l Ar t vues
... FÉVRIER-MARS 2023 Wonderland par Sylvain Huc en tournée en région © Loran Chourrau Le magazine culturel de votre région lartvues.com ’ ’
CGR LATTES ZAC des commandeurs LATTES 34970 CGR BÉZIERS Pôle Méditerranée VILLENEUVE-LES-BÉZIERS 34420 www.cgrcinemas.fr
Sarl Médi’Art Communication
La Serre - Immeuble l'Arbre Blanc
1, pl. Christophe Colomb 34000 Montpellier
Tél. 04 67 12 06 00. contact@lartvues.com
Directeur de la publication : Stéphane Jurand
Direction commerciale : Philippe Pech
Rédacteur en chef : Luis Armengol
Rédaction : Eva Gosselin - BTN - Marie-Jo Latorre
Anna Schütz
Développement : Dominique Dupland-Ychou
Administration, commerciale et abonnements : Christine Jurand
Assistante : Souha Zidani
Réalisation : Francis Duval - Clara Lamont
Impression : Rotimpres - Diffusion : BMC Diffusion
Dépôt légal à parution - Magazine gratuit - ISSN : 1164-7531
Edition et régie publicitaire
Société Médi’Art (Sarl au capital de 27 000 €) - RCS Montpellier B 384662599
Les manuscrits et documents envoyés ne sont pas rendus. En aucun cas le journal n'est responsable des documents qui lui sont confiés. Toute reproduction même partielle des articles et illustrations parus dans ce numéro est interdite, sauf autorisation préalable et écrite de la direction. Les articles insérés n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs.
N° 02/2023
Prochain numéro : N° avril - mai (sortie le 10 avril)
Dans les règles de l’art
La saison culturelle réchauffe encore le cœur de l’hiver mais les projets pour des lendemains qui chantent, qui dansent et qui jouent s’échafaudent déjà. Du coté des festivals d’été, on a les yeux rivés sur le fameux mois de juillet 2024, avec les Jeux Olympiques à Paris et les dates à avancer ou à reculer en fonction de la disponibilité des services de sécurité. Les règles des Jeux commandent ici aux règles de l’art. Cela n’est pas pour inquiéter le spectacle vivant qui affiche pour l’année écoulée une bonne fréquentation des salles. Une année marquée, il convient de le rappeler, par le quatrième centenaire de la mort de Molière, les anniversaires de Proust et de Picasso, ainsi que par les disparitions de Pierre Soulages et de Jean-Luc Godard. Le scénario catastrophe souvent redouté par les milieux culturels d’une désaffection du public postpandémie ne s’est heureusement jamais confirmé, quand bien même on constate une modification des comportements des spectateurs qui hésitent un peu plus avant de planifier leurs sorties longtemps à l’avance.
Cette belle résistance montre bien que la culture n’est pas vécue comme un simple divertissement, qu’elle est également, comme le disait Jean Vilar à propos du théâtre, « un service public comme le gaz, l'eau et l'électricité ». Vu le prix actuel des trois dernières, on se dit que la culture mériterait d’être revue, elle aussi, à la hausse.
La convivialité des arts de la scène, leur capacité unique à susciter une empathie qui retisse du lien et mixe les générations en les faisant s’émouvoir, rêver et rire ensemble pour célébrer la vie semblent leur assurer un dynamisme renouvelé. Face au spectacle de mort d’un monde brutal et tourmenté auquel on assiste depuis un peu plus d’un an avec la guerre aux portes de l’Europe, le spectacle vivant, par sa capacité à rassembler dans l’émotion, la réflexion et l’ouverture au monde, s’impose comme l’un des piliers de cet humanisme indispensable au vivre ensemble des sociétés.
De l’artiste à l’artisan, il y a un lien évident. Les métiers d’art sont en effet des métiers manuels artisanaux qui mobilisent des savoir-faire traditionnels de haute technicité. De là l’expression « dans les règles de l’art » qui définit l’ensemble des règles nécessaires pour exécuter un travail ou une tâche d'une manière méthodique. Près de 300 métiers d'art, régulièrement mis à l’honneur lors des Journées du Patrimoine ou des Journées Européennes qui leur sont consacrées, sont définis par la loi et listés officiellement. Métiers de la main, ils nécessitent des années de pratique avant d’atteindre une maîtrise parfaite des gestes. Notre territoire en recense un grand nombre et nous leur consacrons, dans ce numéro, un dossier spécial qui témoigne de leur belle vitalité. Une façon d’englober dans un même hommage artistes et artisans d’art qui apportent une contribution majeure au rayonnement de ce territoire.
Luis Armengol Rédacteur en chef
Sommaire février - mars 2023
Bruno Houlès Scène de Bayssan à Béziers
Jérôme Pillement Opéra Orchestre national de Montpellier
Stéphane Galerneau Salon Ob’Art Montpellier
Laurent Rigail Parcelle 473 à Montpellier Olivier Jeanjean Design Occitanie
FESTIVALS
page trois –
LES INTERVIEWS –
EDITO
LE MAGAZINE CULTUREL DE VOTRE RÉGION
Théâtre Danse Cirque Musiques 14 24 30 37 © Nino Laisne 59
Wonderland par Sylvain Huc à Béziers, Marciac, Cahors, Saint-Céré, Figeac, Rodez, Moissac et Florac. (voir p. 25) © Loran Chourrau
12 39 57
94
97
SPECTACLES VIVANTS DOSSIER EXPOSITIONS CAHIER SPÉCIAL RÉGION Les métiers d’art 67 49 Art & Design 96 En couverture
Casino Barrière Toulouse
Sam. 18 février à 20h30 : Michel Jonasz
Mar. 28 février à 20h30 : The Sound of U2
Mer. 1er mars à 20h30 : Isabelle Boulay
Dim. 5 mars à 15h : La promesse Brel
Jeu. 20 avril à 20h30 : Christophe Willem
Mar. 25 et mer. 26 avril à 20h30 : Renaud
Mar. 30 mai à 20h30 : Joe Satriani
Mer. 21 juin à 20h30 : Douce France
Mer. 8 novembre à 20h30 : Garou
Mer. 15 novembre à 20h30 : Roch Voisine
Jeu. 16 novembre à 20h30 : Jean-Baptiste Guegan
Dim. 3 décembre à 18h : Michel Jonasz
Mar. 12 décembre à 20h30 : Bonnie Tyler
18, chemin de la Loge
Tél. 05 61 33 37 77. casinosbarriere.com/fr/toulouse
Metronum à Toulouse
Sam. 18 février à 23h30 : Leprous + Kalandra
Jeu. 2 mars à 20h : Kabaka Pyramid
Ven. 3 et sam. 4 mars à 00h30 : Los Guayabo Brothers...
Jeu. 9 mars : Youv Dee + Rymz
Ven. 10 mars à 20h : Marie Flore + Alexia Gredy...
Mer. 15 mars à 20h : V. Despentes + Zëro
Ven. 17 mars à 20h : Yaniss Odua & Artikal Band
Sam. 18 mars à 23h30 : Get The Shot + Thrown + Ithaca
Jeu. 23 mars à 20h : Front 242
Ven. 24 mars à 19h30 : Rhapsody Of Fire
Sam. 25 mars à 20 : Natalia Doco + Stéfi Clema + Aluminé Guerrero
Dim. 26 mars à 16h : DJ Lolote fait sa boom
Mer. 29 mars à 20h : Mélissa Laveaux
Ven. 31 mars à 18h30 et 21h : Drums Summit Festival
Ven. 7 avril à 20h : Bilal Hassani
Sam. 8 avril à 20h : J9UEVE
Mer. 12 avril à 18h : HYPNO5E
Jeu. 13 avril à 20h : Spider Zed
Dim. 16 avril à 16h : Bounce
Sam. 22 avril à 19h30 : Elito Reve y su Charangon
Ven. 28 avril à 20h : Astéréotypie
Sam. 29 avril à 20h : So La Lune
Dim. 30 avril à 20h : The Psychotic Monks
Ven. 5 mai à 20h : Sasso + Guest
Mer. 10 mai à 23h30 : Uncle Acid and the Deadbeats...
Jeu. 11 mai à 20h : Voyou + Oscar Emch
Sam. 13 mai à 19h30 : Nostromo
Dim. 21 mai à 23h30 : Ice Nine Kills + Skynd
Tél.
Zénith de Toulouse
Dim. 19 février à 16h : Dragon Ball In Concert
Dim. 5 mars à 19h : Queen Extravaganza
Sam. 11 et dim. 12 mars : Je vais t’aimer
Jeu. 16 mars à 20h : Lomepal
Ven. 17 mars à 20h : So Floyd
Sam. 18 mars à 20h : Stars 80
Lundi. 20 mars à 20h : Lords Of The Sound
Sam. 25 mars à 20h : Aldebert
Dim. 26 mars à 17h : Le Lac des Cygnes
Mar. 28 mars à 20h30 : Celtic Legends
Mer. 29 mars à 20h : Johnny Symphonique Tour
Sam. 1er avril à 20h : HF. Thiefaine
Du 7 au 9 avril : Starmania
Du 13 au 15 avril à 20h30 : Bigflo & Oli
Mer. 19 avril à 20h : -M-
Jeu. 20 et ven. 21 avril : Stromae
Sam. 22 avril à 20h : Jenifer
Ven. 5 mai à 20h : Around Festival
Jeu. 11 mai à 20h : Josman
Sam. 13 et ven. 14 mai : Soprano
Mer. 31 mai à 20h : Scorpions
Ven. 23 juin à 20h : Michel Polnareff
Ven. 29 septembre à 20h : Zazie
Dim. 1er octobre à 17h : L’héritage Goldman
Sam. 14 octobre à 20h : Pascal Obispo
Mer. 18 et jeu. 19 octobre : Stromae
Sam. 21 octobre à 20h : Black M
Mar. 7 novembre à 20h: The Wall
Mer. 8 novembre à 20h : Les Cowoys Fringants
Dim. 12 novembre à 18h : Claudio Capeo
Mar. 14 novembre à 20h: Maitre Gims
Mer. 15 novembre à 20h: Ibrahim Maalouf
Jeu. 16 novembre à 20h : Lomepal
Ven. 17 novembre à 20h: Disney 100 ans
Sam. 18 novembre à 20h: Casse-Noisettes
Sam. 25 novembre à 20h : M. Pokora
Dim. 26 novembre à 20h: SAEZ
Mar. 28 novembre à 20h : Michel Sardou
Jeu. 20 et ven. 21 avril à 21h30 : Radio Bistan
Mer. 26 et jeu. 27 avril à 21h30 : Melba
Ven. 28 avril à 21h30 : Mehdi Cayenne
Mer. 3 mai à 21h30 : Âme Slam
Jeu. 4 et ven. 5 avril à 21h30 : Dendana
Mer. 10 et jeu. 11 mai à 21h30 : Luciole
Ven. 12 mai à 21h30 : Marie Sigal
Mar. 23 mai à 21h30 : La Pluie Fait Des Claquettes
Mer. 24 mai à 14h/21h30 : La Pluie Fait Des Claquettes
Jeu. 25 mai à 21h30 : Korafoland
Mer. 31 et jeu. 1er juin à 21h30 : Lise Martin
Mer. 7 juin à 21h30 : Simon Chouf + Matéo Langlois
123, avenue de Muret
Tél. 05 61 42 95 07. le-bijou.net
Le Bikini à Ramonville
Jeu. 16 février à 19h : Session Curlo #1
Ven. 17 février à 23h : Malaa
Sam. 18 février à 23h55 : Gleam
Mar. 21 février à 20h : Bullet for my valentine...
Jeu. 23 février à 20h : La P’tite Fumée
Ven. 24 février à 19h30 : Deen Burbigo + Ratus
Ven. 24 février à 23h55 : Soirée Années 90
Ven. 3 mars à 19h30 : Agar Agar
Ven. 3 mars à 23h55 : Unfaced
Sam. 4 mars à 19h30 : Ashe 22 + KPRI
Sam. 4 mars à 23h55 : Dirty Winter Edition
Mar. 7 mars à 20h : Patrice – The Super Tour
Ven. 10 mars à 19h30 : HK
Ven. 10 mars à 23h55 : NTO + Dirty Groove + Luv
Sam. 11 mars à 19h30 : Fuzz (Ty Segall)
Sam. 11 mars à 23h55 : TBM XXL édition x Plein Phare
Mar. 14 mars à 19h : Canibal Corpse...
Mer. 15 mars à 20h : Tamino
Jeu. 16 mars à 20h : Matmatah
Ven. 17 mars à 19h30 : The Inspector Cluzo
Ven. 17 mars à 23h55 : 1985 music showcase
Sam. 18 mars à 19h30 : Scylla
Jeu. 30 novembre à 20h : Sofiane Pamart
Sam. 2 décembre à 20h : Shaka Ponk
Sam. 3 décembre à 18h : Christophe Mae
Sam. 30 décembre à 20h : Harry Potter en Concert
Jeu. 22 février 2024 à 20h : Michel Sardou
Ven. 15 mars 2024 à 20h : 500 Voix Pour Queen
Sam. 23 mars 2024 à 20h : Goldmen
Sam. 20 avril 2024 à 20h : Slimane
Sam. 5 octobre 2024 à 15h et 20h30 : Molière, L’Opéra Urbain
Ven. 11 octobre 2024 à 20h30 à 20h30 : The Rabeats
11, avenue Raymond Badiou.
Tél. 05 62 74 49 49. zenith-toulousemetropole.com
Le Bijou à Toulouse
Jeu. 16 et ven. 17 février à 21h30 : Addis Black Mamba
Mar. 21 février à 21h30 : La Chorale ONPC
Du mer. 22 au ven. 24 février à 21h30 : Agnès Bihl
Du 1er au 3 mars à 21h30 : Paroles et Musiques
Mar. 7 et mer. 8 mars à 21h30 : Samarabalouf
Jeu. 9 et ven. 10 mars à 21h30 : L’Espoir…Orly Chante Ferré
Mar. 14 mars à 21h30 : Le printemps du rire
Jeu. 16 mars à 21h30 : Sand
Ven. 17 mars à 19h30 : Nuit de la Saint-Patrick
Mer. 22 et jeu. 23 mars à 21h30 : Ben Herbert Larue
Ven. 24 mars à 21h30 : Corentin Grellier
Jeu. 30 et ven. 31 mars à 21h30 : Monique Brun, Michèle Bernard
Mar. 4 et mer. 5 avril à 21h30 : Sten & Chardon
Jeu. 6 et ven. 7 avril à 21h30 : Charly Poète Poète
Dim. 9 avril à 18h30 : Hector ou rien
Jeu. 13 et ven. 14 mars à 21h30 : Petite Gueule
Lun. 20 mars à 20h : Devin Townsend
Mar. 21 mars à 19h : Igorrr + Amenra...
Ven. 24 mars à 20h : Fakear
Ven. 24 mars à 23h55 : Sessions Curlo #2 Girl’s Don’t Cry
Mar. 28 mars à 20h : Hyphen Hyphen
Mer. 29 mars à 20h : La Grande Sophie
Ven. 31 mars à 19h30 : SDM
Ven. 7 avril à 23h : Feder & Friends
Sam. 8 avril à 19h30 : Dooz Kawa
Sam. 15 avril à 19h30 : DUB INC.
Jeu. 20 avril à 20h : Arthur H
Ven. 21 avril à 23h : Etienne De Crecy presents Flash Back
Mer. 26 avril à 20h : Maxromeo
Ven. 28 avril à 20h : Kings Of Convenience
Jeu. 4 mai à 20h : Warp-up Helfest
Sam. 6 mai à 23h30 : Plein Phare Festival 2023
Ven. 12 mai à 23h55 : Joris Delacroix
Mar. 16 mai à 20h : While She Sleeps...
Mer. 17 mai à 19h30 : Wax Tailor + Mounika
Dim. 11 juin à 20h : Darkside
Dim. 2 juillet à 19h30 : Cocorosie
Ven. 6 octobre à 20h : Rise Of The Northstar
Sam. 7 octobre à 20h : Ludwig Von 88
Lun. 6 novembre à 20h : Larkin Poe
Dim. 12 novembre à 20h : Archive
Jeu. 16 novembre à 20h : Hervé
Ven. 24 novembre à 19h30 : Bertrand Belin
Ven. 8 décembre à 20h : Les Fatals Picards
Parc Technologique du Canal- Rue Théodore Monod
Tél. 05 62 24 08 50. lebikini.com
2, rond-point Madame de Mondonville
05 31 22 94 17. metronum.toulouse.fr
Ibrahim Maalouf
Adé
– page quatre –
Mélissa Laveaux
Narbonne Arena
Sam. 18 février à 19h : Arena Winter Club
Ven. 24 mars à 20h : Aldebert
Dim. 26 mars à 17h : L’héritage Goldman
Jeu. 20 avril à 20h : -M-
Ven. 12 mai à 20h30 : BigFlo & Oli
Ven. 29 septembre à 20h : Soprano
Sam. 21 octobre à 19h : Urban Arena
Ven. 24 novembre à 20h : Maitre Gims
Sam. 25 novembre à 20h30 : The World of Queen
Ven. 26 janvier 2024 à 20h30 : Michel Jonasz
Ven. 16 février 2024 à 20h : Shaka Ponk
Sam. 23 mars 2024 à 20h30 : The Rabeats
74, avenue Maître Hubert Mouly narbonne-arena.fr
Le Rockstore à Montpellier
Ven. 17 février à 19h : Les Shériff
Sam. 18 février à 19h30 : Furax Barbarossa
Mar. 21 février à 19h : Franglish
Jeu. 23 février à 19h30 : Yaniss Odua
Ven. 24 février à 19h30 : Jazzy Bazz
Sam. 25 février à 19h30 : La P’Tite Fumée
Sam. 4 mars à 19h30 : Lujipeka
Mer. 8 mars à 19h30 : Emma Peters
Jeu. 9 mars à 19h30 : Sanseverino
Ven. 10 mars à 19h30 : Koudlam + Noke
Sam. 11 mars à 19h30 : The Inspector Cluzo
Mer. 15 mars à 19h30 : TH DA FREAK
Jeu. 16 mars à 20h : Virginie Despentes
Ven. 17 mars à 19h30 : Adé + Blond
Sam. 18 mars à 19h : Les Tambours du Bronx
Jeu. 23 mars à 19h30 : La Grande Sophie
Ven. 24 mars à 19h30 : Youv Dee
Sam. 25 mars à 19h30 : Front 242
Jeu. 30 mars à 19h30 : Scylla
Sam. 1er avril à 20h : HK
Jeu. 6 avril à 19h30 : Rakoon
Ven. 7 avril à 19h30 : The French Touch Nz
Jeu. 13 avril à 19h30 : Massilia Sound System
Ven. 14 avril à 19h30 : Klem
Sam. 15 avril à 19h30 : Les fatals Picards
Sam. 22 avril à 19h30 : Madeinparis
Sam. 29 avril à 19h30 : Youthstar & Miscellaneous…
Jeu. 4 mai à 19h30 : Max Romeo
Sam. 6 mai à 19h : Idology
Mar. 16 mai à 19h30 : Aime Simone
Sam. 20 mai à 19h : Texas
Sam. 27 mai à 19h30 : ASM
Ven. 17 novembre à 19h30 : Flavien Berger
Sam. 18 novembre à 19h30 : Ludwig Von 88
Ven. 24 novembre à 19h30 : Acid Arab
20 rue de Verdun
Tél. 04 67 06 80 00. rockstore.fr
Zénith Sud à Montpellier
Sam. 18 février à 20h : Dragon Ball In Concert
Jeu. 16 mars à 20h : So Floyd
Ven. 24 mars à 20h : Stars 80
Sam. 25 mars à 20h30 : L’Héritage Goldman
Dim. 26 mars à 17h : Aldebert
Mer. 29 mars à 15h30 et 20h30 : Celtic Legends
Dim. 2 avril à 18h : Jenifer
Sam. 13 mai à 18h : Yung Fest
Dim. 4 juin à 17h : Goldmen
Jeu. 9 novembre à 20h : Pink Floyd’s rock opéra
Jeu. 1er avril à 20h : Ibrahim Maalouf
Sam. 18 novembre à 20h : Disney 100 ans
Mar. 5 décembre à 20h : Pascal Obispo
Sam. 8 décembre à 20h : Christophe Maé
Ven. 15 décembre à 20h : Slimane
Sam. 9 mars 2024 à 20h30 : Gospel pour 100 voix
Sam. 12 octobre à 15h et 20h30 : Molière – L’Opéra
Ven. 22 novembre 2024 à 20h30 : The Rabeats
2733, avenue Albert Einstein
Tél. 04 67 61 67 61. montpellier-events.com
Le Corum à Montpellier
Dim. 26 février à 14h30 : Chantal Goya
Sam 1er avril à 20h30 : Les Franglaises
Du 16 au 21 avril : Shen Yun
Sam. 22 et dim. 23 avril à 16h et 20h30 : Le Lac des Cygnes
Ven. 19 mai à 20h : Solistes en Lumières
Sam. 3 juin à 20h : Eva Oertle et Vesselin Stanev
Sam. 7 octobre à 19h30 : Zoltan Despond
Sam. 11 et dim. 12 novembre : Casse-Noisette
Dim. 26 novembre à 18h : Pomme
Sam. 9 décembre à 20h30 : Arthur H
Place Charles de Gaulle
Tél. 04 67 61 67 61. corum-montpellier.com
Arena Sud de France à Pérols
Sam. 25 février à 20h : Soprano
Jeu. 6 avril à 20h : Lomepal
Ven. 28 et sam. 29 avril : Starmania
Dim. 7 mai à 20h : Hans Zimmer Live
Jeu. 21 septembre à 20h : Stromae
Dim. 22 octobre à 20h : BigFlo & Oli
Sam. 11 novembre à 20h : Michel Sardou
Sam. 18 novembre à 20h : M. Pokora
Ven. 8 décembre à 20h : Shaka Ponk
Route de la Foire
Tél. 04 67 17 68 17. suddefrance-arena.com
Secret Place à St-Jean-de-Védas
Ven. 17 février à 19h : Las Jennys De Arroyoculebro
Sam. 18 février à 19h : Beneath An Obsidian Sky + DeatAwaits...
Lun. 20 février à 19h : Go Public ! + Dirty Henry
Ven. 3 mars à 19h : Pit Samprass
Sam. 4 mars à 19h : Paradis Minuit
Mer. 8 mars à 19h : Wormrot + Pound
Ven. 10 mars à 19h : Eiga + Fleur + Th3ory
Sam. 11 mars à 19h : This Is England
Ven. 17 mars à 19h : Tech Trek Europe
Sam. 15 avril à 19h : Otargos + 2 supports
Mar. 18 avril à 19h : Kruelty + Gates To Hell
Jeu. 20 avril à 19h : Elliott Brood
Sam. 22 avril à 19h : That Gold Street Sound
Dim. 23 avril à 19h : Swallow The Sun
Dim. 30 avril à 19h : The Materia
Ven. 9 mai à 19h : Dr. Feelgood + Point Bar
Ven. 9 juin à 19h : Dr. Feelgood + Point Bar
24, rue Saint-Exupéry – ZI La Lauze
Tél. 09 50 23 37 81. toutafond.com
La Cigalière à Sérignan
Sam. 11 mars à 20h30 : Thomas Fersen
Ven. 17 mars à 20h30 : Concerto Pour Deux Clowns
Jeu. 23 mars à 20h30 : Stacey Kent
Sam. 8 avril à 20h30 : Hyphen Hyphen
Sam. 22 avril à 20h30 : Dominique A
Sam. 13 mai à 20h30 : Wanted Live Band
Mer. 17 mai à 20h30 : Groundation + Hebron Gate
Parc de la Cigalière
Tél. 04 67 32 63 26. lacigaliere.fr
Paloma à Nîmes
Ven. 17 février à 20h : Nicolas Maury
Sam. 25 février à 20h : Leprous + Kalandra ...
Sam. 25 février à 2h : Deen Burbigo + Ratus
Jeu. 2 mars à 20h : Agar Agar
Ven. 3 mars à 20h : Celsius Club
Sam. 4 mars à 20h : Local Heroes
Mar. 7 mars à 20h : Fuzz + Death Valley Girls
Jeu. 9 mars à 20h : Yungblud
Ven. 10 mars à 20h : ASHE 22 + KPRI
Sam. 11 mars à 20h : Patrice
Jeu. 16 mars à 20h : Bertrand Belin
Ven. 17 mars à 20h : Matmatah + Cancre
Sam. 18 mars à 14h30 : Saturday Metal Fever
Sam. 18 mars à 20h : Bal En L’Air
Mer. 22 mars à 20h : Shame + They Hate Change
Jeu. 23 mars à 20h : Fakear
Ven. 24 mars à 20h : Tristesse Contemporaine
Mer. 29 mars à 20h : Hyphen Hyphen
Ven. 31 mars à 20h : Black Sea Dahu
Mer. 12 avril à 20h : Aurélie Saada
Mer. 12 avril à 21h : Emile Londonien
Jeu. 13 avril à 20h : Hypno5e
Jeu. 20 avril à 20h : Zola
Ven. 21 avril à 20h : Dominique A
Mer. 26 avril à 20h : EELS
Jeu. 27 avril à 20h : Petite Noir
Dim. 30 avril à 18h : Kings Of Convenience
Mar. 2 mai à 20h : Show Me The Body
Sam. 7 octobre à 20h : Rise Of The Northstar
Jeu. 19 octobre à 20h : Hervé
250, chemin de l’aérodrome
Tél. 04 11 94 00 10. paloma-nimes.fr
Le Cri’Art à Auch
Ven. 17 mars à 21h : Who’s The Cuban ?....
Ven. 24 mars à 21h : Washington dead cats…
Ven. 7 avril à 22h : Taret…
Ven. 14 avril à 21h : Baptiste Ventadour
Sam. 6 mai à 21h : Big Red + Le Rêm
Mer. 24 mai à 21h : Rock School « Le Live »
9, bis rue de l’industrie
Tél. 05 62 60 28 17. imaj32.fr
El Mediator à Perpignan
Jeu. 16 février à 21h : Hyphen Hyphen
Ven. 24 février à 21h : Youv Dee
Sam. 4 mars à 21h : La Nuit Salsa
Jeu. 9 mars à 21h : Anakronic
Ven. 10 mars à 21h : Patrice
Mar. 14 mars à 21h : The Stranglers
Mer. 15 mars à 19h : Yes We Jam !
Jeu. 23 mars à 20h30 : Santa Maria Death Trip
Sam. 25 mars à 21h : Perpi Dub Night
Ven. 7 avril à 21hh : Médine
Jeu. 13 avril à 20h30 : Aurélie Saada
Ven. 21 avril à 21h : Zola
Jeu. 4 mai à 20h30 : Arthur H
Ven. 5 mai à 21h : Wax Tailor
Jeu. 25 mai à 21h : Ludwig Von 88
Mer. 31 mai à 21h : Joe Satriani
3, rue Jean Payra
Tel : 04 68 51 64 40. theatredelarchipel.org
Les annonces concerts en temps réél sur : lartvues.com
-MHyphen Hyphen Location : Fnac de Montpellier,
Perpignan
Carrefour, Auchan, Leclerc. Location par internet : ticketmaster.c omcontremarque.comadamconcerts.com
Nîmes,
et Avignon,
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Agenda des concerts, encore et toujours...
Psycho Belettes
jeu. 16 février à 21h
Les Docks à Cahors
Mata Hari
ven. 17 février à 20h
Victoire 2 à Saint-Jean-de-Védas
Michel Jonasz
ven. 17 février à 20h30
Zinga Zinga à Béziers
Storm
ven. 17 février à 21h
Le Club à Rodez
Soan
sam. 18 février à 21h
Rio Grande à Montauban
Soilwork
dim. 19 février à 20h
La Gespe à Tarbes
Sael
ven. 24 février à 20h
Victoire 2 à Saint-Jean-de-Védas
Yaniss Odua
ven. 24 février à 21h
Les Docks à Cahors
Lujipeka
sam. 25 février à 21h
Rio Grande à Montauban
Charlie Winston
jeu. 2 mars à 21h
Les Docks à Cahors
Laura Cox
ven. 3 mars à 21h
La Gespe à Tarbes
Pierre Perret
sam. 4 mars à 20h
Zinga Zanga à Béziers
Sophie Alour
mar. 7 mars à 20h30
Salle Nougaro à Toulouse
What’s Up Docks !
jeu. 9 mars à 19h
Les Docks à Cahors
Isabelle Boulay
jeu. 9 mars 2023 à 20h
Pasino à La Grande Motte
Charlie Winston
jeu. 9 mars 2023 à 20h30
Lo Bolegason à Castres
Danakil
sam. 11 mars à 21h
La Gespe à Tarbes
Vulves Assassines
sam. 11 mars à 21h
Art’ Cade à Sainte Croix Volvestre
Chilla
sam. 11 mars à 21h
Le Club à Rodez
Les Frères Ventouses
mar. 14 mars à 20h30
La Gespe à Tarbes
Fishbach
mer. 15 mars à 20h
Victoire 2 à Saint-Jean-de-Védas
Budapest
jeu. 16 mars à 19h15
Rio Grande à Montauban
Iaross
ven. 17 mars à 20h
Victoire 2 à Saint-Jean-de-Védas
Dafra
ven. 17 mars à 21h
La Gespe à Tarbes
Lonny
ven. 17 mars à 21h
Rio Grande à Montauban
Coulis-B
sam. 18 mars à 19h
Victoire 2 à Saint-Jean-de-Védas
Julien Clerc
sam. 18 mars à 20h
Palais des Congèrs à Agde
Marcus Gad & Tribe
sam. 18 mars à 21h
Le Club à Rodez
Philippe Katerine
mar. 21 mars 2023 à 20h30
Salle Nougaro à Toulouse
Tryo
jeu. 23 mars 2023 à 20h
Zinga Zinga à Béziers
Mélanie Lesage
ven. 24 mars à 19h
Rio Grande à Montauban
Simony
sam. 25 mars à 20h30
Lo Bolegason à Castres
Saodaj’
sam. 25 mars à 21h
Les Docks à Cahors
Les Wampas
ven. 31 mars à 21h
Les Docks à Cahors
Blues
ven. 31 mars à 20h30
Rio Grande à Montauban
Jean-Baptiste Guegan
dim. 2 avril à 18h
Pasino à La Grande Motte
Jungle By Night
mer. 4 avril à 20h
Victoire 2 à Saint-Jean-de-Védas
Mr White
mar. 4 avril à 20h30
La Gespe à Tarbes
Delvon Lamarr Organ Trio
mar. 4 avril à 20h30
Salle Nougaro à Toulouse
L’Oreille Nue
jeu. 6 avril à 19h
Art’ Cade à Saint Girons
Lunatraktors
jeu. 6 avril à 19h
Rio Grande à Montauban
Tendresse
ven. 7 avril à 21h
La Gespe à Tarbes
Télégram
ven. 7 avril à 21h
Le Club à Rodez
Supergombo
ven. 7 avril à 21h
Art’Cade à Sainte-Croix-Volvestre
Develour
jeu. 13 avril à 19h15
Rio Grande à Montauban
Christophe Willem
ven. 14 avril à 20h
Pasino à La Grande Motte
Blankass | Les Idiots
ven. 14 avril à 21h
Rio Grande à Montauban
Les festivals d’été annoncent déjà leur programmation !
Réservez vos places dès maintenant !
Les Déferlantes
aux Jardins du Lydia au Barcarès
Jeu. 6 juillet
ALT-J + Damso + Josman + Scorpions + Tiakola
Ven. 7 juillet
Izïa + Lomepal + Shakaponk + Sting
Sam. 8 juillet
Adé + Deluxe + Indochine + Soprano
Dim. 9 juillet
BigFlo & Oli + David Guetta + Gazo + Louise Attaque + Pomme + Rosalìa festival-lesdefelantes.com
Festival de Nîmes
aux Arènes
Ven. 23 juin : Damso
Sam. 24 juin : Matt Pokora et Jenifer
Dim. 25 juin : Simply Red et Selah Sue
Mar. 27 juin : Slipknot
Jeu. 29 juin : Soprano
Ven. 30 juin : Florent Pagny et Zazie
Sam. 1er juillet : Damien Saez
Dim. 2 juillet : Gojira
Mar. 4 juillet : The Black Keys Spoon
Jeu. 6 juillet : Placebo
Sam. 8 juillet : Michel Polnareff
Dim. 9 juillet : Stars 80
Lun. 10 juillet : Sam Smith
Mer. 12 juillet : Lomepal
Jeu. 13 juillet : Arctic Monkeys
Ven. 14 juillet : Ludovico Einaudi
Sam. 15 juillet : Sigur Ròs Chilly Gonzales
Dim. 16 juillet : Christophe Maé
Mer. 19 juillet : Djadja & Dinaz
Ven. 21 juillet : Louise Attaque
Sam. 22 juillet : Gims & Dadju
festivaldenimes.com
Festival de Carcassonne
au Théâtre Jean Deschamps
Dim. 2 juillet : Benjamin Millepied...
Sting
Mer. 5 juillet : José Carreras...
Jeu. 6 juillet : Lang Lang
Lun. 17 juillet : Tom Jones
Mar. 18 juillet : Joe Bonamassa
Mer. 19 juillet : -M-
Jeu. 20 juillet : Florent Pagny
Ven. 21 juillet : Gims & Dadju
Dim. 23 juillet : Juliette Armanet
Lun. 24 juillet : Michel Polnareff
Mar. 25 juillet : Soprano
Mer. 26 juillet : Angèle
Sam. 29 juillet : Aya Nakamura
festivaldecarcassonne.fr
Pause Guitare
à la Grande Scène de Pratgraussals à Albi
Mer. 5 juillet
Shaka Ponk + Queens of the stone age + Billy F Gibbons + Ange
Jeu. 6 juillet
Lomepal + Bigflo et Oli + Jain + Hervé
Ven. 7 juillet
Ibrahim Maalouf + Michel Polnareff + Deluxe + Adé
Dim. 9 juillet
Indochine + Cali + Coach Party pauseguitare.net
Arctic Monkeys
Montauban en scènes
au Jardin des Plantes de Montauban
Jeu. 22 juin
Julien Granel + Juliette Armanet
Ven. 23 juin
Stéphane + Yuri Buenaventura + M Pokora
Sam. 24 juin
Charles J + Klingande + Orelsan
Dim. 25 juin
Annie Lalalove +Fatoumata Diawara + -Mmontauban-en-scenes.fr
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Charlie Winston
les SPECTACLES VIVANTS
> CRÉATIONS EN RÉGION
> CIRQUE
> THÉÂTRE
> ARTS MÉTISSÉS
> HUMOUR
> DANSE
> EN FAMILLE
> MUSIQUE CLASSIQUE
> JAZZ
> MUSIQUES ACTUELLES SOMMAIRE
neuf
– page
–
© Luca del Pia
« Amore » au Théâttre Molière, Scéne nationale archipel de Thau à Sète (page 17)
CRÉATIONS
MAGUY MARIN AU THÉÂTRE DES 13 VENTS À MONTPELLIER
Maguy Marin présente deux de ses pièces : Umwelt, et sa dernière Y aller voir de plus près, créée en 2021. En allemand, Umwelt veut dire « milieu », « environnement » ; on peut y entendre aussi le terme monde. C’est en effet un monde qui apparaît et disparaît sur le plateau, des humains seuls ou ensemble, étonnante forêt de miroirs, diversement vêtus et affairés, bras chargés ou pendants, exécutant un pas, affrontant le vent et l’air du temps, passant, mangeant, travaillant, s’aimant, lançant un cri, un regard, un détritus, puis disparaissant. Y aller voir de plus près, c’est remonter au plus loin, il y a 2 500 ans. Découvrir l’œuvre géante de Thucydide, chroniqueur de la Guerre du Péloponnèse, opposant Athènes à Sparte. Le plateau du théâtre et ses habitants, soudain chargés de cette matière lourde : textes, noms, chiffres, cartes, inscrivant la masse immémoriale des humains et des guerres, affichant les ressorts géopolitiques de tout conflit. Une œuvre est tout, gestes, apparitions, vent et fureur, l’autre, paroles, images, chiffres et mémoire. Entre les deux, dix-sept années. Le monde poursuit sa course, reliant l’art à sa fonction politique, le portant à l’échelle de l’humanité, individus oubliés et masses englouties dans le destin collectif. Leçon d’endurance où malgré la domination, l’art résiste. Du 8 au 17 février, au Théâtre des 13 vents, Centre dramatique national de Montpellier (34).
Tél. 04 67 99 25 25. 13vents.fr
À BRAS LE CORPS AU DOMAINE D’O À MONTPELLIER
À bras le corps s’ouvre selon une rêverie réaliste et idéaliste, et peut se vivre comme une pièce utopique qui, dans un rapport au public fraternel, entre réalité et fiction, dépoussière les conditions de travail et le quotidien des petites mains anonymes. Travail, amitié, joie, révolution, justice, amour, sont les items soulevés par À Bras le corps qui interroge justement le corps sur la valeur travail à la mesure de nos sociétés de l’hyper-flexibilité. Le spectacle mêle matière documentaire, dont l’expérience comme agent d’entretien d’un des acteurs de la troupe, et textes de l’humaniste Simone Weil, pour laquelle la philosophie est plus qu’un savoir, sinon une manière de vivre. La pièce invite à l’immersion dans le quotidien d’une équipe d’agents d’entretien qui, épuisés par la vie, vont malgré tout trouver l’énergie nécessaire pour faire un grand ménage dans leur art de vivre, leur façon d’exister. Un grand ménage de printemps, pour redonner de la valeur à leur travail, à leur parole, de la fierté à leurs propres yeux, afin de ne laisser à quiconque le soin de penser à leur place, de décider de ce qui est juste, de ce qui est bien, de ce que pourrait être, enfin, un travail qui ne blesse pas, qui n’humilie pas. Catharsis assurée ! Les 16 et 17 mars, au Domaine d’O à Montpellier (34). Tél. 0800 200 165. domainedo.fr
AÏDA ET LE BANQUET À L’ESPACE ROGUET À TOULOUSE
Dans le cadre de la semaine des droits de la femme, deux créations au programme. L’histoire d’Aïda, fille, mère et femme de Boubacar Ndiaye. Ou le griot sénégalais souligne l’importance pour tous d’accéder au savoir, à l’éducation. Au long du récit, le conteur questionne, dénonce subtilement la violence conjugale. Il évoque les nombreuses épreuves à traverser, le besoin d’aide, de forces, pour mieux honorer la mission de fille, femme ou mère. La musique intègre le conte, chant et mouvements ponctués par les silences. L’appel aux forces invisibles est bonne pour soigner les humains. Vêtue de sa robe du Passé, Aïda est chaussée du Présent. Sa coiffure est consciencieusement orientée vers le Futur. Écouter alors le silence, maintenir le lien avec les aïeux, célébrer et danser.
Le Banquet, rencontre allant au-delà d’un spectacle, expérience entre public et artistes. Céline Nogueira signe une forme hybride, chère à la compagnie, mise en jeu en différents espaces du théâtre, différentes situations guidées, en nombreux tableaux vivants, musique, clair-obscur, scènes fragmentées. Propositions pour aller à la rencontre de l’autre, établir un lien intime avec cet autre inconnu. Comment comprendre, se comprendre, écouter, recevoir l’autre et l’inclure en soi ? L’empathie, enfin, comme mouvement artistique ! Les 9 et 10 mars, à l’Espace Roguet à Toulouse (31). Tél. 05 34 45 58 30. haute-garonne.fr
– page dix
Antigones
Y aller voir de plus près
Aïda
Àbraslecorps
© Christophe Raynaud de Lage
–
© Primesautier Theatre
EN RÉGION
LE GROGNEMENT DE LA VOIE LACTÉE AU THÉÂTRE DE LA CITÉ À TOULOUSE
Comment sauver la planète et l’humanité ? Les personnages, héros de la pop culture, répondent. Si le monde court à sa perte à grande vitesse, il est temps de se ressaisir, terriens irresponsables, incapables d’être à la hauteur de notre sale production. Et Kim Jong-Un de vouloir réunir les deux Corées afin de remédier à la souffrance dans le monde, Donald Trump, de se désoler de ne pas pouvoir acheter toutes les armes du monde pour faire cesser les guerres. Une fable intersidérale autant qu’intersidérante, aux scènes plus baroques les unes que les autres, ponctuées de chansons de Nirvana ou de K-pop. Sous la plume du jeune dramaturge germano-coréen, Bonn Park, les personnages de cette fresque, utopique et fantasque, sont des héros de la pop culture tout droit sortis de la mythologie contemporaine, inscrits dans une écriture sans filtre pour sept acteurs à l’énergie et à l’humour explosifs. Et tandis que les spectateurs flottent dans l’immensité de la Voie lactée, un vaisseau spatial apparaît soudain au milieu du théâtre, d’où sort un petit extraterrestre furieux qui lance une violente diatribe contre l’espèce humaine, dont les errances ne semblent plus autoriser d’espoir. Reste avec ce cri d’alarme : « Ressaisissez-vous ! » Une belle déclaration d’amour à l’humanité. Du 9 au 16 mars, au Théâtre de la Cité, Centre dramatique national de Toulouse (31).
Tél. 05 34 45 05 05. theatre-cite.com
NUIT AU THÉÂTRE DE NÎMES
Le collectif Moebius, déjà reçu au Théâtre de Nîmes pour Justine, autre récit de mutation, revient marquer de son empreinte cette Nuit d’après l’écriture, la conception et la mise en scène de Marie Vauzelle, autrice récompensée en 2019 par Artcena, Centre national du théâtre, pour son travail d’écriture, travail de recherche passionnant pour comprendre, donner du sens au monde contemporain.
Cette Nuit faite d’errance, traitée entre rêve et réalité, intègre un dispositif numérique perfectionné qui résonne comme un cri, un écho, pour une génération de trentenaires en quête d’idéal. Pièce qui parle d’une génération en errance exprimée, illustrée de manière métaphorique en une nuit pendant laquelle le personnage fait de multiples rencontres dont des amis, sa mère ainsi que les fantômes de son existence. Dans une esthétique onirique baignée de lumière infrarouge, les vidéastes, Raphaël Dupont et Camille Sanchez, captent en direct des images, et les projettent sur le corps des acteurs. Ainsi le public baigne lui aussi, au travers d’une nuit d’errance dans la parole et les mots, dans les sensations inscrites au centre d’un espace, au cœur d’un mouvement, lequel arrive à construire un monde nouveau à partir des reliefs de l’ancien.
Les 16 et 17 mars, salle de l’Odéon, au Théâtre de Nîmes (30).
Tél. 04 66 36 65 00. theatredenimes.com
NOUS AURONS ENCORE L’OCCASION DE DANSER ENSEMBLE AU THÉÂTRE GARONNE À TOULOUSE
Mélancolie d’un titre, à la fois cri du cœur et réponse du corps au doute anxieux du temps présent. Des corps qui parlent, chantent et dansent la vie des artistes avec le rappel du film Ginger et Fred du maestro italien, Fellini. Entre magie des spectacles et normalité du travail quotidien, devoir saisir le moment de vacillement qui conduit à l’intime. Que donne-t-on à voir de soi en représentation ? Comment l’identité se construit-elle ? Par la pratique artistique et la relation aux autres, venue du dehors, sortie du dedans ? Daria Deflorian et Antonio Tagliarini explorent le sujet finement, de manière concrète, lorsque les idées se manifestent sans le soutien d’un discours. La danse est alors idoine. Pas celle des professionnels, mais il ballo, danse entre la vie et l’art, et l’on peut « baller » toute sa vie sans être danseur. Danse populaire, de celles où l’art s’impose face à l’urgence d’expression, comme des claquettes qui permettaient aux esclaves Noirs américains de communiquer entre eux.
Dans les pièces du duo italien, l’intime est lié au politique, questionnant le sens de l’art dans la société pour aborder différemment, dans le besoin d’une société en crise, la question du divertissement et du marché de la culture.
Du 15 au 18 mars, au Théâtre Garonne, Scène européenne à Toulouse (31). Tél. 05 62 48 54 77. theatregaronne.com
Nous aurons encore l’occasion de danser ensemble
Nuit
Le grognement de la voie lactée
© Erik Damiano
© Andrea Pizzalis
– page onze –
© Christophe Gaultier
BRUNO HOULÈS DIRECTEUR DE LA SCÈNE DE BAYSSAN (34)
Bayssan est UN ESPACE DES POSSIBLES
Avec l’arrivée d’un nouveau directeur général à sa tête, Bruno Houlès (venu de la Scène nationale d’Albi), la Scène de Bayssan devrait prendre un nouveau tournant dans les mois à venir. En attendant de découvrir quels projets seront menés en 20232024, la deuxième partie de cette saison promet déjà de beaux rendez-vous jusqu’en mai. Rencontre.
Vous êtes arrivé à la tête de la Scène de Bayssan au début de cette saison, quel projet souhaitez-vous porter pour ce lieu ?
Le projet culturel et artistique de Bayssan, c’est de porter les écritures dans leur ensemble. Il faut aussi que ce soit accessible au plus grand nombre et que l’on conserve la ligne artistique autour du mouvement. C’est-à-dire la danse et le cirque, mais aussi les théâtres. Bayssan c’est également une scène en mouvement puisqu’on est présent sur le territoire grâce au dispositif Scène en Hérault et, la saison prochaine, on aura encore plus de rendez-vous en dehors du domaine. On proposera aussi des événements sportifs en lien avec la Coupe du monde de rugby et les Jeux Olympiques 2024. Bayssan sera également un espace de travail puisque nous proposerons nos plateaux et nos scènes à plusieurs équipes artistiques de la région, mais pas seulement. Ensuite, il y a aussi les
Tous ces moyens nous permettent de travailler sur une poétique du lieu. Et puis, ce qui m’anime aussi beaucoup, c’est de pouvoir rencontrer les habitants du territoire avec diverses formes artistiques.
La Scène de Bayssan est un lieu culturel porté par le Département de l’Hérault, elle est donc ancrée dans un territoire. Comment cela influence-t-il vos choix, et quel développement souhaitez-vous donner à cette dimension territoriale ?
temps en direction du très jeune public avec les « Mercredis des tout petits » que l’on a commencé à mettre en place au début de la saison. Enfin, la saison prochaine, j’aimerais développer un temps fort autour de l’adolescence qui s’appellera « Tous des Hérault ».
Quels sont, selon vous, les atouts de la Scène de Bayssan ?
Pour ma part, le principal atout, c’est l’environnement singulier dans lequel s’inscrit ce site. On est dans un écrin naturel extraordinaire, et l’on dispose aussi d’équipements exceptionnels pensés pour se marier avec la nature environnante. Bayssan est un espace des possibles sur lequel l’imaginaire peut facilement travailler. Il y a le Bois sacré et les projets de l’aquarium et des Jardins de la Méditerranée…
Tout à fait, l’objectif premier, c’est effectivement de créer du lien, d’avoir une proximité avec le territoire. Ce qui est intéressant, c’est ce que peut procurer le spectacle : des émotions. Nous allons aussi développer, grâce à la médiation, l’éducation artistique. Par ailleurs, il faut accompagner les communes et collaborer avec elles pour proposer des projets qui ont du sens. Nous nous sommes, par exemple, rapprochés de la commune de Sérignan qui va accueillir Fabcaro pour son festival de BD. La pièce Zaï zaï zaï, sera présentée lors du festival, puis le spectacle partira en tournée. On comprend importance de la réciprocité entre les territoires et Bayssan. Et puis, j’aimerais qu’à l’inverse les habitants viennent ici, et leur proposer de plus grands spectacles grâce aux structures présentes sur le domaine. Cette nouvelle ère s’ouvrira le 23 septembre prochain à l’occasion d’une journée spéciale avec beaucoup de surprises.
Que pouvez-vous nous dire de cette deuxième partie de saison ? Quels sont vos coups de cœur ?
Cette saison avait déjà été préconstruite et c’est ce projet que l’on présente ce printemps. Elle a commencé tout début février avec la première édition de Jazz à Bayssan. L’idée avec cet événement était de donner une nouvelle impulsion à l’écrin qu’est le Domaine de Bayssan, tout en portant un projet en direction
des artistes et musiciens du pourtour méditerranéen. Le reste de la saison, c’est quatorze rendez-vous jusqu’au mois de mai qui tourneront principalement autour des arts du mouvement : la danse, le cirque. Pour la première date, j’accueillerai l’un de mes artistes complices, Sylvain Huc, un chorégraphe de la région que j’ai déjà accompagné sur d’autres projets. Cette fois, il vient présenter Wonderland, une revisite d’Alice au Pays des merveilles. Toujours en danse, nous nous sommes associés à Montpellier Breaking Métropole pour accueillir le Championnat interrégional de breaking.
Côté cirque, nous accueillerons
Matthieu Gary et Sidney Pin qui proposent un spectacle immersif où le corps est mis à rude épreuve. Ensuite, toujours du cirque avec la compagnie Circus Baobab, une création spectaculaire. Je peux aussi citer Le voyage musical de Charles
Darwin que l’on peut résumer comme un voyage sensoriel autour du monde. La saison est aussi composée de propositions qui rendent hommage à la femme, notamment le spectacle Désobéir de Kévin Keiss et Alice Zeniter inspiré du témoignage de 80 femmes des banlieues. Il ne faut pas oublier également deux projets marionnettiques : le Moby Dick de la compagnie Plexus Polaire et Les yeux de Taqqi de la compagnie Paname Pilotis.
Quels seront les temps forts de la saison estivale ?
On clôturera le mois de mai avec le festival jeune public Hérault Hérault Patapon. Il se déroulera sur quatre jours, en lien avec la médiathèque départementale, et proposera une douzaine de rendez-vous. Enfin, la saison se terminera en juin et juillet avec Les Nuits de Bayssan, six ou sept grosses affiches occuperont l’amphithéâtre. Recueillis par EG
Les spectacles jusqu’en mai :
• Sylvain Huc, danse.
Les 14 et 15 février : Wonderland,
bien que mal, cie MM…, théâtre.
Ven. 14 avril : Le voyage musical de
Les 18 et 19 février : De bonnes
• raison, cie La Volte-Cirque, cirque.
• compagnie Plexus Polaire.
Ven. 10 mars : Moby Dick,
• Charles Darwin, Les Chanteurs d’oiseaux, théâtre musical.
• cœur à barbe, théâtre.
Mer. 19 avril : Frankenstein, cie Le
Les 17 et 18 mars : Nicola Sabato
• Quartet ft. Tamir Hendelman, jazz.
• Circus Baobab, cirque.
Sam. 22 avril : Yé ! (L’eau), cie
Dim. 26 mars : Les yeux de Taqqi,
• cie Paname Pilotis, théâtre d’objet.
• Dernière minute, danse.
Sam. 13 mai : Asphalte 2.0, cie
Sam. 1er avril : Championnat
• interrégional Breaking, compétition danse.
• Les Cambrioleurs, théâtre.
Mar. 4 avril : Désobéir, compagnie
•
Du 10 au 22 avril, en tournée : Tant
• théâtre.
Mar. 23 mai : Cannes 39/90, cie Y,
Du 23 mai au 7 juin, en tournée :
• Zaï zaï zaï zaï, Blutack Théâtre, théâtre.
Tél. 04 67 28 37 32. scene-de-bayssan.herault.fr
– page douze –
ENTRETIEN AVEC
“
“ Notre objectif est de créer du lien avec le territoire
Théâtre
Les yeux de Taqqi
THÉÂ TRE
RANGER À L’ASTRADA À MARCIAC
Avec Ranger, le metteur en scène Pascal Rambert donne une pièce sur mesure au comédien Jacques Weber. Il exprime et analyse l’origine de ce désir d’écriture en direction du comédien, cette fois avec un acteur forcément hors du commun.
À propos de cette pièce, le metteur en scène écrit : « Ranger comme ranger ses affaires avant de disparaître je vais écrire cela pour Jacques Weber lui pas lui dans la vraie vie mais lui parce que lui toujours cet acteur immense et humble curieux et devenu mon ami mon frère avant pendant et après Architecture dans la Cour d’honneur du Palais des Papes à Avignon le soir on rentrait vers 3 heures du matin après les filages et les représentations on rentrait ensemble et on parlait tous les deux dans la nuit d’été comme des enfants heureux puis on se quittait devant une sublime glycine oh les glycines en été et je lui disais je vais écrire ranger pour toi ce sera cet homme qui range ses affaires sa vie avant de disparaître il loue une chambre d’hôtel et fait repasser tout les peines et la joie les chagrins et l’amour tout avant de s‘allonger puis de prendre ce qu’il faut et laisser la porte ouverte pour que vienne se blottir ce qui aide à mourir. » Tout est dit dans cette manifestation concrètement théâtralisée de l’intime, amitié gravée dans le marbre, archaïque roche, qui est aussi le plancher des vivants. Samedi 18 mars, à l’Astrada à Marciac (32).
Tél. 09 64 47 32 29. lastrada-marciac.fr
LES FILLES AUX MAINS JAUNES
À L’ESPACE J.-P. CASSEL AU GRAU DU ROI
Une pièce qui creuse en profondeur l’eau du moulin du féminisme. L’auteur en est, c’est plutôt encourageant, un homme. Michel Bellier qui appuie ainsi son écriture : « J’aime l’écriture qui se parle, les mots qui se chantent, et déteste les vérités qui se hurlent. J’écris des mots au fil de l’oral. Car les mots, c’est fait pour le bouche-à-oreille, pour voyager à dos d’homme et de femme. »
On est au début du XXe siècle. Julie, Rose, Jeanne et Louise travaillent dans une usine d’armement. Elles sont ouvrières, venues de différents horizons. Face à l’absence des hommes, elles vont devoir se confronter au monde du travail et en subir l’injustice, qui était, à cette époque, le lot des femmes. Dans cet univers hostile, dangereux, est pourtant à prendre une place, bienvenue pour l’échange, la solidarité, ainsi que les capacités de manifester des opinions. Le parcours libertaire de Louise, journaliste de son état, militante chez les suffragistes, ne va pas manquer de questionner les quatre amies, d’engager le débat et l’action, en proposant une nouvelle vision de la Femme, indépendante et libre. Grâce à leur volonté, leur bravoure, elles vont s’unir et participer au long combat des femmes pour l’égalité, à travail égal salaire égal, lutte toujours menée aujourd’hui !
Samedi 18 février, à l’Espace Jean-Pierre Cassel au Grau du Roi (30). Tél. 04 66 51 10 75. ville-legrauduroi.fr
JUSTE UNE FILLE AU THÉÂTRE DU GRAND ROND À TOULOUSE
LA PROMESSE DE L’AUBE AU THÉÂTRE JEAN PIAT À CANET-EN-ROUSSILLON
Romain Gary vouait un amour infini à sa mère. Franck Desmedt s’est saisi avec jubilation du récit de l’enfance et de la jeunesse d’un des auteurs du XXe siècle, qui a construit sa légende en puisant dans cet amour et cette foi maternelle, doublés d’injonctions de réussite. C’est cette mère, ancienne actrice russe portée par un amour et une foi inconditionnels en son fils, que le metteur en scène dresse sur les planches, pour raconter la lutte qu’elle mène contre l’adversité, l’énergie folle qu’elle déploie, pour que son unique fils connaisse un destin grandiose. En réponse, un Gary, prêt à tout, pour faire coïncider sa vie avec « le rêve naïf de celle qu’il aime ». Le comédien devient aussi sur scène la multitude de personnages rencontrés par l’auteur, au cours d’une vie aussi aventurière que romanesque, passant du roi de Suède rencontré par hasard au sein d’un club de tennis, à l’évocation d’un Charles De Gaulle appelant à résister. Il évoque la rocambolesque affaire d’un auteur qui obtiendra, improbable pourtant, deux fois le prix Goncourt. Entre humour et tendresse, l’histoire de celui qui, filialement fidèle, souhaitant être conforme aux rêves de grandeur de sa mère pour lui, fit de sa vie une forme de chef-d’œuvre. Émotion garantie !
Mardi 14 mars, au Théâtre Jean Piat à Canet-en-Roussillon (66). Tél. 04 68 86 72 60. canetenroussillon.fr
Juste une fille, est un roman de Camille Laurens dont le théâtre du Grand Rond propose la lecture d’un extrait, évoque la vie de Laurence Barraqué, née fille au grand désespoir de sa famille qui désirait un garçon. Son existence, des années 1960 aux années 2000, est ponctuée par les poétiques et féministes chansons d’Anne Sylvestre. Le récit pointe un questionnement toujours d’actualité : que signifie être une fille, une femme, une mère de nos jours ? Quel est le poids de l’essentialité ? La Compagnie gaillacoise l’Espante a construit un spectacle porté par des musiques, avec la musicienne, chanteuse Emilie Bourgeois et la comédienne, chanteuse et metteure en scène Aurore Lerat, de la compagnie toulousaine des z’Omni. Un spectacle bouleversant, Entremêlant lecture et chanson, qui vient interroger de manière tantôt amusée, tantôt grave, les injonctions venant de la famille et la société, appelant à considérer la parole comme instrument de libération. Il souligne aussi le défi d’éduquer, de transmettre, de s’épanouir, dans une société patriarcale. Il fait état de l’assignation genrée, évoquant le rapport au corps, le droit à l’IVG, l’inceste, autant de sujets intimes, d’une vibrante et cuisante actualité, intéressants à aborder dans leur complexité. Du 28 mars au 1er avril, au Théâtre du Grand Rond à Toulouse (31). Tél. 05 61 62 14 85. grand-rond.org – page quatorze
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Jacques Weber
© Fabienne Rappeneau
© Marion Borghini
Le Parvis Scène nationale propose une programmation répondant à ses missions premières : un niveau d’ambition nationale, une ouverture à tous les champs disciplinaires. Généraliste, le Parvis, offre une bonne photographie de la création actuelle dans les domaines du spectacle vivant, de l’art contemporain, du cinéma. L’art comme le jeu sont essentiels dans la vie d’un enfant, d’un adolescent pour développer sa créativité, se révéler, s’épanouir, prendre du plaisir. Pendant dix jours, Le Grand Jeu, propose d’inventer son parcours, naviguer d’un art à l’autre, d’un film à un atelier, d’une exposition à un spectacle. Une aventure ludique, artistique, à vivre en famille ! Cette année, une grande part est attribuée aux personnages féminins forts, jeunes, dynamiques. En avant-première, Sauvage de la Cie LOBA et Les Petites Reines de la Cie Soy Création. Temps d’ados, nouveauté artistique, culturelle et éducative pour sensibiliser les jeunes aux arts de la scène et de l’image, leur permettre de mêler l’engagement et le politique, la rêverie, la place du corps, le sens de la parole vivante. Au programme encore, Le Bal des lucioles de la Cie l’An 01, des expériences participatives, dont Extrem’ados, mise en jeu dans l’urgence, de l’élan créateur. Et le marathon du court, réalisation en 48h de courts-métrages. Du 16 février au 4 mars au Parvis, Scène nationale de Tarbes Pyrénées à Ibos (65). Tél. 05 62 90 08 55. parvis.net
CES FILLES-LÀ À L’ESPACE DES ANGES À MENDE
L’ORAGE À LA SCÈNE NATIONALE D’ALBI
À l’école de Sainte-Hélène, une vingtaine de filles suivent leur scolarité. Inséparables de la maternelle au lycée, elles sont les meilleures amies. Mais un jour, en cours d’histoire, un texto pollue la classe : une photo de Scarlett, nue. Le harcèlement commence, en relation avec celui dont cette dernière est la victime. C’est le début d’une partie cruelle entre deux groupes de filles, La Collective Ces Filles-Là, six jeunes comédiennes, se rangent en coupe serrée, tout en chantant et dansant, mettant en perspective, de façon chorale et frontale, la tyrannie du groupe. Une puissante façon de dire le texte de cette pièce, à la fois dure et drôle, du canadien Evan Placey. Salut bas au féminisme de cette prise en direct, qui a obtenu le coup de cœur des lycéens, pour les nouvelles écritures de théâtre 2015. La Collective Ces Filles-Là représente un collectif de théâtre qui construit, avec joie, un monde théâtral solidaire. Il rassemble treize femmes de différentes disciplines inscrivant justement la présence, en culture, d’artistes au féminin. Les comédiennes, alignées au milieu d’un terrain de sport, ghetto-blaster en main, chaussures lacées, affrontent le regard du public, dans cette forme d’injonction : « entre filles, il faut se serrer les coudes ».
Les 15 et 16 février à l’Espace des anges à Mende (48). Tél. 04 66 65 75 75. scenescroisees.fr
C’est Denis Podalydès, acteur de cinéma et de théâtre, qui assure la mise en scène de cette pièce d’Alexandre Ostrovski. L’ami et complice, Éric Ruf, acteur, metteur en scène, décorateur, en signe la scénographie. L’histoire se passe au XIXe siècle, à Kalinov, ville de province fictive sur les bords de la Volga, loin de Moscou, de la vie intellectuelle, artistique. Après une enfance et une jeunesse heureuses, Katerina s’étiole depuis son mariage avec Tikhon, homme veule, vivant sous l’ombre tutélaire d’une mère tyrannique, manipulatrice, soi-disant vertueuse. Boris, le jeune neveu du riche marchand Dikoï, rencontre Katarina en l’absence de son mari. L’adultère est consommé. Passion et devoirs moraux inconciliables, Katerina se jette dans le fleuve. Dans un système social sclérosé, les marchands font main basse sur les pouvoirs économiques, administratifs, policiers alors que la population est amorphe, passive. La religion, l’inculture, l’alcool pèsent sur les secrets, les non-dits familiaux. Reste une vaine agitation. Et l’orage menace, gronde, puis éclate ! La peur règne ! C’est l’existence même qui, inscrite dans le tourment, distille la beauté de la pièce. L’humanité dans sa contradiction, tragicomique, faible et violente, mystérieuse et irrésolue fait la hauteur de ce théâtre servi d’une façon magnifique par des acteurs géniaux !
Mardi 28 mars, à la Scène nationale d’Albi (81).
Tél. 05 63 38 55 56. sn-albi.fr
– page quinze –LE GRAND JEU AU PARVIS À IBOS
© Raymond Rabin
© Jean-Louis Fernandez
© Victor Guillemot
RICHARD III
par Frédérique Loliée et Marcial Di Fonzo Bo
AU THÉÂTRE DE L’ARCHIPEL À PERPIGNAN
AMORE
AU THÉÂTRE MOLIÈRE À SÈTE
« Un cheval ! un cheval ! Mon royaume pour un cheval ! » Réplique inusable dans les annales. Le Centre Dramatique National de Caen reprend le Richard III mis en scène par le génial Matthias Langhoff, qui fît l’événement du festival d’Avignon en 1995. La comédienne Frédérique Loliée et le directeur Marcial Di Fonzo Bo en assurent la mise en scène dans une nouvelle traduction très contemporaine signée Olivier Cadiot. Alors jeunes comédiens, les deux metteurs en scène étaient de l’aventure en 1995 et leur relecture du travail de Matthias Langhoff est d’une belle fidélité. Dans un décor grandiose et mobile, une scénographie monumentale et spectaculaire, dans une ambiance de violence mortifère. La tragédie de Shakespeare, affranchie de toute esthétique élisabéthaine, fait à plus d’un titre écho avec l’actualité contemporaine. Le sanguinaire Richard III, magistralement interprété par Marcial Di Fonzo Bo, est entouré d’une foule de personnages. L’action ne mollit pas. Les horreurs vont crescendo. On tue, on égorge à tour de bras, on trompe et on trahit, rien n’arrête cette inextinguible soif de pouvoir qui anime et agite les Lancastre et les York. La matière shakespearienne, brute, incandescente, se déroule sur la scène, dans le temps de la représentation. Du théâtre infiniment grand !
Tartuffe
Les 7 et 8 mars, au Théâtre de l’Archipel, Scène nationale de Perpignan (66). Tél. 04 68 62 62 00. theatredelarchipel.org
RICHARD III AU THÉÂTRE+CINÉMA À NARBONNE ET AU THÉÂTRE JACQUES CŒUR À LATTES
par Guillaume Séverac-Schmitz
Pippo Delbono nous a fait partager, dans l’inoubliable La Gioia, sa joie dans la recherche de la beauté et de l’amitié. Il revient gorgé d’amour à travers un voyage musical et lyrique qui traverse le Portugal jusqu’à l’Angola, en passant par les îles du Cap-Vert. Sur les traces de cet amour, il y a la parole poétique, scandée au micro par le timbre chaud de l’artiste italien, dans cette psalmodie hypnotique qui le caractérise. Les mots de tous les jours se mêlent à ceux des poètes : Carlos Drummond De Andrade, Jacques Prévert, Rainer Maria Rilke… Le spectacle se déploie au gré de tableaux saisissants, théâtre d’ombres et d’images, peintures d’un amour qui hypnotisent le regard. Le fado en fil conducteur est porté par des musiciens d’exception et la voix d’Aline Frazão, en écho à la parole poétique. Avec ce spectacle d’une intensité rare, riche en émotions, Pippo Delbono dépose son fardeau d’amours éperdues, de passions et d’adieux. Les 23 et 24 mars, au Théâtre Molière, Scène nationale archipel de Thau (34). Tél. 04 67 74 02 02. tmsete.com
LE FEU, LA FUMÉE, LE SOUFRE AU THÉÂTRE DE LA CITÉ À TOULOUSE
Richard III relate la montée fulgurante et la chute vertigineuse d’un roi, sur fond de guerre, entre les maisons York et Lancastre. Richard III est un monstre. Difforme, prêt à tous les retournements pour satisfaire son désir de pouvoir. Il se construit un personnage pour parvenir à ses fins. Choisit-il d’être un monstre ou en créons-nous un ? Shakespeare a-t-il écrit une pièce sur le mal, politique ou individuel ? Guillaume SéveracSchmitz met la question en perspective, proposant une fête macabre démesurée, dans l’esprit d’un théâtre immersif et populaire. Une troupe d’acteurs talentueux assure cette expérience théâtrale explosive. Il présente cette pièce sublime qui ferme le corpus des pièces historiques de Shakespeare. Richard III, prototype de l’Acteur-Roi, joueur, dissimulateur, jubile des pièges tendus, mais est fatalement hanté par des cauchemars, enfermé dans son propre jeu. À son monstrueux contact, les personnages sont devenus des monstres, évoluant dans un univers décadent qui s’effondre. Le monde est un théâtre, la politique, un spectacle. Richard III analyse la question de la manipulation en actuelle résonance.
Mercredi 8 mars, au Théâtre+Cinéma, Scène nationale de Narbonne (11).
Tél. 04 68 90 90 20. theatrecinema-narbonne.com
Jeudi 23 mars, au Théâtre Jacques Cœur à Lattes (34).
Tél. 04 99 52 95 00. ville-lattes.fr
Dans ce théâtre de l’excès, de la démesure, où chaque personnage est le jouet de ses propres démons, de ses propres forces destructrices, de ses propres naufrages, l’expiation ne peut advenir que dans la destruction et l’anéantissement de tout. Et c’est par le feu encore, et finalement, que viendra s’achever l’existence d’un homme tourmenté, obsédé, par ses pulsions, écartelé entre ses désirs et l’exercice du pouvoir. Ironie ultime puisque Mortimer, l’ennemi intime, scellera par la mort son destin à celui du Roi, répondant à la dérision volatile des passions de ce dernier par la dérision ridicule de l’ambition humaine.
Du 7 au 9 mars, au Théâtre de la Cité, Centre dramatique national à Toulouse (31).
Tél. 05 34 45 05 05. theatre-cite.com
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–Théâtre
page dix-sept
© Erik Damiano
© C Raynaud de Lage
© Luca del Pia ©
Gilles Vidal
!"#$%! THÉÂTRE
Albi
> Scène nationale d’Albi
Tél. 05 63 38 55 56. sn-albi.fr
Les 9 et 10 février
Un mois à la campagne
Clément Hervieu-Léger
Les 9 et 10 mars
La vie est un songe
Declan Donnellan
Les 28 et 29 mars
L’Orage
Denis Podalydès
Les 17 et 18 avril
Tant qu’il y aura des brebis
Léa Carton de Grammont
Les 9 et 10 mai
Le problème lapin
Frédéric Ferrer
Mer. 17 mai
Incandescances
Ahmed Madani
Les 30 et 31 mai
Influences
Thierry Collet
Alès
> Le Cratère, Scène nationale Alès
Tél. 04 66 52 52 64. lecratere.fr
Du 7 au 10 février
Farces et nouvelles
Pierre Pradinas
Mar. 14 février
Madam#3
Hélène Soulié
Les 1er et 2 mars
Un après-midi (avec George Romero) à regarder mourir les dinosaures
Marlène Llop
Les 8 et 9 mars
Robins
Laureline Le Bris-Cep
Du 14 au 16 mars
Globule
Magali Esteban
Du 21 au 23 mars
Bien, reprenons
Collectif Muerto Coco
Ven. 14 avril
Haroun
One man show
Dim. 16 avril
Élevage
Camille Lucas
Mer. 19 avril
Zaï Zaï Zaï Zaï
Paul Moulin
Jeu. 20 avril
Beaucoup de bruit pour rien
Maïa Sandoz | Paul Moulin
Les 12 et 13 mai
Traversées
Élise Vigneron
Foix
> L’Estive, Scène nationale Foix et Ariège
Tél. 05 61 05 05 05. lestive.com
Les 11 et 12 février
L.U.C.A.
Hervé Guerrisi | Grégory Carnoli
Mar. 14 février
Juventud
Nicanor de Elia
Du 14 au 17 mars
Le verso des images
Pascale Nandillon | Frédéric Tétart
Ven. 24 mars
Un sacre
Lorraine de Sagazan
Mar. 18 avril
Les étrangers
Clément Bondu
Jeu. 11 mai
Incandescences
Ahmed Madani
Les 25 et 26 mai
Thomas joue ses perruques
Hélène François
Ven. 2 juin
Normalito
Pauline Sales
Les 10 et 11 juin
Que ma joie demeure
Clara Hédouin
Montpellier
> Théâtre des 13 vents, CDN
Tél. 04 67 99 25 00. 13vents.fr
Du 8 au 10 février
Umwelt Maguy Marin
Du 14 au 17 février
Y aller voir de plus près Maguy Marin
Du 16 au 23 mars
Cœur instamment dénudé
Lazare
Les 13 et 14 avril
Théorème(s)
Pierre Maillet
Du 18 au 21 avril
Mes jambes, si vous saviez, quelle fumée…
Bruno Geslin
Du 15 au 17 mai
Hamlet à l’impératif !
Olivier Py
Du 23 au 26 mai
Un Hamlet de moins
Nathalie Garraud
Du 2 au 11 juin
Such stuff as dreams
Marie Lamachère
Narbonne
> Théâtre + Cinéma
Scène nationale Grand Narbonne
Tél. 04 68 90 90 20. theatrecinema-narbonne.com
Dim. 26 février
Le roi Lear
Thomas Ostermeier
Mer. 8 mars
Richard III
Guillaume Séverac-Schmitz
Les 11, 12 et 18 mars
Click !
Paola Cardona
Les 13 et 14 avril
Cendrillon
Camille de La Guillonnière
Les 15 et 16 avril
Vilain !
Alexis Armengol
Dim. 14 mai
La nuit des rois ou tout ce que vous voulez
Thomas Ostermeier
Mar. 23 mai
Incandescences
Ahmed Madani
Nîmes
> Théâtre de Nîmes
Tél. 04 66 36 65 00. theatredenimes.com
On ne badine pas avec l’amour - Nîmes
Vilain ! - Narbonne
Incandescances - Foix, Narbonne
Madam - Alès, Sète
© Bohumil Kostohryz
© Florian Jarrigeon
© Francois-Louis Ahténas
© Marie Clauzade – page dix-huit
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Ven. 10 février
Je hurle
Éric Domenicone
Les 15 et 16 février
Tout le monde ne peut pas être orphelin
Jean-Christophe Meurisse
Les 16 et 17 mars
Nuit
Marie Vauzelle
Les 5 et 4 avril
On ne badine pas avec l’amour
Laurent Delvert
Ven. 21 avril
7 sœurs de Turakie
Emili Hufnagel | Michel laubu
Perpignan
> Théâtre de l’Archipel
Scène nationale de Perpignan
Tél. 04 68 62 62 00. theatredelarchipel.org
Les 15 et 16 février
Othello
Jean-François Sivadier
Les 7 et 8 mars
Richard III
Guillaume Séverac-Schmitz
Les 16 et 17 mars
La force qui ravage tout
David Lescot
Les 29 et 30 mars
Sous l’orme
Charly Breton
Les 11 et 12 avril
Mes jambes, si vous saviez, quelle fumée…
Bruno Geslin
Les 11 et 12 mai
La réponse des hommes
Tiphaine Raffier
Du 4 au 6 juin
Normalito
Pauline Sales
Sète
> Théâtre Molière
Scène nationale archipel de Thau
Tél. 04 67 74 02 02. tmsete.com
Ven. 10 février
Les Gardiennes
Nasser Djemaï
Sam. 11 février
L’Odyssée
Marion Guerrero
Du 13 au 16 février
Phèdre !
François Gremaud
Les 31 mars et 1er avril
Cahin-Caha
Gilbert Rouvière
Sam. 15 avril
Madam #1 à #6
Hélène Soulié
Jeu. 20 avril
Les Étrangers
Clément Bondu
Mer. 10 mai
Tout mon amour
Arnaud Meunier
Du 10 au 14 mai
Le pas de l’autre
Michel André
Ven. 12 mai
Où es-tu ?
Joëlle Bouvier
Toulouse
> Théâtre de la Cité, CDN
Tél. 05 34 45 05 05. theatre-cite.com
Du 7 au 9 mars
Le feu, la fumée, le souffre
Bruno Geslin
Du 9 au 16 mars
Le Grognement de la voie lactée
Maïa Sandoz | Paul moulin
Du 21 au 24 mars
La (nouvelle) Ronde
Johanny Bert
Du 21 au 22 mars
Aria da Capo
Séverine Chavrier
Du 29 au 31 mars
Antigone sous le soleil de midi
Marie-Eve Huot
Les 12 et 13 avril
Bijou, bijou, te réveille pas surtout
Sylviane Fortuny
Du 17 au 21 avril
Un Hamlet de moins
Nathalie Garraud
Les 19 et 20 avril
Hedda
Aurore Fattier
Du 10 au 13 mai
Othello
Jean-François Sivadier
Les 24 et 25 mai
Trouble
Gus Van Sant
Les 3 et 4 juin
Le Nid de cendres
Simon Falguières
Tarbes > Le Parvis
Scène nationale de Tarbes
Tél. 05 62 90 08 55. parvis.net
Jeu. 16 février
Le bal des lucioles
Yohan Bret | Léa Hernandez Tardieu
Sam. 4 mars
Les petites reines
Justine Heynemann
Mar. 7 mars
Dans la solitude des champs de coton
Éric Durand
Jeu. 9 mars
Le rêve et la plainte
Claude Vanessa
Les 16 et 17 mars
Les gros patinent bien
Olivier Martin-Salvan | Pierre Guillois
Les 23 et 24 mars
Le nécessaire déséquilibre des choses
Brice Berthoud | Marie Girardin`
Du 28 mars au 6 avril
Jacques et Mylène
Benoît Lambert
Jeu. 30 mars
Hondamendia
Ximun Fuchs
Les 2 et 3 avril
L’orage
Denis Podalydès
Mer. 5 avril
La puce et l’oreille
Stéphane Boucherie
Jeu. 13 avril
Candide ou l’optimisme
Julien Duval
Mer. 24 mai
Grou !
Arthur Oudar | Baptiste Toulemonde
Hamlet à l’impératif - Montpellier
Candide ou l’optimisme - Tarbes
Othello - Toulouse, erpignan
Un mois à la campagne - Albi
© Juliette Parisot
© Jean-Louis Fernandez
© Pierre Planchenault
© Christophe Raynaud
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AR TS MÉTI SSÉ S
BATEAU
À GARE DU NORD À PÉZENAS
Ce spectacle passionnant s’adresse à l’enfant intérieur de chacun et passionnera toute la famille. Trop souvent, les adultes oublient ce qu’ils étaient autrefois et qu’ils sont toujours au plus profond d’euxmêmes. Bateau, est interprété par Jean Couhet-Guichot, dont l’âme d’enfant est restée coincée dans le corps d’un adulte. Le décor, une chambre d’enfant, regorge d’objets intégrés à l’intrigue selon différentes émotions. Ici, son état le rattrape et des situations aussi drôles qu’émouvantes se présentent. Le personnage reflète de nombreux sentiments et émotions, tantôt impassible, tantôt obsessionnel, avec des gestes précis et un esprit distrait. La scène est sa chambre, son sanctuaire, la porte d’entrée vers les méandres les plus intimes de son propre monde. Jean Couhet-Guichot mêle le théâtre d’objets, la poésie et le cirque pour créer une performance agissant comme une pelle, déterrant souvenirs et rêves. Entre humour et sensibilité, un spectacle pour tous.
Mer. 15 février, à Gare du Nord à Pézenas (34).
Tél. 04 67 32 59 23. ville-pezenas.fr
HÔTEL BELLEVUE
Tout commence ici comme dans un film d’horreur. Dans un hall d’hôtel un peu délabré, plusieurs hôtes essaient de quitter les lieux, mais s’aperçoivent qu’ils ne le peuvent pas. Aucune sortie, pas de porte menant à l’extérieur. C’est immédiatement clair : fuir, mais où aller ? Au lieu d’une évasion physique, ils cherchent une fuite mentale et se lancent dans un incroyable voyage intellectuel. Chaque couloir recèle une nouvelle découverte, chaque pièce un nouvel environnement – tantôt un jardin exotique, tantôt une chambre d’enfant, tantôt un champ de bataille. Hôtel Bellevue est une création des frères Thomas et Bertrand Guerry, l’un chorégraphe, l’autre metteur en scène. Les deux frères combinent leurs champs d’expression pour créer un spectacle qui unit la danse et le cinéma. La création est interprétée par la Cie Arcosm, qui parvient de façon impressionnante à illustrer les pensées d’évasion, d’emprisonnement et de peur. Hôtel Bellevue est une rêverie poétique qui laisse jouer le corps et l’image. Dim. 26 mars, au Théâtre + Cinéma, Scène nationale Grand Narbonne (11). Tél. 04 68 90 90 00. theatrecinema-narbonne.com
UN SACRE À L‘ESTIVE À FOIX
Il y a des spectacles qui touchent l’âme des spectateurs plus que d’autres, Un Sacre en fait assurément partie. Pendant la pandémie, la Compagnie La Brèche, dirigée par Lorraine de Sagazan, est partie à la recherche de témoignages et secrets de plus de 300 personnes de tous horizons. Elle en a extrait neuf, qu’elle présente sur la scène de l’Estive. Les histoires se forment à travers des révélations intimes : la perte d’un proche ou l’insuffisance des soins collectifs. Offrant un aperçu profond de l’âme des gens, les acteurs reconstituent une réalité fictive qui cherche à réparer ce qui a été brisé pendant la crise. Existe un équilibre constant de douleur et d’optimisme, de tristesse et de rire. À travers des chorégraphies entraînantes et des paroles saisissantes, les acteurs véhiculent les questions que l’on se pose en ce moment et invitent en même temps le public à apporter des réponses. Conscients de leur rôle, ils tentent d’explorer ce que le défunt a laissé à ses proches. La douleur de l’individu est omniprésente, elle devient le centre de l’attention de tous.
Ven. 24 mars, à L‘Estive, Scène nationale de Foix et l’Ariège (09). Tél. 05 61 05 05 55. lestive.com
MES TISSAGES DE FEMME
Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, la saison du Grand Orb installe sa scène à Lamalou-les-Bains pour Mes tissages de femme. Interprété par la Compagnie L’entre 2 sous la direction de Mireille Nell, le spectacle raconte des histoires de femmes fortes mises en scène à travers la fusion harmonieuse de l’expression du corps et de la musique. La metteure en scène et danseuse s’est inspirée du monde des contes. Elle a redécouvert des personnages comme Cendrillon, le Petit Chaperon rouge ou Peau d’âne - des femmes qui sont au centre et ouvrent la voie pour avertir des dangers. Dans la vraie vie, comme dans le spectacle, les femmes sont confrontées au danger et les histoires qui en résultent peuvent parfois être dures et violentes, mais ce qui émerge à la fin est la guérison et le courage. Dans Mes tissages de femmes, les héroïnes sont de notre temps et leur lutte constante pour trouver une place dans ce monde inspire.
Mer. 8 mars, au Théâtre municipal à Lamalou-les-Bains (34). Tél. 04 67 23 78 03. grandorb.fr
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THÉÂTRE
À
AU
+ CINÉMA
NARBONNE
AU THÉÂTRE MUNICIPAL À LAMALOU-LES-BAINS
© Gaby Merz
© Cie-Arcosm
© Cie L'entre 2
© Me lissa Leroux
PIXEL AU ZINGA ZANGA À BÉZIERS
En 2014, le chorégraphe Mourad Merzouki crée le spectacle Pixel, mêlant la danse, des images et créations sonores. Les interprètes donnent vie à cette idée sur scène en proposant un spectacle fascinant pour toute la famille. Dans leurs mouvements, ils se confondent les uns avec les autres, et avec la musique, qui résonne tantôt dans des tonalités classiques, tantôt dans des rythmes électroniques, le tout dans un décor composé de milliers de pixels qui changent constamment. Un instant, les danseurs et les artistes de cirque sont recouverts d’un manteau de neige, le suivant, ils sont confrontés à un mur de pixels qui s’effondre lentement sous le mouvement de leurs gestes, et enfin l’image tourne à nouveau et un paysage complètement nouveau émerge. Aussi passionnantes que soient les projections visuelles, le spectacle se veut aussi poétique grâce aux liens entre l’animation et la réalité. C’est un travail de contrastes, car parfois tout est dans l’ombre, parfois dans la lumière ; parfois, tout se passe très vite, parfois presque lentement. Une œuvre qui entraîne le spectateur dans un univers futuriste et l’invite à l’émerveillement. Mar. 7 mars, au Zinga Zanga à Béziers (34). Tél. 04 67 36 76 76. ville-beziers.fr
BUSTER
Cette saison, le Théâtre Molière à Sète invite le public à une séance spéciale : Buster, un ciné-concert dirigé par Mathieu Bauer.
Inconditionnel du cinéma de Buster Keaton, le réalisateur et musicien a créé ce spectacle pour rendre hommage à celui que l’on connait aussi comme l’homme qui ne rit jamais. Keaton reste, encore aujourd’hui, l’un des acteurs les plus couronnés de succès de l’ère du cinéma muet. Dans Buster, Bauer met en scène l’un des chefsd’œuvre les plus connus de Keaton, La Croisière du Navigator sorti en 1924. La comédie suit un aristocrate gâté et sa fiancée qui se retrouvent seuls sur un grand bateau au milieu de l’océan. Dans l’hommage de Bauer, à la fois humoristique, musical et acrobatique, le film est projeté sur un écran sur scène. Au premier plan, trois musiciens dans un fossé jouent la musique de Sylvain Cartigny, spécialement composée pour cette occasion. Elle est interrompue par intermittence pour un commentaire d’un expert du cinéma burlesque tandis qu’un funambule dans les airs offre une performance extraordinaire. Avec Buster, Mathieu Bauer revisite le ciné-concert en lui ajoutant une touche de spectaculaire qui émerveillera notre âme d’enfant. Ven. 17 mars, au Théâtre Molière, Scène nationale archipel de Thau à Sète (34). Tél. 04 67 74 02 02. tmsete.com
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© JeanlouisFernandez
AU THÉÂTRE MOLIÈRE À SÈTE
HU MOUR
ALEX VIZOREK AU THÉÂTRE JEAN-ALARY À CARCASSONNE
Après l’énorme succès de son premier spectacle dédié à l’art, Alex Vizorek a cherché un nouveau défi – et l’a trouvé dans une pièce sur la mort. Si l’on pouvait trouver, au premier abord, le thème peu engageant, Ad Vitam résonne en réalité comme une ode à la vie grâce à un spectacle tout en humour et légèreté. Le spectacle débute avec un écran déplié au milieu de la scène, sur lequel on peut lire des paroles de Stendhal, Emile Zola et Henry Miller. Tous ont en commun d’évoquer la mort... Puis, Alex Vizorek monte sur scène, enveloppé dans la lumière bleue des projecteurs. Il s’ensuit alors de nombreuses réflexions humoristiques sur la vie, parfois absurdes, parfois improbables. L’humoriste met l’accent sur la mort dans toutes ses nuances et fait rire son public de ses peurs. À travers la philosophie, la biologie, la culture et sans oublier l’orgasme : appelé aussi la petite mort. Alex Vizorek nous propose avant tout un spectacle sur la vie : Ad Vitam
Vendredi 10 février, au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne (11).
Tél. 04 68 11 59 15. theatre.carcassonne.org
CHERS PARENTS AU PALAIS DES CONGRÈS À AGDE
Imaginée par Armelle et Emmanuel Patron, Chers Parents, décrit la vie de famille, tantôt chaotique, tantôt affectueuse, et parvient presque, à travers des scènes grotesques, à transformer une comédie en tragédie. Les scènes se déroulent dans le salon de la maison parentale. Au cœur de la pièce, une fratrie composée de trois frères et sœurs. Il y a Jules, le plus jeune et critique littéraire, Louise, l’éternelle étudiante en médecine, et Pierre, l’homme d’affaires. Ils attendent impatiemment leurs parents qui doivent leur annonce des nouvelles importantes et se préparent au pire. Au lieu de cela, Jeanne et Vincent les surprennent avec une nouvelle merveilleuse qui menace de briser l’idylle familiale. Les deux professeurs à la retraite ont, en effet, décidé de déménager au Cambodge pour ouvrir un orphelinat. Chers parents nous parle des enjeux de la famille : l’amour et l’argent, mais également la fugacité des sentiments, côté sombre de chacun de nous et ce que les parents doivent à leurs enfants. Dimanche 5 mars, au Palais des Congrès à Agde (34). Tél. 09 71 00 34 34. saisonculturelle-agde.fr
CHANGEMENT DE VIE
En 2007, Christian Fabrice et Jérôme Dux veulent fonder un théâtre et tombent d’abord sur une ancienne chocolaterie du centre-ville de Montpellier. Finalement, ils choisiront un autre emplacement, mais le nom « La chocolaterie » lui est resté. Désormais, le théâtre accueille tout au long de l’année de nombreuses pièces comiques et des créations, le tout dans une ambiance familiale.
À ne pas manquer en février et mars :
• Du 10 février au 25 mars, les vendredis et samedis à 21h15 : Chéri, viens voir ce qui se passe chez les voisins, d’Alix Llionandg. Comment faire en sorte que votre femme s’intéresse davantage à vous qu’à vos nouveaux voisins ? Anthony, prof de chimie, a trouvé la solution. Plus efficace que le philtre d’amour, tout le monde va se l’arracher !
• Du 3 au 25 mars, les vendredis et samedis à 19h15 : Les vedettes Comment Lady Rosetta, artiste si distinguée a pu s’associer à l’improbable « King Edouard », pour qui le monde entier tourne autour d’une seule chose : le PMU de Saint-Jean-de-Cuculles ? Émotions, rires et galéjades sont au rendez-vous dans cette comédie qui retrace les débuts dans le spectacle de ce duo explosif, dans les loges d’un petit théâtre menacé de fermeture. • À partir du 1er avril, les vendredis et samedis, à 21h15 : Le jeu de cette famille Est-ce que réunir deux frères têtus, que la vie a opposés, pour l’anniversaire de leur père nostalgique et solitaire est une bonne idée ? Peut-être que ce serait plus simple si leur copine respective ne s’en mêlaient pas et si chacun n’avait rien à cacher aux autres...
À La Chocolaterie, à Saint-Jean-de-Védas (34). Tél. 06 46 92 99 18. lachocolaterie.org
La vie ne se déroule pas toujours comme on l‘imagine ; des virages imprévisibles nous obligent parfois à partir dans une autre direction. Dans le cas de Jean-Michel Rallet, cela signifie un changement radical de vie. Celui qui a d’abord suivie une carrière à succès dans la finance, chnage tout en 2016 lorsqu’il est licencié. Il décide alors de tirer quelque chose de positif de ce bouleversement forcé et écrit son premier one man show : Changement de vie (in)volontaire. Il y raconte son histoire et y aborde des sujets qui l’émeuvent et ont façonné une part importante de sa vie : les dérives financières, le pouvoir, les inégalités sociales... Le spectacle mêle différents personnages avec des éléments de slam, une touche d’émotion, et bien entendu de l’humour et de l’exubérance. JeanMichel Rallet parvient à faire rire son public de bon cœur avec d’innombrables jeux de mots, comme s’il n’avait jamais rien fait d’autre. Du 9 au 11 mars, à TRAC Théâtre à Castelnau-le-Lez (34). Tél. 09 74 97 02 15. trac-theatre.fr
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À CASTELNAU-LE-LEZ LA CHOCOLATERIE À SAINT-JEAN-DE-VÉDAS
(IN)VOLONTAIRE AU TRAC THÉÂTRE
Alex Vizorek
Chers parents
Chéri, viens voir ce qui se passe chez les voisins
© Lebedinsky
Jean-Michel Rallet © Christophe Pouget
Agenda Humour
Narbonne Arena
sam. 18 mars à 20h : Booder
dim. 15 octobre à 18h : Redouane Bougheraba
ven. 3 novembre à 20h : Michael Gregorio
ven. 19 janvier 2024 à 20h : Elodie Poux
74, avenue Maître Hubert Mouly. narbonne-arena.fr
La Salle Bleue à Palavas-les-Flots
ven. 10 mars à 20h30 : Amine Radi
sam. 11 mars à 20h30 : Noelle Perna
ven. 17 mars à 20h30 : Greg Empêche Moi
ven. 14 avril à 20h30 : Sandrine Sarroche
sam. 13 mai à 20h30 : Candeloro Sans Glace
1 Av. de l’Abbé Brocardi. vincentribera-organisation.com
Zénith de Toulouse
ven. 3 et sam. 4 mars à 20h : Les Bodins
mer. 15 mars à 20h : Redouane Bougheraba
mer. 22 mars à 20h : Kev Adams
ven. 24 mars à 20h30 : La Nuit du Printemps
jeu. 30 mars à 20h30 : Ines Reg
lun. 16 octobre à 20h : Redouane Bougheraba
sam. 28 octobre à 20h : Maxime Gasteui
les 23 et 24 novembre : Florence Foresti
jeu. 25 janvier 2024 à 20h : Caroline Estremo
ven. 23 février 2024 à 20h : Michael Gregorio
mer. 13 mars 2024 à 20h30 : Alban Ivanov
11, avenue Raymond Badiou.
Tél. 05 62 74 49 49. zenith-toulousemetropole.com
Casino Barrière à Toulouse
ven. 17 février à 20h30 : Laura Felpin
mar. 21 février à 20h30 : Maxime Gasteuil
ven. 3 mars à 20h30 : Noelle Perna
les 8 et 9 mars à 20h30 : Vincent Dedienne
mer. 15 mars à 20h30 : Karim Duval
jeu. 16 mars à 20h30 : Les Chevaliers du Fiel
mar. 21 mars à 20h30 : Berengere Krief
mer. 22 mars à 20h30 : Gérémy Crédeville
sam. 25 mars à 20h30 : Fabrice Eboué
dim. 26 mars à 15h : Roland Magdane
mar. 28 mars à 20h30 : FX Demaison
mer. 29 mars à 20h30 : Anne Roumanoff
jeu. 12 octobre à 20h30 : Baptiste Lecaplain les 17 et 18 octobre à 20h30 : Roman Frayssinet
mar. 24 octobre à 20h30 : Laura Felpin
jeu. 26 octobre à 20h30 : Kheiron ven. 3 novembre à 20h30 : Paul Taylor
jeu. 9 novembre à 20h30 : Laura Laune
mar. 21 novembre à 20h30 : Thomas Marty mer. 29 novembre à 20h30 : Naim mer. 6 décembre à 20h30 : Jerome Niel
18, chemin de la Loge. Tél. 05 61 33 37 77. casinosbarriere.com/fr/toulouse
Corum à Montpellier
sam. 11 février à 20h : Laura Felpin
sam. 11 mars à 20h : Thomas Marty
sam. 18 mars à 20h : Fabrice Eboué
dim. 19 mars à 20h : Booder
sam. 25 mars à 20h30 : Karim Duval
sam. 29 avril à 20h : Franjo
sam. 13 mai à 20h30 : Laurent Baffie
jeu. 30 mars à 20h30 : Vincent Moscato
mer. 5 avril à 20h30 : Seul
jeu. 6 avril à 20h30 : Les Goguettes
mer. 12 avril à 20h30 : Marie S’Infiltre
mar. 18 avril à 12h30 : Baptiste Lecaplain
mer. 19 avril à 20h30 : Tristan Lopin
sam. 29 avril à 20h30 : Christelle Chollet
dim. 30 avril à 15h et 18h : Haroun
jeu. 4 mai à 20h30 : Manu Payet
mer. 10 mai à 20h30 : Booder
mar. 23 mai à 20h30 : La Bajon
mer. 24 mai à 20h30 : Arnaud Ducret
mer. 31 mai à 20h30 : Edouard Baer
mer. 7 juin à 20h30 : Roman Frayssinet
mar. 20 juin à 20h30 : Fabien Olicard
mar. 27 juin à 20h30 : Ragnar Le Breton
dim. 4 juin à 20h : Roman Frayssinet
sam. 10 juin à 20h : Marc-Antoine Le Bret
jeu. 19 octobre à 20h : Roman Frayssinet
dim. 26 novembre à 18h : Paul Taylor
dim. 17 décembre à 18h : Jérôme Niel
sam. 6 janvier 2024 à 20h : Seb Mellia
Place Charles de Gaulle. Tél. 04 67 61 67 61. corum-montpellier.com
Zénith Sud à Montpellier
sam. 11 février à 20h30 : Les Chevaliers du Fiel
jeu. 23 mars à 20h : Kev Adams
ven. 6 octobre à 20h : Maxime Gasteuil
2733, avenue Albert Einstein. Tél. 04 67 61 67 61. montpellier-events.com
L’Auditorium Hotel Novotel Atria à Nîmes
jeu. 9 mars à 20h30 : Greg Empêche Moi
ven. 10 mars à 20h30 : Zize
ven. 17 mars à 20h30 : Pablo Mira
dim. 19 mars à 18h : Sarah Schwab
mer. 29 mars à 20h30 : D’jal Teste Des Vannes
sam. 8 avril à 20h30 : Vincent Dedienne
jeu. 20 avril à 20h30 : Pierre Thevenoux
sam. 22 avril à 20h30 : David Voinson
dim. 14 mai à 18h : Candeloro Sans Glace
sam. 3 juin à 20h : Ragnar le Breton
5 Bd de Prague. Tél. 04 66 76 56 56. vincentribera-organisation.com
Pasino à La Grande Motte
ven. 3 mars à 20h30 : Gus Illusionniste
mer. 15 mars à 20h30 : Arnaud Ducret
mer. 5 avril à 20h30 : Fabien Olicard
ven. 28 avril à 20h30 : Laura Laune
ven. 12 mai à 20h : Anne Roumanoff
jeu. 1er juin à 20h30 : Marie S’Infiltre
ven. 2 juin à 20h30 : Le Bajon
jeu. 9 novembre à 20h30 : Kheiron
mer. 7 février 2024 à 20h30 : Naim
335 All. des Parcs.
Tél. 04 67 56 46 46. casino-grandemotte.partouche.com
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Les Goguettes
Florence Foresti
DA NSE
GERNIKA À L‘ESTIVE À FOIX
Le 26 avril 1937, la ville espagnole de Guernica est bombardée par le régime franquiste. L’événement a marqué la première attaque intentionnelle d’une population dont l’impact émotionnel résonne toujours aujourd’hui. La petite ville du nord-est de l’Espagne est devenue un symbole des victimes civiles de la guerre. À l’Estive, le collectif de danseurs Bilaka lui dédie un spectacle émouvant entre tradition et innovation. Gernika a été créé en collaboration avec le chorégraphe Martin Harriague. Ce dernier a développé une chorégraphie inscrite dans l’héritage de la culture basque, qui représente également le groupe Bilaka. Le centre d’attention est le jeu de jambes basque polyvalent, une combinaison virtuose de pas et de sauts, accompagné de musique live. Son esprit répétitif produit un rythme qui entraîne le public dans un paysage spirituel intense. À cela s’ajoute le mouvement vivifiant du haut du corps des cinq danseurs, qui atteint les yeux et transmet de manière expressive la culture basque.
Jeu. 30 mars, à L’Estive, Scène nationale de Foix et de l’Ariège (09). Tél. 05 61 05 05 55. lestive.com
LA CONSEGRACIÓN DE LA PRIMAVERA
À L‘OPÉRA BERLIOZ À MONTPELLIER
Au début du siècle dernier, le compositeur russe Igor Stravinsky crée le ballet Le sacre du printemps en collaboration avec le chorégraphe Vaslav Nijinsky. L’œuvre connait alors un succès incroyable et est encore jouée aujourd’hui sur les plus grandes et les plus importantes scènes du monde. Il n’est donc pas surprenant que l’un des danseurs les plus talentueux s’attaque à ce chef-d’œuvre. Israel Galván réinterprète ainsi le classique dans son projet La consagración de la primavera. Vêtu d’une jupe longue rappelant les légendes du flamenco, il bouge son corps au rythme pénétrant de la musique. Il déborde de perfection, chaque mouvement est époustouflant. Sa danse, passionnée et dramatique, est en parfaite symbiose avec la mélodie, interprétée en live par deux pianistes virtuoses : David Kadouch et David Bismuth. Multiforme, la partition allie la douceur rassurante à une force coupante. En relation avec les mouvements de Glaván, la mélodie connue de tous semble pourtant complètement nouvelle et innovante. Le danseur rend finalement hommage à travers ses mouvements à tous ceux qui, le précédant, se sont emparés de cette pièce incontournable du répertoire : de Maurice Béjart à Pina Bausch en passant par Angelin Preljocaj.
Ven. 24 février, à l‘Opéra Berlioz à Montpellier (34). Tél. 04 67 60 83 60. montpellierdanse.com
LARSEN C AU THÉÂTRE MOLIÈRE À SÈTE
Le chorégraphe grec Christos Papadopoulos n’est pas étranger à son art. Trois de ses œuvres ont déjà ébloui le public : Elvedon en 2015, Opus en 2016 et Ion en 2018. Il revient sur scène avec la création Larsen C. Sa danse se caractérise par des gestes sophistiqués qui culminent dans un mouvement ondulatoire continu du corps. Il incarne une esthétique presque statique qui combine des éléments de géométrie, de minimalisme et de phénomènes optiques. Le spectacle, présenté au public à Sète cette saison, porte sur la résilience des individualités dans un mouvement commun, sur l’investigation précise d’un aspect de l’illusion sensorielle. Il veut découvrir comment les distorsions de la perception peuvent changer la réalité et travaille avec des mouvements répétitifs et saccadés, ralentis et accélérés. Les danseurs varient constamment leur posture, leurs gestes et leur rythme. Il n’y a donc plus l’idée d’un point de vue fixe. À la place de cela, le spectateur se voit offrir une expérience contemplative à la fois rigoureuse et subtile.
Mar. 14 février, au Théâtre Molière à Sète (34).
Tél. 04 67 74 02 02. tmsete.com
I.GLU
AU THÉÂTRE DE L‘USINE À SAINT-CÉRÉ
Au milieu de la scène, un dôme. Ce qu’il représente n’est pas tout à fait clair : s’agit-il d’un igloo, d’un abri de jardin ou même d’un nid d’insectes ? Il sert de surface de projection et trône entre brins d’herbe et bourgeons dans un jardin numérique, un habitat paisible qui offre un refuge sûr à d’innombrables espèces végétales et animales.
I.Glu est un spectacle pour toute la famille qui combine la danse et la performance avec des installations artistiques dans une tentative de sensibilisation à la nature et à l’environnement. Le projet, destiné principalement aux enfants, vise à stimuler l’imaginaire du public vis-à-vis de la végétation à travers le jardin numérique, tout en créant un espace qui suscite des sensations sonores et dansantes passionnantes, ainsi que des découvertes visuelles et plastiques. Il est mis en scène par le collectif a.a.O. sous la direction des chorégraphes Carole Vergne et Hugo Dayot. Mer. 15 février, au Théâtre de l’Usine à Saint-Céré (46). Tél. 05 65 38 28 08. theatredelusine-saintcere.com
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© Christophe Raynaud de Lage
© Jean-Louis-Duzert.
© Bastien Capela
© La Maison CDCN
Gernika
La consegración de la primavera
Le Tir Sacré
Larsen C
© Pinelopi Derasimou-for-onassis-stegi
I.Glu
LE TIR SACRÉ À LA MAISON CDCN À UZÈS
Marine Colard n’a jamais été une grande fan de sport. Toutefois, les commentaires sportifs l’ont toujours fascinée pour la passion qu’ils transmettent, l’énergie et l’imaginaire qu’ils stimulent. Pour elle, le flot enthousiaste des mots a quelque chose de mélodique. Elle s’est donc inspirée de cette musicalité et a composé son premier projet en 2016 : une partition vocale pour chœur amateur. Aujourd’hui, la musique occupe toujours une place importante dans la vie de l’artiste, mais elle s’oriente désormais vers la danse. En collaboration avec Esse Vanderbruggen, un spectacle a été créé qui harmonise les mouvements de deux corps avec une partition sonore et chantée inspirée par de nombreux commentateurs sportifs. Les deux artistes parviennent à varier le même thème, faisant apparaître différentes formes musicales : électro, ou chansons pop. De plus, le duo chorégraphique fait preuve d’un jeu subtil de déconstruction de gestes et de mouvements calqués sur ceux des athlètes. Marine Colard et Esse Vanderbruggen présentent leurs idées sur la passion et l’ambition sportives, entre humour et poésie.
Jeu. 6 avril, à la Maison CDCN à Uzès (30).
Tél. 04 66 03 15 39. lamaison-cdcn.fr
MOMO À LA SCÈNE NATIONALE D‘ALBI ET AU PARVIS À TARBES
Sa danse est connue pour son langage chorégraphique unique, pour ses visions futuristes, pour l’excellence captivante de son travail. Depuis trente ans, le danseur et chorégraphe israélien Ohad Naharin ravit un large public par son explosivité et son expressivité, et s’est produit sur les scènes du monde entier. Cette année, il vient en France avec la Batsheva Dance Company pour présenter sa nouvelle création MOMO, lors de deux dates exceptionnelles en Occitanie. Avec cette nouvelle expression de sa passion, Ohad Naharin incarne la diversité et la virtuosité, l’innovation et l’inspiration. Le spectacle repose sur une toute nouvelle structure et présente deux chorégraphies exécutées sur la même scène. Alors que l’une se déroule dans un espace mental confiné, l’autre est ouverte à la sensibilité du public. Une énergie indescriptible raconte les histoires de mondes imaginaires et le pouvoir vital qui les sous-tend. Les dix-huit danseurs de la Batsheva hypnotisent le public avec leurs mouvements gracieux et prenant ainsi des traits presque surhumains.
Jeu. 23 mars, à la Scène Nationale d’Albi (81).
Tél. 05 63 38 55 56. sn-albi.fr
Les 20 et 21 mars, au Parvis, Scène nationale Tarbes-Pyrénées à Ibos (65).
Tél. 05 62 90 08 55. parvis.net
WONDERLAND EN RÉGION
Cette saison, le spectacle Wonderland parcourt toute l’Occitanie. Une création chorégraphique qui réinterprète un classique indéniable de l’histoire cinématographique et littéraire : Alice au pays des merveilles, écrit en 1865 par l’écrivain britannique Lewis Carroll et porté à l’écran en 2010 par Tim Burton. Wonderland est une traversée abstraite et émerveillée du monde et non une illustration littérale du conte Sur scène, un duo pour deux danseurs interprète la chorégraphie imaginée par Sylvain Huc. Le résultat est une performance qui joue avec les sens et les perceptions du public et ne perd jamais son esthétique et son enchantement. Corps, espace, lumière, sons : la forme du spectacle naît du dialogue entre ces éléments. Wonderland ne cherche pas à raconter une histoire, mais s’adresse directement au jeune spectateur, invité à se relier à lui-même, dans ses propres sensations. Comme dans le rêve d’Alice, le spectacle ouvre une expérience sensible entre scène et salle.
Le 14 et 15 février, à la Scène de Bayssan à Béziers (34).
Tél. 04 67 28 37 32. scene-de-bayssan.herault.fr
Samedi 18 février, à l‘Astrada à Marciac (32).
Tél. 09 64 47 32 29. lastrada-marciac.fr
Mercredi 8 mars, au Théâtre de Cahors (46).
Tél. 05 65 20 88 60. saisonculturellecahors.fr
Vendredi 10 mars, au Théâtre de l‘Usine à Saint-Céré (46).
Tél. 05 65 38 28 08. theatredelusine-saintcere.com
Dimanche 12 mars, à l’Astrolabe à Figeac (46).
Tél. 05 65 34 24 78. astrolabe-grand-figeac.fr
Mardi 21 mars, au Théâtre des 2 Points à Rodez (12).
Tél. 05 65 67 01 13. mjcrodez.fr
Vendredi 24 mars, au Hall de Paris à Moissac (82).
Tél. 05 63 05 00 53. moissac.fr
Vendredi 12 mai, à la Genette verte à Florac (48).
Tél. 04 66 65 75 75. scenescroisees.fr
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Momo
Wonderland
Temps fort de la saison, le Ballet de l’Opéra de Lyon se produit dans un chef-d’œuvre absolu de la post modern dance, première collaboration d’envergure de Lucinda Childs avec le compositeur Philip Glass. La danse est ici la source d’un jaillissement euphorique sur les motifs répétitifs et progressivement décalés de la partition. Leurs mouvements aériens suivent les boucles sonores, se décalant dans d’infimes variations, tandis que leurs propres images sont projetées dans l’espace, comme des ombres gigantesques. Conçu par l’artiste Sol LeWitt, ce dispositif filmique fait ressortir la précision millimétrée de la chorégraphie. Une œuvre envoûtante qui dessine des lignes et des courbes infinies, parcourant la scène de part en part, dans une harmonie d’une rare intensité.
Les 23 et 24 mars, au Théâtre de Nîmes (30).
Tél. 04 66 36 65 00. theatredenimes.com
BALLET DE L’OPÉRA DE LYON AU THÉÂTRE DE NÎMES STABAT MATER AU KIASMA À CASTELNAU-LE-LEZ
EN SON LIEU AU THÉÂTRE DE L’ARCHIPEL À PERPIGNAN
Julien Lestel chorégraphie une des œuvres emblématiques du baroque, en apportant toute sa modernité. Même si la douleur d’une mère en est le thème central, la composition musicale est aussi empreinte de lumière ainsi que le ballet créé pour neuf danseurs. Mais, on a parfois l’impression qu’ils sont beaucoup plus, tant les mouvements de groupe se succèdent avec habileté. Par l’invention renouvelée et poétique de la gestuelle à chaque tercet, les danseurs sont emmenés au-delà d’eux mêmes. Les images sont fortes, restent en mémoire. Sur une commande du Centre Culturel Tjibaou de Nouméa pour célébrer le centenaire de la création du Sacre du Printemps au Théâtre des Champs-Elysées à Paris en 1913, le chorégraphe donne sa version qui s’appuie sur la culture traditionnelle Kanak. Jeu. 13 avril, au Kiasma à Castelnau-le-Lez (34). lekiasma.fr
Cette création de Christian Rizzo s’inscrit dans la lignée des pièces d’à côté, d’après nature et une maison. Sur scène, on assiste à cet espace, aux délimitations floues et incertaines qui se voient être redéfini par celui qui l’occupe et qui le périmètre. Le metteur en scène attire l’attention sur cette étendue accaparée par le solo du danseur Nicolas Fayol et permet à l’image qu’il reflète de se décaler, de monopoliser un espace indéterminé. Le projet invite à représenter la danse dans un contexte immatériel, hors des murs du studio, plus près de la nature, à trouver une signification et un lien propre à son lieu, en son lieu.
Les 6 et 7 avril, au Théâtre de l’Archipel, Scène nationale de Perpignan (66).
Tél. 04 68 62 62 00. theatredelarchipel.org
PIETRAGALLA AU THÉÂTRE JEAN ALARY À CARCASSONNE
Dans ce seul en scène, Pietra révèle l’indicible de son métier et de son art. Elle est tour à tour guide et témoin, muse et créatrice, actrice et danseuse. Un travail d’introspection inédit qui fait ressurgir des visages, des rencontres, des « moments » de danse. L’oralité dans l’art chorégraphique est essentielle pour Marie-Claude Pietragalla ; elle souhaite dans ce travail conjuguer témoignage oral et mémoire du corps.
Elle est l’auteure ici de textes inédits qui éclairent sur sa pensée, son ressenti, son expérience et ses sources d’inspiration. Se définissant comme une femme qui danse, Pietra nous dévoile en confidence ce qui constitue un parcours de vie.
Mardi 28 mars, au Théâtre Jean Alary à Carcassonne (11).
Tél. 04 68 11 59 15. theatre.carcassonne.org
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©Tristam
Ranton
Danse
© Marc Domage
AGENDA DANSE
Albi
> Scène nationale d’Albi
Tél. 05 63 38 55 56. sn-albi.fr
Jeu. 23 mars
Momo
Ohad Naharin
Sam. 1er avril
Any attempt will end…
Jan Martens
Jeu. 11 mai
Dioscures
Marta Izquierdo Muñoz
Alès
> Le Cratère, Scène nationale Alès
Tél. 04 66 52 52 64. lecratere.fr
Ven. 17 février
Encantado
Lia Rodrigues
Les 10 et 11 mars
Iskanderia Leh
Cie Ex Nihilo
Les 14 et 15 mars
It dansa
Jove Companyia
Les 6 et 7 avril
Zephyr
Mourad Merzouki
Foix
> L’Estive, Scène nationale Foix et Ariège
Tél. 05 61 05 05 05. lestive.com
Mar. 14 février
Juventud
Nicanor de Elia
Jeu. 30 mars
Gernika
Martin Harriague
Mer. 24 mai
Animal Sketching
Samuel Mathieu
Mar. 6 juin
Imperfecto
Jann Gallois | David Coria
Narbonne
> Théâtre + Cinéma
Scène nationale Grand Narbonne
Tél. 04 68 90 90 20. theatrecinema-narbonne.com
Mar. 14 février
Encantado
Lia Rodrigues
Dim. 26 mars
Hôtel Bellevue
Thomas Guerry
Nîmes
> Théâtre de Nîmes
Tél. 04 66 36 65 00. theatredenimes.com
Les 15 et 16 mars
Carte Blanche
Lander Patrick
Les 23 et 24 mars
Ballet de l’Opéra de Lyon
Lucinda Childs
Mer. 19 avril
L’eau douce
Nathalie Pernette
Perpignan
> Théâtre de l’Archipel
Scène nationale de Perpignan
Tél. 04 68 62 62 00. theatredelarchipel.org
Les 6 et 7 avril
En son lieu
Christian Rizzo
Du 16 au 18 avril
Je suis tigre
Florent Bernad
Les 20 et 21 avril
Sonoma
Marcos Morau
Les 31 mai et 1er juin
La belle humeur
Magali Milian | Romuald Luydlin
Sète
> Théâtre Molière
Scène nationale archipel de Thau
Tél. 04 67 74 02 02. tmsete.com
Mar. 14 février
Larsen C
Christos Papadopoulos
Mar. 23 mars
Tumulus
François Chaignaud
Mer. 17 mai
Long play
Alexandre Roccoli
Mar. 23 mai
La belle humeur
Magali Milian | Romuald Luydlin
Jeu. 25 mai
Lamenta
Koen Augustijnen
Sam. 27 mai
Devenir hibou
Magali Milian | Romuald Luydlin
Mar. 30 mai
Underdogs
Anne Nguyen
Ven. 2 juin
Héraclès sur la tête
Anne Nguyen
Tarbes
> Le Parvis
Scène nationale de Tarbes
Tél. 05 62 90 08 55. parvis.net
Les 20 et 21 mars
Momo
Ohad Naharin
Mar.28 mars
Gernika
Martin Harriague
Jeu. 20 avril
Imperfecto
Jann Gallois | David Coria
Toulouse
> La Place de la danse, Centre de développement chorégraphique national Tél. 05 61 59 98 78. laplacedeladanse.com
Du 10 au 12 février
Paysages intérieurs
Carolyn Carlson
Sam. 11 février
Le monde à l’envers
Kaori Ito
Sam. 11 février
Rideau
Anna Massoni
Lun. 13 février
Blast !
Ruth Childs
Mar. 14 février
Simple
Ayelen Parolin
Les 15 et 16 février
First memory
Noé Soulier
Jeu. 16 février
The dancing public
Mette Ingvartsen
Sam. 25 mars
Impressions, nouvel accrochage
Herman Diephuis
Ven. 31 mars
Troisième nature
Florencia Demestri | Samuel Lefeuvre
Ven. 31 mars
The lost pieces
Sylvain Huc & Thiago Granato
Sam. 1er avril
Forces
Leslie Mannès
Dim. 2 avril
Les Sisyphe
Julie Nioche
Du 12 au 14 avril
Hasard
Pierre Rigal
Les 22 et 26 avril
Une échappée
Julie Nioche
Ven. 2 juin
Gradiva, celle qui marche
Stéphanie Fuster
Du 6 au 8 juin
Le bruit des arbres qui tombent
Nathalie Béasse
Montpellier > Montpellier Danse
Tél. 04 67 60 83 60. montpellierdanse.com
Du 9 au 11 février
Encantado
Lia Rodrigues
Du 14 au 17 février
Y aller voir de plus près
Maguy Marin
Jeu. 16 février
Tumulte
Bruno Pradet
Ven. 24 février
La consegración de la primavera
Israel Galván
Mar. 28 février
La Brèche
Anne Lopez
Jeu. 2 mars
Undone
Loriane Wagner
Les 16 et 17 mars
Lovetrain2020
Emanuel Gat
Les 27 et 28 mars
Miramar
Christian Rizzo
Longplay - SèteEncantado - Alès, Narbonne, Montpellier
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© Jacob Khrist © JSami Novas
DE SUEUR ET D‘ENCRE À LA MAISON DU PEUPLE À MILLAU
ET LA MER S’EST MISE À BRÛLER AU CIRCA À AUCH
Pour qui la perte de mémoire pourrait-elle être pire, pour la personne qui en souffre ou pour les personnes qui s’en soucient ? Cette question profonde est le sujet de De sueur et d’encre, un spectacle du Cirque Barcode, présenté cette saison à Millau. Tristan souffre d’amnésie après un accident. La situation n’est pas simple non plus pour ses amis Eve, Éric et Alex, car à leurs yeux, on leur a volé une partie de leurs souvenirs communs. Ils décident alors d’examiner la façon dont ils gèrent eux-mêmes leurs souvenirs, dans l’espoir de trouver un nouvel équilibre. Le résultat est un spectacle qui se démarque des autres, loin des sujets habituellement abordés par le cirque. Les protagonistes créent une expérience passionnante en jonglant avec des boîtes à cigares, avec une minibascule, des pneumatiques et des performances acrobatiques impressionnantes. Les présentations époustouflantes se mêlent aux mélodies modernes de Betty Bonifassi. Les artistes de cirque dégagent une énergie incroyable qui emporte le public.
Vendre 17 février, au Théâtre de la maison du peuple à Millau (12). Tél. 05 65 59 47 61. maisondupeuplemillau.fr
DÉLUGE À LA SALLE POLYVALENTE À CRUZY
Cette fiction acrobatique conte l’histoire de demi-frères qui se rencontrent pour la première fois aux funérailles de leur père, disparu en mer. D‘un côté, il y a Sido, né en banlieue parisienne, il a grandi sans son père. Il ne le connaît pas et ne sait même pas à quoi il ressemble. Pourtant, il décide d’aller à l’enterrement pour enfin obtenir une image de l’homme qui l’a quitté quand il était un petit garçon. De l’autre côté, il y a Rémi, colérique, entêté et un peu bizarre. Il est fermement convaincu que son père n’est pas mort du tout. Les deux demi-frères partent à la recherche de leurs racines et rencontrent des défis qu’ils devront surmonter ensemble. Ils sont confrontés à la question de la masculinité à un âge où de nombreux hommes enferment leurs sentiments et leurs émotions pour les cacher du monde. Alors qu’ils vont lentement au-delà de ce comportement restrictif, ils découvrent le mystère de cet esprit qui les a toujours liés. Et la mer s’est mise à brûler est une pièce de cirque et acrobatique qui questionne le lien fraternel.
Mercredi 15 février, au CircA, Pôle national du cirque à Auch (32). Tél. 05 62 61 65 00. circa.auch.fr
NOCHE À LA VERRERIE À ALÈS
Un homme est seul dans une pièce, entouré de nombreux objets éparpillés autour de lui. Qui est-il, peut-être un chercheur ? Où se trouve-t-il exactement, peut-être dans un atelier ? On ne le sait pas. Tout ce que l’on connait de lui, c’est qu’il s’est coupé de son entourage. Son seul lien avec le reste du monde est une petite et vieille radio qui capte constamment des nouvelles sombres et déprimantes : des catastrophes environnementales, le réchauffement climatique, des conflits. Mais, cet homme est un rêveur, joyeux, presque euphorique et se plonge dans ses occupations jonglistiques. Sa réalité est constituée de balles, de magie et d’humour, et tout le reste cède la place à une inconscience enfantine. Il échappe ainsi au sérieux de la vie et tente plutôt de questionner le rapport humain à la réalité avec aisance et créativité. Le résultat : un spectacle amusant et incroyablement poétique pour toute la famille, porté par la compagnie Sans gravité.
Samedi 11 mars, à la Salle Polyvalente à Cruzy (34). Tél. 04 67 62 36 26. lasaison-sudherault.com
Loin des considérations du jour, Noche est une invitation à plonger dans l’univers intime de la nuit. Lorsque le soleil s’est déjà couché depuis longtemps et, alors que la plupart des gens dorment dans leur lit, un monde de magie, un espoir rêveur s’éveille. C’est précisément dans cet univers que Noche prend place. Ce spectacle familial entraîne le public dans un voyage mystique à travers la nuit. Mis en scène par la Compagnie De Loin, fondée en 2020 et originaire de Montpellier, la pièce est portée par deux jeunes danseurs et circassiens, Alfredo Morales et Thibaut Bages. Ils dansent sur la musique de Laurent Rochelle et exécutent une chorégraphie prenante et reflétant l’ambiance rêveuse qui s’inscrit au cœur du spectacle. Une atmosphère parfois surréaliste renforcée par la présence d’innombrables coussins rouges répartis sur le plateau. Ainsi, la frontière entre le fantasme et la réalité, entre la vie et le rêve, s’estompe, et toutes les ambiguïtés de la nuit ressortent.
Vendredi 31 mars, à la Verrerie à Alès (30).
Tél. 04 66 86 45 02. polecirqueverrerie.com
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CIRQUE
« De sueur et d’encre » par le Cirque Barcode
« Et la mer s’est mise à brûler » © Jan Hromadko
© Christophe Raynaud de Lage
« Déluge » par la compagnie Sans gravité
« Noche » par la Compagnie De Loin
© Arthur Bramao
© Sandy Grams
DE BONNES RAISONS À LA SCÈNE DE BAYSSAN À BÉZIERS
ORAISON À LA GRAINERIE À TOULOUSE
Dans la pénombre de la piste, les déséquilibres acrobatiques ou la grâce sauvage du lancer de couteaux, résonnent avec quelques notes d’orgue de barbarie, tristes et joyeuses, comme une prière de cirque. Oraison évoque un enlaidissement généralisé du monde, une saturation, un dérèglement de nos esprits et nous plonge brutalement dans une angoissante obscurité.
Est-ce que notre rapport au risque évolue lorsque l’on grandit ? C’est la question que se pose la compagnie La Volte-cirque, formée de deux anciens élèves de l’école Balthazar, Centre des arts du cirque de Montpellier : Matthieu Gary et Sidney Pine. De bonnes raisons met en scène deux acrobates qui philosophent joyeusement sur leur rapport au risque. En rejouant leurs numéros de cirque favoris, ils échangent : d’où leur vient ce besoin de se mettre en danger ? Quel procédé chimique agit en eux lorsqu’ils sortent victorieux d’un saut dans le vide ? Si le risque est l’évaluation d’une balance bénéfice/perte, qu’a-t-on à gagner ? Et à perdre ? Et si tout ça est absurde, ce n’est peut-être pas si éloigné de nos vies de tous les jours, dans le fond.
Les 18 et 19 février, à la Scène de Bayssan à Béziers (34).
Tél. 04 67 28 37 32. scene-de-bayssan.herault.fr
Du 22 au 24 février, au Domaine d’O à Montpellier (34).
Tél. 0 800 200 165. domainedo.fr
Le spectateur entre dans un vertige, et par des visions furtives d’instants incandescents ou des réminiscences d’images circassiennes archaïques, un certain état de conscience disparaît en lui. Que se passe-t-il si on arrête d’ouvrir son imaginaire ?
Si on se laisse atteindre par l’abrutissement ?
Dernier volet de la « trilogie des Ors », comme dans Morsure et La DévORée, Marie Molliens questionne le paradoxe : combattre à tout prix ou se laisser atteindre ?
Du 15 au 19 février et du 21 au 25 février, à La Grainerie à Toulouse (31). Tél. 05 61 24 33 91. la-grainerie.net
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« De bonnes raisons »
« Oraison»
© JL Chouteau
AGENDA CIRQUE
Albi
> Scène nationale d’Albi
Tél. 05 63 38 55 56. sn-albi.fr
Du 7 au 9 avril
À ciel ouvert
Cirque Aïtal
Alès
> La Verrerie, Pôle national cirque
Tél. 04 66 86 45 02. polecirqueverrerie.com
Du 30 janvier au 18 février
Au café des nonchalants
Circographie
Du 3 au 12 février
Les quatre points cardinaux sont trois
Cie Ni Desnudo Ni Bajando La Escalera
Du 27 février au 31 mars
Noche
Compagnie de loin
Du 1ER au 11 mars
Ceci n’est pas un exercice
Collectif PourquoiPas
Du 6 au 19 mars
Faites comme chez vous
Cirque sans noms
Du 31 mars au 8 avril
Omâ ou les privilèges de la patate
Compagnie Bolbol
Du 17 au 23 avril
Gaya
Nacho Flores
Du 26 avril au 5 mai
C’est l’hiver, le ciel est bleu
Diagonale du Vide
Du 6 au 17 mai
In Sity partir mais rester un peu
CirkVOST
Du 22 au 29 mai
HOOPx100
Marianna De Sanctis
Du 6 mars au 14 avril
Nous on a rien vu venir
La superette
Auch
> Circa, Pôle national cirque
Tél. 05 62 61 65 00. circa.auch.fr
Mer. 15 février
Et la mer s’est mise à brûler
Cie Una
Les 22 février et 20 avril
Essais de cirque
Esacto’Lido
Du 22 au 24 avril
Nos circollections
La relative
Ven. 2 juin
Play replay
The Rat pack & Jos Houben
Narbonne
> Théâtre + Cinéma
Scène nationale Grand Narbonne
Tél. 04 68 90 90 20. theatrecinema-narbonne.com
Les 14 et 15 mars
Der Lauf
Vélocimanes Associés
Mer. 10 mai
Les hauts plateaux
Compagnie MPTA
Nîmes
> Théâtre de Nîmes
Tél. 04 66 36 65 00. theatredenimes.com
Du 28 au 30 mars
Humans 2.0
Circa
Mer. 29 mars
De la nécessité de la gravité
Compagnie Opopop
Perpignan
> Théâtre de l’Archipel
Scène nationale de Perpignan
Tél. 04 68 62 62 00. theatredelarchipel.org
Du 16 au 18 avril
Je suis tigre
Groupes Noces
Les 26 et 27 avril
Les hauts plateaux
Compagnie MPTA
Sète
> Théâtre Molière
Scène nationale archipel de Thau
Tél. 04 67 74 02 02. tmsete.com
Ven. 10 mars
Brame
Cie Libertivore
Sam. 17 juin
Möbius
Cie XY
Tarbes
> Le Parvis
Scène nationale de Tarbes
Tél. 05 62 90 08 55. parvis.net
Les 6 et 7 avril
Machine de cirque
Vincent Dubé
Du 9 au 12 mai
À ciel ouvert
Cirque Aïtal
Toulouse
> Théâtre de la Cité – CDN
Tél. 05 34 45 05 05. theatre-cite.com
Les 22 et 23 avril
Nous impliquer dans ce qui vient Compagnie 1Watt
Toulouse
> La Grainerie
Scène conventionnée d’intérêt national Tél. 05 61 24 33 91. la-grainerie.net
Du 15 au 25 février
Oraison
Rasposo
Jeu. 23 février
Cirque en pièce(s) #4
Esacto’Lido
Mer. 1er mars
Essais de cirque Labo Pact
Les 8 et 9 mars
Circo de sur a sur Noletia & Truca Circus
Dim. 12 mars
Baal Groupe Noces
Ven. 17 mars
Une partie de soi
O Ùltimo Momento
Ven. 17 mars
Mikado
Collectif Sous le manteau
Ven. 31 mars
Lanamata
Um passo à frente
Les 6 et 7 avril
Ex ovo
Le Grand Raymond
Jeu. 13 avril
Je suis nombreuxses
Salvaje
Jeu. 13 avril
Mektoub
La Nour
Du 7 au 21 avril
Matrice Pfff
Collectif Pfff
Sam. 15 avril
L’apéro-tarot des tenaces
Les tenaces et Cie d’elles
Sam. 15 avril
Consacrée
Consacrée
Les 15 et 18 avril
Performances
Collectif Pfff
Mar. 18 avril
Just us
Les Hauts Parleurs
Jeu. 20 avril
V(ou)ivres
Raiementa compagnie
Ven. 21 avril
La fête à Pfff
Collectif Pfff
Du 25 au 28 mai
Le bruit
Collectif Le Bruit
Les 10 et 11 juin
Les amat’ en scène
Par Haz’Art | Lez’Artchimistes | MJC Croix Daurade
À ciel ouvert - Albi, Tarbes
Play replay- Auch
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© Zenzel © Mario Del Curto
page trente-deux
EN F A MILLE
UN SECRET PERCHÉ
Tous les enfants demandent qu’on leur souffle un secret dans le creux de l’oreille, « une histoire rien que pour moi ». Chloé Dehu et Mathilde Duclaux, danseuses et manipulatrices d’objets, signent ce chuchotement pour enchanter les tout petits. Une histoire où le secret joue avec les mots, les sons, les gestes de la langue des signes, les pas de danse et les formes multicolores d’un grand jeu de construction. Ça danse, chante, explore. On cherche sa place dans un corps, un territoire. Échappé de son perchoir, le secret devient vagues, chemins, voyageant dans ce qui est la vie pour les grands et qui représente pour les enfants, l’émerveillement permanent de l’histoire racontée. Elle joue avec la douceur colorée du grand puzzle mobile, la tendresse des mots, le comique des onomatopées, le talent des deux danseuses-conteuses. À l’appui du secret, bien sûr, de beaux rêves à la clé.
Le décor est un des piliers de ce spectacle destiné aux tout-petits, directement inspiré du jouet en bois, L’arc en ciel, reconnu par la pédagogie de l’éducation alternative. Reproduit à grande échelle, il permet de créer des espaces de jeux chorégraphiques qui éveilleront l’imaginaire et la créativité des enfants au niveau formel et chromatique. Mercredi 29 mars, au Chai du Terral à Saint-Jean-de-Védas (34).
Tél. 04 67 82 02 34. chaiduterral.com
GLOBULE AU CRATÈRE À ALÈS
On ne voit que ça : une paire de lunettes rondes et épaisses. Derrière, c’est Globule, petit garçon discret, très souvent dans la Lune. Il vit seul avec son père.
Quand Globule quitte ses lunettes, le monde se fait flou. Il peut alors s’amuser à le transformer en s’inventant des histoires absurdes, drôles, touchantes, effrayantes parfois, et il raffole de ce magique pouvoir de transformation. Le hic, c’est que son père est le contrôleur du temps. Il y a le réveil, l’école, le chemin du retour. Il faut courir, galoper, se dépêcher. Alors, pour habiter le monde flou dans lequel il se trouve bien, Globule s’amuse à ôter ses lunettes au cours de l’emploi du temps chronométré du quotidien, au risque de se déconnecter de la réalité. Depuis 30 ans, Le Clan des Songes de Marina Montefusco, installée à Toulouse, déploie un théâtre d’images fantasmagoriques à l’aide de marionnettes et de formes animées. Ses spectacles sont plébiscités partout en France. Souvenir ému de Conte Chiffonné et de Fragile déjà applaudis au Cratère. Pour sa première création, Magali Esteban propose un spectacle délicat et décalé, tout en ombres et images projetées, pour les petits, à partir de trois ans, mais bienvenue aux plus grands, également !
Du 14 au 16 mars, au Cratère, Scène nationale d’Alès (30). Tél. 04 66 52 52 64. lecratere.fr
JAMAIS DORMIR AU PÔLE CULTUREL CONFLUENCE À LODÈVE
Écrit et mis en scène par Baptiste Amann, cette pièce est espérée par son créateur, comme « un hommage rendu à l’imaginaire, aux petites filles qui débordent, à la nuit et à son pouvoir fantasmagorique ». L’auteur propose un récit frondeur et aventurier, à valoir comme un échantillon des mille et une vies qui se réinventent dans le secret des chambres d’enfants que la souffrance a marqué, mais qui a aussi, heureusement, conduit à produire de la beauté.
Le sobre dispositif se réduit à la plus simple expression d’un lit. Mais quel lit ! Il a des pouvoirs rares dont ceux de se changer, selon l’humeur, en navire, cabane, tapis volant. La petite fille raconte ainsi les multiples univers qu’elle construit la nuit, dans sa tête, pour échapper à la violence, à la dureté de son environnement. Baptiste Amann rend, en effet, hommage à l’imaginaire dans sa dimension nocturne, qui peut entraîner vers des ailleurs réconfortants. Et si la petite fille ne dort pas, c’est parce qu’il y a trop à inventer, à découvrir dans le noir. Surtout quand on a la chance d’habiter un lit qui se déplie, façon couteau-suisse, de connaître l’accès aux mondes engloutis, d’être la secrète sœur d’un léger nuage, alors qu’il y a de l’orage derrière la porte.
Mercredi 8 mars, au Pôle culturel Confluence à Lodève (34).
Tél. 04 67 88 86 44. festival-resurgence.fr
LA FABULEUSE EXPÉDITION DU
Le professeur Ferguson a construit un sous-marin nommé Le Victoria Objectif : drainer les eaux du Pacifique pour y trouver une méduse phosphorescente.
Pour ce scientifique grand solitaire, le voyage ne va pas se passer comme prévu.
Un petit grain de sable vient dérégler les rouages. Ce caillou dans la chaussure porte le prénom de Jenny, laquelle s’est glissée subrepticement dans la mécanique. Cette dernière souhaitant partir à l’aventure, avec sa peluche, Monsieur Crockston, a discrètement rejoint la mission pour lui faire changer de cap.
Inscrivant dans la mission la question de la connaissance de soi, de l’autre, mais aussi du monde, soit par l’expérience, soit par l’intermédiaire des livres, cette pièce est une plongée dans l’univers de Jules Verne. Dans un style steampunk, elle s’inspire de Vingt mille lieues sous les mers, Cinq semaines en ballon et Les Forceurs de blocus. Sont développés les thèmes de la découverte scientifique, du sens de l’aventure, du deuil, mais également de la dimension d’espoir. Invitation à partir de 6 ans, à la découverte littéraire et scientifique, au partage et à l’émerveillement, de manière ludique et pédagogique.
Samedi 18 février, au Théâtre La Vista à Montpellier (34). Tél. 04 99 52 99 31. theatrelavista.fr
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©J-M-Lobbe
AU THÉÂTRE LA VISTA À MONTPELLIER
PROFESSEUR FERGUSON
AU CHAI DU TERRAL À SAINT-JEAN-DE-VÉDAS
LA FERME DES ANIMAUX AU PÉRISCOPE À NÎMES
C’est un grand jour à la ferme, les animaux ont pris le pouvoir ! Désormais, tous les animaux sont égaux. Mais rapidement les premiers désaccords apparaissent et commence alors une lutte acharnée pour le pouvoir. De l’utopie à la dictature, comment les processus de domination se mettentils en place ? Un narrateur, une narratrice, une assemblée d’objets, des personnages qui s’affrontent et une histoire qui sonne comme une mise en garde : une révolution menée par des gens ivres de pouvoir ne peut aboutir qu’à un changement de maître. La compagnie La Fleur du Boucan revisite avec malice et désinvolture le célèbre roman d’Orwell.
Vendredi 10 mars, au Périscope à Nîmes (30). Tél 04 66 76 10 56. theatreleperiscope.fr
LE GARAGE À PAPA À LA MAISON DU PEUPLE À PÉZENAS
Si les mamans ont le pouvoir de porter la vie, ce spectacle de la compagnie Passe-Montagne veut montrer que les papas aussi ! Installé dans une salle transformée en véritable garage, où l’on trouve une multitude d’outils : pompes à essence, établi et autres clés à molette. Au centre, un pont automatisé sur lequel est monté… un lit ! Car les spectateurs découvriront qu’ici, on ne répare pas des voitures, mais des papas ! Entre poésie et humour, ce spectacle est aussi l’occasion de réaliser que même le plus fort et le plus grand des papas a été un jour un enfant. De même que les papas spectateurs se laisseront bercer au glockenspiel de clés de toutes tailles pour réveiller l’enfant qui sommeille en eux. Une jolie pièce qui a reçu le prix du jury Résonnances au festival Momix en 2020.
Mar. 11 avril, à la Maison du peuple à Pézenas (34). Tél. 04 67 90 19 08. ville-pezenas.fr
BILLY LA NUIT À LA CIGALIÈRE À SÉRIGNAN TURING TEST AU
Quoi de plus effrayant que la nuit pour les plus petits ? Justement, la compagnie Les Nuits claires s’empare de ce thème et s’inspire du conte d’Andersen, Ole Ferme-l’œil, pour ne plus craindre les bruits de la nuit. Billy va dormir seule cette nuit. Son père doit partir travailler, toute la nuit. Mais pour sa fille, il a tout préparé : le cartable près du lit, le repas au frigo, la brosse à dents sur l’évier, et pour l’histoire du soir, Billy n’aura qu’à appuyer sur « play » et elle écoutera l’histoire du soir… Puis elle dormira jusqu’au lendemain où son père rentrera pile pour la conduire à l’école ! Sauf que Billy, la nuit, n’est pas seule. Sa chambre s’anime, se transforme et laisse place à Ferme l’œil…
Mercredi 29 mars, à la Cigalière à Sérignan (34).
Tél. 04 67 32 63 26. lacigaliere.fr
Quel rapport l’humain entretient-il avec les machines ? Dans un laboratoire de recherche en intelligence machine, trois chercheurs développent une créature artificielle capable de passer le test de Turing, une machine impossible à différencier d’un humain. Dans son test, Turing demande à un juge qui discute avec deux interlocuteurs via un écran, de déterminer lequel des deux est une machine. Bien évidemment, ni la machine ni l’humain ne sont tenus de dire la vérité... Ce spectacle est une plongée dans l’imaginaire et le quotidien d’un laboratoire foisonnant de robots en tout genre et d’objets détournés. Faits de carton, de plastique ou de bois, ces robots approximatifs sont, contre toute attente, singulièrement attachants.
Vendredi 17 mars, au Petit Théâtre Saint-Exupère à Blagnac (31). Tél. 05 61 71 75 15. odyssud.com
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© Le o-Arcangeli
© stephalbum
© MarieClauzad
PETIT THÉÂTRE SAINT-EXUPÈRE À BLAGNAC
LYRIQUE & CLASSIQUE
ORCHESTRE NATIONAL DU CAPITOLE DE TOULOUSE
Pour la fin de l’hiver et l’entrée dans le printemps, l’ONCT propose un programme riche et varié, dans le cadre des grands concerts symphoniques.
Jeu. 9 février : un Chant d’amour dans lequel • se mêle un brûlant dialogue entre lyrisme et passion écrit par trois compositeurs inspirés, Debussy, Chausson, et Elgar, concert que Wilson Ng revient diriger.
Dim. 19 février : partage en famille d’un • conte musical, où Baba Yaga, terrible sorcière des contes populaires russes, va frapper, sur les notes de Mussorgsky et Stravinsky.
Ven. 3 mars : à la direction et au • piano, Christian Zacharias, jouant à l’intime avec les symphonies d’Arnold Schoenberg et Schubert et le concerto pour piano de Beethoven
Sam. 11 mars : le pianiste compositeur Jean-François Zygel propose • d’être Monstrueusement vôtre, servi par l’Orchestre national du Capitole dirigé par Lucie Leguay.
Ven. 17 mars : présence d’un trio toulousain • composé de Benjamin Attahir, Pierre Bleuse et Thibaut Garcia, pour assurer l’emblématique symphonie en ré mineur de César Frank et son poème symphonique Le chasseur maudit
Jeu. 23 mars : dirigé par Tugan Sokhiev, la • révélation d’un Chostakovitch secret, dans la symphonie numéro 9, intime, elle aussi secrète, légère et ironique, soulignant l’ambivalence du compositeur vis-à-vis de la commande faite par le pouvoir russe.
Le concerto pour hautbois est assuré par l’artiste rare, Alexei Grintchouk.
Dim. 26 mars : écouter en famille, La voix des • anges, la Maîtrise de Toulouse dirigée par Mark Opstad et Raphael Oleg en 2ème partie.
Les 30 et 31 mars : l’orchestre dirigé par Bastien Still, entrera en 7e art, • sous l’ombre tutélaire musicale de Michel Legrand. Rendez-vous émouvant avec un compositeur magnifique, qui a bercé des générations.
Tél. 05 61 63 13 13. onct.toulouse.fr
OPÉRA NATIONAL DU CAPITOLE DE TOULOUSE
Au programme du Capitole, une nouvelle production de Dafne du compositeur et organiste Wolfgang Mitterer présentée avec le théâtre Garonne (du 15 au 17 février).
Cet opéra est avant tout inspiré par le mythe de Daphné et Apollon du premier livre des Métamorphoses d’Ovide. En 1627, Heinrich Schütz, nommé le Monteverdi allemand, composait une pastorale sur un livret du grand poète baroque Martin Opitz, d’après les mêmes Métamorphoses d’Ovide où la nymphe Daphné n’échappait aux harcèlements d’Apollon qu’en se changeant en laurier. L’incendie qui embrasa la bibliothèque de Dresde fit disparaître radicalement la partition de Schütz. Intervient alors le compositeur autrichien Wolfgang Mitterer, qui, séduit par le livret sauvé, a imaginé avec Geoffroy Jourdain et Aurélien Bory, un opéra madrigalesque, modernisé, dont le chœur serait le héros et l’électronique,
la basse continue. Dans cette œuvre captivante, musique, poésie, mise en scène, s’articulent sur le thème de la métamorphose.
Au programme également, Tristan et Isolde (du 26 février au 7 mars), chef-d’œuvre de Wagner, note passionnée et humaine, irrésistible fusion de deux âmes, contre laquelle lois et coutumes sont impuissantes. Amour d’un preux chevalier pour la fiancée d’un roi, sentiment brisant les lois humaines. Ce désir d’amour interdit, n’est-il pas désir de mort ?
Le chef-d’œuvre de Wagner est ici servi par des interprètes d’exception, déjà sublimes dans Parsifal en 2020, Sophie Koch, Nikolai Schukoff, Matthias Goerne. Sous la direction inspirée de Frank Beermann et dans la mise en scène renversante de Nicolas Joel, le drame musical wagnérien, enchanteur, est porté à une hauteur céleste.
Tél. 05 61 63 13 13. theatreducapitole.fr
ORCHESTRE NATIONAL AVIGNON PROVENCE
Le mois de février a commencé sur un concert symphonique et romantique avec à la direction, Débora Waldman et au violon le célèbre Renaud Capuçon (les 7 et 9 février). Pour l’ouverture, la belle Mélusine op. 32 de Felix Mendelssohn, inspiré d’un conte médiéval. Étrange histoire d’amour où le chevalier Raimondin s’éprend d’une femme mystérieuse, dont le pouvoir est de se transformer en serpente. Il ne doit en aucun cas percer son secret, sous peine de la perdre. Le mouvement ondulant des clarinettes, plonge dans le monde aquatique de Mélusine. Toujours à ces dates, Samuel Barber a plus à offrir que l’immortel Adagio. Son Concerto pour violon emporte par son énergie pleine de contrastes et son foisonnement mélodique. Dans la France romantique, Louise Farrenc joue un rôle majeur de compositrice et de pédagogue. Sa Symphonie n°3 recueille l’influence du maître allemand, tout en manifestant une énergie personnelle et une belle harmonie entre
les 4 mouvements.
À ne pas bouder, bien sûr Le Turc en Italie, l’opéra bouffe de Gioachino Rossini en deux actes, livret de Felice Romani, mené de baguette de maître par Miguel Campos Neto (ven. 3 mars).
Vendredi 10 mars, Où voulez-vous aller, sinon à ce concert symphonique qui propose de Camille Pépin, Avant les clartés de l’aurore, métaphore du moment qui a vu naître l’œuvre écrite pendant les mois de confinement et d’inquiétude du printemps 2020, d’Hector Berlioz, Les Nuits d’été op. 7 inspirées par les vers de Théophile Gautier et de Ludwig van Beethoven, romantique, la Symphonie n° 4, aussi joyeuse qu’impétueuse. Et, pour ceux qui souhaitent vagabonder en musique, très indiqué, Le voyage dans la lune de Jacques Offenbach dirigé par Pierre Dumoussaud, les 24 et 26 mars.
Tél. 04 90 85 22 39. orchestre-avignon.com
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Christian Zacharias
© Simon_Fowler
© Patrice Nin
Renaud Capucon
Tristan et Isolde
CRÉATION
CLIMAT
DE L’OPÉRA ORCHESTRE NATIONAL MONTPELLIER AVEC OPÉRA JUNIOR
Du 8 au 11 mars prochain, l’Opéra Orchestre national de Montpellier proposera une création inédite, Climat, à l’occasion des 30 ans d’Opéra Junior. Mis en scène par Damien Robert et dirigé par Jérôme Pillement, il abordera une thématique au cœur de notre société contemporaine, l’écologie.
Jérôme Pillement
Directeur de l’Opéra Junior
La création Climat a été imaginée à l’occasion des 30 ans d’Opéra Junior, pouvez-vous présenter ce dispositif et expliquer quel a été son évolution depuis 1990 ?
Au départ, certains craignaient la musique, parce que le contemporain peut effrayer, mais ils ont découvert un univers musical et théâtral qui les a intéressés. Ensuite, évidemment, ce thème les interpelle tous, même si chacun se sent différemment concerné.
Vous êtes également le directeur musical de cette création, pouvez-vous nous en dire plus sur l’univers musical de Climat ?
Opéra Junior est destiné aux jeunes, de 7 à 25 ans, et offre la possibilité de découvrir et de monter des opéras, se retrouver sur scène et travailler avec des chefs de chœur, des chanteurs, des metteurs en scènes, des chorégraphes… C’est une vraie troupe, encadrée par des professionnels. À sa création, en 1990 par Vladimir Kojoukharov, l’Opéra Junior était quelque chose d’unique. Aujourd’hui, le principe s’est démocratisé. Ce qui est également important de souligner c’est qu’Opéra Junior fait partie de l’OONM, au même titre que l’orchestre, les chœurs, la technique… Vladimir
représentation fin juin. Ils participent également à des productions de l’Opéra de Montpellier. Les collégiens, eux, montent aussi leur opéra, mais ont par ailleurs un programme de concerts et participent à des créations de l’OONM. Même chose avec les plus grands qui peuvent monter jusqu’à deux opéras par saison. Ce que je veux souligner c’est qu’Opéra Junior n’est pas une école, les élèves ne sont pas en horaires aménagés. Le but est vraiment de leur faire découvrir l’univers de l’opéra.
Pourquoi est-il important de monter une création comme Climat et qu’est-ce que cela change pour eux par rapport à un opéra classique ?
le premier à chanter une partition. Et, au-delà d’Opéra Junior, je pense qu’il est important de continuer à créer des œuvres contemporaines.
Les questions environnementales sont au cœur de cette création, c’est une thématique qui préoccupe la jeune génération. Comment ont réagi les enfants d’Opéra Junior ?
Kojoukharov
Nous voulons d’abord leur faire comprendre que la musique n’est pas toujours écrite par des compositeurs d’il y a plusieurs siècles. Pour Climat, par exemple, ils travaillent avec un compositeur d’une quarantaine d’années, qui vient aux répétitions et travaille avec eux. C’est aussi le plaisir d’être
Les deux sujets principaux de Climat sont l’engagement de la jeunesse contre le réchauffement climatique et le conflit générationnel sur ce thème. C’est, je crois, un sujet au cœur de l’actualité. Climat est un opéra très vériste qui raconte la vie des enfants d’aujourd’hui. Les jeunes se sont vraiment impliqués.
La musique de Climat est complètement dans la mouvance actuelle. C’est une musique simple, efficace, dite répétitive, minimaliste et très vocale. Russell Hepplewhite, qui a imaginé la musique de Climat, fait partie de ces compositeurs anglais qui ont l’habitude d’écrire pour les enfants. En Angleterre, il y a une vraie culture du chant. Les compositeurs écrivent des mélodies simples, mais très belles et accessibles vocalement pour les enfants. La musique de Climat fait réapparaitre des thèmes de manière très courte et, surtout, que l’on retient. On se surprend soi-même à chanter après les répétitions ! Ce qui caractérise l’écriture de Russell Hepplewhite c’est un orchestre minimaliste, léger, pour accompagner les voix des enfants. On est dans des couleurs très fines, une écriture vocale développée et c’est ce qui, à mon avis, mérite tout l’intérêt de monter un ouvrage comme celui-là.
Recueillis par EG
a dirigé Opéra Junior jusqu’en 2009, date à laquelle je l’ai remplacé. Contrairement à lui, je ne suis pas compositeur, je travaille donc avec des musiques différentes. D’une saison à l’autre, on peut passer de la comédie musicale américaine à une pièce italienne du baroque du XVIIIe siècle. Autre changement : tous les enfants jouent un rôle dans la mise en scène alors qu’avant ça n’était l’affaire que des plus grands.
À combien de spectacles participe Opéra Junior sur une saison ?
Cela dépend d’abord de la saison, et de leur âge. Les plus jeunes commencent à travailler en septembre, et donnent leur
– page trente-huit –ÉVÉNEMENT
Le but est de leur faire découvrir L’UNIVERS DE L’OPÉRA
“ Il est important de continuer à créer des œuvres contemporaines
“
Musique Classique
Maquettes et décors imaginés par le scénographe Thibault Sinay
Jérôme Pillement
« Climat raconte la petite histoire d’une famille à l’intérieur de la grande histoire de la lutte contre le dérèglement climatique », explique Damien Robert, metteur en scène de cette création d’Opéra Junior. Sur un livret d’Helen Eastman et une musique de Russel Hepplewhite, Climat raconte comment Juliette, jeune adolescente, s’interroge sur les retombées environnementales du travail de sa mère. Avec ses amis, elle rejoint des manifestations sur le climat. Damien Robert précise : « Ce n’est pas un spectacle qui s’adresse spécifiquement au jeune public. Il doit parler à la génération de Juliette, donc les jeunes, mais aussi à ma génération, moi qui suis papa. »
Un opéra pour tous
Pour le metteur en scène, si Climat est porté par l’Opéra Junior, il s’adresse tout de même à tous les spectateurs : « J’essaye de penser la mise en scène pour qu’elle parle à tous les publics tout en me disant que cette lutte-là doit être retranscrite dans le corps. Par exemple, lorsqu’il y a une manifestation, il y a toujours le danger que cela se passe mal. Je ne vais pas embellir le spectacle pour m’adresser au jeune public. »
Par ailleurs, si le sujet de la création est lié à l’actualité, Damien Robert souhaite y amener une part de poésie : « Je vais essayer d’y amener un peu la poésie du souvenir. Le spectacle commencera par un flashback où les personnages principaux, Juliette et sa mère, se voient avant que tous les événements ne se soient produits. Cette Juliette et cette Alice du futur rentreront dans leur souvenir. C’est cela la poésie du souvenir. » Il poursuit : « Cela me permet de m’éloigner du cru de la réalité. Dans un souvenir, les belles choses sont amplifiées et les mauvaises sont presque cauchemardesques. »
Une création engagée
Au-delà du propos de la création, Climat est aussi un spectacle engagé dans sa conception. En effet, le metteur en scène, Damien Robert assisté du scénographe Thibault Sinay ont imaginé la production de Climat dans un esprit éco-responsable avec une scénographie éco-conçue, des costumes récupérés dans les stocks de l’Opéra de Montpellier. Enfin, comme de nombreux spectacles de la saison, Climat sera chansigné. Un élément important pour Damien Robert : « Il faut effectivement rappeler que le
spectacle sera chansigné par deux interprètes et, pour ne pas les mettre sur le côté, je les ai intégrés à l’histoire. » Enfin, l’Opéra Orchestre met à disposition des spectateurs sourds et malentendants 20 gilets SubPac. Conçus dans le but d’appréhender au plus près l’univers sonore des spectacles, ces gilets traduisent la musique en vibrations, permettant ainsi de ressentir la musique à travers la captation des différentes fréquences.
Les temps forts en février et mars
À l’Opéra Comédie
• Mer. 8 mars à 19h, sam. 11 mars à 17h : Climat, par l’Opéra Junior, opéra.
Mar. 14 février, 19h : Mariza, musiques d’ailleurs.
• Sam. 18 mars à 20h : Souad Massi, musiques d’ailleurs.
• Mar. 4 avril à 19h : Jean-François Zygel, Images musicales de • Montpellier, musique de chambre.
Au Corum
Ven. 17 février, 20h : Yi-Chen Lin (direction) et Nemanja Radulovic • (violon), symphonique.
• symphonique.
Ven. 17 mars, 20h : Daphnis et Chloé, Michael Schønwandt (direction),
Sam. 18 mars, 19h : Noëmi Waysfeld, musique de chambre.
• Ven. 24 mars et sam. 25 mars à 19h : Titanic live, ciné-concert.
• Lun. 27 mars à 19h : Philippe Jaroussky (contre-ténor) et Christina
• Pluhar (théorbe et direction), baroque.
Ven. 31 mars à 20h : Piazzolla Rachmaninov, direction Rebecca Tong, • symphonique.
Tél. 04 67 60 19 99. opera-orchestre-montpellier.fr
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à l’Opéra Orchestre national de Montpellier
Climat un opéra intergénérationnel au cœur des débats de notre société
AGENDA CLASSIQUE & LYRIQUE
Albi
> Scène nationale d’Albi
Tél. 05 63 38 55 56. sn-albi.fr
Ven. 14 avril
Récital
Jean-François Zygel
Sam. 13 mai
Orchestre national de Barbès
Tiwiza
Sam. 10 juin
Quatuor Ébène
Pierre Colombet | Gabriel Le Magadure | Marie Chilemme | Raphaël Merlin
Alès
> Le Cratère, Scène nationale Alès
Tél. 04 66 52 52 64. lecratere.fr
Les 18 et 19 mars
Carmina Burana
Michel Piquemal | Chœur Région Sud
Avignon
> Orchestre national Avignon Provence
Tél. 04 90 85 22 39. orchestre-avignon.com
Les 3 et 5 mars
Le Turc en Italie
Miguel Campos Neto | Jean-Louis Grinda
Les 10 et 12 mars
Où voulez-vous aller ?
Jean-françois Heisser
Les 24 et 26 mars
Le voyage dans la lune
Pierre Dumoussaud | Olivier Fredj
Mar. 4 avril
Afterwork à l’auditorium
Débora Waldman
Du 13 au 16 avril
Paysages
Débora Waldman
Les 5 et 7 mai
Three lunar seas
Léo Warynski | Frédéric Roels
Ven. 12 mai
Élégance
Arie Van Beek
Les 9 et 11 juin
Samson et Dalila
Nicolas Krüger Paco Azorin
Les 17 et 18 juin
Louanges
Débora Waldman
Mar. 18 juillet
Eastwood Symphonic
Gast Waltzing
Narbonne
> Théâtre + Cinéma
Scène nationale Grand Narbonne
Tél. 04 68 90 90 20. theatrecinema-narbonne.com
Mar. 21 mars
Méditerranée Sacrée
Joël Suhubiette
Sam. 1er avril
Orchestre national Montpellier Occitanie
Rebecca Tong
Perpignan
> Théâtre de l’Archipel
Scène nationale de Perpignan
Tél. 04 68 62 62 00. theatredelarchipel.org
Dim. 12 mars
La Traviata
Amaury du Closel | Pierre Thirion-Vallet
Foix
> L’Estive, Scène nationale Foix et Ariège
Tél. 05 61 05 05 05. lestive.com
Sam. 13 mai
Le tour du monde en 80 minutes
Christophe Mangou
Tarbes
> Le Parvis
Scène nationale de Tarbes
Tél. 05 62 90 08 55. parvis.net
Sam. 20 mai
Don Giovanni
Nathalie Stutzmann | Ivo van Hove
Sam. 3 juin
La flûte enchantée
Nathalie Stutzmann | Simon McBurney
Montpellier
> Opéra Orchestre national Montpellier
Tél. 04 67 60 19 99. opera-orchestre-montpellier.fr
Sam. 11 février
Grave !
Ka Hou Fan
Dim. 12 février
Saint-Valentin
Chœur de l’Opéra national Montpellier
Mer. 15 février
Quatuor Arod
Jordan Victoria | Alexandre Vu | Tanguy Parisot |
Jérémy Garbarg
Ven. 17 février
Yi-Chen Lin | Nemanja Radulovic
Yi-Chen Lin | Nemanja Radulovic
Mar. 21 février
Concert des lauréats
Michèle Bréant | Judith Ankoué | Quentin Vogel | Pierre Fontenelle | Gabriel Durliat
Les 8 et 11 mars
Climat
Jérôme Pillement | Damien Robert
Jeu. 9 mars
Récital
Stéphane Degout
Ven. 17 mars
Daphnis et Chloé
Michael Schønwandt
Sam. 18 mars
Soul of Yiddish
Noëmi Waysfeld
Dim. 19 mars
De bach à l’impro(bable)
Cyrille Tricoire | Juliette Tricoire | Philippe Limoge
Lun. 27 mars
Christina Pluhar | Philippe Jaroussky
Christina Pluhar | Philippe Jaroussky
Les 31 mars et 1er avril
Piazzolla Rachmaninov
Rebecca Tong
Mar. 4 avril
Récital
Jean-François Zygel
Ven. 7 avril
Concerto en sol
Tomáš Netopil
Du 14 au 22 avril
Le bœuf sur le toit
Ka Hou Fan
Du 19 au 23 avril
Iphigénie en Tauride
Pierre Dumoussaud | Rafael R. Villalobos
Les 12 et 14 mai
Scènes du Faust de Goethe
Michael Schønwandt | Julian Rosefeldt
Mar. 16 mai
Michael Spyres
Francesco Corti
Ven. 19 mai
Solistes en lumières
Stéphanie Childress
Ven. 2 juin
Grisélidis
Jean-Marie Zeitouni
Du 7 au 10 juin
Orfeo
Philippe Jaroussky | Benjamin Lazar
Ven. 9 juin
Éclats
Michael Schønwandt
Dim. 25 juin
Cuivres en lumière
Ka Hou Fan
Mar. 4 juillet
Grisélidis
Jean-Marie Zeitouni
Toulouse
> Opéra national du Capitole de Toulouse
Tél. 05 61 63 13 13. theatreducapitole.fr
Du 15 au 17 février
Dafne
Geoffroy Jourdain
Du 26 février au 7 mars
Tristan et Isolde
Frank Beermann
Du 21 au 30 avril
La Traviata
Michele Spotti
Du 23 au 30 mai
Le viol de Lucrèce
Marius Stieghorst
Du 23 juin au 2 juillet
Mefistofele
Francesco Angelico
Le Turc en Italie - Avignon
Dafne - Toulouse
Zygel - Albi, Montpellier © Aglae Bory
– page quarante –
© Marie Benattar
© Denis Rouvre
ASYNCHRONE À L’ASTRADA À MARCIAC
PARRANDA LA CRUZ À LA SALLE DE L’UNION À CÉRET
Asynchrone de Fredéric Soulard et Clément Petit célèbre la créativité protéiforme du compositeur, producteur et interprète Ryuichi Sakamoto, principalement connu pour ses B.O de films hollywoodiens tels que Le Dernier Empereur de Bernardo Bertolluci ou The Revenant d’Alejandro González Iñárritu, moins pour son rôle phare dans les grandes innovations de la musique électronique et de l’ambiant à la fin des années 70 ou pour son œuvre colossale qui mêle instruments acoustiques, synthétiseurs ou « field recording ». Le duo s’attache moins à reproduire verbatim des extraits de ce répertoire qu’à s’inspirer de la liberté de Sakamoto, sa mystique, son aisance à s’inspirer autant de Debussy que de Kraftwerk. L’attraction s’explique aisément par les parcours des deux protagonistes. Tout comme Sakamoto, ils possèdent chacun une solide formation classique, - piano et violon pour Soulard, violoncelle pour Petit - qui a ensuite débouché sur de multiples expériences aussi bien en tant qu’instrumentistes que comme compositeurs, producteurs et ingénieurs du son dans des styles allant du jazz à la musique électronique, africaine…
Samedi 8 avril, à l’Astrada à Marciac (32).
Tél. 09 64 47 32 29. lastrada-marciac.fr
INUI
À LA MAISON DU PEUPLE À MILLAU
Ambiance caliente à la Salle de l’Union en mars ! Dans le cadre de la saison Jazzèbre, le groupe Parranda La Cruz vous donne rendez-vous pour un voyage à travers les rythmes chauds et festifs du Venezuela. Mais pas seulement ! Le parcours musical comprend également quelques escales vers les cultures africaines, amériendiennes, un survol du continent européen et un arrêt sur l’île de la Réunion. Un concert aux accents d’ailleurs donc, orchestré par Margaux Delatour, David Doris, Luc Moindranzé Karioudja, et Rebecca Roger Cruz. Un sympathique voyage musical aux rythmes obsédants, chants mystiques et festifs. Pour ceux qui voudraient aller plus loin, un atelier d’initiation au chant et au quitiplas, instrument vénézuélien, sera proposé le lendemain, samedi 11 mars à 10h. Pour accompagner les curieux dans leur découverte, Rebecca Roger Cruz abordera un travail sur la polyrythmie, la dissociation et le chant. Vendredi 10 mars, à la Salle de l’Union à Céret (66). Tél. 04 68 51 13 14. jazzebre.com
STACEY KENT
À LA CIGALIÈRE À SÉRIGNAN
Alors que son premier EP, Murmuration, devrait bientôt voir le jour, le groupe Inui se produira sur la scène du Théâtre de la Maison du peuple en mars. Sur fond de transe vocale électronique, Inui fait s’entremêler deux chants créant l’illusion de n’en entendre qu’un. S’ajoute une rythmique frénétique et puissante engagée aux lignes répétitives des synthétiseurs. Une écriture surprenante autour de voix primitives et hypnotiques qui se plongent dans un univers électronique et sauvage… Une singularité récompensée en août dernier, le groupe ayant remporté le premier prix du concours international de jazz vocal au Crest Jazz Festival. Cette année, INUI est aussi lauréat des résidences de création Occijazz et des Transes Cévenoles.
Vendredi 17 mars, au Théâtre de la Maison du peuple à Millau (12). Tél. 05 65 60 82 47. millaujazz.fr
Sorti en 2021, l’album Songs from other places a révélé toute la douceur et la poésie que pouvait transmettre la voix unique de Stacey Kent. Jamais une note de trop, jamais une faute de goût : Stacey Kent est une interprète d’exception et aborde avec justesse et élégance tous les répertoires, des standards à la bossa nova, du Great American Songbook à la chanson française. Sans excès ni démonstration technique, elle révèle l’essence mélodique des titres qu’elle s’approprie, avec une calme intensité qui constitue sa signature vocale. Née aux États-Unis mais installée en Europe, la chanteuse francophile aux deux millions d’albums vendus arpente les scènes internationales depuis une quinzaine d’années. Sans fioritures ni démonstration technique, son chant vous caresse comme un secret chuchoté à l’oreille avec juste ce qu’il faut de passion pour se sentir privilégié.
Jeudi 23 mars, à La Cigalière à Sérignan (34).
Tél. 04 67 32 63 26. lacigaliere.fr
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JAZZ
© Cle mentine Poquet © OT Balaruc
© Benoit Peverelli
Asynchrone
© Anne-Laure-Etienne
Parranda La Cruz
Inui
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MANU KATCHÉ
AU THÉÂTRE JEAN ALARY À CARCASONNE
SANSEVERINO
Avec The Scope, son dixième album sorti en 2019, Manu Katché synthétise l’ensemble de ses influences pop et soul dans un groove inimitable, porté par le jazz de Patrick Manouguian et la touche électro du claviériste et superviseur artistique Jim Henderson. Si la batterie a évidemment une place prépondérante dans cet opus musical, l’utilisation de nouvelles voix et sonorités, à mi-chemin entre l’enfance de Manu Katché - cette énergie débordante qui le caractérise et la danse qu’il a pratiquée - ainsi que sa volonté actuelle d’élargir son champ d’action musical, lui permettent de trouver son souffle intérieur dans un élan d’harmonie musicale et spirituelle. Un chapitre de rupture ou plutôt de prolongement, de plaisir et de renouvellement, ajouté à sa discographie d’expert sollicité, entre autres artistes, par Sting, Peter Gabriel, Véronique Sanson...
Vendredi 24 mars, au Théâtre Jean Alary à Carcassonne (11).
Tél. 04 68 11 59 15. theatre.carcassonne.org
THE STRANGLERS À EL MEDIATOR À PERPIGNAN
Sanseverino, enfant de Montreuil, profite du confinement pour rebrancher sa guitare et convoque, Stephane Huchard, jazzman émérite et Francois Puyalto, bassiste entre autres d’Emilie Loizeau pour un 11e album plus electrique que jamais. Sur la scène du théâtre Christian Liger, il présentera donc les chansons de l’album Les deux doigts dans la prise, né : « d’une envie d’arpenter d’autres lieux, d’autres pistes, d’autres sons en allant, entre autre, faire un tour du côté des sonorités funk et afrobeat (avec notamment quelques références à The Meters par exemple ou bien au 6/8 que l’on entend generalement dans l’afrobeat). S’inspirer de différents mouvements musicaux, tout en restant fidèle à mon univers de paroles, mes éternelles histoires, à ma seule facon d’écrire. » Accompagné d’un backing band de grand talent, Sanseverino nous fait profiter de son jeu de guitare virtuose ainsi que de sa gouaille inimitable tout au long des douze titres de l’album.
Samedi 21 mars, au Théâtre Christian Liger à Nîmes (30). Tél. 06 46 75 30 55. nimes.fr
VIN’S
Formés en 1974, les provocateurs Stranglers s’apprêtent à enthousiasmer le public une fois de plus avec leur son britannique si distinctif ! Quarante ans après leur premier hit, ils tiennent toujours le haut du pavé, lancé en pleine gueule du disco à la fin des années 70. La setlist est taillée pour le live, avec les classiques Golden Brown, Always The Sun, No More Heroes ou Peaches, auxquels s’ajoutent des titres extraits de leur nouvel album, Dark Matters, sorti le 10 septembre 2021. Le public devra aussi s’attendre à quelques surprises puisque le groupe a repensé certains éléments au cours de sa dernière tournée. Ces derniers viendront s’ajouter aux tubes qui ont jalonné la carrière du groupe. The Stranglers est incontestablement l’un des groupes anglais les plus influents de ces dernières décennies, avec 24 singles et 18 albums classés au Top 40. Mardi 14 mars, à El Mediator à Perpignan (66). Tél. 04 68 62 62 00. theatredelarchipel.org
Une plume acérée, un rythme toujours maîtrisé et un contact privilégié avec le public : Vin’s est tout cela à la fois. Originaire d’Avignon, il a testé ses textes sur les scènes du sud de la France, mais aussi sur les réseaux sociaux. Notamment en 2017, lorsqu’il sort le morceau #MeToo, dénonçant les violences faites aux femmes. Puis, en 2018, l’EP 23H59 confirme son succès. Désormais Montpelliérain, Vin’s cumule plus de 10 millions de streams cumulés. En 2019, paraît Sophia, un album pour lequel Vin’s a appris à placer ses émotions, à varier les plaisirs. Sincère, double, il est le couteau et la plaie, la guitare tricotée et le sample épais. Nourri par les rimes de Psy 4 de la Rime, FF, Keny Arkana, Diam’s ou Sniper, il prend le rap comme une bouée de sauvetage. « L’écriture rap est de l’ordre de la subversion, en dehors des codes, le rap pique là où ça fait mal » dit-il. Samedi 18 février, au Cratère à Alès (30). Tél. 04 66 52 52 64. lecratere.fr
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MUSIQUES ACTUELLES
CRATÈRE À ALÈS
AU
AU THÉÂTRE CHRISTIAN LIGER À NÎMES
FILLE DE RÉVOLUTIONNAIRES
LAURENCE DEBRAY
« Les parents ont mangé des raisins verts, les enfants en ont les dents agacées ». Serait-ce le cas de Laurence Debray, fille de Régis, compagnon de Che Gevarra et d’Elisabeth Burgos ? Difficile de ne pas poser la question d’un héritage sans doute lourd à porter. Laurence Debray interroge « le parcours de mes parents, ces écorchés si clairvoyants mais si malhabiles ». Elle analyse « leur héritage symbolique ». Elle tente de comprendre leurs choix : « j’ai le privilège de connaître la fin de l’histoire, d’avoir fréquenté des gens et des lieux, partie prenante de cette aventure romanesque ». C’est en effet toute une histoire que Laurence Debray évoque d’une étoffe de conteur. Elle entraine le lecteur d’un continent à l’autre, de SaintGermain-des-Près à la Bolivie, à la rencontre de célèbres noms inscrits dans la grande histoire, le Che et Fidel Castro entre autres. Pas facile, d’avoir des parents révolutionnaires mais le vent révolutionnaire est des plus inspirant dans la mémoire et sous la plume !
Éditions Stock MJ.L
HISTOIRE DE LA COMTESSE D’AULNOY
FERNANDE GONTIER
Encore une aristocrate mal-aimée, flanquée d’un mari qui lui préfère des petits marquis. L’entrée en littérature va noyer les maux dans les mots de cette mal mariée parmi tant d’autres. La comtesse va de ce piètre destin, se construire une belle destinée de femme de Lettres. Après un séjour au cachot, elle accepte un défi risqué, liberté contre espionnage. Espionne, statut atypique, mène la dame dans toutes les cours de France et de Navarre. À l’affut des secrets, elle ne se prive pas d’alcôves ! Avisée sur la question, elle écrit que « ce n’est pas l’amour qui nous perd, c’est la manière de le faire ! » Riche de connaissances, après avoir couru le guilledou, l’amante affute sa plume, lyrique, subtile, lucide. Connue pour ses Contes de fée, reconnue pour ses fameuses Mémoires de la cour d’Espagne, l’auteure révèle la modernité d’une femme, déterminée à être sujet de son histoire. MJ.L
TÊTES DE L’ART ANDRÉ FERNANDEZ
Le choc des photos, c’est très bien, mais le poids des mots qui les accompagnent, c’est mieux encore, car l’écriture permet d’en pénétrer le hors-champ, les soubassements périphériques, le contexte insoupçonné. Quand on a été photographe, en l’occurrence de presse, tel est le cas de l’auteur de ce livre, André Fernandez, on revisite avec nostalgie ces instants de vérité, que l’on a saisis, des vedettes que l’on a eu l’heur d’approcher et l’on se dit qu’il est dommage de laisser certaines pépites dormir dans des tiroirs. Une photo est morte, à l’instar d’un souvenir, si nul ne peut l’admirer. Avec ces Têtes de l’art, André Fernandez a donc puisé, dans son immense documentation personnelle, des moments d’exception, figés pour l’éternité, mais il a cru nécessaire de leur adjoindre un pendant explicatif. A l’instantanéité d’une image s’ajoute ainsi la durée. Des visages défilent, placés dans l’ordre alphabétique, d’Aznavour ou Blier à Reggiani et aux Rolling Stones, et même au clown Zavatta, en passant par Jonasz, Galabru, Michael Jackson, Montand, Moustaki, Nougaro, les Pink Floyd, des dizaines d’autres dont certains auront connu la gloire, parfois temporaire, et que l’on retrouve, au sens proustien du terme, dans l’intimité de moments privilégiés. Des portraits de femmes aussi : Emmanuelle Béart, Dani, Sydne Rome, Véronique Sanson… Et puis Léo Ferré, le maître vénéré, mis à l’honneur sur la couverture. Chaque photo a son histoire en vis-à-vis, comme en avis préliminaire, et c’est le principal intérêt de ce recueil : il ne se contente pas de cerner une physionomie. Il lui donne en quelque sorte une chair que la planéité de l’image tendait à abstraire. Il la ressuscite et permet au lecteur de s’en sustenter, de s’en nourrir et de nouer en définitive une relation plus profonde avec elle. Car c’est l’humanité des modèles qui se manifeste tout au long du parcours, pour le meilleur comme pour le pire. C’est cette humanité qui nous donne envie de découvrir les facettes inédites de ces différentes Têtes de l’art. Et donc de les feuilleter, comme un gâteau, à multiples couches, se savoure en prenant son temps.
Editions After
POÈMES ITSUJI YOSHIKAWA
BTN
Entre Itsuji Yoshikawa et Pierre Soulages, une longue amitié a commencé à Paris dans les années 1950. Elle s’est poursuivie au Japon lors d’un voyage du peintre et de son épouse Colette et resta emblématique jusqu’à la mort de Yoshikawa en 2002.
Editions Perrin
TAUROMACHIE, L’ÉTERNEL SCANDALE JACQUES TEISSIER
MONTAIGNE ARLETTE JOUANNA
Par les temps qui courent, la lecture de Montaigne est un acte des plus salubres, d’autant que pour le cas, il est écrit par une exégète. Intemporelle, la sagesse de ce philosophe peu contemplatif, épris de liberté, l’est, en effet. Le temps n’a pas ridé ses écrits. L’homme ne s’est pas retiré dans une tour d’ivoire. Il souhaitait conquérir la grandeur « dans la médiocrité d’une existence ordinaire, basse et sans luxe ». Mais, s’arrêtant de « se rasseoir en soi », il utilisa son savoir juridique à des fins très efficaces au Parlement de Bordeaux, ville dont il fut le maire reconnu et célébré. Personnalité aux multiples facettes, s’il se plaisait à caresser les muses, il n’en était pas moins acteur politique, au cœur des guerres de religion. À lire ou relire dans leur dimension contemporaine, Les Essais, ne sont-ils pas un véritable coup de maître ? MJ.L Éditions Gallimard
Les poèmes d’Itsuji Yoshikawa rassemblés ici ont été écrits à l’occasion de cénacles poétiques auxquels a participé Yukio Mishima. Préparé depuis plusieurs mois, ce livre bilingue, paru peu après le décès de Pierre Soulages qui en a été à l’origine, prolonge le lien entre ces deux hommes et ces deux cultures. À l’intérieur, un brou de noix de 1948, inédit, vient agrémenter le texte. Il a été sélectionné par Pierre Soulages pour la présente édition. Un livre comme un témoignage ultime des liens qui unissaient le peintre au Japon. E.G. Editions Méridianes Tauromachie, l’éternel scandale est un essai signé par l’abbé des arènes de Nîmes, Jacques Teissier. Un ouvrage pour comprendre comment on peut encore trouver un sens à la tauromachie alors que la question de son interdiction s’est encore posée récemment à l’Assemblée nationale. Prenant acte du mouvement animaliste, mais aussi de la nécessaire question de la souffrance animale, Jacques Teissier a construit ce livre autour d’une question centrale : comment trouver encore un sens à la tauromachie, et donc essayer de la justifier ? Pour l’éditeur, une « question d’autant plus intéressante que l’auteur nous la pose après avoir introduit au premier chapitre « Un tsunami culturel », l’indiscutable considération écologique et le basculement philosophique et moral qu’elle entraîne quant à la place de l’Homme. Pour y répondre, le père Teissier propose une approche nouvelle : entendre l’argument et la sensibilité anti-taurine pour ne pas risquer de rester campé sur des positions aussi aveugles qu’obsolètes. »
Éditions Au Diable Vauvert
ES
–
LIVR
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CAHIER
en région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée
1
Patrimoine immatériel, les métiers d’art constituent une grande richesse culturelle en France. Riche d’une grande diversité de pratiques, il est à la fois le témoin de savoir-faire ancestraux, mais également un terreau bien vivant et en perpétuelle évolution. Porteurs d’histoire et d’innovation, les métiers d’art représentent une ressource infinie pour tous les créateurs. La région Occitanie est l’un des berceaux de cette excellence perpétuée par les professionnels des métiers d’art. Coup de projecteur sur une filière d’excellence et sur les dispositifs menés par le territoire régional pour la soutenir. SPÉCIAL
LES MÉTIERS D’ART
Les métiers d’art
Qu’est-ce que c’est ?
Les métiers d’art sont l’héritage de savoir-faire précieusement élaborés au fil des siècles et transmis avec passion aux nouvelles générations par des professionnels d’une haute technicité. Ils fondent l’un des socles essentiels du Patrimoine Culturel Immatériel Français.
Qu'ils
œuvrent à la création ou à la restauration du patrimoine, les professionnels des métiers d'art sont animés par une démarche créatrice, une liberté d'expression, un sens de l'exigence et un rapport sensible à la matière. Souffleur de verre, tourneur sur bois, céramiste, sculpteur sur métal, relieur, origamiste... Les métiers d'art répartis en 281 disciplines et 16 domaines d'activités, bénéficient depuis juin 2014 d’une reconnaissance législative. La définition officielle des métiers d’art : « Relèvent des métiers d’art les personnes physiques et les dirigeants sociaux des personnes morales qui exercent à titre principal ou secondaire une activité indépendante de production, de création, de transformation ou de reconstitution, de réparation et de restauration du patrimoine, caractérisée par la maîtrise de gestes et de techniques en vue du travail de la matière et nécessitant un apport artistique. » (Article 22, Loi Artisanat, Comme et TPE, 18 juin 2014).
En tout, 281 métiers d’art ont été recensés répartis en 16 domaines d’activités
• Architecture et Jardins
Ameublement et décoration
• Bijouterie, Joaillerie, Orfèvrerie, Horlogerie
• Céramique
• Cuir
• Facture instrumentale
• Jeux, Jouets et Ouvrages mécaniques
• Luminaire
•
• Métal
•
Mode et Accessoires
• Papier, Graphisme et Impression
• Restauration
• Spectacle
• Tabletterie
• Textile
• Verre et Cristal
CAHIER SPÉCIAL
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À Anduze
ÀLaguiole
À Prades
À Montazels
Quelques exemples de métiers d’art en Occitanie
Les potiers d’Anduze (30)
Ils transforment la terre en objet dur et inaltérable, comme le vase d'Anduze (Gard) qui connut un fort succès dès le XVIIIe siècle. Aujourd'hui, dix fabricants perpétuent la tradition et garantissent l’authenticité d’un savoir-faire qui dure depuis 1610.
Faïenceries de Martres-Tolosane (31)
Chaque pièce est unique, l'art de la faïence s'inscrit à Martres-Tolosane depuis bientôt trois siècles sans que jamais la production en fût interrompue.
Couteliers de Laguiole (12)
Le couteau de Laguiole est né à Laguiole, au cœur du plateau de l’Aubrac. Il fait partie du patrimoine de la coutellerie française. Dans le village, l’activité coutelière est dynamique, comme le démontrent les nombreux ateliers et boutiques dans le village. Certains couteliers sont même Meilleurs Ouvriers de France.
Fabricant de chaussures (30)
Ce patrimoine technique requiert plus de 150 opérations. En Occitanie, ce savoir-faire est perpétué par la Botte Gardiane, l’une des dernières entreprises françaises à fabriquer les traditionnelles bottes camarguaises. Créée en 1958, elle confectionne des chaussures et accessoires en cuir dans son unique atelier à Aigues-Vives.
Gantier à Millau (12)
Plébiscité par les grandes maisons de haute couture et par les stars du showbiz, le gant en cuir millavois s’exporte au-delà de nos frontières, grâce au savoir-faire des mégissiers, des stylistes et gantiers passionnés par le travail minutieux de la peau.
À Millau, trois ateliers perpétuent ce savoir-faire : la Maison Fabre, l’Atelier du gantier et Causse gantier.
Chapelier à Montazels (11)
MontCapel est la dernière chapellerie française à détenir un savoir-faire unique en France : la fabrication de la matière première pour tout chapeau en feutre de laine - la cloche.
Joailler à Prades (66)
Le Grenat de Perpignan est le seul bijou protégé et garanti
par une Indication géographique ! Ces pierres fines sont montées à la main par les joailliers selon un savoir-faire unique.
Facteur de percussions à Verfeil (31)
Artisans d'art spécialisés dans le façonnage du métal, Metal Sounds crée des instruments de musique uniques : des percussions mélodiques en métal, tels que des handpans (hangdrum, pantam), des tongues drums (hankdrum) et des steelpans (steeldrum).
Facteur d’instruments de musique mécanique à Béziers (34)
Pierre Charial s'est spécialisé dans la confection de cartons perforés pour orgues de barbarie. Il a notamment travaillé avec Jacques Brel, Michel Fuguain ou Jean-Michel Jarre. Il est nommé Maître d'Art en 2004 par Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la Communication.
Fabricant de jouet à Céret (66)
La société Alortujou créée des jeux uniques : des jeux en bois traditionnels de diverses cultures, aux créations originales. Jeux d’adresse, de réflexion ou encore de stratégie, petits et grands trouveront leur bonheur !
Tapissier à Lodève (34)
Lodève abrite l'unique annexe de la Manufacture Nationale de tapis de la Savonnerie des Gobelins. Il s'y tisse des tapis d'exception perpétuant la même technique de tissage depuis quatre siècles.
LES MÉTIERS D’ART
– 3 –PhotoV. Daverio © Montpellier Agglomeration
À Lodève
« Fabriqué en Occitanie »
Une signature régionale de reconnaissance
Cuir, bois, verre… Les artisans d’art transforment la matière pour créer des objets uniques. À mi-chemin entre tradition et modernité, ces professionnels pourront prétendre à la signature « Fabriqué en Occitanie » développée par la Région.
Fabriqué en Occitanie, c’est une signature qui distingue les entreprises de la région Occitanie et leur savoir-faire (hors alimentaire et vin), et rassemble une communauté de fabricants engagés pour l’économie régionale et la responsabilité environnementale.
Cette initiative associe la Région Occitanie, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat et la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Occitanie ainsi que les professionnels. Elle vise à faire rayonner les savoir-faire et les talents de milliers d’entreprises, à soutenir l’emploi local, s'inscrire dans une démarche vertueuse de circuit court, renforcer l’attractivité économique et touristique, favoriser la transition écologique, contribuer à la lutte contre le changement climatique.
Fabriqué en Occitanie est réservée aux arts, métiers et industries de la fabrication dans quatre secteurs d’activité :
• Artisanat d’art
• Santé, beauté et bien-être
• Mode et accessoires
• Maison, déco et bricolage. En savoir plus :
LES ÉVÉNEMENTS
Vous souhaitez partir à la découverte des métiers d’art, rencontrer des professionnels, ou encore acquérir l’une de leurs créations ? Tout au long de l’année, de nombreux événements mettent en avant
« Il y a une demande forte des consommateurs qui aspirent de plus en plus à privilégier des produits de qualité, fabriqués près de chez eux, dans des conditions sociales et environnementales acceptables. De plus en plus, d’artisans, d’entreprises se lancent, créent et proposent aujourd'hui ce "Fabriqué en Occitanie" que je veux développer car il est générateur d'emplois dans tous les territoires. En lien avec nos partenaires, chambre de métiers et CCI, cette signature permet aux consommateurs d’identifier plus facilement ces produits. »
Carole Delga
Présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée
SPÉCIAL – 4 –
CAHIER
© So Flash production
© Philippe Grollier
« Fragments » Salon régional des métiers d’art
autour des métiers d’art en Occitanie
toute la diversité et la richesse des métiers d’art. Soutenus par la Région Occitanie, ils sont organisés par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat Occitanie.
« Le Pass Métiers d’Art » Un soutien aux professionnels
La Région soutient les professionnels des métiers d’art en accompagnant leurs projets de développement, notamment à travers le Pass Métiers d’Art. Depuis 2019, 912 dossiers ont ainsi été financés pour près de 6 millions d’euros. Cette aide permet aux professionnels d’accélérer leur projet de modernisation, de conquête de nouveaux marchés et/ou d’accroissement de leur visibilité.
Le Pass Métiers d’Art a pour objectif de :
• Maintenir et développer les métiers d’art et les savoirfaire locaux en Occitanie.
• Soutenir les professionnels des métiers d’art ayant un projet de modernisation de leur appareil ou procédés de production, et/ou de conquête de nouveaux marchés, et/ou d’accroissement de leur visibilité.
• Valoriser les savoir-faire en encourageant les visites des ateliers des artisans d’art ou toutes autres démonstrations dans les territoires d’Occitanie.
En savoir plus :
Fragments, Salon régional des métiers d’art Dédié aux métiers d'art d’Occitanie, Fragments a connu deux éditions à Toulouse : la première en 2021 à La Cité et la seconde à l’Hôtel-Dieu en décembre 2022, qui a réuni 80 professionnels des métiers d’art pendant trois jours pour une expositionvente entièrement gratuite.
En savoir plus :
La Route des métiers d’art
Cette expérience touristique originale de la CMA Occitanie, proposée en partenariat avec la Région, montre le dynamisme de ce secteur économique, qui regroupe 4 000 artisans d’art en Occitanie.
Elle permet de faire découvrir quelques-unes des richesses artistiques des 13 territoires de la région. Bijouterie, maroquinerie, coutellerie, faïence, céramique, gravure, orfèvrerie, lutherie, verrerie, ameublement, travail du papier, du textile ou encore du métal : le public sélectionne et construit son itinéraire à la carte, avant d’aller à la rencontre de professionnels de talent, gardiens de savoir-faire d’excellence profondément ancrés sur nos territoires, à forte teneur patrimoniale et créative.
En savoir plus :
Journée européenne des métiers d’art Elles se dérouleront du 27 mars au 2 avril 2023 partout en France et en Europe. Cette année, elles auront pour thème « Sublimer le quotidien » pour illustrer l’importance des métiers d’art dans les foyers et la société française. Au cœur des maisons, du patrimoine bâti, sur soi, les métiers d’art enchantent le quotidien… Par ailleurs, après le Grand Est et l’Allemagne en 2022, l’édition 2023 des JEMA mettra à l’honneur la région Nouvelle-Aquitaine ainsi que l’Espagne, berceaux de savoir-faire ancestraux et foyers d’innovation importants.
En savoir plus :
LES MÉTIERS D’ART – 5 –
© So Flash production © So Flash production
en région Occitanie LES FORMATIONS
L’artisanatd’art est un univers de savoir-faire et de passion. Chaque année, les métiers d’art séduisent de nouveaux profils en apprentissage ou en reconversion professionnelle, attirés par la créativité et les multiples possibilités de carrière offertes par le secteur. Pour favoriser la transmission de ces savoir-faire, la Région soutient la formation des demandeurs d’emplois et des apprentis aux métiers d’art. Elle organise également des journées d’information dans les Maisons de l’Orientation et les Maisons de Région.
En 2023, elle finance environ 120 places de formations pour les métiers d’art pour environ 1,1 million d’euros. Outre l’IMARA à Revel, elle investit également pour la formation avec l’AFPA à Rodez. Par ailleurs, un autre pôle est en développement à Uzès dans le Gard. Pour devenir un professionnel, une multitude de formations sont ouvertes en région.
Où se former ?
Institut des métiers d’art & de l’artisanat d’art à Revel (Haute-Garonne)
Pôle historique de la formation aux métiers d’art, l’IMARA à Revel accueille entre 100 et 110 stagiaires chaque année. Une école qui a la particularité d’être une association et qui existe depuis plus de 25 ans. Ses missions sont les suivantes : la transmission des savoir-faire des métiers d’art par la formation, a promotion de l’artisanat d’art et de ses acteurs par l’organisation d’actions et d’événements (colloques, journées techniques), et l’accompagnement des professionnels et institutionnels par des actions de conseils individuels ou collectifs. L’IMARA prépare aux métiers de vitrailliste, sellerie générale, tapissier d’ameublement en siège, tournage en céramique, serrurier, métallier, ferronnier d’art, ébéniste.
Mais aussi
AFPA à Rodez (Aveyron) prépare aux métiers de garnisseur, harnacheur, tapissier garnisseur et courtier d’ameublement.
GRETA du Gard à Uzès prépare aux métiers de sculpteur ornemaniste, marqueteur, monteur en bronze, tapissier d’ameublement en décor, tapissier d’ameublement en siège, tailleur de pierre, ébéniste.
GIP FORMAVIE dans le Gard, l’Hérault et les PyrénéesOrientales prépare aux métiers de la mode, vêtement de peau, maroquinier.
GRETA Midi-Pyrénées prépare aux métiers de tapissier d’ameublement en siège, ébéniste, métiers de la mode. CFA à Sorèze dans le Tarn propose 19 CAP pour se former à différents métiers d’art parmi lesquels les arts de la reliure, du verre et du cristal, bronzier, tournage ou décoration en céramique, et différents métiers autour de la gravure.
TAF : le Salon Travail-Avenir-Formation
18 salons en 2023
Créés par la Région Occitanie et ouverts à tous – lycéens, apprentis, étudiants, demandeurs d’emplois, salariés de tout âge et tout horizon – les Salons TAF sont l’occasion de recueillir facilement des informations sur son futur métier, mais également d’en découvrir d’autres ou de trouver un job sur place.
Les visiteurs pourront, en échangeant avec les professionnels de l’emploi, de l’orientation, de la formation professionnelle, de l’apprentissage et de la création d’entreprise, définir un projet spécifique ou grâce à leurs conseils se réorienter vers des filières porteuses d’emploi dans la région.
Au cœur des salons, un espace recrutement permet de rencontrer en direct les responsables d’entreprises et de déposer son CV. Nombre d’entreprises et d’agences d’intérim locales y sont présentes et proposent des offres d’emploi. Un espace création et reprise d’entreprise est également présent pour renseigner les publics en recherche d’information. L’espace formation où les organismes de formations, les CFA… apporteront des informations aux personnes qui cherchent à se former ou s’orienter vers un nouveau métier. Un espace information-orientation, lieu idéal pour être conseillé sur ses projets avec la participation des acteurs de l’emploi et de la formation du territoire. Le Salon TAF c’est aussi le lieu où l’on fait naître des vocations grâce à de nombreuses démonstrations de métiers.
Les dates en région :
En savoir plus :
•
• Mer. 8 mars à Albi (81)
Jeu. 2 mars à Alès (30)
• Jeu. 9 mars à Cahors (46)
• Mer. 15 et jeu. 16 mars à Montpellier (34)
• Jeu. 16 mars à Mende (48)
• Jeu. 16 mars à Perpignan (66)
• Mar. 21 mars à Nîmes (30)
• Mer. 22 mars à Saint-Gaudens (31)
• Jeu. 23 mars à Rodez (12)
• Mer. 29 et jeu. 30 mars à Toulouse (31)
• Jeu. 30 mars à Montauban (82)
• Mer. 5 avril à Tarbes (65)
• Jeu. 6 avril à Carcassonne (11)
• Mer. 12 avril à Auch (32)
• Jeu. 13 avril à Figeac (46)
• Jeu. 20 avril à Saverdun (09)
• Jeu. 27 avril à Béziers (34)
CAHIER SPÉCIAL
– 6 –
©
-
IMARA
Revel
« On peut peindre dans une cellule, dans une cave, dans un local d'une rue sombre et étroite, dans une immense galerie ensoleillée au bord d'un canal. On peut remonter de l'ombre vers la lumière, y redescendre, mais seulement si le coeur vous en dit, accrochant ça et là mille couleurs entre les noirs et les blancs toujours accueillants.
Vincenzo Galati connaît, est tout cela. Autodidacte, « peignant comme un enfant heureux de peindre », il continue son voyage pictural et vous invite à le suivre ou se laisse emmener, itinéraire tracé tout droit du coeur à la main, de la main au couteau, comme un sixième doigt. Le geste est précis et clair, venu d'on ne sait où et pourtant bien là, docile et appliqué, turbulent et insoumis. Si le poète a écrit son nom, Vincenzo Galati n'a de cesse de la peindre, cette liberté si précieuse et fragile. Le tourment parfois, l'évasion toujours…» map
Francis Duval graphiste peintre photographe francisduval.com francisduval34@orange.fr @francisduvalpeintre
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La force du salon Ob’Art
C’EST LA RENCONTRE AVEC LES CRÉATEURS
Du 7 au 9 avril, Ob’Art, salon des métiers d’art, donne rendezvous au public pour célébrer ses 10 ans ! Porté par Ateliers d’Art de France, l’événement est devenu incontournable pour découvrir de nouveaux professionnels de la région et dénicher des créations uniques.
Dans cet entretien, Stéphane Galerneau, Président d’Ateliers d’Art de France, revient sur l’évolution du salon et son édition anniversaire.
Cette année, cela fera dix ans que le salon Ob’Art propose une édition montpelliéraine. Quelles évolutions a connu l’événement depuis 2013 ?
Premièrement, le salon Ob’Art s’attache à accorder une place importante aux métiers d’art dans la région Occitanie et ce, depuis 10 ans maintenant. En mettant en avant ces professionnels de la région mais également de la France entière, Ateliers d’Art de France n’a pas eu besoin de procéder à des changements majeurs pour que le public, fidèle et amateur des métiers d’art, vienne sur le salon. La force d’Ob’Art, comme tous les salons organisés par Ateliers d’Art de France, est la diversité des métiers d’art représentée à travers les exposants. Ainsi, à chaque édition, les évolutions les plus significatives font partie des nouveautés proposées par les créateurs.
Tout de même, plusieurs changements ont eu lieu, comme l’ouverture aux métiers de la restauration du patrimoine ou bien encore des ateliers de démonstration afin de rendre concret le travail minutieux, délicat et complexe des ateliers.
Que pouvez-vous nous dire de cette prochaine édition ?
Y aura-t-il des nouveautés ?
Nous savons que les exposants ont hâte de présenter leurs dernières créations et d’échanger avec les visiteurs locaux.
Cette édition marque les 10 ans de l’événement ! Nous sommes particulièrement fiers d’accompagner depuis tout ce temps les professionnels du secteur en leur offrant un salon de qualité, à hauteur de leurs attentes. Certains créateurs, mais aussi partenaires
étaient déjà là lors de la première édition, comme L’Atelier 217, Salsa Maroquinerie et J. Boetsch Création. De nouveaux nous ont rejoint et certains ont trouvé leur public montpelliérain.
Pour cette édition nous envisageons de reproposer au public, toujours en quête de découverte quelques démonstrations afin d’illustrer le travail de la matière et pourquoi pas, éveiller des vocations !
Chaque année, le salon offre une incroyable diversité d’exposants et de métiers d’art, comment sont-ils sélectionnés et quels domaines seront représentés pour cette édition ?
Ateliers d’Art de France a pour mission de représenter et valoriser la richesse des métiers d’art. Ils sont céramistes, verriers, modistes, ébénistes…
Ils manient le papier, la terre, le métal, mais aussi l’or et le textile et ils viennent de toute la France ! Toute cette diversité est représentée au salon Ob’Art et c’est ce qui fait sa force. Cette année, le mobilier de décoration, le luminaire, la sculpture ou bien encore les bijoux sont représentés.
Ainsi le public aura la chance de pouvoir offrir ou s’offrir des objets singuliers, vus nulle part ailleurs. Afin de satisfaire les visiteurs, il est indispensable de sélectionner soigneusement les exposants. C’est une véritable promesse que l’on fait au public du salon Ob’Art Montpellier.
Un jury de professionnels analyse les candidatures et la sélection s’effectue selon les critères suivants : la Maîtrise des gestes et des techniques ; la transformation de la matière ; la qualité des œuvres
présentées ; la totalité des créations réalisée dans l’atelier de la créatrice ou du créateur ; la fabrication en pièce unique ou en petite série.
L’engouement pour le salon
Ob’Art montre à quel point le public aime découvrir les métiers d’art. Cette valeur de l’échange est également au cœur du salon ?
Plus que découvrir, le public vient pour offrir ou s’offrir des pièces uniques et singulières, porteuses de sens. En cette période, le durable reprend sens, acquérir un objet façonné pendant des heures, des jours ou des semaines par un homme ou une femme est un acte engagé, le fruit d’une rencontre et le début d’une histoire. La force d’Ob’Art - et de l’ensemble des salons organisés par Ateliers d’Art de France – c’est la rencontre avec les créateurs qui vont partager leurs histoires, leurs parcours, leurs démarches artistiques. Ce salon grand public propose des pièces à acheter sur place, à tous les prix et directement auprès des créateurs, ce qui en fait sa singularité.
Les visiteurs, si j’ose le dire ainsi, sont parfois autant passionnés par
les métiers d’art que les professionnels des métiers d’art eux-mêmes. S’ensuit alors des discussions sur la matière, la technique, l’inspiration, l’évasion… Je crois aussi qu’ils sont attirés par ce salon, car toutes les pièces présentées sont uniques ou façonnées en petites séries dans des ateliers d’art.
De plus, la région Occitanie étant bien représentée parmi les exposants, les visiteurs savent qu’ils peuvent après la fin du salon continuer à suivre le travail d’un des créateurs ou visiter son atelier ! Recueillis par EG
9
STÉPHANE
ENTRETIEN AVEC
GALERNEAU PRÉSIDENT D’ATELIERS D’ART DE FRANCE
“
ÉVÉNEMENT OB’ART DU 7 AU 9 AVRIL À MONTPELLIER
Du 7 au
avril, au Corum à Montpellier (34). salon-obart.com
– page cinquante-sept –
Stéphane Galerneau
“
Le public vient pour offrir, ou s’offrir, des pièces uniques
© AlexGallosi
les FESTIVALS D’HIVER
– page cinquante-neuf –
© Cédric Rouillat « Stabat Mater » de Pergolèse au festival de musique sacrée à Perpignan (page 65) > CINÉMA > JEUNE PUBLIC > LIVRES > MUSIQUES > HUMOUR SOMMAIRE
FESTIVALS D’HIVER
CINÉLATINO À TOULOUSE PARTANCES À SAINT-ORENS DE GAMEVILLE
Cinélatino, c’est plus de 150 films internationaux répartis sur des dizaines de séances, pendant dix jours de festivités. Dans cet impressionnant volume de la 35e édition, douze longs-métrages de fiction, sept documentaires annoncés en avant-première française à Toulouse et une quinzaine de courts-métrages, compléteront la sélection. Un choix très varié et riche parmi des films récents, une spectaculaire façon d’explorer les différentes facettes de l’Amérique latine, découvrir la sélection vibrante, politique, intense, émouvante, d’une trentaine de films en sortie nationale, et d’assister toujours en avant-première aux séances dans les salles partenaires à Toulouse, en Occitanie et au-delà. Goûter à la nostalgie des reprises de films latinos qui n’ont pas pris une ride, sans bouder la redécouverte de grands classiques du cinéma latino-américain. Le Cinélatino s’adresse également aux enfants pour transmettre le goût du 7e art, s’interroger sur l’image, rendre curieux, construire un regard sur le monde, reconnaître l’autre et vivre avec, autant d’enjeux qui sous-tendent les actions menées avec le jeune public dans le cadre de Cinélatino. Pour eux et elles, deux courts-métrages, Mundo encantado et Petite histoire d’Amérique latine ainsi que deux longs, Le secret des Perlims et Louise et la légende du serpent à plumes
Du 24 mars au 2 avril, à Toulouse (31). Tél. 05 61 32 98 83. cinelatino.fr
RENCONTRE CINÉMA DE PÉZENAS À PÉZENAS
Si la première édition de Rencontre Cinéma de Pézenas a eu lieu en 1962, soixante ans plus tard, c’est une institution ancrée dans le paysage culturel piscénois. Chaque année, l’événement présente des films passionnants et invite des personnalités bien connues du cinéma pour créer des échanges. Cette année, l’accent est mis sur un pays qui a particulièrement façonné le paysage cinématographique international : l’Italie. De nombreux intervenants spécialisés tels que le réalisateur Julien Paolini ou la conférencière Louisa Prudentino aborderont les aspects les plus importants de la cinématographie italienne. Mais le cinéma français en général et les films régionaux ont aussi leur place dans la programmation du festival. À ne pas manquer :
Festival du film de voyage et d’aventure, la 19e édition de Partances invite, cette année, aux voyages qui se partagent et la programmation est une mine de plaisir ! Sélection de films et réalisateurs à découvrir. Pour Les mains, Claudette Thomas a observé celle des femmes : ornées, abîmées, au travail ou en repos, elles marquent des vies. Avec Grandir dans les dunes de Gobi, Christiane Mordelet et Stanzin Dorjai Gya suivent la petite Otgo qui vit au milieu d’un troupeau de chameaux, et rêve de devenir danseuse. Exceptionnel voyage à travers le temps avec Cédric Thomas qui nous invite à découvrir des mondes inaccessibles, perdus dans le vide intersidéral dans Lève les yeux. Sur les sommets de l’Himalaya, il est une région où ses habitants, les Wakhis, pourraient vivre jusqu’à 130 ans. Quel est leur secret ? C’est ce qu’ont voulu savoir les voyageurs Camille et Illiès qui retracent leur voyage dans Le secret de la longévité. Yves Marre mène, lui, Une vie d’aventures, dans les airs comme sur les mers du globe, au service des plus déshérités. Dans The high life, au milieu de paysages éblouissants, Sarah, gardienne du refuge de La Charpoua, vit à l’écart de la société, entre plaisirs simples et liberté.
Du 10 au 12 mars, à l’Altigone à Saint-Orens de Gameville (31). Tél. 05 61 39 17 39. partances.com
FESTIVAL ITINÉRANCES À ALÈS
L’équipe du festival de cinéma d’Alès entrant dans sa 41e édition, a officialisé le nom du célèbre invité, Pierre Salvadori, qui recevra le prix d’honneur décerné tous les ans par le festival.
• Sam. 25 février, 14h30 : Disperata, d‘Edoardo Winspeare, comédie.
Ven. 24 février, 20h30 : Les enfants volés, de Gianni Amelio, drame.
• Dim. 26 février, 14h30 : Coups de feu dans la Sierra, de Sam Peckinpah,
• western.
• Mar. 28 février, 17h30 : Les Camarades, de Mario Monicelli, policier.
Lun. 27 février, 21h : Piranhas, de Claudio Giovannesi, crime.
• Mer. 1er mars, 14h30 : La Mouette et le Chat, d‘Enzo D’Alo, animation.
• Jeu. 2 mars, 14h : Palerme, d‘Emma Dante, thriller.
• Du 24 février au 2 mars, à Pézenas (34). lafccm.org
De Cible émouvante à La Petite Bande, en passant par Les Apprentis, Hors de Prixou En liberté, pour lequel il a obtenu le César du meilleur réalisateur en 2019, Pierre Salvadori porte son regard sur des êtres légèrement décalés, souvent un poil marginal, lesquels tentent, tous les moyens aidants, de s’en sortir. L’expression cinématographique est une juste façon de parler du monde et de la vérité de la condition humaine. À ses génériques, des rôles magnifiques offerts à Jean Rochefort, Adèle Haenel, Guillaume Depardieu, Audrey Tautou, François Cluzet, Marie Trintignant, Gustave Kervern, Catherine Deneuve, Pio Marmaï, Damien Bonnard, José Garcia, entre autres. Ce cinéaste a un lien avec l’histoire du festival a précisé le directeur d’Itinérances, Antoine Leclerc, qui a déclaré : « C’est quelqu’un qui travaille la comédie avec beaucoup d’intelligence, d’originalité et de fantaisie. L’on sait que le genre est difficile à honorer, et plus encore dans le 7e art ». Pierre Salvadori sera présent à Alès pour animer une master class et accompagner la projection de la quasi-totalité de ses films.
Du 24 mars au 2 avril à Alès (30).
Tél. 04 66 30 24 26. itinerances.org
– page soixante –
Pierre Salvadori
Le secret des Perlims
Le secret de la longévité
© Salvatore Allotta
Cinéma
Julien Paolini
EXTRÊME CINÉMA À LA CINÉMATHÈQUE DE TOULOUSE
Voilà 24 ans que l’événement Extrême Cinéma met en lumière les films à la marge. Loin des blockbusters et autre grands succès populaires du cinéma, ce temps fort proposé par la Cinémathèque de Toulouse ne s’interdit rien et montre tout : des films cultes comme totalement oubliés. Le programme se veut tout aussi riche et éclectique proposant, outre les projections, un ciné-concert en ouverture, des concerts, une exposition, des performances et, surtout, des rencontres avec les invités. Cette année, le festival recevra donc The Guilty Pleasures, un duo de musiciens qui accompagnera en live la projection du film d’ouverture, le vendredi 17 février : Les Aventures extraordinaires de Saturnin Farandoul de Marcel Fabre. Des invités, il y en aura aussi pour les plus jeunes dans le cadre de la sélection « Les Juniors de l’Extrême ». Cette fois, c’est le superhéros Batman qui sera devant les enfants pour discuter avec eux à l’issue de la projection Batman de Tim Burton. Également dans la liste des présents, le réalisateur espagnol Nacho Cerdà, qui viendra présenter deux séances de ses films, La Trilogie de la mort et Abandonnée. On notera aussi la présence aux fondateurs du festival Grindhouse Paradise, de l’auteur britannique Pete Tombs, de l’auteure et illustratrice Delphine Bucher, et des programmateurs du festival Hallucinations Collectives et Mutoscope Sebastien Lecocq et Benjamin Leroy.
Du 17 au 25 février, à la Cinémathèque de Toulouse (31). lacinemathequedetoulouse.com
26e RENCONTRES INTERNATIONALES TRAVERSE À TOULOUSE
39e FESTIVAL TRAVERSÉES À LUNEL
Créées il y a 25 ans, les Rencontres Internationales Traverse sont pionnières dans la programmation de cinéma expérimental et d’art vidéo. Inchangé depuis le départ, le but de l’événement est de faire découvrir ces formes d’art contemporaines moins connues à des publics curieux, novices ou amateurs. Comme chaque année, cette 26e édition se déroule en deux temps. Le premier, du 15 au 19 mars constitue le véritable temps fort des Rencontres avec un réel marathon dans une douzaine de lieux avec projections de cinéma expérimental et d’art vidéo, performances, vernissages des expositions d’installations et de photographies, atelier mené par trois artistes, table-ronde, un atelier grattage pellicule... et ce, en présence d’une cinquantaine d’artistes locaux, nationaux et internationaux. Le second temps est celui des expositions qui restent ouvertes au public jusqu’au 2 avril. Centré cette année autour du thème « Variabilité en échos », les Rencontres présenteront quelque 200 œuvres en 2023.
Du 15 mars au 2 avril, à Toulouse (31). Tél. 05 62 26 48 51. traverse-video.org
Proposé par l’association Pêcheurs d’images, le festival Traversées proposera, comme chaque année, une programmation variée de films réalisés dans des pays bordant la mer Méditerranée. De nombreux professionnels du 7e art (réalisateurs, scénaristes, acteurs) viendront échanger autour du secteur cinématographique. Avant-premières, projections pour les lycéens, programmation de courts-métrages, séances au cœur des villes et villages du Pays de Lunel et une sélection de films pour les enfants rythmeront la programmation. Par ailleurs, cette 39e édition sera également l’occasion de célébrer les 150 ans de la naissance de Louis Feuillade autour d’une programmation dédiée, dont un cinéconcert donné par Marc Simon, musicien et poète, qui fait également partie d’une sélection mêlant musique et cinéma. Autre nouveauté cette année, une sélection spéciale intitulée « Regards féminins ». Enfin, côté cinéma méditerranéen, le public pourra découvrir en avant-première La dernière Reine d’Adila Bendimerad, mais également Fièvre méditerranéenne de Maha Haj et Sous les figues d’Erige Sehiri.
À noter : c’est le film Dirty, Difficult, Dangerous, de Wissam Charaf qui sera diffusé lors de l’ouverture du festival.
Du 31 mars au 8 avril, à Lunel (34).
Tél. 04 67 83 39 59. pecheursdimages.fr
– page soixante-et-un –
Ivana Bosnjak Volda et Thomas Johnson Volda « Remember How I Used to Ride a White Horse »
« Dirty, Difficult, Dangerous » de Wissam Charaf
© Simone-Di-Luca
LE FESTIVAL DE GUITARE À AUCAMVILLE
Créé en 1995, en Belgique par Peter Decuypere et Herman Schueremans, c’est en 2011 qu’I love Techno s’installe en France, et surtout à Montpellier. Depuis, le festival rassemble chaque année le meilleur des DJ et les fans de musiques électroniques. Un rendez-vous devenu une référence du printemps montpelliérain. Pour cette édition 2023, le festival occupera trois lieux emblématiques de la ville : l’Opéra Comédie, le Parc des expositions, et la Halle Tropisme. Le Rockstore, le Dièze Club et le Mélomane accueilleront, eux, les after.
Programme
• Ven. 7 avril au Rockstore : Streoclip + Teho + Dim Kelly.
Ven. 7 avril à l’Opéra Comédie : Acid Arab + Deena Abdelwahed.
• Sam. 8 avril au Parc des expositions : Charlotte de Witte + Vitalic + Mind
• Against + Trym + Carlita + Syreeta.
• Enos + Just Lauren.
Sam. 8 avril au Dièze Club : Cosmic Boys + T78 + Nure + Ivory + Invoker +
Sam. 8 avril au Dièze Club : Charles Frenckler + Eastel + Morsure + APG.
• Dim. 9 avril à la Halle Tropisme : DJ Tennis + Pablo Bozzi + Lisa More.
• Du 7 au 9 avril, à Montpellier (34). ilovetechnoeurope.com
LIMOUX BRASS FESTIVAL À LIMOUX
Pour la 31e fois, le Festival de Guitare s’installe à Aucamville et ses alentours. En plus d’innombrables nouveaux artistes talentueux à découvrir, l‘événement présentera une grande variété de styles musicaux, dont le jazz manouche, le folk et le blues, mais aussi le rock, le flamenco et des chansons françaises. Le festival invite ses visiteurs à élargir leurs horizons à travers des concerts instrumentaux,plein d’émotions et parfois humoristiques. À ne pas manquer :
Jeu. 16 mars, 19h30 : Maël Goldwaser & Arthur Bacon, flamenco, Salle • Clairefontaine à Fonbeauzard.
Ven. 17 mars, 20h : Fanou Torracinta Quartet, jazz, Salle G. Brassens à • Aucamville.
Sam. 18 mars, 20h : Salomé Leclerc, rock et folk, Salle G. Brassens à • Aucamville.
Ven. 24 mars, 19h : Sten & Chardon, spectacle musical humoristique, • Centre C. Yves Montand à St Alban.
Ven. 24 mars, 19h : Ghost on a wire, musiques d‘outre Atlantique, Salle • des Fêtes à Launaguet.
Sam. 25 mars, 20h30 : Julii Sharp, pop-folk, Espace J. Roubin à Fenouillet. • Du 16 au 26 mars, à et autour d‘Aucamville (31).
Tél. 05 62 75 94 94. guitareaucamville.com
100 % JAZZ AU PASINO À LA GRANDE MOTTE
Mnozil Brass
En 2023, le Limoux Brass Festival célèbre ses 15 ans ! Une date importante que l’événement entend fêter comme il se doit, notamment avec une programmation internationale exceptionnelle. Une édition qui est également parrainée par Mnozil Brass, l’ensemble le plus détonnant de la planète. Le septet de cuivres autrichiens sera l’un des têtes d’affiche avec un nouveau spectacle toujours plus burlesque et virtuose. Il montera sur les planches de l’Olympie le dimanche 30 avril. Le Limoux Brass Festival, c’est aussi cinq jours de fête et de musique. Le programme : Jeu. 27 avril : première partie, Fresu / Godard / Daltin / Bardoscia
• Deuxième partie, Musique des Parachutistes de Toulouse
Le début d’année est toujours synonyme de jazz à La Grande Motte avec ce rendez-vous attendu par les amateurs de rythme. Pour cette année 2023, ce sont quatre superbes concerts qui feront swinguer petits et grands au Pasino de La Grande Motte. Après une première soirée en janvier, les concerts s’enchaineront en février, mars et avril. Programme :
Ven. 17 février, 20h30 : The Sweet Peppers. Six jeunes musiciens • languedociens passionnés de jazz traditionnel interprèteront les belles compositions issues du répertoire classique en s’appropriant Chopin, Dukas, Albinoni et bien d’autres.
Ven. 28 avril : première partie, Sleepers Underground Deuxième partie,
• Genius, the music of Ray Charles avec Uros Perry, Drew Davis, The Pearlettes & Barcelona Big Blues Band.
• partie, Fabien Mary & The Vintage Orchestra.
Sam. 29 avril : première partie, Gardel & Baptiste Herbin 4Tet. Deuxième
Dim. 30 avril : Mnozil Brass.
• Lun. 1er mai : première partie, Octotrip. Deuxième partie, Vienna Brass
• Connection.
Du 27 avril au 1er mai, à Limoux (11). Tél. 04 68 69 69 87. limouxbrass.fr
Jeu. 16 mars, 20h30 : Lisa Jazz Trio Concert. Un piano, une contrebasse, • des compositions en français, en anglais et même en lingala : voilà les ingrédients d’une soirée en compagnie de ce trio. Au programme également, des reprises des standards américains des années 30 et 50 comme Strange Fruit de Billie Holiday ou le pétillant Lady is a Tramp.
Jeu. 13 avril, à 20h30 : le Big Band de La Grande Motte vous invite à • voyager aux Amériques, en vous emmenant du côté du tango argentin et de la samba cubaine, sans oublier les incontournables gospels ou swings nord-américains. Un programme éclectique d’Aretha Franklin à Tina Turner, d’Astor Piazzolla à Gilberto Gil. Tél. 04 67 56 46 46. casino-grandemotte.partouche.com
I LOVE TECHNO À MONTPELLIER
– page soixante-deux –
Charlotte de Witte
Ghost on a wire
The Sweet Peppers
Festivals Musiques
FESTIVAL FLAMENCO À BÉZIERS
C’est dans l’univers du flamenco que Guy Bertrand propose au public de se plonger pour la première soirée de ce chaleureux festival flamenco biterrois dans Tanguillos.
Entrée heureuse dans la programmation des spectacles avec un concert rare de Luis de la Carrasca, andalou de Grenade, référence du monde flamenco.
Il a hérité, sans étudier, du don de ses ancêtres pour El Cante, ce cante jondo, qui, du ressenti à l’interprétation, bouleverse, mêlant plainte cassée et lamentations du chant profond, notes déchirantes de la guitare flamenca et voix pétrie de poésie du chanteur.
Paula Comitre remet en scène son premier spectacle Camara abierta sur une scène nue, épurée, l’attention toute concentrée sur le solo dansé, son caractère, sa forme, sa dynamique. Métamorphoses et transformations menées face au public, selon une magnifique précision. Avec Cruces quatre acteurs principaux offrent danse, chant, guitare et percussion, brisant la hiérarchie traditionnelle des codes du flamenco, développant un subtil dialogue asymétrique.
Adrian Santana ne manquera pas d’opérer brillamment la symbiose du couple flamenca. Quant au vent de fraîcheur affiché, c’est le talentueux Roé qui s’y colle, portant après le magique Soledad, le souffle profond de sa tessiture.
À noter, c’est un plaisir, que Marc Dubos, traitera en direct au dessin, la pulsion, l’émotion flamenca.
Du 16 au 25 mars à Béziers (34). Tél. 04 67 36 82 82. ville-beziers.fr
FESTIVAL DE MUSIQUE SACRÉE
Fraternité et interculturalité sont au cœur du Festival de Musique Sacrée, un des temps forts de la période pascale. Une dizaine de jours pour assister à des concerts d’excellence, à des rencontres-débats, des visites guidées d’églises, des expositions. Pour les amateurs d’instruments anciens, viole de gambe et autres citole, vièle à archet ou a clés, le festival démarre fort avec l’ardeur, la douceur, la sève féconde de la compositrice de pièces liturgiques, Hildegarde Von Bingen.
Le vibrato de l’âme se poursuit avec Anima proposé par le Cervin quartet Force est de retenir Vendredi à Ténèbres, création d’une musique sacrée vivante de l’office des ténèbres du Vendredi Saint. Un Printemps sacré s’impose, pour entendre l’écho des mondes anciens dans une ode à la vie par l’ensemble Irini, octuor vocal. La liberté Jazzy s’invite avec Réminiscence, des musiques orientales d’aujourd’hui, portées par la viole d’amour. Ne pas manquer poésie et musique du carillon d’Elisabeth Vitu et Laurent Pie, une Rêverie entre ciel et terre. Poésie persane et mélodies des mers Caspienne et Méditerranéenne, ne manqueront pas de séduire. Retenir encore Nuit baroque et Stabat Mater de Pergolèse, sans oublier les Chants juifs et enfin, Jérusalem, ville fondatrice des sources du sacré. Du 25 mars au 8 avril, à Perpignan (66). Tél. 04 68 66 18 92. mairie-perpignan.fr
COMÉDIE DU RIRE 2023 À MONTPELLIER
Le nom parle de lui-même, le Festival Comédie du rire est entièrement dédié à l’humour, au plaisir et au divertissement. Organisé par la Compagnie CocotteMinute, l’événement propose pas moins de dix-huit spectacles, entre performances drôles et sensibles. Neuf lieux culturels montpelliérains s’associent pour proposer un beau temps fort d’humour pour tous les publics, y compris les plus jeunes avec un spectacle qui leur est dédié.
À ne pas manquer :
Jeu. 23 mars, 20h30 : Adopte moi si tu • peux, de Bertrand Uzeel, à l’Agora au Crès.
Mar. 28 mars, 20h30 : Not all men, de • Florian Nardone, à l’Opéra Comédie à Montpellier.
Mer. 29 mars, 20h30 : Alexis Le Rossignol, à l’Opéra Comédie à • Montpellier.
•
Jeu. 30 mars, 20h30 : Pierre Thevenoux, à l’Opéra Comédie à Montpellier.
•
Ven. 31 mars, 20h30 : Laura Calu, à l’Opéra Comédie à Montpellier.
Ven. 31 mars, 20h45 : Eric et Quentin, à l’Odéon à Pérols.
• Sam. 1er avril, 15h : Histoire en bois, jeune public, à l’Opéra Comédie à • Montpellier.
Jeu. 6 avril, 21h : Certifié taquin, d’Edgar-Yves, au Kawa Théâtre à • Montpellier.
Ven. 7 avril, 20h : Audrey Vernon, au Chai de Terral à Saint-Jean-de- • Védas.
Du 23 mars au 7 avril, à Montpellier (34).
Tél. 06 64 33 97 22. compagniecocotteminute.com
LE PRINTEMPS DU RIRE À TOULOUSE
Pendant un mois, l’humour est au cœur des événements culturels à Toulouse et dans les communes voisines. En mars et avril, la ville rose accueille la 29e édition du Printemps du rire. De nombreux artistes présentent 80 spectacles et un total de 170 performances.
La palette artistique comprend des one-man-shows, des pièces de théâtre, des comédies musicales, des parodies et des improvisations.
Temps forts :
• Le Bascala à Bruguières.
Dim. 12 mars, 16h : Brouillon,
Mer. 15 mars, 20h30 : La folle
• et trépidante histoire de Barbe
Bleue, Théâtre de la Violette à Toulouse.
Mar. 21 mars, 20h30 :
• Bérangère Krief, Amour, Casino Barrière à Toulouse.
• Sam. 25 mars, 20h30 : Fabrice Éboué, Adieu hier, Casino Barrière à
Mer. 22 mars, 20h30 : Sophia Aram, Grande Halle à l‘Union.
• Toulouse.
• Toulouse.
Mar. 28 mars, 20h30 : FX Demaison, Di(x) Vin(s), Casino Barrière à
• Barrière à Toulouse.
Mer. 29 mars, 20h30 : Anne Roumanoff, Tout va presque bien !, Casino
• Jeu. 6 avril, 20h30 : Djimo, À 100%, Altigone à Saint-Orens-de-Gameville.
Sam. 1er avril, 21h : La candidate, Salle du Trépadé à Fonsorbes.
• Ven. 7 avril, 20h30 : La folle histoire de France, Pavillon République à
• Toulouse.
Du 10 mars au 9 avril, à Toulouse et ses alentours (31).
Tél. 06 30 29 50 19. leprintempsdurire.com
– page soixante-trois –
Cruces © Albrecht
Korff
Audrey Vernon
Sophia Aram
PERPIGNAN
À
« Jerusalem » Cie La Tempete
© Hubert Caldagues
LES EXTRAS
À RAMONVILLE SAINT-AGNE
MANGA MANIA À BÉZIERS
Deuxième pays lecteur de mangas après le Japon, la France se passionne pour ce genre littéraire dont les codes différent de notre fameuse bande dessinée.
Un engouement qui a fait naitre de nombreux événements dédiés dans tout le pays, comme Manga Mania à Béziers.
Pour la fin du mois de février, la médiathèque consacre un temps fort au manga à travers une large programmation.
« Des yeux pour te regarder » par la Cie Méli Mélodie
En mars, le Kiwi de Ramonville se transforme en un grand terrain de jeux pour les enfants ! Au cours d’une journée qui leur est entièrement dédiée, le lieu propose une programmation de spectacles, et autres amusements, pour les éveiller à la culture. Un temps fort rien que pour eux avec des spectacles pour tous les âges et de tous les genres : marionnettes, danse contemporaine, film d’animations… et même une boum ! Programme : Des yeux pour te regarder, cie Méli Mélodie, à 11h et 15h30, théâtre et • musique.
Les passionnés comme les néophytes y trouveront leur compte avec des expositions, des conférences, ateliers créatifs ou encore des projections et des lectures. Les plus jeunes ne sont pas oubliés avec des spectacles, des escape games, mais aussi des tournois de jeux vidéo. Du 17 au 26 février, à la Médiathèque André Malraux à Béziers (34). mediatheque.beziers-mediterranee.fr
• Mano Dino, Le Friiix club, à 10h, 11h et 17h, marionnettes pour les petits.
Du balai !, cie La Bobêche, à 14h et 17h, marionnettes et humour.
• Mu, Mario Muzac, à 14h et 17h, danse.
• Faire monde(s), Groenland Paradise, à 14h, débat pour les enfants.
• Louise et la légende du serpent à plumes, film d’animation, à 10h30.
• Contes de printemps, film d’animation, à 16h.
• DJ Lolote fait sa boom, à 17h45.
• Samedi 25 mars, à Ramonville Saint-Agne et ses alentours (31).
Tél. 05 61 73 00 48. kiwiramonville-arto.fr
GRAINES DE MOUTARDS À FIGEAC
LE PRINTEMPS DES POÈTES EN RÉGION
Bientôt va fleurir le 25e Printemps des poètes dont la thématique « Frontières » est portée magnifiquement par son affiche anonymement signée JR, initiales qui, pourtant, s’exposent dans les rues du monde entier. Marraine du festival 2023, qui le représente on ne peut mieux, la belle Amira Casar, kurde par son père, russe par sa grand-mère, élevée entre l’Angleterre, l’Irlande et la France, et qui n’ayant que faire des frontières, se plait dans les contrastes.
« Rêver » est le mot d’ordre et le programme de cette nouvelle édition de Graine de moutards, la « Quinzaine culturelle à énergie positive » portée par l’Astrolabe de Figeac. Un temps fort imaginé pour les enfants et leur famille pour les initier à la culture de manière ludique. Musique, art contemporain, cinéma, théâtre, patrimoine, jeux d’écriture ou de lecture, culture scientifique vous invitent a parcourir des chemins fantastiques faits de rêves, d’imaginaire et d’utopie ! Parmi la programmation, coup de cœur pour le projet Rêve général : une collection et un assemblage de rêves participatif pour lequel les enfants ont été invités au mois de janvier à déposer leur rêve. Le résultat, des rêves disséminés, projetés, ou lus lors des événements de Graines de Moutards. Autre rendez-vous des balades sous les étoiles pour découvrir la vie nocturne et assister à de belles projections. Enfin, côté scène, on assistera au spectacle sensoriel Petite pluie de la compagnie Bouche Bée, ou encore à la création sonore sous fond d’improvisation La nuit au château. Du 19 février au 6 mars, à Figeac (46). Tél. 05 65 34 24 78. astrolabe-grand-figeac.fr
La thématique n’est plus dans l’ardeur, la beauté, le courage, le désir, l’éphémère, des éditions précédentes. L’intitulé signe la gravité. La tragédie guerrière qui se déroule depuis un an en Ukraine forçait sans doute à remettre à jour cette épineuse question des frontières.
C’est pourtant au-delà de ces frontières géopolitiques, armées, enjeux meurtriers, que le Printemps des poètes 2023 questionne, tout en déclarant qu’il est temps de rejoindre un monde qui rassemble, étonne, dépayse plus qu’il ne sépare, afin de repousser les limites, conjurer le danger. Le passage des frontières suscite parfois la peur, parfois le dépassement. Pour Michel Butor, cela reste comme le nom de sa maison, À l’écart, une traversée qui aide à voir
Sophie Nauleau, directrice artistique du Printemps, engage précisément à aller voir, « là où l’être et l’âme en mouvement l’emportent sur l’à-plat des planisphères ».
Printemps des poètes, du 11 au 27 mars en région.
printempsdespoètes.com
– page soixante-quatre –
Festivals Jeune Public Festivals Livres © Gre goire E douard
« Petite pluie » de la compagnie Bouche Bée
© Hubert Caldagues Photoheart
EXPOSITIONS les
> MUSÉES
> ARTS PLASTIQUES
> EXPOS PHOTOS
> EXPOSITIONS
page soixante-sept –
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SOMMAIRE
Œuvre de Rolande Dechorain au musée d’art moderne de Collioure (page 72)
MUS ÉES
THOMAS VERNY AU MUSÉE PAUL VALÉRY À SÈTE
En quelques années, Thomas Verny a acquis une réputation de paysagiste hors-pair. On a pu le constater dans ses diverses expositions en galeries (Trintignan, Cambie) et musées (notamment à Collioure), en France (Céret, Boulogne-Billancourt) comme à l’étranger (Madrid) ; qu’il s’attaque aux plages du Languedoc, aux promenades et jardins de sa capitale, aux supermarchés d’une petite commune de province, en petits comme en grands formats. Son mode d’expression privilégié est le pastel, sur format modeste, de telle sorte que le motif nous devienne familier jusqu’à l’intime, le grain velouté de la matière nous restituant l’immédiateté de l’émotion. Installé récemment à Sète, où il a réalisé plusieurs expos (Chapelle du Quartier-Haut et Docks Sud), Thomas Verny ne pouvait manquer d’en restituer la géographie singulière, ni de nous livrer des détails autres que ceux des cartes postales (que d’ailleurs personne n’achète plus). Le musée Paul Valéry, juste au-dessus du fameux cimetière marin, que l’artiste ne s’est point privé de croquer dans des accords immaculés qui répondent superbement aux vers du poète, était ainsi le lieu idéal pour cet enseignant de l’école d’art, fidèle à la peinture et à ce qu’elle peut toujours et encore nous apporter. Le ciel, la mer, les étangs, les arbres littoraux, le port et ses machines gigantesques, les visions nocturnes, certains contrejours… les motifs ne manquent pas pour qui sait demeurer attentif à l’environnement, privé de présence humaine, du moins
en apparence, car Thomas Verny aime à mêler nature et habitations. Ses paysages, en effet, donnent un puissant sentiment de sérénité et d’harmonie, un peu comme si le paradis pouvait se retrouver dans quelques instants privilégiés, privés de la fureur et du bruit ambiants. Verny accorde une place prépondérante à la lumière, éclatante. On pense à l’harmonie universelle célébrée par les philosophes face à ces petits coins de nature ou d’activités humaines saisis par une subjectivité en alerte. Toutefois, derrière ces petits aperçus de ce que pourrait être la perfection édénique, se cachent les secrets d’alcôves où l’artiste exhibe sa face cachée, ses goûts fonciers pour l’érotisme, jamais renié par le poète Valéry, et le caractère charnel des corps. Les couleurs sont à la fois plus chaudes et plus sombres et c’est une autre vision du paradis qui s’offre alors à nos yeux, le même qui a pu hanter jadis un certain Delacroix. C’est un peu de tout cela que montre cette exposition composée de 250 œuvres inédites, s’octroyant les vertus de l’acrylique au fur et à mesure qu’elles gagnent en dimension. Des œuvres intimistes sur carton à de plus grands formats, entre Paysages d’après Nature et figures intimes. Tout près des vues de Sète de son père, Philippe Pradalié, présent dans les collections. BTN Du 18 mars au 28 mai, au musée Paul Valéry à Sète (34). Tél. 04 99 04 76 16. museepaulvalery-sete.fr
FAIT MACHINE AU MIAM À SÈTE
Et si les outils et procédés du numérique, les formes du digital et la transformation du code en matière étaient amenés à jouer, pour les arts plastiques en général, le même rôle que la photographie, puis le cinéma, pour les arts visuels en leur temps ? C’est la question qui se pose, tout comme celle de leur démocratisation, de leur accessibilité et il faut bien se le dire, de leur maîtrise. Aussi, bien des artistes se tournent-ils vers ces nouveaux modes de création, ou de production, comme disaient les anciens marxistes. Même si le choix peut sembler a priori paradoxal, on s’étonnera déjà un peu moins de retrouver ces fleurons de la technologie de pointe que sont l’impression 3D ou le découpage laser dans un lieu que l’on pensait, un peu abusivement, voué à l’art des objets ou images modestes, au bricolage ethnologique et aux gestes que l’on dit bruts. Ajoutons-y la poussée extraordinaire de la céramique (comme expérience), en particulier du côté des ateliers d’étudiants limousins où la porcelaine, les matières plastiques et autres matériaux composites ont pris un sacré coup de jeune. Les fondateurs et invités du CEE de Limoges se taillent ainsi la part du lion, dans cette exposition, tout comme les artistes utilisateurs des machines et matériaux. Intéressante initiative, en effet, que de marier les arts tactiles, de la terre et du feu, aux procédés permis par les nouvelles technologies… de combiner ainsi l’artisanat et la science pour en faire de l’art. Les deux niveaux les plus bas du Miam offriront deux concepts différents : Le Laboratoire et ses recherches en étroite collaboration avec l’ENSA de Limoges et ses chercheurs émérites au rez-de-chaussée, Le fil du code au premier étage et sa mezzanine, avec une réflexion sur l’ancêtre des cartes perforées que fut le métier à tisser. Les fidèles du CEE de Limoges occupent donc la partie inférieure, celle où se trament les recherches d’aujourd’hui
qui seront peut-être les références de demain. Michel Paysant et ses collègues ont initié l’impulsion dont on pourra voir les résultats dans les travaux de leurs étudiants. Mais aussi dans la production riche en réalisations de toutes sortes de ce pionnier de l’art numérique, des travaux sur l’hybridation et l’interactivité, sur la notion de réseau qu’est, et demeure, Miguel Chevalier – ou le sculpteur sur céramique à partir de données algorithmiques qu’est le Britannique Jonathan Keep. Ils seront accompagnés des volumes du jeune désigner hollandais Olivier Van Herpt mais aussi des transcriptions de souffle de Boryana Petkova, des traductions d’haïkus de Noémie Pilo ou des supposés langages martiens de Berdaguer et Péjus, sans parler des machines à tatouer du groupe Appropriate Audiences… Comme on le constate, la recherche concerne bien des domaines. Sur la mezzanine, le fil conducteur est le code, ainsi que l’on peut le constater dans la reconstitution d’un cabinet de toilette grâce aux capacités d’un stylo 3D à filament (de Shaerer et Steiner), d’un impressionnant tapis de Faig Ahmed combinant tradition et détournement numérique, ou des peintures sur tablette numérique, et autres impressions digitales sur papier ou tissu de Laureline Galliot. Le fil, associé au féminin, est bien présent dans les « tricotissages » au fil noir de Jeanne Vicerial, ou dans les réalisations hautes en couleur de Varvara & Mar. Bref, le Miam nous propose de quoi nous étonner, sans doute aussi nous émerveiller devant les prouesses technologiques, mises à la portée de bien des mains, pour peu qu’elles aient la faculté d’innover. C’est ainsi que machine et mains peuvent faire bon ménage pour peu qu’on en maîtrise les codes. BTN Du 17 février au 12 nov. à Sète (34). Tél. 04 99 04 76 44. miam.org
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Tapis de Faig Ahmed
NARBO MARTIUS, renaissance d’une capitale AU MUSÉE NARBO VIA À NARBONNE
Le musée Narbo Via, retrace l’illustre passé romain de Narbo Martius, nom latin de la capitale de la Gaule narbonnaise, première colonie romaine, instaurée en Gaule. Objectif : faire revivre la prestigieuse cité antique, en permettant de redécouvrir ses collections exceptionnelles, revalorisées au sein d’un site à la hauteur de son patrimoine et de son histoire. Narbonne, foyer de la civilisation romaine dont le patrimoine antique fait figure de référence à l’échelle internationale. Le musée est plus largement un Etablissement Public de Coopération Culturelle, qui regroupe trois sites antiques dans la région narbonnaise. Outre le musée, l’établissement Narbo Via comprend également, le musée-site archéologique Amphoralis, ainsi que les galeries souterraines de l’Horreum
L’exposition temporaire Narbo Martius, renaissance d’une capitale, à dimension immersive, propose une déambulation qui permet au visiteur une entrée spectaculaire dans la grande cité romaine, en découvrant en même temps, le processus de restitution et d’expérimentation archéologique. La visite souligne et analyse ce patient travail de représentation de cette cité antique, aujourd’hui disparue, son évolution
contextuelle, qui suit l’état des connaissances sur le sujet. Cette dimension du savoir historique, s’inscrit dans une démarche ludique, satisfaisant le plaisir de rêver, pour le restituteur, le spectateur. Le fil conducteur du parcours s’appuie sur des images de synthèse de la ville romaine, travail conduit depuis plusieurs années par l’archéologue et réalisateur Marc Azéma, co-commissaire de cette exposition avec Ambroise Lassalle, chargé des expositions temporaires de Narbo Via, en collaboration étroite avec Jean-Claude Golvin, dessinateur, archéologue, architecte, spécialisé dans la reconstitution archéologique. Les équipes de Narbo Via et de Passé simple, ont collaboré de façon partenaire à cette exposition. De même, les Amis du Clos de la Lombarde, étudiants et professeurs de la licence professionnelle Guide conférenciers de l’antenne de Narbonne de l’Université Perpignan Via Domitia, ainsi que les élèves comédiens du Parcours des arts et des membres de l’association ACTA, spécialisés dans la reconstruction historique, lesquels ont contribué à la réalisation du film immersif. Jusqu’au 17 septembre, au musée Narbo Via à Narbonne (11). Tél. 04 68 90 28 90. narbovia.fr
ANNE SLACIK AU MUSÉE PAB À ALÈS
Le musée PAB reçoit, pour la seconde fois, l’artiste Anne Slacik. Partageant sa vie entre Paris St-Denis et la région de Pompignan, cette peintre reconnue (Trintignan, Bambouseraie, Carré d’art) a non seulement réalisé un grand nombre de livres originaux à série limitée, à partir de textes inédits de Pierre André Benoit, mais elle a sans doute été la première à travailler avec Jean-Paul Martin, son cousin, lequel créait, il y a une vingtaine d’années, les Éditions Rivières. Ce dernier nous a quittés en décembre 2020. Toutefois, sa fille Marie a accepté de réaliser quatre ouvrages, en hommage à son père, à partir d’inédits du poète-artiste-éditeur - et même galeriste, quelques mois, à Alès (Le Beau temps, titre de l’expo), pour laquelle Picabia dessinait une affiche et du papier d’emballage. Ils formeront la base de cette exposition, ainsi que d’autres ouvrages des Éditions Rivières. On y découvrira également trente toiles récentes d’Anne Slacik, dans la continuité des Jardins exposés en 2004. La peinture de cette dernière frappe par sa fluidité et sa légèreté. Elle fait référence
aux quatre éléments ou à leurs combinaisons. Les verts peuvent s’associer aux eaux, le bleu à tout ce qui relève de l’aérien, les bruns et ocres à la terre, les rouges au feu du soleil, le tout dans des jeux d’ombre et de lumière qui se mêlent sans se heurter. On est dans l’essence des choses de la nature, loin de la fureur et du bruit de la ville. Poussant le motif non dessiné jusqu’aux confins de l’abstraction, l’artiste pratique le « all over » et impose ainsi sa patte conquérante qui déferle sur chaque toile, avec une sensibilité, voire une sensualité, que chacun lui reconnaît. Comme si elle caressait le tableau. Ou cherchait à lui octroyer une peau, à chaque fois différente et se caractérisant par son infinie douceur. C’est de celle-ci dont nous avons besoin, et que cherchait sans doute PAB, dans sa quête poétique quotidienne, avec la sérénité comme exutoire. La peinture d’Anne Slacik y ajoute cette part de féminité bienveillante et rassurante. BTN Du 17 février au 4 juin, au musée Pierre André Benoit à Alès (30).
Tél. 04 66 86 98 69. museepab.fr
MOMIES AU MUSEUM DE TOULOUSE
L’année 2022 a marqué à la fois le bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par J.F. Champollion et le centenaire de la découverte du tombeau de Toutânkhamon. Mais la thématique des momies, une première, choisie par le Muséum de Toulouse pour sa nouvelle exposition temporaire, va bien au-delà des momies égyptiennes. Qu’il s’agisse de momies artificielles, témoins de rites funéraires anciens, de momies naturellement formées dans des contextes environnementaux ou climatiques particuliers, ou de momies liées à des techniques de conservation contemporaines, cette exposition s’intéresse à la conservation des corps, humains ou animaux. Par ailleurs, elle interroge le visiteur sur le rapport à la mort et
au désir d’éternité. Elle pose également les questions éthiques et déontologiques, liées à la conservation des restes humains. Par la diversité des thématiques abordées, Momies, corps préservés, corps éternels est une ouverture sur de nombreuses disciplines : archéologie, anthropologie, thanatopraxie, médecine légale, ethnologie, biologie, génétique, sociologie. Le Muséum croise, c’est un des objectifs, les disciplines scientifiques liant les humains et leur environnement. Une occasion pour le lieu de mettre en relief ses collections patrimoniales, dont trois momies, restaurées et étudiées pour l’occasion. Jusqu’au 2 juillet au Muséum de Toulouse (31). Tél. 05 67 73 84 84. museum.toulouse.fr
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soixante-neuf –
© Franc ois-Louis Pons
Momie de femme egyptienne
DJAMEL TATAH AU MUSÉE FABRE À MONTPELLIER
L’exposition de Djamel Tatah frappe par son unité de ton, de contenu et d’esprit. Elle se déroule en sept étapes, dont une dans le hall d’entrée, laquelle nous plonge d’emblée dans le bain thématique et tonal qui caractérise cette œuvre étalée sur une quarantaine d’années – cinq qui couvrent les salles du rez-de-chaussée et une dans l’atrium. L’une des cinq salles, centrale, donne son titre à l’ensemble : Le théâtre du silence. L’expression cultive l’oxymore. Elle souligne l’importance de l’incommunicabilité entre individus, et peut-être du peintre et du public, de même qu’elle met en exergue l’impression de solitude qui se dégage de leur être et de leur attitude. Et aussi leur mise en représentation dans le cadre, parfois redoublé, des tableaux. Ce titre peut sans doute aussi faire allusion à la danse, laquelle tient à la fois de l’art dramatique et de la pantomime muette, notamment dans les séries sur les corps flottants, en chute ou en vol, à l’instar d’anges déchus. Dans le hall, un alignement en frise de douze silhouettes, grandeur nature, à l’huile sur fond monochrome, lisible dans les deux sens, distingue un personnage inlassablement répété, un jeune homme dit du peuple, peut-être d’une banlieue anonyme, dans une posture d’attente, comme avant l’entrée en scène, dans une attitude sans doute méditative qui exclut la croisée des regards avec le spectateur. À l’autre extrémité, dans l’atrium, l’artiste a judicieusement utilisé l’espace mis à sa disposition en recourant à de longs lés gravés et peints recto verso, représentant des corps en lévitation, dans une volonté d’élévation spirituelle, au moins tentée, renforcée par la translucidité et sa lumière. Au rez-de-chaussée, nous sommes conviés à découvrir les premières œuvres de l’artiste, lequel a d’emblée trouvé dans la figure humaine son motif pictural. Son originalité consiste à le présenter sur des fonds monochromes et des figures géométriques de base. Issu de l’immigration mais adopté par la culture française, Djamel Tatah conjugue de surcroît deux traditions. En ces années des origines, il recourt à des supports de bois, de planches un peu rudes et à la cire un peu rêche, pratiquant tantôt l’autoportrait plus intimiste et cherchant à définir qui il
est, tantôt le portrait de familiers photographiés, tantôt le portrait collectif, comme ce chœur douloureux de Femmes d’Alger. Cette double appartenance expliquerait en partie la seconde période présentée où l’on voit des corps « en suspens », explorer les contours de la toile laquelle, redressée, donne un sentiment chorégraphique de mouvement, et de lévitation, dans un espace à la fois confiné par le cadre et libéré par l’apesanteur. Nous abordons ensuite la fameuse salle carrée où se déploie le fameux Théâtre du silence, où le mouvement s’est stabilisé. Ou du moins codifié : toujours sur fond neutre, au cadre redoublé, on peut voir, par exemple, un même personnage dans trois positions différentes : assis sur un banc, couché, debout, en marche. Un concentré des activités humaines traité de manière hiératique – et sans doute aussi de son existence. De même que la jeune personne en cage, on sent que l’œuvre affirme sa volonté métaphysique de parler de l’homme en général, au-delà de tel événement en particulier. Les deux autres sections, Répétitions et Présences présentent des individus tantôt solitaires, méditant ou se risquant à nous observer de manière frontale, tantôt en groupes, de deux ou de plusieurs, aux mêmes attitudes, à l’instar de robots ou de clones soumis à des gestes rigoureusement identiques (ou quasiment). Cette œuvre manifeste alors sa cohérence, on la reconnaît d’emblée entre mille et sa reconnaissance exposition muséale nous permet de nous familiariser avec son caractère désespéré, qu’il faut prendre tel un exorcisme plutôt que comme une complaisance dans la tragédie foncière de l’humain. Du moins, nous touche-t-elle parce qu’elle touche à l’universel, dans ses thèmes comme dans les représentations qu’elle en donne, et dans cette sobriété qui demeure fidèle à ses choix fonciers : le fond et la figure, à partir desquels Tatah a su concevoir de multiples variations jamais lassantes, mais au contraire à chaque fois renouvelées.
Jusqu’au 16 avril, au musée Fabre à Montpellier (34). Tél. 04 67 14 83 00. museefabre.montpellier3m.fr
MICHAEL KENNA
AU MUSÉE DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION DE LA HAUTE-GARONNE À TOULOUSE ET AU MÉMORIAL DE RIVESALTES À SALSES-LE-CHÂTEAU
Ce printemps, le musée départemental de la Résistance et de la Déportation, à Toulouse, et le Mémorial du camp de Rivesaltes, s’associent pour présenter deux expositions du photographe britannique Michael Kenna. Par la force et la sensibilité de son travail photographique, Michael Kenna a construit, en photographiant entre 1986 et 1999 les lieux de déportation et du système concentrationnaire nazi, par ce projet de plus d’une décennie, un objet de mémoire d’une grande puissance. À travers près de 7 000 photographies de plus de 20 camps et centres de mise à mort, il crée un projet sobre et puissant. À Toulouse, le musée présente 64 tirages issus de la donation du photographe au musée de la Résistance national de Champigny-sur-Marne. Ces clichés seront mis en résonance avec des objets de la collection du musée se rapprochant de cet univers, ainsi que 4 œuvres majeures prêtées par le MRN. À Rivesaltes, 80 tirages photographiques originaux de Michael Kenna, également issus de sa résidence et de la collection du MRN, seront présentés. Le photographe y a ajouté des œuvres exceptionnelles réalisées sur le site de l’ancien camp de Rivesaltes lors d’une résidence artistique en mars 2022.
Du 9 mars au 27 mai, au musée départemental de la Résistance et de la Déportation de la Haute-Garonne à Toulouse (31). haute-garonne.fr
Du 10 mars au 1er octobre, au Mémorial du camp de Rivesaltes à Salses-le-Château (66).
Tél. 04 68 08 39 70. memorialcamprivesaltes.eu
Musées
BTN
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Le camp de Rivesaltes
EN ROUTE VERS L’IMPRESSIONNISME AU MUSÉE DE LODÈVE
NIKI DE SAINT PHALLE AUX ABATTOIRS, FRAC DE TOULOUSE
Dessinant leur chemin vers la modernité, les peintres parmi lesquels, Corot, Monet, Maxime Maufra, Albert Marquet, Alfred Sisley, P.-Auguste Renoir, arpentent et traitent le paysage avec une puissante volonté d’indépendance. Faisant rupture avec les références historiques et littéraires héritées de l’enseignement académique, ces artistes peignent sur le motif une nature exaltée, tantôt fidèle à la réalité, tantôt enrichie par l’écoute des sentiments et émotions. Une liberté qui rend audacieux ces impressionnistes. L’exposition illustre l’évolution du paysage depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’au début du XIXe siècle alors que l’académisme est encore très présent dans les mentalités, jusqu’à la modernité d’une Denise Esteban, en passant par l’impressionnisme où les peintres se libèrent d’un carcan. Pour cette exposition, le musée de Lodève s’est associé au musée des Beaux-Arts de Reims qui possède l’une des collections les plus importantes en France de peintures du paysage du XIXe siècle. Remarquables, les scènes pastorales de Camille Corot, les marines d’Eugène Boudin et les somptueux paysages de Renoir ou Sisley. Le musée de Lodève rend à cet hiver des couleurs et du mouvement, celui fondé par Claude Monet. Sur ses cimaises les œuvres d’artistes talentueux qui sont sortis de leur atelier pour prendre la nature comme unique modèle. Jusqu’au 19 mars, au musée de Lodève (34).
« Paysage » de Pierre-Auguste Renoir
Tél. 04 67 88 86 10. museedelodeve.fr
IRRÉSISTIBLES CROQUIS AU MUSÉE FAYET À BÉZIERS
Les Abattoirs présentent une exposition dédiée à l’artiste francoaméricaine Niki de Saint Phalle, consacrée, aux années 1980 et 1990 de l’artiste, illustration de l’art en liberté. Cet espace propose aux visiteurs d’aiguiser leur curiosité, leur imaginaire à travers une sélection d’œuvres, de catalogues, de livres d’artiste. Certains écrits pour les enfants, accompagnés d’extrait de film réalisé par Niki de Saint Phalle. Engagée envers les minorités, les exclus, l’artiste, à la conviction féministe précoce, a soutenu les malades du sida, lutté pour la cause noire, milité contre le réchauffement climatique. La liberté de parole accompagne nombre de ses œuvres. À noter, l’importance des mots et une calligraphie caractéristique dans les estampes, les affiches, les livres d’artiste, travail d’écriture qui marque ses dernières années. Son art s’organise sous l’angle de la liberté, de l’inclusion, de La vie joyeuse des objets, selon le titre d’une des dernières expositions réalisées de son vivant, au musée des Arts décoratifs à Paris en 2001. Joie et énergie traversent la dimension complexe du malheur et bonheur en une même conjuration vitale. Témoin, les motifs et les techniques qui guident ces décennies : monstres colorés, sculptures de mosaïques, animaux et nanas, cœurs et crânes, tableaux éclatés. Jusqu’au 5 mars, aux Abattoirs musée-Frac Occitanie Toulouse (31). Tél. 05 34 51 10 60. lesabattoirs.org
DE NAPOLÉON À TOUTANKHAMON AU MUSÉE JEAN-JAURÈS À CASTRES
L’exposition Irrésistibles croquis : œuvres choisies de Jean Moulin proposera, pour la première fois depuis plus de dix ans, de découvrir une partie du fonds Jean Moulin de Béziers.
Irrésistible, comme cette envie de dessiner qui prend Jean Moulin, dès le plus jeune âge, et qui ne le quittera plus, même dans les heures les plus sombres de sa vie, qui le pousse à couvrir de son coup de crayon le moindre petit bout de papier.
Irrésistible comme le rire que suscitent en nous ces croquis d’hommes et de femmes, pris sur le vif, dans ce qu’ils ont de plus humain, parfois drôle, parfois cocasse. Irrésistible comme le désir que l’on aura de venir découvrir ou redécouvrir au musée Fayet l’œuvre d’un homme, artiste, avant tout. Du 22 mars au 31 août, au musée Fayet à Béziers (34). Tél. 04 67 36 82 92. ville-beziers.fr
Dans le cadre du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion et le centenaire de la découverte du tombeau de Toutankhamon, le Centre national et musée JeanJaurès, offre un retour passionnant sur les grands moments qui ont inscrit à jamais les lettres de l’égyptologie. « Pensez que du haut de ses monuments, quarante siècles nous observent », déclarait Bonaparte au pied des pyramides. Jean-François Champollion s’exclamait, après avoir percé le mystère des hiéroglyphes, indéchiffrables pendant des siècles : « Je tiens l’affaire ! » Il s’agissait bien de « merveilles » découvertes par Howard Carter à la lumière d’une lampe introduite dans la tombe de Toutankhamon. Oui, l’Égypte suscite par son histoire millénaire, entourée de mystères à décrypter encore, une admiration mondiale sans bornes, pour l’élégance de sa culture, de son art, de ses richesses dont bon nombre restent encore enfouies dans la terre des pharaons. De l’intérêt de cette exposition, qui met en exergue les découvertes passées ainsi que l’actualité des expéditions et des missions, dont celle permanente au Caire. Autant de recherches abouties qui ont permis de constituer d’importantes collections abritées au Louvre. Jusqu’au 30 avril, au Centre national et musée Jean Jaurès à Castres (81). Tél. 05 63 62 41 83. ville-castres.fr
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© MBA Reims-C. Devleeschauwer
© 2022
Niki Charitable Art Foundation Adagp, Paris © photo Boris Conte
Vue de l'exposition « Niki de Saint Phalle. Les années 1980 et 1990 : l'art en liberté »
Enfant, il cache ses trésors dans la poutre d’un grenier, son refuge. À 13 ans, il prend le large sur un cargo. Après trois ans, au retour, Pascal Verbena commence déjà à dessiner. Pêcheur patenté, il passe dès qu’il peut, de longs moments dans les calanques sauvages de Marseille et aux SaintesMaries-de-la-mer, où il ramasse des bois flottants, qu’il entasse dans un ancien entrepôt, lui servant d’atelier.
C’est là qu’il sculpte et assemble le jour, redonne vie par le travail de la mémoire aux matériaux abandonnés. Assemblages en patchwork de bois flottés, les premiers objets de Pascal Verbena sculptés avec des outils confectionné de sa main, sont pour la plupart des œuvres à mécanisme comme des portes qui s’ouvrent ou coulissent, des tiroirs, des
RCR ARQUITECTES AU
En collaboration avec le Centre Pompidou, cette exposition, Ici et ailleurs, la matière et le temps, célèbre RCR, collectif d’architectes catalans qui ont réalisé le musée Soulages en 2008. C’est à Rodez que l’histoire prend son actualité, mais elle se joue aussi ailleurs afin de mettre en évidence leurs réalisations européennes, inscrites dans une variété de pratiques, qui croisent architecture et territoires, aquarelles et design, adapté aux objets du quotidien. Les dimensions de l’expérience RCR tournent autour de la nature, du paysage, des matières et couleurs dans un temps qui s’étire et rassemble.
En 2017, les RCR Arquitectes recevaient au Japon, le prestigieux Prix Pritzker, prix Nobel de l’architecture.
volets, des caches et des cavités diverses, des boules tombant dans des conduits.
D’étranges créatures semblent retenues prisonnières, monstres antédiluviens, petites poupées de bois au regard effaré. D’abord exposés à l’atelier Jacob à Paris, les habitacles en 1977, puis les pondeuses l’année suivante, et enfin les Retables. Depuis cette époque, Pascal Verbena a participé à de nombreuses expositions. Impressionnant, le monumental Holocauste, triptyque achevé en 1988, qui a pris place à New York, chez Sam Farber, grand collectionneur américain.
Jusqu’au 30 avril, au musée d’Art brut de Montpellier (34).
Tél. 04 67 79 62 22. musee-artbrut-montpellier.com
La rétrospective du musée Soulages rend hommage à leur singulière histoire.
À voir avec intérêt, l’importante sélection qui présente maquettes, plans ainsi que des esquisses, des gouaches, des vidéogrammes et des photographies qui couvrent plus de trente années de création des RCR, et autant d’œuvres inspirées d’artistes célèbres : Donald Judd, Joan Miró, Claudi Casanovas, Leonci Quera, Pierre Soulages, Salvador Dalí, entre autres. L’événement RCR comptera environ 70 pièces, exposées dans une scénographie imaginée et dessinée par les Catalans. Jusqu’au 7 mai, au musée Soulages à Rodez (12).
Tél. 05 65 73 82 60. musee-soulages-rodez.fr
COLLECTIONS PERMANENTES
Belle sélection des œuvres phares de la collection du musée, de 1915 à 2020. Ces œuvres complètent artistiquement l’histoire de Collioure, vision de quelques artistes, tous amoureux d’elle, qui ont saisi sa grâce, son authenticité.
Augustin Hanicotte, né en 1870 en Hollande, réfugié, rencontre Maillol en 1915 à Banyuls qui l’amène à Collioure. Fasciné par la lumière, la mer, la végétation, l’artiste peint le retour des pêcheurs, les porteuses de poissons, des enfants qui jouent.
A partir de 1925, il anime une école de dessin pour les Gosses de Collioure. Certains aujourd’hui reconnus, sont exposés au musée : le couple Rolande Déchorain et Henri Vergé- Sarrat, illustrent finement le quotidien des pêcheurs, des
ravaudeuses de filets, François Bernadi, associe vie de marin, pratique de la peinture et de l’écriture, Willy Mucha, se partage entre pêche et vigne. François Baloffi, Balbino Giner font partie du nombre et les façades ornées du maçon Ernest Daider, sont belles à voir.
Les années 70-80 font naître SupportSurfaces avec Vincent Bioulès, Claude Viallat, acteur majeur, et Patrick Seytour. De 1980 à 2020, les artistes, passés en résidence au Musée, Anne-Marie Pêcheur, Frédéric Khodja, Renée Lavaillante, Thomas Verny, témoignent de la dimension inspiratrice du célèbre port.
Jusqu’au 14 mai, au musée d’art moderne de Collioure (66).
Tél. 04 30 44 05 46. museecollioure.com
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MUSÉE SOULAGES À RODEZ
AU MUSÉE DE COLLIOURE
© coll. muse e d'art moderne de collioure
Œuvre de Rolande Dechorain
Pôleartistiqueetculturel,ÎIeSeguinàBoulogne-Billancourt
Musées
PASCAL VERBENA AU MUSÉE D’ART BRUT À MONTPELLIER
QUELS CARACTÈRES ! AU MUSÉE MÉDARD À LUNEL
Souvent sous-estimée, la typographie est pourtant une forme artistique riche. Qu’elle soit ronde ou longue, épaisse ou étroite, elle peut prendre d’innombrables formes et jouer un rôle indéniable dans notre vie quotidienne. Dans son développement et sa représentation esthétique, elle constitue la base de l’histoire du livre et du texte imprimé. Beaucoup de choses ont changé depuis le XVe siècle, de l’invention de la presse à imprimer à caractères mobiles par Johannes Gutenberg aux procédés numériques d’aujourd’hui.
Mais, la tâche des lettres est restée la même - il s’agit de lisibilité, d’efficacité et de beauté. Avec l’exposition Quels caractères ! le musée Médard se penche sur toutes les variations de la typographie. On peut découvrir les étapes les plus importantes de son histoire. Outre des illustrations, des exemples de calligraphie, le rôle de l’imprimeur ou des grands créateurs de caractères, de nombreux outils de production sont également exposés. Des expériences contemporaines de conception de caractères typographiques sont présentées. Enfin, et il est illustré comment la lettre est même devenue une ressource artistique pour des artistes plastiques comme Edith Schmid et Jean-Noël László.
Jusqu’au 25 mars, au musée Médard de Lunel (34).
Tél. 04 67 87 83 95. museemedard.fr
SPEEDY GRAPHITO AU MUSÉE INGRES BOURDELLE À MONTAUBAN
DÉVOILER NEMAUSUS
Jean-Claude Golvin, un architecte et des archéologues AU MUSÉE DE LA ROMANITÉ À NÎMES
Après avoir accueilli Miguel Chevalier en 2019 et Georges Rousse en 2021, le musée Ingres Bourdelle continue de créer des passerelles avec le monde de l’art contemporain en accueillant Speedy Graphito, l’un des pionniers du street art en France. L’exposition évoque une présence fantomatique dans l’ensemble du musée comme si les muses d’Ingres, toujours présentes, côtoyaient les visiteurs dans un parcours mystérieux et étrange. Tapis dans la salle la plus basse du musée Ingres Bourdelle, les fantômes de Speedy Graphito réservent également des surprises aux visiteurs qui parcourront les collections permanentes. Speedy Graphito investit cet espace à travers une installation fantomatique, le petit théâtre d’Ingres où les muses ondulent dans une danse chamanique. En arrière-plan, La Grande Odalisque apparaît dans une nature luxuriante où résonnent au loin les échos du violon d’Ingres. Dans les salles de la collection permanente, Speedy Graphito investit les escaliers avec des tirages photos, et les muses d’Ingres se dévoilent à travers des images pixelisées ne peuvent se lire qu’avec un téléphone portable.
Jusqu’en mai, au musée Ingres Bourdelle à Montauban (82). Tél. 05 63 22 12 91. museeingresbourdelle.com
Architecte et archéologue, Jean-Claude Golvin est le premier spécialiste du monde de la restitution par l’image des grands sites de l’Antiquité. Grâce à l’aquarelle, il recrée les paysages antiques. Des œuvres à part entière, plébiscitées pour leur exactitude et reprises pour illustrer de nombreux ouvrages historiques ou encore utilisés par les industries de l’audiovisuel et du jeu vidéo. La Ville de Nîmes entretient avec l’artiste une longue histoire. Ainsi, à l’occasion de la restauration des arènes, elle lui a demandé de créer treize nouvelles aquarelles représentant le chantier en construction de l’amphithéâtre. Ces nouvelles œuvres seront présentées à côté de nombreuses restitutions des monuments de Nemausus et d’amphithéâtres du monde romain, complétés par certains de ses travaux pour le jeu vidéo. Une invitation à découvrir le parcours et l’œuvre singulière de ce chercheur qui restitue ses travaux par l’image. Jusqu’au 5 mars, au musée de la Romanité à Nîmes (30). museedelaromanite.fr
ANNABEL AOUN BLANC AU MUSÉE RÉATTU À ARLES
Le musée Réattu a toujours entretenu des relations privilégiées avec les artistes. Celui avec Annabel Aoun Blanco s’est noué en 2019 avec une première exposition intitulée Éloigne moi de toi. Le travail de cette jeune artiste, photographe, vidéaste, plasticienne, organisé en trois chapitres appelle pour la première fois une collaboration sur plusieurs années qui permet de suivre au plus près à la fois le cheminement de sa pensée créatrice et sa production. Utilisant l’appareil photographique comme outil, elle explore plastiquement les mystères de l’apparition et de la disparition de l’image. Elle interroge les mécanismes du souvenir et de la mémoire, le passage du temps, le statut de la représentation. Le musée présente la suite du travail de l’artiste, à savoir la « boucle 2 », indissociable de la « boucle 1* ». La « boucle 2 » altère la représentation tant dans le visuel que l’outil et le support de la boucle 1. Le dispositif de l’artiste propose une disparition du sujet par l’altération de la matière de la boucle 1. Les œuvres sont les photographies des photographies et les vidéos des vidéos. La progression de la boucle accentue encore le va et vient entre apparition et disparition de l’image, accroissant en parallèle l’hybridation des deux médiums.
Jusqu’au 30 avril, au musée Réattu à Arles (13). Tél. 04 90 49 37 58. museereattu.arles.fr
– page soixante-treize –© muse e Me dard
© Stephane RamillonVille de Nimes
ARTSPLASTIQUES
IMMORTELLE AU MO.CO. ET À LA PANACÉE À MONTPELLIER
Il peut paraître prématuré d’évoquer ce panorama de la peinture, figurative et humaine, en France, pour lequel on sent véritablement la patte de Numa Hambursin, ses goûts picturaux maintes fois manifestés, ses intentions non dissimulées. On peut pourtant d’ores et déjà dégager quelques enseignements. D’une part, sa fidélité à des artistes qu’il a eu, par ailleurs, l’occasion de présenter : Léopold Rabus ou Stéphane Pencréac’h au Carré Sainte-Anne, Marlène Mocquet et Abdelkader Benchamma pour Helenis, Nazanin Pouyandeh ou Olivier Masmonteil à Cannes. Ensuite, le souci de différencier les générations en imaginant deux lieux spécifiques : les plus anciennes au MO.CO. axées sur le retour en grâce de la figure humaine ; les plus jeunes à la Panacée (et sa gratuité), ouvertes à la peinture de genre, qu’il s’agisse du portrait, du paysage, ou de la nature morte, etc. Il ne serait certes pas étonnant que certains de ces peintres offrent leur point de vue subjectif sur les grands thèmes d’actualité : les cause écologistes et féministes, les questions du genre, la créolisation ou l’hybridation, voire la monstruosité, le racisme et colonialisme… Mais aussi des thèmes universels à portée métaphysique. Une remarque qui nous tient à cœur : la place non négligeable accordée à des artistes que nous connaissons bien, en cette région, et qu’il convenait effectivement de célébrer, à l’instar de Fabien Boitard qui accède enfin à cette reconnaissance que nous lui souhaitons depuis des années. Ou Thomas Verny (cf. Musée Paul Valéry), Abel Pradalié (Trintignan, Le Réservoir…), Julien Descossy (MAC de Collioure, Agde, O. Oms…). Grégory Fortsner (cf. ACMCDM) a connu les honneurs du Frac. Parmi les plus jeunes Gaetan Vaguelsy et Romain Ventura ont fait le bonheur de nos galeries locales (Boite Noire, Samira Cambie). Ce ne sont ainsi pas tout à fait des inconnus. Ceci dit, on croit connaître un artiste et il est tout à fait capable de dérouter par des facettes de son talent que nous ignorions. A propos de galeries, on notera la présence d’Axel Pahlavi, de Florence Obrecht, de Guillaume Toumanian : des noms qui parlent aux happy few hantant les lieux d’art de notre région (S. Cambie), tout comme Nazanin Pouyandeh et surtout Stéphane Pencréac’h, reconnus sur le plan national. De même, avant de se
faire un nom respectable, un Gaël Davrinche s’est fait une réputation galerie Vachet-Delmas (Sauve), puis à la Collection Lambert ou ACMCDM, dont on ne dira jamais assez le rôle qu’il aura joué pour la promotion de la peinture en France (époustouflante exposition Pencréac’h par exemple). Le Toulousain Lionel Sabatté, n’a point, naguère, dédaigné le soutien de Dupré et Dupré (Béziers), ou de la maison des Arts de Bages malgré ses succès certains par ailleurs (Ceysson et Bénétière, Biennale de Lyon…). Les centres et lieux d’art n’ont pas non plus chômé : Avant de devenir la nouvelle star de l’art contemporain, Claire Tabouret a fait ses preuves au Parvis de Tarbes, On a vu Benchamma au Mrac, Collection Lambert… Apolonia Sokol, d’une génération plus jeune, n’est plus tout à fait une inconnue depuis sa présence au Crac ou à la Panacée (et dans quelque polémique féministe). Ida Tusrsic et Wilfried Mille ont carrément investi les salles d’expositions du Mrac, et Olivier Masmonteil le château de Jau (et quelques manifestations du côté de Cahors…). J’en oublie, certainement…
Toutefois soyons honnêtes : la plupart des artistes, notamment des plus jeunes à la Panacée seront de véritables découvertes pour le public régional de l’immense majorité des profanes, et sans doute aussi de quelques initiés. Même si certains noms nous disent quelque chose (Guillaume Pinard, Damien Deroubaix…) bien des peintres présents dans ce panorama non exhaustif sont encore méconnus. Par ailleurs, c’est en considérant l’agencement des toiles entre elles, en analysant les intentions des commissaires (Amélie Adamo, Anya Harisson, outre Numa Hambursin), et en évaluant la cohérence thématique du tout, que l’on pourra se faire une opinion. Ce texte se veut seulement avant-coureur, une sorte d’amusegueule. Nous y reviendrons donc. Enfin, n’oublions pas l’enjeu de cette double exposition : entériner un état de fait : la résistance, et même la renaissance de la production picturale en France, dont nous n’avons jamais compris ni soutenu l’ostracisme dont elle a été longtemps la victime. La situation semble en voie de changer…
Du 11 mars au 4 juin, au MO.CO. et à la Panacée à Montpellier (34). Tél. 04 99 58 28 00. moco.art
ALINE JANSEN À L’ESPACE D’ART CONTEMPORAIN À BÉDARIEUX
En choisissant pour titre Fictions poétiques, Aline Jansen prévient que chacun est invité à amorcer une histoire à partir des signes que l’artiste soumet au regard, une histoire subjective, sujette à interprétation personnelle : on peut s’approprier ainsi virtuellement ses tableaux. Elle recourt à l’image, mais jamais nette et le plus souvent incomplète, parfois associée à une autre, ce qui la conduit dès lors dans les parages d’une poésie quelque peu exigeante, plus allusive et suggestive que directive et univoque. À Bédarieux, cinq types de travaux seront proposés, dans un souci de diversifier les supports, lesquels correspondent aux différentes étapes d’un parcours. On aura donc affaire successivement à des photos en numérique sur dibond ; à des tableaux avec effets de matière picturale incluant des fragments d’images empruntées au réel, et combinées autrement ; à des réalisations géantes sur support de mousse synthétique, contrecollées sur moustiquaires et positionnés à la verticale, translucides de surcroît ; à des stores longitudinaux, d’une longueur démesurée qui peuvent quitter le mur et s’imposer dans l’espace ; enfin plus récemment, à des sculptures dépourvues d’images numériques, sorte d’éléments échappés du tableau et expérimentant la 3D (en bois flotté ou polystyrène toilé). Il suffit de regarder de près ses tableaux pour se rendre compte que l’artiste jongle avec la trilogie Espace urbain dominant / Présence de l’humain, discret (sous forme de silhouettes dessinées et anonymes) / Végétation, enfin, qui vient revendiquer sa place. L’arbre en particulier, et notamment le très graphique tamaris, occupe une place de
prédilection. Par ailleurs, à part dans les œuvres recourants à la digigraphie, l’artiste alterne, sur le support, des effets de matière plutôt abstraits, en recourant au mortier, au brou de noix, au fusain, à l’encre et à d’autres truchements qui relèvent de sa recherche empirique et qui conservent leur secret. Dans les photographies, c’est l’association d’idées ou d’images qui frappe l’attention et qui crée des décalages, des déplacements et rapprochements inédits, des chocs visuels, des surprises relatives aux inversions de valeur logique (le lourd qui devient flottant à l’instar d’une météorite). Elle obtient ainsi des sortes de raccourcis spatiaux, et même temporels, quand deux lieux sont associés. On retrouve de ces images numériques incluses dans les toiles, de même qu’auparavant les photos avaient pu être rehaussées de peinture. Qui regardera de plus près reconnaîtra des paysages, visités par l’artiste, et revendiquant l’universalité, pas seulement touristique : New-York et ses buildings, San Francisco et ses ponts, la Floride et ses charmes, Paris et ses monuments, la Méditerranée et ses ports (leurs voiles et leurs mâts), la Bretagne et ses tourments… Ces clichés sont ainsi recomposés, on peut même dire repeints aux couleurs de l’artiste et surtout, ils prennent corps sous nos yeux grâce à l’apport des matériaux utilisés sur la surface, ou comme supports. Plus généralement, la peinture d’Aline Jansen, ses volumes et ses mousses, donnent de la chair à l’image, et réorganisent le réel. Du 7 mars au 22 avril, à l’Espace d’art contemporain à Bédarieux (34). Tél. 04 67 95 48 27. bedarieux.fr
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soixante-quatorze –
page
par BTN
Œuvre d’Adrien Belgrand
LÉGENDES DU RADEAU ET MANIFESTE ASSISTÉ AU CRAC À SÈTE
Ceux de ma génération ont connu les expériences de l’antipsychiatrie, la pédiatrie freudienne version Dolto et le coup de boutoir assené par Deleuze et Guattari à l’institution psychanalytique sous forme d’antiŒdipe. Ces Légendes du radeau, de « l’éducateur » Fernand Deligny, installé dans les Cévennes, sont contemporaines de ces trois références des années 6070. Dolto n’hésitant pas à confier des enfants à l’expérimentateur de Monoblet, en Cévennes gardoises, tandis que Guattari l’accueille dans sa revue et dans sa clinique, tout comme Maud Mannoni, figure de proue de l’antipsychiatrie. On se retrouvera quelque peu dans l’atmosphère de ces années de toutes les utopies et remises en question avec cette proposition du Crac. Celui-ci sollicite une honnête documentation rendant compte, à force de films, de photographies et de cartes – celles des « lignes d’erre », de la vie en groupe des enfants pris en charge, autistes, psychotiques voire délinquants, en marge donc de la société. Ainsi découvrira-t-on un monde dont les fonctionnements sont adaptés à la personnalité de ces êtres singuliers qui se construisent autrement et qui vivaient en communauté, dans des lieux rudimentaires tels que campements et fermes, aires de séjour métaphorisés en « radeaux ». L’aventure a son héros, Janmari, « Ce gamin-là », ainsi que le précise un film cannois de Renaud Victor, que l’on peut suivre au fil de son existence. Ces adjuvants en la personne présence proches d’adultes non pro, dont une artiste-peintre, Gisèle Durand-Ruiz, dont on appréciera les portraits expressifs et empathiques. Dès l’entrée, on est sensibilisés à l’altérité puisqu’une simple porte peut devenir un obstacle insurmontable - pour des êtres différents. C’est un peu comme si l’on rentrait dans leur monde et comme si l’on s’initiait à leur mode de vie. Précurseur, Deligny recourt à la caméra tel un outil pédagogique qui aboutit à l’élaboration d’un cadavre exquis : Le moindre Geste, dont il est à l’affût. L’espace du
Crac est suffisamment ample pour englober des années de vie en commun et le témoignage du projet, que l’on peut reconstituer grâce aux documents qui sont livrés au public : les cartographies et dessins bruts comme les chutes de films à même d’ailleurs d’amorcer de nouveaux récits. Enfin, la biographie de Deligny n’est point ignorée. Elle met en perspective son généreux parcours, évoqué dans les 6000 pages de son autobiographie, inachevée. Le travail de Florian Fouché au Crac s’inspire directement de Deligny, à qui il emprunte la notion de proximité, que l’on retrouve dans ses Actions Proches ou dans la dualité assistant/assisté. Fouché propose un triptyque renvoyant à ses actions filmées. Le premier panneau, particulièrement émouvant, sollicite son père, victime d’un AVC, autour duquel il se déplace dans l’espace, manipule des objets, impose des gestes inattendus dans les institutions où celui-ci réside. La deuxième se définit comme Roman cubiste de la Tentative, rémanence d’actions simples tournant autour du repas, par exemple, empruntées à Deligny et qui basculent, une fois réitérées, dans la Mémoire aberrante. La troisième s’intitule « Vie assistée, Vie institutionnelle, Vie rééduquée » : elle résonne tel un catalogue d’actions simples, éprouvées par le personnel médical, et qui peuvent s’avérer compliquées ou aberrantes. Florian Fouché a prévu également un reportage photo sur la notion de Musée-Hôpital ou de Musée-Antidote. Pour se lancer dans ce genre d’initiative prospective, mais peu rentable il faut être un peu décalé, un peu marginal et donc quelque peu artiste. Et on peut compter sur les commissaires pour déployer une scénographie qui mette en forme plastique le contenu expérimental. C’est sans doute par là que l’on peut rattacher ce genre d’exposition aux promesses artistiques contenues dans le sigle du Crac.
Jusqu’au 29 mai, au Crac à Sète (34).
Tél. 04 67 74 94 37. crac.laregion.fr
PIERRE BENDINE-BOUCAR À L’ESPACE LOUIS FEUILLADE À LUNEL
Il y avait F comme Fairbanks, il y aura dorénavant Deux F comme Feuillade et sa créature cinématographique, Fantômas, empruntée à un roman populaire et adopté par les Surréalistes. À l’espace Louis Feuillade précisément, à Lunel où le cinéaste est né, il y a 150 ans. Pour célébrer plastiquement cet anniversaire, il fallait un spécialiste du héros aux mille masques et c’est ainsi que Pierre BendineBoucar, qui lui a consacré de nombreuses séries, assumera cette mission. En fait, le peintre offre, par ses tableaux, mille visages, à la peinture, ce qui le rapproche du héros qui en change perpétuellement. Et Pierre Bendine-Boucar le sait d’autant plus qu’il a longtemps œuvré sur le thème de la fleur, laquelle aussi offre non seulement une gamme ouverte de motifs différents mais un nombre infini de traitements picturaux potentiellement concevables. Pierre Bendine-Boucar ne s’en est point privé. De même, du motif écossais ou tartans, croisement de lignes colorées horizontales et verticales que l’on peut décliner selon une infinité de combinaisons. Ce dernier motif, on le retrouve à l’œuvre dans certains portraits ou masques que l’artiste emprunte à Fantômas, façon pour l’artiste de se l’approprier et sans doute aussi de s’identifier à lui : la silhouette et quelques photos ne laissent aucun doute à ce sujet. Pour l’événement, Bendine-Boucar a conçu une fiction plastique composée de divers médias, à commencer par la vidéo, en clin d’œil à l’univers de l’un des pionniers du cinéma narratif. Il y met l’accent sur des gestes créant une tension, un suspense. Il fait également intervenir des objets, en référence aux accessoires, des peintures et dessins, des photos et des créations textiles, inspirées des cagoules du célèbre personnage masqué. La première grande salle en particulier nous fait entrer dans l’univers du criminel grâce à des séries de cagoules envoyant à sa spécificité principale : l’art du déguisement en autant de rôles qu’il est nécessaire pour tromper son monde. On hésite entre une peinture mise en volume mural ou une sculpture murale peinte. On y découvre aussi, en installation murale, des dizaines de révolvers factices, en carton peint en noir, avec tout le symbolisme que l’on peut porter à cette arme. Le décor est aussi planté : un tableau nous propose un paysage certes concret, mais
très allusif, qui flirte avec l’abstraction comme pour brouiller les cartes. Deux oriflammes enfin, dans le style du peintre, mais affublés de la lettre F. On est ainsi mis en condition. La deuxième salle est essentiellement vouée aux images fixes, constituées en panneaux rappelant un écran de cinéma. Dans l’esprit de l’artiste, c’est un cabinet graphique à partir duquel élaborer une énigme et tenter de la résoudre par l’interprétation. Il peut s’agir de photos ready-made, de portraits au polaroïd, de scènes empruntées au film, de représentation en pied de Musidora, d’autoportraits et de détournements de photographies imprimées sur papier, des peintures plus en rapport avec la recherche habituelle de l’artiste, au tartan, lignes et couleurs. Bendine-Boucar pratique habituellement le motif écossais car l’orthométrique est un peu la base du tableau en général Les lignes intérieures peuvent, en effet, être interprétées comme des avatars décalés du cadre ou des limites même de l’œuvre frontale qui se présente au spectateur. L’incarnation géométrique de l’œuvre d’art, tout comme la multiplicité des visages, renvoie aux diverses métamorphoses de la peinture, variations infinies sur des thèmes de base. L’anonymat des visages cagoulés fait en sorte que chacun, à l’instar de l’artiste, puisse s’y projeter. L’artiste s’est également amusé avec les costumes des sportifs, se fondant, à l’instar de Fantômas, dans la masse de leurs congénères. Enfin, l’univers de l’enfance est sollicité, tant par les couleurs que par la notion de jeu se manifestant dans ce bricolage général que cristallise pourtant la figure du héros éponyme. Tout au long de la salle sont présentées des statuettes à base de jouets moulés et reproduits. Si les enfants sont sensibles au merveilleux, aux créatures vouées au bien, ils sont également fascinés, ne serait-ce que pour s’en défaire, aux sombres incarnations du mal, parmi lesquelles Fantômas, à la base un roman devenu célébrité cinématographique, joue un rôle non négligeable. C’est tout à l’honneur de Bendine-Boucar que de nous le rappeler.
Jusqu’au 18 mars, à l’Espace Louis Feuillade à Lunel (34).
Tél. 04 67 87 84 19. lunel.com
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Œuvre de Gisèle Durand-Ruiz
GRÉGORY FORSTNER, CRISTINA LAMA, MATIAS SANCHEZ À
ACMCM À PERPIGNAN
Il n’aura échappé à personne que la peinture, une peinture décomplexée et prospective, bénéficie d’un regain général de retour en grâce. On ne pourra pas reprocher aux responsables du centre d’art ACMCM de ne point l’avoir anticipé. En témoigne cette nouvelle proposition qui se révèlera contiguë à l’Immortelle célébration picturale programmée au MO.CO. du Franco-autrichien, né au Cameroun, Grégory Forstner. Nous en avons parlé lors de sa surprenante prestation au Frac Occitanie Montpellier où il exposait une série d’immenses tableaux représentant des pots de fleurs sur fond neutre, sans soucis de perfection formelle, et semblant flotter dans l’espace. Une peinture libre, ou plutôt libérée, et qui ne cherchait pas à rendre compte du réel, mais plutôt de la base de données infiniment riche que possède un artiste aujourd’hui. Il peut fouiller sur la toile du Net, ou puiser dans ses références culturelles (le titre de l’exposition est emprunté au poète E. E. Cummings), et notamment picturales (il n’en manque point dans la peinture hollandaise, espagnole...) sans parler de ses origines, de ses voyages de son parcours de vie assez atypique. À ACMCM, on devrait retrouver ses grands formats, cette manière affirmative d’esquisser des silhouettes plutôt que d’achever leurs formes, et aussi de rappeler en permanence que la peinture est un théâtre, un lieu de distanciation et de ce fait qu’elle doit être abordée avec un minimum de recul ironique. De fait, il s’agit de cartes à jouer démesurées, ce qui confirme cette volonté de rappeler la planéité de la surface. Les personnages sont hybrides à plus d’un titre : d’abord, même si le corps peut passer pour humain, l’artiste lui prête la tête d’un animal, plutôt canin et plutôt inquiétant, tel le bouledogue ; or, à ce collage pictural s’ajoute la symbiose référentielle puisque l’artiste emprunte aux grands maîtres du passé en matière de portrait. Et plus
particulièrement à ceux qui incarnent le pouvoir. Cette exhibition d’un ego formidable, décuplé par le format et la frontalité, va de pair avec la représentation d’une fonction ne laissant pas d’impressionner le regardeur, et qui nous renvoie au thème de la vanité à laquelle Forstner ne se prive pas de recourir, par le biais du traditionnel crâne symbolique. La vie est un jeu de pouvoir, de cruauté et de mort et il faut savoir se jouer de ces deux astreintes. C’est ce que nous dit Forstner avec sa peinture déchainée, puissante et qui flirte souvent avec une vision grotesque, carnavalesque, violente de l’humanité et réclame que l’on fasse tomber les masques, devant le grand flux vital et temporel qui nous emporte tous, y compris les qu’on dit grands. Elle se veut critique des coercitions sous toutes leurs formes.
Ses deux comparses prouvent que de l’autre côté des Pyrénées, on se pose le même type de question, d’autant que l’on n’a jamais abandonné la peinture. Ce sont deux Sévillans qui ont été conviés, Cristina Lama qui se rapproche de l’esprit de Forstner par les figures grotesques qui hantent son bestiaire figural, et par son recours aux marionnettes et au thème du crâne. Également par sa tendance à faire évoluer les figures sur un fond neutre où elles semblent flotter. Matias Sanchez est originaire d’Allemagne. Lui a également recourt à des thèmes récurrents dont celui des os, mais aussi les images inquiétantes suscitées par les rats ou, plus drolatiques, quand il s’agit d’inattendues saucisses. Dans les deux cas, il s’agit de peinture originale, irrespectueuse des règles et qui cherche à impressionner plutôt qu’à plaire. Une peinture qui ne s’en laisse pas conter…
Du 4 mars au 27 mai, au centre d’art A cent mètres du centre du monde à Perpignan (66).
Tél. 04 68 34 14 35. acentmetresducentredumonde.com
LASSAÂD METOUI AU CENTRE D’ART CONTEMPORAIN DE PERPIGNAN
L’art pictural pratiqué par Lassaâd Metoui n’est pas seulement l’émanation de sa culture tunisienne ni de sa formation de spécialiste de la calligraphie arabe. Influencé par les traditions de l’ExtrêmeOrient, fasciné par l’abstraction occidentale des maîtres du genre et même par les audaces autorisées par les grands peintres américains, on peut la dire universelle. Et tout d’abord, l’artiste demeure fidèle au tableau comme surface où se recueillent et se profilent des signes. On est ainsi dans une conception non perspectiviste, plutôt dans l’exploration de la planéité de la surface, conquête de la modernité, qui se fait au sol, mais assure son éventuelle lecture de son redressement mural. Lassaâd privilégie le carré, car cette forme, que l’on dit parfaite, et qui, quelque part, connote l’infini, outre qu’elle échappe à la détermination portrait/paysage, ne fournit pas de direction précise et permet ainsi toutes les animations potentielles. L’orientation, la direction, et donc le sens, c’est l’artiste qui la (les) donne selon son état méditatif du moment. À l’instar d’une écriture, on peut dès lors se mettre à lire, ou du moins à déchiffrer, et en conséquence à interpréter. Le noir est privilégié comme extension de l’écriture, qu’elle soit de type oriental ou occidental. Les outils oscillent entre le large racloir et des pinceaux plus classiques qui orienteront les formes. Se livre alors une sorte de ballet où des formes noires, puissantes, viennent couvrir la surface et fournir un caractère dramatique, au sens étymologique et actif du terme, au tableau. Leur répétition détermine un rythme, l’artiste jouant sur des effets de contraste entre l’un ces blocs, quasi-minéraux, qui va d’un bord à l’autre de la surface, et ceux qui n’en couvrent qu’une partie, en général la moitié. On pense à un père tutélaire et à ses enfants plus ou moins obéissants, voire à un jeu d’autorité : majeur/mineurs. Mais ces blocs fortement géométrisés, tournent autour du rectangle et dynamisent le tableau carré, j’ai presque envie de dire ils le contrecarrent, ne sont pas les seuls signes présents. On voit aisément
apparaître des formes incurvées, proches de la spirale et très souvent même, des petits ronds approximatifs. On peut penser que ces jeux de contraste instaurent une nouvelle dualité : masculin/féminin. Des couleurs, en petit nombre, primaires, apparaissent qui viennent éclairer le tableau et renouer avec l’enfance – en laquelle s’est formée la sensibilité de l’artiste. On passe ainsi de la calligraphie à la peinture. On voit ainsi comment, petit à petit, se mettent en place les éléments d’une écriture picturale, les ferments et constances d’un style. Le blanc, ou si l’on préfère le non peint, joue son rôle à plein, de sorte que l’œuvre paraisse la plus équilibrée possible. Qu’on la sente respirer. Il s’agit, en effet, de susciter une émotion, de donner un ordre au désordre, de dominer les pulsions gestuelles souvent spontanées. Lassaâd Metoui ne dédaigne pas, pourtant, les coulures fortuites, mais il sait en user avec sobriété, comme pour rappeler qu’il n’est pas dans les pouvoirs de l’homme de tout dominer. Il lui faut pactiser avec l’aléa, l’impondérable, le contingent. C’est sans doute ce qui explique ses références à Schopenhauer. L’homme doit composer avec le hasard, vivre en intelligence avec lui, sous peinte de trouver l’existence absurde et d’être tenté de l’anéantir. C’est l’une des missions de l’art, remède au pessimisme, que d’y trouver ou introduire du sens. D’où ces Contemplations, ces Ivresses, ces Métaphysiques qualifiées d’esthétiques, que l’on trouve dans les titres choisis par Lassaâd Metoui. Rendre ces gestes harmonieux et complémentaires, c’est ce que cherche à faire cet artiste qui glisse sa signature parmi son ballet de formes et de signes. Histoire de souligner les dimensions humaines de ses ambitions, ce que traduit également la mesure relative des formats choisis. Et d’aboutir, selon les mots du philosophe, à une « pure perception ». Jusqu’au 28 mai, au Centre d’art contemporain de Perpignan (66). Tél. 04 68 66 33 18. mairie-perpignan.fr
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Arts plastiques par BTN
Grégory Forstner
NATURE HUMAINE, HUMAINE NATURE À LA FONDATION VAN GOGH À ARLES
On n’en finit pas, au fil des expositions, de découvrir, à la Fondation Van Gogh, des œuvres moins connues de l’ancien pensionnaire d’Arles. Pour l’heure, il s’agit du tableau Les Arbres, de 1887. En fait, tout autour de ce tableau, c’est la relation à la Nature qui a été mise en exergue, le rapport direct avec le vivant ayant joué, pour le peintre, un rôle essentiel. Et pour certains des artistes internationaux choisis pour cette réflexion sur l’Humaine Nature : Rauschenberg (maître incontesté du combine art, placé en vis-à-vis, avec une plaque d’alu rehaussée à l’acrylique, où se devinent tournesol et barbelés), Luigi Zuccheri (illustrateur animalier italien, héritier de Chirico ou de Savinio) ou notre figuratif Gilles Aillaud (avec une Fosse à lionne, un phoque en captivité, un ours prisonnier…). L’œuvre, sculpturale, de Valentin Carron, « Kid ans dog », nous attend dès l’entrée : l’artiste a pris soin de respecter les proportions respectives des deux êtres et de distinguer le noir animal du blanc petit homme, plus ébauché que complet, dans un style pop brut qui ne manque pas d’intérêt (ainsi que sa tête de bois géante, en laquelle s’adonner au repos méditatif). Suivent les tableaux hallucinants de Shara Hughes, renouvelant notre vision du paysage à l’instar de ces tiges de probables tournesols, plus légers, plus naïfs que les authentiques – que certains saccagent aujourd’hui. Ses toiles préparent le terrain à la poupée aux bonbons, victime d’un probable drame, de la chorégraphe Gisèle Vienne, empreinte de mystère. Un peu plus loin, le film d’Ed Atkins, auteur de deux peintures en référence aux souliers miséreux de Vincent, ajoute son et couleur au cinéma muet des quartiers de misère, telle que l’a connue Van Gogh : un vieil homme offrant du saucisson à une jeune maman abandonnée. Car la nature humaine connaît l’empathie. Jochen Lempert nous livre en poésie sa cueillette d’images à partir de détails divers, sur papier de différents formats (car la nature est diverse), en noir et blanc, sur le thème de l’arbre, précisément. Pour clore cet étage, la Chinoise Yuyan Wang, recycle des images qui finissent par devenir une véritable forêt. On
s’y immerge, comme dans un rêve nocturne, sauf qu’elles renvoient aux réalités de notre temps. A l’étage, nous sommes accueillis par divers volumes du Roumain Gyarfas Olah qui sait l’art d’accommoder des tissus en d’improbables hybrides : des ânes de foin mis en sacs, des divinités inuits, ou encore des compositions fagotées, dans un esprit de bienveillance envers des traditions vernaculaires ou des créatures malmenées. La Nigériane, adoptée par la Belgique, Otobong Nkanga, recourt aussi bien au tapis qu’à la tapisserie. Dans le premier, elle associe en relief des éléments apparemment incompatibles dont les rapprochements font sens : une corde, un verre de Murano en forme d’alambic, un morceau de bois récupéré et peint… Dans le second, elle met en exergue un réseau de tondo photographiques, en noir et blanc restituant la mémoire perdue d’une mine namibienne, avec des personnages tronqués sur fond de cartes abyssales. On entre ensuite dans une pièce très dépouillée où nous attendent d’étranges vitraux numériques, bleu ciel, de forme ogivale de la Suissesse Pamela Rosenkranz. La représentation du naturel devient artificielle grâce au technologique. Enfin, le bouquet final résume assez bien l’ambition de cette expo : une branche de hêtre, à mi-parcours entre plafond et sol, de l’Ibéro-brésilien Daniel Steegmann Mangrané, célèbre pour ses vivariums où dénicher un discret fantôme (en grec, phasme). Toutes les nationalités sont représentées et tous les genres aussi. Notre relation à la nature a considérablement évolué depuis l’époque où Vincent s’installait en Arles. Et l’on peut s’interroger sur les possibilités d’évolution de la nature humaine. Cette exposition prétend juste donner un aperçu de la façon dont les artistes auront, non pas fourni des réponses, mais illustré la question. Toutes ces œuvres résonnent comme en écho irradiant autour de celle de Van Gogh, qui demeure la référence de base continue.
Jusqu’au 10 avril, à la Fondation Van Gogh à Arles (13). Tél. 04 90 93 08 08. fondation-vincentvangogh-arles.org
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Œuvre de Luigi Zuccheri
PIERRE TILMAN + LE RETOUR AU MRAC À SÉRIGNAN
Tandis que se terminera Aoulioulé, cette mise en exergue du langage dans les activités picturales et plastiques, le Mrac invitera le Cnap pour un dialogue d’acquisitions et de prêts. On y retrouvera des œuvres d’artistes qui ont marqué le lieu : Abdelkader Benchamma et son approche cosmique et ésotérique de l’univers, Robert Crumb, le Balzac proustien de la BD américaine dite underground, l’Anglo-tanzanienne Lubaina Himid et ses engagements pour la cause noire ; plus récemment la Suissesse Nathalie Du Pasquier qui a remodelé de ses formes et figures d’objets l’espace du musée. On peut également mentionner les films performatifs d’Andrea Buttner, les dessins inquiétants dans un esprit d’enfer à la Bosch, de l’incontournable Dado… Sans oublier, pas très loin, l’écriture revendicatrice d’une Anne-Lise Coste (Crac), la figuration néo-pop de Nina Childress ou l’élégant graphisme d’une Caroline Tschumi. Ajoutez-y les centaines de séquences vidéo empruntées à YouTube de Yuyan Wang, l’installation impliquant un squelette qui parle d’Ozgur Kar, la façon dont David Horvitz impose sur la toile son autoportrait de mélancolie, les papiers peints et papillons géants d’Anthea Hamilton… Tout cela dans le plus pur refus des règles et des conventions, dans une volonté d’exhiber le monstre, l’autre, et l’hybridité cauchemardesque et de nous plonger dès lors dans une étrangeté inquiétante. Un musée peut toujours s’avérer fier de ses collections, qu’elles se combinent toujours de façon inattendue, entre elles, selon une thématique spécifique, ou qu’elles se confrontent à d’autres, et en tire de nouveaux effets de sens. Des noms connus, Bernard Bazile, Elisabeth Ballet, Pierre Joseph (enseignant à Montpellier) font partie de la sélection de même que Jim Shaw, ses dream drawings et ses dream objects. On peut compter par ailleurs sur les sculptures de Nicolas Deshayes, les peintures de Bill & Horni, les installations de Laëtitia Badaud Haussmann pour finir d’inquiéter les visiteurs… Jusqu’au 7 janvier 2024. Mais, ce sont les Iles flottantes, de Pierre Tilman, dans le discret Cabinet de
dessins qui retiendront, une fois n’est pas coutume, l’attention. Il s’agit d’œuvres effectuées aux crayons de couleur, ce qui leur apporte une touche enfantine, sollicite le thème du voyage cher à Cendrars et aux grands poètes en général, et témoigne d’une certaine modestie consentie de moyens. D’autant que Tilman se revendique poète, et que ses Îles flottantes, aux contours ciselés, présentées de manière aérienne et cartographique, sont toujours assorties, en guise de légende, d’une ligne de texte, disons carrément d’un vers, dit monostiche. On s’attachera à l’infinie variété des formes insulaires, à leur modelé, rendant compte du relief supposé, de telle sorte que chacune ait son identité propre, à l’instar de chaque être humain. Elle incarne en outre le poète, forcé de s’isoler loin de l’immensité, tourmentée ou pas, qui l’entoure, et qui elle-même reflète l’infini, lequel nous effraie tant et nous attend en bout de course. Car ces îles flottent. Tilman en présente plusieurs sur la même feuille de papier, à la manière d’un archipel auquel ne manquerait pas la parole puisque le poète y ajoute sa ligne impeccable, tirée au cordeau, de titres, non sans fantaisie, imagination et humour. Chaque archipel forme un ensemble à lire selon deux points de vue au moins : celui permis par la vision éloignée qui se découvre, et un autre où le regard s’est rapproché, qui se déchiffre. Évidemment, l’espace de la feuille associe le dessin de l’île et le texte sur l’île, ou comme on le dit, le poids des mots, le choc des images. L’espace prend son temps, celui de la durée de lecture. Les textes finissent par produire une énumération, celle que le concept d’île suscite sous la main cursive de l’artiste. De telles îles, imaginaires ou pas, inspirées de la nature ou de références culturelles, sont censées s’avérer flottantes. Il s’agit de variations sur un même thème, un peu comme dans un solo de jazz. Mais qui aurait la saveur d’un dessert exotique, et la légèreté d’un bouchon de champagne. Jusqu’au 21 mai.
Tél. 04 67 17 88 95. mrac.laregion.fr
BIENAL DE SAO PAULO À LUMA À ARLES
Luma se met aux couleurs de l’Amérique du Sud, avec l’expansion européenne de la 34e Bienal de Sao Paulo telle qu’elle se présente dans les Forges de Luma, de l’autre côté du Rhône, à quelques encablures du Gard et de notre région. Intitulée Même dans la pénombre, je chante (vers emprunté à un poète amazonien), elle confirme la tendance générale qui veut que les artistes se tiennent éveillés et remettent en question les valeurs et les certitudes de leurs ainés ou ancêtres, qu’il s’agisse de postulations postcoloniales, d’identité sexuelle, de l’avenir incertain de la planète ou de l’égalité pour tous. Les artistes, à majorité sud-américaine, plus précisément brésilienne, et donc particulièrement concernés, entrent en quelque sorte en résistance et participent de cette transformation universelle des modèles imparfaits, puissants et hégémoniques. Ainsi, sur les deux étages, est-on plongés dans un exotisme profond, qu’il s’agisse des peintures à la gouache sur la faune et la flore inclassable d’Alice Shintani, inspirées de la forêt malmenée, des tapis chamarrés suspendus de la chorégraphe israélienne Noa Eshkhol, faits de chiffons et tissus récupérés, ou des monotypes concoctés par Carmela Gross, déclinant sur l’intégralité d’un mur porteur ses séries de 150 ténébreux volcans. L’image en mouvement et le son sont omniprésents pour exprimer la colère ou la résilience, à l’instar d’une part, des récits légendaires de Naomi Rincon Gallardo (USA), haut en couleurs, de l’autre de la langue sifflée des zapotèques (indéchiffrable pour les conquistadors), enregistrée sur vinyle, de la Colombienne Gala Porras-Kim. Les souvenirs douloureux et les exactions en surnombre subies par les hommes, la forêt,
les traditions font du parcours une véritable épreuve initiatique dont on ne ressort pas indemne et qui nous incite à revisiter notre histoire et notre art : en témoigne la Lettre au vieux monde de Jaider Esbell qui court le long d’un mur, de papiers imprimés et rehaussés de revendications. La vieille cloche d’une église coloniale est là pour nous rappeler à l’ordre, en vidéo (Ouro Preto). Les ombres démesurément dilatées dans les photos noir et blanc de Regina Silveira vont au-delà de la dénonciation d’une ponctuelle dictature. La performance filmée de Seba Calfuequeo, dans divers lieux, publics ou culturels, donne corps aux marges opprimées de la société chilienne. On ne peut demeurer insensible aux chants du souvenir portés en chœur et revendiqués par Sueli Maxakali… Ou aux stéréotypes de l’homme noir déclinés par Zozimo Bulbul. Au caractère dramatique aussi des céramiques du Martiniquais Victor Anicet, l’ami d’Edouard Glissant, chantre de la créolisation… Passionnante également la vidéo à multiples facettes de l’Américaine Amie Siegel, laquelle souligne les contrastes criards qui caractérisent la péninsule arabique (entre village abandonné au sable du désert et palais où les purs sangs ne manquent pas d’eau…). À l’entrée de la Biennale, les films du Malien, Manthia Diawara et les séries de portraits du précurseur Patrick Frédérick Douglas donnent du caractère offensif et revendicatif aux œuvres exposées. Pour ceux qui ne connaissent pas, en profiter pour visiter la tour, ces œuvres in situ, ses expos temporaires et ses riches collections d’art contemporain.
Jusqu’au 5 mars, à LUMA à Arles (13). luma.org
Arts plastiques par BTN – page soixante-dix-huit –
Vue d’une partie de l’exposition à Luma
Dessin de Pierre Tilman
Et pour quelques EXPOS de
PLUS…
La sélection de BTN
EN HAUTE-GARONNE
> Commençons par l’Espace Écureuil à Toulouse qui malheureusement cesse ses activités immédiatement après ces Horizons olfactifs, qui résonnent dès lors comme un bouquet final. L’histoire de l’art est essentiellement audiovisuelle et à prétention culturelle. Avec le parfum, si prisé des poètes, c’est à la fois la nature et un sens le plus souvent négligé qui pointe, si l’on peut dire, le bout de son nez délicat. Une trentaine de plasticiens, choisis par Sandra Barré occuperont donc les différents espaces de ce lieu qui aura enrichi la vie culturelle toulousaine depuis plusieurs années. On y trouve toutes sortes de choses : les savons de corps, de Nicola Costantino, la Collection d’empilements du même produit de Christine Crozat, le cuir parfumé de Jimmy Robert, l’encens des démons en grès de L. CamusGovoroff, ou celui des angelots d’Antoine Renard… L’eau du bain parfumé de la compagne, par Boris Raux, les brise-vues de Guilhem Roubichou, matériau récupéré sur lequel pousse une étrange végétation, ou les enduits alimentaires sur les tondo de Chloé Jeanne. Ajoutons-y la cire et les pétales d’hibiscus d’une des dernières exposantes, Patricia Combacal et qui rappelle les portraits chéris des personnes aimées. Le citron diffuse ses arômes dans l’intervention murale de Claudia Vogel. La fleur se taille évidemment la part du lion, mais on la voit sous toutes ses formes et essences : graines de lavande pour Floryan Varennes, bouquets de cimetière, pour Morgan Courtois, écrasée contre le mur pour Quentin Derouet. On retrouve de vrais parfums dans les productions de Germaine Cellier, Christopher Sheldrake ou Edmond Roudnitska et il en sera produit un spécialement pour cet événement par l’intermédiaire d’Elia Chiche. Kiki Smith sera présente avec une fragrance inédite soulevant le délicat problème du désir féminin tardif. Bref, cette exposition laisse un parfum de regret, voire de gâchis, mais autant les mécènes peuvent s’enthousiasmer, autant ils peuvent se lasser : les perdants ce sont les artistes, le personnel qui s’est investi, et au bout du compte le public privé d’un lieu central et dynamique, au cœur de la capitale régionale.
> À la Maison Salvan de Labège, il sera question, jusqu’au 25 mars, de restitution de résidence grâce à l’environnement de projections vidéo conçu par la Lyonnaise Laura Molton, déjà découverte à Saint-Cirq-Lapopie, sous forme de documentaire dans lequel le visiteur se sente immergé. Le
sujet en vaut la peine puisqu’il s’agit du nucléaire (La Hague, dans la Manche) et de saisir des gestes de militantes ou d’autochtones qui s’inquiètent pour l’avenir de la planète. Le prétexte est donné par un cours d’eau et son paysage. Il s’agit de pratiquer la métonymie : un gros plan sur un membre, la margelle d’un puits saisie à la bonne distance, la mise en exergue d’une fougère, ce sont tous ces éléments que le visiteur doit recomposer de manière à mieux écouter la terre, à l’instar de cette personne qui colle l’oreille contre le rocher comme pour en écouter le murmure. La métonymie suppose le déplacement, celui qui est réclamé au visiteur, confronté à des éléments simples de la réalité brute d’un monde qu’il convient de préserver, car il est notre seul bien, notre seule richesse (Yves Bonnefoy). Le son n’est pas oublié grâce aux bons soins de Victor Donati.
DANS LES PYRÉNÉES-ORIENTALES
> Pas loin de Perpignan, au musée archéologique de Bélesta, on pourra, jusqu’au 14 avril, se familiariser avec l’œuvre complexe et authentique de Francesca Caruana (ACMCDM, Odile Oms, Collioure etc.) qui, effectivement, a toute sa place dans ce type de lieu d’investigation sur l’Homme et ses rites. Habitée par le thème des fouilles, par notre rapport civilisationnel à l’os que nous finissons par brûler, par la culture kanak et ses symboles, l’artiste a réhabilité le plastique de la bâche à bulles comme support lui permettant de traduire en peinture sa fascination primitive pour l’eau (et ses contenus naturels ou pas). Ainsi le plastique et l’eau se trouvent-ils, pour un temps, réconciliés. Mais Francesca Caruana c’est bien d’autres choses encore : des séries de dessins sur le lien rompu ou défait, la ligature, des peintures vouées à l’igname, des installations brutes, des bâtons rituels et des bois migrants. Toute une mythologie personnelle, empruntée à la réalité essentielle et qui définissent son style d’artiste d’origine maltaise, méditerranéenne donc. À Bélesta, on pourra méditer sur son dragon local (plumes, tête de chat momifié, colonne vertébrale…), ses déclinaisons de Baculum, ses portraits d’Adam et Eve en squelettes d’animaux sacrifiés, et ses Écumes sur plastique…
DANS L’AUDE
> À Narbonne, la Chapelle des Pénitents bleus, et la Poudrière, ont organisé un 4ème Salon du dessin avec la fine fleur des spécialistes du genre. On connaît les expériences cosmiques de Paola di Prima, les Fragments de paysages de Patricia Stheeman, les méticuleux bords de mer (et ses villas) de Julien Cassignol ou les hommages à Nirvana, les toreros, le photographe à l’œuvre, de Sylvain Fraysse. On y retrouve aussi Nissrine Seffar, fascinée par Guernica et le camp Rivesaltes tout proche, Claudie Dadu et ses – page quatre-vingt-un –
Arts Plastiques
ChristineCrozatàl’EspaceÉcureuilàToulouse
Laura Molton à la Maison Salvan de Labège
Nicolas Daubanes au salon du dessin à Narbonne
Francesca Caruana à Bélesta
portraits au cheveu, Nicolas Daubanes et son travail sur l’incarcération à la poussière de métaux, limaille de barreaux de prison. Inversement, Karine Barrandon enchante par ses traversées ou allers-retours dans les paysages, Eva Guionet par ses assemblages d’éléments à la manière d’un(e) anthropologue, tandis que Jean-Christophe Alix sait rendre subtile la langue de bois…
> Pour en revenir à Nicolas Daubanes, signalons que s’achève, le 25 février, la présentation de ses œuvres, d’abord montrées en duo avec Lucie Laflorentie (L’un contre l’autre), à la galerie Jean-Paul Barrès à Toulouse Cet espace présente régulièrement quelques-uns des meilleurs artistes de la région (de Bordarier à Reynier ou Fauchier en passant par Valérie du Chêné, Vanessa Notley, Patrick Sauze, Patricia Stheeman, Guillaume Moschini, Lise Chevalier et Suzy Lelièvre)… Nicolas Daubanes s’est surtout fait connaître par ses dessins à la limaille de fer ou à l’acier aimanté. Mais, il est capable de pratiquer la performance filmée ou l’installation fragile, voire en déséquilibre apparent. Il est devenu l’un des artistes phares de sa génération. Ses réalisations, souvent murales, sont impressionnantes de virtuosité tout en cultivant la sobriété que suppose l’usage des principes de base du dessin, lequel cherche moins à séduire qu’à émouvoir ou pousser à la réflexion sur nos limites et nos marges.
DANS LE GARD
> À Nîmes, existe depuis plus de vingt ans une vitrine d’art contemporain qui a l’avantage de permettre au simple passant, ou à l’amateur d’art, de toujours voir, jour et nuit, en week-end comme en semaine, ce qui s’y trame. Elle se nomme 4, Barbier Lors des fêtes, Carrément, proposait des petits formats carrés, accessibles, réalisés par des artistes venus d’un peu partout (Barcelone, Lituanie, Lyon, Région et… Nîmes), comme tous les ans. Pour cette nouvelle année, l’amorce sera performative, avec l’intervention d’un duo ponctuel formé d’un compositeur, musicien et régisseur-son bien connu des milieux du jazz et de la danse, Arnaud Bertrand, et de la plasticienne nîmoise Christelle Teissèdre. Le premier fournit l’intervention sonore, sous forme d’assiettes suspendues dont il cherche à extraire le potentiel vibratoire. La seconde a réalisé une série de dessins à l’encre, formés de nombreux petits points blancs et réguliers, enfermés dans une figure circulaire, à l’instar des assiettes. Les résonances des objets concrets se font cosmiques et tentent de fournir un ordre au désordre, et une
finitude à l’infini, ce que permet l’art, dans ses capacités métonymiques à résumer/ représenter l’univers. Il s’agit en fait d’un Point de rencontre audio-visuel, que l’on pourra observer, rue Maubet, tout février. Suivra, dès le 10 mars, une expérience menée avec les Beaux-arts de Nîmes, grâce aux bons soins d’Alix Jolly, et le soutien de ses Copaines d’abord, pour une intervention placée sous le signe de l’amitié, de l’échange. Des ateliers et veillées sont annoncés. Les années d’étude sont marquées par le travail en commun dans un environnement créatif, avant que les egos ne reprennent souvent le dessus…
> Pas loin de là, à Marguerittes, et jusqu’au 21 avril, le Jardin Intérieur, parmi de multiples activités, nous offre la possibilité culturelle de nous initier à l’art du collage, très concentré, de Susan Mende, tout en finesse, en féminité et en référence aux mythes universels, mais également personnels. L’exposition interroge les SOURCES (titre aussi d’un ouvrage), et a été rendue possible grâce aux efforts de Venus d’ailleurs, qui ne cache point son intérêt pour le surréalisme, les associations d’idées et de matériaux. En l’occurrence, il s’agit de réorganiser l’image autour de quelques thèmes soigneusement sélectionnés (le corps, les végétaux, les signes et les lettres…) et de leur fournir un ordre utopique. En espérant que ce travail, tout en modestie, et venu d’ailleurs, aura des répercussions dans ce monde. Susan Mende fait allusion aux alchimistes visionnaires et à leurs thèmes de prédilection. Comme dans cet art parallèle, tout est dans le dosage et le choix des ingrédients. Et dans la dextérité.
DANS L’HÉRAULT
> Le Réservoir à Sète prolonge, jusqu’au 5 mars, l’accrochage des dessins en noir et blanc de Majéon, que l’on avait pu découvrir au Château de Capion, extrêmement stylisés et tirés au cordeau. L’artiste s’appuie sur les lignes, pures, d’architectures très strictes, en lesquelles vient se poser, avec légèreté, la figure humaine, souvent féminine. Le contraste radical des valeurs et la suprématie de la ligne souvent perspectiviste, à l’encre, sont adoucis par l’omniprésence de végétations extrêmement décoratives. En fait, la trilogie : ville-végétation-présence humaine fait sens. Elle témoigne – page quatre-vingt-deux –
Majéon au Réservoir à Sète
Point de rencontre à Nîmes
Susan Mende à Marguerittes
LucieBitunjacÀN°5ÀMontpellier
d’une volonté de briser l’emprise urbaine qui écrase l’homme et détruit la nature. C’est à un rapport plus harmonieux qu’elle aspire, et certaines communes du littoral pourraient sur ce plan nous montrer la voie vers une utopie, ce qui explique le caractère onirique de ses visions. Quitte ensuite à ce que les visiteurs se chargent de restituer les couleurs à leur convenance. Majéon se contente de jeter les bases, comme l’architecte ses plans. Souvent sur grand format, et même sur le mur, histoire de nous convier davantage à encore à pénétrer son univers.
> À Montpellier, N°5 a rassemblé jusqu’à 18 mars, sous le titre d’Architextures, deux artistes fascinées par les géométries complexes des architectures, présentes ou passées. Lucie Bitunjac se réfère aux sobres citadelles des primitifs italiens, les dépouillant de toute présence humaine, mais en conservant l’agencement des couleurs, la structure labyrinthique, l’équilibre des formes. Abstraites de l’anecdote et du narratif, elles lévitent sur le support qui les accueille et semblent hésiter entre deux dimensions. Elles présentent dès lors, en trompe-l’œil, des utopies architecturales, à taille mesurée, à savoir réalisée pour le bien de l’homme, l’huile sur bois. Aplats et transparences alternent pour achever de séduire le regard, saturé d’images, et qui a besoin de telle aire de repos, ou de méditation. Izabela Kowalczyk pousse le jeu de construction jusqu’à l’abstraction géométrique, dans une filiation allant des constructivistes aux grands noms du Minimal Art. L’apparente rigueur des lignes est animée par bon nombre d’effets picturaux. Elle accentue les effets de trompe-l’œil en usant de transparences et de suspensions des volumes, qui donnent l’impression que ses dessins pourraient s’extraire des peintures et vivre en autonomie.
« photographies sans fin », poussant à bout la fascination, scopique, qui incite les gens à admirer des photos ou œuvres d’art, même s’il s’agit de représentations d’objets, par ailleurs, dédaignés qui nous entourent. Il interroge donc nos conventions, nos codes, nos rites et au bout du compte notre statut de civilisé.
Dernière minute : > Al/ma, rue du plan du palais à Montpellier nous propose de découvrir jusqu’au 25 mars le faiseur de miracles ou plutôt d’apparitions Gilles Balmet, enseignant aux Beaux Arts. Celui-ci recourt à des bains ou des pulvérisations d’eau sur de l’encre et révèle, à force de manipulations protocolaires, à la manière de photographe, ici un paysage, là une carte, ou tout simplement une œuvre abstraite. Il laisse une grande place au hasard mais qui serait contrôlé, à qui on imposerait des contraintes. On pourra ainsi découvrir ses Waterfalls, où le thème de l’eau est mis en exergue, ses Ink mountains, tout en couleurs sombres et argentées, ses Nouveaux Territoires et ses White rain qui sont autant de variations sur un thème, avec espérance de réussite (c’est le miracle ou l’apparition) ou échec, que décide en dernière instance le regard avisé de l’artiste. Le procédé suppose une rapidité d’exécution avant que ne se révèle la possible représentation. On a ainsi l’impression que l’artiste est un nouveau et humble créateur, capable de donner vie à un monde particulier qui lui appartient et qui, s’il ressemble au nôtre, fonctionne selon ses propres lois. Il révèle mais dans la matière et pas seulement en appuyant sur un bouton.7
> La Maison des Arts de Bages, dans l’Aude, nous invite à nous plonger jusqu’au 9 mars dans les Confins naturels de Jacques Tison. Il s’agit essentiellement de paysages, dépourvus de présence humaine ou animale, et abordés en plans éloigné ou panoramique. Ils ne cherchent pas la précision réaliste mais plutôt l’impression instantanée que favorise une vue de train ou d’un aperçu à travers la vitre d’un véhicule. Se dégage un profond sentiment de sérénité, comme un appel vers l’arrière-pays et audelà. Parfois quelques habitations, réduites à leur géométrie la plus essentielle, font intervenir une humanité abstraite. Il peut s’agir aussi d’un château d’eau qui apporte sa blancheur lumineuse. Les baraquements d’expédition ou d’exil, les tentes de bivouac, en montagne, intéressent aussi Jacques Tison car la peinture est avant tout une aventure qui peut vous entraîner jusqu’aux confins de vous-même, du visible et du monde à découvrir, ou à arpenter. En espérant s’élever au-dessus du quotidien…
> Terminons, pour bien commencer l’année, par les portraits de roses au « Focus Stacking », de Pierre Joseph, à qui Boîte noire, toujours à Montpellier, consacre son énième exposition. Pierre Joseph effectue des choix, ici dans la roseraie de Malmaison, et nous les livre à notre interprétation-appropriation. C’est le visiteur qui fait l’œuvre en lui donnant du sens. Cette exposition, vouée à la Rosomanie, nous présente ces fleurs emblématiques telles que nous ne les avons jamais vues, à portée de regard et comme dans un face-à-face, anthropomorphe donc, ou comme dans un jeu de miroir. Avec leurs défauts identiques aux nôtres. Pierre Joseph s’est contentée, en l’occurrence, de faire appel à une série limitée (250 espèces) mais il peut consacrer à des pommes, des artichauts ou du fumier ce qu’il appelle des – page quatre-vingt-trois –
Gilles Balmet à Al/ma
Pierre Joseph à Boîte noire à Montpellier
EXPOSPHOTOS
LA SURFACE ET LA CHAIR MADAME D’ORA, VIENNE-PARIS, 1907-1957 AU PAVILLON POPULAIRE À MONTPELLIER
Après Hambourg, Vienne, New York, Graz et Stockholm, voici à Montpellier, sous une forme inédite, la première exposition dédiée en France à Dora Kallmus (1881–1963). Elle mobilise des collections des plus grandes institutions autrichiennes, allemandes et françaises. Elle conte l’histoire d’une jeune femme déterminée empruntant un chemin à l’époque largement réservé aux hommes, en particulier dans un domaine aussi technique que la photographie : celui de l’indépendance et de l’affirmation individuelle par les études supérieures, la réussite professionnelle et la consécration artistique. Portraitiste mondaine à Vienne, Madame d’Ora devient une figure majeure de la photographie de mode jusque dans le Paris des Années folles, où elle s’installe en 1925. Elle est alors immédiatement appelée par les maisons de haute couture comme Balenciaga et Chanel. Figure majeure de la scène artistique, elle réalise de nombreux portraits d’atelier des personnalités en vogue. Affectée par la guerre, qui l’oblige à fuir et l’arrache à ses proches, elle porte après 1945 un regard aiguisé mais empathique sur ses victimes. Madame d’Ora offre une chronique vibrante de la mode et de la culture dans le cœur bouillonnant de l’Europe, et raconte de manière saisissante les bouleversements de la première moitié du XXe siècle.
Du 18 février au 16 avril, au Pavillon populaire à Montpellier (34).
Tél. 04 67 66 13 46. montpellier.fr
LE MONDE SOUS NOS YEUX AU CENTRE INTERNATIONAL DU PHOTOJOURNALISME À PERPIGNAN
Le Centre international du photojournalisme présente un cycle d’expositions sur la violence, allant de la métaphore à la frontalité.
Avec la série des diptyques, Ce que leurs yeux ont vu, Alizé Le Maoult rend hommage aux reporters de guerre, témoins de l’Histoire, des soubresauts du monde. En 1994, elle est en Bosnie pour la préparation du film Le Cercle parfait. Elle habite sur la célèbre Sniper Alley de Sarajevo, ville assiégée depuis plus de trois ans. Elle y rencontre une nouvelle génération de photojournalistes, dont Rémy Ourdan, d’où l’envie de rendre hommage à ceux qui témoignent. Giles Duley a, lui, documenté les effets à long terme des conflits du monde, via ses photographies et ses écrits. Son projet, Legacy of War, explore l’impact durable de la guerre, sur les individus et les communautés. Alexandra Boulat témoigne sur la guerre en Yougoslavie avec Eclat de guerre, lorsque « les Serbes s’efforçaient de porter leur emprise sur les Républiques séparatistes ». Pour l’Ukraine, « une tragédie qui nous concerne tous », Alexandra Boulat conseille : « Prenons conscience de notre universalité, et n’oublions pas que la liberté n’est jamais admise, elle se défend ! » Jusqu’au 30 juillet, au Centre international du photojournalisme à Perpignan (66). Tél. 04 68 62 38 00. photojournalisme.org
LA GALERIE NEGPOS À NÎMES GABRIELE BASILICO ET FRANCESCO JODICE
West est le choix de terrain de l’Italien Francesco Jodice, mise en évidence, au travers d’images de l’Ouest américain à la côte Pacifique, en passant par les déserts, des traces d’antiquités géologiques, ainsi que celles des colonisations récentes. Les photographies de Jodice, sont mêlées à une série de documents d’archives, traités comme détections d’une époque aujourd’hui révolue. Visible, la lancée du début de la Ruée vers l’or au milieu du XIXe siècle, spectaculaire, la régression, la crise du modèle libéral, économiquement marquée, par la faillite de la banque Lehman Brothers. Au pays de l’argent roi, cette iconographie dit aussi le déclin de l’Empire américain. Autre documentariste italien, Gabriele Basilico, qui avec Retours à Beyrouth, donne à voir les quatre missions géographiques honorées : 1991, 2003, 2008 et 2011, témoignage optimiste en noir et blanc et couleur de la reconstruction de la capitale libanaise. Mort en 2013, son ouvrage, projeté sur les quatre voyages, est resté en chantier, mais l’enquête visuelle, claire et rigoureuse dans sa frontalité et ses prises de vue, témoignent d’une volonté de bien décrypter l’espace urbain, pour développer une juste réflexion sur cette ville « blessée, outragée »pour laquelle la photographie, « exige considération et responsabilité ».
Francesco Jodice jusqu’au 2 avril, Gabriele Basilico jusqu’au 14 mai, à la Galerie du Château d’Eau à Toulouse (31). Tél. 05 34 24 52 35. chateaudeau.toulouse.fr
DU FIL ET DES IMAGES
Avec Du fil et des images, la galerie Negpos fait la part belle aux pratiques hybrides, qui empruntent une part à l’image photographique, par le truchement d’artistes internationaux tels que Daniela Montecinos, Zaida Gonzalez, Jérôme Bauduin et Seb Jarnot.
Cette 5e édition de Ceci n’est pas une photo opportune, emprunte des cheminements particuliers, souvent rares, où la photographie croise la route d’autres techniques, qui tente de révéler, pour le cas, quelques-uns des liens méconnus de l’image, à travers une sélection de travaux mêlant à la fois des pratiques culturelles anciennes et lointaines, en les articulant à des procédés contemporains.
Souvent émouvantes, touchantes dans leur forme inédite, ces œuvres se partagent entre rêve et réalité.
Artistes invités d’honneur de cette exposition collective : Carolle Benitah et ses instantanées de bonheur familial, le Chilien Marcelo Aragonese et ses enregistrements des mouvements sociaux de son pays, donneront par leur présence un supplément d’âme. À noter également, la présence de Patrice Loubon, deus ex machina de Negpos et les brodeuses d’El Monte de Santiago de Chile, subtile façon de confronter des images photos actuelles avec des œuvres d’art populaires. Le Petit Atelier de Nîmes sera là, aussi.
Du 10 février au 31 mars, à la Galerie Negpos à Nîmes (30). Tél. 09 75 20 95 89. negpos.fr
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À TOULOUSE
À
À LA GALERIE DU CHÂTEAU D’EAU
© Francesco Jodice Las Vegas
© Dora Kallmus
Joséphine Baker
Photo de Giles Duley et Toni Hollis
Photo de Marcelo Aragonese
SOLITUDES PARALLÈLES À L’ESPACE ROGER-BRONCY À PORT-LA-NOUVELLE
Le travail de Vivien Raynal est dédié à mettre en scène de multiples réalités à travers un travail de composition photographique ou numérique. Il présente des portraits de personnages, intégrés dans leur propre réalité, façonnée par leurs rêves, leurs désirs, leurs tourments. C’est une façon d’évoquer la solitude, mais aussi d’aborder le sujet de la différence, cette différence qui définit chacun d’entre nous, cette différence bannie des standards lisses et étroits de notre société. La solitude des individus présentés n’est pas tant face à la mort, ou le silence, mais plutôt face à un monde qui a rendu impossible le fait de vivre pleinement cette différence. Vivien Raynal est un artiste au parcours atypique. Installé à New York, il est originaire du sud de la France.
Tantôt musicien, réalisateur ou photographe, il travaille avec plusieurs labels, agences de communication en tant que vidéaste et expose également ses œuvres photographiques.
Son style visuel s’inspire des plus grands courants figuratifs, du clacissisme au surréalisme, avec quelques touches de pop art kitsch et fluo, imprégné de culture des années 1980.
Du 10 mars au 29 avril, à l’espace Roger-Broncy à Port-la-Nouvelle (11). Tél. 04 68 93 31 48. portlanouvelle.fr
CLAUDINE DOURY
Voyageant pour la première fois en Sibérie extrême-orientale en 1991, puis en 1997, afin de témoigner de la vie des peuples natifs sibériens, Claudine Doury, lauréate 2017 du prix Marc Ladreit de Lacharrière, a longé les rives du fleuve Amour, parcourant le pays de Nergen à Bogorodskoye, à travers les villages de Boulava et d’Ous-Gour. Elle revient dans la région vingt ans plus tard, pour retrouver les familles nanaïs, oultches et nivkhes, rencontrées lors des précédents voyages. Son travail témoigne du passage du temps, marquant les photos anciennes des familles, soulignant les mutations à plus grande échelle de ces populations.
Ce portrait iconique des peuples asiatiques natifs de l’Amour permet de baliser un territoire portant les traces de son histoire, celles de la conquête de l’est, l’arrivée des cosaques, du peuplement russe, au cours des siècles, jusqu’à l’actuelle influence géopolitique de la Chine frontalière, sur la région.
Claudine Doury a produit, sur du long terme, une œuvre documentaire majeure, labourant le terrain lors de longs voyages, où le romantisme de ses lointaines expéditions, se double d’une forme d’ethnologie sociale. Jusqu’au 9 avril, au Centre photographique documentaire à Sète (34). Tél. 04 67 18 27 54. imagesingulieres.com
MARIE LUKASIEWICZ
LUMIÈRE D’ENCRE À CÉRET
Marie Lukasiewicz est une artiste plasticienne, engagée dans une réflexion sur les enjeux environnementaux. Elle analyse les incohérences de nos comportements devant cette crise écologique, l’aberrante persistance de la surconsommation, de la surexploitation des ressources naturelles. Dans ses travaux récents, elle se sert d’une esthétique scientifique, associant documentaire et fiction.
Façon ironique, elle sème l’ambiguïté et le doute, interrogeant l’idée de vérité, construisant des projets à différents niveaux. Elle utilise aussi la vidéo, le son et le texte. Après une résidence à Lumière d’encre, pour travailler sur le thème de l’égalité, elle donne à voir cet étrange animal marin qu’est le corail. L’exposition Beyond Coral White est née à partir d’une gravure du XVIIe siècle de Philips Galle qui représente la mise à sac des fonds marins. Marie Lukasiewicz investigue sur la destruction des coraux, dont l’exploitation des propriétés est utilisée dans l’industrie parapharmaceutique. Mêlant le documentaire et la fiction dans sa prestation, elle met sur la sellette, détruire, dit-elle, nos habitudes de consommation croissantes et dévastatrices. Son œuvre ne manque pas d’illustrer cela : nous sommes la nature qui se détruit elle-même. Jusqu’au 18 mars, au Centre d’art et de photographie Lumière d’Encre à Céret (66).
Tél. 04 30 82 73 30. lumieredencre.fr
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L’exposition Beyond Coral
Photo de Claudine Doury
White
AU CENTRE DOCUMENTAIRE PHOTOGRAPHIQUE À SÈTE
À
« Rouge » de Vivien Raynal
EXPOSITIONS
YANN-ÉRIC EICHENBERGER ET DANIEL CASTAN
À LA GALERIE CÉCILE CHIORINO À AIGUES-MORTES
La galerie de Cécile Chiorino réunira deux artistes pour son exposition printanière. D’un côté, Daniel Castan, qui n’est plus revenu en solo show depuis 2019, présentera une exposition exceptionnelle qui aurait pu s’appeler « Passé / Présent / Futur ». À l’occasion de cet accrochage, il refera quelques petits formats, référence à ses débuts, et bien sûr des classiques urbains. Les visiteurs pourront également découvrir des portraits, des abstraits, en exclusivité pour la galerie. Ils seront aussi séduits par les grands formats proposés – horizontaux ou verticaux – et par les nouveautés du peintre ! Côté sculpture, le public retrouvera un habitué de la galerie. En effet, ceux qui fréquentent le Jardin de sculptures l’été reconnaitront d’un coup d’œil les silhouettes longilignes des créations de Yann-Éric EichenBerger. Pour la première fois, l’artiste rejoint l’espace sculpture de la galerie en ville avec une collection de bronze poli miroir. Les plus avisés reconnaitront notamment Petra ou Aneta, et pourront aussi découvrir ses toutes nouvelles réalisations de plus de deux mètres répondant aux noms de Nina, Hana et Rosalia.
Du 15 au 30 avril, à la Galerie Cécile Chiorino à Aigues-Mortes (30).
Tél. 04 66 51 67 91. cecile-chiorino.fr
RÉMY DESLAURIERS ET JACQUES OMBRABELLA
À
LA GALERIE DES HOSPICES À CANET-EN-ROUSSILLON
C’est un duo amical et artistique qui investit la Galerie des Hospices en cette fin d’hiver. Un univers coloré qui réchauffera les visiteurs, également invités au voyage par les toiles de Jacques Ombrabella et Rémy Deslauriers. Le premier, né à Perpignan, apprend le dessin très jeune avant de poursuivre ses études dans la voie de l’art. Ses toiles sont une balade dans la nature des Pyrénées-Orientales. Le peintre explique : « Je ne me lasse pas de me laisser surprendre et émouvoir par la magie des forêts, des sous-bois... Il y demeure un phénomène qui touche à la permanence des choses, un ordre situé au-delà des apparences physiques, qui dépasse les réalités matérielles pour approcher les mystères de l’existence, expérimenter l’oubli de soi-même dans l’unité parfaite avec le cosmos. » De son côté, Rémy Deslauriers est totalement investi dans la création et la peinture. La couleur est l’élément moteur, constructeur de ses œuvres.
SYLVIE MARTIN ET KATHY BASSAGET
Deux expositions rythmeront les mois de février et mars à la Villa Parry du Grau du Roi. Premier rendez-vous du 15 février au 11 mars avec les toiles de Sylvie Martin.
Depuis 2000, sa peinture a évolué pour prendre un chemin abstrait influencé et nourri par les architectures multiples des temps passés et futurs. Elle y décline alors son thème de prédilection « Faire parler les murs ».
Second temps du 17 mars au 8 avril, cette fois avec les céramiques de Kathy Bassaget.
Originaire de Sète, elle s’inspire naturellement de la faune diversifiée environnante pour créer des sculptures, animalières, déjantées, délirantes, hautes en couleur.
Rémy Deslauriers
Jusqu’au 5 mars, à la Galerie des Hospices à Canet-en-Roussillon (66).
Tél. 04 68 86 72 60. canetenroussillon.fr
LES BLEUS DE LA FORÊT
À Agde, l’exposition Les bleus de la forêt réunit le travail créatif de deux artistes exceptionnelles : Sandrine Pincemaille, plasticienne et licière, et Thalia Reventlow, sculptrice et designer céramiste. D’une manière fascinante, avec leurs visions opposées du monde, elles offrent une représentation commune des côtés mystérieux et secrets de la forêt. « Les bleus » symbolise l’infini de la mer et du ciel, en même temps le voyage, la sagesse et la spiritualité. « La forêt » crée une connexion mentale avec les temps passés ; à une ancienne forêt vierge, débridée dans sa diversité et sa luxuriance. L’exposition est centrée sur l’imaginaire, celui des visiteurs, mais surtout celui des artistes et leur vision de cette forêt vierge. Sandrine Pincemaille présente Grands sous-bois - une dizaine d’installations grand format, entre trois et cinq mètres, qui rappellent le côté fantasmagorique de la forêt et veulent véhiculer un monde plein de transparence et de légèreté. Thalia Reventlow présente de petites sculptures, des êtres animaux bleus et verts, dont les lignes claires rappellent les sculptures grecques antiques. Jusqu‘au 2 juin, à la Galerie de la Perle Noire à Agde (34). Tél.
capdagde.com
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À la Villa Parry, au Grau du Roi (30). Tél. 04 66 88 23 56. ville-legrauduroi.fr
C’est d’abord par la poésie que Jaume Saïs a cherché un moyen d’expression, publiant deux ouvrages : L’âme des oiseaux, en 1996, et Visages traversés, en 2004. Toujours épris du langage poétique, c’est désormais par le medium photographique qu’il s’exprime. Jaume Saïs privilégie ainsi les clichés qu’il considère « comme une autre écriture, principalement tournée vers une atmosphère poétique ». Son travail a déjà fait l’objet de plusieurs expositions, entre 2017 et 2018 avec le plasticien Joseph Maureso, puis en 2020 à l’occasion de la sortie d’un livre mêlant ses photos aux textes du poète Serge Bonnery, intitulé Nos jardins.
Du 8 mars au 29 avril, à l’Espace des arts au Boulou (66). espacedesarts.pro
04 67 26
12.
94
À LA VILLA PARRY AU GRAU DU ROI
À LA GALERIE DE LA PERLE NOIRE À AGDE JAUME SAÏS À L’ESPACE DES ARTS AU BOULOU
© Michel Desnos.
Yann-ÉricEichenBerger
Daniel Castan
EN VOYAGE ! XVe-XXIe SIÈCLE À LA MÉDIATHÈQUE EMILE ZOLA À MONTPELLIER
Cette nouvelle exposition présentée à la médiathèque
Emile Zola s’inscrit dans un projet au long cours de socialisation du patrimoine écrit pour lequel le thème de cette année est le voyage. Avec lui, le Réseau des médiathèques renoue avec les expositions permettant de mettre en lumière les collections rares et précieuses des réserves de la bibliothèque. L’exposition permettra au public de vivre L’Odyssée avec Ulysse, traverser la Terre du Milieu avec le Hobbit, partir à l’aventure sur un âne avec Don Quichotte, découvrir les temples hindous avec le capitaine de frégate Doudart de Lagrée, parcourir la carte du Tendre avec Madeleine de Scudéry, prendre le train dans les Gorges du Tarn, danser la maraca au Brésil, dessiner avec Colette Richarme, entrer dans la cité interdite de Lhassa avec Alexandra David-Neel pour finir au paradis avec Dante Aligheri, entre autres étapes. Au fil de l’exposition, le public se laisse embarquer pour des voyages mythiques, initiatiques, dans le temps, à la rencontre de l’autre...
Jusqu’au 31 mars, à la médiathèque Emile Zola à Montpellier (34). Tél. 04 67 34 87 00. mediatheques.montpellier3m.fr
ARIANE FRUIT
AU VILLAGE DES ARTS À OCTON
LE XIIIe SIÈCLE À LA MODE MÉRIDIONALE À LA CHAPELLE SAINT-MARTIAL À NARBONNE
Une nouvelle exposition s’installe à la chapelle St-Martial à Narbonne. Le XIIIe siècle à la mode méridionale propose ainsi de découvrir les secrets de la mode médiévale. À travers cette nouvelle exposition, le public fera la rencontre de plusieurs personnages : de la femme troubadour, à l’architecte-batisseur, au seigneur, en passant par le berger. La richesse et la diversité des us et coutumes de la société médiévale seront dévoilées grâce au travail reproduction remarquable de l’association Milites de Dun. La période de prédilection s’étale de la toute fin du XIIe siècle à la première moitié du XIIIe siècle, en Occitanie, avec comme fil conducteur la Croisade albigeoise Jusqu’au 30 avril, à la chapelle Saint-Martial du Palais des Archevêques à Narbonne (11). Tél. 04 68 90 31 34. narbonne.fr
Pour cette nouvelle exposition accueillie à Pierresvives, le Département de l’Hérault a proposé une carte blanche à ce grand dessinateur de presse, auteur de bande dessinée et réalisateur qu’est Aurel. Grand mélomane et musicien, il a naturellement souhaité que la musique soit le fil conducteur de cette exposition afin de partager avec le public le lien fort qu'il a toujours eu avec elle. Cette grande exposition de plus de 300 m² regroupant plus de 150 œuvres sera composée d’une dizaine d’ensembles thématiques reprenant les différentes aventures que le dessin d’Aurel s’est offert en musique (strips, reportages graphiques pour Le Monde, actualité musicale, BD, pochettes de disques et affiches, clips…). Pour une expérience immersive, chacun de ces chapitres sera accompagné d’une bande sonore musicale originale créée pour l’occasion en collaboration avec DJ Kayalik (Massilia Sound System).
Du 17 mars au 29 juillet, au Domaine départemental de Pierresvives à Montpellier (34).
Tél. 04 67 67 30 00. pierresvives.herault.fr
ABEL PRADALIÉ
À LA GALERIE TOKONOMA À BÉZIERS
Née en 1975, Ariane Fruit pratique intensivement le dessin avant de s’orienter vers la photographie. Elle obtient, en 2000, un diplôme de photographe de laboratoire de l’École des Gobelins à Paris. Quelques années plus tard, elle découvre la gravure et expérimente de nombreuses techniques de l’estampe qui lui permettent de créer des images hybrides capturées selon des dispositifs précis. En associant les techniques artisanales au numérique, en accordant une dimension monumentale à la gravure traditionnellement petite, elle cherche à l’inscrire dans des problématiques actuelles. Elle a reçu plusieurs prix de gravure en France, en Allemagne et au Canada. Elle vit et travaille à Paris.
Scène de crime (2018) est une gravure de très grand format, sorte d'autoportrait gravé directement dans le sol en linoléum de l'atelier. Transe canadienne (2020-2022) est une série de 17 gravures sur bois résultant d'un voyage en train de Montréal à Vancouver. Du 11 mars au 10 avril, au Village des arts à Octon (34). vam-octon.org
Nouveau lieu d’art contemporain à Béziers, la Galerie Tokonoma consacre ce printemps une exposition au travail d’Abel Pradalié. Sa peinture, résolument figurative, a été présentée lors d’expositions personnelles ou collectives dans de nombreux pays européens et dans des salons ; elle a également été récompensée par plusieurs prix prestigieux. Certaines de ses toiles sont par ailleurs exposées au MO.CO. à Montpellier dans le cadre de l’exposition Immortelle qui rend hommage à la peinture contemporaine. Etudiant aux Beaux-Arts de Nîmes, Abel Pradalié a suivi les enseignements de Jean-Michel Alberola et Vincent Bioulès. Il vit et travaille entre son atelier parisien et sa maison de famille à Clermont-l’Hérault, ainsi que le faisait son père, le peintre Philippe Pradalié, dont l’œuvre a fait récemment l’objet d’une rétrospective au musée Fabre de Montpellier. Du 8 au 25 mars, à la Galerie Tokonoma à Béziers (34). Tél. 06 28 05 26 85. galerie-tokonoma.fr
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AUREL À PIERRESVIVES À MONTPELLIER
© Me diathe que centrale E mile ZolaMontpellier Me diterrane e Me tropole.
Transe canadienne
Expos
JACQUES TISON
À LA MAISON DES ARTS DE BAGES
Jacques Tison se nourrit du paysage qui l’environne et des images qu’il croise ici et là, suivant diverses sources inspirantes : l’architecture, le graphisme... Le réel, dans sa répétition - voir tous les jours la même chose, faire le même trajet, être confronté aux mêmes espaces - laisse une empreinte sur la rétine et se transforme en image. C’està-dire en récit, en fiction. Il ne s’agit pas de rendre ici au mieux la réalité, bien au contraire. Le traitement pictural est là pour fictionner le réel. Les grands aplats blancs, les architectures vides aux ouvertures percées, les accords froids des couleurs donnent à voir une figure comme creusée dans la toile, un paysage révélé par le peintre. Dans l’espace d’exposition, les peintures posées sur des plots, parfois, plutôt qu’accrochées aux murs, les toiles blanches non peintes, puis un grand aplat de mur blanc, les petits formats qui chahutent l’œil vers le trop haut, le trop bas, des volumes entre sculpture et peinture dans l’espace… donnent une impression de continuité à l’ensemble.
Jusqu’au 9 mars, à la Maison des arts de Bages (11).
Tél. 04 68 42 81 76. bages.fr
CABU VISIONNAIRE À LA GALERIE DU HALL À CARRÉ D’ART À NÎMES
Cette exposition inédite du talentueux dessinateur Cabu célèbre la force intemporelle des images en regardant avec humour et cynisme nos rapports humains avec l’animal, l’environnement, et le vivant. Elle est aussi un premier pas significatif du souhait de l’association Nîmes s’illustre de s’ancrer annuellement dans le paysage culturel de ce territoire. C’est désormais sur le territoire plus vaste de l’Occitanie que de nouvelles expositions et événements ponctueront l’année.
Le regretté Cabu, assassiné lors de l’attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, est le premier artiste dont les œuvres ouvrent ce nouveau cycle événementiel.
Par sa liberté d’esprit, par son humanisme et par les convictions qu’il a portées à travers ses dessins, Cabu a été un observateur amusé mais aussi un chroniqueur sévère et visionnaire de notre société. Faire rire, faire réfléchir, telle était la mission de Cabu, à l’image de ces dessinateurs de presse qui sont les garants courageux de la liberté d‘expression et contribuent à préserver la santé de nos démocraties lorsqu’elle est menacée.« Si on ne désarme pas, un jour on va disparaître. Je pense que le seul mouvement qui vaille la peine, ce serait de régler tous les conflits par la non-violence. C’est l’utopie ou la mort. » Ainsi parlait Cabu, d’une voix douce, dans l’émission Radioscopie de Jacques Chancel sur France Inter, un jour de 1982. Cabu avait alors 44 ans et il était déjà un géant du dessin de presse en France. Un caricaturiste de génie, qui rêvait de changer le monde avec ses crayons et ses feutres.
L’exposition Cabu visionnaire a été réalisée avec le soutien de Véronique Cabu, du Musée du Vivant de AgroParisTech et de Jean François Pitet. Jusqu’au 26 février, à la Galerie du Hall à Carré d’art à Nîmes (30). nimessillustre.fr
DAVID RYCROFT
À LA GALERIE DE L’ANCIEN COURRIER À MONTPELLIER
Amoureux des paysages, David Rycroft a habitué le public à de grands formats panoramiques sur le centre-ville de Montpellier, peints in situ en 2012 et 2019. Cette fois, son pinceau reproduit la riche nature de l’arrière-pays héraultais. Car David Rycroft peint exclusivement à l’huile, « sur le motif », saisissant l’instant de vie. Pour Hérault flamboyant, il se délecte de pouvoir peindre d’autres êtres vivants si précieux à ses yeux : les arbres. Attaché comme de nombreux peintres à rendre la lumière, sa palette lorsqu’il évoque l’environnement naturel est très colorée, presque fauve. Son exposition à l’UNESCO en 2011 célébrait déjà la vitalité naturelle. L’artiste nous invite cette fois-ci à nous questionner sur notre relation avec le monde naturel. Du 10 mars au 8 avril, à la Galerie de l’Ancien Courrier à Montpellier (34). Tél. 04 67 60 71 88. galerieanciencourrier.com
ÉMERGENCE AU CLOÎTRE SAINT-LOUIS À AVIGNON Avec l’exposition Émergence, comme chaque printemps, la Maison des Arts Contemporains d’Avignon investit l’Espace du Cloître Saint-Louis à Avignon. Pour cette 28e édition, fidèle à son rôle de révélatrice de talents, l’association met en lumière de jeunes artistes, tous du sud de la France. Peinture, sculpture, photographie, installation… : toutes les créations s’inscrivent dans l’univers de l’art contemporain. Le Toulousain Romain Lortal évolue depuis plus de vingt ans dans le graffiti et le street art. De la bombe au pinceau, des murs aux toiles, sa technique a évolué en même temps que les supports qu’il utilise, l’amenant à affiner son geste. Originaire de Marseille, Pablo Rigault-Béligand s’exprime à travers l’objectif d’un appareil photo. Des clichés d’abord minimalistes et graphiques qui ont ensuite évolué vers une démarche plus narrative avec l’idée de représenter ce qu’il pourrait rester après l’Humanité. Également Marseillais, Kent Robinson a inventé son propre alphabet, le « Cyrillatin » que le visiteur découvrira lors de l’exposition. Graphiste de formation, Paul Rousseau poursuit ses recherches avec plusieurs médiums : le dessin, le volume, la vidéo et l’installation. Sa série de BD en grand format et aux bulles vides permet au visiteur une totale liberté d’interprétation. Enfin, le Marseillais Cyprien Schaffner, concerné par les questions environnementales, crée souvent in situ et transforme ce qui se présente à lui sans ajout inutile de matière. Du 4 au 26 mars, au Cloître Saint-Louis à Avignon (84). mac-a.org
ART MONTPELLIER 2023 SE DÉVOILE…
Des couleurs vives, entremêlées et lumineuses pour rappeler la beauté de l’événement. La luminosité comme point d’orgue représentant celle si spécifique à notre bassin méditerranéen. La Foire Méditerranéenne des Arts Contemporains se présente sous un nouveau costume pour vous annoncer la thématique de son édition 2023 : « Lumières et Transparences ».
Didier Vesse, directeur artistique de l’événement présente ce nouveau thème : « Depuis toujours, les artistes tentent de capter la lumière pour la restituer dans leurs œuvres. Artistes dompteurs du verre, plasticiens, vidéastes, sculpteurs, architectes, installateurs, scénographes et peintres au travers de nombreuses techniques sont des Passeurs de Lumière. »
Art Montpellier 2023 reviendra pour une 7e édition du 16 au 19 novembre au Parc des Expositions de Montpellier avec une scénographie réinventée pour continuer à surprendre son public, amateurs d’art et collectionneurs et une présence renforcée des galeries des pays de la Méditerranée. Un événement où galeristes et éditeurs aiment se rassembler pour faire découvrir leur sélection d’artistes dans une ambiance chaleureuse. Les réservations d’espace sont possibles dès à présent.
Art Montpellier, du 16 au 19 novembre au Parc des expositions de Montpellier à Pérols (34). art-montpellier.com
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RENÉ GUIFFREY À LA GALERIE L’R DU CORMORAN À PERNES-LES-FONTAINES
René Guiffrey a, pendant plus de quarante années, observé la lumière à travers le prisme du verre, la transparence et l’opacité, le blanc étant son interlocuteur privilégié. Son œuvre est rigoureuse et obéit à des contraintes de matière, de géométrie, et d’équilibre. L’association des Amis de René Guiffrey présente cette année une exposition d’œuvres récentes témoins de ses interrogations, de ses recherches, où le verre, la porcelaine et le blanc partagent ici quelques fois ou quelques instants avec la couleur et l’écriture. Les sphères des boules scarabéennes, devenues matière synonyme de travail infiniment répété, seront points d’interrogation ou d’exclamation. Les petits travaux d’écriture en couleurs sont à rapprocher de ces œuvres intenses où la concentration emmène à la réflexion et au regard minimal. La réalisation des vitraux de l’église du Beaucet a permis ces recherches et par la suite ceux de la chapelle du Moustier à Bédoin en sont à l’initiative. Il s’agit alors de s’interroger et tenter de s’approprier les interrogations et les recherches de l’artiste, ainsi nommer sa propre couleur.
Du 14 avril au 3 juin, à la Galerie L’R du Cormoran à Pernes-lesFontaines (84). lesamisdereneguiffreyasso@gmail.com
BIENNALE SUDESTAMPE EN RÉGION
Portée par l’association SUDestampe, la Biennale est un moment privilégié pour découvrir ou redécouvrir la gravure dans toute sa richesse et sa variété. Pour cette édition 2023 un parcours riche de douze lieux d’exposition sera proposé à Nîmes, et plus largement dans le Gard, l’Hérault et à SaintRémy-de-Provence. En tout, ce sont 39 artistes qui donneront à voir l’étendue de l’estampe contemporaine. Invitée en 2020, Christiane Vielle n’avait finalement pas pu exposer. L’équipe lui a donc renouvelé son invitation et présente ses œuvres à la galerie de l’Atrium du Carré d’Art de Nîmes. Trois autres lieux nîmois accueilleront des expositions : la chapelle des Jésuites exposera la carte blanche donnée à Jean-Michel Uyttersprot, l’Espace 14 rassemble les productions des adhérents réunis autour du thème « silence » et, l’Atelier 58, proposera les linogravures colorées de Lucile Fersing. À Marguerittes, Florence Barbéris est l’invitée de la médiathèque, tandis que celle d’Uzès sera le lieu d’expression d’Edith Schmid. À Blauzac, la galerie Marina de Blauzac met à l’honneur Marc Granier, et l’espace culturel J. Jaurès à Vauvert expose les œuvres de Sylvie Donaire et Florence Fournié. Aux frontières du Gard, le musée des Alpilles à Saint-Rémy de Provence accueille l’exposition Graver l’eau de Caroline Garcia. Enfin, dans l’Hérault, Alberto Valverde Travieso installe ses gravures à la Maison de la Gravure Méditerranée de Castelnau, tandis qu’Ariane Fruit explore la linogravure et la gravure sur bois au village des Arts et Métiers d’Octon.
Tél. 06 21 31 44 74. sudestampe.fr
DU FEU POUR LA FUSÉE
À L’ESPACE SAINT-RAVY À MONTPELLIER
En février, l’espace Saint-Ravy présente les œuvres du collectif Les Nouveaux Fils des Âges Farouches composé d’Arnaud Bacquet, d’Etienne Rabaud et de Lucas Borne pour leur exposition intitulée Du feu pour la fusée. Ensemble, ils imaginent un ingénieur préhistorique, dépeint comme l’inventeur des aiguilles, des hameçons ou encore des coutelas. C’est de l’observation fine et du génie d’invention de ce personnage central que se nourrissent les trois artistes. Ils projettent l’héritage du héros dans un futur de technologie rudimentaire. C’est ce personnage qu’ils font exister et qu’ils déploient au travers de différentes installations, pensées comme des dioramas. L’espace de Saint-Ravy sera ensuite imaginé comme un vaisseau-exposition en constante évolution et construction. Des performances et des happenings viendront ponctuer le temps de l’exposition. Ils seront annoncés via les réseaux sociaux du collectif. Jusqu’au 26 février, à l’Espace Saint-Ravy à Montpellier (34). Tél. 04 67 66 39 40. montpellier.fr
SONNEZ ET ENTREZ S.V.P. !
À LA MÉDIATHÈQUE DE LAVAUR
Proposé par les Amis du musée du Pays de Cocagne, l’exposition Sonnez et entrez, sur les pas de Georges Artemoff s’installe à la médiathèque de Lavaur. Les photos ont été prises en septembre dernier par Alexis Konine et Tatiana Ukleiko, séduits par l’œuvre de l’artiste Georges Artemoff, qu’ils avaient pu découvrir à Lavaur lors de l’exposition réalisée par Paul Ruffié en 2018. Au cours de leur travail, Alexis et Tatiana se sont inspirés des sources d’intérêt de l’artiste, sans rechercher obligatoirement de lien direct. Marie Artemoff-Testa les a aidés avec beaucoup d’amitié à mieux comprendre et ressentir l’œuvre de son père. Jusqu’au 25 février, à la médiathèque de Lavaur (81). mediatheque.ville-lavaur.fr
VÉGÉTALE AU RÉSERVOIR À SÈTE
Embarquez pour un voyage en pleine nature avec la nouvelle exposition du Réservoir à Sète.
Intitulé Végétale, l’accrochage sera l’occasion de découvrir comment notre environnement inspire les artistes. Fleurs, arbres, tiges et pistils… autant d’éléments qui embrasent les créativités, autant d’éléments qu’il est doux de contempler. Et à l’image de cette muse, le Réservoir sera grouillant de vies, envahi de lianes et d’herbes folles, on passera de la sculpture à la peinture, du jasmin à l’olivier, du street art au contemporain, de la couleur au noir, de l’huile sur toile à l’installation. L’exposition sera végétale. Côté artiste, les visiteurs pourront poser leurs yeux sur les œuvres d’Agrume, Johanne Cinier, Jean Denant, Lucy et Russ. À l’occasion de cette nouvelle exposition, le vernissage se déroulera sur trois jours ! Le jeudi 23 mars, le vernissage se tiendra en présence des artistes et sera agrémenté de réjouissances festives et gourmandes. Vendredi 24 mars, le public est invité toute la journée pour des performances, ateliers et interviews des artistes. Jean Denant sera également présent pour la signature de sa sérigraphie. Enfin, le samedi 25 mars, un marché fleuri sera animé par des créateurs et artisans tout au long de la journée. À noter, la prochaine exposition du Réservoir se déroulera du 22 juin au 16 septembre sur le thème « Color Block ». Du 23 mars au 10 juin, au Réservoir à Sète (34). Tél. 04 67 19 39 04. lereservoir-art.com
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Expos
Christiane Vielle - Simoun
Œuvre d’Agrume
CUEILLIR L’HORIZON À LA CHAPELLE DU QUARTIER HAUT À SÈTE
En partenariat avec l’Esban, Ecole supérieure des BeauxArts de Nîmes, la Chapelle du Quartier haut à Sète, reçoit au printemps dix jeunes artistes. Dix pratiques singulières, dix femmes dépassant l’horizon de leurs études avec un diplôme national supérieur d’expression plastique obtenu l’été 2022. Elles sont à un moment charnière, fragile, mais déterminant dans leur cheminement. Avec la présentation de leurs productions récentes, l’exposition rassemble et promet l’affirmation de leurs voix. Le titre de l’exposition provient d’un des nombreux poèmes de Clara Galmiche. À ses côtés pour l’exposition Else Bedoux, Thelma Garcia, Eva Khatchadourian, Elisa Laugier-Martinez, France-Lan Lê Vu, Maridélys Léonet, Lillé Pascal, Anaïs Roubertou et Juliette Vergori. La visite de l’exposition se dessine d’abord comme une déambulation entre peinture, photographies, performance, édition, dessin, sculpture et installations. Partant avec les indices spatiaux du bâti, l’univers se déplace vers le paysage. Du 9 mars au 3 avril, à la Chapelle du Quartier Haut à Sète (34).
Tél. 04 99 02 87 62. sete.fr
FEUX, MÉGAFEUX
AU QUAI DES SAVOIRS À TOULOUSE
L’ESPACE ENTRE LES CHOSES À LA FONDATION ORTIZ À ARLES
Cette année, la grande exposition du Quai des savoirs nous interpelle sur le réchauffement climatique et ses conséquences. Feux, mégafeux s’intéresse à la façon dont l’Homme s’est approprié cet élément à la fois vital et destructeur, mais s’attache aussi à comprendre son fonctionnement, notamment lors des incendies. Autant de pistes explorées par cette exposition, produite par Universcience et déjà présentée à la Cité des sciences et de l’industrie à Paris. Le Quai des Savoirs l’enrichit d’un spectacle immersif sur les mégafeux avec une plongée au cœur d’un impressionnant tunnel multimédia. Originale sur la forme comme sur le fond, cette exposition nous révèle le feu dans toutes ses dimensions : historiques, scientifiques, philosophiques et culturelles. Le public est invité à s’extraire du monde pour vivre une experience au cœur des mégafeux, mais aussi pour comprendre et analyser le phénomène. Du 9 février au 5 novembre, au Quai des savoirs à Toulouse (31). Tél. 05 67 73 84 84. quaidessavoirs.fr
L’exposition l’Espace entre les choses est une volonté de retour sur le travail de Gilles Massot, danseur, qui au-delà d’une discipline, exprime sa musique intérieure, une pluralité d’expressions, d’émotions, dans lesquelles se tissent des histoires. L’artiste porte son énergie vers un au-delà des frontières, balisé par la grille du monde et par des études d’architecture. La danse offre des intervalles comme le cadran fugitif du temps et de l’espace, thèmes d’une quête, permettant d’ajuster le flux vital liant les êtres. Cette rétrospective, histoire, fabrication, reproduction de l’image, réunit les traces d’une grande partie de la vie de l’artiste et du voyageur historien. La sélection d’œuvres est un décryptage des idées, réflexions sur le rapport à l’image spatio-temporelle, réécriture de l’histoire de la photographie, depuis Jules Itier, l’un des premiers reporters photographe daguerréotypiste. Du 4 mars au 28 mai, à la Fondation Ortiz à Arles (13). Tél. 04 90 54 15 63. mrofoundation.org
OLYMPE RACANA-WEILER À LA FONDATION GGL À MONTPELLIER
Après avoir accueilli Jim Dine en 2021, Claude Viallat et Tadashi Kawamata en 2022, la Fondation GGL convie la jeune artiste franco-argentine Olympe Racana-Weiler pour une toute nouvelle exposition. L’artiste est la première à ouvrir le bal d’une succession de trois figures féminines de l’art contemporain. Formée auprès de l’artiste américain Jim Dine, Olympe Racana-Weiler vit sa peinture comme un danseur vit la musique. L’artiste aux multiples talents réalise, dans ses toiles abstraites, une symphonie de couleurs dans un format qui se confronte souvent à la démesure. Olympe Racana-Weiler ne vient pas exposer par hasard dans ce lieu chargé d’histoire puisqu’elle a participé aux côtés de quatre autres grands noms de l’art contemporain à la création d’œuvres pérennes magistrales au cœur de l’Hôtel Richer de Belleval, dans lequel siège la Fondation GGL. Son projet d’exposition inédit reste encore un secret bien gardé, mais il nous promet quelques surprises, avec un éventail des multiples talents de l’artiste. Une exposition temporaire mêlant peintures et bois gravés, avec des œuvres puissantes et une théâtralisation de la peinture qui a fait sa renommée.
Du 10 mars au 9 septembre, à Fondation GGL, Hôtel Richer de Belleval à Montpellier (34). fondation-ggl.com
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© Ph Levy-EPPDCSI
Juliette Vergori
Eva Khatchadourian © Laure Marc
Le Chant de la Sybille - Olympe Racana-Weiler © Alois Aurelle
© Photo de Gilles Massot
Laurent Rigail
galeriste et fondateur de Parcelle 473
Diffuser l’art urbain au plus grand nombre
C’est un tout nouveau lieu dédié au street art qui a ouvert ses portes, en novembre dernier, dans le quartier Malbosc, à Montpellier. Projet familial mené par le galeriste parisien
Laurent Rigail, Parcelle 473 est un tout nouveau Centre d’art urbain et contemporain. Installé dans l’ancien chai viticole de la famille, il propose une exposition inédite de street art.
Comment est né le projet Parcelle 473 ?
Le projet est né, il y a sept ans. L’idée de départ était de mettre des œuvres d’art à disposition des mairies, des hôpitaux pour les enfants malades, mais c’était trop complexe à mettre en place. Nous avions tout de même réuni une collection d’œuvres assez importante et cet ancien chai existait. Nous avons donc décidé d’y créer Parcelle 473 et engagé de grandes rénovations. Le lieu a finalement ouvert en novembre dernier avec la volonté de diffuser l’art urbain au plus grand nombre.
L’art urbain est peu représenté dans les musées, vous souhaitiez combler ce manque ?
Depuis 25 ans, je suis très impliqué, au côté de mon associé, Eric Brugier, dans l’art urbain au travers de notre galerie à Paris. Par ailleurs, le street art est un moment important dans l’histoire de l’art et de l’art contemporain. C’est ce que nous avons voulu mettre en avant. Pour cette raison, Parcelle 473 comporte une partie sur le street art et une autre sur l’art contemporain. On a longtemps hésité à appeler le lieu « musée » mais cela nous a finalement paru important, car il n’existe pas ou presque de musée de street art en France. L’exposition mêle donc les œuvres des pionniers de l’art urbain français et internationaux – qui ont commencé dans les années 70 et 80 à celles
d’artistes de la jeune génération : une large présentation qui montre que le mouvement a désormais une histoire bien ancrée et qui perdure. Le musée dispose-t-il de sa propre collection ?
Oui, il y a une collection permanente dont les œuvres proviennent principalement de donations de collectionneurs, d’artistes ou encore d’entreprises. Ensuite, l’accrochage évolue régulièrement puisque l’on a aussi des prêts. On retrouve donc des œuvres d’artistes montpelliérains comme Marat ou Franck Noto. Il y a également des internationaux comme Keith Haring, JonOne. Pour les Français, on expose aussi Miss. Tic et Monsieur Chat. En parallèle, nous souhaitons monter plusieurs expositions thématiques par an, sur des sujets importants comme l’environnement, la protection des animaux. Nous souhaitons que ces expositions soient immersives, que le visiteur soit partie intégrante de l’œuvre.
Quelles sont les autres activités proposées par Parcelle 473 ?
Il y a d’abord les ateliers. Ceux pour les enfants, avec des Posca, des feutres, de la bombe… On propose également des ateliers en lien avec les artistes qui exposent dans le musée. Ensuite, des visites guidées sous forme de jeux et destinées aux enfants. Enfin, on a noué des partenariats avec des associations comme le Secours populaire ou Le refuge. Nous souhaitons faire de l’art une bouffée d’oxygène pour ces enfants. Recueillis par EG Tél. 06 66 02 69 29. parcelle473.com
LA DISTILLERIE À TOREILLES
Le projet de La Distillerie 66 repose sur la création d’un lieu d’une dimension nouvelle dans les Pyrénées-Orientales. Regroupant les qualités d’une galerie d’art, d’un concept shop, d’un musée, d’une salle de spectacle, d’un parc d’attraction et d’un fablab, le lieu est imaginé comme une œuvre d’art à part entière. Évolutif et interactif, situé dans une ancienne distillerie de la ville de Torreilles, il a été imaginé « comme un alambic qui se remplira de la créativité d’artistes vivants, distillant au fil des saisons des événements divers et originaux. » Jusqu’au 14 février, le lieu accueille l’exposition Oh my god, une exploration amoureuse et décalée. Les visiteurs découvriront notamment trois artistes à l'honneur avec Jalhu6ne, Fo7art et Jeremiah Baudrie, une visite exceptionnelle de "Beusb" alias Docteur Bille et des numéros de Cirque avec la compagnie "Duo de la Fenêtre" en mode "conflit amoureux". Mais, la Distillerie c’est aussi de nombreux événements différents dont la possibilité, deux fois par mois, de rencontrer les artistes pendant leurs créations. Les plus jeunes ne sont pas en reste avec des ateliers de street art en compagnie d’artistes. Les plus grands peuvent, eux aussi, s’initier au dessin et au graffiti avec
l'artiste Astus2 qui présente différentes techniques dont le graffiti en réalité virtuelle. Par ailleurs, la Distillerie souhaite accueillir prochainement des événements mêlant les arts du spectacle et expositions des artistes de la galerie. Enfin, la Distillerie 66 a lancé, début février, sa propose marque de vêtement : « Ostill ». T-shirt et sweat-shirt composent la collection avec différents visuels (œuvres) d'artistes que chacun peut choisir et imprimé directement à la Distillerie.
Tél. 06 51 17 26 31. ladistillerie66.fr
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NOUVEAUX LIEUX D’ART
“ PARCELLE 473 À MONTPELLIER ENTRETIEN
Parcelle 473
Des expos, encore et toujours...
Architextures
Du 4 février au 18 mars
N5 galerie à Montpellier (34) n5galeriemontpellier.com
Portraits de Toulouse
Jusqu’au 2 avril
La chappelle de la Grave à Toulouse (31) metropole.toulouse.fr
Marc Bouygard
Jusqu’au 25 février
Le Pari à Tarbes (65) tarbes.fr
Incarnare Jusqu’au 16 avril Château royal de Collioure (66) ledepartement66.fr
Intimités Partagées
Du 17 février au 24 mars
Galerie d’art Prévert à Mauguio (34) mauguio-carnon.com
Jérôme Mesnager
Du 11 février au 7 mars
Galerie At Down à Montpellier (34) galerie-atdown.com
Le carnaval des entoilés Jusqu’au 2 mars
Hôtel Flottes De Sébasan à Pézenas (34) ville-pezenas.fr
Tristan Wendlinger Jusqu’au 28 février
Galerie du fort à Montauban (82) lefort.online
Griffures de vie
Jusqu’au 4 mars
Esp. Fournel à Catselnau-le-Lez (34) castelnau-le-lez.fr
L’eau, un précieux patrimoine
Jusqu’au 15 février
Médiathèque de Pexiora (11) pexiora.fr
Le Terrain Jusqu’au 5 mars À Rodez (12) rodez-tourisme.fr
Sanckøblack Jusqu’au 28 avril Lémurs art à Montpellier (34) lemurs.fr
Sacrément Sud
Jusqu’au 21 mars
Esp. Ô marches du palais à Lodève (34) omarchesdupalais.fr
Les coulisses des as de la jungle
Jusqu’au 28 février
Médiathèque Georges Wolinski à Fenouillet (31) mediatheque.fenouillet.fr
De mémoire d’art
Du 1er mars au 4 juin
Abbaye St-André à Villeneuve-lès-Avignon (30) abbayesaintandre.fr
Romain Gandolphe
Du 12 mars au 17 septembre Château-musée du Cayla (81) musees.tarn.fr
Sous les toiles,le mur Jusqu’au 26 mars
Les Essar(t)s à Bram (11) villedebram.fr
4e Salon du dessin contemporain
Jusqu’au 5 mars
À Narbonne (11) narbonne.fr
Bruno Blais
Jusqu’au 5 mars
Galerie Divin Bazar à Martres-Tolosane (31) hautegaronnetourisme.com
Ryton Cazenave
Jusqu’au 30 juin
À Foix (09) foix-tourisme.com
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Patrick MONTAGNAC « un jeu de matière et de lumière »
Comment définissez vous votre style de peinture ?
Mes confrères japonais le qualifient à la fois d’informer et de figuratif.
C’est avant tout de la couleur, de la matière et de la dynamique.
Quelles sont vos sources d’inspiration?
Bien sûr les artistes… avec Matisse pour qui, à l’occasion des cent cinquante ans de sa naissance, j’ai réalisé quatre œuvres Monumentales exposées au musée qui porte son nom, Van Goth pour la plasticité de sa peinture, Tapiez ce peintre Catalan qui travaille la matière en très forte épaisseur, et bien sûr Soulages pour ses Outrenoirs que j’admire depuis des années.
Vous travaillez notamment avec du béton ?
Oui le béton, du béton sur toile, en tant que fils de maçon il m’est apparu naturel de travailler avec cet élément que j’ai adapté, c’est assez original, mais ça permet de créer de forts reliefs. Ce qui est particulier, c’est que je dessine au préalable au fusain et ensuite je viens sculpter mon béton.
Ce sont des œuvres pour lesquelles on a l’impression quelles sont vues du ciel ?
Oui il y a quelque chose qui vient aussi se conjuguer, je pilote depuis l’âge de 16 ans, et ces montagnes vues du ciel confrontées aux éléments naturels, ce qui nous amènent à nous interroger sur le caractère éphémère de l’existence. On est de passage, et c’est ce que j’exprime au travers de mon travail.
La fragilité de la nature vous inspire beaucoup ?
Oui, la nature est fragile, les iles sont fragiles, l’homme est fragile, les idées sont fragiles, voilà tout mon message.
« Corse 250 x 150 cm au musée Matisse le 12/11/2021 Le parcours : TOKYO, NEW YORK, SHANGHAI, MONACO, TUNIS, MOSCOU, LIMOGES, GENÈVE, LAUSANNE, NICE,
Rendez vous à l’Arbre Blanc ! couleurs, matière, et dynamique… du
Vous faites preuve d’un important parcours à l’international, quels sont vos projets ?
28 mars au 4 avril
Oui après plus d’une dizaine de capitales où j’ai exposé, entre autres à New York, Rome, Londres, Barcelone, Genève… mais aussi Tokyo où je suis membre d’un collectif d’artiste. Mon souhait est aujourd’hui de poursuivre cette ouverture vers de nouveaux territoires de nouvelles cultures et en mai juin de cette année ce sera Los Angeles.
Vous avez très prochainement un projet d’exposition à Montpellier à l’Arbre Blanc ?
En effet, un très beau projet en perspective, ce lieu exceptionnel, créé par l’architecte Japonais Sou Fujimoto.
Pour moi c’est un véritable rendez vous, qui raisonne avec le Japon et le thème de l’arbre que je travaille depuis des années et que j'ai notamment déployé au musée Matisse. Ici à Montpellier, je compte présenter au public, « Mon arbre blanc » monumental 200 x 300 cm, et bien sûr également plusieurs œuvres inédites..
« Couleurs du noir » 200 x 760 cm Le 12/11/21 au Musée Matisse
Exposition Montagnac du 28/03 au 4/04/2023 de10h à 18h À l’Arbre Blanc
Place Christophe Colomb 34 000 MONTPELLIER
DÜSSELDORF, ROME, LONDRES, MONTPELLIER, AIX-EN-PROVENCE, PARIS, AMSTERDAM, BARCELONE, LILLE, ART PARIS, MADRID, OSTENDE… Á venir LOS ANGELES…
© Iwan Baan
« Le noir est une couleur en soi, qui résume et consume toutes les autres ».
Henri Matisse
&Art Design
Éléments centraux de nos lieux de vie, les objets d’art et design sont aussi à l’honneur dans l’Art-vues. Les pages qui suivent mettent un coup de projecteur sur des acteurs en région qui, à travers leurs savoir-faire, nous donnent les tendances du moment et font le lien entre art et design.
Les événements en région
Tout au long de l’année, le design s’ouvre au grand public à travers des manifestations dans toute la région. Au premier plan, la France Design Week, événement d’envergure nationale, dont la programmation sur le territoire de l’Occitanie est très riche. Tour d’horizon des rendez-vous à ne pas manquer sur le territoire régional en 2023.
France Design Week en région
France Design Week fédère le monde du design français lors d’un événement international, annuel et global. Son objectif est de promouvoir le design et les expertises de ses designers auprès des professionnels et de sensibiliser le grand public à sa pratique, en mettant à l’honneur tous les champs du design. Professionnels, grand public et adeptes du design découvrent dans les régions françaises, ou à l’étranger, et sous différents formats – expositions, conférences, visites de studios de design, portes ouvertes d’écoles, workshops, etc. – les propositions des acteurs du design, dans une unité de temps propice à leur rayonnement et leur résonance, aux niveaux local, national et international. Retrouvez une programmation riche et variée durant deux à trois semaines chaque année en septembre, pour une rentrée innovante, créative, dynamique et festive sous l’emblème du design. En 2022, 410 événements ont été organisés dans toute la France. La prochaine édition se déroulera du 7 au 28 septembre.
Les Vitrines bleues à Montpellier
Organisées par l’association de design montpelliéraine Indogo d’Oc dans le cadre de la France Design Week, les Vitrines bleues est un parcours design à travers la ville. Cheminant d’un point à l’autre d’une carte fournie par l’association, le public est invité à découvrir les différentes étapes de la création d’un objet, d’un concept, d’un graphisme : de l’idée au produit fini en passant par les cheminements de la réflexion, de l’étude du dessin au prototype et à la fabrication.
Prochaine édition en septembre 2023.
Les Vitrines de la création à Toulouse, Albi et Tarbes
Imaginée et organisée par /Parcours/d/architecture/, les Vitrines de la création proposent successivement des expositions dans les vitrines des boutiques de trois villes en région : Toulouse, Tarbes et Albi. Pluridisciplinaire et collective, l’exposition présente des pièces à la croisée de différentes techniques, savoirs-faire et matériaux : verre, céramique, design objet, design graphique, art textile, etc. Elle aborde des formes artistiques peu montrées dans la région que sont les arts appliqués et les arts décoratifs. Exposées en vitrine, les œuvres sont visibles depuis la rue afin de rendre la création accessible au plus grand nombre, à toute heure de la journée ; un dispositif d’exposition inédit qui vise à sensibiliser notamment les publics éloignés des lieux de culture. Prochaine édition entre septembre et novembre 2023.
Nimagines
Voilà déjà 50 ans que Nimagines met en avant la création et les métiers d’art. Un salon, où la tradition côtoie à merveille la créativité contemporaine, a su se renouveler sans cesse pour séduire année après année un public fidèle et curieux de faire le plein d’originalité et de créativité. 170 créateurs et artistes venus de toute la France se sont donnés rendez-vous en novembre 2022. Les collections originales et contemporaines présentées sur le salon s’articulent autour de deux univers : la maison (mobilier, art de la table, luminaires etc.) et la mode (bijoux, accessoires et textile). Prochaine édition en novembre 2023.
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Dossier
Design Occitanie
OLIVIER JEANJEAN PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION DESIGN OCCITANIE
Fondée en 2021, l’association Design Occitanie entend rassembler les designers du territoire régional pour valoriser, communiquer et transmettre les valeurs du design.
Chaque année, elle porte l’événement France Design Week en région, en proposant notamment des rencontres, tables rondes et expositions autour du design. Rencontre avec Olivier Jeanjean, Président de l’association, qui revient sur la définition du design, son lien avec l’art, et sur la France Design Week.
Depuis combien de temps existe Design Occitanie et quelles sont ses missions ?
L’association nait dans le prolongement des premières Assises du design qui ont eu lieu en 2019, à Bercy. De cet événement a émergé une feuille de route en trente points parmi lesquels la volonté de régionaliser la profession et d’expliciter son approche de la société. En Occitanie, il existait deux associations, Pulse à Toulouse et Indigo d’Oc à Montpellier, on a donc créé une structure commune en mai 2021. Le but est de clarifier la diversité des pratiques et d’expliciter, notamment aux entreprises, le bon usage du design. Autre point très intéressant et important, c’est que le design est à la croisée de deux mondes, de deux univers, c’est-à-dire que l’ont créé du sens par la culture. Je m’explique : on fait œuvre de création visuelle, sonore, olfactive, de services, de produits, et simultanément, on est acteur et moteur de l’économie, par le fait que l’on crée des objets qui rencontrent leur public et créent de l’attractivité et de l’adhésion.
Comment définir le design et quels liens peut-on faire avec l’art ?
C’est effectivement une clarification qui est très importante à faire. L’art créé de l’émotion, et, dans le prolongement, éveille les consciences. Mais, un artiste fait, le plus souvent, œuvre de création individuelle, c’est majoritairement une production unipersonnelle et une œuvre unique. Par ailleurs, la création artistique n’a pas vocation à être utilitaire.
Certes, elle a une grande utilité, mais impalpable et multiforme que chacun ressent différemment. Le design, c’est autre chose. Le mot « design » vient du latin « designare » qui originellement signifie « montrer la voie », mais aussi « dessiner ». Le design, c’est une production en série, même petite, liée à un savoir-faire astucieux qui permet d’équiper et de servir la société. On crée des outils du quotidien (la chaise, les équipements de la maison) jusqu’aux produits industriels.
Le design, c’est aussi l’innovation. Le designer va continuellement adapter sa création au fil du temps. Cette innovation, elle va du « no tech », c’est-àdire l’artisanat, le savoir-faire sans technologie, jusqu’au high-tech. Autre point très important pour définir le design : c’est une intervention croisée itérative dans le sens où l’on challenge sans arrêt nos productions selon trois modules. Le premier, c’est l’usage et les sciences humaines qui questionnent la façon dont nous nous interfaçons avec les objets ou les services, notre environnement.
Le deuxième module porte sur les valeurs d’image et le sens, ce que l’on appellerait aussi l’esthétique. Ce sont les facteurs d’attractivités, de succès et de confort : il faut être bien dans le beau. Enfin, le troisième module concerne l’importance de l’innovation par la combinatoire des deux premiers points à travers la technologie, autrement dit les moyens de production en série, même à petite échelle. Le sens et les usages sont les deux points que l’on travaille le plus. On parle d’empathie. Finalement le design occitan reflète notre époque et notre société.
Ensuite, comment on s’articule avec la création artistique ? Par des ponts continuels. La majorité des designers sentent l’air du temps avec leurs systèmes hypersensibles. Mais, la grande différence réside dans le fait que le design s’adresse à tous.
Comment est représenté le design en Occitanie ? Quels en sont les différents acteurs ? Comme je vous l’expliquais, le regroupement régional des designers sous la forme d’une association est très récent. Malgré cela, Design Occitanie a fédéré plus de 50 adhérents en un an et demi d’existence, et ce chiffre devrait encore progresser cette année. Concernant leur champ d’activité, c’est très large ! On a, par exemple, du design numérique, du design graphique, du design packaging, du design produit, du design industriel, du design transport, du retail, mais aussi le design d’espace, l’urbanisme. Moins connu du grand public, il y a aussi le design sensoriel, le design stratégique et management, ou encore ce que l’on appelle le design global qui va jusqu›à proposer des nouveaux business models. À la création de l’association, on n’imaginait pas toute cette diversité ! Aujourd’hui, il y a tout à faire en Occitanie pour le design. Au niveau académique d’abord, mais il faut aussi fédérer les indépendants, acculturer les entreprises… Notre objectif est de réconcilier culture et développement économique. C’est, par exemple, ce qu’ont fait Dominique Imbert et son associé avec les cheminées Focus : la conjonction d’un homme de création, d’un visionnaire, d’une forme, d’une fonction et d’une réalisation industrielle, donc une structuration administrative et financière. En Occitanie, on trouve des designers dans de grands groupes comme IBM, Airbus ou Pierre Fabre.
Vous portez notamment la France Design Week en Occitanie, pouvezvous nous en dire plus sur cet événement ? Quand aura lieu la prochaine édition ?
La prochaine édition se déroulera du 14 au 28 septembre. La France Design Week, ce sont des designers ou des groupes de designers, qui ouvrent leurs portes au public. Il y a des soirées, des discussions, des tables rondes, des expositions… En 2022, il y a eu 34 événements en Occitanie. Dont une exposition intitulée Les formes du design, à Montpellier et à Toulouse, qui montrait justement la diversité du design à l’aide une borne interactive dans laquelle on découvrait 50 productions. C’est un projet que l’on devrait reconduire pour l’édition 2023. Recueillis par EG design-occitanie.fr
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AVEC
ENTRETIEN
“
LE DESIGN OCCITAN reflète notre époque et notre société
Olivier Jeanjean
“ Il y a tout à faire en Occitanie pour le design
Objets et boutiques design NOTRE SÉLECTION
Le miroir et le canapé Poltronova à Architruc & Baltaz’art
Fondée en 1957, la société Poltronova est née de la rencontre enthousiaste entre Ettore Sottsass et Sergio Cammilli. A cette époque, de nombreuses entreprises italiennes de fabrication se passionnent pour l’anti-design qui est dans l’air du temps. Issu du milieu de l’art, Sergio Cammilli souhaite rénover la conception de l’habitat et trouve en Sottsass un allié idéal qui devient, dès l’origine, son directeur artistique.
Poltronova se définit avant tout comme un lieu de recherche et d’expérimentation sur les matériaux, les formes et les nouveaux langages, en voici deux exemples.
L’Ultrafragola est un miroir / lampe conçu par Ettore Sottsass pour la marque Poltronova. Une création unique née du génie créatif de l’artiste et produite pour la première fois en 1970. Il s’est inspiré de la silhouette sinueuse d’une chevelure féminine ondulée. Allumé, le miroir s›éclaire en rose. Éteint le cadre est presque blanc. Il a été pensé de telle sorte que la lumière soit diffusée à 360°.
Architruc & Baltaz’art – 28, rue de la citadelle et 5, rue Montmorency à Béziers (34).
Tél. 04 67 36 26 87. archi-truc.com
Trentotto à Toulouse
RBC Mobilier
Familial et indépendant, le groupe RBC ouvre son premier showroom à Nîmes, il y a 35 ans et demande à Philippe Starck, déjà internationalement reconnu, d’en créer l’aménagement. Aujourd’hui, les adresses RBC se sont multipliés et le groupe est présent à Lyon, Paris, Montpellier, Avignon, Nîmes et Gallargues. Le groupe propose Une réponse globale pour l’aménagement de la maison. Mobilier de chambres pour les adultes et les enfants, dressing, cuisine, salon, salle de bain, linge de maison, art de la table, mobilier d’extérieur et accessoires. L’expertise RBC s’étend sur tous les champs d’applications de la vie... en famille, en vacances, avec les collègues, les amis, RBC offre un art de vivre résolument design. rbcmobilier.com
Trait à Toulouse
Depuis sa création en 1995, Trait allie qualité, originalité, fantaisie... L’esprit des trois magasins, qu’il s’agisse de papier, d’objets de décoration ou de mobilier, reste fidèle à cet esprit. Tout d’abord amoureux du papier, Rémi Gilbert et Umberto Di Prisco s’installent en 1997 à Toulouse et ouvrent une papeterie. Dix ans ont passé et, toujours curieux et passionnés de design, Rémi et Umberto se lancent un nouveau défi : élargir l’univers de Trait en proposant une sélection d’objets design pour la maison... Enfin, l’idée d’un concept store, comme il commence à en fleurir un peu partout, ne les satisfait pas pleinement. C’est ainsi que Trait se dédouble en 2008 : le magasin de la rue Saint Pantaléon ouvre à l’automne. C’est naturellement qu’en 2015 l’aventure se poursuit avec l’ouverture du troisième magasin Trait consacré à l’ameublement. L’accent est mis sur de jeunes marques émergentes du design ou d’anciennes maisons connues pour leur savoir-faire, qui ont tous fait le choix de fabrications européennes. Trait Objet – 2, rue Baronie et Trait Mobilier – 4, rue Paul Vidal à Toulouse (31). trait.fr
Trentotto est le fruit d’une passion pour le design et d’un amour de l’Italie. Depuis plus de 15 ans, la marque allie perfection et élégance en matière de mobilier design pour l’intérieur et l’extérieur. Toujours à la recherche de l’avant-garde dans la sélection des produits proposés, Trentotto c’est deux adresses toulousaines. Trentotto à Toulouse offre sur plus de 1000 m², tout un univers dédié à l’aménagement de la maison, à la déco et à la mode. À Quint, à quelques kilomètres de la ville rose, les visiteurs pourront retrouver toutes les références incontournables du mobilier design et des tendances en matière de décoration et d’accessoires pour la maison sont proposées sur plus de 300 m² d’espaces atypiques intérieurs et 2000 m² d’espaces extérieurs. À noter, une boutique est également installée à l’Isle-Jourdain, dans le Gers. Trentotto Toulouse – 14, rue Paul Vidal à Toulouse (31). Trentotto Quint – 198, route de la Saune à Quint (31). trentotto.fr
Les cheminées Focus : design et écologie
Depuis plus de 50 ans, Focus bouscule les codes. C’est, en effet, la première entreprise à avoir déplacé la cheminée du mur pour la mettre au milieu des pièces à vivre, au centre des attentions. Avec sa cheminée emblématique, le Gyrofocus, Focus est définitivement entrée dans la légende du design international. Focus est l’unique entreprise du secteur à contraindre la chambre de combustion de ses cheminées à leur design. Ce challenge déjà difficile s’est largement complexifié avec l’ambition de fermer ses foyers et de les doter de réelles performances énergétiques... les formes organiques de ces modèles iconiques n’étant initialement pas adaptées à ce double défi technologique. Une innovation récompensée en 2021 par l’attribution de la toute
nouvelle mention spéciale « durabilité » décernée fin 2021 au Gyrofocus Vitré lors des Archiproducts Design Awards (ADA). Focus présente une sélection de trois modèles certifiés Ecodesign. Absolument rien du design de l’Ergofocus et du Domofocus n’a été modifié. La forme pure et ergonomique de l’un et l’épanouissement des courbes du second, petit frère du Gyrofocus, ont été parfaitement préservés ainsi que leur pivotement à 360°. Comme sur le Gyrofocus, des parois vitrées, dépourvues de montants et coulissant latéralement, offrent une vue intacte sur le feu sans risque de projection d’étincelles.
Focus – Atelier Dominique Imbert - 3, impasse Claque Patin à Viols le Fort (34). Tél.
focus-creation.com
04 67 55
Dossier
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