs, les peintres marient les couleurs tandis que nous marions les cépages » explique Patricia Valér y, vigneronne et producteur depuis plusieurs générations Le Domaine des Deux Ruisseaux est un lieu convivial autour duquel se rencontrent et s’entremêlent l’art et le vin pour un moment unique d’échange et de partage Domaine des Deux Ruisseaux – Route de Béziers à Sauvian. Tél. 04 99 41 02 74. www.domainedesdeuxruisseaux.com

Vin, culture et tourisme

L’œnotourisme tous azimuts

En plein développement dans la région, l’œnotourisme ou tourisme vitivinicole et œnologique, recouvre différentes formes d’activités de découverte. Cela va de la simple dégustation de vins au caveau, une pratique ancienne, aux stages liés aux métiers de la vigne, en passant par la mise en valeur patrimoniale, à travers les musées du vin, la découverte de l’architecture, la gastronomie et l’accueil de festivals aux activités de loisirs : promenades, sur vols en montgolfière, etc. Le tout favorisé dans la région par le Conseil Régional et son label Sud de France et les différents conseils généraux qui eux aussi, veulent promouvoir les produits de leurs départements. Il existe même une formation en œnotourisme, une licence, dispensée à l’Université de Nîmes. Du haut de gamme aux initiatives plus modestes, voici une sélection.

Château de Lastours, chant lyrique et expositions

La vigne est cultivée au C h â t e a u d e L a s t o u r s depuis le XIIe siècle, ancien bien du Comité d’entreprise de la Marseillaise de Crédit, il est passé à la famille Allard depuis 2004 qui l’a dynamisé Bien que la réputation des vins ne soit plus à faire, ils sont désormais élevés dans un chai ultra moderne à moitié enterré, un c h e f d ’ œ u v r e d ’ a r c h i t e c t u r e c o n t e m p o r a i n e q u i s ’ i n s c r i t bien dans le paysage Les nouveaux propriétaires ont égalem e n t d é c i d é d ’ e x p l o i t e r l e s p i s t e s q u i s i l l o n n e n t l e domaine, elles font désormais la joie des amateurs de sports mécaniques Mais surtout « nous développons les activités culturelles », souligne Xavier de Rozières, directeur du château « C’est une volonté, nous nous sommes sensibilisés à l’art contemporain Chappert-Gaujal a réalisé le Totem érigé devant le chai, il est l’emblème de la famille La prochaine exposition en juillet-août prochain sera dédiée à Pierre Riba De plus, tous les ans nous recevons Opéra Bacchus, un opéra créé dans le vignoble La prochaine date est fixée au 19 juillet Nous accueillons aussi des master class lyriques » Pour être complet, le château est équipé pour l’accueil de séminaires d’entreprise Complément indispensable à l’œnotourisme, un restaurant gastronomique, avec à sa tête Jérémy Lefèvre, a été ouvert dans la Bergerie du château, il ne travaille que des produits du terroir On peut enfin se faire héberger dans une des chambres installées dans les villas du domaine au milieu des arbres

Château de Lastours à Portel-les-Corbières Tél 04 68 48 64 74 www.chateaudelastours.com

Château le Bouïs

Côté Mas, le luxe rural revendiqué

Au cœur du Domaine, Paul Mas a ouvert en août dernier, Côté Mas, un restaurant gastronomique aux environs de Montagnac Le propriétaire, Jean-Claude Mas, l’a voulu dans l’esprit luxe rural, qu’il revendique Cet espace très déco conjugue les plaisirs du goût à un environnement exceptionnel Le piano a été confié au chef japonais renommé, Taïchi Megurikami qui élabore une carte à la confluence des courants culinaires français et asiatiques, créative et savoureuse, portant un regard neuf sur la cuisine du terroir Une carte que Jean-Claude Mas résume ainsi avec humour : « elle comporte le meilleur de la cuisine française que j’ai pu savourer à l’étranger où elle est éminemment respectée mais aussi renouvelée » Un restaurant à l’esprit brasserie-chic privilégiant les matériaux et les teintes naturels Les

vins viennent de la maison Paul Mas qui comporte une cinquantaine de références provenant des différents domaines allant des Terrasses du Lar zac à Limoux On peut d’ailleurs les déguster au caveau Cet écrin est destiné à flatter les cinq sens. Pour la vue, en dehors des paysages : des expositions En ce moment, les œuvres spectaculaires d‘Emmanuel Flipo, artiste de Pézenas Pour l’ouïe : la bande musicale crée l’ambiance Elle est totalement originale puis qu’il est fait appel à des jeunes talents d’ici Pour le toucher : des objets d’art et d’artisanat soigneusement sélectionnés par le propriétaire L’espace est également équipé pour recevoir des séminaires ou des soirées privées C ô t é M a s , r o u t e d e V i l l e v e y r a c à Montagnac Tél 04 67 90 16 10 www.paulmas.com

Château les Carrasses : Demeure de Luxe et Vignobles

B

ien plus qu’un simple domaine viticole, j’ai souhaité construire une véritable destination œnotouristique en ouvrant ce site exceptionnel au cœur du massif de la Clape avec une vue unique sur la mer et les vignes », déclare Frédérique Olivié propriétaire en partie du Château le Bouïs depuis 2006 Elle a e f f e c t u é s e s p r e m i è r e s v e n d a n g e s e n 2 0 0 9

Anciennement Métairie de l’œil Pal, le domaine existe depuis plus de 300 ans, il a pris le nom de ses propriétaires, la famille Bouïs qui l’a exploité pendant sept générations Aujourd’hui, un vrai village dans les vignes offre aux visiteurs un panel très complet d’activités. Côté régal du palais : une table d’hôtes vigneronne à midi et un restaurant, des soirées vins et fromage, des balades gour-

mandes au clair de lune Et délocalisée au village de Gruissan, une épicerie fine-salon de thé Côté vignes : journées vendanges où les visiteurs sont invités à participer à la récolte, au pressage et à l’assemblage Côté culture : concerts, théâtre et expositions se succèdent au fil de l’année, le domaine a reçu l’Opéra Bacchus par exemple Ajoutez à cela un musée, une mini ferme pour les enfants, de magnifiques chambres d’hôtes dans la Maison des Demoiselles, la possibilité d’organiser des mariages et des séminaires en compagnie des cigales, avec la mer au bout de l’horizon et l’acc u e i l p é t i l l a n t d e F r é d é r i q u e O l i v i é Château le Bouïs, route bleue, Gruissan.

Tél. 04 68 75 25 25.

www.chateaulebouis.com

En bordure du Canal du Midi, le Château les Carrasses renaît après avoir été abandonné pendant près de 2 5 a n s . C e t a n c i e n domaine viticole fondé en 1886 par l’archit e c t e b o r d e l a i s L o u i s Garros, sur les fondations d’un relais du chemin de Saint-Jacquesd e - C o m p o s t e l l e , e s t racheté il y a cinq ans par le fondateur Irlandais de Domaine & Demeure, Karl O’Hanlon « Pour moi, le Languedoc a tout C’est une région de diversité dans tous les domaines : paysages, vignes, gastronomie, culture, climat, patrimoine Toutefois, j‘ai regardé l’offre touristique et je l’ai trouvée limitée en hébergement et hôtellerie » explique-t-il C’est la raison pour laquelle il a entrepris la rénovation des cinq hectares du domaine Transformé en un véritable lieu de villégiature unique, on trouve encore les bâtiments traditionnels de l’époque : le château, la cave et les celliers, les logements des ouvriers agricoles, la forge, les étables, le grenier, la maison de Maître et le cottage du jardinier, le tout restauré et formant une demeure au caractère authentique, mariant charme d’autrefois et luxe moderne L’élégance naturelle de ses bâtiments fait ainsi perdurer l’esprit d’antan, et permet d’offrir une atmosphère paisible et reposante. Château les Carrasses, route de Capestang à Quarante.

Tél. 04 67 00 00 67.

www.lescarrasses.com

Château de Valmy : tourisme de terroir en chambres d’hôtes de luxe

Ad o s s é a u x A l b è r e s e t s u rplombant la mer M é d i t e r r a n é e , l e Château de Valmy, édifié en 1888, est l’œuv r e d e l ’ a r c h i t e c t e d a n o i s V i g g o D o r p h Petersen dont les réalisations étaient fortement appréciées des r i c h e s f a m i l l e s d u R o u s s i l l o n S o u s s o n toit de tuiles rouges d é c o r é e s d e c é r am i q u e s , l e c h â t e a u , construit pour le ministre Jules Pams, reçut le Maréchal Joffre ainsi que de nombreux grands noms du début du XXème siècle

Ses murs blancs et ses tourelles laissent libre cours aux rêves et offrent une vue imprenable à 360° sur le vignoble, la mer, la plaine du Roussillon ou encore la chaîne des Pyrénées Il est aujourd’hui l’un des fleurons de la Côte Vermeille, reconnu tant pour son esthétisme audacieux que pour la qualité de ses vins, mais pas uniquement Au cœur de leur domaine viticole, Martine et Bernard Carbonnell ont en effet su redonner vie à ce splendide château en le transformant en résidence familiale et en chambres d’hôtes de luxe Décorée d’un style épuré et résolument contemporain, chaque chambre au nom évocateur développe son propre univers, son ambiance colorée et son mobilier, choisi ou créé spécifiquement Avec un accueil personnalisé et un confort de rêve, tout a été pensé pour que ce lieu, témoin d’un riche passé, mais résolument tourné vers l’avenir, soit le plus harmonieux et agréable à vivre Château de Valmy à Argelès-sur-Mer. Tél. 04 68 81 25 70. www.chateau-valmy.com

Les Grands Chemins : la valorisation du territoire Minervois

Tout au long de l’année, l’association Les Grands

C h e m i n s œ u v r e à l a v a l o r i s a t i o n d u t e r r i t o i r e

Miner vois, en mêlant l’art et le vin et en promouvant des sites patrimoniaux et paysagers Initialement composée d’artistes et de vignerons, elle participe à donner à cette terre l’image d’une destination touristique de qualité à travers deux manifestations : Le Printemps et l’Automne des Grands Chemins

De par ces rendez-vous, elle soutient ainsi le développement culturel et la création artistique de son territoire, en offrant une programmation riche et variée, des animations autour de l’art et du patrimoine, le tout largement étendu en Miner vois. Multiculturelle, et forte d’une volonté remontant à sa création, l’association supporte une quinzaine d’artistes dans l’organisation de leurs expositions et travaille également auprès de deux galeries

Les Rendez-vous du Printemps :

• Du 30 mai au 2 juin, le Festival itinérant Oenovidéo, accueilli par le Syndicat du Cru Miner vois, fête cette année ses 20 ans Il s’installe pour la première fois dans la Cité de Carcassonne avec un programme filmographique entièrement consacré à la valorisation de l’image de la vigne et du vin Durant ces quatre jours, l’association y apportera son regard artistique et culturel en proposant des animations de découverte du patrimoine, des spectacles, des expositions, des balades curieuses, ainsi que des rencontres avec les vignerons

• Les 7 et 8 juin, ce second week-end donnera lieu à des animations consacrées à Miner ve et à la découverte du Sud Miner vois.

Au programme : rencontres viticoles avec des vignerons de tout le territoire, contes et balades déambulatoires, concerts, balades thématiques, dégustations et un ensemble d’animations mettant en avant la gastronomie et le patrimoine

Association Les Grands Chemins à Olonzac. Tél. 04 68 75 56 47. www.les-grands-chemins.fr

Les festivals, une autre forme d’œnotourisme

Bien avant que le terme soit employé, l’œnotourisme existait, quasiement au début de la culture de la vigne De nos jours, les festivals dans les abbayes et les propriétés ont largement contribué à son développement. Il est vrai que leurs bâtiments ou leurs parcs se prêtent admirablement à de telles manifestations.

Fontfroide, une abbaye d’esthète

Dans l’Aude, l’abbaye de Fontfroide accueille un festival de musique ancienne réputé, devenu il y a 8 ans, Festival Musique et Histoire pour un Dialogue Interculturel Il aura lieu du 15 au 19 juillet avec comme principaux invités Jordi Savall et son ensemble Hesperion XXI Une façon de poursuivre l’œuvre de leur ancêtre Gustave Fayet, peintre, mécène et collectionneur Un ouvrage dédié à ce personnage, réalisé par des chercheurs à l’inventaire du patrimoine de la Région Languedoc-Roussillon en liaison avec l’association du musée d’art Gustave Fayet sera disponible début avril A Fontfroide vins et cultures sont intimement liés, les cuvées réputées peuvent se déguster sur place au caveau ou au cours d’un repas au restaurant installé dans l’ancienne bergerie On peut séjourner au gîte de l’abbaye et randonner dans ce site d’exception tant du point de vue du paysage que du patrimoine Abbaye de Fontfroide, RD 613, Narbonne. Tél. 04 68 45 11 08. www.fontfroide.com

Abbaye de Valmagne, la cathédrale des vignes

On l’appelle la cathédrale des vignes La bien nommée abbaye de Valmagne est en effet située au cœur des vignobles de Villeveyrac Dès le XIIe siècle, les moines cultivaient la vigne et c’est en 1820 que les foudres en chêne de Russie furent installés dans la nef de l’église, à la surprise des visiteurs Le charme de la fontaine du cloître, la pureté de la salle capitulaire avec sa voûte d’arête surbaissée d’ogives, en font l’un des bâtiments les plus appréciés des touristes D’autant que l’abbaye propose un choix important d’activités culturelles, notamment un festival de musique en été. En ce moment et jusqu’au 15 mars, l’abbaye est ferm é e . S o n r e s t a u r a n t s e r a e x c e p t i o n n e l l e m e n t ouvert le 14 février, pour que les amoureux puissent se fêter dans ce cadre idyllique au milieu des effluves de mimosas en fleurs Abbaye de Valmagne, Villeveyrac. Tél. 04 67 78 06 09. Beta.valmagne.com

D’autres festivals

• Les nuits de la terrasse et del Catet : un festival original orchestré par la compagnie In situ et sortieOuest dans les plus beaux domaines du B i t e r r o i s . A u p r o g r a m m e : t h é â t r e , c i r q u e , musique et dégustations de vin chez les vignerons Hyper convivial et festif, du 21 au 27 juillet prochain Tél 04 67 28 37 32

• Les arts des vignes : autour du 8 juillet, dans les anciennes carrières de Sussargues, c’est un des f e s t i v a l s d e s p l u s f a m i l i a u x q u i s o i e n t a v e c

musique, cirque et spectacles adaptés aux heures et au public, accompagné de dégustation de vins des producteurs des alentours www.lesartsdesvignes.fr

• Carnaval de Limoux : le plus long festival du monde se déroule à Limoux Depuis le 6 janvier, les samedis et les dimanches, les fécos mènent la danse Le festival s’achèvera sur une nuit de la blanquette, le 17 mars prochain www limoux fr

• Les Hivernales du rire et du vin : la nouvelle édition se poursuit jusqu’au 23 février. Au programme : humour et vins à Laurens, SaintNazaire-de-Ladarez, Pouzolles, Margon, Causses et Veyran Tél 06 20 11 03 71

• Jazz au caveau : jusqu’au 11 mai à l’abbaye de Caunes-Miner vois avec : Gérard Pansanel, le 21 février ; Esther Nourri, le 16 mars ; Trio d’en bas, le 13 avril et Manhu Roche, le 11 mai Tél 04 68 76 34 74

« C'est la pénicilline qui guérit les hommes, mais c'est le bon vin qui les rend heureux »

Alexander Fleming

• Vive le 20 ! : Chaque 20 du mois, visite gratuite et dégustation des vins de la cave de Cruviers-Lascours dans le Gard.

Les Claux des Tourettes Tél 04 66 83 21 64

Jordi Savall Les foudres dans la nef de l’abbaye

Vin, culture et tourisme

L’œnotourisme tous azimuts

La Narbonnaise, Surprenante Méditerranée

Une vitrine exceptionnelle pour les Côtes du Rhône à Avignon

Ed i f i c e e m b l é m a t i q u e d’Avignon, l’ancien conserv a t o i r e d e m u s i q u e v a d e v e n i r u n e v i t r i n e p r e s t igieuse des vins des Côtes du Rhône. A quelques mètres, la Banque de France change aussi de vocation pour se transformer en temple de la dégustation.

Région, départements, agglomérations, les institutions du Languedoc-Roussillon font de l’œnotourisme un de leurs atouts majeurs On ne peut citer toutes leurs initiatives Celle du Grand Narbonne est exemplaire. Forte de ses richesses naturelles et de son patrimoine, la Narbonnaise est une destination d’excellence pour le tourisme en vignoble. Elle a rejoint en 2012, le cercle très fermé des 24 destinations françaises labellisées Vignobles & Découvertes. Elle propose une offre touristique de qualité et diversifiée : hébergements, restaurations, visites de domaines, fêtes et manifestations, musées, etc. Un séjour sur mesure et des expériences inédites pour découvrir ses cinq grands terroirs viticoles.

En 118 av J -C, les Romains fondent Narbo Martius, second port de Méditerranée et développent la culture de la vigne. Aujourd’hui, la Narbonnaise, ce sont 5 terroirs millénaires, des appellations renommées, des vignerons récompensés, des paysages et des traditions préser vées La variété des sols, l’exposition des vignes et le climat extrêmement favorable contribuent à produire une gamme de vins de qualité Les Corbières maritimes : des lagunes de Leucate et de Bages-Sigean au massif de Fontfroide Le Fitou : sur les beaux terroirs de l’extrême sud, une des plus anciennes appellations du Languedoc Le Miner vois : un vaste amphithéâtre orienté plein sud, traversé par le Canal du Midi. Les Coteaux de Narbonne : un terroir exploité depuis l’Antiquité comme l’attestent les trouvailles archéologiques La Clape : ancienne île romaine, un terroir unique au climat sec, façonné par 13 vents qui se distingue surtout par ses blancs Le bourboulenc est le plus ancien cépage implanté sur le terroir de la Clape Le concept de la destination Vignobles & Découvertes s’appuie sur ces vignerons (seize domaines ont été labellisés, représentant des centaines de vins différents) Au programme, des dégustations mais aussi des activités plus insolites telles que la possibilité en atelier, de faire son propre vin, visiter le chai de Rocbère à 80 m sous terre ou dîner au clair de lune. Les hébergements sélectionnés offrent aux touristes des possibilités selon leur bourse ou leurs envies, mer ou campagne, ville ou solitude au milieu des vignes, dans une atmosphère souvent iodée, la Méditerranée n’est pas très loin Des séjours clés en mains sont aussi prévus Nous avons sélectionné quelques destinations, traitées à divers endroits du dossier, mais il y en a bien d’autres :

• Terra Vinea, Corbières, Portel-des-Corbières, visite du chai en petit train dans les anciennes carrières de gypse. www.terravinea.eu

• Château de l’Hospitalet, La Clape, Narbonne plage, vivez jazz à l’Hospitalet, l’été www chateau-lhospitalet com

• Château Beauregard Mirouze, Corbières (Terroir de Fontfroide), Bizanet, vins bio et flamenco, chez Nicole et Karine www beauregard-mirouze com

• Domaine Jean Gleizes, Coteaux de Narbonne, Ouveillan, le premier du département à avoir mis en bouteille Pour les petits, dégustation de jus de raisin www domaine-jean-gleizes com

• Domaine Lalaurie, Coteaux de Narbonne, Ouveillan, initiation et stages de dégustation avec Camille et Audrey www domaine-lalaurie com

• Château Pech Celeyran, La Clape, Salles d’Aude, sur les pas de Toulouse-Lautrec et d’Antoine de Saint-Exupér y www pech-celeyran com

• Cave coopérative de Pouzols Mailhac, Minervois, Pouzols Miner vois, promenade dans le jardin de Bacchus, un conser vatoire à ciel ouvert de 65 cépages méditerranéens www cave-pouzols com

• Château d’Anglès, Terroir de la Clape, Saint-Pierre-la-Mer, pour la découverte d’un cépage unique, le Bourboulenc et le gîte avec vue sur la mer. www.chateaudangles.com

• Château Ricardelle, La Clape, Narbonne, l’agriculture raisonnée pour 200 000 bouteilles vendues de par le monde www chateau-ricardelle com

• Domaine de la Grange, Fitou, La Palme, pour l’accueil de deux frères passionnés et leur vin rouge qui vaut le détour www dellova-freres fr Vignobles et découvertes de la Narbonnaise. www.legrandnarbonne.com

Bientôt le Pays de Thau

Depuis 2009, un nouveau label Vignobles & Découvertes améliore la lisibilité des destinations touristiques sur le thème du vin et de la vigne Proposé par le Conseil Supérieur de l’Oenotourisme, il est décerné par les ministères du Tourisme et de l’Agriculture aux territoires engagés dans une démarche qualitative. Ce label s’appuie sur des notions clés telles que l’accueil, l’attractivité touristique, le patrimoine, la transmission, le vignoble et la consommation responsable Après la Narbonnaise et Perpignan-Méditerranée, Pays de Thau est en voix de labellisation et sera la première destination Vignobles & Découvertes de l’Hérault

La place du palais des Papes, qui accueille des touristes à longueur d’année et le public de la Cour d’honneur pendant le festival, s’apprête à vivre un changement radical La Ville d’Avignon et l’Interprofession des Vins des Côtes du Rhône ont signé un compromis de vente de l’Hôtel de Calvet de Palun, anciennement propriété de la Banque de France, ainsi qu’un protocole d’accord concernant l’Hôtel des Monnaies, ou Palais Borghese, ex-conser vatoire de musique

Une nouvelle vocation pour le bâtiment de la Banque de France (à gauche) et pour l’ancien conservatoire (à droite)

Rhône dont Avignon est la capitale, ce qui va lui permettre d’affirmer cette vocation Cette œnothèque abritera une académie culinaire internationale, une librairie gastronomique, une boulangerie-pâtisserie haut de gamme, un restaurant-café-glacier ainsi que des espaces culturels et festifs

L’Hôtel Calvet de Palun va devenir ainsi une adresse de prestige au cœur d’Avignon : côté Place de l’horloge, des boutiques haut de gamme animeront le centre tandis que la terrasse ensoleillée abritera un nouveau restaurant gastronomique ; côté Place du Palais des Papes, une école des vins du Rhône et un bar à vin proposeront leurs activités

Quant à l’Hôtel des Monnaies, il va accueillir une œnothèque régionale, ambassadrice des Côtes du

Parrainez des ceps !

Sous l’égide d’Inter-Rhône et des appellations rhodaniennes, de la Ville d’Avignon, de Citadis et d’investisseurs engagés sur le projet, les deux espaces développeront des activités en complémentarité

Pour le maire d’Avignon, Marie-Josée Roig, ces deux réalisations vont valoriser non seulement le patrimoine architectural de la ville mais aussi le patrimoine du vin, de la gastronomie, sans oublier le patrimoine artistique au travers d’activités culturelles qui vont associer les acteurs culturels d’Avignon LA

Tout le monde n’a pas la chance d’avoir hérité ou acheté un domaine et les soucis qui vont avec Beaucoup de citadins enfermés dans leurs appartements rêvent, non plus de compter les moutons sur le Lar zac, mais d’un peu de verdure et de jouer les agriculteurs sans les problèmes Philippe Rustan descendant de vigneron au Mas d’Aymé à Poussan a trouvé la solution Il invite ses amis et les autres à parrainer des ceps Le principe est simple, le citadin verse 112 € et devient parrain de 12 pieds : 5 carignans, 5 grenaches, 1 viognier, 1 cinsault qui se transforment en bouteilles : 6 rouges, 6 rosés, 3 Vieilles batailles et 1 magnum surprise Il a par ailleurs deux rendez-vous vignerons à la floraison et aux vendanges Mais il ne lui est pas interdit de participer aux différentes activités qui r ythment la saison de son patron : la taille, les vendanges, la mise en bouteille On vous garantit des moments de partages inoubliables Mais n’oubliez pas, l’abus d’alcool est dangereux ! www.iletaitunesoif.com

Depuis le moi de novembre dernier, l e s e n t r a i l l e s d u b â t i m e n t Pierresvives abritent une cave d’environ 15m2, qui offre une maîtrise minutieuse de la température et de l’hygrométrie Avec près de 1800 bouteilles actuellement (pour 3000 à terme) de vin rouge, millésime 2009, cette œnothèque possède un double objectif : démontrer le potentiel de garde des vins héraultais, en « archivant », dans les meilleures conditions de conser vation, des bouteilles proposées par des vignerons et faciliter l’échange d’expériences entre professionnels des domaines et des caves particulières pour le profit de toute la filière Baptisé « Mémoire vive », les vins sélectionnés de ce projet sont soumis dès leur entrée à un suivi analytique et sensoriel réalisé par un jur y de professionnels - des oenologues et des techniciens viticoles reconnus Cette volonté permet ainsi de rechercher la qualité des vins, ce qui en fait la quintessence et conser ver des réfé-

rences très qualitatives Une visite virtuelle de l’œnothèque est proposée depuis une borne multimédia à l’intérieur du bâtiment Elle permet de consulter l’évolution de chaque bouteille d’après les résultats des analyses et dégustations

A découvrir à Pierresvives - 907, avenue du Professeur Blayac à Montpellier.

Tél. 04 67 67 30 00.

http://pierresvives.herault.fr

L’œnothèque, véritable mémoire du vin à Montpellier

H ESPRIT CLUB H

H SUITES ET MAISONS DE STYLE H

H BRASSERIE ET BAR À VIN H

H 17 mars : Saint Patrick’s au Château

H 23 au 26 mai : RAW - Rock Art Wine

H 30 juin : Opéra Cantarena

Château Les Carrasses

Lieu-dit Les Carrasses

Route de Capestang 34310 Quarante

Tél. +33 (0)4 67 00 00 67

www.lescarrasses.com

resa@lescarrasses.com

GPS : 43°20’39 N 3°01’32 E

Vu à Lattes à sa création, Erotokritos est certainement un des meilleurs spectacles vus en région en fin d’année dernière La mise en scène de Claude Buchvald, artiste associée à la Scène Nationale de Sète est un bijou de justesse, d’intelligence et de pertinence Elle retrouve dans cet oratorio, l’esprit et l’essence du théâtre grec En effet, elle part d’une grande épopée écrite par Vitzentsos Cornaros, poète crétois, qui est à la grande île ce que Dante ou Shakespeare sont à l’Italie et à la G r a n d e - B r e t a g n e U n e h i s t o i r e d ’ a m o u r impossible entre une princesse et un homme qui n’est pas de la même condition, « un ver de terre amoureux d’une étoile » , comme dirait Hugo Une histoire universelle Un mythe fondateur Une compagnie de jeunes comédiens de différentes nationalités incarnent les différents personnages, chantent, dansent Les langues se mêlent, on entend du vieux français, de l’occitan, du grec ancien Ils sont tous épatants de générosité, de fougue

Claude Merlin, le père, le récitant, le poète, s’exprime seulement en français, il entraîne ses jeunes compagnons de scène avec son talent habituel Il faut encore évoquer la musique spécialement composée par Yannis Plastiras et la scénographie dépouillée de Laurent Peduzzi, sans oublier la lumière de P a u l e D e r i e l l e s q u i c r é e l e s d i f f é r e n t e s ambiances Une réussite totale, un bonheur

Les 12 et 13 février, Odéon à Nîmes.

Tél 04 66 36 65 00 www theatredenimes com

■ Eh bien dansons maintenant **

Sandrine Barciet portait son projet depuis plus de quatre ans Un projet ambitieux de théâtre documentaire à partir des archives du théâtre de Montpellier Un témoignage historique sur un des bâtiments emblématiques de la ville Les documents en questions : délibérations, arrêtés municipaux, rapports de police, pétitions, auditions, interdictions, autorisations

Rien de bien folichon, pas de quoi en faire un spectacle Eh bien si ! Sandrine Barciet a réussi à construire une trame, presque une intrigue qui fait revivre cet opéra Elle donne la parole aux élus, aux journalistes, aux ouvriers qui construisent, aux techniciens, aux artistes

Elle s’interroge, elle nous interroge sur le rôle du théâtre aujourd’hui, sur les arcanes de son fonctionnement Et le passé rejoint la réalité d’aujourd’hui, il ne s’agit plus de fantômes qui hantent les coulisses mais de personnes vivantes : l’Opéra Comédie a été fermé pour travaux pendant trois ans et le directeur actuel est pour le moins contesté par le personnel Lors de sa création au Théâtre Jean Vilar, le spectacle était encore fragile Il est rodé maintenant et devrait ravir les plus réticents à Saint-Jean-de-Védas

Mardi 26 mars, Chai du Terral à Saint-Jeande-Védas Tél 04 67 82 02 34

■ Le voyage égaré***

Au cas où vous n’auriez pas encore vu Le voyage égaré, au cas où vous n’auriez jamais lu l’Artvues, on vous recommande encore et encore ce très beau spectacle d’Aurélie Namur La jeune femme interprète son récit autobiographique L’histoire d’une occidentale qui largue tout pour retrouver l’essentiel auprès d’une tribu amazonienne Le bon sauvage cher à Rousseau ? Un mythe dans une forêt hostile Ce voyage initiatique lui aura permis de retrouver l’apaisement et cet envoutant témoignage Mise en scène par sa complice Félicie Artaud, la comédienne revit ses rencontres qui vont des Indiens à Rousseau, dans un décor onirique fait de lumière, de cordes et de voiles On ne s’en lasse pas

Jeudi 14 février, salle Georges Brassens à Lunel Tél 04 67 22 03 78 Atplunel34@orange fr

■ En attendant Godot *****

La per fection existe, je l’ai rencontrée un soir à sortieOuest, elle avait pris la forme d’En attendant Godot, la pièce de Beckett dans la mise en scène éblouissante de Bernard Lévy C’était sans doute la dixième fois que j’assistais à cette pièce et elle m’est apparue enfin limpide, elle est éclairée par l’histoire A force de décortiquer la pièce, d’analyser la vie de Beckett, théoriciens et historiens ont ouvert une nouvelle piste Vladimir et Estragon seraient quelque part dans le Vaucluse, près de Roussillon, là où l’auteur a vécu son engagement dans la Résistance Les deux personnages seraient des réfugiés juifs attendant un passeur, Godot Du coup, on ne se pose plus la question de savoir si Vladimir et Estragon sont des clowns, des clochards, des vagabonds, ce sont des êtres humains hantés par le spectre de la mort, la peur au ventre, des clandestins s’accrochant à une hypothétique planche de salut Ils tuent le temps comme ils peuvent en attendant, dans un décor d’apocalypse, un cylindre en coupe qui fait penser à l’entrée d’un gouffre ou d’une caverne dans laquelle les deux hommes pourraient se cacher Gilles Arbona et Thierr y Bosc jouent Vladimir et Estragon, ils forment un vieux couple lié par une longue histoire Le premier soutenant l’autre, plus fragile, d’une tendresse presque paternelle En face d’eux, Pozzo devient l’image de la brute inhumaine, de la bête infâme que par vient à restituer Patrick Zimmermann Et Lucky personnifie l’humiliation, la déchéance portée à son comble Dans ces conditions, lorsque Georges Ser débite son monologue, ce n’est plus à la façon d’une mitraillette, comme on l’entend souvent C’est un homme au bout du rouleau qui cherche ses mots pour dire sa pensée Il est bouleversant Ils sont tous les quatre bouleversant Courez à Narbonne Les 14 et 15 mars, Le Théâtre, Scène Nationale de Narbonne. Tél. 04 68 90 90 20. www letheatre-narbonne com

© A n o n e B a n q u a r t

La compagnie Air de Lune de Jean Bellorini vole de chef d’œuvre en théâtre Après Tempête sous un crâne d’après les Misérables de Victor Hugo au Printemps des Comédiens 2011 qui les avait révélés au public montpelliérain enthousiaste, ils reviennent avec Paroles

Gelées créées cet automne au Théâtre Jean V i l a r U n s p e c t a c l e é t o u r d i s s a n t d ’ a p r è s Rabelais La compagnie revisite le Quart livre, ce voyage allégorique qui conduit Pantagruel, Panurge, les moutons et les autres dans une odyssée épique, sur un océan tonitruant de trouvailles rocambolesques Pour arriver enfin à la célébration de la Dive bouteille Chaque escale est prétexte à un délire d’invention Mais attention, sous cette débauche énorme d’imagination pointe une satire impitoyable de la société, celle du XVIe siècle qui n’a rien à envier à celle d’aujourd’hui C’est éblouissant, impertinent, drôle, généreux, foutraque et particulièrement pertinent Les libertés prises, les décalages, loin de trahir l’esprit de Rabelais, en soulignent son universalité On s’en met plein les mirettes et les deux heures passent sans une seconde d’ennui Courez-y s’il reste des places !

Les 15 et 16 février, La Cigalière à Sérignan Tél 04 67 326 326 www lacigaliere fr

Les 2 et 3 avril, Théâtre de l’Archipel à Perpignan Tél 04 68 62 62 00 www.theatredelarchipel.org

■ Le Voyage de Pénazar****

© C h i s t o p h e R a y n a u d d e L a g e

Première rencontre avec la cie l’Entreprise, Le voyage de Penazar, il y a dix ans, peut-être quinze Peu importe la date, le souvenir d’un immense moment de théâtre est là Quel bonheur ! Quelle jubilation L’histoire de cette création est née de la découverte d’un masque par François Cer vantès Il a eu envie de donner vie à ce masque et de lui imaginer une histoire Celle Penazar, personnage oriental su XIIIe siècle, fidèle ser viteur du Prince de Gelgel qui traverse les pays et les siècles comme une âme errante à la mort de son maître Derrière le masque, Catherine Germain, une comédienne clown époustouflante qui nous émeut, dans cette plongée au cœur de nos mémoires Elle maîtrise sont art en virtuose, mais sa virtuosité ne masque pas sa grande sensibilité, bien au contraire Un rêve On en redemande On ira sans doute la retrouver le 16 mars à V i l l e n e u v e - l è s - M a g u e l o n e q u i a v a i t p r ogrammé la saison dernière Le 6 e jour, par la même équipe

S a m e d i 1 6 m a r s à V i l l e n e u v e - l è s -

Maguelone Tél 04 67 69 58 00 www theatre-maguelone fr

« Le voyage égaré » d’Aurélie Namur

« En attendant Godot » de Beckett, mise en scène de Bernard Lévy

■ L’Attentat ***

On ressort sonné de L’Attentat, un peu comme si on avait assisté à un film de guerre, après cette plongée dans l’horreur Le roman de Yasmina Khadra fait en effet partie d’une trilogie ayant pour thème les conflits Orient Occident, ici, celui qui oppose Palestiniens et Israéliens A la suite d’un attentat suicide dans un restaurant de Tel Aviv, un chirurgien juif d’origine arabe découvre que sa femme est le kamikaze Tout au long de la pièce, il va tenter de découvrir dans quel engrenage s’est trouvée la personne qu’il aimait le plus au monde pour en arriver là Un cheminement long, très long, chaque découverte l’emmène vers un nouveau degré de violence Alors que la première scène dans l’hôpital commence commun ballet et ne fait que suggérer, les scènes deviennent de plus en plus réalistes, jusqu’au tableau final où l’hémoglobine n’est pas épargnée, seul reproche que l’on peut faire à Fabien Bergès L’action se passe dans une très efficace scénographie de Julia Kravtsova Des modules en grille suggérent les prisons, le mur entre les deux territoires, l’intérieur d’une mosquée Enfin, on salue la per formance de Mathieu Zabé, Amine Jaafari, bouleversants

Les 13 et 14 février à Anduze.

Tél 04 66 52 52 64 www lecratere fr

■ Jeunesse sans Dieu ****

Le bouche à oreille a bien fonctionné chez les amis, les inconnus et les professionnels

Jeunesse sans Dieu, vu quasiment entre deux portes à l’Imprimerie, siège de la compagnie

L’Astrolabe, revient pour un second passage devant un aréopage de directeurs de salles et diffuseurs Ce tout petit spectacle créé avec une grande économie de moyens, mais avec une grande générosité, pourrait bien faire son chemin Il s’agit d’un monologue adapté d’Hor vath et joué par Nicolas Pichot Un professeur de géographie assiste, impuissant, à la montée du nazisme dans l’esprit de ses élèves Un texte terriblement prémonitoire qui met également en évidence la lâcheté des hommes, toujours très actuelle, cette lâcheté Avec comme unique élément de décor un rideau rouge, Nicolas Pichot, seul sur scène donc, fait vivre tous les protagonistes avec un engagement certain mais tout en nuance Il passe d’un personnage à l’autre avec une inflexion de voix C’est tout C’est magnifique Jauge minuscule, il faut réser ver Du 21 au 23 février, L’Imprimerie - 22, rue Général Lafon à Montpellier

Tél 09 54 16 20 50 www cie-astrolabe org

■ Comment ai-je pu tenir là-dedans ? ****

Faites travailler vos neurones Convoquez vos souvenirs d’enfance, la peur du loup La peur de Blanquette tentée de retourner chez M Seguin et revoyant au loin le clos : « Que c’est petit ! Comment ai-je pu tenir là-dedans ? » Le fameux conte d’Alphonse Daudet a inspiré Comment ai-je pu tenir là-dedans ? Un très joli spectacle mis en scène par Jean-Lambert Wild dans une scénographie de Stéphane Blanquet André Wilms est le narrateur, tandis que Blanquette a les traits de Chiara Collet ou d’Elena Bosco en alternance On retrouve l’atmosphère du conte, la poésie bucolique parfois inquiétante On retrouve la fougue insouciante de la biquette qui paie de sa peau sa soif irrésistible de liberté Ce n’est plus la liberté ou la mort, mais la liberté et la mort Un spectacle qui vole de succès en succès depuis 2010

Dimanche 17 mars, Théâtre de l’Archipel à Perpignan Tél 04 68 62 62 00

■ Quartier Lointain ****

Adapter au théâtre un manga ? Voilà de quoi d é r o u t e r e t l e s p u r i s t e s e t l e s p r o f a n e s Quartier Lointain fut une des divines surprises du Printemps des Comédiens, an 1 de l’ère Varela qui le reprend à sortieOuest Un père de famille réintègre soudain son corps et sa vie d’adolescent ; grâce à ce retour en arrière, il comprendra les raisons du départ de son père Dorian Rossel a totalement réussi son adaptation de Taniguchi Il crée un univers délicat sur plusieurs plans, selon l’époque du récit Le cadre semble être vu à travers les yeux de l’adolescent Un spectacle totalement irréaliste, plein de finesse, de subtilité Dépaysant, il crée une atmosphère japonisante, du moins comme on se l’imagine Silence, lenteur, une certaine zenitude se dégage de la représentation Un moment de théâtre inoubliable

Les 28 et 29 mars, sortieOuest, Domaine de Bayssan à Béziers. Tél. 04 67 28 37 32. www.sortieouest.fr

Philippe Genty est un créateur à part avec un univers onirique inclassable Il reprend avec deux jeunes talents, un de ses spectacles phares, Ne m’oublie pas, créé en 1992 avec de jeunes artistes nor végiens On navigue perpétuellement entre théâtre, danse, chant et marionnette On est pris dans un voyage poétique, une sorte d’Odyssée, à mi chemin entre surréel et réel Un spectacle très visuel où l’esthétique tient une place de tout premier plan L’illusion est toujours présente, on ne sait jamais si les personnages sont vivants où s’il s ’ a g i t d e m a n n e q u i n s , o n e s t é m e r v e i l l é comme une certaine Alice découvrant son monde imaginaire

Les 14 et 15 mars, Théâtre de Béziers Tél 04 67 36 82 82 www ville-beziers fr

■ Camus Nobel Pinter **

Alors que tant d’auteurs de théâtre ont du mal à se faire jouer, certains metteurs en scène préfèrent adapter des discours Stéphane Laudier s’est laissé tenter par ceux de deux géants du XXe siècle et du début du XXIe, Albert Camus et Harold Pinter, tous deux prix N o b e l D e s d i s c o u r s p a s s i o n n a n t s q u i posaient la question de la liberté, de l’art de la vérité et de la politique Celui de Camus fut prononcé en 1957 Il est dit sur scène par F a n n y R u d e l l e , h a b i l l é e c o m m e p o u r l e s Oscars Une très bonne comédienne, mais il est étrange de l’entendre dire le verbe de C a m u s E n r e v a n c h e , l e c h o i x d e D a g Jeanneret pour Pinter nous a semblé plus pertinent La théâtralisation (l’acteur se prépare dans sa loge) convient Il est dommage d’avoir contrasté autant la façon de monter les deux textes Le spectacle qui plonge les spectateurs dans l’histoire du théâtre demeure un beau moment de questionnement

Du 2 au 4 avril, Le Théâtre, Scène Nationale de Narbonne Tél 04 68 90 90 20 www letheatre-narbonne com

« L’Attentat » de Fabien Bergès d'après Yasmina Khadra

Fanny Rudelle dit le verbe de Camus

■ Temps cirque dans l’Aude Organisé par La Verrerie d’Alès avec le soutien du Conseil Général de l’Aude, Le Temps cirque dans l’Aude s’étale sur un mois jusqu’au 22 février Au programme pour les dernières dates de cette manifestation, quelques petites mer veilles : L’instant K, création de la compagnie Daromaï implantée à Carcassonne Une écriture qui navigue entre le temps et l’espace, l’acrobatie et la danse, pour une mise en scène autour des métamorphoses, le 15 février à Alzonne et le 16 février à Quillan La famiglia Dimitri, c’est celle du fameux clown Dimitri, irrésistible et poétique Il partage le plateau avec ses enfants, dans un spectacle néo-classique, les 19, 20 et 22 février, à Narbonne Le Temps cirque dans l’Aude, c’est également, dans les médiathèques, un cirque portatif par la compagnie du Chapeau avec au menu, manipulation d’objets et jeux clownesques, à Trèbes le 13 février et à Pennautier, le 20 février C’est encore des rencontres et des représentations autour de Ordures ménagères de la compagnie Hors Pistes, jusqu’au 15 février à Quillan et du 18 au 22 février à Castelnaudar y Jusqu’au vendredi 22 février dans l’Aude. www.polecirqueverrerie.com

■ Deux mois intenses au Domaine d’O

■ Les amours vulnérables de Desdémone et Othello à Nîmes et Sète

Après Timon d'Athènes, version slam, Razeka ben Sadia-Lavant récidive avec Les amours vulnérables de Desdémone et Othello d’après Shakespeare La pièce est créée à Nîmes avant d'être programmée à Sète Elle réunit un plateau de comédiens et de musiciens exceptionnels pour ce drame exacerbé, devenu spectacle épique par la volonté des adaptateurs Razeka Ben SadiaLavant et Manuel Piolat-Soleymat, qui ont introduit chant et lyrisme dans l’œuvre Dominique Lavant est Iago, Saul William, Othello ; Alexandra Fournier, Desdémone, Sapho et Mehdi Haddab, chant Une somptueuse histoire d'amour, entre beauté et violence

Les amours vulnérables, les 12 et 13 mars, Théâtre de Nîmes. Tél. 04 66 36 65 10. Du 19 au 21 mars, Chais Skalli à Sète Tél 04 67 74 66 97

■ Habillage ou la grisette nue

Au commencement, une troupe d’acteurs Un spectacle à créer, Les grisettes, vaudeville en un acte d’Eugène Scribe qui met en scène ces petites ouvrières en robe grise apparues au XIXe siècle, des jeunes femmes aux mœurs légères, les premières femmes indépendantes Finalement, Sarah Fourage inter vient dans l’écriture du spectacle qui devient Habillage ou la Grisette nue, un des spectacles les plus attendus de l’année Il est joué par la compagnie Les grisettes, mise en scène d’Anna-Zamore, texte de Sarah Fourage La forme est celle d’un cabaret rock-cancan, comme un pont entre deux époques en crise qui recherchent, entre le galop et les watts, un vent de liberté A voir du 14 au 16 mars au Domaine d’O et le 19 mars au Chai du Terral

Domaine d’O à Montpellier Tél 0 800 200 165 www domaine-do-34 eu Chai du Terral à Saint-Jean-de-Védas Tél 04 67 82 02 34

■

Luc

Sabot à Clermont-l’Hlt

Mise en scène par Luc Sabot, Des lambeaux noirs dans l’eau du bain est une création

p o u r f e m m e s a u x

confins du théâtre et d e l a d a n s e L i l a

G r e e n e e t P a s c a l e

H o u b i n , l e s d e u x interprètes, signent la c h o r é g r a p h i e , e l l e s s o n t a c c o m p a g n é e s des voix d’un chœur

« Une femme multiple et démultipliée donc, comme autant de vérités d’Elle(s), qui livrerait son désir intime de vivre à l’oreille d’une autre femme - elle-même, son reflet, sa propre projection, son avatar, son écho Vous allez entendre des voix, leur(s) voix et les voix qu’elles entendent Vous entendrez sans doute les vôtres leur répondre Vous entendrez même leur corps vous parler, un corps dessiné et exprimé sur lequel se posent le texte dit, le texte entendu et le texte invisible Vous recomposerez le puzzle de cette vie fracturée e t c o m m e e l l e , p e u t - ê t r e , v o u s p o u r r e z constater qu’à sa place il y a quelqu’un qui lui ressemble Et qui y a t-il à votre place ? » , confie Luc Sabot, metteur en scène du spectacle composé de monologues écrits dans deux types de langues par Sébastien Joanniez, chacune avec un r ythme et une forme propres Des lambeaux dans l’eau du bain, les 14 et 15 février, Théâtre de Clermont-l’Hérault, allées R Salengro Tél Tél 04 67 96 31 63 www theatreclermontlherault fr

■ Pour les curieux à Sète

Un poème lyrique et, seul en scène, un comédien Qui vive, de Christophe Manon, mis en scène par Sandrine Gironde avec Jean-Marc Bourg, chante la fragilité, les faiblesses et les désarrois de l’homme pour tenter d’en adoucir l e d e s t i n e t d e m a n i f e s t e r u n e c e r t a i n e confiance en son avenir La mise en scène offre l’occasion rare de se laisser submerger par l’émotion vive d’un poète contemporain C ’ e s t l ’ o c c a s i o n d e r e t r o u v e r J e a n - M a rc Bourg, un comédien qui dit la poésie comme il respire Un rendez-vous à ne pas manquer, les 12 et 13 février Autre solo, celui de Pierre Meunier dans Au milieu du désordre, un texte dont il est l’auteur Un one man show poétique et philosophique Philosophe ? Ingénieur ? Géologue ? Pierre Meunier est tout cela, il est encore acteur, magicien, poète amuseur, conteur Il nous raconte une histoire simple pavée de pierres, les 19 et 20 février et le 21 février en allemand pour les copains de la Maison de Heidelberg Pour la vie, par la compagnie montpelliéraine Les Voisins du dessus, est un spectacle de marionnettes visible dès 12 ans En effet, Salomon et Anouck ont 13 ans, séparés par une rue et leur famille, ils s’aiment Rosa et Dominique Latouche interprètent cette histoire inspirée par les bagnes pour enfants du XIX e siècle, du 11 au 13 mars Héritages, première mise en scène d’Emmanuelle Laborit Derrière l’histoire classique d’une fratrie qui se déchire après le décès de la mère, il est question d’un héritage méconnu et douloureux, celui de la langue des signes, inventée par l’Abbé de l’Epée, longtemps interdit aux sourds Comédiens sourds et entendants, jouent ensemble, les 20 et 21 mars

Domaine d’O à Montpellier

Tél 0 800 200 165

www domaine-do-34 eu

Yvon Tranchant aime surprendre en programmant des spectacles hors des sentiers battus, à c ô t é d e p i è c e s p l u s r a s s u r a n t e s Singularités ordinaires appartient à la première catégorie Après Nour, la saison dernière, GdRA propose cette création reposant sur les portraits de trois personnages : Arthur Genibre, paysan et musicien guérisseur du Quercy ; Wilfride Piollet, ancien danseur étoile de l’Opéra de Paris, Michèle Eclou-Natey, marseillaise d’origine algéro-togolaise, vedette d’un bar de quartier Une rencontre improbable orchestrée par julien Cassier, Christophe R u l h e s e t S é b a s t i e n B a r r i e r L’ a c t e u r nucléaire a de quoi surprendre également Ecrit par Julie Chaize et Régis Kermor vant, la pièce tient de la science fiction A la suite d’une explosion nucléaire provoquée par un acteur, un soir de représentation, les sur vivants exterminent tous les artistes sauf un, maintenu en captivité Ce soir, il a le droit de s ’ e x p r i m e r p o u r l a d e r n i è r e f o i s R é g i s Kermor vant joue cet homme sous le regard bienveillant de Claude Buchvald Iphis et Iante réhabilite un auteur méconnu du XVIIe siècle, Isaac de Benserade qui a écrit la pièce à 22 ans Jean-Pierre Vincent met en scène cette histoire rocambolesque qui a pour point de départ le sort réser vé aux filles à la naissance, encore d’actualité dans certains pays aujourd’hui Une femme, désobéissant à son époux, élève sa fille Iphis en garçon Las, cette dernière devient amoureuse d’Iante, une vraie jeune fille Le père veut se hâter de conclure les épousailles ! Quant on vous dit que le propos est actuel sous les aspects d’une fable fantaisiste et rocambolesque!

Singularités ordinaires, les 19 et 20 février L’acteur nucléaire, en tournée dans l’agglo Iphis et Iante, du 2 au 5 avril, Chai Skalli à Sète Tél 04 67 7466 97 www scenenationale-sete-bassindethau com

La famiglia Dimitri à Narbonne

Pierre Meunier dans Au milieu du désordre

Des lambeaux noirs …

■ Le temps des créations et de la démesure à l’Archipel

A l’Archipel, Domènec Reixac surprend par la quantité et la qualité des créations Pas moins de trois jusqu’au début du printemps

Don Quichotte, par le groupe Anamorphose, est une adaptation du roman de Cer vantès, au c r o i s e m e n t d u t h é â t r e , d u c o n t e , d e l a musique et des marionnettes Ici, le mélange des genres est au ser vice d’une histoire où le romanesque côtoie le vraisemblable, où le ridicule touche au sublime

Pas Bouger, par la compagnie Qu’est-ce à dire C’est avec cette pièce que le public montpelliérain avait découvert Emmanuel Darley, à l’époque dans une mise en scène de JeanMarc Bourg, il y une douzaine d’années déjà

On avait adoré le texte et l’histoire aux accents beckettiens ; A et B sont les créatures burlesques de Pas Bouger qui naviguent avec quelques principes hérités de l’absurde et de l’espérance L’un bouge l’autre pas, mais ils causent !

Avec Trocadéro, on entre dans la danse Cette n o u v e l l e c r é a t i o n d e J o s é M o n t a l v o e s t conçue comme un essai « qui confronte la grammaire du geste de la commedia dell’arte aux pratiques corporelles des danses urbaines et contemporaines » Et surprise, on retrouve la figure de Don Quichotte sous les traits de Patrice Thibaud

Quant à la démesure, elle prend la forme de Henr y VI, de Shakespeare, dans la version fleuve de 8h Une œuvre monumentale composée de 15 actes avec 150 personnages, pour retracer le récit des cinquante années de règne de cet enfant proclamé roi à l’âge de 9 mois La Piccola familia s’est confronté à cette œuvre réputée injouable Chaque épisode de 4h est joué deux fois, soit séparément, soit en continuité en 8h30, avec deux entractes tout de même

Henri VI, 21 février, épisode 1 22 février, épisode 2 23 février, épisodes 1 et 2

D o n Q u i c h o t t e , 1 9 f é v r i e r P a s B o u g e r, 12 mars ; Trocadéro, 27 et 28 mars

Tél 04 68 62 62 00

www theatredelarchipel org

■ Monstres sacrés à Lattes

Trois poids lourds se succèdent à Lattes Par ordre d’entrée en scène :

L’ Av a r e p a r d e s f a n s i n c o n d i t i o n n e l s d e Molière, Gérard Mascot, qui a créé à Pézenas

L’illustre théâtre, cela ne s’invente pas ! Et Olivier Cabasset qui met en scène Sur les pas de Molière, toujours à Pézenas Ce sera donc u n h y m n e à l ’ a m o u r p o u r J e a n - B a p t i s t e Coquelin, on ne devrait pas crier à la trahison, les 21 et 22 février

Le fera-t-on pour la nouvelle création de Jérémie Le Houait, qui s’attaque à Richard III, le 29 mars ? Ce jeune homme talentueux avait enthousiasmé critique public avec Hot House, un texte de jeunesse de Pinter Il nous promet un travail « sur une forme de fulgurance, sur des variations d’intensité, de r ythmes C’est la confrontation des monstres, l’ascension puis la chute de Richard qui donnent à la pièce sa dimension intemporelle » , confie-t-il Après des années de purgatoires, Anouilh revient sur le devant des la scène Le voyageur sans bagages, une de ses œuvres majeures, est mise en scène par Gwendoline Hamon et Alain Fromager avec une distribution éblouissante en tête de laquelle Geneviève C a m i l e , F r é d é r i c R i e f e n s t a h l e t C a t h e r i n e Jacob, le 9 avril

Théâtre Jacques Cœur, Mas d’En Civade à Lattes Tél

■ L’affaire de la rue de Lourcine et Les Méfaits du tabac au Grand

tour !

Parce ce que le théâtre de Labiche fait penser aux farces de Tchékhov par la mécanique redoutable du burlesque, Patrick Pineau fait précéder L’affaire de la rue de Lourcine de l’auteur français, des Méfaits du tabac du dramaturge russe Deux camarades se retrouvent les mains dans le charbon après une nuit d’ivresse Le hic, la charbonnière a été assassinée par deux ivrognes, telle est l’intrigue de L’affaire, pièce en un acte, au suspens permanent Les Méfaits se présentent comme une conférence où un homme vient déverser son mal de vivre « Deux courtes pièces qui ont pour qualité d’obser ver avec humour et profondeur le spectacle de nos faiblesses humaines » , souligne Patrick Pineau qui joue et met en scène le spectacle

Du 20 au 22 mars, sortieOuest à Béziers Dimanche 24 mars, La Tuilerie à Bédarieux et au Grand tour ! du 26 au 30 mars Tél 04 67 28 37 32 www sortieouest fr

■ Les chantiers de la Baignoire

Marion Couarail et Nicolas Heredia cherchent ensemble depuis 5 ans les possibles rencontres entre théâtre et photographie, en cohérence avec leur travail de mise en scène où l’écriture passe par l’image « Il s’agit de s’échapper de notre médium habituel qu’est le théâtre, aller hors du plateau et de ses codes, pour questionner différemment les thèmes qui n o u s t r a v e r s e n t P e n s e r p a r l ’ i m a g e S e déconditionner pour porter un autre regard sur nos éternelles questions Questions de la présence, de la suggestion, de la composition et de son r ythme » Marion Couarail est en jeu, Nicolas Heredia à la prise de vues, et le projet est pensé ensemble C’est ainsi qu’ont vu le jour Les escapades photographiques présentées en cours de création les 15 et 16 février

Autre chantier, préfiguration d’un vaste projet, Neiges de Yan Allégret présenté en lecture musicale avec Yann Fer y Par une fin d’après midi d’hiver, à la sortie d’une ville, un narrateur s’arrête au bord de la route sous la neige Pris d’un basculement, il s’engage dans une voyage immobile où intérieur et extérieur sont étroitement mêlés Un spectacle qui sera à la croisée de plusieurs univers, du théâtre, de la musique, de la danse et de la pratique du sabre, incarné dans le En bu ou rituel de coupe, les 5 et 6 avril

Les escapades, les 15 et 16 février Neiges, les 5 et 6 avril La Baignoire - 7, rue Bruyes à Montpellier Tél 06 01 71 56 27 www labaignoire fr

■ L’Eveil du Printemps à Narbonne

Omar Porras est un des metteurs en scène les plus libres, les plus impertinents, les plus jubilatoires de la scène internationale Il a fait les beaux jours du Printemps des Comédiens, période Bedos, à plusieurs reprises Le voilà d e r e t o u r à N a r b o n n e a v e c L’ E v e i l d u Primtemps, de Franck WedeKind Une bande de jeunes, garçons et filles, éprouvent les premiers émois adolescents : l’amitié ambiguë, la transformation des corps, la sexualité qui fascine, fait peur, la liberté, les rêves avortés, les contraintes d’une éducation trop stricte, le joug de la religion L’auteur allemand a fait scandale au XIXe siècle En s’emparant de ce texte sulfureux, Omar Porras entraîne le spectateur dans un conte initiatique, un voyage vers les contrées oubliées de l’enfance et des premières fois

Les 4 et 5 avril, Le Théâtre, Scène Nationale de Narbonne Tél 04 68 90 90 20 www letheatre-narbonne com

« Don Quichotte » par le groupe Anamorphose

« Neiges » de Yan Allégret

« L’affaire de la rue de Lourcine »

■ Poids lourds

au Théâtre des 13 Vents Quand on parle de lourds, il s’agit des pièces représentées, des monuments, et non de la façon de les jouer

Lucrèce Borgia, de Victor Hugo, mise en scène de Lucie Berelowitsch, avec Marina Hands dans le rôle titre A Venise durant le carnaval, Lucrèce Borgia découvre Gennaro, devenu soldat, le fils qu’elle a eu de son frère Jean et l’embrasse d’un baiser qu’elle veut maternel Elle est immédiatement soupçonn é e d ’ a d u l t è r e p a r s o n t r o i s i è m e m a r i ,

Alphonse D’Este Hugo avait 30 ans lorsqu’il écrivit cette pièce « très sensuelle, sur le désir, l’inconscient, les forces de vie et de mort » souligne Lucie Berelowitsch

L’Autre monde ou les Etats et Empires de la lune, de Cyrano Bergerac, mise en scène et adaptation Benjamin Lazar Persuadé que l’astre lunaire est un monde comparable au nôtre, le narrateur de ce récit entreprend de s ’ y r e n d r e P r e m i e r r o m a n f r a n ç a i s d e science-fiction, avec machines volantes de toutes sortes, repas de fumé et livres qui se lisent avec les oreilles, l’œuvre a un fond philosophique critique de son temps C’est du théâtre baroque accompagné de musique baroque

Solness le constructeur, d’Ibsen, mise en scène d’Alain Françon Solness, architecte de renom, au faîte de sa gloire, personnage magnétique, tyrannique envers tous ceux qui l’entourent, redoute par-dessus tout la jeunesse Comment se réaliser ? Comment concilier l’appel vers les hauteurs et les exigences du monde humain ? Alain Françon rencontre l’écriture d’Ibsen à l’endroit de sa réalité poétique et de ses tensions tragiques En attendant Godot, mise en scène Marie Lamachère A en croire sa lettre à Michel Polac, Beckett ignorait tout de Godot, et cela ne lui importait guère La pièce continue à interpeler les metteurs en scène qui tentent de lui trouver un sens Toutes les lectures sont possibles Pour Marie Lamachère, elle « s e m b l e u n e i n v i t a t i o n p a r a d o x a l e e t joyeuse Partir de ce que je ne sais pas, attendre ce que je ne connais pas » Théâtre sans animaux, de et mise en scène J e a n - M i c h e l R i b e s , s e c o m p o s e d e h u i t pièces courtes, facétieuses, absurdes, par fois cruelles Ici, c’est le succès qui fait de ce spectacle un poids lourd, il triomphe depuis sa création en 2001 parce qu’il est « une contribution à l’art du sursaut et un hommage à tous ceux qui luttent contre l’enfermement morose de la mesure » , soutient Jean-Michel Ribes

Perdu pas loin, de Sarah Fourage, représente peut-être un poids lourd de demain Sarah Fourage n’a même pas 40 ans, elle explose cette année Un collectif de trois talents d’ici, Brice Carayol, Laurent Dupuy et Nicolas Oton mettent en scène et jouent le texte de la Montpelliéraine Freddy, le grand frère de Chaf, s’est enfermé dans le silence Chaf et son ami Rémi tentent de comprendre et de l’aider à redevenir « normal » Spectacle de la série friendly, il s’adresse à un large public, dès 14 ans

• Lucrèce Borgia, 12 au 16 février

• L’autre monde, 19 au 21 février

• Solness le constructeur, 12 au 16 mars

• En attendant Godot, 26 au 29 mars

• Théâtre sans animaux, 2 au 6 avril

• Perdu pas loin, 12 au 21 mars

Au Théâtre des 13 Vents, Domaine de Grammont à Montpellier

Tél 04 67 99 25 00

www theatre-13vents com

■ Argentine et Grèce au Théâtre de la Vignette

El Tiempo todo entero, de Romina Paula, compagnie El silencio, propose une réflexion sur le temps et le silence à partir d’une adaptation de La ménagerie de verre, de Tennessee Williams Transposés dans le Buenos Aires d’aujourd’hui, les personnages touchent aux problèmes de notre époque, tout en restant prisonniers de douloureux non-dits : comment se projeter dans l’avenir ? Renouer le discours aux actions ? Assumer un héritage contrasté, une identité plurielle ? Le travail de la compagnie est représentatif du renouveau du théâtre et du cinéma argentin où s’entrelacent temps du déracinement, de la rêverie et de l’initiative Medée [Restitution], d’après Euripide, adaptation et mise en scène Julien Guill, apporte un éclairage nouveau sur le mythe grec ; il pose la question de : comment, en tant qu’interprète, aborder Médée aujourd’hui ? La parole de Médée s’entrelace avec celle de la comédienne, Fanny Rudell, qui doit prendre le mythe à sa charge et l’assumer de front C’est toute notre écoute qui s’en trouve déplacée El Tiempo todo entero, les 11 et 12 février ; Médée, les 27 et 28 mars Théâtre La Vignette, route de Mende à Montpellier. Tél. 04 67 145 598. www.theatrelavignette.fr

■ Philippe Decouflé à Montpellier Danse

Plus qu’un temps fort, c’est un événement qui aura lieu à l’Opéra Berlioz du 13 au 15 mars En effet, il faut bien trois soirées pour satisfaire les fans de Philippe Decouflé Le chorégraphe a composé Panorama, comme on fabriquerait un nouveau collier à partir de p e r l e s d ’ a n c i e n s c o l l i e r s I l r e v i s i t e s e s anciens succès L’artiste s’affranchit des frontières entre les arts et entre les émotions Il passe des grandes mises en scène, comme pour les Jeux olympiques de 1992, au Cirque du Soleil et à des spectacles plus intimistes Bandes dessinée et cirques s’invitent dans ses créations, le tout dans une écriture singulière qui est sa signature Eric Martin et Philippe Guillotel, ses fidèles collaborateurs, ont créé les costumes de ce spectacle fantasque et flamboyant

Du 13 au 15 mars, Opéra Berlioz, Le Corum à Montpellier Tél 0800 600 740 www montpellierdanse com

En prenant la direction du théâtre Jean-Alary, Georges Bacou avait promis de programmer des séries à thème Pour la fin de l’hiver et en attendant le printemps, il propose de la danse Fuenteovejuna, par la compagnie Antonio Gadès, d’après Lope de Vega Flamenco et danses populaires espagnoles au service d’une révolte historique au XVe siècle dans un village près de Cordoue On plonge dans le contemporain avec Hip Hop en création Deux compagnies régionales se succèdent sur le plateau avant que les Vagabond Crew, vainqueurs du Battle of the year, n’entrent pour présenter Alien Fusion de et avec Patrick Dupond et Leïla da Rocha, la rencontre entre l’étoile des ballets classiques et l’icône de la danse orientale sacrée, pour une alchimie rare Fuenteovejuna, le 20 février et Hip-hop en création, le 22 février. Fusion, le 15 mars.

Théâtre Jean-Alar y à Carcassonne

Tél 04 68 77 70 90 www carcassonne org

■ Gravité à Villeneuve-lès-Maguelone

Le fait nucléaire français se pose, en cette deuxième décennie du XXIe siècle, comme une évidence telle que la discussion est considérée comme une contestation et derechef déconsidérée D’où l’idée de monter un spectacle sur ce thème, Un avenir radieux Un écho à la proposition de l’année dernière Elf la pompe Afrique, dont il est d’ailleurs le second volet, imaginé lui aussi par Nicolas Lambert Hilum se déroule dans la laverie du sous-sol d’un Museum d’Histoire naturelle Pour une raison inconnue, des mioches ont été exclus des curiosités bien rangées des étages supérieurs Ils sèment la pagaille dans l’univers des blanchisseuses Par viendront-elles à endiguer leurs débordements ?

Un avenir radieux, le 15 février Hilum, le 17 mars Tél 04 67 69 58 00 www theatre-maguelone fr

Panorama » de Philippe Decouflé

Patrick Dupond et Leïla da Rocha

« Henri VI » de William Shakespeare « La légende de Bornéo » par la Collectif L’Avantage du Doute « La maladie de la famille M » de Fausto Paravidino

■ Edredon, Pss, Pss et Terres ! à l’Archipel

Edredon, véritable expérience sensorielle, plonge les tout petits, de 1 à 5 ans, dans un univers apaisant et délicat, fait de rêves, de découvertes et de voyages Première création des Incomplètes, Edredon est une forme courte, forte de sensations, mettant à contribution poésie du corps, ombres chinoises, imagerie vidéo et installation de lampes sonores Pss, Pss tient du cirque, de la danse et du mime, l’héritage de Marceau est évident Entremêlant poésie et technique micro-acrobatique, les artistes de Baccalà embarquent le public dans un tourbillon de situations clownesques naïvement hilarantes Camille Pessi et Simone Fassari sont époustouflants, le duo n’a pas besoin de mots pour se comprendre, un simple pss suffit Un spectacle en état de grâce absolu Une performance hors du temps, pleine de délicatesse et d’humour Terres ! a été créé au TNG de Lyon par Nino D’Introna Deux hommes se disputent un morceau de terre et se l’approprient Arrive un troisième homme se disant propriétaire, puis une jeune femme libre qui, elle, ne possède rien Elle devient témoin de l’affrontement des trois hommes Une tragédie de l’impossibilité du « vivre ensemble »

Edredon, le 16 mars Pss, Pss, les 26 et 27 mars Terres, le 7 avril, Théâtre de l’Archipel à Perpignan Tél 04 68 62 62 00 www theatredelarchipel org

■ Et blanche aussi au Théâtre des 13 Vents

Lorsqu’Aurélie Namur et Félicie Artaud créent un spectacle, on peut y aller les yeux fermés, à condition naturellement de les ouvrir bien grands dès l’entrée en salle Et blanche aussi, programmé au 13 Vents dans la série ado friendly s’adresse à un vaste public dès 12 ans Aurélie Namur signe le texte et Félicie Artaud la mise en scène Blanche est parfaite Sa vie est une suite de rituels ordonnés et solitaires « Sur scène, tantôt la conteuse mène le récit, tantôt elle semble guidée par Blanche Narration double, où l’action de l’une prolonge la parole de l’autre, en donne une traduction inédite, un démenti humoristique » Ceux qui ont aimé Mon géant ou Le voyage égaré, adoreront Et Blanche aussi Du 9 au 12 avril, Théâtre des 13 Vents à Montpelier. Tél. 04 67 99 25 00. www.theatre-13vents.com

■ Théâtre de Poche à Sète

Comme toujours pendant les vacances scolaires, le Théâtre de Poche à Sète multiplie ses offres à l’attention du jeune public Un petit bout de rien, théâtre musical pour les 6 à 10 ans, avec Irene Faugerou et Karine Le Blevec, Cie Pomme-Cannelle, les 1er et 2 mars

Comment Margotte et Melle Rose vont-elles se rencontrer, elles qui n’ont a priori rien à partager ? Quel projet vont-elles créer entourées de tous ces bouts de chiffons et objets de récupération ? Filibule, spectacle clownesque, pour les 3 à 8 ans, avec Pierre Di Prima et Nadine Pons, Cie Artis’Libre, du 6 au 9 mars Comme tombée de la lune dans cet univers silencieux et mécanique, une clowne pétillante et attachante rencontre un clown face à son miroir Mon arbre, théâtre d’objets et marionnettes, pour les 4 à 8 ans, avec Mathilde Beck, Cie L’Awantura, les 13, 16, 20 et 23 mars « Moi, Violette Vermillon, du haut de mes 4 printemps, je grimpe, saute et me balance dans mon arbre Cette histoire est la mienne »

Théâtre de Poche - 29, Grande rue haute, Sète Tél 04 67 74 02 83 www theatredepoche org

■ Théâtre de la Plume à Montpellier

A Montpellier, le Théâtre de la Plume privilégie les spectacles pour le très jeune public, la taille de la salle se prêtant à des représentations de proximité Les Voisins, magie et clown théâtre, avec Brice Depoortere et Nathalie Corlay, pour les 3 à 4 ans, jusqu’au 17 février, mercredis, samedis et dimanches Deux personnes investissent un espace qui sera le chantier de leur future maison La boite à magie, magie interactive avec Fred, dès 3 ans, les 20, 23 et 24 février Magic tour, avec Tanguy, comédie magico-loufoque, dès 3 ans, du 25 février au 3 mars La magie, c’est comme la cuisine, c’est un art qui s’apprend Le petit cabaret de Zack & Ness, avec Laurent Bonaz et Vanessa Garnier, magie déjantée et grande illusion, dès 4 ans, du 4 au 10 mars Un vrai spectacle de cabaret adapté aux petits Zoui Bap, avec Sarah Hassler et Marou Thin, théâtre musical de 6 mois à 5 ans, les 13, 16, 17, 20, 23 et 24 mars Dans le jardin, il y a un arbre gigantesque, si grand, si haut, si fort, qu’il peut voir ce qu’il se passe de l’autre côté du jardin Pâquerette mène l’enquête, théâtre loufoque avec Carole Bellanger et Marion Trintignant, de 3 à 8 ans, les 27, 30 et 31 mars et les 3, 6, 7 avril Le détective est une vache ! Théâtre de la Plume - 6, rue Guillaume Pellicier à Montpellier. Tél. 04 67 58 73 78. www theatredelaplume com

■ Tintinnabulle à Mauguio

Bulle dort encore au creux de son petit monde, un drôle d’univers presque rond où rien n’est encore droit Suspendue sur le fil d’une nuit qui s’enfuit, elle s’en va doucement décrocher la lune Le jour se lève et emporte Bulle dans un nouveau lendemain Un lendemain qui change tout Le petit train est arrivé comme d’habitude, il s’est arrêté Comme d’habitude, Bulle en a sorti d’étranges boîtes Mais voilà, aujourd’hui, dans une toute petite boîte, il y a des sons bien vivants, ceux d’un bébé qui gazouille Etrange L’esthétique de Tintinnabule porte en elle une vision enfantine, c’est comme si l’on se retrouvait soudain dans un dessin d’enfant, où la perspective est malmenée et l’angle jamais vraiment droit La compagnie l’Estafette nous emmène sur le fil d’une histoire qui raconte l’enfance Bulle, personnage imaginaire et être de sensibilité, est un personnage muet Le jeu est proche de celui du clown Mercredi 27 février, Théâtre Bassaget à Mauguio Tél 04 67 29 65 35 www mauguio-carnon com

■ Saperlipopette en vacances

I V T, I n t e r n a t i o n a l V i s u a l T h e a t r e , i n s t a l l é depuis 2004 dans l’ancien théâtre Grand Guignol à Paris, débarque au Domaine d’O pour les vacances de février Le spectacle Froid dans le dos s’adresse aux enfants dès 7 ans Il est écrit à partir des contes célèbres, Barbe-Bleue et Le Petit Poucet, et met en scène un ogre, un enfant sourd, une jeune femme terrorisée Il se termine bien comme tous les contes de fées Les représentations ont lieu comme d’habitude à 11h et sont suivies d’un pique-nique tiré du sac, d’un film et d ’ u n a t e l i e r F r o i d d a n s l e d o s , Saperlipopette en vacances, les 27, 28 février et 1er mars, au théâtre d’O, Domaine d’O à Montpellier. Tél. 0 800 200 165. www.domaine-do-34.eu

■ Cendrillon

Vous avez aimé Le Petit Chaperon rouge dans la mise en scène de Joël Pommerat, vous devriez apprécier Cendrillon Entre marâtre et marraine, une très jeune fille cherche sa voie L’une et l’autre marquent la place de celle qui manque si cruellement : la mère, dont la disparition ouvre l’histoire de Cendrillon Pour la réinventer à sa façon, Pommerat a souhaité reprendre les choses d’un peu plus haut afin de créer une pièce « sur la mort, sur la vie et sur le temps » Avec une délicatesse qui n’exclut pas un certain humour, Pommerat aborde ici une troisième fois, après Le Petit chaperon rouge et Pinocchio, les questions graves et vitales de l’enfance Son récit commence donc tandis que la mère malade adresse à sa fille des paroles presque inaudibles et qu’elle ne comprendra pas tout à fait Par fois, le deuil arrête le temps ; par fois, les vivants se sentent chargés des morts, au r i s q u e d e s u c c o m b e r s o u s l e f a r d e a u Comment Cendrillon se remettra-t-elle en marche en se délivrant du malentendu qui l’accable ? Un spectacle à voir dès 8 ans Du 12 au 14 mars, La cigalière à Sérignan. Tél. 04 67 326 326. www.lacigaliere.fr

■ Les géants d’ôcres pâles en tournée

A l’origine, un texte de Kitty Crowther, Annie du Lac A l’arrivée, Les géants d’ôcres pâles, une adaptation et une mise en scène de Christelle Mélen, un spectacle pour les enfants à partir de 5 ans Une histoire d’amour entre Annie et un géant La jeune fille souffre de solitude au bord de son lac En y plongeant, elle tombe sur les chapeaux de trois géants qui lui demandent « peux-tu nous aider à rejoindre la mer ? » La voilà partie pour un l o n g v o y a g e p o é t i q u e , u n e é p o p é e à l a Homère, un long cheminement à la découverte des sentiments Spectacle d’acteurs et de marionnettes, par la compagnie Hélice Mercredi 20 mars, Odéon à Nîmes. Tél. 04 66 36 65 00. www.theatre denimes.com M a r d i 2 6 m a r s , T h é â t r e J e a n V i l a r à Montpellier Tél 04 67 40 41 39 www theatrejeanvilar montpellier fr Mercredi 10 avril, Chai du Terral à SaintJean-de-Védas Tél 04 67 82 02 34

« Mon arbre » par la Cie L’Awantura au Théâtre de Poche à Sète

« Tintinnabulle » par la compagnie l’Estafette

« P o g o » d e F l o r e n c e B e r n a d

■ Pogo à Clermont-l’Hérault

Un grand garçon et une petite fille, peut-être un frère et une sœur, cheminent dans une forêt d’images projetées Accompagnés d’un lapin, ils traversent une nature tantôt lointaine, tantôt proche, peuplée d’animaux sauvages Des ours du Kamtchatka, des biches des Vosges, des tourterelles de Turquie Légers comme des oiseaux, ils vont danser la bagarre des ours, confondre les plumes et la neige, regarder les bêtes féroces passer et compter les étoiles filantes

Avec Pogo, Florence Bernad chorégraphie le rapport entre les enfants et les animaux, leurs relations de lutte et de tendresse Elle tisse un lien dansé très visuel entre les combats ludiques des enfants - leur « pogo » des cours de récréation - et la fluidité de la danse en contact

A découvrir en famille à partir de 3 ans !

Samedi 23 février, théâtre de Clermont-l’Hérault, allées Roger Salengro Tél 04 67 96 31 63 www theatreclermontlherault fr

■ Plume en tournée

Marie-Aude Lacombe et Esther Thibault, deux musiciennes, partagent le même plaisir de chanter, de raconter, de jouer avec les sons et leurs corps Plume est leur première création Ce spectacle s’adresse aux enfants à partir de 2 ans Des contes d’ici et d’ailleurs mis en musique, sur des chansons traditionnelles ou contemporaines, des mélodies aux sonorités variées, éveillent la curiosité des tout-petits et les entraînent dans des contrées imaginaires Un voyage musical fait d’émotions, de rires et de plaisir

Jeudi 14 mars, Chai du Terral à Saint-Jean-de-Védas Tél 04 67 82 02 34

Dimanche 24 mars, Na Loba à Pennautier. Tél. 04 68 11 45 32. www.pennautier.fr

■ Chien bleu à Sète

Si le spectacle est fidèle à l’album Nadja, alors on ne saurait trop vous recommander d’y aller avec vos petits dès 4 ans A travers le récit, sont abordés les peurs nocturnes, l’incompréhension des adultes, mais aussi la force de l’imaginaire pour transcender les inquiétudes enfantines Chien bleu raconte l’histoire d’une amitié très forte entre un enfant et un chien Que va-t-il se passer lorsque la maman de Charlotte va s’opposer à l’amitié qui lie sa fille à cet animal étrange venu d’on ne sait pas trop où L’adaptation oscille entre des moments joués par Frederica Ferrari et Nicoletta Garioni et la manipulation de marionnettes et de leurs ombres La compagnie italienne Teatro Gioco Vita a déjà été accueillie à la Scène Nationale avec Pépè et Etoile Samedi 16 mars, Chai Skalli à Sète Tél 04 67 74 66 97 www scenenationale-sete-bassindethau com

■ Vacances à La Vista

Du cirque et des chansons pour les petits à la Vista pendant les vacances de février-mars Tandem, par la compagnie l’Appel du pied est mis en scène par Sébastien Portier C’est l’histoire de deux vagabonds saltimbanques, magiciens acrobates Une bicyclette et une carriole sont leurs seuls compagnons de route C’est du cirque et de la manipulation d’objets, une invitation au voyage, pour les enfants dès 4 ans La terre dans les nuages, cie Les Inédits, pour les petits dès 5 ans Une succession de chansons à un r ythme effréné, avec des sketches musicaux qui entraînent les spectateurs à la suite de Pop le champignon, à la rencontre d’un univers enchanté ou les esquimaux sur vivent en dansant des claquettes, il fallait y penser Tandem, du 20 au 27 février sauf le 21 La terre dans les nuages, du 1er au 6 mars, théâtre

La Vista - 42, rue Adam de Craponne à Montpellier Tél 04 67 58 90 90 www theatrelavista free fr

■ Scènes d’enfance dans l’Aude

C’est désormais une tradition, les petits audois sont chouchoutés en mars, Scènes d’enfance est une sorte de festival sur le département, spécialement conçu à leur attention Au programme : La famiglia Dimitri, de l’excellent cirque de création autour d’un très grand clown actuel, Dimitri, pour les 6 ans et plus, à Narbonne les 16, 20 et 22 février Roméo et Juliette, marionnette et théâtre d’objets, à voir dès 5 ans, par le cie Théâtre Mu, d’après Shakespeare et Prokofiev, le 13 mars, salle de répétition, Le théâtre ; le 19 mars, Peyriac-de-Mer ; le 20 mars, Sallèles-d’Aude

L’Instant K, encore du cirque, nouvelle création, par la cie Daromaï, dont on avait adoré 1, 2, 3 pommes, dès 7 ans, le 23 mars, Narbonne The Wackids, concert rock adapté aux enfants dès 4 ans, le 23 mars

Scénes d’enfance, Le Théâtre, Scène Nat de Narbonne et dans l’agglo Tél 0468 90 90 20 www letheatre-narbonne com

Du 12 au 23 février à Montpellier Festival à 100%

Durant

toute la seconde partie du mois de février, le Festival à 100% organisé par l’association La Méridionale des spectacles, rassemble des artistes singuliers de tous horizons dans les différents lieux emblématiques de Montpellier et de Gignac Placé sous le signe de la convivialité et de l’innovation, ce riche parcours sonore musical devient chaque année de plus en plus pluridisciplinaire et repousse les limites de l’innovation « Le Festival à 100% n’est pas une marque, mais un état d’esprit, une remède anticrise qui soigne la morosité, explique Yves Bommenel (dit Bobie), le directeur La programmation résulte d’un choix collectif où toutes les propositions ont été étudiées par nos partenaires et leurs regards singuliers »

Insolite et ne laissant pas indifférent, ce festival attise la curiosité avec pour ligne conductrice : « Essayez et forgez-vous votre propre opinion » Pour Philippe Saurel, adjoint à la culture à la Mairie de Montpellier : « toute la programmation est exceptionnelle, il n’y a pas de remplissage Le Festival à 100%, ça cartonne dans l’esprit ! » En plus des expositions et des concerts, des projections et des débats en lien avec la musique sont au programme Temps forts :

• Du 12 au 23 février à Kawenga - 21, boulevard Louis Blanc à Montpellier : Silent Rooms.

Expérience originale d’écoute du son, l’exposition Silent Rooms est constituée d’œuvres endormies, muettes de Thierr y

Du 2 au 17 mars à Montpellier

Les13e rencontres photographiques de Montpellier, portées par l’Association Grain d’image, auront lieu du 2 au 17 mars Elles de composent de divers événements dans différents espaces de la ville Un jur y décerne des prix à des artistes de la sélection officielle dont on pourra voir les œuvres à la Galerie Saint-Ravy et au Pavillon Populaire Ils devront départager : Cœur de femmes de Céline Anaya-Gautier ; Disparition, d e D e l p h i n e B u r t i n ; R o o t s d e S a r a h C a r p ; R e p r i s e s d’Alejandro Erbetta ; Eurasisme de Fabrice Fouillet ; I never promised you a rose garden de Karolin Klüppel ; The girl got Balls de Marcus Koppen; The visible moutain Sarajevo de Camilla de Maffei; Quest of silence de Christine Mathieu ; Tous ensemble - Portraits de la France qui manifeste d’Emmanuel Piau ; Refuge de Gilles Picarel ; Mnemosyne et boite de

Du 9 au 24 mars à Montpellier

Fournier, Monsieur Moo et Lynn Pook « Le but est de créer un rapport très individuel avec le public » , explique cette dernière Face à un mur d’enceinte, une meule de foin truffée de samples cr yptés ou d’une installation retranscrivant sur le corps toutes les fines vibrations du son, le visiteur se plonge dans un univers singulier, à la découverte de sensations inédites

• Du 13 au 23 février à la Galerie Saint-Ravy - Rue Saint-Ravy à Montpellier : « Inbetween/Cas 1 » par le N U Collectif

Work in progress, cette installation propose une immersion dans la gestation d’un spectacle à venir

Conçu autour de la question du « genre » , ce projet s’articule autour d’un questionnement : qu’est-ce qui fait l’identité de quelqu’un aujourd’hui ?

Travail sensible et sonore, cette expérimentation permet d’imaginer le futur spectacle qui sera présenté en 2014 avec le groupe Labradore Per formances les 19, 20 et 21 février à 19h

• Ven 15 février à 20h30 et sam 16 février à 17h à la Maison pour Tous Voltaire - Square Jean Monnet à Montpellier : « Fall, Fell, Fallen » par la Cie Lonely Circus Cirque électro minimal, le duo atypique d’un équilibriste et d’un musicien entraine dans un univers sonore étonnant

Les concerts :

• Sam 16 février à 20h30 au Somnambule à Gignac : Uniform Motion et Gran Kino

Les Boutographies

Pandore de Sabrine Teggar ; Marcheurs de Thomas Vanden Driessche Parallèlement, des projections ont lieu au Pavillon Populaire, 22 photographes remarqués par le jur y en dehors de la sélection officielle D’autres expositions se tiennent hors les murs dans différentes galeries associatives ou privées, telles que Transit, La fenêtre

Un effort de sensibilisation est fait auprès des jeunes lycéens ou écoliers Un focus est fait sur les grandes écoles européennes dont les clichés seront exposés pendant toute la durée de la manifestation au Pavillon Populaire Différentes soirées à thèmes ponctuent le festival

Du 2 au 17 mars, Pavillon Populaire et autres espaces de la Ville de Montpellier Tél 09 54 48 07 46 et 04 67 34 73 92 www boutographies com

• Mer 20 février à 21h au Black Sheep à Montpellier : Arlt

• Jeu 21 février à 20h30 à la Salle Victoire 2 à St-Jean-deVédas : Franck Rabeyrolles, Lescop et Kas Product

• Sam 23 février à 20h30 au Jam à Montpellier : FlouFantôme, Françoiz Breut et Maïa Vidal

Programme complet disponible sur : www festival100pour100 com

15ème Printemps des poètes

Lamanifestation nationale, Le Printemps des Poètes fête en 2013 son 15ème anniversaire Il était normal que La Maison de la Poésie à Montpellier soit en première ligne pour célébrer cet anniversaire Selon la demande de Jean-Pierre Siméon, directeur de la structure nationale, La Maison organise une immense vague de poésie dans l’espace public, le samedi 9 mars, comme cela sera fait dans la centaine de villes et de villages ayant reçu ce label L’idée est d’investir la dizaine de librairies indépendantes de Montpellier Avec l’aide logistique de l’association « Cœur de livres » , sont organisés des impromptus poétiques et courtes per formances dans les espaces dédiés par chaque libraire à l’événement, en distribuant poèmes tracts et programmes du Printemps Une table de livres de poésie choisis par chaque libraire, sera à disposition de la clientèle dans chaque lieu Les autres temps forts du festival : J’ai embrassé l’aube d’été, Samira Négrouche, Thierr y Renard et Michaël Glück présentent l’anthologie éditée par La Passe du vent, J’ai embrassé l’aube d’été, et lisent leurs propres textes Dans le cadre de la thématique « Notre besoin de Rimbaud » menée depuis 2 ans par la Maison de la poésie Montpellier, lundi 11 mars ; Laisser Verdure, lecture par François Montmaneix, accompagné par Marion Diaques, alto, mardi 12 mars ; Routines, de Daniel Martin Borret, textes lus au microphone et trame sonore, mercredi 13 mars ; Et voici la chanson, lecture per formance d’Hélène Sanguinetti avec le saxophoniste Daniel Séverac, jeudi 14 mars ; La voix d’Henri Bauchau, témoignage de Catherine de Pont Humbert, soirée conduite par Catherine de Pont Humbert, auteur de l’émission

« Les grands entretiens avec Henri Bauchau » sur France Culture Evocation du poète, lectures, écoute de la voix enreg i s t r é e d ’ H e n r i B a u c h a u , v e n d r e d i 1 5 m a r s ; P a s o l i n i , Sonnets, les voix du poème dans la traduction, rencontre avec René de Ceccatty auteur de cette nouvelle traduction des Sonnets de Pasolini dans la collection Poésie/ Gallimard, entretien mené par Nathalie Castagné, (elle-même traductrice de Pasolini) lecture en italien par René de Ceccatty, en français par le comédien Stéphane Laudier, lundi 18 mars; Polyphonies Pablo Neruda, dans le cadre de l’hommage rendu à l’œuvre de Pablo Neruda pour les 40 ans de la disparition du poète, lecture concert avec le poète franco-chilien Patricio Sanchez (lecture en espagnol), le comédien Grégor y Nardella (récitant en français), le guitariste José Terral et la harpiste Eloïse Dautr y, mardi 19 mars ; Habib Tengour, la Voix du Monde, Rencontre avec Habib Tengour, présentation Frédéric Jacques Temple, lecture par la comédienne Eloïse Alibi et Habib Tengour, musique Imed Alibi, mercredi 20 mars ; Poèmes du Wessex de Thomas Hardy, présentation Frédéric Jacques Temple, lecture en anglais par Jean Joubert, en français par le comédien Stéphane Laudier, jeudi 21 mars ; Laurent Grison : la présence du cri, Lecture des oeuvres de Laurent Grison, notamment de son dernier ouvrage, Acoustique présence du cri, par la comédienne Isabelle Fürst et par l’auteur, accompagnés au violoncelle par Cyrille Tricoire Exposition des œuvres du plasticien Yvon Guillou, vendredi 22 mars ; soirée de clôture, Orphée, la voix retrouvée, la collection Orphée vient de renaître aux éditions La Différence Pour célébrer cette renaissance, invitation

de Claude Michel Cluny, éditeur et poète, Jean-Yves Masson, traducteur, critique littéraire et poète, samedi 23 mars

Maison de la Poésie Montpellier Languedoc-Roussillon, Moulin de l’Evêque - 78, avenue du Pirée à Montpellier

Tél 04 67 73 68 50

www maison-de-la-poesie-languedoc-roussillon org

■ Semaine de Cinéma Suisse à Montpellier

FESTIVALS

■ 4ème Mars des Auteurs à Sérignan

Christine Bolliger-Erard est Suisse, installée à Montpellier depuis une bonne dizaine d’années, peut-être plus Cette jeune femme historienne du cinéma adore son pays e t s a p r o d u c t i o n c i n é m a t o g r aphique Elle a voulu faire partager sa passion Résultat, cette semaine du cinéma suisse qui en est à sa sixième édition et qui permet de voir, revoir ou découvrir le cinéma helvète Le festival aura lieu cette année du 1er au 4 mars, au Centre Rabelais « Son but principal est de faire connaître la nouvelle génération de cinéastes helvétiques Un choix d’une dizaine de films de fiction et documentaires parmi les 60 à 80 films suisses produits chaque année (tous genres confondus) propose à un large public de cinéphiles de Montpellier et environs un voyage culturel et linguistique à travers les différentes régions de la Suisse » , souligne Christine qui insiste sur cette singularité : « nous accordons beaucoup d’importance à représenter les trois communautés linguistiques, soit l’allemand, le français et l’italien (malheureusement aucun film n’est réalisé dans la 4ème langue nationale, le romanche) Tous les films sont projetés en v o sous-titrée en français Chaque séance débute par une présentation générale du film et du/de la cinéaste et se termine par un échange avec le public » Depuis la 4e édition, les documentaires ont été mis à l’honneur, cette année : De la cuisine au parlement, de Stéphane Goël ; Die Kinder vom Napf, d’Alice Schmid et Campo Nomadi, de Stefano Ferrari Ce sera aussi l’occasion pour les spectateurs de découvrir de nouveaux genres : la comédie musicale avec Tandoori Love, d’Olivier Paulus, le film d’animation avec Titeuf - le film, de ZEP ainsi qu’une séance de courts-métrages

« L a d e n t e l l i è r e » d e G o r e t t a

Enfin, les cinéphiles auront la possibilité de revoir le film de Goretta, La dentellière, en présence de Nadia Roch, de la Cinémathèque Suisse Une belle rencontre en perspective, animée par une personnalité dynamique

Du 1er au 4 mars, salle Rabelais à Montpellier. Tél. 06 18 72 57 03. www.cestrarefilm.com

■

16ème Festival des Ecrans Britanniques à Nîmes

Evénement culturel majeur de Nîmes, le Festival des Ecrans Britanniques s’installe cette année dans trois lieux culturels de la ville et à l’Université Vauban Sa programmation éclectique, entre films de références, nouveautés, hommages à des réalisateurs, conférences et débats, s’organise pour cette 16ème édition autour d’un thème : Londres « Les Ecrans Britanniques se devaient, à leur manière, d’évoquer l’image multiforme de cette ville, telle qu’elle a pu au fil des années se manifester à travers le cinéma national et ses créateurs, expliquent les organisateurs du festival Nous avons donc concocté un programme d’une vingtaine de films tournés par les cinéastes britanniques les plus prestigieux et d’autres un peu moins connus, de 1928 jusqu’à aujourd’hui »

Temps forts :

• Hommage à Andrew Kötting, en sa présence. Cinéaste britannique le plus novateurs de ces dernières années, ses films témoignent d’une audace formelle et d’une créativité esthétique étonnantes Il est l’invité du premier week-end et présentera son cinéma généreux, tout à la fois expérimental et personnel

• Rétrospective de John Schlesinger, présentée par Philippe Pilard Le grand spécialiste du cinéma britannique en France viendra présenter ces chefs-d’œuvre de la nouvelle vague anglaise : A kind of Loving (1962), Billy Liar (1963) et Darling (1965)

• Table-ronde, samedi 23 février au Carré d’Art, avec des inter venants britanniques et français sur le thème : « Evolution du paysage humain, culturel et architectural de Londres au cours du 20ème siècle »

Du 15 au 24 février à Nîmes Programme complet sur www ecransbritanniques org

■ Femmes en Jeu à Carcassonne

Anciennement Carcassonne n’est pas celle(s) qu’on croyait, devient Femmes en Jeu Un festival qui a pour but « d’ouvrir une fenêtre sur la création artistique au féminin, c’est notre contribution à la poursuite nécessaire du débat sur la place des femmes dans nos sociétés Placer la femme artiste et créatrice au cœur de ces réflexions, c’est tenter de faire côtoyer le champ du sensible à celui de la citoyenneté et espérer ainsi faire bouger les perceptions, mettre à mal les préjugés et réduire les méfaits du sexisme et ses effets discriminants » Un festival qui a lieu autour de la journée mondiale de la femme du 5 au 9 mars Au programme : ouverture le 5 mars avec le vernissage de l’exposit i o n H u m a i n e c o m é d i e , p h o t o g r a p h i e s d e Sandrine Jousseaume ; 4 films à projection unique au Colisée du 5 au 9 mars ; One Shot Cabaret, Solo de Margarida Guia, Femmes plurielles de et par Michèle Heydor ff et Laurence Wagner, Ecchossss de et par Mari Silès et Patricia Kuypers accompagnées de Eric Massua, le 7 mars au Païcherou ; Forum des Idées Être Femme Qu’en est-il en 2013 ?, Conser vatoire de Carcassonne Agglo, le 8 mars ; Estrella de et par Odile Azagur y, Chant de l’Aurès par Houria Aïchi, Théâtre Jean-Alar y, le 8 mars ; Concert de Karimouche, Le Chapeau rouge, le 8 mars ; La spectatrice de la vitesse, de et par Catherine Froment, Théâtre dans les Vignes à Cornèze, le 9 mars Du 5 au 9 mars à Carcassonne. Tél. 06 32 38 17 42.

Pour sa quatrième édition, le Mars des auteurs à Sérignan a choisi pour thème les vicissitudes du couple et accompagne les soirées de dégustations de vins des Deux Ruisseaux et Château le Thou Au programme : Qui a peur de Virginia Woolf ? d’Edward Albee, par la compagnie de l’Echarpe blanche Autour d’un verre « amical » , le ménage de Georges et Martha se déchire sous les yeux d’un jeune couple, Nick et Honey, dans un déballage quasi-apocalyptique de vérités et de mensonges Une pièce très noire, une certaine image de la vie, mise en scène par Jean-Louis Sol qui joue Georges, avec Suzanne de Morlhon, Alexandre Charlet et Jasmine Dziadon, 20 mars Fou de la reine, de Pierre Astrié lu par l’auteur avec Denise Barreiros C’est la rencontre de deux êtres en déraison Il est Fou de profession Elle a choisi la démence comme dernier refuge Il vient en mission Sous peine d’être décapité en cas d’échec, il doit la faire sortir de la tour où elle s’est enfermée La vie de l’un dépend de l’autre, mais sauver l’autre c’est se perdre soi-même Les choix auraient pu être simples, puisqu’elle est Reine, et qu’il n’est qu’un pauvre Fou Ils ne le sont pas ! le 21 mars Plus tard, le 11 mai, épilogue du festival avec Le Tartuffe, de Molière et Le Tartuffe nouveau, de Jean-Pierre Pelaez Jean-Pierre Pelaez poursuit sa Trilogie Molière et nous présente sa nouvelle transposition contemporaine, avec Le Tartuffe Nouveau Autour du couple central des deux pièces (Elmire / Orgon et Irène / François) et de l’hypocrite (Tartuffe / Krüger) les comédiens liront quelques scènes du classique puis les scènes correspondantes de sa transposition contemporaine réjouissante Mars des auteurs, les 20 et 21 mars et 11 juillet, La Cigalière à Sérignan. Tél. 04 67 326 326. www lacigaliere fr

« Q u i a p e u r d e V i r g i n i a W o o l f ? »

■ Les Idéales au Domaine d’O à Montpellier

Pas tout à fait un festival, mais un mini cycle avec une des compagnies les plus actives, les plus créatives de la région, Les Nuits claires Aurélie Namur et Félicie Artaud, les deux artistes fondatrices, sont associées au Domaine d’O Christopher Crimes leur donne carte blanche pendant une semaine pour ces Idéales Un projet qu’elles ont spécialement conçu pour la fin de saison au Domaine, avant la période des festivals de printemps et d’été Au programme, Lettres syriennes, conception et mise en scène Leyla Claire Rabih Une tentative de raconter son angoisse permanente, le manque de dialogue avec sa famille, ses amies, isolées de l’autre côté de la frontière syrienne, les 27, 29 et 30 mars La femme vautour, de et mise en scène Aurélie Namur, avec Félicie Artaud Seule en scène, une comédienne brouille les pistes La douloureuse histoire d’une femme dont le sein est dévoré par un cancer, les 27, 29 et 30 mars Dribble ! Conception de Félicie Artaud avec Aurélie Namur, Yannick Guégan et leurs invités Quand les femmes se mettent au foot, les 27, 29 et 30 mars Parallèlement, le cinéma Utopia, partenaire de la manifestation, programme Salam Rugby, de Faramar z Beheshti, sur le thème des rugby girls en Iran Les 27, 29 et 30 mars, Domaine d’O à Montpellier. Tél. 0 800 200 165. www domaine-do-34 eu

■ Francophonies du Théâtre Amateur à La Grande Motte Depuis 12 ans, la troupe de théâtre amateur « Le Masque des Pyramides » organise en partenariat avec la Ville de La Grande Motte un festival de Théâtre Amateur Mais cette année, l’association vise plus haut et propose pour la première fois en Languedoc-Roussillon, les Francophonies du Théâtre Amateur Ainsi, durant 4 jours, des troupes étrangères francophones et françaises vont présenter des spectacles pour tout public Ouvert au dialogue, ce festival sera axé sur l’échange, la discussion, la découverte de parti pris, des mises en scène, des façons de travailler grâce à des réunions et des rencontres avec les auteurs En plus des spectacles, de nombreuses animations ponctueront ce rendez-vous grands-mottois entièrement organisé et mené par des bénévoles L’actrice et chanteuse française, Amarande en est cette année la marraine Programme des représentations au Palais des Congrès :

• Jeu 21 février à 21h : « Très chère Mathilde » d’Horowitz par le Théâtre Solaire de France

• Ven 22 février à 21h : « Les Belles sœurs » d’Eric Assous par le G Théâtre de Belgique

• Sam 23 février à 15h : « Pisser n’est pas jouer » de Dieudonné Niangouna par le Zouria Théâtre du Cameroun A 17h30 : « Le Dernier train » de Natacha Astuto par la Cie TA58 de Suisse A 21h : « L’An pire de Rome » par le Studio de Monaco

• Dim 24 février à 15h : « Lamhad » d’Hadjiria Amara par Comedrama du Maroc

A 18h : « Le Bourgeois Gentilhomme » de Molière par le Théâtre des 4 saisons de France Du 21 au 24 février à La Grande Motte. Tél. 04 67 56 14 18. Programme complet disponible sur : www lemasquedespyramides com

■ Jazz in Lez à Castelnau-le-Lez

Depuis le début du mois de février, le ser vice culturel de la Ville de Castelnau-le-Lez organise son festival de jazz à l’Espace Rencontres L’ouverture de ce rendez-vous a été réalisée par le Sir yel Blues Band, quatuor formé de virtuoses d’un jazz chaleureux et fascinant Programme des deux autres concerts : Ven 22 mars à 21h : Magic Shook Heands Composé de six musiciens passionnés par le jazz, Magic Shook Heands reprend le répertoire des années 1920/1930 avec un zeste d’humour et une bonne dose de talent pour une soirée forte en émotions Ven 12 avril à 21h : Swing 39 Quartet. Deux guitares, une contrebasse, un vibraphone, de la musique de Django Reinhardt mais surtout des compositions du groupe imprégnées de l’expérience de ses trois musiciens C’est ce que propose Swing 39 en combinant l’inspiration manouche et les sortilèges des musiques du monde

Les 22 mars et 12 avril à l’Espace Rencontres - 1, rue de la Crouzette à Castelnau-le-Lez

Tél 04 67 14 27 14 www castelnau-le-lez fr

AGENDA CIRQUE

AGENDA DANSE

Opéra et Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon

Du 15 février au 15 avril : les soirées à ne pas manquer

Après L’Enlèvement au Sérail de Mozart en février, un opéra sera joué en mars Mais quel opéra ! Le Roi d’Ys de Lalo Œuvre française, aux accents wagnériens, crée en 1888, elle évoque la fameuse légende de la cité engloutie Au profit de l’association ColineOpéra En symphonique en revanche les concerts se succèdent nombreux Que des compositeurs illustres : Beethoven, Bach, Tchaïkovski, Schubert, Mozart et de très grands interprètes Comme souvent le cycle Amadeus, réser ve quelques surprises

■ Concert Amadeus

• Dimanche 17 février à 10h45

Salle Pasteur - Le Corum

Au programme :

Robert Schumann : Quatuor pour piano, violon, alto et violoncelle en mi bémol majeur opus 47

Johannes Brahms : Quintette à cordes et piano en fa mineur opus 34

Aude Périn-Dureau, Alice Rousseau, violons

A l e x a n d r e D m i t r i e v, v i o l o n c e l l e P a s c a l

Jourdan, piano Eric Rouget, alto

• Dimanche 10 mars à 10h45

Salle Pasteur - Le Corum

Hommage à Wagner

Au programme :

Richard Wagner / Franz Liszt : TannhäuserChœur des pèlerins et Lohengrin - Rêve

d’Elsa

Richard Wagner : Arrivée parmi les cygnes

noirs

Franz Liszt : Etude d’execution transcendante n° 7 en mi bémol majeur « Eroica » ; Trois sonnets de Pétrarque et Troisième année de pèlerinage : Angelus - Sursum corda

Richard Wagner / Hans Von Bülow : Le Maître chanteur : quintette

Richard Wagner : Elégie

Richard Wagner / Zoltán Kocsis : Tristan et Isolde - Prélude

Richard Wagner / Franz Liszt : Mort d’Isolde

Emmanuel Christien, piano

• Dimanche 7 avril à 10h45

Salle Pasteur - Le Corum

Au programme :

Francisco Tárrega : Thème et variations sur le C a r n a v a l d e Ve n i s e e t R e c u e r d o s d e l a

Alhambra - La gran jota

Enrique Granados : Danse espagnole n° 5

Isaac Albéniz : Granada - Asturias

Johann Sebastian Bach : Cantate 147 - Jésus que ma joie demeure et Prélude de la premiere sonate pour violoncelle

Georg Friedrich Haendel : Sarabande

Agustin Barrios : Un sueño en la floresta

Heitor Villa-Lobos : Prélude n° 1 en mi mineur, andatino espressivo

Giuseppe Verdi : Fantaisies sur des thèmes de la Traviata

Emmanuel Rossfelder, guitare

■ Concert Symphonique

• Vendredi 15 février à 20h

Opéra Berlioz - Le Corum

Au programme :

Félix Mendelssohn : Les Hébrides, ouverture pour orchestre, opus 26 (La Grotte de Fingal) et Ah ! ritorna, età felice, Infelice n° 1, opus 94

Ludwig van Beethoven : Ah ! Per fido ! pour soprano et orchestre, opus 65 et Symphonie n° 7 en la majeur, opus 92

Petra Froese, soprano Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon sous la direction de Gerd Albrecht

• Mercredi 20 février et jeudi 21 février à 20h

Opéra Comédie

Au programme :

Johann Sebastian Bach : Concerto en ut majeur BWV 1061 ; Concerto en ut mineur BWV 1062 ; Concerto en ut mineur BWV 1060 ; Concerto en ré mineur BWV 1063 ; Concerto en la mineur BWV 1065 D a v i d F r a y, J a c q u e s R o u v i e r, E m m a n u e l

C h r i s t i e n , A u d r e y V i g o u r e u x , p i a n o s

Orchestre national Montpellier LanguedocRoussillon sous la direction de David Fray

• Vendredi 22 février à 20h

Opéra Berlioz - Le Corum

Au programme :

Piotr Ilitch Tchaïkovski : Concerto pour piano et orchestre n° 1 en si bémol mineur, opus 23 et Symphonie n° 4 en fa mineur, opus 36

Igor Tchetuev, piano

Orchestre national Montpellier LanguedocRoussillon sous la direction d’Ari Rasilainen

• Samedi 9 mars à 20h

Opéra Berlioz - Le Corum

Au programme :

Franz Shubert : Symphonie n° 5 en si bémol majeur D 485

Anton Bruckner : Symphonie n° 7 - version

Nowak

Orchestre national Montpellier LanguedocRoussillon sous la direction d’Emmanuel

Krivine

• Samedi 6 avril à 20h

Opéra Comédie.

Au programme :

Wolfgang Amadeus Mozart : Adagio et fugue en ut mineur K 546 ; Symphonie concertante pour violon , alto et orchestre K 364 et Symphonie n° 41 en do majeur K 551, dite

« Jupiter »

Alina Ibragimova, violon Nils Mönkemeyer, alto

La Chambre Philharmonique sous la direction d’Emmanuel Krivine

• Vendredi 12 avril à 20h

• Samedi 13 avril à 17h

Opéra Comédie.

Au programme :

Johannes Brahms : Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, opus 77 et Symphonie n° 4 en mi mineur, opus 98

Fanny Clamagirand, violon

Orchestre national Montpellier LanguedocRoussillon sous la direction de Constantin

Trinks

■ Le Roi d’Ys

• Samedi 23 mars à 20h

Opéra Berlioz - Le Corum.

En 1888, Edouard Lalo achève Le Roi d’Ys

Le compositeur et son librettiste Edouard Blau évoquent le sort légendaire de la cité engloutie par les flots en guise de châtiment pour les fautes de la princesse Dahud Ils transforment la fable bretonne en une rivalité amoureuse qui oppose les deux filles du Roi d’Ys, Margared et sa jeune soeur Rozenn

Cette source populaire témoigne du besoin de renouveler l’opéra français, de lui donner une identité propre libérée du pesant héritage w a g n é r i e n E t p o u r t a n t c i t a t i o n d e Tannhäuser, principe des leitmotives, vocalité toute wagnérienne de Margared incarnée par Sophie Koch dont on connaît l’amour et la connaissance intime du répertoire germanique Autant d’hommages au maître de Bayreuth dont le doyen des compositeurs français reconnaissait ainsi l’importance

Personnages : Nicolas Cavallier (Le Roi d’Ys) ; Sophie Koch (Margared) ; Julianna Di Giacomo (Rozenn) ; Sébastien Guèze (Mylio) ; Franck Ferrari (Karnac) ; Nika Guliashvili (Saint Corentin) ; Frédéric Goncalves (Jahel)

C h œ u r s d e l ’ O p é r a n a t i o n a l M o n t p e l l i e r Languedoc-Roussillon, L’Orchestre national de Montpellier Languedoc-Roussillon sous la direction musicale de Patrick Davin

■ Opéra Junior

The Beggar’s Opera de Benjamin Britten

• Mardi 2 et mercredi 3 avril à 20h

Opéra Comédie

The Beggar’s Opera (L’Opéra du Gueux) est une histoire de voyous, un peu cocasse Elle raconte les déboires de Macheath, dénoncé par le receleur Peachum et condamné à être pendu Librettiste de Haendel, John Gay avait de la hargne cynique et une tendre acide caust i q u e à r e v e n d r e E s p r i t s a t i r i q u e , i l « i n v e n t e » u n n o u v e a u g e n r e l y r i q u e , l e «Ballad opera» qui semble pasticher en en soulignant l’invraisemblance, la convention du seria: The Bigger’s Opera, laisse la parole aux pauvres et aux miséreux Ici on chante en anglais et les héros sont des escrocs organisés ou bandit de grand chemin qui ramollit les cœurs féminins : Macheath dont les deux fiancées, Lucy et Polly versent des torrents de larmes à l’idée de voir leur protégé, pendu à une corde Même le Gueux, qui ouvre le spectacle, auteur déclaré de la farce parodique, cède sous la pression populaire et plutôt que de valider la sentence finale et tuer l’indigne Macheath, accepte in fine de sauver son héros, sans moralité aucune, tout cela sur le prétexte qu’à l’opéra, tout doit se conclure dans le meilleur des mondes Incongruité que relève la farce moqueuse et brillante de Gay, par ailleurs grand spécialiste d’opéra italien D’après un livret de John Gray ; Adaptation de Benjamin Prins

C o p r o d u c t i o n O p é r a J u n i o r e t O p é r a e t Orchestre national de Montpellier LanguedocRoussillon sous la direction musicale de Jérôme Pillement

■ Jeune public et familles

• Samedi 6 avril à 17h

Opéra Berlioz - Le Corum

Au programme : Hector Berlioz : Les Francs-juges, ouverture Luigi Boccherini : Concerto pour violoncelle o u E d o u a r d L a l o , S y m p h o n i e e s p a g n o l e

(extraits)

César Franck : Le Chasseur maudit

C y r i l l e Tr i c o i r e , v i o l o n c e l l e A u d e P é r i nDureau, violon O p é r a n a t i o n a l M o n t p e l l i e r L a n g u e d o cRoussillon sous la direction de Robert Tuohy

Billetterie Opéra Comédie

Place de la Comédie

Du lundi au vendredi de 12h à 18h ou par Tél 04 67 601 999 www opera-orchestre-montpellier fr

War Sum Up au Théâtre de Nîmes

Evénement

musical à ne surout pas manquer, War Sum Up, chef-d’œuvre contemporain s’impose comme une terrible incantation sur l’horreur de la guerre Acclamée sur toutes les scènes internationales, la compagnie Hotel Pro Forma met en scène, en voix et en musique avec une profondeur hors du commun, la folie meurtrière des conflits armés Puisant ses sources dans la culture japonaise, elle revisite le monde du théâtre Nô façon manga Déployant une scénographie interactive magistrale, d’une pureté et d’une précision extrêmes, elle ose la poésie de la guerre Dans un système continuel de projections, les corps vivants et l’image fusionnent Et c’est dans un large tableau en perpétuel mouvement que les choristes chantent l’horreur et la gloire de la guerre Portés par un ensemble vocal des plus reconnus dans le monde, les solistes livrent à leur tour une émotion puissante et à fleur de peau L’environnement est saisissant de beauté, la réalité s’échappe à travers des images mentales, comme dans un rêve éveillé la guerre semble avoir envahi l’espace entier, jusqu’aux objets du quotidien

The Latvian Radio Choir, sous la direction de Kaspars Putnins Concept : Willie Flindt et Kirsten Dehlholm Direction artistique : Kirsten Dehlholm

Mercredi 10 avril à 19h au Théâtre de Nîmes Tél 04 66 36 65 00 www theatredenimes com

Nouvelle édition du Festival MusicaSète

Le « cru » MusicaSète 2013 est unique Pour la première fois depuis sa création, non seulement ce festival accueillera trois formations étrangères mais organisera également une formation unique en France : l’Académie

Internationale de Direction d’orchestre (sélection sur dossier), du 9 au 14 avril

Programme :

• Du 15 au 22 mars à Notre Dame de la

Salette : expo « Du figuratif à l’abstrait » par Marie-Clémence et André Fontcouberte

• Ven 5 avril à l’Eglise Sainte-Thérèse à 20h45 : Orchestre symphonique Contrepoint et Chorale de Sète Programme : Symphonie n° 9, en mi mineur - Antonín Dvorák et Chœurs d’opéras - Giuseppe Verdi François Durand et Franck Fontcouberte, direction musicale

• Sam 6 avril à l’Eglise Sainte-Thérèse à 20h45 : Hertfordshire Chamber Orchestra et Julian Azkoul, violon Programme : Coriolan et Symphonie n°4, en si bémol majeur, opus

60 - Ludwig van Beethoven et Concerto pour violon en mi mineur - Félix Mendelssohn

F r a n c k F o n t c o u b e r t e , d i r e c t i o n m u s i c a l e

• Ven 12 avril à l’Eglise Saint-Louis à 20h45 : Orchestre de Chambre United Strings of Europe ; Mateja Marinkovic, violon et Ljubisa Jovanovic, flute Programme : Concerto en Sol majeur « alla rustica » - Antonio Vivaldi ; Concerto pour violon et cordes sur des t h è m e s b a l k a n i q u e s - Z o r a n H r i s t i c e t S é r é n a d e p o u r c o r d e s - P i o t r I l i t c h

Tchaïkovski Franck Fontcouberte, direction musicale

• Sam 14 avril à la Salle Brassens à 19h : Chorale de Sète, Fire Choir Programme :

« Joyaux de l’Opérette française et Chants traditionnels anglais » Franck Fontcouberte, direction musicale

• Dim 14 avril à l’Eglise Saint-Louis à 11h : c o n c e r t d e c l ô t u r e d e l ’ A c a d é m i e

I n t e r n a t i o n a l e d e D i r e c t i o n d ’ O rc h e s t r e Programme : Sérénade pour cordes et Deux m é l o d i e s é l é g i a q u e s - E d w a r d E l g a r ;

Romance - Jean Sibelius

Du 15 mars au 14 avril à Sète

Tél 04 99 04 71 71 www ot-sete fr

L’Orchestre symphonique Contrepoint

Opéra Théâtre d'Avignon et des Pays de Vaucluse et Orchestre L yrique de Région Avignon-Provence

Du 15 février au 15 avril : les soirées à ne pas manquer

L’Opéra d’Avignon balance entre insolite, danseurs de cordes et monuments : Jenufa de Jancek, un des opéras contemporains les plus importants et Le Barbier de Séville, inusable

■ Variétés

Le Quatuor

« Danseurs de cordes »

• Vendredi 15 février à 20h30

Opéra-Théâtre d’Avignon

Le quatuor a trente ans d’existence Ces artistes de talent à la créativité débordante collaborent à nouveau avec Alain Sachs, dans une création 100% inédite Chaque spectacle repousse les limites de l’inventivité et de l’ingéniosité, mêlant maturité artistique et étincelle jeunesse Ce quatuor joue très sérieusement de la musique, mais à sa façon Avec ce nouveau spectacle, ces artistes n’ont de cesse de poursuivre toujours plus loin leur imaginaire et l’exploration de nouvelles formes

De surprenantes trouvailles émaillent cette célébration des noces de la musique et de l’humour

Un spectacle conçu par Jean-Claude Camors et Alain Sachs Direction musicale : Cécile

Girard

■ Musique de chambre

• Samedi 16 mars à 20h30

Opéra-Théâtre d’Avignon

Au programme :

Francisque : Pavane et Bransles Pescetti : Sonate en si mineur Tarrega : Recuerdos de la

Alhambra Salzedo : Chanson dans la nuit De

Falla : Danse espagnole n°1(La Vida Breve)

G r a n a d o s : Va l s e s p o e t i c o s C a p l e t : Divertissement à la française et Divertissement à l’espagnole Smetana : Moldaú

Xavier de Maistre, harpe

• Samedi 6 avril à 20h30

Opéra-Théâtre d’Avignon

Au programme :

Saint-Saëns : Danse macabre (arrangement Beneteau)

M o z a r t : A d a g i o e t r o n d o ( a r r a n g e m e n t Sedlar)

Bach : Chacone (arrangement Dupin)

Sedlar : Japan fantasy

Chausson : Poème (arrangement Sedlar)

S a r a s a t e : Z i g e u n e r w e i s e n t ( a r r a n g e m e n t Beneteau)

Les Trilles du Diable avec Nemanja Radulovic, violon

■ Jenufa de Janacek

• Dimanche 17 mars à 14h30

• Mardi 19 mars à 20h30

Opéra-Théâtre d’Avignon

Peu d’opéras contiennent dès leurs premières minutes une clarté aussi saisissante Tous les ingrédients de la dramaturgie sont mis en œuvre avec une grande évidence pour toutes les caractéristiques vocales et instrumentales et portent à incandescence l’expression du moindre détail dramatique

Jenufa met en spectacle, au moyen de la musique, un drame collectif en même temps que la singularité des sentiments individuels

C’est ainsi que l’âme des personnages se trouve d’emblée mise à nu par la musique

Personnages : Christina Dietzch-Car vin (Jenufa) ; MarieAnge Todorovitch (Kostelnicka Bur yjovska) ;

A n n e S a l v a n ( G r a n d - m è r e B u r y j o v s k a ) ; Marie-Thérèse Keller (La Femme du Maire) ; Clémence Barrabé (Karolka) ; Marie Gautrot (Pastuchyrna) ; Ludivine Gombert (Barena, ser vante) ; Aurélie Ligerot (Jano, un berger)

Sur une mise en scène de Frédéric MeyerO e r t e l ; D é c o r s / c o s t u m e s d e H e i n d r u m Schmelzer ; Lumières de Hanns Haas

Direction des chœurs : Aurore Marchand O rc h e s t r e Ly r i q u e d e R é g i o n Av i g n o nProvence et Chœur et Ballet de l’OpéraThéâtre d’Avignon sous la direction musicale de Balàzs Kocsàr

■ Concert symphonique

• Vendredi 22 mars à 20h30

Opéra-Théâtre d’Avignon

Au programme : Gluck : Iphigénie en Aulide ; Ouverture, Airs d’Iphigénie :« Je t’implore et je tremble »« D’une image hélas trop chérie » Orphée et Eur ydice ; Danse des furies ; Danse des

Esprits ; Air d’Orphée : « J’ai perdu mon

Eur ydice » ; Air d’Alceste : divinités du Styx Mozart : Symphonie n°34, en ut majeur, K 338 ; « Temerio Arbace » air de concert

K 79 ; « Vado ma dove » air de concert K 283 ; Don Giovanni Ouverture, K627 ; Cosi fan Tutte

Air de Fiordiligi : « Come Scoglio » - « Chi sa, chi sa » air de concert K 582 L Véronique Gens, soprano L’Orchestre Lyrique de Région Avignon-Provence sous la direction musicale de Yeruham Sharovsky

• Vendredi 12 avril à 20h30

Opéra-Théâtre d’Avignon

Au programme :

Britten : Sinfonietta, opus 1

S a i n t - S a ë n s : H a v a n a i s e p o u r v i o l o n e t orchestre, en mi majeur, opus 83

Ravel : Tzigane, pour violon et orchestre

Haydn : Symphonie n°100, en sol majeur dite

« Militaire » David Grimal, violon Orchestre Lyrique de

Région Avignon Provence sous la direction de Friedemann Layer

■ Il Barbiere di Siviglia

• Dimanche 7 avril à 14h30

• Mardi 9 avril à 21h30

Opéra-Théâtre d’Avignon

Rossini aime à jouer des époques, le XVIIIème siècle qu’il emprunte à Beaumarchais est déjà un fantasme de jeux sensuels et sans conséquences ; un mode rêvé, fait de travestissements, de billets échangés et de sérénades

Il Barbiere di Siviglia fait partie de ces opéras, si connus, qu’on les rejoue indéfiniment Ils sont devenus prétextes à des exercices de style Rossini nous demande de croire au bonheur journalier La joie n’est pas ici l’effet d’un heureux événement, mais une manière de discerner le monde Cependant, dans la musique de Rossini, il existe un coin de facétie noire et de raillerie méchante Il épure B e a u m a rc h a i s d e s e s i n t e n t i o n s , d e s e s humeurs politiques, sociales, philosophiques et également de ses amertumes pour en exhaler la frénésie, la folie ou encore la fantaisie

Personnages :

Karine Deshayes (Rosina) ; Caroline Mutel (Berta) ; Etienne Dupuis (Figaro) ; Alexey Kudr ya (Il Conte Almaviva) ; Nicolas Courjal (Don Basilio) ; Franck Leguerinel (Il Dottore Bartolo) ; Philippe Ermelier (Fiorello) ; Antoine Abello (Il Officiale)

Sur une mise en scène de Frédéric BélierGarcia Décors de Jacques Gabel ; Costumes de Catherine et Sarah Leterrier ; Lumières de R o b e r t o Ve n t u r i D i r e c t i o n d e s c h œ u r s d ’ A u r o r e M a rc h a n d O rc h e s t r e Lyrique de Région Avignon-Provence et le Chœur de l’Opéra-Théâtre d’Avignon sous la direction musicale de Roberto Fores-Veses

■ Autres temps fort :

• Tremplin Jeunes Chanteurs

Mardi 19 février à 20h30

Participation des lauréats des principaux c o n c o u r s n a t i o n a u x e t i n t e r n a t i o n a u x d e chant Kira Par feevets, piano

• Apér’Opera

Samedi 9 mars à 17h Samedi 30 mars à 17h

Foyer du Public de l’Opera-Théâtre

A l’issue du concert, un cocktail est offert aux spectateurs en présence des interprètes

• Les causeries du foyer

- Samedi 16 mars à 16h

Foyer du Public de l’Opéra-Théâtre

« Qu’est-ce qu’un opéra Tchèque ? » par Philippe Gut Historien, Maître de Conférences d’Histoire honoraire à l’Université de Paris I

Panthéon Sorbonne

- Samedi 6 avril à 17h

Foyer du Public de l’Opéra-Théâtre

« Beaumarchais, de Mozart à Rossini ? » par Philippe Gut Historien, Maître de Conférences d’Histoire honoraire à l’Université de Paris I

L’Orchestre Lyrique s’envole pour l’inde

L’Orchestre Lyrique de Région Avignon Provence est le représentant des orchestres français dans le cadre de l’année de la France en Inde « Bonjour India 2013 ! » Une tournée exceptionnelle, à l’initiative de l’Ambassade de France et de l’Institut français, se déroulera du 22 février au 6 mars à New Delhi, Hyderâbâd, Ahmedabad et Mumbaï http://bonjour-india in/fr/content/le-songe-dananta

l’ar t-vues • page quarante-six • février - mars

Panthéon Sorbonne

Renseignements et réser vations au : 04 90 82 81 40 www.opera-avignon www orchestre-avignon com

Théâtre de L’Archipel à Perpignan

Du 15 février au 15 avril : les soirées à ne pas manquer

Des propositions insolites parmi les concerts de L’Archipel, tel celui où William Sheller mêle sa voix à la chaleur des cordes D’autres plus conformistes mais qui mettent l’accent sur les interprètes : Alexandre Tharaud, pianiste ou Gar y Hoffman, violoncelliste Sans oublier les pépites à découvrir au cours des concerts sandwichs

■ Concert

• Samedi 30 mars à 20h30

Le Grenat - Théâtre de l’Archipel

Fantaisie et rigueur, allégresse ou mélancolie, clarté et volubilité, doigts de velours et âme de poète, Alexandre Tharaud occupe une place singulière dans le monde du piano français

Il a reçu les plus hautes récompenses internationales La toute dernière : soliste instrumental de l’année aux Victoires de la Musique 2012 Sa carrière de soliste et de chambriste le conduit sur tous les continents aux côtés de formations prestigieuses Son jeu a quelque chose de magique, qui tient tout autant à sa virtuosité technique qu’à son expressivité

Sous ses doigts, la musique coule de source, tendre, profonde, aérienne La richesse des textures, la délicatesse des nuances et la fluidité des phrasés font de ce maître du chant et de la couleur un apôtre sans égal du clavier baroque, du piano romantique comme de la musique française

Au programme : Edvard Grieg : Neuf Pièces

Lyriques Robert Schumann : Les scènes d’enfants, opus 15 Gustav Mahler : Adagietto, extrait de la symphonie n°5, transcription d’Alexandre Tharaud Ludwig van Beethoven : Sonate opus 57 « Appassionnata »

Alexandre Tharaud, piano

• Vendredi 5 avril à 20h30

Le Grenat - Théâtre de l’Archipel

« Et pourquoi ne pas reprendre une formule simple, juste un quatuor à cordes et un piano comme ce fut le cas il y a quelques années ?

Donner une autre atmosphère aux chansons récentes, et fouiller dans des cartons qui doi-

vent bien se trouver quelque part, pour retrouver des partitions anciennes ? » Voici l’invitation de William Sheller à (re)découvrir son répertoire, à travers une formation portée par la chaleur des cordes W i l l i a m S h e l l e r, p i a n o e t v o i x N i c o l a s Stevens, chef d’orchestre et violon Laurence Ronveaux, violon Eric Gerstmans, alto JeanFrançois Assy, violoncelle

■ Concert symphonique

• Vendredi 12 avril à 20h30

Le Grenat - Théâtre de l’Archipel. Gar y Hoffman est reconnaissable entre tous les violoncellistes de par la plénitude de la sonorité de son violoncelle, une technique par faite et une sensibilité artistique exceptionnelle Premier Grand Prix Rostropovich à

Festival de Musique Sacrée à Perpignan

Pour la 27ème édition du Festival de Musique Sacrée de Perpignan, notes et harmonies feront vibrer la ville dans une formidable résonance

Le festival poursuit en 2013 la tradition des six concerts du soir de prestige, d’excellence, portés p a r d e g r a n d s a r t i s t e s , J o r d i S a v a l l , L o u i s S c l a v i s , D e n i s R a i s i n - D a d r e , A r u n a S a ï r a m , Gilles Binchois, Daniel Mesguich, é t e r n e l s a m b a s s a d e u r s d ’ u n e h u m a n i t é à p a r t a g e r, é t e r n e l s découvreurs et interprètes de répertoires et d’expressions artistiques, éternels créateurs de rencontres musicales et humaines Les concerts du soir :

• Ven 15 mars à l’Eglise des Dominicains à 20h30 : « Per la Vergine Maria ». Concerto Italiano

Direction de Rinaldo Alessandrini

• Mar 19 mars à l’Eglise Saint-Mathieu à 20h30 : « Les Temps séparés » Avec Louis Sclavis à la clarinette et Dominique Ser ve au clavecin, clavicorde et orgue

• Mer 20 mars à l’Eglise des Dominicains à 20h30 : « Entre Terre et Ciel » Chants profanes et sacrés de l’Inde du Sud, de l’Islam et de la Chrétienté médiévale Avec Noureddine Tahiri, chant et l’Ensemble Gilles Binchois

• Ven 22 mars au Théâtre Municipal à 20h30 : « Poème mystique » Avec Elsa Grether au violon et Ferenc Vizi au piano Daniel Mesguich, récitant

• Sam 23 mars à l’Eglise des Dominicains à 20h30 : « Laudes, Confréries d’Orient et d’Occident » Par l’Ensemble Doulce Mémoire, direction de Denis Raisin Dadre

• Dim 24 mars à l’Eglise des Dominicains à 18h : « Mare Nostrum ». Concert de clôture Par l’ensemble Hesperion XXI et La Capella Reial de Catalunya Direction de Jordi Savall

Du 15 au 24 mars à Perpignan Tél 04 68 66 30 66 www mairie-perpignan com

Paris, en 1986, il commence alors une carrière internationale et se produit avec les plus grandes formations à travers le monde Il affectionne tout particulièrement le grand répertoire classique pour violoncelle, et nous convie à ce « concert du Nouveau Monde » du compositeur tchèque Antonin Dvorák

Au programme : Antonin Dvorák : Symphonie n°9 en mi mineur, opus 95 (B 178) dite du nouveau monde et Concerto pour violoncelle et orchestre en si mineur, opus 104 (B 191)

Gar y Hoffman, violoncelle L’Orchestre Perpignan Méditerranée sous la direction de Daniel Tosi

■ Autres temps forts

Pour un prix modique, le Théâtre de l’Archipel vous propose d’assister à un « concert sandwich » au Carré à 12h15 (Sandwichs et boissons autorisés dans la salle)

• Vendredi 22 février à 12h15

Le Carré - Théâtre de l’Archipel. Tarif unique à 5€

Concert en Trio d’Anches.

Au programme : Jacques Ibert : Pièces b r è v e s Wo l f g a n g A m a d e u s M o z a r t : D i v e r t i s s e m e n t n ° 2 H e n r i To m a s i : Tr i o Champêtre Gordon Jacob : Trio Tr ygve Madsen : Sérénata Monellesca

Edwige Giot, clarinette Bernard Langlois, haubois J -Charles Viven, basson dit fagott • Vendredi 29 mars à 12h15

Le Carré - Théâtre de l’Archipel. Tarif unique à 5€

Antonin Dvoràk.

Au programme : Quintette avec piano en la Majeur, opus 81 Cécile Teixidor et Johann Soustrot, violons Charlotte Chollet, alto Mélodie Giot, violoncelle Emilie Benter fa, piano

Renseignements et réser vations : Du mardi au samedi de 12h à 18h30 Tél 04 68 62 62 00 www theatredelarchipel org

Prochains opéras : Samedi 16 février – RIGOLETTO Samedi 2 mars – PARSIFAL Samedi 16 mars – FRANCESCA DA RIMINI Samedi 27 avril – JULES CESAR

Le droit dans l’art par Maître Alain Bégoc

Le droit dans l’art par Maître Alain Bégoc

Un numéro spécial sur le vin ? Champagne !

Que vous soyez professionnel dans l'art, collectionneur, artiste ou simplement amateur d'art, ce qui suit est pour vous. Cette rubrique est un rendez-vous avec un professionnel spécialisé autour des questions juridiques dans le milieu artistique. Bien souvent, des questions auxquelles nous n'avons pas toujours les bonnes réponses Maître Bégoc, avocat au barreau de Montpellier et chargé de cours à l'Université Montpellier I, nous apporte un éclairage riche d'enseignement

Lesgrandes occasions sont l’occasion de déboucher une bonne bouteille de champagne La tradition est ancienne Si la vigne est apparue en champagne au début du Vème siècle, le vin qui en était issu a presque immédiatement été associé au luxe et à la royauté (baptême de Clovis à Reims)

Toutefois à cette époque le vin de champagne était tout autre que celui que nous connaissons actuellement : Il était un vin sans bulle et rouge ; Il était désigné par le nom du cru dont il était issu et non par la dénomination « champagne »

La désignation « vin de champagne » a fait son apparition vers 1600 C’est le point de départ du succès rencontré surtout lorsqu’il est devenu un vin effervescent Ce vin dont la production se trouvait limitée par des exigences techniques et des raisons de coût, n’étaient alors accessibles qu’aux cours royales ainsi qu’aux personnes les plus fortunées de quelques grandes villes européennes

Cette consommation huppée a institué un prestige au vin de champagne qui a suffit à en faire la promotion Cette notoriété a évidemment éveillée les appétits de nombreux producteurs concurrents

Les champenois ont ainsi très tôt livré bataille judiciaire pour préserver leur trésor

Le 12-09-1844, le Tribunal Correctionnel de Tour sanctionnait le premier trois négociants

en vin de Touraine pour avoir commercialisé avec l’indication « champagne » des vins fabriqués dans leur région

Il sanctionnait ainsi pénalement la vente d’un objet fabriqué portant le nom d’un lieu autre que celui du lieu de fabrication Les champenois fêtaient ce succès, tout en étant conscient de la fragilité de cette décision dans la mesure où la protection ne portait que sur la notion de lieu de fabrication

Qu’en aurait-il été pour des vins fabriqués en champagne avec des raisins issus d’autres vignobles ?

Les producteurs ont ainsi saisi que la notoriété de leur vin ne pouvait être consolidée qu’en affirmant indéfectiblement un lien avec le terroir de production des raisins

Ils ont porté cette problématique devant les juges afin d’obtenir la réservation du nom « champagne » aux vins produits dans cette région Ils obtinrent satisfaction le 19 juillet 1887 devant la Cour d’Appel d’Angers qui indiquait « le mot champagne est indicatif à la fois du lieu de production et de fabrication de certains vins spécialement connus sous cette qualification et non d’autres »

L’appellation d’origine contrôlée AOC dont la gestation fut progressive permettra d’atteindre une protection encore plus complète par le décret loi du 30 juillet 1935 Cette institution a consacré l’identification d’un produit par

l’identification d’un terroir dont il doit tirer sa spécificité Malgré tout, compte tenu de la dimension internationale du commerce du champagne, sa protection était encore incomplète Une étape de plus était franchie le 16-121960 lorsque la haute cour d’Angleterre (mais si !) a condamné l’usurpation du mot champagne par un vin mousseux espagnol

Elle a jugé que « c’est un mensonge de le présenter comme tel et ce mensonge a pour but de profiter de la renommée du champagne authentique mondialement connue »

Les juges Anglais réitérèrent cette solution à propos d’un cidre en 1975 Parallèlement, au plan européen, l’évolution du droit communautaire a permis de consacrer la protection des vins à indication géographique contre les vins ne pouvant prétendre à cette origine (Règl CE du 04/04/1962) Au-delà des frontières communautaires, la protection est affaire de négociation Etat par Etat

Les USA ont signé des accords mais considèrent la dénomination « champagne » comme semi générique, c’est-à-dire pouvant être utilisée pour des vins non originaires de champagne dès lors que la confusion est écartée au moyen de l’indication complémentaire de l’origine véritable

Franchissant d’une nouvelle étape proche d’une protection totale, la loi du 2 juillet 1990 devenu l’article L 643-1 du Code rural dispose : « le nom qui constitue l’appellation d’origine ou toute motion l’évoquant ne peut être employé pour aucun établissement et aucun autre produit et service lorsque cette utilisation est susceptible de détourner ou d’affaiblir la notoriété de l’appellation d’origine » Le principe de spécialité de la protection était ainsi écartée (ce principe de spécialité de la protection autorisaient la coexistence d’une même marque pour deux produits différents, à titre d’exemple, personne ne confondait les stylos « Montblanc » avec la crème dessert du même nom)

En application de cet l’article L 643-1 du Code rural, la Cour d’Appel de Paris par une décision du 15 décembre 1993, a ordonné la radiation de la marque « champagne » déposée par la Maison Yves St Laurent pour désigner un parfum et ce, alors même que le déposant appartient aussi au monde du luxe)

Les lois internes et internationales protègent notre champagne national Il appartient néanmoins aux champenois de demeurer vigilants pour que le meilleur des vins mousseux ne reçoivent jamais l’appellation « champagne »

Cette rubrique est la vôtre. N'hésitez pas à poser vos questions à Maître Bégoc qui y répondra lors d'un prochain numéro. alainbegoc@hotmail.com. Tél. 04 67 60 34 20. Retrouvez toutes les rubriques du Droit dans l’art sur lartvues com

Fabien Boitard au musée de Bédarieux

L’undes représentants les plus éminents de l ’ a r t c o n t e m p o r a i n e n n o t r e r é g i o n a déclaré récemment qu’il considérait Fabien Boitard comme le peintre le plus important actuellement du Languedoc-Roussillon et je suis assez d’accord avec ce jugement, en e s p é r a n t q u ’ i l s ’ é t e n d e a u - d e l à d e l a d i t e région Fabien Boitard fait en effet confiance à la peinture et, en règle générale, au tableau même s’il prend des libertés notables avec lui (usage de formats gigantesques si le sujet l’y oblige ; coïncidence Format/motif, présentation en jeu de cartes) Il ne suffit pas de renoncer à la peinture pour être débarrassé d’elle et l’on a vu plus d’un iconoclaste radical y revenir, la capacité d’absorption du genre pictural étant proportionnelle aux critiques qu’elle subit de toutes parts, de l’extérieur comme de l’intérieur Ce n’est pas un hasard par exemple si Boitard s’est escrimé à peindre une imprimante reproduisant des figures ou taches à l’infini La peinture s’est toujours enrichie de ce qui la concurrence Mais si les moyens contemporains la forcent à réviser ses prérogatives, elle a tout de même, si elle sait s’avérer prospective, le dernier mot Pour Boitard, la peinture sera incongrue ou ne sera pas Il ne s’agit pas pour lui d’ajouter de nouvelles images à même s’enjoliver notre environnement plus ou moins quotidien mais de perturber le spectateur dans son confort visuel Un jour radieux pour un couple en vacances contient ses virtualités pluvieuses ; une image scolaire se voit rehaussée d’un slogan injurieux, et un canard doit nécessairement nous montrer son derrière tandis que le monde s’inverse autour de lui De surcroît, les images de référence sont brouillées, telle une photo maladroitement prise, alors que c’est justement tout à l’honneur des arts du visible que d’avoir su représenter le flou, l’imprécis, l’en deçà du visible Par fois un dessin gribouillé (je pense à des chiens de berger) jouxte une image peinte (de moutons); un chemin à travers bois se voit obturé par une grille grossièrement esquissée ; une simple tente de camping peut devenir un château mer veilleux Boitard fait flèche de tous bois Tous les genres y passent : le portrait, marqué du sceau du sang ou du sexe exhibé, par fois de la mort

quand il contient une « vanité » ; le paysage par fois tellement complexe que l’on ne sait plus ce que l’on voit au premier plan dans les sous-bois ; le tableau de genre avec ces chasseurs qui exhibent leur « tableau » de chasse ou plus humblement leur zizi Beaucoup d’animaux aussi, à l’instar de cet oiseau goudronné par un naufrage pétrolifère et coincé dans l’exiguïté du format comme dans une cage Des objets également : un tuyau d’arrosage, pris de folie ou qui se prend pour un circuit de course On frôle par fois un certain surréalisme avec ce bateau en lévitation, ou ces improbables incendies La peinture ne se cache jamais derrière la figure Elle s’exprime telle qu’elle est et s’exprimer, disait l’autre, c’est primer le sexe Ce dernier, quand on s’attend à le voir, il se dérobe à nos yeux : un chien pisse sur le tain du peint, la sur face en d’autres termes, même si un double trait pictural cache l’objet du délit Boitard n’oublie jamais la planéité de l’espace pictural ainsi que le rappelle cette nappe aux assiettes de taches Bref, entrer dans une œuvre de Boitard, a fortiori dans toute une exposition, c’est forcément pénétrer un espace de dépaysement Les êtres et les choses n’y sont jamais ce qu’elles devaient être, telles que nous nous attendions à les trouver, ni où elles devraient être Sur le dessin d’une simple bouteille vouée à l’eau de source (de problèmes) les mots ne s’émancipent-ils pas de l’étiquette comme pour signifier sa conception d’une peinture décomplexée et inventive, en cela dérangeante, et qui veut montrer qu’elle a plus d’un tour dans son sac ? Il est temps de reconnaître cette démarche courageuse et qui ne cherche jamais à pavoiser : le prouve ce bouquet de drapeaux tricolores à la pelle La peinture n’est pas un simple objet de divertissement, elle est aussi objet de savoir Il lui faut savoir ce qu’elle est, qui elle est, pourquoi elle continue de sévir si elle veut légitimer son champ d’action C’est le sens de la quête de Fabien Boitard En attendant, on peut voir jusqu’au 9 mars les choix de la galerie Etang d’art de Bages, qui a droit à une carte blanche (Tél 04 68 42 81 11) BTN Du 15 mars au 11 mai, Musée de Bédarieux - 19, avenue Abbé Tarroux à Bédarieux. Tél. 04 67 95 48 27.

Quelques instants plus tard à Acmdcdm à Perpignan

cette grande galerie proche de la gare si chère à Dali devient le lieu où il se passe toujours quelque chose En témoigne cette exposition hivernale, que l’on peut qualifier d’itinérante, et qui rapproche expériences picturales et auteurs de BD Le rapprochement semble aller de soi depuis que le pop art ou les figurations libres et narratives ont témoigné des relations étroites qu’entretiennent les deux genres, nécessairement influencés l’un par l’autre Mais l’expérience ici s’avère originale en ce sens qu’il s’agit de faire œuvre commune : deux créateurs vont réaliser une seule œuvre

Décidément

Dès lors se posent un certain nombre de questions qui au bout du compte enrichissent notre point de vue sur la création en général : qui a fait quoi ? Comment s’est décidé le choix du format, le médium, le thème ? Comment l’idée a-t-elle germé ? Quelles ont été les difficultés rencontrées ? A quelle part d’ego a-t-il fallu renoncer ? etc

A ceci s’ajoutent les confrontations de contraintes qui ne sont évidemment pas les mêmes selon que l’on se situe du côté des artistes ou des auteurs et dessinateurs D’autant que, si la peinture s’inspire de tout, la BD a toujours rêvé d’accéder à un statut d’art à part entière, et donc a toujours envié quelque peu les grands noms associés au genre majeur C’est d’ailleurs une toile, souvent sous forme d’un tableau, qui a été demandée par les organisateurs : les préséances sont conser vées

L’exposition permet évidemment de conjuguer les générations

et les origines culturelles puisque l’on trouve, outre nos compatriotes et les francophones, des américains, du nord et du sud, et même du centre, un chinois, etc Côté artiste, le panel est remarquable : des figures de l’art contemporain, comme Gilles Barbier ou Alain Declercq, ont été sollicitées mais également des phares des différents mouve-

ments ayant r ythmé les activités des cinq décennies passées : Fluxus (Ben), la figuration narrative (Velickovic, Ségui, Cueco), Supports-Sur faces (Viallat), la figuration libre (H Di Rosa), le street art (Speedy Graphito), des inclassables majeurs tel Jean le Gac ou des personnalités attachantes et dynamiques comme Jean Paul Albinet, des dessinateurs hors pair à l’instar de Pat Andréa et Catherine Lopez-Cur val (cf H Trintignan), le touche à tout génial qu’est CharlElie Couture Des artistes qui accordent donc une grande importance à l’image, y compris photographique et pour qui la bande dessinée a été un compagnon de voyage plus ou moins proche

Côté dessinateurs, j’avoue mon ignorance en la matière mais tous les registres semblent présents, qu’il s’agisse du fantastique, du gouailleur, du caustique, du poétique, de l’humoristique, de l’exotique ou du supposé plus classique Quatrevingts créateurs qui ont pu à leur tour, l’espace d’une œuvre, réfléchir à l’activité de l’autre en vue d’une production commune, et ainsi évaluer l’importance de l’autre genre dans leur propre activité La volumétrie exceptionnelle de l’espace accueillant devrait en être toute rutilante de figures et de couleurs J’oubliais d’évoquer le titre de l’expo qui renvoie aux fameuses ellipses utilisées entre deux séquences de BD, histoire de rétablir l’équilibre

Les trésors de l’ar t modeste au MIAM à Sète

Sinotre Région peut s’enorgueillir des divers lieux d’art contemporains qui se sont imposés du côté de Nîmes, Sérignan ou Sète, elle peut aussi se vanter de posséder un lieu qui en traduit la spécificité culturelle, son Musée d’art modeste qui fait partie intégrante à présent du paysage sétois On peut en permanence y voyager dans les vitrines de Belluc et s’imprégner des formes, couleurs et design des objets quotidiens devenus ceux du passé Her vé di Rosa ne se sera donc pas contenté de faire connaître, à travers la figuration libre, sa ville natale Il aura apporté quelque chose de neuf à celle-ci, quelque chose à son image et à l’image de la ville : populaire, accessible à tous et qui respire la joie de vivre, au bord de la Méditerranée notamment Les caravanes témoignent de cette volonté de réhabiliter les objets dits du vulgaire, les jouets en particulier, les bibelots et figurines

Elles font partie du patrimoine du MIAM

Mais, les Trésors du MIAM, ce sont des fragments de toutes ces expositions conçues depuis dix ans et qui auront sollicité aussi bien des artistes du cru (la famille Biascamano, qui le méritait bien), que des plasticiens proches de cet univers de l’enfance qui aura tant marqué, de manière décisive, l’œuvre de Di Rosa : je pense à Patrick Raynaud Ces expositions qui nous auront transporté dans d’autres univers, puisqu’il est à vocation internationale (c’est le I de MIAM) à l’instar

DU MOIS

du « paradirama » polynésien, au Mexique (Mexico ! Mexico ! ou « Narcochic Narcochoc ») ou dans les îles (« Global Caraïbes »), le Canada (« My Winnipeg ») Mais aussi dans le monde de la télé (« Gromiam »), du star system (« King size » , en hommage à Elvis), l’Histoire (« Chapoléon »), dans les sports marginaux (le catch), la drogue bien sûr (Narcochic), les armes (« Bang Bang »), les coutumes locales (Les 1000 pavois), les supports exubérants (Pop up), ou détournés à toutes fins utiles (Sur le fil), la nature extravertie (« Coquillages et crustacés »)

Le tout bien arrosé de vin du terroir (Miam Miam glou glou) Le tout en faisant appel à des artistes de toutes confessions, sans exclusive, et bien sûr de toute obédience, de toute nationalité, sans ignorer pour autant les produits de consommation courante Bref, un lieu qui a le mérite d’exister et qu’il convient de saluer comme il se doit, en espérant que le musée sur vivra à ses créateurs, même si l’on souhaite évidemment à ces derniers une longue vie, et de nombreuses surprises à voir, à l’instar de celle déjà annoncée de Manila Vice

Jusqu’au 17 mars, MIAM - 23, quai Maréchal de Lattre de Tassigny à Sète.

Les éditions de Rivières au musée PAB

PAB était un touche-à-tout unanimement respecté que ce soit par les plus grands poètes de son temps (Char, Tzara, Breton, Jouve) ou que ce soit par les artistes (d’Alechinsky et Braque à Picasso et Picabia - ce dernier prévu cet été par le toute jeune et dynamique conser vatrice) avec lesquels il a pu concevoir des livres rares et donc devenus d’autant plus précieux de nos jours Éditeur, il était également plasticien et poète Il eût été dommage que son esprit ne perdurât point, après son décès et que le nom de son musée fût irrémédiablement associé au passé C’est ainsi que son cousin, Jean-Paul Martin, pour vu de nombreux inédits, en est arrivé à poursuivre l’initiative, par fois avec quelques amis sur vivants (Alechinsky), par fois avec des nouveaux noms tels celui de Sylvère ou celui d’Anne Slacik Puis à se forger sa propre famille en invitant poètes (Gaston Puel - dont le Centre Joë Bousquet de Carcassonne vient d’éditer 42 « sir ventès » pour Jean-PaulSkimao, René Pons et moi-même) et plasticiens (dont Lucien Clergue, Viallat, Clément, Le Gac, Balthazar, des dizaines d’autres ) à œuvrer en duo le temps d’une production livresque

Qui n e c o n n a î t O l i v i e r M o s s e t , f o n d a t e u r a v e c To r o n i e t

Parmentier du groupe BMPT, et son plus jeune membre Avec l’incontournable Buren, dont on sait combien il est apprécié du côté de Sérignan (Musée et Cigalière), ainsi que la place qu’il occupe dans le paysage de l’art national et mondial On connaît moins Mosset, et son fameux petit cercle peint au cœur d’un carré blanc sur toile, d’autant que Mosset n’a pas systématisé sa pratique comme Buren et ses verticales ou Toroni et sa trace de pinceau Peut-être se souvient-on qu’un farouche opposant à l’art contemporain, Jean Paul Aron, s’était ser vi de cet artiste, exposant alors à la Villa Arson, pour cracher son venin anti-contemporain, en pure perte semble-t-il Mosset a beaucoup pratiqué le monochrome mais sur très grand format, recouvrant le tableau d’un voile fin, dans des couleurs assez douces, conjuguant ainsi le monumental et le minimal Le monumental, on devrait le retrouver au MRAC de Sérignan avec, au rez-de-chaussée des cimaises installées en forme de sculptures monumentales avec une présentation proposant toute une panoplie de lecture différente Doit-on circuler entre les cimaises et donc les éprouver de près ? Est-on encore dans la sculpture, ou dans la peinture, ou plutôt dans l’architecture ? En tout cas l’objet de cette peinture est peut-être de se poser la question de savoir si la peinture n’est pas justement un objet La cimaise ne serait-elle

Et même en trio car le choix de la maquette est laissé à l’éditeur Même s’il a depuis belle lurette dépassé le millier de livres à tirage limité, c’est une partie notable, mais incomplète, de cette production qui sera montrée ce printemps au musée Pab Bien des noms se sont ajoutés au catalogue depuis que ces petits objets rares sont apparus, des fidèles comme Clarbous, Didier Equer, - ces derniers présenteront des pièces inédites au musée Pab, Martine Lafon, des personnalités reconnues comme Michel Butor, Daniel Dezeuze, James Sacré, Stéphane Bordarier, Régine Detambel ou des nouveaux venus comme Estelle Contamin, la toute jeune Dorothée Clauss, Guillaume Moschini, Fabien Boitard, Roch Salager C’est un assortiment de ces livres qui sera montré au musée Pab, où sont visibles en permanence ceux que PAB avait édités lui-même, ainsi que les œuvres de sa collection, ou un ensemble remarquable de toiles d’Alechinsky, auteur aussi de la fresque murale en mosaïque à l’entrée du musée BTN Du 15 mars au 15 juin, Musée PAB - 52, montée des Lauriers à Alès. Tél. 04 66 86 98 69.

pas comme l’expression de la peinture monochrome blanche mais à laquelle on aurait offert une nouvelle dimension ? La troisième au moins, en l’occurrence Ou bien s’agit-il de biais d’un alignement de sculptures que nous pouvons découvrir autrement en nous déplaçant ? Toujours en bas, une série de toiles de grand format dont certaines ne sont pas forcément signées Mosset, car cet artiste a voulu interroger la paternité de l’œuvre, voire même son échec, une époque justement où certains demeurent arc-boutés sur leur petite découverte individuelle A l’étage, on pourra voir des pièces moins connues d’Olivier Mosset : un mur en aluminium par exemple, et tout un tas de travaux muraux Des cercles et des croix, ou si l’on préfère des figures universelles, mais aussi des Xoxo, sortes de bisous, ce qui prouve que cet artiste supposé radical ne manque pas d’humour Des monochromes contrastés, en noir et en blanc, qui jouent avec la lumière Un très grand nom en tout cas, et qui force à méditer, nous renvoyant aux remises en question, dès les années 60, du système mercantile dans lequel s’inscrit notre art, et des a priori sur l’objet peinture Une vidéo de 68 en témoigne Cela ne devrait pas faire de mal aux plus jeunes, qui s’imaginent par fois, avoir tout découvert BTN Du 9 mars au 10 juin, MRAC - 146 av de la plage à Sérignan Tél. 04 67 32 33 05.

Olivier Mosset à Sérignan

A la marge au FRAC L.-R. et Benoît Pype à l’Iconoscope

Enprogrammant une exposition « A la marge » en ce début d’année, le FRAC rappelle que si son impact sur le grand public demeure encore marginal (comparé aux foules drainées par les « modernes » et autres Avida Dollar), il faut se souvenir que ce sont les marges qui ont toujours fait tenir les pages, et aussi que c’est dans la marge que les enseignants font des remarques pertinentes sur l’espace du réel qu’ils sont amenés à corriger Or notre vision du monde et de la société a toujours besoin d’être corrigée ce à quoi nous aident, à la longue, et souvent à partir des marges, les artistes

Au demeurant, une exposition telle que celle-ci me semble avoir au moins quatre intérêts : d’abord du fait de leur regroupement thématique qui montre que le fonds des acquis se prête à de multiples interprétations possibles ce qui est censé nous prouver sa richesse et sa variété Ainsi, nous-est-il difficile de lire ou de voir la vidéo et les photos de l’espagnole Mabel Palacin autrement que comme une exploration des zones marginales de la société ; deuxièmement certaines œuvres rassemblées en un même lieu et présentées d’une certaine façon vont acquérir une signification particulière, du fait même de la stratégie de l’accrochage et de leur insertion dans un espace donné Les cartes postales de Valérie

Mrejen, par exemple, n’acquièrent pas la même puissance selon qu’elles sont présentées sous vitrine et sous verre, ou sur un présentoir, un porte-lettres, un classeur mobile fixé au mur, perpendiculairement au mur (ce qui est le cas ici)

Tertio, chacune des œuvres peut-être découverte ou reconsidérée comme telle, je pense à celle d’Alighiero Boetti que l’on a fréquemment eu l’occasion de voir, mais dont il existe de multiples versions et qui se présente sous la forme d’un tapis carré en laine pour lequel l’artiste italien a sollicité de nombreux inter venants, bouleversant ainsi la hiérarchie du processus créateur

Enfin, si chaque œuvre peut-être digne d’intérêt comme telle, elle ne peut manquer de se voir enrichie de sa confrontation aux autres, selon des rapports de rapprochement ou d’opposition J’aurais par exemple intuitivement l’envie de rapprocher l’impression sur bâche de Florence Paradeis intitulée, pour des raisons évidentes, « Eagles » , avec sa caravane-nid ou perchoir, hérissée de paquets de journaux, des formes serpentines posées au sol de Philippe Parréno, et qui, constituées d’un enchevêtrement de prises et d’adaptateurs rappellent et revendiquent ironiquement la forme de serpents (« Snakes ») Ou le tabouret avec textes de Ulrich Meister, devant un polystyrène gravé au marqueur, des cartes postales avec textes découpés dans le malheureux annuaire fourni fortuitement par l’hôtel ou séjourna Valérie

à la

Mrejen, l’une de mes artistes préférées, et depuis belle lurette L’œuvre mise en exergue pour cette exposition semble toutefois celle de Mathieu K Abonnenc, reformulation tripartite d’une œuvre perdue de la cinéaste maudite Sarah Maldoror, et dont il ne reste que quelques traces Le dispositif sonore et visuel, qui suppose trois voix narratives, est spectaculaire, émouvant, stipulant le rôle de l’artiste à la marge de la grande Histoire du monde L’usage de superpositions d’une image sur l’autre suscite un effet saisissant Il y a aussi la valise qui chante, en arménien d’Emma Dusong (ça ne s’invente pas), objet d’une per formance, et qui symbolise sans doute notre bagage existentiel, culturel et personnel, que chaque artiste transporte avec lui durant ses nécessaires périples Enfin, le bulgare Nedko Solokov crée des installations comiques et dérisoires, en s’amusant sur la modification que produit sur notre perception, en l’occurrence sur du papier peint, le recours à des lunettes de soleil Le rieur est souvent à la marge aussi du spectacle d u m o n d e q u ’ i l d o i t c o n s i d é r e r a v e c d u r e c u l Succèdera à cette exposition une relecture du œuvres du F r a c p a r u n c e r t a i n n o m b r e d ’ a r t i s t e s I n t i t u l é e « Pléiades » , elle devrait constituer l’événement de cette année 2013

Parallèlement, Iconoscope présentera le Voyage autour de ma chambre (Xavier de Maistre, le maître à penser de Baudelaire), de Benoît Pype dont certaines pièces sont particulièrement originales, tout à fait dans le style de ce que chacun de nous a eu un jour envie de faire sans jamais oser passer à l’acte : des sculptures de poche, un socle pour une goutte d’eau, un lit pour un brin d’herbe, une serinette de barbarie qui jouerait les couleurs de Mondrian, une feuille d’appartement qui serait en même temps un plan de ville, des feuilles de saule roulées sur une étagère, une immeuble pour oiseaux, beaucoup d’autres choses où le quotidien est réhabilité et l’insignifiant transcendé Le résultat est étonnant surtout quand Benoît Pype prospecte dans le petit, l’infime, le minuscule Ses « collections » , en particulier sont sidérantes Et elles nécessitent par fois une loupe, comme quoi nous ne savons pas nous pencher sur les petites choses, qui nous obser vent pourtant avec des regards familiers Une pièce retient entre autres l’attention : une peinture sur socle ayant recueilli, sur métal, les traces des gouttes de pluie

BTN

Jusqu’au 29 mars, Iconoscope - 25, faubourg du Courreau à Montpellier Tél 04 67 63 03 84 Jusqu’au 2 mars, FRAC L -R - 4, rue Rambaud à Montpellier Tél 04 99 74 20 35

à Ligne Roset à Avignon

Cela

fait des mois que le talentueux et fougueux peintre coloriste, formé à Nîmes, Joris Brantuas, joue les trublions aux quatre coins de notre beau pays et d’ailleurs, convaincu qu’il est que ce n’est pas en restant chez soi à attendre que le téléphone sonne qu’un peintre attirera l’attention sur sa production D’où ses per formances en des lieux de vie, d’art et de culture bien ciblés, du Louvre au Vatican, en passant par les Halles de Nîmes Convaincu aussi que l’art n’est pas fait seulement pour les musées ou les réser ves, il a eu l’idée de cette exposition collective qui part de la constatation que l’art est aussi fait pour être apprécié chez soi, en tant qu’il peut faire partie de notre paysage quotidien, à l’instar de notre mobilier

D’où cette initiative d’exposer en un lieu en apparence non conçu pour l’art, un magasin Ligne Roset, mais en lequel l’art peut tout à fait s’intégrer, tout comme à la maison

Ainsi a-t-il demandé à une vingtaine d’amis et artistes, avec lesquels il se sent en affinité, de participer à ce projet, et pour ce faire de réaliser une œuvre au format plus ou moins imposé Du coup, des amateurs d’art franchiront peut-être pour la première fois les portes du magasin ; inversement les acheteurs habituels pourront se familiariser avec des productions contemporaines à même de s’intégrer dans leur appartement ou maison C’est aux artistes en effet à se prendre en mains par ces temps de crise, et à faire flèche de tous bois Le collectionneur existe pour vu qu’on aille le chercher quelquefois là où on ne l’attendait pas, et pas seulement du côté des institutions, lesquelles d’ailleurs ne peuvent tout assumer

Ne connaissant pas tous les invités je me contenterai d’évoquer ceux qui me sont familiers, dont Joris Brantuas lui-même avec ses peintures non figuratives aux couleurs sucrées mais qui photographie ici l’une de ses per formances au casino de Monaco, Fabien Boitard (voir article dans ce numéro), Estelle Contamin et ses troublants portraits de famille, Audrey Guiraud et ses photographies de fausses montagnes, Anne Jallais et ses compositions délicates et en relief, Christine Boileau, qui sait habiller de tissus les arbres, Dorothée Clauss, en résidence dans mon lycée de Louis Feuillade et sa figuration sans concession (ci un banc de sardines), Sylvie Logeux et ses protège strings, fruit d’une méditation sur la condition de la femme artiste et de sa tentative de faire un art de la vie

J’y ajouterai Fanny Pitman et sa bonne idée d’adjoindre un antivol à la toile, ce qui transforme cette dernière en œuvre abstraite et aléatoire en cas de vol De bonnes raisons donc pour aller y faire un tour, sachant qu’une prochaine expo est prévue dans un grand hôtel de Nîmes, Le Royal, place d’Assas, puisqu’il n’est pas interdit à un hôtel de se fournir également en œuvres d’art, plutôt qu’en chromos et posters

Une expérience à suivre donc Intitulée « Hello Olé » parce que Nîmes ne serait pas tout à fait Nîmes si on n’y parlait pas tauromachie, que les artistes majeurs ont souvent peinte ou dessinée

n L’INCONTOURNABLE DU MOIS

Nottelet-Pour veau + Fondevila + Van Denderen au CRAC à Sète

Quand on pense au CRAC, on pense à un espace singulier, peu commun, et qui se prête à de multiples expérimentations On pense aussi, à une ville, Sète et à son statut portuaire qui n’exclut pas sa vocation urbaine On pense enfin à ses aspects universels, chantés par les poètes, et plus particulièrement sur sa situation maritime d’ouverture au monde C’est sans doute ce qui fait que cette exposition hivernale trouve sa cohérence dans le rassemblement même des personnalités invitées dans leur rapport spécifique à une des trois composantes précédemment relevées A son accoutumée, Olivier Nottelet se sert de l’espace comme d’une possibilité de déambulation sollicitant le corps, le regard et la faculté de compréhension Il travaille en général, entre la ligne et la tache, la règle et les aléas du pinceau, le dessin et la peinture, sur les murs du lieu qu’il investit, et de part et d’autre des ouvertures et espaces de passage Le noir est abondamment utilisé, mais aussi, peut-être parce qu’il renvoie à la lumière, le jaune Ses inter ventions sont monumentales et jouent leur partition avec l’architecture des lieux tout en proposant une expérience physique au visiteur, une sorte d’échange ou de dialogue En fonction des idées que lui inspire le lieu, il peut recourir à des objets assez simples (seau, chaises de bureau, lampe ), disons devenus universels du fait de la standardisation des produits consommés Olivier Nottelet habite temporairement le lieu qu’il investit tout en revendiquant la précarité quelque peu absurde, et donc métaphysique, de son inter vention Pascal Pour veau réfléchit, quant à lui, à l’impact de l’image urbaine Il lui arrive donc d’user de panneaux publicitaires pour y appliquer ses photos en trompe l’œil, où des cartons d’emballage figurent de

véritables cités dérisoires Il produit également des sculptures sous forme d’assemblages citadins, tels que nos villes actuelles en donnent de plus en plus l’exemple c’est-à-dire babéliennes, tournées vers le ciel et relevant de l’économie marchande, tendant à l’universalité Comme on le voit, avec Paul Pouvreau, on passe du lieu d’exposition proprement dit et de ses propositions concrètes, à une investigation dans la ville, dont l’image publicitaire fait partie intégrante L’art s’exporte et le publicitaire occupe un espace public au sein de la cité (d’où son nom de « publi-cité »)

Enfin, Pauline Fondevila est d’origine normande mais vit en Argentine Elle imagine une fiction dont rendrait compte un journal intime, traduit dans notre langue et concernant un naufrage et une création en solitaire Que produire en fait lorsque l’on est tout seul et quelles questions se posent alors à l’artiste Les outils sont pauvres et la mémoire est sollicitée puisqu’il convient de ne conser ver que l’essentiel, à l’exclusion du super flu encombrant notre esprit et notre expérience conditionnée Son exposition se déroulera, on suppose à l’étage, jusqu’au 21 avril Lui succèdera alors le hollandais, cet autre peuple voyageur, Ad Van Denderen, jusqu’au 30 mai, avec des photographies à la limite du documentaire et témoignant des profondes modifications apportées au paysage littoral, turc ou espagnol, du fait de l’afflux prévisible de touristes Le monde change Et du coup, l’art aussi Car l’un ne saurait changer sans l’autre

BTN

Jusqu’au 30 mai, CRAC à Sète - 26, quai Aspiran Herber Tél. 04 67 74 94 37.

Entretien avec Noëlle Tissier, directrice du CRAC à Sète

La programmation d’hiver laisse-t-elle les mêmes libertés ou suppose-t-elle les mêmes contraintes que les grandes expositions estivales ?

Ce n’est pas une question de plus ou moins de liberté ou de contrainte : il s’agit d’opérer des choix judicieux selon les périodes de l’année en tenant compte des publics, et l’un de mes objectifs est d’avoir autant de fréquentation pendant l’année que l’été : c’est là que l’on peut mesurer une fidélisation des publics et le travail de fond du ser vice éducatif

La programmation c’est une construction qui tente de nouer les mots « voir » et « savoir » , de diffuser la diversité de la création artistique, de s’approcher d’une réalité en étant toujours très attentif aux artistes, au travail en cours, de donner beaucoup d’attention aux publics La programmation s’adresse à la diversité et cette diversité est constituée d’un public local, régional, national et international

Le contenu des expositions est lié à la définition d’une programmation annuelle, à l’exigence de choix d’œuvres significatives de la création contemporaine, tout en accompagnant la jeune création et des artistes par fois moins visibles, ou moins en avant sur la scène artistique du moment, qui ont toute légitimité à être découverts ou redécouverts dans des moments pertinents de leur recherche

Le CRAC propose quatre temps de programmation qui suivent les saisons ou à peu près, quatre temps / quatre mouvements, j’oserais dire se déploient à partir d’un fil conducteur

Les grandes expositions estivales dessinent le temps fort de la programmation annuelle Elles sont depuis quelques années consacrées à des monographies autour d’un projet spécifique d’un seul artiste auquel peuvent être associées des œuvres existantes, issues de collections ou de l’atelier, ou même ouvertes à l’invitation d’un autre artiste

L’idée première de ces projets est de montrer généreusement des univers forts et singuliers, des œuvres inédites, pendant l’été Le pari est risqué, je le sais, pour avoir réalisé pas mal de grandes expositions collectives, seule ou en associant des commissaires d’exposition, plusieurs têtes d’affiches sont plus attractifs et attirent différents milieux, différents publics, amateurs et professionnels

Les résultats sont là : en 2012 non seulement le CRAC a atteint la meilleure fréquentation depuis son ouverture mais cette fréquentation est équilibrée sur toute l’année, même si l’été est le moment fort de l’année

Si on revient aux contraintes de programmation, bien sûr qu’il y en a, à commencer par celles posées par le calendrier pour être raccord avec les dates des festivals et autres grandes manifestations artistiques Dans le cadre du développement des partenariats, j’ai effectivement des contraintes de découpage de temps d’exposition Les objectifs que je propose, le budget de fonctionnement etc génèrent aussi des contraintes Quant à la liberté de programmation, elle est la condition de la réussite

Quels seront les grands moments de cette nouvelle année 2013 au CRAC ?

L’été avec l’exposition monographique de Pierre Ardouvin et l ’ a u t o m n e a v e c u n e g r a n d e e x p o s i t i o n m o n o g r a p h i q u e d’Hamish Fulton

Cette année le CRAC consacre sa grande exposition monographique de l’été à l’artiste Pierre Ardouvin L’exposition se construit essentiellement autour de nouveaux projets réalisés in situ auxquels seront associées quelques œuvres plus anciennes, qui sont choisies pour leur potentiel d’évocation dans le contexte de l’exposition à Sète Ces œuvres s’ouvrent a u x l e c t u r e s m u l t i p l e s l i é e s à l a M é d i t e r r a n é e e t s a culture L’exposition proposera un parcours onirique, à travers une lecture critique et poétique de notre quotidien, en passant par la dimension du conte, de la mémoire affective et émotionnelle

Cette période estivale est ponctuée de concerts et d’événements qui ont lieu soit en extérieur sur le par vis du centre soit à l’intérieur Ces événements ponctuels reçoivent le soutien de la Région Languedoc-Roussillon et se font en partenariat avec les festivals ; ils permettent d’élargir et de croiser les publics Les publics changent selon les saisons : l’été les

v a c a n c i e r s e t l e s t o u r i s t e s s o n t d e p l u s e n p l u s nombreux L’offre touristique se conjugue de plus en plus avec l’offre culturelle sur le territoire Nous devons aussi tenir compte de l’importante démographie en Languedoc-Roussillon avec l’arrivée de nouvelles populations Les grandes manifestations artistiques en Europe drainent en France un passage de professionnels qui sont attirés par des projets spécifiques conséquents, la découverte ou redécouverte d’un artiste à travers un projet d’envergure Cet été, l’exposition de Michel François a attiré un public de professionnels français et étrangers beaucoup plus important que pendant l’année L’automne / hiver sera le deuxième temps fort de l’année 2013, avec une grande exposition monographique inédite de l’artiste anglais Hamish Fulton C’est avec ce projet que le CRAC terminera l’année 2013 et ouvrira 2014

Entre juillet et août 2012 Hamish Fulton a réalisé une marche solitaire de six semaines pour relier l’Atlantique à la mer Méditerranée en traversant les Pyrénées Pour son projet au CRAC l’artiste va tirer de cette marche un ensemble d’œuvres pour nous restituer cette expérience singulière Les expositions à cheval sur la fin de l’année et le début de la suivante se font écho Cette année la programmation interroge ce qui définit la notion de paysage aujourd’hui et témoigne du regard que portent les artistes actuels sur cette thématique classique de l’histoire de la peinture à l’aune de la globalisation de la transformation des territoires, de l’évolution du monde et de nos sociétés

Que peut-on souhaiter au CRAC dans un prochain avenir dans sa construction ou à longue échéance Et à vous personnellement ?

Que le CRAC suscite de plus en plus l’intérêt des artistes, des publics les plus divers et des professionnels de l’art, qu’il s’ouv r e à d e s p a r t e n a r i a t s e n r i c h i s s a n t s e t , p e r s o n n e l l ement de continuer à partager et faire partager avec bonheur l’accompagnement de la création artistique dans ses états de recherche, ses balbutiements, dans sa construction et ses moments d’excellence, continuer à enthousiasmer un large public et la scène internationale pour faire accéder le plus grand nombre aux recherches artistiques de notre temps sur notre territoire régional ; enfin ouvrir de nouvelles perspectives aux artistes

E. Pradalié/J.-P. Pincemin à la Galerie H. Trintignan à Montpellier

Sipour les lieux institutionnels l’hiver est tout de même une morte saison, pour les galeries privées c’est au contraire celle où il est possible de présenter les diverses individualités qui leur assurent leur ligne de conduite Les deux expositions qui se succèdent, jusqu’aux portes du printemps, chez Hélène Trintignan témoignent d’ailleurs de deux des axes qui déterminent la sienne Une figuration exigeante, et une recherche plus formelle La figuration exigeante, c’est celle que pratique Eric Pradalié, qui s’appuie souvent sur l’histoire de la peinture mais cherche aussi l’incongruité, l’inattendu, le dissonant Pradalié a pratiqué le portrait double (photo/tableau), la relecture actualisée d’un tableau célèbre (L’enlèvement des Sabines) ou les impressions de voyage, dans une ville, un pays ou un musée En l’occurrence, la série présentée tourne autour de Montpellier, car rien ne vaut le regard des artistes pour mieux découvrir notre environnement des plus urbains Évidemment la ville est remodelée du fait des grands travaux qui lui impriment un cachet séculaire et Eric Pradalié s’est intéressé plus particulièrement au parcours du tramway, à sa présence physique, à la manière dont il réorganise nos comportements A côté de cela, une vue du Peyrou, divisée entre ombre et lumière, avec une jeune fille l’arpentant entre les deux zones, prend une valeur singulière : à la fois fugitive et intemporelle, et peut-être aussi existentielle et morale Un groupe de jeunes, sur les voies du tram

devant la gare, donnent l’impression de se retrouver à la croisée des chemins Les bâtisses bourgeoises de la comédie semblent des géants impassibles par rapport à toute l’agitation humaine et mercantile en bas de toile Parfois, ce sont les lieux paisibles et quasi déserts, où la pierre et la végétation demeurent en harmonie, qui l’interpellent, et forment un havre de paix et de quiétude C’est peut-être ce que Pradalié cherche en peinture, mais les surprises l’attirent également, si bien que l’on peut se demander s’il n’est pas à la recherche d’un équilibre, entre une assise classique et une sorte de détournement baroque du sujet Avec Pincemin, qui nous a quittés, on est

dans une forme d’abstraction issue des réflexions de quelques peintes français sur les composants de leur pratique vers les années 70, pour ce qui le concerne la division de la surface et l’expérimentation du support Une abstraction dont les grandes palissades brunes ont marqué sans doute le faîte Mais qui s’est singularisé aussi, en toute liberté, vers une figuration d’obédience orientalisante Et vers un série de petits formats qu’il nommait son « musée de poche » et où peut se lire l’essentiel des formes et références qui l’ont motivé Certes, quand on s’est fait connaître, par des expérimentations du Mouvement Supports-Surfaces, et que l’on a toujours travaillé la surface du tableau à partir de subdivisions colorées et abstraites, on ne saurait attendre une figuration de type hyperréaliste La figure est plutôt en l’occurrence un symbole, une métaphore du travail du peintre ou de ses conceptions sur l’artiste, voire une relecture de l’Histoire de l’art, et pas seulement occidental Enfin, Pincemin a beaucoup réalisé de gravures dont certaines seront montrées au cours de cette exposition Un régional, un national, l’un au travail en cours et un autre disparu L’éventail des goûts d’Hélène Trintignan, est, à l’instar du mien, assez vaste, ce qui n’exclut pas la fidélité BTN Jusqu’au 16 février pour Pradalié et du 8 mars au 13 avril pour Pincemin Galerie Hélène Trintignan - 21, rue StGuilhem à Montpellier Tél 04 67 60 57 18

Clarbous puis Vincent Rubin

IIlfaut rendre hommage à ce petit lieu dynamique et qui fédère un grand nombre d’artistes et propose des expositions intéressantes, à l’instar de « Carrément » , où chacun y va de son petit volume, dessin, ou de sa peinture 10x10 Pour démarrer cette nouvelle année, c’est Clarbous qui inaugurera la saison avec une photographie de ciel directement appliquée sur la vitrine A propos de vitrine, en même temps que s’achèvera cette expo, se terminera de même l’intervention de Clarbous au VRAC de Millau Cela fait des années maintenant que Clarbous tourne autour de ce concept lumineux de Ciel, ce qui l’a conduit à l’usage de matériaux transparents, en particulier le verre, sous forme de pipettes de laboratoire, de celluloïd et d’altuglas Dans la vitrine du VRAC, à la volumétrie non négligeable, surhumaine en tout cas, Clarbous s’est astreint à occuper l’espace de manière subtile, raffinée et complexe Décrocher la lune, je me réfère en particulier à Mondrian, ne consiste pas forcément et simplement à tracer une ligne droite qui relierait la terre au ciel et réciproquement Pour Clarbous, ce projet suppose d’une part une occupation tridimensionnelle du lieu, à l’instar de tout firmament constellé d’étoiles, de l’autre le recours à des ramifications qui soient à la mesure des difficultés soulevées par l’ascension Rappelons-nous les difficultés de l’arpenteur kafkaîen voulant accéder au degré supérieur du château pragois C’est ainsi la figure d’une toile d’araignée, que l’œil extérieur du passant perçoit comme un plan organisé, qui vient à l’esprit dès lors que l’on considère cette patiente texture digne des maîtres maçons d’antan Or quel est donc l’objectif de la petite bête qui fait si peur aux jeunes filles sinon de capturer ce dont elle se nourrit ? Et c’est de nourriture spirituelle dont se

sustente l’artiste, dont l’équivalent sensoriel serait évidemment la lumière, et l’idéal le phénomène de transparence que justifie l’emploi du verre C’est justement la vitrine, ce support transparent et aérien, que Clarbous a interrogée au lieu nîmois dit 4, Barbier Inversant la logique habituelle qui veut que l’on doit pénétrer l’espace de la galerie pour voir l’exposition Ici, elle se voit de la rue et n’a été conçue que pour cette dernière comme telle L’amusant, c’est qu’il feint de vendre des parcelles de ciel à l’instar d’un agent immobilier, avec panneaux requis parfaitement imités, de sorte que la galerie ressemble à une agence qui vous vendrait de l’azur, à savoir un peu de paradis Lui succèdera le photographe stéphanois Vincent Rubin Ses séries d’ascenseurs proposent des portraits le plus souvent satiriques, mais souvent aussi pathétiques, ou franchement drôles, de notre manière usuelle de nous comporter dans cet espace urbain On pourrait en dire autant de ses séries d’escalators souvent saisis en clair obscur ce qui rend les protagonistes fortuits de ses clichés quasi fantomatiques ou anonymes Les corridors également fait surgir des figures inattendues, variées, souvent sympathiques, en tout cas humaines et révélant parfois leur vrai visage face à l’objectif Enfin, observateur du banal, Vincent traque le macadam et ses formes qui se dessinent au sol de quelque tissu déchiré laissé à l’abandon ou autre matériau indéfinissable Un jeune artiste aussi à l’aise dans el documentaire que dans les portraits On est curieux de voir comment il va habiter ce local ouvert sur l’extérieur BTN Pour Clarbous, jusqu’au 17 février et du 24 février à la fin mars pour Vincent Rubin 4, Barbier - 4, rue Maubet à Nîmes Tél 06 15 32 17 16

Signs of the times

Voiciune exposition que l’on peut adorer ou abhorrer, en tout cas qui ne peut manquer d’interpeller, de troubler voire perturber celui qui la visite Les artistes qui ont été en effet rassemblés ne font pas dans ce que l’esthétiquement correct nommerait le bon goût : Anne Wenzel a confectionné des exvoto et des sortes de couronnes mortuaires en céramique aux formes un tantinet organiques et viscérales, et qui dégoulinent du côté du chœur de l’ancienne église, les totems anthropomorphes de Michel Gouéry exhibent des phallus plutôt mollassons, et l’obèse en cire de John Isaacs paraît franchement hideux et grotesque Quant à Stéphane Pencréac’h, il recourt, dans une toile où Hades et Perséphone chevauchent parmi les squelettes, à un vrai mannequin féminin, voilé de noir, et tendant une fleur blanche vers l’extérieur du tableau, à l’attention du spectateur, on suppose Cet artiste n’a jamais fait dans la dentelle et après tout, pourquoi l’art s’interdirait-il les zones dérangeantes, les visions d’enfer et le cauchemardesque ou l’apocalyptique ? Une deuxième toile du même artiste adoucit le propos, faisant plutôt penser à un lointain avatar du déjeuner sur l’herbe Évidemment, après l’extraordinaire possession des lieux effectuée par H Di Rosa (dont demeure une fresque, qui s’inscrit bien dans cet ensemble), la nef centrale paraît un peu vide, malgré les efforts de Pencréac’h et de son oiseau de proie surplombant le tout, à la recherche du Prométhée voleur Et surtout ce monolithe de John Isaacs et MK Kähne, placé en plein centre, aveugle d’un côté mais resplendissant et ultrachic de l’autre, tout de verre habillé, avec récipients vides et bouteilles pleines sur étagère éclatantes, un « grand verre » au fond, qu’eût pu imaginer Marcel Duchamp mais en plus étincelant, plus

design, jet set Sur les murs en revanche, quelques toiles qui ne manquent pas d’intérêt ; la chambre d’hôtel et la scène d’arrestation, du hollandais Ronald Ophuis, qui témoignent de réelles qualités dramatiques, « L’envol d’oiseaux » , sans doute la plus belle pièce (avec le monolithe de cette exposition), du suisse Léopold Rabus, et qui semble revisiter toute l’histoire de la peinture animalière et de paysage, tandis que son « jeune homme dans un poulailler » , en clair obscur, flirte narrativement avec l’ancestrale « vanité » ; les acryliques sur papier de l’allemand Bernhard Martin qui semblent réinventer, en noir et blanc, le jardin des délices, réactualisé à la lumière du dessin moderne, dans un souci évident de réorganiser la mise en espace non perspectiviste Les tableaux de Thomas Helbig, sont plus énigmatiques, allusifs, avec une présentation encaissée particulièrement originale Manifestement, ces artistes n’ont pas froid aux yeux Et ça fait longtemps que l’on sait que l’art n’est pas forcément fait pour séduire les nôtres, plutôt pour nous bouleverser, nous émouvoir Au demeurant, le requin un peu tête en l’air proposé par John Isaacs, juste derrière une sculpture innommable, finit par sembler gracieux A l’extérieur, du côté du narthex, un buste de minotaure de Pencréac’h, un peu symbole de la dualité humaine ici révélée, car en même temps que nos vieux démons cette exposition réactive nos anciens mythes Et montre l’autre aspect, plus sombre, de l’éternel humain

Au Carré Sainte-Anne à Montpellier

A la Galerie Boîte Noire à Montpellier

« Mon nom est Personne » : Pier re Joseph

d’un côté l’un des meilleurs galeristes de notre région, chez qui on a pu voir jadis, aussi bien Gasiorowski que Joa Mogarra, Sicilia ou Pascal Convert, plus r é c e m m e n t S a y t o u r, H a m i d M a g h r a o u i , TTY , dans un lieu, une cave voutée d’un autre temps chargé de mémoire Et de l’autre, l’un des artistes les plus importants apparus en France ces vingt dernières années et qui, en l’occurrence, travaille sur l’identité familiale, comment se définir par rapport à elle, et donc finalement lui aussi sur la mémoire - et l’on se dit que les deux étaient faits pour se rencontrer, d’autant qu’ils enseignent tous deux à l’école des Beaux-Arts de Montpellier

Prenez

Le premier, c’est Christian Laune, le second Pierre Joseph, l’artiste qui fait dessiner, de mémoire justement, à ces étudiants, l’appareil digestif, ou toujours de mémoire qui redessine le plan de Montpellier Car la transmission du savoir, suppose un peu de déperdition, par fois de sacrées dérives, même bardée de contraintes

Dans les lieux à croisée d’ogives où se situe l’actuelle galerie, Pierre Joseph emprunte au passé familial un certain nombre de pièces dont la vocation n’était pas forcément artistique, plutôt confidentielle, et domestique : le paysage naturel ou la lettre assortie de dessins sur le vif de la guerre de 14, empruntés aux arrière grands-pères, la nature morte de l’arrière grand-mère, des photos du Mont StMichel ou de coquillages, du père et de la mère

Enfin, des coloriages picturaux de sa fille, à partir d’images repérées dans l’univers et les

modèles idéaux du monde enfantin Sauf q u ’ a p r è s l e s a v o i r p h o t o g r a p h i é s , P i e r r e Joseph les fait imprimer sur lés, en diptyques démesurément agrandis, comme pour nous défier et interroger en même temps le statut complexe de l’art Le choix d’une œuvre « toute trouvée » se situe évidemment dans la postérité de Marcel Duchamp, mais là où les choses se compliquent c’est que le référent est pictural C’est-à-dire que le comble de la non attitude picturale, c’est de montrer tout de même du pictural Certes il s’agit d’une image La question s’expose alors de savoir si nous devons juger la démarche de l’artiste, qui bien

évidemment ne recourt pas aux outils picturaux, ou celle de ses ascendants et descendants

En fait, les deux se conjuguent pour donner une identité à l’artiste, à la fois fils et père de ses œuvres, et dépendant des autres pour faire de leur pollen son miel Il y a en quelque sorte respect - sans la peinture où en serait l’art aujourd’hui ? - et ironie, peut-on sincèrement continuer à peindre, qui plus est comme grand-papa Les photos du père et de la mère assurent tout de même la transition, et au fond donnent la solution de cette filiation Au commencement, dans un lointain passé

ancestral était la peinture, puis est venue la photo ; aujourd’hui c’est le règne du numérique qui les décline tous Car bon sang ne saurait mentir Les lés sont de papier, lequel s’enroule vers le bas comme pour nous rappeler les contraintes physiques qui habitent la matière et le corps Nous sommes pris dans la succession des générations Sans doute amenés à être oubliés au regard de l’Histoire des humains Mais surtout : Pierre Joseph est un h a b i l e h o m m e C o m m e U l y s s e f a c e a u c y c l o p e , i l n e r é p o n d « M o n n o m e s t P e r s o n n e » q u e p o u r m i e u x l ’ a v e u g l e r L’image picturale est évidemment un leurre mais dont il faut bien s’accommoder Car si la postérité de Duchamp sait faire mouche de toute flèche, pourquoi n’inclurait-elle pas la peinture dans sa réappropriation du réel, et pourquoi cette peinture ne serait-elle pas à l’image du « tout fait » que nous propose le réel, à savoir populaire et non conçu a priori comme œuvre d’art, mais simple dérivatif, exercice, voire modeste passion Du ready made, du champ à pépé, même combat BTN

Lui succèdera un jeune confirmé que j’apprécie beaucoup : Lucien Pelen et ses photos de paysages, dans lesquels il évoluait jusqu’à présent, guerrier ou en colporteur de toiles, quand il ne prenait pas tous les risques liés à ses abîmes et éminences A partir du 25 mars, jusqu’à mi-mai

Jusqu’au 21 mars, Galerie chantier Boîte N o i r e - 1 , r u e d e l a C a r b o n n e r i e à

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Marcel Puech au musée Calvet

Originaire de Saint-Izaire, près de Millau, et devenu un antiquaire de renom, Marcel Puech (1918-2001) avait accumulé un véritable « trésor » dans son hôtel particulier de Forbin la Barben Collectionneur d’exception et donateur passionné par les Beaux-Arts, il céda à la Fondation Calvet l’essentiel de ses immenses collections Aussi originales que précieuses, elles ont fait l’objet d’un livre intitulé « Marcel Puech, une vie, un don » et publié par la Fondation en 1998

O u t r e s o n g o û t p a r t i c u l i e r p o u r l ’ I t a l i e , l ’ E s p a g n e o u e n c o r e l ’ A l l e m a g n e , M a rc e l Puech accordait un fort intérêt à des maîtres rares tels que Véronèse, Beccafumi, Jules Romain et Eustache Lesueur dont les dessins sont présentés lors de l’exposition, « L’Idéal Antique » Jusqu’au 18 mars, le musée Calvet permet ainsi de découvrir, au fil de 55 autres œuvres, le second volet de cette exposition consacrée à Marcel Puech dans lequel figure son profond attachement pour l’art grécoromain, qu’en bon méditerranéen, il considérait comme sans égal

Jusqu’au 18 mars au musée Calvet - 65, rue J. Vernet à Avignon. Tél. 04 90 86 33 84. www musee-calvet-avignon com

Salah Stétié et les peintres au musée Paul-Valér y

Excellente surprise que l’exposition Salah Stétié et les peintres encore visible au musée Paul Valér y jusqu’à la fin mars Très riche et admirablement présentée, elle invite le visiteur à porter un regard sur l’histoire de l’art au XXe siècle à travers la sensibilité d’un poète, grand amateur d’art et de culture, d’origine libanaise qui a délibérément choisi de vivre en France et de s’exprimer en français Il est devenu une des figures du festival Les Voix Vives de méditerranée en Méditerranée et quasiment sétois d’adoption Depuis sa première collaboration avec Roger-Edgar Gillet en 1964, Salah Stétié réalise une centaine de livres d’artistes, souvent avec les plus grands Pour cette première œuvre, le poète a spécialement écrit un texte inspiré par la Nymphe des rats D’autre fois, c’est le peintre qui souhaite illustrer le poème Et, fait rare, un des poèmes de Salah Stétié a donné naissance à d e u x i l l u s t r a t i o n s o r i g i n a l e s A l e c h i n s k y, Kijno, Zao Wou-Ki, ou tout dernièrement Villat ou Woda, figurent dans l’exposition pour une collaboration à une ou plusieurs reprises La rencontre avec Tapiés est particulièrement émouvante Stétié avait acquis une œuvre de l’artiste dont il a du se séparer pour sur vivre lorsque le Liban était à feu et à sang On remarquera aussi des poèmes accompagnés de calligraphies orientales particulièrement esthétiques dans leur dénuement Une centaine de livres est présentée, on peut en feuilleter certains virtuellement Ils sont tous accompagnés d’un tableau venu de différentes collections privées ou de musées qui enrichissent l’accrochage C’est enfin une belle histoire entre un écrivain et ses éditeurs, ceux-ci ser vant d’intermédiaires avec le peintre Est-ce la proximité de la salle Paul Valér y, il flotte sur cette exposition l’âme des poètes d’hier et d’aujourd’hui

Jusqu’au 31 mars, musée Paul-Valér y à Sète Tél 04 99 04 76 16 www.museepaulvaler y-sete.fr

La peinture aux XXème et XXIème siècles au musée des Beaux-Arts de Carcassonne

Depuis le début du XXème siècle, un grand nombre de peintures contemporaines sont régulièrement entrées dans les collections de la Ville de Carcassonne Si certaines de ces œuvres ne séduisent pas tous les amateurs, elles participent cependant à maintenir une vitalité et un engagement réel auprès de leurs donateurs Ces démarches ont induit des entrées très hétérogènes mais en cela, très démonstratives de l’évolution de la peinture aux XXème et XXIème siècles

De ce fait, la municipalité de Carcassonne s’est donné un nouvel objectif : prendre le relai des sociétés savantes et devenir l’un des moteurs principaux de l’enrichissement du musée des Beaux-Arts Cependant, les collections de ces périodes restent en grande majorité le fruit de libéralités de particuliers que ce soient les artistes, leurs familles ou encore les collectionneurs Le musée des Beaux-Arts et la Ville de Carcassonne proposent ainsi leurs plus belles collections afin de retracer l’évolution perpétuelle de l’histoire de l’art au cours des deux derniers siècles

Du 22 février au 22 mai au musée des B e a u x - A r t s - 1 , r u e d e Ve r d u n à Carcassonne Tél 04 68 77 73 70 www carcassonne fr

La Région dévoile le Musée Régional de la Narbonne Antique

C’est

officiel, le Musée Régional de la Narbonne Antique - ou plutôt MuRéNa - sera inauguré au printemps 2016 Bâti à l’entrée de la ville, à proximité du Théâtre et en bordure du canal de la Robine, ce musée fera revivre, à travers plus de 15 000 pièces, le riche patrimoine historique de Narbonne, première colonie romaine créée en Gaule

Initiée par Georges Frêche, « cette structure spectaculaire et vivante fera renaître cette prestigieuse cité antique à travers un espace ouvert à tous les publics et à la recherche » , a expliqué Christian Bourquin, le président de la Région L -R

Imaginé par l’architecte Norman Foster, qui a réalisé le Carré d’Art à Nîmes et le viaduc de Millau, le musée sera construit autour d’un mur monumental interactif de plus de 100 mètres de long pour 7 mètres de haut qui accueillera sculptures, mosaïques, peintures murales, vases en céramique et en verre, objets du quotidien, issus des fouilles et des travaux de recherche

« Le bâtiment s’inspirera de ce qu’il se faisait à cette époque-là, que ce soit pour la gestion de l’eau ou des flux d’air, a déclaré Norman Foster MuRéna sera l’interprétation contemporaine de l’architecture romaine »

Le parcours de visite se développera en trois temps : un espace de préambule ou le visiteur découvrira sous forme de grandes cartes animées l’aire géographique de la Gaule narbonnaise ; une grande galerie lapidaire qui donnera à voir l’histoire de cette collection monumentale ; un parcours thématique qui guidera le visiteur au travers des différents espaces de la ville romaine

« En accueillant le MuRéNa, la ville de Narbonne qui n’a pas de monuments visibles comme à Arles ou à Nîmes, retrace son histoire et redonne une dynamique à son futur » a souligné le maire de Narbonne, Jacques Bascou Pour Christian Bourquin, « ce projet aspire à être un lieu de référence en France et dans le monde entier et qui fonctionnera en réseau avec les autres musées archéologiques existants » La première pierre de ce « joyau » devrait être posée dans le courant de l’année prochaine

A r t i s t e - p e i n t r e e t v e r r i e r, C l a u d e B a i l l o n revient sur un demi-siècle de création en vitrail et sculptures de verre avec l’exposition « Lumière de verre » au musée de Millau

Elle reprend une cinquantaine de créations d’une grande diversité d’expressions telles que « Floriverres » , fleurs géantes de verre polychrome, « Emaux et grisailles » , tableaux de verre, « Recyclage » , verre à bouteille utilisé brut, lisse et sablé, ou encore de nombreuses études et maquettes pour des vitreries nouvelles Ses sculptures où le verre se mêle à la pierre, au béton, au bois ou à l’acier, s’installent dans les établissements scolaires et illuminent les choeurs de nombreuses églises et chapelles à travers l’Hexagone L’art de Claude Baillon exalte la lumière et révèle un langage technique qui allie tradition et modernité Son œuvre trouve naturellement sa place dans le paysage artistique contemporain Jusqu’au 16 mars au musée de MillauHôtel de Pégayrolles, Place Foch Tél. 05 65 59 01 08. www.museedemillau.fr

Le nouveau pari de AD Galerie

En plein cœur du quartier de Port-Marianne à Montpellier, à côté du bassin Jacques Cœur et du RBC Design Center, le nouvel espace de AD Galerie a ouvert ses portes en janvier. Anciennement située à Béziers, elle a troqué l’étroitesse des rues du centre-ville pour un vaste espace lumineux au design résolument contemporain Dans cet entretien, David Garcia codirecteur de la galerie avec Arnaud Dionnet, revient sur ce choix et présente les prochains temps forts qui ponctueront l’année 2013

Pourquoi avez-vous décidé de quitter Béziers pour vous installer à Montpellier ?

Cela faisait près de 15 ans que nous étions installés à Béziers et nous avions envie d’un nouvel espace d’exposition afin de nous rapprocher de nos clients Près de 80% de notre chiffre d’affaires est réalisé grâce à la clientèle nationale et nous souhaitions développer notre visibilité et notre accessibilité en nous implantant dans une plus grande ville

« Ici, nous avons l’impression d’être dans un Design District »

O n a d ’ a b o r d p r o s p e c t é s u r

Barcelone et Toulouse puis on s’est positionné sur Montpellier, une ville en pleine expansion économique qui nous a immédiatement convenue On cherchait un univers bien particulier pour installer cette nouvelle galerie Et puis sa facilité d’accès, entre le TGV ou l’Aéroport Méditerranée, a été un véritable atout dans ce choix

Le quartier de Port-Marianne était donc une évidence ?

Nous avons visité de nombreux endroits à Montpellier mais ce quartier collait exactement à ce que nous recherchions On voulait sortir de l’étroitesse du centre-ville de Béziers pour s’installer en périphérie et retrouver de l’espace et de la grandeur Port-Marianne me rappelle les Etats-Unis On a l’impres-

A Béziers et à Agde

sion d’être dans un Design District, ces quartiers entièrement réalisés par des architectes et rassemblant des galeries d’art, des restaurants et des cafés

La présence de nombreux cabinets d’architectes, du RBC Design Center et du nouvel Hôtel de Ville signés par Jean Nouvel, ainsi que l’arrivée en 2014 du « Nuage » de Philippe Starck donnent un air vraiment New-Yorkais à ce quartier C’est ce qui nous a conquis

Etant donné votre proximité avec le RBC Design Center, allez-vous développer des événements en commun ? Cette situation est une véritable coïncidence mais naturellement nous nous sommes rapprochés de RBC et nous avons mis en place un partenariat pour quelques expositions Ainsi, lors de nos prochains vernissages, nous mêlerons une rencontre avec l’artiste que nous exposerons et, en même temps, une rencontre avec un designer chez RBC

Les gens pourront alors, dans la même soirée, se déplacer d’un lieu à un autre, d’un univers à un autre Cette nouveauté sera inaugurée très prochainement

Avec ce nouvel espace, conser vez-vous les mêmes lignes directrices qu’à Béziers ?

Oui, nous gardons les mêmes artistes qu’à Béziers mais nous prévoyons également d’en exposer de nouveaux AD Galerie

Laurent Cor vaisier

Peintre et illustrateur jeunesse, Laurent Cor vaisier est un artiste reconnu dans le monde de l’édition Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD), il publie en 1991 ses premières illustrations pour la littérature jeunesse « A la sortie de l’école, je me suis donné deux ans pour peindre, explique l’artiste Simultanément, j’ai suivi des cours de DEA à la Sorbonne en philosophie de l’art et j’ai passé les concours de l’éducation nationale » Quatre ans plus tard, il devient à son tour enseignant à l’ENSAD au département Illustration et Gravure et continue depuis lors son activité d’illustrateur pour des éditeurs comme Rue du Monde, Albin Michel, Bilboquet, Gallimard, Hatier, Nathan ou Le Seuil Parallèlement, il organise des ateliers dans des écoles, en banlieue parisienne ou dans des hôpitaux pour initier les enfants à l’art : « je veux simplement leur faire comprendre que c’est important pour eux de s’exprimer par le dessin et de développer un travail qui leur est propre » Mais Laurent Cor vaisier n’a pas quitté la peinture pour l’illustration puisqu’il mène les deux activités de front « Ma peinture parle du quotidien, explique-t-il Mon dessin s’est simplifié au fil des années, mais pourtant il reste chargé Les formes sont plus affirmées qu’au début » Partageant son temps entre peintre et professeur, cet artiste originaire du Havre passe la plus grande partie de ses journées dans son atelier, en dessous de son appartement « Si je suis dans une période sans

est connue et reconnue dans le monde de la figuration libre avec en particulier notre collection d’œuvres de Robert Combas ou d’Her vé Di Rosa Nous allons poursuivre et développer cela, tout en conser vant notre présence dans des grands salons tels que la FIAC ou Art-Paris

L’ancienne galerie n’était simplement qu’une base et cet espace à Montpellier nous donne une meilleure visibilité Depuis que nous avons ouvert, je viens par exemple de découvrir un grand collectionneur d’œuvres d’Her vé Di Rosa qui ne nous connaissait pas Cela montre bien que nous avons eu raison de nous implanter à Montpellier

Quelles sont les prochaines actualités de la galerie ?

Nous continuons sur notre lancée avec un r ythme de quatre expositions par an et nous participons aux différents salons tout en organisant des expositions hors les murs

Le 11 avril, nous inaugurerons la galerie avec une commande particulière auprès de nos artistes

« Le 11 avril, nous inaugurerons la galerie avec une commande particulière… »

Concernant les prochains accrochages, nous exposerons à la fin du mois de mai Her vé Di Rosa A la rentrée, ce sera Cédrix Crespel avec une série fermée sur le thème du portrait et en décembre, nous présenterons le travail de Maxime Lhermet sur le covering et le détournement d’objets Recueillis par Romain Dimo

AD Galerie - 40, Allée Giacometti à Montpellier Tél. 04 67 83 61 93. www.adgalerie.com

commande, je peins, je prépare une expo, dit-il J’y éprouve du plaisir car c’est le seul domaine où je contrôle les choses, où je me sens comme un poisson dans l’eau J’ai besoin d’être seul, de travailler Je le fais naturellement : j’aime bien faire de belles images »

Après avoir travaillé le noir et le blanc et la gravure, Stéphane Cor vaisier s’est tourné vers la couleur et les formes « C’est toujours lié à une envie Dans mes tableaux, les personnes sont vivantes, elles font partie de ma vie »

Dans ses œuvres, la figure humaine prédomine Avec un côté malhabile, par fois perdu, ces visages sont comme un miroir de notre société « Il y a des visages qui sont plus réalistes que d’autres, comme des masques ou des silhouettes C’est comme dans la vie, on ne voit pas les gens de la même façon, ils n’ont pas tous la même importance »

L’exposition présentée à Béziers puis à Agde est composée de planches originales et de divers objets destinés à recréer l’ambiance de son atelier Une occasion de se plonger dans l’univers de cet inconditionnel de Matisse et de croire avec lui, « peut-être naïvement » , en l’homme et en l’humanité

Hommage au Front Populaire à Montpellier

E n t i è r e m e n t d é d i é à l a p h o t o g r a p h i e , l e

P a v i l l o n P o p u l a i r e r e n f o rc e c e t t e a n n é e encore, la politique menée depuis deux ans par son directeur artistique, Gilles Mora « Il fait partie, aujourd’hui, des rares lieux d’identité nationale de la photographie en province » , affirme-t-il

Emblématique d’une gauche généreuse et unie, le Front Populaire demeure l’un des plus exemplaires mouvements collectifs dont les revendications se sont révélées capables de « changer la vie » Cette exposition abordera, de façon exhaustive, la méditation photographique, à travers les archives de la presse illustrée à cette époque ou des collections privées et institutionnelles inédites Près de 220 clichés, que l’on doit à de grands noms de la photographie « humaniste » tels que Robert

C a p a , H e n r i - C a r t i e r B r e s s o n o u R o b e r t Doisneau ainsi que de nombreux autres photographes, seront présentés ici pour la première fois Les épreuves photographiques sélectionnées seront complétées par des couvertures et des articles de magazines, ainsi que par d’autres affiches

Du 29 mars au 9 juin au Pavillon PopulaireEsplanade Charles de Gaulle à Montpellier.

Tél 04 67 66 13 46 www montpellier fr

M. Constant Lesage

au Boulou

L’ E s p a c e d e s A r t s d u B o u l o u a c c u e i l l e , jusqu’au mois de mars, le travail photographique de Michel Constant Lesage, sur le thème des paysages américains et ce, à travers les fameux canyons « C’est une vision, une émotion sur l’humanité joyeuse ou laborieuse, souffrante peut-être, explique le photographe Ce travail est un témoignage sur cette mer veilleuse nature faite provisoirement de paysages de rêve, de pureté animale, et qui offre un somptueux cadeau : l’émoi J’ai voulu témoigner et partager, grâce à l’image, ce que j’ai ressenti là-bas à travers l’abstraction, la rêverie et l’évasion » Du 14 février au 22 mars à l’Espace des Arts - Rue des Ecoles au Boulou Tél 04 68 83 36 32 www espacedesarts pro

Paule Margail à Saint-Cyprien

Paule Margail demeure l’une des artistes-peintres les plus importantes de notre région Cyprianaise depuis plus de 30 ans, son œuvre généreuse est en perpétuelle évolution « A chaque création ma peinture explose, brille, mutile dans une totale maîtrise de l’espace, elle satisfait l’œil et l’étonne » , explique-t-elle L e C e n t r e d ’ A r t C o n t e m p o r a i n d e S a i n tCyprien lui rend ainsi hommage en présentant son exposition « Couleur inspirée » qui bouscule les frontières de la couleur et livre un univers pictural présenté comme une anatomie de celle-ci et dont l’émotion en constitue sa chair Avec la nature comme principale source d’inspiration, l’exposition se traverse comme un cercle chromatique, au hasard des formes intemporelles imaginées par l’artiste Chaque visiteur peut ainsi explorer son propre monde de la couleur et de la matière J u s q u ’ a u 3 1 m a r s a u C e n t r e d ’ A r t

Contemporain - Place de la République à Saint-Cyprien Tél 04 68 21 32 07 www.collectionsdesaintcyprien.com

Fabienne Forel à Nîmes, Saint-Gilles

et Montpellier

Photographe voyageuse, Fabienne Forel poursuit une approche exploratoire et sensitive du monde qui favorise le rapprochement avec la dimension humaine et la sensation d’unité au-delà de la diversité Une captation photographique d’une errance où le monde reste ouvert et créateur • Jusqu’au 9 mars à la Médiathèque de Saint-Gilles : « Je suis juste née femme » Inspirée de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges de 1791, cette série photographique présente une réécriture contemporaine de la déclaration des Droits universels de la femme et une série de portraits féminins qui rendent hommage à leur dignité et à leur beauté Tél 04 66 87 79 00

• Jusqu’au 9 mars à la Médiathèque Marc Bernard à Nîmes : « Intime Errance » Portraits au fil des âges, cette série parle du cycle de la vie, de ses étapes essentielles et de l’expérience humaine A travers ces portraits de personnes d’âges et de pays différents, Fabienne Forel cherche à nous faire sentir la pluralité des vies et en même temps ce qui les unit : la force de vivre Tél. 04 66 27 76 65.

• Du 5 au 27 avril à la Galerie A La Barak - 10, rue de la Petite Loge à Montpellier : « Quelques secondes immobile » Ces photos parlent des instants silencieux, des interstices de la conscience et du temps, où l’on s’approche de l’intime, de l’invisible et de la profondeur de l’être que le philosophe Gaston Bachelard appelait l’« immensité intime » Tél 04 67 86 98 21

Art abstrait Chez Barth à Montpellier

Située en face du nouvel Hôtel de Ville de Montpellier, La Brasserie Chez Barth a été créée en mai 2009 par O l i v i e r S o u l i e r e t P i e r r eL o u i s M a r s a c , a v e c u n objectif : devenir la cantine du quartier Faisant la chasse a u x p r o d u i t s s u r g e l é s , l e chef utilise de préférence des produits frais et de saison Les frites sont faites maison, le bœuf vient de l’Aubrac, la salade n’est pas sous vide et pas de fraises en hiver ! Mais en plus du plaisir gustatif, la Brasserie unit également le plaisir visuel en exposant régulièrement les œuvres d’artistes venus de divers horizons De février à mars, elle fait ainsi honneur à l’art contemporain à travers l’exposition « Abstrait, vous avez dit Abstrait » Avec leurs lumières, les émotions si particulières, les peintures « abstraites lyriques » de Françoise Bolloré sont une offrande, une joie Danielle Noir Granet offre des peintures résolument tournées vers l’abstraction Formes, couleurs sont habillement traitées et jetées sur la toile Rien ne compte plus que de restituer le monde onirique de l’artiste Laure Poyet ne cesse de s’interroger sur la place de la nature humaine sur la création, et de voir la peinture comme une trace d’une volonté spirituelle, universelle, voire cosmique Les œuvres de Carole Pavio apportent d’autres visions, un espace ordonné, des règles, une certaine relation entre formes, couleurs, distances Elle nous livre un univers de femme et d’artiste où chaque pièce n’est qu’une étape dans un processus de création Appareil photo en bandoulière, Bruno Ruhf a parcouru, quant à lui, les rues de la capitale du Bangladesh, traquant les compositions que le temps et le hasard ont tracés sur les murs de la ville Vestiges d’affiches, inscriptions administratives, publicités ou graffitis se voient alors accompagnés de rares touches d’encre noire qui soulignent les formes et animent ces fresques Restaurant ouvert uniquement le midi Menus différents tous les jours (disponible sur www chezbarth fr) Possibilité de louer la salle

A découvrir du 22 février à 20 mars à la Brasserie Chez Barth - 455, Avenue du Professeur

Etienne Antonelli à Montpellier Tél 04 99 64 35 54

Camille Descossy à Montpellier

Depuis le début du mois de décembre dernier, la Ville de Montpellier a choisi les toiles de Camille Descossy pour inaugurer le nouvel Espace Dominique Bagouet, situé à deux pas du Pavillon Populaire « Ce lieu de mémoire artistique et de patrimoine vivant accueillera une relecture ou une réactivation de l’œuvre de grands artistes régionaux qui, pour telle raison historique, pour telle circonstance, pour telle injustice, par fois n’ont pas eu la reconnaissance ou n’ont pas la postérité que m é r i t a i t l e u r t a l e n t » , e x p l i q u e H é l è n e Mandroux, maire de Montpellier Une déclaration approuvée par Numa Hambursin, le directeur artistique, affirmant que « l’œuvre de Camille Descossy ne pouvait mieux débuter la nouvelle vie de cet espace » Explorant sans cesse les paysages de notre arrière-pays ou encore ceux des terres catalanes, Camille Descossy peint le Midi d’une façon qui se révèle très différente de celui-ci, souriant, estival et ensoleillé qui a inspiré tant d’artistes au cours des siècles passés De ce fait, Collioure prend alors sous son pinceau une allure sombre et mystérieusement pesante Cette exposition met ainsi en valeur le talent et le travail de grande rigueur de cet artiste talentueux, trop l o n g t e m p s o u b l i é J u s q u ’ a u 1 7 m a r s à l’Espace Dominique Bagouet - Esplanade Charles de Gaulle à Montpellier Tél 04 67 34 88 21 www montpellier fr

Artiste-peintre originaire de Vichy, Hellenia consacre son exposition de Gruissan à des œuvres uniquement abstraites « Désireuse d’épurer, de me détacher de la représentation et de me libérer, je quitte petit à petit un travail figuratif pour entrer dans un univers abstrait » explique-t-elle Sa volonté de promouvoir la liberté, la tolérance ou encore l’ouverture d’esprit se traduit par le mélange des formes et des couleurs, des matières et des contrastes afin de créer une atmosphère mystérieuse et mouvante pour laquelle la lumière ouvre une porte et invite au voyage Faites avec le cœur et l’âme, ces œuvres symbolisent la vraie nature de l’artiste et puisent au plus profond de son être « Etre artiste, c’est être pleinement soi, c’est prendre le temps, ressentir, regarder, au-delà des apparences et sans préjugés » dit-elle L’art est un état d’esprit et créer est une raison d’être pour cette artiste en quête de singularité

Du 9 mars au 7 avril à l’Espace d’Art Contemporain Phare Sud - Avenue de la Douane à Gruissan. Tél. 04 68 75 52 42. www gruissan-mediterranee com

Hellenia à Gruissan

P h o t o d e F a b i e n n e F o r e l P h o t o d e M i c h e l C o n s t a n t L e s a g e

Cuisine, saveurs et terroir à Mauguio

D a n s l e c a d r e d e s X I I e R e n c o n t r e s

Généalogiques et Historiques de Mauguio, le s e r v i c e c u l t u r e l p r é s e n t e u n e e x p o s i t i o n consacrée à l’alimentation sous ses multiples facettes historiques, artistiques, pratiques

Les expositions :

• « Mémoire de bouche : bien se nourrir dans l ’ H é r a u l t » P r ê t é e p a r l e s A rc h i v e s

Départementales de l’Hérault, cette exposition photographique présente les produits du terroir héraultais avec ses techniques de production, ses traditions culinaires, sans négliger pour autant l’approche nutritionnelle

• « Nourrir l’humanité : le défi du siècle ».

Croissance démographique, réchauffement climatique, pénurie d’eau Tous les problèmes de la sous-alimentation sont abordés au travers de panneaux, avec pour chacun un clin d’œil aux habitudes alimentaires de divers pays du monde

• Exposition artistique : Parce que la nourriture relève aujourd’hui plus que de la simple fonction vitale, les délices des yeux sont également mis à l’honneur à travers des présentations artistiques et des installations ludiques

Un photographe professionnel donnera ainsi sa vision décalée et humoristique de l’alimentation

Les ateliers et animations :

• Sam 15 mars : le ser vice culturel de la Ville propose un moment d’échange et de convivialité autour d’ateliers culinaires (inscriptions obligatoires)

• L e s 2 3 e t 2 4 m a r s : D e v a n t l ’ e s p a c e Morastel, des démonstrations du savoir-faire d’artistes et d’artisans culinaires, des dégustations et de nombreuses surprises seront mijotées ; le tout assaisonné de spectacles et de musique tout au long de ce week-end Du 11 au 29 mars à l’Espace MorastelAvenue du 8 mai 1945 à Mauguio.

Tél 04 67 29 65 35 www mauguio-carnon com

Ciro Palumbo à l’Espace 7Sòis 7Luas à Frontignan-la-Peyrade

Dans le cadre des échanges d’artistes entre les différents centres européens 7Sòis 7Luas, la ville de Frontignan-la-Peyrade expose, pour la première fois en France, les œuvres de Ciro Palumbo

Le parcours artistique de ce peintre italien commence dans la publicité, en tant que graphiste, avant sa rencontre avec la peinture en 1994 Ses œuvres sont marquées d’un symbolisme mystérieux, un monde où l’on se laisse porter par une mer d’étoiles et de planètes, des îles et des villes fantastiques, des maisons colorées chargées de mémoires, de goûts et d’odeurs de l’enfance, où des personnages inquiets voyagent avec des citations classiques

Un art qui se conjugue à mer veille à la philosophie de José Saramago, écrivain portugais, prix Nobel de littérature en 1998 et président d’honneur du festival estival de 7Sòis 7Luas Ils ont en commun le goût du voyage et du récit aux éléments narratifs surnaturels, rappelant le réalisme magique que l’on retrouve dans cette exposition intitulée « Au-delà de la réalité de notre temps »

Jusqu’au 22 février à l’Espace culturel 7Sòis

7 L u a s - Av e n u e F r é d é r i c - M i s t r a l à Frontigan-la-Peyrade. Tél. 04 67 18 50 26. www ville-frontignan fr

Michèle Marquette et Nicole Di Meo à Lunel

Après une période de modelage de l’argile, M i c h è l e M a r q u e t t e s e c o n s a c r e d e p u i s quelques années à la sculpture de la pierre Son œuvre épurée, charnelle, comme fatalement, s’adapte avec force et finesse, au matériau employé

L’artiste héraultaise cherche plus avant la ligne par faite en faisant accroître la féminité d’un buste par la juxtaposition symétrique de deux cônes appointés, justement aboutis sur la face plane et glacée : instant précieux d’équilibre et de prose poétique Quel que soit le matériau utilisé, elle réussit le pari difficile de lui marquer son envie, son énergie et les sentiments qu’elle souhaite faire naître chez le visiteur Ses sculptures portent en elles un don rare qui doit être souligné : elles touchent et émeuvent par leur faculté à susciter la présence d’un certain plaisir

Lors de cette exposition, elle est accompagnée des toiles de Nicole Di Meo La peinture s’est imposée à elle comme un moyen d’évasion, d’expression et de partage Si l’art tauromachique tient une telle importance dans sa production, c’est sans doute parce que cet art condense l’intensité de l’émotion, la brièveté du moment saisi et le mystère de sa propre élaboration

Jusqu’au 3 mars à l’Espace Louis Feuillade - 48, boulevard Lafayette à Lunel Tél 04 67 87 84 19 www ville-lunel fr

Les expositions à Castelnau-le-Lez

Tout au long de l’hiver, la MJC André Malraux et l’Espace Culturel Pierre Fournel de la Ville de Castelnau-le-Lez reçoivent des artistes éclectiques, entre aquarelles, photographies, sculptures ou dessins Programme :

• Du 22 février au 22 mars à l’Espace Culturel Pierre Fournel : aquarelles de Daniel Coulomb Après la Galerie Courbet à Palavas-les-Flots en août dernier, Daniel Coulomb présente ses paysages et natures mortes réalisées à l’acr ylique et aux pastels, aux couleurs chatoyantes et apaisantes, ainsi que ses dessins en noir et blanc réalisés à l’encre de Chine

• Du 11 au 22 mars à la MJC André Malraux : « Les gambas, parties de jambes en l’air » de Marielle Dormoy

• Du 25 mars au 5 avril à la MJC André Malraux : « Effets et Reflets » , photographies de JeanMarc Bancelin

• Du 29 mars au 19 avril à l’Espace Culturel Pierre Fournel : « Le femme dans tous ses états » par Francine Bassetto et 10 autres artistes L’esthétisme dans l’art échappe aux normes du canon de beauté de notre époque Contrairement au monde de la mode, les artistes contemporains ne sont pas enfermés dans une cohérence de la représentation de la femme Ils ne se plient pas au diktat insufflé par les médias, mais à leurs émotions Un thème que tente d’aborder cet évènement artistique autour de la femme, à partir de sa représentation artistique contemporaine et d’œuvres réalisées par des artistes de la région

A découvrir à Castelnau-le-Lez Tél 04 67 14 27 40 www castelnau-le-lez

La gravure contemporaine à l’honneur à Avignon

En partenariat avec la Maison de la Gravure Méditerranée de Castelnau-le-Lez, la Maison des Arts Contemporains d’Avignon (MAC’A) a choisi de consacrer son exposition annuelle à la gravure contemporaine La gravure et l’estampe contemporaine constituent un champ de l’art qui reste ignoré car méconnu d’une grande partie du public amateur d’art La gravure traditionnelle entretenait des rapports étroits avec le livre comme moyen de reproduction, mais aujourd’hui les moyens de reproduction sont multiples et d’une redoutable fidélité La gravure en profite alors pour prendre sa place en tant que moyen d’expression artistique La gravure se libère en partie des contraintes techniques, la reproduction fidèle « au trait » n’étant plus d’actualité, elle peut laisser la matrice traditionnelle en métal pour expérimenter toutes sortes de matériaux Une avancée qui permet de travailler en toute liberté, obtenant ainsi une grande spontanéité dans la réalisation des estampes A travers les œuvres de différents artistes, un large panorama des nombreuses possibilités offertes aux créateurs par les techniques de gravure sera montré dans le cadre de l’exposition « Impression(s) » à Avignon Du 1er mars au 1er avril à l’Espace Cloître Saint-Louis - Rue du Portail Boquier à Avignon

http://mac-a.quoideneuf.over-blog.com

Mauricio Oliveira au restaurant Le Volodia

Né dans la mystique et ensoleillée Salvador de Bahia, Mauricio Oliveira intègre son université Fédérale en 2001 pour y étudier les Beauxarts, et suit en parallèle le Cours du Musée d’Art Moderne En 2002, en compagnie de Mike Sam Chagas, il inaugure un atelier situé dans son quartier natif d’Amaralina, où il a grandi Après avoir parcouru l’Europe avec ses pinceaux, il s’installe à Lisbonne, puis à Prague, avant de se poser dans le sud de la France en 2009

Les contours fluides et lignes courbes de ses œuvres, marquent un relief presque dépour vu de perspective Son univers introverti et élégant, inspiré du monde du marketing et de l’imagerie publicitaire, dans lequel les couleurs remplacent les ombres, nous dévoile des e x p r e s s i o n s p r e s q u e s c h i z o p h r é n i q u e s

Mauricio Oliveira va à l’essentiel Comme en couverture d’un « 33 tour » , son pinceau écartèle l’esprit entre pop et rock Le coup de crayon, ciblé, évident, rappelle une ligne de basse

Du 18 février au 18 mars au restaurant Le Volodia - 29, rue Jean-Jacques Rousseau à Montpellier Tél 04 99 61 09 17 www volodiarestaurant com

M i c h è l e M a r q u e t t e à L u n e l

C i r o P a l u m b o à F r o n t i g n a n - l a - P e y r a d e

EXPOS

Stéphane

Deligny à la Maison des Arts

Avec des origines basques et du nord de la France, délocalisé entre deux villages près de Tarbes et avec le sentiment de n’appartenir ni à l’un, ni à l’autre, la question de l’identité s’est révélée dès le plus jeune âge de Stéphane

Deligny Ainsi, comme pour se raccrocher à ces terres qu’on prêtait pour sienne, c’est à travers le paysage qu’il exprime ses sentiments « Je réalise un travail sur le paysage, le rapport de l’homme à la nature, son terroir, son ancrage profond lié à la terre sur laquelle il a pu prendre conscience de son existence, explique l’artiste Dans une tendance du nivellement mondialisé, je place l’homme seul face au paysage »

Mais dans ses toiles, les paysages disparaissent, dépassés par les méandres de notre société qui laisse de moins en moins d’espace pour se ressourcer « Impérialiste et arrogant, l’homme ignore aujourd’hui sa terre nourricière Pris dans ses nouvelles problématiques consuméristes de confort, l’homme s’est fait esclave de son génie, ajoute-t-il Il ne s’écoute plus, ne voit plus l’autre, ne cultive plus ses différences Il est devenu lâche » Stéphane

Deligny offre une dure vision de notre société

Un rappel à l’ordre qui fait du bien, avec peutêtre à la clé, une prise de conscience collective ; s’il n’est pas déjà trop tard

Jusqu’au 14 mars à la Maison des Arts -

8, rue des Remparts à Bages.

Tél 04 68 42 81 76 www bages fr

Exposition collective à la Galerie des Hospices

Depuis le début du mois de février, la Galerie d e s H o s p i c e s d e C a n e t - e n - R o u s s i l l o n accueille les œuvres de Frédérique Latour, Tiffany Vailier et Cathy Giroud Malfondet Pour Frédérique Latour, le portrait est la concrétisation évidente du passage de l’émotion dans l’œuvre picturale Ses œuvres, suivant la technique utilisée, marquent une différence nette dans la gamme chromatique

Utilisant une palette plutôt sombre à l’aquarelle, les traits sont vifs et anguleux, et expriment des sentiments extrêmes de la détresse à l’amour

Les œuvres de Tiffany Vailier sont des images nées de ses obser vations, de croquis pris sur le vif et de caricatures burlesques

Véritables instants cadrés, le quotidien populaire devient vénérable et l’humain devient spécimen au ser vice de l’expressivité Les dessins d’étude et esquisses sont souvent inclus au tableau qui raconte ainsi sa propre histoire

Cathy Giroud Malfondet réalise quant à elle ses œuvres en suivant un protocole très précis : elle débute toujours par un dessin à l’aquarelle, puis elle le continue à l’acr ylique et finit sa toile à l’huile et au couteau Sa peinture est très inspirée par la mode féminine et chaque toile saisit une scène où l’on remarque un accessoire ou une fantaisie : paire de chaussures à semelles rouges, écharpe ou collant à pois ou à rayures Un petit moment plaisant d’égoïsme où la femme pense à elle, à sa féminité et qui donne une petite note s y m p a t h i q u e à n o t r e q u o t i d i e n p a r f o i s morose

Jusqu’au 17 mars à la Galerie des Hospices, Av e n u e d e S a i n t e - M a r i e à C a n e t - e n -

Roussillon Tél 04 68 86 72 60 www.mairie-canet-en-roussillon.fr

Les expositions à Béziers

Pour ses expositions hivernales, la Ville de Béziers maintient son hommage à George Roux au musée des Beaux-Arts et sa présentation de coiffes et couvre-chefs au musée du Biterrois Les œuvres de Jacques Kikoïne, dit Yankel, seront présentées, quant à elles, à l’Espace Riquel jusqu’au début des beaux jours

Programme :

• Du 1er mars au 12 mai à l’Espace Riquet : L’atelier de Yankel Né dans la peinture en 1920, Yankel grandit dans une atmosphère d’effer vescence intellectuelle et artistique auprès de Chaïm Soutine ou d’Amedeo Modigliani Après un séjour en Afrique en tant que géologue, il s’installe à Paris et s’engage définitivement dans la peinture Son œuvre s’affirme dans son goût pour les matériaux de remploi, leur redonnant le sens qu’il aime trouver dans l’art brut Ces dernières décennies, il assemble des objets par fois hétéroclites qu’il fait participer à une sublimation du réel 7 rue Massol Tél 04 67 28 44 18 • Jusqu’au 13 avril au musée du Biterrois : « Ça décoiffe au musée ! Coiffes et couvre-chefs » Loin d’être de simples vêtements, les coiffes de femmes et les chapeaux d’hommes tiennent à la fois de la parure et du symbole d’une appartenance sociale Éléments d’identification autrefois liés au costume régional, les coiffes ne sont pas qu’un simple accessoire, mais se réfèrent également à un souci esthétique comme à la volonté de codifier le corps féminin Le chapeau masculin, objet de contraintes moins prégnantes est aussi le signe d’appartenance, que l’on modifie selon les activités que l’on mène ou des milieux que l’on fréquente Rampe du 96ème

Tél 04 67 36 81 61

• Jusqu’au 14 avril au musée des Beaux-Arts : George Roux peintre et illustrateur. Né à Ganges en 1853, George Roux a passé une partie de son enfance et son adolescence à Béziers

Elève d’Alexandre Cabanel et de Jean-Paul Laurens à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, il termine sa vie à Versailles en 1929

Si son travail de peintre est apprécié, c’est en tant qu’illustrateur qu’il est reconnu, en partie grâce à ses illustrations des romans de Jules Verne pour les éditions Hetzel

En peinture, il s’essaie à différents genres : le théâtre avec notamment Macbeth inspiré de la tragédie shakespearienne, mais aussi le paysage et le portrait, qu’il aborde avec sensibilité Hôtel Fabrégat - Place de la Révolution Tél 04 67 28 38 78 www ville-beziers fr

Patricia Stheeman à Narbonne

La Chapelle des Pénitents Bleus de Narbonne ouvre cette nouvelle année avec l’exposition « Les Dépliers, Dessins - racines et Peintures - nomades » de Patricia Stheeman Enseignante d’arts plastiques, son exposition est consacrée aux récents travaux dans lesquels elle réinterprète la texture du réel avec le papier Les travaux présentés évoquent tous l’idée de croissance de l’infiniment petit à l’inf i n i m e n t g r a n d C e s o n t d e s e x t e n s i o n s d’images déployées dans l’espace, des invitations au voyage au sein de paysages abstraits Mêlant le dessin avec des peintures, des sculptures, des photos ou encore des écritures, l’artiste innove et les techniques se métissent L’objectif est d’aller vers l’inconnu en matière de création en se posant de nouvelles questions et en résolvant de nouveaux problèmes formels

Jusqu’au 10 mars, Chapelle des Pénitents Bleus - Place Roger Salengro à Narbonne. Tél 04 68 90 30 65 www narbonne fr

Carte blanche à la Galerie L’Etangd’art

L’Espace d’Art Contemporain de Bédarieux donne carte blanche à la Galerie L’Etangd’art de Bages Aux côtés d’Alain Alquier, Claude Abad, Claire Charpentier et Corinne Tichadou déjà présentés à Bédarieux, Michel Alquier présente ses sculptures toutes en rondeurs, sorties de terre et coulées en bronze, et Fabienne Bernasconi son travail de céramiste empreint de la générosité du monde végétal Jean-Louis Bigou fait découvrir ses énigmatiques peintures sur verre L’univers enfantin et espiègle de Catherine Lepage et de Marie Ciosi se fait écho et Karine Damour, Muriel L h e r m e t , G u y P e r o t t e t , M a r t i n e Tr o u i s , Catherine Guthuix, ainsi que William Vella dévoilent leur émouvante abstraction aux couleurs terreuses et chatoyantes, faites d’assemblages de textures métalliques et poudrées ou de collages Jusqu’au 9 mars à l’Espace d’Art Contemporain - 19, Avenue Abbé Tarroux à Bédarieux Tél 04 67 95 48 27

Entretien avec Pierre Manuel de la Galerie AL/MA à Montpellier

Les Entretiens d’AL/MA cahier n°2

de Pier re Manuel aux éditions Méridianes

Pour bien démarrer l’année tandis que se termine l'exposition fêtant les 10 ans de la Galerie AL/MA (cf article BTN, L'Art-vues décembre 2012) et que s'annonce celle de Miles Hall (à partir du 15 février), lequel participait justement à cet anniversaire 100% dessin, j’ai demandé à Pierre Manuel, spécialiste émérite de l’art contemporain, de parler du dernier recueil d’Entretiens qu’il vient de publier L’ouvrage est en vente à la Galerie AL/MA (14, rue Aristide Ollivier à Montpellier) 15 €

Que vous apporte en général cette posture d’inter viewer que vous adoptez dans ce nouveau livre d’entretiens ?

Un lointain effet de l’enseignement socratique ( la « maïeutique ») qui veut que plutôt que de communiquer un savoir comme le ferait un historien de l’art ou de faire partager un jugem e n t c o m m e u n c r i t i q u e , j’aide l’artiste à dire ce qu’il p o r t e e n l u i Tr a v a i l d e « sage-homme » P a r f o i s , c o m m e a v e c M Char volen ou A Vasseux, ça passe presque tout seul : les a r t i s t e s s o n t a r m é s p o u r comprendre leur propre travail et le faire comprendre D’autres fois, c’est plus compliqué à cause du barrage de l a l a n g u e ( N S c h r o f f o u G D o ë h l e r ) o u p a rc e q u e l’artiste ajuste mal son travail et sa pensée Par fois - c’est rare, cela se fait au forceps : l ’ a r t i s t e n e s a i t p a s o u n e veut pas parler de son travail Pour continuer la métaphore de l’accouchement des âmes, je dirais que c’est un vrai « travail » : l’inter view oral est modifié dans sa retranscription écrite puis relu et corrigé une ou deux fois, voire plus, par l’artiste, en incluant des références à l’histoire de l’art, à la théorie esthétique, à la littérature bien plus précises que lors de l’entretien J’essaie de remonter de l’œuvre à ce qui la sous-tend dans ses procédures techniques, dans la « formation » de l’artiste voire dans ses particularités psychologiques (comme avec N Daubanes) ou spirituelles Il peut m’arriver de tordre un peu la pensée de l’artiste en la faisant mienne, à l’exc è s M a i s l e d i a l o g u e n a î t d u m o u v em e n t q u i r a p p r o c h e c o m m e d e c e l u i q u i éloigne La double erreur serait de croire comprendre l’autre et de croire qu’il est impossible de le comprendre

Dans quelle mesure vous semble-t-il important que les œuvres puissent être commentées par les artistes eux-mêmes ?

Les œuvres d’art, comme tout objet, méritent d’être étudiées de différentes façons L’historien ou le sociologue, le critique, le théoricien du beau, l’artiste disent des choses différentes et a u s s i n é c e s s a i r e s U n a r t i s t e p e u t s ’ ê t r e construit un discours « autorisé » sur son œuvre ou la regarder avec trop peu de lucidité

L’ego peut y prendre une part démesurée ; l’artiste peut avoir du mal à situer son travail au milieu de ses contemporains ; il peut aussi avoir des outils intellectuels sans rapport avec le travail qu’il mène

Il n’y donc pas plus de vérité ni même toujours de sincérité dans la manière dont un artiste parle de lui Mais l‘avantage de la parole de l’artiste est de venir en accompagnement de sa pratique : de l’éclairer et par fois de la contredire Au fond, elle témoigne Et ici le témoin est

le plus impliqué possible Mais comme tout témoignage, il est plus significatif que « vrai »: même une erreur sur soi est riche de sens

E n t r e l e p r e m i e r c a h i e r d e s E n t r e t i e n s d’AL/MA et le second, y a-t-il pour vous des différences ?

Les Entretiens d’AL/MA 1 sont parus en 2007 Dans mon approche des artistes, je ne vois pas de différence S’il y en a une, elle e s t d a n s m a t e n t a t i v e d e c e r n e r l a c o h é r e n c e d e s choix de la directrice de la Galerie AL/MA, Caroline All a i r e - M a t t e M o n t r a v a i l , dans les deux cahiers des E n t r e t i e n s d ’ A L / M A , s e fait à partir de ses choix - ce que l’on appelle la « ligne » de la galerie - qui sont une manière très spécifique de p a rc o u r i r l e d o m a i n e d e l’abstraction Même si je ne retiens pas tous les artistes qu’elle expose, il y a une parenté qui se dégage

Elle tient bien sûr à ses goûts mais ne s’y réduit pas puisque les mêmes artistes sont montrés ensemble dans d’autres lieux

Il y a donc aussi une manière de se situer et de s’affirmer dans les diverses orientations de l’art contemporain J‘essaie d’être le relai de cette ambition La difficulté est de garder à la fois la dimension personnelle d’une démarche artistique, de l’associer aussi à des questionnements collectifs sur l’image, les nouvelles technologies, l’objet, le décoratif, le social et en même temps de garder en mémoire que ces entretiens proviennent d’un lieu précis et d’une programmation réfléchie dont il faut restituer le sens

La préface de 2007 s’appuyait sur la relation entre invention technique et invention formelle ; ainsi que sur la nature paradoxale de l’objet nommé œuvre, entre image, produit manufacturé et concept et sur le souci des artistes d’AL/MA d’en affirmer la réalité Celle de 2012 est plus centrée sur le sens des procédures techniques : elles ne se réduisent pas à leur efficience ou à leurs effets spectaculaires Leur paradoxe est d’avoir à porter une énigme au moment où elles semblent pouvoir s’en passer

Où en sont, pendant ce temps, les éditions Méridianes ?

Deux livres d’artistes sont parus récemment, très différents L’un avec Mehdi Moutashar, artiste franco-irakien dont le travail se fait à l’entrecroisement de l’art géométrique du XXème et de la calligraphie arabe classique dont l’unité de base est le losange L’autre avec Didier Béquillard qui part d’un fragment du livre d’Italo Calvino (Les cités invisibles) qu’il restitue selon la disposition des signes du braille mais en couleurs De sorte qu’ils sont illisibles pour tout le monde Le livre se dispose comme un grand leporello

fermé, avec des plis aux inclinais o n s m u l t i p l e s c o m m e l e p l a n d’une cité imaginaire

P o u r 2 0 1 3 , j e l a n c e u n e nouvelle collect i o n a u t o u r d e textes d’artistes qui ne portent pas directement sur leur travail

Le premier sera celui de Pierrette Bloch dont le musée Fabre a montré les œuvres, il y a 4 ans Méridianes continuera aussi sa collaboration avec la Ville de Montpellier et Numa Hambursin pour les catalogues de l’Espace Bagouet C ’ e s t i m p o r t a n t q u e l ’ a r t c o n t e m p o r a i n garde contact avec les œuvres des musées (d’où la collection sur le musée Fabre) comme avec les institutions et les artistes inscrits dans un même espace géographique

D e s p r o j e t s p o u r 2 0 1 3 ? Av e c o u s a n s AL/MA ? Des projets avec les artistes d’AL/MA : oui,

bien sûr Trois sont lancés Aboutiront-ils ? Cela dépend plus des artistes que de moi Par contre, le travail avec la galerie est incessant dans les visites d’atelier, les rencontres avec de nouveaux artistes, même si la concrétisation par l’édition n‘est pas immédiate Et Méridianes peut aussi suivre son propre chemin : la collection Maison natale dont le premier ouvrage a été réalisé par René Pons et Joël Leick s’appuie pour l’essentiel sur des écrivains et non plus sur des artistes Avec la Galerie AL/MA, c’est un peu comme avec les artistes : le dialogue se nourrit autant de ce qui nous rapproche que de ce qui nous éloigne

Deux expositions labellisées

d’intérêt national à Montpellier

© M u s é e d a r t e t d h i s o r e d e G e n è v e

« U n e O d y s s é e g a u l o i s e » à L a t t a r a e t « L e g o û t d e D i d e r o t » a u m u s é e F a b r e

Lesdeux grandes expositions à venir au Site archéologique Lattara - musée Henri Prades de Montpellier Agglomération et au musée Fabre se sont vues attribuer le label « exposition d’intérêt national » par le ministère de la Culture et de la Communication, la Direction générale des patrimoines et le Ser vice des musées de France

Ce label récompense chaque année les manifestations les plus remarquables des musées en région, par leur qualité scientifique, leurs efforts en matière de médiation culturelle et leur ouverture à un large public

Les deux expositions :

• Du 27 avril au 12 janvier au Site archéologique Lattara : « Une Odyssée gauloise » Du Languedoc à la Sicile, plus de 400 objets retraceront le parcours fabuleux des premiers échanges entre la Grèce et la Gaule

• Du 5 octobre au 12 janvier au musée Fabre : « Le goût de Diderot » A travers une sélection de peintures (Boucher, Chardin, Vien, Greuze, Vernet ) et de sculptures ( Pigalle, Houdon ) cette exposition souhaitera faire comprendre ce qu’étaient le goût et l’œil de Denis Diderot, en suivant ce que lui-même nous en dit dans ses célèbres critiques du « Salon » écrites à partir de 1759

© M u s é e d e s B e a u xA r t s d e C a r c a s s o n n e