L'ART-VUES | N°FÉVRIER-MARS 2024

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FÉVRIER - MARS 2024 Dans ce numéro : dossier spécial Histoire et patrimoine en Occitanie Les lieux emblématiques

Exposition Millenium Coderch et Malavia

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Palais des Archevêques à Narbonne


– Toni Grand, Sans titre, 20.07.88, 1988, bois, anguilles et résine polyester, 74 × 36 × 40 cm, Collection particulière © Photo Patrice Mautin-Berthier © ADAGP, Paris 2024 - ML, 01/24

Toni GRAND

MORCEAUX D’UNE CHOSE POSSIBLE

20 jan.! 5 mai 2024

En partenariat avec


FÉVRIER • MARS 2024

ÉDITO.

Poète, vos papiers !

La polémique autour de la nomination de Sylvain Tesson comme parrain de la manifestation Le printemps des poètes remet en mémoire le titre d’une chanson de Léo Ferré vieille de plus d’un demi-siècle : Poètes, vos papiers ! Dans une de ces formules fulgurantes dont il était coutumier, le chanteur s’exclamait notamment : « Le poète d’aujourd’hui doit appartenir à une caste, à un parti ou au Tout-Paris ! » Parent pauvre de la littérature, la poésie n’en conserve pas moins son prestige, ses fougueux ( fous gueux ? ) partisans n’hésitant pas à croiser la plume pour en défendre l’honorabilité. Dans un pareil contexte, il semblerait salutaire de se rappeler les mots d’un Ferré pour prendre un peu plus d’auteur de vue, pardon pour ce jeu de mots, et de distance par rapport au procès du jour. Lequel aura quand même eu la vertu cathartique de libérer une parole indignée par l’entre-soi d’une institution qui n’est pas exempte de critiques fondées, et dont la présidente vient d’ailleurs de renoncer à ses fonctions sous la pression médiatique. Au bout du compte, on peut se réjouir de constater que la poésie et l’art en général peuvent encore déchaîner dans ce pays la passion pétitionnaire qui s’exprime à travers un nombre volumineux de tribunes dans les médias nationaux. Quand bien même ces polémiques ne concernent que la personnalité du mis en cause – ici un parrain, là une ministre, mais il faut bien qu’un personnage public rende des comptes au public – cela montre que l’enjeu culturel reste une des valeurs cardinales de notre société. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Luis Armengol Rédacteur en chef

L'ÉQUIPE. Sarl Medi’Art Communication Immeuble l’Arbre Blanc. 1, Place Christophe Colomb 34000 Montpellier Tel. 04 67 12 06 00. contact@lartvues.com Directeur de la publication : Stéphane Jurand Direction commerciale : Philippe Pech Rédacteur en chef : Luis Armengol Chargée de la rédaction : Eva Gosselin Rédaction : BTN, Marie-Jo Latorre, Marilyn Beaufour, Marie Susplugas, Célia Alibeu, Clémence Callens Développement : Dominique Dupland-Ychou Administration commerciale et abonnements : Christine Jurand Alternante en gestion : Laura Duarte Réalisation : K Y A H Impression : Rotimpress - Diffusion : BMC Diffusion Dépôt légal à parution - Magazine gratuit - ISSN 1164-7531 Édition et régie publicitaire : Médi’Art Communication (Sarl au capital de 27000€) RCS Montpellier B384662599 N° 2/2024 Les manuscrits et documents envoyés ne sont pas rendus. En aucun cas, le journal est responsable des documents qui lui sont confiés. Toute reproduction même partielle des articles et illustrations parus dans ce numéro est interdite, sauf autorisation préalable et écrite de la direction. Les articles insérés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Exposition Millenium (p.116) © Coderch et Malavia Palais des Archevêques à Narbonne


MARLÈNE

MOCQUET « DIFFÉRENT PARFOIS, LIBRE TOUJOURS»

DU 27 OCTOBRE AU 27 AVRIL 2024 À l’espace d’exposition de la Fondation d’entreprise GGL au cœur de l’Hôtel Richer de Belleval, Montpellier

Visite guidée sur réservation fondation-ggl.com


7. CAHIER RÉGION

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EXPOSITIONS

3 lieux pour l’Histoire en région Occitanie

14.

87.

Histoire et Patrimoine en Occitanie

Paul Ruffié Musée du Pays de Cocagne, Lavaur

DOSSIER

Lieux et sites emblématiques de la préhistoire à aujourd’hui

ENTRETIEN

47.

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88.

124.

SPECTACLES VIVANTS

ENTRETIEN

Pierre-Luc Poujol Musée Paul Valéry, Sète

CINÉMA

LIVRES


LES VACANCES DE FÉVRIER À NARBO VIA MUSÉE NARBO VIA AMPHORALIS

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Déjeuner de St Valentin

Rallye archéo Narbo Lab “jeux antiques” Stage arts plastiques Visite contée “Les dieux du stade”

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R É G I O N O C C I TA N I E / PY R É N É E S - M É D I T E R R A N É E

CAHIER RÉGION

Cahier spécial

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Narbo Via

Trois lieux pour l’histoire

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CAHIER RÉGION

Trois lieux pour l’histoire

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aconter une histoire, ou plutôt raconter la riche histoire de l’Occitanie, tel est le but des trois lieux présentés à travers ces pages. Premier d’entre-eux, le musée Narbo Via nous ramène dans l’Antiquité, alors que Narbonne, connue sous le nom de Narbo Martius, est l’une des plus grandes cités romaines en Gaule. À Céret, le musée d’art moderne témoigne des rapports entre l’histoire d’une ville et les nombreux artistes qui sont venus y trouver l’inspiration. Enfin, au Mémorial du camp de Rivesaltes, l’histoire se rapproche de notre présent. Lieu de mémoire, il est le témoin des déplacements forcés des populations dus aux guerres de la seconde partie du XXe siècle. Un lieu pour se souvenir, mais aussi pour réfléchir et faire du passé une réflexion pour le présent.

La galerie lapidaire, une imposante entrée en matière Élément central du musée, la galerie lapidaire marque à la fois l’entrée du parcours de visite et le lien entre le public et les chercheurs. Composé de 760 blocs de pierre issus, pour la plupart, des nécropoles romaines de la ville antique, il fonctionne grâce à un dispositif automatisé inédit. Permettant de mouvoir les œuvres au moyen d’un bras de levage robotisé, cette galerie lapidaire restitue le parcours de conservation de ces blocs au fil des siècles. Longue de 76 mètres, elle constitue également une véritable réserve ouverte et une glyptothèque, destinée à faciliter le travail d’étude et de recherche des archéologues, historiens ou scientifiques accueillis au sein du musée.

Narbo Via Projet lancé sous la présidence de Georges Frêche, avec le professeur Jacques Michaud, le musée Narbo Via a ouvert ses portes en 2021. Au cœur du bâtiment imaginé par l’agence d’architectes Foster+Partners, une collection de plus de 7000 œuvres antiques, toutes issues des fouilles réalisées à Narbonne. Car si aujourd’hui il ne reste pas de traces visibles de ce prestigieux passé, le musée et son parcours témoignent de l’importance qu’avait la cité Narbo Martius, capitale de la province de la Narbonnaise, sous l’empire romain. Véritable lieu de vie, Narbo Via accueille tout au long de l’année des expositions temporaires et événements, c’est aussi un laboratoire de restauration et de recherches pour les historiens, scientifiques et archéologues.

Narbo Via est un établissement public de coopération culturelle (EPCC) dont les membres sont l’État, la Région Occitanie, la Communauté d’agglomération du Grand Narbonne et la Ville de Narbonne.

Le parcours permanent, une impressionnante collection d’objets antiques

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Musée Narbo VIa

Pour redonner toute sa place à un patrimoine unique et le rendre accessible au plus grand nombre, la Région Occitanie s’est engagée dans la construction d’un nouveau musée, Narbo Via. Au fil de ses collections, c’est l’histoire de l’Empire romain en Gaule qui se

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déploie. L’histoire d’une cité, devenue capitale de la province de Narbonnaise, première colonie hors de la péninsule italienne et qui administrait, jusqu’aux années 40 avant notre ère, la seule colonie de droit romain en Gaule, synonyme pour ses citoyens de garantie de leurs droits civiques. Le passé d’une ville à la croisée de la Voie Domitienne et de la Voie d’Aquitaine, des voies maritimes et fluviales, carrefour stratégique de la Méditerranée occidentale. Pour permettre une meilleure compréhension de ses collections, le musée a imaginé un parcours permanent traversant six siècles d’histoire. Ce dernier s’organise autour d’un fil chrono-thématique, qui commence au IIe siècle avant notre ère. Le parcours muséographique se veut également vivant, il est ainsi ponctué de dispositifs multimédias qui permettent de se plonger dans l’histoire de Narbo Martius.


CAHIER RÉGION L’Horreum et Amphoralis Situés à quelques kilomètres du musée, deux lieux permettent aux visiteurs de se replonger à l’époque de Narbo Martius. Au centre-ville de Narbonne, l’Horreum est un ensemble de galeries souterraines construites au Ier siècle, et situé cinq mètres sous le sol moderne. Si le lieu n’a pas encore dévoilé tous ses secrets, on pense que ces galeries constituaient les fondations d’un marché, « horreum » signifiant « entrepôt » en latin. Édifié en surface, il se trouvait au sud du forum et en bordure du cardo (axe nord-sud) de la ville romaine de Narbo Martius. Les galeries de l’Horreum ont traversé les siècles moyennant divers remaniements et leur réutilisation partielle comme caves particulières Situé à Sallèles-d’Aude, le site d’Amphoralis est un ancien atelier de production d’amphores gauloises. Il permet de se plonger dans la vie quotidienne et l’activité des potiers qui produisaient en masse des amphores vinaires mais aussi différents matériaux de construction (briques, tuiles) et de la vaisselle quotidienne. Dans le parc, un parcours extérieur mène aux restitutions de fours et d’une habitation galloromaine, construits à l’identique des vestiges retrouvés.

Vestiges du futur, un parcours d’art contemporain au cœur des collections Faire dialoguer art contemporain et collections antiques, voici le sujet du parcours Vestiges du futur, installé dans les salles de l’exposition permanente du musée. Y est présentée une sélection d’œuvres issues du Musée régional d’art contemporaine (Mrac) à Sérignan. Mêlant les techniques et les genres, ces œuvres intégrées dans le parcours proposent un nouveau regard sur la cité romaine de Narbo Martius. L’espace urbain de la ville antique, avec ses monuments et sa population, ses nécropoles, ses maisons et leurs décors, son port et ses activités : chaque œuvre installée fait écho aux grandes thématiques du parcours muséal. L’exposition témoigne également de la façon dont les artistes d’aujourd’hui s’inspirent des œuvres anciennes et sont traversés par une tradition plurimillénaire. Jusqu’au 25 février.

Prochains temps forts • Jeudi 21 mars, de 10h30 à 17h et les 23 et 24 mars : La Grande lessive. Œuvre d’art participative, cette manifestation internationale propose qu’un même jour, partout dans le monde, les publics accrochent des réalisations plastiques au format A4. • Samedi 18 mai, de 18h à 23h : Nuit des musées. Narbo Via ouvre les portes de ses • 3 sites pour une découverte nocturne et gratuite, ponctuée de rendez- vous insolites. • Samedi 25 mai, à 18h : spectacle L’Odyssée, cie Tire pas la Nappe. Sur la scène installée dans le hall du musée, les acteurs vous feront revivre quelques fameuses péripéties d’Ulysse pour une histoire mythique entre rock et science-fiction.

narbovia.fr 9


CAHIER RÉGION

Le Mémorial de Rivesaltes Construit au milieu des vestiges des baraquements, le Mémorial du camp de Rivesaltes prend place à l’intérieur d’un bâtiment hors du commun imaginé par l’architecte Rudy Ricciotti. Inauguré fin 2015, il témoigne du destin de plus de 60 000 personnes passées par ce camp à cause des conflits de la deuxième partie du XXe siècle.

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Hugues Argence

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Indésirables LE PARCOURS PERMANENT

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Témoin de trois conflits majeurs, la guerre d’Espagne, la Seconde Guerre mondiale et la Guerre d’Algérie, le camp de Rivesaltes est aujourd’hui le témoin clé des milliers de personnes passés par ses baraques. Initialement construit pour être un centre d’entraînement militaire, il fut entre autres un « Centre d’hébergement » pour étrangers indésirables, un camp d’internement pour les populations victimes de la politique d’exclusion du régime de Vichy, un camp de déportation vers Auschwitz-Birkenau via Drancy, un camp de prisonniers de guerre allemands, une zone de transit pour les supplétifs étrangers de l’armée française, mais aussi un « Camp de regroupement des Harkis et de leurs familles ».

Hugues Argence

L’histoire du camp de Rivesaltes

L’exposition permanente a pour vocation de restituer et de transmettre l’histoire du camp de Rivesaltes, témoin des conflits du XXe siècle. Elle interroge également les thématiques qui font l’histoire de ce camp du Sud de la France, comme les déplacements forcés de population, qui perdurent massivement aujourd’hui, le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie. Pour comprendre comment les destins de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants, déplacés de force, internés arbitraires ou réfugiés, se rejoignent en un même lieu, la longue table centrale retrace les fonctions successives de ce camp et les conditions de vie dans ces îlots sans fin. Sur les côtés, six grands panneaux restituent cette histoire dans la grande histoire du XXe siècle, celle des guerres et des violences faites aux civils. Quatre films monumentaux projettent sur les murs les images de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants, dont on entend les témoignages grâce aux tablettes numériques sur tiges métalliques. Enfin, à l’extérieur, il est également possible de cheminer à travers les baraques, accompagné des voix de Robert Badinter, de Rudy Ricciotti, du chanteur Cali, ou encore de Boris Cyrulnik, qui retracent l’histoire singulière du camp de Rivesaltes.


CAHIER RÉGION Kevin Dolmaire ©

Le camp des familles EXPOSITION TEMPORAIRE Pendant un an, le Mémorial du camp de Rivesaltes s’intéressera à la mémoire des populations nomades internées à travers l’exposition Le camp des familles. Persécutions et internement des nomades à Rivesaltes, 1941-1942. Une histoire complexe et douloureuse, restée longtemps dans l’ombre et qui devait être mise en lumière. Mêlant archives, photographies, documents, témoignages et pièces d’art, l’exposition décrit les processus de catégorisation, de marginalisation et d’exclusion qui, dès le début du XXe siècle, ont participé à la construction de la figure d’un « vagabond apatride » par les pouvoirs publics, tant en France qu’en Allemagne. Elle présente également les parcours de familles persécutées en tant que « nomades » à Rivesaltes et au-delà. L’exposition prendra la forme d’un dialogue intergénérationnel au travers des œuvres de deux artistes contemporains de la communauté (Marina Rosselle, Romuald Jandolo) avec le travail artistique de Louis Burcler, ancien interné à Rivesaltes. Cette exposition est proposée en partenariat avec l’ANGVC (Association Nationale des Gens du Voyage Citoyens) et le Mémorial des Nomades de France, qui ont activement contribué à sa conception. Du 15 mars au 14 février 2025

Le Mémorial du Camp de Rivesaltes est un établissement public de coopération culturelle (EPCC) porté par la Région Occitanie et le Département des Pyrénées-Orientales.

Prochains temps forts • Vendredi 8 mars, à 18h30 : lecture La douleur de Marguerite Duras par Nicole Rey. • Vendredi 15 mars à 18h30 : vernissage de l’exposition temporaire Le Camp des Familles, suivi d’un concert de jazz manouche par Leïla Duclos et Steeve Laffont. • Jeudi 21 mars, à 18h30 : rencontre-débat, « Mémoires à 4 voix », dialogue entre deux descendants de résistants morts en déportation et deux enfants de membres des Einsatzgruppen, acteurs de la Shoah par balles. • Jeudi 28 mars, à 18h30 : concert Quintette Diablo, en partenariat avec le festival Pablo Casals. • Jeudi 4 avril, à 13h30 et 18h30 : spectacle Frères de la

compagnie Les Maladroits, l’histoire familiale d’un grandpère espagnol antifasciste racontée par ses petits-fils. • Jeudi 25 avril, à 18h30 : rencontre avec le réalisateur Alain Cavalier dont l’histoire personnelle croise celle de la guerre d’Algérie. • Jeudi 2 mai, à 13h30 et 18h30 : spectacle L’Espoir a deux paires de jambes, danse avec Laurence Pagès. • Jeudi 23 mai, à 18h30 : café philo avec Ilsen About, spécialiste de l’histoire des circulations des sociétés Roms et Tsiganes en Europe de l’Ouest. Puis concert avec Engé Helmstetter, figure de la musique manouche, au rythme du jazz et des musiques du monde.

memorialcamprivesaltes.eu 11


CAHIER RÉGION

Musée d’art moderne de Céret Abrité sur le site d’un ancien couvent des Carmes, le musée de Céret a été créé en 1950. Il est le fruit de l’aventure artistique que connait la ville depuis le début du XXe siècle. Picasso, Braque, Chagall, Masson, Dufy, Cocteau, Marquet… Autant d’artistes de renom qui, tous, sont venus à Céret. Le musée témoigne ainsi de l’attachement de ces génies de l’art à travers son parcours muséal, agrandi deux fois.

Céret et les artistes : une belle histoire Au cours de leurs séjours à Céret, Picasso et Braque composent un ensemble de tableaux considérés comme les chefs-d’œuvre du cubisme. Grâce à eux, la ville est bientôt fameuse dans le monde entier. Dans leur sillage, les plus grands noms de l’art moderne viendront à Céret pour des séjours plus ou moins longs. La Première Guerre mondiale marque un temps d’arrêt, mais l’effervescence artistique renaît dès les années vingt, avec la venue des artistes

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Grimault

de Montparnasse. Entre 1919 et 1922, Soutine peint à Céret plus de deux cents paysages, œuvres majeures de l’expressionnisme. Son compatriote Krémègne le suit à Céret où il finira ses jours. En 1928-1929 Chagall s’installe pour quelques mois dans un mas aux alentours. André Masson, Maurice Loutreuil, Auguste Herbin, Juan Gris viennent ou reviennent à Céret. Dans sa maison-atelier surplombant la ville, un peintre venu à Céret en 1916, Pierre Brune, accueille les artistes et souvent les accompagne. Plus tard, fuyant les événements tragiques de la Seconde Guerre mondiale, viendront à Céret : Raoul Dufy, Jean Cocteau, Jean Dubuffet, Albert Marquet…

La création du musée et ses agrandissements Face à cette effervescence, Pierre Brune et Frank Burty, peintres et hôtes des artistes, décident de créer un musée. Ils réunissent alors une collection importante en bénéficiant de l’appui et de la générosité des artistes dont Picasso, qui fera don de 53 œuvres, et Matisse, qui donnera 14 dessins réalisés à Collioure. Inauguré en 1950, le musée s’ouvre dès les années 60 à l’art contemporain en accueillant des performances de Dali (1965) puis Ben (1966). Dans le même temps, le musée ouvre également ses portes aux artistes du groupe Supports/Surfaces, tandis que Miro exposé en 1977. En 1993, le musée connait une nouvelle phase de son histoire. Un agrandissement est effectué dans le style d’une architecture méditerranéenne faisant la part belle aux œuvres et à la lumière naturelle. Les artistes, quant à eux, suivent le sillage laissé par leurs ainés. Les salles d’expositions verront passées Antoni Tàpies, Claude Viallat, Alain Clément ou encore Vincent Bioulès ou, plus récemment, Miquel Barceló et Jaume Piensa. Le musée aime également mettre en avant la culture méditerranéenne et exposera Vieira da Silva ou Najia Mehadji. En novembre 2019, un second agrandissement, imaginé par l’architecte Pierre-Louis Faloci, est lancé. Rouvert en mars 2022, le musée d’art moderne de Céret dévoile alors un nouvel espace de 1300 m², répartis entre de nouveaux espaces d’expositions, de stockage, des réserves et ateliers. À l’étage, la grande salle d’exposition offre une surface de 550 m². Un étage supplémentaire est désormais dédié à l’accueil du public et un belvédère permet de découvrir Céret et une vue sur le mont Canigou, des paysages vues dans les tableaux des collections.

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Le parcours permanent Alors que les expositions temporaires ont désormais leur espace dédié dans la nouvelle aile, le parcours permanent est installé dans le bâtiment historique. Cela permet de présenter plus d’œuvres et de redéployer l’histoire de l’art à Céret. Au rez-de-chaussée, il y a désormais la collection d’art moderne et à l’étage la collection d’art contemporain. Dans les années 1950, la collection d’art moderne se constitue essentiellement par les dons recueillis par Pierre Brune et Frank Burty Haviland, auprès des artistes ayant séjourné à Céret. S’y ajoute également le legs, selon la volonté de son mari, de Madame Aribaud. Archiviste de la ville, Michel Aribaud a fréquenté les artistes de passage à Céret et a constitué une collection personnelle d’œuvres de Juan Gris, Auguste Herbin, Kisling, André Masson, Manolo Hugué... Entre 1950 et 1957, Picasso et Matisse font don de pièces exceptionnelles dont une série unique de 28 coupelles en céramique sur le thème de la corrida, pour Picasso et 14 dessins réalisés lors de son séjour dans le port de Collioure en 1905, pour Matisse. Au fil du temps, la collection historique raconte le passage des artistes les plus importants du XXe siècle à Céret à travers les

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Manolo Mylonas

œuvres de Picasso, Matisse, Auguste Herbin, Chaïm Soutine, Pierre Brune, Masson, Manolo, Pinkus, Krémègne, Juan, Gris, Marc Chagall, Raoul Dufy, Edouard Pignon, Léopold Survage... Elle illustre aussi le dialogue qui s’établit entre ces artistes et ceux de la région comme Aristide Maillol, Etienne Terrus, Louis Bausil, Camille Descossy... De sa période moderne à sa période contemporaine le fonds du musée de Céret est profondément marqué par le lien sentimental qu’entretiennent les artistes et les donateurs (ce sont souvent les mêmes) avec la ville et les paysages alentours. Pour sa réouverture, le musée a confié l’accrochage de ses collections contemporaines à un artiste. Cette première présentation a ainsi été orchestrée par Alain Clément.

Le musée d’art moderne de Céret est un Établissement public de coopération culturelle dont les membres sont : la Région Occitanie, le Département des PyrénéesOrientales et la Commune de Céret.

CAHIER RÉGION

Prochains temps forts Teresa Lanceta, la mémoire tissée L’exposition Teresa Lanceta, la mémoire tissée est la première monographie en France dédiée à l’une des plus grandes artistes espagnoles. Née à Barcelone en 1951, Teresa Lanceta adopte dès les années 1970 le tissage comme principal moyen d’expression. La rétrospective du musée d’art moderne de Céret présente un vaste panorama de plus de soixante-dix œuvres dont de nombreuses pièces inédites. Elle retrace le parcours de l’artiste entre textiles, peintures, dessins, céramiques et vidéos au regard de la thématique des mémoires collectives et individuelles. Du 2 mars au 2 juin Max Jacob, le cubisme fantasque L’exposition Max Jacob, le cubisme fantasque retrace le parcours du poète-peintre pour la première fois au musée d’art moderne de Céret. Le travail et les amitiés de cette personnalité exceptionnelle en ont fait l’une des figures majeures de la modernité durant la première moitié du XXe siècle. Le lien de Max Jacob à l’univers cubistes, ses collaborations avec les plus grands peintres, poètes, intellectuels et musiciens de son temps et ses séjours à Céret et en Espagne font l’objet d’un nouveau regard à l’occasion des célébrations des 80 ans de la déportation du poète en 1944. Le parcours réunira près d’une centaine d’œuvres de Max Jacob et de ses contemporains, en explorant les différentes facettes de son travail, entre littérature et arts graphiques. Du 29 juin au 1er décembre Antoni Tàpies Le musée d’art moderne de Céret propose jusqu’au 30 juin un nouvel accrochage en partenariat avec la Fundació Antoni Tàpies de Barcelone pour célébrer le centième anniversaire de la naissance de l’artiste. Le parcours dédié à Antoni Tàpies, reconnu comme l’un des plus importants artistes espagnols et catalans, dévoile une sélection de 16 pièces emblématiques des années 1980. Elle présente la cohérence de l’œuvre de l’artiste, fait de signes et de matériaux humbles investis de symboliques fortes. Ce nouvel accrochage propose de découvrir des pièces exceptionnelles dont Quadrant solar de 1987 (une sculpture évoquant le rapport entre la lumière et le temps) et Ales réalisé en 1991 (un couple d’anges enlacés tombant du ciel). D’autres compositions suggèrent l’attrait d’Antoni Tàpies pour des techniques de gravures rivalisant avec la peinture et la sculpture. Une présentation d’œuvres poétiques complète cette exploration de la sensibilité catalane et universelle de l’artiste, avec des écrits de Ramon Llull et de Joan Brossa. Jusqu’au 30 juin

musee-ceret.com 13


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histoire et patrimoine DOSSIER

LIEUX ET SITES EMBLÉMATIQUES DE LA PRÉHISTOIRE À AUJOURD’HUI

L’histoire a façonné notre territoire. Du premier Homme à l’avoir foulé, à la population grandissante qui y réside désormais, tous ont été ou sont les acteurs de ce qui le définit aujourd’hui. À travers ce dossier, nous avons souhaité faire un bond dans le passé. Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge, Époque moderne ou Époque contemporaine, ces pages sont un véritable voyage dans le temps mettant en lumière tous les lieux qui font vivre l’histoire de l’Occitanie de nos jours. Une balade donc, des balades, à travers le temps et le patrimoine, les époques et les territoires, entre hier et aujourd’hui.

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Préhistoire

-470 000 ans à -3000 ans

« On estime à - 450 000 ans l’arrivée de l’Homme en Occitanie »

Territoire millénaire, l’Occitanie est très tôt peuplée par les Hommes. De l’Homo ergaster aux peuples protohistoriques, notre région est riche des traces laissées par ses premiers occupants. En effet qu’il s’agisse de l’Homme de Tautavel ou, plus tard, de l’Aurignacien, il est possible aujourd’hui de faire un bond dans le passé et de découvrir les signes de leur passage. En témoigne la richesse et la diversité des sites souterrains qui, du Gard à l’Ariège, des Pyrénées-Orientales au Tarn-et-Garonne, offrent au regard l’exceptionnel patrimoine de l’art pariétal.

Entretien AVEC

Marc Azéma

DOCTEUR EN ARCHÉOLOGIE, SPÉCIALISTE DE L’ART PRÉHISTORIQUE Tautavel, Pech-Merle, Bruniquel, Mas d’Azil, Aurignac… Les souterrains de l’Occitanie sont d’une richesse infinie quand on en vient à évoquer la Préhistoire et l’art pariétal. Car oui, dès la Préhistoire, l’Occitanie est un territoire où l’art tient une place de choix. Marc Azéma, docteur en archéologie et spécialiste de l’art préhistorique, nous raconte où et comment sont apparus les premiers dessins de l’Homme en Occitanie, et nous en livre quelques secrets.

À quelle période estime-t-on l’arrivée de l’Homme en Occitanie ? Dans quelle zone géographique est-il le plus présent ? On estime son arrivée à -450 000 ans, symbolisé évidemment par l’Homme de Tautavel, dans les Pyrénées-Orientales, et cela correspond arrivée de l’homme dans notre pays, et en Occitanie en particulier. Il appartient donc à l’espèce Homo heidelbergensis. Ensuite, aux alentours de -400 000, l’Homme découvre le feu. On a d’ailleurs parmi les plus anciennes traces de foyers au monde à Lunel-Viel, dans l’Hérault. Ensuite, l’Homme de Néandertal est présent dans notre région aux alentours de -200 000 ans, et notamment sur un site devenu emblématique, la grotte de Bruniquel dans le Tarn-et-Garonne. Ce lieu est aujourd’hui important car des archéologues y ont découvert des structures circulaires faites d’accumulation de blocs rocheux. Ce sont des structures pour lesquelles on ne peut pas réellement encore parler d’art, mais cela exprime une volonté de structurer, d’esthétiser, ce n’est pas utilitaire. La région Occitanie est particulièrement riche de cavernes et grottes où l’Homme a laissé des traces de son passage. Quelles sont selon-vous les plus emblématiques et pourquoi ? Si on remonte encore le temps jusqu’à l’arrivée de l’homme moderne, on est aux alentours de -40 000 ans. En Occitanie, on a la chance d’avoir le site d’Aurignac, en Haute-Garonne où se trouve d’ailleurs le musée de l’Aurignacien. L’Aurignacien correspond à la première culture liée à l’Homme moderne. Ce qui est intéressant, c’est que la culture de ces premiers hommes correspond également à l’apparition des premiers artistes. C’est à l’Aurignacien qu’apparaissent les premières formes d’art figuratives. Avant cela, on ne peut parler que de traces abstraites, ce n’est pas organisé. L’art figuratif, tel qu’on le conçoit aujourd’hui, est vraiment maîtrisé par sapiens au moment de l’aurignacien. L’un des plus beaux exemples est celui de la Grotte Chauvet, à la frontière de l’Occitanie, en Ardèche. Mais, nous avons aussi, dans notre région, la chance d’avoir plusieurs sites liés à l’aurignacien et à l’art. On peut citer la grotte d’Aldène près de Minerve dans l’Hérault, une petite galerie avec des gravures. Il y a par ailleurs la grotte de Latrone, dans le Gard qui possède de magnifiques dessins faits à l’argile et au doigt.

Grotte du Pech Merle

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E Demoulin

P R É H I S TO I R E

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Grotte de Niaux

Ces deux grottes sont très proches de l’art de la Grotte Chauvet et à peu près contemporaines. C’est une véritable richesse pour notre région, car il y a peu de grottes liées aux origines de l’art en Occitanie. Ensuite, on trouve d’autres grottes en région plus près de nous. Elles sont liées à d’autres périodes, notamment du paléolithique supérieur, qui s’étend jusqu’à -10 000 ans. C’est une période qui correspond, par exemple, à la Grotte du Pech Merle, dans le Lot, ornée de magnifiques peintures qui datent de -25 000 ans, et des gravures plus récentes. Ensuite, on trouve d’autres grottes dans le Lot, les Pyrénées, notamment celle de Niaux dans l’Ariège où l’on observe de beaux dessins noirs, très réalistes, datant d’environ -15 000 ans.

mobilier dont les collections sont visibles dans différents musées à Toulouse et même au musée de Saint-Germain-en-Laye. Pour les périodes dites du néolithique, l’art est plus schématique. On a aussi l’art associé au mégalitisme : les stèles ou les menhirs. Pour le découvrir, il faut se rendre au musée Fenaille de Rodez ou sur les nombreux sites en Occitanie comme celui de Pépieux, dans l’Aude, où il y a de très beaux dolmens.

Quelles sont les caractéristiques (techniques et représentations) de l’art pariétal ? Dans mes recherches, je me suis notamment intéressé à l’art du paléolithique supérieur. Progressivement, je me suis rendu compte que, contrairement à ce qu’on pense, les images créées par les hommes sont comme Outre les dessins sur les parois, l’Homme a-t-il animées sur les parois. Selon moi, il est donc évident qu’il y pu s’essayer à d’autres formes d’art ? avait une volonté des artistes de représenter sur les parois « Il y avait une Il y a un art moins connu du grand des moments de vie, inspirés de la nature, avec un bestiaire volonté des artistes public et pourtant très bien représenté bien défini. Lorsqu’on les observe, on se rend compte de représenter sur dans notre région, que l’on appelle qu’ils peuvent s’associer entre eux et qu’il y a une véritable l’art mobilier, c’est-à-dire des objets organisation sur les parois qui n’est pas uniquement à les parois des utilitaires, ou non, fabriqués dans la caractère symbolique, mais qui peut aussi être motivé par des moments de vie » roche, sculptés ou gravés. Dans les intentions narratives. C’est-à-dire que les images s’associent Pyrénées, la Grotte du Mas d’Azil est entre elles pour constituer des bribes de micro-récits. Cela reste aussi un centre d’interprétation où l’on peut très simple, ce sont de petits moments de vie. Cela m’a permis de voir ces objets. Il faut vraiment découvrir cette montrer que l’on est dans un système de narration graphique qui pouvait maitrise, cet art. Je dis souvent que les artistes de la avoir plusieurs utilités. Finalement, ce qui est remarquable, c’est que dès les Préhistoire, du paléolithique supérieur, sont allés au bout origines de l’art, dès ces premières formes figuratives, on comprend que les de tout ce qu’ils pouvaient faire dans les limites de leur artistes de la Préhistoire ont su capter les propriétés narratives. technologie. Ils ont utilisé le fusain, la sculpture… Et on a la chance en Occitanie d’avoir tous ces sites d’art Recueilli par Eva Gosselin

Musée Fenaille

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Sesta

P R É H I S TO I R E

Grotte de Niaux

Tarascon-sur-Ariège, Ariège Elle accueille les visiteurs avec son immense porche et l’œuvre contemporaine de l’artiste italien Massimiliano Fuksas, la grotte de Niaux donne les indices, dès l’entrée, d’une visite exceptionnelle. Plongez, à la lueur des torches, dans cette grotte millénaire, qui garde en son sein le secret du Salon noir, salle majestueuse recouverte de plus de 70 peintures d’animaux. Réalisées entre 17 000 et 16 000 ans avant notre ère, elles procurent à tous, initiés ou non, une émotion incomparable sites-touristiques-ariege.fr

Musée de Lodève Hérault

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Sesta

Véritable machine à remonter le temps, la collection permanente du musée de Lodève permet de parcourir l’histoire de notre région depuis les temps les plus lointains ! Un premier parcours, « Traces du vivant », illustre 540 millions d’années d’histoire de la Terre et de la vie sur notre planète. Le musée de Lodève est l’un des rares en France à couvrir une aussi vaste période, reconstituée uniquement à partir de collections prélevées localement. Le second parcours, « Empreintes de l’homme », est particulièrement consacré au Néolithique. Les objets sélectionnés et exposés témoignent des activités de l’Homme, de son savoir-faire et de son monde symbolique. Tout au long du parcours, douze dispositifs multimédias reconstituent des tranches de vie et mettent en scène les objets exposés dans les vitrines. museedelodeve.fr

Grotte et musée de la Préhistoire du Mas d’Azil Le Mas-d’Azil, Ariège

À votre arrivée, le centre d’interprétation vous permet de découvrir la vie des premiers hommes qui ont occupé le site. Ensuite, partez pour 1h de visite guidée qui vous fera revivre les fouilles des archéologues au travers de leurs découvertes. Enfin à 1,5 km, avec le même billet, le musée de la Préhistoire du Mas d’Azil, complétera votre visite par la présentation d’une riche collection d’objets préhistoriques provenant de la grotte. sites-touristiques-ariege.fr

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Les menhirs de la Cham des Bondons Lozère

Le site des Bondons est considéré comme l’un des plus importants sites mégalithiques de France. Un peu sacré, toujours mystérieux, le but de cette concentration de 154 menhirs sur la Cham des Bondons reste obscur, même pour les spécialistes. Datant du début du Néolithique, vers le 6e millénaire avant notre ère, ces menhirs correspondent à la sédentarisation des populations et à la création des premiers villages. Aujourd’hui, les randonneurs peuvent les découvrir au gré de leur promenade. Toutefois, un centre d’interprétation pourrait ouvrir ses portes d’ici à 2025 pour permettre au public d’en apprendre plus sur ce mystère ! lozere-tourisme.com


P R É H I S TO I R E

Centre de Préhistoire et Grotte du Pech Merle

Musée de Lodeve ©Aspheries

Cabrerets, Lot

Préservée depuis des millénaires, la grotte du Pech Merle offre un authentique chef-d’œuvre de l’art préhistorique. On y découvre des dessins de plus de 20 000 ans, mais également toute la beauté des formations géologiques qui ont formé la grotte. À quelques mètres de là, il ne faut pas manquer la visite du musée de Préhistoire du Quercy, qui conserve dans ses collections plus de 350 000 ans d’occupation humaine en Quercy. L’exposition sur la Préhistoire en montre les plus belles pièces, tandis qu’un film documentaire et un espace dédié à l’art pariétal complète la visite. pechmerle.com

Grottes de Gargas

Aventignan, Hautes-Pyrénées

Musée de Préhistoire de Tautavel Pyrénées-Orientales

Préparez-vous à vivre un voyage dans le passé ! À Tautavel, plus de 2000 m² d’exposition vous entraine à la découverte de la vie de l’Homme de Tautavel qui foula le territoire aux alentours de -450 000 ans et des plus anciens hommes préhistoriques de France (-560 000 ans). Grâce à des reconstitutions fidèles de scènes de la préhistoire, vous plongez au cœur de la vallée de Tautavel et faites un fabuleux voyage parmi les hommes, les animaux et les paysages. Une reconstitution grandeur nature de la Caune de l’Arago (la grotte qui servait d’habitat aux hommes de Tautavel) permet d’imaginer un campement de chasseurs. Enfin, la salle des dioramas donne aux scènes de la vie préhistorique un réalisme unique. Une véritable expérience ! 450000ans.com

La Dame de Saint-Sernin

Seules grottes ornées des Hautes-Pyrénées ouvertes au public, les grottes de Gargas dominent la vallée de la Neste d’Aure. Cachée en leur sein, de nombreux trésors archéologiques dont une grande diversité de représentations laissées sur les parois : gravures, peintures animales, signes géométriques, et surtout les mains négatives… Car c’est là le véritable trésor des grottes de Gargas : plus de 200 peintures de mains, de femmes, d’hommes et d’enfants ont été recensées. Ces pochoirs ont été réalisés en tamponnant ou en projetant des pigments noirs, rouges, ocres ou blanc autour des mains appliquées contre la paroi. Mais pourquoi autant ? Un mystère à découvrir lors de votre visite ! grottesdegargas.fr

Musée Fenaille Rodez, Aveyron

Consacré à l’archéologie, l’art et l’histoire de la région du Rouergue, le musée Fenaille conserve notamment la plus importante collection de statues-menhirs en Europe. Ces figures anthropomorphes, érigées autour du IIIe millénaire avant notre ère, sont les plus anciennes représentations de l’homme en grand format connues en Europe occidentale. Dans les salles alentours, de nombreux objets donnent un aperçu de la vie des populations qui les ont érigées : habitats, sépultures, outils et parures. La salle qui regroupe les statues-menhirs présente 17 sculptures originales au public dont la célèbre Dame de Saint-Sernin ou la statue-menhir des Maurels. musee-fenaille.rodezagglo.fr

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Antiquité

3 000 avant J-C à 476

« Les Grecs ont importée la Cité, les Romains l’ont généralisée »

Entretien AVEC

Martine Assénat MAÎTRE DE CONFÉRENCES D’HISTOIRE ROMAINE À L’UNIVERSITÉ PAUL VALÉRY MONTPELLIER III

Et

Antoine Pérez

MAÎTRE DE CONFÉRENCES D’HISTOIRE ANCIENNE À L’UNIVERSITÉ PAUL VALÉRY, MONTPELLIER III

L’Antiquité a particulièrement marqué le territoire de l’Occitanie. Aujourd’hui encore, de nombreux sites et monuments témoignent de la richesse de cette époque. En effet, le territoire est complétement bouleversé par l’arrivée des Romains qui fondent Narbo Martius (Narbonne) et implantent des cités tout le long de la côte méditerranéenne. La province de la Narbonnaise devient alors l’une des plus importantes de l’empire et un point de passage obligé entre l’Italie et l’Espagne, à travers la Via Domitia. Une période de prospérité qui s’achèvera entre le IIIe et le Vᵉ siècle de notre ère avec l’arrivée des Wisigoths.

Lorsque l’on évoque l’Antiquité en Occitanie, on pense immédiatement à l’importance de la présence romaine. Pourtant, les Grecs étaient également présents. Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet ? A.P : Avant l’arrivée des Romains, les Grecs ont déjà largement intégré les peuples de l’Occitanie méridionale au monde classique. La notion de cité, par exemple, est déjà présente. En effet, Marseille a fondé un certain nombre de comptoirs sur le littoral du Golfe du Lion et, en Languedoc, il y a bien sûr Agatha, Agde, qui est comme un îlot d’hellénisme en territoire languedocien. Mais audelà de l’influence matérielle, il y a aussi l’influence culturelle. Le grec s’est répandu parmi les élites de tous les peuples protohistoriques du Languedoc et cette influence se retrouve même dans les manières de s’organiser, ou dans la politique. C’est ainsi qu’encore en pleine époque romaine, des petits rois de la région de Béziers font frapper des monnaies avec la légende « Basileus », c’est-à-dire « le roi » en grec. L’influence grecque est donc d’abord culturelle, mais aussi politique. On ne sait pas exactement sur quel territoire s’exerçait cette influence côté languedocien, mais ce qui est clair, c’est que les Grecs ont préparé l’entrée des peuples protohistoriques dans la romanité. Lorsque les Romains s’installent en Gaule du Sud, ils ont déjà à faire à des peuples largement entrés dans le monde classique. M.A : Je crois qu’il est important de dire que si les Grecs ont importé la Cité, ce sont les Romains qui l’ont diffusée et généralisée.

Comment s’organise le pouvoir en Occitanie dans l’Antiquité ? Quelles sont les grandes cités à cette époque ? Quel grand événement marque l’entrée de l’Occitanie dans l’Antiquité ? A.P : Lorsque les Romains arrivent, il s’agit, dans un premier temps, de combler A.P : En réalité, le grand événement qui nous fait entrer dans l’Antiquité le territoire entre l’Espagne et l’Italie, avec la fondation de la capitale Narbo classique, en Occitanie, ne se passe pas en Occitanie, mais dans une région Martius, en 118 avant notre ère. Et, jusqu’à César, il n’y aura qu’une grande voisine : c’est Marseille. Fondée en 600 avant notre ère, la cité grecque est cité romaine, c’est Narbonne. Avec à l’ouest et à l’est, deux sites au statut mal alliée avec Rome depuis son origine. Et, 125 av. J-C, en vertu de ce lien défini, Toulouse et Aix-en-Provence. Tout le reste est alors considéré comme d’amitié, les Marseillais appellent Rome à l’aide alors qu’ils sont attaqués territoire pérégrin, c’est-à-dire étranger. par une confédération celtique gauloise venue d’Aix-en-Provence et de tout M. A : Et, progressivement, des cités sont fondées. Elles sont alors dites latines l’arrière-pays de Marseille, jusqu’à l’Isère et au Massif central. Les Romains ou romaines, selon quoi le pouvoir s’y organise différemment. interviennent avec leurs plus grands généraux, et consuls. Parmi les cités romaines, on peut mentionner Narbonne ou La guerre va durer quatre ans, et se termine en 121 av. J-C, « Nîmes est sans Béziers. Dans ces cités, Rome envoie des colons romains, par la défaite finale des « barbares ». Les Romains rendent à doute la plus des citoyens qui conservent leur statut et dans lesquels les Marseille son territoire, mais restent dans le golfe méridional. grande cité latine autres, les indigènes, les pérégrins, restent pérégrins ad vitam Ils fondent une nouvelle province, la Gaule Transalpine avec æternam. Et, il y a les cités latines, comme Nîmes. Elle est sans d’Occitanie » une capitale : Narbonne. doute la plus grande cité latine d’Occitanie. C’est la capitale d’un M.A : Et, de fait, la romanisation du territoire à partir de cette immense peuple, la confédération des Volques Arécomiques. À date est l’autre grand événement de l’Antiquité. Par le passé, l’inverse d’une cité de romaine, les cités de droit latin romanisent les peuples Rome avait conquis l’Italie, et la péninsule ibérique. Il y avait alors une sorte de indigènes. De riches Nîmois peuvent accéder à la cité romaine en gérant des hiatus entre ces deux régions. À partir de 125 av. J-C, les Romains conquièrent magistratures : ils deviennent eux-mêmes des notables « à la romaine », et tout cet espace et le romanisent. consacrent leur fortune à équiper leur cité (cela s’appelle l’évergétisme). Puis leur succèdent d’autres riches nîmois et ainsi de suite… Rome a de cette façon progressivement intégré les populations indigènes. Le droit latin était une sorte de machine à romaniser.

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ANTIQUITÉ

Mosaïque de la Villa de Loupian

A.P : Les populations locales sont encouragées à se comporter à la romaine. Petit à petit, ces agglomérations celtiques se peuplent de temples, de rues, de bâtiments civils, religieux et ressemblent à des Rome en miniature. Concernant les cités d’importance, outre Narbonne qui restera toujours une ville prestigieuse, il y a donc ces colonies de droit romain. Non loin de l’Occitanie, existent Arles, Fréjus ou Orange. Si l’on en vient à l’Occitanie, outre Narbonne il y a aussi Béziers et le cas d’une ancienne colonie latine qui va devenir romaine : Tolosa, Toulouse. Nîmes restera une ville de droit latin, jusqu’en 212, date à laquelle l’empereur Caracalla donnera le droit de cité à tous les hommes libres de l’empire.

Quels sont les lieux qui ont aujourd’hui disparu, mais qui étaient importants à cette époque ? A.P : On peut parler de deux cités. La première a aujourd’hui complétement disparu et on en ignorait encore récemment l’existence. Elle se situait non loin de Montpellier, il s’agit du site du Castellas à Murviel-les-Montpellier. C’était une grande cité de droit latin. Des fouilles menées dans les années 2000 ont permis de mettre au jour un grand forum, avec un temple et des inscriptions. Il s’agirait de la capitale du peuple des Samnagenses qui a ensuite été démantelée vers la fin du Ier siècle pour des raisons que l’on ignore. Ce territoire couvrait « Jusqu’à Quels sont les grands événements historiques qui marquent à peu près celui de la métropole de Montpellier aujourd’hui César, il n’y aura la période ? ! Autre exemple, celui de Ruscino, qui donnera ensuite le qu’une grande A.P : Sans que cela soit réellement un événement, la création terme de « Roussillon ». Il s’agit d’un site fouillé dans les cité romaine : de la Via Domitia est très importante. Elle a été créée entre Pyrénées-Orientales, près de Perpignan. C’était une cité de Narbonne » 121 et 118 avant notre ère, par Cneus Domitius Ahenobarbus, droit latin, fondée entre les années 40 et 10 avant notre ère, et relie la province d’Espagne à l’Italie en passant par toutes qui a finalement été complètement rasée dans les années 70 les grandes agglomérations. Elle est probablement antérieure et 80, car trop proche politiquement de l’empereur Néron. à l’arrivée des Romains, qui l’ont plutôt transformé en route avec M.A : Il ne faut pas non plus oublier les ports de Narbonne ! des bornes milliaires, des équipements, des ponts… Cette Via Domitia est ensuite devenue vitale pour plusieurs raisons comme le commerce, ou le Selon-vous, quels sont les lieux qui nous permettent aujourd’hui de nous passage des légions… C’est un axe structurant de la province qui se scinde replonger au mieux dans cette époque dans la région ? en plusieurs voies secondaires vers la voie d’Aquitaine, dans la direction de M.A : Il y a Nîmes bien entendu, avec les Jardins de la Fontaine, la Maison Toulouse, ou encore vers Millau. Carrée… On peut aussi citer les sections visibles de la Via Domitia. On peut, M.A : Dans le même d’ordre d’idée, il y a les centuriations. Lorsqu’on parle de par exemple, en découvrir une partie sur le site d’Ambrussum, non loin de Rome, on imagine toujours urbanisation et on pense aux grands monuments. Lunel dans l’Hérault. Dans la région de Beaucaire également, dans le Gard, on Mais on assiste également à une monumentalisation des campagnes, même peut voir les Colonnes de César, soit quatre bornes milliaires. si les traces sont beaucoup plus ténues. Ce sont en fait des sortes de plans A. P : À Toulouse, on peut découvrir l’amphithéâtre. À Narbonne, il y a bien cadastraux. Les Romains inventent un système géométrique qui structure sûr l’Horreum, cet édifice souterrain, seul vestige visible par le public de la le territoire sous la forme d’un grand quadrillage dans lequel chaque carré grande capitale narbonnaise. À Béziers, ensuite, on peut apercevoir une partie mesure environ 700 mètres de côté. Ce système est immense et se déploie de l’amphithéâtre. Dans l’Hérault toujours, au bord de l’étang de Thau, il y a la à l’échelle d’une cité. Cela permet aux Romains de coloniser en profondeur et grande villa de Loupian. Évidemment, le Pont du Gard et à quelques kilomètres en redistribuant les terres aux habitants. Ces centuriations sont un élément la source d’Eure, près d’Uzès. essentiel de structuration. On en a un bel exemple à Orange, qui est d’ailleurs le seul exemplaire reproduisant des plans de centuriations dans le marbre. Recueilli par Eva Gosselin

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ANTIQUITÉ

À voir À FAIRE

Site Archéologique de La Graufesenque Millau, Aveyron

Au confluent du Tarn et de la Dourbie, le site archéologique de la Graufesenque- Condatomagus - était un centre de production de céramiques sigillées entre le Iᵉʳ et le IIIe siècle de notre ère, véritables vecteurs de romanisation à travers tout l’Empire. Pendant deux siècles, plus de 600 potiers ont produit la céramique sigillée, rouge et brillante, diffusée dans tout l'Empire romain. Les vestiges d'ateliers, fours, maisons d'habitation, sanctuaire en témoignent. Sur place, on pourra donc découvrir une partie du village de potiers gallo-romains, et voir les sanctuaires, fours de cuisson, ateliers et maisons

Musée Narbo Via Narbonne, Aude

Capitale de la province de la Narbonnaise, Narbo Martius fût la cité la plus importante de notre territoire à l’époque romaine. Aujourd’hui presque invisibles, les traces de son glorieux passé sont désormais dévoilées au musée Narbo Via. Son parcours permanent fait ainsi revivre la cité antique de Narbo Martius grâce à un parcours chrono-thématique et immersif. Point d’orgue de la visite, la galerie lapidaire prend la forme d’un rayonnage de 76 mètres de long et 10 mètres de haut dans lequel sont exposés près de 800 blocs lapidaires. À Narbonne, on ne manquera pas non plus la visite de l’Horreum, galeries souterraines construites au Ier siècle qui devaient constituer les fondations d’un bâtiment, sans doute un marché. Enfin, à quelques kilomètres, le site d’Amphoralis immerge les visiteurs au cœur d’un ancien atelier de production d’amphores gauloises. narbovia.fr

d’habitation. Par ailleurs, au musée de Millau et des Grands Causses, une partie importante du mobilier est intégrée dans le parcours permanent dédié à l’archéologie. mumig.fr

Le Pont du Gard

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R.Sprang

Gard

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Bâti par les romains entre 40 et 60 après notre ère, le Pont du Gard est l’élément majeur de l’aqueduc antique de Nîmes et un des vestiges les plus prestigieux de l’Antiquité. Pendant près de cinq siècles, il a fourni l’eau courante à tous les habitants de la cité. Classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO, depuis 1985, le Pont du Gard est aujourd’hui un site touristique majeur. Outre les visites de l’ouvrage antique, le lieu offre un espace d’exposition, des espaces de découvertes autour de l’histoire du Pont du Gard, et propose de nombreux événements tout au long de l’année. Surtout, le musée, centre d’interprétation multimédia, présente sur 2500 m² l’histoire du Pont du Gard. pontdugard.fr


ANTIQUITÉ

Les arènes de Nîmes et la Maison Carrée Nîmes, Gard

Inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2023, la Maison Carrée est pourtant bien rectangle ! Rare édifice religieux si bien conservé, il témoigne de l’importance du culte impérial au sein de la nouvelle société romaine puisqu’il a été construit en l’honneur de Caïus César et de Lucius César, petit-fils et fils adoptifs de l’Empereur Auguste. Érigé au cours du Iᵉʳ siècle, le bâtiment impressionne par ses proportions et la majesté qui s’en dégage. Non loin de là, trônent les arènes, amphithéâtre romain parmi les mieux conservés au monde. Construit vers 100, il est à quelques années près le petit frère du Colisée. Tout au long de l’année, il est possible de parcourir ses gradins, galeries et escaliers. Surtout, les arènes restent un lieu d’événements populaires et accueillent les concerts du Festival de Nîmes chaque été. À ne pas manquer ce printemps, le Grand spectacle historique, du 3 au 5 mai. L’occasion de vivre un moment exceptionnel le temps d’un spectacle qui vous replongera à l’époque romaine ! arenes-nimes.com

L’INFO EN + Le Pont du Gard : un ouvrage architectural à la pointe L’eau captée à la source d’Eure, au pied de la ville d’Uzès parcourait grâce à la force gravitationnelle 50 km s’appuyant sur le relief naturel. La déclivité́ totale de cet aqueduc est l’une des plus faibles connue pour un aqueduc romain : 12,27 m, soit une moyenne de 24 cm/km pour un débit moyen de 20 000 m3 /24h (pendant la période optimale des Ier et IIe, le débit quotidien est de 35.000 mm³.)

La Maison Carrée

Musée de la Romanité Nîmes, Gard

Immersion garantie dans le Nîmes de l’époque romaine au musée de la Romanité ! Face aux arènes, le lieu permet aux visiteurs de remonter le temps aux origines de Nîmes, lorsque les Gaulois célébraient le dieu Nemausus, à l’époque romaine. Tout au long du parcours muséal, dispositifs multimédias et riches collections offrent une véritable immersion et un point de vue nouveau sur la Nîmes romaine. Une visite qui ouvre le regard sur le processus de romanisation du territoire et son empreinte au fil des siècles. Dès le 26 avril, retrouvez la nouvelle exposition temporaire du musée : Achille et la guerre de Troie, une exposition fascinante sur le mythe d’Achille. museedelaromanite.fr

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ANTIQUITÉ

À voir, À FAIRE

Musée de l’Éphèbe Le Cap d’Agde, Hérault

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FL.Pons

C’est entre le VIe et le Ve siècle avant notre ère que se développe le comptoir phocéen d’Agde. Une colonie grecque phocéenne, reliée à Marseille, s’y est développée, devenant un territoire grec d’importance en Languedoc. Et, alors que le golfe méditerranéen va se romaniser entre le IIe et le Ier siècle avant notre ère, Agde gardera son statut de colonie massaliote, jusqu’en 49 avant notre ère, date de la chute de Massilia. Au musée de l’Éphèbe, les visiteurs pourront retracer ce passé antique à travers une importante collection d’objets retrouvés dans les fonds marins : cargaisons de vaisselles, armements de la marine royale, transport maritime d’amphores et de matières premières, commerce d’œuvres d’art… dont la célèbre statue de l’Alexandre d’Agde dit « l’Éphèbe », unique bronze hellénistique à avoir été trouvé dans les eaux françaises. museecapdagde.com

Site archéologique du Musée Saint-Raymond

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Elusa

Eauze, Gers En plein cœur des terres gasconnes, Elusa, capitale antique constitue un ensemble gallo-romain unique composé de trois sites : la villa de Séviac, la domus de Cieutat et le musée archéologique du trésor d’Eauze. Immergez-vous dans le quotidien d’une cité gallo-romaine et entrez dans le secret des résidences aristocratiques, au sein du territoire de la cité antique d’Elusa, où la domus de Cieutat (maison urbaine) offre un complément indispensable à la visite de la villa de Séviac (maison à la campagne), tandis que les riches collections du musée archéologique du trésor d’Eauze en illustrent le raffinement. elusa.fr

Musée Saint-Raymond de Toulouse Haute-Garonne

Loin de renfermer seulement de riches collections d’archéologie, le musée Saint-Raymond renferme également un site archéologique de l’âge de Bronze au Moyen Âge, les différentes salles du lieu emporteront les visiteurs à travers les âges et les époques. La grande majorité des objets exposés permet ainsi de mieux connaître la Tolosa de l’Antiquité, habitée par les Gaulois, les Romains et les Wisigoths. Parmi les immanquables du musée, les œuvres exposées au premier étage provenant de la plus importante villa connue en Gaule, celle de Chiragan, située à Martres-Tolosane. Un ensemble de statues exceptionnel y a été découvert, parmi les plus importants du monde. Puis, rendez-vous au sol-sol pour y découvrir le site archéologique. Une centaine de sépultures y a été découverte ainsi qu’un ancien four à chaux. saintraymond.toulouse.fr


ANTIQUITÉ

Ambrussum

Villetelle, Hérault Occupé dès la Préhistoire, c’est à partir du IVe siècle avant notre ère que se développe véritablement le site d’Ambrussum. Un peuple celte, les Volques Arécomiques, y fondent un oppidum. Puis après la conquête du sud de la Gaule, les Romains décident d’aménager la Via Domitia et Ambrussum devient un lieu de franchissement du Vidourle. Si la ville se développe, l’une des originalités du site est d’avoir conservé les traces d’un relais routier, véritable aire de services dédiée aux voyageurs. Autre emblème de ce site, l’arche du pont qui enjambait le fleuve. Depuis 2011, un parcours archéologique ponctué de panneaux d’explications et un musée offrent au public la possibilité de découvrir ce site important. ambrussum.fr

L’INFO EN + La princesse Pyrène

L’origine des Pyrénées dans la mythologie grecque Dans l’Ariège, une grotte pourrait bien renfermer le secret de l’origine des Pyrénées… Selon la mythologie, c’est au cœur de la grotte de Lombrives que se trouverait le tombeau de la princesse Pyrène, édifié par Hercule. Le demidieu et célèbre héros grec se serait épris de cette jeune princesse dont le peuple vivait dans la grotte de Lombrives. Appelé pour réaliser des travaux, il se voit obligé de quitter sa bien-aimée, enceinte. Celle-ci, ne voulant pas révéler son secret à son père, se sauva de son royaume. En chemin, un terrible ours la blesse. Hurlant de douleur, son cri résonne jusqu’à Hercule qui arrive trop tard. Il décide alors de lui offrir un magnifique tombeau au cœur de l’endroit le plus immense de la grotte de Lombrives. Au cours d’une cérémonie, il prononça alors ces mots d’adieu : « Afin que ton nom, ma chère Pyrène, soit conservé à jamais par les hommes qui peupleront cette terre, ces montagnes dans lesquelles tu dors pour l’éternité, s’appelleront dorénavant : Les Pyrénées ».

Musée-villa de Loupian Hérault

Le musée du site gallo-romain Villa-Loupian et son site archéologique présentent un domaine viticole galloromain. Il abrite l’un des rares exemples, en France, de conservation et de présentation de mosaïques romaines à leur emplacement d’origine. Le musée propose aux visiteurs deux salles d’expositions présentant les recherches archéologiques menées sur le site. Histoire et fonctionnement de la villa, structure, environnement, sont autant de thématiques abordées grâce aux objets archéologiques et maquettes exposés. patrimoine.agglopole.fr

Site archéologique de Lattara Musée Henri Prades Lattes, Hérault

Situé à proximité du site de l’antique Lattara, le musée archéologique Henri Prades revient sur l’histoire de port important de la Méditerranée occidentale. Il fut occupé du VIe siècle avant notre ère jusqu’au IIIe siècle de notre ère. Actif pendant plus de 800 ans, il est un lieu de rencontres économiques et culturelles, essentiel pour les peuples qui vivent autour de la Méditerranée. Le musée archéologique invite à découvrir le port antique de Lattara et les différentes civilisations anciennes qui l’ont occupé. Il est également possible de découvrir d’autres civilisations méditerranéennes antiques à travers les expositions temporaires réalisées en partenariat avec des musées français et étrangers. museearcheo.montpellier3m.fr

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Moyen Âge

476 - 1492 Vᵉ siècle - XVe siècle

Marqué par de nombreux conflits, la croisade contre les albigeois ou la Guerre de Cent Ans, le Moyen Âge en Occitanie est aussi celui de l’édification de nombreux monuments religieux parvenus jusqu’à nous, notamment en lien avec le pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle. La sédentarisation et la création de villages de cette époque marquent encore profondément les paysages de notre région. Pour l’Occitanie, le Moyen Âge correspond aussi au développement accru du commerce, grâce à ses ports en Méditerranée.

« En Occitanie, il n’y avait pas de grande ville mais des pôles de pouvoir »

Entretien AVEC

Vincent Challet

MAÎTRE DE CONFÉRENCES EN HISTOIRE DU MOYEN ÂGE UNIVERSITÉ PAUL VALÉRY MONTPELLIER III

Quel grand événement marque l’entrée de l’Occitanie dans le Moyen Âge ? On considère généralement que l’entrée de ce qu’on va appeler l’Occitanie dans le Moyen Âge, est un peu décalée par rapport aux dates qu’on retient généralement. C’est-à-dire qu’on ne la situe pas à la chute de l’empire Romain, mais plutôt dans les années 730-750. Cela correspond à la fois à l’occupation de la Septimanie par les Arabes, puis la conquête franque à l’époque de Charles Martel, puis de Pépin Le Bref. C’est plutôt à cette époque que doit se situer la rupture, dans la mesure où l’occupation wisigothique, par exemple, est plutôt marquée par une continuité des cadres et des institutions romaines, du cadre urbain, des élites gallo-romaines.

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Château de Foix

Comment s’organise le pouvoir en Occitanie au début du Moyen Âge ? Quelles sont les grandes cités à cette époque ? Après la conquête franque, on remarque de nouveaux cadres, une nouvelle aristocratie, et un système de pouvoir centralisé, notamment à l’époque impériale avec Charlemagne, puis avec Louis le Pieux, et la mise en place progressive de ce qu’on va appeler la féodalité. En Occitanie, il n’y a pas de grande ville, mais une multiplicité de pôles de pouvoir. Toulouse en est un, mais aussi Nîmes ou Narbonne. Montpellier n’existe pas à l’époque. Chaque territoire est gouverné par un comte qui est lui-même relié au centre de pouvoir carolingien. La croisade des albigeois est sans doute l’un des événements majeurs du Moyen Âge pour le territoire. Pouvez-vous revenir sur cet épisode historique marquant ? Ce conflit se développe sur un mélange de questions de pouvoir et le développement de l’hérésie dite cathare. Une croisade est décrétée par le pape Calixte II à partir de 120, elle durera environ une vingtaine d’années. En juillet 1209, il y a d’abord la prise de Béziers, puis en août celle de Carcassonne. Un personnage va progressivement prendre de l’importance : Simon de Monfort. La croisade va conduire à la conquête progressive des terres détenues par les vicomtes de Trincavel, puis vers le comté de Toulouse duquel Simon de Monfort s’empare. Il devient alors comte de Toulouse et jouera ensuite un

rôle primordial, notamment lors de sa victoire à la bataille de Muret en 1213 contre le roi d’Aragon. Sa mort, sous les murs de Toulouse, va déclencher ce qu’on va appeler la reconquête occitane jusqu’en 1226. Cette année-là, le fils de Simon de Monfort, Amaury de Montfort, est assiégé par les seigneurs occitans à Carcassonne. Il capitule et lègue l’intégralité de ses droits au roi de France. À l’origine, ce dernier n’y participe pas. Entre 1226 et 1229, il reprend la main et intégre directement les territoires d’Occitanie au domaine royal, à savoir ceux de Carcassonne et de Toulouse. Quels sont les autres grands événements historiques qui marquent la période ? L’autre grand événement de cette époque, celui qui fera surgir l’identité languedocienne, c’est la Guerre de Cent Ans. Cet événement va permettre ce qu’on appelle l’Union perpétuelle des trois sénéchaussées, qui fait référence à l’union, en 1350, des sénéchaussées de Toulouse, Carcassonne et Beaucaire. Elles forment alors les États Généraux du Languedoc. Ces derniers sont extrêmement importants pour l’organisation du territoire puisqu’on y abordera les problèmes liés à la fiscalité, à la guerre, uniquement à l’échelle du Languedoc. À cette période, comment s’organise la vie sur le territoire ? Sur l’ensemble de l’Occitanie, c’est assez large. Du point de vue du commerce, par exemple, il existe des particularités. Certaines villes


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Rocamadour, cité de pèlerinage

sont engagées de manière très active dans le médiévale. On a la chance d’avoir un patrimoine grand commerce méditerranéen. C’est le cas architectural militaire qui est tout à fait bien notamment de Montpellier qui est la grande conservé et remarquable. L’exemple le plus place commerçante en Languedoc. C’est aussi à spectaculaire, c’est la cité de Carcassonne. cette époque qu’est créé Aigues-Mortes qui est Toujours dans le patrimoine plutôt militaire, le port d’entrée du commerce en Méditerranée. certains châteaux sont assez évocateurs. On Au niveau des productions locales, on retrouve peut citer Quéribus, Peyrepertuse, Puivert… Ce le drap et, en particulier, à Montpellier où le drap sont des châteaux liés à l’aménagement de la écarlate est un grand produit d’exportation. frontière méridionale du Languedoc, à partir Et puis, il y a aussi les épices. Le de 1258, et le traité de Corbeil. Ce sont Languedoc joue un rôle important donc des châteaux qui gardent la dans leur importation et leur frontière entre le Royaume de « L’événement redistribution. France et le Royaume d’Aragon. qui fera Et puis, on a quand même surgir l’identité Vous parlez de Montpellier, à la chance aussi d’avoir un languedocienne, quel moment la ville prend de patrimoine religieux plutôt bien l’importance ? c’est la Guerre de conservé, notamment avec des Le premier acte dans lequel cathédrales. Elles sont le témoin Cent ans » Montpellier est cité, c’est un acte à la fois de la reconstruction, à de donation du compte de Mauguio partir du XIIIe siècle, puis des difficultés qui date de 984. Au départ, c’est juste du Languedoc pendant la Guerre de Cent un domaine rural, il n’y a pas véritablement Ans. L’exemple le plus spectaculaire, c’est la de ville. Montpellier va commencer à devenir cathédrale de Narbonne qui est alors la capitale importante, aux environs du milieu du XIᵉ siècle, religieuse de l’Occitanie. Une reconstruction et peser véritablement plutôt durant le XIIe siècle, de grande ampleur est d’abord prévue et, période pendant laquelle on remarque une forte finalement seul le chœur va être construit, il n’y croissance démographique. a pas de nef, pas de transept. Plusieurs raisons à cela, d’abord la grande peste noire à partir de Selon-vous, quels sont les lieux qui nous 1347, puis la reprise de la Guerre de Cent Ans qui permettent aujourd’hui de nous replonger au imposera de conserver la muraille et donc de ne mieux dans cette époque dans la région ? pas poursuivre le chantier. On peut enfin citer les Il y a plusieurs lieux et plusieurs types de lieux belles abbayes, je pense à celle de Fontfroide qui permettent de se replonger dans l’histoire (dans l’Aude), extrêmement bien conservée, et à

celle de Saint-Guilhem-le-Désert (dans l’Hérault). Au-delà de ces bâtiments, on va dire emblématiques, l’Occitanie est aussi faite d’un tissu villageois en grande partie d’origine médiévale. La plupart des villages ont été créés au Moyen Âge qui correspond à la période de fixation de l’habitat. On assiste donc à une véritable naissance du village aux alentours de l’an 1000. Un tissu villageois médiéval aujourd’hui plutôt bien conservé en Languedoc avec des structures d’habitation, des éléments d’enceinte. On a ainsi à la fois ces bâtiments emblématiques du patrimoine médiéval, mais aussi beaucoup d’éléments plus modestes qui permettent d’avoir une bonne appréhension du cadre médiéval. Plusieurs exemples : le village de Saint-Guilhemle-Désert (dans l’Hérault), comme de nombreux villages de l’arrière-pays montpelliérain, ou encore La Couvertoirade qui possède une belle enceinte fortifiée, cette fois dans l’Aveyron. Recueillis par Eva Gosselin

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Le Gothique

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Merly Black

Méridional

Cathédrale d’Albi

Alors que la croisade contre les albigeois a laissé de nombreuses traces, l’Église souhaite réaffirmer sa position dans le sud de la France. Cela passe notamment par la création d’un style architectural plus austère et dépouillé. On retrouve ainsi ce style dans les territoires où se développa le catharisme, Toulouse et Albi en sont les plus grands exemples. À Albi d’abord, où l’incroyable cathédrale SainteCécile est aujourd’hui inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Imposant, l’édifice est sans doute le plus grand relevant du gothique méridional et en réunit les caractères principaux : une large nef unique flanquée de chapelles latérales, une expression architecturale marquée par une grande austérité et une forte muralité, un éclairage réduit.

Albi et Toulouse

Autre exemple d’importance, le couvent des Jacobins, à Toulouse. Joyau de l’art médiéval, et plus particulièrement du gothique méridional, ce géant abrite les reliques de Saint-Thomas d’Aquin. D’aspect austère à l’extérieur, elle frappe à l’intérieur par sa luminosité, la légèreté de ses voûtes et sa double nef qui se termine par un spectaculaire palmier de pierre à 22 nervures. Enfin, dans l’Hérault, un autre monument du style gothique méridional devrait bientôt rouvrir au public. À Lodève, la cathédrale Saint-Fulcran est l’un des exemples les plus intéressants de ce style. En septembre 2022, des travaux sont lancés en raison de l’état préoccupant du clocher. La cathédrale devrait rouvrir ses portes en avril 2024.

Les abbayes Cisterciennes

L’abbaye cistercienne de Fontfroide est nichée dans les contreforts des Corbières, au sudouest de Narbonne. Fondée en 1093, elle se développe après 1145. La communauté de l’abbaye sera constituée de 80 moines et environ 250 frères convers et l’une des plus riches en Chrétienté. L’abbaye jouera également un rôle primordial lors de la croisade contre les albigeois. Alors que la construction de l’édifice se déroule sur plusieurs siècles, on peut observer une évolution architecturale allant du roman au gothique et même des jardins à l’italienne, implantés, entre le XVIe

Abbaye Sylvanès

Fontfroide et Sylvanès

et le XVIIIe siècle. Surtout, à partir du XXe siècle, l’abbaye est rachetée par Gustave et Madeleine Fayet qui redécore et restaure les lieux. Nichée au cœur de l’Aveyron, Sylvanès est, elle aussi, une ancienne abbaye cistercienne. Véritable joyau, l’abbatiale possède l’une des plus larges nefs romanes de France lui conférant une acoustique exceptionnelle qui donne à la voix humaine puissance, clarté et plénitude. Elle accueille d’ailleurs aujourd’hui le Festival de musiques sacrées et du monde. fontfroide.com - sylvanes.com

FOCUS Montpellier, l’une des premières universités d’Europe, Montpellier est renommée dès le XIIe siècle pour la qualité de ses enseignements en médecine, mais aussi pour son autorisation de l’expérimentation, favorisant ainsi une expertise unique en anatomie. L’université de médecine est officiellement créée en 1220 et celle de droit en 1250, là encore, il s’agit d’une des premières d’Europe. Ainsi Montpellier est-elle l’une des plus anciennes universités du Vieux continent, on a d’ailleurs fêté ses 800 ans en 2020 !

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À SAVOIR ! Les châteaux cathares… ne sont pas cathares !

Le Petit Thalamus

Perchés sur des pitons rocheux, les châteaux cathares sont attribués à tort aux cathares. Ces forteresses ont en réalité été bâties sur demande du roi de France, après les croisades contre les albigeois. Elles n’en restent pas moins un patrimoine exceptionnel pour la région puisque l’Occitanie compte 22 forteresses royales sur son territoire. Construites au XIIe siècle, elles sont un élément indissociable de nos paysages. Parmi les plus remarquables, on pourra citer Peyrepertuse, Quéribus, Montségur, Puilaurens… À savoir, l’Aude est le département où l’on en compte le plus : 19 au total ! Pour mettre en avant ce patrimoine exceptionnel, le département de l’Aude s’est lancé en juillet 2013 dans le processus d’inscription des « Citadelles du vertige » au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

L’histoire médiévale de Montpellier publiée en livre ! En novembre dernier paraissait un ouvrage bien particulier : Le Petit Thalamus de Montpellier, les « Annales occitanes ». Plus de 200 ans d’histoire de Montpellier au Moyen Âge sont contées dans ce manuscrit conservé aux Archives de Montpellier. Issues de la fusion des fastes consulaires et de listes d’événements, les annales occitanes constituent la plus ancienne chronique urbaine rédigée en Europe dans une langue romane. Un témoignage exceptionnel sur les bouleversements survenus au milieu du XIVe siècle à Montpellier : la peste, les guerres, la papauté d’Avignon, la ruine de la ville, la révolte des habitants… Une mine d’informations pour en découvrir plus sur le passé médiéval de Montpellier !


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Les chemins

Des débuts du pèlerinage à l’inscription à l’UNESCO Haut-lieu de pèlerinage à partir du XIe siècle, Saint-Jacquesde-Compostelle est aujourd’hui encore l’un des trois plus grands centres de pèlerinage chrétien dans le monde, dont les chemins sont inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Deux d’entre eux cheminent à travers l’Occitanie : la Via Podiensis traverse à la fois la Lozère, l’Aveyron, le Lot, le Tarnet-Garonne ou encore le Gers ; tandis que la Via Tolosane fait traverser l’Hérault, le Tarn, la Haute-Garonne et le Gers. Sur ces chemins, les édifices témoignant du développement des Chemins de Saint-Jacquesde-Compostelle sont nombreux.

DE SAINT-JACQUES DE COMPOSTELLE

Cloître de l’Abbaye de Moissac

Rocamadour

Basilique Saint-Sernin

Saint-Bertrand de-Comminges

Depuis le Moyen Âge, Rocamadour est l’un des haut-lieu de la chrétienté et un passage obligé pour les pèlerins dès le XIIe siècle. Le succès grandissant, la petite cité se couvre peu à peu d’édifices religieux et de fortification. Cette cité à flanc de falaise offre à la fois les beautés d’un riche patrimoine religieux et une vue spectaculaire sur le canyon de l’Alzou. Au détour d’une porte, dans la pénombre de sa chapelle à l’abri du rocher, la Vierge noire veille sur les pèlerins et visiteurs qui explorent la cité depuis plus de mille ans, passant notamment par la chapelle Notre-Dame, la crypte Saint-Amadour et la Basilique Saint-Sauveur. vallee-dordogne.com

Depuis près de mille ans, la basilique SaintSernin fait partie du patrimoine historique et religieux de Toulouse dont elle est aussi l’une des emblèmes. Considérée sur le plan mondial comme joyau de l’art roman, elle en constitue un remarquable conservatoire. Parfaitement conservée et de style très homogène, elle est surtout la plus grande et la plus vaste église romane d’Europe que la chrétienté occidentale ait pu conserver. Elle est également reconnue comme l’un des plus importants centres de pèlerinage de l’époque médiévale. basilique-saint-sernin.fr

Si ses origines remontent à l’Antiquité, la cité médiévale de Saint-Bertrand-de-Comminges débordait d’activité au Moyen Âge. Si ses petites rues tortueuses et les vestiges des remparts témoignent de cette époque, la cathédrale Sainte-Marie rappelle à elle seule l’importance de la cité. Pendant treize siècles, Saint-Bertrand a ainsi abrité le siège de l’évêché du Comminges et les nombreux pèlerins. À quelques kilomètres, en contrebas, la basilique Saint-Just de Valcabrère est un magnifique exemple des constructions romanes et a été construite à partir de remplois d’une ancienne nécropole romaine. st-bertrand.com

Lot

Toulouse, Haute-Garonne

Haute-Garonne

Abbaye de Moissac Saint-Guilhem-le-Désert Hérault

Étape spirituelle sur le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle, Saint-Guilhem-le-Désert est une petite cité médiévale faisant, aujourd’hui, partie des Plus beaux villages de France. Nichée au cœur de la vallée de l’Hérault, la cité étonne par ses richesses médiévales. Au centre du village, l’Abbaye de Gellone, est un incontournable. En continuant son chemin, on passera devant la maison Lorimy, dont la façade romane est l’une des plus remarquables du village, et devant l’église Saint-Laurent, la tour des prisons ou encore le château du Géant, témoins émouvants de l’identité et du riche passé de la cité. saintguilhem-valleeherault.fr

Tarn-et-Garonne

L’Abbaye Saint-Pierre de Moissac, chef-d’œuvre de l’art roman, est l’une des étapes incontournables pour de nombreux pèlerins. Après son affiliation à l’abbaye de Cluny au milieu du XIe siècle, l’abbaye s’enrichit et lance de grands travaux de construction dont les chapiteaux du cloître et le grand portail de l’église. Elle est alors un grand centre intellectuel. Aujourd’hui on ne peut manquer de visiter son cloître, parmi les mieux conservés de l’époque romane, et célèbre pour la variété et la richesse de son décor sculpté qui se déploie sur 8 piliers et 76 chapiteaux, tous différents. abbayemoissac.com

Abbaye de Conques Aveyron

La fondation de l’abbaye remonte au VIIIe siècle, avec l’ermite Dadon. La prospérité de l’abbaye est associée aux reliques de Sainte-Foy, mises à l’abri à Conques vers 866. L’abbaye devient une étape majeure sur le chemin de Compostelle au départ du Puy-en-Velay, la via Podensis. Si elle est aujourd’hui considérée comme un chefd’œuvre de l’art roman, l’abbaye est aussi très connue pour ses vitraux, réalisés par l’artiste Pierre Soulages. tourisme-conques.fr

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Les guerres et la fondation DE PLACES FORTES

Castelnau-Bretenoux

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u’il s’agisse de la croisade contre les albigeois ou de la Guerre de Cent Ans, les conflits jalonnent le Moyen Âge. Face à ces différentes guerres, les différentes villes ont besoin de se défendre. Murailles et places fortes sont alors érigées et transforment le paysage. Aujourd’hui encore, nous pouvons admirer ces constructions défensives et imposantes.

Forteresse royale de Najac Aveyron

La forteresse royale XIIᵉ-XIIIᵉ siècle est un exemple extraordinaire de défense militaire. Ce château fut mêlé activement aux luttes contre les cathares et à la Guerre de Cent Ans. Son cachot servit de prison aux derniers templiers du Rouergue. Témoin du génie architectural militaire du Moyen Âge, l’extraordinaire puissance défensive du château est mise en évidence par une grande maquette. Le donjon abrite des archères de 6,80 m, uniques au monde. À mihauteur, la chapelle gothique, aux innombrables marques de compagnons, cache le passage secret du dernier refuge des Gouverneurs, avant d’accéder au panorama grandiose sur la cité de Najac. tourisme-aveyron.com

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Forteresse de Castelnau-Bretenoux Prudhomat, Lot

Depuis plus de 800 ans, le vaisseau rouge de Castelnau-Bretenoux domine la vallée de la Dordogne. C’est à la famille des Castelnau, présents au château dès 1100 qu’on lui doit, en partie, son aspect de château-forteresse. En effet, alors que le conflit franco-anglais touche particulièrement le Quercy, Castelnau, bâti sur un éperon rocheux dominant, devient une place stratégique. On construit la tour résidence et le donjon dès le début du XIIIe siècle, donnant des allures de château-fort. À la fin du XIVe siècle, l’Aquitaine intègre le royaume de France et le soutient des différents souverains permettra de donner au château son fameux plan triangulaire actuel avec l’ajout de deux autres corps de logis et une nouvelle tour d’artillerie. castelnau-bretenoux.fr

Palais des rois de Majorque Perpignan, Pyrénées-Orientales

Situé au cœur de Perpignan, ce palais médiéval a été pendant près d’un siècle le centre de l’éphémère royaume de Majorque. En effet, le palais né de la volonté de Jacques II qui désirait une demeure dans la capitale continentale de son royaume. Achevée après 1300 dans le style gothique, sa construction rappelle le statut de Perpignan comme centre économique, politique et culturel de la Méditerranée médiévale. ledepartement66.fr


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Château de Foix et musée des comtes de Foix

Tours et remparts d’Aigues-Mortes

Ariège

Témoin d’un passé exceptionnel, le château de Foix, avec ses trois tours, impose sa stature et domine la ville médiévale. Doté d’une position stratégique, le château ariégeois avait pour rôle de contrôler l’accès vers la vallée de la Haute Ariège, de surveiller le bas pays et de protéger les comtes derrière ses hautes murailles. Construit en l’an mil, il est le symbole de la puissance d’un comté farouchement indépendant et engagé dans la défense de la cause cathare. Résistant à bien des assauts, le château de Foix n’a jamais été

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Vincent photographies

vaincu. Durant la croisade de l’Église catholique contre l’hérésie cathare, les comtes de Foix, âmes de la résistance occitane ont accueilli et protégé les persécutés en refusant de se soumettre à l’autorité du roi de France. Aujourd’hui le château comme le musée permettent de se replonger dans ce passé tumultueux. sites-touristiques-ariege.fr

Gard

Cité de Carcassonne Aude

Occupée dès l’Antiquité, la cité de Carcassonne se développe dès le IIIe et IVe siècles, dates de la première enceinte. Mais c’est véritablement au Moyen Âge qu’elle prend toute son importance. En 1067, elle devient la propriété de la Maison des Trencavel, une dynastie qui marquera l’histoire de la ville. Ses différents représentants feront d’abord bâtir la basilique Saint-Nazaire et SaintCelse ainsi que le bâtiment qui deviendra le château comtal. C’est au XIIIe siècle, que la ville prend l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui. L’ancien palais des Trencavel devient un château comtal, tandis qu’une seconde enceinte de 1 600 mètres vient doubler le rempart gallo-romain. Enfin, Philippe III le Hardi et Philippe IV le Bel moderniseront les fortifications et érigeront de nouvelles portes dont la monumentale Porte Narbonnaise. La cité de Carcassonne est aujourd’hui inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO. remparts-carcassonne.fr

Inébranlable forteresse des sables voulue pas Saint-Louis, les tours et remparts d’Aigues-Mortes dominent depuis plus de 700 ans ces terres sauvages. En 1240 Louis IX (SaintLouis) lance son colossal projet visant à donner à son royaume une ville portuaire. En quelques années, sont érigés la tour de Constance et un château, et dès 1266, Louis IX décide de parfaire cette entreprise en lançant la construction de remparts. La ville a conservé la totalité de son enceinte de 1643 mètres de périmètre, dotée de trois tours d’angle, de deux tours de flanquement, et ouverte par cinq grandes portes et cinq poternes. Un ensemble unique que l’on peut aujourd’hui parcourir et qui offre une vue imprenable sur les salins. aigues-mortes-monument.fr

Cité de Carcassonne

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L’époque moderne 1492 - 1789

Alors que l’ancien comté de Toulouse est désormais rattaché à la couronne, la ville va prendre de l’importance avec la création du Parlement et deviendra une véritable capitale judiciaire. De l’autre côté du territoire, à Montpellier, les États du Languedoc gèrent la province. Une période de croissance pour les deux villes qui se développeront de façon grandissante. Autre marqueur de cette période, la création du célèbre canal du Midi, ouvrage hydraulique essentiel pour le territoire. Mais, la région est également marquée par la Réforme puis les persécutions menées contre les protestants.

« Des affrontements confessionnels, sont nés un Midi catholique et un Midi protestant »

Entretien AVEC

Jean-Paul Chabrol PROFESSEUR AGRÉGÉ D’HISTOIRE-GÉOGRAPHIE

Quel événement caractéristique marque le territoire correspondant à l’Occitanie d’aujourd’hui à l’époque moderne ? Parmi les innombrables événements qui ont marqué le territoire de la région Occitanie et plus particulièrement la vaste et ancienne province du Languedoc, l’enracinement de la Réforme protestante au XVIe siècle puis la trentaine d’années de guerres civiles (1562-1598) qui ont suivi sont, avec le recul du temps, un événement (en fait une succession d’événements) dont les conséquences ont marqué la mémoire collective sur la longue durée. Du toulousain au montpelliérain, de ces affrontements confessionnels sont nés un Midi catholique et un Midi protestant. La géographie du protestantisme méridional se présente sous la forme d’un « croissant » dont le cœur est précisément le Languedoc. Ce peuplement réformé se présente sous la forme d’îlots (ou de foyers) et de « bastions » où les catholiques sont très minoritaires comme en Cévennes (gardoises ou lozériennes pour reprendre les découpages actuels) ou dans le pays de Boutières en Vivarais (aujourd’hui l’Ardèche). Jusqu’au XXe siècle, les conséquences de l’adhésion ou du refus de la Réforme se sont traduites par des comportements électoraux opposés. Pour faire simple, au risque de la caricature, les régions réformées de l’Occitanie ont adhéré aux valeurs de la Révolution française puis des Républiques qui en ont été les héritières tandis que les régions catholiques s’y sont montrées hostiles. Quelle est la place de Toulouse et de Montpellier durant la période moderne ? Toulouse et Montpellier ont été des capitales, elles le sont encore. Toulouse abritait à l’époque moderne le Parlement, une cour de justice souveraine dont les ressorts dépassaient les frontières du Languedoc. Montpellier était le siège des États du Languedoc, une assemblée délibérative composée des représentants des trois ordres (clergé, noblesse et tiers état). Les États du Languedoc ont géré cette province du XVe siècle jusqu’en 1789. La présence du Parlement d’un côté et celle des États de l’autre ont profité à ces deux capitales, comme en témoigne leur croissance démographique. Toulouse, capitale judiciaire, qui comptait 43 000 habitants à la fin du XVIIe siècle, a atteint 64 000 habitants environ en 1790. Dans le même laps de temps, Montpellier, capitale administrative, passe de 20 000 habitants à 31 000 environ en 1789. Elle était donc deux fois moins peuplée que Toulouse. Quoi qu’il en soit, tout au long du XVIIe et du XVIIIe siècle, les deux villes ont bénéficié de travaux d’embellissement toujours inscrits dans le paysage urbain actuel.

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ÉPOQUE MODERNE

Les 9 écluses de Fonseranes - Canal du Midi

Le grand chantier de cette époque est sans doute celui du Canal du Midi. Pouvez-vous revenir sur les grandes étapes de sa création ? Ce vaste projet d’unir la Méditerranée à l’Atlantique est une réalisation marquante de la première partie du règne de Louis XIV. Sous la direction de Pierre-Paul Riquet (né à Béziers) soutenu par Colbert, le « Canal des Deux Mers » est creusé à partir de 1667 et achevé en 1681, un an après la mort de Pierre-Paul Riquet. Long de 240 km, ce chantier considérable a mobilisé une importante main-d’œuvre estimée à 12 000 personnes. Il témoigne aussi de l’inventivité et de l’ingéniosité de Riquet pour résoudre l’approvisionnement en eau de cette « royale » voie d’eau : écluses, aqueducs, ponts-canaux, barrages et retenues, etc. La capture (barrage de Saint-Ferréol) et l’acheminement de l’eau de la Montagne Noire sont un beau témoignage de cette prouesse technique. L’inscription de ce chef-d’œuvre hydraulique sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO n’est pas usurpée !

Cette rébellion a eu un incroyable écho à l’échelle nationale et à l’échelle européenne. Elle a laissé des traces dans la mémoire collective jusqu’à nos jours et a participé à la « fabrication » de l’identité cévenole.

Selon-vous, quels sont les lieux qui nous permettent aujourd’hui de nous replonger au mieux dans cette époque dans la région ? Datés du règne de Louis XIV, on peut mettre en miroir deux lieux patrimoniaux que l’on peut considérer comme des lieux de mémoire. D’abord, le seuil de Naurouze à Montferrand, dans l’Aude, qui conjugue la géographie et l’histoire. Ce seuil est l’un des points emblématiques de la ligne de partage des eaux : à l’ouest, le bassin hydrographique tourné vers l’Atlantique ; à l’est, celui qui draine les eaux vers la mer Méditerranée. Pierre-Paul Riquet a compris qu’il était nécessaire de trouver une solution pour alimenter ce canal en conduisant les eaux dans deux directions opposées. À Naurouze, on se trouve sur le point le Quelle région se singularise à cette époque au sein de ce plus élevé de ce canal, 189,43 mètres au-dessus de la mer. « Le canal du Midi vaste territoire ? Un obélisque dressé entre 1825 et 1827 rend hommage à est une réalisation Alors que les guerres de religion se sont achevées en 1598 l’« inventeur » du canal. marquante de la avec la signature de l’édit de Nantes, elles reprennent de Ensuite, le musée du Désert, inauguré en 1911 au Mas première partie du 1621 à 1629 sous la conduite du chef protestant Henri de Soubeiran, sur la commune de Mialet (Gard). Ce musée fait règne de Louis XIV» Rohan à l’époque de Louis XIII et de Richelieu. Ces guerres écho à Louis XIV, mais sur le versant « noir » de son règne, au nombre de trois prennent fin en 1629 avec la signature à savoir les conséquences de sa politique anti-protestante. de la Paix d’Alès suivie par l’édit de grâce de Nîmes : c’est la Ce musée fait revivre le passé huguenot dans sa résistance aux défaite du « parti huguenot ». En 1685, Louis XIV révoque l’édit tentatives de le « réduire », autrement dit de le faire disparaître. À de Nantes de son grand-père Henri IV. Les protestants abjurent en travers plusieurs salles, le visiteur découvre ce que l’on nomme la période masse. Cette apostasie collective est le résultat des dragonnades qui ont du « Désert », de la destruction des temples autour de la révocation de l’édit de commencé dans le Poitou et se sont achevées en 1685, en Cévennes. Toutes Nantes jusqu’à l’édit de Tolérance en 1787. Une place importante est accordée les régions protestantes de l’actuelle Occitanie ont été touchées par cette aux galériens, aux prisonniers et prisonnières, à la guerre des Camisards et à vague de violence. De 1685 à 1702, les protestants devenus des Nouveaux la longue marche vers la liberté de conscience. Convertis (on écrivait NC) résistent en pratiquant un double jeu culpabilisant : Ces deux lieux patrimoniaux présentent deux facettes du règne de Louis XIV, faire semblant d’être catholique extérieurement tout en restant protestant celle des grands travaux de prestige, et celle marquée par sa politique envers intérieurement. Mais en 1702, la répression qui n’a jamais cessé provoque une ses sujets protestants. révolte sans pareille, la « guerre des Camisards » qui a duré dans sa phase active jusqu’en 1704 avec quelques tentatives de soulèvement jusqu’en 1710. Recueillis par Eva Gosselin

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ÉPOQUE MODERNE

Le canal DU MIDI

Au cœur de la Montagne noire, à 680 mètres d’altitude, commence le canal du Midi. C’est en effet à cet endroit que Pierre-Paul Riquet est allé chercher l’eau nécessaire à son alimentation. Imaginé dès 1662, c’est à partir de 1665 que sont lancés les travaux de cet ouvrage hydraulique hors norme composé de rigoles, écluses, et retenues d’eau. Long de 250 kilomètres, il est inauguré en 1681 et relie Toulouse à Sète. Aujourd’hui prisé par les touristes, il offre une balade fluviale à travers les paysages de l’Occitanie. Il est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Site de Saint-Ferréol

Aux sources du canal du Midi

Barrage de Saint-Ferréol, Haute-Garonne

9 écluses de Fonseranes Béziers, Hérault

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Vanessa.C

Lieu emblématique du canal du Midi à Béziers, les 9 écluses de Fonseranes sont un incontournable. L’Octuple (8 écluses, 9 bassins en enfilade) permet de franchir un dénivelé de 21,50 m. Comme dans toutes les écluses du Canal du Midi, les bassins y sont ovales : cette forme permet aux murs de pierre de mieux résister à la pression de l’eau qui s’y déverse (700m3/chasse). Pour mieux comprendre le site, les visiteurs pourront faire une halte à la maison de site et rejoindre le cinéma immersif pour un voyage dans le temps et l’histoire. beziers-mediterranee.com

Arc de Triomphe - Montpellier

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Le bassin et le barrage de Saint-Ferréol constituent le principal réservoir du canal du Midi. Pour mieux comprendre sa fonction primordiale et en apprendre plus sur l’ouvrage, un espace découverte est accessible au public. Le Réservoir, installé au pied de la digue du barrage dans l’ancienne maison de l’ingénieur, permet ainsi de connaitre l’histoire du canal, de ceux qui l’ont construit à ceux qui le font vivre encore aujourd’hui. Le public peut également découvrir le site de Saint-Ferréol, l’architecture du barrage et le parc. Plus insolite, les visiteurs pourront également découvrir la Galerie des Robinets, le ventre du plus vieux barrage du canal. lereservoir-canaldumidi.fr

ET AUSSI. Le renouveau architectural de Montpellier À partir des XVIIe et XVIIIe siècles, Montpellier se transforme. La reconquête royale de Louis XIII s’accompagne de la destruction des remparts, les fossés sont comblés et donnent naissance à de grands boulevards qui délimitent l’Écusson. Les grands officiers se font aménager de beaux hôtels particuliers, reconnaissables leur majestueuse porte d’entrée. On peut citer parmi eux l’hôtel de Mirman, l’hôtel Deydé, ou l’hôtel de Beaulac. Quelques années plus tard, sous le règne de Louis XIV, la ville souhaite montrer au roi sa fidélité. Un programme urbain est lancé et une porte en forme d’arc de triomphe est érigée en 1691 sur le site de la vieille porte du Peyrou. À la même époque, dans la campagne proche de Montpellier, les bourgeois et nobles de la ville se font construire de jolis châteaux et même… On les appelle alors des « folies », de foglie, feuilles. Parmi les exemples que l’on peut encore voir aujourd’hui le château de Flaugergues et son immense parc, le château de la Mogère et son incroyable buffet d’eau ou encore le château de la Mosson et ses jardins copiés sur ceux de Versailles ! Enfin, au XVIIIe siècle, l’embellissement de Montpellier continue et c’est au cœur de la ville que cela se passe ! On souhaite alors construire un lieu de spectacles, le futur Opéra Comédie ouvre ses portes en 1755, brûle en 1785, rouvre en 1787 avant de connaitre un nouvel incendie en 1881. C’est finalement en 1888 que sera inauguré l’opéra que l’on connaît aujourd’hui !


ÉPOQUE MODERNE

Toulouse et l’âge d’or du pastel Durant la Renaissance, de la fin du XVe au XVIe siècle, Toulouse connaît une période de grande prospérité, grâce au commerce du pastel (plante tinctoriale qui permet l’obtention de la couleur bleu) et le développement de la draperie de luxe dans une Europe qui se reconstruit. Toulouse devient alors un centre de négoce international. Marchands, capitouls ou parlementaires construisent de somptueux hôtels particuliers, symboles de la puissance et de la réussite sociale des gens de pouvoir : l’hôtel d’Assézat, l’hôtel de Bernuy, l’hôtel de Pierre ou l’hôtel d’Ulmo en sont quelques exemples remarquables. toulouse-tourisme.com

Hôtel d’Assézat - Toulouse

Fort de Mont-Louis

À la frontière FRANCO-ESPAGNOLE

DES FORTERESSES POUR COMBATTRE L’ENNEMI

À l’époque moderne, les conflits entre la France et l’Espagne sont nombreux. Pour protéger sa frontière au nord du Roussillon, la couronne espagnole décide d’édifier une place forte à Salses. Plus tard, au XVIIe siècle, Vauban conçoit à son tour plusieurs systèmes défensifs, mieux adaptés à cette zone montagneuse difficile, notamment à Villefranche-deConflent et à Mont-Louis.

Pyrénées-Orientales

Depuis sa création, en 1679, la Citadelle de MontLouis a une vocation militaire. Suivant à la lettre les plans établis par Vauban, la citadelle dessine un carré flanqué de quatre bastions à orillons, et couvert par trois demi-lunes. Ses remparts sont encerclés d'un fossé sec. Au sud, la porte dite Porte Royale, surmontée d'un clocher et d'une horloge, communique directement avec la ville. Tandis qu'au nord, s'ouvre une porte de secours vers la route de France. Ainsi que la porte de France, unique porte d'entrée pour accéder à la partie civile. Si le bâtiment a toujours une vocation militaire, il est possible de le visiter accompagné de guides lors de visites organisées par le Point info tourisme. mont-louis.net

Forteresse de Salses

Salses-le-Château, Pyrénées-Orientales

Villefranche-de-Conflent Pyrénées-Orientales

Imaginé par Vauban, la cité fortifiée de Villefranche-de-Conflent regroupe à elle seule trois sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO : les remparts, le Fort Libéria et la grotte de la Cova Bastera. Bâti, en 1681, sur un éperon rocheux, le Fort Libéria assure la surveillance de la vallée de la Têt et forme, avec les remparts, un ensemble défensif redoutable. De l'ascension du fort par le tunnel des 1000 marches, à la découverte des remparts avec ses légendes en passant par la visite de la grotte de la Cova Bastera, Villefranchede-Conflent est une citadelle qui offre un voyage unique au cœur de l'histoire. tourisme-canigou.com

Surveiller le royaume de France est le principal souci des rois catholiques qui décident alors de construire une forteresse et de protéger le passage stratégique à la frontière entre les royaumes de France et d'Espagne. Cette forteresse doit avoir double fonction, celle de poste de surveillance et de place d'arrêt face à l'ennemi venant du nord ! Six années de travaux seront nécessaires de 1497 à 1503 pour édifier la forteresse. Adaptée aux nouveaux progrès de l'artillerie (le boulet métallique), elle est quasi imprenable. Mais, en 1642, la forteresse est occupée par les troupes françaises et, en 1659, le traité des Pyrénées est signé, cette partie du territoire est cédée à la France. forteresse-salses.fr

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L’époque contemporaine

1789 - Aujourd’hui

Révolutions industrielles et politiques, guerres mondiales, révoltes paysannes, exode rural, immigration… Les deux derniers siècles de notre histoire ont connu leurs lots de bouleversements et nous affectent encore aujourd’hui. De la Révolution française à la création de la grande région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, l’histoire contemporaine de notre territoire est riche d’enseignements qui doivent nous permettre d’écrire une nouvelle page aujourd’hui…

Entretien AVEC

Pierre-Marie Terral PROFESSEUR D’HISTOIRE ET DE GÉOGRAPHIE, DOCTEUR EN HISTOIRE CONTEMPORAINE

Quel grand événement marque l’entrée de l’Occitanie dans l’époque contemporaine ? Traditionnellement, on cite la Révolution française de 1789. Mais, dans la durée, c’est certainement la révolution industrielle qui a vraiment bouleversé le territoire. Par exemple, si on pense au transport, à cette époque, le plus rapide pour relier Sète à Toulouse, c’était le canal du Midi ! Le début de l’époque contemporaine est donc synonyme de grands progrès en termes de transport. Et puis, il y a l’extraction du charbon nécessaire à la machine à vapeur, à l’industrialisation. On voit l’apparition de la compagnie minière de Carmaux, la création dans l’Aveyron de la ville de Decazeville… Un autre type de société s’invente avec des ateliers et des usines qui nécessitent de nombreux ouvriers. Parmi les autres bouleversements de cette époque, il y a un fort exode rural vers grandes villes qui ne le sont pas encore réellement puisqu’en 1800, on dénombrait 32 000 habitants à Montpellier et 50 000 à Toulouse. Ces phénomènes de révolution industrielle et d’urbanisation conjugués vont amener ces villes à grandir tandis qu’au contraire les campagnes se vident. Un exemple marquant de ce phénomène est celui de l’Aveyron, pour lequel on arrive à un maximum démographique dans les années 1880. Depuis, il n’y a jamais eu autant d’habitants qu’à cette période ! Ce phénomène a donc été décisif.

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dernier acte du préfet Jean Moulin, né à Béziers, est de s’occuper de l’accueil des Espagnols qui durant la Retirada, arrivent à Rodez. Il faut alors les loger. Mais, la Retirada c’est aussi ceux qui sont d’abord arrivés dans des camps, entre le sable, la mer et les grillages, comme à Rivesaltes qui accueille aujourd’hui le Mémorial. Grâce aux Montpellier, puis celle de Toulouse. Ce sont des témoignages de l’époque, on sait que certains bâtiments emblématiques de la modernité, de Français les ont accueillis à bras ouverts tandis cette accélération des transports. Il faut tout de que d’autres étaient très méfiants et réticents même souligner que, si on oublie progressivement contre cette arrivée massive des la diligence au profit des nouveaux moyens de Espagnols qui fuyaient la victoire locomotion, cela suscite aussi la méfiance. du franquisme. Comment enfin, Par ailleurs, ces nouvelles connexions ne pas évoquer la Seconde entre les villes renforcent encore leur « L’histoire de notre Guerre mondiale, où l’on a vu attrait, redessine la carte et creuse les région est à l’image le pire, et parfois le meilleur. inégalités avec les territoires à l’écart de celle de la France Outre les atrocités que l’on de ce progrès. et du monde, avec connait, on peut citer la très ses ombres et ses belle lettre de l’archevêque Quels sont les grands événements lumières » de Toulouse, Monseigneur historiques qui marquent la période ? Saliège, écrites à ses paroissiens Parmi les événements marquants de la en août 1942. Il y réaffirme le fait que période contemporaine, il y a d’abord les grèves les Juifs et les Juives sont des humains comme des mineurs de Carmaux à la fin du XIXᵉ siècle, les autres. Et, à côté de cela, il y a la collaboration, entre 1892 et 1895 et soutenue par Jean Jaurès. notamment de l’Église, mais aussi d’une partie Dans les années qui suivent, en 1907, citons la de la population. Finalement, l’histoire de notre révolte des vignerons du Languedoc et surtout région est à l’image de celle de la France et du le grand rassemblement du 9 juillet 1907 où se monde, avec ses ombres et ses lumières. retrouvent 500 000 manifestants à Montpellier ! Le développement du chemin de fer a donc été un élément structurant pour le territoire de l’Occitanie ? Les premières lignes de chemins de fer arrivent dans notre région dans les années 1840-1850. On a alors l’inauguration de gares comme celle de

Ce mouvement a véritablement marqué la région. Ensuite, le début du XXe siècle est particulièrement traumatisant pour les territoires avec la saignée de la Première Guerre mondiale qui touche beaucoup les villages. Il faut aussi souligner le bouleversement que représente l’arrivée des femmes dans de nouveaux rôles : sur les exploitations, dans les usines à Toulouse ou à Montpellier. On a aussi des infirmières et les anges blancs au chevet des blessés durant la Première Guerre mondiale. Il ne faut pas également oublier l’impact de l’arrivée des étrangers qui se fait au prix de certaines difficultés. On peut citer une bagarre sanglante à Aigues-Mortes en 1891. Dans les Salins, les Italiens sont accusés de prendre le travail des Français et se retrouvent victimes de lynchages. En janvier 1939, dans l’Aveyron, le

Si vous deviez citer un lieu emblématique de notre histoire récente, quel serait-il ? Si on parle des lieux récents, je dois citer le viaduc de Millau ! En 2024, on fête justement les 20 ans de la mise en service de cet ouvrage remarquable qui symbolise, selon moi, le trait d’union entre les deux anciennes régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. C’est une prouesse et un geste architectural vraiment remarquable ! Il faut aussi souligner qu’il fait partie d’un territoire classé au patrimoine mondial de l’Unesco, les Causses et Cévennes. Cela symbolise d’un côté le développement, la rapidité de nos modes de vie et de l’autre, la nécessité de trouver un équilibre entre développement et préservation. Recueillis par Eva Gosselin


ÉPOQUE CONTEMPORAINE

Mémorial du camp de Rivesaltes Salses-le-Château, Pyrénées-Orientales

Cité de l’espace

Toulouse, Haute-Garonne Visiter la Cité de l’espace, c’est partir pour un grand voyage vers les secrets et l’histoire de l’exploration spatiale ! À travers plusieurs expositions, le public est invité à découvrir les dernières actualités spatiales, embarquer pour un voyage à travers le Système solaire, s’intéresser à l’astronomie, comprendre comment on connait la météo, assister à des décollages de fusée, tout savoir sur les satellites, ou encore sur les premiers pas de l’Homme sur la Lune ! Promenade spatiale et visite d’une station MIR complètent une visite lunaire ! cite-espace.com

mères juives. memorialcamprivesaltes.eu

Luc Beneteau

Viaduc de Millau

Inauguré fin 2015 et construit au milieu des vestiges des baraquements, témoins du destin de plus de 60 000 personnes, le Mémorial du Camp de Rivesaltes est un bâtiment hors du commun, qui a valu l’Équerre d’argent à son architecte, Rudy Ricciotti. Le Mémorial du Camp de Rivesaltes est un lieu d’histoire et de mémoire, ouvert sur le monde contemporain. Il a pour vocation de restituer et de transmettre l’histoire de ce camp du sud de la France et celle des conflits du second XXe siècle - la guerre d’Espagne, la Seconde Guerre mondiale et les guerres de décolonisation. Il s’agit également d’un espace de référence sur la question des déplacements forcés de populations, du racisme et de la xénophobie. Situé à quelques kilomètres, la ville d’Elne a elle aussi jouée un rôle dans la Retirada. Ou plutôt la maternité. Ouverte en décembre 1939 par l’Ayuda Suiza, et dirigée par Elisabeth Eidenbenz, elle offre dans un premier temps un refuge aux femmes enceintes et aux enfants espagnols. Beaucoup de femmes et d’enfants sont également venus à Elne, depuis le camp de Rivesaltes, pour y recevoir des soins. De 1939 jusqu’à sa fermeture en avril 1944, 603 enfants de 22 nationalités y sont nés, dont environ 200 de

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La mine témoin d’Alès Gard

Si l’exploitation charbonnière des Cévennes est attestée dès le Moyen Âge, c’est véritablement au milieu des années 1830 que commence la production minière à l’échelon industriel et bouleverse l’économie locale. Connue à ses origines sous le sigle de QMT (quartier mine témoin) , la Mine Témoin d’Alès est l’ancien Centre de Formation des Houillères des Cévennes. Plusieurs générations d’apprentis mineurs s’y sont succédées sans discontinuer depuis 1945 et jusqu’à l’année 1968. Anticipant la fermeture du fond en Cévennes, le technicien de formation Raymond Aubaret eut l’idée de le transformer en une vaste rétrospective de l’histoire minière. Ainsi les 650 mètres de galeries sont-ils équipés pour rendre compte des cinq grandes étapes de l’évolution des techniques et des technologies minières, de 1880 à 1960. mine-temoin.fr

Château Laurens Agde, Hérault

Face au centre historique de la ville d’Agde, embarquez pour un voyage hors du temps. Palais des temps modernes et villa antiquisante, le château Laurens est un exemple remarquable de l’architecture éclectique de la fin du XIXème siècle. Édifié au cœur du domaine de Belle-Isle, cette demeure extravagante est le reflet de la personnalité originale d’Emmanuel Laurens, son commanditaire. Boiseries élégantes, céramiques manufacturées, peintures polychromes et mobilier sculpté en constituent le décor foisonnant. Inclassable et surprenante, l’architecture synthétise les avant-gardes artistiques et les aspirations modernistes de la Belle Epoque. Rouvert au public depuis septembre 2023, l’édifice vous entraine pour un voyage où se succèdent art nouveau, orientalistes, égyptisantes et symbolistes. chateaulaurens-agde.fr

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ÉPOQUE CONTEMPORAINE

Musée Champollion Figeac, Lot

Figure du développement de l’archéologie au XIXe siècle, Jean-François Champollion est surtout le déchiffreur des hiéroglyphes et le fondateur de l’égyptologie. Né à Figeac en 1790, étudie avec avidité les langues et les écritures anciennes. À 17 ans, il sait déjà que l’Égypte ancienne sera au cœur de sa vie. Très vite, Champollion travaille sur l’inscription de la Pierre de Rosette. Grâce à sa connaissance du grec et du copte et en établissant des correspondances entre les trois textes, il identifie une dizaine de signes dont ceux de Ptolémée. C’est l’étude approfondie de nombreux autres textes qui mènera Champollion vers la découverte du système de l’écriture égyptienne. Installé dans sa maison natale à Figeac, le musée Champollion – Les Écritures du monde, invite à découvrir ce déchiffreur de génie et à faire un voyage dans le temps et l’espace, dans l’incroyable histoire de l’écriture. ville-figeac.fr

Des bunkers allemands à Agde

FOCUS Le thermalisme du Second Empire D’abord fréquentés par l’aristocratie et des soldats blessés, ces sites bénéficient au XIXe siècle de la fascination des élites pour le voyage pittoresque : un urbanisme thermal se développe sous le Second Empire dans les Pyrénées. Les stations sont alors parées de tous les équipements destinés à accueillir les baigneurs en villégiature. Thermes, hôtels, chapelles, casinos… forment un riche héritage. À Bagnères-de-Bigorre, les bâtiments des grands thermes sont construits en 1824 et inauguré en 1828. Ils remplacent alors les petits bâtiments thermaux déjà présents. À quelques kilomètres, à Cauterets, difficile de ne passer à côté de l’architecture typique du XIXe siècle, de ses grands hôtels et façades monumentales !

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1942, face aux Alliés en Afrique du Nord, Hitler ordonne la fin de la Ligne de Démarcation et la construction du Mur de Méditerranée. Sur la centaine de bunkers construits à Agde, 30 bunkers perdurent à La Tamarissière, zone d’un possible débarquement Allié. Le bunker 638, un hôpital de campagne allemand de 200 m² est dédié aux soins des soldats blessés en cas d’attaque. Les visiteurs peuvent y découvrir à la fois un bâtiment de guerre complexe, mais également une exposition sur les grands thèmes du conflit, en version locale : l’organisation allemande et la construction des bunkers, la vie des Agathois sous l’occupation, ou les étapes de la réouverture et de la restauration. herault-tourisme.com


ÉPOQUE CONTEMPORAINE

Le Domaine de Roueïre, trait d’union entre histoire, patrimoine et art contemporain Hérault

Le Domaine de Roueïre est un Centre d’Arts et du Patrimoine géré par la Communauté de communes Sud-Hérault. Située à Quarante, cette ancienne cave viticole a la particularité de réunir en un même lieu un Service éducatif de territoire, une salle d’exposition d’art contemporain et un fonds patrimonial. Le domaine représente donc l’union entre le patrimoine historique et la création artistique actuelle. Actuellement en travaux, le Centre d’Arts et du Patrimoine partira à la rencontre des habitants en 2024 à travers une programmation culturelle itinérante. Des expositions et activités sont proposées dans différentes communes depuis janvier 2023 et, en 2024, le domaine investit également l’espace public avec des œuvres in situ. Pour en profiter, rendezvous à Pierrerue jusqu’au 1er mars, BabeauBouldoux du 6 au 29 mars, Cébazan, du 3 au 26 avril, Villepassans du 2 au 24 mai, Montouliers du 29 mai au 1er juin, et Creissan du 26 juin au 17 juillet. cc-sud-herault.fr

Toulouse et l’aviation

Capitale mondiale de l’aéronautique Depuis l’invention du premier aéronef, attribuée à Clément Ader, ingénieur toulousain, à la fin du XIXe siècle, Toulouse s’est lancée avec succès à la conquête du ciel se positionnant en leader sur les activités aéronautiques. De nombreux avions mythiques ont décollé du sol toulousain, des entreprises ont développé le transport aérien, civil et commercial. Aujourd’hui, c’est aussi vers l’espace que se développe la métropole toulousaine. Pour partir à la conquête de cette histoire, rendEz-vous à l’Envol des pionniers. Centré sur l’histoire d’amour entre Toulouse et l’aviation, L’Envol des pionniers est installé sur le lieu même où tout a commencé. Pilotes, mécaniciens, chefs d’exploitation, entoileuses… Ces pionniers parcourent encore les lieux pour partager avec vous leur expérience. Ils vous racontent leurs aventures quotidiennes, les grandes et petites anecdotes qui ont forgé l’épopée de l’Aéropostale. lenvol-des-pionniers.com

L’architecture contemporaine : patrimoine du futur

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L’Arbre Blanc - Montpellier

Maes Joséphine

À travers ces pages, on l’a vu les édifices sont souvent les premiers témoins d’une époque, d’un événement historique. Aujourd’hui, l’architecture joue un rôle primordial dans le développement des villes, en innovant et en cherchant à construire en tenant compte des questions environnementales. L’Occitanie est également un territoire où de grandes signatures architecturales ont pu s’exprimer. D’abord à Montpellier où Ricardo Bofill fit sortir de terre le quartier Antigone, aujourd’hui indissociable de la ville. Une ville où l’architecture contemporaine répond à celle d’hier en imaginant les « folies » du XXIe siècle. L’Arbre blanc, imaginé par le Japonais Sou Fulimoto, en est l’un des récents symboles. La ville poursuit d’ailleurs le développement de ces bâtiments futuristes et a lancé en 2022, une nouvelle vague de 13 projets architecturaux. En Occitanie plus largement, les projets se sont aussi multipliés ces dernières années. Citons d’abord les 20 ans, en 2024, du viaduc de Millau, dans l’Aveyron. Une prouesse architecturale, culminant à 343 mètres (plus haut que la tour Eiffel, record mondial de hauteur), long de 2 460 mètres signé par l’agence Foster + Partners, fondée par l’architecte contemporain Norman Foster. Une signature également apposée à Narbonne (musée Narbo Via), Nîmes (Carré d’Art). Parmi les autres bâtiments emblématiques récemment construits, citons le Mémorial du camp de Rivesaltes (Rudy Ricciotti), le musée Soulages (RCR arquitectes)…

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Sélection livres Montpellier, la capitale du Languedoc a 1000 ans Marie Susplugas, Frédéric Cartier-Lange

Éditions Alcide

Quelle histoire ! Que de rebondissements ! Née en l’an 985, Montpellier s’étend rapidement. Lorsqu’elle est rattachée à la France en 1349, la ville est la deuxième plus peuplée du royaume. Son université, renommée dès le Moyen Âge, attire des élèves et professeurs étonnants comme Rabelais qui y étudie la médecine. Qui était Jacques Cœur ? Qu’est-ce que l’Écusson ? Où étaient les remparts qui ont été rasés après le siège de la ville ? En pleines guerres de Religion, on inaugure en 1593 le premier jardin botanique de France… L’histoire de Montpellier racontée aux plus jeunes, mais pas que !

Occitanie : Pyrénées-Méditerranée

Gwenaëlle Guerlavais, Pierre-Marie Terral, Arnaud Späni Éditions Privat Un voyage dans le temps et dans l’espace, telle est l’invitation lancée par la naissance de la région Occitanie Pyrénées- Méditerranée, qui est, à bien des égards, une renaissance pour des territoires ayant eu au cours des siècles des destins liés. Cheminer sur ses terres suffit à découvrir un passé qui affleure à même la pierre. Des traces ancestrales laissées dans des abris sous roches aux pavés de la Via Domitia, des flèches des majestueuses cathédrales aux citadelles cathares, des berges du canal du Midi aux sillons de la colère de 1907. Ses sites classés patrimoine mondial par l’UNESCO – pas moins de huit en Occitanie –, ses monuments, ses territoires, baignés de cette lumière si particulière au Sud, racontent une histoire commune aux femmes et hommes de cette région depuis plusieurs milliers d’années. Plus grand vignoble du monde, première région de France pour l’effort de recherche et développement, et deuxième région la plus active, la région Occitanie est un concentré d’atouts et de promesses : la tête dans les étoiles et les yeux dans la mer...

L’Occitanie, toute une histoire ! Pierre-Marie Terral, Martin Desbat Éditions Privat

Des hommes préhistoriques en passant par les bâtisseurs de ponts, la bête terrifiante du Gévaudan ou encore les pionniers de l’aéropostale, partez à la découverte des grands moments de la région, bref, l’Occitanie c’est toute une histoire à découvrir…

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La Préhistoire du cinéma Marc Azéma

Éditions errance / passé simple

Depuis les origines, l’homme « fait son cinéma »… L’homme « rêve » ; il partage cette faculté avec bon nombre d’animaux. Un jour, ses visions mentales devinrent réalité, ou tout au moins, prirent forme dans le monde réel. Ce fut d’abord la naissance de l’outil puis de l’image à proprement parler. L’auteur part des images de la grotte Chauvet pour terminer par les premiers dessins animés et l’apparition du cinéma et les films de Méliès. Un voyage fascinant à travers l’art universel, sur tous les continents, pour démontrer que les techniques « cinématographiques » ont toujours été présentes et que « l’archéologie du cinéma » est bien plus ancienne qu’on ne le croit.

Le Petit Thalamus de Montpellier, les « Annales occitanes » Presses universitaires de la Méditerranée

Ce sont plus de 200 ans d’histoire de Montpellier au Moyen Âge qui sont contées dans ce manuscrit conservé aux Archives de Montpellier. Issues de la fusion des fastes consulaires et de listes d’événements, les annales occitanes constituent la plus ancienne chronique urbaine rédigée en Europe dans une langue romane. Un témoignage exceptionnel sur les bouleversements survenus au milieu du XIVe siècle à Montpellier : la peste, les guerres, la papauté d’Avignon, la ruine de la ville, la révolte des habitants…

Histoires Inouïes en Occitanie Santiago Mendieta et Hubert Delobette

Papillon rouge éditeur

Située à la croisée de tant de chemins, l’Occitanie a hérité d’un passé très fertile et haut en couleurs. Dans cet ouvrage, les auteurs ont sélectionné les histoires les plus folles qui ont émaillé la vie de cette région. Histoires rigoureusement véridiques, qui défient l’entendement. Histoires souvent inconnues, qui empêchent de refermer les pages de ce livre. Les auteurs nous plongent ainsi dans les arcanes d’un incroyable complot qui visait à faire chuter l’Etat, au cœur d’une des dernières écritures au monde à n’avoir jamais pu être déchiffrée ou dans la chute tragique d’un président de la République tombé dans un nid d’espions. Le lecteur s’enthousiasmera aussi à la découverte du destin rocambolesque d’écrivains à double visage, de montagnes éventrées à coups de pioche par des paroissiens, d’un émouvant enfant sauvage, ou d’un cantonnier qui fit déplacer des trains entiers de malades au pied de sa maison…



« L’Université de Montpellier a marqué la ville de son empreinte au fil des siècles »

Entretien AVEC

Philippe Augé

PRÉSIDENT DE L‘UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER

Héritière d’un riche et long passé, l’Université de Montpellier a célébré ses 800 ans en 2020. Un anniversaire marquant à la fois la longévité de l’institution, mais également sa capacité à traverser les époques en s’adaptant aux nouveaux enjeux de la société. C’est toujours avec cette volonté de s’affirmer comme un haut lieu de l’enseignement que l’Université de Montpellier s’est engagée en début d’année dans l’utilisation et la compréhension des nouvelles technologies, comme l’Intelligence Artificielle. Par ailleurs, l’Université de Montpellier se place comme l’un des établissements supérieurs majeurs à l’international. Un positionnement sur lequel revient Philippe Augé, Président de l’Université de Montpellier, dans cet entretien. Il y évoque également l’importance de l’accès à la culture sur le campus universitaire, ou encore la nécessaire diffusion de la culture scientifique.

En ce début d’année, l’Université de Montpellier a lancé le premier test de compétences en intelligence artificielle, se positionnant de fait comme précurseur européen sur ce sujet. Est-ce une façon pour l’Université de continuer d’être à la pointe de l’enseignement ? Selon-vous, à l’avenir, quelle place occupera l’IA dans l’enseignement ? L’intelligence artificielle constitue incontestablement un sujet majeur pour notre société. Le développement de cette nouvelle technologie à l’ensemble des secteurs d’activité constitue un facteur clé pour l’innovation. Elle suscite, cependant, de nombreuses interrogations et nous oblige à l’appréhender avec pragmatisme. L’Université de Montpellier se mobilise pleinement en tant qu’établissement d’enseignement supérieur pour permettre un usage éclairé de l’IA. À travers la formation et la sensibilisation des différents publics aux enjeux et aux impacts de celle-ci, l’objectif est de permettre aux utilisateurs d’exploiter pleinement les potentialités de cette technologie avec le recul nécessaire. En proposant des formations dédiées à l’accompagnement des communautés dans l’utilisation des nouvelles méthodes et technologies de l’IA, l’établissement

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entend effectivement rester à la pointe de l’enseignement. Je souhaite, par ailleurs, que l’Université de Montpellier s’affirme sur l’échiquier national et international de l’IA, comme en témoigne, le renforcement des activités et des services offerts autour de cette nouvelle technologie ou encore, le dépôt, en novembre dernier, d’un dossier ambitieux en réponse à la manifestation d’intérêt « IA cluster » par un consortium piloté par l’Université de Montpellier. L’IA apportera indéniablement des changements dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche. Son développement ne s’inscrit pas dans une logique de remplacement de la pédagogie actuelle, mais davantage dans une nouvelle perspective d’accompagnement et d’innovation des pratiques d’apprentissage. En 2023, le classement de Shanghai a placé l’Université dans le top 200 des meilleures universités du monde, et ce, pour la cinquième année consécutive. Le classement place également l’Université au deuxième rang mondial en matière d’écologie. Qu’est-ce que souligne cette distinction et comment cela se traduit-il dans la vie quotidienne de l’Université ? Je suis particulièrement fier du rang qu’occupe aujourd’hui l’UM dans les classements internationaux. Notre établissement se place effectivement dans le top 200 au classement général de Shanghai mais également dans le top 100 pour 8 thématiques avec notamment une 2ème place mondiale en écologie, un 19ème rang en sciences agricoles ou encore une 46ème place dans le domaine des ressources en eau. Notre Université se situe par ailleurs au 1er rang des Universités françaises au classement THE IMPACT en matière de responsabilité sociétale. Cette reconnaissance confirme le positionnement de l’établissement en tant qu’acteur majeur de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation en France et sur la scène internationale. Elle reflète les ambitions affichées de la politique conduite depuis de nombreuses années et traduit l’engagement sans faille des équipes d’enseignants-chercheurs et de chercheurs au service de l’excellence scientifique. Les classements internationaux occupent désormais une place importante dans le monde académique et permettent d’offrir une visibilité à l’intérieur et hors de nos frontières. Leur influence à l’échelle nationale et internationale constitue dès lors un enjeu fort pour les établissements d’enseignement supérieur. Par ailleurs, en permettant de se comparer au niveau mondial à travers des indicateurs qualitatifs et quantitatifs clés selon une méthodologie définie, ils apportent des informations comparatives sur la performance institutionnelle. Cependant, il est important de conserver à l’esprit que l’on ne bâtit pas la stratégie de l’établissement en fonction des classements internationaux, même si ceux-ci constituent une source d’information qui permet d’éclairer la prise de décision et d’objectiver des situations et des spécificités. L’art et la culture contemporaine sont particulièrement valorisés par l’Université auprès des étudiants, notamment au travers d’une saison culturelle. Quelles actions mène l’Université tout au long de l’année ? Y a-t-il des projets en 2024 ? Je considère, en effet, que les rencontres entre les étudiants et les artistes apportent des opportunités permettant de gagner en liberté, créativité, compétence, et motivation. Ce sont autant de facteurs qui contribuent à favoriser l’épanouissement et la réussite des étudiants et des personnels. C’est dans ce cadre que l’UM met en œuvre une politique engagée en matière d’art et de culture à travers une programmation construite en étroite collaboration avec les acteurs culturels du territoire. Cette programmation propose à la communauté universitaire de faire l’expérience de l’art et des cultures contemporaines au sein de l’établissement et s’adresse régulièrement au grand public, favorisant ainsi une ouverture des campus sur la cité. Notre établissement accueille tout au long de l’année des artistes en résidence autour de thématiques précises et propose des ateliers de pratiques artistiques pluridisciplinaires. Par ailleurs, l’UM soutient et accompagne le montage des projets culturels et des initiatives individuelles ou collectives portées par les étudiants, personnels, associations universitaires, composantes, laboratoires. À titre d’exemple, dans


le cadre du programme « Culturesponsable », un parcours en spectacle vivant permettant de réunir des personnels de différentes composantes et services est proposé. Il vise à s’interroger ensemble autour d’un spectacle qui traite de problématiques sociétales de notre société contemporaine. Cette action de médiation culturelle prend en compte les publics empêchés en proposant des spectacles adaptés et offre la possibilité de rencontrer directement les artistes, de visiter les coulisses et autres espaces artistiques des structures culturelles. En 2024, nous allons travailler sur une résidence d’artiste autour de la photographie et nous souhaitons proposer des actions articulant culture contemporaine et réussite étudiante. Une feuille de route « Art et Cultures contemporaines » sera élaborée dans les prochaines semaines et constituera un levier permettant de réaffirmer la volonté de notre Université de promouvoir la culture auprès de la communauté étudiante et des personnels.

Ces travaux concernent les magasins de la bibliothèque universitaire historique de médecine et permettront d’améliorer les conditions de conservation des collections, tant au niveau des normes incendie qu’au niveau des normes climatiques. Ces travaux sont indispensables pour préserver au mieux les fonds patrimoniaux documentaires remarquables de ce lieu (manuscrits médiévaux, incunables, imprimés anciens…). Des études sont par ailleurs en cours au sujet d’aménagements de la salle de lecture pour un accueil adapté des publics et d’espaces de travail pour l’équipe qui a la responsabilité scientifique et technique de ces collections. Outre ce vaste chantier, il est prévu de restaurer la toiture et les décors peints des plafonds du conservatoire d’anatomie. L’objectif est ainsi de restituer l’éclat de cette galerie majestueuse, véritable écrin pour les collections anatomiques de la faculté de médecine. L’ensemble des opérations de rénovation de ce bâtiment, inscrit aux Monuments historiques en 2004, et qui contribue au rayonnement de la ville de Montpellier, traduit la volonté de notre Université de protéger, rénover et valoriser ce patrimoine d’exception, chargé d’histoire, qui constitue notre identité.

La diffusion de la culture scientifique est aussi l’une des missions de l’Université. Par quels types d’actions cela passe-t-il ? Une des missions de l’Université consiste effectivement à assurer la transmission des savoirs. Dans ce cadre, la diffusion de la culture scientifique vise à favoriser une science « pour et avec la société » qui garantit un Recueillis par Eva Gosselin «Repositionner accès aux connaissances scientifiques au plus grand nombre la science au à travers un angle original, innovant et ludique et en incitant cœur des enjeux le dialogue entre les scientifiques et le grand public. À l’heure sociétaux et la du développement des « fake news », l’objectif consiste à rendre accessible repositionner la science au cœur des enjeux sociétaux et de la à tous» rendre accessible à tous ! L’Université de Montpellier s’est doté d’un service dédié qui a en charge la coordination du dialogue entre science et société et qui promeut la culture scientifique en proposant des événements, sur le réseau de campus de l’université et hors les murs, pour un public de citoyens, d’étudiants, lycéens et scolaires. Le service Culture scientifique conçoit et réalise régulièrement des expositions thématiques ou des documentaires multimédias à destination du grand public comme par exemple la « peluchologie » (science qui étudie la peluche) qui propose de sensibiliser petits et grands à la classification du vivant ou encore le webdocumentaire « Atome Hotel » abordé sous la forme d’un dispositif transmédia original qui dépoussière, revisite et rend interactif le fameux tableau périodique des éléments de Dmitri Mendeleïev. De même, le Bar des sciences de Montpellier organisé, mensuellement, depuis plusieurs années offre un lieu privilégié de rencontre avec des scientifiques spécialistes d’un sujet donné et de débats participatifs. Le festival du film MONTPELLIER, scientifique « Sud de sciences » est également organisé chaque année LA PLUS ANCIENNE FACULTÉ et offre un moment unique de projections de films scientifiques, longsDE MÉDECINE DU MONDE métrages, suivies de discussions avec des chercheurs. Ce festival s’inscrit dans le contexte de la recherche locale, très riche et diversifiée, à l’image des six mille chercheurs de la communauté scientifique montpelliéraine, avec une importante concentration dans les domaines de l’agriculture, de En 2020, la Faculté de Médecine de Montpellier célébrait ses l’environnement et de la santé. En parallèle de ces actions, j’apporte une 800 ans. Un anniversaire qui en a fait la plus ancienne faculté de importance particulière à la formation des étudiants à la médiation scientifique médecine au monde. En effet, tout au long de son histoire, elle a qui s’inscrit, d’ailleurs, dans le cadre de plusieurs modules d’enseignement. accueilli des érudits et scientifiques de toutes époques et origines. L’Université de Montpellier bénéficie d’un riche patrimoine, collections, fonds bibliographique, mais également de bâtiments dont l’emblématique Faculté de médecine. Cette dernière est d’ailleurs actuellement en travaux. En quoi consiste ce chantier ? Quels en sont les enjeux ? Héritière de la Faculté de médecine créée en 1220, l’Université de Montpellier a marqué la ville de son empreinte au fil des siècles. Elle abrite aujourd’hui un patrimoine historique prestigieux tant sur le plan immobilier que mobilier, ainsi que des ensembles scientifiques, artistiques et documentaires liés à l’enseignement et la recherche d’une valeur inestimable. Le Bâtiment historique de la faculté de Médecine, ancien palais épiscopal, précédemment monastère Saint-Benoit Saint-Germain, adossée à la cathédrale Saint-Pierre, est un véritable trésor architectural. Ce lieu chargé d’histoire bénéficie actuellement d’importants travaux de restauration et de rénovation dans le cadre du contrat de plan État-Région.

Rabelais, Lapeyronie, Chaptal, Arnaud de Villeneuve ou encore Gui de Chauliac ont ainsi marqué son histoire. L’enseignement médical à Montpellier est né de la pratique, en dehors de tout cadre institutionnel, au début du XIIe siècle. Ce n’est qu’à partir de 1170 qu’un premier noyau de médecins-praticiens-enseignants forme l’embryon de la future Université médicale. En 1181, un édit de Guilhem VIII proclame la liberté d’enseignement de la médecine à Montpellier et c’est le 17 août 1220 que le cardinal Conrad d’Urach, légat apostolique du pape Honorius III, confère à « l’universitas medicorum » ses premiers statuts. Un cadre institutionnel s’est ainsi développé autour de l’enseignement médical et le 26 octobre 1289, le pape Nicolas IV adresse, depuis Rome, la constitution apostolique « Quia Sapientia », à tous les docteurs et étudiants de la ville de Montpellier.

umontpellier.fr

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HORS RÉGION

QUAND L’HISTOIRE SE PRÊTE AU DIVERTISSEMENT !

Dès le 30 mars et jusqu’au 3 novembre À quelques heures de route de notre région Occitanie, c’est à un spectaculaire voyage dans le temps et l’Histoire auquel est convié le public sur le site du Puy du Fou en Vendée. Deux fois nommé « Meilleur parc à thème du monde », les visiteurs sont bien souvent unanimes à ce sujet tellement la vingtaine de spectacles présentés, balades dans la nature, rencontres inédites avec les animaux, représentent une expérience hors du commun. Petits et grands, jeunes et moins jeunes, ce parc intergénérationnel permet à chacun d’y vivre une véritable aventure artistique inspirée du légendaire français avec une mise en scène au service de l’émotion. Voilà une façon inédite d’aborder l’Histoire de France, ses légendes tout en se divertissant. Un modèle unique en France qui s’inscrit parmi les sites incontournables de notre pays. En 2023 et pour la première fois, le parc a accueilli plus de deux millions de visiteurs, ce qui laisse présager d’une nouvelle grande saison dont l’ouverture est annoncée le 30 mars prochain.

Les spectacles du Puy du Fou • Nouveautés 2023 : Le Mime et l’Étoile, La Frairie de la Toussaint • Le Signe du Triomphe, Le Bal des Oiseaux Fantômes, Les Vikings, Le Secret de la Lance, Mousquetaires de Richelieu, Le Dernier Panache, Les Chevaliers de la Table Ronde, les Automates musiciens, Le Grand Carillon, Les Grandes Eaux, Le Bal des Sapeurs, la Renaissance du château. • Les spectacles immersifs : Le Premier Royaume, Le Mystère de La Pérouse, Les Amoureux de Verdun. • Les spectacles nocturnes : Les Noces de Feu, La Cinéscénie. • Les Villages : Font-Rognou, Chasseloup, Bourg Bérard, Saint Philibert le Vieil. • Les spectacles et balades Nature : Le Monde Imaginaire de La Fontaine, Le Labyrinthe des Animaux, Le Repaire des Enfants, Le Val de la Marienne, Les Jets Sauteurs, La Roseraie de Ronsard.

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De l’Empire romain à la Première Guerre mondiale, visiter le Puy du Fou, c’est s’évader au fil des siècles où tout a été imaginé pour faire oublier le nôtre (de siècle) le temps d’un séjour. Dès l’entrée, le public accède à l’ensemble du parc : ses spectacles grandioses, ses villages d’époque, mais également sa florissante nature. Implanté dans une forêt centenaire, le parc tient à valoriser et à protéger cette nature qui l’entoure. Peut-être aurez-vous l’occasion de vous balader dans la Roseraie de Ronsard ou le Val de la Marienne ? Ces décors bucoliques offrent un bol d’air frais entre deux spectacles où l’intensité des émotions ne laisse pas beaucoup d’instants de répit, tellement le rythme est effréné. Dans cet environnement enchanteur, le visiteur s’inspire de l’Histoire et de ses légendes pour aller à la rencontre d’aventures aussi intenses que diverses. Conçues comme des superproductions cinématographiques, les mises en scène combinent disciplines artistiques, cascades et effets spéciaux en tout genre. Un spectaculaire voyage dans le temps avec uniquement des décors authentiques qui vous plongent littéralement dans un autre monde et une autre époque. Le Puy du Fou est également un parc qui met à l’honneur les savoir-faire ancestraux et valorise le lien millénaire entre l’homme et les animaux. Dans certains spectacles, ces derniers sont de véritables acteurs et font également l’objet auprès du public d’actions pédagogiques, mais aussi de préservations. Important de souligner que l’accent est mis sur les liens indéfectibles entre l’animal et l’homme : le Puy du Fou participe à de nombreux programmes de conservation. Espèces anciennes (Baudet du Poitou, Cochon de Bayeux, Poule de Marans…) ou espèces protégées (Gypaètes Barbu, Grand Condor, Chouette de l’Oural…), elles sont des découvertes exceptionnelles et leurs protections sont essentielles. La parade des oiseaux dans le spectacle « le Bal des Oiseaux Fantômes » est une expérience incroyable à vivre. Un ballet aérien réalisé avec poésie. Des prouesses artistiques, technologiques et sportives À travers sa vingtaine de spectacles, les héros de l’Histoire et les légendes françaises vous emportent dans des combats, danses et cascades à couper le souffle : on embarque à bord du navire de La Pérouse (Le Mystère de La Pérouse), on y brave la tempête puis on se retrouve dans les tranchées partageant la détresse et le courage des poilus (Les Amoureux de Verdun) avec un réalisme stupéfiant. Le temps de souffler un instant et on se retrouve confronté aux terribles Vikings et leurs drakkars (Les Vikings). On plonge aussi dans une impressionnante arène romaine avec des gladiateurs (Le Signe du triomphe). La liste est longue des rencontres extraordinaires, rendez-vous avec : Clovis (Le Premier Royaume), Jeanne d’Arc (Le Secret de la Lance), son anneau jalousement conservé (La Renaissance du château), les héros des guerres de Vendée (Le Dernier panache), mais aussi les Chevaliers de la table ronde, les Mousquetaires de Richelieu et bien d’autres encore.

Le Signe du Triomphe ©Martin Sylvos, Puy du Fou

Le Puy du Fou


La Cinescénie ©Martin Sylvos, Puy du Fou

À DÉCOUVRIR

La Cinéscénie, une fresque humaine unique En 45 ans d’existence, la Cinéscènie est devenu l’un, voire « le » plus grand spectacle de nuit au monde, elle est devenue un véritable mythe. Imaginez une scène de 23 hectares devant le château du Puy du Fou où 2 500 acteurs retracent sept siècles d’histoire dans une romance qui mêle faits réels et légendes. Il faut vraiment le voir pour le croire ! On peut ainsi suivre le destin épique de la famille Maupillier du Moyen Âge à la Seconde Guerre mondiale dans un spectacle où la démesure et les moyens techniques hors norme rythment chaque minute. Mapping 3D, drones autonomes, effets pyrotechniques… Depuis sa création, la Cinéscénie n’a jamais cessé d’évoluer pour être à la PRATIQUE pointe de la technologie et procurer ainsi toujours plus d’émotions. Ces dernières années, les nouveautés apportées ont fait entrer le spectacle Télécharger l’application du Puy du Fou pour organiser votre dans une nouvelle ère, apportant un relief bouleversant à cette fresque voyage. NDLR : Optez (si possible) pour le Pass Emotion. Il facilitera monumentale. vos accès sur les sites des spectacles. Dans l’immense tribune panoramique de près de 14 000 places, le public Et si vous décidez d’y passer plus d’une journée, ce qui est est emporté par le souffle épique de ce spectacle d’1h30, joué durant 28 souhaitable dans la mesure où il est impossible d’assister à tous soirées par an et nécessitant un titre d’accès spécifique. Chaque année, les spectacles en un seul jour, optez pour un des hôtels à l’intérieur la Cinéscénie est saluée par plus de 360 000 spectateurs. Elle est du parc, souvent à thème en relation avec des périodes et faits donc naturellement victime de son succès et nécessite de s’y prendre historiques. (longtemps) à l’avance pour réserver le précieux sésame qui donnera accès à ce rêve nocturne par une belle nuit d’été.

Tél. 0 820 09 10 10 puydufou.com

Des parcs à thème AUSSI EN OCCITANIE

Le village gaulois – Archéosite

Parc de la Préhistoire

Écomusée, parc archéologique, parc culturel, le Village Gaulois est inclassable ! Tout au long du parcours, des pupitres explicatifs permettent de mieux comprendre le lieu, la période, l’artisanat. En complément, diverses animations sont proposées à l’intérieur du village. Des artisans animent ce lieu et illustrent avec passion, les savoir-faire des Gaulois : du bijoutier, à la dextérité du dinandier et au tissage, la forge et la vannerie. village-gaulois.org

Et si vous voyagiez dans le temps pour découvrir le quotidien des Cro-Magnons ? C’est ce que propose le parc de la Préhistoire ! Au fil des ateliers d’animation, vous apprendrez à chasser, à tailler le silex, à allumer le feu comme il y a 16 000 ans, à fouiller tel un archéologue ou encore à peindre sur les parois d’une grotte plus vraie que nature ! Le Grand Atelier, espace muséographique de 2500 m² vous initiera à l’art de la Préhistoire au travers de films, d’objets et de répliques grandeur nature telles que la reproduction du Salon Noir de la grotte de Niaux, du “Niaux interdit” et de la grotte de Marsoulas. sites-touristiques-ariege.fr

Rieux-Volvestre, Haute-Garonne

Tarascon-sur-Ariège

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SALON DU VINYLE ET DE LA MUSIQUE

EE ME

23324

MARS

BOURSE AUX VINYLES • HIFI VINTAGE • FRIPERIE • CONCERTS • DJ SETS SHOW HIP-HOP • DÉDICACES • BAR & RESTAURATION

MOULIN DES ÉVÊQUES - AGDE • ENTRÉE 2€ SAMEDI 10H • 21H - DIMANCHE 10H • 20H


spectacles vivants DOSSIER

HIVER 2024

sommaire

Création en région .................. 48

Humour .................................... 58

Théâtre ..................................... 50

En famille .................................. 62

Arts métissés ........................... 53

Jazz .......................................... 65

Danse ....................................... 54

Musique classique .................. 72

Cirque et arts de la rue........... 56

Musiques actuelles ..................75

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Benoite Fanton

ZÉPHYR Au Corum à Montpellier (p.54)

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EN RÉGION

CRÉATIONS

Bérénice, tragédie de Racine à trois personnages, douloureux triangle amoureux et politique, illustre le langage du devoir contre celui de l’amour, suivi du triomphe final du renoncement. Avec le metteur en scène Roméo Castellucci et Isabelle Huppert en Bérénice, cette tragédie prend des allures monumentales. Huppert est, en effet, cette femme incroyable, dont les silences assourdissants sont aussi puissants que des cris de gorge. Cette énigmatique présence fait frissonner, ressurgir, en toile de fond, le noyau dur archaïque. La brutalité Romeo Castellucci des émotions les plus enfouies, est captée depuis le son, signé Scott Gibbons, dans son art de détecter et déterrer les affects, spéculations et rêveries, là où le langage aurait ses limites. Comme un archéologue, il fouisse dans le croisement contradictoire de culture grecque et culture chrétienne, signature de l’écriture racinienne. Romeo Castellucci s’appuie sur la situation statufiée de la pièce, pour mettre en lumière contradictions, blocages et dysfonctionnements. Inutile de chercher l’écho du jour au répertoire, cet habituel réflexe est pris à contre-pied. Pour l’artiste, l’inactualité de certaines pièces, affirme précisément, leur contemporanéité. Angle paradoxal, pourtant authentique et indispensable, qui porte toute la radicalité de sa vision de Bérénice, création 2024 du Domaine d’O. Tél. 0800 200 165. domainedo.fr

Plutôt vomir que faillir

Théâtre des 13 vents, Centre dramatique national Montpellier, Hérault Du 6 au 8 mars Entre mur de fours à micro-onde et self-service évoquant toutes les cantines de tous les collèges de France, une immense assiette tient le centre de la scène, assortie de couteau et fourchette géants. Tout, à l’adolescence, prend des proportions gigantesques ! Sur scène, quatre comédiens dans la cantine d’un collège déconstruisent le rapport au monde, en revivant les luttes internes traversées à cet âge. Pour les quatre jeunes acteurs qui vont prendre la parole, tout est violent : ce qu’on veut leur faire gober ou cracher, un corps qui pousse sans savoir comment ni pourquoi et ces normes que les groupes, les dits « adultosaures », posent comme condition à leur inclusion. Et puis, la honte née d’un bouton, d’un poil, d’un désir ou d’une origine. Rébecca Chaillon prend tout cela à bras-le-corps. Sans tabou, à grand renfort de maquillage, de nourriture et de poèmes autofictionnels, elle pénètre l’intimité de l’adolescence, entre doutes et désirs, découverte de soi, de l’autre. Elle livre ainsi une suite de scènes explosives et hilarantes où l’adolescence, souvent forcée à se taire, se parle. Il y a de la poésie, de la subversion, une attaque frontale des sujets de société universels, une évacuation du trop-plein d’émotions qui va vers la pacification. En pur effet cathartique ! Tél. 04 67 99 25 00. 13vents.fr

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Théâtre Christian Liger Nîmes, Gard

Du 23 au 25 février

Les 5 et 27 mars

Marc Ginot

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Luca Del Pia

Domaine d’O Montpellier, Hérault

Trilogie Andy’s Gone

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Bérénice

en région

Adaptation contemporaine de l’Antigone de Jean Anouilh, la trilogie Andy’s Gone est une triple création. Au cœur de ce projet théâtral et immersif à destination, notamment, des adolescents, la compagnie montpelliéraine Adesso e Sempre, dirigée par le metteur en scène Julien Bouffier. Ce dernier y interroge la question de l’engagement et de la radicalité à travers une réécriture actuelle des mythes antiques d’Antigone et d’Orphée. Équipé de casques audios, le public est plongé au cœur d’un conte d’anticipation dystopique dans lequel Régine, reine altière et mère éplorée, vient annoncer la terrible nouvelle : Henri, le prince héritier est mort. Droite et rigide, dans sa robe noire de circonstance, éclairée par trois néons blafards qui forment l’initiale du prénom de son fils, elle invite l’assemblée à partager sa douleur. Dehors, une catastrophe naturelle de grande ampleur se prépare, imposant l’état d’urgence. Pourtant Régine a de grands projets pour l’avenir de la cité et Alison sa nièce, est désignée pour prendre sa succession… Au Théâtre Christian Liger, on pourra ainsi découvrir les trois volets de cette création. Premier et deuxième volet le 5 mars, puis rendez-vous le 27 mars pour découvrir le troisième. Tél. 06 46 75 30 55. nimes.fr

Quand viendra la vague Espace Roguet Toulouse, Haute-Garonne

Vendredi 29 mars

Le Théâtre du Pont Neuf et l’Espace Roguet à Toulouse renouvellent leur partenariat pour la cinquième année et accueillent en mars la compagnie des Gorgones avec leur spectacle de marionnette accessible à un public familial à partir 10 ans. À l’issue d’une résidence créative de quatre jours, la compagnie présentera sa nouvelle pièce de marionnette Quand viendra la vague. À partir de la pièce de théâtre du même nom d’Alice Zeniter, la représentation abordera des sujets contemporains comme le réchauffement climatique. Quand viendra la vague ? Elle viendra quand Léti et Matéo se seront achetés un terrain au sommet de leur île natale. Elle viendra quand Léti et Matéo se seront demandés qui mérite d’être sauvé et sur quoi baser ce jugement, après s’être posé des questions qu’ils ne se seraient jamais posées. Mais Quand viendra la vague, ils seront épargnés, seuls sur un petit bout de terre. Bloqués seuls dans ce huis clos, le couple de marionnettes Léti et Matéo offrira un moment entre rires et émotions. Tél. 05 34 45 58 30. cultures.haute-garonne.fr


theatre cinema

Scène nationale Grand Narbonne

ven 1er mars 20h musique

La Mal Coiffée

Sortie de l’album Rojas en décembre 2024

rojas

photo © KipLott

Chant polyphonique occitan

sam 23 mars 18h

musique danse

théâtre

Maud Payen Cie Concordance

obstiné.e.s

photo © Jean-Marie Collavizza

Danse, voltige et musique improvisée pour une bouffée de bonheur généreusement partagée. photo © Frédéric Rouverand

billetterie → 04 68 90 90 20 www.theatrecinema-narbonne.com club mécènes

Licences d’entrepreneur du spectacle PLATES V – R – 2020 – 009663 / V – R – 2020 – 009664 /V – R – 2020 – 011926

theatredenimes.com


THÉÂTRE

Théâtre Festival Tapages

Jean Zay, l’homme complet Théâtre Jean Vilar Montpellier, Hérault

Avec plus de vingt compagnies, cinquante-six représentations (dont six pour le jeune public) sur 21 jours, le festival Tapages s’impose comme un évènement incontournable de la saison toulousaine. À travers cette manifestation, le théâtre du Grand Rond met en avant la jeune création. Marionnettes, conte, théâtre d’ombre, clown, performance, magie… Des spectacles multidisciplinaires, mais également des repas partagés, des rencontres, des échanges… Une belle manière Il y a toujours de fêter les 20 ans du théâtre du Grand Rond ! Parmi cette large programmation : • Mar. 20 février : Karine et Petra, théâtre de comptoir, danse-théâtre, d’Incandescence Compagnie. • Mer. 21 et jeu. 22 février : Variations sur le Carnaval des Animaux, marionnette sur table, de la Compagnie Créature ingrate. • Mar. 27 février : Collant(s), théâtre de la Compagnie L’Été-L’enveloppement tenace des étreintes ; des oreilles pour les murs, théâtre-musique de la Compagnie Présences-Monde. • Ven. 1ᵉʳ et sam. 2 mars : SOS Détresse émancipation, spectacle de clown de la Compagnie du Linge Sale. • Les 3 et 10 mars : Il y a toujours, théâtre d’objet et d’impro de la Compagnie La Joyeuse Lucie Holle. • Mar. 5 mars : Conte de la Sabiá, conte, marionnette, musique de la Compagnie lyami. • Mer. 6 mars : Te souviens-tu du jour où j’ai coupé mes cheveux ? Théâtre, de la Compagnie L’Enclos. Tél. 05 61 62 14 85. grand-rond.org

David Ruellan

Du 19 février au 10 mars

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DR

Théâtre du Grand Rond Toulouse, Haute-Garonne

Centre culturel Omega Sainte-Marie-la-Mer, Pyrénées-Orientales Du 8 février au 4 avril

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CiciOlsson

Théâtre de la Cité, Centre dramatique national Toulouse, Haute-Garonne Du 20 au 28 mars

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Homme politique et Résistant, Jean Zay est arrêté et emprisonné en juin 1940, avant d’être assassiné par la Milice en 1944. Durant sa captivité, il écrit un journal, nous laissant un témoignage émouvant de son action personnelle et de la situation de la France à l’époque. Publié sous le titre Souvenirs et solitude, cet ouvrage a donc une grande valeur historique. Il porte aussi le message humaniste de son auteur. La Compagnie Théâtre en Fusion s’empare de l’œuvre, sobrement mise en scène par Michel Cochet qui utilise musique, lumière et vidéo pour soutenir le propos dramatique. Le comédien Xavier Béja incarne avec justesse et intensité cet homme, figure emblématique du Front Populaire et ministre de l’Éducation nationale de Léon Blum. En charge des Beaux-Arts, il créa notamment la Réunion des Théâtres Nationaux, le musée de l’Homme, le musée d’Art moderne, développa la lecture publique et favorisa le théâtre populaire. Un spectacle poignant, à voir absolument. Tél. 04 34 46 68 38. theatrejeanvilar.montpellier.fr

Saison théâtrale Primavera

Cendrillon

Cendrillon est une pièce écrite et mise en scène par Joël Pommerat. Avec son père, Sandra part vivre chez sa future belle-mère dans une maison de verre glaçante. Traitée comme la bonne à tout faire, surnommée Cendrier, Sandra ne se défend pas et n’a qu’une obsession, ne jamais arrêter de penser à sa mère de peur que cette dernière ne meure pour de vrai. Joël Pommerat, metteur en scène inspiré, inscrit cette étrange histoire dans le temps du deuil, après la disparition maternelle. Cette Cendrillon met en perspective le phénomène de la mort avec une délicatesse qui n’oublie pas d’y ajouter l’humour. Est évoqué, non sans esprit, le désir de vivre, le pouvoir de l’imagination et les mensonges des adultes. Joël Pommerat aborde encore une fois les questions graves et vitales posées lors de la fragile séquence de l’enfance. Cette épineuse dimension de la mort lui permet d’éclairer certains questionnements essentiels et fondamentaux. « Je me suis rendu compte que tout partait du deuil », précise-t-il. Est laissé avec bonheur, de côté, la Cendrillon version Perrault, par le biais du détournement des clichés, du merveilleux traditionnel, trop mièvres. Reste la magie, ô combien, théâtrale ! Tél. 05 34 45 05 05. theatre-cite.com

Jeudi 14 mars

Au programme de la saison théâtrale Primavera 2024, du rire et de la joie pour toute la famille. En témoignent six spectacles mêlant humour décalé, musique, burlesque, vaudeville et conte traditionnel revisité… De jolis moments de La famille bijoux détente à la sortie de l’hiver. • Jeu. 8 février : L’Aristo de cœur, situations cocasses et absurdes, de Comedyprod. Mise en scène de Sébastien Bonnet et de Régis Van Houtte. • Mer. 14 février : Les 2 Roses et le méchant gnome, conte des Frères Grimm revisité par Isabelle Py et interprété par la Compagnie MUZIC’HALL. Spectacle jeune public, pour les 3-10 ans. • Jeu. 22 février : Entre adultes consentants, comédie sur le libertinage de Gwen Aduh et Thomas Gaudin. Mise en scène de Guilhem Connac à l’Odéon. • Jeu. 7 mars : Jamais le deuxième soir, de Patrick Hernandez et Enver Recepovic, du Théâtre de la Comédie du Mas du Pont. • Jeu. 21 mars : Labiche Repetita, de Coralie Lascoux et Eugène Labiche, interprété par le Ricochet Théâtre. L’art du vaudeville revisité et survolté ! • Jeu. 4 avril : La famille Bijoux, comédie d’Emmanuelle Burini, Anthony Boulc’h, Clément Pouillot et Marie Rechner. Mise en scène de Marie Rechner. Interprété par le Théâtre des 100 noms. Tél. 04 68 80 14 00. saintemarielamer-tourisme.com


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Les gros patinent bien

Albi, Béziers, Foix, Narbonne, Perpignan et Sète En tournée en région

Dans le but de diffuser le théâtre parisien dans toute la France, Les Théâtrales proposent à l’Opéra Comédie de Montpellier six pièces, d’octobre 2023 à avril 2024, dont les trois dernières : Sens dessus dessous, Les pigeons de André Dussollier et Le jour du kiwi. Le 23 février, André Dussollier présente sa pièce Sens dessus dessous. Une création unique, poétique et musicale dans laquelle l’acteur se pose en virtuose de la langue, magicien des mots, orfèvre du phrasé, interprète inventif à l’infini. Le 10 mars, c’est la pièce Les Pigeons qui sera jouée à l’opéra par Michel Leeb et Francis Huster. Durant cette comédie, deux acteurs, vieux amis et rivaux, sont tous deux convoqués pour un casting, mais lorsqu’ils découvrent leurs textes, tout bascule. Enfin, le 21 avril, la saison des Théâtrales se clôturera par la représentation du Jour du kiwi mis en scène par Ladislas Chollat, et sur scène le duo père-fils Gérard et Arthur Jugnot . L’histoire ? « Barnabé

F. Rappenneau

De février à avril

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Pauline Maillet

Opéra Comédie Montpellier, Hérault

Leroux est un comptable maniaque, obsessionnel et surtout très procédurier [...] Barnabé en est sûr, le yaourt était encore là la veille ! Et si un simple yaourt pouvait changer le cours d’une vie ? ». Tél. 04 67 60 19 99. les-theatrales.com

Un cabaret de carton qui cartonne ! Le spectacle, Les gros patinent bien, élu Molière 2022 du meilleur spectacle de théâtre public, plonge le public dans une épopée shakespearienne et rocambolesque. Olivier MartinSalvan et Pierre Guillois de la Compagnie Le Fils du Grand Réseau, ont imaginé un duo à la Laurel et Hardy des temps modernes et surtout une histoire improbable. Celle du voyage absurde d’un homme immobile et qui bouge grâce à son compère qui fait défiler des paysages, des animaux, des noms de pays, le tout écrit sur des centaines de cartons… Ce touriste stationnaire a dû quitter le Grand Nord, maudit par une sirène pêchée par hasard (oui, ça arrive). Il s’évade par tous les moyens, en trottinette, en avion, en patins à roulettes et fait quasiment le tour du monde… Le comique de situation tient au décalage entre l’homme replet assis en costume trois pièces au langage inconnu et l’agitation survoltée du gringalet qui, en maillot de bain, fait défiler les décors écrits en noir sur fond cartonné. Les idées farfelues et géniales, les gags fusent dans une fusion de cinéma muet, de théâtre d’objet et d’art clownesque. Fous-rires en continu garantis ! Le spectacle évènement à ne pas manquer. • Du 29 février au 2 mars, Scène nationale Albi-Tarn (Tarn). Tél. 05 63 38 55 56. sn-albi.fr • Mar. 5 mars, Théâtre+Cinéma, Scène nationale de Narbonne (Aude). Tél. 04 68 90 90 20. theatrecinema-narbonne.com • Les 7 et 8 mars, L’Estive, Scène nationale de Foix et de l’Ariège. Tél. 05 61 05 05 55. lestive.com • Les 12 et 13 mars, Théâtre de l’Archipel à Perpignan (Pyrénées-Orientales). Tél. 04 68 62 62 00. theatredelarchipel.org • Mer. 24 avril, Théâtre Molière, Scène nationale archipel de Thau à Sète (Hérault). Tél. 04 67 74 02 02. tmsete.com • Les 26 et 27 avril, Scène de Bayssan à Béziers (Hérault). Tél. 04 67 67 58 00. scene-de-bayssan.herault.fr

Madam #3

Salle Jeanne-Oulié Mèze, Hérault

THÉÂTRE

Les Théâtrales Montpellier

Vendredi 15 mars

Feydeau et Molière

Brigitte Enguerand

Madam se situe entre woman show et meeting, tribune et conférence, album de voyage d’une artiste, Hélène Soulié partageant ses interrogations sur le genre. Avec jubilation, poésie et humour, elle explore la formation des identités, ses liens avec l’écologie, le capitalisme ou l’utopie. Une épopée post-genre à partir des récits, des corps de celles qui refusent de se soumettre aux règles des appartenances. Entre écriture du réel, documentaire et théâtre, MADAM est une œuvre atypique, conçue avec six autrices, cinq actrices et des chercheuses. Alors que les médias et le discours commun, soulignent souvent les échecs des femmes, plutôt que leurs victoires, place à celles dont le métier est de gagner, marquer des points. Des scoreuses, basketteuses ou grammairiennes, militantes ou non, ces femmes narrent leurs stratégies actuelles et passées, pour s’approprier leurs corps et leurs langues. Séquence sportive et linguistique ! Tél. 04 67 18 30 30. ville-meze.fr

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Marie Clauzade

Opéra Comédie Montpellier, Héraut

En février et mars

Dans sa volonté de réaccueillir le théâtre sur ses planches, l’Opéra Comédie de Montpellier clôt sa saison avec deux œuvres classiques : La puce à l’oreille de Georges Feydeau et L’Avare de Molière, projet organisé avec le Domaine d’O, Cité européenne La puce à l’oreille du théâtre. Du 15 au 17 février, le vaudeville La puce à l’oreille de Feydeau sera mis en scène par Lilo Baur et interprété par la troupe de la Comédie-Française. Entre adultère, stratagèmes et quiproquos, cette pièce burlesque sera jouée dans un décor montagneux au beau milieu des années 60. Du 14 au 16 mars, L’Avare de Molière sera mis en scène par Jérôme Deschamps, qui souhaite : « en montrer moins pour en dire plus ». Il poursuit : « Pas de lourds fauteuils Louis XIV, pas de tentures, de candélabres, de commodes Grand Siècle… La scène sera habillée de lumière, les costumes [...] apporteront cette touche de gaité ensoleillée ». Tél. 04 67 60 19 99. domainedo.fr

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©Philippe Hilaire

La scène de Bayssan Un lieu unique dédié à l’art, à la culture et aux loisirs Véritable espace de culture et de loisirs à l’ouest du département, le domaine de Bayssan est un écrin qui s’étend sur 160 hectares. Venez vous émerveiller, de sa programmation culturelle variée tout au long de l’année. Venez vous défouler, sur les 4 parcours sportifs et les plus de 79 hectares de nature à découvrir et explorer. Venez vous amuser, avec vos enfants, dans la plus grande aire de jeux du département (tennis de table, city-park, tyrolienne, piste de skateboard…). Venez manger, que ce soit au restaurant du domaine ou pour un pique-nique dans son parc arboré. Venez flâner, dans les allées somptueuses du bois sacré, qui vous emmèneront à la découverte de la mythologie dans une réserve sanctuarisée. Venez admirer, les expositions présentées dans l’espace Hervé Di Rosa.

1 LIEU, 1 000 EXPÉRIENCES

L’entrée y est libre et gratuite, les tarifs des spectacles accessibles pour tous !

Domaine départemental de Bayssan Route de Vendres, 34500 Béziers Tel : 04 67 28 37 32

scenedebayssan.fr


ARTS MÉTISSÉS

ARTS

métissés

Spectres, Revenants et autres fantasmagories

Ariane Catton

Matthieu Edet ©

C’est à une constellation composée avec Philippe Quesne que vous invite le Théâtre Garonne fin mars. Le metteur en scène et directeur artistique de la Ménagerie de Verre à Paris a imaginé un programme où les vivants et les morts dansent ensemble, où les frontières entre le réel et l’imaginaire s’amenuisent, voire s’entrechoquent, et The Aching où les disparus apparaissent. Vivifiant ! • Du mer. 20 au ven. 22 mars : Rituel 5 : La Mort, théâtre mis en scène par Émilie Rousset et la cinéaste Louise Hémon. • Jeu. 21 mars : The Aching, danse, son et théâtre de et avec Samir Kennedy. • Mer. 20, jeu. 21 et ven. 22 mars : The Second Body, danse et théâtre d’Ola Maciejewska, interprétée par Leah Marojevic. • Mar. 26 et mer. 27 mars : Des gens ordinaires basculent dans le crime,

Un récit rap contemporain pour la jeunesse et toute la famille. L’Endormi est le fruit d’une collaboration entre Marc Namur à l’écriture de chansons, Valentin Durup à la composition musicale, Estelle Savasta à la mise en scène et Sylvain Levey à l’écriture du récit. Il raconte l’histoire d’Isaac, 15 ans, le big boss du quartier et de sa sœur Victoire (10 ans). Lui règne en maître sur le quartier, règle les comptes et cogne si nécessaire. Quand tout va bien, Isaac et Victoire regardent de vieux films vintage chez Joséphine, la mamie du quartier. Bâti sur un fait divers terrible, la mort d’un jeune de 15 ans, poignardé par un membre d’une bande rivale, ce spectacle, de la Compagnie Hippolyte a mal au cœur, narre également une bagarre entre deux gamins. Mais dans L’Endormi, Isaac ne meurt pas. Il est juste très amoché, entre la vie et la mort. Sa petite sœur croit ce qui

performance de Laura Vazquez, primée par le Goncourt de la poésie en 2023. • Mar. 26 mars : Je serai quand même bientôt tout à fait mort enfin, performance d’Isabelle Prim. • Mer. 27 et jeu. 28 mars : Goodbye, lecture performée de Michikazu Matsune. • Du mer. 27 au ven. 29 mars : Fantasmagoria, théâtre visuel et musique, de Philippe Quesne. • Ven. 29 mars : Histoire(s) de lanternes magiques, cinéma avec Anne Gourdet-Marès. • Ven. 29 mars : Welcome to Caveland, concert de clôture performatif (électropunk) avec Les Taupes (Maulwürfe). Là, c’est certain, les morts sont réveillés ! Tél. 05 62 48 54 77. theatregaronne.com

se raconte, qu’il se repose… Un sujet brûlant d’actualité, incarné dans une représentation intense et délicate. À partir de 9 ans. • Mar. 27 février, Scène nationale Albi-Tarn (Tarn). Tél. 05 63 38 55 56. sn-albi.fr • Ven. 22 mars, Scène de Bayssan à Béziers (Hérault). Tél. 04 67 67 58 00. scene-de-bayssan.herault.fr

Au non du père

IQRA !

La Passerelle Sète, Hérault

Les 28 et 29 mars

Sur scène, Anissa et Ahmed racontent leur voyage aux États-Unis à la recherche du père d’Anissa qui ne l’a jamais reconnue. Le récit mêlant réalité et fiction pourrait vite sombrer dans le pathos sans le jeu vivifiant et joyeux de la comédienne, à l’image du théâtre généreux qu’offre Ahmed Amadi, tout à la fois auteur, acteur et metteur en scène. Une joie communicative, comblée par les délicieuses pâtisseries que cuisine Anissa en direct à destination du public ! La pièce Au non du père, qui tient de la performance, est donc un partage à plus d’un titre. Car Ahmed Madani invite le public dans ses réflexions et discussions. S’il utilise la vidéo pour densifier la narration, le matériau brut de la réalité est au service d’un théâtre documentaire qui abat le quatrième mur et inclut les spectatrices et spectateurs à participer. Réflexion sur la liberté, le libre arbitre, la paternité, Au non du père est aussi une ode à l’espérance, à la résilience et… à la gourmandise. À partager sans modération ! Le texte a été publié chez Actes Sud Papiers. Créée en 2021, Au non du père fait partie, avec Incandescences, du dernier volet de la trilogie Face à leur destin. Tél. 04 68 62 62 00. theatredelarchipel.org

DR

Théâtre de l’Archipel Perpignan, Pyrénées-Orientales

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Albi et Béziers En tournée en région

Du 20 au 29 mars

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Sam Coudrais

Théâtre Garonne, Scène européenne Toulouse, Haute-Garonne

L’Endormi

Samedi 2 mars

Tout commence par un roman, Mektoub ! paru en 2022. Soufyan Heutte, son auteur, a décidé de donner une autre dimension à son texte. Est né le concert théâtralisé IQRA ! où s’entremêlent la mise en slam de ses textes et les sons du saxophone de Romain Tourre. Programmé par le Théâtre Molière, Scène nationale Archipel de Thau, le spectacle plonge le public dans l’univers des deux personnages du livre, Mohamed et Kamel. Le père et le fils cohabitent sans une vraie relation. La mère se pose en médiatrice pour les faire se rapprocher. Tous trois vivent au cœur du quartier de la Mosson, autrefois appelé La Paillade, protagoniste à part entière du roman. Le récit, composé comme un jeu de miroirs, ausculte les doutes, les espoirs, la dignité des personnes et aussi les déceptions. Le saxophoniste apporte son propre langage musical et un environnement sonore transcendant les mots du roman sublimés en slam. Le résultat, une lecture renouvelée, enrichie de Mektoub ! Les thèmes explorés, discrimination, délinquance, islam, ghettoïsation, relation père/fils, immigration… font de ce concert-théâtre un objet créatif, porteur de réflexions sur notre société. Tél. 04 67 74 02 02. tmsete.com

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DANSE

Danse Les Hivernales Avignon, Vaucluse

Festival Flamenco

Du 14 février au 2 mars

Béziers Hérault

Zéphyr

Le Grand Bal

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Théâtre Molière, Scène nationale Archipel de Thau Sète, Hérault

Du 13 au 16 février

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LaurentPhilippe

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Cie Dyptik

Opéra Berlioz, le Corum Montpellier, Hérault

Claude Maurech

L’écorce des rêves ©Fabien Fons

offrant un imaginaire infini. Le 22 février, le festival se poursuivra et présentera notamment : Foreshadow sur la mesure d’un rock expérimental et dans une danse acrobatique, les danseurs explorent leur relation au mur, froid, immobile ; Bâtisseurs de rêves ATHOMiques, une danse à la verticale dans les airs sur mur d’escalade ; Sidéral part dans un voyage en apesanteur depuis le cosmos jusqu’à la Terre ; Ayta est un cri du corps qui se libère, la lutte de six femmes contre la soumission ; Save the last dance for me souhaite sauver la bientôt disparue polka chinata, ici, deux corps se séduisent, jouent et se testent ; enfin, « top » clôturera cet hiver dansant à Avignon avec une danse explosive qui crie l’urgence de vivre, qui est en quête de la vie, une course derrière elle. Tél. 04 90 82 33 12. hivernales-avignon.com

À découvrir, la puissance émotionnelle du langage flamenco traversée de poésie, humour, inscrite dans le duende croisant tour à tour le chant et la danse. Une leçon de flamenco à la forme hybride et originale, les artistes, comme dans un jeu de mémoire et de miroir, interrogeant la culture flamenca avec pour fil d’Ariane le souvenir de deux grands danseurs : Cristina Hoyos et Antonio Gades, couple mythique. Dans différents lieux de la ville, au théâtre municipal, à la Chapelle des Pénitents et au Théâtre des Franciscains, le flamenco va prendre ses quartiers. La compagnie Flamenca Temperamento Andaluz, ouvrira le bal avec ses Figuras Flamencas. Pour entrer pleinement dans ce temps très coloré, un Récital de chant flamenco s’imposait. Inma « La carbonera » au chant et Pau Vallet à la guitare, y seront à leur juste place. Interseccion continuera la danse avec la compagnie Fernando Jimenez & Angel Fariña. Quant aux figures emblématiques du jazz flamenco, elles seront représentées, avec maestria, par Antonio Lizana quintet. Très attendu, le Dialogo de mujer, échange de Serena de Sousa et Lola Navarro, toutes deux envoutantes, l’une avec fougue et espièglerie, l’autre en douceur et élégance. Et pour finir en beauté ce festival flamenco, carte blanche sera donnée à la compagnie Rafaela Carrasco. Que alegria ! Tél. 04 67 36 82 82. ville-beziers.fr

Au cœur de l’hiver avignonnais, les corps respirent, bougent, s’entrelacent et se dénouent, entre résidences, stages, masterclass, installations sonores, projections et échanges. Les Hivernales, portées par le Centre de Développement Chorégraphique National d’Avignon, annoncent une belle 46ᵉ édition avec pas moins de 21 compagnies qui se partageront les scènes pour 36 représentations. La première partie, HiverÔmomes, ouvrira la danse, il offrira des spectacles de danse sensibles destinés aux plus jeunes leur

Créé dans le cadre du Vendée Globe en 2021 et bientôt présenté par Montpellier Danse, Zéphyr embarque le hip-hop dans un voyage nautique dansant avec l’air. Dans ce corps à corps avec le vent, le chorégraphe Mourad Merzouki désire « Sculpter à travers le vent. [...] Faire de l’air une substance que l’on peut dompter. Porter sur scène un élément naturel et lui donner vie. ». Entre les voiles de son navire, le spectacle, mixe les genres allant du hip-hop au contemporain. Le chorégraphe joue ainsi entre puissance et délicatesse, la danse effleure à peine le sol, emportée dans les airs, et sublimée par la musique d’Armand Amar, où il souffle un doux vent de liberté et de légèreté. Tél. 04 67 60 83 60. montpellierdanse.com

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Du 14 au 21 mars

Jeudi 7 mars

Tout juste créée pour la dernière Biennale de la danse de Lyon ! Pour leur pièce de hip-hop, Le Grand Bal, le duo Souhail Marchiche et Mehdi Meghari de la Compagnie Dyptik inventent un monde de fiction. Dans une nouvelle ère de post-pandémie où se conjuguent les effets du changement climatique, la surconsommation et les guerres, les corps doivent combattre une nouvelle maladie. Elle consiste en une fièvre de danse, irrépressible, hypnotique et déchaînée. Qui rappelle le mystérieux mal qui s’était abattu sur les habitants de Strasbourg au début du XVIe siècle. Expression de révolte ? D’intoxication de ce quotidien délétère ? Ou la métaphore d’un désespoir partagé d’une société plongée dans le malheur ? Les dix danseurs enlèvent peu à peu des éléments de leurs costumes inspirée du Moyen Âge pour plus de légèreté et de transparence. Des accessoires modernes comme des lunettes de soleil ou des baskets mettent en avant le passage du passé vers le futur. Comme « possédés » ils évoluent entre rites exutoires et cérémonies tribales sur une musique signée Patrick De Oliveira, inspirée des chants populaires du XVIe siècle. Animés par cette danse libératrice, les artistes terminent la pièce par une fantastique transe collective. Tél. 04 67 74 02 02. tmsete.com


DANSE

SCÈNE NATIONALE DE PERPIGNAN

Exit above, d’après la tempête Albi, Alès, Tarbes, Narbonne En tournée en région

SON SAI CHIPEL L’AR CHIPEL L’AR

En mars

ON DANSE À L’ARCHIPEL !

<><><><><><><><><>< Spectacles, workshops, ateliers du 09 au 14 avril

DIVIDUS

mardi 09 avril - 20h30

Nacim Battou | Compagnie Ayaghma

CO

MP

LE

T

PORTRAIT

dimanche 14 avril - 18h

Christophe Raynaud de Lage

Mehdi Kerkouche | Compagnie EMKA

LA MÉTHODE ATELIER DANSE PARTICIPATIF

DÈS 7 ANS

©

samedi 13 avril - 16h avec les danseurs de Mehdi Kerkouche

(Tarn) Tél. 05 63 38 55 56. sn-albi.fr • Les 22 et 23 mars, Le Parvis à Tarbes (Hautes-Pyrénées) Tél. 05 62 90 08 55 parvis.net • Mar. 26 mars, Théâtre+Cinéma, Scène nationale de Narbonne (Aude) Tél. 04 68 90 90 20. theatrecinema-narbonne.com

L’ARCHIPEL FAIT SON CIRQUE ! <><><><><><><><><><> Spectacles, ateliers de pratique du 05 au 15 mai

PLI

dimanche 05 mai - 18h

CO

MP L

ET

Inbal Ben Haim

à la Casa Musicale

À CIEL OUVERT

du jeudi 09 au dimanche 12 mai

mardi 14 et mercredi 15 mai

MP

TIME TO TELL

LE T

Cirque Aïtal

CO

Des danseurs marchent en rythme sur un blues. Un chant les accompagne, mélopée aussi répétitive que leurs pas cadencés. Nous voilà transportés, pour un temps, sur les rives du Mississippi, dans les années 1930. Pour son nouveau spectacle, Exit above, d’après la tempête, présenté au Festival d’Avignon en 2023, la chorégraphe belge Anne Teresa de Keersmaeker part de la chanson Walking Blues, du légendaire bluesman Robert Johnson. Elle utilise la marche, forme primitive du mouvement, pour aller jusqu’aux racines de la danse, restant ainsi fidèle à son désir d’inscrire son écriture dans la simplicité des gestes, ici la marche. Par la musique, ses 13 danseurs nous proposent un voyage dans le temps qui nous emporte du blues au pop des années 80, de la marche individuelle aux marches collectives. La voix de Meskerem Mees, jeune autrice-compositrice-interprète, semble rechercher ces mystérieuses « notes bleues », entre chagrin et joie. Pour Exit above, elle signe avec JeanMarie Aerts une série d’adaptations et de variations autour de walking songs. Avec le guitariste Carlos Garbin, ils nous offrent les joies et les douleurs des hymnes qui nous incitent à nous mettre debout. Exit Above, d’après la tempête nous souffle alors à l’oreille ces quelques mots : « Si tu ne peux pas le dire, chante-le » et « Si tu ne peux pas le chanter, danse-le. » • Ven. 15 mars, Le Cratère à Alès (Gard) Tél. 04 66 52 52 64. lecratere.fr • Mar. 19 mars, Scène Nationale d’Albi

Martin Palisse

+ ATELIERS

autour du papier découpé / de l’acrobatie /du jonglage

www.theatredelarchipel.org

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CIRQUE, ARTS DE RUE

CIRQUE

Entre ciel et mer

Les indicibles

Arrêt Juvignac – Ligne 3 Juvignac, Hérault

Les 12 et 13 mars

Sur scène, une boîte, posée là telle un bateau échoué. Un conteur tresse le récit de son enfance au bord de l’eau, passée à fabriquer des radeaux, dont il se demandait toujours où ils allaient une fois franchie la ligne d’horizon. Estce qu’ils tombaient dans le vide ? Les spectateurs sont ainsi guidés vers l’infini, vers ce point de rencontre entre le ciel et la mer, le réel et l’imaginaire. Conte aérien, poétique et musical, Entre ciel et mer est un spectacle magnifique, porté par les acrobates du Cirque Eloize, les musiciens du groupe Suroît et le conteur Cédric Landry. Toutes et tous viennent du Québec, de l’Acadie où est née la compagnie il y a 30 ans. Elle s’est formée sur l’archipel venté des Îles-de-la-Madeleine, au milieu du Golfe Saint-Laurent. Dans la grâce et l’intensité de leurs mouvements, le son et les rythmes de leurs musiques, les artistes nous emportent sur ces rives lointaines, où ils ont puisé l’inspiration de cette nouvelle création. Après une tournée dans leur pays, cette compagnie emblématique de la scène contemporaine traverse l’Atlantique pour présenter sa nouvelle création en France. Que le spectacle commence! Tél. 04 66 36 65 00. theatredenimes.com

Lundi 11 mars

Pour ce nouveau spectacle de la saison de l’Atelline, Scène conventionnée d’intérêt national – Art et création, le lieu donne rendez-vous au public à l’arrêt de tram de la ligne 3 « Juvignac ». Car le cœur du projet de l’Atelline est de soutenir et de diffuser les arts vivants en espace public. Pour cette nouvelle date donc, c’est le GK Collective qui sera aux manettes. Groupe de recherche théâtrale fondé en 2009 par la metteure en scène hongroise Gabriella Cserháti, le GK Collective donnera à voir à Juvignac la création Les indicibles. La compagnie y questionne la place et le rôle du théâtre dans une période de transformation intense. Travaillant entre fiction et réalité, et mettant le spectateur au cœur de son dispositif, le GK Collective explore ainsi de nouveaux formats. Pour sa représentation à Juvignac, il invite d’ailleurs les personnes souhaitant s’impliquer dans un projet artistique à participer. Une rencontre est prévue le 27 février, à 18h30, à la médiathèque T. Monod à Juvignac. Avis aux intéressés ! Tél. 04 99 54 69 07. latelline.org

Out of the Blue

Albi, Narbonne, Tarbes En tournée en région

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Gaetan Fritsch

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Nigel Quinn

Théâtre de Nîmes Gard

et arts de la rue

TRAIT(s)

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Vincent Muteau

Musée Soulages Rodez, Aveyron

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Vendredi 29 mars

SCoM, troupe de cirque, tourne dans toute la France et a prévu une escale au musée Soulages le vendredi 29 mars. Si les peintres se sont souvent inspirés du cirque, ce spectacle de cirque s’inspire de la peinture. De cette façon, Coline Garcia, la directrice artistique et sa troupe, désirent avec Trait(s) représenter la manière dont le cirque peut passer de la 2D à la 3D. Accompagnée d’une musique live, la piste de cirque devient une toile où évolue un étonnant pinceau humain. Dans le milieu circassien, Coline Garcia se positionne pour défendre des idées singulières : maintenir une écriture aussi exigeante pour un public adulte que pour celui très jeune auquel il s’adresse ; ne pas véhiculer de stéréotype de genre auprès de l’enfant ; et enfin, faire travailler autant de femmes que d’hommes. Tél. 05 65 67 01 13. mjcrodez.fr

Une nouvelle discipline de cirque ! Immergés dans un aquarium géant, Frédéri Vernier et Sébastien Davis-Vangelder font de l’apnée une nouvelle approche de leur art. Après 10 ans à jouer de la gravité et du poids d’autres corps, le duo de circassiens fait dialoguer sous l’eau ses capacités respiratoires et ses chorégraphies. Sous nos yeux émerveillés, ils offrent Out of the Blue, un spectacle inédit, nous renvoyant à nos premiers instants, dans le monde aquatique du ventre maternel. Le développement de l’apnée agissant comme une réactivation de la mémoire de notre élément primitif. Sans oublier que notre corps est constitué d’eau à 65 %. Dans cette matière liquide, les deux artistes et les éléments se déplacent en suspension et se déroulent en d’étranges courbes blanches. À l’aide de lestages d’acier, Frédéri Vernier et Sébastien Davis-Vangelder retrouvent par moment l’ancrage au sol du bassin avant de laisser sublimer l’état d’apesanteur avec des sauts, des pirouettes, des figures immobiles… Légèreté et état de grâce sont au rendez-vous avec en arrière-fond des questionnements : que devient l’acrobatie lorsqu’on arrive à bouger dans les trois dimensions ? Que se passe-t-il pour l’acrobate quand la gravité n’est plus celle connue depuis des années ? De ces interrogations est née cette fabuleuse performance, incroyable union du cirque et de l’apnée comme une rêverie du monde aquatique. • Du 20 au 22 mars au Parvis, Scène nationale Tarbes-Pyrénées (Hautes-Pyrénées). Tél. 05 62 90 08 55. parvis.net • Les 26 et 27 mars, Scène nationale Albi (Tarn).Tél. 05 63 38 55 56. sn-albi.fr • Les 3 et 4 avril, au Théâtre+Cinéma, Scène nationale de Narbonne (Aude). Tél. 04 68 90 90 20. theatrecinema-narbonne.com


Réservez vos places de spectacles !

DANSE

Samedi 16 mars - 20h30

Mercredi 28 février - 20h30

FABIEN OLICARD

FRANÇOIS MOREL HUMOUR Jeudi 29 février - 20h30

MOZART JEUNE HOMME CONCERT CLASSIQUE AUDITORIUM Dimanche 3 mars - 17h

PUISETTE ET FRAGILE SPECTACLE JEUNE PUBLIC Vendredi 8 mars - 20h30

LES CHANSONNIERS « Y’a du Macron à se faire ! » HUMOUR Jeudi 14 mars - 20h30

ORCHESTRE À VENTS DE L’ISDAT « Variations pour instruments à vent » CONCERT CLASSIQUE AUDITORIUM

Programme et réservations

« Archétypes » MENTALISTE

@ Mairie de Carcassonne - Création : I Vergnes - Photos : Adobe Stock - Licences : LD 20 5103 - LD 20 5108 - LD 20 5109 - LD 20 5107

Samedi 24 février - 20h30

PLUIE D’ÉTOILES STORY

Mardi 19 mars - 20h30

LES PIGEONS avec Michel Leeb et Francis Huster THÉÂTRE Mardi 26 mars - 20h30

OPÉRA ORCHESTRE NATIONAL DE MONTPELLIER « Soliste en lumière » CONCERT Jeudi 28 mars - 20h30

LORSQUE L’ENFANT PARAIT avec Catherine Frot et Michel Fau THÉÂTRE Samedi 30 février - 20h30

LOUANE

T COMPLE

« Le Club des sentiments » CONCERT

www.theatre.carcassonne.org E D P Q

TÉL. 04 68 115 915

Conseils en décoration

AMÉNAGEMENTS D’ESPACES POUR PARTICULIERS & PROFESSIONNELS

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HUMOUR

Humour 20e Festival d’Humour

La Comédie du Rire

Le Printemps du rire Du 8 mars au 7 avril

Le festival d’humour toulousain Le Printemps du rire fête ses 30 ans et revient pour un mois de spectacles humoristiques. La cérémonie d’ouverture le 8 mars mettra en compétition douze jeunes humoristes dont les six sélectionnés partiront en tournée, une occasion de découvrir de nouveaux artistes du stand up. Durant ce mois, 14 humoristes, performeront dont, Elodie Poux, Max Boubil, Laura Domenge, Michel Boujenah, Elodie Poux Manu Payet, Nicolas Lacroix, David Voinson, Gérémy Crédeville ou Didier Super… La Nuit du printemps est la plus grande soirée annoncée : trois heures d’humour avec un carrousel d’humoristes qui collaborent et s’enchaînent sur la scène du Zénith, notamment, Elodie Poux, en maîtresse de cérémonie, Jérémy Nadeau, Pierre Thévenoux, Jeanfi Janssens, Gérémy Credeville, Marina Cars, Michel Boujenah… Le festival souhaite faire aussi rire les plus jeunes avec une série de spectacles choisis pour eux. Enfin, le dispositif KÉZAKO ? est une soirée qui mettra en avant-scène les jeunes talents de l’humour, des talents peu communs, avec un programme mystérieux, pour se laisser surprendre... Et plus encore ! Tél. 06 30 29 50 19. leprintempsdurire.com

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Justine Lephay

Le festival d’humour de Montpellier et de sa métropole, La Comédie du Rire, fête ses 10 ans à travers une programmation de haut vol. Prêt à décoller ? • Jeu. 21 mars : Et toi, t’en es où ?, one woman show avec Camille Tharreau. • Jeu. 21 mars : Handicapée méchante, one woman show avec Lilia Benchabane. Lun. 25 Rosa Bursztein mars : Français content, mis en scène par Aude Galliou, one man show avec Tristan Lucas. • Mar. 26 mars : concours d’humoristes. • Mer. 27 mars : La vie de ta mère, one woman show avec Blandine Lehout. • Jeu. 28 mars : one man show avec Julien Santini. • Jeu. 28, ven. 29 et sam. 30 mars : stand up avec Morgane Berling. • Jeu. 28, ven. 29 et sam. 30 mars : Tapas, sketches avec Jean Chris et Lidia Mata. • Ven. 29 mars : nouveau spectacle de Rosa Bursztein. • Ven. 29 mars : Nickel, textes de Mélodie Fontaine et Jean-Baptiste Shelmerdine. One woman show avec Mélodie Fontaine. • Sam. 30 : Les Instantanés nouvelle recette, duo d’impro avec Laurent Pit et Philippe Hassler. • Sam. 30 : La belle au baobab dormant, spectacle musical jeune public de Jordi Cardoner, interprété par Cécile Hame et Candido Xerinda. • Mer. 3 avril : Y, One man show avec Karim Duval. • Jeu. 4 avril : Calme, One woman show avec Swann Périssé. • Jeu. 4 avril : Aquaplaning, interprété par Audrey Perrin. • Jeu. 4 avril : Personne, One man show avec Enzo Leminet. • Jeu. 4 et ven. 5 avril : La vie rêvée des philosophes avec Emmanuel Lortet et Yves Cusset. Tél. 06 64 33 97 22. compagniecocotteminute.com

Toulouse Haute-Garonne

Palais des congrès du Cap D’Agde Hérault

Du 21 mars au 5 avril

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Montpellier, Le Crès et Pérols Hérault

Du 22 mars au 21 avril

Le Festival d’humour du Cap D’Agde fête sa 20ᵉ édition cette année. Entre one-man-show et théâtre comique, la programmation est diversifiée et propose six spectacles. Passé simple de Pablo Mira, sur scène le 22 mars, questionnera avec sarcasme sa nostalgie sur la décennie 90, celle de sa jeunesse. Quelques semaines plus tard, le 18 avril, Naïm présentera Cauchy-Schwarz, « Mais comment Christelle Chollet t’es passé d’ingénieur à humoriste ? » On lui a souvent posé cette question, alors il a décidé d’en parler… Suivra, le 19 avril, Reconditionnée de Christelle Chollet qui revêtira plusieurs personnages à la suite, très expressifs et rock’n’roll. Place ensuite au spectacle Ados vs Parents mode d’emploi qui prendra la scène avec son humour jouant sur l’absurde. Le 20 avril, c’est au tour de la pièce de théâtre humoristique Le clan des divorcées de faire rire le public avec des personnages féminins idiotes qui vivent au travers des hommes et en quête du prince charmant. Enfin, Zize clôturera ce chapitre d’humour le 21 avril avec une caricature forte des clichés qui peuvent être attribués à une ex-Miss Marseille des années 80. Tél. 04 67 50 39 56. vincentribera-organisation.com

La Chocolaterie

Théâtre La Chocolaterie Saint-Jean-de-Védas, Hérault

De février à avril

Entre one man show, pièces de théâtres et spectacle interactif, La Chocolaterie prévoit un trimestre varié. Tout d’abord, chaque dernier mercredi du mois, Choc Impro propose un affrontement Amuse-moi d’improvisation entre trois troupes à partir des sujets que donne le public. Ensuite, Les Schnock dans le Décor tissent leur spectacle à partir d’un titre choisit par le public et d’un décor aléatoire découvert juste avant d’improviser. Une comédie orchestrée par un maître de cérémonie, qui peut à tout moment rebattre les cartes. Jusqu’au 30 mars, Des Parents presque parfaits fouleront la scène. Le résumé ? Lors d’un repas de famille, Bert Lidet présente sa copine à ses parents, mais entre mauvaises blagues et gaffes, ils ne l’épargneront pas. La compagnie Le Renard Doux jouera Amuse-moi jusqu’au 27 février. Destiné à un jeune public, le spectacle raconte l’histoire d’un sultan qui se déguise pour s’évader chaque soir en ville et fait la rencontre d’un fêtard incorrigible, la naissance d’une grande amitié. Dans Karo no limit, Karo amène le public dans son univers décalé aux personnages drôles, forts et touchant où elle pose une réflexion sur les femmes d’aujourd’hui. Enfin, La S.O.U.P.E propose des scènes ouvertes libres aux humoristes émergents pour s’essayer à la scène. Tél. 06 46 92 99 18. lachocolaterie.org


En avril

Une idée géniale

Palais des Congrès du Cap d’Agde Agde, Hérault

Samedi 2 mars

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Benoit Cambillard

Gers

HUMOUR

Les Fous rires Gascons

Sophia Aram

Pour sa première édition, le festival Les Fous rires Gascons est marrainé par la célèbre humoriste Anne Roumanoff. Premier festival d’humour du Gers, l’événement entend faire rire le public aux quatre coins du département. Pour cette première édition, c’est Gilles Ramade qui lancera l’événement, le 4 avril. Le 11 avril, ce sera au tour de Donovan de faire le show entre magie, musique et stand-up. Après un passage dans une émission télé, le plateau du festival sera envahi de l’humour burlesque de Jovany, le 19 avril. Le 20 avril, Sophia Aram, humoriste engagée à l’écriture piquante, présentera son nouveau spectacle. Le 21 avril, avec place à Sellig, avant de découvrir, le 26 avril, un plateau 100 % féminin. Le 27 avril, la soirée locale proposera un plateau de jeunes humoristes locaux. Enfin, le festival se clôturera sur la prestation d’Anne Roumanoff. fousriresgascons.fr

Molière de la Comédie et Molière de la Comédienne dans un second rôle en 2023 pour Agnès Boury, la pièce Une idée géniale est décidément un événement à ne pas manquer ! Quiproquo et situations comiques sont les ressorts de Feydeau des temps modernes de Sébastien Castro et mis en scène par José Paul et Agnès Boury. Car sous les yeux publics se déroule un véritable imbroglio comique ! Imaginez plutôt : depuis qu’ils ont visité un appartement pour s’installer ensemble, Arnaud a un léger doute… Marion n’aurait-elle pas eu un coup de cœur pour l’agent immobilier ? Par pur hasard, il rencontre le sosie de celui-ci et ni une ni deux : il lui demande de se faire passer pour le véritable agent immobilier. Une idée géniale ! À moins que le faux agent se retrouve nez-à-nez avec le vrai… Et qu’un frère jumeau ne débarque à l’improviste… Surprise et rire garantis ! Tél. 04 67 94 65 80. saisonculturelle-agde.fr

30 ANS

UN MOIS 30 ANS 30 ANS 30 ANS D’HUMOUR

DU 8 MARS AU 7 AVRIL INFOS & RÉSERVATION

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EN OCCITANIE

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HUMOUR

AGENDA CORUM • MONTPELLIER 04 67 61 67 61 corum-montpellier.com MARS

JUILLET

humour

Les 3 et 4 • Gad Elmaleh OCTOBRE Ven. 11 à 20h30 • Hakim Jemili

Ven. 1 à 20h • Verino Sam. 2 à 20h • Laura Laune Dim. 3 à 18h • Chantal Ladesou Sam. 9 à 20h • Thomas Angelvy Sam. 9 à 20h30 • David Castello - Lopez Dim. 10 à 18h • Fary Dim. 17 à 17h • Elena Nagapetyan Dim. 17 à 18h • Anthony Kavanagh Ven. 22 à 20h • Alison Wheeler Sam. 23 à 20h • Pierre Thevenoux Sam. 30 à 20h30 • Pablo Mira

NOVEMBRE

AVRIL

MARS

Sam. 6 à 20h30 • Sebastian Marx Sam. 20 à 20h • Véronique Gallo

Ven. 22 à 20h30 • Les Chevaliers du Fiel AVRIL

JUIN Sam. 1er à 20h30 • Roman Doduik ORTOBRE

er

Jeu. 21 à 20h30 • Edgar - Yves JANVIER Ven. 10 à 20h30 • GUS Ven. 17 à 20h30 • Waly Dia Jeu. 23 à 20h30 • Nawell Madani ZÉNITH SUD • MONTPELLIER 04 67 61 67 61 zenithsud-montpellier.com

AUDITORIUM • NÎMES 04 67 50 39 56 vincentribera-organisation.com FÉVRIER Mer. 28 à 20h • Thais Jeu. 7 à 20h30 • Franjo MARS Sam. 30 à 20h30 • Edgar Yves AVRIL Ven. 12 à 20h30 • Laurie Peret Sam. 13 à 20h30 • Bun Hay Mean Ven. 26 à 20h30 • Benjamin Tranie Mer. 28 à 18h • Thomas Marty

OCTOBRE Mer. 2 à 20h30 • Noemie de Lattre Jeu. 3 à 20h30 • Manu Payet Jeu. 10 à 20h30 • Guillermo Guiz Mar. 22 à 20h30 • Com’en Couleurs Jeu. 24 à 20h30 • Waly Dia Sam. 26 à 20h30 • Laurie Peret Mer. 30 à 20h30 • Hakim Jemili NOVEMBRE Sam. 16 à 20h30 • Edgar-Yves Jeu. 21 à 20h30 • Bun Hay Mean Mer. 27 à 20h30 • Marc-Antoine Le Bret Jeu. 28 à 20h30 • Laura Calu DÉCEMBRE Mer. 4 à 20h30 • Nora Hamzawi JANVIER 2025

Ven. 5 à 20h30 • Alban Ivanov Sam. 6 à 20h • Véronic Dicaire

CASINO BARRIÈRE • TOULOUSE 05 61 33 37 77 casinosbarriere.com

Jeu. 9 à 20h30 • Felix Dhjan Mer. 15 à 20h30 • Berengere Krief Mer. 22 à 20h30 • Les Goguettes Mer. 29 à 20h30 • Thomas Angelvy

OCTOBRE

FÉVRIER

Sam. 12 à 20h • Alex Vizorek

Ven. 4 à 20h • Maxime Gasteuil

FÉVRIER 2025

NOVEMBRE

FÉVRIER 2025

Ven. 15 à 20h • D’Jal Sam. 16 à 20h • Les Darons Osent Tout !

Sam. 8 à 20h • Ahmed Sylla Jeu. 13 à 20h30 • Malik Bentalha

Mer. 21 à 20h30 • Ilyes Djadel Ven. 23 à 20h30 • Noelle Perna Sam. 24 à 20h30 • Franjo Les 28 et 29 à 20h30 • Vincent Dedienne

DÉCEMBRE

MARS 2025

MARS

Sam. 7 à 20h • Thomas Angelvy Sam. 14 à 20h • Bun Hay Mean

Ven. 7 à 20h • La Tournée du Trio Jeu. 13 à 20h • Artus

JANVIER 2025

AVRIL 2025

Ven. 24 à 20h30 • Nawell Madani Sam. 25 à 20h • Laurie Peret Dim. 26 à 18h • Nora Hamazawi MARS 2025 Sam. 1 à 20h • Laura Laune Sam. 1er à 20h30 • Bérengère Krief er

AVRIL Sam. 19 à 20h30 • Franjo Dim. 27 à 18h • Paul Mirabel MAI Dim. 18 à 18h • Caroline Vigneaux PASINO • GRANDE MOTTE 04 67 56 46 46 casino-grandemotte.partouche.com FÉVRIER Mar. 20 à 20h30 • Manu Payet MARS Sam. 2 à 20h30 • Le Clan des Divorcées Lun. 5 à 20h30 • Mado AVRIL Jeu. 11 à 20h30 • Marie s’Infiltre Jeu. 18 à 20h • Ahmed Sylla

Jeu. 3 à 20h • Élodie Poux ZINGA ZANGA • BÉZIERS 04 67 36 76 76 ville-beziers.fr MARS Ven. 1er à 20h • Thais Hymne Sam. 2 à 20h30 • Jean-Marie Bigard Ven. 8 à 20h30 • Franjo Ven. 15 à 20h30 • Pierre Thevenoux Jeu. 21 à 20h30 • Pablo Mira Ven. 29 à 20h30 • Edgar-Yves AVRIL Ven. 12 à 20h30 • Bun Hay Mean Jeu. 25 à 20h • Anne Roumanoff Ven. 26 à 20h30 • Thomas Marty OCTOBRE

MARS 2025

AVRIL

Jeu. 15 à 20h30 • Nawell Madani

Mar. 2 à 20h30 • Les Hommes viennent de mars… Jeu. 4 à 20h30 • Philippe Lellouche Jeu. 11 à 20h30 • Jarry Ven. 12 à 20h30 • Pierre Thevenoux Mer. 17 à 20h30 • Ahmed Sylla Jeu. 18 à 20h30 • Pablo Mira Dim. 21 à 15h • Roland Magdane Mar. 23 à 20h30 • Véronique Gallo Mer. 24 à 20h30 • Tristan Lopin Jeu. 25 à 20h30 • D’Jal Mar. 30 à 20h30 • Anthony Kavanagh MAI

NOVEMBRE

Mar. 14 à 20h30 • Sebastian Marx Mer. 15 à 20h30 • Elena Nagapetyan Mar. 28 à 20h30 • Fabien Oligard Jeu. 30 à 20h30 • Alison Wheeler

Jeu. 21 à 20h • Caroline Vigneaux Ven. 22 à 20h • Elodie Poux DÉCEMBRE Jeu. 19 à 20h • Laurie Peret JANVIER 2025

Mar. 4 à 20h30 • Guihome vous détend Mer. 5 à 20h30 • Benjamin Tranié Mer. 12 à 20h30 • Alexis Le Rossignol Ven. 21 à 20h30 • Paul Mirabel Ven. 28 à 20h30 • Franjo

Les 5 et 6 à 20h30 • Artus Mer. 20 à 20h30 • David Voinson Jeu. 21 à 20h30 • Gérémy Crédeville Sam. 23 à 20h30 • Élodie Poux Dim. 24 à 18h • Michel Boujenah Mar. 26 à 20h30 • Manu Payet Jeu. 28 à 20h30 • Edgar-Yves Ven. 29 à 20h30 • Thais

Ven. 18 à 20h • Les Darons

Sam. 25 à 20h30 • Nawell Madani

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FÉVRIER Sam. 1er à 20h • Gus Illusionniste

JUIN Jeu. 6 à 20h30 • Paloma Mar. 11 à 20h30 • Thomas Deseur Les 19 et 20 à 20h30 • Naïm

Mer. 5 à 20h30 • Pablo Mira AVRIL 2025 Mar. 15 à 20h30 • Seb Mellia Ven. 25 à 20h30 • Kheiron Mar. 29 à 20h30 • Olivier De Benoist MAI 2025

ZÉNITH • TOULOUSE 05 62 74 49 49 zenith-toulousemetropole.com MARS Mer. 13 à 20h30 • Alban Ivanov Jeu. 21 à 20h • Jeff Panacloc Ven. 22 à 20h30 • La Nuit du Printemps OCTOBRE Jeu. 10 à 20h • Maxime Gasteuil JANVIER 2025 Ven. 31 à 20h • Thomas Marty FÉVRIER 2025 Dim. 9 à 18h • Ahmed Sylla Ven. 14 à 20h30 • Malik Bentalha MARS 2025 Dim. 2 à 18h • Artus Jeu. 6 à 20h • La Tournée du Trio


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AVRIL 2025

MARS

JUIN

Ven. 11 à 20h • Jarry Sam. 12 à 20h • Élodie Poux

Les 1 et 2 à 20h30 • Béatrice de la Boulaye Ven. 8 à 20h30 • Élise Orliz Jeu. 14 à 20h30 • Rosa Bursztein Ven. 15 à 20h30 • Julien Bing Sam. 16 à 19h • Florian Lex Mer. 20 à 20h30 • Lilia benchabane Sam. 23 à 19h et 21h30 • Liane Foly Jeu. 28 à 20h30 • Nicolas Lacroux Jeu. 28 à 20h30 • Thomas Gt

Sam. 1 à 20h30 • Jose Cruz

AVRIL

DÉCEMBRE

Jeu. 3 à 20h • Florent Peyre Ven. 18 à 20h30 • Malik Bentalha

Ven. 13 à 20h • Julien Santini

DÉCEMBRE

JANVIER 2025

Jeu. 5 à 20h • C’est décidé je deviens une connasse Sam. 13 à 20h • Edgar-Yves

MAI 2025 Ven. 23 à 20h • La Tournée du Trio DÉCEMBRE 2025 Sam. 13 à 20h30 • Laura Laune JANVIER 2026 Jeu. 29 à 20h • Paul Mirabel LA COMÉDIE • TOULOUSE 05 37 04 01 02 lacomediedetoulouse.com FÉVRIER Ven. 16 à 20h30 • Masculin Charlélie Ven. 16 à 20h30 • Lotfi Abdelli Ven. 23 à 20h30 • Yohann Laveant Sam. 24 à 20h30 • Avotcha Jeu. 29 à 20h30 • Thomas Gt

er

Ven. 19 à 20h30 • Swann Périssé Sam. 20 à 20h30 • Mahaut Ven. 26 à 20h30 • Camille Gipy Ven. 26 à 20h30 • Sarah-Anna Sam. 27 à 20h30 • Jerem Rasach MAI

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OCTOBRE Ven. 18 à 20h30 • Lou Trotignon Ven. 18 à 20h30 • Romain Oliviero

JUIN Ven. 7 à 20h • Laurent Gerra

NOVEMBRE

JUILLET

Jeu. 7 à 20h30 • Alexandre Kominek Ven. 8 à 20h30 • Karine Dubernet Jeu. 22 à 20h30 • Kevin Razy

OCTOBRE

Sam. 11 à 20h30 • Bénédicte Bousquet MARS 2025 Jeu. 20 à 20h • Antoine Donneaux

Ven. 5 à 20h • Gad Elmaleh

FÉVRIER 2025 Ven. 7 à 20h • Ahmed Sylla

Les 3 et 4 à 20h30 • Jessé Jeu. 16 à 20h30 • Tanne Les 24 et 25 à 20h30 • Karim Duval Jeu. 30 à 20h30 • Giorda Ven. 31 à 20h30 • Tanguy Pastureau

ARÈNES DE PALAVAS LES FLOTS 04 67 50 39 56 vincentribera-organisation.com AOÛT Mar. 20 à 21h30 • Sellig

Pablo Mira

Gus l’illusionniste

Paul Mirabel

Noëlle Perna

Marie s’Infiltre

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EN FAMILLE

EN

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Graines de moutards

Du 9 au 18 février

Ma grand-mère est une sorcière, Quand le Diable se gratte l’oreille, Et pataouète, et patatras !… autant de titres mystérieux pour cette édition du festival Contes et Rencontres, porté par la Fédération départementale des Foyers ruraux de Lozère. Depuis plus de 30 ans, petits et grands ont la chance de vivre des soirées animées autour d’artistes passionnés par leur métier. L’humoriste Daniel Villanova présente Bourougnan speaks Molière, spectacle engagé où se mêlent imagination et réalité. Les sorcières de Chantal Ferrier sont les femmes qui étaient là avant elle, de sa famille ou son village de Lozère. Le « pataouète » ? Un mélange de plusieurs langues, parlé en Algérie par les ancêtres de Nicolas Bourdon. L’occasion pour lui de raconter les exodes, de la Sicile à l’Algérie jusqu’à la France. Olivier de Robert, lui, nous entraîne dans les cahots d’un train de nuit, à travers une histoire D’Ici qui se termine en poème. Frédérique Lanaure explore les contes auvergnats du Livradois, où il est question de diable, d’ogresses et d’hommes-loups. Dans L’Envòl, Malika Verlaguet met en voix des contes cévenols recueillis avant que ne s’éteigne cette tradition orale populaire. Aurélie Péglion/Armelle nous raconte à sa sauce l’épopée d’Ulysse, transformée. Des voyages imaginaires qui se prolongent, comme le veut la tradition, par un temps à partager avec les artistes à l’issue du spectacle. Tél. 04 66 49 23 93. lozere.foyersruraux.org

Aveyron, Lot

C.Pelaprat

Frédéric De Faverney

Lozère

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Festival Contes et Rencontres

Famille

Le Grand Jeu

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Le Kiwi et autres lieux Ramonville Saint-Agne, Haute-Garonne

Groenland Paradise

Attendu par les familles et destiné à l’origine aux enfants, le Festival Le Grand Jeu s’ouvre pour la première fois aux ados ! Invitation à créer collectivement un événement artistique (Arty Show, samedi 17 février), expérience théâtrale en immersion (Extrem’Ados, du Récréations 16 au 18 février) et concours de court-métrages (Marathon du court, les 16 et 17 février) : trois ateliers sont programmés spécialement pour toutes celles et ceux qui, par leurs idées et leur imagination, ont envie de changer le monde ! Les plus jeunes sont invités à découvrir des spectacles de danse (Récréations, par la Cie Dans6té) et de théâtre (Block, par la Cie La Boîte à sel), à voir ou revoir le chef-d’œuvre Ponyo sur la falaise d’Hayao Miyazaki, ou des films sortis récemment comme Mon ami Robot, de Pablo Berger. Le festival donne aussi l’occasion de participer à des ateliers créatifs, de pâtisserie, peinture sur chevalet, couture ou encore de fabrication d’un cirque miniature avec Ulla von Brandenburg, qui montre en même temps une exposition au centre d’art contemporain. Reposez-vous lors d’une sieste musicale et venez vous défouler à une véritable surprise party ! Tout au long du festival, de délicieux goûters seront préparés par la cheffe Lisa Bosq. Venez partager des moments ludiques dans une ambiance d’autant plus joyeuse que cette année, le Parvis fête ses 50 ans ! Tél. 05 62 90 08 55. parvis.net

Autour du thème de la couleur, la Quinzaine culturelle Graines de moutards 2024 propose une palette d’ateliers créatifs pour tous les goûts et tous les âges. Après une ouverture à CapdenacGare par une Color run, course à pied insolite où l’on risque de se faire barbouiller, à vos marques, prêts, partez pour s’initier à l’architecture à travers le coloriage d’un château Renaissance, la découverte de décors peints ou encore la technique du vitrail. Les moutards pourront réaliser des expériences scientifiques en couleur à base de pâte Fimo, feuillages, toupies chromatiques, s’exercer à l’art de l’enluminure ou apprendre à tresser une couronne de fleurs avec une fleuriste éco-responsable. Lors d’une causerie philosophique, il sera temps de s’interroger sur la symbolique des couleurs, et de se demander pourquoi on dit que les filles aiment le rose et les garçons, le bleu. Ailleurs, on redécouvrira le pouvoir des crayons de couleur ! Autre belle initiative : poursuivre une création commune lancée avec un Ehpad pour collecter les souvenirs des personnes âgées. Des spectacles de cirque, contes, de saisons, lectures sont proposés pour tous les publics, ainsi que des séances de cinéma. Porteuse de ce programme foisonnant, avec de nombreux partenaires, L’Astrolabe Grand-Figeac présente en fil rouge l’exposition Un monde de couleur, d’Audrey Cogny, tout au long du mois de février. Tél. 05 65 34 06 25. astrolabe-grand-figeac.fr

Les Extras

Du 10 au 24 février

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Le Parvis, Tarbes Hautes-Pyrénées

Du 10 au 25 février

Samedi 16 mars

Découvrir la vie des chats en ville (La ville du chat obstiné, par la Cie blöffique théâtre), partir à la recherche de Doudou (Promenonsnous dans les boîtes, par Nanoua), grimper avec des acrobates sur un hêtre sensible (Pour hêtre, par Iéto), suivre la piste d’animaux par le son avec Pauline Ringeade (Pister les créatures fabuleuses, par L’imaginarium) ou encore construire un nid géant (Le Nid, Groenland Paradise)… Cette année, les Extras proposent une programmation dédiée au vivant. L’objectif de cette journée consacrée aux enfants et à leurs parents : questionner notre expérience de la nature et nous inciter à nous reconnecter à celle-ci de façon ludique. Des spectacles de cirque, de théâtre, des projections (au cinéma L’Autan), des ateliers philo pour réfléchir ou d’arts plastiques pour libérer nos élans créatifs, un voyage sonore avec la harpiste Sophie Béguier et une lecture sous tipi, voilà une journée bien remplie. Et pour finir dans une joie partagée, un bal familial au son du ukulélé ! Venez vite vous amuser ! Tél. 05 61 73 00 48. kiwiramonville-arto.fr


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AVRIL

Sam. 10 à Clermont l’Hérault

Du 2 au 5

TRAIT(S) Cie SCoM Jeu. 29 à Aspiran

QUAND ÇA COMMENCE

De Chair et d’Os - Caroline Melon

Jeu. 29 Chez l’habitant

TOUTES LES CHOSES GÉNIALES Théâtre du Prisme MARS Ven. 1er, Sam. 2 & Dim. 3 à Aspiran

QUAND ÇA COMMENCE

ARTISTES AU LYCÉE #5

> Jeu. 4 à Clermont l’Hérault

BOUM ! Ussé Inné EDDY Le Cri Dévot (Étape de travail) RAPPROCHONS-NOUS La Mondiale Générale

MAINTENANT QUE JE SAIS Les Tréteaux de France, CDN, Olivier Letellier

Mer. 24 & Sam. 27 à Canet

LES PETITS TOUTS Cie Blabla Productions

De Chair et d’Os - Caroline Melon

Ven. 1er, Sam. 2 & Dim. 3 Chez l’habitant

MAI

TOUTES LES CHOSES GÉNIALES Théâtre du Prisme

Sam. 4 & Dim. 5 à Fontès

Jeu. 14 et Ven. 15 Mars à St-Félix-de-Lodez (Séances scolaires) Sam. 16 à Salasc

Ven. 17 à Mourèze

UN OCÉAN D’AMOUR

Sam. 25 à Mérifons

Cie La Salamandre

VOUS ÊTES ICI 1 Watt HABITER LE MONDE

Cie Délit de Façade (Étape de travail)

ÉLEVAGE

Les Animaux de la Compagnie

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Théâtre Le Sillon Allées Roger Salengro Clermont l’Hérault

Réservations > www.theatre-lesillon.fr Informations

> 06 36 01 14 29 > billetterielesillon@cc-clermontais.fr

JUIN Sam. 1 à Lacoste er

CORASON Les Rustines de l’Ange Ven. 7 à Ceyras

POI Cie d’Es Tro GRAND TABAZÙ Imperial Orpheon & Mazalda

N° de licences : 1-R-2021-003583 ; 2-R-2021-003588 ; 3-R-2021-003587 - Janvier 2024 - Communauté de communes du Salagou Coeur d’Hérault - Illustration Lucile Corbeille

FÉVRIER

ÉE :

EN TOURN

17/2 • CARAMAN (31) CENTRE CULTUREL DE SAINT-EXUPÉRY

18/2 • BOÉ (47) ESPACE CULTUREL FRANÇOIS MITTERRAND

24/2 • LA PENNE-SUR-HUVEAUNE (13) ESPACE L’HUVEAUNE

10/3 • VALRÉAS (84) THÉÂTRE LE REX

22/3 • ARLES (13) PATIO DE CAMARGUE (CHEZ CHICO)

29/3 • SAINT-ESTÈVE (66) THÉÂTRE DE L’ÉTANG

30/3 • CEYRESTE (13) SALLE POLYVALENTE

7/4 • BARBIÈRES (26) LES ATELIERS MAGIQUES DE DANI LARY

13/4 • MARSEILLE (13) PALAIS DES CONGRÈS - 15H & 20H30

21/4 • CAP D’AGDE (34) PALAIS DES CONGRÈS

23/5 • AUBAGNE (13) THÉÂTRE COMOEDIA

25/5 • MAZAN (84) LA BOISERIE

29/6 • MÈZE (34) CHÂTEAU DE GIRARD

20/9 • SAINT-VICTORET (13) L’ODÉON

9/11 • SAINT-VALLIER (26) SALLE DÉSIRÉ VALETTE

BILLETTERIE : POINTS DE VENTE HABITUELS TOUTES LES DATES SUR SAMUELDUCROS.COM /Zizeofficiel

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2024

20h30

Pasino

THÉÂTRE

SPECTACLE ENFANT

© 2024 -

- Crédits Illustration: ADAGP Paris 2024 - Freepik.com - DR

VEAU NOU

DATE EXCEPTIONNELLE

contact@odeonmontpellier.com www.odeonmontpellier.com

Théâtre Odéon Montpellier Tramway "Ecopôle" Ligne 3 Le Fenouillet, 34470 Pérols


MUSIQUES

Jazz Jazz in lez

Festival 100% Jazz

Le Pasino La Grande Motte, Hérault

8 février, 1er mars et 4 avril

Avis aux amateurs, la programmation 100% Jazz de La Grande Motte est de retour ! Les curieux et les amateurs pourront ainsi profiter de trois dates, et trois concerts, au Pasino autour de cette musique Jungle Cats originaire de la NouvelleOrléans. Premier rendez-vous musical le jeudi 8 février avec l’Orchestre Syncopatique, composé de jeunes musiciens montpelliérains passionnés de jazz traditionnel. Le sextet met en avant à la fois le côté vocal et instrumental de cette musique fabuleuse naviguant à travers les époques et les styles, de Louis Armstrong à Professor Longhair. La programmation se poursuivra le 1er mars, cette fois en compagnie des Jungle Cats. Ce sextet propose un voyage aux origines du jazz, avec un swing endiablé qui vous transporte dans une ambiance frénétique et inoubliable. Entre interprétation de standards du jazz et compositions originales, les musiciens vous emmènent dans des territoires inexplorés où l’improvisation règne en maître. Enfin, le 4 avril, la dernière soirée du festival se fêtera au son du Big Band de La Grande Motte. Leur programme tournera autour du thème « Le swing de Glenn Miller ». Des titres comme In the Mood, String of Pearls, Pennsylvania 6-5000, Tuxedo Junction, American Patrol formeront la trame musicale de cet hommage. lagrandemotte.com

Duo Cyrille Brotto & Ablaye Cissoko

©

C.Nöt

En tournée Aveyron

Du 15 au 17 mars

Dans le cadre de la saison Millau Jazz, le duo Cyrille Brotto & Ablaye Cissoko vient charmer nos oreilles et nos cœurs. Le dialogue entre les deux instruments, accordéon et kora, se change en une valse entre deux cultures, deux savoirs. La voix d’Ablaye Cissoko, musicien sénégalais descendant d’une famille de griots, accompagne et apaise. Cyrille Brotto enroule les sons de son accordéon diatonique autour des arpèges de la kora. Les musiciens nous entraînent dans un voyage spirituel et intime qui explore le spleen des déracinés et fait écho, aussi, à la mélancolie qui traverse parfois nos vies. C’est une aventure inspirante que nous donnent à partager ces artistes et l’association Millau en Jazz, qui construit depuis plus de 30 ans un projet culturel et musical ambitieux autour du jazz et des musiques improvisées à Millau et au cœur du Parc naturel régional des Grands Causses. Inviter ce duo est l’une de leurs heureuses initiatives. Il se produit partout, en France, aux Etats-Unis, de NewYork à Cahors, de Lille à Los Angeles, et en Aveyron pour trois soirées. Alors courez-y ! Tél. 05 65 60 82 47. millaujazz.fr

Castelnau-le-Lez Hérault

Du 15 au 29 mars

Marla and the cool chicken

Cette 20ᵉ édition propose avec enthousiasme le partage de l’amour du jazz et du swing avec une intéressante option pédagogique, une initiation à la musique et à la danse jazzy, à suivre avant les concerts, de 19h30 à 20h15. Au programme, le 15 mars, La Belle Époque, un groupe de musique disco, pour un voyage dans le temps, une entrée dans les années 30 jusqu’aux années 50, quand le swing jazz faisait le tour du monde. Une voix nostalgique, une clarinette et deux guitares virtuoses, font revivre les grandes années vinyle de Benny Goodman, nommé The king of Swing, le guitariste Charlie Christian et la grande dame Ella Fitzgerald ainsi que leurs contemporains. Le 22 mars, ce sera un enchantement, de redécouvrir avec le Blue Swing quartet, les standards du jazz, des morceaux célèbres du même Benny Goodman, de Count Basie, vraie machine à swing, sans oublier ceux du grand pianiste Duke Ellington, le tout revisité avec talent par le Blue swing quartet. Enfin, le 29 mars, Marla and the Cool Chicken, un groupe très jazzy basé à Montpellier, revisite passionnément les standards de la grande époque du swing, dans une ambiance festive et décontractée. La voix suave de la chanteuse Marla est soutenue par une rythmique impeccable et des cuivres endiablés. Tél. 04 67 14 27 40. castelnau-le-lez.fr

Oiseau ravage

Pyrénées-Orientales

Du 29 février au 3 mars

Le projet Jazzèbre possède l’itinérance dans son ADN. Pour cette tournée départementale, l’Oiseau ravage sillonnera le territoire, de Villefranche-deConflent, au Vallespir, en passant par la Côte Vermeille, et Perpignan. Loin des apparences, le duo, Charlène Moura, au saxophone alto, et Marek Kastelnik au piano, propose un jazz déplumé aux allures ailées, dévoilant ses migrations impressionnistes entre prises de bec et lyrisme de crécerelle. L’oiseau ravage libère un plumage sauvage, en haut vol ou en rase-mottes, hydre aux cent têtes, cachant des trésors musicaux sous leurs plumes. Ces drôles d’oiseaux forcent le plaisir d’oreille. On écoute la voix et le saxophone chanter, piailler, siffler, chuchoter, pépier, cacarder, criailler, glousser, jargonner, gazouiller, jaboter. Les rejoint la mélancolie en touches noires. Un puissant imaginaire proche de celui des musiques du cinéma muet se perche sur les touches blanches. Soudain, un clown en queue de pie met le feu au piano puis trébuche sur divers objets sonores disposés là, dans le jardin. Effrayée par les flammes et le vacarme, toute une volière de sentiments s’échappe dans le ciel, en une nuée de notes. Un pur enchantement que ces tourtereaux migrateurs promènent dans tout le département à grands battements d’ailes et de cœur. Tél. 04 68 51 13 14. jazzebre.com

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CAHIER SPÉCIAL L’AVENTURE

D’UNE ENTREPRISE

AU CŒUR

DES MUTATIONS DE LA SOCIÉTÉ

170 ans

D’HISTOIRE

Née sous le nom de la Compagnie Générale des Eaux le 14 décembre 1853, à la suite d’un décret signé de la main de l’empereur Napoléon III, Veolia résout depuis 170 ans les problèmes sanitaires des territoires. L’entreprise est aujourd’hui au cœur des questionnements sur l’environnement, réunissant dans son champ d’action la gestion de l’eau, celle des déchets et de l’énergie. À travers ces pages, découvrez l’histoire de la Compagnie Générale des Eaux (CGE) et comment cette entreprise œuvre à la transformation écologique des territoires.

Publirédactionnel


170 ANS CAHIER SPÉCIAL

D’HISTOIRE

Q U E L Q U E S D AT E S C L É S Création de la Compagnie Générale des Eaux (ancêtre de Veolia) par décret signé par Napoléon III.

1853

Premier contrat de distribution d’eau à Lyon, obtenu grâce au saint-simonien Prosper Enfantin.

1867

Premier développement commercial à l’étranger : Venise pour la production et la distribution d’eau. Suivront Constantinople en 1882 et Porto en 1883.

Loi cadre sur l’eau, qui permet la création des agences de l’eau et introduit le concept du « pollueur-payeur », votée en France avant d’être reprise en Europe et au-delà.

1880

1937 1964 1967 1970-71

Premier choc pétrolier : la Compagnie Générale de Chauffe, filiale du groupe, innove en développant ses premiers projets de géothermie et la récupération des énergies perdues.

1973 1975

Premier contrat du groupe à la Nouvelle-Orléans pour exploiter le système d’assainissement de la ville.

Protocole de Kyoto sur le climat.

1992 1995 1997

Contrat de Prague, début de l’implantation dans les Pays de l’Est.

Première opération de réutilisation des eaux usées traitées en France, à Sainte-Maxime. Construction de la première usine de recyclage des batteries de voitures électriques en Moselle. Contrat à Abu Dhabi pour l’exploitation de l’une des plus grandes usines de dessalement au monde, à la pointe de l’efficacité énergétique.

Premier contrat pour débarrasser les rues des boues et des déchets et les transformer en fumier, à Nantes.

2000 2002

Création par Léon Dewailly de la société Chauffage Service, spécialisée dans l’exploitation des installations de chauffage et de climatisation.

Premières usines d’incinération du groupe.

Création des premiers ministères de l’environnement en Grande-Bretagne et en France.

Création de Sarp Industries pour traiter les déchets dangereux.

Contrat avec la ville de Westminster, au Royaume-Uni, pour assurer la propreté lors des événements.

Accélération à l’international de Veolia : → Ouverture de l’usine de réutilisation des eaux usées traitées à Windhoek, Namibie, financée par Veolia. → Création au Moyen-Orient de la filiale Enova, dédiée à l’efficacité énergétique. → Premier contrat en Chine pour assurer la sécurité de l’eau pour la région et les grands événements de Shanghai.

2006

Acquisition des principales activités internationales de Suez.

2022

Sécheresse historique en France, début du programme Jourdain, en Vendée avec Vendée Eau, visant à recycler les eaux usées pour les rendre potables.

2023

Inauguration de l’autoroute de la chaleur à Lille, qui permet de chauffer les foyers grâce à la revalorisation de leurs déchets tout en fermant une centrale à charbon.


CAHIER SPÉCIAL

L’EAU

C’est

par

l’eau

que

commence l’aventure de Veolia. En France, en 1832, une épidémie de choléra fait 30 000 morts à Paris et 100 000 dans tout le pays. Cet épisode met en

lumière l’importance de la salubrité des eaux potables et usées. Au début du XIXe siècle,

ce sont la fontaine publique et le puits privé qui représentent les principaux modes de distribution de l’eau à Paris ainsi que dans les autres grandes villes françaises. Depuis la Révolution de 1789, les besoins en eau ne cessent de croître face au nombre d’habitants quittant les campagnes au profit des villes. Il devient alors urgent de revoir le système de distribution de l’eau en France.

Veolia en Occitanie LA SOURCE DU LEZ À MONTPELLIER

Elle alimente aujourd’hui en eau potable 74% de la population

ACHEMINER la précieuse ressource

de la métropole montpelliéraine, la source du Lez est l’une des grandes aventures de l’eau à laquelle Veolia a participé. La source du Lez se situe au Nord de Montpellier, dans une zone de roches calcaires vieilles de plusieurs dizaines de millions d’années, propices à l’infiltration et au stockage de l’eau de pluie, grâce aux nombreuses fissures qui les traversent. La source du Lez alimente Montpellier depuis le milieu du XIXe siècle grâce au célèbre aqueduc construit par Henri Pitot, aujourd’hui emblème du quartier des Arceaux. L’ouvrage conduisait alors l’eau de la source jusqu’au réservoir du Peyrou, puis dans les années 1930 des canalisations sont installées.

Le 14 décembre 1853, Napoléon III, qui dans ses années d’exil a pu mesurer l’avance de l’Angleterre sur la France en matière de distribution d’eau, appose sa signature sur un décret impérial autorisant la création de la Compagnie Générale des Eaux (CGE). Une mission : construire de véritables réseaux de distribution d’eau dans les villes et les campagnes françaises, avant même la découverte de la théorie microbienne, de

Une ressource à 100 mètres sous terre

John Snow à Louis Pasteur.

Mais, à partir des années 1960, et à cause de l’accroissement

Au XXe siècle, l’eau devient la condition sine

de la population, l’eau vient à manquer dans la ville, surtout en

qua non du confort moderne à la maison.

période estivale. À l’Université de Montpellier, le professeur et

« Eau et gaz à tous les étages », claironne

hydrogéologue Jacques Avias en est certain : le Lez peut alimenter

la fameuse plaque vissée à l’entrée des

en eau toute la ville. Selon lui, la rivière a un cours souterrain dans

immeubles de standing, dans le premier

le karst, une roche calcaire très perméable. Sous la roche, il serait

temps où la CGE équipe les grandes villes de

alors possible de trouver d’immenses réserves d’eau qu’il faudrait

leurs réseaux, avant que l’abondance ne soit

ensuite pomper.

généralisée à tous. Une eau qui apporte

La Ville de Montpellier décide alors de suivre cet avis et confie

les bienfaits de l’hygiène (se laver, boire,

une mission d’exploration dans le cours souterrain du Lez à la

nettoyer le linge ou faire la vaisselle)

Compagnie Générale des Eaux. Une équipe de la COMEX est envoyée… Et finalement, à 100 mètres sous terre, découvre une énorme cavité ! L’eau de la source du Lez est captée au moyen de trois groupes de pompage constitués de deux pompes immergées en série, fonctionnant à vitesse variable et débitant de 600 à 1 000 litres par seconde.

et des loisirs à la maison.


Après avoir accompagné jusqu’au début du XX

e

siècle l’approvisionnement en eau des grandes villes, la CGE investit le développement de leurs périphéries, qui ne cessent d’accueillir de nouveaux habitants. Les communes s’y associent souvent sous forme de syndicats pour confier leur service d’eau à une entreprise privée sous les auspices bienveillants de l’État, soucieux d’assurer avec la plus grande sécurité le service d’eau essentiel à l’hygiène publique. Dans les banlieues comme dans les campagnes, la CGE participe à faire advenir le « miracle de l’eau » en France.

Lorsque l’eau courante est amenée en ville à partir du milieu du XIXe siècle, personne ne se soucie de l’impact de ce qui est rejeté directement en aval

À Paris UNE

CANICULE

DÈS 1881

RICHE

D’ENSEIGNEMENT

En juillet 1881, une forte canicule pousse les Parisiens à laisser leur robinet couler quasiment sans interruption, provoquant une pénurie dans la ville. Dans ce contexte, la généralisation du compteur apparaît progressivement comme la solution la plus pertinente pour prévenir les abus, mais aussi comme le moyen idéal de rendre égaux les utilisateurs face à des différences d’abonnement perçues comme injustes. Le compteur est aujourd’hui devenu un allié précieux pour maîtriser les consommations et faire face aux sécheresses.

CHIFFRES clés

dans les cours d’eau. La nécessité de protéger la ressource naît de l’explosion des volumes. À partir des années 1960, les conflits liés à la pollution des ressources se multiplient. La qualité des eaux de surface, celle des rivières notamment, se dégrade fortement en raison principalement des activités industrielles et agricoles. La loi-cadre sur l’eau en 1964 permet la création des agences de l’eau et l’organisation par bassin versant, et introduit le concept du « pollueurpayeur ». La directive cadre européenne de 2000 reprend et approfondit le modèle français, issu de la loi de 1964, en vue d’améliorer la qualité des

1946

37%

des logements disposent de l’eau courante

cours d’eau européens. Ces principes rayonnent aussi plus largement dans le monde. La CGE soutient activement la loi sur l’eau de 1964, quitte à susciter l’opposition d’autres groupes industriels. Elle fait souvent alliance avec les associations de pêcheurs pour préserver les cours d’eau. Mais elle apporte aussi des solutions après les catastrophes naturelles qui génèrent une large mobilisation. Après la marée noire de l’Erika en 1999, les pollutions les plus prégnantes seront ainsi traitées par Sarp Industries, une filiale de Veolia.

1975

97% trente ans plus tard

CAHIER SPÉCIAL

PROTÉGER l’élément


CAHIER SPÉCIAL

DÉCHETS

À partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, le nettoyage des rues et le ramassage des boues sont confiés à de multiples petites sociétés familiales. Certaines

obtiennent

des

concessions renouvelées sur plusieurs décennies, comme l’entreprise Grandjouan à Nantes. Celle-ci obtient son premier contrat de collecte des boues et déchets avec la ville en 1867 et assure le nettoyage des rues de la ville et le transport des déchets jusqu’en 1947 ! La société rejoindra la CGE dans les années 1980. Aujourd’hui, son histoire fait partie intégrante de celle de Veolia.

L’urbanisation progressive de la société rend les déchets « encombrants ». Les déchets sont transportés hors des villes, par hippomobiles puis camions. Mais face à l’explosion de la consommation, les villes finissent par rencontrer leurs limites : les territoires ont des capacités d’absorption limitées des déchets, ce qui les oblige peu à peu à les traiter, délégant une nouvelle fois cette part invisible de la ville à d’autres acteurs. Avec les nouveaux développements industriels et agricoles, de nouveaux types de déchets et de pollutions émergent dans la deuxième moitié du XX siècle, imposant le développement de modes e

de traitement plus pointus. C’est à partir de la volonté de protéger l’eau qu’a été investi par Veolia, au cœur des années 70, le traitement des déchets dangereux. Tout commence lorsque Bertrand Gontard, directeur de l’usine de potabilisation de Méry-sur-Oise, se rend compte que les effluents industriels rejetés dans l’Oise menacent le traitement de la ressource. Pour rendre l’eau potable, il doit utiliser encore plus de charbon actif, et la pénurie guette, ce qui signifierait la coupure d’eau potable pour les habitants. Pour remédier au problème, il propose aux industries de traiter directement les effluents sans attendre que le rejet pollue la rivière. Ainsi naît Sarp Industries en 1975.

Les débuts DU TRI SÉLÉCTIF

Au début des années 1990, le tri sélectif s’est imposé en Allemagne plus vite qu’ailleurs. Le pays a été précurseur sur la création des éco-organismes. En Sarre, une région qui compte 1 million d’habitants, Veolia a accompagné ce mouvement précurseur et le développement du Point Vert (Der Grüne Punkt), ce logo circulaire représentant deux flèches enroulées qui signale que l’entreprise contribue au traitement des emballages. Les déchets collectés par Veolia (canettes d’aluminium, pots de yaourt, emballages Tetra Pak, bouteilles et films en plastique) étaient d’abord restitués au DSD (Duales System Deutschland), le premier écoorganisme créé en Europe. A partir de la structuration de ces flux, Veolia est parvenue en quelques années à créer des boucles d’économie circulaire, notamment pour le secteur automobile, avec Mercedes, et y compris pour le plastique.


constructions logements durant

collectifs

les

Glorieuses chauffage

de Trente

que

le

s’impose

comme une nouvelle condition nécessaire au confort d’un logement. Si autrefois, on se contentait souvent d’un poêle à charbon dans la pièce de vie, à partir du rude hiver de 1954, le combat de l’abbé Pierre contre les logements insalubres en France fait du chauffage domestique une question sociale d’envergure. S’il n’est pas chauffé, alors un logement est insalubre. Plus généralement, avec la première révolution industrielle, c’est toute la consommation d’énergie qui s’accroît, et avec elle les besoins en termes de sécurité d’approvisionnement.

Léon Dewailly fonde en 1937 la société

Investir

Chauffage

DANS LES ÉNERGIES PROPRES Face au constat du réchauffement climatique, les recours aux énergies propres et de récupération représentent le plus fort potentiel de baisse des émissions de gaz à effet de serre à court terme. Ces dernières issues de l’incinération des déchets non recyclables et de la biomasse, un temps délaissé en raison du faible coût des énergies fossiles, apparaissent aujourd’hui comme une réponse viable à ces enjeux et dans lesquelles Veolia s’investit considérablement. Au cours des dernières décennies, l’entreprise a développé des solutions pour permettre aux territoires de sortir du charbon et des énergies fossiles. Dès

Service,

spécialisée

dans

l’exploitation des installations de chauffage et de climatisation. Chauffage Service fusionne en 1960 avec la Compagnie Générale de Chauffe (CGC), créée en 1944, qui rejoint la CGE en 1967. Ces sociétés sont au fondement de l’expertise énergétique de Veolia qui se matérialisera un temps au sein de Dalkia, avant de se développer plus

particulièrement

à

l’international

et notamment en Europe de l’Est où, dès la chute du mur de Berlin, la question énergétique sera perçue comme un enjeu de sécurité et de souveraineté nationale.

la fin des années 1960, la Compagnie Générale de Chauffe exploitait l’usine d’incinération alimentant en chauffage certains quartiers de Rennes. L’usine de de valorisation des déchets Arc-en-Ciel, exploitée par Veolia depuis 1993, a été construite à proximité de

Aller plus loin...

l’usine d’Arcelor Mittal pour lui permettre d’utiliser l’énergie produite. L’implantation du groupe en Europe de l’Est au début des années 2000 a pour sa part accéléré le développement de ses expertises dans l’exploitation des réseaux de chaleur et dans leur verdissement.

web

podcast

CAHIER SPÉCIAL

ÉNERGIE

C’est avec l’essor des


MUSIQUES

CLASSIQUE

©

Lucile Contopoulos

C’est à un très beau concert que vous convie l’Orchestre national Avignon Provence à la mi-mars. Il emprunte son nom, Rêveries, à l’une des compositions de Claude Debussy où se mêlent avec sensualité les bois et les cordes. En découle un ressenti propice à l’imagination et aux chimères. Également au programme, Concerto pour violon n°2 de Sergueï Prokofiev, écrit en 1935, 20 ans après le premier. Plus lyrique, ce second concerto déploie des sonorités stupéfiantes, même si le concerto initial se révèle dans le thème principal du premier mouvement qui Olivier Penard évoque une ancienne complainte russe. Dernier compositeur, Olivier Penard et sa dernière création, Symphonie n°2. Assumant parfaitement son néoromantisme et ses références plurielles, de Brahms à l’orchestre hollywoodien, il entrelace la tradition et la modernité. Pour cette composition en trois mouvements, il a choisi une énergie rutilante, en témoigne l’ouverture avec un appel de cuivres éclatants sur fond de cordes nerveuses. Dans la partie centrale, les soli dialoguent avec une sorte de spleen sur une trame atonale. Enfin le final renoue avec une énergie créative où prédominent les rythmes asymétriques tout en conservant une certaine légèreté. Avec Débora Waldman à la direction musicale, Tai Murray au violon. Tél. 04 90 14 26 40. orchestre-avignon.com

Ensemble Clément Janequin et Les Sacqueboutiers

©

DR

Basilique Saint-Sernin Toulouse, Haute-Garonne

72

Église Saint-Exupère Toulouse, Haute-Garonne

Vendredi 15 mars

Mardi 12 mars

Originalité, variété et qualité, les trois maîtres mots de la saison musicale Les Arts Renaissants. En témoigne la soirée du 12 mars avec l’Ensemble Clément Janequin et Les Sacqueboutiers. Les neufs musiciens exécutent deux pièces majeures du compositeur franco-flamand Pierre de la Rue (1460-1518), Missa pro Defunctis et le Requiem, Messe L’Homme armé. Cette sélection s’articule autour de la figure du guerrier de la Renaissance, courageux et mort au combat. Également interprétées, des œuvres de C. Janequin, J. Obrecht, P. Bermúdez, J. de Bournonville, A. Févin… Avec pour l’Ensemble Clément Janequin, Dominique Visse (hautecontre), Olivier Coiffet, Hugues Primard, Vincent Bouchot (ténors) et Renaud Delaigue (basse). Et pour l’ensemble de cuivres anciens de Toulouse Les Sacqueboutiers, Jean-Pierre Canihac (cornet à bouquin), Philippe Canguilhem (chalemie), Daniel Lassalle (sacqueboute), Laurent Le Chenadec (dulciane) et Yasuko Bouvard (orgue). Tél. 05 61 25 27 32. arts-renaissants.fr

Samedi 23 mars

Christophe Sevin

Opéra Grand Avignon Vaucluse

Concertos baroques

©

Rêveries

et lyrique

L’orchestre baroque Les Passions reprendra les plus grands compositeurs de la période musicale : Vivaldi, Telemann, Bach et Boismortier. Violon, flûte à bec, hautbois, basson, violoncelle et clavecin s’harmoniseront sous la baguette de Jean-Marc Andrieu dans le décor de l’église Saint-Exupère. Après la direction de l’opéra occitan Daphnis et Alcimadure à l’Opéra de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, l’orchestre baroque revient avec ces concertos autour d’une programmation rassemblant les compositeurs parmi les plus populaires de l’époque baroque : Vivaldi, Telemann, Bach et Boismortier, un choix permettant d’explorer toutes les combinaisons offertes par la formation proposée. Tél. 06 81 46 37 21. les-passions.fr

Tchaïkovski, Mozart L’Ombrière Uzès, Gard

Vendredi 23 février

Une grande soirée de musique en perspective, pour ce concert symphonique, proposé dans le cadre de la saison des Nuits musicales, autour des partitions de deux compositeurs géniaux : Piotr Illitch Tchaïkovski et Wolfgang Amadeus Mozart. Le concerto pour violon de Tchaïkovski est le seul, particulièrement exigeant dans son exécution, que le compositeur écrivit pour le violon. Il se déploie en trois mouvements : allegro moderato, andante et allegro vivacissimo. D’un romantisme profond, il exprime Sergey Khachatryan passion, folie et flamboyance. La célèbre symphonie de Mozart, un chef-d’œuvre de virtuosité, jouit d’un équilibre et d’une grande richesse instrumentale. Immensément populaire, de loin la plus jouée du compositeur, c’est l’une des pièces les plus emblématiques de la musique classique universelle. Sa sublime véhémence, fruit d’un art au sommet de ses capacités, n’a jamais cessé de séduire toutes les générations depuis le temps de sa création. Le tout interprété par l’Orchestre national Avignon Provence, sous la baguette de Debora Waldman, au côté de Sergey Khachatryan, au violon. Tél. 04 66 62 20 00. nuitsmusicalesuzes.org


Festival musique sacrée Perpignan, Pyrénées-Orientales

Opéra Comédie Montpellier, Hérault

Du 15 au 28 mars

Samedi 9 mars

MUSIQUES

Gloria !

Au programme de ce concert de l’Orchestre national de Montpellier, sous la direction de Victor Jacob, une compositrice rare et deux compositeurs notoires. Charlotte Sohy (1887 – 1955), compositrice française, a manifesté un vrai talent d’articulation entre texte et musique. Illustration manifeste, ces Méditations opus 18 pour soprano et orchestre, méditations à thématique apaisée, paix, confiance et joie. C’est François-Henri Labey qui en a assumé l’orchestration. On Victor Jacob retrouvera également Mozart et sa Symphonie n°40 en sol mineur KV 550, la plus célèbre des symphonies du compositeur, la plus populaire qui atteint un équilibre exceptionnel entre le fond et la forme, la richesse thématique et la dynamique rythmique. Reste cependant un sentiment de grâce mélancolique qui affleure d’une beauté quasi mythique. Enfin, Francis Poulenc. Son Gloria, est le souvenir vivant du choc de Rocamadour où le compositeur recouvra la foi. L’œuvre de Francis Poulenc, compositeur « mimoine, mi-voyou », selon l’expression de Claude Rostand, brille de mille feux, mais garde des pages plus intimes. Poulenc fut amusé du scandale que fit la deuxième partie de sa grande symphonie chorale. Il s’en explique : « J’ai pensé simplement en l’écrivant à ces fresques de Gozzoli où les anges tirent la langue et aussi à ces braves bénédictins que j’ai vus un jour jouer au football. » Tél. 04 67 60 19 99. opera-orchestre-montpellier.fr

Cendrillon

Théâtre du Capitole Toulouse, Haute-Garonne

Du 29 mars au 7 avril

©

Le Festival de Musique Sacrée 2024 de Perpignan, illuminera la ville de propositions artistiques portées par le souffle de la créativité et de l’excellence. Du théâtre municipal à l’Église des Dominicains, en passant par l’Institut Jean Vigo, le couvent des Minimes, la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, la Médiathèque, le musée Casa Pairal, le cinéma le Castillet, et autre Village du festival. Au programme, 17 concerts « Florilège » et « Mosaïque », deux concerts en famille, Les Pousses du festival. Chacun, petit et grand, pourra trouver musique à son goût et à sa porte. Les mélomanes et les curieux ne se priveront pas de creuser Origine, concert d’ouverture avec un chœur a cappella. Ils n’échapperont pas aux bonnes Ondes du carillon en tête. Les chants traditionnels, Lutz de Lua, seront aussi de la fête. À noter sur les tablettes, Le voyage de Jacoub et les Féeries symphoniques qui raviront les oreilles de toute la famille. Une lecture, pour entrer musicalement en littérature, un Grand feu alimenté de moult partitions. Incontournable pour faire vibrer l’âme, un retentissant Stabat Mater. Il fallait également un moment de musique de chambre pour signer l’Harmonie du temps, une musique à méditation pour entrer En résonance. Les musiques du monde ne pouvaient faire défaut à ce programme très concocté : Da Svidaniya Madame et Le chant de la montagne s’imposaient. Synthétisant au mieux le sacré du festival, Harmonies poétiques et religieuses clôtureront en toute plénitude, la source lumineuse d’émotions et de découvertes du festival. Tél. 04 68 66 18 92. mairie-perpignan.fr

Agnese Zeltina

Le chant de la montagne

Une distribution époustouflante pour l’opéra, Cendrillon (Cenerentola), de Gioachino Rossini programmé par l’Opéra national Capitole de Toulouse. Revisité par Barbe & Doucet (mise en scène, décors et chorégraphie), le conte se déplace dans les années 50 et prend énormément de liberté tout en gardant ses fondamentaux, la bru esclavagisée, les deux sœurs, la marâtre, le prince… Ici, pas de cuisine grise où œuvre Cendrillon, mais un réfrigérateur surdimensionné et un mobilier fuchsia. Plus de bal au palais, mais une enseigne lumineuse qui se lit, Le Palace, où la jeune fille dédiée aux cendres (d’où son surnom) sera conduite par sa fée-marraine. Du côté des costumes, extravagance et comique sont de mise. Certains sont en forme de pâtisserie, d’autres lumineux ! Sauf évidemment la robe noire de l’héroïne. Dans une scénographie grandiose, défilent des personnages haut en couleur, tendres et burlesques sur un rythme effréné et ponctué de trouvailles. En outre, ce vertige de couleurs et de mouvements rehausse en intensité les scènes intimistes comme la rencontre silencieuse entre Cendrillon et le prince ou les retrouvailles de Cendrillon avec son père. Sublimé par l’art de la pyrotechnie rossinienne et la fougue de l’opéra bouffe, cet opéra fascine par son énergie et son esprit music-hall. Tél. 05 61 63 13 13. opera.toulouse.fr

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VEN. 1er MARS | 21H

VEN. 8 MARS | 21H

DIM 7 AVR. | 16H

VEN. 31 MAI 21H Réservez vos places 06 47 01 89 06 04 67 01 14 66


MUSIQUES

MUSIQUES

Chanac, Lozère

Du 3 au 5 avril

Le festival Aux Sons fête le printemps à travers sa programmation de musiques du monde, exclusivement féminine pour cette 7ᵉ édition, avec des voix et des rythmes venues du Soudan, d’Iran et du Sahara occidental. Manifestation portée par Détours du monde et Les Scènes Croisées de Lozère. • Mer. 3 avril : projections de reportages sur la question de l’accueil et les discriminations et échanges avec les artistes. • Jeu. 4 avril : Sulafa Elyas (chanteuse soudanaise et joueuse de Oud), la plasticienne iranienne Hura qui chante en sistani et l’ensemble Dijhya Salem Band, venu du Sahara occidental (répertoire Sahraoui). • Ven. 5 avril : projections de reportages sur la question de l’accueil et les discriminations et échanges avec les artistes. Tél. 04 66 65 75 75. scenescroisees.fr

24 février

Rassemblant des milliers de passionnés de BPM musclés aux quatre coins de la France, la tournée Born To Rave revient en force le samedi 24 février à l’Arena de Toulouse pour une nuit sous le signe de la fête et des musiques électroniques. Au programme : un voyage musical sous la forme d’un retour aux Neophyte origines, où les figures les plus emblématiques de la scène Hardcore internationale et française se succéderont aux platines ! Ce sont les héros qui ont marqué l’histoire de la Hard Music qui joindront leurs forces pour mettre à l’honneur des styles tels que le Early Hardcore ou le Frenchcore, en passant par le Milenium, ou l’industrial Hardcore. Un véritable hommage à la Hard Music des années 90, qui rassemble, le temps d’une soirée, toutes les générations d’artistes et de publics ! Sur scène se succéderont Neophyte, Radium, Art of Fighters, Ophidian, Psiko. Un tourbillon de sonorités explosives et de mélodies enivrantes. audiogenic.fr

Les 29, 30 et 31 mars

I Love Techno, festival annuel de musique techno à Montpellier, revient cette année encore pour trois jours de festivités. L’Opéra Comédie ouvrira le bal avec Jacques à la musique bruitiste aux multiples couches sonores et le DJ Irene Dresel Canblaster. Une première soirée qui s’annonce explosive si l’on en croit les mots du festival qui annonce de « nouveaux travaux à prévoir sur la place de l’Opéra Comédie après une ouverture explosive ». Le samedi, ce sera le Parc des expos qui recevra ! Au programme, une scène partagée où se rencontreront voix tranchante d’I Hate Models, l’énergique DJ Indira Paganotto, Irène Drésel l’artiste électronique mystique. À découvrir également ce soir-là, le groupe de DJ électro Mathame, Nico Moreno entre techno et trans, WHOMADEWHO hybrid dj set et enfin, avec de la deep House avec Lex Wann. La Halle Tropisme clôturera ce marathon avec le duo électro Doppelgang, L’Homme Seul et Doctr. ilovetechnoeurope.com

Un week-end avec elles #17 Tarn

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Born to rave

L’Arena Toulouse, Haute-Garonne

CDLN

Le mondialement connu Tiken Jah Fakoly se produira sur la scène sérignanaise, revisitant ses 25 ans de répertoire, dont ses plus grands titres, tout en proposant des morceaux inédits. Entouré de musiciens jouant des instruments traditionnels d’Afrique de l’Ouest, l’auteur-compositeur interprète, figure majeure du reggae sur le continent africain, et au-delà, et fervent militant, revient pour la première fois avec une tournée acoustique. Artiste engagé, Tiken Jah Fakoly milite pour la réconciliation nationale dans son pays d’origine qu’est la Côte d’Ivoire, également pour l’agriculture et contre l’exode rurale qui s’opère en Afrique et s’engage pour la protection de l’environnement. Écrin intimiste, La Cigalière promet une soirée « propice à la sublimation de son œuvre et plus poétique que jamais ! ». Tél. 04 67 32 63 26. lacigaliere.fr

Festival Aux Sons #7

Opéra Comédie, Halle Tropisme, Parc Expo Montpellier, Héraut

Jeudi 4 avril

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La Cigalière Sérignan, Hérault

I Love Techno

Youri Lenquette

Tiken Jah Fakoly

actuelles

Du 4 au 7 avril

Un festival 100% féminin. Pour sa 17ᵉ édition, Un week-end avec elles réunit vingt artistes femmes d’exception dans neuf communes du département du Tarn. Au programme : Flavia Flavia Coelho Coelho, Olivier Ruiz, Clara Ysé, Nawel Dombrosky, Lizzie… et Sheila. À noter, l’engagement du festival en faveur du combat des femmes kurdes pour la liberté à travers deux temps forts. Tous et toutes dans le Tarn ! Jeu. 4 avril : Audrey Joumas et Blaubird (chanson actuelle), Lautrec. Ven. 5 avril : le phénomène Flavia Coelho et son dernier album, DNA, et Lisa Ducasse (clavier et voix), Albi. Ven. 5 avril : Fanel (électro-pop), Cokelikô (Dj de Forró) et Mauve Amalvy (univers hybride, poésie, visuel), Castres. Vend. 5 avril : Lizzie (chant et guitare), Castelnau-de-Lévis. Ven. 5 avril : soirée kurde avec Lanja Ali, Bayan Mohammadi et Mîrkut en concert, Técou. Sam. 6 avril : Olivia Ruiz et son nouveau titre, La Réplique, la voix unique de Clara Ysé et Himene (slam et guitare), Cap Découverte. Sam. 6 avril : one woman show de Karine Dubernet, Albi. Sam. 6 avril : quatuor vocal féminin Cacimbo, Puygouzon. Sam. 6 avril : journée kurde (conférence et projection), Albi. Dim. 7 avril : Sheila et son 27ᵉ album, sorti en 2021, Venue d’ailleurs, Albi. Dim. 7 avril : concert de la comédienne et artiste de cabaret Nawel Dombrowsky et Mary Bach (poésie-chanson engagée), Florentin. Tél. 05 63 60 55 90. unweekendavecelles.net

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LARTVUES.COM


Nuit du Slam En région

Pour sa 23ᵉ édition, le festival prend de l’ampleur en lançant notes exceptionnelles et virevoltantes avec des groupes de renommée internationale, dont Hacenoba Salsa, ou Loubelya et Guilhem Desq, ainsi que Marc Hévéa, artiste labellisé par la famille Nougaro. À suivre, trois week-ends caractéristiques : le premier consacré au genre néo-trad, avec le notoire Trio Loubelya. En solo le dimanche, arrivée de Guilhem Desq, une célébrité. Un moment d’apprentissage de danse traditionnelle est prévu, l’après-midi Marc Hevea du samedi. Le week-end suivan sera dévolu à la chanson française et au jazz, avec Marc Hévéa Trio musiciens du pays, lesquels, c’est notable, feront la première partie cette année de Maxime le Forestier, au festival de Carcassonne. La troisième séquence musicale, sera dédiée à la musique latine : écouter et danser la salsa sous les rythmes cubains de Hacenoba salsa, formation ayant participé au festival de Carcassonne, en août, il y a quelques années. Il s’agit de neuf musiciens et chanteurs, qui animeront la soirée. Quatre professeurs feront, eux, alterner cours de rueda, chacha, salsa et bachata. Le dimanche, le DJ, Oscar De La Habana, cubain du département, assurera avec maestria, la clôture du festival. Des élèves du conservatoire de Carcassonne, se produiront également, dans l’atelier salsa. leprintempsdesnotes.wixsite.com/printemps-des-notes

Philippe Poulenas

Du 9 au 24 mars

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Alairac Aude

Du 7 au 30 mars

MUSIQUES

Le printemps des notes

La 17ᵉ édition du festival La Nuit du Slam est de retour et sillonnera le territoire occitan pendant près d’un mois. Portée par le collectif toulousain Contre-Courant, les Nuits du slam permettent de partager cet art entre poésie et musique. Au programme de chaque journée, des concerts, scènes ouvertes, ateliers d’écriture… Premier La Pieta rendez-vous à Gignac le 7 mars, avec le concert de Velu. À Toulouse le 8 mars, place au duo féminin Royale Canine avant de rejoindre Marciac, le 16 mars, pour découvrir les textes scandés sur les rythmes techno d’Orphée sans frein. Le 14 mars, c’est à Albi que l’on pourra découvrir le trio énergique et engagé Viktor and the Haters. Toujours dans le Tarn, cette fois à Lautrec, Jérôme Pinel et Tô pour une performance de slam poésie, le 15 mars (également le 30 mars à Figeac). Retour à Toulouse, le 16 mars, pour un double plateau féminin avec Ange puis La Pieta. À suivre, le 22 mars, le guitariste et compositeur Joris Ragel, à La Bastide-de-Sérou, dans l’Ariège. Le 23 mars, on ira à Montauban pour découvrir le rappeur et slameur D’ de Kabal avant de découvrir, le 29 mars, à Toulouse, le flow acrobatique d’Hippocampe Fou. contrecourantprod.com

Limoux Brass Festival Aude

Du 25 au 28 avril

Festival de Guitare d’Aucamville et du Nord Toulousain Haute-Garonne

Du 14 au 24 mars

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Clara de Latour

Alessio Allegrini

Special Friend

Une 32ᵉ édition pour le Festival de Guitare d’Aucamville et du Nord Toulousain. Si la guitare reste au centre des concerts, la manifestation fait la part belle au cinéma, à la danse, à d’autres instruments comme la batterie ou le piano et au dessin. Un festival populaire et singulier à vivre. • Jeu. 14 mars : concert folk avec Athénaïs, Fonbeauzard. • Ven. 15 mars : Roxane Arnal et Baptiste Bailly, Aucamville. • Sam. 16 mars : pop-rock avec le duo franco-américain Special Friend, Aucamville. • Ven. 22 mars : Luz, flamenco avec Eva Luisa et Lydie Fuerte, Launaguet. • Ven. 22 mars : théâtre et musique avec le spectacle Mozaïc et les gouttes de pluie, Saint-Alban. • Sam. 23 mars : Machineless, spectacle musique et dessin, Fenouillet. • Sam. 23 mars : Roxane, Bruguières. Tél. 05 62 75 94 94. guitareaucamville.com

Pour sa 16e édition, le Limoux Brass Festival continue sa quête d’excellence, conviant des artistes de France, d’Europe et du monde à se produire sur scène. Remarquable également, le parrain de cette nouvelle édition à la reconnaissance internationale : le corniste italien Alessio Allegrini. Figure incontournable du cor, régulièrement invité comme soliste par les plus grands ensembles tels que l’Orchestre Symphonique de Vienne, il est par ailleurs chef d’orchestre. Le musicien animera une masterclass à destination des élèves de la France entière. Le reste de la programmation promet aussi de très beaux moments autour des cuivres ! Parmi les temps forts, le concert du Balkan Paradise Orchestra, venu de Barcelone pour une soirée exceptionnelle le 25 avril. Le 26 avril verra se produire, en première partie, le Brass Band toulousain Occitania puis le tubiste Florian Wielgosik. En deuxième partie, on ne manquera pas le Reinhold Friedrich Quintet. Le lendemain, 27 avril, venu des États-Unis, Adam Rapa Quartet assurera la première partie de soirée, avant de découvrir l’hommage à Ella Fitzgerald de l’Amazing Keystone Big Band. Enfin, le 28 avril, Lucienne Renaudin Vary et Hélène Escriva proposeront, avec leurs invitées, de redécouvrir Nina Simone. Pour clôturer le festival, une soirée exceptionnelle avec l’Orchestre national du Capitole et le parrain de l’édition, Alessio Allegrini. Tél. 04 68 69 69 87. limouxbrass.fr

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MUSIQUES

AGENDA

CASINO BARRIÈRE • TOULOUSE 05 61 33 37 77 casinobarriere.com

JUIN Ven. 7 à 21h30 • George Ka

FÉVRIER

LE BIKINI • TOULOUSE 05 62 24 08 50 lebikini.com

Dim. 25 à 18h • Frédéric François MARS Sam. 30 à 20h30 • Christophe Willem Dim. 31 à 18h • Sheila AVRIL Mer. 3 avril à 20h30 • I Muvrini Mer. 10 à 20h30 • The Musical Box JUIN Dim. 2 à 18h • Didier Barbelivien OCTOBRE Mar. 1er à 20h30 • Mania NOVEMBRE Lun. 11 à 20h30 • Belinda Davids Jeu. 14 à 20h30 • The World of Queen JANVIER 2025 Dim. 26 à 14h30 et 17h30 • Aldebert MARS 2025 Jeu. 20 à 20h30 • Covertramp LE BIJOU • TOULOUSE 05 61 42 95 07 / 05 61 42 08 69 le-bijou.net FÉVRIER Les 15 et 16 à 21h30 • Yvan Cujious... Les 28 et 29 à 21h30 • Jérôme Pinel MARS Sam. 2 à 21h30 • Ben Harper Project Les 6 et 7 à 21h30 • Boule Ven. 8 à 21h30 • Sophie Cantier Les 13 et 14 à 21h30 • Carmen de la Cancion Jeu. 21 à 21h30 • Julii Sharp Ven. 22 à 21h30 • Mélanie Lesage... Mar. 26 à 21h30 • Etienne Fletcher Du 27 au 29 à 21h30 • Addis Black Mamba AVRIL Mar. 2 et mer. 3 à 21h30 • Idiots Utiles Jeu. 4 et ven. 5 à 21h30 • De Grands Enfants Du jeu. 11 au sam. 13 à 21h30 • Alexis HK Mar. 16 à 21h30 • Yoanna Jeu. 18 à 21h30 • Benoît Paradis Trio Ven. 19 à 21h30 • Halynka Mer. 24 à 21h30 • Nathan Mameri Les 25 et 26 à 21h30 • Tom Bird MAI Jeu. 2 à 21h30 • Alba Delmont Ven. 3 à 21h30 • Vaslo Jeu. 16 et ven. 17 à 21h30 • Davy Kilembé Mar. 21 à 21h30 • Les Bluecharms Mer. 22 à 21h30 • Erdowsky Les 23 et 24 à 21h30 • Tim Dup Les 30 et 31 à 21h30 • Le Cri du Chœur

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des concerts

FÉVRIER Ven. 16 à 19h30 • Apashe Ven. 16 à 23h55 • Eargasm God + Mischluft Sam. 17 à 19h30 • Ronisia Sam. 17 à 23h55 • Black Sun Empire... Jeu. 22 à 19h • Aupinard + Danyl… Ven. 23 à 23h55 • Courtesy + Kendal… Mar. 27 à 19h30 • The Libertines Mer. 28 à 19h30 • Elgrandetoto Jeu. 29 à 19h30 • Favé MARS Ven. 1ᵉʳ à 19h30 • Mass Hysteria Ven. 1ᵉʳ à 23h55 • David Asko + Seduce Me… Sam. 2 à 19h30 • Roméo Elvis + Morgan Sam. 2 à 23h55 • Teddy Killerz... Dim. 3 à 19h • Benjamin Biolay Mer. 6 à 19h30 • ZKR Jeu. 7 à 19h30 • Arthur H Ven. 8 à 19h30 • Eddy de Pretto Ven. 8 à 23h55 • Nto + Guest Sam. 9 à 19h30 • Lala & Ce Sam. 9 à 23h55 • Barber + Killshot… Mer. 13 à 19h30 • Slift + Karkara Les 13 et 15 à 19h30 • Chinese Man Ven. 15 à 23h55 • Mall Grab + Dylan Dylan Sam. 16 à 19h30 • Nuit Incolore Sam. 16 à 23h55 • Héctor Oaks + Adiel… Dim. 17 à 18h • Synapson Ven. 22 à 19h30 • Luther Ven. 22 à 23h55 • Belaria + Didi Han… Sam. 23 à 19h30 • Electro Deluxe Sam. 23 à 23h55 • Eskha + Korse… Lun. 25 à 19h30 • Avatar Mer. 27 à 19h30 • Irène Drésel + Loman Jeu. 28 à 19h30 • Dionysos + A.Bourgeois Ven. 29 à 18h • Les Tambours du Bronx Ven. 29 à 23h55 • Jacidorex Sam. 30 à 19h30 • Dj Bens Dim. 31 à 23h55 • Mézigue AVRIL Mer. 3 à 19h30 • Meryl Ven. 5 à 19h30 • La Yegros Sam. 6 à 19h30 • La P’tite Fumée … Dim. 7 à 19h30 • Keen’v Ven. 12 à 19h30 • So La Lune Ven. 12 à 23h55 • Fakear + La Fine Equipe… Sam. 13 à 19h30 • Kalash Criminel Jeu. 18 à 19h30 • MC Solaar Ven. 19 à 19h30 • FFF Ven. 26 à 19h30 • Landmvrks …

MAI Ven. 3 à 23h30 • Shlømo Mar. 7 à 19h30 • Gogo Penguin Mer. 8 à 19h30 • The Congos & The Gladiators Ven. 24 à 19h30 • Hang Massive

DÉCEMBRE Ven. 13 à 18h • Orphaned Land Motocultor Across Europe Tour

Jeu. 17 à 19h30 • Purple Machine

LE MÉTRONUM • TOULOUSE 05 31 22 94 17 lemetronum.fr

NOVEMBRE

FÉVRIER

OCTOBRE

Ven. 22 à 19h30 • Ultra Vomit LE REX • TOULOUSE 05 61 38 57 71 lerextoulousee.com FÉVRIER Jeu. 15 à 19h30 • Glitched Ven. 16 à 23h55 • Turbulence W Sam. 17 à 23h55 • Karnage Sam. 24 à 00h • Pinq Nicki Minaj x Ariana Grande Mer. 28 à 19h30 • Fox Stevenson MARS Ven. 1ᵉʳ à 23h55 • Asdek & Ava Mind … Sam. 2 à 19h30 • Joseph Kamel Sam. 2 à 23h55 • Z -Cat + Le Klown… Ven. 8 à 19h30 • Yvnnis Ven. 8 à 23h55 • Paul Ritch Jeu. 14 à 19h30 • Tuerie Sam. 16 à 19h30 • Rouquine Dim 17 à 19h30 • Cynic x Obscura … Jeu. 21 à 19h30 • Infinit’ Sam. 23 à 19h30 • Astonvilla Dim. 24 à 19h30 • Noé Presnow Mar. 26 à 19h30 • Bomel Mer. 27 à 19h30 • Féfé Jeu. 28 à 19h • Decapited & Incantation … Ven. 29 à 19h30 • Roland Cristal Dim. 31 à 19h30 • Lord Apex AVRIL Lun. 1 à 19h30 • The Amy Winehouse Band Jeu. 4 à 19h30 • Opium du Peuple … Ven. 5 à 19h30 • Sauvan Sam. 6 à 19h30 • Yuston XII Jeu. 18 à 19h30 • A Place To Bury Strangers… Ven. 19 à 19h30 • Norsacce Sam. 20 à 19h30 • Isha x Limsa d’Aulnay Lun. 22 à 19h30 • Bell Witch & Thantifaxath Mer. 24 à 19h30 • Eloiz Jeu. 25 à 19h30 • Stoned Jesus Sam. 27 à 19h30 • Le Peuple de l’Herbe Lun. 29 à 19h30 • Ingested & Fallujah… er

MAI Dim. 12 à 15h • Gipsy Ô Flamenco Dim. 19 à 19h30 • Vended Ven. 24 à 19h30 • Dvne & My Diligence Sam. 25 à 19h30 • Eloi

Mar. 13 à 20h • Alice et Moi + Sopycal Jeu. 15 à 20h • Patrice + Dinaa Sam. 17 à 20h • Jewel Usain + Jeune Mort … Mer. 28 à 19h45 • Open Mic By K7 MARS Ven. 1er à 20h • Lehmanns Brothers Mar. 5 à 20h • The Pineapple Thief... Jeu. 7 à 20h • Zaoui Ven. 8 à 20h • Mentissa + S.H.A… Sam. 9 à 20h • Blaiz Fayah Dim. 10 à 18h • Fatoumata Diawara Mer. 12 à 20h • Miles Kane Ven. 15 à 20h • Isaac Delusion + Terrain Vague Sam. 16 à 20h • Lescop + Blonde Hiver Mer. 20 à 20h • Delgres + Zitoune Jeu. 21 à 21h • Orange Blossom Ven. 22 à 20h • Swing + Dalí Sam. 23 à 20h • Lindigo Mar. 26 à 19h • Mandarine + Dj Gones Ven. 29 à 20h • Lordi + All for Metal Sam. 30 à 20h • BEN plg AVRIL Ven. 5 à 20h • Selug & $enar Sam. 13 à 20h • Melenas + Dj Popissimo Jeu. 18 à 20h • En attendant Ana Ven. 19 à 20h • Zélie Ven 26 à 20h • Tip Stevens + Ceylon Sam. 27 à 20h • Clara Ysé + Marie Sigal MAI Jeu. 2 à 20h • L.E.J Dim. 5 à 20h • WarEnd Mer. 22 à 20h • Drahla + Fotomatic Ven. 24 à 20h • Gablé + Betty Lou Dj set Jeu. 30 à 19h30 • Lysistrata … JUIN Mar. 25 à 19h30 • High on Fire OCTOBRE Jeu. 10 à 19h30 • Visons of Atlantis


FÉVRIER Mer. 28 à 20h30 • Gabi Hartmann MARS Les 8 et 9 à 20h30 • Ames Sœurs Mar. 19 à 20h30 • Rami Khalife Jeu. 21 à 20h30 • Moh ! Kouyate AVRIL Jeu. 25 à 20h30 • Arnaud Dolmen MAI Mer. 15 à 20h30 • Ana Carla Maza Ven. 31 à 20h30 • Lucas Santtana OCTOBRE Jeu. 17 à 20h30 • Dom la Nena ZÉNITH • TOULOUSE 05 62 74 49 49 zenith-toulousemetropole.com FÉVRIER Sam. 17 à 20h • The Australian Pink Floyd… Jeu. 22 à 20h • Michel Sardou Dim. 25 à 19h • Freeze Corleone Mer. 28 à 20h • Ninho MARS Ven. 1ᵉʳ à 20h • PLK Sam. 2 à 20h • Grand Corps Malade Jeu. 7 à 20h • Véronique Sanson Ven. 15 à 20h • 500 Voix pour Queen Sam 23 à 20h • Goldmen

AVRIL Mar. 2 à 20h • Hoshi Jeu. 4 à 20h • Stars 80 Sam. 6 à 20h • Patrick Fiori Mar. 9 à 20h • Johnny Symphonique Tour Mer. 10 à 20h • Lords Of The Sound Jeu. 11 à 20h • AC/DC Tribute Show Ven. 12 à 20h • Star Academy Sam. 20 à 20h • Slimane Dim. 21 à 17h • Starmusical MAI Jeu. 2 à 20h • Hans Zimmer Sam. 4 à 20h • Patrick Bruel Du 14 au 19 • Starmania JUIN

Dim. 17 à 19h • Zaho de Sagazan Mar. 19 à 20h • SCH Jeu. 21 à 20h • Shaka Ponk Jeu. 28 à 20h • Within Temptation Sam. 30 à 20h • Vitaa DÉCEMBRE Mer. 4 à 20h • Werenoi Jeu. 12 à 20h • Patrick Bruel Sam. 21 à 15h • Les 10 commandements Sam. 21 à 21h30 • Les 10 commandements Ven. 27 à 20h • Harry Potter, ciné-concert JANVIER 2025 Ven. 17 à 20h30 • 500 voix FÉVRIER 2025

Jeu. 1ᵉʳ à 20h30 • Gospel pour 100 voix Ven. 7 à 20h • M. Pokora Sam. 15 à 20h • Star Academy Lun. 17 à 20h • Deep Purple

Mer. 12 à 20h • Gims Sam. 15 à 20h30 • Tribute J. Williams et H. Zimmer Mer. 19 à 20h • Era Ven. 21 à 20h • Gazo

SEPTEMBRE

MARS 2025

Sam. 21 à 20h • One Night of Queen Sam. 28 à 20h • Héritage Goldman OCTOBRE Les. 5 et 6 à 20h30 : Molière, l’opéra urbain Ven. 11 à 20h30 • The Rabeats Jeu. 24 à 20h • I Gotta Feeling NOVEMBRE

Mar. 4 à 20h • So Floyd Dim. 9 à 19h • Rootsriders AVRIL 2025 Mar. 8 à 20h • David Hallyday MAI 2025 Jeu. 8 à 20h • Louane Sam. 24 à 20h • Julien Doré

Sam. 2 à 20h • Stars 80 Dim. 3 à 17h • Les Choristes, ciné-concert Mer. 13 à 20h • Eddy de Pretto Ven. 15 à 20h • The Dire Staits Experience Sam. 16 à 20h • Slimane

MUSIQUES

SALLE NOUGARO • TOULOUSE 05 61 93 79 40 sallenougaro.com

NARBONNE ARENA 04 48 84 85 86 narbonne-arena.fr FÉVRIER Ven. 16 à 20h • Shaka Ponk Mar. 27 à 20h • Patrick Bruel Jeu. 29 à 20h • So Floyd MARS Sam. 23 à 20h30 • The Rabeats AVRIL Ven. 5 à 20h • Queen Extravaganza Dim. 14 à 17h • Frédéric François Ven. 26 à 20h • Calogero JUIN Sam. 8 à 20h • M. Pokora Ven. 21 à 20h • Star Academy SEPTEMBRE Mar. 24 à 20h • One Night of Queen Dim. 29 à 18h • L’Héritage Goldman OCTOBRE Ven. 4 à 20h30 • Mania NOVEMBRE Dim. 3 à 17h • Stars 80 Mar. 26 à 20h • David Hallyday Jeu. 28 à 20h • Tribute J. Williams et H. Zimmer DÉCEMBRE Ven. 6 à 20h • Les Comédies musicales JANVIER 2025 Ven. 24 à 19h • Aldebert

Deep Purple

Hervé

Maître Gims

Clara Ysé

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MUSIQUES

PASINO • LA GRANDE MOTTE 04 67 56 46 46 casino-grandemotte.partouche.com MARS Sam. 2 à 15h30 • Stars 70 Ven. 15 à 20h • Isabelle Boulay Dim. 17 à 18h • Camille Lellouche JUIN Ven. 7 à 20h • Les Comédies musicales Mar. 18 à 20h30 • Aurélien Vivos NOVEMBRE Jeu. 14 à 20h • Belinda Davids VICTOIRE 2 SAINT-JEAN-DE-VÉDAS 04 67 47 91 00 victoire2.com FÉVRIER Ven. 16 à 20h • Silly Boy Blue Mer. 21 à 20h • Lewis OfMan Jeu. 22 à 19h • Napalm Death Ven. 23 à 20h • Vésuve, Harrah… MARS Sam. 2 à 20h • Cali Jeu. 7 à 20h • Slimka Ven. 8 à 19h30 • Poésie Zéro Ven. 15 à 20h • Enslaved + Svalbard Jeu. 21 à 20h • Delgres Ven. 22 à 20h • Orange Blossom Jeu. 28 à 19h • Mauvaise Bouche MAI Ven. 24 à 20h • Debout sur le Zinc LE ROCKSTORE • MONTPELLIER 04 67 06 80 00 rockstore.fr FÉVRIER Jeu. 15 à 19h • Sniper Ven. 16 à 20h • Ycare Ven. 23 à 19h • Nooriyah Sam. 24 à 19h30 • Eyal Lun. 26 à 19h30 • The Libertines MARS Ven. 1er à 19h30 • Aliocha Schneider Sam 2 à 20h • Une Touche d’Optimisme Jeu. 7 à 19h • Vitalic Ven. 8 à 19h30 • Zaoui Sam. 9 à 19h30 • Luther Mer. 13 à 19h30 • Mézigue Jeu. 14 à 19h30 • La P’tite Fumée... Sam. 16 à 19h • Synapson Mar. 19 à 19h30 • Jalen Ngonda Jeu. 21 à 19h30 • Swing + Jewel Usain Ven. 22 à 19h30 • Electro Deluxe Sam. 23 à 19h30 • Noé Preszow Jeu. 28 à 19h30 • Lala &Ce Ven. 29 à 19h30 • FFF Sam. 30 à 19h30 • Féfé

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AVRIL Jeu. 4 à 19h30 • 19h30 • Manudigital Ven. 5 à 19h30 • Marcel et son Orchestre Dim. 7 à 19h • 2Manydjs Ven. 12 à 19h30 • Johnny Jane Jeu. 18 à 19h30 • Norsacce Ven. 19 à 19h30 • Teho + Romain Garcia Sam. 20 à 19h30 • Makoto San Jeu. 25 à 19h30 • Astéréotypie... Sam. 27 à 19h30 • Les Fatals Picards MAI Jeu. 2 à 19h30 • Ladaniva Ven. 3 à 19h30 • Moji x Sboy Sam. 4 à 19h30 • Tip Stevens Mer. 8 à 19h30 • Lysistrata + Loons Jeu. 9 à 19h30 • The Congos + The Gladiators Sam. 11 à 19h30 • Alltta Jeu. 16 à 19h30 • Limsa + Isha Ven. 17 à 19h30 • The Silencers Sam. 18 à 19h30 • Dali Sam. 25 à 19h30 • Styleto NOVEMBRE Jeu. 21 à 19h30 • Ultra Vomit Ven. 22 à 19h30 • Papooz DÉCEMBRE Mer. 4 à 19h30 • Puggy ARENA SUD DE FRANCE MONTPELLIER 04 67 17 68 17 suddefrance-arena.com FÉVRIER Ven. 16 à 20h • Ninho MARS Ven. 1ᵉʳ à 20h • Grand Corps Malade MAI Jeu. 23 à 20h • Patrick Bruel NOVEMBRE Sam. 9 à 20h • Stars 80 Ven. 15 à 20h • Slimane DÉCEMBRE Du 5 au 8 • Starmania SECRET PLACE • MONTPELLIER 09 50 23 37 81 toutafond.com FÉVRIER Ven. 16 à 19h • Crisix + Dead winds Sam. 17 à 19h • Hommage à Queen Les 22 et 23 à 19h • Napalm Death + Biermacht … Ven. 23 à 19h • Polychrome & Guest Sam. 24 à 19h • The Dystopians… Dim. 25 à 19h • Supersuckers… MARS Ven. 1 à 19h • Harp + Alconaut… Ven. 8 à 19h • Qamelto + Polar Shelter Sam. 9 à 19h • Panic Station + 1 Groupe Dim. 17 à 19h • The Brains + Cardiax Sam. 23 à 19h • Matt Elliott + Rorscharch er

Jeu. 28 à 19h • Nanowar of Steel Ven. 29 à 19h • Cherry Pills Sam. 30 à 19h • The Resurrection Machine AVRIL Jeu. 4 à 19h • Eiga + Harp + Aurore Sam. 6 à 19h • Sodomized Cadaver + Baos… Mer. 10 à 19h • The Banyuls + The Utopians Sam. 20 à 19h • The Broken Horizon Ven. 26 à 19h • Getback + Hotbrains Sam. 27 à 19h • Coeur de Rock Dim. 28 à 19h • Svnth + Krovi Mar. 30 à 19h • Thantifaxath MAI Mar. 7 à 19h • Cancer Bats Dim. 12 à 19h • Pessimist + Reaping Flesh Dim. 19 à 19h • Quinn Deveaux Ven. 24 à 19h • Goo JUIN

OCTOBRE Mar. 1er à 20h • L’Héritage Goldman Sam. 12 et dim. 13 • Molière, le musical Sam. 19 à 20h • Luidji Sam. 26 à 20h • I Gotta Feeling NOVEMBRE Ven. 22 à 20h30 • The Rabeats Mer. 27 à 20h • David Hallyday Ven. 29 à 20h • The World of Hans Zimmer Sam. 30 à 20h • Je vais t’aimer DÉCEMBRE Mer. 1er à 18h • Vitaa JANVIER 2025 Sam. 18 à 20h30 • 500 voix FÉVRIER 2025 Ven. 14 à 20h30 • Tribute J. Williams et H. Zimmer

Ven. 7 à 19h • Concert Rap Unique Dim. 9 à 19h • Puces Rock #11 Dim. 16 à 19h • Festival Hardcore Dim. 30 à 19h • The Delta Bombers

ZINGA ZANGA • BÉZIERS 04 67 36 76 76 ville-beziers.fr

JUILLET

Sam. 24 à 20h • MC Solaar

Mar. 9 à 19h • Nashville Pussy + Lecks Inc… Sam. 13 à 19h • Dig the 90’s

MARS

AOÛT Mar. 13 à 19h • Madball… LE CORUM • MONTPELLIER 04 67 61 67 61 corum-montpellier.com FÉVRIER Jeu. 22 à 20h30 • Nass El Ghiwane Sam. 24 à 19h30 • Candlelight Orchestre Sam. 24 à 20h • Renaud MAI Mar. 21 à 20h30 • Adeline Toniutti ZÉNITH SUD • MONTPELLIER 04 67 61 67 61 zenithsud-montpellier.com FÉVRIER Ven. 16 à 20h • Australian Pink Floyd Show Mer. 28 à 20h • Starmusical Jeu. 29 à 20h • Lords of the Sound MARS Ven. 1er à 20h • Highway to Symphony Sam. 2 à 20h • PLK Sam. 9 à 20h30 • Gospel pour 100 Voix Jeu. 14 à 20h • Hoshi Mar. 19 à 20h • The Bootleg Beatles Jeu. 21 à 20h • Mika

FÉVRIER

Dim. 10 à 14h et 17h30 • Flashdance Dim. 17 à 15h • Mary Candies Ven. 22 à 15h et 20h • Celtic Legends MAI Ven. 3 à 20h • Liane Foly Ven. 10 à 18h • Osm’Oz LA CIGALIÈRE • SÉRIGNAN 04 67 32 63 26 lacigaliere.fr MARS Ven. 1er à 20h30 • Arthur H Sam. 3 à 20h30 • Wati Watia Zorey Band Ven. 22 à 20h30 • Opéra Orchestre National AVRIL Jeu. 4 à 20h30 • Tiken Jah Fakoly MAI Sam. 4 à 20h30 • Puppetmastaz LE SONAMBULE • GIGNAC 09 70 14 48 02 lesonambule.fr MARS Sam. 2 à 19h • Ethioda & RPH Sound System Dim. 17 à 16h30 • Les Frères Casquette AVRIL Ven. 5 à 20h • KKC Orchestra x CPC Sam. 27 à 20h • Flavia Coelho

AVRIL

MAI

Dim. 7 à 18h • Patrick Fiori Sam. 13 à 15h • Les 10 commandements Sam. 13 à 20h30 • Les 10 commandements Le 27 et 28 à 15h et 20h• Star Academy

Ven. 17 à 20h • Lucas Santtana Les 24 et 25 à 19h30 • David Lafore

MAI Sam. 18 à 20h • Dj Bens Sam. 25 à 20h • Hits 80’s Live

JUIN Ven. 7 à 19h • Poi + Grand Tabazu


MUSIQUES

LE JAM • MONTPELLIER 04 67 58 30 30 lejam.com

ART’CADE • FOIX 05 61 04 69 27 art-cade.fr

CRI’ART • AUCH 05 62 60 28 28 imaj32.fr

LA GESPE • TARBES 05 62 51 32 98 lagespe.com

FÉVRIER

MARS

FÉVRIER

FÉVRIER

Jeu. 29 à 20h30 • Daoud

Jeu. 7 à 19h • Petite Gueule Ven. 8 à 21h • La Gale +Mafalda High Sam. 16 à 21h • La Perla + Pulcinella…

Ven. 8 à 21h • Grandma’s Ashes Ven. 22 à 21h • Haïdouti Orkestar + DJ Baba

Mer. 21 à 20h30 • Voz Y Bajo

AVRIL

AVRIL Ven. 5 à 21h • Krav Boca + Imparfait Sam. 27 à 21h • Clinton Fearon + Alam Mar. 30 à 22h • Double Trouble, Carl Chaste…

Ven. 8 à 19h • Diluvienne Sam. 9 à 20h30 • Vieux Farka Touré Sam. 23 à 21h • Keziah Jones + Slim Paul Ven. 29 à 21h • Madam + Input’es

MAI

AVRIL

Ven. 31 à 21h • Sidilarsen et Bulweria

Ven. 5 à 21h • Les Wriggles + Bastien Lanza Ven. 12 à 21h • LMA

Jeu. 2 mai à 19h • Mélanie Lesage Trio Les 18 et 19 à 21h et 1h30 • Lo’Jo

LES DOCKS • CAHORS 05 65 24 13 60 lesdocks-cahors.fr

MAI

JUIN

FÉVRIER

Sam. 8 juin à 18h • La Chimère + Pipit Farlouse

Ven. 23 à 21h • La Faile, Alcalyne…

EL MEDIATOR • PERPIGNAN 04 68 62 62 00 theatredelarchipel.org

MARS Jeu. 7 à 20h30 • The Shallow Sea Ven. 8 à 20h30 • Nft#1 Léon & Ishkero Sam. 9 à 20h30 • Leïla Huissoud Jeu. 14 à 20h30 • Funkadelia Ven. 15 à 20h30 • Tana & The Pocket Philharmonic Jeu. 21 à 20h30 • Lady Scott Sam. 23 à 20h30 • Rosie Frater-Taylor PALOMA • NÎMES 04 11 94 00 10 paloma-nimes.fr FÉVRIER Mer. 14 à 20h • Hotel Lux Ven. 16 à 20h • Ronisia Ven. 23 à 20h • Luidji Sam. 24 à 20h • Benjamin Biolay MARS Ven. 1er à 20h • Elgrandetoto Sam. 2 à 20h • Bargainatt… Mer. 6 à 20h • Kalash Criminel Ven. 8 à 20h • Lescop Sam. 9 à 20h • Roméo Elvis + Morgan Sam. 9 à 21h • Töfie + Eyemc Dim. 10 à 18h • Miles Kane + Ten Tonnes Jeu. 14 à 20h • Hervé Ven. 15 à 20h • The Clockworks Sam. 16 à 20h • MC Solaar Sam. 16 à 21h • Adèle Castillon Dim. 17 à 18h • Clara Ysé Mer. 20 à 20h • Faada Freddy Jeu. 21 à 20h • Eddy de Pretto Ven. 22 à 20h • Avatar Sam. 23 à 20h • Souffrance + Infinit’… Jeu. 28 à 20h • Glauque Ven. 29 à 14h30 • Faustine Sam. 30 à 20h • Nuit Incolore AVRIL Jeu. 4 à 20h • Nidia Gongora & Canalon… Jeu. 11 à 20h • Courting + Maxwell Farrington Jeu. 18 à 20h • Jain Ven. 19 à 20h • So La Lune Jeu. 25 à 20h • ZKR Sam. 27 à 20h • Landmvrks

Jeu. 4 avril à 19h • Heeka Les 6 et 7 à 21h et 1h30 • Imparfait + Underground… Les 26 et 27 à 21h et 1h30 • Turfu + Grayssoker MAI

LE CLUB • RODEZ 05 65 42 88 68 leclubrodez.com

Ven. 3 à 21h • Raffut + Alidé Sans

Ven. 1er à 21h • Keziah Jones + No Hello Jeu. 7 à 21h • Al’tarba x Senbeï... Sam. 23 à 21h • San Salvador...

FÉVRIER

Sam. 24 à 20h • L’Hexaler

AVRIL Sam. 6 à 21h • La Yegros + Tongues

MARS

MARS

MAI

FÉVRIER

Sam. 9 à 20 • Korttex, Enlòc, Elektro Jane Ven. 15 à 20h • Pueblo Latino Invierno Sam. 23 à 20h • Tankus the Henge Dim. 24 à 17h • Tankus the Henge AVRIL Sam. 6 à 21h • Antes & Madzes Sam. 27 à 20h • Grayssoker MAI Ven. 3 à 20h • CxK + Heeka LE RIO GRANDE • MONTAUBAN 05 63 91 19 19 rio-grande.fr FÉVRIER

LO BOLEGASON • CASTRES 05 63 62 15 61 bolegason.org MARS

AVRIL

Sam. 4 à 21h • The Congos & The Gladiators

Ven. 1er à 20h30 • Cali, Prattseul Jeu. 7 à 20h30 • Orange Blossom, Ublot Sam. 16 à 20h30 • La Fusion, Liloë… Ven. 22 à 20h30 • Didier Super...

Sam. 6 à 20h30 • Luidji Ven. 12 à 20h30 • Melenas Jeu. 18 à 20h30 • FFF Dim. 28 à 18h • Clara Ysé

AVRIL

MAI

Mer. 3 à 19h30 • La Yegros, Reco Reco Jeu. 25 à 20h30 • Claire Gimatt Mar. 30 à 19h30 • Bumcello, Raccoon Tycon MAI

MARS

JUIN

Ven. 1ᵉʳ à 20h30 • Algues Vertes Sam. 2 à 20h • Années 80 Party Live Ven. 8 à 20h30 • Ida + Les Filles à Papa Ven. 22 à 20h30 • Royal Swing

Dim. 25 à 18h • MC Solaar Jeu. 29 à 20h30 • Marto’s Pikeurs + Korttex Sam. 2 à 20h30 • Flavia Coelho Sam. 9 à 20h30 • Perpi Dub Nigth #7 Jeu. 14 à 20h30 • Venin Carmin + Unspkble Dim. 17 à 18h • Lescop Jeu. 21 à 20h30 • Akira et Le Sabbat Sam. 23 à 20h30 • Chinese Man Mer. 27 à 20h30 • IAM

Jeu. 15 à 19h15 • Music Box Jeu. 22 à 19h15 • Booze Brothers Mer. 28 à 20h30 • Les Autres

Ven. 3 à 20h30 • La Nuit des Balkans Sam. 11 à 20h30 • Nuit Incolore Sam. 18 à 20h30 • The Silencers Ven. 31 à 20h30 • Walid Ben Selim

Mar. 7 à 19h30 • Lysistrata, CSK Ven. 31 à 20h30 • Dirty Fonzy, Madam Ven. 21 à 19h • Jamango, The Yves…

AVRIL

MAI

Jeu. 18 à 21h • David Walters + Tiwiza

Jeu. 23 à 20h • HF Thiéfaine Ven. 24 à 20h • Frustration

MAI

JUIN

MARS

MARS

Ven. 17 à 21h • Sidilarsen / Hipposonik… Sam. 25 à 11h • The Chocolatines

Dim. 2 à 18h • The Armed OCTOBRE Sam. 12 à 20h • The Stranglers Ven. 18 à 20h • Ministère A.M.E.R

Ronisia

81


MUSIQUES

AGENDA

FESTIVAL DE NÎMES 04 91 60 61 62 festivaldenimes.com

des festivals

LES DÉFERLANTES PORT BARCARÈS 04 68 66 04 36 festival-lesdeferlantes.com

FESTIVAL DE CARCASONNE 04 68 11 59 15 festivaldecarcassonne.fr

PAUSE GUITARE • ALBI 04 63 60 55 90 pauseguitare.net

JUIN

JUILLET

Ven. 31 à 20h • Eric Clapton (complet)

JUILLET

JUIN

Mer. 10 : Måneskin, Hamza, Soolking, SDM, Timmy Trumpet Jeu. 11 : Eddy de Pretto, Charlotte de Witte, Justice, Luidji, Sum 41 Ven. 12 : Macklemore, Calogero, Mika, Paul Kalkbrenner, Jain, Djadja & Dinaz Sam. 13 : The Prodigy, Placebo, Yunglud, KYO, Lost Frequencies

Mer. 28 à 21h30 • Orchestre National du Capitole

Jeu. 4 à 19h • Deluxe Jeu. 4 à 20h30 • IAM Jeu. 4 à 22h • Archive Jeu. 4 à 23h30 • Chinese Man Ven. 5 à 19h • Pomme Ven. 5 à 20h30 • Julien Granel Ven. 5 à 22h • Calogero Ven 5 à 23h30 • Tiakola Sam. 6 à 19h • Georgio Sam. 6 à 20h30 • Hoshi Sam. 6 à 22h • Louise Attaque Sam. 6 à 23h30 • Josman Dim. 7 à 18h • Dionysos Dim. 7 à 19h30 • Simple Minds Dim. 7 à 21h • Gossip Dim. 7 à 22h30 • Alice Cooper

MAI

Ven. 14 à 20h30 • Shaka Ponk (complet) Sam. 15 à 20h • IAM et MC Solaar (complet) Sam. 22 à 20h30 • Calogero Dim. 23 à 20h30 • Grand Corps Malade Mer. 26 à 20h30 • The Offspring x Simple Plan Ven. 28 à 20h30 • SCH Dim. 30 à 20h30 • Slimane et Claudio Capéo JUILLET Jeu. 4 à 20h30 • Sofiane Pamart Ven. 5 à 20h30 • Patrick Bruel et Ycare Sam. 6 à 20h30 • Ninho Mer. 10 à 20h30 • Avril Lavigne Jeu. 11 à 20h30 • Macklemore Ven. 12 à 20h30 • Simple Minds + EagleEye Cherry Mar. 16 à 20h30 • James Blunt, S. Vega... Mer. 17 à 20h30 • PLK et Bekar Jeu. 18 à 20h30 • Dadju et Tayc Ven. 19 à 20h30 • Étienne Daho et Patti Smith Sam. 20 à 20h30 • Bigflo & Oli

MAUTAUBAN EN SCÈNE montauban-en-scenes.fr JUIN Jeu. 20 à 17h Hamza, Vacra, Heuss l’Enfoiré Ven. 21 à 19h Grand Corps Malade, MC Solaar, Sofiane Sam. 22 à 19h Patrick Bruel, Pierre De Marre, Mentissa Dim. 23 à 19h Feder, Gims, Soolking

JUILLET Mer. 3 à 21h30 • Thibault Cauvin & M Mer. 10 à 21h30 • Greta Van Fleet Sam. 13 à 21h30 • Christophe Maé Lun. 15 à 20h30 • Status Quo... Jeu. 18 à 21h30 • Shaka Ponk Sam. 20 à 21h30 • IAM Lun. 22 à 21h30 • Ludovic Einaudi Mar. 23 à 21h30 • Scorpion Mer. 24 à 20h30 • Pierre de Maere + Grand Corps Malade Jeu. 25 à 21h30 • Mika Ven. 26 à 21h30 • Calogero Sam. 27 à 21h30 • Louise Attaque Lun. 29 à 21h30 • Toto Mar. 30 à 21h30 • Sting Mer. 31 à 21h30 • Patrick Bruel

JUILLET Lun. 22 à 21h30 • Nile Rodgers & Chic Mar. 23 à 21h30 • Louane Jeu. 25 à 21h30 • Slimane Ven. 26 à 21h30 • Rodrigo Y Gabriela Sam. 27 à 21h30 • Grand Corps Malade Dim. 28 à 21h30 • Pascal Obispo

Rodrigo y Gabriela

SDM

Jain

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LIVE AU CAMPO • PERPIGNAN live-campo.com 04 68 66 04 36

Paul Kalkbrenner

Grand Corps Malade

Nile Rodgers


ARTHUR H 1/03

7/03

15 au 28 mars Festival 2024

« Avec grâce, la musique sacrée résonnera avec douceur et tendresse et son écho en révèlera toute sa richesse et sa spiritualité…»

OF FLORA Infos / Résa : 04 68 66 18 92 mairie-perpignan.fr

16/03

Festival Musique Sacrée |

WATI WATIA

ZOREY BAND

SMASHED 2

LICENCES : LR2010659 (I) – LR2010671 (II) – LR2010660 (III) – © M. TOUSSAINT

lun. 25 mars 20H Dim. 24 mars 16 H

FRANÇOIS MOREL

29/03

Touss less marinss sont dess chanteurss

TIKEN JAH FAKOLY

THÉÂTRE MUSICAL

1904

LE TMS FÊTE SES 120 ANS ! →"2024

tmsete.com

4/04

1, avenue de Béziers 34410 Sérignan

EMPIRE


7 MARS 1 JUIN 2024 SÈTE

présente

l’expo Camille Adra, Marie Detrée Giulio Di Sturco, Cléa Lala Johann Fournier, Hugo Pondz Clara Tournay, Agathe David...

infos. Mardi : 14.30 - 18.30 Mercredi au vendredi 10.00 - 13.00 • 14.30 - 18.30

04 67 19 39 04 45, 46 quai de Bosc. Sète lereservoir-art.com


expos DOSSIER

HIVER 2024

José Palmeiro ©V. Boutin, Collection Pierre Fabre

Collection Pierre Fabre Triple exposition dans le Tarn (p.87)

sommaire

Au cœur des musées ....................86

Événements artistiques .............. 107

Arts Plastiques ...............................95

Expositions photos ...................... 108

Pour quelques expos de plus ..... 102

Expositions......................................111

85


MUSÉES

AU CŒUR

Réouverture de la Fondation Bemberg

des musées

Tiphaine Calmettes

HÔTEL D’ASSÉZAT

MUSÉE HENRI PRADES, SITE ARCHÉOLOGIQUE LATTARA Depuis le 2 février, une institution culturelle a rouvert au cœur de l’un des plus beaux hôtels particuliers de la ville rose : la Fondation Bemberg. Fermé au public depuis trois ans, ce musée privé présente, au sein de ses collections permanentes, une vaste collection de tableaux, bronzes, et objets d’art de la Renaissance au début du XXe siècle.

Grâce aux importants travaux réalisés, le public peut découvrir une nouvelle muséographie et un parcours de visite repensé selon un axe chrono-thématique. Au premier étage, six salles sont ainsi consacrées à l’art ancien de la Renaissance au XVIIIe siècle à traverses divers techniques : peintures, sculptures, mobiliers, objets d’art. On y verra également les arts décoratifs et l’art vénitien. Au deuxième étage, la suite de la visite entraine le public à la découverte des œuvres des courants avantgardistes des XIXe et XXe siècle : impressionnisme, fauvisme, divisionnisme, symbolisme et synthétisme sont représentés. Une nouvelle programmation culturelle viendra ponctuer la vie de la Fondation à travers des animations, ateliers, événements variés, visites, ou encore nocturnes une fois par mois. Côté exposition temporaire, rendez-vous du 8 juin au 3 novembre pour découvrir la première : Les Paradis latins : étoiles sud-américaines, qui réunira plus d’un siècle de photographie latino-américaine. Tél. 05 61 12 06 89. fondation-bemberg.fr

Hélène Arnal

MUSÉE D’ART BRUT

Montpellier, Hérault

Jusqu’au 30 avril

Hélène Arnal, a suivi une formation poussée dans la création artistique : solide formation en sculpture aux Beaux-arts de Paris et passage à l’atelier de décors de la Comédie Française. Elle retrouve ensuite le sud et sort des sentiers battus, des formalismes. Son action convoque son imaginaire, marqué par la Méditerranée, va à la poursuite minutieuse des hasards, objets veufs d’usage, perdus, mais surtout pas pour elle qui les recueille, que ce soit sur les décharges sauvages, que ce soit à droite, à gauche, au milieu d’un monde Bacchus à la barbichette profond, riche, sans frontières, océanique. Ce sont des débris qu’elle console, du matériau divers qu’elle revoie selon son inspiration. Collage, assemblage, mixité, communion, brassage, bouche-àbouche, piratage, elle donne à ces éléments vagabonds une nouvelle vie, vie colorée, amie de la tangente et des courbes, vie libre de droits. Dans son atelier de Lansargues, près de Montpellier, Hélène Arnal « brasse toutes sortes de matières et les fait remonter à la surface de ses thèmes préférentiels » : Sainte Sara, l’univers tauromachique, les voyages, la mer. Avec des bouts de ficelles, des bois flottés, du polystyrène, des perles, du carton, des broderies, des chutes de tissus, l’artiste recycle et métamorphose en un bricolage poétique, les matières du quotidien. Tél. 04 67 79 62 22. musee-artbrut-montpellier.com

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Tiphaine Calmettes

Lattes, Hérault

©

©

Bachelier

Toulouse, Haute-Garonne

Jusqu’au 13 mai

Le musée Henri Prades, bien que voué à l’archéologie, invite chaque année un ou une artiste qui associe les objets du passé aux œuvres du présent. Cette année, l’accueillie se veut, si je puis dire, accueillante. Tiphaine Calmettes occupe trois espaces, dont la Mosaïque et la Maison gauloise, et a imaginé un Salon à faire fleurir non seulement de plantes du secteur, mais de souvenirs des relations humaines. Il est essentiellement empli de céramiques à usage traditionnellement domestique, qui ne se privent pas de références aux objets que contient le musée, ni d’emprunts aux ornements antiques, qu’il s’agisse de motifs floraux ou de formes animales. Alors que les visiteurs, dans les musées, ont tendance à circuler d’une œuvre à l’autre, Tiphaine Calmettes les invite, dans un premier temps, à s’asseoir sur un banc, surplombant légèrement une moquette, face à un véritable petit théâtre de choses, parmi les pichets et théières aux formes inédites qu’elle a réalisées. Car cette intervention se veut avant tout conviviale. Au sol pour rester dans la simplicité la plus extrême. Non sans humour, l’artiste attribue des formes d’animaux familiers à ses récipients, mais aussi dans leur forme primitive : les deux mains accolées. On note la présence, nombreuse, de timbales. Près de l’auvent de la Maison gauloise (laquelle abrite un pichet et un narguilé), Tiphaines Calmettes a conçu un autre salon, où il est possible de s’asseoir sur des sièges en bois sculpté, sciemment inachevés, comme pour solliciter notre imaginaire, tout en empruntant leur motif à l’histoire de l’art. Une petite table basse et ronde, au centre de l’installation, nous entraîne vers l’humilité d’une activité ancestrale. On se retrouve certes dans une dimension temporelle ancienne, mais selon un point de vue et avec des œuvres d’art contemporaines, lesquelles proposent pour l’avenir de retrouver un peu de cette vertu tribale avec laquelle nous avons rompu en acceptant la mondialisation. La céramique et la terre brute dominent. La cuisson se fait au four à bois, le feu réservant quelques surprises et s’avérant plus proche de la nature. La terre s’accommode mieux de la main afin d’accéder à de multiples formes. L’espace est délimité par des paravents quadrillés aux panneaux faits de cire d’abeille. Un lampadaire accumulant bon nombre de modules en céramique, tous du même ton, complète cette installation. À l’écart, un vinaigrier monstrueux couronne le tout. L’inerte semble en mal d’animalité si bien que l’on peut parler d’hybridité. Les réalités différenciées qui déterminent l’apparence des objets ont quelque chose de commun avec l’activité poétique. Ce n’est pas pour rien que Tiphaine Calmettes crée un néologisme qui joint la poterie à la poésie sous la dénomination de « poétrie ». Sur la mosaïque du dernier étage, on retrouve cette présence des objets sous forme de deux grandes lampes à huile en forme d’étoiles, d’un pichet poisson-dragon et d’un simple pot. Le tout assorti de plantes. Toujours la convivialité certes, mais aussi l’hommage funèbre aux personnes ayant habité réellement ce lieu pour eux familier. Les objets réveillent ces atmosphères intimistes qui nous échappent de plus en plus dans notre mode de vie surbooké. Il nous faut baisser les yeux pour considérer ces trois installations à base d’objets intimes. Et ainsi mettre bas l’arrogance du regard. Adopter une attitude plus humble eu-égard à ce que nous apprend l’Histoire sur la fragilité des êtres, plus encore que des choses. Le conseil qui est donné est celui de jardiner son intérieur, au sens propre comme au figuré. BTN Tél. 04 99 54 78 20. museearcheo.montpellier3m.fr


MUSÉES

TRIPLE EXPOSITION

la collection Pierre Fabre TARN

À l’occasion du 10e anniversaire du décès de l’entrepreneur et pharmacien Pierre Fabre, trois musées du Tarn, dont il était originaire, présentent pour la première fois au public sa collection d’œuvres d’art. Associés aux Laboratoires Pierre Fabre, le musée du Pays de Cocagne à Lavaur, le musée Goya à Castres, et la Cité de Sorèze ont imaginé trois expositions différentes. Première de cet événement, celle dévoilée à Lavaur autour d’une sélection de paysages. Rencontre avec Paul Ruffié, conservateur du musée qui présente l’exposition.

Entretien AVEC

Paul Ruffié

Pouvez-vous rappeler le contexte de cette exposition ? Ce projet émane du groupe Pierre Fabre qui nous a contactés, il y a un peu plus d’un an avec la volonté de créer une exposition à partir des collections de Pierre Fabre qui, jusqu’ici, n’ont encore jamais été montrées au public. Pour cela, ils souhaitaient associer plusieurs musées du Tarn, fief et berceau historique du groupe Pierre Fabre. On a été très vite séduits et, à partir de ce moment, a commencé un long travail pour aboutir à cette triple exposition. Il faut bien comprendre qu’il s’agit d’un projet inédit, personne n’avait jamais eu accès aux collections de Pierre Fabre. C’est vraiment très heureux que le public puisse la découvrir ! Pour la première exposition de cette série de trois, le musée du Pays de Lavaur exposera les paysages de la collection Pierre Fabre. Pourquoi ce choix ? La répartition des œuvres dans les musées c’est notamment fait sur les conseils des conservateurs. Par ailleurs, un étudiant a travaillé sur les collections pendant plus d’un an pour en faire l’inventaire, car elles étaient réparties sur différents sites du groupe Fabre. Et, en particulier dans ses maisons, Le Carla à Castres et au domaine d’En Doyse, sa Quels sont les artistes et quels types de techniques et sujets sont maison personnelle à Lavaur. Cela nous a permis d’avoir une représentés ? « Personne photographie d’une collection qu’on ne connaissait pas. Pierre On retrouve essentiellement des artistes français sur une n’avait jamais Fabre était un homme un peu secret, qui gardait ce volet de période qui couvre surtout les deux premiers tiers du XXe siècle. eu accès aux sa vie assez privé, même si ses œuvres tapissaient quasiment On trouve aussi quelques tableaux du XIXᵉ. Nombre des artistes collections de tous les murs de ses lieux de vie, et de son groupe. Et donc, en présentés sont des paysagistes. Ce qu’il faut aussi remarquer, Pierre Fabre » regardant les collections, je me suis rendu compte que le thème c’est que Pierre Fabre a suivi ses coups de cœur. Je pense, par que l’on trouvait très souvent, était celui du paysage. On a donc exemple, à Yves Brayer, un peintre plutôt parisien, mais qui a aussi choisi d’exposer ce thème qui semble être l’un des fils conducteurs vécu dans le Tarn. Il y a aussi des régionaux comme Albert Regagon de la collection. ou Mady de la Giraudière, une amie de Pierre Fabre. Ensuite, évidemment, la collection n’évite pas quelques grands noms, je pense à André Lhote ou Othon Friesz, mais ce n’est pas véritablement ce qui caractérise cette collection. Concernant les thématiques, on note la représentation de la nature, mais aussi d’hommes au travail, un sujet qui a particulièrement séduit Pierre Fabre. On retrouve donc des vues de ports, de ville, des vues urbaines… Ce que l’on retient, c’est un fort attrait pour les paysages qu’il avait également à titre personnel. Il a toujours mis un soin particulier à l’implantation des lieux de ses entreprises. Et, chez lui, c’était encore plus flagrant à la vue des jardins, des espaces paysagers autour, qu’il appréciait soignés.

Infos • Musée du Pays de Cocagne LAVAUR

2 MARS AU 14 AVRIL

Tél. 05 63 58 56 55. musees-occitanie.fr

• Musée Goya CASTRES

14 MARS AU 9 JUIN

Tél. 05 63 71 59 30. museegoya.fr

• Cité de Sorèze

Albert Regagnon ©V. Boutin, Collection Pierre Fabre

CONSERVATEUR DU MUSÉE DU PAYS DE COCAGNE

8 JUIN AU 6 OCTOBRE

Tél. 05 63 50 86 38. facebook.com/CiteDeSoreze

Selon vous, quel type de collectionneur était Pierre Fabre ? C’était un collectionneur très atypique. Sa collection réunit plusieurs centaines d’œuvres, mais sans qu’il existe un lien particulier. Et puis surtout sans la notion de l’intérêt financier, de la côte d’artistes, de grands noms. Cela n’a jamais été son moteur. Pierre Fabre a fonctionné beaucoup plus au coup de cœur et achetait ce qui lui plaisait et restait, de plus, fidèle aux artistes. Cela crée une multiplicité de profils représentés avec des artistes régionaux et nationaux. Recueilli par Eva Gosselin

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MUSÉES

Entretien AVEC

Pierre-Luc Poujol

ARBORESCENCES

musée Paul Valéry

Ce printemps, la nature entre au musée Paul Valéry. Du 23 mars au 26 mai, l’artiste montpelliérain Pierre-Luc Poujol investit l’espace d’exposition accrochages novateurs, jamais vu au musée. Mais, je ne veux pas temporaire avec quelque 70 peintures et sculptures sur bois. tout vous dire, il faudra venir voir ! « À l’image L’exposition Arborescences plongera les visiteurs dans un de ma peinture univers peuplé d’arbres. Situé au cœur du travail de PierreSans tout dévoiler, peut-on tout de même avoir un aperçu des assez physique, Luc Poujol, l’arbre n’est jamais dépeint ni traité de manière œuvres exposées ? j’ai voulu présenter univoque. Il est au contraire investi par une puissance une exposition la constante d’évolution formelle. En raison des catastrophes Pour commencer, l’exposition va sortir du musée et plus immersive naturelles engendrées par le réchauffement climatique, ce commencer dès les jardins avec une installation nommée possible » motif s’est transformé dans le travail de Pierre-Luc Poujol, Résilience. Ensuite, comme je le disais, l’accrochage sera de l’arbre aux couleurs triomphantes, l’artiste a évolué vers des singulier ! On découvrira ensuite des tableaux et plusieurs formes de plus en plus déstructurées. Un autre rapport à la nature installations avec du son, de l’image. Ce ne sera pas juste une que raconte l’artiste dans cet entretien. exposition picturale. On retrouvera ma gestuelle, qui consiste à peindre sans forcément toucher le support, néanmoins cela reste très différent de ce que l’on a vu auparavant. L’une des installations présentées, Arbographie, illustre la L’exposition Arborescences est la seconde qui vous est consacrée au musée symbiose anthropomorphique entre l’homme et la et la nature. C’est un travail Paul Valéry. Comment est né ce projet ? plus radical. Effectivement, j’ai une belle histoire avec le musée Paul Valéry qui avait exposé les toiles réalisées lors de mon retour de voyage à Giverny, en 2020. Le musée connaissait donc mon travail et le suivait. Puis, au regard de mon évolution, on m’a proposé d’occuper l’ensemble des espaces pour présenter ma prochaine exposition : Arborescences, dont la principale source d’inspiration sont les arbres. Quelles techniques avez-vous développées autour de cette thématique ? J’ai traduit cette inspiration avec différentes techniques, notamment en troquant mes pinceaux contre des branches d’arbres et les cendres. Je peins donc à l’aide de branchages, mais également avec des cendres d’arbres brûlés. Ma démarche m’a également amenée à utiliser le bois de forêts calcinées pour en faire des installations, des sculptures… Par ailleurs, mon travail autour de l’empreinte de l’écorce sera décliné tout au long du parcours. À l’image de ma peinture assez physique, où je fais corps avec les œuvres, j’ai voulu présenter une exposition la plus immersive possible. Les visiteurs découvriront des

Musée Paul Valéry

SÈTE, 23 MARS AU 26 MAI

Tél. 04 99 04 76 16. museepaulvalery-sete.fr

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L’essentiel des œuvres exposées est donc récent ? Le parcours sera jalonné d’œuvres marquantes, illustrations de mes premières recherches sur les arbres et les écorces, mais la majorité du travail présenté a été réalisé lors des deux dernières années. Votre travail repose notamment sur la récupération de bois, sur votre relation aux arbres. Vous définissez-vous comme un artiste engagé ? Je récupère effectivement le bois dans des forêts incendiées. Il est issu d’arbres qui ont subi les outrages du feu que je réinterprète, pour certains, avec la technique du Kintsugi. Il s’agit d’une technique ancestrale japonaise inventée initialement par les moines pour réparer la vaisselle avec un filament d’or. J’ai transposé cette technique sur les blessures de l’arbre, on trouvera une ou deux pièces utilisant ce procédé dans l’exposition. On pourra également découvrir une autre technique avec laquelle je lie les sculptures et le châssis de la toile. Pour une autre œuvre, j’ai capturé l’empreinte de sa chute… J’ai effectivement un lien fort avec la nature, je travaille au milieu de la forêt. Ce rapport particulier avec les arbres, est une évidence. Ils m’inspirent, et cela se traduit dans mon travail. Pour autant, je me définis comme un artiste engagé, mais pas militant.


Collectionneurs d’arts modestes

MUSÉES

LIBRES ! MIAM

Sète, Hérault Jusqu’au 26 mai

L’exposition proposée cet hiver par le Miam a largement de quoi surprendre. Elle se divise en deux parties sur deux niveaux, faisant penser à ces sombres boutiques, évoquées dans quelque roman ou au cinéma, abritant un bric-à-brac de vieilles choses où dénicher la pièce rare et interdite par excellence. Elle mêle nombre d’objets de toutes sortes à des tableaux ou dessins modernes et contemporains, dont beaucoup de tableaux figuratifs au rez-de-chaussée, à un surréalisme insolite à l’étage. Dès l’accueil, les plats en céramique de Vallauris, rappellent que nous sommes dans un musée d’art modeste. Avec plus d’attention on repère une pilule de Jeanne Susplugas, une œuvre virtuelle de Miguel Chevalier. Dans le couloir, des photographies de pièces intimes dévoilent les œuvres telles que nous ne les verrons jamais de visu chez les hôtes temporaires : les deux couples de collectionneurs sollicités. Ceux-ci sont limités à des initiales, preuves de leur modestie s’il en est. On se promène ainsi dans leur univers, parmi les fleurons de leur passion intime, comme échappés de leur espace familier et se revitalisant de leurs retrouvailles avec le public. Les premiers, FB/DL, apprécient essentiellement la Figuration libre. Outre le carré magique (Blanchard, Boisrond, Combas et surtout Di Rosa, omniprésent - ce qui constitue comme une petite collection dans la Collection), et la fine fleur de la Figure sétoise (Topolino, Cervera, Duran…), on découvrira avec plaisir les petits dessins des quatre saisons de Vincent Bioulès, un Mao au rouge de Yan Pei Ming, des motifs floraux au gris de Manuel Ocampo, les amoureux des bancs publics croqués par le dernier Hélion, une invite chez Fernand affichée par Jean-Charles Blais, des céramiques de Christine Viennet… Un blanc Jeff Koons au sol passerait presque inaperçu. On pénètre les lieux grâce à un très beau tableau illuminé, quasi mystique, de Benchama d’un côté, flanqué d’une sculpture en bois de Marc Le Bris, et une hiératique toile libre, figurative, de Cyprien Tokoudagba, de l’autre côté, juste devant un escalier de figurines diverses dont l’ombre se projette habilement sur les murs. On termine par un modeste tissu de Viallat qui jouxte et semble tirer la langue à un Courrèges souriant. Entre temps, on va de surprise en surprise : on papillonne avec Dezeuze, on butine les fleurs géantes d’Argie Bandoy, on se meut avec le poulpe de Marie Hugo, on pavoise avec Aldo, on croise un très viral Fabrice Hyber, une star croquée par Chuckie Williams, une série d’architectures peintes en sépia par Jean Denant, un oiseau goudronné de Boitard… Mais la vraie surprise, amusante, c’est ce cabinet d’amateur, espace d’aisance intime, que l’on ne pénètre pas, mais en lequel on peut toujours jeter un œil, comme dans le film d’Eustache (Une sale affaire) : sur un portrait de Keith Haring, une peinture de Kwame Akoto, des tableautins par dizaines, un nain de jardin, des tam-tams, des tissus rutilants, des sculptures… Grâce aux chaussures à haut talons de Bendine-Boucar, nous changeons de niveau.

Car, c’est à l’étage, dans l’espace dévolue à MB/JB, que l’on est le plus agréablement surpris : cela tient à la présence abondante de deux artistes du temps jadis quelque peu négligés par l’histoire de l’art : Félix Labisse et Lucien Coutaud. Labisse, c’est une peinture léchée, inquiétante, dérangeante, occulte, avec beaucoup de portraits hybrides, mais aussi des livres d’artistes (dont un avec Desnos), des costumes de théâtre (dont le démoniaque Faust), des portraits de célébrités (dont Picasso) le tout voisinant avec d’immenses tablées de moules de cuisine, de figurines brésiliennes, de sièges surprenants, d’une table surréaliste, d’un mannequin, d’une reine haute en couleurs et d’une Ste-Odile (trois aspects de la femme sublimée), et des sculptures du même acabit. Le gardois Coutaud, c’est d’abord une tapisserie en triptyque, dont les personnages conjuguent l’hédonisme de la Renaissance avec une surcharge décorative et végétale, dans un hymne sobre à la jeunesse et à la beauté. Ce sont aussi des tableaux plus macabres sur des champs de bataille dévastés. On est très proche d’un certain surréalisme, celui de l’occultisme et de la magie noire. On repère au demeurant une gravure de Max Ernst, un tableau très représentatif d’Hérold, l’inévitable Dali, la féminine et féline Léonor Fini. Avec plus d’attention, Kermarrec ou Collin-Thiébaut nous ramènent à noter époque. … La cohabitation fonctionne. L’un déteint sur l’autre. Ainsi le moderne devient modeste et le modeste moderne, ou contemporain. De même le privé se fait public et l’intime muséal. Comme souvent au Miam, les codes et repères sont brouillés pour une (re)définition élargie de l’art. Ainsi le collectionneur devient une personne modeste par excellence puisqu’il renonce à créer pour servir la création des autres. Voilà qui se nomme : manier le paradoxe. BTN

Tél. 04 99 04 76 44 miam.org

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MUSÉES

MUSÉE

Fabre

CHRISTIAN JACCARD Jusqu’au 21 avril

Montpellier, Hérault

Arnal, Bioulès (première manière…), Meurice, Dezeuze, Viallat et bientôt Toni Grand… Décidément, le musée Fabre s’est acquis une jolie petite collection des artistes de notre région plus ou moins apparentés à Supports-Surfaces. Christian Jaccard vient compléter ce florilège, lui qui a passé sa vie à interroger la matérialité du support tout en revisitant des pratiques immémoriales. On sait que son œuvre pourrait en gros se constituer de deux axes : l’un qui l’amène à explorer toutes les traces et empreintes que l’élément feu peut laisser sur la surface investie de la toile ou du papier, parfois du bois (et dans l’architecture des lieux) ; un autre, parallèle, et qui le conduit à l’élaboration d’un « concept supranodal », à savoir l’accumulation de nœuds, sur le modèle de la constitution même de notre univers. Dans l’infiniment grand, l’énergie serait nouée de façon à susciter le temps sidéral. Les œuvres rendent matérielles, et à échelle humaine, ce qui se trame en l’espace infini. Ces deux activités qui peuvent se combiner, brûler et nouer, ainsi que le montre tel couple de Nœuds sauvages sur toile calcinée, relèvent non seulement d’inventions relatives à l’enfance de l’humanité, mais font partie également des jeux, plus ou moins autorisés, pratiqués durant l’enfance tout court. L’adulte perpétue ainsi l’esprit d’expérimentation ludique qui définit son histoire. Le feu en particulier fascine en raison de sa brièveté et symbolise notre existence, tout en perpétuant des traces visibles, à l’instar de l’art. Dans l’Atrium Richier, on voit ainsi un diptyque bipolaire de très grand format, disons-le surhumain, témoignage de l’ambition de se dépasser afin d’accéder un tant soit peu à l’infini. Des formes méandreuses produites par la combustion nous font dériver vers des effets d’onirisme. Dans le même espace d’accueil, outre un autre diptyque plus modeste et tout de rose vêtu, deux œuvres étonnantes : Le délassement du peintre : des alignements quasi scripturaux, au sol, de brosses et pinceaux, assortis de coton peints… Et cette blanche Garden-party, où des objets de jardinage, plantoir, brouette, râteau… sont reconstitués à partir des fameux nœuds qui auront tant fasciné, tout au long de sa vie, l’artiste. Un Anonyme Calcin ressuscite une vieille et sombre toile chinée dans quelque brocante, à coups de barres enfantines. Quatre salles à l’étage abritent par ailleurs toiles et dessins, témoignant de plus de cinquante ans de pratique. Ainsi se familiarise-t-on avec les débuts du peintre : des empreintes polychromes sur toile apprêtée ; les premiers essais de calcination dans une juxtaposition d’une toile stigmatisée avec l’outil ayant permis l’expérimentation. Un polyptyque sur toile écrue prouve que la répétition, loin de s’avérer un système austère peut s’accommoder d’effets imprévisibles. Parmi les œuvres remarquables, un tondo en rouge et noir où l’artiste recourt au gel thermique sur acrylique et bois tout en soulignant son vif intérêt pour l’activité volcanique. Enfin, les deux dernières salles sont consacrées aux dessins sur papier, déformé par la combustion à mèche lente. Dans les tons bruns de l’ignition en général, mais aussi sur gouache ou aquarelle à dominante rouge. Car dans les deux cas, nouage et calcination, il s’agit d’activités manuelles, dont l’origine se perd dans la nuit des temps, autant dire ce qu’il y a de plus concret, de plus humain. Il fallait le montrer : le feu ça crée. BTN

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Christian Jaccard

TONI GRAND Jusqu’au 5 mai

Trois matériaux principaux désignent et résument au mieux la sculpture de Toni Grand, associé à Supports-Surfaces, originaire du Gard de surcroît, prématurément disparu en début de siècle et qui méritait bien une rétrospective : le bois, l’acier, la résine. À ces matériaux, il convient d’en ajouter de plus inattendus tels que les ossements ou poissons, congres et anguilles au formol. Le bois, il le décline en colonnes, en pièces tranchées semblant émerger des plinthes, ou en ligne courbe fermée, parfois en ligne serpentine. Au musée Fabre, le parcours, assez aéré, permet, grâce aux cimaises, de suivre les expérimentations successives de l’artiste, une période en cachant puis révélant une autre selon le processus même de sa production que l’on nous invite à découvrir. On commence par les œuvres emblématiques des années 70. Des bois naturels, qui conservent leur mouvement d’origine, malgré le traitement radical que l’artiste leur fait subir. Les titres, au tout début, désignent le processus : Sec équarri abouté ligne courbe ; Sec, une refente entière - collé avec entretoises, plus une refente entière, équarri… Le domaine d’investigation de la forme semble infini. Le geste est simple : fendu, scié, équarri… mais l’intervention humaine nous éloigne de l’objectivité de l’art minimal pour rejoindre l’artisanat. Toni Grand cherchait la simplicité de la forme, celle du geste qui la produit, en accord avec les possibilités autorisées par le matériau. Il redéfinit la sculpture, qui n’est en rien figurative, ne s’embarrasse pas d’un socle, s’accommode des murs et rejette les matériaux nobles. A l’inverse, en fin de parcours, les bois s’affinent et se complexifient. On en voit deux exemples, formant des embrouillaminis d’une complication inouïe, de véritables graphismes dans l’espace, dont un assorti d’un lève-charge. Au mur, des Points de suspension, de couleur jaune, parmi ses dernières pièces de bois collés, aux aspects de plus en plus informels. Entre les deux, parmi les réussites : les bois flottés rampant au sol ou grimpant par paire au mur, nappés de polyester et graphite ; une grande courbe fermée noire, de bois et polyester ; et surtout ces colonnes couplant les troncs et la résine, ajoutant de la transparence et de la légèreté aux masses sollicitées. Le métal, l’acier ou le plomb, est peu présent au musée, même si on l’aperçoit sur une photo d’atelier : deux colonnes gigognes, de taille humaine, car la question du corps joue un grand rôle dans le travail de Toni Grand. Enfin, la résine, matériau synthétique qui contient les os (un crâne de taureau, dans cette région camarguaise !), enveloppe la dépouille d’un cheval, ou donne forme sculpturale aux poissons tout en explorant les transparences. Comme si un corps laissait entrevoir le squelette. Au fil du parcours, rythmé de photographies géantes, les expérimentations se font fantasques, les plus notables prenant la forme approximative d’un cube ajouré, aux attaches fines, pied de nez à la radicalité minimale. Ou encore celles d’épingles à cheveux géantes, la courbure étant favorisée par le recours à la plasticité du poisson, rehaussées d’aluminium et se glissant le long des murs. Car Toni Grand utilisait tous les points de l’espace, le sol évidemment, le mur grâce à des sculptures murales, mais aussi le long du mur, en équilibre ou carrément le long des plinthes, grâce à ces 9 pièces de bois brut de sciage. Parfois, il recourt à des racines, énormes, dont il pérennise la configuration. Salses s’en souvient. Bois, métal, résine : l’évolution est facile à résumer : le bois vient de la nature, le métal de l’industrie, la résine synthétique des miracles de la chimie. L’apparition de la couleur, sans doute amenée par la résine, prouve que Toni Grand était tout sauf austère, en perpétuelle expérimentation et non dénué d’humour. On retrouve ces trois périodes du cursus de Toni Grand, dans cette rétrospective qui nous enchante, car elle prouve, si besoin était, une fois encore, que la région aura pullulé dans la seconde partie du XXᵉ, d’artistes de renom, à l’inventivité assurée. Le musée Fabre fait mentir l’adage : nul n’est prophète en son pays. Malheureusement Toni Grand n’est plus là pour s’en sentir honoré. Il reste ceux qui l’ont connu et apprécié, ou aimé, de son vivant. BTN


Brésil, identités

MUSÉE DES ARTS PRÉCIEUX PAUL-DUPUY

MUSÉE DE LODÈVE

Jusqu’au 5 mai

Lodève, Hérault

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Le musée souhaite mettre en avant l’art brésilien, ces « naïfs », des peintres autodidactes qui représentent les multiples paysages de leur pays au travers de peintures colorées et spontanées. L’exposition retrace l’« art spontané » brésilien de la seconde moitié du XXe siècle et a pour volonté de mettre en avant cet art populaire souvent mis de côté en Occident. L’accrochage en trois parties explore les différentes thématiques abordées par ces artistes. Avec Espace de vie, les peintures explorent la flore brésilienne, la plus riche du monde, les villes et leurs favélas, ainsi que les paysages à la terre sèche et aride. S’ensuit Vivre ensemble qui plonge l’exposition dans la vie quotidienne brésilienne : au sein des intérieurs, dans des situations de travail avec les couturières de Silvia, les foyers et les soirées musicales, mais aussi au sein la vie sociale comme dans les bars, les stades… Enfin, Identité présente la diversité culturelle du Brésil à travers la Samba de Gafiera de Cavalcanti et Fiesta de candomblé de Rodriguez de Miranda illustrations artistiques des festivités traditionnelles. On retrouvera également dans les tableaux, l’importance de la vie religieuse très présente dans la vie quotidienne brésilienne. Tél. 04 67 88 86 10. museedelodeve.fr

Pablo Picasso / Aldo Crommelynck

Sex-appeal - La scandaleuse vie de la nature

Du 9 février au 19 mai

En 1961, Picasso s’installe avec son épouse Jacqueline à Mougins, en Provence. En 1963, Aldo Crommelynck, graveur à la réputation immense, s’y installe lui aussi, avec l’un de ses frères, Piero, qui l’assiste. L’artiste et le maître graveur se connaissent depuis 1952. Ce dernier préférant interpréter les œuvres de ses contemporains plutôt que de créer lui-même, il a déjà gravé d’après Léger, Braque, Matisse et bien sûr, Picasso. Dirigeant son atelier à Montparnasse, il devient le collaborateur indispensable de maîtres de l’estampe de la seconde moitié du XXe siècle. Pendant une dizaine d’années Picasso et Crommelynck entament une collaboration extraordinaire. Le premier est revenu à la taille-douce, au cuivre, en partie grâce à l’installation près de lui des frères Crommelynck. Ceux-ci se mettent à sa disposition : le matin, Picasso grave des plaques qu’ils ont préparées ; l’après-midi Aldo et Piero prennent en charge les morsures et les tirages d’essai, puis Picasso reprend la gravure avant la création finale de l’estampe. Ce travail intense, interrompu par la mort de Picasso en 1973, a donné lieu à la création d’environ 750 estampes. L’exposition Pablo Picasso / Aldo Crommelynck, La route du cuivre Mougins 1963-1972. Une histoire de gravure en présente 48, grâce au prêt de Corinne Buchet-Crommelynck, fille du célèbre graveur. Tél. 04 66 86 98 69. museepab.fr ©Pablo Picasso_David, Bethsabée et le prophète Nathan©succession Picasso 2024 ©Corinne Buchet-Crommelynck©Patrick Dubois.jpg

MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE Toulouse, Haute-Garonne

Chris Charles

Alès, Gard

Jusqu’au 21 avril

Alba Cavalcanti • Gafieira, 1989

Exposition musclée ! Des quatre vertus cardinales, la force constitue, en multiples déclinaisons, un thème iconographique majeur dans l’histoire des arts graphiques. Se manifestant par la puissance physique, mais aussi morale ou politique, elle apparaît de façon réaliste ou symbolique, tant dans le choix des sujets que dans leur traitement formel. Des dieux et héros de l’Antiquité dotés d’impressionnantes musculatures, aux ouvriers et paysans représentés dans l’effort, en passant par les représentations patriotiques ou politiques, jusqu’aux lutteurs de sumo des estampes japonaises. À l’époque moderne, la représentation du corps est centrale dans la formation académique des artistes. Prophètes et saints exhibent des corps d’athlètes, leurs forces morales liées au volume de leur biceps. La pratique du dessin est représentative de cette glorification du corps, souvent masculin, en ce qu’elle constitue la première esquisse du modèle avec force détails posturaux et musculaires. L’accrochage du musée des arts précieux propose une déambulation dans diverses représentations de la force, à travers les siècles, les techniques graphiques, les courants artistiques et les continents. De l’agriculture à l’affiche, en passant par la puissante Étude d’homme nu, la force du trait a laissé de magnifiques traces. Tél. 05 31 22 95 40. museepauldupuy.toulouse.fr

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La force du trait ©Musée P. Dupuy

Toulouse, Haute-Garonne

MUSÉE-BIBLIOTHÈQUE PIERRE ANDRÉ BENOÎT

MUSÉES

La force du trait

Jusqu’au 7 juillet

Un sujet surprenant mis en lumière par le Muséum d’Histoire naturelle de Toulouse à travers l’exposition, Sexappeal - La scandaleuse vie de la nature. La vie intime des plantes et des animaux se révèle ici sans tabou dans toute sa poésie, son ingéniosité, sa fantaisie quelquefois mais également dans toute sa crudité, voire sa cruauté et sa violence. Une vie sexuelle bien plus foisonnante et riche qu’il n’y paraît au premier abord. La présentation transversale explore divers domaines : biologie, éthologie, zoologie, histoire de l’art, botanique, entomologie… La déambulation commence par, Prologue, une plongée au cœur de l’apparition du vivant il y a quatre milliards d’années. Cette partie questionne également l’origine de la sexualité en tant que moteur vital de la biodiversité. Puis s’offrent deux zones au public. La première, Une sexualité discrète, évoque celle des végétaux. La seconde, Une sexualité bestiale, aborde les techniques d’approche et de séduction des animaux jusqu’à la procréation. C’est l’occasion pour le muséum d’offrir au regard du grand public ses collections de zoologie, notamment un ensemble d’os péniens datant des XIXe et XXe siècles, montrés pour la première fois. À voir absolument. Tél. 05 67 73 84 84. museum.toulouse-metropole.fr

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MUSÉES

Pierrette Bloch MUSÉE SOULAGES Rodez, Aveyron

Un printemps impressionniste / Quoi de neuf ? / Anne et Patrick Poirier

Du 10 février au 19 mai

MUSÉE INGRES-BOURDELLE

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G. Caillebote

Alors que se profile pour 2025 une rétrospective au MAMC de Saint-Etienne, on voit l’œuvre de Pierrette Bloch, l’amie peintre du couple Soulages, enfin accéder à une reconnaissance qui n’était que discrète de son vivant. Sans doute cette discrétion, tant de la personne que de l’œuvre, explique-t-elle en partie ce retard. Toujours est-il que cet hommage posthume, de la part du musée rhodanien voué à l’œuvre du maître, participe de cette redécouverte d’une œuvre pleine d’audace et de surprises. Une cinquantaine de pièces seront exposées, en sept ensembles cohérents, qu’il s’agisse des collages bleus de 1971 ou des expériences sur fil de crin des années 80, des dessins saturés (97) ou des dessins à gros points (96), des lignes d’encre de 95 ou des Pays d’écriture de 86. Des travaux sur papier asiatique enfin, de 2006. Comme on peut s’en apercevoir, il s’agit d’une œuvre sobre, minimale, aux moyens discrets, eux aussi, d’où le titre de l’exposition, emprunté à un poète américain : Discrete series. Le point, la ligne et leur extension forment un BA.Ba à partir duquel les combinaisons semblent infinies. Le point peut, en effet, s’avérer minuscule et reproduit des milliers de fois, saturer la surface, ou au contraire gagner en ampleur et flotter de son humble fierté en l’espace d’un petit format. Il peut se transformer en écriture abstraite et se déployer sur un support longitudinal, démesuré, qui semble n’exister que pour lui et se plier à l’intention scripturale. La relation à l’écriture est d’autant plus pertinente que l’artiste se limite principalement au noir et blanc (ou l’inverse), recourt à la fois à un travail manuel et se sert bien évidemment de l’encre. On a rapproché ce travail de Michaux mais celui-ci jouait sur la dimension fantasmagorique et n’était pas si loin d’un certain surréalisme. Le tachisme de Pierrette Bloch semble plus radical et gagnerait à être perçu comme une alternative féministe à des tendances ayant marqué son temps : qu’il s’agisse de l’abstraction lyrique, de BMPT ou de Supports-Surfaces, notamment dans ses séries sur les mailles de crin. Elle se situe dans l’informel, a fortiori dans le refus de la figure, et elle ne s’embarrassait pas non plus de géométrisation ni de all over. Les réserves de blanc sont omniprésentes. Ainsi sent on dans sa démarche, un refus des couleurs tapageuses et un repli sur soi, sur des activités élémentaires, ce que prouve l’économie des outils, des mediums et des supports employés. Ses écritures constituaient des alphabets secrets, davantage visibles que lisibles, et intelligibles non dans leur occurrence mais dans l’intention qui leur a donné jour. On peut ainsi parler d’enfance de l’art sur lequel l’adulte porte un regard étonné, sans doute attendri, peut-être un peu distancié. De l’enfance, Pierrette Bloch a conservé la faculté de découvrir, de se laisser surprendre et de s’enrichir de ses découvertes. C’est l’une des raisons pour lesquelles sa démarche est sérielle. Elle épuise les champs du possible et agit comme une musicienne apte à varier sur un thème. Regardons, en effet, les multiples possibilités qu’offre un maillage de crin associé à un fils de nylon. On pense à une portée et à une improvisation débridée, dans la sobriété du format s’entend. On a parlé aussi à son propos de poésie ; c’est que la poésie cherche à faire plutôt qu’à dire. Pierrette Bloch en a retenu la leçon. C’est le privilège des enfants plus ou moins sages, dont certains adultes parviennent à conserver intacte la capacité d’émerveillement. BTN Tél. 05 65 73 82 60. musee-soulages-rodez.fr

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Pierrette Bloch,

Montauban, Tarn

Jusqu’au 19 mai

Le musée de Montauban participe avec quelques autres, dont les musées Fabre et ToulouseLautrec à Albi, aux 150 ans de la naissance de l’impressionnisme. En contraste total avec la peinture léchée d’Ingres, aux lignes pures, en atelier et en clair-obscur, l’impressionnisme se caractérise par la suprématie de la touche, par le recours à la lumière naturelle, par ses motifs du quotidien pris sur le vif et ses couleurs libérées. Le plus méconnu des grands peintres impressionnistes, Gustave Caillebotte sera ainsi à l’honneur grâce à deux tableaux représentatifs de sa carrière prématurément interrompue : ses tournesols, Les Soleils, de son jardin du petit Gennevilliers, avec en arrière-plan sa maison et une cheminée ou une citerne. En fait, les deux tendances de l’artiste tourné vers l’univers urbain, mais aussi vers la nature. Et le surprenant panneau décoratif Parterre de marguerites, peintes en vision aérienne. Proche en cela de Monet et anticipant sur Pollock. Quoi de neuf, les amis ? Ce sont les acquisitions et dons de ces vingt dernières années. Le fleuron de ce florilège est constitué d’une étude dessinée à la plume de l’immense Ingres, l’enfant du pays. Il s’agit de Jeanne d’Arc, perçue de manière un peu hiératique, étendard à la main, un casque à ses pieds, la main posée sur un autel, les yeux tournés vers le ciel, au repos donc mais en armure tout de même. Ainsi sont mises en valeur à la fois sa spiritualité et son réalisme résistant, voire combatif. Une femme avec des habits et activités d’homme, voilà qui nous rappellent des luttes de notre temps. Autre acquisition : une jeune femme à la carafe. De son côté, la restauratrice et artiste américaine Kathleen Kilje s’est permis de revisiter La famille Stamaty en incluant maints anachronismes, dans le piercing ou le tatouage de la pianiste Atala ou en actualisant les jouets de ses petitsfrères, tout comme une petite peinture murale. La source, de son côté, est revisitée au bic par Guillaume Pinard. Son aîné Pierre Samson s’approprie La petite odalisque à la gouache, encre et aquarelle. Dans un style différent, un portrait de son épouse par le peintre montalbanais Marcel-Lenoir, moderne, proche des Fauves. Le petit format domine. On notera également des portraits de Léon Noël, l’apothéose d’Homère de Charles Melville, un coffret signé Pol Bury et André Balthazar. Enfin beaucoup de correspondances manuscrites dont des lettres de la main d’Ingres. Toutefois, le musée Ingres-Bourdelle ne cache pas son intérêt pour l’art contemporain ainsi qu’en témoignent naguère ses installations de Georges Rousse ou Miguel Chevalier. Jusqu’au mois de mai, il présente toujours dans la sombre salle du Prince noir, et dans la Prison du sous-sol, le célèbre duo Anne et Patrick Poirier, dont on connaît le travail de mémoire architecturale sur l’archéologie. Il s’agit principalement d’un miroir géant en guise de moquette, sur lequel surnagent quelques vestiges, le tout dans des tons roses et mauves où se réfléchissent des concepts bleus et jaunes rédigés au néon. Il s’agit de témoigner d’une inquiétude commune sur le sort de la planète, sous le regard d’un petit couple sculpté, incarnant le duo d’artistes. Des corbeaux inspirés d’Hitchcock parachèvent cette mise en scène, monumentale, adaptée au génie du lieu, accentuée par le reflet. On les retrouve dans la prison, avec ses détritus et son nouveau concept au néon et dans une salle de transition, sur de simples panneaux noirs. Dans les vitrines, des objets en verre du présent, à l’attention des futures générations. De quoi illustrer le propos des artistes : constater la fragilité des civilisations que l’on a dites mortelles… BTN Tél. 05 63 22 12 91. museeingresbourdelle.com


Narbonne, Aude

Jusqu’au 25 février

À la croisée de l’art contemporain et de l’art antique, l’exposition Vestiges du futur est prolongée jusqu’au 25 février ! Dans une approche historique artistique, l’exposition emmène le visiteur à observer la façon dont les artistes actuels © s’inspirent de l’art du A. Lassalle, Muse et Muse IV- N. Devereux Collab. W. Almendra passé et ici, de l’art antique en traversant peintures, installations, dessins, photographies et sculptures. Au total, 21 œuvres contemporaines sont exposées, prêtées par Musée régional d’art contemporain de Sérignan. Un ensemble regroupant diverses techniques telles que la peinture, la sculpture ou la céramique et divers sujets comme le portrait, le voyage en mer ou encore la décoration et sont traversés par une tradition plurimillénaire. Le musée, au travers de cet accrochage, fait de l’art d’aujourd’hui une mine d’or archéologique pour demain, et explique : « À l’éternelle et difficile question « Qu’est-ce qu’une œuvre d’art ? », Vestiges du futur propose une autre interrogation, « Qu’estce qu’un musée ? », et stimule notre réflexion sur la portée patrimoniale des œuvres contemporaines. ». Les artistes exposés : Wilfrid Almendra, Zainab Andalibe, Birgir Andresson, Georges Ayats, Christophe Berdaguer et Marie Péjus, Pierre Bismuth, Etienne Bossut, Rosson Crow, Nick Devereux, Arnaud Dezoteux, Léo Dorfner, Nathalie du Pasquier, Fabrice Hyber, Michael Just, Laurent Le Deunff, Maude Maris, Piet Moget, Vera Molnar, Daniel Otero Torres, Anne et Patrick Poirier, Sarah Tritz, Claude Viallat, Lawrence Weiner. Tel. 04 68 90 28 90. narbovia.fr

IA : Double Je - L’intelligence artificielle et moi QUAI DES SAVOIRS

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Jensen Art Co de Pixabay

Toulouse, Haute-Garonne

Jusqu’au 3 novembre

Pour certains un progrès inéluctable, pour d’autres un cauchemar. L’exposition, IA : Double Je L’intelligence artificielle et moi, au Quai des Savoirs, croise les arts et la science pour montrer toutes les facettes de cet outil informatique à travers cinq thématiques. L’ouverture propose une frise chronologique avec les principaux repères de l’histoire scientifique, sociétale et technologique de l’intelligence artificielle. Le premier module pose la question : « Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ? » par le biais du véhicule autonome tandis que le second est centré sur la boîte noire, métaphore de l’IA. Puis départ pour un voyage dans les imaginaires de l’IA, des mythes les plus reculés aux récits contemporains de science-fiction. La quatrième zone montre les impacts et les apports concrets de l’IA dans les domaines de l’environnement et du travail. Également les mutations possibles générées par ces nouvelles technologies. Là, un test permet au public de repartir avec des données personnalisées et de répondre à une grande peur : « L’IA peut-elle faire disparaître certains métiers ? ». Quant au cinquième module, il met en scène le dialogue homme-machine où les visiteurs découvrent les performances de l’IA, mais aussi ses limites. Des points de vue d’experts, sous forme de vidéos, jalonnent cette exposition à l’actualité brûlante. Tél. 05 67 73 84 84. quaidessavoirs.toulouse-metropole.fr

MUSÉES

1O!JAN. 17!JUIL. 2O24

Design graphique : Studio Asensò - Cédric Torne, CB 21 Paris Défense, dessin à l’encre pigmentaire noire sur papier, 2022

MUSÉE NARBO VIA

Exposition mobile du Parcours Itinérance dans les communes Cazedarnes Pierrerue Babeau-Bouldoux Cébazan Villespassans Montouliers Creissan

OSEZ L’ART CONTEMPORAIN EN!TERRITOIRE!#2

Vestiges du Futur

Armelle Caron Julien Cassignol Nicolas Daubanes Valérie du Chéné Agnès Fornells Élisa Fantozzi Mylène Fritchi-Roux Sylvain Fraysse Pablo Garcia Alexandre Gilibert Jihane Khelif Suzy Lelièvre Naomi Maury & SK Andersen Séverine Péron Clément Philippe Maxime Sanchez Patrick Sauze Patricia Stheeman Jeanne Susplugas Cédric Torne

DOMAINE DE ROUEÏRE

CENTRE D’ARTS ET DU PATRIMOINE

EXPOSITION EN ENTRÉE LIBRE ET ACTIVITÉS POUR TOUS De 10h à 12h et de 14h30 à 17h du lundi au vendredi. Informations et réservations au 04 67 25 00 25 domaine.roueire@cc-sud-herault.fr

ARCO

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ARTS PLASTIQUES

ARTS

Anne Slacik

ESPACE DOMINIQUE BAGOUET Montpellier, Hérault

Plastiques

Gianni Pettena

Du 7 février au 7 avril

L’espace Dominique Bagouet confie pour deux mois son espace à la prolifique et dynamique Anne Slacik (vue chez Trintignan, S. Cambie, Musée Pab, Carré d’art...), laquelle partage sa vie entre la région parisienne et la nôtre, dans un village gardois. Sa peinture est tout en fluidité, plus particulièrement quand elle traite de l’eau, légère comme l’air, ce qui ne l’empêche pas de s’avérer ardente à l’instar des feux du soleil, ou ne négligeant pas les effets de matière que favorise la terre. Ajoutons-y le bleu du ciel, les nuances de vert et de jaune que porte la végétation, l’attention particulière accordée à la lumière, bien d’autres attributs encore et l’on conviendra d’une part que tout le spectre coloré est sollicité, d’autre part que cette artiste développe un rapport particulier à la nature dans sa plus grande extension. Car une telle peinture met en exergue la composante colorée. Les formes sont spectrales et affleurent juste en surface. La figure n’est pas sa préoccupation, il s’en faut. Même si l’on peut penser à du paysagisme abstrait, on doit considérer que l’art d’Anne Slacik consiste à nous éloigner du monde des images et des bruits qui hantent nos univers pléthoriques. Au fond, à faire le vide. Un vide qui se transforme et s’anime en mouvements. Il s’agit pour elle de favoriser l’accès à la méditation, à la vie spirituelle par la distance prise avec les formes nettement identifiables. Ainsi, cette impression de sérénité indéniable se dégage de ses tableaux. Et ce dans un environnement saturé de choses et de sons. Les formats créent enfin une relation d’intimité avec le spectateur, à même d’apprécier les mouvements et émergences qui se jouent dans cet hymne à la peinture dans sa plus simple et généreuse expression. De plus, d’un point de vue formel, la peinture d’Anne Slacik ne cache pas sa matérialité : coulures, grains apparents, jeux sur les gestes cadencés, effets de transparence, de contrastes… Elle se prête aux interprétations les plus diverses. À Montpellier, le style abstrait fait de mouvements qu’elle propose contraste avec le dynamisme de la ville. Une décantation se produit qui favorise la respiration. La proximité de la mer, des étangs, des marais salants aussi amènent à relire certaines toiles… Se situant du côté de l’universel, elle se prête à tous les environnements virtuellement concevables… Car elle englobe le réel, et le restitue décanté. C’est que sa peinture touche à l’universel. D’un point de vue féminin, s’entend. En l’occurrence, 40 femmes-poètes sont invitées, dont on verra les productions duelles avec leur consœur sous forme de livres d’artistes : de la pionnière romantique Marceline DesbordesValmore à Marguerite Yourcenar ou d’Etel Adnan à Anise Koltz en passant par Claude Ber ou Patricia Dupuy, Sylvie Fabre G., Régine Detambel ou Véronique Vassiliou. Anne Slacik utilise toutes les possibilités de la mise en page pour déployer ses interventions colorées. Et l’on réalise combien une telle peinture avait à voir avec la poésie (les titres nous le prouvent), dans l’art de décanter les scories de la parole ordinaire, et aussi avec la musique, dans la volonté d’échapper à la suprématie du visible. Enfin à la féminité, dans les vertus de subtilité et ce sens de la nuance qu’on lui prête, entre autres Tél. 04 67 63 42 78. montpellier.fr

CRAC

Sète, Hérault

Du 10 février au 12 mai

Se frayer un chemin singulier aux ciseaux parmi des bandes de papier (Paper) que l’on nous invite à traverser : voilà qui définit assez bien à la fois la pensée et l’humour de Gianni Pettena, « anarchitecte » italien. D’abord parce qu’une telle œuvre ne peut que se révéler éphémère, contrairement à notre conception architecturale du pérenne et du statique, ensuite parce qu’elle sollicite la participation corporelle du visiteur, tiré de sa passivité consumériste, enfin parce qu’elle échappe à la tyrannie de l’équilibre orthonormé des constructions européennes et au-delà. Cette pièce majeure de sa production sera re-présentée dans l’une des salles du Crac, tel un pénétrable. On en retrouvera des échos sur la façade où les bandes de papier seront soumises aux aléas des caprices d’Eole. Né à Bolzano, tout près de la frontière autrichienne, Gianni Pettena a fait ses premières armes dans les Dolomites ou le bas Tyrol, prodigieuses architectures naturelles, bien plus impressionnantes et originales que toutes celles que l’homme a pu et su ériger. Une photo en témoigne, baptisée à juste titre La mia scuola… Cette exposition du Crac, lieu à la volumétrie généreuse, aura l’intérêt de nous familiariser avec cette œuvre qui s’étale sur plus de huit décennies, déroge aux règles du genre par son recours à des matériaux inattendus et par le fait de se définir comme de l’architecture sans architecture, lequel relèverait d’un nomadisme critique et militant. L’installation temporaire, la performance, la photo ou la vidéo et les dessins sont ses principaux moyens d’expression. Parmi ces derniers, mais aussi par le biais de la vidéo, l’action des vagues qui effacent sur la plage les prétentions humaines à la construction architecturale et lui opposent la force souveraine et inexorable de la nature. Un éternel recommencement. Celle-ci est récurrente dans l’œuvre de Pettena (qui la combine à du grillage pour ériger des tours transitoires au sein d’un espace classique, les attrapeherbes - Tumbleweed catcher). Au Crac, la grande salle est tapissée de raphia. Ailleurs, les murs donnent l’impression de respirer, d’être en vie. Les objets d’intérieur tendent à s’émanciper. Les chaises, devenues (trans) portables, défilent à l’extérieur (le corps participatif est une nouvelle fois convoqué) ou se retrouvent dans des situations contraires à leur fonction usuelle. Au Crac, le visiteur pourra les essayer, les porter, les transporter. Un vieux manteau raidi les supplante et sert même de fauteuil, Shadow, ombre du corps. Le même style de manteau qu’il faut revêtir à l’entrée en se frottant contre les parois afin de produire du son. Chez Pettena, les lampes ou les porte-objets se végétalisent. Un canapé avale en son centre les convives. La table se fait sablier. L’extérieur des bâtiments n’est pas épargné, l’artiste jouant avec le vent, ou l’eau, dont la ville de Sète ne manque justement pas. Dans l’une des salles, il sollicite la terre pour construire des murs humains, mot qui rime avec mains. Il pratique également l’anamorphose, ainsi qu’on peut le voir dès la première salle, sur le modèle des temples antiques, avec colonnes et fronton, mais en privilégiant le bois. « L’anartiste » a débuté dans les années 60 au sein des courants d’architectures radicales et utopistes qui sévissaient alors. L’entrée du Crac s’en souviendra puisqu’un tunnel sonore, conçu et dessiné à cette époque, sera pour la première fois sorti des cartons et réalisé. Il requiert la participation du corps, que l’on retrouve dans une sculpture en creux baptisée Présence/ Absence et inspirée par les moulages de Pompéi, et la mort d’un être cher. Ainsi l’œuvre de Gianni Pettena brouille-t-elle les cartes, frontières et codes. L’architexture aussi est une chose mentale… Légère comme la vie nomade. Tél. 04 67 74 94 37. crac.laregion.fr

Par BTN

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ARTS PLASTIQUES

Marlène Mocquet

FONDATION GGL, HÔTEL RICHER DE BELLEVAL Montpellier, Hérault

Entre les lignes Jusqu’au 27 avril

MO.CO. ET LA PANACÉE Montpellier, Hérault

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Marlène Mocquet nous avait enchantés en inscrivant dans l’espace de l’Hôtel de Belleval une œuvre pérenne, Longue-vue, mi-peinte, mi-modelée, visible dans l’escalier d’apparat de l’ancienne mairie et fleuron du patrimoine montpelliérain. La Fondation GGL, comme pour Jim Dine ou Olympe RacanaWeiler, nous fournit l’occasion de découvrir davantage encore cette artiste qui s’est révélée grâce à ses peintures originales, merveilleuses et énigmatiques, très proches à la fois du Jardin des Délices et de l’univers, onirique, de l’enfance. Et aussi pour ses céramiques, sculptures et installations. Certaines réalisations de cette exposition en trois visages ont été réalisées pour la circonstance, toujours dans un esprit Différent parfois, libre toujours. Marlène Mocquet s’est inspiré des bustes à caractère antique présents dans le bâtiment pour confectionner, dans le grès émaillé, l’or et le platine, le portrait des artisans de la Fondation qui auront contribué à la rénovation du prestigieux bâtiment. Hommage est ainsi rendu à ces personnes actives, plus obscures que les artistes, qui donnent leur vie pour la cause de l’art, mais sont souvent oubliées. C’est un acte de reconnaissance d’une artiste à ses commanditaires qui l’ont elle-même reconnue digne. Ils auront ainsi leur moment de gloire, tout en s’inscrivant dans une lecture renouvelée du genre de la vanité, thème traditionnel s’il en est, on se souvient des Ambassadeurs d’Holbein. Ils sont représentés, un peu comme dans les chefs-d’œuvre du passé, accompagnés de leurs attributs spécifiques : la chouette, l’arche, le château en forêt, les Beatles… Dans la première pièce, ils sont entourés de tableaux de l’artiste, son univers particulier peuplé d’une flore et d’une faune dansant sur l’espace singulier du tableau, lieu de tous les rêves, les images, les audaces, incarnation au fond de l’inconscient. Les fruits, surtout la pomme, les créatures ectoplasmiques, les grands yeux étonnés, semblent métaphoriser cette surprise permanente que suscite un univers à la fois décalé et assumé comme tel. Marlène Mocquet fait également référence aux frères Pourcel, chefs du restaurant gastronomique au cœur du lieu, en concevant un Banquet imaginaire, une table somptueuse aux couverts de céramique comme si l’on entrait dans l’une de ses peintures pour en apprécier mieux encore les détails raffinés. Autour de cette table magnifique, du papier peint nous immergeant dans son univers reconnaissable entre mille dans des scènes généreuses, qui ne lésinent guère sur la diversité des créatures, comme si la peinture pour elle réactivait sans cesse la genèse d’un éternel enchantement des yeux. Mais étrange, dérangeant, et au bout du compte ambivalent. De petites peintures, plus intimistes, le long des murs, ne demandent alors qu’à être dégustées… Tél. 04 99 66 18 21. fondation-ggl.com

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Du 2 mars au 19 mai

Eduardo Arroyo

Cette quintuple exposition, sur les deux lieux voués à l’art contemporain, est censée mettre en évidence les liens étroits qui unissent art et littérature. Qu’il s’agisse de l’amitié entre un écrivain et un peintre, de la familiarité quotidienne avec un atelier particulier, d’un désir de créativité commune autour d’un projet, d’explorer un sentiment ou sa relation aux créations des autres… Chacun des cinq auteurs invités aura choisi une façon originale de s’approprier ce vaste sujet binaire qui a tenté les plus grands : de Diderot à Malraux et de Baudelaire au surréalisme pour ne point évoquer les nombreux poètes actuels, familiers des livres d’artistes (notre Régine Detambel, annoncée dans la programmation). Les ainés occupent ainsi le MO.CO. Les plus jeunes La Panacée, souvent plus prospective. Parmi les premiers, Daniel Rondeau, grand prix de l’académie française et journaliste à l’Express, rend hommage à la figuration narrative et critique d’un Eduardo Arroyo (cf. ACMCM), à qui le regain d’intérêt actuel pour la peinture figurative devrait assurer un regain de reconnaissance posthume. Maryline Desbiolles, jadis prix Fémina, en choisissant Bernard Pagès, rappelle l’importance de ce sculpteur niçois, proche de Supports-Surfaces, dont une immense colonne de brique et ciment coloré hante quelque entrée de Nîmes. D’aucuns mettront ses assemblages en parallèle avec les sculptures de Toni Grand, son grand rival, dont le musée Fabre présente une brillante rétrospective. Membre du Goncourt, Prix Médicis, Christine Angot connaît bien Montpellier où elle a vécu, à quelques encablures de la Panacée. On est curieux de découvrir cet intime dressing, conçu avec l’architecte Patrick Bouchain, chantre de la réhabilitation des sites industriels en lieux culturels. À la Panacée, le néo-montpelliérain Jean-Baptiste Del Amo met en scène et en œuvres sa fascination pour le corps et l’institut médico-légal tandis que la chroniqueuse de Libération (et romancière), Jakuta Alikavazovic explore les dualités temporelles que sont le souvenir et le pressentiment, la ruine et la renaissance. Nous y reviendrons. Parmi les surprises à croiser, le Nobel plasticien Gao Xingjian, Camille Claudel à qui la postérité a su offrir un prénom, le photographe Andres Serrano, marqué par les années Sida, et les fantômes livresques de Claudio Parmiggiani, bien connu des anciens montpelliérains. Des lectures, conférences et présentations de livres d’artistes sont annoncées, notamment les Éditions Fata Morgana, Bourdaric et Méridianes. Tél. 04 99 58 28 00. moco.art

Par BTN


Heras

À CENT MÈTRES DU CENTRE DU MONDE

ARTS PLASTIQUES

ARTHUR Perpignan, Pyrénées-Orientales Jusqu’au 31 mars 20 ans déjà que le centre ACMCM ouvrait ses 1400 m² à deux pas de la gare de Perpignan, autant dire À cent mètres du Centre du monde, célébré jadis par l’illustre catalan, Salvador Dali. Bien des artistes, français, ibériques et plus, de stature nationale et davantage encore, y ont été invités. D’Adami ou Pat Andrea à Viallat en passant par Ben, Fauchier, Fromanger, Gauthier, Le Gac, Meurice, Pencréac’h, mais aussi Armango, Arroyo, Boix, Carrasquer, Ydañez, Pasieka, des dizaines d’autres pour les individuels ; auxquels il faut ajouter les expositions collectives : d’Apparences à Who’s afraid of pictures ?, en passant par Gestalt, La Nouvelle Histoire ou Dessine-moi un mural. C’est dire le rôle joué par un centre d’art qui ne cache pas son penchant pour la peinture actuelle et le dessin, dans la région perpignanaise, à la frontière entre deux pays, en Roussillon, en Catalogne et en Occitanie. Artur Heras, peintre valencien, a eu l’honneur d’être plusieurs fois sollicité et il marquera cette nouvelle année de son empreinte. De la nuit au brouillard, titre de l’exposition, renvoie explicitement au film d’Alain Resnais comme à l’air célèbre, et interdit d’ondes, de Jean Ferrat. Ce sont, en effet, des camps de concentration, voire de la mort entre autres, n’oublions pas la proximité de celui de Rivesaltes, qui seront évoqués, à l’instar des événements tragiques qui auront marqué l’an 1945, année de naissance de l’artiste. Quelques toiles anciennes se glissent parmi les soixante œuvres montrées. Crayons, graphite, encre, le tout sur papier, on voit tout de go que les techniques employées et les tonalités produites ne prêtent pas à l’expression de la joie, le papier traduisant la fragilité et vulnérabilité de la condition humaine. On évoque ici la douleur. En 1945, l’Espagne vit sous la dictature franquiste, on découvre l’horreur de la vie dans les camps, le génocide, la bombe atomique qui réduit deux villes nippone à néant ; on tue inutilement des civils dans les villes bombardées… La liste est longue et le passif à venir pesant pour un enfant qui ouvre les yeux. Artur Heras en l’occurrence. Tous ces sujets terribles sont abordés sans concession, l’artiste s’inspirant d’archives, et privilégiant les portraits de prisonniers, les lieux emblématiques, tels que les chambres à gaz ou les moyens de transports inhumains. On pense à ces wagons plombés qu’évoque la chanson et qu’Artur Heras représente en grand format, en couleur, à l’arrêt, à l’acrylique et huile sur bois. Les artistes ne furent pas épargnés ainsi que le prouve la présence de Joseph Beuys, blessé à la tête et trouvant dans sa confrontation à la mort, future matière à ses explorations artistiques (graisse, feutre, miel). Heras rappelle en outre qu’il n’est pas qu’un dessinateur hors pair, précis et méticuleux : il est reconnu comme peintre – et qui inclut le collage en sa pratique, dans la tradition de l’Espagnol Picasso. Dans une allégorique peinture sur bois intitulée L’ange de l’Histoire, à la

figure angélique de profil, il accole des ailes de tissus déchiquetés et une armature d’osier. Dans une installation satirique et antinazi, Rêve, peur et réalité d’El Mono azul, un petit train électrique est ajouté au sol à la toile, peinte à l’acrylique, avec adjonction de néon. On y reconnaît une image-citation de défilé militaire avec le dictateur qui salue ses troupes. Ailleurs, à Burgos, Franco et les franquistes arborent un nez de clown qui les tourne en dérision et métamorphose leur mission en supercherie. L’ironie du sort peut s’avérer grinçante : un jeune garçon, hilare, à Tanger, surveille sa boutique où se vendent des images des principaux dictateurs, et de la guerre en général… À côté de ces œuvres très critiques envers tous les abus de pouvoir, Heras a conçu des portraits émouvants de personnes ramenées à un numéro ; une jeune femme au fichu probablement catalane,

un enfant rasé, au regard profond et égaré… Une main présentée frontalement, gantée de peinture (?), dont on suggère qu’elle est crevassée, lacérée sans doute par un travail usant, « sans relâche » (Indesinenter). Celui du peintre, infatigable travailleur manuel ? Les camps paraissent liés au passé… Mais Heras suggère que l’Humain d’aujourd’hui n’en a pas retenu les leçons puisque l’on voit les spectres de la guerre émerger un peu partout dans le monde, y compris aux portes de l’Europe. Et pas seulement : le ventre est encore fécond qui a engendré la bête immonde. On le sait depuis longtemps : les artistes ne font pas que du joli…

Tél. 04 68 34 14 35. acentmetresducentredumonde.com Par BTN

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ARTS PLASTIQUES

ARMELLE

THIERRY

Caron

Boyer

MAISON SALVAN

HÔTEL ROCHEGUDE, LE FRIGO, LA CHEMINÉE

Labège, Haute-Garonne

Albi, Tarn

Du 7 février au 23 mars

Du 2 au 24 mars

La Sétoise Armelle Caron est loin d’être une inconnue dans la région : pensons à ses anagrammes et ses rangements cartographiques de villes ou de pays, ou son classement singulier des différentes chambres qui lui demeurent en mémoire. Elle avait sidéré tout Montpellier grâce à ses labyrinthes de courbes de niveaux tout autour de l’église St-Roch lors de la manifestation Cent artistes dans la ville. En collaboration avec Le Lait d’Albi, la maison Salvan accueille ses recherches quelque peu originales sur les couleurs puisqu’elle emprunte à un savoir-faire spécifique, le travail de la laine : la tapisserie, le tissage, la teinture… Un métier, comme on dit, dans le métier ! Par ailleurs, elle questionne la perception des couleurs par le biais de personnes rencontrées, ou carrément grâce à ses souvenirs précis afin de constituer une base de données, et ainsi d’alimenter les œuvres. Ce sont en gros les deux axes de cette exposition, laquelle parachève une résidence : d’un côté des fragments de vidéos attestant du travail minutieux et passionné des tisserand(e)s, avec des gros plans sur des pelotes de couleurs associées, et choisies par l’artiste de manière à suggérer que matière et couleur font corps. De l’autre, des prolongements, proliférant sur le mur, de tapisseries dite « jacquard », singularisées, sortes de paysages abstraits, assortis d’un nom et d’un lieu de mémoire. On annonce également des dessins muraux, lesquels occupent une grande partie de sa production : on se souvient de ses séries de touches picturales associées au souvenir, de jeux graphiques sur des jambes anonymes ou de La peau des lieux. Dans l’esprit de l’artiste, il s’agit d’une immersion dans la couleur, avec des moyens quelque peu décalés par rapport à la représentation que l’on s’en fait usuellement en peinture. Au fond, cela rejoint l’une de ses constantes, jouer avec les codes et poser la question : comment définir l’art ? Pour Thierry Boyer, toujours sous la houlette du Lait, il s’agit de rendre hommage à un Armelle Caron artiste carmausin disparu en 2022. Trois lieux albigeois, l’Hôtel de Rochegude, Le Frigo et La Cheminée auront été ainsi sollicités afin de présenter ses œuvres de jeunesse, ses dessins tout en méandres et surtout ses sculptures. L’occasion de revoir ses séries sur les herses, les pics, les pieux où l’acier se mêle au verre, au bois calciné, voire à la résine pour des œuvres qui anticipent sur l’esprit d’hybridation présidant à la production actuelle. Le mode de présentation est varié : objets au sol, ou posés à même le mur, démultipliés dans l’espace ou au contraire en bouquets compacts et muraux, et même parfois suspendus, prisonniers d’une armature. La récupération de bouteilles de gaz, traitées de façon poétique, témoignait de sa volonté d’associer l’industriel de sa région à la nécessité d’une aspiration environnementale des plus lucides. Plus tard, les sculptures industrielles laissèrent la place à des séries dites organiques, à l’introduction du vivant, végétal (plantes) ou animal, sous forme d’insectes ou d’escargot. L’artiste associe alors des réalisations sculptées à des peintures. On y découvre des tubes de verre, joints à des pousses de saule jaune, un tronc d’arbre peint en noir, de l’eau de mare mise en tube, et diverses formes de champignons englués dans la résine ou en polyester. Ils sont accompagnés de dessins préparatoires, à l’aquarelle ou la grisaille de verre, et parfois de flacons, contenant leurs spores. Enfin, il crée un Germinoscope, en lequel il nous est permis de pénétrer afin d’observer les traces et empreintes du monde ou de la vie de plus près. Un bel hommage rendu à un enfant du pays. Profitons-en pour rappeler que l’œuvre monumentale, au néon, de Rémi Groussin, est installée depuis septembre, et pour dix ans, sur la Centrale électrique du Saut de Sabo, à Arthès, toujours dans le Tarn. Elle est visible tous les soirs, à la tombée de la nuit, et s’éclaire automatiquement, redéfinissant le paysage à l’entour. Tout en lignes fines, en lettres d’enseigne et en motifs floraux. La fée électricité n’en Thierry Boyer finit pas de surprendre.

Tél. 09 63 03 98 84 centredartlelait.com

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JEANNE

Susplugas Jusqu’au 12 mai

MRAC

Sérignan, Hérault

Une collection ne doit point demeurer enfermée dans des réserves. A fortiori dans un musée : on se doit d’exhumer les œuvres afin de former à partir d’elles de nouvelles constellations qui en renouvellent la lecture et notre vision du monde de l’art. C’est un peu ce qu’il se passe au Mrac en ce début d’année, avec cette exposition intitulée Cosa, en référence directe à une peinture acrylique sur toile de Steven Parrino, décédé en 2005, qui sera justement présentée, et à la fameuse devise de Léonard : La peinture est une chose mentale. On pourra s’en apercevoir dans ce nouvel accrochage où l’architecture des lieux favorise les rapprochements inédits d’œuvres, de la collection certes, mais aussi de dépôts du CNAP. Les choix témoignent d’une volonté d’« intranquillité ». L’art ne se conjugue pas avec, le joli, le beau ou le bien fait, mais avec une pensée picturale qui nous est soumise, que nous pouvons approuver ou contester. Une trentaine d’artistes sont ainsi conviés, toutes générations confondues : certains sont d’ailleurs décédés (Dietman et son art tout belge de la dérision, Monory et ses toiles, hyperréalistes, bleus ou rouges, Vera Molnar et ses cercles parfaits vient de nous quitter), d’autres sont nés avant 1940 (la Roumaine Marion Baruch, et son art du vide qui fait le plein, va sur ses 95 ans, Erró, Buren, Bioulès, Viallat ne sont pas loin derrière.). Inversement, Io Burgard, et ses dessins Toc Toc dérivés d’une nouvelle d’Henry James, est encore trentenaire. Toutes les nationalités aussi : Stephen Felton et ses ensembles de pastels, est américain, tout comme le sériel McCollum ou le grand dessinateur de volaille sanglante et de blaireau qu’est Raymond Pettibon. La Californienne Shara Moulton traite de la problématique du corps morcelé en référence aux rites d’embaumement égyptiens. Lina Jabbour, peintre de séries colorées de fenêtres, est d’origine libanaise, Katinka Lampe (portrait géant d’un mannequin de couleur à perruque) néerlandaise, le groupe The play vient du Japon. Beaucoup de Français, dont certains vivent en notre région, à l’instar de la Lunelloise Audrey Martin, et ses bacs d’acier emplis de poudre de roche, du néo-sétois François Daireaux, infatigable explorateur des métiers de survie en Inde comme en Chine, et l’Audoise Valérie du Chéné dont on apprécie autant les cibles sur Arlequin que les dessins décapants de Capucine s’adonnant au premier venu. Et bien sûr Bioulès (Montpellier) ou Viallat (Nîmes). D’autres très en vue à l’instar du duo Hippolyte Hentgen et leur bikini invisible en cuir, Tania Mouraud et ses panneaux en aluminium sérigraphiés, Nathalie du Pasquier dont on peut admirer et pénétrer la Cabina,

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Jusqu’au 5 janvier 2025

ce dont ne se prive pas, Pierre Léguillon et ses tissus cousus et suspendus à des bambous, sa pergola roulée au sol, son musée portatif. Toutes les disciplines sont représentées (peinture, installation, dessin, collage de Lucille Uhlrich …) et un peu tous les styles (Figuration narrative, Supports-Surfaces, BMPT, peinture géométrique…). Ne reste qu’à constater comment tout cela a pu être agencé par le commissaire d’expo, Clément Nouet, le directeur. On n’est jamais aussi bien servi… Notre société est malade. De nos aliénations, de nos addictions, de nos obsessions… Jeanne Susplugas, originaire de Montpellier, en fait l’axe essentiel de sa recherche artistique, par le biais d’installations, de dessins, de wall drawing, de photos ou vidéos, le médium s’avérant au service de l’idée exprimée. Sans négliger la dimension sonore, le recours au langage ou la Jeanne Susplugas collaboration avec des écrivain(e)s de notre temps. Les médicaments, présentés en accumulations débordantes, ou surdimensionnés, ne révèlent que trop à la fois notre mal-être, notre perpétuelle insatisfaction et nos tendances à la surconsommation compensatrice. Les « occasions perdues » renforcent ce sentiment de frustration. Un arbre généalogique mural remplace les noms d’individus par des phobies. La maison, qu’elle n’hésite pas à faire voler, lestée de nos objets les plus indispensables, est une référence récurrente dans son travail. Au Mrac, une vidéo collecte des témoignages liés au confinement. L’écrivaine Claire Castillon a développé par le texte ces petites histoires domestiques. Le cabinet de dessins lui permettra de nous offrir une dimension intimiste de son travail. On y trouvera des carnets intimes déployés dans l’espace. Des dessins sous forme de cartes de l’esprit incluant des concepts et des signes. Les vitrines, par leur symbolique, en particulier devraient la solliciter. Toutefois, ne négligeons pas la dimension humoristique qui permet d’alléger la gravité du propos : On la trouve dans ce dessin en couleurs à l’encre sur papier où un flamand rose couronne la trilogie Argent, alcool, toit familier et familial, ou encore cet autoportrait, montré du côté du musée Fabre, où l’artiste décompose jusqu’à la folie sa chevelure en figure de Gorgone et nous laisse… médusés. L’artiste entend profiter de cet espace intimiste pour présenter ses liens profonds avec la littérature, sa collection de citations et sa base de données littéraires qui prend la forme d’une Bibliothèque sonore. Littérature et art entendent faire bon ménage afin de nous montrer, par la prise de conscience, les voies d’une possible guérison collective.

Tél. 04 67 17 88 95 mrac.laregion.fr

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Cosa



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ET POUR QUELQUES

expos de plus

DANS L’HÉRAULT L’année commence bien, du côté de Montpellier, avec la série d’autoportraits que Jacques Fournel (1) a confiée, jusqu’au 2 mars, à la galerie Chantiers Boîte noire, quelques décennies après sa dernière exposition en ces lieux mythiques. Cet artiste aura été un infatigable animateur de la vie artistique, montpelliéraine, puis sétoise. Sa pratique de l’autoportrait ne date pas d’hier, mais de la fin des seventies, quand il se faisait photographier, de manière performative, au Polaroïd à New York. Dépassant le formalisme abstrait, répétitif, dominant à l’époque, il se polarise sur son propre visage, motif inépuisable s’il en est et se prêtant non seulement à un jeu infini de physionomies, mais se soumettant inexorablement aux assauts du temps. Bien des peintures, vidéos et photographies plus tard, il nous revient avec plusieurs centaines de dessins au crayon, au brou de noix, au fusain, au lavis, à l’encre, à la craie et même à l’aquarelle, épuisant toutes les techniques graphiques ayant fait leur preuve et toujours en pratique en notre temps. Jacques Fournel choisit un angle de vue rapproché, le plus souvent frontal ou légèrement de profil, ce qui favorise le face à face avec le regardeur à qui il tend en quelque sorte un miroir, à moins qu’il ne s’agisse de l’inverse : un miroir lui serait tendu. Le format, à peine plus grand que l’échelle 1, exclusivement sur format A3, favorise l’identification. Si tout homme porte en soi la forme entière de l’humaine condition, il va de soi que Jacques Fournel, tout autant qu’il offre au visiteur l’occasion de reconnaître en l’autre une part de lui-même, emprunte lui-même aux autres à qui, en dernière instance, il offre un peu de son intimité, croqué avec patience et méticulosité. Diderot disait qu’il adoptait mille physionomies en un jour. Jacques Fournel, choisit celle du moment, indique soigneusement la date quotidienne. Dans la galerie, il propose différents assemblages liés à des protocoles, thématiques ou techniques : une suite temporelle, les portraits à l’eau, le hasard, les choix du galeriste, la couleur, les valeurs soulignées ou sombres… La moindre nouveauté, qu’elle soit physique (apparition

de poils de barbe, cernes, rides, empâtement, fatigue…) ou morale (contrariété, satisfaction, hilarité, doute et égarement, étonnement…) se prête ainsi à une expérience de la différence dans la répétition. Telle une improvisation à chaque fois nouvelle à partir du même thème. Ainsi le visage offre-t-il une perpétuelle nouveauté, multipliée par les techniques utilisées : le regard est scrutateur, interrogatif… Car le Secret dessin, évoqué dans le titre, que l’on pourrait tout aussi bien orthographier dessein, consiste à réactiver le mystère de l’être. Il fut un temps où l’on réservait l’art du portrait aux personnes illustres. Si l’artiste se choisit luimême ce n’est pas par pure vanité mais afin de témoigner du reste d’humanité qu’il nous est loisible de pérenniser, encore pour quelque temps. La Galerie Borromée, de son côté, poursuit son petit bonhomme de chemin en privilégiant les productions féminines : après Patricia Stheeman, Carita Savolainen, ou Sylvie Mir… Paola di Prima (2) présentera, du 23 mars au 20 avril, ses dessins et photographies inspirés de sa lecture du ciel nocturne, qu’elle regroupe en une Cosmographie. Il s’agit de capturer, à portée de main, l’immensité des propositions célestes, la lumière des astres. Avec humilité, puisque le trait et l’encre sont principalement sollicités. Ainsi l’infiniment grand est-il réduit à notre commune mesure et la voute céleste se fait-elle écran où jalonner son territoire. Les dessins se composent de lignes tirées au cordeau et enchevêtrées, suscitant une animation dynamique, parmi lesquelles se glissent quelques planètes, mais il arrive que l’artiste griffonne à l’aveugle des formes plus nerveuses. Parfois, c’est la planète toute ronde qui occupe la majeure partie du dessin. Nous avons affaire alors à une réflexion sur les valeurs que la lumière prélève en la matière noire de l’insondable inconnu. Et, sur le plan esthétique, et même historique, à des variations infinies relatives à la triade Point, Ligne, Surface, qui a présidé à l’émergence de la modernité. Les dessins photographiques cherchent à saisir les mouvements de la Lune, l’espace révélant la dimension temporelle qui lui est associée depuis les découvertes einsteiniennes. Selon la nature

du support, Paola di Prima pratique différents formats : les toiles en particulier sont plus grandes, elles recueillent les ténèbres du néant que la lumière matérialise. Le cosmos de Paola di Prima est naturellement subjectif. Elle s’approprie l’espace et le reconstitue. Il faut dire qu’elle habite sous la voute céleste, qui s’anime la nuit, dans l’Aude, à quelques encablures de Bugarach… Dans un registre assez différent, la Sétoise d’adoption Elisa Fantozzi (3), qui s’est fait connaître par ses subversives madones peintes (Al/ma), ses autoportraits en sculpture (Panacée, Aldébaran) et ses réflexions concrètes sur la supposée fragilité des œufs, aura l’honneur d’une exposition personnelle à la Galerie N°5, rue Ste Anne. Elle se divise en deux parties : l’une où l’on pourra découvrir ses sculptures de mains moulées, ses ballons en résine aux couleurs diverses et chatoyantes, et ses collages (Saut, la gymnaste dans le vide de l’abbatiale de Conques, chère à Soulages). L’autre, plongée dans les ténèbres, se présente sous forme d’installation, à partir d’ailes d’oiseaux, stratifiées et vernies. Au-delà d’une volonté d’alléger la sculpture, on notera l’ambition de partir de la matière pour accéder à l’aérien, à la lumière même. C’est ainsi que les mains, moulées en plâtre, de l’artiste sont couplées à des ailes, et ailleurs des ailes à du néon. L’équilibre est aussi essentiel comme on peut le voir avec cette clepsydre posée sur un doigt, lui-même émanant d’une main jaillissant du mur. De tout ceci, il ressort un sentiment d’émancipation par rapport aux limites imposées à notre corps dans son aspiration à un minimum d’Élévation, voire d’Évasion (dans la mesure du possible), sans lequel on demeurerait à l’état de brute primaire. Il y a quelque chose de généreux dans ces mains qui s’envolent, à l’instar de colombes fraternelles. Sans doute l’artiste cherche-t-elle la légèreté de pensée de l’enfance, ce que traduit la présence de ces ballons sans points d’attache. La capacité de s’émerveiller devant de simples couleurs mises en forme, et semblant s’émanciper. Le lieu multiple fête ses 10 ans, performance à souligner, du 14 mars au 16 avril, en se référant

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au Baron de Coubertin et à sa fameuse devise : « Plus vite, Plus Haut, plus fort »… Citius, Altius, Fortius. En cette année vouée au JO, l’allusion ne manque pas de pertinence même si les quatre artistes invités n’exaltent pas, à proprement parler, les rudes efforts de nos sportifs. Tino Di Santolo semble au contraire dénoncer les pressions liées à la compétition. Ses dessins classiques au graphite effacent les membres en mouvement dans un geste qui rappelle Muybridge ou Duchamp mais dans une intention polémique. Sophie Crumb représente, à l’encre de Chine, des boxeurs du Daghestan ou de Tchétchénie, pays où l’image est interdite, dans une volonté de revendiquer la liberté de l’artiste. Régine Blaim (4) se moque, à l’aquarelle et à l’encre, des footballeurs qu’elle dévirilise et transforme en danseurs instables, soumis aux secousses d’un tremblement de terre ou tirant sur des fleurs de sang en lieu et place du ballon. Enfin Vincent Puren saisit les corps des jeunes gens au repos, dans les vestiaires, dans une ambiance de douceur aquarellée qui contraste avec les valeurs de force et de tension attendues. Une manière entraînante de commencer l’année. Durant le même temps, à partir du 8 mars, la galerie Samira Cambie fête ses 8 ans d’existence en proposant à la totalité de ses artistes, la réalisation de Natures mortes inédites. Le thème est proche de celui de la Vanité, qui travaille la création contemporaine, en cette époque où l’homme se pose bien des questions sur son devenir périssable. Notre curiosité est dès lors aiguisée : l’on se demande par exemple comment la quasi-abstraction d’Anne Slacik (annoncée en mai) s’accommode de cette thématique hautement figurative, de même que la finesse éclatante de Clara Bryon, hantée par le thème de la subtile lumière. Philippe Perrin a déjà traité le thème (pyrogravure sur papier rehaussée de lavis) et l’on imagine que Stéphan Pencréac’h n’aura aucun mal à se faufiler dans le moule, si l’on peut dire pour ce peintre iconoclaste. L’intérêt de ce type d’expo collective, c’est justement la

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cohabitation d’artistes venant d’univers différents : Pierre Buraglio, orfèvre des fenêtres, assez proche de Supports-Surfaces, Florence Obrecht et Axel Pahlavi figures de proue du renouveau de la peinture figurative, le tout jeune Jérémy Gabin, artisan du collage narratif, Pierre Bendine-Boucar de la forme colorée, Thomas Verny s’appuyant sur une modernité picturale post-matissienne, Yves Reynier sur des assemblages ésotériques, Julien Descossy (5) introduisant dans ses peintures des matériaux modernes comme le plâtre, le ciment, le plastique… Ajoutons-y la magnifique Nazanin Pouyandeh, le sombre Guillaume Toumanian, Romain Ventura, tous présents dans Immortelle. Et encore : Quim Domene, Claude Buraglio, J.Ch. Donnadieu, Tarik Essalhi… tous ont répondu « Présent ! » à l’invite. À la Maison de Heidelberg, jusqu’au 1er mars, deux artistes l’une d’origine allemande, vivant en France, l’autre américaine vivant à Berlin, forment un duo dont les œuvres surprennent quand on les compare à la production en vogue. Elles ne cherchent pas en premier chef à séduire, plutôt à expérimenter, à solliciter notre mémoire collective, à étonner par leur audace. Elles croisent en effet leurs productions respectives, aux préoccupations proches, dans une exposition intitulée Echolalia (6), vocable aux résonances multiples puisque la peinture engendre des mots, des résonances chez l’une et l’autre, jusqu’à l’élargissement sonore leur attribuant un relief non visuel. On connaît quelque peu, dans la région, Nadia Lichtig, enseignante aux Beaux-arts et que l’on a pu découvrir chez Clémence Boisanté, au LAC, chez Lligat à Perpignan ou au Réservoir. Ses pièces sonores, ses séries tantôt sur ses ancêtres, dont son aïeule, originaires de pays qui n’existent plus, tantôt sur les maisons fantômes photographiés à la nuit tombée, ou encore sur la poussière ou en travaillant le frottage sur toile inspiré de scènes de violence et de mort, tout cela avait marqué les esprits. Nadia Lichtig convoque notre mémoire, collective et individuelle, et en sauve quelques Par BTN

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traces de l’oubli, pérennisant ainsi le souvenir. Convaincue que la peinture est aussi une affaire de langage, elle collecte des mots, des phrases, des narrations comme on pourra le constater en considérant ses cellophanes maculées d’écrits, ou ses papiers pliés au sol. Ils répondent et répliquent aussi bien à la série de petits formats présentés et qui semblent jouer sur le principe de dualités formelles, qu’aux peintures de sa complice temporaire, Jasmine Justice. Deux aspects frappent dans la production de cette dernière. La volonté de casser les codes picturaux en exhibant la face cachée de la toile de lin, en jouant sur le principe du drapé, conjuguant une toile libre et une autre suspendue et livrée à son propre poids. Façon de nous rappeler d’aller voir de l’autre côté des apparences. De l’autre : superposer, à un fond sombre et quasi brut, des signes graphiques plus ou moins élaborés, détachés ou continus, et du langage poétique ou renvoyant à ses thèmes de prédilection : la migration, le voyage et surtout l’extinction qui nous amène à réviser nos apprentissages et représentations diverses du monde environnant. Beaucoup de mots, de signes, sur fond sombre très berlinois quand Nadia s’épanouit dans la couleur. Une expo quelque peu énigmatique qui nous change de la littéralité, superficielle, de l’actualité. Dans un lieu chargé d’histoire, ce qui ajoute du sens. Enfin, Clémence Boisanté nous convie, en sa nouvelle galerie, à deux expositions successives. Jusqu’à la fin février, elle entend contribuer au renouveau actuel de l’estampe sous toutes ses formes, et lui restituer ses lettres de noblesse, dans une exposition tonitruante car intitulée Aux armes etcetera. Le portrait de Jane Birkin, par le jeune créateur sétois Boja Moreno, souligne l’hommage référent. Pour ce faire, la galeriste a sollicité deux ateliers, l’un sétois, spécialisé dans la gravure sur bois (DPJ, aux initiales de leurs concepteurs), l’autre héraultais, privilégiant la sérigraphie et son évolution numérique (Anagraphis). Le premier perpétue un savoir-faire ancestral, issu de la

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Renaissance, l’autre s’avère plus moderne et tourné vers l’avenir. Robert Combas (7), Hervé di Rosa, nos deux figuratifs libres sont les fleurons du premier, ainsi que Fabrice Hyber (arbre aux racines de branches et vice-versa), Abdelkader Benchamma (Apparition partielle de quelque lieu saint) ou Jean-Marie Picard lui-même (inspiré de La Mélancolie, mais version Batman…) ; Toujours Combas et Di Rosa, et leurs confrères Boisrond, Erro, Télémaque, Segui, mais aussi les nouveaux venus, Mist ou Brusk, figurent parmi les notoriétés du sérigraphe. Manifestement la figuration domine, pas toujours libre mais vouée à l’image ou imaginaire analytique, selon Jean Clair. L’art n’est pas seulement réservé qu’aux élites. Il peut se démocratiser : l’estampe est bien plus accessible au public que les peintures sur toile ou papier. Parmi les surprises, Marie Hugo ou Alain Clément, Topolino ou Guy de Rougemont, sans oublier Jean Denant. Et les anciens modernes : Goetz (pointe sèche ou eau forte) et Boumeester qui excelle dans la subtile abstraction. À propos de ce couple mythique, la galeriste annonce pour les mois de mars et avril une exposition sur un sujet sensible, voire polémique : les Duos d’artistes. Preuve que, au-delà de ses goûts esthétiques, la nouvelle orientation de la galeriste l’implique davantage dans les problèmes sociétaux ou universels (écologie). On y retrouvera les Nîmois Emma Godebska/Guillaume Moschini (elle dans une élégante monochromie gestuelle, lui dans une sobre abstraction bi-chrome), les jeunes montpelliérains Marie Havel et Clément Philippe, dont on a pu à maintes reprises découvrir les œuvres (au Frac ou à la Panacée, elle en tant que virtuose du dessin, lui fasciné par les ravages de la science de pointe…), les architectes spécialistes de la fonctionnalité du pli Guillaume Bounoure et Chloé Genevaux… (miroir, alu, etc.). On remonte le temps avec Andrée Vilar (Musée Paul Valéry) qui ne fut pas seulement l’épouse du metteur en scène Jean Vilar. Mais aussi la relation que Combas a pu entretenir naguère avec Kijno, dans un esprit de création commune, voire de récréation. La liste n’est pas exhaustive.

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À Sète, Latelier nous convie, du 15 au 31 mars, à consulter un Art secret, lequel semble affecter bien des nationalités d’origine puisqu’y sont conviés, un Américain, un Canadien, un Italien, un Belge, un Allemand, une Franco-suisse co-commissaire avec Julien Bouissou (l’homme qui peint aussi avec sa langue). Un port tel que Sète doit s’ouvrir au monde. Stella Rinke, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, réalise des séries de portraits spontanés à la gouache, lesquels ont la particularité de livrer certains aspects d’elle-même alors qu’elle imagine les autres. Renouvellement subtil au fond du genre de l’autoportrait. Gilles Bingisser, quant à lui, aura conçu un puzzle ludique et énigmatique à six composantes. Mine de rien, il met en exergue la notion de choix qui détermine les aléas et vicissitudes de la création. La constellation, autant dire pléiade, d’artistes exposés, puisqu’ils sont sept, s’engage corps et âme dans une recherche qui offre une vision prospective de l’image. Ainsi Franck Wick (8), sur le modèle d’une enfant de 12 ans, transforme-t-il en ruines picturales les top-modèles de rêves des anciens magazines. Giovanni Perugini attribue de nouvelles couleurs et une plus grande surface à des scènes osées, photographiées dans les années 80, que le contexte actuel amène à relire différemment. Max Wyse mixe les images, de sorte qu’elles paraissent labyrinthiques, en surface comme en profondeur, sur le modèle géodésique ayant marqué son enfance. Ralf Altrieth ne tranche pas entre la figure et l’abstraction ; il traite la surface telle une partition musicale à partir de laquelle improviser un brillant solo coloré. Enfin, Jérémy Damien semble esquisser une forme et l’interrompre avant qu’on ne puisse la nommer. Son geste est suspendu, raison pour laquelle il considère ses compositions comme non finito(s). Il fait montre d’une économie de moyens qui surprend et emporte l’adhésion. 7 secrets à révéler de ce qui se crée…

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DANS LE GARD Vauvert se trouve aux portes de la Camargue. Or l’artiste qui entame l’année en cours à l’Espace Jean Jaurès, jusqu’au 20 avril, a glané certains de ses éléments, noirs et brûlés, sur les plages de cette zone humide et marécageuse, voisine de la mer. Emeric Jacob (9), soucieux de l’avenir du vivant et aussi de ses origines, sous la forme du plancton, explore et collecte nos rivages afin d’y trouver matière, ou plutôt matériau, susceptible d’assemblage. L’environnement est ainsi dépouillé de ses résidus laissés pour compte. Inversement, une œuvre se construit, à partir de débris cloutés, on ne peut faire plus écologiste. Le tout est monté sur trépied et prend la forme d’une sculpture hybride, apparemment hétéroclite et colorée. L’artiste choisit la forme sphérique qui symbolise l’unité, rend homogène le chaos et ne peut manquer de faire penser à notre planète, que justement souillent les déchets… Il intitule ses œuvres des Émergences, et les expose tantôt disséminées dans l’espace, tantôt suspendues par deux câbles. Et s’il lui arrive de songer à fuir par les airs, les assemblages prennent alors la forme d’une fusée. Comme son activité passe par une phase de récolte, il ne rechigne pas devant un travail collectif. Chaque pièce est composée de divers détails, l’art de l’artiste consistant à les organiser en un Tout cohérent, grâce à la magie du cloutage. Emeric Jacob aime photographier chaque pièce réalisée dans son environnement naturel avant de les proposer au public dans des salles d’exposition traditionnelles. Ainsi, ses Émergences se déplacent-elles, en même temps que ses débris, abandonnés par l’homme mais amenés à changer de condition. Du bas, où on les trouve et repère, vers le haut où on les maintient et expose - quand on ne les suspend pas. Comme la baleine de Jonas, chaque composition est le fruit d’une ingestion, d’une digestion et d’une restitution, de matières et couleurs, dans un certain ordre assemblés. Dès lors chaque débris est comme un aliment qui vient nourrir le domaine toujours ouvert des explorations artistiques.


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DANS LE VAUCLUSE La Collection Lambert invite, jusqu’au 12 mai, une quarantaine d’artistes sur les 250 (parmi lesquels Bianca Bondi, Io Burgard ou Hugo Deverchère… artistes confirmés que notre région connaît bien), que compte le projet Poush (10) actuellement sise à Aubervilliers. Lieu d’exposition et de création « incontournable », dans une ancienne parfumerie de 20000 mètres carrés. 30 nationalités s’y croisent : des pays de l’Est à l’Extrême-Orient en passant par l’Afrique du Nord, l’Amérique du Sud, le Moyen-Orient, la plupart des pays d’Europe, le Canada… Et une majorité de Français, une fois n’est pas coutume. Un panel mondial donc, et représentatif des tendances nouvelles. L’exposition s’intitule Revenir du Présent. Regards croisés sur la scène actuelle. Comme son titre l’indique, il s’agit de convoquer certains noms émergents de la scène contemporaine, de sortir grâce à leur production de la noirceur ambiante, et de confronter la création présente à la Collection, dont on connaît l’exceptionnelle richesse. Tant en ce qui concerne les arts, conceptuel et

DANS LES PYRÉNÉES-ORIENTALES L’artiste d’origine allemande Elke Daemmrich (11), que l’on a pu découvrir à la Chapelle des Pénitents bleus de Narbonne, au Miam, à Lavérune, ou au Jardin antique méditerranéen de Balaruc, présente jusqu’au 10 mars, ses toiles et gravures au Château royal de Collioure. Son style se caractérise par le all over fondé sur des personnages et motifs végétaux ou minéraux rendus compossibles sur un même plan, sans souci de hiérarchie. Ainsi, on a une impression de mouvement, d’explosion, parfois de violence comme si le monde pictural transformait en maelstrom une réalité déjà

DANS L’AVEYRON Le Frac, La Panacée, Le Parvis de Tarbes, Boîte noire… : Jimmy Richer (12) n’est décidément plus un inconnu. La Vrac de Millau lui confie, à son accoutumée, jusqu’au 30 mars, sa vitrine en plein centre, Hôtel de Tauriac. Le style de Jimmy Richer renouvelle la peinture figurative, inspirée en particulier de la BD, c’est-à-dire d’un art à la fois iconique et narratif. Une façon urbaine d’apporter un peu de couleur, un peu de rêve et de poésie en cette période de morosité et de froid hivernal. Le travail de Jimmy Richer puise aussi dans la culture picturale (on pense à Bosch, à Bruegel), tout autant qu’à nos mythes les plus enracinés

minimal, BMPT, Arte Povera ou du land art, que la photographie plasticienne, ou la peinture des années 80. Plus quelques individualités remarquables comme Louise Bourgeois, Christian Boltanski, Bertrand Lavier, Bruce Nauman, Haim Stenback, Jana Sterback ou encore Cy Twombly. Côté Poush, on est curieux de voir la contribution de tous ceux qui ne sont plus pour nous des inconnus : Gaëlle Choisne (musée de Lattes), candidate au prix Duchamp, Carla Adra (Mécènes du Sud), Gerard & Kelly (Carré d’art), Anne Le Troter (Viva Villa !), Daniel Otero Torres (Mrac), Marie De Villepin, et tous ces artistes de Poush qui commencent à émerger.

perturbée par les crises, les guerres, les attentats. Après tout, la Méditerranée toute proche n’est que d’un calme apparent. Elle peut aussi se déchaîner comme les hommes. Les couleurs sont franches, les figures abondantes, un élément aquatique ou glacé paraît relier les différentes parties… Elke Daemmrich semble héritière d’une certaine peinture allemande, mais elle y ajoute les couleurs du sud. Son propos est souvent critique, impliqué dans les préoccupations de son temps dont elle restitue la saturation médiatique. Ses gravures la conduisent davantage à illustrer l’âme allemande puisqu’elle se plonge dans l’univers wagnérien, lui aussi assez mouvementé.

dans l’inconscient collectif. Ses œuvres sont une incitation au voyage mais dont on ne saurait ni le point de départ ni le terme. C’est que dans l’imaginaire, tout se confond, les lois de la linéarité ne s’appliquent pas de la même façon. L’artiste aime accaparer les lieux et se glisser le long des murs, préférant l’éphémère au pérenne. On doit reconnaître à Richer une générosité extrême. Le grand format lui convient à merveille car il s’agit moins pour lui de rendre lisible que de rendre visible. Il nous invite donc à une lecture du dessin dans l’espace. Et pour qui dit espace, le cosmos n’est pas loin. Il crée en effet des mondes imaginaires. Or l’imagination naît du réel…

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Par BTN

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Pablo Picasso Aldo Crommelynck

La route du cuivre Mougins 1963-1972 Une histoire de gravure

PAB Musée-bibliothèque Pierre André Benoit Alès

EXPOSITION 9 février - 19 mai 2024

LES AMIS DU MUSÉE BIBLIOTHÈQUE

PAB Direction de la Communication Alès Agglomération - SO 12/2023 - Pablo Picasso – David, Bethsabée et le prophète Nathan, gravure sur cuivre, 1970 ©succession Picasso 2024 ©Corinne Buchet-Crommelynck, ©Patrick Dubois

exposition à Sète 09.02–01.09.24

Gianni Pettena Anarchitecture

crac.laregion.fr


ÉVÉNEMENTS ARTISTIQUES

ÉVÉNEMENTS

artistiques

Salon de la gravure

CHAPELLE DES PÉNITENTS ET AU GRAND HALL

Du 3 au 5 mai

Nîmes, Gard

Du 5 avril au 23 juin

©

Joëlle Jourdan

Nant, Aveyron

Contemporaine de Nîmes

Pour cette 6ᵉ édition, le Salon de la gravure et de la micro-édition de Nant a choisi de mettre à l’honneur la jeune artiste Inès Besombe-Vailhé, en dialogue avec son professeur, Olivier Diaz de Zarate, et la complicité de l’école des Beauxarts de Carcassonne. Ensemble, ils proposeront l’exposition A quatre mains, à la Chapelle des Pénitents. La première y rassemble ses œuvres gravées autour de la perception de l’être. Elle explique : « Comme une science infondée, je me laisse à penser que les liquides qui permettent de construire un ouvrage serait la continuité des liquides contenus par l’être qui l’a produit.» À ses côtés, la collection de livres d’artiste d’Olivier Diaz de Zarate, dont le « travail se concentre alors sur des questionnements liés au langage et à sa représentation. » Ils seront accompagnés par 25 exposants, graveurs et éditeurs spécialisés, présentés au Grand Hall. Au Petit Hall des ateliers d’initiation et de création de gravure en techniques mixtes seront proposés au public et animés par Olivier Boivinet de l’Atelier sur rue. salondelagravure-nant.jimdofre.com

Journées européennes des métiers d’art En région

Du 2 au 7 avril

Partout en France et en Europe, les Journées Européennes des Métiers d’Art sont un événement unique en faveur d’une meilleure reconnaissance du secteur des métiers d’art. Pour cette 18e édition, la transmission sera au cœur de l’événement à travers la thématique « Sur le bout des doigts ». Les JEMA invitent ainsi enfants, familles, scolaires, publics en situation de handicap… à découvrir, toucher, sentir, ressentir les métiers d’art. Pendant une semaine, petites et grandes mains entreront en action et s’uniront autour de la matière et du geste. Les mains novices, curieuses et demandeuses des visiteurs rencontreront les mains expertes des professionnels des métiers d’art qui maîtrisent les techniques sur le bout des doigts. Ces précieux moments de transmission permettront de s’initier aux métiers d’art et de comprendre leurs savoir-faire. Cette 18e édition mettra également à l’honneur le Portugal et la richesse de son savoir-faire ancestral. Maroquinerie, botterie et chaussures, céramique, textile, nombreux sont les champs d’expertise du pays qui en fait un export fructueux. De nombreux monuments, façades, palais présentent leurs azulejos, carreaux de faïence traditionnels souvent bleus et blancs. journeesdesmetiersdart.fr

Aïda Bruyère

Nouvelle triennale dédiée à la création contemporaine, la Contemporaine de Nîmes est née à l’initiative de la ville. Cette toute première édition se déroule du 5 avril au 23 juin avec un week-end d’ouverture les 5, 6 et 7 avril. Pour cette édition inaugurale, l’événement a fait appel à un duo pour assurer le commissariat d’exposition ; Anna Labouze et Keimis Henni, qui ont souhaité aborder la question de la jeunesse, de ses préoccupations à travers les notions d’héritage et de transmission. Quatre axes principaux structurent l’événement : une grande exposition pluridisciplinaire dans la ville, des temps forts liés aux arts vivants, une programmation conçue avec plusieurs acteurs culturels nîmois et des « maisons » relais de la triennale avec des résidences d’artistes. Immanquable de la programmation, la grande exposition, intitulée La Fleur et la force se déploiera sous la forme d’un parcours dans le centre-ville et rassemblera douze projets artistiques dans autant de lieux. On retrouvera ainsi June Balthazard et Suzanne Husky à la Chapelle des Jésuites ; Aïda Bruyère et Judy Chicago au musée des Cultures Taurines ; Neïla Czermak Ichti et Baya au musée des Beaux-Arts ; Delphine Dénéréaz et Sonia Chiambretto sur l’avenue Feuchères ; Alassan Diawara et Zineb Sedira et Huo Laporte et Katja Novitskova à Carré d’Art ; Caroline Mesquita et Laure Prouvost sur la place du Chapitre ; Rayane Mcirdi et Virgil Vernier au cinéma Le Sémaphore ; Valentin Noujaïm et Ali Cherri dans la Rue Romaine en collaboration avec le musée de la Romanité ; Prune Phi et SMITH à la Bibliothèque de Carré d’Art ; Jeanne Vicerial et Pierre Soulages au musée du Vieux Nîmes ; Feda Wardak et Tadashi Kawamata aux Jardins de la Fontaine. L’un des événements artistiques de ce printemps ! contemporainedenimes.com

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EXPOS PHOTOS

EXPOSITIONS

photos

Robin Lopvet - Entre deux mondes

Dr Paul Wolff, L’homme au Leica

CENTRE D’ART ET DE PHOTOGRAPHIE DE LECTOURE Gers

Du 17 février au 12 mai

Un monde parallèle habité d’images étranges et troublantes. Bienvenue dans l’univers de l’artiste plasticien multimédia Robin Lopvet. À travers l’exposition, Entre deux mondes, au Centre d’art et de photographie de Lectoure, Robin Lopvet montre ses clichés où il détourne les techniques de retouche, de découpage et de collage. Il utilise également des programmes d’intelligence artificielle pour ses montages. Le résultat, des photographies de culture geek et/ou d’associations absurdes ou farfelues. Au-delà de leur aspect loufoque et léger, elles offrent une profondeur via leur questionnement sur les enjeux de notre société en grande partie fondée sur l’image et ses flux. Tout en neutralisant le côté anxiogène et étouffant des images choc. Un artiste à découvrir. Tél. 05 62 68 83 72. centre-photo-lectoure.fr

Chau Cuong Lê - Standing on the beach, staring at the sea CENTRE D’ART ET DE PHOTOGRAPHIE LUMIÈRE D’ENCRE Céret, Pyrénées-Orientales

Jusqu’au 9 mars

Invité en résidence à Deauville en 2019, le photographe Chau Cuong Lê a axé son travail sur l’adolescence et l’identité particulière de la station balnéaire. Il en a saisi le silence quand les touristes l’ont désertée. Sa palette, gris tendre pour les photographies en noir et blanc, teintes sourdes pour celles en couleur, reflète une douceur de vivre et une sensualité oisive. Photographe des transitions et des territoires, Chau Cuong Lê explore autant la notion d’intimité que celles de l’attente, le rapport à la nature et à la terre avec une prédilection pour l’adolescence. Le Centre d’Art et de Photographie Lumière d’Encre présente une cinquantaine de ses photographies. Chau Cuong Lê a reçu pour cette résidence de création pour le festival Planche Contact de Deauville simultanément le Grand prix du Jury et le Prix du public. Tél. 04 30 82 73 30. lumieredencre.fr

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PAVILLON POPULAIRE Montpellier, Hérault

Jusqu’au 14 avril

73 ans après sa mort, Dr Paul Wolff, photographe le plus connu de l’Allemagne de l’entre-deux guerres, est exposé au Pavillon Populaire avec L’homme au Leica, une première en France. L’Alsacien, en s’installant en Allemagne en 1919, devient preneur d’image puis gagne à Paul Wolff, Auto-stoppeuses, Hitchhikers, 1936 Tirage d’origine – Vintage print, Coll. Christian Brandstätter un concours son premier Leica. Ici commence une grande histoire entre l’artiste et son outil… Dans les années 20, le Leica est une révolution technologique, appelé le « Leicagraphie », Gilles Mora, le commissaire d’exposition, explique « le Leica est comme le Apple aujourd’hui ». Il est compact, petit et léger donc la photographie s’ouvre à l’amateurisme. Wolff, qui partage ses connaissances dans de nombreux ouvrages ici exposés, souhaite devenir son porte-parole. Quelques 140 clichés d’époque provenant des plus grands collectionneurs privés, ainsi qu’une collection de Leica retraçant l’évolution de l’appareil photo dans l’entredeux-guerres sont présentés. Contrairement à la plupart des photographes de son époque, il n’a pas documenté avec ses photos le régime nazi. Son intérêt s’est porté sur la vie quotidienne allemande des années 1920 et 1930 avec le développement de l’industrie, le travail, les paysages urbains, les voyages et le sport. Reste un paradoxe autour du Dr Paul Wolff : photographe emblématique de son époque, en Allemagne et à l’international, il n’est aujourd’hui que très peu mis en avant dans l’histoire de la photographie. Un manquement comblé par cette exposition. Tél. 04 67 66 13 46. montpellier.fr

Belle lumière BAR À PHOTO

Montpellier, Hérault

Jusqu’au 7 mars

C’est une première que propose la Galerie du Bar à photo à Montpellier : découvrir les clichés oubliés du photographe Lucien Chauffard. À travers une rétrospective, le lieu revient sur le parcours de cet affichiste, publiciste, et photographe né en 1906. La Régie Renault, Simca, la Marine Nationale, les pêcheries Lapierre, la presse féminine et tant d’autres feront appel à son talent. Photographe indépendant, il poursuit une carrière loin de la gloire et des honneurs et s’éteint en 1982. Entre temps, il aura croisé la route de Robert Doisneau dont il sera un ami proche. Lucien initia alors le jeune Robert à l’emploi de l’appareil photo de studio grand format, le traitement des films, la technique de l’agrandissement mais également à la technique de prise de vue. Tél. 04 99 61 10 63. baraphoto.fr


EXPOS PHOTOS

Arno Brignon et Philémon Barbier GALERIE LE CHÂTEAU D’EAU

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Collectif Hors Format

Toulouse, Haute-Garonne

Jusqu’au 14 avril

Amsterdam, Paris, Berlin, Madrid, Rome, Dublin… Non, l’exposition de la Galerie du Château d’Eau ne vous emmènera pas à la découverte de ces grandes villes européennes, mais bien sur les routes des États-Unis ! Il s’agit du voyage photographique d’Arno Brignon, Us, réalisé entre 2018 et 2022 dans douze villes américaines éponymes des capitales européennes. Le résultat en est soixante photographies en couleur et noir et blanc argentiques sur films périmés pour réaliser cette exposition à découvrir dans l’espace La Tour. À quelques mètres de là, dans la 2de Galerie, Philémon Barbier propose de documenter la construction de l’identité des jeunes des milieux populaires à travers la musique rap qui fait partie intégrante de leur quotidien. En se concentrant Philémon Barbier Arno Brignon sur la scène toulousaine, il s’agit à travers le rap d’aborder les thématiques de la masculinité et de la sensibilité dans les quartiers populaires. Il a réussi à saisir des moments intenses de complicité, de pause, d’excitation, de quotidien en fait et en assure la cohérence en maintenant une gamme chromatique qui se pare des couleurs de la nuit. Dans cet univers masculin, lui qui a l’habitude de travailler avec la presse, sait saisir les instants significatifs pour résumer les enjeux d’une situation bien plus complexe qu’elle n’apparaît à première vue. Tél. 05 34 24 52 35. chateaudeau.toulouse.fr

Lavaur | Musée du Pays de Cocagne 2 mars - 14 avril Castres | Musée Goya 14 mars - 9 juin Sorèze | Musée Dom Robert et de la tapisserie du XXe s. 8 juin - 6 octobre

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EXPOSITION

Les Cathares et le surréalisme Sergueï Poljinsky

du 12 mars au 26 avril 2024 à la Maison des Mémoires 53 rue de Verdun – Carcassonne 04 68 72 50 83 – Entrée libre

aude.fr


EXPOSITIONS

EXPOSITIONS

artistiques

Terres de Méditerranée

Maison des arts

GALERIE DE L’ANCIEN COURRIER Montpellier, Hérault

Du 8 mars au 6 avril

Tel un halo lumineux déposé sur la toile, la touche de Christophe Marmey illumine le tableau. La lumière, en effet, est au centre des compositions de ce peintre montpelliérain, présentée au printemps par la Galerie de l’Ancien Courrier. Artiste figuratif, Christophe Marmey l’est certainement, sans toutefois chercher le réalisme à tout prix. Loin de vouloir être au plus proche de Christophe Marmey la représentation, il aime laisser le spectateur de la toile recomposer sa réalité. Sur la toile un équilibre se joue ainsi entre des éléments très construits et d’autres esquissés d’une touche rapide. Mais surtout, c’est la lumière qui capte le regard. Éblouissante ou douce, elle vient souligner le paysage ou la scène. Une exposition lumineuse pour définitivement laisser derrière la grisaille de l’hiver. Tél. 04 67 60 71 88. galerieanciencourrier.com

Lek et Sowat

DOMAINE DÉPARTEMENTAL DE PIERRESVIVES Montpellier, Hérault

Bages, Aude

ANDRÉ SUBIRANA

PHOTOGRAPHIES DE FAMILLE

André Subirana

Du 16 février au 3 mars Du 15 mars au 18 avril

À l’occasion de la publication d’un ouvrage rétrospectif sur près de cinquante années de photographie de rue, l’artiste narbonnais André Subirana accrochera à la Maison des Arts de Bages, du 16 février au 3 mars, une cinquantaine de clichés noir et blanc où

coïncidences et humour seront les maîtres-mots. Puis, du 15 mars au 18 avril, la Maison des Arts de Bages proposera une exposition collective sur le thème des photographies de famille, avec diverses approches. Au rez-de-chaussée, Louis André proposera une série d’images qui représentent toutes des visages ou des portraits de ses trois enfants, réalisées sur une vingtaine d’années, évoquant les passages de la petite enfance à l’adolescence et aux premières années de l’âge adulte. Au rezde-chaussée, une série de Claudine Capdeville réalisée sur fonds de papiers peints, ainsi qu’une sélection de photographies en écho à la rencontre prévue le 21 mars à 18h30 Bages avec l’écrivaine Marie-Hélène Lafon, autour de son dernier ouvrage (Une autre vie) paru chez l’éditeur Lamaindonne, dans la nouvelle collection « Poursuites et Ricochets » qui se propose de faire dialoguer photographies de famille et textes littéraires. maisondesarts-bages.fr

Du 29 mars au 27 juillet

AE2 et Marco Grieser Ronnevig GALERIE DES HOSPICES

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Nicolas Gzeley

Canet-en-Roussillon, Pyrénées-Orientales

Pour sa grande exposition du printemps, la galerie d’exposition de Pierresvives prête son espace au célèbre duo d’art urbain français Lek & Sowat. ythmé par leurs images et des tirages de Y. Marchand & R. Mèfre, Nicolas Gzeley, Hit de Road et d’autres amis photographes ayant documenté leurs performances tout au long de leur carrière, cette exposition réunit : esquisses et croquis préparatoires, films en stop motion, polaroïds et souvenirs ramenés de leurs terrains de jeu, fragments d’expositions et d’installations passées, artefact de murs, de toiles et de sculptures patiemment conservées au fil des années. Ils invitent à déambuler des méandres du Mausolée aux sous-sols du Palais de Tokyo en passant par le ciel éternellement bleu de la Villa Médicis, le chantier souterrain du futur Grand Paris et le parvis du Centre Pompidou. À noter, une rencontre avec les artistes est programmée le samedi 30 mars à 14h. pierresvives.herault.fr

Jusqu’au 3 mars

Une double exposition s’installe à la Galerie des Hospisces en février. Ou plutôt une triple exposition puisque si Marco Grieser Ronnevig expose seul, sous le sigle AE2 se cachent en réalité un binôme d’artistes : Émilie Catinaud et Anthony Combet. Ces derniers unissent leurs techniques, leurs sensibilités et leurs esthétiques pour proposer un double point Marco Grieser Ronnevig de vue sur notre monde. La série présentée à la galerie des hospices s’interroge ainsi sur ce qu’est le « dedans » : celui d’un intérieur de maison ou encore celui qui nous renvoie à nous-même, notre « en dedans ». Avec Marco Grieser Ronnevig, changement d’univers ! Place aux couleurs, inspirées par sa vie en mouvement, la musique, la danse et sa passion pour différentes langues, cultures et modes de vie. Sur ses toiles, les moments de vie explosent en couleurs ! Des peintures en grand format dans lesquelles le spectateur peut s’immerger pleinement. canetenroussillon.fr

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EXPOSITIONS

Katia Bourdarel et Youcef Korichi MAC’A CLOÎTRE SAINT-LOUIS Avignon, Vaucluse

Les 3 vies d’Arminé L’ANCIENNE GARE Lunel, Hérault

Du 5 au 27 mars

Jusqu’au 16 mars

Aurel

C’est l’histoire d’une rencontre entre Fred Burguière « Frédo », chanteur des Ogres de Barback et Arminé, une survivante du grand tremblement de terre qui dévaste l’Arménie en 1988. Grièvement blessée, elle perd ses jambes, sa famille mais, loin de se laisser sombrer, elle devient sportive handiski de haut niveau, fonde une famille et dirige un centre d’accueil pour personnes handicapées. Frédo fait sa connaissance alors qu’il explore l’Arménie à la recherche de ses racines après la naissance de sa fille. Il demande alors au dessinateur montpelliérain Aurel de créer une bande dessinée racontant les vies successives d’Arminé. Les textes reproduisent fidèlement les propos de Fred Burguière. Aurel a illustré son récit en noir et blanc. Ce sont ses planches que présente l’exposition Les 3 vies d’Arminé, sur le parvis de l’Ancienne Gare de Lunel. Cet événement prend place dans la programmation culturelle de la Ville qui souhaite mettre à l’honneur le 9e art.

Katia Bourdarel

La peinture est à l’honneur, en mars, au cloître Saint-Louis. La MAC’A, Maison des Arts Contemporains d’Avignon y invite deux artistes à la notoriété internationale, pour une exposition dédiée à la peinture figurative : Katia Bourdarel et Youcef Korichi. Née à Marseille, la première vit et travaille entre Paris et Dégagnac, dans le Lot. Elle s’intéresse à la mémoire collective et personnelle, avec une volonté de fusionner des morceaux de narration populaire et des moments de vie intime. Katia Bourdarel emprunte des figures et des symboles aux légendes et mythes fondateurs qui ont construit son imaginaire de femme méditerranéenne. Son travail porte aussi sur les oppositions : la vie et la mort, le bien et le mal, l’innocence et la culpabilité. D’origine méditerranéenne lui aussi, Youcef Korichi vit à Paris. Il questionne la spécificité de la peinture en revisitant l’histoire de ce medium et ses nombreuses révolutions. Cadrage et hors-champ, absence et temporalité sont des interrogations centrales dans son œuvre. Souvent monumentales, ses toiles sont parfois tirées de photographies que sa peinture réinvente et dépasse. Le grand format rend visible ce qui, habituellement, nous échappe. L’artiste nous invite ainsi à marquer une pause dans le rythme d’un monde où tout va de plus en plus vite. mac-a.org

Toulouse, Haute-Garonne

Jusqu’au 6 juillet

Le studio de design graphique Pépite, par cette exposition, ose les analogies entre les dispositifs d’interface, logiciels, circuits, écrans, lesquels créent des images et des mélodies. Pendant des siècles, la notation musicale aux formes graphiques, a été exclusivement élaborée par les humains. Aujourd’hui, les langages numériques ayant pris le relai, la partition est interprétée par les machines. Ainsi Morfosonic s’est ouvert à la poésie des instruments numériques contemporains, suivant les pratiques d’artistes et de designers. L’on peut alors découvrir, expérimenter des procédés interactifs et ludiques, créer soi-même, de nouvelles esthétiques, au sein de l’exposition. Question : quels sont les points communs entre un orgue de barbarie, une affiche de concert et une portée musicale ? Ces installations ont, il faut voir, la réponse ! Tél. 05 62 27 40 00. bibliotheque.toulouse.fr

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BBB CENTRE D’ART

Toulouse, Haute-Garonne

Du 1er mars au 20 juillet

F.Trichet

MÉDIATHÈQUE JOSÉ CABANIS

Ça improvise du réel

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Morfosonic, musiques dessinées

lunel.com

Romain Bobichon

Pour fêter ses 30 ans, le BBB centre d’art de Toulouse invite sept artistes, réunis pour une exposition collective au titre intrigant, Ça improvise du réel. Œuvres tissées, peintures, photographies, installations… l’occasion de découvrir les univers, la pluralité des formes et des discours de Mélodie Bajo, Romain Bobichon, Elvire Bonduelle, Maxime Callen, Chloé Dugit-Gros, Cécile Dumas et Samir Ramdani. Des artistes engagés qui s’emparent souvent de sujets d’actualité remuants, comme le genre, l’inclusivité, l’anticolonialisme... Un bon prétexte pour (re)découvrir ce lieu insolite créé en 1994 dans un hangar d’un quartier résidentiel au nord de Toulouse, à la fois centre d’art contemporain et plateforme ressource en arts plastiques. Tél. 05 61 13 37 14. lebbb.org


CHAPELLE DU QUARTIER-HAUT Sète, Hérault

Jean-Marie Picard, 30 ans de gravure et dessin ATELIER DPJ

Jusqu’au 25 février

Sète, Hérault

Jusqu’au 4 mars

Artiste plasticien, Damien Aspe développe un travail sur l’influence du numérique et de l’image dans notre société. Les outils informatiques, les réseaux sociaux et leurs applications sont à la fois matière première et outils, ils interviennent dans chacune de ses œuvres, que ce soit conceptuellement ou techniquement. Polymorphe et radical, le travail de Damien Aspe épouse tous les médiums – photo, vidéo, sculpture, installation, son – et s’exprime dans un langage volontairement minimaliste. Jouant à inverser les sens de lecture et à placer le spectateur au cœur du système informatique, ses œuvres nous offrent une vision pertinente de notre société régie par un outil qui bien souvent lui échappe. En plaçant l’outil informatique au centre de ses créations, Damien Aspe rend visible ce qui, au quotidien, reste aux yeux de tous, invisible. À noter, du 2 au 24 mars, une nouvelle exposition s’installera à la Chapelle du Quartier-Haut. On pourra ainsi découvrir les œuvres de la peintre biterroise Corinne Tichadou. Tél. 04 99 02 87 62. sete.fr

L’atelier DPJ à Sète rend hommage au talent du graveur Jean-Marie Picard, fidèle de l’atelier de gravure depuis sa création. L’occasion de découvrir l’œuvre de celui qui œuvre justement pour d’autres artistes, et tout un univers fait d’estampes, gravures, et dessins… En effet, depuis la création de l’atelier sétois DPJ, il est le partenaire indispensable de nombreux artistes, dont certains de renommée internationale, pour la création d’estampes en tirage limité. Mais Jean-Marie Picard puise aussi dans sa propre inspiration pour créer des œuvres très personnelles où peuvent se mêler son savoir-faire de graveur et sa fibre créatrice particulièrement riche. Gravures originales, estampes mêlant dessin et gravure, dessins uniques, techniques et formats divers, déclinaison de différentes thématiques chères à son cœur… il y a dans cette exposition chez DPJ de quoi titiller l’œil ! Tél. 09 54 26 41 15. atelierdpj.com

Pierre Guibert

Christopher Taylor, Islande ABBAYE DE FLARAN

Valence-sur-Baïse, Gers

Du 16 mars au 31 mai

Ce printemps, la galerie Ô marches du palais met en avant l’ensemble de l’œuvre de Pierre Guibert. Né à Béziers, le peintre a d’abord cherché sa voie, exerçant plusieurs activités professionnelles. Finalement, en 1984, il décide de « peindre et se consacrer uniquement à la Pierre Guibert peinture. » Un objectif largement rempli depuis puisque l’artiste a réalisé plus de 1000 œuvres depuis. Exposé à Paris, une importante exposition-rétrospective lui est consacrée en 2015, réunissant 350 œuvres de ses différentes périodes. Récemment, l’artiste a choisi de déposer l’ensemble de ses œuvres à la Galerie Ô marches du palais qui propose donc de découvrir ce large travail pictural et autodidacte. Couleurs, gestes, techniques, la pratique de Pierre Guibert a beaucoup évolué avec le temps. À la Galerie Ô Marches du Palais, on pourra également découvrir les cassetêtes en bois de la société NKD Puzzle, des œuvres du peintre Didier Scuderoni, des peintures colorées d’Éric Bouju, les tableaux d’Éric Cérizola. À cela s’ajoute les œuvres de Gabriel Romero, Yannick Bonjour, Ninon Guenot, Jean-François Caudry, et Jean-François Aubert. Enfin, la collection d’art amazonien Onayati est toujours visible. Tél.04 67 88 03 31. omarchesdupalais.fr

Collection Tourisme Gers, Abbaye de Flaran

Lodève, Hérault

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Ô MARCHES DU PALAIS

EXPOSITIONS

Damien Aspe

Jusqu’au 24 mars

Alternant, au gré des rencontres artistiques, le noir et blanc ou la couleur, les départements ou régions françaises et le reste du monde, l’Abbaye de Flaran poursuit inlassablement son questionnement sur la ruralité de notre planète, à travers les sillons successifs creusés par les travaux personnels et originaux des photographes invités chaque année. Jusqu’à la fin du mois de mars, on peut découvrir le travail de Christopher Taylor. Découvrant la photo au lycée en Angleterre, professionnellement issu de la Recherche, voyageur infatigable et vivant en France depuis 1992, le photographe est familialement lié à l’Islande depuis 1983. Il y engage alors un énorme travail d’inventaire sociologique et photographique (en noir et blanc) qui entre parfaitement dans la lignée de l’opération développée à Flaran depuis treize ans…. Avec en sus, la découverte d’un pays aux paysages et atmosphères fascinants ! patrimoine-musees-gers.fr/

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LES ESSAR[T]S Bram, Aude

Bernard Vié Jusqu’au 24 mars

Haras de Tarbes, Hautes-Pyrénées

Du 15 février au 23 juin

Aux Essarts, espace arts et cultures de Bram, Elia Pagliarino expose ses Belles Histoires, un ensemble de plus de 70 œuvres de l’artiste peintre et plasticienne audoise. Cette exposition, conçue comme une déambulation dans des univers inattendus et habités, réunira des œuvres fondatrices de son travail, et d’autres conçues spécialement pour l’événement. On y retrouvera pleinement l’attrait d’Elia Pagliarino pour les histoires imaginaires ou bien réelles, le croisement de l’art avec les disciplines scientifiques, historiques et ethnographiques, et sa passion pour les recherches. Mêlant le réel et l’imaginaire, elle nous entraînera dans des récits visuels et sensibles qui vous parleront, nous bousculeront et vous emporteront sous d’autres latitudes. villedebram.fr

Bernard Vié est un artiste dont le sujet de prédilection est le cheval. Ses représentations ne sont pas strictement figuratives et privilégient le mouvement, une dimension symbolique, et la liberté d’expression que permet le bronze. Ses sculptures sont chacune un petit théâtre dont l’éloquence propose une évasion, un rêve. Il aime associer introversion et liberté, masse et légèreté, statisme et mouvement. Mettant à profit son expérience passée d’architecte il aime composer avec le paysage et l’architecture. Alors que ses petites sculptures sont toujours figuratives, plus ses œuvres s’agrandissent et plus elles sont un jeu d’assemblage s’éloignant du motif. Elles deviennent constructions, rejoignant par cela les compositions architecturales voisines. Tél. 06 32 44 87 13. tarbes-tourisme.fr

Toma Dutter

Envie de sport !

Saint-Gaudens, Haute-Garonne

CHAPELLE DES CAPUCINS

Du 10 février au 8 juin

Un voyage dans les Pouilles l’an passé, cette région d’Italie du Sud aux villes blanchies à la chaux dans les collines, aiguise, renforce le regard de Toma Dutter sur l’architecture et la nature. Aujourd’hui, ses carnets de dessins affirment les lumières rasantes, amplifient la valeur cinématographique de son œuvre. Ses ébauches de constructions bâties sur le papier expriment une récurrence de son art ; une végétation par laquelle l’homme recueille apaisement et la multiplicité de plaisirs voluptueux inattendus. Toma Dutter dessine et produit une façon d’habiter le monde, dans lequel des objets et des matières en situations scéniques et architecturales traversent un scénario en dessins grands formats, en animations et installations. Pour ce faire, il mixe les matières premières, assemble encore et toujours rochers, tissus ou encore armatures en bois. Tél. 05 62 00 15 93. lachapelle-saint-jacques.com

Aigues-Mortes, Gard

Manse Serge

LA CHAPELLE SAINT-JACQUES

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MAISON DU CHEVAL

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EXPOSITIONS

Elia Pagliarino

Du 17 février au 3 mars

Les photographes de Regards d’Aigues-Mortes ouvrent la saison culturelle et présentent l’exposition photographique Envie de sport ! à la Chapelle des Capucins. Pour préparer cette année olympique, ils sont allés voir les clubs, les associations, les matches, les entraînements, pour témoigner de l’activité sportive qui irrigue AiguesMortes et son territoire. L’exposition Envie de sport ! rassemble les images d’une vingtaine de photographes enthousiasmés par l’énergie, la joie, la ténacité des petits et grands sportifs. Ils ont fixé la maîtrise des gestes, l’expression de la volonté et du courage, les marques de l’effort individuel, l’élan collectif, la récompense de la performance et la solidarité des équipes. Tél. 04 66 53 73 00. ot-aiguesmortes.com


LE RÉSERVOIR

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Fatoumata Diabaté

Montpellier, Hérault

Liquid Du 29 février au 3 mai

LE RÉSERVOIR Sète, Hérault

Du 7 mars au 1er juin

Après une première exposition présentant quatorze artistes contemporains africains, Le Réservoir Montpellier poursuit sa volonté de mettre en avant les talents artistiques du grand continent. Pour ce nouvel accrochage, deux femmes et deux univers bien différents, mais une thématique : le corps. Chez la photographe et plasticienne malienne Fatoumata Diabaté, c’est le rapport au corps qui est questionné. Primée lors de la dernière édition des Boutographies, à Montpellier, l’artiste présentera lors de cette exposition un panel de ses œuvres dont certaines jamais vues en France. Le corps prendra d’autres formes d’expressions pour Khadija Tnana qui a d’abord été une femme politique. Un engagement que l’on retrouve dans son expression artistique. C’est d’ailleurs à travers la peinture qu’elle s’exprime, recourant à divers supports tels que le papier de riz ou le papier de soie. Tél. 04 48 79 84 70. lereservoir-art.com

Deux expositions se succéderont en ce début d’année au Réservoir à Sète. Il reste, en effet, quelques semaines pour découvrir ou redécouvrir l’exposition Jacques a dit dédié à l’univers de l’enfance. Sur les murs de la galerie, sept artistes, huit photographes, et des multiples techniques pour revisiter nos souvenirs et nos émotions d’enfants. Et puis, à partir du 7 mars, on plongera avec plaisir dans l’exposition Liquid ! Pour cette exposition à la croisée du mouvement et de la fluidité, on retrouvera certains artistes fidèles de la galerie comme Camille Adra ou Johann Fournier mais également de nouvelles techniques et styles à travers les œuvres de Marie Detrée, Giulio Di Sturco, Cléa Lala, Hugo Pondz, Clara Tournay et d’autres ! Photographie, peinture ou arts plastiques, constitueront l’essentiel des œuvres exposées, comme une ode à cet état liquide dans lequel on se laisserait bien flotter… Tél. 04 67 19 39 04. lereservoir-art.com

Léonore Chastagner

Anne Sarda

ESPACE SAINT-RAVY Montpellier, Hérault

EXPOSITIONS

Ô corps !

Clara Tournay

ESPACE ARTS ET RENCONTRES ROGER BRONCY Jusqu’au 25 février

L’Espace Saint-Ravy accueille l’exposition de la sculptrice montpelliéraine et céramiste Léonore Chastagner. Repli stratégique est peuplée de fragments, d’éclats de corps figés dialoguant avec le drapé plissé des vêtements. Mélangeant sculptures en céramique et photographies, l’accrochage rappelant la notion d’intimité et d’intérieur constitue un espace refuge, comme un foyer calme. Le modelage de la terre est un processus lent qui lui permet de s’approcher au plus près des objets qu’elle reproduit. Tout en s’inscrivant dans une histoire de l’art de la sculpture et de l’artisanat, l’artiste capture ses sujets de manière fidèle et précise, sans artifice. La terre travaillée est cuite et laissée à nue. montpellier.fr

Port-La Nouvelle, Aude

Du 15 mars au 27 avril

En cette année 2024, pour les 20 ans d’existence de son petit peuple, Anna Sarda, née et élevée au soleil et à la mer, a le plaisir de le ramener symboliquement à son point de départ. L’immense et magnifique salle Broncy, lui offre pour ce faire un espace capable d’accueillir rétrospective et perspective de cet infini voyage du petit peuple. Anne Sarda, inspirée par les rivages de la Méditerranée, y puise depuis toujours, sa matière première. Elle a, en effet, arpenté ces territoires flous, ni eau, ni terre, collectant et glanant ce que la mer ramène. La plupart des bois flottés des débuts du petit peuple, riches de tant de choses à raconter, ont été ramassés sur la plage du chemin des vignes à Port la nouvelle. L’artiste continue d’explorer, de creuser cette veine créatrice, avançant toujours et encore, dans cet infini voyage pittoresque. Tél. 04 68 93 31 48 ou 04 68 40 43 13. portlanouvelle.fr

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EXPOSITIONS

4 EXPOSITIONS

Millenium

à Narbonne

PALAIS DES ARCHEVÊQUES Narbonne, Aude

Jusqu’au 1er avril

Narbero

Du 21 février au 8 mars

Dès l’âge de 5 ans, Christian Bernard alias Narbero se passionne pour l’art. C’est finalement à 15 ans devant une œuvre de Picasso qu’il décide de consacrer sa vie à la création artistique. En cinquante ans, son travail a évolué, suivant un chemin serpentant entre différents styles, reflétant ses humeurs, ses joies, ses frustrations, ses colères et ses sentiments. Tout au long de sa vie artistique, il est animé par la même passion pour la matière, les couleurs, les ombres et lumières. En 1998, il s’installe à Miami et élargit son champ artistique à la sculpture; C’est ainsi que naissent les Dolores. Depuis 2021, Narbero vit et travaille à Béziers en Occitanie. Son travail est présent dans plusieurs galeries et suivi par de nombreux collectionneurs privés aux États-Unis et en Europe. narbonne.fr

Alben

CHAPELLE DES PÉNITENTS BLEUS

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Antonio Camaro

Narbonne, Aude

Du 1er mars au 31 mai À la Chapelle des Pénitents bleus, l’univers d’Alben embarquera le public ce printemps pour un voyage spatio-temporel haut en couleurs ! Spécialiste de la résine d’inclusion, ce sculpteur passionné par la collection combine ancien et contemporain dans des œuvres pop surprenantes et qui mettent en lumière de nombreuses problématiques actuelles. D’abord ingénieur spécialisé dans l’innovation des matériaux composites de l’aéronautique et l’aérospatial,

Alben décide finalement de se consacrer uniquement à son art. Grandement influencé par les univers du street art, du graffiti et du pop art, il imagine ses premières toiles en associant techniques de sérigraphies, pochoirs et tampons. Finalement, à force d’expérimenter, Alben finit de parfaire une technique sculpturale singulière conjuguant l’accumulation d’objets et la résine. Hommage ou critique tranchante, l’œuvre d’Alben mise sur le caractère universel et accessible de ces images pour inciter le spectateur à un dialogue. narbonne.fr

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Coderch et Malavia

Narbonne, Aude

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LA POUDRIÈRE

Ce printemps, le Palais des archevêques de Narbonne se transforme en un lieu d’exposition pour accueillir Millenium. Le public pourra y découvrir les sculptures, parfois monumentales et spectaculaires, du duo d’artistes espagnols Coderch et Malavia. Le parcours fera ressentir toute leur sensibilité à travers des sculptures figuratives en bronze à l’hyperréalisme remarquable. Traversant les âges des mythes anciens aux légendes contemporaines, leurs œuvres invitent à un voyage émouvant au cœur de la beauté du corps et de l’être humain. Coderch & Malavia est un projet à quatre mains né en 2015, issu de l’union de deux sensibilités : celles de Joan Coderch et de Javier Malavia. Se découvrant la capacité de se sublimer l’un l’autre, les artistes espagnols, amis de longue date, réalisent depuis des sculptures figuratives plaçant l’être humain, la beauté du corps, et l’émotion au centre de leur discours plastique. Sur les traces des grands maîtres de la figuration, le duo espagnol interprète les préceptes d’harmonie et d’élégance de la sculpture classique, avec un esprit et une iconographie pleinement contemporains. De leur projet surgit un regard sur le monde inscrit dans l’authenticité : explorer les émotions humaines, retranscrire le réel et le beau, toujours en gardant pour but de faire surgir du bronze la sensibilité propre de chaque sujet abordé. Parmi les œuvres présentées, la sculpture monumentale Walking in beauty prend place dans la cour d’honneur du Palais des archevêques, ou encore Alis volat propriis, dernière œuvre du duo. narbonne.fr

Au fil de La Création L’épopée d’un trésor de la Renaissance CHAPELLE SAINT-MARTIAL Narbonne, Aude

Jusqu’au 26 mai

Véritable joyau du patrimoine national, la tapisserie de « La Création du monde » est de retour au Trésor de la cathédrale de Narbonne. Après une longue odyssée de restauration en Belgique et d’expositions aux ÉtatsUnis, elle est revenue à Narbonne en octobre dernier. Une épopée que la ville de Narbonne met en lumière par le biais d’une exposition : Au fil de La Création – L’épopée d’un trésor de la Renaissance. Cette dernière prend la forme d’un voyage immersif, proposé sous forme de vidéos et d’interviews dans la chapelle Saint-Martial du Palais-Musée des Archevêques. narbonne.fr


JOURNÉES EUROPÉENNES DES MÉTIERS D’ART SUR LE BOUT DES DOIGTS 02 - 07 AVRIL 2024

Les artisans d’art d’Occitanie se mobilisent, et ouvrent les portes de leurs ateliers au public.

#JEMA2024

www.journeesdesmetiersdart.fr

OCCITANIE

Conception graphique : www.breakfast-included.com

Vivez, le temps d’un instant, une expérience immersive en vous plongeant dans l’univers de créateurs passionnés !


EXPOSITIONS

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PLUS

d’expositions

Eliza Fantonni Jusqu’au 16 mars N5 Galerie MONTPELLIER, HÉRAULT n5galeriemontpellier.com

Pep Agut Jusqu’au 29 février Le Kiasma CASTELNAU-LE-LEZ, HÉRAULT castelnau-le-lez.fr

Écrire la couleur Jusqu’au 29 février Maison de ma Région ALBI, TARN laregion.fr

Patrick Rancoule Jusqu’au 31 mars Chapelle du Tiers-Ordre PERPIGNAN, PYRÉNÉES-ORIENTALES perpignantourisme.com

Mariette et Dominique Schaetzel Jusqu’au 24 mars Carré d’art Louis-Jeanjean MÈZE, HÉRAULT ville-meze.fr

Rêves et surréalisme Jusqu’au 30 mars Médiathèque Théodore Monod JUVIGNAC, HERAULT juvignac.fr

Apparitions Jusqu’au 2 mars L’Estive, Scène nationale de Foix ARIÈGE lestive.com

La Fukaï Du 1er mars au 2 juin Abbaye de Saint-André VILLENEUVE-LEZ-AVIGNON, GARD abbayesaintandre.fr

Être ou ne pas être Jusqu’au 29 mars Galerie NegPos NÎMES, GARD negpos.fr

Salon des Artistes Régionaux de Juvignac Jusqu’au 24 février Espace Lionel de Brunélis JUVIGNAC, HÉRAULT juvignac.fr

Roses, épis, raisins, glaçons Du 24 mars au 29 mai Galerie Terra Viva SAINT-QUENTIN-LA-POTERIE, GARD terraviva.fr

Luc Peltriaux Jusqu’au 5 mai Hôtel des Ventes Vitry TOULOUSE, HAUTE-GARONNE credit-municipal-toulouse.fr

Citius, altius, fortius Jusqu’au 6 avril Le Lieu multiple MONTPELLIER, HÉRAULT lelieumultiplemontpellier.com

Bogdan Rața Du 29 février au 30 juin Le Castelet TOULOUSE, HAUTE-GARONNE toulouse.fr

Vincenzo Galati Jusqu’au 29 février Ostal Occitan Narbonés NARBONNE, AUDE vincenzogalati.com


BÉDARIEUX

EXPOSITION

V. ARNEY & F.BARBERIS « L’air solide »

CHAPELLE DU QUARTIER HAUT Du 26 jan. au 25 fev. 24 SèTE

Exposition du 08 mars au 17 avril 2024

ESPACE D’ART CONTEMPORAIN Maison des Arts - Espace Henri Pujol 19, avenue Abbé Tarroux - 34600 Bédarieux Tél 04.67.95.48.27 culture@bedarieux.fr

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CORINNE TICHADOU Entrée libre de 10h à 18h - Fermé le mardi

EXPOSITION DU 2 AU 24 MARS 2024 Chapelle du Quartier-haut - Sète Exposition

Mèze du 7 au 24 mars 2024 Carré d’Art Louis-Jeanjean

(chai de Girard) www.ville-meze.fr

ESPACE D’ART CONTEMPORAIN DE GRUISSAN

programme 2024

Exposition BD

CORTO MALTESE 18 mars - 19 avril

Artistes région Occitanie

FANETTE BRUEL, CAROLE DUREAU 13 mai - 21 juin

Lithographies de Soulages

ASSOCIATION LES AMIS DE 349 GALLERY 13 juillet - 22 septembre

Mariette Vernissage jeudi 7 mars 18h30

Dominique Schaetzel Décrochage en présence des artistes dimanche 24 mars 16h

Entrée libre : jeudis, samedis, dimanches de 10h à 13h et de 15h à 18h

Exposition 50 ans de la station MICHEL GELLY 21 octobre - 6 décembre


CINÉMA

FESTIVALS ET RENCONTRES

Cinéma

Festival Cinélatino Toulouse, Haute-Garonne

Du 15 au 24 mars

Festival itinérances Alès, Gard

Du 22 au 31 mars

Sergio y Sergei

Dix jours de fête, de rencontres, d’échanges, de projections, d’apéros concert au cœur du Barrio latino… Les 36ᵉ rencontres du festival Cinélatino de Toulouse ont choisi cette année comme invitée d’honneur l’artiste mexicaine hors norme Teresa Sánchez, chanteuse, réalisatrice, actrice, enseignante, productrice, dramaturge, marionnettiste.… Au programme de la manifestation, des films, des documentaires, des comédies, des longs-métrages, des courts et même une sélection pour les enfants. À ne pas manquer : • Sam. 16 mars : La nave de los monstruos, film d’épouvante de Rogelio A. Gonzales (Mexique-1960). Dans le cadre du focus Horreur.MX - Vampires et tremblements au pays des cactus. • Dim. 17 mars : Sergio y Serguei, en présence du réalisateur Ernesto Daranas (Cuba-2017) et d’Agnès Jaoui. Dans le cadre du Focus Salut les Cubains. • Dim. 17 mars : La camarista, film de Lila Avilès (Mexique-2018) en présence de Teresa Sánchez dans lequel elle joue. • Lun. 18 mars : concert de Teresa Sánchez et d’Ely Pineda. • Mar. 19 mars : Rencontres indépendantes avec Agnès Jaoui, Ernesto Daranas et Magali Kabous suivies de la projection de, Landrían (Cuba). • Jeu. 21 mars : programme de courts-métrages « Créatures étranges et lumières souterraines » de Niles Attalah, Cristobál León et Joaquín Cociña, de la société de production Casa Creativa Diluvio (Chili). Tél. 05 61 32 98 83. cinelatino.fr

La 42e édition du Festival déroule son programme, tout en pépites ! Portée sur l’argent ou le sport, la thématique de cette année, Faites vos jeux, fera ses jeux avec maestria. Ponctuée de nombreuses animations et rencontres, la rétrospective se déploiera autour d’une quarantaine de films de fiction, documentaires ou d’animation, explorant les genres, les époques. Organisation retenue d’un ciné-concert, et d’une nuit 7ᵉ art sur le thème. À noter la venue de Marie-Castille Mention-Schaar, réalisatrice, scénariste, productrice, attachée à l'actualité, aux faits de société, sources d'inspiration pour ses réalisations. À souligner, la présence du pianiste et compositeur Jean-François Zygel assurant royalement la musique du ciné-concert et l’atelier d’improvisation. Le comédien Daniel Prévost œil malicieux et humour grinçant, sera là, étant, de plus, sujet du documentaire : Bande de ringards de Julien Camy et Gérard Camy. Le comédien et réalisateur, Raphaël Quenard, a, lui, accepté le principe d’une carte blanche. Le dessinateur Amazing Ameziane, dédicacera ses livres, présentera des films, donnera une conférence et une exposition numérique autour de son œuvre, sera visible. À suivre, la présentation du travail, le regard singulier de Lola Quivoron dont Rodéo, premier long métrage, est remarquable. Tél. 04 66 30 24 26. itinerances.org

61e Rencontre cinéma de Pézenas

Rencontres internationales Traverse

Hérault

Du 16 au 22 février

Pour sa 61ème édition, Rencontre cinéma Pézenas porte sa focale sur le cinéma coréen, très dynamique. De belles découvertes concoctées autour de réalisateurs comme Jeon Soo-il, auteur de America Town, défenseur du cinéma indépendant, avec des spécialistes du cinéma coréen, Bastian Meiressone et Luisa Prudentino. A noter, l’accueil de l’auteur de bandes dessinées Jung coréalisateur du film Couleur de peau : miel, d’après sa BD. Et, comme les faces sombres de l’histoire ont tendance à se répéter, il semblait important de mettre en évidence le rôle important de la mémoire individuelle ou collective dans le 7e art. Est donc proposée une section « Mémoires de pellicules », dont les images d’époque évoquent certains événements, de manière documentaire ou fictionnelle. Le réalisateur Chad Chenouga sera également présent, dont le dernier film Le principal avec Roschdy Zem et Yolande Moreau, est sorti en mai dernier. Tél. 04 67 31 27 35. lafccm.org

Marie Castille

DIVERS LIEUX

Toulouse, Haute-Garonne

du 13 au 31 mars

Les XXVIIe Rencontres Internationales Traverse In situ, In tempore proposent un marathon de manifestations dans une douzaine de lieux, culturels ou inédits (Cinémathèque de Toulouse, cinémas ABC et Le Cratère, Chapelle des Carmélites, Les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse, Ancien Réservoir de Guilheméry, école Prép’art, Lycée des Arènes et Ozenne, librairie Ombres Blanches). Au programme, des projections de cinéma expérimental et d’art vidéo, des performances et des expositions, un atelier, une tableronde… le tout en présence d’artistes de tous horizons, locaux, nationaux et internationaux. Au total : 142 artistes de 23 nationalités différentes, 21 installations, 128 films, 7 performances ! De quoi étonner et échanger, dans un désir de partage. Un rendez-vous incontournable pour goûter l’expérimental ! Tél. 05 62 26 48 51. traverse-video.org

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CINÉMA

Festival Traversées

CINÉMA ATHÉNÉE ET DIVERS LIEUX

Saint-Orens de Gameville, Haute-Garonne

Du 29 mars au 6 avril

Du 8 au 10 mars

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Jérémy Aliot

Patricia Ondana

Lunel, Hérault

Festival Partances

En 2024, Traversées, Festival de Cinéma du Pays de Lunel, fête son 40e anniversaire. Pour cette édition spéciale, l’ancrage territorial du festival au cœur de la région Occitanie sera mis à l’honneur, avec la 24e compétition de courts-métrages sur le thème « Films d’Occitanie ». Un prix du jury sera remis au gagnant. Le public est invité à voter le 29 mars à l’issue de la séance de projection. Comme chaque année, venez aussi découvrir des films réalisés dans des pays des rivages méditerranéens. Réalisatrices et réalisateurs, scénaristes, actrices et acteurs viendront échanger sur leur métier avec le public. Une programmation enrichie par la projection du film Belle Enfant, du réalisateur Jim. Né à Montpellier, celui-ci a tourné son premier long-métrage en Italie et dans sa ville d’origine. Le festival fera aussi un focus sur le cinéma marocain et présentera un panorama de films de jeunes réalisatrices. Saisissez l’occasion d’assister à des avant-premières et à des films jeune public, et n’hésitez pas à sillonner les villages du Pays de Lunel où seront proposées des séances gratuites. Bonne fête d’anniversaire aux cinéastes et cinéphiles ! Tél. 04 67 83 39 59. pecheursdimages.fr

Le désert, la montagne, l’Inde et ses traditions… Le 20ᵉ Festival Partances festival toulousain de voyage et d’aventure entraîne le spectateur aux quatre coins du monde. Au programme : douze projections en présence de leurs réalisateurs. • Ven. 8 mars : Ligne de vie, premier film de Barbara La Roze sur l’univers de la highline (2023). Voyage en terre salée, film de Thomas Derycke sur la traversée du plus grand désert salé de la planète (2022). Banda, une odyssée dans les îles oubliées d’Indonésie, film de Philippe Mistral et d’Émilie Rozand (2023). • Sam. 9 mars : Le Poster, film de Gaël Meunier. Inside Kaboul, film d’animation de Caroline Gillet et Denis Walgenwitz, illustrations de Kubra Khademi. Sur la condition des femmes depuis le retour des talibans en 2021 (2023). Musher, film de Pierre de Parscau sur la course de traîneau de chiens la plus difficile du monde en Alaska (2022). Kurdistan, mon amour : film de John Paul Lepeers sur le photographe Hiên Lâm Duc (2021). • Dim. 10 mars : Frilufsliv : la vie au grand air, film de Mathieu Rivoire sur la traversée d’un parc en Norvège par une famille (2023). La ola y la casa, film de Nicolas Grieco et Samuel Douzamy sur un voyage humanitaire d’étudiants toulousains en Colombie (2023). Félix et Chepa, film de Mathieu Fournier sur le voyage d’un poète-philosophe dans son drôle d’engin et en compagnie d’une poule (2022). Tél. 05 62 47 07 25. partances.com

Extrême cinéma LA CINÉMATHÈQUE

Toulouse, Haute-Garonne

Du 16 au 24 février

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Orlanda De Castro

Un ciné-concert en ouverture (Dementia de John Parker, accompagné par le musicien Marc Sens), des séances de western spaghetti sur la pause déjeuner, des rencontres avec des professionnels du cinéma… pour sa 25e édition, le festival Extrême Cinéma, organisé

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par la Cinémathèque de Toulouse, propose un programme alléchant. Christophe Bier, acteur, réalisateur, historien et critique de cinéma présentera son ouvrage Obsessions bis et des films de son choix (les 17 et 18 février). Badlands, société indépendante d’édition et de production audiovisuelle, viendra parler du film L’Attaque des fourgons blindés de Bruce Beresford (1978). Autre soirée à ne pas manquer : la carte blanche au festival du film fantastique Grindhouse Paradise, avec Johan Borg et Yoann Gibert, cofondateurs et programmateurs, autour du film espagnol La mesita del comedor de Caye Casas (2022). Invité d’exception, le réalisateur et producteur italo-argentin Gaspar Noé a choisi quant à lui le film espagnol Le Député, d’Eloy de la Iglesia (1978). Les Juniors de l’Extrême sont invités à une séance très spéciale de Goldorak (1979). Lors de la Nuit de clôture, le Prix du Jury sera attribué au gagnant de la traditionnelle compétition de courts métrages (jury composé de neuf étudiants). Tél. 05 62 30 30 10. lacinemathequedetoulouse.com


extrÊme

Cinéma

25 e édition

16-24 février 2024

lacinemathequedetoulouse.com

FÉDÉRATION DES CINÉ-CLUBS DE LA MÉDITERRANÉE WWW.RENCONTRECINEMAPEZENAS.COM

la ccm.org

16 -22 FÉVRIER 2024 AU CINÉMA ET AU THÉÂTRE DE PÉZENAS

e

61 RENCONTRE CINÉMA DE PÉZENAS LE CINÉMA CORÉEN ET AUSSI

DES AVANT-PREMIÈRES DES CONFÉRENCES DES INVITÉS

Espace Arts et Rencontres Roger-Broncy

« L’infini voyage » Anne SARDA du 15 mars au 27 avril 2024 Entrée libre - 65 rue des Anciens Chantiers 11210 Port La Nouvelle


LIVRES

Livres ÉVÉNEMENT Printemps des poètes PLUSIEURS LIEUX

Montpellier, Hérault

Du 9 au 25 mars

Pour son 25e anniversaire, le Printemps des Poètes pose ses valises à Montpellier ! Après l’Ardeur, la Beauté, le Courage, le Désir, l’Éphémère et les Frontières, le thème incarnant la 7ᵉ lettre de l’alphabet sera la Grâce. La grâce dans tous ses états, sublime, brutale ou définitive qui foudroie. La grâce implorée par les amants des tragédies ou celle de la transcendance. La grâce consolante de Verlaine, la grâce charnelle d’Éros, celle de l’union mystique, la grâce du cœur et de l’esprit du poète et peintre Max Jacob, mort à Drancy en 1944 et célébré par Paul Éluard. Quelle joie, même éphémère, de connaître cet état de grâce du corps tout entier, ressenti parfois quand on joue ou écoute de la musique, quand nos mots expriment parfaitement notre pensée, quand le rythme d’une course nous connecte à l’univers, en totale harmonie ! Dressée sur la place de la Comédie, la fontaine la plus célèbre de Montpellier illustre le sujet : les Trois Grâces de la mythologie grecque incarnant la beauté, la joie et l’abondance, influençaient, dit-on, les travaux de l’esprit. Le parrain de cette édition est l’écrivain Sylvain Tesson, auteur de nombreux ouvrages dont La Panthère des neiges. Imaginé par Jack Lang, Le Printemps des poètes a été créé en 1999 afin de montrer la vigueur de la poésie. printempsdespoetes.com

Ton absence n’est que ténèbres Jón Kalman Stefánsson

Éditions Grasset

Un homme lit sur une pierre tombale une citation de Søren Kierkegaard, philosophe : « ton absence n’est que ténèbres ». Ce qui pourrait fonder le titre, une histoire mélancolique, entraine dans le récit de plus d’un siècle où le lecteur est emporté dans la saga de familles, associant avec bonheur philosophie, poésie et contes. L’histoire se déploie, traversant quatre générations, chacune plongée dans sa littérature et ses musiques. L’auteur de D’ailleurs les poissons n’ont pas de pieds, injecte émotion et mystère, sur les terres d’un pays fascinant, où les sentiments sont puissants, où hasard et destin portent vivants et morts, dans un grisant maelström. MJ.L

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Triste tigre Neige Sinno

Editions P.O.L

Le poids des mots, sans le choc des images. Pas facile lorsque l’on aborde le sujet trop rabattu de l’inceste, dont on veut faire un objet esthétique, objectif affirmé par l’auteure. Faire de l’art avec une histoire pareille mieux vaut ne pas rater l’analyse, tout en triturant subtilement le cas, exposé de manière quasi clinique. Neige Sinno réussit l’essai, selon un questionnement qui ne touche qu’avec finesse les effets sur la victime, convoquant l’intériorité de l’abuseur, ce qui le motive, l’anime, qui sait ? En ressort une vision théorique captivante, non plus produite par la question sexuelle, la tordant, s’il faut, pour rejoindre le noyau dur de celle du pouvoir, par quelques démonstrations des plus convaincantes. Récit biographique il y a, c’est sûr, mais ce Triste tigre, ne s’y attarde pas, positionné au-delà. Voyeurs s’abstenir et respect sur toutes les lignes pour ce marquant autant qu’atypique objet, bien sûrement identifié comme littéraire ! MJ.L


LIVRES

Millenium - La fille dans les griffes de l’aigle

Éric (L’ami Rohmer)

Un thriller palpitant dans le contexte de la transition écologique d’un pays nordique. Paru en novembre dernier, ce 7ᵉ opus de la série culte, Millenium, a été écrit par Karin Smirnoff d’après les personnages créés par Stieg Larsson (1954-2004), auteur des trois premiers volumes. Le lecteur y retrouve les deux protagonistes principaux. Elisabeth Salander, la brindille hacker, est montée en grade, elle est maintenant actionnaire de Milton Security. Quant au journaliste d’investigation Mikael Blomkvist, le voici grand-père et désemparé par la fin du journal papier Millénium et sa transformation en podcast. Tous deux se retrouvent dans le nord de la Suède, la première parce qu’elle est la seule parente de Slava, une ado de 13 ans, dont la mère a disparu et le second pour assister au mariage de sa fille Pernilla avec Henri Salo, gérant de la commune de Gaskass. Cette ville de 20 000 habitants se situe au cœur d’un eldorado vert, convoité pour ses richesses souterraines et son électricité stable et peu coûteuse. Une aubaine pour les grandes entreprises avides,

Éric est un récit consacré au grand cinéaste Éric Rohmer et à son amitié privilégiée avec l’actrice Rosette, des souvenirs et des émotions, son cinéma et sa personne, si particulières. Ce n’est pas une biographie, mais un éclairage intime et littéraire sur cet te relation – soit depuis la rencontre initiale jusqu’à la disparition finale – reconstituée et contée de manière thématique (le thé,

quitte à sacrifier l’élevage des rennes par les Samis, l’eau potable ou encore les forêts magnifiques qui entourent la ville. Dans le même temps, des bandes criminelles quittent le sud et agissent dans l’ombre tandis que des jeunes disparaissent sans laisser de traces… Elisabeth et Mikael se retrouvent malgré eux au cœur d’une bataille sans merci, où les forces du mal sont prêtes au pire pour faire fortune… et n’aiment toujours pas les femmes. MB

la musique, la peinture, les Rohmériennes...) pour bien faire ressortir des moments, des séquences, des personnalités, des lieux et des situations liés à la vie d’Éric et à son œuvre. On pense à Pauline à la plage, Le Rayon vert ou l’Anglaise et le duc. À chaque chapitre, figure une image d'Éric seul, ou avec Rosette, en tournage ou dans le quotidien, et parfois, il s’agit simplement d’un objet en rapport avec l’histoire et le thème traités. C’est, en quelque sorte, le film du récit.

Voyage au bout de mes masques

Martienne ?

Karin Smirnoff

Risgallah Georges

Éditions Actes Sud

Ubik-Art éditions

Dans son dernier ouvrage, Risgallah Georges livre quelques-unes de ses réflexions par des textes courts, mais à « haute densité ». Ce livre d’artiste est, en effet, un voyage profond, visuel qui va au-delà des formes, des couleurs, des tons et des cernes. En fait, c’est un apprentissage, un parcours initiatique, personnel et quasi éternel (un aller-retour incessant) de l’auteur. Né en 1960 à Alexandrie en Égypte, il commence à exposer à l’âge de 20 ans et multiplie ensuite les accrochages. Parallèlement, entre 1978 et 1982, il étudie la littérature française à la faculté de Lettres et fréquente les Beaux-Arts à l’université d’Alexandrie. Après deux séjours en France, en 1981 et en 1984, il s’installe définitivement dans le sud de la France en 1985.

Rosette

Janine Teisson

Éditions de Paris

Éditions Chèvre-feuille étoilée

En nous révélant sa condition de Martienne ?, Janine Teisson signe un de ces livres que l’on ne lâche pas jusqu’à son terme, que l’on n’oublie guère aisément, dont les morceaux de bravoure s’imprègnent dans notre mémoire de lecteur sur-pris, d’autant qu’il est judicieusement composé. Chaque chapitre de cette chronique d’une vie quelque peu originale est conclu par une brève allusion à l’actualité d’alors, ce qui met en contraste les destins, individuel et collectif. La romancière choisit en effet d’égrener, année après année, de son point de vue singulier, le fil d’une existence que l’on pourrait dire décalée, en insistant sur certaines, vers la trentaine, plus fournies en anecdotes que d’autres, témoignant de cette différence qui la font passer pour une extra-terrestre. On pourrait même parler de diffErrance, tellement on la sent ballottée d’un univers à l’autre, sans qu’à aucun moment elle n’ait été en mesure de manifester son désir personnel ou ses choix. Dans ce « roman ? », l’introspection et la réflexion sur l’écriture tendent petit à petit à prendre le pas sur le biographique. Mais sous l’apparence de l’éternelle soumise se révèle un trésor grouillant d’imagination que le travail littéraire est à même de métamorphoser en témoignage d’une Femme révoltée, pour reprendre et féminiser le titre de Camus. Et dont les livres peuvent, à leur échelle, faire bouger les choses. Tout écrivain est un être double. Celles et ceux qui écrivent le savent bien. BTN

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DÉCOUVERTES

Découvertes voici notre sélection d’expériences à vivre en région !

CARNAVAL DE LIMOUX Aude

Jusqu’au 17 mars

ESCALE À SÈTE Hérault

Du 26 mars au 1er avril

LE NUAGE BLEU

PALAIS DES PAPES

« Lieu d’effervescence culturelle et gustative », Le nuage bleu, à Lodève, se veut à la fois café, espace de vie et de culture. Situé dans le centre-ville, le café installé dans un ancien garage entend proposer de nombreux événements culturels : théâtre, expositions ou encore musique. Ainsi chaque mois, une carte blanche sera donnée à un artiste qui exposera et choisira lui-même une ambiance musicale, notamment pour la soirée du vernissage. Autre originalité, une carte blanche donnée à un chef. Pour compléter cette offre culturelle, des jeux de sociétés et un espace bibliothèque sont également à découvrir. Un lieu ouvert aux arts et à la vie qui, pour sa première exposition, a choisi de mettre en avant les sérigraphies des éditions sétoises Anagraphis. instagram.com/lenuagebleulodeve

Ensemble monumental exceptionnel, la Cité des Papes d’Avignon est inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1995. Du Pont saint Bénezet, des Remparts, au Petit Palais, en passant par la Cathédrale des Doms et les murailles flanquées de quatre tours gigantesques du Palais des Papes, l’édifice impressionne par sa majesté. Neuf papes y résideront, aménageant, au cours leur installation progressive, les espaces du palais. Aujourd’hui lieu touristique majeur de la ville et de la région, le Palais des papes est également reconnu pour accueillir l’imposante scène du Festival d’Avignon, l’un des événements les plus importants du théâtre contemporain. Par ailleurs, le Palais des papes est aussi un lieu d’exposition. En effet, la Grande Chapelle, l’une des réalisations architecturales majeures de l’édifice, sert d’écrin à de grandes expositions d’art contemporain. Picasso, Mignard, Catherine de Sienne ou, il y a quelques mois, Eva Jospin ont investi les lieux avec leurs œuvres. palais-des-papes.com

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D. Ducasse

Événement incontournable de la saison hivernale, le Carnaval de Limoux dans l’Aude, à 25 km au sud de Carcassonne, se perpétue depuis 400 ans. Celui que l’on appelle le « carnaval le plus long du monde » est le fruit d’une tradition pluriséculaire, immuable, à la fois festive et solennelle. Il débute invariablement mi-janvier pour durer jusqu’à fin mars, chaque week-end. Folklore à l’état pur, le spectateur est ici un élément actif de la comédie improvisée. En effet, pas de cortège dans ce carnaval, mais une vaste comédie codée aux règles transmises de génération en génération. Après trois mois de festivités, le carnaval se termine par le jour du jugement de sa Majesté Carnaval qui aboutit à son incinération pendant la Nuit de la Blanquette, la boisson emblématique de la ville. limouxin-tourisme.com

Depuis sa première édition en 2010, la biennale Escale à Sète accueille le monde maritime durant la semaine pascale, et célèbre les traditions au cœur du port de Sète. Plus d’une centaine de bateaux, dont les plus beaux gréements de France et du monde, accostent en cœur de ville. Du quai de la Savonnerie au môle Saint-Louis, de ses canaux à la criée, Sète est en fête pendant une semaine ! Défilés prestigieux des équipages, visite de bateaux traditionnels, batailles navales, cuisine des produits de la mer, chants de marins, conférences, expositions et animations gratuites sont au programme d’un des événements les plus attendus du printemps. En 2024, la Corse est l’invitée d’honneur de cette 8ᵉ édition qui verra la venue exceptionnelle du Belem. Le fameux trois-mâts mettra le cap ensuite sur la Grèce pour ramener la flamme olympique à Marseille d’où elle entamera son tour de France jusqu’à Paris. escaleasete.com

Lodève, Hérault

Avignon, Vaucluse

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AILLEURS

LES ÉVÉNEMENTS AILLEURS

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DR

Lensman Michael

notre sélection

Festival Atlantide

Au bout, la mer : cirque !

Invader Space Station Du 17 février au 5 mai

MARSEILLE, BOUCHES-DU-RHÔNE

Du 15 au 18 février

Dimanche 25 février

Depuis 2013, Atlantide, Les Mots du Monde à Nantes est un festival de littérature dont la direction artistique est assurée par l’auteur Alain Mabanckou. Ouvert sur le monde, Atlantide affiche l’ambition de faire se côtoyer les auteurs internationaux et nationaux, le monde de l’édition, les comédiens, musiciens, critiques et bien sûr le grand public en réunissant chaque année, durant quatre jours, une cinquantaine d’auteurs français et internationaux. Parmi eux cette année : Antoine Compagnon, Michèle Fitoussi, Marc-Alexandre Oho Bambe, Cristina Rivera Garza. atlantide-festival.org

Au Bout la Mer revient sur la Canebière pour la troisième année consécutive ! Un temps de découverte artistique, d’échanges et de bonne humeur proposé par Archaos, Pôle national Cirque de Marseille, le dimanche 25 février. Au programme, deux spectacles labellisés Olympiade Culturelle : Envol de la compagnie toulonnaise Hors Surface qui met le trampoline au centre de sa création artistique, et Podium du jeune collectif Uni-Sphère, qui propose un mélange de jonglage et de foot freestyle. Ateliers, marché et animations complètent le programme. archaos.fr

Ashish Shah

NANTES, LOIRE-ATLANTIQUE

ESPACE HÔTEL DE LAGOY

St-Rémy-de-Provence, Bouches-du-Rhône Lieu d’exposition présentant les collections de la Maison Templar, éditeur de Beaux-Livres, l’Espace Hôtel de Lagoy proposera un nouveau regard sur le peintre Pablo Picasso. En effet, l’exposition présentera un corpus de 100 lettres imaginaires écrites par David Lawrence destinées au peintre espagnol. Signées, toujours fictivement, par des personnalités du monde de l’art, de la politique ou même de la gastronomie, elles seront accompagnées de 100 photographies. espace-hoteldelagoy.com

Le street artiste Invader investit tout un immeuble parisien, pour une exposition événement. Immersif et inédit, l’accrochage reprend les codes d’un vaisseau… artistique ! Le public peut y découvrir les plus grandes œuvres d’Invader, le tout dans un immeuble entièrement transformé. Étalée sur neuf étages et 3500 m2, l’exposition présente plusieurs centaines d’œuvres : photographies, vidéos, installations, sculptures… Une rétrospective de l’artiste connu et reconnu pour ses petits aliens pixelisés et disséminés dans les rues du monde entier. instagram.com/invaderwashere

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Pablo Picasso, lettres imaginaires de David Lawrence

RUE BÉRANGER, PARIS 3e

Edouard Manet

Le souffle de l’architecte

L’impressionnisme et la mer

Jusqu’au 21 avril

Giverny, Eure • Du 29 mars au 30 juin

Cette exposition a été créée pour l’institution par l’architecte Bijoy Jain, fondateur du Studio Mumbai en Inde, auteur d’une œuvre témoignant d’une profonde préoccupation, dont le temps et le geste sont des facteurs essentiels. Explorant les liens entre l’art, l’architecture et la matière, Bijoy Jain propose à la Fondation une création totale : un espace de rêverie et de contemplation en dialogue avec le bâtiment de Jean Nouvel. Élaborée au rythme du souffle et façonnée à la main, l’exposition déploie une installation composée de fragments architecturaux. fondationcartier.com

À l’occasion de la célébration des 150 ans de la naissance de l’impressionnisme, le musée des impressionnismes Giverny organise ce printemps une exposition intitulée L’Impressionnisme et la mer, qui permettra, à travers les œuvres d’artistes tels qu’Eugène Boudin, Claude Monet, Gustave Courbet ou encore Paul Gauguin, de donner une nouvelle vision de l’attirance des artistes pour la mer.

FONDATION CARTIER • PARIS 14e

MUSÉE DES IMPRESSIONNISMES

Au-delà d’une image générique et plaisante, le sujet sera décliné selon de nouvelles perspectives thématiques et chronologiques. mdig.fr

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AILLEURS

Nouveau

Guru

Réouverture

THÉÂTRE NATIONAL DE NICE

MUSEU DE L’ART PROHIBIT

Alpes-Maritimes • Du 20 au 24 février

Barcelone, Espagne

Bruxelles, Belgique

Inspiré d’un fait divers qui défraya la chronique à Jonestown [USA] en 1978, Guru raconte l’histoire d’une secte vivant recluse sur une île. Marie, nouvelle adepte fraîchement arrivée sur l’île, incite les disciples à résister au gourou. Voyant son arrivée comme un ultime défi à relever, Guru, gourou de la secte, décide que le “grand voyage” qu’il a tant annoncé va enfin avoir lieu. Décrivant avec beaucoup de finesse

Ouvert en octobre dernier, le Museu de l’Art Prohibit est situé dans la Casa Garriga Nogués, un bâtiment moderniste du début du XXe siècle

En octobre dernier, le musée Magritte, à Bruxelles rouvrait ses portes au public. Situé au cœur de Bruxelles, il rassemble la plus importante collection au monde de l’incontournable artiste belge, René Magritte : 230 œuvres et archives y sont présentées. L’espace multidisciplinaire réunit à la fois des tableaux, des gouaches, des dessins, des sculptures, des objets peints, mais aussi des affiches publicitaires, des partitions de musique, des photographies et des films. Le musée possède également la collection la plus importante de la période « vache » de l’artiste. La réouverture a également permis au musée de présenter 29 nouvelles œuvres qui s’ajoutent à la collection du musée. musee-magritte-museum.be

et à seulement une minute du Passeig de Gràcia, tout près de la Casa Batlló et La Pedrera. Vous pourrez y visiter la première et seule collection d’art censuré et interdit au monde. Elle comprend des pièces censurées d’artistes comme Warhol, Picasso, Goya, Ai Wei Wei, Banksy, Gustav Klimt, Tania Bruguera, Miquel Barceló, Haring ou Mapplethorpe, entre autres. On peut ainsi y découvrir plus de 200 œuvres qui ont provoqué des polémiques et ont été interdites et censurées autour du monde. museuartprohibit.org

les mécanismes en jeu dans les groupes, les conflits de pouvoir, l’argent et le sexe, Laurent Petitgirard et son librettiste Xavier Maurel nous offrent avec Guru une allégorie de nos sociétés modernes, où la manipulation mentale est bien plus présente au quotidien qu’on ne le pense. tnn.fr

MUSÉE MAGRITTE

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NUMÉRO SPÉCIAL • RENTRÉE CULTURELLE

L’Art-vues

130

DOSSIER

OCTOBRE - NOVEMBRE 2023

Montpellier, candidate au titre Capitale européenne de la Culture 2028

OCTOBRE - NOVEMBRE 2023

lartvues © Eid Adawi • MILK de Bashar Murkus Projet lauréat - Montpellier 2028 Biennale des arts de la scène en Méditerranée à Montpellier

J. Lennon par Marc Duran

Foire Art Montpellier Du 16 au 19 novembre 2023

lartvues.com


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27 Fév. 2024

7 mars 2024

23 mars 2024

30 mars 2024

Frédéric Francois

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Roméo et Juliette

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Gad Elmaleh

14 avr. 2024

16 avr. 2024

25 mai 2024

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THE WORKS TOUR

CALOGERO

LaurEnt gerRa

26 AVR.2024

7 juin. 2024

Musiques

Ecrit par

FROM LONDON’S WEST END

ONE NIGHT OF QUEEN

l’héritage Goldman

avec Michael jones

Florent Peyre

mania The ABBA TRIBUTE

Malik BENTALHA

ENCORE Stars 80 ! encore!

24 sept. 2024

29 sept. 2024

3 oct. 2024

4 oct. 2024

18 oct. 2024

3 nov. 2024

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John williams C’est décidé Hans zimmer je deviens

LES COMÉDIES Edgar-Yves Requiem pour un fou Le curieux orchestre une connasse MUSICALES

CASSE NOISETTE

26 nov. 2024

28 nov. 2024

5 déc.2024

6 DÉC. 2024

20 DÉC. 2024

Aldebert Helldebert

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24 jan. 2025

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Mise en scène

ERIC MÉTAYER PASCAL OBISPO FLORENT PEYRE PHILIPPE CAVERIVIÈRE MATTHIEU BURNEL

Photo : PASCALITO / Istockphoto— Design : MKT-DESIGN.FR

& THE WORKS

RWP - Licence N°R2022006816 – R2022008495

PERFORMED BY

GARY MULLEN LE MEILLEUR SHOW DE QUEEN DEPUIS QUEEN !


23 mars

2024

26 mai

2024

ARBORESCENCES

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