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Abaka
HRONIQUE
Nous nous doutons que nos achats ont des conséquences sur la santé de notre belle planète Terre, mais nous sous-estimons jusqu’à quel point. Et l’achat de vêtements ne fait pas exception. En janvier 2021, Marie-Claire publiait un article remettant en question le deuxième rang de plus pollueur au monde qu’on attribue à l’industrie de la mode, sans toutefois nier ses effets néfastes sur l’environnement. Le magazine rapportait l’extrait d’une interview qu’a accordée Erwan Autret, ingénieur à l’Agence de l’environnement au Parisien. «Si l’on regarde les émissions des gaz à effet de serre, le textile est classé cinquième plus gros émetteur. Si l’on considère l’occupation des sols, elle est seconde. En consommation d’eau et de matière, elle est troisième.» L’industrie n’est pas la seule coupable, soulignait l’ingénieur. «On oublie aussi la moitié de la pollution liée au consommateur: parce qu’il achète trop, parce qu’un tiers seulement (36) des vêtements partent dans les bons bacs et peuvent ainsi être valorisés, parce qu’il consomme beaucoup d’eau en lavant son linge…» Et encore, il n’a pas été question de transport…
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DES CONDITIONS DE TRAVAIL INACCEPTABLES
L’exploitation de la main-d’œuvre qui fabrique les vêtements fabriqués en Chine ou dans les pays en développement fait souvent la manchette. On y parle de travailleurs sous-payés, d’enfants qui travaillent pour des salaires de misère plutôt que d’aller à l’école et de faire leurs vies d’enfants, de jeunes mains travaillant des heures de fous et devant produire d’une manière quasi inhumaine. Récemment, on apprenait aussi que la minorité chinoise ouïghoure se voyait imposer le travail forcé par des géants de l’habillement. Ce portrait peu reluisant de l’industrie de la mode incite des consommateurs à délaisser les grandes chaînes pour se tourner vers l’achat de vêtements usagés, aussi appelé la mode vintage, qui permet d’étirer le cycle de vie du vêtement au maximum.
DU NEUF LOCAL!
Pour qui souhaite avoir du neuf à tout prix, des solutions locales existent, telle la compagnie Abaka de Shawinigan. Abaka emploie des gens qui bénéficient des normes du travail québécoises. De plus, les impôts payés par l’entreprise et ses employés bénéficient aux gens d’ici, par les programmes sociaux, par exemple. Enfin, les distances pour la livraison sont plus courtes, c’est donc moins polluant. Autre différence notable, Abaka utilise des fibres écologiques telles que le bambou, qui bat tous les records pour sa vitesse de croissance et dont la culture est moins polluante que le coton traditionnel, par exemple. L’entreprise offre des vêtements pour tous les goûts: des styles contemporains, décontractés ou un peu chics, mais aussi classiques pour les enfants, les hommes et les femmes, sans oublier les sous-vêtements.
FAIT AU QUÉBEC
Évidemment, les vêtements faits au Québec coûtent plus cher, en raison, notamment des meilleurs salaires offerts aux employés d’ici, comparativement au «made in China». Encore aujourd’hui, beaucoup de gens hésitent à payer plus cher pour un produit local. Mais, le coût environnemental devrait être calculé dans tout achat et il faut aussi considérer la qualité et la durabilité du produit. L’achat local a un impact sur l’ensemble de la société: l’argent dépensé auprès d’entreprises d’ici, bien ça fait une société plus riche et indirectement ça nous revient à nous tous. C’est penser à l’ensemble de la société, que de dépenser local.
PENSER AVANT D’ACHETER
Avant de se procurer un vêtement, on devrait se demander si on en a vraiment besoin et si on va le porter longtemps. On devrait également consommer de manière plus éthique: les friperies offrent la possibilité de se faire plaisir en polluant moins, sans compter que ces vêtements sont plus abordables. La publicité nous encourage à consommer pour nous sentir mieux. Mais à moins de faire un achat essentiel, ce sentiment de bien-être peut rapidement se transformer souvent en un sentiment de culpabilité, si on songe qu’acheter de l’étranger n’est pas bon ni pour notre portefeuille global, ni pour l’environnement, ni pour la durabilité ou la qualité du produit.
CHRISTINE TROTTIER
Quelques adresses
• EMMAÜS: 915, rue Saint-Vallier Est • Friperie du Pavois: 799, 4e Avenue • Friperie de la Bouchée généreuse: 145, Boul. Wilfrid-Hamel • Friperie La Commode: 945, rue des Sœurs de la Charité • Friperie Babelou: 149, rue Saint-Joseph Est • Lucia F. (vintage uniquement): 34, rue Saint-Joseph Ouest