L'ART-VUES | N°AOÛT-SEPTEMBRE

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Métamorphoses

NUMÉRO SPÉCIAL • EXPOSITIONS DE L’ÉTÉ

AOÛT
SEPTEMBRE
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2023
Violaine Laveaux dialogue avec Paul Dardé au musée de Lodève ©Jean-Jacques Ader
17 JUIN 2023 5 FÉVRIER 2024 LANGUEDOC ET ROUSSILLON DE L’ANTIQUITÉ AU MOYEN ÂGE EXPOSITION museearcheo.montpellier3m.frVille de MontpellierCrédits photos : © L. Derrien06/2023 CJ

Une fête civique

C’est un mot qui paraît aujourd’hui un peu désuet, il revient pourtant dans les conversations et s’invite dans les commentaires sur l’actualité, souvent pour en déplorer l’absence. Il possède l’odeur des pupitres et des bancs d’école où des instituteurs en blouse grise, ces hussards de la République, l’enseignaient en même temps que les bases de l’orthographe et de la géographie.

Le civisme, tel est ce mot, osons-le.

Si essentiel à la qualité de vie, autant que l’air qu’on respire dans nos villes pour y rendre le quotidien plus agréable ou simplement vivable selon les endroits. Pour bien vivre ensemble, pour faire peuple et se reconnaître dans un récit collectif où chaque individu compte, pas plus et pas moins qu’un autre.

Nous avons peut-être trop d’occasions de nous lamenter ensemble plus que de nous réjouir, c’est pourquoi l’été des festivals est comme une grand-messe collective bienvenue, célébrée sur scène par ces prêtres laïcs que sont les artistes. Pièces de théâtre, concerts, spectacles de danse et autres arts pluridisciplinaires convient des assemblées humaines de toutes origines à communier ensemble aux joies du spectacle vivant. Véritables agoras au sein desquelles ce spectacle vivant tient lieu de fête civique, rassembleuse et vivifiante, chaque festival pouvant être considéré alors comme une éphémère république. Des rencontres se font, la parole circule, on y tisse des liens visibles ou invisibles, des territoires y forgent ou renforcent leur identité.

Pour preuve de cet engouement, les chiffres communiqués cette année par le festival d’Avignon, In et Off réunis, qui battent tous les records de fréquentation. C’est un bon signe et un signe des temps. Il indique le besoin de culture pas simplement considérée comme un supplément d’âme mais bel et bien comme une nourriture aussi nécessaire à la vie, comme le disait Jean Vilar à propos du théâtre, « que le gaz, l’eau ou l’électricité ».

Nous ne coupons ni le premier ni les secondes, bien au contraire, avec ce numéro d’aoûtseptembre de l’Art-vues qui propose de prolonger l’été et la fête avec une multitude d’événements propices à rassembler tous les publics.

5. 5.

CAHIER SPÉCIAL RÉGION

Sarl Medi’Art Communication

Immeuble l’Arbre Blanc. 1 Place C. Colomb 34000 Montpellier

Tel. 04 67 12 06 00. contact@lartvues.com

Directeur de la publication : Stéphane Jurand

Direction commerciale : Philippe Pech

Rédacteur en chef : Luis Armengol

Chargée de la rédaction : Eva Gosselin

Rédaction : BTN, Marie-Jo Latorre, Marilyn Beaufour, Louise Héron, MCH

Développement : Dominique Dupland-Ychou

Administration commerciale et abonnements : Christine Jurand

Réalisation : K Y A H, Francis Duval

Impression : Rotimpress - Diffusion : BMC Diffusion

Dépôt légal à parution - Magazine gratuit - ISSN 1164-7531

Édition et régie publicitaire :

Médi’Art Communication (Sarl au capital de 27000€)

RCS Montpellier B384662599

N° 08/2023

Les manuscrits et documents envoyés ne sont pas rendus. En aucun cas, le journal est responsable des documents qui lui sont confiés. Toute reproduction même partielle des articles et illustrations parus dans ce numéro est interdite, sauf autorisation préalable et écrite de la direction. Les articles insérés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

©Jean-Jacques Ader

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EXPOSITIONS

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FESTIVALS RENTRÉE DES SAISONS

En couverture, vue de l'exposition Métamorphoses, Violaine Laveaux dialogue avec Paul Dardé.

Au musée de Lodève jusqu'au 27 août page 10

ÉDITO. L'ÉQUIPE. NUMÉRO SPÉCIAL EXPOSITIONS DE L'ÉTÉ 2023
Luis Armengol Rédacteur en chef

NÎMES CÉLÈBRE L’ART CONTEMPORAIN

CHAPELLE DES JÉSUITES

CARRÉ D’ART MUSÉE

CARRÉ D’ART BIBLIOTHÈQUE

La«Contemporaine de Nîmes »

Nouvelle Triennale decréationcontemporaine, premièreédition du5avrilau23juin2024

Programme complet sur www.nimes.fr

MUSÉE DES CULTURES TAURINES

MUSÉE DU VIEUX NÎMES

MUSEUM D’HISTOIRE NATURELLE

MUSÉE DE LA ROMANITÉ

MUSÉE DES BEAUX-ARTS

Directi on de la Communicati onMairie de Nîmes mars 2023

Le

de Lodève

CAHIER SPÉCIAL • MUSÉE DE LODÈVE 5
PYRÉNÉES-MÉDITERRANÉE SUR LES TRACES D'UN TERRITOIRE Violaine Laveaux © Jean-Jacques Ader
musée
Cahier spécial RÉGION OCCITANIE /

Le musée de Lodève

SUR LES TRACES D’UN TERRITOIRE

En juillet 2018, le musée de Lodève rouvrait ses portes après quatre ans de travaux. Une véritable métamorphose qui fait de ce musée, cinq ans plus tard, un lieu privilégié pour la culture. À l’occasion de cet anniversaire, nous mettons un coup de projecteur sur le musée et ses riches collections qui livrent aux visiteurs d’incroyables récits sur l’histoire de Lodève et ses alentours.

5 ans après la rénovation

Avec plus de 1 000 m² dédié à l’exposition des trois collections permanentes, le musée de Lodève offre au public un espace majeur pour découvrir l’histoire du territoire et la figure du sculpteur Paul Dardé. Entrer au musée de Lodève, c’est découvrir trois récits émouvants et vertigineux, se laisser emporter dans une expérience unique mêlant l’histoire, les arts et le temps.

Trois collections : trois récits du territoire

Pour donner une logique à ses trois collections permanentes, très différentes au premier abord, le musée de Lodève a imaginé un fil conducteur pour guider les visiteurs : celui de la trace. Ainsi est-on amené à voyager jusqu’à des époques très lointaines dans le parcours « Traces du vivant », avant de découvrir le quotidien des Hommes du Néolithique avec le parcours « Empreintes de l’Homme ». Enfin, le parcours « Mémoires de pierres » nous entraine à la rencontre du sculpteur de génie Paul Dardé.

Traces du vivant

Ce vaste parcours, déployé sur 700 m², illustre 540 millions d’années d’histoire de la Terre et de la vie sur notre planète. Le musée de Lodève est l’un des rares en France à couvrir une période aussi étendue, reconstituée uniquement à partir de collections prélevées localement.

À voir absolument, la Salle du Temps, qui vous fera prendre la mesure de ce que représente 1 million d’années à l’échelle de notre planète. Le parcours offre aussi une véritable immersion dans des paysages aujourd’hui disparus, et présente sur 40m2 les empreintes de pattes d’animaux disparus.

Mémoires de pierres

600 sculptures et 2700 dessins composent le fonds de la collection Paul Dardé. Complétée d’archives et de photographies, ce parcours permet au musée de reconsidérer une vision jusque-là parcellaire sur la vie et l’œuvre du sculpteur. Après avoir rapidement connu la gloire à Paris et outre-Atlantique, Paul Dardé s’installe à Lodève pour y réaliser son rêve de décentralisation artistique. Au fil des salles du musée, on découvre ses œuvres de jeunesse, le travail mené dans son atelier, des portraits sculptés ou encore les grands projets menés par l’artiste et ses nombreux dessins.

Empreintes de l’homme Dans cet espace, le musée de Lodève expose l’une des seules collections de la région consacrée à la fin de la Préhistoire, et particulièrement au Néolithique. Au cours de cette période charnière dans l’évolution des sociétés, l’Homme modifie son mode de vie, devenant de plus en plus sédentaire. Les objets sélectionnés et exposés témoignent de leurs activités, de leurs savoir-faire et de leur monde symbolique. Tout au long du parcours, douze dispositifs multimédias reconstituent des tranches de vie et mettent en scène les objets exposés dans les vitrines.

L’info en + Le Faune, une œuvre imposante.

À l'entrée du musée, les visiteurs sont accueillis par le Faune de Paul Dardé. Une sculpture imposante et impressionnante considérée comme l’un des chefs-d’œuvre de Paul Dardé. En raison de sa taille (4 mètres de haut) et de son poids (14 tonnes), l’œuvre n’était pas exposée au musée avant les travaux. Il a d’ailleurs fallu créer une dalle assez solide pour supporter la sculpture !

CAHIER SPÉCIAL • MUSÉE DE LODÈVE 6
Faune, Paul Dardé © Musée de Lodève Faune

Le musée de Lodève

Une muséographie pensée pour tous

Riche de trois collections différentes, le musée de Lodève a imaginé une muséographie à la hauteur pour les mettre en avant. Ainsi, parcours immersifs, éléments multimédias et niveaux de lecture multiples permettent une visite enrichissante et adaptée à chacun.

Les solutions ne manquent pas pour découvrir les collections du musée en famille : cartes jeux dans les salles, jeux de plateau disponibles sur demande à l’accueil et surtout une muséographie conçue pour permettre une lecture à plusieurs niveaux, dès 7 ans. Lors des vacances scolaires, des visites ludiques, renouvelées régulièrement, sont également proposées.

Enfin, des activités sont organisées régulièrement. On peut y créer une œuvre en s’inspirant de l’exposition en cours, mouler un fossile ou façonner une poterie comme les Hommes du Néolithique... Le musée propose des ateliers variés pour les enfants ou les familles.

1957 – 2018 : la métamorphose du musée

Dès 1868, les richesses pétrographiques et paléontologiques du Lodévois attirent les scientifiques, mais c’est en 1957 qu’est officiellement créé le musée à la suite de l’important don de l’archéologue montpelliérain Jacques Audibert. Alors que la chapelle des Carmes devient trop petite, la ville acquiert le fonds d’atelier de Paul Dardé en 1972. Certaines des œuvres sont exposées dans l’hôtel particulier du cardinal Fleury.

Devant l’importance grandissante des collections, il est décidé de rassembler les Beaux-Arts, l'Archéologie et les Sciences de la Terre dans l’hôtel de Fleury. Le musée de Lodève est inauguré dans ses nouveaux murs le 10 juillet 1987 sous le nom de « Musée Fleury ».

À partir de 1997, le musée de Lodève mène une politique d'expositions temporaires d'envergure nationale à l’origine d’une augmentation considérable de sa fréquentation. Pour accompagner cette croissance, la Communauté de Communes Lodévois et Larzac, qui en a aujourd’hui la gestion, décide sa restructuration et son extension.

Les travaux commencent en novembre 2013 et s’achèvent en juillet 2018. Le projet vise à améliorer les conditions de conservation et de présentation des collections, revaloriser les collections permanentes et le patrimoine architectural de l'Hôtel de Fleury et rendre le musée accessible à tous les publics.

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museelodeve.fr SUR LES TRACES D’UN TERRITOIRE
© Musée de Lodève © Vincent Fillon Paysan au neolithique © Musée de Lodève

Entretien avec I vonne

P apin

En 2023, le musée de Lodève fête les cinq ans de sa réouverture. Entre 2018 et 2022, plus de 140 000 visiteurs ont découvert ses nouvelles salles, montrant ainsi l’engouement autour du lieu. Dans cet entretien, Ivonne Papin revient sur le projet du nouveau musée, les spécificités des collections et les projets autour des expositions temporaires.

Ivonne Papin © F.Trobrillant CAHIER SPÉCIAL • MUSÉE DE LODÈVE 8
"CE N'EST PAS PARCE QUE LE MUSÉE EST FORTEMENT ATTACHÉ À UNE IDENTITÉ TERRITORIALE QU'IL NE POSE PAS DE QUESTIONS UNIVERSELLES."
Directrice du musée de Lodève

Il y a cinq ans, le musée de Lodève rouvrait ses portes après plusieurs années de travaux. Quel était alors le projet ?

Le musée a rouvert le 7 juillet 2018. Lors des travaux, il y avait plusieurs problématiques à régler et une volonté politique à suivre. Les problèmes concernaient certains équipements, dont l'accès aux personnes à mobilité réduite. Les espaces d'accueil en général étaient vraiment devenus exigus. Enfin, il n’existait pas réellement de réserve dans l'ancien musée, il fallait donc en construire une pour garantir la conservation dans de bonnes conditions.

En terme politique, l'approche des élus était de faire du musée un équipement structurant pour le territoire en valorisant les collections permanentes, jusqu’alors peu mises en valeur. C'est ce qui m’a amené à proposer un projet scientifique et culturel reliant les trois collections permanentes, pourtant très différentes. Ce lien tout trouvé est celui de l’empreinte : celles de la faune et de la flore que l’on retrouve dans la plus grande collection du musée, le parcours Sciences de la Terre. Pour les collections archéologiques, nous avons mis en avant la trace. Enfin, l’empreinte est devenue la mémoire pour la collection Paul Dardé, sculpteur intimement lié à son territoire qui a marqué les esprits.

La question de l’ancrage du musée de Lodève dans son territoire transparait effectivement tout au long du parcours. Ce qui fait l'identité de ce musée, c'est que les objets ou les œuvres présentées dans les trois collections ont été prélevées ou créées sur le territoire. Notre propos, c'est de partir des collections les plus emblématiques, les plus riches et d'en faire un récit. Nous voulons raconter des histoires à partir des objets, montrer comment ils ont été conçus, à quoi ils servaient, de manière imagée et accessible. Les collections reflètent vraiment le territoire et ses spécificités.

En même temps, ce n’est pas parce que le musée est fortement attaché à une identité territoriale qu'il ne pose pas de questions universelles. Enfin, il y a le rapport à l'espace-temps, qui est assez vertigineux dans les collections Sciences de la Terre. Nous parlons de choses qui se sont passées il y a des millions d’années et nous voulons rendre cette échelle perceptible pour le visiteur.

Cinq ans après la réouverture, quels sont les retours du public ?

En général, les retours sont très positifs. Ceux qui connaissaient le musée avant sont ravis du changement et ceux qui ne le connaissaient pas sont un peu béats. De l'extérieur, ils ne s'imaginent pas que ce bâtiment recèle des collections aussi riches, présentées de manière aussi moderne et attractive. Souvent, le public est emballé par le parcours Sciences de la Terre qui, même si c’est une matière un peu difficile, devient accessible grâce à la présentation qui en est faite. Le musée a mené une grande réflexion sur l’utilisation du multimédia et a trouvé le bon équilibre.

Le musée de Lodève propose aussi plusieurs fois dans l’année une grande exposition temporaire dont la thématique n’est pas toujours liée aux collections permanentes. Pourquoi ce choix ?

C’était le cas jusqu’alors, mais cela devrait bientôt changer ! Les expositions temporaires étaient peu liées aux collections et cela est tout simplement dû à l'histoire du musée. Au début, il présentait surtout de grandes expositions et mettait peu en avant sa collection. Le public venait pour des expositions prestigieuses dont le parti pris était de présenter de grands noms de la

peinture. Lorsque j’ai pris mes fonctions, en 2008, j’avais une double feuille de route. La première était de réussir le projet de rénovation et d'agrandissement. La seconde de poursuivre une politique d'exposition d'envergure telle qu'elle existait. Aujourd'hui, nous essayons de plus en plus d’imaginer des expositions transversales qui permettent d'intégrer des problématiques développées dans les collections permanentes. L’exposition Violaine Laveaux en est un exemple. Plus qu’une invitation en résidence, nous avons donné carte blanche à une artiste contemporaine. Elle a alors engagé un dialogue avec l’une des collections du musée, celle du sculpteur Paul Dardé. Cette exposition préfigure ce que l’on souhaiterait développer pour mettre plus en lien expositions et collections.

Est-ce que l’on retrouvera ce lien dans l’exposition Brésil, présentée dès cet automne ?

Cette exposition présente des artistes non-académiques, tous autodidactes. Ce sont des peintres du XXᵉ siècle fortement marqués par le Brésil : un territoire extrêmement complexe. J'ai donc construit l'exposition autour d’une question : comment ces artistes représentent, de manière plus ou moins imagée, leur pays, leurs racines, leur culture ? C'est cela qui m'intéressait et j'y vois une manière, même un peu éloignée, de les rapprocher de Paul Dardé qui a aussi travaillé autour de la question du rapport au paysage.

Finalement, ce qui fait du musée de Lodève un lieu d’exposition unique, c'est son identité multiple.

Oui, et c'est un avantage autant qu’un inconvénient ! C'est une vraie richesse, car cela permet d'aborder des questions transversales tout en ayant une matière de départ différente. Le musée permet de s'ouvrir l'esprit, de ne pas rester cantonné dans quelque chose de classique ou uniquement dans de l'archéologie. L'inconvénient, c'est que cela peut le rendre difficilement lisible. Par exemple, lorsque l’on a rouvert le musée, nous nous sommes interrogés sur l’axe de communication. Le musée était connu pour ses grandes expositions et l'on ouvrait un tout nouveau lieu qui mettait vraiment à l'honneur ses collections permanentes. Mais, il y avait aussi une riche exposition temporaire sur le thème du Faune. On a donc choisi de communiquer sur les deux. Ce faisant, on a probablement un peu perdu notre ancien public, habitué à des expositions d'artistes de renom. Néanmoins, on a gagné d’autres visiteurs, des amateurs d'art comme des familles.

Maintenant que le public s’est habitué à ce nouveau lieu, quels sont les projets pour le musée de Lodève ?

Le musée, comme la société d'aujourd'hui, évolue extrêmement vite. Nous sommes sans cesse en train de nous interroger sur le renouvellement de notre offre. À cela s’ajoute la question du développement durable, notamment dans le cadre des expositions temporaires. De nombreux directeurs de musée utilisent les collections de leur musée plutôt que d'aller chercher des œuvres dans le monde. Ces questions font partie de mes réflexions actuelles. Mon idée première est de proposer des expositions transversales dans lesquelles, par exemple, les Beaux-Arts pourraient se mêler aux Sciences de la Terre. L’idée est d'explorer la richesse de nos collections en l'abordant différemment, en la confrontant à d’autres univers.

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"Le musée permet de s'ouvrir l'esprit."

Métamorphoses

Jusqu’au 27 août

VIOLAINE LAVEAUX DIALOGUE AVEC PAUL DARDÉ

Métamorphoses est une double exposition placée sous le signe de femmes mythiques : la gorgone Méduse et Lady Macbeth. À l’occasion des 60 ans de la mort de Paul Dardé, le musée de Lodève a donné carte blanche à Violaine Laveaux pour dialoguer avec l’œuvre du sculpteur. La plasticienne, fascinée par la figure de Méduse, propose une déambulation sensible et ludique entre des installations végétales et minérales. Un deuxième espace d’exposition présente les dessins puissants que Paul Dardé a consacré à Macbeth.

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EXPOSITIONS TEMPORAIRES
© Jean-Jacques Ader

L’exposition vue par BTN

On a plusieurs bonnes raisons de s’arrêter au Musée de Lodève, récemment restauré, véritable joyau à contempler avant d’affronter le désert qui mène à Rodez ou en Auvergne. D’abord son superbe parcours didactique concernant tant l’Histoire de la Terre que l’étude de l’humain du néolithique. Ensuite parce que l’on y découvre un enfant du pays, conservé aujourd’hui au musée d’Orsay, le sculpteur Paul Dardé et son puissant faune géant, à quelques encablures d’un singulier monument aux morts, dont le musée possède également des portraits et monuments. Et enfin pour ses expositions temporaires, en l’occurrence cet été celle d’une praticienne de la porcelaine contemporaine : Violaine Laveaux à qui a été confié la responsabilité de mettre en perspective certaines pièces célèbres de son prolifique aîné, à la lumière de sa vision moderne et féminine. Une carte blanche que l’artiste a prise au pied de la lettre afin d’amorcer le Dialogue, puisqu’elle décline ses multiples réalisations en toute une gamme de blanc, lequel donne son unité à l’ensemble, parfois de gris, plus rarement de noir, tout en renvoyant à la connotation magique de l’animal. Se mesurer à la virile assurance du solide tailleur de pierre était une gageure bien audacieuse, dont l’artiste se tire plutôt bien : son choix de la Gorgone comme figure emblématique de la production de Dardé s’avère, en effet,

l’hybridité et qui révèle la porosité d’un règne à l’autre, en l’occurrence du végétal vers le minéral, sans régression pourtant. Enfin la salle des miroirs bombés qui nous conduit vers les salles Dardé en lesquelles on retrouve les dessins que celui-ci a consacrés à une autre femme maudite, et sans doute aussi mal comprise : la diabolique Lady Macbeth. Cela permet de découvrir un autre aspect de Paul Dardé, la finesse de son trait, sa maîtrise de l’encre de Chine, et ses références culturelles qui le portent vers des personnages puissants, complexes, fascinants. Un dialogue pertinent qui amène à relire Dardé autrement tout en confirmant les vertus de la céramique qui n’a jamais été autant sollicitée. Ses œuvres de Violaine Laveaux compensent en multiplicité, en finesse, et en grâce, bien incarnée par les oiseaux, ce qu’elles récusent en force et virtuosité… BTN

Focus, les illustrations de Macbeth de Paul Dardé

En parallèle de la carte blanche donnée à Violaine Laveaux, hommage est rendu ici au génie de dessinateur et d’illustrateur de Paul Dardé. Fortement inspiré par ses lectures de jeunesse à la bibliothèque de Lodève, Dardé

judicieux. Méduse est celle qui pétrifie et c’est un peu ce qu’il se produit quand on travaille la céramique. La salle des miroirs aveugles qui clôt l’exposition est là pour nous le rappeler. Ensuite, la chevelure de serpents bien ouvragée par Dardé dans son Éternelle douleur représentait à la fois un défi technique et un attrait pour l’artiste du fragile qu’est Violaine Laveaux. La jarre aux serpents en particulier est un exemple de virtuosité manuelle, que semblent métaphoriser les habiles mains sinueuses qui relèvent de l’hybridité (homme et animal).

De même, L’Enfant au lapin ouvre l’imaginaire à toute une faune que l’on retrouve dans les contes et que Violaine Laveaux s’est efforcé d’explorer : des oiseaux notamment dont elle réalise de circulaires compositions, ou les lièvres et les loups alignés le long du mur ; des robes surtout, celles que l’on suppose aux princesses des bois dormants ou des bijoux, grâce auxquels certaines femmes des temps jadis se laissaient apitoyer par le Monstre. Un peu par humour, un peu par attachement à des souvenirs d’enfance, Violaine Laveaux aime tantôt associer les choses (un végétal et un animal par exemple) tantôt les transformer, autant dire les pétrifier, douce émule de la gorgone donc. Les branchages relaient la porcelaine de manière à sculpter dans le vide ou à dessiner de façon naturelle et aérée. Le parcours se déroule en cinq étapes : des impressions de Méduse sur bande de tissus dans la première salle. Le thème de l’enfance dans la seconde avec en particulier un buste d’enfant et des références aux contes. L’adolescence ensuite avec la découverte du corps et des différentes façons de la parer (bijoux et vêtements). Le thème si essentiel des métamorphoses, qui résonne avec l’obsession bien moderne pour

trouve dans Shakespeare et notamment dans la pièce Macbeth, la charge tragique et héroïque à même d’inspirer son trait sûr et puissant. Probablement destinés à l’origine à une édition, les plus de 500 dessins aujourd’hui conservés par le musée sur ce thème ont été réalisés par l’artiste autour de 1931. Ce dernier illustre scrupuleusement le texte, acte par acte, scène par scène, et en intègre des extraits dans ses œuvres. Lady Macbeth, femme métamorphosée par sa quête du pouvoir, y occupe une place de choix. Les sorcières de Macbeth donnent également lieu à des dessins savoureux, tour à tour espiègles, grinçants ou noirs.

© Paul Dard
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é Lady Macbeth © Jean-Jacques Ader

Le musée de Lodève présente cet automne une collection exceptionnelle d’art brésilien du XXᵉ siècle très rarement exposée en Occident. Mettant de côté les formes d’art héritées du colonialisme, la collection montre les multiples facettes de l’identité du Brésil et une diversité époustouflante des formes d’expression.

Panorama de toute la variété d’un art libre et inventif, une cinquantaine d’artistes brésiliens du XXᵉ siècle sont présentés dans cette exposition.

Ces « figurations effervescentes » parfois nommées « art spontané » se nourrissent de l’identité même de ce pays hors-normes. De la taille d’un continent, fort d’une étendue géographique présentant des différences et des contrastes qui marquent la vie de son peuple et se reflètent dans la réalité sociale de

Brésil, Identités

chacune des régions, le Brésil peut se targuer d’une culture riche et polymorphe. Dans un pays débarrassé de l’esclavagisme depuis 1888, et dans le contexte de l’avènement du mouvement moderniste brésilien en 1922, un peintre retraité proposant un art spontané plein de charme et libéré d’un art colonial académique, fait surface, il s’agit de José Bernardo Cardoso Junior (dit Cardosinho) (1861- 1947). Un peu plus tard, dans les années 1940, certaines des figures émergentes qui suivent son exemple, exposent dans les salons officiels. Il en sera ainsi de celle qui sera considérée comme la doyenne de cet art nouveau et spontané, Silvia de Leon Chalreo (1905-1987),

de l’indien Chico da Silva (1910-1985) qui a récemment bénéficié d’une grande rétrospective à la Pinacothèque de São Paulo ou encore du peintre rural José Antonio da Silva (1909-1996). On assiste dès lors à « un feu d’artifice qui répond aux pulsions créatives les plus libérées » (Anne Devroye-Stilz) dans lequel les femmes jouent un rôle certain. Sur la quarantaine de peintres présentés, près de la moitié sont des femmes.

Découvrir cette peinture libre de toute influence occidentale est un voyage passionnant qui mène aux racines de l’identité brésilienne. L’exposition montre comment ces peintres, profondément ancrés dans leur territoire, n’en convoquent pas moins d’autres mondes, d’autres espaces…

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PROCHAINE EXPOSITION TEMPORAIRE
14 octobre - 23 avril Silvia de Leon Chaireo dite Silvia (1905-1987) Na praia (A la plage)
1969
© J. Ardies/Y.Refalo/L.Reis

soutient les musées

En Occitanie, les musées constituent de puissants outils de développement territorial. Ils maillent équitablement toute la région, permettant un accès à la culture partout et pour tous. En tout, la région compte 132 musées de France. Une offre culturelle riche et de qualité, à laquelle la Région Occitanie contribue. Dans le cadre de sa « Stratégie Occitanie pour une culture partout et pour tous –2022 à 2028 » adoptée en décembre 2021, la Région, apporte son soutien aux 132 musées de France selon trois dispositifs d’intervention.

PROCHAIN PROJET

DE TAUTAVEL

Les infrastructures du musée de la Préhistoire de Tautavel sont aujourd’hui vieillissantes et ne permettent plus d’offrir de bonnes conditions de visites, sa rénovation était devenue nécessaire pour faire perdurer la notoriété du musée et renouveler le parcours de visite. Élément structurant pour le territoire, la Région Occitanie a mené en 2022 une concertation citoyenne invitant les habitants, commerçants et usagers à exprimer leurs attentes et leurs besoins. Suite à la concertation menée, les habitants ont majoritairement exprimé le souhait de ne pas déplacer le musée et de le maintenir au cœur du village. Ainsi, le nouveau projet pour le musée comprendra : la rénovation du site existant, la construction d’une extension, la démolition de la cave coopérative. La première phase des travaux devrait démarrer en 2026. Ces travaux visent à faire du musée, un site d’excellence et de référence en France et à l’international en matière de recherches et découverte de la Préhistoire.

Restructurer les musées

Cette mesure se rattache au dispositif d’aide aux équipements culturels et patrimoniaux structurants, et s’inscrit en cohérence avec les politiques contractuelles territoriales.

Les musées d’Occitanie bénéficient de l’appui régional pour agrandir et moderniser leurs bâtiments. Ces travaux de restructuration valorisent les collections des musées, et permettent d’améliorer l’accueil des visiteurs.

Par ailleurs, la Région est propriétaire et gestionnaire en régie du Musée Régional d’Art Contemporain (MRAC) de Sérignan (Hérault). Elle est également membre d’EPCC (Établissement public de coopération culturelle) gestionnaires de musées : Narbo Via à Narbonne (Aude), musée Soulages à Rodez (Aveyron), musée d’art moderne de Céret (Pyrénées-Orientales) et musée de Préhistoire de Tautavel (Pyrénées-Orientales).

Enrichir, restaurer, conserver les collections

Pour aider les musées à enrichir leurs collections via des acquisitions, ou bien à restaurer des œuvres, il est possible de solliciter deux fonds paritaires État-Région.

D’un côté, le Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées (FRAM) existant depuis 1983. De l’autre, le Fonds Régional d’Aide à la Restauration des collections (FRAR), mis en place en Occitanie en 2018.

Aider à la valorisation des expositions temporaires

Ce dispositif vise à soutenir la diffusion de la connaissance et l’amélioration de la médiation, pour un accès de tous publics au patrimoine.

Cela passe par la valorisation des musées, la Région favorise ainsi la mutualisation et la qualité professionnelle des opérations en soutenant des projets de médiation visant l’excellence.

L’aide régionale est susceptible d’être accordée pour des expositions temporaires : soit réalisées en coproduction entre établissements disposant de l’appellation « musées de France » au moins sur plusieurs départements, soit de très grande envergure, participant au rayonnement international de l’Occitanie et sous réserve que la Région soit étroitement associée à la communication.

Le patrimoine est un domaine transversal par nature : avec l’aménagement du territoire, la recherche, l’environnement, le tourisme, mais également avec les questions de mobilité. Pour cela, la Région a mis en place le dispositif Evasi’O, un billet unique couplé train TER/musée. Il est possible d’en bénéficier au sein de plusieurs musées de la région dont le musée Soulages à Rodez (Aveyron), musée Toulouse-Lautrec à Albi (Tarn), musée Pyrénéen à Lourdes (HautesPyrénées), musée de la Romanité à Nîmes (Gard), musée Fabre à Montpellier (Hérault).

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CAHIER SPÉCIAL • MUSÉE DE LODÈVE 13
LA RÉGION OCCITANIE / PYRÉNÉES MÉDITERRANÉE
MUSÉAL DE LA RÉGION : LE MUSÉE
laregion.fr
présente SÈTE Florie Adda, Bounoure & Genevaux 2nyss, Goddog, Quim Corominas Clémentine Chambon, Marion Sagon Marius Messinese, Noon 6JUILLET 13 SEPT. 2023 Mardi au samedi 10.00 - 13.00 • 15.00 - 19.00 04 67 19 39 04 45, 46 quai de Bosc. Sète lereservoir-art.com infos. l’expo
15 DOSSIER expos ÉTÉ
sommaire Au cœur des musées 16 Arts Plastiques 29 La synthèse de BTN ....................... 42 Évènements artistiques 47 Expositions photos 52 Expositions ........................................55 © Karen LaMonte au musée Henri Martin à Cahors
2023
Karen LaMonte Musée Henri-Martin Cahors (p.22)

musées

Une nouvelle fois, comment ne pas s’enorgueillir de la richesse des propositions estivales en matière d’arts plastiques dans notre région ? Quand la capitale somnole, la province se réveille, en particulier notre Occitanie, et un peu au-delà, qui nous offre, outre ses coquillages de Balaruc ou de Bouzigues, un plateau royal à consommer comme on dit, sans modération, en prenant son temps et en choisissant son heure car l’été sera chaud !

John Armleder au Mrac, la montpelliéraine Fiorenza Menini au Frac OM, Jean-Luc Verna au Parvis de Tarbes, Ana Mandieta à la Panacée, Katinka Bock au Crac, Kees Visser au LAC à Sigean, Anne et Patrick Poirier au musée Ingres-Bourdelle de Montauban : les amateurs d’installations hardies, d’actions performatives, de figures tutélaires de notoriété nationale et internationale, devraient aisément trouver de quoi se sustenter de mises en bouche substantielles…

Comme plat de résistance : les amateurs de peinture prospective ne seront point déçus et seront bien servis : Néo Rauch au MO.CO., Martial Raysse au musée Paul Valéry, Sarah Jérôme à ACMCM : la figuration n’en finit pas de renaître de ses cendres et de nous surprendre à coups puissants et sûrs, suscitant la réflexion… La photo d’histoire a aussi sa place, ressuscitant les heures sombres de la guerre d’Espagne (au Pavillon populaire à Montpellier). D’aucuns goûteront par ailleurs aux morceaux choisis émanant du patrimoine : le Musée Fabre célèbre Germaine Richier ou Valentine Schlegel, Carré d’art fête ses trente ans dans divers lieux nîmois, Rodez rend hommage aux derniers Soulages, Lodève entreprend la relecture de Paul Dardé par Violaine Laveaux, Céret déploie ses Constellations d’acquisitions régionales, Narbo Via convie parmi ses vestiges les artistes du Mrac, Pézenas rend hommage à la trop méconnue Colette Richarme, Saint Cirq-Lapopie et Collioure convoquent le surréalisme… De quoi satisfaire nos penchants pour le passé tout en savourant les nouveaux venus, les futurs classiques. Et puis il y a tous ces lieux, plus discrets, qui, cet été, ont mis les petits plats dans les grands : le MIAM bien évidemment…, le château d’Assas au Vigan, celui de Jau dans les Pyrénées-Orientales, la Maison des Consuls aux Matelles, la salle d’exposition temporaire du Pont du Gard, la MAGCP de Cajarc dans la vallée du Lot, le Vallon de Villaret près du Mont Lozère, et la Chapelle de la Miséricorde (qui veille pieusement sur Jean-Luc Parant), celle du Quartier Haut à Sète, Mécènes du Sud, le Lait d’Albi… La liste n’est point exhaustive : la Mouche à Béziers, le Domaine du Bosc, à Domazan… On passe le Rhône et Luma ou la Fondation Van Gogh et le Musée Réattu et les Rencontres d’Arles, Le Palais des Papes ou la Collection Lambert (Avignon) voire la Villa Datris (L’Isle-sur-la-Sorgue), nous accueillent, prolongent le repas et c’est la ronde des desserts... L’art cinétique et optique, 80 peintres de l’expressionnisme féminin, Eva Jospin, Pascale Marthine Tayou, Diane Airbus, Carrie Mae Weems… Que des pointures ! Je le disais d’emblée : un superbe plateau, et pour tous les goûts, encore !

Que dire pour terminer sinon : bon appétit ! Et bienvenue, pour certains, dans notre région ! En espérant que ces quelques articles donneront envie d’aller y goûter de plus près…

MUSÉES 16
L'intro DE BTN

AU CŒUR des musées

Pierre Parsus

ESPACE BRASSENS

Sète, Hérault

Jusqu’au 6 novembre

Artiste d’une longévité exceptionnelle, Pierre Parsus a les honneurs estivaux de l’Espace Brassens. Un éditeur comme on n’en fait plus, André Philippe, avait eu la riche idée, du vivant du chanteur, de rapprocher le peintre du poète. Ainsi le gardois illustra-t-il de ses lithographies les chansons du sétois, et notamment les plus célèbres… Le graphisme est nerveux, la composition dynamique et les angles d’attaques sont multiples. Parsus a cherché à restituer le caractère subversif des textes retenus, sans fausse pudeur ni volonté d’atténuer les audaces. Les lithos ont été extraites de leur précieux écrin afin d’enrichir les diverses étapes du parcours biographique proposé par l’Espace. Ainsi, certains aspects de la personnalité de Brassens, sont-ils mis en exergue : sa méfiance vis-à-vis des engagements forcenés (Mourir pour des idées), la tendresse derrière la grivoiserie (Au bois de mon cœur), le rejet de toute soumission (Le petit joueur de flutiau)… Brassens a approuvé cette édition. Ainsi, la quête spirituelle du peintre apporte-t-elle une inflexion significative et inattendue au parcours de vie du poète, tel que le propose l’Espace, son Espace. BTN

Tél. 04 99 04 76 26. espace-brassens.fr

Anselme Boix-Vives

MUSÉE D’ART BRUT

Montpellier, Hérault

Jusqu’au 3 septembre

Espagnol, fils de métayer, Anselme Boix-Vives, artiste majeur de l’art brut, a gardé de sa jeunesse de berger catalan, le souvenir marquant de la nature. Ne sachant ni lire ni écrire, il s’installe en France à l’âge de 18 ans, exerce divers métiers, avant d’ouvrir un commerce de fruits et légumes à Moûtiers. Au milieu des années 1950, il entame un projet utopique, qu’il portera toute sa vie, un plan de paix mondiale, pour sauver la planète, adressé au général de Gaulle, à la reine d’Angleterre et au pape. Sans réponse, évidemment ! Retraité en 1962, à la mort de sa femme, il se consacre entièrement à la peinture. En sept ans, il produira plus de 2 400 œuvres, toutes en couleurs, flamboyantes, inscrites dans une jungle au trait fruste. Rois, reines, concierges, stars du cinéma, animaux féériques occupent l’espace, plantant un regard inquiétant, d’une rare expressivité, qui interpelle de manière insistante, comme refusant indifférence et silence. Le sourire si singulier de ces personnages, presque grinçant, laisse apparaître une bouche pleine de dents, achevant de figer, de méduser, par la puissance de suggestion. L’intensité de cet univers pictural fascina André Breton, lequel, admiratif, choisit l’une de ces peintures pour première de couverture du magazine La Brèche, Action surréaliste. Tél. 04 67 79 62 22. musee-artbrut-montpellier.com

Fait machine

MUSÉE INTERNATIONAL DES ARTS MODESTES

Sète, Hérault

Jusqu’au 12 novembre

Un jour viendra où l’on pourra sans doute déclarer que le Fait machine est capable de faire au moins aussi bien que le fait main. Les artistes qui animent les deux étages de cette exposition du Miam sont là pour le prouver, qu’ils recourent à l’écran, à l’objet 3D ou à l’hybridité actuellement très en vogue. Initiée par des enseignants motivés, elle rend compte de diverses expériences sur céramique, ce qui n’est guère étonnant quand on sait que ceux-là évoluent du côté de Limoges, sur tissus ou fil de fer… Miguel Chevalier, l’un des initiateurs de cette tendance qui recourt à la création digitale à partir d’outils numériques, nous accueille avec sa Fenêtre mémoire hexadécimale infinie, carré sombre que viennent illuminer des séries régulières de chiffres et lettres codés, créant une illusion de profondeur. Pourquoi l’art d’aujourd’hui se passerait-il de l’apport de la science et des technologies à même d’épauler un artisanat qui, sans elles, serait condamné à la stagnation et l’anachronisme ? Ensuite, on pénètre un monde quelque peu intermédiaire : La Mimésis, de Pit Molling, étrange végétation, à base de bois et d’impression 3D. On ne saurait mieux illustrer la conciliation de deux matériaux antithétiques, l’un naturel, l’autre artificiel… N’en est-il pas de même dans les prothèses qui limitent les infirmités ? Le rez-de-chaussée propose maintes réalisations d’artistes de la céramique : Jonathan Keep, capable de concevoir une infinie variété de formes nouvelles, Michel Paysant, qui concrétise des lignes sonores sur des vases pour les yeux. Son comparse Miguel Chevalier a réalisé 12 sculptures en impression 3D, intitulées, Fractal Flowers, délicates et fragiles sous leur protection de verre. Elles s’inspirent de la nature auxquelles elles ajoutent de nouvelles espèces, modelables à l’envi sur simples variations de code. Il les préfère immaculées, ce qui les distingue bien des naturelles. On est dans le merveilleux d’une science-fiction mis à portée de mains, si l’on veut manier le paradoxe. Berdaguer et Péjus ne cherchent-ils pas à capter, en poésie, le langage des martiens ?

Si le rez-de-chaussée plonge dans un univers de recherche et de fabrication en laboratoire, l’étage s’intéresse au Fil du code, fil conducteur qui par métaphore induit la présence du métier à tisser, et des cartes perforées. L’installation la plus convaincante est celle, assez amusante de P. Schaerer et R. Steiner : un cabinet de toilettes en fil d’acier, à claire-voie. Suivront la machine à tricoter de Varvara & Mar, un prototype de jupe noire conçue par Jeanne Vicerial, grâce à la « tricotisseuse » de Philippe Faud. Ou les déformations produites sur la figure de Mickey, par Matthew Plummer Fernandez. L’expo se clôt symboliquement sur un somptueux tapis suspendu, aux couleurs chatoyantes, de Faig Ahmed, qui montre bien l’apport des nouvelles technologies à la tradition, mais on demeure encore dans l’objet concret… Car sur un écran numérique, des algorithmes génératifs projettent la cosmogonie infinie, d’Antoine Schmitt. Ainsi la création n’est pas forcément un acte solitaire et peut s’avérer le fruit d’une réflexion collective. On conclut qu’il ne faut pas avoir peur de la science ni des nouvelles technologies, lesquelles peuvent aider à renouveler les formes traditionnelles, et même ouvrir de nouvelles pistes à l’imaginaire et l’inattendu. Laisser faire à la machine ce qui prendrait un temps non négligeable à l’individu doit être considéré comme une avancée et un signe de modestie. Après tout nous sommes bien au musée d’art modeste. BTN

Tél. 04 99 04 76 44. miam.org

MUSÉES 17
Anselme Boix-Vives Miguel Chevalier Pierre Parsus

Viollet-le-Duc, Trésors d’exception

MUSÉE DES BEAUX-ARTS

Carcassonne, Aude

Jusqu’au 1er octobre

Paris, Amiens, Vézelay, Strasbourg, Toulouse… et tant d’autres. Les cathédrales de ces villes ne seraient plus là sans leur restauration par Violletle-Duc. Et que dire de Carcassonne dont la cité lui doit d’être l’un des sites les plus visités de France. Il a également restauré l’église Saint-Gimer, dans le quartier de la Barbacane, la basilique Saint-Nazaire dans la Cité et la cathédrale Saint-Michel dans la bastide Saint-Louis. Il faut souligner également le rôle de Mérimée et du maire de la ville, Jean-Pierre Cross Mayrevielle qui ont fait appel à l’architecte pour cette entreprise de sauvegarde d’envergure. Le musée des beaux-arts de la ville lui consacre une exposition importante : Viollet-le-Duc, Trésors d’exception, comme un hommage. En effet, il s’agit de montrer un aspect méconnu du talent de ce bâtisseur, son génie de l’art décoratif. Son imagination débordante parfois critiquée s’agissant des monuments, trouve dans ces objets leur expression pleine et entière. Vierges, calices, ciboires, ostensoirs, encensoirs, toutes œuvres d’un designer créatif. Emaux bleus enchâssés dans l’or caractérisent dans ces joyaux. Ces merveilles font partie du trésor de Notre-Dame de Paris, conservées précieusement au Louvre depuis l’incendie catastrophique de 2019. Une occasion unique de les découvrir. Au fil des salles on est replongé également via des photos dans les étapes du sauvetage de la Cité. Une exposition instructive et éblouissante.

MCH

Tél. 04 68 77 73 70. carcassonne.org

Front de mer

MUSÉE D’ART MODERNE

Collioure, Pyrénées-Orientales

Jusqu’au 8 octobre

On connaît les relations privilégiées de Collioure avec les peintres dits fauves, pas forcément avec le surréalisme. L’exposition Front de mer ressuscite les épisodes douloureux de la guerre vécue par les artistes gravitant autour du mouvement, et touchés par les malfaisances du nazisme, notamment en 1940.

Ainsi Canet, Argelès ou Banyuls, outre Collioure, ontelles été le théâtre, d’actions, transitions et drames que cette exposition relate et illustre. L’occasion de revoir des œuvres d’artistes majeurs tels que Jacques Hérold (bientôt résistant) et Oscar Dominguez, puis Victor Brauner, bientôt assigné à résidence. Mais l’exposition met surtout en lumière des figures moins connues, tel le modèle de Maillol, Dina Vierny, toute en courage et discernement. Ou un artiste de la Retirada, Gerardo Lizarraga, et ses dessins fantastiques – interné à Argelès, avec Carl Rabus. Le rôle d’un Robert Rius, fusillé par la gestapo, et homme de confiance de Breton, lequel s’embarquait alors pour l’Amérique, est repositionné à sa vraie place. L’exposition se veut didactique et est divisée en sections : Le crépuscule du Surréalisme, Le cas Brauner, Étagères en flamme, Serrures en friche, Baignoires de sable, Les racines du soleil. Un volet contemporain établit un lien entre ces années sombres et l’art d’aujourd’hui, qu’il émane de Nissrine Seffar, ou de récits et de chants, on pense à Emma Dusong, entre autres. Ceci dit, tous les artistes ne vivent pas l’horreur au quotidien. La création justement permet d’y échapper. Les gens, en temps de crise, ont besoin de sérénité et d’espoir, il en est ainsi des paysages apaisés et portuaires de Vergé-Sarrat, Déchorain, et Navarro Ramón. À Collioure, Marquet puis Dufy s’adonnent à la céramique, le premier correspondant avec Matisse. Une réflexion et de l’émotion… Une exposition !

BTN

Tél. 04 30 44 05 46. museecollioure.com

Constellations

MUSÉE D’ART MODERNE

Céret, Pyrénées-Orientales Jusqu’au 26 novembre

Prenez un musée qui a fait ses preuves, en ce charmant village catalan que l’on nomme La Mecque du cubisme, aux riches collections qui le rendent incontournable, et enrichi depuis peu d’une étendue que d’aucuns pourraient lui envier… Confrontez ses salles permanentes (Picasso, Masson, Herbin…) aux acquisitions des Frac, et d’un Mrac, secouez le tout en ayant garde de mêler artistes célèbres (Boltanski, Soulages…), ceux qui mériteraient de l’être davantage (Alkema, Andrieu…) et ceux en devenir (Echard, Decrauzat…). Tout en prévoyant une organisation : cela donne une suite de Constellations, dans des nuits étoilées que Bachelard assimilait à la Création. Polysémique, le titre renvoie certes à la cosmologie mais aussi à la répartition des salles en associations temporaires de prêts : quarante années d’achats ou dons d'art contemporain par les instuitutions régionales. D’entrée de jeu, Joan Duran cartographie le ciel nocturne avec une série de tondos qui donnent le ton. L’outrenoir de Soulages, les vibrations sonores au graphite de Rolf Julius, a fortiori les cartes du ciel saisies lors des grands événements passés, de Renaud Auguste-Dormeuil vont dans le même sens, tandis que l’installation immersive de Yayoi Kusama, pois blancs sur fond rouge, ballons et miroirs, ouvre à un autre monde, constellé lui aussi, mais mental. La salle 3 nous laisse redescendre sur terre, histoire de méditer devant les œuvres dépouillées d’Henry Codax, le verre et la paraffine d’Ann Veronica Janssens, ou les vidéos-peintures de Bruno Peinado, sans oublier les cuirs suspendus de Tatiana Trouvé, ou les prises de vue d’atelier de Figarella… Ensuite, il faut se laisser porter et faire jouer notre faculté d’associations d’idées. En salle 4 les découpages photographiques d’Alkema, saisissent le réel par fragments, à 360 degrés. Ils font écho aux images de Masaki Nakayama, qui prend prétexte de figures géométriques murales pour imposer des exercices physiques à son corps. Ces jeux corporels répondent aux tissus décousus de Marion Baruch dans une intention de métamorphose de notre relation au monde, que l’on peut découvrir aussi dans le Déjeuner d’un demi-globe terrestre, sérigraphie d’Alain Jacquet. Les images ou silhouettes de la salle 5, relèvent toutes notre Vanité, titre d’une œuvre des Poirier : les délicates Trois Grâces en émail et terre cuite de Johan Creten, la composition héroïque de Boltanski, la belle femme descendant l’escalier par Nina Childress, les Écrits de deuil de Tania Mouraud et le concept géant d’amateur, manuscrit au néon par Christian Robert-Tissot, a fortiori le solitaire peint par Djamel Tatah, sont là pour le rappeler. La salle 6, renvoie à un univers de renouvellement des formes et des matériaux, ainsi que le rappelle la peinture ouverte à toutes les intégrations naturelles de Mimosa Echard. Nature que l’on retrouve dans les coquelicots au fusain de Belkacem Boudjellouli, les immenses peintures à la mer de Jessica Warboys, auxquels se mêlent les petits objets sculpturaux de Laurette Atrux-Tallau, le polyèdre d’Hubert Duprat, les vitraux de vinyles de Philippe Decrauzat, ainsi que les amas stellaires de Dove Allouche. Le voyage se termine ainsi tel qu’il a commencé. On est plongés dans la pénombre dans la galaxie Youkali, conçue par Yvan Le Bozec, avec une musique brechtienne, sous le mouvement perpétuel d’une boule à facettes. Un instant magique. Au Belvédère nous attend le terrain ombellifère, vénéneusement caucasien, virtuellement inquiétant de Bertrand Lamarche, tout comme à l’entrée les haut-parleurs à bulles de savon (on est bien peu de choses) de l’Ukrainienne Kristiva Solomoukha et, dans l’auditorium, un film enchanté de Dominique Gonzales-Foerster à partir d’un personnage de manga… Une quarantaine d’artistes, que je n’ai pas tous cités (Benchamma, Buttner, Flexner…) et qui témoignent de la variété des explorations de l’art contemporain par rapport à l’art moderne, que l’on ne doit pas opposer, mais placer dans une continuité, ce à quoi ce type d’exposition contribue… BTN

Tél. 04 68 87 27 76. musee-ceret.com

MUSÉES 18
© Alkema, Andrieu, Nakyama © Oscar Dominguez,Taureau Buste reliquaire Saint-Louis-1957 © P.Lemaitre

Guino-Renoir, la couleur de la sculpture

MUSÉE HYACINTHE RIGAUD

Perpignan, Pyrénées-Orientales Jusqu’au 5 novembre

Bourdelle, la mémoire des objets • Jusqu’au 12 novembre Un miroir du monde • Jusqu’en mai

MUSÉE INGRES BOURDELLE

Montauban, Tarn-et-Garonne

Exposition passionnante, entrant dans la programmation des grands événements estivaux du musée, plus de 200 œuvres sur 400 m², présentées dans les salles d’expositions temporaires. Le sculpteur Richard Guino (18901973), né à Gérone, fut un grand explorateur de matière : du verre au papier, en passant par la céramique, le bois, le métal, le bronze, le plâtre et la peinture. Son talent donne corps aux sculptures qu’il façonne d’après les peintures de Pierre-Auguste Renoir (1841-1919). L’évolution de sa carrière s’inscrit, en effet, sous l’angle de la transmission et de la collaboration artistiques développées de 1913 à 1917, au contact du célèbre peintre. Rencontre artistique déterminante, qui impulsa un tournant dans la carrière du jeune artiste, impliqué corps et âme dans l’acte créatif. Guino a contribué à dévoiler l’historique rare du processus de création, rétablissant l’apport original du sculpteur à l’œuvre, opérant une transposition de techniques : on passe de la peinture de Renoir à la sculpture de Guino, l’esprit de la peinture transparaît dans celui de la sculpture. Transmutation avérée, intense communauté de vue entre deux artistes, le peintre à ses toiles, le sculpteur travaillant la glaise. Cette vision unique, offre sûrement, un supplément d’intérêt et d’âme, à cette exposition.

Tél. 04 68 66 19 83. musee-rigaud.fr

Georges Braque

MUSÉE PIERRE ANDRÉ BENOIT

Alès, Gard Jusqu’au 29 octobre

L’œuvre dessinée et gravée de Georges Braque est présentée techniquement sous toutes ses facettes : pointessèches, eaux-fortes, lithographies et même gravures sur bois, mais aussi simples dessins au fusain ou au pastel gras. Sans dissocier les livres des dessins ou des gravures, l’exposition est centrée sur la dynamique poétique, à travers quelques-uns des cycles et des thématiques qui se superposent plutôt qu’ils ne se succèdent chronologiquement. Se tissent alors ces fameux rapports. En s’attardant sur les œuvres papier, dessins au fusain, estampes, l’exposition surplombe le processus créatif d’un artiste à la fois influent et influencé, auteur d’une œuvre patiente et continue. Dans ses pointes-sèches, ses lithographies et ses cartalégraphies, dont Pierre André Benoît a soufflé l’idée à Braque, l’artiste ne se caractérise pas par sa radicalité, mais par sa poésie pour réconcilier les êtres et les choses, le visible et l’invisible. En témoignent ses gravures sur bois, illustrant la comédie lyrique d’Erik Satie, Le Piège de Méduse, ou les 16 eaux-fortes réalisées à la demande du marchand Ambroise Vollard pour la Théogonie d’Hésiode. Des pièces maîtresses inestimables, et près de 200 trésors sur papier, faisant l’inventaire d’une œuvre graphique, traversée par les mythes, portant l’empreinte du geste de l’inconscient.

Tél. 04 66 86 98 69. museepab.fr

Tout marche par deux dans la capitale du Tarn-et-Garonne, cette ville aux constructions couleur d’automne, dont parle celui qui prétendait sculpter en Langue d’Oc, Émile-Antoine Bourdelle. Le musée Ingres, en effet, lequel abrite 4 500 dessins, Le songe d’Ossian et le fameux violon du grand peintre du Bain turc, s’est dédoublé en Ingres-Bourdelle, ce dernier célèbre pour sa Tête de femme et son fameux Héraklès, qui a souvent décoré nos cahiers d’enfants. Mais aussi les Faunes et chèvres ou les bustes d’amis. Justement, cet été, outre les précieuses collections, c’est à une double exposition temporaire que nous aurons affaire : à La Mémoire des objets, du grand sculpteur, est associé Un miroir du monde, d’Anne et Patrick Poirier, dont on a pu voir, naguère, une mini-rétrospective au Mrac de Sérignan. Pour le premier, le parti pris est original : présenter les objets dont il s’entourait et qui sont en lien avec ses œuvres, sa vie, son attachement à son Quercy natal. Ils sont enrichis de documents, d’archives et photos, mais aussi de dessins et pourraient fournir quelques clés de sa démarche. On appréciera l’importance pour lui de sa famille (son épouse, photographiée avec sa fille, ou croquée à l’aquarelle, dans une piéta avec ange, voire sculptée elle-même au travail… Sa maison d’enfance peinte pour sa petite-fille). On découvre ainsi son goût pour l’autoportrait (à l’aquarelle, en faune, ou sculpté et immortalisé en atelier par le photographe Albert Harlingue), la vénération dont il faisait l’objet et que l’on devine dans les témoignages : de veillée funèbre ou dans le reliquaire et ses moulages de mains.

Anne et Patrick Poirier sont connus depuis les années 70 pour leurs installations à base de ruines. C’est assez dire si leur conception de la sculpture tend vers l’appropriation de l’archéologie ou de l’architecture ancienne. Il s’agit pour eux de rappeler la fragilité des choses humaines et les efforts pour maintenir une mémoire de ce qui fut. Ils le feront en sous-sol, salle du Prince noir et dans l’ancienne prison où nous attend une installation assez sombre, faite d’éléments brulés ou détruits, parsemés toutefois de pétales, avec un slogan rageur au néon sur les barreaux. Les créateurs d’Ouranopolis, bibliothèque volante comme une soucoupe, s’expriment essentiellement à partir de maquettes exhibant les vestiges d’époques révolues, avec une prédilection pour l’Antiquité, le Moyen-Orient, berceau de notre civilisation, et bien sûr Rome, ou l’Italie en général. À Montauban, ils recourent aux concepts rédigés sur néon, matériau moderne et urbain, pour dénoncer les misères faites à notre chère bonne vieille Terre, notamment de la part de ceux qui espèrent désespérément en faire un paradis. Le tout baigné dans une lumière inquiétante reflétée par des jeux de miroirs et par la présence d’oiseaux postapocalyptiques, sous la menace de canons.

Les oiseaux, rappelons-nous Hitchcock, semblent au demeurant avoir colonisé les lieux pour se repaître de nos dérisoires nouvelles du jour, dans les journaux. De quoi donner le frisson et inciter au sursaut.

BTN

Tél. 05 63 22 12 91. museeingresbourdelle.com

MUSÉES 20
Georges Braque © C. Germain, Fond. Maeght © Anne et Patrick Poirier © P.Marchesan

Épidermique

MUSÉE DE MILLAU ET DES GRANDS CAUSSES

Millau, Aveyron

Jusqu’au 30 décembre

Épidermique, Des causses aux gants, s’inscrit en expérience autour du patrimoine mégissier et gantier de Millau. Exposition singulière, inscrite dans une démarche qui permet de découvrir, sous un nouvel angle, les collections du musée de Millau et des Grands Causses. Polymorphe, l’exposition porte le spectateur vers les chemins des causses jusqu’à la découverte de la mégisserie et de la ganterie millavoises et l’exceptionnel savoir-faire, toujours vivant qui fait, encore aujourd’hui, la renommée de tout ce territoire. La scénographie de l’exposition, réalisée par l’équipe du Mumig, met en regard, en écoute et en relation, les œuvres contemporaines et les objets de la filière cuirs et peaux. Racontant à leur manière les paysages et le pastoralisme, l’écosystème mégissier, le travail du cuir, la symbolique gantière, les œuvres et installations, des artistes forment, autour des objets exposés, un environnement bruissant de vie et d’histoires. Ils participent, nombreux, à cet Épidermique : les photographes Philémon d’Andurain et Éric Bourret, Anne Bail-Decaen, le peintre sculpteur Christian Cerisola, l’artiste Nicolas Daubanes, le peintre Alain Marc, Brice Morel, Guillaume Paps (auquel le musée a fourni peaux d’agneaux et gants, servant de support à son travail) et le céramiste

Jean-Michel Prêt.

Tél. 05 65 60 11 37. mumig.fr

Germaine Richier, Valentine Schlegel

MUSÉE FABRE

Montpellier, Hérault Jusqu’au 5 novembre

On attendait beaucoup de cette rétrospective d’une artiste en grande partie montpelliéraine et le résultat dépasse nos attentes. Sa créativité exceptionnelle est, en effet, mise en valeur sur un parcours de deux étages qui démarre par les bustes, L’escrimeuse sans masque (le détail a son importance) et le fameux éphèbe Loretto, encore assez classiques, pour s’achever sur les expérimentations et couleurs de la dernière période, en passant par des sections qui prêtent au rêve telles qu’Animisme, Hybridations ou Mythes et Sacré, montrant combien cette œuvre entre en écho avec des préoccupations présentes. En fait, où que l’on se tourne, on a l’impression de n’avoir affaire qu’à des chefs-d’œuvre : les deux puissantes allégories L’Orage et L’Ouragane pour commencer, en bronze patiné, avec cet art du modelé râpeux, accidenté, caractéristique de l’artiste qui ne visait guère un idéal de pureté idéaliste, mais un rapport brut avec la matière ; La Spirale, interminable, qui pourrait rejoindre plus tard l’espace public de l’Esplanade, La Sauterelle, humaine si humaine, Le cheval à six têtes et son mystère sacré… La salle des Hybridations en particulier constitue sans doute l’acmé de cette production qui s’inspire de la faune régionale, ses sauterelles et son Crapaud, sa Cigale et sa célèbre Chauve-souris, toutes traitées de manière anthropomorphe, pas si éloignée d’un certain surréalisme (l’ami Max Ernst), l’indépendance et le désir d’exploration singulière en plus. On est « bluffés » en particulier par les réalisations incluant des fils métalliques tels que le fameux Griffu, sans doute sa vision allégorique de l’homme de son siècle ou l’oblique Araignée, l’industrieuse Fourmi. Certes, ils relient les membres de personnages, constituent comme une entrave au mouvement, si essentiel dans l’œuvre de Richier mais témoignent surtout d’une ouverture sur une maîtrise de l’espace tout à fait singulière, et ainsi remarquable. De même, les expériences de la couleur, vers la fin de sa vie, traduisent une volonté d’introduire de la joie colorée ▶

▶ ou grâce au verre, dans le caractère tragique prêté à la sculpture – et dont ne témoigne que trop, à quelques pas le longiligne et controversé Christ d’Assy… Ou la tête de taureau, au pied du toréador, dans un pays où la tauromachie, nous est si proche. Tout cela sans réalisme, jambes fines, ventre rond, tête de trident. De la joie aussi dans une époque qui en manque… On s’étonnera aussi de ses travaux réalisés avec les maîtres de l’abstraction, Zao Wou-Ki ou Vieira da Silva : l’artiste ne reculait devant aucune audace, et savait mettre son ego en sourdine pour s’essayer à des expériences duelles devenues aujourd’hui courantes. On ne ressort pas seulement enchanté, mais sonné, voire soufflé par l’inspiration de L’Ouragane, dominé à l’instar de l’un des deux sujets de La Montagne, échec et mat, pour faire référence à son incroyable Echiquier de plâtre, à cinq éléments. Encore n’ai-je point évoqué les hybridations de matière (bois flotté, coquillages, branchages…), les peintures ou gravures, et toutes les petites choses que l’on découvre au fil de l’exposition (tels les petits Guerriers), qu’il s’agisse de la section L’atelier ou des salles de projection et documentation en fin de parcours…

Juste à côté, l’Hôtel Cabrières Sabatier d’Espeyran, exhibe les riches intérieurs de la grande bourgeoisie du siècle industriel, qui ne lésinait ni sur la pléthore d’objets décoratifs ni sur son goût affirmé pour l’opulence. Valentine Schlegel,

que l’on avait pu découvrir au Crac de Sète, et qui nous a quittés depuis, est représentée par ses céramiques, aux élancées animales ou végétales, qu’elle a contribué à célébrer bien avant qu’elles ne redeviennent à la mode. Une pièce du second étage est consacrée à des maquettes de cheminée dont elle réalise des sculptures abstraites, épurées et qui se refusent à l’autorité des angles droits. On retrouve aussi sa célèbre collection de couteaux, qu’elle s’approprie et qui s’exposent tels des ready-made ou des symboles virils, sciemment revendiqués. La confrontation est surprenante puisque l’artiste misait avant tout sur la légèreté, la sobriété, l’art de vivre là où les décors bourgeois cherchent avant tout le clinquant et le tape à l’œil, sans parler de la surcharge (les pompons dans l’escalier). Valentine Schlegel avait conscience de la fragilité des choses, ainsi que le prouvent ses bas-reliefs faits d’empreintes de sable exposées, comme un blason contradictoire, dès le seuil de l’appartement. Agnès Varda a souvent photographié son amie au travail, laquelle s’est impliquée également dans les décors de théâtre de son beaufrère Jean Vilar. Photos et décors font partie du parcours, visible jusqu’au 17 septembre. BTN

Tél. 04 67 14 83 00. museefabre.fr

MUSÉES 21
© Germaine Richier © Philemon d'andurain

Toucher l’art des cavernes MUSÉE DE L’AURIGNACIEN

Aurignac, Haute-Garonne

Jusqu’au 30 septembre

Un voyage dans le passé lointain. Le musée de l’Aurignacien, musée de Préhistoire se consacre à la culture aurignacienne, qui correspond à la période où Homo Sapiens s’est installé sur le territoire d’Aurignac, il y a 40 000 ans. Jusqu’au 30 septembre, l’exposition Toucher l’art des cavernes propose une découverte multisensorielle et ludique autour de l’art pariétal du Paléolithique supérieur. Réalisée par Artesens, cette exposition présente des œuvres issues de sites majeurs de grottes préhistoriques en France et plus largement en Europe. Les peintures et gravures des grottes Chauvet, Lascaux, Cosquer, Pech Merle, Baume Latrone et Altamira sont mises en scène dans sept modules thématiques. Dans chacun des modules, une grande reproduction photographique donne une vue d’ensemble de la grotte. Des transpositions tactiles et des manipulations permettent de reconstituer chaque scène représentée. Un septième module propose des découvertes et des expérimentations autour de tous les sites sélectionnés : jeux de reconnaissance, expérimentation de techniques, jeux olfactifs…

Tél. 05 61 90 90 72. musee-aurignacien.com

Goya dans l’œil de Picasso

MUSÉE GOYA

Castres, Tarn

Jusqu’au 1er octobre

Pour sa deuxième exposition depuis sa réouverture en avril, le musée Goya de Castres met en avant deux grands artistes espagnols, Francisco de Goya et Pablo Picasso. Une lecture croisée et un regard sur l’influence que Goya a pu exercer sur l’œuvre de Picasso. Ce dernier naît en 1881, 53 ans après la mort de Goya, et découvre les créations de l’artiste aragonais alors qu’il n’a que 14 ans ! Picasso ne cesse, tout au long de sa vie artistique, de nourrir son art au contact des maîtres espagnols, Le Greco, Velasquez, Goya. L’exposition, Goya dans l’œil de Picasso, se décline en trois sections et trente-cinq œuvres. La scénographie invite au dialogue et la muséographie entre ombre et lumière met en valeur les toiles et dessins. La première section se consacre à la tauromachie – une passion partagée par Goya et Picasso–- tandis que la seconde, révèle une forme d’angoisse face à l’existence éprouvée par les deux hommes. Elle présente des êtres hybrides, monstrueux et dévorants. Enfin, la troisième séquence évoque le thème de la mort, également commun aux deux artistes. À travers leurs natures mortes, ils se positionnent comme les héritiers d’une tradition artistique du Siècle d’Or espagnol. Sont exposés, Les désastres de la guerre, de Goya (1810-1820) en miroir avec, Nature morte à la tête de bélier, de Picasso. Une exposition incontournable.

Tél. 05 63 71 59 30. museegoya.fr

Le temps de Giacometti

LES ABATTOIRS MUSÉE-FRAC

Toulouse, Haute-Garonne Du 22 septembre au 21 janvier

C’est l’évènement de la rentrée. L’exposition Le temps de Giacometti, présentée au musée toulousain Les Abattoirs, parcourt de manière inédite l’art et la vie de cet artiste dans le contexte de l’après-guerre, jusqu’à sa disparition en 1966. L’existence de ce sculpteur, peintre et graphiste majeur du XXe siècle est d’une grande singularité. Né en 1901, en Suisse, Alberto Giacometti s’installe à Paris en 1922 et rejoint la fin du mouvement cubiste. Puis il adhère au surréalisme qu’il représente parfaitement à travers ses sculptures. À partir des années 35, il abandonne ce courant pour s’approprier un style très personnel, celui de la figuration, se créant une voie inimitable. Toutefois, il crée ses œuvres les plus connues à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ces silhouettes longues et élancées symbolisent les souffrances que vient de vivre l’humanité. L’exposition compte une centaine d’œuvres. Elle mêle sculptures, peintures, gravures, photographies, mais également des archives les mutations artistiques et intellectuelles des années 50. Une partie contemporaine clôture le parcours offrant un parallèle entre Giacometti et des artistes d’aujourd’hui, autour de la pérennité et de l’universalité de la figure de L’Homme qui marche. Grandiose.

Tél. 05 62 48 58 00. lesabattoirs.org

Cahors, Lot

Jusqu’au 7 janvier

Tissus et féminité. L’exposition, La tenue d’Ève - Paula Anke et Karen LaMonte, montre l’importance du vêtement féminin dans notre société. Deux artistes, Paula Anke et Karen LaMonte, questionnent le vêtement féminin comme marqueur social, identitaire, voire philosophique. Elles se demandent aussi quelle était la tenue de la première femme, Ève. Avec des techniques et des échelles différentes, elles explorent, à travers leurs créations, les comportements sociaux liés aux habits des femmes. Berlinoise, Paula Anke vit dans le Gard.

L’artiste présente, Les Amazones de l’ombre, une armée de centcinquante figurines parées de bijoux et d’armes. Richement revêtues de velours, du brocard, de soie, de dentelles et de fourrures, ces poupées sont prêtes à affronter les épreuves de la vie. Quant à l’Américaine Karen LaMonte (installée à Prague), elle travaille le verre soufflé. Sous ses mains naissent des drapés fabuleux, des femmes habillées de robes élégamment plissées, des bustes enveloppés d’étoffe fine comme la gaze. Une robe nécessite en moyenne neuf mois pour sa réalisation et 80 heures de cuisson ! Le musée Henri-Martin présente vingt-deux œuvres dont huit grandeur nature. Deux univers fabuleux et originaux à découvrir.

Tél. 05 65 20 88 88. museehenrimartin.fr

MUSÉES 22
La tenue d’Ève MUSÉE HENRI-MARTIN
Pablo Picasso, Corrida, 26 avril 1935, Boisgeloup ©Succession Picasso 2023 ©RMN-Grand Palais (musée national Picasso-Paris)/Mathieu Rabeau A. Giacometi Homme qui marche II 1960 © Cendrine Beraud © Paula Anke, Amazone de l'ombre

Centre d’art photographique Pierre Soulages

Sur "La route Soulages", entre Rodez et Conques, le Centre d’art photographique Pierre Soulages a ouvert ses portes en 2022, à l’initiative de Vincent Cunillère. Le photographe a suivi le peintre à travers son objectif pendant plus de trente ans. Un lien qui apparaît à travers le nom du lieu que le maitre de l’outrenoir avait autorisé.

Deux expositions sont actuellement à découvrir au cœur du bâtiment du XIIIe siècle occupé par le Centre d’art photographique. Au premier étage, l’accrochage fait écho à l’exposition présentée actuellement au musée Soulages à Rodez, Les derniers Soulages 20102022. On peut y découvrir une série de clichés de Vincent Cunillère réalisés durant la dernière décennie de Pierre Soulages. Au deuxième étage, le Centre d’art photographique propose un témoignage inédit de la vie de Pierre et Colette Soulages à travers des photographies d’archives de 1946 à 2009. Des photos prêtées par Colette Soulages elle-même. Entre témoignage photographique et souvenirs émouvants, une autre façon de découvrir le maître de l’outrenoir.

Sur « La route Soulages »

MARCILLAC-VALLON PUBLI RÉDACTIONNEL Tél. 09 53 09 96 38 Place de l’église - 12330 Marcillac-Vallon Du mercredi au dimanche De 10h à 12h et de 14h à 19h centre-photo-soulages.com
© Arnold Newman © Vincent Cunillère

Les derniers Soulages, 2010-2022

MUSÉE SOULAGES

Rodez, Aveyron Jusqu’au 7 janvier

Si le maître avait souhaité que « son » musée ne devienne point un mausolée, mais au contraire demeure ouvert à des expositions temporaires d’artistes vivants principalement, il n’aurait sans doute pas opposé son veto au fait que celle de cet été lui soit consacrée, en hommage posthume aux dernières années, de sa production. Elles explorent l’outrenoir dont l’artiste revendiquait la découverte, et prouvent à quel point, loin de rester inactif à l’approche du siècle d’existence (dernière œuvre : mai 2022 !), il pouvait toujours explorer de nouvelles approches. Montrant qu’effectivement, dans les quarante dernières années de sa riche existence, il s’était bien ouvert de nouveaux horizons et pratiquait une toute autre peinture que celle qui l’avait rendu célèbre. Les formats sont généreux, à l’instar de ces cinq toiles verticales de 2019, d’une richesse d’interventions inouïe, et dont les effets de lumière se modifient en fonction de notre déplacement. Preuve, s’il en fallait, que le visiteur a une grande part dans la finition de l’œuvre, laquelle se modifie en fonction de son regard et de son corps. Cette surhumanité dans les dimensions nous rappelle l’intérêt du peintre pour les menhirs, qui le frappèrent durant son enfance, et bien sûr aussi pour les vitraux dont la hauteur, longitudinale, le fascinait. L’onctuosité de l’acrylique au noir, en général recouvrant toute la surface, « all over » (à une exception près), généreusement déposée sur la toile aux proportions décidées par le peintre (et non achetées toutes prêtes) qui travaillait au sol, favorise tout un jeu de passages de brosses de différentes tailles, fabriquées, elles aussi, par l’artiste. On imagine les multitudes de combinaisons possibles qui vont de la superposition à l’enchevêtrement, de la ligne droite à toute une série d’inflexions, de zones non attaquées et laissées monochromes à des ponctions plus ou moins régulières de matière qui rythment la surface. Tantôt la toile, et notamment les horizontales, est striée de part en part de lignes élégantes et fines, tantôt quelques traits suffisent à obtenir l’effet de valeur escompté, tantôt de grands gestes viennent combler partiellement la surface du tableau, créant un effet de contraste entre mat et brillant, arrière-plan si l’on peut dire d’une peinture qui joue sur la planéité et gestes mis en relief. Quand l’artiste prélève de la matière, les interventions peuvent s’avérer aérées ou au contraire très denses, d’une régularité implacable ou au contraire se retrouver en pleine crise d’émancipation. On voit ainsi l’immense variété que le grand peintre a su et pu explorer durant les douze dernières années de sa production et qui étonnent par leur fraîcheur, leur caractère prospectif, comme s’il restait encore beaucoup à défricher dans cet immense continent de la peinture outrenoir. Une surprise nous attend avec la présence d’une œuvre au blanc, traversée de lignes flottantes, comme si le peintre se situait toujours au-delà, et se souvenait des vitraux de Conques, qui lui sont si proches, géographiquement et intimement (le blanc est la couleur de la mort dans certaines civilisations). L’exposition continue du côté de la salle des premiers outrenoirs. Même si l’on connaît déjà le musée, il n’est pas inutile de revoir certaines œuvres antérieures, à la lumière, si je puis dire, de celles des dernières années, et vice-versa. Cela donne une nouvelle résonance à cette exposition temporaire, la première d’importance depuis le décès de Pierre Soulages, en automne dernier. Le musée de sa ville natale n’aura pas tardé à réagir… BTN

Tél. 05 65 73 82 60. musee-soulages-rodez.fr

Vestiges du futur

NARBO VIA

Narbonne, Aude

Ajoutons que, sur la route de Conques, à Marcillac-Vallon, au Centre d’art photographique, une passionnante exposition des multiples portraits réalisés par Vincent Cunillère, galeriste ruthénois par ailleurs, juste en face du musée. Des gros plans, des visions de l’œuvre en plein accrochage, des échanges complices avec Colette, des prises de vue dans l’atelier, des manipulations de toiles, des pauses plus protocolaires devant son musée… Une amitié d’une trentaine d’années et un art, la photographie, au service d’un autre. Beaucoup de raisons de retrouver ces images du maître vivant, souriant ou les yeux tournés vers un horizon qui se confond avec sa recherche toujours remise en question et perpétuée au fil des toiles. Jusqu’au 1er novembre.

Jusqu’au 31 décembre

Bonne idée que de glisser quelques œuvres d’art de notre époque parmi les innombrables objets témoignant d’un temps où Narbonne, au faîte de sa splendeur, était l’une des villes les plus influentes de la romanité. D’un côté l’antique prend de nouvelles couleurs de son rapprochement à l’actuel, d’un autre le contemporain s’appréhende mieux dès lors qu’il est mis en perspective grâce à son inclusion au sein du pérenne et de l’indiscuté. Et puis, que sont deux millénaires par rapport à l’histoire de l’humanité, voire de la vie en général ? Le choix effectué est ainsi particulièrement soigné, les œuvres étant empruntées aux collections du Mrac de Sérignan, assez proche. Bel exemple de solidarité inter-muséale… Il fallait en tout cas effectuer des choix pertinents en fonction des vestiges qui constituent le parcours permanent. Ainsi, face à l’impressionnante galerie lapidaire, passé le géant en aluminium de Sarah Tritz, plusieurs niveaux d’une structure longitudinale, s’insère idéalement la vidéo d’Arnaud Dezoteux sur une ville vide en période de pandémie, tandis que des surimpressions de fantômes rappellent les créatures mythologiques qui emplissent, ainsi que des blocs, les centaines de niches. En face, une collection de pierres factices de Laurent Le Deunff, également sur étagères, et un monumental mur de céramique de Nathalie du Pasquier, dont la régularité géométrique fait écho à la structure du mur de pierres. Il faut parfois être attentif pour dissocier l’authentique antique du contemporain. Ainsi la maquette, aérienne et mésopotamienne, d’Anne et Patrick Poirier s’inscrit-elle naturellement dans la première salle consacrée aux vestiges narbonnais ▶

MUSÉES 24
© F.Hyber, W.Almendra
Soulages, Coll.priv é e. ©A rchives Soulages. Adagp

▶ de la première colonie romaine en Gaule. De même, à quelques mètres de là, des bâtisses sculptées en 3D, inspirées de dessins d’enfants de Berdaguer et Péjus, en stéréolithographie blanchâtre, assez fantaisistes au demeurant, incluses dans la section consacrée à la ville et ses monuments, tout comme la sérigraphie d’Etienne Bossut, humoristique et simulant une colonne…de bidons actuels empilés. Entre l’antique et le moderne, les formes sont souvent identiques, c’est le matériau, parfois la technique qui a changé. C’est évident dans la section 3, Société et nécropoles, où deux Muses en plastiques, verre et silicone (Nick Devereux et Wilfrid Almendra), se fondent dans les divers bustes et représentations de têtes romaines plus ou moins célèbres. La lettre à ma mère de Vera Molnar, à l’encre sur papier, jouxte des inscriptions vieilles de deux millénaires au moins. La superbe toile, dans des tons rouges et violets de Rosson Crow, figurant un riche intérieur, mettrait presque en abyme la quatrième section qui nous ouvre les portes de riches demeures urbaines. On quitte la blancheur des pierres pour se mesurer aux subtiles couleurs des mosaïques, des fresques et des murs. Georges Ayats, avec son automnale abstraite, et Claude Viallat y apportent leur conception présente de la forme colorée, avec un effet de contraste pour Viallat, habitué à recourir à des matériaux pauvres. De nombreuses œuvres maritimes se glissent dans la salle qui rappelle le port marchand sur la Méditerranée, avec ses amphores et son énorme ancre en bois. Une vague en carrelages et feutre de Wilfrid Almendra rendant hommage au figuier, la jarre de terre cuite de Fabrice Hyber, ornée d’un épais ruban rouge renvoyant au Sida, un tissage en laiton de Zainab Andalibe, qui ne cache pas son intérêt pour les migrants fuyant leur pays avec un tapis pour toute richesse… La série Vogue la galère, inspirée de cartes et de slogans, de Lawrence Weiner, prouve que le conceptuel et l’antique peuvent faire bon ménage, de même que les dessins maritimes de Birgir Andresson. L’exposition se clôt sur une allusion à la période paléochrétienne, avec ses prétentions à la vie éternelle sur les bas-reliefs ouvragés de tombeaux. Le néon conceptuel de Pierre Bismuth, inspiré des procédés publicitaires, sonne dès lors comme un rappel à l’ordre ironique. Surtout dans le cadre d’une exposition intitulée Vestiges du Futur, allusion au devenir des œuvres. La toile grise et brune de Piet Moget, très hollandaise, peinte pas si loin de là, porte à la méditation, conclusion de cette traversée de réalisations humaines qui ont défié le temps et lui ont finalement résisté. Deux œuvres sont exposées un peu plus loin, l’une de Michael Just, à l’Horreum, l’autre, un échafaudage photographié par Daniel Otero Torres à Amphoralis. Mais Narbo Via, ce sont aussi de nombreuses reconstitutions animées et des pauses didactiques. L’architecture inspirée de Norman Foster… Et une expo temporaire, Narbo Martius, instructive et immersive… BTN

Tél. 04 68 90 28 90. narbovia.fr

Colette Richarme

MUSÉE DE VULLIOD-ST GERMAIN, Pézenas, Hérault

Une artiste moderne dans une demeure «renaissante», réaménagée vers la fin du XIXe et devenue musée par la grâce de généreux, mais exigeants donateurs... Voilà ce qui nous attend dans cet espace méconnu qui contient cependant quelques merveilles : le fauteuil observatoire de Molière, des tapisseries d’Aubusson sur l’épopée alexandrine, une salle réservée aux faïences, en lesquelles les commissaires ont intégré un herbier florissant, mais également une vanité aux coquelicots qui résume à lui seul la lucidité de Colette Richarme, cette artiste en quête d’absolu, ainsi que le titre le gros coffret qui lui est consacré. Ses tableaux se glissent judicieusement entre un Apollon de Bertin, des armoires du terroir classées et de superbes potiches chinoises, de sorte que l’œuvre de cette artiste roturière confronte une vision singulière d’un XXᵉ siècle tourmenté aux goûts aristocratiques d’un passé bien antérieur. Le parcours se déroule sur deux niveaux. Le rez-de-chaussée et le premier favorisent la découverte de l’artiste en tant qu’individu, dans ses aspects les plus intimes. On suit l’existence de la femme, depuis son enfance chinoise dont témoigne une nature morte au Bouddha, très matissienne, réalisée à la gouache, dans les années d’avant-guerre. L’itinéraire est rythmé par des vitrines où s’affichent maints documents, dont des poèmes sur Oradour, illustrés par Richarme, dans des tons sombres, à l’encre ; la correspondance avec son amie Louise Bourgeois ; ses portraits de l’ami Jacques Blanche ; ses fameuses palettes qui règlent son compte à la dichotomie arbitraire abstrait/ figuratif ; des témoignages de ses voyages ou séjours, notamment en Corse, où elle peint Prométhée, allégorie de la souffrance de qui veut apporter à un monde hostile le feu singulier de sa passion ou de sa foi. Le deuxième niveau

Jusqu’au 5 novembre

démarre justement, avec une Annonciation assez étonnante peinte pendant la guerre, toute en douceur et pureté, inspirée semble-t-il par une jeune gitane autochtone, aux nattes nouées par deux taches de sang… Tout un symbole… On entre alors dans le cœur de l’œuvre de l’artiste, par sections cohérentes, dont les motifs floraux, rutilants, ont déjà donné un aperçu à l’étage inférieur. On se rend compte de son intérêt pour le corps humain, avec sa Femme feu dans un style très libre, que l’on peut dire expressionniste, le sujet se fondant à la matière picturale et colorée. Ensuite, c’est le feu d’artifice, dans des formats mesurés toutefois, preuve de l’humilité toute fervente de l’artiste : des paysages naturels, dont un Mistral au printemps, tout empreint de mystère, où s’exprime la maîtrise de l’équilibre des masses colorées, très contrastées, à l’instar de la violence éolienne. Les Quatre saisons des Jardins auxquelles correspondent des notations poétiques et musicales. La poésie fut une passion et une activité pour cette peintre de l’allusif et du suggéré, éprise des contours volontairement indécis. On mettra l’accent sur la série de Natures mortes, très construites, avec une rigueur d’architecte et une unité tonale indéniable, la plus émouvante étant le bleue de 89, à quelques encablures de la disparition de l’artiste, lesquelles font écho, comme le micro et le macrocosme, aux Grands Ciels, libérés de la tyrannie de la ligne, ponctuant l’exposition de valeurs d’espérances et d’aspiration à l’absolu qui rassurent en ces temps de crispation - a fortiori émanant d’une femme ayant beaucoup cherché mais aussi beaucoup souffert (dans sa vie intime comme dans sa carrière artistique). Les Nuages en Morbihan, vers sa dernière période, semblent portés par un souffle allégorique où l’on peut deviner de fantomatiques figures, preuve que des forces suprêmes dépassent l’humain, lequel se trouve en général plus à son aise dans sa relation aux objets du quotidien. Enfin, les paysages urbains et les Tours dans la nuit éblouissent par leur modernité. On pense au Mondrian des woogie-boogie américains, une ineffable sensibilité en plus. Les brumes roses d’un paysage industriel prouvent la capacité de cette peintre authentique à métamorphoser la réalité, fût-elle des plus triviales. On sort du musée enchanté, en se disant qu’il serait dommage que ce témoignage pictural au féminin d’une âme ardente et combative, ayant traversé son siècle, se perdît et qu’il serait bon qu’un lieu dont c’est la fonction s’en rendît acquéreur ou dépositaire. Il n’est peut-être pas utile d’aller chercher ailleurs ce que nous avons sur place... Cette exposition, permise grâce à divers prêts (musée Fabre, Paul Valéry, Pont St-Esprit…) outre l’atelier montpelliérain, permet d’en souligner l’intérêt tout en traçant les grandes lignes, en sept étapes, de son abord potentiel. BTN

Tél. 04 67 98 90 59. ville-pezenas.fr

MUSÉES 25
© C.Richarme

Martial Raysse

Jusqu’au 5 novembre

Star du nouveau réalisme, Martial Raysse n’a pas toujours été considéré comme un artiste majeur du fait de son revirement vers des techniques picturales ou sculpturales qui n’étaient plus en odeur de sainteté à partir des années 70. Cette présentation d’œuvres récentes, voire inédites, remet les pendules à l’heure et montre combien cet artiste est proche, la patience et le travail en plus, des générations qui redécouvrent avec passion, bonheur et plaisir, la peinture aujourd’hui en France. Ses tableaux privilégient la figure, humaine principalement, féminine en particulier, puisque la femme est un peu l’allégorie de la peinture. Il aime la saisir en gros plan, au-delà de l’échelle, car Raysse rejette le réalisme au nom de l’inventivité, de la liberté de création et de sa préférence marquée pour le vraisemblable plutôt que pour le véridique. Il cherche alors à interroger le mystère qui se cache derrière la beauté apparente des êtres. Il aime aussi la peindre en pied, au repos, dans des poses d’abandon que l’on retrouve chez les grands maîtres, qu’il s’est appliqué à copier inlassablement. Parfois dans des situations inattendues, flottant dans l’espace, par exemple, le monde à ses pieds, en reine masquée. Raysse est également attiré par les portraits de groupes, qui lui permettent d’étudier les angoisses et aspirations du monde moderne. Il s’inspire d’un épisode de la guerre, tel qu’il l’a vécu durant son enfance, pour incarner La peur. Inversement, il sait parfaitement illustrer la joie d’une fête éclatante, à laquelle couleurs et lumière apportent leur contribution. Ou l’ambiguïté d’un Poisson d’avril, la sévérité d’un jury qui se met en scène. Le second degré est omniprésent, voire la distance ou l’ironie. Il recourt fréquemment à la représentation de vêtements ou éléments du décor en motifs décoratifs et tissus imprimés : cela lui permet de coller à la vie telle qu’elle se présente en formes et couleurs, qu’il observe avec intensité ; de se situer également dans une postérité moderne d’exaltation de la couleur et de soumission à la planéité de la surface. Les tableaux monumentaux sont impressionnants, surtout quand ils recourent à la danse macabre, représentent le gouffre que l’humanité refuse de voir sous ses pieds, ou quand ils expérimentent le clair-obscur sous prétexte de traiter Le lever du jour, et son contraire La tombée de la nuit, à interpréter métaphoriquement. L’artiste se veut en effet poète, plutôt dans des formes courtes, travaillées, mallarméennes. Car Raysse est également attiré par le petit format, en peinture et en sculpture, plus particulièrement par l’assemblage. Ceci dit, la sculpture tient une telle place dans sa production, de grand format, en bronze et acier, qu’elle s’inspire ouvertement de la mythologie, de nos coutumes, telle cette Actéonne qui détourne le mythe, ou encore de sa vision personnelle de l’Histoire, tel ce guerrier à corps noir et tête blanche. Plus simplement, cet humble pêcheur sétois qui vient offrir le produit de sa pêche à une jeune fille masquée laquelle, entourée de comparses, fait fi de son romantisme sincère. S’il lui arrive de respecter les proportions, Raysse aime à concevoir les personnages trapus, à grosse tête et grand pied, toujours dans un refus du réalisme banal. L’exposition est en tout cas riche et variée. Un puissant autoportrait en contre-plongée rappelle les difficultés qu’a dû traverser le peintre au long de sa carrière : Courage, Martial ! Dans le même ordre d’idée, Pauvre de nous ! le représente dans un environnement familier, se masquant les yeux face aux horreurs du monde, ce qui ne l’empêche pas de consacrer une toile au massacre du Bataclan. Ajoutons que l’on peut également visionner des films de ce peintre décidément très attaché à l’image. Mais avant tout à la peinture de ce qu’elle relève d’un langage universel, outre sa vocation pérenne. BTN

Tél. 04 99 04 76 16. museepaulvalery-sete.fr

MUSÉES 26
© Martial Raysse, La Paix

La Tenora

MUSÉE DE LA MUSIQUE

Céret, Pyrénées-Orientales

Jusqu’au 23 décembre

Le musée de la musique de Céret invite à la découverte avec son exposition temporaire dédiée à la tenora, hautbois emblématique catalan. L’exposition relate les origines méconnues de l’instrument et remet en lumière sa présence dans l’art et la littérature des XIXe et XXe siècles. De fait, si la tenora a bien sonné à Paris, salle Gaveau ou au Châtelet, si elle a été peinte par Picasso, célébrée par les poètes Jean Cocteau et Max Jacob, c’est bien qu’il existe une dimension qui va au-delà de son esthétique. Une dimension lyrique, envoutante et sensible, exacerbée par un son chaud et puissant, une sonorité très particulière. Pour la première fois sont réunis en un même lieu plus d’une quinzaine de tenores. La plupart sont des pièces historiques et des exemplaires uniques jamais présentés au public. Ils permettent de découvrir l’évolution de ce hautbois depuis la Renaissance jusqu’à sa modernisation à Perpignan dans la première moitié du XIXe siècle et son extension dans l’ensemble de la Catalogne à travers les cobles à sardanes. La tenora est aujourd’hui un instrument incontournable des ensembles musicaux catalans, mais pas seulement, on la retrouve dans diverses esthétiques tels que le jazz, la rumba ou la musique contemporaine. Tél. 04 68 87 40 40. music-ceret.com

Ouverture exceptionnelle

MUSÉE DES AUGUSTINS

Toulouse, Haute-Garonne

Jusqu’au 16 octobre

Septimanie - Languedoc et Roussillon de l’Antiquité au Moyen Âge

Lattes, Hérault

Jusqu’au 5 février

Une plongée passionnante dans l’histoire de notre territoire. C'est ce que propose l'exposition Septimanie - Languedoc et Roussillon de l’Antiquité au Moyen Âge, comble une lacune, ce qu'il s’est passé entre la Narbonnaise romaine et le Moyen Âge. C’est-à-dire du Vᵉ au Xᵉ siècle. Elle décrit et présente des objets, autant de témoignages de la vie de ces hommes et de ces femmes, puissants ou pauvres. La présentation en cinq fractions aide à comprendre cette transition où se mêlent héritages et innovations. La section 1, La Septimanie d’un monde à l’autre, décrit la reconfiguration de l’ancienne province romaine. La section 2 montre comment changent les nouveaux lieux de pouvoir, les élites gallo-romaines devant composer avec l’arrivée d’autres peuples (Wisigoths, Arabes Francs). La section 3 explore le développement de l’église chrétienne en Septimanie avec notamment la construction d’églises et la naissance des villages. Quant à la section 4, elle se penche sur de nouveaux échanges commerciaux tandis que la 5, atteste d’un monde rural en pleine mutation. Dès la fin du Xᵉ siècle, tous les espaces sont nommés, à partir du nom d’une personne ou d’une église. Original, le public peut entendre l’ambiance musicale du premier Moyen Âge avec

Actuellement en travaux, le musée des Augustins de Toulouse ouvre partiellement jusqu’au 16 octobre. Les visiteurs peuvent découvrir le musée dans une configuration originale et visiter différents lieux du musée. C’est en fait dans l’église que le public peut admirer une partie des collections. Une sélection des œuvres possédées par les Augustins dans laquelle peintures et sculptures se mêlent, qu’il s’agisse de créations toulousaines ou européennes. Pour accompagner cette ouverture partielle, le musée a imaginé de nombreuses activités : visites quotidiennes pour découvrir les œuvres présentées dans l’église, activités à partager en famille, ateliers artistiques dès le plus jeune âge, pauses musicales pour des soirées d’été apaisantes, nocturnes étudiantes à la rentrée. Tous les visiteurs sont également invités à s’exprimer sur les projets liés aux chantiers du musée à l’occasion de rencontres avec l’équipe ou d’activités participatives et créatives.

Tél.

Musiques pour l’œil

MUSÉES 27
05 61 22 21 82. augustins.org
Application Perpignan la Rayonnante | mairie-perpignan.fr | Mario Avati, Un escargot se promène, manière noire en couleurs sur papier, collection particulière, Paris, © Adagp, Paris, 2023. © Ville de Perpignan Direction de la communication Studio de création atelier Reprographie 2023 CENTRE D’ART CONTEMPORAIN Place du Pont d’en Vestit • Perpignan Tous les jours de 10 h 30 à 18 h 30 • Entrée libre Du 1er au 8 octobre, du mardi au dimanche de 11 h 00 à 17 h 30.

Édi Dubien MAISON DES ARTS À CAJARC Corentin Canesson MAISONS DAURA À ST-CIRQ-LAPOPIE

Lot

À CENT MÈTRES DU CENTRE DU MONDE

Jusqu’au 27 août

Cajarc n’est pas seulement la ville de papy Mougeot et des vers de terre de chez Moulinot. Elle recèle, au cœur de la charmante vallée du Lot, une Maison des arts que bien des régions pourraient lui envier, très dynamique entre autres dans le domaine de l’art contemporain. D’autant qu’elle gère également les Maisons

Daura, dans l’un des Plus beaux villages de France, Saint-Cirq-Lapopie, chère au cœur d’André Breton. C’est justement un titre du grand poète, pape du surréaliste, qu’a emprunté le résident de cette année 2023, Corentin Canesson, lequel s’est littéralement approprié les lieux : l’espace d’exposition de ses œuvres, de celles de ses invités et au-delà de grands noms conservés aux Abattoirs, atelier, studio d’enregistrement pour son groupe TNHCH, lieu de vie et d’accueil… Excusez du peu. En fait, il suffit de regarder certaines des œuvres abstraites de Corentin Canesson pour s’apercevoir de leur parenté avec de grands peintres tels que Bram van Velde ou Alain Clément, dans leur traitement de la forme, mais surtout pour l’amour de la couleur que l’on retrouve également chez Anne-Marie Pécheur ou plus discrètement chez Anne Pesce. D’où la présence de ces artistes. Comme on le voit, il s’agit avant tout de peintres… Sa pratique de la figuration, en revanche, le rapprocherait de la détermination appuyée d’un Jean-Charles Blais ou de l’expressivité d’un André Masson. Il aime accuser le trait, tendre vers la caricature. Le goût des lettres et des mots, l’intérêt pour l’érotisme, le bestiaire personnalisé, tout cela se retrouve peu ou prou chez les autres artistes choisis, Camila Oliveira Fairclough, ou Mirka Lugosi. Antonio Saura aime comme l’artiste à revisiter l’histoire de l’art. Dis-moi qui tu aimes, je te dirai qui tu es. Corentin Conasson est dans la générosité, le partage, il aime à faire intervenir ses amis dans ses créations. On en connaît certains, Jean-François Maurige qui a contribué à sa formation ; Damien Le Dévédec avec qui il a collaboré, Flora Moscovici la magicienne du in situ, Hélène Baril dont il semble parfois si proche, et d’autres avec lesquels il se sent en affinité.

Édi Dubien, à la Maison des Arts, évolue également dans l’amour de la figure mais dans une perspective beaucoup plus légère que son confrère. Ce qui peut s’expliquer par la période qu’il privilégie : l’enfance et la jeunesse. Il l’associe, en peinture, dessins et installations, au monde animal voire végétal. Cela peut donner des rapprochements audacieux, des superpositions inattendues ou carrément des créatures hybrides : un sanglier à talons rouges, une biche maquillée, un blaireau « trans ». Un enfant à chemise aviaire… Les sculptures ne sont pas en reste : une flopée d’oiseaux dans un nid-barque. Des vestes humaines à tête animale… Nature et enfance font, en effet, bon ménage à l’instar de ce jeune plongeur qui se confond avec un cerf en plein élan. Car ils relèvent tous deux de l’origine et donc de l’univers imaginaire, direct et pur, du conte, d’un fusionnel qui équilibre et s’oppose au matérialisme cynique et au rationalisme sclérosant. Alors que la Nature est maltraitée, ignorée, exploitée, de telles images rassurent, car elles nous rappellent que l’Homme est un animal parmi les autres. Relation fusionnelle essentielle mais perdue à l'instar du paradis. Dont on nous dit que l’on peut parfois le retrouver, sur la toile ou le papier, ou dans ses sculptures et installations, ce qui semble le cas en ces lieux. Tél. 05 65 40 78 19. magcp.fr

Perpignan, Pyrénées-Orientales Jusqu’au 23 septembre

On parle beaucoup de ce qu’il se passe à Montpellier en matière de peinture figurative. Il ne faut toutefois pas oublier le Centre d’art contemporain ACMCM, en référence à la gare toute proche de Perpignan célébrée par Dali, et qui aura beaucoup fait pour soutenir ce fécond parent pauvre des arts plastiques en France. En témoignent les expositions récentes de Grégory Forstner et ses amis, de Thomas Lévy-Lasne et 50 confrères et consœurs, de Barbari Navi, sans parler des nombreux peintres ibériques… C’est au tour de Sarah Jérôme de s’offrir une rétrospective qui permet de découvrir son travail. Ce dernier s’articule autour du corps non seulement parce qu’il le figure, mais parce que toute une partie de l’élaboration du tableau, sur calque et à l’huile, improvise une chorégraphie à la fois abstraite et pulsionnelle, assez brute, voire tâtonnante et tactile, qui constituera le fond matériel. C’est que Sarah Jérôme en connaît un rayon sur l’art de la danse puisqu’elle a fait le Conservatoire National supérieur avant de trouver sa voie dans l’expression picturale. En creusant cette ambiguïté qui veut que le corps soit à la fois le lieu de notre intégrité intime et en même temps celui par lequel nous communiquons avec les autres, parfois pour en célébrer les avantages. Dans sa pratique, une fois le geste et le mouvement consignés sur le support au sol, la pensée ou si l’on préfère l’esprit prend le relais et, avec lui, l’expérience, le savoir-faire, ou si l’on préfère la raison. Surgit alors immanquablement la figure humaine, jamais rassurante et qui tend à se pétrifier à partir du magma sous-jacent. La tension entre le corps et l’esprit vaut davantage comme ambivalence, le but c’est l’équilibre, que comme opposition. Les deux sont complémentaires, comme paradoxalement l’huile et la calque ou, dans un autre champ d’activité, la cire et la glaise ou le grès, qu’il conviendra d’émailler. Le morcellement qui prend corps rappelle le mythe d’Osiris aux membres dispersés, mais reconstitués par sa sœur Isis. La pétrification de la figure, sa forme identifiable, celui de la Méduse, cette autre référence féminine mais qui prend une signification plus personnelle dans le parcours de vie de Sarah Jérôme. Si elle figure les corps, on remarquera diverses façons de procéder dans cette rétrospective : on l’a vue mettre l’accent sur les jeux de jambes, dans une ambiance déchainée, mettre en scène l’expérience du toucher, expérimenter les états limites du corps tels que la chute ou le basculement. À ACMCM une série de grands formats est annoncée dans l’allée centrale, censée représenter les paysages vus du train sous divers angles, selon la position corporelle (car le centre du monde est une gare ! Et ACMCM le devient de la sorte…). Le corps tel que le représente Sarah Jérôme n’est que très rarement glorieux. Il est souvent dépouillé, démuni, inachevé face au monde qui l’entoure. Telle est sa condition. Il est trop petit pour s’imposer au monde : la pensée le rend conscient de ses limites, de la vanité de ses aspirations. Au fond, il y a de l’hybridation dans sa peinture, ainsi que le montrent aussi ses sculptures et notamment ses bustes, eux également pétrifiés.

Tél. 04 68 34 14 35. acentmetresducentredumonde.com

Par BTN ARTS PLASTQIUES 29
ARTS plastiques
© Sarah J é rôme, ACMCM © Edie Dubien

Pascale Marthine Tayou

Collection Lambert • Avignon, Vaucluse

Jusqu’au 19 novembre

On parle beaucoup d’hybridités ou de métissages des cultures : cet artiste d’origine camerounaise au nom sciemment féminisé le prouve, lui qui ne s’embarrasse ni de frontières ni de définitions. Ses poupées pascales le prouvent, qui mêlent des techniques verrières européennes à des objets issus de ses origines. Les poupées longilignes, issues de la culture vaudou, s’alignent dans un couloir peint en vert fluo, mais se présentent en forme de Crucifix : les clous favorisent le rapprochement. Une œuvre en plexiglas juxtapose des drapeaux nationaux comme si le monde était à la portée de chacun. La forme adoptée est celle du labyrinthe, ludique et enfantine, que l’on retrouvera plus loin dans un agencement de cannes sculptées. En fait, Pascale Marthine Tayou récupère des matériaux simples et rejetés par l’écologie lucide, « des petits riens », les sacs plastiques ou les bouteilles d’eau, et il les inclut dans des installations spectaculaires, avec humour mais aussi esprit critique, conscience urgente et environnementale. En la Collection Lambert, une salle est emplie de ses immenses branchages en forme de lustres, ponctués de bouteilles retouchées de tissus. Intitulée Oxygène, les branches rappellent des poumons sclérosés par la pollution. À l’étage, des sortes d’appliques font une haie d’honneur au visiteur qui pénètre des forêts de branchages à fleurs de plastique, mais la haie pourrait devenir fatale, si cette nouvelle flore prospérait. Pascale Marthine Tayou a rythmé son parcours de maillons de chaînes, afin de rappeler l’esclavage et l’enrichissement européen par le commerce d’Épices. Certaines œuvres murales sont composées de cannes à sucre où affleurent des statuettes africaines entravées. On apprend à compter avec des sortes de bûchettes géantes en métal (Countdown), économie primitive, auquel répond, un graphique mathématique tourné vers l’infini (du profit) : Economica. Malgré les accusations, l’œuvre se veut gaie, parfois même enfantine, recourant énormément à la couleur. Des crayons géants nous attendent d’ailleurs à l’accueil, telles des épées de Damoclès en guise de pal, de même que des pierres de granites cubiques, dans les niches de l’accueil. Parmi les œuvres marquantes, l’une fait appel à des chaises rafistolées et témoignent sans doute de signes autochtones de misère, mais s’inscrivent de plain-pied dans la fascination actuelle pour le concept fédérateur d’hybridité. L’artiste ironise sur le bla bla des conférenciers en regroupant ses chaises vides devant des graffitis muraux. Un autre matériau pauvre et urbain, la tôle, est transformée en nuée criarde qui plane au-dessus de nos têtes, tel un danger que nous ne voulons voir. Ceci dit, Pascale Marthine Tayou n’a rien d’un opposant radical ne jurant que par la haine du colon même si le code barre du Code Noir y fait directement allusion. Il prône la réconciliation, la communication entre les peuples, ce qu’illustrent ses deux cercles de fils électriques aux couleurs de drapeaux, et reliés par des prises multiples. Et une main noire, tendue avec amour. Les écrans qui nous harcèlent d’images et discours sont en revanche tournés vers le mur. Enfin, dans la cour, une double sculpture en bronze et en pied, représente deux êtres, nus, l’un masculin, tout en force, l’autre féminin, tout en délicatesse, s’adonnant au jeu de la corde à tirer. Comme si la Nature se moquait des genres et s’accommodait bien, en un seul être, des deux sexes souvent opposés. Une exposition riche, qui recourt au ludique et à l’enfance comme un nouvel espoir pour régler quelques problèmes majeurs qui sclérosent la planète, ainsi qu’on peut le voir sur le monde en terre cuite, que l’artiste a modelé directement sur le mur.

Cela dit, la Collection Lambert c’est deux étages de collection dont la peinture figurative (Basquiat, Barcelo, Schnabel…) ou minimale (Ryman, Mangold, Bishop…), des wall-drawing de Sol Lewit, des installations incroyables de Boltanski ou Hirschhorn, et actuellement, une présentation de photographies de Louise Lewers, plus un don de Sean Scully. Et plein d’autres choses encore…

Tél. 04 90 16 56 21. collectionlambert.com

Ana Mandieta

La Panacée • Montpellier, Hérault

Jusqu’au 17 septembre

L’exposition estivale de la Panacée est censée permettre au grand public de se familiariser avec une artiste d’origine cubaine encore mal connue de ce côté-ci de l’Atlantique et, au-delà, à des formes d’art qu’elle a contribué à impulser ou imposer. Elle s’inscrit en droite ligne dans la longue liste des femmes à réhabiliter, elle qui a beaucoup joué de son corps pour faire œuvre d’art et qui est passée d’une représentation personnelle à une figure emblématique, voire mythique de la féminité. Cette expo nous plonge, à grands renforts de photographies, dans l’univers « terrien » de ces siluetas (silhouettes) grâce auxquelles, au propre comme au figuré, elle a pu laisser une empreinte dans l’histoire de l’art de son époque. On voit ainsi combien le sol l’attirait au point de se fondre et disparaître en lui. Mais c’est pour y renaître, transfigurée en Vénus ancestrale ou autre divinité primitive. Il y aurait donc, petit à petit, dans son évolution, une quête des origines, malheureusement interrompue par sa disparition tragique. Outre les photographies qui donnent une idée assez précise des expériences auxquelles elle s’est livrée durant sa courte carrière, La Panacée propose des installations reconstituées : une salle entière, inaccessible, occupée par un espace boisé où émerge une « silueta » aux contours de son corps ; quelques ares de gazon où elle se pétrifie en pierres glanées dans la nature ; une série de 47 bougies allumées, toujours en référence à la fameuse silhouette ; un monticule de sable, qui traduit le caractère éphémère de sa production, à l’image au fond de sa vie, et de toute vie si l’on y réfléchit. C’est sans doute l’un des enseignements de sa production. Par ses propositions autour du corps, puis par ses installations éphémères, elle se fait métaphysique, et plus profonde que celles de ses congénères. Elle réintroduit ouvertement le corps en tant que notre bien et notre certitude, celle de notre présence au monde. Elle s’approprie les codes du land art mais en les féminisant d’une part, en les mythifiant de l’autre. Elle s’inscrit aux antipodes du minimalisme dominant et des expositions sagement inscrites dans le white cube. Elle a un double caractère revendicatif, en tant que femme, et en tant qu’issue d’une culture quelque peu méprisée par les élites mais qui vient enrichir sa recherche primordiale et lui apporter une part d’authenticité. Des vidéos viennent en outre rythmer le parcours, qu’elles recourent à la thématique de l’eau ou à celle du feu, toujours dans une perspective de travail éphémère, que pérennise toutefois l’image consignée.

On note également la présence des premières peintures, marquées par l’influence mexicaine, et de dessins qui prennent des allures à la fois d’expérimentations plus intimistes et d’autre part contribuent au passage de l’individuel au collectif. On ressort de cette immersion enrichi, humainement parlant car, mine de rien, Ana Mandieta, du haut de sa petite taille, nous aura entraîné très loin, du côté d’un passé rupestre qui nous paraît immensément lointain mais qu’elle aura contribué à rapprocher de nous.

Tél. 04 99 58 28 09. moco.art

ARTS PLASTIQUES Par BTN 30
P.M.Tayou, Coll. Lambert
© D.
Giancatarina © Ana Mandieta

FRAC OM

Montpellier, Hérault Jusqu’au 21 octobre

Cette artiste performative, originaire de Montpellier, s’est fait connaître par des vidéos et des photographies que l’on peut dire engagées (Pourquoi je n’aime pas Francis Bacon…). Elle méritait bien un hommage de sa ville natale, dans un Frac en pleine transition et qui fête ses 40 ans. En fait, ce sont des témoignages d’une période à la fois essentielle et formatrice de sa jeunesse qui sont exposés, et qui ont le triple intérêt de révéler un aperçu pertinent du New York way of life (Breakfast…) découvert par une jeune femme vaillante, de nous initier à sa production en général (les vidéos récentes en donnent un aperçu), dont ces séries newyorkaises constituent les prémisses, et enfin de faire réfléchir à la condition féminine des années 90, encore problématique aujourd’hui. Exilée volontaire dans la Grosse Pomme (elle y a filmé en direct sa perception des attentats du 11 septembre), Fiorenza Menini a survécu en forgeant son œuvre avec les moyens du bord, son appareil photo pour seule arme, son sac à dos et sa capacité d’adaptation en bandoulière. Et des cartouches et boîtes d’allumettes protégeant ou conservant poèmes et négatifs (dont certains sont abimés ou perdus aujourd’hui). Parmi les épreuves retenues et exposées, parfois en très grand format, on retiendra celles qui la montrent en danger souvent physique, quelquefois social. Dans la série Up, grimpant une immense échelle métallique ; dans la série Down hantant les sous-sols mal famés ; sur les toits jouant les starlettes triomphantes et Lady Liberty; dans les squats s’attachant aux vêtements laissées pour compte, à l’instar de l’artiste à ce moment-là. Une couverture, une fourrure, parfois une paire de palmes, suffisent à déclencher l’imaginaire, la transformation en animal ou chose, et les possibilités offertes au corps : s’il faut grimper on grimpe (en suspension sur le ventre sur une échelle d’échafaudage), s’il faut se glisser on se glisse, s’il faut se plonger on plonge, sous le regard d’un Al Pacino souverain et inquiétant (Comment Al Pacino m’a tuée). On est ainsi dans un art du minimum, quelque peu beckettien ou kafkaïen, mais à l’américaine, qui ne saurait se passer de références au clinquant (les fourrures), au confort (le frigo, dans Mrs Freeze et les valeurs congelées, garni de tas d’objets insolites), aux images (affiche de cinéma, présence de la télé). En tout état de cause, et malgré l’adversité, il faut trouver sa place, surtout quand on a failli perdre la vie sur l’ancien continent pour cause de maladie grave (La coquelucheuse. Le nombre 13 pour les bandeaux en frise de Kiasma sonnent telle une renaissance). Cette place, l’artiste l’a trouvée dans le cadre de l’objectif. Et ce n’était pas évident à l’époque pour une jeune artiste française. La suite sera résolument subjective. Ceci dit, on espère en voir davantage sur cette performeuse dont la carrière ne s’est tout de même pas arrêtée à son séjour new-yorkais et qui s’est engagée sur une voie réparatrice, tant du côté de la nature que du côté des personnes, et bien évidemment du féminin. Elle pratique de surcroît l’écriture ou la lecture performative qui complètent pertinemment les images et qui gagneraient à être davantage mises en exergue. On sait depuis toujours que nul n’est prophète en son pays, mais il serait bon de temps à autre qu’une ville honore ses enfants. L’expo du Frac donne un avant-goût. On souhaite en voir davantage sur une production qui s’étale sur plusieurs décennies à présent et se veut pluridisciplinaire. Il importait que ce fût dit. Tél. 04 11 93 11 60. frac-om.org

Autant que faire se peut

MAISON DES CONSULS

Les Matelles, Hérault

Jusqu’au 26 novembre

Qu’attend-on de l’archéologie sinon qu’elle nous informe sur la vie quotidienne de nos prédécesseurs sur cette terre ? Cela se fait par des objets, leur fonction certes, mais également les matières qui les composent. D’où cet intérêt d’inviter au Musée d’archéologie des Matelles, connu pour ses collections néolithiques, des artistes contemporains qui accordent une grande importance à l’objet d’une part (Agnès Fornells et ses bidons et serpillières, Anita Molinero et ses plots et poubelles, kit carrosserie pour Maxime Sanchez), et à la matière de l’autre (Pierres du cru de Clément Philippe, poudre d’acier de Nicolas Daubanes, matériaux de construction de Lucie Laflorentie). Clément Philippe n’hésite pas à montrer le chemin qui mène au sous-sol ou à s’inviter dans les vitrines témoignant d’un passé ancestral. Les différents éléments utilisés par Maxime Sanchez peuvent faire penser à un squelette, ludique, de dinosaure, et donc établissent, eux aussi, un lien entre la vocation du musée et un art contemporain soucieux de se situer par rapport à son lointain passé et au regard que l’avenir portera sur lui. L’artiste pratique l’hybridité entre les instances temporelles et culturelles, mais aussi entre les arts plastiques et ceux que l’on dit en marge (autocollants, customisation, mangas etc.). Sans doute les déformations qu’Anita Molinero fait subir à la matière plastique la plus rutilante sonneront à la fois comme un malaise dans la civilisation, pour parler comme Freud, mais aussi tel un témoignage de la volonté tenace de pérenniser l’éphémère, le quotidien le plus banal, invisible à force d’être trop vu. C’est en ce sens que l’œuvre, claire et cohérente d’Agnès Fornells, un immense et subtil trompe-l’œil, nous interpelle. Formé d’objets les plus insignifiants, cagettes ou balais, il montre qu’une matière comme la céramique se prête à toutes les expériences et tend à sublimer les choses les plus humbles. Multifonctionnels de surcroît, ils se réfèrent à des pratiques de débrouillardise puisque ces objets servaient en réalité à délimiter les places des incontournables véhicules des gens du peuple mexicain. Et puis, ils sont à la fois fictionnels (ils se distinguent du réel rappelé par un poster géant) et réels dans cette seconde vie où ils s’émancipent de leur fonction usuelle, et font la fête (d’où cette guirlande qui les surplombe). Au demeurant, ces œuvres sont engagées : c’est évident pour Nicolas Daubanes, dont le triptyque renvoie à un toit de prison, réalisé à partir de barreaux sciés qui se répandent sur le support et tendent à inspirer l’évasion. Le problème est sans doute social, on pense à l’œuvre de Michel Foucault à ce sujet, mais aussi métaphysique (Pascal comparaît le monde à un cachot), et sans doute aussi psychologique. Clément Philippe réhabilite les veilles pierres qu’il fixe sur le mur ou le plafond, mais c’est aussi pour dénoncer les menaces qui pèsent sur elles, comme sur l’ensemble du vivant (électricité, produits chimiques). Dans ce contexte, les paysages sciemment simplifiés de Lucie Laflorentie, réalisés avec des matériaux urbains, sonnent de manière quelque peu nostalgique. Ils évoquent un idéal de pureté auquel nous sommes contraints de renoncer mais dont nous retrouvons la trace dans l’aspiration artistique. C’est sans doute pourquoi ses réalisations misent sur la douceur des coloris marbrés.

Six bonnes raisons d’aller voir cette expo, et la 7ème, le lieu lui-même. Tél. 04 99 63 25 46. grandpicsaintloup.fr

Par BTN ARTS PLASTQIUES 31
© Agn è s Fornells © Fiorenza Menini

Martine Fougeron

Château d’Assas • Le Vigan, Gard

Jusqu’au 17 septembre Jamais l’adolescence n’a eu l’air aussi belle, a écrit quelqu’un à propos de la parution du livre de Martine Fougeron : Nicolas & Adrien, les deux fils de l’artiste. Il suffira pour s’en convaincre de venir voir les dix-sept photos, grand format, de ces deux protagonistes privilégiés, saisis dans des moments d’intimité, familiale, amicale ou amoureuse, arrachés au temps dans ces années précieuses qui font passer de l’adolescence à l’âge adulte. « J’ai fréquenté la beauté », chantait feu Jean-Louis Murat : Martine Fougeron, ne lui en déplaise, n’a pas eu à chercher bien loin pour la trouver, se situant mal gré qu’elle en ait, dans la tradition classique célébrant les éphèbes, mais posant surtout avec tendresse et fierté sur ses enfants son regard, féminin, de mère. Sachant pourtant que ces instants de bonheur volés s’inscriront dans la mémoire photographique et seront pérennisés par leur inscription dans le champ de l’art. Les prises de vue sont toujours originales, souvent en succession de plans, ou en plongée, comme s’il s’agissait justement de s’insinuer dans des endroits où nous n’étions pas a priori conviés. La Franco-Américaine joue ainsi sur de multiples tableaux : d’abord, elle rend hommage à cette région qui l’a adoptée, les Cévennes toutes proches, omniprésentes dans ses paysages, ses forêts et ses cours d’eau, propices à la promenade et aux loisirs, aux petits bonheurs de la vie quotidienne. Ensuite, on sent dans sa pratique photographique une volonté de s’inscrire dans les divers mouvements actuels qui vont de la photo plasticienne au féminisme écologique, sans parler de la volonté de porter un regard singulier sur le monde et de rivaliser avec la tradition picturale, majoritairement masculine. Enfin, l’artiste s’inscrit dans une sorte de transition, entre ses parents, évoqués dans un film qui restitue leur installation à Esparon, présenté dans une autre salle, et les portraits de ses enfants, sujets principaux de ces photos de vacances, intitulées pas pour rien Summer Time. Elle est donc témoin d’une époque, de ses mœurs et en particulier celle de la jeunesse, trop éphémère hélas, mais chargée d’insouciance, même si l’on sait que l’image et la réalité font souvent deux et que l’accession à l’âge adulte est plus problématique qu’il n’y paraît (ce que prouve le mythe d’Antigone). De plus, ses portraits personnels, de duos ou de groupes, s’inscrivent sur un fond de paysage cévenol dont la beauté redouble celle des figures humaines. Cette Nature, soumise pourtant à tous les méfaits dont l’homme est capable, et qu’il convient de préserver, pas seulement pour des raisons esthétiques. Au demeurant, si certaines photos sont manifestement prises à l’insu des modèles, on sent en filigrane une complicité qui relie les deux fils à leur mère, comme s’ils avaient conscience pour eux, pour elle, mais aussi pour nous, de l’importance des enjeux.

Tél. 04 99 64 26 62. gard.fr

Katinka Bock

Crac • Sète, Hérault Jusqu’au 7 janvier

Silver, ce beau titre d’argent, renvoie à la fois aux reflets de la mer célébrée par les poètes, à l’omniprésence de l’argentique, un peu aussi de l’aluminium, et bien sûr au titre du film super 8 réalisé du point de vue des canaux, en référence aux joutes et jouteurs en chaussettes blanches (salle 3). Le thème de l’eau attribue à cette exposition une fluidité certaine, de salle en salle, au rez-de-chaussée comme à l’étage, conçue telle une promenade marinière sur l’élément liquide. Nous sommes d’ailleurs accueillis par une grande toile où se devine une ligne d’horizon, face à laquelle se profile au sol une espèce d’embarcation de fortune et de céramique. Le thème est donné : une sorte de mât-métronome en chêne s’élève jusqu’à six mètres, tandis que l’on nous suggère l’ivresse des profondeurs par le biais d’un sonar de cuivre et d’acier qui prend la forme d’une énorme louche. Devant la toile, sertie de noyaux en bronze, suspendu, un curieux poisson volant en bronze et alu, en forme de cuiller. Suspendus aussi, à un très haut niveau, des archipels d’écorces moulées en bronze, tels des nuages. Si l’on y ajoute les photographies au mur, de nuques familiales ou de genoux blessés, voire de citron solaire, le ton est donné de ce qui nous attend, outre les allusions à l’eau, et à la ligne d’horizon qui se poursuit au fil des salles : des matériaux divers (céramique, métaux, bois…), placés dans tous les secteurs possibles de l’espace (au sol, suspendus, au mur…), avec une omniprésence du corps (nuque, genoux, nécessité de lever la tête, de la baisser…) et des formes différentes (fines, compactes, dispersées, hybrides…), faisant référence de manière humoristique à l’univers domestique (louche, cuiller, plus loin peigne, balai…) ou féminin (hommage à Valentine Schlegel grâce au banc suspendu de la dernière salle, en forme de couteau, un « aspirateur » appuyé entre mur et sol, salle 3)… On voit dès la première salle la richesse des propositions qui se poursuit dans les six autres. Dans la troisième, juxtaposées au sol une multitude labyrinthique de briques nuancées, aux dimensions des pieds et des mains anonymes ou familières, au centre desquelles, telle une île sur l’immensité de la mer, émerge un radiateur en bronze surplombé, protégé, d’une sorte de rame ou de béquille. Une cuiller en bronze traverse le mur telle une fontaine incertaine. Un peu plus loin (salle 6) une figure humaine apparaît, une sorte de statue de bronze verdâtre, drapée dans sa gloire passée qui la rend aveugle, et comme déchue de ses prérogatives, tandis qu’au sol une cuiller géante est gainée de cuir. Vision déchue de l’homme conquérant ? L’exposition ne manque pas de soulever de multiples interrogations. Notre sens de la mesure est relativisé à l’étage par un simple fil de coton qui court le long des murs et renvoie aux différentes conceptions du mètre/maître-étalon selon divers complices et assistants. Les différents objets sollicités (domestiques, jardiniers, mais aussi de protection à l’instar des casques, écus inspirés des jouteurs, ou même une armure en céramique) doivent être perçus en tant que prolongement du corps humain, de ses mains en particulier, sans lesquelles on se saurait parler de sculpture. La photographie vient en permanence nous le rappeler, qui s’intéresse au fragment de corps, à celles que l’on ne voit pas ou que l’on cache (La main à l’abeille, la nuque, le genou blessé, le coude, les paumes sales ou usées par le travail salle 2…). Le citron vient ajouter une touche de vie, de couleur et de lumière solaire. Dans un mobile d’acier à l’étage, il faut le changer fréquemment. Les pierres plates au sol, ou presque, sont inspirées de savons usés ayant eux également subi l’épreuve de leur confrontation au corps. Tout ceci donne une impression de continuité aquatique. Le corridor montre un court film où l’on voit une barque chargée de pierres sombrer, alors que l’on sort de la salle 4 (film Silver), tandis qu’un grand masque longiligne attire notre attention vers la silhouette en pieds, démesurés, du guerrier. Des horizontales de céramique ou d’aluminium aux murs rappellent en permanence la ligne d’horizon, partant la mer extérieure, et donc le thème de l’eau, aux reflets d’argent… Une exposition rafraîchissante, à laquelle nous convie l’artiste allemande, adoptée par la France, et qui allie la sobriété à un sens aigu de l’espace et d’un accrochage parfaitement maîtrisé.

Tél. 04 67 74 94 37. crac.laregion.fr

ARTS PLASTIQUES Par BTN 32
© Katinka Bock © Martine Fougeron

Le peintre et le poète

Petite suite d’esquisses, de dessins et de tableaux pour l’illustration de l’oeuvre poétique de Georges Brassens

Du 12 mai au 6 novembre 2023

Espace Georges Brassens

67, Bld Camille Blanc - Sète

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Kees Visser, Pieter Ceizer, Ivan Cremer

L.A.C • Sigean, Aude

Jusqu’au 30 septembre

Cela fait de plus de trente ans que la famille Moget, père et fille, nous ont habitués à des expositions de qualité, monographiques, en duos ou trios, collectives, et qu’à côté de nouveaux visages émergents, on a pu voir chez eux ceux que l’on ne voit nulle part ou si peu ailleurs : Robert Morris, Jonathan Monk, herman de vries… La filière néerlandaise, dans la continuité de Mondrian ou des frères Van Velde, n’a guère manqué à l’appel et c’est le cas encore cette année avec l’intervention de Kees Visser, tout près des riches collections, métonymies le plus souvent des expositions passées : Spescha, Messagier, Debré, Erro, des dizaines d’autres… Il s’agit de petits territoires de couleurs juxtaposées sur papier, dans des rectangles volontairement imparfaits : il suffit d’un rien pour perturber la nature des choses et de la perception en général. Les alignements peuvent se lire à l’horizontale ou à la verticale, de gauche à droite ou de haut en bas… Les couleurs finissent dès lors à devenir narratives, chacun peut s’y raconter sa propre histoire, celle de ces infimes altérations qui troublent la régularité impeccable de la présentation. Le cadre dans le cadre qui maintient la planéité. Ainsi l’œuvre de Kees Visser nous prouve qu'une légère inflexion peut tout changer de l’ordre immuable des choses. L’expérience a des retombées phénoménologiques et métaphysiques. Au demeurant, il reste sobre dans ses alignements par séries, d’ailleurs sciemment incomplets. Il aime à pratiquer le diptyque, parfois dédoublé. Dans un triptyque de dimension plus ample, il joue sur un léger décalage d’une des deux moitiés de la surface colorée, et nous voilà à nouveau plongés dans « l’intranquillité », attachés que nous sommes à des formes rassurantes et reconnaissables. Il y a quelque chose de musical, moderne, dans cet art de pratiquer la dissonance et de le faire discrètement, au lieu de s’approprier l’accueil ou l’entrée, et donc l’attention du public. Cela ne nous étonnera point de la part de cet artiste formaliste qui a choisi l’Islande comme lieu d’exil, sans doute parce que la notion de couleur n’y a pas la même valeur qu’en Europe continentale, où elle est galvaudée… C’est, en effet, la pureté voire la netteté (l’honnêteté) des couleurs qui semble fasciner l'artiste, épris d’absolu mais lucide sur le fait qu’un rien peut en déjouer l’accession et nous détourner du chemin. Ajoutons qu'il a choisi de dialoguer directement, à l’étage, avec certaines œuvres majeures de la collection, celles qui correspondent le plus à ses exigences ou celles de ses compatriotes : outre Mondrian et De Vries, Judd, Calder, Hantaï, Laib, Noland, Klein, Barry, Sandback, Ruscha, Aubertin… Excusez du peu… À l’entrée, les couleurs s’émancipent, avant de s’ordonner chez Visser. Pieter Ceiser fait danser son vocabulaire coloré sur des toiles de tous gabarits, dans des formats aux dimensions du corps, aux formes régulées et circulaires. Il n’en faudrait pas beaucoup pour que l’on puisse y déceler des références à des objets, choses ou paysages, ou tout simplement des lettres, tous présentés ici de manière stylisée, sur un fond clair comme une écriture sur un tableau. Toute la gamme est sollicitée et l’on peut également parler d’orchestration, l’artiste évitant les fausses notes. La ligne courbe s’en donne à cœur joie même si quelques lignes demeurent telle une portée où s’agiteraient les hauteurs de son. Parfois, il s’agit carrément de concepts ou de phrases sur fond de nuages et recouverts par eux.

Enfin, Ivan Cremer, assure la composante sculpturale dans l’espace de cette exposition. Il recourt à des matériaux de récupération à base de bois qui résiste et de métal qui nous survivra. Façon à lui de gérer la notion de temps. Il se déploie alors dans l’espace où il s’ancre littéralement, tel un phénix échoué qui ressusciterait de ses cendres. Plus intimement, il expose sur socle de bois des têtes réalisées à partir de métaux récupérés. Les matériaux ressuscitent tel le phénix mais aussi, comme renaît chaque jour, la lumière si chère à Piet Moget…

Deux peintres assez différents mais réunis par un même amour de la couleur, et un sculpteur qui aime à assembler. De quoi découvrir certes mais aussi aborder la riche collection familiale autrement.

Tél. 04 68 48 83 62. lac-narbonne.art

Séverine Hubard

Vallon du Villaret • Lozère

Jusqu’au 5 novembre

Trente ans de succès, malgré les impondérables. Trente ans d’une fréquentation qui ne s’est jamais démentie, dépassant le million de visiteurs, faisant jeu égal avec les lieux les plus huppés proches du littoral, avec sa formule originale qui veut que, venu pour se détendre, se rafraîchir et s’amuser, on finit par s’instruire, sans parfois s’en rendre compte. Près de 120 œuvres ludo-artistiques balisent le parcours, pour lesquels ont été sollicités de nombreux créateurs attachants, souvent régionaux (Mogarra, Sylvie Mir, Gagneux…), et qui bénéficient ainsi d’une vitrine permanente. Ce parc de loisirs, voué aux jeux d’eaux, propose en effet un parcours artistique de pièces adaptées à sa spécificité ludique. C’est le combat de Guillaume Sonnet, entre Gard et Lozère, dans une région où l’on ne donnait pas cher de projets novateurs impliquant la contemporanéité en art. À mi-parcours, une tour médiévale, se voit investie chaque année par un(e) artiste : cette année, la Lilloise d’origine, Séverine Hubard, adoptée par la région parisienne, qui l’a transformée en Tour de siège, en tout cas dans le principe, ainsi que l’on pourra le vérifier dans les maquettes proposées à l’étage. Ainsi le combat de Guillaume Sonnet est-il relayé par celui de cette jeune artiste qui ne craint pourtant pas de se mesurer au monumental : le prouve sa construction d’engins de guerre faits de bric et de broc mais toujours avec discernement et minutie, comme en témoignent ses empilements de matériaux divers et modernes. Pour cette édition, elle a ainsi fabriqué un immense couillard, une catapulte à godets de pelleteuse, qui donne l’impression de vouloir trouer les murs et ainsi nous inciter à retourner vers l’extérieur, véritable lieu de la bataille. Si guerre il y a, pour l’artiste, elle est plus métaphorique, voire ludique, que référentielle. C’est celle qui se pratique contre le système qui nous broie : ainsi que le suggèrent les rouleaux (à gazon) de sa mobile Barrière. D’où ces allusions aux grandes marques, fleurons de l’industrie de luxe, Hermès ou Vuitton. Et, au-delà, au marché de l’art, pas toujours juste et souvent manié avec dextérité, mais sans soucis de qualité. L’artiste est en lutte, ainsi que le prouve l’œuvre intitulée Gloups, où des cailloux sont catapultés sur des plaques de verre. Si elle ne peut déplacer des montagnes, il lui est arrivé de déplacer des maisons en les mettant sur pattes. Ajoutons qu’un bélier s’extrait d’une ouverture, ce qui est assez préciser combien l’artiste bouleverse notre vision des choses puisque l’objet cherche à forcer l’extérieur. L’artiste est engagée, mais avec humour et cela fait du bien par les temps de tensions, où l’on a besoin d’un peu de jeu dans les jointures. Avec en prime l’eau de jouvence de la rivière qui nous replonge sainement en enfance.

Tél. 04 66 47 63 76. levallon.fr

ARTS PLASTIQUES Par BTN 34
© Severine Hubard © Ceiser et Kremer

Diane Arbus, Carrie Mae Weems, Christodoulos Panayiotou

Luma • Arles, Bouches-du-Rhône

Jusqu’à cet hiver Visiter Luma, qu’il s’agisse de la Tour ou son extérieur proche, c’est l’assurance de scénographies soignées dans des espaces à la mesure de la notoriété mondiale des artistes conviés. Il arrive que la salle soit quelque peu exiguë. Qu’à cela ne tienne : un immense miroir donne l’illusion qu’elle est bien plus grande. C’est le cas pour la présentation spectaculaire des 454 argentiques en noir et blanc, de Diane Airbus, qui nous attendent dans la galerie principale, sur des cadres métalliques disposés en labyrinthe, le long des murs aussi, de sorte que l’on a l’impression de se perdre dans le dédale new-yorkais où la photographe a puisé l’essentiel de ses sujets jusqu’à sa disparition tragique (1971). On visite avec son corps, pas seulement avec les yeux, et chacun peut creuser son itinéraire sans empiéter sur celui des autres… D’autant que les clichés sont disposés à des hauteurs différentes, obligeant à des mouvements variés qui renvoient à la diversité des modèles portraiturés (Géant, nain, Musclor, Tiny Tim…). Ils sont de format modeste, réservent bien des surprises (le couple des Duchamp en parfait contrejour, ou James Brown, en intimité et bigoudis).

Toutefois, Diane Arbus s’est essentiellement penchée sur les êtres que l’on avait tendance à marginaliser (prostituées, strip-teaseuses, vieillards…), et que l’on évitait de mettre en exergue dans les milieux de l’art, dans les années 50 et 60. Ils nous sont offerts en scintillante « Constellation ».

Dans la Galerie Est, le Chypriote Christodoulos Panayiotou déploie, sur One Year, une installation amenée à se compliquer d’éléments nouveaux au fil du temps. Pour l’inauguration, il avait déposé 12 vases en verre, un par mois, de taille et de couleur différente, sur quatre tables en marbre, à l’instar des saisons. On repère tout de go la dimension temporelle de ce travail qui joue sur la fragilité d’un matériau d’un côté et la solidité pérenne d’un autre, même si ce dernier est maculé de tags, histoire d’inclure des traces du présent, fût-il éphémère. Une montre au sol cliquette tandis qu’une bande-son fait intervenir une nouvelle dimension : les fantômes de pas de l’artiste. C’est en la Mécanique Générale, complètement relookée, que se déploie la spectaculaire intervention de l’artiste Carrie Mae Weems. Outre des photos antérieures, de leaders de la cause noire, ou d’artistes, présentées dans un environnement intimiste et ironique, on repère des séries qui ont assuré sa célébrité : des ustensiles téléphoniques laissés pour compte et devenus objets de musée. Le ton est donné : l’artiste enregistre ce que le système rejette et le restitue selon une forme (The shape of things) qui lui fait acquérir ses lettres de noblesse. Pas de celle que l’on voit en ombre chinoise dans la série Meaning and landscape, et qui renvoie au passé douloureux de la Louisiane esclavagiste. Celle qui a connu douleurs et violence dont les images témoignent encore. Autre série remarquable : Painting the town, où des palissades de magasins fermés, servent de prétexte à des tableaux qui n’ont pas grand-chose à envier à la peinture abstraite. Mais ce sont surtout les installations qui étonnent : un immense poster renvoyant au fameux Dream américain, sur une scène où se prépare un concert miniature ; des éléments de mobilier en bois, où méditer et s’exprimer avant de communiquer dans d’imposants porte-voix ; des totems formés de pagaies devant des images peintes de carnage animal... Et puis les vidéos. Les plus célèbres de la carrière de Carrie Mae Weems projetées en continu. Au bout d’un corridor tapissé d’impressions numériques de l’artiste grimée, la vidéo Lincoln, Lonnie and me, où des images de spectacles se succèdent comme par magie, au creux d’un rideau rouge de théâtre… On a, plus énigmatique, derrière un léger rideau transparent, une porte qui fait face à un astre étincelant devant l’obscure immensité céleste. L’œuvre quitte la réalité matérielle pour s’ouvrir à d’autres sphères, spirituelles. Des portraits satiriques d’hommes à tête d’animaux complètent cette présentation nous plongeant dans le passé un peu honteux de cette Amérique qui fit rêver le monde entier. BTN

Tél. 04 65 88 10 00. luma.org

8 avril / 15 octobre 2023

ANCIEN ÉVÊCHÉ D’UZÈS

16 rue St-Julien 30700 Uzès

ARTS PLASTQIUES 35
CÉSAR CHABAUD & Deux artistes en liberté
dimanche de
mardi) ANCIEN ÉVÊCHÉ UZÈS EXPOSITION
© Carrie Mae Weems MORCEAUX CHOISIS
Du lundi au
10h à 19h (fermé le
IBSTUDIO www.ibstudio.fr
L'ART VUES 210 x 135mm.indd 1 21/03/2023 10:09
MUSÉE G. BORIAS
www.uzes.fr

Jusqu’au 17 septembre

Initiée par la galerie AL/MA et Kristell Loquet (compagne de l’artiste), prêtée par Pierre-Alain Challier, cette installation monumentale des boules en cire noire de Jean-Luc Parant est de passage en cette chapelle de la Miséricorde, laquelle nous rappelle précisément que chaque être et même chaque artiste n’est qu’en transit sur cette terre. Le lieu était parfaitement adapté à cet amoncellement qui a besoin, pour être apprécié pleinement, de pénombre et de discrétion. La boule renvoie au toucher, et donc à la matière, à la terre maternelle et ce n’est pas par hasard si le sol brut lui convient parfaitement. Ceci dit, parce qu’il y est fait clairement allusion dans chaque boule, et parce que ce thème constituait la base de la poésie de Jean-Luc Parant, on ne saurait la séparer du thème des yeux. La boule, loin d’être refermée sur elle-même, est ouverte sur le monde, sur les autres et sur l’au-delà spirituel qui pointe au bout de chaque horizon. Le toucher et la vue sont ainsi les deux sens privilégiés dans cette œuvre qui s’est multipliée comme les pains de la parabole, au point de se faire éboulement ou accumulation, selon le point de vue que l’on adopte. Le fait d’y avoir adjoint, dans cette Mémoire du merveilleux, des animaux, lui ajoute une connotation biblique, que l’on doit davantage prendre comme une référence culturelle que comme une adhésion religieuse. Ainsi les divers règnes interviennent-ils sous forme de bêtes naturalisées : le terrien avec les reptiles et l’éléphant, mais aussi les singes qui nous imitent si bien, l’aérien avec les oiseaux ; et l’aquatique avec les poissons et les créatures primaires à l’instar des étoiles de mer. Il y avait donc chez Jean-Luc Parant la conscience d’un présent humain pris entre deux temporalités : le passé et sa préhistoire, l’avenir et l’après histoire. Les boules sont de taille et de formes différentes, chacune ayant dès lors son identité à l’instar de chaque être humain, dont celui qui la fabrique en premier chef. Elles sont limitées toutefois à des dimensions corporelles. C’est la multiplication justement qui permet de la faire accéder au monumental et de rivaliser avec l’architecture des lieux investis. La poussière n’est pas un inconvénient chez Parant. Elle accentue la présence de la matière en tant qu’elle non plus n’est pas faite pour durer. Car l’œuvre, telle l’existence et la vie tout court, s’inscrit dans le temps. Malgré son décès en juillet 2022, l’œuvre de Parant témoigne pourtant de sa présence. Et toute présence est synonyme de joie. Que ses installations sont censées faire perdurer… BTN montpellier.fr

Pas évident d’associer cinq tableaux d’un peintre de génie, un bienfaiteur paradoxal de la ville d’Arles, aux œuvres abstraites de 85 femmes artistes de renom. Seul parmi toutes, Van Gogh se rapproche pourtant d’elles en raison des préjugés dont il a été, lui aussi, victime. Et que ce diable d’homme aurait enfanté, à son insu, le mouvement et les gestes dont bien des créatrices se réclament quelques décennies plus tard. Les cinq œuvres du Maître d’Arles s’avèrent discrètes. On passera outre la disparité, et l’on se dira que l’enjeu en valait la chandelle et que les productions de certaines œuvres au féminin, minimisées par l’histoire de l’art, justifiaient qu’on leur accordât une juste revanche sur leurs homologues masculins en général. D’autant qu’il ne viendrait à l’idée de personne de contester l’importance et l’intérêt d’une Vieira da Silva dans ses gestes cursifs et sa tendance à la saturation, d’une Helen Frankenthaler dans sa science du Color field, ou à la lyrique Joan Mitchell, toutes fers de lance de cette exposition Action, Geste, Peinture ; tout comme Judith Reigl et Lee Krasner. Or ces arbres ont caché la forêt et, à côté de celles qui se sont malgré tout imposées, bien des travaux ont été laissés pour compte, par les instances dominant le milieu de l’art de leur époque et de leur pays. C’est là que cette exposition prend toute sa place et ouvre quelques perspectives. Elle tend à réviser quelques idées reçues : Janet Sobel a sans doute pu exercer une certaine influence sur Jackson Pollock, ce dont témoignent les deux toiles exposées. On découvre une huile de Marie Raymond, pratiquement la seule française de l’expo, dans des harmonies de bleu qui peuvent faire penser que son célèbre fils, Yves Klein, n’a sans doute pas été insensible, dans sa formation, au talent de sa mère. Bref, on peut toujours s’amuser à titiller les vérités universitaires. Les Américaines sont très représentées, d’autant que l’Action painting, l’abstraction lyrique, le Color field, émanent surtout des USA. On ne peut pas ne pas citer Betty Parsons et son rôle crucial dans la reconnaissance mondiale de ces émergences… Une impression de puissance se dégage des toiles de Deborah Remington. Inversement, on est séduit par l’élégance d’une Pat Passlof. On peut être surpris par la gestualité d’Elaine de Kooning (The bull). La rigoureuse fraîcheur d’une Yvonne Thomas rappelle une ancienne période d’un de nos meilleurs peintres nîmois… La Canadienne Miriam

Schapiro, avec son Idyll, est bien à la hauteur de sa réputation d’énergie pure et de liberté suggestive, tout comme l’inventive Mary Abbott. Or bien d’autres pays sont représentés, certains que l’on n’attendait pas, ni dans la postérité de Van Gogh ni dans un rapprochement avec l’expressionnisme abstrait. Les échanges et promotions tendirent en effet à s’internationaliser durant la période choisie (40-70). On revisite ainsi l’exubérance colorée d’une Gillian Ayres (GrandeBretagne). Ou les huiles fluides de l’Autrichienne Maria Lassnig, explorant les ressources de la couleur. La Danoise Elna Fonnesbech-Sandberg nous rapproche de Cobra. Les calligrammes de la polonaise Francizka Themerson anticipent sur l’œuvre de notre Valère Novarina. Et puis, on a les représentantes de pays pour qui la peinture au féminin n’allait pas de soi : l’Iranienne Behjat Sadr étonne par ses audaces sur toile ou sur bois. Les œuvres de la Colombienne Fanny Sanín cloisonnent la couleur de manière souple, mais déterminée. Étonnantes et foisonnantes contributions également de la Coréenne Wook-kyung Choi. On peut être surpris par les all over généreux, à la poudre de marbre, de la Japonaise Aiko Miyawaki. Chacun y découvrira ce qu’il y cherche, selon ses critères et ses valeurs. La présence de Niki de Saint Phalle étonne, mais c’est la Niki des tirs à la carabine, dans le geste et l’action sur la peinture. Celle de la Libanaise Etel Adnan un peu moins étant donné sa révélation tardive et son récent décès. La danse est représentée par les meilleures (Trisha Brown, Martha Graham…), la performance solitaire, en vidéo par Ana Mandieta (cf. La Panacée), Yayoi Kusama, ou la Japonaise Atsuko Tanaka (Gutai) ; et pour les photos par l’audacieuse Carolee Schneemann. Ajoutons pour terminer que les commissaires ont tout fait pour que cette exposition, malgré la pléthore d’œuvres présentées, n’égare pas le visiteur sous l’abondance des sollicitations et références. Ainsi a-t-on affaire à des ensembles cohérents (générationnel, géographique, thématique…) au fil des salles. Par ailleurs, des triades didactiques se superposent et font écho au titre : Environnement, Nature, Perception… Existence, Expression, Empathie, ou encore Performance, Geste, Rythme. Une visite qui laisse à méditer sur l’histoire et ses choix sélectifs. BTN

Tél. 04 88 65 82 93. fondation-vincentvangogh-arles.org

ARTS PLASTIQUES 36
Jean-Luc Parant Chapelle de la Miséricorde • Montpellier, Hérault J-L. Parant ©M. Raymond, Fond. Van Gogh Action, Geste, Peinture Fondation Van Gogh • Arles, Bouches-du-Rhône Jusqu’au 22 octobre

MÉMOIRE DU MERVEILLEUX

Jean-Luc Parant

Jean-Luc Parant, disparu en 2022, voulait ainsi vivre avec tous les animaux, sans faire de différence entre eux et lui. Il voulait vivre une vie plus que personnelle. Il voulait vivre une vie qui le dépasse, qui dépasse son être humain et qui manifeste son être animal.

Jean-Luc Parant voulait faire la jonction entre son humanité et son animalité, entre les mots de ses textes et les mains de ses installations de boules, entre le jour et la nuit, entre la vie et la mort, entre le temps si court que nous passons chacun sur la terre et l’éternité passée hors de cette terre. Quel plus bel écrin que cette Chapelle de la Miséricorde pour magnifier cette jonction et rendre visible, par cette installation intitulée Mémoire du Merveilleux, l’alliance de l’ordonnancement du cosmos et du chaos de l’univers ?

En effet, nous ne savons plus ici si les animaux sont absorbés par la multitude de boules de cire de Jean-Luc Parant où ils trouveraient refuge, ou s’ils en émergent, comme en une nativité monumentale qui ferait directement écho à L’Adoration des bergers qui surmonte l’installation. Le crocodile qui s’éloigne de l’éboulement général pour aller vers le fond du chœur semble avoir trouvé le chemin : il nous indique plutôt que les animaux peuvent émerger de l’éboulis chaotique et lui échapper. Les autres animaux nous guettent, nous interrogent encore : sont-ils en vigie, chargés de nous signaler le monde en explosion que nous traversons ?

Cette installation de donne pas de réponse univoque. Elle ouvre plutôt le champ de nos questions. « S’agit-il d’un éboulement arraché au néant,

d’une rivière de lave figée, d’un torrent pétrifié, de météorites égarées ? Il s’agit en tout cas d’une évocation des racines, de la vie avant la naissance de l’humanité, d’une sorte de mise en abyme des origines, de la sollicitation de l’origine, ce merveilleux offert », comme l’avait écrit en 2015 Maïthé VallèsBled qui était alors la conservatrice du musée Paul Valéry à Sète où cette installation était présentée sous une tout autre forme.

Ces animaux naturalisés font référence à l’histoire personnelle de Jean-Luc Parant qui avait initié cette collection à la fin des années 1980, au moment même où les animaux commençaient à entrer dans son écriture (L’Adieu aux animaux, Christian Bourgois 1988). Mais ils manifestent surtout, même naturalisés et immobiles, le grand mouvement général qui anime la poésie de Jean-Luc Parant, entre différence et répétition sans cesse. Car chez JeanLuc Parant écriture et travail plastique empruntent les mêmes chemins : ceux de l’élaboration d’une gigantesque cosmogonie cherchant à expliquer la genèse de l’univers.

L’œuvre Mémoire du Merveilleux est prêtée par Pierre-Alain Challier qui l’avait présentée pour la première fois en 2012 dans sa galerie à qui représente l’artiste. Elle est actuellement montrée à la chapelle de la Miséricorde sur une idée de Marie-Caroline Allaire-Matte (galerie AL/MA) avec le soutien de la Ville de Montpellier dans le cadre de la candidature Montpellier - Capitale européenne de la Culture 2028.

TEXTE DE JEAN-LUC PARANT

« J’aurais voulu parcourir le monde entier et projeter mes yeux dans tous les yeux, projeter mon regard dans tous les regards. Voir tous les visages, le visage de tous les hommes, de toutes les femmes et de tous les enfants. J’aurais voulu marcher, me déplacer, ne pas m’arrêter d’avancer et faire le tour de la terre entière, aller dans les endroits les plus habités mais aussi les plus dépeuplés. Croiser les yeux de tous les êtres vivants, croiser ceux de tous les animaux, des plus gros aux plus petits, des yeux de l’éléphant à ceux de la fourmi. Je voudrais rencontrer tous les hommes, toutes les femmes et tous les enfants, rencontrer tous les animaux, les loups et les renards, les ours et les éléphants. Je voudrais rencontrer tous les poissons et tous les oiseaux, tous les insectes qui marchent, rampent et volent. Je voudrais rencontrer l’infinité d’espèces animales qui peuple le monde, tous les êtres vivants qui vivent partout sur la terre et dans la terre, sur l’eau et dans l’eau, dans l’air et dans le ciel. Je voudrais voir tous les hommes et toucher tous les animaux, puis toucher tous les hommes et voir tous les animaux, saisir la vie qui m’entoure avec mes yeux et mes mains, avec mes mains et mes yeux. Être là, présent partout avec les hommes autant qu’avec les animaux. Avec tous les hommes et tous les animaux. Je voudrais vivre avec eux, sans faire la différence entre eux et moi. Vivre avec les serpents, les poissons et les oiseaux, jusqu’à avoir leurs écailles, leurs nageoires et leurs ailes. Et pouvoir m’accoupler avec eux et tous nous perpétuer ensemble. Avoir un corps pour ramper, nager, mais aussi pour voler, un corps pour aller partout et être tous les hommes, toutes les femmes, tous les enfants et tous les animaux à la fois. Exister avec les libellules et les moineaux, avec les requins et les lapins. Exister pour eux avec moi, pour moi avec eux. Être là, que tout soit visible et touchable, que tout se découvre et se montre autant dans le jour que dans la nuit.

Je voudrais voir tout ce qui bouge, tout ce qui est en mouvement, ne rien manquer de tout ce qui est en vie. Ne pas être né pour ne rien voir. Ne pas exister pour n’avoir rien rencontré. Oui, rencontrer le vent et la pluie, les arbres et le soleil à travers, la mer et le désert sans fin. Mais aussi et surtout l’identité que chacun porte dans ses yeux, rencontrer des milliards d’êtres et pouvoir ensuite ne jamais les oublier. Pouvoir ensuite reconnaître tous ceux qui vivent au même moment que moi sur cette boule qui tourne sans cesse et qui nous fait apparaître puis disparaître, comme le jour disparaît de l’autre côté de la terre pour faire apparaître la nuit de ce côté. »

ARTS PLASTQIUES 37
Tous les artistes comptent pour penser le monde entier, Jean-Luc Parant édito pour sa revue Le Bout des Bordes n°15. éd. Marcel le Poney et Actes Sud 2021
© Yohann Gozard

Il est toujours fabuleux de réaliser ses rêves : Numa Hambursin rêvait de Neo Rauch, de faire partager sa fascination pour ce peintre moins connu en France que ses compatriotes allemands… Le rêve est réalisé, qui plus est dans sa ville natale, avec l’aide de Pauline Faure et ses assistantes. Le songe de la raison, titre de cette rétrospective, renvoie directement à une gravure de Goya, pour qui elle produit des monstres. Comment définir Neo Rauch ? Il est originaire de Leipzig, a donc grandi en RDA et sa formation fut des plus académiques. Ses toiles, les plus imposantes, celles qui lui ont permis d’acquérir une notoriété internationale de premier plan, nous plongent dans l’onirisme le plus étrange et le plus inquiétant, pour parler comme les surréalistes. Le tableau, parlons de ses multiples chefs-d’œuvre, du rez-de-chaussée, se présente à nous telle une image narrative, mais qui n’a pas la linéarité à laquelle le cinéma ou le roman nous ont habitués. Ainsi sommes-nous perturbés par l’agencement des personnages, de leur inclusion dans un paysage plombé, par la présence

de « monstres » goyesques ou d’architectures incongrues, d’anachronismes vestimentaires, aussi par la remise en cause des lois de la nature (lévitation), par des situations paraissant absurdes ou dont nous n’avons pas les clés, par des jeux de disproportions manifestes, par certaines formes pas toujours aisées à identifier et même par certaines utilisations irréalistes des couleurs… Cette énumération en vrac pour signifier l’embarras qui nous saisit face à un tableau de Neo Rauch et qui tient à ce qu’il nous rappelle à l’ordre du

John Armleder, Mrzyk & Moriceau

temps nécessaire à son déchiffrement. Nous sommes tellement habitués à appréhender l’image comme un outil de consommation immédiat que nous nous sentons déstabilisés par celles qui nous résistent. C’est que la peinture est d’une autre trempe. Elle a pris son temps pour venir jusqu’à nous. Il est au fond logique qu’elle réclame un peu du nôtre pour mettre en rapport ses éléments et esquisser des interprétations singulières. Dont on se demande bien pourquoi elles devraient être parfaites, absolues et complètes… Sinon que nous cédons en permanence aux tentations de la vanité… Neo Rauch recourt à la plasticité du plan du tableau pour reproduire le mécanisme du rêve, ses symboles et sa rhétorique (métaphores et métonymies), sa propension à la narration et surtout sa capacité à faire cohabiter des éléments empruntés à des espaces et des temps différents. Il le fait en se référant à ses souvenirs, à un environnement qu’il a bien connu, à des images qui l’ont lui-même marqué, à d’autres époques également, car le présent dépend du passé, lequel nous forme parfois à notre insu. Plus généralement, il conjugue sa maîtrise technique, sa formation académique, à une liberté d’inspiration, d’innovation, permanente. Neo Rauch aura réussi à restituer l’esprit de son pays d’origine, qu’il fait accéder à l’universel. Cela donne à son œuvre une authenticité qui justifie l’acte de peindre, et explique son succès. Qu’on peut toujours lui envier, nous les Français… Ceci dit, l’exposition présente également des œuvres anciennes de l’artiste, qui nous permettent d’assister à l’éclosion du papillon. C’est le cas d’encres ou huiles sur papier des années 90 qui, au fond, mettent en abyme la façon même dont Neo Rauch construit chaque toile : à l’aventure, l’art de l’artiste consistant à la fois à savoir construire, maîtriser et achever sa composition. On y découvre aussi les huiles sur tondo ou ses dernières toiles de fin de siècle et millénaire, où l’on a l’impression que les choses se mettent en place, qu’une singularité émerge qui flirte avec le pop art ou d’une appropriation partielle de la BD, tout en s’orientant vers l’attrait du mystère. On découvre bon nombre de petits formats avec lesquels on établit des relations plus intimes, les grands nous submergeant de sollicitations multiples et mettant à mal notre aspiration à tout comprendre tout de go. Enfin, l’exposition fait la part belle à des œuvres récentes, avec un artiste maître de son art et qui se permet certaines audaces monochromatiques sans jamais renoncer ni à la figure ni aux principes qui l’animent. Cette peinture incite à prendre son temps. C’est sans doute ainsi que nous pénètrerons son espace, ces rituels induits par les associations d’idées, l’espace du songe et de ses merveilles, même si elles prennent souvent la forme de monstres, plus ou moins nocturnes. Tél. 04 99 58 28 00. moco.art

Mrac • Sérignan, Hérault Jusqu’au 24 septembre

Les réalisations de John M. Armleder ont de quoi séduire à la fois le grand public, les plus jeunes, tout en donnant satisfaction aux initiés, plus exigeants. Beaucoup d’humour, de jeu, de provocation dans ces assiettes blanches sur fond gris et qui posent d’emblée la question de la frontière poreuse qui distinguait les arts plastiques des arts décoratifs. D’immenses toiles longitudinales, faites de bric et de broc, prouvent que le hasard, qui fait bien les choses, a encore de beaux jours devant lui. La coulure y est exaltée. Elles constituent à la fois le clou de cette exposition, quelque peu rétrospective, et un point de départ actuel, avant de pénétrer plus profondément dans les options qui ont rendu ce Genevois célèbre. Et en particulier ses combinaisons d’objets de mobilier, sol et mur, les Furniture Sculptures, auxquelles son nom demeure profondément associé. La peinture, souvent vierge ou minimale, y joue son rôle décoratif à plein, face aux sièges, sofas ou banc, présentés en relief. On est étonnés par l’audace des rapprochements, d’autant que, dans certaines pièces, le lit, au sol, est posé de guingois, séparé de son sommier au mur, disposé en oblique en parallèle avec une peinture. Sept immenses planches de surf, à la surface recouverte de motifs mouvants, viennent ajouter une dimension extérieure et sportive. Dans la même pièce, l’artiste a conçu un dispositif en forme de miroirs réfléchissant la réalité de manière décalée – l’un de ses buts. Nous sommes loin pourtant d’avoir épuisé les sujets d’étonnements auxquels confronte cette exposition. Une série de boules miroitantes et suspendues forment une allée qui incite à admirer la puissante image en papier peint de l’espace infini, à portée de main ou d’yeux, mais en copie réductrice. Le rêve est accentué par la présence de sapins lumineux. En fait, tout étonne et sollicite la part d’enfance : ce grand lit tapissé de fourrure sur cadre mural à la peinture doré. Ces vitrines de verre qui s’obstinent à décliner des moulages de cerveaux animaux en bronze ou argent. Ces néons de diverses couleurs au sol disposés en mikado. Ces tableaux géométriques en forme de cibles. Ses boules en métal perforé mises au sol, à l’inverse de leur fonction habituelle. Bref, on va de surprise en surprise dans une exposition ▶

ARTS PLASTIQUES Par BTN 38
Neo Rauch
Neo Rauch
MO.CO. • Montpellier, Hérault Jusqu’au 15 octobre

▶ qui mêle le sérieux de la démarche à l’humour de ses effets. Au rez-de-chaussée, les réalisations de Mrzyk et Moriceau s’avèrent immersives. On avance dans le dessin, à livre ouvert, dans le corps de l’album, si l’on peut dire ; on touche du doigt les objets et créatures issues de leur imagination. Le dessin acquiert une autre dimension, plus sculpturale et architecturale. On a affaire à des objets grotesques tels les palmes, des maquettes en céramique d’habitats en forme de mégots géants. Une vidéo illustre leur technique d’hybridation des objets. Des panneaux articulés favorisent le parcours, très varié, alternant la figure et l’abstrait, tandis que les murs sont réservés aux dessins en noir et blanc, dans leur état créatif. On voit la bande dessinée autrement, comme après un voyage exotique qui modifierait notre vision du monde. Pour le duo, la Jamaïque. Enfin, il ne faut pas oublier la collection du musée, constamment renouvelée et enrichie de nouvelles pièces. Cette présentation puise dans un fond moins connu du grand public, même si Nathalie du Pasquier, et ses fameuses cabanes, a eu récemment les honneurs du musée (et si celle de Buren demeure inamovible). On retrouve avec plaisir des dessins de Dado, un Oiseau peint par Anne-Lise Coste, un bouquet de fleurs de Pierre Joseph ou les petites maisons de Bernard Bazile. On entre de plain-pied dans le rêve de Jim Shaw, on partage les obsessions nutritives de J.F. Boclé, et on redécouvre l’œuvre militante de Lubaina Himid et ses kangas tanzaniens, entre autres…

Tél. 04 67 17 88 95. mrac.laregion.fr

Mouvement et Lumière #2

Villa Datris • L'Isle-sur-la-Sorgue, Vaucluse

Datris, c’est Danièle et Tristan, ce dernier nous ayant quittés depuis deux lustres, et une passion commune pour la sculpture en général, en particulier pour certains mouvements qui auront marqué le dernier tiers du XXᵉ siècle et bon nombre d’artistes encore aujourd’hui : l’art cinétique (Pol Bury, Calos, CruzDiez…) et optique (Vasarely, Agam, Asis...). La villa, c’est une grande demeure provençale de la fin du XIXᵉ, tout au bord de la rivière chère à René Char, La Sorgue. On peut visiter gratuitement ses expos annuelles, toutes de haute tenue depuis douze ans, c’est assez rare pour le souligner. Pour ce second volet de Mouvement et Lumière, deux décennies plus tard, la Fondation n’a pas lésiné avec les œuvres majeures qui parsèment le parcours sur quatre niveaux, plus le jardin. Un Pénétrable de Soto nous accueille et le hall rend hommage, en cinq œuvres, à cet artiste qui fête ses 100 ans. Au rez-de-chaussée, on est impressionnés d’emblée par les grands cercles de Manuel Mérida qui tournent sur eux-mêmes et forment d’immenses sabliers marquant l’écoulement du temps métallique à l’œuvre. La Sphère bleue de Julio Le Parc, plongée comme nous dans la pénombre, dévoile également ses facettes et impressionne par son volume. En fait, une soixantaine d’artistes ont été sélectionnés et l’on réalise assez vite l’importance et l’apport des SudAméricains, ou de l’Extrême-Orient, à ce type d’art fondé sur la lumière et le mouvement. Plusieurs thèmes ont été dégagés, Les lumières de la ville (avec une magnifique enseigne défilante de Jenny Holzer) Reflets, Éclats (avec des jeux de miroir impressionnants de Jeppe Hein, et une œuvre murale en verre teinté de J-M Othoniel), L’œil moteur ou encore Hypnoses géométriques L’un des points forts de cette présentation est constitué par la référence aux Équilibres naturels, où un mobile de Calder jouxte une œuvre de Xavier Veilhan qui marque la filiation d’une génération l’autre, tout comme une œuvre suspendue de Susumu Shingu. Au premier étage, les néons urbains sont à l’honneur, une éblouissante composition de Carsten Höller illustrant la suite de Fibonacci, près d’une œuvre conceptuelle d’un Laurent Pernot et d’un sycomore reconstitué de l’éco-féministe Andréa Bowers, preuve que

ce type d’art peut être engagé. Miguel Chevalier propose des apparitions lumineuses et moirées, en fonction de déplacements, et l’on revoit toujours avec plaisir les méticuleuses constructions d’un François Morellet (auteur du M de Montpellier). Au deuxième étage, l’œil est particulièrement sollicité, et le maître du genre, Vasarely, se distingue par ses réalisations complexes, pas loin des expériences de trompe-l’œil kaléidoscopique de Chul-Hyun Ahn. Marina Apollonio renouvelle les expériences optiques de Duchamp autour du cercle en mouvement tandis qu’Ivan Navarro nous confronte à une explosion ordonnée de couleurs électriques. Parmi les œuvres immersives et in situ, celle d’Olafur Eliasson, une sphère aux tons mordorés et traversée de feu, marque les esprits, tout comme, au rez-de-jardin, le serpent de triangle vert d’Elias Crespin, qui se meut dans l’espace nocturne. À l’intérieur, l’exposition se clôt par quelques hypnoses géométriques, qu’elles soient signées Dominique Pétrin pour les œuvres murales, ou Angela Bulloch pour le volume lumineux. Mais tout n’est pas terminé puisque le jardin propose des surprises cachées aux fonds des bosquets (les plumes de Francis Guerrier, les fluorescences de Piotr Kowalski) ou carrément dans la Sorgue (Gabriele de Vecchi). Les sculptures d’Hanna Roeckle s’inspirent du polyèdre de Durer tandis que Jeppe Hein prouve que l’humour floral n’est pas exempt de ce style de démarche. Cette exposition permet de redécouvrir des mouvements qui ont beaucoup à nous apprendre dans un monde saturé d’images. On notera qu’elle a su équilibrer l’apport des figures historiques (Tinguely, Keith Sonnier, Takis) et des nouvelles générations (Philippe Parreno et sa « marquise », les décompositions mouvantes de Philippe Decrauzat). Ces démarches s’accommodent à des engagements divers et surtout révèlent la façon dont notre esprit et notre corps se situent par rapport à ce que l’on a du mal à concevoir : la 5ème dimension, de l’immatérialité. Une exposition que l’on prend beaucoup de plaisir à voir. D’autant que la scénographie est de Laure Dezeuze… Tél. 04 90 95 23 70. fondationvilladatris.fr

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Jusqu’au 1er novembre John Armleder

30 ans de Carré d’art NÎMES

Gard Jusqu’au 31 décembre

Les 30 ans de Carré d’art, ce sont tous les musées nîmois, accueillant de l’art contemporain, associé ainsi à l’art antique, à la peinture classique, à l’artisanat ou aux traditions locales. Dans le même temps, les collections sont revisitées, redécouvertes et contextualisées. Ainsi tous les concepteurs d’affiches pour les ferias sont-ils rassemblés, d’Arroyo à Nicole Bousquet, au musée des Cultures taurines. Au musée des Beaux-Arts, on exhume les œuvres de Martial Raysse (cf. Paul Valéry), l’un des survivants du Nouveau réalisme, si apprécié du premier conservateur, Bob Calle. On peut ainsi découvrir les deux grandes périodes de cet artiste : les néons plutôt pop et son retour à une figuration classique, dont certaines places nîmoises rendent compte. Au musée du vieux Nîmes ont été sollicités des artistes du tissu, naguère présentées dans le bâtiment imaginé par Norman Foster : l’américaine Latoya Ruby Frazier qui imprime ses performances aux drapeaux sur du blue-jean, d’origine nîmoise, dans une perspective sociale et politique ; Anna Boghiguian mêlant les symboles nîmois à ceux de sa ville natale, Le Caire (le crocodile, la voile de felouque illustrant le commerce). De son côté, Mounira Al Solh a recouru à la broderie pour mettre en histoire les récits d’exilées syriennes. Mais le tissu ne se conjugue pas qu’au féminin malgré la présence d’Annette Messager. Support-Surfaces selon Viallat ou Cane, voire l’indispensable Saytour (panoplie de magicien) est passé par là, ainsi que notre Yves Reynier (chasuble et oiseau) préféré. Au musée d’Histoire naturelle, se glissent, parmi les pièces de zoologie, géologie ou ethnographie, des masques de Rondinone, des monceaux de soufre d’Othoniel ou les natures mortes miniatures peintes de Favier. Le musée de la Romanité a consacré son sous-sol à un artiste autrichien, lequel aura reconstitué, dans sa Mémoire Vive, des variations étonnantes à partir des vestiges anciens. L’imprimante 3D fait ainsi des merveilles et apporte de surcroît la transparence. L’hybridité des modèles antiques (monstres, dieux) est soulignée, et l’on relit les statues de Neptune ou Pan, Anubis ou Cupidon, avec un autre regard. Oliver Laric est un artiste du présent qui sait mettre les outils d’avenir au service de la célébration d’un passé qui nous est précieux, en particulier à Nîmes (cf. L’Artvues juin). La Chapelle des Jésuites est occupée par la chorégraphie de Noé Soulié qui se livre à des figures imposées par les limites du cadre. Et puis il y a, last but not least, Carré d’Art, son sous-sol (Triptyque vidéo de Martine Syms, qui nous fait voyager en images dans les quartiers sur-animés de Los Angeles), sa librairie (et les portraits d’artistes, de Jean-Pierre Loubat)… Ses différents niveaux enfin, dont le rez-de-chaussée, et sa carte blanche à la Nîmoise Suzanne Lafont, qui a installé un vrai bouquet de photographies à partir d’œuvres présentes de la Collection : scènes de guérilla urbaine de Stan Douglas, portraits ou paysages urbains des œuvres présentes (Thomas Schutte, Jean-Luc Moulène, Akram Zaatari, Thomas Struth etc.) ou absentes (Boltanski). À l’étage, l’exposition La Mélodie des choses est « Carré-ment »

didactique puisque l’on se promène du Nouveau Réalisme (Affichistes, Spoerri, Arman, etc.) à Markus Raetz ou Larry Bell, parmi plusieurs décennies d’histoire de l’art : art conceptuel, Supports-Surfaces (nos régionaux : Arnal, Dezeuze, Saytour, Viallat…) et BMPT, Arte Povera, figuration des années 80 (Combas, Barcelo, Alberola…), peinture allemande (Richter, Polke...), production nîmoise (Clément, Bordarier, Azémard)… Mais c’est au dernier étage que l’on se rapproche le plus des options du conservateur qui a délégué à deux artistes, récemment exposés, la responsabilité des choix d’œuvres censées mettre en valeur les acquisitions. Le Suédo-Jordanien, Tarik Kiswanson, qui nous avait enchanté avec ses Vestibules en lanières de métal poli, tournoyant sur eux-mêmes, a joué le jeu de manière sobre, en exploitant l’espace et en rappelant à notre meilleur souvenir les expositions de ces dernières années : Etel Adnan, Dahn Vo, Nairy Baghramian, Sam Contis, Wolfgang Tillmans, Rosalind Nashashibi, et aussi des séries de Sophie Calle, Suzanne Lafont,

ou des sculptures, un peu oubliées aujourd’hui du regretté Absalon. On voit ainsi les orientations prises par le musée, impliqué dans les diverses causes qui caractérisent les motivations des artistes du présent, engagés ou éveillés, d’aujourd’hui. Quant au Libanais Walid Raad, il surprend son monde en limitant ses choix aux ombres de tableaux muraux censés avoir été offerts à Bob Calle, premier conservateur en titre, pour services médicaux rendus. Une manière de réintroduire de la fiction dans le réel. Enfin, la Bibliothèque présente de somptueux livres d’artistes, genre plus rare, mais qui a acquis ses lettres de noblesse. Un anniversaire consensuel où l’on trouve un peu de tout, un peu d’éclectisme, ne faisant pas de mal face à la montée des sectarismes de toute confession.

Tél. 04 66 76 35 70. carreartmusee.com

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©
d'art
Carr é

Georges BRAQUE l’œuvre graphique

13 juillet

29 octobre 2023

Musée-bibliothèque

Pierre André Benoit

Alès

102x275.qxp_Mise en page 1 21/04/2023 12:00 Page 1
EXPOSITION
Direction de la Communication Alès Agglomération - SV 02 /2023
Exposition réalisée avec la participation exceptionnelle de la Bibliothèque nationale de France.
la meilleure part
-
2023
PAB
Georges Braque, Mariette dans l’atelier ou
© ADAGP
Paris
© musée PAB

ET POUR QUELQUES expos de plus !

Commençons par deux hommages, l’un littéraire, à Nicole Drano-Stamberg, de Frontignan, poètesse d’une grande générosité, qui vient de nous quitter (deux de ses titres la définissent parfaitement : Employée de la Poésie, Délicatesse et Gravité) ; l’autre pictural, à la galerie toulousaine Jean-Paul Barrès qui vient de mettre la clé sur la porte. On pouvait y suivre des artistes aussi divers que Stéphane Bordarier et Yves Reynier, Nicolas Daubanes et Serge Fauchier, Lise Chevalier et Guillaume Moschini, Vanessa Notley, Claudie Dadu, Patricia Stheeman, Didier Demozay, Patrick Sauze, Valérie du Chêné, Lucie Laflorentie… que des noms que nous avons soutenus dans L’Art-vues. Un coup dur, après L’Écureuil, pour la capitale occitane.

DANS L’HÉRAULT

On sait que Sète est une île aux peintres, ainsi que l’aurait imaginé Rabelais dans son Quart livre. Il y a les immortels, les très connus (Combas, Di Rosa), les connus (Dezeuze), ceux qui ont acquis leur petite notoriété (on en compte des dizaines) et puis ceux que l’on n’en finit pas de découvrir. Quelques-uns se sont rassemblés autour de l’Artist Run Space dit Latelier, qui bénéficie à présent d’un espace longiligne et profond, 29, rue H. Euzet, qui se veut pluridisciplinaire, créatif et réflexif. Après Un Ecran Total voué à la vidéo, une expo consacrée à la céramique (avec Elisa Fantozzi et Claire Giordano…), un showroom où chaque membre de l’association s’expose (Karine Barrandon, Florie Adda qu’on peut voir cet été au Réservoir, Marie-Claire Esposito et Gilles Bingisser), il sera temps de fêter la rentrée sur la thématique : Support Table Sujet qui se prête à de multiples traitements (critique, ironique, poétique…). Après tout Table fait très sculptural tout en étant un objet, le mot n’est pas si éloigné de tableau et les performeurs ne se privent jamais de se mettre à table.

Alain Léonési s’en sert de support pour ses assiettes brisées, témoignant de son goût pour les choses simples, du quotidien des gens humbles, qu’il réhabilite, tout en s’inscrivant dans une tradition moderniste. Deux jeunes diplômées, Lucie Malbéqui et Juliette Guérin, mettent la nourriture en évidence, la première nous incitant à la sentir et la consommer, voire manipuler selon une mise en espace des objets cueillis qui s’avère très soignée. La deuxième privilégiant l’image, sans se priver des objets de consommation, pour se payer les grandes enseignes populaires telles que Lidl, devenues le paradis des gens simples. Gilles Bingisser s’est intéressé aux bonbons sur serviettes, dont les formes et couleurs, sur une surface libre, régulièrement disposées, rappellent un mouvement qui accorde aussi une grande place au support. Julien Bouissou fera travailler sa langue et ses dents en direct : des polaroïds en témoigneront. Sandrine Le Maguer aura confectionné un gâteau chocolaté aux armes de la ville et présentera son casque militaire empli de confiseries et impressions de textes sur papier. Œuvre participative et gourmande donc.

Elle a invité Nicolas Ramel, un cas, si je puis dire, et sa sérigraphie au chocolat. L’immense Pierre Tilman(1), grand consommateur d’îles flottantes, sait accommoder les mots du poète à des aliments colorés. La sérigraphie sur carton se met aux couleurs alimentaires : au persil et épinards (vert), aux pissenlits et au curry (jaune), aux betteraves et au vin (rouge). C’est naturel et au fond écologique… Julien Alins sera aussi du Banquet.

Il nous faut aussi revenir sur l’intéressante et prospective initiative intitulée Scabs, à savoir Croûtes, laquelle comme son nom l’indique, nous plonge dans un univers de remises en question de la plupart des idées ou des valeurs reçues tant sur le plan politique, que racial, culturel ou générique. La croûte est une frontière entre l’intérieur et l’extérieur, elle est une marge du corps, et c’est un peu ces univers en lisière de… que la commissaire, Madelena PlaneixCrocker, entend explorer à Mécènes du Sud cet été. Autrement dit, les artistes pointent et exacerbent ce qui gratte. Les « Pains retrouvés » du coréen Hayoung, jonchent le sol et grimpent sur les murs, en véritables créatures fantastiques et hybrides munies de pattes métalliques. Manière de réhabiliter le pain perdu, comme Proust l’a fait du temps, ou de l’art qui transfigure les choses simples du quotidien. Dans le même ordre d’idée, Mimosa Echard(2) compose ce que l’on a du mal à nommer une simple peinture grâce à de multiples supports (moustiquaire, tissus synthétiques…) sur lesquels elle applique des ingrédients inattendus (fougères en plastique, noyaux, couvercle, boucle d’oreille). Comme on le voit, on est dans une attitude qui explore, elle aussi, les limites et nous amène à réviser nos conceptions esthétiques. La contribution d’Eve Gabriel Chabanon prend l’allure d’un immense patchwork, modelé sur structure en métal, et rendant compte à la fois d’une expérience collective (mutualisation des corps) et d’un procédé chimique (tissus imprimés au mycelium). Les organes buccaux célébrés, par Tarek Lakshrissi, rappellent la fonction extrême de la langue, à la pointe du corps, celle qui libère la parole, même si le procédé peut s’avérer à double tranchant. Ses sculptures murales en résine fascinent et rebutent à la fois. Les aquarelles de Tai Shini, féministe convaincue, contrastent par leur douceur de seuils utopiques, mais il ne faut pas s’y fier. Ses architectures se situent entre deux mondes et nul ne dit que l’ailleurs soit meilleur que celui-ci. Enfin, la poésie est présente avec le tissu imprimé de CA Conrad, suspendu entre deux espaces, tandis que Ndayé Kouagou, en vidéo, se lance dans un discours ironique, doublé au féminin, pour démontrer les vertus d’une simple pièce de monnaie, à caractère symbolique s’entend puisqu’à sa double face, l’artiste préfère la tranche. Mécènes du sud ouvre en tout cas l’art à des pratiques différentes, hors norme, qu’on ne peut plus occulter aujourd’hui.

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DANS LE GARD

Du côté d’Aigues-Mortes d’une part (août), de Salinelles de l’autre (septembre), dans deux lieux de méditations que sont des chapelles (Célestins et Saint-Julien), l’artiste d’origine polonaise Anna Baranek du Château déclare son amour pour cette terre camarguaise qui l’a adoptée. Je dis terre, mais il faut compter avec la primauté de l’eau, douce ou salée, des marais et des étangs. Elle habite certes la Camargue, mais ces expositions prouvent qu’elle est également habitée par elle. Le bleu du ciel, les couleurs du sel, la lumière du midi suffisent à construire le paysage, avec humilité, simplicité et légèreté. Le vent favorise le mouvement et la peinture se travaille dans le silence. Ainsi Anna Baranek(3) du Château, loin des agitations urbaines, du bruit et de la fureur, nous rappelle à quel point nous avons besoin de paysage. Celui de Camargue est protégé, on peut même parler de réserve. Et ne métaphoriset-il pas la condition même de l’artiste, amené(e) à vivre dans les marges, pour peu qu’il (elle) s’oblige à préserver ce que nous avons de plus humain : notre appréhension directe de l’espace par le regard, l’activité manuelle qui consiste à peindre – comme d’autres jardinent ou pêchent. Et le souci de préserver la mémoire des choses, de les inscrire, de s’inscrire, dans le temps. La couleur Bleu incarne cette aspiration à l’infini que suggère la contemplation sereine et patiente des lents déplacements de nuages, des calmes activités animales, et des objets humains laissés au repos, à l’instar des barques marines. Il faut du temps pour que le paysage entre dans le tableau, du moins son essence. Besoin de simplicité, souci d’en rendre compte, refus du réalisme photographique : on touche au plus près de la poésie. On se demande également si la vision proposée par l’artiste n’est pas un rêve. Le rêve d’une petite fille née dans la blancheur neigeuse de sa Silésie et transportée, par la magie des migrations aviaires, vers des cieux plus sereins auxquels le sel apporte son petit grain d’éternité. Les peintures, légères, d’Anna Baranek du Château nous renvoient à cette chanson à succès évoquant le Sud, ce pays où le temps dure longtemps, et la vie sûrement, plus d’un million d’années. Si nous ne faisons pas de grosses bêtises d’ici là. L’artiste est le gardien de ce pays-là. De cette Camargue-là.

Il faut cette année faire un détour par l’exposition temporaire du Pont du Gard, laquelle immerge dans un espace au noir, Light as space. Il s’agit d’une expérience lumineuse, réalisée par l’artiste japonais Yasuhiro Chida(4) Lequel fait émerger des ténèbres la fée lumière. L’immersion, en plusieurs compartiments, mobilise des kilomètres de fils, qu’ils soient de polyester, dorés ou fluorescents, blancs ou bleutés, parfois des fils de pêche. L’œil est sollicité, mais également le corps et sans doute en conséquence notre esprit. Si l’aqueduc romain émerveille pour ses puissantes constructions aptes à résister aux assauts du temps, et du sempiternel soleil méditerranéen, cette plongée dans l’obscurité lumineuse ravive la conscience de notre modeste passage en ces lieux et sur Terre, des limites de notre esprit associé à nos sens, et de notre finitude, car ces espaces maîtrisés nous donnent un aperçu de l’infini. Pour Viviana Birolli, l’artiste invité serait un « sculpteur de lumière, musicien de l’espace et maître tailleur de temps ». Au-delà des prouesses techniques réalisées et de leur caractère merveilleux, opérant pourtant à partir de phénomènes simples (projecteur, fils, mouvement vibratoire, eau, pierres),

il s’agit d’ébranler le visiteur en ses certitudes. Si les installations, à base de fils, dominent, autour d’un anneau de métal en révolution, par exemple, on apprécie les irisations suscitées par le verre d’un tapis, ou les volumes plus discrets, composés d’eau. Cette même eau qui coule toujours dans le Gardon et circula jadis dans l’aqueduc dont la visite intérieure sensibilise aux jeux d’ombre et de lumière que l’artiste japonais a su sublimer. La promenade culturelle, conçue en partenariat avec L’Échangeur 22, peut alors se transformer en expérience bien plus profonde… Celle où le transparent pénètre le sensible.

Commémorant ainsi une rencontre en ces lieux mêmes d’exposition, le sculpteur Stéphane Bernard(5) et le peintre Robert Bush se partagent la Salle du Roi du Jardin médiéval à Uzès dès le 1er septembre. Le premier travaille sur un matériau naturel et régional, le châtaignier cévenol, en séries soit de figures humaines, soit semi-abstraites avec ses Hurleurs, soit carrément abstraites avec effets de rythme, soit enfin s’articulant autour des lettres, mots et notes. Son homologue s’exprime sur toile libre dans une volonté d’émancipation colorée et formelle aboutissant toutefois à l’apparition de signes peints. En l’occurrence son travail est régulé par le rythme des saisons et par les éléments qui les caractérisent : pluie, vent, soleil. Le temps mesure, en effet, les étapes d’une rencontre. C’est sur cette dernière que Stéphane Bernard a insisté si bien que l’on peut avoir l’impression que les êtres qui la composent s’incarnent à la fois dans le bois qui leur donne forme et dans le temps qui leur donne vie. Il faut un peu de courage pour rejoindre le village de Russan et sa fontaine où Lilian Euzeby, depuis quinze années révolues, ouvre sa résidence d’été à des artistes souvent de renom. Articulée cette année autour des aspects les plus sombres de la Nature (dans les très grandes choses, les cieux ou les petites, fleurs et animaux) on y retrouve aussi bien le Viallat taurin des sérigraphies solaires que les variations sur atlas, illustrant ironiquement L’enlèvement d’Europe tel que le conçoit Clara Castagné(6), à l’encre et aux figures envahissantes de muscles et chairs. Les peintures d’Anne Slacik s’avèrent, à son accoutumée, fluides, illustrant un élément tel que l’eau et les rêves qui l’accompagnent, sujet que l’on retrouve dans la broderie et encre de la coréenne Jieun Kim. On est heureux de revoir des peintures sur papier du regretté Jean-Michel Meurice dont des ipomées et une sérigraphie aux traits horizontaux. Bruce Paoli, et ses tirages en digigraphie sur Dibond, nous plonge dans un noir profond, à peine rehaussé d’une trace aéronautique. N’oublions pas Lilian Euzeby, le maître des lieux, peintre lui-même, ses paysages sombres et accidentés à l’acrylique sur toile cirée ou papier, aux titres et tons romantiques (Une neige mélancolique, La grotte de Novalis, Sur les bords de l’univers..). De petits collages de l’ancien surréaliste Georges Hugnet, des photogravures animalières d’Alberto Bernardoni, des gravures saphiques de Paul Hubay et deux photos ferventes par Luc Dietrich, viennent enrichir l’ensemble de formats modestes, tout comme les herbes cosmiques au cyanotype, en hommage à Lucrèce, de Gabrielle de Lassus St Geniès. Un choix représentatif de tissus et cartons de Viallat constitue le clou, si l’on peut dire, du cru 2023. On croise enfin des fusains assez et radicaux du grand architecte Rudy Ricciotti. Une expo éclectique qu’il faut mériter… (jusqu’au 2 septembre).

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DANS LES PYRÉNÉES-ORIENTALES

Au Château de Jau, à Cases-de-Pêne, c’est un cas unique, jusqu’à la fin août, Vincent Corpet(7) est sollicité pour le troisième été consécutif, avec un nouvel et ultime Fatras, et ce sera sans doute la dernière décision de Sabine Dauré, qui cède la place. Le premier s’articulait autour de la Nature morte et du Portrait, assorti de quelques paysages. Le second s’attaquait à la peinture religieuse et effectuait une lecture personnalisée des chefs-d’œuvre du genre. Le troisième nous propose Le sauvage et met l’accent sur la condition animale, sollicitée par le peintre durant trente ans. Cette production ne se veut point réaliste. Elle ferait plutôt appel à notre mémoire ancestrale, celle de la Préhistoire et celle qui précède notre acquisition individuelle du langage, lequel nous fait humain. Ainsi chez Corpet, c’est le traitement instinctif de la forme qui fait surgir, dans ses tableaux, un Bestiaire, qu’il assume, par Analogies (titre d’une série). Certes l’animal est présent, mais l’humain n’est pas loin, que l’artiste aime à peindre nu, sur fond neutre, comme une page blanche. N’est-il pas un animal, doué simplement du langage, un animal capable de désigner les êtres et les choses ? Corpet ne se prive pas de les confondre. En témoignent ses portraits de De Gaulle, Churchill ou Kennedy, plus animaliers que Nature. Ou ses compositions dynamiques rendant compte de la sauvagerie invoquée. Son goût pour l’hybridité. Sa relecture animale des chefs-d’œuvre (Courbet). La part du sauvage en lui, animale ou humaine. Car le peintre, par essence, est le vrai Sauvage.

DANS LES HAUTES-PYRÉNÉES

Enfin, aux confins de la région, le Centre d’art contemporain du Parvis de Tarbes nous gâte en ouvrant son espace jusqu’à l’automne à un artiste hors norme, déjà invité par le passé, et qui en dérangera plus d’un, Jean-Luc Verna(8), pour un ironique voyage au sein d’une scénographie à l’atmosphère sombre, nocturne, spectaculaire, qui s’intitule : Vous n’êtes pas un peu beaucoup maquillé, non ? Cet artiste qui recourt au dessin, y compris sur l’intégralité de son corps tatoué, et se veut certes performeur et même leader d’un groupe post punk ou gothique, se sert justement des éléments de maquillage pour rehausser de couleurs des coqs et autres volatiles, dont une poule baptisée Folcoche, la mère indigne d’un roman à succès. En fait, tel un dandy, l’artiste fait de son corps une œuvre d’art, qui attire l’attention sur celui-ci, à l’instar du danseur qu’il aurait voulu être. Cela peut faire rire, tel un clown, mais on sait combien ce dernier peut s’avérer un être à double face, et receler une part de tragédie, ou du moins de sérieux. Ainsi, si les monstres foisonnent, en installation ou peinture – il y est question de chimères – il prend pour sigle, Paramour, décliné d’une firme célèbre. Beaucoup de portraits au demeurant, de toutes tailles, et les plus petits ornant les plus grands... Une installation murale à partir de colliers assortis de visages. Des assemblages hybrides…

On est dans un univers étrange, excessif, grimaçant, dont certains signes entrent en résonance avec nos anxiétés d’enfants. L’univers du spectacle et de ses dessous, de ses revers…

Enfin, revenons (cf. L’Art-vues juin) sur quelques initiatives originales méritant d’être soulignées. Deux concernent le surréalisme, ce mouvement qui a tant innové au XXᵉ, et que les jeunes gens feraient bien d’aller voir de plus près. Côté rêve d’abord, dans le plus beau village de France pour l’éternité, SaintCirq-Lapopie, dans la charmante vallée du Lot, où habita, vers la fin de sa vie, le pape du mouvement, André Breton, le poète du hasard objectif, de l’écriture automatique et des relectures spirituelles du langage des oiseaux. À flanc d’abîme, afin d’explorer les relations étroites qu’entretinrent Surréalisme et Alchimie (jusqu’au 31 octobre). C’est justement par sa demeure, hantée d’expériences et jeux occultes, jouxtant la maison Rignault, que démarre le parcours où l’on découvrira René Alleau, grand connaisseur de symboles devant l’éternel et aquarelliste hors pair mais aussi Roland Sig(9). Les Eds gardoises Venus d’ailleurs présentent, Maison Lespagnol, des artistes avec lesquels elles ont travaillé et pas des moindres, qui maintiennent l’esprit quêtes ésotériques d’antan : Yves Reynier, Michel Cadière, Susan Mende… Ailleurs, le toulousain de l’oralité, Serge Pey, ouvre à son œuvre au noir, et aux lames du tarot, lequel a tant sollicité l’imaginaire surréaliste. Hors les murs, il faut se rendre au château de Cénévières, où Yoan A.Gil aligne ses petites pièces habitées par l’esprit surréaliste. Quand (l’assoc.) la Rose impossible re-suscite l’urgente actualité des temps et savoirs que l’on dit occultes…

Dernière minute : Pour la rentrée, Le Lieu multiple et N°5 (à Montpellier) ont ainsi choisi des artistes plutôt oniriques, voire exotiques, en tout cas figuratifs, travaillant surtout au fusain, à l’aquarelle et à l’encre : Didier Estival grâce à des motifs floraux, foisonnant de poissons et oiseaux qui occupent l’intégralité de la surface. Magdalena Lamri et ses clairières refuges dans de sombres forêts. Rose Lemeunier jouant sur une surprenante combinaison entre des images tourmentées et des formes géométriques, scarifiées, ce à quoi se prête le papier. Pour N°5 ; le monde poétique et édénique de Yasmine Blum(10) ; aquatique et végétal chez la finlandaise Carita Savolainen, troublant à distance nos repères visuels ; inquiétant et hybride chez Nathalie Tacheau qui malgré tout parvient à séduire… Une confiance aveugle dans cet art en plein regain : le dessin… Drawing Draw… Rappelons les efforts du Lait du côté d’Albi, Graulhet, Gaillac… (cf. L’Art-vues juin). Signalons pour terminer que notre ami Dominique Gauthier (musée Fabre, Jau, Perpignan) a pris ses quartiers d’été et montre 25 ans de Peinture à la Galerie Linard, à La Garde-Adhémar. Et que le Corridor d’Arles se penche sur la Poétique de l’hybride avec un peintre du photomontage déroutant Yael Burstein, et un sculpteur de matériaux de récup, rehaussés de couleur, Antoine Salle.

ARTS PLASTIQUES Par BTN 44
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CHELLAPPAN

François Daireaux

Exposition du 29 juin au 27 août 2023

Chapelle du Quartier Haut

Rue Borne - Sète

Entrée libre de 10h à 18h

Fermée le mardi

Sète fête ses 350 ans

Hérault Du 29 septembre au 1er octobre

R-Cas Festival

À CENT MÈTRES DU CENTRE DU MONDE

Perpignan, Pyrénées-Orientales 7 et 8 octobre

Depuis 2015, la Biennale R-Cas, portée par le collectif Agit’HÉ, initie des rencontres entre une trentaine d’artistes visuels et des visiteurs curieux ou passionnés d’art. Un événement qui prône l’indépendance, mais également l’originalité et une vision alternative de la création contemporaine.

Cité de caractère et île singulière, la ville de Sète fête en 2023 ses 350 ans. Pour l’occasion, une série d’événements aura lieu du 29 septembre au 1er octobre, manière de rendre hommage à l’histoire et au patrimoine emblématique sétois, mais également de regarder vers l’avenir. Si le détail des événements n’est pas encore connu tandis que nous écrivons ces lignes, ce grand moment de fête sera marqué par des temps forts que nous pouvons déjà dévoiler…

Robert Combas au cœur des festivités Ville artistique, Sète l’est assurément ! Galeries, résidences, expositions, concerts, festivals et spectacles font la vie culturelle de l’île singulière et une partie de son identité. Il paraît donc naturel que ce soit à l’un de ses plus grands artistes contemporains sétois qu’est fait appel la ville pour souffler ses 350 bougies. Et, en effet, Robert Combas sera au cœur des célébrations. Tout au long du week-end, l’artiste embrasera le Théâtre Molière et illuminera la ville à travers un concert et un mapping vidéo. Premier rendez-vous le jeudi 28 septembre, à 20h, au Théâtre Molière, Scène nationale de l’archipel de Thau, associée à l’événement, pour le concert événement des Sans Pattes, duo formé par Robert Combas et Lucas Mancione. Pour l’occasion, les deux artistes seront rejoints par d’autres, pour une performance musicale mêlant projections vidéo et musique live créant un stupéfiant tableau vivant. En plus de sa résidence d’artiste au théâtre Molière - qui fêtera ses 120 ans en 2024 - et de son concert gratuit, Robert Combas proposera dans le cadre du programme des 350 ans un mapping, en cœur de ville, pendant quatre nuits. C’est un monde imaginaire et mystérieux qui s’emparera à la tombée du jour des façades de l’Hôtel de ville… On y découvrira les œuvres du peintre qui, grâce à une création vidéo sur-mesure, défileront sur les murs dans une grande fresque foisonnante qui livrera un nouvel éclairage sur l’artiste sétois.

Une affiche signée Gaël Serre

Résidant à Sète depuis 15 ans, Gaël Serre est un amoureux de l’île singulière. Ses couleurs, son foisonnement, sa culture méditerranéenne l’inspirent chaque jour. Fidèle à sa peinture, l’artiste a utilisé plusieurs techniques afin de réaliser l’affiche du 350ᵉ anniversaire de la ville de Sète. L’architecture et les bateaux sont esquissés à l’encre de Chine, certains détails sont dessinés au Pentel, tandis que les aplats de couleurs sont réalisés à l’aquarelle. Pour la réalisation de cette affiche, il promène un regard émerveillé sur la ville et nous invite à cheminer vers un horizon de bonheur coloré !

Tél. 04 99 04 70 00. sete.fr

Cette 7e édition verra cohabiter 32 artistes dans les locaux du centre d’art A cent mètres du centre du monde. Sélectionnés par un jury, ils composent une mosaïque de propositions artistiques rassemblant de multiples pratiques : peinture, gravure, performance, sculpture, photographie, et bien d’autres disciplines, en une déambulation sensible toute particulière. En tout, 33 expositions seront à découvrir, mettant en avant des artistes de renoms comme de jeunes talents ou encore des « inclassables » que le public est invité à rencontrer sur toute la durée du festival. Sur place aussi, un programme interactif de performances et d’ateliers artistiques pour tous les publics. On notera notamment la performance peinture/voix de Caroline Milin & Nathalie Guida le samedi 7 octobre.

Tél. 09 81 06 37 60. rcasfestival.org

NAE Perpignan

ÉGLISE DES DOMINICAINS

Perpignan, Pyrénées-Orientales Du 6 au 8 octobre

Ce sera l’un des événements artistiques de l’automne dans le sud de la région, le salon d’art international NAE s’installera le premier week-end d’octobre à l’église des Dominicains de Perpignan. Ce nouveau rendez-vous culturel propose aux visiteurs, curieux ou amateurs d’art, de découvrir un concentré de chefs-d'œuvre.

À l’initiative de ce projet, deux jeunes niçois, Dana Ponthier et Thomas Lemaire, passionnés d’art qui se sont lancés le défi d’organiser une foire d’art contemporain sur la Côte d’Azur. C’est ainsi qu’en 2022, né le salon Nice Art Expo. Cette première édition accueillera plus de 11 000 visiteurs, renforçant l’idée pour les deux fondateurs de développer le concept dans deux autres villes en 2023 : Le Mans et Perpignan.

Une première édition donc à Perpignan qui se déploiera sur plus de 1 000 m². Artistes internationaux et galeries de renoms, sélectionnés par un jury d’experts : en tout, ils seront plus de 70 à exposer leurs plus belles œuvres. Parmi les grands noms attendus : Jeff Koons, Chagall, Roy Lichtenstein, Banksy… Mais aussi des talents actuels et des artistes émergents à découvrir ! Enfin, plus qu’un salon, le NAE est un véritable événement autour de l’art. Au cours du week-end, le public pourra découvrir des œuvres monumentales, participer à des conférences, des tables rondes ou encore s’émerveiller grâce aux animations et performances artistiques. Une première édition qui, on l’espère, en appellera d’autres ! niceartexpo.com

47 ÉVÉNEMENTS ARTISTIQUES
ÉVÉNEMENTS artistiques
© Yohan Brandt © Mairie de Sète

Kees Visser Dialogue avec la collection

Pieter Ceizer Ivan Cremer Vers la lumière Exposition du 2 juillet au 24 septembre ouvert du jeudi au dimanche 15h à 19h

Solid’Art 2023 | 6e édition

Événement solidaire et artistique, le salon

Solid’Art prend possession du Zénith Sud de Montpellier à chaque rentrée. Le concept, récolter des fonds pour le Secours populaire à travers la vente d’œuvres d’art. Cette année, le salon pourra aussi compter sur le parrainage d’un artiste de renom, Franck Noto. Florian Neveu, commissaire du salon nous en dit plus sur cette 6e édition.

ENTRETIEN avec

Solid’Art est un salon solidaire d’art contemporain, pouvez-vous en rappeler le concept ?

Solid’Art est porté par le Secours populaire de l’Hérault. Son objectif est de mobiliser les artistes du territoire. Nous collectons des fonds pour la campagne Sourire du Secours populaire qui permet l’accès aux vacances aux enfants. Pour chaque vente réalisée sur le salon, l’acquéreur effectue un don du même montant de l’œuvre à l’association. L’entrée est gratuite, car il est aussi important pour nous de favoriser l’accès à la culture. L’année dernière, nous avons récolté 50 000 € pour le Secours populaire, un chiffre en constante progression qui montre qu’aujourd’hui Solid’Art est un événement ancré sur le territoire.

Comment sont sélectionnés les artistes présents et combien sont-ils cette année ? Pour cette troisième édition au Zénith, on accueille 90 artistes sur 1600 m² d’exposition. Ils ont été sélectionnés par un jury, présidé par Numa Hambursin, le directeur du MO.CO. Nous sommes heureux qu’il nous accompagne dans une aventure qui attire de plus en plus d’artistes. Nous avons reçu plus de 300 candidatures ! Il est parfois assez difficile de trancher, mais c’est un salon généraliste et nous voulons vraiment présenter toutes les techniques, tous les styles et tous les prix. Sur le salon, il y a des peintres, des sculpteurs, des photographes, des graveurs. Cette diversité permet à chacun d’acquérir une œuvre et de faire acte de solidarité.

23e Salon des métiers d’art

BEAUCAIRE

Gard

Du 29 septembre au 1er octobre

Du 22 au 24 septembre

Franck Noto a donc accepté d’être le parrain de cette 6e édition…

Oui, cette année, nous avons un super parrain, Franck Noto, aussi connu sous le nom de Zest. Il s’est complètement impliqué dans le projet, d’abord en signant l’affiche. Il va également réaliser une sérigraphie avec les éditions Anagraphis, présentes sur le salon. Franck Noto prépare aussi une installation en interaction avec le public. Enfin, la galerie At Down à Montpellier, exposera ses œuvres.

Peut-on citer quelques exposants parmi les 90 présents ?

Nous avons d’abord un plateau composé de fidèle avec des institutions partenaires, comme le centre d’art Parcelle 473 qui présentera notamment la paléo-artiste Élisabeth Daynès. Il y aura aussi le Cercle des arts et son exposition sur Brassens. On retrouvera aussi certains artistes habitués comme Jean-Paul Bocaj, Gérard Bru, Clara Castagné. Parmi les nouveaux, on peut citer Jordy Le Bruhec, Bella Bah, Axelle Sodade, Clôdius…

Des animations sont-elles prévues pendant le salon ?

Oui ! Comme chaque année il y aura des ateliers participatifs, des performances ou des démonstrations. Le programme est encore en construction…

Recueilli par Eva Gosselin

6e Symposium du marbre

DOMAINE DE BAYSSAN

Chaque année, l’arrivée de l’automne est marquée par le Salon des métiers d’art à Beaucaire. En plein cœur du centre historique de la ville, place Georges Clémenceau, les visiteurs peuvent découvrir une quarantaine d’artisans exposants représentant toute la diversité des métiers d’art : céramique, bijoux, poterie, ferronnerie d’art, marquèterie d’art, sculpture, verrerie, ou encore restauration de tableaux ou de vitraux. Autour de cette exposition en plein air, animations musicales ateliers, visites du centre-ville ou encore démonstrations animent le week-end. Pour cette 23e édition, le sculpteur Fabien Juan sera l’invité d’honneur.

Tél. 04 66 59 10 06. beaucaire.fr

Béziers, Hérault Du 27 août au 17 septembre Richesse naturelle de notre territoire, le marbre de Saint-Pons fait la fierté de l’Hérault à travers le temps et dans les plus hauts lieux du patrimoine mondial. De Versailles à la grande mosquée de Cordoue, les différentes veines du marbre de Saint-Pons font resplendir les trésors de notre territoire. Chaque année depuis 2018, le domaine de Bayssan met à l’honneur ce patrimoine local autour d’une performance artistique exceptionnelle de sculpteurs internationaux présents lors d’un Symposium. Reconnus pour leur talent et leur sensibilité singulière, ils laissent la créativité guider la naissance de leurs œuvres autour de thèmes consacrés à la Méditerranée.

L’édition 2023 sera consacrée au thème de la faune méditerranéenne : les artistes, sculpteurs de marbre auront donc à cœur d’exprimer leur vision afin de sensibiliser un large public à la connaissance et au respect de cette biodiversité. Les artistes présents cette année : Cynthia Saenz (Costa Rica), Valéria Vitulli (Italie), Tanya Preminger (Israël), Adriano Ciarla (Italie), Liu Dangyoung (Chine), Pardeep Kumar (Inde).

Tél. 04 67 67 58 00. scene-de-bayssan.herault.fr

49 ÉVÉNEMENTS ARTISTIQUES
"Solid’Art est un événement ancré sur le territoire."
Florian Neveu
ZÉNITH SUD Montpellier, Hérault solidart.fr

foire méditerranéenne des arts

parc des expositions

Montpellier

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2023

Art Montpellier, Foire méditerranéenne des arts contemporains

PARC DES EXPOSITIONS

Pérols, Hérault Du 16 au 19 novembre

Art Montpellier, 7e édition d’une manifestation très attendue, marque avec force la rentrée, saison d’automne où les couleurs et formes, la création, prennent une place d’importance dans le hall B2 du parc des expositions de Montpellier. Dans ce lieu où transparence et lumière vont faire signe, Didier Vesse, directeur artistique de la manifestation, maintient plus que jamais, avec ce 7, chiffre sacré, son rang d’événement artistique du Sud.

La thématique en décline toute l’artistique puissance symbolique. Les artistes présentés par les 70 exposants, peuvent alors se glisser dans ce précieux motif, mettre en exergue son infinie richesse.

Lumières et transparences, combinaison parfaite, figure de proue de ces quatre jours de découverte, rassemble en effet, tout ce que l’art et les créateurs, ont la capacité, le talent de faire jaillir de la noble matière : la création, la célébration de ce qui vibre et fait joyeusement vivre, la beauté et la fraîcheur des rencontres, la portée des échanges.

« La thématique s’est imposée à moi, en découvrant le travail de grands artistes en région dans tous les domaines, mais tout particulièrement dans la réalisation de vitraux : l’éblouissant travail de Pierre Soulages à Conques, celui de Claude Viallat à Aigues-Mortes, l’alchimie et l’art de la lumière révélés par Pierre Parsus dans la garrigue nîmoise de Saint-Joseph-des-Trois-Pilliers, ou encore les vitraux en camaïeu de bleu, élaborés par Jovhanna Rutvanowska à l’Eglise Saint-Bernard de Lattes. J’ai été également guidé, soufflé même, par la verrerie de Claret, une merveille, qui mérite vraiment le détour. » Voilà une thématique qui ne manque pas de pointer un patrimoine parfois méconnu, se devant de servir la mémoire collective, y compris celle qui salue la venue à la foire des galeries espagnoles, italiennes, et celles des lointaines mais fidèles galeries japonaises. MJ. L

PARMI LES INCONTOURNABLES DE LA MANIFESTATION, 3 EXPOSITIONS DE PRESTIGE

La Galerie Bacqueville présente une magistrale illumination produite par le solo show de Delage + Olson, duo qui articule textes, formes géographiques, photographies de voyage et tableaux.

Impossible de passer son chemin sans faire une halte bienvenue à la galerie Art absolument, éditrice et revue d’art, essentielle présence, qui ouvre la porte à une plus-value symbolique de l’art.

Et, à voir absolument, les photos prises par Vincent Cunillère, autant de clichés lumineux révélant la mystérieuse beauté des vitraux de l’abbatiale romane de Conques, chef-d’œuvre du peintre, artiste de la lumière, Pierre Soulages.

Lumières et transparences

Au commencement des temps de l’art, la lumière des torches, au cœur des ténèbres, éclaire la paroi et permet les premières créations. Puis les hommes quittent la grotte et la lumière naturelle les fascine. L’aventure des relations de l’ombre et de la lumière commence : celle du savoir et de l’ignorance, du sacré et du profane, et de l’extériorité et de l’intériorité. A l’origine, l’or et la lumière se confondent. Créer de la lumière, c’est créer du sacré.

Si la lumière est liée à la maîtrise de la réalité et au savoir, la conquête de la lumière par les artistes, de Van Eyck à Vermeer, donne à l’art le pouvoir de faire naître la lumière du tableau. L’art baroque met la lumière au centre des mises en scènes, et la lumière finit par devenir elle-même paysage, chez Turner puis chez les impressionnistes. Gauguin illumine ses modèles de la lumière venue des lointains et Degas aurait souhaité de peindre qu’en noir et blanc…

La véritable rupture est donc opérée par ces peintres (l’École de Barbizon, par exemple) qui osent quitter l’atelier pour aller peindre en plein air et savourer l’extériorité. Capturer la lumière du monde sur une toile donne enfin à l’humain la première place. D’autant que bonheur et lumière s’accompagnent. De Léger à Kupka, la transparence porte la modernité et traverse la matière.

Depuis les années 1950, la lumière réelle – naturelle ou artificielle – est devenue le matériau privilégié de très nombreuses pratiques artistiques, de Dan Flavin à Bruce Nauman.

Balthus, par exemple, dans ses chefs-d’œuvre, fusionne désir et lumière. Parfois, chez nos contemporains, la lumière devient même pur lieu de création. La sculpture, au XXe siècle, joue le jeu, également attirée par la transparence, tant dans le choix des matériaux que par le jeu des formes virtuelles, sans parler de l’op art. La transparence en sculpture intègre l’environnement.

Mais l’ombre n’a pas abdiqué. Elle représente les zones mentales inexplorées, la face cachée du savoir, et le territoire des non-dits. Il arrive qu’elle prenne la lumière en otage. De Richard Laillier à Marie Morel, ombre et lumière s’accompagnent.

La transparence dit le désir de tout connaître, de dépasser les apparences et de tout maîtriser. Ambivalente, elle pose aussi l’érotique du voile, et son approche de l’intime... Elle dit enfin la traversée des apparences, celle de l’humain, et sa précarité. Nombreux sont les artistes qui peignent ainsi la fragilité.

La transparence, l’ombre et la lumière s’étreignent dans le désir infini de posséder le monde… C’est la lumière, chez Pierre Soulages, grand parmi les grands, qui fait vibrer ses noirs prodigieux. Star justifiée d’aujourd’hui, Olafur Eliasson élargit étonnamment le territoire d’art de la lumière Lumières et transparences posent ainsi les jalons ouverts des richesses diversifiées de l’art de notre temps. Et Montpellier s’ouvre à la lumière !

Christian Noorbergen Écrivain d'art

51 ÉVÉNEMENTS ARTISTIQUES
7e édition
art-montpellier.com
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©Delage+Olson Vitraux de Conques P. Soulages ©Vincent Cunillère.

EXPOSITIONS photos

Michael Kenna, Une mémoire photographique

MÉMORIAL DU CAMP DE RIVESALTES

Salses-le-Château, Pyrénées-Orientales

Jusqu’au 1er octobre

Les clichés en noir et blanc de l’exposition, Michael Kenna - Une mémoire photographique, témoignent des milliers de destins tragiques passés par ce lieu de rétention et de déportation utilisé de 1941 à 1966. Michael Kenna, photographe américain de paysages, fait le choix de la photographie analogique et effectue lui-même ses tirages gélatino-argentiques. Un parti pris artistique plutôt que documentaire.

La première partie de la présentation montre quarante photos de camps nazis européens prises sur une période de 15 ans. Le second fond provient d’une résidence d’artistes effectuée en mars 2022 où le photographe a travaillé sur les vestiges de l’ancien camp de Rivesaltes. Soit quarante-trois clichés, de l’immensité de l’horizon à la singularité des détails des baraques et de la végétation. Un travail poignant autour de la mémoire des camps d’internement. Tél. 04 68 08 39 70. memorialcamprivesaltes.eu

• Mous Lamrabat, Thomas Boivin

Jusqu’au 27 août

• Raymond Depardon, David Burnett

Du 11 septembre au 7 janvier

GALERIE LE CHÂTEAU D’EAU

Toulouse, Haute-Garonne

Mous Lamrabat, photographe Maroco-belge, se sert de sa double culture pour utiliser, avec humour, les codes du luxe, combinés avec des objets traditionnels marocains, afin de transmettre un message de paix et réunir le monde Occidental et Oriental. L’artiste qui évoque le pouvoir des femmes, l’absurdité du racisme, la beauté de l’Afrique, se plait à construire un univers coloré, légèrement surréaliste, sensible et subtilement provocant, à travers des images toujours élégantes. Renversant les stéréotypes, il superpose subtilement la culture pop et les symboles extraits de son patrimoine euro-africain, de sa foi. Présenté à ses côtés jusqu’au 27 août, Thomas Boivin et ses vues en noir et blanc du quartier de Belleville.

À partir du 11 septembre, changement de décor et de lieu avec la nouvelle exposition Septembre au Chili, 1971/1973, réunissant des clichés de Raymond Depardon et David Burnett. Deux regards portés sur un pays à un moment clé de son histoire, présentés à l’occasion des 50 ans du coup d’État contre le gouvernement populaire au Chili.

Tél. 05 34 24 52 35. chateaudeau.toulouse.fr

Le monde en face

CENTRE PHOTOGRAPHIQUE DOCUMENTAIRE

Sète, Hérault Du 15 septembre au 23 décembre

Ce sera la dernière occasion de découvrir une exposition au sein du Centre photographique de Sète. Le monde d’en face, exposition consacrée à celui qui est aussi le directeur artistique d’ImageSingulières, Gilles Favier, signe la fin des activités du festival et de ses expositions. En effet, l’association CéTàVoir a annoncé la fin du festival et des activités à Sète. Cette dernière exposition est donc l’occasion de découvrir le travail de Gilles Favier, membre de l’Agence VU’ pendant 30 ans, fidèle du journal Libération. À travers ses clichés, il incite à porter un autre regard sur notre société, saisissant avec empathie des tranches de vies qui pourraient presque paraitre familières. Cette rétrospective présente notamment ses travaux sur le conflit nord-irlandais à Belfast, le tournage du film La Haine, sa vision de Valparaiso, les quartiers nord de Marseille ou encore les traces du monde ouvrier à Saint-Etienne. À noter que si ImageSingulières s’arrête à Sète, de nouveaux projets pourraient voir le jour en Occitanie, toujours menés par Valérie Laquittant et l’association CéTàVoir.

Tél. 04 67 18 27 54. imagesingulieres.com

Antoni Campañà. Icônes cachées

PAVILLON POPULAIRE

Montpellier, Hérault Jusqu’au 24 septembre Antoni Campañà. Icônes cachées – Les images méconnues de la guerre d’Espagne (1936 –1939) retrace, à travers l’œuvre photographique du Barcelonais Antoni Campañà, les étapes et les marques laissées par la Guerre d’Espace à Barcelone. Un témoignage émouvant qui ne cherche pas à prendre parti. Il y a quatre ans, dans une maison près de Barcelone, deux boîtes rouges sont retrouvées. Elles contiennent 5 000 photographies sur la guerre d’Espagne (1936-1939) prises par Antoni Campañà i Bandranas (1906-1989), l’un des plus grands photographes catalans du XXᵉ siècle. Un secret en négatif que le photographe n’aura jamais souhaité dévoiler de son vivant. Pourtant, c’est bien armé de son seul appareil photo qu’il parcourra les rues de Barcelone dès le début de la guerre d’Espagne sans jamais prendre parti pour l’un des camps qui s’opposaient. Son appareil photo est synonyme de complexité. Il n’a pas photographié une ville en guerre, il a photographié sa ville en guerre, comme un pays se photographiant lui-même. Loin d’utiliser ses clichés pour une cause idéologique, il s’en est servi uniquement pour exprimer sa propre douleur. L’exposition présente pour la première fois près de 200 clichés qui tissent le difficile récit d’une guerre aux multiples facettes. Tél. 04 67 66 13 46. montpellier.fr

EXPOS PHOTOS 52
© Arxiu Campaña © Mous Lamrabat Camp de Rivesaltes © Michael Kenna © Gilles Favier

Jusqu’au 2 septembre

• Eric Rumeau

Du 16 septembre au 14 octobre

GALERIE REMP-ARTS

Durban-Corbières, Aude

Yann Arthus-Bertrand - La Terre vue du ciel

CENTRE D’ART ET DE PHOTOGRAPHIE LUMIÈRE D’ENCRE

Céret, Pyrénées-Orientales Jusqu’au 31 août

Deux artistes en apparence opposés, l’une privilégiant les autoportraits en noir et blanc, l’autre le paysage en clair-obscur et couleurs - et pourtant rapprochés par le même désir de créer de l’irréel plus vrai que nature, sous la sacro-sainte lumière, sans laquelle il n’est pas d’image concevable. Johanna Bouvarel propose deux séries, Prélude et le trio masculin Jean, Elie et Gustave, pour lequel elle se grime et joue tous les rôles (Persona, en latin). Dans la première série, ils sont au féminin et l’artiste se laisse guider par l’instinct afin de multiplier ses temps de pose. Les effets de flou, qu’elle accentue, sont dus au traitement postérieur à l’aide de filtres. Les images obtenues ont le caractère désuet des photos de famille, laquelle cache parfois des secrets bien gardés, des scènes intimes, des aspirations au départ, des monstres de foire, et même des révélations mythologiques comme les tentacules de la Gorgone… La sphère familiale est reconduite dans la seconde série où Johanna Bouvarel semble s’être inventée une fratrie de jumeaux, un peu comme Pierrick Sorin et son frère. Elle revendique un hommage au cinéma muet et aux attractions que l’on pouvait voir jadis entre deux films ce qui attribue un caractère désuet aux photos. Celles-ci chez elle ont la faculté de ressusciter des moments qui n’ont pas été vécus, mais re-composés, entre mémoire, imagination, ce que permet la technique… On peut parler de fantômes, mais qui n’auraient pas eu d’existence concrète dans le passé, plutôt dans la réalité conçue par l’artiste au présent.

Éric Rumeau accorde une grande place au silence et il est vrai que ces clairs-obscurs laissent muets de sidération. Ils prennent pour prétexte la science-fiction ou plutôt la connivence qui peut exister entre science et art, anticipations scientifiques et imagination des artistes, réel et fiction. L’idée est que toute matière cherche à communiquer et donc les pierres comme les autres règnes, lesquelles émettent de la lumière, on ne sait encore pourquoi, mais à considérer tels des signes. Le photographe part ainsi à l’affût de phénomènes biolumineux qu’il découvre ou recompose dans la nature, qu’elle soit végétale, lacustre ou minérale. On est alors confrontés à la fois au mystère, à la beauté et à l’Eurythmie, que choit l’artiste comme titre. Sans oublier l’inscription dans une tradition picturale, celle des Rembrandt, des La Tour, des Caravage… Avec cette impression que l’humain et le non-humain sont plus liés que supposé, et que tout l’art du photographe est de choisir l’angle idéal, lequel permettra de rendre visible l’invisible, possible l’impossible : en l’occurrence la lumière des pierres. BTN Tél. 06 87 03 66 55. galerie-remp-arts.com

Le Centre d’art et de photographie Lumière d’encre expose sur ses murs les clichés d’un grand photographe-voyageur infatigable, Yann Arthus-Bertrand (né en 1946). L’exposition, La Terre vue du ciel, témoigne de quatre décennies à sillonner la planète, la splendeur de notre monde, mais également les bouleversements écologiques que nous vivons et qui risquent de le détruire. Grand défenseur du climat et de la biodiversité en danger, il nous invite, à travers sa fondation Good Planet et ses photos, à changer nos comportements. D’après lui, les signaux d’alarme se multiplient, même si le temps est court, ce n’est toutefois pas trop tard. Parmi les photos illustrant cette nature si riche, si belle et pourtant menacée, Shark Bay, un paysage unique qui abrite le plus grand herbier du monde (4 800 km²) et, Une femme pêchant au filet sur un bras du delta. Le Bangladesh est l’un des pays du monde à la densité la plus importante. La malnutrition y est endémique, surtout chez les jeunes enfants. Le poisson, source première d’alimentation, subit les ravages de la surpêche, de l’utilisation des produits chimiques et de la construction de barrages. Tél. 04 30 82 73 30. lumieredencre.fr

EXPOS PHOTOS 53 •
Shark Bay, péninsule Peron, Autralie-Occidentale © YA-B © Eric Rumeau
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EXPOSITIONS artistiques

Véronique Camilleri-Quoirin

LA POUDRIÈRE

Narbonne, Aude Du 27 septembre au 12 octobre

Pour l’entrée dans l’automne, La Poudrière se pare des œuvres de l’artiste Véronique Camilleri Quoirin. Capté par une réalisation spectaculaire, par la taille des toiles exposées, par la multitude de détails qui composent les tableaux et la diversité des techniques, le spectateur est amené à s’interroger sur le monde actuel, sur les événements du passé et sur notre avenir. Chaque tableau, résultat d’un travail de longue haleine, raconte une histoire dans laquelle se glisse toujours une lueur d’espoir. L’artiste ne juge pas, elle constate et donne ainsi matière à réflexion. Née en Belgique et narbonnaise de cœur depuis de nombreuses années, formée aux Beaux-Arts à Bruxelles, Véronique Camilleri Quoirin explore différents styles picturaux avant de se concentrer, pendant les confinements successifs, sur de très grands formats en noir et blanc. À la fin de la crise Covid, les toiles reprennent, mais les enjeux climatiques et sociétaux auxquels nous sommes toujours confrontés restent les thèmes sur lesquels, l’artiste continue à se pencher. Tél. 04 68 90 30 65. narbonne.fr

Couleurs et plus… si affinité

ESPACE D’ART CONTEMPORAIN

Gruissan, Aude

Jusqu’au 17 septembre

La vitalité et la transgression en partage. Le centre d’art contemporain présente le travail de deux artistes, Claude Guénard et Gesco. Le premier a tout d’un aventurier. Diplômé des Beaux-Arts de Paris, il a enseigné en Afrique et en France. L’infatigable peintre, graveur et sculpteur puise son énergie et sa création jubilatoire dans ses expériences. Artiste entier et passionné, Claude Guénard éprouve à travers l’acte pictural comme une dégustation gourmande de la composition. Le second artiste est d’origine argentine, c’est dans son pays qu’il a appris le dessin. Membre de l’Académie Européenne des Arts-France, il exprime son art abstrait au couteau et au pinceau. Ses œuvres s’inspirent de la littérature ou des évènements historiques remarquables. Tous deux refusent les conventions et les règles. Leurs créations, débordantes de vitalité montrent ce que la plupart des autres cachent. Surpassant leurs différences, ils vouent une admiration à la vie. Sur les toiles, les corps exultent. Les voyages intérieurs de Claude Guénard et de Gesco, sublimés par la jouissance de la couleur, invitent le spectateur à plonger dans leurs univers composés de passion et de transgression. Un hymne à la vie salutaire et joyeux.

Tél. 04 68 65 09 10. ville-gruissan.fr

In Lumine

CHAPELLE SAINT FRANÇOIS-XAVIER

Carcassonne, Aude

Jochen Gerner

MAISON DES ARTS DE BAGES

Aude

Jusqu’au 10 septembre

Jochen Gerner est l’invité d’été de la Maison des arts de Bages. L’artiste, originaire de Nancy, y présente plusieurs séries marquées par la dissimulation d’éléments d’une photo, d’une carte postale, au moyen d’aplats de peinture ou de dessins graphiques. Parmi les neuf séries, l’une des plus mystérieuses, et intéressantes, est celle intitulée Hôtel Primavera. L’artiste en raconte l’origine : « J’ai acquis, il y a quelques années, une lettre de Marcel Duchamp, datée du 4 septembre 1941, où il regrette d’avoir manqué la visite de son ami Jacques-Henry Lévesque, l’invitant à revenir à l’adresse où il résidera encore plusieurs mois avant son départ pour les États-Unis, « Hôtel Primavera, à Sanary ». J’ai cherché à savoir ce qu’était cet hôtel, aujourd’hui disparu, et j’ai déniché, ici ou là, six fois la même carte postale des années 1930 montrant la façade d’un petit établissement un peu daté (« confort moderne » annonce pourtant l’image) – le Primavera. » Sur ces cartes, Jochen Gerner imagine des motifs à l’encre de Chine, agissant comme « comme un filtre, à la fois cachant et dévoilant ce qu’ils enveloppent ou tapissent, accusant le mystère du lieu, la rencontre avortée ». bages.fr

CHAPELLE DES PÉNITENTS

Nant, Aveyron Du 12 au 31 août Avec un père écrivain, Patrick Demuth a pu approcher de nombreux artistes-peintres, illustrateurs et auteurs de bandes dessinées qui ont très vite éveillé son intérêt. Après des études d’art graphique, fin des années 70, il se lance dans une carrière d’illustrateur indépendant, réalisant publicité, affiches, illustrations pour de jeunes sociétés, selon une esthétique voisine de la science-fiction, l’ensemble, régulièrement exposé dans salons et festivals du genre. En 1987, il reçoit le grand prix de l’illustration de science-fiction et plus tard, son travail et ses copies d’architecture, l’amèneront à continuer de s’exprimer dans ce domaine, et en restauration et sauvegarde du patrimoine bâti. En 2015, inspiré par les paysages, les couleurs et les lumières du Causse du Larzac, où il s’installe, Patrick Demuth se remet à peindre, réalisant des paysages et des peintures fantastiques au pastel sec sur toile, à l’acrylique ou à l’huile. nant-mairie.fr

Jusqu’au 23 septembre

Anciennement siège du club taurin de la ville, la chapelle Saint François-Xavier restaurée par la municipalité, devient une galerie d’art. Ouverte début juin, sa première exposition est dédiée à vingt-quatre œuvres issues de la collection de Jacques Font. Ce Perpignanais s’est spécialisé dans l’art contemporain avec « la soif de découvrir des nouvelles œuvres, de nouveaux talents ». Regroupées sous le titre In Lumine, par Vincent Noiret, commissaire de l’exposition, la lumière en est le sujet. Certains peintres très connus tels François Morellet, Geneviève Claisse, Michel Journiac ou Olivier Metzeger. D’autre qualifiés d’émergeants comme Yasmina Benabderrahmane et son Sinnamary-Ciel jaune, une numérisation et flashage d’après diapositive ; Julien Laporte, avec Intuition ne me cherchez plus, acrylique sur toile ; Jérémy Liron, Le Pin de Galle, huile sur toile ; Claire Trotignon, Cooler than a plastic ruller, volume#1, gouache et collage. Deux œuvres de François Morellet qui est déjà entré au musée des Beaux-Arts de la ville MCH

Tél. 04 68 77 73 70. carcassonne.org

EXPOSITIONS 55
AUDE • AVEYRON
Patrick Demuth P.Demuth Gesco © DR © Jochen Gerner V.Camilleri-Quoirin

Les Respirations de l’eau

ABBAYE SAINT-ANDRÉ

Villeneuve-lez-Avignon, Gard Du 6 septembre au 29 octobre

Composante de la vie fascinante et rare, l’eau est l’élément central de l’œuvre de l’artiste villeneuvois David Tresmontant, exposé cet automne à l’Abbaye Saint-André. Cet ancien ingénieur forestier, devenu plasticien, nous montre comment l’eau respire selon des couleurs, des formes et des cycles, apparaissant plus comme un mouvement qu’une matière. Cet expert du reboisement naturel, du paysage français et créateur de nombreux nuanciers naturels perçoit les couleurs, les espaces selon les liens qui unissent l’homme à cette géographie des sites. Il en isole les strates historiques grâce à de longues observations et notes d’impression sur le vif, puis nous restitue en atelier les matières, les lignes de force de ces paysages. Des configurations, des sensations qui nous sont familières, mais qui semblent formulées dans un autre dialecte, échappé de nos songes…

Tél. 04 90 25 55 95. abbayesaintandre.fr

Les poissons du Tac au Tac

PÔLE CULTUREL JEAN FERRAT

Sauveterre, Gard Du 8 au 26 septembre

S’inscrivant dans la lignée des arts modestes, Jean-Pierre Petit – Gi2P expose tout le mois de septembre à Sauveterre. Un accrochage dans lequel on pourra découvrir ses poissons, dessins à l’aquarelle humoristiques et poétiques, mais aussi peintures acryliques, poèmes-objets, « bricosculptures » et installations. Déjà exposés à Avignon et La Salvetat-surAgout, Les poissons présentés à Sauveterre sont des réalisations récentes de l’artiste. La plupart des œuvres exposées mettent en scène deux poissons qui dialoguent entre eux. Ils ne sont pas deux «héros» identifiés, ce sont deux poissons parmi d’autres, on peut les imaginer, suivant les cas, dans la mer, dans une rivière ou pire, dans un bocal. Les poissons poétisent ou jouent avec les mots, pratiquant ce qu’ils appellent dans leur jargon approximatif des jongleries ou des pitreries langagières. polecultureljeanferrat.com

Jardin de sculptures de Cécile Chiorino

Aigues-Mortes, Gard Jusqu’au 27 août

Rendez-vous désormais bien repéré des amateurs d’art, le Jardin de sculptures de la galeriste Cécile Chiorino ouvre ses portes pour une troisième édition. Rendez-vous jusqu’au 27 août pour découvrir plus de 50 nouvelles créations imaginées par huit artistes. Au travers d’une cinquantaine d’œuvres sculpturales d’extérieur inédites que compte cette nouvelle exposition, le public est invité à découvrir le travail de huit artistes. Au programme aussi, performances et rencontres avec les artistes. Le jardin est ouvert du vendredi au dimanche, de 16h à 19h. Par ailleurs, deux soirées seront organisées en août : Sam. 12 août : 17h, Lise Vurpillot, croque et croquis, à 19h, Olivier Bertrand et ses cartons et show de Pole Dance avec Manu, champion de France en titre. Sam. 26 août : 17h, Yann Éric Eichenberger revient avec sa tronçonneuse, 18h, Yann Perrier et ses sphères, 19h, Béatrice Terra et ses fantaisies.

Tél. 04 66 51 67 91. cecile-chiorino.fr

Faire corps

LA GRANDE GALERIE

Uzès, Gard Jusqu’au 3 septembre

La représentation du corps humain et l’histoire de l’art sont au cœur du travail d’Elisa Blackham. Elle inscrit les apparences contemporaines de ses modèles dans le temps plus long, celui du mythe, du récit. Dans la série Suzanne et les vieillards, Elisa reprend ce thème si cher aux grands maîtres. Le drap se tend, la main l’agrippe et le resserre autour du corps nu. Pour Petits fragments d’une grande Histoire, histoire de la peinture au féminin, elle reproduit une main, un drapé, un sein et dresse des ex-voto remémorant la grâce que fut la découverte de toutes ces femmes peintres. Pour faire une toile, il faut du temps, temps que mûrissent les idées et les images qui surgissent de l’épaisseur mémorielle et de la décantation des citations.

Temps pour que la main fasse apparaître l’image sur la toile. Alors que l’image numérique est immédiate, réalisation et circulation étant pratiquement simultanées, la peinture répond à cette saturation d’images par sa lenteur et son silence. Elle est l’expression du temps incompressible.

Tél. 06 72 28 04 67. la-grande-galerie.com

César & Chabaud

ANCIEN ÉVÊCHÉ

Uzès, Gard Jusqu’au 15 octobre

L’exposition, César & Chabaud, deux artistes en liberté - Morceaux choisis, est dédiée à deux grands maîtres nés dans le Midi, le premier à Marseille, le second à Nîmes. Le sculpteur César Baldaccini dit César (1921-1998), utilise le fer, le bronze, le marbre pour ses sculptures monumentales, aussi bien que la mousse polyuréthane pour ses expansions. Influencé par Picasso et par Duchamp, il renouvelle son art tout au long de sa vie en privilégiant l’irréversibilité du geste. Il est aujourd’hui connu pour ses compressions, ses pouces géants et la célèbre statuette qui porte son nom et remise chaque année lors de la cérémonie des César du cinéma. Auguste Chabaud (18821955), lui, peint et fait partie de deux courants artistiques, les Fauves et les Impressionnistes. L’exposition à l’ancien Évêché d’Uzès met en avant sa période fauve et présente des œuvres rugueuses, austères, qui, derrière cette façade sévère, reflètent le goût de l’artiste pour la liberté. La vision d’Auguste Chabaud sur la Belle-Époque s’avère être un témoignage précieux de cette période si originale qu’il retranscrit sur ses toiles. La manifestation réunit plus de soixante-dix œuvres, peintures et sculptures soigneusement sélectionnées pour leur apport à l’histoire de l’art et provenant de collections privées. Son originalité est de mettre en regard deux artistes très différents et qui tous deux se sont affranchis des codes artistiques de leur siècle.

Tél. 04 66 03 48 48. uzes.fr

EXPOSITIONS 56 GARD
Compression Segafredo © Ville d'Uz è s © G. Bonnefont
© David Tresmontant Jean-Pierre Petit Elisa Blackham

Images - Imaginaires

Cité de Sorèze, Tarn

Jusqu’au 8 octobre

Château de Laréole Jusqu’au 24 septembre Galerie 3.1 à Toulouse Jusqu’au 26 août

HAUTE-GARONNE

Joan Jordà, également surnommé «peintre de la Retirada», est un exilé espagnol qui avait fait de Toulouse sa nouvelle patrie depuis 1945. Décédé en 2020, à l’âge de 91 ans, Joan Jordà était un autodidacte, passé par l’École des Beaux-Arts de Toulouse entre 1954 et 1957. Toutes ses œuvres, ou presque, témoignent de cette vie d’exil, d’une existence bouleversée à jamais par le pouvoir totalitaire de son pays l’ayant contraint à trouver une nouvelle patrie. Deux expositions lui sont dédiées en Haute-Garonne, l’une au château de Laréole, où sont installées 150 œuvres, entre dessins, peintures et sculptures, réalisées entre 1960 et 2012. En parallèle, la galerie 3.1, au centre de Toulouse, présente 12 peintures issues de la série Les nageurs, un projet initialement réalisé pour la station de métro Les Carmes à Toulouse. haute-garonne.fr

L’exposition, Images - Imaginaires dans le livre illustré d’Homère à Tolkien, entraîne le spectateur dans l’histoire de l’illustration du XVIe au XXe siècle. En quatre sections et sans véritable ordre ni classement par thématique, une bible rare du XVIe siècle côtoie des planches enluminées de la graveuse et illustratrice Hermine David (XIX-XXe siècles). L’idée est de confronter les styles et de montrer comment, d’un siècle à l’autre, se structure un univers fantastique et fantasmagorique. La section 1 est dédiée au monde religieux et à ses représentations, enluminures et gravures dont les planches du peintre cartonnier Dom Robert. Section 2, place aux dessins sur les sciences, la mythologie, les fables d’Ésope ou de La Fontaine ornant les ouvrages pédagogiques de la célèbre école de Sorèze. On y trouve les créations de Benjamin Rabier, Grandville, Alexander Calder ou encore Jacques Lagrange. Les gravures des livres d’aventure du XIXe siècle de la section 3, Robinson Crusoé ou les romans de Jules Verne, contribuent grandement à plonger le lecteur dans un récit initiatique et fascinant. Deux grandes tapisseries réalisées récemment à Aubusson mettent en avant la saga, Le Seigneur des Anneaux, de Tolkien, à partir des aquarelles de l’auteur. La dernière partie offre des œuvres liées à la poésie pour enfants avec notamment celles de Jean et Laurent de Brunhoff, créateurs de Babar.

Tél. 05 63 50 86 38. cite-de-soreze.com

Chroniques du Gévaudan

MAISON CONSULAIRE

Mende, Lozère

Jusqu’au 26 août

Une très grande exposition, approche artistique singulière, une remontée du temps, occupant 250 m² de surface sur les deux étages de la Maison Consulaire. Un chantier de plus de 10 ans de travail. Les Artistes-Auteurs, Josepe, dessinateur, auteur, scénariste, graphiste, éditeur, reprographe et Christophe Chaumette, ont beaucoup œuvré pour organiser scénographie, mise en lumière et son, afin de relater d’une manière inédite les sombres ravages que fit une bête féroce, au cœur du Gévaudan, de 1764 à 1767. Le public découvre une mise en scène hors norme de l’ensemble du matériel qui a servi à concevoir le livre Chroniques du Gévaudan. Des éléments tirés du fond d’un carton à dessin ! Également retrouvé, un acteur oublié, contemporain de l’histoire : Pierre Delombre, l’un des témoins ultimes de l’histoire, peut être le seul qui ait pu rapporter les faits avec autant de vérité lors de ses investigations au service du courrier d’Avignon.

Tél. 04 66 94 00 23. mende-coeur-lozere.fr

Architecture frugale

GALERIE 24

Toulouse, Haute-Garonne Jusqu’au 31 décembre

À l’occasion de ses dix ans, Îlot Formation, organisme de formation dédié aux professionnels de l’architecture et du cadre de vie et l’association Frugalité heureuse et créative, ont lancé la conception de l’ouvrage Architecture frugale, 22 réhabilitations inspirantes en Occitanie. La frugalité commence par la transformation du déjà-là. L’équipe qui porte cet ouvrage a donc choisi de se concentrer sur la réhabilitation des bâtiments et la revitalisation de villages et de centres-bourgs. Les exemples présentés montrent un usage créatif de matériaux biosourcés, géosourcés et de réemploi, en milieu rural comme en milieu urbain, et proposent des « ménagements » rendant les espaces publics plus attractifs. L’exposition mettra en avant 12 d’entre eux à travers des photographies grand format et des focus sur les matériaux.

Tél. 05 62 73 73 62. les-caue-occitanie.fr

EXPOSITIONS 57
Kipling © J-L Sarda
© NAS Architecture
Joan Jordà
TARN • LOZÈRE • HAUTE-GARONNE
Joan Jordà̈ © S.Federowsky

Emili Armengol

MAISON DES ARTS

Le Barcarès, Pyrénées-Orientales Du 11 septembre au 6 octobre

Emili Armengol, sculpteur espagnol aime la mer, et s’inspire des poissons. Ses poissons de bronze sont comme un nid qui émerge des éclats de la peau de la mer. Ils naviguent dans les airs et dessinent des e échos de mondes disparus et de territoires imaginaires, pour évoquer la densité du temps, l’abstraction des corps façonnés par les vagues et les traits primitifs qui préfigurent le présent. Pour cette exposition, il va plus loin avec un travail qui pose le défi des nouvelles géométries, qui entre dans le labyrinthe de la mémoire humaine et recherche de nouvelles représentations symboliques. Le parcours d’Emili Armengol est impressionnant par sa richesse et sa capacité à nous séduire.

Tél. 06 47 50 59 37. lebarcares.fr

CENTRE D’ART CONTEMPORAIN

Perpignan, Pyrénées-Orientales Jusqu’au 8 octobre

Invité dans le cadre du premier festival des Méditerranées, dont le pays invité est l’Italie, Mario Avati présente l’exposition Musiques pour l’œil au Centre d’art contemporain de Perpignan. Cet amoureux du noir et de la lumière, voit dans la nature morte une façon de jouer avec le reflet et la profondeur de cette couleur. Une recherche qui le rapproche d’un certain Pierre Soulages… Mais à la différence du maitre de l’outrenoir, c’est donc avec la nature morte que joue Mario Avati. Directeur et conservateur du Centre d’art contemporain, Thomas Wierzbiński explique : « Le sujet de la nature morte devient comme une évidence pour nimber des objets dans un univers parallèle, au fond noir troué de milliers de cratères. Mario Avati regardera ses plaques de cuivre à la loupe pour partir vers une autre dimension, celle du microscopique, l’amenant à dire « C’est merveilleux, c’est magique, c’est la lune ». Il ouvre une dimension cosmique vers l’infiniment grand en regardant l’infiniment petit. ». Finalement, il conclut : « Que ce soit la technique comme le résultat, l’ensemble offre une réflexion vers la perception des mondes. Un mode de vie, un art, une philosophie de penser et de l’adapter à sa propre vie. »

Tél. 04 68 66 30 66. mairie-perpignan.fr

De Vermeer à Van Gogh

Tintin

CARRIÈRES DES LUMIÈRES

Les Baux-de-Provence, Bouches-du-Rhône

ESPACE DES ARTS

Le Boulou, Pyrénées-Orientales Jusqu’au 7 septembre

Cet été, l’espace des arts du Boulou accueille en ses murs l’artiste Jean-Claude Liehn. Il y présente l’exposition Objets trouvé, objets retrouvés, sorte d’hommage photographique aux objets qui peuplent notre quotidien. Marqueurs de notre époque et de notre milieu social, les objets disparaissent, emportés par le flux du temps. D’autres survivent. Nous les retrouvons parfois au fond de nos tiroirs. « Les photographier, c’est leur rendre hommage, c’est faire témoignage et tenter de saisir ce supplément d’âme que leur confère leur statut d’objets-témoins. » raconte l’artiste.

Tél. 04 68 83 36 32. espacedesarts.pro

Jusqu’en janvier

Pour la saison 2023, les Carrières des Lumières présentent deux grandes expositions immersives.

D’un côté De Vermeer à Van Gogh, les maîtres hollandais et Tintin, l’aventure immersive.

La première création numérique présente le génie des peintres du Nord à travers une véritable immersion dans une peinture authentique, au plus près de la nature et de ses sujets. Le public se promène dans la réalité du quotidien, sur les pas des grands maîtres qui abordent l’ordinaire de façon extraordinaire. Peindre la lumière et son atmosphère, tel est le fil rouge du parcours. Directe ou tamisée, froide ou solaire, la lumière révèle les façades et l’intimité des foyers. De Vermeer à Rembrandt, Bloemaert, Avercamp ou Steen, le visiteur est finalement emporté sous le soleil et la nature du sud avec Van Gogh. Le visiteur est entouré d’une peinture nocturne et onirique, pour perdre pied dans les étoiles. À noter que cette création est précédée d’une autre, dédiée à Mondrian. Un programme court intitulé Mondrian, l’architecte des couleurs, qui présente les œuvres iconiques de Mondrian, faites de quadrillages aux couleurs primaires, qui ont longtemps inspiré les artistes de tout univers et influencé la culture pop. Graphisme, mode, design, architecture, musique, Mondrian imagine une grammaire esthétique et intemporelle qui ouvre les voies de l’abstraction.

Seconde exposition à découvrir, celle consacrée à l’un des héros les plus célèbres de la BD : Tintin. Une création unique, fruit d’une collaboration entre Culturespaces et Tintinimaginatio, qui offre une manière singulière de redécouvrir l’œuvre d’Hergé. Pour l’occasion, toute la famille de papier de la célèbre saga est convoquée. Tintin, Milou mais aussi la fidèle « garde rapprochée » formée par le capitaine Haddock, les Dupondt, le professeur Tournesol, la Castafiore et bien d’autres encore. Sans oublier, évidemment, les désagréables – mais ô combien incontournables – méchants.

Tél. 04 90 49 20 02. carrieres-lumieres.com

EXPOSITIONS 58
PYRÉNÉES-ORIENTALES • AILLEURS LES POISSONS DU TAC AU TAC jean-pierre petit (GI2P) 8 - 26 SEPTEMBRE 2023 Pôle culturel Jean-Ferrat SAUVETERRE (30150)
© Vincent Pinson

Jochen GERNER

Hôtel Primavera

Jusqu’au 10 septembre

Doris SCHLÄPFER & Laurence MALHERBE

29 septembre > 2 novembre

MAISON DES ARTS DE BAGES

M aison d es A rts de Bages

MAISON DES ARTS - 8 rue des Remparts 11100 BAGES du mercredi au dimanche - sauf fériés - de 15h à 19h, ou sur RDV 04 68 42 81 76 - 07 50 56 34 33 / maisondesarts@bages.fr

du 8 septembre au 1er octobre 2023 à la Chapelle du Quartier-haut Rue Borne - Sète Entrée Libre de 10h à 18h Fermée le mardi expo l’été #2 Osez
plaisir
le

FONDATION DU PIOCH PELAT

Association régionale pour la promotion de l’art contemporain

Programme 2023

4 au 27 août

8 septembre au 1er octobre

6 au 28 octobre

04 67 79 41 11 arpac@free.fr arpac.nomadi.fr

VERNISSAGES DÈS 19 h 00

PEINTURES • Ralf Altreith

GRAND ÉCART • Estelle Lacombe, Miriam Zegrer, Christelle Gratigny, Bilitis Farreny

FIL ÉTHNIQUE Placide Zephyr

Entrée libre Ouvert tous les jours de 15h à 19h. Fermé le lundi 511 Rte de la Pompignane, Allée Marie Banégas. 34170 Castelnau-Le-Lez

CharlElie

Couture prend La Mouche

LIEU D’ART CONTEMPORAIN LA MOUCHE Béziers, Hérault Jusqu'au 21 octobre

Entretien avec

CharlElie Couture & Francine Buesa

Pour son exposition estivale, le lieu d’art contemporain La Mouche, près de Béziers, invite CharlElie Couture. L’artiste, ou plutôt « multiste » comme il aime se définir, y présente une Rétro-Spection, mêlant des œuvres anciennes et plus récentes. Dans cet entretien, il revient, aux côtés de Francine Buesa, fondatrice de La Mouche, sur le projet de cette exposition et sur son œuvre.

Comment est né le projet de cette exposition ?

Francine Buesa : Le projet est venu grâce à l’un de mes amis, le galeriste Laurent Rigail qui m’a proposé d’exposer CharlElie Couture. Je me suis rendue à l’atelier, à Paris, et c’est là que j’ai eu l’idée de présenter l’exposition sous la forme d’une rétrospective. À ce moment-là, j’ignorais que le livre était en préparation. En voyant des œuvres plus anciennes, j’ai imaginé l’accrochage. Puis, CharlElie m’a parlé du livre et l’idée lui a plu. Laurent Rigail était un peu surpris du choix des œuvres, car il ne les connaissait pas toutes assez bien. Finalement, nous sommes ravis du résultat. Avec le livre, cela donne plus encore de sens.

CharlElie Couture : C’est vrai que si Laurent Rigail, avec qui je travaille depuis quelques années, avait choisi l’exposition, elle n’aurait pas ressemblé à ça. Il était important que Francine vienne et donne son avis. Cela nous a permis d’élargir le spectre de ce qui est présenté.

L’exposition s’inscrit également avec la sortie du livre Un par an (éd. Elytel).

Pouvez-vous nous en dire plus ?

C.C : C’est un livre concept. Souvent, on me demandait s’il existait un objet pour survoler l’ensemble des choses que je fais. De nombreuses personnes ont entendu parler des Rimbaud d’aujourd’hui, de mes œuvres sur New-York… Il y a aussi les dessins que j’exposais chez Agnès b. dans les années 1980. Mais, il n’y avait pas d’endroit où je pouvais montrer le chemin parcouru. C’est ainsi qu’est née l’idée de ce livre, avec les éditions Elytel. Il retrace mon parcours depuis 1974. Chaque page présente un portrait accompagné d’un commentaire. Sur l’autre page est représentée une œuvre choisie de l’année en question. D’où le titre, Un par an.

F.B : J’ai beaucoup aimé l’idée de la galerie des portraits. Ce livre montre l’évolution d’un artiste, qu’il s’agisse de son physique ou de la réflexion de son œuvre. Que peut-on voir au cours de l’exposition présentée à La Mouche, comment l’avez-vous imaginé ?

F.B : CharlElie a déjà exposé dans la région. Il était important que l’on donne un nouveau regard sur son œuvre, d’où l’idée de cette rétrospective.

C.C : Au fond, on retrouve l’état d’esprit qui est le mien, ce que j’appellerai une peinture poétique. C’est-à-dire que, même si j’ai fait les Beaux-Arts, que je connais les fondements de l’esthétique, le choix a été de créer une peinture narrative. Je raconte des histoires qui sont comme des prophéties. Je voulais être metteur en scène de cinéma, un métier où il faut recréer une réalité dans la réalité. C’est aussi ce que je fais dans mes chansons, en poésie ou avec la peinture. Je raconte des histoires, mais je laisse la porte ouverte à l’interprétation. Les œuvres exposées ici sont des œuvres dont je suis assez fier. Certaines n’ont quasiment jamais été montrées comme les deux bâches blanches. J’en suis très content.

CharlElie Couture, vous vous décrivez comme un « multiste », que trouvez-vous dans l’art que vous ne pouvez exprimer dans la musique ou la poésie ?

Ce que je fais là, ce sont des choses que je ne peux pas faire d’une autre manière. Quand je travaille sur un disque, je viens de terminer l’enregistrement du 21e album qui sortira, je pense en début d’année prochaine, il y a des choses que je ne peux exprimer qu’en chanson. Dans le même temps, je viens de terminer un livre de poésie, qui n’a rien à voir. Par ailleurs, j’écris un autre livre de récits de tournées, d’anecdotes. Encore une fois, ça n’a rien à voir. Quand je me mets à peindre, c’est parce que je veux chercher quelque chose, entrer en relation avec la matière. Mon instrument devient la toile, le rideau de douche par exemple. C’est un dialogue entre le geste et le support. Chez CharlElie Couture, il n’y a pas d’obsession comme on peut le voir chez certains artistes. On a l’impression que le champ créatif est large, très libre, ouvert. Francine, qu’est-ce qui vous touche particulièrement dans l’œuvre de CharlElie Couture ?

F.B : J’aime les artistes libres, décomplexés. La liberté donne quelque chose de léger, de plus humain. On sent l’artiste moins prisonnier. On ressent à la fois une détermination et une authenticité réelle. Chez CharlElie, j’aime aussi ce côté multiste dont on parlait, la sensibilité de son écriture. Je trouve fascinant cette capacité à créer quelque chose de beau, que ce soit à lire, à regarder, à entendre, cette harmonie naturelle qui vient d’un seul homme. Il est là, c’est son histoire, une histoire talentueuse ! Ce que je remarque aussi, c’est que CharlElie Couture parle à tout le monde. Pour certains, ce sera une chanson, pour d’autres une exposition vue dans la région… Continuer d’exister durant des années, ce n’est pas un hasard. C’est que ce que vous faites a du sens, du sens commun. C’est un peu le côté universel de l’art que l’on retrouve là.

EXPOSITIONS 61 lamouche-art.com
"Quand je me mets à peindre, c'est parce que je veux chercher quelque chose."
Recueilli par Eva Gosselin

Armelle Bastide d’Izard SAINT-GUILHEM-LE-DÉSERT

Hérault Tout l'été

Cet été, Armelle Bastide d’Izard vous offre un voyage à travers le conte des Mille et une Nuits, au pays des geishas, du raffinement, mais également de l’art « uykeio ». Imaginez des colombes qui s’envolent, des criques dorées qui s’ouvrent sur des rivages phosphorescents… C’est tout un monde de lumières douces et fraîches qui transporte un peu plus dans l’univers des vacances. À Saint-Guilhem-le-Désert, la Galerie 12, (Place de la liberté, ouverte tous les jours, sauf le lundi) met le focus sur le monde de la feria et des paysages méditerranéens. Les toiles d’Armelle font ainsi un jeu de piste pour pénétrer et flâner à Saint-Guilhem-le-Désert depuis l’intérieur. En France, les œuvres de l’artiste sont visibles à Saint-Germainen-Laye, Le Touquet Plage, Strasbourg, Metz, Dijon, Grenoble, Lyon, SaintÉtienne, Marseille et enfin, plus récemment, elle est exposée à Toulon. Sans oublier, d’une façon plus générale, l’exposition permanente à la galerie 24, Cor Nostra Dona à Saint-Guilhem-le-Désert (sur rendez-vous).

Tél. 06 18 10 43 13.

C Armelle Bastide d’Izard, artiste e abastide.izard

ABBAYE DE VALMAGNE

Villeveyrac, Hérault Jusqu’au 30 septembre

L’Abbaye de Valmagne, fut l’un des fleurons de la spiritualité cistercienne, ce qui ne l’empêche pas d’être réputée pour sa production viticole. Ainsi, le corps et l’esprit y vivent-ils en harmonie. Michel Batlle, depuis quelques années, s’est éloigné des grandes tendances de l’art contemporain dont il a été si proche, pour rechercher, dans la sculpture, des formes et figures correspondant à son besoin d’accéder à l’essentiel. À savoir l’Humanité et ce qui la caractérise. Le métal sera son matériau de prédilection, à la fois ancestral et industrialisé, donc moderne : à la fois tactile, corporel et intemporel dans ses facultés de résistance, comme le squelette après tout. Cela passe par une prise en considération du corps humain, mais qu’il prive, en quelque sorte de sa matérialité, en laissant le vide en occuper l’habituelle masse ou plénitude. Par sa légèreté relative, mais aussi par les nombreuses interventions verticales qui la caractérisent et l’enrichissent, elle trouve naturellement sa place dans un lieu médiéval tourné vers les forces de l’esprit et la contemplation céleste. On a ainsi l’impression que les organes de chair ont quitté le corps, se sont abstraits et occupent l’extérieur pour mieux mettre en évidence la figure centrale et le vide qui la constitue. D’autant que l’espace de l’abbatiale offre une hauteur non négligeable tandis que les sculptures de Batlle ne cachent point leur désir d’occuper au mieux la volumétrie de la nef. Ses sculptures tendent à l’élévation. Le cloitre incite, de manière plus intimiste, à un parcours qui fut jadis celui des moines, en prière ou en activités plus récréatives, dans les galeries ou au cœur du jardin ou encore près de la fontaine. BTN

Tél. 04 67 78 06 09. valmagne.com

CHAPELLE DU QUARTIER-HAUT

Sète, Hérault Du 9 septembre au 1er octobre

À la Chapelle du Quartier Haut, les artistes Samuel Spone et Ugo Masciave proposent un espace de réflexion sur une génération enracinée dans l’ère numérique. À travers cette expérience visuelle et sonore, à deux pas d’une atmosphère surréaliste, l’espace d’exposition devient le théâtre d’un dialogue intrigant entre le synthétique et l’organique, questionnant ainsi l’époque dans laquelle nous vivons. Chacun, pour cela, utilise une technique différente. Samuel Spone recourt aux accidents s liés aux réactions chimiques des liquides argentiques, du goudron, de la javel. Ses peintures sont révélées par l’ajout du chlore qui attaque la matière et révèle les formes. Ugo Masciave, de son côté, questionne la confrontation entre synthétique et organique dans des installations composées de dessins, sculptures, et d’objets trouvés.

Tél. 04 99 02 87 62. sete.fr

Ralf Altrieth

ARPAC

Castelnau-le-Lez, Hérault Jusqu’au 27 août Artiste allemand, Ralf Altrieh est notamment passé par l’Académie des Beaux-Arts de Nürtingen (1987-1989). À lâge de vingt ans, il apprend le saxophone et le jazz. En s’exprimant depuis plus de trente ans à travers la peinture, le dessin, la linogravure, les installations, la sculpture, la photo, mais aussi en tant que saxophoniste et compositeur de jazz contemporain, Ralf Altrieth depuis toujours revendique une totale liberté artistique. C’est cette multiplicité que donne à voir l’ARPAC en accueillant les Peintures de Ralf Altrieth, « œuvres faites de Superpositions, Entrelacements et Connexions », comme le souligne Henri-Michel Morat, Président de l’ARPAC.

Tél. 04 67 79 41 11. arpac.nomadi.fr

Au bord des paysages

GRAND PIC SAINT LOUP

Hérault Jusqu’au 29 octobre

Autour du dialogue entre paysage et art contemporain, s’est créé un parcours, au cours duquel on croise des œuvres monumentales, implantées dans des espaces familiers, afin que le spectateur s’imprègne du territoire de façon inédite, découvre la richesse patrimoniale, la diversité du Grand pic Saint Loup. Cinq œuvres de cinq artistes s’imposent dans le cheminement du marcheur : Suzie Lelièvre qui présente Sorse, œuvre dont la source est inspirée par celle de la Buèges. Marie Féménías traduit, elle, la fragilité et la résilience de la nature par une installation sculpturale, amoncellement de cages à oiseaux. Emmanuel Freget aborde la thématique de la vigne au travers de photographies. Élena Salah propose un projet sur la lumière invisible, dégagée par les chauvessouris. Douce Mirabaud signe Power Power, de forme esthétique, permettant au soleil de composer des ombres graphiques à la surface des murs.

Tél. 04 67 55 17 00. grandpicsaintloup.fr

HÉRAULT

EXPOSITIONS 62
Les Sétois rêvent-ils d’hippocampes électriques ?
© Michel Battle © Armelle Bastide d'Izard © Ralf Altrieh

François Daireaux

CHAPELLE DU QUARTIER-HAUT

Sète, Hérault

Glass Finlandia

HALLE DU VERRE

Jusqu’au 27 août

La Chapelle du Quartier Haut nous fait voyager en août dans une école d’art indienne grâce au vidéaste François Daireaux qui y a déniché un drôle de bonhomme du peuple, aujourd’hui décédé, Chellappan. Lequel prit durant des années la pose devant les étudiants, pour une somme modique s’entend. Comme à la galerie Boîte noire, des moulages de bustes du vieil homme sont déposés sur des trépieds, mais plongés ici dans la pénombre, à peine éclairés par l’écran où il joue son rôle de modèle, une trentaine de minutes, en gros plan, devant la caméra, toujours pour quelques roupies. Deux témoignages sont proposés par ailleurs, et François Daireaux a payé de sa personne, exposant lui-même nu, pour les étudiants indiens. Une photographie est imprimée sur une bâche qui sert de décor dès l’entrée tandis que des dessins d’étudiants jonchent le sol. L’art se rapproche du documentaire, mais parle tout de même d’art, de situation économique de ceux qui en vivent, voire de l’art comme source de revenus. On revisite également une large part de notre histoire qui passe par le dessin ou le modelage d’après nature, et recourait au modèle. Et puis ce travail parle de mémoire, de condition humaine soumise aux lois du temps, de confrontation à d’autres cultures… De l’histoire aussi des gens simples, de rencontres fructueuses… Et de l’art comme résistance à la disparition. BTN

Tél. 04 99 02 87 62. sete.fr

XXL, Exposition internationale bijoux et parures

GALERIE LA PERLE NOIRE

Agde, Hérault

Jusqu’au 27 août

Exposition hors norme comme indiquée par le sigle XXL, dédicace aux bijoux et parures contemporaines des femmes de la cité d’Agde, ville déjà surnommée Perle noire de la Méditerranée, de la belle Agathé à Louise Blot la cantatrice triomphante pour l’Air des bijoux dans le Faust de Charles Gounod Depuis 2012, la Galerie de la perle noire présente des créateurs du monde entier. Cette année, l’exposition XXL s’est octroyé un vaste lieu de 350 m² mis en perspective dans une géniale scénographie par Jean-Yves Le Mignot, la chorégraphe Mathilde Monnier et le plasticien Cédric Torne. Cette surface est divisée en deux, découvrant au visiteur une rue, la nuit, dans un parcours d’ilots, évoquant ateliers d’artistes conçus comme autant d’ouvertures de boîtes à bijoux. Exploration fascinante entre bijoux et parures. Sont présents 19 artistes de neuf pays, Israël, France, Royaume-Uni, République tchèque, Thaïlande, Suède, Danemark, Estonie, Hollande, présentent une trentaine de leurs créations associées à des visites guidées théâtralisées, historiques et excentriques.

Tél. 04 67 26 94 12.

Claret, Hérault

Jusqu’au 26 novembre

La Halle du Verre, lieu dédié à l’art du verre, présente Glass Finlandia, exposition atypique sur l’art du verre finlandais des années 1930 à nos jours. Un moment historique, extraordinaire et rare qui rassemble les œuvres des plus grands artistes et créateurs contemporains de ce pays, dont une majorité issue des collections du musée du Verre de Riihimäki. L’exposition offre un formidable accès à ces trésors d’inventivité de près d’un siècle de créations, permettant la compréhension des liens tissés entre contextes artistiques, économiques, et évolutions plastiques et esthétiques. Une belle manière d’intégrer l’influence de la nature, l’importance des proportions et des principes de géométrie élémentaire, lesquelles suivent les lignes et les formes, en relation avec le Scandinavian design, le rôle du Studio Glass selon les propositions et expérimentations plus contemporaines. Le musée de Riihimaki en Finlande a prêté 163 œuvres d’exception. Une visite des plus intéressantes, où l’on apprend l’évolution de la fabrication du verre à travers les âges, que ce soit le verre « vitre », le verre de boisson ou encore les objets d’art en verre, sublimés dans leur vision poétique. Tél. 04 67 59 06 39. halleduverre.fr

Color block

LE RÉSERVOIR

Sète, Hérault

Jusqu’au 13 septembre

Le Réservoir de Sète promet une exposition haute en couleur pour l’été ! Color Block, titre de ce nouvel accrochage, présente dix artistes qui déploient toute leur palette entre figuration et abstraction, sculpture et peinture. On commence par Marius Messinese et ses intérieurs de villa imaginés à différentes heures de la journée, jouant ainsi avec la lumière… Quelques pas plus loin, les toiles abstraites de Quim Corominas occupent deux espaces, permettant de retracer deux périodes de la production de l’artiste. La visite se poursuit dans le monde pastel de Marion Sagon qui a recouvert l’un des murs de la galerie d’une fresque rose poudré, avant de s’arrêter devant les photographies de Florie Adda. Dans un espace sombre, des jeux de lumière vous feront découvrir les nuances phosphorescentes et fluorescentes de 2nyss. Enfin, dans la dernière partie de la galerie, Damien Mauro aka Goddog dévoile une toute nouvelle série d'œuvres. Puis, on s’attardera devant les objets design mêlant textures et couleurs de Clémentine Chambon avant de plonger dans le monde minuscule et en feutre de Noon. Enfin, le duo d’artistes Bounoure & Genevaux présente son exploration du reflet, des paysages et de la couleur à travers un langage plastique unique reposant sur le pli.

À noter, dès le 28 septembre, le Réservoir changera de décor pour l’exposition Déjeunons sur l’herbe, un accrochage qui réunira des réinterprétations contemporaines du célèbre tableau de Manet…

Tél. 04 67 19 39 04. lereservoir-art.com

EXPOSITIONS 63
HÉRAULT
Tree of life Vered BABAI & Lia KIREL © Vered Babai
© Florie Adda Interférence 14
©
Chellappan © Matti Klenell, Lampe de table Putki
ATELIER GALERIE 13, rue Casimir Péret à BÉZIERS 06 81 41 64 98 – gellymichel13@gmail.com Ouvert à l’année Gelly.qxp.qxp_Mise en page 1 07/04/2023 17:15 Page 1 La Poudrière Rue de l’Ancienne Porte-Neuve Mardi au samedi, 10h à 12h et 14h30 à 18h30 Sur rendez-vous au 06 78 14 22 91 EXPOSITION DE PEINTURES Et demain ? VÉRONIQUE CAMILLERI-QUOIRIN Du 27 septembre au 12 octobre 2023 Vernissage le vendredi 29 septembre à 18h30 Conception : Günther K¨ Invités d’Honneur Anne De CRECY GÜNTHER K¨ Biennale d’Art contemporain SERVIAN 2023 Créateurs de notre temps du 4 au 18 novembre 8 ème édition Cercle Littéraire et Artistique de 56 Artistes français et internationaux vous attendrons à la 8ème Biennale de Servian Ouverte tous les après-midi du 4 au 18 novembre 2023

L'atelier DPJ

FÊTE SES 10 ANS

Comment est née l’idée de créer un atelier d’estampes à Sète ?

Dès l’adolescence, je me suis passionné pour l’art contemporain. Très jeune, je me suis lancé dans l’organisation d’évènements artistiques, j’ai ouvert une galerie, monté des expositions. On associait la musique, c’était toujours un peu rock, un peu punk. J’ai eu et j’ai gardé́ beaucoup d’amis artistes. Et puis un jour, j’ai découvert que les imprimeries d’art disparaissaient, que de magnifiques presses anciennes étaient à vendre... et les choses se sont enchainées... Vous connaissiez alors le travail de gravure sur bois ?

J’en connaissais le résultat, l’estampe, mais pas vraiment toutes les étapes. C’est la rencontre avec deux grands professionnels qui a lancé́ le projet : JeanMarie Picard, un exceptionnel graveur sur bois et Bruno Jacomet, issu d’une famille d’imprimeurs d’art et spécialiste de l’estampe au pochoir. Ensemble, nous avons rêvé de relancer l’estampe par gravure sur bois avant que les machines ne partent à l’étranger ou à la casse et que le savoir-faire ne se perde.

Comment passe-t-on du rêve la réalisation ?

Il faut investir, trouver des soutiens financiers, racheter les machines. Nous avons pu reprendre les locaux d’une ancienne imprimerie à Sète en centreville, l’atelier DPJ est né, baptisé de nos trois initiales. Il faut aussi trouver les matériaux de qualité́ qu’exige l’estampe : les planches en bois de poirier sont fournies par un ébéniste de Bourgogne, le papier est fabriqué artisanalement au Moulin de Brousses dans l’Aude... Puis un local adjacent nous a permis d’ouvrir un magasin d’atelier sur le quai principal. C’est ici que nous devions être : à Sète, une vraie ruche d’artistes !

Comment situez-vous l’estampe dans le marché́ de l’art ?

Depuis l’invention de l’imprimerie, les plus grands artistes ont confié́ des créations à des graveurs. L’estampe est un multiple, comme peuvent l’être les sculptures, les bronzes. Elle associe l’excellence d’un savoir-faire à une création et permet sa diffusion. L’artiste considère ses estampes comme partie intégrante de son œuvre, il valide chaque tirage et le signe. Le prix de vente de l’estampe dépend beaucoup de la cote de l’artiste, mais aussi du travail qu’a exigé́ sa réalisation. Elle est une œuvre d’art unique, parce que le dessin a été créé́ spécifiquement pour elle, et parce que deux estampes ne sont jamais tout à fait identiques : l’encrage se nuance, chaque feuille de papier a sa propre réaction. Néanmoins

l’estampe reste à un prix très abordable, et elle trouble un peu le marché de l’art, qui depuis un siècle, est basé sur l’appropriation exclusive. Quelle a été la première estampe?

C’est le Sétois Topolino qui a inauguré́ l’atelier DPJ. D’autres ont suivi très rapidement, la boutique propose aujourd’hui près d’une centaine de signatures, des artistes d’ici, et non des moindres, Combas, Di Rosa, Cervera, Boisrond ..., et aussi du monde entier, Corominas, Manuel Ocampo, Kim Gordon, Daisuke Ichiba ...

Quelques préférences ?

On les aime toutes parce que chacune a été une émotion particulière, émotion de la rencontre quand l’artiste prend sa planche puis revient avec son dessin, on le découvre, il en parle avec le graveur, on discute du tirage, puis c’est le graveur qui revient avec son travail sur la planche puis une nouvelle émotion autour de la machine, la mise au point de l’encrage et la découverte de chaque tirage. Puis le temps de séchage, où nous voyons nos estampes accrochées comme du linge délicat et enfin cette reconnaissance de notre travail par l’artiste qui le signe. Alors, il n’y a pas de préférée mais on s’implique beaucoup dans celle en cours, et souvent le regard évolue, on la redécouvre avec d’autres émotions des semaines ou des mois plus tard.

Les plus récentes alors ?

Le Poulpe de Marie Hugo, parce qu’il y a eu une recherche sur cinq ans avec le Moulin des Brousses. Marie a eu l’idée d’une pâte à papier mêlée d’un certain bleu, dans la masse, un peu comme dans la technique des terres mêlées en céramique. Il a fallu du temps pour obtenir ces feuilles où le bleu est apparu de façon tout à fait aléatoire, il n’y a pas deux feuilles qui soient les mêmes, l’impression a été une nouvelle expérience, une nouvelle découverte. Et puis il y a l’Éphèbe, de François Boisrond qu’on vient de terminer ; une estampe avec de la couleur, réalisée en technique dite de bois perdu, un travail particulier de gravure et d’impression, qu’on explique en détails à la boutique. Nous en sommes très fiers. François vient d’être exposé au musée Paul Valéry ; il n’a cessé́ d’évoluer depuis ses premières oeuvres avec la Figuration libre, il a une notoriété́ et une cote internationales, son estampe est magnifique !

Des projets ?

Plein ! il faut les suivre sur notre site, s’inscrire à notre newsletter, passer à la boutique...

L’Atelier DPJ, à Sète, est le dernier atelier de création d’estampes par gravure sur bois ; il fête cette année ses dix ans d’existence. À cette occasion, Jean-Claude Dugrip co-fondateur de l’atelier (avec Jean-Marie Picard et Bruno Jacomet) revient sur l’histoire de DPJ et son activité. atelierdpj.com

EXPOSITIONS 65
Jean-Claude Dugrip CO-FONDATEUR DE L'ATELIER DPJ
"L'estampe associe l'excellence d'un savoir-faire à une création et permet sa diffusion."

Alerte ! et Jérôme Mesnager

PARCELLE 473

Montpellier, Hérault Jusqu’au 30 septembre

Musée d’art urbain et contemporain, Parcelle 473 propose deux expositions temporaires jusqu’à la fin du mois de septembre. D’abord, Alerte ! une exposition inédite imaginée par Sandrot, artiste animalière, et Elisabeth Daynès, plasticienne et paléo-artiste. Deux artistes militantes réunies dans une exposition avec la volonté partagée de sensibiliser le public sur le devenir de l’être humain et de notre planète. Alerte ! questionne, interroge, bouleverse aussi. Côté street art, Parcelle 473 présente une rétrospective du pionnier du street art Jérôme Mesnager, à l’occasion des 40 ans de son célèbre personnage : L’Homme Blanc. Une première à Montpellier ! Des pièces d’exception, mises à disposition notamment par l’artiste, vont investir l’intérieur, mais aussi les extérieurs du musée. Une occasion unique de (re) découvrir le travail de cet artiste atypique. Tél. 06 66 02 69 29. parcelle473.com

Onanyati

GALERIE Ô MARCHES DU PALAIS

Lodève, Hérault

Exposition permanente

Narbero PALAIS ÉPISCOPAL Béziers, Hérault

Du 9 au 23 septembre

Dès l’âge de 5 ans, Christian Bernard alias Narbero se passionne pour l’art. C’est finalement à 15 ans devant une œuvre de Picasso qu’il décide de consacrer sa vie à la création artistique. En cinquante ans, son travail a évolué, suivant un chemin serpentant entre différents styles, reflétant ses humeurs, ses joies, ses frustrations, ses colères et ses sentiments.

Tout au long de sa vie artistique, il est animé par la même passion pour la matière, les couleurs, les ombres et lumières. En 1998, il s’installe à Miami et élargit son champ artistique à la sculpture; C’est ainsi que naissent les Dolores. Depuis 2021, Narbero vit et travaille à Béziers en Occitanie. Son travail est présent dans plusieurs galeries et suivi par de nombreux collectionneurs privés aux États-Unis et en Europe. ville-beziers.fr

MadLab

Marseillan, Hérault

Résidence d'artistes

À Lodève, préparez-vous pour une immersion dans l’art sacré d’Amazonie. Avec l’exposition Onanyati, la galerie Ô marches du palais offre au regard des sculptures imaginés par des artistes chamans amazoniens indigènes qui réinvestissent leur culture ancestrale dans un travail de création en liaison avec les enseignements traditionnels. Ils sculptent les légendes, peignent leurs visions et donnent à voir l’Invisible au profane. Ce projet artistique et culturel est dédié à la préservation de la forêt amazonienne et de la culture des peuples indiens. L’inspiration de ces artistes chamans : la mythologie, les traditions et rituels séculaires ainsi que la biodiversité menacée de la forêt. Ils souhaitent ainsi sensibiliser le public aux cultures étonnantes et inconnues des peuples natifs et aussi informer les nations occidentales, par le biais de la réalisation artistique, sur les urgences économique et écologique que connaissent les forêts ancestrales de la planète. Loin d’un concept réducteur d’art brut, ces artistes s’inspirent des légendes traditionnelles et d’expériences spirituelles issues du contact avec les esprits de la nature. Ces œuvres d’art chamanique s’inscrivent dans une tradition aussi ancienne que l’humanité et réinvestissent les pratiques spirituelles traditionnelles, souvent méprisées ou en voie d’oubli. À la frontière entre l’animisme et une mythologie sacrée vivante, cet équitable art atypique part en quête de la magie de l’imagination créatrice. Dans un souhait de retranscrire l’Invisible dans le visible avec le souci de la qualité artistique, ce projet est appuyé techniquement par des outils (ciseaux à bois, pinceaux…) et des peintures de haute qualité en provenance de France. Il finance les peuples d’Amazonie afin de protéger leur habitat tout en tirant un profit durable de la forêt.

À noter, une sélection de ces sculptures seront exposées au musée du Quai

Branly-Jacques Chirac du 14 novembre au 31 mars.

Tél. 04 67 88 03 31. omarchesdupalais.fr

Situé à Marseillan sur l’Étang de Thau, le MadLab, résidence d’artiste et espace d’expérimentation pluridisciplinaire, annonce sa saison 2023 avec la venue d’artistes d’art contemporains reconnus. En fin de saison, leur travail résultant d’études et de recherches produits durant leur résidence sera présenté au MadLab ainsi que les bourriches, métamorphosées en œuvres d’art originales. Pour la saison 2023 vont séjourner dans ce lieu unique mis à disposition par la Maison Tarbouriech des photographes, des peintres, des plasticiens : Agnès AL, Fabien Boitard, Emma Godebska et Yash Godebski, Andrea Graziosi, Mika Horie, Hélène Jayet, Olivier Martel, Pascal Monteil, Yannick Robert, le duo Sotobay, Karen Thomas, et quelques autres surprises… Tél. 06 61 75 38 89. emadlab_artsresidence

Art’No

SIÈGE DE L’AGGLOMÉRATION DU PAYS DE L’OR

Mauguio, Hérault Jusqu’au 29 septembre Jusqu’au 29 septembre, l’artiste Art’No installe ses œuvres à l’Agglomération du Pays de l’or. L’occasion de découvrir les portraits de ce peintre autodidacte. Arnaud Bertrand dit « Art’No. » crée des portraits rassurants, calmes et posés, malicieux ou rêveurs, offrant leur regard pétillant sur le monde. Art’No. organise sur sa feuille blanche, sa toile ou son support, strate par strate, des tracés et des lignes de couleurs successives pour aboutir à leur explosion : couleurs primaires, couleurs vives, flamboyantes, fortes mais sensuelles. Tout cela délicatement transcrit, tracé, dessiné, sublimé, afin d’aboutir à l’équilibre et l’harmonie dans une notion de dualité chère à l’artiste. Les couleurs sont à son image, remplies de générosité et d’optimisme… paysdelor.fr

HÉRAULT

EXPOSITIONS 66
© Narbero © Sandrot

Anne Frank

Jusqu’au 28 octobre Pôle culturel VARILHES, ARIÈGE mediathequespaysfoixvarilhes.fr

encore et toujours

Gisèle Buthod-Garçon Jusqu’au 6 septembre Galerie Terra Viva ST-QUENTIN-LA-POTERIE, GARD terraviva.fr

Insomnia

Jusqu’au 20 août Espace Saint-Ravy MONTPELLIER, HÉRAULT montpellier.fr

Daniel Cordier

Jusqu’au 4 novembre

Musée de la Résistance & de la Déportation TOULOUSE, HAUTE-GARONNE musee-resistance.haute-garonne.fr

Hùmaï

Jusqu’au 14 octobre Espace Lally BÉZIERS, HÉRAULT espacelally.com

Emmanuel Michel Jusqu’au 9 septembre Espace Louis Feuillade LUNEL, HÉRAULT lunel.com`

Cathare, le visage de la Liberté... Jusqu’au 31 août Maison de la région CARCASSONNE, AUDE laregion.fr

Doris Schläpfer et de Laurence Malherbe Du 29 septembre au 2 novembre Maison des arts BAGES, AUDE bages.fr

Sol

Jusqu’au 17 septembre Forteresse de Salses-Le Château PYRÉNÉES-ORIENTALES forteresse-salses.fr

À la lettre. Une histoire de l’illustration Jusqu’au 1er octobre Musée Champollion FIGEAC, LOT ville-figeac.fr

Grow Up Jusqu’au 24 septembre Fondation Manuel Rivera-Ortiz ARLES, BOUCHES-DU-RHÔNE mrofoundation.org

Erwann Tirilly

Jusqu’à mi-septembre Galerie In Arte Veritas TOULOUSE, HAUTE-GARONNE inarteveritas.com

Nengo

Jusqu’au 17 septembre

Musée-Frac Les Abattoirs TOULOUSE, HAUTE-GARONNE lesabattoirs.org

Valérie du Chéné et Régis Pinault Jusqu’au 25 novembre Chapelle Saint-Jacques SAINT-GAUDENS, HAUTE-GARONNE lachapelle-saint-jacques.com

Guiome David Jusqu’au 2 septembre Chapelle des Ursulines SOMMIÈRES, GARD sommieres.fr

EXPOSITIONS 67
DES EXPOS

2023

69 DOSSIER festivals ÉTÉ
sommaire Pluriartistiques .......................................... 70 Photos ........................................................ 75 Cinéma 76 Livres .......................................................... 79 Musique classique .................................... 81 Jazz 87 Musiques 88 China Moses © Sylvain Norget
China Moses Festival Jazzèbre Perpignan (p.87)

Festival de rue de Ramonville

Haute-Garonne

Du 15 au 17 septembre

Ouverture(s) - apporter du merveilleux au réel

Lozère Du 16 septembre au 1er octobre

Pour sa 36ᵉ édition, le Festival de rue de Ramonville retrouve enfin son nom original ! Un événement durant lequel l’art et la fête se retrouvent au cœur de la ville. 30 compagnies de spectacle de rue et groupes de musique professionnels se produiront durant ces trois jours enchantés. Au total, une centaine de spectacles et concerts seront donnés dans une vingtaine de lieux différents. Parmi les temps forts du festival, la compagnie Titanos investira pendant trois jours la place Jean Jaurès, le cœur du festival, grâce à ses spectacles et installations néo-foraines des plus décalées et ébouriffantes ! La création émergente sera également à l’honneur avec le dispositif « Compagnies Découverte » qui réunira quatre créations récentes produites par des équipes artistiques encore peu repérées dans la filière des arts de la rue.

Tél. 05 61 73 00 48. kiwiramonville-arto.fr

Festival du verbe

Martres-Tolosane, Haute-Garonne 16 et 17 septembre

Créé en 2003 par Dick Annegarn, le Festival du Verbe fête cette année ses 20 ans au Camping le Moulin à Martres-Tolosane. Événement singulier, il met à l’honneur l’oralité, le dire, la voix. Les artistes invités ont carte blanche pour dire, chanter, évoquer leurs textes ou ceux des autres. Cette édition anniversaire sera résolument placée sous le signe de la poésie et de la famille puisque le festival signe une programmation dans laquelle les liens familiaux et l’art poétique seront particulièrement mis en avant. En effet, on verra ainsi Matthieu Chedid et sa sœur Nach, Arthur H et sa fille Marcia Higelin, CharlEllie Couture accompagné de sa fille Yamée Couture. Parmi les autres invités : Dany Boon, Dick Annegarn et Christian Olivier.

Tél. 05 61 90 58 18

lesamisduverbe.org

Les Scènes Croisées de Lozère, à travers le Festival Ouverture(s) - apporter du merveilleux au réel, programment danse, musique, conférences poétiques et cirque. Un événement décliné en trois lieux (Domaine départemental de Boissets, à l’Aven Armand et à SaintAlban-sur-Limagnole), trois week-ends et six compagnies. Parmi les artistes attendus, Léon Lenclos et ses conférences de poche poétiques et théâtrales, le chorégraphe Christian Rizzo et son duo de danse, Je vais t’écrire, un spectacle musique et danse avec la chanteuse Nadia Ratsimandresy et circassien Lé HenriSerebryakov, le concert Le cri du Caire et le trompettiste Erik Truffaz (dans une grotte !), un spectacle de cirque, La marche, de Mathurin Bolze, un solo poétique au son d’Erik Satie, le chanteur André Minvielle accompagné de l’accordéoniste Lionel Suarez…

Tél. 04 66 65 75 75. scenescroisees.fr

Festin de rue

Saint-Jean-de-Védas, Hérault 9 et 10 septembre

Soixante représentations en deux jours et plus de cent-cinquante artistes au sein de vingt-quatre compagnies ! La 13e édition du festival de cirque et des arts de la rue Festin de Rue s’annonce grandiose. Au programme dans les rues et sur les places de SaintJean-de-Védas : cirque, danse, théâtre, musique, entre-sort (local où sont exhibés les monstres, personnes ou animaux), déambulations… Parmi les temps forts du IN, Cristal Palace - Bal au clair de lustre, de la compagnie Transe Express, pour un mariage extraordinaire entre le théâtre et musique, Silence, de la compagnie Les commandos percu. Ce show détonnant commence par une déambulation fracassante des musiciens-artificiers… Mirage, un jour de fête, un spectacle de danse de la compagnie Diptik qui se déroule au milieu des barbelés et des toits en tôle rouillée d’un camp de réfugiés palestinien. Ou encore, Je hais les gosses, de la compagnie montpelliéraine la CIA (Compagnie Internationale Alligator), une pièce de théâtre humoristique sur les relations enfants-parents. Et du côté du OFF, Un trou au sol, cirque contemporain de la compagnie Andrea Sperotto, Et moi, et moi, et moi !, spectacle de clown de la compagnie locale Kerozen & Gazoline… Pour les enfants, séances de cirque et des espaces, jeux, lecture et ateliers. Un festival pour toute la famille. Tél. 04 67 97 83 00. saintjeandevedas.fr

PLURI ARTISTIQUES 70
FESTIVALS pluriartistiques
© Diane Moyssan © Mathieu Lacout Andr é Minviellle © DR Cie Transe Express © Pepper Southall

Festival Invitations

Hérault Du 18 août au 3 septembre

Le festival Invitations est un rendez-vous estival proposé par la Communauté de communes de La Domitienne. Pendant deux semaines, les villes et villages du territoire accueillent chacun à leur tour un événement. Musique, conférence, théâtre ou encore conte, il y en a pour tous les âges et tous les goûts. En plus des soirées, on ne manquera pas l’exposition de Lionel Laussedat à la cave du château de Colombiers. Également au programme, les balades en nature proposées chaque mercredi autour de l’étang de Vendres.

Les soirées :

• Ven. 18 août à partir de 19h30, Nissan-lez-Ensérune : Hecate, chanson française et le métissage musical et créole de Bonbon Vodou

• Sam. 19 août à 21h, Cazouls-lès-Béziers : funk et soul en compagnie de J.P Bimeni and The Black Belts

• Dim. 20 août à 18h30, Vendres : la cie Les Allumeurs de Réverbères adapte la pièce de Jean Anouilh, Le Bal des voleurs, théâtre.

• Mer. 23 août à 18h30, Lespignan : la conteuse Layla Darwiche raconte Petite lentille

• Jeu. 24 août à 18h, Vendres : La fin du monde par la science, conférence.

• Ven. 25 août à partir de 19h, Lespignan : soirée 100 % rock avec DJ Lord Diabolik, R.V Ronan Vieule et Les Lullies

• Sam. 26 août à 21h, Maureilhan : les chansons occitanes de Joanda

• Dim. 27 août à 18h30, Nissan-Lez-Ensérune : Ana Carla Maza et ses rythmes jazzy et cubains.

• Mer. 30 août à 18h30, Cazouls-lès-Béziers : Au fil du conte, une rencontre autour du conte pour les adultes !

• Jeu. 31 août à 18h30, Montady : La gloire de Moulin, conférence sur Jean Moulin.

• Ven. 1er septembre à partir de 19h30, Maraussan : calypso et jazz à l’honneur avec Banan’N Jug puis bal latino avec Las Gabachas de la Cumbia

• Sam. 2 septembre à 21h30, Colombiers : Garoswing rend hommage à Claude Nougaro.

• Dim. 3 septembre à 18h30, Montady : Soul Meets Opera, la rencontre entre deux univers musicaux, la soul et le lyrique. Tél. 06 73 70 32 45. ladomitienne.com

PLURI ARTISTIQUES 71
j.p. Bimeni et the black belts

Festival Arabesques

Montpellier, Hérault Du 5 au 17 septembre

Amoureux du monde arabe, tous au 18e festival Arabesques ! Sa programmation d’artistes prestigieux ou émergeants venus de tout l’univers des arts arabes, fait la part belle à la musique, à la danse et à l’humour.

AU DOMAINE D’O :

• Ven. 8 septembre à 19h : la trompettiste et compositrice britannique-bahraïnienne Yazz Ahmed.

• Ven. 8 septembre à 21h : le musicien marocain Majid Bekkas et la chanteuse Natacha Atlas.

• Sam. 9 septembre à 16h : la figure émergeante marocaine Asmâa Hamzaoui et son groupe uniquement féminin, Bnat Timbouktou.

• Sam. 9 septembre à 19h30 : le chanteur Aziz Sahmaoui & Éric Longsworth, violoncelliste en trio avec Adhil Mirghani (percussions).

• Sam. 9 septembre à 21h30 : carte blanche au festival Gnaoua et musiques du monde d’Essarouira.

• Dim. 10 septembre à 16h : la pionnière des femmes Gnawas, Hasna El Becharia,

• Dim. 10 septembre à 18h : Do The Raï Thing

• Dim. 10 septembre à 21h30 : humour avec Le comte de Bouderbala & Friends.

• Ven. 15 septembre à 19h : Djazia Satour et son nouvel album, Aswât.

• Ven. 15 septembre à 21h30 : danse avec le chorégraphe Hervé Koubi et 17 danseuses et danseurs.

• Sam. 16 septembre à 18h : Arabesques music talent.

• Sam. 16 septembre à 21h30 : Gnawa Diffusion

• Dim. 17 septembre à 16h : comédie musicale du Cabaret sauvage, Ne me libérez pas, je m’en charge !

• Dim. 17 septembre à 19h30 : humour avec Wahid.

• Dim. 17 septembre à 21h30 : les 20 ans du Trio Joubran, virtuose du oud.

À L’OPÉRA COMÉDIE :

• Mar. 5 septembre à 20h : l’artiste marocaine Nabyla Maân, avec l’Orchestre de Fès

• Mer. 6 septembre à 20h : rock, jazz et poésie soufie, Le cri du Caire avec Médéric Collignon.

À LA HALLE TROPISME :

• Jeu. 7 et jeu. 14 septembre à 19h : soirée électro Arabesques Sound System.

Tél. 04 99 77 00 17. festivalarabesques.fr

Les Nuits d’O

Les Internationales de la guitare

En région Du 16 septembre au 15 octobre

Les riffs de guitare vont se déchainer à la rentrée à Montpellier et dans toute l’Occitanie ! Pour cette nouvelle édition, les têtes d’affiches seront nombreuses, mais le festival aime aussi dénicher des artistes montants. Outre les concerts, les IG proposeront aussi plusieurs rendez-vous autour de l’événement dont le projet spécial les 100 guitares pour lequel 100 guitaristes amateurs se produiront en live sur le parvis de l’Opéra Comédie à Montpellier et sur le port de Sète. Autre grand moment du festival, le Salon international de la guitare, qui se déroulera les 16 et 17 septembre à la Cité de Toulouse.

Les concerts :

À LA CITÉ À TOULOUSE :

• Sam. 16 septembre : The Little Sadie Band.

• Dim. 17 septembre : Antoine Boyer.

À MONTPELLIER :

• Mer. 20 septembre, Frac OM : Sébastien Giniaux

• Jeu. 28 septembre, Opéra Comédie : Tomatito Sextet.

• Ven. 29 septembre, Opéra Comédie : Maxime Le Forestier.

• Sam. 30 septembre, Opéra Comédie : Jeanne Added.

• Mer. 4 octobre, Le Rocktore : Voyou.

• Ven. 6 octobre, Domaine d’O : Gabi Hartmann.

• Sam. 7 octobre, Domaine d’O : I Muvrini.

• Jeu. 12 octobre, Le Rockstore : Meule & Fontanarosa

• Ven. 13 octobre, Le JAM : Art Deco Quintet

EN RÉGION :

• Ven. 22 septembre, Assas : The Little Sadie Band.

• Ven. 22 septembre, Marvejols : Tram des Balkans.

• Dim. 24 septembre, Mrac Occitanie Sérignan : Davide Ambrogio.

• Ven. 29 septembre, Lunel : Alexis HK.

• Sam. 30 septembre, Théâtre J. Cœur Lattes : Johnny Gallagher

• Dim. 1ᵉʳ octobre, St-Georges-d’Orques : Thibaut Garcia.

• Jeu. 5 octobre, scène en Grand Pic St-Loup : Slim Paul Trio.

• Ven. 6 octobre, Prades-le-Lez : Deli Teli.

• Sam. 7 octobre, Le Kiasma Castelnau-le-Lez : Marcel Powell.

• Dim. 8 octobre, Crac à Sète : Laura Cahen.

• Dim. 8 octobre, musée d’art moderne Céret : Hugo Guezbar & Vittorio Silvestri.

• Jeu. 12 octobre, La Grande Motte : Murray Head.

• Sam. 14 octobre, Rivesaltes : Thomas Fersen.

• Sam. 14 octobre, St-Clément-de-Rivière : Elliott Murphy.

Tél. 04 67 66 36 55. les-ig.com

Montpellier, Hérault Du 23 au 26 août

Invitation à redécouvrir toutes les facettes du blues, les Nuits d’O convient cette année à douze concerts dans la pinède, quatre projections, des expositions et conférences. Un programme chargé, témoignage de la persistance et de l’actualité du genre. Ça va swinguer !

Jeu. 24 août

• 18h30 : Matt and the Peabody Ducks, concert.

• 20h : Jamiah Rogers, concert.

• 21h30 : Hail ! Hail ! Rock’n’roll de Taylor Hackford, projection.

• 23h30 : Des Lions pour des lions, concert.

Ven. 25 août

• 18h30 : Bo Liddley, concert.

• 20h : Walk the line, Johnny Cash trbute band, concert.

• 21h30 : Great balls of fire ! de Jim McBride, projection.

• 23h30 : Lord Fester Combo, concert.

Programme :

Mer. 23 août

• 18h30 : Legacaster, concert.

• 20h : H-Burns, concert.

• 21h30 : Mississipi blues de Bertrand Tavernier et Robert Parrish, projection.

• 23h30 : Howlin’ jaws, concert.

Sam. 26 août

• 18h30 : The Lizards, concert.

• 20h : Shakura S’Aida, concert.

• 21h30 : Paris Texas de Wim Wenders, projection.

• 00h : Les Lullies, concert.

Tél. 0800 200 165. domainedo.fr

PLURI ARTISTIQUES 72
© Mississippi Blues
Added
©
Jeanne
Zar Electrik
Aucepika

2023-24

THÉÂTRE

KALDÛN

Abdelwaheb Sefsaf – Cie Nomade in France – Théâtre de Sartrouville et des Yvelines - CDN – Canticum Novum

LA TRUELLE

Biennales des Arts de la Scène en Méditerranée

Fabrice Melquiot – François Nadin Cosmogama

BAO BRAS

Elise Douyère – Cie Elisheba

RICHARD III

William Shakespeare

Guillaume Séverac-Schmitz

LA NUIT DES TEMPS

Fabrice Melquiot – Sophie Berger

OH C’EST QUOI ÇA ?

Raffaella Gardon

Encyclopédie de la parole

HISTOIRE(S) DE FRANCE

Amine Adjina – Émilie Prévosteau

La Compagnie du double

LES MOMENTS DOUX

Élise Chatauret – Thomas Pondevie

Babel

LA FABULEUSE HISTOIRE D’EDMOND ROSTAND !

Yves Fabrega – Philippe Car – Agence de voyages imaginaires / Cie Philippe Car

ONCLE VANIA

Anton Tchekhov – Galin Stoev

CDN de Toulouse Occitanie

MA MÈRE C’EST PAS UN ANGE (mais j’ai pas trouvé mieux)

Emili Hufnagel – Michel Laubu

Turak Théâtre

NUIT D’OCTOBRE

Myriam Boudenia – Louise Vignaud

DANS LA CARAVANA

Catherine Anne – Fabienne Pralon A Brûle-pourpoint

TOUS LES MARINS SONT DES

CHANTEURS

François Morel – Gérard Mordillat –

Antoine Sahler

LES GROS PATINENT BIEN

Cabaret de carton

Pierre Guillois – Olivier Martin-Salvan

ET SI JE N’AVAIS JAMAIS

RENCONTRÉ JACQUES HIGELIN

Zoon Besse – Guillaume Barbot - Cie Coup de poker

LA NUIT SE LÈVE

Mélissa Zehner – Cie Les Palpitantes

RENVERSANTE

Florence Hinckel – Léna Bréban

DA NS E

BAAL

Biennales des Arts de la Scène en Méditerranée

Florence Bernad

Groupe Noces Danse Images

D’UN MATIN DE PRINTEMP S

Emilio Calcagno – Ballet Opéra Grand Avignon

MATIÈRE(S) PREMIÈRE (S)

Anne Nguyen – Cie Par Terre

LE GRAND BAL

Souhail Marchiche – Mehdi Meghari

Cie Dyptik

DE LOIN SI PRÈS

Bruno Pradet – Cie Vilcanota

Alors on danse !

������ SÃO PAULO DANCE COMPANY

Aquarela do Brasil

������ TROPIQUE DU KÉPONE

Marlène Myrtil – Myriam Soulanges

Black Art Diffusion – Cie Kaméléonite

������ HIP -HOP NAK UPENDA

Un solo d’Yves Mwamba

Anne Nguyen – Yves Mwamba

Cie Par Terre

������ EN SON LIEU

Christian Rizzo

ICI-CCN Montpellier Occitanie

������ AUTR EMENT QU ’AINSI

Yann Lheureux

������ INTER LUDE EN FA MINEUR

Benjamin Trichat – Cie Marécage

������ NAQS

Alima Hamel – Jehane Hamm Saïhi

������ LE BAL CHORÉGRAPHIQUE

Sylvain Groud – Ballet du Nord

������ AMO UR-S

Radhouane El Meddeb

La Compagnie de soi

������ A NOS COMBATS

Salia Sanou - Cie Mouvements perpétuels

������ DE LIRANZA

Patricia Guerrero

CAB ARET

CABARET PATACH’

ou la métamorphose des pédoncules

Patachtouille – Cie Le Banket

CIRQUE

DÉCROCHEZ-MOI-ÇA

Bêtes de foire

CIRCO ZOÉ

Deserance

RÉVOLTE OU TENTATIVES DE L’ÉCHEC

Johanne Humblet

Les Filles du renard pâle

LES QUATR E PO INTS CAR DINAUX

SONT TR OIS : LE NORD ET LE SUD

Cie Ni desnudo ni bajando la escalera

Lola Étieve et Andrés Labarca

UN SOIR CHEZ B ORIS

Olivier Debelhoir – Pierre Déaux

Cie D’un ours

LA B OÎTE DE PANDORE Marion Coulomb – Cie Betterland

MUS I QUE / CHANSON

LES SANS PATTES

Robert Combas – Lucas Mancione

HUMAN / CHO CHO CANNELLE

Sandra Cipolat Trio – Chocho Cannelle

LAS MIGAS

Biennales des Arts de la Scène en Méditerranée

FÊTE DE CLÔTURE

BIENNALE DES ARTS DE LA SCÈ NE EN MÉDITERRANÉE

Collectif Maison Lieu

LA MOR SUR E DE LA LIMACE

Le Concert impromptu

IQRA !

Soufyan Heutte – Romain Tourre

L’ART D ’ACCOMODER LES RESTES

Rebecca & Esther Marlot

Cie Rocking chair Théâtre

AU CREUX DE L’OREILLE

Cie Pic & Colegram

MUSI QUE CLASSIQUE

ORCHESTRE NATIONAL

MONTPELLIER OCCITANIE

Beethoven – Berio – Ka Hou Fan

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LA NOUVELLE PHOTOGRAPHIE 01 SEPTEMBRE 28 OCTOBRE 3 2 2 0 E D I T I O N ème 4 65, rue des Anciens Chantiers 11210 PORT LA NOUVELLE 04. 68. 40. 43. 13. © Laura Pannack Espace Arts & Rencontres Roger - Broncy maisonartsdes Entrée libre

ISO Photo Festival

Vendémian, Hérault

FESTIVALS photos

9 et 10 septembre

Créer autour de la volonté de créer du partage à travers la photographie, ISO Photo Festival s’installe chaque année au cœur du village de Vendémian pour des expositions en plein air. Dans les rues, les cours, chez l’habitant : les clichés s’affichent partout, initiant des rencontres entre artistes, habitants et visiteurs. Pour sa cinquième édition, ISO Photo Festival invite à un voyage au cœur des petits bonheurs et de grandes émotions de la vie. À travers l’objectif des photographes. Chaque cliché révèle l’intensité de ces instants fugaces qui illuminent notre existence. Chaque image capture des émotions uniques, évoquant des histoires universelles où la beauté des petits bonheurs se mêle à la puissance des grandes émotions, nous invitant à apprécier la richesse de chaque instant. Dix photographes seront accrochés cette année. Le programme du festival est complété par des conférences, des lectures de portfolio, une déambulation en fanfare le dimanche, une nocturne le samedi… À découvrir !

Tél. 06 73 12 31 69. iso-photo.fr

La Nouvelle photographie

ESPACE ARTS & RENCONTRE R-BRONCY

Port-la-Nouvelle, Aude Du 1er septembre au 28 octobre

Pour cette édition 2023 du festival La Nouvelle photographie, l’Espace Arts & Rencontres R-Broncy présentera les clichés de Laura Pannak, Liis Lillo, Collectif l’Essoreuse et Filippo Zibordi. Par ailliers, un hommage tout particulier sera rendu à Anne Montaut, disparue l’an dernier. Outre l’exposition, de nombreux événements et conférences sont à suivre pendant toute la durée du festival.

• Sam. 9 septembre et sam. 7 octobre à 16h : visites commentées de l’exposition.

• Mer. 13 septembre à 18h : Christian Gattinoni présentera « Comment imaginer la danse et faire danser l’image ». Photographe et critique, enseignant à l’École nationale Supérieure de la Photographie d’Arles depuis 1989, partage son temps entre la critique d’art, le commissariat d’exposition et la pédagogie de l’image.

• Mer. 27 septembre à 18h : Jacques Sierpinski, « Mémoire et territoire : au début était la carte… ». Photographe, co-organisateur du festival ManifestO.

• Mer. 18 octobre à 18h : Thomas Paturet, « Un plaidoyer pour l’invisible ». Architecte et cartographe.

• Sam. 28 octobre à 16h : rencontre et échange avec l’artiste photographe Camille Gharbi, suivie d’une séance de dédicaces.

Tél. 04 68 93 31 48. portlanouvelle.fr

Visa pour l’Image

Perpignan, Pyrénées-Orientales Du 2 au 17 septembre

Depuis 35 ans, Perpignan accueille les photojournalistes du monde entier. À nouveau, le Festival International du Photojournalisme prend le pouls du monde, ses beautés mais aussi ses horreurs. Installé dans les lieux historiques de la ville et le Campo Santo, sanctuaire des soirées de projections en plein air, la manifestation programme cette année 24 expositions en entrée libre. Parmi les photos provenant des quatre coins de notre planète : l’Afghanistan et la détérioration de ses conditions de vie depuis le retour des talibans en 2021 à travers les yeux de Ebrahim Noroozi, la lauréate de la bourse Canon de la femme l’an dernier, Natalya Saprunova et ses photos sur le thème, Evenks, les gardiens des richesses yakoutes, Brent Stirton, de Getty Images pour National Geographic et sa série, Éléphants d’Asie, Culture, protection, conflits et coexistence… Du côté des six prix, deux se démarquent. Le prix Camille Lepage honore le travail de Cinzia Canneri sur les violences que subissent les femmes au Tigré et en Erythrée en temps de paix et de conflit et le prix Pierre et Alexandra Boulat attribué en 2023 à Paolo Manzo pour son reportage en noir et blanc, Naples la ville invisible. Lui-même napolitain, le jeune photographe dénonce à travers ses photos les injustices sociales, l’inégalité économique et la ségrégation urbaine.

Tél. 04 68 62 38 00. visapourlimage.com

Les Rencontres d’Arles

Bouches-du-Rhône

Jusqu’au 24 septembre

Les Rencontres explorent particulièrement cette année le territoire arlésien et son écosystème avec des scientifiques et des artistes qui en dressent un état des lieux. C’est ainsi que l’exposition Soleil Gris d’Eric Tabuchi et Nelly Monnier voisine avec l’enquête menée par Mathieu Asselin sur la zone industrielle de Tarascon, jadis fleuron de la modernité, dans l’exposition Ici près. Il est entouré de Tanja Engelberts qui explore le Rhône et de Sheng-Wen observateur de la Camargue, espaces entre terre et eau à protéger. D’autres échos du monde se font entendre comme avec Entre nos murs qui retrace une histoire de l’Iran des années 1950 à nos jours. À l’abbaye de Montmajour, une exposition célébrant les 50 ans du journal Libération rend compte de l’histoire du monde et de son actualité. Autre figure exposée, celle d’Agnès Varda qui, à la fin des années 1940, revient à Sète après y avoir passé la période de l’Occupation. Elle photographie la vie locale du quartier populaire de la Pointe Courte. Présents aussi à Arles les pays nordiques avec 17 photographes dont l’artiste finlandaise Emma Sarpaniemi, qui signe l’affiche du festival avec son autoportrait. L.A.

Tél. 04 90 96 76 06. rencontres-arles.com

PHOTOS 75
© Emma Sarpianemi © Anne Montaut
©
S é verine Galus © Natalya Saprunova

Cinéma de la mer

Sète, Hérault

FESTIVALS cinéma

Du 23 au 27 août

Entre deux festivals, le Théâtre de la mer de Sète se transforme en une salle de cinéma en plein air. Au programme, des projections pour tous lors de cinq soirées sous les étoiles… Pour animer la soirée, courts-métrages et concerts seront aussi au rendez-vous !

Cinespaña

Les séances, à 21h30 :

• Mer. 23 août : Indiana Jones et le cadran de la destinée de J. Mangold, le retour du célèbre aventurier toujours campé par Harrison Ford.

• Jeu. 24 août : L’enlèvement de M. Bellochio, avant-première, drame italien, sélection officielle Cannes 2023.

• Ven. 25 août : Une année difficile, de E. Toledano et O. Nakache, avec le duo Pio Marmaï, Jonathan Cohen en haut de l’affiche.

• Sam. 26 août : Barbie de G. Gerwing, le film événement de l’été avec Margot Robbie et Ryan Gosling.

• Dim. 27 août : Mon nom est personne, de T. Valerii et S. Leone, emblématique western spaghetti rythmé par la musique du grand Ennio Morricone.

Tél. 04 99 04 76 00. veocinemas.fr

Festival Courts Circuit66

Pyrénées-Orientales Du 16 août au 23 septembre

Toulouse, Haute-Garonne Du 6 au 15 octobre Festival dédié au cinéma espagnol et portugais, Cinespaña est l’un des temps forts de l’automne culturel toulousain. Pour sa 28ᵉ édition, Cinespaña a imaginé une affiche qui met à l’honneur la réalisatrice et actrice Emma Cohen, icône du cinéma espagnol. Côté programmation, l’actrice espagnole Anna Castillo, sera présente. Interprétant des rôles tant au cinéma qu’à la télévision, elle s’est récemment illustrée dans le long-métrage de Jaime Rosales, Les Tournesols sauvages en compétition lors de la 27ᵉ édition du festival et remis à l’honneur une nouvelle fois, cette année. Également invitée cette année, l’auteure Elvira Navarro dont la rencontre sera précédée de la projection de Cría cuervos de Carlos Saura à 16h30 à l’Instituto Cervantes un classique du cinéma espagnol mêlant avec aisance et fascination la critique d’un régime totalitaire franquiste et l’innocence d’une enfant déjà marquée par les douleurs de la vie. On retrouvera aussi de la fiction, avec des films comme À Contretemps ou Strange Way of Life de Pedro Almodóvar au film d’animation, à l’instar de Nayola, en passant par le documentaire au regard de Polaris d’Ainara Vera.

Tél. 09 50 72 13 39. cinespagnol.com

What a trip !

Montpellier, Hérault Du 27 septembre au 1er octobre

Quatrième édition pour le festival international et itinérant du court-métrage. Ses objectifs ? La qualité, la gratuité et se déplacer au cœur des territoires éloignés des infrastructures culturelles traditionnelles. Au-delà des projections et des courts-métrages en compétition, il propose des rencontres, des tables rondes, des concerts, des lectures et des dégustations de vins locaux… Trente communes partenaires (dont une en Espagne et Narbonne) accueillent cette manifestation qui propose cette année quarante-quatre films pour une quinzaine de nationalités autour des thèmes de la biodiversité, de la mémoire et du Brésil. Quasiment tous doublés en catalan. Parmi les artistes invités, le chanteur catalan Cali, Hervé Le Tellier, Titi Robin, Violeta Duarte… Tél. 06 44 90 95 81. courtscircuit66.com

What A Trip propose la projection d’une vingtaine de films venant des quatre coins du monde : France, Népal, Norvège, Iran, Colombie, Mauritanie, les meilleurs d’entre eux, récompensés par le jury. À l’issue de chaque projection, le public aura le plaisir de pouvoir échanger avec les réalisateurs et protagonistes ! De nombreuses conférences et ateliers gratuits, occuperont aussi une place de premier choix, autour de la thématique du voyage. Enfin, pour se détendre, tous les jours, des groupes et artistes variés vont se produire sur la scène du What A Trip, l’occasion de découvrir des genres musicaux inhabituels.

De One degree, le changement climatique sur la sellette à Savy Mongol et Hasta el Lago derniers films projetés, en passant par des routes et des chemins vers les mers ou les hauts sommets, mushers, cyclistes et surfers ne manqueront pas de mener le public vers l’Infinity, les bords de nos mondes.

Tél. 06 88 91 37 04. watmontpellier.fr

CINÉMA 76
Arne Moter Doden © K. Peng-Karlsen Sary Mogol Les Tournesols sauvages Barbie Warner Bros

Jonathan Capdevielle

Emma Dante

Bashar Murkus

Chrystèle Khodr

Nathalie Garraud et Olivier Saccomano

Nicolas Bouchaud et Éric Didry

Marguerite Bordat et Pierre Meunier

Rébecca Chaillon

Marion Aubert et Marion Guerrero

Céline Champinot

Adrien Béal

Lionel Dray et Clémence Jeanguillaume

Nicolas Doutey et Adrien Béal

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15e

FESTIVALS livres

Festival Toulouse Polars du sud

Toulouse, Haute-Garonne Du 6 au 8 octobre

Cette 15e édition du festival Toulouse Polars du sud entrainera les lecteurs sur les chemins de l’Italie et de ses écrivains. En tout, une cinquantaine d’auteurs, français ou étrangers, seront sur place pour représenter tous les courants du roman noir. Parmi les prestigieux invités, Giancarlo De Cataldo, l’un des maîtres italiens du genre, parrain de l’édition 2023. Également présent sur le festival, l’une des stars du polar, l’un des auteurs ayant vendu le plus de livres : le grand écrivain américain Douglas Kennedy. Le festival, ce sont aussi des séances de dédicaces, des remises de prix littéraires (e prix Violeta Negra Occitanie, le prix Thierry Jonquet de la Nouvelle, le prix de l’Embouchure…) mais aussi tables rondes ou encore entretiens plus intimistes au « Parloir ». Des animations et des expositions complètent le programme.

Tél. 06 60 74 02 26. toulouse-polars-du-sud.com

Festival BD Plage

Sète, Hérault Du 25 au 27 août

L’invité d’honneur de la 12e édition du festival BD Plage, Yannick Corboz, est le créateur de l’affiche aux tons pop art de cette année. Ce surdoué du dessin, venu à la BD après la vidéo, a notamment réalisé des séries comme L’assassin qu’elle mérite et Brigade Verhoeven, Rosie. Parmi la vingtaine d’auteurs attendus, Alicia Grande (Retour de flamme), Sébastien Vastra (Jim Hawkins), trois autrices italiennes talentueuses, Nona Moretti (Princesse Sara), Carita Lupattelli (Izunas) et Alessia de Vincenzi (Frédégonde, la sanguinaire)… Sur la plage du Lido et à la médiathèque, la manifestation se décline en stands de dédicaces, ateliers BD jeunesse animés par un auteur, expositions, librairie et des surprises… bdplage.fr

Les Automne’Halles

Sète, Hérault Du 27 septembre au 1er octobre

Pour ses 14 ans et les 350 ans de l’Île singulière, le festival du livre Les Automn’Halles de Sète investit la ville, ses lieux culturels et même deux rues. Son ADN ? La mer Méditerranée en partage. Au programme : dix-huit auteurs invités dont la romancière française Sigolène Vinson (La palourde, mai 2023), l’écrivain Emmanuel Ruben (Les Méditerranéennes, 2022), trois artistes, douze éditeurs, des stands de dédicaces, des ateliers d’écriture, des rencontres avec les écrivains, un concours de nouvelles, des spectacles, des concerts… Du côté de la musique, un récital littéraire avec Pascal Quignard et la pianiste Aline Piboule. Une très belle édition en perspective. festivaldulivredesete.com

LIVRES 79
© BD Plage 2020 Douglas Kennedy Pascal Quignard et Aline Piboule
+33 (0)6 83 66 47 65 www.pezenasenchantee.fr
PUBLIQUE CONCERTS - FILMS
d'ART 17 ème FESTIVAL LYRIQUE de Pézenas
le parrainage de Michel PLASSON
de la Master Class
PALLOC au piano Annick MASSIS du 7 au 22 Octobre
Aper’Opéras Samedi 7, 14 / 12 h Gala d’ouverture Samedi 7 / 20 h 30 Dimanche 8 / 16 h Choeur CANTADIS Dimanche 15 / 17 h Samedi 21 / 20 h 30 Dimanche 22 / 17 h Mardi 10 / 20 h 30 Mardi 17 / 20 h 30 Film musical 1 er Concert de restitution de la Master Class 2 ème Concert de restitution de la Master Class Foyer des Campagnes Église Ste-Ursule Église Ste-Ursule Église Ste-Ursule Cinéma Le Molière Foyer des Campagnes "Carmen" de Carlos SAURA Film musical Film musical Cinéma Le Molière "Chantons sous la pluie" De l’Opérette à la Comédie Musicale Foyer des Campagnes et Samedi 21 / 12 h Église Ste-Ursule La passion selon CARMEN Samedi 14 / 20 h 30 Foyer des Campagnes Les Triomphes du Lyrique
MASTER CLASS
EXPOSITIONS
sous
Autour
Antoine
2023

musiques classiques, lyriques

Pézenas enchantée

Pézenas, Hérault Du 7 au 22 octobre

Pour la 17ᵉ année consécutive, l’Association Pézenas Enchantée, invite le public à suivre le festival d’art lyrique à Pézenas.

Fidèle à sa tradition de l’excellence, cette édition est bâtie autour d’une master class de chant lyrique consacrée à des airs d’opéras et mélodies et encadrée par la soprano internationale Annick Massis. Le public pourra assister aux leçons à l’église Sainte-Ursule. Autour, un programme lyrique varié dans lequel chacun pourra retrouver ce qu’il aime : opéras, musique sacrée, mélodies…

Le programme :

• Sam. 7 octobre à 12h, Foyer des campagnes : inauguration du festival suivie de l’Aper’Opéra.

• Sam. 7 octobre à 20h30, Foyer des campagnes : gala d’ouverture avec l’opéra La passion selon Carmen d’après Georges Bizet, mise en scène Michel Wolkowitsky.

• Dim. 8 octobre à 16h, Foyer des campagnes : De l’opérette à la comédie musicale avec Jean-Pierre Torrent et Vincent Alary (ténors), Sabine LiguoriDelmas (piano) et Thierry Briesach (clavier).

• Mar. 10 octobre à 20h30, cinéma le Molière : Carmen de Carlos Saura, film musical.

• Du 11 au 22 octobre, église Sainte-Ursule : master class par Annick Massis, avec Antoine Palloc, piano.

• Sam. 14 octobre à 12h, Foyer des campagnes : Aper’Opéra

• Sam. 14 octobre à 20h30, Foyer des campagnes : Les Triomphes du lyrique par les lauréats ou finalistes du Concours International de Chant Lyrique de Béziers, direction Anne-Lise Dodelier.

• Dim. 15 octobre à 17h, église Sainte-Ursule : concert Chœur Cantadis, chœur d’Hommes de Toulon.

• Mar. 17 octobre à 20h30, cinéma le Molière : Chantons sous la pluie de Stanley Donen et Gene Kelly, film musical.

• Sam. 21 octobre à 12h, église Sainte-Ursule : Aper’Opéra

• Sam. 21 octobre à 20h30, église Sainte-Ursule : premier concert de restitution de la master class.

• Dim. 22 octobre à 17h, église Sainte-Ursule : deuxième concert de restitution de la master class et clôture du festival.

Tél. 06 83 66 47 65. pezenasenchantee.fr

Toulouse les orgues

Haute-Garonne

100 % classique

La Grande Motte, Hérault Du 15 au 23 septembre

Fidèle а son esprit, la 9ᵉ édition du Festival 100% Classique, sera menée par les musiciens de l’Orchestre de Chambre du Languedoc, sous la conduite de leur directeur artistique Alexandre Benderski, et aux côtés des artistes invités. Cette année, le programme fera (re)découvrir les chefs-d’œuvre de musique classique du XVIIIᵉ et du XIXᵉ siècle et les plus grandes musiques de films !

Au programme :

• Ven. 15 septembre à 20h, église St-Augustin : les musiques de film à l’honneur ! La liste de Schindler, Les parapluies de Cherbourg, Le Bon, La Brute et le Truand... vibrez au son des plus grandes bandes originales de films du XXᵉ siècle.

• Sam. 16 septembre à 20h, Palais des Congrès : soirée symphonique avec l’Orchestre national Avignon Provence autour de Beethoven, Haydn et Mozart.

• Ven. 22 septembre à 20h, église St-Augustin : soirée Bach, laissez-vous emporter par la musique du génial compositeur à travers ses concerti pour violon, hautbois, violoncelle et par la voix envoûtante de la jeune soprano espagnole Laura Gibert I Laborda.

• Sam. 23 septembre à 20h, Palais des Congrès : une soirée pour deux compositeurs Fauré et son sublime requiem et la Symphonie n°19 de Mozart, sublimés par l’Ensemble Allégories.

Tél. 04 67 56 42 00. lagrandemotte.com

Du 4 au 15 octobre

Pour sa 28e édition, le festival Toulouse les Orgues se déploie dans la ville rose autour de la thématique « L’orgue intime ». Bien que souvent situé dans le lointain d’une tribune d’église, l’orgue devient fascinant lorsqu’on le découvre de près, dans sa richesse et sa complexité mécanique et sonore. Des moments du festival créent ainsi un rapprochement jusqu’à mettre le public au centre même des tuyaux, dans l’intimité de l’orgue. Parmi les incontournables du Festival : les Nuits du Gesu, la Nuit de l’Orgue à Saint-Sernin dédiée cette année aux musiques allemandes, les concerts du midi, les séances de Yo[r]ga et le concert gratuit réservé aux étudiants. Dans les nouveautés insolites : les Petits-Déjeuners en musique, un Rugby-Concert et la conférence inédite « Femmes, organistes et compositrices à la Belle Époque ».

Tél. 05 61 33 76 80. toulouse-les-orgues.org

MUSIQUES CLASSIQUES 81
FESTIVALS
©Jean-Marc Aspe
Annick Massis©R.Ricci L'Orchestre de chambre du Languedoc
Informations et réservations: www.festivaldoperadugrandsud.fr ou OFFICE DU TOURISME: 04 66 45 01 14
17 et 18 août 21h 15 août 21h
Direction artistique Emmanuel MARFOGLIA

Ma vigne en musique

Narbonne, Aude Jusqu’au 13 octobre

Cette 7e édition du festival Ma Vigne en Musique, après quelques rendez-vous estivaux, se fera entre septembre et octobre, avec une programmation débordante de talents et de grands rendezvous !

Les Pages musicales

Abbaye de Lagrasse, Aude Du 22 au 24 septembre

Le programme :

• Dim. 3 septembre à partir de 16h, Château de Massignan : place à la découverte de la génération montante, avec le jeune violoniste Masaki Morishita puis avec l’accordéoniste Maÿlis Arrat

• Sam. 16 septembre à 20h, Domaine du Bosc : les Cuivres en fête de Trombamania résonneront.

• Dim. 17 septembre à 16h30, Coopérative de Saint-Marcel-sur-Aude : Préludes poétiques de Debussy interprétés par le pianiste Cyril Guillotin et le comédien Alain Carré.

• Sam. 30 septembre à 20h, Théâtre+Cinéma à Narbonne : les deux dernières et extraordinaires sonates de Beethoven interprétées par la pianiste Anne Queffélec, présentées par Frédéric Lodéon.

• Dim. 1er octobre à 16h30, Château de Paraza : VerSus Duet, une soirée pendant laquelle cohabiteront les plus grands succès de la pop et les plus grands airs de la musique classique avec Stéphane Logerot et Valérie YengSeng, présentation de Frédéric Lodéon.

• Ven. 13 octobre à 20h, Théâtre+Cinéma à Narbonne : Grande soirée de clôture avec Maïté Louis (violon), l’Orchestre de Chambre de Toulouse et la compositrice Françoise Choveaux.

Tél. 07 63 18 52 45. narbonne-classic-festival.fr

Voix occitanes festival

Hérault

Jusqu’au 21 septembre

Lancé l’année dernière par Opéra Grand Sud, le festival Voix occitanes est de retour cet été dans l’Hérault ! Au programme, des opéras et des concerts dans de beaux lieux patrimoniaux ou dans des domaines. Parmi les différentes soirées, on ne manquera pas l’opéra Mireille, les 16 et 17 septembre, joué dans le magnifique cadre de l’Abbaye de Fontcaude.

Le programme :

• Ven. 11 août à 19h, cave de Saint-Chinian : Apér’Opéra

• Sam. 12 août à 21h, église de Valras-Plage : Une sacrée soirée, concert avec Jean-Marc Malzac et Christopher Hainsworth.

• Jeu. 24 août à 21h, Domaine la Trésorière, Maureilhan : concert d’ouverture, autour des Héroïnes d’Opéra (Rossini, Verdi, Puccini, Gounod, Bizet...) avec Anaïs Constant, Emmanuelle Zoldan, Jean-Marc Malzac et au piano Nathalie Steinberg.

• Ven. 25 août à 19h, Cave 20/vins, Montady : Apér’Opéra

• Sam. 16 et dim. 17 septembre, Abbaye de Fontcaude : opéra Mireille de Charles Gounod. Direction musicale, Emmanuel Plasson et mise en scène Jacques Brun.

• Jeu. 21 septembre à 18h30, Château de Perdiguier, Maraussan : concert de gala et clôture. Programme : Vive la France, airs d’opéra des grands compositeurs français. Avec Amélie Robins, Marie-Ange Todorovitch, Luca Lombardo, Jean-Marc Malzac et au piano Nathalie Steinberg. operadugrandsud.com

Le festival Les Pages musicales de Lagrasse fait désormais partie du patrimoine culturel de la région Occitanie. Pour sa 6ᵉ édition, il accueille de jeunes interprètes engagés dans des carrières internationales, et se déroulera et se déroule au sein de l’Abbaye médiévale de Lagrasse, centre culturel Les arts de lire. Côté programmation, le directeur artistique Adam Laloum convoque les plus grands compositeurs du répertoire.

Le programme :

Ven. 22 septembre

À 18h : Adam Laloum (piano) et Mi-Sa Yang (violon) interprèteront Schumann (Sonate pour violon et piano n°2 en ré mineur opus 121), Stravinsky (Divertimento pour violon et piano) et Debussy (Sonate pour violon et piano en sol mineur).

À 20h : le Quatuor Voce composé Cécile Roubin, Sarah Dayan (violons), Guillaume Becker (alto), Lydia Shelley (violoncelle). Mozart (quatuor à cordes en fa majeur K590), Mantovani (Quatuor à cordes n°5), et Ravel,(Quatuor à cordes en fa).

Sam. 23 septembre

À 18h : le Geister Duo, David Salmon, Manuel Vieillard (piano) reprendra les œuvres pour piano à quatre mains de Schubert.

À 20h : Edwin Crossley-Mercer (baryton), Yoan Héreau (piano) plongeront le public dans Le voyage d’hiver D.911 de Schubert composé sur des poèmes de Müller.

Dim. 24 septembre

À 16h : le Trio Miroir avec Charlotte Julliard (violon), Grégoire Vecchioni (alto), Christophe Morin (violoncelle) interprète Aubade, trio à cordes d’Enesco. Puis accompagné d’Adam Laloum (piano), ils reprendront le Quatuor pour piano et cordes n°1 en ut mineur opus 15 de Fauré. Enfin, pour clôturer la soirée, le Trio Miroir, le Quatuor Voce et le violoniste Thomas Gautier se réuniront pour Octuor pour cordes de Mendelssohn.

Tél. 04 68 43 15 99. abbayedelagrasse.fr

MUSIQUES CLASSIQUES 83
© Idriss Bigou Gilles Adam Laloum © Carole Bellaiche © Mirare L'ensemble Trombamania

Festival musiques sacrées et musiques du monde

Abbaye de Sylvanès, Aveyron Jusqu’au 27 août

L’abbaye cistercienne de Sylvanès symbolise un haut lieu d’exception, de culture, d’art, de spiritualité, accueillant l’été le festival de musiques sacrées et du monde. Le dialogue des cultures musicales fait l’évènement.

Les Troubadours chantent l’art roman

En Occitanie Jusqu’au 29 octobre

Le festival Les Troubadours chantent l’art roman en Occitanie souffle ses dix-huit bougies. Tourné vers les cultures méditerranéennes, occitanes et catalanes, la manifestation propose des concerts dans les territoires ruraux, tout en valorisant le riche patrimoine médiéval et roman de l’Occitanie.

Au programme des spectacles d'août :

• Dim. 13 août à 17h : Messe Assumpta est Maria

• Dim. 13 août à 21h : Natacha & Nuits de Princes, airs tsiganes, romances, berceuses slaves et swing manouche.

• Mar. 15 août à 17h : Thamos, roi d’Égypte et le Requiem de W. A. Mozart.

• Dim. 20 août à 17h : Le Roi David de A. Honegger, oratorio biblique repris par le Chœur symphonique de Montpellier, l’Ensemble vocal et instrumental, dirigé par Michel Piquemal.

• Dim. 20 août à 21h : L’Heure Rose, florilège de mélodies et songs de compositrices oubliées. Au piano Carmen Martínez-Pierret, au chant, la soprano Delphine Mégret.

• Mer. 23 août à 21h : L’univers du Bel Canto , Bellini et Verdi avec Émilie Boudeau, soprano, et Helmut Gerhardt à la guitare.

• Ven. 25 août à 21h : Les jours heureux, musique de l’entre-deux guerre.

• Sam. 26 août à 21h : Carte Blanche, un accent féminin, musique du XXᵉ siècle pour flûte, violon, alto, violoncelle et harpe.

• Dim. 27 août à 17h : Gospel & Spirituals, le Gospel Dream dirigé par le Révérend Michel M’Passy.

Tél. 05 65 98 20 20. sylvanes.com

Musicales du Jaur

Hérault

Jusqu’au 17 septembre

La musique se joue en famille cette année aux Musicales du Jaur. Des concerts pendant lesquels père, mère et enfants s’associent et proposent un moment musical émouvant autour des grands compositeurs du répertoire.

AU PRIEURÉ DE SAINT-JULIEN :

• Dim. 13 août à 19h : composé du père, François Heim (accordéon), et de sa fille, Camille Heim (harpe), le duo Heim revisite les musiques traditionnelles du monde.

À L’ÉGLISE D’OLARGUES :

• Sam. 2 septembre à 18h : concert d’orgue par Gilbert Vergé-Borderolle, programme : Bach, de Arauxo, de Heredia, Byrd.

• Dim. 17 septembre à 18h : le trompettiste Nicolas Planchon s’associe à l’organiste Alain Cahagne pour un concert autour de Bach, Händel, Rameau et Purcell.

Tél.

Les concerts :

• Ven. 11 août à 18h, Caudiès-de-Fenouillèdes (66) : Le Grand Ensemble Filos

• Ven. 11 août à 19h, Abbaye de Valmagne (34) : Barrut

• Sam. 12 août à 19h, Abbaye de Valmagne (34) : Madamicella.

• Dim. 13 août à 18h, Campagnac (12) : Duo Beluga.

• Ven. 15 septembre à 20h45, Bagnols-sur-Cèze (30), sam. 16 septembre à 17h Lombez (32) et dim. 17 septembre à 18h Beaumont-de-Lomagne (82) : récital Clamor ! avec Sandra Hurtado-Ròs.

• Sam. 16 septembre à 18h15, Druelle-Balsac (12) : Duo Beluga.

• Dim. 17 septembre à 16h, Prévenchères (48) : l’Ensemble Witiza

• Dim. 17 septembre à 17h, Grauhlet (81) : La Kahina Quintette.

• Ven. 22 septembre à 20h30, Brommes-en-Barrez (12) : Troubadours Art Ensemble.

• Sam. 23 septembre à 20h, Bagnols-les-Bains : l’Ensemble Witiza et le Chœur Guillaume.

• Dim. 24 septembre à 18h30, Fleurance (32), et dim. 22 octobre à 16h, Ibos (65) : El Candil.

• Dim. 1er octobre à 17h, Peyremale (30) : Yenalaba

• Sam. 21 octobre à partir de 8h, Abbaye de Fontfroide (11) : Sandra HurtadoRòs, Cantic Sinfonic

Tél. 09 72 95 90 46. festival-troubadoursartroman.fr

Les Musicales des coteaux de Gimone

Gers Jusqu’au 1er octobre

Après son festival estival, les Musicales des coteaux de Gimone poursuivent leur programmation musicale dans le Gers. D’août à septembre, quatre concerts sont encore à découvrir dans de beaux lieux patrimoniaux du département !

• Sam. 12 août à 18h, Abbaye de Boulaur : Exaltez Bach ! par l’Ensemble Baroque de Toulouse, autour des Cantate de Bach, mais aussi de Torelli et Telemann.

• Dim. 27 août à 20h, Château de Pellefigue : Bach-Piazzolla, beau programme avec le Barocco Tango Trio composé de David Louwerse (violoncelle), Guillaume Hodeau (bandonéon), Renaud Bary (contrebasse).

• Mer. 13 septembre à 19h, église de Simorre : La Main harmonique… à bicyclette, œuvres vocales du XVIᵉ siècle, Clément Janequin, Claude Lejeune, Guillaume Costeley.

• Dim. 17 septembre à 18h, église de Lartigue : récital flûte / marimba, œuvres de Bach, Bizet, Telemann, Bartok, Piazzolla. Avec Sandrine Tilly (flûte) et Jean-Sébastien Borsarello (marimba).

Tél. 06 72 16 20 91. musicalesdescoteaux.fr

MUSIQUES CLASSIQUES 84
04 67 97 06 65. amvjo.org
Grand Ensemble Filos © A.Andouard Gospel Dream Duo Heim Sandrine Tilly © Philippe Bery
Arts mixtes & cultures croisées Saison 23-24 Théâtre François RIO Maire saintjeandevedas fr Abonnez-vous ! chaiduterral.com

Jazz sur son 31

Haute-Garonne

FESTIVALS jazz

Du 4 au 15 octobre

35e Jazzèbre

Pyrénées-Orientales Du 21 septembre au 15 octobre

C’est le festival qui ouvre la rentrée culturelle dans les Pyrénées-Orientales, le festival Jazzèbre offre depuis 35 éditions un temps fort autour de la musique. Des sonorités entre « Jazz et musiques voyageuses » comme le souligne lui-même l’événement. À travers tout le département, et pendant près d’un mois, les concerts et rencontres musicales se succéderont ! Les temps forts : À PERPIGNAN

• Ven. 15 septembre à 19h, église des Carmes : soirée de présentation et ciné-concert Elles n’en font qu’à leur tête.

• Jeu. 21 septembre à 19h, cinéma Castillet : They shot the piano player, avantpremière.

• Jeu. 28 septembre à 18h30, conservatoire Montserrat Caballé : Mamie Jotax.

74 concerts dans 24 communes et une programmation en deux temps forts : le IN et ses 37 concerts, et les Passerelles avec 37 actions gratuites dans tout le département, voilà l’essentiel de Jazz sur son 31 ! Cette nouvelle édition fera la part belle aux artistes « leadeuses » féminines du jazz, à la jeune scène française, à la soul music ou encore au jazz oriental qui viendront s’ajouter aux artistes du Club New York et du Jazz Français. Parmi la très large programmation, on notera le concert phare de la Halle aux Grains, assuré cette année par Rhoda Scott Lady All Stars, un octet 100 % féminin emmené par Rhoda Scott, organiste compositrice américaine de Ray Charles ou Ella Fitzgerald. Également Erik Truffaz au Bikini à Ramonville, le jazz mandingue de Kora Jazz Trio à l’Escale à Tournefeuille, Les Frères Belmondo à L’Aria de Cornebarrieu… et plus encore ! haute-garonne.fr

Jeudis jazz à Beauvignac

Mèze, Hérault

Jusqu’au 24 août

Soirées épatantes tous les jeudis d’août, au caveau de Beauvignac. Cet été, les artistes d’Occitanie sont à l’honneur pour enchanter les amateurs de bonne musique et de bons vins, dans un lieu bien aménagé. La formule est simple, efficace : musique jazzy servie sur une gamme de vins médaillés, typiques et rafraîchissants pour arroser le repas concocté avec passion d’un tracteur local.

Du pur jazz millésimé 2023 !

Les soirées d’août :

• Jeu. 10 août : Justine Blue jazz trio. Justine, bien accordée au guitariste John Owens et au contrebassiste Romain Delorme, dans un répertoire entre swing, blues et ballades mythiques.

• Jeu. 17 août : Banan’N Jug, quatre chanteuses et musiciennes aux instruments exotiques : banjo, ukulélé, washboard, kazoo, claquettes, mais aussi glockenspiel et percussions.

• Jeu. 24 août : Vince et Rita visitent les grands tubes d’Ella Fitzgerald à Joe Williams et Moses Allison, en passant par Louis Amstrong et Fats Waller, soufflés par le sax d’Ezequiel Celada, et frappés de la batterie d’El Pico. Tél. 04 67 43 80 48. cave-pomerols.com

• Ven. 29 septembre à 18h30, Théâtre municipal : Ana Carla Maza + Amaro Freitas Trio.

• Sam. 30 septembre à 18h30, Théâtre municipal : Louis Sclavis 4tet + Kahil El’Zabar.

• Jeu. 5 octobre à 19h, Théâtre des Possibles : Emma Lamadji & Matia Lavréro.

• Dim. 15 octobre à 11h et 14h, musée H. Rigaud : balade au musée.

• Dim. 15 octobre à 18h, L’Archipel : China Moses.

DANS LE DÉPARTEMENT :

• Sam. 16 septembre à 19h, Ste-Colombe-de-la-Commande : Les Witch Caroll.

• Ven. 22 septembre à 18h30, Mémorial de Rivesaltes : photo-concert, Champs de bataille.

• Sam. 23 septembre à 18h, Catllar : Séverine Morin & Malik Zyad.

• Sam. 23 septembre à 21h, Eus : Bruno Lapin.

• Dim. 24 septembre à 12h30, Le Boulou : Pique-nique #1 avec Oriane Lacaille Trio et La Grande Fanfare.

• Sam. 30 septembre à 15h30, Cabestany : Nour, jeune public.

• Dim. 1er octobre à 12h30 : Pique-nique #2 avec Crimi.

• Sam. 7 octobre à 18h30, Port-Vendres : Claude Tchamitchian 4tet + Mêléejazz avec l’Orchestre en Carton.

• Dim. 8 octobre à 12h30, Thuir : Pique-nique #3 avec Ça va valser + La Grande Fanfare.

• Jeu. 12 octobre à 18h30, Céret : Aguamadera.

• Ven. 13 octobre à 19h, Elne : Céline Bonacina & Laurent Dehors. Tél. 04 68 51 13 14. jazzebre.com

Jazz au cloître

Cloître de Saint-Chinian, Hérault Du 1er au 3 septembre

Un cloître et six concerts de jazz (deux par soirée) interprétés par des artistes talentueux. En ouverture du festival Jazz au cloître, The Rag Messengers, mélange de ragtime, stride (style de piano jazz) et groove suivi des quatre musiciens de Shades Jazz Vocal. Leur show entre comédie musicale et concert, plonge les spectateurs au cœur des années 40-50, de l’univers de Nat King Cole, d’Ella Fitzgerald ou encore de Frank Sinatra. Le lendemain, place à Mandiwa, aux subtils mélanges de musique traditionnelle africaine, de blues et de jazz. En deuxième partie, EYM Trio et son jazz acoustique ouvert sur le monde. Clôture en beauté avec le duo Algans-Dufoy (trompette et piano) et Sicilian Quartet. Leur jazz manouche se teinte de bal jazz méditerranéen. Une édition remarquable.

Tél. 07 81 34 22 57. festivalmusisc.com

87 JAZZ
Vince et Rita Rhoda Scott © Alexandre Lacombe ChinaMoses © S.Norget

Barques en scène

Narbonne, Aude

FESTIVALS musiques

Du 24 au 26 août

C’est l’événement qui marque la fin de l’été et fait vibrer le cœur de Narbonne, le festival Barques en scènes est de retour cet été du 24 au 26 août ! Un rendez-vous musical et festif où l’on pourra notamment entendre Claudio Capéo, Bernard Lavilliers ou encore Ridsa.

Le programme : Jeudi 24 août

• De 19h30 à 20h30, dans le cœur de ville : Santa Muerte, déambulation avec la compagnie Planète Vapeur.

• 20h30 : Isaac Spotman, concert entre pop, soul et rock.

• 22h : Claudio Capéo.

• 23h30 : soirée DJ sur la promenade des Barques.

Vendredi 25 août

• De 19h30 à 20h30, dans le cœur de ville : Pégase, compagnie Planète Vapeur.

• 20h30 : Mauvaise bouche, chanteuse et auteure montpelliéraine.

• 22h : Ridsa

• 23h30 : soirée DJ sur la promenade des Barques.

Samedi 26 août

• De 19h30 à 20h30, dans le cœur de ville : Origin, compagnie Planète Vapeur.

• 20h30 : Ezyvibe, soul et pop.

• 22h : Bernard Lavilliers

• 23h30 : soirée DJ sur la promenade des Barques.

Tél. 04 68 90 30 30. narbonne.fr

Le Lot en meule bleue

Cahors, Lot

Du 7 au 9 septembre

Palmarosa Festival

Domaine de Grammont Montpellier, Hérault Dimanche 20 août

Le Lot en meuble bleue propose une expérience musicale entre têtes d’affiches et artistes plus confidentiels au parc des expositions de Cahors. Un festival convivial et familial offrant une programmation pour tous entre rock, hip hop, pop latino, dance…

Jeu. 7 septembre : Amir + Kyo + François-Henri.

Ven. 8 septembre : Gims & Dadju + Camille Esteban + Chiloo

Sam. 9 septembre : Kendji Girac + La Pegatina + Ladies Ballbreaker + Accordémon. lelotenmeulebleue.fr

Après une première édition largement consacrée à l’électro, le festival Palmarosa revient en 2023 avec une nouvelle proposition. L’événement dédié aux musiques actuelles et aux arts se tourne cette année vers le rock. Rendezvous le 20 août au Domaine de Grammont pour applaudir, entre autres, Franz Ferdinand, Izïa mais aussi ALT-J, La Femme, French 79, Aime Simone, La Yegros, Osiris… Basé sur un modèle écologique, économique, mais aussi social et solidaire, il favorise les circuits courts sur son village d’artisanats, mais aussi sur le foodcourt, comme le tissu économique et associatif local. palmarosa-festival.fr

Rose Festival

MEETT, Toulouse, Haute-Garonne Du 1er au 3 septembre

Après une première édition réussie, le Rose Festival sera de retour au MEET de Toulouse pour fêter la rentrée ! Créé par les frères rappeurs BigFlo & Oli, l’événement accueillera cette année de nombreuses têtes d’affiche parmi lesquelles Angèle, -M-, Gazo ou encore Vladimir Cauchemar.

Le programme complet :

• Ven. 1er septembre : Angèle + Adriatique + Gazo + Worakls Orchestra + Petit Biscuit + Disiz + Luther + Bianca Costa + Laucarré + Carbonne

• Sam. 2 septembre : Bigflo & Oli + Vladimir Cauchemar + Tiakola + Hamza

+ Lilly Palmer + Khali + Dabeull DJ set + Adèle Castillon + Julien Granel + Olympe Chabert + Jethro.

• Dim. 3 septembre : SCH + -M- + Moderat + M83 + Caballero & Jeanjass + Jazz Bazz + Zaho de Sagazan + La Femme + Warend. rosefestival.fr

MUSIQUES 88
Claudio Capéo Franz Ferdinand © David Edwrads SCH Camille Esteban © Fifou

Découvrez la nouvelle saison du KIASMA

Nature(s), une saison qui questionne autant la faune et la flore, que la nature humaine.

Réservez vos billets en septembre 3ème édition

+ d’infos sur kiasma.fr

22 > 29 septembre 2023

Pézenasidées! des Pézenas idées ! des 04 67 32 59 23 ville-pezenas.fr
DÉBATS CINÉMA THÉÂTRE CONFÉRENCE ATELIERS

AGENDA des concerts

Zénith • Toulouse Metronum • Toulouse

2023

Sam. 23 sep. à 21h : Rampage

Ven. 29 sep. à 20h : Zazie

Dim. 1er oct. à 17h : L’Heritage Goldman

Mar. 10 oct. à 18h : OZ – Occitanie au Zénith

Sam. 14 oct. à 20h : Pascal Obispo

Ven. 3 nov. à 20h : Zola

Mar. 7 nov. à 20h : The Wall – The Pink Floyd’s Rock Opera

Mer. 8 nov. à 20h : Les Cowboys Fringants

Ven. 10 nov. à 20h : Etienne Daho

Sam. 11 nov. à 20h : Jain

Dim. 12 nov. à 18h : Claudio Capeo

Mer. 15 nov. à 20h : Ibrahim Maalouf

Jeu. 16 nov. à 20h : Lomepal

Ven. 17 nov. à 20h : Disney 100 ans

Sam. 18 nov. à 20h : Casse-Noisette

Dim. 19 nov. à 20h : Djadja & Dinaz

Mer. 22 nov. 20h : Rock Symphony

Sam. 25 nov. à 20h : M. Pokora

Dim. 26 nov. à 20h : SAEZ

Jeu. 30 nov. à 20h : Sofiane Pamart

Sam. 2 déc. à 20h : Shaka Ponk

Dim. 3 déc. à 18h : Christophe Mae

Ven. 15 déc. à 20h : Nej’

Sam. 30 déc. à 20h : Harry Potter en concert

Tél. 05 62 74 49 49. zenith-toulousemetropole.com

Le Rex • Toulouse

Ven. 1er sep. à 23h55 : Karnage Opening W + Leny Dee

Jeu. 14 sep. à 20h : ONYX

Sam. 23 sep. à 20h : Naaman

Mer. 27 sep. à 20h : Madam

Jeu. 28 sep. à 20h : Vacra

Sam. 30 sep. à 23h55 : Le bal des folles W + Jean Terechkova

Mer. 4 oct. à 20h30 : Grand Blanc

Jeu. 5 oct. à 19h30 : Brutus

Sam. 7 oct. à 20h30 : Lord Esperanza

Mer. 11 oct. à 20h30: Giedre

Sam. 14 oct. à 20h : Miel de montagne

Ven. 27 oct. à 20h : NES

Sam. 4 nov. à 20h : Bekar

Lun. 6 nov. à 20h : Brass Against

Jeu. 9 nov. à 20h : Prattseul

Jeu. 16 nov. à 20h30 : Clara Ysé

Ven. 17 nov. à 21h : Lynda Lyndream Tour

Dim. 19 nov. à 19h30 : Villagers of Ionnina city

Jeu. 23 nov. à 20h30 : KIK

Sam. 25 nov. à 20h : Broken Back

Sam. 2 déc. à 20h30 : Sokuu

Tél. 05 61 38 57 71. lerextoulouse.com

2024

Ven. 26 jan. à 20h : Calogero

Jeu. 8 fév. à 20h : ERA

Sam. 17 fév. à 20h : The Australian Pink Floyd show

Dim. 18 fév. à 16h : Casse-Noisette

Jeu 22 fév. à 20h : Michel Sardou

Ven. 23 fév. à 20h : Michael Gregorio

Dim. 25 fév. à 19h : Freeze Corleone

Mer. 28 fév. à 20h : Ninho

Ven. 1er mars à 20h : PLK

Sam. 2 mars à 20h : Grand Corps Malade

Jeu. 7 mars à 20h : Véronique Sanson

Ven. 15 mars à 20h : 500 voix pour Queen

Sam. 23 mars à 20h : Goldmen

Mar. 2 avril à 20h : Hoshi

Jeu. 4 avril à 20h : Stars 80

Sam. 6 avril à 20h : Patrick Fiori

Mar. 9 avril à 20h : Johnny Symphonique Tour

Sam. 20 avril à 20h : Slimane

Jeu. 2 mai à 20h : The World of Hans Zimmer

Sam. 4 mai à 20h : Patrick Bruel

Du 14 au 19 mai à 20h : Starmania

Sam. 1er juin à 20h30 : Gospel pour 100 voix

Sam. 5 oct. à 20h : Molière, L’Opéra Urbain

Ven. 11 oct. à 20h30 : The Rabeats

Connexion live • Toulouse

Mer. 23 août à 19h30 : Downset

Jeu. 24 août à 19h30 : Cave in + Jack and the bearded fishermen

Sam. 16 sep. à 19h : Crocodiles

Ven. 6 oct. à 19h : Liturgy

Sam. 14 oct. à 19h : Semblant

Dim. 15 oct. à 19h30 : King Buffalo + Slomosa

Sam. 4 nov. à 19h30 : Conan + Lord Dying

Jeu. 16 nov. à 20h : Ko Ko Mo

Mer. 22 nov. à 20h : Lord Apex

Sam. 2 déc. à 19h30 : The Guru Guru

Mer. 6 déc. à 20h : Junior BVNDO …

Jeu. 4 avril 2024 à 19h30 : Princesses Leya + Tom Souyeur

Tél. 05 34 41 62 88. connexionlive.fr

La Gespe • Tarbes

Ven. 6 oct. à 21h : The Supersoul Brothers

Ven. 13 oct. 21h : Mass Hysteria + Way For Nothing

Ven. 27 oct. à 21h : The Courettes + Z & The Tiki Twisters

Ven. 3 nov. à 21h : La P’tite Fumée

Sam. 18 nov. à 21h : Napalm Death

Ven. 1er déc. à 21h : Romain Humeau

Jeu. 14 déc. à 21h : Le Père Noël est un Rockeur

Tél. 05 62 51 32 98. lagespe.com

Ven. 15 sep. à 20h : Maya Kamaty + Bia Ferreira

Sam. 16 sep. à 20h : Macha Gharibian

Mer. 20 sep. à 20h : Michel Cloup Trio

Ven. 22 sep. à 20h : La Grande Fôm

Ven. 29 sep. à 20h : MPL

Sam. 30 sep. à 20h : Zed Yun Pavarotti + Marceau

Ven. 13 oct. à 19h30 : This Will Destroy You + The Ocean

Sam. 14 oct. à 20h : Devi Reed + Bazarr

Jeu. 19 oct. à 20h : Matt Elliot + Morjane Ténéré

Sam. 21 oct. à 20h : Sixun + Haruko

Mer. 25 oct. à 20h : Andy Shauf

Ven. 3 nov. à 20h : The Sonics + CROY

Jeu. 9 nov. à 20h : Fear Factory + Butcher Babies

Ven. 10 nov. à 20h : TIF + Specy Men

Sam. 11 nov. à 19h30 : Ghetto Kumbé + La Revuelta …

Mer. 15 nov. à 20h : Les Mamans du Congo & RROBBIN

Jeu. 16 nov. à 20h : The Strangers + Samir Flynn

Du ven. 17 au sam. 18 nov. à 20h : Jwles + Mairo…

Jeu. 30 nov. à 20h : Silly Boy Blue + Joanna …

Sam. 2 déc. à 20h : Bianca Costa

Dim. 3 déc. à 20h : Alice Phoebe Lou

Mer. 6 déc. à 20h : Lebanon Hanover...

Jeu. 7 déc. à 20h : Winnterzuko

Sam. 9 déc. à 19h30 : BO$$BITCH

Sam. 16 déc. à 20h30 : YUZMV

Tèl. 05 31 22 94 17. lemetronum.fr

Lo Bolegason • Castres

Ven. 15 sep. à 19h : I love you so much + DJ Lars Vegas

Jeu. 21 sep. à 20h30 : Keziah Jones + Dadou Afaka

Mer. 11 oct. à 20h30 : Patrice + Devi Reed

Mer. 18 oct. à 20h30 : Mandarine + DJ set

Sam. 18 nov. à 20h30 : Brotherwood + Bleu nage …

Sam. 25 nov. à 20h30 : R. Finley + Baboucan & The Fine Asses

Sam. 9 déc. à 20h30 : Lucie Antunes + Lazärr

Sam. 16 déc. à 20h30 : Bal trad avec Laüsa

Jeu. 18 janv. à 20h30 : Sarah McCoy + S. Belaudre

Tél. 05 63 62 15 61. bolegason.org

Cri’Art • Auch

Ven. 22 sep. à 21h : Que tengo + Tabasco driver

Ven. 6 oct. à 21h : Furax Barbarossa + Raoul

Ven. 13 oct. à 21h : Debout sur les zinc + Les chansons simples

Ven. 20 oct. à 21h : Capsula + Oslo tropique …

Ven. 17 nov. à 21h : Big red + Le Rêm

Sam. 25 nov. à 20h : Chapelier fou ensemb7e

Ven. 1er déc. à 21h : Black Bomb A + Les projets d’athéna

Lun. 8 janvier 2024 : Karkara

Tél. 05 62 60 28 28. imaj32.fr

AGENDA CONCERTS 90

Sam. 12 août à 23h55 : Carl Craig + Baccus Social Club

Sam. 19 août à 19h30 : Franz Ferdinand

Mar. 22 août à 19h30 : Wilco & Tré Burt

Ven. 25 août à 23h55 : Kendal + Baraka …

Sam. 26 août à 23h55 : Dan Shake + Naconda …

Ven. 1er sep. à 23h55 : Floorplan + Milio Ruando …

Sam. 2 sep. à 23h55 : Phace + Sota…

Ven. 8 sep. à 23h55 : Perc + Orphée…

Sam. 9 sep. à 23h55 : Camion Bazar + Isabella…

Ven. 15 sep. à 23h55 : Mandragora + Proper Lane…

Sam. 16 sep. à 23h55 : Dr. Rubinstein b2b Silent Servant

Ven. 22 sep. à 23h55 : Marcel Dettmann + Hayden F

Sam. 23 sep. à 19h30 : Ascendant Vierge

Ven. 29 sep.à 19h30 : Kekra

Ven. 29 sep. à 23h55 : Heretik

Sam. 30 sep. à 19h30 : Furax Barbarossa + Melan

Sam. 30 sep. à 23h55 : La Berlinoise

Mar. 3 oct. à 19h : Yanns

Mer. 4 oct. A 19h30 : Niska

Jeu. 5 oct. à 19h30 : Pomme

Ven. 6 oct. à 19h30 : Rise of the northstar + Deez Nuts

Sam. 7 oct. à 19h30 : Ludwig Von 88

Dim. 8 oct. à 19h30 : Erik Truffazam 21

Mer. 11 oct. à 19h30 : Joe Dwet File

Ven. 13 oct. à 23h55 : Salut c’est cool

Sam. 14 oct. à 19h30 : Rave 1995

Mer. 18 oct. à 19h30 : Highly Suspect

Sam. 21 oct. à 19h30 : The Sisters of Mercy...

Sam. 21 oct. à 23h55 : A*S*Y*S + Dica & Teokad …

Mar 24 oct. à 19h30 : Blind Guardian

Mer. 25 oct. à 19h30 : Ziak

Jeu. 26 oct. à 19h30 : Punish Yourself + Shaârghot …

Ven. 27 oct. à 19h30 : Peter Doherty & Frederic Lo

Ven. 27 oct. à 23h55 : Barbi(e) Turix

Sam. 28 oct. à 19h30 : November Ultra + Alex Montembault

Mar. 31 oct. à 19h30 : Jungle

Jeu. 2 nov. à 19h30 : dEUS

Ven. 3 nov. à 19h30 : J. Papaconstantino + E. Bielle

Lun. 6 nov. à 19h30 : Larkin Poe

Mer. 8 nov. à 19h30 : Alltta

Jeu. 9 nov. à 19h30 : Favé

Ven. 10 nov. à 19h30 : Hilight Tribe + Iroots …

Sam. 11 nov. à 19h30 : Zaho de Sagazan

Lun. 13 nov. à 19h30 : Little Big

Jeu. 16 nov. à 19h30 : Hervé

Ven. 17 nov. à 19h30 : Adé

Sam. 18 nov. à 19h30 : Kid Francescoli

Mar. 21 nov. à 19h30 : Christine and The Queens

Mer. 22 nov. à 19h30 : Troubles

Jeu. 23 nov. à 19h30 : Izïa + Terrier

Ven. 24 nov. à 19h30 : Bertrand Belin + Lisa Ducasse

Jeu. 30 nov. à 19h30 : Zoufris Maracas

Ven. 1er déc. à 19h30 : Molécule

Sam. 2 déc. à 23h55 : LB aka LABAT

Dim. 3 déc. à 19h30 : Blonde Redhead

Mar. 5 déc. à 19h30 : Lois Nottet

Mer. 6 déc. à 19h30 : Faada Freddy

Jeu. 7 déc. à 19h30 : French 79

Ven. 8 déc. à 19h30 : Les Fatals Picards + Igloo Banana

Sam. 9 déc. à 19h30 : Pierre de Maere

Mer. 13 déc. à 19h30 : Hoshi

Sam. 16 déc. à 19h30 : Georgio

Ven. 12 jan. 2024 à 23h55 : Warum Meine Liebe

Ven. 26 jan. 2024 à 19h30 : Tsew the Kid

Mer. 7 fév. 2024 à 19h30 : Leto

Sam. 10 fév. 2024 à 19h30 : Ange

Mer. 28 fév. 2024 à 19h30 : Elgrandetoto

Sam. 2 mars 2024 à 19h30 : Roméo Elvis

Dim. 3 mars 2024 à 19h : Benjamin Biolay

Jeu. 7 mars 2024 à 19h30 : Arthur H

Ven. 8 mars 2024 à 23h55 : NTO + Guests

Sam. 23 mars 2024 à 19h30 : Electro Deluxe

Ven. 29 mars 2024 à 18h : Les tambours du bronx...

Dim. 7 avril 2024 à 19h30 : Keen’v

Jeu. 18 avril 2024 à 19h30 : MC Solaar

Dim. 8 oct. à 19h : Salvatore Adamo

Dim. 5 nov. à 15h : Hugues Aufray

Mar. 7 nov. à 20h30 : Louane

Mer. 8 nov. à 20h30 : Garou

Mer. 15 nov. à 20h30 : Roch Voisine

Jeu. 16 nov. à 20h30 : Jean-Baptiste Guegan

Dim. 19 nov. à 15h : Enrico Macias

Jeu. 23 nov. à 20h30 : Christophe Willem

Dim. 26 nov. à 18h : Didier Barbelivien

Dim. 3 déc. à 18h : Michel Jonasz

Mar. 5 déc. à 20h30 : La Zarra

Mar. 12 déc. à 20h30 : Bonnie Tyler Live

Mar. 19 déc. à 20h30 : Deedee Daniel

Dim. 21 jan. 2024 à 15h : Opéra Gala

Dim. 25 fév. 2024 à 18h : Frederic François

Dim. 31 mars 2024 à 18h : Sheila

Mer. 3 avril 2024 à 20h30 : I Muvrini

Mer. 10 avril 2024 à 20h30 : The Musical Box

Jeu. 14 nov. 2024 à 20h30 : The World of Queen

Arena Sud de France • Pérols

Jeu. 21 sep. à 19h30 : Ascendant Vierge

Ven. 22 sep. à 19h30 : Naâman

Jeu. 28 sep. à 19h30 : MPL

Ven. 29 sep. à 19h : Sniper

Sam. 30 sep. à 19h30 : Kekra

Mer. 4 oct. à 20h30 : Voyou

Ven. 6 oct. à 19h30 : SDM

Sam. 7 oct. à 19h30 : L.E.J

Mar. 10 oct. à 19h : Patrice

Mer. 11 oct. à 19h30 : Puppetmastaz + Gonzy

Jeu. 12 oct. à 19h30 : Meule + Fontanarosa

Sam. 14 oct. à 19h30 : H Jeunecrack

Dim. 15 oct. à 19h : This will destroy you + The Ocean

Mar. 17 oct. à 19h30 : Calexico

Jeu. 19 oct. à 19h30 : Alee et Mourad + Sidi Watcho

Sam. 21 oct. à 19h30 : Dombranche

Mer. 25 oct. à 19h30 : Capleton & The Prophecy Band

Jeu. 26 oct. à 19h30 : BCUC

Ven. 27 oct. à 19h30 : The Psychotic Monks

Mar. 31 oct. à 19h30 : J.E Sunde

Tél. 04 67 06 80 00. rockstore.fr

Mer. 1er nov. à 19h30 : Lee Fields

Mer. 8 nov. à 19h30 : Bandit Bandit

Ven. 10 novembre à 19h30 : Mass Hysteria + As a new revolt

Sam. 11 nov. à 19h30 : MadeinParis

Mar. 14 nov. à 19h30 : Ko Ko Mo

Mer. 15 nov. à 19h30 : The Strangers

Jeu. 16 nov. à 19h30 : Protomartyr

Ven. 17 nov. à 19h30 : Flavien Berger

Sam. 18 nov. à 19h30 : Ludwig Von 88

Jeu. 23 nov. à 19h30 : Kid Francescoli

Ven. 24 nov. à 19h30 : Acid Arab

Sam. 25 nov. à 19h30 : KIK

Jeu. 30 nov. à 19h30 : Charlie Winston

Ven. 1er déc. à 19h30 : Yanns

Jeu. 7 déc. à 19h30 : Vulves Assasines

Sam. 9 déc. à 19h30 : Roultaboul Love Club

Sam. 20 jan. 2024 à 19h30 : NES

Jeu. 8 fév. 2024 à 19h30 : Leto

Dim. 11 fév. 2024 à 18h : Ange

Ven. 5 avril 2024 à 19h30 : Marcel et son orchestre

Dim. 22 oct. à 20h : Bigflo & Oli

Sam. 11 nov. à 20h : Michel Sardou

Sam. 18 nov. à 20h : Matt Pokora

Ven. 8 déc. à 20h : Shaka Ponk

Sam. 20 jan. 2024 à 20h : Calogero

Ven. 16 fév. 2024 à 20h : Ninho

Ven. 1er mars 2024 à 20h : Grand Corps Malade

Jeu. 23 mai 2024 à 20h : Patrick Bruel

Tél. 04 67 17 68 17. suddefrance-arena.com

La Cigalière • Sérignan

Sam. 7 oct. à 20h30 : Bertrand Belin

Jeu. 19 oct. à 20h30 : Albin de la Simone

Jeu. 26 oct. à 20h30 : Julian Marley + Capleton

Tél. 04 67 32 63 26. lacigaliere.fr

Théâtre Antique d’Orange

Sam. 2 sep. à 20h30 : Jamiroquai

Sam. 9 sep. à 20h30 : -M- , Ibrahim Maalouf

Tél. 04 90 51 17 60. theatre-antique.com

AGENDA CONCERTS 91
05 62 24 08 50. lebikini.com
Le Bikini • Toulouse Tél.
Le Rockstore • Montpellier Casino Barrière • Toulouse
Tél. 05 61 33 37 77. casinosbarriere.com

Le Corum • Montpellier

Sam. 7 oct. à 19h30 : Zoltan Despond & Vesselin Stane

Dim. 8 oct. à 19h : Asaf Avidan

Mer. 18 oct. à 20h30 : Marcus Miller

Sam. 11 et dim. 12 nov. : Casse-noisette

Dim. 26 nov. à 18h : Pomme

Sam. 9 déc. à 20h30 : Arthur H

Mar. 26 déc. à 20h : Grease is The Word

Sam. 27 jan. 2024 à 20h : Michel Jonasz

Sam. 17 fév. 2024 à 16h et 20h : Casse-Noisette

Sam. 24 fév. 2024 à 20h : Renaud

Sam. 6 et dim. 7 avril 2024 : Le Lac des Cygnes

Sam. 23 et dim. 24 nov. 2024 : Casse-noisette

Tél. 04 67 61 67 61. corum-montpellier.com

Victoire 2 • Saint-Jean-de-Védas

Ven. 29 sep. à 20h30 : Davy Sicard

Sam. 7 oct. à 19h : Samuel Covel + Dïak

Jeu. 12 oct. à 20h : KOKOKO

Ven. 13 oct. à 20h : Pogo Car Crash Control

Sam. 28 oct. à 20h : Zed Yun Pavarotti

Jeu. 9 nov. à 20h : Urban Place

Jeu. 23 nov. à 20h : Talisco

Sam. 25 nov. à 20h : Zaho de Sagazan

Mer. 29 nov. à 20h : Marie-Flore

Jeu. 7 déc. à 20h : Gogo Penguin

Tél. 04 67 47 91 00. victoire2.com

Narbonne Arena

Ven. 29 sep. à 20h : Soprano

Sam. 25 nov. à 20h30 : The World Of Queen

Ven. 26 jan. 2024 à 20h30 : Michel Jonasz

Ven. 2 fév. 2024 à 20h : So Floyd

Ven. 16 fév. 2024 à 20h : Shaka Ponk

Mar. 27 fév. 2024 à 20h : Patrick Bruel

Sam. 23 mars 2024 à 20h30 : The Rabeats

Ven. 5 avril 2024 à 20h : Queen Extravaganza

Dim. 14 avril 2024 à 17h : Frédéric François

Ven. 26 avril 2024 à 20h : Calogero

Tél. 04 48 84 85 86. narbonne-arena.fr

Paloma • Nîmes

Ven. 22 sep. à 20h : Keziah Jones + Muyiwa Kunnuji’s Osemako

Jeu. 28 sep. à 20h : We hate you please die + dewaere

Ven. 29 sep. à 20h : Mairo + Selug & $enar …

Mer. 4 oct. à 20h : Zaho de Sagazan + Petite noir

Jeu. 5 oct. à 20h : Niska

Ven. 6 oct. à 20h : Alltta

Sam. 7 oct. à 20h : Rise Of The Northstar

Mar. 10 oct. à 20h : Ko Ko Mo

Mer. 11 oct. à 20h : Corine

Jeu. 12 oct. à 20h : Jay Jay Johanson

Jeu. 12 oct. à 21h : Rage Behind + Suasion …

Sam. 14 oct. à 20h : Favé

Mer. 18 oct. à 20h : Albin de la Simone

Jeu. 19 oct. à 20h : Hervé

Sam. 21 oct. à 20h : Not Scientists + Supermunk …

paloma-nimes.fr

Zénith Sud • Montpellier

Jeu. 26 oct. à 20h : Jain

Jeu. 9 nov. à 20h : The Wall

Mer. 15 nov. à 20h : The rock symphony orchestra

Jeu. 16 nov. à 20h : Ibrahim Maalouf

Sam. 18 nov. à 20h : Disney 100 ans

Mar. 5 déc. à 20h : Obispo

Ven. 8 déc. à 20h : Christophe Maé

Sam. 9 déc. à 18h : Ziak + Dinos + Bushi …

Ven. 15 déc. à 20h : Slimane

Sam. 13 jan. 2024 à 20h30 : One Night Of Queen

Sam. 10 fév. 2024 à 20h : Nej’

Ven. 16 fév. 2024 à 20h : The Australian Pink Floyd Show

Tél. 04 67 61 67 61. zenithsud-montpellier.com

Secret Place • Montpellier

Dim. 13 août à 19h : Lionheart

Sam. 19 aout à 19h : Le Chiffre Organ Ization

Dim. 20 août à 19h : Voodoo Glow Skulls

Sam. 2 sep. à 19h : Minitel

Jeu. 7 sep. à 20h : Heart Line

Sam. 9 sep. à 19h : Les Sales Majestes

Ven. 15 sep. à 19h : Bergamoth

Sam. 16 sep. à 19h : Metal Help Fest

Ven. 22 sep. à 19h : Gami + K

Sam. 30 sep. à 19h : The Hangmen + Gattaca

Sam. 7 oct. à 19h : Mad Sin – Dead Bollox

Tél. 09 50 23 37 81. toutafond.com

Pasino • La Grande Motte

Mer. 18 oct. à 20h30 : Camille Lellouche

Ven. 17 nov. à 20h30 : Roch Voisine

Dim. 19 nov. à 17h : Stéphane Lellouche

Mer. 31 jan. 2024 à 20h30 : La Zarra

Ven. 7 juin 2024 à 20h : Les comédies musicales

Tél. 04 67 56 46 46 casino-grandemotte.partouche.com

Sam. 2 mars 2024 à 20h : PLK

Sam. 9 mars 2024 à 20h30 : Gospel pour 100 voix

Jeu. 14 mars 2024 à 20h : Hoshi

Dim. 7 avril 2024 à 18h : Patrick Fiori

Sam. 13 avril 2024 à 15h et 20h30 : Les 10 commandements

Sam. 8 juin 2024 à 20h : Bernadette de Lourdes

Dim. 9 juin 2024 à 15h : Bernadette de Lourdes

Sam. 12 oct. 2024 à 15h et 20h30 : Molière – L’Opéra

Ven. 22 nov. 2024 à 20h30 : The Rabeats

Sam. 30 nov. 2024 à 20h : Je vais t’aimer

Dim. 1er déc. 2024 à 18h : Vitaa

Dim. 22 oct. à 18h : The Murder Capital

Jeu. 26 oct. à 20h : Vacra

Sam. 28 oct. à 20h : 47Ter

Mar. 31 oct. à 14h : Black Bones

Mer. 1er nov. à 20h : Jungle

Jeu. 2 nov. à 20h : Johan Papaconstantino

Ven. 3 nov. à 20h : The Inspector Cluzo

Mer. 8 nov. à 20h : Emile Londonien + J-Silk

Ven. 10 nov. à 20h : Rodrigo y Gabriela

Ven. 10 nov. à 21h : Howlin’Jaws. Pearl Earl

Mer. 15 nov. à 20h : Kalash Criminel

Jeu. 16 nov. à 20h : Molecule

Ven. 17 nov. à 20h : Emilie Simon

Ven. 17 nov. à 20h : Broken Back

Sam. 18 nov. à 20h : Adé

Dim. 8 oct. à 19h : Worst – Tour 2023

Sam. 14 oct. à 19h: Fanfares Metal – Attila Et Karlek

Dim. 15 oct. à 19h : Semblant Et 3 guests

Ven. 20 oct. à 19h : Blooming Discords + 2 supports

Sam. 21 oct. à 19h : High School Motherfuckers …

Sam. 28 oct. à 19h : Tributes

Jeu. 2 nov. à 19h : The Warlocks

Sam. 11 nov. à 19h : Belore

Mer. 15 nov. à 19h : Necrotted

Jeu. 30 nov. à 19h : La Taff & Boomerang

Mer. 6 déc. à 19h : The Casualties

Zinga Zinga • Béziers

Sam. 4 nov. à 20h30 : Sheila

Sam. 11 nov. à 20h : Renaud

Dim. 19 nov. à 14h30 : Chantal Goya

Jeu. 23 nov. à 20h30 : Les retrouvailles

Sam. 27 jan. 2024 à 15h30 : Les souliers rouges

Sam. 24 fév. 2024 à 20h : MC Solaar

Ven. 3 mai 2024 à 20h : Liane Foly

Tél. 04 67 36 76 76. ville-beziers.fr

Mer. 22 nov. à 10h : Qui sonne par le collectif agité

Jeu. 23 nov. à 20h : Tsew the Kid

Ven. 24 nov. à 20h : Louis Bertignac

Jeudi 30 nov. à 20h : We Renoi

Ven. 1er déc. à 21h : Meule + Neurotics Strangers

Sam. 2 déc. à 20h : Pierre de Maere

Mer. 6 déc. à 20h : Georgio

Ven. 26 jan. 2024 à 20h : Kid Francescoli

Sam. 24 fév. 2024 à 20h : Benjamin Biolay

Ven. 1er mars 2024 à 20h : Elgrandetoto

Sam. 9 mars 2024 à 20h : Roméo Elvis

Sam. 16 mars 2024 à 20h : MC Solaar

Mer. 20 mars 2024 à 20h : Faada Freddy

Jeu. 23 mai 2024 à 20h : HF Thiefaine

AGENDA CONCERTS 92
Tél. 04 11 94 00 10.

Billetterie

SEPTEMBRE

Ven. 8 à Canet

MIRAGE (UN JOUR DE FÊTE) Compagnie Dyptik

Ven. 22 & Dim. 24 à Clermont l’Hérault

SAMA LEÏ La Fausse Compagnie

Sam. 23 à Liausson

SOLO COLLECTIF Lior Shoov

OCTOBRE

Ven. 6 à Aspiran

CE QUE J’APPELLE OUBLI Garniouze Ink.

Mar. 10 à Brignac

DONNE-MOI LA MAIN (HAPPY MANIF)

David Rolland Chorégraphies

Du 12 au 14

LES VENDANGES DU SILLON #3

> Jeu. 12 à Canet

J’AIME LES GENS

Caroline Estremo - Houpette Girl Production

> Ven. 13 à Paulhan

THOMAS JOUE SES PERRUQUES

DELUXE ÉDITION

Thomas Poitevin

> Sam. 14 à Paulhan

LE CHAMP DES POSSIBLES Elise Noiraud

Jeu. 19 à Villeneuvette

HENRIETTE OU LA FABRIQUE DES FOLLES

Cie Atlantes (Étapedetravail)

NOVEMBRE

Ven. 10 à Péret

HIBOUX Les 3 Points de Suspension

Du Jeu. 16 au Dim. 19 à Paulhan

DECAZEVILLE – LA MONTAGNE QUI BRÛLE

Nina Gazaniol Vérité

Du Jeu. 23 au Dim. 26 à Villeneuvette

DÉCROCHEZ-MOI-ÇA Bêtes de Foire

Jeu. 30 à Clermont l’Hérault

QUAND VIENT LE SILENCE La Raffinerie

DÉCEMBRE

Ven. 1er à Clermont l’Hérault

QUAND VIENT LE SILENCE La Raffinerie

Jeu. 7 à Usclas d’Hérault

Ven. 8 à Lieuran-Cabrières

Sam. 9 à Octon

LE CONCERT À TABLE

Cie Je Garde Le Chien / Claire Diterzi

Ven. 15 & Sam. 16 à Cabrières

CROIRE AUX FAUVES Les Arts Oseurs (Étapedetravail)

JANVIER

Jeu. 18, Ven. 19 & Sam. 20 à Nébian

2 S Œ URS Le Cri de l’Armoire

Ven. 26 & Sam. 27 à Paulhan

DER LAUF Les Vélocimanes Associés

2023 2024 SAISON

Théâtre - Arts de la rue Cirque - Danse Musique

FÉVRIER

Sam. 10 à Clermont l’Hérault

TRAIT(S) Cie SCoM

Jeu. 29 à Aspiran

QUAND ÇA COMMENCE De Chair et d’Os - Caroline Melon

Jeu. 29 Chez l’habitant

TOUTES LES CHOSES GÉNIALES Théâtre du Prisme

MARS

Ven. 1er, Sam. 2 & Dim. 3 à Aspiran

QUAND ÇA COMMENCE De Chair et d’Os - Caroline Melon

Ven. 1er, Sam. 2 & Dim. 3 Chez l’habitant

TOUTES LES CHOSES GÉNIALES Théâtre du Prisme

Jeu. 14 et Ven. 15 Mars à St-Félix-de-Lodez (Séancesscolaires)

Sam. 16 à Salasc

UN OCÉAN D’AMOUR Cie La Salamandre

Ven. 22 & Sam. 23 à Clermont l’Hérault

STRIP : AU RISQUE D’AIMER-ÇA Compagnie Libre cours

AVRIL

Du 2 au 5

ARTISTES AU LYCÉE #5

> Jeu. 4 à Clermont l’Hérault

BOUM ! Ussé Inné

EDDY Le Cri Dévot (Étapedetravail)

RAPPROCHONS-NOUS La Mondiale Générale

MAINTENANT QUE JE SAIS

Les Tréteaux de France, CDN, Olivier Letellier

Mer. 24 & Sam. 27 à Canet

LES PETITS TOUTS Cie Blabla Productions

MAI

Sam. 4 & Dim. 5 à Fontès

VOUS ÊTES ICI 1 Watt

Ven. 17 à Mourèze

HABITER LE MONDE Cie Délit de Façade (Étapedetravail)

Sam. 25 à Mérifons

ÉLEVAGE Les Animaux de la Compagnie

JUIN

Sam. 1er à Lacoste

CORASON Les Rustines de l’Ange

Ven. 7 à Ceyras

POI Cie d’Es Tro

GRAND TABAZÙ Imperial Orpheon & Mazalda

jeune public et propositions atypiques

L’ABONNEMENT SILLON

> 6 spectacles pour 65 €

Théâtre Le Sillon

Allées Roger Salengro | Clermont l’Hérault

Réservations www.theatre-lesillon.fr

Informations 06 36 01 14 29 | billetterielesillon@cc-clermontais.fr

Soprano 29 sept. 2023 Virsky Grandiose 5 et 6 oct. 2023 On m’appelle Redouane Bougheraba MARSEILLE Redouane Bougheraba 15 oct. 2023 Michael Gregorio 3 nov. 2023 CASSE NOISETTE 14 nov. 2023 World of Queen 25 nov. 2023 LE cirque d’Ukraine sur Glace 19 DÉC. 2023 ÉLODIE POUX 19 JAN. 2024 MICHEL JONASZ 26 jan. 2024 Les Chevaliers du fiel 28 JAN. 2024 So floyd 2 février 2024 JÉRÉMY FERRARI 10 Fév. 2024 Shaka ponk 16 Fév. 2024 Patrick Bruel 27 Fév. 2024 FlashDance 7 mars 2024 The Rabeats 5 AVRIL 2024 NARBONNE – ARENA EXTRAVAGANZA A 2024 ROCK TRIBUTE IN THE ROYAL TRADITION QUEEN EXTRAVAGANZA 5 AVR. 2024 Frédéric Francois 14 avr. 2024 Le Lac des Cygnes 16 avr. 2024 CALOGERO 2024 LIVE A.M.O.U.R TOUR CALOGERO 26 AVR.2024 Roméo et Juliette 25 mai 2024 LES COMÉDIES MUSICALES 6 DÉC. 2024
dans les points de vente habituels Carrefour, Cultura, FNAC, Géant Casino, Auchan, E. Leclerc, etc.
et sur NOU VEAU
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N° de licences 1-R-2021-003583 ; 2-R-2021-003588 3-R-2021-003587Juillet 2023 Communauté de communes du Clermontais Illustration Lucile Corbeille

AGENDA humour

Casino Barrière • Toulouse

Jeu. 5 oct. à 20h30 : Alex Vizorek

Jeu. 12 oct. à 20h30 : Baptiste Lecaplain

Mar. 17 et mer. 18 oct. à 20h30 : Roman Frayssinet

Mar. 24 oct. à 20h30 : Laura Felpin

Jeu. 26 oct. à 20h30 : Kheiron

Ven. 3 nov. à 20h30 : Paul Taylor

Jeu. 9 nov. à 20h30 : Laura Laune

Mar 21 nov. à 20h30 : Thomas Marty

Mer. 22 nov. à 20h30 : Jamel comedy club

Mer. 29 nov. à 20h30 : Naïm

Mer. 6 déc. à 20h30 : Jerome Niel

2024

Mer. 10 jan. à 20h30 : Thomas Njigol

Mer. 24 jan. à 20h30 : Mehdi-Emmanuel Djaadi

Mar. 30 jan. à 20h30 : Thomas Angelvy

Mer. 31 jan. à 20h30 : Laurent Baffie

Jeu. 1er fév. à 20h30 : Seb Mellia

Mar. 6 fév. à 20h30 : Thomas Wiesel

Mer. 7 fév. à 20h30 : David Castello-Lopes

Mar. 20 fév. à 20h30 : Amine Radi

Ven. 23 fév. à 20h30 : Noelle Perna

Sam. 24 fév. à 20h30 : Franjo

Mar. 27 fév. à 20h30 : François Morel

Jeu. 29 fév. à 20h30 : Vincent Dedienne

Mar. 5 et mer. 6 mars à 20h30 : Artus

Jeu. 7 mars à 20h30 : Thomas VDB

Mer. 20 mars à 20h30 : David Voinson

Jeu. 21 mars à 20h30 : Geremy Credeville

Sam. 23 mars à 20h30 : Elodie Poux

Dim. 24 mars à 18h : Michel Boujenah

Mar. 26 mars à 20h30 : Manu Payet

Jeu. 28 mars à 20h30 : Edgar-Yves

Mar. 2 avril à 20h30 : Paul Dewandre

Jeu. 4 avril à 20h30 : Philippe Lellouche

Jeu. 11 avril à 20h30 : Jarry

Ven. 12 avril à 20h30 : Pierre Thevenoux

Mer. 17 avril à 20h30 : Ahmed Sylla

Jeu. 18 avril à 20h30 : Pablo Mira

Mar. 23 avril à 20h30 : Véronique Gallo

Mer. 24 avril à 20h30 : Tristan Lopin

Jeu. 25 avril à 20h30 : D’Jal

Mar. 30 avril à 20h30 : Anthony Kavanagh

Mar. 14 mai à 20h30 : Sebastian Marx

Jeu. 6 juin à 20h30 : Paloma

Mer. 19 juin à 20h30 : Naïm

Jeu. 10 oct. à 20h30 : Guillermo Guiz

Mer. 27 nov. à 20h30 : Marc-Antoine Le Bret

Tél. 05 61 33 37 77. casinosbarriere.com

Zénith •Toulouse

Lun. 16 oct. à 20h : Redouane Bougheraba

Sam. 28 oct. à 20h et dim. 29 oct. à 18h : Maxime Gasteuil

Sam. 20 jan. 2024 à 20h : Veronic Dicaire

Jeu. 25 jan. 2024 à 20h: Caroline Estremo

Mer. 13 mars 2024 à 20h30 : Alban Ivanov

Jeu. 21 mars 2024 à 20h : Jeff Panaclol

Ven. 11 avril 2025 à 20h : Jarry

Tél. 05 62 74 49 49. zenith-toulousemetropole.com

Corum • Montpellier

Ven. 13 oct. à 20h : Alison Wheeler

Jeu. 19 oct. à 20h : Roman Frayssinet

Sam. 4 nov. à 20h30 : Zize

Dim. 26 nov. à 18h : Paul Taylor

Dim. 3 déc. à 18h : Djimo

Sam. 9 déc. à 20h : Jamel Comedy Club

Sam. 16 déc. à 20h : FX Demaison

Dim. 17 déc. à 18h : Elodie Da Silva

Dim. 17 déc. à 18h : Jérôme Niel

Ven. 22 déc. à 20h30 : Patrick Timsit

Sam. 6 jan. 2024 à 20h : Seb Mellia

Sam. 13 jan. 2024 à 20h30 : Artus

Sam. 13 jan. 2024 à 20h30 : David Voinson

Dim. 28 jan. 2024 à 18h : Booder

Sam. 10 fév. 2024 à 20h30 : Franjo

Ven. 1er mars 2024 à 20h : Vérino

Sam. 2 mars 2024 à 20h : Laura Laune

Dim. 3 mars 2024 à 18h : Chantal Ladesou

Sam. 9 mars 2024 à 20h : Thomas Angelvy

Sam. 9 mars 2024 à 20h30 : Davis Castello-Lopez

Dim. 17 mars 2024 à 18h : Anthony Kavanagh

Sam. 23 mars 2024 à 20h : Pierre Thevenoux

Sam. 30 mars 2024 à 20h30 : Pablo Mira

Sam. 6 avril 2024 à 20h30 : Sebastian Marx

Sam. 20 avril 2024 à 20h : Véronique Gallo

Tél. 04 67 61 67 61. corum-montpellier.com

Zénith Sud • Montpellier

Ven. 6 oct. à 20h : Maxime Gasteuil

Ven. 22 mars 2024 à 20h30 : Les Chevaliers du Fiel

Ven. 5 avril 2024 à 20h30 : Alban Ivanov

Sam. 6 avril 2024 à 20h : Véronic Dicaire

Tél. 04 67 61 67 61. zenithsud-montpellier.com

Auditorium • Nîmes

Sam. 28 oct. à 20h30 : Les Darons

Dim. 26 nov. à 18h : Zize

Ven. 1er déc. à 20h30 : Noëlle Perna

Sam. 2 déc. à 20h30 : Sellig

Tél. 04 66 76 56 56. adamconcerts.com

Zinga Zinga • Béziers

Ven. 20 oct. à 20h30 : Laura Laune

Dim. 3 déc. à 18h : Sellig

Ven. 8 déc. à 20h30 : Booder + Rebecca

Ven. 9 déc. à 20h30 : NaÏm

Jeu. 14 déc. à 20h30 : Jarry

Ven. 19 jan. 2024 à 20h30 : Amine Radi

Sam. 20 jan. 2024 à 20h30 : David Voinson

Dim. 21 jan. 2024 à 16h : Roland Magdane

Jeu. 1er fév. 2024 à 20h : Artus

Ven. 15 mars 2024 à 20h30 : Pierre Thevenoux

Jeu. 25 avril 2024 à 20h : Anne Roumanoff

Tél. 04 67 36 76 76. ville-beziers.fr

Narbonne Aréna

Dim. 15 oct. à 18h : Redouane Bougheraba

Ven. 3 nov. à 20h : Michael Gregorio

Ven. 19 jan. 2024 à 20h : Elodie Poux

Sam. 10 fév. 2024 à 20h : Jéremy Ferrari

Tél. 04 48 84 85 86. narbonne-arena.fr

Pasino • La Grande-Motte

Jeu. 9 nov. à 20h30 : Kheiron

Mer. 7 fév. 2024 à 20h30 : Naïm

Mar. 20 fév. 2024 à 20h30 : Manu Payet

Jeu. 21 mars 2024 à 20h30 : Max Boublil

Ven. 5 avril 2024 à 20h30 : Mado

Jeu. 18 avril 2024 à 20h : Ahmed Sylla

Tél. 04 67 56 46 46. casino-grandemotte.partouche.com

Arènes de Palavas

Sam. 12 août à 21h30 : Jean-Marie Bigard

Tél. 04 67 50 39 56. vincentribera-organisation.com

Arènes du Cap d’Agde

Mer. 23 août à 21h30 : Anthony Joubert

Tél. 04 67 36 79 83. vincentribera-organisation.com

AGENDA HUMOUR 94

La Nouvelle Palourdière c'est toujours un merveilleux cadre au bord de l'étang de Thau, avec une magnifique carte de coquillages, crustacés et de tapas pour enchanter vos papilles !

"De bons produits, un amour du partage, l'énergie d'une équipe familiale", voici ce que représente pour nous La Nouvelle Palourdière ! Cette saison nous vous offrons une large gamme de prestations : soirées musicales, DJ, dégustations de vins par nos vignerons partenaires dans la région, privatisations du lieu avec cette vue incroyable à 360° sur tout l'Étang de Thau

À très bientôt au restaurant

L'équipe Palourdière LA NOUVELLE PALOURDIÈRE la-palourdiere fr 5980 La Croix Neuve 34140 Loupian 04 67 43 80 19 Margaux Antoine Romain Damien Vincent

LEVER DE RIDEAU SUR LA SAISON 2023-2024 en région

En attendant le prochain numéro « Spécial Rentrée des saisons culturelles » de l’Art-vues (N° octobre-novembre), voici un avant-goût des programmes des principales salles de la région. Pour certaines, les locations sont déjà ouvertes et la saison commence tôt ! Les voici par ordre d’entrée en scène… Désormais, à la rentrée des classes, il faut ajouter les lancements de saison dans son calendrier ! Nombre de salles créent l’événement autour de l’annonce de leur programmation autour d’une journée festive et artistique.

Du côté de l’Ariège, l’Estive, Scène nationale de Foix, ira à la rencontre des spectateurs pour une tournée de présentation sur les marches du département et dans différentes villes du 1er septembre au 28 octobre. Côté programmation, on ne manquera pas le premier spectacle, Hêtre, Phasmes, ou les acrobaties poétiques de la cie Libertivore.

lestive.com

Ce sera aussi le cas pour le Théâtre+Cinéma, Scène nationale Grand Narbonne qui invite son public le 9 septembre pour une journée en présence de certains artistes de la saison qui proposeront des formes courtes, avant de découvrir la fameuse présentation. À noter, le premier spectacle de la saison, la proposition circassienne Drop, à voir le 14 septembre. theatrecinema-narbonne.com

Pour le Circa, Pôle national cirque à Auch, il sera temps de dévoiler sa saison le 11 septembre ! Si septembre tournera à la fois autour de sorties de résidence, du théâtre, du cirque, c’est du 20 au 27 octobre que le Circa marquera les esprits avec la 36e édition de Festival du cirque actuel. circa.auch.fr

À Montpellier, la rentrée sonnera le 15 septembre au Théâtre des 13 vents, Centre dramatique national Quelques semaines plus tard, du 17 au 19 octobre, ce sera au metteur en scène Jonathan Capdevielle d’ouvrir la saison avec son Caligula. Celui qui est déjà venu au Domaine de Grammont proposera ici une adaptation du célèbre texte de Camus. Surtout, on ne manquera pas la nouvelle édition de la Biennale des arts de la scène en Méditerranée dont on ne manquera pas de vous reparler… 13vents.fr

L’éclectisme des formes artistiques sera au cœur des propositions de septembre au Cratère, Scène nationale d’Alès. Après avoir inauguré sa Grande expo (le 9/09), le théâtre ouvrira ses portes, et ses coulisses, au public pour les Journées européennes du Patrimoine. Puis, le premier spectacle de l’année, Les pieds tanqués de Artscénium Théâtre, sera présenté en itinérance. Dernière date du mois, et non des moindres, celle du 23 septembre pour découvrir les Contes érotiques racontés par deux conteurs de talent : Carole Hoffrin et Jihad Darwiche. lecratere.fr

Dans le Gard, il faudra patienter jusqu’au 20 septembre, date de la présentation de la saison, pour savoir ce qu’ont concocté Amélie Casasole, directrice du Théâtre de Nîmes, et son équipe pour les mois à venir ! theatredenimes.com

Après avoir accueilli le festival Arabesques au début du mois de septembre, le Domaine d’O, désormais Cité européenne du théâtre, ouvrira sa saison avec la 9e édition du Warm up. Ce temps fort au cours duquel les compagnies ouvrent les portes sur leur travail en cours invite aussi les spectateurs à donner leur avis, de quoi découvrir de véritables futures pépites scéniques ! domainedo.fr

À Sète, la saison commencera sur les chapeaux de roue au Théâtre Molière, Scène nationale archipel de Thau, avec la célébration du 350e anniversaire de la ville. Devant le théâtre, Robert Combas et son groupe Les Sans Pattes assurera un spectacle musical et visuel le 28 septembre. Une date à ne pas manquer assurément ! tmsete.com

SAISONS 20232024 96
Falaise © Francois Passerini TheFix © Todd MacDonald 1. 2.

La rentrée se fera en dansant du côté de l’Archipel, Scène nationale de Perpignan. Le théâtre invite le chorégraphe mondialement renommé Hofesh Shechter(1) pour deux soirées de représentations. Le public pourra ainsi voir sa célèbre danse macabre Clowns, mais également une nouvelle œuvre originale, The Fix, plus chaleureuse et douce. theatredelarchipel.org

« Apporter du merveilleux au réel », tel est le souhait des Scènes croisées de Lozère qui ouvrent leur saison avec leur programme itinérant Ouverture(s). Danse, théâtre, cirque, musiques et même un concert dans les tréfonds d’une grotte, ne manquez pas ce premier temps fort du 30 septembre au 1er octobre.

scenescroisees.fr

Cette nouvelle saison sera spéciale pour la Scène nationale d’Albi qui célébrera entre février et mars ses 10 ans ! En attendant d’en savoir plus sur ces festivités, le théâtre ouvrira sa programmation le 30 septembre avec une soirée spéciale et le spectacle acrobatique (et gratuit) La Spire de Chloé Moglia. On restera dans l’univers circassien avec la venue de l’incroyable Groupe acrobatique de Tanger pour Fiq ! (Réveille-toi), un grand moment ! sn-albi.fr

Si la saison du Théâtre de la Cité, Centre dramatique national de Toulouse débutera par une incursion au Festival de rue de Ramonville avec le spectacle Nous impliquer dans ce qui vient, c’est véritablement en octobre que le public retrouvera le théâtre. Et, pour sa première date, c’est la compagnie catalane Baro d’evel qui a été invitée à présenter Falaise(2) (3 au 17 octobre), création picturale et poétique mêlant théâtre, cirque, danse et acrobatie. theatre-cite.com

LA RENTRÉE SUR UNE note classique !

Décidément, on soufflera de nombreuses bougies cette saison ! En effet, Le Parvis, Scène nationale Tarbes-Pyrénées, marquera le cap de ses 50 ans avec des rendez-vous tout au long de l’année ! Et, le théâtre commencera fort les 10 et 11 octobre avec un concert qui devrait marquer les esprits : Stomp, de Luke Cresswell et Steve McNicholas. Un spectacle musical étonnant où les instruments sont des claquements de doigts, des bruits de casseroles, ou des collisions de chariots ! parvis.net

Enfin, à Carcassonne, le Théâtre Jean Alary commencera la saison tout en émotion avec la pièce Tout le monde savait, le 11 octobre. Seule sur scène, Sylvie Testud, Molière 2023 du « Seul(e) en scène », incarne Valérie Bacot et le destin d’une femme qui a dû commettre le pire pour sortir de l’emprise de son bourreau. theatre.carcassonne.org

La saison débutera tout en splendeur avec Les pêcheurs de perles d’après Bizet. Une nouvelle production, servie par une distribution de merveilleux chanteurs français sous la direction du brillant Victorien Vanoosten, pour laquelle le chorégraphe Thomas Lebrun signe une mise en scène où s’allient la grâce du Ballet de l’Opéra national du Capitole, la magie des décors d’Antoine Fontaine et la splendeur des costumes de David Belugou. opera.toulouse.fr

Deux grandes dates marqueront la rentrée de l’ONCT ! Premier rendez-vous le 16 septembre, place du Capitole, pour un concert en plein air organisé dans le cadre de la coupe du monde de rugby ! Puis, le 30 septembre, retour à la Halle aux grains pour une grande ouverture de saison en compagnie du chef Marek Janowski qui viendra pour le première fois à Toulouse. Au programme, deux chefs-d’œuvre : la première symphonie de Beethoven et la Symphonie n°9 de Schubert. onct.toulouse.fr

Après avoir accueilli deux dates du festival Arabesques (Nabyla Maân le 5 septembre et Le Cri du Caire le 6 septembre), l’OONM proposera son traditionnel concert de rentrée le 23 septembre. Pour l’occasion, c’est une ancienne élève du chœur Opéra Junior qui sera à la baguette : Chloé Dufresne. Côté programme : Mozart, Rossini, Verdi, Bizet, Gounod ou encore Delibes. opera-orchestre-montpellier.fr

Opéra national Avignon Provence

La rentrée se fera en musique à Avignon ! Le 9 septembre, Débora Waldman et Alain Timár s’associent pour un concert en compagnie des élèves du Collège La Salle à Avignon. Au programme du concert : Lili Boulanger, Bartók, Tchaïkovski, Farrenc et Beethoven. Puis, après une tournée sur le territoire avec le concert À vos classiques, l’ONAP sera de retour en Avignon pour Tourbillons, un concert sous la direction de Débora Waldman et avec le pianiste Guillaume Bellom. orchestre-avignon.com

97 SAISONS 20232024
Opéra national du Capitole de Toulouse Orchestre national du Capitole de Toulouse Opéra Orchestre national de Montpellier Chloé Dufresne dirigera le Concert de la rentrée à l'Opéra Orchestre de Montpellier. ©Capucine De Chocqueuse

Ce lieu où tu aurais prévu de te rendre n’a pas de nom

Le titre de ce petit bijou peut surprendre. Ce sont les paroles prononcées par l’une des deux protagonistes de cette histoire. L’une voyage, l’autre pas. Deux discours ainsi se superposent : l’un suit la rude découverte de la réalité brute, laquelle n’a rien des édens exotiques que nous vantent les images publicitaires, l’autre contrainte à imaginer, en raison du silence de l’absente, dans sa volonté de couper le cordon ombilical. La typographie distingue deux modes d’énonciation, la 3ème et la 1ere personne, le récit sensoriel et le lyrisme conditionnel. Car c’est une relation familiale qui unit les deux femmes. La plus jeune découvre à la fois une vocation, le dessin de paysage, et sans doute aussi l’amour externe, celui qui s’épanouit à l’épreuve, loin du cocon maternel. Elle trouve ainsi sa voie, cette voie recherchée, celle qui la fait grande personne. Le roman est divisé en chapitres, volontairement dépourvus de majuscules, comme des notes arrachées aux moments vécus par l’héroïne. Il se termine ainsi qu’il a commencé, sur une litanie de séjours nouveaux, car la faim de changement n’est jamais rassasiée. L’humain n’est-il pas à la base un nomade qui a fini par se sédentariser ? Sauf que l’évolution de la condition féminine favorise l’émancipation et la découverte permise du monde par les femmes, à leur « tour » si je puis dire. Il se termine aussi sur une ambiguïté et donc sur un mystère, entre réel assuré et pouvoirs de l’imagination. C’est la combinaison plus ou moins complexe de ces deux ingrédients qui fonde le roman. Quant à la mère : il faut bien se sédentariser de temps à autre pour écrire… BTN

Le Déversoir - poèmes minute

Arthur Teboul Éditions Seghers

Une main

Elle est invisible et maîtresse

La main

Qui partout nous promène en laisse

Nous tient

Par le fil de nos pensées.

Voilà quelques vers du premier ouvrage de poésie, Le Déversoir - poème minute, d’Arthur Teboul, auteur et interprète des textes du groupe de rock romantique

Feu! Chatterton. Son livre réunit 98 poèmes minute. Ce sont des poèmes instantanés (comme une photographie), réalisés en un temps très court, entre cinq et sept minutes. À la manière de l’écriture automatique chère aux Surréalistes, Arthur Teboul attrape un mot, laisse libre court à son imagination, écrit à toute vitesse ce qui lui vient à l’esprit, sans barrière, comme une divagation. Inutile de rechercher une technique - ils sont presque tous écrits en prose - une morale ou une esthétique dans les textes de ce recueil. Une fois dépassée cette pression devant la langue, la réalité offre une profondeur inédite comme si la vigueur du geste de l’écriture délivrait une autre vérité. Le chanteur rock entraîne ses lecteurs dans son monde parfois onirique, parfois intime, parfois drôle… Il détaille même dans les premières pages ses techniques d’écriture et la genèse de ce livre. Étonnant. MB

Joseph Delteil, « la vraie vie »

Gilles Gudin de Vallerin Éditions Domens Certes, on sait tous que Joseph Delteil était un grand écrivain apprécié d’Henry Miller ou de Pierre Soulages et ancien compagnon de route du surréalisme ; on sait tous qu’il s’est installé près de Montpellier pour y cultiver ses vignes avec sa femme Caroline, l’américaine qui a révélé la revue dite nègre au tout Paris, dans les années 20… Si « la vraie vie » est une vie bien remplie, on ne saurait dénier à l’auteur de la Déltheillerie cette référence rimbaldienne ; même s’il faut davantage la mettre en rapport avec sa fascination pour François d’Assise. Mais dans le détail, on ignore les raisons exactes de son exil loin de la vie parisienne, de son silence de quelques années, et au fond ce qu’il demeure de son œuvre alors que le XXIᵉ siècle est à présent bien entamé. Ce copieux essai de Gilles Gudin de Vallerin, ancien conservateur de la médiathèque, très précisément documenté, répond à la plupart de ces questions, et nous présente un Delteil glorieux, et finalement en avance sur son temps, lui qui avait choisi l’humilité rurale comme résistance à ce que nous nommons de nos jours libéralisme effréné, avec ses méfaits sur la planète que nous constatons tous. Delteil, malgré sa foi foncière, enracinée dans ses origines, n’avait rien d’un ermite ni d’un prêchi-prêcha. Il recevait beaucoup, à la Tuilerie de Massane, fut l’inspirateur de toute une génération et peut s’honorer d’avoir connu des amitiés hors du commun, qu’il s’agisse de Delaunay, d’Aragon ou de Mac Orlan… Les autorités catholiques ne l’ont pas toujours soutenu quand il fit paraître sa Jeanne d’Arc, qui inspira Dreyer. L’ouvrage suit l’ordre chronologique, insiste beaucoup sur ses débuts, sur ses succès parisiens et sur son incroyable prolixité littéraire. Il donne envie de se plonger dans ses œuvres de jeunesse (Choléra ou Les Cinq sens, ou dans sa vision particulière des grands hommes : La Fayette, Napoléon, Le Vert galant…) afin de mieux comprendre l’évolution d’une pensée qui ne s’embarrassait guère de nos politiquement, et encore moins stylistiquement, corrects. C’est ce qui fait qu’elle nous touche toujours aujourd’hui… Paléolithique et « françoisienne » (plutôt que franciscaine). Charnelle et corporelle. Sanctifiant le bonheur dans le plaisir. N’est-il pas l’auteur d’un paradoxal Saint Don Juan ? Car on peut avoir joui de la vraie vie et pourtant être un saint, épris de pureté. Comme il est dit quelque part : pourquoi l’œuvre pâtirait-elle des extravagances de l’ouvrier ? BTN

Les maîtres sans Dieu

De Daniel Crozes Éditions du Rouergue

Très attaché à son Aveyron natal, Daniel Crozes fait de son département l’objet de ses chroniques, de ses essais, de ses romans. Historien, il a coutume de choisir ses personnages dans le passé, un passé récent qui résonne aujourd’hui. Les maîtres sans Dieu son dernier roman, traite d’un sujet toujours actuel, la laïcité de l’école. Marielle et Silvère Tardieu, un couple d’instituteurs en poste à Aigues-Vives, doit se faire accepter dans un village dont la vie est rythmée par la cloche de l’église, les heures en général et l’Angelus en particulier. Une certaine défiance vis-à-vis des Rouges qu’ils représentent est palpable chez certains habitants. Le poids des coutumes ancestrales, toujours présentes dans ce département où le mariage de Marielle avec Silvère a provoqué d’insurmontables dissensions dans la famille de la jeune femme. Cet épisode est décrit dans Un rêve d’enfance, où l’on voit l’héroïne se construire en femme libre. On suit le couple à travers une période charnière pour l’Aveyron, le combat des habitants du Larzac. L’auteur nous fait vivre de l’intérieur la lutte paysanne. Une fiction historique dans un style descriptif où anecdotes et dialogues s’intègrent avec justesse. Régionalisme et Histoire avec un grand H se rejoignent. MCH

LIVRES 98 4 LIVRES
pour l'été

Explorez de nouveaux horizons !

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Places en vente sur

renseignements, Direction des Affaires Culturelles Tél. 04 67 94 65 80

Dimanche 22 octobre 2023 • 17h

Palais des Congrès Cap d’Agde Méditerranée

The Opera Locos

Dimanche 5 novembre 2023 • 17h

Palais des Congrès Cap d’Agde Méditerranée

Complètement jetés !

Vendredi 17 novembre 2023 • 21h

Théâtre Agathois

Colorature

Jeudi 30 novembre 2023 • 21h

Théâtre Agathois

Au Scalpel

Samedi 9 décembre 2023 • 21h

Palais des Congrès Cap d’Agde Méditerranée

Un Pas après l’autre

Mercredi 31 janvier 2024 • 21h

Théâtre Agathois

Sélectionné

Dimanche 11 février 2024 • 17h

Palais des Congrès Cap d’Agde Méditerranée

Lorsque l’enfant paraît

Samedi 2 mars 2024 • 21h

Palais des Congrès Cap d’Agde Méditerranée

Une Idée géniale

Vendredi 8 mars 2024 • 21h

Théâtre Agathois

Le Menteur

Jeudi 14 mars 2024 • 21h

Palais des Congrès Cap d’Agde Méditerranée

Lady Agatha

Dimanche 24 mars 2024 • 17h

Palais des Congrès Cap d’Agde Méditerranée

Les Mystérieuses Cités d’Or

Mercredi 24 avril 2024 • 21h

Théâtre Agathois

Changer l’eau des fleurs

Jeudi 16 mai 2024 • 21h

Palais des Congrès Cap d’Agde Méditerranée

L’Heure des Assassins

Jeudi 23 mai 2024 • 21h

Palais des Congrès Cap d’Agde Méditerranée

Focus > Vérino

www.saisonculturelle-agde.fr
mise en page et création visuelle, Séverine HügelDirection des Affaires Culturelles de la Ville d’Agde • illustrations, Adobe Stock
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