de Lodève

Le musée de Lodève
SUR LES TRACES D’UN TERRITOIRE
En juillet 2018, le musée de Lodève rouvrait ses portes après quatre ans de travaux. Une véritable métamorphose qui fait de ce musée, cinq ans plus tard, un lieu privilégié pour la culture. À l’occasion de cet anniversaire, nous mettons un coup de projecteur sur le musée et ses riches collections qui livrent aux visiteurs d’incroyables récits sur l’histoire de Lodève et ses alentours.
5 ans après la rénovation
Avec plus de 1 000 m² dédié à l’exposition des trois collections permanentes, le musée de Lodève offre au public un espace majeur pour découvrir l’histoire du territoire et la figure du sculpteur Paul Dardé. Entrer au musée de Lodève, c’est découvrir trois récits émouvants et vertigineux, se laisser emporter dans une expérience unique mêlant l’histoire, les arts et le temps.
Trois collections : trois récits du territoire
Pour donner une logique à ses trois collections permanentes, très différentes au premier abord, le musée de Lodève a imaginé un fil conducteur pour guider les visiteurs : celui de la trace. Ainsi est-on amené à voyager jusqu’à des époques très lointaines dans le parcours « Traces du vivant », avant de découvrir le quotidien des Hommes du Néolithique avec le parcours « Empreintes de l’Homme ». Enfin, le parcours « Mémoires de pierres » nous entraine à la rencontre du sculpteur de génie Paul Dardé.
Traces du vivant
Ce vaste parcours, déployé sur 700 m², illustre 540 millions d’années d’histoire de la Terre et de la vie sur notre planète. Le musée de Lodève est l’un des rares en France à couvrir une période aussi étendue, reconstituée uniquement à partir de collections prélevées localement.
À voir absolument, la Salle du Temps, qui vous fera prendre la mesure de ce que représente 1 million d’années à l’échelle de notre planète. Le parcours offre aussi une véritable immersion dans des paysages aujourd’hui disparus, et présente sur 40m2 les empreintes de pattes d’animaux disparus.
Mémoires de pierres
600 sculptures et 2700 dessins composent le fonds de la collection Paul Dardé. Complétée d’archives et de photographies, ce parcours permet au musée de reconsidérer une vision jusque-là parcellaire sur la vie et l’œuvre du sculpteur. Après avoir rapidement connu la gloire à Paris et outre-Atlantique, Paul Dardé s’installe à Lodève pour y réaliser son rêve de décentralisation artistique. Au fil des salles du musée, on découvre ses œuvres de jeunesse, le travail mené dans son atelier, des portraits sculptés ou encore les grands projets menés par l’artiste et ses nombreux dessins.
Empreintes de l’homme Dans cet espace, le musée de Lodève expose l’une des seules collections de la région consacrée à la fin de la Préhistoire, et particulièrement au Néolithique. Au cours de cette période charnière dans l’évolution des sociétés, l’Homme modifie son mode de vie, devenant de plus en plus sédentaire. Les objets sélectionnés et exposés témoignent de leurs activités, de leurs savoir-faire et de leur monde symbolique. Tout au long du parcours, douze dispositifs multimédias reconstituent des tranches de vie et mettent en scène les objets exposés dans les vitrines.
L’info en + Le Faune, une œuvre imposante.
À l'entrée du musée, les visiteurs sont accueillis par le Faune de Paul Dardé. Une sculpture imposante et impressionnante considérée comme l’un des chefs-d’œuvre de Paul Dardé. En raison de sa taille (4 mètres de haut) et de son poids (14 tonnes), l’œuvre n’était pas exposée au musée avant les travaux. Il a d’ailleurs fallu créer une dalle assez solide pour supporter la sculpture !

Le musée de Lodève
Une muséographie pensée pour tous
Riche de trois collections différentes, le musée de Lodève a imaginé une muséographie à la hauteur pour les mettre en avant. Ainsi, parcours immersifs, éléments multimédias et niveaux de lecture multiples permettent une visite enrichissante et adaptée à chacun.
Les solutions ne manquent pas pour découvrir les collections du musée en famille : cartes jeux dans les salles, jeux de plateau disponibles sur demande à l’accueil et surtout une muséographie conçue pour permettre une lecture à plusieurs niveaux, dès 7 ans. Lors des vacances scolaires, des visites ludiques, renouvelées régulièrement, sont également proposées.
Enfin, des activités sont organisées régulièrement. On peut y créer une œuvre en s’inspirant de l’exposition en cours, mouler un fossile ou façonner une poterie comme les Hommes du Néolithique... Le musée propose des ateliers variés pour les enfants ou les familles.

1957 – 2018 : la métamorphose du musée
Dès 1868, les richesses pétrographiques et paléontologiques du Lodévois attirent les scientifiques, mais c’est en 1957 qu’est officiellement créé le musée à la suite de l’important don de l’archéologue montpelliérain Jacques Audibert. Alors que la chapelle des Carmes devient trop petite, la ville acquiert le fonds d’atelier de Paul Dardé en 1972. Certaines des œuvres sont exposées dans l’hôtel particulier du cardinal Fleury.
Devant l’importance grandissante des collections, il est décidé de rassembler les Beaux-Arts, l'Archéologie et les Sciences de la Terre dans l’hôtel de Fleury. Le musée de Lodève est inauguré dans ses nouveaux murs le 10 juillet 1987 sous le nom de « Musée Fleury ».

À partir de 1997, le musée de Lodève mène une politique d'expositions temporaires d'envergure nationale à l’origine d’une augmentation considérable de sa fréquentation. Pour accompagner cette croissance, la Communauté de Communes Lodévois et Larzac, qui en a aujourd’hui la gestion, décide sa restructuration et son extension.
Les travaux commencent en novembre 2013 et s’achèvent en juillet 2018. Le projet vise à améliorer les conditions de conservation et de présentation des collections, revaloriser les collections permanentes et le patrimoine architectural de l'Hôtel de Fleury et rendre le musée accessible à tous les publics.
Entretien avec

I vonne P apin
En 2023, le musée de Lodève fête les cinq ans de sa réouverture. Entre 2018 et 2022, plus de 140 000 visiteurs ont découvert ses nouvelles salles, montrant ainsi l’engouement autour du lieu. Dans cet entretien, Ivonne Papin revient sur le projet du nouveau musée, les spécificités des collections et les projets autour des expositions temporaires.
"CE N'EST PAS PARCE QUE LE MUSÉE EST FORTEMENT ATTACHÉ À UNE IDENTITÉ TERRITORIALE QU'IL NE POSE PAS DE QUESTIONS UNIVERSELLES."Directrice du musée de Lodève
Il y a cinq ans, le musée de Lodève rouvrait ses portes après plusieurs années de travaux. Quel était alors le projet ?
Le musée a rouvert le 7 juillet 2018. Lors des travaux, il y avait plusieurs problématiques à régler et une volonté politique à suivre. Les problèmes concernaient certains équipements, dont l'accès aux personnes à mobilité réduite. Les espaces d'accueil en général étaient vraiment devenus exigus. Enfin, il n’existait pas réellement de réserve dans l'ancien musée, il fallait donc en construire une pour garantir la conservation dans de bonnes conditions.
En terme politique, l'approche des élus était de faire du musée un équipement structurant pour le territoire en valorisant les collections permanentes, jusqu’alors peu mises en valeur. C'est ce qui m’a amené à proposer un projet scientifique et culturel reliant les trois collections permanentes, pourtant très différentes. Ce lien tout trouvé est celui de l’empreinte : celles de la faune et de la flore que l’on retrouve dans la plus grande collection du musée, le parcours Sciences de la Terre. Pour les collections archéologiques, nous avons mis en avant la trace. Enfin, l’empreinte est devenue la mémoire pour la collection Paul Dardé, sculpteur intimement lié à son territoire qui a marqué les esprits.
La question de l’ancrage du musée de Lodève dans son territoire transparait effectivement tout au long du parcours. Ce qui fait l'identité de ce musée, c'est que les objets ou les œuvres présentées dans les trois collections ont été prélevées ou créées sur le territoire. Notre propos, c'est de partir des collections les plus emblématiques, les plus riches et d'en faire un récit. Nous voulons raconter des histoires à partir des objets, montrer comment ils ont été conçus, à quoi ils servaient, de manière imagée et accessible. Les collections reflètent vraiment le territoire et ses spécificités.
En même temps, ce n’est pas parce que le musée est fortement attaché à une identité territoriale qu'il ne pose pas de questions universelles. Enfin, il y a le rapport à l'espace-temps, qui est assez vertigineux dans les collections Sciences de la Terre. Nous parlons de choses qui se sont passées il y a des millions d’années et nous voulons rendre cette échelle perceptible pour le visiteur.
Cinq ans après la réouverture, quels sont les retours du public ?
En général, les retours sont très positifs. Ceux qui connaissaient le musée avant sont ravis du changement et ceux qui ne le connaissaient pas sont un peu béats. De l'extérieur, ils ne s'imaginent pas que ce bâtiment recèle des collections aussi riches, présentées de manière aussi moderne et attractive. Souvent, le public est emballé par le parcours Sciences de la Terre qui, même si c’est une matière un peu difficile, devient accessible grâce à la présentation qui en est faite. Le musée a mené une grande réflexion sur l’utilisation du multimédia et a trouvé le bon équilibre.
Le musée de Lodève propose aussi plusieurs fois dans l’année une grande exposition temporaire dont la thématique n’est pas toujours liée aux collections permanentes. Pourquoi ce choix ?
C’était le cas jusqu’alors, mais cela devrait bientôt changer ! Les expositions temporaires étaient peu liées aux collections et cela est tout simplement dû à l'histoire du musée. Au début, il présentait surtout de grandes expositions et mettait peu en avant sa collection. Le public venait pour des expositions prestigieuses dont le parti pris était de présenter de grands noms de la
peinture. Lorsque j’ai pris mes fonctions, en 2008, j’avais une double feuille de route. La première était de réussir le projet de rénovation et d'agrandissement. La seconde de poursuivre une politique d'exposition d'envergure telle qu'elle existait. Aujourd'hui, nous essayons de plus en plus d’imaginer des expositions transversales qui permettent d'intégrer des problématiques développées dans les collections permanentes. L’exposition Violaine Laveaux en est un exemple. Plus qu’une invitation en résidence, nous avons donné carte blanche à une artiste contemporaine. Elle a alors engagé un dialogue avec l’une des collections du musée, celle du sculpteur Paul Dardé. Cette exposition préfigure ce que l’on souhaiterait développer pour mettre plus en lien expositions et collections.
Est-ce que l’on retrouvera ce lien dans l’exposition Brésil, présentée dès cet automne ?
Cette exposition présente des artistes non-académiques, tous autodidactes. Ce sont des peintres du XXᵉ siècle fortement marqués par le Brésil : un territoire extrêmement complexe. J'ai donc construit l'exposition autour d’une question : comment ces artistes représentent, de manière plus ou moins imagée, leur pays, leurs racines, leur culture ? C'est cela qui m'intéressait et j'y vois une manière, même un peu éloignée, de les rapprocher de Paul Dardé qui a aussi travaillé autour de la question du rapport au paysage.
Finalement, ce qui fait du musée de Lodève un lieu d’exposition unique, c'est son identité multiple.
Oui, et c'est un avantage autant qu’un inconvénient ! C'est une vraie richesse, car cela permet d'aborder des questions transversales tout en ayant une matière de départ différente. Le musée permet de s'ouvrir l'esprit, de ne pas rester cantonné dans quelque chose de classique ou uniquement dans de l'archéologie. L'inconvénient, c'est que cela peut le rendre difficilement lisible. Par exemple, lorsque l’on a rouvert le musée, nous nous sommes interrogés sur l’axe de communication. Le musée était connu pour ses grandes expositions et l'on ouvrait un tout nouveau lieu qui mettait vraiment à l'honneur ses collections permanentes. Mais, il y avait aussi une riche exposition temporaire sur le thème du Faune. On a donc choisi de communiquer sur les deux. Ce faisant, on a probablement un peu perdu notre ancien public, habitué à des expositions d'artistes de renom. Néanmoins, on a gagné d’autres visiteurs, des amateurs d'art comme des familles.
Maintenant que le public s’est habitué à ce nouveau lieu, quels sont les projets pour le musée de Lodève ?
Le musée, comme la société d'aujourd'hui, évolue extrêmement vite. Nous sommes sans cesse en train de nous interroger sur le renouvellement de notre offre. À cela s’ajoute la question du développement durable, notamment dans le cadre des expositions temporaires. De nombreux directeurs de musée utilisent les collections de leur musée plutôt que d'aller chercher des œuvres dans le monde. Ces questions font partie de mes réflexions actuelles. Mon idée première est de proposer des expositions transversales dans lesquelles, par exemple, les Beaux-Arts pourraient se mêler aux Sciences de la Terre. L’idée est d'explorer la richesse de nos collections en l'abordant différemment, en la confrontant à d’autres univers.
Recueilli par Eva Gosselin"Le musée permet de s'ouvrir l'esprit."
Métamorphoses
Jusqu’au 27 août
VIOLAINE LAVEAUX DIALOGUE AVEC PAUL DARDÉ
Métamorphoses est une double exposition placée sous le signe de femmes mythiques : la gorgone Méduse et Lady Macbeth. À l’occasion des 60 ans de la mort de Paul Dardé, le musée de Lodève a donné carte blanche à Violaine Laveaux pour dialoguer avec l’œuvre du sculpteur. La plasticienne, fascinée par la figure de Méduse, propose une déambulation sensible et ludique entre des installations végétales et minérales. Un deuxième espace d’exposition présente les dessins puissants que Paul Dardé a consacré à Macbeth.

L’exposition vue par BTN
On a plusieurs bonnes raisons de s’arrêter au Musée de Lodève, récemment restauré, véritable joyau à contempler avant d’affronter le désert qui mène à Rodez ou en Auvergne. D’abord son superbe parcours didactique concernant tant l’Histoire de la Terre que l’étude de l’humain du néolithique. Ensuite parce que l’on y découvre un enfant du pays, conservé aujourd’hui au musée d’Orsay, le sculpteur Paul Dardé et son puissant faune géant, à quelques encablures d’un singulier monument aux morts, dont le musée possède également des portraits et monuments. Et enfin pour ses expositions temporaires, en l’occurrence cet été celle d’une praticienne de la porcelaine contemporaine : Violaine Laveaux à qui a été confié la responsabilité de mettre en perspective certaines pièces célèbres de son prolifique aîné, à la lumière de sa vision moderne et féminine. Une carte blanche que l’artiste a prise au pied de la lettre afin d’amorcer le Dialogue, puisqu’elle décline ses multiples réalisations en toute une gamme de blanc, lequel donne son unité à l’ensemble, parfois de gris, plus rarement de noir, tout en renvoyant à la connotation magique de l’animal. Se mesurer à la virile assurance du solide tailleur de pierre était une gageure bien audacieuse, dont l’artiste se tire plutôt bien : son choix de la Gorgone comme figure emblématique de la production de Dardé s’avère, en effet,
l’hybridité et qui révèle la porosité d’un règne à l’autre, en l’occurrence du végétal vers le minéral, sans régression pourtant. Enfin la salle des miroirs bombés qui nous conduit vers les salles Dardé en lesquelles on retrouve les dessins que celui-ci a consacrés à une autre femme maudite, et sans doute aussi mal comprise : la diabolique Lady Macbeth. Cela permet de découvrir un autre aspect de Paul Dardé, la finesse de son trait, sa maîtrise de l’encre de Chine, et ses références culturelles qui le portent vers des personnages puissants, complexes, fascinants. Un dialogue pertinent qui amène à relire Dardé autrement tout en confirmant les vertus de la céramique qui n’a jamais été autant sollicitée. Ses œuvres de Violaine Laveaux compensent en multiplicité, en finesse, et en grâce, bien incarnée par les oiseaux, ce qu’elles récusent en force et virtuosité… BTN
Focus, les illustrations de Macbeth de Paul Dardé
En parallèle de la carte blanche donnée à Violaine Laveaux, hommage est rendu ici au génie de dessinateur et d’illustrateur de Paul Dardé. Fortement inspiré par ses lectures de jeunesse à la bibliothèque de Lodève, Dardé

judicieux. Méduse est celle qui pétrifie et c’est un peu ce qu’il se produit quand on travaille la céramique. La salle des miroirs aveugles qui clôt l’exposition est là pour nous le rappeler. Ensuite, la chevelure de serpents bien ouvragée par Dardé dans son Éternelle douleur représentait à la fois un défi technique et un attrait pour l’artiste du fragile qu’est Violaine Laveaux. La jarre aux serpents en particulier est un exemple de virtuosité manuelle, que semblent métaphoriser les habiles mains sinueuses qui relèvent de l’hybridité (homme et animal).

De même, L’Enfant au lapin ouvre l’imaginaire à toute une faune que l’on retrouve dans les contes et que Violaine Laveaux s’est efforcé d’explorer : des oiseaux notamment dont elle réalise de circulaires compositions, ou les lièvres et les loups alignés le long du mur ; des robes surtout, celles que l’on suppose aux princesses des bois dormants ou des bijoux, grâce auxquels certaines femmes des temps jadis se laissaient apitoyer par le Monstre. Un peu par humour, un peu par attachement à des souvenirs d’enfance, Violaine Laveaux aime tantôt associer les choses (un végétal et un animal par exemple) tantôt les transformer, autant dire les pétrifier, douce émule de la gorgone donc. Les branchages relaient la porcelaine de manière à sculpter dans le vide ou à dessiner de façon naturelle et aérée. Le parcours se déroule en cinq étapes : des impressions de Méduse sur bande de tissus dans la première salle. Le thème de l’enfance dans la seconde avec en particulier un buste d’enfant et des références aux contes. L’adolescence ensuite avec la découverte du corps et des différentes façons de la parer (bijoux et vêtements). Le thème si essentiel des métamorphoses, qui résonne avec l’obsession bien moderne pour
trouve dans Shakespeare et notamment dans la pièce Macbeth, la charge tragique et héroïque à même d’inspirer son trait sûr et puissant. Probablement destinés à l’origine à une édition, les plus de 500 dessins aujourd’hui conservés par le musée sur ce thème ont été réalisés par l’artiste autour de 1931. Ce dernier illustre scrupuleusement le texte, acte par acte, scène par scène, et en intègre des extraits dans ses œuvres. Lady Macbeth, femme métamorphosée par sa quête du pouvoir, y occupe une place de choix. Les sorcières de Macbeth donnent également lieu à des dessins savoureux, tour à tour espiègles, grinçants ou noirs.
© Paul DardLe musée de Lodève présente cet automne une collection exceptionnelle d’art brésilien du XXᵉ siècle très rarement exposée en Occident. Mettant de côté les formes d’art héritées du colonialisme, la collection montre les multiples facettes de l’identité du Brésil et une diversité époustouflante des formes d’expression.
Panorama de toute la variété d’un art libre et inventif, une cinquantaine d’artistes brésiliens du XXᵉ siècle sont présentés dans cette exposition.
Ces « figurations effervescentes » parfois nommées « art spontané » se nourrissent de l’identité même de ce pays hors-normes. De la taille d’un continent, fort d’une étendue géographique présentant des différences et des contrastes qui marquent la vie de son peuple et se reflètent dans la réalité sociale de
Brésil, Identités
chacune des régions, le Brésil peut se targuer d’une culture riche et polymorphe. Dans un pays débarrassé de l’esclavagisme depuis 1888, et dans le contexte de l’avènement du mouvement moderniste brésilien en 1922, un peintre retraité proposant un art spontané plein de charme et libéré d’un art colonial académique, fait surface, il s’agit de José Bernardo Cardoso Junior (dit Cardosinho) (1861- 1947). Un peu plus tard, dans les années 1940, certaines des figures émergentes qui suivent son exemple, exposent dans les salons officiels. Il en sera ainsi de celle qui sera considérée comme la doyenne de cet art nouveau et spontané, Silvia de Leon Chalreo (1905-1987),
de l’indien Chico da Silva (1910-1985) qui a récemment bénéficié d’une grande rétrospective à la Pinacothèque de São Paulo ou encore du peintre rural José Antonio da Silva (1909-1996). On assiste dès lors à « un feu d’artifice qui répond aux pulsions créatives les plus libérées » (Anne Devroye-Stilz) dans lequel les femmes jouent un rôle certain. Sur la quarantaine de peintres présentés, près de la moitié sont des femmes.

Découvrir cette peinture libre de toute influence occidentale est un voyage passionnant qui mène aux racines de l’identité brésilienne. L’exposition montre comment ces peintres, profondément ancrés dans leur territoire, n’en convoquent pas moins d’autres mondes, d’autres espaces…

soutient les musées
En Occitanie, les musées constituent de puissants outils de développement territorial. Ils maillent équitablement toute la région, permettant un accès à la culture partout et pour tous. En tout, la région compte 132 musées de France. Une offre culturelle riche et de qualité, à laquelle la Région Occitanie contribue. Dans le cadre de sa « Stratégie Occitanie pour une culture partout et pour tous –2022 à 2028 » adoptée en décembre 2021, la Région, apporte son soutien aux 132 musées de France selon trois dispositifs d’intervention.
PROCHAIN PROJET
DE TAUTAVEL
Les infrastructures du musée de la Préhistoire de Tautavel sont aujourd’hui vieillissantes et ne permettent plus d’offrir de bonnes conditions de visites, sa rénovation était devenue nécessaire pour faire perdurer la notoriété du musée et renouveler le parcours de visite. Élément structurant pour le territoire, la Région Occitanie a mené en 2022 une concertation citoyenne invitant les habitants, commerçants et usagers à exprimer leurs attentes et leurs besoins. Suite à la concertation menée, les habitants ont majoritairement exprimé le souhait de ne pas déplacer le musée et de le maintenir au cœur du village. Ainsi, le nouveau projet pour le musée comprendra : la rénovation du site existant, la construction d’une extension, la démolition de la cave coopérative. La première phase des travaux devrait démarrer en 2026. Ces travaux visent à faire du musée, un site d’excellence et de référence en France et à l’international en matière de recherches et découverte de la Préhistoire.
Restructurer les musées
Cette mesure se rattache au dispositif d’aide aux équipements culturels et patrimoniaux structurants, et s’inscrit en cohérence avec les politiques contractuelles territoriales.
Les musées d’Occitanie bénéficient de l’appui régional pour agrandir et moderniser leurs bâtiments. Ces travaux de restructuration valorisent les collections des musées, et permettent d’améliorer l’accueil des visiteurs.
Par ailleurs, la Région est propriétaire et gestionnaire en régie du Musée Régional d’Art Contemporain (MRAC) de Sérignan (Hérault). Elle est également membre d’EPCC (Établissement public de coopération culturelle) gestionnaires de musées : Narbo Via à Narbonne (Aude), musée Soulages à Rodez (Aveyron), musée d’art moderne de Céret (Pyrénées-Orientales) et musée de Préhistoire de Tautavel (Pyrénées-Orientales).
Enrichir, restaurer, conserver les collections
Pour aider les musées à enrichir leurs collections via des acquisitions, ou bien à restaurer des œuvres, il est possible de solliciter deux fonds paritaires État-Région.
D’un côté, le Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées (FRAM) existant depuis 1983. De l’autre, le Fonds Régional d’Aide à la Restauration des collections (FRAR), mis en place en Occitanie en 2018.
Aider à la valorisation des expositions temporaires
Ce dispositif vise à soutenir la diffusion de la connaissance et l’amélioration de la médiation, pour un accès de tous publics au patrimoine.
Cela passe par la valorisation des musées, la Région favorise ainsi la mutualisation et la qualité professionnelle des opérations en soutenant des projets de médiation visant l’excellence.
L’aide régionale est susceptible d’être accordée pour des expositions temporaires : soit réalisées en coproduction entre établissements disposant de l’appellation « musées de France » au moins sur plusieurs départements, soit de très grande envergure, participant au rayonnement international de l’Occitanie et sous réserve que la Région soit étroitement associée à la communication.
Le patrimoine est un domaine transversal par nature : avec l’aménagement du territoire, la recherche, l’environnement, le tourisme, mais également avec les questions de mobilité. Pour cela, la Région a mis en place le dispositif Evasi’O, un billet unique couplé train TER/musée. Il est possible d’en bénéficier au sein de plusieurs musées de la région dont le musée Soulages à Rodez (Aveyron), musée Toulouse-Lautrec à Albi (Tarn), musée Pyrénéen à Lourdes (HautesPyrénées), musée de la Romanité à Nîmes (Gard), musée Fabre à Montpellier (Hérault).