L'ART-VUES | N°DECEMBRE 2010 - JANVIER 2011

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Le
DÉCEMBRE 2010 - JANVIER 2011
« Feux d’Hiver » par le Groupe F au Pont du Gard © Thierry Nava Dossier exceptionnel : Georges Frêche et la culture

Sarl Médi’Art Communication

5, Bd de l’Observatoire 34000 Montpellier

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Directeur de la publication : Stéphane Jurand

Direction commerciale : Philippe Pech

Rédacteur en chef : Luis Armengol

Rédaction : Luis Armengol, Marie-Christine Harant, Marie Susplugas, BTN, Michel Pavloff, Jacques Moynier

Brèves : Romain Dimo avec la participation de Marie Deschamps (Rubrique Spécial Fêtes)

Administration et abonnements : Christine Martinez

Réalisation : Francis Duval

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Diffusion : BMC Diffusion

Dépôt légal à parution - Magazine gratuit

ISSN : 1164-7531

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Les manuscrits et documents envoyés ne sont pas rendus. En aucun cas le journal n'est responsable des documents qui lui sont confiés.

Toute reproduction même partielle des articles et illustrations parus dans ce numéro est interdite, sauf autorisation préalable et écrite de la direction. Les articles insérés n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

Sommaire

• DOSSIER : Georges Frêche et la culture .. p. 7 à 19

• Théâtre - danse ............... p. 21-25

• Agenda théâtre...............p. 27 et 28

• Agenda cirque p. 31

• Agenda danse p. 32

• Musique & lyrique p. 34 à 37

• L’art et Noël ................. p. 39 à 43

• In Africa par Daniel Bedos ...... p. 44

• Arts plastiques p. 47 à 62

N°du 15 décembre au 9 février

Prochain numéro : Sortie le 10 février

Editorial Un sale vent d’automne

C’était le 24 octobre dernier, un dimanche d’automne pluvieux et venté, en Aveyron. Nous tournions des confitures dans un vieux chaudron en cuivre lorsqu’une copine journaliste nous alerte par un sms: Georges Frêche est mort. La nouvelle inattendue nous laisse muettes. Comme beaucoup, nous le pensions éternel, comme ces vieux chênes qui traversent les siècles. Nous le pensions éternel parce que Georges Frêche avait quelque chose de surhumain. Il était plus que les autres. Plus grand, plus fort, plus intelligent, plus cultivé, plus bâtisseur, plus excessif que les plus excessifs. Et pourtant, qui se souvient encore que pour battre ce vieux « zèbre » de François Delmas en 1977, ce « jeune loup»s’était fait élire sur un programme croissance zéro. Incroyable paradoxe pour cet homme qui, à peine élu, a inventé un quartier, Antigone; doté sa ville d’un palais des congrès digne ce nom, le Corum; agrandi la ville sinon jusqu’à la mer, son rêve, du moins jusqu’aux stations qui la baignent. Incroyable pour celui qui inaugurait son dernier chantier l’Arena par un discours fleuve dont il avait le secret. Car Georges Frêche ne savait pas faire court. Tous les sujets le passionnaient, alors ce tribun infatigable les abordait tous lorsqu’il prenait la parole. Toujours de façon brillante, déclamant parfois quelques vers, introduisant une citation en grec ou en latin, devant un auditoire médusé et conquis. Parfois il dérapait, mais c’est qu’il se laissait emporter par cette passion qui l’habitait. Georges Frêche était tout sauf un tiède consensuel, c’est pour cela qu’il séduisait les uns et indisposait les autres. Al’inverse du roseau de la fable, il ne pliait pas, mais comme le chêne de la fable, une sorte de coup de vent l’a abattu. Un sale vent d’automne, ce 24 octobre 2010.

Dans ce numéro : Dossier exceptionnel, Georges Frêche et la culture (voir p.7)

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RÉGION • Agenda concerts ..................... p. 4

agenda des spectacles et concerts

«

Marc Lavoinemercredi 15 décembre à 20h à la salle Zinga Zanga à Béziers

Age tendre et Tête de boismercredi 15 décembre à 14h30 et 20h15 au Parc des Expos à Perpignan

Montse Cortesvendredi 17 décembre à 20h30 au Théâtre Christian Liger à Nîmes

Il était une fois Joe Dassinsamedi 18 décembre à 20h30 au Parc des Expos à Perpignan

HK & Les Saltimbankssamedi 18 décembre à 20h au Rockstore à Montpellier

Faenas Digitales Version 11mardi 28 décembre à 20h à la salle Zinga Zanga à Béziers

Nicolas Cantelouplundi 3 janvier à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

King Salami And The Cumberland 3samedi 8 janvier à 20h à la salle Secret Place à St-Jean-de-Védas

Gérard Jugnot «Le paquet »lundi 19 janvier à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Christophe Micheljeudi 20 janvier à 16h et 20h30 à l’espace rencontres à Castelnau le lez

Famevendredi 21 janvier à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Liane Foly, La folle part en curevendredi 21 janvier à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Farfadais «Mana»dimanche 23 janvier à 15h au Zénith de Montpellier

Michael Gregoriomercredi 26 janvier à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Richard Berry «Qui est M.Schmitt ? »mercredi 26 janvier à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Eric Truffaz Quartetmercredi 26 janvier à 20h au Jam à Montpellier

Michaël Grégorio pirate les chanteursjeudi 27 janvier à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Chantal Ladesouvendredi 28 janvier à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Anthony Kavanaghvendredi 28 janvier à 20h30 à la Salle Bleue de Palavas

Queen Performed By Cover Queenvendredi 28 janvier à 21h au Zénith de Montpellier

Tiken Jah Fakolysamedi 29 janvier à 21h au Zénith de Montpellier

Les Enfoirés » envahissent l’Arena !Du 26 au 31 janvier l’Arena au Parc des Expo de Montpellier

La Bande Dehouf, Clinicmardi 1er février à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Michel Leebmardi 1er février à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Disney sur Glacemercredi 2 février à 10h30 au Zénith de Montpellier

Yannick Noahjeudi 3 février à 20h à l’Arena au Parc des Expo de Montpellier

Michèle Bernier Et pas une ride !jeudi 3 février à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Véronique Sansonvendredi 4 février à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Show Dancesamedi 5 février à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Bloodshot Billemercredi 9 février à la salle Secret Place à St-Jean-de-Védas

Michèle Laroque «Mon brillantissime divorce» vendredi 11 février à 20h à l’Espace Vergèze à Vergèze

Michèle Laroque«Mon brillantissime divorce» samedi 12 février à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Eric Antoinesamedi 12 février à 20h30 au Centre Culture de Peyrestortes

Dr Feelgood+Classic and Troublesdimanche 13 février à 20h à la salle Secret Place à St-Jean-de-Védas

Christelle Chollet «L’empiafée »lundi 14 février à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Jules et Marcel (Galabru et Caubère)mardi 15 février à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Le jardin des délicesmercredi 16 février à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

V.Demouy, P. Lellouche « Boire, fumer et …jeudi 17 février à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Roland Magdane «Attention c’est show »vendredi 18 février à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Bernard Mabillevendredi 18 février à 20h30 à la Salle Bleue de Palavas

Gospel pour 100 voixsamedi 19 février à 20h30 au Zénith de Montpellier

Si Montant m’était chantédimanche 20 février à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Asamercredi 23 février à 20h30 au Rockstore à Montpelllier

Le Kangarou avec Patrick Sébastienjeudi 24 février à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Les plus grands Ballets Classiquessamedi 26 février à 20h30 au Zénith de Montpellier

Les hommes viennent de Mars…mardi 15 mars à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Thé à la menthe...ou t’es citron ?mardi 15 mars à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Le Quatuormercredi 16 mars à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Stephan Eicherjeudi 17 mars à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Stéphane Rousseaujeudi 17 mars à 20h30 au Zénith de Montpellier

Carmina Buranavendredi 18 mars à 20h30 au Zénith de Montpellier

Ben L'Oncle Soulsamedi 19 mars à 20h30 au Zénith de Montpellier

Anthony Kavanaghdimanche 20 mars à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

La Fête de la St Patrickmardi 22 mars à 20h30 au Zénith de Montpellier

Jules et Marcel (Galabru et Caubère)jeudi 24 mars à 20h30 à la Salle Bleue de Palavas

Chantal Ladesouvendredi 25 mars à 20h30 à la Salle Bleue de Palavas

Les Filles électriques 5samedi 26 mars à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Eddy Mitchell «Ma dernière séance »mardi 29 mars à 20h30 au Parc des Expos à Perpignan

Véronic Dicairevendredi 1er avril à 20h30 à l’Espace Vergèze à Vergèze

Le choc des Gladiateurssamedi 2 avril à 20h au Zénith à Montpellier

Symphonie Equestremercredi 6 avril à 15h & 20h30 au Zénith à Montpellier

Joyce Jonathanjeudi 7 avril à 20h au Rockstore à Montpellier

Scooby Doo & les Pirates Fantômessamedi 9 avril à 14h30 et 17h30 au Zénith de Montpellier

La fabuleuse Histoire de Bollywoodsamedi 9 avril à 20h00 à la salle Zinga Zanga à Béziers

La fabuleuse Histoire de Bollywoodmardi 12 avril à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

L’Empiaféemercredi 13 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Christelle Cholletmercredi 13 avril à 20h30 à la Salle Bleue de Palavas

Christelle Chollet « L’Empiafée, SOS chanteuse » jeudi 14 avril à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Jamel Debbouzevendredi 15 avril à 20h au Zénith de Montpellier

Têtes Raidessamedi 16 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Enrico Maciassamedi 16 avril à 20h30 à la Salle Bleue de Palavas

Mailhot, Roucas, Douglas « Les chansonniers » samedi 16 avril à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Enrico Maciasdimanche 17 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

L'homme a la tête de choumardi 19 avril à 20h à la salle Zinga Zanga à Béziers

Chanson Plus biffluoréemardi 19 avril à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

The Love Beatlesjeudi 21 avril à 20h30 au Centre Culturel Peyrestortes

Patrick Fiorojeudi 21 avril à 20h30 au Zénith de Montpellier

Hairvendredi 22 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Agora Partysamedi 23 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Gregoiremardi 3 mai à 20h à la salle Zinga Zanga à Béziers

Moriartyjeudi 5 mai à 20h au Rockstore à Montpellier

Michel Sardouvendredi 6 mai à 20h au Zénith de Montpellier

L'homme a la tête de choumardi 10 mai à 20h30 au Corum à Montpellier

Marie Claude Pietragallajeudi 12 mai à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Anne Roumanoff «Bien plus que 20 ans »samedi 21 mai à 15h et 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Les hommes viennent de Mars…mercredi 25 mai à 20h30 au Zénith de Montpellier

Anne Roumanoffjeudi 26 mai à 20h30 au Zénith de Montpellier

Frédéric Françoisvendredi 27 mai à 20h30 au Zénith de Montpellier

Mozart "L'Opéra Rock"samedi 4 juin à 15h et 21h au Zénith de Montpellier

Mozart "L'Opéra Rock"dimanche 5 juin à 14h au Zénith de Montpellier

Calogerojeudi 16 Juin à 10h au Zénith de Montpellier

Balbino Medellinvendredi 1er juillet à 20h30 au Palais des Rois de Majorque à Perpignan

Dora, L’exploratrice …samedi 22 octobre à 14h et 17h au Zénith de Montpellier

Jean-Louis Aubertmercredi 9 novembre au Zénith de Montpellier

Casse Noisettemardi 15 novembre à 20h au Zénith de Montpellier

Les chevaliers du fieldimanche 27 novembre à 20h à la salle Zinga Zanga à Béziers

Yannick Noah Tiken Jah Fakoly Nicolas Canteloup Moriarty
Location : Fnac de Montpellier, Nîmes, Perpignan et Avignon, Virgin Montpellier, Carrefour, Auchan, Leclerc. Location par internet : www.ticketsud.com l’art-vues • page quatre • décembre 2010 - janvier 2011 ...
Asa

Georges Frêche et la culture

Montpellier, son agglomération et le Languedoc-Roussillon, la culture pour un territoire au temps de Georges Frêche

Depuis la disparition brutale de Georges Frêche le 24 octobre dernier, les témoignages ont afflué dans la presse, à la mesure de la démesure de la personnalité qu’il incarnait. C’est une page de l’histoire de Montpellier et de cette région qui vient de se tourner. Après les concerts d’hommages et d’éloges, la rédaction de L’Art-vues se devait de faire entendre sa partition en consacrant un dossier à l’action culturelle de Georges Frêche. Dans le premier volet de ce dossier, nous nous sommes penchés sur l’œuvre de ce bâtisseur qui a fait de Montpellier une ville attractive en plein essor démographique et économique. En effet, Montpellier doit son extraordinaire développement à la politique de cet homme ambitieux qui a été maire de 1977 à 2004, président du District puis de l’Agglomération de 2002 jusqu’à son décès. Georges Frêche a élevé la capitale régionale au rang de métropole. Désormais étendue vers l’est, dotée de nouveaux quartiers, Montpellier bénéficie depuis plus de trente ans d’une politique culturelle qui contribue à son rayonnement à l’échelle nationale et internationale. Tout simplement parce que Georges Frêche a fait de la culture au sens le plus large, le plus beau fleuron de son œuvre. Et c’est en ce sens qu’un René Koering a raison lorsqu’il affirme «quand je suis arrivé ici il y a trente ans, Montpellier n’était pas une ville, c’était un patelin. Georges Frêche a voulu que la culture soit à la base de la société.» Appliquant la même volonté d’expansion au Languedoc-Roussillon, deuxième volet de notre dossier, depuis qu’il était devenu président du Conseil Régional en 2004 et réélu au mois de mars dernier, Georges Frêche a contribué à faire de notre région, une plaque culturelle incontournable en soutenant les grands festivals, les scènes nationales, les musées ou centres d’art et en œuvrant à la protection du patrimoine.

Dans le troisième volet, nous laissons la parole à des personnalités du monde culturel. Personnalités qu’il a choisies, toujours avec le même flair, pour réaliser avec elles son œuvre visionnaire. Nous pensons aussi à celles qui nous ont quitté, André Lévy par

exemple, qui fût pendant longtemps sont adjoint à la culture et avec lequel il a imaginé le Corum ou Dominique Bagouet pour l’impulsion autour de la danse. Le seul regret qu’aurait sans doute eu Georges Frêche est de «n’avoir pu voir achever le musée de l’Histoire de France en Algérie auquel il était très attaché» comme le souligne Nicole Bigas, présidente de la commission culture de Montpellier Agglomération. A propos de ce musée, Georges Frêche déclarait:

«Le musée de la France en Algérie, moi j’ai pas peur! On rappellera qu’on a refusé le droit de vote aux musulmans, il faut le raconter… Si l’Algérie est ce qu’elle est, c’est parce que la France l’a faite! Ce sont les Français qui ont tracé les contours de l’Algérie!» Lui-même homme de culture, Georges Frêche était un passionné d’histoire, une passion qui a fait jaser lorsqu’il a décidé de doter la ville de statues dédiées aux grands hommes du XXe siècle, de Lénine à De Gaulle et de Churchill à Mao.

Une autre de ses passions, la poésie. Il a soutenu le projet de création d’une Maison de la poésie.

Sommaire

1 - Montpellier et l’Agglomération

2 - La politique culturelle en région

3 - Les témoignages

Lors du discours inaugural de l’Arena, sa dernière réalisation, après des tirades de Rimbaud, Baudelaire, Nerval, Vigny,il a confiéà Fanette Debernard « Continuez, j’aime la poésie!»

Continuez ! C’est le message qu’il laisse en héritage à tous les artisans de la culture.

l’art-vues • page sept • décembre 2010 - janvier 2011 ...
Marie-Christine Harant et Marie Susplugas
DOSSIER
CR / Antoine Darnaud

1er volet : Montpellier et l’Agglomération

Une métamorphose urbaine, architecturale et culturelle 1977- 2010

Capitale administrative, centre hospitalier et universitaire, Montpellier s’est considérablement développée depuis la fin des années 1970. A la transformation du paysage urbain, ponctué de réalisations architecturales originales, s’est ajouté un épanouissement culturel étonnant dans tous les domaines. Maire et président du District devenu Montpellier Agglomération, Georges Frêche a soutenu les initiatives de personnalités artistiques de talent et a doté la ville et son territoire d’équipements adaptés. L’offre culturelle, constamment croissante, s’est développée au même rythme que celui du paysage urbain. Une indissociable ascension.

■ L’évolution du paysage urbain

Etirée progressivement vers la Méditerranée, à l’est, Montpellier a vu naître en trente ans plusieurs nouveaux quartiers. D’allure néoclassique, Antigone surprend, choque, déplaît ou séduit habitants et visiteurs.

Antigone et ses lieux de vie

A la fin des années 1970, l’architecte catalan Ricardo Bofill est chargé par la Ville de construire un nouveau quartier. A l’origine du projet: Raymond Dugrand, adjoint à l’urbanisme. Depuis le centre commercial appelé le Polygone en référence au site, on descend vers Antigone par de grands escaliers dénommés les Echelles de la Ville, allusion aux métiers de la ville médiévale, répartis entre sept échelles. Inspiré de lointains modèles antiques, Antigone étire ses places vers le Lez. Encadrant les places, les immeubles accueillant bureaux et logements s’alignent sur un axe chargé de symboles: il a la même longueur que l’avenue des Champs Elysées parisiens, 1800 mètres, et fait aussi écho à l’axe politico-administratif structurant la ville à l’ouest, de la place royale du Peyrou à la rue Foch en passant par la préfecture, la mairie et l’hôtel d’Agglomération. En 1989, est aménagé le bassin du Port Juvénal devant l’hôtel de Région, bâtiment évoquant un arc de triomphe, clin d’œil à celui érigé pour Louis XIV devant la place royale et à ceux élevés à la gloire des empereurs romains. Dressé sur la rive gauche du Lez, dans l’axe de l’hémicycle formé par la place de l’Europe, l’édifice colossal ferme ainsi la perspective du quartier. Surplombant le bassin, une copie de la Victoire de Samothrace rappelle le goût de Georges Frêche pour la Grèce antique.

Culture et sport évoquent aussi les valeurs essentielles de cette civilisation. Bâtie au début des années 2000, la piscine olympique est la première piscine construite par Bofill. Elle abrite un bassin de compétition de 50 x 25 mètres bordé de gradins pouvant contenir 2000 spectateurs. Là ont lieu les entraînements des équipes et club de l’agglomération et des rencontres internationales de natation. Un bassin ludique de 800 m2 pourvu d’un toboggan géant et de jacuzzis ajoute un aspect détente à l’ensemble. En face, la médiathèque Emile Zola construite par l’architecte Paul Chemetov et Borja Huidobro est le centre du Réseau des médiathèques et bibliothèques de Montpellier Agglomération. Le bâtiment, entre pierre, béton et baies vitrées, joue avec la lumière, tandis que l’intérieur possède un volume immense. Devenue un pôle très prisé des Montpelliérains, pour son offre d’ouvrages, mais aussi les expositions et conférences qu’elle propose. Entre la piscine et la médiathèque, la place Dionysos accueille chaque été les concerts électro donnés lors du Festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon.

Première étape du développement de Montpellier

vers le sud-est et la mer, Antigone a précédé d’autres nouveaux quartiers situés de l’autre côté du Lez: Richter, où s’est implantée la faculté des Sciences économiques et l’AES et Port-Marianne, plus résidentiel et site de la future mairie conçue par Jean Nouvel.

Richter et Port-Marianne

Nouveau quartier qui fait franchir le Lez au centre-ville, Richter a accueilli la faculté de sciences économiques et d’administration et gestion. Doté d’une belle bibliothèque universitaire, le quartier mérite le détour pour l’architecture très contemporaine de ses bâtiments. Sur l’une des places, dissimulée au creux des immeubles de

Antigone a la même longueur que l’avenue des Champs Elysées à Paris, 1800 mètres, et fait aussi écho à l’axe politicoadministratif…

l’université Montpellier I, de l’Ecole nationale des cadres (Enact) et de la Maison de l’Occitanie et de l’Ibérie, Georges Frêche a choisi de mettre à l’honneur les figures marquantes de la Révolution Française. Dessinée par l’architecte Adrien Fainsilber, très minérale, elle s’ouvre sur un jardin au bord du Lez. Tout autour se tiennent les quinze bustes de bronze sur socle d’acier. La plupart de ces œuvres sont des moulages réalisés par l’Atelier de moulage du Louvre et des Musées de France. Aux côtés des politiques comme Robespierre ou Danton, figurent l’homme de lettres André Chénier, poète et journaliste, condamné à mort en 1794 par le Tribunal révolutionnaire et dont le tra-

gique destin inspira un opéra au compositeur italien Umberto Giordano ou encore Lakanal, professeur de philosophie.

Richter est inclus dans le quartier plus vaste de Port Marianne. Rapprochant Montpellier de la mer, celui-ci s’organise autour du bassin Jacques-Cœur, futur port de plaisance. Une piste cyclable relie désormais les berges du Lez jusqu’à la côte. A Port-Marianne, espace faisant le lien entre le centre ancien et les nouveaux quartiers, s’installe aussi la nouvelle mairie. Le choix du site renforce ainsi le prolongement de Montpellier vers l’Est. Conçue par l’architecte Jean Nouvel, elle respecte la qualité thermique du bâtiment et l’utilisation des énergies renouvelables. Imaginée par Georges Frêche comme un monument phare d’une cité portuaire, rappelant le lointain passé médiéval de Montpellier, la mairie ouvrira en 2011.

Odysseum, temple du commerce et des loisirs

Situé aux portes de la ville, Odysseum est conçu comme l’extension du centre-ville. Cet espace ludico-commercial original et unique sur tout le pourtour méditerranéen voit le jour en 1998 avec l’ouverture d’un cinéma Gaumont multiplexe. Le site se développe rapidement: des restaurants s’installent autour de la place de France, en 2000, la ligne 1 du tramway relie l’ensemble au centre historique. Un bowling, un parc de jeux pour les enfants ou encore des murs d’escalade sont aménagés pour la détente et le sport. Unique en Europe, l’immense patinoire Vegapolis offre ses pistes au public sur plus de 3000 m2 de glace. Le Planétarium Galilée nous plonge dans l’immensité du cosmos. Depuis 2007, l’aquarium Mare Nostrum invite les visiteurs à un voyage autour de la Méditerranée, de l’océan, des grands fonds et des mers du sud.

En 2009, Odysseum s’agrandit d’une zone com-

l’art-vues • page huit • décembre 2010 - janvier 2011 ... DOSSIER
©Ville de Montpellier ©Ville de Montpellier ©Romain Dimo En 1990, le colossal Corum sort de terre, il est aujourd’hui desservi par le tramway Onze ans après l’ouverture du Gaumont-Multiplexe, Odysseum ouvre en 2009 sa zone commerciale Antigone, le quartier entièrement conçu par Georges Frêche, Raymond Dugrand et Ricardo Bofill

merciale aux multiples enseignes. D’immenses parkings sont créés, dont le Circé, parking à étage peint en bleu imaginé sur le modèle des circuits électriques pour enfants. La proximité de l’autoroute A9 permet un accès facile pour tous les habitants de l’agglomération et de la région.

Nouveau Saint-Roch

Plus importante opération d’aménagement lancée en centre-ville depuis la réalisation d’Antigone, la création du quartier Nouveau SaintRoch a pour objectif d’adapter la gare SNCF à l’arrivée du TGV et de revaloriser le tissu des faubourgs situés au sud de l’Ecusson en y associant un nouvel ensemble. Le projet a été confié à Paul Chemetov et Emmanuel Nebout. Ils créent une nouvelle place de la gare et projettent un arc d’immeubles résidentiels face à un parc public de plus d’un hectare. La surface de la gare sera triplée et un pôle d’échanges verra converger les trois lignes de tramway de l’Agglomération.

Elizabeth Garouste et Mattia Bonetti. La toute prochaine Ligne 3 sera «habillée» par Christian Lacroix.

Situé aux portes de la ville, Odysseum est conçu comme l’extension du centre-ville.

Entretien avec Nicole Bigas, vice-présidente de Montpellier Agglomération, chargée de la Culture

Un tramway, fil conducteur entre les quartiers

Accompagnant l’extension de Montpellier et dans un souci d’écologie urbaine, Georges Frêche a souhaité rétablir l’usage du tramway. Mise en route en juin 2000, la ligne 1 aux rames de couleur bleu vif parsemé de blanches colombes a été décorée par

Près de certaines stations, la Ville a placé des statues d’art contemporain étonnantes, comme Le Voyage de l’artiste arménien Sarkis. En verre transparent, des chaises placées dos à dos indiquent des distances entre Montpellier et des lieux mythiques choisis à travers le monde, édifices religieux ou monuments emblématiques conçus par des architectes de renom. Par son œuvre, Sarkis a donc placé Montpellier au carrefour des différentes civilisations du monde. Plus loin, au bout de l’Esplanade, l’Américain Allan McCollum a installé en juillet 2000 ses Allégories, copies de cinq statues situées dans le jardin du Domaine Bonnier de la Mosson, mais décapitées. Derrière l’université des Sciences se dresse L’Hommage à Confucius, d’Alain Jacquet. Cette œuvre rouge aux formes arrondies de huit mètres de hauteur symbolise le savoir et la recherche. A la Mosson, se trouve la Constellation humaine de Chen Zhen, composée de deux grandes «assiettes» sphériques autour desquelles sont posées 70 chaises en aluminium copiées sur les modèles prêtés par les habitants de La Paillade. Elle symbolise « les champs modernes du dialogue et de l’échange fraternel entre les peuples ».

Quelles étaient les priorités de la politique culturellede Georges Frêche pour Montpellier Agglomération?

La politique culturelle que le président Georges Frêche a menée depuis 1977, tant sur la Ville que sur le District et l’Agglomération, était axée essentiellement sur deux volets: l’excellence et la proximité, sans oublier que le rayonnement culturel d’une Ville allait de pair, pour lui, avec son développement économique: Georges Frêche a donc œuvré pour donner au territoire une dimension culturelle nationale, voire internationale, en créant une vitrine d’excellence avec des manifestations comme le Festival de Danse, le Festival de Radio France et Montpellier ou les expositions du musée Fabre. En même temps, il tenait à donner à ses administrés les meilleurs moyens d’accéder à la culture sous toutes ses formes, afin de leur procurer un épanouissement personnel et du bien-être social.

Quels ont été ses atouts?

Il a d’abord su détecter les talents indispensables pour lancer des manifestations et des équipements culturels qui n’existaient pas à Montpellier. Je veux parler de Dominique Bagouet, à l’origine du Centre national chorégraphique, puis de Jean-Paul Montanari et Mathilde Monnier qui ont développé la danse, mais aussi d’Henri Maier qui a promu l’Opéra au rang national, et de René Koering, devenu surintendant de l’Orchestre et de l’Opéra national. Le Festival Montpellier Danse et le Festival de Radio France et Montpellier, tous deux internationaux, ont aujourd’hui plus de 30 ans. Ils ont donné à la ville et à l’agglomération une notoriété et une audience largement supérieures à son territoire. Cependant, il est important de souligner que ces manifestations ne sont pas isolées et temporaires, elles s’inscrivent dans une programmation annuelle avec une saison Danse et Musique particulièrement riche et variée.

«Georges Frêche a œuvré pour donner au territoire une dimension culturelle nationale, voire internationale»

Il a su ensuite prendre les décisions d’investissement nécessaires à sa politique, se donner les moyens de la réussite culturelle ambitieuse qui était la sienne en créant des équipements culturels à la hauteur de ses enjeux:le Corum, opéra et palais des Congrès en plein centre-ville, le musée Fabre rénové et complété par l’Hôtel Sabatier d’Espeyran, la médiathèque centrale Emile Zola, l’Agora, Cité Internationale de la Danse, le Zénith et dernièrement l’Arena qui place Montpellier comme première ville après Paris pour de tels équipements!

Quels sont les points à renforcer aujourd’hui pour poursuivre le riche héritage qu’il nous a laissé?

Georges Frêche a priorisé avec succès le domaine du spectacle vivant, danse, musique, ainsi que le cinéma avec le Festival Cinemed. Il convient à présent de renforcer la politique théâtrale et élargir nos publics pour les intéresser à cette culture.

Il avait aussi le souci de développer le rayonnement des musées, principal levier d’accès à la connaissance, à la culture et au patrimoine. C’est dans cet esprit qu’il a confié la direction du Musée Fabre à Michel Hilaire et à son équipe de conservateurs. Ce dernier a su donner au musée une audience internationale avec des expositions remarquables et, pour beaucoup, reconnues d’intérêt national par le ministère de la culture et de la communication. Il nous faut continuer sur cette voie d’excellence artistique et poursuivre le développement d’autres musées, tel celui de Lattes ou du futur Evêché. Dans le domaine des enseignements artistiques, beaucoup reste à faire encore, tant à l’ESBA qu’au Conservatoire à rayonnement régional qui sature dans ses locaux devenus trop exigus. Enfin, il avait compris que la culture c’est aussi des loisirs «intelligents» et de la pédagogie: c’est pourquoi il a créé Odysseum, un complexe ludique et scientifique, avec notamment l’Aquarium Mare Nostrum et le Planétarium Galilée. Il nous faut maintenant réussir leur développement et extension et développer de nombreux nouveaux partenariats en direction des scolaires et des jeunes.

Propos recueillis par Marie Susplugas

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« L’excellence et la proximité sont les axes de la politique culturelle de Georges Frêche»
©Montpellier-Agglomération
©Montpellier-Agglomération
©Romain Dimo
Au bout de l’Esplanade à côté du Corum trônent les Allégories de l’artiste américain Allan McCollum Succès populaire pour la partie ludique d’Odysseum avec l’Aquarium Mare Nostrum et le Planetarium Galilée

■ L’épanouissement culturel

Le Musée Fabre

D’envergure internationale, doté de riches collections et accueillant des expositions de grande qualité, le Musée Fabre est créé au XIXe siècle grâce à François-Xavier Fabre, peintre et collectionneur qui fait don à la Ville de toutes ses œuvres. Celles-ci sont réunies dans l’hôtel de Massilian – où joua Molière – situé à l’angle de la rue Montpelliéret et de l’Esplanade. Inauguré en 1828, le musée est ensuite enrichi des collections du mécène montpelliérain Alfred Bruyas, ami de Courbet. Au début des années 2000, sous l’impulsion de Georges Frêche, le musée est rénové. Achevés en 2007, les travaux d’agrandissement portent la surface d’exposition à 9200 m2, ce qui permet de montrer plus de 800 œuvres. Le musée possède aussi une salle d’expositions temporaires de près de 1000 m2 La Portée de Daniel Buren, alternance de bandes noires et blanches à travers la cour Soulages, guide le visiteur. Soulages est à l’honneur au musée Fabre auquel il a fait un don exceptionnel de nombreuses œuvres. Dans une superbe salle éclairée par des baies vitrées, les grands et lumineux tableaux sont suspendus dans l’espace. Si on remonte le temps, on découvre les tableaux peints par Courbet lors de son séjour à Montpellier: La Rencontre ou Bonjour Monsieur Courbet et Le bord de mer à Palavas sont parmi les plus célèbres.

accueille la sélection française à la Biennale des jeunes créateurs d’Europe et de la Méditerranée, et les grandes expositions organisées sur le territoire régional, comme Chauffe Marcel! en 2006 ou La DégeléeRabelais en 2008. En octobre 2009, le premier Salon du dessin contemporain de Montpellier a eu lieu au Carré Sainte-Anne, présentant des artistes portés par les galeries de la ville.

Montpellier Danse, une saison et un festival

Grâce à la volonté conjointe de Georges Frêche et de Dominique Bagouet, tout juste installé dans la ville pour y ouvrir un Centre chorégraphique, est créé en 1981 le festival Montpellier Danse. Il s’inscrit dans le mouvement de la Nouvelle danse et dans un véritable projet politique affichant l’ambition de faire de Montpellier une grande capitale culturelle. Dominique Bagouet confie la direction du festival à Jean-Paul Montanari qui en fait une manifestation internationale très prisée.

Depuis 1996, Montpellier Danse déploie aussi ses ailes durant la saison. En 2001, les bureaux et studios de travail emménagent dans le Couvent des Ursulines, partagé avec le Centre Chorégraphique National dirigé par Mathilde Monnier. Les spectacles ont lieu dans différents lieux de la ville et de l’agglomération, du Studio Bagouet à l’Opéra Berlioz, en passant par le théâtre de l’Université, l’Opéra Comédie ou le Musée Fabre. De grands chorégraphes sont invités chaque année, en saison et pour le festival, notamment Régine Chopinot, Philippe Decouflé, Maguy Marin ou Jean-Claude Gallotta. Parmi les chorégraphes

d’horizons plus lointains figurent Maurice Béjart, Merce Cunningham, Trisha Brown, Bill T. Jones, William Forsythe, Sasha Waltz, Anne Teresa de Keersmaeker, Alonzo King, etc. Les jeunes compagnies ont aussi leur place à Montpellier Danse, tout comme les compagnies régionales dont celles de Fabrice Ramalingom, Yann Lheureux, Anne Lopez, etc. Montpellier Danse attire chaque année un public de plus en plus large.

Le Centre Chorégraphique National

Installédans l’ancien couvent des Ursulines depuis 1997, le Centre chorégraphique national (CCN) dirigé par Mathilde Monnier est un lieu de création, de recherche et de formation pour la danse contemporaine. Il accueille la vingtaine de compagnies de danse installées à Montpellier qui ont ainsi un lieu de travail, avant d’être produites pendant la saison et le festival Montpellier Danse. La formation professionnelle est, depuis 1998, l’une des préoccupations majeures du CCN qui accueille ainsi chaque année quinze étudiants danseurs. Des chorégraphes sont également invités en résidence pour confronter pratiques et modes de pensée.

L’Agora, Cité internationale de la Danse

Au sein d’un Couvent des Ursulines entièrement rénové, l’Agora, Cité internationale de la Danse, est un lieu exceptionnel consacré à la création chorégraphique placé sous la responsabilité de JeanPaul Montanari. Festival international et Centre Chorégraphique national sont ainsi réunis dans un lieu unique en Europe, et même dans le monde. Il

a ouvert en juin 2010, pour la 30e édition du Festival. Dans ce cadre exceptionnel, les deux instances s’emploient à développer tous les champs de l’art chorégraphique: création, diffusion, production, soutien aux compagnies indépendantes, formation professionnelle et formation des publics. Par des résidences de création, tous les métiers de la danse sont rassemblés: les répétitions, la création, l’enseignement, la diffusion et la commercialisation des spectacles. Les chorégraphes accueillis viennent du Languedoc-Roussillon, de France, d’Europe et au-delà.

L’Orchestre national et l’Opéra national de Montpellier

En 1888, l’Opéra Comédie, théâtre à l’italienne, est bâti par l’architecte Joseph-Marie Cassien Bernard, émule de Charles Garnier. Il devient un centre de la vie sociale montpelliéraine et régionale, sa programmation diversifiée attirant des spectateurs venus de loin. Cependant, après 1945, la production lyrique de l’Opéra Comédie ralentit. La fondation de l’Orchestre de Montpellier en 1979, soutenue par Georges Frêche, permet une renaissance de l’art symphonique, puis lyrique à Montpellier et dans la région. En 1983 est créé un chœur professionnel. En 1990, la Ville ouvre un nouveau centre consacré à la politique culturelle et économique de la ville : le Corum, construit par l’architecte Claude Vasconi. L’Orchestre est en résidence locative permanente au Corum. Sous la conduite de chefs comme Gianfranco Masini et

Dans la magnifique Salle des Colonnes sont exposés des chefs-d’œuvre de peintres de la région comme le Montpelliérain Jean Ranc (1674-1735) ou le Perpignanais Hyacinthe Rigaud (1659-1743).

Dans la Galerie des Griffons, on découvre le fameux tableau du Montpelliérain Sébastien Bourdon (1616-1671), L’homme aux rubans noirs, l’un des plus beaux portraits du XVIIe siècle et des tableaux de David (1748-1825). Le musée permet aussi de connaître les tableaux de Fabre (17661837) et de Frédéric Bazille (1841-1870).

Le Carré Sainte-Anne

Désacralisée, l’église Sainte-Anne est devenue en 1991 le Carré Sainte-Anne, salle d’exposition municipale consacrée à l’art contemporain. L’espace de 600 m2 est dédié aux artistes nés ou installés dans la région, et menant une carrière nationale et internationale comme Jacques Julien, Jeanne Susplugas, Jean-Pierre Formica ou Dominique Figarella. Le Carré Sainte-Anne

Friedemann Layer, il devient orchestre national. Surintendant de la musique depuis 2000, René Koering, secondé par Philippe Grison, directeur délégué, opère en 2001 la fusion de l’Orchestre et de l’Opéra en une seule structure nommée « Association de l’Opéra et de l’Orchestre national de Montpellier», puis Euterp., évocation de la muse grecque de la musique.

Le Festival de Radio France et de Montpellier Languedoc-Roussillon

Depuis 1985, le Festival de Radio France et de Montpellier Languedoc-Roussillon s’installe à Montpellier la seconde quinzaine de juillet. La musique classique est à l’honneur, avec concerts symphoniques, opéras, récitals ou concerts de musique de chambre. La programmation permet d’écouter des œuvres rarement ou jamais jouées, ainsi que des créations de compositeurs d’aujourd’hui. On retrouve de grands solistes, fidèles au festival et on peut découvrir de jeunes solistes lors de concerts gratuits. Eclectique, le festival programme aussi des soirées jazz, musiques électroniques et musiques du monde. Les manifestations ont gagné les communes de l’Agglomération et les villes de la région, comme Narbonne, Carcassonne, Perpignan ou Mende. Le

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nombre des spectateurs a
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L’Agora, Cité internationale de la Danse, une des plus grandes réalisations de l’ère Georges Frêche Sous l’impulsion de Georges Frêche, la musique à Montpellier s’est offerte une place de choix. Elle a vu naître le Festival Radio France et l’Orchestre et l’Opéra de Montpellier ont acquis le titre de «National» Le Carré Sainte-Anne, un lieu prestigieux, transformé et dédié aux arts plastiques Le Pavillon Populaire, ancien pavillon du musée Fabre est devenu un lieu dédié à l’art photographique ©Ville de Montpellier ©Région L.-R. ©Montpellier-Agglomération ©Montpellier-Agglomération

dépassé les 100000, attirés par les manifestations à entrée libre, plus d’une centaine au total. Les concerts sont enregistrés et retransmis, en direct ou en différé, sur les chaînes de Radio France.

L’Orchestre national et l’Opéra national de Montpellier participent à de nombreux concerts.

Le Festival du cinéma méditerranéen

Fondées en 1979 par l’équipe du Ciné-club JeanVigo de Montpellier, les «Rencontres avec le cinéma méditerranéen» deviennent «Festival International du Cinéma Méditerranéen de Montpellier» en 1989. A partir de cette date, une section compétition vient compléter les projections.

L’objectif du festival Cinemed est de faire connaître les œuvres cinématographiques du bassin méditerranéen et de développer les échanges entre les cinéastes et les cinéphiles.

Le festival se tient traditionnellement fin octobre. Il accueille aussi des lycéens des classes option cinéma-audiovisuel, dans le cadre de la préparation au baccalauréat. Des séances spéciales sont organisées pour le jeune public, dans le temps scolaire.

■ De grandes salles de spectacles

Pour permettre aux manifestations culturelles de se développer et pour attirer des productions renommées, Georges Frêche a doté la Montpellier et l’agglomération d’équipements dignes des plus grandes villes de France.

Le Corum

A la fois opéra et palais des congrès inauguré en 1990, le Corum déploie sa silhouette massive au bout de l’Esplanade. Œuvre de l’architecte Claude Vasconi – décédé en 2009 – il est conçu comme un

monument minéral faisant face à la citadelle, bâtie au début du XVIIe siècle après le siège de la ville par les armées de Louis XIII. A l’intérieur, le Corum compte plusieurs salles de différentes dimensions. Les auditoriums Einstein et Pasteur, de 300 et 800 places, sont adaptés pour les concerts de musique de chambre, le jazz ou les conférences. L’Opéra Berlioz peut accueillir 2200 spectateurs. En outre, le Corum possède 6000 m2 d’espace d’exposition.

Auteur du Forum des Halles à Paris et de nombreux projets dans toute la France, Vasconi a aussi réalisé à Montpellier la ZAC Blaise-Pascal, dans le quartier Port-Marianne.

Le Zénith Sud

Destiné aux grands spectacles populaires, concerts de rock et de variété, manifestations sportives, galas ou soirées d’entreprises, le Zénith est inauguré en 1986. Œuvre du cabinet d’architectes Chaix et Morel, qui a aussi signé son modèle parisien, il devient le Zénith Sud en 2001. L’occasion de se parer de couleurs méditerranéennes : jaune éclatant à l’extérieur, rouge à l’intérieur et mosaïques multicolores sur les bars. La salle accueille en moyenne 220000 spectateurs par an et une centaine de spectacles, en plusieurs configurations différentes. Les plus grands artistes sont venus s’y produire, tels Ben Harper, Deep

Georges Frêche et les arts plastiques

Purple, Eddy Michel, M, et des productions en tournées nationales ou internationales y ont fait étape, comme «Le Roi Soleil».

Salle Victoire 2

Complexe musical de l’Agglomération situé à Saint-Jean-de-Védas, la Salle Victoire 2 a ouvert ses portes en 1987. Rénovée en 2004 - 2005, elle possède une salle de concert pouvant accueillir 660 spectateurs et six studios de répétition, utilisés par plus de 200 groupes. Environ 60 concerts de musiques actuelles, rock, pop, chanson, hip hop ou électro, sont programmés chaque année par l’association Stand’Art. Les groupes locaux viennent souvent se produire en première partie. Antenne du printemps de Bourges, Victoire 2 est un tremplin pour les jeunes talents et contribue, par l’accompagnement artistique de musiciens, au développement de la scène musicale régionale.

L’Arena

Ouverte depuis septembre 2010, L’Arena Montpellier se place en deuxième position des salles multifonctions de France, juste après Bercy. Innovante, sa structure est un modèle en matière de développement durable. Depuis ses débuts, elle accueille des artistes de renom et des rencontres sportives de haut niveau. Elle se décline en effet en trois configurations possibles: pour les spectacles, le sport et les congrès. La surface d’exposition s’étend sur 13500 m2. Au total, 14000 spectateurs ou 9000 supporters peuvent prendre place dans ce nouveau lieu incontournable de la vie montpelliéraine. Ainsi animée par les festivals, les saisons et les expositions, Montpellier est devenue un haut lieu de culture, reconnue au niveau national et international. Conscients de la formidable impulsion donnée à la ville et à son agglomération par Georges Frêche, les personnalités culturelles du territoire entendent bien poursuivre son œuvre. MS

Difficile

d’établir un bilan et de l’attribuer à un seul homme d’autant qu’il a cumulé diverses fonctions et qu’il faudrait analyser ce qui relève de ses prérogatives réelles et de ce qui lui a été possible étant donné les soutiens dont il disposait. Faire la part aussi de ses initiatives personnelles et de son engagement dans une continuité. Ses aides enfin à des projets qui n’émanaient a priori pas de ses intentions premières mais auquel il a naturellement apporté sa caution… Mais nous parlons là de politique culturelle et plus du rapport d’un homme de pouvoir aux arts plastiques en général. Bien compliqué que tout cela. Aussi ce texte se veut-il subjectif, sans intention polémique, simple réaction épidermique à une disparition prématurée. Ce n’est pas un journaliste qui parle mais un simple citoyen, plus ou moins impliqué dans la vie culturelle d’une ville puis d’une agglo et d’une région.

Il semble toutefois qu’en matière d’arts plastiques, a fortiori contemporains, dans lequel il se proclamait béotien, l’action de Georges Frêche se soit avérée moins décisive que pour les enfants gâtés qu’auront été sous ses mandats la danse, la musique, l’opéra, le théâtre, voire la photographie et peut-être même la littérature (malgré la disparition du CRL).

Certes, les dernières années, vouées à la Région, infirmeraient cette hypothèse, qui auront vu l’agrandissement décisif du musée Fabre (avec la reconnaissance de Pierre Soulages comme artiste majeur de notre époque et de cette région), le soutien apporté au musée de Céret entre autres, la transformation du musée de Sérignan en musée du Languedoc-Roussillon, des actions qui ne sont pas à négliger. Cependant, les réalisations majeures (Carré

d’art à Nîmes ou le Crac à Sète) se sont effectuées sous d’autres ères. On n’y retrouve pas le rôle de bâtisseur signalé par ailleurs et dont la réalisation de Ricardo Bofill résonne comme un emblème. Au contraire, malgré de nombreuses annonces (Collection Lambert, musée de la sculpture, Centre d’art…) on n’a rien vu émerger de significatif dans ce domaine du côté de Montpellier (excepté le "M" de Morellet et deux trois stations du trajet du tramway) même si on attend avec impatience l’ouverture toujours différée de la Panacée.

Sans doute, depuis qu’il était à la tête de la Région, a-t-on pu voir

des manifestations estivales de prestige en partenariat avec le Frac (politique culturelle encore) comme Chauffe Marcel !, La Dégelée Rabelais et Casanova Forever mais cela remonte tout au plus à ces six dernières années. Et il faudrait également voir qu’elle aura été l’importance de Georges Frêche dans la mise en réseau des écoles d’art mais, à chaque fois, on voit bien qu’il s’agit de décisions récentes pour ne pas dire tardives. Ce qui fait que Montpellier, huitième ville française, n’a pas de lieu voué à l’Art contemporain à la mesure de ses « surdons », analogue aux Abattoirs de Toulouse, au Magasin de Grenoble, a fortiori au petit Beaubourg de Metz, j’en passe et des meilleures (Strasbourg, Nice, Lyon, St-Etienne…). Mais, comme le suggérait un ami galeriste, Georges Frêche n’a peut-être tout simplement rencontré son Bagouet, son Montanari, son Koering pour les arts plastiques… Donc, s’il faut parler de bilan en matière d’arts plastiques, et mon opinion n’engage que moi (je ne cherche pas à polémiquer notamment avec des chiffres auxquels d’ailleurs, je ne crois pas), je le dirai en l’occurrence mitigé, ce qui est somme toute normal : on ne peut pas exceller dans tous les domaines et d’ailleurs, la politique culturelle est aux arts plastiques ce qu’un responsable culturel est à un véritable créateur. Mieux, je dirai plutôt que Georges Frêche aura joué un rôle de « conservateur » (mot qui lui conviendrait parfaitement en cette matière) ou de «restaurateur» plutôt que de bâtisseur. C’est que des enfants gâtés supposent parfois des parents, sinon pauvres, du moins oubliés…

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Georges Frêche et Vincent Bioulès au musée de Céret « Entrez dans l’un des plus beaux musées d’Europe » déclare Georges Frêche en février 2007 lors de la réouverture du musée Fabre après quatre ans de travaux
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2e volet : La politique culturelle en région

2004 - 2010

Spectacle vivant, arts plastiques, cinéma, patrimoine matériel et immatériel… dès son accession à la présidence de la Région en 2004, Georges Frêche a œuvré pour développer tous les secteurs culturels sur l’ensemble du territoire. Nouveaux équipements, nouveaux festivals, expositions ou événements d’envergure nationale et internationale ont ainsi contribué au rayonnement du Languedoc-Roussillon. Quels sont les axes principaux de cette politique et quel en sera le devenir ?

De la musique classique au Hip Hop, du théâtre au cirque et aux arts de la rue, Georges Frêche et son équipe régionale ont soutenu tous les styles d’arts vivants, par l’attribution de subventions ou la construction d’équipements. De même, une attention nouvelle et particulière a été donnée au cinéma pour favoriser les tournages en région.

■ Spectacle Vivant, livre et cinéma

Un Pôle cirque labellisé national, un Centre de développement chorégraphique à Uzès, devenu lui aussi national en 2007, une scène dédiée aux écritures poétiques conventionnée à Clermontl’Hérault la même année… Georges Frêche n’a pas hésité à défendre des projets originaux en région. Soucieux d’irriguer tout le territoire, il a en outre incité à la décentralisation effective du Festival de Radio France, de Montpellier Danse et de l’Orchestre national qui se sont produits – et continueront de se produire – dans des villes comme Narbonne ou Perpignan.

Pour les jeunes publics, il a soutenu l’ouverture de la Scène conventionnée de Villeneuve-lès-

5millions d’euros en investissement et fait partie de l’Etablissement public de coopération culturelle. Parallèlement, Georges Frêche a favorisé le cinéma à travers la structure Languedoc-Roussillon Cinéma, dans l’optique d’augmenter le nombre de tournages en région. Car ceux-ci sont de réels vecteurs de dynamisme économique et de création d’emplois. Parmi les derniers longs-métrages:

Les plages d’Agnès, pour lequel Agnès Varda a reçu un César, Le bruit des glaçons de Bertrand Blier, primé à Venise, et De vrais mensonges, comédie de Pierre Salvadori, avec Nathalie Baye et Audrey Tautou, à l’affiche depuis décembre. Côté court-métrage, Chienne d’histoire a obtenu la Palme d’or à Cannes.

Les artistes ont été placés au cœur des politiques régionales avec un réel budget d’aide à la création et des règles précises de soutien ont été mises en

place. Des bourses aux auteurs, plasticiens, photographes et réalisateurs ont été créées.

Une véritable structuration professionnelle s’est mise en place en partenariat étroit avec l’Etat avec la création des structures professionnelles Languedoc-Roussillon Livre et Lecture, Réseau en Scène et Languedoc-Roussillon Cinéma. Un accord unique en France a été signé sur l’emploi et la formation dans le spectacle vivant et l’audiovisuel avec treize organisations syndicales, témoins des nouvelles relations entre l’institution régionale et les partenaires sociaux.

■ Musées et centres d’art

Ouvert aux arts plastiques, Georges Frêche a aussi soutenu les musées et centres d’art contemporain.

Au début du mandat, l’Etablissement Public de Coopération Culturelle du musée d’art moderne de Céret a été créé, permettant au musée de bénéficier de plus de moyens, d’organiser des expositions de niveau international et d’accueillir de nombreux de visiteurs dans le département des PyrénéesOrientales. Le Centre régional d’art contemporain (Crac) de Sète et le musée régional d’art contemporain de Sérignan ont également augmenté leur fréquentation et gagné en notoriété, le Cracétant désormais le 3e Centre d’art de France en termes de fréquentation. Le musée de Sérignan accueille jusqu’au 6 mars 2011, une exposition consacrée au peintre et dessinateur Hans Hartung, en parallèle à celle présentée par la Bibliothèque nationale de France.

Maguelone qui a accueilli la première remise des «Molières jeune public» décentralisée. Dans cette ville du littoral héraultais a été créé un lieu de fabrique des arts de la rue. Décidément tourné vers les pratiques actuelles, Georges Frêche a aussi accompagné la mise en place du réseau Hip Hop et Rap en Languedoc-Roussillon avec le Battle of the Year France (championnat de France) en région et le Battle of the year Monde (championnat du monde) qui se tient depuis 2010 à Montpellier. Cet événement est programmé pour 2011. A l’initiative du projet, la Région en est le premier financeur. Autre projet d’envergure: la construction du Théâtre de l’Archipel à Perpignan, œuvre de l’architecte Jean Nouvel, qui ouvrira ses portes en octobre 2011. La Région a participé à hauteur de

En même temps, la Région a activement participé aux manifestations portées par le Fonds régional d’art contemporain étendues à l’ensemble des cinq départements, comme Chauffe Marcel!, hommage à Marcel Duchamp en 2006, La Dégelée Rabelais en 2008 et Casanova forever qui a attiré l’été dernier plus de 350000 visiteurs dans trente lieux du Languedoc-Roussillon.

Patrimoine

Depuis 2004, plusieurs actions visent à la protection du patrimoine régional, à l’ouverture de sites au public ou à la préservation de la mémoire. Parmi les projets phares, la restauration du château de Castries et son ouverture au public; un grand chantier de fouilles sur le port antique de Narbonne; un travail sur Devoir d’Histoire et histoire des mémoires, concernant en particulier les Républicains espagnols réfugiés en France; un vaste programme sur les caves coopératives, débouchant sur un livre et une exposition numérique ; la numérisation de la presse ancienne dans

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La Région soutient près de 80 festivals, ici le Pont du Gard Concert dans le cadre du Festival Radio France devant l’Hôtel de Région Total Festum, un événement populaire ©Région L.-R. ©Région L.-R. ©Région L.-R.

le cadre d’une convention passée avec la Bibliothèque nationale de France.

Dernier grand projet en cours: la construction du Musée régional d’Archéologie à Narbonne, dont l’ouverture est prévue en 2015.

Très attaché aux cultures régionales, Georges Frêche avait lancé le festival Total Festum, qui permet de mettre en avant le travail mené toute l’année par les acteurs culturels et de l’éducation liés à l’occitan et au catalan.

■ Education-formation artistiques, aides…

Education artistique

Pour apporter une éducation culturelle aux jeunes, Georges Frêche a mis en place un véritable programme régional d’éducation artistique dans les lycées, avec notamment des projets comme «Auteurs au lycée», «Lycéens au cinéma» ou «Le prix méditerranéen des lycéens» récompensant une œuvre littéraire. Aujourd’hui, 50 000 lycéens bénéficient de ce dispositif.

Formation professionnelle

Un programme régional de formation professionnelle a été établi avec l’ensemble des syndicats, l’Afdas, Réseau en Scène, Languedoc-Roussillon Cinéma et Languedoc-Roussillon Livre et Lecture. Plus d’un million d’euros sont ainsi attribués pour former et professionnaliser le secteur culturel.

Ils incarnent l’action culturelle

voulue par Georges Frêche à la Région

Patrick Malavieille fut, de 2004 à 2008, le Président de la Commission culture et patrimoine du Conseil Régional. Pour des raisons de cumul de mandats suite aux élections de 2008, c’est Josianne Collerais qui a repris le flambeau afin de poursuivre et développer l’œuvre entreprise. A ces deux personnalités de caractère qui ont façonné l’action culturelle de la Région, il faut associer le rôle déterminant du Directeur de la culture, Fabrice Manuel. Ils sont tous les trois les personnages clés de la dynamique culturelle initiée par le Président Frêche depuis six ans.

Patrick Malavieille Josianne Collerais

Europe

Un partenariat avec l’ADCEI a été instauré afin d’informer et de soutenir les acteurs culturels de la région pour le montage de leur projet européen. Des aides à la création et à la diffusion ont été prévues dans le cadre de l’Euro-région pour favoriser les projets artistiques avec Midi-Pyrénées, la Catalogne, les Baléares et l’Aragon.

Transports et Nouvelles Technologies

Enfin, un programme de projets artistiques dans les gares a été monté en 2007, un travail avec des photographes vivant en région a été présenté dans les guides TER 2005 et 2006, un appel à projet Nouvelles Technologie de l’Information et de la Communication a été lancé en 2010 et la Région est la première de France à s’engager sur la technologie des flashcodes ce qui profitera à de nombreuses structures culturelles.

En 2004, lorsque vous avez été élu aux cotés de Georges Frêcheà la Région Languedoc-Roussillon, comment se sont dessinés les premiers axes de la politique culturelle que vous avez mise en action?

Dès notre arrivée à la Région, et lorsque Georges Frêche m’a confié la Culture et le Patrimoine, nous avons immédiatement lancé « la Région en chantier », des rencontres organisées dans les cinq départements pour connaitre les attentes du monde culturel dans la région.

Avec Fabrice Manuel à la tête de la Direction, nous avons progressivement mis en œuvre de nouveaux règlements d’intervention tant sur la politique du livre que du cinéma, des arts vivants…

C’était enthousiasmant.

Qu’est ce qui, selon vous, a marqué le plus son action à la tête de la Région?

Je crois qu’avec Georges Frêche, nous avons eu un Président qui portait le territoire régional en déclinant les politiques publiques pour l’ensemble des cinq départements.

Dans tous les domaines, et notamment celui de la culture, nous avons pu travailler sur la base de schémas régionaux. On sortait de la longue période de saupoudrage et de la petite politique. Sortir de la politique de guichet pour aller vers une politique de projets n’a pas été facile. Mais nous avons progressé.

Qu’avez-vous le plus appris et apprécié en travaillant à ses côtés?

Travailler avec Georges Frêchen’était pas de tout repos. Il fallait en permanence être éveillé, réactif et concret. Il m’a appris la rigueur dans l’exercice de mes fonctions. En un mot, ne jamais reporter au lendemain ce que l’on peut faire le jour-même. J’ai apprécié sa grande culture, son intelligence et sa capacité à être au plus près des habitants de cette région quels que soient les territoires et les situations. ■

Au cinéma à partir du 15 décembre

Le Président, film d’Yves Jeuland

Qu’est-ce qui, selon vous, caractérise le plus l’action culturelle de Georges Frêche en région?

La mise en œuvre d’un vrai projet politique culturel, contre 18 ans de saupoudrage et de clientélisme. Je ne pourrais ici évoquer toutes les réalisations depuis 2004 tant il y en a. Il restera pour de nombreux acteurs culturels celui qui a fait exploser le budget culture et patrimoine. Il restera celui qui a engagé des moyens considérables pour que la culture irrigue chaque territoire et s’adresse à toutes les générations. Ce sera le Président qui, en matière culturelle, n’avait pas de préjugés et qui faisait confiance aux artistes et aux responsables de structures culturelles, ce qui est rare pour un homme politique. Il sera celui qui a fait le plus grand pas pour que toutes les esthétiques soient prises en compte et reconnues. Pour que le patrimoine, d’une richesse immense dans notre région, devienne vivant.

Au début de son mandat, devant un parterre d’acteurs culturels un peu hostiles, il avait dit: «vous l’aurez compris mes amis, la culture ça ne sert à rien. Il est donc urgent de s’en préoccuper». Il a tenu ses promesses. Est-ce que la politique culturelle du nouveau Président Christian Bourquin sera de poursuivre cette action entreprise depuis 2004?

Une des toutes premières sorties de Christian Bourquin a été pour les organisateurs du réseau régional Hip-Hop et Rap et pour le Battle of the year mondial à l’Arena, dernière et magnifique réalisation de Georges Frêche. Ce geste fort de notre nouveau Président a marqué sa volonté de poursuivre la politique culturelle de Georges Frêche, qu’il a d’ailleurs toujours partagée. Je suis convaincue que Christian Bourquin non seulement ne baissera pas la voilure mais ira le plus loin possible en matière culturelle qu’il considère comme un des vecteurs indispensables au développement et au rayonnement de la région, ainsi que de celui des hommes et des femmes qui y vivent, et de celles et ceux qui y viennent pour la découvrir. ■

Le film d’Yves Jeuland Le Président qui sort en salle le 15 décembre, n’est pas un hommage à Georges Frêche, comme certains pourraient le penser. En effet, il était terminé avant son décès. Il s’agit d’un documentaire tourné pendant la campagne pour les Régionales 2010. Le réalisateur carcassonnais a suivi Georges Frêche dans cette bataille électorale parfois rocambolesque. « J’ai fait trois campagnes intelligentes, je les ai toutes perdues. J’en ai fait vingtsept rigolotes, avec des histoires de cul et tout ça et je les ai gagnées », peut-on l’entendre dire. Les conseillers préparer des notes dont leur candidat ne se servira pas, préférant improviser avec le talent insolent qu’on lui connaît. Un film sans concession pour le héros, que l’on voit fatigué, réclamant une chaise «putain !» ou admettant « Je suis crevé, je n’en peux plus». Un film où, comme à son habitude, Georges Frêche sert quelques amabilités dont il a le secret, à certaines personnalités rivales, telle Hélène Mandroux.

MCH Le Président, d’Yves Jeuland, sortie le 15 décembre. A voir, notamment, au Diagonal Capitole et au Gaumont multiplexe de Montpellier.

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Casanova Forever, initié par la Région ©Région L.-R.
©Région L.-R. ©Région L.-R.
Patrick Malavieille : « Avec Georges Frêche, nous avons eu un Président qui portait le territoire régional en déclinant les politiques publiques pour l’ensemble des cinq départements » Josianne Collerais, déterminée pour l’avenir : « Notre nouveau Président, Christian Bourquin, a marqué sa volonté de poursuivre la politique culturelle de Georges Frêche, qu’il a d’ailleurs toujours partagée »

3e volet : Les témoignages

Trois questions posées à différentes personnalités du paysage

1 - Vous souvenez-vous de votre première rencontre avec Georges Frêche?

2 - Avez-vous une anecdote personnelle avec Georges Frêche?

3 - Quel héritage culturel lègue-t-il, à votre avis.

Parmi les très nombreuses sollicitations, certaines personnes, par pudeur, n’ont pas voulu s’exprimer. D’autres ont trouvé qu’il y avait eu une surenchère dans les louanges. D’autres enfin, ont jugé que l’héritage de Georges Frêche ne pouvait se résumer en quelques lignes. Nous respectons leurs raisons. Nous remercions chaleureusement ceux qui ont répondu à nos questions et qui ont participé ainsi, en toute simplicité, à nous faire partager leurs impressions.

■ Josianne Collerais - Vice-présidente de la Région L.-R., Présidente de la Comission culture et patrimoine (depuis 2008).

« Je lui dois d’avoir énormément grandi à son contact, dans mon travail d’élue… »

1- En 1998, entre les deux tours des régionales pour fusionner nos deux listes concurrentes face à l’alliance de Jacques Blanc avec le FN. Georges Frêche, imposant, m’avait accueilli par ces mots : «Je ne vous connais pas». Il n’avait pas apprécié ma réponse: «Moi non plus je ne vous connais pas»

Dès lors, nous savions, je crois, que nos relations seraient fondées sur le respect. Des liens de confiance mutuelle se sont établis, et je lui dois d’avoir énormément grandi à son contact, dans mon travail d’élue. Je mesure aujourd’hui la chance rare, en politique, d’avoir rencontré ce grand Homme.

2- Il y en a trop. Impossible de choisir. Parmi les moments marquants, je me souviens de son discours d’inauguration sur l’exposition Raymond Depardon. Un discours sans note, avec un soutien fort et convaincu envers l’art contemporain et la photographie (même s’il lui préférait l’Opérette. Il chantait tout le temps, faux c’était son grand regret). J’ai été frappée par la force de ses propos, sur la compréhension de ces artistes du 21ème siècle, la reconnaissance de leur travail et sa volonté politique d’aider les créateurs, en particulier les jeunes. S’adressant à Raymond Depardon, il lui avait fait une éloge d’une sincérité incroyable sur son immense talent, une éloge empreinte d’une connaissance sans faille de son œuvre qu’il appréciait et des remerciements appuyés pour sa présence. La conclusion de son allocution m’a donné la chair de poule. J’entends encore les mots prononcés à l’égard de Mme Depardon, d’une tendresse infinie, et je vois encore l’image indestructible d’un Georges Frêche profondément humain, sensible et celle tout aussi indestructible de Raymond Depardon, cet immense artiste, touché, les larmes aux yeux.

3- Celui d’une région qu’il a fait renaître. Avant lui le Languedoc-Roussillon était méconnu. Par sa vision du territoire, la mise en place de ses stratégies politiques avec des contenus forts dans tous les domaines de ce qui fait la vie d’une société: économique, social, environnemental et culturel. Par des actes forts, il a commencé à construire une région digne de ce nom. Il avait des projets jusqu’en 2030. Des projets qu’il nous a fait partager depuis 2004. Il nous a tracé le chemin et celui des générations futures. Il nous a donné l’envie qui nous oblige à avancer.

■ Mickaël Delafosse - Adjoint au Maire délégué à la culture de la Vlle de Montpellier.

A plusieurs reprises, nos témoins ont évoqué, comme l’a fait Jean-Paul Montanari, l’héritage immense: «Il a d’abord, comme un emblème de sa politique culturelle, structuré la danse (le centre chorégraphique régional puis national et le festival Montpellier Danse). Il a ensuite organisé la musique, musique savante si l’on pense à l’Opéra et l’Orchestre de Montpellier et au Festival Radio France. Et la musique populaire avec l’implantation d’un Zénith et l’ouverture de Victoire 1 puis 2 et enfin l’Arena. Il rapatrie, en 1983,le Centre Dramatique National de Béziers à Montpellier. Georges Frêche a également souhaité restaurer le patrimoine muséal de Montpellier, avec comme œuvre phare, le musée Fabre et son exceptionnelle réhabilitation. Et enfin pour cet homme de lettres, le champ de la lecture publique se devait d’être également exploré : ce seront les constructions des médiathèques avec la toute première d’entre elles : la médiathèque Emile Zola. »

D’autres s’interrogent, à l’image de Jean-Claude Fall qui analyse l’avenir, non sans crainte : « La poursuite de cette construction induit des efforts constants en termes d’aménagement du territoire et de financement. J’ai bien peur, comme beaucoup, que l’art et la culture (l’art avant tout, la création contemporaine) ne soient devenus, en ces temps difficiles, la variable d’ajustement budgétaire de l’Etat et des collectivités, malgré les dénégations que nous entendons ici ou là. Alors, patatras, on peut reculer beaucoup plus rapidement que l’on a avancé comme chacun sait. »

En parade à ces doutes, Georges Frêche aurait certainement dit : continuez !

■ Patrick Malavieille -Vice-présidentduConseilGénéralduGard,MairedeLaGrand’Combe, ancien Président de la Comission culture et patrimoine de la Région L.-R. (2004-2008).

1- La première fois que j’ai rencontré Georges Frêche, c’était à La Grand’ Combe, en 1997, pour l’inauguration du Square François Mitterrand. Avant de repartir sur Montpellier, il m’avait malicieusement glissé à l’oreille: « vous avez bien fait de bâptiser un square. Une place, cela aurait été trop». J’ai vite compris le désamour qui existait entre les deux hommes.

2- De retour du vernissage d’une exposition au Musée d’Art contemporain de Céret, nous nous sommes arrêtés à Collioure. Le soir, après le repas, le Président Frêche souhaite faire une partie de cartes. J’étais sur le point de l’emporter et il se mit à tricher pour gagner la mène. Il ne supportait pas de perdre aux cartes. Et moi, cela m’amusait beaucoup de le voir réagir de la sorte.

3- Au-delà des réalisations importantes sur Montpellier et dans la Région, je crois que Georges Frêche nous lègue surtout un message d’espoir pour le Languedoc-Roussillon. Une terre qui s’appuie en permanence sur sa mémoire et ses racines mais une terre qui doit jouer la carte de la modernité, de l’ouverture, de l’excellence. C’est, je crois, l’héritage le plus fort qu’il nous faudra faire fructifier.

■ Nicole Bigas - vice-présidente de Montpellier Agglomération en charge de la culture « Pédagogue plus par instinct que par méthode, il bousculait déjà nos jeunes mentalités…

»

1- Plus que ma première rencontre avec Georges Frêche, je voudrais vous dire combien chacune fut un moment d’émulation, avec le professeur pour parler d’histoire, avec le politique pour parler de l’avenir, avec l’homme, qui faisait de chaque moment présent un petit bonheur.

2 et 3- La disparition de Georges Frêche, c’est d’abord pour les Montpelliérains, un manque immense. Le manque de celui qui a redonné à cette ville un destin. Il fut la preuve que l’action politique pouvait changer les choses, visionnaire et bâtisseur. Il a œuvré pour donner à Montpellier, « la belle endormie » comme on le disait dans les années 70, un rayonnement international tout en ayant le souci du bien-être des habitants de sa ville. En matière du culture, le bilan est exceptionnel tout comme dans le domaine du logement social avec Antigone ou dans d’autres quartiers, ou celui du sport avec des équipes au top niveau grâce à une politique de formation et d’infrastructures. Georges Frêche nous laisse un héritage exceptionnel, donc une immense responsabilité, celle de poursuivre dans ses traces. Voulons-nous continuer à dessiner une grande métropole européenne ou se rendormir?

Voulons-nous continuer à inventer ou, avec fadeur, copier les autres ? Georges Frêche me disait souvent, avec son inoubliable voix «il faut oser Michaël ! ». Alors oui, soyons déterminé à oser, ainsi seulement, serons-nous digne de son action, de sa générosité et de sa mémoire.

1- En assistant à l’un de ses cours à la fac de Droit, il m’avait impressionnée par sa présence, sa culture et sa capacité à intéresser son auditoire… Pédagogue plus par instinct que par méthode, il bousculait déjà nos jeunes mentalités et marquait nos esprits de façon indélébile.

2- Lorsque j’étais Membre du Directoire de la Caisse d’Epargne de Montpellier et qu’il était à l’époque Président du Conseil d’Administration de cette Banque, il n’a pas hésité à me céder son immense bureau présidentiel qu’il considérait plus utile pour moi que pour lui qui venait rarement. Sa décision, quasi spontanée, m’a, dans un premier temps, étonnée, mais était dans le droit fil de ce personnage, fort et simple à la fois, puissant et toujours humble.

3- A la fois de formidables réalisations culturelles, telles l’Agora, l’Arena, le Corum, les Médiathèques dont Emile Zola, le Musée Fabre, Odysseum… Mais aussi des principes forts que je poursuis et que je fais miens, comme le fait d’associer, en permanence, le développement culturel au développement économique et touristique. Ou l’objectif de toujours viser l’excellence et la qualité, tout en maintenant la priorité à la proximité et à l’accessibilité à tous. La nécessité d’avoir une vision audacieuse qui donne du sens aux projets et motive l’envie de se surpasser. Enfin, un exemple à suivre : il s’intéressait aux gens avec un grand sens de l’écoute, très attentif, malgré une apparence parfois brutale. Il œuvrait avec une volonté de fer et une immense puissance de travail, toujours au service de l’intérêt général, avec une très grande honnêteté politique… Je m’arrêterai là, car je pense que je dirais ce que d’autres ont sûrement déjà exprimé…

l’art-vues • page quatorze • décembre 2010 - janvier 2011 ...
« Lors d’une partie de cartes, j’étais sur le point de l’emporter et il se mit à tricher pour gagner la mène… »
« Georges Frêche me disait souvent, avec son inoubliable voix “il faut oser Michaël !” »
culturel régional, artistes, observateurs.
DOSSIER

« Un bâtisseur animé d’un souffle sans pareil »

1- Notre première rencontre a eu lieu à l’occasion de l’inauguration officielle du Centre Chorégraphique Régional, sous la direction de Dominique Bagouet, en décembre 1980. Georges Frêche, qui était alors le dynamique maire de Montpellier, avait fait restaurer le studio sous les toits du Théâtre Municipal. J’étais venu de Lyon à la demande de Dominique Bagouet qui m’avait chargé des relations publiques et presse de cette ouverture. J’avais accueilli une quinzaine de journalistes nationaux, très favorablement impressionnés. Tout était alors neuf et l’engagement de Georges Frêche pour la danse contemporaine est apparu exemplaire.

3- L’une des images qui revient le plus souvent pour honorer la mémoire de Georges Frêche, est celle d’un bâtisseur animé d’un souffle sans pareil. Dans le domaine culturel, il a indéniablement édifié des institutions… Il n’aura de cesse de trouver, pour diriger chacune de ces structures, la bonne personne, alliant compétence et droiture : Dominique Bagouet puis Mathilde Monnier, René Koering et Jean-Paul Scarpitta, Jérôme Savary, Jacques Nichet, Jean-Claude Fall puis Jean-Marie Besset, Michel Hilaire, Pierre Soulages, Gilles Gudin de Vallerin, Ricardo Bofill, Paul Chemetov et Emmanuel Nebout… C’est un homme d’envergure qui aura misé sur la culture comme facteur de dynamisme et d’image positive pour une ville et une région.

■ Yves Larbiou - Président de Réseau en Scène L.-R. et ancien adjoint à la culture de Georges Frêche à la Mairie de Montpellier.

■ Marie-Christine Chaze - Présidente de Languedoc-Roussillon Livre et ancienne vice présidente de Montpellier Agglomération en charge de la culture.

1- Dans les années 90, j’étais directrice d’une école maternelle. Nous avions formé un collectif, Georges Frêche nous avait reçues.

2- En 1995, lors d’un Conseil municipal, j’ai été élue pour siéger au District, devenu depuis, l’Agglo, en tant que personnalité de la liste civile. Mais, dès le lendemain, je suis appelée par François Delacroix qui m’explique qu’il y a eu une erreur. Le District compte 45 sièges, y compris celui-du président, qui avait été oublié dans les calculs. La personne oubliée ? Georges Frêche! J’ai cédé la place en démissionnant !

3- J’ai eu la chance de vivre les mandats des gros investissements : restauration du Musée Fabre, les studios de Victoire II, l’achat du Hangar… J’ai vu la création en réseau des médiathèques, le lancement des médiathèques de Pérols, Clapiers, Shakespeare. Notre souci était de favoriser les liens éducatifs, le croisement des arts dans le musée Fabre. J’avais carte blanche. Il y a eu transfert de compétences de la Ville à l’Agglo… Georges Frêche a tout fait pour que la culture soit accessible au plus grand nombre et pour qu’elle soit diversifiée, pour toucher toutes les sensibilités. Il était toujours à l‘affut d’une idée nouvelle qui apporterait plus à l’Agglo, il avait une vision des retombées économiques, mais jamais il ne s’est mêlé du contenu artistique des programmations. Le territoire est irrigué, cela va continuer.

1- J’étais militant du PSU. Georges Frêche propose de laisser à notre parti, une place éligible dans la liste « union de la gauche » qu’il allait diriger. Après une discussion serrée, deux places nous sont proposées; nous acceptons. Je suis désigné, avec un autre camarade, pour représenter le PSU. Pas très à l’aise face à quelques habitués de la vie politique, nous finissons par nous intégrer dans l’équipe et par être reconnus pour ce que nous représentions : sensibilité écologiste, vie associative, etc.

2- D’abord Adjoint à l’environnement, j’ai été, dès le second mandat, impliqué dans les activités culturelles de la ville. Très vite, j’ai été passionné par la danse particulièrement et suis devenu proche de Dominique Bagouet à qui Georges Frêche avait proposé de s’installer à Montpellier en lui laissant entendre que la création d’un véritable Centre chorégraphique dans un lieu approprié, serait possible. La ville avait acheté les Ursulines en 1987, ce pouvait être ce lieu. Mais, toujours rien en 1991. Bagouet s’impatientait. A la suite d’un déjeuner auquel je participai Georges Frêche déclare : « Dominique, je m’engage, le Centre se fera aux Ursulines, laissez-nous quelques mois, le financement du Corum va être maîtrisé et nous allons lancer l’étude du projet dans l’année. » Promesse tenue. Hélas, Dominique est mort le 9 décembre 1992. Son Centre, vivant, est là ! Toujours une grande émotion pour moi…

3- Tout ce que lui doit la ville, la région, a été dit. Son « Adieu » nous fait tous trembler !Un visionnaire, oui, un bâtisseur, oui. Ce qui me paraît encore plus important et, comme il le disait souvent, « qui ne sert à rien en apparence», c’est qu’ il a pris des décisions courageuses, coûteuses, pas uniquement sur le plan financier. L’importance accordée à la vie culturelle et à des disciplines qui, dans ses goûts, n’étaient pas les siennes, à tous les niveaux, des quartiers aux structures et aux lieux les plus prestigieux. C’était pour lui, comme pour nous, l’âme de la cité et la voie de l’avenir.Après Massillon, je dis « Dieu seul est grand», mais quel homme ! Il fusionnait tellement avec nous, ses collaborateurs, compagnons et amis, qu’il ne pouvait concevoir qu’on existât avant lui et sans lui… C’était touchant mais irritant, insupportable, blessant. Mais quel homme... attachant !

■ Mathilde Monnier - Directrice du Centre Chorégraphique National de Montpellier. « Il me renvoyait des blagues sur ma ville natale, Mulhouse… »

1- J’ai rencontré Georges Frêche à plusieurs reprises, souvent dans des cadres très officiels. J’ai aussi eu plusieurs conversations plus personnelles avec lui, même si notre relation n’était pas aussi proche que celle qu’il a eue avec Bagouet ; je crois qu’il était intrigué par moi, et un peu intimidé, car je suis une femme. Moi aussi, j’étais intimidée. Georges Frêche a toujours respecté mon travail, ma façon de diriger le CCN et n’est jamais intervenu pour me donner des directives. Il insistait seulement pour que nous développions un travail en région.

2- Quand je suis arrivée à Montpellier, il connaissait déjà tout de ma famille et s’était renseigné sur moi. Parfois, il me renvoyait des blagues sur ma ville natale, Mulhouse, ou sur mon grand-père, qui est né à Abeihlan à côté de Béziers et qui était avocat. Au début de son mandat, je venais juste d’arriver, il m’a demandé si je voulais apparaitre sur une liste de soutien. J’ai dit non et je lui ai envoyé une lettre pour lui expliquer pourquoi. Il a été très respectueux de cela.

3- Ce qui m’a frappée dans son soutien à la culture, c’est le fait qu’il ait parié très tôt sur la danse, dans un moment (les années 80) où la danse contemporaine n’était pas encore reconnue. Il a eu l’intuition de comprendre que c’était un art à part entière qu’il fallait soutenir. Très peu de villes avaient fait ce choix, c’était un choix intuitif, risqué et courageux. Il a su aussi, se donner les moyens de cette politique, en créant des structures pérennes. L’Agora est sans doute un des plus beaux lieux pour la danse en Europe… La danse et les artistes lui doivent beaucoup.

l’art-vues • page quinze • décembre 2010 - janvier 2011 ...
« Après Massillon, je dis “ Dieu seul est grand ”, mais quel homme ! »
« La personne oubliée ? Georges Frêche! J’ai cédé la place en démissionnant ! »
Souvenirs, souvenirs…
DOSSIER
Dominique Bagouet, Georges Frêche et Jean-Paul Montanari, le début de l’histoire… ©L. Jennepin ©M. Coudrais Souvenirs encore… Dédicace à Marie-Christine Chaze à l’occasion de la sortie du livre de Georges Frêche «Montpellier, la longue marche»

■ René Koering - SurintendantàlamusiqueàMontpellieretDirecteurduFestivalRadioFrance.

« J’avais reconnu sa voix de loin, il chantait si faux ! »

1- Ma première rencontre se situe en 1980, alors que j’avais amené France Musique, en tant que grand producteur, pour un week-end racontant l’histoire de la musique en Languedoc. J’ai rencontré là un féru d’histoire de la Grèce antique qui pratiquait les fouilles à la fourchette !

2- Un après-midi de juillet, j’entends chanter sur l’Esplanade. C’était Georges Frêche qui dansait et chantait C’est nous les Africains… a des personnes du Troisième âge, ravies. J’avais reconnu sa voix de loin, il chantait si faux ! Le même soir, nous dînions avec Pierre Boulez et je tremblais à l’idée qu’il nous donne un autre récital. Dieu merci, il n’y a pas pensé !

3- Ce que laisse Georges Frêche est bien plus que son apport à la culture de ce pays. Il y a l’immense chantier de la ville et tout ce qu’il a réussi dans d’autres domaines. Il est indéniable que la musique est devenue importante avec la construction du Corum et ses deux salles de concert, le conservatoire, l’Agora, le Zénith, la création de Montpellier Danse, du festival de Radio France et la création de l’Orchestre National avec le soutien sans failles à ces musiciens, qui, bien que le budget soit un des plus faibles de France, a réussi à se hisser au premier plan. Le nom de Montpellier est dans toutes les références artistiques, audelà des frontières… Dans les années 85, il me fallait expliquer que Montpellier n’est pas du coté de la frontière italienne, ni dans la montagne. Aujourd’hui, c’est plus simple, même les musiciens australiens ont fini par savoir où nous sommes exactement. Autrefois, nous coproduisions avec Marseille. Aujourd’hui, c’est avec Berlin ou San Francisco que les échanges se font… Le respect se gagne à la sueur du front, et plus dans notre activité que dans les autres. L’artiste doit sans arrêt, prouver et se mesurer à ceux, nombreux, de tous les horizons. Dans ce domaine, Montpellier peut parler la même langue que Los Angeles ou Moscou et demain, Pékin.

■ Renée Panabière - Ancienne administratrice de l’Opéra et l’Orchestre de Montpellier.

■ Jean-Paul Scarpitta - Directeur désigné de l’Orchestre National et de l’Opéra National de Montpellier.

1- J’ai rencontré Georges Frêche en 2002, lors de la création de Hary Janos de Kodaly, Gérard Depardieu était récitant. J’ai été frappé par ses connaissances en histoire, en général, et celle du Languedoc, en particulier. Il disait qu’il fallait être mythomane pour être artiste.

2- L’anecdote est liée à notre dernier voyage à Shanghai, elle est double. J’ai d’abord été impressionné par sa conférence, sans note, face aux Chinois. Ce fut un éblouissement intellectuel. Et, par ailleurs, j’ai assisté à une partie de belotte avec son ami Nicollin. Il jouait de manière extraordinaire, c’était du cinéma. Il donnait à ce jeu une dimension digne de Raimu : humaine, pleine d’humour et d’amour.

3- Georges Frêche a compris que tout passait par l’art, que l’art participait à la formation de la citoyenneté, et particulièrement, la musique. Il avait un sens profond de l’humanisme. Il faut juste poursuivre… Il se foutait du bonheur, il voulait la grandeur. Je suis très confiant dans l’avenir. Avec Jean-Paul Montanari, Mathilde Monnier, Jean-Marie Besset, Michel Hilaire, nous allons continuer ensemble et apporter de la lumière à ceux qui nous entourent. Le deuil va nous transcender, nous irons au delà de nos limites.

■ Henri Maier - Ancien directeur des Opéras de Montpellier et de Leipzig.

Il me dit “ L'Opéra, il faut que cela se voit ! ” Et le Corum eut la Salle Berlioz équipée d'une scène !

1- En 1974, Georges Frêche vient assister à un spectacle à l’Opéra. Je ne me souviens ni de l’œuvre ni de la distribution, mais, en revanche, je me rappelle très bien l’avoir placé dans la loge de première galerie, numéro 11. C’est la première fois que je le voyais et lui trouvais un air d’intellectuel de gauche !

2- Dans les années 1980, au cours d’une interview avec Jean-François Bourgeot, j’avoue que je chante très faux. Le matin même de la parution de l’article dans Midi Libre, Georges Frêche me téléphone et, d’une manière complice, me déclare qu’il chante, lui aussi, très faux. Nous réserverons nos prestations vocales à un cercle d’intimes.

3- La création ou le renforcement des institutions favorisant l’échange, l’enrichissement culturel, intellectuel et la transmission de la connaissance : musée Fabre, médiathèque Emile Zola, Corum, Agora cité de la Danse, sans oublier le renouveau de l’Opéra et la création de l’Orchestre auxquels j’ai eu le plaisir et la fierté d’être associée directement.

1- Notre première rencontre eut lieu lorsque je me présentai devant la commission de recrutement pour le poste de directeur de l'Opéra de Montpellier. Quand Georges Frêche vint me demander d'entrer dans la salle de réunion, il scruta par dessus ses lunettes la " bête parisienne " qu'on lui avait recommandée… Mais lorsque je ressortis, je fus rejoint par Georges Frêche qui me dit qu'il allait venir me prendre à l'hôtel pour me montrer les chantiers de la ville. C'était en 1984 et tout était sens dessus-dessous… Quelques mois plus tard, Hélène Mandroux, qui était à l'époque conseillère municipale chargée de l'art lyrique, m'annonçait par téléphone que j'étais nommé. Une nouvelle vie commença et ce fut le " climax " ! J'en suis reconnaissant à Georges Frêche !

2- Il y a tant d'anecdotes sur seize ans de vie à Montpellier dans l'entourage de Georges Frêche, que je pourrais écrire un livre à la mémoire de cet homme qui va grandement manquer dans le LanguedocRoussillon car je crois, contrairement à l'adage, que les hommes sont irremplaçables. Je me souviens en particulier de la première d'Atys de Lully avec les Arts Florissants. Nous étions en période de discussion concernant la future salle du Corum. L'avenir de l'Opéra n'était-il que concertant ou bien serait-il encore un art " visuel " aussi ? Après cette représentation triomphale d'Atys, Georges Frêche me dit " bien évidemment, l'Opéra, il faut que cela se voit ! " Et le Corum eut la Salle Berlioz équipée d'une scène !

3- L'héritage de Georges Frêche, au delà du " bâtisseur ", sur lequel tant est écrit, est d'un ordre plus abstrait. Il a été une personnalité rare en politique, alliant un autoritarisme certain avec un sens aigu du bien commun, des connaissances historiques phénoménales avec le pragmatisme du bon sens populaire et une intelligence hors normes. Il laisse un message évident, en forme d'héritage à ceux qui désirent s'occuper de la Cité : L'histoire, ce sont les hommes qui la font, ayez-là en mémoire.

l’art-vues • page seize • décembre 2010 - janvier 2011 ...
« Georges Frêche me téléphone et, d’une manière complice, me déclare qu’il chante, lui aussi, très faux…»
« Il se foutait du bonheur, il voulait la grandeur… »
DOSSIER JPShopped
Avec Michel Hilaire, Conservateur du musée Fabre Avec Raymond Depardon dont il ventait les talents

1, 2 et 3- Notre première rencontre date de 1996, à sa demande. Georges Frêche connaissait un cousin de ma femme. Dans la conversation, mon nom a été évoqué, il a tout de suite souhaité me rencontrer. La première chose qu’il m’a dite, c’est: « Je veux faire un musée Soulages». Il est allé me montrer l’ancienne mairie, place de la Canourgue. J’ai dit non parce que je ne souhaitais pas un musée que pour moi. Il m’a alors proposé les Ursulines, j’ai encore dit non. Nous sommes alors allés sur un terrain vague, il m’a dit « vous serez l’alpha de ce musée ». Je lui ai répondu que je préférerais quelques toiles au musée.

« Mais il est plein, je ne peux pas le déplacer » m’a-t-il répondu. C’est alors que j’ai vu les gradins dans la cour, derrière le musée. « Cette espace vous conviendrait ? Alors on le fait ! ». Et il l’a fait. Georges Frêche était comme ça. Il avait la vision des choses. Lorsqu’il décidait quelque chose, il le faisait. J’ai connu bien des politiques qui faisaient des promesses qu’ils ne tenaient pas… J’avais déclaré à Georges Frêche que je ferai une donation. Nous étions avec mon notaire de Paris, les papiers étaient prêts pour cette donation.

« C’est la première fois que la ville de Montpellier reçoit un cadeau pareil », il s’est mis à pleurer ; nous étions très émus de voir les larmes couler sur le visage de cet homme. Georges Frêche était finalement un homme sensible, de très grande culture, excessif certes. J’ai une grande admiration pour lui. Il m’a parlé de ses projets car il pensait et voyait loin, il ne se contentait pas du quotidien… Le musée, on le lui doit. Lors de l’inauguration, il y a eu un dîner la veille, j’ai été impressionné, là encore, par sa culture. Une autre anecdote, au cours d’un dîner dans le musée en 2001 : j’avais une exposition dans le Pavillon. Il avait fait amener au bout de la table, la toile La Rencontre de Courbet. Après son discours, il a dit Bonjour Monsieur Soulages ! Georges Frêche avait un sens du spectaculaire.

■ Michel Hilaire - Conservateur du musée Fabre.

1- Je situerais ma première rencontre vers 1990, je rentrais de la Villa Médicis, j’étais déjà conservateur et je pensais à Montpellier, comme une ville possédant une collection marquée par l’Italie. Je suis venue pour l’inauguration de l’exposition L’été Australien, j’ai été nommé en 1992/93.

2- Un de mes plus beaux souvenirs est également lié à l’Australie, lorsque nous sommes allés présenter les collections du musée Fabre à Cambera avec Georges Frêche, Jean-Paul Montanari, Henri Talvat.

3- Dans mon domaine, son héritage est évidemment inestimable, c’est la restauration de A à Z du musée Fabre, le plus beau joyau de la ville, admirablement implanté dans l’Ecusson. Ce projet ne pouvait être réalisé en 93, ce n’était pas mûr. Les grandes expositions, de niveau international ont été un prélude à cette restauration, il fallait qu’il rayonne. Aujourd’hui, le musée Fabre est un des premiers de France après Paris. Pendant la fermeture, toutes les œuvres ont été restaurées. Georges Frêche a pratiqué et soutenu une politique d’acquisitions d’œuvres. Par ailleurs, il a insisté pour que des services de haut niveau, le restaurant et la librairie, soient implantés dans l’enceinte du musée. Il faisait totalement confiance aux personnes qu’il nommait: «J’ai fait le musée parce que vous étiez là», m’a-t-il confié. J’ai la chance d’avoir vécu cet immense chantier à côté d’une personnalité exceptionnelle. Cette recréation du musée restera dans l’Histoire de Montpellier.

■ Jean-François Bourgeot - Directeur du Festival du Film Méditerranéen, Cinémed.

1- Je suis arrivé à la rédaction de Midi Libre de Montpellier en mars 77. La première fois que j’ai vu Georges Frêche, j’ai d’abord entendu sa voix dans le grand escalier du siège de l’époque, au 12, rue d’Alger, ce même escalier que l’on peut voir dans L’Homme qui aimait les femmes de François Truffaut. Il gueulait, cherchait Maurice Bujon, le PDG de l’époque, mais il était content : il venait d’être élu maire de Montpellier !

2- Je me suis marié le 21 décembre 1983. C’est lui qui officiait, j’avais Pitiot et Talvat comme témoins. Rien que du très lourd ! Frêche avait l’air plutôt content, nous disant un truc du genre : « Ce qu’il y a de bien dans notre époque, c’est que la seule bonne raison de se marier, c’est l’amour...». Ça nous avait plu, à Danièle, mon épouse et moi. Bien évidemment, nous avons quand même fini par divorcer... Mais il n’est pas responsable de tout !

3- C’est un héritage consistant, parce que Frêche pensait pour le long terme. Le court terme, c’était juste quelques bricoles pré-électorales. Mais, comme il aimait se projeter, imaginer la ville rejoignant la mer, il voulait du solide et du pérenne. Dans la culture, il a été tout simplement le premier, en province, à comprendre que le secteur était un vecteur de développement, dans une histoire économique sans industrie lourde. Et il savait choisir les bonnes personnes pour faire fructifier les investissements qui sont d’ordre matériel et relèvent d’un esprit grands travaux… ou d’ordre moins matériel, comme les grands festivals. La difficulté consistait à rendre possible une culture de masse, des événements de dimensions nationale et internationale, et la vitalité, aussi, d’un tissu local créatif. Pas simple. Mais, s’il y a eu des morts ici ou là, le bilan apparaît comme très positif.

■ Yvon Tranchant - Directeur de la Scène Nationale de Sète.

1- Je situerais ma première « rencontre » parmi deux rencontres « politico-professionnelles » qui m’ont marqué : la première, avec Michel Rocard, et la seconde, avec Georges Frêche à Montpellier, lors d’une rencontre d’alors avec le PS (j’étais un jeune militant du PS de l’époque - années 80) : j’ai découvert un (jeune homme) politique qui me racontait «sa ville» (Montpellier) en devenir à partir de l’histoire du droit romain. J’étais subjugué et ébloui. J’ai pu travailler avec le premier (Michel Rocard), je n’ai pu travailler qu’avec les services du second (ce n’est pas tout à fait la même chose !) : cela a été (très) frustrant.

2- La première fois que j’ai pu réellement le rencontrer, c’était à Alès, lors de l’inauguration du Cratère/Scène Nationale : il nous fallait faire la queue pour saluer celui qui était (déjà) assis sur un siège, pour le saluer et se présenter. Nous étions (déjà) dans une république monarchique où nous rencontrions « l’élu ». Rien n’a changé, à droite comme à gauche ! Un souvenir paradoxal qui me laisse penser que la relation au politique n’est jamais ce que l’on souhaite et n’est jamais (totalement) ce que souhaite luimême l’élu. Limites, certainement, de la démocratie, mais limites objectives de ce qui reste, plus que jamais, le système le moins inégalitaire qui soit !

3- Pour paraphraser (très mal) Deleuze, la territorialité sert à déterritorialiser cette même territorialité. Je pense que « tonton» Frêche (c’est un compliment) a été une « sorte de visionnaire » d’un grand projet territorial. Mais comme dans tout grand projet, il y a ce qui en constitue le contenu et les relations, dans toutes ses étapes, avec toutes les strates et toutes les interfaces : là, il y a des manques et des insuffisances. C’est certainement le lot d’une « république », mais ce qui est sûr, c’est que Monsieur Frêche était au-dessus du (des) lot(s). A l’image du personnage : un grand être humain et donc un grand politique, toujours insuffisant !

■ Guy Perilhou - Directeur du Pôle National des Arts du cirque.

1- C’était en 1980, étudiant en sciences Economiques à l’Université Montpellier 1, découvrant un prof d’histoire du droit, brillant, au tempérament passionné, très engagé, bien que déjà à la tête de la Ville depuis 2 ans.

2- (NDLR : il garde cela pour lui).

3- L’héritage d’un visionnaire et bâtisseur, doublé d’un héritage plus controversé : haut représentant d’un genre très “Sud de France”, lié au franc-parler, caricature provinciale dont les non-sudistes aiment nous affubler ! En matière culturelle, c’est en tant que maire d’une ville dont il a contribué à construire l’image “Montpellier la culturelle”, qu’il a particulièrement compté, privilégiant les Arts vivants... Sa politique culturelle Arts vivants en Région, beaucoup plus récente, devait prendre en compte cette concentration montpelliéraine. Tout en faisant face à une politique d’aménagement du territoire culturel déjà largement engagée par l’Etat depuis longtemps : dans ce contexte, le projet déjà existant du Pôle Cirque a été dynamisé par le soutien accru du Conseil Régional parce qu’il présentait certainement une convergence d’atouts : fondé sur l’accompagnement d’un Art éminemment inventif, multiple, exigeant, tout en étant très populaire... ; implanté sur Alès, lui conférant l’unique place de centre de création institutionnel d’intérêt national en région, hors de la capitale régionale ; basé sur une très forte ambition territoriale régionale de par notre fonctionnement en réseau.

l’art-vues • page dix-sept • décembre 2010 - janvier 2011 ...
« Il gueulait… mais il était content : il venait d’être élu maire de Montpellier ! »
« Il nous fallait faire la queue pour saluer celui qui était assis sur un siège, pour le saluer et se présenter… »
« Un haut représentant d’un genre très “Sud de France”, lié au franc-parler… »
■ Pierre Soulages - Artiste peintre.
Il a dit “ C’est la première fois que la ville de Montpellier reçoit un cadeau pareil” et il s’est mis à pleurer…
Il m’a confié “ J’ai fait le musée parce que vous étiez là”
DOSSIER
Avec Pierre Soulages à qui il avait dit : « Je veux faire un musée Soulages »

■ Daniel Bedos - Créateur du Printemps des Comédiens. En rigolant, il m’a dit: “ Si t’es là, c’est grâce à moi, je t’ai évité la prison ”

1- C’était en 1972, à la faculté de droit. J’étais un militant de la Jeunesse Communiste Révolutionnaire, je distribuais un tract, il m’a dit : «On a besoin de vous au PS pour le rénover ».

2- J’étais membre, comme lui, du comité directeur du PS au niveau national, en charge des radios locales, il m’a aidé à passer des émetteurs clandestins d’Italie en France. Avec Robert Ménard, on a été arrêtés, il est venu, avec d’autres, nous libérer. Après, je ne l’ai plus revu car j’étais très proche de Gérard Saumade. Un jour, il est venu au Printemps et m’a dit en rigolant: «Si t’es là, c’est grâce à moi, je t’ai évité la prison ».

3- Incontestablement, il a fait énormément pour la culture, mais je suis l’un de ceux qui en a profité le moins. Ce qui est bien chez lui, c’est qu’il a toujours été fidèle à ses compagnons de route : Koering, Montanari, Fall, et quelques autres. Il leur a donné des moyens que je n’ai jamais eus, et l’histoire nous dira ce qu’il en restera. Lorsque je me déplace dans le monde, beaucoup de mes interlocuteurs connaissent Montpellier pour le Festival de Danse, le Centre Chorégraphique ou le Festival de Radio France... Mais ces manifestations ne sont que la partie visible d’une «politique boulimique» en matière de culture. Honneur à cet homme qui a su comprendre avant les autres, ce qu’il était nécessaire de faire pour le rayonnement de sa ville. Son charisme, son acharnement au travail, son humour ont fait le reste.

■ Fanette Debernard - Membre fondatrice de la Comédie du Livre, libraire, membre de la Maison de la Poésie.

Jean-Claude

« Nous devions nous voir une petite heure et nous avons passé toute la journée ensemble »

1- Bien sûr! C’est de ces rencontres que l’on n’oublie pas. J’avais postulé à la succession de Jacques Nichet à la direction du CDN et donc pris rendezvous avec Georges Frêche, alors maire de la ville. C’était notre première rencontre. Nous devions nous voir une petite heure et nous avons passé toute la journée ensemble. Il m’a demandé de l’accompagner dans sa journée de travail pour continuer à discuter du théâtre, bien-sûr, mais aussi de tout le reste, nos vies, nos engagements, nos valeurs. A la fin de cette incroyable journée, il me prit à part pour me dire « ce sera vous».

2- C’était juste avant que la première ligne de tram soit finie. La polémique battait son plein ; il allait y avoir des morts place de la Comédie, écrasés par des conducteurs de tram fous, les commerçants du centre ville allaient être ruinés, et surtout, les hordes d’immigrés allaient envahir la ville, voler, violer, piller, etc. Georges Frêche fut pris à partie par une bande de gens déchaînés (sur ce dernier point surtout) pendant l’Antigone des Associations. Sans se démonter, il leur fit un cours d’histoire sur tout ce qu’avait apporté la culture arabe à notre ville. Les opposants restèrent cois et mouchés. Je pense que ce moment résume la force de caractère, le courage, la culture de cet homme politique que j’admire.

3- Notre espoir, c’est qu’il se trouve des héritiers qui aient cette ambition pour notre ville, notre région. Cette vision, non pas du court ou même du moyen terme, mais une vision, une projection, une anticipation sur 20-25 ans? La vie artistique et culturelle a été une rampe de lancement, un pari en termes de conquêtes économiques et démographiques. Cette agitation, cette vitalité artistique et culturelle a participé à la construction de l’incroyable force d’attraction de cette ville et de cette région.

Georges Frêche a pris l’option de construire des structures institutionnelles fortes (Opéra, Orchestre symphonique, CDN, CCN, grands festivals…). Il partait du principe qu’il fallait d’abord un centre fort pour pouvoir construire une périphérie qui ait du sens.

1- La véritable première rencontre s’est faite pour nous, avec mon époux, au cours d’un dîner en présence de Georges et Claudine Frêche, chez Denise et Jean Joubert, début des années 80. Un régal de conversation à bâtons rompus sur bon nombre d’écrivains, anciens et contemporains, et je me souviens particulièrement de Tourgueniev! C’est ce jour-là que Jean a pu dire, avec la complicité de Jean Joubert, combien il souhaitait la mise en place d’une fête du livre à Montpellier pour permettre aux librairies de travailler ensemble. Quelques mois plus tard (1984), ce fut le premier Salon, Salle des Rencontres à la Mairie, au cours duquel Georges Frêche a annoncé « l’année prochaine, je vous promets la Place de la Comédie.» C’était parti. Première Comédie du Livre en 1985.

2- Tellement d’anecdotes pleines de bonne humeur et de drôlerie pendant ces 30 années : les visites et les signatures de Georges Frêche à la librairie Molière, les 25 comédies du livre et spécialement celle des 80 ans de Jean Marais… Un grand moment. Mais pardonnez-moi une note triste et intime qui me tient particulièrement à cœur : une attention pleine d’affection et d’amitié au moment du décès de mon époux. C’était le long week-end de Pentecôte 2003. Georges Frêche, accompagné de Claudine, fut chez nous dans l’heure.

3- Arrivés à Montpellier en 1976, nous avons suivi la formidable explosion culturelle pilotée par Georges Frêche. Je n’évoquerai que le domaine dont nous avons été, avec mon époux, un peu acteurs : le Livre. Tout d’abord, le réseau des Médiathèques inexistant à l’époque et qui, peu à peu, s’est mis en place avec, en point d’orgue, la Médiathèque Emile Zola. Les Comédies du livre qui ont permis, et permettent encore, par leur soutien économique, à bon nombre de librairies indépendantes de subsister dans leur diversité, leur spécificité, leur liberté et de mener une action littéraire toute l’année, y associant écrivains et éditeurs. En feuilletant les pages des différentes Comédies, cette phrase amusante de Georges Frêche (inauguration de 1987) «Il conviendrait que certains Montpelliérains endormis, qui ne croient pas à l’essor de la ville, arrivent à dégager leur pied de la gangue. Euromédecine, Agropolis, Antigone, ont fait ricaner les imbéciles… Si l’on ajoute une manifestation culturelle qui réunit plus de cent écrivains d’audience nationale et internationale, nous n’allons pas tarder à être une des dix premières villes à l’échelle européenne…»

■ Kurt Brenner - Directeur de la Maison de Heidelberg.

« Vous, Allemands, vous allez bientôt assister à un match d’une autre envergure, faites attention, on le gagnera

1- Ma première rencontre avec Georges Frêche a eu lieu au printemps 1973, pendant sa campagne pour les législatives, à la sortie d’un match du Football Club de la Paillade. J’étais à pied pour regagner ma voiture, une limousine me dépasse. La tête de Georges Frêche apparait à la vitre et il me lance : « Vous, Allemands, vous allez bientôt assister à un match d’une autre envergure, faites attention, on le gagnera ».

2- Peu de temps après son élection comme Maire de Montpellier, Georges Frêche a très vite installé la «Maison de Montpellier » à Heidelberg. Au cours du dîner officiel offert par le Maire de Heidelberg, lors d’un de mes premiers voyages avec lui, il m’a suggéré qu’on aille ensuite dans la brasserie « Seppl », connue du monde estudiantin, et dans laquelle le célèbre sociologue Max Weber, avait l’habitude de se rendre. Une fois entré dans le local, il a résolument choisi un coin distinct, sur un banc en bois, en le proclamant «place habituelle du fameux Max Weber ». Décontracté, il a commandé une « Bratwurst », saucisse grillée, accompagnée d’une belle chope de bière. Quelques mois plus tard, le Préfet ayant reçu également une invitation à Heidelberg, m’a demandé si je ne pouvais pas lui indiquer cette fameuse brasserie dans laquelle le Maire avait pris place sur le « fauteuil » de Max Weber.

3- Il a été suffisamment répété que Georges, le magnifique, a marqué de son empreinte la ville millénaire de Montpellier pour des siècles à venir, en lui ayant offert trente années glorieuses qui ont fait le bonheur de tous ses contemporains. Il est la preuve évidente que l’histoire peut être écrite par un individu, un seul homme, doté d’un savoir historique, d’une volonté de titan et de courage, pour vaincre la médiocrité. Georges Frêche a catapulté Montpellier, la Belle au bois dormant, sur l’orbite du 21ème siècle où elle brillera pour longtemps parmi les grandes villes européennes.

l’art-vues • page dix-huit • décembre 2010 - janvier 2011 ...
Fall - Metteur en scène, comédien et ancien directeur du CDN - Théâtre des Treize Vents.
».
Il a annoncé “ l’année prochaine, je vous promets la Place de la Comédie ”
DOSSIER ©M. Ginot
Mai 1987, Comédie du Livre avec Jean Debernard et Ptitluc Comédie du Livre, en 1993 cette fois-ci, avec Jean Marais sous le regard d’André Lévy

1- Une de mes premières rencontres, c’était à Toulouse, où j’étais directrice des programmes à la télévision régionale. Georges Frêche est venu participer à une émission, nous avons déjeuné ensemble. J’ai par la suite, été chargée de créer Radio France Hérault et pour se faire, de trouver des partenaires financiers. Georges Frêche nous a beaucoup aidé. Le jour de l’inauguration, je me souviens de son discours superbe et brillant.

2- Pour Georges Frêche, j’étais très liée à Toulouse, alors dès qu’il me voyait, il m’appelait la Catinouche, en référence à un personnage populaire de cette ville. Autre anecdote, en 1986, lors la remise de la rosette à Pierre Sabatier d’Espeyran, celui-ci m’a confiée à Georges Frêche en lui disant: « Occupez-vous bien de la petite, elle mérite ».

3- Pour moi, Georges Frêche est un personnage mythologique, c’est Zeus. Sa connaissance de l’histoire grecque, de la mythologie était étonnante. Je lui dois beaucoup, c’est grâce à son action que Radio France Hérault a vu le jour.

■ Bernard Fouchy - Président de l’association Loisir et culture au CHRU.

1- J’avais 24 ans, j’avais un projet de centre musical avec une salle de concert, des locaux de répétition... J’ai demandé un rendez-vous et il m’a reçue dans son bureau. Je trouvais ça normal, à l’époque, mais aujourd’hui, je sais que c’était exceptionnel d’être ainsi reçue et écoutée par le Maire... Pendant que je parlais, il signait des lettres et je pensais qu’il ne m’écoutait pas. Mais très vite, il s’est mis à me parler et à me poser des questions très pointues, j’étais très impressionnée.

2- Je l’ai vu, une fois, piquer une colère à propos d’une équipe de tambourin, à la foire aux associations. C’était génial, tout le monde se taisait, mais c’était étrangement drôle et plein de tendresse, j’aurais voulu filmer cette scène...

3- Georges Frêche laisse aux montpelliérains une envie d’aimer leur ville, d’aimer leur région. Il laisse une vision du développement économique, une ambition de décomplexer notre cité pour aller toujours vers l’excellence, privilégier le savoir, la connaissance, l’éducation, la culture, les arts... Faire de Montpellier et de sa région, un territoire de lumière, mettre en valeur ce que nous avons de meilleurs pour ne pas rester en dehors du développement économique, culturel, artistique, en dehors de la marche du monde, en quelque sorte. Il nous laisse de la passion et une envie formidable de toujours progresser, pour tous et dans tous les domaines. Son héritage est extrêmement précieux, dans tous les secteurs de la vie en communauté : urbanisme, économie, société, citoyenneté, sports, arts.

■ Jacky Vilacèque - Journaliste et observateur culturel.

1- C’était sur le site de l’Hôpital Arnaud-de-Villeneuve où j’avais fait venir les Solistes de Moscou. J’étais assis à côté de Georges Frêche, il m’a dit que ce que je faisais était bien et que « je méritais la médaille de la ville de Montpellier». J’ai été surpris. J’ai eu la médaille.

2- Toujours à l’hôpital, Georges Frêche était venu pour faire changer un pansement. Il me dit: «j’ai à te parler. Que penses-tu du parking payant dans l’enceinte de l’hôpital?» J’ai répondu que ce n’était pas une bonne affaire pour les personnes éprouvées qui venaient voir leurs malades. Résultat, le projet est resté dans les oubliettes, jusqu’à il y a deux ou trois ans.

3- Georges Frêche était un grand Monsieur, un grand bâtisseur qui a favorisé l’accès au spectacle vivant, par exemple, le Zénith. Cette salle dédiée aux spectacles populaires, a donné du souffle à notre association En effet, les habitués du Zénith sont devenus plus curieux et ont été en demande de spectacles plus exigeants, les abonnements ont afflué. D’autant que la politique de subventions développée par Georges Frêche a permis aux directeurs de salles et de festivals de pratiquer des prix bas. Des personnes qui n’auraient jamais mis les pieds à l’opéra y sont allées, à Paris il faut 150 € pour aller à l’Opéra Bastille. J’espère qu’on va continuer à aller de l’avant.

1- J’ai un souvenir très vif de ma première rencontre. J’étais étudiant, il venait d’être nommé prof à l’université de Montpellier. C’était en 1971. J’ai passé avec lui un oral et comme j’étais, déjà, journaliste à Midi Libre en même temps qu’étudiant, il ne m’a, à peu près, questionné que sur le journal.

2- L’anecdote n’est pas directement liée à moi mais c’est un souvenir vivace. La lointaine inauguration, au musée Fabre « première manière », d’une exposition de poteries d’Indiens d’Amazonie. Des shipibos. Discours à la Frêche : interminable, historique, épique. Jusqu’à ce que, l’enthousiasme montant, on l’entendit conclure : « J’achète ! ». Tête de l’entourage… Les poteries sont peut-être encore dans les caves du musée.

3- L’héritage est évidemment considérable, surtout si on se souvient du Montpellier culturel de François Delmas. Danse, musique, musée, salles de spectacles «populaires» : tout est à citer. Avec ce satisfecit supplémentaire que, au delà des réalisations architecturales, Georges Frêche a toujours eu le don de savoir choisir des acteurs culturels de premier plan. Reste un problème : cette garde culturelle a vieilli avec lui. Et, comme sur le terrain politique, la relève peine à se dessiner. Qui, pour remplacer Koering et Montanari, pour citer les deux plus emblématiques ? Ce pourrait être le problème des années post-Frêche.

l’art-vues • page dix-neuf • décembre 2010 - janvier 2011 ...
■ Martine Vicériat - Directrice du Zénith Sud.
« Je l’ai vu piquer une colère à propos d’une équipe de tambourin, à la foire aux associations »
« L’enthousiasme montant, on l’entendit conclure :
“J’achète !”. Tête de l’entourage… »
■ Madeleine Attal - Créatrice de Radio France Hérault et comédienne.
« Il m’appelait la Catinouche, en référence à un personnage populaire de Toulouse »
Il m’a dit que “ je méritais la médaille de la ville de Montpellier ”. J’ai été surpris. J’ai eu la médaille.
DOSSIER
Avec Madeleine Attal et Pierre Sabatier d’Espeyran Création de la première salle Victoire, le groupe OTH, Jean-François Bourgeot et Georges Frêche

THÉÂTRE par MCH

Les créations régionales à ne pas manquer

■ L’orage et le cerf-volant en tournée dans la région

C’est l’événement cirque de la région. Et quel événement! La compagnie Hors piste s’attaque à un mythe, Le Sacre du Printemps d’Igor Stravinsky, inscrit au Panthéon de la danse par des générations de danseurs et chorégraphes, en tête desquels Nijinski. «En marge de ma fascination pour cette œuvre, ont surgit ces ponts possibles avec le monde de l’enfance. C’est de cet endroit précis qu’est née l’envie de rejouer avec l’histoire, pour en reparler à tous avec le cirque, avec nos corps,avecdelamusique,undécoretdelavie.Ondiraitqueceserait une surprise, d’accord?» C’est ainsi que Vincent Gomez parle de son projet qu’il vient de mettre en scène avec la complicité de Séverine Chasson et qu’il joue avec tous ses partenaires. La création a eu lieu à Alès. Narbonne, Ganges et Bédarieux ont déjà accueilli le spectacle dont la tournée continue dans la région. «On dirait que ce serait l’histoire d’un printemps, toi, tu serais la terre, moi, la vie et lui, ch’sais plus… Et si, comme dit le proverbe, une hirondelle ne fait pas le printemps, alors on en mettra deus ou trois, puis un arbre sur lequel on pourra grimper, des toboggans, le soleil, quelques nuages et un lion», ajoute Vincent Gomez. On n’en saura pas plus. On jugera sur pièce sur place.

14 décembre au théâtre Jean-Alary à Carcassonne. Tél. 04 68 25

33 13; Du 17 au 19 décembre, à SortieOuest à Béziers. Tél. 04 67

28 37 32; 18 et 19 janvier à L’Archipel à Perpignan. Tél. 04 68 66

33 54; 25 janvier à Castelnaudary. Tél. 04 68 94 65 85; au théâtre Jean Vilar à Montpellier. Tél. 04 67 40 41 39.

■ Platonov par Machine Théâtre

Comme chaque été, toute une petite société de voisins et d’amis se retrouve en villégiature chez la jeune veuve Anna Petrovna. Platonov en fait partie. Nous sommes chez Tchékhov, dans une de ses nombreuses pièces sur le thème, Platonov, mise en scène par Nicolas Oton et interprétée par ses copains de la compagnie Machine Théâtre. Comme souvent chez le dramaturge russe, les personnages sont des antihéros qui se débattent dans un monde proche de la décomposition. Un monde ou séduction et trahison, amour et haine, jouent un rôle primordial. «Je voudrais rendre les personnages aussi colorés que Tchékhov les a dépeints. Faire tendre la pièce vers une force joyeuse et créatrice. Je souhaite un engagement total des acteurs. Bannir toute virtuosité, savoir-faire et discussion. Cela exige une humilité, une exigence et une rigueur essentielles, autant qu’un humour et une grande vitalité», indique Nicolas Oton dans ses intentions. La pièce a été créée au Cratère, elle poursuit sa tournée. Et ce n’est certainement pas terminé.

14 janvier à la Maison du Peuple à Millau. Tél. 05 65 59 47 61 ; du 20 au 28 janvier au Théâtre des Treize Vents, Domaine de Grammont à Montpellier. Tél. 04 67 99 25 00. Théâtre-13vents.com

■ Le Barbier de Séville en tournée

Ce Barbier de Séville est très attendu. Mis en scène par Patrick Haggiag, il est joué par la compagnie In Situ associée au nom de SortieOuest, espace culturel qu’elle dirige. Le spectacle a été rodé dans le biterrois, cet été et on a hâte de le découvrir avec sa pléiade de comédiens d’ici, talentueux: Richard Mitou, Dag Jeanneret, Jean Varela, pour ne citer qu’eux. La pièce de Beaumarchais est un objet théâtral réjouissant, indémodable, spirituel, facétieux. Une brillante illustration de l’esprit français. Partant d’une trame usée jusqu’à la corde, le barbon amoureux d’une toute jeune fille, Beaumarchais la transforme, avec son style acéré et sa verve pétillante, en une comédie politique délirante. On avait détesté, et pour tout dire, on s’était barbé au Barbier de Séville, proposé l’année dernière au Printemps des Comédiens. On espère que cette production, avec tant de bonnes fées penchées sur son berceau, nous fera retrouver la saveur piquante de Beaumarchais.

12 au 16 janvier, SortieOuest à Béziers. Tél. 04 67 28 37 32. 18 et 19 janvier, salle de l’Aire à Frontignan.

22 janvier, salle Paul Arnaud à Marseillan. Tél. 04 67 74 66 97. 25 janvier, salle polyvalente à Capestang.

28 janvier à Abeilhan.

29 janvier à Saint-Etienne d’Albagnan.

6 février à Lodève. Tél. 04 67 74 66 97.

■ En Attendant le Révizor à Lattes

En résidence à Lattes, Toni Cafiero s’attaque à un monument de la littérature russe, Le Révizor de Gogol. Mais il a choisi un moyen détourné; sa création devient En attendant le Révizor. Le metteur en scène entraîne des comédiens d’ici venus d’horizons divers: Dominique Ratonnat, Nicolas Pichot, Alex Moran, Grégory Nardella. La pièce prétchékhovienne raconte, d’une part, l’histoire d’un gouverneur persuadé de pouvoir toujours s’en sortir, et d’autre part, celle de Khlestakov qui faisait passer la jouissance immédiate avant toute chose… Le scénario part d’un quiproquo, se déployant et se redéployant. Il travaille sur l’agitation humaine, vaine et inutile, car on revient toujours au point de départ. Tout parallèle avec notre réalité nous apparaît évident et trop facile à repérer et donc il ne mérite pas qu’on lui porte attention. A nous de le décrypter.

21 et 22 janvier, Th. Jacques Cœur à Lattes. Tél. 04 99 52 95 00.

■ Lisbeth (s)

au théâtre Jean Vilar, par la Cie Les Grisettes

Fabrice Melquiot fut d’abord acteur avec Emmanuel Demarcy-Mota et la compagnie Théâtre des Millefontaines. Parallèlement, il écrit. Depuis un certain temps, il a abandonné la scène pour se consacrer à l’écriture. Lisbeth’s est une de ses pièces. L’histoire commence avec Pietr, narrateur ; Lisbeth est l’autre personnage de leur histoire, le premier jour de leur rencontre. On assiste à un flash back, la pièce commence après leur histoire, Pietr raconte le tout début. Il y a deux niveaux d’adresse : celle de Pietr, directe et celle de Pietr et Lisbeth, l’histoire dans l’histoire. Il y a deux endroits de récit, deux ambiances... Les personnages prennent en charge les didascalies, comme pour intimer à l’autre ce qu’il doit faire ou ne pas faire, pour exprimer un souhait. «A travers ce spectacle, je veux raconter l’histoire d’un homme, d’une femme, d’une rencontre, d’un rendez-vous manqué, de la construction d’histoires inattendues. Je veux parler de l’absent omniprésent, de la présence invisible, de l’autre et soi-même, de la limite fragile entre fantasme et réalité», indique Anna DelbosZamore qui met en scène la pièce avec la compagnie montpelliéraine Les Grisettes. En résidence au Théâtre Jean-Vilar, c’est dans cette salle que la compagnie va affronter le public.

20 et 21 janvier, théâtre Jean Vilar - 155, rue de Bologne à Montpellier. Tél. 04 67 4028 65. Theatrejeanvilar.montpellier.fr

■ Romea et Joliette à Nîmes

Valetti est à la mode dans la région. On a déjà vu Carton plein à Lattes cet automne, on découvrira plus tard, un texte inédit Romea et Joliette, créé à Nîmes par la compagnie gardoise L’Heure du loup. « Dans le jazz, on travaille sur des standards: c’est sans doute cela qui m’a poussé à demander à Serge Valletti de nous écrire sa vision de Roméo et Juliette. Il arrive parfois qu’on se souvienne plus de la contrefaçon que de l’original», déclare Michel Froehly. L’auteur s’est donc exécuté et a fait renaître à sa manière, celle d’un auteur à la faconde méridionale, les démêlés entre les deux familles les plus célèbres du répertoire. L’action se passe désormais à Marseille. « Une question m’obsède concernant le texte de Shakespeare: et si Romeo et Juliette n’étaient pas morts?», s’interroge le metteur en scène Michel Froehly. Bonne idée! Valetti va-t-il résoudre cet important problème dramaturgique? Réponse à Nîmes puis à Lattes. 1er au 3 février, Théâtre de Nîmes. Tél. 04 66 36 65 10. www.theatredenimes.com

■ L’épouvante, l’émerveillement à La Baignoire à Montpellier

Dans leur micro salle, Hélène de Bissy et Bela Czuppon accueillent des artistes qui trouvent, dans cet espace, la possibilité d’initier ou de peaufiner leurs propositions. Leur saison est également ponctuée de déjeuners en littérature. Ce sont les Intégrales de la Baignoire. Hélène de Bissy donne des lectures pendant la pose déjeuner. Les prochaines ont lieu les 10 janvier et le 14 février à 12 h. Elle invite également à découvrir un texte de Béatrice Beck, les 21 et 22 janvier. Un moment fait de lecture, de son, d’images et de jeu. Avec la complicité de Fred Ladoué et de Tony Bruneau. PA-mela s’éveille au monde, PA-lmyre est sa mère, PA-loma, sa grand-mère, mais il n’y a pas de papa ! Ainsi se dessine le portrait d’une femme, ce qu’elle sera, ce qu’elle est, ce qu’elle a été. 21 et 22 janvier, La Baignoire - 7, rue Brueys à Montpellier. Tél. 06 14 47 06 99. www.labaignoire.fr

l’art-vues • page vingt et un • décembre 2010 - janvier 2011 ...
@Marie Clauzade « L’épouvante, l’émerveillement » à la Baignoire « Le Barbier de Séville » par Patrick Haggiag « Platonov » par Machine Théâtre

■ Il était une fois Raymond Roussel… au Théâtre du Hangar à Montpellier

Jacques Bioulès reprend, cette saison, les deux premiers spectacles de sa série Il était une fois… Cette fois, il nous invite à découvrir un auteur méconnu du grand public, adulé par des monstres sacrés tels que Breton, Proust, Aragon et Cocteau. Ce précurseur des surréalistes, grand excentrique devant l’Eternel, ne pouvait qu’inspirer Jacques Bioulès qui n’aime rien tant que jouer avec les mots, les savourer, les faire valser, les lancer et les rassembler sans queue ni tête. La précédente version d’ Il était une fois Raymond Roussel nous avait enchantés, tant l’osmose était évidente entre la muse, Raymond et le poète, Jacques. Entouré de Stéphane Giletta et Patrick Hannais, Jacques Bioulès va nous replonger l’univers prodigieux de l’écrivain. Et c’est tant mieux.

Du 25 au 30 janvier, Théâtre du Hangar - 3, rue Nozeran à Montpellier. Tél. 04 67 41 32 71. www.theatreduhangar.com

■ Le chant du Dindon à Frontignan

La famille Rasposo fait du cirque comme elle respire. Fanny Molliens, la mère, mène tout son petit monde sur la piste. Dans Le chant du Dindon, les artistes vont plus loin que dans Parfum d’Est. Ce spectacle complètement déjanté, continue à tourner dans la région. Il s’installe à Frontignan (Scène Nationale de Sète décentralisée) en février. Il est interdit de passer à côté. Laissez-vous transporter par la musique de l’accordéon, du violon, qui jouent des airs tziganes, et entrez dans l’univers des Rasposo. Acrobaties sur chaises, voltiges avec mannequin vivant, strip-tease à l’envers, gags à répétitions, intrusion du dindon sur sa charrette de condamné, vous n’êtes pas au bout de vos surprises. Allez-y en famille, enfants dès 4 ans, parents et grands-parents. Vous garderez longtemps dans les yeux, ces images follement délirantes.

Du 11 au 20 février, à Frontignan. Tél. 04 67 74 66 97. www.scenenationale-sete-bassindethau.com

■ L’homme qui donnait à boire aux papillons au Théâtre de Narbonne

Si vous avez manqué ces Chiliens géniaux à Sète, en début de saison, précipitez-vous à Narbonne. Ce spectacle vaut le voyage, comme le clame un certain guide fameux. La compagnie Teatrocinema, issue de La Troppa, nous avait régalés la saison dernière avec Sin Sangre. L’histoire poétique de L’homme qui donnait à boire aux papillons, s’adapte peut-être encore mieux à son style. Au tout dernier instant de sa vie, Filippo ressent le besoin d’accomplir un rite ancestral, donner à boire aux papillons qui viennent de sortir de leur chrysalide. S’en suit une série de rencontres extraordinaires. Extraordinaires, comme le spectacle, va et vient constant entre l’écran et la scène. C’est un monde d’illusions qui nous entraîne de l’autre côté du réel, dans une dimension inconnue.

Surtout, laissez vos esprits cartésiens au vestiaire, ouvrez grands vos yeux et vos oreilles et laissez vous prendre par la magie de cette représentation hors du commun.

9 et 10 février, Théâtre Scène Nationale à Narbonne. Tél 04 68 90 90 20. www.letheatre-narbonne.com

■ La serva amorosa au Théâtre de Béziers

Si vous n’avez pu voir Robert Hirsh dans La Serva amorosa, à Sète en début de saison, vous êtes en repêchage à Béziers, les 21 et 22 janvier. Cette histoire moliéresque que signe Goldoni est celle d’un barbon amoureux fou d’une jeune épouse cupidissime. Heureusement, la servante veille et parvient à déjouer les manigances de la femme. Bien-sûr, Robert Hirsh nous a épatés, mais il trouve en Claire Nadeau, qui joue l’épouse, et en Clémentine Célarié, la servante, deux partenaires tout à fait remarquables. Les autres comédiens font mieux que tirer leur épingle du jeu. Ajoutez à cela une scénographie particulièrement ingénieuse et esthétique, vous avez là un spectacle jubilatoire pour bien amorcer 2011.

21 et 22 janvier, Théâtre Municipal de Béziers.

Tél.04 67 36 82825. www.ville-beziers.fr

■ Perthus

au Théâtre

des Treize Vents à Montpellier

Paul et Jean-Louis sont copains de classe. Tous les deux très brillants, l’un littéraire, l’autre matheux, sont élevés par deux mères délaissées par leurs maris. Tel est le point de départ de Perthus, pièce de Jean-Marie Besset, vue à Paris l’hiver dernier.

Dans cette œuvre plus intimiste que RER, l’auteur laisse filtrer des souvenirs autobiographiques, avec une grande sensibilité, se gardant bien de sombrer dans le pathos. Il est trop pudique et trop délicat pour cela. Ce qu’il montre ce sont les sentiments de deux jeunes garçons, encore adolescents, qui découvrent le trouble et les émois d’une amitié particulière, proche de l’amour passion. Cet amour va finalement les brouiller, tandis que parallèlement, les deux mères vont se rapprocher. Leur amitié survit à la brouille de leurs fils.

Cette histoire, plus complexe qu’il n’y paraît, touche à des sujets d’aujourd’hui : l’homosexualité, l’exclusion, dans ce style de Besset qui nous est maintenant familier ; très actuel, avec une description de caractères bien marqués et un sens aigu du dialogue, pour une tragicomédie très contemporaine.

L’idée de faire jouer les mères par des hommes contribue à donner de la distance et parfois, à dédramatiser la situation. Alain Marcel et Laurent Spielvogel sont excellents comme le sont leurs jeunes partenaires, Sylvain Dieuaide et Brice Hillairet, bien dirigés par Gilbert Desveaux. Sa mise en scène au plus près du texte, joue sur la sobriété. Perthus? Parce que la ville où se joue le drame est proche de ce col. Mais on peut aussi y lire «père tus», allusion à l’absence de père. Un très beau spectacle qui devrait toucher un large public. Du 8 au 11 février au Théâtre des Treize Vents à Montpellier. Tél. 04 67 99 25 00.

www.theatre-13vents.com

■ Le Bourgeois Gentilhomme

au Cratère à Alès

On doit à Philippe l’excellente idée de transposer au Japon, Le Bourgeois gentilhomme de Molière. Loin de lui nuire, ce traitement façon manga de la pièce de Molière, la rend plus actuelle et la respecte dans l’esprit, quasiment à la lettre. De plus, les artistes nippons maîtrisent l’art de la manipulation et du grand écart entre tradition et modernité, au plus haut niveau.

Or, Le Bourgeois Gentilhomme exalte le jeu des apparences, des mascarades, c’est une farce énorme où le manipulé est peut-être le manipulateur. Car, si Jourdain est le Dindon de la farce, il s’en amuse jusqu’à la fin.

Tous les partenaires du Bourgeois sont des marionnettes, exceptés les deux jeunes gens. Nicole elle-même, est représentée par une poupée de chiffon qui se gondole, comme aucune comédienne ne parviendrait à le faire ! Une lecture franchement irrésistible, une nouvelle version de référence déjà représentée près d’une centaine de fois, qui vaut le déplacement au Cratère.

Du 8 au 13 février, Le Cratère, Scène Nationale d’Alès. Tél. 04 66 52 52 64. www.le cratere.fr

■ Deux hommes jonglaient dans leur tête à Villeneuve-lès-Maguelone

Par bonheur, bravant les prévisions météorologiques alarmistes pour le dimanche 14 novembre, nous sommes allés voir Deux hommes jonglaient dans leur tête à SortieOuest. Bien nous en a pris, car nous avons été emballés. Sur la scène, des structures en bois tressé : des sphères, des culbutos, des toupies, des ombrelles.

D’abord immobiles et silencieuses, elles s’emballent, tournent, s’animent et s’enchantent, elles deviennent machines à sons. Les deux artistes, Jérôme Thomas et Roland Auzet, évoluent au milieu d’elles, les utilisent comme partenaires à leurs jonglages. En effet, Jérôme Thomas est un des spécialistes les plus doués et les plus imaginatifs de sa génération. Il joue avec des balles blanches certes, mais pour les détourner de leur destination première. Elles deviennent percussions ou touches de piano, pour des duos époustouflants avec Roland Auzet, compositeur de son état.

Un spectacle unique, qui repousse encore un fois, les limites d’un art. A voir par tous, dès 8 ans.

21 janvier, au Théâtre Scène Conventionnée de Villeneuve-lèsMaguelone. Tél. 04 67 69 58 00.

www.theatredevilleneuvelesmaguelone.com

l’art-vues • page vingt-deux • décembre 2010 - janvier 2011 ...
@ Julien Piffaut ©J. Chambord ©F. Delahaye « L’homme qui donnait à boire aux papillons » par La Troppa
THÉÂTRE
« Deux hommes jonglaient dans leur tête »
PALAVAS - SALLE BLEUE BÉZIERS - ZINGA ZANGA MONTPELLIER ZENITH Tél. 04 67 50 39 56 et Points de vente habituels Site : www.vincentribera-organisation.com VINCENTRIBERAORGANISATIONPRÉSENTE : Béziers Zinga Zanga 3 janvier Espace Vergèze 4 janvier 14 février 20 mars 17 avril 8 AVRIL NÎMES ATRIA FERIA DU RIRE

TEMPS FORTS par MCH

A ne pas manquer dans la région

■ Ramade, Vercors et Beckett au Théâtre Pierre Tabard à Montpellier

En résidence au théâtre, la compagnie de la Traversée s’installe jusqu’au 9 janvier pour jouer Roméo Hait Juliette, de Gilles Ramade. Véritable zapping théâtral, dans lequel les héros déclinent la célèbre scène du balcon de Shakespeare. Tout le monde connaît la tragique histoire de Roméo et Juliette. Nos deux héros, sous le regard de Tybalt, tentent d’échapper au funeste sort du drame Shakespearien pour servir les affres des comédies à la Almodovar, du théâtre élisabéthain, du réalisme pouchkinien, des déboires d’un reality show télévisé…

Ces trois personnages, hauts en couleur, nous embarquent dans un monde burlesque et fabuleux où les grands retombent en enfance et les petits s’amusent dans la cour des grands, dans une mise en scène de l’auteur. «Il y a longtemps que je n’avais vu cette adaptation, mise enscèneetinterprétéed’unefaçonaussiprochedel’idéeques’enfaisait mon père lorsque nous en parlions et je reste encore ému» déclare François Bruller, représentant la succession Jean Bruller Vercors après avoir vu Le silence de la mer de Vercors, mis en scène par Serge Dekramer.

Cette pièce raconte la naissance progressive d’un amour impossible entre un officier allemand dans la France occupée et une jeune fille. La jeune fille et son oncle, par résistance, opposent à l’Officier un silence lourd de signification. Seul l’Officier allemand se dévoilera dans un monologue d’une rare sensibilité, durant toute la pièce. Ensuite, reprise exceptionnelle d’un succès d’Yves Gourmelon, la très belle pièce de Samuel Beckett, Premier Amour. «En donnant Premier amour de Samuel Beckett, en 2005 dans le cadre des Imprévus au Chai du Terral, il s’agissait pour moi de faire du théâtre sans les étapes habituelles du travail théâtral, d’éliminer le temps des répétitions et de lui substituer un simple temps de préparation. Plusieurs raisons m’ont poussé à aborder cette démarche : j’avais la volonté de remettre en question la manière que j’ai de faire du théâtre, de mettre en scène et de jouer», explique Yves Gourmelon. Pour cette récitation de Premier amour, il n’y aura pas eu vraiment de répétition, seulement une réflexion préalable et une préparation vocale et scénographique. « Je dirai ce texte en le sachant, mais pas tout à fait, afin d’introduire le souffleur dans le cours de la récitation immobile, voulue par l’auteur.»

• Roméo hait Juliette, jusqu’au 9 janvier.

• Le silence de la mer, du 13 au 23 janvier.

• Premier amour, du 27 janvier au 6 février. Théâtre Pierre Tabard, rue Lakanal à Montpellier. Tél 04.67.16.28.82. www.theatrepierretabard.fr

■ Princesse Raiponce et Blanche-Neige décongelée

Spectacles jeune public par la compagnie Bao

La compagnie Bao s’installe pour les vacances de Noël à La vista avec un spectacle pour le jeune public, Princesse Raiponce. Une princesse dont le QI est inversement proportionnel à la longueur de ses cheveux, une sorcière qui abuse de cosmétiques, un prince charmant pas très doué, une reine égocentrique, un roi névrosé, des souris de bibliothèque, voilà la folle galerie de personnages que nous retrouverons dans Princesse Raiponce. D’un décor-livre en «pop-up» émergeront des tours, des châteaux et même des arbres à salade (!). Un spectacle tout public, décalé, kitch et glamour, entre le Peau d’âne de Jacques Demy, et le Shrek d’Andrew Adamson....

Princesse Raiponce, 20, 22 au décembre à La Vista - 42, rue Adam-de-Craponne à Montpellier. Tél 04 67 58 90 90.

Le 21 décembre, la compagnie quitte le théâtre pour aller jouer Blanche-Neige décongelée, à la Maison pour Tous R. Caillens. Autour d’un grand congélateur 300 litres complètement trafiqué, nos trois comédiens présentent une adaptation originale, très décalée et frigorifique du célèbre conte des frères Grimm. Le thème du froid étant prépondérant dans cette histoire, ils ont voulu l’utiliser pour nous offrir un spectacle qui vous fera frissonner à coup sûr... Entrons ensemble dans la chambre froide... Blanche-Neige est là, étendue entre la vie et la mort, et elle nous attend, prête à être... décongelée. Blanche-Neige décongelée, 21 décembre, Maison pour Tous R. Caillens, Place deTibériade, Quartier Tournezy à Montpellier. Tél. 04 67 42 63 04. http://compagnie-bao.com/jeune-public

■ Syncope et Dionysos

à la salle Zinga Zanga à Béziers

C’est l’événement en matière de danse. La tournée française du Béjart Ballet Lausanne débute à Zinga Zanga à Béziers. Au programme, deux pièces. L’une, Syncope, est une création de Gil Roman, qui a repris le ballet depuis la disparition de Maurice Béjart. Le chorégraphe a travaillé sur des textes de Catherine Clément. La syncope pivote de la clinique a la danse, bascule vers le poétique, s’achève enfin dans la musique. Car, dans chacun de ces domaines, la syncope est affectée d’une définition. A l’origine, il y a du choc, du retranchement : on y perd, mais nul ne dit ce qu’on y gagne. L’autre, Dionysos, est une pièce du répertoire que Béjart résumait ainsi : «Dans une taverne grecque de nos jours, un Grec raconte le mythe de Dionysos, sa naissance miraculeuse et ses danses endiablées qui, de la Grèce, rejoignent le Moyen Orient sur la Route des Indes. Et le rêve devient réalité et la danse dionysiaque s’empare de l’espace».

8 et 9 février, Salle Zinga Zanga à Béziers. Tél. 04 67 36 82 82.

■ Temps forts à Clermont-l’Hérault

Cirquedéjàvu, une production de La Baldufa, un spectacle de marionnettes et de masques qui retrace l’amitié entre Anselmo et Fausto, deux anciens clowns. Ce spectacle pour tous, gorgé d’humour et de nostalgie, rend hommage à la vieillesse et à l’amitié.

Dans le cadre du festival de cinéma L’Art en bobine, Aïe, de Jur Domingo et Julien Vittecoq. Utilisant le corps comme moyen d’expression essentiel, ils travaillent sur l’empêchement, l’obstacle et la déformation, faisant émerger des situations et des personnages emprunts d’un humour déroutant. Ils se jouent du corps et de ses possibilités, s’amusent à poser un regard original sur des situations, laissant libre champ aux émotions et aux interprétations, des plus riantes aux plus malaisées.

Février débute par une reprise de L’aveuglement, créé en janvier 2010, adapté de Saramago par Pierre Astrié. Le temps d’un feu rouge, un homme devient aveugle.

Puis, c’est au tour de l’homme qui le raccompagne chez lui. Ensuite, de l’ophtalmologue qui l’examine et des patients de la salle d’attente.

Très vite, se propage une fulgurante épidémie de cécité blanche. Seule, une femme semble devoir être épargnée par la «blancheur lumineuse».

Ce texte fort laisse la place à un cabaret pour tous, dès 12 ans, Le cirque des mirages avec Parker et Yanowski. Fred Parker, petit, vif, incisif, personnage un peu sombre qu’on devine prêt à bondir, nourri au jazz et à la musique contemporaine. Yanowski, né poète il y une trentaine d’années, dévoreur de chansons, le regard clair, lyrique, théâtral, immense, en mouvement perpétuel. Réunis, ils secouent. • Cirque déjà vu, 22 janvier • Aïe, 30 janvier

L’Aveuglement, 3 et 4 février • Le cirque des mirages, 10 février. Tél. 04 67 96 31 63.

www.theatreclermontlherault.fr

■ Intendance saison I au Cratère d’Alès

Créée à Carcassonne par le Zinc Théâtre, la pièce de Rémi de Vos, Intendance saison I, entreprend une tournée dans la région. Première étape, Alès, fin janvier.

Dans cette pièce, trois univers clos sont reliés à un même engrenage. En Irak, à Bagdad, Johnny et ses camarades d’armée luttent contre les forces du mal. En attendant de devenir des héros, ils récurent les égouts de la ville.

A Springfield, USA, Jenny, Miss Springfield, attend le retour de Johnny. Bill, un des rares jeunes hommes démobilisés, tente charitablement de la consoler. A Hollywood, en mondovision, Jimmy réalise la série dont tout le monde parle, «Combattants pour la liberté». Sur le plateau, la bataille fait rage, entre censures du pouvoir, caprices de stars, pressions financières et doutes artistiques… une comédie méchante et drôle qui parle des névroses de notre monde américanisé, mise en scène par Gilbert Rouvière.

20 et 21 janvier, Le Cratère, Scène Nationale à Alès. Tél. 04 66 52 52 64.

■ Le Dîner des faux-culs au Grand Mélo à Montpellier

Un dîner presque parfait où deux couples vont vivre une soirée cauchemardesque, sur fond de mensonges et de drague pitoyable, tel est le sujet de la dernière pièce écrite par Christian Dob et qu’il interprète avec ses complices Jacques Brière, Bernadette Rignac et Céline Quévreux, Le Dîner de faux-culs. Un bal de fauxfrères et sœurs, de coaching bidon, avec, pour couronner le tout, un apéro géant qui bat son plein sur la place adjacente. 12 ans après Passage Avide, c’est le retour à la comédie moderne d’appartement dont l’auteur humoristique connaît tous les rouages. On peut s’attendre à une soirée bien délirante.

Jusqu’au 30 décembre, Le grand Mélo, Le Mas du Pont à Montpellier. Tél. 04 67 55 65 36. www.legrandmelo.com

l’art-vues • page vingt-cinq • décembre 2010 - janvier 2011 ...
Photo Karin Elmore Yves Gourmelon dans «Premier Amour » « Intendance saison I » de Remi de Vos Le Béjart Ballet Lausanne à Béziers

CAFÉ THÉÂTRE - RESTAURANT LE VINTAGE

Ambiance café-théâtre : spectacles et tapas

LE

GRAU DU ROI - PORT CAMARGUE

Rens. 04 66 51 67 70

Office de Tourisme

Dimanche 12 Décembre

Espace Jean-Pierre Cassel à 16h « Mary Poppins » comédie musicale spécial Noël

Dimanche 19 Décembre Eglise St Pierre à 17h

Rythm and songs

Chorale de La Grande Motte Entrée 5 €

Dimanche 30 Janvier

Espace Jean-Pierre Cassel à 16h

Musique Mej Trio interprète "Brassens

Les vendredis et samedis à 19h30 jusqu’au 15 janvier Du jeudi au samedi à 21h15 et le dimanche à 16h30 jusqu’au 27 mars

Café théâtre Restaurant LE VINTAGE Zac Fréjorgues ouest 41, rue François Coli

34130 Mauguio

Réservations au 04 67 22 11 75 ou www.bodega-du-rire.fr

Vendredi 4 Février

Espace Jean-Pierre Cassel à 21h

"Grossesses nerveuses" Théâtre comédie

Vendredi 18 Février

Espace Jean-Pierre Cassel à 21h

"Show dance" Rock'n roll, salsa, rumba

A la Villa Parry du samedi 5 février au dimanche 6 Mars Exposition de peinture JO JULLIAN
EXPOSITIONS
« Musique Mej Trio » « Mary Poppins »
l’art-vues • page vingt-sept • décembre 2010 - janvier 2011 ... Il faut, Je ne veux pas Théâtre des Treize Vents à Grammont - Montpellier Du 2 au 12 décembre Tél. 04 67 99 25 00 La Pastorale Maurel Le Casino à Beaucaire Le 12 décembre à 15h Tél. 04 66 59 26 57 La nuit s’en va le jour (Théâtre sans paroles) La Tuilerie à Bédarieux Le 15 décembre à 15h30 et 17hTél. 04 67 95 48 27 Le jeu de l’Amour et du Hasard Théâtre de Perpignan Les 16 et 17 décembre Tél. 04 68 66 33 54 Chromatique, Cie Atalante La Tuilerie à Bédarieux Le 17 décembre à 19h30 Tél. 04 67 95 48 27 Dans la troupe, y’a pas d’jambe en bois Théâtre de la mauvaise tête à Marvejols Le 17 décembre à 20h30 Tél. 04 66 32 40 82 ARM, Cie Mireille et Mathieu Théâtre de Villeneuve lès Maguelone Le 18 décembre à 20h30 Tél. 04 67 69 58 00 Ennio Marchetto Théâtre de Villeneuve lès Maguelone Le 21 décembre à 20h30 Tél. 04 67 69 58 00 Sorry ! Epic du Domaine d’O à Montpellier du 22 au 29 décembre Tél. 04 67 67 31 00 Casse-Noisette – « Made in China » Théâtre de l’Etang à Saint-Estève Le 23 décembre à 20h30 Tél. 04 68 38 34 95 «J’ai jamais été aussi vieux » avec Pierre Palmade Théâtre de la Cigalière à Sérignan Le 9 janvier à 18h Tél. 04 67 32 63 27 Les Femmes savantes Piste du Domaine d’O à Montpellier du 10 au 14 janvier Tél. 04 67 67 31 00 [Oups + Opus] Théâtre de la mauvaise tête à Marvejols Le 11 janvier à 20h30 Tél. 04 66 32 40 82 « Les mots et la chose » de J.-C. Carrière Théâtre Jean Alary à Carcassonne Les 11 et 12 janvier Tél. 04 68 71 44 04 La Coupe et les Lèvres Théâtre des Treize Vents à Grammont - Montpellier Du 12 au 15 janvier Tél. 04 67 99 25 00 Papa Brancato, Cie Minibus Théâtre la Vista à Montpellier Les 12, 15, 16 ,19 ,22 ,23 janvierTel. 04 67 58 90 90 Mille Francs de récompense Théâtre Scène Nationale de Narbonne Le 13 janvier à 19h30 Tél. 04 68 90 90 04 Les Femmes savantes de Molière Théâtre Scène Nationale de Sète Les 13 et 14 janvier Tél. 04 67 74 66 97 Une Comédie romantique Palais des Congrès du Cap d’Agde Le 14 janvier à 21h Tél. 04 67 94 69 50 Je suis le peuple qui manque Théâtre SortieOuest à Béziers Le 14 janvier Tél. 04 67 28 37 32 Trois fois rien de Luc Tallieu Théâtre Jean Alary à Carcassonne Le 15 janvier à 20h30 Tél. 04 68 71 44 04 La Femme sans passé Epic du Domaine d’O à Montpellier Les 17, 18 et 19 janvier Tél. 04 67 67 31 00 Une Veillée Singulière Le Cratère, Scène Nationale d’Alès Du 17 au 21 janvier Tél. 04 66 52 52 64 Le Barbier de Séville Salle de l’Aire à Frontignan Les 18 et 19 janvier Tél. 04 67 48 77 71 Le Paquet, avec Gérard Jugnot Palais des Congrès de Perpignan Le 19 janvier à 20h30 Tél. 04 68 68 26 26 Intendance Le Cratère, Scène Nationale d’Alès Les 20 et 21 janvier Tél. 04 66 52 52 64 Lisbeth(s) Théâtre Jean Vilar à Montpellier Les 20 et 21 janvier Tél. 04 67 40 41 39 Made in Paradise Théâtre SortieOuest à Béziers Du 20 au 22 janvier Tél. 04 67 28 37 32 Platonov Théâtre des Treize Vents à Grammont - Montpellier Du 20 au 28 janvier Tél. 04 67 99 25 00 Casanova Théâtre Gérard Philipe à Montpellier Du 20 au 29 janvier Tél. 04 67 58 71 96 Panique au ministère avec Amanda Lear Théâtre Jean Alary à Carcassonne Le 21 janvier à 20h30 Tél. 04 68 71 44 04 La Folle part en cure, de Liane Foly Palais des Congrès de Perpignan Le 21 janvier à 20h30 Tél. 04 68 68 26 26 En attendant le Revizor Théâtre Jacques Cœur à Lattes Les 21 et 22 janvier Tél. 04 99 52 95 00 Chantal Ladesou – « J’ai l’impression que je vous plais »Le Casino à Beaucaire Le 22 janvier à 20h30 Tél. 04 66 59 26 57 Le Barbier de Séville Salle Paul Arnaud à Marseillan le 22 janvier à 20h30 Tél. 04 67 77 97 10 Voyageurs immobiles Théâtre Scène Nationale de Narbonne Le 25 janvier à 19h30 Tél. 04 68 90 90 04 Il était une fois Raymond Roussel Théâtre du Hangar à Montpellier Du 25 au 30 janvier Tél. 04 67 41 32 71 Les Chaises d’Eugène Ionesco Théâtre de Perpignan Les 25 et 26 janvier Tél. 04 68 66 33 54 AGENDA
©Anne
THÉÂTRE
Gayan
« Une Veillée Singulière » « Le Paquet » avec Gérard Jugnot « Made in Paradise » « Le jeu de l’Amour et du Hasard » « La Pastorale Maurel » « Panique au ministère » avec Amanda Lear
l’art-vues • page vingt-huit • décembre 2010 - janvier 2011 ... Bœuf (opus 3) Théâtre SortieOuest à Béziers Du 25 au 27 janvier Tél. 04 67 28 37 32 Qui est Mr Schmitt, avec Richard Berry Palais des Congrès de Perpignan Le 26 janvier à 20h30 Tél. 04 68 68 26 26 Récits de M.-M. Bouchard et Une sorte d’Alaska de H. PinterThéâtre Jean Alary à Carcassonne Le 27 janvier à 20h30 Tél. 04 68 71 44 04 Une Vie al dente Epic du Domaine d’O à Montpellier Le 27 janvier à 19h Tél. 04 67 67 31 00 Hamelin Théâtre de la mauvaise tête à Marvejols Le 27 janvier à 20h30 Tél. 04 66 32 40 82 Road movie à bicyclette Théâtre du Chêne Noir à Avignon Les 27 et 28 janvier Tél. 04 90 86 58 11 Voyageurs Immobiles Théâtre Scène Nationale de Sète Les 27 et 28 janvier Tél. 04 67 74 66 97 Tatouage Théâtre Jean Vilar à Montpellier Les 27 et 28 janvier Tél. 04 67 40 41 39 Georges Dandin, Cie Auguste Singe Théâtre la Vista à Montpellier Du 27 au 30 janvier Tel. 04 67 58 90 90 Antigone, d’après Sophocle Théâtre de la Calade à Arles Du 27 au 30 janvier Tél. 04 90 93 05 23 « J’ai l’impression que je vous plais ! » avec Chantal LadesouPalais des Congrès de Perpignan Le 28 janvier à 20h30 Tél. 04 68 68 26 26 Et puis j’ai demandé à Christian de jouer… Ziggy StardustLe Périscope à Nîmes Le 28 janvier à 20h30 Tél. 04 66 76 10 56 Hamelin La Tuilerie à Bédarieux Le 28 janvier à 21h Tél. 04 67 95 48 27 Hamelin Espace Cathare à Quillan Le 29 janvier à 21h Tél. 04 68 20 07 78 Carmen Opéra Clown Salle Laperan au Cailar Le 29 janvier à 18h Tél. 04 67 86 06 44 Le Barbier de Séville Le Cratère, Scène Nationale d’Alès Du 31 janvier au 4 février Tél. 04 66 52 52 64 Qui a peur de Virginia Woolf ? Théâtre Scène Nationale de Narbonne Le 1er février à 20h45 Tél. 04 68 90 90 04 Sous le Volcan Théâtre Scène Nationale de Sète Les 1er et 2 février Tél. 04 67 74 66 97 Sous le volcan de Josse De Pauw, d’après Théâtre SortieOuest à Béziers Les 1er et 2 février Tél. 04 67 28 37 32 Roméa et Joliette de Serge Valetti Théâtre de Nîmes Les 1er , 2 et 3 février Tél. 04 66 36 65 10 Tartuffe Théâtre Jacques Cœur à Lattes Les 3 et 4 février Tél. 04 99 52 95 00 « Ailleurs le caviar est meilleur » de David Baux Théâtre Gérard Philipe à Montpellier Les 3, 4 et 5 février Tél. 04 67 58 71 96 En attendant le Révizor Théâtre de Perpignan Les 4 février à 20h30 Tél. 04 68 66 33 54 L’aveuglement Théâtre de Clermont l’Hérault Le 4 février à 20h45 Tél. 04 67 96 31 63 Les 39 marches de John Buchan et Alfred Hitchcock Palais des Congrès du Cap d’Agde Le 4 février à 21h Tél. 04 67 94 69 50 A l’abri de rien Théâtre Scène Nationale de Sète Les 8 et 9 février Tél. 04 67 74 66 97 The Cardinals Epic du Domaine d’O à Montpellier Du 8 au 12 février Tél. 04 67 67 31 00 Perthus de Jean-Marie Besset Théâtre des Treize Vents à Grammont - Montpellier Du 8 au 12 février Tél. 04 67 99 25 00 Le Bourgeois Gentilhomme de Molière Le Cratère, Scène Nationale d’Alès Du 8 au 12 février Tél. 04 66 52 52 64 L’homme qui donnait à boire aux papillons Théâtre Scène Nationale de Narbonne Le 9 février à 19h30 Tél. 04 68 90 90 04 On ne sait comment Théâtre la Vignette à Montpellier Les 9, 10 et 11 février Tél. 04 67 14 55 98 Les précieuses ridicules de Molière Théâtre du Chêne Noir à Avignon Le 10 février à 19h Tél. 04 90 86 58 11 Traces... par Le petit Théâtre du pain Théâtre Jean Vilar à Montpellier Les 10 et 11 février Tél. 04 67 40 41 39 Vy Théâtre de la mauvaise tête à Marvejols Le 11 février à 20h30 Tél. 04 66 32 40 82 Ma femme… Mon Languedoc et moi ! La Maison de l’eau à Allègre les Fumades Le 11 février à 21h Tél. 04 66 24 96 02 La Comédie des Erreurs de Shakespeare Théâtre de Perpignan Les 17 et 18 février Tél. 04 68 66 33 54 Agenda Théâtre (suite) Photo Sabine Le Nechet
« J’ai l’impression que je vous plais ! » avec C. Ladesou « Traces... » par Le petit Théâtre du pain
« Et puis j’ai demandé à Christian de jouer… Ziggy Stardust » « Tatouage » « Hamelin » « Les précieuses ridicules » de Molière
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Toute l’année un CADEAU original et tendance : UN COURS DE CUISINE avec Mobile : 06 71 99 04 18 E.mail : ecoledecuisinedarmand@orange.fr Site internet : www.ecoledecuisinedarmand.com À BÉZIERS 53, avenue Rhin et Danube 1 parking côté "Feu Vert" 1 parking av. d'Oc Tél. 04 67 30 49 01 www.auchaidulanguedoc.com À NARBONNE La Cave de Palais Route de Perpignan Tél. 04 68 41 49 67 www.lacavedupalais.com
l’art-vues • page trente et un • décembre 2010 - janvier 2011 ... L’orage et le cerf-volant, Cie Hors Pistes Théâtre Jean Alary à Carcassonne Les 14 et 15 décembre Tél. 04 68 25 33 13 Traces Théâtre de Nîmes Les 15 et 16 décembre Tél. 04 66 36 65 10 Artisto Le Cratère, Scène Nationale d’Alès Du 15 au 19 décembre Tél. 04 66 52 52 64 L’orage et le cerf-volant, Cie Hors Pistes Théâtre Sortie Ouest à Béziers Du 17 au 19 décembre Tél. 04 67 28 37 32 L’Immédiat de Camille Boitel Epic du Domaine d’O à Montpellier Du 20 au 23 décembre Tél. 0 800 200 165 Le cirque déjà vu Théâtre de Villeneuve lès Maguelone Le 22 décembre à 20h30 Tél. 04 67 69 58 00 Sorry ! du Footsbarn Travelling Théâtre Epic du Domaine d’O à Montpellier Du 22 au 29 décembre Tél. 0 800 200 165 Casse-Noisette par le Cirque National de Chine Théâtre de l’Etang à Saint Estève Le 23 décembre à 20h30 Tél. 04 68 38 34 93 L’orage et le cerf-volant, Cie Hors Postes Théâtre de Perpignan Les 18 et 19 janvier Tél. 04 68 66 33 54 Deux hommes jonglaient dans leur tête de J. Thomas et R. Auzet Théâtre de Villeneuve lès Maguelone Le 21 janvier à 20h30 Tél. 04 67 69 58 00 Elmediator, jazz et cirque, Cie Trio d’en bas et Cie Hors Pistes Théâtre de Perpignan Le 22 janvier à 21h Tél. 04 68 66 33 54 L’orage et le cerf-volant, Cie Hors Pistes Théâtre des Trois Ponts à Castelnaudary Le 25 janvier à 20h30 Tél. 04 68 94 60 85 Aïe, Cie Cridacompany Théâtre de Clermont l’Hérault Le 30 janvier à 16h30 Tél. 04 67 96 31 63 Living ! Théâtre du Périscope à Nîmes Le 11 février à 20h30 Tél. 04 66 76 10 56 Le Chant du Dindon, Cie Rasposo Théâtre Scène Nationale de Sète Du 11 au 20 février Tél. 04 67 74 66 97 Les clowns Epic du Domaine d’O à Montpellier Du 15 au 19 février Tél. 0 800 200 165 REV Le Cratère, Scène Nationale d’Alès Les 17 et 18 février Tél. 04 66 52 52 64 ©Vincent Beaume ©Lucie Dufranc ©Abdoul Aziz Souleyma
« Casse-Noisette » par le Cirque National de Chine « L’Immédiat » de Camille Boitel « Deux hommes jonglaient dans leur tête » J. Thomas et R. Auzet Le cirque déjà vu « Sorry ! » du Footsbarn Travelling Théâtre « L’orage et le cerf-volant » par la Cie Hors Pistes
AGENDA CIRQUE
l’art-vues • page trente-deux • décembre 2010 - janvier 2011 ... ]Domaine[ d’Olivia Grandville Centre chorégraphique/Agora à Montpellier Du 12 au 16 décembre Tél. 04 67 60 06 70 19 ballets ciselants, et plus encore Centre chorégraphique/Agora à Montpellier Du 12 au 16 décembre Tél. 04 67 60 06 70 Che… Malambô ! Théâtre Scène Nationale de Sète Les 13 et 14 décembre Tél. 04 67 74 66 97 Che… Malambô ! Théâtre Scène Nationale de Narbonne Le 15 décembre à 20h45 Tél. 04 68 90 90 04 [oups + opus] Théâtre de la mauvaise tête à Marvejols Le 11 janvier à 20h30 Tél. 04 66 32 40 82 Primero - Erscht Théâtre de Perpignan Les 11 et 12 janvier Tél. 04 68 66 33 54 Maguy Marin Théâtre Scène Nationale de Narbonne Le 12 janvier à 20h Tél. 04 68 90 90 04 Majaretas Théâtre de Nîmes Le 12 janvier à 18h30 Tél. 04 66 36 65 10 Andres Marin – La Pasion segun se mire Théâtre de Nîmes Le 14 janvier à 18h30 Tél. 04 66 36 65 10 Cassette Le Cratère, Scène Nationale d’Alès Les 14 et 15 janvier Tél. 04 66 52 52 64 May B Théâtre Scène Nationale de Sète Le 21 janvier à 20h30 Tél. 04 67 74 66 97 Fame Théâtre de la Cigalière à Sérignan Le 23 janvier à 18h Tél. 04 67 32 63 27 Fauves Le Cratère, Scène Nationale d’Alès Le 25 janvier à 20h30 Tél. 04 66 52 52 64 Flamenco se escribe con Jota Théâtre Scène Nationale de Sète Le 25 janvier à 20h30 Tél. 04 67 74 66 97 Flamenco se escribe con Jota Théâtre Scène Nationale de Narbonne Le 28 janvier à 20h45 Tél. 04 68 90 90 04 Syncope et Dionysos par le Béjart Ballet LausanneSalle Zinga Zanga à Béziers Les 8 et 9 février Tél. 04 67 36 82 82 ©Chris Van der Burght ©Tato Olivas
AGENDA
]Domaine[
©Richard Wampach
DANSE
d’Olivia Grandville
«
Cassette » « Che… Malambô ! »
[oups
+ opus] « Flamenco se escribe con Jota »
«
Primero - Erscht »

MUSIQUE & LYRIQUE

Opéra et Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon

Décembre - janvier : les soirées à ne pas manquer

Le mois de décembre a débuté par une soirée particulière, le 9 décembre dernier avec un hommage à Georges Frêche par l'Opéra et l'Orchestre National de Montpellier L.-R. « Un concert composé de pièces distrayantes, aimées de Georges Frêche que nous avons tous en mémoire » avait proposé René Koering. Un concert gratuit et destiné a un public souhaitant saluer la mémoire de celui qui a beaucoup œuvré pour la musique à Montpellier. Pour les fêtes de fin d'année, l'Opéra Berlioz accueille deux très grands opéras du répertoire classique (le Barbier de Séville de G. Rossini et Samson & Dalida de Camille Saint-Saëns).

■ Il Barbiere di Seviglia

Almaviva ossia l’inutile precauzione

Mercredi 29 décembre 2010 à 20h.

Dimanche 2 janvier 2011 à 15h.

Mardi 4 janvier 2011 à 20h.

Le Barbier de Séville, La Cenerentola et L’Italienne à Alger sont les trois grands opéras bouffes du compositeur G. Rossini. Cette programmation du «Barbier» pour les fêtes de fin d’années est une riche idée et qui nous sort des sempiternelles opérettes données traditionnellement en fin d’année. Une nouvelle production au Corum du Deutsche Oper Berlin avec une mise en scène de Katharina Thalbach.

Les rôles principaux sont tenus par le baryton Etienne Dupuis (Figaro); le ténor Stefan Pop (le Comte Amaviva); la basse-bariton Simone Alaimo (Basilio) et Alberto Rinaldi (Bartolo).

Et qui peut mieux interpréter actuellement Rosina que Keteven Kemoklidze !

Les Choeurs et Choeurs supplémentaires de l’Opéra National de Montpellier LanguedocRoussillon sont préparés par Nöelle Geny et l’Orchestre National de Montpellier LanguedocRoussillon sera cette fois sous la conduite du chef italien Stephano Ranzani.

Musique de Gioacchino Rossini (1816) Comédie en 2 actes et 3 tableaux, sur un livret de Cesare Sterbini d’après la comédie de Pierre Augustin Caron de Beaumarchais Le Barbier de Séville ouLa précaution inutile (1775).

■ Concert du nouvel an

Samedi 1er janvier à 17h. Arena Montpellier.

Les plus grands airs du répertoire de Carmen au programme du Concert du nouvel An. La célèbre Carmen ne pouvait pas être mieux interprétée que par Béatrice Uria Monzon qui tient le rôle depuis plus de 10 ans. Andrew Richards, spécialiste de ce répertoire (Don José). Barbara Haveman (bouleversante dans la Voix Humaine) et le baryton

Sergey Murzaev (le terrifiant Iago dans le dernier Otello) seront respectivement Micaela et Escamillo. Un chef d’orchestre de situation : le bouillonnant

Alain Altinoglu pour galvaniser l’Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon, et les Choeurs d’enfants d’Opéra Junior préparés par Jérome Pillement, chef d’Orchestre et directeur d’Opéra Junior.

■ Oratorio el Pessebre

(The Crib – La Crêche)

Vendredi 28 janvier à Saint-Estève.

Samedi 29 janvier 2011 à Alès.

Dimanche 30 janvier à 15h - Opéra Berlioz - Le Corum.

Pablo Casals a mis en musique un poème du catalan J. Alavedra, lequel avait gagné le concours de poésie du Festival 1943 de Perpignan. L’Oratorio raconte l’histoire sacrée de la Crèches. L’Oratorio est composé de la reprise de mélodies

populaires catalanes. Le compositeur a puisé aussi son inspiration dans les styles musicaux propres à Haendel, Brahms et Schumann. El Pessebre a été donné en représentation pour la dernière fois en mai 1967, à Genève.

Yolanda Auyanet soprano ; José Ferrero, ténor ; Joan Martin-Royo , baryton ; Miguel Angel Zapater, basse.

Lawrence Foster sera à la tête de l’Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon et des Choeurs Symphoniques de Montpellier Languedoc-Roussillon.

Une soirée lyrique d'anthologie est prévue autour du Carmen de Georges Bizet avec un florilège de ses "plus beaux airs". Il sera donné également une pièce rare de Pablo Casals: son Oratorio "El Pessebre". Toutes les soirées du Corum sont proposées à des prix tout à fait abordables au regard de la qualité des productions et des distributions proposées. Cette politique tarifaire permet à tous les passionnés de musique et d'opéra un accès même à des places en 1ère série parmi les moins chères de toutes les maisons d'Opéra françaises ou d'Europe.

La meilleure manière d'assurer ainsi le renouvellement des publics inter-générationnels.

Nous aurons plaisir à revoir Nicolas Cavallier (un vieil hébreu) ; le nîmois Marc Barrard (le Grand Prêtre) et Franck Bard (Le Messager).

Dans les seconds rôles, David Bizic (Abimelech) ; Nikola Todorovitch (Premier Philistin) ; Laurent Serou (Deuxième Philistin).

Nöelle Geny, en chef de choeur des Choeurs et Choeurs supplémentaires de l’Opéra National de Montpellier Languedoc-Roussillon et des Choeurs d’Anger Nantes Opéra.

A la baguette, le Chef d’Orchestre Lawrence Foster à la têtede l’Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon particulièrementattendus surles célébrissimes «Bacchanale» et «danses des Prêtresses».

Musique de Camille Saint Saëns (version Weimar 1877) Opéra en trois actes sur un livret de Ferdinand Lemaire.

Renseignements :04.67.601.999 www.opera-montpellier.com

■ Autres temps forts au Corum

• Concert Symphonique

■ Samson et Dalila (version concert)

Vendredi 21 janvier à 20h. Dimanche 23 janvier à 15h. Opéra Berlioz-Le Corum.

Au travers l’opéra Samson et Dalila de Camille de Saint-Saëns, un petit clin d’oeil peut-être à l’année Liszt 2011 ! Il est à regretter que cet opéra soit encore une fois donné en version concert après Marseille, Paris et Toulouse.

Les rôles-titres sont tenus par le ténor Badri Maisuradze (Samson déjà un superbe Ottelo en février 2010) et par Hadar Halevi (Dalila).

Concerts en région : les temps forts

■ Toulouges : Mardi 14 décembre à 21h

Cyrille Tricoire violoncelle

Benjamin Ellin direction

■ Sérignan : Mardi 14 décembre à 21h

Aude Perrin-Dureau violon

Alexandre Dmitriev violoncelle

Lawrence Foster direction

■ Les heures d’orgue

Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault)

Sous la direction artistique de Frédéric Munoz, l’un de nos plus grands organistes français, toute une série de très beaux concerts d’orgue sont organisés toute l’année dans l’Abbaye de Gellone.

■ Concerts de l'Orchestre

National de Montpellier L.-R. et de ses Solistes

■ Lunel : Dimanche 12 décembre à 15h.

Cyrille Tricoire violoncelle

Benjamin Ellin direction

Temps forts décembre :

• Dimanche 12 décembre à 16h en l’Eglise Saint-Sauveur d’Aniane sur l’Orgue Baptiste Puget (début XIX ème siècle).

• Samedi 25 décembre à 16h à l’Abbatiale de Saint-Guilhem-le-Désert : concert de Noël

Site internet: www.fredericmunoz.org

Vendredi 7 janvier 2011 à 20h30. Samedi 8 janvier 2011 à 17h. Opéra Berlioz. Direction, Alain Altinoglu. Violoncelle, Xavier Phillips

• Concert Symphonique

Vendredi 14 janvier 2011 à 20h30. Opéra Berlioz. Alexander Vakoulsky direction. Patricia Kopatchinskaja violon.

• Concert Amadeus

Dimanche 16 janvier à 10h45. Salle Pasteur. Fabio Grasso piano.

Le concert des rois avec les « Dames de Chœur » à Castelnau-le-Lez

L’ensemble « Dames de chœur » a pour originalité de n’être composé que de voix de femmes ce qui permet d’aborder un répertoire à voix égales, riche et varié (airs classiques, religieux, négro-spirituals, airs d’opéra et d’opérette, chansons françaises, musiques du monde). Cet ensemble se produit régulièrement dans la région et cette année a été riche en représentations : Eglise de Lavérune, le Corum, Eglise de Palavas, Festival entre Terre et Mer, et le Théâtre Lakanal, etc. La direction est assurée par Valérie GuiraudCaladou : elle a fait ses études au Conservatoire National de musique de Région de Montpellier où elle a obtenu la Médaille d’or en classe de chant et d’art lyrique. Elle parfait sa formation auprès de grands maîtres italiens, et parallèlement à sa carrière de concertiste, se consacre à la formation de jeunes chanteurs et à la direction de chœurs. Elle est à l’origine de la création d’Espace Musique Vocal et se consacre au répertoire de chœur de femmes. Le 9 janvier à 18h - Eglise St-Jean Baptiste à Castelnau-le-Lez. Tél.04 67 14 27 40.

l’art-vues • page trente-quatre • décembre 2010 - janvier 2011 ...
« Il Barbiere di Seviglia » nouvelle production du Deutsche Oper Berlin Cyrille Tricoire

MUSIQUE & LYRIQUE

Concerts de la saison du Théâtre de l’Archipel à Perpignan

■ Musique de Chambre

Lundi 10 janvier à 18h15 (entrée libre). Conservatoire de Musique. Un programme en sonate au XIXe siècle de l’école française dans un duo flûte traversière et piano.

Au programme :

Francis Poulenc : Sonate pour flûte et piano.

Olivier Messiaen : Le Merle Noir pour flute et piano.

Gabriel Fauré : Fantaisie op.79 pour flûte et piano.

Henri Dutilleux : Sonatine pour flûte et piano.

Albert Roussel : Joueurs de flûte op.27 pour flûte et piano.

Claire Métral, flûte traversière.

David Pigassou, piano.

■ Concert

Lundi 17 janvier à 18h15 (entrée libre). Conservatoire de Musique. Un programme de musique française illustrant les influences du romantisme allemand et l’évolution vers l’impressionnisme français, «l’Esprit français» du début du XXème s.

Au programme :

Maurice Ravel : Habanera.

Claude Debussy : La Fille aux cheveux de lin. Sonate pour violon et piano.

Gabriel Fauré : Sicilienne. Les Berceaux. César Franck : Sonate pour piano et violon en la majeur.

Martin Brunschwig, violon. Marie-Christine Guichot, piano.

■ Concert Symphonique

Samedi 22 janvier à 20h30. Théâtre Municipal.

Anne Gastinel présente un beau programme

Debussy, Tchaïkovski, Bruch et Bloch pour magnifier son instrument de prédilection ; le Violoncelle !

Au programme :

Claude Debussy : Ibéria pour orchestre.

Piotr Ilitch Tchaïkovski : Andante Cantabile pour violoncelle et orchestre op.11.

Max Bruch : Kol Nidrei pour violoncelle, harpe et orchestre op.47.

Ernest Bloch : Schelomo, rhapsodie pour violoncelle et orchestre.

Anne Gastinel, Violoncelle. L’Orchestre Perpignan Méditerranée sous la direction de Daniel Tosi.

■ Musique de Chambre

Lundi 24 janvier à 18h15 (entrée libre). Conservatoire de Musique.

Un programme Offenbach et Popper avec des pièces plus particulièrement composées pour un duo de violoncelles.

Au programme : David Popper : Suite op.16 pour 2 violoncelles op.16.

Jacques Offenbach : Premier duos op.53 pour 2 violoncelles (1ère suite).

Deuxième Duo op.54 pour 2 violoncelles (2ème suite) Mélody Giot et Timothé Tosi : Off And Back ! Mélody Giot, Violoncelle. Timoté Tosi, Violoncelle.

Des concerts, encore et toujours…

• Orchestre de Chambre de Catalogne : Vivaldi, Mozart, Schubert - Théâtre de l’Etange à Saint-EstèveLe 19 décembre à 17h. Tél. 04 68 38 34 95.

• Duo flûte traversière et piano : promenade en sonate au XIXe siècle - Auditorium du conservatoire à Perpignan - Le 10 janvier à 18h15. Tél. 04 68 66 35 17.

• La Sonnambula de l’Opéra National Tchèque de Liberec - Théâtre Scène Nationale de Sète - Le 16 janvier à 15h. Tél. 04 67 74 66 97.

• Duo violon piano : L’esprit français du romantisme à l’impressionnisme - Auditorium du conservatoire à Perpignan - Le 17 janvier à 18h15. Tél. 04 68 66 35 17.

• Le Barbier de Séville - Salle de l’Aire à Frontignan - Les 18 et 19 janvier - Tél. 04 67 18 50 26. Salle Paul Arnaud à Marseillan - Le 22 janvier à 20h30 - Tél. 04 67 77 97 57.

• Duo de violoncelle : Offenbach et Popper. Auditorium du conservatoire à Perpignan - Le 24 janvier à 18h15. Tél. 04 68 66 35 17.

• Bach : Concert brandebourgeois n°1 et n°4 - Ligeti : Kammerkonzert - François-Xavier Roth, direction - Le Mejan à Arles - Le 28 janvier à 20h30. Tél. 04 90 49 56 78.

l’art-vues • page trente-cinq • décembre 2010 - janvier 2011
© Stéphane Galois
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Anne Gastinel

Opéra Théâtre d'Avignon et des Pays de Vaucluse

Orchestre Lyrique National de Région Avignon-Provence

Décembre - janvier : les soirées à ne pas manquer

L'Opéra-Théâtre d'Avignon fait toujours preuve de dynamisme en programmant le 15 janvier, une oeuvre très rarement jouée au répertoire des Maisons d'Opéra.

A l'occasion du bicentenaire de la naissance de Franz Liszt, il sera donc donné à l'Opéra-Théâtre d'Avignon, " la Légende de Sainte-Elisabeth " dont Liszt a dit "...qu'il était difficile après Haendel, Bach et Haydn d'obtenir dans ce genre de nouveaux résultats, de ce que des maîtres de tout premier plan ont déjà conduit aux sommets les plus lumineux " (propos relatés par le musicologue János

■ Apér’Opéra

Samedi 18 décembre à l’heure de l’apéro... Foyer du Théâtre-Opéra d’Avignon Programme musical présenté en co-réalisation avec le CNIPAL, les jeunes artistes lyriques de demain. A l’issue du concert, un cocktail est offert aux spectateurs en présence des interprètes.

■ La vie parisienne

Jeudi 30 décembre à 20h.

Vendredi 31 décembre à 20h.

Samedi 1er janvier à 20h.

Dimanche 2 janvier à 14h30

Opéra Théâtre d’Avignon.

En co-Production avec l’Opéra de Marseille, l’Opéra de Nice, l’Opéra de Reims, l’Opéra-Théâtre de Saint-Etienne, l’Opéra de Toulon Provence Méditerranée et le Théâtre du Capitole de Toulouse. Un grand classique du répertoire le plus joué de Jacques Offenbach dans une production partagée par 7 maisons d’opéra qui se donnent ainsi des moyens supplémentaires de s’offrir de plus beaux décors et de costumes avec une mise en scène de Nadine Duffaut.

Le Chef Dominique Trottein dirigera l’Orchestre Lyrique de Région Avignon-Provence et les Choeurs et Ballet de l’Opéra-Théâtre d’Avignon et des Pays de Vaucluse.

Caroline Mutel Gabrielle ; Patricia Fernandez Métella ; Sophie Haudebourg Pauline ; Lydia Mayo

Baronne de Gondremarck ; Françoise Petro

Madame de Quimper-Karadec ; Murielle OgerTomao, Mademoiselle de Folle-Verdure ; Lionel Peintre, baron de Gondremarck ; Michel Vaissière, Bobinet ; Olivier Heyte, Raoul de Gardefeu ; Florian Laconi, le Brésilien / Frick/ Prosper ; Franck Licari Urbain / Alfred.

Musique de Jacques Offenbach - Opéra Bouffe en deux actes et cinq tableaux sur un livret de Henri Meilhac et de Ludovic Helévy (31 octobre 1866 en cinq actes, puis remanié en quatre actes le 25 septembre 1873).

■ Concert du nouvel an

Samedi 8 janvier à 14h30 (entrée libre).

Samedi 8 janvier à 20h30 (entrée libre).

Opéra Théâtre d’Avignon.

Le Temps des Valses entre Vienne et Avignon

L’Orchestre Lyrique de Région Avignon-Provence et à la baguette le toujours joyeux et drôle Jérôme Pillement.

■ Apér’Musique

Samedi 15 janvier à l’heure de l’apéro... Foyer du Théâtre-Opéra d’Avignon Programme musical présenté en collaboration avec le Conservatoire de Musique à Rayonnement Régional du Grand Avignon. A l’issue du concert, un cocktail est offert aux spectateurs en présence des interprètes.

■ Oratorio La Légende de Sainte-Elisabeth

Samedi 15 janvier à 20h30.

Opéra Théâtre d’Avignon. En co-réalisation avec Musique Sacrée en Avignon et l’Orchestre Lyrique de Région AvignonProvence.

Un monument du romantisme catholique !

Dans sa quête d’un nouvel horizon musical à inventer et après avoir expérimenté les formes et les effets les plus complexes, il vient l’idée à Franz Liszt d’écrire son premier oratorio en découvrant dans un château non loin de Weimar, une série de six fresques réalisées par Moritz von Schwind, un peintre autrichien (1804-1871). Elles racontent la vie tragique d’une princesse de la maison royale hongroise qui avait vécu 600 ans plus tôt, protectrice des pauvres et des malheureux. Finalement, il y a un parallèle entre la propre histoire de Liszt et la vie de SainteElisabeth dans le sens où Liszt qui devint fort riche, mourut dans la misère ayant souvent été fort charitable, distribuant aux pauvres les cachets de ses tournées de concerts. Cet oratorio constituerait donc la profession de foi de Franz Liszt et un hymne à la solidarité humaine.

Mátyás – livret d'accompagnement Hungaroton Classic).

Le pianiste David Fray, la violoncelliste Anne Gastinel et sa partenaire Claire Désert animeront la soirée Musique de Chambre du 18 janvier.

Enfin, il est proposé un Opéra Bouffe, " La vie parisienne ", pour clôturer l'année. Et pour marquer le début de la suivante, un concert du nouvel an, " le temps des Valses de Vienne à Avignon ", en entrée libre.

■ Musique de chambre

Mardi 18 janvier à 20h30.

Opéra Théâtre d’Avignon

Au programme :

Beethoven : Sonate n°4 pour violoncelle et piano, en ut majeur, opus 102 n°1.

Britten : Sonate pour violoncelle et piano, en ut majeur, opus 65.

Schumann : Fantasiestücke pour violoncelle et piano.

Chopin : Sonate pour violoncelle et piano, en sol mineur, opus 65 .

Anne Gastinel, Violoncelle. Claire Désert, David Fray, Piano

■ Tremplin jeunes chanteurs

Mercredi 25 janvier à 20h30 (entrée libre).

Opéra Théâtre d’Avignon.

En collaboration avec l’association des «Amis du Théâtre Lyrique» et avec la participation des lauréats des principaux concours nationaux et internationaux de chant. Programme à confirmer.

Elisabeth Brusselle, piano.

Le livret est sans grand intérêt. La musique écrite par Liszt correspond à une sorte de grande composition symphonique vocale, avec l’emploi de la gamme par tons, d’innombrables singularités harmoniques sur des thèmes récurrents qui ne tiennent plus aucun compte des règles de modulation. On touche au sublime, au mystère de l’Ame ! Dans cet exercice difficile, le très talentueuxjeune chef d’orchestre français Alain Altinoglu, nous n’en doutons pas, saura obtenir toute la sensibilité voulue par Liszt.

Orchestre Lyrique de Région AvignonProvence, Choeur Régional Provence, et Maîtrise de l’OpéraThéatre d’Avignon et des Pays de Vaucluse.

Christina Dietsch, Elisabeth ; Nora Gubisch Comtesse Sophie ; Un page du Centre de Musique Baroque de Versailles, Elisabeth enfant ; Marc Barrard Ludwig ; Olivier Heyte le Sénéchal; Jean-Marie Delpas Hungarian Magnate ; Chul-Jun Kim Hermann ; Jean-Marie Delpas Frederic II ; Un page du Centre de Musique Baroque de Versailles, Ludwig enfant. Franz Liszt - Oratorio d’après des textes d’Otto Roquette, livret de la Princesse Caroline de SaynWittgenstein (1862).

Renseignements location : 04 90 828 140 www.operatheatredavignon.com www.orchestre-avignon.com

■ Concert symphonique

Vendredi 4 février à 20h30.

Opéra Théâtre d’Avignon.

Co-réalisation Orchestre Lyrique de Région Avignon-Provence et l’Opéra-Théâtre d’Avignon et des Pays de Vaucluse.

Au programme :

Berio : Requies (durée 14 mn environ).

Beethoven : Triple concerto pour violon, violoncelle et orchestre en ut majeur, opus 56.

Stravinski : Pulcinella – suite.

Cordelia Palm Violon.

Gary Hoffman, violoncelle.

Vahan Mardirossian, piano.

Jean Deroyer direction musicale.

■ Concert en région

■ Orange

Du vendredi 10 au dimanche 12 décembrePalais des Princes.

Jean-Philippe Bec (création du compositeur en Résidence au Conservatoire d’Avignon) : Les muses (2ème livre).

Piotr Tchaïkowski : Concerto pour violon en ré majeur op.35.

Joseph Haydn : Symphonie n°104 dites de «Londres».

Kirill Troussov, violon.

L’Orchestre Lyrique de Région Avignon-Provence sous la direction de Jérôme Pillement.

Renseignements location : 04 90 51 57 57.

l’art-vues • page trente-six • décembre 2010 - janvier 2011 ...
« La vie parisienne » d’Offenbach
MUSIQUE & LYRIQUE
Le pianiste David Fray

Entraigues-sur-la Sorgue

Musique à La Courroie

Dans une ancienne et vaste fabrique de filature située à Entraigues (près d’Avignon), la violoniste Alice Piérot à ouvert avec ses amis musiciens, un site dédié à la musique et désormais connu sous le nom de La Courroie. Le contraste est saisissant entre le lieu, une ancienne friche industrielle, et l’accueil chaleureux des musiciens, et de la façon qu’ils ont de recevoir fort sympathiquement leurs invités. Un buffet est servi après concert lequel permet des échanges avec tous les artistes de la soirée. Le tout pour une participation de 10 € par concert.

Alice Piérot est 1er violon du Concert Spirituel dirigé par Hervé Niquet (en Résidence à Montpellier) et elle a fondé l’ensemble «Les Veilleurs de Nuit» (diapason d’or 2003 pour les Sonates du Rosaire de Biber).

■ Concert de musique baroque

Dimanche 12 décembre à 11h du matin

Suite en Si en si mineur, Pièce pour orgue seul, cantates pour Alto BWV 54 et BWV 170.

Pascal Bertin, alto.

Amélie Michel, traverso.

Dominique Serve, Orgue obligé.

Alice Piérot et l’Orchestre du Jour.

■ Concert de Noël

Mercredi 29 décembre à 20h15

Au programme :

Charpentier, Biber, Corelli, Purcell et Muffat.

Alice Piérot et l’Orchestre du Jour.

■ Festival d'hiver # 8

Du jeudi16 au mardi 21 décembre

«Les formes de l’Improvisé» BAROK NH#8

Concerts, projection de films, conférences. En partenariat avec le GRIM, scène musicale de Montevidéo et de la Courroie.

Mardi 21 décembre à 20h15

En clôture du festival, deux concerts «Le Concert Brisé» et «les Witches»

• Le concert brisé

Un concert à ne pas manquer qui fait le point sur l’improvisation dans la musique ancienne. Le travail d’ornementation d’une ligne, l’arrangement et l’adaptation d’une composition à partir d’exemples

A Villeneuve-les-Maguelone

divers tirés du répertoire de diminutions et de la musique virtuose des XVIe et XVIIe siècles.

William Dongois, cornets.

Freddy Eichelberger, orgue positif et clavecin.

Carsten Lohff, clavecin.

Il Ballo del Grand Duca

William Dongois Direction artistique.

• Les Witches

Ce programme propose un voyage qui débute dans l’Angleterre d’Élisabeth 1er pour s’achever dans l’ambiance festive des pubs irlandais...

« Après une introduction joyeuse et dansante de Jigs et Ballads extraites du Dancing Master de Playford, l’atmosphère se fait plus intimiste avec les Grounds, les Masques et les Ballad Tunes sur lesquels on se plaisait à improviser.

Avec Lassus et Dowland, on salue deux grands noms de la fin du XVIe siècle, avant de finir la soirée en compagnie du fameux O’Neill et de ses Jigs, Hornpipes et Reels endiablés... »

Odile Edouard, violon.

Claire Michon, flûtes.

Pascale Boquet, luth et guiterne.

Freddy Eichelberger, clavecin et cistre.

Sylvie Moquet, viole de gambe.

Le Witches Café

La Courroie - 120, chemin du Barrage à Entraigues-sur-la Sorgue (84).

Tél. 04 90 01 39 20. www.lacourroie.org

L'éveil musical

Les musiques de Picolo Saxo et le Cirque Jolibois et Le Carnaval des Animaux sont parfaits pour l’éveil musical !

Le Théâtre de Villeneuve programme aussi cette saison de formidables spectacles pour enfants qu’il ne faut pas hésiter à voir. En particulier, une représentation unique et passionnante le vendredi 21 janvier à 20h30 (durée 1h). C’est une initiation musicale, à la création et à la démultiplication des sons par des objets insolites qui s’animent et deviennent magiques entre les mains des artistes.

Jérome Thomas, Roland Auzet, Mathurin Bolze, Wilfried Wendling artistes interprètes. Bernard Revel, lumières. Robert Hébrard, conception des instruments.

Vendredi 21 janvier à 20h30. Théâtre de Villeneuve - Scène conventionnée pour les jeunes publics en Languedoc-Roussillon.

Tél. 04 67 69 58 00 www.theatredevilleneuvelesmaguelone.com

l’art-vues • page trente-sept • décembre 2010 - janvier 2011

• 8 février

“ Hop la Chplouf ”

VILLE DE BAGNOLS-SUR-CÈZE

DANSES EN CEZE du 2 au 26 février

avec la participation du Comité départemental de Danse du Gard

Conservatoire de musique et de danse

• 9 février - Gamine'rie - jeune public

“ Du début à la Faim ”

Cie Itinerrances

• 10 février

projection DVD médiathèque de “ La danse, le ballet de l’opéra de Paris ” de F. Wiseman

• 12 février

“ Muz et O ” Chorégraphie des Ecoles de danse de Bagnols : Terpsichore, Dixi, Dynamic Danse

• 13 février

“ Dynamic Danse Sportive ”

Compétition amicale de danse sportive

• 18 février

“ Meli-Melo II (le retour) ”

Cie Chicos Mambo Gruber Ballet Opéra

• 19 et 20 février

Stage de danse

Classique, jazz, barre à terre

• 20 février

Thé dansant du dimanche

Comité des Fêtes

• 22 et 23 février - Gamine'rie - jeune public

« Les ailes de Melle Philomène »

Cie Itinerrances

• 26 février

Rencontres chorégraphiques du Gard Fédération française de danse

•3 et 4 février : “ Le Barbier de Séville ” Cie In Situ

•25 février : Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon

Federico Santi, direction ; Barbara Haveman, soprano. Mozart, Strauss, Verdi, Puccini.

•19 mars : Gospel “ Victory ” direction C. Martial

•12 avril : “ Hansel et Gretel ” Cie Minute Papillon - Gamine'rie - jeune public

•17 avril : Chœurs de l’Opéra National de Montpellier L.-Roussillon

Les plus beaux airs d'opérettes et de comédies musicales

Mairie de Bagnols-sur-Cèze - Service Culturel : Tél.

04 66 50 50 54
www.francisduval.com
Francis Duval Peintures Dessins

SPÉCIAL FÊTES

En cette période fêtes et de vacances scolaires, les spectacles, les animations pleuvent comme flocons de neige en hiver. D’Arles à Perpignan et de Montpellier à Carcassonne, c’est la fête pour les yeux.

Drôles de Noëls à Arles

Du 17 au 24 décembre, la 7ème édition des Drôles de Noëls à Arles propose 150 représentations gratuites de cirque, marionnettes, chansons, magie, jeux musicaux, contes et mise en lumière. Féérique et loufoque à souhait !

Depuis 2004, la Ville d’Arles invite les arts de la rue pour les fêtes de fin d’année et propose un voyage au pays des Drôles de Noëls. Pays fantastique, féérique, poétique, loufoque, un brin déjanté où le Père Noël nous en fait voir de toutes les couleurs ! Cette année, une vingtaine de compagnies offriront plus de 150 représentations. Des spectacles d’une grande richesse artistique et poétique pour émerveiller l’enfant qui est en chacun de nous...

Les grands moments de l’édition 2010:

Un week-end de déambulations les 11 et 12 décembre : de drôles de personnages et d’engins envahissent les rues d’Arles. D’étranges friandises, un homme-orchestre ou les merveilleuses boules à neige...

Avec les compagnies Remue-Ménage, Sébastopol, Macadam Quichotte, Concept événementiel : deux jours de « mise en bouche » avant de déguster toute une semaine de spectacles du 17 au 24 décembre.

• Un spectacle d’ouverture enflammé avec le groupe F le vendredi 17 décembre à 19h : après l’illumination de la Tour Eiffel à l’occasion du passage à l’an 2000, les grandes eaux nocturnes du château de Versailles de l’été 2010 et avant de fêter le nouvel an à Dubaï, la compagnie arlésienne qui sillonne le monde entier ouvre les Drôles de Noëls avec une création.

A l’issue de ce moment magique, le Groupe F donnera le coup d’envoi de la mise en lumière de la place de la République visible tous les soirs de 18h à 21h jusqu’au 1er janvier 2011.

• Une clôture du festival aérienne avec le mystérieux art de Stulugatnuch et son spectacle Bulle le vendredi 24 décembre à 18h :

dans la veine des grands spectacles urbains s’y mêlent l’esprit du carnaval, du nouveau cirque, des techniques de projection, des effets de scène et de la pyrotechnie.

• Des spectacles pour tous les âges du 18 au 23 décembre : du théâtre musical pour les tout-petits à partir de 6 mois avec Ploùm, le bébé pingouin au théâtre burlesque de Joe sature et ses joyeux osselets qui ont déjà enchanté le public arlésien au printemps 2010 pour Drôle de Carnaval.

Et aussi au programme...

• Le Hand’s Cabaret de Lejo : ce marionnettiste néerlandais crée des personnages attendrissants uniquement avec ses mains, il joue dans les festivals du monde entier et a sa propre émission de télé en Hollande.

• La comédie visuelle de Roland Zee : ce Brésilien d’origine est un voyageur du rire, et ses valises l’ont porté un peu partout dans le monde. De Rio à Paris en passant par New York ce maitre du mime a pu faire découvrir son art auprès de nombreux publics. Il a également joué plusieurs années au parc Astérix et à Disneyland d’Orlando.

• La vache de manège du théâtre de la Toupine : 10 vaches magnifiques, évadées d’une bande dessinée transportent les enfants à travers leur pâturage et leur monde sonore... Les parents ne sont pas en reste, et s’ils ont oublié le geste ancestral de la traite des vaches, ils vont devoir le réapprendre puisque sans eux le manège ne tourne pas!

• Le voyage interstellaire avec la compagnie Babylone : Crée avec quatre artistes manipulateurs et un astrophysicien, un planétarium s’érige en trois dimensions pour un théâtre d’objets célestes.

• La 4L infernale : Un voyage inoubliable et remuant à bord d’une 4L transformée en cinéma dynamique. Toutes les péripéties et les rencontres insolites sont alors possibles. L.A.

Programme complet à découvrir sur www.droles-de-noels.fr.

Tél. 04 90 18 41 20.

Dès son arrivée à la tête du Domaine d’O, Christopher Crimes avait décidé : pas de relâche les lundis, pas de relâche pendant les vacances. Et dès l’année dernière, il innovait. Cette année, il maintient le cap. Du lundi 20 au jeudi 23 décembre, donc, L’immédiat, du cirque pour tous dès 8 ans, par l’association l’Immédiat. Le monde, un immense bric-à-brac coloré, s’effondre. Et comme un malheur (ou un bonheur) n’arrive jamais seul, comme dans ces séries de dominos où le premier tombé entraîne tous les autres dans sa chute, les corps suivent cette loi immuable de la pesanteur. Sauf que, dans cet indicible fatras, sous les yeux incrédules d’un public lui aussi écroulé (de rire), elle se métamorphose insensiblement en loi de l’apesanteur.

Dès le 23 décembre, Le Footsbarn Travelling theatre débarque avec Sorry ! Le spectacle est né de la rencontre des artistes du Footsbarn Travelling Theatre, avec des suisses de la Compagnie des Fusains, et

du cirque équestre de la famille Werdyn, des artistes faisant revivre la grande tradition de la culture tsigane. Trois compagnies, trois cultures, trois visions du monde, se croisent et se mélangent dans un capharnaüm indescriptible.

On ne sait plus où donner du regard. Le séjour du Footsbarn s’achève avec le Réveillon au Domaine d’O. La compagnie et ses amies ont reçu carte blanche pour cette soirée. Musiciens, magiciens, mimes, clowns, acrobates, ils ont tout prévu pour faire de ce 31 décembre 2010 une gigantesque fête qui leur ressemble, généreuse et chaleureuse, parfaitement maîtrisée et absolument déjantée. MCH

L’Immédiat, 20 au 23 décembre; Sorry! , 23 au 29 sauf le 25; Le réveillon au domaine d’O, 31 décembre. A Montpellier. Tél. 0800200165. www.domaine-do-34.eu

ALa

Grande Ourse, Martine Combréras organise comme chaque année, son festival de Noël pour le jeune public. Cirque, conte, cinéma, toutes les formes artistiques sont représentées. Chaque âge a son spectacle. Chang, par le collectif Arti-groupe Baron Samedi, ciné-concert, dès 5 ans, 17 décembre. Le groupe Baron Samedi, dans la tradition des musiciens de cinéma du début du 20e siècle, réalise en direct, l’illustration sonore du film qui retrace la vie d’une famille qui vit en pleine jungle thaïlandaise, dans une nature difficile à dompter. Le roi sans royaume, Cie Agora Theater, théâtre, dès 7 ans, 18 et 19 décembre. Un beau matin, le roi s’est réveillé et tout avait disparu : son lit, sa chambre à coucher, son trône, son château, son épouse la Reine, ses serviteurs, son peuple, tout son royaume. Alors, comme la journée s’annonce belle, il part porté par le vent, à la recherche de son royaume. En chemin, il fait d’étonnantes rencontres. ARM, par Mireille et Mathieu, théâtre d’objets et humour, dès 8 ans, 18 décembre. Mireille & Mathieu nous reçoivent chez eux. Ils déballent leur bazar, un capharnaüm d’objets insipides, trucs sans formes, poupées survivantes se mettent à bouger et racontent des histoires saugrenues, parfois pleines de poésie, souvent aussi cruelles que comiques. La Reine des neiges, Cie Laboratoria T, théâtre de papier d’après

Andersen, dès 6 ans, 18 décembre.Gerda, est partie délivrer son frère KaÏ du royaume de la Reine des Neiges. L’histoire est racontée avec des dessins, un dictaphone, une lampe de poche et du papier, et sollicite les spectateurs pour fabriquer le spectacle. Pepe et Stella, Teatro Gioco Vita, Italie, d’après Barbo Lindgren, théâtre, dès 3 ans, 19 et 20 décembre. Une histoire d’amitié entre un enfant et son petit cheval, inséparables, nés la même nuit dans le cirque de la ville. Ils grandissent en jouant ensemble et ils réalisent un spectacle de plus en plus extraordinaire... Ennio Marchetto, imitateur transformiste, pour tous, 21 décembre. Ennio Marchetto réussit le pari fou d’incarner une centaine de personnalités sans quitter la scène ! Cirque déjà vu, cie la Baldufa, théâtre humour et marionnette, pour tous, 21 décembre. Anselmo perd un peu la mémoire. Pour l’aider, son ami Faustofait revivre avec lui ce cirque… déjà vu, déjà vécu par eux, du temps où ils y étaient clowns : fakirs, acrobates, funambules… Du 17 au 21 décembre, La Grande Ourse à Villeneuve-lèsMaguelone. Tél. 0467 69 58 00. www.theatrevilleneuvelesmaguelone.com

Spectacles et réveillon au Domaine d’O à Montpellier
Festival de Noël à Villeneuve-lès-Maguelone
©Abdoul Aziz Souleyma Le Groupe F, toujours impressionnant « Sorry !» par le Footsbarn Travelling theatre
l’art-vues • page trente-neuf • décembre 2010 - janvier 2011 ...
« Chang » par le collectif Arti-groupe Baron Samedi

■ Feux d’Hiver au Pont du Gard

Casse-noisette, made in China à La Cigalière

Deux spectacles inspirés par des ballets célèbres tournent en ce moment, l’un l’Orage et le cerfvolant est un hommage au Sacre du printemps de Stravinsky (voir la page création), l’autre mêle le cirque et la danse dans Casse-noisette, made in China Mettre en scène un conte allemand, mis en musique par un compositeur russe et interprété par des acrobates chinois, telle était l’ambition de ce projet pluriculturel, le désir de renouveler le genre et d’intégrer la culture chinoise à ce conte européen, en créant Casse-noisette « made in china ». Trente-huit acrobates à la technique époustouflante se partagent la scène dans une mise en scène conçue pour le plaisir des yeux. Acrobatie, danse et magie, plongez dans une vague de couleurs et de prouesses... un spectacle féérique à la veille des fêtes. MCH

Lundi 20 décembre à La Cigalière dans le Parc Rayonnant à Sérignan. Tél. 04 67326326. www.lacigaliere.fr

■ Magie de Noël à Carcassonne

Carcassonne a revêtu ses habits de lumière d’hiver. La vielle ville s’est transformée, s’est couverte de sapins blancs et, au milieu, patinoires et stades de luges; sans oublier le marché de Noël, particulièrement attractif avec ses bons produits du terroir et son artisanat de qualité. Et puis, cette débauche de lumière dans toutes les rues de la Bastide… la ville scintille. Et encore, des animations plus surprenantes les unes que les autres, des attractions à sensations, des concerts, des animations de rues. La période des fêtes de fin d’année se vit dans une ambiance féérique à Carcassonne. MCH Jusqu’au 31 décembre à Carcassonne. www.carcassonne-tourisme.com

■ Panique chez les jouets au Kawa

C’est devenu une habitude, Le Kawa s’ouvre au très jeune public pendant les vacances et en particulier au moment de noël. Panique chez les jouets, est un spectacle de circonstance. Nous voici le soir de Noël, des jouets sortent de leur paquet cadeau ravis d’être arrivés au pied du sapin de leur nouvelle famille. Mais voilà, ils sont encore devant l’atelier des lutins ! Que s’est-il passé ? Pourquoi ne sontils pas partis avec le Père Noël ? C’est la panique... Heureusement Mère Noël est encore là...

Parviendra-t-elle à tout remettre en ordre ? Vous le saurez en accompagnant vos enfants dès 3 ans voir la dernière création de la compagnie Scénofolies. MCH

Du 21 au 30 décembre, relâche les 25 et 26, Kawa Théâtre, 18, rue Fouques, Montpellier.

Tél. 04 67 58 15 45. www.kawatheatre.com

■ Les Fêtes de Noël à Perpignan

Dans le cadre du développement du Pôle Muséal, la Ville de Perpignan propose une série d’événements qui pour les fêtes de noël :

- Le 14 décembre : Exposition virtuelle sur la Passejada. C’est sur les écrans d’ordinateurs que se produit l’événement avec l’ouverture de la première exposition virtuelle de la ville, consacrée aux deux cents ans de la Promenade des Platanes. Des dizaines de textes explicatifs éclairés de plus de 400 photographies restituent toute la magie de la Passejada qui fut le véritable centre de divertissement de Perpignan. Pour ceux qui ne disposeraient pas d’un ordinateur, le site est également consultable au Palmarium. A voir sur www.perpignan.fr

- Le 15 décembre : à 18h, Gitanos d’Aqui. Un livre fait par les Gitans pour les Gitans : Il ne s’agit pas du énième ouvrage consacré aux fils du vent mais d’un recueil de témoignages émouvants dans leur authenticité, rassemblés grâce à l’autorité morale incontesté d’Etienne Cargol, doyen des gitans de Perpignan disparu il y a deux ans. Rendez-vous à la Médiathèque de Perpignan. Tél. 04 68 66 30 22.

- Le 8 janvier : Les Rois Mages en grand équipage arrivent à Perpignan : dromadaires, chevaux, ânes et éléphant mènent la danse pour le plus grand plaisir des enfants qui se verront offrir, sur la place des victoires, les incontournables friandises et surtout, l’incontournable xicolatada des maîtres chocolatiers. Pour l’occasion, la Casa Pairal ouvrira ses portes sous la forme d’un Musée d’Histoire de la Catalogne du nord, en quelque 70 panneaux explicatifs et bilingues.

Tél. 04 68 66 30 66.

Dans le cadre de sa programmation culturelle, l’établissement public du Pont du Gard met en place un premier rendez-vous pour l’année 2011. La manifestation démarrera dès 14h autour d’interventions artistiques ludiques, magiques ou amusantes: un ciné-concert de courts métrages en 3D, le petit cirque poétique de Laurent Bigot, La parade de la Battucada, les Musiques de Riton la Manivelle et les marionnettes géantes, un arbre à souhait et des friandises sucrées. Dès la tombée de la nuit, sera lancé un grand spectacle de feu, associant pyrotechnie et personnages de lumière, conçu par le «Groupe F». Point d’orgue de cet événement, les effets pyrotechniques révéleront les éléments naturels du site et des abords du monument. Le spectacle sera accompagné par une musique contemporaine de paysage. Une invitation à redécouvrir de façon étonnante et exceptionnelle nos paysages familiers qu’ils soient rivière, roche, falaises, garrigue, carrière ou plage. Le feu d’artifice sera tiré à 17h30. Samedi 8 janvier à partir de 14h. Tél. 04 66 37 50 99. www.pontdugard.fr

■ Sensations Inouïes à Elmediator

Pour sa seconde édition, Sensation Inouïes propose une nouvelle semaine de sensations sonores, tactiles et visuelle inédites. Entre installations multimédias, concerts audio-tactiles, soirée électro et vjing 3D, le festival plonge au cœur de l’innovation technologique et futuriste. Programme:

- Du lundi 13 au vendredi 17 décembre à elmediator: Stimuline. Vingt huit auditeurs équipés d’interfaces futuristes sont connectés pour un voyage audio-tactile, avec quinze haut-parleurs placés sur le corps pour ressentir la musique sans les oreilles. Séances : 14h30 et 20h30.

- Du 13 au 17 décembre de 14h à 19h à elmediator: Installation musicale immersive pour batterie de cuisine. Un concert d’un quart d’heure avec un chef d’orchestre invisible, et un thème qui revient comme un petit air entêtant. Le son déferle de tous les cotés, du couvercle, de la poubelle, du saladier… Un vrai enchantement !

- Le 14 décembre à 20h30 au Théâtre Municipal: J’aimerais pouvoir rire. Spectacle inclassable, dépourvu de toute sensiblerie, mêlant contorsion, danse, projections de photos souvenirs et de vidéo. Plein de surprises et de rebondissements, Angela et son frère nous confient l’histoire de leur psychose familiale.

- Le 18 décembre à 21h à elmediator: ultimate crazy night ! Pour clôturer cette semaine, riche d’expériences incroyables, la soirée électro la plus folle de la rentrée avec Elisa Do Brasil, Dj Missil, Iam un chien et Novak 3D Disco qui combine mix clubbing et vidéos 3D en haute définition. Du 13 au 18 décembre au Théâtre de l’Archipel à Perpignan. Tél. 04 68 51 64 40. www.elmediator.org

l’art-vues • page quarante • décembre 2010 - janvier 2011 ... SPÉCIAL FÊTES
©Thierry Gallimard « Stimuline » pour un voyage audio-tactile à Perpignan « Feux d’hiver » par le Groupe F au Pont du Gard « Casse-noisette » à la Cigalière Magie de Noël à Carcassonne

Dans la hotte de l’Art-vues

Quelques idées de cadeaux, des livres, de l’artisanat d’art, des coups de cœur, des idées d’ici.

■ Femmes d’exception en Languedoc-Roussillon

Hubert Delobette s’est penché sur le destin des femmes nées dans la région ou qui ont décidé d’y vivre et d’y finir leur vie. Il a épluché des archives et déniché vingt personnalités dont les portraits composent ces Femmes d’exception en Languedoc-Roussillon, Le papillon rouge éditeur. Les plus célèbres : Régine Crespin, une des plus grandes divas françaises, est née à Nîmes, Fanfonne Guillerme, la manadière ; La Bégum, née à Sète; Hélène, dernière reine d’Italie soignée et décédée à Montpellier. Deux amantes fameuses, Josette Clotis qui a eu deux enfants de sa liaison avec Malraux et Pauline Bellisle de Carcassonne, qui a failli être impératrice. Et puis des femmes héroïques comme Marie Durand, Marie-Thérèse de Soubiran, Diane de Ganges, Jeanne La Noire ou Elisabeth Eidenbenz qui toutes, auraient dû passer à la postérité et qui sont oubliées. Ce livre écrit par homme est un bien bel hommage aux femmes.

■ Les rayures bleues de l’âme d’Elise Cabanes

Enseignante en arts plastiques, Elise Cabanes a fait ses études aux BeauxArts de Montpellier. Elle nous livre, dans Les rayures bleues de l’âme, une série de nouvelles inspirées par des événements vécus avant sa propre naissance. On entre dans l’intimité de la jeune femme, on la suit dans ses années de formation, puis chanteuse, on assiste a ses succès, à ses échecs. Le style est d’aujourd’hui, dynamique, sans emphase. Les chutes sont parfois douloureuses, comme dans Vasarely et l’inachevé. Autant de bleus à l’âme, exposés sincèrement mais pudiquement. Autant de cris de révolte qui ont la véracité d’une image instantanée. Auto édition edilivre.com

■ L’appel du pivert royal et Le petit garagiste, Editions singulières

SPÉCIAL FÊTES Livres

Rencontre avec un auteur Raymond Alcovère : « Parler du monde d’aujourd’hui »

Auteur montpelliérain, Raymond Alcovère publie aussi bien des romans, des nouvelles que des textes poétiques. Il pose un regard sans concession sur notre monde. Cependant, malgré le développement d’internet, il reste confiant en l’avenir du livre papier.

Parlez-nous de votre dernier livre, L’aube a un goût de cerise qui a SaintJohn Perse comme sujet.

Ce livre est né d’une rencontre avec le peintre François Plazy. Nous préparions pour la revue L’Instant du monde, dédiée à la rencontre du texte et de l’image, un thème sur l’exil. Le peintre avait commencé une toile, j’ai écrit un texte dessus. Il y avait une trame narrative, Saint-John Perse a connu deux fois l’exil ; à 11 ans, lorsqu’il a quitté la Martinique pour la Métropole, et sous le régime de Vichy, lorsqu’il est parti aux Etats-Unis. On peut en ajouter un troisième, lorsque diplomate, il a été en poste en Chine pendant cinq ans. Toiles et textes ont été exposés à Arles en 2002, mais l’exposition n’a pas tourné, je le regrette. Plus tard, mon éditeur m’a contacté, le livre est sorti cette année.

Quels sont vos projets ?

Depuis que j’ai abandonné les nouvelles, le roman est devenu mon axe principal, après Le bonheur est un drôle de serpent et Le sourire de Cézanne, je travaille sur un polar, un thriller. J’ai envie de me frotter à autre chose, cela me permet également de parler du monde d’aujourd’hui. En effet, la marche du monde ne me satisfait pas, j’ai envie de m’exprimer là-dessus, mais pas dans un essai, ce genre ne me convient pas. Avec le polar, je vais m’essayer aux dialogues, qui doivent être incisifs, et abandonner une écriture que certains trouvent lyrique. Alors que j’effectuais des études de sociologie, j’en ai appris d’avantage sur ce sujet en lisant Jean-Bernard Pouy ou Jean-Patrick Manchette, auteurs de néo polar. Quel regard portez-vous sur le media Internet, signe-t-il la mort du livre papier ?

La sortie de L’Appel du pivert royal aux Editions singulières de Sète, a été accompagnée d’une tournée d’Arnaldo Correa dans la région. C’est la première fois que l’auteur cubain est traduit en France. Marie-Ange Brillaud signe ici la première traduction en français de ce maître du thriller. Ce roman plonge le lecteur à ce moment charnière pour l’île, 1958, de la chute de la dictature de Batista et de la victoire de Fidel Castro. L’Appel du pivert royal mêle écologie, suspense et révolution. Les trois héros de ce roman tumultueux sont emportés malgré eux dans la tourmente de l’Histoire, au cœur de la forêt tropicale cubaine. L’un d’eux, américain, monte une entreprise forestière qui décime les essences rares. Or, elles abritent le pivert royal ou pic à bec ivoire, un oiseau magnifique en voie de disparition… Autre parution, Le Petit Garagiste, est un album de photos signées Guillaume Martial et dont Lilian Bathelot a écrit les textes. Les rez-de-chaussée de vieilles maisons qui souvent en ont vu d’autres, investis depuis des générations parfois, par ces mécaniciens, réparateurs, électriciens auto, peintres en carrosserie… cet univers humain, plein de force et de poésie, est restituée à travers le regard de Guillaume Martial qui a visité les ateliers de Montpellier. Lilian Bathelot a aimé l’esthétique de ces photos et les a mis en littérature.

Editions singulières à Sète. En librairie. www.editions-singulieres.fr

■ Les Cathares de Serge Bonnery et Patrice Cartier

Au XIIe siècle, le Pays Cathare fut le théâtre d’une guerre parmi les plus meurtrières du Moyen Âge. La Croisade contre les Albigeois poursuivit deux objectifs : éradiquer le catharisme, considéré comme une hérésie par l’Église catholique romaine, et soumettre l’Occitanie, jusqu’à son annexion à la couronne de France. Cathares et catharisme ont fait l’objet de nombreux ouvrages, historiques ou religieux, Derge Bonnery et Patrice Cartier viennent d’enrichir la liste impressionnante avec Les Cathares, un livre ancré dans une province à l’identité très forte. De Carcassonne à Peyrepertuse, de Toulouse à Lavaur, de Minerve à Montségur, sur les chemins de ce pays vaincu, se dressent encore les vestiges d’un temps de sang et de larmes, ceux d’une mémoire encore miraculeusement vivante, entre mythe et Histoire. Des lieux dont la beauté, souvent secrète, nous parle d’Humanité. Editions de Borée, en librairie.

On n’a pas le choix. En tant que media, avec internet, la presse papier a du souci à se faire. Les réseaux se multiplient. On est dans l’émergence. Cela va peut-être accoucher d’une autre forme d’expression. Le livre en tant qu’objet gardera ses adeptes. En revanche, les revues littéraires ont presque toutes disparu. La littérature perd du terrain. Je ne pense pas qu’il y ait un lectorat suffisant pour une littérature exigeante de création. C’est pour cela que j’ai envie d’évoluer. Avec la concentration des maisons d’éditions, on ne va pas vers l’ouverture, mais vers un appauvrissement de la pensée et du langage, ce qui n’est pas très sympathique.

Recueilli par MCH

■ Chemins Historiques en Languedoc-Roussillon d’Alain Falvard

Alain Falvard, originaire de la région Auvergne, est directeur de recherche du CNRS à Montpellier depuis l’année 2000. Ce spécialiste des particules élémentaires et des phénomènes les plus violents de l’Univers a consacré une grande partie de ses loisirs à la découverte du patrimoine historique de sa région d’adoption. Son dernier ouvrage, Chemins Historiques en Languedoc-Roussillon présente les chemins intégrés dans l’histoire de la région depuis les époques préromaines et montre combien les traces de ces anciennes voies restent très présentes dans le réseau routier actuel mais aussi dans l’histoire des hommes, depuis la préhistoire jusqu’à l’époque moderne. Parmi les grands chapitres: « A Nîmes, une étoile celte », « Les voies de l’emprise romaine », « Les Chemins de spiritualité en Languedoc-Roussillon », « Les Chemins de Commerce et d’Industrie ». L’auteur livre également ses coups de cœur, un site par département: « La Cham des Bondons: un site mégalithique exceptionnel » (Lozère), « Ambrussum sur Vidourle: un passage, un oppidum et un relais » (Hérault), « L’oppidum de Gaujac » (Gard), « In Summum Pyrenaeum! Le col de Panissars » (Pyrénées Orientales), « La vallée de la Dure: une belle tradition industrielle » (Aude).

Chemins Historiques en Languedoc-Roussillon, par Alain Falvard, N.E. Loubatières

l’art-vues • page quarante-deux • décembre 2010 - janvier 2011
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■ Le marché de l’art de l’association Bricabrac Ars Fabric à Montpellier

Installé sous un chapiteau regroupant les créateurs, Le marché de Noël de l’association Bricabrac Ars Fabric aura lieu cette année, pour la première fois, sur l’Esplanade dans le prolongement des stands des Hivernales. Ce sera une mine pour découvrir l’objet unique qui fera plaisir. On peut faire confiance à cette association qui multiplie les initiatives pour faire émerger des nouveaux talents. C’est le cas notamment, du freemarket qui vole de succès en succès.

Du 10 au 25 décembre, Esplanade Charles de Gaulle à Montpellier. www.arsfabric.org

■ Le petit marché de l’Art à Vendargues

Un groupe d’artistes de la région a créé à Vendargues, un Petit marché de l’art. La manifestation a lieu tous les dimanches depuis le 20 octobre. Dehors ou dedans, selon le temps. Des marchés comme celui-ci existaient déjà à Paris ou à Lyon, mais pas à Montpellier. Grâce à Frédérique Azaïs-Ferri, ce manque est comblé. La région est une terre de prédilection pour les artistes plasticiens qui trouvent, ici, une excellente façon de montrer leur travail. Parmi les artistes exposés: Krys & Laurent Duval, Gisèle Cazilhac, Zan, Jean-Michel Vincent, Isabelle Robert, Emma Shulman, Marion de La Fontaine, Dolo, Marjolaine Mayran, Coline Bianchi... Un coin est réservé aux puces de l’art, l’occasion d’y faire des affaires. Des animations sont annoncées certains dimanches. Le 12 décembre, honneur à Brigitte Rasinangue et 30 janvier, carte blanche à Bertrand Lecointre.

Tous les dimanches, RN 113 à Vendargues, Entre Total et le Feu. L’entrée se fait sous Pizza.

Tél. 09 72 94 02 04.

■ Gravures à l’Art de Lire à Ganges

La librairie L’Art de Lire à Ganges expose les gravures de trois artistes qui habituellement, illustrent des ouvrages d’art vendus dans la boutique. Robert Lobet est associé à René Pons, Andrée Chédid ou Michel Butor, pour des livres d’artistes édités à une vingtaine d’exemplaires; Edith Schmid qui s’exprime, par exemple, avec du zinc sur acier ayant pour thème les majuscules ; Marc Granier, dont les gravures sur bois sont très contrastées alors que celles sur cuivre ont des tons plus nuancés. Là encore, de bonnes idées à glaner pour sous le sapin. Jusqu’au 31 décembre. L’Art de Lire - 7, rue des Arts à Ganges. Tél.04 67 73 59 52. www.myspace.com/burny34

■ La petite boutique des illustrateurs à Béziers

Alors que le marché de l’illustration jeunesse est assez peu connu en France, contrairement aux pays Anglo-saxons et au Japon, l’art contemporain occupe, lui, le devant de la scène dans les galeries françaises. L’illustration jeunesse est un art qui ne s’invente pas ; il est un art à part entière. Tous les grands noms de cette expression sont réunis sur le site internet de « La petite boutique des illustrateurs » où sont mises en vente leurs œuvres. Pièces uniques, signées par les artistes, Nathalie Novi, Claire Degans, Georges Lemoine, elles peuvent, par exemple, décorer une chambre d’enfant. Les prix sont assez variables ; ils varient de cent-cinquante euros environ, à mille euros. Oui, ce n’est pas pour les petites bourses, mais encore une fois, ce sont des originaux. L’univers de Claire Degans est dans les tons pastels, les couleurs tendres et douces. Chez Nathalie Novi, les couleurs sont un peu plus vives, mais la légèreté du trait rappelle que cet art spécifique relève du monde de l’enfance. La procédure de demande d’achat s’effectue sur le site internet de la boutique. www.boutique-illustrateurs.com MD

■ La galerie Cubik à Montpellier

La galerie « Cubik », à Montpellier, ouverte au début de l’automne par Delphine et Aurélia, est également un lieu où il est difficile de ne pas trouver une idée de cadeau originale. Le concept est unique dans la région. Quarante-huit cubes, identiques, sont mis à la disposition des artistes et créateurs qui y exposent leur univers spécifique. Accessoires de mode, art de la table, bijoux, décoration, luminaire, objets pour les petits. Dans cette boutique surprenante, l’originalité des créations attire l’œil du visiteur. Les mobiles de « Madame La Sorcière », créés à partir de matériaux récupérés, enchanteraient de poésie une chambre d’enfant. L’originalité se loge parfois dans la sobriété, à l’image des bijoux de « DNA Dream ». Leur matière est de l’ADN visible, d’animaux et de végétaux. Le résultat est inattendu, mais harmonieux et de bon goût. Les créateurs sélectionnés donnent un aperçu de la diversité infinie de leur imagination, pour transformer, de leurs doigts habiles, les plus humbles des matières. MD Cubik, 6 rue des Teissiers à Montpellier. Tél. 04 11 75 05 77.

www.cubik-lagalerieboutique.com

l’art-vues • page quarante-trois • décembre 2010 - janvier 2011 ...

In Africa… par

Dansle quartier de l’Hypodrome, Gatta m’installe à l’hôtel Tamata, bien connu des blancs, les «toubabs», qui font étape à Bamako. J’y croise l’une d’entre elle dont les deux bras sont entièrement tatoués. Pour le reste c’est une vraie «négresse» blanche: rajouts tressés façon rasta, lèvres charnues, sourire quasi permanent, démarche trainante… Elle voyage avec une guinéenne tout de blanc vêtu, et font, me disent-elles, des recherches sur l’animisme! Nous échangeons des informations, et nous nous conseillons.

L’hôtel est situé dans les quartiers chauds de la capitale du Mali, très animés la nuit jusqu’à très tard dans la matinée. Toute la jeunesseprivilégiée de Bamako s’y retrouve. Dans un bar musical proche de cet hôtel, un flutiste peul fait danser les masques du célèbre Yaya Koulibaly, un marionnettiste de référence dans toute l’Afrique de l’Ouest. Je l’avais accueilli à Montpellier à l’occasion de «Koteba», le spectacle à succès que j’avais crée en 2007. Samuel, le français qui organise cette rencontre, fait sa vie en Afrique. Il est marié à Adja, originaire du Burkina Faso, une femme toute en bonne humeur. Je me souviens de ce moment durant lequel ce même flutiste avait improvisé avec un musicien turc dans les jardins du château d’O. Spontanément, deux cents ou trois cents personnes subjuguées, s’étaient arrêté de respirer pour les écouter. Une femme en pleurait de bonheur.

Sur la terrasse de ce bar musical, une Kora (instrument à cordes), un balafon (sorte de xylophone) et quelques percussions, font danser des masques animaliers. Toute la cosmogonie de la musique mandingue s’exprime là. Sans véritable répertoire, cette musique et ces chants sont souvent improvisés. Elle parle aux dieux et aux esprits que les masques honorent. Toumani Diabété, Oumou Traoré, Salif Keita jouent cette musique et sont devenus des chanteurs de dimension internationale. Ils sont griots mandingues. Leur diversité des ethnies au Mali est à l’image de l’ancien empire Songhaï, qui dominait l’Afrique de l’ouest, de l’Atlantique au lac du Tchad. Ce sont les Almoravides, et non la colonisation française qui, au XIIIème siècle, démantèleront cette civilisation qui a dominé l’histoire précoloniale de l’Afrique de l’ouest.

Bamako est une ville plutôt paisible. L’extension du désert est à l’origine de sa croissance spectaculaire. C’est une des villes d’Afrique qui a accueilli le plus grand nombre d’exilés. Comme toutes les villes en Afrique, la pauvreté domine et les mendiants y sont nombreux, surtout les enfants. Le fleuve Niger traverse Bamako, les chinois y construisent des ponts. On y voit encore sur ses rives, des caïmans et quelques hippopotames. L’administration malienne s’est installée dans les anciens bâtiments coloniaux, très nombreux autour de la place de la liberté.

J’aime les marchés d’Afrique. Celui de Bamako est particulièrement attractif. Dans un chaos indescriptible de marchandises les plus diverses, ce sont les femmes qui, ici, ont pris la main pour traiter du prix

voyage en France, et peut être d’autres opportunités de se produire en Europe. Le rêve africain si loin, est devenu pour eux si proche!!

Je suis accueilli à Ouagadougou par le Professeur J.P. Guingame, grande figure artistique de ce pays. Il dirige le FITMO, des rencontres théâtrales uniques en Afrique de l’Ouest et qui, en 2010, se dérouleront dans trois pays: le Mali, le Niger et le Burkina. Je prends la mesure de la précarité des moyens dont dispose ce festival…la débrouille sera la ligne artistique de cette 21ème édition. Ils parlent d’un théâtre de résistance, de répertoire, d’engagement.

La troupe «Dodosecteurdix», c’est son nom, enchaîne et conclue notre rencontre. On y voit «King Kong» enlevant une jolie femme noire, des hyènes, et un colon tentent de maîtriser le gorille géant…en vain. «King Kong» s’abandonne aux joies de l’amour avec sa captive. Fin de la cérémonie. Le théâtre y avait toute sa place, la captive semble ravie.

Désormais ex-directeur du Printemps des Comédiens, Daniel Bedos a rendu son tablier d’artisan du festival après y avoir consacré près d’un quart de siècle. Tout en se préparant à de nouvelles aventures, il poursuit celle entreprise avec L’Art-vues en nous faisant partager ses récits passionnants, témoignages de ses vagabondages autour de la planète. Cette fois-ci, il nous embarque en Afrique, plus précisemment au Mali.

du kilo de mangues, de celui des bananes, des bogolans ou des poissons séchés…

Les rencontres avec des groupes artistiques se succèdent: beaucoup de masques et de représentations autour des traditions animistes. J’y découvre un univers mal connu et difficilement compréhensible. On retrouve cette tradition sous d’autres formes dans le vaudou haïtien. La représentation de l’animal (girafe, lion, gazelle…) est dominante. Je pense à nos animaux fantastiques occitans, que de nombreuses villes du Midi de la France se sont appropriées pour leur représentation carnavalesque: le chameau de Béziers, le hérisson de Mèze, le poulain de Pézenas ne dépareraient pas dans ce bestiaire africain. A Ségou, sur les bords du fleuve Niger, on organise pour moi une parade de géants et de Bouffons, digne des meilleurs spectacles du Festival de rue d’Aurillac. «Koteba» c’est le mot en bambara pour désigner le théâtre de la rue. J’en parle à mon ami Songy qui me dit «j’y vais»!

Pour ma part, je prends la route de Bobo Dioulasso. Je quitte le Mali par la route via le Burkina Faso, où je me rends pour la première fois. Quinze heures de voyage pendant lesquels je traverse un paysage de

savane plutôt désolé et monotone. Seuls quelques cocotiers aux alentours des villages sont le signe de notre éloignement des zones du Sahel. J’y rencontre par hasard Daniel Pautrat, un ancien commentateur du Tour de France. Il organise ici le Tour du Burkina! Un homme courtois et ami de l’Afrique. Nous sympathisons et échangeons nos emails.

J’arrive à Bobo le 18 janvier, non sans avoir palabré des heures à la frontière du Burkina pour des problèmes de «taxes» prélevées à la source pour payer les salaires des fonctionnaires de la douane… Me voilà au cœur de l’ancien royaume mossi, ilot de résistance à l’extension de l’islam. Les manguiers sont nombreux à Bobo: ils bordent comme nos platanes, les larges avenues de cette ville paisible, et riche d’une tradition musicale et animiste unique dans cette partie de l’Afrique. Adja nous y accueille et a préparé pour nous un programme dense riche d’auditions et de rencontres. Echassiers masqués, acrobates, danseurs, musiciens, conteurs, se succèdent. Tous aussi enthousiasmant et débordant d’énergie, pour séduire le Toubab, Directeur de festival qui leur propose le SMIC français, un hôtel trois étoiles, un

Je ne reste pas à Ouaga; je prends la route en direction de l’Est du pays: Bogande, la région la plus animiste du Burkina, à la frontière du Niger. Un voyage pas très simple, pour découvrir, dans un village «gourmatche», une cérémonie digne d’un rituel vaudou. Cinq masques végétaux noir et marron foncé, couvrent la totalité du corps des danseurs; la tête est surmontée d’un long bâton tournant grâce au mouvement de la tête. Un sorcier égorge un coq pendant la danse. Le sang est offert aux étrangers que nous sommes. Les femmes crient leur joie de nous voir aussi surpris et se mettent à danser autour de nous; elles sont une centaine à exécuter cette danse corps contre corps; les plus âgées sont devant, les plus jeunes ferment cet étrange défilé qu’accompagnent de nombreuses percussions. C’est très beau mais intransportable. Nous retrouverons ces mêmes rituels dans la ville de Toma chez le peuple Samo. Réputée comme une ethnie conquérante, nous assisterons dans ce village loin de tout, à des combats de lutte d’une grande violence.

Comment exprimer le bonheur qui m’envahit, Comment partager ces moments d’une rare intensité?

Comment rendre cette offrande que ces hommes et ces femmes s’appliquent à me donner au plus profond de cette Afrique si proche et si lointaine? Le voyage en Afrique, quelqu’en soit la destination, est toujours entouré d’un épais mystère. L’organisation du village africain ou celle d’un quartier, d’une ville est une réponse aux problèmes du monde. Son économie, la hiérarchisation des valeurs, les arbitrages des anciens, le rôle de la femme, la solidarité familiale, la mise en commun des savoirs et des devoirs de chacun, la transmission, disent l’essentiel sur l’Homme, son rapport à la nature, son culte du sacré.

Je ne me sens plus vraiment un étranger. Dans cette partie du monde, je suis accueilli comme un frère blanc, auquel on peut confier tous les secrets de la vie. Ces peuples, ces ethnies, ces danses, ces masques, cette musique sont un trésor pour l’humanité.

l’art-vues • page quarante-quatre • décembre 2010 - janvier 2011
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Daniel Bedos
RÉCITS
« Elle parle aux dieux et aux esprits que les masques honorent»
« Le voyage en Afrique est toujours entouré d’un épais mystère»

Programmation du 14 décembre 2010 au 12 février 2011

THÉÂTRE, LECTURE ET POÉSIE

Mardi 14 décembre 18h30

La Pastorale des santons de Provence

Il y a du Daudet et du Pagnol dans cette version originale de la pastorale d’Yvan Audouard. L’histoire est simple et belle, avec ses saveurs naïves et sa verve populaire. Par le Théâtre des Quatre Saisons. Espace Louis Daudé à Bages

EXPOSITION

Du lundi 17 au lundi 31 janvier

« Marcel-Charles Gaichet ou le côté d’où vient le soleil »

Le Chemin de Soleil

Linda Bastide a fait œuvre de mémoire en amie fidèle qu’elle était de MarcelCharles Gaichet. L’exposition dévoile son univers fait de sensibilité et de fragilité. Mairie de Montredon-des-Corbières. Salle des Mariages (heures d’ouverture de la mairie)

NOUVEAU

Mercredi 12 janvier / 14h45-16h

Atelier philosophie pour les jeunes de 8 à 12 ans avec Michel et Marie-Thérèse Tozzi de l’U.P.S.

Les enfants sont invités à réfléchir dans un petit groupe sur les grands problèmes qui préoccupent l’Humanité. Salle Reverdy - Réservation obligatoire, 15 p. maximum.

NOUVEAU

Mercredi 12 janvier / 15h :« LES YEUX DANS LES OREILLES »

Séance cinéma : « Sur la route de Madison »

Comédie dramatique réalisée par Clint Eastwood en 1995 avec Clint Eastwood et Meryl Streep...

Projection en audiovision - Durée : 2h09 - Auditorium Jean Eustache. Tout public - Accessible aux personnes handicapées visuelles.

THÉÂTRE, LECTURE ET POÉSIE

Mercredi 19 janvier / 18h30

Le Flot des Passants de Jean-Philippe Ibos

Dans le théâtre nu, quelques jeunes gens d'aujourd'hui tentent de se saisir du monde dans lequel ils vivent. Ils disent l'urgence de refuser le "chacun pour soi dans le meilleur des mondes".

Par le Théâtre des Quatre Saisons. Auditorium Jean Eustache.

Mercredi 26 janvier / 16h

« Raconte-moi les animaux » pour les enfants de 2 à 3 ans, animation autour d’un tapis à histoires par Martine Tissier. Salle Adélaïde réservation Espace Jeunes.

Samedi 29 janvier / 10h 30

« Raconte-moi L’Afrique » pour les bébés de 2 à 4 ans, animation autour d’un tapis lecture par l’Association Les Chiffons Siphonnés. Salle Adélaïde réservation Espace Jeunes.

Mercredi 9 février / 15h :« LES YEUX DANS LES OREILLES »

Chambre 108 de Gérald Aubert.

Un homme d'une quarantaine d'années fait, pendant les quelques heures qu'il passe dans la chambre 108 d'un hôpital, l'expérience de la peur de la mort. Lectures théâtralisées par le Théâtre des Quatre Saisons - Durée : 1h30 Auditorium Jean Eustache. Tout public - Accessible aux personnes handicapées visuelles.

Samedi 12 février / 10h30h

« Raconte-moi les couleurs » pour les bébés de 8 à 12 mois animation autour d’un tapis lecture par l’Asso. Les Chiffons Siphonnés. Salle Adélaïde réservation Espace Jeunes.

Esplanade André Malraux Tél.04 68 43 40 40
www.lamediatheque.com

Au Musée d’art moderne à Céret

ARTS PLASTIQUES

Dominique Gauthier, Hervé Fischer

Enapparence, peu de liens rapprochent l’œuvre de Dominique Gauthier de celles d’Hervé Fischer, à part le fait notable d’être des amis fidèles du Musée de Céret et de sa conservatrice. A y regarder de plus près on notera chez les deux artistes l’importance cruciale accordée à la ligne ou si l’on préfère au dessin. Chez Hervé Fischer, qui est revenu à la peinture après de nombreuses années vouées à la performances d’ordre sociologique, qu’il s’agisse des consultations et prescriptions pharmaceutiques à de complices patients (intervention reconstituée au Musée et filmée avec l’incontournable Joséphine Matamoros en «guest star ») ou de contre-empreintes de mains, bleues et rouges, sur toile libre afin de montrer que rien n’a évolué en art depuis le pariétal. La ligne chez Fischer est empruntée à la réalité contemporaine et à ses nouveaux emblèmes. En témoignent ces diagrammes empruntés aux indices boursiers qui régissent le système économique de la planète et dont l’artiste tire des acryliques sur toiles qu’il rapproche d’un croquis stylisé de montagne (Ste Victoire entre autres) ou si l’on préfère d’un paysage numérique. On notera aussi la répétition obsessionnelle de ces verticales décalées et diverses qui désignent les codes barres, que Fischer agrandit, reporte sur toile comme des icones, plus innombrables encore, à notre époque, que les crucifix ou croix dans tout le christianisme dominant. Comme quoi la formule «croître et multiplier» a changé de sens, si elle conserve sa prétention à l’universalité.

Chez Dominique Gauthier, la pensée est plus abs-

traite, elle cherche à définir le statut de la Peinture à l’échelle de l’Histoire universelle, et sans doute ici aussi, de la géographie. Les cinq salles occupées par Gauthier renvoient en effet à des lieux visités (liés à la Grèce antique, à Pompéi, Tolède, la cathédrale St-Denis…)et à travers eux à des esthétiques (antiques, gothiques, baroque, contemporaines à travers la BD…) et donc à l’Histoire de l’art qu’il entend saisir à bras le corps. D’où le caractère imposant des formats souvent en excès par rapport aux dimensions humaines. Comme toujours dans son œuvre le carré est sollicité, en tant qu’il constitue une base sans schéma compositionnel préétabli, mais l’artiste recourt souvent à des rec-

Au Musée d’art moderne de Collioure

Maurice Mathieu

Les peintures de Maurice Mathieu étonnent par leur fraîcheur et Collioure était sans doute le lieu idéal où les exposer car elles se situent dans une postérité matissienne singularisée et que Matisse ou les fauves marquèrent de leur passage ce petit port catalan.

Maurice Mathieu travaille en effet la planéité de la surface picturale en la saturant de motifs décoratifs tels que ceux, géométriques ou stylisés, qui hantent certains univers intérieurs. L’originalité de chaque tableau tient au fait que l’artiste peint méticuleusement plusieurs motifs, dont peu importe qu’ils soient empruntés à la réalité ou pas, sur le même plan. On a d’ailleurs l’impression que les arts primitifs l’ont davantage séduit que notre société de reproduction des codes et images.

Ainsi le tableau se donne à voir dans un premier temps pour ce qu’il est : un objet de décoration. Mais les motifs sont dérangés par une présence corporelle qu’on ne tarde pas à identifier comme humaine. Cette forme, qui est projetée dans le tableau comme une ombre sur un mur, est la silhouette de proches ou amis du milieu culturel fréquenté par le peintre. Soit la toile brute découpe la silhouette qui s’inscrit donc en creux, soit le cerne permet de repérer une ligne de toile brute, fonctionnant comme un dessin, et qui découpe une silhouette elle-même conçue comme une combinaison de motifs peints. L’humain est ici comme un caméléon qui se glisse et s’adapte à son environnement. Et inversement, il n’est d’idée d’un environnement, d’un décor ou d’habitat qu’à travers ce qui est spécifiquement humain. A fortiori d’art, ce qui revient à dire que c’est l’humain qui donne sens à ce qu’il habite et qui l’habite.

A l’étage une série de paysages aux crayons de couleurs, comme un retour au point de départ de l’enfance, révèle un peu de l’origine de ses silhouettes. Il s’agit de l’ombre porté de l’artiste, à partir de ses pieds dessinés dans la partie basse du tableau.

tangles allongés dans le sens de l’horizontalité. Le tableau devient pour lui une métrique, ou si l’on préfère une contrainte à partir de laquelle il se permet de multiples variations sur la même ligne, à partir d’un dispositif et d’un programme prédéterminés. En l’occurrence ce sont les ronds et les ellipses qui occupent l’espace de ces surfaces mais poussés jusqu’à saturation, dans des valeurs le plus souvent tonales, avec primauté laissée au blanc et au noir (même si l’on trouve également des formes circulaires ou intervient le rouge). Il est évident que cette multiplication des courbes donne un sentiment de dynamisme phénoménal, une constante dans l’œuvre de Gauthier. Vivre pour lui,

et vivre la peinture, c’est éprouver le dépassement, l’expérience des limites, être en permanence dans l’excès, la démesure. Cela se sent également dans la stratégie de l’accrochage, avec en particulier une occupation du sol par un immense, et très allongé, tableau sur roulette, très graphique et forçant à mettre bas le regard. Eh bien ce dynamisme vital, ce vitalisme viscéral, on le retrouve chez Fischer quand il peint, avec des graphiques ondulatoires une série sur les âges de la vie ou tout simplement «L’énergie de la vie ». Ou même quand il fait proliférer les codes barre sur une même surface. La différence se situe dans le fait que Fischer s’inscrit dans un moment de l’Histoire pour en dénoncer puis exploiter les travers, tandis que Dominique Gauthier trouve en la ligne, et dans la géométrie de la courbe, sa symbolique abstraite, qui concerne autant son époque que tous les temps. La forme d‘un vase antique émerge de la liaison même de ces anti-gestes pollockiens (car le dispositif contient la forme et prend le pas sur l’expression libre et aléatoire). Un rapprochement en tout cas inattendu mais finalement plus pertinent qu’il n’y paraît. Gauthier recouvre pour rendre visible, et donc découvrir, Fischer détruit pour protéger (la déchirure des œuvres des autres par mesure d’hygiène par ex). Il y a une certaine gravité existentielle et métaphysique chez Dominique Gauthier, là où Fischer excelle dans l’humour, la dérision, et bien évidemment l’ironie, registre majeur de notre temps. BTN Jusqu’au 20 février, Musée d’art moderne de Céret - 8, bd Joffre à Céret. Tél. 04 66 87 27 76.

A la Galerie du Tenyidor à Collioure

Joël Desbouiges

Avec Joël Desbouiges, la peinture devient une sorte de trophée de chasse que chacun peut accrocher ainsi qu’il l’entend dans sa demeure, comme s’il s’octroyait le mérite de la longue et réfléchie démarche du chasseur. Certes tout regardeur prend l’objet de son regard pour cible et de ce point de vue le gibier figuré devient la métaphore du rapport phénoménologique qui lie l’œuvre et l’amateur d’art.

Conscient de cette double problématique, et sachant combien la peinture en France de nos jours continue à être pourchassée, Desbouiges fait flèche de tout bois. Sur des sortes de calques, qui lui permettent superpositions et transparences, il croque des oiseaux que visent précisément des flèches à bout caoutchoutée, non meurtrières.

Car la peinture est aussi un simulacre, espace symbolique et au bout du compte espace dramatique et théâtral. Sans doute s’agit-il ici de créer une union entre le trait comme dessin stylisé et le regard comme flèche, autre acception du mot trait.

Plus loin, des gibiers suspendus jouent comme des Vanités (présence d’un papillon découpé dans la feuille) rappelant la relativité des choses de la vie qu’il s’agisse des êtres (oiseaux et animaux) ou des choses (tableaux, œuvres d’art, objets quotidiens et décoratifs). Un peu plus loin encore, une multitude de petites toiles peintes représentent des têtes de bêtes que l’on dit nobles, à bois, avec une ramification peinte justement, collée à même le tableautin. La transformation se précise, d’autant que la multitude aboutit à un véritable tableau de chasse et donc bien au thème de la vanité humaine rappelée par les gibiers suspendus.

Ensuite, Desbouiges opère et parachève la transformation en combinant des porte-manteaux muraux (on reste dans la peinture) et des bois de cerfs parfois peints (on passe à l’objet et donc à la sculpture, au bas relief, à l’installation, à l’objet…). Au fond que faut-il retenir de tout cela sinon que le peintre, chassé par les institutions, se voit contraint de recourir à des chemins détournés, comme les chasseurs, pour s’exprimer tout de même et défendre ou préserver ainsi son territoire qui demeure la peinture. Que chasser en apparence la peinture c’est faire encore de la peinture ce en quoi elle revient au galop.

BTN

Mathieu a ainsi retenu la grande leçon qui a poussé Soulages vers l’abstraction lyrique, de laisser la proie (l’arbre) pour l’ombre, et ici l’ombre de l’homme se confond ou rejoint justement la hauteur, qui nous dépasse, des arbres. N’est-ce pas Matisse aussi qui disait: « si tu veux peindre un arbre, éprouve sa croissance et efforce de toi de croître avec lui? »

Jusqu’au 30 janvier, Musée d’art moderne de Collioure - Villa Pams, Route de Port-Vendres.

Tél. 04 68 82 10 19.

L’exposition se termine d’ailleurs par des petits tableaux de chevreuils, dans un style rappelant l’art pariétal, façon de nous rappeler que le peintre s’inscrit dans la pérennité de cette activité mise à mal par les petits décideurs du milieu de l’art ? BTN

Jusqu’au 3 janvier (+ probable prolongation), Galerie du Tenyidor à Collioure. Tél. 04 68 82 55 95.

l’art-vues • page quarante-sept • décembre 2010 - janvier 2011 ...
Dominique Gauthier Hervé Fischer

Hans Hartung Spray & Alerte Météo

Ona tellement, et notamment en France, vanté la production américaine des années 50 à 80 que l’on a fini par oublier qu’elle n’est en rien une génération spontanée, qu’elle trouve souvent ses repères dans nos propres références et qu’au gigantisme près, nous n’avons pas grand-chose à lui envier. Il est donc grand temps de revenir sur cet expressionnisme abstrait, dit lyrique, à la française, qui a connu certes son heure de gloire quand notre pays jouait dans la cour des grands de l’art international, mais qu’il a été de bon ton d’occulter voire de renier parce que chacun sait qu’en France, si on a le meilleur goût du monde, on préfère l’exercer sur les saveurs venues d’ailleurs. D’où l’intérêt de cette exposition Hans Hartung, d‘autant qu’il s’agit de Peinture, que jusqu’à ces derniers temps elle semblait bannie de l’horizon culturel des personnes autorisées du milieu de l’art, et qu’il devient pertinent, outre l’intérêt que ne peut que susciter l’œuvre de cet artiste décédé il y a maintenant plus de vingt ans, de la voir confrontée, du moins jusqu’en janvier, aux fraîches réalisations des jeunes diplômés des Beaux-Arts de notre Région, ceux qui auront connu sinon l’ère du «spray» du moins la bombe à graffitis. Enfin il semble qu’on ait compris qu’il est nécessaire de se pencher sur le berceau des prophètes en herbe de demain au lieu de les laisser croupir dans leur pays ou d’attendre que la reconnaissance leur vienne d’ailleursavant que de les prendre en compte ! Double et heureuse initiative donc que de permettre aux jeunes générations de se familiariser avec l’un des peintres majeurs des précédentes, et de mesurer l’écart plus ou moins sensible entre ses préoccupations d’artiste confirmé de son époque et celle des jeunes pousses d’aujourd’hui. A première vue, la Peinture ne semble pas les avoir beaucoup inspirés comme s’il s’agissait, pour eux, leurs enseignants, et surtout leur jury d’examen… d’une infirmité…

D’autant que la dernière manière d’Hans Hartung se caractérise par une certaine fraîcheur, une liberté de conception, l’usage d’outils inattendus, et qui prouvent à quel point cet allemand naturalisé français est resté jusqu’au bout un peintre prospectif, soucieux d’explorer jusque dans ses derniers retranchements la surface à peindre, n’hésitant pas en particulier à faire usage de pistolets à air comprimé afin de mieux vaporiser son aire d’intervention. Comme si après avoir concentré toute son énergie sur la compacité du cœur de la toile, dans une volonté de mesurer les pulsions gestuelles entrant en jeu dans sa composition graphique, (on en voit dans une série de calligraphies des années 50) l’artiste avait voulu se libérer tant de la forme que du format, et se laisser aller au plaisir spontané de la rapidité d’exécution tout en tenant davantage compte de l’existence du hors champ. Ajoutons-y l’ouverture plus évidente de la gamme

chromatique, là où, le plus souvent, la priorité avait été laissée au noir, et la prise en compte de la fluidité colorée dans les effets de matière. Bref il faut à nouveau, prêter «attention à Hartung» (si l’on me passe ce mauvais jeu de mot), dont on espère que l’œuvre saura résister à «L’Alerte météo» qui la précède en rez-de-chaussée. En souhaitant que si alerte il y a, elle ne soit que passagère et que le Musée de Sérignan puisse bénéficier encore longtemps de l’appui d’une Région qui vient de perdre son plus sûr soutien.

Qu’en retenir en tout cas : il me semble que le dessin et la vidéo se taillent la part du lion (et après tout le graphisme du dernier Hartung est un dessin au pistolet). Je retiendrai surtout les triptyques de Amélie Coronado (Beaux Arts de Nîmes) et qui semblent des additions de formes en vue d’en créer une nouvelle, la figuration culturellement très hybrides de Fan Cheng (Nîmes) sur papier précieux

Biennale SudEstampe

Onsavait Aubais célèbre pour son château, pour les artistes qui y habitent, pour la galerie Nick et ses cartes blanches, ses associations dynamiques et nomades, il faudra compter aussi avec SudEstampe auquel le village offre son infrastructure d’accueil et sa logistique. Quant à l’estampe elle connaît un regain d’intérêt, notamment depuis que s’est installé à Castelnau un certain Vincent Dezeuze (Tél. 06 76 07 85 98), présent sur le dernier Artnim avec sa Maison de la gravure méditerranéenne, et qui maintient une certaine tradition du multiple, en tant qu’il permet à des petits collectionneurs d’acquérir de grands noms et à des artistes d’aujourd’hui de s’essayer à cette technique ancestrale. La galerie Ginac de Nîmes (Tél. 04 66 67 98 15) montre d’ailleurs des labyrinthes et prisons de Piranèse, le Musée des Beaux-Arts cité Foulc (Tél. 04 66 67 38 21) le bestiaire de Jean-Marie Granier, récemment décédé, tandis qu’à l’autre extrémité Judith Rothchild présente une série de monotypes de nus bien en chair à Castelnau. Cette biennale en est en tout cas à sa seconde édition et sa présence sur le mur Foster de Carré d’art (Tél. 04 66 76 35 70) avec les éditions Linard (sur lequel on reconnaît Gauthier, Viallat, Le Gac, Venet, Formica…) prouve à quel point elle se veut éclectique et ouverte sur le contemporain. Du côté d’Uzès en particulier,

Musée Georges Borias (Tél. 04 66 22 40 23) il sera intéressant de confronter les gravures éditées du temps d’André Gide (Marie Laurencin, Laurens…) aux expériences plus actuelles de Muriel Laborie ou Florence Barbéris, l’une des chevilles ouvrières de la manifestation.

La Salamandre (Tél.0466762360), à l’initiative de Graveurs du sud, a demandé aux artistes invités d’exposer à la fois le tirage et la plaque. Se pose en effet la question de son statut comme partie cachée du processus conduisant à la réalisation de l’œuvre et de son recyclage dans le champ d’une

ou recyclé, la vidéo de Marie-Claude Vidal (Beaux Arts de Perpignan) qui joue avec les chiffres de façon à saturer l’écran de la ménagère basique d’indices de type boursier, les architectures pixellisés de Lionel Biermann en noir et blanc (Montpellier), la réflexion sur la beauté dans le film de Jean-Baptiste Durand et surtout l’installation de Nicolas Daubanes, assez dramatique car conjuguant son destin particulier à la mémoire sportive collective. Mais j’ai surtout apprécié les photos mythologiques de Pierre Chancel (encore Nîmes), le «ready made» aux chaussettes murales de Sylvain Gaillard (Nîmes toujours) et le zodiac ficelé de Mehdi Melhaoui (Montpellier). Toutefois je comprendrais très bien que le visiteur s’intéresse en premier chef à la spectaculaire installation dans le style de l’Ile du Docteur Moreau de monstres animaux entre autres dans le cabinet transparent de curiosités proposé par Mathieu Legrand et Camille Santacreu (Perpignan). Ces jeunes créateurs sont pour l’instant au niveau inférieur du Musée. J’en serais le conservateur je prendrais les devants et les inviterais dans dix ans à l’étage supérieur, pour une expo perso ou pour compléter la superbe collection des Buren, Hyber, Saytour, Dado, des dizaines d’autres qui nous attendent à l’étage. Aussi aurait-on dû, ou pu, qualifier cette alerte en devenir de «Mettez haut» ceux du bas.

BTN Jusqu’au 6 mars pour Hartung. Jusqu’au 30 janvier pour Alerte Météo au Musée Régional d’art contemporain Languedoc-Roussillon - 146, avenue de la plage à Sérignan. Tél. 04 67 32 33 05. Pour info : A l’Ecole des Beaux-Arts de Nîmes, exposition jusqu’au 21 janvier du cru 2010 des diplômés nîmois avec certains des artistes cités dans cet article, Pierre Chancel, Amélie Coronado, Fan Cheng, Sylvain Gaillard + Vincent Brossard, Syrane Diplomat (sic), Julie Salburgo, Melissa Tressen Wei Zhang, Jinhui Gao, Na Li.

réflexion contemporaine sur le déchet. D’où le titre retenu: Face à face, le papier et le métal, l’estampe et son double, l’avenir et l’advenu. On y retrouvera Véronique Agostini, Rika Deryckère,… et l’immense Patrice Vermeille présent également à Octon (avec Fabienne Bara et Maya Boisgallay). Enfin l’intarissable Sylvère occupera les murs du Lycée Daudet à Nîmes (Tél. 04 66 36 34 34), dont le rapport aux arts plastiques s’est toujours révélé judicieux et didactique. L’univers de Sylvère est certes abstrait mais d’une rare sensualité sans doute en raison du fait qu’il explore généreusement, des pieds et des mains, la surface du papier dont il divise la surface de manière rigoureuse, à la manière d’un poète qui chercherait à tempérer ses effets. Les couleurs sont souvent sourdes, crayeuses, veloutées, fruit d’un travail patient sollicitant le geste et le temps. Il s’agit ici de xylographies de différents formats, en diptyques ou polyptiques, sobres ou chargées qui donnent une idée de cette production qui mériterait plus qu’une rétrospective, une véritable fondation. BTN Jusqu’au 31 décembre pour la Salamandre, Uzès, et Ginac, 7 janvier pour Castelnau, 9 janvier pour Octon, 27 février pour le Musée des Beaux-Arts. Contact: SudEstampe - 8, chemin de la Maisonnette de Danton à Aubais. Tél. 04 66 82 21 79.

l’art-vues • page quarante-huit • décembre 2010 - janvier 2011
Au MRAC à Sérignan
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ARTS PLASTIQUES
A Nîmes, Uzès, Castelnau et Octon Sylvère à Nîmes

A la Galerie Europ’Art à Aigues-Mortes

SiAline Jansen n’est pas une inconnue pour les habitués d’Europ’art, certains seront étonnés d’apprendre qu’elle a enrichi sa production de tableaux digigraphiques inspirés de notre société de surconsommation et de sur-rejets de ces mêmes produits consommés. Ces images interviennent par ailleurs dans les toiles enrichies d’effets multiples de matière auxquels la peinture d’Aline Jansen nous a depuis longtemps habitués. Chappert Gaujal fabrique des sortes de sculptures peintes, travaillées à partir de matériaux récupérés sur les plages, et façonnés par l’élément naturel qu’est l’eau de mer.

Tout est dans l’art d’assembler et de combiner pour une rencontre fortuite des morceaux d’objets ayant leur vécu et s’offrant le luxe pauvre d’une seconde vie. C’est sans doute la raison pour laquelle ces silhouettes obtenues se rapprochent de la statuaire. Nathalie Matheudi complète cette exposition avec ses petites pièces en argile, mi figuratives, mi tout

ARTS PLASTIQUES

Hunckler, Chappert-Gaujal, Jansen, etc.

en rondeur. Mais Europ’art s’est donné aussi pour vocation de découvrir des artistes peu montrés dans la région et c’est le cas pour Béatrice Hunckler, alsacienne d’origine, et dont la pensée plastique s’articule autour du motif des mandalas. Elle en réalise des simples et des plus complexes, toujours dans l’esprit de nous faire approcher au plus près au mécanisme de la Création. Ainsi, son dessin est-il d’une précision assez inouïe et qui peut donner en apparence une impression d’aléatoire alors que le tableau, toujours sur format carré, se veut au contraire d’une cohérence et d’une architecture implacable, raisonnée et maîtrisée. Cette invitation à aller y voir de plus près est d’autant plus ardente que les dimensions choisies demeurent tributaires de l’échelle humaine, comme si l’artiste se réservait le droit de tourner, de graviter pourrait-on dire, autour du carré et de son centre, circulaire s’entend. Mais surtout ces figures géométriques, si elles nous paraissent à la fois si

A la Galerie Iconoscope à Montpellier

Lemoins que l’on puisse dire c’est qu’Iconoscope reste fidèle à ses artistes puisque Yves Caro fut l’un des premiers à y exposer, dans les anciens locaux il est vrai. Les nouveaux, situés pas très loin du Frac et se plaçant donc sr son itinéraire, ont la particularité d’être visibles de l’extérieur. L’œuvre d’Yves Caro devrait en bénéficier, elle qui ne manque ni d’humour ni de jeu avec les codes. En témoigne ce détournement d’une image canonique et renaissante du Créateur, entouré d’onomatopées vives, telles que les bandes dessinées en ont stéréotypé les bulles. Et quelles bulles! Celles du Big bang.

Au fond je me demande si l’acte de Création, tel que les techniques de conception, de récupération, de déformation, de recomposition et de diffusion de l’image, favorisées par les nouveaux médias, nous les propose aujourd’hui, si l’acte de création donc n’est pas le propos essentiel d’Yves Caro. Et s’il ne nous invite pas à prendre toutes les cosmogonies qui fondent notre culture avec le recul auquel lui-même recourt dès lors qu’il détourne

A Aldébaran à Castries

étranges et si familières, nous amènent à prendre conscience de la binarité qui nous constitue foncièrement, qu’il s’agisse de nos membres, de nos organes ou spécificités sexuelles, mais avant tout de nos yeux, grâce auxquels nous regardons l’œuvre, vers ce point focal dont nous percevons le rôle centrifuge et unitaire. Sans doute ce centre prolifique nous donne-t-il une vague nostalgie de l’unité perdue. Dans les séries dites complexes, le recours à la symétrie est abandonné. On repère une forme centrale, qui répand sa luminescence parmi tout le système nerveux qui irrigue le tableau. Mais le graphisme ne dépend plus d’un système répétitif et les ramifications de linéaments colorés se conjuguent dans des pôles centraux secondaires qui aboutissent à une simulation du chaos. Un chaos maîtrisé, qui ne laisse aucune latitude à l’expressionnisme jaculatoire d’un Pollock, bien au contraire. Le geste se veut tempéré, les décisions et repentirs sont minutieux.

Yves Caro

une citation de St-Augustin, l’un des pères de l’Eglise ou qu’il adopte le discret coup de crayon d’un dessinateur humoristique pour imaginer les réactions sceptiques à l’annonce d’un nouveau messie («Pour sûr on y regardera à deux fois»).

L’une des impressions numériques qu’il propose durant cette exposition, et qui montre l’espace céleste, avec une série de cercles concentriques et une étoile graphique au centre, ne pose-t-elle pas justement la question de la distance? D’autant que le format choisi est à échelle humaine, celle d’un créateur justement, modeste manipulateur (sans connotation péjorative).

Car que dire de ces phrases écrites dans le motif décoratif et répétitif même d’une surface à peindre et qui ne se précise que mieux selon la bonne distance adoptée tandis qu’elle souligne les vertus de la discrétion. On peut se demander également si les oiseaux sur toile (allusion à Platon?) dont Yves Caro nous signale le courage, perchés sur des portées électriques, et qui figurent les ombres répétées d’une silhouette moinillonnante, ne sont pas,

à la bonne distance, ou du moins à une distance plus adaptée à nos regards tournés vers l’univers, ses mystères et ses origines. «La plaine qui ondule» en effet, (qui rime avec «Pendant que les champs brûlent», sorte de danse de lignes issues d’une déformation probable d’un référent inconnu) présente des ombres de grands animaux en file indienne en apparence mais qui sont peut-être séparés par la distance que le plan du tableau aplatit. Car toute représentation est illusion. La distance c’est celle du regard subjectif que l’artiste porte sur le monde. Il ne va pas de soi qu’une partie de vitre emperlée suggère l’Hiver, La nuit, La pluie ainsi que Caro (jeu de mots sur son nom ?) l’estampille en capitales sur une impression numérique.

Comme on le voit l’œuvre d’Yves Caro suscite bien des interrogations mais qui titille moins l’angoisse métaphysique que le recul humoristique, voire ironique, qu’il lui substitue et qui caractérise si bien notre époque. Sauf que cette dernière manque le plus souvent de distance pour apprécier la portée

Cadeaux d’artistes

Le détail n’existe que pour se fondre en l’harmonie illusoire du Tout comme dans la Création du monde telle qu’on se l’imagine et dont le tableau incarne métaphoriquement la Re-Création. BTN Jusqu’au 31 janvier, Galerie Europ’art - 6, rue Marceau à Aigues-Mortes. Tél. 06 11 42 92 38.

d’un phénomène, et même, selon le concept brechtien, de distanciation… Il faut sans doute ne pas négliger son titre général: Nunca pasa nada. Il ne se passe jamais rien. Mais le dire ou le faire voir c’est toujours mieux que rien ou plutôt c’est déjà le début de quelque chose… BTN Jusqu’au 25 février à l’Iconoscope - 1, rue du général Maureilhan à Montpellier. Tél. 06 19 34 82 01.

Comme

l’année dernière à la même époque, Odile et Valérie, qui maintiennent brillante la bonne étoile (de Noël) d’Aldébaran, proposent tout un panel de cadeaux d’artistes originaux et qui nous changent des objets standardisés que les supermarchés étalent avec impudence et indécence, avant le retour au blanc de janvier. De surcroît, je reviens à Castries, à des prix qui défient toute compétition. Pour cette deuxième édition de l’événement des artistes du cru ou fidèles à l’association ont répondu présents, mais aussi des barcelonais, puisqu’après tout c’est la capitale la plus proche de nos agglomérations surdouées. Certes, les techniques traditionnelles se trouvent sollicitées, même si elles ont pris un sacré coup de jeune (gravure, dessins, sculpture et figurine) ou celles en train de le devenir (pop’up, posters) ou celles qui lorgnent volontairement du côté du design, de l’artisanat d’art ou des arts appliqués (luminaires, bijoux, shopping bag). Mais on trouvera aussi, comme l’année dernière, des idées de cadeaux plus inattendues comme des cartes routières, des boîtes d’allumettes, voire des badges ou

une déclaration de vécu de l’instant présent de François Tilly.

Côté noms, on relèvera ceux d’Alain Léonési qui va toujours chercher son inspiration vers les arts populaires lié aux ustensiles de table pour confectionner ses objets de compagnie, d’Armelle Caron dont j’apprécie entre autres particulièrement les anagrammes projetés sur les murs ou recueillis en petits carnets de poche, Eric Watier et son sens de la formule ou du concept, Roselyne Pélaquier qui se veut une véritable phrénologue du domaine artistique, David Bioulès qui réhabilite les baraquettes abandonnées du bord des routes estivales, Christelle Teissèdre qui sait jouer facétieusement avec les attentes picturales de l’amateur d’art, Jean-Claude Gagnieux évidemment, qui apporte toujours une touche sonore originale et performante à ces soirées festives, surtout quand il s’invite chez les gens, Nathalie Soubeyran qui nous promettait l’année dernière déjà une pomme d’or du jardin des Hespérides, Katie Montanier et ses architectures hyperréalistes, plein d’autres que je ne connais pas mais que j’ai envie de découvrir,

notamment ceux qui viennent de la galerie Punto Aparte de Barcelone. D’autant qu’une chocolaterie est également au programme et que, factices ou pas, j’en demeure un inconditionnel alors qu’en sens inverse on nous promet de la décoration comestible... Magasin 1 m’avait l’année dernière enchanté. Le 2 se présente comme «expérimental».

De ces expos- là, conviviales et festives sans grand étalage cultureux, on en redemande. D’ailleurs j’avais acheté un Caron moi qui n’achète de l’art qu’au compte-gouttes. A chacun de faire son marché pour le fun, la fête, un petit plaisir pour soi ou un autre, mais aussi peut-être pour se dire que l’on a eu l’œil et le discernement d’avoir acquis l’une des références du futur proche, un artiste de demain… BTN

Jusqu’au 1er janvier, Aldébaran - 2, rue du Cours Complémentaire à Castries.

Dans le même ordre d’idée: 4 Barbier à Nîmes présentera, comme chaque année ses petits formats imposés, tout le mois de décembre, avec ses

artistes et animateurs de prédilection tels que Bernard Fabre, Elisabeth Krotoff, Christelle Teissèdre, Clarbous, Véronique Reinaud…

l’art-vues • page quarante-neuf • décembre 2010 - janvier 2011 ...
Béatrice Hunckler Alain Léonési

ARTS PLASTIQUES

A la Galerie du Chapitre à Nîmes

Philippe Roussel

L’expositionde Noël de Philippe Roussel en sa galerie du Chapitre se placera sous le signe du contraste: d’un côté de véritables marines à l’encre de chine, réalisées de mémoire, à la lumière du souvenir pourrait-on dire. Il s’agit de vues imaginaires de Dinard, réalisées sur carton lequel sert de fond aux figures spectrales surgissant des innombrables valeurs du noir. On pense à une véritable écriture mais qui se hisserait jusqu’au niveau du dessin à laquelle l’encre donne une apparence d’ombre en laquelle chacun veut se projeter et projeter ses images. Un théâtre d’ombres marines, pourrait-on dire. Et puis, il y a cette présence nostalgique de la mer qui renvoie à des émotions que chacun peut éprouver. On pense à certains dessins de Victor Hugo, sauf que les formes et silhouettes fantomatiques que Philippe Roussel fait apparaître sur ses cartons contrecollés relèvent de son univers intime, auquel le format choisi assure sa cohérence et son unité. Du moins, à l’instar de l’illustre auteur d’Oceano nox, cherche-t-il à rendre compte d’une tempête sous un crâne, ou si l’on préfère des mouvements, des soubresauts, des tourments de la création. Mais d’un autre côté c’est au contraire la couleur qui domine, avec une thématique florale, sans doute plus festive en ces temps de retrouvailles familiales. Le motif tend pourtant vers l’abstrait et sans doute le symbolique. Les fleurs rappellent une étoile, expansion de la croix chère à Tapiès. Elles incarnent toutes les dimensions de l’espace et donc la tentation de l’universalité qui caractérise cette production. Après les deux très bonnes expositions de deux jeunes artistes nîmoises, Estelle Contamin et Daniela Montecinos, qui sollicitent également, chacune dans leur univers particulier, la mémoire des images, la galerie du Chapitre prouve qu’elle tient ses promesses, et qu’elle a pris sa place dans le paysage pictural de notre ville romaine. BTN Jusqu’au 29 janvier à la Galerie du Chapitre - 10, rue du chapitre à Nîmes. Tél. 09 50 69 62 26.

Pascal Fancony

Aucommencement était la lumière, et ses harmoniques de tons. Toutes les formes du monde ne font qu’en incarner la substance. La peinture, selon Pascal Fancony, relèverait d’une autre vocation. La couleur s’y donne à voir pour elle-même, sans symbole autre que sa propension à l’universalité. Les principes mathématiques simples assurent cette fonction et l’on peut dire que la peinture de Fancony est à la musique ce qu’un bouquet de sons est à un accord sériel. Ainsi les divisions géométriques assurent-elles la visibilité du support, l’espace même qui est donné à voir et sur lequel la couleur est à chaque fois remise en jeu. On aura compris que Fancony joue avec l’éventail infini des diverses permutations permises par la gamme colorée et ses multiples nuances. Au-delà de la division rationnelle de la surface, il peut multiplier le nombre de supports, faire glisser un ton sous un autre, susciter des juxtapositions et des rotations colorées, adapter le format à l’espace investi ou glisser du mural au territorial. En fait il s’agit de variations sur un thème et ce thème n’est autre que le spectre coloré pris comme plus petit dénominateur commun de l’expérience picturale. Les couleurs peuvent être tressées ou croisées, de la croix centrale aux perpendiculaires périphériques qui sont comme les lignes fortes de la déclinaison. Chassez la réalité, elle revient au galop, d’autant que Fancony recourt parfois à des cagettes de bois. Une expérience d’une extrême rigueur, qui ne se soucie guère d’émotion expressive ou de lyrisme gestuel: mais qui oserait dire que la géométrie, le recours à la série ou les suites musicales ne sont pas, autant que les pulsions primaires, le fondement même de l’humain? Et qui nierait que la capacité d’abstraire en sublime la noblesse même, la noblesse de la peinture s’entend? BTN Jusqu’au 5 janvier à l’Espace Don Quichotte, Siège du Groupe Proméo - 547, quai des Moulins à Sète. Tél. 04 67 18 36 51.

A La Cure Gourmande à Balaruc-les-Bains

Angèle Pizzo et Christian Couronne

C'estune bien belle rétrospective de leurs travaux que Angèle Pizzo et Christian Couronne nous présentent en cette fin d'année, à La Cure Gourmande à Balaruc-les-Bains. Dix ans de labeur, dans ce lieu prestigieux, voilà l'occasion d'avoir un aperçu de la complémentarité de deux êtres. Mélanger force et beauté est un peu l'histoire de ces passionnés d'art. Les thèmes et les supports sont très différents. Christian Couronne est sur le verre, l'acier, le marbre, le bronze, les bois flottés, les plastiques. Les techniques sont très pointues et très élaborées. Alchimiste, se plaisant dans les mariages d'oppositions fécondes, il est toujours en quête et en recherche. Tordre la matière pour lui faire accepter ses idées est le challenge qu'il s'est donné depuis plusieurs années. Après un parcours, pour le moins éclectique, il a jeté son sac de marin à quelques encablures de l'île singulière. Avec un physique de desperado sortant d'un désert d'Arizona ou d'ex Cap Hornier descendu d'un phare Breton, c'est un "taiseux". Comme tous les gens de mer et de déserts, dès que la "glace est rompue", le magma remonte à la surface. C'est vrai qu'il a bien roulé sa bosse. Voyageur infatigable, il fut, tour à tour, voileux, officier de marine marchande, plongeur, travailleur de la mer et motard lorsque il mettait le pied à terre. Écologiste de la première heure, bien avant que la politique en fasse une mode, il s'est toujours battu pour la sauvegarde des mers. Passionné d'art, c'est avec ce moyen d'expression qu'il a décidé de faire passer ses messages. Ses premières sculp-

tures évoquaient des animaux marins construits à base de déchets trouvés en mer. C'est ainsi que ferrailles, bouteilles de plastique, bois flottés, se transformèrent en un bestiaire sous marin. Des espadons aux hippocampes en passant par des rascasses royales, le monde du silence était devenu terrien. Parmi ses dernières création, des thons rouges, mélanges subtils de verres collés sur une base de bronze, nous rappellent les urgences écologistes de notre Mare Nostrum.

Le travail d'Angèle Pizzo est on ne peut plus féminin. Ici, tout est douceur, harmonie, équilibre chromatique. Tout au long de ces années, elle a évolué des fleurs figuratives à l'abstrait. L'esprit est toujours dans le calme et la sérénité. Regarder les toiles d'Angèle, c'est se plonger dans un repos contemplatif. Nulle agression de couleurs, les mélanges de pigments et les feuilles d'or entraînent vers des imaginaires emplis de volupté. Le minéral se marie avec le végétal, les iris émergent

des toiles. C'est avec beaucoup de plaisir que l'on regarde ces créations. Mélange subtil de techniques élaborées, de force et de beauté, elles entraînent vers des réflections et des prises de conscience.

Aller à la rencontre de ces deux artistes, c'est se garantir de beaux moments d'échanges. Lorsque l'art devient facteur d'idées, le plaisir des yeux et l'enrichissement de l'âme sont comblés. J. M. Du 17 décembre au 13 février à La Cure Gourmande - Place de l’Ancienne Gare à Balaruc-les-Bains. Tél. 04 67 80 01 72.

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A l’Espace Don Quichotte à Sète

Les Suds profonds…

au Pavillon Populaire

,Toujours dans le cadre de l’année des EtatsUnis à Montpellier, pour célébrer les 55 ans de jumelage avec Louisville, le Pavillon Populaire accueille une nouvelle exposition intitulée Les Suds profonds de l’Amérique. L’occasion de découvrir l’œuvre de très grands artistes. Ralph Eugene Meatyard (1925-1972), par exemple. C’est la première rétrospective française consacrée à ce visionnaire de génie dont l’œuvre influença en profondeur la photographie américaine des années 1960 et 1970. Egalement présentées pour la première fois en France, les œuvres surréalistes de Clarence John Laughlin (1905-1985), où l’image fantomatique de la femme se dévoile sur les ruines d’un monde en disparition, celui des plantations et des cimetières de La NouvelleOrléans, dans les années 1940 et 1950. Second volet de cette exploration des « deep souths », ces œuvres de C.-J. Laughlin seront mises en regard avec celles du photographe contemporain, Alex Harris, pour une approche de l’insaisissable ville louisianaise, sous le titre évocateur New Orleans : ruine, mythe, chaos. Le travail documentaire en couleur d’Alex Harris, réalisé en mars 2006, sublime, quant à lui, les traces du bouleversement laissé par l’ouragan Katerina, en août 2005, sur les côtes louisianaises et dans les quartiers dévastés de La Nouvelle-Orléans. Jusqu’au 30 janvier, Pavillon Populaire, Esplanade Charles-deGaulle à Montpellier. Tél.04 67 66 13 46.

M.- A. Plumelle

chez Mario di Masso

,Née en Provence où elle passe une enfance baignée de lumière, Marie-Agnès Plumelle est de la nature. Depuis plus de vingt ans, l’artiste travaille à partir du réel qu’elle enrichit, au-delà du réalisme, d’une présence appuyée de sa propre sensibilité. Même s’il s’agit souvent d’un motif végétal, elle y relie dans l’incise, les espoirs, les souffrances, les bonheurs, les blessures. Le coquelicot, dans son apparente candeur, s’associe à d’autres rouges vivants. La couleur, la ligne, sont chez elle, la démonstration du combat d’une humanité fragile. Marie-Agnès Plumelle, dans ses créations, parvient à rendre toute l’intériorité à l’objet, au végétal, qui est son point de départ. Chacun perçoit la réalité d’un olivier, d’un pot, et audelà, peut y lire, comme d’un inconscient à l’autre. Celui de l’artiste et de l’observateur se parlent dans un indicible que seule la peinture peut traduire. Le travail de Marie-Agnès Plumelle est de ceux, de plus en plus « rares», qui interpellent. Il est à la fois savant (on y retrouve la trace des grandes traditions picturales) et évident comme un coup de couteau ! On peut voir dans la nervosité du trait, dans sa concision, un reste de cette technique dite «punta seca», propre aux artistes les plus authentiques, ceux qui refusent les «trucs techniques», ceux qui ne se cachent pas derrière des effets, mais au contraire, affrontent leur créativité comme le matador le taureau, dans un ballet de lumière et de sang, de nuits et de violences ritualisées. Ne vous y trompez pas, voir, c’est ici et maintenant, être intoxiqué pour toujours, par une manière unique de faire, peut-être pourrais-je dire, d’être. Du 9 décembre au 10 janvier, Galerie Mario di Masso, 27 rue du Palais des Guilhem, Montpellier. Tél. 04 99 06 94 09. www.mariodimasso.com

Richarme à la Galerie Saint-Ravy

,A l’occasion de la sortie de l’ouvrage de Françoise Renaud, Richarme, au-delà du blanc, une série d’accrochages jalonne la saison. Après Pignan, sous le nom ImpressionsdePrintemps, la salle Saint-Ravy abrite l’exposition de l’artiste qui a résidé à Montpellier, les trente dernières années de sa vie. Une œuvre puissante qui traduit la quête des couleurs de Richarme. Sans se lasser «elle étudie les violines et les orangés, bataille avec les verts crus, quête l’harmonie entre le chaud et le froid», peut on lire dans le livre qui se situe quelque part entre la biographie et le récit. Il a été inspiré à Françoise Renaud par la rencontre des deux filles de Richarme qui se sont confiées pendant deux ans au cours d‘entretiens réguliers. Les neufs chapitres qui composent le volume portent chacun le nom d’une toile, entre 1939 et 1989. L’écriture et la peinture se rencontrent et tissent des liens. Une lecture-rencontre est prévue le 2 février en début de soirée, avec Françoise Renaud et Isabelle Toutain. Du 21 janvier au 2 février, Salle St-Ravy, Place St-Ravy à Montpellier. Tél. 06 10 26 16 62.

Grégory Cadet à l’Espace Félix

,L’exposition d’hiver de Fiest’A Sète est dédiée à Grégory Cadet. Intitulée Monté en épingle, elle s’inspire d’objets du quotidiens: pinces à linge, muselets de champagne, épingles à nourrice. «Il joue avec ces éléments anodins. Il torsade à chaud les tiges de métal avec lesquelles il dessine ces objets. Au métal, d’autres matériaux, comme le bois ou le verre, sont associés. Se servant de techniques artisanales, il se plait à représenter des objets issus de l’industrie et à les transformer en pièces uniques. Dans sa série champagne, il montre des sculptures qui imitent, grandeur nature, les chaises qu’on peut réaliser en tordant un muselet de champagne. Il invite le spectateur à venir partager le regard ludique qu’il porte sur des objets ordinaires.» Jusqu’au 31 janvier, Espace Félix - 2, quai Général Durand à Sète. Tél. 04 67 74 48 44. www.fiestasete.com

Les matinées de Dock Sud

Dans le cadre de sa mission de formation des enseignants, l’IUFM de Montpellier mène une politique de transmission et médiation culturelle.

De nombreuses actions viennent ponctuées la vie de l’établissement. Elles sont conçues comme des outils de formation pour les futurs enseignants.

Rencontres de poètes et d’écrivains sur les sites de Carcassonne, de Montpellier et de Nîmes, résidences d’artistes à Carcassonne, rencontres et ateliers avec des chorégraphes à Mende, expositions dans les espaces culturels de Nîmes et de Montpellier.

A l’espace culturel de l’IUFM de Montpellier, on aura pu voir Philippe Domergue, AndréPierre Arnal, Hamid Maghraoui, Agnès Rosse et Pierre Tilman, « outils d’artistes »…

A Nîmes d’autres noms, d’autres thèmes : Robert Lobet, « Nîmes au siècle des lumières », « cabinets de curiosités »…

De jeunes artistes, et d’autres reconnus, des expositions collectives des monographies ont ainsi été montrés sur l’ensemble de l’académie.

Ces manifestations s’adressent aux étudiants de l’IUFM et aux classes des établissements scolaires.

De février à juin seront organisés des expositions à Nîmes et à Montpellier, dans les espaces culturels ouverts aux publics de 9h à 18h, du lundi au vendredi.

,En trois ans, Dock Sud a trouvé son rythme de croisière. La galerie de Martin Bez multiplie ses activités. Des expositions très temporaires, dans la Coursive, un espace dans l’Espace, des défilés de mode; le prochain a lieu le 18 décembre. Des matinées comme celle du 4 décembre où Cécilia Makhloufi, jeune artiste sétoise en pleine ascension, a croqué en direct les volontaires. Pendant tout le mois, d’autres matinées sont programmées. Et jusqu’au 28 février, une sélection d’artistes familiers de Sète: Desnoyer, Seguin, Blondel, Couderc, Sarthou, Fusaro, mais aussi Le bail, Champieux, Vivi Navarro, Dupuy, Rouzaud, le fonds Puyuelo et la nouvelle vague représentée par Cécilia Makhloufi, Anne Bataï, Christian Cerisola. L’occasion de découvrir les deux nouvelles acquisitions de la galerie, des Séguin, ayant Sète comme thème. Jusqu’au 28 février - 2, quai Aspirant Hébert à Sète. Tél. 04 67 74 00 77. www.dock-sud.com

Artisanat des Poilus à Palavas

,Depuis plusieurs mois, l’Hôtel de Ville de Palavas-les-Flots accueille l’Artisanat des Poilus. Dans les tranchées, les soldats sculptaient, peignaient. La collection présentée par Jean-Pierre Malka et Catherine Assié, compte six-cents objets. «Ils expriment la volonté des Poilus d’oublier, l’espace d’un instant, leur calvaire quotidien : la boue, le froid, la peur, la souffrance,» explique Jean-Pierre Malka qui a chiné patiemment ces mouvants témoignages: briquets, vases, cendriers, bagues, porte-plumes sont façonnés avec du matériel de récup, comme on dit aujourd’hui. Douilles, cartouches, feuilles, cuir, bois, os, pour tromper l’attente interminable qui précède chaque attaque, pour se détourner de la mort qui chaque jour, les environne. Un art brut et modeste, qu’on ne soupçonnait pas et qui a valeur historique. Un très beau catalogue vient d’être édité pour faire mieux connaître cet art historique et très émouvant.

Exposition permanente, Hôtel de ville16, boulevard Maréchal Joffre à Palavas-lesFlots. Tél.04 67 07 73 00.

www.palavaslesflots.com

l’art-vues • page cinquante et un • décembre 2010 - janvier 2011 ...
par MCH
Grégory Cadet à l’Espace Félix à Sète
Culture@montpellier.iufm.fr 04 67 61 82 50 04 67 61 83 28
Le Manoir de Courbessac 2335, route de Courbessac 30000 Nîmes Tél. 04.66.67.62.08 - Port. 06.21.32.80.23 www.lemanoirdecourbessac.com Peintures abstraites de Pierre Guibert Janvier 2011 Vernissage le vendredi 7 janvier Cette exposition propose deux ensembles de toiles abstraites, « Rouleaux et couteaux » et « Toile sur toile » Lieu d'Art Restaurant Café Théâtre Maison d'Edition Chambres d'Hôtes Réceptions Mariages Studio d’enregistrement www.pierreguibert.com 21 janvier au 20 mars 2011 Santiago Ydañez Horacio Silva CENTRE D’ART CONTEMPORAIN 3,Av.Grande Bretagne 66000 Perpignan tél.04 68 34 14 35 mail : info@acentmetresducentredumonde.com Ouvert tous les jours de 14 a 18 h

par

Au

Musée International des Arts Modestes à Sète

Les 10 ans du Miam

Douze expositions, c’est ainsi qu’Hervé Di Rosa a décidé de fêter les dix ans du Miam, musée qu’il a créé à Sète avec son complice Bernard Belluc. L’artiste présente Les territoires de l’art modeste, le vocable qui couvre l’ensemble de ces expositions, jusqu’au 2 octobre 2011.

modeste existe sur toute la planète, il est mondial. Il s’inspire des cultures autochtones et des sensibilités géographiques et historiques des lieux de production. Il est très enraciné dans son territoire mais se laisse le plus souvent aller au gré du vent des influences étrangères.» C’est une définition de cet art qu’il connaît bien, que donne Hervé Di Rosa. Pour cet anniversaire, le peintre est devenu commissaire de l’événement, qu’il a conçu comme une sorte de manifeste. A la fois résumé et prospective d’une expression artistique qui crée une passerelle entre un art savant qui serait réservé à une élite et un art plus populaire qui serait, lui, à la portée de tous. Douze expositions, comme les douze mois de l’année, qui seront ponctuées chaque mois, d’une manifestation particulière. Chacune d’elle met en valeur une des expressions de cet art protéiformes. Ce sont Les territoires de l’art modestes Chez Bernard, une carte blanche à Bernard Belluc, cofondateur du Miam et chineur passionné, qui reconstituera un partie de sa maison; Vitrines, dédiée aux membres du collectif Frédéric Magazine: Isabelle Boinot, Frédéric Fleury, Emmanuelle Pidoux, Frédéric Poncelet et Stéphane Prigent, qui ont imaginé un cabinet graphique mobile ; Rocanrolorama, exposition musicale de Pascal Comelade, qui montrera son orchestre mécanique; La bande dessinée retrouvée, sera mise en scène par

Au musée Paul Valér y à Sète

C’esten puisant dans le fonds impressionnant du musée Paul Valéry, 1000 dessins et aquarelles, que Maïté Vallès-Bled, conservatrice du musée, a réalisé l’exposition qui vient d’être accrochée pour l’hiver. Depuis les travaux et la réouverture du musée PaulValéry, le visiteur redécouvre ses collections étonnement riches «qui dormaient dans les réserves», comme le souligne François Commeinhes, maire de Sète.

Avec ces dessins et aquarelles dans les collections du musée, Maïté Vallès-Bled poursuit sa mise en valeur du patrimoine pictural du musée, entreprise dès sa prise de fonction, par un accrochage digne de ce nom; des tableaux du XIXe siècle, par exemple. Du fait de leur fragilité, les œuvres ne sont que très rarement montrées, ce qui explique également la durée, assez courte, de l’exposition. A ne pas manquer, donc.

Au musée Fleur y à Lodève

Danton

Robert Combas, composée de planches réalisées par Maurice Chot, un adolescent autodidacte dans les années 40 ; Bamoun Picasso, ce cas exceptionnel d’art graphique en Afrique sub-saharienne est présenté par l’artiste argentin Antonio Segui ; Les Cordeis, le collectionneur Philippe Artaud a rassemblé des cordeis, petits recueils composés de quelques feuillets de poésie, vendus dans les rues du Brésil, art modeste par excellence ; De l’intérieur! Les Panos, cet art

Dessins et aquarelles

carcéral est apparu dans les années 40 dans les prisons du Texas, du Nouveau-Mexique et du Sud de la Californie, Stéphane Pencréac’h les met en espace; NG et les patuas, ces ménestrels du Bengale vont de village en village, déroulant des peintures dont ils chantent l’histoire, parallèlement NG présentera son installation sonore et visuelle Limits of paradise ; Aux marges de l’art brut, cinq artistes outsiders singuliers ont été sélectionnés par Laurent Danchin, écrivain et critique d’art; Street Art, le Miam a livré le grand mur d’entrée à Rostarr, représentatif de la jeune scène de Brooklyn; Le livre qui voulait être un jeu vidéo, à l’heure où le livre entre dans les ordinateurs, Etienne Mireur et Bertrand Duplat ont imaginé faire rentrer l’ordinateur dans le livre papier; PQ Ville est une mise en scène d’une partie du film La science des rêves par Michel Gondry et Sylvain Arnoux, architecte. Autant d’expositions qui montrent que « l’art modeste, c’est le regard sans dérision du collectionneur ou de l’artiste sur les objets du quotidien et les créations inutiles, les plus souvent anonymes ou collectives», comme le souligne Hervé Di Rosa.

Jusqu’au 2 octobre 2011 au MIAM - 23, quai Maréchal de Lattre de Tassigny à Sète. Tél. 04 99 04 76 44. www.miam.org

Un documentaire de 30 minutes, réalisé par France 3 L.-R. sur les 10 ans du Miam, est consultable sur www.culturebox.com.

Signalons quelques merveilles. Une série de seize dessins de Marquet, dédiée à Sète, qu’il a visitée avec Manguin dont on appréciera les nus féminins. L’exposition propose également Johann Barthold Jongkind dont l’aquarelle a été acquise par Gabriel Couderc, alors conservateur du musée. Plusieurs œuvres de Valéry, dont un portrait au fusain de Colette.

Les œuvres de Toussaint Roussy qui est à l’origine de la fondation du musée, occupent une place de choix et représentent des personnages en activité. Sans oublier Gustave Doré, Degas, Matisse, Delacroix, Edouard Pignon et Soulages, ou encore le Di Rosa offert par le peintre. Un très beau parcours à travers deux siècles de création. Jusqu’au 9 janvier au musée Paul-Valéry - 148, rue François Desnoyer à Sète. Tél. 04 99 04 76 16.

Au musée Fabre à Montpellier

Nouvelles acquisitions

L’exposition dédiée à Michel Danton, organisée par le musée Fleury à Lodève jusqu’au 3 avril, se compose d’une centaine d’œuvres récentes (2008/2010), uniquement des peintures sur papier. Du petit au grand format, elles offrent toutes la même singularité technique marquante : elles sont constituées de pièces déchirées, superposées, dessinées, peintes, puis assemblées par des coutures.La couture est pour Michel Danton, un mode d’assemblage déterminant. Les papiers anciens sont fragiles, les coller revient à prendre des risques graves de dégâts définitifs. La couture laisse le papier réagir plus facilement aux conditions extérieures. L’artiste a chinéses papiers un peu partout: du registre comptable du 19e siècle au roman-photo desannées soixante, en passant par les filtres à café. L’exposition est structurée par deux suites importantes et une collectionouverte. Trente planches d’un herbier ancien avec lesquelles l’artiste dialogue, murmures d’une conversation intime à surprendre, constituent En marges d’un herbier, tandis que Warm Canto rassemble une vingtaine de formats moyens lyriques et rythmés, dédiés à la mémoire d’un musicien de jazz. Enfin, Minerai d’hirondelles, est une nébuleuse d’œuvres récentes qui présente de brèves suites, empruntant à différents supports, formats ou techniques. Ces trois propositions sont complétées par quelques œuvres plus anciennes sur papier et sur toile, qui permettent un regard élargi sur l’itinéraire de l’artiste. Jusqu’au 3 avril au musée Fleury à Lodève. Tél. 04 67 88 86 10. www.lodevoisetlarzac.fr

Lemusée Fabre vient de fêter le millionième visiteur depuis son ouverture. A cette occasion, le public a découvert les nouvelles acquisitions du musée qui viennent enrichir les collections. Au fonds hollandais du musée, déjà très important avec ses Gerrit Dou, Frans van Mieris ou Jaob van Ruisdaël, vient d’être ajouté Marine, temps calme, de William Diest. Sébastien Bourdon occupe une place particulière à Montpellier, le musée vient d’acquérir un dessin remarquable, Le Sacrifice d’Iphigénie. Deux œuvres majeures de Raoux, Diane au bain, acheté et Portrait de Philippe de Vendôme, grand Prieur de France, prêté par le Louvre, sont accrochées dans la salle des colonnes. Le fonds néo-classique n’est pas en reste avec l’arrivée de La vue de Vallombreuse par Louis Gauffier, et un ravissant Portrait du jeune Edgar Clarke. Ces œuvres ont été achetées par l’Agglomération de Montpellier, avec l’aide de fonds privés comme la FRAM, qui a participé à l’acquisition de Rue de village de Bazille et du Portrait de Théophile Silvestre, par Jeanron. Silvestre était critique d’art et conseiller d’Alfred Bruyas. Les deux autres Bazille, Couvercles de Bouillon et Les deux Harengs, proviennent de la collection Thuille. Enfin, Composition d’Hartung, faisait partie de la collection de Georges Desmouliez, adjoint de François Delmas, délégué à la culture et aux Beaux-arts, et qui a fait entrer au musée, les premières œuvres contemporaines. Les nouvelles acquisitions du musée Fabre, collections permanentes. Tél. 04 67 14 83 00. A noter, la prolongation de l’exposition « Alexandre Cabanel, la tradition du beau» jusqu’au 2 janvier.

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MUSÉES
« L’art
Dessin « Bamoun moderne » « Diane au bain » de Jean Raoux Musée Fabre de Montpellier Agglomération ©D.R.

expos l’Av

Valtat au musée Paul Valéry

,Immédiatement repéré parmi les « fauves » par l’ensemble de la critique au Salon d’automne de 1905, l’exposition de Louis Valtat met en évidence le rôle qui a été celui de l’artiste. Pionnier du fauvisme depuis la fin du XIXe siècle, plus d’une soixantaine d’œuvres, jamais exposées pour beaucoup d’entre elle, permettent de découvrir les deux plus importantes collections privées au monde, ainsi que des œuvres provenant d’institutions publiques et d’autres de collections particulières.

Valtat n’occupe pas la place qui devrait lui revenir et qui mérite que soit reconsidéré son parcours entre 1895 et 1905, années durant lesquelles il élabore en solitaire une œuvre qui s’inscrit totalement dans l’avant-garde. Il avait du reste retenu très tôt l’intérêt du marchand Ambroise Vollard qui signa avec lui un contrat d’exclusivité dès 1903 et lui organisa exposition personnelle.

Si l’influence des Nabis l’éloigne du pointillisme de ses premières œuvres de jeunesse, c’est sa filiation avec Van Gogh et Gauguin qui, dès 1895, le situe indiscutablement comme un précurseur du fauvisme. Sa découverte avec le Midi de la France, joue un rôle essentiel dans l’évolution de sa gamme chromatique qui recourt très tôt à l’emploi de la couleur pure et à la virulence des contrastes colorés.

L’exposition est accompagnée d’un catalogue établissant une chronologie commentée et réunissant des textes de plusieurs auteurs spécialistes du fauvisme.

Valtat - Indépendant et précurseur, du 28 janvier au 7 mai au musée Paul Valéry à Sète. Tél. 04 99 04 76 16. www.museepaulvalery-sete.fr

Totem d’Oc au musée du Biterrois

,

Lors de manifestations culturelles ou de fêtes votives, les habitants de certaines villes ou villages font défiler dans les rues, un animal «totémique », emblème de leur cité.

Cette exposition sera le premier grand rassemblement statique d’animaux totémiques de la région : 29 animaux et 16 chevalets envahissent le musée, pour faire découvrir les fêtes et les légendes fondatrices des villes et villages :

- Pourquoi chaque village a-t-il un animal totémique ?

- Que représente-t-il dans l’imaginaire collectif (le bien, le mal...) ?

- Comment est-il fabriqué, quelle est son histoire, à quel moment sort-il ?

- Quelles sont les traditions populaires qui s’y rapportent (musiques, danses, rituels...) ?

Une plongée dans les coutumes ancestrales de notre région et leurs survivances. Jusqu’au 12 février au musée du Biterrois à Béziers.

Tél. 04 67 36 81 61.

Les expositions, encore et toujours !

• Sylvie Goussopoulos, jusqu’au 18 déc. au Restaurant L’Episode à Montpellier - Tél. 04 67 29 94 73

• François-Xavier Jean, jusqu’au 19 déc. à la galerie Saint Ravy à Montpellier - Tél. 04 67 60 61 66

• Clés d’Antigone, jusqu’au 22 déc. à la Médiathèque Emile Zola à Montpellier - Tél. 04 67 34 87 00

• Art déco'munaux, jusqu’au 27 déc. à l'espace Jean Jaurès de Vauvert - Tél. 04 66 73 17 33

• Photos de Laurent Chardon, jusqu’au 29 déc. à la Galerie Le Lac Gelé à Nîmes - Tél. 04 66 36 76 49

• Alexandre Cabanel, jusqu’au 2 janvier au musée Fabre à Montpellier - Tél. 04 67 14 83 00

• Salvador Mas, jusqu’au 9 janvier à la Galerie Corps & Ame à Nîmes - Tél. 06 22 16 15 35

• Expo de Noël, jusqu’au 15 janv. à la Galerie de l’Ancien Courrier à Montpellier. Tél. 04 67 60 71 77

• Titouan Lamazou, jusqu’au 16 janvier au musée J.A. Rudel à Palavas - Tél. 09 63 69 01 40

• Didier Demozay, jusqu’au 20 janvier à la Galerie ALMA à Montpellier - Tél. 09 51 30 27 01

• PourSuite #2, jusqu’au 22 janvier à l'Ecole Sup. des Beaux-arts de Nîmes - Tél. 04 66 76 72 12

• Annie Mahe-Gibert, jusqu’au 29 janvier à la Galerie Soleil Bleu à Lodève - Tél. 04 67 88 09 86

• Anne Slacik, du 27 janvier au 26 février à la Galerie Hélène Trintignan - Tél. 04 67 60 57 18

• E. Tourmen et J. Buiguès, du 2 au 24 fév. au Centre d’Art rhodanien à St-Maur - Tél. 04 66 50 50 55

• Anne-Marie Letort, jusqu’au 12 mars au Musée de Millau - Tél. 05 65 59 01 08

Autour d’André Gide au musée Georges Borias

,Pour la première fois, le musée d’Uzès met en valeur, à la biennale de l’estampe, organisée par l’association SUDestampe, le riche fonds consacré à André Gide dans la ville d’origine de ses ancêtres. Créée en 1969 pour le centenaire de l’écrivain, la salle Gide est unique au monde. Elle rassemble des manuscrits et éditions de Gide, ainsi que des portraits et des objets personnels. L’estampe y est naturellement très présente, que ce soit dans les portraits de Gide ou dans les éditions illustrées de ses textes. Habituellement présentées par roulement, ces oeuvres sont exposées en majesté pendant la biennale. Toutes les techniques de la gravure sont représentéespar des artistes de premier plan: Bonnard, Mainssieux, Galanis, Coussens, Tavy Notton, Louis Jou, Marie Laurencin, Paul-Albert Laurens… sans oublier l’artiste uzétienne Martine Lafon, avec sa technique originale mêlant eau-forte, photographie et verre gravé.

«Livres et estampes autour d’André Gide», jusqu’au 31 décembre, Musée Georges Borias à Uzès. Tél. 04 66 22 40 23.

,L’exposition qui se déroule dans le magnifique cadre du Palais des Papes et sur le Pont d’Avignon, présente une quarantaine d’artistes parmi les plus grands noms de l’art contemporain. Imaginaires ou réels, philosophiques ou spirituels, poétiques ou figuratifs, ces artistes peignent le pont à leur manière et accrochent leurs œuvres sur les murs mythiques de la grande chapelle du Palais des papes. Dans la sacristie Sud les ponts s’animent aussi, en images et en son, avec la présentation d’une création originale son et lumières signée Gianfranco Iannuzzi et Massimiliano Siccardi. Au Palais des Papes toujours, Michel Serres, philosophe, membre de l’Académie française, s’est prêté au jeu des questions dans le cadre d’un court métrage réalisé spécifiquement pour l’exposition. Au Pont saint Bénezet, les ponts d’hier et d’aujourd’hui trouvent aussi leur place. Plus orientée sur la technicité, les ponts du monde sont mis à l’honneur en une trentaine de photographies, avec des reportages de l’Institut national de l’audiovisuel, des photos et plans autour de la construction avec Eiffel. La Ville d’Avignon, soutenue par l’Organisation Mondiale de l’UNESCO, rend ainsi pour la toute première fois un véritable hommage scientifique et culturel au très célèbre Pont d’Avignon.

Jusqu’au 30 juin au Palais des Papes à Avignon.Tél. 04 32 74 32 74. www.avignon-expositionponts.com

l’art-vues • page cinquante-quatre • décembre 2010 - janvier 2011 ...
Andrey Tamarchenko pour «Ponts» au Palais des Papes Ponts au Palais des Papes Devadatta Best « Les écaillères » de Valtat au musée Paul Valéry Livre Jean-Charles Legros au musée Georges Borias
Peintures - Photos Sculptures - Estampes Objets d’art La Galerie du Chapitre expose PHILIPPE ROUSSEL Du 3 déc. au 14 janv. 10, rue du Chapitre 30000 Nîmes Contact : 09 50 69 62 26 www.galerieduchapitre.com « Tempête »

JANVIER

EXPOSITIONS 2011

MÉDIATHÈQUE LUCIE AUBRAC Ville de GANGES

Place du 8 mai 1945 • 34190 Ganges

Tél. 04 67 73 84 24

mediatheque.de.ganges@wanadoo.fr

Jean BOUVET, calligraphe

Exposition du Vendredi 7 au Samedi 29 janvier

Performances les 6 et 29 janvier

Espace Yvon Delmas et Salle Multimédia

FÉVRIER

Anne BATAÏ, Oeuvres récentes

Exposition du Vendredi 4 au Samedi 26 Février

Espace Yvon Delmas et Salle Multimédia

MARS

MOSS, Totems et grands formats

Exposition en liaison avec L'Art de Lire, du Vendredi 4 au Samedi 26 mars

Espace Yvon Delmas, Salle Multimédia, et cour de la médiathèque

AVRIL

François BOUËT, Grands formats, Exposition du Vendredi 8 au Samedi 30 Avril

Espace Yvon Delmas

MAI

Peter et William POPOLASKI, Middle West années 70, dessins, Exposition du Vendredi 6 au Mercredi 26 mai à partir de 18h

Espace Yvon Delmas, salle multimédia

JUIN

Pierre LOHNER, Une rétrospective

Exposition du Vendredi 3 au Samedi 25 juin en collaboration avec l'Été du Petit Temple

Espace Yvon DELMAS, Médiathèque, et Petit Temple

OCTOBRE

Ecritures et résistances 2011

Rire de résistances du Jeudi 13 au Samedi 15 Octobre 2011

NOVEMBRE

Loïc BONNEFONT, Du dessin

Exposition du Vendredi 4 au Mercredi 24 novembre

Espace Yvon Delmas et salle multimédia

DÉCEMBRE

Christine ROSSI Gravures du Vendredi 2 au Samedi 24 décembre Toute la médiathèque

www.ganges.fr

7ème Biennale Européenne d'Art

Contemporain

A Nîmes du 27 juin au 17 juillet 2011

Appel à candidature

Cet événement concerne toutes disciplines artistiques en arts visuels et arts vivants.

Thème proposé : “Plus léger que l'art ”

Pays invité : le Liban

Un prix de 1500 € sera décerné à l'œuvre la plus représentative du thème proposé.

Date ultime de remise des dossiers : le 28 février 2011 A télécharger dans notre site www.lemanif.org

LE MANIF, 27 rue Parmentier 30000 Nîmes Tel/fax : +33 (0)4 66 38 09 69 e-mail : lemanif@gmail.com http://lemanif.blogspot.com

Rencontres No 36 à La Vigie

,Pour cette « Rencontres » de l’automne, La Vigie donne carte blanche à l’artiste François Schmitt, artiste déjà invité pour travailler ses murs. C’est l’occasion de découvrir par ses choix, ses coups de coeurs, trois manières différentes de développer la peinture aujourd’hui, par saturation ou respiration de la couleur dans l’espace pictural.

Philippe Compagnon peint des aplats de couleurs vives. Il perturbe la peinture géométrique traditionnelle en créant un espace illusionniste où le centre est fortement marqué,.

Yann Esnault fait débordé la peinture hors du cadre traditionnel. La peinture envahit l’espace architectural à l’aide de tissus, bois, trempés dans la cire colorée.

Le geste en suspend joue avec la transparence et l’épaisseur du matériau.

Olivier Nerry dessine sur papier aux pastels de couleurs, la finesse des lignes laisse une grande place au blanc.

Ses peintures sur toile ou sur papier jouent par superpositions de jus transparents sur l’ensemble de la surface.

Les trois artistes expriment une sensibilité et une appréhension différentes de la peinture, chacun à sa manière.

Rencontres N°36, «Carte blanche à François Schmitt», jusqu’au 19 février à la Vigie à Nîmes. Tél. 04 66 21 76 37.

6èmes Rencontres Images et Ville à NegPos

,Pour la sixième édition des Rencontres Images et Ville, l’équipe de NegPos Photographie Contemporaine présente cinq expositions riches et variées, dont une collective, ainsi qu’une conférence et propose également des stages d’initiation à la photographie.

Programme jusqu’au 15 janvier:

La ville siège en tout lieu, baignant notre environnement, s’étalant monstrueusement jusqu’à ces confins, à la fois rassurante, car elle balise notre territoire et dévorante, car elle envahit l’espace, ne laissant plus aucun recoin à l’abri de ses extensions.

La nuit, les lumières l’envahissent et elle scintille alors de mille feux, comme pour dire à l’univers encore une fois que nous sommes là, bien là.

Dans ces nouvelles Rencontres Images et Ville 2010, 6ème édition, la multiplicité des œuvres présentées nous assurent aussi à leur façon de cette capacité de la ville à nous représenter en tant qu’humanité.

- David Icart, « Signes dans la nuit » jusqu’au 15 janvier Au CSCS de Valdegour.

- Jean-Baptiste Perrot, « Les échangeurs » jusqu’au 15 janvier à l’Hôtel Le Cheval Blanc.

- Audrey Guiraud « Knowing precisely where to cut » jusqu’au 15 janvier à la Galerie NegPos.

- Jean-Marc Caracci «Homo Urbanus Europeanus» jusqu’au 21 décembre à la cafétéria du cinéma Le Sémaphore.

Programme des rencontres :

- Formation «La photographie numérique pratique»le 18 décembre de 9h30 à 17h à la Galerie Negpos.

- Formation Photoshopdu 9 au 11 décembre, de 9h30 à 17h à la Galerie Negpos.

6éme Rencontres Images et Ville 2010, Galerie NegPos à Nîmes.

Tél. 09 54 13 22 72. www.negpos.fr

Collection ANPQ à Péret

,En trois ans, ANPQ a réussi à s’imposer dans un petit village un peu isolé du Clermontais. Pour marquer son ouverture à la vie de la commune, Gabby anime des ateliers d’art plastique. Avant d’entamer la quatrième saison, la fondation ANPQ ouvre son espace à tous les nombreux artistes qu’elle a accueillis ici pendants ces trois ans. L’occasion de retrouver ou de découvrir, Judith Kuehne, Neil Sparkes, Patrick Danion, Karim blanc, Alice Anglade, Marine Silvia, Jürgen Dehniger, Tony White, Tanguy Flot, Derek Adams, Yann Jost, Pierre Callon, Geoff et Margaret Elmore, Béatrice Darmagnac, Jean-François Caudry.

Du 12 janvier au 19 mars, ANPQ à Péret. Tél. 04 67 44 79 86. www.anpq.org

Graveurs à Octon

,Dans le cadre de la Biennale régionale de l’Estampe, organisée par SUDestampe de novembre à février, l’Association P.A.R.C. (Pôle Artistique, Réseau Culturel) à Octon accueille, au Village des Arts et Métiers, trois graveurs : Fabienne Bara, Maya Boisgallays et Patrice Vermeille. La biennale se déploie en effet, cette année, de Nîmes à Octon en passant par Alès et Uzès. L’exposition est ponctuée de deux événements. Dimanche 12 décembre : journée portes ouvertes des ateliers des artistes résidents. Dimanche 2 janvier: Portes ouvertes sur la gravure avec Joan Beall, Claude Eyraud et Judith Rothchild.

As Mbengue à la Maison de l’eau

As Mbengue à La Maison de l’eau

,Né au bord de la mer, dans la grande famille des Lébous, peuple de navigateurs et de pêcheurs, As Mbengue peint au gré de sa biographie. D’Abidjan à Paris, de Mexico à Boston, en passant par Madrid, Ouagadougou, Dakar ou Miami, il s’est imposé aux quatre coins de la planète. Après une carrière à l’envergure internationale, c’est dans les Cévennes que l’artiste trouve aujourd’hui son inspiration, entre nature, montagne et même son propre potager, qui nous rappelle que la peinture est un art d’abord physique et que l’artiste n’est qu’un esclave à son service. «Il est culturellement profondément métis dans sa démarche planétaire. Un art universaliste qu’il prône et exécute sans se soucier d’où vient tel coup de pinceau ou telle couleur», commente le critique d’art Bouna Medoune Séye. Exposition à consommer avec modération car risque de dépendance. Jusqu’au 23 janvier à la Maison de l’eau à Allègre les Fumades. Tél. 04 66 24 96 02. www.culture-maisondeleau.com

NOELOCCITAN AU CAVEAU

Pourdécouvrirleursvinsetpartagerdesmomentsdeconvivialité,desvigneronsvousinvitentafêtergratuitementNoël dans leur domaine.

• Samedi 11 décembre de 14h à 21h : MARCHE DE NOEL OCCITAN. 40 producteurs du terroir, artisans et artistes languedociens présentent leurs produits et créations.

• EXPOSITION jusqu'au 15 fevrier des inédites de SYLVIE VEILLITH-GARANGER, artiste peintre à l'espace galerie.

• Jeudi 16 décembre : Vernissage de l'exposition de PATCHWORKS de Noël avec buffet occitan et dégustation des grandes cuvées du Domaine.

• Samedi 18 décembre à 18h : ATELIER DE DECORATION - arts de la table et décor d'intérieur suivi d'une dégustation des vins doux du Domaine.

• Jeudi 23 décembre à 18h30 : CONCERT de chants traditionnels de Noël et occitans par la chorale LES VOIX D'ORB et morceaux lyriques par la soprano MARIE SENIE. Dégustation des vins sélectionnés pour vos réveillons.

Réservation : 06 10 66 23 17

Domaine des Deux Ruisseaux - Rte de Béziers D 19 - 34410 SAUVIAN (Sortie A9 Béziers Ouest, direction Valras Plage)

Espace Caveau et Galerie

Ouvert tous les jours sauf le dimanche et jours fériés de 10h à 13h et de 16h à 19h Tél : 04-99-41-02-74

www.domainedesdeuxruisseaux.com

Jusqu’au 9 janvier, les samedis et dimanches et fériés, Villages des Arts et Métiers à Octon. Tél. 04 67 96 08 52. www.octon.fr

Esprit des Arts & Cie à Montpellier

,Cette 2ème édition du salon d’Art contemporain montpelliérain affirme un concept mûrement réfléchi...

Le but est de promouvoir des artistes contemporains professionnels à travers un événement pérenne au coeur de Montpellier, d’envergure nationale, voire internationale, et de créer des liens entre les artistes et les entreprises du Languedoc-Roussillon.

Pour Esprit des Arts, l’artiste ne doit pas être le seul à assumer financièrement l’enrichissement culturel, artistique, esthétique de la société. L’entreprise peut être aussi un acteur majeur dans la cité. Ainsi, par un engagement mutuel, entreprises et artistes participent au rayonnement culturel de la région, avec le soutien des structures culturelles. 40 artistes professionnels seront accueillis cette année encore au Corum de Montpellier selon une formule de mécénat total. L’entreprise voit ainsi son nom et son logo associés à l’Art.

L’artiste bénéficie quant à lui d’une vitrine «offerte» par un mécène et tisse un lien direct de partenariat avec l’entreprise. «L’enjeu est de permettre aux entreprises de mettre un pied dans le monde de l’art et de s’y impliquer pendant une année. De créer des liens et sortir des modes de communication classique» explique Christiane Millan, la présidente de l’association Esprit des Arts.

Forts des objectif majeur de ce rendez-vous, la compagnie lance aujourd’hui des appels à candidatures (jusqu’au 28 février).

Du 8 au 11 avril au Corum de Montpellier. Tel. 06 87 05 29 55. www.espritdesarts.com.

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Collection ANPQ à Péret

Histoires de Noël à l’Agence Galerie

,L’Agence Galerie invite à la découverte des traditions de Noël au travers de gravures, affiches et cartes de vœux et pour voyager dans la féerie des fêtes de fin d’année. Noël est une des fêtes les plus riches en traditions, issue d’un fond commun, rites païens, légendes et dogmes de la civilisation judéo-chrétienne. Ces coutumes ont façonné notre art de vivre. L’exposition présentée à Clermont l’Hérault propose un parcours vivant et coloré qui témoigne de la richesse de ces rites liés aux thèmes de la Nativité, du Sapin de Noël, du Père Noël, du Réveillon. Au programme:

- Gravures du XIXème siècle qui racontent les traditions de Noëlcatholique, orthodoxe et protestant selon les pays.

- Affiches et gravures représentant l’histoire du Père Noël et du Sapin de Noël.

- Crèche, fête de la Ste Lucie, messe de minuit.

- Etrennes, décor de Noël, mets de Noël. Jusqu’au 15 janvier à l’Agence-Galerie de Clermont l’Hérault. Tél. 04 99 91 44 44.

Pour mémoire à la Salle Pétrarque

,Présidente de la compagnie Eloquentia, Sandy Tournier présente, en collaboration avec le mémorial de la Shoah de Paris, un concept «hybride», faisant route entre théâtre, reportage et documentaire. Pour mémoire propose la lecture du Journal d’Hélène Berr, qui met en avant la vie d’une jeune femme de 21 ans dans le quotidien de la seconde guerre mondiale, corroboré par la projection de documents fournis par le mémorial. «Avec ce documentaire, je veux démontrer que même dans ce climat, la vie pouvait reprendre le dessus» explique la présidente. La compagnie propose ainsi une vision inédite de cette sombre période, tout en gardant à l’esprit que «l’homme à toujours des ressources pour transcender l’horreur ». En parallèle, Sandy Tournier s’investit également dans un combat. Loin de tout féminisme, «on aime trop les hommes pour ça!» dit-elle en rigolant, elle se mobilise pour ces femmes du troisième millénaire en ouvrant la première délégation en Languedoc-Roussillon de l’association Femmes 3000. «Le but est de donner de la lisibilité aux projets des femmes qui peuvent avoir certaines difficultés, comme après une grossesse par exemple, à s’intégrer dans la vie. Nous voulons montrer aux jeunes que n’importe quelle femme peut avoir accès à des professions singulières, élitistes, réservées principalement aux hommes». Aucuns tracts, aucuns slogans provocateurs, l’opération se déroule simplement sous forme de café-littéraire à vocation culturelle, prônant l’entraide et le partage. Les rencontres se composent de plusieurs temps forts. Une présentation et une discussion autour d’une femme ayant réussi à s’imposer dans un milieu typiquement masculin, suivit d’une «3e mi-temps» qui entretient les notions d’envies et de plaisirs. «En France on a la chance de pouvoir s’exprimer, d’être actrice de notre destin. Nous ajoutons également notre pierre à l’édifice, celui de la solidarité entre toutes les femmes du monde ». «Pour mémoire - Journal d’Hélène Berr», le 11 janvier à 20h à la Salle Pétrarque à Montpellier. Tél. 06 60 92 20 02. Femmes 3000: rencontres et invités déterminés au cas par cas.

www.femmes3000.org

Gaston Puel à Montolieu

,Fort de sa solide renommée depuis 20 ans avec ses nombreuses librairies, ses artisans et son musée des Arts et Métiers, le village de Montolieu vit au rythme des rencontres autour du livre. Ouvert à tous les amoureux de la littérature, le village compte pas moins de 15 librairies et des centaines de milliers de livres anciens et d’occasion dans tous les domaines du savoir et du rêve. Sept lieux d’expositions, entrainent également à la découverte des arts graphiques et plastiques où la création se décline sous toutes ses formes. Situé au cœur de Montolieu, le musée retrace quant à lui l’histoire du livre, depuis la naissance de l’écriture, jusqu’à l’invention de l’imprimerie. Cette année, il rend hommage au célèbre poète Gaston Puel. Né en 1924 à Castres, Gaston Puel rencontre et correspond à la libération avec Joë Bousquet, René Char et André Breton. Il participe notamment en 1947 aux activités du groupe surréaliste. En1959, il fonde depuis son village Tarnais les éditions de la Fenêtre ardente qui publieront, entre autres, René Char, Pierre Albert-Birot, Pierre André Benoit, Joë Bousquet, Jean Grenier, Jean Malrieu, Pierre Gabriel, René Nelli, ainsi que de nombreux livres d’artistes (Arp, Bajen, Ernst, Carrade, Miro, Dax, Dubuffet). Enchâssé dans sa colline de Veilhes, près de son atelier de gravure et d’imprimerie, Gaston Puel se tient à l’écart des rumeurs du monde. Lui qui a fréquenté les plus grands peintres, écrivains et poètes surréalistes du XXème siècle, sans jamais s’attacher aux honneurs. «Ce ne sont pas des grands hommes, seulement des Hommes» se plaît il à dire. Loin des projecteurs, le poète Vauréen n’a jamais cherché la gloire ou la reconnaissance, «je suis quelqu’un qui essaie de dire quelque chose. Est-ce important ? Je n’en sais rien. La poésie se vit dans les marges et il le faut ainsi». Sous la conception et la coordination de René Piniès, le Musée des Arts et Métiers du Livre ainsi que le centre Joë Bousquet ont l’immense privilège de présenter cette année, au grand public, les œuvres du poète, «outre-livres / autres livres».

Jusqu’au 15 janvier, au musée des arts et métiers du livre à Montolieu.

Tél. 04 68 24 80 04. www.montolieu-livre.fr

Servin à Yatta Arts Gallery à Béziers

,«J’ai réussi, j’ai réussi!»,Yatta en japonais, un cri de victoire intrinsèque, un mont franchi, une rivière traversée… Appellation choisie par l’association «Les Artistes Raisonnés», plus qu’un simple nom, Yatta est un espace de liberté d’expression où chaque artiste et artisan peuvent présenter leur travail et leur œuvre et ressentir le fameux Yatta en ces murs et en son être. Pour sa troisième exposition, Yatta Arts Gallery reçoit Servin, un artiste protéiforme qui s’est imposé à partir du début des années 80 comme un des artistes important de l’art expérimental non officiel et comme un des meilleurs animateurs de l’art alternatif. Les œuvres présentées ici sont des étapes dans sa perpétuelle recherche formelle: sculptures, dessins et écrits. Des sculptures composées de tube de PVC découpés, assemblés et peints. Sans déformation, les tubes disparaissent laissant place à ce qui pourrait ressembler à une maquette de sculpture monumental. L’objet primaire s’évanoui pour devenir une structure complexe, issu d’un monde inconnu dont seul l’artiste a les clefs. Servin développe une évidente volonté d’occuper l’espace par le volume avec les déchirures et les pliures héritées de sa précédente période consacré à la poésie concrète ou plus exactement «la poétique de l’objet» selon l’expression même de l’artiste. Ecrivain insatiable Servin nous dévoile quelques perles, avis aux amateurs et érudits.

Jusquc’au 30 janvie à Yatta Arts Gallery à Béziers. Tél. 04 67 36 57 49. www.lesartisteraisonnes.fr

Pierre Cornudet à l’Espace Riquet

,D’origine canadienne, Pierre Cornudet, fait partis des artistes Biterrois des plus originaux. Peignant à l’acrylique sur toile, il utilise une technique pointilliste pour réinterpréter des œuvres célèbre ou créer des séries plus personnelles sur des sujets très variés. Déboucheur de cerveau aérodynamique, L’acte sexuel est dans le temps ce que le tigre est dans l’espace ou Fais-moi l’âme ours, ces quelques titres incarnent la philosophie de cet artiste, celle qui s’appose sur différents supports, au gré de ses envies ou de ce qu’il trouve. L’Espace Riquet de Béziers lui consacre ainsi une rétrospective qui nous permet de mieux comprendre les diverses préoccupations de l’artiste, des performances de ses débuts, aux œuvres les plus construites de ces dernières années. Libre et spontanée, sa peinture bouscule toutes les conventions et tous les académismes.

Christian Skimao, critique d’art, explique que « sa marque de fabrique s’inscrit dans un rapport de reconstitution du sujet peint d’une part, usant de sa technique pour recomposer une image, et d’autre part d’un travail de remplissage des parties libres pour obtenir un effet de plein. L’artiste ayant horreur du vide, la notion d’occupation de la surface demeure primordiale chez lui». Avec un pointe d’humour et de folie raisonnée, Pierre Cornudet ne laisse pas insensible. Armé d’un sérieux ressenti sur la vie, l’artiste propose, au-delà de la qualité de ses créations, un moment de joie partagé avec un regard amusé sur le monde qui nous entoure.

Jusqu’au 9 janvier à l’Espace Riquet à Béziers. Tél. 04 67 28 44 18.

l’art-vues • page cinquante-huit • décembre 2010 - janvier 2011
Servin à la Yatta Arts Gallery Pierre Cornudet à l’Espace Riquet
ESPACE D’ART CONTEMPORAIN Maison des Arts - 19 av. Abbé Tarroux 34600 BEDARIEUX 04 67 95 48 27 / culture@bedarieux.fr EXPOSITION

S. Ydanez et H. Silva à

A.C.M.C.M

,Créé en juin 2004, le Centre d’Art Acentmetresducentredumonde a pour but de promouvoir l’art contemporain sous toutes ses formes. Dans un ancien entrepôt rénové et transfiguré, se mêlent en un original contraste les poutres de bois centenaires, le verre et le métal d’aujourd’hui. Du 21 janvier au 20 mars, le Centre reçoit deux peintre : Santiago Ydanez et Horacio Silva. Santiago Ydanez se déplace parmi une variété de genres différents, sur des toiles surdimensionnées, faites d’épais coup de crayon ou au contraire de petits dessins. Toutes ses œuvres sont issues d’une recherche détaillée sur le sujet, qui varie des autoportraits, à la représentation d’animaux, aux paysages énormes ou aux espaces abstraits. «Je cherche une sorte de sentiment d’absence presque mystique, proche de la sublimité romantique quoique marqué par une plus grande agressivité» explique l’artiste. Horacio Silva développe quant à lui un réalisme minutieux, presque photographique, proche de l’hyperréalisme. D’un chromatisme austère aux tons froids, il est passé à une explosion coloriste de gamme plus chaude. «Avec une formulation innovatrice, l’artiste semble se sentir plus à l’aise, les éléments formels s’installent dans le tableau avec une autonomie, dépassée seulement par des articulations de tensions, qui rend possible un dynamisme, une vitalité capable de soutenir l’unité de l’œuvre», commente le critique d’art Rafael Prats Rivelles.

Tél. 04 68 34 14 35. www.acentmetresducentredumonde.com

Rétrospective Giovanni Ingrato

à Castelnau-le-Lez

Nouveau lieu d’art à Perpignan

La Galerie de la Main de Fer

Rencontre et entretien avec Bernard Deroeux, responsable de la Galerie Quel est le cheminement qui vous a amené à créer la Galerie de la Main de Fer ?

Après une première expérience parisienne d’une galerie d’art contemporain située rue de Seine au coeur du quartier de SaintGermain des Prés, il nous paraissait normal en venant s’installer à Perpignan de continuer sur cette lancée passionnelle.

Les recherches d’un lieu nous ont amené à Perpignan parce que nous avions entendu parler de la mémoire d’une galerie et que le local était libre avec une activité d’encadrement d’art. Ce lieu est bien placé et proche d’un quartier que nous aimons.

Comment s’est effectué le choix de Perpignan ?

Les liens avec les racines catalanes maternelles ont été maintenus durant toute ma vie et transmises à mes enfants, dont certains ont choisi de vivre dans les environs de Perpignan. Cette ville se vit comme le centre d’une riche activité artistique qui s’exerce dans tout le département. Plusieurs galeries et lieux d’exposition y existent et témoignent de cette intense production artistique qui ne demande qu’à être montrée et diffusée.

Quel style d’arts trouve-t-on dans votre galerie ?

Reflets Croisés à la Galerie Plurielle

,Depuis le 1er mai, la Galerie Plurielle, espace d’arts pluriels de l’île singulière, installe à Sète un regard nouveau sur la pluralité et l’intense sensibilité de l’Art d’aujourd’hui. La conception à la fois lumineuse et sereine de l’espace d’exposition permet l’association en un seul temps, d’une dizaine d’artistes, dont les supports d’expressions très variés, s’harmonisent dans une collective sensibilité et d’où chaque œuvre «émane» par son exceptionnelle qualité. L’exposition «Reflets Croisés» vous propose un parcours philosophique et onirique à travers:

- Les éphémères reflets de Gérard Paul, (Photographies) - Les espaces poétiques d’Ebro, (Techniques mixtes sur toile) - Les terres colorées de Kathy Bassaget, (Raku). - Les voyages vers l’éternité de Gil, (Huiles sur toile) - Les mouvants minéraux de Gotthi, (Marbres sculptés) - Les lumières d’âmes d’Attanasio, (Encres sur papier) - Les féminités vallonnées de Quedrue-Strelinski, (Terres cuites et bronzes) - Les émotions mêlées de Sabine Louriac, (Huiles sur toile) - Les exceptions singulières de Moss, (Bois tronçonné sculpté).

Jusqu’au 28 février à Galerie Plurielle à Sète. Tél. 04 67 43 37 71. www.galerieplurielle.fr

Julien Bouissou au Château d’Assas

,Peintre régional, d’origine sicilienne, Giovanni Ingrato utilise les différentes matières, pastel gras, craie, peinture acrylique et surtout l’huile pour sa texture, sa sensualité. Il y associe écorces d’arbre, collages, chrome. Avec la matière, les volumes l’attirent, il réalisera alors des sculptures sur bois, pierre et argile. Et il s’évadera aussi de l’espace limité de la toile pour réaliser des fresques murales.

L’exposition, retrace le fil de ses œuvres mythiques, figuratives ou imaginaires, agressives ou rayonnantes selon l’inspiration du moment. Du mélange des matières et des genres naissent plusieurs collections, jusqu’à sa nouvelle orientation «le dripping» qui donne le tempo aux couleurs qu’il sublime. Les 18 et 19 décembre à l’Espace Rencontres de Castelnau-le-Lez.

Tél. 04 67 79 34 21.

Art contemporain, art moderne, art brut, art d’avant-garde, art ethnique, art du passé... Même si des préférences subjectives et des modes influencent nos choix vers un contemporain de qualité, toutes les oeuvres et les productions d’artistes sont à considérer dès lors qu’elles portent en elles, sincérité et talent. La curiosité, l’ouverture d’esprit, l’imprévu et le respect porté au travail des artistes et à la demande du public orientent nos choix.

Quels vont être les temps forts de la Galerie ?

Chaque exposition (tous les deux mois environ) peut être vécue comme un temps fort, dans la mesure où la qualité des oeuvres exposées doit être constante, quel que soit le langage artistique. Les expositions sont ponctuées de manifestations diverses auxquelles le public est convié. Telles que soirées débats en présence de l’artiste, dégustations, découvertes gustatives et oenologiques, lecture de textes et concerts de musique, pour associer et confronter les oeuvres présentées à d’autres formes d’expression.

Le programme des expositions :

- Décembre : peintures et sculptures de Patrick Desombre «Toiles et Tôles ».

- Mars - avril : dessins et peintures de Iskasse « Univers privé ».

- Mai - juin : peintures de Serge Griggio « Pourquoi quelque chose plutôt que... ».

- Juillet - août : dessins de Brahem « Regards ».

- Septembre : photographies de Xavier Lambours.

- Octobre - novembre : Michel Anterrieu «Retours et Allers ».

- Novembre - décembre : céramiques de Elisabeth Chauvenet.

Galerie de la Main de Fer - 2, rue de la Révolution Française à Perpignan. Tél. 04 68 86 06 44.

,Jeune artiste trentenaire, Julien Bouissou s’intéresse à la nature, à ses formes infinies mais reconnaissables, tout en conservant une identité dans la production de l’art contemporain. Via son œuvre, l’artiste invente un autre monde naturel, un dialogue entre sculpture et peinture, dans un art qui relève de l’illusion et de l’imagination. L’harmonie qu’il a instauré entre sculpture et peinture le place à un niveau d’exception car peu de plasticiens sont capables d’enchaîner une expression unique par des moyens différents. «Je travaille en relation étroite avec les propriétés du médium, m’appuyant sur la propension de chaque matériau, support et outil, à générer des images» explique l’artiste.« S’il est important pour moi qu’elles soient produites par transformations, réactions, révélations et circulations, comme traces de mon action sur la forme, il ne me suffit pas qu’elles soient pour autant les simples indices d’un acte». Jusqu’au 30 janvier au Château d’Assas au Vigan.Tél. 04 99 64 26 62.

l’art-vues • page soixante • décembre 2010 - janvier 2011 ...
Horacio Silva à ACMCM

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Claude Abad à Bédarieux

Les Grands Buffets

Art et Gastronomie à volonté

Petits formats à la Galerie Toiles de Mer

L’univers de Claude Abad semble au premier abord étrange et énigmatique. Peintre plasticien contemporain, sa démarche de création consiste à projeter de la peinture au grès des pulsions réveillées par la musique. «Ma peinture s’adresse davantage à la sensation, à l’émotion, au poétique, qu’au raisonnement, à l’explication rationnelle. Elle s’inscrit dans une mouvance abstraite» commente le peintre. Claude Abad rend visible l’invisible, il entraine dans le monde de l’infiniment petit avec ses lignes, ses ombres, ses transparences, mais également avec la magie de ses couleurs. «Il y a chez Claude Abad une poésie de l’Espace, de la peau, du cosmos, de quelque chose qui ne dit pas son nom, peut-être sans nom, mais jamais sans sens, quelque chose qui vient de lui, le traverse et se dépose là tel que» décrit l’artiste-voyageur Claude-Henri Bartoli.

Du 21 janvier au 20 mars à l’Espace d’Art Contemporain à Bédarieux.

Tél. 04 67 95 59 59. www.bedarieux.fr

Levée de Voiles à la Collection Desnoyer

A l’Espace Liberté de Narbonne se dresse un buffet unique en France. Loin des brasseries classiques et impersonnelles, l’enseigne s’affirme comme un lieu de travail et d’innovation.

Fondé en 1989, le restaurant propose depuis plus de vingt ans un réel catalogue de la cuisine Française. A volonté, tous les buffets sont composés des plats les plus marquants de la tradition culinaire française, aujourd’hui reconnue comme patrimoine de l’humanité par l’Unesco. Des entrées, telles que foie gras, huîtres, ou saumon fumé, en passant par une farandole de plats, aucun classique gastronomique n’est oublié. Unique en France, cochons de lait, volailles fermières ou pièces de boeufs rissolent, en direct, dans la plus grande rôtisserie.

Pour le dessert, le choix se fait avec bonheur parmi plus d’une centaine de produits, entre Mille-feuilles, Babas au Rhum, Eclairs, Paris-Brest et Saint-Honorés fabriqués maison.

,Après avoir exposé sur très grands formats le travail des ses artistes au mois d’août dernier, la galerie expose pour les fêtes de fin d’année des œuvres de petits et très petits formats. Les murs de cette toute nouvelle galerie, intime et généreuse, où poésie et fantaisie font bon ménage, sont ainsi recouverts des travaux de Marie Halein, Sabine Jeangeorges, Alain Raviot, Pascal Vochelet et Ziane Forest. Le 19 décembre de 16 h à 19h, l’auteur, Simone Salgas, sera présente pour la lecture d’une partie de son œuvre poétique en « petits formats». Réservation est fortement conseillée. «L’Eloge du petit format, ou les trésors de la mer» à la Galerie Toiles de Mer - Sabine Jeangeorges à Peyriac-de-Mer (Aude).

Tél. 06 09 84 65 41.

www.galerietoilesdemersabinejeangeorges.com

,L’exposition Levée de Voiles est un voyage à travers trois continents : l’Afrique, l’Asie et l’Amérique du Sud. La scénographie est guidée par l’esthétisme des oeuvres acquises par la Collection. L’Afrique y est représenté par des sculptures en ronde bosse masculines et féminines. Le thème de la Femme et de son culte lié à la fertilité, la fécondité et la maternité s’illustre par des pièces aux formes généreuses, sensuelles et vigoureuses. Les sociétés africaines les plus singulières sont les Banama ou les Songyé. L’Asie nous amène au coeur de la Chine impériale et de ses dynasties Hans et Tang dévoilant des objets très raffinés. Le Japon, quand à lui, s’articule autour de la présentation de 86 netsukés, boucles de ceinture en corne ou en ivoire lié au costume traditionnel japonais le Kimono. Ces sculptures miniatures sont signées par des grands maîtres du XVIII ème et XIX ème siècle. L’Amérique du Sud déroute par son caractère symbolique et expressif dans l’oeil du visiteur occidental. L’artiste emprunte des voies intuitives dans ses schémas de représentation comme l’idole de la civilisation Valdivia de plus de 2000 ans.

Jusqu’au 30 décembre à la Collection

François Desnoyer à Saint Cyprien.

Tél. 04 68 21 06 96.

www.collectionsdesaintcyprien.com

« Des grands crus pour le grand public » Allier de choix, le vin tient une place plus qu’importante dans la politique du restaurant. Unique en France, toute la carte des vins est proposée au prix du producteur. Défenseur du patrimoine local, Les Grands Buffets proposent, chaque semaine, une sélection de vins au verre ainsi qu’une centaine de référence, toujours au prix du vigneron. Médaillés d’or au Concours des Grands Vins de France, médaillés au guide Hachette ou figurants parmi les mieux notés du guide Parker ou du Bettane et Desseauve, la carte se veut être le véritable guide de l’excellence du vignoble du Languedoc-Roussillon. «Aujourd’hui, nous souhaitons que notre clientèle découvre les meilleurs vins et oublie le pichet. C’est pourquoi nous proposons des grands crus pour le grand public, servis à table, au prix où il est proposé chez le vigneron», commente Louis Privat, le directeur du restaurant Un véritable hommage au travail des producteurs passionnés Les Grands Buffets, espace d’art contemporain Buffet à volonté, mais avec un service à table, l’établissement se dévoile comme une brasserie au décor raffiné, généralement réservé à certains privilégiés. «Je veux montrer que l’art a une vocation décorative. Dans les établissements ouverts au public, les architectes et décorateurs ne laissent, généralement, pas la place aux artistes», explique Louis Privat.

Accrochées à la place de photos ou d’objets décoratifs commerciaux, les pastels hyper réalistes d’Alain Bellanger habillent les murs de la salle. Adepte du monde végétal, l’artiste dévoile la nature à travers des enchevêtrements d’épis de maïs, de grappes de raisins ou de courges. « C’est un vrai travail de virtuose», insiste le directeur.

La terrasse se dévoile quant à elle comme une petite Afrique. La conception des jardins a été effectuée par André Gayraud, paysagiste des stars, où jeux de lumières et de brouillard viennent mettre en scène une collection des bronzes d’Hervé Di Rosa. Pièces uniques, réalisées avec l’aide d’artisans camerounais, les bronzes jaillissent au milieu d’une fontaine, et contribuent à faire de ce lieu un espace d’art hors du commun.

L’artiste Patrick Chappert-Gaujal s’est même emparé des cuisines avec un travail de gravure sur plaques d’inox. Fier de présenter cette espace de travail unique, des visites seront très prochainement organisées. L’originalité, la qualité des produits, le choix incomparable, l’hommage aux terroirs et le retour à la tradition culinaire, font des Grands Buffets une adresse aujourd’hui incomparable en France.

Romain Dimo Prix unique de 23,90 euros Les Grands Buffets, Route de Perpignan, à Narbonne. Tél. 04 68 42 20 01. www.lesgrandsbuffets.fr

L’ode à Bacchus à La Palme

Tradition à volonté et menu de prestige pour le réveillon du 31 décembre : Menu buffets à volonté : 36,90 euros, boissons comprises. Gratuit pour les enfants de moins de 5 ans.

Apéritif Mas de Daumas Gassac • Blanc Les Clos de Paulilles • Rouge Château de Fontenelles • Vin de dessert Grenache

1er service : de 18h30 à 19h

• 2ème service : de 22h à 23h

Sur réservation uniquement. Publi

,Samedi 18 décembre, dès 11 heures, le tonneau roulera du caveau Mamaruta vers la mer. Puis, il coulera en carmine d’octobre par l’apothéose du vin, dans l’Atelier de Joan Jaume Borrut. Marc Castan commentera ainsi sa démarche de culture bio-dynamique, qui construisent la bio-poètique de ses rouges : «Kezaco, Cacahuète, Le Vin de ma Cocotte, de son blanc : Constellations ». Alors, les verres seront levés et portés aux lèvres, laissant glisser les breuvages, jusqu’à l’enivrement. Entrant dans l’alchimie la plus subtile de l’humanité. Ainsi pourra commencer « L’Ode à Bacchus ». Une Ode poético-plastique, récitéeperformée par des poètes et plasticiens audois: Joan Jaume Borrut, Serge Griggio, Stéphane Kowalczyck, Christian Pastre et Michel Sidobre. Ensuite la table mise, place aux agapes, avec « La fidéoa fitounée » par Joan Jaume. Le même jour à 18h30, Joan Jaume Borrut vous invite à vous enivrer de ses œuvres : «Shan en Corbières » au vernissage chez «Poulet de gruissan», Phare Sud.

Tél. 06 76 15 26 36.

Samedi 18 décembre, performance poéticoplasitique par l’association Sens-usualité. 43, av. de la mer à La Palme.

Tél. 04 68 48 35 25.

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l’art-vues • page soixante-deux • décembre 2010 - janvier 2011 ...
Louis Privat, directeur du restaurant
A découvrir à Narbonne
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